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Full text of "G�eographie de l'Afrique chr�etienne"

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GECKiRAFlllE 



rAFRIOU 



CBHÈTIENNE 



Par Monscighcua TOULOTTë 



BVZACËKK ET TltlPOUTAINi: 






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GÉOGRAPHIE 



f DE 

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L'AFRIQUE CHRETIENNE 



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1- 



GÉOGRAPHIE 



DE 



L'AFRIQUE 



CHRÉTIENNE 



Par Monseigneur TOULOTTE 



Evêque titulaire de Thagaste, Vicaire Apostolique du Sahara. 



BYZACÈNE ET TRIPOLITAINE 




MONTREUIL-SUR-MER 

IMPRIMERIE NOTRE-DAME DES PRÉS 

1894 



V. 3 



Sa Grandeur 



Monseigneur Spiridion POLOMÉNI 



ÉVÊQUE TITULAIRE DE RuSPE 



Affectueux hommage 



r ' 



469 



GÉOGRAPHIE 



DE 



L'AFRIQUE CHRÉTIENNE 



BYZACÈNE ET TWPOLITAINE 



Les provinces Byzacène et Tripolitaine faisaient primi- 
tivement partie de l'Afrique propre. C'est ce qui a été dit 
d'une manière générale en tète du volume consacré à la 
géographie de la Proconsulaire. Il a été montré également 
en quoi la Byzacène et la Tripolitaine ont dépendu de la 
Numidie et de l'autorité militaire qui avait son siège à 
Lambaese. C'est à l'époque de Dioclétien que la Byzacène 
et la Tripolitaine furent démembrées de l'Afrique propre 
pour former des provinces séparées qui furent adminis- 
trées par des Consulaires et par des Praesides. 

Les monuments de Leptis Magna, d'Oea ou Tripoli, de 



— 8 — 

Tacapas, de Gapsa, de Mîdidi, de Mac taris, etc., men- 
tionnent l'autorité proconsulaire. 

Sur Tare de triomphe de Tripoli, qui a été élevé en 
163, le proconsul Cornélius Orfitus est nommé avec son 
légat Uttedius Marcellus ^ : 

IMP CAES . M . AVRELIO . ANTONIO . AVG . P.P. ET . IMP . 

CAES . L . AVRELIO . VERO . ARMENIACO . AVG 

SER . CORneliuS . ORFITVS . PROCOS . CVM ...VTTEDIO . 

MARCELLO . LEO . SVO . DEDICAVIT 

C . CALPVRNIVS . CELSVS . CVRATOR . MVNERIS . PVB . 

MVNERARIVS . II . VIR . QQ . FLAMEN PERPETWS 

ARCVM . PECVNIA . SVA . loco . PVblICo a fVNDAmeNtis Ex 

MARMORE . SOLIDO . FECIT 

En quelle année du règne de Dioclétien la Byzacène 
fut-elle soustraite à l'autorité proconsulaire ? Il ne semble 
pas que ce fut avant l'année 294, si nous nous en rappor- 
tons à l'inscription suivante de Mididi - : 

FELICISSIMO SAECVLO DOMINORVM NOSTRORVM C AVRELI 

VALERI dioCLETIANI PII FEL INVICT AVG 

et m. Aureli Valeri Maximiani pii fel. invict. Aug. ET M 

FL VALERI CONSTANTI ET C GALERI 

VALERI MAXIMIANI NOBILISSIMORVM CAESS ET CONSVLVM 

QVORVM VIRTVTE AC PROVIDEN 

TIA OMNIA IN MELIVS REFORMANTVR PORTICVM 

CVM ARCV SVO QVAE FORO AMBIENDO DEERAT 

A SOLO COEPTAM lîT PERFECTAM I P AVR ARISTOBVLVS 

VC PROCOS AFRICAE PER INSTANTIAM MACRINI SOS 

SIANI CV LEG CVM EODEM DEDICAVIT CVRANTE 

REMP CA lANO D D P P 

Le proconsul Aristobule est encore mentionné ici avec 
son légat Macrin. Non seulement le Proconsul adminis- 

^ Corpus. VIII. 24. 
^ Ibid. 608. 



— 9 — 

trait ces régions, mais encore il commandait Tarmée, 
comme on le voit par un monument de Tacapas • : 

IMP CAES Augus 
TI f AVGustus tri 
POT xvi 

L As PRENas cos 

PROCOS vii vir 

EPVLONum viam 

EX CAS tr. hiber 

NIS TACapas muni 

ENDAM curavit 

LEG . III aug 

c 1 X .... 

Mais aussi, quand l'armée fut enlevée au Proconsul et 
confiée à un légat de l'Empereur, l'autorité de ce légat se 
fit sentir jusqu'aux extrémités méridionales de la Byza- 
cène et de la Tripolitaine, jusqu'à Cidamus, Leptis Magna, 
Bondjem, etc. Une inscription de Bondjem mérite d'être 
rapportée ici- : 

IMP . CAES . L . SEPTIMIO SEVERO 

PIO PERT AVG TR P IX IMP xi COS II PP ET 

IMP CAES . M AVREL ANTONINO 

AVG TR P IIII ET SEPT getœ CAES AVG 

Q ANICIO FAVSTO LEG AVGG COS leg iii aug 

La Byzacène devint une province consulaire. L'histoire 
nous l'apprend et les monuments confirment l'histoire. 

Un fragment d'inscription de Sufetula s'adresse, comme 
on le croit, à un personnage consulaire "' : 

CONSVLARI PRov. Valeriœ Byzacenœ 

» Corpus. 10018. 

2 Ibid. 10992. 

3 Ibid. 242. 



— 10 — 

D'après Rufus F'estus, la Byzacène venait au troisième 
rang parmi les provinces africaines et les documents 
ecclésiastiques sont d'accord avec lui. Or Festus dit que 
la Byzacène est une province consulaire. Cependant plu- 
sieurs inscriptions romaines, qne nous avons à citer à 
l'article d'Hadrumète et d'autres villes de la Byzacène, 
donnent à T. Q. Aradius Yalerius Proculus le titre de 
Prœses provinciœ Valerîœ Byzacenœ, vers l'an 320. 

Quant au gouverneur de la Tripolitaine, son titre est 
gravé sur un monument de Leptis Magna en ces termes ' : 

DIVINA STIRPE PRoGKNItO D . N . FORTISSIMO 

PRINCIPÏ VAlEntINiANO VICtORI PIO FELICÏ A 

C tRIUMFATORI SKMPER AVGVSTO FlaVIVS 

BENEDICTVS VP PRAESES PROVINCIAe TRIPO 

LITANAE NV miNI MAIESTATÏQVE EIVS 

SEMPER DEVOTVS 

Les domaines privés que les Empereurs possédaient 
dans les régions de Leptiminus et d'Oea étaient adminis- 
trés par des Procurateurs Impériaux, ainsi qu'on le cons- 
tate sur des monuments retrouvés à Theveste'-. 

Après ce qui a été dit dans l'introduction générale, il 
est inutile de revenir sur la dénomination de Numidia 
Militana, autrement Limitanea, que la liste de Vérone 
semble donner à la province Tripolitaine. 

En vérité, à la fin du troisième siècle, toute cette partie 
méridionale de l'Afrique était placée sous l'autorité du 
légat de Numidie, de la même manière que nous voyons 
aujourd'hui toute la partie méridionale de l'Algérie et de 
la Tunisie placée sous l'autorité militaire. 

1 Corpus. 12. cf. 10489 et 10493. 
'^ Ibid. 16542 et 16543. 



— 11 — 

Les choses changèrent peu de face au temps des Van- 
dales. Victor de Vite nous apprend que Genséric garda pour 
lui une partie de la Numidie, la Byzacène, TAbaritaine 
et la Gétulie K Évidemment la Gétulie n'est autre chose 
que la Numidie méridionale, la région au-delà de TAurês, 
et il semble que TAbaritaine doit représenter la Tripoli- 
taine. 

Quand Justinien réorganisa les provinces, il fit ad- 
ministrer la Byzacène et la Tripolitaine par des Consu- 
laires -. 

Le nom grec de la Tripolitaine liii est venu de ses trois 
principales villes : Oea, Leptis Magna et Sabrata. La 
métropole Oea a perdu son nom pour prendre celui de la 
province. 

D'autre part, les monuments historiques nous donnent 
pour la première province les noms de Byzacium^ By- 
zantium, Bizacina. La forme correcte fournie par les 
monuments épigraphiques est Byzacena. 

Il résulte de tout ceci que, à Torigine, il n'y avait 
qu'une seule autorité pour toute la province d'Afrique 
dans laquelle étaient comprises la Byzacène et la Tripo- 
litaine. Cette autorité était celle du Proconsul résidant à 
Garthage et administrant avec le secours de ses légats. En 
outre, l'autorité civile du Proconsul n'est pas séparée de 
l'autorité militaire. Mais bientôt, en Afrique, le pouvoir 
militaire fut enlevé au Proconsul pour être confié ex- 
clusivement à un légat de l'Empereur. Le légat admi- 
nistre, même au point de vue civil, tout un territoire qui 
encadre toute la province d'Afrique laissée au Proconsul 



' Pers. Vaud. 1. 4. 
2 Cod. 1. 27. 1. 10. 



— 12 - 

depuis les extrémités de la Numidie jusqu'aux confins de 
la Cyrénaïque. 

Nous nous sommes occupés du Proconsul, du Légat de 
l'Empereur, des Consulaires, des Prsesides et Procurateurs, 
gouverneurs de provinces. Ces divers personnages repré- 
sentent un régime antérieur à Dioclétien et postérieur à ce 
prince. Mais, sous Constantin, on voit apparaître un 
nouvel ordre de choses. 

Au Proconsul qui relève directement de l'Empereur 
vient s'ajouter un Préfet du Prétoire dont l'autorité civile 
s'étend sur plusieurs diocèses. L'Afrique avait son Pro- 
consul et elle formait un diocèse placé sous l'autorité d'un 
Préfet du Prétoire. Le diocèse d'Afrique est régi par un 
vicaire du Préfet du Prétoire et il comprend les diverses 
provinces que nous avons énumérées plus haut. 

(( Quant au pouvoir militaire, dit M. Pallu de Lessert, 
il est confié à des magîstri militum, l'un commandant 
l'infanterie {magîster peditum), l'autre préposé à la 
cavalerie {magister equitum), qui sont représentés dans 
les provinces, suivant l'importance de celles-ci, tantôt par 
des comtes, tantôt par des ducs. 

« En Afrique, nous relevons, dans la notice des Dignités 
de l'Empire, le comte d'Afrique et le comte de la Tingi- 
tane, ainsi que deux ducs : celui de la Maurétanie césa- 
rienne et celui de la Tripolitaine. » 

Lactance nous apprend que ce fut Dioclétien qui institua 
les rationaleSy les magistri et les vicariî Prœfecto- 
rum ^ Et en eflfet, la liste de Vérone, qui peut remonter 
à l'an 292, nomme le diocèse d'Afrique avec les autres. 
Selon Aurelius Victor -, le tyran Alexandre était en Afrique 

1 De mort. pers. 7. 
» 40. 



— 13 — 

vicaire du Préfet. Nous voyons le vicaire porter le titre 
de vicaire du ou des Préfets, vice-préfet, ou simplement 
vicaire, comte de premier ordre. Il fut d'abord vir per- 
fectissimus, puis clarissimus et enfin spectabilis. 

Le vicaire pouvait résider à Garthage, mais il ne devait 
pas empiéter sur le domaine du Proconsul. 

La plupart des constitutions lui sont adressées à Gar- 
thage, d'autres à Thamugade, à Gonstantine, à Hadru- 
mète, à Tacapas. 

Le vicaire était nommé directement par TEmpereur et 
il ne relevait que du ou des Préfets. D'abord il eut en 
main les deux pouvoirs, civil et militaire. 

Vers Tan 320, les comtes furent chargés des troupes. 
Le vicaire d'Afrique avait sous ses ordres les Gonsulaires 
de la Numidie et de la Byzacène et les Praesides de la 
Tripolitaine et des Maurétanies sitifienne et césarienne. 
Dans la Proconsulaire, il n'a à opérer que la perception 
de divers impôts et ce sont ses agents qui en ont la charge. 
Il peut siéger à Théveste, bien que, depuis les divisions 
opérées par Dioclétien, cette ville de la Proconsulaire 
soit avec celle-ci du ressort direct de l'Empereur dont le 
Proconsul relève immédiatement. Il semble, d'autre part, 
qu'on pouvait du diocèse et du vicaire en appeler au 
Proconsul qui tenait alors la place de l'Empereur. C'est 
le Proconsul encore qui transmettait les ordres aux gou- 
verneurs des provinces. Mais aussi ces derniers sont dé- 
pendants du vicaire qui doit protéger ceux qui sont oppri- 
més par les gouverneurs, retenir les déserteurs après leur 
arrestation, tenir en bon état les palais impériaux, veiller 
à l'entretien des voies publiques. 

Certains cas de justice dépendaient directement et en 
première instance du vicaire. Il peut, en appel, connaître 



— 14 — 

de toutes les décisions des gouverneurs. Son pouvoir, il 
le tient, non du Préfet du Prétoire, mais du Prince lui- 
même. On peut, il est vrai, en appeler au Préfet de la 
décision des gouverneurs, mais, après la décision du Vi- 
caire, l'affaire va directement à l'Empereur, sans passer 
devant le Préfet. 

Le Préfet de Tannone d'Afrique et le Préfet des biens 
patrimoniaux dépendaient non du vicaire mais du Préfet 
du Prétoire. Néanmoins le vicaire était le collecteur supé- 
rieur de l'impôt africain et le dépositaire vis-à-vis l'admi- 
nistration de l'annone, et c'était lui qui délivrait au comte 
d'Afrique l'annone militaire. 

Le vicaire jouissait aussi de quelques attributions et 
privilèges relativement aux postes impériales. Sur ce 
point, nous ne connaissons qu'imparfaitement les droits 
de ce personnage, ceux du Proconsul, du Préfet du Pré- 
toire et autres fonctionnaires, et les réserves que faisaient 
les Empereurs. En 314, c'est une autorisation impériale 
qui est accordée aux Évèques d'Afrique se rendant par 
Tanger et l'Espagne au Concile d'Arles. 

Après la conquête Vandale, il n'est plus question du 
vicaire d'Afrique. C'est le Préfet du Prétoire qui a l'admi- 
nistration du pays au temps de Justinien et de ses succes- 
seurs. 

De même que l'institution d'un légat impérial pour 
commander les troupes d'Afrique est postérieure à celle 
du Proconsul, de même la création des comtes d'Afrique 
et autres chefs militaires est postérieure à celle des vi- 
caires. La date de cette institution doit être placée entre 
315 et 320. C'est alors que nous voyons le gouverneur 
civil de la Numidie prendre le titre de Consulaire et s'éloi- 
gner de Lambaese pour s'installer à Gonstantine. 



— 15 — 

D'abord le comte d'Afrique ne fut qu'un duc comme 
les autres chefs militaires et il n'avait que le titre de vir 
perfectissimus. Le terme comte était purement honori- 
fique. Mais bientôt il se distingua par ce titre des ducs 
de la Tripolitaine et de la Maurétanie. Ceux-ci, du reste, 
sont aussi appelés comtes lorsqu'il s'agit de règlements 
adressés en général aux grands chefs militaires. Il fut 
appelé clarissime et comte de premier ordre et plus tard 
il eut le titre de vir spectabilis qui le plaça parmi les 
personnages illustres. Nous voyons Gildon prendre le titre 
de comte et de maître des deux milices africaines. 

Dans les choses civiles, le vicaire avait le pas sur le 
comte d'Afrique et de même dans les affaires mixtes, mais 
dans les choses militaires le comte passait avant le vicaire 
d'Afrique. 

Le comte d'Afrique avait sans doute sa résidence à 
Carthage ; il relevait du maître de l'infanterie. On peut 
dire qu'il y avait pour le vicaire un diocèse civil, com- 
prenant la Proconsulaire, les deux Numidies et la Byza- 
cène, et un diocèse militaire pour le comte, lequel com- 
prenait la Tripolitaine et les Maurétanies. Au reste, les 
discordances qu'on a remarquées dans les ressorts de l'un 
et de l'autre peuvent servir à expliquer diverses particula- 
rités qui sont signalées entre les provinces ecclésiastiques. 

En réalité, le comte d'Afrique est placé au centre dû 
diocèse militaire ; il commande directement les troupes 
placées dans la Proconsulaire, la Byzacène et la Numidie. 
Son autorité s'étend jusque sur les troupes cantonnées en 
Tripolitaine et en Maurétanie, lesquelles pourtant ont un 
officier supérieur à leur tête, un duc, souvent lui-même 
appelé comte militaire. 

Plusieurs fois nous avons eu à parler des villes fron- 



— 16 — 

tières placées soas le commandement do comte et des 
deux ducs et qui étaient en même temps des villes épis- 
copales. 

Le comte d'Afrique et tous les commandants militaires 
exerçaient dans leur ressort respectif une certaine juri- 
diction, assez semblable k celle que nos officiers exercent 
aujourd'hui dans les territoires de leur commandement. 

On n'aura pas de peine à le comprendre, les comtes 
d'Afrique ont eu une existence plus prolongée que les 
vicaires. Les attaques continuelles des tribus restées 
barbares rendaient leur rôle absolument indispensable. 
C'est un comte, Boniface, qui appela les Vandales en 
Afrique. 

Ce sont les documents ecclésiastiques qui nous font 
connaître souvent les vicaires et comtes d'Afrique. Les 
actes de saint Mammaire de l'an 304, en Mabillon ; les 
lettres de Constantin à Cécilien de Carthage, à la fin des 
œuvres de saint Optât ; les actes justificatifs de Félix d'Ab- 
thugni; les actes relatifs au Concile d'Arles de l'an 314, à 
celui de Rome de Tan 315 ; les actes de Milan relatifs aux 
Donatistes, comme on peut le voir à la suite des œuvres 
de saint Optât et en saint Augustin, mettent en scène 
plusieurs vicaires d'Afrique. Les luttes entre Donatistes 
et catholiques nous font également connaître les vicaires, 
les comtes et les ducs qui ont charge, à titres divers, de 
maintenir la paix et la concorde parmi les populations 
africaines. 

Quant aux ducs, nous savons, par Jean Malala, que, 
sous Dioclétien, c'était un personnage qui commandait les 
troupes et les garnisons de frontières dans chaque gou- 
vernement. 

Tant en Maurétanie qu'en Tripolitaine, les ducs mili- 



— 17 — 

taires ont été plus d'une fois en même temps les Praesides 
civils de leurs provinces. 

Tous ces détails étaient à donner, d'une manière géné- 
rale, dans cette introduction. Mais les données plus pré- 
cises concernant chacun des vicaires et des comtes appar- 
tiennent à la partie historique de l'Église africaine. 

Nous allons offrir le tableau général des Églises de la 
Byzacène et de la Tripolitaine. 



ÉGLISES DE LA BYZACÈNE. 



Hadrumète. 

Abaradira. 

Achulla. 

Aeliae. 

Africa. 

Afufenia 

Aggar. 

Aggar-sel-Nepte . 

Agger. 

Ammâedara. 

Amudarsa. 

Ancusa. 

Aqufe. 

Aquae Albae. 

Aquae Regiae. 

Aras. 

Auru Suliana. 



— 18 — 

Autenta. 

Âuzagera. 

Avidus. 

Bahanna. 

Bararus. 

Bassiana. 

Bavagaliana. 

Bennefa. 

Bladia. 

Buleliana. 

Cabarsussi. 

Ganiana. 

Gapsa. 

Garcabia. 

Gariana. 

Genculia. 

Gêna. 

Gibaliana. 

Gillium. 

Gircina. 

Grepedula. 

Gufruta. 

Gululi cf. Achulla. 

Decoriana. 

Dices. 

Dionysiana. 

Drua. 

Dura. 

Edistiana. 

Egnatia. 

Febiana. 

Feradi la Grande. 



— 19 — 

Feradi la Petite. 

Filaca. 

Fissana. 

Foratiana. 

Frontoniana. 

Gaguar. 

Garriana. 

Germaniciana. 

Gratiana. 

Gummi. 

Gurza. 

Hermiana. 

Hierpiniana. 

Hirena. 

Honoricopolis. 

Horrea Caelia. 

Jubaltiana. 

Junca. 

Leptis la Petite. 

Limisa. 

Macriana la Grande. 

Macriana la Petite. 

Mactaris. 

Madasumma. 

Maraguia. 

Marazana la Royale. 

Marazana. 

Mascliana. 

Materiana. 

Maximiana. 

Mediana. 

Menefessi. 



— 20 — 



Merferebi. 

Mibiarca. 

Midica. 

Mididi. 

Mimiana. 

Mozotcori. 

Munatiana. 

■ 

Mutia. 

Muzuca. 

Nara. 

Nationa. 

Nepta. 

Octava. 

Octavia. 

Palma. 

Pederodiana. 

Praecausa. 

Praesidium. 

Putia. 

Quaestoriana. 

Ruôniana. 

Ruspe. 

Ruspina. 

Sassura. 

Scebatiana. 

Segermes. 

Septimunicia. 

Severiana. 

Sufes . 

Sufetula. 

Suliana. 

Sullectum. 



— 21 

Tabaltana. 

Tagarba]a. 

Tagaria. 

Talaptala. 

Tamallnma. 

Tamaza. 

Tambei. 

Taparara. 

Taraqna. 

Taraza. 

Tasbalta. 

Temuniasa. 

Tetci. 

Thasnse. 

Tbagamuta. 

Thala. 

Thapsus. 

Thelepte. 

Theuzi. 

Thiges. 



Thysdrus. 

Tigia. 

Tigaala. 

Troômiana. 

Tubulbaca. 

Tugutiana. 

Tnrres. 

Tarris Blanda. 

Turris Tamallnma. 

Turada. 

Tnmzi. 



— 22 — 

Tusurus. 

Unuzibira. 

Uppenna. 

Usula. 

Uzita. 

Yalentiniana. 

Vartana. 

Yassinassa. 

Vegesela. 

Vibiana. 

Vicus Aterii. 

Vicus Augustin 

Victoriana. 

Vita. 

Zella. 



ÉVÊGHÉS DE LA TRIPOLITAINE. 

Gigthi. 

Girba I. 

Girba II. 

Leptis la Grande. 

Luci Magna. 

Oea. 

Sabrata. 

Sinnipsa. 

Tacapas . 

Villa Magna. 



BYZAGÈNE 



I. — HADRVMETE. 



Hadrumète, autrement Adrumète, était la ville princi- 
pale et la métropole de la Byzacène. Elle a conservé jus- 
qu'aujom^d'hui son importance, bien qu'elle ait perdu son 
ancien nom pour prendre celui de Sousse. Dans une an- 
cienne inscription, ses habitants sont appelés colons de 
la colonie Concordia Ulpia Trajana Frugîfera Ha- 
dmmetina '. 

POPVLONII 

DD. NN. CRISPO ET CONSTANTINO. IVN. NOBB 

CAESS. ITERVM III. IDVS MART. CONSS. 

COLONI COLONIAE CONCORDrAE VLPIAE TRAIANAE 

AVGVSTAE FRVGIFERAE HADRVMETINAE 

Q. ARADIVM VALERIVM PROCVLVM VC. PRAESIDEM 

PROVINC. VAL. BYZACENAE LIBEROS POSTEROSQVE EIVS 

SIBI LIBERIS POSTERISQVE SVIS PATRONVM COOPTA 

VERVNT T. Q. ARADIVS VALERIVS PROCVLVS VC PRAESES 

PROVINC. VAL. BYZACENAE COLONOS COLONIAE CON 

CORDIAE VLPIAE TRAIANAE AVGVSTAE FRVGIFERAE 

HADRVMETINAE LIBEROS POSTEROSQVE EORVM IN FI 

DEM CLIENTELAMQVE SVAM LIBERORVM 

POSTERORVMQVE SVORVM RECEPIT 

Hadrumète devait son titre de colonie à l'empereur Tra- 
jan et celui de Frugifera à la merveilleuse fécondité de 
son territoire. Elle était située sur le bord de la mer et 
avait un port célèbre appelé le Cothon. Son territoire s'é- 
tendait jusqu'à celui de Thysdrus, comme semble l'indi- 

» Tissot. Fastes, an. 319. 320. 



— 26 — 

quer Aggenus Urbicus en mentionnant l'ancienne contes- 
tation qui existait entre les habitants d'Hadrumète et ceux 
de Thysdrus, au sujet d'un temple de Minerve, pour le- 
quel, dit-il, ils sont en procès depuis de longues an- 
nées ^ Ils voulaient faire décider à qui appartenait le ter- 
ritoire sur leqpiel ce temple était construit. H faut, du 
reste, entendre ce territoire dans un sens large, zone d'in- 
fluence par exemple, car il y avait plusieurs cités entre 
Thysdrus et Hadrumète. 

Outre le Cothon, ou port militaire, Hadrumète avait 
encore un autre port marchand. Les bassins étaient arti- 
ficiels, comme ceux de Carthage ; ils sont indiqués parles 
restes de deux môles antiques. La ville avait acquis son 
importance maritime à partir de la chute d'Utique et elle 
était devenue la seconde cité de toute l'Afrique, à l'époque 
romaine. 

Munie, comme Carthage, d'une acropole et d'une triple 
enceinte, Hadrumète s'était augmentée d'un faubourg im- 
portant. Elle offre des traces d'un théâtre et d'un cirque. 
On y a retrouvé des hypogées creusés dans un banc de 
calcaire, des catacombes comme celles de Rome, des mo- 

« 

saïques de toute beauté. Sur la tuile d'un tombeau de la 
catacombe, on lit ces simples mots : 

DATIBA IN PAGE 

Les monuments chrétiens ne manquent pas à Hadrc^' 
mète. Mais ce qui rend cette ville très illustre, ce sont 1^^^ 
fastes des martyrs, car elle fut la patrie de Boniface et (^-^ 
Thècle, père et mère de douze martyrs, de Mavilus, doi 

^ Aggen. p. 74. 



— 27 — 

parle TertuUien, de Rutilius, de Verulus et de vingt-deux 
autres martyrs, dont l'Église romaine célèbre chaque an- 
née la mémoire. De là était aussi le martyr Victorien que 
Victor de Vite appelle Proconsul de Garthage, titre pure- 
ment honorifique à cette époque de Toccupation Vandale. 
Il était le plus riche des Africains et s'était acquis une 
grande réputation d'intégrité dans les affaires publiques ; 
il souffrit sous le règne de Hunéric *. 

Un concile fut célébré à Hadrumète, comme l'indique 
son Évèque Abondance dans le concile de Garthage, réuni 
par Gratus, en 348. Dans notre concile ^ dit-il, il a été 
décidé qu'il n'est pas permis aux clercs de prêter à 
usure-. 

Il y avait dans cette ville, au temps de saint Augustin, 
un monastère dont l'abbé Valentin est célèbre par les 
lettres du saint Docteur ^ et aussi par celles que lui-même 
adressa à saint Augustin pour lui exposer sa foi touchant 
le libre arbitre et la justice de Dieu rémunérateur. Il s'é- 
tait élevé sur cette question, une vive discussion parmi 
ses moines. A cette époque, vivaient dans ce monastère 
Gresconius, Florus, deux Félix et d'autres dont nous igno- 
rons les noms. 

Le château, nommé Kasr er Ribat, qu'on voit encore à 
Tintérieur de la ville, passe pour avoir été un monastère, 
de même que le Ribat de Monastir, l'ancienne Ruspina. Il 
est probable que, durant la période Vandale, Hadrumète 
a. changé son nom en celui de Hunéricopolis, autrement 
onoricopolis, qu'elle perdit après la conquête de Béli- 



> Pers. V'aud. 5. 4. 
- Hard. 1. p. 688. 
3Ep. 214. 215.216. 



— 28 — 

saire pour adopter le nom de Jastinianopolis, en rhonneur 
de Justinien qui releva ses remparts ^ 

On a cru aussi que le faubourg d'Hadrumète porta le 
nom de Cabarsussi, dont nous avons parlé plus haut, et 
que c'est de là que la ville moderne a tiré son nom de 
Sousse ; mais il est plus vraisemblable que Sousa est un 
nom grec qui signifie Sauveur. 

POLYCARPE. Il donna son vote le troisième dans le troi- 
sième Concile que saint Cyprien réunit à Carthage, en 255, 
sur la question du Baptême 2. A cette époque, Hadrumète 
et toute la région de la Byzacène formaient encore partie 
de la province Proconsulaire. 11 est souvent fait mention 
de Polycarpe dans les écrits de saint Cyprien ^. D'après 
une de ses lettres, la quarante-cinquième, saint Cyprien 
aurait visité la colonie d'Hadrumète. 

INNOCENT. Il appartient à l'époque de Dioclétien et au 
Proconsulat d'Anullinus. Il est rapporté, en effet, qu'il fut 
dénoncé à ce dernier pour avoir persévéré dans la pratique 
du culte chrétien, au temps même où Crispine, martyre, 
était en prison à Théveste. Mais s'étant enfui, il vint à 
Hadrumète, y fut ordonné diacre, puis enfin en fut fait 
Évêque, comme l'indiquent ses actes ^ qu'Henschen ce- 
pendant qualifie justement d'apocryphes, bien qu'il ait crU 
y retrouver quelques traces d'une histoire vraie. Henschei^ 
nous apprend aussi, d'après Ughelli et Ferrari, que ce't' 
Innocent est honoré dans le Latium, à Gaëte, où il avai* 



' Procop. de œdif. 6. 6. 

2 Hard. 1. p. 162. 

8 Ep. 45. 54. 68. 

* Boll. Tom. t. mai. p. 138. 



— 23 — 

reçu longtemps Thospitalité, c'est-à-dire à l'époque où 
ayant fui l'Afrique il s'était retiré en Italie. 

ABONDANCE. Gratusle mentionne, parmi les Évèques prin- 
cipaux, dans la préface du Concile qu'il convoqua à Car- 
thage, en 349. Son nom s'y trouve de nouveau répété au 
numéro XIII, lorsque, comme je l'ai dit plus haut, il rap- 
pelle le concile d'Hadrumète K 

FLORENCE. Il était de la secte des Maximianistes et assis- 
ta, en 393, au Concile de Cabarsussi, où fut condamné 
Primien, que les Donatistes avaient donné pour successeur 
à Parménien. Saint Augustin parle longuement de ce con- 
cile dans son deuxième sermon sur le psaume xxxvi. On 
lit le nom de Florence dans la préface de la lettre syno- 
dale et dans les signatures. Nous ignorons s'il y avait alors 
un Évèque catholique d'Hadrumète. 

PHIL0L06VS. Nous lisons son nom parmi ceux des signa- 
taires du Concile de Carthage de 397, le troisième qui fut 
tenu par Aurèle. Sa souscription est ainsi conçue- : Phi- 
lologuSy Èoêque du peuple d'Adrumète. Il parut encore, 
en 411, à la Conférence de Carthage où il est appelé Fîlo- 
locius, Èvêque du peuple d'Adruméte'^. Son compéti- 
teur, le donatiste Victorin, comparut aussi et dit : Je le 
connais, c'est-à-dire que tous deux étaient regardés comme 
Évêques, l'un des catholiques, l'autre des Donatistes. Ap- 
pelé lui-même à son tour, il dit^ : J'ai donné mandat 
et J*ai souscrit, 

• Hard. 1. p. 685. 
« Ibid. p. 974. 

3 Cogn. 1. n. 126. 

* Ibid. n. 206. 



— 30 — 

AVRÈLE. Il assista, en 451, au concile de Chaicédoine et 
signa les actes de plusieurs sessions. Il s'était rendu au- 
paravant à Constantinople et avait siégé avec le patriarche 
Flavien et les autres Évêques dans le Concile où Ton avait 
traité de la peine à infliger à Eutychès. Il y est appelé le 
Révérendissime Évêque de la cité d'Adramyte^, Il est 
probable, du reste, qu'il s'agit ici d'Adrumète d'Asie, d'au- 
tant plus que les Vandales ariens n'autorisèrent guère 
les Évêques catholiques de leurs États à se rendre en 
Orient. 

FELIX. Il fut exilé par le roi Genséric, vers 453, pour 
avoir, dit Victor de Vite *, accueilli un moine d'Outre- 
mer, nommé Jean, Cet historien en désigne clairement 
l'époque lorsqu'il dit : Après cela, il arriva que, sur les 
supplications de Vempereur Valentinien, on ordon- 
na, à la suite d'un long et désolant veuvage, un 
Évêgue pour VÈglise de Carthage. Or cet Évêque fut 
Deogratias, que l'on sait avoir été sacré en 454.11 est dou- 
teux si Félix vécut au-delà de l'année si funeste à toute 
l'Église d'Afrique, je veux dire celle dans laquelle Hunéric 
en exila tous les Évêques. La notice de 482, cependant, 
ne cite pas l'Évêque d'Hadrumète parmi ceux de la Byza- 
cène, quoiqu'elle mentionne les Églises dont le siège était 
vacant. C'est pour cette raison que nous attribuerions vo- 
lontiers à Hadrumète les deux Évêques qui portent le 
titre d'Unuricopolis et qui appartiennent aux années 484 
et 525. Hunéric aurait donné son nom à Hadrumète, comme 
Justinien lui donna plus tard le sien. Il ne parait donc pas 
que Félix ait vécu jusqu'à l'époque de la convocation faite 

1 Hard. 2. p. 174. 

2 Pers. Vaud. 1. 7. 



— 31 — 

pax le roi Hunéric. Il est plus probable qu'il mourut en 
exil, car il est honoré comme martyr le vingt-huit no- 
vembre. 

PRIMASE. Il se trouva, en 551, à Constantinople, avec le 
pape Vigile, lorsque celui-ci déposa de la dignité épisco- 
pale et sépara de la communion catholique Théodore, 
Évêque de Césarée en Cappadoce. Lui-même signa ainsi 
la constitution du pape Vigile ^ : Moi, Primase, par la 
grâce de Dieu Évêque de la cité d'Hadrumète, appelée 
aussi JustinianopoliSy du concile de la Byzacéne, j'ai 
approuvé et signé la constitution du bienheureux 
pape Vigile dans la cause des trois chapitres, Pri- 
mase est célèbre par sa science et par ses écrits que nous 
avons encore. 

C'est probablement aussi à Hadrumète qu'il faut attri- 
buer rÉvêque Boniface de Justini et Maximia qui signa 
en 646 la lettre du concile de la Byzacène. 

D'après la notice de Léon le Sage, Hadrumète avait 
encore un Évêque en 888. 

Le 7 juillet 1889 a été sacré, comme Évêque titulaire 
d'Hadrumète et auxiliaire du Cardinal archevêque de Car- 
thage, Salvator Alexandre Félix Carmel Brincat. 

1 Hard. 3. p. 9 et 46. 



— 33 — 



H. — ABARA DIRA. 



La notice des provinces et des villes d'Afrique, publiée 
d'abord par Sirmond ', éditée et commentée, ensuite, avec 
un grand soin, par Dom Ruinart^ est seule à nous ap- 
prendre que la ville d*Abaradira se trouvait dans la 
province Byzacène. On ne sait rien de certain sur son 
emplacement. Le nom parait être composé et le terme 
Abara, s'il est punique ou lybien, peut signifier passage. 
Quant au terme Dir, nous le rencontrons, non seulement 
dans la Byzacène, mais aussi dans les autres provinces 
africaines, où il est appliqué à des massifs montagneux. 

Parmi les Évêques d'Abaradira, nous ne pouvons en ci- 
ter qu'un seul, qui appartient à l'année 482, celle où fut 
dressée la liste des Évèques que le roi Hunéric convoqua 
à Carthage en 484 pour y entrer en conférence avec les 
Évèques ariens et rendre compte de la foi catholique. L'un 
de ces Évèques catholiques, de la ville d'Abaradira, était 

PRÉFECTIEN. On indique, après le nom d'un grand nombre 
des Évèques mentionnés par la notice, le genre de peine 
qu'ils eurent à subir, par exemple, Texil, les mines, la 
Corse. C'est une annotation faite, par Victor de Vite peut- 
être, et probablement vers l'an 490, pendant que le pieux, 
historien de la persécution Vandale et ses collègues subis- 
saient encore les rigueurs d'un exil prolongé. 

Dans le manuscrit de Laon, après le nom de Préfectiel^ 

^ Op. var. tom. 1. 
2 Post Vict. Vit. 



— 33 — 

et d'un assez grand nombre d'auixes É-vêques, on lit la 
note prbty qui est une abréviation de l'expression proba- 
tiùs, c'est-à-dire que celui au nom duquel la note est 
jointe, est mort (en exil) et pour la foi catholique. Lamen- 
tion faite, à la fin de la notice, du nombre de ceux qui 
périrent, prouve, en effet, que cette interprétation est la 
véritable. « Il en mourut, est-il dit, quatre-vingt-huit. ii 
C'est précisément le nombre de ceux qui se trouvent, dans 
la notice, l'objet de la note en question, ce qui doit mettre 
entièrement fin à toute discussion sur ce point. Il faut 
donc compter Préfectien parmi les Évêques qui, après ce 
terrible désastre, ne revirent pas leur évêché, et obtinrent, 
en retour, la patrie céleste qu'ils avaient conquise par leur 
confession glorieuse. On ne peut, en effet, admettre l'in- 
terprétation de ceux qui lisent presbyter, puisqu'il n'y 
eut pas de prêtre à la réunion de Carthage, ni la lecture 
de Sirmond qui a corrigé sans raison prbt en per et qui 
a lu periity bien que cette interprétation revienne à la 
nôtre. On ne peut davantage admettre la conjecture de Til- 
lemont*, d'après lequel cette note aurait désigné ceux 
qui, par crainte du supplice, auraient passé à l'arianisme. 
Nulle part, en effet, Victor de Vite, qui décrit avec soin 
cette longue suite de maux, ne cite un seul de ces Évêques 
qui se soit rendu coupable d'un tel criipe. Il rapporte, au 
contraire, que plusieurs d'entre eux, âgés ou infirmes, 
furent écrasés par les chevaux d'Hunéric. Il est plus na- 
turel de croire que cette même note a été ajoutée aux 
noms de ces derniers, tout aussi bien qu'aux noms de 
ceux qui moururent de faim ou succombèrent sous les 
mauvais traitements de l'exil. 

1 Mem. eccles. t. xvi. p. 567. 



— 34 — 

L'expression probattes nous est fournie avec sa vraie 
signification par un monument funéraire d'un Évèque gui 
mourut précisément en 495 après dix-huit ans d'épiscopat 
et qui fut, par conséquent, victime de la même persécu- 
tion. Le nom de l'Évêque manque sur Tépitaphe, trouvée 
en Maurétanie, à Tanaramusa, près de Mouzaïa-les-Mines. 
On y lit ce qui suit * : 

muLTIS EXILIIS 

PROBATVS ET FIDEI 

CATHOLICAE ADSER 

TOR DIGNVîS INVENTVS 

IMPLEVIT IN EPISCOPATV 

AN XVIII. \î. II. D. XII ET OCCI 

SYS EST IN BELLO MAVRO 

RVM ET SEPVLTVS EST DIE 

VI. ID. MAIAS P CCCC LVI 

Probatiùs peut donc avoir le sens de canonisé et dési- 
gner ici un saint Évêque martyr. 






m. — AGHVLLA. 



Parmi les villes libres de TAfrique, Pline compte celle 
d'Acola -, qui fut, plus tard, comprise parmi celles de l^ 
province Byzacène. Ptolémée la nomme Achola ; Melo Tap^ 
pelle AchoUa ; Hirtius écrit Achilla ^. Son nom a été écri^ 



^ Corpus. VIII. n. 9286. 

2 Hist. nat. Lib. v. c. 4. 

3 Bell. afr. 33. cf. Stadianne, Strabon, Appien, Etienne de Hyzanc 
Tite Lîve. hist. 33. c. 48. 



— 35 — 

de diverses manières. Pour les grecs, c'est Achylla, Achol- 
la ou Achola. Des anciens auteurs latins écrivent Acilla ; 
le texte d'une ancienne loi porte Aquilla * ; la table de 
Peutinger donne Aholla. Des monnaies antiques four- 
nissent, croyons-nous, le vrai nom qui est Achulla ~. La 
ville était située entre Thapsus et Ruspae. C'est aujour- 
d'hui El Alia, à six ou sept milles de SuUectum, à douze 
milles de Ruspae. La synonymie de Achulla et de El Alia 
s'explique par une inscription bilingue qui y a été trouvée ^. 
On y lit le nom correct de la ville, Achulla. Les ruines 
confuses d'El Alia couvrent un espace très étendu, entre 
an monticule, qui portait le castrum, et le rivage où Ton 
•emarque encore quelques débris d'un quai. Etienne de 
Byzance dit que AchuUo était une colonie de Malte et une 
radition locale veut que les habitants d' Achulla se soient 
'éfugiés à Malte lors de l'invasion arabe. 

RESTITVT. Il figura le cinquante-neuvième sur la liste des 
Svèques de la Byzacène que Hunéric appela, en 484, à 
'assemblée de Carthage, avec les autres Évèques, et qu'il 
îondamna ensuite à l'exil. 

QVINTVS. Il signa la lettre que Etienne, Primat de la 
Byzacène, et les autres Évèques, réunis en concile, adres- 
sèrent, en 641, à l'empereur Constantin, fils d'Héraclius, 
contre les Monothélites, et dont nous lisons le texte dans 
les actes du Concile de Latran *. 

^ Gniter. p. 512. n. 28. 

* MuUer. T. m. p. 76. 
' Gesen. mon. p. 319. 

* Hard. Conc. Tom. 3. p. 738. 



— 36 — 



IV. — AELIAE. 



D'après la table de Peutinger, la ville d'Aeliae se trou- 
vait entre Thysdrus et Terentum, à dix milles de cette der- 
nière ville. Lltinèraire d'Antonin la place à dix-huit milles 
de Thysdrus et à seize milles de Germaniciana. De son 
côté, l'anonyme de Ravenne la nomme entre Gurza et Te- 
rentum. L'ensemble de ces données conduit à reconnaître 
Aeliae dans les ruines d'El Meraba, au nord d'El Djemni, 
qui est l'antique Thysdrus. La notice et les actes du Con-^ 
cile de 641 placentégalement Aeliae dans la Byzacène. 

FVSCINVLVS. Il assista, parmi les Évoques catholiques^ 
en 411, à la Conférence de Carthage, où il répondit à l'ap- 
pel * : Je suis présent; je n'ai point d'Èvêque contre 
moi, 

DONATIEN. Il est le cent-unième sur la liste des Évèques 
de la province Byzacène que la notice nous apprend avoir 
été convoqués à Carthage par le roi Hunéric, avec les 
autres Évèques d'Afrique, en 484, et avoir tous été en- 
voyés en exil. 

CONSTANTIN. Son nom se trouve parmi ceux des Pères du 
Concile de la Byzacène qui écrivirent, en 641, à l'empereur 
Constantin, fils d'Héraclius, pour l'exhorter à réprimer 
l'hérésie des Monothélites '\ 

1 Cogn. 1. n. 126. 

2 Hard. 3. p. 739. 



\ 



— 37 



V. — AFRICA. 



Africa est le nom que les chrétiens d'Europe donnèrent, 
au dixième siècle, à la ville que les arabes avaient fondée, 
en 912-913, sous le nom de El Mehdia, du prince Obeïd- 
Allah el Mahdi. Elle succédait, du reste, à une cité plus 
ancienne dont nous ignorons le nom. Prise par les rois de 
Sicile en 1147, reconquise par les musulmans en 1160, 
«nfin démantelée par Charles-Quint, en 1551, Mehdia est 
restée dans sa déchéance jusqu'à nos jours. 

Mais, au moment de la conquête chrétienne, Africa eut 
des Pontifes qui portèrent le titre d'Évèque et d'Arche- 
vêque. Les annales de Romuald disent, en effet, que, à la 
demande du roi normand Roger ^ le pape Eugène 
donna à la conquête du prince des Archevêques et des 
Evêques. Le premier archevêque d' Africa qui nous soit 
connu, est Cosmas. 

COME. Son tombeau se trouve dans la crypte de la ca- 
thédrale de Palerme, en Sicile. Sur le devant de Tautel où 
Ton honorait ses reliques, les deux inscriptions suivantes 
attirent l'attention du pieux visiteur : 

IN . HAC . TVMBA 

lACET . COSMAS . VE 

NERABILIS . ARCHI 

EP^ . AFRICANVS. 

ANNO . DOTCE . INCA 

RNATIONIS. MCIX. 

INDICTIONE . NONA. 

M . SEPTEMBRIS . DIE 

X. 



— 38 — 

Et au-dessous de ce texte on peut lire la date de la trans- 
lation des reliques : 

IN i HOC ! ALTARE i TRAS 

LAtV : ÏT : PSCRPTV ; COR 

PS i ]fK ! TJ i MCCC i LXIX : IND ! 

VIII ; M : OCTOBRIS ; DIE i MERCVRI 

Cet archevêque a-t-il occupé réellement le siège d'Afri- 
ca ? Nous ne pouvons le dire. 

GEOFFROY. Sa signature, apposée sur un acte relatif à la 
chapelle royale de Palerme et daté de Tan 1140, nous ap- 
prend que, à cette époque, Joflfridus Panet était Évêque 
d'Africa. 

N Son nom ne nous est pas connu, mais nous savons 

qu'il fut consacré Archevêque d'Africa, en 1148, par le 
pape Eugène III, dans Téglise de Tabbaye de Leno * . 



VI. _ AFVFENIA. 



La notice est seule à nous faire connaître le nom de 
Afufénia et il faut nous en rapporter à un manuscrit 
unique, celui de la bibliothèque de Laon, de sorte que 
rien ne nous permet de vérifier Texactitude de ce nom qui 
paraît quelque peu étrange. Afufénia était-il un bourg ou 

1 Tabular. reg. Capell. Panormi. 1835. p. 13. — Zaccaria. Dell An- 
tich. Badia di Leno. Venezia. 1767. p. 30. 



— 39 — 

une ville ? La notice dit seulement qu'elle se trouvait dans 
la Bj^zacène. Si nous savions avec certitude Tordre suivi 
par son auteur dans le tableau des Évêques, car il n'a cer- 
tainement pas suivi l'ordre alphabétique ni pour les noms 
des Évêques ni pour ceux de leurs sièges, nous pourrions,. 
par ceux qu'il place avant ou après, reconnaître la position 
des villes dont les auteurs ne parlent pas. Mais on ne voit 
pas s'il a tenu compte de l'ancienneté des Évêques ou de 
l'emplacement des localités. Peut-être même les a-t-îl sim- 
plement inscrits dans l'ordre où ils se présentaient à son 
esprit, se préoccupant davantage de n'en point omettre 
que de les classer avec ordre. 

MAHSVET. Il est compté des premiers parmi les Évêques 

de laByzacène qui, sur l'ordre du roi Hunéric,se réunirent 

k Carthage, avec leurs autres collègues, en 484, et comme 

ilors il ne s'en trouve point d'autre du même nom en 

^.frique, nous pensons que c'est bien lui que Victor de 

^ite met au nombre des Évêques les plus instruits et de 

Jeux qui furent persécutés le plus cruellementparleroi*. 

±.lors œussi, dit Victor, il fit fustiger les vénérables 

^ansuety Germain et beaucoup d'autres. Les martyro- 

.oges en font mémoire en ces termes, le huit des ides de 

septembre : En Afrique, les saints Évêques Donatien, 

Prœsidius, Mansuet, Germain et Fusculus, qui, au 

temps de la persécution Vandale, furent, par l'ordre 

du roi arien Hunéric, atrocement battue de verges 

^t chassés en eœil pour avoir confessé la vérité ca- 

tholiqice, etc. 

' Pers. Vaud. 2. 16. 



— 40 — 



VII. — AGGAR. 



n y avait, dans la province Byzacène, plusieurs villes 
nommées Aggar. Nous trouvons aussi, dans la notice, 
deux Évêques qui ont porté en même temps le titre 
d* Aggar. 

Si nous consultons la table de Peutinger, nous voyons 
qu'elle indique, sur la voie d'Althiburus à Thysdrus, à 
treize milles d'Uzappa et à quatorze milles des Aquae Re- 
giae, une ville nommée Aggar, laquelle doit répondre aux 
ruines importantes de Sidi Amara. El Bekri, historien du 
onzième siècle, nomme encore cet endroit Aggar, et il 
mentionne la citadelle et le pont romain jeté sur Toued 
Djelf, au défilé de Foum-el-Afrit. C'est toujours cette voie 
que suivent les caravanes. Aggar avait le titre de colonie, 
ses monuments l'attestent et ils nous montrent aussi que 
la cité possédait une communauté chrétienne. 

On remarque, à Sidi Amara, les restes d'une citadelle, 
d'un temple, d'une porte monumentale, du forum avec ses 
colonnades et ses portiques, d'un mausolée nommé Ksar 
Khima, etc. La Table, d'autre part, met dans le sud de la 
province une ville nommée Aggar-sel-Nepte. Ce nom, qui 
la distingue de la précédente, indique qu'elle se trouvait 
près de Nepte, la moderne Nefta. On a cru reconnaître 
Aggar-sel-Nepte dans les ruines romaines de l'oasis d'El 
Kalaa, près de Douz. 

Il faut ajouter que Hirtius, dans son livre de la guerre 
d'Afrique, mentionne une ville appelée Agar, qu'il place 
à seize milles de Thapsus. On croit, et non sans raison, 



— 41 — 

que c'est la même que Pline appelle Acchar ou Aggar et 
qu'il cite après AchuUa, c'est-à-dire dans la région de 
Thapsus. On a cru retrouver cette ville à Beni-Hasseïn, 
grosse bourgade qui a succédé à une ville antique. Elle 
est située à quinze kilomètres sud sud-ouest de Leptis et 
à quatre kilomètres à l'est de Avidus. Il convient de 
mentionner aussi la station que l'Itinéraire d'Antonin ap- 
pelle Agarlabas et qu'il place sur la voie qui mène des 
Âquae Tacapitanœ à Turris Tamalleni, dans l'extrême sud 
de la Byzacène. 

La notice, donnant les noms de deux Évêques d'Aggar, 
sans faire de distinction entre les deux villes, nous pouvons 
indilféremment attribuer les deux Évêques à l'une et à 
Tautre. 

DON AT. Il figure le cent- huitième parmi les Évoques de 
la Byzacène, cités par la notice, dans laquelle vient, de 
suite après lui. Vigile de Thapsus. Or, tous deux, appelés 
à Carthage, en 484, par l'ordre du roi Hunéric, furent con- 
damnés à l'exil comme les autres Évêques. 



VIII. — AGGAR-SEL-NEPTE. 

Nous appellerons ainsi la seconde Aggar pour la distin- 
guer de la précédente et nous renvoyons pour ce qui la 
concerne à ce que nous avons dit plus haut. 

FILTIOSVS. La notice porte son nom le vingt-neuvième 
parmi ceux des Évêques de la Byzacène. Filtiosus est peut- 



— 42 — 

être ce vénérable confesseur de la foi que les manuscrits 
de Victor de Vite * et les martyrologes, au six septembre, 
appellent Fusculus, autrement Flosculus. Il y est cité après 
les Évêques Mansuet et Germain. Le roi Hunéric les fit 
battre de verges avant leur exil. Le nom de Fusculus ne 
se lit, en effet, nulle part dans la notice. Divers martyro- 
loges d'Usuard écrivent Fulcolus et Fustolus. Nous pou- 
vons donc admettre qu'il y a erreur soit dans la notice, 
soit dans les exemplaires des autres ouvrages qui font 
mention de Fusculus. 



IX. — AGGER. 



Selon la table de Peutinger, il y avait une ville nommée 
Aggersel, autrement Aggarsel, Aggerfel, entre Mediccera 
et Ulisippira. On croit qu'elle est représentée par les ruines 
nommées Sidi Abder-Rabman el Garsi. L'anonyme de 
Ravenne la nomme Agerthel. Il est probable que la syllabe 
sel ou tel était suivie d'un autre nom de ville et qu'elle 
servait à distinguer Agger d'une autre ville de même nom, 
comme cela avait lieu pour Aggar, selon ce qui a été indi- 
qué plus haut. 

EMILIEN. Il assista, en 411, dans les rangs des Évêques 
catholiques, à la Conférence de Carthage, et lorsqu'il eut 
répondu, à l'appel de son nom : Je suis présent \ Gan- 

> Pers. Vaud. 2. 16. 
2Cogn. l.n. 126. 



— 43 — 

dorius, Évêque des Donatistes d'Agger, présent aussi, 
ajouta : Je le connais. Puis, ce même Gandorius, appelé 
à son tour, dit : J'ai donné mandat et j'ai souscrit, f ai 
un compétiteur, c'est-à-dire Émilien lui-même K 



X. — AMMAEDARA. 

Le nom antique de cette ville fut probablement Medara, 
qui devint ensuite Ad Medera, Ammedera et Ammaedara, 
que nous trouvons sur les monuments épigraphiques. 
Ainsi, la dédicace suivante- : 

DDNN val diocletiano AVG . VlT . ET . maximiano AVG . ?î . COS 

KAL . APRILIB . PORTICVS . THEATRI . SVMPTV . PVBLICO 

COLONIAE AMMAEDARENSIVM RESTITVTAE 

Et cette autre qui fournit le nom de la colonie, Flavia 
Augusta Ae mérita Am^mœdara ^ : 

IMF . CAES 

M . AVRELIO 

VALERIO 

maxîmiANO 

PIO . FELICI 

INVICTO 

AVG 

COL . FL . AVG 

AEMERITA 

AMMAED. 

D .D . P. P 

1 Cogn. 1. n. 163. 

2 Corpus. 309. 

» Ibid. 308. cf. 302. etc. et Hygin de limit. p. 180 



— 44 — 

Nous croyons que c'est la civitas Themetra ex Africa 
qui, selon une inscription de l'an 27, était administrée par 
des suflfètes^ De nombreux auteurs ont parlé d'Ammœ- 
dara en écrivant son nom avec toutes sortes de variantes. 
Pour Procope, c'est Aumetera. Orose - la nomme Metri- 
dera et il nous apprend que Gildon fut battu près de TAr- 
dalio qui coule entre Théveste et Ammaedara. Les Itiné- 
raires la placent à vingt-cinq milles de Théveste sur la 
grande voie d^Carthage. 

Ammaedara porte aujourd'hui le nom de Haïdra, qui 
est une altération de l'antique appellation. Ce n'est qu'une 
grande ruine couvrant une colline qui s'abaisse vers la 
rive droite de l'oued Haïdra. Un pont reliait la ville à un 
faubourg assez étendu situé sur la rive droite. Les deujs. 
rives de l'Ardalio étaient revêtues de quais. En face da 
pont, sur la rive droite, s'élevait un castrum carré, perc 
de trois portes et renfermant dans son enceinte une basi^ — 
lique. Parmi les ruines d' Ammaedara, on a reconnu si^ 
ou sept autres basiliques, dont la plus grande mesure cin-^ 
quante pas de longueur sur vingt pas de largeur. 

C'est dans la basilique de la citadelle et sur deux chapi^ 
teaux que les deux textes suivants étaient gravés ^ : 

GLORIA IN excel 
SIS 150 ET IN TE 

RRA PAx ##^ 

HOMINIB 
BONE BOLV 

M TA TIS #** 

Ailleurs, en Afrique, à Carthage et dans les diver^^^ 

^ Corpus V. n. 4919. 

2 Hist. 6. 36. 

3 Corpus n. 462. 



— 45 — 

provinces, la même acclamation se trouve gravée sur des 
chapiteaux, des linteaux de porte, des bassins, etc. Une 
autre église, non moins remarquable, servait aux religieux 
ou aux religieuses d'un vaste monastère depuis longtemps 
désertv 

La plus intéressante peut-être est celle qui est privée 
d'abside mais dont le sol est pavé de dalles funéraires. 
Parmi celles-ci nous en signalerons une qui est de Tan 4 
du roi Hildéric, c'est-à-dire de 525-526 ou 526-527. 

Au-dessous du monogramme, accosté de l'alpha et de 
l'oméga et de deux palmes, on lit ^ : 

ASTIVS MVSTE 

LYS FI. i^ CRISTI 

ANVS VIXIT AN 

NIS LXXII QVIEVIT VIII 

ID DE CEM 

BRES ANNO 

IIII DN REGIS 

IL D IRIX 

Nous savons que le roi Hildéric mit un terme à la per- 
sécution et rendit leurs églises aux catholiques et nous 
avons probablement ici la tombe d'un personnage chré- 
tien qui aura contribué à la restauration de l'église. 

Le titre de flamine perpétuel chrétien ne doit pas nous 
surprendre ; il était purement honorifique. Du reste, cette 
question a été traitée à l'article de Cuicul, ville épiscopale 
de la Numidie. 

Une dalle voisine, dans la même basilique d'Ammaeda- 
ra, nous montre un parent d'Astius Mustelus orné du même 
titre ~ : 

» Ctorpus. 10516. 
« n}id. n. 450. 



— 46 — 

ASTIVS VINDÏCIANVS 
VC ET FL PP 

C'était une famille de rang sénatorial et dont les membres 
portaient aussi le titre de clarissimes. 

Sur une autre dalle voisine, nous voyons un personnage 
honoré d'un titre moins pompeux, mais très usité à Té- 
poque Vandale ^ : 

FL - - SI t L lîA 

NIANVS ILlS 

VIXIT A^fï 

XXX QVIEBT 

gË ID - AGVS 

TAS ÎÏÏT OCTA 

Victor de Vite [nous apprend que quantité de person- 
nages illiùstres catholiques-, que des sénateurs et même 
des proconsuls, des comtes, etc., furent impitoyablement 
persécutés par les Vandales ariens. 

La même basilique conserve encore Tépitaphe d'un lec- 
teur, conçue en ces termes ^ : 

VÏTALIS 

LECTOR 

IN PAGE 
VIXIT 

ANNIS V 
DEPOSÏTVS 
SDE III NO 

NAS . MA 

lAS IND PRI 

MA 

* Corpus 451. 

2 Pers. Vaud. 1. 2 et 7. 

"^ Corpus. 453. 



— 47 - 

Ce lecteur de cinq ans fait penser aux douze enfants 
îcteurs de l'église de Carthage dont parle Victor de Vite K 
is furent exilés par le roi Hunéric et passèrent peut-être 

Ammaedara qui se trouve sur la route de Carthage au dé- 
ert habité par les Maures. C'est à ceux-ci, restés païens, 
;ue le tyran arien envoyait les catholiques par milliers. 

Une table d'autel, trouvée dans la même basilique, porte 
m texte dont la lecture n'a pas été faite jusqu'ici d'une 
ïianière satisfaisante -. 

Une petite basilique d' Ammaedara, ou mieux une cella 
?ctangulaire de dix mètres de longueur sur cinq mètres 

largeur contenait une sorte de petit autel, ou plaque de 
urbre haute d'un mètre et large de soixante centimètres. 
X- ce marbre est gravée l'inscription suivante ^ : 

HIC HABENTVR 

MEMORIE SACXÎ 

PANTALEONTI 

IVLIANIE COMITV 

C'était une de ces memoriœ dont il est fait mention 
is d'une fois dans l'histoire de l'église africaine et que 
ijat Augustin rappelle si souvent dans ses écrits. Les re- 
lues qu'on y vénérait et sous la protection desquelles on 
^^.çait les sépultures, étaient ordinairement des objets 
^i avaient été sanctifiés par le contact des corps saints 
ont les noms sont conservés sur le marbre. 
Il s'agit ici de saint Pantaléon, le célèbre médecin et 
martyr de Nicomédie, de saint Julien d'Espagne probable- 
ment et d'autres saints de divers pays et de diverses 

' F^ers. Vaud. 3. 34. puis 4. 5. et 9. 
" Corpus. 449. 
" Ibid. 10515. 



— 48 — 

époques qui leur avaient été associés p.ar les pieux fonda- 
teurs de la cella pour les sépultures de leur famille. 

Nous ne dirons rien de plus des autres nombreux monu- 
ments chrétiens qu'Ammaedara a conservés, ni des monu- 
ments publics qui s'étalent sur son sol dévasté, mais nous 
rappellerons que les cimetières chrétiens de Rome ont pro- 
curé le dernier repos à plusieurs fidèles d'Ammaedara. 
Leurs épitaphes disent en effet que par leur origine ces 
fidèles chrétiens étaient Animedarenses ou de régions 
ad mederensiumK 

EVGEHE. Il vota le vingt-deuxième dans le troisième con- 
cile que saint Cyprien tint à Garthage sur la question du 
Baptême, en 255-. 

SPERAT. Il se trouva, en 411, à la Conférence de Garthage, 
où il est dit qu*à l'appel de son nom il répondit : Je mis 
présent. Mais TÉvêque Donatiste Grescentien, son com- 
pétiteur, s'y trouvait aussi. Il ajouta^ : Je le reconnais^ 
n est de nouveau fait mention de ce dernier, lorsqu'on lui 
demanda sa déclaration, et il dit alors ^ : J'ai donné man--- 
dat et j'ai souscrit, 

N.... Son épitaphe a été retrouvée près de la citadelle 
d'Ammaedara. Elle est malheureusement incomplète et 
porte seulement ce qui suit ^ : 



1 Rom. Bullet. L877. p. 121. Boldetti. osserv. p. 411. Mariai. Arv. 
p. 405. 

2 Hard. 1. p. 167. 
3Cogn. 1. n. 126. 
* Ibid. n. 208. 

& Bull. Arch. 1888. p. 356. 



— 49 — 

VORE 

te KDENVm 

AFABIDK 

AVS EpC PS RE 



anNIS LXXX DPSTS SVb 
INA Xïï V 



La notice de Léon le Sage contient le nom de Mamida, 
/ille de Byzacène, qui est peut-être la même que Ammae- 
iarà. Elle aurait eu encore un Évèque en 883. 



XL — AMVDARSA. 



L'Itinéraire d'Antonin met Amudarsasur la voie de Su- 
fetula à Thenas, à vingt-cinq milles d'Autenti et à la même 
listance d'Ovisce ; mais ces deux dernières villes n'ontpas 
5 té retrouvées et la position d'Amudarsa, dans la plaine 
le Saïda, reste incertaine. 

DONAT de Samudarta pour Amudarsa, assista, en 393, 
lans les rangs des Maximianistes, au Concile de Gabarsus- 
ii, qui condamna Primien. 11 signa la lettre qui fut adres- 
sée, à cette occasion, à tous les Évêques de l'Afrique'. 

BIAIV8. Son nom se lit dans la Conférence de Carthage et 

nous y apprenons qu'il était citoyen d'Amudarsa et son 

♦Évêque, sans compétiteur donatiste, car il répondit ainsi 

à Vappel - : Je suis présent ; dans ma patrie, t église est 

' Apud Aug. in ps. 36. seim. 2. 20. 
-Cogn. 1. 126. 



— 50 — 

catholique. Nous savons, au reste, que la plupart des 
Évêques étaient alors choisis parmi les membres du clergé 
local. 

LIBERAT, n est à la tête des Évêques de la province Byza- 
cène qui, en 484, mandés à Carthage par le roi Hunéric, 
subirent la peine de Texil comme tous les Évêques catho- 
liques. Libérât fut du nombre de ceux qui moururent 
pour la foi, desquels on peut dire ce que dit l'Esprit Saint 
au livre de la Sagesse * : Il les a éprouvés (probavitj 
comme on éprouve l'or dans la fournaise et il les 
trouvés dignes de lui. Et de fait, Tannotateur de la list 
épiscopale de Tan 482 a ajouté au nom de Libérât la no 
probatus. 



XII. — ANCVSA. 



La notice atteste que Ancusa se trouvait dans la pro — 
vince Byzacène, et peut-être était-elle située dans la région-^ 
d'Avidus ; mais les géographes ne nous ont rien transmis^ 
de plus à son sujet. 

GVDVDV8. Il assista, en 411, à la Conférence de Carthage-^ 
et à l'appel il répondit - : Je suis présent. Donat, sa 
compétiteur, se trouvait aussi présent et il dit : Je l 
connais. Le nom de ce même Donat est de nouveau cit^ 

i Sap. 3 5. 
^ Cogn. 1. 126. 



plus bas et il est dit qu'il fit sa déclaration selon la for- 
mule usitée ' : Tai donné mandat et j'ai souscrit. 

VICTORIN. La notice le cite le cinquième parmi les Évo- 
ques de la Byzacène qui, en 484, après s'être réunis à 
Carthage, sur l'ordre du roi Hunéric, avec les autres 
Évoques d'Afrique, furent tous envoyés en exil. 



XIII. — AQVAE. 

C'est à l'oasis actuelle d'el Hamma, à deux heures de 
<iistance et au nord de Tozeuz, l'ancienne Tusurus, qu'il 
faut chercher les Aquse de la Byzacène. Son nom el Ham- 
signifie les Eaux, et pour le distinguer du Hamma de 
abès, qui représente les Aquse de Tacapae, on le nomme 
-^xacore aujourd'hui le Hamma de Tozeuz. 

Il est situé sur le bord du Chott el Gharsa et il forme 

^a.ne oasis composée de quatre villages. On y compte un 

xïiillier d'habitants et cinquante mille palmiers. Les sources 

sont minérales. La principale est sulfureuse et coule dans 

âeux bassins antiques, voisins l'un de l'autre, le premier 

oblong et en partie détruit, le second carré et encore in- 

^ct. Bâtis tous deux avec de belles pierres, ils remontent 

à l'époque romaine. 

lANVIER. Il était donatiste, et assista, en 393, au Concile 
de Cabarsussi, comme le prouve la lettre synodale de ce 

1 Cogn. 1. 208. 



— 52 — 

même Concile, qu'il signa et que saint Augustin nous a 
conservée dans son deuxième sermon sur le psaume trente- 
sixième, où il Ta insérée tout entière. Janvier était de la 
secte des Maximianistes qui condamnèrent alors Primien, 
quoique absent. 

Nous attribuons Janvier aux Aquae de la Byzacène parce 
que la plupart des Évèques du Concile de Cabarsussi ap- 
partenaient à l'Afrique propre. 

VICTORIHIEH. Il assista, en 411, à la Conférence de Car- 
thage, 011 il se présentait avec assurance parmi les Dona- 
tistes, commp évêque d' Aquae, alors qu'il venait de quitter 
cette dernière ville, n'étant encore que prêtre, et qu'or- 
donné en chemin par ceux de sa secte, il n'avait même 
pas pris possession de son siège épiscopal. Aussi, lorsque, 
dans l'assemblée des Évèques, il se présenta devant le 
tribun pour dire ^ : J'ai donné mandat et j'ai souscrit, 
Asellicus, évêque catholique du municipe de Tusurus, 
dans la même province, se leva et dit : Je prends à té- 
moin le Dieu tout-puissant et Jésus-Christ notre 
Sauveur, que nous avons quitté le pays des Arzuges 
le trois des calendes de m.ai, et qu'il n'était que 
prêtre et non évêque. Il a été ordonné en chemin ; 
mais cette secte, dont il s'appuie, a déjà là un évêque 
qui a été surpris en flagrant délit d'adultéré. L'ins- 
truction de sa cause est encore p)endante. 

Le pays des Arzuges est la région des Merazig actuels 
qui gardent leur ancien nom. Il se trouve sur la voie mé- 
ridionale de Nepte à Tacapae et nous voyons par ce récit 
que les Évèques catholiques et donatistes de cette région 

I Cogn. 1. 208. 



— 53 — 

voyageant ensemble avec les relais impériaux prirent à 
Tacapa3 la voie de mer qui les mena à Carthage. 

CRESCENT. Il était primat de la province, en 455 ou en- 
viron, et il avait, dit Victor de Vite ' , sous sa juridiction 
cent vingt Évéques. Il est mentionné avec d'autres Évo- 
ques de la Byzacène qui furent exilés par Genséric, parce 
que, afin d'exciter la colère de ce prince, on les avait 
accusés calomnieusement d'avoir mal parlé de lui. 

Quant à attribuer Grescent aux Aquse de la Maurétanie, 
il n'y faut pas songer, car alors la Maurétanie n'était pas 
sous la domination directe de Genséric, ainsi qu'on peut 
le constater en lisant Victor de Vite. Cet auteur, d'autre 
part, nous assure que Genséric s'était spécialement ré- 
servé la Byzacène. Et en vérité nous voyons que Grescent 
est condamné avec les Évêques de Girba, de Sufès, de 
Theudala et deux autres de la Tripolitaine *. 

H.... La notice de 482 porte que, à cette époque, l'église 

^'Àquae n'avait point d'Évèque à sa tête pour la diriger, et 

2[)uisque le nom de la ville est cité, c'est sans doute que 

son Évêque était exilé ou s'était expatrié pour ne pas 

tomber entre les mains du persécuteur Arien. 



' Pers. Vaud. 1. 7. 

* 11 se pourrait que Janvier ait été évêque des Aqu8B Tacapitanee 
civitatis, le Hamma de Gabès. Car il est dit en Victor de Vite métro- 
politain de Aquitaniœ cimtatis, qui est une mauvaise lecture. 



— 54 — 



XIV. — AQUAE ALBAE. 

La notice nous apprend qu'il y avait, en Afrique, deux 
villes appelées Aquae Albae. Celle dont nous parlons ici, 
se trouvait dans la Byzacène. Les localités qui portent le 
nom de Aïn Beïda, équivalent de Aquae Albae, ne sont pas 
rares en Afrique. Il y a, entre autres, une Aïn Beïda dans 
la Byzacène, dans la région du mont Trozza. On y voit 
des ruines assez étendues, situées sur une éminence et 
traversées par les eaux d'une source qui n'a aucune pro- 
priété thermale. 

JANVIER. Il assista, dans les rangs des Donatistes, à la 
Conférence de Carthage, en 411. A l'appel, il dit' : J*ai 
donné mandat et j'ai souscrit. Cet évêque peut fort bien 
être le même que l'évèque Maximianiste que nous avons 
attribué aux Aquae. Il n'est pas rare, en effet, de voir les 
Évêques africains souscrire en laissant de côté le qualifi- 
catif qui distinguait leurs sièges. 

RE8TITUT. Nous lisons son nom le cinquante-deuxième 
parmi ceux des Évêques de la Byzacène que le roi Hunéric, 
après les avoir convoqués à Carthage, en 484, envoya en 
exil, avec leurs autres collègues, à cause de leur constance 
à professer la foi catholique. Par suite d'une inattention 
du copiste, le nom de Restitut de Aquae Albae, autrement 
Aqui Aba, est répété deux fois dans l'unique manuscrit 
de la notice. 

1 Cogn. 1. 197. 



55 — 



XV. — AQUAE REGIAE. 



Aquae Regise est une ville connue de la Byzacène ; elle 
est souvent citée danslltinéraire d'Antonin et on la trouve 
aussi dans la table de Peutinger. C'est qu'elle était un 
des nœuds principaux du réseau routier de la Byzacène. 
Là aboutissaient les routes d' Assuras par Zama, de Sufès 
par Marazana, de Sufetula par Masclianae, d'Hadrumète 
par Vicus Augusti et de Thysdrus par Aelise. 

Néanmoins, sa position n'est pas encore fixée. Nous la 
placerions volontiers à Aïn Djelloula. L'historien El Bekri 
nous apprend que de son temps Aïn Djelloula était une 
localité florissante, sur la voie qui menait à la Numidie 
et à la Maure tanie. La source est abondante et l'on voit 
encore les restes d'une enceinte flanquée de tours carrées, 
les ruines de quais et de thermes importants. 

D'autre part, ce point s'accorde avec les données des 
Jtinéraires qui mettent Aquae Regiae à quatorze milles 
<i'Aggar, à trente-cinq milles de Vicus Augusti, et à dix- 
sept ou dix-huit milles de Masclianae. D'autres, cependant, 
identifient Djelloula avec Gululi. 

La célébrité d' Aquae Regiae vient surtout des deux 

Aères, martyrs très illustres, qui étaient originaires de cette 

^ville et qui subirent dans celle de Tambaïa un très glo- 

jrieux martyre. Victor de Vite rapporte * leur fin bienheu- 

x"eiise, sans toutefois nous faire connaître ni leurs noms 

Tii leur temps, sauf qu'il met leur martyre sous le roi 

Hunéric. Ils sont honorés le vingt-trois mars. 

' Pers. Vaud. 5. 5. 



- 56 — 

Le titre de Regiae fut donné à Aquse probablement à 
l'époque des rois numides qui occupèrent cette portion de 
TAfrique. 

MAXIMIEN. Il se rendit à Carthage pour la Conférence 
qui eut lieu, en 411, entre les Catholiques et les Dona- 
tistes. A l'appel des Évèques, quand son nom fut pro- 
noncé, il dit ' : Je suis présent; dans mon diocèse, qui 
est ma patrie^ il n'y a point d'autre étêque que moi. 
Plus tard, nous le retrouvons, comme le prouve sa signa- 
ture, au Concile de Carthage de 419, auquel il assista 
comme député de la province de Byzacène^. 

LIBERAT. Il est le quatre-vingt-sixième parmi les Évè- 
ques de la Byzacène, cités par la notice avec les autres 
Évèques que le roi Hunéric, en 484, avait convoqués à 
Carthage et qu'il fit tous exiler. Une note ajoutée à son 
nom nous apprend que Libérât mourut en exil pour la 
foi catholique. 



XVI. — ARAS. 

Nous connaissons trois Évèques d'Aras. L'un assista 
au Concile de Cabarsussi et les deux autres Donatistes ^^ 
trouvèrent à la Conférence de 411. Il faut donc admettra- 
au moins, deux évêchés de ce nom. Mais comme aucu^ 

» Cogn. 1. 126. 
2 Hard. 1. p. 1250. 



— 57 — 

des trois Évêques ne peut être rattaché à une province 
spéciale, nous pouvons indifféremment attribuer chacun 
d'eux à Tune ou Tautre des deux Aras. 

Il y avait une ville portant le nom d'Aras dans la pro- 
vince de Sitifis : elle a été retrouvée et nous en parlerons 
en son lieu. 

II y avait aussi, dans la Tripolitaine, les Arae Phileno- 
rum, mais il est douteux que cette localité ait jamais eu 
les P>èques. Nous savons, d'autre part, que le plus grand 
lombre des Évèques qui assistèrent au Concile de Gabar- 
5ussi appartenaient à l'Afrique propre, et celle-ci com- 
prenait la Proconsulaire et la Byzacène. Ainsi, nous n'avons 
iucune raison sérieuse d'attribuer la seconde Aras à la 
Byzacène plutôt qu'à la Proconsulaire. 

AV6ENDVS. Il est mentionné parmi les autres Évèques 
3ans la lettre synodale du Concile tenu à Cabarsussi par les 
Waximianistes, lettre adressée, en 393, à tous les Évêques 
ÏAfrique. Mais soit qu'il fût absent, soit qu'il fût malade, 
?e fut Annibonius, dit de Robauta, qui signa pour Augen- 
ius '. A la Conférence de 411 nous trouvons un Augendus 
ie Villa Magna, qui était passé du Donatisme au Catho- 
licisme. 

OOHAT. Il assista, dans les rangs des Donatistes, à la 
Conférence de Carthage, en 411. A l'appel il répondit- : 
T'ai donné mandat et faî souscrit ; je n'ai point de 
t'raditeurs dans mon peuple, 

' Aug. serm. 2. inps. 3G. 
- Cogn. 1. 201. 



58 — 



XVII. — AVRV SVLIANA 



D'après la notice, il y avait en Byzacène un Évêché de 
Suliana. D*autre part, les Itinéraires attestent l'existence 
d'une station nommée Auru, dans la Tripolitaine, sur la 
voie de Tacapae à Leptis Magna. 

Deux Évèques sont attribués à Auru Suliana, en 393 
et en 411. Celui qui assista à la Conférence de 411 paraît 
être le même qui représentait les Donatistes à Marazana. 
Quant à celui qui prit part au Concile de 393, il appar- 
tient peut-être aussi à la même ville de Marazana et c'est 
de lui qu'il serait question dans les actes de la Conférence, 
ce qu'on peut voir à l'article de Marazana. Toujours est-il 
que le nom de Aurusuliana offre des variantes considé- 
rables dans les manuscrits. 

SECVNDIN. On le trouve parmi les évêques Maximianistes 
qui signèrent la lettre synodale du Concile de Cabarsussi, 
en 393 <. 

HABETDEVM. Il assista, parmi les Donatistes, à la Confé- 
rence de Carthage, où il répondit à l'appel - : Tai donné 
mandat et fai souscrit. 



' Aug. serm. 2. in ps. 36. n. 20. 
2 Cogn. 1. n. 206. 



59 — 



XVIII. — AVTENTA. 



La notice prouve que Autenta était située dans la By- 
zacène. Et nous savons, par l'Itinéraire d'Antonin, qu'elle 
se trouvait entre Amudarsa et Suflfetula, à trente milles de 
cette ville et à vingt-cinq milles d' Amudarsa. Gorippe 
mentionne Autenti dans sa Johannide K Mais sa position 
n'a pas encore été déterminée. 

H0RTENSIV8. Il figure le cent quatrième sur la liste des 
ï^vêques de la Bjrzacène que le roi Hunéric bannit en 484 
avec les autres Évèques catholiques. 

OPTAT. Il signa la lettre du Concile de la Byzacène 
adressée, en 641 , à l'empereur Constantin, fils d'Héraclius, 
contre les Monothélites. Le texte de cette lettre nous a 
été conservé par le Concile de Latran, tenu sous le pape 
Martin I -. 



XIX. — AVZAGERA. 

Nous savons, par la notice, que Auzagera se trouvait 
<3ans la Byzacène. Ce doit être la ville que la table de 
I^eutinger nomme Timezegeri Turris et qu'il place dans le 
pays des Arzuges, à vingt-neuf milles de Tacapae, sur la 

i Lib. 3. V. 313. 
2 Hard. 3. p. 739. 



— 60 — 

voie de Capsa. Tim ou Tin n'est qu'un préfixe berbère qui 
signifie l'endroit de Zegeri, est de même origine et signifie 
colline. Or, aux ruines dites Heuchir-el-Baguel et qu'on 
eroit être l'ancienne Timezegeri, on remarque encore sur 
une colline les restes d'une tour romaine. 

DON AT. Il assista, en 411, parmi les Donatistes à la Con- 
férence, où il répondit à l'appel ' : J'ai donné mandat et 
j'ai souscrit, 

VILLATICVS. La notice le nomme le quatre-vingt-seizième 
parmi les Évêques de la Bj^zacène que le roi Hunéric CQn- 
damna à l'exil, en 484, avec les autres Évêques d'Afrique, 
à cause de leur profession de foi catholique. 



XX. — AVIDVS. 



Ptolémée marque Avidus dans la dépendance de Hadru- 
mète, avec Viens Augusti et Thysdrus. La table de Peu- 
tinger, plus précise, place Avidu viens entre Thysdrus et 
Hadrumète, à vingt-cinq milles de cette ville et à neuf 
milles de Sassura viens. C'est au bourg arabe de Zeremdine 
qu'il faut chercher Avidus. Il est sur l'emplacement de la 
ville antique dont il couvre le côté oriental. 

HOHORAT. Il vint à Carthage, en 411, pour la Conférence 
et, dans cette assemblée, il attesta que son église lui était 

> Cogn. 1. 208. 



— 61 — 

tout entière soumise. Je suis présent, dit-il, et je n'ai 
point d'Evêque contre moi '. 

BONIFACE. Victor de Vite le nomme Bonifacius Sibiden- 
sis, qui ne doit pas nous étonner plus que le Honoratus 
Abiddensis de la Conférence de Carthage. Il le cite parmi 
ceux qui eurent h souffrir, par ordre d'Hunéric, les plus 
cruels tourments, lorsqu'il exila tous les Évêques-, Il est 
probable que Boniface avait été déjà jeté en prison et con- 
damné à mort bien avant la convocation des Évéques à 
Gartbage en 484, car la notice de 482 n'a pas inscrit son 
nom sur la liste des Évêques que le persécuteur arien exila 
à cette époque. 



XXI. — BAH ANNA. 



Bahanna, autrement Boana et Bana, se trouvait dans la 
Byzacène, comme le montre la notice. Il y avait un mo- 
nastère dit de Bana, autrement Bacca, dans le voisinage 
de l'église de Maximiana. Mais celle-ci n'est guère plus 
connue que Bahanna. Nous connaissons les ruines de Bi- 
niana, à treize kilomètres au nord nord-ouest d'Hadru- 
mète, et celles de Nebahna, situées entre Kaisoan et Horrea 
Caelia, mais rien ne prouve que l'une ou l'autre de ces 
deux anciennes villes romaines représente Bahanna et que 
leur nom actuel représente l'appellation antique. 

1 Cog. 1. 126. 

- Pers. Vaud. 5. 1. 



— 62 — 

VICTOR. Il fut du nombre des Évèiues catholiques qui, 
en 411, assistèrent à la Conférence de Garthage où, après 
avoir répondu à Tappel ^ : Je suis présent y il ajouta : J'ai 
l'unité. 

DONAT. La notice le compte le soixante-treizième parmi 
les Évèques de la Byzacène que le roi Hunéric convoqua à 
Carthage, à l'assemblée générale des Évèques, en 484, et 
qu'il exila comme tous les autres. 

JANVIER, n signa la lettre adressée, en 641 , par le concile 
de la Byzacène, à l'empereur Constantin, fils d'Héraclius, 
contre les Monothélites -. 



XXII. — BARARVS. 



La table de Peutinger met le municipe de Bararus, au — 
trement Yararus, entre Usula et Thysdrus, à neuf millet 
de cette dernière ville et à vingt-trois milles d'Usula. Les 
ruines de Bararus couvrent, dans la plaine de Rougaa, un 
espace dont le périmètre est de plus de trois milles romains. 
Elles offrent encore les restes d'une basilique à cinq nefs, 
celles d'un arc de triomphe et d'un amphithéâtre. Ptolé- 
mée la nomme Cararus, mais cette lecture provient de 
l'ignorance des copistes. La notice confirme toutes ces 
données en attribuant aussi Bararus à la Byzacène. 

1 Cog. 1. 126. 

2 Hard. 3. p. 740. 



— 63 — 

IVLIEN. Il figure le soixante-dixième parmi les Évêques 
de la Byzacène qui se rendirent à la réunion de Garthage, 
en 484, et furent ensuite envoyés en exil avec leurs autres 
collègues, par ordre du roi Hunéric. 



XXIII. — BASSIANA. 



Le nom de cette ville est loin d'être certain, car il offre 
de nombreuses variantes, telles que Bissiana, Brisiana, 
Prisiana, etc. Il n'est pas certain non plus qu'elle appar- 
tient à la Byzacène, parce que nous ne connaissons que 
deux de ses Évêques, lesquels ont assisté aux conciles de 
Gabarsussi et de Ghalcédoine. Si le nom de Bassiana que 
nous avons adopté est le vrai, la ville le doit probablement 
à quelque personnage du même nom. L'empereur Elaga- 
bale portait le nom de Bassianus. 

SECVNDIEN. Il assista, avec les Maximianistes, au Gon- 
cile de Gabarsussi, tenu par eux, en 393, contre Primien 
de Garthage. Il signa ^ la lettre adressée alors à tous les 
Évêques de la Proconsulaire, de la Numidie, de la Mauré- 
tanie, de la Byzacène et de la Tripolitaine, au sujet de la 
condamnation de Primien. 

VALERIEN. Get Évêque assistait, en 451, au concile de 
Chalcédoine. Son nom se lit le dernier dans les signatures 
que Sirmond a publiées, avec celui d'un autre Valérien qui 

^ Aug. serm. 2. in ps. 36. n. 20. 



— 64 — 

représentait également la province d'Afrique et dont nous 
ne connaissons pas le siège. Les deux Évèques africains 
avaient-ils été députés par leurs collègues ? Ou bien 
étaient-ils des exilés, forcés ou volontaires, victimes delà 
persécution Vandale? Cette dernière hypothèse paraît être 
la plus vraiseml)lal)le. 



XXIV. — BAVAGALIANA. 

Les actes du Concile de Carthage, en 525, montrent que 
Bavagaliana, autrement Banagaliana, appartenait à la pro- 
vince de la Byzacène. Il y avait dans ce diocèse un monas- 
tère dont il fut beaucoup question dans le Concile et qui 
est appelé le monastère de Banagaliana ou simplement 
de Bana, autrement Bacca. Nous en avons dit un mot à 
Tarticle de Bahanna et il ne serait pas du tout impossible 
de voir dans Bavagaliana, qui est un nom étrange, une 
altération de Babanna. 

BONIFACE. Il était primat de sa province la vingt et unième 
année du règne deïrasamond, c'est-à-dire Tan 517 del'ère 
chrétienne. On lut, au Concile de Carthage de Tan 525, la 
lettre qu'il avait écrite du lieu de son exil, pour enjoindre 
qu'on laissât les vierges consacrées à Dieu libres de choi- 
sir à leur gré le prêtre chargé auprès d'elles des fonctions 
saintes et de l'administration des sacrements ^ 

1 Hard. 2. p. 188. 



— 65 



XXV. — BENNEFA. 



Il est certain, d'après la notice, que cette ville était dans 
la Byzacène, et l'auteur de la vie de saint Fulgence de 
Ruspe indique qu'elle se trouvait près de la mer, en par- 
lant du monastère habité par le saint, tout prés du litto- 
ral de Junca, contigu, pour la plus grande partie j à 
celui de Benne fa *. Or Junca, comme nous le verrons, est 
représentée par les ruines de Ksar Ounga. Bennefa était 
au sud de Junca et ce sont très probablement les ruines de 
Sghira Kedima, situées sur un promontoire formé par la 
Mersa Sghira, qui la représentent. 

QUINTASE. H signa, au Concile de Gabarsussi, en 393, la 
lettre synodale des Maximianistes, que nous a conservée 
saint Augustin -, 

EMILIEN. Il assista au Concile et à la Conférence de Car- 
thage, en 411, et à l'appel de son nom, dit^ : J'ai donné 
mandat pour ce qui est écrit ci-dessus et j'ai souscrit 
à Carthage. Puis il ajouta : Je n'ai personne contre 
moi. Ce jour-là même, en effet, qui était celui des ca- 
lendes de juin, l'Évêque donatiste Marinien était mort, et 
c'est ce que Valentinien, diacre du donatiste Primien, ex- 
pliqua en ces termes : Il s'appelait Marinien ; il est 
m^ort aujourd'hui. Ce que confirma aussitôt Primien lui- 



1 Vita Fulg. 14. 

« Serm. 2. in ps. 36. n. 20. 

3 Cogn. 133. 



— 66 — 

même, lors de Tappel des Évêques donatistes ^ :Il a cessé 
de vivre aujourd*hui^ dit-il. 

HORTULAN. On lit son nom le quatrième sur la liste des 
Évêques de la Byzacène qui, sur Tordre du roi Hunéric, 
s'étant rendus à Carthage, en 484, ainsi que les autres 
Évêques énumérés par la notice, furent condamnés à 
Texil. Son nom est également cité avec honneur par Victor 
de Vite. Ce dernier raconte ^ que Florentien de Midila et 
lui s'élevèrent. énergiquement, au nom de tous, contre les 
ministres du roi qui voulaient les faire s'engager par ser- 
^ ment à exécuter ce qui était convenu dans un papier qu'ils 
lui montraient de loin. 

Enfin, le martyrologe romain en fait mention chaque 
année au quatre des calendes de décembre et on le trouve 
aussi dans le martyrologe d'Adon. 



XXVI. — BLADIA. 

Nous ne connaissons qu'un seul Évêque de Bladia. ï^ 
assista à la Conférence de 411 parmi les catholiques. AiJ-' 
leurs, nous ne trouvons rien au sujet de cette ville. Au^ 
environs de Thibaris, dans la Proconsulaire, il y avait u:^ 
saltus Blandianus ^ qui a pu avoir un Évêque comme so::^ 
voisin le saltus Burunitanus. Une épitaphe de Sicca menées 

1 Cogn. 198. 

2 Pers. Vaud. 4. 4. 

3 Bull, archéol. 



— 67 — 

tionneun certain Q. Valerius Severus Platiensis sacer- 
dosK Voilà pour la Proconsulaire. Aux confins de cette 
province et de la Byzacène il existe un groupe de ruines 
appelé Baldia, sur la rivière du même nom. C'est encore 
dans la Byzacène que se trouvait TÉvèché de Turris Blan- 
da, lequel, en 411, avait un Évoque donatiste, qui peut 
fort bien être celui dont nous allons parler, car il devait 
être compris dans la liste des Donatistes quoiqu'il n'ait 
pu, pour cause de maladie, être présent quand les Évêques 
catholiques comparurent. 

P0TEHTIV8. n était catholique et, à la Conférence de Car- 
thage, en 411, il répondit à l'appel de son nom^ : Je suis 
présent. 11 avait un compétiteur donatiste dans son église ; 
mais, comme celui-ci ne se présentait pas pour témoigner 
qu'il le connaissait, le donatiste Adéodat de Milève inter- 
vint pour dire : Celui que nous avons là souffre des 
yeux y il ne peut î;ene'r. Aquoi Alype de Thagaste,Évêque 
catholique, repartit : Est-ce qu'il est à Carthage ? L'in- 
cident n'eut pas d'autre suite, de sorte que nous pouvons 
admettre que cet Évêque donatiste était Maximin de Tur- 
ris Blanda. 



XXVII. — BVLELIANA. 

La notice montre que Buleliana, autrement Baliliana et 
Bubeliana, était située dans la province Byzacène. C'est 

1 Corpus. 1649. 

2 Cogn. 1. 121. . 



— 68 — 

probablement la même ville que Cybaliana, dont nous par- 
lerons plus loin. 

PANCRACE. Il signa la lettre sjnodale des Maximianistes 
au Concile de Cabarsussi, en 393*. Il est dit Évêque de 
Babiliana, autrement Basiliana, Yaliana et Baliana, de 
sorte que le nom de son siège est fort incertain, d'autant 
qu'en 411, un donatiste. Pancrace deBadia, assistait à la 
Conférence, et que, d'autre part, il y avait dans la Mauré- 
tanie césarienne un Évêché de Ballene. 

FLAVIEN. H figure le seizième parmi les Évèques de la 
Byzacène qui, avec les autres Évèques appelés de tous les 
points de l'Afrique à Carthage, furent exilés par le roi Hu- 
néric, en 484, à cause de leur profession de foi catholique. 



XXVIII. — CABARSVSSI. 



Cabarsussi, autrement Gebarsussi, était une ville de \^ 
Byzacène. Saint Augustin en fait mention plus d'une foi^ 
et il rapporte - que les Maximianistes y réunirent un Corv" 
cile, dans lequel fut condamné Primien de Carthage 
Évêque des Donatistes. 

Nous n'avons que fort peu de données sur cette vill ^ 
qui devait se trouver dans la région d'Hadrumète. On re^ 



^ Aug. serm. 3. in. ps. 36. n. 20. 

2 Serm. 2. in ps. 36. n. 20. Contra Crescon. 4. 6. 



— 69 — 

marquera que cette dernière porte encore le nom de Sousse 
et qu'une tribu de Souassi habite aux environs et sur les 
bords de la Sebkhade Cairoan. 

Gorippe, dans sa Johannide ^ mentionne, dans cette 
même région d'Hadrumète et de Menéfèse, un poste forti- 
fié de Cebar, auquel fait allusion Thistorien Procope -. 

DON AT. Cet Évêque assista, avec les Maximianistes, au 
Concile de 393, célébré dans son Église, et signa la lettre 
synodale contre Primien. 

MARCIEN. Il assista, en 411, à la Conférence de Car- 
thage. Il répondit à l'appel ^ : Quoique Je n'aie point 
d'adversaire y fai cependant donné mandat et j'ai 
souscrit. Cet Évêque était donatiste et n'avait point de 
compétiteur contre lui. 

THÉODORE. Victor de Tonnona parle en ces termes de cet 
Évêque ^ : Théodore^ évêque de Cabarsussi, défenseur 
des trois Chapitres, exilé dans la capitale (Constanti- 
nople), meurt le m^ême mois et le même jour que 
Justinien, et est inhumé prés des Confesseurs aux- 
quels HunériCy roi des Vandales , avait fait couper la 
langue. Or, Justinien mourut en 565, le jour des ides de 
novembre. 

MVSTVLVS. Nous lisons son nom parmi ceux des signa- 
taires de la lettre synodale du Concile de la Byzacène, en- 
voyée. Tan 641, à Constantin, fils de l'empereur HéracliuS. 

i Lib. 4. V. 41. 

2 Bell. Vaud. 4. 23. 

3 Cogn. 1. 208. 
* In chron. 



— 70 — 

Du reste, sa souscription porte : Mustulus, par la grâce 
de Dieu, Evêque de la sainte Église de Cebaradefensa, 
comme dessus K 



XXIX. — CANIANA. 

La ville de Caniana n'est connue que par un seul Évêque, 
le donatiste Maxime, qui assista à la Conférence de 411, 
de sorte que c'est par pure conjecture qu'elle est attribuée 
à la province Byzacène. Il est b^ remarquer qu'un évêque, 
nommé Maxime de Pittana, se trouvait au Concile de Ga- 
barsussi en 393, et que le nom de Pittana a subi de nom- 
breuses variantes dans les manuscrits. 

MAXIME. Cet Évêque appartenait à la secte des Donatistes, 
et lorsqu'il se présenta à la Conférence de Carthage, en 
411, il dit- : J'ai donné mandat et j'ai souscrit ; mais 
on ne voit point paraître contre lui d'Évèque catholique. 



XXX. — CAPSA. 

D y avait, dans la Numidie, une localité nommée ad 
Capsum Juliani et, en Byzacène, une ville célèbre et an- 
tique, appelée Capsa. C'est cette dernière que saint Gyprien, 

' Hard. 3. p. 740. 
2 Cog. 1. 206. 



— 71 — 

dans sa lettre à Fortunat et à ses autres collègues ^ appelle 
la cité de Capsa. Elle appartenait alors à TAfrique propre, 
la Byzacène et la Tripolitaine n'étant pas encore consti- 
tuées ni séparées de la Proconsulaire. 

Dans la table de Peutinger, Capsa est appelée colonie 
et Ton peut croire que c'était une colonie de citoyens ro- 
mains. D'après Salluste, Capsa fut prise par Marins '^ et 
Strabon rapporte ^ qu'elle fut détruite par César. Ptolémée 
la place dans la région du lac Triton ^. Salluste dit que les 
habitants de Capsa possédaient une source à l'intérieur 
de la ville et se servaient aussi de l'eau de pluie. Les eaux 
abondantes de la source constituent une rivière qui fer- 
tilise les jardins au sud de la ville, comme le dit expres- 
sément le géographe arabe cité par Bochart^. Mais, du 
reste, au nord de Capsa, la région est dépourvue d'eau, ce 
qui obligea Marins à faire porter de l'eau dans des outres 
par ses soldats. 

Capsa fut illustrée par sept moines dont nous avons les 
actes, à la fin de l'histoire de Victor de Vite. Ils furent 
pris dans un monastère, près de Capsa, et conduits à Car- 
thage, où ils achevèrent leur martyre sous le roi Hunéric, 
en 482. On les ensevelit dans la métropole même, près de 
la basilique de Célérine. 

Capsa est située sur un plateau, circonscrit par l'oued 
Baïach, dont le lit est presque toujours à sec. L'oasis 
s'étend au sud-ouest ; elle est fertilisée par une double 
source qui jaillit, comme nous l'avons déjà (dit, dans l'in- 



i Ep. 53. 
« Jug. 91. 

3 Lib. 17. p. 572. 

4 Lib. 4. c. 3. 

^ Geogr. chan. 1. 24. 



— 72 — 

térieur de la ville. Celle-ci occupe remplacement même 
de la cité antique dont elle a gardé le nom, Gafsa. Ses 
remparts existaient encore au onzième siècle, d'après El 
Bekri, et ils n'auraient été détruits que pendant les guerres 
africaines du moyen âge. 

Léon TAfricain semble indiquer que Capsa gardait en- 
core, au seizième siècle, une partie de son pavage antique. 
La ville actuelle est, du reste, entièrement bâtie avec des 
matériaux anciens. Les seuls monuments qui restent sont 
un arc ' de triomphe et les grandes piscines, appelées 
Thermil pour Thermis, dont les eaux ont une tempé- 
rature de 32° centigrades. 

Capsa, située au seuil du désert, est une des positions 
les plus importantes de l'Afrique . 

Selon Salluste * et Orose ^, on attribuait sa fondation à 
Hercule le Lybien. Jugurtha en avait fait une de ses places 
d'armes ^. La description que Salluste ^ et Florus ^ donnent 
des environs de la ville est toujours vraie. Pline met 
Capsa parmi les villes qui ont tout un peuple autour 
d'elles ^. Municipe à l'époque d'Hadrien, qualifiée du titre 
de colonie par la table de Peutinger, elle reçut sous Jus- 
tinien le nom de Justiniana. Un rescrit du même prince 
prouve qu'elle partagea avec Leptiminus le privilège d'être 
la résidence du commandant militaire de la Bj'zacène '. 

Capsa fut prise et démantelée par El Mansour, en 583 
de l'hégire, mais son antique citadelle a toujours été res- 



^ Jug. 89. 

2 Hist. 5. 15. 

3 Strabon. 46. Orose ibid. 

4 Jug. 90. 91. 

5 3. 1. 14. 

< Hist. 5. 4. 30. 

7 Cod. Just. 1. 27.8. 



— 73 — 

)ectée. La population de la ville conserva longtemps ses 
aœurs. Au dire d'Edrisi, on y parlait encore un dialecte 
atin au douzième siècle et la religion chrétienne par con- 
léquent devait y subsister encore. La liste de Léon le Sage 
itteste qu'en 883 Gapsa avait un Évêque. 

Le nom de Gapsa, reîp(ublica) Taca(j>itanorum et 
Oapjsensium^^ se lit sur un monument de Gapsa qui re- 
nonte'ali troisième siècle ^ Deux autres monuments de 
'époque Justinienne attestent sa restauration à cette 
îpoque byzantine. Sur l'un d'eux, nous lisons - : 

(deo juvante felicissimis) temporibus piissimo (rum domin) orum 
nostrorum Ju(s)ti(nia)ni (et Theodorse Augustorum 1 1 per gloriosum 
5olomo)nem excellenti(ssimum) magistrum militu(m, ex consuls, bis 
p)re(fecto praetoriorum 1 1 AfricsB ac patrici)o mûri felicissi (me jus)ti- 
aiane Capse C(ivitati8 a fundam) e (ntis restituti sunt.) 

On a trouvé à Gapsa quelques vestiges de monuments 
chrétiens. 

DONATVLVS. Il se rendit à Garthage, en 255, pour le troi- 
sième Goncile que saint Gyprien réunit au sujet du Bap- 
tême. Nous le voyons par les actes où Ton trouve son vote, 
qu'il donna le soixante-neuvième^. Il est certain que la 
lettre de saint Gyprien, qui traite de ceux qui succombent 
aux tourments ^ lui fut adressée. Donatulus, en effet, y 
est nommé, dès le début, avec plusieurs autres, et il y est 
fait mention de la ville de Gapsa. 

FORTVNATIEN. Get Évêque assista, en 349, au Goncile de 
Carthage, convoqué par Gratus ^ Dans la préface des Actes 

1 Corpus. 100. 

3 Ibid. 101. cf. 102. 

3 Hard. 1. 175. 

* Ep. 53. 

^ Hard. 1. p. 685. 



— 74 — 

de ce Concile, il est nommé le troisième, après Gratus et 
Félix de Baïana, d'où Ton peut conclure qu'il était alors 
le primat de sa province, à moins qu'il n'en fût un simple 
délégué. 

QVINTA8E. Il signa, avec les autres Maximianistes, la 
lettre synodale de leur Concile de Cabarsussi, tenu, en 393, 
contre Primien'. 

FORTVNAT, Cet Évèque se trouva, en 411, à la Conférence 
de Carthage, dans laquelle il est nommé, comme beaucoup 
d'autres Évèques du reste, Évêque du peuple de Caps a. 
Lorsqu'il eut répondu à l'appel de son nom, Celer, évêque 
du parti de Donat, dans la même ville, s'avança et dit : 
Je le connais ^. Ce dernier répondit plus tard à l'appel 
parmi les siens et il est dit Évêque de Capsa ^, tandis que 
plus haut il est appelé Évêque de la cité pour le parti 
de Donat, 

VINDEMIAL. Il est nommé le soixantième dans la notice 
parmi les Évèques de la Byzacène qui, en 484, reçurent 
l'ordre du roi Hunéric de se rendre à Carthage, puis furent, 
avec tous les Évèques de TAfrique, condamnés à l'exil. Il 
est fait mention de ce même Évêque dans les Actes des 
sept martyrs de la ville de Capsa, à laquelle^ est-il dit, 
présidait Vindémial^ prêtre admirable et Pontife 
fidèle du Christ, Grégoire de Tours ^ et le martyrologe 
romain, au 2 mai, en font également mention. Vindémial 



^ Aug. serm. 2. in ps. 36. n. 20. 

2 Cogn. 1. 126. 

3 Ibid. 206. 

* Hist. Franc. 2. 3. 



— 75 — 

était honoré encore avec Eugène de Garthage et Longin de 
Pomaria, comme martyr également, le premier février 
selon le martyrologe d'Usuard. Nous croyons que la ville 
de Trévise possède ses reliques. 

Capsa, qui avait encore un Évèque en 883, eut plus 
tard des Évèques simplement titulaires, dont nous con- 
naissons les suivants : 

Jean Szianiavosky, 12 avril 1717 ; 

Jérôme Lucini, 21 mars 1725; 

Casimir Reyno, 30 mars 1729 ; 

Charles-François Bailly de Messein, septembre .1788 ; 

Charles O'Donnel, janvier 1798 ; 

Laurent-Marie Imbert, 26 avril 1836 ; 

Simèon-François Berneux, 22 mars 1844 ; 

Augustin Chaussie, 16 décembre 1880. 



XXXI. — CARCABIA. 



La notice nous apprend que Garcabia, autrement Carca- 
biana, était une ville de la Byzacène. Les anciens auteurs 
ne fournissent aucun renseignement à son égard. Nous 
savons seulement que, au-delà de Tacapae, et à Test de 
Zerzis, il y a un groupe de ruines romaines appelées Gar- 
cabia. Mais ce point appartiendrait plutôt à la province 
Tripolitaine. 

VICTORIEN. Cet Évêque fut un des douze consécrateurs 
de Maximien de Garthage et il assista, en 393, au Concile 



— 76 — 

de Cabarsussi, dans lequel il est nommé le troisième'. 
L'année suivante, il fut condamné par les partisans de 
Primien et déposé de son siège. Les Donatistes le nomment 
le premier dans leur sentence -. Plusieurs manuscrits de 
saint Augustin l'appellent Victorien de Garthage^. 

DONATIEN. Il était aussi de la secte des Donatistes et il 
parut dans leurs rangs à la Conférence de Garthage de 411, 
où il emploj^a la formule générale ^ : J*ai donné mandat 
et j'ai souscrit. Carcabia ne parait pas avoir eu, en ce 
temps-là, d'Évèque catholique. 

8IMPLICE. Il est le quatre-vingt-quatrième des Évèques 
de la Byzacène nommés dans la notice avec tous ceux que 
le roi Hunéric appela à Garthage, en 484, et qui de là 
furent envoyés en exil. 



XXXII. — CARIANA. 



Gariana, autrement Gasulae Garianae, se trouvait daO^ 
la Byzacène, comme nous l'apprend la notice. Mabillon ^ 
cru qu'il était fait mention de cette ville dans le célèb:^ 
manuscrit de saint Hilaire, conservé à la bibliothèque ^ 
Vatican. On y lit, en effet, la note manuscrite suivan"^ 



1 Aug. serm. 2. m ps. 36. n. 20. — Ep. 108. n. 15. 

2 Aug. Cont. Crescon. 4. 4. 5. 

3 Aug. serm. 2, in ps. 36. n. 20. 
* Cogn. 1. 201. 



— 77 — 

d'un correcteur anonyme : Collationnè au nom du Sei- 
gneur Jésu^-Chrîst^ pendant que je me trouvais à Ca- 
sulœ (aput Kasulîs), Van quatorze de Trasamond^^ 
c'est-à-dire Tan 510 de notre ère, comme Holstein Ta noté 
en marge. H est vrai, l'Itinéraire d'Antonin parle d'une 
Gasula, mais celle-ci se trouve dans la Proconsulaire. 

On a retrouvé un bourg important nommé les Casœ 
BeguenseSy à Henchir el Begueur, dans la région de Sufès 
en Byzacène, mais cette localité ne parait avoir aucun 
rapport avec l'Évèché de Cariana. Saint Augustin adresse 
une de ses lettres à un personnage nommé Casulanus, 

SILVAIN. Cet Évèque assista, en 411, à la Conférence de 
Carthage et, ayant répondu à l'appel de son nom '^ : Je 
suis présent, il ajouta : L'unité existe dans mon église, 
voulant signifier ainsi que son église était pure de toute 
tache de donatisme. 

QVINTIEN. Nous lisons son nom le cinquante-huitième 
sur la liste des Évêques de la Byzacène qui, avec les autres 
Évêques cités par la notice, se réunirent à Carthage, en 484, 
par ordre du roi Hunéric, et furent ensuite condamnés à 
l'exil. 



XXXIII. — GENGVLIA. 

Le bourg de Genculia, autrement Cenculiana, appar- 
tenait à la Byzacène, comme l'indique la notice, où l'Évè- 
ché de Cunculiana est cité sans évèque. Jusqu'ici, du 

^ Diplom. lib. 5. p. 855. 
2 Cogn. 1. 126. 



— 78 — 

reste, on n'a trouvé aucun renseignement touchant la po 
sition de cette localité. 

lANVIER. Cet Évêque assista, parmi les catholiques, en 
411, à la Conférence de Carthage, oii il répondit à l'appel 
de son nom * : Je suis présent^ il n'y a pas d'autre 
Evêque dans mon église ; elle est catholique. 



XXXIV. — CENA. 



On ne trouve nulle trace de cette ville dans les anciens 
auteurs et nous ne pouvons affirmer qu'elle appartient à 
la Byzacène, parce que le seul Évêque connu de Cena, ou 
Genae, est mentionné dans les actes de la Conférence de 
411 où l'on n'a pas tenu compte des provinces. Serait-ce 
le groupe des Keneïs, îles peu éloignées de Junca ? 

BONIFACE. Cet Évêque assista, en 411, à la Conférence 
de Carthage. Il y est cité parmi les catholiques, et lors- 
qu'il eut répondu à l'appel - : Je suis présent, son com- 
pétiteur, Vindemius, se présenta et ajouta : Je le connais. 
Lorsqu'ensuite il fut appelé lui-même, il dit ^ : J'ai donné 
mandat et j'ai souscrit, 

1 Cogn. 1. 128. 

2 Ibid. 129. 

3 Ibid. 197. 



— 79 — 



XXXV. — CIBALIANA. 



D convient de faire, pour Gibaliana, les mêmes re- 
marques que nous avons faites pour Gêna. Nous trouvons 
dans les manuscrits diverses variantes, parmi lesquelles 
Cybaliana et Gubaliana. Gette dernière forme se rapproche 
de Goubeul, nom que portent encore les ruines d'une 
grosse bourgade, située à l'ouest de Thelepte. Mais aussi 
il y a, non loin de Ruspe, une ville antique dont le nom 
actuel est Djebeliana. 

DON AT. Get Évêque donna son sentiment le cinquante- 
cinquième au Goncile de Garthage, le troisième que saint 
Cyprien célébra sur la question du Baptême, en l'an 255 K 

CRE8C0HIV8. Il assista à la Gonférence de Garthage, en 
411, et à l'appel de son nom parmi ceux des Donatistes, il 
répondit - : J'ai donné mandat et j'ai souscrit. Il ne 
parait pas qu'il y eut alors à Gibaliana d'Évêque catho- 
lique. 



1 Hard. 1. p. 174. 

2 Cogn. 1. 208. 



— 80 — 



XXXVI. — CILLIVM. 



A Kasrin, en Tunisie, dans la province Byzacène, on 
voit encore debout un arc de triomphe, dédié autrefois à 
la colonie de Cillium*. 

COLONIAE CILLITANAE 
Q. MANIIJVS . FELIX . C . FILIVS . PAPIRIA . RECEPTVS. 

POST . ALIA . 

ARCVM . QVOQVE . CVM . INSIGNIBVS . COLOniœ 

SOLITA . IN . PATRIAM . LIBERALITATE . EREXIT . OB 

CVIVS . DEDICATIONEM . 
DECVRIONIBVS . SPORTVLAS . CVRIIS . EPVlas dédit. 

Colonie de Vespasien ou de Domitien, comme l'indique 
son nom de colonîa Flavia-^ Gillium paraît avoir eu sa 
part des désastres dont Vinvasion de Maxence fut le signal 
pour l'Afrique^. 

L'arc triomphal porte, en effet, au-dessous de sa clef de 
voûte, une inscription qui marque qu'il fut restauré à cette 
époque. 

CLEMENTIA . TEMPORIS . ET . VIRTVTE 

DIVINA. DD . NN . CONSTANTINI . ET . LICINI . INVC 

SEMPER . AVG . ORNAMENTA . LIBERTA . RESTITVTA . ET 

VETERA CIVI 
TATIS . INSIGNIA . CVRANTE . CEIONIO . APRONIANO . CV 

PATRO . CIVITATIS ♦. 



ï Corpus, n. 210. 

2 Ibid. 2568. 

3 Vict. Cœs. 40. 19. 

4 Corpus. 210. 



Nous lisons Cilium dans Tltinéraire d'Antonin et la no- 
tice prouve que cette ville appartenait à la Byzacène. 

Il y avait là uii monastère, à la tête duquel se trouvait, 
au temps de l'empereur Justinien, Tabbé Félix, celui que 
le pape Vigile condamna avec le diacre Rusticus, comme 
ayant été fauteur des erreurs de ce même diacre. Plus tard, 
il fut condamné à l'exil par Justinien, pour avoir attaqué 
dans ses écrits le cinquième Concile œcuménique. Victor 
de Tonnona dit de lui dans sa chronique : La dix-septième 
aminée après le consulat du clarissime Basile, c'est-à- 
dire en Tan 557 de Tère chrétienne, Félix, abbé du mo- 
nastère de Cillium, en exil à Sinope, passa de cette 
vie au Seigneur. D l'avait déjà mentionné à la dixième 
année après le consulat de Basile, et à la troisième année 
après le même consulat il nous apprend que le patrice Sa- 
lomon avait été battu à Gillium par le chef Maure Stozza. 
Nous savons, du reste, que des moines grecs de Saint-Sa- 
bas de Palestine vinrent, à cette époque, fonder une laure 
ou monastère en Afrique. Les monastères de ce temps 
étaient pour l'ordinaire édifiés en forme de forteresse et 
c'est peut-être à cette particularité que Gillium doit son 
nom actuel, les deux châteaux ou Kasrin, à moins qu'elle 
ne le doive à deux grands mausolées qu'on remarque dans 
la nécropole. 

La ville proprement dite était située sur le versant sep- 
tentrional d'une colline qui domine la rive droite de Toued 
Derb et que défendent, à l'ouest et à l'est, deux profonds 
ravins. L'arc de triomphe dont nous avons parlé, s'élève 
sur le plateau que couvrait la ville haute et au milieu des 
débris de cinq grands édifices construits en pierres co- 
lossales. 

On signale, parmi les ruines, les restes d'une église d'é- 

6 



— 82 — 

poque byzantine. Les portes ont leurs tympans circulaires 
décorés de sculptures représentant des paons buvant dans 
un vase. Cette basilique est sur un plan rectangulaire. 

La nécropole s'étendait entre la colline et la rive gauche 
de Toued Derb. 

Les ruines de Cillium ont fourni des carreaux historiés 
en terre cuite, offrant des sujets divers avec ou sans ins- 
criptions : ainsi le sacrifice d'Abraham avec ces mots : 
Abra7n et Ysac ; une rosace avec ces mo\& iSancta Ma- 
ria, adjiiba nos ; la scène de Jonas vomi par le monstre 
marin, etc. 



AVRELE. Il assista au Concile de saint Cyprien, en 
le troisième qu'il tint sur la question du Baptême. Il donna 
son sentiment le quatre-vingt-unième. Le nom de son siège 
offre de grandes et nombreuses variantes dans les ma- 
nuscrits ^ 

TERTIOLVS. On voit qu'il assista, en 411, à la Conférence 
deCarthage où, à l'appel de son nom, il répondit qu'il était 
présent-. Il était catholique, mais toute sa ville n'était pas 
avec lui, car les schismatiques de Cillium avaient pour 
chef Donat, qui se présenta et dit : Je le connais. Puis, 
ceDonat répondit lui-même à l'appeP : Tai donné man- 
dat et fai souscrit. 

Il n'était point seulement opposé à Tertiolus, mais encore 
à Privation, Évêque catholique de Vegesela. Ce dernier, en 
effet, après qu'on eût lu sa souscription, ajouta* : J'ai 



i Hard. 1. p. 178. 

2 Cogn. 1. 128. 

3 Ibid. 187. 
* Ibid. 133. 



— 83 — 

pour compétiteur Donat de Cîllium. Alors Donat lui- 
même repartit : J'ai là des diacres, c'est une popula- 
tion voisine; elle est de mon diocèse. Mais Privatien lui 
demandant : Où se réunissent-ils ? Donat répondit : Oui, 
tu noies as interdit les chapelles et les autels des mar- 
tyrs, (Et loca et mem,orias m^artyrum prohiàuisti.) 
N'ai'je point eu là le prêtre Candide^ Privatien repar- 
tit de nouveau : Et où offrait-il le sacrifice ? 

FORTVNATIEN. Il figure le soixante-quatrième parmi les 
Évêques de la Byzacène qui, en 484, appelés par l'édit du 
roi Hunéric à l'assemblée générale de Carthage, furent en- 
voyés en exil avec leurs autres collègues. 

D'après la notice de Léon le Sage, Cillium possédait 
encore un Évêque, en 883. 



XXXVII. — CIRCINA. 

Les anciens appelaient Circina ou Cercina une ville bien 
connue, située dans une île du même nom, près de la pe- 
tite Syrte et faisant partie de la Byzacène. Pline en parle 
ainsi * : Cercina, avec la ville libre du même nom, a 
vingt-cinq milles en longueur, la moitié dans sa plus 
grande largeur; mais à l'extrémité, elle n'a pas plus 
de cinq milles. C'est cette même île qui offrit un lieu de 
retraite à saint Fulgence dans sa vieillesse pour se prépa- 
rer à la mort-. 

1 Hist. nat. 5. 7. 
« In vita. 29. 



— 84 — 

En réalité le groupe de Circina contient plusieurs îles, 
dont deux principales que Pline appelle Cercina et Cerci- 
nités, que nous appelons aujourd'hui Kerkenna Gherguia 
et Kerkenna Gharbia. Elles étaient reliées par un pont dont 
il subsiste des vestiges. La ville épiscopale se trouvait dans 
rHe la plus orientale. 

ATHENIVS. La notice le cite le quarante-septième parmi 
les Évêques de la Byzacène qui, s'étant rendus, en 484, à 
la réunion de Garthage, convoquée par le roi Hunéric, 
furent ensuite condamnés par lui à Texil avec leurs col- 
lègues. 



XXXVIII. — CREPEDVLA. 



La notice prouve que Grepedula, autrement Greperula, 
appartenait à la province Byzacène. G'était, d'ailleurs, une 
localité peu connue et nous n'en trouvons aucune mention 
dans les anciens géographes. 

BARBARIEN. Il assista à la Gonférence de Garthage, en 411, 
et après la lecture de sa souscription il rendit ainsi témoi- 
gnage de son Église * : Elle est uniquement catholiçme ; 
ce que Valentinien, diacre de Primien, confirma en ajou- 
tant : Noiùs n'y avons personne, reconnaissant ainsi qu'il 
n'y avait point à Grepedula d'Évèque donatiste. 

FELIX. Il figure le quarantième parmi les Évêques de la 

1 Cogn. 1. n. 133. 



— 85 — 

province Byzacène que le roi Hunéric envoya en exil, 
en 484, avec leurs collègues d'Afrique, après les avoir tous 
<;onvoquès à Carthage et après avoir vainement tenté d'é- 
branler leur constance dans la foi catholique. 

SPES. Il signa la lettre du saint Concile de la Byzacène 
adressée, en 641, à Tempereur Constantin, fils d'Héraclius, 
<5ontre les Monothélites ^ 



XXXIX. — CVFRVTA. 



C'est encore par la notice que nous savons que Cufruta 
appartenait à la Byzacène. Il n'est question de cette ville 
nulle part ailleurs. 

FELICIEN. Il fut délégué par les Évèques de la Byzacène 
au Concile de Carthage de 403, comme l'indique le recueil 
des canons de l'Église d'Afrique^. Il assista, en 411, à la 
Conférence de Carthage, comme les actes le font voir. Il 
y répondit à l'appel ^. Je suis présent, et je n'ai point 
d'Èvêque contre moi. Il en avait eu un cependant, car 
Primien ajouta : Celui qui y était, a été condamné par 
nous et par ceux-ci (les autres Évèques donatistes), qui 
Vont reconnu coupable et ont confirmé eux-mêmes la 
sentence. On n'en a pas encore ordonné d'autre à sa 
place. 

» Hard. 3. p. 749. 

2 Hard. 1. p. 911. 

3 Cogn. 1. 128. 



— 86 — 

HELIODORE. Il figure le soixante-deuxième dans la liste 
des Évoques de la Byzacène mentionnés par la notice avec 
les autres Évêques d'Afrique qui, convoqués tous à Car- 
thage, en 484, par le roi Hunéric, furent ensuite condam- 
nés à l'exil. 



XL. — GVLVLI. 

C'est une ville distincte de Gillium et de Achulla, dis- 
tincte aussi de ChuUu, ville de laNumidie. La notice place 
Cululi dans la province Byzacène. Procope la cite après 
Thelepte comme une place frontière que Tempereur Jus- 
tinien fit fortifier contre les Maures K D'aucuns pensent que 
Cululi est représentée par les ruines d'Aïn Djeloula, où, 
par hypothèse, nous reconnaissons les Aquae Regiae. 

Un monument de Rome, relatif à Q. Aradius, qui fut 
gouverneur de la Byzacène au commencement du quatrième 
siècle, parle d'un contrat passé entre ce personnage et le 
municipede Chluli, autrement Civiuli. La variante que l'on 
remarque dans ce texte gravé dans un pays étranger, nous 
autorise à supposer qu'il s'agit de notre cité épiscopale* 
Voici, du reste, le texte - : 

POPVLONII 

D . D . N . N . CRISPO . ET CONSTANTINO . IVNIORI 

NOBILISSIMIS . CAESS . COSS . IIII . KAL . SEPT 

MVNICIPES . MVNICIPII . AEL . HADRIANI . AVG . CHLV 

LITANI Q . ARADIVM . RVFINVM . VALERIVM . PROCVLVM 

1 De œdif. 6. 6. 

* Corpus. VI. n. 1684. 



— 87 — 

V . C . LIBEROS . FOSTEROSQVK . EIVS . SIHI . LIBERIS . 

POSTE 
RISQVE . SVIS . PATRONOS . COOPTAVERVNT . TESSERAM 

QVE . HOSPITALEM . CVM . EO . FECERVNT 

Q. AHADIVS . RVFINVS . VALERIVS . PROCVLVS . LIBERI . 

POSTERIQVE . EIVS . MVNICIPES . MVNICIPII . AELI . HA 

DRIANI . AVG . CIVIVLITAM . LIBEROS . POSTEROSQ . EORVM 

IN FIDEM CLIENTELAMQ . SVAM . RECEPERVNT . INQVAM 

REM . GRATVITAM . LEGATIONEM . SVSCEPERVNT 

INSTEIVS . RENATVS . ET . APOLLONIVS . GALLENTIVS 

DVOVIRI . T . AELIVS . NIGOGINVS . ET . AELIVS . FAVSTI 

NVS . AEDILES . L . AELIVS . OPTATIANVS . CAMMARIA 

NVS . FLAVIVS . SECVNDINVS . DOMITIVS . OPTATIANVS 

AEMILIVS . NEMGONIVS . AEMILIVS . TITRACIVS . STA 

TILIVS . SECVNDIANVS . EL . PP . ET . VNIVERSVS . ORD . D. 

Le municipe devait donc son nom et son importance à 
l'empereur Hadrien. Nous savons que celui-ci vint à Lam- 
bèse et qu'il dut passer de là à Théveste et sur les limites 
de la Bj^zacène pour se rendre à Garthage. 

CONCORDIVS. Il figure le cinquante-sixième sur la liste de& 
Evêques de la Byzacène, réunis à Garthage, en 484, par 
Hunéric, qui les exila avec les autres Évèques. 

La notice de Léon le Sage dit qu'en 883, Guculis, pour 
Cululis avait encore un Évèque. 



XLI. — CVSTRA. 



Nous savons, par la notice de 482, que Custra se trou- 
vait dans la Byzacène, mais les anciens auteurs n'en parlent 
point. On pourrait croire que Gustra est une mauvaise le- 



— 88 — 

çon et qu'il faut lire Castra. On ne saurait douter, d'autre 
part, qu'il n'y ait eu, aux cinquième et sixième siècles 
surtout, des Castra dans la Byzacène, en vue de contenir 
les Maures. Nous connaissons un saint Évèque d'Afrique, 
exilé par les Vandales et honoré à Vulturno en Italie sous 
le nom de Castrensis, qui est peut-être le nom de son siège 
épiscopal. 

Mais aussi Custra peut être une faute de copiste dans 
l'unique manuscrit de la notice pour Cusira, autrement 
Chusira. Or, il y a précisément dans la Byzacène, une ville 
antique aujourd'hui ruinée, connue sous le nom de Kis- 
sera et qui s'appelait jadis Chusira, ainsi que le montre 
l'inscription suivante ' : 

IMP . VESPASIANI 

CAE . A\G . P . M . TRm 

P . COS . II . I 

SATVRNINVS M ISACHONIS 

F . FLAMEN . PERPETVVS . FACTVS 

EX . CONSESV . VNIVERSAE . CIVITA 

TIS . CHVSIRENSIVM . ARAM 

S. P . F 

La ville de Chusira était bâtie sur un rocher escarpé 
et d'accès très difficile ; elle était, de plus, couronnée par 
une forteresse byzantine, dans laquelle on a trouvé les frag- 
ments d'une inscription gréco-latine, relative au patrice 
Salomon et à l'empereur Justinien ^. Plusieurs documents 
chrétiens sont sortis des ruines de Chusira. Ainsi, un arc 
de ciborium portait l'acclamation : Gloria in excelsis 
Deo et in terra pax hominibus bonœ voluntatis^. Un 

1 Corpus, n. 698. 

2 Ibid. n. 700. 

3 Ibid. 706. 



— 89 — 

débris d'inscription porte ce qui suit * : domina carissi- 
ma Christo, lumine justîtiœ décor ata. Une épitaphe 
chrétienne dit ~ : 

f AVSANI 

VS FIDELIS 

VIXIT IN PA 

CE ANNIS LXXII -T? 

FELIX. Nous trouvons son nom le quinzième sur la liste 
des Evêques de la Byzacène que le roi Hunéric, en 484, 
convoqua à Garthage et condamna ensuite à Texil. 



XLII. — DECORIANA. 



La ville de Decoriana était dans la Byzacène, comme le 
prouvent clairement la notice et le Concile de Latran. Mais 
les géographes n'en disent rien. 

LEONCE. Il est nommé le douzième parmi les Évêques de 
la Byzacène qui se rendirent, en 484, à Garthage où Huné- 
ric avait, par un édit, convoqué tous les Évêques d'Afrique, 
et ils furent exilés avec les autres à cause de leur foi ca- 
tholique. 

PASCASE. Il signa la lettre adressée, en 641, par tous les 

1 Eph. V. n. 1187. 

2 Corpus. 707. 



— 90 — 

Évêques du Concile de la Bj^zacène à Tempereur Constan- 
tin, fils d'Héraclius, pour le porter i\ réprimer les Mono- 
thélites. 



XLIII. — DICES. 



On ne sait rien de la ville de Dices, si ce n'est qu'elle 
appartenait à la Byzacène et qu'il y avait dans la même 
province une autre ville du nom de Tices, puisque les 
Évêques de ces deux villes se trouvèrent ensemble à un 
même Concile. 

Cependant on a trouvé à Heuchir Salah ou Sadik, à dix 
kilomètres au sud-ouest de Bir Kharet, à gauche de la 
route de Kairoan à Hammamet, une inscription qui peut 
avoir contenu le nom de Dices. On y lit : 

pro salutE IMPERATORVM . CAESARVM . AVG . M . 

AVRELLI . ANTONINI . 

arMENIACI . LIB . QVE . EIVS . L . AVRELLI . VEKI . 

ARMENIACI . PLEBS . FVNDI 

dicITANI . MACERIAM . DOM . GERER . S . P . F . 

IDEM .Q.D.D. MAG . P . STATILIO . 

SILVANO . QVI . ET . MA 

Nous savons, par les actes de la Conférence de Garthage, 
que de simples bourgades ont eu des Évêques. 

MAXIMIN. Il assista, en 411, à la Conférence, parmi les 
Donatistes et à Tappel de son nom il dit ^ : J'ai donné 

i Cogn. 1. 197. 



— 91 — 

mandat et j'ai souscrit ^ sans faire mention d'un compé- 
titeur catholique. 

CANDIDE. Il signa, un des premiers, la lettre du Concile 
de la Byzacène, qui, en 641, fut adressée à l'empereur 
Constantin, fils d'Héraclius, contre les erreurs des Mono- 
thélites. Sa souscription est conçue comme il suit * : Can- 
dide, par la grâce de Dieu, Èvêque de la sainte Eglise 
de Bices ma patrie , comme ci-dessus. 



XLIV. — DIONYSIANA. 



Dionysiana était une ville de la Byzacène, chrétienne 
dès les temps les plus reculés ; mais les anciens géo- 
graphes ne nous ont laissé sur elle aucun détail. Seul, le 
Stadiasme nomme un promontoire de Denys entre Lepti- 
minus et Hadrumète. Il y avait là, dit M. Guérin, un 
sanctuaire de Dionysos. 

En 482, quand fut dressée la notice, la ville de Diony- 
siana était veuve et n'avait point de pasteur. 

POMPON E. Il occupe le quarante-huitième rang parmi les 
Pères du Concile de Carthage de 255, le troisième que saint 
Gyprien tint sur la question du Baptême ~. Dans certains 
exemplaires, il est appelé confesseur y comme quelques- 
uns des Évèques qui siégèrent dans ce Concile, de même 

' Hard. 3. p. 739. 
2 Hard. 1. p. 171 



— 92 — 

que d'autres sont appelés martyrs. D convient de remar- 
quer que saint Augustin, qui a réfuté tout ce Concile et les 
opinions de chacun des Évoques ' dont il rapporte les noms 
et les paroles, ne leur donne aucun de ces titres. Mais, 
d'autre part, le martyrologe hiéronymien semble mention- 
ner Pomponius dans une liste africaine du dix-huit dé- 
cembre. 

Le martyrologe Romain offre la même liste et dit qu'elle 
est relative à des martyrs qui ont souffert dans la persé- 
cution de Dèce et de Yalérien. 

On croit que Pomponius est le même qui consulta saint 
Cyprien au sujet des vierges et qui en reçut la remar- 
quable lettre qui est la soixante-deuxième. 

FORTVHAT. Il souscrivit la lettre du Concile de Cabarsussi 
tenu, en 393, par les Maxiraianistes contre Primien-. 

VICTOR. Il se rendit à Carthage, en 411, pour assister à 
la Conférence parmi les Donatistes ; mais atteint de mala- 
die, il était absent lorsqu'on fit Tappel de son nom 3. Pri- 
mien l'excusa donc en disant : Il est malade. Il n*est,du 
reste, fait aucune mention d'un Évêque catholique de Dio- 
nysiana. 



^ De bapt. cont. Donat. 5. 

2 Aug. serm. 2. in. ps. 36. n. 20. 

3 Cogn. 1. 198. 



— 93 — 



XLV. — DRV A. 

Hardouin place Drua ou Druas dans la Byzacène, mais 
nous ignorons sur quelle autorité il s'appuie. Il regarde 
comme certain que ce n'était qu'un bourg obscur, et parce 
qu'on n'en trouve aucune trace chez les géographes et 
parce que Drua n'eut qu'un Évêque donatiste, comme les 
partisans de ce schisme funeste en établirent un grand 
nombre dans les campagnes, au temps de leur puissance, 
afin d'augmenter leur faction. 

Au sud de Théveste, sur les confins de la Byzacène et 
de la Numidie, est un district portant le nom de Drîès 
avec u,n groupe de ruines appelé de même, où l'on re- 
marque les restes d'une forteresse byzantine de l'époque 
Justinienne^ 

ANTONIEN. Il siégea parmi les Donatistesà la Conférence 
de Carthage, en 411, et répondit à l'appel en ces termes - : 
J* ai donné mandat et faî souscrit, sans rien ajouter 
d'un adversaire catholique. 



XLVL — DVRA. 

Les Africains donnaient le nom de Dir, au pluriel Dirin, 
à l'Atlas, et c'est le nom qu'il porte encore dans la langue 
Berbère. Nous en avons déjà parlé à l'article d'Abara- 

1 Corpus, n. 2095. 

2 Cogn. 1. 197 



— 94 — 

dira. Mais y a-t-il relation entre Dira et Dura ? Cette ville 
se trouvait dans la Byzacène, comme le porte la notice, 
et elle est peut-être la même que Drua, dont nous venons 
de parler, à moins que ce ne soit une mauvaise lecture 
pour Turres. Dans les environs de Capsa se trouve le Dje- 
bel Dour qui possède des ruines romaines. 

QVODVVLTDEVS. Il est nommé le soixante-unième parmi les 
Évêquesde la Byzacène qui, en 484, se rendirent à la réu- 
nion générale de Garthage et furent, avec les autres Évêques, 
envoyés en exil par ordre du roi Hunéric à cause de leur 
foi catholique. Quodvultdeus fut du nombre de ceux qui 
moururent dans cet exil pour la vérité, ce que prouve la 
note probatus ajoutée à son nom vers Tan 490. 



XL VIL — EDISTIANA. 



Hardouin place Edistiana dans la Numidie, mais il fau- 
drait la mettre dans la Byzacène, si on adopte la leçon 
Faustiana pour Edistiana. Car un contrat passé en 320 
entre la cité de Faustiana et Q. Aradius, gouverneur de la 
Byzacène, fait supposer que cette ville se trouvait dans la 
même province. L'inscription a été trouvée à Rome avec 
d'autres relatives au même personnage et aux cités d'Ha- 
drumète, Mididi, Cululi et Zama, qui appartiennent égale- 
ment à la Byzacène. Voici cette inscription * : 

1 Corpus. VI. n. 1688. 



— 95 — 

FELICITER 

DD . NN . CRISPO . ET . CONSTAN 

TINO . NOBB . CAESS . IT . COSS . 

X . KAL . MAI 

• QVOD . Q . ARADIVM . VAL . PROCVLVM 

C.V. PRAESIDEM . PROV . VAL . BYZAC 

FAVSTIANENSES . PATRONVM . COOP 

TAVERVNT . CVM . LIBERIS . POSTERISQVE 

SVIS . TESSERAM . HOSPITALEM 

CVM . EO . FECERVNT . VTI . SE . IN . FIDEM 

ATQVE . CLIENTELAM . VEL . SVAM 

VEL . POSTERORVM . SVORVM 

RECIPERET . ATQUE . ITA . IN . HAC 

RE . SPLENDIDISSIMVS . ORDO 

EIVSDEM . CIVITATIS . FAVSTI 

ANENSIS . LEGATIONEM . PRO 

SECVTVS EST 

Il y avait à Henchir Fortunat, entre Althiburus et Am- 
BpLsedara, le saltus de Junius Faustinus Postumianus *, 
qui est peut-être le personnage dont parle l'auteur de la 
vie de saint Fulgence. Plus d'un saltus, nous le savons, 
donna naissance à une ville dotée plus tard d'un siège 
épiscopal. 

MI66IN. Il assistait à la Conférence de Carthage de Tan 
411, où à l'appel de son nom il s'avança et dit* : J'ai 
donné mandat et faî souscrit ^ bien entendu, avec les 
Donatistes, de la secte desquels il était. 

i Corpus, n. 597. 
2 Cogn. 1. 198. 



— 96 — 



XLVIII. — EGNATIA. 



La notice nous apprend que cette ville se trouvait dans 
la Byzacène. Cependant Morcelli Ta omise. C'était, sans 
doute, à l'origine, un latifundium des Egnatii. On sait 
que Tempereur Gallien portait le nom d'Egnatius et que 
Gallus avait été proclamé Empereur dans Tîle de Girba. 
Il est assez remarquable, du reste, que le nom d'Egnatius 
ne se retrouve que sur les monuments de Girba et de la 
Bvzacène ^ 

FASTIDIEVX. Il est le trentième sur la liste des Évêques 
inscrits dans la notice de 482 et que le roi Hunéric appela 
à Garthage, en 484, pour les envoyer de là en exil. 



XLIX. — FEBIANA. 



La notice de 482 assigne Febiana, autrement Rebiana^ 
à la province Byzacène, mais les anciens auteurs sont 
muets à son égard. Ce pourrait être la même ville que 
Vibiana. 

SVCCENSIEN. Il figure le soixante-neuvième parmi les 
Évêques de la province Byzacène qu'un édit du roi Hu- 

1 Corpus, n. 10506. 



— 97 — 

néric condamna à Texil, ainsi que tous les autres Évêques, 
mandés par lui à Carthage, en 484. 

SALLVSTE. n signa la lettre du Concile de la Byzacène, 
adressée, en 641, à Tempereur Constantin, fils d'Héraclius, 
contre les Monothélites K 



L. — FERADI-LA^GRANDE. 



Dans la province Byzacène se trouvait, d'après la notice, 
la ville de Feradi-Majus, ou la Grande, pour la distinguer 
d'une autre du même nom, comme cela s'est souvent fait 
en Afrique pour d'autres villes. 

VINCENTIEN. Il assista, en 411, parmi les catholiques, à 
la Conférence de Carthage où il répondit à l'appel de son 
nom - : Je suis présent, j'ai l'unité. 

AVRELE. La notice le mentionne le trente-neuvième parmi 
les Évêques de la province Byzacène qui, convoqués par 
le roi Hunéric, en l'année 484, se réunirent à Carthage 
avec tous les autres Évêques d'Afrique et furent envoyés 
en exil par un édit du même roi. 

1 Hard. 3. p. 740. 

2 Cogn. 1. 126. 



— 98 — 



LI. — FERADI-LA-PETITE. 

On ne peut guère douter que Feradi-Minus, ou la Petito^ 
ne se trouvât aussi dans la province Byzacène, où Feradi- 
la-Grande était située. H y avait pourtant plusieurs villes 
du même nom dans des provinces différentes, mais ces 
villes existaient probablement avant la séparation des pro- 
vinces, alors que toutes ensemble elles formaient TAfrigue 
propre. Feradi-Minus pourrait fort bien être la même ville 
que Peradamia, de même -que Bullama est pour Bulla 
Major ou Minor, et Bullaria pour Bulla Regia. 

FELICIEN. Sa souscription fut lue dans la Conférence de 
Carthage de 411 et il rendit ainsi témoignage de son 
Église ^ : Elle est catholique. Et Valentinien, diacre de 
Primien, ajouta : Nous n'y avons personne. 



LU. — FILACA. 

Les géographes anciens ne nous disent rien au sujet de 
la ville de Filaca. La notice seule nous aide ici et no^ 
apprend qu'elle était dans la province Byzacène. 

BOHIFACE. La notice de 482 >e cite le soixante-dix-n^^' 
vième sur la liste des Évêques de la province Byzac^^® 

1 Cogn. 1. 133. 



— 99 — 

qui, en 484, se trouvant à Garthage avec les autres Évêques 
que le roiHunéric y avait convoqués de toutes parts, furent 
tous en même temps condamnés à Texil. 



LUI. — FISSANA. 



Fissana devrait être comptée parmi les villes de Numi- 
die, s'il fallait en croire Hardouin, qui semble s'appuyer 
sur ce que les Évêques de Fissana étaient tous donatistes 
et sans compétiteurs, ce qui était très fréquent dans cette 
province, centre principal de la puissance des schisma- 
tiques. 

La Table, il est vrai, met des Nobas Fusciani du côté 
de Milève, tandis que Tanonyme de Ravenne signale des 
Piscinas et des Fuscinas dans les environs de Gadiaufala. 
XI y avait encore des Piscinas auprès de Vescera, selon la 
même table de Peutinger. Or, toutes ces localités se trou- 
vaient en Numidie et leur nom offre quelque trait de res- 
semblance avec celui de Fissana qui présente dans les 
manuscrits de nombreuses variantes. 

D'autre part, nous savons que la plupart des Évêques 
IMaximianistes de Cabarsussi appartenaient à la Procon- 
sulaire et à la Byzacène. La notice de Léon le Sage dit 
qu'en 883, Pezana, ville de Byzacène, avait encore un 
ïivêque. Enfin, il y a, entre Théveste et Gillium, une plaine 
couverte de ruines romaines et portaat jusqu'aujourd'hui 
le nom de Fussana. 



— 100 — 

DON AT. Il était de la faction des Maximianistes et assista^ 
en 393, au Concile de Cabarsussi où Primien de Carthage 
fut condamnée 

TVRRASIVS. Il assista, en 411, parmi les Donatistes, à la 
Conférence de Carthage où, à Tappel de son nom, il ré- 
pondit ^ : J*ai donné mandat et j'ai souscrit. 



LIV. — FORATIANA. 



Foratiana, autrement Fortiana, Foroniana et Feronto- 
niana, sans compter les autres variantes, était une ville de 
la province Byzacène, dont les géographes ne parlent poinV 
à moins que ce nom ait été altéré par les copistes, ce qui 
est possible et même probable. 

BONIFACE. Il se trouva, en 484, à Carthage, où le roi 
Hunéric avait convoqué une assemblée générale de tous 
les Évêques. Il est nommé le troisième des quatre Évêques 
qui présentèrent au roi Hunéric la profession de foi des 
Évêques catholiques ^. Dans la notice de 482, il figure le 
soixante-sixième, parmi les Évêques exilés de la Byza- 
cène, et il est appelé de Ferontoniana, ce qui permet de 
supposer qu'il est le même que Boniface de Frontoniana 
ou Frotoniana porté le soixante et onzième sur la même^ 

* Aug. serm. 2. in ps. 36. n. 20. 

2 Cogn. 1. 202. 

3 Pers. V£^ud. 3. 23. 



— 101 — 

liste. Ce double emploi ne peut nous surprendre, puisque 
nous le constatons à propos des Évêques de Mactaris et 
d*Aqu8e Albae, dans la même province Byzacène. Peut- 
être aussi y a-t-il double emploi dans la profession de foi. 
Si Ton n'admet pas ce double emploi, il faut reconnaître 
quatre villes distinctes, appelées Foratiana, Gratiana, Fron- 
toniana et Forontoniana, dont trois sont énumérées dans 
la notice de 482, tandis que la profession de foi porte la 
signature de Boniface de Foratiana et de Boniface de 
Oratiana. 



LV. — FRONTONIANA. 



Frontoniana devait peut-être son nom à quelque per- 
sonnage appelé Frontonius. Ce nom apparaît plus d'une 
fois sur les monuments de la Byzacène. A Ammaedara, une 
-épitaphe métrique débute comme il suit * : 

Hic situs est Varius cognomine Frontonianus, 
Quem conjunx lepida posuit Cornelia Galla. 

Une autre épitaphe de Capsa mentionne- : Frontonius 
Fortis Abininus flamen perpetuus. 

Un Frontonius, personnage d'ordre sénatorial, est fré- 
<piemment nommé dans les inscriptions de Lambèse. 

Morcelli veut que le nom de Forontoniana, variante que 

1 Corpus. 434. 

^ Gagnât. Expl. 3* fasc. n. lit. 



— 102 — 

donnent les manuscrits, vienne de Forum Antonianum. 
Corippe, dans la Johannide ^ signale dans la Byzacène 
des Castra Ântonia : 

Byzacii carpebat iter, quo Antonia Castra 
Nomine dictus avis locus est. 

Ce camp était situé dans une vaste campagne et il avait 
pu recevoir son nom de Marc Antoine ou d'Antonius 
Gordien. 

Ajoutons, pour ne rien omettre, dans une question aussi 
obscure, que la table de Peutinger indique une ville ap- 
pelée Terentum entre Aquae Regioe et Aeliae. Terentum, 
autrement Terento, se trouvait à seize milles d' Aquae et à 
dix milles d' Aeliae. Elle répond aux grandes ruines de 
Médina. 

FELIX. Il figure le soixante-huitième parmi les Évêques 
de la province Byzacène qui, appelés par un édit du roi 
Hunéric à Carthage, en 484, furent condamnés à Texil avec 
toute cette réunion d'Évêques. 



LVI. — GAGVAR. 



Gaguar, autrement Gauvar et Gaunar, est une ville in- 
connue. Nous savons cependant, par la notice de 482, 
qu'elle appartenait à la province Byzacène. 



» Lib. d. V. 460 



— 103 — 

R06AT. Il assista, en 411, à la Conférence de Carthage 
où, à rappel de son nom, il répondit ^ : Je suis présent. 
Puis, au sujet de son église, il ajouta : Elle a V unité. 
Lui-même, en effet, était l'auteur de cette unité, car il 
avait abandonné le camp des Donatistes pour se réunir à 
rÉglise catholique. Adéodat de Milève, un des sept man- 
dataires des Donatistes, le constata en ces termes : Cet 
évêque a été des nôtres, mais il nous a quittés. 

VICTOR. Il figure le centième parmi les Évêques de la 
province de Byzacène qui se rendirent à la réunion géné- 
rale de Carthage, en 484, et furent envoyés en exil avec 
tous leurs collègues par le roi Hunéric. 



LVII. — GARRIANA. 



Les fastes de l'Église d'Afrique attribuent Garriana à 
la province Byzacène! Nous n'en savons pas autre chose. 
Car la ville que Ptolémée appelle Garra est mise par cet 
auteur dans la Maure tanie césarienne. La carte de la 
Tunisie méridionale signale un henchir Garra, noa loin 
de Thelepte. 

SECONDIN. Nous le trouvons porté le vingt-deuxième sur 
la liste des Évêques de la province Byzacène qui, pour se 
conformer à l'édit du roi Hunéric, se rendirent à Carthage 

i Cogn. 1. 128. 



— 104 — 

en 484. Là, avec toute cette réunion d'Évêques, ils accep- 
tèrent courageusement, par amour (Je la vérité catholique, 
la peine de Texil prononcée contre eux. Une note ajoutée 
à son nom fait connaître que Secondin mourut pour la 
confession de sa foi dans cet exil. 



LVIII. — GERMANIGIANA. 

Germaniciana appartenait à la province Byzacène. L'Iti- 
néraire d' Antonin la mentionne après les Aquae Regiae, à 
vingt-quatre milles de cette ville et à seize milles d'Aelise, 
sur la voie de Thysdrus à Théveste, dans Tintérieur des 
terres. C'est apparemment à Ksar Melloul qu'il faut la 
chercher. Le diacre Jean, dans la vie de saint Grégoire le 
Grand, parle du patrimoine de Germaniciana, c'est-à-dire 
des biens que possédait l'Église de Rome à Germaniciana^ 
et dont le gérant, nommé Hilaire, est souvent cité dans les 
lettres de saint Grégoire '. Mais il convient de remarquer 
qu'il y avait une localité du même nom dans la région 
d'Hippone et que celle-ci serait plutôt le patrimoine en 
question, puisque le gérant du Saint-Siège fut chargé 
plusieurs fois de régler, au nom du Souverain Pontife, les 
affaires des Évêques de Numidie. 

D'autre part, nous savons qu'il y avait dans la Procoï^"' 
sulaire une ville épiscopale appelée Abbir de Germanicus- 



1 Lib. 2. 53. 

2 Lib. 1. Ep. 75. 76. etc. 



— 105 — 

Cette dernière se trouvait-elle aux limites de la Procon- 
sulaire et de la Byzacène ? Encore serait-elle éloignée de 
notre ville de Byzacène. 

Ces villes devaient-elles leur nom à Germanicus ? Du 
moins elles remontent à une haute antiquité. 

lAMBVS. Il assista au troisième Concile de Carthage tenu 
par saint Cyprien, en 255, sur la question du Baptême. Il 
y fit connaître son sentiment le quarante-deuxième. On lui 
donna le titre de Confesseur ^ 



LIX. — GRATIANA. 



Gratiana, autrement Gattiana, si celle-ci n'est pas une 
ville distincte, était une ville de la Byzacène. Elle n'est 
pas, du reste, connue des géographes. 

VICTOR de Gatiana, pour Garriana peut-être, était de la 
secte des Donatistes et il assista parmi eux à la Conférence 
de Carthage, en 411. A Tappel de son nom, il dit^ : j'ai 
donné mandat et faî souscrit. Il ne fut fait alors au- 
cune mention d'un Évêque catholique de Gatiana. 

BONIFACE. Il est nommé le dernier des quatre Évêques 
^i, en 484, présentèrent au roi Hunéric l'écrit contenant 



1 Hard. 1. 

' Cogn. 1. 198. 



— 106 — 

la profession de foi des catholiques. Son nom ne se 
trouve pas cependant parmi les exilés mentionnés dans la 
notice de 4S2, soit que ce nom ait disparu par la négli- 
gence des copistes, soit qu'il ait été omis parce que Boni- 
face aurait pourvu à sa sûreté par la fuite, soit plutôt 
parce qu'il aura été altéré. Alors c'est lui que nous de- 
vrions reconnaître ou dans Boniface de Foratiana ou dans 
Boniface de Frontoniana pour lequel nous avons invoqué 
plus haut un double emploi. Il y a bien peu de différence 
entre Foratiana et Gratiana. Toujours est-il que longtemps 
après cet exil, Boniface de Gratiana vivait encore dans 
son église et qu'il était primat de sa province. Nous l'ap- 
prenons par la pièce que l'abbé Pierre présenta à Boniface, 
Évêque de Garthage, au Concile de 525, et dans laquelle 
nous lisons ce qui suit au sujet de l'autre Boniface dont 
nous parlons ici ^ : Pendant V absence de VÈvêque de 
Carthage, nous avons prié le vénérable évêque de 
Gratiana y Boniface y le saint évêque ^notre voisin, Pri- 
mat de la province Byzacéne^ de nous ordonner des 
prêtres pour célébrer les divins mystères, jusqu'à 
ce que Dieu daignât donner un chef à cette sainte 
Eglise de Carthage : ce qui s'est fait, à la condition 
toutefois qu'à la mort du Primat, son successeur 
n'aurait aucune autorité sur nous, com,me c'est 
l'usage pour ceux qui sont soumis à une Juri- 
diction. 

Selon Cassiodore, l'abbé Pierre vivait en ïripolitaine -. 
Dès lors Gratiana devait se trouver sur les confins méri- 
dionaux de la Byzacène. 



1 Ilard. 2. p. 1084. 

2 An. 561. 



— 107 — 

JANVIER de Gattiana signa la lettre du Concile de la 
Byzacène, adressée, en 641, à l'empereur Constantin, fils 
d'Héraclius, contre les Monothélites. Son nom s'y trouve 
inscrit le sixième ^ . 



LX. — GVMMI. 



La notice prouve que la Byzacène avait, comme la Pro- 
consulaire, une ville appelée Gummi. Elle n'est cependant 
pas connue des géographes. Un monument d'Hammam 
Soukra, à l'ouest de Mactaris, sur les confins de la Byza- 
cène et de la Proconsulaire, fait mention d'une ville nom- 
mée Gimma-, dont on ignore la position. Nous en avons 
parlé à l'occasion de Tigimma, attribuée à la Proconsu- 
laire. Il y avait aussi, au centre de la Byzacène, une ville 
dont les ruines portent le nom de Cilma, qui ne paraît 
guère avoir de rapport avec Gummi. Celle-ci peut être 
TAugemmi de la Table, aujourd'hui El Koutin. 

JEAN de Gummi se rendit à Carthage pour la Conférence 
de 411, mais un peu en retard, alors que déjà les autres 
Évèques catholiques avaient signé le mandat. C'est pour- 
quoi, à l'appel de son nom parmi les derniers, il dit ^ : Je 
donne mandat et j'approuve. 



1 Hard. 3. p. 739. 

2 Tissot. géog. 2. p. 626. 

3 Cogn. 1. 215. 



— 1^08 — 

MAXIME de Gummi figure le quatre-vingt-neuvième sur 
la liste des Évêques de la province Byzacène qui, convo- 
qués à Carthage, en 484, par le roi Hunéric, furent ensuite 
envoyés en exil avec tous leurs autres collègues. 

ETIENNE. H signa la lettre adressée, en 641, par les Pères 
du Concile de la Byzacène à l'empereur Constantin, fils 
d'Héraclius, contre les nouveautés des Monothélites. Mais 
il y est appelé Èvêque de la sainte Église de la cité de 
Gumma. 



LXI. — GVRZA. 

Gurza, autrement Gurges et Gurgaï, était, comme nous 
l'apprend la notice, une ville de la province Byzacène. C'é- 
tait celle qui, dans des inscriptions antiques publiées par 
le savant Marini, est appelée Pagus Gurzensis et civitas 
Gurzensis. Nous ferons remarquer, en effet, comme nous 
l'avons fait déjà, que les Carthaginois et les Romains 
changèrent certaines lettres des noms lybiens ou berbères 
selon le génie de leur langue particulière. Les Africains 
ont fait de même pour les noms étrangers à leur langue et 
les modernes Algériens font de même pour les noms eu- 
ropéens, tandis que les Français n'agissent pas autrement 
pour les noms arabes. Les inscriptions dont nous venons 
de parler sont conservées au musée de Cortone en Italie. 
L'une d'elles porte ^ : 

J Corpus. 69. 



— 109 — 

ALICINIO NERVA SILIANO COS a. 65 

CIVITAS GVRZENSIS EX AFRICA 
HOSPITIVM FECIT CVM Q AVFVS 
TIO CF . GAL . MACRINO . PRAEF . 
FABR . EVMQVE . LIBEROS . POSTE 
ROSQVE EIVS . SIBI . LIBERIS 
POSTERISQVE . SVIS PATRO 
NVM . COOPTA VER VNT . 
C . AVFVSTIVS . C . F . GAL . MACRI 
NVS . PRAEF . FABR . GVRZENSIC (sic} 

EX . AFRICA . IPSOS . LIBEROS . POS 
TEROSQVE EORVM . IN FIDEM 
CLIENTELAMQVE . SVAM SVO 
RVMQVE RECEPIT . 
EGERVNT . LEGATI 
HERENNIVS MAXIMVS RVSTICIF. 
SEMPRONIVS QVARTVS lAFIS 

D'après un second texte, Gurza n'avait, Tan 12 avant 
notre ère, que Timportance d'un pagus ^ : 

P . SVLPICIO . QVIRINIO . C . VALGIO . COS . 

SENATVS . POPVLVSQVE . CIVITATIVM . STIPENDIARIORVM 

PAGO GVRZENSES HOSPITIVM FECERVNT QVOML DOMITIO(«ie) 

ON . F . L . N . AHENOBARBO . PROCOS . EVMQVE ET 

POSTEREIS 
EIVS . SIBI . POSTERISQVE . SVEIS . PATRONVM . 

COPTAVERVNT 
ISQVE . EOS . POSTEROSQVE . EORVM . IN FIDEM . 

CLIENTELAM 

QVE SVAM . RECEPIT 

FACIVNDVM . COERAVERVNT . AMMICAR . MILCHATONIS . F 

CYNASYN . BONCAR AZZRVBALIS . F . AETHO GVRSENSIS 

MVTHVNBAL . SAPHONIS . F . CVI . NAS . VZITENSIS 

Observons que la table de Peutinger annonce une ville 
nommée Gurra, sur la voie de Carthage à Hadrumète et 
à sept milles seulement de cette dernière. L'anonyme de 

ï Corpus. 6S. 



— 110 — 

Ravenne nomme Gruza entre Thvsdrus et Aelias. Est-ce 
la Gorza de Polybe et la Tourzo de Ptolémée ? 

Il résulterait de toutes ces indications que Gurza est re- 
présentée par le bourg arabe de Kala Kebira, la grande 
forteresse, bâtie sur les ruines d'une ville antique, dans la 
région de Sousse. 

FEUX de Gurza, autrement de Gurgites, assista, en 255, 
au Concile de saint Gyprien, le troisième de ceux qu'il 
tint à Carthage sur la question du Baptême. Il y fit con- 
naître son sentiment le soixante-quatorzième ^ 

PRIMIEN de Gui'gaïta. La notice le nomme le soixante- 
dix-huitième parmi les Évoques de la province Byzacène, 
que le roi Hunéric condamna à l'exil, en 484, avec tous 
leurs collègues de la réunion de Carthage. 



LXII. — HERMIANA. 



Hermiana était dans la Byzacène et ce doit être la ville 
que Procope appelle Hermione^. Du reste, les géographes 
n'en parlent point et elle n'est connue que grâce à Facun- 
dus, auteur des douze livres à l'empereur Justinien pour 
la défense des trois Chapitres, que Sîtmond a publiés 1« 
premier. 

i Hard. 1. 

2 Bell. Vand. 1. 



— 111 — 

Un groupe de ruines et tout un district situés entre 
Capsa et le grand Ghott portent le nom de Hammiane. 

SECONDIEN. Il assista, en 411, parmi les Évêques catho- 
liques, à la Conférence de Carthage. Après la lecture de 
sa souscription, il ajouta * : J*ai contre moi VÈvêque 
Maximien, Celui-ci s'étant avancé, dit : Je le connais. 
Puis, appelé à son tour, il répondit- : J'ai donné man- 
dat et y ai souscrit. C'est le même qui avait signé la 
lettre du Concile de Cabarsussi, réuni, en 393, par l6s 
Maximianistes, pour condamner Primien, Évêque dona- 
tiste de Carthage^. Il est dit Évèque d*Erummina pour 
Ermiana. 

DON AT. Il est le trente-deuxième sur la liste des Évêques 
de la Byzacène qui se rendirent, en 484, à Carthage pour 
la réunion ordonnée par le roi Hunéric et ensuite furent 
condamnés à Texil avec les autres Évêques. 

FACUNDUS. Il assista, à Constantinople, avec le pape Vi- 
gile, qui s'y rendit en 547, à de nombreuses discussions 
sur les trois Chapitres. C'est là, comme il le dit lui-même 
dans sa préface, qu'il écrivit son ouvrage. Il affirme ce- 
pendant que ce fut plus tard qu'il le revit pour y mettre 
la dernière main. 

On a de lui un livre contre le scholastique Mutianus et 
une lettre de la foi catholique pour la défense des trois 
Chapitres, On voit, dans ses écrits, qu'il fut condamné à 
Texil par Justinien auquel il était très hostile^. 

1 Cogn. 1. 133. 

2 Ibid. 187. 

3 Aug. serm. 2. in ps. 3G. n. 20. 

4 Sub initio. 



— 112 — 

BENENATV8, par abréviation Benadus. Il souscrivit à la 
lettre du Concile de la Bj^zacène adressée, en 641, à Cons- 
tantin, fils d'Héraclius, contre les Monothélites \ et dont 
une copie fut, par ordre du pape Martin, produite au Con- 
cile de Latran. 



LXIII. — HIERPINIANA. 



Hierpiniana, autrement Irpiniana et Irpiana, se trouvait 
dans la Byzacène, comme l'atteste la notice ; mais c'est 
une ville inconnue et dont le nom a peut-être subi des al- 
térations sous la plume des copistes. 

BARBARE. Il se rendit à Carthage, en 411, pour assistera 
la Conférence avec les Évèques catholiques. Après la lec- 
ture de sa souscription il dit^ : Je n'ai aucun compéti- 
teur, A quoi le diacre Valentinien répliqua : Mœcopius 
y portait le titre d'Évêque, mais il est mort. Les do- 
natistes avaient un désir extrême de montrer que leur 
nombre était très considérable, aussi mentionnaient-ils 
leurs morts avec une sorte de complaisance. 

FELIX. Il est le cinquante-troisième sur la liste des 
Évèques de la Byzacène que, en 484, le roi Hunéric, aprè^ 
leur réunion à Carthage, exila comme tous les autres. 

i Hard. 3. p. 742. 
'^ Cogn. 1. 133. 



— 113 



LXIV. — HIRENA. 



Hirena, autrement Hirina et Ira, était dans la Byzacène, 
raais on ne rencontre, dans les géographes, aucun indice 
de cette ville. Nous trouvons un Kasr elHira sur la mon- 
tagne du même nom, à trente-trois kilomètres de Ta- 
capae sur la voie de Capsa^ 

TERTVLLIEN. Il figure parmi les Évèques catholiques qui, 
en Tan 411, vinrent en retard à la Conférence de Carthage 
et après que les autres avaient souscrit le mandat. C'est 
pourquoi, se présentant vers la fin de la première session, 
il dit * : Je donne mandat et j'approuve, 

SATYRE. La notice le place le quatre-vingt-quatorzième 
sur la liste des Évèqu'es de la Byzacène qui, en 484, se 
rendirent à Carthage et furent exilés, avec les autres 
Évêques, par ordre du roi Hunéric. 

THÉODORE. Il souscrivit la lettre que le Concile de la Byza- 
cène adressa, en 641, à l'empereur Constantin, fils d'Hé- 
raclius, contre les erreurs des Monothélites, lettre qui est 
reproduite dans les actes du Concile de Latran-. 

Hirena ou Hirona aurait eu plus tard des Évêques 
jurement titulaires. Voici ceux dont les noms sont 
connus : 

Joseph Isidore Persico, 20 mars 1726 ; 

' Cog. 1. 215. 
« Hard. 3. p. 740. 

8 



— 114 — 

Alexandre Horain, 24 septembre 1731 ; 
Adalbert Bosca Rodoszewski, 23 avril 1787 ; 
Jean Auguste Paredis, vicaire apostolique de Limberg 
en Hollande, 20 novembre 1840; 
Benoit Valeri d'Assirio, 21 septembre 1880 ; 
Raphaël di Nonno, 9 août 1883. 



LXV. — HONORICOPOLIS. 



Honoricopolis, autrement Unuricopolis, était une ville 
de la Byzacène, que nous croyons être la même que Ha- 
drumète, métropole de cette province. C'est le roi Vandale 
Hunéric, autrement dit Honoric et Hunuric, qui aurait 
imposé son nom à la capitale de la Byzacène, ou bien 
celle-ci aurait adopté le nom du prince. Nous savons, en 
effet, que les rois Vandales s'étaient réservé la Byzacène, 
tandis qu'ils avaient livré la Proconsulaire à leur armée. 
Ce qui nous confirme dans ce sentiment, c'est que Hono- 
ricopolis n'a d'Évêques qu'en 484 et en 525, c'est-à-dire 
pendant la période Vandale, et que, à ces deux époques, 
Hadrumète n'est pas mentionnée. 

Sans doute, Honorius, fils de l'empereur Théodose, 
s'occupa beaucoup de l'Afrique au commencement du cin- 
quième siècle, et même l'Évêque qui se trouva à Carthage 
en 525 est dit Évêque de Honoriopolis, mais on ne s'ex- 
plique pas les autres variantes et l'existence d'une ville 
de ce nom précisément durant la période Vandale. 



— 115 — 

SERVITIVS. Il figure le cent septième sur la liste des 
Évêques de la province Byzacène qui se rendirent à la 
réunion de Carthage, en 484, et furent par Tordre du roi 
Hunéric envoyés en exil avec tous leurs autres collègues. 
Les manuscrits le disent Évèque d'Unuricopolis, autre- 
ment Unorecopolis. 

SERVV8 DEI d'Honoriopolis. Il assista, en 525, au Concile 
que Boniface célébra à Carthage avec cinquante-huit 
Évêques dont plusieurs avaient été délégués par les Pro- 
vinces '. 



LXVI. — HORREA CMLIX. 



Horrea Caelia était située dans la Byzacène, entre Putput 
et Hadrumète, comme le prouvent Tltinéraire d*Antonin, 
la table de Peutinger, l'anonyme de Ravenne et tous les 
autres auteurs qui en ont parlé. Cette ville devait servir 
d'entrepôt pour l'exportation des grains fournis par la pro- 
vince Byzacène,qui était renommée pour sa fécondité. L'en- 
trepôt de grains appartenait sans doute à la famille des 
Caelii qui laissa son nom à la ville. Aujourd'hui encore on 
la nomme Hergla qui est une contraction de Horrea Cae- 
lia. Assise sur un promontoire élevé, au bord de la mer, 
Hergla n'est plus qu'un bourg arabe. Le castrum antique 
existait encore en 1856 ; il ne reste actuellement que des 

1 Hard. 2. p, 1082. 



— 116 — 

débris de ce Kasr, avec des fragments de sculpture, de 
mosaïque, et des traces d'un édifice religieux à l'intérieur 
de la citadelle. 

Dans la notice de 482, Horrea figure la cent treizième 
mais sans Évèque. Son église était sans doute veuve de 
son Pasteur, ou bien celui-ci avait été exilé avant les 
autres Évêques de la Byzacène. 

TENAX. Il assista, en 255, au troisième Concile de saint 
Cyprien sur le Baptême et il y donna son avis le soixante- 
septième ^ 

JANVIER. Donatiste, il assista avec ceux de son parti à la 
Conférence de 411. A Tappel de son nom il répondit': 
J'ai donne mandat et fai souscrit, 

HILARIEN. Il était présent au Concile de Carthage réuni 
par Aurèle en 419. Il en signa les décrets comme député 
de sa province^. 

AÏÏS. Il souscrivit au Concile de Carthage tenu parBo- 
niface en 525^'. 



' Hard. Conc. 1. p. 170. 
« Cogn. 1. 201. 
3 Hard. 1. p. 1250. 
* Ibid. 2. p. 1082. 



117 — 



LXVri. — IVBALTIANA. 



La notice nous apprend que Jubaltiana, ou lubeclidia, 
était une ville de la Byzacène, et la forme de son nom in- 
dique une ville ancienne. Cependant les géographes n'en 
font pas mention. Peut-être se trouvait-elle aux environs 
de Kaii'oan, car on a retrouvé dans cette dernière une ins- 
cription qui peut contenir le nom d'un fundus Jubaltia- 
nensisK 

DEO PLVTONI SACR . PRO SALV 

TE DDDD . NNNN . DIOCLETIA 

NI . ET . MAXIMIANI . ET . COSTANTI . ET 

MAXIMIANI . NOB . LISIMI . CAESSSS . CO 

TEMPVLVM • PLVTNIS . LABSVM • ET 

DEDICATVM . PER INSTANTIA FELICI 

C . AELI . FORTVNATI . ET . L . C . ANTONI MARSVA 

TIS . MAGG . F D . IVB . L . ET . FORTVNATVS ALIQVA 

TIS ARCARIVS . ET . lA . HIN . POET . MAIEST . CVRA 

SETA. On voit dans le recueil des canons de TÉglise d'A- 
frique qu'il fut député, en 403, au Concile de Carthage 
avec trois autres Évêques de la province Byzacène 2. Il 
assista, en 411, à la Conférence de Carthage où, après avoir 
répondu qu'eV était présent, il aj/Quta ^, au sujet de son 
église : Je n'ai point de compétiteur. 

« 

EV8EBE. La notice le nomme le cent sixième dans la liste 
des Évêques de la Byzacène qui se réunirent à Carthage, 

^ Ephem. v. n. 255. 

2 Hard. 1. p. 911. 

3 Cogn. 1. n. 128. 



— 118 — 

en 484, avec les autres Évoques d'Afrique, et qui, bannis 
par le roi Hunéric, subirent tous la peine de Texil. Eusèbe 
est aussi du nombre de ceux que l'annotation ajoutée à 
leur nom prouve être morts en exil pour la foi catholique. 

RE8TITUT. Il signa la lettre du Concile de la Byzacène 
adressée, en 641, à l'empereur Constantin, fils d'Héraclius, 
contre les Monothélites * . 



LXVIII. — IVNGA. 



Junca, que les anciens géographes ne mentionnent pas^ 
est connue, dans les annales de l'Église, par le Concile qui 
y fut tenu, en 524, lorsque Libérât était Primat de la Byza- 
cène^. On y envoya des députés au Concile que Boniface 
tint. Tannée suivante, à Carthage ^. C'était une ville mari- 
time, comme Tindique l'auteur de la vie de saint Ful- 
gence, en mentionnant le rivage de Junca, près duquel il 
dit qu'un monastère était situé^. Selon le même auteur, la 
ville était au fond d'un golfe et elle était voisine de Benne fa, 
et il confirme ce que nous avons dit ci-dessus du Concile 
de Junca ^. Procope nous apprend que Junca était à neuf 
journées de mer au sud de Carthage et que c'était le seul 



» Hard. 3. p. 739. 
a Hard. 2. p. 1085. 
3 Ibid. et p. 1086. 
♦ c. 14. 
& c. 60. 



— 119 — 

port de refuge qui existât sur ce littoral K Gorippe parle 
de Junca et des champs de Junca, dans sa Johannide ^. 
Enflbtt, la notice de Léon le Sage atteste qu'en 883, Junca 
avait encore un Évêque. 

Les ruines de cette ville portent aujourd'hui le nom de 
Ounga ; elles sont situées à quatre kilomètres de Maco- 
mades et s'étendent sur la rive droite de l'oued Zitoun.Le 
port dont parle Procope est le Mersa Sghira, mouillage 
abrité par la saillie du Ras Ounga et par les lies Keneïs. 
Parmi les ruines assez effacées de la ville, on reconnaît les 
vestiges d'une basilique chrétienne et de vastes citernes. 
Sur le plateau qui les domine, s'élève le Ksar Ounga, for- 
teresse bâtie tout entière avec des matériaux antiques. 

VALENTINIEN. Il assista, en 411, à la Conférence de Car- 
thage où il répondit à l'appel ^ : J'ai donné mandat et 
j'ai souscrit. Il ne fit aucune mention d'un compétiteur 
catholique. Il est, comme le fait remarquer Hardouin, ap- 
pelé Évêque de Junca dans les manuscrits, mais dans les 
textes imprimés il est dit Évoque d'Inuca. Noris préférait 
cette leçon parce qu'il y avait dans la province Proconsu- 
laire, une Inuca, autrement Unuca, située sur la voie de 
Carthage à Membressa, entre Pertusa et Sicilibba, comme 
le marquent les Itinéraires. Mais on ne trouve nulle part 
ailleurs un Évêque de cette ville. 

TERTÏLLE. La notice le nomme le cent cinquième parmi 
les Évêques de la Byzacène qui furent convoqués à Car- 
thage, en 484, avec tous leurs collègues et de là partirent 
pour l'exil. 

1 BeU. Vand. 

2 Lib. 6. V. 390 et 477. 7. v. 20. 

3 Ck)gn. 1. 187 



— 120 — 

ÏERECÏHDÏS. Victor de Tonnone en fait mention à l'an- 
née 552 et 553 et dit qu'il partit de la Byzacène avec ceux 
que l'empereur Justinien appelait à Constantinople pour 
Tafifaire des trois Chapitres. Il ajouta ensuite, au sujet de 
la mort de Verecundus : Mais Verecundus, Èvêque de 
l'Eglise de Junca, inébranlable dans la défense des 
trois Chapitres, passa de la vie présente au Sei- 
gneur dans la ville de Chalcédoine où il s'était ré fvr 
gié, dans l'hôtellerie de notre glorieuse mère sainte 
Euphémie, 

NVMIDIV8. Il signa, un des derniers, la lettre du Concile 
de la Byzacène, adressée, en 641, à l'empereur Constan- 
tin, fils d'Héraclius, contre les erreurs des Monothélites. 
Dans sa souscription, il est appelé Èvêque de la sainte 
Église Sofîana Juncis^, ce qui semble indiquer que Junca 
avait pris le nom de l'impératrice Sophie qui régna avec 
Justin entre 565 et 578. Et en vérité, un fragment de 
marbre trouvé à Sidi Gherib, à huit kilomètres ouest de 
Macomades, porte une inscription gréco-latine qui est une 
dédicace à l'empereur Justin et à l'impératrice Sophie '-. 



ï Hard. 3. p. 741. 
2 Corpus. 10498. 



— 121 — 



LXIX. — LEPTIS-LA-PETITE. 



Leptis Minor, autrement Lepti Minus, ou la Petite, est 
la ville actuelle de Lemta. Pline la compte parmi les villes 
libres de la province Byzacène* et Hirtius l'appelle une 
cité libre et franche -. Elle était très ancienne et tous 
les écrivains de l'histoire romaine en font mention. Elle 
était située à l'extrémité de la petite Syrte entre Hadru- 
mète et Thapsus et plus loin était Ruspina. Près de Leptis 
était le monastère appelé de Praecisu, dont fait mention 
Tabbé Pierre dans le mémoire qu'il présenta à Boniface, 
au Concile de Carthage de 525 ^. 

D'origine phénicienne, ainsi que son nom l'indique, et 
que Salluste le constate, Leptis était soigneusement forti- 
fiée et possédait, comme Carthage, une triple enceinte. Au 
temps de Justinien, elle avait encore son importance mili- 
taire, puisqu'une loi en fit, avec Capsa, une des deux ré- 
sidences du duc de la Bvzacène. 

Les ruines de la ville sont importantes. Elles couvrent, 
sur le littoral, au nord-ouest de Lemta, un espace dont la 
circonférence peut être évaluée à quatre kilomètres. Son 
mouillage était un des plus vastes et des 'plus sûrs de la 
côte. On y remarque les restes d'un quai, ceux d'un am- 
phithéâtre de 340 pas de circuit, d'une citadelle nommée 
El Ksar, et une nécropole chrétienne. Au milieu de celle-ci 
était un édifice nommé encore l'Église ; les sépultures 

1 Hist. nat. v. 
« Bell. afr. c. 9. 
3 Hard. 2. p. 1087. 



122 — 



étaient généralement recouvertes par des mosaïques avec 
inscriptions. Nous lisons sur Tune d'elles la date de Tan 
562, vingt-neuf ans après la conquête de Bélisaire * ; 



BILLA 

TICA 

VIXIT 

ANNIS 

XVIII 

PLSM 

REQVI 

EBIT . 

liN PAGE 

DIE VI 

KL . IVLI 

AS AN 

NO XX 

VIIII 



Sur une autre est le nom d'un archidiacre 2. 



THEODOR 

VS ARCED 

lACONVS 



Sur un disque de marbre on lit ce qui suit ^ : 



FASTIDITV 

s DORMITIM 

PAGE VIXIT AN 

NOS IIII . M . I . ORA 

S III 



Une dédicace trouvée à Théveste en Numidie porte la 
mention d'un patrimoine ou domaine de la région de 
Leptiminus^ : 



ï Saladin. descr. de la Tun. p. 20. 

2 Gorpus. 58. 

3 Ibid. 10542. 

* Eph. VII. n. 717. 



— 123 — 

M . AEMILIO 

CLODIANO 

EV PROCAVGgNn 

PATRIMONII 

REG LEPTIMINENSIS 

ITEM PRIVAT AE 

REG TRIPOLITANAE 

OB SINGVLAREM EIVS 

INNOCENTIAM 

OEENSES 

PVBLICE 

DEMETRIV8. Il assista au Concile de Carthage de Tannée 
255, le troisième tenu par saint Gyprien au sujet du Bap- 
tême, et il y fit connaître son sentiment le trente-sixième ^ 

ROMAIN. On le trouve parmi les Évêques catholiques 
qui se réunirent à Carthage, en 411, pour la Conférence. 
Lorsqu'il eut répondu qu'il était présent*, son compé- 
titeur, le donatiste Victorin, se présenta et dit : Je le con- 
nais. Puis, lui-même répondit à son appel ^ : J'ai donné 
mandat et j'ai souscrit. Ce même Victorin avait assisté, 
en 393, parmi les Maximianistes, au Concile de Cabar- 
sussi ^. 

FORTVNATIEN. Il figure le trente-sixième sur la liste des 
Évêques de la province Byzacène, qui, après la réunion de 
Carthage, en 484, furent envoyés en exil avec leurs autres 
collègues par le roi Hunéric. 

CRESCENTIEN. Il signa la lettre du Concile de la Byzacène 
adressée, en 641, à Tempereur Constantin, fils d'Héraclius, 

1 Hard. 1. p. 167. 

2 Cog. 1. 121. 
^ Ibid. 187. 

* Aug. serm. 2. in ps. 36. n. 20. 



— 124 — 

contre les Monothélites ' . Nous lisons encore cette lettre 
dans les actes du premier Concile de Latran. 



LXX. — LIMISA. 



Les géographes ne disent rien de Limisa, autrement 
Limmica, nous savons cependant qu'elle se trouvait dans 
la Byzacène. C'est à Aïn Lemsa qu'on Ta retrouvée. La 
citadelle, Ksar Lemsa, se dresse au milieu de ruines assez 
importantes, au pied du Djebel Boudja, à six kilomètres 
de Zama, près de Furni. Cette forteresse rectangulaire do- 
mine un champ de ruines de plus de cinquante hectares. 
Elle a été reconstruite, à Tépoque b^'zantine, avec les 
grandes pierres empruntées aux monuments de la ville. 
Une de ces pierres portait Tinscription suivante ^ : 

LIMISENSES . D . D . P . P . 
IVLIVS PERPETVVS . ET SATVRNI 
NVS . MASOPIS . FIL . SVFETES . FEC 
CVR . FAVSTO . MAXIMI . FILIO . 

La ville, on le voit, était alors administrée par des su-' 
fêtes. 

La source, Aïn Lemsa, qui alimentait la ville, est ther^ 
maie. Elle sort de la montagne, derrière la citadelle, e^ 
coule dans un canal long de 150 mètres, entièrement taill^ 
dans le roc. 

» Hard. 3. p. 739. 
•-« Eph. V. n. 279. 



— 125 — 

Sur un des monuments de Limisa, nous voyons qu'un 
de ses habitants s'appelait LimisiitSy de même qu'un 
habitant de Madaure s'appelait Madaurius. 

DONAT. Il signa la lettre du Concile de la Byzacène, 
adressée, en 641, à l'empereur Constantin, fils d'Héraclius, 
contre les Monothélites *. 



LXXI. — M AGRI AN A-LA-GRANDE. 



Les géographes ne disent rien de l'une et de l'autre 
Macriana. Il y en avait assurément deux du même nom 
dans la Byzacène, puisque l'un de ceux qui assistèrent à 
la Conférence de 411 est appelé Évêque de Macriana-la- 
Grande. Le diacre Ferrand rapporte qu'on célébra à Ma- 
criana un Concile dont il fait connaître deux canons'-. 

Elle devait peut-être son nom au Proconsul, M. Fulvius 
Macrianus, général très aimé en Afrique, et depuis Em- 
pereur, ou de son fils C. Fulvius Macrianus. 

FEROX. Il assista au Concile de Carthage, en 397, comme 
délégué de sa province et il y souscrivit en qualité d'Évêque 
de la grande Macriana 3. En 411, il se trouva à Carthage 
pour la Conférence, et lorsque, à l'appel de son nom, il 
eût répondu^ : Je suis présent , il ajouta : J'ai l'unité, 

• Hard. 3. p. 739. 

2 Brev. can. 11 et 23. 

3 Hard. 1. 914. 
*Cog. 1.126. 



— 126 — 

et Pompone, son adversaire, qui était là, ne le nia point 
et se contenta de répondre : Je le connais. Appelé à son 
tour^, il dit : Tai donné mandat et j'ai sotcscrHt. Il 
avait précédemment, en 393, assisté au Concile de Cabar- 
sussi dans lequel les Maximianistes condamnèrent Primien, 
et signé la lettre synodale adressée par eux à tous les 
Évèques d'Afrique. 

HONORAT. D figure le quatre-vingtième parmi les Évêques 
de la Byzacène qui, convoqués par Tédit du roi Hunéric,se 
rendirent à Carthage, en 484, et furent ensuite exilés, sa- 
crifiant tout pour la foi catholique. Honorât fut, en eflet, 
<ie ceux qui moururent en exil. 



LXXII. — M ACRI AN A-L A-PETITE. 



Nous ne la trouvons nulle part désignée par son nom et 
il n'est même pas facile de la distinguer de la ville d^ 
même nom qui appartenait à la Maurètanie sitiflenûe. 
Nous lui attribuons Tévèque Silvain qui assista à la Co»' 
férence de 411 avec son collègue de Manazena, autre viï^® 
de la Byzacène. 



SILVAIN. Il fut député parles Évêques de sa province ^^ 
Concile de Carthage de Tan 403 -. Il assista plus tard àt -^ 



2 



1 Cog. 1. 176. 

2 Hard. 1. 914. 



— 127 — 

onférence de Carthage où, après l'appel de son nom, il 
mdit de son église ce témoignage ^ : Elle n'a personne 
mtre elle, elle est catholique. 



LXXIII. — MAGTARIS. 



La notice place la ville de Mactaris dans la province 
yzacène, mais du reste, elle n'est pas connue des géo- 
aphes, qui l'ont omise sans doute parce qu'elle ne se 
ncontre pas sur les grandes voies romaines. Les grandes 
ines de Mactaris s'élèvent au nord-est de Mididi, dont 
)us parlerons plus loin ; elles portent encore le nom de 
actar, qui se lit sur ses monuments. Elle avait reçu le 
re de colonie Aelia Aurélia Mactaris sous le règne de 
irc Aurèle, entre les années 170 et 180 de notre ère, 
mme nous le voyons par le texte suivant ^ : 

L. septimio Getee nob. 

CsBsari 

IMP CAES L SEPTIMI SEVERI 

PII PERTINACIS AVG ARAB 

ADIAB PART MAX FORTISSI 

MI FELICISSIMI PONT MAX ; 

TRIB POTEST VII IMP XI COS II 

PP PROCOS fil 

IMP CAES M AVRELI ANTONINI AVG 

TRIB POTEST II PROCOS fratri 



1 Cog. 1. 133. 
^ Eph. V. 1174. 



— 128 — 

DIVI iM ANTONINI PII GER SARM 

nep. DIVI ANTONINI PII pronep. 

^ DIVI HADRIANI abnep. DIVI TRAIA 

NI PART ET DIVI NERVAE adnep. COL AE 

LIA AVRELIA MACTARIS . DDPP 



L'ethnique paraît dans l'inscription suivante 



1 



C . SEXTIO . C . F . PAPIR 

MARTIALI . TRIB . MIL . LEGIONIS . liii 

SCYTHICAE . PROC . AVG . AB . ACTIS . VRBIS . PROC 

AVG . INTKR . MANCIP . XL . GALLIARVM . ET . NE 

GOTIANTIS PROC . MACEDONIAE. QVI 

OB MEMORIAM . T . SEXTI . ALFXANDRl 

FRATRIS SVI . IN LATIS . HSL . MIL . REIPVB 

COL . SVAE . MACTARITANAE . EPVLATICIVM EX 

VSVRIS CVRIALIBVS DIE NATALI FRATRIS SVI 

QVODANNIS DARI IVSSIT OBQVAM LIBERA LIT ATE 

EIVS STATVAM VNIVERSAE CVRIAE DD PEC SVA POSVER 

Les restes de Tantique colonie s'étendent sur un plateau 
tourné vers Test, adossé au Kalat es Souk, entre deux 
ruisseaux qui ne tarissent pas, Toued Miran au sud et 
Toued Saboun au nord. On y remarque plusieurs monu- 
ments considérables : un arc de triomphe orné sur ses 
deux faces de quatre colonnes corinthiennes ; un grand 
édifice qui ressemble à des thermes ; un second arc de 
triomphe plus grand que le premier ; un amphithéâtre ; 
un grand aqueduc ; le forum ; des temples et de beaux 
mausolées. Mais ce qui nous intéresse davantage, ce sont 
les restes d'une basilique dans laquelle plusieurs Évêques 
de Mactaris ont reçu la sépulture. Cette basilique est si- 
tuée près de la source ; ses fondations et ses colonnes sont 
encore visibles ; le dallage était formé de pierres couvertes 

i Corpus. 677. 



— 129 — 

d'épitaphes, parmi lesquelles ont été retrouvées celles de 
deux évêques que nous nommerons tout à l'heure. Une 
épitaphe porte Tancienne formule païenne sous un chrisme 
accosté de deux colombes. Elle contient ce qui suit ^ : 

D M s 

IVLIA VICTO 

RIA HF . FIDELIS 

IN PAGE VIXIT 

AN . XXV . M . il . D . V 

H . III^REDDIdit DIE 

XV . KAL. NOVEMB 

Il y en a plusieurs autres semblables. 

Plusieurs prêtres furent ensevelis dans la même basi- 
lique. 

Au-dessous d'une croix monogrammatique, accostée de 
l'alpha et de Toméga, nous, lisons l'intéressante épitaphe 
du prêtre Jovien. 

10 . BIANVS 

PRS . IN PRS 

VIXIT ANN 

IS XXXV 

H faut restituer de la manière suivante : lobîanus 
presbyter in presbyteratu viœit annîs XXXV. 

L'épitaphe du prêtre Faustin n'est pas moins inté- 
ressante : 

FAVSTINVS PRESB 

VIXIT in DIACONA 

TV ANNIS XXXIIII ET IN 

PRESB ANNOS II ME 

* G 

i BuU. arch. 1888. p. 147 



— 130 — 

Faustin avait été longtemps diacre avant d*ètre revêtu 
dn sacerdoce. Chose remarquable, Faustin et Jobien ne 
sont pas désignés par la formule viœit in pace qui est spé- 
ciale aux simples fidèles, mais par la formule viœit in 
diaconatUj in preshyteratu. Nous en parlerons, à Toc- 
casion des Évêques Germain et Rutilius. L'épitaphe d'un 
enfant de dix mois contient Texpression pergens ad 
sanctos. 

Un autel a été retrouvé près Aïn el Bab, à Mactaris. H 
recouvrait les reliques de deux martyrs, comme l'indique 
le texte qui y avait été gravé et qui malheureusement n'est 
plus complet. 

MENSA MARTYRVM 

SANTI SANTI 

januari ? . FKLICIS 

C'est une dalle qui a un mètre quatre-vingts centimètres 
de longueur et quatre-vingt-six centimètres de largeur. 
Les murs de la basilique épiscopale étaient formés de 
pierres de toutes provenances, parmi lesquelles se trou- 
vaient un certain nombre de dédicaces aux Empereurs 
chrétiens. Nous n'en citerons qu'une. 

D N 

FLAVIO VALERIO 

CONSTANTINO 

NOB . CAES . NVMINI 

MAIESTATIQVE EO 

RVM . COL . AELIA AV 

RELIA AVG MACT . 

D D. PP 

Les autres sont relatives aux empereurs Julien, Valen- 



tinien, Gratien. Elles montrent que la basilique fut recons- 
truite à une basse époque. 

MARC. Présent au Concile de Carthage de Tan 255, le 
troisième réuni par saint Cyprien au sujet du Baptême, il 
y donna son sentiment le trente-huitième*. 

COMPARATOR. Il était de la secte des Donatistes parmi les- 
quels il assista à la Conférence de Carthage, en 411 . A l'ap- 
pel de son nom, il dit- : J'ai donné mandat et j'ai sous- 
crit. Il ne parait pas qu'il y eut alors à Mactaris un Évèque 
catholique. 

ADELFIVS. La notice de 482 le cite le vingt-cinquième par- 
mi les Évèques de la Byzacène qui assistèrent à la réunion 
de Carthage de Tannée 484 et furent condamnés à l'exil par 
le roi Hunéric avec leurs autres collègues. Par suite d'un'e 
erreur de copiste, Adelfius parait une seconde fois et le 
cinquantième parmi les Évèques de la notice. 

VICTOR. Cassiodoreen fait mention ^ et rapporte que les 
livres de Cassien avaient été revus par lui. Cassiodore qu'on 
croit avoir écrit en 556 ses traités sur les lettres divines> 
semble faire de Victor son contemporain, lorsqu'il dit : 
Ainsi y avec le secours de Dieu, il les corrigea et les 
compléta de telle sorte que le mérite lui en revient à 
bon droit. Notes croyons qu'il arrivera bientôt parmi 
notes avec quelques autres Evèques venant des di- 
verses parties de l'Afrique. 



1 Hard. 1. p. 170. 

2 Cogn. 1. 202. 

3 De div. lect. 29. 



— 132 — 

RUTILIV8. Nous ignorons à quelle époque il appartient. 
Son tombeau a été retrouvé dans la basilique dont nous^ 
avons parlé avec celui d'un autre Évèque nommé Germain. 
Son épitaphe dit qu'il occupa pendant vingt-trois années 
le siège épiscopal de Mactaris. 

RVTILIVS EPISCOP . 

IN EP . VIX . ANN . XXIIl 

M . II . D X 

GERMAIN. L'époque de son épiscopat n*estpas plus con- 
nue que celle du précédent, à côté duquel il était enseveli. 
On peut lire sur la dalle qui recouvre son tombeau : 

OLIM dT) dignvs 

HIC IN TVMVLO 
lACET EPISC . GER 
MANVS IN EPISC . VI . 
AN X M X D X II II 

Ainsi l'Évèque Germain fut près de onze ans sur le siège 
épiscopal de Mactaris. L'expression olim Domino ou Beo 
digmcs nous rappelle un texte de la Sagesse où l'Esprit 
Saint dit des Justes : Probavit illos et invenît illos 
dîgnos seK Rappelons d'autre part que l'épitaphe d'un 
Évèque de Tanaramusa, victime des Vandales et des 
Maures, porte la formule : multis eœilîis probatics et 
fldeî catholicœ adsertor dignus iwoentuSy et que les 
Évêques de la notice de 482, victimes de la persécution 
Vandale, ont chacun la note prohatus. Nous serions por- 
tés dès lors à admettre que l'Évèque Germain a été honoré 

i Sap. 3. 5 et 6. 



— 133 — 

4ans rÉglise de Mactaris comme un saint confesseur, si- 
non comme un martyr. 

Mactaris a eu, plus tard, des Évêques titulaires, dont 
aious connaissons les suivants : 

Valère Vielezogerski, 13 mai 1652; 

Stanislas Domarixuski, 3 juin 1653 ; 

François de Zeemerosy Mendosa, 12 juin 1702 ; 

François Szembek, 7 février 1729 ; 

Mathias Alexandre Soltyk, 7 février 1729 ? ? ; 

François Xavier de Adelmaur, 25 mai 1750 ; 

Pierre Lelabousse, février 1802 : 

Paul Marusci, septembre 1825. 



LXXIV. — M AD AS VMM A. 



Le nom de cette ville varie, car, dans l'Itinéraire d'An- 
lonin, elle s'appelle Madarsuma; dans quelques manus- 
crits, que Surius a vus, elle est nommée Madasumma et 
Madussama. Les actes de la Conférence de 411 portent Man- 
dasuma et la notice de 482 écrit Madassuma. Enfin Léon 
le Sage, qui lui attribue encore un Évêque en 883, l'appelle 
Madasuba. Ces variantes sont dues assurément aux copistes. 
Le nom vient-il du punique Madar artsurnUy maison 
fortifiée? Cela est possible, et l'on trouve encore, entre Na- 
ra et Septimunicia, des hauteurs nommées Khechem Art- 
souma. D'après l'Itinéraire, Madarsuma se trouvait à vingt- 
<5inq milles de chacune de ces deux villes, sur la voie de 



— 134 — 

Sufétula à Macomades Minores, et précisément dans la ré- 
gion du Khechem Artsouma. 

En 482, Madasumma n'avait pas d'Éveque. 

Observons qu'il y avait dans la Numidie orientale un 
Évèché de Mada et un autre de Summa. 

PRIMVLIEN. Il était de la secte des Donatistes, parmi les- 
quels il assista, en 411, à la Conférence de Carthage. Dy 
répondit à Tappel ^ : J'ai accepté et fai souscrit. Au 
Concile Maximianiste de Cabarsussi, tenu en 393, assista 
un Evoque, nommé aussi Primulien ou Primilien, sans 
indication de siège, soit que le temps Tait détruite, soit 
qu'elle ait été omise. Ce Primulien peut être le même que 
le nôtre, mais il est plus probable que c'est le Primulien 
de Leptis Magna, autrement Lucimagna, qui assistait aussi 
à la Conférence parmi les Donatistes. 



LXXV. — MARAGVIA. 



Le nom de cette ville est Maraguia, autrement Mara- 
guina. Elle se trouvait, comme le montre la notice, dans la 
province Byzacène. On n*en voit cependant aucune trace 
dans les géographes. 

n y avait une Veresuos sur la voie de Capsa à Tacapas, 
mais ce nom est loin de Maraguia. Nous connaissons aussi 
dans la Tunisie méridionale, qui représente la Byzacène, des 
ruines romaines qui portent les noms de Kasr Margni, 

i Cogn. 1. 187. 



— 135 — 

Ksar Marouga, Serraguia, Marraga, Melagui, etc. Ces con- 
sonances sont souvent trompeuses. 

BONIFACE. Il figure le soixante-quatorzième parmi les 
Évêques de la province Byzacène qui se rendirent à laréu- 
nionde Carthagesur la convocation du roiHunéric en 484, 
et qui furent ensuite envoyés en exil avec les autres 
Évêques. 



LXXVI. — M ARAZ AN A-L A-ROYALE. 



Marazana, autrement Marazanas, Manazena et Marazena 
Regia, appartenait certainement à cette partie de TAfrique 
qui fut comprise dans le royaume Numide avec Zama Ré- 
gla, Aquse Regiae, Bulla Regia et autres villes. Nous sa- 
vons, en efifet, que la frontière du royaume de Numidie 
s'étendit de Thabraca à Thenae et que ce royaume com- 
prit même la ville de Vaga. 

Il y avait assurément deux Marazanae, puisque Tyine 
d'elles porte le caractère distinctif de Royale. L'Itinéraire 
d'Antonin n'en annonce qu'une geule qu'il nomme Mara- 
zanae et qu'il place entre Sufès et Aquae Regiae, à vingt- 
huit milles de Sufès et à vingt milles d' Aquae. Marazanae 
est donc représentée probablement par les grandes ruines 
d'El Kasba situées au passage de l'oued Merguellil. 

On sait qu'il fut tenu à Marazanae, un Concile dont le 
diacre Ferrand a reproduit quelques canons ^ On ignore 

i Hard. 1. p. 1251. 



— 136 — 

cependant en quelle année il a été tenu. Nous ignorons 
également si la Marazanae de Tltinéraire est la Royale, n 
n*y a qu'un seul Évèque qui prenne ce titré à la Confé- 
rence de 411 et encore y est-il dit Évèque de Manazena 
Regia. 

Il y a, au reste, des ruines romaines où Ton exploitait 
le minerai d'or, près de la Sebkha en Nouaïl, autrement 
dite Sebkha Manzouna. La ville devait se trouver près 
Aïn Mezouna. La montagne qui fournissait le minerai s'ap- 
pelle Bou Heudma. 

FELIX. Il assista, parmi ceux de la secte Donatiste, à la 
Conférence de Carthage de l'année 411, où à l'appel de son 
nom il dit * : Tai donné mandat et j'ai souscrit. Mais 
on ne fit aucune mention d'un Évèque catholique. 



LXXVII. — MARAZANA. 



Après ce que nous avons dit à l'article précédent, il 
reste peu à ajouter sur Marazana. C'est cette ville sans 
doute que mentionne l'Itinéraire d'Antonin et que nous 
plaçons à El Kasba sur Toued Merguellil. 

FELIX de Marrazana, autrement Mazanatana, etc. Il assista 
au Concile de Carthage, tenu par saint Cyprien, en 255, et 
il y donna son vote le quarante-sixième*^. 

1 Cogn. 1. 201. 

2 Hard. 1. 170. 



— 137 — 

EVNOME. Il assista, en 411, à la Conférence de Garthage, 
où, après la lecture de sa souscription, il dit * : J'ai pour 
compétiteur Habetdeum. Alors celui-ci repartit : Mon 
prédécesseur fut ordonné pour V Eglise de Maraza- 
na;mais celui-ci y après avoir pris possession de son 
siêge^ en a été chassé. Eunome alors répliqua : Il n'a 
jamais occupé son siège. Et de nouveau Habetdeum : 
Je n'ai pas été moi-m^ême admis davantage et j'ai dû 
m'établir au troisième maille, dans la ville (in tertio 
milliario^ in civitate). Mais Eunome reprit : Jamais il 
n'y a eu de Donatistes ; il n'y est pas et ils n'ont ja- 
mais eu ce siège. A quoi enfin Habetdeum répondit : Ils 
ont été récemment écrasés. En revenant sur le texte de 
cette controverse, nous remarquons que le prédécesseur 
d'Habetdeum fut ordonné à trois milles de Marazana. Ha- 
betdeum dut lui aussi s'établir au même lieu puisqu'il ne 
fut pas admis à Marazana. La cité, située à trois milles de 
Marazana, serait-elle Ja même que Aurusuliana dont nous 
avons parlé en son lieu, et ce prédécesseur d'Habetdeum 
serait-il Secondin d' Aurusuliana ? Cela est fort possible, 
d'autant plus que nous ne voyons pas apparaître à son 
tour, parmi les Donatistes, Habetdeum de Marazana, mais 
un Habetdeum d' Aurusuliana. 

Eunome est appelé dans les actes Évêque de Marazena. 

VINDICIEN de Maraziana. La notice le nomme le quaratnte- 
neuvième parmi les Évêques de la province Byzacène qui 
se rendirent à la réunion de Carthage, en 484, et furent 
ensuite exilés avec leurs collègues par le roi Hunéric. 

SATVRNIN. Il signa, l'un des premiers, la lettre du Concile 

i Cogn. 1. 133. 



— 138 — 

de la Byzacène adressée, en 641, à l'empereiir Constantin, 
fils d'Héraclius, contre les Monothélites. La souscription 
est ainsi formulée : Moi Saturnin, autrement Sature, 
Èvêque de la sainte Église de Miriciana, autrement 
MsiaziSinaL, j'ai souscrit à ces pieuses demandes K 



LXXVIII. — MASGLIANA. 



Mascliana, autrement Masclianae, ou même Masclianas, 
au cas direct, comme on disait Suas, Assuras, Marazanas, 
Tacapas, etc., était une ville de la province Byzacène, d'où 
partait une route importante. L'Itinéraire d*Antonin la 
place à dix-huit milles d'Aquae Regiae et à trente-six milles 
de Sufetula. 

Il est fort possible qu'elle soit représentée par les ruines 
de Hadjeb el Aioun, sur la rive droite de Toued Zeroud. 
On y remarque les restes d'une basilique, qui a fourni de 
nombreux carreaux historiés très intéressants. Le Christ 
et ses apôtres, Adam et Eve, Abraham et Isaac, le Christ 
et saint Pierre recevant les clefs, le Christ et la samari- 
taine et autres sujets y sont représentés. La basilique était 
pavée en belles mosaïques. 

VICTORIEN. Il assista au Concile de Carthage de Tan- 
née 397, le troisième tenu par Aurèle, et il y souscrivit I^ 
premier après Muzonius, Primat de la province Byzacène^ 

» Hard. 3. 
2 Hard. 1.974. 



— 139 — 

PLÏTIEM. Il était de la secte des Donatistes parmi lesquels 
il assista, en 411, à la Conférence de Carthage. A Tappel 
de son nom, il dit ' : J'ai donné mandat etfai souscrit. 
11 est dit très correctement Évèque de Mascliana, tandis 
que Victorien est aussi appelé Évèque de Masciliana, au- 
trement Macriana et même Massylia selon les manuscrits. 

BONIFACE. H figure le neuvième sur la liste des Évêques 
de la Byzacène que le roi Hunéric fit exiler après l'as- 
semblée de Carthage, en 484, avec tous leurs collègues 
d'Afrique. 



LXXIX. — MATERIANA. 



C'était, comme nous l'apprend la notice de 482, une 
ville de la Byzacène ; mais elle n'est pas mentionnée par 
les géographes et elle ne nous fournit qu'un seul Évèque. 

PELERIN. La notice le cite le quatre-vingt-dixième parmi 
les Évèques de la province Byzacène qui se rendirent à la 
réunion de Carthage, en 484, et furent de là envoyés en exil 
avec leurs autres collègues à cause de leur profession de 
foi catholique. 

A la même réunion se trouvaient deux autres Évêques, 
nommés également Pèlerin, ceux de Mulia et de Pudentia- 
Ha, autrement Punetiana. 

' Cogn. 1 . 208 



— 140 — 



LXXX. — MAXIMIANA. 



La province Byzacène avait, comme la Numidie, une 
ville du nom de Maximiana, qu'elle devait sans doute à 
Tempereur Maximien. Il en est fait mention au Concile de 
Carthage de Tannée 525, tant dans la lettre de Libérât que 
dans le mémoire deTabbé Pierre, où nous apprenons aussi 
que le monastère de Bacca ou Bana était voisin de l'Église 
de Maximiana ^ On sait également, par la vie de saint 
Fulgence, que Ruspae n'en était pas très éloignée, car il est 
dit que le saint avait pacifié les villes voisines et avait sur- 
tout apaisé le peuple de Maximiana qui refusait de rece- 
voir son Évèque récemment élu ^. Nous ignorons le nom 
de cet Évêque. 

POSSIDIVS. La notice le cite le quarante-troisième parmi 
les Évêques de la Byzacène qui se réunirent à Carthage, 
sur l'ordre du roi Hunéric, en 484, et furent, après cette 
réunion générale, exilés avec tous leurs autres collègues. 
Cependant, si Possidius figure sur la notice de 482, il 
semble avoir évité l'assemblée de 484, car l'auteur des an- 
notations a mis après son nom cette note : Il ne s'y 
trouva paSy soit qu'il se tint caché quelque part en 
Afrique, soit qu'il eût passé en Italie ou dans une autre 
contrée. 

BONIFACE. Il signa la lettre du Concile de la Byzacètv^ 
adressée, en 641, à l'empereur Constantin, fils d'Héraclia^ 

1 Hard. 2. p. 1087. 

2 Cap. 29. 



— 141 — 

contre les Monothélites. Il y souscrivit en ces termes * : 
Boniface, par la grâce de Dieu, Èvêque de la sainte 
Eglise de Justin et Maximia, Nous savons que Justinien 
fit restaurer plusieurs villes qui prirent son nom, comme 
Garthage, Hadrumète, Capsa, Zaba, etc. Nous savons aussi, 
par Procope ^, que le même Prince fonda une ville au Ca- 
put Vada, aujourd'hui Ras Kaboudia, et que cette ville 
fat nommée Justinianopolis. Serait-ce cette ville qui fut 
unie au siège de Maximiana et qui fut gouvernée en 
même temps que celle-ci par TÉvêque Boniface? 



LXXXI. — MEDIANA. 

n y avait en Numidie, des Casae Medianae, dans la Mau- 
rétanie sitifienne, des Medianae Zabuniorum, et dans la 
Césarienne, un Castellum Medianum. La Byzacène, d'après 
la notice de 482, eut aussi une Mediana, mais les anciens 
géographes n'en disent rien. Elle se trouvait peut-être peu 
éloignée des Casse Medianae de Numidie, si celles-ci doivent 
être placées au point où les territoires de la Proconsu- 
laire, de la Byzacène et de la Numidie se touchent et où 
existaient jadis des mines très riches. 

ANTACIVS. Il figure le vingt-septième parmi les Évêques 
de la province Byzacène qui se rendirent, en 484, à la réu- 
nion de Carthage et furent ensuite, par ordre du roi Hu- 
néric, exilés avec tous les autres Évêques. 

1 Hard. 3. 740. 
» De eedif. 6. 6. 



— 142 — 



LXXXIJ. — MENEFESSI 



Menefessi, autrement Medefessi et Menefese, était, 
comme Tindique la notice, une ville de la Byzacène, dis- 
tincte de Menegese et de Menegere, que les géographes 
placent dans la partie occidentale de la Byzacène. Procope, 
en effet, place Menefessi* h moins d'une journée d'Hadru- 
mète. Corippe, dans la Johannide -, dit que, en 545, Jean, 
fils de Sisinniole, et Himérius, commandant d'Hadrumète, 
furent battus par les chefs Maures Stotza et Antala, qui 
étaient campés à Menephèse, dans de vastes plaines cou- 
vertes de prés et de pâturages. Himérius était parti la nuit 
d'Hadrumète et il arriva à Menephèse avantle jour. D'autre 
part, Hadrumète fut occupée par Tennemi peu après la 
victoire. Par conséquent, Menefessi doit se trouver dans la 
plaine encore appelée El menfez, aux ruines de Djemmicb, 
situées à dix-huit milles au nord nord-ouest d'Hadrumète. 

MENSVRIVS. II assista, en 411, à la Conférence de Car- 
thage et après la lecture de sa souscription il dit^ : Je n'ai 
personne contre moi. Mais Valentinien, diacre du dona-^ 
tiste Primien, reprit : Il est mort récemment ^ désignante 
ainsi l'Évêque donatiste, compétiteur de Mensurius. Nou^ 
en ignorons le nom. 

SERVVS. La notice le nomme le cinquante-septième parmiS 



ï Bell. Vaud. 2. 23. 
' Lib. 4. V. 20 et seq. 
3 Cogn. 1. 135. 



— 143 — 

les Évêques de la province Byzacène que le roi Hunéric, 
après la réunion de Carthage, en 484, condamna à l'exil 
avec tous les autres Évêques. 



LXXXIJI. — MERFEREBI. 



Merferebi,autreaient Meserebi,n'estpas mentionnée dans 
les anciens auteurs. Nous ignorons même à quelle province 
elle appartenait ; et si nous l'attribuons à la Bj^zacène, c'est 
parce que à la Conférence de 411 son Évêque est cité avec 
ceux de Sufès et de Vegesela, qui sont des villes de la 
Byzacène. C'est dans cette même région que se trouvaient 
les villes de Menegere et de Menegese qui ne paraissent 
nulle part dans les listes épiscopales, tandis que les an- 
ciens géographes les placent entre Gillium, Vegesela et 
Thé veste. 

DON AT. Il assista parmi les Évêques donatistes, en 411, à 
la Conférence de Carthage où, à l'appel de son nom, il dit ' : 
Tai donné mandat et fai souscrit. Mais il ne fait au- 
cune mention d'un Évêque catholique. 

1 Cogn. 1. 187. 



— 144 — 



LXXXIV. — MIBIARCA. 



Nous savons, par les actes du premier Concile de La- 
tran, que Mibiarca était une ville de la province Byzacène. 
Mais il n'en est fait aucune mention dans les auteurs an- 
ciens et il n*est pas facile de dire d*où lui venait son nom. 

JEAN. Il signa, un des premiers, la lettre du Concile de 
Byzacène adressée, en 641, à Tempereur Constantin, fils 
d'Héraclius, contre les Monothélites. Sa souscription porte: 
Jean, par la grâce de Dieu, Evêque de la sainte Église 
de Mibiarca ^ 



LXXXV. — MIDICA. 



Midica appartenait à la province Byzacène. On le voit 
par la Conférence où il est dit qu'elle est située près Tapa- 
rura, aujourd'hui Sfaks, secus Tapruram. Il est certain, 
en effet, que cette dernière ville se trouvait dans cette 
province, quoique les auteurs lui donnent des noud^ 
différents ; car dans Pline elle est appelée Taphra ; darV^ 
Ptolémée, Taphrura ; dans l'Itinéraire et la Table de Pei^ " 
tinger, Taparura. 

Notons que la Proconsulaire avait une ville épiscopal- 

» Hard. 3. 739, 



— 145 — 

lu nom de Simidica. Il y avait aussi, à la limite de la 
^roconsulaire et de la Byzacène, une ville de Mediccera re- 
présentée aujourd'hui par Aïn Medeker et qu'il faut sans 
ioute attribuer à la Byzacène. L'Itinéraire la place à six 
cnilles de Aggersel, ce qui correspond à Aïn Medeker. Or, 
VIediccera qui avait de l'importance, ne parait pas sur les 
istes épiscopales. 

MARC. Il était de la secte des Donatistes et il assista par- 
mi eux, en 411, à la Conférence de Carthage où, à l'appel 
de son nom, il dit* : J'ai donné mandat et fai sous- 
crit; je n'ai pas de compétiteur. Sur quoi, Aljrpe de 
Thagaste, un des sept mandataires que les catholiques s'é- 
taient choisis, lui demanda : B'oû êtes-vous et quelle 
est votre ville ? Marc lui répondit : Midica est à côté de 
Taprura (secus Taprura a Midica, dit un manuscrit) ; 
Limenianus de Taprura me connaît. Ce dernier était 
rÉvèque catholique. 



LXXXVI. — MIDIDI. 



Mididi, autrement Middi, à la manière de Tididi et Tiddi 
de la Numidie, était une ville de la Byzacène. Elle est 
appelée civitas Mididi, autrement Ididi et Indidi, dans 
la vie de saint Fulgence -, mais ces variantes sont le fait 
des copistes, si elles ne sont des abréviations. Saint Ful- 

ï Cogn. 1. 187. 
2 Cap. 12. 

10 



— 146 — 

gence et ses compagnons étaient venus des environs de 
Sicca pour fonder un monastère auprès de Mididi. C'est à 
droite de la route de Sufès à Assuras que se trouve Then- 
chir Meded, qui représente l'antique cité dont il a conservé 
le nom. Les ruines s'étendent le long d'un petit oued, ap- 
pelé Es Souatin, sur lequel on voit les restes d'un pont 
romain. H entoure de trois côtés le plateau sur lequel la 
ville était construite. On remarque, en outre, une citadelle, 
un forum orné d'un portique, un petit arc de triomphe, 
des thermes et une basilique. La nécropole présente des 
mausolées et une foule de tombeaux, ou chambres sépul- 
crales formées de quatre blocs verticaux que surmonte un 
bloc monolithe horizontal. H y eut tout près de Mididi un 
monastère fondé par saint Fulgence de Ruspe ^ 

Un monument de Rome nous offre le nom de Mi- 
didi 2. 

D . D . N . N . CRISPO . ET . CONSTANTINO 

IVNIORI . NOBILISSIMIS . CAESS . ET . COSS . 

III . NON juL ORDO MDI DI 

TANORUM HOSPITIUM AMICITIAMQVE 

FECIT CVM Q. ARADIO VAL PROCV 

LO V. C. PP. IPSVM LIBEROS POSTEROSQVE 

EIVS SIBI LIBERIS POSTERISQVE SVIS 

PATRONVM COOPTA VIT 

Q. ARADIVS VAL PROCVLVS VC PRAE 

SES PP HOSPITIVM AMICITIAM 

QVE FECIT CVM ORDINE MDIDI 

TANORUM IPSOS LIBEROS POSTEROS 

QVE EORVM SIBI LIBERISQVE SVIS 

IN FIDEM CLIENTELAMQVE SVAM 

POSTERORVMQVE SVORVM RECEPIT 

AGENTE ORDINE 



> In vita. n. 23 et 32. 
2 Tissot. Fastes, p. 209. 



— 147 — 

T^ous avons vu d'autres villes de la Byzacène se mettre 
sous le patronage des Aradii au commencement du qua- 
trième siècle. Cette famille fut des premières à embrasser 
le christianisme. 

Un texte, malheureusement incomplet, trouvé à Mididi 
même, donne l'ethnique sous une forme plus correcte * : 

.... iN PRIVATO SOLO SVO SVIS SVMTIBVS 

.... ANVS FILIVS EIVS PATRIAE SVAE civitatlS MIDIDIT. 

SERENIEN. Il assista, en 411, à la Conférence de Carthage 
où, après la lecture de sa souscription, il rendit de son 
église ce témoignage ^ : Elle est catholique. Cependant, 
Pèlerin de Sufès, Évèque des Donatistes, répliqua : J'ai là 
le prêtre Victor; c'est mon diocèse. Serénien était un 
des sept conseillers catholiques à la Conférence. 

EVODE, autrement Evhode. Il figure le sixième sur la 
liste des Évêques de la province Byzacène qui se ren- 
dirent à la réunion de Carthage, en 484, et furent ensuite 
condamnés à l'exil avec leurs autres collègues par le roi 
Hunéric. 



LXXXVII. — MIMIANA. 



Mimiana est un nom, s il est exact, sur lequel les géo- 
.^aphes ne nous donnent aucune lumière. Nous ne savons, 



1 Corpus. 609. 
^ Cogn. 1. 142. 



— 148 — 

à son sujet, que ce qu'en dit la notice, à savoir qu'elle 
appartenait à la province Byzacène. 

Cependant, la table de Peutinger signale une ville de 
Ijamniana à dix milles de Putput, à vingt-deux milles de 
Cubin et à six milles de Vina ; mais cette ville que ron a 
identifiée avec les ruines de Selloum, parait avoir été 
comprise dans les limites de la Proconsulaire. D'autre part, 
Procope mentionne la ville fortifiée de Marama ou Mam- 
mès dans la région de Sufès. 

SECONDIEN. II figure le soixante-douzième sur la liste des 
Évèques de la Byzacène qui se rendirent à Carthage, en 
484, et furent, avec tous leurs collègues de cette réunion, 
envoyés en exil par le roi Hunéric. La note en exil^ ajou- 
tée à son nom, indique peut-être qu'à l'époque où la no- 
tice de 482 fut annotée, cet Évêque était encore en exil. 



LXXXVIII. — MOZOTCORI. 

Mozotcori, autrement Moroteori, est attribuée par la 
notice de 482 à la province Byzacène. C'est un nom bien 
étrange dont les écrivains de l'antiquité ne disent rien. 
Une liste d'ethniques trouvée à Carthage mentionne les 
Mizeo Terenen(ses)K Ximénès a lu sur un monument des 
environs de Bisica dans la Proconsulaire le nom du muni- 
(cipii) Mizado Terene(nsîs)-. Il semblerait que ce terme 
répond à celui de médit erraneus,. 

ï Corpus. 10530. 
> Ibid. 1395. 



— 149 — 

FORTVNAT. U figure le quatre-vingt-onzième parmi les 
Évêques de la Byzacène qui se rendirent à la réunion de 
Garthage, en 484, et furent condamnés à l'exil avec les 
autres Évêques par le roi Hunéric. 



LXXXIX. — MVNATIANA. 



C'était, sans doute, une villa ou un fundus des Munatii 
qui, suivant l'usage romain, lui auront donné le nom de 
Munatiana. U est probable qu'elle se trouvait dans la pro- 
vince Byzacène, car son Évêque était au Concile de Ca- 
barsussi avec ceux de cette province. A Ksar Guraï, sur 
la voie d'Ammaedara à Théveste, un monument fut élevé, 
sur l'ordre de l'empereur Trajan, par Munatius Gallus, 
legatus pro praetore K Le même personnage fonda la colonie 
de Thamugade et exécuta d'autres travaux dans la Numi- 
die orientale. A lui peut-être revient l'honneur d'avoir 
donné son nom à la ville de Munatiana. 

VICTORIN. Il était un des principaux parmi les Maximia- 
nistes et dans leur Concile de Cabarsussi, tenu en 393, il 
fut le premier à signer la lettre adressée alors aux Évêques 
de toutes les parties de l'Afrique. Mais le nom de son 
siège offre diverses variantes dans les manuscrits- et il 
est possible que Munatiana soit une mauvaise lecture de 
Septimunicia. 

i Corpus. 10367. cf. 2355, 10186 et 10210. 
2 Aug. serm. 2. in ps. 36. 20. 



— 150 — 



XC. — MVTIA. 



Comme Ja précédente, cette ville ne nous offre qu'uo 
Évêque Maximianiste ; elle appartient à la Byzacène comme 
la plupart des villes qui envoyèrent des Évêques à Cabar- 
sussi. Mutia est connue par la table de Peutinger qui la 
met sur la voie de Carthage à Théveste, entre Althiburus 
et Ammaedara, à seize milles de chacune de ces deux villes 
et à la même distance d'Obba. Dès lors, on est à peu près 
certain que Mutia est représentée par les ruines d'ElGheria, 
car un milliaire portant le chiffre cent cinquante y a été^ 
retrouvé et c'est précisément la distance qui séparait Mutia 
de Carthage par la voie de Membressa. 

Les ruines peu remarquables d'El Gheria sont situées 
près de la koubba de Sidi Brahim Amor, à cinq milles au- 
delà de Toued Serrât, sur la rive gauche de Toued Me- 
grassem. 

LATIN. Il était, ainsi que nous venons de le dire, de la 
secte des Maximianistes avec lesquels il assista, en 393, 
au Concile de Cabarsussi. Il y signa la lettre synodale que 
saint Augustin nous a conservée ^ . Les manuscrits oftent 
les variantes Mugia, Mucia, Muciana et Mutia. 

1 In p8. 36. n. 20. serm. 2. 



151 — 



XCI. — MVZVCA. 



La province d'Afrique avait un municipe de Muzucajdont 
nous avons traité à propos de la Proconsulaire, et une cité 
de Muzuca qu'il faut placer dans la province Byzacène, 
car la notice de 482 l'attribue à cette province. 

La cité de Muzuca a été retrouvée à Henchir Besra. Il 
est situé sur une éminence, au bord de l'oued Mahrouf, à 
huit kilomètres au sud-est de Fur ni et de Limisa. Les 
ruines sont peu étendues, mais de grandes colonnes y at- 
testent l'existence de monuments considérables. Au point 
le plus élevé de la colline, s'élevait une forteresse byzan- 
tine. Les berges de la rivière étaient consolidées par des 
quais. Le nom de la ville se lit sur un de ses monuments ^ : 

* 

IMP CAEs. 1. Aur. Corn. 
MODO AVg. germ. saR 

MATICo PIo II 

TIS 

IMP CAES M AVRELI AN 

TONINI AVG PP FILIO CI 

VITAS . MVZVCENSIS 

P. 

Cité, à l'époque de Commode, Muzuca fut plus tard 
honorée du titre de municipe, car les monuments épi- 
graphiques mentionnent les curies de la ville. 

RVFINIEN. Il se trouva d'abord à la Conférence de Car- 
tilage de l'année 411, où il rendit témoignage de son église 

^ Ephem. v. 1194. 



— 152 — 

en ces termes ' : Elle est tout entière catholique. En 
419, il assista encore au Concile de Carthage. Les actes 
qu'il signa en font foi ^, ainsi que le canon du Recueil où 
son nom paraît parmi ceux que déléguèrent les Provinces^. 
U n'est guère probable que Ruflnien soit Tévèque de By- 
zacène, réfugié dans une île de la Sicile dont parle Fau- 
teur de la vie de saint Fulgence^ C/est plutôt un évêque 
de Victoriana. 

INNOCENT. La notice le cite le quarante-deuxième parmi 
lesÉvêques de la province de Byzacène qui^s'étant rendus 
à Carthage, en 484, furent ensuite exilés par le roi Hunéric 
avec tous les autres Évèques que ce prince avait convo- 
qués. 



XCII. — NARA. 



Lltinéraire d'Antonin cite Nara entre Sufetula et Mada- 
summa, à quinze milles de Sufetula et à vingt- cinq ou 
trente-deux milles de Madasumma. D'après ces données, 
on croit que Nara est représentée par les ruines impor^ 
tantes de Bir el Hafeï, sur les bords de Toued Fekka, o^ 
par celles de Hameïma qui sont aussi considérables et s* 
trouvent sur la rive droite du même cours d'eau. Lanotio^ 
place aussi Nara dans la Byzacène. 

1 Cogn. 1. 128. 

2 Hard. 1. 1251. 

3 Ibid. 935. 
* N. 26. 



— 153 — 

CRESCENTIEN. Il était de la secte des Maximianistes qui, 
en 393, tinrent le Concile de Cabarsussi contre Primien de 
Garthage. Nous lisons son nom parmi ceux des derniers 
signataires de la lettre synodale adressée à tous les Évêques 
d'Afrique pour les informer de la condamnation de Pri- 
mien ^ Il est fort probable que c'est le même que Cres- 
centien d'Arena, ville attribuée à la Césarienne, qui assista 
à la Conférence de 411 parmi les catholiques. 

lANVIER. Il était du nombre des Évêques donatistes qui, 
en 411, prirent part à la Conférence de Carthage. A Tappel 
de son nom, il répondit- : J'ai donné mandat et j'ai 
souscrit. Mais on ne fit aucune mention d'un évêque 
catholique de Nara. 

VICTOR. La notice le porte le onzième parmi les Évêques 
de la Byzacène réunis à Carthage, en 484, et envoyés en 
exil par le roi Hunéric avec tous les autres Évêques. 



XCIII. — NATIONA. 



La ville de Natio, ou Nationa, était, d'après la notice 
de 482, située dans la Byzacène. Mais je ne vois, dans les 
anciens géographes, ni ce qu'elle était, ni quelles étaient 
les villes ses voisines. 

^ Aug. serm. 2. in ps. 36. n. 20. 
« Cogn. 1. 20G. 



— 154 — 

FAVSTIN. Il était du parti des Donatistes et il assista, en 
411, à la Conférence de Carthage. A Tappel de son nom, 
il dit* : Je n'ai pas de compétiteur ; f ai donné man- 
dat et fai soiùscrit. 

Au-dessus de la porte d'entrée d'une forteresse byzan- 
tine, à Henchir Bou Sebaa, sur la voie de Théveste à 
Capsa, c'est-à-dire en Byzacène, on lit une inscription 
mentionnant un évèque nommé Faustin. Elle est ainsi 
conçue - : 

IN NOMINE DNI DT K ATQVE 

SALBATORIS lEV XPl 

TEMPORIB BIRI BEATISSIMI. 

FAVSTINI EPSCI MEC MVNITIO FVNV 

MASTICANA EX VNFO PROPRIO FECIT 

Il faut lire : Faustini episcopi sanctœ memoriœ hœc 
m^unitio Fundu Masticana et sumpto proprio fecit 
Le titre beatissimus se donnait d'ordinaire aux martyrs 
et confesseurs. On remarquera le terme munitio dont 
Nationa peut être une altération imputable aux copistes. 

PIRASIVS.La notice le porte le soixante-quinzième sur la 
liste des Évèques de la Byzacène que le roi Hunéric con- 
damna à l'exil avec les autres Évèques après la réunion 
générale à Carthage en 484. 

1 Cogn. 1. 208. 
a Corpus. 2079. 



— 155 — 



XGIV. — NEPTA. 



Nepte, la moderne Nefta, est une ville de la Byzacène 
méridionale, de la région de Thusurus, dans le Djérid 
actuel. La table de Peutinger place Aggar-sel-Nepte à 
trente milles de Thusurus, mais Nepte elle-même était 
à seize milles ou vingt-quatre kilomètres de Thusurus, 
aujourd'hui Tozer. L'anonyme de Ravenne qui, au neu- 
vième siècle, a fait une compilation des géographes anté- 
rieurs, cite aussi Nepta. 

L'oasis de Nefta conserve le nom ancien ; elle comprend 
neuf milles habitants et deux cent mille palmiers. La po- 
pulation est répartie en neuf villages établis sur les bords 
du Ghott. La ville et le faubourg romain de la vieille Nepte 
sont recouverts par les sables qui envahissent Toasis. Le 
barrage construit sur Toued Nefta serait un travail antique. 
Le village qui porte le nom de Guetnar serait l'ancienne 
Nefta, plus tard Kastilia. 

Nepte fut célèbre par l'admirable évêque et martyr dont 
nous allons parler et qui se nommait Laetus. 

LAETVS. Il parait le quatorzième sur la liste des Évèques 
de la Byzacène qui, d'après l'ordre du roi Hunéric, furent 
appelés à l'assemblée de Carthage, en 484. Il reçut la palme 
du martyre avant la tenue même de cette assemblée qui 
eut lieu en 484, mais après la formation de la notice qui 
fut dressée en 482. Victor de Vite rapporte \ en effet, que 
Hunéric, avant la Conférence, fit brûler vif, après les 

1 Pers. Vaud. 2. 18 



— 150 

horreurs d'un l)ng emprisonnement , un écéque, nom- 
mé LœtuSf qui était du nombre des Docteurs ; homme 
fort éminent par sa science et son courage. Il espé- 
rait, par cet exemple, épouvanter les autres et en 
venir à bout. Victor de Tonnone marque en ces termes, 
dans sa chronique, le jour de son martyre : Lœtus, été- 
que de l'Église de Nepta, reçoit la couronne du 
martyre le douze des calendes d'octobre. Dans nos 
martyrologes, on fait mémoire de ce saint martyr le huit 
des ides de septembre ; mais aucun de ces deux jours ne 
paraît être celui de son martyre. 



XCV. — OCTAVA. 



Cette ville aura pris son nom soit de ce qu'elle était au 
huitième mille d'une autre cité, soit d'un personnage ap- 
pelé Octave. On peut, en effet, citer beaucoup d'exemples 
prouvant que de semblables cas se sont présentés frèquem^ 
ment dans l'antiquité. Mais nous ne savons rien d'Octava» 

ALBIN. La notice l'énumère le trente-huitième parmi le 
Evêques de la Byzacène que le roi Hunéric condamna 
l'exil avec leurs autres collègues, en 484, après les avoi 
convoqués en assemblée à Carthage. 



— 157 



XGVI. — OGTAVIA. 



Outre Octava, la Byzacène eut une autre ville appelée 
Octavia. Il peut venir d'un domaine ou d'une villa des 
Octavii de Rome, comme on le voit pour d'autres lieux de 
la même province désignés par le nom des familles ro- 
maines qui y possédaient des domaines héréditaires. 

SABINICVS. La notice Ténumère le vingt-quatrième parmi 
les Évèques de la Byzacène que le roi Hunéric convoqua, 
en 484, à la réunion de Carthage et condamna ensuite à 
l'exil avec leurs autres collègues, à cause de leur zèle pour 
la foi catholique. 



XCVII. — PALMA. 



Le seul Évêque connu de Balmia, autrement Belmia, 
Belma, Belina, sans compter plusieurs autres variantes, 
est celui qui assista au Concile de Cabarsussi. Dès lors, il 
est assez probable qu'il appartient à la province Byzacène. 
Or, les anciens auteurs n'indiquent aucune ville du nom 
de Beliana ou Belma ; mais les géographes annoncent la 
station ad Palmam, située sur le littoral, au nord de Ta- 
capas, au point où se voient aujourd'hui les ruines de 
l'oasis El Aïounet. 



— 158 — 

DONAT. Il fut du nombre des Évêques Maximiânistes qui 
prirent part au Concile de Cabarsussi, en 393, et il signa 
la lettre synodale qui fut adressée à leurs très saints 
frères et collègues de toute l'Afrique K 



XCVIII. — PEDERODIANA. 



La notice place la ville de Pederodiana dans la province 
Byzacène. Mais on ignore ce qu'elle était et d'où elle 
avait pris son nom. Au sud d'Ammaedara, se voit un 
groupe de ruines qui porte le nom d'Oum Fédéra. 

ADEODAT. Il figure le quarante-sixième sur la liste des 
Évêques de la province Byzacène qui se rendirent, en 484, 
à la réunion générale de Carthage et prirent tous ensuite, 
avec leurs collègues, le chemin de l'exil, auquel les avait 
condamnés le roi Hunéric. 



XCIX. — PRAEGAVSA. 



On ignore complètement quelle ville était Praecausa. La 
notice indique néanmoins qu'elle se trouvait dans la pro- 
vince Byzacène. Or, nous ne connaissons dans cette prc 

1 Aug. serm. 2. in ps. 36. n. 20. 



— 159 — 

vince qu'un monastère dit de Praecisu qui était situé dans 
le diocèse 'de Lepti Minus. Nous savons aussi qu'un autre 
évêque, Adéodat de Pedero Diana, assistait à la réunion 
de 484 avec Adéodat de Praecausa. 

ADEODAT. Il figure le cinquante et unième sur la liste des 
Évoques de la province Byzacène qui se rendirent à la 
réunion de Carthage, en 484, et furent ensuite condamnés 
à l'exil par le roi Hunéric avec tous leurs collègues qu'il 
avait convoqués en même temps. 



C. — PRAESIDIVM. 



Praesidium était une ville de la province Byzacène, 
comme le montre la notice. Il n'est pas douteux que son 
nom ne vienne d'un poste militaire, comme il fut néces- 
saire d'en établir souvent contre les incursions des Bar- 
bares, les uns sur les bords de la mer, et les autres vers le 
sud-ouest. Il en est fait mention plus d'une fois dans les 
Tables de Peutinger. Ainsi, il y avait un Praesidium Sil- 
vani à Kasr ez Zit, entre Tacapas et Macomades; un 
Praesidium Diolele, entre Gapsa et Thusurus, et c'est peut- 
être le Praesidin que l'anonyme de Ravenne nomme entre 
Sufibus et Midias. 

FAÏSTE. La notice le nomme le soixante-seizième parmi 
les Évêques de la province Byzacène que le roi Hunéric 
fit exiler en 484, après la réunion de Carthage. Ruinart 



— 160 — 

pense que Fauste subit, en Afrique même, la peine de son 
exil et que c*est lui dont il est dit dans la vie de saint Ful- 
gence * qu'il était à la tête de son monastère. C'était un 
écêque très estimable, lequel pour la foi catholique 
avait été condamné à V exil non loin de son siège. Car 
le tyran Hunéric, persécutant quantité de Pontifes 
avec une 7néchanceté diabolique, avait voulu qu'ils 
endurassent les privations de Vexil non loin de leur 
patrie, en vue de les amener plies aisément à renon- 
cer à leur Dieu, Dans le lieu même où on l'avait 
relégué, il s'était construit un mo7iastére où il vivait 
saintement. Plus loin, Tauteur dit encore ' : // survint 
encore une persécution contre la foi qui contraignit 
Vévêque Fauste de sainte mémoire à fuir en diverses 
retraites et ne lui permit pas de résider C07istamment 
dans son ononastére. 

Par ces passages, nous savons que tous les Évêques ne 
furent pas exilés hors de l'Afrique. Quelques-uns, après 
avoir été dépossédés de leurs églises et dépouillés de tous 
les honneurs de leur rang, obtinrent la permission de vivre 
dans la campagne, et c'est peut-être ce que veut dire la 
notice par l'annotation en exil ajoutée au nom de plu- 
sieurs d'entre eux. 

La Byzacène, qui était l'apanage propre des rois Van- 
dales, eut particulièrement à souffrir, et Victor de Vite nous 
apprend qu'en effet les Évêques de cette province furent 
plus violemment persécutés que les autres. 

Eugène de Carthage et Habetdeum de Theudala furent 
exilés à Tamalluma, ville de Byzacène. Un Évêque, dont 



* Cap. 8. 

« Cap. 15. et 31. 



— 161 — 

le nom est inconnu et qui mourut vers la fin du cinquième 
siècle à Tanaramusa dans la Maurètanie césarienne, avait 
subi plusieurs et même de nombreux exils, probablement 
dans le genre de ceux que subit Tèvêque Fauste dont nous 
venons de parler. 

Nous ajouterons que le monastère de Fauste devait être 
voisin de Thelepte et que celle-ci n'est pas éloignée du 
Praesidium Diolele dont nous avons parlé. 



CI. — PVTIA. 



Putia, autrement Putizia, est le nom d'une ville que 
Ptolémée mentionne entre Capsa et Caraga. La table de 
Peutinger la place entre Mazatanzur et Aggar-sel-Nepte, à 
quatorze milles d'Aggar et à sept milles de Mazatansur. 
L'anonyme de Ravenne la nomme entre Tingimie etAggar. 
Putea répondrait par conséquent aux ruines de Bir Rougaa 
ou de Biar Abdallah, situées au sud-ouest du grand Chott, 
l'ancien Triton. Il y avait, du reste, une autre Putea entre 
Tacapas et Sabrata. 

FLORIEN. Il assista, en 411, à la Conférence de Carthage, 
dans laquelle sa souscription fut lue parmi les premières 
de ceux qui avaient signé le mandat. Elle était ainsi 
conçue ' : Florien, êvêque de Putizia^ j'ai souscrit ce 
mandat. Comme Florien était Donatiste, Putizia pourrait 



i Cogn. 1. 149. 



— 162 — 

être atixibuée à la Numidie et être par suite distincte de 
Putia. 

8ERVANDV8. Il figure le dix-huitième parmi les Évêques 
de la Byzacène qui se rendirent à la réunion générale de 
Carthage, en 484, et furent ensuite envoyés en exil avec 
leurs autres collègues par Tordre du roi Hunéric. 



CIL _ QVAESTORIANA. 



On peut supposer que cette ville devait son nom à un 
quaestorium, ou demeure d'un questeur. C'est ainsi que 
Cicéron dit, au sujet de Plancius * : // me conduisit à 
Thessalonique et dans le Quœstoriwm. C'était une ville 
de la province Byzacène, comme on le voit par ses Évêques, 
mais les géographes ne nous en disent rien. 

VICTORIEN. Il figure le quatre-vingt-septième parmi les 
Évêques de la province Byzacène qui, sur la convocation 
du roi Hunéric, se rendirent à l'assemblée de Carthage, 
en 484, et furent ensuite exilés avec leurs autres collègues, 
à cause de leur profession de foi catholique. 

ETIENNE. Il signa la lettre du Concile de la Byzacène 
adressée, en 641, à l'empereur Constantin, fils d'Héraclius^ 
contre les erreurs des Monothélites. Il souscrivit en c©^ 

1 Orat. pro Plane. 41. 



— 163 — 

termes ^ : Bienheureux Etienne^ spes in Beo, Evêque de 
la sainte Eglise de Quœstoriana. Le titre de bienheu- 
reux semble indiquer que cet Évêque mourut avant que la 
lettre ne fût envoyée à Rome et qu'il était honoré comme 
oin saint. 



cm. — RVFIiNIANA. 



Il est probable que, à l'origine, Rufiniana fat un do- 
maine des Rufini, comme les Romains en eurent dans cette 
région, car la notice la place dans la province Byzacène. 

Un monument de Thysdrus mentionne ~ un personnage 
<te rang sénatorial, nommé Annius Rufinus. 

MARIEN. Il assista, en 411, parmi les catholiques,à laCon- 
férence de Carthage, et après avoir, à l'appel de son nom, 
répondu qu'il était présent, il ajouta, au sujet de son 
église ^ : Elle a l'unité catholique. 

DONAT.Il figure le quatre-vingt-cinquième sur la liste des 
Évêques de la province Byzacène auxquels le roi Hunéric, 
après la réunion de Carthage, en 484, infligea ainsi qu'aux 
autres la peine de l'exil. 

» Hard. 3. 740. 
2 Corpus. 51. 
^ Cogn. 1. 128. 



— 164 — 



CIV. — RVSPE. 



Ruspae était une ville de la Byzacène qui n'était pas sans 
importance. Elle était située sur le littoral, entre la ville 
d'AchuUa et le municipe d'Usula. La table de Peutinger 
fixe Ruspae à six milles d'Usula. Mais Ptolémée la place 
plus au nord, à la hauteur du Ras Kapoudia, et cette don- 
née répond parfaitement à la signification du mot Ruspae, 
de sorte qu'il faudrait lire dans la Table vingt-six milles 
au lieu de six. Ruspae serait donc représentée par Henchir 
Sbia, situé à quatre milles ouest du Ras Kapoudia. Son 
nom est resté au Koudiat Rosfa, qui est près du Ras el- 
Louza, et pour quelques-uns même ce serait remplacement 
de Ruspae. Le Merasid de Safi ed Din fait mention de la 
ville de Rosfa, située en, Afrikia sur le bord de la mer. 
Ruspae fut surtout illustrée par Fulgence, son très saint 
Évêque, célèbre aussi par sa science ; c'est grâce à lui que 
le nom de Ruspae est universellement connu. L'auteur de 
la vie de saint Fulgence, le diacre Ferrand, dit que Ruspae 
était une belle ville et qu'il y avait dans son sein des sé- 
nateurs illustres ^ Un de ceux-ci, nommé Posthumien, 
doïina au saint Évêque une de ses propriétés pour y élever 
un monastère-. 

ETIENNE. Il figure le cent deuxième sur la liste des Évèques 
de la province Byzacène qui se rendirent, en 484, à la 
réunion de Carthage convoquée par le roi Hunéric et forent, 
par Tordre de ce prince, exilés avec leurs autres collègues. 

i n. 35. 
2 n. 3S. 



— 165 — 

FVLGENCE. Il fut sacré Évêque en 508, alors que le rolTra- 
samond sévissait contre les catholiques, et il mourut 
en 533, après vingt-six ans d'épi scopat. C'est ce que Noris 
a établi d'après l'auteur de la vie de saint Fulgence, qui 
est, à ce que l'on croit, Ferrand, diacre de Carthage^ Il 
fut deux fois exilé par Trasamond et déporté en Sar- 
daigne, où il mena la vie de moine qui avait fait aussi et 
qui fit encore ensuite ses délices à Ruspe. Il y rentra, après 
que, grâce à la bienveillance d'Hildéric, la paix fut ren- 
due aux Églises et que les Évèqaes purent reprendre leurs 
sièges. Il fonda à Ruspe un monastère dont il confia la 
direction à l'abbé Félix. On honore saint Fulgence le pre- 
mier et le dix-neuf janvier. 

FELICIEN. Étant encore simple prêtre, il avait été, en Sar- 
daigne, le compagnon d'exil de saint Fulgence, dont il fut 
le successeur immédiat 2, non sans une intervention sur- 
naturelle de son prédécesseur 3. Il assista, en 534, au Con- 
cile de Carthage réuni par Réparât. On s'y occupa ^ des 
privilèges des monastères sur la demande qu'il en fit lui- 
même, afin de savoir la conduite qu'il devait tenir au su- 
jet du monastère de Ruspe. C'est à lui que fut dédiée la 
Vie de saint Fulgence que nous avons encore. 

JVLIEN. II signa la lettre du Concile de la Byzacène que 
quarante-trois Évêques adressèrent, d'un commun accord, 
en 641, à l'empereur Constantin, fils d'Héraclius, contre 
les erreurs des Monothélites ^. 

1 Hist. Pelag. Lib. 2. cap. ult. 

2 In vita. n. 1. 

3 Ibid. n. ult. 

4 Hard. 2. 1 177 
s Ibid. 3. 740. 



— 166 — 

Ruspe a eu plus tard des Évêques titulaires : 

Vincent de Via, 19 décembre 1757 ; 

Emmanuel Obeler, janvier 1778; 

Georges de Varels, septembre 1796 ; 

Edouard Bède Stater, 15 juin 1818 ; 

Antoine Marie Buhadgiar, des Mineurs Capucins, auxi- 
liaire du Vicaire apostolique de la Tunisie, par bref du 
8 août 1884; 

Spiridion Poloméni, promu au consistoire du 11 juil- 
let 1892 et sacré à Carthage le 5 juillet précédent. 



CV. — RVSPINA. 

Pline compte Ruspina parmi les villes libres et la place 
avec Dion près Hadrumète *. Silius Italiens indique sa po- 
sition dans un vers ' : Rtispina qui contemple de loin 
les flots perfides. Il n'y a pas de doute que Ruspa et Rus- 
pina ne fussent deux villes différentes, bien que Hardouin 
pense le contraire^. Car, outre Ptolémée, dont Tautorité 
n*a point convaincu ce savant, la table de Peutinger les 
distingue aussi toutes deux. Toutefois elle met vingt-cinq 
milles de distance entre Hadrumète et Ruspina, alors qu'il 
n'y en a que quinze entre Sousse etMonastir qui représente 
l'ancienne Ruspina. Le nom de Ruspina vient d'un pro- 
montoire, celui qu'on appelle aujourd'hui Sidi Mansour 
qui abrite le port de Ruspina. La ville s'étend à trois kilo- 

i Lib. 42. p. 215. 

2 Lib. 3. V. 260. 

^Emend. adPlin. Lib. 5. 13. 



— 167 — 

mèixes de là, au nord de la pointe, et devant elle est un 
mouillage. Hirtius nous apprend^, en effet, qu'une dis- 
tance de deux milles séparait la ville du port de Ruspi- 
na. Quant au nom de Monastir, il provient assurément de 
quelque monastère chrétien que les Arabes transformèrent 
en Ribat, établissement à la fois religieux et militaire 
comme les monastères de l'époque Byzantine. El Bekri a 
donné une description du Ribat de Monastir. La ville an- 
tique s'étendait au sud-est de celui-ci. On y a retrouvé 
des fragments de sculpture chrétienne et des mosaïques. 

SECVNDVS de Ruspita assista, en 411, avec les Évêques 
catholiques, à la Conférence de Carthage où, à Tappel de 
son nom, il répondit qu'il était présent, et il ajouta, esti- 
mant avec raison que c'était le bonheur de son Église : 
Mais je n'ai point d'Èvêque contre moi^. Ruspita pour 
Ruspina ne doit pas nous surprendre ; toutefois on pour- 
rait attribuer cet Évèque à Ruspa, car on peut lire dans 
les actes Ruspitanus au lieu de Ruspensis, et c'est ce qui 
est arrivé pour d'autres villes qui ont eu Tune et l'autre 
îorme ethnique. 



CVI. — SASSVRA. 

Sassura est placée par la notice dans la province Byza- 
cène^ mais' son nom est étrangement altéré, puisque les 
manuscrits portent Arsura et Sasura. Or, la table de Peu- 

1 Bell, afric. cap. 9. 
î»-Cogn. 1. 121. 



— 168 — 

tinger, décrivant la route d'Hadrumète à Thysdrus, place 
la station de Sassura viens à douze milles de Thysdrus et 
à neuf milles d'Avidu Viens. A la distance marquée, on 
remarque encore aujourd'hui des ruines assez étendues 
comprenant un système de citernes alimenté par un canal 
qui se prolonge dans la direction de Zeremdine. Ces ruines 
que les Indigènes appellent Henchir ez Zaouadi, sont pro- 
bablement celles du bourg de Sassura. Hirtius mentionne 
cette ville dans le livre de la guerre d'Afrique ^ et Ptolémée 
ne Ta point oubliée. 

8ERVIVS. La notice donne ce nom le soixante-septième 
parmi ceux des Évêques de la Byzacène convoqués à Car- 
thage, en 484, par un édit du roi Hunéric, puis envoyés 
en exil avec tous leurs autres collègues. 

BONIFACE. Il souscrivit en ces termes parmi les autres 
Évêques à la lettre synodale du Concile de la Byzacène : 
BonifacCy par la grâce de Dieu, Evêque de la sainte 
église de Sasura '. Ces Évêques écrivaient alors, c'est-à- 
dire en 641, à l'empereur Constantin, fils d'Héraclius, 
contre les Monothélites. 



1 Cap. 75. 76. 

2 Hard. 3. 74t. 



— 169 



CVII. — SCEBATIANA. 



Les géographes ne disent rien sur Scebatiana. Nous sa- 
vons cependant par la notice que cette ville était située 
dans la Byzacène. Il y a encore une bourgade nommée 
Scheba et un groupe de ruines nommé Chôbta au sud de 
SuUectum. 

VICTORIN. Il figure le quarante-cinquième parmi les Évè- 
ques de la Byzacène qui, en 484, sur Tordre du roi Huné- 
ric, se réunirent à Carthage et furent envoyés en exil avec 
leurs autres collègues. 



GVm. — SEGERMES. 



Segermes était située dans la Byzacène et avait le titre 
de Municipe, comme le confirment les inscriptions trou- 
vées à Henchir Harat, à neuf milles de Zaghouan. Elle 
avait déjà ce titre au temps de Probus. Son nom était alors 
Municipium Aurelianum Augustum Segermes, d'après la 
dédicace suivante * : 

IMP CAES M AVRELIO 
PROBO PIO FELICE 
AVG PONT MAXIMO 

» Corpus. 910 



— 170 — 

TRIB POT III COS II 

PP PROCOS MVNI 

CIPIVM AVR AVG SEGER 

MES DEVOTVM NV 

MINI MAIESTATI 

QVE EIVS DD PP 

Segermes, située entre Carthage et Hadrumète, sur une 
voie très fréquentée, est cependant passée sous silence par 
les géographes et elle n'est connue que par les monuments 
ecclésiastiques. 

NICODEME, autrement Nicomède. Cet Évêque se rendit à 
Carthage pour le troisième Concile tenu sur la question du 
Baptême par saint Cyprien, en 255. Il y donna son avis 
le neuvième ^ 

FELIX. Il assista, en 411, dans les rangs des Évèques ca- 
tholiques, à la Conférence de Carthage. Il y eut pour ad- 
versaire le donatiste Restitut qui Tentendant appeler, dit^ : 
Je le connais. Appelé à son tour, il répondit ^ : J^ai don- 
né mandat etfaî souscrit. 

RESTITÏT. La notice le mentionne le quatre-vingt-dix- 
neuvième dans la liste des Évêques de la Byzacène qui, 
appelés à l'assemblée de Carthage, en 484, par ordre du roi 
Hunéric, furent ensuite exilés avec leurs autres collègues. 
A son nom est ajoutée la note en exil, 

FELIX. Il souscrivit la lettre que les Pères du Concile de 
la Byzacène écrivirent d'un commun accord, en 641, à 

J Hard. 1. 170. 

2 Cogn. 1. 126. 

3 Ibid. 198 



— 171 — 

Tempereur Constantin, fils d'Héraclius, contre les nou- 
veautés des Monothélites ^ Il y est appelé : Félix, par la 
grâce de Dieu, Évêque de la sainte Eglise du Municipe 
de Se germes. 

D'après la notice de Tempereur Léon le Sage, Segermes 
avait encore un Évêque en 883. 



CIX. — SEPTIMVNICIA. 



Septimunicia était située dans la Byzacène. L'Itinéraire 
d'Antonin la place entre Madasumma et Tabalta, à vingt- 
cinq milles de Madasumma et à vingt milles de Tabalta, 
sur la voie d' Assuras à Thenae. On a cru la retrouver à 
Oglet el Metnen, autrement Henchir el Blida, au point où 
la route de Kairoan à Tacapas croise celle de Taparura à 
Capsa. ' 

Quoi qu'il en soit, la notice attribue également Septi- 
municia à la province Byzacène. 

Un Concile y fut célébré, nous le savons par le diacre 
Ferrand qui en rapporte six canons -. 

DATIANVS. Il assista, en 393, au Concile de Cabarsussi avec 
les Maximianistes. Son nom varie beaucoup dans les ma- 
nuscrits. 

PASCASE La notice le nomme le troisième parmi les 

' Hard. 3. 740. 
2Hard. 1.1251. 



— 172 — 

Évêques de la Byzacène qui se rendirent à l'assemblée de 
Carthage, en 484, et furent ensuite exilés par le roi Huné- 
ric avec leurs autres, collègues. 



ex. — SEVERIANA. 



La notice nous apprend que Severiana, autrement Sebe- 
riana, était une ville de la Byzacène. Elle devait, vraisem- 
blablement, son nom à l'empereur Sévère. Mais son ori- 
gine est demeurée inconnue. Serait-ce la même ville que 
Scebatiana, autreipent Serbatiana ? Il y aurait eu alors 
double emploi dans la notice comme pour Mactaris et 
Aquae Albse. 

VICTORIN. Il est le dixième sur la liste des Évêques de la 
Byzacène que le roi Hunéric exila, en 484, avec leurs autres 
collègues, après la réunion de Garthage. 



CXI. — SVFES. 



Le nom de la ville estSufes, qu'on employait cependant 
comme indéclinable sous la forme Sufibus, même à Tac- 
cusatif, et cette forme est restée jusqu'aujourd'hui dans le 
nom de Sbiba,de même que Lorbes représente Lares et La- 



— 173 — 

ribus de la province Proconsulaire. Cette ville, c'est-à-dire 
Sufes, est mentionnée par Tltinéraire d'Antonin entre Tue- 
ca Terebinthina et Sufetula, à vingt-cinq milles de Tucca, 
à la même distance de Sufetula et à vingt-huit milles de 
Marazana. Elle était donc dans la Bvzacène, mais loin du 
littoral. Saint Augustin l'appelle colonie en tète delà lettre 
qu'il écrivit aux auctoribus ac principîbus vel seniorî- 
bus coloniœ Suffectanœ \ pour se plaindre énergiquement 
du massacre de soixante chrétiens que l'Église romaine ho- 
nore, dans son martyrologe, le trois des calendes de sep- 
tembre. Chez "oouSy leur dit-il, on a versé le sang in- 
nocent de soixante de nos frères et ceux qui en ont 
tué le plus ont été comblés de louanges et ont eu les 
premières places dans votre curie. D'où il ressort que, 
à l'époque d'Augustin, le plus grand nombre des décurions 
de Sufes s'adonnaient encore aux superstitions anciennes. 
Ils avaient excité à ce massacre parce que les chrétiens 
avaient brisé une statue d'Hercule. Les ruines de Sbiba ont 
fourni précisément une inscription qui atteste le culte 
d'Hercule et nous fait connaître le jour même de la fête 
païenne. Voici ce monument- : 



Spl ENDIDISSIMVS . ET 
FELICISSIMVS . ORDO 

COL . SVFETAN ae 

P. MAGNIO . ANfANdo 

P.P. INTER . QVIN quennali 

CIOS . ADLECTO QVi prae 

TER . SVMM. HONOrariam 

FLAMONI . PP. ET . QVINQVEN 

NALITATIS . AMPLIVS . HSL . N 

I Ep. 50. 

3 Corpus. 262. 



— 174 — 

OBTVLERIT EX CVIVS QVANTI 

TATIS VSVRIS QVOD ANNIS 

XII K NOV DIE NATALI DEI 

HERC GENI PATRIAK DIVISI 

ONES DEC DANTVR 

Q. MAGNIVS MAXLMVS 

FLAVIANVS FIL EIVS EQR 

HONORE CONT . SP FET 

OB DEDIC . SPORTVLAS 

DFJ)IT . L . DDD 

Le titre de colonie y est confirmé à la ville qui avait du 
reste porté celui de Castellum, d'après cet autre texte ^ : 

M . GENTIO QVAR 
TO CIVI CASTELLI 

SVF . M . GENTI 

VS . QVARTINVS 

VETERANUS . FI 
LIVS . FEC 

Nous savons, par un autre monument, que le nom de la 
colonie était colonia Aurelia-Sufetana '*. 

Un Concile y fut célébré Tan 524^. Saint Fulgence, 
évèque de Ruspe, y brilla par sa modestie, car il demanda 
avec instance aux Pères du Concile de faire prendre le pas 
sur lui à rÉvèque Quodvultdeus, que, peu de temps aupa- 
ravant, le Concile de Junca avait jugé devoir céder à 
Fulgence. 

Une inscription grecque qui portait le nom de Justinien, 
celui de son épouse Théodora, et celui de Salomon, maître 
de la milice, prouve que Sufes fut restaurée et fortifiée 
après la conquête Byzantine ''. 

1 Corpus. 258. Gagnât nouv. Explor. p. 66. 

2 Corpus. 258. 

3 In vita. 29. 

*' Corpus, n. 259. 



— 175 — 

Sbiba,le nom actuel, répond à Tancien Sufibus et le nom 
de la plaine voisine, Bahiret Siftan, rappelle l'antique 
ethnique. Les ruines de Sufes, dont le pourtour peut être 
évalué à quatre milles, couvrent un plateau ondulé que 
baigne Toued Sbiba. Les restes les plus remarquables sont 
ceux de deux basiliques, dont la principale, ornée de trente- 
six colonnes encore debout et disposées sur six rangs, 
avait été transformée en mosquée. 

Sufes paraît être le mot berbère Souf, rivière, à cause 
de l'abondance de ses eaux. 

En 883, selon la notice de Léon le Sage, Sufes avait en- 
core un Évêque. 

PRIVAT. Cet Évêque assista, en 255, au Concile de saint 
Gyprien sur la question du Baptême des hérétiques. Il y 
donna son avis le vingtième K 

MAXIMIN. Il assista, en 411, à la Conférence de Carthage, 
parmi les Évêques catholiques, mais un peu en retard ; 
car il n'avait pas signé le mandat. C'est pourquoi, lorsque 
le tribun et notaire Marcellin lui demanda ^ : Approuvez- 
votes le mandata il répondit : Je le donne et j'ap- 
prouve. Dans la même assemblée, Maximin intervint au 
sujet de l'Évêque de Zella^. Il avait pour compétiteur un 
donatiste ardent, du nom de Pèlerin, qui l'avait devancé. 
Quand l'Évêque de Mididi eut déclaré que son église était 
catholique. Pèlerin répliqua ^ : C'est mon diocèse y j'y ai 
un prêtre nommé Victor. Interrogé à son tour, il ré- 



1 Hard. 1. 170. 

2 Cogn. 1. 215. 

3 Ibid. 163. 

* Cogn. 1. n. 142. 



— 176 — 

pondit * : Tai donné mandat et j'ai signé. Maximin 
vécut jusqu'en 419, année où sa province le chargea de 
la représenter au Concile de Carthage. Son nom se lit dans 
la préface du septième Concile et aussi dans les signa- 
tures avec des variantes considérables*^. 

EVSTRATE. Victor de Vite le mentionne parmi les Évêques 
catholiques exilés par Genséric sous la fausse accusation 
d'avoir attaqué dans leurs sermons les actes de ce prince^; 
mais on voit clairement qu'il rentra ensuite de son exil, 
car on le retrouve le vingt et unième sur la liste des 
Évêques de la Byzacène que le roi Hunéric exila, en 484, 
après l'assemblée de Carthage. Les martyrologes latins en 
font mémoire le vingt-huit novembre, mais il est commu- 
nément appelé Eustache. 



CXII. — SVFETVLA. 



L'Itinéraire d'Antonin, en indiquant plusieurs voies qui 
reliaient Sufetula aux villes voisines, montre bien que 
c'était une place importante. Il met, en effet, Sufetula à 
trente miUes d'Autenti, à la même distance de Vegesela, 
à vingt-cinq milles de Sufes, à quinze milles de Nara, à 
trente-cinq milles de Masclianae et à vingt-cinq de Cillium. 
Son importance, du reste, est démontrée encore par son 



> Cogn. 1. 187. 

2 Hard. 2. 

5 Pers. VaHd. 1.7. 



— 177 — 

antiquité, car c'est la Suthul de Salluste * où Jugurtha 
avait renfermé ses trésors. La description que cet auteur 
en donne ne peut s'appliquer qu'à Sufetula. Les monuments 
retrouvés à Sbeïtla, qui est l'ancienne Sufetula, nous font 
connaître la vraie forme de son nom et son titre de colo- 
nie. Un texte porte ~ : 

M . MAGNIO 

SEVERO . FL . P . P . 

CIVI INCOM 

PARABILI 

OB . MERITA 

SPLENDIDISSI 

MVS . ORDO 

SVFETVLENSIS 

D . D . P . P 

On lit sur un autre monument ce qui suit ^ : 



SPLENDIDIS 



SIMVS ORDO ET VNIVERSVS POPVL . 
CVRIARVM . COL . SVFETVLENSIS 

etc. 

Le diacre Ferrand nous apprend qu'un Concile fut tenu 
à Sufetula et il en a publié un canon ^, mais nous ne sa- 
vons pas en quelle année il eut lieu. Quant aux martyrs 
que le martyrologe romain attribue à la colonie de Su- 
fetula, ils appartiennent certainement à celle de Sufes, 
comme nous l'avons marqué en son lieu. 

Sufetula est située au centre d'une immense plaine ; la 



» Cap. 36. 

« Bull, des ant. afric. 1885. p. 229. 

3 Ibîd. p. 232. 

* Hard. 1. 1252. 

12 



— 178 — 

ville antique couvre une plate-forme semi-circulaire bai- 
gnée par Toued Sbeïtla. C'est le prœrupti montis avec 
la planities limosa de Salluste. Les rues et les places de 
la ville sont encore distinctes et la plupart des monuments 
sont encore debout. Une grande et large rue traversait la 
ville du nord au sud et était coupée à angles droits par 
trois rues parallèles. EUe commençait, au nord, par un 
arc de triomphe et finissait, au sud, entre deux édifices 
carrés. 

On remarque, à Sbeïtla, un second arc de triomphe, plu- 
sieurs temples, dont un capitolin précédé d'un péribole de 
cent quarante et un pas de longueur et de soixante-sept pas 
de largeur. Un pont de trois arches, qui servait aussi d'a- 
queduc, réunissait la ville à son faubourg, situé sur la rive 
gauche. Il n'y a plus que des restes de l'amphithéâtre et 
du théâtre. 

Mais ce qui nous intéresse davantage, ce sont les basi- 
liques de Sufetula. Il y en avait une dans l'enceinte des 
trois temples du Capitole, une autre près du théâtre et 
deux autres vers le nord-ouest. Elles sont toutes termi- 
nées en abside et présentent trois nefs séparées par deux 
rangées de colonnes. Dans l'une de ces basiliques on a re- 
trouvé les restes d'un ciborium. Sur un linteau qui a dû 
appartenir à une église on lit ces mots * : 

HIC DOMVS t ORATIONIS 

Les fragments de sculpture chrétienne y sont très nom- 
breux. 

C'est à Sufetula que le patrice Grégoire perdit l'Afrique 
avec la vie. 

' Ephem. vu. n 57. 



— 179 — 

PRIVATIEN. Il donna son avis le dix-neuvième dans le 
troisième Concile tenu par saint Cjrprien sur la question 
du Baptême, en Tan 255 K 

IVCVNDVS. Il est cité en premier lieu parmi les Évèques 
catholiques qui assistèrent, en 411, à la Conférence de 
Carthage. Quand il eut répondu, à l'appel, qu'il était 
présent, Titien, donatiste, se présenta et dit- : Je le con- 
nais, A l'appel de son nom parmi ceux de sa secte, lui- 
même répondit^ : J'ai donné mandat et faî souscrit, 
Jucundus revint une seconde fois à Carthage, en 419. Il 
fut le premier des délégués de la Byzacène au Concile de 
cette année, célébré par Aurèle, et il y souscrivit immé- 
diatement après les délégués de la Numidie et de la Mau- 
rétanie sitifienne ^. 

PRAESIDIV8. Victor de Vite parle de lui et de Donatien de 
Vibiana, à l'occasion de la déloyauté du roi Hunéric qui 
éloignait les Kvêques remarquables par leur érudition et 
leur intelligence, de crainte que les Ariens dont il était le 
patron, ne succombassent dans la lutte ^. Béjà^ dit-il, 
après leur avoir fait donner cent cinquante coups de 
àâton^ il avait envoyé en exil pour la seconde fois 
Donatien de Vibiana, ainsi que Prœsidius de Su- 
fetula, homme d'un esprit distingué. Les martyrologes 
romains les nomment tous deux, avec leurs compagnons, 
le troisième jour après les nones de septembre. 



' Hard. 1. 170. 
^ Cog. 1. 126. 
3 Ibid. 203. 
^ Hard. 1. 1250. 
* Pers. Vaud. 2. 16. 



— 180 — 

On retrouve Praesidius dans la notice de 482 et il est le 
vingtième sur la liste des Évêques de la Byzacène que le 
roi Hunéric exila, en 484, après l'assemblée de Garthage. 



CXIII. — SVLIANA 



Nous avons parlé de Suliana, autrement Sulianse, à^ 
Tarticle d'Auru Suliana. Il faut la distinguer de Sulli ou 
Silli de Numidie et de Sululi de la Proconsulaire. Du reste, 
nous ne connaissons aucun de ses Évêques. Mais nous 
savons que quand fut dressée la liste de 482, l'Église de 
Suliana était vacante. C'est pourquoi elle fut comptée 
parmi les six villes de Byzacène qui n'avaient pas d'Évè- 
que. Une Ala Siliana campait en Afrique jusque sous 
Néron ^, mais Siliana est différent, à notre avis, de Su- 
liana. 



CXIV. — SVLLECTVM 



SuUectum, autrement Sublectum, était une ville de la? 
Byzacène, située sur le littoral, entre Leptis et Hadrumète. 
La table de Peutinger la place à douze milles d'AchuUa et 
à quinze milles de Thapsus. Le stadiasme, l'anonyme de 



i Tacit. hist. 1. 70. 



— 181 — 

Ravenne, après l'historien Procope, en font mention. C'est 
là qu'aborda d'abord la flotte de Bélisaire, dans la guerre 
contre les Vandales, alors que l'empereur Justinien reprit 
l'Afrique K 

Elle porte aujourd'hui le nom de Selecta et ses ruines 
couvrent le promontoire appelé Ras Djéboura. Une digue 
protégeait la petite anse qui formait le port principal. A 
Un mille plus au sud, deux môles défendaient le bassin 
dépendant du Castrum dont l'enceinte mesure plus de deux 
cents pas sur chaque face, 

A quatre kilomètres de la ville, au lieu dit Arch Zara, 
on a récemment découvert une vaste nécropole, sorte de 
catacombe chrétienne semblable aux catacombes de Rome 
et d'Hadrumète. Une des galeries se termine par une ab- 
side, comme il s'en voit aussi dans les catacombes de Rome, 
de la Sicile, d'Alexandrie d'Egypte. Voici un texte funé- 
raire provenant de cette nécropole - : 

REDDITIO 

CASTVLAE . S 

III . IDVS . IVLIAS 

D'après une autre épitaphe trouvée à SuUectum, un 
enfant d'Apamée de Syrie aurait eu sa sépulture en cette 
Tille d'Afrique ^ : 

HIC lOHANNES lACET EX Ge 

NERE PROBINCIE SVRIE APA 

MIA FIDELIS IN W BICXIT IN 

FACE MENSES GIII V d. KL. lA 

NVARIAS INDICTIONI 

G 

Proc. Bell. Vaud 1. 16. 
^ Bull. arch. 1886. p. 216. 
^ Corpus. 57. 



— 182 — 

Si les Syriens fréquentaient le port de SuUectum, les 
habitants de cette ville fréquentaient le port d'Ostie, car 
une épitaphe de cette dernière mentionne P. Cœsellius 
Félix civis Sullecthînus et son épouse Pomponia Li- 
cinia ^ 

MARCIEN. Il fut un des douze consécrateurs de Maximien 
de Carthage qui furent condamnés, en 394, par le synode 
de Bagaï, comme coupables d'un crime énorme, auquel, 
cependant ne le cédait en rien celui des Priraianistes eux- 
mêmes-. 

PROFICIVS. La notice le mentionne le quatre-vingt-trei- 
zième sur la liste des Évèques de la Byzacène qui se ren- 
dirent à rassemblée de Carthage, en 484, et furent, par 
Tordre du roi Hunéric, envoyés en exil avec leurs autres 
collègues. 

Procope rapporte qu'en 533, Bélisaire envoya Moraïdes 
à Sullectum avec quelques soldats pour s'assurer des dis- 
positions des habitants. Il ajoute qu'étant entré dans la 
ville, Moraïdes réunit sans bruit l'Évèque et les princi- 
paux citoyens pour leur exposer la mission dont l'avait 
chargé Bélisaire, et qu'il obtint d'eux sans difficultés qu'ils 
lui enverraient eux-mêmes les clefs de la ville ^. 



i Corpus, post 10501. 

2 Aug. cont. Crescon. 4. 4. 

8 Bell. Vaud. 1. IG. 



183 



CXV. — TABALTANA. 



Tabalta était une ville de la province Byzacène. Elle 
était, comme nous l'apprend Tltinéraire d*Antonin, à vingt 
milles de Septimunicia, à quinze milles de Macomados et 
à trente milles de Cellae. Cependant, sa position n'a pas été 
jusqu'ici déterminée, bien que les deux villes de Thenae et 
de Sufetula auxquelles elle était reliée soient parfaitement 
connues. 

D'autre part, nous croyons qu'il ne faut pas la confondre 
avec Thasbalta ni avec Tepelta de la Proconsulaire. 

MAXIMIEN de Sabaltana assista, en 393, au Concile de Ca- 
barsussi dans lequel les Maximianistes condamnèrent Pri- 
mien de Carthage, et il souscrivit la lettre qui fut alors 
adressée à tous les Évèques d'Afrique ^ . Il reste, toutefois, 
une réelle incertitude sur le nom et sur le siège de cet 
Évèque, à cause des nombreuses variantes qu'offrent les 
manuscrits. 

HIHVS. Il assista, en 397, au Concile de Carthage, où il 
souscrivit le cinquième '. 



' Aug. serm. 2. in ps. 36. n. 20. 
2 Hard. 1. 974. 



— 184 



GXVI. — TAGARBALA. 



Tagarbala, comme le porte la notice, ou Tagarbola, si 
l 'on veut donner la préférence au manuscrit de Haller sur 
celui de Laon, était une ville de la Byzacène, la même 
peut-être que Agarlabas, aujourd'hui Tamera, située selon 
ritinéraire d' Antonin entre les Aquas de ïacapas et Turris 
Tamalleni, à trente milles de Tune et de l'autre. 

FORTVNATIEN. Il figure le quatre-vingt-troisième parmi 
les Évêques de la Byzacène qui se rendirent à la réunion 
de Carthage, en 484, et furent ensuite exilés avec tous 
les autres Évêques par le roi Hunéric qui les avait con- 
voqués. 



CXVII. — TAGARIA. 



Ptolémée mentionne Targarum dans la province Byza- 
cène où la notice place aussi Tagaria. Si ces deux appel- 
lations désignent une même ville, il faudrait la rechercher 
dans la région d'Hadrumète. 

BENENATV8. Il assista, en 393, au Concile de Cabarsussi, 
où Primien de Carthage fut condamné par les partisans de 
Maximien. 



— 185 — 

FELIX. Il était de la secte des Donatistes parmi lesquels 
il assista, en 411, à la Conférence de Carthage où, à l'appel 
de son nom, il dit * : J'ai donné mandat et j'ai souscrit, 
sans faire mention d'un Évêque catholique. 

HONORAT. La notice le porte le trente-septième sur la liste 
des Évêques de la Byzacène qui se rendirent, en 484, à la 
réunion de Carthage et furent ensuite exilés par le roi 
Hunéric avec tous leurs autres collègues. 



CXVIII. — TALAPTVLA. 



C'est une ville que nous croyons être distincte de 
Thelepte, mais dont les géographes ne parlent pas. 

D ATI EN. Parmi les Évêques donatistes qui parurent à la 
Conférence de Carthage, en 411, se trouva Dacien de Te- 
lepte ^, auquel on ne connaît point d'adversaire catholique. 
Car Donatien, évêque catholique de Thelepte, avait contre 
lui le donatiste Bellicius. Nous pouvons donc attribuer 
Dacien à Talaptula, à moins qu'on ne veuille reconnaître 
deux Évêchés donatistes de Thelepte. Cet Évêque ^ peut 
être celui qui est appelé de Tamiceta et qui assista au 
Concile de Cabarsussi en 393. 

VINITOR. Il figure le cent troisième parmi les Évêques de 

A Cogn. 1. 201. 

2 Cf. Septimunicia. 

3 Aug. in ps. 36. serm. 2. 



— 186 — 

la Byzacène que le roi Hunéric avait appelés à l'assemblée 
de Garthage en 484, et qu'il condamna tous à l'exil comme 
les autres Évoques. 



CXIX. — TAMALLVMA. 



L'emplacement de Tamalluma est fixé par Victor de 
Vite, lorsqu'il parle des cruautés d'Antoine, Évêque arien, 
qui y demeurait. « // étaît^ dit-il *, dans une ville, qu'il 
appelle un peu plus bas Tamalluma, proche du désert 
et voisine de la province Tripolitaine, » Ce renseigne- 
ment est confirmé par les plaintes des légats que Libérât, 
Primat de la Byzacène, envoya, au nom du Concile de 
Junca, à Boniface de Carthage. Ils se plaignaient, en effet, 
de rÉvêque de Girba qui appartenait à la province Tripo- 
litaine, et demandaient à ce qu'il fût averti d'avoir à 
renoncer aux centres de population qu'il pa7*aissait 
avoir usurpés sur l'église de Tamalluma ^. 

Nous aurons de nouveau à parler de cette ville à Tocca- 
sion de Turris Tamalleni, autrement Tamalluma. Nous 
dirons seulement qu'il y a entre Tacapas et le Chott un 
oglet Telemin et plus loin l'oasis du même nom. Les ruines 
de l'oasis de Telemin représentent assurément Tamalluma, 
ville située sur la grande voie de Tacapas à Leptis-la- 
Grande. C'est à Tamalluma que fut exilé Eugène, le saint 
Évêque de Carthage. 

> Pers. Vaud. 5. 11. 
« Hard. 2. 1085. 



— 187 — 

HABETDEVM. Il figure le cinquante-cinquième sur la liste 
des Évêques de la Byzacène qui se rendirent à la réunion 
de Carthage, en 484, et furent ensuite, par ordre du roi 
Hunéric, exilés avec leurs autres collègues. Il ne faut pas 
confondre Habetdeum de Tarnalluma avec Habetdeum de 
Theudala. Celui-ci fut exilé à Tarnalluma avec Eugène de 
Carthage. 

Ce qu'il eut à souffrir de la part d'Antoine, Évèque 
arien, pendant son exil, Victor de Vite nous le fait con- 
naître '. Car, après avoir parlé d'Eugène, il s'exprime en 
ces termes : Un autre de nos Évêques fut exilé de 
même dans la ville de Tarnalluma, où se trouvait 
Antoine; ce qui suffit à faire comprendre ce qu'il a 
dû souffrir. 

Cependant Habetdeum de Theudala put se rendre de Ta- 
rnalluma à Carthage et le même Victor de Vite rapporte 
qu'il adressa au roi ces paroles : Quavez-vous à faire 
encore y je vous le demande y contre des proscrits? Que 
pouvez-vous ajouter aux mauvais traitements de 
ceux que vous avez exilés? Vous leur avez enlevé les 
moyens de vivre; vous les avez arrachés de leurs 
égliseSy de leur patrie, de leurs foyers. Il ne nous 
reste plus que notre âme et vous vous efforcez encore 
de la réduire en servitude ^. 



» Pers. Vaud. 5. 12 et IG. 
2 Ibid. 



— 188 — 



CXX. — TAMAZA. 



Nous connaissons la ville de Tamaza, autrement Tama- 
ta, par les actes du premier Concile de Latran, qui nous 
apprend que cette ville appartenait à la Byzacène, comme 
Tamalla ou Tamalluma dont il se peut qu'elle ne diffère 
pas. Car les anciens géographes n'en parlent point et on 
n'en trouve trace dans aucun autre écrivain de l'antiquité. 

Il convient d'observer qu'une variante porte Tamateni, 
ce qui se rapproche beaucoup de Tamalleni qui répond à 
Tamalluma, la moderne Telmin. 

THEODORE. Il signa le seizième la lettre adressée, en 641, 
par le Concile de la Byzacène à l'empereur Constantin, fils 
d'Héraclius, contre les Monothélites. Dans sa souscription 
il est appelé Évêque de la sainte Église de Tamata ou 
TamasaK 



CXXI. — TAMBEL 



La ville de Tambeï était dans la Byzacène, comme T at- 
teste la notice. C'est peut-être la Thabba dePtolémée,que 
celui-ci place dans la région de Sassura et Gilma. Elle eut, 
sous le roi Hunéric, des martyrs célèbres, dont parle Victor 



• Hard. 3. 759. 



— 189 — 

de Vite *. Ils étaient originaires d'Aquae Regiae etTambeï 
était, sans doute, dans le voisinage de cette ville. Du reste, 
son nom offre de nombreuses variantes, telles que Tam- 
b£ua, Tambada, Tambala, Tambiana, etc. 

8ECVNDIEN. Il donna son avis le quatre-vingtième dans le 
Concile de Carthage de 255, le troisième de ceux que tint 
saint Gyprien sur la question du Baptême ~. Il est appelé 
martyr et c'est peut-être celui qui est honoré en Afrique 
le 13 et le 14 mai. 

GEMELLVS. Il fut du nombre des Donatistes, partisans de 
Maximien, qui prirent part, en 393, au Concile de Cabar- 
sussi, où Primien fut condamné. Il signa la lettre adres- 
sée par ce Concile à tous les Évêques de l'Afrique ^. 

SOPATER. n assista, en 411, parmi les Évêques catho- 
liques, à la Conférence de Carthage. Lorsque, à l'appel de 
son nom, il eut répondu qu'il était présent, le donatiste 
Faustin, son compétiteur, se présenta et dit ^ : Je le con- 
nais. Puis, à son appel parmi les siens, il ajouta^ : J'ai 
donné mandat et faî soicscrit. 

SERVVS DEI. La notice le nomme le treizième, parmi les 
Évêques de la Byzacène, que le roi Hunéric, après la réu- 
nion de Carthage, en 484, condamna à l'exil avec ses 
autres collègues. 

ï Pers. Vaud. 5. 5. 

2 Hard. 1. 170. 

3 Aug. 2 serm. in ps. 36. n. 20. 
* Cogn. 1. 128. 

6 Ibid. 198. 



— 190 — 



CXXII. — TAPARVRA. 

Taparura, autrement Taprura, est une ville connue delà 
province Byzacène. La Table de Peutinger la place, sur le 
littoral, à vingt milles de Thenae. En réalité, elle est à 
vingt milles de Usula et à huit milles de Thenae, car, d'a- 
près les indications de Ptolémée, Pomponius Mêla et Pline, 
Taparura doit être la ville actuelle de Sfax. Récemment, 
on a retrouvé à Sfax une nécropole chrétienne, au sud de 
la ville, sous la Kasba, et une seconde au nord sur le bord 
de la mer. Dans la nécropole du sud, on remarque un cu- 
rieux baptistère tout recouvert de mosaïques et qui de- 
vait appartenir à une basilique. 

Les sépultures se faisaient parfois dans d'énormes jarres 
que fermaient des bouchons de plâtre ; elles étaient re- 
couvertes de mosaïques avec inscriptions, suivant la te- 
neur suivante : 

BONE MEMORIAK 

ATTIA QVINTVLA 

DORMIT IN PACH D 

E XII KAl. AVG VIXIT 

ANNIS XXIII DIES 

XXVIIII J^ ETO III 

BONE ME 
MORIE PAV 
UNE BIXIT 
MEN . III DO 
R IN PAGE 
IN CHRISTO 

D'ordinaire le chrisme, la colombe portant le rameau et 
de riches feuillages accompagnent ces épitaphes. 



— 191 — 
L'épitaphe suivante est gravée sur marbre ' : 

MEMORIAE 

AETERNAE 

CONSORTIOLAE 

IN PAGE 

Sfax est restée jusqu'aujourd'hui une ville importante. 

LIMENIEN. Il se rendit à Carthage, en 411, pour y assis- 
ter à la Conférence, mais il n'était pas présent le jour où 
les autres Évêques catholiques signèrent le mandat, em- 
pêché sans doute par la maladie. Sa souscription fut donc 
lue comme il suit- : Moi^ ci-dessits, aï signé , en pré- 
sence du très illustre tribun et notaire Marcellin, 
pour Léménien Èvêque du peuple de Taprura^ qui 
présent à Carthage a donné mandat. Puis il ajouta : 
Mon église est catholique ; ce que confirma Habetdeum, 
diacre donatiste de Primien, en disant : Nous n'y avons 
personne contre lui. Ce fut TÉvèque de Vallis qui sous- 
crivit ainsi pour lui. 

Nous avons vu que TÉvèque donatiste de Midica se ré- 
clama à la même Conférence de Liménien de Taprura. 



GXXIII. — TARAQVA. 

Nous lisons, dans les actes du premier Concile de La- 
tran, que Taraqua se trouvait dans la Byzacène. Les géo- 
graphes n'en parlent point. El Bekri, auteur arabe, est 

1 Bull. arch. 1888. p. 434. 
* Cogn. 1. 135. 



— 192 — 

seul à signaler, auprès de Capsa, une bourgade nommée 
Taraque. 

ETIENNE. Il signa la lettre du Concile de la Byzacène^ 
adressée, en 641, à l'empereur Constantin, fils d'Héra- 
clius, contre les Monothélites *. 



CXXIV. — TARAZA. 



Taraza, autrement Tharassa, était une ville de la Byza- 
cène, que nous distinguons de Taraqpia. Elle a peut-être 
laissé son nom au djebel Trozza. 

ZOZIME. Il donna son avis le cinquante-sixième au Con- 
cile de Carthage, en 255, le troisième de ceux que tint saint 
Cyprien sur la question du Baptême '^. 

DOMNIN. II figure le trente-quatrième parmi les Évêques 
de la Byzacène que le roi Hunéric, après la réunion de 
Carthage de 484, condamna à Texil avec les autres Évêques. 



» Hard. 3. 739. 
2 Hard. 1. 170. 



193 



GXXV. — TASBALTA. 



Nous croyons aussi que Tasbalta avec ses nombreuses 
variantes est distincte de Tabaltana et de Tepelta, ainsi 
qu'il a été dit plus haut. Mais cette ville n'est pas connue. 

ADELPHE. Il donna son sentiment le trente-troisième dans 
le Concile de Garthage de 255, le troisième de ceux que 
tint saint Cyprien sur la question du Baptême ^ 

IV LIE H. Il se trouva parmi les Évoques catholiques qui 
assistèrent, en 41 1 , à la Conférence de Carthage, et lorsque, 
à l'appel de son nom, il eut répondu qu'il était présent, il 
ajouta, au sujet de son église- : Elle a Vunitè^ elle est 
tout entière catholique. A quoi le donatiste Adéodat de 
Milève répliqua : Il y a un an qu'il est mort, voulant 
parler de l'Évêque donatiste dont nous ignorons le nom. 

» 

MARCELLIN. La notice le nomme le soixante-troisième par- 
mi les Évêques de la Byzacène que le roi Hunéric, après 
la réunion de Carthage, en 484, exila avec leurs autres col- 
lègues. 

i Hard. 1. 170. 
2 Cogn. 1. 128. 



13 



— 194 — 



CXXVI. — TEMVNIANA. 



Temuniana, autrement Temoniana, était, d'après la no- 
tice de 482, dans la province Byzacëne. Mais les géographes 
n'en disent rien. Cependant il existe, au sud de Thysdrus, 
un groupe de ruines appelées jusqu'aujourd'hui Henchir 
Temounia. Nous ferons remarquer ici que bien des villes 
africaines avaient la terminaison anUy qui paraît avoir 
été facultative, si elle n'est pas le fait des copistes qui 
ont reproduit les manuscrits. 

CRE8C0NIVS. Il assista, en 411, parmi les Ëvêqnes dona- 
tistes, à la Conférence de Carthage où, après avoir répondu 
à l'appel qu'il était présent, il ajouta, au sujet de son 
église * : Là, dans le lieu même où je reste, je n'ai 
point contre moi d'autre Èvêque. Il parait être celui 
dont il est fait mention dans le recueil des canons de l'é- 
glise d'Afrique ^ et celui, par conséquent, qui, dans le Con- 
cile de Carthage, le seizième de ceux d'Aurèle, fut choisi 
avec trois autres pour représenter à Carthage les Évêques 
de la Byzacène. 

CRE8C0NIV8. La notice l'inscrit le quatre-vingt-dixnsep- 
tième parmi les Évêques de la Byzacène que le roi Huné- 
ric appela à l'assemblée de Carthage en 484, et qu'il exila 
tous avec leurs autres collègues. 



i Cogn. 1. 126. 
2 Hard. 1. 935. 



195 — 



VICTORIN. Il signa la lettre du Concile de la Byzacène adres- 
sée, en 641, à l'empereur Constantin, fils d'Héraclius, 
contre les Monothélites '. 



GXXVII. — TETCI. 



La notice place dans la province Byzacène la ville de 
Tetci, du reste inconnue, et qu'on ne trouve point chez les 
géographes, à moins peut-être qu'il ne faille la rapporter 
au limes Sarcitani, autrement Sacritani, qui, dans la 
notice de l'Empire d'Occident, est indiqué sous l'autorité 
du duc de la Tripolitaine. Il faudrait alors dire que l'ofS- 
cier préposé à cette frontière avait sa résidence sur les li- 
mites de la Byzacène. Du reste, il y a peu de différence 
entre Tetci et Sarci, si Ton tient compte que de nom- 
breuses variantes existent dans les manuscrits qui con- 
tiennent ces noms. 

RVSTIQVE. Il figure le soixante-dix-septième sur la liste 
des Évêques de la province Byzacène qui se rendirent à la 
réunion de Carthage, en 484, et furent condamnés à l'exil 
avec leurs autres collègues par le roi Hunéric. 

1 Hard. 3. 739. 



— 196 



CXXVIII. — THAENAE. 



La ville que Ptolémée appelle Thaenae, était une colonie 
importante de la Byzacène. C'est ce que montre une an- 
tique inscription romaine que nous reproduisons * : 

DD . NN . CRISPO KT CONSTANTINO NOBII.L . CAESS . II COSS 

\' IDVS AI>RIL . 

DECVRIONKS KT COLON! COLONIAE AELIAE AV 

GVSTAE MERCVRIALIS THAENIT CVMQVIN 

TO ARADIO VALERIO PROCVLO V . C . PRAESID . S 

PROVINC . VAL . BYZAC . HOSPITIVM CLIENTE 

LAMQVE FECISSENT ET SIRI LIBERISQVE SVIS 

POSTERISQVE EORVM COOPTASSENT QVINTVS 

ARADIVS VAL PROCVLVS V . C . PRAES . PROVINC . VAL 

BYZAC . A DECVRIONIBVS F.T COLONIS COL . AEL . AVG 

MERC . THAENIT . HOSPITIO CLIENTELAQVE 

SVSCEPISSET LIBERISQVE SVIS POSTERIS 

QVK EORVM IN QVAM REM LEGATOS IRE 

DIXERVNT VNIVERSOS ORDINIS VIROS 

CENSENTIBVS CVNCTIS AGENTIBVS 

CVRIAMQ. VALERIO MARVLLO ET C HOR 

TENSIO CONCILIO DVOVIRIS 

Ce contrat qui nous donne le titre de la colonie Aelia 
Augusta Mercurialîs Thœnitanorum est de Tan 321. 

L'Itinéraire d'Antonin place Thsenae à dix-sept milles de 
Macomades et à vingt-cinq milles d'Ovisee. Il compte vingt 
milles de Thaenae à Usula, tandis que la table de Peutia^ 
ger la place à vingt milles de Taparura. La Table repré-' 
sente Thaenae par un groupe d'édifices. Moyennant ces di' 
verses indications, il n'est pas difficile de reconnaîtra 

1 Gruter. p. 363. n. 3. 



— 197 — 

Thaenae dans les ruines de Tina, situées sur Toued Tina, 
au bord de la mer, près du promontoire d'Ammon. Thae- 
nae était dominée par une colline que couronnait une acro- 
pole. Le mur d'enceinte, qu'on peut suivre encore, avait 
un développement d'environ deux milles romains. La né- 
cropole est vaste. 

Thaenae devait son titre de colonie à Adrien ou à Anto- 
nin. Pline nous apprend ^ que le fossé qui séparait Tan- 
cienne province d'Afrique de la nouvelle allait de Thaenae 
à la Tusca qui coule à l'est de Thabraca, laissant celle-ci 
en Numidie. 

Thaenae est probablement la ville que les manuscrits 
d'Hirtius appellent Thabena et que César occupa. Un Con- 
cile a été tenu à Thaenae. Ferrand, qui nous le fait con- 
naître, reproduit trois de ses canons -. 

EVCRACE. On a une lettre que saint Cyprien lui écrivit ; 
c'est la soixante et unième. Cet Évêque donna son senti- 
ment le vingt-neuvième dans le Concile de Carthage de 255, 
le troisième de ceux que tint saint Cyprien sur la question 
du Baptême ^\ 

LATONE. Il assista, en 411, parmi lesÉvèques catholiques, 
à la Conférence de Carthage où, après sa réponse, à l'appel 
de son nom, qu'il était présent, le donatiste Securus se 
présenta contre lui et dit^ : Je le connais. Puis, il ré- 
pondit à l'appel parmi les siens ^ : J'ai donné mandat et 



1 Hist. nov. 5. 3. 

2 Hard. 1. 1252. 

3 Ibid. p. 170. 

* Cogn. 1. 121. 

* Ibid. 201. 



— 198 — 

j*ai souscrit. On trouve encore le nom de cet Évêque 
dans le Concile de Thelepte, autrement de Zella. 

PELERIN. Saint Augustin, adressant la lettre cent soixante- 
dixième au médecin Maxime de Thsense, d'autres lisent de 
Cartennae, lui parle à deux reprises de son saint frère et 
coévêqae Pèlerin qui gouvernait cette ville. La lettre sui- 
vante est, du reste, adressée à ce même Évêque au sujet 
de Maxime. On voit, par la lettre cent quarante-neuvième, 
adressée à Paulin de Noie, que Pèlerin avait été diacre de 
saint Augustin et qu'il avait accompagné à Sicca TÉvêque 
Urbain, autre disciple de TKvêque d'Hippone. 

PASCASE. La notice le cite le trente-troisième sur la liste 
des Évèques de la Byzacène qui se rendirent à la réunion 
de Carthage, en 484, et furent ensuite tous condamnés à 
l'exil avec leurs autres collègues par le roi Hunéric. 

PONTIEN. Il assista, avec le primat Libérât, au Concile de 
Junca, en 525. Puis, il fut chargé de porter à Boniface le 
décret de ce Concile, qu'il expliqua avec Restitut, son 
collègue de légation, au Concile de Carthage *. Cet Évêque 
est nommé dans la vie de saint Fulgence -, où il est dit 
que le bienheureux Évêque de Ruspe lui avait apparu 
pendant son sommeil et lui avait fait connaître son suc- 
cesseur pour l'élection duquel Pontien se rendait à Ruspe. 

FELIX. On le trouve parmi les Pères du Concile de la Bj-za- 
cène qui signèrent, en 641, la lettre adressée alors à l'em- 
pereur Constantin, fils d'Héraclius, contre les Monothé- 

1 Hard. 2. 1085. 
» n. 75. 



- 199 — 

lites. Sa souscription est ainsi formulée* : Félix^par la 
grâce de Dieu, Èvêque de la sainte Église catholique 
de la cité de Thœnœ. 



CXXIX. — THAGAMVTA. 



Tliagamuta était dans la Byzacène, la notice en fournit 
la preuve, mais on n'en trouve aucune trace dans les géo- 
graphes. Il est fort probable que Tbagamuta est représen- 
tée par les ruines qui se trouvent dans la plaine de Gue- 
mouda, au sud-est de Sufetula. Le Tha berbère ou lybien 
a disparu de ce nom comme il a disparu dans Tacapas et 
autres noms. On sait que le féminin dans les dialectes ber- 
bères est encore formé aujourd'hui par deux ta qui sont 
mis au commencement et à la an des mots. 

LVPIEN. Il assista au Concile de Garthage, tenu sous Au- 
rèle, en 397, et y souscrivit le troisième ^. 

MILICVS. II se trouva, en 411, à la Conférence de Carthage 
où, à l'appel de son nom, après avoir répondu qu'il était 
présent, il ajouta au sujet de son église^ : Ils sont tous 
catholiques. 

RESTITVT. La notice le cite le dix-neuvième parmi les 

1 Hard. 3. 740. 

2 Hard. 1. 974. 
»Coga. 1.126. 



— 200 — 

Évêques de la province Byzacène qui se rendirent à la réu- 
nion de Garthage, en 484, et furent ensuite exilés par le 
roi Hunéric avec les autres Évêques. 



CXXX. — THALA 



Outre la Thala de la Proconsulaire, il y en avait une 
autre dans la Byzacène. Celle-ci est mentionnée par Tacite S 
par Salluste ^ et par Strabon ^. D'aucuns prétendent même 
qu'il y avait, dans la Byzacène, deux villes du nom de 
Thala. Quoi qu'il en soit, nous connaissons une bourgade, 
qui a succédé à une ville romaine et qui porte aujourd'hui 
encore le nom de Thala. On la rencontre près de Mutia. 
Ses ruines sont considérables et leur pourtour peut être 
estimé à sept kilomètres. La ville antique occupait les 
pentes et le plateau de deux grandes collines. Une source 
abondante l'alimentait. D'après ses monuments, Thala au- 
rait eu le titre de colonie ^. 

VRBAIN. Il était donatiste et il assista, en 411, avec ses 
collègues à la Conférence de Carthage. A l'appel de son 
nom, il répondit^ : J'ai donné mandat et j'ai souscrit y 
sans faire aucune mention d'un Évêque catholique. C'est 



ï Ann. 3. 21. 
« Jug. 75. 89. 
3 Lib. 17. 

* Cagn. nouv. Explor. p. 72. 

* Cogn. 1. 198. 



— 201 — 

à tort qu'Urbain a été attribué à Tabla de la Maurétanie 
césarienne. 

FAVSTINIEN. Nous lisons son nom sur une table d'autel 
qui recouvrait des reliques de saint Majoric et qui a été 
trouvée à Thala même. L'inscription est ainsi conçue ^ : 

a t Lo HIC MKMoRIA sci mAiORIci POSITA A FAVSTI 
MANO EPCO. 

Il est probable que saint Majoric est le fils de la sainte 
Denyse dont parle Victor de Vite -. 



CXXXI. — THAPSVS. 



Thapsus est une ville célèbre de la province Byzacène, 
souvent mentionnée par Hirtius et d'autres. Elle était sur 
le bord de la mer, entre Lepti Minus et SuUectum. Hirtius, 
parlant des citoyens de Thapsus, nous fait connaître que, 
au temps de César, elle avait un peuple nombreux sous son 
autorité. D dit, en effet, de César ^ : Il imposa aux habi- 
tants de Thapsus une amende de vingt mille sesterces 
et à leur assemblée celle de trente maille sesterces. Le 
conventics dont il est ici question représente les dépen- 
dances de Thapsus. Les ruines de la ville portent actuelle- 



' Gagnât, nouv. Explor. p. 73. 
' Pers. Vaud. 5. 1. 
3 Bell, afric. 97. 



— 202 — 

ment le nom de Dimas ; elles couvrent Textrémité de la 
grande pointe de ce nom, Ras Dimas. Elles n'offrent plus 
d'autres débris apparents que ceux d'un Castrum assis sur 
le point culminant, d'un môle, d'un amphithéâtre, de 
vastes citernes publiques et du mur d'enceinte. La ville 
possédait un port militaire et un port marchand. D'après 
l'épitaphe d'un citoyen de Thapsus, mort à Interamni, en 
Italie, la ville aurait eu le titre de colonie * : 

Pub Ho Fructuoso ; natus in provîncia Africa, co- 
lonia Tapsi. 

VIGILE. Il figure le cent neuvième et dernier sur la liste 
des Évèques de la Bj^zacène que le roi Hunéric avait con- 
voqués en assemblée générale à Carthage, en 484, et qu'il 
fit ensuite exiler avec les autres Évêques d'Afrique. Cet 
Évêque, après avoir illustré son église, en confessant cou- 
rageusement la foi, l'honora encore et la rendit célèbre 
par ses ouvrages, dont plusieurs sont dirigés principale- 
ment contre les Ariens. Ils ont tous été publiés par Chifflet. 



CXXXII. — THELEPTE. 

ïhelepte était située dans l'intérieur de la B3^zacène, 
vers l'ouest. C'était une colonie, comme le disent une 
ancienne inscription publiée par Maflféï -, et cette épitaphe 
de CîUium^ : 

1 Corpus. X. 5087. 

2 Mus. Veron. p. 461. n. 3. 

3 Corpus. 216. 



— 203 — 

T . FL . PAP . RECEPTVS 

AEDILICIVS . Q . AE 

RARI . DECVRIO 

COL . THELEPT . PIVS 

VÏX . AN . XXXVI 

H . S . E 

T . FL . FAVSTINVS 

ET . FL . VICTORIA 

PARENTES . POSV 

ERUNT. 

Un fragment, trouvé à Chusira, mentionne un decurîo 
col, Thelepthe ^ La table de Peutinger, du reste, lui ac- 
corde le même titre et elle place Thelepte entre le Viens 
Gemellas et ad Palmam. Thelepte était reliée par diverses 
voies à Tacapas, Gapsa, Cillium, Théveste, etc. Située sur 
un plateau dominant le bassin des Chott et les plaines de 
la Byzacène, Théveste était une position importante pour 
la défense de l'Afrique propre. Aussi, comme le rapporte 
Procope^, cette ville fut fortifiée par l'empereur Justinien. 
Elle est représentée aujourd'hui par les ruines de Medinet- 
el-Kedima, l'antique ville. Le pourtour des ruines peut 
être évalué à trois milles et demi ; elles s'étendent sur la 
rive gauche de l'oued Bou Haya, autour d'une colline ap- 
pelée Koudiet es Safra. On y remarque les restes des 
thermes, d'un théâtre, d'une citadelle placée à la source 
des eaux et d'une forteresse. 

Mais ce qui est surtout intéressant pour nous dans les 
ruines de Thelepte, ce sont les restes de huit ou neuf ba- 
siliques qui y ont été récemment décc[,uvertes. L'une d'elles, 
située dans la nécropole, et terminée comme les autres par 
une abside, contenait, dans le tombeau de l'autel, des re- 

» Bull. aut. afric. 1884. p. 22G. 
2 De œJif. 6. 6. 



— 204 — 

ligues des saints Janvier et compagnons, glorieux et cé- 
lèbres martyrs de la Campanie. Une inscription en mo- 
saïque mentionne avec eux le nom du noble chrétien de 
Thelepte qui fit ériger le monument * : 

EXAVDI DEVS ORA 

TIONEM MËAM AVn 

BVS PERCIPE BERBa 

ORIS MEI SANTORVM 

iANVARI ET 

COMITVM 

sANCTIS DEVOTVS 
fL . AN . PVSINNVS 

c\M SVIS VOTV^f ' 

cONPLEVIT . FEL 

Les souvenirs chrétiens sont nombreux à Thelepte. ïllle 
fut la patrie de saint Fulgence de Ruspe. Il est possible 
que le Concile de 418, dans lequel on donna lecture des 
lettres de Sirîcius de vénérable mémoire, se soit tenu 
dans la ville de Thelepte. Ce Concile est nommé de Zella 
ou Telia, autrement de Thelepte, selon quelques manus- 
crits, n fut présidé par le bienheureux père Donatien, 
de la ville de Thelepte, Èvêque du premier siège ^. 
On peut croire que celui-ci avait réuni les Évèques au 
siège même de sa juridiction. — Le Concile se tint dans 
l'église des Apôtres du peuple de Thelepte et des légats 
de la province Proconsulaire y assistèrent. 

Thelepte avait encore un Évêque en 883, selon la notice 
de Léon le Sage. 

IVLIEN. U donna son sentiment le cinquante-septième au 



* Bull. arch. 1888. p. 177. 
'^ Hard. 1. 1235. 



— 205 — 

Concile de Carthage de 255, le troisième de ceux que 
saint Cyprien convoqua sur la question du Baptême K 

DONATIEN. Il se rendit, en 411, à Carthage, pour la Con- 
férence où se présenta contre lui Bellicius, qui l'entendant 
appeler, dit- : Je le connais. Puis, il répondit à son 
appel parmi les Donatistes ^ : J'ai donné mandat et j'ai 
souscrit. En 418, le même Donatien, après avoir assisté à 
d'autres Conciles, où Ton trouve sa souscription^, en 
réunit un lui-même à Thelepte ou à Zella^ lorsqu'il fut 
primat de sa province. C'est celui dont il vient d'être 
parlé. Saint Augustin écrivait^ à Asellicus de Thusuros 
qu'il avait reçu de Donatien la lettre qu'Asellicus avait 
écrite à celui-ci pour le prévenir contre les Juifs. 

Selon la chronique de Dexter, à l'an 429, un Évêque de 
Tolède, Majorin, assistait au Concile de Thelepte. 

Nous remarquerons que, à la Conférence de 411, Zella 
avait pour évêque Donatien, lequel avait contre lui un 
donatiste, Natalicus, dont nous avons parlé à l'article de 
Tela, ville de la Proconsulaire. Il y avait, à la même Con- 
férence, un évêque donatiste de Telepte ^ que nous avons 
attribué à Talaptula. 

Donatien, qui assistait au Concile de Milève, est appelé 
le saint vieillard^ le primat Donatien. 

FRVMENCE. Il figure le quatre-vingt-unième parmi les 
Evêques de la province Byzacène qui se rendirent, en 484, 

ï Hard. 1. 170. 

2 Cog. 1.121. 

3 Ibid. 198. 

4 Hard. 1. 1222. 

5 Ep. 196. 

« Cogn. 1. 208. 



— 206 — 

à la réunion de Garthage et furent ensuite, par l'ordre du 
roi Hunéric, exilés avec le reste de leurs collègues. 

ETIENNE. Il signa le treizième la lettre du Concile de la 
Byzacène adressée, en 641, à l'empereur Constantin, fils 
d'Héraclius, contre les nouveautés des Mono théli tes *. 

Les Évêques titulaires connus de Thelepte sont : 

Joseph Barletto et Ferro, 31 juillet 1726 ; 

Simon-Pierre Judica, 20 septembre 1779 ; 

Jean-Baptiste Auzer, 3 janvier 1886. 



CXXXIII. — THEVZI. 



Theuzi est attribuée par la notice à la province Byza- 
cène. C'est peut-être la même ville que Turuzi. Mais, du 
reste, elle n'est pas autrement connue. 

DECIMVS. La notice le cite le dix-septième sur la liste des 
Évêques de la province Byzacène qui se rendirent, en 484, 
à la réunion de Carthage et furent ensuite, par l'ordre du 
roi Hunéric, condamnés à Texil avec les autres Évêques 
qui avaient pris part à cette assemblée. 

1 Hard. 3. 739. 



— 207 — 



CXXXIV. — THIGES. 

Thiges étak, comme l'indique la notice, une ville de la 
Byzacène. On le trouve parfois indéclinable, sous la forme 
Ticibus, comme on disait Sufibus et Laribus. Une ins- 
cription de Lambaesis porte * : 

L. ORBIVS . PROVINCIALIS . TICIB. 

La table de Peutinger met Thiges à vingt-cinq milles 
de Thusuros et à quinze milles de Spéculum. C'est pro- 
bablement la Tichasa de Ptolémée plutôt que la Ticena 
du même auteur et l'oppidum liberum Tigense de Pline. 

C'est au Bled Tarfasin, entre Thusuros et Capsa, que 
Thiges a été retrouvée. Une inscription, gravée en 97, 
sous le règne de Nerva, mentionne Q. Fabius Barbants 
Valerius Magnus Julianus, gouverneur de Numidie, et 
indique que Tarfasin représente le Castellum Thigen- 
sium-. C'est une preuve de plus que toute cette région 
méridionale de l'Afrique propre constituait la Numidia 
Limitanea placée sous la juridiction du Légat comman- 
dant la troisième légion. Voici, du reste, le texte de l'ins- 
cription : 

IMP . NERVA . CAES. AVG 
P . M . TR . P . COs . III 
Q . FABIO . BARBARO 

VALERIO . MAGNO 

IVLIANO . LEG . AVG 

PRO . PR . CASTELLVS . THI 

GENSIVxM 

Corpus. 2568. 
a Académ. (Bull.) 10 juill. 1891 



— 208 — 

Quand fut dressée la notice de 482, le siège de Thiges 
était vacant. 

6ALLVS. Il assista, en 411, à la Conférence de Garthage 
et à rappel de son nom parmi les catholiques il dit * : Je 
suis présent. Aussitôt Pétilien deCirta ajouta que l'Évêque 
donatiste, son compétiteur, était resté chez lui. Il n'est 
pas venu, dit-il, il a écrit. Mais il ne donna point le 
nom deTÉvèque. 

ROMVLVS. Il signa la lettre du Concile de la Byzacène 
adressée, en 641, à l'empereur Constantin, fils d'Héraclius, 
contre les nouveautés des Monothélites. Il y figure le hui- 
tième et sa souscription est ainsi formulée- : L'humble 
Romulus, par la tniséricorde du Seigneur Dieu, 
Évêque de la sainte Église de Ticibus, comme ci- 
dessus. 



CXXXV. — THVGGA. 



Il y avait dans la Proconsulaire une ville nomméeThugga 
et une autre appelée Thuccabora ; il y avait aussi en Nu- 
midie une ville de Thucca. La Byzacène possédait Thugga 
Terebinthina, que l'Itinéraire d'Antonin place à douze 
milles d' Assuras et à vingt-cinq milles de Sufes. C'est 



i Cog. 1. 121. 
2 Hard. 3. 739. 



— 209 — 

peut-être la ville que Diodore ^ appelle Togapolis. C'est 
assurément celle dont on voit les ruines à Dougga. Ces 
ruines, sont étendues. On y remarque les restes d'une mos- 
quée qui a dû être primitivement un temple, transformé 
plus tard en basilique chrétienne. Évidemment Thugga 
Terebinthina appartenait à la Byzacène, et c'est elle que 
mentionne Ptolémée quand il nomme Tucca Dabia Ben- 
dina dont on a fait trois villes distinctes. 

SATVRNIN. Il vota au Concile deCarthage, le troisième de 
ceux que tint saint Gyprien sur la question du Baptême 
en 255. Il y figure le cinquante-deuxième et Ton a ajouté 
à son nom la note de martyr, parce que, sans doute, il 
donna sa vie pour la foi -, 

Rien cependant ne prouve que Saturnin appartient à 
Thugga de la Byzacène plutôt que Honorât que nous avons 
attribué à Thugga de la Proconsulaire. 



GXXXVI. — THYSDRVS. 



La ville de la Byzacène, appelée Thysdrus, est bien 
connue des auteurs anciens. L'Itinéraire d'Antonîn la met 
à trente et un milles de Viens Augusti, à dix-huit milles 
d'Aeliae, à trente-trois milles de Lepti Minus et à trente- 
deux miUes d'Usula. D'après la table de Peutinger, la 
colonie de Thysdrus se trouvait à neuf milles de Bararus 

i 20. 57. 4. 
« Hard. 1. 170. 

14 



— 210 — 

et à douze milles de Sassura. Il est donc impossible de ne 
pas lavoir dans les ruines d'ElDjem, sur lesquelles végète 
aujourd'hui un bourg misérable. 

Un de ses monuments, transporté à saint Louis de Car- 
thage, lui confirme son titre de colonie * : 

aqua adducta curam agente an 

NIO RV fin O CV QVI . THVSDRVM 

EX . INDVLGENTIA . PRINCIPIS . CV 

RAT . ET . COLONIAE . SVFFICIENS . ET 

PER . PLATEAS . LACVBVS . INPERTITA 

IDOMIBVS . ETIAM . CERTA . CONDI 

CIONE . CO^XESSA . FELICIS . SAECV 

LI . PROVIDENTIA . ET . INSTINCTV 

MERCVRII . POTENTIS . THYSDRITA 

NAE . COL . PRAESIDIS . ET . CONSERVA 

TORIS . NVMÏNIS . DEDICATA . EST . 

Nous avons dit, à Tarticle d'Hadrumète, le procès qui 
avait surgi entre cette ville et Thysdrus à propos d'un 
temple de Mercure. Le texte précité confirme le fait. 

On voit, dans Hirtius, que, du temps de César, Thysdrus 
n'était point considérable ; c'était néanmoins une ville 
forte, et plus tard, elle devint célèbre, parce que les sol- 
dats y proclamèrent Gordien empereur, en 236. Son titre 
de colonie et les dimensions de son magnifique amphi- 
théâtre attestent que, au troisième siècle, Thysdrus était 
une des cités les plus florissantes de la province d'Afrique. 
Six grandes voies y aboutissaient et la reliaient à Car- 
thage, Hadrumète, Lepti Minus, SuUectum et Usula. 

Outre son grand amphithéâtre, qui le dispute en magni- 
ficence au Colisée de Rome, qui est resté debout et dont 
le grand axe mesure cent quarante-neuf mètres de lon- 

ï Corpus. 51. 



— 211 — 

-gueur, on y voit les vestiges d'un autre amphithéâtre, d'un 
<5irque, de citernes publiques, auxquelles devaient aboutir 
les eaux dont il est parlé plus haut, et d'une citadelle. Le 
<;irque a cinq cent cinquante mètres de longueur. 

Les ruines ont fourni plusieurs inscriptions chrétiennes 
-dont une épitaphe de lecteur, ainsi conçue * : 

IVLIVS 

SABINVS 

LECTOR VI 

XIT IN PAGE 

ANN . LVI 

P . M . ME 

H . S . E 

Nous savons, du reste, par un passage de Tertullien -, 
que Thysdrus posséda de bonne heure une communauté 
chrétienne. Un Concile y fut tenu en 417, comme nous 
l'apprenons par le synode de Thelepte et par Ferrand qui 
en cite deux canons ^. 

HELPIDIVS. Il fut du nombre des Donatistes du parti de 
Maximien, qui tinrent, en 393, le Concile de Cabarsussi 
contre Primien de Carthage. Son nom figure parmi ceux 
des signataires de la lettre adressée à tous les Évêques 
d'Afrique au sujet de la condamnation de Primien ^. 

NAVI6IVS. Il assista, en 411, avec les catholiques, à la 
Conférence de Carthage, et, après avoir répondu à l'appel 
•de son nom qu'il était présent, il fut reconnu par son 

^ Corpus. 55. 

2 Ad scap. 4. 

3 Hard. 1. 1252. 

* Aug. serm. 2. in ps. 36. n. 20. 



— 212 — 

compétiteur, le donatiste Honorât', qui, lui-même, ré- 
pondit à son appel* parmi les siens : J'ai donné mandai 
et j'ai souscrit. 

VENERIVS. Il signa un des premiers la lettre du Concile de 
la Byzacène adressée, en 641, à l'empereur Constantin, 
fils d'Héraclius, contre les nouveautés des Monothélites. 
Sa souscription est ainsi formulée ^ : Hhuinble Venerius, 
par la miséricorde de Lieu, Èvêque de la sainte 
église de Thysdrus, comme ci-dessus. 



CXXXVU. — TIGIA. 



Les géographes ne nous apprennent rien de Tigia, autre- 
ment Tizia, qu'il faut distinguer de Thiges, autrement 
ïices, ville de la même province Byzacène. Il se peut fort 
bien, du reste, que Tigias soit la ville représentée par les 
ruines de Taguious, non loin de Degach. Elles se trouvent 
dans l'oasis de Kriz, qui fait partie du Djerid, comme 
Thusuros. Or, nous savons que, à la Conférence de 411, 
l'Évèque de Tigias répondit pour son collègue de Thusu- 
ros. On remarque à Taguious, autrement Guebba, des 
restes d'un mur d'enceinte, des canaux anciens qui ser- 
vaient à la distribution des eaux, une nécropole antique, 
des tombeaux creusés dans le roc, tous monuments qui 

« Cog. 1. 121 
« Ibid. 200 
3 Hard. 3. 739 



— 213 — 

attestent Texistence d'une ville importante. La population 
actuelle de cette oasis est d'environ cinq mille habitants. 

APTV8. n se trouva parmi les Évêques catholiques qui, 
en 411, se réunirent à la Conférence de Carthage. A Tap- 
pel de son nom, après avoir répondu qu'il était présent, il 
ajouta * : Je n'ai pas eu et nous n'avons point d'Evêque 
donatiste. Ce que confirma Primien de Carthage, chef des 
Donatistes. Après lui, quand fut appelé TÉvêque de Thu- 
suros, Aptus attesta qu'il le connaissait. C'est que, en 
effet, Tigias et Thusuros étaient voisines. 

HONORAT. Il figure le soixante-cinquième sur la liste des 
Évêques de la Byzacène qui se rendirent, en 484, à la 
réunion de Carthage et furent ensuite, par l'ordre du roi 
Hunéric, condamnés à l'exil avec tous leurs autres col- 
lègues. 



CXXXVIII. — TIGVALA, 



Tiguala, autrement Tigala et Ticualte, était dans la 
province Byzacène, d'après l'indication de la notice. Mais 
on ne sait rien de plus sur cette ville ; il n'en est fait au- 
cune mention par les géographes. 

ASMVNIVS. Son nom, Echmoun, est lybien ou punique* 
Il assista, en 411, parmi les catholiques, à la Conférence 

1 Cogn. 1 . 120. 



— 214 - 

de Garthage et, à Tappel de son nom, après avoir répondu 
qu'il était présent*, il ajouta, en parlant de son église : 
Dans mon diocèse ils sont deux, Gaien et Privât, 
Alors Gaïen dit : Je le connais. Mais Alype de Thagaste, 
un des sept mandataires que les catholiques s'étaient 
choisis, interpellant le tribun Marcellin : Votre excel- 
lence, dit-il, constatera que les Donatistes ont or- 
donné atissi des Èvêques dans le diocèse des nôtres. 
A quoi Marcellin répondit : De pareils faits sont objectés 
de part et d'autre. Si vous voulez les examiner à 
fond, nous verrons que nous noies som^mes réunis 
inutilem^ent pour traiter la question principale. 

Gaïen, à son appel parmi les siens, dit - : J'ai donné 
mandat etfai souscrit. C'est le même qui, en 393, avait 
assisté parmi les Maximianistes au Concile de Cabarsussi 
où il signa la lettre qui informait tous les Évêques d'A- 
frique de la condamnation de Primien ^. 

Quant au donatiste Privât, le second adversaire d'As- 
munius, nous ne le voyons pas paraître sous le titre de 
Tiguala ; mais nous trouvons dans les actes la mention de 
Privât d'Auzagga, au sujet duquel une grande discussion 
s'éleva. D résulte de cette discussion que le diocèse de 
Privât était voisin de Vaga, et par suite nous pourrions 
conclure que Tiguala se trouvait également dans le voi- 
sinage de Vaga. Toutefois cette dernière ville se trouve dans 
la Proconsulaire et dès lors Privât d'Auzagga doit être 
différent de Privât de Tiguala. 

MAN6ENTIVS. Il figure le quatre-vingt-quinzième sur la 

ï Cogn. 1. 126. 

« Cog. 1. 187. 

3 Aug. serm. 2. in ps. 36. n. 20. 



— 215 — 

liste des Évêques de la Byzacène qui se rendirent à la 
réunion de Carthage, en 484, et furent ensuite, par ordre 
du roi Hunéric, exilés avec tous leurs autres collègues. 

SECOND de Tagala, autrement de Tagasa, signa, immé- 
diatement après le primat de sa province, la lettre du 
Concile de la Byzacène, adressée, en 641, à l'empereur 
Constantin, fils d'Héraclius, contre lesMonothélites*. 



GXXXIX. — TROFIMIANA. 



Nous ne connaissons de Trofimiana, autrement Trofi- 
niana, que la province à laquelle elle appartenait. La no- 
tice nous apprend, en efifet, qu'elle était en Byzacène. Ce 
devait être, à l'origine, un domaine des Trofimi. 

PROBANCE. Il assista, en 411, parmi les Évêques catho- 
liques, à la Conférence de Carthage, où, après la lecture 
de sa souscription, il dit - : Je suis seul. Mais Valentinien, 
diacre du donatiste Primien, lui répliqua : Il y a là un 
prêtre, c'est-à-dire un prêtre donatiste, car les Donatistes 
avaient coutume d'envoyer un prêtre là où ils ne pouvaient 
mettre d'Évêque. 

HILARIN. La notice le mentionne le trente-cinquième sur 

» Hard. 3. 739. 
» Cog. 1. 133. 



— 216 — 



la liste des Évêques de la province Byzacène qui se ren- 
dirent à la réunion de Carthage, en 484, et furent ensuite 
condamnés à l'exil par le roi Hunéric. 



CXL. — TVBVLBACA. 



La notice attribue Tubulbaca à la province Byzacène, 
mais les géographes n'en parlent point. Il y a, entre Lepti 
Minus et Thapsus, au milieu de superbes campagnes et de 
magnifiques plantations d'oliviers, une grosse bourgade de 
quatre mille âmes qui porte encore le nom de Teboul- 
ba, et qui pourrait avoir succédé à la ville épiscopale dont 
nous nous occupons. 

lANVARIEN. Il assista, en 411, parmi les catholiques, àla 
Conférence de Carthage et après la lecture de sa souscrip- 
tion il dit, en parlant de son église ^ : Elle a Vunité ca- 
tholique ; je rCai avA^un Evêque contre moi dans ma 
cité. 

TERENTIEN. Il figure le septième sur la liste des Évêques 
de la province Byzacène qui se rendirent à la réunion de 
Carthage, en 484, et furent condamnés ensuite à l'exil par 
le roi Hunéric. 

i Cog. 1. 136 



— 217 — 



CXLI. — TVGVTIANA. 

A notre avis, Tugutiana est une ville distincte de Thu- 
suros. Les variantes de ce nom sont très nombreuses dans 
les manuscrits. 

BENENATVS. Il était au nombre des Donatis^tes du parti de 
Maximien qui, en 393, au Concile de Cabarsussi, condam- 
nèrent Primien de Carthage. Nous lisons leurs noms dans 
les œuvres de saint Augustin après la lettre synodale 
adressée alors à tous les Évèques d'Afrique ^ Mais ces 
noms sont altérés et d'une lecture incertaine. 

Comme la plupart des Évèques qui assistèrent au Con- 
cile de Cabarsussi appartenaient à la province d'Afrique 
et spécialement à la Byzacène dont Cabarsussi faisait par- 
tie, nous attribuons Tugutiana à cette province et nous la 
distinguons de Thusuros, d'autant plus que le nom du 
siège qui vient ensuite se termine par la finale ritanus 
qui est la finale même de Thusuritanus. 



CXLII. — TVRRES. 

La notice indique, dans la province Byzacène, un bourg 
ou une ville de Turris ou Turres sans épithète. Elle pou- 
vait, du reste, avoir un qualificatif que les Évèques ne ju- 

^ Aug. serm. 2. in ps. 36. n. 20. 



— 218 — 

geaientpas nécessaire d'ajouter à leur signature. Ce n'était 
peut-être dans le principe qu'une tour dans laquelle les gens 
de la campagne cherchaient un asile contre les incursions 
des barbares, ou un lieu d'observation dans un domaine 
privé, comme nous en voyons des exemples dans la Nu- 
midie. 

Nous savons qu'il y avait, en Byzacène, une Turris Blan- 
da, une Turris Tamalluma, une Turris Timezegeri dont 
nous avons parlé à l'article d'Auzagera ou dont nous par- 
lerons ci-après. 

En outre, la table de Peutinger met une station ad Tur- 
res sur la voie de Thelepte à Tacapas par Thiges. Elle la 
place entre Spéculum et Cerva, à dix-huit milles de Spécu- 
lum et à trente-trois milles de Cerva. On a cru reconnaître 
cette station au bourg de Tamarza. 

Les Turres de la frontière de la Byzacène formaient un 
système de défense échelonné sur les hauteurs. 

MAXIMIN. Il se rendit, en 411, à la Conférence où, après 
avoir répondu à l'appel qu'il était présent *, il ajouta : 
Mais je n'ai point d'Èvêque contre moi. Le donatiste 
Adéodat de Milève essaya de le noircir en disant : Il a 
été des nôtres, 

MESSIUS. Il figure le vingt-huitième parmi les Évèques 
de la Byzacène que le roi Hunéric convoqua, en 484, à ras- 
semblée de Garthage et qu'il envoya tous ensuite en exil 
avec les autres Évèques d'Afrique. 

i Cog. 1.121. 



— 219 



CXLIII. — TVRRIS BLANDA. 



Tite Live écrit ^ d*Annibal, parti clandestinement de 
Carthage, pour se réfugier auprès d'Antiochus, que le len- 
demain matin, il parvint à sa Turris, entre Achulla 
et TUapsus, Turris pouvait être le nom d'un domaine par- 
ticulier. Or, le nom de Blandus n'est pas inconnu dans 
l'onomastique africain. Il se lit dans une épitaphe de 
Thala de la Byzacène, Un monument de l'époque de Sé- 
vère, trouvé à Aïn Ouassel, près Uchi Majus, dans la Pro- 
consulaire, mentionne les saltus Thusdritanus et Blandia- 
nus avec plusieurs autres. 

Quant à Turris Blanda, elle ne nous est connue que par 
la notice de 482 et par les actes du premier Concile de 
Latran. 

M AXIMIN . H était de la secte des Donatistes parmi lesquels^ 
il se trouva à la Conférence de Carthage de 411 et répondit 
à l'appel - : J'ai donné m^andat et fai souscrit, sans 
faire aucune mention d'un Évêque catholique. 

Nous remarquerons que TÉvêque de Turres dont nous 
venons de parler s'appelait aussi Maximin, qu'il avait été 
donatiste, mais qu'il s'était converti au catholicisme. 

PAVL. La notice le compte le quatre-vingt-dix-septième 
sur la liste des Évèques de la Byzacène qui se rendirent, 
en 484, à la réunion de Carthage et furent envoyés en exil 

i 33. 20. 48. 
2 Cog. 1. 208. 



— 220 — 

par Tordre du roi Hunéric avec tous leurs autres collègues. 
L'annotation ajoutée à son nom indique que Paul mourut 
pour la foi catholique loin de son siège. 

DACIEN. Il signa le troisième la lettre du Concile delà 
Byzacène adressée, en 641, à l'empereur Constantin, fils 
d'Héraclius, contre les Mono théli tes '. 



CXLIV. — TVRRIS TAMALLVMA. 

Turris Tamalluma, autrement Tamallen, Tamalla, était- 
elle une ville distincte de Tamalluma ? Nous ne pourrions 
pas Taffirmer. Quoi qu'il en soit, elle se trouvait à l'ex- 
trémité de la Byzacène. L'Itinéraire d'Antonin détermine 
sa position lorsqu'il décrit la route qui marque la limite 
de la Tripolitaine , de Tacapas à Leptis Magna, par 
Turris Tamallen. Il place cette station à trente milles 
d'Agarlabas et à douze milles de Ad Templum. Nous avons 
déjà parlé de Tamalluma qui ne serait autre que la bour- 
gade de Telemin dans l'oasis du même nom. C'est à sept 
ou huit milles à l'ouest de Telemin que se voient les restes 
d'une autre bourgade nommée encore aujourd'hui Oum es 
Somaa ou la mère de la Tour. 

GAVDENCE. Il se rendit à Carthage, en 349, pour le Concile 
tenu sous Gratus et il y est nommé dans la préface parmi 
les dix premiers-. 

• Hard. 3. 739. 
^ Hard. 1. 685 



. 091 

SABRACE. Il assista, en 411, à la Conférence de Garthaga 
où il eut pour compétiteur un donatiste du nom de Jurata 
qui, après l'avoir entendu répondre à l'appel qu'il était 
présent, se présenta du côté opposé et dit ^ :Je le connais. 
Puis, à son appel parmi les siens, il répondit : J'ai don- 
né mandat et fai souscrit '^. 

PENTASE. Il se trouve parmi ceux qui signèrent les der- 
niers la lettre du Concile de la Byzacène adressée en 641 à 
l'empereur Constantin, fils d'Héraclius, contre les erreurs 
desMonothélites^. 



CXLV. — TVRVDA. 



Il n*est pas bien certain que Turuda appartient à la 
Byzacène, car elle pourrait être de la Numidie, si elle est 
la même que Tarouda que Ptolémée nomme après Vesce- 
ther ou Biskra. A la Conférence de Carthage, Adéodat de 
Milève intervint au sujet de l'Évèque de Turuda. Nous 
n'avons pas d'autres indications. 

VENVSTVS. Il assista, en 411, parmi les Évèques catho- 
liques, à la Conférence de Carthage, et lorsqu'il eut répon- 
du à l'appel qu'il était présent, Adéodat, mandataire des 



' Cog. 1. 126. 

2 Ibid. 208. 

3 Hard. 3. 740. 



— 222 — 

Donatistes, reconnut expressément que l'Église de Turuda 
était catholique : Notis n'y avons personne, dit-il '. 



CXLVI. — TVRVZI. 



Turuzi est une ville également incertaine quant à la 
province à laquelle elle appartenait. Ptolémée indique une 
ville nommée Turzo dans le voisinage d'Hadrumète. Le 
nom de Turuzi ou Turuza se rapproche un peu de Trozza, 
nom d'une montagne de la Byzacène, comme Turuda se 
rapproche de Troud, nom d'une tribu de la même province. 
Mais ces homonymies n'ont pas grande importance. 

8ER0TINV8. n se rendit, en 411, à la Conférence de Gar- 
thage et à la lecture de sa souscription, il rendit de son 
église ce témoignage - : Jamais elle n'a eu et elle n'a 
pas davantage de Bonatiste, Mais Habetdeum, diacre 
du donatiste Primien, répondit : Il y a là le prêtre Cat- 
tus. Serotinus répliqua : Il y est, en effet, mais il n'y 
fait rien, 

1 Cog. 1. 126. 

2 n)id. 133. 



223 — 



CXLVII. — THVSVRVS. 



Tliusurus, autrement Thusuros, est la ville actuelle de 
Tozeur, dans le Djerid Tunisien. Ptolémée la mentionne 
et la table de Peutinger la place à trente milles de Nepte 
et à vingt-cinq milles de Thiges. Une épitaphe d'Aquilée 
nomme un citoyen de Thusuros K Natus eœ civitate Tu- 
suritana Africœ Proconsularis, La ville moderne de 
Tozeur comprend plusieurs quartiers. Au quartier de Be- 
lidet el Hader, on voit les restes d'un grand barrage ro- 
main, un puits antique carré et les ruines d'une basilique, 
ornée jadis de plusieurs rangées de colonnes dont quelques 
fûts gisent encore sur le sol. La base du clocher est restée 
intacte. Quand les arabes descendirent en Sardaigne, ils y 
enlevèrent quantité de chrétiens qu'ils transportèrent à 
Tozeur et sur d'autres points de la province d'Afrique. 

Thusuros appartenait à la province d'Afrique et obéis- 
sait au Proconsul jusqu'au temps de Dioclétien quand se 
fit la division des Provinces. 

Comme nous avons dit, à propos de Tugutiana, un 
Évêque Maximianiste de Thusurus assistait probablement 
au Concile de Cabarsussi, mais nous ignorons le nom qu'il 
portait-. 

ASELLICVS. Il assista, en 411, parmi les Évèques catho- 
liques, à la Conférence de Carthage et après sa réponse -^ 
qu'il était présent, le donatiste Aptus s'avança du côté 

1 Auth. Rom. an. 1776. n. xviii. 

2 Aug. serm. 2. in ps. 36. n. 20. 

3 Cog. 1. 120. 



— 224 — 

opposé et dit: Je le connais. Puis, il répondit à son appel 
parmi les siens * : Tai donné mandat et j'ai souscrit. 
Asellicus nous fait connaître, à la même Conférence, qu'il 
vint de Thusurus à Carthage par le paj-s des Arzuges, qui 
sont les Merazig actuels : Je prends à témoin, dit-il, le 
Dieu tout-puissant et Jésus- Christ notre Sauveur, 
que nous sommes partis ainsi des Arzuges le trois des 
calendes de mai *. Les Arzuges se trouvaient comme les 
Merazig entre Thusurus et Tacapas, sur la voie méri- 
dionale qui reliait ces deux villes. Nous constatons ainsi 
que les Évêques du sud de la Byzacène venaient à Car- 
thage par la voie de Tacapas d'où ils prenaient la voie de 
mer ou celle du littoral. Saint Augustin adresse la lettre 
cent quatre-vingt seizième à Asellicus de Thusurus. Il y 
parle de Donatien de Thelepte et d'Aptus, Évèque dona- 
tiste de Thusurus. Ce dernier judaïzait et allait jusqu'à se 
faire appeler Juif et Israélite ^. 

FLORENTIN. La notice le cite le quarante-huitième parmi 
les Évêques de la province Byzacène qui, après la réunion 
de Carthage, en 484, furent envoyés en exil avec les autres 
Évêques par le roi Hunéric. 

Il est possible que la ville de Castella ou Castilia des 
neuvième et dixième siècles soit la même que Thusurus. 
Castella avait encore un Évèque en 883 selon la notice de 
Léon le Sage. 

> Cog. 1.187. 

2 Ibid. 208. 

3 Ep. 196. 14. 



— 235 — 



GXLVIII. — VNVZIBIRA. 



Unuzibira, autrement Unizivera, est sans doute la même 
ville que Ulisippira de Ptolémée et Ulusubri de Pline. La 
table de Peutinger met Ulisippira entre Gurra et Aggérsel 
à huit milles de cette dernière. D'après ces données Uli- 
sippira peut être représentée par les ruines de Zembra dont 
le nom doit être une contraction de l'appellation antique. 
On y voit les restes d'une ville romaine. 

MAXIMIN. Il était de la secte des Donatistes parmi les- 
quels il assista, en 411, à la Conférence de Garthage et à 
l'appel de son nom il répondit* : J'ai donné mandat et 
j'ai souscrit. Il est appelé Évêque d'Uzabira, erreur qui 
doit être attribuée aux copistes. 

CYPRIEN. La notice de 482 le nomme le quarante et 
unième parmi les Évêques de la province Byzacène que le 
roi Hunéric après la réunion de Garthage, en 484, envoya 
en exil avec les autres Évêques. Mais Gyprien avait fait 
éclater sa vertu avant cet exil, lorsque ce même roi avait 
livré aux Maures une troupe de catholiques pour être con- 
duite dans le désert. Gar, comme l'écrit Victor de Vite 2, 
il se trouva là pour les consoler puissamment y le 
Menheureux Evêque, Cyprien d'Unizibira, qui en- 
courageait chacun des exilés avec une affection pieicse 
et paternelle et en versant des torrents de larmes ; 



» Cogn. 1. 201. 

« Pers. Vaud. 2. 11. 



15 



— 226 — 

prêt à donner sa vie pour eux, il s'offrait lui-même 
à partager leurs souffrances^ si on Veut laissé faire, 
et il se dépouillait de tout ce qu'il possédait pour sub- 
venir à ses frères réduits à une telle extrémité. Il 
cherchait, en effets V occasion de se faire associer aucc 
confesseurs, étant déjà réellement confesseur par son 
désir et par sa vertu. Après avoir supporté de nom- 
breuses épreuves et les horreurs de la prison, il par- 
tit plus tard avec allégresse pour cet exil qu'il avait 
tant désiré. Les martyrologes latins montrent que Cyprien 
a été mis au rang des saints, en en faisant mention le 
quatre des ides d'octobre. 

DONAT. Il signa la lettre que les Pères du Concile de la 
Byzacène adressèrent, en 641, à l'empereur Constantin, fils 
d'Héraclius, contre les Monothélites. Il est appelé Èvêque 
de la sainte Église d'UniziveraK 



CXLIX. — VPPENNA 



Uppenna, autrement Oppenna, était une ville inconnue, 
que les géographes ne mentionnent pas et qui a été récem- 
ment découverte à Henchir Chigarnia, autrement Fragha, 
à six kilomètres environ sur la droite de la voie qui con- 
duisait de Carthage à Hadrumète par Putput. Elle se trouve 
à la pointe méridionale du marais de Sidi Khalifa et à 

» Hard. 3. 740. 



— 227 — 

peu près à égale distance de Putput et d'Horrea Gaelia. On 
y voit un fort byzantin ruiné qui indique que c'était un 
poste militaire. 

Uppenna eut le titre de colonie, ainsi que nous le lisons 
sur un de ses monuments * : 

IMP . CAES . FLAVIO 

VALERIO 

CONSTANTINO . PIO 

FEL . INVICTO . AVG . 

PONTIFICI . MAX . 

TRIB . POTESTATE 

COL . VPPENNA . DEVOTA 

NVMINI xMAIESTATIQ 

EIVS 

DD PP 

Nous ne connaissons qu'un seul Évêque d'Uppenna. 

HONORIVS. Il est le quatre-vingt-deuxième sur la liste des 
Évêques de la Byzacène qui se rendirent à la réunion de 
Garthage en 484 et furent ensuite envoyés en exil par 
ordre du roi Hunéric, en même temps que leurs autres 
collègues. 



CL. — VSVLA. 

Usula, autrement Usila, est une ville connue de la pro- 
vince Byzacène. L'Itinéraire d'Antonin met la cité d'Usula 
à trente-deux milles de Thysdrus et à vingt-huit milles de 

1 Eph. 5. 254. 



— 228 — 

Thaenas ; la table de Peutinger lui donne le titre de ma- 
nicipe et la place entre Taparura et Raspe, à six milles 
de cette dernière ville. Ptolémée place UsiDa entre Ta- 
phrura et le cap Brochodes. L'anonjrme de Ravenne la cite 
entre Taparura et Sullectum. Usula est appelée encore au- 
jourd'hui Inchilla ; on y voit les restes d'une basilique by- 
zantine. 

Usula est souvent citée dans l'histoire de la guerre 
d'Afrique. 

FELIX. Il donna son sentimenf le soixante-troisième au 
Concile de Garthage, le troisième que tint saint Cyprien 
au sujet du Baptême en 255. Les copistes ont altéré étraiH 
gement le nom de son siège ^ 

CA88IEN. U assista au Concile de Carthage que tint Gra- 
tus en 349 et il y proposa ce canon - : Qu'aticun clerc ou 
laïque ne soit admis à la communion dans un autre 
diocèse, s'il n'a des lettres de son Évêque. 

THEODORE. Il fut du nombre des Donatistes partisans de 
Maximien, qui, au Concile de Cabarsussi, en 393, con- 
damnèrent Primien ^, et lui-même fut, l'année suivante, 
condamné au Concile de Bagaï par les Primianistes, 
comme étant un des douze consécrateurs de Maximien ^. 

PRIVAT. Il se rendit à Carthage, en 411, avec les catho- 
liques pour la Conférence où, après avoir répondu à l'ap- 



1 Hard. 1. 174. 

« Ibid. 686. 

3 Aug. serai. 2. in ps. 36. n. 20. 

* Aug. cont. Crescon. 4. 4. 



— 229 — 

pel de son nom qu'il était présent*, il dit, en parlant de 
•son église : Je n'ai pas d'Evêque contre moi. Mais le 
'donatiste Pétilien de Cirta répliqua : Il y a là un prêtre. 

VICTORIN. Il figure le cinquante-quatrième parmi les Évê- 
•ques de la Byzacène que le roi Hunéric fit exiler avec les 
autres Évêques après la réunion de Carthage, en 484. 

LAVRENT. Il signa la lettre adressée, en 641, par le Concile 
de la Byzacène, à l'empereur Constantin, fils d'Héraclius, 
contre les Monothélites. Mais sa souscription semble indi- 
quer que Laurent mourut avant le Concile de Latran, tenu 
en 649 par le pape Martin et dans lequel on donna lecture 
de cette lettre. Elle est, en effet, ainsi formulée ~ : Le bienr- 
Tieureux Laurent Taraise, Evêque de la sainte Église 
de la cité d'TJsilay comme ci-dessus. Nous avons fait 
plus haut une remarque semblable au sujet de TÉvêque de 
Quaestoriana. 

Usula eut plus tard comme Évêques titulaires : 

Rodrigue Cruzado Cavakero, 8 janvier 1658 ; 

Louis Marie de Jésus, Carme déchaussé, mars 1 784 ; 

Jacques Jorck Bramstan, janvier 1828 ; 

Gaétan Antoine de saint Philippe de Néri, de l'oratoire, 
19 mai 1843-, 

Benjamin Jérémie, 15 juillet 1884. 



* Cog. 1. 126. 
« Hard. 3. 740. 



CLI. — VZITA. 



Hirtius place • Uzita aux environs de Lepti Minus. Elle 
aurait été située au-dessous d'Hadrumète, d'après Ptolé- 
mée. Selon une inscription, que nous avons citée à rarticle 
de Gurza, elle aurait été dans le voisinage de cette der- 
nière ville. 

CAIV8. La notice le cite le vingt-cinquième sur la liste 
des Évoques de la province Proconsulaire que le roi Huné- 
ric après la réunion de Carthage, en 484, fit exiler avec les 
autres Évèques. La note ajoutée à son nom indique que 
Caïus mourut pour la foi loin de son siège. Comme Uzita 
devait se trouver aux frontières de laProconsulaire, il n'est 
pas étonnant que son Évèque ait été compris parmi ceux 
de cette province. 



GLII. — VALENTINIANA. 



La notice place dans la province Byzacène Yalentiniana 
qui a dû assurément son nom à Tempereur 'Valentinien, 
dont les lois prouvent la bienveillance qu'il eut pour les 
Africains. Elle a pu avoir auparavant un autre nom comme 
il est arrivé pour Hadrumète et autres villes. 

. ' BcU. afr. cap. 20. n. 41. 50. 51. 5G. 63, etc. 



— 231 — 

R06ATIEN. La notice le nomme le huitième sur la liste des 
Évêques de la Byzacène qui se rendirent à la réunion de 
Garthage en 484 et de là furent envoyés en exil par le roi 
Hunéric. 

RODIBAVD. Il signale dernier la lettre du Concile de la 
Byzacène adressée, en 641, à l'empereur Constantin, fils 
d'Héraclius, contre les Monothélites, et il y est nommé 
Évêque de la sainte Eglise de Valentiniana. 



CLIII. — V ART AN A. 



On ne dit pas à quelle province il faut rapporter Varta- 

t 

na, autrement Bartana, que ce fût une ville ou un bourg ; 
mais comme son Évêque, à la Conférence de Carthage, est 
nommé entre deux Évêques de la Byzacène, on peut la 
placer dans cette province plutôt que dans une autre. 

Elle peut fort bien être représentée par les ruines qui se 
rencontrent dans le Sra Ouartan, situé au-delà d'Althibu- 
rus, aux frontières nord^ouest de la Byzacène et de la Pro- 
consulaire. Appien mentionne une ville de Parthon que 
prit Scipion après la bataille de Zama. 

VITAL. Il aurait signé la lettre que saint Athanase écri- 
vit, en 347, du Concile de Sardique à ses prêtres qui ad- 
ministraient les Églises de la Maréotide. Cette lettre fut 
retrouvée dans le manuscrit de Vérone et publiée par Maf- 
ei. Vital y est dit Évêque de Vertara d'Afrique. Mais évi- 



demment la présence de Vital à Sardique parait extraor- 
dinaire. 

VICTOR. Il assista à la Conférence de Carthage parmi les 
catholiques et il doit être regardé comme un adversaire 
décidé des Donatistes. Car lorsque cette assemblée eut 
lieu, en 411, et qu'il eut répondu à l'appel* : Je suis pré- 
sent, Honorius, Évèque donatiste du même lieu, s'avança 
et dit : Par le mal qu'il m'a fait j'ai appris récem- 
ment à le connaître. 

Puis, à son appel il déclara - : J*ai donné mandat et 
j'ai souscrit. 



CUV. — VASSINASSA. 

La notice de 482 nomme ainsi le premier Évëchè de la 
Byzacène, sans donner toutefois le nom de son Évoque. 
Ce siège devait donc être vacant. Nous n'en savons pas 
autre chose. 



CLV. — VEGESELA. 

Vegesela de Byzacène, distincte de Vegesela de Numi- 
die, se trouvait, comme le marque l'Itinéraire d'Antonin, 
sur la voie de Sufetula à Théveste, à trente milles de 

* Cog. 1. 126. 
« n)id. 197. 



— 233 — 

Sufetula et à vingt milles de Menegese. On croit la re- 
trouver à Henchir Rekba, au pied des montagnes qui sé- 
parent le bassin de l'oued Serrât de celui de l'oued el 
Hatob. Vegesela n'était pas très éloignée deCillium comme 
nous rapprenons par les actes de la Conférence de Car- 
thage. 

PRIVAT. H assista, en 349, avec Abondance d'Hadrumète 
et les autres Évèques de sa province au Concile de Car- 
thage convoqué par Gratus. Il y proposa le canon suivant * : 
Il n'est pas permis à un Èvêque de recevoir un clerc 
étranger sans les lettres de son Èvêque ; de retenir 
chez lui ou d'enlever un laïque d'un autre diocèse 
pour l'ordonner à l'insu de l'Èvêque du diocèse au- 
quel il appartient. 

PRIÏATIEH. Il se rendit, en 411, à la Conférence de Car- 
thage où, après la lecture de sa souscription, il désigna 
lui-même son rival, non de Vegesela, mais de Cillium. Il 
dit, en effet ^ : J'ai contre moi Donat de Cillium. Celui- 
ci dit alors : J'ai là des diacres ; c'est un peuple voisin; 
c'est mon diocèse. Et comme Privation lui demandait : 
Où se rèunissent-ils ? Donat lui répliqua : // est vrai 
que voi^ not4S avez interdit les lietcœ et les memoriœ 
des Martyrs. N'avais-je pas en cet endroit le prêtre 
Candide ? c'est-à-dire, n'est-ce pas vous qui avez chassé 
de là mon prêtre Candide ? 

» Hard. 1. 686. 
2 Cog. 1. 133. 



234 — 



CL VI. — VIBIANA. 



Vibiana, distincte de Febiana, appartient comme elle à 
la province Byzacène. Elle devait, sans doute, son nom à 
un personnage appelé Vibianus. L'empereur Vibius Gallus 
fut proclamé dans Tile de Girba. Une dédicace de Telmin, 
l'ancienne Tamalluma, porte * : 

SEX . COCCEIO VIBIANO 
PROCOS . PROVINXIAK . AF 
PATRONO n . D . D . P . P . 

DONATIEN. Victor de Vite rapporte - que le roi Hunéric 
fit donner cent cinquante coups de bâton à Donatien de 
Vibiana et à Prsesidius de Sufetula, et qu'il les envoya en 
exil pour la seconde fois. 



CL VII. — VIGTORIANA. 



Victoriana était une ville de la province Byzacène qu'il 
ne faut pas confondre avec la villa Victoriana que saint 
Augustin dit " être à moins de trente milles d'Hippone 
Royale. Mais, du reste, elle nous est totalement inconnue. 



' Corpus. 84. cf. n. 14. 

2 Pers. Vaud. 2. 16. 

3 Civ. Del. 22. 8. 7. 



— 235 — 

SATVRNIN. Il se rendit à Carthage pour le Concile de saint 
Gyprien, le troisième sur la question du Baptême, en 255. 
Il y donna son sentiment le cinquante et unième *. 

6ETVLICVS. H fut du nombre des Donatistes, du parti de 
Maximien, qui, au Concile de Cabarsussi, en 393, con- 
damnèrent Primien de Carthage, comme on le voit dans 
la lettre synodale de ce Concile^. 

RVFINIEN. Il figure le quatre-vingt-huitième sur la liste 
des Évêques de la Byzacène que le roi Hunéric convoqua, 
en 484, à rassemblée de Carthage et exila ensuite avec 
leurs autres collègues. L'opinion de Ruinart que ce Rufi- 
nien est Tévêque retiré dans un îlot voisin de la Sicile, que 
saint Fulgence consulta lorsqu'il songeait à TÉgypte et 
aux ancienaes solitudes des moines, est tout à fait vrai- 
semblable -K 

POMPEIEN. Il se transporta à Constantinople vers la fin 
de Tannée 553 pour assister au cinquième Concile œcu- 
ménique, auquel il souscrivit en ces termes * : Pompéien, 
par la miséricorde de Dieu, Èvêgue de la sainte 
Église catholique de la cité de Victoriana, dans la 
province Byzacène, pareillement. 



« Hard. 1.170. 

55 Aug. serm. 2. in ps. 36. n. 20. 

- In vita Fulg. 13. 

* Hard. 3. 203 



— 236 



GLVIII. — VICVS ATERII. 

Vicus Aterii était, selon la notice, une ville de la Byza- 
cène et elle parait aussi avoir pris le nom du possesseur 
de ce domaine. La gens ateria était romaine. Gruter la 
nomme souvent K Le nom des Aterii parait également 
dans Tépigraphie africaine. Un groupe de ruines situé dans 
la Byzacène méridionale, à la limite de la Numidie, porte 
encore le nom de Bir el Ater. 

Le monastère de Praecisu, quoique éloigné et situé au 
milieu du diocèse de Lepti Minus, dépendait de Tévêque 
de Vicus Aterii, ainsi que le constatait Tabbé Pierre dans 
le rapport qu'il présenta à Boniface de Carthage au sy- 
node de Tan 525, contre Libérât, primat de cette province, 
lequel, disait-on, voulait prendre diverses mesures contre 
les moines -. 

D'autre part, on vient de retrouver à Henchir Zengrou, 
entre Giufi et Apisa, dans la Proconsulaire, l'inscription 
suivante^ : 

IMP . CAES . DIVI 
TRAIANI . PARTHICI 
F . DIVI . NERV.E 
NEPOTI . TRAIANO 
HADRIANO . AVG 
PONTÏFICI . MAX 

TRIE . POT . XIII a. 129 

COS . III . P . P . 

CIVES ROMANI QVI 

VICO HATERIANO 

MORANTVR 

* Ps. 126. et alibi. 

2 Hard. 2. 1087. 

3 Bull. arch. 1893. p. 236. 



— 237 — 

R06ATIEN. Il était de la secte desDonatistes parmi lesquels 
il assista, en 411, sans adversaire catholique, à la Confé- 
rence de Carthage et, à l'appel de son nom, il répondit * : 
J'ai donné mandat et j'ai soîiscrît. 

PACATÏS. La notice le porte le quatre-vingt-douzième 
parmi les Évèques de la Byzacène qui se rendirent, en 484, 
à la réunion de Carthage et furent ensuite exilés par Tordre 
du roi Hunéric avec tous leurs autres collègues. 

EVASE. Il signa la lettre du Concile de la Byzacène adres- 
sée, en 641, à Tempereur Constantin, fils d'Héraclius, contre 
les erreurs des Monothélites -. 



GLIX. — VIGVS AVGVSTI. 



L'Itinéraire d' Antonin, outre un • Viens Augusti de la 
Proconsulaire, indique une autre ville du même nom dans 
la Byzacène, à vingt-cinq milles d'Hadrumète, à vingt- 
cinq ou trente-cinq milles d'Aquse Regiae et à trente et 
un milles de Thysdrus. C'est celle que Ptolémée nomme 
Augustus. Les uns ont cru la reconnaître aux ruines de 
Sidi el Hani, les autres à celles de Sabra, dans les envi- 
rons de Kairoan. 

PASCA8E. Il fut un des Donatistes du parti de Maximien 

1 Cog. 1. 198. 
« Hard. 3. 739. 



qui, en 393, condamncrent Primien au Concile de Cabar- 
sussi. Il est nommé dans la lettre synodale que nous a 
conservée saint Augustin ' . 

ASTERIVS de Vicus parut le dernier parmi les catholiques 
à la Conférence de Carthage, en 411. Il répondit- : Dam 
mon territoire il n'y a point avec moi d'autre Évê- 
que. Le donatiste Urbain de Bicus qui était présent afl&r-- 
ma, d'autre part, qu'Asterius lui était inconnu : Dieu, 
dit-il, m'^6'^ témoin que je ne le connais point. Vm%k 
son appel parmi les siens, il répondit ^ : J'ai donné inon- 
dât et J'ai souscrit. 

Si Asterius et Urbain sont tous deux des évêques de 
Vicus Augusti, ce qui n'est pas absolument prouvé, c'est 
que l'un appartient au Vicus Augusti de la Proconsulaire 
et l'autre à celui de la Byzacène. 

Du reste, il avait pu être ordonné en route, comme cela 
eut lieu pour d'autres Donatistes. 



CLX. — VIT A. 



Que ce fût une ville ou une bourgade, on ne la trouve 
point dans les géographes ; mais son évêque, Victor de 
Vite, écrivain de mérite, jouit d'une grande célébrité. H 
a été reconnu, en effet, que c'est à tort et contre l'autorité 



i Aug. serm. 2. in ps. 3G. n. 20. 

2 Cog. 1. 143. 

3 Ibid. 206. 



— 239 — 

des anciens manuscrits que plusieurs l'avaient nommé 
Évêque d'Utique, au lieu d'Évèque de Vite. La notice nous 
apprend que Vita était dans la province Bj^zacène, tandis 
que Utique est dans la Proconsulaire. 

Les géographes ne nous font connaître en Byzacène que 
la ville d'Uzita, dont nous avons parlé, et d'Avidus qui 
est aussi comprise parmi les Évèchés que nous avons énu- 
mérés. Ils annoncent également le municipe de Zita entre 
Tacapas et Sabrata, au-delà de la Byzacène. 

Il y avait aussi plusieurs Avitta, dont une se trouvait 
dans la Proconsulaire. 

Le nom de Vita est-il altéré ? Il ne parait que deux fois 
dans les monuments ecclésiastiques, savoir, en tète de 
l'histoire de la persécution Vandale et dans la notice de 
482. Vitensis peut fort bien être une mauvaise lecture de 
Vicensis. Or, le Viens Augusti de la Bj^zacène ne figure 
pas dans la notice de 482. 

PAMPINIEN, autrement Papinien. Victor de Vite en fait 
mention dans son histoire qu'il écrivit en 487 ou 490, et 
il indique que Pampinien vivait près de soixante ans au- 
paravant, au temps où Genséric sévissait contre les catho- 
liques. Alors, dit-il ', on brûla tout le corps de Pam- 
pinien, le vénérable Évêque de notre cité, avec des 
lames de fer rougies au feu. Et il ajoute que l'évêque 
Mansuet d'Urusi fut aussi brûlé à la porte d'Urusi qu'on 
appelait la porte de Furni. Vita se trouvait-elle donc dans 
la région d'Urusi et de Furni, à la frontière de la Byza- 
cène et de la Proconsulaire ? 

A Henchir Béni Darradj, au-delà de Zaghouan, sur la 
route de Hammamet, et par conséquent aussi à la fron- 

> 1. 3. 



— 240 — 

tière des deux provinces, un monument semble porter la 
mention de la civ(îtas) Vit a K Les martyrologes honorent 
la mémoire de Pampinien le quatre des calendes de dé- 
cembre. 

DIAD0CV8. Il est dit, par un interlocuteur, dans la préface 
de Thistoire de la persécution Vandale de Victor de Vite, 
que celui-ci fut élevé par un pontife digne de toute louange, 
par le bienheureux Diadocus. Cet Évèque aurait donc été 
prédécesseur de Thistorien. 

VICTOR. Il figure le quarante-quatrième sur la liste des 
Évoques de la province Byzacène que le roi Hunéric exila, 
en 484, après la réunion de Garthage. Mais au nom de 
Victor on lit cette annotation : il ne se présenta pas, 
non occurrit. Elle semble indiquer qu'il avait pris le 
parti de fuir, quand se tint la réunion de 484. Il n'est pas 
du tout certain que ce Victor soit le primat de la Byzacène, 
mentionné dans la vie de saint Fulgence -. Dans les an- 
ciens manuscrits il est parfois appelé saint. Sa mémoire 
est aussi honorée dans les martyrologes le dix des calendes 
de septembre. Dans la belle histoire où il nous fait con- 
naître tant d'excès de la fureur Vandale et tant d'actes 
glorieux de la part des catholiques, on voit briller d'une 
manière admirable sa religion et sa piété. 

* Corpus suppl. 12435. 
« N. 34. 



— 241 — 



GXLl. — ZELLA. 



Strabon place Zella et Achulla, villes libres, dans la 
Byzacène ', dans la région de Ruspina et deThapsus. Est-ce 
la! même que Zêta de Hirtius, que celui-ci place dans la 
même région -? Il y avait, en Numidie, une ville appelée 
Lainzella. 

Nous avons parlé, à l'article de Thelepte^ d'un Concile 
tenu à Zella. Nous ferons remarquer ici que, à la Confé- 
rence de 411, il y avait un Donatien de Thelepte et un 
Donatien de Zella parmi lesÉvêques catholiques, et il s'y 
trouvait, d'autre part, un Natalicus de Zella et un Nata- 
licus de Tela, parmi les évêques donatistes. D'après les 
manuscrits, le Concile dont nous venons de faire mention, 
fut présidé par Donatien de Thelepte, autrement de Tela 
ou de Zella . 

Disons encore qu'il y a, au sud-ouest de Thugga Tere- 
binthina, un groupe de ruines appelées Zellez. 

DONATIEN deZella. On le trouve parmi les Évêques catho- 
liques qui, en 411, se rendirent à la Conférence de Car- 
thage. Après la lecture de sa souscription, il dit^ : J*ai 
pour adversaire Natalicus, lequel s'avança et répondit : 
Je le connais, A son appel parmi les Donatistes, Natalicus 
de Tzella ajouta^ : J'ai donné mandat et j'ai souscrit. 
Alors l'évêque catholique Maximin de Sufes fit une re- 

» 17. 3. 12. 

2 Bell, afric. 28. 74. ^ 

3 Cog. 1. 135. 

4 Ibid. 163. 

■ta 



— 242 — 

marque : C'est le diocèse de l'évêque Musonitcs ; ilya 
ses prêtres et un peuple plu^ nombretuv que celui-ci. 
Il semblerait donc qu'il y a ici quelque mystère, d'autant 
plus que Lamzella n'avait à cette époque qu'un évèque 
donatiste appelé aussi Donatien comme les Évèques catbo* 
liques de Zella et de Thelepte. 

Quant à Musonius, nous savons qu'il était primat de la 
Byzacène en 39.7 et qu'en 359 assistait au Concile de Sar- 
dique un Évèque du même nom. Dans l'une et l'autre 
circonstance Musonius est dit Évèque de la Byzacène et le 
nom de son siège n'est pas indiqué. 



TRIPOLITAINE 



I. — GIGTHI. 



Ce nom désigne la ville que lltinéraire d'Antonin ap- 
pelle le municipe de Gitti. Il était situé entre la ville de 
Fulgurita et le municipe de Ponte Zita. C'est la Gigthis 
de Ptolémée. La table de Peutinger la place à quinze 
milles de Templum Veneris et à dix-sept milles du mu- 
nicipe de Ziza. Gigthi est représentée par les ruines de 
Henchir Djorf Bou Grara. C'est ce que démontrent plu- 
sieurs inscriptions ^ 

L . SERVAEO . Q . F . 

QVIR . FIRMO 

S . F . Q . GIGTHENSIS . OB 

MERITA . IN . REMP . ET 

SINGVLAREM . IN . SING 

VNIVERSOSQ . MVNIFI 

CENTIAM .P.P. PONENDAM 

DECREVIT . QVAM . CVM 

REMISISSET . HONORE 

CONTENTVS . ORDO 

POPVLVSQ . CVM . INCOLIS 

SVA .P.P. C\ RAVERVNT 

Ces inscriptions nous apprennent que Gigthi avait sa 
municipalité, son sénat, et que sa population comprenait 
des citoyens et des étrangers. Au temps de l'empereur 
Valentinien, elle avait encore des sacerdotales qui étaient 
sans doute chrétiens, comme ceux de Cuiculum dont nous 

> Eph. 5. 253. Cf. Corpus. 26. 30. etc. 



— 246 — 

avons reproduit Tépitaphe à Tarticle de cette ville de b 
Numidie^ 

Voici, du reste, le texte de Tinscription, qui est curieuse 
à plus d'un titre : 

QVINTO . FL . P . P . SAC . PROV 

SALVIS AC TOTO ORBE VINTIBVS (sic) 

DDDD NNNN FFFF LLLL 

VALENTINIANO THEODOSIO 

ARCADIO ET MAXIMO SEMP AVGVST 

OB MERITVM MAGNIFICE LEGATI 

ONIS QVAM PRO VOTO TOTIVS 

PROVINGIAE EXECVTVS EST ET PE 

REGIT QVINTVS VIR LAVDABILIS 

SACERDOTALIS HVIC CVPIENS 

COMPETENTIBVS MERITIS 

RESPONDERE TOTIVS PRO 

VINCIAE CONSILIO AD 

DECRETO ORD 

N 

I PO 

S .P . P 

Les ruines de Gigthis, étalées sur un plateau accidenté, 
couvrent un espace considérable. Sur plusieurs monticules 
on distingue les restes de belles constructions. Le port, 
dont parle Scylax, est situé au sud de la ville, mais au 
nord il y avait aussi un bon mouillage. L'auteur arabe Tid- 
jani donne à la plaine de Gigthi le nom de Tadjghet ; c'est 
l'appellation antique avec le ta berbère. Nous verrons que 
Tacapas au contraire a perdu le préfixe berbère ou lybien. 
Le forum de Gigthi formait un rectangle de soixante 
mètres sur quarante ; il était pavé de grandes dalles. 

CATVLIN. Il assista, en 411, avec les Évèques catholiques 
à la Conférence de Carthage, et après avoir répondu à l'ap- 

ï Corpus. 27. 



— 247 — 

pel de son nom, il rendit témoignage de son église * : Elle 
a, dit-il, l'unité. Ce que Valentinien, diacre de Primien, 
confirma en ajoutant : Nous n'y avons personne. 

La basilique de Gigthi, avec son baptistère et ses an- 
nexes, a été mise récemment à découvert. 



IL — GIRBA I. 



Il est certain qu'il y eut, en Afrique, deux Évêchés por- 
tant le nom de Girba, car, au Concile de Carthage, sous 
Boniface, on trouve à la fois deux Évêques de ce nom, 
Vincent et Donat, tous deux catholiques et à la tête d'é- 
glises différentes. 

Pour se rendre compte de ce fait, il suffit d'admettre que 
la grande lie qui porte encore le nom de Girba a eu plu- 
sieurs Évoques, ce qui ne doit pas étonner, puisque toutes 
les villes d'Afrique un peu considérables formaient des 
Évèchés. Or, l'île de Girba compta plusieurs villes impor- 
tantes. La table dePeutinger en compte quatre principales. 
Ptolémée en nomme deux : Gerra et Méninx, appelée plus 
tard Girba. 

Les deux Évêques de Girba ont pu très bien porter le 
même titre, et si l'on considère que les manuscrits donnent 
les variantes Girba, Gerba, Girpa, Girma, Girva, Greba, 
Gerva, etc., on peut admettre que les deux Évêchés sont 
ceux de Gerra et de Girba. On peut encore admettre que 

i Cog. 1. 133. 



— 248 — 

Gerva est une altération de Gergis et que Gervitanus est 
mis pour Gergitanus. Or, Gergis est la moderne Zarzis, 
ville située sur le littoral, au sud de Girba et dans la même 
province Tripoli taine. 

Rien par conséquent ne nous force à admettre que Tun 
des deux Évèchés de Girba appartient à la Proconsulaire. 
Le nom des autres villes de Girba sont : Tipasa, Haribus 
et Uchium. 

Ce point mis en lumière, nous dirons que Girba est ap- 
pelée par Ptolémée Tile des Lotophages, que les empereurs 
Gallus furent proclamés dans Tile de Méninx qu'on appe- 
lait déjà alors Tile de Girba ^ Strabon et Pline nomment 
également Tîle et la ville de Méninx. L'île était située près 
de la petite Syrte et faisait partie de la Tripolitaine. 
- Girba semble avoir été le nom de Tîle dès la plus haute 
antiquité, et Méninx, qui était la ville principale, donna à 
une certaine époque son nom à l'île dont elle était la ca- 
pitale. 

Girba devait sa renommée à la pourpre qui s'y préparait 
et servait aux teintures réservées aux Empereurs. C'est à 
ce fait que se rapporte le Procurateur de l'atelier de 
teinture de Girba de la province Tripolitaine dont il est 
fait mention dans la notice de l'Empire. 

Les ruines de l'antique Méninx ou Girba portent au- 
jourd'hui le nom d'ElKantara qui lui vient d'un pont ser- 
vant à relier l'île au continent. On y a découvert une ba- 
silique à trois nefs. Dans la nef de droite était un riche 
tombeau recouvert d'une plaque, sur laquelle entre quatre 
monogrammes et quatre palmes étaient gravés ces mots : 
Egnatia, puella^ vicsit in pace annîs XXI -. Egnatius 

' Victor, de Caes. 31. 

* Acad. des Inscr. 1882. p. 180. 



— 249 — 

était un nom que portaient les empereurs Gallien et Gallus. 
Girba appartient auj ourd'hui à la Tunisie. Sa popula- 
tion est berbère et nombreuse. L'île fut jadis soumise aux 
Espagnols. 

MONNVLVS. Il assista à Carthage, en 255, au troisième 
Concile de saint Cyprien sur la question du Baptême. Il y 
fît connaître son sentiment le dixième '. 

PROCVLVS. Il était de la secte des Maximianistes avecles* 
quels il assista, en 393, au Concile de Cabarsussi. Il en 
^igna la lettre synodale en son propre nom et au nom de 
Gallonius son collègue -. 

QV0DVVLTDEV8. Il fut l'un des Évèques catholiques qui, 
en 411, assistèrent à la Conférence de Garthage. Lorsque, à 
rappel de son nom, il eut répondu ^ : Je suis présent^ le 
donatiste Evasius se présenta contre lui et dit : Je le con- 
nais. Et lui-même répondit à son appel ^ : J'ai donné 
^mandat et j'ai souscrit. 

VRBAIN. C'est lui que Victor de Vite mentionne parmi 
ceux que le roi Genséric exila vers Tan 450 ^ : Si par ha- 
sard^ dit Victor, quelqu'un^ comme cela arrive d'or- 
dinaire, lorsqu'on prêche au peuple de Dieu, nom^ 
^mait Pharaon, Nabuchodonosor, Holopheme, ou tout 
autre tyran semblable, on l'accicsait de désigner ainsi 
/a personne du roi et aussitôt il était condamné à 

1 Hard. 1. 163. 

3 Aug. serm. 2. in ps. 36. n. 20. 

3 Cog. 1. 126. 

* Ibid. 199. 

sPers. Vaud. 1. 7. 



— 250 — 

l'exil. Ce genre de persécution était pratiqué ici ou- 
vertement, là en secret, afin de supprimer par ces 
indignes ^nanœuvres les hom,mes les plus pieux. C'est 
ainsi que notes avons vu alors exiler bon nombre 
d'Èvêques, co'inme Urbain de Girba, le métropolitain 
Crescent de la cité d'Aquœ qui était le Primat de 
cent vingt Evéques, Habetdeum de Theudala, Etes- 
trate de Sufés et les deux Tripolitains Vincent de 
Sabrata et Cresconius d'Oea. Il est vrai, Victor semble 
mettre Urbain parmi les Évêques de la Byzacène ; mais la 
vérité est qu'il ne suit aucun ordre, car Habetdeum est cité 
entre les Évêques de la Byzacène, bien qu'il soit de la 
Proconsulaire. A la fin de son texte il faut donc lire deux 
autres Tripolitains. 
L'Évêque Urbain est honoré le vingt-huit novembre. 

FAVSTIN. Il figure le troisième des cinq Évêques de la 
province Tripolitaine mentionnés avec les autres par la 
notice de 482 et qui furent envoyés en exil par le roi Hu- 
néric après la réunion de Garthage en 484. 

VINCENT. Il assista comme légat de la province Tripoli- 
taine au Concile de Garthage réuni sous Boniface en 525 
et il signa un des premiers en cette qualité ^ . Il est encore 
fait mention de lui dans ce même Goncile, lorsque, au se- 
cond jour, les Évêques qui avaient apporté la lettre du 
Concile de Junca à Boniface, demandaient que Vincent, 
Evêque de Oirba, de la province Tripolitaine, fût 
mis en demeure de rendre les centres de population 
qu'il paraissait avoir usurpés sur l'Eglise de Tam,al- 

* Hard. 2. 1081. 



— 251 — 

luma ^ Il est appelé dans les Actes Évêque de Gerva ou 
Girva et il est question du peuple de Sasisa, d'Umbriana 
et de VîUa Minor. Assurément ces populations apparte- 
naient au continent et non à Tile de Girba, et dès lors nous 
serions inclinés à considérer Vincent comme Évêque de 
Gergis. 



m. — GIRBA IL 



La seconde Girba, si ce n'est la même que Gergis dont 
nous avons parlé, et si ce n'est Gerra, seconde ville de l'île 
de Méninx, ne saurait être que le titre du second Évêque 
de rile de Girba. Nous en avons parlé amplement à l'article 
précédent. Nous ajouterons que Gergis, aujourd'hui Zar- 
zis, est située sur le littoral, au sud de Girba, à cinq milles 
à Test de Zitha. Le stadiasme met la tour de Gergis à 
cent cinquante stades de Méninx. 

6ALL0NIVS. Il ne put assister, en 393, au Concile de Ca- 
barsussi ; il y fut représenté par son collègue Proculus qui 
signa pour lui la lettre synodale. Son titre n'est pas indi- 
qué, mais il est probable que c'était aussi un Évêque de 
Girba 2. 

DONAT. Il souscrivit le dernier au Concile de Carthage 
réuni sous Boniface en l'année 525 2. 

« Hard. 2. 1085. 

^ Aug. 2 serm. in ps. 36 n. 20. 

^ Hard. 2. 1082. 



IV. — LKPTIS-LA-GRANDE. 



Leptis, ordinairement surnommée la Grande, parce qu'il 
y avait une Leptis-la-Petite dans la province Byzacène, 
était une ville très illustre de la province Tripolitaine.EUe 
fut, au témoignage de Spartien, d'Eutrope et d'Aurelius 
Victor, la patrie de l'empereur Sévère. Sur les anciennes 
monnaies, elle est appelée colonia Victrix Julia. Dans 
les auteurs, elle est appelée Lepti Majus, Leptis Magna. 
Ces noms, d'origine étrangère, se mettaient à divers cas 
et étaient de divers nombres et de divers genres qui deve- 
naient indéclinables dans la langue latine. Salluste et Pline 
disent que Leptis fut fondée par les Phéniciens, mais il 
en est de cette ville comme de beaucoup d'autres localités 
africaines qui ne prirent d'importance réelle que quand 
elles eurent des relations avec les négociants orientaux. 

Leptis était située entre les deux Syrtes, près de la ri- 
vière Cinyphe, aujourd'hui l'oued Eaan. Elle fut embellie 
par Justinien, après qu'il eut repris l'Afrique. Il l'entoura 
de remparts, y restaura la maison de l'empereur Sévère et 
y érigea cinq églises nouvelles dont il dédia la principale 
à la sainte Mère de Dieu, comme Procope le rapporte au 
sixième livre de son ouvrage sur les édifices de Justinien. 
Il y avait aussi dans la région de Leptis une station mili- 
taire, commandée par un officier chargé de surveiller la 
frontière et de la protéger contre les incursions des bar- 
bares. Il était sous les ordres du comte d'Afrique et du Dux 
de la province Tripolitaine, comme nous le fait connaître 
la notice de l'Empire d'Occident. 



— 253 — 

Leptis, comme les autres villes Lybiennes, fat d'abord 
administrée par des Sufètes ^ ; elle reçut plus tard le titre 
de municipe^, puis celui de colonîa Ulpia Trajana'^, 
Elle obtint enfin de Sévère qui y était né le droit italique^. 
Le Périple, Strabon et Ptolémée donnent à Leptis le nom 
de Neapolis, qui désignait proprement un quartier de la 
ville. Riche et peuplée, Leptis eut à lutter contre deux en- 
nemis qui finirent par avoir raisoïi d'elle : les nomades et 
les sables mouvants. En vain Justinien la releva; elle reste 
aujourd'hui tout entière ensevelie sous les sables. 

En 883, selon la notice de Léon le Sage, Leptis avait 
encore un Évêque. 

DIOGA. Il était contemporain de saint Cyprien et dans le 
Concile de Carthage de 255, Natalis d'Oea vota pour lui 
parmi les derniers : Non seulement moi ici présent, dit- 
il ^, mais Pompée de Sabrata et aussi Dioga de Lep- 
tis Magna qui, absents de corps mais présents d'es- 
prit, m' ont fait leur m^andataire, nous pensons comme 
nos collègues, etc, 

SALVIEN. Il était de la secte des Donatistes parmi lesquels 
il assista, en 411, à la Conférence de Carthage où à l'appel 
de son nom il dit^ : J'ai donné mandat et j'ai sous- 
crit, sans rien ajouter au sujet d'un Évêque catholique. 

Du reste, il est appelé simplement Évêque de Leptis, ce 



1 Corpus. 7. 

2 Ibid. 8. 

3 Ibid. 10. 

4 Dig. 15. 8. 11. 
6 Hard. 1.178. 

6 Cogn. 1. 208. 



. - 254 — 

qui, à la rigueur, peut désigner un Évèque des Castra 
Leptitana situés dans la montagne même de Leptis. 

Nous croyons, en effet, que TÉvêque Primulien, dit de 
Luci magna, maximianiste, appartient à Leptis Magna et 
qu'il y a dans son titre une erreur de copiste. 

CALLIPEDE. Il figure le premier des cinq Evêques que 
comptait la province Tripolitaine en 484, lorsqu'ils se 
rendirent à Carthage, sur Tordre du roi Hunéric, et furent, 
après cette réunion fameuse, exilés avec tous les Évèques 
catholiques. 



V. — LVCIMAGNA. 



C'est une ville inconnue, mais que nous pensons être la 
même que Leptis Magna dont nous venons de parler. C'est 
pourquoi nous la plaçons ici. 

PRIMVLIEN. Il était donatiste et même maximianiste et 
en cette qualité il assista d'abord, en 393, au Concile de 
Cabarsussi, contre Primien de Carthage S puis il se trouva, 
en 411, à la Conférence de Carthage où à l'appel de son 
nom il dit - : J'ai donné mandat et j'ai soicscrit; je 
n'ai pas de compétiteur. 

H y eut, du reste, comme il vient d'être dit, à la Confé- 



1 Aug. serm. 2. in ps. 36. n. 20 

2 Cog. 1. 198. 



— 255 — 

rence de 411, un autre Évêque donatiste de Leptis, nommé 
Salvien. Celui-ci répondit à l'appel de son nom : J'ai don- 
né mandat et fax souscrit , sans rien ajouter au sujet 
d'un Évêque catholique. 

En présence de cette difficulté, on peut supposer, pour 
la résoudre, que Leptis Magna avait un Évêque Maximia- 
niste et un Évêque donatiste. On peut supposer encore 
que les Castra Leptitana, qui se trouvaient dans la mon- 
tagne de Leptis, avaient leur Évêque distinct. 



VI. — OEA. 



Il n'est pas de géographe qui ne cite l'insigne colonie 
d'Oea, de la province Tripoli taine, quoiqu'ils écrivent son 
nom avec quantité de variantes qu'il faut attribuer aux 
copistes. Tacite dit de Valerius Festus qui commandait la 
légion en Afrique pendant la guerre de Vitellius ^ : Il met 
bientôt fin aux hostilités entre les habitants d'Oea et 
ceux de Leptis^ qui, après avoir commencé par des 
vols de grains et de troupeaux, en étaient venus aux 
arômes et aux batailles rangées. 

Nous savons, par saint Augustin ~, qu'une statue fut dé- 
crétée, en l'honneur d'Apulée de Madaure, par les habi- 
tants d'Oea, patrie de sa femme. 

C'est à Oea, selon le même saint Augustin, que se passa 

1 Hist. Lib. 4. 50. 
8 Ep. 138. 19. 



— 256 — 

le fait fameux relatif à la cucurbite de Job '. Oea fut proba- 
blement une des plus anciennes villes de la côte africaine, 
car son port en fait le débouché du Soudan. Son titre de 
colonie doit dater du règne de Septime Sévère, le bienfai- 
teur de la province. Solin cite Oea parmi les trois cités 
libres dont fut composée la Tripolitaine et qui lui valurent 
son nom. 

Oea fut détruite au quatrième siècle par les Austuriens, 
tribu de Maures. Il reste de son antique splendeur un arc 
de triomphe élevé en Thonneur de Marc Aurèle et de Ve- 
rus. Elle se releva de ses ruines et elle est restée jusqu'au- 
jourd'hui, sous le nom de Tripoli de Barbarie, une ville 
importante qui a à sa tête un préfet apostolique de Tordre 
des Capucins. 

Le nom d'Oea se lit sur un monument de Théveste - : 

M . AEMILIO 

CLODIANO 

EV PROC AVGG NN 

PATRÎMONII 
REG LEPTIMINENSIS 

ITEM PRIVATAE 

REG TRIPOLITANAE 

OB . SINGVLAREM . EIVS 

INNOCENTIAM 

OEENSES 

PVBLICE 

Un fragment d'inscription conservé au musée de Naples 
mentionne les Oenses ex provinc{ia) afr{icana) ^. 

La notice de Léon le Sage dit qu'en 883 Oea avait ei(- 
core un Évêque. 

' Kp. 71. 5. 
-* Eph. vil. 717. 
•' Corpus. X. 1684. 



— 257 — 

NATALIS. II assista au troisième Concile que saint Gyprien 
réunit à Garthage, en 255, sur la question du Baptême. Il 
fut le quatre-vingt-troisième à donner son avis, tant en 
son nom propre qu'au nom de Pompée de Sabrata et de 
Dioga de Leptis Magna, qui étaient absents K 

MARINIEN. Il était donatiste et assista, sans adversaire, 
en 411, à la Gonférence de Garthage où à l'appel de son 
nom il dit ^ : J'ai donné mandat et j'ai soicscrît. 

CRE8C0HIV8. Il était déjà Évèque sous Genséric, qui, au 
rapport de Victor de Vite^, le condamna d'abord à l'exil. La 
notice de 482 prouve qu'il se rendit plus tard à la réunion 
de Garthage convoquée par le roi Hunéric. Elle le nomme 
le quatrième parmi les Évêques de la Tripolitaine avec les- 
quels il fut de nouveau exilé. L'Église romaine en fait 
mention dans son martyrologe le vingt-huit novembre avec 
Valérien, Urbain et d'autres Évêques qui, condamnés à 
l'exil, y terminèrent leur vie. 

Oea eut ensuite des Évêques titulaires : 

Jean-Philippe Burcard, 3 avril 1685; 

Théodore de Ludinghans Wolf, 14 mars 1701 ; 

Gabriel Kanc, 29 avril 1746 ; 

Laurent de Ghéry, 13 janvier 1759 ; 

Joseph-Léon Lapacinsky, 15 avril 1776. 

Ferdinand Siciliani, 23 juin 1828 ; 

Juste Recanati Gamerte, 3 juillet 1848 ; 

Léon François Sibour, auxiliaire de l'archevêque de 
Paris, 24 décembre 1852; 



I Hard. 1. 169. 

« Cog. 1. 201. 

3 Pers. Vaud. 1. 7. 



— 258 — 

Jean Williams, 33 décembre 1865 ; 
PhUippe Manetti, 23 février 1867 ; 
Alexandre Grossi, 3 avril 1876. 



VII. — SABRATA. 



Pline indique ainsi remplacement de cette ville célèbre 
de la Tripolitaine : Sabrata^ sur la petite Syrte *. Dans 
l'Itinéraire d*Antonin, elle porte le titre de colonie et elle 
est regardée par Isidore de Séville - comme une des trois 
grandes villes qui firent donner à cette province le nom de 
Tripolitaine, ce que Solin avait déjà auparavant indiqué 
en ces termes ^ : Les Orecs lui donnent dans leur langue 
le nom de Tripoli à cause des trois villes d'Oea, de 
Sabrata et de Leptis Magna, Procope* dit que Sabrata 
fut fortifiée par Justinien qui y fit construire une belle 
église. 

Les auteurs arabes désignaient cette ville sous le nom 
de Sabrât enNefousa, d'une puissante peuplade, jadis chré- 
tienne, appelée des Nefousa. Sabrata est représentée au- 
jourd'hui par le bourg de Zouagha, le vieux Tripoli. Elle 
était située un peu au nord, sur le littoral ; ses remparts 
dessinent un vaste périmètre. On y reïnarque les ruines 
d'un amphithéâtre et d'une jetée. L'épouse de Vespasien, 



1 Hist. nat. 
« Orig. 13. 5. 
« Polyhist. 
* De œd. 6 



— 259 — 

Flavia Domitilla, était fille de Statilius Capella de Sabrata^ 
Le nom de Sabrata se lit sur un monument de Théveste - : 

M. Aemilio 

Clodiano 

e. V. proc. augg. nn. 

patrimonii 

reg. Leptiminensis 

item privatœ 

REG . TRIPOLITANAE 

OB . INSIGNEM . EIVS 

innocENTIAm 

SABRATENSES 

PVBLICE 

Si Sabrata est le Sibon de la notice de Léon le Sage, elle 
avait encore un Évêque en 883. 

POMPEE. Il était à la tête de TEglise de Sabrata au temps 
de saint Cyprien, car il chargea Natalis, qui se rendait d'Oea 
au Concile de Garthage de Tan 255, de faire connaître son 
sentiment sur la réitération du baptême des hérétiques 3. 

NADOS. Il assista parmi les Évêques catholiques à la Con- 
férence de Carthage de 411. Après la lecture de sa sous- 
cription il dit^ : J'ai eu un compétiteur; maintenant y 
je n'en ai pas. Il désignait ainsi Donat, qui était Maxi- 
mianiste et qui, ayant assisté, en 393, au Concile de Ca- 
barsussi ^, avait été. Tannée suivante, condamné avec les 
autres consécrateurs de Maximien par le Concile de Bagaï^. 

1 Ant. Afric. 1885. p. 58. 

2 Eph. VII. 718. 

3 Hard. 1. 178. 
4Cog. 1. 133. 

^ Aug. serm. 2. in ps. 36. n. 20. 
^ Aug. cont. Cresc. 4.4. 



VINCENT. Victor de Vite le mentionne parmi les Évêques 
exilés par Genséric ^, pour avoir attaqué dans leurs sermons 
la personne du roi sous le nom de Pharaon, de Nabucho- 
donosor ou d'Holopherne. C'est ainsi, en effet, que les 
Ariens interprétaient le langage des Évêques et les dési- 
gnaient à la haine malgré leur innocence. L'exil de ces 
Évêques se rapporte à Tannée 450 ou environ. 

LÉON. Il est le second des cinq Évêques de la Tripolitaine 
que le roi Hunéric appela à la réunion de Garthage en 484 
et condamna ensuite à Texil avec leurs autres collègues. 



VIII. — SINNIPSA. 



On ne trouve aucune indication de cette ville chez les 
anciens géographes, qui mentionnent seulement un oppi- 
dum Ginyps entre Oea et Leptis Magna. Mais c'est on bien 
pauvre renseignement. 

VILLATICVS.Get Évêque se rendit à Garthage, en 411, pour 
la Gonférence. Il y signa parmi les catholiques et après la 
lecture de sa souscription il rendit ce témoignage de son 
église - : L'unité y existe. Et aucun donatiste ne réclama. 

i Pers. Vaud. 1. 7. 
2 Cog. 1. 133. 



— 261 — 



IX. — TACAPAS. 



Tacapas est appelée colonie dans Tltinéraire d'Antonin. 
Elle était voisine de la province Byzacène, mais elle se trou- 
vait cependant dans la Tripolitaine. Il est fait mention de 
cette ville dans le code Théodosien, où il est dit que Dra- 
conce, vicaire d'Afrique, y reçut la loi de Valentinien et 
de Valens sur le châtiment de ceux qui refusent de 
comparaître devant le juge et son conseil *. C'était un 
point important et plusieurs routes partent de là et y abou- 
tissent. Tacapas n'a rien perdu de son importance et sous 
le nom à peine altéré de Gabès elle commande encore 
toute cette région extrême de la Tunisie. Elle se trouve 
dans une oasis et comprend deux bourgs principaux : Men- 
zel etDjara. Strabon nous apprend que c'était le principal 
entrepôt de la petite Syrte ; elle l'est encore aujourd'hui. 
Le nom de Tacapas parait sur plusieurs bornes milliaires. 
L'une d'elles porte A TACAPAS, qui montre bien que ce 
nom était à l'accusatif et qu'il était indéclinable-. La forme 
Tacapes qui se lit sur une autre borne ^ rend encore mieux 
compte de l'appellation actuelle débarrassée du préfixe 
lybien. 

DVLCITIUS. Aurèle parle de lui en ces termes au Concile de 
Carthage de Tan 403 ^ : J'ai appris que mes frères de 
la Tripolitaine avaient choisi pour légat notre frère 

1 11. 30. 33. 

2 Corpus. 10022. 10025. 

3 Ibid. 10023. 

* Hard. 1. 914. 



— 262 — 

Dulcitius. Cet Évêque assista aussi, en 411, à la Confé- 
rence de Carthage où après la lecture de sa souscription il 
dit * : J*ai quelqu'un contre moi. Mais quel était ce 
compétiteur? Valentinien, diacre de Primien, le fit con- 
naître en disant : Il s'appelle Félix, il est ici, mais il 
est m^alade. 

8ERVILIV8. Il est le cinquième des Évoques de la province 
Tripolitaine qui vinrent à Carthage en 484 pour y assister 
à la réunion convoquée par le roi Hunéric et dont la con- 
clusion fut l'exil pour lui et pour tous les autres Évêques. 

CAIÏ8, autrement Gallus. Les Évêques de sa province 
renvoyèrent comme légat au Concile que Boniface tint à 
Carthage en 525 -. 



X. — VILLA MAGNA. 



L'Évèque Donatiste de Villa Magna, cité parmi ceux de 
la même secte à la Conférence de Carthage, prouve qu'il 
existait une ville de ce nom distincte de celle de la Pro- 
consulaire. Nous l'attribuons à la Tripolitaine. L'Itinéraire 
d'Antonin, en effet, la place à trente milles de Ponte Zitha 
et à trente et un milles de Fisinda. On a cru la reconnaître 
à Heuchir Abdeïn sur le littoral de la Syrte à douze milles 



1 Cog. 1. 133. 

« Hard. 2. 1082 et 1075. 



— 263 — 

et demi au-delà du point où la voie romaine franchissait 
le canal de Mers-el-Lif. 

R06ATIEN. À l'appel de son nom dans la Conférence de 
Garthage, en 411, il répondit' : Je n'ai point d'adver- 
saire. On ne peut donc le rapporter à Villa Magna de la 
province Proconsulaire dont l'Église, au témoignage d'Au- 
gendus, était uniquement catholique. 

Cog. 1. 182. 



Additions et corrections à la province Proconsuiaire. 



ABTHVGNI. 



Le vrai nom et la situation véritable du municipe 
d'Abthugni sont aujourd'hui connus. Il faut lire Abthu- 
gni et non Abtunga, et c'est à Henchir es Souar, non loin 
de Fumi et de Zama, qu'il faut la placer, d'après le texte 
suivant qui y a été trouvé * : 

C . IVLIO . MAXIMO . EQVO . PVBLICO 

EXORNATO . AEDILICIO . QVAESTO 

RIO . SPLENDIDISSIMAE . COL . IVI. . 

AVRELIAE . ANTONIANAE . KARTHA 

GINIS . CVRATORI . REIPVBLICAE 

SPLENDIDIS simi mVNICIPII . AB 

THVGNI TANORVM . OB . INSIGNEM 

EIVS . ERGA . REMPVBLICAM . ET . OR 

DINEM . ET . VNIVERSOS . CIVES . AD 

FECTIONEM . ET . SIMPLICITATEM 

ORDO . SVA . PECVNIA . POSVIT 

» BuU. areh. 1893. p. 226. 



— 265 — 



SEMTA. 



Nous avons émis un doute sur le nom de Zemta. Une 
découverte, faite à Henchir Zemda, entre Toued Miliane et 
le Djebel Bent Saïdan, nous apprend que Zemta ou Zemda 
était bien la prononciation locale, mais que le vrai nom 
romain était Semta. C'est ce qui est établi par les deux 
textes qui suivent* : 

VLPIAE SAE 

VERINAE PIAE 

CONIVGI 

D . N . IMP . CAES . 

L . C . DOMITII AVRE 

LIANI PII FELICIS 
AVG . Municip . aVG . 
SEMta dévot . nuM . 
MAjestatiq. ejuS 
m . FLAVIO VA 
LERIO CON 
STANTIO 
NOBILISSI 
MO . CAES . 
AVG . SE 
MTE nse S 
PuB . 
D . D . P . P 

^ BuU. arch. 1893. p. 222. 



— 266 — 



SVTVNVRCA. 



Nous l'avons fait connaître sous le nom de Tubernuca, 
qui appartient à une autre ville. Un texte, récemment 
trouvé à Henchir Aïn el Àskeur, nous apprend le vrai nom 
de la ville : 

IMP . CAES . DIVI M . ANTONINI PII 

GERM . SARM . FIL . DIVI ANTONINI PII 

NEP . DIVI HADRIANI PRONEP . DIVI 

TRAIANI PART . ABN . DIVI NERVAE ADN. 

L . SEPTIMIO SEVERO PIO PERTINACI AVG . 

ARAB . ADIAB . P. P. PONT . MAX . TRIB . POT . III . a. 195 

IMP ; VII . COS . II . PÏIOCOS . 
CIVITAS SVTVNVRCENSIS D . D . P . P . » 

Les ruines de la cité se voient à l'extrémité d'un contre- 
fort du Djebel Barron, à l'ouest de la route de Tunis au 
pont du Fahs. 

Dans les manuscrits, nous trouvons le nom correct de 
la ville Sutunurcensis avec les variantes qui suivent : 
Vtumicensis, Sutumîcensîs , Quatumieensis, Sutur- 
gensîs^ Urgonensis. 

1 Bull. arch. 1893. p. 203 



267 — 



THAGARI. 



Il y eut, en Afrique, deux villes de ce nom, savoir Tha- 
gari Majus et Thagari Minus. C'est à Henchir Tell el Caïd, 
autrement Aïn Tlit, que Ton a retrouvé Thagari Majus, 
d'après ce texte * : 

IMP . CAES . M . AVR . V 
CLAVDIO PIO F . AVG . 

PONT . MAX . TRIB . 

POT . II . COS . II . PRO a. 269. 

COS . 

MVNICIPIVM THAGA 

RITANVxM MAÎVS DE 

VOTVM NVMINI MA 

lESTATIQVE EIVS 

D . D . P . P . 

Ce n'est donc pas Tituli qu'il faut reconnaître à Ain 
Tlit, mais, sans doute, Tagarata ou Tagara, autre ville 
épiscopale de la Proconsulaire. 

i Bull. arch. 1893. p. 216. 



APPENDICE 



APPENDICE 



I 



VARIANTES QUI SE TROUVENT DANS LES LISTES DES ÉVÊQUES 
MAXEMIANISTES QUI ONT ASSISTÉ AU CONCILE DE CABARSUSSI 

DE l'an 393. 

Liste des Manuscrits employés pour la recensions 

Codex Bibl. Arsenal. Paris. = A 1. n. 299. — xiv sec. 
God. Bibl. nation. Paris. = N. n. 15647. 
Cod. Bibl. Angel. Rome. = A 2. S. 1. 9. — xii sec. 
God. Bibl. Mazar. Paris. = M 1 . n. 280. — xi sec. 

— — — =M2. n. 281. — xrasec. 
God. Bibl. Atreb. = A 3. n. 618. — xi sec. 
Cod. Vatic. Reg. = V 1. n. 30. — xi sec, 

— lat. = V 2. n. 453. — xii sec. 

— ottobon. = V 3. n. 358. — xm sec. 

— lat. = V 4. n. 451 . — xiv sec. 

— — = V 5. n. 454. — xv sec. 

— Vrbin. = V 6. n. 74. — xv sec, 

— Bibl. Arsen. Paris. = A 4. n. 355. — xip sec. 



— 272 — 

Victorianics Munatîanensis, A 1. Munatiamensis. — 
N. Victorinus. — A 2. Victorinus. -^ M 1. Vîctorinus 
Municianensis. — M 2. Victorinus. — A3. Victorinus. 

— VI. Victorinus Munatienensis. — V 3. Victorinus. 

— V 4. Victorinus Munacianensis. — V 5. Victorinus. 

— V 6. Victorinus. — A4. Victorinus Munacianensis. 

Fortunatiùs Dionysianensis. N. Dionisianensis. — Ml. 
Dionisianensis. — M 2. A 3. V 1. V 2. etc. Dionisia 
nensis. 

Victorîarvus Carcabîanensis, N. Carcabinensis. — A 2. 
M 1. Carcabinensis. — M 2. Cartaginensis. — V 2. 
Carcabiensis. — V 3. Carthaginensis. — V 4, Carca- 
biensis. — V 5. Carcabiensis. — A4. Victorinus Car- 
tabensis. — Al. Garcabensis. Garbaniensis. 

Mîggin ab Elephantaria. N. Elefantaria. — A 2. Myg- 
gin. — Ml. Migin ab Elefanaria. — M 2. Elefantaria. 

— V 1. Elefantinaria. — V 2. V 3. Elefantaria. — V4. 
Elefantaiana. — V 5. Elefentaria. — V 6. Elefantoria. 

— Al. Mygin. Belephantariae. 

Innocentius Tebaltensîs. A 1. Tebaltensis. — N. Thebal- 
tensis. — Ml. Tesbalitensis. 

Florentins ab Adrumeto. Al. Adrumetio. — Ml. Adru- 
metu. — M 2. Adrumeto. — A4. Adrudimti. 

Salvius MembressitaniùS. A 1 . Mebressitanus. — N. Sal- 
vianus Bresitanus. — Ml. Salvione Bresitanus. — 
M 2. Salvianus Bressitanus. — V 2. Silvîus. — V 4. 
Silvius Membresitanus. — A4. Silvius Membrositanus. 

— Al. Salvianus Pressitanus. 



— 273 — 

SalviiùS Ausafensis. M 1. Asaufensis. — VI. Salvianus. 

— V 2. Silvius. — Al. Ausavensis. Ausacensis. — 
Cf. Uzappa. 

Donatus Sabratensis. A 1. Subratensis. — A4. Sabira- 
tensis. 

Gemellus a Thambeis. A 1. Gemilius a ïambeis. — N. 
Gemelius a Thanabeis. — M 2. Geminius a Tanabeis. 

— V 1. a Tanebeis. — A 4. a Thanbeis. — Al. Anatha- 
beis. Tanabaeis. 

Prœteœtatus Assuritanus, A 1. Praetestatus Assurita- 
nus. — N. Pretextatus. — VI. Assucritanus. 

Maœimiarvus Stabatensis, A 1. Fabiatensis. — M 2. 
Satbastensis. — V 2. Sabatensiâ. — V 4. Salbatanensis. 

— V 6. Stabacensis. — A4. Sabatnensis. — Al. Sab- 
batensis. 

Datianus Camîcetensîs. A 1. Anitunicitensis. — N. Ca- 
macetensis. — A 2. Dacianus. — A3. Gamacetensis. 

— V 3. Camecetensis. — V 6. Canucetensis. 

Bonatus Fissianensîs. A 1 . Fiscianensis. — M 2. Fis- 
siacensis. — V 2. Falsianensis. — V 3. Phissianensis. 

— A4. Falcianensis. — Al. Donatianus. 

Theodorus Vsulensis, A 1. Theorus Sulensis. — Ml. 

— Theodorus Sulensis. — A3. Ussulensis. — V 2. 
Uculensis. — , V 4. Vailensis. 

Agnasius. Agnosius. 

Donatus Cabarsicssitamcs. Al. Gebresitanus. — N. Cre- 

18 



— 274 — 

I 

bresntanus. — A 2. Cebresutanus. — Ml. Ceblesuta- 
nus. — V 2. Cebersanus. — A4. Gebersatius. — Al, 
Gebrisetanns. Gebresusitanus. Geberesitanus. 

Natalicios Telensts. A 1. Natalicius. — V 2. Tholensis 

— V 3. Gelensis. — V 4. Tholonensis. — V 5. Tolensis. 

— Al. Thelensis. 

Pomponiiùs Macrianensis. A 1 . Ponponius. — N. Ma- 
chrianensis. — A4. Poponius Matrianensis. 

Pancratiiùs Balianensis. A 1. Pancracius. — N. Pan- 
chrasius Valianensis. — M 2. Babilianensis. — A3. 
Praocatius. Panchratius. — V 2. Basilianensis. 

Januarîus Aqitensîs, N. Aquinensis. — A 2. Aquenen- 
sis. — M 2. Aquensis. — A4. Equensis. 

Secundu^ Jucundianensis, A 1. Seds Jucondianensis. — 
N. Jaconnianensis. — A 2. Scd's. — Ml. Secundinus 
Jocundanensis. — M 2. Jacundianensis. — A3. Jacon- 
dianensis. — V 2. Jocundianus. — V 3. Jocomanensis. 
— Al. Secundianus. 

Pascasius a Vîco Augustî. N. Paschasius. — M 1. a 
Vico Agusti. 

Cresconiics Taciensis. A 1. Ticiacensis. — N. Greso 
conjusticianensis. — A 2. Greso c'justicianensis. — Ml. 
Gresonius Titianensis. — M 2. Gresoconius justicia- 
nensis. — A3. Greso Goniustitianensis. — VI. Gre- 
socon Justitianensis. — V 4. Ticianus. — Al. Tacia- 
nensis. Greso c'uisticianensis. 



— 275 — 
Rogatîanus. A 4. Rogacianus. 

Maximianus Hermîanensis . A 1. Erupnianensis. — N. 
Erumninensis. — A 2. Erumensis. — Ml. Erunninen- 
sis. — M 2. Eruminensis. — V 3. Cerummensis. — Al. 
Eruminatensis. Erumniensis. 

Benenatus Tugutianensis , A 1. Tugnrgitanus. — VI. 
Benetanus. — V 2. Tugurritanus. — V 5. Gugunita- 
nus. — A4. Turgueritanus. — Al. Tigurritanus. Tu- 
gucianensis. 

Secundus — ritanus. N. ritanus. — A 2. S - ritanus. 
M 1. Ses - Ritanus. — M 2. Ritanus. 

Gaïanus Tigualensis. A 1. Gagianus. — N. Gavanus. 

— M 2. Gaûanus. — V 6. Gavalus Tigalensis. — Al. 
Tigis. 

Victorianus Leptimognensis. A 1. Lêptiamensis. — N. 
Victorinus Leptimaginensis. — V 2. Leptimagnensis. 

— V 3. Lectimaginensis. — V 4. Leptimanensis. 

Ouintasius Benne fensis. A 1. Guntasius Bnfensis. — N. 
Benefensis. — A 2. Gontasius Benefensis. — VI. Gus- 
tasius. — Al. Benesensis. 

^uintasius Capsensis. N. Quintianus Capiensis. — M 2. 
Gavensis. 

^elicianus Mustitanus. N. Musititanus. — Ml. Mustta- 
nus. — V 2. Mustitensis. — V 4. Mustatensis. — V 6. 
Musticanus. 



— 276 — 

Miggîn. A 1. Miggennis. — N. Migginus. — Ml. Miggi. 

— M 2. Mingini. — V 2. Migginis. — Al. Miggius. 
Magginus. 

Latinus Mutîensîs. A 1. Mucianensis. — N. Mugiensis. 

— V 4. Muciensis. 

Proctilus Girbîtanus. A 1. Curbitanensis. — M 2. Gur- 
bitanus. — V 2. Girbanus. — V 3. Gubitanus. — V 4. 
Grebanus. — Al. Gurbitanus. 

Helpîdîus ThysdrîtaniiS, A 1. Elipidius Tusdritanus. — 
M 1. Hilpidius. — M 2. Tudritanus. — V 3. Elpidius. 

— V 4. Tusdritensis. — A4. Thusdiritensis. 

Marratius. A 1. Narratius. — M 1. Ab arratio. — V 3. 
Maracius. — V 4. Narracius. — A4. Navatus. — Al. 
Marratus. 

Oallonîus, A 1. Galion. — Ml. Gallionus. — AL Gal- 
lonus. 

Secundîanus Bassîanensts, A 1. Bissianensis. — N. Se- 
cundanus Brisianensis. — M 2. Secundinus. — Al. 
Bisianensis. Prisianensis. 

Donatus Amudarsensis . A 1. Samodartensis. Samorba- 
censis. — N. Samurdatensis. — A 2. Donat^ Sam'da- 
tensis. — M 1. a Mundatensis. — A3. Samdatensis. 

— V 2. Samudartensis. — V 4. Samodartensis. 

Oetulicus Victorianensis . V 2. Getulus Victorianus. 
Annibonius Robantensis. A 1. Amrabontus Rabanien- 



— 277 — 

sis. — N. Rabantensis. — Ml. Agnibonius. — M 2. 
Rabanensis. — .A 4. Sabantensis. 

Augendus Arensis, A 1. Augendianensis. — V 2. Au- 
gendianensis. 

Tertullus Abitensis, A 1. Habensis. — Ml. Abotonen- 
sis. — M 2. Abicensis. — V 2. TertuUius Auttensis. 

— V 3. Abianensis. — V 4. Tertulius Avitentensis. — 
A 4. Amtemsis. 

Secundianus Aurusulianensis . A 1. Auxisialensis. — 
N. Arusianensis. — A 2. Secundinus. — Ml. Secun- 
dinus Aurusilianensis. — V 2. Arusilianensis. — V 6. 
Arunnianensis. — Al. Aurisilianensis. Secondianus. 

Primulianus, N. Primilianus. 

Crescentian/us Narensis. A 1. Marensis. — N. Cresus 
Giranensis. — A 2. Gresci narensis. — Ml. Nalensis. 

— A3. Gresciu Arensis. — V 3. Gresus Tinarensis. — 
V 4. Narrensis. — V 6. Grescentius Arensis. 

Maœimus Abitinensis. A 1. Maximianus Pontanensis. 

— N. Maximus Pitaniensis. — Ml. Pittanensis. Picta- 
nensis. — M 2. Pictavensis. — A3. Pitanensis. — V2. 
Bittanensis. — V 4. Bitanensis. 

Bonatus Palmensis. A 1. Belmiensis. — N. Belmensis. 

— Ml. Velimsis. — M 2. Belinensis. — V2. Balmien- 
sis. — Al. Velimensis. Beliniensis. 

J'a'ustinus Vinensis. A 1. Fastinus Binensis. — N. Be- 
nensis. — Ml. Bennensus. — M 2. Binensis. 



— 278 — 

Perseverantîios Thevestirvus. A 1. Perserentius Theber- 
tinus. — N. Tebtinus. — Ml. Tebestinus. — M 2. 
Tebertinus. — VI. Perseventius Tebestinus. — A4. 
Tevestinus. 

Victor Althiburitanus. A 1. Altiburitanus. — Al. Alti- 
barinânas. 



— 279 — 



II. 



Liste des Evêques de la Byzacène du Concile 

de Van 646. 

Etienne. 

Second de Tagasa, al. Tagala et Tagena. 

Dacien de ïurreblandi, al. Turrebanda. 

Saturin, al. Saturius, de Maraziana, al. Miriciant. 

Jean de Mibiarca. 

Janvier de Gratiana, al. Gattiana. 

Benerius de Tusdrus, al. Tnrdus. 

Romule de Tices. 

Candide de Dices. 

Restitut, al. Restut, de Jubeclidia. 

Furtunius, al. Fortunius, de Cella, al. Zella. 

Griscentinus de Leptis. 

Etienne de Talapta. 

Ebase de Viens Aterii. 

Donat de Limmica. 

Théodore de Tamaten, al. Tamazen. 

Optât de Autenta. 

Constantin d'Aeliae, al. Heliae. 

Etienne deTaraqua. 

Victorin de Temuniana. 

Paschase de Decoriana, al. Detoriana. 

Julien de Ruspe. 

Saluste de Febiana, al. Rebiana. 

Donat de Unizivera. 



— 280 — 

Théodore de Hirina. 

Etienne, Spes in deo, de Quaestoriana. 

Mastulus de Gebaradefa, al. Gebaradefensa. 

Laurent Taraise d'Usila. 

Etienne de Gumma. 

Etienne. 

Boniface de Justinia, al. de Justin et Maximia. 

Cyriaque. 

Janvier de Bana. 

Félix de Thenis. 

Quintus de Acola. 

Spes de Crepedula. 

Nepus. 

Félix du Municipe de Segermes, al. de Municipe et 

Gernis. 
Pentasius de Turres Tamulus. 
Boniface d* Assuras, al. Sasura. 
Numidius de Sofiana Junca, al. Sociana Junca. 
Benadus de Hermiana. 
Rodibaldus de Valentiniana. 



— 281 — 



III. 



Liste des Evêques qui assistèrent au Concile de Tela 

en 418. 

Janvier de Tubulbaca. 

Félix de Segermes. 

Second de Ruspina. 

Fortunius. 

Porphyre. 

Maxime. 

Maximin de Sufes. 

Jocundus de Sufetula. 

Eunome de Marazana. 

Grinus. 

Quintien. 

Donat. 

Donatien de Thelepte. 

Romain de Leptiminus. 

Sopater de Tambei. 

Maximien d'Aquae Regiae. 

Victor de Bahanna. 

Gapio. 

Papinien. 

Basile d'Âlthiburus. 

Tertio lus de Gillium. 

Restitut de Muzuca. 

Donat. 



— 282 — 

Secondien d'Hermiana. 

Julien de Tasbalta . 

Janvier de Gencaliana. 

Porphyre. 

Milicus de Thagamuta. 

Jalien. 

Gresconius de Temuniana. 

Geta de Jubaltiana. 

Tutus de Melzi ? 

Vincent de Gulusi ? 

Fortunatien de Sicca ? 



283 — 



IV. 



Liste des Evêques qui assistèrent au Concile de 

la Byzacéne en 419. 

■ 

Donatien de Thelepte. 
Janvier de Tubulbaca. 
Félix de Macriana. 
Palatin de Voseta ? 
Primien de Garthage ? 
Gaïen de Tiguala. 
Gaïen. 

Janvier de Cencuiiana. 
Victorin de Tabuda? etc. 



— 284 — 



V. 



Liste des Evêques de la Byzacène qui sont portés sur 

la Hste de 482. 



Yassinassa. 
Aquae. 

Libérât d'Amudarsa. 
Mansuet d'Afufenia. 
Pascase de Septimunicia. 
Hortulan de Benefa. 
Victorin d'Ancusa. 
Eubode de Mididi. 
Terentien de Tubulbaca. 
Rogatien de Vadentiniana. 
Boniface de Mascliana. 
Victorin de Seberiana. 
Victor de Nara. 
Léonce de Decoriana. 
Servus Dei de Tambei. 
Laetus de Nepta. 
Félix de Custra. 
Flabien de Buleliana. 
Décime de Theuzi. 
Serband de Putia. 
Restitut de Thagamuta. 
Praeside de Sufetula. 
Eustrate de Sufes. 



— 285 — 

Secondin de Garriana. 
Praefectien d*Abaradira. 
Sabinicuus d*Octabia. 
Adelfius de Mactaris. 
Restitut d'Aquiaba. 
Antacias de Mediana. 
Mensius de Turres. 
Filtiosus d'Aggar. 
Fastidiosus d'Egnatia. 
Germain de Peradamia. 
Donat d'Ermiana. 
Pascase de Tenae. 
Domnin de Taraza. 
Hilarin de Trofiniana. 
Fortunatien de Leptiminus. 
Honorât de Tagaria. 
Albin d*Octaba. 
Aurèle de Feradi majus. 
Félix de Grepedula. 
Gyprien d'Unuzibira. 
Innocent de Muzuca. 
Possidius de Massimana. 
Victor de Vita. 
Victorin de Scebatiana. 
Adéodat de Pederodiana. 
Athenius de Gircina. 
Florentin de Tuzirus. 
Vindicien de Maraziana. 
Adelfius de Mattaris. 
Adeodat de Praecausa. 
Restitut d'Aquae Albae. 
Félix d'Irpiniana. 



— 286 — 

Victorin d'Usula. 
Habetdeus de TâmâUuma. 
Goncordius de Cululi. 
Servus de Menefessi. 
Quintien de Casnlae Garîana. 
Restitut d'Acola. 
Vindemial de Cabsa. 
Quodvultdeus de Dura. 
Eliodore de Gufruta. 
Marcellin de Tasbalta. 
Fortunatien de Gilium. 
Honorât de Tizia. 
Boniface de Fortiana. 
Servius d*Arsura. 
Félix de Forontoniana. 
Succensien de Febiana. 
Julien de Vararus. 
Boniface de Frontoniana. 
Secondien de Mimiana. 
Donat de Boana. 
Boniface de Maraguia. 
Piraise de Nationa. 
Fauste de Praesidium. 
Rustique de Tetci. 
Primien de Gurgai. 
Boniface de Filaca. 
Honorât de Macriana. 
Frumence de Telepte. 
Honorius d*Oppenna. 
Fortunatien de Tagarbala. 
Simplice de Carcabiana. 
Donat de Rufiniana. 



— 287 — 

Libérât d'Aquae Regiae. 
Victorien de Quaestoriana. 
Ruflnien de Victoriana. 
Maxime de Gumrai. 
Pèlerin de Materiana. 
Fortunat de Mozotcori. 
Pacatus de Viens Ateira. 
Proficius de Sublectnm. 
Sature dira. 
Mangence de Ticualta. 
Villaticns d'Auzegera. 
Cresconins de Temoniara. 
Panl de Turris Blanda. 
Restut de Segermes. 
Victor de Gavuar. 
Donatien d'Eliae. 
Etienne de Rusfa. 
Vinitor de Talaptula. 
Hortensius d'Autenta. 
TertuUe de Junca. 
Eusèbe de Jubaltiana. 
Servitius d'Unuricopolis. 
Donat d'Aggar. 
Vigile de Tapsus. 
Madassuma. 
Donisiana. 
Sulianae. 
Orrea Caelia. 
Gunculiana. 
Tices. 



— 288 — 



VI. 



Liste des Evéques de la Tripolitaine qui assistèrent 
en 484 à la réunion de Carthage. 



Calipides de Leptis Magna. 
Léon de Sabrata. 
Faustin de Girba. 
Gresconius d'Oea. 
Servilius de Tacapas. 



— 289 — 



VII 



Liste des Evêchés africains connus au temps 
de Léon le Sage y en 883. 

KapTxyevx TupoxouvrrouXaôia. Carthage. 

KaXatxx. Calama. 

TeXeçr/j, TeêeTYi. Theveste. 

Itcttwv. Hippone Royale. 
TtTtTiv. Tigisis. 
BaYYiff. Vaga. 
K(ovffTavTtvTr|. Constantine. 
SiTtcpuoa. Sitifls. 

KaTTa Bxys, KaçTa ^fay^'- Bagaï. 

BaSoff, Baûrj-j. Badias. 
MtjXewv. Milève. 
AXxaSouff, ÂYjpaoou'î. Lares. 
KaiTpov Bsospa. Ammaedara. 
SxtiXyi. Scillium? 
Ily-ripTriviTiov. Segermes ? 

E7rac/'.x Bu^axiaç. 

Souêtêx. Sufes. 
IouYXTr|. Junca. 
TaXeTCTYjG. Thelepte. 

19 



— 290 — 
Mxoaaouêa. Madasummâ. 

Ka|i.'|T,7, Kr^/rj-r. Capsa. 

A8pa;jL'jTY|ç. Hadrumète. 

KavTa KiXeo)?, Ka|i.']/tx KiXeioç. Cillîuiïl. 

KaffxaXa. 

KaaTêXXai. 

IleÇavat. 

Maaiôx, Ma[xr,ox. 

KouxcuXiri<T, KouXouATjÇ. Cululi. 

E7:ap/ix Tfi7:oˣ(i)7. 

AeTTTiT. Leptis Magna. 
To Ssêwv. Sabrata? 



— 291 — 



VIII. 



Noms de.s Ecêques de la Byzacéne. 



Aboxd.vxce, (VHailrumète, en -'î^S. 
Adelphe, de ^lactaris, en 48*2. 
Adelphe, de 'lalmltîj, en 'inf). 
Adéodat, de Pederodiana, en 'iS'2. 
Adkodat, de Priucausa, en 48*2. 
.E^^LIKx, d'Agger, en 411. 
.Emtlien, (le Bennefa, en 411. 
.Vi.BiN, crOctavn, en 482. 
^Vntagius, de Mediann, en 48'-2. 
Antoine, de lamalluma, en 'i84. 
AxTONiiiN, de Drua. en 411. 
AiTrs, de Tigia, en Vil. 
Aptits, de Thusurus, en M{, 
AsMiNius, deTiguala, en Vil. 
Asellku.s. de Thusurus, en 411. 
ATin:NiL's, d(î Circina, en 482. 
AuGEXDUs, d'Anis, en 39o. 
AuHKLi:, de Cillium, en 255. 
AuRKLE, de Feradi-la-Grande, en 482. 
AuRKLE, d'Hadrum^te, en 451. 
AviTs, d'Horrea (Mia, en 525. 
RARR\mE\, de Oepedula, en 411. 



— 292 — 

Barbare, d'Hierpiniana, en 411. 
Belligius, de Thelepte, en 411. 
Benadus, d'Hermiana, en 641. 
Benenatus, de Tagariatiim, en 393. 
Benenatus, de Tugutiana, en 393. 
BoNiFACE, d'Avidus, en 480. 
BoNiFAGE, de Bavagaliana, en 525. 
BoNiFAGE, de Cenae, en 411. 
BoNiFAGE, de Filaca, en 482. 
BoNiFAGE, de Foratiana, en 482. 
BoNiFAGE, de Gratiana, en 484. 
BoNiFAGE, d'Hadrumète, en 641. 
BoNiFAGE, de Maraguia, en 482. 
BoxiFAGE, de Masclianae, en 482. 
BoNiFAGE, de Sassura, en 641. 
Gaius, d'Uzita, en 482. 
CANDmE, de Dices, en 641. 
Candorius, d'Agger, en 411. 
Cassien, d'Usula, en 349. 
Geler, de Gapsa, en 411. 
GoMPARATOR, de Mactaris, en 411. 
GoNGORDE, de Gululi, en 482. 
GoNSTANTJN, d'AelisB, en 641. 
GoME, d'Africa, en 1109. 
Gresgent, d'Aquae, en 450. 
Gresgentien, d'Ammaedara, en 411. 
Gresgentien, de Nara, en 393. 
Gresgonius, de Gibaliana, en 411. 
Gresgonius, de Temuniana, en 411. 
Gresgonius, de Temuniana, en 482. 
Gresgentin, de Leptis la Petite, en 641 . 
Gyprien, d'Unizibira, en 482. 



— 293 — 

Dagien, de Thelepte, en 411. 
Dacien, de Turris Blanda, en 641. 
Décime, de Theuzi, en 489. 
Debuetrius, de Leptis la Petite, en 255. 
DiADOGus, de Vita, en 475. 
DoMNiN, de Taraza, en 482. 
Donatien, de Capsa, en 411. 
Donatien, de Garcabia, en 411. 
Donatien, d'Aeliae, en 482. 
Donatien, de Thelepte, en 411. 
Donatien, de Vibîana, en 480. 
Donatien, de Zella, en 411. 
Donatule, de Capsa, en 255. 
Don AT, d'Aggar, en 482. 
Donat, d'Aras, en 411. 
DoNAT, d'Amudarsa, en 393. 
Donat, d'Ancusa, en 411. 
Donat, d'Auzegera, en 411. 
Donat, de Bahanna, en 482. 
Donat, de (îabarsussi, en 393. 
Donat, de Cibaliana, en 255. 
Donat, de Cillium, en 411. 
Donat, de Fissana, en 393. 
Donat, d'Hermiana, en 482. 
Donat, de Limisa, en 641 . 
Donat, de Merferebi, en 41 1 . 
Donat, de Palma, en 393. 
Donat, de Rufiniana, en 482. 
Donat, d'Unizibira, en 641 . 
EvASius, de Viens Ateri, en 64 1 . 
EuGEiATius, de Thaenae, en 255. 
Eugène, d'Ammaedara, en 255. . 



— 29'! — 

KrxoMK, de Marazana, en 411. 

KvoDE, de Mididi, en 'jW. 

EusÈBE, de .Iiibaltiana, eu iS'J. 

EïJSTR.vn:. de Sufes, en 48*^. 

FAGUNi>rs. d'Hermiana, en r»47. 

Fastidiosus, d'Egnatia, en 482. 

Faustin, de Xationa, en 411. 

Fai:sti\, de lliambei, en 411. 

Fat:stk, de Praesidium, en 482. 

FÉLicn^N, de Ciifriita, en 41 1. 

Fkligien, de Feradi la Petite, en 411. 

Félicifa-, de Huspe, en 5.')'i. 

Félix, de rirepednla, en 482. 

Félix, de Custr.i, en 482. 

FÉr.ix, do Frontoniana, en 482. 

FÉr.ix, do (iurza, en 2r)5. 

Félix, d'IIadruniMe, on 4.");). 

FÉLIX, d'IIierpinianu, en 482. 

FÉLIX, de Marazana la Royale, en 255. 

Félix, do Marazana, en 411. 

FÉLIX, de Se<,œrmes, en 4 1 1 et 641 . 

Félix, de Tagariatum, en 'ill. 

FÉi.ix, de ThaenîTo, en (i41. 

Félix, d'Usula, en 25;"). 

Fkrox, de Macriana la Grande, en 411. 

FiLTiosns, d'Aggar, cri 482. 

FLAvn':x, de JJuleliana. en 482. 

FLOUEN'rix, de Thusurus, en 482. 

Florence, d'IIadrumèto, en .*U):i. 

Floriax, de i^utia, en 411. 

Fortunatiex, de Cillium, en 482. 

Fortunatien, de Leptis la Petite, en 482. 



— 295 — 

FoRTUNATiEN, de Tagarlaba, en 482. 
FoRTDNAT, de Capsa, en 411. 
FoRTDNAT, de Dionysiana, en 393. 
FoRTUNAT, de Mozotcori, en 482. 
FoRTUNius, de Zella, en 041 . 
Frumenge, de ïhelepte, en 482. 
FuLGExcE, de Ruspe, en 553. 
FusGiNULLus, d'Aeliaî, en 411. 
Gaien, de Tiguala, en 411. 
Gallus, deThiges, en 411. 
(taudenge, de Turris Tamalluma, en 349. 
Gemellus, de Thambei, en 393. 
Germain, de Feradi la Petite, en 482, 
Germain, de Mactaris. 
Geta, de Jubaltiana, en 411. 
Getuligus, de Victoriana, en 393. 
Gddudus, d'Ancusa, en 411. 
Habetdeum, d'Aurusuliana, en 411. 
Habetdeum, de Marazana, en 411. 
Habetdeom, de Tamalluma, en 482. 
Héliodore, de Cufruta, en 482. 
Helpidius, de Thysdrus, en 393. 
HiLARiN, d'Horrea Cnelia, en 419. 
HiLARiN, de Trophimiana, en 482. 
Honorât, d'Avidus, en 411. 
Honorât, de Macriana la Grande, en 482. 
Honorât, de ïagariatum, en 48â. 
Honorât, de Tigia, en 482. 
Honorât, de Thysdrus, en 411. 
HoNORius, de Vartana, en 411. 
HoNORius, d'Uppenna, en 482. 
Hortense, d'Autenta, en 482. 



1 



— 596 — 

HoRTULAx, de Beiinefa, en 482. 
Jâmbus, de Germaniciana, en 255. 
Januariex, de ïubulbaca, en 411. 
jANvnjiR, d'AquîO Alba?, en 411. 
Janvier, d'AqutP, en i593. 
Janvier, de Bahanna, en 641. 
jANViEii, de Cenculiana, en 411. 
Janvier, de Gratiana, en 641 . 
Janvier, d'Horrea Caelia, en 411. 
Janvier, de Nara, en 411. 
Innocent, d'Hadruniète, en 403. 
Innocent, de Muzuca, en 482. 
Jean, de Gummi, en 411. 
Jean, de Mibiarca, en 641 . 
JoFFRiDus, d'Africa, en 1140. 
JuGiJNDus, de Sufetula, en 419. 
Julien, de Ruspe, en 641 . 
Julien, de Tabalta, en 411. 
Julien, de Thelepte, en 255. 
Julien, de Vararus, en 482. 
JuRATA, de Turris Tamalluma, en 411 
Ketus, de Nepta, en 482. 
Latin, de Mutia, en 393. 
Latonius, de Thaenoe, en 411. 
Laurent, d'Usula, en 641. 
Léonce, de Decoriana, en 482. 
Libérât, d'Amudarsa, en 482. 
Libérât, d'Aquae Regiae, en 482. 
LiMENiANUS, de Taparura, en 411. 
Lupien, de Thagamuta, en 397. 
Maius, d'Amudarsa, en 411. 
Mangentius, de Tîguala, en 482. 



— 297 — 

Mansuet, d'Afufenia, en 482. 
Mârgellin, de Tabalta, en 482. 
Margien, de Cabarsussi, en 411. 
Margien, de SuUectum, en 394. 
Marc, de Mactaris, en 255. 
Marc, de Midica, en 411. 
Marien, deRuflniana, en 411. 
Maximien, d'Aquae Regiae, en 411. 
Maximien, de Bennefa, en 411. 
Maximien, d'Hermiana, en 411. 
Maximien, de Tabalta, en 393. 
Maximin, de Dices, en 411. 
Maximïn, de Sufes, en 411. 
Maximin, de Turris, en 411. 
Maximin, de Turris Blanda, en 411. 
Maximin, d'Unizibira, en 411. 
Maxime, de Caniana^ en 411. 
Maxime, de Gummi, en 482. 
Maxime, de Pittana, en 398. 
Messius, de Turris, en 482. 
Mensurius, de Menefesse, en 411. 
MiGGiN, d'Edistiana, en 411. 
MnjGUS, de Thagamuta, en 411. 
MoEGOPius, d'Hierpiniana, en 411. 
MusTULUs, de Cabarsussi, en 641. 
Nataugus, de Zella, en 411. 
Navigius, de Thysdrus, en 411. 
NiGOMÈDE, de Segermes, en 255. 
NiNUs, de Tabalta, en 397. 
NuMiDius, de Junca, en 641. 
Optât, d'Autenta, en 641. 
Pagatus, de Vicus Ateri, en 482. 



— 298 — 

P.\:iiPixiEN, de Vita, en 450. 
Panïjïiace, de Buleliana, en o93. 
Pascask, de l^ecoriana, en 041. 
Pasgase, de Septimunicia, en 482. 
Pascase, de ThîonîP, en 482. 
PAsavsE, de Vicus Augusti, en o93. 
Paul, de Turris lUanda, en 482. 
Pentasiks, deTurris Tamalluma, en 641. 
Pèlerin, de Materiana, en 482. 
PÈLERIN, de Suies, en 411. 
Plutien, deMascliana, en 411. 
PjHLOLOGrE, d'Hadnimète, en 411. 
PiRASius, de Nationa, en 482. 
PoLYGARPE, d'Hadrumète, en 255. 
Pompéien, de Victoriana, en 553. 
PoMPONE, de Dionysiana, en 255. 
PoNTiEN, de Thaenae, en 525. 
PossiDius, de Maximiana, en 482. 
PoTENTius, de Bladia, en 411. 
Préfegtien, d'Abaradira, en 482. 
Préside, de Sufetula, en 482. 
Primase, d'Hadrumète, en 551 . 
Primien, de Gurza, en 482. 
PRBfULiEN, de Madasumma, en 411. 
Privatien, de Sufetula, en 255. 
Privatien, de Vegesela, en 411. 
Privât, de Sufes, en 255. 
Privât, de Tiguala, en 411. 
Privât, de Vegesela, en 349. 
Privât, d'Usula, en 411. 
Probange, de Trophimiana, en 411. 
Profigids, de Sullectum, en 482. 



— 299 — 

QuiNTASE, de Bennefa, en 393 
QuiNTASE, de Capsa, en 393. 
QuiNTiEN, de Cariana, en 48:2. 
QuiNTUS, d' Achulla, en 641 . 
QuoDvuLTDEus, de Dura, en 482. 
Restitut, d'Achulla, en 482. 
Restitut, d'Aquaî Albae, en 482. 
Restitot, de Jubaltiana, en 64 1 . 
Restitut, de Segermes, en 411. 
Restitut, de Thagamuta, en 482. 
RoDiBALDus, de Valentiniana, en 6 'il. 
RoGATiEN, de Valentiniana, en 482. 
RoGATiEN, de Viens Ateri, en 411. 
RoGAT, de Gaguar, en 411. 
RoMATN, de Leptis la Petite, en 411. 
RoMULUs, de Thiges, en 641 . 
RuFiNiEx, de Victoriana, en 482. 
Rustique, de Tetci, en 482. 
RuTiLius, de Mac taris. 
Sabinien, d'Octavia, en 482. 
Sabratius, de Turris Tamalluma, en 411 
Salluste, de Febiana, en 641 . 
Saturnin, de Marazana, en 641. 
Satltrnin, de Thugga, en 255. 
Satltinin, de Victoriana, en 255 et 411. 
Sature, d'Hirena, en 482. 
Second, de Ruspina, en 411. 
Second, de Tiguala, en 641. 
Secondien, de Bassiana, en 393. 
Secondien, de Mimiana, en 482. 
Secondien, deThambei, en 255. 
Secondin, d'Aurusuliana, en 393. 



._._ 300 — 

Secundiex, d'Hermiana, en 411. 
Segondix, de Garriana, en 482. 
Sfxiurus, de Thaenae, en 411. 
Serénifa', de Mididi, en 411. 
Serotin, de Turuza, en Mi. 
Servaxdus, de Putia, en 482. 
Serviltus, d'Hunuricopolis, en 482. 
Servius, de Sassura, en 482. 
Sfïivi's, de Menefesse, en 482. 
Servus Dei, d'Hunuricopolis, en 525. 
Servus Dei, de Thambei, en 482. 
SiLVAix, de Cariana, en 411. 
Sn.vAiN, de Macriana la Petite, en 411 
Stmpljge, de Carcabia, en 482. 
Sopater, de Thambei, en 411. 
Sperat, d'AmmaBdara, en 411. 
Spes, de Grepedula, en 641. 
Stéphane, de Gumnis, en 041 . 
Stéphane, de Quaestoriana, en 041. 
Stéphane, de Ruspe, en 482. 
Stéphane, de Thelepte, en 641 . 
Stéphane, de Taraqua, en 641 . 
Suggensien, de Febiana, en 482. 
Tenax, d'Horrea Caelia, en 255. 
Terentien, de Tubulbaca, en 482. 
Tertiolus, de Cillium, en 411. 
Tertullien, d'Hirena, en 411. 
Tertulle, de Junca, en 482. 
Théodore, de Cabarsussi, en 565. 
Théodore, d'Hirena, en 641 . 
Théodore, de Tamaza, en 641. 
Théodore, d'Usula, en 394. 



— SOI — 

Titien^ de Sufetula, en 411. 
TuRRASius, deFissana, en 411. 
Yalentinien, de Junca, en 411. 
Valérien, de Bassiana, en 451 . 
Venerius, de Thysdrus, en 641. 
Venustus, de Turuda, en 411. 
Veregundus, de Junca, en 553. 
Victor, de Bahanna, en 411. 
Victor, de Dionysiana, en 411. 
Victor, de Gaguar, en 482. 
Victor, de Gratiana, en 411. 
Victor, de Mactaris, en 556. 
Victor, de Vartana, en 411. 
Victor, de Vita, en 490. 
Vkjtorien, de Carcabia, en 393. 
Victorien, de Masclina, en 397. 
Victorien, de Quaestoriana, en 482. 
VicTORiNiEN, d'Aquas, en 411. 
ViCTORiN, d'Ancusa, en 482. 
VicTORiN, d'Hadrumète, en 411. 
VicTORiN, de Leptis la Petite, en 411. 
VicToiuN, de Munatiana, en 393. 
VicTORiN, de Scebatiana, en 482. 
ViCTORiN, de Severiana, en 482. 
VicTORiN, de Temuniana, en 641. 
ViCTORiN, d'Usula, en 482. 
Vigile, de Thapsus, en 482. 
ViLLATicus, d'Auzegera, en 482. 
ViNCENTiEN, de Feradi la Grande, en 411. 
Vindemial, de Capsa, en 482. 
ViNDEMius, de Gena3, en 411. 
ViNDiaEN, de Marazana, en 482. 



— 302 — 

ViNTTOR, de Talaptula, en 482. 
Vital, de Vartana, en 347. 
Vrrain, de Thala, en 411. 
Vrbain, de Vicus Augusti, en 411. 
ZosiME, de Taraza, en 255. 



— 303 



IX. 



Noms des Evéques de la Tripolitaîne. 



Caius, de Tacapœ, en 525. 
Callipède, de Leptis la Grande, en 482. 
Gaïulin, de Gigthis, en 411. 
C4RESC0NIUS, d'Oea, en 482. 
DioGA, de Leptis la Grande, en 255. 
DoNAT, de Girba, en 525. 
DoNAT, de Sabrata, en 411. 
DuLGiTius, de Tacapae, en 411. 
ÉvASius, de Girba, en 411. 
Faustin, de Girba, en 482. 
Félix, de Tacapaî, en 411. 
Gallonius, de Girba, en 393. 
Léon, de Sabrata, en 482. 
Marinien, d'Oea, en 411. 
MoNNULus, de Girba, en 255. 
Nados, de Sabrata, en 411. 
Natalis, d'Oea, en 255. 
Pompée, de Sabrata, en 255. 
Prtmuuex, de Luci Magna, en 411. 
PROGULE, de Girba, en 393. 
QuoDVULTDEus, de Girba, en 411. 
RoGATTEN, de Villa Magna, en 411. 



— 304 — 

Salvien, de Leptis la Grande, en 411. 
Serviul's, de Tacapse, en 483. 
ViLLincus, de Sinnipsa, en 411. 
Vincent, de Sabrata, en 450. 
Vincent, de Girba, en 525. 
Vrbain, de Girba, en 450. 




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