Geographie universelle traduite de l'Allemand

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GÉOGRAPHIE

UNIVERSELLE

traduite de . l'Allemand

DE

M! Bii schin g

far fa feptieme Édition, avec des Augmentations
& Corrections , qui ne fe trouvent pas dans l'Original.

TOME TROISIEME

SECONDE PARTIE

Contenant: le Portugal & rEfpagnt* avec
la Table pour les deux parties du Tome III.

Nouvelle Édition confidérablemen* changée & augmentée.

- <z STRASBOXjfA'G'ijffS.
Chee Jean Gepkge Treuttel, Libraire.

«rfvec twm\ffiûH 'fi? Privilèges.

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«

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LE

PORTUGAL.

^^I13R4>

A' /-:\v- Y <$£?. .

Géogr. dcUfeh. T. lll P. IL H h

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Sources où V auteur a puifé pour fa ât-
fcription du Portugal.

. es ouvrages françois dont l'auteur a profité , font
les mémoires hijioriques d'OLlVEYRA ; relation
de la cour de Portugal fous D. Pedre II: Ftii.
ftoire générale de Portugal par M. de la clede,
les Délices de F Ef pagne & du Portugal: à quoi
il a joint le fecours de quelques livres écrits en aile- .
mand, tels que le nouvel état du royaume de Por-
tugal par schmaus: les Relations inftruSives
pour un voyageur: & la VI partie des heures de
loifir de Helntjèxdt par gœbel. Mais tous ces ou-
vrages lui en faifoient Souhaiter un tel qu'il Ta trouvé
Sans la "bibliothèque impériale de Petersbourg & qui
ji'eft que peu connu hors du Portugal, favoir la Géo-
graphie hiftorique de D. luiz caetano de lima
(Geografia hijtorica de todos los ejiados foheranos.
de Europa 6?c.)» dont les deux premiers volumes
qui ont paru en 1734 & 1736 traitent du Portugal &
en donnent la defeription la plus exaéte & la plus
nouvelle. Quant à l'état des forces de terre & de
mer de ce royaume en Tannée 1760, fauteur le
. .jàoït à. une. perfonne .de Lisbonne, fur laquelle il a
!": "J 1 !^ pô^vpîçHfeîre-fcirfïîs. — baretti journey front
' * ^LortàoA to iïèncPôhï 'through Engtand* Portugal ,
Spàii% «zifrtf !#>#&> — Richard twiss Travels
thràu§h:PottU£al and Spain. — Etat pré fent du
"* Toy>a&ntc de:Pw:u^al en tannée 1766.

: ^fa/fe^^Jijm ftçjcette nouvelle édition nous avons
encore tiré quelques remarques utiles de la Géogra-
phie comparée de M. mentelle.

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«5Mfr 4** '

INTRODUCTION

A LA DESCRIPTION GÉNÉRALE

» u

PORTUGAL,

$. I.

Outre les cartes de PEfpagne qui repré-
fentent communément le Portugal, on
en a de particulières & de bonnes pour
ce dernier royaume. Sans parler des plus an-
ciennes drelTées par Seccus & Texcyra,. en*
fuite gravées & corrigées par Sanfon , Jean de
Ram, Cantelli, Vifcher, de ^itt, Dan.
ckert, Schenlc , Homann & autres , J. B.
Nolin donna en 1704 à Paris une carte que
les héritiers Homann ont publiée de nouveau
en 1756. Ceutf qui nous ont fourni les plus
nouvelles font J- B. de Caftro, D. Pedro Ro*
driguez , Campomanès à Madrid en 1762»
Bellm, Rizzi Zannoni à Paris en 1762, Tbo*
mas JefFerys, A. Roque, & Lotter entre leL
quelles la féconde & la quatrième font les
meilleure*. On trouve dans le premier tome
de la Géographie Aijhrique de Luiz Caetano
de Lima, une petite carte gêné taie du Portu-

Hh z

484 INTRODUCTION*

gai 9 & «dans le Fécond fix cartes-particulières
& quelques plans de villes. Ces fept feuilles
ont ét<£ contrefaites à Madrid en 1762 par
Thomas Lopez fur une échelle un peu plus
graflde eu autant de feuilles *).

i 2.

Anciennement ce pays portoit le nom de
Lufitanie > mais il n'avoit pas les mêmes bor-
nes qu'-aujourd'hui. Le nom de Portugal dé-
rivé félon quelques uns de Portus faillis «pu
Gallorutn (port franqois)lui auroit été donné de
ce que ies François fe portèrent en foule aux
environs du Douro près de la ville de Porto,
pour fecourir les chrétiens de Lufitanie con-
tre les Maures. Mais il eft plus vraisemblable
félon d'autres que ce nom lui vient d'un bourg
au bord du Dsuro appelle par les anciens
Cale & par les modernes Gaya. Vis-à-vis de
ce bourg, dit- on, quelques habitons en con-
ftruiferent un autre avec un pc*t , & le nom-
mèrent tortucale (port de Cale). Dans la
fuite cet endroit prit des accroiflemens fi cou-
fidérables* que ^c'eft aujourd'hui la ville de
Porto, & que fon nom de Portucale fut don*
né à tout le pays. Cette fubftitution à Pau-
cien nom de Lufitanie s'eft faite fous le règne
de Ferdinand le Grande roi de Caftille & de
Léon -9 lequel donna ce pays avec la Galice

»— — ■ ■■ 1 11 ■ 1 1 1 —————— 1 1 m

, •) L'auteur a fait connofcre la plupart de ces cartes
plus exactement dans la première partie de fon ma*
gâzin four ïhifioin tno&trnt fî£ la Gévgrufbie*

* a l'état du Portugal. 48^

à fon troifieme fils Garcia. La plus ancienne
charte où Ton trouve le royaume entier dé*
figné fous le nom de Portugal, eft de 1609,
& fe conferve dans le monaftere d'Arouca.

§. 3-

Ce royaume eft le plus occidental de l'Eu-
rope : il eft borné au couchant & au midi par
l'océan atlantique, au levant &au feptentrion
par PEfpagne , & fon étendue eft d'environ
i84f miles quarrées.

$.4.

Le Portugal eft beaucoup plus tempéré que
PEfpagne , quoiqu'il y ait quelque différence
de température entre les diverfes provinces.
Celles du nord font fujettes à éprouver un
froid affez vif en hiver , quoique cette faifou
n'y foit prefquè diftinguée que par l'aboiv.
dance des pluies, & celles dt^ midi ont un
été affez brûlant , mais adouci par les vents
de mer frais qui viennent de l'oueft; les
•deux faifons y font très fupportables. Cintra
paife pour le lieu du royaume où l'on refpire
le meilleur air. Le printems eft extrêmement
agréable dans tout le royaume : cependant il
y a des endroits où les hafàtafis font expofés
à de fàcheufes fièvres intermittentes , qui
manquent rarement de'paroitre une année
ou l'autre. Le terroir eft très-fertile, mais
comme plus de la moitié du pays demeure
en friche , on eft obligé de tirer du dehors lq

Hhj

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486 introduction

blénécefl&ire à la confommation, & c'cft ï'Ari-
gleterre principalement qui le fournit: la pro-
vince d'Eftreniadoure *) eft réputée la plus
fertile. Le Portpgal abonde en vins excellens;
par une ordonnance de 1765*, il fut enjoint
fous peine de confifcation des terres , d'arra-
cher les vignes, des environs du Tage, du
Mondego & de la Vouga , & de les enfemen-
cer. 11 n'y eut d'exceptés que les vignobles
près de Lisbonne , Oeyras, Carcavellos, La-
vadrio, Torres-vedras, Alenquer, Anadia
& Mogofores. On fait une grande quantité
de raifins fecs: l'huile abonde partout, fur-
tout dans la province d'Alentéjo 5 la cire &
le' miel ne font pas fnoins abondansj le miel
des campagnes eft blanc & d'une agréable
odeur: celui des bois lui eft inférieur, mais
de meilleur goût encore que dans les autres
' pays. Il s'y trouve auflî' quantité de citrons,
d'oranges douoes& ameres, de figues, d'aman-
des, de châtaignes, quelques dattes & autres
bons fruits : des poifTons de mer & de rivières
de diverfes fortes : le fel marin y abonde ,
& on y élevé des vers à foie.

Ce pays eft montagneux en plufieurs en.
droits; il ne fe trouve des plaines que dans
l'Aleméjo, Ces montagnes peuvent être regar-

*) Scion la Géograpbit ctittfarée , c'eft celle d'Entret
. Dourré-Miaho.

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A L'ÉTAT DU PORTUGAL. 487

dées comme des bras des Pyrénéçs , elles Re-
tendent de l'eft k Poueft, mais celles qui
viennent de la Galice & du royaume de
Léon déclinent un peu vers le fud. Dans là
province d' Entre Douro é Min ho les princi-
pales montagnes font celles de Bola, de Ga-
viao, de Gères, de Ste. Catherine & de Ma-
romj dans la province de Traz-os Montes ,
celles de Lomba, Momil, Montagno, &c.
dans la province de Bèira , celles d'Alcova &
d'Eftrella fur la cime de laquelle eft un lad
fameux j dans Y EJlremadoure> Cimas de Ou*
rem & Martinel; dans VAlentéjo> Caldeiraon,
Portel, ArraBida, '& Tagro; & dans l y AU t
garve , Monchique & Caldeiraon. Ces mon-
tagnes font riches en toutes fortes de miné*
raux, en argent, cuivre, étain, plomb &
fer. Mais comme les Portugais tirent des mé-
taux de leurs poflellîons dans les autres par.
ries du monde , & particulièrement beaucoup
d'or du Bréfil dans 'l'Amérique, ils n'exploi*
tent point de mines dans le Portugal, dont
les montagnes renferment auffi différentes
fortes de pierres préçieufes , telles que des
Turquoifes , des Hyacinthes, &c. Entr-au*
très belles fortes de pierres dont fe font toutes
fortes d'ouvrages, on trouve d'excellent mar*
bre de différentes couleurs, & de fort bon-»
nés pierres de meule. Sur la montagne d'Aï-
cantara'près de Lisbonne il y aune caverno
de filpetre remarquable , & aux environs de»
laquelle on trouve la planter appellée fatyrion*

Hh4

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*488 INTRODUCTION *

$ . 6.

Le Portugal eft arrofé d'un grand nombre
de rivières* grandes & petites} mais les ha^
titans n'en. lavent point tirer parti, de forte
que la province d'Entre -Douro.é-Minho eft
la feule qui n'en reçoive pas du dommage
comme les autres, & fur-tout l'Alentéjo qui
avec une quantité de fources & de rivières
11'eft qu'un pays en partie aride , en partie
marécageux & très-mal-fain. Les principaux
fleuves du Portugal font les fuivans.

i) Le Minho (Mignb), Minius* prend fa
fource en Efpagne dans la Galice, &fe jette
près de la ville de Caminha dans l'océan
atlantique.

2) La lima* Limia> Belis* ou le Lethe
des anciens, c'eft-àdjre , le fleuve d'oubli,
parce que les Tourdoules & les Celtes (Kel-
tes) ayant 'perdu leurs chefs, s'établirent dans
ces quartiers & oublièrent leur ancienne pa-
trie : elle fort de la Galice & fe jette dans la
mer au deflbus de Vianha.

j) Le Cavado, qui prend là fource dans la
province de Traz os Montes , fe décharge dans
la mer au deifous de Barcellos.

4) Le Douro ou Douero , fort du pays de
Salamanque en Elpagne , entre dans le Por-
tugal près de Miranda, coule en grande par-
tie entre des montagnes, & après s'être grofli
de la Coa, du Sabor , de la Tquçl* Tavora,
jfavia, Tamega* & autres petites rivières* il

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A L'ÉTAT DU PORTUGAL, 489

fe rend près de Porto dans la mer. Ce n'eft
qu'au bourg de S. Jean de Pefquéira qu'il
devient navigable. On prétend qu'il charioit
autrefois de l'or, & que Jean III s'en fit
faire un fceptre.

5) Le Téjo, Tage, Tagus, prend fi fource
dans l'Eftremadoure efpagnole , & grofli du
rapide Zezere & autres rivières du Portugal , m
il s'élargit confidérablement avant d'arrwer à
fon embouchure, forme différentes isles, un
vafte port à Lisbonne & va fe rendre dans la
mer. C'eft le plus grand fleuve du Portugal ,
.qui fè répand 'dans quelques endroits, par
exemple, àSantarem, àfertilîTe les contrées
où il coulé, & roule de l'or dans fes eaux.

6) La Guadiuna , Anas , ou fleuve Anas 9
(le mot Guadi en langue maure Ggnifie fleuve
ou rivière) fort auflî de PEftreraadoure efpa-
gnole, entre à Bajadoz dans le Portugal , &
fe jette dans la mer près d'Ayamonte & de
Caftro-Marim. Elle n'eft navigable que depuis >
Mertola, c'eft-à-dire, une dixaine de miles
au deflTus-de'ibn embouchure.

Tous ces fleuves ou rivières abondent en
poiflbns: le Douro, le Tagr & la Guadiant %
qui font les plus confidérables , partagent tout
le royaume en trois parties. U fe trouve
quelques fources minérales, mais dont il n'y
a que les bains de Caldas dans PEftremadoure
qui fbient en ufage: ils font renommés pour
les maladies vénériennes qu'ils guériflent radi-
calement, •

Hhf

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490 INTRODUCTION

Le Portugal a d'excellens pâturages* fur-
tout ceux des environs de la montagne d'E-
* ftrella & près d'Ourique qui .font renommés ;
auffi y a-t il des endroits ou l'on trouve une
quantité aflez conGdérable de bètes à cornes
& de brebis. Mais en général on trouve peu
dé bétail dans le pays , & Ton en tire la plus
grande partie de l'Efpagne , dont les laines ne
font cependant pas d'une qualité bien fupé-
rieure à celles de Portugal. Les chevaux n'y
font pas d'une haute taille , mais ils font lé-
gers à la courfe, cependant on y élevé un
plus grand nombre d'ânes & la plupart des
chevaux fe tirent fecrétemént de PEipagne.

S. 8..

Ce royaume n'a que 19 cités ou grandes
villes (Cioudadès} , mais en revanche 527
bourgs (villas ou oppida). Du tems des Ro-
mains le nombre des habitans a dû fe monter
à cinq millions, &fous le roi Emmanuel, à
quatre. J'ai donné dans la première partie du
magasin pour l'Aiftoire Ç^ la Géographie mo-
derne* un relevé de toutes les paroiâes du
royaume, avec le nombre des feux contenus
dans chacune s il avoit été communiqué en
17 52 à Don Luiz Caétano de Lima par le
marquis d' Abrantes, cenfeur & direâeur de Pa-»
cadémie royale d'hiftoire du Portugal , qui la
prétendoit fort exaéte } . félon fon calcul le
«Qmbre des paroiifes , feux & âmes eft

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A L'ÉTAT DU PORTUGAL. 4?i

Provinces. Paroijfes. Feux.

Entre Douro é Minho 963 9^f 47

Traz-os Montes

Béira

Eftremadoura

Alentéjo

Algarve

?yi 445 08

1091 153691

516 809*8

35f 69MJ

67- 1887$

Atneu

4*037*
IJ58Q8
fîogftf
29686O

tf$688

- 3343 45980° 1742807
Mais il faut obferver que ce dénombrement
n'eft pas bien complet, fur-tout par, rapport
aux feux & aux perfonnes, & que, félon
toute apparence, le clergé, les moines & lés
religieufes, n'y font pas compris.

Voici le calcul qu'en donne l'auteur de
Vitat pré fait au royaume de Portugal eu Pan-
née 1766.

Provinces.

Habitant.

Entre-Douro-é-Minho

$04,000

Traz os-montes

Ifé,O0O.

Béira

560,000

Eftremadourà

660,000

Alentéjo

. 280,OQÔ

Algarve * ^

6j-,ooo

Total 2,22j',ooo Ames

H fout attribuer la diminuation de la popu-
lation aux fréquens voyages par mer & à l'ex-
portation de plufieurs colonies j d'un autre
coté le gouvernement ne prepd aucun foi»
réfléchi pour y remédier. Les habitans des

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49* INTRODUCTION

provinces feptentrionales , font réputés d'un
meilleur caradtere que ceux du fud; ils fe
diftinguént fur. tout par l'hofpitalité ; dans les
provinces d'Entre Douro-é-Minho & dé Traz-
os-montes il n'y a pas une hôtellerie. Le
Foffa eft en Portugal ce que le Fandango eft
en Efpagne ; ce font des danfes nationales exé-
cutées par deux perfonnes au fon de la gui-
tarre. Les combats de taipeaux font auflî en
ufoge dans ce royaume. Les Portugais ont
coutume de faire la méridienne , la chaleur
ne leur permettant pas alors de vaquer à leurs
affaires, qu'ils expédient Pavant, midi ou le
foir & dans la nuit Leur langue eft formée
de Pefpagnol , de l'arabe ou maure , du latin
& du François.

La noblejfe eft très nombréufe & en grande
partie du fang royal , par les fils naturels de
la maifon des refis de Portugal. Autrefois elle
étoit plus confidérable qu'aujourd'hui , quoi-
que félon l'ancienne coutume de fournir à
l'entretien de la nobleffe for le tréfor royal,
il fubfifté encore un fonds fur lequel le roi
aflîgne des penfions aux. nobles pour foutenir
leur rang, & qui repréfentent les anciennes
Moradias ou apointemens. Il y a à Belem
près de Lisbonne un établiflement en faveur
des gentilshommes qui fe font ruinés ou qui
font devenus infirmes au fervice du foi; ils
prennent en y entrant l'habit de Tordre de
Chrift , & ils y jouilTent d'un entretien ho-
potable.

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A VikTt DU PORTUGAL. 49$

Il y a la haute noblejfe, & la noblejfe inférieure.
La haute* ou la noblefle titrée (Titulados) 9
eft compofée des ducs, marquis, comtes, vi-
comtes & barons, qui font tous Grandes & par-
tagés, comme ceux d'Efpagne, en trois claf.
fes. Ils prennent tous le Don : les fils des
ducs font aufli qualifiés grandes, & les filles
ont le rang de marquïfes. Le prieur de Crato
s'aflîed & fe couvre comme les comtes.- La
noblefle inférieure (Fidalgos) ne prend pas le
Dùfi 9 fi ce n'eft que le roi n'en accorde le
privilège à quelque famille. Les gentilshom-
mes de naiflance (Moços Fidalgos) font plus
confidérés que ceux d'entre les roturiers qui
obtiennent le titre de Cavaliero Fidalgo fans
être annoblis.

«.*

On ne peut prouver que la religion chré-
tienne ait été établie dans ce royaume dès le
premier fiecle par les apôtres S. Jaques & S.
Paul : mais dès le fécond fiecle , félon Je té-
moignage de Tertullien, elle fut reçue dans
toute TEfpagne, dont le Portugal faifoit par-
tie , & dans le troifieme fiecle il s'y forma de
nouvelles églifes. Dans la fuite les maures
& les juifs s'y multiplièrent confidérablemegt
& habitèrent parmi les chrétiens. Malgré la
violente perfécution qui leur fut fufcitée fous
le règne de Jean II, pour Jes contraindre à
profetfer extérieurement la religion chrétienne,

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494

fNTKODUCTIOK

& quoique les'loix du royaume interdifènt
tout exercice de la religion judaïque, il fe
trouve parmi les Portugais un grand nombre
de juifs fecrets, même parmi les plus grands
feigneurs, les évêques, les chanoines, & ce
qui eft # p ,us forprenant encore , jufque parmi
k5 inquifiteurs & dans les couvens des deux
fexes, au point que félon l'expreffion de l'au-
teur de Y état politique du Portugal* le pen-
chant au judaïfme eft le vice dominant du
Portugais (page 196 \ Mais, comme la tir-
concifion poutroit les faire reconnoitre, ils
ne la reçoivent pas, & ils Te conforment ex-
térieurement au culte dominant pour avoir la
liberté du commerce. Ceux qui ont amaffé
du bien ou qui font âgés & infirmes, fe re-
tirent aflez volontiers en Hollande , en An-
gleterre & ailleurs pour s'y faire circoncire.
Quant à ceux qui meurent avant que d'avoir
reçu la circoncifion , ils font circoncis par
leurs proches dans le cercueil, & le prépuce
y refte avec eux, mais on le cloue dans la
minute même & on le porte auffitôt en terre.
Toute autre religion que la catholique ro-
maine n'cft tolérée, & Vinqmfition établie
par le roi Jean III & qui a des tribunaux
dans tous les pays de la domination portu-
gaife, à l'exception du BréGl, eft ardente à
pourfuivre les hérétiques & à les punir. Il y
a quatre grands tribunaux d'inquifition , fa-
voir à Lisbonne, à Coïmbre r à Evorà , & à
Goa dans les Indes orientales > tous indépen-

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a l'état du Portugal. 497

dans» quoique à quelques égards fubordonnés
au confeil fuprème de l'inquifition à Lisbonne*
Le roi Jean V a reftreint le pouvoir de Vin*
quifition , en foumettant Tes arrêts à la ré vu
fion du parlement, & en permettant aux ac-
cules de prendre un avocat pour leur défenfe.
Elle ne doit plus connoître que des blafphe-*
mes , de la pédéraftie , de la polygamie , des
héréfies , de la magie , des a&es de fuperfti-
tion payenne & de ce qui concerne la con.
verfion des juife. Le roi Jofeph I a publié
une ordonnance encore plus falutaire l'ai}
I7f 8^ en vertu de laquelle perfbnne ne peut
être détenu plus de quatre jours dans les pri*
fons de l'inquifition, fi ce n'eft de l'aveu du
grand confeil royal & après la déclaration du
crime: il eft auffi interdit au St. office dans
toute l'étendue du royaume , & fous quelque
prétexte que ce foit , de condamner perfonne
a mort pour caufe d'héréfie & de judaïfme»
à moins que le procès criminel n'en ait été
irïftruit dans Ifes formes devant le grand con-
feil royal, les preuves les plus authentiques
produites , & la fentenœ de mort (ignée de
la propre main du roi. Ainfi la rigueur dç
ce tribunal eft aujourd'hui fort modérée, &
ce n'eft plus, à proprement parler, qu'un
tribunal de police fournis à la «direétion du
gouvernement politique & à la puiffance mi-
mftérielle. Ses coups ne tombent plus que fur
la populace , fur les eccléfiaftiques fcandaleux,
les juifs ikns proteâion , & les gens qui ont

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49* INTRODUCTION

le délire de la magie & de la forcellerie.
Quoiqu'il fe faffe encore de tems à autre quel-
que a#e de foi (Auto-da-fè) , du moins on
n'y voit plus de Figurone , comme difent les
Portugais, c'eft-à-dire , il n'y a perfbnne dé
brûlé, & le tout fe borne à quelque fuftiga-
tion ou autre châtiment de cette efpece 5 de
forte que ce fpedacle n'a plus de charmes
pour le peuple. Par une autre ordonnance du
roi Jofeph, de 1773, qui n'eft pas moins
{âge, la diftindtion qui fe faifbit des vieux &
des nouveaux Chrétiens , eftabolie à jamais.

Il ne m'eft pas poffible de donner d'une
manière préetfè le nombre des couvens qui
(ont dans le Portugal; cependant parle-détail
que je donne ci-après des villes & autres lieux»
avec leurs diftrids, on ne trouvera que 30^
couvens & chapitres, & que 41 dans les isles.
Les rois Philippe IV, Jean IV en 1647» &
fur-tout Jofeph I en 1766, ont reftreintpar
leurs ordonnances la liberté de faire des legs
pieux ; outre cela , le dernier prince a dimi-
nué le nombre des couvens, fixé l'âge de la
jHofeâion à 25* ans? & obligé même de n'en
'Ëiire aucune fans une permiflion exprefle du
roi. Tous les jéfuites furent bannis à perpé-
tuité du royaume en 17? 9, & tous leurs biens
confifqués , far la présomption qu'ils étoient
les principaux auteurs du projet, qui échoua,
d'aifoffiner le roi. . '

En général on compte en Portugal 200,000

perfopnes vouées au fervice des autels. Le

* fatriarefic

. Digitized by LjOOQ IC

A L'HIST. DE PORTUGAL. 497

patriarcAe qui eft à la tète du clergé coûta
beaucoup d'argent au roi Jean V, qui en

17 16 obtint du Pape l'éçedtion de la chapelle
royale de Lisbonne en patriarchat ; on fit en

17 17 avec beaucoup de foleftmité Fintronifa-
tion du nouveau patriarche qui conferve ce-
pendant le titre de Grand Aumônier (CapeL
lao tnir) pour Mayor. La cour exigea auflî du
pape en 1^39 que ce patriarche feroit tou-
jours un cardinal, & de la maifon royale:
Péglife patriarchale fut érigée en archevêché,
& le quart de tous les bénéfices eccléfiaftiques
du royaume fut appliqué, au profit des noiu
veaux chanoines, dont les -revenus ont été
confidérablement diminués en 17 f 3. Le pa-
triarche a pour fuffragans les évêques de s Léi r ,
ria 9 de Lamego , d'Angra dans l'isle .de Ter-
ceira , & de Funchal dan* l'isle de Madéira.
Des trois archevêques qui ont le rang de mar-
quis, le premier eft celui de Braga , qui eft
feigneur fpirituel & temporel de la ville & de
(k banlieue, primat du royaume , & même
comme il fe qualifie , de toute PEfpagne : il
a pour fuffragans les évêques de Porto, Vifsw,
Cotmhre & Miranda. Le fécond eft l'arche-
vêque d'Evora, dont les évêques tfElvas & de
Faro (ont fuffragans. Le troifieme eft l'arche-
vêque de Lisbonne qui a pour fuffragans les
évêques de Portalegre, de Guarde, d'Angola,
du Q*p verd & de S. TAotné. Les évêques ont
le rang de comtes. Les Portugais ont aufîi

Géogr. dé BufcA. Tom. UL l\ IL I i

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498 " INTRODUCTION

des archevêchés & des évèchés dans les trois
autres parties du monde.

Tous les évèchés font à la nomination du
roi qui tire un quart des revenus , qu'il ap-
plique ordinairement à des penfions de fon
choix. Le pape confirme les évèques , fait pu-
blier fes bulles par tout le royaume fins là
participation du roi, exerce par fes légats &
*jurisdiôion for le clergé , qui dépend même
de lui pour l'article des contributions , & il
jiomme à pliffieurs petites prébendes. To.ut
cela lui rapporte de grofles fommes que quel-
ques-uns font monter plus haut que les re*
venus du roi , & fes légats en Portugal ne re-
tournent jamais à Rome fans s'être enrichis/

S. 10.

Il y a des univevfités à Coïmbre & à Evora
& la première eft la véritable mère des fa vans
Portugais. Lisbonne a une académie royale
d'hiftoire portugaife, qui a pour devife re-
fiituet ormtia , ce qui promet beaucoup, & il
faut convenir qu'on lui eft redevable de plu-
fleurs bons livres hiftoriques. Il y en a une
, d'hiftoire, d'antiquités & de langues & Santa-
rem ; une des fciences à Thomar fut le pie de
celle de Paris & dont le roi s'eft déclaré le
chef. Néanmoins la manière de cultiver les
fciences en Portugal a été repréfentée comme
déplorable par Barbadinno, capucin italien,
dans un. ouvrage imprimé en 1 746 fous le .
titre de Verdadeiro met ho do de eftudiar. Il

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a l'état dît Portugal. 499

dit qu'on s'y applique à éternifer l'ignorance
& à faire régner la barbarie : que les erreurs
bannies par Defcartes & Newton du refte de
l'Europe , fe font réfugiées dans les écoles du
Portugal: que la philofophie fcholaftique &
fes qualités occultes remplirent de ténèbres
toutes les têtes dans les univerfités : que les
noms de Galilée, Defcartes, GafTendi, New-
ton , font des fynonymes à ceux d'hérétiques
& d'athées , qu'on ne prononce qu'avec exé-
cration: il aflure qu'un profefleur d'anatomie
de quelque univerfité obtient à peine par an
deux miférables brebis pour faire fes démon-
ftrations. S'il y a de l'exagération dans tout
ceci, rapportons nous en à un Portugais, le
comte d'Oliveira, qui dit dans la préface du
premier tome de fes Mémoires* „Nousvi-
„ vons chez nous dans l'ignorance fans nous
„en deuter: fartons» nous du Portugal, il
„ femble que nos /eux s'ouvrent , & nous
„ voyons à découvert dans quelle ignorance
„ nous croupifTons: on fait de quoi je veux
^parler. Les étrangers conviennent quejious
„ avons du génie, de la difpofîtion aux fcien-
, 5 ces, du jugement, des mœurs, & le taâ
„ excellent pour faifir les bonnes chofès. Mais
„ notre prévention , notre morgue , & la gène
„où nous vivons, qui ne nous permet pas
„la liberté de penfer, nous expofent à de
„ juftes reproches, & aux fàcheufes idées que
„ les autres peuples fe font de nous. La cou-
„tume d'interdire tant de livres en Portugal

Hz

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.fOO INTRODUCTION

„ eft la grande fource de notre ignorance &
„ le {caudale de toutes les nations: &c „

Une lettre écrite par le prof. Don Vandelli
de Coïmbre au chevalier de Linné, en date
du tKx-feptieme mai 1773, & qui a été im-
primée , affure que les jéfuites avoient caufe
la décadence des fciences en Portugal , & qu'a-
près leur expulfion on avoit pris de fages me-
sures pour en augmenter les progrès. L'au-
teur de Y Etat politique au Portugal en Vannée
1766, trouva que la claffe de Grec à Coïm-
bre n'avoit que fept étudians ; mais les jeunes
gens de condition paroiflent goûter infiniment
les écrits de Voltaire & de Roufleau , qui ont
été auffi traduits en Portugais. On traduit
• auffi de teins en teins d'autres livres en cette
langue, furtout de médecine 1 - & de chirurgie,
ce qui eft d'autant plus néceflaire que cette
partie a été infiniment négligée jufqu'à ce
jour.

1 11.

Jai déjà remarqué (§ 4.) combien Yagri-
culture eft négligée en Portugal , & la même
remarque peut avoir lieu par rapport à tous
les arts, métiers, & manufactures. Le pays
produit les plus excellentes matières premiè-
res, mats la plus grande partie fe vend à l'é-
tranger, qui lors dé la revente fe fait payer*
très chèrement la main-d'œuvre. Ce que les
Portugais font en toilç , en ouvrages de paille,
ep fruits confits, furtout en écorces iToran-

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A L-ÉTÀT DU PORTUGAL. 5OI

ges , en grofles étoffes de laine & de foie;
eft bien peu de chofe eu égard aux faefoinâ
de la nation. Il importe donc beaucoup aux
étrangers qui commercent avec le Portugal,
& particulièrement aux Anglois qu'il ne s'y
établifle point de manufactures : auflî s'y op-
pofent-ils de tout leur poûvpir, comme la
manufacture de glaces établie à Lisbonne en
eft un exemple. Les Anglois ont toujours fait
entendre aux Portugais qu'il leur en coûte-
roit plus de s'appliquer eux-mêmes à la mairt
d'oeuvre, que de tirer d'Angleterre les articles
manufacturés j & comme ou a fait le même
calcul en Portugal , on a cru que l'établifle-
ment des manufactures dans ce royaume lui
ftroit désavantageux. C'eft une erreur bien
grofSere, puifqu'ileft aifé de voir que le prix!
de la main d'oeuvre , quand il fe paye aux ha-
bitans, refte dans le pays & y augmente \z
circulation ; & qu'au contraire , en fuppofant,
quoique fans fondement, que celui qui fe
paye aux Anglois foit moindre, cependant
c'eft un argent qui fort du pays & qui l'é-
puife.

$♦ SI.

Le commerce des Portugais eft à la vérité
fort étendu , mais ils n'en tirent pas un avan-
tage bien confidérable : les denrées & l'ar-
gent, tant de leur pays, que de leurs pot
feflîons dans les autres parties du monde,'
fiirtout de r Amérique, s'échangent contre oé

Ii i

• oogle •

JOZ INTRODUCTION

que les peuples d'Europe avec lesquels ils
comnj^pcent , & principalement, les Anglois
leur tirent en grains & en toutes fortes de
marchand! fes manufacturées tant pour le Por-
tugal même , que pour la fourniture de fes
colonies. Ainfî toutes fes-richefles paient en*
tre. les mains des autres nations, & ce font
les Anglois qui y font les plus gros bénéfices.
On a calculé qu'en 1774,1e Portugal tira
d'eux les deux tiers de fon approvifionnement
en denrées , & que les grofles fommes que
lui fournit le Bréfil, ne lui fuffirentpas pour
couvrir les frai* de ces achats & de ceux qu'ils
firent ailleurs. Les principales factoreries dû
Bré(i\ & de l'Afrique font entre les mains des
négocians anglois qui en ont d'autres pour
correfpondans ,' tant à Lisbonne & à Oporto
qu'à Londres même. Les vaiffeaux même pour
le tranfport apartiennent aux Anglois , qui
d'ailleurs ont toujours été intéreflës pour la
plus forte portion dans les entreprifes de com-
merce qui s'y font faites de tems en temsj
enfin ils pofledenf les meilleurs vignobles de
Porto, de Lisbonne, de Setouval & deFaro*
où l'on fait les vins les plus eftimés du Por-
tugal. Voilà la caufe du peu de fuccès qu'ont
eu récemment les plans, les tentatives, les
efforts du comte d'Ûyei'as , premier miniftxe,
pour affranchir du joug des Anglois le com-
merce dé fa patrie. Selon l'auteur de la rela-
tion du tremblement Je terre , &c. La Haye
J7Jtf> page 106, oxi ne trouveroit pas dans

Digitizêd bf Google

A L'ÉTAT DU PORTUGAL. fOJ

tout le Portugal if millions tournois en e{pe-
ces, & il y a des provinces dont les habitans
n'ont jamais vu fur la monnoie- d'or le bufle
de leur fbuverain. Ce qu'ils livrent à l'étran-
ger confifte enfel de mer, huile, vins, ci-
trons, oranges douces &ameres, figues, rai-
finsiècs, amandes, châtaignes & autres fruits,
laine, foie & autres matières crues: mais la
plus forte & la meilleure partie des articles
d'exportation eft du produit de leurs poffet
fions hors du Portugal, & particulièrement
du Bréfil, comme des fucres de différente qua- '
lité, le tabac, le cacao , l'ivoire, Pébene,
le bois de Bréfil , des peaux , toutes fortes
d'épiceries , des drogues médicinales , de l'or,
des perles , des diamans , & autres pierres
précieufes, &c. Cependant, à l'exception des
articles qui fe tirent uniquement du Bréfil,
toutes les autres marchandifes des Indes ori-
entales & occidentales peuvent s'acheter de
la première main fans recourir aux Portugais.
Les Portugais n'envoient point de vaiffeaux
dans les difïerens ports de l'Europe ni au le-
vant, mais ils font voile vers les côtes d'A-
frique & fur-tout vers la côte d*or en Guinée;
ils y vont chercher des Nègres , qu'ils trans-
portent au Bréfil, avec quelque peu d'or &
d'ivoire; ils paflent suffi aux Indes orientales,
dans leurs colonies Goa, Diou & Macaot
mais ce commerce autrefois très important ne
Peft plus gueres, & c'eft le Bréfil qui eft leur
vrai tréibr: le commerce y eft interdit aux

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jo£ Introduction j

étrangers; néanmoins les Portugais y font
avec les Efpaghols une contrebande considé-
rable, particulièrement par rechange de l'or
contre l'argent , ce qui prive les deux rois du
cinquième denier qui leur revient fur cet ob-
jet Les Portugais tirent du Bréfil , non feu-
lement du fucre, du tabac, &c. mais auffi
des diamans & de l'or: la quantité de ce mé-
tal qui fe tranfporte à Lisbonne peut être éva-.
' luée à plus de 44. millions par an 5 mais il en
refte bien peu dans le pays, & l'Angleterre
en emporte la plus grande partie. La flotte
qui fait le trajet chaque année , emploie fept
à huit mois pour aller & venir, & elle eft
efcortée par quelques vaifleaux de guerre qui
vont à fa rencontre; les vaifleaux marchands
qui reviennent des Indes orientales & dès côtes
d'Afrique , le joignent à cette flotte.

/ S- 1?.

Toutes les fommes s'évaluent en Refs ,
qui font une ntonnoie imaginaire. Vingt, qua-
tre reis & demi, font trois fols , & par con-
féquent le Mille- reis revient, à un peu moins
de fix livres de notrg argent.

Les monrfbies de cuivre font des piece^
d'un réis & demi , de trois réis , de cinq &
de dix. Les monnoies d'argent, font:

Le houm Vintens (vieux vingtain) de 20 reis.
Meyo-toftad (demi - téfton) de 50
très • vintens (triple vingtain) de 60

• houm-tojlaî> (vieux tefton) de 100

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A L'ÉTAT DU PORTUGAL JOf

Le Seis-vintens (&c vingtains) de 120 réis.
Dozénvintens (douze vingtains) de 240
Très Tofloens (triple tefton) de jco
Cruzado houo (Croùzade neuve de 430
Les monnoies cfor font:
Le Houm cru%ado(y\ei\\* crouzade) de 400
Cruzado novofaouzade neuve) de 480*)
Oîto TojtàiM (huit teftons) de 800
Quartinho de 1 200

DézaSéisTofibensÇeize teftons) de 1 600
Meya Moéda dé Ouro (demï-mon-

noie d'or, appelle Moïdor) de 2400
MeyoDobrab (demi doublon) de 3200
Moéda de Ouro

(c à-d. rnonftoife d'or,
ou Moïdor , hdoédor) de 4800
Dobrab (Doublon) de 640a

de 12000
. &de 12800

En monnoîe d'Angleterre la vieille crouzadtf
vaut deuxchelins trois pences, &la neuve fix
pences de plus **).

*) Selon la Géographie comparée qui cîte Pouvrage de
JAm Paufton , c'eft le contraire. Il faut voir ces "deux
ouvrages pour les monnoies ie Portugal.

**) Selon . ïî Géographie comparée on ne fabrique plus
en» Portugal depuis n%% de xnonnoie dont la valeur
excède 4800 réis, •

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f06 INTRODUCTION

$; 14.

Le Portugal ou l'ancienne Lufitmrieçdffk de
la domination des Phéniciens & des Carthagi-
nois fous celle des Romains, & l'empereur
Àugufte la réduifit en province romaine. Au
commencement du cinquième fîecle les Ala-
nes s'en rendirent maîtres , les Sueves vers
Tan 440 9 & les Vifigothes vers Tan f 8^.
Dans le huitième fîecle les Maures ou Sarra-
fins y firent une invafîon, & en furent chat
fésfuceflîvement par les Chrétiens. Henri, de
la maifon des ducs de Bourgogne , fervit fi
utilement Alphonfe VI roi de Caftille contre
les Maures, que ce prince lui donna fa fille
Thérefe en mariage» & le déclara en 109;
comte de Portugal: enfin il pofleda ce pays
en propre Pan nio en vertu du teftament
de fon beau-pere. Son fils & fon fuccefleur
Alphonfe Henriquès remporta en w?9 une
viâoire fignalée fur les Maures à Ourique,
prit en conféquence le titre de roi, inftitua
en 1 147 t Ordre -£Aviz, & .après que le pape
Alexandre III lui eut confirmé le titre en
1 179 , il convoqua une diète à Lamego Tan
Il 8i/ où la fucceflion au trône fut confirmée
dans la famille. Alphçnfe III acquit PAlgarve
à la couronne de Portugal : & ce fut fous le
roi Denis que fut établi VOrdre de Càrift. A
la mort de Ferdinand, arrivée en ij8?* la
ligne mafculine de cette maifon s'éteignit:
Jwn I, fils naturel du père du précédent

a l'état du Portugal» 707

roi, fut élu en i}8f » & fous fon règne les
Portugais formèrent des établiffemens en Afri*
que & découvrirent les isles Açores. Son ar-
rière- petit- fils Jean II recueillit dans fes états
les juifs chafles du Portugal , & s'occupa à
peifeâionner la navigation & à (aire de nou-
velles découvertes. Par rapport à ces décou-
vertes & conquêtes futures , il fit un premier
traité avec le roi d'Efpagne Ferdinand le ca-
tholique en 1492, & un fécond en 14941
par lequel il cédoit à Ferdinand toutes les
terres fituées à Poueft du Cap-verd & des isles
Aqores à la diftance de J70 miles, fe refer-
vant toutes les découvertes à l'eft. Ce fut fous .
le roi Emanuel que la gloire & la fortune de.sT
Portugais parvinrent à leur plus haut période;
Vafco de Gama découvrit en 149& le paflage
aux Indes orientales s Améric Vefpuce prit
pofleilion du Bréfil.en ifoi : la première
fortereffe portugaife fut conftruite en 1^04
dans le royaume de Cochin, & la guerre con-
tre les Maures pouffée en Afrique avec vi-
gueur. On éleva fous le règne de Jean III la
fortereffe de Diou en Afie, & il reçut le pre-
mier dans fes états en 15* 40 l'ordre des jéfui-
tes nouvellement confirmé par le pape. A la
mort du cardinal Henri, arrivée en ij g<5, il
ne refta aucun héritier mâle de cette maifon,
& en.ifgi la couronne paffa aux rois d'E-
fpagne fous lefquels les Portugais perdirent
la plupart de leurs conquêtes : les Perfans
s'emparèrent .de Pisle d'Ormus en i6zzi les

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J08 INTRODUCTION

Hollandois acquirent la fupériorité dans le$
Indes orientales, conquirent les islès Moluc-
ques, & en 1636 une moitié du Bréfil, & fe
Rendirent maîtres en 16J7 de S. George del
Mina en Afrique : enfin ils perdirent le com-
merce du Japon en 16^9, & leur principal
établissement à Malacca en 1640. Comme ils
fe trouvoient encore maltraités dans leur pro-
pre pays, ils fecouerent le joug Efpagnol en
1640^ & élureht pour roi Jean duc de Bra-
gance, qui prit le nom de Jean IV 5 il chafla
les Hollandois du Bréfil en 16 f 4, mais il per-
dit Fisle de Céylon en i6f 6. Alphonfe VI
perdit la couronne que lui enleva fon frère
Pierre II* & celui-ci conclut en 166% avec
TEfpagne une paix par laquelle le Portugal
fut reconnu pour un royaume indépendant
& reftitué dans fes anciennes bornes*, à l'ex-
ception que la ville de Ceuta en Afrique de-
meura aux Efpagnols. Sous le roi Jean V la
chapelle royale de Lisbonne fut érigée en Pa-
triarchat. Jofeph, le dernier roi, a fait des
réformes infiniment fâges, & chafle les je-
fuites.

§• if-

Le prince héréditaire porte le titre de prince
du Bréfil depuis le règne de Jean IV, & les
autres princes fils & frères du roi fe nomment
Infants. Le roi Jean V déclara fon petit -fils
& fils du prinfce du Bréfil , prince de Béira.
1$ roi prend le titre 4e roi de Portugal © de*

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A L'é.TAT DU PORTUGAL. fOJ

Algarves en deçà & au deJà de la mer, en
Afrique , Seigneur de Guinée* des conquêtes ,
de la navigation & du commerce en Ethiopie*
Arabie* terfe* & Indes, &c. Par une bulle
de 1749 le pape Benoît XIV donna au roi le
titre de Tres-fidele , lequel fut auflîtôt inféré
dans toutes les ordonnances royales & recoii.
nu de puiffances étrangères. Il femble que
d'anciens écrivains, & entr'autres François de
Albertinis, en qualifiant ainfi les rois de Por-
tugal , aient fourni au pape Pidée de ce titre
pour cara&érifer la foi de ces fouverains» ott
leur fidélité au S. Siège.

§. 16.

Les Armoiries du Portugal font un écu d'ar-
gent chargé de cinq autres écus d'azur en fau-
toir, dont chacun porte cinq befans d'argent
en forme de croix de S. André. L'écu eft
bordé de fept châteaux qui font d'Algarve, &
nommément les anciens châteaux d'Ëftombar*
de Paderne, d'Aljefour, d'Albouféira, de Ca*
cella, de Sagres & de Caftromarira.

§. 17-

Le principal ordre de chevalerie en Portu.
gai eft tordre de Chrifi , que le roi Denis
(Diniz) inftitua peu après que celui des Tem-
pliers eut été détruit: la confirmation du pape
Jean XXII eft de Tan i ? 19. Le roi Emanuel
ajouta de nouveaux ftatuls qui fervent au-
jourd'hui de règle 9 & que le pape Jules II

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JIO INTRODUCTION '

confirma en ifof. Les chevaliers portent fur
Ja poitrine une croix patriarchale de gueules
chargée d'une autre croix d'argent : le chef,
lieu de Tordre eft à Thomar, & il y a 454
commanderies. ' .

Les hiftoriens ne font pas bien d'accord fur
l'origine de tordre de S. Jaques: on prétend
qu'il s'eft formé d'uhe confrérie en iojo, &
que le pape Alexandre Itl l'a confirmé Pan
1 175. D'abord le Grand- Maître de Caftille en
étoit chef, mais fous le règne de Denis il fe
fit une féparation que le pape Nicolas IV au-
torifa en 12g g & qui cependant ne devint
bien complète qu'en 1290, par Péle&ion que
•iïrent les chevaliers portugais d'un Grand-
Maître de leur ordre, ce que celui de Ca-
ftille s'efforça de foire annuller par les papes
fuivans. C'eft le Grand -Prieur de Palmella
qui occupe le fécond rang après le Grand-
Maitre 5 il exerce une jurisdiftion épifcopale
à laquelle reffortit le couvent de ladite ville.
L'ordre poflede 47 bourgs ou villages , & l f o
commanderies, il a hors de Lisbonne vers
l'oueft, le célèbre monaftere Santos o novo.
La marque des chevaliers eft une épée rouge
avec la poignée & la garde *) en forme de

*) Dans l'ancienne traduction on avoit commis l'inacU
vertenec de traduire le fourreau pour la garde 5 or
l'auteur de la Géographie comparée* qui a copié mot
à mot & fans le citer , de même qu'eu bien d'autres
endroits, tout cet article de Bùfching, contre lequel
il crie ailleurs à propos de rien (voyez entr'autres
le volume dç la Turquie d'Europe) , refpeûe ici tel*

Digitizedby GoOgfe

a l'état du Portugal, ju

croix qui reflemble à celle des épées anti-
ques.

Uordre ctAviz, dont on fait remonter Pin-
ftitution à l'an 1 147 fous le règne d'Alphonfe
Henriquez, & la première confirmation à l'an
1162 y fut confirmé pour la féconde fois en
1 20 ib De Coïmbre il doit avoir été transféré
à Evora , & enfuite à Aviz , ville qu'Alphonfe
II donna en 121 1 à Tordre : du. tems qu'il
étoit encore établi à Evora , il fe réunit à Tor-
dre de.Calatrava; mais cette union ne dura
que jufqu'au règne de Jean I par qui elle fut
diflbute. Le Grand-Prieur d'Aviz, qui a la
jurisdidion temporelle & fpirituelle fur Tordre
& qui exerce la fpirituelle dans fon couvent, •
eft le fécond en rang après le Grand Maître.
Les chevaliprs portent d'or à la croix fleurde-
lifée de finople , & ils poffedent 49 corn-
manderies.

Ces trois ordres font réguliers ; cependant .
les chevaliers peuvent fe marier. En vertu
d'un bref du pape Jules III de 1 f y 1 , les rois
de Portugal, font Grands -Maîtres perpétuels
de ces ordres. Les chevaliers de S. Jean fe
font établis en Portugal avant Tan 1 IJ7, fous
le règne d'Alphonfe Henriquez: ils y ont 25
commanderies , y compris le prieuré de Çra-
to, & trois bailliages , favoir : celui de Leç a

lexnent ce doâenr qu'il a pris cette abfurdité pour ar-
gent comptant comme venant 'de lui , au lieu d'avoir
le foin de confulter l'original , afin de ne blâmer ni
compromettre perfonne mal à propog.

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f« INTRODUCTION

-qui eft de quelque rapport , celui £Acre qui
n'eft qu'un titre d'honneur , & qui alterne
avec la Caftille pour la charge de Grand-
Chancelier; le troifierïie eft le bailliage de
Negroponte. Les affaires de l'ordre fe traitent
dans une aflemblée compofée d'un préfidenc
& de tous les chevaliers profès qui ont fervi
trois ans fur les galères de Malte.

4. 18.

Le gouvernement du royaume de Portugal
eft monarchique & abfolu ; néanmoins pour
ce qui concerne les nouvelles impofitiôns, &
l'ordre de la fucceffion au trône, il faut le
confentement des états compofés du clergé,
de la haute noblefle, & du tiers-état. Le Cler-
gé eft reprefenté par les archevêques & les
évèques (§. 9.) ; la hmtte noblejfe eft compo-
fëe des ducs, marquis, comtes, vicomtes ~&
barons, (§. &). Le tiers-état qui comprend la
bourgeoifie, la noblefle inférieure (§. 80 &
les maîtrifes des ordres de chevalerie, & re-
prefenté par les députés ou procurateurs des
villes & des bourgs. Ces états ne s'aflemblent
que lorfque le roi les convoqué fous le nom
de Cortès. Depuis 1597 & ne s '®ft point fait
de convocation. Quoique ce royaume foit hé-
réditaire , les enfans des frères du roi ne peu-
vent fuccéder fans requérir le confentement
des états : les princefles. font habiles à fuccé-
cler, mais elles, perdent leur droit fi elles fe
marient hors du pays. Le droit de repréfèn-

tation

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a l'état du Portugal, fij

fation par rapport à la fucceflîon au trône a
été confirmé par le manifefte des états en
1641 5 mais il ne s'étend qu'aux frères & à
leurs ehfens au défaut defquels la fucceflîon
pafle au plus proche parent. La conftitution
de Lame go (,§. 14.) par rapport à la fucceflîon
eft une loi fondamentale du royaume , à la-
quelle le manifefte des états de 1641 fert de
fupplément.

Le çonfeil d'état (confelho dé Eftado) eft la
première cour fouveraine : les plus impor-
tantes affaires du royaume s'y traitent > tou-
tes les charges & offices civils & eccléfiafti-
ques qui ne reflbrtiflênt pas d'un autre tribu-
nal, en relèvent immédiatement &les autres
par appel. La préfentation fur-tout des arche-
vêques, desévêques, 4es yicerois, des capû
taines généraux, des gouverneurs des provin-
ces & autres dépendances de la couronne ;
toutes les délibérations pour la paix ou la
guerre, lesambaffades, les alliances &c. font
du département de ce confeil d'état. On en
rapporte l'établiflement à la reine Catherine
pendant la minorité du roi Sébaftien, & fur
le modèle de la cour d'Efpagne : il étoit
compofé en 17 j a de cinq miniftres d'état ec-
cléfiaftiques & de cinq féculiers. Le fecré taire
d'état en eft proprement le fecrétaire, & eft
aflifté par Y officiai- mayor & quelques autres
officiers. .

Géogr.d$B»fcA. Tom.lILP.Il, K k

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514 INTRODUCTION

, La fecrétairerie d'état* dite mÛi ficretaria
das mer ces e expédient e, a été rétablie dans
fon ancienne' forme le 2$ nov. 1643 pat le
toi Jean IV * qui la diftingua en deux dépar-
tement, celui des grâces (jnerces) & celui des
expéditions. On y délibère fur la nomination
à tous les emplois civils, à l'exception des
places de miniftres & de fecrétaires qui font
nommés par le confeil d'état : les officiers
militaires , depuis le capitaine jufqu'au lieu-
tenant-colonel inclufivement , font auffi l'ob-
jet de ce département, de même que les dû
ipenfes, la collation des commanderies des
ordres de chevalerie» les revenus & dépen-
ds de l'état, la nomination aux offices de
judicature » les ièntences du grand - maré-
chal , &c. toiites les grâces que le roi accorde
en titres de chevalerie, penfions (Tenças)
bénéfices (CapeUas) biens en déshérence ou
cotififqués , commandes , grandes Acalderies
(Alcftidarias mores) 9 & feignéuries: c'eft auffi
là que s'expédient les pafleports pour les vaif-
féaux étrangers & les négocians Portugais.

• Lefectétaire des fignatures (da qffînatura) ,
préfente au roi toutes les patentes (alvctras)
les provisions ^ arrêts, brevets, (Provifoens*
Çartas & Padroens) que les tribunaux adrefl
feat à S. M. pour les ligner , à l'exception
des pièces que le fecrétaire d'état & celui des
grâces expédient.

• Ces trois fecrétariats fe trouvent quelque*
lois réunis en une feule perfonne , comme on

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en a un exemple dans le grand-miniftre d'&.
tat Diego dé Mendocja Corté Real. '

Le cottfeil de guerre (confelho de guerra)
dont l'inftitution eft du n déc. 1640 fous
le roi Jean IV § & qui reçut fes ftatuts en 29
articles trois ans après , s'occupe de tout ce
qui a rapport à la guerre : il prend connoiC
fance des emplois - militaires , depuis le capi-
taine jufqu'aux corn mail dans (govermtores das
armas) des provinces > & capitaines généraui
des troupes (cafitaèns generaes de exercitos)*
& les ordres leur font expédiés par la fecré*
tairerie dé guerre. Le juge aiTeiTeur (jtiiz aé-
cejfor') le promoteur fifeal du confeil de
guerre, les adrtiiniftrateurs & auditeurs gêné»
raux de toutes lès provinces font auflî de foii
r effort* il a à fa nomination depuis lé fer*
gent jufqu'au capitaine exclufivementi & irw
fpedion fur les forterefles, les arfenaui , le
logement des gens de guerre, les hôpitaux,
l'artillerie &c. Dans certains cas il conféré
avec le confeil d'état.

Le confeil du palais (Decèmbargo do Paçtà
le premier des tribunaux du royaume auquel
teflbrtiflènt les autres, dont on peut appelles
à celui-ci. 11 pourvoit à toutes les places de
judicature, décidé des différends de jurisdiékion
entre les corps de juftice civils & eccléfiafti-
ques i examine les brefs des légats du S. fiege ,
dreife des ftatuts * ordonnances, confirma-
tions , privilèges , concédions , & s'occupe
de pluûeurs autres objets. Ce tribunal eft

. Kka

Digitizedby G00gle

fié INTRODUCTION

xompofé d'un préfident , d'un nombre indé-
ternfiiné de confeillers (Defembargadores) f de
cinq fecrétaires de la chambre (Efcrivaens de
contera) , dont chacun a fon départements
l'un entr'aùtres fous le titre d'Êfcrivao do
JOespacho da Mefa* un tréforier, un diftribu-
teur & autres officiers fubalternes. De ce tri-
bunal dépend la chancellerie de la cour & du
royaume (chancellaria mùr da corté é regfto)
qui a fon chancelier , un Veador , quelques
fecrétaires , un tréforier , un huiffier (Por-
teiro) , jjfc autres officiers.

' La chambre des appels (Cafa da fupplicaçai)
qui fiege à Lisbonne eft la cour fupreme de
juftice pour le civil & le criminel Sa juris-
•didlion ordinaire s'étend aux provinces d'E-
•ftremadoure, Alentéjo &Algarve, ainfi qu'au
diftrid de Caftello branco dans la province de
Béira. D'ailleurs tou$ les appels s'y portent
de la chambre de Porto (cafa do civil do Por-
to) dans des caufes que j'indiquerai, & qui
y font pleinement terminées. Où y compte
jufqu'à 4a officiers plus ou moins, (avoir un
chancelier, 10 confeillers des appels (Dcfem-
bargadores de agravos é appeSaçoens) , x cor-
regédors pour le criminel , z autres pour le
civil, 2 juges dos feitos da Coroa e fazenda,
a ouvïdores des appels en matière criminelle,
un procurador dos feitos da Ceroa, un autre
da Fazenda, un juge de chancellerie, un pro-
moteur de juftite, & ig confeillers furnu-

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A L'iTÀT DU PORTUGAL. p?

méraires (^Defembargadores extravagantes)*
rtombre fujet à quelques petites variations.

La càyjbre (cafa do civil, e Retapai) de
Porto , eft la féconde cour de juftice ou fé-
cond tribunal des appels du royaume , & elle
fiege à Porto. Elle a fous là jurisdiâion les
provinces d'Entre Douro e Minho, Traz-os
montes & Béira , à l'exception du diftrid do
Caftelbranco, qui reflbrtit à celle de Lis-
bonne. Par une ordonnance de 1696* Pi-
erre II attribua à cette cour toutes les caufes
qui n'excèdent pas la fomme de af 0000 reis
en immeubles & de 300000 en meubles : au
deffus de cette fomme on peut en appeller à
la chambre de Lisbonne. Celle de Porto eft
compofée de 23 membres» qui font ., un
chancelier, g Defembargadores de Aggravos 9
2 Corrégédors en matière criminelle , un en
matière civile, un juge pour les affaires de
la couronne & de la chambre des comptes,
j ouvidores do Crime : dont l'un eft auffi
juge de chancellerie , un promoteur de ju-
ftice , cinq confeillers fumuméraires , & un
procureur des affaires de la couronne.

Confeil des Finances (Con/elAo da Fazenda)
a été établi fur le pié où il fe trouve actuelle-
ment, par le roi Jean IV. Ce confeil a trois
départemens , auxquels préfide un Vedor da
Fazenda: le premier eft pour les finances du
royaume, le fécond pour l'Afrique, les com-
ptes & penfions (contos e tenças), le troi-
fîeme pour les Indes , les magazins & les

Kk j

|lg INTRODUCTION

ermadilles. Outre ces trois préfidens le çon-
feil çft compofé àç minifiros de Letras 9 dK
fetnbargadores & autres confeillers*Jp cape &
d'épée (de Capo & Efpada) , dont le nombre
n'eft pas fixe : en outre d'un procureur des
finances, de quatre fecrétaires ordinaires , de
quelques autres tant fecrétaires qu'officiers
fubalternes. A ce confeil font fubordonnés
la charabre des comptes (o tribunal dos con*
tos) 9 la chambre des douanes, (o tribunal
de Alfandega) , la chambre des Indes , (o tri-
bunal de Cafa âa India , e Mina) , le tribunal
des Arfenaux ou Amirauté , k cour & l'hôtel
des monnoies, (a Tenencia & a Cafa de Maz-
da). De plus différées palais , favoir o Paco
àa Madeira , o Confulado , os Portos fecos 9
& a Cafa dos Cincos : enfin la junte du com-
merce a été réunie en 1720 au confeil des
finances. Le tribunal pour la cenfure des li-
vres & l'infpeétion des écoles , (appelle real
rneza Cenforià) , qui fut érigé en 17685 eft
compofé d'un préGdent , de fept aflefleurs
ordinaires , Se de dix extraordinaires , qui
tous doivent être verfes dans les feiences &
la littérature.

$. 20.

Quant aux tribunaux inférieurs, les fix
provinces du royaume font partagées eriju-
risdidions appellées Comarcar, qui renfer-
ment des villes, des bourgs, & des jurisdi-
âions fubalternes fous le nom de ConcelAos,

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a l'état du Portugal- ji>

Coûtas, Julgados & Honras. Il y a une autre
divifion plus facile & que nous fuivrons. Tou-
tes les jurisdidions font ou des Corrégédories
(JCorreiçœns) , ou de$ Vigueries (JOuvidorias):
les premières relèvent duroi*& les autres de
perfonnes eccléfiaftiques ou féculieres qu'on
appelle Don é aiorios. Le juge établi par la cour
dans un diftrid, eft un Corrégedor , & celui
des Donatorios un Figuier (Ouvidor)* Outre
qu'une Comarca s'étend à des lieux de diffé-
rentes Corrégédories & Vigueries, la fignifi-
cation de ce mot n'eft pas bien déterminée,
étant employé tantôt pour défigner un diftrift
du domaine royal & quelquefois toute une
province, tantôt les partitions de quelque
évèché, comme par exemple l'archevêché de
Braga a cinq Comarças* qui comprennent
tout ce que l'archevêque ponede dans la pro-
vince de Traz-os- montes & dans l'évêché de
Porto. Le chef-lieu (Cabeça) d'une Corregé-
dorie ou~Viguerie, eft toujours une ville (Cr-
oudadé) ou un bourg (villa) où fiege le Cor-
régédor ou le Viguier. Dans ces fortes de
villes il y a communément pour la Comarca
ou corrégédorie & viguerie un provedor ou
intendant , qui veille à ce que les teftaraens
aient leur exécution, & un juge forain (Juiz
de fora) , quelquefois aùfli un juge des orphe-
lins (Juiz dos orphaos). Les villes ont encore
leurs magiftrats particuliers, favoir commu-
nément un juge forain {Juiz de fora) , deux
ou trois VeïeadorcSy un Procurador do Con-

Kk 4

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{20 INTRODUCTION

celho 9 & autres fubalternes. Quelquefois au
lieu du juge forain , il y a uh fecrétaire ou
un tréforier de la chambre/ (Efcrivao 9 The-
faureiro da Caméra) , & un juge du peuple
(Juiz do Povd) 9 fans parler d'autres légères
différences. Le droit romain avec fes glofes
règne au Portugal dans toute fa vigueur ; les
ordonnances des rois & les dédiions des pa-
pes y fervent auffi de loi.

§. ai.

Les revenus du roi proviennent: i) des
biens héréditaires & çonfidérables de la mai-
Ion de Bragance qui peuvent comprendre ju£.
qu'à fo bourgs. 2) Des domaines, dont le
roi depuis l'année 17c 5 a réuni à la couronne
plufieurs terres de grande étendue , qui après
la découverte des isles du Bréfil avoient été
aliénées par la munificence des rois précé-
dens, & pour lefquelles il a donné aux pof-
feiTeurs un équivalent. 3) Des douanes dont
celle de Lisbonne rapporte le plus. 4) Des
impôts, f ) De l'accifç , qui eft fur un très-
haut pié , & dont le clergé n'eft pas exempte.
6) De la ferme du tabac du Bréfil en poudre,
& qui a été affermée en 1757 pour trois
millions de croufades par an. 7) De la fabri-
cation des monnoies. 8) Du trafic des indul-
gences dont le pape renouvelle au roi la con-
ceflion tous les trois ans par une bulle , nom-
mée huile croifée ou buRe de croifade, de la-
quelle on fait trois bulles particulières , (avoir

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A L*ÉTÀT DU PORTUGAL. fil

celle des vivans, celle des morts, & la bulle
de compofition ou de concordat, en vertu
de laquelle toute acquifîtion injufte eft légiti-
mée par la donation faite à Péglife d'une par-
tie de fa valeur. 9) Des grandes-maitrifes des
ordres de chevalerie dont le roi eft revêtu.

10) Des dixmes du clergé hors du royaume.

11) Du cinquième denier que le roi levé fur
l'or du Bréfil , %ce qui lui fait près de deux
millions de rixdales (§. 12), & de la ferme
des diamansdu Bréfil. 12) De la confifcation
des biens de ceux que Pinquifition a condam-
nés ; & d'autres fources. Le tout fait plus
de cinquante-Gx millions . de france. St. Real
penfe que la fomme des revenus du roi de
Portugal eft de dix -neuf millions 4e crouza-
des (§. ij.)- L'auteur Me Y état politique du
Portugal, la donne de deux manières; par la
première elle eft de foixante- dix millions de
France , & par la féconde de quatre -vingt.

§. 22.
Jufqu'en 1762 les forces de terre du Por-
tugal furent dans le plus mauvais état , &
ne paflbient pas huit à dix mille hommes,
fans uniforme, fans armes, faifant le métier
de mendians ou de brigands, & dont les offi-
ciers étoient les valets de chambre & d'écurie
des colonels. Ce fut le comte de Schaoum-
bourg- Lippe , généralifïîme des armées du
roi , qui en 1762 lgs mit fur un meilleur pied,
& les porta à 32 bataillons d'infanterie fai-

Kk s

• Digitizedby GoOgle

%%% INTRODUCTION

iànt 26,000 hommes, & 26 efcadrons d'en-
viron 4,000 chevaux. Le$ payfans furent
cjafles en milice, & forment un corps de
plus de iôo mille hommes. Tel eft le rap-
port de Fauteur de Y état politique &c. pour
17669 qui lui-même a été officier au fervice
du Portugal, Richard Twiff entendit dire en
1773 que les forces de terre confiftoient en
38 régimens d'infanterie ,» chacun de 821
hommes, en tout Ji^fé, & de 12 régi-
mens de cavalerie , chacun de 400 hommes,
en tout 4,800; ce qui donne pourJa fomme
générale 3 ff6f6 hommes. Le premier de ces
auteurs dit, que la marine eft de 10 vaifleaux
de lignes & le double de frégates ; le fécond
porte les vaiffeaux de ligne à 1 1 , mais réduit
les frégates à 4*). #

$. 2J.

Ce royaume eft divifé en fisc provinces,
outre différentes isles de l'océan atlantique.
De tous les peuples modernes de l'Europe,
les Portugais font les premiers qui aient dé-
couvert & pris pofleflion de nouveaux pays,
mais il leur refte fort peu de chofe des nom-
breufes conquêtes xju'ils ont faites autrefois
dans les autres parties du monde. Us pofle-
dent encore: 1. les isles du cap-verd, S. Tho-

*) Selon la Géographie comparée l'armée ferôit de
36,663 hommes & la marine de onze vaifleaux &
duc frégates.

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A L^TAT DU PORTUGAL. f2|

me, do Principe, &c. dans la mer atlantique.
%. En Afrique le fort de Magazan dans le
royaume de Maroc ; Çatchéo ou Caçheo fur
la côte des Nègres r différentes forterefles
dans les royaumes de Loango , Congo , An-
go la, & Monomotapa» un fort dans le Mo-
noémougui f la ville de Mofambique dans
le royaume de ce nom : celle de Sofola fur
la côte occidehtale.de la Caffrerie. 3. En Afie
les villes de Diou, Goa , Onor , Macao, &c.
4. En Amérique le Bréfil , partie de la Guy-
ane & du Paraguai. (Nous donnerons après N
le quatorzième volume la description de ces
pays & lieux hors de l'Europe). L'auteur
de Vétat politique , &c. feit monter à 791,000
âmes le nombre des habitans de toutes les
pofleflions portugaifes hors du royaume.

Les fix provinces du Portugal font diftin-
guées en trois feptentrionales & trois méri-
dionales , les premières font Entré-'Douro.i-
MinAo 9 Tr*z-los-montes & Béirat les autres
Efirerriadouru , Aelntéjo* & Mgarve. Nous
commencerons par l'Eftremadoure qui con-
tient la capitale de tout le royaume.

I. L'ESTRÉMADOURE ou
EXTRÉMADOURE.

Ses bornes font au nord & au levant la
province de Béira , au midi Alentéjo , & au
couchant la mer. Son étendue eft du nord au

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P4 » " PORTUGAL.

midi de 39 & du levant au couchant de 18
miles portugaifes , ou félon d'autres de 3 5 mi-
les en longueur & de 16 en largeur. Son
nom fignifie ce qui eft le plus au de-là du
Douro (extremà Durit) 9 parce que les rois
de Léon faifant la conquête du Portugal dans
le tems que les Maures dominoient en
Efpagne , & pénétrant toujours plus avant à
compter, depuis le Douro, nommoient ainfî
tout le pays fitué par delà ce fleuve. C'eft
par une femblable raifon qu' Alphonfe le Grand
nommoit la province d'Entre-Douro-e-Minho
extrema Minii\ c'eft- à- dire, les dernières
terres vers ce fleuve. Celle d'Eftremadoure
eft arrofée par le Tage qui fe jette dans la
mer au deflbus de Lisbonne où il forme uix
port, vafte & fur. Le terroir en eft réputé
le meilleur du Portugal , vu qu'on y recueille
tout ce que les autres provinces produifent
féparément, far-tout beaucoup de bleds, de
vins, d'huile, de millet, de légumes & d'o-
ranges, citrons, &c Le pays entre Lisbonne
& Abrantes préfente les plus belles plaines
remplies cPoliviers & d'autres arbres fruitiers.
On fait beaucoup de fel dans cette province
qui eft transporté ailleurs : on y compte trois
villes, cent onze bourgs, & félon la lifte
que j'ai donnée dans mon Àfagazin, il y avoit
en 1732 316 paroifles où l'on comptoit
80,9 f 8 feux & 296,860 âmes : mais les
habitans des paroifles de la partie occiden-
tale de Lisbonne n'y paroiflent pas compri-

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l'estremadoure. faf

fes, L'Eftremadoure fe partage en huit ju-
risdi&ions.

I. Corréiçaù de Lisbao , la CorrégéJorie de
Lisbonne *) , comprend la capitale & fon ter-
ritoire : cinq corrégédors & autres magiftrats
y font prépofés.

ZJsboa, Lisbonne , chez les étrangers Liffabonn,
chez les Maures AUOdxbounah, capitale du royaume,
& la réfidence des rois , s'étend du levant au cou*
chant fur le bord du Tage près de fon embouchure
dans la mer. Elle fe préfente en forme d'amphithéâ-
tre, parce qu'elle renferme fept montagnes dans fon
enceinte, favoir: S. rincent de' fora, S. André,
Cqftellos Ste Anne* S. Roc, Chagos, & Ste Ca-
therine. Elle a prés de deux miles en longueur,
mais peu de largeur : il y a des rues longues de plus
d'une mile au pie des montagnes dans les vallons
qu'elles forment Lorfque la chapelle royale fut éri-
gée en patriarchat, la ville fut partagée en deux dio-
cefes : la partie occidentale , qui formoit le diocefe
du patriarche, comprenoit 21 paroifles, outre 2ç
dans la banlieue ; la partie orientale de la jurisdi-
ôion de l'archevêque comprenoit 16 paroifles dans
la ville, & dix au dehors. Cette divifion faite l'an
17 16 en vertu d'une bulle du pape, fut fupprimée
en 1741 & toute la ville réputée du diocefe patri-
arcal. J'ai déjà nommé fes fuffragans & ceux de l'ar-
chevêque ($. 9. de l'introduétion). Les ornemens &
les vafes facrés de l'églife patriarcale ont coûté des
fommes immenfes ; màjs le tremblement de terre de
17 $ç l'ayant détruite, elle fut rebâtie de bois , puis
brûlée , puis transférée dans le cloître St. Benoit,

*) L'auteur de la Géographie comparée nomme toutes
les jurisdiftions de cette province fcns parler de Lis-
bonne, & enfuite à l'article de Lisbonne même, il dit
Çue c'eft une corrégidorie*

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flê tt fORtUÔAt.

brûlée encore, & énfiii dans lé clcfître St. Vincent
où elle eft encore. Ces incendies ne furent point
l'effet du hafard. C'eft dans Péglife des dominicains
que Ton s'aflemble pour la proceffion d'un Auto da
fé & qu'on lit aux condamné? leurs fenténces. La
maifon du St. Office , ou le palais de i'inquifition dé
ta for, n'eft pas loin de là, & fert au grand inojjt
fiteur, qui préfide aux féances de ce tribunal ^

Il y a dans Lisbonne ço maifons réligieufes oii
couvens, 32 d'hommes & ig de femmes. Lés plus
confidérables & les plus magnifiques font Santo An»
tao 9 ci-devant collège dfe jéfuites, Santo Bcnto i
couvent de bénédi<5tins ; S. Domingos, Graça oc-
cupé par des Ermites de S. Auguftin * peut être re-
gardé comme un château magnifique dans la plus
belle expdfition ; S. Vitentc elt aufli une maifon fu-
perbe , &c. Enfcr'aufcres fondations pieufes je ne fe-
rai mention que du grand hôpital & du royal, l'utl
le premier du royauhie , fonde par le roi Emanuel ,
l'autre comméricé par Jean II & acheVé par Emanuel,
qui lui a accordé dés privilèges & des revenus confi*
dérables. Le collège établi en 1*766 pour l'éduca-
tion dé 100 jeunes gentilshommes qui n'ont pas en-
core atteint quatorze ans ^ mérite auffi d'être remar-
qué. J'aufai occafion de faire mention de quelques
tons des couvehs qui fe trouvent dans le territoire
de la ville au nombre de vingt -ttois. Le palais
royal , dit aufli Paço da Ribéira à caufe de fa fitrm-
tion au bord du Tage fut totalement détruit en 17^
& le feu dévora en même tems toutes les riehefles
qu'il contenoit ; Féglife patriarcale eut le même fort*
& aujourd'hui on en voit une autre fui" l'une des
- fept montagnes. Le palais avoit à l'eft une vafte
place pour les combats de taureaux , & lés arfenaux
de la marine étaient dans le voifinage. Le Campa
4a Laa eft un marché où fé font les exécutions * &
où étoient conduits les malheureux condamnés an
feu par le S. Office. La halle au blé n'en éft pat
loin , mais la tuerie eft plus près de l'ancien palais.

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i/ESTKiMADOÛRÀ. f2*f

Le château dit Corté real au bord du Tagë, un peii
au deffous de Celui ou le roi fait fa réfidence , a été
habité autrefois par Pierre II, & donné depuis à l'in-
fant Don François : c*eft je croi$ celui que les nou«
velles publiques nous ont appris avoir été confumé
par les flammes en 179 1; Le même infant en pof-
fede un autre (Pago da Bempojia) dans la place ditç
canipo df Sdnta Barbara Pagos da Alcagova efl
un château où les rois ont fait leur réfidence juf*
qu'au tëms d'Emanuel , & qui aujourd'hui apartient
aux marquis de Cafcaes en qualité d'Alcaldes mayor"
dé Lisbonne» Pagos do$ EJiaos df occupé aujour-
d'hui par les grands iUquifiteurs. Outre ces maifons
royales * il y a un grand nombre d'autres palais qui
apartiennént aux féigneurs du premier rang* Sur la
nouvelle placé nommée piaga do cornmercio i on
voit une luperbe ftatue équéftre du roi Jofeph érigée
en 17^^ , qui fut auffi repréfentée fur les médailles
frappées à cette occafion *).

Avant le tremblement de terre de 175$ on comp*
toit à Lisbonne environ 24,000 maiions. La plupart
font à deux bu trois étages. D'après la lifte qui fé
trouve dans mon Magazin^ dri compta en 1732 dans
les 21 pardifies de la partie occidentale delà ville f
8$,î 19 âmes ; mais elle ne comprend pas les 1 6 paroif-
fesde la partie orientale. En effimant la population de
ces dernières à propoftion des premières, on pour-
roit porter le total des liabitans de Lisbonne à environ
1*0,000; or en 174g on y compta "270,000 âmes,
y compris les étrangers. (V* U relation hijlorique
du tremblement &c. p. 1 9 1 .) La plus grande partie des
artiftes & des artifans de cette ville, font étrangers;
un cinquième de les habitans, ou environ, eft corn*
pofé de noirs & de métés. On conftruifit en 174g

*) v. la Géographie comparée pour les changemens que
la chute du marquis de Pombal a fait faire dans
les ornement oto. ae«otoj>agncmcns 4e ce monument
Juperbe.

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p8 LE PORTUGAL.

un très- bel aqueduc pour, conduire à la ville de
r eau de la vallée d'Alcantara, qui eft verfée dans
un grand réfervoir aux portes de Lisbonne. L'air de
cette capitale eft fain & tempéré;

Lisbonne a une académie royale d'hiftoire portu-
gaife fondée en 1721 , & tfeft auffi là que fiegent
les grands départemens & tribunaux du royaume,
favoir le confeil d'état, le confeil de guerre, celui
du palais (Dcfembargo do Paço) , la chambre des
requêtes, la Mefa da Confcicncia , le confeil des
finances , la junte des trois états , la chambre des
comptes , le confeil d'outremer , ceux da Rainha ,
de la maifon do Infantculo^ de Bragance, le tribu-»
$al du S. Office, le tribunal ou Cafa da India, da
gllfandega , do Tabaco , le tribunal da Cruzada ,
& autres. Il y a un confeil de ville auquel une

}>erfonne du premier rang préfide affiliée de fix con-
eillers avec titre de Vereadores* & d'autres officiers
inférieurs.

Le commerce considérable de Lisbonne, le grand
nombre de vaifleaux qui y chargent & déchargent
fait du produit de fa douane le meilleur revenu que
le roi tire de fes états en Europe. Cette ville eft
^entrepôt de tout ce que les Portugais tirent de leurs
autres pofleffions: le port eft valte, profond, fur &
commode, & il a deux entrées*. Tune au nord entre
le banc & le rocher de Cachomps & la tour de S. Ju-
lien, fe nomme Corrédor: Tautre* au midi, dite
Carreirada Alcobança, entre Cachopos & la tour
de S. Laurent, eft la plus large & la plus facile.

Les murailles dont la ville eft ceinte font flan»
quées de 77 tours & ont j6 portes. Ses aggrandif-
femens fucceffifs, fur-tout vers le couchant, font
que les anciennes murailles ont fervi ci-devant à fé-
parer les deux diocefes. Ce fut le roi Jean IV qui
commença à munir cette ville de hauts remparts ;
mais après qu'on y eut employé de grofles fommes
l'ouvrage refta imparfait. 11 y a au milieu de la
ville , fur une des fept montagnes, une citadelle qui

• la

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l'esthemàdoure. f29

El commande, & ou quatre régiment d'infanterie lo-
gent dans des cafernes. A trois miles en tirant
vers la mer, il y a deux fbrtereffes qui défendent les.
deux entrées du port Celle au nord (huée fur un
rocher qui s'avance dans la mer , porte le nom de S.
Julien (S.Juiiaoy S. Giao): celle au fud fiir un'
banc de feble plus avant dans la mer , & bâtie fur
des piles , porte le nom de S. Laurent ou de Cabega
Seca, plus communément encore celui de tour de
Bogio. L'approche de la ville eft défendue par la tour
de BeUm fituée fur la rive feptentrionale du Tage à
2 miles de S. Julien & à une mile de Lisbone: c'eft-ls
que tous les vaifleaux qui arrivent, doivent s'annoncer.
H y a un bourg à coté dont nous parlerons plus bas.
A l'oppofite eft la tour de S. Sebaftien dite communé-
ment la tour {Torre velha) fituée à l'angle d'une
montagne. En général depuis l'entrée du port jufijuà un
peu en deçà de la ville, il y a plus de douze torts
pourvus de pièces d'artillerie. En remontant le Tage
depuis la mer on jouit du plus beau coup cf œil

U nous refte à dire quelque chofe du nom & de
fhiftoire de Lisbone. Nous n'en rapporterons pas
l'origine à Elifa, un des arricre-petits-fils deNoé, ni
fon rétabliffement àUlyffe, n'en déplaife aux Portu-
gais* Il eft pourtant vrai qu'anciennement cette ville
fe nommoit Ulyffaa % UlyJJipolis ^ & Olifippo^ quoi-
que ce dernier nom puiffe %voir été formé des mots
phéniciens Alis uppo ou Olis ippo , qui fignifient un
golfe agréable, tel qu'eft en efret celui de cette ville ;
& nous lifons dans JPomponius Mêla que l'ancienne
Olifippo étoit fituée dans un golfe. Les Romains lui
donnèrent le nom de Félicitas Julia, comme quel-
ques inferiptions en font foi : enfuite les Gothes la
nommèrent Olifîpona y dont les Maures ont fait leur
Jl-t)cJi-bourmh & (fou eft à la fin réfulté Lisboa.
Alphonfe I prit cette ville en 1147 fur les Maures:
les Caftillans, (bus le règne de Ferdinand, l'afliègcv
$ent (ans fuccès en H7J & H 84. Jean I y fixa fa
réfidence. Le premier noveipbre 175 c un tremble*
. Géogr. de Bufch.Tom. III. 1\ II. L 1

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J30 %t PORTUGAL.

ment de terre qui dura fept minutes renvèrfa de fond
en comble les plus beaux édifices tant publics que
particuliers, à quoi fe joignit un incendie qui con.
fuma la moitié des mai&ns, plufieurs églifes & cou-
vens avec -ce qu'elles contenaient de précieux en
meubles & papiers : on fait monter à i çooo au moins ,
& même à 25 ou 30000 le nombre des habitans qui
périrent dans cette déplorable cataftrophe , dont la
ville fe reffentira encore tengtems *). Sa latitude
d'après les nouvelles obfervations du P. Capaffi eft de
J.8 degrés 45 minutes: le P. Couplet y ajoutoit 2%
fécondes, & déterminoit fa longitude de 8 degrés 2
minutes 15 fecondes au méridien de Paris.

Entre les couverts du territoire de Lisboae il faut
remarquer

Belem , dans la paroirte de Nqffa Stnhora da aju-
da (N. Dame de bon fecours) couvent de Hiérony-
mites fondé par le roi Emanuel. Plufieurs rois &
princes du N fang ont leurs tombeaux dans h grande
& fuperbe églife qui croula en 17 ce* Nous avons
fait mention dans la defeription de Lisbone, du bourg
voifin de ce monaftère, ainfi que de fa tour fortifiée:.
il s'y trouve un établhTement pour l'entretien des
gentilshommes qui font devenus pauvres ou infirmes
au fervioe du roi. Depuis le tremblement de terre
ié 17ÇS le roi y demeure avec fa famille dans une
maifon de bois qui n'a rien de remarquable ni par
<kdans ni par dehors; avec un jardin.

NoJJa Stnliora da Luz apartienc à l'ordre de Chrift,

Santos o Novo, célèbre couvent de l'ordre de &
laques.

IL La corregidorie de Terra VeJras com-
prend ig bourgs & entr'autres

1. BeUas, bourg quia 1240 habitans. # *

1 ■ * ■ ■ 1 ■■ ■ » . . 1 ■ ■ ■ »

*) Toutes les égKfcs ont été rebâties ou remplacées,
& les deux tiers des autres édifices le font déjà; le
tout fur un plus beau pian & d'une manière plus
folfcte. (Voy. la G*jr. Camp.)

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l'bstrémadoure. f|l

2. Ça/bacs^ bourg fortifié au bord de la mer, A
qui eft un des mieux fitués du royaume par fa proxi*
mité du promontoire de Roca (promontoriurn Luna)
qui porfc aujourd'hui le nom du bourg de Cintra.
Les vaifleaux marchands y jettent volontiers l'ancre k
eaufe qu'il y eft plus facile de fei#e la contrebande*
Le roi Jean IV le donna à Don Alvaro Pires deCaftrtf
fixieme comte de Monûnto, & c'eft de*là <^m le ntor-
quis de Cafcaes en prend le titre. Ce bourg a dèut>
églifes paroiffiales , & quatre paroiffes dans fon diftrîâ.

j. Cottaresi bourg qui a 1260 habitans.

4. ChiléiroSi bourg. N

ç. Mafia, bourg d'environ 1000 habitans, pfèfr
duquel le roi Jean V a fait bâtir un fuperbe édifice
dans un terrein fablonneux & aride.. Il en fit te vfleu
dans une grande maladie , & s'engagea à bâtir dit
cloître pour les plus pauvres feligieutf de fes états :
on s'aflura par des ^cherches que c'é toit ceux deïVfa*»
fra qui n'étoient que 12 pauvres Ffaacifcains habitant
dans une cabane. Le roi Ce fit envoyer de Rome 1#
plan d'un édifice qui l'emporte fur l'efeurfel, &ddnt
voici la difpofitioa C'eft prefque tin quarté de 72g;
pieds. Au milieu eft une fuperbe églife de tii*tbtti>
qui fut tiré des ehvirons de Cirkfa, II y a dertiete le
chœur une maifon richement dorée où logent 200
capucins qui deffervent l'églife , & qui ont une grande
bibliothèque & une petite. A droite de cet édifice
eft un vafte palais pour la cfcmeufe du roi , des prin-
ces & des principaux officiers. La gauche en eft un
autre pour le patriarche & 24 chanoines mitres. Le
roi y fit travailler 12000 ouvriers, & les frais de cette
entreprife fe montèrent à des femmes effrayantes. On
lit dans une defcription imprimée àMafra, que l'é-
difice a 870 chambres ou pièces, & 5200 fenêtres.
Sous les apartemens on a conftruit ?oo cellules pour
les moines. H fut commencé en 17 17 &finieri it;i;
l'ardikede fut un allemand nommé Jean Friderick *).
— • ■

+) L'auteur de la Géogr. temf. s'appuye auffi famine
relation imprimée pour démentir AL Bu&hing; &

Lia

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\l% LE PORTUGAL-

i

A la diftance d'un ojuart de mile an voit une maifon
feigneuriale avec un petit bois, ce qui foie un coup
d'œil admirable dans cette contrée deferte & aride»
Le palais de Mafia a vue fur la mer, & peut fervir
à guider les matelots; mais le voifinage de la mer
en rend Mr humide: (on diftruft renferme deux pa*
«rifles.

6. Erktirtti bourg dont une branche de la maifon
de Catanhede prend le nom.

7. CadavalX^bouvg qui a dans fon di(tri<ft huit pa-
roifles : en 1649 il fut érigé en duché, en faveur de
Nuno Alvarez Peréira de Mello, marquis deFerreira,
dont les defeendans en portent encore le titre.

8. Villa verde dos Francos, bourg.

9. Lourinhaa, bourg dont le diftriâ renferme
«Jeux paroifles.

10. Alvcrca? bourg qui a une paroifle dans fon di-
flritf.

11. Alhandra, bourg d'environ i$8o habitans &
dont le territoire renferme deux paroifles.

.12. VïUûrfranca dcXira^ bourg qui a 2900 habi-
tons. Son juge forain (Juiz de fora) eft auffi attaché
3 la comarca. '

15. Les bourgs de Povoa, de Caftanhcira, $Ar~
rouda^ ûeSobràl dé monte Agraço, dont les deux
derniers oat une paroifle dans leur diftriâ.

faire paffer uae autre hiftoire beaucoup moins vrai-
femblable : favoir que le roi Léopold I. qui defiroit
depuis lôngtems d'avoir des enfans mâles , fit cette
énorme & -encore plus abfurde dépenfe fur la parole
d'un moine audacievx qui lui promit un fils à cette
condition ; Ton ne dit pas fi cette (implicite fut re-
compenfée par la naiflance difirée fi ardemment. Au
refte il J ajoute à la defeription du lieu que chaque
coté de Féglife éft garnie d'une tour avec un carii- a
- Ion de 48 cloches , où Ton monte par des efcaliers *
de 162 marches ; que Féglife a une coupole d'ordre
corinthien entourée intérieurement d'une galeries que
les trois & dernières croifées de chaque coté de la
façade, font décorées d'une coupole » que Féglife a
. fix autels décorés de baweiiefs & ayant chacun leur
•rgue.

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l'estrémadoure. fj}

/

14, Torresvedras (Turres veteres), bourg fitné
dans un fond, environné de montagnes, & qui n'en
eft pas moins fertile en toutes fortes de fruits. C'eft
tin des plus anciens lieux di^ royaume : on ne peut
fixer Tannée de fa fondation. La petite rivière de Si*
zandro coule au nord de ce bourg, qui a quatre efli-
fes paroiffiales , deux hôpitaux , tsois couvens , & au-
tour de 2200 habitans , avec titre de comté & une
maifon feigneuriale, enfin chef-lieu d'une corrégidorie
& fiége d'un corrégidor . d'un provedor & d'un juge
forain (Juiz de fora): fon diftridl comprend dix-neuf
paroifles.

III. Ouvidoria de Alenquer ^ Touvidorie *)
SAlenquer renferme différentes terres qui ap-
partiennent à la reine, & les huit bourgs fui*
vants:

1. Alenquer^ bourg fur un terrein élevé * prés
duquel coule une petite rivière qui fe jette. dans lé'
Tage. On prétend qu'il a été bâti par les Alains, &
qu'il a été appelle A tanker kana, c. à d. temple des
Alains. Il s'y trouve au de là de 2000 habitans, cina
églîfes paroiffiales, une maifon de charité, un hôpital
& trois couvèns. C'eft le chef lieu de FOuvidorie des
terres de la reine, le fiége de l'Ouvidor qui eft en

*) Le mot portugais Ouvidor lignifie réellement audi±
teur f à le traduite littéralement, comme le fait très*
bien l'auteur de fc Géographie comparée m y & celui
à* Ouvidoria, par conséquent, audience ou auditorc-
rie : ainfi ce n'eft ni viguier ni viçuerie , qui fe dé-,
riveut de VicaHus dans nos provinces méridionales
où il eft en ufage pour défigner une efpeoe de procu-
reur du roi. Or comme le mot de CorrégMar, qui
fignifie correcteur , & CorrégéAorit (Carréiçao) , cor-
reâorerie, font connus & reçus par i'ufage en France
depuis longtems , nous efpérons que Ton ne refufera
pas le même pafle-port à ceux £ Ouvidor & iïOttvi-
doric qui y ont bien les mêmes droits. Nous les etru
ployerons donc partout ; i) fuffit d'avoir une fait
expliqué .leur fignification.

Ll î

r

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f f4 ** fORTUGAL.. :

frèm* tenjs provedof , & du juge fbtem. II a en
fjijejque tem$ titre de marquifat » & fon diftriél ren-
ferme 13 jpjuroiflçs.

». dldta-Gattcga daMtrciann^ bourg vis«à-vis
de Lisbonne, & qjui a une paroiffe dans fon diftrtét
- f. Cintra, hourg d'environ 1900 habitant: il s'y
trouve quatre é^lifes paÉrotffiales, & un vieux château
bâti dans k goût maure, au pied d'une montagne du
même nom : fon ditoi&eftdc fix paroiffes. On prétend
qocl'aicnr eft roeittewrqtfen autre endroit du Portugal*
& on y refpteiiiieagtéî&lefraichettr , lorfqu'à Lisbonne
on éprouve une chaleur incommode. Le roi Alphon-t
fe.Vi y eft: mprf, captif dans le château.

tes collines' des environs font couverts demaifons
c& campagne xjui apaxciennent à des portugais & à
deé anglois; -' •- ..-:.•

» Les montagnes de Cintra font formées de rochers
& 4e q^UIouh dorjt }l%m a qu; ont i$ pjeds de dia-
inétre & qui font amoncelés fins aucune liaifon en T
tr'eux. 'Ces montagnes font riches en minéraux, on
y trouve quantité de plantes rares, mais que les por-
tais négligent/, $c une veine de pierre d'aimant*
yers |a cime fe voyent encore les ruines d'une an-
cienne ville &'fortçreffe maure, & un puits ou ré»
jpérvoir voûté remplis 3 la hauteur dé plus de dix pieds
dé îa plus belle eau, qu'on dit relier toujours à h
Blême hauteur, <pû eft prefque égale à celle de la
Sarfctrelfe. Entre les rochers & les déferts de eette
chaîne de montagnes qui s'étqpdefct jufqu'à la cime
dp' cap Roca, S y a un efpace de \ miles qui n'eft
habité que par des loups > & queiqpes chevners (Ca-
ijrèirps).

4. Qbidos 9 bourg fur uns petite rivière qpt fe*
jette un peu au-deflbus dans la mer. Il a 2400 habi-
tans, quatre égtifes paroifliales, & un territoire de
îfi mroiffes. II fut érigé en comté en faveur de Vafco
Blafcarenha$ , & fes comtes, prennent auffi le titré
4e jalm^ & Sabougal.

5. Ccùdos Se Salir do Porto, deux bourgs mjpiti-

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L'EST REM ADOtJ RE. fjf

mes : le premier eft renomme pour fes bains* qui
ont la vertu de guérir radicalement les maladies vé-
nériennes.

6, Chamcufcay bourg d'environ 1800 habitans. *

7. Ulmc (Oukné) , autre bourg qui a une paroifle
dans fon diftrtâ. '

IV. La CorregUorie deUiria qui outre cette
ville renferme ai bourgs

i, Leiridy ville agréablement fituée dans un val-
lon au confluent du Liz & de la Lena % & qui a un
château affis fur une hauteur. De fes deux églifes
paroifliales , Tune , qui eft confïdérable , eft en même
teins cathédrale : il s'y trouve ;ç°° habitans, un£
maifon de charité, un hôpital & quatre couvens:
Tévéché a été érigé en 154$. Cette ville eft le chef-
lieu de la corrégidorie, le fiége du corrégidor, d'un
provedor & d'un juge forain: quelques rois 7 ont fait
leur réfidence : fon diftridt.eft de 24 paroifles. (Elle
eft bâtie fur les ruines de l'ancienne ville de Collipo.
Geogn comp.)

a. Pombal, bourg de plus de $700 habitans, &
qui a deux paroifles dans fon diftrift. Son juge forain
eft aufli attaché à la comarca. Il y avoit ci-devant un
château fur une colline fort élevée du vèifinage.

3. Redinhûy bourg de 2000 habitans.

4. Soure\ bourg d'environ 3200 habitans, qui a
titre de comté Se une f>aroiffe dans fon diftrid. Son
juge forain eft auffi de la comarca.

f. Ega % bourg qui renferme environ 1100 habi-
tans , & qui a une paroiffe dans fon diftrift.

6. Batalha, bourg de plus de igoo habitans, avec
un couvent de dominicains qui font tous de familles
nobles.

7. Alcobaça, bourg fitué entre les petites rivières
$ Alcoa & de Bagà : il y a 950 habitais, & une ab*
baye de l'ordre de ctteaux qui eft la plus riche du
royaume 9 puifqu'elfe a 180^000 crouzades de reveu
nus; tous les religieux font 4e faotilte nobles, ft

LI4

f}6 Lt.f OXÏUGAL»

en 177) ils étaient au nombre de i jo. Le dfftrto eft
-d'une paroifle.

8. Cor, d'environ 6 fo habitans, &Mayorga d'en-
tiron $00 , font deux bourgs.

9. Pederneiràj bourg maritime arec lin port On
y compte plus de 1 joo habitant, & il y a une paroifle
dans Ion diftndt

iô. Sella ou Cella, bourg maritime d'environ içoo
habitans.

if. Alfaizarao, & S. Martinho , deux bourgs
dont le premier eft au bord de la mer.

12. Salir do Matto, bourg avec un port.

l}. Alvominha* ou Albourninlia^ bourg.

14* Santa Catharina, bourg qui a 3 paroiflesdans
fon diitrtâ.

iç# Les bourg de Turquel & àEvora.

16. Algibarrota ou Aljoubarrota t d'environ 1600
habitans partagé^ en deux pareilles. Le roi Jean I
battit les Caftillans en 1)85 dan» les environs de ce
bourg.

17. Le bourg SAlpedriz

ig. Péniche* bourg fortifié avec un port: il y a
2%oo habitans & 3 paroifles : il eli dans une prefqu'isle
environnée de rochers, & qui tient à la terre ferme
par un canal que le reflux de la mer remplit d'eàu ;
il eft défendu par une citadelle & un fort.

19. Atouguia, bourg maritime de i; 00 habitant
& défendu par un château : c'eft un comté qui fut
crée en faveur d'Alvaro Gonçalves de Ataïde par le
roi Alphonfc Y-

V. La corrégidorie de Thotnar d'où reflbr-
ttflent 21 bourgs, non compris ceux des D(h
natorios. %

1. Thomar, bourg fifaé dan* une [daine agréable,
non loin des ruines de l'ancienne ville de Nabancia,
dont elle eft réparée à l'eft par la rivière de Nabao.
11 s'y trouve auteur de 5600 habitans: deux églifes
collégiales , un hofpice , un hôpital & quatre couvent)

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l'estrémadouka, S37

celui des religieux de Tordre de Chrift qui eft fur une
montagne de Toueft du bourg , eft le plus confidérér^
ble , & chef-d'ordre ; il a un prieur qui eft général de
Tordre. En 1752 le roi y a fondé une -académie de*
feiences d'après celle de Paris , s'en eft déclaré prcK.
tedteur, & lut a afligné des fonds considérables. C[eft
le chef-lieu de la corrégidorie : quant à la jurisdidtion
eedéfiaftique ; celle qu'exerce le prélat de Thomair
dans tout le diftridt de Tordre, eft épifcopale. Autre-
fois ce bourg étoit pofledé par les templiers, dont les
biens & la feigneurie de Thomar paflerent à Tordre
de Chrift après leur extindtion; le diftridt eft de 21
paroifles.

2. Pelé ou VeUe & Pfai, deux bourgs dont le der-
nier a un diftridt de deux paroifles.

$. Punhcte, bourg au confluent du Zezere & du
Tage", & qui a 11 00 habitans;

4. Maçao, bourg d'au moins 1400 habitans.

5. Le bourg d'Amendoa.

6. Villa de Reu, bourg de i? à 1400 habitans &
dont le diftridt eft de deux paroifles.

7. Sovereira fetmqfa , bourg de plus de 1600
kabitans.

8. Pampilhofa, où Ton compte 1600 âmes & qui
a une paroifle dans fon diftridt.

9. Alvares, bourg de 1200 habitans & plus.

10. Pedrogao grande , bourg de 1$ à 1400 habfc,
tans : il a un diftridt de quatre paroifles. Vedrogao
pequeno n'en eft pas éloigné.

11. Figueirotde Vinhos^ bourg fur la petite ri-
vière d'Alifo qui fe jette dans Je Zefcere : on y compte
14 à 1^00 âmes.

12. Bornas & Aguas belles, deux bourgs dont le
premier a un diftrid; de deux paroifles.

i]. Les bourgs deFerreira, villa nova dePoufi
fos , Atagaos de Caminho , Arega & AbiouL

14. Ponte de Sor, bourg qui a une paroifle dan»
fcn diftridt.

25. Atvoroy bourg de 18 à 1900 anies.

.Ll s

f3$ JLB POIÏTÏGÀL.

Rttmrque. Les bourgs fuivans apartieooeat à»fts doa*.
torios & font dans le même diftricfc.

. 16. AJJinceira.

17. Atalayciy aux comtes de ce nom; il y a ij
à 1400 habitans.

ig. Tancos* avec titre de marquifat.
- Les deux fuivans forment une viguerie particulière,
& apartiennent aux marquis d'Abrantes.

19* Abrantess fitué fur le Tage dans un Heu élever
£ Geint de jardins & d'oliviers, ce qui en rend l'af-
peét très-agréable. Depuis ce bourg jufqu'à Lisbonne,
les bords du Tage font dep plus rians: <& les pêches
de cet endroit (ont renommées. Il feroit très -avan-
tageux que les bâtimens marchands du Tage vinrent
Jufqu'ici. Le bourg contient jufqu'à $ 500 habitans
partagés en quatre paroifles : il y a une maifon de
chanté, un hôpital & quatre couvens. Comme il inv
portoit à la fureté de PEftrémadoure qu'il fût fortifié ,
le roi Pierre II en donna l'ordre. Alphonfe V l'érigea
en comté, & Jean V l'an 17 xf en marquifat, dont
Rodrigo Annes de Sa Alméida & Menezes , troifiemf
marouis de Fontes & fixieme comte de Penaguiao ,
prit le premier le titre : fon diftriA eft de 14 paroiffes. .

20. Sordoal) bourg de plus de igoo âmes, & qui
t une paroiffe dans fon diftrid^,

VI. L'ouvidorie de Qurem , où refortiflent
fept villages, tous à la maifon royale de Bra-
gance.

1. Qurem , bourg fur une montagne, dont l'accès
fft difficile de tous les cotés : il y avqit autrefois qua-
tre paroifles, que le roi Alphonfe V incorpora à l'églift
follégi?le. Ce bourg quç le roi Pierre I érigea en du*
ché, eft à la maifon royale de Bragance , qui y a fon
ouvidor & un juge forain : il s'y trouve une maifon
de charité, un hôpital & un couvent.
: 2. Les autres bourgs font Agutda* Avellau Chao
de Couce , Maçaas de D. Maria, Porto de Moz » <Sç
roqfd -fores.

tizecfby CjOC

L'gSTKEMAPOUlB. fgj

VIT. La porregédorie de Santarem renferme
l ^bourgs qui refortiffent du chef-lieu (JCabeçef)
de Santarem à l'exception de ceux des Doua*
torids.

i. Santarem ., nommé par les Maures Chantera >
bourg fur le Tage dans une belle plaine bordée, de
montagnes & de vallons : il eR bâti en forme de demi-»
lune, & eft défendu par de vieilles murailles & une
vieille citadelle fortifiée à la moderne , dite commu-
nément Alcagova. Cet endroit défendu par de bon-
nes troupes , pept fervir h couvrir Lisbonne. Il y a "
i ; églifes paroifliales dont une eft collégiale & apar-
tient à Tordre d'Aviz : une académie d'hiftohe, anti-
quités & langues, fondée en 1747 : Une maifon de
charité , un hôpital rçyai & deux autres , onze cuu-
vens d'hommes & deux de femmes- Ce bourg eft le
fiege du corrégédor, d'un provéetor^ des juges de
fora , dos orfaos, & dotombo reai dorjt le dernier eft
toujours Dtfwbàxgador. Le nom de Santarem eft
formé de Santa Herena (Ste. Irène, martyre) qui a
ici fon tombeau : anciennement il s'appelloit Scaiabi»
ou Scaiabiscus. Les Maures s'en emparèrent en 1146.
Plufieurs roU de Portugal y ont tenu leur cour : fort
diftridfc eft de 45 paroiffes.

2» Les bourgs de Golegcta* Agiras de baixo*
Almtinimi & Salvaterra de Magos. Les rois dfc
Portugal ont à Salvaterra une maifon de plaifençe > "
où fuivant une ancienne étiquette ils ont coutume de'
féjourner depuis le 18 janvier jufiju/au carême.

Les bourgs fuivans ap^rtieruisriç à des dunatorio9«

3. Torrts Novas, avec titre d<? m*rqui&t qu'oit*
poflTédé les aînés de h maifon des ducs d'Aveîro*

4. Aveiras dt Cima, apsu-tient au* comtes d-Avéiw
ras.

ç. Azamhoumra , aux cçmtee, de §ouie. >

6. Alcaned* , à Tordre d?At i%* . :

7. Alcocntrti aux cotâtes dg Vimieirfr.

g. Mougem 9 apx duc? dsCsdftVilL . . 3

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f40 IB PORTUGAL.

9. Lamarofa, ou Villa das Engluas* à la maifoa
de Menezès.

10. Erra, aux comtes d'Atalaya.

11 & 12. Jzabouja&JIontargit, aux comtes de
Val de Réys.

VIII. La Comqrca de SéPouval renferme trois
jurisdidions , fa voir:

I. La corrégédorie àe Almada où reflbrtiC

fent,

p 1) Almada, bourg fur un petit golfe que forme
le Tage vis-à-vis de Lisbonne ; il y a un château fur
fcn roc : c'eft le fiege d'un corrégédoç.

2) Lavradio , bourg avec titre de marquifat

3) Mouta , bourg qui apartient aux comtes d'Alvor.

i. L'ouvidor^e de Setçuval que poflède Por-
cfre de S. Jeah , renferme

1) Setouval'i que les hollandois nomment S. Vbcs t
- (Oubès), bourg fortifié à l'embouchure du Cadao
ou Sandao dans un petit golfe de l'océan. Son port
reçoit des vaifleaux de toute grandeur. Ses fortifica-
tions, outre les anciennes murailles & tours, confi-
dent en onze bâfrions & deux demi-baftions , & dif-
ferens ouvrages extérieurs : il y a de plus la citadelle
de S. Fiiippe qui eft pourvue d'un excellent puits ,
la tour d'Outao fur le port qui eft fortifiée , & au
haut de laquelle s'allume la nuit un fanal ; & enfin
deux forts. On trouve dans la ville 10 à 1 1000 âmes, '
quatre églifes paroiffiale$, une maifon de miféricorde,
un hôpital, dix couvens & une académie (academia
problematica) fondée par Jean V. C'eft le chef- lieu
de la comarca , & le fiege d'un ouvidor , qui eft en
même tems corrégédor d'Almada, provédor & juge
forain : il y a ici une douane , un tribunal dit Tabola
re al y & un infpe&eur du fel, dont le commerce eft
important , de même que celui de l'huile d'olives ,
4'oranges, de vins mufcats & autres j qui s'exportent

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l'estremadoure, J41

en quantité. Ce bourg re!eve de Tordre de S. Jacques,
qui nomme tous les officiers de la cabega de cornar-
ca (chef-lieu de la contrée\ Sétouval fut bâti après
la ruine de l'ancienne ville de Cetobriga , qui étoit
lituée de l'autre coté du fleuve où eft à prefent Troya f
& renommée du tems des romains : fon nom fe chan^
gea peu*- à -peu en celui de Setobra & de Setobala.
Elle fut ruinée lorfque les Maures pénétrèrent en Ef*
pagne, &*plufieurs années après quelques pécheurs fe
bâtirent quelques habitations fur la rive feptentrionale
du Tage , auxquelles ils donnèrent le nom de l'an-
cienne Sétouval. Telle éft l'origine de ce bourg qui
a beaucoup foufrert du tremblement de 175*.

2) Les autres bourgs* font Palmeila 9 Coina, Bar*
rtiroi AlhoSy Vedros , Aldta- GaUegà, Alcochete
fur le Tage, Canha fur la rivière du même nom qui
coule dansle Tage ; Alcacere do Soi fur le Sandao ,
& Grandola fur une petite rivière qui fé jette dans
le Sandao.

3. L'ouvidorie deAzeitao, qui a apartenu
à la raaifon d'Avéiro, & où reflbrtiflent les
bourgs fuivans.

1) Az&itao^ petit endroit.

2) Camora Correa, fur le Tage. •

3) Sczinibra, près de la mer vers le cap cPEpîcheî.

4) Torraoy fur la Charrama qui fe jette dans le
Sandao : fon diftrift eft de deux paroiffes.

5) Santjago de Cacem^far un petit golfe : il y a
huit paroiffes dans fou diftriét

IL LA PROVINCE DE BEIRA.

Cette province la plus grande du royaume ,

confine vers le nord aux provinces d'Entre

«.Minho é Douro & de Traz-os montes: vers

ïe levant-à TEfpagne: vers le midi à TEftréma-

doure & à l'Alentéjoj & elle a la mer au cou-

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f4* *•• PORTUGAL.

chant On eftime fon étendue de Paueft à
Teft de 33 à j6 miles portugaises, & à peu
près d'autant du nord au midi: les Eïpagnole
la nomment Vera. Elle fe divife en haute &
baflè: on appelle haute 'la partie qui eft au
ûord & vers les côtes j la baffe eft celle qui
âvoifine l'Eftrémadoure efpagnole & portu-
gaife. Le fol en eft fertile en froment, feigle
& millet, & quelques contrées produifent du
Vin & de l'huile d'une qualité qui les fait re-
chercher, & dont il s'exporte une partie au
dehors. Le mont Eftreilla (ferra de Efirelha ,
que les romains nommoient Herminius) Gtué
dans la corrégédorie da Guarda, eft célèbre &
remarquable. Depuis le bourg de S. Romao,
qui eft au pied de ce mont, jusqu'à fon fom-
met„ on employé deux heures & demie, &
en y montant oit $*aperÇoit en divers endroits
qu'il y a des cavités dans l'intérieur; l'on en-
tend même le bruit d'un fleuve qui y coule.
Plus haut Ton trouve une cafriere d'albâtre très-
beau, & à la cime des pâturages d'une beauté
extraordinaire, où fèrpentent plufieùrs ruit >
feaux d'une eàu limpide & excellente. Mais .
ce que cette montagne offre de plus rémar- i
quable, eft un lac entouré de hauts rochers;
fon eau qui eft très- claire, & médiocrement
éhatide, paroit fourdre de défloras tètrè; il fe
feit au milieu une efpece de trémolation & it
s'en élevé des bulles d'air. Comme on y re- »
manque uneattra&ion dans un Gertain endroit,
on peut foppofer qtï'elîe provient d'une ou*

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B £ I R A*

m

verture par laquelle Peau s'échappe, & formé
un lac inférieur d'où Portent des ruiflfeaux con-rf
Gdérables, & de ceux-ci une rivière qui coule
vers le pied de la montagne* Lisbonne fe pour-
voit tout l'été de la neige qui le conferve dans
un des Bas fonds de cette montagne, quoi-
qu'elle en Toit éloignée de plus de 60 miles por-
tugaifes. Les habitans du pays fe font de ter-
ribles idées de cette montagne & de fon lac. *)

La province de Béira renferme quatre villes
épifcopales, 2J4 bourgs {Ç concelhos, & quel-
ques coutos : félon le détail qui fe trouve dans
le î . Vol. de mon magazin, il y avoit dans cette
province I09 1 paroifles en7$ 2, qui contenoient
ï f $,69 1 feux, & f f 0,8 S 6 âmes. Le roi Jean.
V lui donna le titre de principauté en faveur
de fon petit. fils, fils aîné du prince deBrefilr
elle eft partagée en huit jurisdi étions, fevoir

*) L'auteur de la Géegr. contp. préfère au récit ci-deffu*
cerœr d'un auteur portugais dont 11 fait beaucoup- de
cas 4 c'eft M. Lopea , & voici i*s différences.

VEftreUa eft compote de phiûcurs montagne» ou,
Commets : celui où le trouve le lac fe nomme Can-
4ano ouLagonnafegoura, le plus haut de tous, l'eau!
da lac eft trifte & d'un vert-noirâtre 5 on n'y a jamai*
trouvé de fond, & elle s'agite avec celles de la mer»
de façon qu'on entend un roulement . foutecrain à,
plnfieur» lieues* de diftancc , femblable au tonnerre 5 '
cepen<tant l'eau dn lac eft douce. On y a déjà trouve
plufieurs mâts de vaifleaux. Ou y a fait dcfcendré
un homme attaché à une corde, & il a forti une
forte attraétion * la profondeur de i$o§ss. Aucune
mention de l'autre lac inférieur * mais bien de trois
rivières confidérables qui prennent leur fource prêt
delà: lavoir, leMaodego, leZezeres, 1* Atea.,

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J44 LE PORTUGAL.

les 6 corrégédories & les deux ouvidories fui-
vantes.

L La corrégédorie de Coimbre qui outre la
ville de ce nom comprend vingt -neuf bourgs
dont plufieurs font des feigneuries particuliè-
res que leurs poflefleurs font adminiftrer par
leurs ouvidors. Ainfî Tevèque de Coimbre, qui
éft feigneur & comte (TArganil, a fon ouvidor,
du quel reffortiffent les bourgs cPAvoo , Coja,
Santa Comba do Dao, Vicariça, &c. De même
les ducs de Cadaval, feigneurs & comtes de
Tentougal , prépofent leur ouvidor aux bourgs
d'Alvayazere , Bouarcos, Pena-Cova, Povoa
de Santa Chriftina, Rabaçal, Villa- nova de
Anços, &c. Outre ces donatorios qui poiTé-
dent la plus grande partie de la province,
il y a les ducs deLafoens, les marquis de Caf-
caes & de Marialva , & les comtes d'Ericéira
qui font feigneurs de quelques endroits que
j'indiquerai

i. Coimbre , Coimbra^ autrefois dite Colimbria
ou Conimbriga, ville épifcopale fur le Mondego qui
renferme 12000 habitans, neuf églifesparoiffiales, y
compris la cathédrale, une matfon de charité, un
hôpital, g couverts & 18 collèges. L'évêque, qui eft
comte d'Argauil, & fuffragant de l'archevêque de
Braga, « fa jurisdkftoa s'étend à $4$ paroiffes par*
tagées en $ archidiaconats qui font ceux de Vouga,
de Cea & de Penella. I/univer fité de cette ville fon-
dée par *le roi Denis en 1291 , y a été transférée de
Lisbonne eg 137$ & remife fur un nouveau pied en
1773: elle a un redeur, un cenfeur (reformator) ,
un chancelier qui eft toujours le prieur du couvent
de Ste. Croix , & autres titulaires ; les bâtimeos en

font

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I

B E I R A. . 54^

font fuperbes. On a démoli le collège des^éfultes en
J77J , à la place duquel on a conftruit un cabinet de
curiofités naturelles & des arts. Le tribunal de Pin-
(juifition établi en 1^41 , jouît ici de grands privilè-
ges. Cette ville eft le chef-lieu de la corrégédorie &
de la comarca , & le fiege du provédor, du corrêgédor
& du juge forain (Jpiz de fora). On traverfe ici le
JJondego fur un pont dç pierre. L'ancienne Coimbre
a occupé la place où eft à préfent Condexa a Velhq.
Autrefois cette ville a été la réfidence des rois, & on

!1 voit encore les tombeaux de quelques perfonnee de
a ftmille royale ; elle a été érigée dçux fois en du-
ché ; fon diftrid eft de 40 paroifïes , & fon terroir prç*
duit des pêches d'une excellente qualité. Selon les
nouvelles obfervations du P. Capafli , elle eft au 40
degré 14 minutes de latitude.

. 3. Esgucricii ancien bourg de 15 à 1600 habitans
dont Féglife paroiffiale eft unç vic^irie en commendç
de Tordre de Çhrift ; il $ a unç maifon de charité &
un hopitaL C'eft le fiege du provédor & d'un juge t
forain. Le corrêgédor de Coimbre y exerce la jurij*.
di&ion : dans le reffort de la provédoriç font , Aguéi-
ra, Anadia, Angéja, Affequins, Avéiro, Avçlans dé
Caminho , Avélans de Cima , Bempofta t Brunhido t
Cafal de Alvaro , Eixo, Eftarréja, Ferréiros, Iliavo,
S, Laurçnço do Bairro , Ois da Ribéira , Olivéira do
Bairro , Paos, Preffimo , Recardaçns , Sangajhas , Sç*
gadaens* Screm, Soijfa, Trpfa, Villarinho do Bairro,
Yagos, Vouga, Concelho deFermedo, Copto de Eftç-
ve. Entre ces endroits il y çn a qui relèvent de la
couronne & non des donatorios , & qui reflbrtiffent
en conféquençe à lp corrégédorie de Coimbre. Le cloî-
tre de Lorvao a la jyrisdiftion fur la ville pour le civil,
& le roi l'exerce par fes officiers pour le criminel : Ip
diftriét de ce bourg eft d'une paroiiTe.

j. Arganil, bourg d'environ 11 00 habitans & qui
% une parpiffe ; il s'en trouyç qpatre dans fon diftriét:
Févéque de Coimbre le poffede à titre de cpmté,

Géogr. Je BiifcA. Tom. III. P, //. M rn

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{46 « PORTUGAL

4. Gbit, bourg & paroifle de 14 à ifcoo habitants
fon diftridt cft de deux ^aroiffes.

ç. Pombeiro , bourg qu'Alphonfe VI érigea eu
comté en faveur de Fetro de Caftello Branco : il ren*
ferme autour de 1000 habitans, & fon diftriâ une
paroifle.

6. Botaoy bourg.

7. Ançaà, bourg & paroifl? qui apartient aux
marquis de Cafcaes: il y a cinq pajoiffes dans fon di*
ftria.

8* Perdra, bourg d'environ 1)00 âmes.

9. Çcrnachc , bourg d'autour de 1 000 habitans.

xo. Miranda dcCorvo, bourg fur la petite rivière
deDoueca que pofledent les ducs d'Àlafbens à titre
.de comte; on y compte autour de 2700 habitans, &
ÎL a deux partnïïes dans fon diftriâ.

11. Pombolinho, bourg & paroifle.

12. Anciao > bourg & paroifTe qui renferme 100a
habitans, & qui eft aux comtes d'Ecriceira.

*;. Mira^ bourg & paroifle de 1600 âmes.

14. BouargoS) bourg près de l'embouchure du
Mondego dans la mer : les principaux édifices en ont
été ruinés par un tremblement de terre en 1752.

iç. Villa nova de Anços, bourg maritime & pa»
toiffe.

16» Villa nova de Monçarr os, bourg & paroifle.

1 7. Vicarifa , bourg de 1 joo habitans : il a une pfe
roifle, & debx autres dans fon diftridt

18. PenaCova % bourg & paroifle, dont le diftriâ
en renferme cinq autres.

19. Çantonhedt^ bourg & paroifle de 1200 âmes:
les marquis de Marialva le pofledent à titre de comté.

20. Ccleviza, Caroalho & Fajao, trois bourgs.

21. Coja% petite paroifle qui en a fix dans fon di-
ftriâ.

22. Santa Combadoa ou Comha do Dao, endroit
médiocre : Podtntes & Avoo> deux bourgs.

2 * . S. SebaJUao de Fradcira , & Bobaddla, petits
endroits.

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IE1I1 $ 47

§4» Ttntougàl, bourg que les ducs de Cadaval pot
fedent à titre de comte, & qui avec Povoa de Santa
Chriftina* forme une paroifle de 2600 âmes.

25. Rabafal, bourg & paroifle; fan diftriét eft dt
deux paroiffes.

26. Alvayazere , bourg & paroifle d'autour de xooo
âmes : il y a dçuk paroifle* dans fon diftriâ.

27. Si Varao & Fermozelhe^- font deux coutos.
28* Rcguengo de Belidc , petite paroifle.

29» Gouayos % Alhadas, Outil, Tavarcfa* CadU
ma & Zamboujaly Mogofores, Cafal tomba , font
dès coutos»

30. Regucngo de Liçeira, petite paroifle.

;i. Les çouto$ dp Araçede do Bifpo & dictant m
Crouz% ferment enfemble une paroiflfe. £a/ita Crou*
eft aux marquis de Gouvea qui le pofledent à titre dç
comté.

32. Figucira&ViUa-VerdCi compofent une pa-
roifle, le dernier en a le titre de comte que pofledent
les marquis d'Anghéja.

IL L'ouvidbrie de Monte -mor droit ctVelho .
comprend les bourgs fuivans!

i. Montt~mor oVetho* (par fibbréviatiqn pour
Monté mayoT % grand- mont, o velho 9 vicllo, le
vieux), par oppofition au nouveau, fitué dans l'Aient
téjo : il eft fur le MondegQ ; il a cinq églifes paroif-
fiedes , une maifon de charité > quatre hôpitaux , un
couvent, & c*ett le. chef-lieu de l'ouvidorie, le fiege
de l'ouvidor & du juge forain (Juiz de fora). Dans
ce bourg & fcs 18 paroifles il y a 2g compagnies d'or-
donnance en quartier & que commande un capitaq
mor.

2. Aveiro , bourg fitué dans un petit golfe à l'em-
bouchure de h Vouga, & dont le port eft capable dç
contenir des vaiffequx de moyenne grandeur. Le golfi?
eft proprement un canal qui s'étend depuis Aveiro
jufqu'à Villa Ovar, & aue remplit l'eau delà rner &
la Vouga : il eft fépare de la mer par des banc? dfr

Mm %

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f48 LB PORTUGAL.

fable, Se renferme plufieurs petites isles où il y a des
falines. Le bourg eft partagé en cinq quartiers dont
le quatrième & le plus ancien , qui "eft aufli le princi-
pal, eft environné de murailles. Il s'y trouve environ
4400 âmes , quatre églifes paroiffiales qui apartiennent •
à Tordre d'Aviz , une maifon de charité , un hôpital
& fix cloîtres : le tribunal da AlfariHega (la douane)
y a fon juge* fes fccrétaires & d'autres employés :
un juge forain ( Juiz de fora) & le provédor d'EC
gueira, eu égard à quelques concédions, y exercent
leur jurisdidtion. Le xoi Jean «III érigea ce bourg en
duché, après la mort de Marie de Guadaloupe, en qui .
la maifon deLancaftre jirit fin, il fut adjugé à fon
feconcUils Gabriel Fonce de Léao Lancaftro Cardenas,
duc de Banchos dans laCaftille, à qui, le ifeijean V
en donna l'inveftiture en 1752 : néanmoins, comme «
il s'éleva à ce fujet un différend, le marquis de Gouvea
en 1752, lorsque le procès étoit encore pendant,, fc
mit en pofleflion du duché, lequel fut réuni à la cou-
ronne en 1759, & le titre fupprimé. On y charge,
beaucoup d'huile d'olives; fon diftrid: eft de 7 paroifTes.
^4. Penella , botirg d'environ 2600 habitans & qui
a deux paroifTes ; le diftriét en a trois.

4. Les autres bourgs font Abioul, Brouphido, Ca*
fa de Alvaro % Lourifal, avec titre de marquifat ,
Louzaa, Pereira> Rccardaens, Segadacns, & Tor-
res novas.

Î.Anghéjai quiatitte de marquifat, qu'a obtenu
D. Pedro Antonio de Nôfonha en 17 14 fécond comte
de Villa -verdé.

III. VouviJorie da Tetra , où reflbrtiflent

1. Fcira, bourg fitué dans une grande & agréable
vallée à quatre miles de Porto , & à deux miles en*
viron de la mer. Il y a autour de 1000 habitans, une
églife paroiffiale avec un cloître, une maifon de cha-
rité, un hôpital. Ce chef, lieu de l'ouvidorie, & le
fiége de l'ouvidor nommé par les' donataires, a çf
paroiffes & deux couvens dans fon diftrift.

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* È E I K À* 549

3 2. Ovàr, bourg & paroifle d'environ y8oo âmes.

3. Perdra de Sufao^ bourg & paroifle où l'on
compte 2306 habitans.

4. Cambra , bourg de 1 zoo habitans : il a une pa-
roifle & fon diflridt en renferme cinq.

w ç. Caflanheira* bourg & paroifle: fon diftrift eft
iuffi d'une paroifle.

IV, La corrégédorie de Viféon renferme,
* outre h ville de ce nom» %% bourgs & 30 con-
. celhos.

^ 1, Ea ville dé Vif cou ou Viféo , eft fituée entre le
Mondcgo & la Vouga dans une plaine agréable, &
dans le même emplacement que l'ancienne Vacca %
félon l'opinion de quelques-uns. Outre Féglife ca-
thédrale il y en a trois paroifliales, une maifon de
charité, un hôpital, trois couvens. Elle eft le chef-lieu
^4e la Coreicao & comarca de même que le fiége d'un
ïcorrégédor, d'un provédor & d'un juge forain. L'évêque
eft fuffragant de l'archevêque de Braga. Oh trouve
^encore ici deux anciennes tours bâties du tems des ro-
mains, & le roi Rodrigue çft inhumé d^ns l'églifç pa-
jroifliale de S. Mîguçl do Fetal hors des murs. Jean I
érigea en $\xçhé cette yille, oii reflbrtiflfent j 1 paroiffes.
2. Les vingt -4eu)ç bourgs qui apartiennent à des
donatorioç font Içs fuiyans.

1) AIvçl 9 que le roi, Jean V donna en 1729 à titre
de comté à D* J030 Diogo de Ataïde, Ban ho , Boba-
délia, Candofa, Énslias, Lagçiès y Nogçueira^ bourgs
gui font autant de paroiffes.

2) Ferréira déAvèt, bourg qui 3 1600 habitans
$ deux paroiffes cbms fon diftri#.

$) MortagaO) bourg & pSroiffe: fon diftriâ; eft
fle 8 paroiffes,

4. Olivçtra do Condé, bourg & paroiffe à peu de

diftance du Mondçgo : fon diftriâ: eft d'une paroiffe.

. 4) Olivéira dé f rades % QHvéira do Hofpitai,

Penalva dé Alva* Pçrjélada> Hertz, Sabougofa ,

tvec titre de comte? Sandomilte même : S* Pedro

Mm i

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ffO tB PORTUGAL.

4o Sel, Tabôa & Trapa font autant de bourgs dont
chacun fait une paroiffe.

6) Coja & Santa Comba do Dao , bourgs ci-def-
• fus mentionnés comme apartenant* à l'evèque de
Coimbre.

). Les Concdkos & leurs paroifleé font: Guardao^
qui en a une, Beftnros 15 1 A10 Je Moinhos unei
JS>Joao dé Monté Une, Monta* une* Trcixedo
deux, Owtf une* Vinheiro de Azere une; & Joao
rfe Jrças & SylvareS) deux» Court tlloi Une; &71A0*
rim & Folhixdali quatre; Cûhûj de Senhorim, une|
Azourara 13, Taoarès cinq * .A/om; deux, Gafan-
faioune, Sarûodeux, Goulfar quatre, Penalvadô
Vajtello douze, Alafoens 37, &w #nq* SinÀ
>ne, .vtecre, une, Pûfc rfe «Fois A Piodao une t
Pîîto /zouû rfe Sobacco une» Sylvao une, Povolidc
avec titre de comté? Ranhadou

Jtewttrfu*. Jlafbenu un de ce* concelhos, a été érigé
en duché par le Roi Jean V l'an 171$ en faveur dçPierui
fh de Don Miguel, fil* légitimé du Roi Pierre IL

V. La corrégédorie de Lamego qui com-
prend cette ville, $? bourgs & 22 concelhos»

1» LamtgOi ville épitcopale fituée dans un fonda
environné de montagnes à peu de diftance du Dourd»
On prétend qu'elle a été fondée par des Grecs de Lsh
conie: aufli s'appelloit - elle anciennement Laconia,
Laçoni murgi^ enfuite Urbs Lamaccnorwn & La»
inectf) d'où s'eft formé le ilom de Lamego. Elle eft
partagée en 3 quartiers & renferme 4000 habitans,
deux eglifçs paroifljales> dont une eft la cathédrale*,
une maifon de charité, un hôpital, quatre couvens?
ç'eft te (chef- lieu de Jà corrégédorie & le fiége d<*
çorrégédor, d'un provédor $ crun juge forain, L'R»
véque, qui eft fuffragant du Patriarche de Lisbonne,
réunit l'ancien fc le nouvel evéché qui forment pro-
prement Ifc diftritft de la çommarca de Riba de Coa^
qu'acquit le Roi Denis en 1296, & qui renferme
491 paroifiçs, Tavoir 71 abbaïes, ^ç vicairies ou re-
Itorerié*, & 14s cuw (Çourodat) non comprit

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É E I R À. ffl

quelques eglifes des Bernardins. La ville a Jbui peu
de tems du titre de comté, & l'aflemblée des Etatè
convoqué par Alphonfe Henriquez Ta rendue célèbre:

2. Les bourgs font:

i) Tarouca, jpivec titre de comté & quatre paroif-
fes dans fon diftriâ.

a) Loumiares, bourg cédé a la maifon de CartieU
10 avec titre de comté en équivalent de l'islc Se comté
d'ilha do Principe.

)) Britiande, Otanhas ou Ucanha, Lazarim,
Lalim, Mondim, Pqffti, S. Cosmado, Gojaim
Secca, CqftdléjOt Granja do Tedx> % Arcos* Vagoja
Longay Bar cas y TaboaJJo, Chavaens, Moimenta
daBeicra^ Leomil^ Fragoas % Villa- Cova, Pendit-
he 9 Varzca da Serra, Valdigem, Çvnde, Paradtt
do Bijpo, Fontilhoy tous petits bourgs & paroifles:
trois en ont un diftriâ qui a une paroHTe.

4) Cqftrodairc 9 Armamar x bourgs dont le fécond
a deux paroifles.

S> jtroucOf bourg & paroifle dont le diftriâ eft dé
cinq autres.

3. Les concelhos & leurs paroifles r lavoir Âlv<ù
renga qui a deux paroifles, Aregos % Batquciros une,
Cabrii, Caria huit, S. Cfiriftovao da Noguçiraunç,
Ferreiros trois , S. Martinho de Mouros quatre,
Mojfaoy Paiva neuf, Parad de Eflàer une, Pera &
Fera une, Pefo da regoa trois; Pinheiros trois, Re-
fende trois avec titre de comté: Rihellas, Sanfins
quatre, Sinfaetts une, Teixeird une, Tendaens une,
Couto da Ertnida ; & Honra de Sobrado avec fa pa-
roifle spàrtient ici de même.

VL La corrégédorie de Fmhel d'où reflbr-
tiflent f f bourgs, exceptés ceux qui apartien-
neiit à des Donatorios, & un concelhô.

1. Pi/iArf, (Pignel) bourg adoffé à une montagne
& fur la petite rivière du même nom : il eft ceint de
murailles flanquées de 6 tours, & renferme iç à 1600

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foi le poRtu(*Àt;

aines, fix églifes paroiffiales, une maifon de charité
un hôpital, un couvent, & il a vingt -vcinq p^rôiffet
dans fon diftrtâ: C'eft lé chef- lieu de la corrégédo*
rie & le fiëge du corrégédor & du ( Juiz de fora)
jugç forain.

2. Alméida, bourg régulièrement fortifié fur là
rivière de Coa & qui a un château, 21 à 2200 habi-
tant une maifon de charité, un hôpital, un cou/
vent, & deux paroiffes dans fon diltriét C'eft ht
meilleure place du royaume , elle 9 fix baftions en
pierre de taille, & autant de ravelins; cependant
elle ne couvre point Lisbonne du coté de l'Èfpagne, .
mais ferme feulement le paffage du haut Béira, qui
ne vaut pas la peine d'être emporté. Il apartient aux -
Infants; les Efpaghols s'en, emparèrent en 1762.

3. Trancofoi oourg d'environ 1300 âmes & qui
b cinq églifes . paroiffiales : fon diftriâ; èft de jo pa*
toiffes»

4. Tavora ^ bourg érigé en niarquifat en faveur
Se Louis Alvarez de Tavora, troifteme comte de S.
Jean de Pesquéira: en 1 759 le titre a été entièrement
fùpprimé.

$. figoueiro da Granja % Matangq* Algodres&
fon diftriâ de g paroiffes; 7 ornas Pcna- Verdi qui
Si une paroifle dans fon diftrià: Agoujar , qui en a
Huit : Scrnanelhe cinq, Gouilhciro, Fonde^ Arcada
cinq , Villa de Ponté avec titre de comté, "SimUm^
Paredès dont le diftriâ eft d'une paroifle. Varghcas*
Trevoes, Soutetlo, ParadcUa, VaUlongo % Povoa %
PanoUa,Sottô % Scdavim, Horta, Nomao qui si
tifiq paroifles dans fon diftriâ; Tqfcoa ou Touça*
Mouxagata , v Langro'iva dont le diftriâ eft de deux
fcaroifles , tous autant de bourgs paroiflîaux.

6* S. Joao de Pesquéira , bourg fur le Douro avé*
titre de comté affeâé aux aînés de la maifon des
tnarquis de Tavora éteinte en 1759: Il renferme 4
églifes paroiffiales & 1200 âmes: fon diftriâ eft de |
paroiffes.

7> Pencdoaot bourg fur la petite rivière de Ta*

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Ë E î R A. jf fj

♦ôttu il a deux égiifes paroiflialcs & (on diftriâ 6
paroiffes.

8. Marialva^ bourg qui a trois égiifes paroiffiales
& 8 paroiffes dans fon diftridt Alphonfe VI {'érigea *
en marquifat en faveur de Don Antoine Louis de
Menezès troifieme comte de Cantahede.
. 9. Ranhados, bourg qui apartient aux Infants:
il a une églife paroiffiale & un diftriâ de deux pa-
roiffes, *

10. Moriira, bourg de deux égiifes paroiffiales,
& dont le diftriâ; eft de fix paroiffes.

1 1. Cqftetlo Mcndo , bourg qui a deux égiifes pa-
roiffiales, & un diftriâ: de 15 paroiffes.

12. Les bourgs & paroiffes de M€da % Cafteicap
qui a une paroiffe dans fon diftriâ, Velofo, Lmkie-
gai , Alfayatès qui en a deux, ViHar • Major , avec
titre de comté que portent les marquis d*Àlgrete, &
un diftriâ de trois paroiffes, Cajkîlo Bom, & quatre
paroiffes, Efcalhao s ' Cajtello Rodrigo & fon diftriâ
de 10 paroiffes, Almendra* Cqftetlo Melhor^ qui a -
titre de comté; Cinco Viltias> Arréigado & fon
diftriâ d'une paroiffe, Azeité, Cajiafilieira^ Ervc-
dofal Rcygada, Valença de Douro % Val de Coellia.

13. Carapito^ un Concelho.

VIL La corrégédorie àa Gnarda renferme
une ville, 30 bourgs & un couto,

1. La ville de Guarda, fituée dans la chaîne de*
montagnes d'Eftrelia, à ffeu de diftance de la fource
du Mondego, eft forte par fa fituation & par l'art, &
elle a un fort. La plaine de Guarda domine tout le Bel»
ra, &peut contenir *ç à 2o,oooliommes : une armée
qui y feroit campée, couvrirait parfaitement Lisbon-
ne. Elle renferme 2300 habitans environ, cinq égii-
fes paroiffiales y compris la cathédrale qui eft magni-
fique, une maifon de charité, un hôpital & deux '
couvens. C'eft le chef- lieu de la corrégédorie, & le
liège du corrégédor & du juge forain. L'evêque, qui
'eft fuftagant de celui de Lisbonne a 260 paroiffe»

Mm f

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ff4 LE ^OfctlfGÀL.

partagées en 6 diftriâs fous fa jurifdiâiorie & pas A
rhyver à Caftello Branco. Sous le règne d'Emanud
t elle fut érigée en duchés mais peu après elle fut réu-
nie au domaine de la couronne. Le diftriâ de cette
yfllc renferme 40 paroHTes.

2. Les bourgs font

1) Jarmello, bourg d'environ 770 habitans qui a
trois églifes paroiffiales & un diftriâ de 8 paroiffea.

z) Mantéigas\ bourg d'environ ijoo habitant ♦&
qui a deux églifes paroiffiales.

)) Covilliaa y bourg qui renferme 1) églifes paroifc
fiales & autour de J500 habitans. On a voulu y éta-
blir des fabriques de drap, de ferge & de bas, mais
elks n'y ont pas bien reufli. Le juge forain ( Juiz de
fmi & dos Orfaos ) de ce lieu eft auffi de la Comarca.
Ce bourg a un diftriâ de 47 paroifTes.

4) Ccioricbs bourg de 11 00 habitans, trois églifes
paroiffiales, & de 19 paroifTes dans fon diftriâ. il y a
près de ce bourg un fort fituéfur une montagne.

O Gouvca, bourg qui a deux églifes paroiffiales,
& neuf paroifTes dans fon diftriâ. Do Martinho
JMafcarenbas, fi xieme comte de Santa Crouz, la poffecte
à titre de Marquifat, lequel titre le Roi Jean V a re-
nouvelle en fa faveur*

6) Cea % petite paroifTe qui en a dix dans fon dis-
triâ; fon juge forain eft auffi de la Comarca.

7) Le» autres bourgs & paroifTes font: Valhelhds
• dont le diftriâ eft de s paroifTes, Codccciro, Vomo

Telhéiro, Baraçal, Açor%, Linharcs, qui a 6 pa-
roifTes dans fon diftriâ, MefquiteUa, MeUo % Folgo-
Zinho 9 Cabra , Oliveirinha % Santa Marinha qui
avec Cajiro Verdéfotmt une paroifTe & a un diftriâ
d'une autre, 5. Romao y Torrozctlo, Villa Cova a
Coetheira, Vittazim % Loriga^ Alvoca da Serra ,
Lourofa, Logos, Midocns & fon diftriâ d'une psu
roifle, Seixo- For no.

3. La paroifTe & couto de Mojleiro.

VIII. La cortégédone de Caftello- Branc*
renferme les 22 bourgs fùivans.

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B t I R à. Jff

t* CaJheOô Branco, bourg mure & château fitué
fentre les petites rivières de Ponfoul & de Vereza, qui
fe jettent dans le Tage. Il apartient à l'Ordre de
Chrift, & renferme environ 5700 âmes, deux églifes
paroifliales, une maifon de charité, deux hôpitaux,
deux couvens & un beau palais où l'evéque de Guafw
da fait fon féjour d'hiver. Ce bourg eft le Chef- lieu
de la Colnarca, le fiége d'un corrézédor qui eft en
même teins viguier ( Ouvidor) de 1 Orde de Chrift;
il y aauffi un ptovedor &un juge forain, & le diftrift
eft de neuf paroiffes. *)

2. Alpcdrinha* bourg & paroifle: le Juge forain
àc ce lieu eft auffi de la comarca.

j» Bdmontét bourg qui a deux églifes paroiflU-
les, & un diftridt de deux paroiffes.

4» Sabougal* bourg fur la Coa, qui a deux paroft
lès & dont te diftrift en (enferme quatorze.

ç. Pcna-macor^ bourg fortifié & château fitué
aux frontières cf Efpagne dans un canton élevé & fau»
Vage: il s'y trouve autour de fcjfco habitans, ? égl*.
fes paroifliales, une maifon de eharité, un hôpital
& un couvent. Le Roi Alphonfe V férigea en comté,
mais il eft depuis retombé à la Couronne* • Son juge
forain eft aufiu de la Comarca, & fon diftrift ren.
ferme 8 paroiffes.

6* Motif anto^ bourg & comté dont les marquis
de Cafcaès portent le titre c. il renferme 1000 habit
tans, deux églifes paroiffialès, & fon diftrtét eft dt
ttoift paroil&s.

7. îdauhaa velha (jdagna- a* veilla)* & Idanha
a nova, deux bourgs fur la rivière Ponfoul; lèpre*
mier étoit autrefois considérable Se a une paroifle dam
fon diftriâ^ le fécond en a deux>

. g» Sarzedqs* bourg avec titre de comté, & dont
le diftrift eft' d'une paroiffe
■ f

•) Selon la Giogr. comp. Ci&àlo branco a 4ti ttlgi ta
évèchi vers tes tauferts aftnée* eu ré©w de Jofcph I .

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fîé LE PORTUGAL,

$. Les autres bourgs* & paroifles font San Victntt
da Beira* avec titre de comté & un diftriél de 6 pa-
éoifles , Cajtcl novo , avec titre de marquifat & cinq
paroifles dans fon diitriâ. Ataluya, Sortclha 9 qui a
huit paroifles, Touro trois, Froenga a Vtlha deux,
Bempojia* Pena gàrcia^ Salvaterra do extremo&
fon diftrid d'une paroifle, Segoura y Ztbreïra* Ros-
maninhaly Villa Vtiha de Rodao dont le diitriâ eft
de trois paroifles.

m. L'ENTRE DOURO E MINHO.

Cette province eft h plus feptentrionale du
toyaume & tire fon nom de la fituation entre
le Douro & le Minho {Migno)^ dent le pre^.
tnier la fépare de la province de Béira , & le
fécond de la Galice, de la quelle celle eft en-
core féparée par des chemins où paflàgès très-
profonds & impraticables. Son étendue du
nord au midi eft eftimée de i g miles porto*
gaifes, & du levant au couchant -de douze»
Çeft un pays fertile en grains*, vin, huile,
laine, lin, & qui abonde en bétail, gibier, poi£
fon, &c. D'ailleurs fes deux fleuves qui fè
"déchargent dans la mer, fes excellens ports,
éntr'autres ceux de Porto & Vianna, qui font
les principaux, le rendent très-propre au com-
merce. Àuflî y çompte-t-on deux cités favoir
firaga& Porto, 26 bourgs, 46concelhos, 44
ou felon d*autres 48 coutos, & 12 behetrias,
îlonras&Julgados *): eu égard à fon étenduç
c'eft la^rovince la plus peuplée du royaume.

*) L'auteur de la Géogr, cotnp. explique de la manière
forante le fens des mots Btbeéri & Uonra dont le

Digitizedby GoOglé

IKTRE DOVRO E M IN HO.

w

Le clergé y poflede deux cathédrales, celles
de Braga & de Porto , cinq collégiales, lavoir
à Guimaraens , Barcellos, Cedofeita , Valenqa
do Minho, & Vianna ; un grand nombre d'ab-
bayes & de couvens la plupart riches, & 963
paroifles où en 17^2 Ton comptoit 9M47
feux & 430,372 âmes. Entre les commende-
ries, lebaillage deLéça, qui apartient à Tordre
de S. Jean , eft furtout remarquable. Les habi-
tans font brèves , & ont beaucoup d'averfion
pour les Efpagnols. Toute la province eft par.*
tagée en 6 jurisduSions dont trois corrégédo-
ries de la couronne & trois ouvidories desDo-*
natorios.

L Les trois corrçgédories des terres de la'
couronne qui y nomme un'Corrégédor.

1. La corrégédoriede Guimaraens* où reflbr*
tillent 4 bourgs, 20 concelhos, i4Coutos,4
honras & un Julgado ( Kâàoulgado )

1) Guimaraens , bpurgqui n'çtoit d abord Qu'un
chetif endroit conftruit près d'un couvent de Béne-

— ■ — — 11 ■ ■ . . 1 ■■■ ■ ■ <

premier eft ici employé pour la première fois 9 &
dont ni i'un ai l'autre n'eft écUirci.

Eebetria ou Beetria , fignifie nn endroit on un ter-
ritoire privilégié , dont les habitons ont la faculté d'é-
lire pour leur fei'gneur qui ils jngent à propos. Il y
en a peu.

Honar fignifie une terre à la auelle les rois ont
accordé certains privilèges honorifiques, en confidé-
ration des fervices ou du mérite de fon poflefleur. Ces
terres ordinairement fervent de réfidence à des Sei-
gneurs de très grande qualité avec jurifdidion fur let
. faabitaas , mais fous Tphligation de les défendre con-
tre les violences du dehors.

Jul&dàs (Kkhoulgaàos) n'eft expliqué nulle part

Digitizedby GoOgle

fj8 le Portugal*

didins fondé en 927: fes murailles ont ï$$d p*s et
Circuit: on le divife en vieux & neuf bourg, & il
renferme autour de çooo habitans, 6 égllfes paroif»
fiales dont deux dans les fkuxbourg, une maifon do
charité, trois hôpitaux & flx couvens, outre un qui
eft à peu de diftance du bourg. C'eft le lieu de naifc
ftnee du Roi Alfonfe Henfiquez , & la première re*
fidençç des Rois. L'infent Duarté fils d'Emanuel Ta pot
fedé à titre de duché, & fon fils après lui: à fa mort
te bourg perdit ce titre & retomba à la couronne.
Ceft le chef* lieu de la corrégedorie, le fiége du cor-
regédor, ainfi que d'un provédpr tiç juge forain pour
la comarca de Guimaraens« Son diftriâ eft de 96
paroîfles. *)

a) Amarante, bourg fur leDouro, dont le juge
forain eft auffi de la Comarca.

3. Canavecis , bourg fur le Douro, qui a fix égli*
(es paroiffiales,

4) PovaO) bourfc

%) Les 20 çonceïhos & leurs paroiffes, felqueiros
en a vingt, Unhao avec titre de comté & 10 paroif-
fes, Santa Crouz de Riba Tamega en a vingt, Gou*
vea de Riba Tamega huiti Gejiago treize, Ceroli*
co de Baflo trente- huit, Cabecetras de Bafto dix-
neuf, RoJJas deux, Viliabaa de Roda une, Vieira
fix, Monte Longo quatorze, Ribçira de Soas onze,
Povao de Lanhofo vingt une , S* Jaao de Rey
trois Monditn Baflo deux, Atty une, Serva trois,
Ermetlo cinq, Riheira de Pena trois, Villa Pouca
de Agouiat treize»

6) Quatorze çoutos, favoir Abbadim , Fonte -Ar*
cada^ Mancclhos, Mordra de Rey, Parada de

*) Le couvent de Benédiâins fut bâti au pté de Fan*
cienne ville de Guimaraens à la diftance de 62s pied*
On reconnoit encore fur remplacement de cette an-
cienne ville les ruines du palais du comte Heqri « *
♦ . . La nouvelle a fté connue d'abord fous la déno-
mination de Vimaranis ou de via marif , que coofer-
voit l'ancienne. Géegr. eomp.

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BMTJtE DOURO E ZlfINHO. ff£

Èôitto, tedraido- Pombeiro y PoufadcUo* Rcfoyos
de Bqfio y Tahoaao^ Tibaens & fes quatre paroiffes»
Traxmnca Touas> Vimietro qui a 3 paroiffes dans fon
diftrift.

7) Quatre Honras, entr'autres ViUacdis quia un*
paxoiffe, & Ovdha qui en a deux»

8) Le Julgado de l<agiofo.

st. La corrçgédorie de Vianna renferme.
1) Les neuf bourgs fuivans

(1) Viana, à peu de diftance de l'embouchure de
k Lima *) dans la mer, eft un gros bourg bien bâti
& de bonne défenfe, étant en particulier défendu pat
le château S. Jago. Son port comblé par les fables
n'eft plus que pour de petits bâtimens» Le nombre
des habitans eft d'environ 7000, & il s'y trouve deux
églifes paroiffiales, un hôpital » une maifon de chari-
té , & fept couvens. Ce bourg qui doit le titre &
la police de ville à Alphonfe III, apartenoit ci- de-
vant à plufieurs feigneurs à titre de comté; aujourd'-
hui il eft réuni à la couronne. C'eft le chef- lieu d?
la corrégédorie, & le liège du corrégédor, d'un pro*
védor & d'un juge forain: un Mettre -de -Camp gé-
néral y fait auffi ion féjour. Le diftrid de ce Heu eft
de 20 paroiffes; fa latitude d'après les nouvelles ob*
jenrations du P» Capaffi eft de 41 degrés 41 min.

(2) Ponte de Lima , bourg fur la Lima qui occu-
pe l'emplacement du Forum Limicorurn connu. du
tems des Romains. Il a été reconftruit en U2$ &
s; 60 après avoir été deux fois ruiné: il eft bien bâti
& renferme 2000 habitans, ime églife collégiale,
une maifon de charité, trois hôpitaux & deux cou-
vens. Jbn diftriâ eft de 24 paroiffes, & Ton juge
forain eft auffi de la comarca de Viana. **)•

j - ■

*) Où Homme ici le Minbo pour la Lima dans la Qéogtl
comp. ce doit être par inadvertence, car le fait ne
fauroit être douteux.

••) La reine aujourd'hui régnante y a fondé une Acadé-
mie &US le titre de Société écênomqut ait betu f«-

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f60 LE PORTUGAL,

(j) Ponte de Barca, bourg qui a 25 paroiffes âm%
fan diftriéh

(4) Le bourg de Souto de Ribeira de homcm.

(s) Prado bourg avec titre de comté. Francifco
de Soufa , troifieme comte de Prado, eft le premier qui
ait été fait marquis de AJinas dans le Bréfil. Le di*
ftriéfc eft de 14 paroiffes.

(<S) Pica de Regalados^ bourg que baigne une
petite rivière qui fe décharge dans le Çabado.

(7) Villa nova de Cerveira , bourg fur le Minho
qui occupoit autrefois un autre emplacement & dont
on rapporte la fondation au Roi Dénis. Il eft fitué
entre des hauteurs dans un bas- fonds, eft bien forti-
fié, & défendu par Je fort Azèvedo du coté de Va*
lence. Il s'y trouve une églife paroiffiales, une mai-
fon de charité, un hôpital, & fur une montagne du'
voifinage il y a un couvent. Alphonfe V érigea ce
bourg en vicomte, & fous Phi ippe IV il retomba à
la couronne : aujoud'hui il a titre de comté. Son
diftriét eft de 1? paroiffes, & fon juge forain cft
auffi de la comarca de Viana.

(8) Jfongao, bourg fur le Minho, fondée* privi-
légié par Alphonfe III en 1261: il eft bien fortifié, &
renferme une églife paroiffiale, une maifon de cha-
rité , un hôpital & un couvent. Le juge forain eft un
dp ceux de la comarca, & le diftridt eft de 22. pa-
roiffes. Ce lieu eft à 42 degrés 9 minutes de latitu*
de, félon le P. Capaffi. *).

(9) Arcos de ^Vajdevez y bourg & comté dont
Louiz de Lima de Brito Negueira a le premier porté
le titre, & que fa fille à transporté à la maifo#de Nor-

ronhai

* tri&tesy amis du bien public Jom l'iiifpeâion de la
Junte pour les fabriques. Géogr. Comp. *

*) Oros Agbion , mont facré (Monte fanto) d'où par cor*
ruption Mtmçuo: en fuppofijnt que le pays ait été
peuplé jadis par de$ Grecs. Géogr. Corn}.

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LE PORTUGAL. f£l

ronha par fon mariage avec D. Thomas dont la fà-
mille le conferve encore: lediftriâ de Ce bourg eft
de 45 paroifles.

2) Douze concelhos & leurs paroifles. Linïlqjb
qui en a une, Pica de regalados dix-fept, Villa Gar-
da quatre, Entre Bomem e Cavado dix-huit, Bouro
douze, Soayo trois, Santa Martha de Bouro fis,
Cour a vingt, Abergaria de Penclla onze, Sotto de
Etborfaens deux, Santo BJicoao da Fâcha deux, &
Cheraz de Lima deux. ^ •

j) Treize .coûtas, favoir : Aboifn de Nobrega t
Jzevedo , Baldreou , Bouro , Cervaens ou Vittar de
AreaSy Freiriz, Luzio^ Manhente t Nogutira,
Queijada, qui eft réuni a Boilhofa^ Sabariz, Sa.
Ofins 4c fes quatre paroifles, Souto.

3. La corrégédorie do Porto où reflbrtiflent

1. Une ville & trois bourgs.
(1) Porto ou Qporto c. à. d, le port, ville épifeo-
fvale (far le Douro qui fe décharge dans la mer à J de
mile plus bas, & fur le quel on a co$ftruit un nou-
veau pont L'entrée de fon port qu'on nomme Barra
eft dangereufe à caufe des bancs de fable & des
pointes de rochers, fi ce tfeft en hiver lorsque les
eaux font hautes: le fort de S Joao da Foz le dé-
fend, & il y en a un autre du coté de la mer. Cette
ville qui eft d'ailleurs ouverte, eft après Lisbonne
la plus riche, la plus peuplée, la mieux bâtie, &la
plus commerçante du royaume. En 732 elle avoiç
24000 âmes, mais en 1766 on en comptait 40,000.
Elle a quatre fàuxbourgs, fept églifes paroifliales, y
compris la cathédrale, une maifon de charité, plufieurs
hôpitaux, douze couvens, dont quatre font hors des
murs. Cette vilje eft le fiege d'un evéque , qui outre la
ville & fon diftriâ, a fous fa jurifdiétion quatre comarcas
eccléfiaftiques , favoir celles de Maya , Penafiel , Riba-
Tamega & Feira, qui forment 341 paroifles. C'eft
auffi le fiege d'un tribunal de relaçao & d'une Cafa
do Civel que le roi Philippe II y a transférée de Lis-
Géogr. de bkfch. Tom. III. P. II. N n

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fé2 ENTRÉ DÔtJîlÔË «INHO.

bonne v d'une douane (tribunal da Àlfendega) &
d'un hôtel de monnoyes. C'eft de plus le chèf-liéû
de la corrégédorie où fiégent le corf égédor . k pro-
védor , k juge forain ( Juiz de fora ) & ceiui dos Or-
faos, Cette ville doit fon origine au petit bourg de
Calé ou Gaya, qui étoit fitué de l'autre coté de la
rivière , fur une montagne de difficile accès , Se dont
quelques habitaris commencèrent à s'établir dans urt
lieu plus bas & plus commode, qu'ils nommèrent
Portocalam Port de Cale i dans la fuite, cette ville
étant deyertue epifcopale, fes évêques fe font quali-
fiés Epijcopi Portucalenfes ou Portuen/es: & c'eft
ainfi que fon nom a été donné à tout le Royaume*
Jadis elle dépendoit de fes propres feigneur^, au-
îpurd'hui elle eft réynie à la courotlne. Le vin de
Porto çft afïez sohnu; on calcula en 1773 qu'il s'en
exporte 20,000 pipes tous les ans de 60 à 72 écus
la pièce , & que Ton eh fait cependant go,oôo pipes
dans ce canton. En 1757 elle s'expofo aune ftpheufe
disgrâce de la part du Roi. Elle eft fituée félon les
nouvelles obferva'tions du P. Capaffi au 41 degré ifr
min. de latitude. *)

(2) Villa nova do Porto , bourg fur la rive mé*
ridionàle du Douro, vis à vis de Porto, prés de l'ar*.
cienne Gaya^ par rapport à la quelle ce lieu eft dit
ville - neuve de Porto.- Le Roi Alphonfe le fit con-
' ftruire en 12* $ : il renferme autour de 2900 habitana,
une églife paroiffiale, une maifon de charité 5 un hô-
pital, un couvenç ; & deux autres cloîtres fe trouvent
« peu de diftance du bourg.

(j) Les bourgs de Melres & de Povoa de Var*
Zim.

2) Douze concelhos, & leurs paroiffes : (?aj/<zqui
en a vingt, Gondomar huit, Agouiar de Sonja qua-
rante fept, Maya cinquante quatre 4 Refoyas de Ri*

*) Pdrto eft un gouvernement réparé de la ?rov. île
Minho; il y réfide un gourerneur des armes, &
deux rigimens y font en garnifon, Géogr. cemp.

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ÏNÎRÈ DOttaO È MIKHO* J*|

èa de À-ùt vingt une, Lùufada douze, Pcnafiel
-de Soufa trente fept, Porto Çarreiro trois, Ptnch-

fmiao quatorze ( les marquis d'Abrantis le pofledeot
titre de comté), Bayao dix-huit, Soalhatns une,
Bem- Vivcr feize, Avintès une avec titre de comfé
dont Louft de Almeida a été le premier revêtu.

9) Sept cûutos, qui font Ar\fede % Entre ambos
os rios, Fcrreira* Mcincdo* Pago de Soufa , Pen*
dmada , Villa Boa de Quiret.

' 4) Un Julgado , favoir Bouças & fes g paroiflesv

O Cinq BehctriasSc Honras^ favoir Baltar> Bar*
bqjhy FrazdOi GaUcgos 6f Louredo, »

II. Les trois Ouvidories qui apartiennent
à des Donataires > qui y ont leur viguier

1» Uouvidorie ia EarceUos qui comprend

1) Sept bourgs qui {ont:

(1) Barct&os, bourg fur le CaVadô , chef- lieu de
fouvidorie & le fiege d'un Ouvidor, & d'un juge fo-
rain que la maifon de Bragançe y nommé. Ça été le pre-
mier comté après l'éreâion du royaume ; dans la fuite
le Roi Sébaftien lui donna le titre de duché , dont il
n'y a plus dé titulaire. Ce bourg eft ceint de mu*
railles & de tours, 4 renferme une églife collégiale»
une paroiffiale, une maifon de charité, un hôpital &
un couvent.

00 EJpofendc s bourg avec un port près de l'em-
bouchure du Cavaéo ; le port eft défendu par un pe-
tit fort, mais il né peut recevoir de grands bâtimens;
le bourg a une églife paroiffiale, une maifon de cha-
rité & un hôpital

(3) Caftro Laboreiro, Fameligao & Ratés, trois
petits bourgs.

(4.) Villa de Condtf> bourg médiocre avec un port
de mer fortifié. #

(O Melgago, bourg près de Minho bâti par le
Roi Alphonfe Henriquez en 1 170, & que le Roi Denis

Nn a

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f&4 LE PORTUGAL/

a fait entourer de murailles. Le château fitué à foft
coté feptentrional eft fa meilleure defenfe : On y trou-
ve une églife paroifliale, une maifon de charité &
un hôpital: fa latitude félon le P. Capaffi eft de 44
degrés 7 minutes.

2) Les trois concelhos dé Larim, PortcUa das
Cabras , & Villa Chan. \ >

j) Les cinq coutos de Çornelhaa y Fragofo, Gon?
doufc* Palmeira ou Landïnti &Villar de Fradis.

4) Un Julgado, favoir Vermoim^ & une Hondrà
qui eft Fralacns.

2. L'ouvidorie de Valence , qui comprend

1) Valenga, bourg fur le MiAho vis-à-vis & à la
portée du canon de la fortereffe de Touy qui eft aux
Efpagnojs. 11 eft fitué au pied d'une colline & renferme
huit à neuf cens habitans , deux églifes paroiffiales dont
une eft collégiale, une maifon de charité, un hôpi-
tal, deux couvens. C'eft le chef- lieu de i'ouvîdorie,
'& le fiege de l'ouvidor & du juge forain. Valença fe

nommoit d'abord Contrafta. Le Roi Alphonfe qui
Favoit érigé en marquifat, en fit depuis un Comté,
qui fous le roi Jean IV fut réuni à la Couronne, &
erifuite affedté aux Infants. Le roi Jean V conféra au
comte de Vimiofo le titre de marquis de Valencja:
le diftridfc de ce lieu eft de 10 paroiffes.

2) Caminha , ( Camigna) bour£ fortifié fur le Min-
ho , près de fon embouchure où il forme une petite
isle dans la quelle il y a un fort & un couvent. Il

Î>eut contenir 1300 habitans, & iWy trouve une églU
è paroiffiale , une maifon de charité , deux hôpitaux,
dont un eft pour les foldats, & deux couvens: il
femble qu'on en peut rapporter la fondation au roi
Alphonfe III en 126c *) 11 avoit ci- devant le titre
de comté, & enfuite de duché, mais depuis 1641

*) Catmnha a été fondé par Caminbo, feigneur galicien
de la maifon de ce nom : Alphonfe III Ta feulement
fait reconstruire. Géogr. Çemf.

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ENTRE DOURO E MINHO. Ç6f

il eft aflfeôé aux Infants : Sfcn diftriâ: eft de 17 paroit
fcs. Lies nouvelles obfcrvations du P. Capafti détermiw
nent fa latitude à 41 degrés 52 minutes.

3) Vattadarès* bourg avec titre de comté & dont-
le diftriâ eft de 16 paroiffes: il eft fitui entre Mon-
çao&Melgaqao,

4) Les deux coutos de Féatns & de Padcrnc,

3. L'ouvidorie de Braga qui comprend

1) Braga , ville archiépifcopale, fituée dans une
belle plaine que bordent les rivières de Cavado &
Dette. Son nom lui vient d'un forte d'habillement
en ufage parmi fes anciens habitans. On prétend
qu'elle a été bâtie par les Grecs, & qu'enfuite elle
eft paflee fous la domination des Carthaginois , de$
Romains, des Sueves, desGoths, des Maures, & enfin
des Rois de Léon. Les Romains la nommèrent Au-
gufta> & les rois Sueves y 'établirent leur refidence.-
ta ville eft fous la jurisdi&ion de l'Archevêque &
Primat du royaume, qui y a haute & baffe juftice
pour le civil & le criminel : cependant les habitans
de la ville & de fon diftriâ peuvent en matière cri-
minelle en appeller de l'ouvidor d» l'archevêque au
tribunal royal des rehqoens. De cet évéché réte-
vent les cinq comarcas eccléfiaftiques de Braga , Va r
lenqa, Chavès, Villa Real &Torre deMoncorvo. On
compte au de -là de 12000 habitans dans la ville qui
renferme cinq églifes paroiifiales, y compris fa gran-
de & antique cathédrale, huit couvens, une maifon
de charité , un hôpital & un féminalre. Entre Fé-
glife de S. Pedro de Maximinos & l'hôpital, on voit
des ruines de beaux édifiiees antiques, entr'autres
d'un amphithéâtre & d'un aqueduc. Cette ville eft
le chef- lieu de l'ouvidorie, le fiége de l'ouvidor &
du juge forain, & elle a 27 églifes dans fon diftriâ;
fit latitude, d'après les nouvelles obfervations du P. Ca-
paffi, eft de 41 degrés ?? minutes.

2). Treize coutos & leurs paroiffes, favoir: Artn-
tim, Cabagosi Cambezes, Capeiros qui ont chacun

Nn j '

• . Di|tizedby G00gle

Î66 tt PORTUGAL.

une paroiffe, DorneUas^ Érvedcdo, ftitoja qui a une
paroifle, Goivaens, Moure qui en a deux, Pcdralva
auffi deux,, ProvcfcndCt Palha une, & Ribatoua*

IV. TRAZ-I-OS- MONTES.

, Cette province confine vers le nord à la
Galice, veri le midi aux provinces de Léon
& deBéira, vers l'orient au royaume de Léon,
vers le couchant en partie à celle d'Entré
Douro é Minho, & en partie à ççllede Béi-
ra. Son nom, qui Ggnifie au de là de$
monts (de Marao) lui eft donné relativement!
à la province d'Entre Dpiiro e Minho* Son
étendue du nord an fud eft de trente miles
portugaifes & de l'eft à Poueft de vingt. C*
pays montagneux, âpre, aride & mal peuplé,
à cependant quelques belles & fertiles vallées
pu l'on recueijle du feigle, du froment, du
vjn, & autres produirions. Le Douro qui y
Coule fe groiîît des, petites rivières de Tamega t
Cor go , Totiela & Sabor, dont cette province
eft arrofée. Elle referme deux villes, & jy
bourgs entrelefquelsily a plufieurs coûtas ou
jugaldos, & félon la fupputation de.Louiz Cae*
tano de Lima, on y eômptoit en 1732 cinq cent
cinquante une paroifles 44,5x8 feux & 1 j 5* ,808
âmes, & néanmoins il manque dans cette lifte
le nombre des feux & des habitans de a} pa»
roifTes. La plus grande partie des terres apar*
tient à des donataires : il y a auffi plusieurs abr
bayes, re<fioreries & vicairies, pofledées par dit
férens feigneurs f en particulier par la giaifoi)

Digitizêd by LjOOQ IC

^ENTRE DOURO Ç JttiNHO. $6j

•

royale deBragpnce, les marquis de Villa- Real
& ceux de Javora 9 ^archevêque de Braga, les
Bernardins , les Bénédictins & autres moines.
Enfin les ordres de Chevalerie, & furtout l'or-
dre de Çhrift, y ont de même plufieurs cpm-
manderies. De quatre jurisdicftions qui partir
gent cette province deux ont le titrç de çor-
règédoriçs & deux celiji d'Quvidories,

I. Les çorrégédories font

I. La corrégédorie àa Torre de Moncorvo,
la plus çonfidérable des quatre jurisdiâions,
.& à laquelle réflbrtiiTent %6 bourgs, dont dix*
du domaine royal ; & les autres apartienuei^:
à differens donataires tels que la maifon de
Bragan.ce, celle de Villa -Real, le marquis de
Tavora, les feigneurs Çuedes de Miranda,
Villa de Mourça, Sampayos de Villa Flor.
Voici leur^ noms :

i) Torre.de Moncervo, bourg fitué dms unie plaine
àffez vafte,au pied de la montagne de Roborçdo *)
entre le Dourp & la rivière de Sabor, il eft revêtu
de veilles murailles, dç quelques, boulevards, & eft
défendu par un château." On y compte autour cb
l?ooames, & outre l'cglife pàroiifialç , qui eft un bel
édifice, on y trouve une maifon de charité, un hô-
pital & un couvent, Ceft le <jhef- lieu de la corré-
gédorie & Iç (iege du .corrégedor, d'un provédôr
& d'un juge forain. La place <Je commandant du
château eft héréditaire dans la maifon de Sampayos ae
Viîla Flor. Ce bourg , qui fe rendit, en 1762 auy
©pagnok, a on^e paroiffes ((ans fon diftriô.

*) Selon la Géogr* €omp. le Douro fer pi t à deux Uçues
de c.e boprg , <$. rççoit là le Sabor.
Nn 4

i) Freixo deEJpada naCinta, bourg &parouTeî
fcm juge forain cft aufli de la comarca, & fon diftriâ
eft de trois paraifles.

%) Mont forte de Rio» Livre , bourg qui a 2ç pa.
roifles dans Ton diftriâ.

4) AntiaenSy bourg dont le diftriâ eft dé 16 pa-
roiffes.

<) Linharès* (Lignarès) bourg & julgado.

6) ViUarinho da Caflanheira, (ViHarigno daCa-
ftagnéira) bourg dont le diftriâ renferme quatre pa.
roifles.

7) Corticos, bourg qui a deux paroiffes dans fon
diftriâ.

8) Les bourgs de Valdasnès & de Sczoutfe.

9) Nouzcllos* bourg à la maifoh royale de Br*.
gance : fon diftriâ eft de deux paroiffes.

10) Pinho. Vclho, (Pigno Veillo ) Lamas de OreU
haO) deux bourgs dont le fécond apartient à la maifoa
de Villa-Real, & dont le diftriâ eft de dix paroiffes. «

11) Freixiel & Abreiro* bourgs à la maifon de
Villa -Seal: le premier a deux paroiffes dans fon dis*
trio s & l'autre n'en a qu'une.

i2> MirandeUa, bourg fortifié fur la rivière de
Touela: il forme une paroifle & fon diftriâ en ren-
ferme vingt - quatre.

n) Alfanfëga da Fé> bourg & paroifle : fon dis*
tri A eft de iç autres.

14) Caftro Vicentc, bourg & paroifle qui en a
fept autres dans fon diftriét

15) Mourca de Pannoya, bourg dont le diftriâ
renferme neuf paroiffes.

16) Torre de Ûona- Chôma , bourg qui a onze pa.
roifles dans fon diftriâ.

17) Aqua Rêvés, ViUa Fbr 9 deux bourgs dont
le dernier a 10 parouTes dans fon diftriâ.

18) Chacïm % Villas Boas , bourgs dont le diftriâ
eft d'une paroifle.

19) Frétas, Âtoz, San Payo* bourgs dont Ici
deux derniers ont un diftriâ d'une paroifle»

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TRAS-OS-MONTES. ffij

1. La corrégédorie de Miranda
i. Miranda de Douro, fbrtereffe aux frontière*
de l'Efpagne dans un contrée rude & montagneufe
fur le Douro au confluent du Fresno très petite ri-
vière. Il y a 700 habitans, une églife cathédrale
qui eft en même tems la feule de cette ville,
une maifon de charité, un hôpital & un fémtnairé.
L'evêché de Miranda comprend cinq vicairies ou ar-
chiprêtrifes, favoir celles d'A^p* Bragance, Montfbr-
te/Mirandella & Lampaqas, qui forment autour de
$14 paroiffes. Cette ville çft le chef- lieu de la cor-
régédorie, le fiege du corrégédor, d'un provédor de
la comarca, & d'un juge forain: fon diftriâ eft de
22 paroiffes, & fa latitude de 41 degrés 31 minutes,
félon le P. Capafli. En 1762 les Efpagnols mirent
le fiege devant Miranda, une magazin a poudre qui
fauta -en l'air, ayant emporté, outre le château,
une partie de la muraille, elle eft reftée ouverte de-
puis ce tems là*

2. 11 y a encore 1) bourgs qui reffortiffent à la *
corrégédorie "de Miranda, favoir:

1) Ahgozo, bourg fur la rivière de Maqas: fon
diftriâ eft de 20 paroiffes, & fon juge forain eft
auffi de la comarca.

2) Frieira^ San Seriz & Rebordaos 7 trois bourgs
& petites paroiffes.

j) VinhacS) (Vignaès), bourgs de deux paroiffes,
& qui en a vingt dans fon diftriâ.

4) ViUar Seco da Lomba , bourg dont le diftriâ
eft de 6 paroiffes.

O Val de Pago , bourg & paroiffe qui en a trois
dans fon diftriâ.

6) Failde & Caroçcdo > bourgs & petites paroiffes.

7) Vimiofo , bourg fortifié près de la rivière de
Maqas avec titre de* comté que prennent les marquis
de Valenqa ; fon diftriâ: eft de quatre paroiffes.

8) Mogadouro, bourg & paroiffe : fon diftriâ eft
de 18.

8) Penarroyas ou Penas de Royas , bourg & pe-
tite paroiffe, qui a 9 paroiffefc dans fon diftriâ.

Nnf

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f7<? M tORTVGALt

10) Bempqflo bourg é!: paroiffe dont le difkriâ: en
renferme quatre.

H, Les Ouvidories font

l. L'ouvidorie de Bragança, où reflbrtiC
Cent, outre cette ville % dix bourgs fitués dans
la provédorie de Mirpnda, & qui apar tien-
nent à la maifon rqyale de Bragance.

i) Bragança , ville fituée dans une vafte plaine
& for la petite rivière de Fçrvenqà , qui féparç la
plaine, de la montagne de S. Barthelerrji. Elle eft
çompofée de deux parties dont Furie s'appelle la ville
& l'autre le bourg; la première eft entourée de vieilles
murailles flanqueçs de tours, & il y a un bon château
fort. Elle peut renfermer autour de 2700 âmes , & c'eft
l'une des plus anciennes du royaume : on y trouve?
deux paroiffes, une maifon de charité, un hôpital*
quatre couvons. C'eft le chef lieu de Fouvidorie. le fiç~
ge de l'ouvidor, auquel reffortit tout ce que la mai-
fon royale de Bragançç pofTedç dans cette province,
& d'un juge forain. 11 fç fabrique différentes étoffes
de foie dans cçtte ville. Le roi Alphonfe V Férigea en
duché Tan 1442, y compris environ ço bourgs, &
le huitième duc Jean II fut élu roi de Portugal fous
le nom deejean IV. En 1762 les Efpagnols y mirent
garnifon & en raferçnt les fortifications ,' peu impor.
tantes d'ailleurs: fon diftricft eft de 12? paroiffes &
félon le F. Capafllelle eft au 41 degré 47 min. de la-
titude. *)

2) Les bourgs font;

(1) Val de Nogoueira, Val de Prados> ViUa.
fronça , érigé en marquifat l'an 1755 en faveur dçs

*) Ce que Mr. Biifchifig dit ici de 1* prife de Bragai**
qa , l'auteur de la Géogr. Cômp. , par inadvertence*
l'attribue à l'article de Mirauda.

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TRA'Z-OSrWONTBS. 771

jointes de Ribçira , & Goujiey , quatre bourgs *
paroiïïes.

(2) Rebordoos , bourg & paroiffe , qui en a une
dans fon ctfftndt.

(3) Outciro 9 bourg fitué entre les rivières de Sa*
t>or & de Maqas , & qui a un château fort 'fur une
montagne : fondiftriâ; eft de 10 paroiffes. ,

(4) ChctoeSi bourg médiocrement fortifié fur la
Tamega; il à deux fauxbourgs & deux forts , celui •
de Noffa Senhora dq rofario (N. D. durofaire) bâti en
forme de citadelle, & où fe trouve un couvçnt ; & celui
de S. Noutelf Entre le bourg & lé fauxbourg de St. Mag-
deleine il y a un pont de pierre fur la Tamega long d'en-
viron 92 pas géométriques qui Bit un ouvrage des Rou-
mains. Le bourg qui pour la jurisdi<$ion eçcléf^tique
reflbrtiç k l'Archevêque de*Baga renferme autour de
2000 âmes, une églifecollégiaiç, qui eft en même tems
féglife paroiffialç, une maifon de charité, deux hôpi-
taux & deux çquvens. Il a été bâti par les Romains,

& comme on croit fous le règne de Fïave Vefpafien qui
le nomma Aqu* Flavia. Qn voit encore des ^e.
ftiges de fon ancienne grandeur, & beaucoup d'An-
tiquités ; <?eft encore le lieu le plus conlîdérable de
la province, de même oue le le uegedu commandant
militaire dans les provinces fçptentrionalcs du royau-
me. Il a dans fon diitridl 5J paroilFes, & il eft fitué,
félonie P, Capafli, au 4* degré 46 min. de latitude,.
JLn 1763 il fe rendit aux Efpagnols.

(ç) Monte /tlegre, bourg qui a un château forti-
fié: fon diftridt eft de 47 p^roilfes.

(6) Rouyvaens, bourg & paroiffe, qui en a une
dans fon diftriét.

•. %. L'ouvidorie de Villa* Real qù {^trouvent
Jwit bourgs & une honra,

• 1) Villa - Real* Je plm grand & le plus çonfidé-
rable bpurg de la province, fitué encre 1q Corgo &
une autre petitç rivièrç qui fe jettent PunçS l'autre
dans le Qouro. ' Le plus grand nombre des roaifons

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J7* LE IQ.RTIGâl»

eft hors des murs, & le peu qui fe trouvent dans leur
enceinte, forment le vieux bourg. On trouve ici
deux églifes paroiffiales, une maifon de charité, un
hôpital & % couvens: c'eft le (jege de l'oqvidor, d'un
juge forain, & le provédor de Lamego étend (à ju-
risdi&ion jufqu'ici. C'eft un vicaire générai de l'ar-
chevêque de Braga qui y exerce la jurisdiâion ce
cféfiaftique. Le roi Denis fit conftruire ce bourg,
Alphonfe V 1 érigea en comté, Jean II en marquifat,
Philippe II en duché ; fous le règne de Jean IV il
retomba à la couronne, & fut aflfe&é aux Infants.

2) CaneQas % bourg à peu de diftaflte du Doura.
"%) Les bourgs $Àbreiro % de Freixieï & de La-
mas de Ortlhao t ontfété déjà nommés, comme ref-
fortttfoit à la provédorie de Monté -Corvo.

2) Les bourgs à'ALriâida & de Ranhados font
fitués dans la provinc^deBéira, & dans la comara
de PinhéL

f) Vimiofo\ déjà fusmentionné.

6) Sabroza, bourg & honras.

• -

* V. L'ALENTÉJO.

Cette cinquième province eft l'une des plus
grandes du royaume, elle confine vers le nord
à celles d'Eftremadoure & de Béira , vers le
levant à PEfpagne, & àPAlgarve vers le midi*
la mer la borne au couchant. On eftime foû
étendue du nord au fud de quarante miles» &
de Peft à Poueft de 30 à 54. Elle eft appellée
province d'au delà' du Tage (alem Tejcf) eu
égard à l'Eftremadoure & aux quatre autres
provinces fituées vers le nord & conquifes les
premières, d'où Pon s'eft' avancé au delà de ce
fleuve, aient dorio Tcjo* au refte ce nom fe
prononce très rudement, Aient ékhho* ou à-

itizedby G00gle

l'àlentejo. ^ Ï73

peu -près. Le Tage & la Guacliane y coulent.
11 s'y trouve des parties montagneufes, fablo-
neufes, arides, & incultes 5 mais il y en a de
très -fertiles. Sa plus grande richefle confifte
en froment & en orge, en vin, limons, ci-
trons, oranges, & en plufieurs endroits elle
abonde en huile, en gibier, en poiflbn. Plu-
fieurs autres fourniflent de beUes pierres, tel-
les que le marbre blanc d'Eftremoz & de Vian-
na , le verd de Borba & Villa Viçofi , le bJàhc
& rouge de Sétouval& Arrabida; la poterie
de Montemor & d'Eftremoz , dont on Fait
beaucoup de cas en Efpagne. Labondance des
denrées dans cette province furtout de celles
qui font fubfifter une armée, la rendent le théâ-
tre ordinaire de la guerre, comme on Ta vu
dans les guerres qui ont précédé les traités de
paix conclus en 1668 & 171 f: de là vient
auflî la néceflîté d'y avoir de bonnes forterek
fes. Cependant la conquête de cette province
ne feroit pas d'un très -grand avantage pour
les Efpagnols. Tout la province partagée eh
huit jurisdiâions renferme quatre villes, g g
bourgs, jff paroifles, où en i7)z Von corn»
ptoit 69*223 feux 8t 265,12} âmes*

I. La corrégédorie d'Evora qui outre cette
ville comprend onze bourgs.

1. Evordy ville un peu élevée au-deflus de la

vafte plaine des environs bornée par des montagnes

prefques de tout coté, comme celle d'Oflk au nord

& à l'eft, celles de Porte! & de Viana au Midi, &

.celles de Montemaro au couchant. Il s'y trouve 10000

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J7+ fc * PORTUGAL

habitifcns, cinq églifei paroiffiales y compris la çatfié*
drale, un hôpital royal À différer» autres hôpitaux,
22 cloitres & collèges tant au dedans de ia ville que
dans les environs. Elle à on vieux château qu'on à
fortifié aiîez récemment de ouatre baillons & dedeux
demi «* battions; outre le fort do Jfc. Jqfeph , qui eft
de forme quadrangulaire, revêtu <& quatre baftions
avec un ravelin, & fitué fur une hauteur vers le fui
Vers le nord & à une plus grande diftance, on a
encore conftruit fur une hauteur la redoute de St.
Barbe. Mais tous ces ouvragés font trop vieux ft
«a trop mauvais état pour faire regarder cette ville
comme place -forte. L'evêché, qui étoit fort ancien,
a été érigé en archevêché lfen i {40, ic l'archevêque a
pottir ftrifragans les êveqùes d'Alvas, & de Para. Cette
ville, qui a une ùniverfité eft le chef, lieu dé la corre*
gédorie, & le ûege d'un corrégédor* d'un provédor,
des juges de fora & dos orfeos. Elle fe nommoit an-
ciennement Eboraj enfuîté elle reçut le nom de LU
heralitasjtitia, à raifon des privilèges confidérables
que lui accorda Jules Céfar ; on fappella depuis ££-
bora & enfin Evora. En i$8o elle fe fournit aux
Efpagnols; fon diftfict eft de 15 paroiiTes.

2. Eflremoz, une des meilleures fbrterefles dn
royaume, qui a un château eft forme de; citadelle, &
eft fituée dans une riante & fertile contrée. . Ceft
proprement un bourg de 6çCo habitans & qui a } pa-
Toifles, une maifon de charité, un hôpital &fix cou-
vent Les maifons 7 font quarées &- petites. Il s^y
fait de la fort belle poterie, & il y à au voifinage de*
carrières d'un marbre auffi beau que l'âMtre quand
al eft poli. Le juge forain de ce lieu eft auffi de la
comarca.

3. Vtnticira> bourg avec titre de comté, fitué fur
une montagne : on y compte au de - là de 1600 liabi*
tans, & fon diûriét eft d'une paroiffe.

4. Les bourgs de Canal, Pavia, AgQuias^ Se silc*
foear. »

Digitized'by GoOgle

t*AtEïITÉJCK $7f

• ç» tavre\ bourg de 12 à i}oo âmes fituc fur la
petite rivière du même nom.

6. Montemcr o Novo, bourg fur le Canha qui ren-
ferme plus de 4600 liabitans. Le juge forain eft auffi
de la côïnarca : il s'y trouve quatre paroifTes* & douze
dans fon diftri<ft

7. Afontoyto, bourg.

S. Rtdondù) bourg d'environ 2700 habitans &qui
a titre de comté. Son juge forain eft auffi de la 60-
fciarca, Se f&n diftrfét regferme quatre paroifles.

9. Viatrna^ bourg de 14 a 15O0 habitans: fonjtige
forain eft auffi de la comarca.

IL L'ouvidorie de Veja* où cette vflle 8t
trois bourgs reflbrtiflent.

1. Btja (Bekkha), villfe fur un terreîn un peu élevé *
& qu'entourent de fertiles campagnes. EUe s'appelloit
anciennement Pax Jutia & Pax Àugiifta* & étoit
autrefois un iiege epifcopal: lé roi Jean II r érigea
en duché : elle renferme au delà de 5000 âmes, quatre
paroiffës, une ritaîfon de charité > un hôpital & fept
couvera: c'eft le chef- lieu de la comarca & le fiege
d'un ouvidor , d'un provédor & d'un juge forain: foa
diftrid eft de 21 paroiffës *),

2* Mourût bourg fortifié qui t enferme autour de
4000 habitons, & le fiege d'un juge forain; il s'y
trouve deux églifes paroïffiates , une maifon de cha-
rité, un hôpital & cinq couvens: il y a 12 paroiffcji
•dans ion diftwét. Les £fpagnols t en ont rafé les for-
tifications, qui n'ont point été fufRfamment réta.
"Mies depuis.

f 3. Scrpa , bourg fortifié fur une hauteur très- efear-
pée: la contrée des environs eft très- agréable, &
toute plantée d'oliviers & de figuiers. Il y a ici deux
églifes paroiffiales & autour de 4000 habitans : un ju-
ge forain y fiege, & le diftrtâ renferme fept paroiffës.
* .. ■■ >- . 1 1 1 — 'il ■ ■■' ' " '*

*) b'Gftgr. Vomp. traite encore Béja d'évêché , mais
feulement de cûdevant duché , ~& dit <fue rette viite
•ft le chef- lieu de Vlafimtado.

Digitizedby GoOgle

57$ JLB PORTUGAL.

4. Alcoutim f bourg fur la Guadiana aux frontières
& même dans la province d'Algarve, mais de cette*
jurisdjâion : il eft défendu par un château» on y
compte autour de 1000 habitans & il a fix paroifles
dans fon diftriâ. Le roi Emmanuel l'erigea en com-
té, & il eft aujourd'hui affeâé aux Infants.

Remarque. Si Ton confidere Beja comme une Prové-
dorie , les bourgs fuivans \ qui font presque tous à des
donataires, y apartiennent.

ç. Agoua de P&zès* Villfi Alva, Villa Ruiva &
Albergaria dos foufbs> bourgs 011 les ducs de Cada-
val ont leur Ouvidôr particulier.

6. Les bourgs d'Afoito, Villa nova de Alvito &
jigouiar, apartiennent aux comtes de Barao.
■ 7. Vidigeueira, bourg de 2? 00 habitans avec titre
de comtés & Brades qui en renferme 1400, apartien-
nent l'un & Pautre aux marquis de Niza.
. 8* Beringhel, bourg de 1200 habitans, & qui eft
aux marquis de Minas.
. 9. Le bourg de Faro.

10. Ferftira^ bourg qui a un diftriâ d'une pa-
roifle, avec titre de marquifat dont les ducs de Cacfe-

.val (ont en pofleflîon.

1 1. Odemira , bourg qui a deux églifes paroifliales
& un diftriâ de quatre paroifles : fon juge forain eft
aufli du comarca.

12. Oriola & Ficalha (ficaillo) , deux bourgs dont
le premier a titre de comté.

III. Uouvidorie do campa de Ourique, que
poflede Tordre de S. Jean, renferme quatorze
bourgs.

1. Ourique, bourg & chef-lieu de la comarca, fie-
ge de l'ouvidor > du provédor& du juge forain. U s'y
.trouve 2000 habitans , une églife parpiflîale, une mai-
fon de charité & ua hôpital: fon diftriâ eft de qua-
trq Paroifles. En 11 39 Alfbnfe Henriquez gagna prés
de ce bourg fur les Maures une bataille mémorable.

a. Pa.

DigitizëHby GoOgle

jl'aientejo* J77

. & -Pûdroens* bourg Qui a un diftriét d'une pa-
toifle.

j» Mertofa* bourg fur la Guadiane, & à ce qu'on,
croit fur le même emplacement dé ^ancienne Murtù
Us s il renferme 2400 habitant & fon diftrict cft.de 10
pâroiÎTes : il a Un Juge forain qui eft auflî de. la co-,
fflarca.

4. Almodovar * bourg qui a i8oo.habitans & un'
rfiftriA de $ jparoiffes. Son juge forain eft auffi de la
comarca.

$. ViUa nova de MU fontes, bourg qui a unepa-
foiffe dans Fon diftrtét

6. Les bourgs de Sinès ou S. Joàù dt Sinèt> prèfr
àe là nier, & Cotfo*.

7. Gravao, bourg dont te diftriûeft d'une paroifle. 1
8> Caflr'ovcrdki bourg de 2700 habitans* fitpéfur

là rivière de Corbès. Vntradas, autre bourg fur 'la
même rivière. :

9. Les bourgs de Panoyas % MvaUadc Se Mtfft.
jana.

10. ÀlfaftriU (Àlkkhôuftrel) , bourg deiçooha-
bitans & qui a un diftridl d'une paroiffe, Son juge fo-
rain eft auffi de k coniarca.

IV. L'oBvidorie de ViUa Viçofa, oùreflbr-
tiflent douze bourgs & un concçlho.

t. ViUa- Viçbfa, (bu, coihme nous difons, ViUa
Vitiofa)) bourg bien bâti, & qui doit fon nom (Beau-
bourg ) à fa (ituation dans une contrée riante & fertile.
Il eft médiocrement fortifié , & défendu par un châ-
teauv C'eft le fiege d'un juge forain, que la maifon
royale de Bragance y nomme , & il étoit autrefois la
réfidence des ducs; le palais qui eft vafte & fuperbe^
eft encore habité par les rois toutes les années pen-
dant quelque tsms, <Sr foutint en 1665 un fiege con-
tre tes Efpagnok. Il y a une beau , parc *) à deux
*- • • '■-■'* i

*) Selop là Ôiagr. cpmp. le parc feroit dans le Heu mé-
taé » & diçne d'admiration.

Gtop. de hùjch. Tom. 11. P. II. O o

Digitizedby GoOgk

4?7$ *-* Portugal;

milles de là. Le bourg renferme J700 habitans en-
viron, deux églifes paroiifiales, une maifon jâe cha-
rité, un hôpital & 7 couvens. Son diftriét eft de trois
paroifles.

2é Evora monte , bourg affis fur un roc. Le nom*
bre des fe$ habitans eft de 800 & fon diftriét de qua-
tre paroifles.

;. JrrayoloSf bourg de 2000 habitans & qui a qua-
tre paroifles dans fon diftrift.

4. jtorfrz, bourg fitué fur une montagne: il y a
2700 habitans, deux églifes paroifliales, & autant de
paroifles dans fon diftriâ.

5, Mongaràs, bourg fur la Guadiana,, quia içoo
habitans & un diftridt de quatre paroifles.

6* Villa Boim & Villa Fernando , deux bourgs.

7/ Portcl, bourg de 1900 âmes, & dont le diftriâ
renferme fept paroifles.

8- Souzch bourg de près de 1300 habitans & qui
a un diftriA d'une paroiffe.

9< Les bourgs de-Monjorté, ChanctUaria & AU
ter do Qhao.

10. Margkan & Lagomelj forment un Concelhp.

V, J^corrégédoriedVE/W, où reflbrtiifent
cette ville & fix bourgs.

1.' Elvasy ville & forterefle médiocre *) fituée
far une hauteur que domine le château de &z/ifa
Luzja commandé lui - même par les hauteurs d'**
lentour ; mais on a pratiqué des ouvrages fur les deux
plus voifines. Elle a 4 paroifles, y compris la cathé-
drale , une maifon de charité , un hôpital & fept cou-

+) Selon UGéogr. comp. Etais feroit li meilleure place
& le boulevard de Portugal , la réfidence du gou-
verneur des armes de la province , & auroit une
garnifon confidérable. Lauteur, pour n'avoir pas lu
Bufcbing avec attention , met dans la ville feule les
12,400 habitans où notre Doâetir comprend auifi
ceux 4ans tout fon dtftriâ de 10 paroifles.

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t*AL˻TEJO; f79

rens: Pevéque a {oparoiffes dans fonDiocefe. Cette
Ville eft le chef- lieu de la comarca, le fiege du cor-
îégédor, du provédor & du juge forain. Entre les
chofes remarquables qui s'y trouvent eft une grande
citerne ou Peau eft conduite l'efpace d'une mile par un
aqueduc qui près de la ville eft élevé fur trois arches
conftruites l'une au deffus de l'autre. On compte
dans la ville & fort diftridt, qui eft de iô paroiffes,
12400 âmes» Les Efpagnols s'en rendirent maîtres
en iç 80 & en 1649 ils y furent battus par les Portu-
gais: les environs produifent du vin de bonne qua-
lité & de l'huile excellente.

2» La Lippe , forterefle conftruite en 176; & 1764
au voifinage d'Elvas fous la direction du Comte G. F.
Erneft de Schaumbourg- Lippe, dont le roi a voulu
conftrver ainfi le nom. Cette place eft un quarré de
4 battions, avec un ouvrage à cornes & quelques
ouvrages extérieurs. Elle eft très forte & élevée ; fes
Cafemates font à l'abri de la bombe , fes batteries
font prefque toutes couvertes, & avec 2000 hommes
degarnifon* elle eft en état de foutenir un long fiege*

3. Olivenza » l'une des meilleures forterefles de la
province, fituce dans une belle plaine: elle eft revêtue
de 9 baillons, & de g raveiins, outre un bon châ-
teau & d'autres fortifications: les Efpagnols la prirent
en 1 6 $7* Le bourg a eu quelque tems titre de comté &
renferme 4500 âmes, & un couvent: on y compte, y
compris fon diftrift de 4 paroiffes , ç }oo âmes. *) Son
juge forain (Juiz. de fora) eft auffi de la comarca.

4* Campo May or > forterefle à la moderne, munie
de* quatre battions, cinq demi -battions & de deux
châteaux à un portée de fufil de la place. C'eft d'ail*
leurs un bourg fitué dans uiîe vafte plaine, & qui ren-
ferme une églife paroifliale, une maifon de charité,
un hôpital & deux couvens. Le juge forain eft auffi
de la comarca. En 1732 l'explofion d'un magazin à

tn — .- : * — »— .

*) ta Gtogr* tmf. lui en donne 6,6eo«

Oo a

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f80 LIS FOLRTUOA't.

poudre ruina les. ouvrages & une partie de la ville;
& depuis ce tems l'endroit, qui avoit auparavant en-
viron 5300 habitans, n'eft plus auflî peuplé: les ou-
vrages n'en ont été rétablis qu'en partie. *)

^.Ougueîla & BarhaceUa % deux bourgs, dont le
fécond a titré de vicomte.

6. Mouraoy bourg fur une montagne au bord de
la Guadiaria. Il a un château , 140*0 habitans & un dis-
trict de 3 paroifles. Son juge forain eft auflî de la
comarca.

7. Tirtna , bourg dont le diftricl: eft de 2 paroifles.

VI. La corrégédorie de Portalegre, où re£
fortifient la ville & 22 bourgs , dont quelques
. uns apartiennent à Tordre de Chrift.

1. Portalegre, de fon ancien nom (Portus alacer)
' ville épifcopale fur une hauteur munie à l'antique

de murailles & de tours; chef- lieu de la comarca, &
fiege du corrégédor , d'un provédor & d'un juge fo-
rain. Il s'y trouve ç6oo habitans, la cathédrale, qua-
tre'autres églifes paroiffiales, une maifon de charité,
un hôpital & cinq couvens. L'èvêché fondé en içço
par le pape Jules III, eft un diocefe de 41 paroifles,
& il y en a fix dans le diftricl: de la Ville.

2. Arronchès* bourg fortifié fur un terrein un peu
élevé v au confluent des petites rivières A'Alégrèté &
de Caya. Il s'y trouve au de -là de 1200 habitant,
une églife paroiffiale , une maifon de charité , un hô-
pital & un couvent. Le roi Pierre II en 1674 l'éri-

r - . --

*) Selon la Géogr. comû. c'eft un incendie caufé par
la foudre qui a ruine cette place : on ne voit com-
ment il auroit. brûlé des baftions , s'ils n'avoient
pas été renverfés par une explofion de poudre, qui
peut avoir eu pour caufe la chute de la foudre. L'au-
teur fait dire au D. Jordan que 243 Mor adores (ma*
nans) font 5400 habitans, aji'il donne encore à ce
bourg après fon accident.

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l'alentejo. 581

!'ca en marquifat. Son diftrift eft de 6 paroifles &
on juge forain eft auffi de la comarca.

3. Alégrèté % bourg que le roi Pierre II érigea en
marquifat en faveur de Manuel Telles de Sylva fécond
comte de Villar mayor, & que fes defeendans pofle»
dent encore.

4. Affoumciï) bourg avec titre de comté que le roi
Pierre il conféra à Jean de Almeida.

Ç. Niza, bourg de 18 à 1900 âmes, qui a deux

églifes paroiffiales & un diftriéfc de deux paroiffes.

Son juge forain l'eft auffi de la comarca: le titre de

# marquis de Niza fut conféré à Vafco Louiz da Gama,

cinquième comte de Vidigoueira,

6. Fouca & Àleadas, deux bourgs aux comtes
de Val de Reys.
• 7. Alpalhao, bourg de plus de 1200 habitans.

8. CaJieUo de Vidé* bourg fur une montagne qui
a environ 9700 habitans & trois églifes paroiffiales:
ion juge forain eft auffi de la comarca.

9/ Àîontalvao , tourg.

10. Aviz & Villa Flor, fur le Tage, deux bourgs
qu'il ne faut pas confondre avec d'autres dont il fera
fait mention : le fécond ^ titxe de comté.

VII. L'ouvidorie àeCrato, où reflbrtifTent
ddbze bourgs , les uns Gtués dans l'Alentéjo ,
d'autres dans PEftrémadoure, &dans lesPro-
védories de Portalegre & de S. Thomar.

1. Qato, bourg, chef, lieu de Tordre de S.Jean
qui comprend 29 paro,ffes. Le prieur exerce la ju-
risdidtion en matière civile & criminelle , & pour ce
qui eft de la Jurifdiâion ecclefiaftique , le prieuré eft
exempté de celle des evéques par une conceffion
apoftolique nullius Diœcefis.. Ce bourg qui a une
eglife paroiffiale , une maifon de charité , un hôpital
& un couvent , eft le fiege d'un Ouvidor & d'un ju»
ge forain: fon diftriâ eft de 6 paroifTes.

Oo j

Digitizedby GoOgle

fg* LE PORTUGAL.

2. S. Joao de Gqfété % ToUofa & Amicira, trois
bourgs.

3. Les bourgs $Emendos fur le Tage, de Car*
voeiro, Çertàa, Cardigos & Olciros,

4. Belver fur le Tage, Petrogao Pequenho, &
Proenga a nova, bourgs fitués dans TEftremadoure.

VIII. L'ouvidorie à 9 Avis renferme 17
Jbourgs.

1. AviZy bourg fur un terrein élevé & près de la
petite rivière de ce nom. Il s'y trouve 14 àiçoo*)
aabitans , une eglife paroiffiale , une maifon de cha-
rité, un hôpital, & un cloître de Tordre d'Aviz
dont ce bourg eft le chef- lieu , de même que le Ce-*
ge de Touvidor & du juge forain. Il fut bâti fous le
règne d'Alphonfe II & donné à Tordre en 1211. Hors
de Tenceinte des murs il y a un grand feuxbourg;
fon diftridt eft de $ paroifles.

2. Cabega de Vidé, Veiros, Scda, Cano, Mora,
Cabecao & Alandroal, fept bourgs.

3. Fronteira, bourg & marquifat dont le titre a
été conféré à Don Joao Mafcarenhas. Les marquis
de Fronteira font auffi comtçs de Torré dans la pro-
vince de Traz- os -montes.

4. Gqlveas, bourg avec titre dç comté,

5. Les bourgs dsFigoueira, Benavilla, Noirfar
Alter Pedrofo & Jurumenha fur Je Guadiana.

6t Benavcnte, Courouche , bourgs dont le pre-
mier ? 2 paroifles, & l'autre quatre dans fon diftrift,

Vl. LE ROYAUME D'ALGARVE,

VAlgarve, borné au fud & à Foueft par
la mer , confine vers le nord à F Alentéjo dont
Jçs montagnes de Çalâéirao & de Monchique

■ ■ ' 1 ■ -H ■ UL . .1 . . . I . ■ ■

*) L? Géogr, cmp. ne Iqi en donne c^ue 1100.

1 l'àlgarv^ , • j:8j.

le féparent, & vers le levant à l'Andaloufie.
Son étendue eft eftimée de l'eft à Foueft de
2.7 à 28 miles, & du nord au midi de f à 6
miles. Son nom lui a été donné par les Mau~
res, avant l'arivée desquels il étoit inconnu
au,x Efpagnols. Les géographes l'interprètent
diversement, ceux-ci par .un pays uni & fer-
tile, ceux-là par un pays occidental & d'autres
par un pays fitué à l'extrémité inférieure *).
Autrefois il comprenoit une plus grande éten-
due, favoir depuis 4e cap S. Vincent jufqu'a
la ville d'Almeria au royaume de Grenade, &
même cette portion de l'Afrique qui eft vis à
vis étoit réputée y apartenir. Aujourd'hui fès
bornes font celles que nous avons indiquées,
& quoique dans le titre des rois d'Efpagne il
foit fait mention des Algarves d'Algezira, la
lignification en eft reftreinte par cette deGgna-
tion 4e la ville d'Algezira, & elle ne porte que
fur l'ancienne defcription de l'Elpagne, après
quielle eut fecoué le joug des Maures > ou fur
cette contrée maritime qui prend depuis le
comté de Niebla jufqu'àAlmeria, comme aufli
cette partie de l'Afrique qui eft à l'oppofite & où

*) Le favant Çuurt de Gebelin a montré que le mot
oriental Garb, qnoiqu'omis dans la traduction dite
vulgate , fe trouve dans le texte hébren d'Ezéchiel ,
& qu'il y défigne le couchant ; & que .par ce mot
le prophète entendoit l'Efpagne entière. Ce mot
donc joint avec fon article, Al-Garb 9 lignifie un
pays fitué à l'oueft; & il fera enfin refté au pays
qui le porte encore , après, avoir eu un fens bien
plus étendu. Géogr. Comp. (dont nous abrégeons ce
paflage.)

O o 4

Digitizedby G00gle

f84 * L3E Portugal;

fe trouvent les villes de Ceuta & dé Tanger , y
compris même le royaume de Fez: par con-
féquent il n'eft pas queftion de PAlgarve por-
tugais, dont ou connoît les 3 promontoires
ou caps, favoir celui de S. Vincent, ancien*
nement dit Promontorium facrum , & ceux de
Carvoeira & de Ste. Marie. La fertilité de ce
petit royaume confifte principalement en fi-
gues, raifins & amandes, dont on recueille
une quantité étonnante, outre l'huile * le vin
& le froment qui abondent en quelques en.-
droits, La pêche du thon n'y eft plus auffî
confidérable qu'autrefois > mais elle eft encore
bonne. On y compte quatre villes, 12 bourgst
& 60 villages, dont plùfieurs font fort peu-
plés: il y a en tout 67 paroiffes qui en 17 3 z
renfermoient 1&873 feux & 6},6%% habitant
La couronne de Portugal a des droits bien •
fondés fur PAlgarve, quoique les rois de Ca-
ftille & de Léon ayent formé desi préten-
tions* *) Les Portugais établirent leurs drdlts
furies raifôns fùivantes. Dès Pan 1 188 le roi
Sanche I prit fur les Maures, la viHe de Sylves»

*) On trouve dans la Géogr. Cw$. un récit hiftoriuoe bien
différent , Vnais trop long pour être inféré ici , &
qui n'eft point fufçeptible de réduâien. Le point
effentiel paroît confiner en ce que ce fat vn roi de
Caftille , Ferdinand I , qui fit le premier det con-
quêtes dans l'Algarve ou ALG*rh fiir les maures , qui
cependant le chaflerent , de forte que quand Sanche I
y parut Tan n&$ , ce ne fut comme le fécond ea
date. (Voyez le pafîage dans Pouvrage même , où on
dit le tenir d'un homme d'efprit , très - éclaire* réfi-
fidant depuis long teras dans le paya»

itizedby GoOgle

E

l'àlgarve. {8f

& Tannée fuivante quelques autres diftridls :
il en prit dès lors le titre de roi d'Algarve,
comme il eft prouvé par les 'anciennes chartes
entr'autres par le titre d'une donation' faite
par lui lie 7 juillet 1 190 au cloitre de Grijo,
dont l'original fe conferve àTorre de.Tombo,
portant Sancius Dei gratta PortugaUU & AU
garbii rex. Il fut auui reconnu en cette, qua-
lité 9 non feulement parafes vadaux, mais auiH
as les rois de Léon & d'Arragone, comme
e prouve un traité de paix rapporté par Jero-
nymo Zurita. Le roi Alphonfe II, en paflant
la Guadiana, s'empara des villes de Serpa
& Moura , & en pénétrant jufques dans l'An-
daloufie même, montra bien que Ton n'avoit
point mis de bornes à fes conquêtes. Sanche
II occupa en 1242 la ville de Tavira & au-
tres lieux de l'Algarve, qu'il céda à Tordre
de S. Jaques & au grand -maître de l'ordre j
comme le prouve la bulle de confirmation du
pape Innocent IV, par où il paroit clairement
qu'il étoit feigneur fouverain du pays. Le roi
Alphonfe III pouffe plus loin fes conquêtes
fur les Maures, & leur prit la ville de Faro.
Il eut à Poccafion de ce royaume une guerre
àfoutentr en I2f2 contre le roi de Caftille
Alphonfe X, qui y formoit des prétentions:
foit parceque Sanche II le lui avoit abandonné
en fe réfugiant quelques années auparavant à
Tolède, foit parceque le Rôi Maure chaffé de
l'Algarve Aben MafFo ou Aben Afan, lui avoit
transféré fes droits & reçu en échange le comté

Oo.f

Digitizedby G00gle

f8fi le Portugal;

de Niebla. La guerre ne finit qu'en I2f 3 par
un traité qui maintenoit le roi de CafHÛe fa
vie durant en pofleffion du royaume d'Algar-
ve, la propriété fouvçraine réfervée au roi de
Portugal. Celui- ci ayant pris eu mariage Bri-
tès ou Béatrix fille du roi de Caftille, il fut
conclu entre les deux rois en 116} que le
Caftillan fe défifteroit de rufufruit de TAr-
garve & que le roi de Portugal de fon coté
lui fourniroit un fec<5urs de f o lances tout
le tems qu'il vivroit. Les chofes demeurèrent
en cet état jufqu'en 1266 que l'Infant Denis
étant venu de fon propre mouvement à Séville
& ayant fervi utilement & volontairement Ion
grand père contre les maures, il en obtint
fon défiement des jo lances ; enforte que PA1-
garve fut dès lors entièrement affranchi.

En conféquence du fens étendu que Ton
ilonne au nom d'Algarve , comme on a vu
plus haut, les rois de Portugal en ont pris le
titre de roi des Algarves en deçà S? *# deJà
de la mer en Afrique-* quoiqu'ils ne poffédaf.
fènt qu'une partie de KAlgarve çitérieure ;
mais dans la fuite ils ont acquis les villes de
Ceuta & de Tanger , & d'autres portions de
PAlgarve au de-là delà mer en Afrique. Nous
avons déjà indiqué, dans Pintrodudlion §. lé.
tes Armoiries de ce petit royaume.
, Il eft partagé en trois jurifdidions ou comar-
ca«, dont Logos & Tavira- font des corrégédo-
ries, comme relevant delà couronne, & Faro
une ouvidorie , les reines en étant donataires.

Digitizedby GoOgle

L'AtGARVE, f87

1. La corrëgédorie de Lagos, où reflortiE-
fent cette* ville , 7 bourgs, & 16 villages,

u lagoSj ville fituée dans un golfe de la co-
te méridionale dans leauel il peut entrer de gros *
bâtimens, à Tembouchure d'une rivière, & avec
un port On prétend quelle occupe la place de
U célèbre ville de Lacobriga. La nature du ter*
rein eft caufe que fes fortifications ne font pas régu- .
lieres ; fon port eft d'ailleurs défendu par les deux
forts de BandatraSc de Pinhao. Cette ville, le chef-
lieu de la corrëgédorie & le fiege du corrégédor, de
la comarqa & du juge forain, l'eft aufli du viceroi,
& du capitaine général. Elle renferme autour de 2800
habitans, deux eglifes paroiffiales & quatre couvens ;
fon diftridt eft de 12 paroifles. La cote entre cette
ville & Sagrès eft défendue par les forts NoJJa Scn-
hora da Gùuia, Santo Ignacio do Afîvial, Fera
crouz da Figoueira, S. louiz de Almadcna, &
Neffà Scnhora da louz, U fe donna %n 1759 à la
hauteur de cette ville un combat naval entre une
efeadre anglotfe 4 une franqoife , où cette dernière
fiit battue

2. Villa nova de Portimao, bourg fortifié fur une
rivière qui forme un bon port d'une demi mile d'é*
tendpe, & de trois braffes de profondeur , que dé-
fendent les forts de Sainte Catharine & de S. Jean;
quelques bancs de fable qui en barrent l'entrée , ob-
ligent à fe feryir d'un pilote çôtier. Ce bourg fonde
çn 146^ a autour de i6qo habitans, une cgfifç pa-
roiffiale, une maifon de charité, un hôpital & un
couvent: Lesjéfuites avoîent un collège dans un des
deux fauxbourgs, Le Juge forain qui y fiege , eft
aufli de la çomarça, Le Roi Emanuel érigea ce bourg
en comté , & la maifon de Lancaftro en porte le titre,

Sagrès , petit bourg fortifié fur une langue de ter*
re: il a un beau port & fon château eft un de ceux
qui fe trouvent dans les armoiries du Royaume»

4. Le bourg de Villa do Bifpo*

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f88 I<E PORTUGAL.

ç. Aïgezpur ou Aljefowr^ bourg qui a un diftriâ
d'une paroiffe. Il a eu un château qui fe trouve' dans
les armoiries du royaume.
\ & Seize , bourg maritime^

7. baderne , bourg qui a eu un château , encore
répréfenté dans les armoiries.

8. Mboufeira* bourg d'environ 1900 âmes & dont
le diftriét eft de deux paroiffes. Son château n'exifte
plus que dans les armoiries» & fan juge forain eftjeu
même temps de la comarca.

II. La corrégédorie de Tttvira, qui renfer-
me , outre cette ville , 3 bourgs & 1 f villages.

r. Tavira, ville fituée dans un golfe, & qui a un
port défendu par deux forts : fa fituation dft très-
agréahle , & la rivière de Séqua la partage en viile
orientale & occidentale. Un château qui eft hors de
Fenceinte des murs , la défend. On la dit être l'an-
cienne balfiï, & elle eft le chef- liçu de la comarca»
le fiege du corrégédor & du juge forain. Il s'y trou*
ve environ 4700 hâbitans, deux églifes paroiffiales,
une maifon de charité, un hôpital, cinq /fcouvens >
& fon diftriâ eft de cinq paroiffes.

Z. Loulc\ bourg fitué dans une plaine agréable &
muni de murailles' & d'un château. On prétend
qu'il doit fon origine â la ruine de l'ancienne ville de
Quart eira, qui étoit fituée près de la mer & fur
ima rivière qui porte encore fon nom. Le juge fi>-
rain de ce bourg eft auffi de la comarca. On y compte
4400 habitans, &H renferme une églife paroiffiale,
une maifon de charité, un riche hôpital & $ cou-
vens ; le diftrift eft de cinq paroiffes.

j. Cacellay petit bourg maritime fortifié: fon châ-
teau fe trouve dans les armoiries du royaume.

4. Cafiromarim , petit bourg fortifié à Fembou-
ehure de la Guadiane, vis -à vis d'Ayamonté: fon
diftrict eft de deux paroiffes & fon château eft repré-
fente dans les armoiries du royaume.

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l'algarvb. ;89

Remarque. Il a dé*ja été fait mention de la ville tfAL
tuitim qui feflfdrtit à Pouvidorie de Beja dans l'A lente jo,
quoique fi tuée dans PArgarve , & de la jttrifdiâion de
l'evêque -de Faio pour lefpirîtuel»

III. L'Ouvidorie ou comarca de Foro, où
reflbrtiflent deux villes , un bourg & 34 vil-
lages, .

1. FarO) ville épifcopale fortifiée à la moderne
avec un château , & jîtuée dans une contrée unie
près d'un Golfe qui lui fait un port, où le Commerce
eft confidérable. Elle eft féparée par tin petit braà
de mer, dit communément Barreta^ du cap de Ste*
.Marie, que Piine nomme Promontoriutn Ct&ttum. *j
Elle renferme autour de 7600 nabitans, deux paroid
fes y compris la cathédrale, une maifori'dè charité,
Un hôpital & quatre couvens.^ L'evêché fondé à Q£
Jonoba , a été tranféfé à Sylvès^ & enfuite ici. Le*
Reines de Portugal dont cetie ville relève, y ont un
Ouvidor qui pat privilège fpécial eft auffi provédor;
le diftriâ eft de 8 paroiffes.

Remarque. L'ancienne Ville épiîcofeale tYOJonoha Itoïfc
fituée à r ettdroit qu v occupe aujourd'hui le viUage & pa-
roiffe <T £/?<*.

%. SyivèS) petite ville d'environ 10*00 âmes, au
confluent de deux rivières qui fe jettent dans la mer
au deifous de Villa-nova de Portimao. On y trouvé
une églife poroiffiale, une maifon de charité, un
hôpital & un couvent Cette ville apartient à la Reî»
jie & a été cpifcopale depuis l'an 1 188 que Sanchel
la conquit, jufque vers Tan i?8o. Elle a dans fon dis*
ftriét 11 paroiffes, dont quelques-unes ne contiennent
pas moins d'habitans que les bourgs ; par exemple
celle de Bartholonrf de MiJJïnès renferme 2000 âmes
Lagoa iz à 1 joo, & Monohique 1 $00. Le village &

*) L'auteur de la Géogr. covtp. veut éclaircir ici M.
Bùfching, qu'il dit. être obïciir; & cependant il ne
nous apprend rien autre choie 9 à cet égard»

'

fpQ tS PORTUGAL.

paroifle SEftùmb&r a eu un château , qui n'exifte $lu6
que dans les armoiries»
%. AlvoT s bourg fitué entre Villa* nova de Portî*

Siao & Lagos, & qui a titre de comté dont François
e Tav.ora fut gratifié par le roi Pierre 11*

LES 1SLESDELAMER ATLANTIQUE.

Parmi les poflefïîons de ce genre qui apar-
tiennent au Portugal» celle de Porto Santo
&,de Madeha* comme les plus voifines *
trouvent ici leur place; quant aux Azotes*
feUes font réputées province du Royaume,
(Comme on le verra par la defcription de la
Ville d'Angra dans Wsle de Terceira.

* I. L'isle de Porto Santo , diftante de Lis*
bonne d'environ 140 miles portugaifes , eft
eftimée avoir y miles de long- fur 2 de large.
Jean Gonqalvès Zarco la décrouvrit le premier
en 141 9: le bourg du même nom eft le plus
confidérable & peut renfermer 600 habitans ,
& l'isle entière 1200; il eft dans un golfe à
l'abri de tous les vents , excepté celui du fud &
fucUeft. Parmi les autres lieux moins confidé-
rables, on peut remarquer Farrobo &Feteinu

IL Made ira ^ Madère* ainfi nommée de la
quantité des bois que Ton y trouva d'abord »
a été découverte le 2 Juillet 141 9 par Jean
Gonqalvès Zarco. Elle a ig miles de lon-
gueur fur un peu plus de 4 miles de largeur»
& eft éloignée de Lisbone de ifz miles &
à-peu-près autant des isles Terçéinw. On la

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lalgarve: 591

partage en % Capitanias ou capitaineries, fsu
voir de Machico & de Funchal.

i. La capitanerie de Machico y qui eft à la
maifon de Vimiofp , renferme

i) Machico , bourg de 2000 habitons, fitué fur
le golfe du même nom.

' 12) Santa Crouz , bourg fur un golfe qui en prend
le nom, ayant 1200 habitans. .

3) Sept villages qui peuvent contenir 2 à. 3000
âmes.

2. La capitainerie de Funchal 9 apartient à
la maifon de Camara, & comprend.

1) Funchal , ville, chef- lieu delà capitainerie, ca*
pitale de Tisle, réfidence du gouverneur, fiege de
fevêque qui eft fuffragant du patriarche de Lisbonne,
eft fituée fur un golfe de bon mouillage, du coté de
la mer elle eft défendue par s forts & une fortereffe*
& du coté de terre par la fortereffe de S. Joao de Pi*
co. Son juge forain, avec titré decorrégédor, exer-
ce la jurisdi&ion dans l'isle.

2) Le bourg Ponta do Sol. <"
i) CaUieta (Cailleta)* bosurg avec titre de comté

qui eft pafle dans la maifon des comtes de CafteUo
Melhor par le mariage de Marianne de Nofonrîa &
Lancaftro, avpc Jean Rodrigtiès Vafconcellos é Soufa.
Les<comtes de cette maifon prennent alternativement
le titre de Calheta & de Caftello Melhor.

4) Cornera de Lobos 9 Ribeira brava, & autret
lieux*

Outre la ville & les quatre bourgs, cette
ifile renferme plusieurs villages partagés en 39
paroifles & où fe trouvent 105*00 feux. Les je-
fuites y avoient ci-devant un collège, & il y
a encore quatre couvens de Francifcains, trois
4e Ste. Claire, un femmaire, & différens h<^

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J9* LB PORTUGAL.

pitaux. Le ftombre total des habitera eft por-
té à 1 20,000. Le produit de la dixme que
le roi levé fur Pisle comme grand. maître
de Tordre de Chrift* & celui de la douane,
font évalués, pour les derniers tems, .a plus
de trois cents mille croufades. Les excellent
vins de Madère* dont la plante a été tirée de
Candie , font connus.

ÏH. Leslsles^fçowôu Tefcéim> aiiflîap-
pelleés isles Flamandes, ont. reçu le premier
nom, ithasde Acorès, à çgufe de la quantité
de vautours & de faucons que l'on y trouva
lors de la premiers découverte; le feèond,
tlhas Terceiras % vient de celle d'entr*ellc* qui
porte en particulier le nom de Terceira > com-
me la principale y enfin le troifiçme* ithas
famengas , lui a été donné parceque les Fia*
mandfc.y abordèrent prefqu'en même tèms que
les Portugais. Ces; isles font au nombre de
'neuf, dont voici les rangs félon la date de
leur découverte.

1» Santa Maria* Sainte. Marie* diftaiitedii
cap S. Vincent dans PAlgarve de ifo miles
portugaises, a été découverte le iç août 1451
par Gonçaïo Velho Cabrai qui lui donna ce
nom. Elle eft longue de 4 miles & large de
trois , & a au fud oueft , dans un golfe , un
port défendu par quelques forts. Le boufg de
Porto où fe trouvent deux Couverts, eft le prin-
cipal lieu de Pisle , qui renferme différentes
./paroifles N & villages.

San

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LES ISLES DE i/OCEÀN. /9J

2. San MigoueU S. Michel la première qui fe
préfente en feifant voile de Lisbone, eft éloû
gnée du cap d'Elpichel d'environ 212 miles
portugaifes. Gonçalo Velho Cabrai la décou-
vrit en 1444 le g mai , fête de l'apparition
S. Michel dont il lui donna le nom. Elle à
ig miles en longueur & 2 en largeur. Les
deux principaux de fes ports font fitués à la
côte méridionale &fans défenfe* ce font ceux:
de Ponta Delgada & de Villa franca. C'eft la
plus peuplée des isles de ces parages ; vu qu'on
y compte 1091g feux & plus de fifoo âmes,
outre 1 J9J ecclefiaftiques , moines &religieu-
fes. Elle eft auflî la plus abondante en grains
& en vins, quoiqu'elle ne doit pas fuffifam-
ment cultivée ; on eftime cependant qu'elle

Sroduit une année dans l'autre 12000 muids
e froment, à peu près le double de millet,
& autour de 5*000 pipes de vin. En 1474
'Rouy Conçalvès d$ Caméra acheta pour la
fbmme de 32000 Crou&des la capitainerie de
cette isle , dont fes defcendans, les comtes de
Ribeira Grande , tiroient annuellement $0000
croufades. Le Roi réunit cet ancien domaine
à la couronne en 175*3 , & donna aux comtes
de Ribeira Grande en dédommagement le titre
de Villa. Franca, quelques feigneuries & com-
jnanderies. Eu égard à la jurifdi&ion ecclefia-
ftique l'isle eft partagée en trois Ouvidories qui
font celles de Ponta-Delgada , de Villa-Fran-
ca , & de Ribeira grande : On y trouve une
ville , y bourgs & 22 villages.

Giogr. de BUfch. Tom. 11 L P. II. P p

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794 LE PORTUGAL.

i) Pônta Delqada, la- capitale i n'étoit qu'un Am-
ple village depuis 1445 jufqu'en 1499 * °ù le roi
Emanuel jen fit un bourg, & le roi Jean III une ville
en 1546. Elle eft fituée fur un terrein uni & a un
port ouvert qui eft défendu par un fort. Il s'y trouve
1879 feux, trois églifes paroiffiales & 7 couvens, le
palais des capitaines donataires, la maifon de Ville *
le péage, & un hôpital. C'efl auffi le fiége d*un juge
forain duquel on peut appeller au corrégédor d'Angra.

2) Villa franca % le plus ancien bourg de Tisle, &
qui eft dit franc pareequ'il Fétoit d'abord de tout im*
pôt. A l'entrée de fon port, qui eft défendu par quel-
ques ouvrages & par un fort* il y a une petite -isle
d'environ une mile de circuit. Ce bourg où fe trou-
vent 8n f eux > d eux églifes paroiffiales & deux cou-
vens , a un diftrift de neuf villages ou autres lieux.

3) Ribeira grande * fitué fur la côte feptentrio-
nale , près d'un grand goîfe & au pié d'une montagne:
le roi Emanuel en fit un bourg en 1507: il a 1424
feux, deux églifes paroiffiales & deux couvens.

4) Nordejie, que le roi Emanuel en IÇ14 mit au
rang des bourgs, a 330 feux & une paroifle.

$ ) /tgoua de Vao , de $ $4 feux & qui a une églife
paroiffiale, eft un bourg à qui le roi Emanuel en 1 $ iç
en accorda les droits.

6) Alagoa, bourg que le roi Jean II déclara tel
en 1922, & qui a 60$ feux & deux églifes paroiffiales.

Remarque. La nouvelle itfle qui fe forma en 1720 en-
tîè les isles de S. Michel & de Tercére , eft peu à peu dis-
parue.

3. Terceira, ainfi dite de ce qu'elle a été
découverte la troifieme, quoiqu'on ne pùifle
en déterminer l'époque , fi ce h'eft entre les
années 1444 8114.50. Cette isle eft longue de
1 3 miles fur 6 de largeur 5 elle a efluyé vers
la fin de 1760 & au commencement de 176 1
ditferens tremblemens de terre 9 qui ont été^

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LES ISLES DE L'OCEAN. f9f

fuivis de violentes éruptions de feu & de tor-
rens enflammés. Angra , fa capitale eft à
24J* miles portugaifes de Eisbone , & environ
à 22 miles de Ponta dans Pisle de S. Michel.
Toute Pisle fe partage en deux capitaineries.

i. La capitainerie d'/fngra, qui renferme
une ville , un bourg & différens lieux affez
bierj peuplés.

i) Angra , ville épifcopale fituée fur la côte mé-
ridionale de i'sle : fon port eft un golfe d'un quart de
mile de largeur & que forment deux langues de terre
qui s'avancent environ une demi -mile au de-là de la
ville : celle qui eft au couchant a le fort de S. Séba-
ftien, & celle au levant celui de S. Jean Baptifte fur
une haute montagne {Monte cfo Btqjtl) & un baftion.
Le port eft bien nettoyé,, commode pour l'ancrage,
à l'abri de tout vent à l'exception du fud- eft, &
capable de contenir nombre de vaifTeaux. La ville eft
bien peuplée, les rues en font droites, larges, nettes
& bien pavées; outre la cathédrale on y trouve ç au-
tres égltfes paroiffiales , une maifon de charité, un
hôpital & 8couvens. L'evêque, fufFragant du Patriar-
che de Lisbonne, a les 9 isles Azôres dans fon dio-
cefe. Le Gouverneur général refide à Angra depuis
1766, de même que le corrégédor dont la jurif-
dtâ'on s'étend à toutes ces isles, & dont on peut ap-
peller au tribunal dit Reiaçao do Porto. La juftice
eft adminiftrée par deux juges ordinaires, $ vereadô-
res, un procurador, un fecrétaire de la chambre, &
autres officiers : Il y aaufli deux Provédôres l'un pour
l'adminiftrâtion des revenus royaux, & l'autre pour-
la marine. Cette ville, qui a été déclarée telle en
i?3) , a le privilège d'envoyer un député chargé de
pleins -pouvoirs à l'aflcmblée des Etats du Royaume.

2) Scbaftiao , le plus ancien bourg de l'isle fitué
à une demi -mile de la mer, .elïtre des montagnes:

Pp %

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Ï9$ LE PORTUGAL*

il eft" défendu par fix forts, & a quatre petits endroit*
dans fon diftrict.

%. La capitainerie de Fraya , où etitr'au-
très lieux fe trouve :

Le Bourg de Praya fitué fur un terrein uni, près
d'un go'fe à l'abri des vents. Il eft muni de murail-
les & de 4 baftion?, & renferme une églife paroit
Cale, 3 couvens & ; un quatrième hors de$ murs,
deux hôpitaux, & une maifon de péage.

4. Santo Jorgé, (Kkhhorghe*) , & George ,
découverte à ce qu'on prétend en 14^0, le
jour de la fête de ce faint, eft à g miles de
Tercéira. Elle a onze miles de longueur, if
de largeur, outre deux pointes* qui s'avan*
cent dans la mer : le terrein en eft .élevé &
uni à l'exceptio»d'un haut rocher qui fe trou*
ve au nord. Elle a fur la côte méridionale un
port pour de petits bâtimens : on y trouve
les 3 bourgs fuivans.

i) Villa de Fêlas , bourg & chefJieu de ïïsle, 01V
eft le port dont je viens de parler *, avec une églife
paroiffiale & un couvent*

2) Villa de Topo, bourg, le plus ancien lie» de
Fisle, & qu'un haut rocher environne*

3) Villa da Qalheta^ bourg médiocre*

La partie méridionale de cette isle eft bien
peuplée, on y trouve quatre autres endroits,
outre ces } bourgs : au nord le terroir eft fi
ingrat qu'il ne s'y trouve qu'un feul lieu habité*

f. Graciofa, s'étend de l'eft à l'oueft troi9
miles en longueur, & fa plus grande largeur
eft de 2 miles. On ne fait pas au jufte en
quelle année elle fut découverte , fi ce n'eft
qu'elle l'a été peu.^près celle de S. George :

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LES ISLES DE L'OCEAN. S97

' on prétend qu'elle tire fon nom de fa ferrili-»
té: il s'y trouve les deux bourgs fuivans.

i) Santa Crouz, le plus confidérable bourg de
l'isle fitué dans un golfe qui lui' forme le port appelle
Caiheta , & qui défend une fortereffe. 11 a une églife
paroiffiale, un hôpital & un couvent.

2) Praya^ bourg fur un golfe qui lui fert de port,
& qui eft défendu par une fortereffe.

6. Fayal , isle de 9 miles de longueur &
de trois de largeur. On ignore par qui elle
a été découverte; on croit que c'eft par des
marins des isles Tercéira , S. George ou Gra-
ciofa. Le bourg Horta, le principal de l'isle,
eft du coté occidental 5 il a un port défendu
par une fortereUe , & à l'abri de tous vents,
à l'exception de ceux de l'eft & de nord - eft.
Une langue de terre fépare ce port de celui
de Portophto qui eft vers le fud. Ce bourg ,
qui a eu le titre de comté, renferme une eglu
le paroiflîale & cinq couvens , & eft défendu
par cinq forts, furtout par la fortereffe de San-
ta Crouz. Il fè trouve encore dix paroiffeS
dans cette isle , & elle a fon ouvidor dont
on peut appeller au corrégédor de Tercéira.

7. P/Vp, ïsle de 16 miles de long fur cin^
de large, qu'on peut voir de loin, àcaufe
du pic ou haute montagne qui lui donne fon
norti , & dont l'élévation eft à ce qu'on pré-
tend de 3 miles portugaifes. Vers le nord elle
eft féparée de l'isle de S. George par un ca-
nal de <feux à quatre miles de largeur , & de
celle de Fayal au couchant par un autre canal
large d'une mile & demie. Son principal port

p P j

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f98 IË PORTUGAL,

eft au bourg das Laghens ; celui de Ste. Magde-
leine vis-à-vis du bourg de Horta n'eft que
pour de petits vaifleaux. On ne fait pas au
jufte quand cette isle a été découverte. Elle
fait un grand commerce de fes vins qui font
excellens, fournit beaucoup de bois, furtout
de cèdre, & d'une autre forte très dure &

' rouge en dedans , appellée Teixos dont ou fait
le plus grand cas. *). 11 y a un Ouvidor dont

- on peut appeller au corrégédpr de Tercéira ;
fon chef- lieu eft Villa das Laghens petit bourg
fur la cote méridionale avec un port: le fé-
cond bourg eft Santo Roque. Il fe trouve en-
core dans .cette isle d'autres Jieux & paroilfes
riches & bien peuplées avec un couvent.

8* Florès , isle qui a 10 miles de longueur
& trois de largeur: on ignore l'année de fa
découverte. Elle a trois rades & deux bourgs,
i) Santa C 'roux > chef- lieu & petit bourg qui a
une églife paroiffiale & un couvent. Les aînés de
la maifon des marquis de Gouvéa portent le titre de
comtes de Santa Crouz.

2) Laghens , bourg de jo feux & plus grand que
le précédent.

j. CorvOy fituée au nord de l'isle de Florès
en eft féparée par un canal large d'une mile:
elle a 3 lieues d'étendue * un petit port, une pa-
roifle & un petit endroit nommé Notre-Dame
du rolaire ( Nojfa Senhora do Rofario) qui eft
du diocèfe de Santa Crouz de Florès. Sa côte
eft garnie de rochers.

*) C'eft peut-être tin arbre de laclaffe des ifs, (T*xm)
ou encore des Mélèzes.

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LE.

ROYAUME

D'ESPAGNE

PP4.

/

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SOURCES

EMPLOYEES PAR L'AUTEUR.

Outre quelques hiftoriens, qui ont fervi pour la
partie hiftorique, & le Kalendario deforajh-
ros en Madrid pour les tribunaux & confeils fupé-
rieurs, M. busching a pris à Ton fecours les
ouvrages fui vans, favoir: Jo. Ândr. bosii notitia
Hifpanid'j Voyagesfaits en divers tems en Efpagne, .
en Portugal &c. parMr.M.^&h féconde partie du
Commerce d'AmJierdam par le long, qui ont
fourni de petites remarques; enfuite thiftoire d' A-
frique 6f tfEfpagne fous la domination des Awa~
besy par cardon ne; bachmann relation
hiflorique des véritables caufes de la deflruSion de
V Empire des Goths en Efpagne $ Relations infiruSu
vespour un voyageur ,• (aUcm). Lettres de c L A R K E
fur F état aftuel du royaume d Efpagne , écrites en
1 760 6f 1 7 6 1 ; le s voyages deBARETTi&TWiss
déjà cités pour le Portugal; voyage d Efpagne fait
en Vannée 17ÇÇ , traduit de P italien par le P. de
L 1 v s , qui a traduit les lettres d'un voyageur italien
à fon ami de Norbert caïmo; Voyages en efpagne
par Don Petro Ant. de la P u E N T E : ustariz,
Théorie & pratique du commerce &f de la marine $
KétabliJJement des manufaâures 6? du commerce
d ' Efpagne i colmenar délices de PFfpagne; Thea-
tro univerfal de Efpana de François Xav. de G a R*
ma y Salledo en 4 vol. Petr. Jof. ferez Va*
L I e N te apparatus juris publici hifpanici, Miu
drid 17$ i, a. vol. in 4. labat voyages en Efpa-
gne & en Italie ; Atlas geographico del regno de
Efpana* con una brève deferipeion de fus provin-
àas % par Thomas LOPEZ 17^7. Itinerario efpa-
nol 9 par Jqf, Math, s scrîm&ho > \-j^ Rasgm

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Beroico, ou déclaration dç las impreffas , armas y
bïajbncs ton que iUufiram y conoccn los principales
Rcynos, Provincias , Ciudades y Villas dcEJpana,
par Antoine de M o Y a ; Poblation gênerai de Ef-
panai Hiftoria dironologica efcrita par el Paga-
dor Don Juan Ânt. A.estrada, Madrid 1 747.
3 vol. in 4. .Et pour Pisle de Minorque, les deux
ouvrages anglois intitulés: The hijiory of the 1s*
land of Minorca (hifcoire de l'isle de Minorque)
by John ARMSTRONGj& Georg CLEGHORN
obferoations on the epidemical difcafes of Minor-
ca ( obfervations de George Cleghorn fur les mala-
dies éjpidemiques de Tlsle de Minorque). Tout ce que
l'Abbe VAYRAC dit de relatif à la géographie, il
Fa copié des délices de l 9 Ef pagne ^ & il ne dit du
nouveau qu'en parlant des Isles de la Méditerranée.

de terre & de mer, & des revenus du Roi; & peu
de tems après fon ami, M. Jean Chriftophe pluer
prédicateur de la légation Danoife à Madrid , lui a en*
voyè des traités géographiques & hiftoriques écrits en
elpagnol, des cartes géographiques', & des relations
manufcrites de quelques provinces & lieux d'Efpa-
gne : ce Savant a d'ailleurs corrigé & complété plu-
fieurs parties de la defcription de M. Bùfching. C'eft
aufli par fon entremifc que M. Grégoire mayans,
gentilhomme de Valence, & M. le Profeffeur Ant.
c A P D E v I L L A , lui ont rendu de grands fervices,
le premier en lui fourniflant des corrections pour tout
l'article d'Efpagne & une defcription t)p royaume de
Valence, & le fécond en lui envoyante defcription
des royaumes de Jaen & de Cordoue revue par M.
Mayans. Depuis ce tems M. Pluer à fon recour d'Ef-
pagne lui a communiqué beaucoup d'autres remarques
importantes fur TEfpagne, qui ont fervi à corriger &
enrichir la 6e. édition, & qui ont été inférées dans
les 1. & 2, 4. & 5. parles du magasin pour thifiou

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re moderne Sf la géographie. • Enfin- dans cette 7»
édition FEfpagne a été travaillée de nouveau d'après
la nouvelle carte géographique de Lopez. De plus les
traducteurs ont auffi conftilté, deux ouvrages nou-
veaux fur l'Efpagpe, qui ont paru en 178c , favoir
r Eçat de VEfpagne\ (en allem.) à Berlin chez Ni-
colaï & la Géographie comparée AMentelle,
à Paris.

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AU ROYAUME D'ESPAGNE. 60}

INTRODUCTION.

I a meilleure carte d'Efpagne qui parut au
^-^ commencement du 17 e . Siècle, pour ne
pas faire mention dç celles qui avoient précédé,
eft celle que HESSELGuÉRARDdeflîna d'après
les obfervations d' André d'ALMAD a, profefïeur
à Coimbra. Sanson d'ABBEVlLLE a fait quel-
ques ccrredhons à cette carte , & fut fuivi par
David Funk, Nicolas Fischer & Franc, de
Witt. Guillaume de LiSLEdrefla principa-
lement la fienne fur la nouvelle carte publiée par
Rqdrigue Mendez deSilva, qui manquait
du (avoir néceflaire, & Matthieu Seutter la con-
trefit. La carte d'Efpagne & de Portugal que
les Homans mirent au jour, tant avant qu'a-
près la précédente, n'eft pas fans mérité fur*
tout la dernière. Les cartes des J. B. No lin,
tant de l'Efpagne même que des pays en dé-
pendans, forment un atlas entier. Bourgui-
gnon d'ANViLLE a compofé fon Théâtre de la
guerre d^Efpagne d'après /' Etat préfent deFEf-
pagne de l'Abbé Va y rac Mais toutes ces car-
tes auroient befoiii de corre&ions, d'autant plus
que la plupart ont été 'faites par des étrangers,
qui manquoient des connaiflances exa&es &
fuffifantes de l'Efpagne. Entre les cartes par-

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604 introduction;

ticulières dreflees en Efpagne mèraç, je poC.
féde El reyno de Valendia* par le jéfuite Fr«
Ant. Cassaus, 169} , en 4 feuilles, la Mappm
del reynado de SeviUa, delîînée par l'Ingénieur
Franc. Llobet fous l'infpedtioii du Mar-
quis de Pozoblanco, & mife au jour en 1748
fur quatre feuilles. Aparici a donné de la Ca-
talogne une belle carte fur quatre feuilles ; mais
elle eft très rare, & le comte deDABNiosen a
donné une autre en deux feuilles , qui a été gra-
vée en 1726 par Marc Lomelino. J'ai aufli
quelques vieilles cartes d'evèchés, lavoir de
celui de Saragoce , de celui de Cordoue par
Joachim LopezOlabé, publiée en 167J5 de
celui de Cuença en 1692, de Tarchevèché
de Tolède, en i68ii elle eft fort- bonne:
de l'evèché de Cartagene de if22, de celui
d'Odecar en 1724, & une nouvelle de l'ar-
chevêché de Valence, gravée en 1761. De-
puis 1760 Thomas Lopez a rendu à la Géo-
graphie le fervice de donner au public des car-
tes féparées des provinces d'Efpagne , & j'ai
déjà entre les mains la tnapa de las carreras
de pojlas, c.à; d. la carte des portes, de 17605
celle des environs de Madrid au£G de 17605
celles des royaumes de Cordoue & de Jaén ,
chacune fur une feuille, avec celle du royau-
me de Grenade en deux feuilles , toutes les
trois d# 176 1 j celle du^royaume de Valence,
fur deux feuilles de 17625 celle de la provin-
ce de Madrid , de 1763 j celle du royaume
d'Aragon .fui; quatre feuilles, de 17645 cel-

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AU ROYAUME D'ESPAGNE. 60%

les delaMancha en une feuille» de 176 f, de
PEftremadoure en deux feuilles » de 1766*5
de la province & de Pevèché de Cuenqa » une
feuille & demi » de la même années du royau-
me de Seville, 4 feuilles » de 1767 $ du royau-
me deMurcie» une feuille > de 17685 de la
province d'Avila, une feuille de 1769; de
la Bifèaye» une feuille» de 1769$ dé Rioja»
1 £ 17695 de Guipufcoa, 1 £ 1770» d'Alava,
1 £ du royaume de Navarre» 4 feuilles» 177a*
de la ptov. de Segovia, 3 £ 177 3 5 de Mail-
lorque 2 £ 177?* On a auflî de lui une mapa
générai de Efpagna en une grande feuille , for-
mat ordinaire, de 17705 cette carte fe diftin-
gue dé toutes les autres en beaucoup de cho-
fes , furtout en ce qu'au lieu des anciens noms
de vieille & nouvelle Caftille, Léon & Anda-
loufie, elle donne la divifion de leurs pro-
vinces. Les cartes deLopefc ne font pas toutes
du même mérite» ni même bonnes en géné-
rais mais elles ne biffent pas d'être fort com-
modes pour Pu&ge. Le même Lopez fit gra-
ver à Paris en 1757 un atlas itinéraire très-
commode pour les voyageurs» fous le titre:
Atlas geographico del reyno de Efpana e islas
adjacentes ,• il eft en petit format» & fur cha-
que carte on trouve une courte defcription de
la province qu'elle repréfente : il a pour fon-
dement la carte fusmentionnée de Rodr. Men-
dez de Silva. A cet atlas les voyageurs peu-
vent encore joindre avec utilité un autre pe-
tit livre dont le titre eft: ItinerariQ.efpanoh

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606 INTRODUCTION.

o Gtiia de Caminos* para ir des Je Madrid À
todas las ciudades de Efparta , y fus mas prin-
cipales villas, y puertos de mar 9 y para ir Je
unas ciudades à ofmj-Difpuefto par Jofeph Mat-
thias Efcrivano. En Madrid 175-8.

Il convient auffi de faire quelques remarques
par rapport aux lieues d'Efpagne. Les lieues
communes font déterminées arbitrairement par
les habitans & parles voituriers 5 cependant el-
les font ordinairement de 4000 pas, ou 20,000
pieds, ou 6é66| aunes de Caftille, à trois
pieds l'aune. La lieue géographique eft éga-
ment arbitraire; quoique Ton convienne com-
munément qu'un degré de l'équateur en com-
prend m\\ ce qui eft inexadt. La lieue lé-
gale n'eft pas moins fujette à des difficultés.
On Ipi donne en Caftille 3000 pas géométri-
ques, ou j-ooo aunes ou 1 f 006 pieds; & c'eft
d'après cette mefure que font réglées les bor-
nes des jurifdidtions: elle fert auffi dans d'au-
tres cas. Le célèbre géomètre George Juan
atrouvé en 1748 > qu'il faut pour un degré de
Péquateur 152, 203 aunes de Caftille, ou x6\
lieues auffi de Caftille, & que par conféquent
la mefure géographique raportée ci-deflus eft
faufle. Le même Savant, à l'aide de quelques
autres, a trouvé que leraport du pied de Pa-
ris avec celui de Caftille , eft comme 6 eft à 7 ;
& ce calcul fut confirmé par une ordonnance
du Roi du 14 février 177 1 , portant qu'à l'a-
venir on fe ferviroit de cette mefure , foit ,
pour la marine, foit pour le fervice de terre*

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AU ROYAUME d'ESPA'GNE. 707

Ce qui s'eft exécuté jufqu'à préfent. Le jefuite
Burriel a eiifuite découvert que le pied dont
if ooo font une lieue légale en Caftjlle, étoit
le pied romain, & que par confequent elle
îenfermoit proprement J2fo pas géométri-
ques ou 16250 pieds. C'eft ici le lieu de re-
marquer que l'Efpagne manque de routes & de
chemins bien entretenus, & même de ponts
tant fur les grandes rivières que fur les petites*
•

Les auteurs Grecs donnent à PEfpagneî
les noms Sibérie & d'Hefpérie. Àppajrement
que les premiers qui arrivèrent dans ce pays,
ne voyant rien au de là de la mer dont il eft
environné de -trois cotés, fe feront imaginés
être au bout du monde , & auront pris de-là
le nom libériens , d'un mot phénicien qui
exprime cette fituation , en donnant dans la
fuite celui Sibérie au pays , & celui Slberus
à un des plus grands fleuves qu'ils y euffent
rencontrés. Les Grecs appellerent ce pays
Hefpérie^ parce qu'il étoit Gtué au couchant à
leur égard; & pour le diftinguer de l'Italie,
à qui ils donnaient le même nom , ils le nom-
mèrent Hefpérie ultérieure. Le nom ufîté au-
jourd'hui eft celui d'Efpagne, & par les habi-
ta ns même, Efpana (qui fe prononce Efpagna,)
dénomination que Bochart dérive du mot phé-
nicien Sépan ou Sepana> qui fignifie un ani-
mal fort reflemblant au lapin; or Varron, Ga-

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6o$ INTRODUCTION.

lien, Aelién, Pline & Strabon, témoignent
que dans les anciens tems les lapins étoieilt
fi nombreux dans ces contrées, qu'ils y fai-
foient des dégâts très confiderables. On trou-
ve encore quelques monnoies de l'Empereur
Hadrien fur lesquelles le lapin dénote encore
PEfpagne j ce qui femble prouver qu'ancien-
nement cet animal étoit particulièrement pro-
pre à ce Royaume. Il paroit donc, que c'eft
le lapin qui a donné lieu aux Phéniciens de
•nommer ce pays, ou au moins la contrée qui
leur étoit connue, Spanija ou Spanija. An-
toine Moya préteild que comme on trouve
fur des anciennes monnoies romaines une
femme en habit guerrier, ayant un casque
en tête , dans une main une hallebarde
& dans Pautre des épis, avec le mot Mfpa-
nia, ce nom doit être tiré Es- Pan, (ejt Pu-
nis,) qui veut dire: c'eft du pain, pour maiu
quer la fertilité du pays. Nous paflerons fous
filence beaucoup d'autres étimologies de même
valeur.

§• 3.

Le royaume d'Efpagne confine vers le le*
vant à la France, dont -il eft féparé par les
monts Pyrénées 5 vers le nord, à la mer atlan-
tique, que l'on nomme auffi dans cette par*
tie mer de Biscaye , en latin ce anus canta-
bricusj vers le couchant, en partie à la mer
occidentale & en partie au Portugal; & vers

le

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AU ROYAUME D'ESPAGNE, 6q$

le midi , en partie à la même mer & en par-
tie à la mer méditerranée. Sa grandeur corn*
porte 8foo miles d'Allemagne quarrées, ou
lieues géographiques de 15 au degré.

*• 4-

Dans la plupart des provinces Pair .eft pur
& fec, & durant les mois de juin,, juillet &
août, la chaleur eft inluppo* table de jour,
principalement dans le centre du .pays : mal-
gré cela les nuits. font d'ordiriaire & éxceffive-
ment froides dans la même faifon, que lesf
voyageurs en grelottent. Vcrsle nord & dans
les montagnes l'air eft, conuue ailleurs* plus
frais que vers le fud, & il devient humide à
.roefure qu'on aproche de la mer. Il pleut ra-
rement en Efpagne, & il ne gèle jatarais aflez
fort en hiver pour que la terre dunotffé* .Le
défeut de proportion entre 4a;. chaleur & le
-JVoid, eftoaufe : que les femeuccs demeurent
.long- teins dans le fein de la terre avant que
de lever. Il vient à la vérité quelquefois des
montagnes de Galice un vent frais *jUe les
Efpagnols nomment GaUtgoi mais iî l'on ne
le précautioune pas avec foin, contre les re-
froidiflèmens,, ee .veut peut être trè$auifîble»
Xes grains que Ton cultive le plus fout le bled,
J'orge, &leP«ïfe, efpèce. de àwïs à petits
grains, qui fe multiplie béaucqup , & qui fert
non feulement pour les beftia*»* *n»fc même
à faire du pain. Le feigle eft moins commun,
& l'avoine plus nus encore ', il y a» une forte

Qéogr. de B*<f<;à\ Tom. III. I\ //, Q.q

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£IQ INTRODUCTION.

de pois, nommée Garavanços* qui eft ex-
trêmement commune. Il y a en Éfpagne dû
fette de bled* ce qui eft l'effet de la petite
quantité que Ton en cultive : car quoique dans
beaucoup d'endroits la terre foit très-feche»
& que la production du bled & des autres fruits
de la terre foit gênée par les grandes chaleurs
du jour & par le froid exeeffif des nuits, ce*
pendant il eft notoire, d'après les hiftoriens
& les géographes , qu'autrefois PEfpsgne avoit
Surabondance de bled; il faut dont que le
• défaut qui exifte aujourd'hui» ait pour prftt*
ctpe la négligence de la culture des terres*
Cette négligence peut provenir entrtmtres
dans beaucoup de contrées» du défaut de fleu-
ves navigables & de communication fuffifante
pour que le fuperflu des bleds d'une province
puifle être transporté dans une autre. Au tems
de la moiflbn, tfeft*à- dire en juillet & trobt»
la chaleur eft fi grande & la plùye fi rare, que
le grain lèche fur pie & reflemble au bled tor-
réfié de J-ivonie. Les aires où Pon bat le grain
immédiatement après qu'il a été coupé, fout en
plein air, Se ordinairement parées de petits
cailloux de rivière» Vers la côte feptentrie-
nale de l'Efpagne , le grain fe bat à la manière
des pays du nord de l'Europe : mais dans les
antres provinces , on fe fert d'une planche quar-
rée entaillée par deflbus & garnie de plufieurs
rangs de petites pierres à fufil fort tranchantes ;
un homme monté fur cette planche chafle deux
mulets ou deux bœufs qui y font attachés , en

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IV ROYAUME D'ïSPAONE. fit

rond fur les £pis étendus par terrç. L'eipagne
abonde en fruits de la plus belle efpèce, corn-
me, poires, pèches, olives , figues, raifine
fecs , amandes , marrons 9 citrons, oranges»
pommes de grenades, &c. Les bois manquent
en partie dans la plupart des provinces, & de
la Puenté fe plaignoit encore en 1769 de la
négligence extrême des Efpagnoh à faire des
planmtrons: auflî le bois de chauffage y de-
vient de jour en jour plus rare & plus cher.
On cultive dans la Manche & dans PAndalou-
fie, une fi grande quantité de Caftan, ques cet
deux provinces pourraient en fournir non feu-
lement tout le rçfte de f Efpagne, mais en-
„core toute l'Europe. Les Efpagnols en mettent
dans tout ce qu'ils mangent, & néanmoins en
(but paflbr beaucoup dans les autres parties
dç l'Europe y de même qu'en Amérique. Lï*
livre coûte cinqpiaftres, mais pour le rendre

S lus pçfant on Je firit paflbr à l'huile plus
'une fois. Les provinces où il croit du vin,
font* laCaftille, r Aragon, la Catalogne» V».
lence, FAndaloufie, la Navarre & la Galice.
Les vins d'Efpagne font de diveriès couleurs*
]êc il y en a beaucoup qui finit eftimés pour
leur force & leur douceur: on en exporte en
grande quantité auffi» bien que des raifins fecs.
Celui que Ton boit le plus communément
dans toutes les maifons de Madrid, fe tire de
la Manche. On fait des plantations de lucre
dans la province de Grenade ; celle de Va-
lence a perdu fes Hennés* U n'y a point de

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6tZ iBT-RO&OClf'O*? ''•'

pays où Ton fefle tinephis grande confoffl*

mation de fucre qu'en Efpagnej il s'en faut

^beaucoup que celui du pays &- même celui

•qui vient de la Havane, puiiTe y fuffire. De

même quelque abondance dé miel qu'il y -ait

en Efpagne , la cire y manque toujours pour

foffire à la quantité que Ton en prodigue dans

ie$ églifes. Oncidttve beaucoup de ris en Ca-

-tdlogne. Le royaume a plus dfc foyes qu'il ne

lui en feut; Cependant Toft it'en foit que darfs

les royaumes* de Valence, cfe Mùrcie, de Grè.

tiade & d'Aragoh 1 .- En l'fGi lès Négociait*

"potit obtenir du rôi la permiffion s d'exporter

-lafoye crue, voici le rfclété qu'ils préfentè-

*ent. Selon leur calcul, toutes les foyes d'Efc

pagnes moiftetft : : • r .

- ' Hvrfcspdr an f T
pour le roy. de Valence à -' -> i-, ifo» ooo* r
pour celui de' Mureie* à j * ^» J W -• 400,000
- — — — d'Àrâgon à - J»w 4005O00 t
^u. — de Grenade â - - ? - 1 oa/ooo

" '■ Total - 1; gao, oqo iiv. '
Il en ftut 1257069 livres pour les manufactu-
res de Valence, &' pareille quantité' pour tout
le refte &€ l'Efpagnej puis doublant cette
quantité, '& comptant y oo,oôô livres de foyés
pour les manûfaôjutes, ils démontrèrent qu'il
en reftoit 1,319,8+0 livres l'exportation, la-
quelle deVbit produire aux douanes la fom-
'rire de 41 1,479 Péfos pour lés ilroits, & celle
àe 910,000 péfoS' pour les* prbpHétaires. L,a
' plus belle foye fe fait a Alpujafra, La culture

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Fau royaume d'Espagne* $13

du chanvre & du lin ne fournit point la dixième
partie de ce quel'Efpagne pourrait employer, Se
encore n'ufe-t-elle pas du peu que le fol produit
parcequ'elle fe pourvoit chez l'étranger de
toiles ordinaires 9 de toiles à voiles & de cor-
dages. Le diftridt d'Alcavachéla, dans la pro-
vince d'Ecija produit feul du coton. Le royau-
me eft fi richement pourvu de fel foit dans
l'intérieur* foit furtôut le long des côtes»
qu'il pourrôit en exporter une quantité très-
confidérable : on en cuit principalement fur
les côtes d'Aiidaloufïie , de Catalogne & de Va-
lence, & dans les isles 4e Mayorque, d'Yvi-
ça & de Fornjentéfaj au lieu de feu, la cuite
fe fait à l'ardeur du foleil. La plus fameufe
ftline eft à Mata dans le royaume de Valence.
Il croît fitr les bords de mer une plante qui
porte le noiio Arabe de Kàli & que nous nom-'
nions foude; ô'éft de cette plante qu'on tire
le fel de fonde dont PEfpagne fournit deux
efpèces, faVôir la foude de barille & la foude
de bourdinè^ que l'on employé dans les fe-
voneries & les verreries. Elle eft très com-
mune dans le roy. deMurcie & une partie de .
celui de Grenade au point que la feule ville
d'Alicante a exporté dans l'efp&ce d*un an
4, 111,664 livres de foude de barille, &
^70,9^0 livres de foude de bourdine 5 fans
Compter une autre eTpéeê defel encore meil-
leur que le précédent, appelle Agua azut y Su
tfui ne croît que dans les environs d'Alicante*
Qtt exporte auffi baucoup de cette foude, d'AU

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#14 • INTRODUCTION

tneria» cleVera 3 de Totre de las agiras, cPAl.
n>afearron*dç Çartagéne, de Tortofe, & des
petites isles d'Àlfacqs. On trouve auffi en quan-
tité la plante fauvage nommée Soia, qui fert
de même aux verreries & aux (kvoneries.

Les troupeaux de moutons fou très -nom»
breux, II eft des Seigneurs qui en ont jusqu'à
30,000 pièces; & il faut être très» peu à ion
aife pour n'en pas tenir au de-là de cent»
dit mille moutons formefat un troupeau» &
chaque troupeau eft divifé en dix bandes»
toutes fous l'infpeâîon d'un chef qui a feue
lui f o bergers & autant de chiens. Une par*
tie de ces moutons eft conduite dans les plai-
nes pendant l'hiver, & on les remène dans
les montagnes durant Tété, mais fouvent d'une
province dans une autre, par exemple, des 13011*»
tagnes deLerida en Catalogne» dans les plai»
nés d'Andaloofie. Ce font ces bètes à laines
que Ton appelle evejas marinas (brebis mari*
nés) dont on porte le nombre à y millions
& qui fournifiènt cette belle laine blanche*
courte & foyenfe, réputée la meilleure. Une
aiitre partie demeure toujours dans le même
endroit^ une troifieme forme Jes moutons gras*
La meilleure laine vient de la vieille CafHlle.
£n général la laine d'Efpagne eft excellente &
très-fine, & fe diftingue pat & douceur de toutes
les autres laines de l'Europe; mais elle n'eft
pas fort longue, & n'excelle pas par la blan-
cheur. La laine t deftinée à être exportée» eft

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âU KOYAUME D'ESPAGNE. Cl%

de ttois fortes, fa voir la rt/ïm, qui eft celle
du dos, la fine , qui eft celle des flancs, &la
laine d'agneaux. On la fait venir de Bilbao, de
Bayonne, de Sévillé (où Ton entrepofe aufli
celles de Ségovie, de Seguenza, & d'autres
endroits ), de Cadix & de Malaga. Pierre IV,
toi de Caftille* fut le premier qui tâcha d'a-
méliorer les laines d'Efpagne. Û renouvella
une tentative déjà faite en Tannée 1200, en
faifant venir un petit nombrç des meilleurs
moutons d'Afrique, afia d'çi\ étendre # per-
pétuer la race dans fes Etats. Environ deux*
cents ans après, Ximénés imita î'e?empie de
ce Prince , en faifônt venir des moutQUS de la
Barbarie * lesquels furent établis dans les en-
virons de Ségovie. l'Andaloufe&les Afturies
fournirent; d'çxççllents çhev a W*ies aud^lous
paient pour lç% plus beaux t \e$ autres pour
les plus for^s. Qi\ tnjuvé égalent afle? bon
nombre de matât & les meillçurs. font; dans
h Man.çh«i au s'eu fert mêmeT>lus commu-
flénaçut que de chevaux, & cet okw fait né-
glige* les Har^s.. En revanche on manque de
betes 4 COTe§ ; il çft vrai que Ton ne fait point
de beurres & qu'on fe fert d'huile d'olives à la
place. On prend en Andaloufie les taureaux
ou bçeufs iàuvages deftinés pour les combats.

Parmi le grand nombre des montages qu«
l'Efpagne offre, les plus remarquées Wt les
monts Pyrénées, en efpagnol, montes pyrU
ntQf. Us s'étendent entre l'Efpagne & la Frau*

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6i6 INTRODUCTION

ee depuis Fuente * Rabia fitùée au bord de
l'Océan, jufqu'au Cap de Créus fitué près de
la méditerranéen féparent la haute & la bafle~
Navarre, & forment les frontières de PAragoa
& de la Catalogne. Les diverfes montagnes de
cette chaîne ont chacune leur nom propre*
H fort de leur maffe d'autres chaînes de mon*
tagnes qui s'étendent comme des ramifica-
tions, par toute PEfpagne. On trouve dans
la Navarre les Sierras de Andia % & le mont
Jurra* en Aragon le Jaca & le Canfranc\ en
Catalogne le Puygcerda, le mont Seny, & au*
très; en Rioja les montes DiflercioSi desquels
on peut dériver toutes les autres montagnes
d'Efpague. Près de Roncevaiht commence un
bras de Pyrénées qui prend fa direâion vers
le couchant» s'étend jufque vers la Galice Se
même jufqu'au cap de Finifterre au bord de
l'Océan , & Ton peut y rapporter encore lei
monts îduhëâa. On peut auifî regarder com-
me un bras des Pyrénées ÏOca qui va fe join-
dre au. précédent, & commence prèsdeFoiv
tibre ou près des fources de ^Ëbre» potoç fe
terminer au bord de la mer méditerranée dan»
les environs de Tortofa. Les monts Orosp*-
da femblent naître du pfécédènt, cùmme Û
donne naiffance à ceux de Cuenea & MoJina§ '
de Confucgra; d'AlcaraZ & Segura> & de Sier*
ra Maretia, autrement appelles mmtes Ma*
rianos. Enfin il eft à remarquer qu'il nty a qu*
cinq routes qui conduiferinPEfpagne en Fratt*
ce par les Pyrénées : la première paffe à Saiu*

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AU ROYAUME D^ESPAGNE; 617

Sebaftien & conduit à Saint- Jean de Luz, la'
féconde à Maya dans la Navarre, & conduit
à Ainhoa ; la troifieme , qui eft la grande rou-
te, pafleà Ronce vaux en Navarre, & conduit
à Sain- Jean- pie. déport; la quatrième com-
mence en Aragon, & Va dans le comté de
Comminges * & la cinquième paffe par la Ca-
talogne, & va dans le Roufillon & le Langue-
doc. An furplus , le fonimet des hautes mon-
tagnes d'Efpagne eft couvert de neige jufques
vers le milieu de TEté , & même dans FAI.
pujarrâ, où fe trouvent lès plus hautes moin
tagnes de PEfpagne* la neige en couvre per-»
pétuellement les fommets*

Les montagnes dont il Vient d*ètrè parlé,
fournirent beaucoup de bois pour la marine*
'on lé transporte dé ftlragôii & de la Navarre
pat Je moyen dés petites rivières de Cinca*
de Saburdail & d'Efca, lesquelles communi-
quent avec l*Ebre, qùiafon embouchure dans
la méditeranée. Un fait auflî en Aragon & dans
la Catalogne du goudron & de la poix.

Les montagnes d'Efpàgne font riches en otf
& en argent, & les anciens écrivains en par-
lent beaucoup : cependant les Efpagnols aiment
mieux aller chercher ce minéral en Ame-,
tique, afin 'de ôonferver pour î*a venir le» tré-
fors qu*ils ont chez eux» Cependant ils ex-
ploitent avec ardeur les mines de fer. Us ont
auffi d'autres minéraux, comme du plomb,
de l'était) , du cinnabre , du vif- argent, de
ftlu&e* dé l'antimoine y de la calamine * du

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terd (te montagne» & ç . du cryftal» des dia*
çrants, des aroéthyftes., & autres pierres pré-:
cieufes. U y a des bains chauds en Galice,
fa voit* à Orenfe, Lugo* Bagnrs, Caldasdel
Rey t Molgas, dans les, provinces des Rioja*
& de Navarre, à Ledesoia dans, le royaume
de Léon* à Alhama dans, h Grenade % à Villa*
nueva de la Guerha* & à Qirinto dans l'Ara*
gon , & dans quelques endroits ds& Catalogne*
Qn rencontre aufll des fontaines d'eaux mu
nérales, lavoir % à Mondragon la fource de Uk
Granja-ÇivicQj ou * comme on l'appelle com-
munément, de las Monges de Brihuegca près
d'Antequera celle de Fuente del campa de Ca«
fatravai près, de Grenade & de Talavera, &q^

$• f-

Les côtes, d'Efpagne font très^poiffonneu*
fes , particulièrement ver* la Galice & l'Ait*
daloufie, ou lVm pèche beaucoup de thons,
d'efttirgeons, des lamproies, de lèches, de
cabliaux» d'anchois, &c. Malles pêcheries
font wftées jufqu'à préfent en fi mauvais
état , que fuivant le calcul d'Uftaris, TEC-
pagne eft obligée de fe pourvoir chez Tétran-
pécheurs font trop expofës aux excurfions des
ger de merlus & d'autres poiflhns (aies pour
plus de trois millions de piaftres. D'ailleurs
les pécheurs font trop expofës aux excurfions
des forbans.

On prétend qu'il y a en Efpagne deux cents
cinquante rivières de différente grandeur.

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AU 1L0TAUMK D'iSfÀÛNE. 6l>

Jïous avons déjà fait mention de quelques-
unes des principales à l'article de Portugal, £u
voir » du Minhùi du Duéro, du Jfc^e & de la
Guadiana> ainfi je ne dirai ici que peu de
chofe de leurs fources. Le Minho ouMigno,
vient des environs du bourg Caftro del Rey
fitué dans la Galice, Le Duéro naît fur les
montagnes qui font au deflus de Soria, & prin-
cipalement fur POrbion, qui eft diftant de So-
lia de 8 à 9 lieues d'Efpagne. H y a fur le
fomroet de cette montagne un lao, dans le-
quel on n'apperqoit ni fource ni mouvement:
c'eft de ce lac que fort le Duéro, qui va
mouiller les murs de Numancia, fe grofiit
enfuite de toutes les rivières qui coulent en-
tre cette ville & Aranda, & plus loin en re-
çoit encore un plus grand nombre & de plus
confidçrables. Le Duraton , qui s'y jerte près
de Pegnafiel, y conduit du barbeau & de la
truite: & jonâion avec la Pifuerga, près de
Simancas, double ion volume d'eau. Enfin
après avoir arrofé la ville de Zamora , le Due-
ro entre dans les Portugal. Le Tage (Tqja) a
fi fource dans les montagnes d'Albarracine en
Aragon, fur les frontières de la province de
Cuenqa, non loin de là fource du fleuve de
Xucar , lequel prend fon cours vers le levant,
tandis que le Tage prend le fien vers POccù
dent, quoique dans les commencemens il for-
me beaucoup de finuofités. A une demi-lieue
du bourg d'Àfagnon ce fleuve pénètre à tra-
vers une ouverture pratiquée dans des rochers

tvA ÏKtRÔDtrçifïO^

fort élevés fitués aux deux bords; & il reçoit
près d'Almonacid les eaux de la Guadiéîa,
qui dans cet endroit. eft plus oortfiflerable que
le Tage mêriie. Près d'Aranjuez il fe groffit par
la Xaram , & il continue ainfi fon cours jus-
qu'à Tolède & au de-là • Dans PÉftrémadoure &
. en Portugal on rappelle Tejo. C*eft de tous
les fleuves d'Efpagne celui qui a le plus long-
èours : car depuis fa fource jufqu'à Lisbonne
' on compte éent- vingt lieues d'Efpagne. Ses
eaux font toujours troubles, & ilh'eftpas poit
fonnex: il èft faux qu'il charte des paillettes
d'or dans fon fable, mais il eft vrai que l'on
y a trouvé & que l'on'y trouve encore des mon-
fcoies d'or & des grains de ce métal fernblablés
à ceux de chapelets , de même que des mor-
ceaux d'auttes ftiétau*. La Ùnadiifoa Vient
Suffi dé la nouvelle Caftîlle, & a fa fource dan*
des marais appelles lagunas de RuUera 9 dans
là Manche , fitués entré de hautes montagnes
„ à deux lieues du bourg d'Ofla. La rivièïre qui
fort de ces lagunes, occupe d'abord un lit de
.12 à 20 pies, & ne manque pas de profondeur»
coule fi lentement qu'à peine apperçoit on le
mouvement de fes eaux, & comme elle-eotile
fur un fond de fable , elle s'y diminue peu à
f>eu jufqu'à cequ'elle fe perde tout à fait. Oft
prétend qu'elle reparoît au fbrtir du lac ndttK
tné Ojos de Guadiana (les yeux de la Guàdià*
tta). Son nom latin $Àm$ fe dérive du ùto$
ftabe hanâfa qui fignifie fe cachqjc,

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AV ROYAUME D'ESPÀGNB.' 6ÏI

Les autres grands fleuves qui* ne fortent pas
rie J'Efpagne, font: <■

*i) Le Guadalquivir (nom corrompu <te
l'arabe Vctdi al Ktbir, ou Vadi UKabir, que
lignifie le grand fleuve). s'appelloit autrefois
ïïaetis, Tantjfus & Circittt. On trouve fa
iburce auSud-oueft des mbjitagnes de Segi*.
-ra qu'il' quitte à une lieue & demie de Caçora.
Av&két après s'en être éloigné , il reçoit les
eaux de quelques ruiflfeaux qui defcendent deg
rochers, & à quelques pas de- là il commence
déjà à former une forte rivière. Enfuite il s'é-
loigtae dpCàçorla, & entre daiis les montagnes
d'où ri tort près du village eteSan-Thomé, où
il reçoit la rivière de Guadârtev<*tqui le groflît
beaucoup, comme font encore plus celles de
Çagnamortfi de Rio 'de h Vtg<* & de la Gua.
*2;4ftl r : cette dernière rivière lie doit pa£ être
conjbhdue taec lefleuyé du roenje nom.dpnt
nous avons déjà parlé. Le Guadalqui Vur prend
d'ab0*H<fon cours direâement vers le fudj mais
après fa jonction avec le Guadal\mar \> il coule
droitiers \é couchant jufqu'à Séville, & d.e*là
il retourne vers, le fud 1 jufqu'à San-Lucar de
Baramed», où il fe jette dans l'Océan. Outre
les rivières fofmentionuéefc ce fleuve reçoit
encore lé Génil près de Palraa dans le royau*
nie de Cordoue. . • / . .

z) UEbteoxi Hbwteri: latin lber «O , fort
des montagnes de Santillana- dans la vieille
Caftille, vers les frontières des Afturie?: fes
eaux Tiennent de deux fouixes que Pou jiqœu

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6l% INTRODUCTION

sne fontibres ou fources de l'Ebre (Juemin de
Ehro) à cinq lieues cfEfpaçne d'Aguilar àé
Çampo. Ce fleuve reçoit plus de trente pé-
tâtes rivières & ruifleaux, & commence à être
navigable près delà» de Tul» ce qui ne dure
que jufqu'à'Tortofc, après quoi la navigation
devient dangereufe par la grande quantité de
rochers. L'Ebre fe jette enfin dans la mer me.
diterranée avec beaucoup de rapidité, & forme
à fon embouchure les petites isles tfAlfacques.
Ses eaux font très -bonnes à boire & à laver*
deJà vient qu'on en transporte beaucoup dans
.des tonneaux. Ce feroit une entreprife utile
que de rendre ce fleuve plus navigable depuis
Navarra jufqu'à fon embouchure» .

s. f

On compte en Efpagne 159 villes propre-
ment dites (ciudadis) & un grand nombre de
bourgs (villas) , parmi lesquels il en eft quan-
-tké qui font plus grands & plus confidérables
4p* beaucoup de villes. Suivant un état drefle
■ fous le régne du roi Ferdinand VI, & fini en
•* l 7f 7> P our Militer la perception de l'impôt
unique {mica contribution)) lequel n'eut point
'lieu alors, à y a dans les provinces apartenan-
tes au royaume dé Caftille f 90 villes, $407
bourgs, 12648 villages & autres endroits; &
Ton compt dans ces provinces 6*496* 1 14 ta»
bitans des deux fexes» 91, f \% eccléfiaftiquet
tant féculiers que réguliers, a 1,1 17 mointe
de tous les ordres; uinfi le total de tous ke

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AU ROTAtJMI D'ESPAGNE. 6%$

habitans eft de 6608803* Dans toute PEfc
pagne & les isles Canaries, on a compté 23 , ï 7 f
viUes, bouigs> & villages, 28>9fo auberges
& mai&ws detampagne tfblées* & 1,987,81 1
familles. Le nombrt dés églifes> des couvens
& des peribmtes tjui £y trouvent* fera rap-
porte plus bas» Mais il y a grande apparence
que le nombre des habitans, des moines &
des eccléfiafttques, porté dans ces états > eft
au deflbas de la réalité. Don Juan Antonio
de TÈfituâa prétend qu'il y a dans toute PEt
V^gte 3t>,t*X> lieux habités (foblatiwts)^ &
rapporte d'après le docteur Zevaikr dans Ton
ïiâge M nutndû, que fois le règne de Phi*
HpelII en 16 18 il y avoic en Efpagne neuf
ftiHionft d'âmes. Ustariz a eftima avec rai-
fon le nombre des, habitants de tw royaume à
fept millions fy demi j mais pn peut avec
beaot^up de vraiTemblante le porter à 10 mil-
lions pour TErpagne 8c les Canaries; Jâi dqnné
dans mon Magazin powr ffnftoire ç$ la Géo-
graphie i**. part, piufieurs relevés de la popula-
tion de PEfpagne , à Paide desquels, en y joi-
gnant les annotations qui précédent, on peut
prendre huit millions de co/nmunians pour la
population de PEfpagne , & G Ton compte
pour un quart des habitans les enfans au def-
fous de dix an$, on trouvera les ro millions.
Le nombre desfamilles paffe certainement deux
millions , & Pon £eut fans erreur compter 5
Paonnes pour deux familles s ce qui donne-
ra encore autour de dix millions d'ames. Ust A-

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'6a4 ihtrobuctiôn; »

Biz a aufli foutenn, & avec juftîce, que PEfc
pagne pourroit eir nourrir le double, fi la
terre étoit bien cultivée, les manufactures éta-
blies & foutenues, & les mines mifes en œuvre.
Dutems des Goths & des Maures il doit y
avoii: eu vingt à trente millions d'âmes'; 8ç
certainement l'Efpagiie poiirroit être trèsrpuif-
fante, quand même elle ne poflederoit rien
en Amériques à plus Forte raifon le feroit-elle,
fi tant en Amérique que dans l'intérieur du
royaume, on fuivoit les principes d'une bon-*
ne économie. Mais dans fon état actuel, ce
royaume eft pauvre & médiocrement peuplé.
On croit en trotivêr la craie dans Texpulfion
des Maures, par laquélle'bfcïiucoùp de villes & de
villages devinrent des déferts: mate il faut re-
marquer que cette expulfton ne concerna que
l'Andaloufie & la Grenade, & que cependant
les autres provinces ne' font pas plus peiu
plées que ces deux - ci. Uftariz ne veut* pas
convenir que l'Amérique ait contribué à la
dépopulation du pays; il dit que la plupart
des émigrants étoient de la Biscaye, de la
Navarre, des Afturies, des montagnes de Bur-
gos & de Galice, & que ce non obftant toutes
ces provinces font les plus habitées; tandis
qu'au contraire les contrées de Tolède, de la
Manche , de Guadalaxare , de Cuenqa , 4e
Ségovie , de Valadolid , de Salamanque &• au-
tres dans les deux- C&ftilles, font les plus dé*
peuplées de toute l'Efpfagne. Si les denrées,
les matières dernières & manufaftuïées-du pays

étoiênt

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4

A U ROY AlUM E D*;£ S P A O tf B. <&$

itoient moins, furchargées d'impôts, &fî l'on
en aflurok. d'avantagé la confommation &le
commerce, on verroit bientôt le nombre dès
•artiftes & des ouvriers s'augmenter * les villes v
& les villages £e repeupler, &ia terre mieufc
cultivée. Une autre caufe qui ne contribue
.pas moins eflenrielJement à la dépopulation
du pays, c'eft la vie monaftique, qui ern^
<pèche un très* grand nombre de personnes de
contribuer à la multiplication des habitaos.
S'il y a dans une famille un ou deux fils de*
ftinés à l'état féculier* tout le *efte eft forcé
d'entrer dans le monaftere; D'ailleurs lama»
niere de vivre des Efpagnols , contribue beau*
coup à leur ftérilité » parce qu'elle doit nécet
Virement caufer un defféchement des ûics &
des nerfs; car ils portent à l'excès l'usage des
épiceries & particulièrement du poivra; leur»
vicie font forts & brûlants, & ils bofceot outre ,
cela, après le repas, des liqueurs très violen-
tes; le chocolat eft d'un ufcg* commun ma-
tin & foir* & l'on calcule que FEfpagne fe«le *
consomme . roc, ooo fonégues.de. cacao-, cha-
cune de 90 liv. /qui coûtent i millions deipii.
ftres. D^un autre coté , ils portent au snèmd
excès Tufage des -choies trfraichtfantes , qu'ils
prettn^itfpct^nye-avec les cbofeséohau&ntcs
dont il vient d'être parlé * ..ce qui ne peut
.que caufor*me grande altération dans le corpà.
Ajoutons à tante* <:es epufes* la traafpirâtion
exceffiv* otfafionnée par les chaleurs * las
froids qtïiiftirYiepjaerit de nuit, & ht fréquents
Géogr.deBufcà. Tm.lLP.IL R.*

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foé' fNTRODVCTIttN

alternative des vents chauds & des vents froids,
& Ton aura fuffifamment de quoi s'expliquer
Finfécondité des habitans. Ils font la plupart
maigres &fecs, & rien de plus rare que de
trouver un efpagnol gras & replet. Les per-
fonnes privées de la vue y font auffi plus com-
munes que dans tous les autres pays* La dan-
Je nommée fandango eft fi généralement du
goût des Efpagnols, que s'il étoit poffible de
voir d'un coup -d'oeil tout le royaume le foir
après le foleil couché, on verrait partout
vieux & jeunes des deux fexes occupés à cette
danfe. Ils n'ont pas moins de goût pour les
combats de taureaux. On a voulu eflayer de
feire venir dés étrangers pour peupler le
pays, & entr'autres l'on a attiré pluGeurs mit-
liers de palatins dans la Sierra Morena. Entre
Ecija & Cordoue l'on trouve non feulement
le village Carlotte fondé en 1769 aux dépens
du roi pour des colons Allemands & Italiens,
mais encore beaucoup de maifons qui leur
* apartiennent fur la grande route. Il y a auffi
mn grand nombre de Tfiguènes (Bohémiens)
en Efpagne, & en beaucoup d'endroits ils font
le métier d'hôteliers.

Les habitans font pauvres quoiqu'ils occi>»
peut un pays qui pourroit non feulement les
nourrir aifément mais encore plufieurs mil»
lions au de - là , & malgré les fommes immen-
les d'argent qui viennent de l'Amérique, fom-
mes qui depuis la découverte de cette partie
au monde, montent k fix mille millions-d'or

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AU ROYAUME D'ESPAGNE €27

§c d'argent de régîtte; fans compter les fonu
ipes non régitrées, lesquelles font eftimée*
furpafler les premières, ni celles que les né*
godants étrangers tirent de l'Amérique efpa-
gnole, & qu'on prétend être plus fortes que
colles iqui font amenées direâement en Ef-
pagne. Aujourd'hui encore l'Efpagne rire de
FAmérique dix millions de piaftres tous les
ans. Cependant Uftariz porte à peine à cent-
millions de piaftres l'argent & l'or monnoyé
que l'on pourroit trouver en Efpagne, y corn*
pris même ce' que pofledent les églifes & les
particuliers. D'ailleurs les feules mauvaifes
efpeces demeurent dans le pays. Le principe
de la pauvreté des habitans eft en partie dans
le peu de foin avec lequel ils cultivent la ter*
re, dans leur inapplication aux métiers, aux
manufactures & aux fabriques: ce qui eft
caufe que tant de millions de piaftres (ont por*
tés chez l'étranger pour des denrées & autres
tnarchandifes;& en partie dans les contribu-
tions exceflîves que les Efpagnols payent aux
égHfes, aux couvens & à la Cour de Rome,
Ce dernier objet eft amplement détaillé dans
un ouvrage allemand, intitulé Relation abré-
gée & hiftorique des véritables caufes de la
deftruâion de Pempire des Gôths en Efpagne,
p. ioiài37. >

Les couvens ont appauvri un grand nom*
bre de villes, de bourgs & de villages, en
acquérant les terres des environs, (bit par do»
nation, foit par achat: Car comm^cette mu-

$r %

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S2Ê8 tl'HTtfODUCTilt)»! r k

tation affranchit les terres de tout impôt àà
contribution, & que cependant le fifc ne doit
rien perdre , on a impofé fur le refte des «ha*
bkans ce qui fe trouvoit par là fouftraitde la
fomrne l'impofition totale de chaque endroit.
Âihfi le jong s'appefantiflant fur eux de jour
en joiir, & ne pouvant plus vivre, ils étoient
forcés d'abandonner leurs maifons & leurs
terres. Cependant Charles ! III a obtenu du
Pape que les moines payeroient les impôts
ordinaires pour tous les biens qu'ils ont ac*
quis dépuis 1737» & qu'à l'avenir il ne leur
feroit plus libre de faire de nouvelles acqui-
ttions.

: Les fimples Gentilshommes fe qualifient de
GavaUeros&t. Hidalgos, & tes derniers n'ont
la plupart aucune prérogative fur les roturiers*
à l'exception d'un petit nombre d'anciennes
maifons & de chevaliers illuftrés par quelque
Ordre. En revanche la haute 1 Noblefle jouit
d'une grande confidération : on y comprend les
comtes , les marquis.& les ducs , lesquels com*
pofent ce qu'on appelle la Nobieffe titrée (ti+
tulos ou Titutados)> 9 & patmi lesquels les plus
dtftingués font les Grands* qui tiennent le pre-
mier rang après le roi & les Princes du fàng*
Du tems des Gochâ les premiers perfonhâges da
royaume étoient appelles Magnats (Magnâtes*
Proeercs, Opttmates). Mais Alphonfe furnôm-
roé le fage ayant ordonné qu'à l'avenir tout ce
qui émaner oit de l'autorité royale, ne feroit
plus rédigé eu latin, mats en langue caftilla»

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. AU RdfÀÙMEVESfcÀ&NE. &&

jBfè, lé* mot» latin Magnâtes , fut traduit par
ielui* âffffàrtJes. Ces Grandes étaient ci-de-
vant divifés en trois clafles , & quoiqu'ils fe
regardaient comme égaux entr'eux, néan-
moins quand lé toi en créoit quelqu'un, il y
avbit cette difféfclence, que lorsque le Grand
ïiouveîfcmentf créé devoit être de la première
claffe, il femerciok le roi & lui baifoit la
fiiàin ayant la tèfè couverte 5 lorsqu'il doit
être de la féconde claflc, il ne fe couvrait
qu^après le tënférciment 5 & s'il étoit de le
troifieme, il h'dfoitfe couvrir qu'après s'être
retiré du baifement de main, & rangé dam
. îi" place parmi les autres Grands préfenté i M
cérémonie. Aujourd'hui cette diftinftion éft
abolie, & lêrot rwrfàit plus des Grands que de la
l«. clafle. Régulièrement la Grandejfe efthé-
rédi taire, mate fi le roi ne l'accorde que pou*
la vie du titùltfîi'é , elle cefle avec lui. Outre
la prérogative de fe couvrir devant le rt>ij
laquelle eft commune à d'autres perlbnnes qui
n'ont pas la Grand efle , comme aux Cardi»
naux , aux Nonces du Pape , aux Archevê*
ques, aux Aqibafladeurs des têtes couronnées,
&c. les Grands jouiifent encore de beaucoup
d'autres privilèges relativement au rang, lis
précèdent- tous les autres dignitaires féculiertç
à l'exception du Connétable 'de Caftille & 'de
l'Amirauté, au* aflfembléès des Etats, & lorsl
qu'il s'agit de nommer un rpiy oriunPrïrtdê
des Afturies. Ils prêtent feïmen* ; entre Wl
mains du toi Aptes Us évê^iies , < &> ils « r^çoli

Rr 3

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<;• IHTHODUCTIOÏI ; .

Vent celui des f/ta/o* de Caftillc, cfa4bi-di*«
des comtes & dès marquis. Leurs fil* aines

Îrètent suffi le ferment de fidélité. Us jouit
ent indiftinâement des droits apartenants
aux ducs, quoiqu'ils ne foient pas tous dé-
corés de ce titre. Lorsque le roi veut épou-
fer une Princefle, il envoie un Grand pour
célébrer le mariage par proepratipn. Lots.
qu'un Prince de la maifon royale eft mort f
les Grands le transportent fur le lit de para-
de & au tombeau. Quand le roi fort à che-
val, ils font les plus proches de fa perfonne,
& perfonne ne peut à cet égard leur disputer
le rang, û ce n'eft le GrancUEçuyer, qui eft
obligé de fe tenir à coté du roi. Un Prince
étranger arrivant à la cour eft reçu & accom-
pagné par un Grand. Us peuvent pénétrer jus-
qu'au cabinet du roi, & même y entrer s'ils
le jugent à propos. Leurs femmes partageas
leurs prérogatives, foit de leur vivant, fois
après leur mort , quand même elles fe rema-
rient. Le roi en leur écrivant ou en leur par-
lant, leur donne le titre de Primo ,' qui Ggni*
fe autant que & lorsqu'ils font vice, rois,
il y ajoute le mot tllufir*. Lorsque le Pape
leur donne audience, ils lui parlent affis &
Reçoivent le titre de Segnoria (Seigneurie.)
Aucun Grand ne fauroit être arrêté pour délit
fans un ordre exprès du roi) & cet ordre
fie fe donne que lorsqu'il s'agit d'un crime
#e lèse* ma jette» ou de quelqu'sutrc crime
d'Etat Ils reçoivent, suffi biett, que leurs

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AU 1ÇYAVME D'ESPAGNE. 6$l

fils aines » le titre d'Excellence. Il» s'efti-
ment égaux aux Princes de l'Empire & d'I-
talie ; ce qui a fouvent occafionné de» difpu-
tes de rang entr'eux.

On parloit anciennement en Efpagne la lan-
gue cantabre* laquelle eft encore aujourd'hui
en ufage dans les provinces deBifcaye, de
Guipufcoa, d* A lava, dans toute la Navarrf
& dans les provinces de Labour & de Soûle
apartenantes à la France. Mais ce langage
ayant dans la fuite été niélangé avec le phé*
nicien, le carthaginois, le latin, le gothique
& le maure, il en eft réfulté la langue mo-
derne d' Efpagne, ou plutôt le Caftiilan ( Un-
gua caftcHana), dont les langues de Valence r
de Catalogne* d'Arragon & de Portugal font
des dialeâes aflez variés. Les Efpagnols lui v
donnent non feulement le nom de langue Ca*
ftillane, mais encore de langue Efpagnole*
ou de Romance CafleUanOj & même (impie*
nient de romance, il 9 Académie royale Espa-
gnole dç Madrid en a donné en 1726 un du
âionnaire en 6 vol. in .4. imprimé aux dé-
pens du roi. Les meilleurs auteurs grecs &
latins -ont été traduits en cette langue, la
plupart par ordre de Philippe II* & elle a
l'avantage d'avoir été foumife à des règles
fixes d'auflï bonne heure que le tbfcan; aufS
voit-on que les ouvrages du 14e. Cècle ne font
pas écrits d'un ftyle fort différent de celui qui
eft aujourd'hui en ufage.

. Rr4

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•• Éa tftfkritte chrétienne à commenté dès fé~
deuxième fiçcle à être de plus en pins' connue
éhkfpagrte, Les Croths ont pendant quelque
tëfti* MViTÀriàfnilme j mai» ils Pabjurereitt
ffrus le regfte de Kecharede ëir f8£, ; 'aa troi*
Sfertie ttohcile de Tolède. Là téftgïon évan-
jgéliq^uë àVoifc du feïzieme fiidçîé; ibeauèoup de
fe&âteùrs -fééfrèts en Efpàgwe ^ particulière-
iheftt à SSVfllë S *yfcHadàlftf s on pfeut lire â
èèfl égatfd iWî traité fatiti întttiiîè ; commet»*
fàrius i& wjlijfl'h Luther mtiffhi • ft Mffanii.
Mais ce' germé ftit détriiit' par la rigiteuf dt*
tHbtmàï de Hnqttffitioni érigé èft 14^8 paf
\kt toi Yerdinarfd le 'cathodique & fa femme
îfibette, fuir ;ié plan dreffé par le Cardinal Fe*
été Ksfàtyltz et MendosaV ÀreheVêqtie de
Tolède. ;! lia politique a voit autant de part 2
fon étàbfiffefttènt & même fllus v éneo*e que l'A
religion* Sa* jhrifdhaion eft établie contre le*
, hérétiques,- les juifs, les Maure* & les aperf
ftats* fl eft au)ourd?jTui moirtsf'brirbare & plu*
cirdonfped qu'autrefois. LésPrbteftatoteétrarf*
gfcrs qui & tietftiétit tranquilles* non feule*
hîènt n'onVrien à crairfdre, mais obtietfneiil
au contraire jttftiée de ee tribintat, lorsqu'on
les inquiète par rapport à leur religion. C'eft
eontre les livres qu'il esrerce lé jiFtis d'autor^
térft il eft la bafe du pouvoir despotique deâ
rois d'Efpagne. Il y rf à Madrid le Gonfeil fti*
prème & général de 11/iquifition (*/ confejp

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AU ROYAUME tfïSPAGNE. «ffc

*fc 7n fuprema y gênerai lnqùifition), cofnpolë
d'un préfident qui porte le titre d'inquifiteur
général, de 6 confeillers, parmi lesquels eft
toujours un dominicain, 2 confeillers de Ca*.
ftille , un fecrétaire du roi & du Confeil de Vhu
quifition, nufifcaî, un alguazil mayor, outré
2 autres Secrétaires, 2 référendaires, un agent
général & d'autres commis. L'office d'inquifi*
teur général eft très-confidérable & très-impor*
tant : le roi le nomme & le Pape le confirme. Lui
fèûl confulte avec le roi par rapport à la no-
mination aux places de confeillers ou inqwU
fitètifs, & tiôtome avec le confentement du
confeil j' J lé$ Officiers des ItïquiGtions fubaU
ternes; ' 5 Le hbttobfe dès commis du confeil g&
néral eft très- grand, & Ton compte en Et
pagne au delà de vingt- mille de ce qu'on
nomme fès familiers Çfqmiliares)* lesquels
{ont Chargé* de Inexécution des jugeméns
de.ee tribunal, & font difpérfés par tout Te
royaume comme infpeâeurs, pu pour mieux
dtre comme efpions. Le cohfeil général a fôuï
lui les tribunaux d'Inquifition inférieurs étiU
Mis à Sévillc, 'à Tblérfe, à Grenade, à Cor-
doue, àCuença, àValladolid, àM'ufcie, à
LéHda, à Logrono, à Santiago, à Sarragofle,
à Valence, à Barcelone, à Meyorque; & hors,
du royaume, dahs les isles Canaries , au Mc4
tique, à Carthagène & à Lima. Chacun de
ces tribunaux eft compofé de trois InquifW
teurs, de deux ïecrétaires, d*un Alguazil &
de quelques commis. Lorsqu'il s'agit d'atrè*

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034 INTRODUCTION

ter un eecléfiaftique f ou un chevalier de quel»
que ordre, ,ou Un gentilhomme, ils fontob-
lîgés auparavant d'en donner avis au confeil
général; auquel d'ailleurs tous font obligés
de rendre compte chaque mois de 1 état des
biens confifqués, & chaque année des affai-
res qu'ils ont jugées & du nombre de leurs
prifonniers à la différence que ceux fitués hors
du royaume ne font leur rapport qu'une fois
chaque année.

Voici l'état des Archevêques & desEvêques
du royaume d'Efpagae.

i. V Archevêque de Tolède , qui eft Primat
d'Efpagne, chancelier de Caftiife & confeiller
d'Etat né. Ses fuffragan? font les Evêques de
Cor doue, de Cuença, de Sigàénza, de Jaën*
de Ségovie* de Cartagene ou Mur tic > à y O/ma
AdeValladolid.

, VEvêque de VOrdre de Saint Jaques ( Swt-
Jago) n'eft que titulaire.
. 3. V Archevêque de Séviiïe, dont les fuflfhu
gans font les Evêques de Malaga* de Cadiz%
des isles Canaries, & de Ceuta.

?. V Archevêque de Sans- Jago dont les fii£>
fragans font les Evèqbes de Salamanque\ de
Tut 9 tfAvila, de Coria, de Plafencia, tfAftar*
g*, de Zamora, tfOrenfé* de Badajoz* de
Mondognedo, de Lugo, àtCiudad-Rodrig*.
c 4* V Archevêque de Grenade* qui a pour
iuffragans les Evèques de Guadix & tfAlmeria.
f . V Archevêque de Burges* dont les fuffra-
gars font les Evêques de Pampelune* de Ca*
lahorru^At falencia & de Sant-Ander.

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AU rçyàums d'es^a^né. tfJ5

6. V Archevêque de Tarragona , qui a pour
fufiragans les Evèques de Barcelone 9 de Gfero*
lia, de Uriàa, de Tortofa, de Ptgat, à'Urgek
de Solfona.

7. U Archevêque de Saragqffe, qui a pour
fufiragans les Evèques de Huefca* de Barbafhro*
dé Xaca, de Tarazona, à'Albaracln & de
TVrif*/.

g. V Archevêque de Valence, qui a pour fut
fragans les Evèques de Ségorve, d'Orihuéla &
de Mayorque.

Les Evèques ae lio» & d'Oviedo dépendent
immédiatement du St Siège. Le revenu annuel
de tous les Archevêques & Evèques eft eftimé à
1,363,000 ducats* mais fuivant toutes les ap-
parences il doit aller bien au de-là. Les chapi-
tres des églifes cathédrales & collégiales en ont
au moins autant. 11 7 a en Amérique fept Àr.
chevèques & trente un Evèques efpagnols.

Voici le npmbre des maifons religictifes qui
fe trouvcm en Efpagne.

Couv. d'born. dtfJku
Les 5 Ordres de Cheval*

rie en ont 14 — M,

Les Bénédiâins, Bernar»

dinSjfchartreuXjHié-

ronymites & Bafi*

liens • - 204 - H»

Les 16 Ordres mendiants i£;o — 8fg
Les 16 Congrégations

régulières «78 — 33 >

Total ai4<S — 1023 .

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v; Sbus Ife reghè'dé Ferdinand VI on comptoir
tlâns'les' provinces dépendantes de la couronne
de CàftiHe, -j 5 égKfes cathédrales avec 2 594
éccléfiaftiques & 644 feryiteurs laïcs, 6g églk
fts fcoîlégiâlefrayeb i287eccîéfiaftiques'&\476
fcnrtteurs laïcs, 6660 chapelles avec 523 eccle-
fJaftiijues & 1&46 fcrvitetits* laïcs 738*1 prêi
très feculiers ; 15202 paroifles avec-jflô^
prêtfefc & 8*3? ferviteurs laïcs ; ri collèges
majeurs comprèriant 267 perfôriries '& J3j
feryiteurs; #4 collèges mineurs comprenant
: i$i9 pèrfonnes '& 2^7* ferviteurs; '28 fétai-
liaires renfermant 780 perfonnes &' 1 if fer-
viteurs, & 7^47 maifons de pauvres de toute
efpèfce.- Dans toute l^Efpagnc & les isles Cana-
ries on a compte SétisVrarinée ï*7î7* ïi7'ég4i;
Tes cathédrales : & f 2of fervfteurà laïcs, 19683
paroifles ■&' 631 (56 férvfteurs laïcs f 69664
moines & ferviteurs laïcs dans les couvens
d'hommes., 380$!? relîgitures & leurs fêlan-
tes , 294 collèges , 9 9^ 3 1 • peffônhesf y ém~.
ployée*, eh coAiîJrrtrrfnt leurs ferviteurs, 191a
hôpitaux & gfij ferviteurfc. En ' 17^4' le
^-dénombrement d'Efpagne , des Canaries , &
. des préfides d'Afrique', portoifr: io£ églîfei
cathédrales; 20*2 consens tPhommcs conte-
nant 67,7^ 7 perfonnes^ 1*028 couvehs d& fil-
les dontenaht '34,6çi perfonnes; 3*12 collè-
ges} 2008 hôpitaux; 9950 hôtelleries. Mais
on ne peut douter que le nombre de perfon-
nes ne foit porté au deflbus de la réalité. Ufta-
riz porte le nombre des éccléfiaftiques d'EÇ.

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AU RaYAUMI x£*S*aj*NE. <fjf

♦prfgnef & des perfonnes attachées i leur* fervi*
ce, à* 270,000. Par une '-ordonnance do roi,
publiée Je 2 avtil 1767, & qui doit a Voir à
jamais force de pragmatique fanAion, tous
les membres de Tordre des jéfuites ont été
bannis à perpétuité de rElpagne & de toutes
les provinces dépendantes de la couronne» &
leurs biens confifqués.

Le roi nomme tous tes archevêques & les
evëques, & le Pape les confirme. Par le con*
cordât de 175*3 , le Pape accorda au roi d'Ek
pagne le droit de nommer à tous les bénéfit
ces mineurs s ce qui ne contribua pas peu à
«{Tarer: l'autorité du roi fur. le clergé, & fit
cefler les grandes dépenfes qu'occafionnoient
aux eccléfiaftiques le$ voyages qu'ils faifoient
à Rome pour iblliciter des bénéfices. Le roi
peut atrfÊ'; fuivant les circonftances, impo-
ser à fan gré les bénéfices eccléfiaftiques: cet
importans objets ont été négociés par le mar»
xjuis d'Eufénada, par un traité conclu avec
la cour de Rome en 1737, le clergé eft ob*
lige *de payer toutes les irapofittons royales
pour les biens; acquis depuis cette époque. Par
un édit du roi Charles IIL de- l'année 176*,
^ddrefle à l'inquifiteur gérféraJ , il eft défende
à tous archevêques, evèques & Prélats^ e&-
'ce voir * publier ni exécuter les bulles , bré&
ou referipts quelconques de la cour de Romo»
foit qu'ils furent adrefles k des perfonnes pri-
vées ou à des tribunaux ^ magiftrats ou pré*
iats, avant qu'ils n'aient été fourni* àl'*xa-

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6}9 nrrxâDucTiaH

sien de là majèfté. Lorsque Te nonce an Pa*
pe reçoit de pareilles expéditions, il eft obli-
gé dé les faire mettre fous les yeux du roi
par le fecrétaire d'Etat; après quoi le confeil
de Caftille examine 1! elles peuvent être exé-
cutées fans porter préjudice aux loir, aux
droits régaliens, aux us & coutumes, à la
tranquilité publique ou i l'intérêt d'un tiers»
H fut en même tems enjoint à PinquiGteur
général d'examiner de nouveau les livres dé*
fendus par la Cour de Rome, d'écouter les
défenfes des parties intéreflees, & de proté*
ger de fa propre autorité & fans préjudice des
brefs du Pape, les ouvrages qui lui en paroi*
tront dignes»

$• &

Les Efpagnols ont beaucoup d'aptitude pour
les feiences* & beaucoup de livres, tant an.
ciens que nouveaux, qui font pleins de fa-
voir & de fagacité, donnent une haute idée
de ce qu'on pourroit attendre des favans de
cette nation, s'ils pou voient écrire plus libre-
ment & lire avec moins de contrainte les ou-
vrages étrangers. Un livre imprimé en E£
pagne fubit régulièrement fix cenfures avant
de pouvoir paroitre au jour. Les Efpagnols
n'oient point faire imprimer leurs ouvrages
dans les pays étrangers fans une permiflioa
expreffe, laquelle eft très .difficile à obtenir*
Du refte il y a en Efpagne \6 univerfités &
quelques académies' des feiences, dont trait

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AU R&YÀTJME D'ISPAGNE. 6fr

à Madrid, & l'on trouve auffi dans cette capi-
tale une académie de peintare, fculpture&arv
«dûtedure.

Ce royaume manque même d'ouvriers pouf
les métiers les plus néceflaires; & parmi le
petit nombre qu'on rencontre, la plupart font
des François dont le nombre eft plus grand
dans le pays que celui desEfpagnols mêmes.
À la vérité on a établi depuis quelque tcms tou-
tes fortes de manufactures & de fabriques , où
Ton travaille particulièrement des foies , des
laines, de l'or & de l'argent* en Catalogne &
en Aragon on a des manufactures de coton-, il
y a près de la ville de Ronda dans la Grena-
de, une ferblanterie, & dans plufieurs autres
endroits on fabrique des armes , des canons
& autre attirail de guerre: mais tous ceséta-
Miffemens ne fuffifent point pour les befoins
de l'Etat. D'ailleurs les denrées & les matières
tant crues que travaillées, font tellement fut»
chargées d'impôts, que c'a été jufqu'à pré»
fent une perte réelle que de travailler, & un
avantage que cte vivre dans l'oifiveté, Ainfi
les Efpagnols fdnt obligés d'abandonner aux
étrangers tant les productions & les marcha»*
difes de leur pays, que les trélbrs de l'Améri»
que, & d'acheter d'eux du pain & des véteipeni
auffi bien que ce qui eft de luxe & de corn»
cnodité. Ces objets leur coûtent annuellement
environ quinze millions de piaftres, frvaif

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^4^ iiîTRaDir-cTioHr .

cinq millions en marchandifei .& .debrfes,
comme laines, huile, vins, raifins de çaifTe,
&c. & dix millions en argent comptant, venant
de l'Amérique.

Le commerce intérieur de l'Efpagne eft en
forr mauvais état, Toit par le défaut de bons
chemins, de canaux & de fleuves navigables*
foit pareeque les frais de transport font trop
considérables , & que les accifes furpaflent le
prix des denrées* Le commerce d'un port, à
l'autre eft négligé par la crainte. que Ton a des
pirates. La fituation de l'Efpagne pour, le com-
merce extérieur eft admirable, & ce royaume
a de bons ports tant fur l'Océan que fur la
Méditerranée ; elle pourroit d'ailleurs fournir
beaucoup de marchandifes de fon crû aux na-
tions étrangères, & par ce. moyen attirer
leurs richefles : mais jùfqu'à préfent (es habi-
•tans n'ont pas mis à profit ces avantages im-
portais* ils les ont au contraire abandon!
nés aux étrangers, qui ont très -bien ih en
-tirer parti. Il eft vrai qu'on les empèchç d'en-
4xer dans l'Amérique espagnole, & même dap-
procher des eûtes, a£n que tes Efpagnols
Seuls faflent le. commerça & aient communia
Station avec ces provinces ? cependant les
•Efpagnols n'ont que la moindre part dans les
•profits de cette navigation , & ne font que lç*
icommiffionnaires des François, des Anglois,
<le6 Hollandois & des Italiens, dont ils portent
4es marchandifes 4 en Amérique, & à. qui il*
fctndeat-ta ptu? grande partieLdftl'or^. dcil'w-

gent

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^fent & des antres marchandâtes qu'ils rame-
nent; de manière que l'Efpagnoi qui a prêté
fon nom > ne reçoit en reconnotâànce qu'une
gratification arbitraire > à moins qu'il n'ait ren-
du fervice par pure bonne volonté, La coût
n ignore pas ce manège , mais elle ferme les
yeux. La contrebande, qui étott autrefois très-
forte en Efpagne, a été iprefqô'entiérement
détruite par les bonnes dilpùfitions qui ont été
faites à cet égard dans ces derniers tems; &
i'on fie làuroét k faire aujourd'hui* fans s'ex*
pofer à de tfop grands daHgers. L -exportation
ttlandeftine des efpeçes monnoyées, laquelle
*>n efTayferbit vainement d'empêcher par des
•défenfes, a oonfidérablement diminué depuis
1750, parla permiffion qtre le roi a accordée à
tout le monde d'exporter l'argent moyennant
ton acqtrit de trois pour cent.

Quant au commerce d'Amérique * la pet-
miifion d'y envoyer des vaiifeaux s'obtient de
Ja Contratacion de las Indias qui fiege à Cadix»
au nom du roi$ l'on paye pour chaque vait
feau * félon l'efpece & la valeur de la cargai-
jfon>, 70 à 8o»ooo piaftres j pour le retour il
y a un tant- pour- cent fixe à acquitter» pat
exemple 9 pg pour l'argent* 6 pour l'or» &
la médiocrité de cet impôt a pour but d'ob-
yier à la contrebande. Le commerce d'Améri-
que a deux branches principales > celle du
golfe du Mexique & celles de Buenos- Ayrès
& de la nier du fud. Le principal entrepôt de
b première eft à la Vera-Cruz, où l'on en*

Géo£r:deB»fih.Tom.tILP.U. S s

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é'4* INTRODUCTION

voie ordinairement 16 vpifleaux tous les ans;"
11 fe rend une couple de bâti mens à Carthagene,
& autant aux Caraques , où vont auflî ceux
de la riche compagnie de St. Sebaftien. La
flotte qui fit voile de Cadix pour la Vera-Cruz
le 24 fevr. ij6f , n'étoitque de dix vaifleaux.
Il s'eft formé à Barcelone une compagnie à
qui Ton a accordé des privilèges en 1760 pour
le commerce de Porto-rico & de St. Domingue ,
mais qui en ij6f n'étoit pas encore en état.
Il y eh a une à Cadix qui va chercher le tabac
à la Havane pour le compte du roi; la flotte
décharge à la Vera-Cruz, d'où les marchan*
difes font voiturées par terre jufqu'à Jalapa
diftantde fo lieues, pour la foire qui s'y tient
& à laquelle fe rendent les négocians de Mexi-
que & des autres provinces voifines. Le voya-
ge de cette flotte eft d'environ 18 moifc. Les
vaiifeaux de guerre fe chargent de l'or & de
l'argent de retour \ les autres bàtimens pren-
nent à bord les denrées du Mexique, furtout
du fiicre en poudre à la Havane. Le commerce
de l'Amérique méridionale fe fait par Porto*
fcello & Carthagene, & de la par terre jufqu'à
Panama, où les marchandifes font chargées
fiir des bàtimens qui defcendent la côte, Jlais
k plupart des bàtimens vont droit à Buenos*
Ayrès, à Callao, Sç dans les autres ports dfc
ta» mer du fud. Depuis plusieurs années il ne
rfy rend que des vaifleaux de régitre feul à
ftiul? qui fit défont de leurs marchandifes 1*
plus avantageufèment qu'ils peuvent dans ]#

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AU ROYAUME ffltthOVti 64$

port 'où ils abordent. Le fret d'un ,feul vai£
(eau pour la mer du fud eft de 2fO,ooo ptsu
ftres. Les Eipagnols gagnent peu à Buenos»
Aires parceque cette ville eft remplie de mar»
chandifes de contrebande' de la colonie por»
tugaife du St Sacrement , qui eft peu éloignée*
& ce font les Anglois qui ont le plus de part
à ce commerce interlope. Les vaifleaux deftw
nés pour la mer du fud partent de Cadix aux
mois de décembre & de janvier, afin de dou-
bler Tété fuivant le cap de Horn, & demeurent
dix -huit mois ou deux ans en route. Il y a
quatre villes où Ton bat monnoie dans Y Amer*»
que méridionale, fi voir Lima, Potofi, San-
ta - Fé & Santiago ; elles font obligées de livrer
un quart de plus d'argent que le grand kttel
des monnoies de Mexico , qui rend tous lcPins
i j k 14 millions de piaftres, mais qui eft auffi
le feul dans tout le nord de 1* Amérique Efpa»
gnole. Malgré cela les habitans languiifent dans
la plus extrême pauvreté, & il n'y a que bien
peu de maifons à leur aife. L'Efpagneltire près»
que autant d'argent du nord & du fud de
fes poffeffions Américaines. En 1764 il abord*
à Cadix îo millions de piaftres de la mer du
fud, & peu après il arriva encore de Callao
un vaifleau richement chargé. Les loi* veu»
lent que la commiffion ne ie fefle en Amérique
que par des Efpagnpls nés, quiforit obligés
de revenir en Efpagne au bout de trois ans*
en quoi l'on a évidemment pour but de con#
ferrer tout le commerce entre le* mtm$ de*

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^44 INTRODUCTION

Efpagnols & d'attirer autant que poffible tout
l'argent en Europe. Néanmoins quand les né-
gocians de Cadix ont plus' de confiance en
quelque raaifon Américaine , ils favent bien
. les moyens de fe fervir de cette voie. Tel
rétoit en 176? l'état du commerce d'Amérique:
( v. moji magazin , 2 dc partie. )
'-> U y a un commerce ouvert entre les Indes
orientales & l'Amérique, fa voir par la mer du
fud, entre la ville de Manille ou Manilla, fi-
tuée dans l'isle de Luçon, l'une des Philippi-
nes , & le port à' A capulco , fitué fur les côtes
^du Mexique: les Jéfuites de Manille tiroient
i5idevant le plus grand profit de ce commerce.
Il fe faifoit prefqu'entiérement par un vaiffeau,
qApartoit de Manille tous les ans vers le mois
douillets abordoit à Acapulco au mois de dé-
cembre * ou dans les deux premiers mois de
de l'année fuivante, & s'en retournoit aui
d'avril. Ce vaifleau étoit chargé par les cou*
Vens.de Manille, & principalement par Jes Je*
fuites, d'épiceries, de différentes fortes de
foies de la Chine * de bas de foie , d'étoffes des
Indes, d'étoffes de coton fines & groifieres,
d'ouvragés d'orfèvrerie , & autres phofes de
moindre valeur; & il ne raportoit d' Acapulco
prefque que l'argent comptant, ordinairement
pour cinq ou fix millions de piaftres. Quel-
quefois, mais rarement) on appareilloit deux
vaifTeaux. Je ne faurois dire s'il y a aujourd'hui
quelque chofe de changé à ce commerce* Il
ftroit plus avantageux pour l'Efpagne d'avoir

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AU ROYAUME D'ESPAGNE. 64 f

lin fcommerce diredt avec les îsles Philippines;
auflî s'eft-il établi depuis ce tems, puifque vers
la fin de 1771 on annonça au public que Ton
équipoit à Cadix un autre vaifleau de guerre
pour le voyage de Manille,

Les monnoies qui ont cours en Efpagne;
font : le Maravédi, qui eft la plus petite mon-,
noie de Caftille, & celle dont les marchands
le fervent pour tenir leurs livres de compte :
elle eft de cuivre. Les autres monnoies de
cuivre font: YOcAava, de 2 marav. lé Quarto
de 4 marav. & le dos Quarto* , de 8 marav.
Dans le commerce ordinaire on compte pat
réaux de BiUon , qui font toujours ceux que
l'on entend , lorsqu'on dit fimplement un réal.
Les monnoies d'argent font: le réal de Vellori>
le diez portos y medio (proprement 1 réal z
quartos & un demi-maravçdi); le dos reaies de
Vellon 9 ou réal de Plata* dos reaies de Vellon
y medio i Pifeta, ou 4 réaux de BiUon; Cinco
reaies } Diez reaies (lo réaux) Pefo dur on
gordo , valant 2.0 réaux , qui hors de l'Efpagiie
fe nomme auffi piafire forte , ou pièce de huit.
Elle pefe exadtement une once d'argent &les
quinze valent un Doblon de a ocho, qui eft
d'or comme nous allons voir. La piajlre ou
vieille pièce de huit, étoit de huit réaux de
plata, & la monnoie de comp.te dont onfe
îert dans les bordereaux de finance, e&YEf*
çudo de Vellon y qu'on évalue a 10 réaux de
vellon (billon). Les monnoies d'or font: l'e/I
cudito de oro 9 ou petite couronne d'or, de zô

« - Ss j

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*4é IKTROPVCflOîf

içhm de billort 5 portant le batte du roi*
Vefcudo de orùg ou grande couronne d'or, de
27 réaux & 2.2. maravédis, le doblon de a Cin-
ça, ou piftole d'or, de 7 y réaux & iô mara-
védis} le doblon de le quarto , ou double pi-
{lole d'or, de îfo réaux & 20 maravédis* le
doblon de a ocho , ou pièce d'or de huit ,
gui vaut iO pefos & io quartos, ou 300 réaux
de billon & 10 quartos, & pefe exaétement
vue once d'or. On a auffi des demis, des
quarts & des huitièmes de doblon de oro. Les
Hotels royaux des monnaies font à Madrid, k
$éville & à Ségovie* les pièces frappées dans le
premier fe reconnoiifent à V'M couronné, celle»
du z* à 1*& )'& celles du 3 e aux quatre arcs de
ïaqttéduc. Charles Itl a lait frapper de nou-
velles monitoies d'or, d'argent « de cuivre,
mais fans décrier les anciennes , ni même
changer leur valeur. Toutes les nouvelles
mortnoies portent le bufte.de S. M. qui ne &
mettait ci -devait que fur les pièces d*or.

i ib f

Le commerce a attiré les Phéniciens fur le§
fêtes d'Efpagne dans les tems les plus reculés*
d'op il refaite que* dès Jors ce pays étoit ha;-
bité. Aptes eux vinrent les Carthaginois, qui
fe rendirent maîtres du pays, & en furent
chafles par les Romains, Au commencement du
cinquième fiecle arrivèrent les Svabes, les
Aiaiies & les Vatidalesi mais ils furent bien*
tôt tous fournis par les Weftrogoths, qui

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AU ROYAUME D'eSJP ACNÉ. Gtf

commencèrent à avoir une demeure fixre en
Efpagne fous Ataulfe ou Adolphe, & dont Théo-
doric II (Dietrich) doit être regardé comme
le premier roi dans ce pays. Alors les diffé-i
rens peuples qui étoient vécus habiter TEC-
pagne , recevoient le nom commun de Ro-
mains, & ne formèrent dans la fuite qu'une
feule & même nation avec les Goths j ce qui
fut en partie l'effet de la loi qui autorifoit un
Çothe d'époufer une Romaine , c. ad., une
Espagnole, & celle- ci de fe marier à un Go-
the. Léviguild transféra le fiege royal de Séville
à Tolède, qui depuis cette époque fut qua-
lifiée de ville royale Reccarréde ayant abjuré
rArianifme en {89 au concile de Tolède , ilrfc*
çut de Paffemblée le furnom de très -jhrétien
î§ aimant Dieu, & de tris -glorieux Seigneur
(Chriftianiffimus & amator Des, gloriofijjimus
Dominus}. Le titre de très, chrétien fut omis
dans la fuite, & les rois Goths prirent celui
à* Orthodoxe par oppofitiôn aux hérétiques, &
celui de Catholique par oppofitiôn aux fchis-
matiques ou à tous les deux. Le roi Witila
étant mort en 71 1 , l'Etat fut divifé en beau-
coup de partis aigris les uns contre les autres,
& fes revenus furent considérablement dimi-
nués par les richefles que les evêques & le clergé
tirèrent à eux. Ce fut dans ces circonftances
que Roderic monta fur le trône. C'eft à ce
Prince que l'on attribuera deftrudion de l'em-
pire des Weftrogoths en Efpagne , quoique
l'adion honteufe qu'il doit avoir commife avec

SS4

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$4$ INTRODUCTION

H fille ou la femme du comte Julie», & etf
vengeance de laquelle celui- ci doit avoir ap-v
pelle les Maures *. ou mieux les Arabes, neK
{bit pas encore foffiferaent prouvée. 11 eft cer*
tain néanmoins, que les Arabes, le font ren*
dus maîtres de EEfpagne par les intrigues &
là trahifon du comte JuBen», & l'archevêque;
de Séville,, Oppa , lesquels non çpntens de;
foule ver le peuple en feeret, paflèrent du côte
des Arabes à la fenglante bataille de Xérès ei>
712 ; ce qui caufa la défeite des; Goths, &
livra le royaume aux Arabes, qui gouvernew
rent les Espagnols -avec beaucoup de juflâcev
Les villes & châteaux qu'ils avoient forcés*
d*abord » payoient à k vérité le cinquième de>
leur revenu par an 5 mais celles qpi s'étoient?
fbumifes, volontairement, ne payoient que
le dixième & toutes conferverenfc leurs poffèt
fions. Les Arabes admirent auffi les Efpagnols,
à des emplois civils, remirent les ancienne?
loix en vigueur, & accordèrent aux Efpagnols-
une entière liberté de culte, avec perraiffioiK
de tenir des fynodes provinciaux à Cordoue»
Mais ils défendirent de blaiphêmer Mahomet*
de fréquenter leurs temples, & de difputer pu-,
bliquement fur la religion , afin de prévenir
les troubles. Cependant pétant trouvés beau;
coup de chrétiens aflez inconfidérés & afles*
impudens pour transgrefle* une loi auffi fage*
ils furent punis de mort. Le fynode tenu à
Cordoue. en 6f 2, décida Éigement, que qui-,
conque n'auroit pas été perféçuté* mais fe ferait

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AV ROYAUME D*£S9A0NE. #4JT

{bi-mëme expofé au danger; ne feroit point
compté parmi les martyrs. Les Arabes laifle-
yent aux Efpagnols la liberté de confcience
durant près de 400 ans , & firent faire des
progrès aux foiences, en etifeignant dans leur»
pniverfités deCordoue, *de Tolède & de Sala*
manque, Paftronomie, les mathématiques, la
philofophie, la médecine, &c. Mais retournons
aux Gotha,

Après que les Arabes eurent fubjugué YEù
pagne , une partie confidérahle de U nobleflfe
des Weftrogoths , conduite par le Prince P&.
lage (Pelayo) y fe retira dans les montagne^
des Afturies, dans la Galice & dans la Bifcaye*
d'autres fè fauverent en Navarre , en JVragon
& dans les Pyrénées. Ceft de - là que prit naift
fanoe le grand nombre de petits royaumes qui
diviferent le grand empire des Goths 5 car
Pelage & fes adhérens ayant défait les Ara-»
bes en 1 -année 716, les Goths qui refterentr
étoient tellement aigris les uns contre les au-i
très, que ne pouvant s'accorder entr'eux, ils
peferentles premiers fondemens des royaumes
de Léon , de Navarre , d'Aragon Se de Sokrar-i
iie 9 ainfl que des comtés de Caftilie* eje Bar*
çelone &c. Ces nouveaux royaumes furent coik
ftamment en guerre avec les Arabes: ilsr
avoient çux - mêmes fans ceffe des démêlés
entr'eux, & ce font leurs fréquentes réunion?
& féparations qui rendent leur hiftoire fi enw
brouillée. Parmi ces royaumes on diftingue
îor- tout la GaftiUç & iKVragon, Çe$ deux pjiys

Ss f

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tf& INTRODUCTION

furent trois fois unis par des mariages; mais
cette union ne devint permanente qu'en 147 j
parle mariage du Prince royal d'Aragon , Fer-
dinand, avec Iiabelle de Caftille, au moyen
duquel ce Prince devint en la même année
roi de Caftille, & après la mort de lbn père,
arrivée en 1479 , il hérita de la couronne
d'Aragon. La CaftiHe poffédoit alors les deux
Caftilles, l'Eftremadoure, PAndalou(ie,4aMur.-
rie, Léon & les Afturies* la Navarre» la Bit
cgye, les provinces de Guipufcoa, d'Alava &
de Rioja, . & la Galice. Le royaume d'Aragon *
comprenoit PAragon, la Catalogne, leRout
fillon, Valence, &les isles deMayorque, Mi-
norque & Yviça. Ferdinand établit dans la
même année le tribunal de l'InquifitionCS.^)»
mit fin en 149 1 à la domination des Arabes.
en Efpagne, par la prife de la ville de Gre-
nade , & reçut à cette occafion du Pape le titre
renouvelle de roi Catholique. Ifcbelle de fon
côté fit équiper la flotte qui transporta en
1492 Chriftophe Colon ou Colombo en Amé-
rique. Le roi réunit à la couronne en 1494
les Grand'- liiaitrîfes des trois Ordres de Saint-
Jaques, d'Alcantara & de Calatrava 5 fe procu-
ra en* if 04 tout le royaume de Naples par
furprife, pritOran fur la côte d'Afrique en
1^09, & fe rendit en 15*12 maitre de tout le
royaume de Navarre; de manière que fous ce
prince les différons Etats de PEfpagne furent
réunis en un feul corps. Le mariage de Phi-
lippe d'Autriche avec Jeanne, fille de Ferdi-

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AU ROYAUME d'êSPA0NE. 6fl

nand en 1496, donna lieu à la réunion des
Etats pofledés par la maifon d'Autriche avec
la couronne d'Efpagne. Le petit-fils de Ferdi-
nand, Charles I) connu fous le nom de Char,.
les V r fut en même t^ms roi d'Efpagne &
( 1 f 20) Empereur d'Allemagne: mais il céda
le trône impérial à fonfrere Ferdinand en 1 f 5.6.
Son fils & fuccefleur au royaume d'Efpagne
Philippe II, poffédoit en même tems le duché
de Milan , les dix * fept provinces unies des
Pays -bas & le comté de Bourgogne, & fit en
if 81 la conquête du royaume de Portugal.
Mais fes fujets des Pays- bas fe révoltèrent,
& la flotte furnommée l'invincible, qu'il avoit
mile en mer contre Elifabeth, reine d'Angle-
terre , fut prefqu'entiérement anéantie. Phi-
lippe III affoiblit fon pays par l'expulfion des
Arabes. Sous Philippe IV le Portugal fecoua
le joug efpagnol; différentes provinces fe ré-
voltèrent ; les Provinces -unies fe firent décla-
rer libres & indépendantes en 1648,^ le com-
té de Rouflillon pafla fous la domination de la
France en 1 tff 9. Charles II perdit une grande
partie de ce qui lui reftoit encore des Pays,
bas» ainfi que la Franche -Comté, & mourut
en 1700 fans laifler de poftérité. Par fon te*
ftament ce prince appelloit au trône d'Efpa^
gne, Philippe, duc d'Anjou, petit* fils dç
Louis XIV, roi de France. La guerre qui a'é*
leva en cette occafion entre la France & la
maifon d'Autriche , & qui dura treize années»
fut terminée par le traité d'Utrecht, lequel

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éf% INTRODUCTION

idTura ïa couronne d'Efpagne à Philippe, chu
quieme du nom. Ce prince abandonna Gu
braltar & Wsle de Minorque à l'Angleterre, $
fe Sicile au çluç de Savoie ; ^Empereur Çhatw
les VI, fon çdmpétiteqr, fat obligé de fe coiv
tenter des Pays - bas Sç des provinces d'Italie
pofledées jufqu'alors par l'Efpagne. En 1717
Philippe V enleva à FEmpçreur la Sardaignç
Çc la Sicile: mais ayant accédé en 1720 à U
quadruple alliance , il renonça çit vertu d%
celle à {es droits fur la couronne de France,
les Pays -bas espagnols, les provinces d'Italie,
la Sardaigne & la Sicile; toutes ces ftjpulations
furent confirmées par le traité de Vienne de
l'année 172?, par lequel Charles VI renonça
de fon coté à la couronne d'Efpagne. Philippe
rompit de nouveau avec PEmpereur en 1753,
& fe rendit maître des royaumes deNaples 8ç
de Sicile, qui payèrent à fon fils Don Carlos.
Nouvelle guerre en 1739 entre l'Efpagne 8ç
PAngletdlfe. Ferdinand VI , procura à l'inferct
Don Philippe, fon frère germain , par le traite
d'Aix la Chapelle (1^48), lçs duchés de Parme,
do Plaifance & dç Guaftalla , & laifla après &
mort 40 pillions, de pefos. Son frère , Don
Carlos , lui fucceda au trône d'Efpagne en 17 fft
fous le nom de Charles III, s'appliqua férieufe-
ment dès le commencement de Ion règne, à
travailler au bien de l'Etat,

'' Le titre en plein du roi d'Efpagne eft : N. N.
par la grâce de Dieu Roi des deux CaJWles % de

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AUAOYÀUME D'ESPAGNE, .tffj

Léon, £ Aragon , des deux Siciles, de Jérufa*
lem, de Navarre, de Grenade, de Tolède, de
'Valence, de Galice ; de May or que, de Séville,
de Cerdenna, de Cor donc 9 de Corfe, de Murcie,
dejaen, des Algarves, ËAlgéfire, de Gibraltar,
des isles Canaries , des Indes orientales Êf occiden-
tales, lsles & terre ferme de F océan, Archiduc
d? Autriche , duc de Bourgogne, de Brabant ££
de Milan, Comte de Habsbourg, de Flandres,
de Tyrol& de Barcelùna, Seigneur de Eifcaya
& de Molina, &c* Lès rois d'Efpagne fe fer-
vent d'un titre auffi ample, non pas parce qu'ils
regardent les royaumes qu'ils pôiTedent, com-
me étant féparés,. mais pour conferver le fbu-
venir des vidtoires par lesquelles ils ont fiic-
ceflïvement recouvre les différents Etats qui
compofoient la Monarchie des Goths. Le titre
abrégé eftr: Rey cûtholico de Efpanna r Rex Hif-
faniarum, roi dEfpagne. Le titre de roi catho-
lique, qui fut donné à Ferdinand V en 1500
par le Pape Alexandre VI, avoit déjà été re*
nouvelle fous le règne d'Ildefonfel; il étoit
même déjà en ufage plufieurs fiecles aupara-
vant, & le concile de Tolède l'avoit donné en
f 89 au roi Reccarede: enfin cette qualifica-
tion a été perfonnelle à quelques rois d'Efpagne
& mêirçe à d'autres rois» Le Prince royal prend
depuis 1588 le titre dô Prince des Afturies 9
lequel lui eft toujours donné folemnellement
par le roi. Les autres enfants de la famille
royale font appelles Infants. L#s rois d'Efpagno
fait majeurs à 16 ans. . .

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6J4 INTRODUCTION

Les armoiries ordinaires font un écu écar-
te! é, ayant au premier & quatrième un châ-
. teau d'or avec trois donjons, qui eft de Caftil»
% le; au fécond & troifieme un lion rouge,
pour Léon $ fur le tout d'Anjou, à trois fleurs
de lis. Le grand écu d'Efpagne eft blafonné
de beaucoup d'autres pays qui appartiennent
pas tous à cette puifiance.

$. 12.

Le principal Ordre de chevalerie en Efpa-
gne eft F Ordre de la toifon <Tor 9 lequel a in*
conteftablement pris naiflance en Bourgogne»
car il fut fondé à Bruges en Flandres par le
duc Philippe le bon, le 10 janvier 1430, jour
de (on mariage avec la princefTe de Portugal,
Ifabelle. La première intention de ce prince
étoit de faire allufîon i la fable de la toifon
d'or de Jafim; mais Jean Germanus , chance*
lier de Tordre, Rengagea à changer d'idée, &
de prendre pour objet de fon inftitution la toi*
fon de Gédéon. Les ftatuts, rédigés en langue
bourguignone ou vieux gaulois, furent lus k
la féconde fête de Tordre tenue a RyiTel le jo
novembre 1451. Le Pape Eugène IV confir-
ma Tordre en 143 3 , & Léon X en 1 f 1 6. Les
pays héréditaires de Bourgogne, ainfi que Tor-
dre de la toifon , paflerent à la maifon d'Au-
triche par le mariage de TEmpereur Maximi»
lien I avec Marie, héritière -de Bourgogne; &
qta'oiqu'en IA39 ce prince abandonnât le du*
thé de Bourgogne au roi de France, Charte*

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AU ROYAUME D'ESPAGNE- 6<ff

VIII, il conferva cependant pour lui & pour
ion fils Philippe, enfuite roi d'Efpagne, la
plus grande partie de la fucceffion de Bourgo-
gne, ainfi que la fuprématie de Tordre de
même que le titre du duché & le droit d'y
rentrer. C'eft de cette manière que les rois
d'Efpagne de la maifon d'Autriche ont confer*
vé, outre les Etats de Bourgogne, la grand -
maitrife de Tordre de la toifon & Tordre mê-
me. Le roi Philippe II abandonnant peu avant
fa mort (1598)9 les Pays- bas à fa fille, époufe
de l'archiduc Albert, il réferva expreffémenl
que ni elle ni fon mari ne s'arrogeroient cet
ordre, dont la fuprématie lui appartiendrait
exclufivement, ainfi qu'à fes fuccefleurs aà
trône d'Efpagne: cependant ce prince prou,
voit par -là, que cet ordre étoit une aparté.
nance de la Bourgogne & des Pays- bas *).
Lorsqu'au commencement de ce fieclele trône
d'Efpagne fut difputé entre Philippe d'Anjou
& Charles III d'Autriche, tous les deux pré»
tendirent à la Grand' -maitrife de Tordre de la
toifon , & Charles devenu Empereur fous le
nom de Charles VI, quoiqu'il renonçât par
le traité de Vienne de 1725* à la couronne

+) U eût été à délirer que pour affûrer à la maifoft
'd'Autriche la grand' maitrife de cet ordre , Mr. Ba*
fching prouvât l'extinâion du droit que pourroit f
avoir le poflefleur aâuel de la Bourgogne propre*
aient - dite , ainfi que la nullité ou- caducité de 1*
féTerve faite, par Philippe II, en faveur de Tes fuo»
ctfleurs au trône d'Efpagne. Ceci n'eft qu'un 4out»
du ttaduâenr, & iruiiemtnt une- déoifion;

Digitizçd byLjOOQlC

*ç£ IHTfcO&UCTÎûit

d^Efpagne, retint néanmoins une partie d«
Pays- bas ^ & continua de créer des chevaliers
de Tordre de la toifon: fà fille & héritière*
JMarie* Thérefe> le transféra à fon époux l'Em-
pereur François Ij au moyen de quoi, tant
les rois d'Efpagne que le chef de la maifoii
d'Autriche ont continué de donner cet ordre
de chevalerie. Le cordon de l'ordre eft garni dé
pierres à feu fy briquets d'ôir alternativement
.îertis, d'où partent de tout coté des traits de
feu; au bas eft attachée la toifon d'or* aveô
«es mots pour légende: autre n y at&ai. Chât-
ies V permit aux Chevaliers de la porter au
bout d'un rubap d'or ou ponceau v Le plus
jrécent & le plus confidéré des ordres d'Efpa-
gne , eft l'or dre royal de Charles III* que ce
prince créa en 1771 àl'occafîon de la naif*
fance de l'Infant 5 & qu'il mit fous la pro*
tedtion de la Ste. Vierge, dans le myftere de
j[bn immaculée conception , en fe réfervant la
Suprématie & la grand' - maitrife pour lui &
fes fuccefleurs au trône» Il fit deux claffes de
chevaliers , favoir 60 grands - croix & 200
penfionnaires * outre le grand -chancelier, il
4oit y avoir dans la i*« claflj*, quand le nom*
bre en eft complet, 4 prélats; & 20 eccléfia-
ftiques dans la féconde. On peut porter cefi
ordre avec celui de la toifon d'or ^ mais hort
aucun autre. Les grands -croix portent un lar*
ge cordon bleu de ciel avec les bouts blancs,
qui tombe de l'épaule droite fur la poche du
bote gauche, où pefld une croix femblable à

* celle

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fceïle dé Tordit du St. Efprit * ayant cf.uri cote,
$ image de la coticeptioh, & de Pautre le chiâxe,
de "Charles, III tivéc la légende virtuti & me-
W/o;Lès grands-crôix eiï poirtertt une (emblable
for l'habit au coté gaûehê de k poitrine. En
'devenartt grand- croix on f>rerid le titre d^ex-
dellehcè. ïl y a un fonds d*ûh million &demi
de reâtix pou* les pfcnfioris.

Les ttois autres ahcierts ordres de cheVale-
rie ^ auxquels font ëh même tems attaches des
Revenus, font,:
% V Ordre de &tïnt-jaqt(*s de Qjtojpoftelk, in-
ftitué en 1 170 pair Ferdmand II, roi de Léon 5
il a pour ftiarqne ùrïé croix rouge en forme
tfépées & lés chevaliers obfervent la règle de
faint Auguftirt. Cet uïcfte a ciïiq dignités (dU
gniâaàei) > fàvoif , deux Prieurs & trois grands*
tom Grandeurs j le revenu annuel de ceux-ci
fhontê à i;S077 réaui de billon. Les Corn-
ftiancteriès font divifées efl trois langues , qui
Font, Caftille* Léon & Arragon : la première
a -4$ commanderiés; la fécondé jfr , & la trot,
fieme 7. On eftime le total -de leur revenu à
1*926^47 réaux de billon. L'ordre a outre
cela 4 couvens de montes* 7 couvens de re-
Kgieuies, & 2 prieurés.

IJ Ordre de Çaktiwbai qui a pour marque
Une croix rouge » prit naiflance fous le règne
du roi de Caftille, Sanâus (Sanche) IIL Cet
brdre a fix dignités; la première eft celle de
grand. commandeur, dont le revenu annuel

Gtogr.deBiifiktQm.ULP.IL Tt

éfl ÎNTRODUGTIOK

êft de Hijf7^ reau* de billon; f 2 eortïtlian*
deries, dont le produit annuel eft eftimé à
i*07M&9 féaux $ 2 couvens de moines^ 3 de
religieufes & 1 3 prieutés Les chevaliers pro-
feflent la règle de faint Benoît.

L 1 Ordre (tAlcântarâ* qui â potlt Marque
une croix en forme de lys, fut iïiftitué fous
le règne du roi de Léon 4 Ferdinand 11$ & étoit
rtommé originairement San-Jtdiân delPerêy.
i*o. ïl fuit la règle de faiilt Benoit-, a f dignités*
quiraporterit par an 194*? 69 réaux s 3? corn,
manderies eftimées a 816,479 réaux dé rêve*
nu annuel} 2 couvens de moitiés* 1 de reli*
gieufes* & 2 prieurés.

La Grand'- maitrife de ces trois Ordres fut
réunie à la couronne par Ferdinand le catho^
Eque en Tannée 1494. Le même Prince éri-
gea le coîifeil royal des of dires ( Coiïfejù real Je
làs ordenes)^ donc il fera parlé plus amplement
au §. 14.

V Ordre de Montera a f dignités * 15 com»
iianderies, dont le revenu annuel eft eftimé
* 233*934 réaux de billon ; 2 couvens d'hpm*
nies & 7 prieurés.

. VOrdre de St. Jean de Jérufaletn a efti EC
pagne 9 -dignités * donfle revenu annuel eft
de i,i^*4fl réaux de billon; 113 comman-
tkries & prieurés , dont le revehu eft eftimé
à Mi^i réaux s f couvens de moitiés & g
towrens de religifeufes.

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AV ROYAUME D'ESPÀÔNE. dTfc

& IJ. "

jLe royautare d'Efpaghe a été élecftif du tems
tfes Goths jufqu'au règne de Pelayo ou Pela-
ge. Après la mort de ce prince , les Etats con-
tinuèrent de iiommer au trône pendant plus
;de 200 att? j mais leur choix eft toujours
fcohibé ïur un prince de la famille i%tële; &
depuis Raiiimir ï jufqu'à Ildefonfe V, l'éledion
des Etats fut plutôt négative que pofitive,
t'elft- à- dite, quelle n'a voit plus d'autre objet
que de reconnoitre te nouveau roi comme un
digne fucceffeur à la couronne. Depuis Ilde-
fonfe V tfn ne trouve plus aucune trace d'é*
lediôtt* & la couronne a paffé conftamment
au. fils âiné à titre d'héréditaire. Les rois d'Et
pagne ont auflî fait des loix qui attachent le
droit de fucceffion à certaines lignes, degrés
Se perfonnes : nous en trouvons le premier ex-
emple fous le roi Philippe III en 16 19 5 le deu-
xième eft dePhilipp V en 171 5. Les princefles
du fang royal ne font habiles à fuccéder au
trône qu'en cas d'extindion des mâles , &
Ton prétend que dans le cas où la famille
royale feroit abfolument fans rejetton , le peu*,
pie auroit le droit d'élire un nouveau roi. Lort
<jue le prince royal ou héréditaire n'eft pas
encore en âge de par lui-même, & que le
roi n'a pas difpofé de l'adminiftration , les
Etats ont le droit de former un confeil de
tutele compofé d'une à cinq perfonnes, pour
tenir les renés du gouvernement: cependant

T t z

Digitizedby G00gle

$60 INTRODUCTION . ;

la mère du prince, -fi elle vit * eft toujours
regardée comme tutrice principale.* Lorfque
le nouveau roi nrtonte fur le trône , il fe feie
proclamer dans l'églife des Hiéronymites de
Buen- retiro, & y reçoit l'hommage des Etats.
Le couronnement & Tondion font omis de*
puis quelques fiecles. Les Goths introduifi*
rende gouvernement monarchique, cependant"
dans les affairés importantes les rois ont con*
fuite les principaux de la nation. Dans la fuite
toutes les affaires de conféquence furent ren-
voyées aux conciles nationaux, auxquels on
traitoit d'abord des affaires eccléfiaftiques » &
enfuitedes affaires d'Etat, 1* tout avec le con-
cours des évèques & de» magnats. Et quoique
les anciens Etat9 du royaume > fa Voir le cler-
gé, la noblefle & les députés des villes* n'aienc
plus été convoqués en diète (cortes^ curis
générales*) depuis le commencement du dix*
feptieme fiecle, ou depuis le règne de Phi-
lippe III, parceque, comme difent les publi*
ciftes efpagnols , on ne crut plus d'autres a£
femblées néceflàires,que celles où l'on a befoin
des députés {frocvir adores) des grandes villes
& des petites pour l'aflîette des impôts, péa-
ges & autres contributions ; il ne réfulte de*
là aucun préjudice pour le clergé & la nobleifc,
parcequ'ils feroient indubitablement convo-
qués par le roi , fi le bien de l'Etat Texigeoit.
Cependant depuis que le trôrte a pafle à des .
princes du fàng françois, l'autorité royale eft

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AU ROYAUME D'ESPAGNE. 6&i

encore plus illimitée qu'elle ne J'étoit fous les
derniers rois de la branche autrichienne.

/$. 14.

Il y a à la cour onze collèges fupérieurs. Les
grandes affaires d'çtat font examinées au Con-
fit! d'Etat ( Confejo de EJlado), créé en is%6
par l'empereur Charles V, & compofé d'un .
doyen & de "quelques confeillers, qui depuis
longtems ne fervent plus qu'à donner retraite
honorable aux miniftres que l'on ne veut plus
employer. Le roi gouverne feul par fes fecré-
taires d'Etat, entre lefquels les affaires inté-
rieures & les affaires étrangères font partagées,
fàvoir toutes les affaires, gracieufes , de juftice, *
de guerre, de marine, des Indes, & de finan-
ce, ayant rapport à ces deux départemens. -

Itfuprèmt Confeil de guerre ( çl confejo fil-
fremo de guerra); le roi Philippe l'érigé* . çn
1714 (YU ne remonte pas à l'année 72,0 fous
Pélayo)* il çonûfte en quelques confeiljers,
dont l'un eft un Secrétaire $ un fifcal & trois
afTefleuts, qui font des miniftres du confeil
royal de Caftilîe.

Le confeil royal . fuprimè (el confejo real
yfupremo de fu Magejtad)* on le confeil royal
de Caftilte ( el confejo dçCaJtitla) , eft le tribunal
fuprème du Royaume, érigé en 1246, & du
ftribué en 1608 en cinq faites ou départe-
ments, La première < la primera de govhrno),

Tt 3

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66% INTHOBVÇTION

confifte en un préfident, fept confeillers, &
deux fifcaux. La féconde eft compofée de .qua-
tre confeillers y celle des^ quinzecents ( Sala
- de mil y quinientas^ de çir^q \ celle de juûice
de quatre , & la chambre, provinciale ( Sala de
provincial , également de quatre: cette der-
nière a en outre un président (^governad&r)^
deux juges pour les çpmpétences , deux pour
les commiflions , & un pour lçs mmijlres Les
provinces font partagées entre les fept confeil-
lers. ou miniftres de la première chambjre. Çer«
taiiies affaires font terminées en plein cotu
feil, çompofé de toutes les cinq chambres,
, ce qui fait le nombre de perfonnes fuivant, fa-
voir: un préfident, quatorze confeillers, deux
fifcaux, trois argentés jifcales (fubftituts), fept
référendaires & fept fecrétaijres. Ce conïeil eft
réuni avec la chambre royale de Caftille ( la
real caméra de ÇaJUlla,) , laquelle eft compofée
d*un fifcal x u$ fç crétaire du patronat royal
eccléfiaftique de Caftille ( del patrotfatQ. real
ecclefiajiico de Cafiilla}, qui feit (es rapports,
directement au roi* Sç reçoit auflî immédjatéi-
ment les ordres de Sa Majefté ; d'un fecrétaire
de grâce, de juftice & d'Etat de Caftille; d'un
fecrétaire de grâce, dç juftice & du domaine,
royal (y real patr.onatù) de Ja couronne d'A-
ragon.

Le tribunal fuprême ǧ général de Vintpàp*
tion a déjà été décrit plus haut $. 7*

Le confeil royal fuprèmp des Indes ÇÇonfejù
real y fupremo delndias) confifte en unpréû-

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AV *OY,AU«E D'B8V4'QNK. €êf

dent) dixjept confeillers, deux fifcaux, doqt
l'un efl: pour le Pérou , & l'autre pour la nou-
velle Efpagnei deux feçrétaires, dont les dépar-
> (ements font partagés comme ceux des fifcaux,
& quelques employés. Ce tribunal a la jurif.
diction fur tout ce que TEfpagne poflede en
Amérique tant en mer qu'en terre- fetrnei fes
membres ont obtenu du roi en 177$ les mê-
mes droits, libertés & gages , dont jouUfçnt les
membres du confeil royal de Caftille.

Le confeil royal des ordres (el confejo de l(fs
vrdines), érigé en 1439 , eft partagé en deux
chambres, dont l'un? n'eft que pour l'ordre^
de Saint- Jaques, & l'autre pour les deux ordres *
de Calatr^iva & d'Alçantara (;§. 12,) Ce confeil
juge dans toutes les affaires qiii concernent ces
trois ordres.

Le confeil royal des finances {$1 confejo real
de kazienda ) , fut divifé en quatre chambres
par le roi Philippe V en Tannée 171 f : elles
font nommées Sala de gwuierno , (çnambre ihi
gouvernement) , Sala de la unira contribution
(falede l'impôt unique >) Sala dejyjticia (cham-
bre de jufticç ) , 8ç tribunal de la contadurin
major (chambre fupérieure des comptes). Ce
confeil canfifte en un préfident & dix-hujt
çonfçillçrs perpétuels .

Les autres collège? fuf érieurs font : 1) \e
çotnmijfariat & la direction générale de la hyfl/e
des croifades (comulfaria j? dixeSion genetççl
de Çrwwdtûi il a pour préfidçut un commiiï^fe

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6ty JNTRODUe-T.ÏQH

général 5 2) hjw*t (aflenablçe) royale çk grm*
tie & dçs bâtiment (reatjuntç d$ obras y bof*
qu*Oi $) h realjunta gençrat de corner cio\
tnoneda , dependieurias dt efaangeros , g minas j
çnfin //1 r***/ jjty»/0 de tabaco*

Les collèges inférieur* établis à h &k$ 4e
la, cour (jribupales fubalternos eu la corte) font *
\e tribunal des juge* de- la tnpifon & cour royalç
(fala de fosfiwvQres alcqldes de la, Çafyy Cort^
lîjunta de qpo(entQ % & Iç Cqrxegidory tfaqien-

Les premiers tribunaux provinciaux font*
la chancellerie royale de Vailadolid, & la, chan-
cellerie royalç de Grenade , dont la jurifâtétion
yefpe&ivç 3 PQU* bornes oomniunes, lç Tage^
& s'étend £ir lçs, domaines, de la couronne 4©.
Çaftille % le çonfejl royal Ç# . & chambre dçs :
towftçs de .Ntmrrç $ ftawdijente toyak dç la
Çorognç en GaJiçe>. t audience royale dç SçviUej
ççllez $OviédQ % de$ */&/ Çq^aries 9 Je fa coti-
traBation d?s 4 Indes établit « Cadix, (audievcin
rtal.dç la çontrataciona laslndh^i ËAret»

Cop , de Valence r dç Catalogne & de Mayorqu$.
,es chancelleries ont un préGdent, dç$ aflef-
feyrs , des jugeç pour le criminel (àlçalde$ l det
crimen)* des juges ppuif le^ gentilshommes
(alcatdes de fiijos-dalgo) % des ftfcftu? &c> Le
cçnfeil royal de Navarre a un régent;, des çop-
feillers, un fifcal & des alcaldesi chaque ai+,

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AU ROYAUME D*ESPÀGNE étff

4îence a un régent, 'des alçaldes & autres em-
ployés , dont il fera fait mention en tenjs <Sç
Jieu. L<es tpagiftrats des villes, qui font notn-
mes ou paçle roi ou par les villes elles-mème^ »
fout chargés de Padminiftration. civile & écô.
nomique. Il§ rendent la juftiçe en première in.
ftance, & aucune chancellerie ou audience x\oCe
fe mêler des affaires, fi ce n'eft en cas; d'appel.
Le nombre des perfonnes; qui çotnpofent le
niagiftrat 9 çft plus ou moins grand fuivant fc
grandeur ou la médiocrité des vlllçç. Dsms les
villes de Caftille le magiftrat eft compofé d'un
çorregidor* de quelques rçgidores , d'uq/Sfcjtfft
d'un procureur & nun gt*JR*r ; lès fexmeros
& le procureur -général de la province y onç
également Jëàncg,, Dans les petits endroits &
dans les provinces du rqyaume d^Ar^goti le
niagiftrat ne comprend que des gens de loix*
des regidores* un findiç général & un greffier,
B-y a dans les villes beaucoup dç regidorèa \1 n*y
en a pus aq de-là de 4. dans les bourgs & dans lès
villages {atdeas), & clans quelques-uns il n'y
en a que 2. Dans tous, les endroits oii \\e troii.
ve qu'un (îndip, dans quelques, uns un alc^dç
feulement * nwis daus la plupart il y en a deux.
Le rpi a lç droiç excluf}F de nQmniçr aux offî.
ces publics, cependant de$ privilèges accord^
& yn long ufige ont caute quelques, change»
Ifiens, \ cet égard j de manière que des, vinçs
$ autres endroits, ainfi que des feigneurs jii-
ftiders tant eçcléfîaftiques que f£culiers , peu-
vent nommer des alçaldes, #e$ régidarës &

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' 4>fô INTRODUCTION

autres officiers civils. Il eft aufli des endroits
où le roi nomme le'çorrégidor , mais qui çhoi-
fïfTent eux- rnèmes leurs alcaldes. Dans quel-
ques endroits les alcaldes font nommés par leç
feigrçeurs jufticiers, & les autres employés
par le magiftrat;. dans d'autres le magiftrafc
nqmme lei alcaldes ordinaires, & le feigneur
jufticier l'alça'lde niayor, & dans d'autres enfin
le magjftrat élit tant les alcaldes que les autres
employés. Tel eft Tufage que l x on fuit dans
Jes provinces incprpqr$es à la couronne de
Caftille. Dans celles au contraire qui fqnt}
partie du royaume d'Aragon, Jes magiftratss
font obligés aujourd'hui de préfepter aux au-
diences deux candidats, parmi lefquels elles
en choiQflent un. Lçs villes capitales (ciudch
dos cabezas de paçtido) ont la prérogative de
faire des changemens dans leur police & dans
1? forme de leur adminiftration. Les villages
qui foi>t dans leur dépendance, font obligés
de fuivre leurs loix. Beaucoup de bourgs (villas)
fe font affranchis dç la jurifdidlion des ville$
en payant une certaine fomme au roi. Le titre*
de Virrey ou vice- roi n'eftplus donné aujour-
d'hui qu'au gouverneur de la Navarre: lç
commandant d'unç province eft appelle capi-
taine-général (capitan gênerai) & le çommai^
dant d*une ville govermdor. Leur charge e$
de veiller fur tout ce qui concerne la police %
h juftice & la guerre. Les vice-rois & les ca-
pitaines généraux ont le même pouvoir & la
Mm jurtfditfion i ils çxwç«tt jprçfq^uç %oy*

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AU ROYAUME p'ESBÀGKE. €Gf

les droits du roi , & les commandans même
des villes dépendent d'eux. Lçs intendans font
les premiers officiers royaux de finance dans;
les provinces/ & ne'dépeiident que du fecré*
taire d'état qui a ce département.

Outre les ordonnances des rois & les lqi^
rédigées aux états de Taro , on fuit encore en
Efpagne les anciens codes appelles Fora &Fuera
J[uzgo x Leycf de la Fartida* 8ç le droit roiqaiib

$. 16.

Les revenus du roi ont été fujets à beaucoup
4e variations. Vayrtc pous fournit un extrait;
des régîtres de la grande Confcidurie (§- 14,)
communiqué par Linchot & Salazar , & fui-
vant lequel ces revenus montoient durant le
dernier fiecle environ à trente deux ou trente-
trois millions de France ? mais la mauvaife
économie les diminua tellement ver$ la fin de
ce même fieclç x qu'à la mort de Charles ÎI ils.
feifoient à peine la fomme de fepç 3 huit mil-
lions. Philippe V remit lç$ finances fur un
meilleur pied à Faide des lumières du préfi-
dent Orry. Suivant un calcul que fournit Uftb-
ritz des revenu^ du roi, ils montèrent, vers
Tannée 1724, à 2^510,1^4 ejcudos de veUon\
m^ts Ferdinand VI a douolé cette fomme \
car aujourd'hui ces revenus doivent aller à
47,000,000 ttefaidoi J(t ycflon. Voici çn quoi
Us confiant:

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:è$# INTRODUCTION

La ferme - générale des douanes , les droits
de l'amirauté, les droits fur la laine , l'eau de-
vie, le plomb, la poudre à tirer, le vif-argent
-& les cartes , rapportent . , I2.>f7 2*6 fQ
kes fermes provinciales de di-

vçrfes contributions payées

par les fujet? , & prinçipale-

tpent fur Jes vivres . • < 11,798*000
£e tabac ...,., . IQ 9 ?96jJ?9
ï.espoftes ,.,'...-• 5>?i7>J9*
t-e revenu annuel du Toi aux

Jndç$. .*.♦.... # 8>obo,ooq

Total 46,884^*
efcudos de velion ,
ce qui hit plus c|e 120 millions de France.

Dans les provinces de la couronne de Ca-
{tillç lçs impofitions font très- multipliées &
fort embrouillées , exigent une foule de com-
mis , boçafionnent beaucoup de contrebandes,
& font un joug très-pefant pour lçs fujets,
C'eft ce qui engagea, fous h regnç deFerdû
tiand VI, le fecrétaire d'état Carvajal & le mi-»
niftre des finances Enfenada de s'occuper fuç-
ceifivçment de Pétabliffement d'un impôt uni-
forme, jufte & fixe, pour laquelle vuç on
4 créa une çommiflïon exprçs fous lç nom de
junta 4e U uniw contribution , qui fnbfifte
encore, fans que le projet foit accompli. On
youloit y njetçrç la contribution fur le pied
des provinces de la couronne d'Aragon, quoi-
que Philippe y eût w pow but de les punir de

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AU ROYAUME D'ESfAGNE. (&$.

leur réfiftance 5 mais c'eft qu'en cotriparaifon
de l'état où fe trouvoient à cet égard les pro^
Vinces de Caftille, cette punition étoit encore
un bienfait : caf quoique l'impôt fut plus fort
qu'il ne Tavoit été fous les princesde la mai-
fon d'Autriche, cependant comme la diftribu*
tion & 1» perception leur étoient abandonnées*
çlles s'en trouvoient mieux que de la multitude
des impôts qui exiftoit auparavant»

il?»

Les Espagnols font teltçrtient difpofes & pot*
tés* à la poltronnerie dès leur enfance par. la
ferme de la dilciplirte tant civile qu'eccléfia*
ftique établie dans le royaume » qu'ils ont de
la répugnance pour les emplois militaires * &
fe dévouent bien rarement au fervice de leur
plein gré. Comme d'ailleurs les foldats font
mêprifés & mal traités, on ne les voit généra*
lement que d'un œil de pitié j d'où il arrive
qu'on accable les recrues de tant d'aumôneà
pécuniaires que l'autorité publique a cru de-
voir réprimer cette libéralité j (v. mon MagJ
pour Phift. Qf lagiogr.) Mais TÈfpagnol a du
moins une qualité excellente pour un foldat ;
c'eft qu'avec le plus miférable entretien il ne
laiife pas d'être content, dur à la fatigue, fidèle,
& prêt à marcher. Ce font les Catalans qui paf-
fent pour le peuple d'Efpagne le plus belïk
queux, & qui s'engagent auiïi le plus volon-
tiers au fervice.

Digi'tizedby GoOgk

&JG INtRbDÙCTiotf

Vatttièe de terre comprenoit feh i?Ç4.
t. 4a régiment d'infonterie formant 98 batail-
' Ions, outre la garde. marine de îfo hom.

mes & 100 hallebardiers i faifant en tout

f8$8oahbm.
t. zz régimëhs de cavalerie fei-
» fant 48 efcadrdils . . . fiffiô
'$. 10 régimeris de dragons , de

20 efcadrons . v . . . i,j*6ô
4. j J régimens de milice liatio-

haie . . .... i 2$,iod

y. 4 régimérts d'invalides . . 4,800
& Des compagnies féparées fini-

ûnt. *....., itfzî

' " i ■ ■ » ■ ■■■ ■ 1 ■■■■ - . i. ■ ii.

Total 96,797 hora.
L'entretien de cette armée eoûtoit annuelle
ment environ 9,149*064 efcudos de vellon.

En 1760 il y avoit peu de différence; car
Farmée étoit de :
31 régimens d'infanterie efpa-

gtiole, faifant 78 bataillons ,

en tout 4ff,876hom.

1 1 régimens d'infanterie étran-
gère , faifant zz bataillons,

en tout . . . . . . 12,920

33 bataillons de milice provin-
ciale faifant *.'... 23*100

4 régimens d'invalides de huit

bataillons ,. en tout . • . 4,800

12 -régimens de cavalerie ou 46
efcadrons • *..,. 6^114

Digitized by VjOOQIC

AU ROYAUME D'ESPAGNE. 4jT

îo régimens de dragons , ou ao „

efcadrons ...... £*y6ô

1 5 compagnies franches * fai-
llit . • è è . . • • . * 2,OOf

Total 98*37$' honu

Ëh 17^3 il parut à Madrid une lifte impri*
Ihée des corpS de l'armée j, que Richard Tsfrift
a inférée dans fon voyage » & qui donne lé
réfultat que voici :
jj corhpagiiies de gardes du corps.
1 compagnie de hallebardieris de la garde.
1 régiment d'infanterie eipagnole de la garde^

de 6 bataillons. , "

t régiment d'infanterie vallonné de la gardé*

de 6 bataillons.
4 efcadrons de carabiniers. Voilà 6e qui formé
ia.maifott cfy roi.

Enfuite viennent i ,

46 régimens à pied , chacun de 2 bataillons,
dont $3 efp<\gnolS» 2 italiens* 4 vallons 9
& 4 luifles.

1 régiment d'artilleurs , de 4 bataillons.

1 régiment d'ingénieurs.

42 régimens de milice provinciale , d'un ba-
taillon chacun»

46 compagnies d'invalides.

129 compagnies de garnifon.

14 régimens de cavalerie , de 41 efcadrons
chacun.

$ régifnèâs de dragons.

Digitized by CjOOQ IC

Éfc* iNTRODUCÎîOtt

Le royaume d'Efpagne a toutes, fes frontutffeS
*bien jurées Ûu coté de la France il a pou*
irèmpart les monts Pyrénées s les côtes font
garnies de places fortes , d'un grahd iiotnbrë
de redoutes * dé forts & dé tours j & dans lW
térieur du pays une armée ennemie trouve-
ront peu de commodités, la cavalerie furtbut
y troiivetoit un fourragé auquel les chevaux
ne font point faits, & d'ailleurs trèâ- difficile
à raflembler* ,

ÎHmportfe plus à TEfpagne d'avoir ùriè puife
Èoite flotte, que .beaucoup de troupes de terre*
afin de protéger fon commerce d* Amérique *
d'écarter leé pirates de fes côtes, & de tranft
porter aifément les troupes où le befoin l'exige,
Ce royaume offre auffi préfque tout ce qui eft
néceffaire pouf la conftru&ion des vaifïeauxi
L'Aragoil * la NaVafréi la Catalogne & les cô-
tes feptentrionales produifeht defc Bois d'une
bonne qualité. Là Bifcaye & d'autres coritréeS
fournifieiit de bon fer. A Lierganes & à Cava-
da, non loin de ]a mer du coté de S. André*
on coule de bons canons de fer & des ancres ,
& dans les fabriques d'Eùgui , d'Azura & d't-
tUrbièrâ en Navarre, des bombes, des grena-
des & des boulets de différehs calibres. Oii
fait auffi dans divers endroits de la poudré
à canon , & à placenzia dans la province dtf
Guipuzcoa de mêrtie qu'à Valeticè, toutes for-
tes d'armes. Il y a dans les environs deRonda

* * "' une

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AU KOYAUMÏ D*ÊSPA*3NB. #J%

vuic fabrique de fer- blanc ; on pourrait auflî
établir dans cette ville une fonderie de canons,
& à' Eftérona un magazin pour équiper les
vaifleaux deftlnés pour la méditerranée. On
fait à Puerto-real* près de Cadix, de bons cor-
dages , & à Sada en Galice des cordages & des
toiles à voiles y pour quel effet on employé les
chanvres de la Galice, de Grenade, de Murciô
& de Valence : mais comme ils ne fuffiient
point» on ne peut pas encore fe paffer des
chanvres idu Nord, & même Ton tire de Pé-
tranger la plus grande partie des éordages &
des toiles à voile. Différents endroits de la Ca-
talogue & deFAragon fourniflènt du goudron
& de la poix. L'Amérique efpagtiole produit
auflî de très- bon bois pour la marine, ainfi
que du goudron & de la poix, & A feroit d'au-
tant plus avantageux de conftruire- des vait
(eaux à la Havane , que les bois de l'Amérique
font |)lûs durable^ que ceux de l'Europe, Le&
Bifcayens font les meilleurs gens de mer àà
i'Efpagne ; les chantiers de conftrudion font
à Cadix, à Garthagène, & au Ferrol. Les for-i
ces maritimes^ TEfpagne effuyerent une for*
te fecouffe fous le Voi Philippe H (v. $. 10 >
& elle déchut encore davantage dans les tema
iûivans: triais* après la paix d'Utrecht Philip*
pe V donna tous; fes foins pour les rétabli
La flotte étoit compofee en 17^4

1. de 26 vaiffeaiix de guerre depuis 114
jiïfqu'à 'fo, caftons.

2. de X J- frégates depuis 50 jufqu'à 20 cattf
GéQp.ikB*f<;h,Jm.IU.Ï.U, Vv

DigTtized

$74 INTRODUCTION^ *

j. de 2 paquebots, chacun de iS canons;*

4. de 8 chébecs, chacun de 24 canons.

j. de 4 galiotcs à bombes, chacune de 12
canon*.

Le nombre des hommes d'équipage étoit de
49,014, En 1760 il y avoit 47 vaifleaux de
60 à 70 canons , 4 paquebots, 14 chébecs,
& 7 galiotes à bombes , fans en compter d'au-
très qui étoient éparfes, fans équipage, & hors
d'état de mettre en mer. L'entretien annuel
de toute la marine & de ce qui en dépend ,
fc montoit environ à 6,234, f g 1 écus de billon.

- En 1773 on certifia à Richard TVifs à Car.
thagène, que la marine efpagnole étoit forte de :

65 vaifleaux de guerre,
. 8 frégates de 40 canons,
20 frégates de 30 canons ,

- g chébecs de 4 canons ,

7 galères de 4 canons. ,
Mais il 7 a apparence que Ton a exagéré, ou
du moins que l'on a compris là-dedans plu-
fieurs vaifleaux de guerre hors d'état de fervir.
On eut avis en Angleterre en 1776 que la
marine d'Efpagne à la fin de janvier de cette
même année n'étoit que de 39 vaifleaux de
ligne, 20 frégates, 16 chébecs de 22 à jo ca-
nons , 1 2 galiotes à bombes * & 40 bâtimens de
ttanfport où munitionnaires.

Il a été remarqué plus haut (§. 10.) que 14
noaarclué espagnole, telle qu'elle iubfifte au-

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AU ROtAitnviE D'ESPAGNE. &?%

jourd'hui , eft campofce des royaumes réunis
de Caftille & d'Aragon * & Pon'a indiqué en.
même tems les provinces qui formoient chsu
cun de ces royaumes. Il faut ajouter ici que
le royaume de Navarre* .& les provinces de
Guipufcoa , Alava & Bifcaya, ne font comptés
aujourd'hui ni dans P Aragon ni dans la Caftille.
Paflbns au détail de chaque province.

Additions tirées de V ouvrage allemand: Neue
Staatskunde von Spanien» a placer dam
cette Introduâion } /avoir :

Page 609. à la fin du §. *.

,CLa carte de Lopez lui en donne 9277» Ce royaô*
me s'étend à-peu-près de 130 miles (de 1$ au degré)
en longueur, de 132 en largeur» & fa circonférencf
peut-être de 600.3

Page 609 au milieu.

CAu fud & dans l'intérieur des terres, on paflfe
quelque fois des cinq ou fix mois fans pluie. En g&
néral la température de l'Efpagne eft fi variée qu'oa
y éprouve toutes celles de l'EuropeJ

• ' »•

Page 6z% y

[M. Mûller, ingénieur pruffien, a donné l'&mfat
ûu cours des fleuves d'Efpagne, en comprenant foui
ce nom pour chacun, tout le pays d'où il tire fefe
eaux tant propres qu'auxiliaires. Voici fon réfultatt

Cours àuDuéro 16)8 miles quarrées, de 15 at
âegré. Cours du Tajo ij57« Cours de VEbro i22çi
Cours de la Guadiana 1214* Cours du Guadafqùivif
94** Couri du Minlw 740.

V V X

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£?S tÈ fcOYAUM* I><ES*AGKE,

r ¥agt 6ij «w milieu. -

i; [En général on peut y prendre 1 132 âmes pat ch*.
^ue mile quarte.]

La fuite de ces additions placées chacune à fan
£ J ' article , Ti dijHngutnt par une partnthefe [ ]♦

LA NOUVELLE CASTILLE,
Reyno de Cafiilla fc wawa, lat v Ca7?/7/a wtfa.

—Sous cet a no ie n n om l'on comprend aujour-
d'hui les provinces de Madrid , de Tôle do, de
jfaqdaiaxaratde Çuenca&.âè faAîancba. Ceft
le centxede la monarcïiie, la réfidence du roi,
& fes confins font formés par la vieille Caftille,
l'Aragon, Valence, laMurcieVjaén, la pro-
.vinçe de Cordo^e* & TEttremadoure. Sa plus
(grande longueur* du feptentrion au midi» eft
ïte fotxante -<lîx»fept lieues d'Efpagne , & là
plus grande largeur, du levatftaiï couchant,
eft , à peu de chofe près , de la même étendue,

q] Remarque, , A l'égard de la prononciation 4 es noms
Efpagnols.| iieft.jxéçeflaire d'obferver, afin d'éviter les
narbarifmes , qu'il ne s'y trouve ni e muets ni voyelles
lUlkles^ qtie le t -fe- prononce toujours dur comme le g
allemand, c'eft-Ê-ftfres pas autrement, devant Ye &.Vi
que devant a, 0, u\ que le / a le fon du x & glus rude
encore; [que // fe mouille toujours comme dans notre
mot mouiHer ,• que n n'eft pas mis pour nn ,' mais pouf
trier?!* mtfnitlÊ$:que îTimplene-^e prononce jamais com-
ane'inotre.-zi: que Vu fonne comme ou , le ch comme tch^
iG ,z GQpxme jfj enfin que le v jk le i fe prononcent pres-
que de même & fe confondent Couvent, comme Ton fait
auffi eriGafcoghe, & dans les provinces frahqoifes fîmU
Érophes'.He J'Çfpagne, D'après vcela vdkn fr prononce
Uilloyei Zarngoza comme Saragofa; pefà eft Pèfo $ torkn*
e&Corugna; Vallaàolii eft Bailladoliâ^ Badajiz eft Eùdaxot
tu t^adûHùy; corregiiàr eft corréghifor on fi ton vent C#**
réçuidort maneba tà manteba* &c •..<.,. . . . ;,%

;vy

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-Elle èft féparée par une chaîne de montagne»,
de la vieille Caftille & de PEftremadoure.
Entre le Tage & la Guadiana il en règne ùnk
autre que Ton appelle montagnes de Tôle Je*
La Sierra -morina forme fa féparation d'avec
les royaumes de Cordoue & de Jaen; & Ton
trouve également des montagnes vers l'Ara,
gon* C'eft vers cette dernière contrée, non-
loin des frontières d'Aragon, que le Tage,çxcrid
fa fource; il reçoit entr'autres dans' ces envi-
rons, hXarama 9 hGuadarrama &ÏAl&ert/ie 9
toutes trois, ainfi que les petites rivières qpi
groflîflcnt la JCarama , fortant des montagnes
qui féparent les deux Caffilles&r Aragon.. Lu
.Guadiana a également fa fource dans la nou.
velle Caftille, comme il a été dit ci- devant.
A peu de diftance de -là, aprèlayqir reparu^
du moins fuivant l'opinion commune, par le$
-Ojos de Guadiana (yeux de la Guadiana),. ce
fleuve reçoit les eaux de làGigUéla. On fait
"beaucoup de fafran & de vin dans la province
de laMancba; le meilleur fafran croît près de
Mançanarès, de Valdepennas, & de Santa Cru*;
& fon vin eft celui qui fe boit communément
dans tout Madrid ; le meilleur, canton eft
celui de Valdepennas, endroit où l'on fait
d'ailleurs du pain fi blanc & de fi bon goût
que c'eft le meilleur de toute PEfpagne. La
nouvelle Caftille demeura* fous la domination
des Arabes jùfqu'à ce que Ferdinand le,Saii$
en fit la conquête en n^ètae tems que cçlle ; c^
Toiéde * en l'aimée ri 08 f • Il y a une dwj&o*

Vv 5

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f?S XrftJt-QIAVVB D'iSFJLOWl.

de la nouvelle Caftiîle en partie du nord ap.
pellée Akarria, en partie de Peft , appelle©
h Sierra , & en partie du fud que Ton nomme
la Manchdi mais ce n'eft point la divifion po-
litique : ce que Ton appelloit jadis le royaume
de la nouvelle Caftiîle, comprend, comme
nous levons déjà dit, les provinces fuivantea.

I. La province de Madrid.

Elle comprend;

1. Le diftriék de Madrid \ où fe trouvent:
x) La capitale de toute la monarchie efpagnolc,
rfenVà-dire Madrid y qui n'eft proprement qu'un bourg
(villa) > mais auquel 1 avantage d'être la réGdence du
Souverain donne topas fur toutes les villes (ciudadcs).
Elle eft bâtie au milieu dune grande plaine, entourée
de collines de toutes parts, & a trois lieues de circuit,
lion compris le château ni le jardin de Buen . retiro.
Elle n'a pour remparts qu'une Ample levée de terre,
fens foffé ni autres ouvrages. Elle eft baignée à t'oueft
& au fud par h rivière du Mançanarès y qui ne grof.
lit qu'en hiver par la fonte des neiges, & eft très-
jjetit tout le refte du teins, & particulièrement en
été: cependant le roi Philippe II fit bâtir fur cette
rivière en iç$4 , un pont de pierres, qui a noo pas
de long & 22 de large dans un efpace de 700 pas ,
dont la conftruftion coûta 200000 ducats ; on le
nomme la pucnte Segavtana > Philippe V fit bâtir fur
ce même ruhTeau , dans la partie méridionale de la
Ville, un fécond pont plus magnifique encore que le
-précédent, & Tappellalé/wif de Tolède ; félon Twifa
il a ;gç pieds de long fur $4 de laree. A l'occident
{àt la ville , le long des prairies oui bordent le Man~
qanarès, on trouve un chemin élevé, appelle la/<r-
wida & garni d'ormes des deux cotés , qui fer t de
promenade au printems & eh été. Madrid renferme
environ ijioo maifons^ fous le règne de Ferdinand

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If A NOUVELLE CA9TILLC. 679

•VI on y comptait 26,04) habitons de 18 à tfo ans*
1,641 au-defTus, & 15,907 au-deflbus; 10,676 dome-
ftiques ; 7H pauvres ; 207 journaliers n'ayant pas de
tnaifons; ç,66o veuves, & 42,168 femmes & enfant
de différents âges; en tout 101,0)7 âmes, Jufqu'att
règne de Charles III cette capitale étoit fort décriée
pour fa malpropreté , & fes rues infaftes & imprati-
cables; mais ce prince y mit ordre, & aujourd'hui,
non-feulement les rues de Madrid font pavées & en-
tretenues proprement , mais encore éclairées pendant
la nuit. La grande place appellée plaça mayor , feroit
très- belle fi elle étoit tenue proprement, & fi d'ail-
leurs elle n'étoit pas ordinairement remplie de petites
échopes où Ton vend des vivres. C'eft fur cette place,
mais principalement & communément dans un bâti-
ment rond qui eft devant la porte d'AIcala, que ie
/donnent les combats de taureaux ou du moins qu'ils
fe font donnés jufqu'en 1760. Madrid eft partagé eu
1% paroiffes, favoir: fainte Marie, faint Martin, faint
Guinès, faint Nicolas , faint Sauveur, faint Jean, fainté
Croix, faint Pierre, faint André, faint Michel, faint
Jufte, faint Sébaftien & faint Jaques; il y a en outre
6 églifes filiales. Parmi le grand nombre des chapel-
les, on remarque furtout celle de faint Ifidore , patroft
de la ville de Madrid , fondé^par le roi Philippe IV',
qui eft très-belle. On compte d'ailleurs 69 couvens ,
22 hôpitaux , &c. Le palais royal eft fitué fur une
hauteur, à l'occident de la ville, & aune très -belle
vue tant du coté de la campagne que vers le Manca-
narès. Il fut réduit en cendres en 1734; mais il a été
depuis rebâti avec plus de goût par Sacchetti. C'eft
aujourd'hui un quarré partait & à peu de chofe près,
équilatéral, élevé de ç étages. Les caves font à triple
voûte l'une fur l'autre, dont aucune n'eft (ans jour,
& dont la première fournit des chambres claires &
- élevées, pour le logement des gens des cuifines. La
chamelle royale eft difpofée avec goût & richement
ornée. La cour eft aflez grande pour que cinquante
carofles y puhTent tourner fans fe gêner les uns ldk
autres. Tous ie? tribunaux & collèges fupérieurs dont

Vv 4

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tfgfa LE ROYÀtTMB Ï>'ëS*à6N*

nous avons parlé au S 14. de ffintroduâion, ont leur
ficge dans Madrid. Il y a de plus 4 académies royales,
favoir l'académie royale efpagnole, qui s'occupe de
F éloquence & de la pureté de la langue efpagnole ;
l'académie royale dhiftoire; l'académie royale de me*
decine , & l'académie royale depeinture, de fculpture
& d'archite&ure*, connue fous le nom (F académie de
San Fernando, qui tient fes féancea <fan& un édifice
fitué fur la place mayor.

[Quelques - uns donnent à 'cette capitale le nom
latin de Mantua Carpetanorwn. Sa latitude eft. au
40 degré,, sç minutes* fa longitude 14 degrés» 14
xninut. is fécond. D.Jordan y compte 1,0,000 âmes»
On peut en nombre rond y compter 740a maifons*
le nombre des églifè&& chapelles eft de plus de 100;
ilya^ couvens d'hommes & 30 de filles* i£ hôpi-
taux* 12 écoles, un féminaire royal pour la noblefle»
2 tribunaux eccîéfiaftiques, 6 cafemes, 1 arfenal, 2 h6-
tels des monnoies, un mont de piété- pour les pau-
vres , un grenier public * la banque de StJCbarles * &c.
Le monaftere de St. Philippe,, nommé El rtoLy eft
l'un des pins beaux morceaux cVarchke&ure qui foi en*
à Madrid , de même que Fhôpital de Flandres. Cette
ville eft aujourd'hui gpnue proprement ; elle a été
pavée par les foins du gouvernement aétuel, les rues
font même en partie munies de trottoirs; il y a des
lanternes pour la nuit, à iç pas de diftanceentr' elles*
Le comte cfAranda a beaucoup embelli la promenade
du Prado. On a établi nouvellement une mantiraéture
de falpetrc, où Ton doit occuper plus de 4000. per-
formes. Le palais royal a été rebâti en granit for une
hauteur près delà porte cf Alcatel c'efturi quatre donjfc
la façade a 40a pieds & $ étages de xoa pieds de haut
La grande falle du confeil a feule 120 pieds de long
fur 40 de large, & elle eft revêtue de velours cra«
moifi brodé en or. La chapelle royale & l'entrée do
grand portail font des morceaux fuperbes d'archite-
dure ; la colledion de tableaux, le cabinet d'hiftoire
naturelle, la bibliothèque» font de toute beauté» La

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Î,À NOÛVÈLLI CÀSTILLB, #0*1

jrtusî belle rue de la ville eft celle cPAlcala,' qui a 206
pieds de large à fon entrée.]

%) Les maifohs royales ou Silios qui fuirent.

(1) ElRucn rctiro^ maifon royale fituée à l'orient
de Madrid, b^tiç par le roi Philippe IV : elle eft coin-
pofée de quatre corps de logis. formant un quarré par-
lait, avec un pavillon dans chaque angle. Ferdinand
VI & Charles III ont beaucoup dépenfé pour l'embel-
lir. On voit fur la place la ftatue équeftre de Philippe
II en bronze. Il y a dans le jardin une ménagerie où
l'on enferme des animaux fauvages tant étrangers
que du pays. On voit dans le parc , qui eft vafte &
agréable, trois grands étangs, plufieurs pavillons, dés
jardins , des jets d'eau , avec un enclos particulier
formé de murs, pour la chafle du roi qui a coutume
de pafler ici tous les printems & une bonne partie de
Pété* A coté du château l'on trouve deux hermitagés
très-agréables , dont l'un eft nommé faint Antoine tjt
l'autre faint Paul : on peut les regarder comme deux
maifons dç plaifançe. On y trouve encore une fabri-
que de porcelaine, dans un vafte & bel édifice, établie
par les foins du roi Charles.

(2) Cafh dcl campoj maifon royale fituée à Pocci.
dent de Madrid, au de- là duManqanarès, à l'ûppofite
du palais royal ; c'eft un lieu agréable , accompagné
d'un beau parc. On voit à l'entrée du jardin la ftatue
équeftre du roi Philippe 111 en ijronze,

(3) La FloridQi maifon royale fituée près de faUée
d'ormes qui règne fur le bord oriental du Manqanarès
J'efpacç d'une lime , & qui aboutit vers le nord à la
forêt du Pardo. }

(4) El Pardo y maifon de plaifançe apartenante au
roi, fituée dans une vallée, à deux lieue* de Madrid,
au bord du Jttanqanarès. Cette maifon confifte en un
çqxps de logis principal & quelques autres bâtimens
remarquables : elle fut conftruite par ordre de Char-
ges. V, Ctades AI V paffe 4e.ux nioi§ de l'année pour
jouir du plaiûr de la chafle. L'édifice rfeft ni graoji

Vv s

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€$2 t£ ROYAUME D'ESPAQNI.

ni beau, mais joliment meublé ; Jes ancienne? pein-
tures à frefque font bien confervécs : on y, voit aufli

. des tableaux des plus fameux maîtres. On a pratiqué
un jardin dans le fofle fec qui entoure le château,
C'eft ici que fut fignée en 1759 entre le marquis de
Villarias, miniftre d'Efpagne; &M. Keene, miniftre
d'Angleterre , la fameufe convention qui termina les
mésintelligences qui divifôient les deux cours. Le
parc qui corn prend une grande forêt de chênes rem-
plie de montagnes , eft ceint d'un mur , & a 24 lieues
de circuit: on y rencontre plufieurs maifons de çhaffe,
dont Tune, bâtie par Charles V, & nommée Ton e de
la parade (tour de la parade) ; eft à une demie lieue
du château , au fommet d'une colline , d'où Ion dé-
couvre Madrid : on y voit plufieurs tableaux exceU
lents. A l'orient du Manqanarès , fur une montagne ,
fe trouve un couvent de capucins appelle SëmtoChrù

fio dcl pardo ,• l'opinion où l'on eft qu'il y a un çnu
cifîx miraculeux /y attire quantité de pèlerins.

(0 LaZarzuéla , petite maifon royale avec un joli
verger & jardin potager , fituée environ à une lieue
du Pardo, Se à deux de Madrid.

(6) Villa viciofa, ancien château royal a 2 lieues
de Madrid: le roi Ferdinand VI y mourut en 1759
dans un délire mélancolique,

;) Plufieurs grands bourgs (villas) & autres lieux
remarquables, {avoir:

(1) Alcovcndas , gros bourg. ,

(2) Foncarral ou Fuencarral, gros endroit
(}) Vallecas & Vilcalbaro , gros endroits.

(4) Le'ganèsy gros bourg, & chef -lieu d'un majv
çuifath
(O GAqftfou Xétafé^ lieu confidérable.

(6) Çaja- rubios-del- monte , gros bourg.

(7) Maqueda , gros bourg fur la croupe d'une mon.
tagne, chef- lieu d'un duché, avec un château fort

(8) Bruneté, gros bourg,

(9) Peralès del rio ou Pcralejos, marquifat fur te
Manqanarès* ,

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*A NOUVELLE CASTILLE. «Sj

(f o) Belmontt dd Tqjo , comté.

2. Le diftridl d'Almomcid de Zorita* qui
comprend :

i) Zorita ou Zurita (Sourità), gros bourg &
prieuré de Tordre de Calatrava , non- loin du Tage.
a) Pafirana % gros bourg.

IL La province de Tolède.
Elle comprend :
I. Le d^tri<a de Tolède, où Ton trouves

i) Tolcdo, Tolède , nommée par Aboulfeda Tho»
Idithelab , ville bâtie fur un rocher au bord du Tage ,
qui environne près des trois-quarts de la ville en pé-
nétrant^ travers des rocs élevés. Du coté au nord
la ville donne fur une plaine , & eft entourée d'une
double muraille avec quantité de tours. Elle eft d'ail-
leurs bâtie fur un terrein inégal, de manière que Ton
eft obligé de monter & de defeendre fouvent; les
rues font étroites & tortueufes, & les places publiques
mal formées. Depuis que les anciens aqueducs font
tombés en ruines, on eft obligé de tranfporter l'eau
fur des ânes depuis le fleuve jufqu'à la vide. Elle eft
le fiége du premier archevêque d'Efpagne ,' dont le
revenu annuel , une année portant f autre , eft de
300,000 ducats, & celui du chapitre de iç 0,000,
desquels le'roi perçoit 66000, U y a un tribunal d'in-
quifition. Tolède eft décorée de plufieurs édifices
d'un bon ftyle , conftruits les uns félon ks règles de
Vitruve , les autres dans le goût gothique ; elle a en*
viron 20,000 habitans; 27 paroifles; mais peu éten.
dues, $9 couvens, 28 hôpitaux, beaucoup de colle*
ges, & une univerfité, qui n'eft proprement qu'un
collège & qui en 1760 avec onze profefleurs n'avoit
que feize étudians. La cathédrale eft fuperbement
bâtie, en pierres de taille, chargée d'ornemens riches
& pleins d'art, longue de 404 pieds, large de 20»,
& la grande .nef en a 160 de haut : elle a une biblio-

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684 t£ *©YÀtrMÊ rfss*A6tt£i

thcquc riche en manufcrits. L'ancien ctifttett'oo
1' /Ucazar, a été bâti par Charles - quint. Les Anglois
& les Portugais y mirent le feu en 1 710 , majs il n'a
pas été rétabli; on s'eft contenté d'y faire quelques
réparations en ,177c & 177*» lprfqu'om y logea les
pauvres. . Tolède eft mal peuplée , . fans commerce^
fans reflburce ; on n'y trouvoit en 1 769 qu'une fçule
manufacture de foieries. Selon De la Puente , la moitié
de la ville eft tombée en- raines. 11 s'y eft tenu autre-
fois beaucoup de conciles , & plufieurs rois d'Eljpagne
y ont fait leur réfidence. Elle porte le titre de ville
impériale depuis ,Alfonfe VI qui l'enleva aux. Arabes,
# prit» comme Aifbnfe VII., le titre aenipereur. U
y avoit iadis une fabrique d'armes célèbres pour Fex-
çellence de la trempe. On voit encore au fauxbourg
qui eft au nord de la ville % les réftes. d'un amphithéâ-
tre romain , & dans la plaine voifine ceux cf un cir-
que, dans lequel on a érigé la petite chapelle ouverte,
où l'on difoit la mette pour les criminels condamna
au feu par t'inquifition , & exécuté à peu de diftan-
ce de-Ià. Ces environs de Tolède font fans arbres, $
par conséquent fans ombrages.

CD. Jordan ne donne à cette ville que 16000 ha-
bitans, 2 s parohTes, 16 couvens d'hommes» zt de
filles, &c. L'hôtel de ville , nommé Cafa dtl ajuntor
mitnto^ eft Tun des premiers édifices de cette ville;
on lit fur Fefcalier une infeription qui mérite d'être
rapportée, la voici : „ Nobles & fages ehefV de la
ville de Tolède,) aux pieds de ces degrés dépofez vas
pallions; dépouillez l'ambition, l'amour, la crainte,
rintérêt, & ne fbngea qu'au bien public: Dieu vou«
a fait les colonnes de ce palais fublime ; foyez iné-
branlables." La cathédrale, qui eft du ftyle gothique,
a 404 pieds de long, 202 de large & 107 de haut*
le roi & le pape en font chanoines perpétuels.! Selon
l'abrégé de Bùfching , il y. a à Tolède des fabriques
conûdérables, tant d'armes que d'autres ouvrages d'a-
cier, de même que des manufkdtures.de draps»
. ^Aranjut* (AranxQtiès), jnaifoa royale à^ Ikutf

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de TWadrïd , dans un vallon bourbeux fur le Tage qui
reçoit le Xarama à une demi- lieue au-deflbus. L*
nouvelle route d'Aranjuez à Madrid , commencée fous
le règne de Ferdinand VI , eft conftruite à la manière
des anciens romains , & chaque lieue a coûté $ mil-
lions de réaux. Le château eft fur le bord d'un canal
atfez court que Ton a creufé depuis le Tage, & qui
Forme une petite isle charmante dont on a fait u&
jardin; les vergers & les potagers qui raccompagnent,
avec de larges allées de grands ormes , font un en*
ïemfale qui a la figure d'une étoile & offre un coujj
d'oeil charmant. C'eft Jean deHerrera qui aT>âti le
châteaUj^il^elt petit, mais on y voit de bons ta-
bleaux '& un beau cabinet en porcelaines; il eft ac«
compagne d'un joli bourg bâti régulièrement , allez
grand pour 6 à 8000 âmes ; outre une belle églifé &
un couvent de.iqoinés déchaux v dont la conftruâion
a été dirigée par Sabatini. H y a aufli une belle cha*
pelle cUnjs le. château m^me. . Les belles eaux du jar^
din. fç i^rentjd'.un petit lac à uùe demi-lieuè de^- ià^
appelle Atar àè.OntïgQla. Charles V acquit de Tordre
de faimJaqyes^Àranjuez avec fo^n diftridt qui a 5 lieues
de long & 2 de large \ & Philippe II fon fils élçva
le. château ; enfuite Ferdinand VI changea en un joli
bourg le méchant village qui étoit auprès. Lorfque
la cour eft à Aranjuez, ïesminiftres étrangers fe tien-
nent dans le village d'Ontigola; qui eft peu éloigne.
Non-loin d'Aranjuez oà trouve dans la campagne une
fource dont l'eau eft claire^ amère, & un peu falqe,
n'a rien de volatil, fe cpnferve longtems, teint en
verfl l'extrait de violettes, ^produit quelque "froid
avec l'eau ordinaire. Elle contient principalement uri
fel àmer*femblabîe à celui de Glauber, avec un peu
de fpath? elle fut découverte par l'apothicaire Jowph
BeliUa, & Juan Gamez en a donné les détails,

; [On a élevé à Aranjuefc un nouveau théâtre pour
les combats d'animaux ; il y a aufli depuis peu un
haras royak Le bourg voifin du château a des rue*
fergcs&panillfile», 6c. contient 5090 hafe tons J ^

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6%6 LE ROYAUME D'ESPAGNE.

%) Aceca , maifon de plaifance , aflcz conftdérable,
fur une hauteur au bord du Tage, entre Aranjuez &
Tolède , bâtie ou du moins aggrandie par Philippe H,
mais abandonnée depuis longtems.

4) Plufieurs bourgs & autres lieux remarquables ;

(1) innover (Agnover), bourg non-loin duTage
fut une hauteur. .

(2) Valdemoroy bourg qui eft fort grand, maii
qui tomba en ruines quand les jéfuites eurent acquit
plus de la moitié de fon territoire. Jl étoit autrefois
fortifié.

(}) ltlcfcas (Iliefcas), gros bourg qui a trois pa-
roiffes & deux couvens.

(4) Mo/iules, gros bourg.

(<;) Fuenfalida^ gros bourg.

•^ (6) Efcalona , gros bourg entouré de murailles,

àffis fur une hauteur au bord de PAlberche , avec un

château; chef-lieu d'un duché, ayant 4feuxbourgs,

4 églifes paroiffiales, une collégiale , & deux Couvens.

(7) Torrijos (Torrixos) , gros bout g.

(8) Puebla de Montalban , gros bourg.

(9) Cevolla , gros bourg.

(10) Ajofriri) Sonfecm, Menafalvas, grosbourgsr.
' (11) Mora, gros bourg qui eft le chef-lien d'une
comté.

(u) Les comtés déPinto, Ceditlo, Recas, Pou
tfflo, Otgaz»

(xj) Quadalupty bourg fur la rivière du même
nom , qui apartient au couvent des Hieronymites, çà
l'on voit une célèbre image de la vierge.

(14) Les marquifats de Villamitt^ tk'Malpica.

x. Le diftrift d y Aie ai a , où Ton trouve:

1) Alcala de Hénarès^ anciennement Complutum,

tille au bord de la rivière de Hénarès. On y voit un

palais apartenant à l'archevêque de Tolède, qui nom*

nie le corrégidor de la ville. Elle renferme au plut

< «00 femillcs, ] églifes pateififeles, 19 «cuve» de

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LA NOUVELLE CASTILL.E, €%f

moines & 9 couvais de religieufes; 24 collèges v 4
hôpitaux & une univerfité fondée en 1499 par te
cardinal Xirhenès de Cifneros, archevêque de Tolède.
& entièrement établie en i-çio. Cet endroit a été
un bourg jufqu'en 1687, qu'il reçut le droit de cité.
L'ancien Complutum doit avoir été fitué à un quart
de lieue d' Alcala vers Foueft, à l'endroit où fe voit
la fource dtl Junear, près de laquelle on trouve en-
core quelques ruines appeflées EL Paredon de! mila*
gro , les ruines du miracle. Sur le bord rhéridional
du Hénares il y a un château ruiné fur la croupe
d'une montagne , avec des ruines dans les alentours
que Ton nomme Alcala la vicja (vieux Alcala). .

2) Uceda (Ouceda) , duché, & Pucbla de Los Va^
les, comté.

3) Torrelagunû) gros bourg.

4) Jrganda, gros bourg.

O Brihuega < gros bourç muré fur la rivière de
Tajunna (Taxougna). ,

3. Le diftriél tiOcanna* où Poli trouve :

1) Ocanna (Ocagna), gros bourg entouré de mu-
railles , mais fort ancien & tombé en ruines , qui a
4 églifes paroiffiales , 5 côuvéns d'hommes & < de
filles , avec une commanderie de Tordre de S. Jaques.
On voit à l'entrée une grande fontaine , dont les
tuyaux, les réfer voirs., les badins & les lavoirs an-
noncent de la grandeur. Audi cet endroit a -t- il été
autrefois plus considérable ; il apartenoit à Tordre de
Calatrava dont les grands -maîtres y feifoient leur ré-
fidence. Les environs font fi fertiles en grains, qu'on
leur donne le nom de la Mtfa de Ocanna , c. a. d.
la table d'Ocagna.

i) Tepèsy bourg qui a une églife paroiffiale, deux
couverts d'hommes & deux de filles.

j) Villa franco ou Cavannasde Tepès, grostourg
avec une commanderie de Tordre de St. Jaques.

4) Hobleja , bourg , qui eftle chef-lieu d'un comté T
• 5) Vi11<k*rubiQ) bourg, apartenant à Tordre de St;
jaques»

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fgg Li ROYAUME D'ESPAGNE*

«) Colmenar de Oreja, gros bourg.
7) Villa-Maurriquc , comté.
,. 8) Tarancon , gros bourg. •

9) £û Guardia , gros bourg fur une montagne*

10) 0ic/&, bourg muré au pied d'une colline »
chef-lieu de l'ordre de St. Jaques dans la Caftille , &
gui lui fut donné en 11 74; il y a j couvens»

' 4. Le diftridt SÂlcazAr de San Juan* oïl
Ton trouve:

• 1) Alcazûr de San Juan , gros bourg*
■ » aj Madridtjos , gros bourg.

5) Conftiegra , gros bourg au pîed d'une motitsù'
^ne v ave<3 deux églifes paroiffiales, j couvens & deux
châteaux ruinés. C'étoit jadis une ville i & il apar tient
à l'ordre de Malthe depuis ligj*

4) Tembleguc , gros bourg avec un couvent, aVeô
Un prieuré de rofdre de Malthe , duquel dépendent
14 endroits , entr'autres les bourgs de la Guardia «
de Villa Harta.
r 5)* Villacannas (Viliacagnas), gros bourg,

; j. Le diftriél de Talavera * qui comprend t

1) Talavera de la Régna, gros {k, ancien bourg
jnùré, fur le Tage, environ de 4000 amës, qui a 7
églifes parbiffiales , y compris une collégiale, 7 cou*
yens ^ d'hommes &ç de filles, avec 7 hôpitaux- 11
gpartient à l'archevêque de Tolède. Oft y trouve una
manufaâure de. foie établie par quelques Lyonnoia
fugitifs de France, & par les foinô du marquis d'En-*
fenada'; elle eft considérable quoiqu'elle, n'emploie
que de (es propres foies.. En 1753 elle fourniifoit;
toutes les foieries de la cour. Cet endroit eft encore
connu par la poterie qu'on y fabrique , renommée
.dans toute l'Efpagne.

*' z) Menas, gros bourg. ,.

: î) Puente del Arzobifpo (pont de V archevêque) ,'
bourg fur le Tage, qui eft 4 l'archevêque de Tolède.

» Cuadalupc' 9 gros bourg & duché. .

IlX La

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La nouvelle castille. 6%$

TEL Lq province de Guadalaxara.
fellê comprend:

i. Le diftriâ: de Gnaâdaxa)'A , où fetrou»
vent :

k) Gï/aâàlaxârà , qu'AbôulFedà nommé Fitfcfî 7
Radcharah , ville fitiiée au bord du Hénàrès* qiji ht
Renferme que deux milte & quelques centaines d'ha-
bitans * & a cependant 9 églifes paroîflïales , 7 cou-
verts ae moines & autant de religîeufes ; plufieurs
hôpitaux-, un palais remarquable apartênaht aux duos
4'lnrantatfô , & une manufacture royale de draps &
'd'étoffes } établie par le baron de Riperda. Cette ma-
nufa&ure n'èft plus ce qu'elle a été ; cependant elle
paffe pour la meilleure de l'Efpagrie après celle de
Ségoyie j fes draps font très -fins & Ton èftime fur-
tout lès écarlats. Dans féglife des Francîfcains il y a
derrière l'autel un panthéon, bâti dans l'intervalle
Se i6*6 à 172g , & qui eft la fépulture de la maifon
d'Inratitado , imitant le Panthéon dé l'Efcurial pour le
jafpè & l'éfpecfe des rnarbres. Cette ville a dans fa
Jurifdiétiôn le bourg d'Or die ou Horche.

2) ChilôcchèS) M6ndejdr % Argtcilla^ Mandayo-
na^ Cogottudo) Bclenna, Vcddcoimos \ marquifats
qui prennent les noms d'autant de bourgs.

$ Lés gros bourgs de BUrlia & CifttclttH* dont
te dernier a le titre de corAté.

4) Les comtés de Tebès & dé fendilla.

5) Les vice -comtés d'YrûeJie & de Tory a.

. a. Lé diftridt dû Siguenza, qui contient:

ï) Sigunza (Sigiiehqâ) , anciennement Seguntia ,
Ville fur une petite montagne , fur le Henarès , avec
un château* ; églifes paroiffiales, 3 couvens & deux
hôpitaux * fiégè d'un évêque dont les revenus font
tftimés ^oyooô dticats , 6^ une univerfité fondée eu

2) Variât y gros bourg.

3) Galbez , bourg & corhté.
Géogr.JcB»{cà.TQm.UI.P.n. Xx

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6$0 LE ROYAUME d'eSPAGNÇ.

2 . Le pays , ou Tierra (Terre) de Jadraque 9
qui prend le nom d'un gros bourg.

4. Le pays de Hita , de même.

y. Le pays de Bnitrago > le bourg de ce
nom , qui eft muré & a un château, apartient
aux ducs d'Infantado.

6. Le diftrid de Colmenar- Viejo , où fe trou*
vent :

1) Colmenar.Viejo , gros bourg,

t) Manzanarès , bourg fur lar rivière de ce nofri
avec le titre de comté.

3) Guadarrama Se Galapagar , bourgs-, dont le
premier termine la nouvelle route en pierres qui
communique les deux Caftilles ; c'eftlà auffi que Porr
a élevé la colonne qui porte l'infeription fuivante ;
Ferdinandus VI pater patria^ viam utrique Caftcû*
fuperatis montibusfecity'annofolutis MDCCXLIX,
regnifui IV. Cette route eft de toute beauté.

4) Les gros bourgs de El Prado & Mtntrida^ où
Ton fait beaucoup de vin.

IV. La- province de Cucnqa ,
autrement nommée Lu Sierra* qui comprend :

1. Le diftrid de Cuença, où fe trouvent :

1) Cuença, fituée fur une monticule au bord du
Xucar: Pévêque, qui y réfide depuis que fon fiegey
a été transféré de Valera en 118? , jouit de 60,000
ducats de rente. Il y a auffi dans cette ville un tri-
bunal d'inquilition , 14 églifes paroifîiales, 8 couveng
d'hommes, & 6 de filles.

[Cette ville a 6oco habitans, 14 paroifles, 14 cou-
vents ; elle eft bâtie fur un roc nud élevé , furmonté
d'autres rocs plus efearpés où l'on voit les aigles faire
leurs aires ; elle domine fur une riche vallée où le
Huefçar & le Xucar fe réunifient. Les manuradturea
de laine étoient fort déchues , & la tonte du canton
donnoit à peine io,ooq quintaux ; mais on s'occupe

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LA NOUVELLE CAStlLLE. €91

tîepuis peu à les remettre en vigueur» Les ruches y
téufliflent à merveille. Il y a fur le Xucar un pont
nommé de San Pablo, qui eft très -hardi; il réunit
deux rochers, repofe fur trois piles, & a 160 pieds
de haut avec 500 de long.]

2) Lés gros bourgs de Cannaveras, Pricgo, 1a
Par Ma, Olivarts, Vatverde, Albatadejo dclCuen*
tfc, Honrubia, Honttcillas^ Almodovar del Pinar ,
ÇampiŒo de Attobucy , Jorqaera, Utrcl, Requenna*
JumiUa.

l) Butnaclit de Alarcon, bourg fitué fiir le bord
du Xucat.

4) Moya, bourg muré, avec un château, 6 égli-
fes paroifliates) 2 couvens & un hôpital; chef- lieu
d'un marquifat.

s) Valtra de Arriva , anciennement Vaîera ou
Valeriana, bourg qui a été jadis une ville confidé-
rable > & jufqu'en ji3? le fiege de Pévêque qui eft
aujourd'hui à Cuenca. 11 eft voifin du bourg itValera
de Abajo , qui a le titre de marquifat.

%. Le diftrid de Hnete % où Ton trouve:

1) Hutte, anciennement Opta,Julia Opta, ville
qui a 10 églifes paroi (Baies , ç couvens d'hommes &
a de filles; % hôpitaux , Se à peine 500 familles d'ha-
bitans , puifqu'on n'en porte le nombre qu'à sço.
Du refte elle eft fitué 2 dans une belle plaine , où le
terroir eft très-bon ; l'eau , le vin , les denrées y font
excédents.

2) Les gros bourgs de Sacedon , Gafcuenna, Tor-
rcjoncilloj Carrafcofa, Villar de Cannas.

3) Carûcena, bourg, avec deux églifes paroifliales.

5. Le diftrid de San Clémente, où font :
1) San Clémente, gros bourg.
fcj Les bourgs de ElProbencio, la Roda, Sifante,
Alarcon 9 Tara&ma, ViUanuevadelaJora, Tnie»
Jia>

4. La feigneurie de Molina , dont les divi-
sons font celles nommées Tefmas de la Sier*

Xxx

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69* LE ROYAUME D'ESPAGNE.

ra, dclSabinar, delPedregal, & detCampo 9 &
où Ton trouve les gros bourgs de Molina ,
CAcca, &AlcorocAes.

VY Za province de h Manche. *)

Elle comprend les diftridts fuivaiis :

i. Le diftriâ: de Ciudad real y où font*

i) Ciudad real * viUe avec J églifes paroiffiales: ,
4 couvens de moines , 3 couvens de religieufes * %
hôpitaux & 8000 habitans. Quoique cette ville foit
éloignée d'une lieue de la Guadiana , cependant les
inondations caufées par ce fleuve viennent quelque-
fois jufques fous fes murs. Elle a dans fon voifinage
le bourg de Miguel-turra.

2) Villa rubia de los Ojos de la Guadiana , bourg
qui apartient au duc de Hijar , où les eaux font trop
abondantes , les pâturages beaux , & où Ton élevé
tous les ans plufieurs milliers de mulets.

?) Les gros bourgs de Daymiel & de la Cazalda
dclRey. /

4) Alanzanares, bourg aux environs duquel ori
recueille le meilleur fafran de la Manche * & qui a une
commanderie de Tordre de Calatrava.
" 5) Almagroi gros bourgade l'ordre de Calatrava,
qui a* deux, églifes paroiffiales, % couvens d'hommes
& 4 de filles, une univerfité fondée en i$ç2,'& une
fource minérale. •

6) Le bourg Bolanos.

7) Valdepennas , gros bourg qui a une églife &
un couvent. C'eft encore un des endroits de la Man-
che , avec Santa Cruz & Elvifo , où l'on recueille le
meilleur fafran. Ses vignobles ont auffi de la réputa-
tion ; le vin eft le meilleur de la province & a tou-
tes les qualités du bourgogne, c'eft- à «dire, le goût
& la couleur. Les terres y produifent d'excellent blé *

*) Cette province eft fi fertile en vins qu'elle pourroit
fuffire pour la provifioa de toute l'£fpagne«

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LA NOUVELLE CASTILLE. 6$%

Se le pain que Ton y fait ne le cède en blancheur &
çn bonté à aucun autre de rEfpagnç.

8) Santa Cruz deMudela, bourg qui donne Cm
nom à. un marquifat, duquel dépendent encore kg
bourgs de Valdepennas & o> El Fifo. On trouve de
l'antimoine dans le voifinage,

9) Le couvçnt royal de Calatrava, ou tout uni*
ment Colatrava , bourg & monaftere fitué fur une'
montagne, chef-lieu dç Tordre de ce nom, qui donne
juiffi fbn nom au Campo de Calatrava.

10) Almodovar del Campo , bourg fitué dans un
joli vallon avçc m> château.

2. Le diftridt des Infants , auqueLapartient
le Campo de Montiel. On y trouve :

1) Villa nueva de los Infantes y chef- lieu du di-
ftridt, & gros bourg,

2) Lçs gros .bourgs de La Solana y Apiambra ,
Villa Hermofa) Mont\el y Torre nueva , & Cliidana.

3. Le diftrift tfAlçaraz,* où font;

i) Akaraz, petite ville fur une hauteur, au bord
4e la rivière de Guadarmena , avec un château fort ,
ç églifes paroifliales, 5 couvens d'hommes & 2 de
«les.

2) Les gros bourgs de VUlarroblcdo, ElboniUo &
Kippas

LA VIEILLE CASTILLE CEI reyno de

Cajiilld vieja , Çaftella vetusj

On comprend fous cet ancien nom les pro*
vinces de Burgos 9 Saria , Segovia & Avila.
Le nom de vieille vient de ce qu'elle a été
enlevée aux Maures plutôt que la nouvelle
Caftille , qui lui fert de limites au midi ; vers
le couchant c'eft le royaume de Léon j vers
le nord les Afluries & la Bifcaye, & vers To-

X x 3

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£94 LE ROYAUME D*ES*AÇXE,

rient la Navarre & l' Aragon. Sa forme eft
très-irréguliere : fa plus grande longueur eft
à-peu-près de foixante lieues > & fa plus grande
, largeur de quarante-fix. Les fleuves les plus
remarquables de cette province font : le Duém
& VEbro* le premier reçoit les eaux de YAta-
jada 9 de YAndaja, de VAnvaliUa & de la Pu
fucrga , auxquelles rivières fè joignent YAr-
lama & VArlanzon. Tous ces fleuves & rivies
res ont leur fource dans la vieille Caftille* la-
quelle eft montueufe & moins fertile que la
nouvelle La contrée qui produit le plus, eft
le diftridl appelle la Tierra de campos ; il eft
fitué vers le nord» dam le voifinage de Médi-
na de Rio feco & de Palencia. Le vin qui y
croît eft excellent» & les plaines font couver-,
tes de troupeaux de gros. 8c de menu bétail ,
& particulièrement de brebis dont la laine eft
très-fine, la meilleure d*Èfpagne. La petits
province Riùxa ou Rioja , nommée ainfi de la
rivière d'Qxa (Rio Oxd) , a un air pur & faluk
bre, eft fertile en bled & en vin , & produit
beaucoup de miel. La vieille Caftille tfétoit*
autrefois qu'un comté fournis à la domination
des rois de Léon: elle fut érigée en royaume
en 1016»

[Le canal de Caftille commence à une Keuç
& demie au fud deReynofa, & s*étend, partie
achevé, partie imparfait, )ufqu*à Simancas dans
le royaume de Léon ; ce qui entretient la com-
munication du Pifuerga avec le Duéro. Le
plan fut encore étendu fous le règne de Ferdi-

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LA VIEILLE CASTILLB. 6$f

nand VI; car on devoit commencer un autre
canal à Ségovie jufqu'à Villa nueva deDuéro;
mais cela n'a pas été exécuté. Le canal du
Mançanarès n'eft pas bien-long ; il commence
à Madrid & joint cette rivière avec leXarama.

VI. La province de Burgos.
Elle comprend :

i. Le diftridt de Burgos, où Ton trouve: N

i) Burgos, capitale delà vieille Caftillé, fi tuée au
pied d'une montagne , au confluent des rivières d'Ar-
lanzon Se d'Arlanza , & défendue par un château bâti
fur une hauteur efearpéc. Cette ville eft paflable-
ment grande, très- mal peuplée, quoiqu'on y aie éta-
bli en 1768 fous l'agrément du roi une compagnie
de commerce & de manufacture , fous le titre de
compagnie royale de St. Charles. L'évéché d'Oca y
fut transféré en 1078 , & fut érigé en archevêché en
1574. Ses fuffragaas font les évêques de Pampelune,
de Calahorra , de Palencia & de Santander : Jes reve-
nus montent annuellement à 40,000 ducats. 11 y a
dans Burgos 16 j>aroiffes , ç hôpitaux, un collège fon-
dé en is}2, 8 couvens de moines & 10 couvens de
religieufes.

[Cette ville a 10,000 habitans ; elle a plufieurs pla-
ces ornées de jets d'eau : la cathédrale à 400 pieds
de long fur 290 de large, & fes principales chapelles
font aufli grandes que des églifes ordinaires. Burgos
fait un commerce confidérable de aine,]

2) A maya 1 bourg avec deux églifes paroiflîales,
fituç au pied d'un rocher fort élevé, & qui fe nora-
moit jadis Patricia , enfuite Varegia t

ï) Aranda de Duéro, bourg muré fur le Duéro,
qui a deux églifes paroiflîales , une collégiale , & 4
couvens,

4) CaflroXeriZi bourg muré fur une hauteur avec
un château» ç églifes paroiffiales , une collégiale, &
deux couvens : c'eft lo chefJieu d'un comté,

Xx 4

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6ff6 LE ROYAUME D'ESPAGNE.

*) Crunna (Crougna) , bourg muré avec un cH,
tÇQu , fur Je fleuve. Arroyo, çtief-lieu d'une comte.

6) Lara, , petit bourg mqré fur une colline au. borfl
de l'Arlanza.

7) Z^mna , ; bourg for fa rivière d'Aislanza, avec
titre de duché.

8) PampJiega , bour.g fur l'Arfanaon,.

9) Roa , bourg muré, fur le Duéro , avec un fort,
trois églifes paroiffiales, y compris une collégiale; i|
sypactient au. comte de Sicuéla.^

\o) Salas, bourgs fur une colline avec une abbaye
ji) Tardajor % bourg,

3. # Lfc pays dçBuxena % dQntle chef-liçu çftfe
bourg d&Briviefca ,. nom formé de Berduvefca.

3. Le diftriâ dç las Mont annas de Burgos- x
où fe trouve le bourg d x Efp'mofa de lot Monte-
ras darp un vallon fujc 1% rivière de Ttweva K

4. Le diftriék de la Cofta de las Montannai
de Êurgos x qui comprend quatre bourgs * foi*,
ipj* à yn çorréghidç>r ,, lavoir : ,

1) Lçurtda, bourg, muré Air une. hauteur au. bor^
#u.n gQjfe qu; fornje un pprt cojnmode >p fiegq du co*.
rçghidor , avçc une églife paroïffiale, & 2 consens.

a) ta/it Andèz, fahumSti, Andrç<t, tyourg muré
ftt un golfe avec un hpn. port défçn^u jrçr quatre,
jjbrts ; il y a un évéque.

l) Cqflro-Urdialès , boiirg muré for la, mer, avec
un fort, une églife parottu^lç,, 3 couvent, & % hô-
pitaux.

4) San Viccntc de IckBarqucrc^x bourg muré fur la
jacr avec un port $c yn fort

f. Los Vallès de las Moutonnas deBurgos, qui
contiennent :

friasj très -petite ville Ikuée fur une hauteur, à
peu de diftance de l'Ebre, chef- lieu d'un, duché qui
çp^rtient k la &mU,c de Veltfcç, & Muquçl dêjçnctaî

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LA VIEILLE CASTItLE. 4$f

nombre d'auferes lieux, comme Santa Gadca, ValdU
viefoj Cqfcaxarèsy Nogalès^ & Pucnte Ra.

6. Alta %ioja % partie du p^ys dç R l ioja oy
Riooça , <jui comprend :

i) Santo Domingo de la Calza,da, ville fur la ri.
yiçre d'Q/a aa cqmrnunénient G/^ra , qui tire foa
nom de St. Dominique lequel a vécu au 12e fieclQ,
# qui a une collégial?, une paroifljale, & 2 couvent

2) Najerra ou Naxerra , ville défendue par un,
fort, qui a trois églifes paroiffiales & ? couvens, $
•xhef-lieu d*un duché de la maifon de Maqueda».

3 ) Logronno , Lucranium , Juliohriga , ville fb*k
$ifiée ^ fur^rEbre, Tune des meilleurs de TEfpagne;
Ayant plus de 5000 habitans, ç églifes paroiflialeç,
y compris une collégiale, couvens d'hommes & a
de filles , avec un tribunal d'inquifitipn.

4) Brionès , bourg fur l'Ebre , avec des murailles
& un château.

ç) San Afintio & Fuen mayor , gros bourg.

6) Navarrete* bourg muré fur une colline avec
un château, deux églifes paroiffiales, & un couvent,

7) Torreçillas de los Caméras , Qrugqfa, ViUos-
fada & Angviana , gros bourgs.

8) Ezcaray & Velarado , fur la rivière de Tiron,
gros bourgs. Il fout auffi rapporter ici Rioja Alovê»
JQ, en delà TEhre , qui eft une portion de la Sonfierrq

de ïfavarra* & qui comprend les gros bourgs dp
San Vkenu & de la Guarctia, avec d'autres endroits.

7. Lia comté de Treyinno , çncloqée dans I3
province de Alavâ : le boijrg ipuré qui lui
donne fon nom , eft fitué fur une colline fur
la rivière SAyaàa ou d'Aja , avec un fort &
trois églifes paroiflîales. Elle comprend les
l>,Qurg$ de Pçriza* Saféta, Villa nuevâ de h
Qç* % & nombrf de villages.

[Jtyurç/b, chefJifu du diftrift dePartito, n'a que
*$oo habitans, mais il eft remarquable par la routç

Xx 5

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$98 LE ROYAUME D'ESPAGNE.

fuperbe qui fert au tranfport des laines & des dei*.
rées de la Caftille jufqu'au port de Sant Ander. D. Jor-
dan dit que c'eft un monument digne des Romains
& du fiecle d'Augufte. En w i77? il fut fout endom-
magé par les inondations. Dillon obferve que la par»
tie la plus élevée des montagnes de Burgos fe trouve
entre Sant Ander & Burgos. V£bre prend fa fource à
«ne demi -lieue de Reynqfa.]

VIL La province de Soria.

, Elle contient :

i. Soria* anciennement Numantia , vil 1 * au bord
du Duéro, avec i; paroifles, parmi lefquel'es eft une
collégiale, 7 couvens de moines, 4 couvens de reli-
gieuses , & 4 hôpitaux.

[Cette ville n'a que 3700 habitans : il s'y trouve
un très - beau pont de pierre fur le Duéro 5 les rues
font bien percées , mais elles vont toutes en pente
du coté de la rivière.]

2. Garray, petit endroit à une lieue de Soria, où
étoit , dit-on , l'ancienne Numantia.

}. Ofma, petite ville au bord du Duéro, ayant à
Foppofite, au de -là du fleuve, le bourg de Burgo 9
lequel eft mieux peuplé que la ville même. L'évéqùo
d'Ofma jouit d'un revenu annuel de 26,000 ducats.
Cette ville a aufli une univerfité fondée en 1550,

[Elle a 2000 habitans.]

4. Agreda % bourg muré, avec un château, fix
églifes paroifliales & trois couvens, fitué au pied de la
haute montagne de Çayo, entouré de murailles, mais
mal bâti, Il y avoit anciennement dans cet endroit
la ville de Graeuris.

[Cç bourg eft bâti fur la frontière d'Aragon , près
de la montagne de Çaylès; il a 3000 habitans, 4
couverts, inquifidon, &c]

5. Âlmazan t au bord du Duéro, bourg muré, qui
* 8 églifes paroifliales , j couvens, 2 hôpitaux, un
prieuré de prémontrés, & une commanderie de l'or-
dre de St. Jean. Il porte le titre de comté, & a un
pont magnifique de 11 arches for le fleuve,

Digitizedby GoOgle

M VIEILLE CASTILLE. 699

6. Medina-Celi* bourg muré avec un petit châ-
teau , une églife collégiale & 3 couvens? c'eft le chef-
lieu d'un duché* Lorfque ce bourg fut; pris par les
Arabes l en 712, ils enlevèrent la célèbre table d'Eirçe-
yaude, qui avait 360 pieds d'or enrichis de perles &
de pierreries,

7. Monde Agudo% bourg muré, qui a de bonnes
fources falantes, & eft le chef- lieu d'un comté.

8. Verlanga ou Berlanga , bourg muré fur le Puo-
xo, avec un château % chef-lieu d'un marquifat, éfc
ayant deux églifes paroiffiales , dont une collégiale.

RiojaBaja, fea$Rioxa, autre partie du, pays
déjà mentionné > où fe trouvent :

1) Calahorra^ anciennement CalaguriSj Calagur*
riafibufaria, ville fituée fur une élévation, au bord
du Cidacos, Elle a $ églifes paroiffiales, ; couvens,
& forï évçque jouit d'un revenu annuel de 18000
ducats*

2) Àlfaro^. Yille nommée Alfarago par Aboulfeda,
fituée au confluent de fAlama & de TEbre, & où l'on
trouve 4 couvens,

3) Arnedo^ très-petite ville apartenante au duché
dçFiras; elle a une églife paroiffiale & un couvent,

4) l$& gros bourgs d'Aldea tiutvu, Gravalos % Aih
toi & Quel fur le Çidacos, Aufejo , Soto> Lumbre.
ras, y aida.

i) Murillo cfc Rio Lcza & Clavdçi % comtés,

VIIL La proyincç de Segavie<
Elle contient :

1. Segovic* ville bâtie dans une vallée, au bord
de PErefma, défendue par un château, & renfermant
environ 8000 habitar\s, 27 églifes paroiffiales , 1$
couvens de moines, g couvons de religieufçs & plu-
fieurs hôpitaux. Elle eft le fiege d'un éyêque , dont
le revenu annuel çft eftimé à a^oop. ducats. Les en*
virons de cette ville fournirent une laine excellente,
& fes manufacture» les meilleurs draps d'Eipaçne}

Digitized byLjOOQlC

700 LE ROYAUME D'ESPAGNE*

pn y fait aufli du papier & de la rayence* L'aqueduc
jromain appelle aujourd'hui fort improprement l'uente
Segoviana , c. à. d. pont de Ségovie , eft d'autant
p'uS digne d'admiration qu'il eft encore en bon état.
Il va d'une montagne à une autre fur un intervalle
(Je trois mille pas , & félon- le rapport de Twifs , il
eft compofé dun rang de 118 arches dont 4} font
doubles l'une fur l'autre, ce qui fait en tout 161 *
& il a 102 pieds dans fa plus grande hauteur. Il eft
tout en pierres de | pieds de long fur deux d'épaiC
feur pofees les unes fur les autres fans ciment ; feu*
lement celles du haut fqnt liéos par dçs barres de fer,
Les deux plus grandes arches fervent de portçs pour
gller à la place del Awguejo ; mais on ne peut paç
voir tqut cç monumçnt d'un coup d'oeil, à caufe du
' grand nombre de maifons bâties deflus, L'Alcazar ou
petit paia,is eft fitué fur un rocher & féparé de la viUç
par un fofTé profond.

[Menrelle donne oçoo habitans à cette ville. Il y*
* aufli une fonderie de canQns & de mortiers, une.
fabrique d'armes excellentes , & une çcole du génie J

2. Le diftriâ d'Tfcar, appelé du bourg dé
ce nom , eft à peu de diftançe de la rivière dç
jpiron.

3. Le diftriâ de Coca, ainfî nommé d'un
bourg.

4. Le diftriâ de Pennarattda, où le trouvo
]e bourg de Pennarunda de Duero, k quelque
diftançe de ce fleuve , avec ceux de Cofcurru
ta, Bocigas, & de Valdanco.

5 . Le diftriâ Aza , où eft le bourg de ce nom
frtué fur une montagne , fur la rivière de Rio*
%a % avec celui de Moradillo, & plufleurs autres,

6. Le diftriâ de Mantejo , où eft le bourg
de Montejo de la Vega, outre le gros bourg
de Fuentelctfped, & d'autres encore.

Digitized byLjOOQlC

JJk VIEILLE CASTILLE. 701

7. Le diftriâ: de Fuentiduetihà , du bourg
de ce nom fur la rivière de Duraton*

8. Le diftridl de MaderUelo> du boufg de ce
nom fur la rivière de Riaza.

9. Le diftriâ de Fre/no* du iloip d'un petit
endroit. #

iq. Le diftridl $ÀyUoH * qui contient le
bourg de ce nom, & plufieurs autres endroits*

11. Le diftriét de Riaza, du bourg de ce
nom fitué près de la fource de la rivière qui
le porte aufli. p

ia. Le diftrid Pedfâza , qui contient lé
bourg de ce rtom , & plufieurs autres.

13. Le fexmo (fixienve) de Montemayor f lu
lieu de ce nom eft fort confidérable, •

14. Le fexmo de Vàlcorba, dont l'endroit
principal eft Cbgeces del monté.

1 ç. Le fexmo de la Mata, où fe trouvé la
Mata de Cuellar, & autres endroits moins con-
sidérables.

16. Le fexmo de Havalntanzafio , qui coil*
tient 5 outre le petit endroit de ce nom les
iharquifatfr de Fuefttepelajo & Aquilafuenteè

17. Le fexmo &Ontalvilla , ainfi nommé
d'un petit endroit.

18. Le fexmo de Cabczas b dotit les pritidU
Çaux éndf oits font Carboneto la mayor & VaU
feca>

1 9» Le fexmo de San LorenZo.

20* Le fexmo de Santa Eulalia , où eft le
bourg de Me l que.

ai. Le fexmo de /a TrinUaâ* dû eft Sto*
Garcia,

\

Digitiz'edby G00gle

702 LE &OYÀUMÉ D'ESPAGNE.

/

32. Le fexmo dtPofaderas, où le bodfg
de MartinrpiMpoz* & celui d'Aldeavieja^ font
les lieux les plus coiifidérables.

23 ♦ Lefexmo de &w Martin, où font les
bourgs tfEfpinar* deViUacasUn y & autres lieux.

24. Le fexnio de San Millan 4 dont le lieu
principal eft le fuivant : •

Sant îldefonfoi feint Ildéfbnfe t maifon royale à
deux lieues de Ségovie & à 14 de Madrid, fur les
frontières de ia nôuveileCaftille* au pied de la mon*
tagne de Guadarrama. Le roi Philippe V la fit bâtir en
♦17 16; elle a un magnifique jardin où fe voient les
plus belles eaux du monde, & l'endroit voifin* qui
eft de 400 habitans , a une verrerie royale où Ton
coule des glafîes qui ne le cèdent en rien à délies de
France, tout ce qui s'y Fabrique, eft porté au maga-
sin royal de Madrid. Il y a aufli une églife collégiale*
Riofrio eft encore une maifon royale»

2f. Le fexmo de Cafarrubios* où fe trouve i

El Efcorial, bourg près duquel eft fituée San Lo*
renzo el real , célèbre & magnifique couvent de
Hiérony mites i fitué à 7 lieues de Madrid , à coté des
monts qui féparent les deux Caftilles. Le roi Philippe
II le fonda en mémoire de la bataille qu'il gagna fur
les François près de S. Quentin en'i$$7. U y employa
trois architectes efpagnols ; on pofa les fondemens dû
cet édifice en 1563 , & il fut achevé en 1584 : il
coûta 5,260,570 ducats dont 1,240,000 furent em-
ployés à l'églife feule. L'édifice eft quarré, & a mille
pas de circuit, de manière que chaque face a 250 pas
de long. Outre le logement des moines au nombre
de 200, il y a aufli des apartements pour loger la
cour. L'églife a 3)6 pieds de long* 290 de large * &
530 de haut depuis le pavé jufqu'à la croix qui eft
fur la coupole. Elle a 48 autels & 8 orgues. 11 y a
derrière le chœur un autel qui porte un Chrift de
grandeur naturelle ; le corps eft de marbre blanc &

, Digitizedby VjOOQIC

LA VIEILLE CASTILLÉ. 70J

la croix de marbre noir : ce chef- d'oeuvre fut Fait à
Florence par le célèbre Benvenuto Cellini , & pafle
pour n'avoir point d'égal. Le tréfor eft dans la prin-
cipale des chapelles, où eft auffi le maître-autel, qui
touche au plafond , & eft tout entier du plus beau
jafpe. La facriftie qui eft à coté du choeur, eft une
très - grande 'falle, ornée de peintures du Titien &
d'autres artiftes célèbres. On y garde les (uperbes
ornements de Téglife , tous les vafes d'or & d'argent*
les vêtemens des prêtres, fcinfi qu'une croix d or d'un
prix infini garnie de perles d'une grofleur extraordi-
naire, de rubis, de turquoifes, d'éméraudes & do
diamants, avec plufieurs autres morceaux précieux:
cette facriftie avec ce qu'elle renferme, a coûté
400,000 ducats II y a plus de 1600 tableaux dans
le cloître, tous à l'huile, & la plupart des meilleur*
maîtres»

Le Panthéon , qui eft la fépulturç des rois & des
reines d'Efpagne, eft placé fous le maître - autel , &
eft fans contredit l'objet le plus remarquable de l'Ef-
curial. Charles V en fit dreffer le plan , Philippe II
& Philippe III l'exécutèrent, Philippe IV y mit la
dernière main & l'acheva en 1 6*4. C'eft un caveau
oétogone dans lequel on defeend par un efcalier de
# marbre. Parmi les chofes rares que Ton y voit , on
admire fur-tout les armes d'Efpagne formées de pierres
fines de diverfes couleurs , & pintes enfemble avçc
un art & un travail furprenant, La magnificence &
la richeffe de ce caveau , l'or, l'argent & les pierres
précieufes qui y brillent de toutes parts , font de ce
lieu une merveille d'Efpagne , en même tems qu'il
eft un monument bien frappant de la vanité des hom-
mes , & de l'exiitence paffagere des grandeurs de ce
monde. Ce caveau eft foutenu par feize piliers de
jafpe de diverfes couleurs, derrière lefquels on en
Toit d'autres difpofés en perfpeétive ; tous ces piliers
font furmontés de chapitaux de métal doré. La cha-
pelle eft placée au fond du panthéon, vis-à-vis de h
porte ; elle eft trèfrornée : on y remarque fur-tout ua

Digitized'by LrOOQ IC

704 L r B ROYAUME D'ESPAGNE.

Chrift d'fcr enrichi de diamants. Dés deux cotés dé
cette chapelle on voit 26 niches d'égale grandeur $
placées 4 à 4 perpendiculairement lés unes fur léi
autrest elles font occupées par vingt -fix tombeaux
de marbre noir chargés d'ornemens die métal doré *
& deftiriés pour tes rois & les reines d'Efpagne. Les
corps des princes & des princefles dfe la maifori
royale * ainfi que ceux des reines qui ne laiffent pas
/ d , inrans * ne font point pofés dans des tombeaux 4
mais dans deux eaveauX pratiqués fous l'églife à coté
du panthéon: Du refte on trouvé dans ce couvent
une affe2 belle bibliothèque^ & un collegy deftiné
pour rinftruétiori de la jeunefle. Philippe II commen-
ça la bibliothèque < & Philippe III augmenta beaucoup
_ la collection de mahuferits ; jnais elle fut brûlée en
grande partie en 167 1. De plufieurs milliers de mai
nuferits arabes j ôh n'en a ftuve que 1805; dontCa-i
firi a donné le*cataiogue$ il s'y trouve 12000 vôlui
ines imprimé! Ce coùverit èft rires de Pendroit api
jiéllé Êfcdrial, lequel renferrhe environ 2&0 habitans:

[H tire fon nom des Seories de fer , conirfturiémerit
mâche-fer dé la forge qui étoit jadid. dans ce vallon
affez ftérile par lui-même. — La bibliothèque eft di-
\ vifée en deux partie?, Tune ouverte au public & con-i
fiftant en ufie faite de 194 pieds dé long fur 32.de
large & 36 de haut^ pavée de carreaur de marbre
blanc & bleu ; on y trouve entr'autres un aimant
qui pefe 7 livres : Fautre n'eft pas d'un accès libre ,-
& renferme une foule de manufcrits f &c. Onfrottvd
à l'Efcorial des artifans de toute efpece qui demeurent
pour la plupart dans un grand cloître , & forment
une efpece de petite ville. Dans le jardin des évan*
gélifies on trouve un petit temple odtogone dont l'itM
térieur eft tout revêtu des efpeces de jafpe les plus
rares. Le parc contient des étangs, des bois y & une
grande quantité de gibier. Le bourg du nom de l'Efr
corial n'a qu'environ 200 habitans , & c'eft là qutt
Us étrangers qui veulent fuivre la cour font obligés
de £s contenter cf affez mauvais £ites.J

26. Le

Digitizedby GoOgk

. LA VIEILLE CASTILLE. 70£

26. Le fexmo de Lozoya, où l'on remarque»
outre le bourg de ce nom , celui àeBuflar viejo.

xj. L'ochavo (huitième) de Cantalejo y ainû
nommé d'un bourg qui s'y trouve.

28. L'ochavo (ofchavo) dePedrtzas, où font
trois endroits voifins , nommés Navares de las
Cnevos, Navares dei tnëdio>& Navares. de A-
jpafo.

29. L'ochavo de Bercinmel* du nom d'un
bourg..

30. L'ochavo de Sierra 9 où eft la comte -de
Manfilla. »

31. L'ochavo de Bradent f du nom d'un
bourg.

32. La teforeria (tréforerie) de Sepuheda,
où eft le bourg de ce nom fur une montagne
efcarpée au pied de laquelle coule le Duraton,
qui y reçoit le ruifleau de Caftilla.

33. La tréforerie de Cuellar (Coueillar), qui
n'a, de lieu remarquable que le bourg de ce •
nom.

$4. La comté de Chinchm (Tchintchone) ,'
enclavée dans la province de Tolède , & tra.
verfée parla rivière de Jarama, qui y reçoit
ûelle de Tajunna (Taxougna)> & en fortant
, de la comté fe jette dans le Tage, dont elle
eft auflî baignée par un coin. Elle eft d'un,
circuit confidérable. Le bourg dont elle porte
le nom eft de 2000 habitans, & a deux églifès
paroiflïales & deux couvens. Elle a dans fes
dépendances le marquifat de San Martin de la
Vtga % & les bourgs de Ciempozuelos, deSefin-
' G4o£r.d$Biïfch 9 TQm.Ul.£.Jl. Y y *

Digitizedby G00gle

TO$ LE ROYAUME D'ESPAGNE.

ya, deBayona, de Valdelaguna 9 & de Villaco-
ncjos.

IX. La province cTAvila.

£De eft divifée en Territorios, c'eft-à-dire,
territoires, &enfexmos oufixiemes, qui font:

1 . Le fexmd de Sant Jago , où font :

i) Âvïla, ville au bord de YAdaja^ & fiege épif-
cppflh elle a 8,paroiffes, 10 couyens de moines, 7
5e religieufes , 9 hôpitaux , & une univerfité fondée
en 1482 , achevée en 1491 , & agrandie en 16 $8 dans
ïfc collège de St* Thomas. L'évéque a 24000 ducats
de rente.

, z\ Ççôrcroj,gros bourg, ElTiemblo, ElOyo de
Pihàres, & Santa Cruz dePinares 9 bourgs.'

2. Le fexmo, de Santo Tome , où font les
bourgs de Santo Domingo de las Pofadas, Min-
gorria, &c. ,

3. Le territoire àeAvila, où eft la comte
$e Foptiyçros* auffi bien que le bourg deCisla.

4. Le territoire à x Arevalo , où fe trouvent:
'* 1} Arxvato , bourg -fitué fur les rivières HAdaja &
SArehaliUo , qui a 8 églifes paroiffiales , ç couvens
4^qffîmç§.* 4 de y femmes.

2) QfeajQ dçlqsTqrr.et, bourg, de même que celu^
de Madrigal qui eft muré, & celui de Fucntclfbl.
4 $. Le îexmojife Cobaleda, où eft le bour?
Ap àordi/kjo.

d. î^e fexmo de San Vicente, où eft le bourg
de Pennçtrnndq 9 qui eft le plus grand, outre
ceux de Conaracillo y Bobeda^ Bita* &c.

7. Le fexr^p de San Pedro.
- $. Le fexmQ dp Serrezuela, où font let
fcoiirgs de Cjtfpedpfa* El Guy& de/tvila* Puentç

Digitizedby G00gle

le *df AttttfË »« tiem #57

5. Le territoire où fe trouvent les bt>tu$#
de BoniB* 9 Vifafranca* Movtbclttàn > &c &
les marquifats de Nuvamorçutnde & Monte**
claros.

10. tin territoire où fe trouvent les bourgs
d*j?/-£tfra>> Vitdtahita* Afems^ Velada, &c*

in Le territoire qui contient les bourgg
&Oropefa 9 qui a le titre de comté 4 la &*/&*•
da 9 Valdeverdeja, &c*

LE ROYAUME Ï)Ë LÉON.
£/ 2fcyno <fe Léon.

Cet ancien toyaume était compble des ptoî
Vinces que l*on nomme aujourd'hui Léon ,- P0-
Uncia, Zamora, Toro 9 Salamanca& VaUctio* '
Jfci. Il confine vers le nord * au royaume deé
Afturiesj vers le couchant * à ceux de Galice
& de Portugal} vers le midi* à PEftrettiadou*
ïe 9 & vers le levant* à la vieille Caftille. Sa
grandeur du feptetttriott au midi , eft de cin-
quante-cinq lieues d'Erpagne* & Von eh côriU
ptè trente-huit du levant au couchant. Le ter*
toit produit tout ce qui eft néceflaire pour la
fubfiftaçice* particulièrement dans un diftridt
appelle le pays de Vierzô* & dans celui de Lé-
Aefmà. Le vin eft paflabîement bon. On y
tf duve des mines de tufquoifes. Le principal
fleuve qui arrofe ce royaume eftleDuéfo* il
le traVerfè du levant au couchant * en le par-
tageant* en deux parties jirefqu'égales ; paHe
par le Portugal» & va fi* jetter dans la mer,

Y y a

yO& LB HOYAUMÈ, D'ESPAGNE.

Ce fleuve reçoit la Pifuerga , & le Carrion qui
fortent de la vieille Çaftille, & fe réunifient;
VEzla. & YOrbiga, qui ont leur fource dans
les environs de la ville de Léon , fe réunifient,
au-deflbus deBénavente, & fe perdent enfuite
'dans le Duéro ; le Juerto & la Ter a > qui fe
déchargent dtfhs l'Orbiga j & la Tormes ou Rio
de Salamanca , qui a là fource dans le voifina-
ge de Navaredonda , lieu fitué dans la jurit
didtiondePiedraïta, non -loin de Sierras del
Barco deAyila, &fe perd dans le Duéro près
des frontières de Portugal *).

X- La province de Léon.
Elle contient :

i. Léon* ancienne capitale de ce royaume, appellée
du teins des Romains , legio feptima germanica *
Ctuée au bord de l'Erfa, contenant environ 12,000
habitons, 8 églifes paroiffiales , 7 couvens de moi-
nes, 6 de religieufes & 4. hôpitaux. Les revenus an-
nuels de fon évêque font eftimés à 14,000 ducats;
îl dépend immédiatement du St. Siège. La cathédrale
de Léon eft une, des mieux bâties de TEfpagne.

[Cette ville n'a guère -plus de 6000 habitons, &
cependant 13 paroifles.] •

2. Ajlorga^ mcitnnement AfturicaAuguJla, ville
fituée au bord du Juerto ; elle a g églifes paroiffiales,
4 couvens & 9 hôpitaux, & eft le fiege d'un évêque
qui jouit d'un revenu annuel de 10,000 ducats. Elle
eft aufli le chef-lieu d'un marquifat.

*) Les montagnes de ce royaume , quoique couvertes
de neige jufqu'en mai , ne laiÛent pas de produire
une herbe fine de la hauteur de deux pouces feule-
ment, qui fournit aux moutons le plus excellent
pâturage , & à laquelle on attribue la ineffe 4e*
' laines de ces canton*. . '

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1E ROYAUME DE LÉON* "* JOf

[Elle cft fortifiée & contient 3400 habitans.] v

%. Cea , bourg fur la rivière de ce nom , qui a deu*
églifes paroiflialès, & eft le che£lieu d'un marquifat.

4. ManciUa, bourg qui a ç paroifles & deux cou-
vens.

ç. Ponferrada, bourg dans le diftriét de Bierzo*
entre les rivières de SU & de Bocza , avec un vieui
fort, deux églifes paroiflialès &' 2 cou vens. D'abord
il fe nommoit intra fluvios, de fa fituation; mais
dans la fuite fon pont fur le Sil lui fit donner le nom
de ponsferratus , d'où s'eft formé le nom aétuel. On
trouve aufli dans le diftridt de Bierzo le bourg de
Villa franco, del Bierzo.

6. Sahapun , bourg muré fur la Cea avec un châ-
teau , 9 églifes paroiflialès & 3 couvens dont un de
Bénédictins , où plufieurs perfonnes du fang royal ont
reçu la fépulture.

7. Valencia, anciennement Coyaca, bourg muré
fitué dans une plaine fertile,

XL La province de Palencia.

On y trouve:

1. Palencia , ville au bord du Carrion, avec ç égli-
fes paroiflialès, autant de couvens de moines, 6 de
reKgieufes & 2 hôpitaux ; elle eft le fiege d'un évê-
que dont le revenu éft eftimé à 24,000 ducats. L'unj-
verfité fondée à Palencia par AlonfelX en 1209, fut
transférée en 1240 à Salamanque.

[Cette ville a de bonnes manufactures en laine &
fabriques de chapeaux ; elle compte autour de 9500
habitans. 1

# 2. Melgar de Rament al , bourg célèbre, fur la
rivière dePîfuerga, avec un château, une églife pa-
roiffiale & un couvent. '

3. Melgar deTufo, bourg qui eft le chef-lieu d'une
comté.

4. Mayorga* bourg muré fur une colline, avec un»
château , une églife paroifCale & un couvent , & qui
a le titre de comté porté par la maifon de Pimente!.

Y y j

Digitizedby GoOgle

5, Torquçmadp , anciennement Porta Augufla %
fnfuite Titrris- Cremata, bourg muré au tord de la
Jifuerga,

[Ce bourg eft remarquable par ce que le cardinal
de cç nom , célèbre théologien défenfeur dç la do»
£trine uUramontaine , y mourut en 1468.3

6, JdagaZy bourg avec un château.

7, Saldanna , bourg muré au pied d'une montagne
nommée Penna de San Roman , avec un château %
deux égtifes paroiffiales & un couvent II apartient à .
la maifon ducale d'Infentado. ■

8, Grqjql , bourg qui eft le chef-lieu cf une comté,
9* Paredes de Nava , bourg dans une plaine fer*.

tfle , avec 4 églifes parohT&alçs & m çouvçnt ; c*fe$
te chef-lieu d'une comté.

io„ DuennaSj bourg fur la Pifuerga, avec vnQ
églife paroifliale & un couvent,

il* Melgflr de Rament ai, bourg muré avec un
château fur la Pifuerga.

12. Fromifla, bourg muré fur lç Carion» çhs&
Heu d'un marqui&t,

XII. La province de Toro*

Oii y trouve:

1, Toro , ville au bord du Duéro fur une haute col.
Hnç, avec un château , 22 paroûTes & une églife col*
légiale, 9 couvcns de moines, $ de religieufes & 4
hôpitaux. Ce fut a une diète tenue en cette ville ei*
jw que furent rédigées les lpix connues fous le
nom de las leycs de Toro.

[Ce lieu contient 6600 hahitans.]

2. Yillalpando, bourg fitué dans une plaine fertile.

9, Carrion de los condes^ grand bourg muré fitua
fur une colline élevée, au bord du Carrion; il y a 10
jarohTes, 4 couvens de moines, 2 de religiçufes #
% hôpitaux. Cet endroit jouit de grands privilèges.

XIII. La province de Patladolid,
Elle contient:

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£« ROYAUME *>E Liotf; 7**

i. VnUadolid, en lat. VaUifolttutii* & dansUbetfi-
îeàà Madinato Validing^ (c. à d. ville de Valîdjng),
ville épifcopale, grande & bien bâtie, fituée àij borcf
de la Pifuerga : on y compte ilooo maifons ; elle ( eft
partagée en 16 paroifles, & a 46 couvens & t). hô-
pitaux. Il y a auffi un palais royal, une chancellerie
royale, un tribunal d'inquifition , une univerfité fon-
dée en 1346* un œllegio mayor de Santa Cruz\ s &
une académie géographique. L'évêqoe deValladolid
jouit d'un revenu annuel de 15000 ducat*. Quelque!
perfonnes croient qu'il y avok autrefois dans cet en-
droit une ville appellée Pintia.

[Le palais royal ou impérial eft défert & abarfdôrt-
né ; on ne voit plus que des araignées & des chaii-
Vefoiiris dans les apartemens de Charles V & de ïoa
fils Philippe II. Le tribunal d'inquifition de cette Viïïè
eft auffi terrible encore qu'il y en eut jamais. Là
grande place de fes exécutions , nommée El Carripô
grande , qui eft dans l'enceinte des murs, eft éritbu-
rée d'églifes en grand nombre, auxquelles on a dorlrië*
les noms des malheureux qui ont péri fur les btfc
chers. Le grand marché eft Fe plus oel endroit de fi
ville ; il eft bâti régulièrement & £re£que plus grand
que celui de Madrid même ; toutes les rues qtfl f
aboutirent font ornées de colonnades de granit ; elles
font d'ailleurs larges & droites, & lés maifortS iftefc
belles : mais il règne dans toute la ville la mâUprof
fereté la plus dégoûtante. Pluer donne à la ville joôoô
nabitans, ce qui répond atTez au nombre de ïrbdb*
maifons ci-deflus indiqué : mais Mentelle d'après Jor-
dan, ne lui en donne que 19000, ajoutant qu'ils
font très-mal à leur aife depuis que Philippe Ha trans-
féré la réfidence à Madrid. J

2. Médina de. Rio feco* anciennement Forum
Egurrbrum , fituée dans une vallée ; c'eft une des
meilleures villes du royaume : oft y trouve } paf oif-
fes, j couvens de moines ,' z de religieufes & ; hfc
pitaux. Elle reçiit le droit de cité du rôi Philippe Vf •
en i6}2, & elle eft le cheftKeu d'un duché, dont lé

Y y 4

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712 LE HOTAUME D^SFAGOTL

titre fiit accordé par l'empereur Charles V, a Ferdi-
nand Henriquez , Ahmranté de Caftille , & eft deneas»
ié à fes defcendans.

$. Cabtzon, petit bourg fiir une colline, au bord
de la Pifoerga.

* 4. Médina êclCampo* gros bourg, qui aune col-
légiale, 14 églifes paroiffiales, 9 couvens d*homme&
& 6 de filles, avec 4 hôpitaux.

ç. Qimedo^ bourg près duquel fe font livrées deux
batailles ;Pime£ixisrknriqueIV, l'autre fous D. Juan II*
11 a 7 églifes paroiffiales , 7 couvens & 2 hôpitaux.

6. TordefillaS) bourg muré fur une colline, att
bord duDuéro, avec 6 églifes paroiffiales* & 4 coi».
vens.

7. Sifaancas y Septirnanca , bourg muré fiir une
hauteur, au confluent de laPifuecga avec le Duéro;
il a 2 églifes paroiffiales , un hôpital & un château*
En 9 $4 les Arabes ont été battus près deXes murs.

[Ce bourg eft remarquable parce que Philippe II y
mit en dépôt en 1566 une partie importante des ar-
chives du royaume , {avoir en particulier tout ce qui
a rapport à la conquête de ï Amérique.}

8* Villalubo* , bourg muré , avec 3 églifes paroifl
.Cales & un couvent > tfeft le chef- lieu d'une comté.

9. Benavente, gros bourg bâxi fur une hauteur >
avec un fort : on y compte 4000 habitans, 7 paroid
{es y 3 couvens de moines, autant de religiçufe*, &
2 hôpitaux. La famille de Pjmentel, qui porte le titre
de comte de Benavente , y a un fort beau palais..

10. Les bourgs de Salvatierra &Paradinas+

XIV. La province de Zatnora.

Elle contient;

I. Le diftrid delPan* où Ton trouver

1) Zambra, anciennement Scntica, ville fortifiée
au bord du Duéro, avec 24 églifes paroiffiales, 6 cou-
vens de moines & de reliçieufes. On y conferve
8c vénère le corps deSt lldefonfe, archevêque de

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LE ROYAUME DE LÉON. 713

Tolède. L'évéché deZamora fut fondé en 1.1 19 ou
11 24; révêque a 28,000 ducats de revenus.
[Cette ville a 8$oo habitans.]

2) San Ccbrian de Cafirotorafc , bourg.

3) Vittafapla^ bourg,

2. Le diftriét del Vino> où font lçs lieux
nommé Corrales , Morales, Moraleja, &c.

5. Le diftridt de Sayago , où font les bourgs
de FermofeHe , Pennaufende, Mayalài, Sic.

4. Le diftridfc de Carvajales, où eft le bourg
de ce nom.

ç. Le diftricft de Tabara , du bourg de ce
nom , qui porte le titre de marquifat.

6. Le diftridt iïAlcannizas y ainfi nommé
d'un bourg.

7. Le diftriâ: de Mombuey , ainfi nommé
d'un petit endroit.

XV. La provytce de Salamanque.

On y trouve:

1. Salamanca, anciennement Salmantica* & dans
kbov\feàà Madinato Sakmiy ville épifcopale au bord
du Tormès , entre trois montagnes & deux vallées :
il y a 2Ç églifes paroifïiaies , 20 couvens de moines
& 11 de religieufes, 6 hôpitaux, 29 collèges, & une
univerfité qui y fut transférée de Palencia en 1 240,
Son évêque jouit d'un revenu annuel de 24000 du-
cats. Une ancienne chauffée romaine conduit d'ici à
Meriaa & à Séville.

[Cette ville a i }ooo v habitans. Il y a fur le Tormès
un magnifique pont, de çoo pieds de long fur 2 s de
large. Le plus bel endroit de la ville eft la grande
place qui fert aux combats de taureaux, & qui eft
entourée de maifons uniformes, à trois étages, or-
nées d'arcades où l'on Te promené. La bibliothèque
eft auffi un édifice de belle apparence ; mais les rues

Yyf

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714 LE ROYAUME D'ESPAGNrE.

\ étroites & fales de cette ville lui donnent un air trifte
*' & dégoûtant.]

2. Ciudad Rodrigo % belle ville épifcopale au bord
del'Aguéda: on y compte à~peu-près 6000 habitâns,

8 paroifles, 9 couvens & $ hôpitaux; PévêcM rend
1 6,090 ducats. Elle fut bâtie & nommée par le comte
Rodrigue Gonzalès Ghyron au douzième fiecle, fur le
même emplacement où étoit autrefois la ville de J!f/-
robriga ou Auguftoljriga.

3. Alva de Tormes > bourg fur leTormès, qui il

9 églifes paroiffiales , 5 couvens , & porte le titre de
duché.

4. Bejar^ bourg fitué dans une vallée fertile que*
forme une montagne toujours couverte de neige ; il
a j paroifles & 3 couvens.

5. San Felicts de los Gallêgos , bourg fitué dans
une plaine, avec un vieux château, une églife pa»
jroifliale & deux couvens.

6. Fuente Guinaldo , bourg dans une plaine avec
une paroiflç.

7. Ledefma^ anciennement Eletifa^ bourg fur la
rivière de Tormès , qui a 6 paroifles, 2 couvens, 5
hôpitaux, & qui porte le titre de comté, U y a auffi
des bains chauds.

XVI. LE ROYAUME DE GRENADE.

El Reyno de Granada.

Ce royaume, que Ton nomme auffi la haute
Andaloufîe, confine vers Toueft au royaume
de Sévillej vers le nord à ceux de Caftille, de
Jaén & de Cordoue; vers le levant à la Murcie,
& vers le fud à la mer méditerranée. Sa lon-
gueur eft d'environ 70 lieues légales d'Efpa-
gne, à la côte, mais de 60 feulement à pren-
dre depuis Ronda jufqu'à Huefcar j fa largeur
dans la partie la plus étroite, ç'eft-à-dire, de-

, Digitized by LjOOQ IC

LE ROYAUME DÉ GRENADE. 7IJ

puis Malaga jufqu'à Alora , n'eft que de fept
ïieues, mais dans la partie la plus étendue
elle eft de vingt-cinq. Quoique le terrein foit
prefque par-tout montueux , il eft cependant
très- fertile en vin, huile d'olive, lin, chan*
vre , «& cannes de fucre qui fe cultivent près
de Motril, d'Almunnecar & d'Adra 5 il pçoduit
aufïî d'excellents fruits , comme, pommes de
grenades , citrons , limons , oranges , olives ,
câpres, figues & amandes: mais on n'y cultù
ve pas affez de. grains, de façon que la récolte
ne fuffit que pour huit mois de confommation,
ou environ. On y prépare une grande quan-
tité de raifîns de caifle, dont il y a deux efpe-
ces, favoir pqfferilias iel fol, qui font fechés
fur le cep par le foleil, & pajferillas de lexia 9
qui font ceux que Ton fait fecher au foleil
après les avoir cueillis & trempés dans une
leflîve de cendres de farmens. On y a du
miel & de la cire en abondance. On y fait
tous les ans 100,000 livres de foie, ce qui
fait une quantité confidérable; mais on dit
que du tems des Arabes il s'en feifoit dans ce
royaume un million & demi pelant. La gran*
de quantité de noix de galle que le pays pro-
duit, fertà faire une encre que Toit emploie
à affermir le cuir. On fait une grande eon«.
Sommation du fruit de palmiers & de glands,
dont le goûtfurpafle celui des meilleures noix.
On exporte beaucoup de Sumac , dont on &
fart pour la préparation des peaux de boucs &
de chèvre». J'ai parié au$.4,derintxodu3iQiv

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716 LE ROYAUME D'ESPAGNE.'

de la Soude que Ton fait dans cette province.
Il y a des fontaines falantes & des latines roya-
les près de CaftiUo de las Roqueras , à 4 miles
d'Almérie : une fanegue de fel revient au roi
à 4 réaux, & les fujets la payent 24. 11 y a
auffi une faline près du bourç de la Mala à
4 lieues de Grenade 5 on tire Peau d'une four-
ce &'de deux puits, pour la faire entrer dans
plufieurs réfervoirs peu profonds & qui com*
muniquent entr'eux , dans lefquels au bout
de 20 jours le fel eft précipité par la chaleur
du foleil en étés après quoi on y fait entrer
de nouvelle eau. On en fait par^ cette voie
tous les ans îfooo arrobes. Il y à dans les
montagnes de belles carrières de marbre, de
même que toutes fortes de métaux & de mi-
néraux \ il y a des mines de fer en exploita-
tion auprès de Grenade. Dans le Barranco de
Poquéira, il y en a une d'argent qui eft an-
cienne & abandonnée , & une autre fembla»
ble nommée Çueva de Savinar dans les monts
Gador. Outre de la belle pierre de taille , on
y trouve auffi des grenats, des hyacinthes , &
d'autres pierres précieules. Du tems des Ara-
bes la Grenade étoit la contrée de toute PE£
pagne la mieux peuplée & la mieux cultivée»
mais le peu de goût des Efpagnols pour l'a-
griculture eft caufè que ce pays a beaucoup
déchu ; cependant il produit encore autant &
même plus qu'aucune autre partie de l'Efpa-
gne, de même qu'il n'en eft aucune qui foit
auffi peuplée que les montagnes lasAlfujar-

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LE ROYAUME DE GRENADE. 717

ras, qui font comme femées de villages & de
bourgs , & cultivées avec tant de loin , que.
tout eft couvert d'arbres & de vignes , dont
le produit eft très- considérable. Il y a à Alha-.
ma des bains chauds très-renommés 5 on trou-
ve auffi des fources minérales. Le grand nom-
bre de petits fleuves qui arrofent'ce pays, ont
leur embouchure dans la mer méditerranée.
Leur fleuve de Xenil ou Guénil, qu'Aboulféda
nomme Chennil^ y prçnd fa fource, & entre
dans le royaume de Cordoue. Pour garantir
les côtes contre les corfaires Africains, elles
font garnies depuis le détroit de Gibraltar juf-
qu'au fleuve deRio-frio, d'un grand nombre
de tours fort élevées pour découvrir au loin
les vaifleaux qui font en mer.

Cette province ne devint un royaume par-
ticulier qu'au treizième fiecle , après que le
roi Arabe, Abenhoud, qui foifoit là réfidence
à Cordoue , eut perdu la couronne & la vie
dans une bataille que les Chrétiens gagnèrent
fur lui en iaj6; après cet échec fes fujets &
adhérents s'enfuirent à Grenade, & élirent un
nouveau roi qui choifit pour fa demeure la
ville de Grenade. Ce nouveau royaume , qui
fut le dernier des Arabes en Efpagne , conte-
noit_£3 villes & environ 100 bourgs j & il
dura 2fé ans, lavoir depuis iaj6 jufqu'en
1492 que Ferdinand le Catholique s'en rendit
maître » & l'incorpora à la couronne de Ca~
ftille. Aujourd'hui il contient 17 villes (cm-
dadci)* igg bourgs (villas), ijz Villages ÇaU

m

71g tE KOYAtTMÈ fc'ESfAGNÊ,

4eas)> 478 paroifles* & f 60,000 habitaits. La
dignité d'Adelahtado mayor de ce royaume eft
poffédée par la maifon duGale de Maquéda*
On y trouve :

1. Les villes luivantes, dit Jades t
1) Granada % nommée par Aboulfeda GdtnatHah *
vitlô afchiéplfcopale, capitale de ce royaume & l'une
des plus grandes villes d'Efpagne , fon circuit étant
eftimé à environ 12000 pas; elle eft bâtie en partie
fur quatre montagnes & en partie dans une plaine *
ceinte de murailles & de tours, & au bord du Xénil
qui y reçoit la" petite rivière dcDauro ou Darro après
qu'elle a traverfé la ville. L'archevêque jouit d'un reve-
nu annuel de 60 à 70000 ducats , $ a pour fuffragants
les évêques de Guadix & d'Almeria* Grenade eft le
fTege d'une chancellerie royale compofée d'un préfrv
dent, de 16 confeillers, de 4 juges criminels, de 4
juges nobles, & de deux fifcaux ; dont la jurifdiftion
s&end fur les royaumes de Grenade i de Sevilie , de
Cordoue, de Jaen & de Murcia, de même que fur
les provinces d'Eftremadoure & de la Manche. Elle
a une univerfité fondée en 1 $ $ 1 , un tribunal d-inqui-
fitiôn & plufieurs manura&ures de foieries , & jouit
de l'honneur d'être placée dans les titres du roi avant
toutes les autres villes du royaume* Elle renferme
44. églifes paroi flîales, 2; couvens de moines, ig de
religieufes, & jj hôpitaux* 14,000 familles $ & en-
viron 70,000 âmes. Sa pofition fur un terrein mon-
ttieux, fait qu'on ne peut d'aucun endroit la voit
toute entière d'un coup d'oeil Dans la vieille ville*
les rues font fort étroites * en pente & mal pavées ,
au point qu'on ne fauroit dans plufieurs pafler en voi-
ture, Mais^ la nouvelle ville , qui eft bâtie dans la
plaine, a les rues larges & bien percées, & c'eft là
que fe trouvent les meilleures màifons. On la divife
en 4 quartiers ; le premier & principal de ces quar-
tiers, lequel porte le nom de Granada, eft fituédans
fc; plaine & dam-de^ vallées formées par. deux moi*

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LE ROYAUME BK GRENADE. ?l$

tagncs : il eft habité par la noblefle , le clergé , le*
négociants & les plus riches bourgeois ; on y voit
de beaux idifices publics & privés, & les principales
rues font voûtées par rapport aux canaux qui condui-
ront dans les maifons. La cathédrale eft magnifique ,
& tient à la chapelle royale dans laquelle Ferdinand
le Catholique & Philippe I avec leurs époufes font in-*
humés, & ont- leurs monumens de marbre blanc. L*
chancellerie royale eft établie dans un édifice fpacieux
renouvelle & embelli en 1762, vis-à-vis duquel eft-
la Alcqxeria , ou le grand bâtiment dans lequel le»
marchands ont leurs boutiques. Les combats de tau-
reaux fe donnent fur la grande place {la plaça mayor).
Le deuxième quartier eft fitué fur une montagne;*
les Arabes l'appelloient Alhambra (/le rouge), & les:
Efpagnols lajjerta delfol, parce qu'il eft placé vers
l'orient. C'a été une forterefle , mais aujourd'hui tout
y eft détruit ; fes épaiffes murailles & fes tours tomv
bent en ruines , fes maifons font petites , mauvaifès &
fans ordre. Rien n'y frappe les regards que le palais*
commencé par Charles V, & qui devoir! être magnifi-
que, mais qu'il n'a pas achevé puifqu'il n'exifte que
les murs de deux étages, & le toit manque ; on y a
établi des magazins & des écuries. Le vieux palais
maure qui eft auffi fur cette montagne , eft fore peur
élevé & n'a point d'apparence ; on en a démoli un©
partie pour l'emplacement du palais* impérial , mais
il en fubfifte encore la principale partie, qui fcrtde
logement au gouverneur de la citadelle; la garniftm
eft formée par une compagnie d'invalides. La filia-
tion élevée de ces deux palais y procure une vue
admirable. En quittant le palais maure pour gagner
le fommet de la montagne, on arrive à la belle mai-
Ion de Ghéndarifé) bâtie également parles rois mau.
tes, & qui a un jardin agréable; elle apartient aux
marquis dé Campoteyar. Il y a fur le fommet de la
montagne une églife dédiée à Ste. Hélène. Le troi*
fieme quartier, nommé Albaécin^ & fitué fur deux
collines , n'étoit confidéré autrefois que comme m

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720 LE ROYAUME D'ESPAGNE.

feuxbourg. Il fut bâti par les Arabes chafles de Baéza,
d'Ubeda & autres lieux, & ilcontenoit autrefois plus
de 4000 ramilles; en 1764 il y en avait 1265 & 984
maifons ; il y en avoit plufieurs de ruinées & d'aban-
données. Le quatrième quartier, appelle Antique-
ruéla'j eft fitué dans une plaine , & occupe par des
gens venus d'Antequera : prefque tous les habitans de
ces quartiers travaillent en foie. Lorfque Ferdinand
le Catholique fe rendit maître de cette ville en 1492,
le cardinal Ximénès força les Maures de fe taire chré-
tiens, en leur difant qu'ils n'avoient que le choix du
batême ou de la mort. Hors de la ville il y a quelques
hôpitaux & quelques maifons religieufes. Le terroir
eft très -fertile a Grenade, & l'air auffi falùbre qu'a-
gréable ; elle ne commerce qu'avec la province : du
refte elle a quelque reflburce dans fes vergers, & dans
fon agriculture, qui cependant ne fuffit que pour
quelques mois de confommation.

Le grand vallon qui eft fitué au midi & au cou*
chant de la ville, & qui eft nommé la vega de Gra*
nada* c'eft-à-dire, le verger de Grenade, eft couvert
de bourgs & de villages confidérables : il eft arrofé
par le Xénil & le Darro, outre quatre ruhTeaux qui
fe jettent dans le premier. Il a quatre lieues de long
depuis Grenade jufqu'à Lachar , & tout autant dans fa
plus grande largeur. Ce vallon aboutit à un autre
nommé Valîe de Lccrin y où il y a 18 villages, & qui eft
fous la jurifdiétion immédiate de la ville de Grenade.

[La manufacture de foie de cette ville, jadis fi re-
nommée, eft aujourd'hui bien peu de çhofe, & n'a
plus que 48 métiers battans : mai» la fabrique royale
de falpetre eft fort confidérable ; on y travaille auffi
une grande partie du beau marbre & du. bel albâtre
que l'on tire des environs. Le commerce de Grenade
ne s'étend que dans la province. Les environs font
très-fertiles -, mais les montagnes du voiiinage y ren-
dent l'hiver rude & nébuleux de même que l'été fort
chaud. Mentelle ne lui donne que 52,000 habitans;
ce* qui eft en effet peu de. çhofe en comparaifon dç
fançien eut de fa population. J ^ Santa*

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tÈ ftÔYÀUME BE GRENADE. <7M

' fc) $ànta-fc (Sainte -foi), petite ville au bord du
ÎCénil , dans une plaine , bâtie par Ferdinand le Ca-
tholique durant le fiege de Grenade , pour lui fervir
de quartier général & ôter par-là tout efpoir aux a£
fiégés de lui Voir jamais lever le fiege*

3) Loja i qu'Aboulféda nomme Loufchah, ville au
bord du Xénil & au pied d'une mentagne toute nue.
La ville neuve, ou le fauxbourg, eft bâtie dans le fonrf
au pied d'une autre montagne élevée au bord du
Xénil. Elle a % églifes paroiffiales & 4. couvens , Çc
dans ion voifinage une faline royale» & une forge à
cuivre. ■* •

4> Alhama s petite ville au pied d'une montagne >
avec une paroifle & 3 couverts. L'ancienne ville

• tombe tout-à fait en ruines., & les habitans font det
rendus dans le fauxbourg qui eft fituç dans un ter-

• frein plus uni. Alhâma eft connu pour fes bains chauds*
-fitués à une demi-lieue, très -près de la rivière du

même nom , qui s'y précipite à travers deux rochers»
O Honda, ville fituée fur une haute colline au
bord d'un niifleau nommé Tqjo\ elle a un fort, z
églifes paroiffiales dont une collégiale , & % couvens»
Ceft delà que s'étend vers le fud la chaîne de hau-
tes montagnes de neige nommée Sitrra de Rondcu
Il y a une montagne à une lieue & demie de Roru-
da, à une lieue du joli bourg d'Ariaté^ & à deux:
miles du bourg de Grazalema^ fur laquelle étoic
jadis la ville romaine,^' Acinipo , dont ïlfubfifte
des reftes dans ces environs, auxquels on donne je
nom de Ronda la Vitja. Le fommet de la montagne
eft plat & couvert d'une terre noire & fertile. On y
jouit (Furie vue magnifique; M. Pluer y a trouvé dçs
reftes remarquables d'un théâtre , dont la defeription
fe trouve dans mon magazine 2 partie p. 119,

Environ à 3 lieues de-là & fur une montagne efear-
pée, il y a une fabrique de fer blanc, dont les ma-
chines font mifes en mouvement par les eaux du Ta-
jo. On l'appelle en efpagnol/ûftricfl de hoja de lata.
6) flîarbella, petite ville au bord de la méditer-
Géogr. diBufch.Tom.IILP.II. Zz

Digitizedby GoOgle

»JTl LE ROYAUME D'ESPAGNE* •

janée, près de laquelle il fe fait une bonne pêche
de fardines. Son golfe eft formé par le cap Mijas,
' qui le défend des vents de Peft. Le fort eft quarré,
muni de fortes murailles & de quelques canons,

7) Malaga , qu'AbouIféda nomme Makkah , ville
épi&Opale fituçe au bord de la méditerranée près de
l'embouchure de hGuadalmcdina& au pied du mont
de Ghibralpharo. Elle a un vafte port qui eft Pun
des meilleurs de la méditerranée ; elle avoit pour ûl
détenfe le vieux fort tiAlcazaba & le château de G/tû
bralpharo , qui font aujourd'hui ruinés ; le port eft
défendu par le château de San Lorènzo. Elle eft fort
peuplée, renferme 4 égiifes paroiffiales, 1 ; couvens de
moines, $ de religieufès , t collèges & s hôpitaux;
* fon évêque jouit d'un revenu annuel de 8o,oeo péfos.
Le commandant général de toutes les côtes du royau-
me de Grenade y fait fa réfidence. Ces habitans font un
commerce considérable en olives, huile d'olives, fi*
gués, oranges, rahlns de caiffc, amandes longues &
rondes , citrons , Vins de Seft & de ïinto , dont on
exporte annuellement autour de çoo,ooo arabes. Ces
denrées fe livrent aux Anglois, aux Hollandoi» & aox
nations du Nord \ qui viennent les charger, & qui
ont leurs négociait* établis à Malaga pour en faire le
commerce. Ce font les Phéniciens qui ont pofé les
premiers fondemens de cette ville que les Arabes ont
poffédée depuis 77 J jufqu'cn 14*7 11 fe livra près
de Malaga en 170* un combat naval fort opiniâtre
entre les Efpagnols & les Anglois, au désavantage des
premiers.

[Cette ville eft fituée fous le $6* deg. 40 min. de
latitude (èptentrionale; on y compte 41,600 habitans,
Se çooo maifons. Elle eft encore tout* à* fait dans le
goût arabe; les rues y font étroites & mal pavées,
mais la nouvelle cathédrale qui eft fuperbe , le coté
du port, les jardins ornés de palmiers & de cyprès
ui entourent la ville , lui donnent un agrément in*
inl. Cette cathédrale a 12$ pieds de haut & 16? à
la façade \ elle eft dans un ftyle mixte, gothique &

Digitizedby GoOgle

I

Le royaume dé grenade. 723

romain, & revêtue d'une double enceinte de colonnes
do marbre de Tordre corinthien & dorique. Lajettéé
fcu le môle qui s'avance dans la mer eft de 1209
pieds , le long dèfquels on a formé une charmante
promenade, & il eft terminé par un gros phare*
On a auffi élevé a quelque diftanee du port, une
petite foourfe. 11 n'y a qu'Une feule manufacture, St
l'on en tire le taffetas noir dont s'habillent les fem-
mes dans Plnde. Parmi les radtoreries étrangères qui
feignent le vafte commerce de cette ville , on trouvé
huit maifons proteftantes.]

Le diftridt de cette ville le nomme Là koya dà
Malaga , formé par les quatre gros bourgs dé
Cota, Aloras Alliaûrin el grande & Cartama^
& gouverné par un corrégidon

8) Vtlcz Malaga* ville au bord âù Pelez, Ctuéô
à une petite lieue de la mer , pourvue d'un chàteaii
affis fur une haute colline; elle a 2 paroiffes & ç
couvens. L'églife principale fe trouve dans la vieille,
ville » qui eft fort en décadence , parce que les ha*,
bitans fe font prefque tous retirés dans la neuve*.
Ses récoltes de grains font confidérables , & fes vi.
gnobles fourniflent la plus grande partie & lés m cil*'
leurs raifihs de caille de Malaga. En 1 764 on en paflV
à la douane 1, 172,208 arrobes , qui eh font 20ç,2ç|
en marchandises, outre 4889 caîfles d'oranges & dé'
citrons. Le vieux château eft défîgné pour la réfi-
dénce du gouverneur & capitaine général de Grenat'
de ; mais le roi lui permet de demeurer à Malaga.

[C'eft dans les environs de cette ville que réuffik.
fcnt le mieux les célébrés patates de Malaga j

9) Almunnecat, ( Almougnécar ) , petite ville ad»
bord de la méditerranée, aveje port & château. II?-
a des plantations de fucra

16) Motril) anciennement firtniuihjuliuift^ vill*|;
ouverte > fitiiée à une demi- lieue du bord de Rio-
grândê, & à pareille diftanee de la méditerranéen
elle a une paroifle, 4 couvéris & un hApital. On cul*
(ire dans fes environs beaucoup dé cannes à fucrt# ;

Digitizedby GoOgle

y 7H LE royaume d'espagSé;

, ii) Alméria, ville épifcopale qu'Aboulféda nofli*
me Al Marijah , fîtuée près de l'embouchure du
fleuve du même nom 'dans la méditerranée , & à la
pointe d'un grand golfe aufli du même nom , lequel
eft formé par une langue de terre qui s'étend fort
avant dans la mer , & dont la pointe étoit nommée
par lés anciens le promontoire de Cliarideme^ & au*
jourd'hui Cabo de Gâta. Cette ville a 4 paroifles &
4 côuvens ; fon évêque jouk d'un revenu annuel de
0000 -ducats, Se elle eft défendue par un foçt. EJle
fervit autrefois pendant quelque tems de réfidence à
dès princes Arabes, qui fe qualifiaient rois d'Almeria.

[Ses environs font connus par les fontaines faLin-
tes, les fabriques de falpêtre , de foude, &c. On y
trouve des carrières d'albâtre , de hyacinthe, de gre-
nats, d'agathe; les montagnes voifines font couver-,
tes de palmiers & donnent beaucoup de térébenthi-
ne: il y a aufli plus loin des forêts de pins où l'on
a établi des fabriques de goudron , dont le produit
s'embarque à Almefia. Le cap de Gâta eft l'un des
plus célèbres de l'Efpagrie , & a ç miles & demie de
tour; on y trouve beaucoup d'agathes. Comme ce
rocher eft remarquable en grande partie par fa blan-
cheur, les marins en ont fait un point de renfeigne-
ment, qu'ils nomment le voile blanc-l

~ 12) Mujacra ou Mujacar , anciennement Murgis %
petite ville bâtie fur une montagne au bord de la mé-
diterranée, autrefois fortifiée , & qui fe nourrit de la
pêche & de l'agriculture.

15) Ver à, anciennement Virgi ou Vergi, ou bien
Vtrja^ petite ville fituéerà peu de diftance de la mer,
6$ qui a les mêmes reffources que la précédente;

14) Purchendi ville de laboureurs au bofd de l'Ai*
manzora.

iç) Hucfcdr, anciennement Q/oz, ville bâtie aa
pied de la montagne appellée monte Jagro , entre les
rivières de Guardadar & de Bravajje. Il y a 2 paroif*
fes & 4 couvens. Four le temporel elle dépend du

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LE ROYAUME DE GRENADE. JZf

duc d'Alba, qui eft aufli duc d'Huefcar, & pour le
{pirituel, de i'archevêaue de Toledo.

16) Haza, ville qu Aboulféda nomme Bagah, fi-
tuée dans une vallée que Ton nomme Hoya de Baza $
elle a un château, $ paroiftes, parmi lefquelies'eft
une collégiale, 6 couvens & un hôpital.

17) Guadix , anciennement Colonia Accitana %
ville épifcopalc avec \ paroiffes & 6 couvens; Févé-
que l'eft en même tems de Baza & fon revenu monte
£ flooo ducats.

[Selon IVIentelle cette ville a 8000 habitans,]

z % Les bourgs & lieux fuivans , comme les
plus remarquables outre ceux qui ont été
mentionnés près de Grçnade & deMalaga,

1) Algarinejo* non- loin de Loja, avec-titre de
marquifat

2) CanHes, dans les environs de Baza.

3) Cqfabermeja, entre Antequera &Malaga.

4) EiCoImenar^ dans les environs deMalaga.

Eflepona* fur une élévation près de la mer,
avec un château.

6) Gergar (Ghergar)* entre Purchçna &Almeria.

7) Grazalema , aux environs de Ronda.

8) Afijas vMixas), entre Malaga & Marbella; il
donne fon nom à une chaîne de montagnes,

'9) Oria* aux environs de Baza.

10) Pàdul) aux environs de Grenade. ,

11) Salobrennài qu* Aboulféda nomme Chalubini*
jalv % fur la méditerranée , à une lieue de Motril, avec

un port & un château qui a du canon.

12) Séron y aux environs de Purchena,

13) Setenilt aux environs de Ronda.

14) Torroxt à peu de diftance de la méditerranée
& de la ville d'Almunnecar , ayant des forts avec du
canon ; l'un de ces forts eft à Merja : il y a près de
ces endroits beaucoup de plantations, de cannes à
lucre,

iç) Ubrique, aux environs de Ronda*
Zz 3

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J26 LE ROYAUME D*ESPAGNE.

|6) Vêlez cl blanco, fur les confins dçMurçie.

3. Les marquifats & comtés fui vans :

i) Les marquifats A'Afgarincjo , d'Alhendin , de
Cénété* dont le çhetlieu eft CcdaJiorra y de Campo»
tejarj de DitzmQ.% de Soto & de Villa nueva de
Çauché.

2) Les comtés d- dlcadia, Çafapalma,, Gçcoiç. la
grande , Cosbyares & Guaro.

4. Les montagnes appelléçs las Alpujarras* (huées
entre les villes de Grenade, deMotril & d , Alméria t
& qui ont 10 lieues de long fur s ou 6 de large;
elles font élevées & fauvagçs; cç qui n empêche pas
que l'on n'y rencontre des vallées & des plaines qui
produifent du bled , du vin , des fruits & de bons
pâturages. Les habfcans , qui font fort laborieux ,
Rappliquent auffi à faire de la foie \ & ç'eft l'endroit
de toute la Grenade d'où Ton en tire le plus. Cepen-
dant ces montagnes offrent les fpmmçts les plus éle-
vés de rEfpagne, qui font en même tems des plus
hauts de l'Europe ,. & toujours couverts de neige.
^VLPluer, (dont on trouve le journal dans la 2e j^aru
de mon mag.) eft monté le 27 août 1764, en partant
du village de Portugos, & y a trouvé de la neige : il
cri porte l'élévation à 1450 toifes au-dçifus du niveau
de la mer. Les habitans font des defeendans des an-
ciens Arabes, qui fuivent la religion chrétienne , mais
qui confervent la manierc.de vivre de leurs pères.

[Du haut dç ces monts, dont quelques-uns font de
34ÇO brades au deflus du niveau de la mer 9 on ap-
perçoit fans peine les côtes de Barbarie, & fur-tout
les villes de Tanger & Ceuta. Outre les grains , les
vins . lçs fruits , les pâturages qui y abondent , le
produit de la culture de la foie furpaffe tout ce qui
t'en fait dans le refte de la province» C'eft auffi là
que l'on nourrit les plus beaux porcs de l'Efpagne.]

Eu égard à la difficulté de la culture dans ces
montagnes, ils font plus furchargés d'impôts que les
autres provinces, pyifqtfils fpnç taxes & $00,009 rçaxj*

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LE ROYAUME DE GRENADE. 727

par an. Cependant la population y eft très- nombreu-
se , & Ton y trouve r outre une ville , 1 20 endroits ,
qui font partagés en 11 diftrids nommés Tafias*
fui vant Juan Antonio de Eftrada dans fon livre intitulé
Poblation gênerai de EJpanna T. IL p. 264., où ce-
pendant il n'en nomme que dix, M, Pluer dans fon
journal T. IL p, 94, n'en admet que fept , favoir :
Pitres , Jubiles, Ujirar, Laujar^ Berja, Luchar
& Marchena \ & dit que cette ancienne djvifion Ara-
be fubfiite encore pour le fpirituel. Voici les 10 Ta^
bas nommées par. Juan de Eftrada.

1) La taha de Orgiva , appellée ainfi du bourg
à'Orjiva ou Orgiva, fituée dans un petit vallon fer-
tile au bord d'une rivière appellée Riogrande : ce
diftrid comprend g endroits. Orgiva aparrient aux
comtes de Saftagon.

2) La taha dePuquéyra ou Poquéira, de ç endroits.
3 ) La taha de Pitres , comprenant 1 \ endroits ,

parmi lefquels Pitres eft le plus remarquable. C'eft
dans ce diltrict que fe trouve le village de Portugos,
mentionné ci-deflus, à un quart de lieue duquel il y
a des eaux minérales très-fpiritueufes & très-falutaires.

4) La taha de Jubiles, de 19 endroits.

O La taha deUxixar, de 19 endroits, parmi lef-
quels le bourg d' Ujixar oy Ugijar , eft le plus re-
marquable : il en eft qui lui donnent la qualité de
ville. Il eft fitué au milieu desAlpujarras donc il eft
le chef-lieu , & a une églife collégiale.

6) La taha de Andaxar , de 1 s endroits , parmi
lefquels eft la ville de Cobda.

7) La tahade&At/ el grande y pequenno , touche
à la méditerranée , & comprend 12 endroits, doue la
chef- lieu eft Torbifœn apartenant aux comtes de
Cifuente*. Le fort Cqftillo de ferro fert pour la
défenfe des côtes. Ce diftrift a des plantations df
fucre.

8) La taha deAdra, de 4 endroits, nommé ainfi
flu gros bourg dtAdra, fitué au bord de la mer, <fc
Refendu par un château. On y plante. a^fli de I»
canne à fucre. Z z 4

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72^ LE ROYAUME D*ESFAGNB* '

ç) La taha àeJTerja^ de 14 endroits, nommé aînfi
du gros bourg de Vcrja au Berja.

10) La taha de DcUias, de 6 endroits,, dont le
principal çft le bourg de Z>a/forfitué dans une plai*.
ne vers la méditerranée.

XVII.; LE ROYAUME DE GALICE,
El Reyno de Galicia.

Cette province ,' jadis royaume, touche vers
le midi au Portugal y vers, le couchant & le
feptentrion à PQoéan 5 & vers le levant aux
royaumes des Afturies & de Léon. Les Ro.
mains l'appelloient GaUcia , à caufe des an-
ciens GaUcieus, qui fortnoient le plus^rand
nombre de fes habitans. Sa longueur eft d'en-
viron cinquante lieues d'Efpagne, & fa largeur
de quarante, Ceft de toutes les provinces
d'Efpagne celle qui a le plus de côtes & le
plus de ports de mer, parmi lefquels les plus
remarquables font la Corogne & le Ferrai Le
plus fameux des caps qui bordent la Galice %
eft le cap de Finis terre (promontorium artoh
brum ou celticum) fitué vers l'occident. L'air
eft tempéré vers les côtes, mais il eft plus
froid vers l'intérieur de la province , & il eft
généralement très- humide. Le pays eft cou-
vert de montagnes, & cependant de toutes
les provinces efpagnojçs, celle-ci & Valence
font les plus peuplées. Selon les tableaux;
que j'ai donnés dans mon magazin, Tom. h
p. 3 16- 319. on voit que la Galice contient 7
villes, 60 bourgs, 11 évêchés, % 14 collèges*

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LE ROYAUME DE GALICE, ?1^

34 hôpitaux, 99 couverts d'hommes & 24 de
filles , 3,242 paroifles, 12,6^7 eccléfiaftiques ,
242,265* familles.

[Le pays e(t fort montueux , mais le peu
de plaines que l'on y trouve eft fort bien cul»
tivé. Ses caps , tels que celui de Finis terre ,
& le cap Ortegal , font connus depuis long-
tems par le grand nombre de leurs ports.
Comme Ton y trouve beaucoup de forêts , il
abonde en bois de conftru&ion ; c'elt aufll le
pays qui, avec Malaga, produit les meilleures
patates, lefquellesy ont été d'abord apportées
de PAmérigue. Le fobriquet deGalego que les
autres Efpagnols donnent aux habitans de ce
pays qui vont roder par le royaume, eft une
injure dans leur langue, L'aéHvité de ces peu-,
pies a porté le gouvernement à y faire établir
dans ces derniers tems les meilleures niuui.
fa&ures de toile. C'elt depuis peu qu'on
a commencé d'exploiter en Galice une mine
d'étain, & l'on y en a découvert d'autres,
d'argent, de vitriol, de foufre, &c]

On y compte au de -là de 70 rivières ou
ruifleaux; les plus remarquables en font: le
Minho , dont il a déjà été fait mention au §. 4.
de Pintrodudtion au royaume de Portugal;
YUBa 9 qui a % fà fource prefqu'au centre de la
province, dans un diftriét appelle terra de
Ulla , & fe perd dans un golfe au-deflbus du
bourg de Padron : la Tambra, Tamar ÇTama*
ris) , qui fe jette dans un golfe aux environs
de JVIurQSi. le Mandeo , qui a fa fource non-loin,

Zz s

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730 LE ROYAUME D'ESPAGNE.

de PUlla, & fon embouchure dans fa mer au-
deffous de Betarizos, & la Lima. Le terroir ne
produit pas beaucoup de bled , mais du lin ,
des citrons & du vui, particulièrement à Ri-
badavia \ on rencontre auffi de très- bons pâ-
turages couverts de troupeaux nombreux. La
mer offre de bons poiflbns , principalement
des anchois, de beaux faumons, & une cer-
taine efpecç de poiflbn qu'on nomme Bezngos.
Les forêts fournirent de bons bois pour la nia»
rine. La pauvreté des habitans de cette pro-
vince les force d'aller en grand nombre dans
» les autres provinces de PEfpagne, fur tout eq
Caftille, faire le métier de journaliers, non
feulement dans le'tems des récoltes, mais aufli
dans les autres faifons , ils ne rebutent aucun
fervice : conduite qui, quelque louable qu'elle
foit dans le fond, leur attire cependant le
mépris des autres Efpagnols. La Galice fut
érigée en royaume par Ferdinand , roi de Ca-
ftille & de Léon, en Tannée 1060. Le com-
mandant & capitaine-général fait fa réfidence k
la Corognç. On remarque dans cette province

l. Les villes fuivantes , Ciudades :

i) la Corunna (Corougna) , la Carognc^ capitale,
avec un port de mer protégé par les forts de Saint
Martin & de Santa-Cruz , fiege de l'audience royale,
du vice -roi ou capitaine - général , & de l'intendant
de la province. Elle renferme 4 paroifles, une collç*
giale , 4 couvens & un hôtel de monnoies.

[La Corunna (maçnus portus) à caufe de fon vafte
port, qui a un môle au bout duquel on a. placé un
excellent phare. Y compris fe* fkuxbourgs , elle n'a

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LE ROYAUME DE GALICE. 75 1

pas plus de 3000 habitans, félon Mentelle. Son çom-
' merce s'eft fort accru dans ces derniers terns > dç
forte que le produit de la douane eft monté depuis
1750 de 1000 efeoudos à 16000. L'impprtation du
fucre, dont cette ville a lç privilège exçlufif , monte
par année à plus de 100,000 quintaux. Il s'y trouve
des manufactures de toiles à voiles, & autres; de
inême qu'une fociétç patriotique- économique. Cha-
que mois il part d'ici un paquebot pour l'isle de
Çquba, & tous les deux mois pour Buenos Ayres.]

2) Cempqflella (Çompofteille) ou Sant-Jago, nom*
mé par ^boulféda Chant Jakoub , ville arçhiépifbch
pale, fituée entre les rivières de Sar & de Saréla, qui
fe réunifient à une demi-lieue de-là fous le nom dç
rio dtl Arzobifpo. Cette ville contient 12 églifeç
paroiffiales , 7 çouvens dç moines, si de religieufes,
& 4. hôpitaux , entr'autres le grand hôpital royal de?
ftiné pour les pèlerins , qui eft un établiflement con-
sidérable ; elle eft auffi le fie^c d'une univerfité fon*
dée en 1**2» # d'un tribunal d'inquifitiqn ; l'arche,
yêque , qui a douze fuffragants , jouit de 80,000 du.
çats de revenus. L'églife cathédrale fe glorifie de
pofféder le corps de l'apôtre Saint Jaques le mineur ,
patron de toute l'Efpagqe, lequel doit Jivoir été dé-
couvert vers; la fin du neuvième fiecle par une révé-
lation divine : c'eft m corps qui eft l'objet des pelé,
rinages que Ton fdil Çompofteile de toutes les par-
ties du monde habwées par des catholiques romains.
Il demeure toujours dans cette ville un certain nom-
bre de chevaliers de l'ordre de St. Jaques.

[Cette ville peut ^voir, dit Mentelle, 19000 habi-
tans. Au jubilé de 1789 il s'y trouva plus d'un m&
lion de pèlerins ; les vrais crqyans ne dputent paç
que la barbe & les ongles du faint ne croiiTent &
n'aient befoin d'être coupés , comme aux hommes
yivans. Cçtte même cathédrale de St Jaques a une
cloche qui péfe }qo quintaux.]

}) Bctanzos, anciennement Flqvium Brigantium^
ville fituée au bord de U mçr , entre le? fleuves çfa

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7J2 £K ROYAUME D'ESPAGNE.

Mandeo &.de Cafcas. Elle a un port, z paroifles &
% couvens. Le roi Henri IV lui accorda le droit de
cité en 1465- v

4) Mondonnedo , petite ville épifcopale fituée fur
le Vdlinadarcs & le Sixto ; elle a une églife paroif-
fiale & 2 couvens ; Févêque eft feigneur de la ville,
& jouit de 8ooo ducats de revenus.

<;) Lugo , anciennement Lucus Augufti , ville épif.
copale fituée à peu de diftance de la fource du Min-
ho; elle a $ paroifles, 4 couvens, un féminaire & 2
hôpitaux; fon évêque jouit d'un revenu annuel de
18000 ducats. Lorfque, les Suéves regnoient en Gali-
ce , Téglife de Lugo étoit la métropole de tout le
royaume. Il y a dans cette ville des bains chauds,

[Cette ville a , félon Mentelle , 47009 habitans.3

6) Orenfc, jadis aqua calidœ , ville épifcopale au
bord du Minho , avec 4 paroifles, 2 couvens & un
bon hôpital ; on y trouve des bains chauds , parmi
lefquels il en eft même dont les eaux font bouillan-
tes. Le revenu annuej de févêque d'Orenfé eft efti-
mé à 10000 ducats. La comarça d'Orenfé eft la plus
étendue de toute la Galice.

7) Tuy (Toui), TWe, Tyde, ville épifcopale
fituée dans une vallée au bord du Minho, non -loin
de fon embouchure ; elle a 2 paroifles , 3 couvens &
un bon hôpital ; févêque jou^de 10000 ducats de
revenu. »

2. Les bourgs fuivans, villas:

1) Bayona , bourg avec un bon port de mer dé-
fendu par un château. Il y a une églife collégiale &
% couvens. A l'entrée du golfe près duquel le bburç
eft bâti, on voit quelques isles, que les anciens nom*
moient inJUU cic&.

2) Gondomar , bourg & chef-lieu d'un comté apar.
tenant à la famille d'Acunna.

i) VigOy bourg muré, avec un bon port de mer,
} paroifles parmi lefquelles eft une collégiale , & z
couvens. C'eft dans ces parages que les Anglois & les
Hollandois attaquèrent en 1702 la flotte d'argent 裻

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LE'ROYAUME DE GALICE.* 7JJ

pagnole : ils fe rendirent maîtres du bourg même
en 17 19. >

• 4) Redondela , bourg avec une parbiffe & 2 cou*
vens.

5) Fontevedra * bourg mure, fitué fur un golfe
dans lequel fe jette le fleuve de Loriz, & dans les
environs duquel fe raie -une pêche confidérable d'an-
chois. Il contient 2 églifès paroiiïiales , j Couvens &
un hôpital renommé» •

6) El Padron , anciennement Iria Flavia , bourg
muré % fitué près du golfe à l'embouchure de VA-
rqza , nom donné aux fleuves réunis de la Sar &
de TUlla. 11 a 2 paroifles , dont Tune eft en même
tems églife collégiale. 11 avoit autrefois un évêché
qui a été transféré en 835 à Compoftelle, dont Tar*
chevêque poffede encore ce bourg.

[C'eft là que la légende fit venir d'abord le corps
de Sl Jaques.]

7) Noya, bourg muré, fitué au bord des rivières
de Tamar & de San-Jufto , qui ont leur embouchure
dans un golfe.

• 8) Lnyo<> endroit fitué dans les environs deCom-i
poftelle, & chef- lieu de Tordre de St. Jaques, lequel
J a pris naifTance dans un couvent de l'ordre de St.
Auguftin%

- 9) Mur os, endroit fitué près d'un golfe, où il a
un bon port.

, 16) Santa Maria, lieu fitué près du Cabo Finis
terra \ c'étoit autrefois une ville fort peuplée.

• 11) Ferroi, bourg muré fitué au bord d'un golfe >
qui y forme un port excellent & bien fortifié.

[Ce n'étoit encore en 17c 1 qu'une pêcherie, 6fc
aujourd'hui même ce bourg n'a qu'une feule paroifle.
Mais les agr^ndiflemens de fon port * qui eft excel*
lent, Pont accru au point qu'il s'y trouve 7 s 00 habi*
tans, félon Mentelle : pour Dalryrnplé* il fe trompe
quand il dit 30000, L'entrée du port* défendue par
deux forts , eft fi étroite pendant une lieue de long,
qu'il ne peut y pafler qu'un vaifleau à la fois. Qn y

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7H tfe ROÏÀÛAlÈ i)'esêaô*tb.

& établi une grande manufacture de toiles à voiléfc
C'eft auffi là que fe trouve li principal arfenal dé
rnarihe j où chaque ^âtiment a fon magasin particu-
lier d'agrès ; il eft accompagné d'un hôtel de .la ma»
fine avec des- baraques pour çoôo matelots J

12) Vivtro, bourg rhuré & port* fitùé près d'une
moritagne au bord d'Un golfe où tombé la rivière de
Landrove. 11 y a 2 parbiffes, fc couvons & 2 hôpitaux*

1$) Ribade<\) bourg muré* bâti fur les bords d'urt
golfe, qui forme un port, & reçoit les eaux des ri*
vieres d Eo & de Narct'ca. Le port eft défendu par
deux châteaux; Il y a dans le bourg une collégiale
& 2 couvens, & il eft le chef-lieu d'un comté qui
apartient aux ducs de Hijar. L'évêché qui étoit à
Ribadeo a été transféré à Mondonnedo*

14) Monforté ï bourg fitué fur une moritagne ai*
pied de laquelle coule la rivière de Cabe : il eft lé
chef-lieu d'un comté apartehânt aux comtes de Lé*
fnos , auffi bien <jue de la comarca de Lémos qui apar-
tient à févêque de Lugo.

iO Viana do Bolo s bourg fitué,fur une colline au
bord du Bibey où Hibou ,. & chéf-lieti d'un marquifat
poffédé par la maifon de Medina-CelL

16) Monterrey , bourg niuré avec un château* fitué
fur une montagne, & chef. lieu d'un comté; ,

ii) Araujo (Araouxo), bourg au pied d'une mon*
tagne , fur laquelle on voit un fort.
i j8) Celanova, petit bourg au bord de fa Lima}
£vec un riche couvent de Bénédictins.

19) Ribadavicii bourg muré au bord du Minhô 1
il a 4 paroifles & 2 couvens* & eft le chef-lieu d'un
comté*

20) Caldaiy endroit fitué au bord de la ineri oit
y trouve des bains chauds*

ANDALtlZÎA
ou proprement fandalucià* l'Aiidaiou(i«,

Ce nom eft générique , & comprend les

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l'andalôusië* % 7îf

royaumes de Sevitte^ de Cor âme, &, de jaén i
il s'étendoit^aufli autrefois fut le royaume de
Grenade, qui porte aujourd'hui encore le notfi
de hwte Andaloufit * on appelloit baffe Anda-
loufie celle dont nous allons donner la deferi*
ption. Le pays qui s'étend le long de la mer
depuis Niébla jufqu'à Almérça , dans le royau-
me ae Çrenade, s*appelloit> >Jans les tems les
plus reculés Tjiarfchifch, ou félon fo dialede
chaldaïque & fyriaque > qui change le t# hé-
braïque en j\, Tavtejfîsi de même que B&tica.
L/Andaloufie jloiit il S'agit ici, confine vers le
ftord, à PEftremadoure & à la nouvelle CaftiJle,
dont elle eft fépatfée, par une chaîne de mon*
tagites que Ton nomme Sierra Morenai vers
Foueft, aux provinces portugaifes d'Alentéjo
& d'Algarves vers le fud, en partie à la met
occidentale > & en partie au détroit de Gibral-
tar 5 vers le levant * aux royaumes de Murcie
& de Grenade. Le GuaJalquiur , que Ton
nommoit anciennement Bâtis & Tartejfus, tra-
verle rAndalottfië dans toute fa longueur. La
Guadiana la fépare , vers Poccident* de la
province d'Algatve. Une partie des autres pe-
tites rivières a Ton embouchure immédiate-
ment dans la mer 5 comme VOdier ou Odiet,
la Guadaleté, c'eft-à'diré, fleuve d'oubli, & Je
Tifito ou Azjeche, dont les eaux ne font pas
potables, nuifent aux racines des arbres &
autres plantes , & ne contiennent ni poiflbns
ni autres efpeces d* animaux vivants : une autre
partie fe jette dans leGuadalquivir* favoir, la

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7^6 LE ROÏAVtiÈ D^EStÀGKEi

Giutàarmèna^ Ip Xenil\ qui a fa fburde ctaiis la
'Grenade, &c. L'Andaloufie eflr confidéréë com*
tue renfermant la meilleure partie du royau*
me d'Efpagne : effedivem eut elle eft fertile
Bii fruits exquis de toutes efpeces , produit
beaucoup de miel, des vins excellents * qui
croiifent particul^rement près de Cadix * Xé*
tez , Malaga , Ctézalla , Montilla & Lucéna > du
bled, de la foie, de l'excellente huile, du
coton même, pat ex. àEcija, où l'on en fê*
me la graine aux mois de mars & d'avril. Oit
y voit de grands troupeaux de bétail, priftoiî
paiement des chevaux $ on trouve auflî déÈ
métaux, du cinnabre, & une certaine efpece
de vif- argent La chaleur eft à la vérité extra-
ordinairement Forte en été ; mais les habitans
ïbnt accoutumés à dormir de Jour, & à tra»
vailler ou voyager durant la- nuit Du refté
l'air eft doux, & il fouffle auflî dé tems à aui
tre des vents rafraîchiffans.

XVIIL LE ROYAUME DE SEV1LLE,
El Reyno de Sevilk*

Il comprend if villes, 160 bourgs, z6 Vil*
lagcs, j* 12 endroits ruinés, ztf paroiffefc, 17^
couvens d'hommes & 86 de filles » plus de
4000 eccléfiaftiques, de 6000 moines & de
4000 îeligieufes , enfin gi ,678 familles. Ses
parties qui compofent cette province, font:

I. La tréforerie de Seville , où Ton trouve :
1) Sevilla, (Seville, comme Caftillc) ancienne-
ment HifpaliSy capitale de ce royaume, & la plus

grande

LB ROYAUME BB SEVILLB. 737

grandfe ville de toute PEfpagne * fon circuit étant de

quatre lieues & demie. Elle eft fituée au bord du

Guadalquivir > dans une grande plaine , renferme

28000 maifons (quoique peine aujourd'hui y trouve*

t-on pareil nombre d'habitans*) mais fans -apparence

& formant des rues étroites; une églife cathédrale *

'qui eft la plus vafte de coûte fEfpagne ; 29 églife»

paroiffiales, parmi lefquelies eft une collégiale ; plus

de $0 couvens de moines * & de 3 a de religieufes*

24 hôpitaux ) beaucoup de collèges dont l'un a Je titre

de collegio mayor\ une univerfité fondée en 1504$ -

une académie de belles-lettres fondée en 1750; une

école de pilotage, un palais royal, une fabrique royale

de tabac qui eft Tunique en Efpagne , la plus grande

connue, la plus magnifique de toute l'Europe* & dont '

tous les bureaux du royaume reçoivent leurs tabacs ;

une fonderie de caftons* un hôtel des monnaies, uni

bourfe, une audience royale & un tribunal d'inqui*

fition. Séville eft le fiege d'un archevêque, ayant 4

évêques pour fuffragans , & jouiflant d'un revenu

annuel de 180,000 piaftres, non compris les 2000a

ducats qu'il eft obligé de payer à l'infant ; celui dif

chapitre eft eftjmé à 140,000 ducats» Le fauxbourg

de Trianà, fitué de l'autre côté du fleuve, â obtenu^

le titre de ville crt 17}^. La translation de l'audience*

royale de la çdrtttdtadon de Ids Indias , faite d'ief

à Cadix en 1^717 & confirmée en 1726, caufa iiri tort»

confidérable au* habitahs de Séville* Les rhanofacTu-

res fon^ également beaucoup déchues & dimifluéed

" de nombre; car le nombre des ouvriers en laine «

en foie montait autrefois jufqu'â i6ôôo, 4 à peine

eft il aujourd'hui de J ou" 4O0. Le commerce de cëttê^ »

ville a trois branches principales, là lainfe , l'huile &{

les fruits : on exporte du prenlier açtlcte autour de?

2$o,ooô arfobes par; aft, de la valeur de i,2oô,oocf

jpiattres , dont 10 millions de réaux pour les droits dut

roi; autrefois on efcpôrtoit 14 a i$oôo pipes d'huiles^

chacune de 9 % arfobes * aujourd'hui le nombre n'en-

eft que de 7 à 8 mille. Qiiant aux fruits, favoir ç'u

Geogr.dtBufca.Tom.IILP.il Aaa ;

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Çjg LE «OYAUME D'iSPÀGNB*

trons, oranges, & pommes de chine, on en fait tous
les ans autour dç 250 cargaifons. On expédie auffi
beaucoup de fafran qui vient de la Manche, & dont
la livre vaut ç à 6 piaftres. En revanche les toiles
qu'on tire de la Siléiie, de la baffe Saxe & de la Bre-
tagne , coûtent 1 ,200,600 piaftres ; les camelots &
draps de laine apportés par les Anglois , en coûtent
plus d'un million. Tel étoit l'état des chofes en 176c.
Séville s'appelloit autrefois Hifpalis , Spalis & Cola-
hia romuha ; de Spalis les Maures firent Ichbilijah^
d'-bù Veft -formé enfin Sevilia. Elle, étoit beaucoup
Mus peuplée du tems dès Arabes qu'elle ne l'eft au-
fourd ? hui. L'Efpagne , la France , l'Angleterre & la
fiollande conclurent ici un traité en Tannée 1729.
Séville fut fort endommagée en 17s s par un trem~
Wement de terre. Le terrein qui l'environne eft très-
fertile en vin, bled & beaucoup d'autres denrées;
t>n y recueille furtout beaucoup d'huile. On voit hors
de la ville un aqué^uc digne d'admiration, conftruit
par les Arabes. On trouve à une lieue de la ville l'an-
éien Italica^ dans lequel étoit fituée l'ancienne Sé-
tille.

V tElle eft fituée fous le ^e deg; 20 min. de latitude
Ceptentxiohàlè. Il y- en a qui n'y comptent que 14000
çujifons ; Mentelie lui donne 8oooo,habitans. Elle a
\2 portes & de vaftes fauxbourgs. Comme elle eft
Ibàtie fur un terrein fangeux , i l y a grand nombre
de maifôns qui font fondées fur pilotis. T.es rues
font éjtroites , mal percées, mal bâties; ce qui rend
çWcanÉ plus frappante la beauté des églifes & des
çouvdns,. dont le nombre eft plus grand que dans
toute autre ville d'Efpagne. On y compte 4000 pré-
tendes, & en général c'eft le paradis des eccléfiafti-
jués, qui d'ailleurs poffedent la plus grande partie
ces maifons de Jk} ville* Rien de plus célèbre que fa
vafte cathédrale , dont la bâtiffe a duré depuis 1401
Jjfqu'en is2o. Elle eft bâtie fur les fondemens d'une
irjbfquée , & a 420 pieds de long fur 260 de large ,
percée de 80 grandes fenêtres garnies de verre peint ,

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±t fcOtÀUJïE DE SE Vît LE. 7J9

poffédant des richeffes immenfes, ent/autres un an»
i:el d'argent maffif'que Ton ne découvre qu'aux jourl
des plus grandes folemnités. On voit à coté de cette
églife la torre de Girdtda (tour de la Girouette ) *
monument arabe, quarre, de jço pieds de haut fur
50 de large à chaque face, où l'on monte par $4
plateaux inclinés au lieu de degrés s ce quf donne la
facilité de le faire à cheval. 11 s'y trouve aç cloches »
dont la plus greffe pefe ifcç quintaux. C'ett fur cette
tour qu'on plaça en 1400 la première horloge qui
exiftât en Efpagne. L'aCadémie des feiences qui y
exifte, y eft ignorée de la plupart des habitans; mais
la fociété économique s'y tait remarquer par* des fer*
vices diftingués. La bourfe eft fi déferte que l'herbe
y croit partout , quoiqu'elle foit avec la fonderie*
rédifice le plus considérable, L'amphithéâtre deftiti4
aux combats dé taureaux, eft le plus grand qui foit
dans toute l'Efpagne* Séville entretient auffi un opé*
ra italien ; elle a orné fon Almeda * qui eft la place
on promenade publique , d'antiques & de colonne**
La fabrique de tabac eft l'unique du royaume , & a
d'immenfes magasins, Il y a dans la ville une quia*
zaine de maifons étrangères , dont une angloife pro«
teftante , les autres irlandoifes , flamandes & franco*-
fes. La compagnie de San Fernando, qui pouvoit*
comme Cadiz , trafiquer immédiatement avec les In-
des, poflede à peine encore la moitié de fon fond**
qui étoit d'un ffifflion depiaftres. On peut remonter
le fleuve jufqu'à Séville avec des bâtimens de 200 à
470 tonneaux.]

2) San- Lucar-l&Mayot) Vifle fituée au bdrd du
Guadiamar, dans une belle plaine appeflée Ajaraffék '
Elle reçut le droit de cité du roi Philippe IV er^l'aiu
née 1659, & elle eft le chef- lieu d'un duché.

î) Moguer^ au bord de ÏAzigue ou Tinto i cette
ville a une parohTe 6c 2 couvens. Le roi Philippe IV
lui accorda le droit de cité en 16424

4) Ayamontè , fituée fur une hauteur, près de
l'embouchure dfe laGuadiana, qui forme im port prêt

•

^40 1**0* AU ME 0'ESPAGN*

\

de cette ville. Elle a un château pour fa défenfe, %
.paroiffes & un couvent, & elle eft le chef- lieu dHto

^ «) Le comté de Niébla , lequel apartient à Faine
de la maifon ducale de Médina -Celi, comprend le*
endroits fuivants : '

(i) Hiébla, grand bourg entouré de murs, fitue
au bord du Tinto, & renfermant 3000 tiabitans, ç
paroiffes , un couvent & un palais apartenant à fes

comtes.

[Mentelle donne a ce bourg 9000 âmes & cinq pa-

(2) Les bourgs de Hinojos & de Trigufros. f

{*) Huctoa , jadis Onuba f bourg muré , fitue au

bord de VOditl.àorit un bras forme au-deflbus du bourg

la petite isle de Saltës* Il renferme 2 paroiffes , un

hôpital ,& s couvens, & dans l'angle que forment le

•Tinto & l'Odid, on voit un château.

6) Palos, petit bourg fîtué au bord de la mer, non-
loin de l'embouchure du Tinto^ avec un port, d'où
fortit Chriftophe Colomb en 1492 * lorfqu'il alla foire
la découverte du nouveau monde» .

7) tsibraléen^ bourg au bord de YOdiçl> avec 1
paroiffes 6c 2 couvens ; il eft le chef- lieu d'un mar-

ouifat. ,

8) Lépé, bourg avec un bon château, fitue au bord
du Sait es, à une demi- lieue dé la mer»

o) San»Lucar de Guadiana^ ville fituée fur une
montagne, au bord de la Guadiana, & défendue dn
coté du fleuve par trois tours , & de l'autre par deux
battions. Le flux die la mer , qui remonte jufqu'ki,
y forme un petit poit.

10) -Paymugo, bourg fitue vers les frontières d»
Portugal : il apartient au marquis de Gibraléon &
au 'duc deBéjar.

' 11) Valvadé de Carmino % gros bourg dans la
Sierra Morena.

12) Arauna, gros bourg avec une j^aroiffe & }
£ôuvens, ?uffi duos la Sierra Morena,

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l'É ROYAUME DE SEVILLE* 74?

ïj) Frejenolou Fregenalde la Sierra, bourg de "
h Sierra Morcna qui a une paroifle & un couvent

14) Cazalla, gros bourg de la Sierra Morena, ave©
une paroifle, v Y couvent & 3 hôpitaux, apartenant à
Tordre de Calatrava.

iç) Conftantina, gros bourg de la Sierra Morena, .
"*vec un château, $ paroifles, $ couvens & 3 hôpi-
taux.

16) Alcàla de Guaddlra, bourg fur une hauteur
au bord de la rivière de Guadaïrçi, avec un château,
4 paroiffes , & % couvens, *

17) Ganduly marquifat.

18) Utrera, bourg muré , une bonne fontaine fi-
lante , 2 paroifTes , 8 couvens , & 4 hôpitaux,

19) Ferma flor, anciennement //y?a , bourg fur \t
Guadalquivir, chef- lieu d'un marquifat.

20) El Pedrofo , bourg & marquifat.

21) Gelvès, petit bourg au bord du Guadalquivir,
autrefois plus confidérable & plus peuple

22) Dos Hermanas\ marquifat.

2$) Algavay gros endroit à deux lieues de Séville,
thef-lieu d'un marquifot.
24) Gerena, bourg & chef- lieu d'un comté,
2$) Villa nueva del Alcor > gros bourg,'

a. La trêforerie de San Lucar, où font:

1) San Lucar de Barrame'da (Lucifcrifanum) 9
ville bâtie à l'embouchure du Guadalquivir; elle a
un port dont l'accès eft difficile , 2 châteaux , une
paroifle, ;; couvens de moines, j de religieuses &
un hôpital. Elle fut incorporée à la couronne par le
Toi Philippe IV en 164s : fes pofleiïeurs avoie-nt été
jufqu'aîors les ducs de Medina-Celi.

2) Rota, bourg vis-à-vis de Cadiz & fur le golfe
de ce nom , à 4000 toifes de la ville. Son vin rouge,
nommé Tinta efpichada , eit fort connu , & furpaffe
celui d'Alicante. Ce bourg a un château , & apartient
nu duc d'Arcos.

i) Chipiona^ autrefois Capion & Sud, bourg fut
la mer, apartenant au duc d'Arcos. • * * '

Aaa 3

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74? LE HOYAUME D'ESPAGNE.

4) LcbrijÇ) anciennement Nebrijffa , bourg dans
un vallon , avec un château , une paroifTe % & trois
cquvens.

3, La trçforerie de Xiy*z* où l*on trouve:

i) Xe'rez de la Frontera , nommé Sharifch pat
Aboulféda , grande ville dans une plaine , à une lieue
du Guadalète : elle a un château , des maifons bien
bâties, 9 églifes paroiffiales, parmi lefquelles eft une
collégiale; 13 couvens d'hommes & g de filles, avec
4 hôpitaux. C'eft dans les environs de cette villq
<jue fe donna en 712 la fameufe bataille où les Mau-
yes remporteront la victoire far les Goths. Le bled ,
l'huile & le vin, font la richeffe de la ville; ce vin
a de la réputation, & eft de deux efpeces, l'un doux
nommé pajareté, l'autre amer nommé vinojeco,
qui eft très-ftomacal.

[L'exportation de fes vins eft de aoooo tonneaux.]

2) ArcoS) furnommé de la Frontera , chez les
Arabes Orkojch & anciennement Arrobriga, ville bâ-
tie fur un rocher élevé , au pied duquel coule le fleuve
de Guadalète ; elle a 2 paroifles & s couvens , & jouit
du titre de duché , ayant dans fa dépendance Je bourg
de Villalengua & 10 villages.

3) Bornos , bourg avec un château,

4. La tréforçrie deCadiz* qui comprend:
1) Cadiz* ville de commerce célèbre, & l'un des

meilleurs ports de l'Europe , fitué à l'extrémité occi»
dentale d'une langue de terre longue & informe , fài-
fant partie d'une isle qui s'étend du fud-eft au nord-
oueft , & dont la partie occidentale eft appellée Ca-
diz, & celle qui eft vers le fud-eft, isle de Léon,
Cette islç eft formée par un canal ou bras de mer
fort étroit & communique à la terre-ferme par le vieux
pont de Suazo, bâti très- fondement» en pierres de
taille, & qui a s arches , du refte un peu fortifié du
coté de Cadiz , avec une garde. Cette isle avoit au-
trefois 10 lieues de longueur & 50 de circuit ; mais
çllç n'a plw aujourd'hui , depuis le pont de Suazo

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LE ROYAUME DE SEVILLE. 74}

jufqu'au château de St. Sébaftien , que % lieues de
longueur, fur environ 2 de largeur» Elle .produit très-
peu de bled, mais en revanche il y croit le meilleur
vin d'Efpagne ; elle offre quelques pâturages , & du
coté du port on fût beaucoup de fel. La pêche n'eft
pas moins confidérable , particulièrement celle des
thons, qui ont 6, 8 & fouvent même io pieds de
long. La langue de terre qui naît de cette isle, dont
la forme eft prefque quarrée , commence par être
fort étroite , elle s'élargit enfuite , forme beaucoup de
fînuoûtés & d'angles , & fe termine par deux pro-
montoires, l'un au couchant, qui eft en même tems
le plus remarquable , appelle Punta de San Sebqftian*
CMentelle ne donne, d'après Jordan, que 66000
habitans à cette grande ville , tandis qu'il s'en trouve
en revanche 7400 dans le bourg nommé YisledeLéon^
& 19000 au port Ste. Marie. Quoique lçs rues foient
étroites pour la plupart, mal pavées, mal percées *
mal propres , on peut dire que Cadiz eft fans corapa-
raifon la plus belle ville d'Efpagne. Elle eft éclairée
pendant la nuit ; il y a plufieurs places régulières »
telles que celle <jicSt, Antoine, qui eft la plus grande»
félon des notices récentes , le nombre des habitans y
feroit de 80000, dont 20000 François, 12000 Ita-
liens, enfuite beaucoup d'irlandois , de Hollandois , de
Hambourgeois, &c. Il y a un opéra italien, un théâ-
tre efpagnol , un françois, un obfervatoire , un am-
phithéâtre pour les combats de taureaux , qui eft rond
& conftruit en bois, mais qui contient 12000 fpecla-
teurs. Le village de Vislc de Léon eft remarquable
par une nouvelle académie de ça.lcts de la marine ,
au nombre de 160, érigée par ÇharlçsIUJ

La ville de Cadiz a 800 toîfes de long & ?oo dans
fa plus grande largeur : mais toute l'extrémité arron-
die de la langue de terre n'eft point bâtie ; car \o
coté occidental, qui eft très - agréable , & que l'orà
nomme Campofanto % ou le cimetière, eft inhabité ,
parce qu'il n'eft pas auffi commode pour l'abordage
des yaiffeaux que le coté oriental: on n'y trouve

Aaa 4

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744 LE ROYAUME d'espagki,

I

qu'un vafte hôpital & deux chapelles. La plupart te
rues de la ville foqt étroites , courbes , mal pavée*
& fales; il y en a pourtant quelques-unes qui font
large*, droites & bien pavées. Les maifons, qui font
en pierres de taille, ont prefque toutes trois à qua-
tre étages & une cour* quarrée parée en carreaux
de marbre, & Ton en voit plufieurs qui font
très -belles. En généra] le logement & les denrées
jbnt fort ehers à Cadiz. Pour y boire de bonne eau
il ïàu( la faire venir de Puerto de Santa Maria \
mais dans chaque maifon il y a un réfervoir placé
fous la .cour , où fe raflembîe V eau de pluie. On peut
cftimer la population de Cadiz à 7000.0 âmes , dont
en prétend que les étrangers de toutes nation? font
un tiers. Le plus grand nombre, de ceux-ci eft do
François & d'Italiens, enfuite viennent les Irlandois,
les Hollandois , les Ham bourgeois, &c. Ils y jouiffènt
de grandes libertés, & font immédiatement fournis
au gouverneur x qi^i feul connoît des plaintes formées
contre eux , dont l'appel fe porte au oonfeil de guerre
de Madrid. Ils ne payent rien à la douane pour tous
ce qu'ils font venir pour leur ménage ; les maifons
yroteftantes y font en grand nombre & y JQuîftèitf de
plus de liberté qu'en aucun autre lieu de FEfpaghe.
On compte dans cette ville 1 3 couvens , donfc un ci-
. devant collège de jéfuites, qui eft le plus beau de
toute PAndaïoufie : la cathédrale eft en même tenu
ïéglife paroiffiale , & elle eft la feule ; l'ancienne ca-
thédrale n a rien de remarquable , mais la nouvelle
eft un édifice de la dernière magnificence. L^vêqoe
de Cadiz eft fuffrçgant de l'archevêque de SévïHe, &

J'ouit d'un revenu annuel de 12000 duoats. H y a ç
lôpitaux, dont l'un efl: l'hôpital royal & militaire,
tant pqur la marine que pour les troupes de terre,
qui eft un vafte $ bel édifice $ on y a attaché un
collège de chirurgie, & un jardin botanique. L'aca.
demie des cadets de la marine a été fondée par Phi.
lippe V en 17 17 , augmentée & perfectionnée par Fer,

wmi Yt £Uç çft pfcççe <fen£ un viwx château, &

igitizedby VjC

LB ROYAUME DE SEVILLE. 74I

©a lui a donné Tobfervatoire qm' eft dans une an-
cienne tour fortifiée au bord dp la nier. L'audience
royale de la contratacion a las lndias^ qu le confeil
de commerce des lndçs, qui étoit autrefois à Sç ville,
Fut transférée ici en Tannée 171 7 ; en 172^ on la re-
mit àSéville, mais malgré tes inftancps, çp confeif
fut rétabli a Cadiz dès Tannée fuivante. Il eft corn,
pofé d'un préfixent, de 4 afTefleurs ou Oldorès, &
d'un tréforier ; il cénnoît de toutes les affaires de

droit & de finance <jui concernent les Indes , & Ton,

par la grande quantité d'étranger* que le commerce
y attire. Elle eft le centre du commerce dç TAmçri,
que, & l'entrepôt des négocians francois, anglois,,
hollandois & italiens, qui y ont leurs fadeurs ou
commiflionaires efpagnols pour l'expédition en Amé*
riquç fous leur nom par les; vaiffeaux efpagnols, Ou,
tre les nations qui viennent d'être nommées , toutes
les autres «jui font quelque commerce fur mer, y ont
leur? agents, leurs oorrefyondans & leurs commift
faires ; & les confuls dp ces nations y font beaucoup
de figure. Pçrfonne à Cadiz n*eft plus heureux quç
les négocions , parcequ'ils haf^rdent rarement leur
bien , & s'enrichiffent aux dépens de ceux qui leur
envoient des imirchandifes, & quels que puiffent êtrq
les événemens , il n*en réfulte aucun dommage pour
eux. Les marchandifes efpagnoîes conduites de Gadi^
en Amérique font un très-petit objet. Les droits d'en-
trée & de fortie, non compris ce qui eft du commer-, ,
ce d'Amérique (& dont il a été parlé dans Tintrodu.
<aion) rendent au roi autour dé 700,000 piaftres. On
peut lire ce qu'en dit M, Piuer dans la 2e partie de mon
magaz- p- 1 % h La baie de Cadiz eft formée par deux
golfes qui fe communiquent, le premier nommé /îo-
hia de Cadiz , & l'autre BatiiàdtPuntalès. L'entrée
du premier eft de 2000 toifes , à prendre depuis la
Tille jufqu'ay fonSantç Cataîina fitué vis-à-yis # çr*

Aaa f

Digitizedby GoOgk

746 LE ROYAUME d'£$7AÇXE*

terre ferme. L'entrée du fécond n'eft que de 500»
entre le fort Puntalès du coté de la ville , & le fort
Mat agor du fitué vis-à-vis à l'extrémité d'une langue
de terre qui tiçnt au continent. Çettç féconde baie
eft réfervée pour les vaifleaux de guerre & pour ceux
des bâtimens marchands qui vont en Amérique ou
qui en viennent ; les navires étrangers en font exclus.
Pendant le tems du reflux, une bonne partie du port
fe trouve entièrement à fec. Le golfe antérieur, le-
quel prend fon commencement entre Rota & St. Sé-
baftien , & s'étend jufqu'au* Puerto de Santa Maria ,
çft divifé en deux parties par les rochers appelles los
Fueros & Diamante , & depuis ce dernier çcueil ,
qui eft dangereux, jufqu'à Puntalès, il y a ?ooo brak
fes. La ville de Cadiz eft entourée de murailles & de
baftions irrégulièrement conitruits , fuivant que le
terrein l'a permis. On ne peut en approcher du coté
du fud , pareeque les bords font élevés , & pour ainfi
dire, taillés à pic ; & il eft dangereux d'aborder dans
la partie feptentrionale , à caufe des banc de fable &
des rochers qui font cachés fous les eaux. Vers la
pointe qui eft au fud-fud-oueft , il y a une chaîne de
rochers dont une partie eft couverte d'eau lorfque la
mer eft haute. On voit un fort fur la pointe de St.
Sébaftien , & comme , au moyen des écueils & des
forts qui viennent d'être mentionnés, Cadiz n'eft ac-
ceffible que par la partie la plus étroite de la langue
de terre qui règne entre là vile & la partie fud-eft
de l'isle de Léon, on y a pourvu en y pratiquant des
fortifications,

La ville de Cadiz fut nommée par les Phéniciens
Gadir ou Gaddir^ c'çft-à-dire, une haie, ou un lieu
entouré de haies : quelques anciens lui ont aufli don-
né par abus & par erreur, le nom de Tartcjfus; leç
Romains ce'ir de Gades^ & les Arabes 1 celui de Rades*
Ce font les Tyriens qui ont bâti l'ancienne Gaddir;
elle pafla enfuite fous la domination des Carthaginois,
à qui elle fut enlevée par les Romains. Les Maures
b perdirent en 1262. tes Anglais pillèrent & brûle*

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LE ROYAUME DE SEVILLE. 747

rent Cadiz en 1^96 , m$is les Efpagnols la rétablirent.
Les Anglois tentèrent une féconde attaque en 1702 ;
mais elle fut fans fuccès. Les prétendues colonnes
d'Hercule, qui doivent fe trouver à la tête dé la lan-
gue de terre, ne font, fuivant l'opinion deLabat,
que deux tours rondes de maçonnerie ordinaire, lef-
quelles , fuivant toutes les apparences , n'étoient ja-
dis que des moulins à vent, (mais voyez ci-après Fart.
d'Algeciras, à la fin.)

Z) & Puerto de Hanta Mariât {port de Sainte Ma-
fie), ville confidérable , mais toute ouverte, fituée à
Pémbouchure d'une petite rivière qui eft joint au
Guadalçte par le moyen d'un canal ; fon port eft pro-
tégé par le château de Santa Catalina. Elle eft fituée
à Foppofite de Cadiz , qui n'eft éloigné que d'un tra»
jet de deux lieues. Elle eft bien bâtie , (es rues font
larges & tirées au cordeau ; elle renferme 6 à 700»
habitans, il y a de bonnes maifons, une églife pa-
xoifliale qui eft en même tems collégiale, 9 couvens
& trois hôpitaux; le capitaine- général de Séville,
Cordova & Jaén, ou de toute ia bafle Andaloufie, y
fait fa réfidence. Les maifons font en pierres , & il y
en a beaucoup de grandes & magnifiques. Cette ville
a apartenu aux ducs de Médina Celi jufqy'en im
qu'elle fut incorporée à la couronne par le roi Philip-
pe V. On y fait beaucoup de fel. Les Anglois & les
Hollandois fe rendirent maîtres en 1 702 fans aucune
réfiftance.

3) Puerto real (port royal), ville fituée près du
golfe de Cadiz , c'eft- à dire , fur la baie de Puntalès,
avec un château appelle Mata darda : elle reçut le
droit de cité du roi Philippe IV. Elle a dans fon voi-
finage les carrières qui ont fervi à bâtir Cadiz ; la

!)ierre y eft molle, & remplie de coauillçs dç mou-
es & d'huitres, mais elle devient très- dure à l'air,
réfifte aux intempéries, & fe lie bien avec la chaux.

4) La Caraca , à une lieue de Puerto real & à 3
de Cadiz , eft une petite islc dans la baie de Puntalès,
près de terre, où depuis 1732 on a établi des chan*

Digitizedby GoOgle

748 " ROYAUME D'ESPAGNE*

tiers" de conftru&ion & des arfenaux de marine, a^rès
çn avoir élevé le fol -qui eft marécageux, & l'avoir
confolidé par un grançi nombre de troncs d'arbres
que l'on y a enfoncés en guiffe de pilotis. On compte
que Ferdinand VI y a employé plus de $o millions de
piaftres. Tous les édifices y font de pierre de taille
cpmmç à Cadiz.

ç) La lsla, village qui a unç églife & 3 couvens,
formé par le chemin qui conduit au pont de Suazo.
Il apartpnoit ci -devant au duc cTArços , aujourd'hui
il eft au roi. Op. y trouve un grand nombre de jolies
maifons , & quoique le fbl y foit mauvais & les envi-
rons peu agréables, e'eft un lieu de diverthTement
pour les marchands de Cadiz au tç^ns du carnaval.
Son nom eft tirtj de l'isle de téon, formée par un
large & profond canal fortant du golfe dç Puntalès,
"(qui forme plufieurs bras dans cet endroit ,) près dç
San Pedro , pouf fe rendre dans la mer en paflknt
derrière cç village.

6) Chiclana* bourg & lieu de plaifanoç pour le»
habitans de Cadiz qui y peuvent aÛcr tant par terre
que par çau, c'eft-à-dire, fur un canal qui fort de
celui de Suazo & pénètre dans les terres. Il y a dei
eaux minérales à un quart de lieue de- là,

7) San Pedro , isle qui eft à l'embouchure du ca-
jial fur lequel eft b£ti le pont de Suazo ; il y a un
château. En 1731 Ta marée s'étant trouvée très-baflç»
<pn découvrit dans'Ja mçr près de San PçdrQ, le$ re-
fies de l'ancienne villç & du temple d'Hercule que
les Phéniciens y ayoient bâtis. On çn tira même une
grapde ftatue d'Apollon çn bronze , que la populace
jnit en pièces; cepçndant le- marquis de Thçrry ob-
tint une couple de petites ftatues de bronze qui en
fortoient auflî , pour fon cabinet dç m^daillçs & $wi-
tiquités au port Stç. Marie.

8) Medwa isidonia , anciennement Apdcx , ville
ouverte affife fur un rocher qui fe trouve ifolç au
milieu d'une vafte plaine ; elle a z paroiffes, 7 cou-
tçns, & fut jufqu'en 1277 I e fi c S e de Tévêché trana.

Digitizedby GoOgle ^

LB ROYAUME DB SEVILLE. 749

ferc à Cadiz. Les rues & les maifons font méchan-
tes , & les anciennes murailles démolies , auffi bieft
que les ouvrages. Il y avoit auffi un château fur une
place d'où Ton a la plus belle vue du monde. Cette
ville eft lé chef- lieu d'un duché, duquel dépendoit
autrefois la ville de San Lucar de Barrameda, comme
en dépendent aujourd'hui les bourgs deChiclana*
Alerta^ ConiL & autres lieux, avec une partie du
comté de Niébla.

9) Alcala de los Gazulès , bourg qui eft le cheé.
lieu d'un duché apartenant au duc de Médina Sido»
nia.

10) Ximc'na de la Fronterâ , gros bourg.

11) Tarifa y nommé par le* Arabe* Vhûrif, an.
cîennementjwfiû traduàa, JuJiaJoza, ville G tuée
près du détroit de Gibraltar: elle a deux ports &ua
château» & quoiqu'elle foit mal peuplée, on y trou*
ve cependant 4 paroifles & un couvent. Elle étoit
ci -devant le chef» lieu d'un marquifat, mais elle
apartient préfentement au roi.

12) Vegar de la Fronterâ, bourg au bord du Bar*
bâté y non -loin du détroit de Gibraltar; il y a ut*
château , a églifes & J couver» ; on y jouit de la

Jilus belle vue tant vers l'Afrique que vers l'océan.
1 apartient aux ducs de Médina CeJî. On trouve à
peu de diffance de Vegar le cap de Trafalgar , ap*
pelle anciennement promontorium Junottis*

ij) Conil, bourg muré, fitué près de la mer, &
apartenant au duc de Médina Sidonia. La pçche du
thon étoit autrefois très- bonne dans ces environs,
puifqu'elle doit avoir rapporté annuellement près de
80000 ducats; mais elle a tellement déchu, Qu'elle
n'en rend pas aujourd'hui la moitié, & même d'après
une autre évaluation , fon produit monte à peine à
8000 ducats.

f. Campo de Gibraltar* cîeft-à-dire, cam-i
pagne de Gibraltar, où I\m trouve:
1) San Roque, petite ville bâtie fur une mont*,

itizedby GoOgk

*tfù LE ROYAUME b'ESlÀGNft

gne, à une lieue de Gibraltar, gratifiée du droit do
cité en l'année 1*720» Il y a voit autrefois des miniè-
res d'or dans fon voifinage»

[On voit à un quart de lieue de cette placé la IL
gne ëfpagnole la plus avancée confiftant en un mur
qui traverfe toute la langue de terre jufqu'au fort St.
Philippe , & qui au dernier fiege de Gibraltar étoit
Couverte de fortes batteries. Il s'y trouve neuf corps
de garde , & deux grandes barraqucs bien conftrui-
tes. Elle eft fort élevée , & fur le bord d'un fond
tfcarpé où fe voit un vallon large de 60 perches ,
planté d'orangers.]

i) Algéciras Ulghécîras), qu'Abottlféda nomme
-OlGazifatou AlDgejirat^ 01 Gadhrao , ville ou-
verte fltuée près du détroit de Gibraltar , autrefois
fcbmpofée de deux villes s raifon pour laquelle
fon nom eft au pluriel. Elle n'a pas encore pu fe
relever des dégâts que les Arabes y ont faits durant
le règne 3u roi Pierre., malgré les privilèges & les
avantages que le roi Philippe V offrit en 1719 à ceux
xjùi voudroient la rétablir. Les Arabes occupèrent
cette ville en 71a y & la conferverent durant près de
^00 ans.« Les Caftfllàris s'en rendirent maîtres en
t?4i après un fiegë pénible de trois ans, pendant let
tju'els les affiégés firent ufage de la poudre à canon;
(voy. mon nïagazin, 2 part. p. 159.)

[Il n'y refte plus le moindre ouvrage ; il y a des
rues larges & bien pavées , deux plates & peu de
bonnes % inaifons ; il s'y trouve autour de 10000 famil-
les prefque toutes très, mal à leur aife, n'ayant de
jeflburce que quelque pèche & le voiturage du char-
bon de bois pour Cadiz. L'hôpital royal pour la gar-
ni fon eft un édifice confidétable. La mer y eft peu
j;ro(onde, de forte que les gros bâtimens n'en peu-
vent approcher d'un quart de lieue.]
,11 y a un golfe entre la montagne & le promon-
toire qui eft près d' Algéciras & la montagne au pied
de laquelle eft fitué Gibraltar ; celle-ci eft un rocher
foide & élevé » tenant à la terre ferm* par une tan-

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LE ROYAUME DE SEVÎLLE. 7fl

gu« de terre de la largeur d'environ 200 toifes, qui
a vers l'occident le golfe fus -mentionné, & vers le
levant la nier méditerranée : ce dernier coté du ro-
cher eft très-haut , & s'élève prefque perpendiculai-
rement , au lieu que vers le golfe le talus eft prati-
çafele, & le rocher plus acceffible. 11 fe partage en
plufteurs parties ^ entre lefquelles lés eaux de la met
pénétrent, & dont les fomrnités font garnies de mu-
railles , de parapets & de tours, fuivant l'ancienne
méthode de fortifier. Il croît fur ces rochers des her*
bes très-felutaires, entr'autres des renoncules. L'an-
cien nom de cette montagne étoit Kalpe, & elle eft
à Foppofite d'une autre montagne Gtuée en Afrique
dont l'ancien nom étoit Abyla , aujourd'hui le mont
dcCc\ita y autrement Sierra Ximièra, ou Sierra de
las monas 9 c'eft.à-dire, montagne des finges. Ce
n'eft pas fans fondement que l'on regarde ces deux
montagnes pour être les fameufes colonnes d'Her*
cûle, comme il a déjà été remarqué dans l'introdu*
étion à cette Géographie , Tome I. pag* 112.

La. ville même de Gibraltar fe trouve décrite au Tome
XIII. parmi les poffeffions de l'Angleterre*

6. La tréforerie de Marchéna , qui contient:

1) Marcliéna (Martchéna) , anciennement Cola.
nia marcia , grand bourg ceint de murailles , aveu
un château , une paroiiTe , 6 couvens & un hôpital.
Il apartient au duc d'Arcos.

2) Arahal , gros bourg,

%y Moron , gros bourg, avec une parôifle & huit
couvens ; il apartient au duc d'Offuna.

4) Zaraha* bourg muré avec un château, Gtué
fur une hauteur , au pord du Guadalété qui a fa four-
Cb dans ces environs: il a le titre de marquifat , le-
quel eft toujours porté par l'aîné de la maiibn ducale
d'Arcos.

7. La tréforerie d'Ojfitna, qui comprend: ;
1) 0/fa/ia(Offonna), dans Aboulféda O/c/zounaft*

anciennement Urfo, grand bourg bien bâti, avec
ine paroiffc& une collégiale, 10 çouvyfeas de moine**

itizedby GoOgle

7P LE kOYAUME D'ESPAGNE*

<; de religieufts, ; hôpitaux & une univerfité fondée
en iç49» C'eftle chef •lieu d'un duché.
2) Olbera , gros endroit qui a un château»

8. La tréforerie d'Eftepa, où font:

1) EJiepa , bourg mtiré fur une hauteur afec %
églifes & 5 couvens , chef- lieu d'un marquifat.

2) Plufiturs autres petits endroits*

9. La tréforerie à % Ecijâ\ qui comprend :

1) Ecija (EciXa), dans Abotilféda Efligah ou AfiU
gah , anciennement AJligis , Auguflafirtna^ une des
meilleures villes de ce royaume , fituée au bord du
Xénil que l*oh y pâfte fur un pont de pierres » ren-
fermant environ Sboo habitant, ôparoiftes* 10 cou*
vefis de moines, 6 de religieufes, & $ hôpitaux. Elle
obtint le droit de cité en 1402.

2) Fuentei) bôtifg ft chef-Hett d'un marquifat
ÎY LaCampandi bourg.

10. La tréforerie de Carmona, qui renferme : -

1) Carmona , anciennement Carmo , ville fituée
aux bords du Carbones & de la Guadanna; elle ren-
ferme % paroiffes & iô couvens. Le droit de cité lui
fut accordé en 16)0.

" 2)' Cantillanâ , bburg fur le Guadalquivir, chef.
lieu d'un comté duquel dépend aufli le bourg de
Valverde* qui eft dans le voifinage.

3 ) Villa nutrua ddttiô , bourg fur le Guadalquivir ,
chef- lieu d'un marquifat.

4 ) Lord , gros bourg fur le Guadalquivir, chef-lieu
d'un bailliage de Tordre de St. Jean.

Btmarquefur la ville d'ANTKQUÉRA.

jOn trouve encore fur la carte deLopez une 11 tréfo-
rerie , qui eft celle tfÂntéquéra $ mais comme cette viUe
Se fon diftrid ne font comptés dans aucune des provîn-
tes d'Efpagne , nous en renvoyons la defeription a la fia
4e toute la monq:chfc t

XIX, LS,

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LE ROYAUME DE CORD01JE. 7fJ

XIX. LE ROYAUME DE CORDOUE,
El Reyno de Cordova.

Il a dans fa plus grande étendue, jo lieues
& trois quarts du nord au fud, & 17 & demie
de l'orient à l'occident^ chaque lieue comptée
à 6666 aunes de Caftllle. L'air y eft tempéré ,
les hivers courts , puifqu'ils ne durent pa$
communément au delà de deux mois; mais
les vents d'eft font très-chauds en été , & nui-
fent tant à la fanté qu'aux productions de la
terre. Cette province eft compofee d'une par-
tie de montagnes & d'une partie de plaines ,
entre lefquelles coule le Guadalqui vir, La par-
tie montueùfe eft fitûée à l'orient de ce fleuve,'
& comprend une chaîne de montagnes elcar-
pées dont le nom eft Sierra morena , qui n'of.
Frent à la vue que des rochers nuds & rudes,
comme Ton n'en trouve point dans le refte de
l'Efpagne. Ces rochers , dpnt le fommet eft
Fort élevé , forment de profondes vallées. On
rencontre par-tout du roc , des pointes & des
pierres tranchantes , qui rendent les chemins
prefqu'impraticables. Les petits plateaux que
Ton trouve fur le revers de ces montagnes, font
comme femés de pierres. Cependant c'eft en-
tre ces rocs & ces pierres , où Ton ne décou-
vre aucune terre , que font les jardins les plus
fertiles, des vignobles v , des oliviers &des
figuiers ; cette dernière efpece de fruit y eft
renommée par fa groffeur , fa falubrité & fon
goût. Il y vient aufli une efpece de citrons

Giogr.deBiifch.Tom.ULP.il Bbb

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754 LE ROYAUME D'ESPAGNE

appellée Damafquinas, laquelle ne croît dans
aucune autre partie de l'Efpagne : elle n'eft
pas groffe, mais oblongue, & donne, en la
mangeant , une odeur agréable ; on l'eftime
aufli plus faine que les citrons ordinaires»
quoiqu'elle ait à-peu-près le même goût. Oit
trouve dans cette partie montueufe toutes for-
tés d 7 arbres utiles, comme le mirte, le len-
tifque, carouge ou caroubier, le micocoulier,
"dont le 4>ois eft blanc & fert à faire des chai-
Tes* le pin, le châtaignier, l'olivier làuvage;
on y recueille auflî beaucoup de miel d'une
très-bonne qualité j la chafle donne du fanglier,
du chevreuil , du cerf, du lapin , mais parti-
culièrement de la perdrix & des grives ÇZor-
zalès), qui viennent de l'Afrique. Les habi-
tans y tiennent de grands troupeaux de dhe-
Vres & de moutons , qui compenfent lé man-
que de grains j la laine y eft excellente. L'eC
pece de cuir connu par-tout fous le nom de
de corduan *), tire fon nom de la ville de
Cordoue, où on le prépare avec des peaux
de chèvres > on en tire encore une autre efpece

*) C'eft même de ce mot là on du nom de ce cuir,
beaucoup plus connu encore' jadis qu'aujourd'hui,
que Ton dérive avec grande vraifemblance notre mot-
de Cordonnier pour lignifier faifeur de fouliers, efpece
d'artifans qui Te nommoient autrefois Cordouaniers ,
c'eft-à-dire , ouvriers en cuir , en cordouan : origine

qui n'eft pas peu confirmée par Je nom de Cordova-
niere qui fubnfte encore en italien , anfli ufité que
celui de Calzolajo , pour défigner ceux qui exercent

cette profeffion. Aujourd'hui le nom de Cordouaniw
eft reftreint chez nous à ceux qui préparent le cuir
de cordouan, c'eft-à-dire* à la manière de Cordoue.

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frB ROYAUME Dft CORDOUB. 7f f

de cuir mou appelle Ba<£rae, dont on fabri-
que des tapifleries peintes & dorées. Les mon-
tagnes ne s'étendent point par- tout jufqu'au
Guadalquivir ; car on trouve fouvent dans
l'entre-deux des plaines où il y a des prairies
& des pâturages.

Le plaupays a un très- bon terroir & meil-
leur que celui du royaume de Valences mais
il s'en faut de beaucoup qu'il foit fuffifamment
cultivé. On eftime que toute cette province
frécolte annuellement trois, millions âcfanegas
en bled, dont 79 équivalent à 64 tonneaux de
Hambourg , & qu'elle renferme au de- là de
1, 100,000 chevaux, ânes, bœufs, vaches, mou-
tons, chèvres & cochons; on y amené aufll
des provinces feptentrionales de l'Efpagne
jufqu'à 100,060 pièces de bétail pour y pafler
l'hiver. Les chevaux de Cordoue font renom-
hiés depuis fort longtems; mais les haras y
font négligés & vont en décadence, de même
que dans les autres provinces de l'Efpagne.
Celle-ci a des falines. abondantes dans le du
ftriél d'Efpéjo & à koute. Le plus grand fleuve
du pays eft le Guadalquivir, qui eft navigable
& facilite le commerce maritime. D reçoit
dans cette province les petites rivières fui-
vantes, favoir, le Berbezar, le Guadiaio, le
Guadabarbo , le Guadamellato, VArinalès* celle
de las Léguas & le Guadajos , appelle par
les anciens Flumen falfum; mais il y a un
autre grand fleuve qui eft le Ghinil ou Xénil*
qui prend fon cours de l'orient à l'occident»

Bbb z

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7f$ .LftlraTAUKB p^ÉSPA^Nt.

reçoit les eaux de la Bnrriana , du Rianztét
[(dont le? eaux lent falées) & de la Cabra , &
fe joint i au-deflbus dePalma , avec le Guadal-
quivir. tjnepartie deshabitâhs de cette pro-
vince eft trèç-riche, favoir la nobleffe, le cler-
gé, & un petit nombre de bourgeois j le fur-
plus eft dans une grands indigence. Ces der-
niers quittent leur pays lorique le bled man-
que, &.yont jnçndjer dans les provinces voi-
fines. , Les poflefleurs du! grand nombre de
métairies oii biens de campagne qui font dans
èette province, traitent leurs ouypers comme
des efclaves : ainfî il.ne fâyt point s'étçmner
de fqn étàç de dépopulation. /Quoiqu'elle
puifle fournir f 1,900 Jiommes^ capables dé
porter les armes; elle n'a cependant que 'deux
régimens de milice,, qui jtarterit le nom de
Cordoiîe & de Boujalançé., Beaucoup dès di-
ipes (Tercias reaies) aparténantes au roi, font
aliénées; elles lui rapportent pourtant encore
annuellement ifooo fanégas.de froment &
^ioofanégas d'orge. Cordoue étoit ancienne-
ment un royaume Arabe particulier qui prie
paiffançe au huitième fiecle, & dura jufqu'en
1236, que Ferdinand III s'empara de la vilfc
Se Cordouè. Ce royaume cçmprénd

L Les villes Jui vantés : »

i. Cor doua , autrefois Corduba* dans Aboulféda
Korthobah^St du tems des Romains Colonia patri*
cia, capitale du royaume, fituée au bord du Gua-
dalquivir, fur lequel* il. y a un très. beau pont ancien-
nement bâti par les Maures, & dont la longueur eft
dé 364 aunes, la largeur de 9 & demie > & la ha*

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LE ROYAUME DE CORDOUE. 7f7

teur, non compris les garde -foux, de i* aunes : il
eft foutenu par feize arches, & défendu par une haute
tour qui eft au centre , nommée taraola. Le droit
de pontenage rapporte annuellement au roi 2000 pe-
fos. La ville eft entourée d'un vieux mur , & dîvifée
par un autre en partie orientale & en partie occiden-
tale; les Arabes appelloient la première Ajaxquia^
c'eft-à-dire, la ville de l'orient, & celle-ci Almédi no;
les chrétiens la nomment Villa, On compte dans
Cordoue Jjoo maifons, & quelques-uns portent lç
nombre des habitans à 16000 familles, d'autres feu-
lement à 26009 âmes. La place de Corredera eft
d'une grandeur remarquable ; elle forme un quarré
long , & eft environnée de maifons à trois étages ,
qui ont toutes des balcons. L'édifice où fiege le tri.
bunal d'inquiGtion , étoit un palais royal du tems ,
des Gothçs; il y a dans fon enclos des écuries royales
pratiquées dans une voûte bâtie par les ordres de
Ferdinand VI qui y dépenfa 45*oo« réaux de bil-
lon ; l'entretien des chevaux en a coûté annuellement
760000. L'évêque de Cordoue , qui eft fuffragant de
Tolède, a, à-peu-près 120000 ducats de rente. L'é«
glife cathédrale eft un édifice digne de remarque: il
y a toute apparence qu'elle eft placée dans le même
endroit où étoit jadis le temple de Janus , & elle fut
fcàtie par le roi de Cordoue Abderraman I , pour l'u-
fage des mahométans. Les meubles d'or & d'argent,
& les autres effets précieux apartenans à cette églife,
valut des fommes très-confiderables. Elle eft accom-
pagnée d'un beau jardin. Le chapitre eft compofé
de 8 chanoines, dont les prébendes rendent 2çoo à
5000 ducats, de 20 autres dont le revenu eft de
1500 jufqu'à ççoo ducats, de 10 prébendes dont
chacun perçoit 2000 ducats , & de 20 demi-prében-
dés jouiflant chacun de 1000 ducats de rente. L'é-
glife collégiale de faint Hypolite , fondée en 17*6,
a un prieur & 12 chanoines; le premier a 2000 du.
cats de revenu , & chacun de ceux-ci la moitié. Il
y a d'ailleurs à Cordoue 16 paroiffes, 16 couvens de

Bbbj

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7f$ LE ROYAUME D'ESPAGNE,

jnoines, 20 de religieufes, 2 collèges, ou Ton en-
feigne la philofophie fcholaftiqûe, la théologie & la
morale; 2maifons d'orphelines; 16 hôpitaux, &unè
maifon de corredion pour les femmes de mauvaife
Vie. Les revenus de la ville, tant fixes que cafuels,
rapportent chaque année à -peu- prés 2000e ducats,
& fon tréfor en renferme ?oooo. Elle paye annuelle-
ment au roi i,6ç6,87ç féaux de billon, non compris
l'impôt fur le tabac , lequel eft d'un grand rapport.
Cordoue eft habitée par beaucoup de grands de la
Caftillé & par d'autres perfonnes de diftin&ion. It y
a une manufacture de foieries , où Ton fabrique du
taffetas fimple & double , du velours & des rubans ;
une de filature, & une de gros draps de laine. C'eft
d'elle que vient le nom de cuir de Cordouan donné
aux peaux de chèvres qu'on y prépare. Le commerce
de la ville, ainfi que de tout le royaume, eft peu
confidérable , quoiqu'il pût l'être beaucoup ; cepen-
dant c'eft le plus célèbre marché aux chevaux qui
foit dans toute l'Efpagne, & Ton y trouve les plus
beaux Andalous. La chaîne de montagnes qui règne
le long du bord oriental du Guadalauivir , a fon corn*
mencement à une demi -lieue de Cordoue. Les peu-

{les appelles Tur détones ou Turtules , ont jadis ha*
ité cette contrée.
[Il y en a qui donnent à cette ville 20000 habi-
tans, 'comme D.Jordan, d'autres feulement içooo.3
Cordova laVicja^ ou vieux- Cordoue , eft un pâ-
turage royal environné d'un mur , fitué à une lieue
de la ville, au pied de la Sierra- Morena, pour les
chevaux de S. M. On ne fait d'où cet endroit a tiré
le nom de vieux- Cordoue ; car on peut prouver qufe
jamais la ville de Cordoue n'a été dans cet emplace-
ment Le toi AbderamanlII y bâtit un château, dont
les débris ont fervi à la conftrultion du couvent des
Hiéronymites , fitué à peu de diftance de-là dans une
vallée infiniment agréable.

2. Bujalance, ville fituée dans une contrée fertile
en bled, vin & huiles d'olives. Elle contient environ

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LE ROYAUME DE CORDOUE. 7^9

4^00 habitons, une p&roifle, j couvens de moines»
% de religieufes & un hôpital.

$. Lucc'na, ville renfermant environ çooo habitans,
une pâroifle , de laquelle dépend encore une autre
églife, 6 coùvcns de moines & 4 de religieufes. Le
duc de Médina Celi eft auffi duc de Lucéna. Le di-
ftrid de la ville eft riche en bled , en vin , en huile
d'olives , & fournit de bons chevaux. Elle eft pro-
priétaire des falines dejaralès. v

Il y a un lac dont les eaux font amères ; à une
demi-lieue de la ville , près du village de Xauxa.

4. Montilla, ville fituée dans une vallée agréable,
& chef- lieu d'un marquifat réuni avec celui de Prié»
go, & apartenant au duc de Medina-Celi. Elle ren-
ferme 4000 bab'itans , 2 paroifles, s couvens de moi-
nes & 2 de religieufes.

II. Les bourgs fuivans :
I. Au bord «du Ghénil :

1) Palma^ chef- lieu d'un comté apartenant à la
maifon de Portocarréro. Il y a une parotfle , % coiv
vens de moines , un de religieufes , & un hôpital.
Le Guénil a fon embouchure dans le Guadalquivir un
peu au-deflbus de ce bourg.

2) La Pucnte de Don Gonzalo, bourg avec une
pâroifle, un couvent de moines 1 , un de religieufes,
6c un hôpital. Il apartient au duc de Médina -Celi*
comme marquis de Priégo. Il y a de l'autre côte du
fleuve le bourg de Miraghénil, qui apartient au corn,.
té d'Eftepa, on y arrive par un pont.

i) Iznajar, bourg apartenant au duc de Seflà : il
y a une pâroifle & un couvent d'hommes.

2» Entre le Ghénil & le Guadajos :

4) Rut€ (Routé]), bourg apartenant au duc de
Sefla; il eft fitué au pied d'une montagne, & a une
pâroifle, 2 couvens de moines, & des falines.

5) Cabra , anciennement Egabro, grand bourg,
fitué au pied d'une montagne, près de la fource de

Bbb 4

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7fo LE ROYAUME D'ESPAGNE.

la rivière de Cabra. Il y a une paroifle, 4 couvens cte
moines, 2 de religieufes, & un collège, où Ton en-
feigne la philofophie & la théologie. C'eft le chef-
lieu d'un comté apaAenant à la maifon de Seffa.

6) Monturque y bourg fitué tout près de la Cabra,
avec une paroifle, 2 couvens de moines & un hôpital.
D apartient aux ducs de Médina. Celi comme mar-
quis dePriégo.

7) Aquilary bourg fitué près de la Cabra, avec
une paroifle , 4 couvens d'hommes , un de religieu-
fes» & 2 hôpitaux. C'eft un marquifat poffédé par
les ducs de Médina* Celi.

8) Santaella, gros endroit avec titre de marquifat

9) Guadalcazar , bourg avec une paroifle & un
couvent : c'eft le chef- lieu, d'un marquifat

10) Fcrnan-Nunncz (Nougnès) , bourg & chef-lieu
d'un comté.

11) Mont é-may or, anciennement UHa, bourg apar-
tenant au marquis de Villena duc d'Efcalona.

12) Rambla, bourg apartenant au marquis d'Al-
. modovar ; il y a une paroifle , un chapitre de cha-
noines réguliers» un couvent de moines, un de reli-
gieufes , & un hôpiôl.

ij) Montalvan y bourg apartenant au duc de Mé-
dina «Celi.

14) Donna Jfencia, bourg apartenant au duc de
Seffa , avec un couvent d'hommes.

1 Zuheros , bourg apartenant au marquis du
même nom.

16) Luqut % chef- lieu d'un comté.

17) Baéna, oyVaéna, grand bourg, entouré de
murailles, avec 4 paroiffes, ; couvens de moines &
% de religieufes : il apartient au duc de Seffa. Baéna
poffede deux mines de fel fort abondantes : favoir :
Cuefta de Palomas &Arroyo de Âlgarbc. Les pom-
mes de grenade de Baéna font renommées.

* 18) Carcabucyt bourg apartenant en partie au mar-
quifat de Priégo , & en partie à l'abbaye d'Alcala-la-
real.

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/

LE ROYAUME DE CORDOUE. 76*

19) PriégOf grand bourg fitué au pied d'une mon*
tagne, arec une paroifle, 4 couvens de moines, &
un de religieufes : c'eft le chef- lieu d'un marqui&t
apartenant au duc de Médina- Celi.

5. Au bord du Guadajos.

29) Cqflro del rio* anciennement Caflra poftù*
mia, bourg apartenant au duc de Médina- Celi com«
'me marquis de Pr^cgo; il y a une paroifle, un cou-
vent d'hommes, un de religieufes, un collège où
l'on enfeîgne la grammaire , & un hôpital. Les pom-
mes de grenade de cet endroit font renommées.

g 1 ) Efpéjo , anciennement Claritas Julia , bourg ♦
avec une paroifle, un couvent & un hôpital; il apar.
tient au duc de Médina- Celi. On trouve dans fon
diftriét les falines de Duernas.

Remarque. C'eft entre ce dernier endroit & les bonrgs
de Caftro & de Baéna , çu'étoit autrefois fitué Attegua 0%
Ategua,

22) Santa Cruz (Crous) , petit bourg apartenant au.
- duc de Médina. CeK.

4. Entre le Guadajos & le Guadalquivir.

1%) Canne té ', bourg avec une paroifle & un cou-
vent. Il apatttentau duc de Médina -Celi,
. 24) Le marquifat de Carpio , apartenant à la mai-
ibn ducale d'Alva, nommé ainfî d'un endroit fitué
près du Çuadalquivir, & comprenant les bourgs de
Morente, Perabad 9 Monter o & Adamuz fitués fur
le Guadalquivir, ce dernier fur le bord orientât

f. A l'orient du Guadalquivir, ou dan&la
partie montueufe du royaume.

2ç) Villa -fronça , bourg au iord de la Guadal-
quivir, apartenant au duc de Médina- Celi, comme
marquis de Priégo. é

26) Les bourgs $ Almodovar del rio & de Pojpu
dasi fitué près du Guadalquivir, & Hornachuelài
fitué près du Bembazar,\ qui fe jréunit dans ces envi-
rons avec le Guadalquivir.

Bbb s

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$62 LE ROYAUME D'ESPAGNE.

27) FuenteOvejuria^ anciennementi/f/ono, grand
bourg avec une paroiflè , un couvent de moines , &
un de reBgieufes* Les juges de ce bourg, ainfi que
ceux de Villa viciofa & iïOvéjo , font nommés par
la ville de Cofdoue.

28) VclmeZt bourg & commanderie de l'ordre de
Calatrava.

29) Vidrocht) Tornfmilano, Lannora^ Pozoblaru
co\ Alcûracéjos & Torre campo 9 bourgs apartenans
pi roi.

" |o) Villa nuevade la J ara &Conquifta 9 bourgs
apartenans au marquis de Carpio.

$1) Villa nuepa del Rey ou de Cardenas, bourg
fcpartenant au mfcrquis de Villa feca.
/ %i) El Vif o , bourg apartenant au marquis deHa-
riza.

jj) Villa nucoa delDuquc, Bdakazar &Hino-
iofa , bourgs apartenans au duc de Béjar.
r 34.) SantfrEufcmia> bourg apartenant au marquis
fie Horiarç.

;$) Çhillon % bourg apartenant au marquis de Me*
dina-CeU.

XX. LE ROYAUME DE MURCIE,
(Mourcie) El Rey no deMurcia.

Il confine vers le fiid-oueft au royaume de
Grenade > vers Poueft, à l'Andaloufie&la nou,-
velle Caftillej vers le nord, également à la
nouvelle Caftille 5 vers le nord- eft, au royau-
me de Valence, & vers le fud, à la mer mé-
diterranée. Parmi tous les royaumes qui com-
pofent la monarchie efpagnole, celui de Mour-
cie eft le moins étendu , fi Ton ne confidere
pasCordoue & Jaén. comme des royaumes ré-
parés. Sa plus grande largeur, du fud au nord,
eft d'environ zf lieues, & ù, plus grande Ion.

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LE ROYAUME DE MURCIE. 76$

gueur, d'occident en orient, de 25. Le prin-
cipal fleuve de ee royaume eft la Ségura, an T
ciennement Terebus, Staberum, Sorabis, qui
vient de la nouvelle Caftille, trayerfe le pays
de Foueft à Teft, arrofe Pextrémité méridio-
nale du royaume de Valence, & va fe perdre
dans la méditerranée. L'air de M'ourcie eft
pur & falubre. Le terroir produit de bons
vins & dû bleti d'une bonne efpece, mais en
très. petite quantité, parceque le terrein eft
très-montueux. La plus grande richefle du.
pays confifte en fruits, comme des oranges»
des limons, &c v en ris, en légumes, &c, en
fucre, miel & foie. Nous avons déjà parlé plus
haut (§. 4. de l'introdudtion) , de la foude que
l'on prépare ici en grande quantité. Cette
province contient :

i. Le diftrid deMurcia, où (ont:

x) Murcia, Mourcie, dans Aboulfédz MorJtjah 3
capitale du pays & réfidcncc de l'évéque de Cartage-
ne, fituée dans une plaine agréable, fur les deux
bords de la Ségura ; cette ville eft grande , a des rues
droites mais étroites , de belles maifops, de belles
églifes, des couvens bien bâtis, & elle eft bien peu-
plée, le nombre de fes, habitans étant de 8 jufqu'à
9000. On y trouve 11 églifes paroiffiales, 11 couvens
de moines, 9 de religicufes, 2 hôpitaux généraux,
& ? collèges. Il y a auffi un tribunal d'inquifition.
Les environs produifent beaucoup de beaux fruits,
& particulièrement de la bonne huile , beaucoup de
foie & de cannes à fucre. La plaine qui fe voit en
fortant de fes portes , porte le nom de laHucrta, c'eft-
à-dire , le jardin ; on y trouve les marquifats d'Efpi»
nardo & de Bénie l y & le bourg $ Alcantarilla. Cette

?64 tE ROYAUME D'eS*XGNE.

plaine touche à celle de ElCampo 9 qui n'a aucun
rndroit remarquable.

[Les maifons y ont pour la plupart le toit bâti à
l'italienne , & la promenade nommée Malécone aug-
mente les agrémens du lieu. L'évêque de Çartagene
a 4.6000 ducats de revenu. On trouve dans cette
ville une manufacture confidérable de taffetas & de
mouchoirs de foie : on y fait aufli du falpetré. On
cultive un peu de canne à fucre dans les environs ;
mais la culture de la foie & de l'olivier y eft plus
confidérable. On trouve à quelque diftance les bains
d'Archena. Le canal de Mourcie fe nomme aufli ca-
ria/ de Lorca , parce qu'il va depuis Huefcar jufqu'à
cette ville, après quoi il reçoit près de Murcia la ri-
vière de Ségoure. On doit encore percer un bras
qui pafle entre Lorca & Murcia pour aller à Çartage-
ne. Mehtelle donne à Mourcie 44.000 habitansj

2) Cartagena (Cartaghene), Carthago nova, ville
de grandeur médiocre, fituée près d un golfe, &
protégée par un fort Elle étoit autrefois beaucoup
plus confidérable qu'elle ne l'eft aujourd'hui. Son
port , qui eft fitué à l'extrémité du golfe , eft un des
meilleurs de toute l'Efpagne : l'entrée en eft défen-
due par les forterefles nommées Fuerie de Navidad
m •& Cqfiillo de Santé Barbara, & voifine d'une petite
isle a qui la pêche du maquereau qui s'y fait , a pro-
curé le nom de Scombraria L'évéque de Cartaghe-
ne , qui fait Ta réfîdence à Mourcie , eft fuffragant de
Tolède , & jouit de 64.000 ducats de rente. Il y a dans
le port un chantier de conftrudtion. Il croit dans les
environs beaucoup de genêt (d'Efpagnc), en latin
Jpartum ou fpartium , ce qui a fait donner à la ville
le nom de Spartaria , & & la contrée celui dejpar*
tarius campus. On y trouve aufli des diamants, des
cubis, des améthyftes, & d'autres pierres précieufes,
& fur-tout beaucoup d'alun. Les fondemens de Car*
taghene ont été pofés par Hannibal ou par Hamilcar.
[Le port eft défendu par deux forts , & l'un des
édifices qui fe diftingue le plus , c'eft le grand arfenal

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L* ROYAUME D8 MURCIE. 7$f

de Il marine; la plupart ont des toits à l'italienne.
ta manufacture de toiles à voiles eft compofée de "
iBo métiers battans. On voit plus, dç joo forets nu<ft
qui fe relèvent tous les jours pour pomper l'eau dé
48 baffins. Selon Mentelle, quoique Cartagene n'ait
Qu'une feule paroifle, on lui donne cependant 2300a
habitans. , Le port eft (pacieux & affez profond pour
-permettre Parrivage aux bàtimens jufqu'à terre. C'eft
une efpece de baffin creufé par la nature, & bord*
tout à Teritour de collines difpofées avec une effrecé
de fymmétrie; ce qui le met à l'abri de tous léi
vents; il n'y en a. même point qui pour la fureté &
la régularité , puiffe être mis en parallèle avec celuk
d. Il y a dans ce port un baffin de conftrucftion, ott
Von met les vaifleaux à flot fans être obligé de le*
lancer à l'eau , mais en ôuvrarit les éclufes feulement!
L'amenai eft un édifice , immenfe & complètement
pourvu; chaque bâtiment y a fon magazin' à part
Quoiqu'il foit au bord de la mer,. il s'y trouve uni
fource d'eau doude.] i

j) Lorca , ville avec un château, fitùée finr une
hauteur , au bord feptentrional du Guadalentin; elle
eft paffableraent grande, mais elle fe trouve dansw)
état de délabrement, quoiqu'elle foit fituée dans une
coutrée fertile. Les habitans , qui font au nombre
d'ëh'vîron 2000 , font ce qu'on appelle de nouveaux
chrétiens ou des Arabes batifés. La ville a 7 parôifles
& c couvens; elle étoit originairenjpnt le ftege de
Téveché de Cartaghene *).

[Du teins des Arabes , cette ville étoit très • confh.
dérable. D'après des indices fûrs Mentelle lui donne
encore aujourd'hui «7200 feux, plus de 7 parbiïTes,
& 9 couvens. Il croit .dans les environs une quantité
extraordinaire de pariétaire. J K î

*) Les environs de cette ville * quoique très -fertiles*
étoient refftés prefqu'incultes jmqu'en 1774? anjonr*
il'hni ce n'eft plus la même chofe, & la ville apoflj
fojf débouché le port di las Aquilas. ,

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766 LE ROYAUME D'ESPAGNE:

4) Totana, l'un des meilleurs bourgs du royau-
me; il eft grand & bien peuplé, & c'eft une cora-
jnaiiderie de Tordre de faint Jaques. % x

5) Lébrilla, bourg fur la rivière de Sangouéra.

• 6) Alhama % bourg, qui apartient air marquis de
Villafranca.

7) Caravaca, gros bourg mure avec un château;
]1 y a autour de 2000 habitans , une paroifle & 6 cou*
yens ; U eft d'ailleurs célèbre par un crucifix qu'il
poflede.

8) Moratalla, bourg.

9). Molina, bourg qui a de bonnes fontaines fiu
lantes, chef- lieu d'un marqui&t

10) JumiUa, bourg muré avec un château, 2 pa-
roifles & 2 couverts ; il y a des bains minéraux à une
demi- lieue.

1 1) Les bourgs de Montealegrt , Alpcra & Car*
kelen.

12) Le marquifat d Alboudéito.

2. Le diftriû de$égura 9 qui comprend:

Segura de la Sierra, bourg muré, à peu de diftan-
fce du Guadalimar , l'une des meilleures commande»
ties de l'ordre de S* Jaques*

j. Le diftrift deZiézar, oùfe trouvent:

1) Ziézar , bourg fur la Ségôufa.

2) Cehegin, Socobos, & autres bourgs.

3) Ricote, bourg dans un vallon, où fe trouvent
encore les endroits nommés Blanca, Villanueva^
plea* Archena, Zeuti & Habarèn.

4) Lorqui , bourg fur la Ségoura , avec un château.

4. Le diftridt de Hellin , ainfi nommé d'un
bourg qu'il contient.

f . Le diftriét de Chinchilla, où fe trouvent:

1) ChincIiiUa (Tchintchilia) , ville qui a un vieux

Jfchâteau & autour de 1000 habitans. Lé prof. Capde-

Villa a découvert une fontaine falante dans les envi*

ions, en ijlhi

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tE ROYAUME DE MURCIB. 767

2) Alvacttiy bourg qui a deux églifes.

3) Tobarra, bourg qui fe nommoit anciennement
Turbula.

6. Le diftriâ de Villena, où font:

1) ViUina^ anciennement Arbacala , ville avec
8 paroiffes & 2 couvens, & chef- lieu d'un diftrift
avec titre de marquifat Elle apartient aux ducs d'Efc
caiona. t *

2) Almanfa , anciennement Almantica , bourg
fitué vers les frontières de Valence; les Efpagpolà
battirent les alliés (Portugais, Anglois & Hollandois)
dans ces environs en Tannée 1707 ; en mémoire dé
quoi Ton a érigé une colonne fur le champ de ba-
taille. On voit les ruines d'un château fur un roé
efcarpé qui eft dans le voifinage.

j) Ttcla&Sax, bourgs.

XXL LE ROYAUME DE JAÉN,
EIReyno de ]/am , en lat. Regnum Giennenfê*

H touche vers Porient au royaume de Mour-
ries vers le fud, à celui de Grenade 5 vers le
couchant, à celui de Cor doue, & vers le nord,
à la Manche, dont il eft feparé par des mon-
tagnes couvertes d'un fol fertile & favorable
à te culture , favoir la Sierra Morena. Son
étendue du feptentrion au midi, eft de vingt
lieues deCaftiUe, & du levant au couchant
on en compte vingt-deux. L'intérieur de cette
province eft uni, mais les parties méridionales
& feptentrionales font couvertes de monta*
gnes. Les harras de Jaén fe trouvent dans une
grande décadence, & l'on s'y adonne peu à
l'agriculture. Il y a des faillies à Pojrçuna,
Ubeda & Salinos, 8t une mine de plomb î

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7&8 i<fi royaume d'espagne;

Linarès. Le principal fleuve qui arrofe ce pay*
«ft le Guadalquivir > dans lequel fe jettent tou-
tes les autres rivières , favoir du coté du midi»
la petite Guadiana , la JcmduliUa^ le Hbtchez ,
tèToxfiSi le GuadalboUon 9 \e Salado de Arjo-
tia & le Salado de Porcunai du coté dii nord le
Gaadatimar , le Guadiel* le Herrumblar , VEfl
cobar & fajandula.

Jufqu'à Tannée 1767, la province n'avoit
que 5 villes, 60 bourgs, n villages, 531^1
femilles , & 1 10 paroifles , & Fourniflbit un ré-
giment de milice de 700 hommes: mais à
rettteepoque fe population s'accrut du coté de
la Sierra Morena & de la Mancha, Paul Olavt-
dès, foutenu par la cour dé Madrid , tira de
l'Allemagne , de la France , & des Pays - bas
Autrichiens plus de 10000 familles, qui tra-
vaillerent à la culture de cette partie de PEC
pagnë jufque dans le royaume de Cordova. En
•îbrtant des montagnes on trouve une belle
toute bordée de maifons des deux cotés, dont
les habitans oiit les terres adjacentes j ce qui
occupé un efpace d'environ trois miles d'Alle-
magne. Enfuite Ton trouve un bourg d'envi-
iron 200 familles d'artifens & de laboureurs ,
& la route qui continue toujours dans le mè-
ime état , conduit à deux autres bourgs fembla-
tles. Le centre de cette colonie eft occupé
"par la Carolina ; ville nouvelle & murée, qui
feii ëft le chef-lieu & la réfidence du comftian*.
idant, peuplée de 6 à 7 mille âmes, y comprit
quelques Efpagnols i il y a deux autres villes

nouvelles,

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XE ROYAUME DE JAEN. 76^

nouvelles, fa voir la Car ht ta & la Loui/tan* 4
Tel étoit l'état des chofes en 1777.

[Les montagnes de ce nom forment le»
bornes de la province au nord-oueft; elles
confifteht dans des mafles énormes de rochers
dont la plupart a jufqu'à 600 toifes de hauteur,
auxquels la teinte obfcure que leur prête l'é-
loignement a fait donner ce nom de montagnes
noires , & qui jufqu'eç 1767 n'avoient fervi
que de repaire aux fangliers, aux loups & aux
taureaux fauvages. Ce fut là l'époque de l'en*
treprife du comte d'Olavidès; le nombre des
familles qu'il y établit, fut de 10400, la plu-
part allemandes. La difette des chofes de pre-
mière néceflïté, l'avetfion des Eipagnols, &
la nouveauté du climat, en firent périr un
tiers en peu de tems 3 cependant au bout de
dix années Ton porta les chofes au point de
pouvoir diftribuer 890 héritages chacun de
jf^f toifes de long fur 13$ j de large, & il
s'y trouvoit beaucoup de Catalans, fi y a et*,
viron 2000 habitations éparfes dans ces can-
tons, avec dix églifes qui font deflervies par
des prêtres efpagnols, françois & un allemand.
On y a auffi bâti des auberges , mais Olavidès
exclut abfolument les eouvens. Mentelle dit
qu'en 177a il ne s'y trouvoit que 714 famil-
les étrangères & 174 efpagnoles, mais Cava~
ailles prétend que cela n'eft pas jufte. Au
premier coup d'oeil, on croiroh le terrein fort
ingrat, parce qu'il eft couvert prefque par-
tout d'une couche de fable : mais on trouve

Gio{r.d$BHfch.Tom.ULF.lL Cet

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770 LE ROYAUME D'JSfcBAGKK-

deflbus à peu de profondeur une terre roo.
geâtre & ferrée qui ne le cède à aucune autre
pour la fertilité. Les dolons s'étoient fur-tout
appliqués à la culture du grain» comme la plus
propre aux befoins urgens de la colonie ; mais
le gouvernement a tourné , Ton ne fait pour-
quoi, leur attention fur celle des mûriers,
des oliviers & de la vigne, quoique très-com-
mune en Efpagne. Les deux héritages réfervés
au roi font divifés en champs de 30 pieds dont
une rangée d'oliviers fait la féparation, &
l'entre deux eft garni de 80000 plantes de vi-
gne à la manière de Provence j le nombre de
ces oliviers eft de izfoo, & le tout eft en-
touré d'une enceinte de mûriers.

Dès que la grande route çle la Manche com-
mence à defcendre vers les vallons , on dé-
couvre ces établiflemens des deux cotes du
chemin, s'étendant jufqu'à Cordova. Par-tout
on a planté diverfes elpeces d'arbres fruitiers.
La ville de Carotina qui eft au milieu 7 a la
forme d'un quarré long, & le coup d'œil d'une
jolie ville hollandoife, elle eft entourée de
murs, & en 1778 on y trouvoit 900 feux &
890 familles. La place du marché , qui eft
ronde & ornée d'une fontaine , le monument
de pierre qui porte le médaillon de Charles III,
les allées couvertes avec, des boutiques, les
lïiaifons peintes à la chinoife avec leurs jolis
jardins, tout cela fait un enfemble charmant,
où l'on diftingue fur -tout l'hôtel du gouver-
nement, la principale égUfe, & la manufk&urc

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LE ROYAUME DE JAEN. 771

<âc foie. Celles de laine donnent depuis quel-
que teras de fort bons tapis à la turque. On
connoit encore les Allemands à leur coftume.
La CarloUa a plus de 3000 habitans, & du
refte les maifons y font difpofées fymmétri-
quement comme à laCarolina, feulement el.
les font plus petites.]

Les principaux lieux de la province font;
1» Les villes fuivantes :

1) Jaên (Xaén), anciennement Aurgi^ Flaviurn
jîrgitanum , Giene 9 & dans Aboulfédz Dfchayy an ^
capitale du royaume , fituée au pied d'une montagne
au Commet de laquelle on voit un château. La ville
eft environnée de murailles & de tours. Elle eft le
fïege d'un évêché érigé en 1249 » & transféré ici de
Baéza. L'évêque eft fuffragant de Tolède , & jouit
de plus de 40000 ducats de rente. L'intendant du
royaume y fait fa réfidence. On trouve à Jaén is
églifes paroifliales , 8 couvens de moines, 7 de reli-
gieufes, 11 hôpitaux, & 4419 familles. Cette ville
eft fituée dans une contrée abondante en grain , hui*
le , vin , bétail , à peu de diftance du Guadalbollom
Les infcriptions que Ton y a trouvées , font fuppofet
que c'était l'emplacement de VAurgi des Romains,
ou M. Flaviurn Argitanum.

CMentelle donne à cette ville 27900 habitant]

2) Andujar, ville fituée près du Guadalquivir, S:
protégée par un château : les fauxbourgs font plus

frands que ce qu'on appelle proprement la ville,
rile a 5 parbiiïes, 7 couvens de moines, 5 de reli-
gieufes, & 2290 habitans. A un quart de lieue de
la ville on trouve une efpece d'argile blanchâtre ,
appellée Barro^ que l'on mêle avec du fel pour en
faire une poterie mince dans laquelle l'eau fe rafraî-
chît, & «conferve fa fraîcheur au milieu des plus for*
tes chaleurs fi on tient lé vafe à -l'ombse- & à l'ait

C ce %

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^

772 LE ROYAUME D'ESPAGNE,'

libre. L'ancienne ville d'Iliturgis & Forum JuHuni
étoit à une lieue d'Andujar vers le levant.

i) Baéza^ . Beatia* & dans Aboulféda Bajafah ,
ville fituée dans une plaine , qui a une églife cathé-
drale, une collégiale, 11 paroifles, 9 couvens de
moines, & 7 de religieufes, 2240 habitans, & une
univerfité fondée en iq;, confirmée & augmentée
en içço. Le fiege épifcopal de Baéza fut transféré
de Jaén en 1249 ; mais le tiers des chanoines de-
meura près de la cathédrale primitive.

4) Ubéda, dans Aboulféda Abbedah, ville qui doit
être l'ancienne Betula capitale de la Béturie. Elle eft
fituée dans une plaine fertile, & a une églife collégia-
le, 10 paroifles, 8 couvens & près de 2600 habitans.

Alcala la real % nommée par les Arabes Alcala
de Abengaïde, ou Torre de Abengàldc-JIoro, ville
bâtie dans une contrée fertile , que quelques-uns re«
gardent, mais mal -à- propos, comme faifant partie
du royaume de Grenade. Elle apaitient à l'abbaye fi-
tuée dans la même ville, qui eft la première de toute
l'Efpagne & donne 12000 ducats de revenus à fou
abbé, lequel dépend immédiatement du roi & du
pape. Il y a encore 2 paroifles , 6 couvens de moi-
nes ou de religieufes , un hôpital r & au de-là de 2000
familles. Les bourgs de Caftillo de Locubin & de No-
alrjo , fttués dans le voifinage , apartiennent auffi à
l'abbaye , de même que cçux de Priégo & de Carca-
buey dans le royaume de Cordoue.

[Sa fituatioa- en amphithéâtre fur le penchant
d'une montagne , lui donne un bel afpedt ; on trouve
encore fur les montagnes qui l'entourent 60 tours qui
fervoitnt de corps de garde contre les Arabes. Les
campagnes des environs font extrêmement fertiles.^
II. Les bourgs fuivans :

1. Au midi du Guadalquivir :

1) Lopera, petit bourg, avec 1 paroi(Te& 2 couvens.

s) Porcuna , anciennement Obulco. Obulconenfc*
Pontificiet\fei gros bourg, au bord âuSalad0 fit For*
mina , avec une paroiflfe ft j couvens.

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LE ROYAUME DE JAEN. 77 j

l) Sant loge de Calatrava, bourg apartenant à
Tordre de Calatrava ; il eft fous la jurifdkaion du bourg
de Martos:

4) Higuéra de Calatrapa, par d'autres i Higué»
ra de Martos * petit bourg au bord du Salado de Por-
cuna , & fournis à la jurifdiction de Martes. Les Ara-
bes furent battus dans ces environs en l'année 14 ji.

Martos , anciennement Tucci, & du tems de 8
Romains, Colorda Aug. Gcm. groisboprg & chçf.lieu
d'une commanderie de Tordre de Calatrava, fitûéau
pied d'un rochjer efçprpé appelle Penna de Martos ,
au haut duquel il y avoit un château On trouve
ici diverfes antiquités romaines qui prouvent qu'au-
trefois ce bourg étoit une ville confidérable.. II y a |
paroiiTes, 2 couvens d'hommes & ? de filles, La epm-
nianderie de Martos rapporte au vicaire général de
l'ordre 3000 ducats , & au gouvernement joqo pefos
par an,

6) Alcaudeté) gros bourg & chef- lieu d'un comte
poifédé par la Famille de Cordova & de Montémayor :
il contient 2 églifes paroiffiales & un couvent La
haute montagne SAylo au pied de laquelle le bourg
eft fi tué, fournit une multitude d'excellentes four-
ces. Il tire fon principal entretien de les plantation;
d'oliviers. ^

7) VillarDon Pardo, bourg avec titre de comté,

8) Arjona , anciennement Augujlo Àlhenfe , o#
Argayonenfe\ gros bourg avec ; paroiffes & 2 hôpi-
taux. Le petit bourg d'Arjonitla , ou Higuéra de
Arjona eft fitué à quelaue diÛance.

9) Efpeluy^ endroit fitué au bord du Guadalqui-
yîr , appelle anciennement OJigi ou OJfîgitania , &
jadis capitale de la partie de l'Espagne fituée au de-là
du fleuve.

10) Les petits bourgs deCàzàlillaj Mengibar* El
Borrueco avec titre de comté, Torré Don-Xtme'no ,
apartenant à l'ordre de Calatrava; Torré-campo*
fous la jurifdidion de Jaén & où quelques • uns pla-
cent Tucci vêtus ; Çampillo de arenas* Cambil, los

Ccc j

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Le

774 LE ROTAUME D'ESPAGNE.

Villarcf, où il fe donna une fomeufe bataille en 121 2 v
Carchel, Charcheiejo , /a Guardia, avec titre de
marquifat, Torrequebradilla autre marquifat, &Pf-
galqjar. ~ •

[Vcddepennas (Valdepegnas) eft un gros bourg quî
n*a qu'un couvent & une églife, & donne Ton nom
à des vins excellents qui fe, confirment en grande par-
tie à Madrid, fur- tout le rouge; on y fait du pain
excellent , & l'on y trouve le meilleur faffran.]

1 1) Mancha reaU gros bourg au pied d'une haute
montagne : il apartient au roi.

12) Les petits bourgs de Huelma, Belmez* Ter-
res , Albànchès^ Gardés , avec titre de comté, Jo-
dar & Bedmar % les deux avec titre de marquifat;
Vabra del Santo Chrijio , & Hinojarès.

iï) Cazorla^ Qùcfadai Hiruela &PozoAIcon
bourgs apartenans à l'archevêque de Tolède. L
premier, qui eft le plus grand, a 2 paroifles & ç
couvens, & donne, fon nom à une chaîne de mon-
tagnes. ^

• 2. Au nord du Guadalquivir :

". 1) Les petits bourgs de ViUa nueva del Arzobis-
po , Soriguéla , Iznatorafé ou Hifnatorafé* & Fit-
iacar&Oy apartenans à l'archevêque de Tolède.

• 2) Les petits bourgs de Santijievan dcl Puerto ,
chef-lieu d'un comté auquel apartient auffi le bourg

vije Cajhllar^ Sabiote> Torreperoghil , ¥bros y apar-
tenant au roi , Canena, Valenzuala & el Marmol.

%) LinareSy gros bourg royal, avec une paroiflfè
& 2 couvens: il y a dans fes environs une riche mi-
ne de plomb,

4) Les petits bourgs de Javaïquinto , avec titre de
iriarquifet, porté par la maifon de Benavidès, de
JBannos & de Eaylen , apartenans au duc d'Arcos à
titre de comté.

f) Tolofa, ancien château ruiné qui donne' fon
nom à lasNaoas (plaines) dt Tolofa, dans lefqueU
les Alfonfe VIII remporta en 1212 une victoire déci-
five fur les Arabes dans le voifirïage de Venta Vilcliès'.

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LA PBINCIPÀirrâ DES ASTURIES. 77f

JLXU. LA PRINCIPAUTÉ DES ASTURIES,
El Principado de las AJlurias.

Cette principauté confine vers le couchât
:i la Galice; vers le feptentrion à la met; 5 vers
4e levant à la Bifcaye, & vers le'midi à la vieille
Câftille, & au royaume de Léon. Son éten-
due, du midi au nord, eft .dtenviron 20 lieues,
,& du levant au couchant de 46. L'air y eft
paflablement bon, le paysinégal & montytirt.
Vers le midi; il eft féparé par de^ hautes mon-
tagnes de la vieille Gaftille &'de Léoiv . Tou-
tes les : montagnes: font couvertes -'dé boi$., qp
rqui eft caufeque.la province eft tftal-peuplé^:
cependant «le terroir produit àflez de bled>,
^beaucoup dç .fruits & d'excellents .vinst. . Les
.chevaux des JlftwSes écoieiit très -renom tiré»
autrefois à ca«fe de leur '5rit»fle. : & de leur
.bonté, : ' / •'-■-'•; ! , r, ■

[Avant 1770 les mutes de cette provincîe
sétoient dans un état affreux; mais, depuis cette
époque Ton y a pratiqué; avec l'agrément* d*i
roi, une belle toute qui va de Léon à Oviéda,
& qui Se continuer de-là jufqu'à Guidon pour la
commodité .du t commerce* Les Afturiens ,ap^ »
•pellent , . & .avec ^aifon , ' leur pays : le berceau
-3e. la monarchie efpagnole, & e'eft itième pour
«cette raifon que les. fils; aines des rois- pren-
nent le .titre de priuce.jdes Afturies.] •.-. '
• Lanobleffe de -cette province fe vattte de
defcendre des anciens Gothes, & que jamais
foit fangtfa été mélangé avec celui des juifs

Ccc 4

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77*» " ROYAUME D'eSPA;GNE. v

, ni des Arabes : effectivement, après la mal-
heureufe bataille que les Gothes, conduits par
leur roiRoderique, perdirent contre les Mau-
res près de Xérès, îélayo , prince Gothe , fe
retira dans les montagnes des Afturies avec
tin grand nombre de gentilshommes de fa na-
tion, & y reflernbla un petit corps d'armée :
mais voyant qu'il ne lui fuffifoit point pour
ofer attendre les Arabes en plaine campagne ,
il fe retira dans une grande caverne d'une
•montagne des Afturies, de la ( chaîne appellée
Aufen», en fortit dès que les Maures vinrent
l'attaquer & les obligea de prendre' la fuite.
On bâtit dans la fuite , en cet endroit, un
.couvent qui s'appelle, auffi bien que l'autre,
, Santa Maria de Cobadenga. Lét retraite & K
• vigoureufe défenfe des Gothei font aujourd'hui
encore tellement célèbres ctafEfpagne, que
tons ceux qui habitent la montagne d\4ufena 9
-font regardés comme de véritables? Gothes , &
ont des privilèges particuliers; & quoique ce
ne foit que des payfans qui quittent leurs do.
meures pour aller fervir dans d'autres contrées
- de PEfpagne , ils fe croient néanmoins infuL
tés lorfqu'àn ne les appelle point Godo 5 les
grands 1 & les petits prennent le nom tflllùftre
Godo ou àfîllufire Montagnes, & regardent, mai-
-gré leur pauvreté, comme un déshonneur de
s'allier à des familles: qui, aqfli riches qu'elles
puiflènt être , ne feroient ppint de même on-
line qu'eux. Ils font d'ailleurs tellement con~
jdéréç, que d'autres familles paient fouveat

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, fc* PRINCIPAUTE DES ÀSTVRIES. 777

ùe grandes fommes pour leur apartenir par des
mariages. Cependant ce qui diftingue le plus
cette province , c'eft que le prince héréditaire
d'Efpagne prend le titre de prince des Afturies
depuis Tannée 1388. Elle eft divifée en deu*
; parties inégales , favoir :

I, Aflurias de Oviedo, fituée vers le couchant,
qui eft la plus étendue ; elle comprend ;

1. Oviedo, enlat. Ovetum % capitale, fituée dana
une plaine élevée entre les rivières d'Ove & de De-
&a, défendue par un château , & renfermant envi-
ron 7000 habitons, 3 paroifles, 4 couvens de moi-
lies, 7 de religieufes, & 4 hôpitaux; elle eft auffi le
fsege d'une audience royale, d'une univerfité fondée
en iç8o, & d'un évêque dont le revenu bnnud.
monte à 16000 ducat».

[La quantité de reliques qui; font dans la cathé-
drale, h met en, grande vénération dans le pays; il
«'eft .auffi formé récemment dans cette ville une fi*.
çiété économique.}

2, Navia , bourg muré , avec tin port de mer. .
?. Avilès* bout g & promontoire, fituc for un

golfe: il y a un port.

4, Gijon (Guixone^ bourg muré avec un château
& un port C'étoit autrefois la réfidence du prince
GothePéUyp, dont les fuccefleurs s'appellerent rois
de Guijon jufqu'à Alfonfe le çhaftc, qui prit le titte
de roi d'Oviédo.

[Ç^ lieu eft devenu remarquable dans les derniers
tems parce que Charles III, en confëquence de la
liberté plus étendue du commerce de l'Amérique, a
pf rmjs aux Afturiens d'y équiper des navires pour
cette partie au monde. On fe propofoit auffi de tra-
vailler au port de Lianes en 178 c , afin de rendre. à
cette vide fon ancienne fplendeur/J

%• Villa viciofa, bourg fifoé près d'un golfe, dans
lequel fe jette VAJia , & y forme un bon port

C ce y

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77? 1E *^YAin«E d'espagnê;

H. Afiurias de SantiHam , fitue vejrs l'orient,
*jui comprend:.

i; Santillana , chez les Arabes Chantarin , bourg
.& chef* lieu de cette partie de la principauté , fitué
dans une vallée au bord d'une rivière : il y a une
'églife collégiale & un couvent. Cet endroit ëft'èa
même tems le chef- lieu d'un marquifirt àparfcenant
aux ducs d'Inrantadb.

2.. SantAnder^ faint André ^fanum Sti. Andréa 9
bourg fermé de murs fitué dans une prefqu'isle préf-
acé circulaire , qui forme' l J un des meilleurs ports ,
♦défendu par 4 forte. Cette ville eft, avec Bilboa ,
"l'entrepôt le plus fréquenté du commerce de la laine
-avec Tétranger. En 1784 H y aborda 688 navires,
îdont ç6i efpagnols. Il' s'y trouve une paroifle, 2
'églifes collégiales, ; couv'ens, & 4.00 habitans ; c'eft
iauffi le fiege d'un évêché. - • ?

3. Les bourgs de San Martin & de Rwa tic StUa\
-'fifcués près de la mer* •*•"
'' 4. Le diftri<ft de ticbûna , qui a 9 lieues de long,
-fur 4 de large, & ne cttttfifte qu'en montagnes, ap-
pelles , à caufe de leur hauteur, las montûnnasdt
Europa\ ce qui n'empêche point quele terroir ne foit
fertile en -bled v vin v pâturages & arbres fruitiers.
Les cinq vallées qui compofent ce diftri&V font:
•CilforîgO) Valdeprddoi Vakeharo y Cérècédû & Po-
lanès :* elles font bien peuplées , & ont pour chef-lieu
le bourg de :Potès fitué au bord de la Déva. Ce (H-
-ftricfl apartienr aux dues d-Ihfantado.

rXXIII. LA PROVINCE D'ESTRAMADOU-
RE, la Provincia de Eftramadura.

Cette province étoit autrefois appellée Bé-
tonia. Ses limites font : vers le nord le royau-
me de Léon ; vers Poueft , le Portugal \ vers le
?fk$ % celui de Séville* vers l'orient la Manche,
Tolède. & Cor do va. Sa grandeur du fiid au

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LA PROVINCE D'ESTRAMADOURE. 779

nord, eft de 5*2 lieues , & du levant au cou-
chant, environ de 40* Ses habitans font ac-
coutumés à la température de Pair qui y règne ;
mais les chaleurs de Pété font insupportables
pour lès . étrangers. Ceux qui demeurent au
pied des montagnes, ont de la bonne eau;
mais elle manque dans la plaine, en forte qu'on
.eft obligé de fe contenter de celle qui s'amaffe
dans des creux formés dans la terre pour cet
objet. Le terroir eft fertile en grains, vins &
fruits ; il offre fur-tout d'excellens pâturages ,
& c'eft par cette raifon que l'on amené dans
cette province beaucoup de bétail des autres
contrées de PEfpagne pour le mettre à Pen-
grais. Les chênes y donnent un fruit de fort
bon goût , mais perfonne ne prend la peine
d'en prendre foin. Il en eft de même du mar-
bre 5 elle en a de toutes couleurs, & perfonne
n'y fait attention. Les grands fleuves du Tajq
& de la Guadiana la traverfent pour entrer en
Portngal , après s'être groflîs d'un grand non*-
bre de petites rivières. L'Eftramadoure étoit
anciennement Rut- à- fait féparée de$ autrei
provinces efpagnoles ; irçais elle fut réunie à
la' nouvelle Caftille dès avant le dix - feptiem?
fiecle s cependant elle a encore fon capitaine
général particulier. Elle eft compofée des dU
ftri&s fuivans : . •

i. Le diftridt de Badajoz.

1) Badajoz, cjans Aboulféda Bathaljus, ancicrf-
tiementCoioniapacenfis^PQ&augufta, capitale êe
la province, fituce au bord de le Guadiana, que l'on

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780 LE ROYAUME D'ESPAGNE.

y patte fur un vieux pont de pierres , & fortercffe
frontière relativement au Portugal, étant pourvue
d'un château & de deux forts appelles San Chrijio-
val& las Pardaleras* Cette ville renferme au de là
de 6000 habitans, ? églifes paroiffiales , ç couver) s
jde moines , 7 de religieufes, ; hôpitaux, & eft le
fiege d'un évêque jouiflàntde 18000 ducats de rente.
Elle fut inutilement afliégée en 16*8 & en 170c.

2) Xérez de los Cavalleios, ville fituée à une demî-
lieue de là rivière ïïArdila, avec 4 parouTes, ; cou-
vens de moines, & 6 de religieufes: elle fut bâtie en
1229» & nommée d'abord Xérez de Badajoz. L'em-
pereur Charles V lui accorda le droit de cité,
' ' $) Zafrci) gros bourg avec un château ; il a plus
de 2600 habitans , une paroifle , une collégiale , & 7
eouvens;

[C'eft un bourg de 2000 habitons ou l'on prépare
la plus fine bafannej

4.) Feria, bourg fitué fur une haute colline, avec
un bon château, chef- lieu d'un duché.
• • ç) Salvaléon & Salvatierra , bourgs qui apartf en-
nent à l'ordre de chevalerie d'Alcantara.
kt 6)' Talavera la Real, bourg fur la Guadiana à
trois lieues de Badajoz.

7) La Roca ou Barcarota , bourg avec un châ»
•teau, 2< paroiffes & un couvent, chef-lieu d'un mar-
quifat appelle par quelques-uns Villa nueva de FreÇ*
jio, & auquel apartient auffi le bfurg de la Puebla
de la Calzada, dans le diftriél de Mérida.
a 8) Alburqucrquc , bourg fitué fur une colline ,
avec titre de duché ; il eft défendu par un château ,
A a 2 paroiffes & 2 couvens. Les Portugais le prirent
fn 170c,

2. Le diftrid de Llerena, où font:

1) Llerena (Liérena), ou EUerena (Eillerena), %

ville fituée dans une vallée, avec 2 paroiffes, $ cou-

veros de moines, 4 dé religieufes & un tribunal cPia.

quifition. Elle apartient; à l'ordre de St. Jaques, qui.

la fit bâtir en 1241.

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LA SROVINCE D'ëSTRAMADGITRÉ. 78*

* 2) Eéyna ou Villa de Réyna, bourg avec un châi
teau affis fur une hauteur; c'eft une des meilleure*
eommanderies de l'ordre de St. Jaques»

|) Segura de Léon , bourg avec un château, fut
une montagne.

4) Monajierio & Motttcmolia^ marquifàts.

5) Hornachos, bourg qui apartient à Tordre de
St. Jaques, fitué fur la rivière de Matachel qui f#
réunit à la Guadiana.

6) Azuqga, bourg avec un château fort, à l'ordre
de St Jaques.

7) Fuente de Cantos , bourg à 4 lieues de Zafra»

3. Le diftrid de Mérida, qui comprend:

1) Mér\da , anciennement Augujia emerita , &
dans Aboulfëda Marida ou Maredafi , ville fituée au
bord de la Guadiana , que l'on y patte fur un ancien
& beau pont de pierres. Cette ville contient 3 pa-
roifles , 1 couvens de moines , ? de religieufes , &
un hôpital Dans les affaires eccléfiattiques, elle dé-
pend du couvent de San Marcos de Léon apartenant
à l'ordre de St. Jaques. En 71; elle fut prife par let
Arabes après un rude fiege. Elle eft beaucoup dé-
chue de fon ancienne fplendeur.

2) Montijo, bourg à peuxle diftance de la Gua»
diana avec titre de comté , porté par la maifon de
Porto Carrero.

;) Môntancliès , bourg avec un château, aparte-
nant à l'ordre de St. Jaques.

4) Les bourgs d'AlcueJcar, Algarrovilla, Arroyo
de San Servan , Don Alvaro fur la Guadiana, & Villa
franca.

Labon> bourg fur une montagne, au bord de
la Guadiana , avec un château.

6) Azauchal) gros bourg.

7) Almendraléjo^ bourg fitué dans l'un des plus
/ertiles cantons de la province , & qui a une paroifl*
avec deux couvens. ■*

8) AUiangé ou Alanjéi fur la rivière de Matachel ,
à peu de diftance de fon confluent dans la Guadiana,

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78* LE ROYAUME D'ESPAGNE*

& Villa Gonzah fur la Guadiana , font deux bourgs
ppartenans à l'ordre de St. Jaques; le premier a un
vieux château fitué fur un haut rocher.

g) Valverde % bourg fitué dans un vallon riant
4. Le diftrid de la Serena, qui renferme :

1) Villa nueva de la Screna, bourg fur la Guadia-
na, chef •lieu du diftridt

2) Magacela , bourg & prieuré.

3) Zalamtadt la Sercna, anciennement Julipa y
bourg fur une montagne avec un joli château, une
paroifle, 2 couvens & 2 hôpitaux, dont un eft cèle*
bre par fon hôtel de charité. C'eft une commanderie
de Tordre d'Alcantara.

4) Efparragofa de la Serena & Efparragofa de
Jxurèst % bourgs.

j. Le diftridt de TruxMo 9 qui contient:

1) TruxiUo ou TrugiUo , anciennement Turris
Julii y petite ville fituée fur une colline, avec un
château , 6 paroifles , 4 couvens de moines & 6 de
religieules. Elle obtint le droit de cité en 1437*

2) MédcUin, bourg au bord de la Guadiana, &
chef- lieu d'un comté de ce nom; il y a un château
fort élevé, 4 paroifles, 3 couvens, un hôpital & une
maifon d'orphelins.

. 3) DonBenito, .bourg fur la Guadiana.

4) OreUana la vieja^ bourg avec un château ,
fitué au bord de la Guadiana ; c'eft le chef- lieu d'un
marquifat. Il eft à coté $ OreUana de la Sierra , au*
tre bourg.

ç) Afadrigalejo * petit village , où mourut Ferdi-
nand le Catholique. '

6) Conquifla , marquifat.
. 7> Les comtés d'El Puerto & de la Calzada Ua
Verguijuela.

8) U fe trouve auffi plufieurs bourgs dans WSar~
jéntia (Sergenterie) de TruxiUo , qui, s'étend le long
du Rio del monte.

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I<À PROVINCE D'ESTRAJKADQURE. 7g j

$) Cavanas , abbaye de laquelle dépendent fix
endroits.

6. Le diftriâ: de Cacerès, qui contient:

1) Cacerès, gros bourg fur la rivière de Salor,.
qui a 4 paroifles, 7 couvens, avec un bon hôpital;'
ç'eft une commanderie de Tordre de St. Jaques.

2) Monrroy , petit bourg qui eft le chef-lieu d'utf
marquifat.

.7. Le diftrift d'Alcantara, qui contient: «■

1) Alcantara^ bourg régulièrement fortifié , fitué
vers les frontières du Portugal, au bord du Tage,
qu'on y pafle fur un pont de pierres conftruit du tems
de l'Empereur Trajan. Alcantara a 2 paroifles & 4
couvens. Le roi Alphonfe X en fit la conquête en
1214, & en fit don à l'ordre de chevalerie de San
Julian de Pereyro (Saint Julien de Pereyro), qui re*
garda enfuite ce bourg comme le chef- lieu de Ton
dre, & en prit le nom. Les Portugais s'en rendirent
maîtres en 1766.

2) Valencia de Alcantara , place forte , fituée
vers les frontières du Portugal; les Portugais s'en
emparèrent en 1705,

?) Hcrrera, bourg fur une montagne au pied de
laquelle coule le Tage.

4) San Vicentét bourg.

%) Gâta, bourg qui donne fon nom à une chaîne
de montagnes.

8. Le diftrid dePlafencia, qui renferme:

l) Plafencia , ville bien bâtie, fituée au bord du
Xerté; elle a 7 paroifles, 4 couvens de moines» j
de religieufes, 5 hôpitaux, 2 collèges, &eftlefiegç
d'un évêque , dont le revenu anrruel eft de 40000
ducats. Cette ville jouit de beaucoup de privilèges*
Elle fut bâtie , ou plutôt rétablie , par Alphonfe XI
de Caftille en n 80. Elle étoit ci -devant la capital*
d'un duché; mais elle fut ré - incorporée à la coi^
xonnç in j 488* ep cchasgç du duché de Béja*,

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/

784 « ROYAUME D'ESPAGNE.

: 2) Coria, Cattrium 9 petite ville au bord de l'A*
lagon , avec 2 . paroifles , 2 couvens & 2 hôpitaux»
Elle.cft le fiege d'un évêque, quia 26000 ducats de
fente , & eft le chef- lieu d'un marquifat apartenant
au duc d'Alva.

$ ) Santa Cruz de la Cebolla , Miravel, Torrejon ,
font des marquifats ; Sauccdilla & la Oliva des
Comtés.

4) Almaraz* petit bourg fur le Tage, que l'oa
y pafle fur un ancien pont romain.

5) Velvis ou Belbis de Monrroy^ bourg fur le
Tage , avec un château ♦ une paroifle, & 3 couvens.

6) Bêjar , dans Aboulféda Bajerah , bourg & chef*
lieu d'un duché , fitué à 2 lieues de Plafencia dans
une vallée, au pied d'une chaîne de montagnes à la*
quelle il donne fon nom. Il a 3 paroifles, $ couvens,
& une bonne manufacture de draps ; fa jurifdidlion
s'étend fur 22 villages. On y voit deux fourcespref-

Sue contiguës, Tune froide , qui offre une eau potable
: agréable, & l'autre chaude qui fert pour des bains.

; 7) Près de Plafencia, & fur les confins delà pro-
vince de Salamanque, on trouve la valle de Plafen-
cia , au pied des monts Béjar toujours couverts de
neige; cette vallée riante & fertile eft traverfée par
4e Xertéi fur les bords duquel font fitués fix endroits
bien peuplés, favoir Xertc\ Capezuela> &c

8) On trouve à fept lieues de Plafencia le diftridt
•ppellé la ver a de Plafencia (verger de Plafencia).
Ceft une vallée très-agréable, de. la longueur de 12
lieues fur ? de largeur, produifant les plus beaux &
les meilleurs légumes, grains, fruits, &c. & qui offre
de belles prairies , des jardins , des fources , des ri.
vieres & d'exceUens poiflbns. Beaucoup de perfom
nés de diftindtion viennent y paflèr la belle faifon.
On y trouve 17 endroits habités par environ çooo
âmes. On y remarque fur-tout- le célèbre couvent de
St. jufte, Sàri£tijuJiUHieronymi % nommé Monafte-
tio de Jufte Geronymiano ou San Geronimo deju-
Jic % fende en 1410, où l'empereur Charles V fe rc*

tirs

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LA. PROVINCE D'ESTRAMADOUàE. 78JT

tira en içç6, & où il termina fi vie. Parmi les au-
très endroit! on peut nommer Tejada^ Xaris oîi
Jaraïz, Mac a- Nucva, Quacos & RobledilLo.

[Selon Antonio > Pons & d'autres témoins oculaires
de nos jours, il s'en faut bien que cette vallée mé-
rite tou* les éloges que d'autres en ont faits. A la,
Vérité il y a 14 villages dans ce que l'on appelle la
Vera % àrro'fée jtar plufieurs ruifleaux qui fourmillent
de truites, & 9 dans le vallon. Mais toute la culture
éonfifte fen quelques légumes & quelques miférablea
ceps de vigne? , & d'ailleurs le? vallées font infeftées
de brigands. Quant fcux orangers , citronniers , & au-
tres belïcs chofes , il n'y ftut pas penfer. 11 n'y a pas,
jufqu'auX nombreux châtaigniers qui y étoient , qui
Ae foîént péris par FefTaf iftijfrudent que l'on a fait
dé vouloir les Nettoyer d'infeétes par le moyen du
feu. Enfin, le couvent même, fi l'on excepte quelques
tableaux , n'a rren de remarquable ; les agrémens du
Jardin & tes eaux font en décadence , & Ton n'y
trouva plifc qu'unéifeulc înfeription dans un, coin du
jardin fur la muraille au-deffous des armes iniperia*
tes. {Ditlons T. II. p. 6+.)!

XXIV. LE ROYAUME D'ARAGON,
El Reyno de Aragon.

ïl.eft borné au nord par la Navarre, à Po*
tient par les Pyrénées & la Catalogne, au ?hi-
éi par le royaume de Valence , à l'occident
par la province dé Soria , (au N. O. par la Na-
varre , & au S. O. par la province de Cuença.)
Sa longueur eft dé 4f lieues & fa largeur de
41. VEbre le traverfe du nord- oueft au iud-
éft, & le divifè en % parties prefqu'égales.
Ce fleuve reçoit les petites rivières fuivantes,
(avoir, dif coté du nord, la Cinca ou Cinga 9
gui prend & fource dans les montagnes de

Géogr. dt ÈiifcA. Tom. ltl P. //. D d d

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736 LE ROYAUME D' ESPAGNE.

Bielfa, & dont le cours eft très «rapide; le
GalJego 9 anciennement GaUicus* lequel fort
du mont Gavas près du comté de Bigorre 9
Ylfuera , qui prend fa fource un peu au deflbus
d'Huefca; du coté du fud le Xalon* (Solo*)
qui vient de la province de Soria, la Xiloca 9
le Martin & le Rio de Agiiar. Cependant»
malgré toutes ces rivières & encore quelques
autres , PÂragon eft en général un pays fec &
flérile * & c'eft pour cela que plufîeurs diftriâs
font inhabités. Le terrein y eft en général £u
blonneux, inégal & pierreux; enforte qu'il
ne produit rien , à moins qu'il ne foit arrofé
de quelques petites rivières , ou que l'on ne
conduife l'eau dans les endroits qui en man-
quent. En revanche dans les contrées arrofées
il vient dû bled, du vin (fur»toutàSarragofle,
à Huefca & à Carinnena), de l'huile, du lin,
des fruits & en quelques endroits du fafran ;
& c'eft en ces denrées que confîfte la richeiTe
du pays *). Autrefois l'Aragon étoit compofé

*) C'eft dans cette province que fe trouve le canal ap-
pelle impérial venant de Navarre, qui de Toudela
paffe le long de l'Ebre près de Saragofie & fe perd
dans ce fleuve au-deflbus de Saftago près de Hucrts
de rofn. Sa longueur eft de x 19416 toiles, & là lar-
geur de 64 pieds. On parle h l'article de la Navarre
de fon premier paffage par une montagne à 46 pieds
de profondeur , fur une largeur de 66 pieds dans le
fond & de 192 dans le haut On l'a même conduit
pat defius la rivière de Xalon ou Jalon (Kbalone),
qui eft navigable & fe jette dans l'Ebre au-deflbus
d'Alegon. Ce paflage fe fait par le mo^n d'un beau
pont formé de deux murs parallèles qui ont jfio toifes
de long 9 13 d'épaiflemr, 24 de haut, & diftans Vum

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LE ROYAUME D^ARAOOK. 7J7

«!e deux parties , (avoir du comté d'Aragon
proprement die, & du pays de Sobrarbe. Le
roi de Navarre , Sanche le grand, érigea ces
deux pays en royaumes, lorfque au commen-
cement du XI fiecle il partagea fes états entre
fes enfans, en donnant à Gonfalvela Sobrar-
be, & àRamir le comté d'Aragon. Gonfalve
n'ayant pas longtems furvécu àfon peré, Ra-
mir fon frère hérita du royaume de Sobrarbe*
& lé réunit à (à couronne ; & depuis cette épo*
que le nom de Sobrarbe ne fut plus ufité.
Autrefois P Aragon avoit fa conftitution & fes ,
privilèges particuliers , & étoit gouverné par
un vice-roi qui repréfentoitla peribnne du roi»
Mais les Aragonois ayant en 1707 embrafle le
parti de l'archiduc Charles III, le roi Philippe V
les en punit en les privant, par une ordonnan-
ce du 29 juin 17 14, des anciens privilèges &
des anciennes loix de leur pays , de manière
que depuis ce tems ils font gouvernés félon
les loix de Caftille. Ceft auffi à cette époque
qu'a cefle le confeil d'Aragon, & que les reve-
nus que le roi tiroit de ce pays, fe font; aug-
mentés. Le royaume d'Aragon (Aragône) eft
divife en corregimientos, qui font les fui vans,
fevoir:

1. Le corregimiento deZaragoza, qui con-
tient ;

de l'antre de 36 : ces deux murs conduisent le canal
fur le Xalon , fur deux grandes routes » & fur einq
autres canaux creufés pour l'arrofement des terres »
aanfi il eft affez ordinaire de voir dans cet endroit
les bateaux paflfer les uns fur les autres.

Ddda

i

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788 L* ROYAUME I) 1 E$PAGNi:

i) Zaragoza, Saragq[fe 9 d*Q$ AbvtAf&kc Safai
hofiha % capitale, fituée daiié une plaine fertile, au.
bord de l'Ebré, cftti y fornie beaucoup de Gnuofîté*,
& y répand l'abondance. Cette ville eft grande &
belle , (es rues longues & larges, maïs très-mal prow
près & mal pavées. La plus belle & la plus large eft
celle que Ton nomme Colle Janta ou Callc del CofTo ?
& c'eft le lieu ordinaire où les perfonnes de diffin-
-étion vont fe promener en voiture. On compte dans
Saragofle 14. grandes paroifles & j petites, 2% cou-
vens d'hommes & f) de femmes, & environ içooo
babitans , avec un riche hôpital. î/églife cathédrale
"eft grande, mais irrégulièrement bâtie. L'églife col-
légiale de Notre Dame du pilier (NUeJira Sennora
delPilar) éft la plus remarquable de toutes, parce
qu'on y voit une image appellée miraculeofe qui eft
accompagnée , fuivant Pufage, d'un riche^ tréfor \
l'image eft de bois , très petite , prelqu'entiérement
couverte de bijoux précieux , & pracée fur ùrfe haute
colonne de jafpe très-fin. Le nombre prefqu'infini de
lampes d'argent & de cierges , qui brûlent continuel-
lement dans la chapelle où cette image eft placée,
éblouit comme le foleil lorfqu'on veut la croniïdérer
attentivement : & la réverbération que caufent les
dorures , les pierres précieufes & les ruftres d'or qui
brillent de toutes parts , augmente encore beaucoup
cette ébloui (Tante clarté ; de manière que l'on no
peut pas toujours appercevoir l'image. Parmi les cou*
vens Celui desFrancifcains eft un des plus remarqua-
bles, à caufe de fa belle églife. L'archevêque de
Saragofla a çoooo ducats de revenus annuels ; il a
pouf4\jffragans les évêques deHuefca, deBarbaftro,
de^Xaca, de Tarazona, d'Albarazin & de TerueL
L'univerfité fut fondée en 1474, & confirmée en 147g.
Philippe V a fait çonftruire une citadelle autour du
palais de l'inquifition. L'audience royale d'Aragon a
pour préfidens le gouverneur & capitaine - général»
un régent, & eft compofée de 8 confeillers, de 4
officiers de jtlftiçe, de % fifcaux & d'un alguacîluuu

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LE KOVAUME D'ARAGON. 78$

Jer. Saragoffc contient beaucoup de noblefle , & le
commerce y eft très confidérable. Les Phéniciens,
gui ont jette les premierç fondement de cette ville,
la nom m oient Salduba\ les Romains y envoyèrent
tme colonie fous l'empereur Augufte, & c'eft pour
cette raifon qu'on l'appella Cafarea Augujia ; d'où
eft venu par corruption le nom qu'elle porte aujour-
d'hui. L'archiduc Charles remporta en 1710 près de
Cette ville une victoire importante fur les troupes de
Philippe V. Saragofle êft le lieu principal d'un diftridl
qui contient ioç bourgs & villages. Les vignobles
dçs environs prpduifent une quantité prodigieufe de
gros railinç 4 e k plu^ belje couleur , & en général
la fituation d/e cette ville eft des plus riantes.

[Cette ville , fuivant Mentelle , contient 56000
amcs. Ses rues for?t d'une largeur & d'une longueur
«extraordinaires. Une autre Gngularité c'ëft qu'elle a 2
pathédrales à coté l'une de l'autre ; la nouvelle çft
remarquable parles cinq coupoles, par fa grandeur,
fon architecture, & par la Scnnoïa del Pilar (Notre
Dame du pilier) , qui a le premier rang après celle
de Lorettjs; ce qui y attirp encorf un nombre infini
àp pèlerins & de riches préfens. Les chanoines font
le fervice alternativement dans la vieille & dans la
nouvelle églife. Celle de Ste. Encralia eft renommée
pour fes catacombes. Saragofle eft aujourd'hui le fé-
jou* de beaucoup de noblefle qui auparavant alloic à
Madrid : on y compte ;po équipages , & la ville s'en
jtrouve irien , outre fon commerce confidérable 3

2) Zuerq , boqrg muré fur le Gallego.

f) La Naja 9 &CaJliltond£Monegro 7 ELAlmotda
& Ping, fur l'Ebre, 4 bourgs.

4) Quinto, bourg fur, l'Ebre avec un château bien
fortifié, eft le chef- lieu d'une. baronie, à laquelle
apartient aufli un endroit nommé VeliUa dtÈbro^
fameux par fa grofle cloche , dont on raconte beau,
coup de merveilles.

s) Fuentès* bourg fur l'Ebre avec un fort , chef-
lieu d'un comté.

Ddd 3

Digitizedby G00gle

7?0 Lï ROYAUME D'ESPAGKB.

6) Belchité, bourg muré fur la rivière SAlmànm*
cîtf, aufli chef -lieu d'un comté*

7) VUIamiclt Cofuenddy elAlmania & £pila, 4
bourgs.

8) Btrbtdtl &f Plafcncia* comtés dont le fécond
a pour chef- lieu un bourg; Rucda, vicomte; cea
trois endroits font fur la rivière de Xalone.

%. Le corregimiento de Borja , qui coin*
prend :

1) Botja^ ville fituée au pied d'une petite mon*
tagite; elle a un château, ; paroifles, dont une eft
collégiale ; k couvens & un hôpital , & eft le chef-
lieu d'un diftrift compofé de 27 endroits. La célè-
bre famille de Borja tire fon origine de cette ville»

2) Magallon , bourg fur la rivière d'Huecha, non-
loin de Borja.

;) Malien , bourg non -loin de l'Ebre, avec un
château. Ceft une commanderie de l'ordre de Su
Jean.

4) Alagon% bourg fur la rivière de Xalon qui fe
jette dans l'Ebre à quelque diftance au - defïbus. H
doit avoir anciennement porté le nom $ Alabona ou,
Alabon.

3. Le corregimiento de Tarazona, qui con-
tient :

1) Tarazona, autrefois Turiafo^ ville fituée fur
les montagnes de Moncayo; elle a ? paroifles, 4 cou-
veus d'hommes , ? de filles , & un hôpital. Elle eft
le fiege d'un évêque, qui a 20000 ducats de revenus
annuels, & la capitale d'un diftriâ qui contient zç
endroits.
' 2) Calcena, bourg.

4. Le corregimiento de Calatayud* où font:

1) Calât ayud , Augufia Bilbilis , ville fituée au
pied d'une haute colline, près de la rivière de Xalon
qui y reçoit celle de Xiloca. Cette ville a 1 % paroifc

ed/by Google

LE ROYAUME D'ARÂOONr 79I

fc* 9 1 1 couvens d'hommeà , 4 de filles > & une coro-
jnanderie de Tordre de Malte. Elle cft le chef- lieu
d'un diftriâ de 8) endroits. Le titre de ville lui fut
accordé en 1366.

2) bes comtés A*Morata % Rida & Aranda; les
bourgs qui font chefs -lieux des deux premiers font
au bord du Xalone.

3) Viîlaroya & Attca % bourgs.

4) Alhama ou A lama, fur le bord du Xalone, au
pied d'un rocher fort élevé, a des bains chauds.

%) AriZA) bourg fur le Xalone, chef -lieu d'un
marquifac.

f . Le corregimiento de Daroca, qui con-
tient: '

O Daroca, ville fi tuée entre deux collines fur la
Xiloca; elle a 7 paroifles, dont une collégiale, ç
couvens, & eft le chef- lieu d'un diftridfc de 12c en-
droits.

2) Les bourgs de Carinnena ^ Villa Fcliche, Bur*
baguena, Calamocha , & Montréal qui a un château,
tous les 4 au bord de la Xiloca; puis ceux de Cutan-
«fa, Segura & Ruviclos.

6. Le corregimiento de Albarracith qui ren-
ferme :

1) Albarraciti) ville fi tuée au bord de laTuria
ou Guadalabiar , dans une vallée formée par des mon-
tagnes efcarpées; cette ville a ; paroifles & 2 cou- ,
vens, & eft le fiege d'un évéque, qui a 6000 ducats
de revenus; c'eft auffi le chef- lieu d'un diftrict de
28 endroits.

[Les environs abondent en minéraux.]

2) Origucla , bourg fur la Molina % qui a (a fource
dans les environs.

7. Le corregimiento de Teruel, qui ren-
ferme :

1) Ttruel , ville fituée fur une hauteur au bord de
laTuria ou Guadalabiar, qui reçoit en cet endroit la

Ddd 4

. Digitizedby GoOgle

*?92 LE ROYAUME D'eSPAGBB»

r

rivière A'AUiambra. Cette ville a 8 paroHTes; çcou-
vens & un riche hôpital; elle eft le fiege d*un évé-
que, qui a 12000 ducats de revenus, & eft le chefc
lieu d'un diftriét dç 94 endroits, Ccft le roi Picmc
IV, qui l'érigea en villei ' •

2) Les bourgs de la Puebla de Volverde , Sorrân,
Mot a , 2?/ Cqflellar , Alhambra fur la rivière de ce
nom, Çcdrillas, Gù4ao\ Aicala de 14 Setoa* LU
narès & Éuvieïos. %

8- Le corregimientp c|e Ahcqwi^ où font :

x) Alcanniz , bourg fur la rivière de Guadalop*.,
avec un. château & un.ç églife collégiale $ paroiftïale;
il apartiént'à là -grande commanderie de l'ordre de
Cal^trava. , & eft le chef- lieu d'un diftrîdt duquel
dépendent 8 S endroit^. ' •

2) Cajpé, bourg entouré de murailles 65: fitué fur
l'Ebre , qui reçoit en cet endroit là rivière de Guada-
lope; il a un château.

3) Les gros bourgs dp Maellu & Momrôy.

4) Canta Vi(ja'^ bourg entouré de murailles &
fitué fur une hauteur: if eft le chef- lieu d'une com-
manderie de Tordre de Makhe.

^ 5 ) Montahan , bourg entouré de murailles fur 1%
rivière de Martin entre deux rochers; il a un château,
unç églife} collégiale & paçoiffiale & un couvent. Il
forme aufli une grande commanderie dp l'ordre de
£t. Jacques. Qq trouve) des mines de fel dans fia
yoifinagè.

6) tes bourgs de Muniejfa & Leccra.

7) ïxar ou Htjar^ boiirg fur la rivière de Martin,
au pied d'une colline, açec un château fort, chef-

. Jipu p!'un duché

8) Sàjlàgbi bourg près de l'Ebrç, chef-lieu d'un
Gojnté.

9. Lé corregimiento de Huefca 7 qui con-
tient;

1) Huejcày autrefois Faventia Hojca, ville fituée
au bord de llfuela ; elle a 4 paroiffes, s cou vens &

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LE ROYAUME dURAQON. 793

une univerfité fôndée,«n 1^4; & c'eftlefiege d'un
évéque qui a 15000 ducats de revenus; elUeftaufli
le chef- lieu de ce diftrkt auquel ^partienncnt 148
jbpurgs & villages.

2) Çolça* bourj.

i) Loarré, bourg muré. , avec un château fprt ^u
pied des. Pyrénées. *

• 4) Aytrbi ou Jyerve^ anciennement Ebittinum ,
bourg muré au pied des Pyrénées, chjef.lieu d'une
(baroniç.

i) 4lmudcvar , bourg fitué dans une plaine agréa-
ble.

' .6) Sarinncna* bourg muré fur la rivière d'AJca-
nadré i avec une paroifle '& ; couyenp. -

7) Le? bourgs deGranncn> Villarieu ^ntitlpn,
Çasbas, Lahata & Sietarjw.

8) Torrés de Montes , marquifat.

10. Le corregimiento de las cinco villas. Le
diftrid des S bourgs d -Aragon comprend 74
«endroits. Les f principaux bourgs font :

Tmtfte.

[Ce bourg eft devenu remarquable par le canal
qui a été creqfé récemment & mis en communica-
tion avec celui de Zaragoza par le moyen de la rt-
Fiere de Xalone, & qui porte' des bâtimens de plus
de *oo quintaux.]

2) Exèa , furn'ommé de fas cavalleros , lequel a
une paroifle & 2 couyens, & fut détruit en 1707
par les troupes de Philippe V, k caufe de fa réfiftance.
' j) Sadava> qui eft entouré de murailles»

4) Sos , qui l'eft de même, fttué fur une hauteur
& muni d'un château.

ç) UncàfiiUo* fitué fur une colline, auffi entouré
de murailles , & muni d-un fort.

Les autres lieux de ce diftridt : Lutta , bourg
qui a le titré de comté; 2) MoriUo fur le Gallego;
i)Agutro\ 4)Bicli %).LueJia\ 6 Lotora; 7) Tier-
jizar, fur la petite rivière d'Aragone au pied des Py-

Ddd s

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794 LE ROYAUME D'ESPAGNE»

renées, avec des bains chauds; 8) Salvatierra\ 9)
Verdun** bourg muré , près de l'endroit où les péri.
tes rivières de YAragone & du Ver al fe réunifient;
io) CqftiUo de Anfo; 11) CaJHUo de Echo; 12) Faga.

Sur la frontière de France on trouve le fort de
Torralla, & la tour delà Covardc.

il. Lecorregimientode Jaca, qui renferme:

i) Jaca, ville & citadelle fituée au pied des Py-
rénées ; elle eft le fiege d'un évêque qui a 4000 du-
cats de revenus, & dont la cathédrale eft l'églife pa»
roiffiale de la ville i il y a auffi à Jaca 4 couvens &
un bon hôpital. Cette ville eft le chef* lieu d'un di-
ftriâde 197 endroits.

2) Les petits bourgs d'Araguès, Alfa, Canfranc,
Spalungf Saîlent dans la vallée de Tena , Panticofa*
Torla, Brolo, El Fuerte Vie/cas , Belès , Fanlo f
BitlfH) Puertolast Voltanna, FifcaU

12. Le corregimiento de BarkaJtro> où (ont:

1) Barbajiro ou BcdbaJlro\ ville fituée fur la ri*
viere de Vero> qui fe jette près de -là dans la Cinca.
Elle eft le fiege d'un évéque qui a 8000 ducats de
revenus, & la cathédrale eft l'églife paroiffiale de la
ville ; elle a encore s couvens , une commanderie
de l'ordre de Malthe & un hôpital ; enfin elle eft le
chef- lieu d'un diftriâ de U7 endroits.

2) Les bourgs de Naval & Mcdianos , baronie.
?) Ainfa, bourg avec un château, chef- lieu du

Sobrarvé, ainfi nommé de fa fituation fur la monta»
gne d'Arvé.

4) Les bourgs de Saza, Alcuezar, Adeguefa y
Berbegal & Sirena.

ç) Ftaga, anciennement Flavia Gallica, bourg
muré fur la rivière de Çinça dans un canton mon»
tueux; il a 2 paroifTes & 2 couvens.

Le pays qui eft entre cet endroit & celui de Vefilfa
àt Ebro t porte avçç raifon le npm de dtftrt (F Ara*
ton,

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LE ROYAUME D'ARAGON. 795

6) Miquinenza , autrefois OHogéfa , bourg en-
touré de murailles & fitué fur FEbfc , qui reçoit eà
cet endroit les rivières de Segre & de Cinca; ce bourg
a un château , & étoit anciennement une ville con*
fidérable, & la réfidence d'un .évêque.

7) Tamarité &Momcgqftréi bourgs.

8) Monzorii bourg entouré de murailles & fort!*
fié, fitué fqr la Cinca; il a un chéteau , 2 paroiflès
& 3 couvens.

lj. Le corregimiento de Benavarré, ou le
comté de Ribagorza, quoique ce comté s'éten-
de un peu au de-là & jufque dans le corregi-
miento de Barbaftro. Il comprend 189 en-
droits , dont le chef-lieu eft le bourg de Bena-
▼arré* on peut nommer parmi les autres
bourgs, ceux deCaftro, baronie, Jufeu* ToL
va* CaftiBo de Litera* Laguarrès, Lafcuarré,
Terrantona, Çatnpo, Gijiain, Venafqué.

XXV. LE ROYAUME DE VALENCE,
El Reyno de Valencia.

Il eft borné au couchant par PAragon & la
province de Cuença; au nord, par la Catalo-
gne* à l'orient, par la mer méditerranée, qui
forme 2 golfes dans ce pays , (avoir le golfe*
de Valence & celui d'Alicante* enfin U eft
borné au midi par la Murcie. Sa longueur eft
de 60 lieues ; il en a 17 dans fa plus grande
largeur, & 6 dans les parties les plus étroites.
Le fleuve de Segura, dont il a déjà été -fait
mention à l'article de la Murcie, fe jette dans
la mer afles près de Cruardamar Celui de Gua-
dalefté prend & fource dans la vallée de ce

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tf9& LE ROYAUME D'ESPAGNE.

jiom, &fe jette dans la mer près d'Alteaj c'eftla
>xaifon pourquoi on le connoit auflî fous le nom
de Rio de Altea. Le fleuve tfAlçoï prend fa four-
ce prçs du bourg de ce nom , & fe jette jjans
la mer au-deffoijs de Gandia. Celui de Jucar ,
.fcy Xucar , autrefois Sucro , vient de la provin-
ce de Cuença, reçoit les rivières de Cabrh/,
de Jativa & deSietaguas, & a fon embouchure
dans la mer, près deCullera. LeGuadalabiar*
que les Romains nornmoient Tttria^ prend (h
Source en Aragon près de Villar del Cobo &

' de la nouvelle Caftille, & fe jette dans la mer
au-deflbus de Valence. Le Murviedro s'écoule
de même dans la mer auldeflpus d'un endroit
<jui porte fon nom 5 & le Mijarès aux environs
deBorriana.' Il y a furies côtes du royaume
de Valence plus de fo tours pour obferver les
pirate§ ; mais ces côtes manquent de ports &
ïbnt expofées aux ouragans. Le pays eft en
grande partie montueiix , & les montagnes
font ftériles & pleines de rochers ; elles ne
produifent guères que des herbes qui font une
bonne pâture pour les beftiaux. Cependant le

•pays devient ouvert à mefure que Pon appro-
che des côtes, & il offre des plaines & des
vallées aufli agréables que fertiles. Le royau-
pie abonde ep plufieurs chofes foit de première
{bit de la féconde néceflîté 5 mais la culture
de la foie fait le principal de fes reffources.
JLa population y eft nombreufe , & 4'on peut
même dire que ce royaume & celui de Galice
font les deux, provinces les plus peuplées de

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Ll ROYAUME DE VifcL'ENQB, 797

l'Efpagne. Les habitans y parlent un diale<fle
particulier qui reflemble au patois du Lirrrofinj
Le paytf de yalence a été depuis Tannée 78 g
un royaume apartenant aux Arabes; Jaques
roi d'Aragon l'enleva à cette natipn en i2}$*
Le gouverneur & capitaine général de cette
province préfide à l'aûdiencfe du royaume, &
y a le commandement des troupes , autfi-bien
qu'en Murcie.

[Toutes les flefcriptions de l'Efpagne font 2
l'envi l'éloge des environs de Valencia, & n'en
parlent que fous le nom du jardin de l'Efpa-
gne. C'eft en effeft le clinlat le plus agréable
& le plus tempéré de ce royaume 5 l'air s'y;
parfume des exhalaifons de mille fleurç , qui
font deviner fon approche même à plusieurs
miles en mer, quarld le veut fouffie de terre.
Les Arabes en conféquerice s'imaginoient gué
le paradis devoit fe trouver dans la partie du
ciel qui répond à cette contrée. Outre les
excellens pâturages qui fe trouvent fur les
riidntagries , dont le fein fournit encore dtf
niarbre, les vallons & les plaines font remplis
des fruits les plus excellens. Cependant les
principales productions font la foie & le ris 5
la première pafle unjnillion de livres 4 & ne le
cède en bonté qu'à «elle d'Alpoujarras ; la
quantité du ris eft évaluée à 140000 charges
de 4 fanegues chacune. Il y a moins d'oliviers
qu'en Andaloufie, mais l'huile en eftplus efti-
niée. Dans les bonnes années on y fait f>lu$
de 4 millions de mefures de vin, à j féaux

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798 M ROYAUME D'ESPAGNE.

chacune : on trouve beaucoup de raifîns qut
péfent ix à 14 livres, avec les grains de la
grofleur d'une noix mufcade. Enfin Valence
tire , tant de ces productions que de fes oran-
ges & autres efpeces diftinguées, autour de S
à 10 millions de péfos *).]

Ce royaume eft divile en Gbviernos , dont
voici le dénombrement.

i. Le gôvierno de VaUncia^ qui comprend :

1) Vakncia, dans Aboulféda Balanfîjah , ville ca-
pitale, fituée au bord du Guadalabiar, fur lequel
font oonftruits s ponts magnifiques, & à quelque di-
ftance de fon embouchure dans la mer; cette ville
eft bâtie dans une plaine très-agréable & très-fertile;
elle eft grande, bien peuplée, entourée de murailles
& même en quelques endroits de fofles , & munie
d'une citadelle qui eft de l'autre coté du fleuve; en-
fin fes maifons font élevées, mais fes rues font étroi-
tes & irrégalîeres. Cette ville eft le fiege d'un ar-
chevêque qui a 40000 ducats de revenus , & dont
les évéques deSegorbe, d'Orihuela & deMayorque»
font fuffragans ; elle a une univerfité établit en 14 10»
laquelle a de tout tems pafle pout une des principa*
les de l'Efpagne , & une académie des beaux* arts
établie en 1768 fous le nom de St Charles, mais qui
n'a été ouverte qu'en 177). Il y a auffi un tribunal

*) La population de cette province peut aller à un
million d'habitans dont l'induftrie & Paftivité fécon-
de admirablement la libéralité de la nature , fur-tout
par les canaux fans nomlge qu'ils creufent pour di-
vifer les eaux du Gnadalâvior. En 1770 on eftima à
65 millions de nos livres le produit des articles qu'ils
mirent dans le commerce , favoir , foie, chanvre, lin ,
laine commune , ris , huile qui eft la meilleure d'Ef-

. pagne, vin, ralfins de caifie, figues feches, dattes ,
grains, comine avoine, maïs, feigle, amandes, fon-
de 9 carouge , fel , genêt d'efpagne , (efpece de plante
4ui peut tuppléer au lin) , & poiiïbn.

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L« EOYAUME DE VALENCE. 799

tfinquîfition & une audience royale, qui, outre le
gouverneur & capitaine -général du pays, a encore
pour chef un régent , & eft compofé de 8 confeillers,
de 4 officiers pour le criminel , & de 2 fifeaux. On
en tire une grande quantité d'amandes , elle a auffi
une manufacture de foierics , & l'églife métropolitai-
ne eft une des plus riches de rEfpagne. On trouve
dans cette ville un grand nombre de vieilles inferi-
ptions romaines; auffi Valence eft-elle très-ancienne;
elle fut bâtie Fan 616 de Rome par les loldats vété*
rans qui avoient fehri fous Viriatus, & c'eft par cette
raifon que fes habitanss'appellerentPrttro ou Vctc*
rani. Pompée la détruifit; mais elle fut rebâtie dans
la fuite. Il s'y tint un concile en $24. Les Arabes
l'ont pofrédée jufqu'en 12)8.

CCette ville , dont les Espagnols accompagnent le
nom de l'épïthete laHcrmofa, c, a. d. la belle, eft
fituée fous le 51 deg. 24 min. de latitude feptentrio*
nale. Sa figure eft prefque circulaire, & on lut donne
autour de £0000 habitans. On voit à la cathédrale
un autel d'argent maffif de 30' pieds de haut & de '
18 de large » i$ paroifles, 41 couvens, pliifieurs hô-
pitaux , & 2 maifons d'orphelins. Beaucoup de mai.
fons font élevées & une partie avec des toits à Fita.
lienne; parmi ces édifices on diftingue la bourfc,
bâtie dans un beau ftyle gothique, la nouvelle douane
ornée de la ftatue de Charles III, les palais Do&guas
& Jura, &c. La ville eft décorée d'une belle &vaôe
promenade compofée d'orangers , de grenadiers & de
palmiers, d'une grande hauteur , avec des colonnes
à chaque extrémité. La plus grande partie de la foie
de Valence, qui eft belle, fe travaille dans les manu-
faétures de la ville, qui entretient plus de ?ooo mé-
tiers battans pour des étoffes & le velours , outre
beaucoup d'autres pour les rubans, les bas, les cor-
dons , &c. *) Lé port ou plutôt la rade eft à une
demi -lieue de la ville.

*) En 1784 la quantité de foie qui y fut travaillée de
différeatet manières , fat <ie 1,927,000 livres*'

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gOO EB ROYAUME D'BSPAQXB*

tBitéjafor eh iin village près de Valence , renutà»
quable par d'apeiens greniers fouterrains conftruita
par les Romains & par les figoes boùrja foies.]

2) Segorbé, ville ancienne, mais agréable, fituèe
au pied d'une montagne , elle eft le fiege d'un évêqne
fuffragant de Valence , & jouiffanÉ de 10000 ducats de
x revenus. Elle a le titre de duché, & apartient aétuek
lement aux ducs de Medinà-Celi. On trouve de bon,
nés carrières de marbre dans fes environs. Il y a dans
la ville un château.

[Il y a une fource dans lès environs qui pétrifié
les racines de tous lès arbrifleaux qui eroiflent fut
fes bôtds.]

;) Les bourgs royaux fuivanèf

( 1) Murviedro , autrefois SagUnturh * fltûé au pied
d'une montagne dans une contrée très - fertile , afrec
Une rivière de même nom; On y voit encefre des
reftes d'un théâtre romain 4 d'un cirque, & d'un
pavé curieux. .

(2) Alputntii qui a un château & uiie commaiw
' dbriè de l'ordre de Montéfa*

4) Deux bourgs apartenans à l'ordre de Notre Da*
me de Montéfa , favoir : Ademuz & Cafttlfabi oii
CaJUlfabey, qui font une commanderiez & font fut
le GuadalVian

^ ) Lyria, qui portait âneienheinent le même nom*
auffi 6ien que celui A'Edeta, eft un bourg qui aveo
efclui de Xcrica fur le Mourviedrô , fait un duohé. .
V 6) Le marquifât de Soto^ les comtés de Bunnol
(Bougnol) & F aura du nom de ce bourg « le comté
dis Gcjialgar fur le Guadalviar , & le vicomte dé
Chelva

2. Le gôXrietrio dèMorelta, qui Comprend i

1) Morella ( Moreilla ) , bourg royal fortifié , 0$
téfide le gouverneur ^ & oùie froid eft plus vif que
dans aucun autre endroit du royaume de Valence.

2) Villa Hermofa, bourg & dijehé.

? ) Las Cuevas de Abinroma , bourg, poffedé par îé
tommandeur mayor de l'ordre de N. D. de Montéfa,

4)1-^

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LS ROYAUME DÉ VALENCE. 801

* 4) Les comtés de Vitta nueva de laReyna, Pcn*
tialba, Cirât e & Olocau, qui tirent leurs noms d'au*
tant de bourgs.
: s) Les marqui&ts à'Almonacir & Cafte l nuovo.

6) Les bourgs de la Mata, Forçai, Cintorrès,
Çafielfort* chef- lieu d'un marquifat, & Villafranccù

7) Cutta (Couilla) & Adzaneta, font une comman-
derie de Tordre de N. D. de Montefau

8) BenaJJal &Jrès, commanderies du même or*
dre.

3. Le goviemo de Pennifcola, qui com-
prend :

1) Pennifœla, petite ville dans urte prefqu'isle,
comme le défigne fon nom»

2) Finaros , fort royal fur la mer* qui avec le
bourg de Benicarlo fait une commanderie de Tordre
deN. D. deMontefa, & a d'excellens vignobles.

j) Trahiguera ou Trayguera % & lajana, Canet
& Calig 9 bourgs poffedés par le roi en qualité de
fiand- maître de Tordre de N. D. de Jtfontéfa.

4.) Onda 9 bourg avéfc un château, Gtué fur un
rocher.

ç) San Mathto , bourg qu*il faut Confidérer com-
me le chef- lieu de ce que Tordre de N. D. de Mon-
tefa poflede dans les environs , & qui upartient au
toi en qualité de grand- maître perpétuel.

6) Cabannas, bourg.
. 7> Vifïafamei, commanderie de Tordre deN. D,
de Montées de même que Alcaia de Chiibert ou
Xibert*

1. Le govîerno de Caftellon , qui comprend ;

1) CafleUon de la Plana, bourg royal près de la
mer, 1& fiege du gouverneur militaire. On y cultive
beaucoup de chanvre.

2) Villa Real, bourg royal fur la rivière deJfillas.
|) Villa Torcas, BenaviUs 6) Noulès 9 marquifats,

* Giogr. de BUfch. Tom. III. P. II. Ë e e

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%02 LE ROYAUME D'ESPAGNE; :

4) Burrianat bourg royal fur la mer, & commao*
derie de Tordre de Montefa.

$) Almenara^ comté.

f. Le govierno deAlçira, qui comprend
les bourgs royaux fuivans, fa voir:

1) Attira, anciennement Sucro> très* ancien bourg
fortifié dans une petite isle formée par le Xucar.

2) Carcaxenté, où croiffent d'excellentes pommet
de grenade.

Cullera (Couilléra), fur le Jucar avec titre de
inarquifat.

4) Suqa, auffi fur le Jucar, & poffedé par le roi
en qualité de grand- maître de Tordre de N. D. de
JMontefa.

s) LombcCi. marquifat érigé pour le premier fib
du duc de Gandia.

6) Les comtés SAlbàlati, Carlet & Alcudia.

7) Ceroèra, bourg avec un château, qui apartient
au roi en qualité de grand- maître de l'ordre de N.
D. de Montefa.

8) Montrai, près du Jucar, commanderie du mê-
me ordre.

6y Le govierno de Cofrentes , ainfi nommé
d'un village , mais qui comprend les bourgs
deOuéfa ou CàfteUart & deBicorb qui eft le chef-
, L'eu d'un comté.

7. Le govierno de Montefa* qui comprend :

1) Montefa, un des principaux bourgs de ce royau-
me, & qui a donné fon nom à l'ordre. Il y avoit
autrefois un château fort, bâti fur un rocher, &
renfermant le couvent de l'ordre ; mais ce château
ayant été totalement ruiné par un tremblement de
terre en 1748 , le couvent fut transféré à Valence.
Il eft poffédé par le roi en qualité de grand- maître
perpétuel.

2) Ana % comté.

3) Sumacarcet* furleXuCar, avec Satlent, com«5

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LE ROYAUME DE VALENCE. 8oJ

tés, Mogtntt ouMoxente, avec un château, &
Fucntc de la Higucrra , bourgs.

4) VaJlada, bourg dans le territoire duquel on
trouve une fontaine falante , & pofledé par le roi en
qualité de grand- maître perpétuel de l'ordre deN,
D. de Montefa.

8. Le govierno de San Felipe , qui renferme :

1) San Felipe , ville bâtie par les ordres du roi
Philippe V, à la place dejativa ou Xativa, en latin
S&tabis, & dans Aboulféda ùchathibah , qu'il fie dé-
molir en 17 14, parce qu'elle avoit pris le parti de
Charles III. Elle a une églife collégiale & z châteaux.

2) Ontiniente ou Hontiniente , bourg royal qui a
une fl grande quantité de fources que l'on en arrofe
beaucoup de terrein.

}) BotCLlrenté, bourg royal.

4) Albaida , bourg & marquifat Vie la maifon Mi-
lan d'Aragon ; on y fabrique du favon.

5) Belgida & Llaneras, marquifats.

6) Les bourgs de Cajiellon de Xativa, Ayelo de
Malferitf OUeria & Benigani.

7) Valdigna . abbaye de l'ordre de Citeaux fon-
dée par Jaques II roi d'Aragon , qui poflede beaucoup
de gros endroits & jouit de 30000 pefos de revenus.

9. Le govierno de Dénia, qui comprend:

1) Dénia , Dianium, Artemifîum, nommée auffi
Hemerofcopiuin, à caufe d'un fanal , enfin dans &-
boulféda Danijah ; ville fituée au pied d'une petite
montagne , fur laquelle eft auffi un château. Elle a
un port dont l'entrée eft dangereufe ; on en exporte
des raifins de caiffe & des amandes. La ville a le
titre de marquifat, & apartient aux -ducs deMedina-
Celi,

2) Gandia, ville fituée allez près de la mer,. au
(bord de la petite rivière d'Alcoï , avec une églife
collégiale, une uni ver fi té fondée en 1549 ci devant
entre les mains des Jéfuites; elle a le titre de duché,
Se comme telle a apartenu à la maifon de Borja: elle

E ee z

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804 LE ROYAUME ^ESPAGNE.

eff enfuite tombée, par une branche femelle de cette
ftaifbn , dans celle de Pimentel des comtes de Bena*
venté.

[Ort dohne à cette ville çoôo habitons. Ses envi-
rons Vers la côte , qui comprennent environ 20 vil-
lages peuplés d'hab\tans riches, font appelles le jar«
din de Ga radia à caufe de la beauté de la culture
qu'on y admire; en effet le bleu de la figue, le beau
rouge de la grenade , & le verd de l'olive , concou-
rent à l'envi à embellir ce canton.3

}) Ôliva, bourg fur la mer, avec titre de comté
apartenant aujourd'hui au comte de Benavcnté. On
y a eu des plantations de fucre pendant quelque
tems, & l'on voyoit encore en 1764 le moulin ruiné
qui avoit fervi à exprimer le fuc de cannes.

4) CaJîcÛo de San Juan , fort royal fur la mer.

O Rafale marquifat, & Parctnt , comté.
. 6) Guadalefic ,- château & vallon avec titre de
marquifat, apartenant aujourd'hui au marquis deHa-
x riza.

10. Le govierno deAlcoi\ qui comprend:

1) Alcoy^ bourg royal, près de la fource de ta
rivière du même nom.

2) Villa Joyofo , bourg royal fortifié * près de la
mer, fur la croupe d'une montagne.

3) Benidorme'i fort royal fur la mer.

4) Confentaina y bourg & comté.

5) Ptnaguitd) bourg.

1 1. Le govierno de Xixona , qui comprend :

1) Xixona ou Gijona> petite ville entre des mon-
tagnes & défendue par un château r on y fàic d'ex*
cellent vin.

2) Biar) Apiarium, bourg dans les environs du-
quel on fait d'excellent miel; il y a un château.

* i) ftî, lieu qui a 2 châteaux , l'un nommé Vicjo,
Pautre Bcrmejo.

îz. Le govierno àeAlicante, qui comprertd:
[ O Alicante ? anciennement Lùcentum, ville bâtie

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LE ROYAUME DE VALENCE. gOJT

fur le penchant d'une montagne , avec un bon port
protégé par plufieurs battions, te château eft aflis
fur la cime même de la montagnç. Il y a d&ns cette
ville une églife collégiale. Le vin blanp > & fur-tput
le vin iouge , qui croiffent dans fes environs , {bnt
excellens. Alfcante fut prifp en 1706 par les Anglois,
& repxife en 1708 par les Efpagnols, qui .s'empare-
rent aulïi Tannée fuivante du château. Cette villç'ex»
porte du vju , du favon & de l'anis.

[Cette ville eft fituée fur un golfe auquel elle donne
fon nom , & fon port eft le meilleur de touj; Valence ,
quoique les gros bâtfmens ne puîfTçnt approcher dj*
môle qui «'avance dans la mpr . de façon qu'on eft ob-
ligé de feTervir de barques. Mçntelle ljit dpnne pluf
de içoop habitans: les toits y font faits à l'italienne,
& les rues font bien percées, majs non ; pavées. Quel-
que renommés que foient fes vins , la principale ex-
portation confiftç en foie & .en foudç pour l'Angle?
ferre, la France. & la Hollande, qui va jufqu'à $0000
.cerrobes. On exporte auOS beaucoup" d'anis * de dat?
tes ,& de branches de palmiers. Du refte Alicanté fçrt
d'entrepôt ppur le commerce qui fe fait entre l'Efpa?
gne & l'Italie, parce que les droits y font moindre*

Îiu'à Cartagene & à Valence. On trouve à quelques
ieues cf Alicanté entre deux montagnes la grande ci-
terne à y El Pantano , dont les murailles ont 200 pieds
de profondeur & 40 d'épaifleur, où fe raffemblent
(es eau? des Commets des environs qui fervent dans
les tems de féchereffe à arrofer pfendant quelques
mois les campagnes d'Alicante, On trouve auffi dans
ces cantons beaucoup de Pitera* efpecp d'aloès d'A-!
mérique , aloe pcrfoliata.]
Z) Fillqfranqucza 9 bourg,

1 3. Le goviemo de Orihuela, qui comprend :
1) Orihuela , nommée par fes habitans Oriola &r
autrefois par les Arabes Oriulah ou Anulah , ville
fituée fur la •Ségura, au milieu d'une plaine très-fer-
tile enfermée par une chaîne de montagnes; elle eft
défendue par un vieux château. Orihuela a un év6>

Eee j

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$06 LE ROYAUME D'ESPAGNE^

ue fuffiragant de l'archevêque de Valence , & jouifr
nt d'un revenu annuel de 10000 ducats: elle a auflt
une univerGté fondée en i ^5 ç, & confirmée en 1 569 s
elle eft fous la direction des dominicains.

{[Cette ville a 17000 habitans, félon Mentelle}

2) Rafale marquifat qu'il ne faut pas confondre
fcvec celui dont on a déjà parlé.

. 3) nuardamar % & par les anciens Grecs Alona 9
bourg royal & port de mer à l'embouchure de la Se*,
gura, par laquelle on amené du fel, dtfnt le pays
abonde. On trouve particulièrement près de cette
ville le lac la Mata* (appelle par les Hollandois Aie-
matte ou Alimatte), qui contient des fontaines fa*
lantes dont on tire une grande quantité d'excellent
Tel criftallifé par la chaleur du foleil.

[VAlimàtte ou Matta , eft un lac près de la mer
avec laquelle il n'a cependant point de communica-
tion , fermé par des montagnes du coté de terre» &
formé par les eaux qui en descendent pendant l'hiver.'
L'évapor'ation caufée par le foleil y produit une fi
grande quantité de Tel qu'il y a des années où l'ex-
portation va jufqu'à 1 00000 tonnes , qui s'expédient
fcour la Hollande, le Nord, & Terre - neuve.]

4) Caïlofa "de Ségura » bourg.
• ç) La Granja y Albatera ScElda, comtés.

6) Carrouz & CerviUente^ bourgs.

7) CafliUo de Santa Pola 9 au bord de la mer:

%) Nueva Taharka^ isle où l'on ne trouve ni arbre
iit eau potable que celle que l'on y pprtç ♦ & où le
comte d'Aranda, par ordre du roi Charles III, établit
& bâtît un bourg en 1771, qu'il peupla d'Efpagnols
rachetés en Afrique de l'efclavagç. L'isle eft à vnq
lieue en mer de (Jaftillo de Santa Pola.

9) Elche , bourg & marquifat qui abonde en huile
4f en dattes, près du lieu ou étoit l'ancienne ville
romaine d'/Zic/a.

[Mentelle donne à ce bourg 16000 habitans* II
eft entouré d'un bois de palmiers & d'oliviers ,' a*
nombre de 60000 pieds. 3

10) JJpe\ anciennement AJ)fi$* bourg.

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1,1 «VYAUME DE HAYOItCiU^. ^«7

&XVh LE ROYAUME DEMÀYORQyEi,
El Reyno de MaÙorca.

Il comprend, les isles Baléares & les isles
Pythyufa dans la. mer méditerranée. Les islesL
Baléares font: Mallorque^ Minorque & quel-
ques autres moins considérables. Les- Latins
les appeljpientr Baléares , & les Grecs Baleari-
des* ç'eft*à«dire, isles des frondeurs, panse
que leursJiabttansmonrtoient très-bien la fron-
«-de; adrefiè que icèux de Minorque pofledeht
encore aujourd'hui. Les Grecs nommoient
laufli ces islès Gymnefiœ ou Çymnafta ,• parce
• que leurs habitait» alloient nuds pendant Tété.
Les isles Pythyufes tirent leur nom grec d'une
efpece de lapin: qui y croît en abondance : les
principales font iviza & Fortnentera. Ottens,
Bellin, Homann, Lopez ont donné des car-
tes des 4 isles que nous venons de nommer.
Beaurain, Brion» Lattre, Le Rouge en ont de£-
finé de particulières de l'isle de Minorque, &
ïe* Homann ont copié celle de (Beaurain eh
17J7. On ne peut rien dire de bien pofitif
fur les premiers habitans de ces isles. Strabon
rapporte que des Grecs venus de l'isle de Rho-
des s'y établirent. Dans la fuite les Carthagi* .
. nois s'en emparèrent , & de ceux-ci elles pa£
ferent aux Romains. Les Vandales les tinrent
fous leur puiflànce durant le V fiecle 5 & les
Arabes vers la fin du VIII fiecle & au corn,
mencement du IX. Il eft vrai que ces derniers
«en furent chapes par Charlemagne , & que la

Eee 4

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^08 ifr ROYAUME D>E$PAQN»^

Souveraineté de cesisles fut donnée à Bernard,
petit- fils de ce prince ; mais les Arabes s'en
remirent bientôt en pofleflïon, & elles eurent
leur roi particulier. Durant les fréquentes
guerres qu'elles eurent à foutenir contre les
Catalans, la fortune favorifa alternativement
:Pun & l'autre parti. Jaques I, roi d'Aragon,
s'empara vers la fin de l'année 1229, del'isle
de May orque; en 12 J2 de Minorque, & en
I2f 4 d'iviza s enforte que tout le- royaume
de Mayorque fut incorpore à la couronne d'A-
ragon,

h MaUorc* (quîon prononce Mail! orque, on
comme les étrangers , Mayorque), la plus grau-,
de de ces iales, a 1 5 lieues d'Efpagne de long fur
; 12 de large. Elle a 4 caps principaux lefquels
.font fi tués vers les 4 points cardinaux de la ter-
re; favoir : Capo àoPera {PramoutariUm Petrï)*
deSalinas> de Dragonerafk de forment or. Onpar-
fage cette isle en 2 parties; dont Tune , fituée
arers>l ? occident;& le nord, eft fertile, quoiqu'elle
'ft>it couverte, de montagnes >,& l'autre, fltuée
'vers Portent & lé midi, eft un pays de plaine,
confiftant en champs, vignobles, prairies &
.jardins fruitiers. Cette isle abonde générale-
. . ment en bled > huile , vin, miel , fafran , gros &
menu bétail, laine, fromage, poifions, lapina,
-lièvres, perdrix, cerfs, volaille & chevaux. On
n'y voit point de bëtes féroces. Toute fon en-
ceinte eft garnie de tours fortifiées, par le
moyen defqueUes on peut découvrir les en-
nemis de loin* Elle 3 beaucoup de bon* ports

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XE, ROYAUME DE MAYORQLITE. 80j>

& de mouillages. L'air y eft fain & tempéré *
il eft cependant des années où Pexceffive cha-
leur & la trop grande fécherefle nuifent beau-
coup à la fertilité de la terre. Les bonnes four-
ces d'eaux & les fontaines ne manquent point
dans cette isle. Ses habitans, quant- aux
mœurs, reflçmblent parfaitement aux Espa-
gnols f & fur-tout aux Catalans. Lesperfonnefc
de diftindion parlent l'efpagnol 5 mais la lan-
gue du menu peuple eft un mélange de patois
fimofin , de grec , de latin , d'efpagnol & â%
mbé. ' Le pays entretient 20 compagnies d'in-
fàlitefriè, 5 de cavalerie & 2 d'artillerie pou*
la défenfe de la capitale , & 4 régimefis pôut
celle des autres villes & des Iplaces fortes.
'Noii? remarquons dans cette isle '[ t

I, Lçs villes fuivai)tes> CiuàaMs. v \

1) Paàrm, capitale de tout le royaume deMayor-
que, fituée à l'encrée d'un golfe» dans lequel s'avait-
,çp anûe digue de 1500 pas qui fert d'abri aux gale-
jrcs & aux autres .vaifTeaux qui fe trouvent dans le
golfe : quant aux vaifleaux de guerre loyaux» ik fe
tiennent dans le port de Portopi fitué dans le même
golfe, à une demi lieue dePalma. La ville eft J?iea
fortifiés, dr jnuniede.^ bons-errâteaux. A trois quarts
de lieue de -là , fur une hauteur qui domine la ville
du coté de i ? orient , & te château dèBelver, qui étoit •
autrefois le palais des rois; Portopi eft au (If défendu
par une forterefle. La ville a environ ïeooo habitans»
ç parohTes, 12 couvens d'hommes dont une riche
•bfeaye, de Bernardin?» 9 eouvens de ftllcs, & une
univerfité; elle eft auffi le fiege d'un évoque, quia
£4000 ducats de revenu ; d'un capitaine- général qui
g le commandement par tout le, royaume; d'une a«-
ditojse rayais , # d'un tribunal d'inquifitioq. Les An.

Eee S

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%\B ' LE ROYAUME d'ESPÀGKE. *

gloft fe rendirent maîtres de la ville & de Pisle en
1707; mais le roi Philippe V reçoit l'une & l'autre

en *7MI. . ,. ^ .„

' [Mentelle y compte 2j çoo habitons. On y travaille
beaucoup en laine & en foie; for -tout Ton y fek
beaucoup d'ouvrages en mo&ïquc ou de placage avec
des racines de noyers & d'oliviers J

2) Alcudia , ville fituée au bord de la mer entre
les caps de Fqrjnentor Se de Pinar ; elle a environ
1600 habitons , une paroifle, un couvent & un port,
•dans lequel on pèche beaucoup de corail durant les
£iois de juillet & d'août. C'eft l'empereur Charles V
qpui, ci a fait une .ville.

... ,z. Les bourgç fuiv^ns (Villas) & autres en-
jjn^ts remarquables, À commencer du coté
^lePalma.

.;. oc) Calma , bourg.

2) Andrdix , bourg qui a un port défendu par mi
phàteau affis fur le cap de Mola , & par le fort la
Mola fitué vis- à- vis; il eft à peu de diftance du fort
4>u chiteau de Santa Panfa qui défend le port de
•Pegutra.

Puigpunnent ( Pouigcpougnente ) petit bourg;
& ÉJ polies , gros bourg.

4) Bannaibufar , Valdemofa &Deya^ bourgs.
ù. ç) SoUer, gros bourg fur un golfe avec un port
défendu par le châtesfu de Santa Catalina del Puerto.

6) CaJHUo deMara., fur une montagne , au-deffus
-du bourg de Alaro.

7) Bunnola (Bougnola)y Santa Maria &Muratxi y
bourgs.

g) Les marqyifarj de Reguc*, Vifrot & Campe
franco,

9) Le* comtés de Monte ntgra^ Llofela , duquel
dépend Ayamanf & Maria.

10) Les jboyrg* SEfçjorca , Campamontt & fa
Puebla.

n) Pollenza » anciennement FoUentia , bomg

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LE ROYAUME DE JKAYOR-QtJE. fr*

renommé pour fon vin de Malvoifie. C'était origi-
nairement une colonie romaine.
12) Inca* bourg de 2000 habitans.

\\) Les gros bourgs de Muro fur une montagne,
Simili Lluck- (Lioutche) mayor* qui a une collé-
giale célèbre à caufe d'une image de la vierge; Por-
reras, où l'on cultive beaucoup de fafran,*ft/am£
& Manacor.

14-) Les bourgs de Santannir^ Campos, Algayda,
Montuiriy Benïfalem^ SanctUas & Santa Margaritd*

1 Les marquifats SArian , La Torrc& Bellpuig.

16) Art a, gros bourg, à une lieue duquel on trou-
ve dans une montagne efearpée une grotte remaN
quablç par des ftaladates de différentes figures fingu-
lieres.

17) Puerto Colora , port pour les galères, & ceux
de Porto Pétri , & Puerto dcCampos, défendu par
des châteaux. ,

Remarque. Les petites isles fi tuées autour de celle 4f
Mayorque fo*t :

1. Cabrera , nommée ainfi à caufe de la grande
quantité de cerfs qu'on y rencontre , fituée vis-à-vis
du cap de Salin as ; on y voit par- tout beaucoup de
montagnes, elle eft dépourvue d'habitans, & fert de
lieu d'cxîl. Son port eft grand & fur. L'entrée fait
face à Hsje de Mayorque, & eft défendue par un
château ou il y a une petite garnifon,

2. Las BledaSy près du port d'Olla, eft confidé»
rable , & étoit autrefois très- habitée. On. y trouvé
^jne bonne carrière de marbre.

?. For mentor , fituée près d'une langue de terre
pommée Albacuix*

4. Colomer^ affez près du cap de Formentor.

ç, Foradada, isle où le fils du même roi Jaques
qui conquit le royaume de Mayorque, fit bâtir fur
une montagne un collège qu'il deftina à inftruire les
FrancifcairvB dans la langue arabe; & Cfla çn vue if
faciliter la converfion des Maures»

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fi* LE EQTAITME D'ESPAGNE.

- 6. Vantattu, îsk dans laquelle aborda Jaques,
roi d'Aragon » lorfqu'il voulut attaquer les isles Ba-
léares..

.7. Dragonara a environ 1000 pas de long fur
900 de large , & cft éloignée de 1200 pas de Fisle de
JHayorque. Elle eft encore en friche & ne produit
rien, fi non une eipece d'oîfeao de proie que Ton
nomme Efpagnol & qui eft bon à manger II s'y trou-
ve trois tours d'obfervation. Cette isle tire probable-
jnent fon nom d'une efpece de ferpens que Ton
nomme Sargantana dans la langue catalane*

8* Miljana, eft la principale des isles qui entou-
rent celle de Dragonera. Morajfa , eft le nom de
quelques islots.

IL Minorque. Les bords de cette isle font
liais du coté du fud ; & vers le nord, ils for-
ment beaucoup de ûnuofités ; ce qui provient
de la violence des vents du nord qui fbufflent
dans ces parages. La mer diminue près de
cette isle & forme vers les ports des efpeces
de petites isles où l'on cultive des jardins. Cç
j?ays contient z}6 miles quarrçs d'Angleterre
& 1 ç 1040 arpents quarrés de terre. L'air y eft
humide. Le thermomètre de Fahrenheit monte
rarement au-deflus du §0 degré, & ne defcend
pas beaucoup au de -14 du 48 degré, & rare-
ment jufqu'au 41. Le terroir deMinorque eft
fec & ftérile. L'eau y eft dure , & rend par
cette raifôn la maladie de la pierre très-com-
mune. Les habitans de cette isle mettent le
hériflbn au nombre de6 bêtes venimeufès, par-
ce qu'ils prétendent qu'au printems, lorfqu'il
eft en chaleur , il gâte & corrompt l'eau. Cett$
fele abonde'en poiflbns $ -on y trouve auflî uil
grand nombre d'efeargots , dont les pauvres

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LE ROYAUME DE MAYORQJJE. $1$

gens font une partie de leur nourriture. Les
habitans fe procurent fans beaucoup de peine
le fel dont ils ont befoins pour cet effet ils!
remplirent d'eau de mer les petits creux qui
fe trouvent dans les rochers fitués fur le riva-
ge j cette eau eft cuite & évaporée durant la
journée par la chaleur du foleil , enforte qu'il
ne refte dans le fond des creux que du fel,'
que les femmes & les enfans raffemblent &
emportent chez eux vers le foir. Il y a dans
cette isle des mines de plomb , toutes fortes
de coquillages pétrifiés & de beau marbre *
mais on n'y trouve point de gravier. La cul-
ture des vignes eft confidérable , & elles pro-
duifent en partie un vin excellent , dont le
rapport annuel eft eftimé à 27000 livres fier*
ling. Les habitans font une efpece de fromage
qui fe vend fort cher en Italie. L'isle de Mi-
norque regorge encore à préfent de lapins.
Elle fournit auffi de la laine» du miel & de la
cire> les câpres y croiflent aux murs* mais
on devroit les cultiver d'avantage , ainfi que
les olives & le coton. Les palmiers de cette
isle ne portent point de fruit. V Opuntia ou fi-'
gier d'Inde y eft très-commun , & l'on en man-
ge beaucoup » auffi bien que du gland. Les
myrtes {ont employés par les tanneurs^ Les
denrées que les habitans exportent leur valent
environ i8coo livres fterlings par an. £11 re-
vanche ils font obligés de tirer de l'étranger
la plus grande partie de ce dont ils ont befoin,
(avoir un tiers du bled qu'ils cojifomraent t '

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8 14 LE ROYAUME D'ESPAGNE.

toute leur huile , des bœufs , des brebis , de
la volaille , du ris , du fucre , des épiceries , de
l'eau de vie, du tabac, de la toile» des étoffes
& beaucoup d'autres marchandifes , des livres,
des reliques , des Agnus dei &c. Tous ces ob-
jets leur coûtent par an environ 71200 livres
fterling. Leur nourriture la plus ordinaire font
les légumes. Us font grands amateurs de la
danfe & de la poéfie, la métromanie infede
même les payfans t enforte qu'ils parient fou-
vent à qui fera les meilleurs vers. Us ma-
nient la fronde avec beaucoup d'adreflè & s'en
fervent (pour contenir leurs beftiaux. Leur
peu de goût pour le travail eft caufe qu'ils né-
gligent beaucoup de profeflîons d'un bon rap-
port , ainfi que la culture de la terre. On
compte dans cette isle 9089 maifons , & en-
viron 27000 âmes. Le roi d'Angleterre en
retiroit ordinairement par an 27000 livres ou
40 fo livres fterling, dont 12000 étoient ab-
sorbées par des appointemens. Les Anglois
ont pofledé Minorque depuis 1708 juiqu'en
17 f 5 qu'elle fut conquife par la couronne de
France, mais elle fut rendue à la Grande Bre-
tagne en 1752. Une nouvelle guerre ayant
éclaté entre l'Angleterre &PEfpagne en 1779,
le duc de Crillon après avoir pris le fort de
St. Philippe en 1782 força les Anglois de fe
rendre & Pisle de Minorque fut cédée formel-
lement à TEfpagne par le traité de Paris figné
*n 178 J. Cette isle eft partagée en 4 petites
provinces ,. que Ton nomme T§rminos 9 lavoir;

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LE ROYAUME DE MÀYORQJJE. grç

1. La province de Ciudaâetta , comprend la
partie occidentale de Tisle & prend fon nom de

CiudadeUa , petit port de mer & fille capitale de
Fisle deMinorque. Elle eft fortifiée, contient envi.
f on 600 maifons , 2 églifcs & 3 couvens. Depuis
que les gouverneurs anglbis ont transféré à Mahon,
leur réfidence, la régence & les tribunaux, Ciuda-
deUa eft tombé en décadence.

Environ à } miles anglois de cette ville, en tirant
vers le fûd , on voit une grande caverne que l'on
nomme CovaPerella, & dans laquelle on trouve de
l'ambre diverfement' figuré & ayant la couleur de
fucre candis.

2. Les provinces réunies de Fererias «& de
Mercadal, les plus pauvres de toute l'isle,
parce qu'elles font les moins cultivées. On
y trouve :

1) Fererias , bourg.

2) Mer codai, bourg fitué au pied d'une monta."
grie appellée Monte Toro, (haute montagne) & fur
le fommet de laquelle eft un couvent d'Auguftins.

3) Monte Agatha, haute montagne au fommet de
laquelle eft une chapelle dédiée à Ste. Agathe. Les

, Maures y avoient bâti une forterefle.
• 4) Fomelle, eft un chàcefro ou fort quadrangulaire»
confiftant en 4 battions, 4 courtines & un très* petit
fbffé. Ce château défend le port deFornelle, qui»

3uoique très-fpacieux, a un fond fort inégal & plein
'immondices.

O Adula, maifon de campagne fort agréable, fi-
tttée à coté d'un port qui , à la vérité eft grand &
offre un point de vue charmant, mais qui neft d'au-
cune utilité à caufe de fes ccueils & de fes bancs de
fible.

3. La province SAlajor :

1) Leor ou Major $ bourg fitué fur iule hauteur;

1

Jl6" LE ROYAUME D'ESPAGNE '

tes maifons font aflcz bonnes $ mais fes nies font pouf
la plupart étroites ; & toutes font fans pavé & cou.
?ertes de roccaille. Il y a dans ce bourg 2 églifes <Sfc
en courent de Francifcains.

2) SanPuig, maifonde campagne près de laquel-
le eft une mine de plomb qui étoit ci -devant d'un
rapport confidérable.

4. La province de Mahon.

1) Motion, bourg fitué fur un rocher élevé , chef-
lieu du diftridt, & fiege de la régence & des autres
tribunaux de Fisle. Le .chemin qui conduit du port
a la ville , eft roide & pénible. Les maifons font en
général bâties en pierres de taille , & couvertes de
tuiles, ou bien elles ont des toits plats. Les rues
font étroites & non pavées. Sa plus grande égiife fe
préfente aflèz bien. On trouve dans Mahon 3 cou-
vera. Au pied de.la montagne fur laquelle le bourg
eft fitué , eft une digue où les vahTeaux peuvent abor-
der.

Environ à un mile anglois au-deffous de Mahon,
en voit une caverne nommée Englifcfie Cove 9 où les
vaifleaux de guerre viennent fe pourvoir d'eau. C'eft
en cet endroit que le port Mahon a fa plus grande
largeur, laquelle eft à -peu -près d'un mile anglois.
A un demi-mile plus bas , & environ à une lieue de
St. Philippe , on trouve Y isle Sanglante , laquelle
partage le porc en deux parties prefqu'égalcs* de ma-
nière cependant que la partie jqui eft .vers Mahon f
eft la plus profonde. Il y a dans cette isle un hôpi-
tal pour la marine. Prefque vis-à-vis & du coté de
JMahon .eft une caverne où l'on pêche des huîtres à
une profondeur de 10 à 12 coudées. Pour aller d'ici
& St. Philippe on laifle la petite isle de la quarantai*
ne fur fa droite. C'eft dans cette dernière isle que
les vaifleauX qui viennent de la Barbarie & du Le*
vant doivent tenir une quarantaine lorfque la pefte
eft dans ces contrées.

2) San Phtlipe (Se. Philippe), eft fitué à l'entrée
du port Mahon , dont il eft la def» C'eft la plus focte

place

Digitized by LjOOQ IC

LE ROYAUME DE MAYORQ.VE. 8l7

place de toute l'isle. Elle eft bâtie fur une petite
langue de terre qui s'avance entre le port Mahon & le
golfe de St. Etienne; & Tes fortifications extérieures
s'étendent des deux cotés jufqu'au rivage. Cette for.
terefle confifte en 4 baftions , & en autant «de courti-
nes qui. font entourées d'un fofle pfrofond & taillé.
dans le roc. Elle eft entièrement minée, & pourvue :
d'un grand nombre d'ouvrages fouterrains très -pro-
pres à mettre en fureté la garnifon qui doit être très-
nombreufe. Le fort Charles eft fi tué vers la pointe
de l'isle , à l'occident du fort St Philippe. La redou-
te de la Reine & 2 autres ouvrages font un peu plus
avant dans le pays , & le Marlborough , qui eft un
ouvrage conftdérable f eft fitué de l'autre coté du
golfe St. Etienne. St. Philippe a un (auxbourg. Les
François s'emparèrent de ce fort en 175c après un
fiege des plus opiniâtres.

Environ à 2 lieues angloifes de Minorque eft une
isle nommée ci -devant Laire de Mahon & actuelle-
ment isie- des lapins ; elle jTemble n'être qu'un ro-
cher ftérile & a de tout tems fervi de retraite à une
grande quantité de lapins. On y cuit tous les ans
beaucoup àç fel.

A 4 lieues de Mahon en tirant vers le nord, font
les Buferas ou lacs dormans : ce font des lacs d'eau
falée remplis de poiflbns. Non- loin de- là eft l'isle
Colomba , qui- a requ fon nom de l'énorme quantité
de pigeons fauvàges qui couvent dans les creux defes
rochers.

III. Ibiza, ou Iviça, anciennement Ebufus,
& dans Aboulféda JabefaA, mais chez les Phé-
niciens jadis Laufo, a environ f lieues de long
fur 4 de large. Le terroir de cette isle eft a£
fez fertile; mais il eft peu cultivé , parce que
les hdbitans s'attachent de préférence au com-
merce du fel : le fel blanc & le vin font les
principales fources de leurs richefTes. Iviqa eft

Giogr.deBufch.Toni.III.P.II. Fff

» ' ( igitized by LjOO

gl8 tff HOtÂWME d'ë$ÊAG*Ë.

tjrès-montueufe ; on y trouve des pins & âeS
arbrefc fruitiers eii aflèz grande quantité. Les
principaux endroits de cette i$le font 2

1) Ibizfl i Iviça , ville Capitale , fortifiée à la mo*
derne: elle n'eft plus à beaucoup près auffi cônfidé-
rable qu'elle rétoit du tems des Carthaginois & des
Romains. L'appel des jugemens du commandant, qui
y réfide , eft porté è l'audience royale de Majorque*

2) San Hilario , petit endroit fitué près d'un golfe.
%S Puerto Magno , petit endroit avec port de mer.
L'isle d'Iviça eft entourée de plufieurt autres peti-
tes isles , comme Cunitlera , &c.

4) San Antonio , port de mer*

IV. L'isle de Formatera ou Frowentera, au-
trefois Froment aria * étoit ci. devant très- fer-
tile ; mais les courfes continuelles des Forban*
d'Afrique font caulè qu'elle eft défend & in-
culte : oii n'y voit que des broflailles dans le£
quelles fe tiennent des ânes fauvages.

V. Monté Calibré^ anciennement OpAiufa ou
Colubraria* petite isle fituée vers les côtes de
Valence, vis- à- vis du cap d'Oropéfa.

XXVII. LA PRINCIPAUTÉ DE CATALO-
GNE, ElPrincipado de Catalttnm.

La Catalogne eft bornée* à l'occident, par
l'Aragon & le royaume de Valence* au midi
& à l'orient , par la mer rtiéditerranée , & au
nord, elle eft féparée de la France par lesPy-
ténées. Son étendue d'orietit en occident eft
environ de 40 lieues & de 49 du midi au nord.
Ses anciennes bornes étoient plus reculées ;
mais le* comtés de Houjfillon & de Confions ,

)Qlc

LA PRINCIPAUTÉ DE CATALOGNE. 8 19

une^bonne partie deteCerdagne, Se depuis long-
tems le comté de Foix , en ont été détachés
pour paifer fous la domination de la France.
Ce beau pays eft arrofée par un grand nom-
bre de rivières, dont les unes fe joignent à
d'autres, & les autres ont leur embouchure
.dans la mer. Parmi les premières on remarque
la Segre 9 Sicoris* qui eft la plus grande de -
toute la Catalogne} elle a Fa fource dans la
Cerdagne , reçoit à Camarafa la Noguera F alla-
refit, près deLerida h Noguera Ribagorzana Se
la Cervera , fe réunit .enfuite avec la Cinca , &
fe jette enSn dans l'Ebre près de Méquinenza.
Le Corp le rend* dans la Cervera, & la Noya
dans le Llobregat près deMartorel. De la Fé-
conde efpece, outre le grand fleuve de YEbre
qui n'arrofe qu'une petite partie de la Catalo-
gne, on compte le Francoli, qui fe perd dans
la mer à Tarragone ; le Llobregat, autrefois
Rubricatums qui prend fa fource dans le mont
Pendis, & fe jette dans la mer au-deflbus de
Barcelone, le BéJos 9 Betulus* qui a également
fbn embouchure aflez près de Barcelone; le
Ter , ThictSi Thiceris, qui a fa fource entre les
montagnes deCanigo & deCol-de-Nuria, &
fe rend dans la mer au- deflbus de Torruella ;
la Fluvia, Fluvianus, Cluviamis, qui fe jette
dans la mer à Ampurias, & un deuxième fleuve
du nom de Llobregat qui a fon. embouchure
prèp de Rofes, La Catalogne eft un très -bon
pays, quoiqu'elle iie produife pas de cannes
4 fucre comme les autres provinces cfEfpaghë.

Fffz

Digitizedby GoOgle

S4Q ILE ROYAUME D'ESPA>GNt.

L'air y eft pur & failli dans la partie (eptéri-
trionale qui eft vers les Pyrénées * il y a ëii
hiver de la gelée à de la neige ; mais vers le
midi , & fur-tout près des côtes , cette faifon
eft tempérée. La Catalogne eft prefqu'entié*.
rement remplie de montagnes, à ^exception
de quelques contrées qui offrent de belles plai-
nes; mais ces montagnes laiii d'être iiériles *
font au contraire couvertes cle forets & d^arbres
fruitiers. Le terroir produit du viii, fur- tout
à Valbona & à Sitgès* du bled, du ris, des lé*
gumes , toutes fortes d'autres fruits & de ï'hui.
le en abondance* îl y croît auifi beaucoup de
lin & de chanvre. Là yiandd & généralement
toutes les denrées y font eXcellerttes. On y
trouve du marbre , du cryftal , de l'albâtre * ,
du jafpe, del'améthyfte* &c. de l'or, del'ar.
gent , de l'étain , du plomb > du fer , de l'alun *
du vitriol, du fel, mais très- peu de cuivre. Il
y a des bains chauds frèsfalutaires à Arles, à
Puig-Cerdan, à Caldèsj& ailleurs. On pèche
du beau corail fur la côte orientale. La Cata-
logne eft une des provinces les plus peuplées
& les mieux cultivées de l'Efpagne. Elle con*
tient un archevêché, 7 évèchés* 28 grandes
abbayes , une principauté , 2 duchés $ S ^ar*
.quifats, 17 comtés, 14 vicomtes & un grand
.nombre de fearonies. Philippe V fondit les 7
imiverfités qui étoient autrefois dans cette pro-
vince* en une feule qu'il a fixée à Cervéra.

Le* Arabes ayant inondé prefque toute f E£
pagne , & entr'autres la Catalogne , les Catalan* x

itizedby G00gle

LA PRINCIPAUTÉ DE CATALOGNE 82 1

jaloux de leurs libertés;, appelleront à leur fe-
çours Çharlçs Martel , qui vint en effet de
France le leur prêter , avec Pçpin fon fils.
Charlemagjie devenu rqi & empereur , fe ren-
<lit fi formidable aux Arabes, que Zaro, gou-
verneur dç Barcelone , fe fournit à lui payer
tribut. Apjrçs la mort de Zaro , Bernard , pe-
tit-fils de Charleinagne , fut fait eomte & gou.
verneur de Barcelone, & porta mêrpele titre
de duc & marquis d'Efpagqe. La Provence &
le Languedoc ayant été joints à fon gouverne-
nient, on Uû donna pour lieutenant un nomqié
Geofrory dont le fils Godefroi devint comte
de Barcelone après la mqrt de Bernard, Char-
les le gros en récompenfe des ferviçes que ce
Godefroi lui avoit rendus durant fes guerres
contre JçsNormans, le créa comté de Barce-
lone pour lui & fes defcendans, mais à con-
dition qu'il demeureroit vaffal delà couronne
de France. Le comté Raimond Bérenger ayant
époufc en 11 37 Petronille , héritière de V Ara-
gon, il réunit par ce moyen la Catalogne à la
couronne d'Aragon, & fe détacha entièrement
de lfi France en 1 182. La Catalogne demeura
jointe à Y Aragon jufqu'en 1640, qu'elle fe
fournit volontairement à la-France. En i6fa
le roi d'Efpagne recouvra Barcelone & quel»'
ques autres places , & enfin toute la Catalogne,
lui fut rendue en 16^9 * en vertff du traité des 1
Pyrénées. Ea 1707 toute cette principauté
prit le parti de l'archiduc Charles d'Autriche /
à qui elle demeura fi conftamment attachée ,

F f f 2

^ I ?Digitizedby GoOgle

822 Ï,E ROYAUME D'ESPAGNE.

que l'archiduc s'étant vu contraint de céder en
1713 la Catalogne & les isles de Mayorque &
(Tlviqa pour fauver fon époufe & la belle ar-
mée qu'il ayoit biffée en arrière, les Barcelo-
nois continuèrent à fe défendre» bien réfolus
de recouvrer leurs privilèges ou de périr tous.
Cependant Barcelone fut obligée de fe rendre
à difcrétion en 17 14, & toute la Catalogne fût
remife fous Tobéiflance du roi Philippe V, qui
pour la punir la priva de fes privilèges. Quel-
ques-uns partagent la Catalogne en ancienne
& nouvelle, & comprennent dans la première
le pays fîtué entre les Pyrénées , le Ùobregat
& la mer , & dans la féconde le pays fitué de-
puis leLlobregat jufqu'aux frontières de Va-
lence & d'Aragon, Dans le pays même on par-
tage ordinairement la Catalogne en 1 f Vegc-
rias (Vigueries) ou jurifdiûions, favoir ;

l. La viguerie de Barcelena*

1) Barcelona , dans Aboulféda Barfchanunah ou
Barfchalunah , & en latin Bar ci no, place forte & ca*
^itale de la Catalogne , fituée au bord de la mer &
bâtie en forme de demi-lune; on la partage en ville
haute & ville baffe. Elle a du coté de l'orient une
forte citadelle bâtie en 171 ç , & avec laquelle la re-
doute de San Carlos fituée au bord de la mer, a une
communication fecrete. Le port de Barcelone eftfpa*
cieux & défendu par une grande digue, au bout de
laquelle eft un fanal & un petit baftion , mais il n'eft
pas aflez profond pour les vaiiTeaux de guerre. A
l'occident de la ville eft la montagne de Monjoul ,
au fommeè duquel eft un fort qui protège le port»
& où le roi d'Efpagne réfolut en 175} d'en conftruire
encore quelques autres. La plupart des rues de Bar.

Digitizedby GoOgle

IA PRINCIPAUTÉ DE CATALOGNE, 8*$

cclone font aflez larges & pavées de grandes pierres,.
On voit dans cette ville beaucoup de grandes & bel-
les maifons , quelques places remarquables , 9 paroit
fes, 19 couvens d'hommes & iç de filles, 6 colle-
Ces & 6 hôpit£u*i on y compte environ 15000 habi.
tans. Barcelone fait un commerce confidérable; elle,
a une fabrique d'armes & des tifferies d'où fortent
tous les /ans plufieurs milliers de couvertures de laine
& de mouchoirs: elle a un .chantier de conftrudtion, ■
& garde les archives des royaumes qui apartiennent
à la couronne d'Aragon; elle eft aufli le liège d'une
academie des belles. lettres fondée en 1752, .d'un
tribunal d'inquifition, d'une audience royale, d'un
capitaine -général, & d'un évêque, quia 20Q00 du-
cats de revenus; la cathédrale a pour premier cha T
Qoine le rpi d'Efpagne en qualité de comte de Bar-
celone. Cette ville a eu i fes comtes particuliers juf-
qu'au douzième fieçle: Raimond V, fut le dernier,
& par fon mariage, avec la fille dçRamirll, roi d'A-
ragon. Elle fecouale joug de l'Efpagne en 1640, &
fç fournit à la France; mais les Espagnols la reprirent
çn i6çz. Elle fut bpmbardée en 1091 par une flotte
franqoife, de les troupes franqoifes l'affiégerent &ç la
purent en 1697; elle fut rendue l'année fuivante,
lçrs de la paix de Ry&wick. L'archiduc Charles s'en
empara en 170c ; mais elle fe rendit à Philippe V,
après un fiege très-opiniâtre. A une lieue de Barce-
lone on a bâti une nouvelle ville tirée au cordeau &
dont les rues fo.ot larges ; en 1 760 elle avoit déjà de
bonnes maifons, & autour de jooo habitans.

[Mentelle y compte nçooo habitans; roi g? mai-
fons, ; 60 rues, la plupart étroites , mais belles, 30
places publiques, 2000 jardins, 7 églifes principales
outre la cathédrale, 16 couvens. La ville eil fitué* Ctt
fous le 4 1. deg. 26 min. de latitude fçptentrionale , à
l'embouchure duLlobregat, en forme d'amphithéâtre
au bord de la mer, & à 100 lieues de Madrid. Elle
eft éclairée par des lanternes pendant la nuit. La car
thçdrale eft un édifice trèfaantique & fbpibre , . dent

Fff 4

Digitizedby GoOgk

824 LE ROYAUME D'ESPAGNE.

les voûtes élevées , ornées de grouppes & de colon*
vîtes , forment un bel enfemble. Le palais du gouver-
neur , Farfenal & la nouvelle bourfe , font bâtis dans
un ftyle noble; cette dernière a été inftituée avec
une é^ole gratuite de deflein pfcùr goo élevés. Bar*
eelone a un chantier de conftrudlion qui eft çonfidé-
rable ; mais la fonderie de canons Peft encore plus,
& c'eft ta première de l'Efpagne , de même que û
fabrique de fufrls , de lames d'épée , de rafoirs , &
mitre? ouvrages ^d'acier *). On y fait beaucoup de
dentelles de fils d'aloès , & Ton tire 4e fes manuia-.
dures là plus grande partie des uniformes de l'armée.
< Le commerce y eft tiès -floriflant ; les principaux ar-
ticles fpnt le vin, Peau -de- rie, les nouette»; c'eft
dommage que le porc , quid'ailleurs çft étroit , ne
foit pas toujours fur; le vent d'eft y inquiète feuyent
^ les vaiffeaux, & comme la mer qui fe retire tend
'' infenfiblentçnt à le laifler à fec, il faut des foins in*
finis & non interrompus pour en tenir l'entrée tou-
jours praticable.

- Quant à Bar celont tfe, que d'autres nomment auffi
Rats, c'eft une ville) bâtie depuis 1752 , la' plus gran-
de partie par des étrangers ; on y compte aujourd'hui
2oco maifons (Mentelle y compte 600) & 10000 ha-
bitans, la plupart fabricans ou commerqans: l'expo*,
ration de Peau- de- vie y monte feule à 20000 pipes,
Le mouillage eft à une demi- lieue de-là près de Psu
los. Les rues font tirées au cordeau d'un bout à l'au-
tre & aflez larges pour trois voiture*. Il y a aujour*
d'hui un théâtre. On trouve à quelque diftance les
bains chauds nommés Caldas de Âfonjoui , dont Peau.
eft bouillante ; ils font très - fréquentés.!

2) Mataro , petite ville & port 4e mer; ou y

4"V trouve ç couvens & un hôpital- Ç'tft en cet endroit

que l'empereur Charles VI, accomplit en 1708 (on

mariage avec la princçfle de Brunfwick- Wolfenbuttel.

[H y a apparence que l'auteur allemand du nouvel

*) Il y a auul £ Barcelone une école du gçoie.

* * Digitizedby GoOgle

LA J HtfNCIPAUTi DE* CATALOGNE. 8af

itajb de FEfpagnç fe trompe en donnant à cet piu
droit indifféremment le nom doMartorcl. Du reftç
cette petite ville s*eft firçt accrue par fes feules ma-
nufodtures de point. Son efprit d'induftrie s'eft mêrnq
'communiqué à un village voifin nommé Efpalan-
fjutra^ où H fe trouve une manufacture dç draps qui
entretient beaucoup de familles.} '

i) Tta , bourg fitué fur un tuiifeau qui coule dans
fc ineç r avec un port.

4] ) Badalona, anciennement Batuh , bourg fitué
ira bord de h mer & près de la rivière de Beflfes : \\
çft à une lieue d'Ëfyagne dçfigrçelpne 9 & a un chjU
teau fortifié.

ç) Les bourgs àçRocç* Se de €ehtellat\ ce derniec
eft fitué dans u,nç valleç ; eft entouré de murailles $
9 un château.

<>) jfartçrclli bourg fitué au bord du Llobregat;
fl a unç paroiffç & 2 couvens.-

7) CtiftçH dç Felis , bourg fitité à une ljeue dp la
inçr % Iç Llobroçat

x. L^l yiguçrie. de Mattrijh*

1) M<nnrefa 9 Jfinorifa^ ville ait bord dèJ&xMerè
de Cardenet qui plus bas fe jette dans le Llobregat»
Elle a un château x unç paroîffç, & ç couvens.

s) NucJlcaSçrmora de ^LotitfçjrQU t qclebre a)bn
bayç de Bçnédjftina* fitu.ee environ à ni i- côte de lai
haute montagne du îftontCerrâte au piçd duquel coule
le Uobregat. \ly a dans cettç abbaye unç fiuncujCç
imagç dç la Viçrgç, qui attire beaucoup dç pélerina*
ges, & quç Von a çnricînç dç préfens fbmptueu*;
avec Ia^dççnlerç prQfufi.çyi. Ojo V téyçrç mçme ^
Jlome , 'à frappe , à Ytennç , à Madrid » & çn d'au-
très endroits. Plus haut que l'abbaye , o.n trouve 1 \
hermjtages, auxquels oAOïQUtç jpar des degrés taillç*
ds^ns les rocs efcarpçs.

[Cette montagne , dont le forninet a deux lieujça
d'étévatioa t çft couronnée de {oçhçrs qui de loin,
préientçût Fafpeâ d*urtc colonriadë ou do pîufieutt

Digitized by-G00gle

gi6 LE ROYAUME D'ESBAGNfy

pyramides, comme s'ils avolent été coupés, fçicsj
. d'où vient le nom qu'elle porte. C'elt fur cette raafle
de rocs (inguliers qu'eit fitiiée cette riche abbaye,
qui a une ancienne églife & une nouvelle , 'avec i ;
hermitagcs olus élevés les uns que les autres , qui
femblent fuipendus en l'air. Quoique le nionafterç
ne lbît qu'à mi-côte;, on y jouit cjéjà d'une yafteper,
{peftive Ibr la mer méditerranéen & l'on voit au pied
des abymes effrayans. A l'entrée de l'abbaye l'on a.
plaqé les ftatues colonies de deux faints fur la têtç
defquels s'avance une mafle de roc où, eft appliquée
pné croix formée d'une multitude de têtes de morts
rafiémblées. La ta ti (Te de la nouvelle églife a coûtQ
un million de couronnes, dont 14003, ont été em-
ployés feulement à couper le rocher. Ç'eft à ïH piéufe
ftmplicité du roi Philippe III, que l'image du lieu
doit la plus grande partie de fes rierjeffes. Ce fut
lui-même qui voqlut la tranfpottçr de l'ançienqe églifç
clans la nouvelle t ayee la plus pompeufe fpleoinité,
& depuis lors elle a reçu de pluficurs prjncjè^ catho-
liques de l'Europe des préfens du plus grand prix.
Enfin fon tréfor eft fi riche qu'il n'y. a que» celui de
Lorette qui puuTe l'emporter fur lui. L'autel çft d'ar-
pent pur; il eft à fept degrés, portant 440 lainpeç
du même métal qui brûlent jour & nuit. 1\ y a de$
folemnitéa pour lefqu elles on voit arriver dans un,
feul jour des* 6 à 7000 pèlerins. Les riches, même
étrangers , ne manquent pas d'apporter de belles of-
frandes , & les paJvres font défrayés pendant trois
-jours à l'abbaye. Les herrnitages font ou creufés dans
Je roc, ou établis dans les crevafies & entre les py?
ramides ; chacun a fa chapelle, un logement avec
cuifine & fontaine , & la plupart avec un jardin. Le
plus bas , fous le vocable jde St, Jaques , eft élevé de
2?co pas au-deflus du couvent, &, tellement à plomb
que le fon des /Orgues & du chant des moines qui y
monte le long du roç : y parvient dans toute fa force,
le fécond, qui eft St Onuphre, eft établi fur une
pièce de jroc qui. f^fnble prêtç à fç dçUçher de la.

, ; 1 1

' Digitizedby G00gle

LA PRINCIPAUTÉ DE CATALOGNE. 8*7

mafle. La plus haute cellule eft élevée dHine lieu*
au-âeflus du monaftere, & de -là on découvre le*
isles Baléares, Valence, P Aragon. La zone mitoyen-
ne de cette montagne eft couverte de mirtes, ^e cy-
près, de lièges, de figuiers. Le haut eft nud , &
dans les nuits orageufes le vent qui fifle entre le|
pointes des rochers , imite les mugiffemens des tau-
xeaux furieux. Si le haut du Monferrate reflemble à
une galerie de pyramides aériennes , o.n peut com-
parer le bas à un gouffre comblé de morceaux do
rocs précipités fucceffi vernent depuis la création du,
globe. Il y a dans le rnonaftereun mulet qui eft habitué
à porter feulf toutes les femaines treize paniers , ur\
pour chaque hermitage, remplis de provi fions, & k
revenir de même quand il a feit fa tournée. Ifl com-
munauté eft compofée de go moines, la plupart gêna
de condition , & Von n'accorde qu'aux plus âgés
l'honneur daller habiter un hermitage. Ç'eft de ce .
lieu que finrtit en 1*22 Ignace de Loyola pour allerf
fonder l'ordre des Jéfuites.

j) SaUçnt & Bçzga s bourgs fur le Llobrçgat.
3, La viguerie de Cervera.
O Cervcra % petite ville au bord d'une petite r^
vîere de même nom & chef-liey de la viguerie: elle
eft bâtie en partie fur une hauteur & en partie dans
une plaine; elle a une paroifle, 6 couyens, un bon
hôpital , & 2 cominaaderies % dont Tune a par tient à,
Vordre deMalthe. Le roi PhHippe V a élevé Çerver^
au rang de ville. & par une ordonnance de Tannée
1717 il abolit les univerfités qui exiftoient jufqu'alora
en Catalogne, & en fonda une nouvelle dans cette
ville, dont les Jéfuites ayoient ci-dèvantla cUreftion.'
b) Solfona, Celjpna, ville ûtuée fur un rocher au»
pied d'une colline. Elle a un ancien château & ut>,
nouveau; une paroifle & 2 couvens. Son cvêque ^
4000 ducats de revenu^.

j) Cardona, bourg muré, fitué fur une hauteur*
avec un château fort & bâti fur un rocher compofé N
de fei minéral d'où l'on en tire des pierres de foqtaft

1

Digitizedby GoOgle

.Jfcg LE ROYAUME D^ESPAÔNE,

fortes de couleurs * . Ce bourg a 2 parofflcs. doal
Tune eft égli(e collégiale, & 31 eft le. chef- lieu d'un
duché qui apartient aux ducs de Médina Celi.

4) Gu\fona % bourç muré.

s) Les bourgs de TaladcB & de Tarrega\ te pre,
mier eft une commandent de Tordre de Malthe,

4. Jjl viguerie (Je Villafranca de. F au ides.

i) VitLafranca de Panades , bourg muré % qui eS
contidérable, & chef- lieu de la wguerie. .

2) Les bourgs de Senna, non- loin de la mer, de
Torrè de Barra , fitué au bord de la mer, ô* d7«?
. gualada.

f. La viguçrie de Tarragom.

1) Tanagona^ % dans Aboulféda Tharkunah 00
lUarrakunali % & anciennement Tarraco , ville an-
cienne entourée de murailles & fituéç fur une mon*
taine> au bprd de la mer à l'embouchure du FswicqIù
Elle étoit anciennement bien plu* grande , & plus
peuplée qu'aujourd'hui * cependant elle eft. encore le
îiege d'un archevêque qui a pour fugragans les évè,
ques, de Barcelone , de Gironç , dé Lerida x de Tortô-
fe, de Vique , d*Urgel & de Salfona; il e(\ aufll lèl»
gneur des deux tiçrs de la vil{e, Çc a ?2opa ducaft
de revenus; (on églife métropolitaine e(t la feule pa-
roiffe de la ville ; on compte à Tarragone 10 cou-
yens & un hôpital. Son uni^erfité a été transférée i,
Cervera comme toutes celles de la Catalogne, par
{'ordre de Philippe V.' On voit encore à Tarragone
quelques antiquités romaines, yn tiers de cette yille
apartient au roi comme prince de Tarragçjie- EIIq
étoit autrefois la capitale de cette partie de l'Efpagne
que Ton nommojt Provincia Tarraeoncnfîi. Les Aa-
fjlois la prirent en 170 c au nom jfe l'archiduc Charles,
jnajs Philippe V la recouvra par le traité d'iftrecht.

Report de Salon n'eft éloigné de Tarragone que.
d'une lieue d'Efpagne.

'*)Paçmi lefquelles il fe trmwe «le beau çryftal dçfcU

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tA PRINCIPAUTÉ DE CATALOGNE. 8*9'

[Selon Mentelle cette ville a 7900 habitansi]

2) Conjiantiy bourg fitué à ttne lieue de Tarra*
gone avec une paroiiTe & 4 couvens.

}) Vùlhi grand bourg entouré dé murailles; il a
ç couvens , une commanderie de Tordre de St. An*
toime, un hôpital & une paroiffe* On révère dans le
couvent de capucins de ce bourg Pirrtage de Notre
Dame de Liron. L'archevêque de Tarragone eft fei»
gneur jufticier de Valls.

4) Faiconérai port fortifié.

6. La Vigueriô de Monblaiïc.

1) MonManCn bourg au port du, Francoli , êc chef*
lieu de la viguerie. C étoit autrefois un duché apar*
tenant au prince héréditaire de la couronne d'Aragon*

2) Siurana, bourg entouré de murailles, fitué Tut
la montagne de Pradès allez près de la mer.

7. La viguertè de Tartega qui prend foîi
nom dé

tarrega , bourg muré fitué lux une hauteur*

'8- La vigwerie de Toftofa.

O Tortcfa, Dcrtqfa, vi'Iç fortifiée & munie chlrl
château que les habitâns appellent Zùcia. Elle eft
fituefe fur une montagne au bord de l'Ebre, & a un
grand rauàbourg que l'on nomme San ttlas , 4. pa l'oit
fes, 9 couverts de un hôpital; fon évêque a 15000
ducats de rente. Il y avolt autrefois dans cette ville
une univerflté. On trouve dans fes environs des mé* 1
taux, du jafpe & des fontaines falantes. Tortofa fut
£rife par les François en 1647 \ &;reprifepar les Et
pagnols èrt 16^0.

[Mentelle lui donne 10-00 habitans.3

2) Atnpofw, bourg fut l'Ebre aflez près delà mer:
il y a une chàtellenie de Tordre dé Malthe.

\) Ripita.) endroit fijué à l'embouchure de TEbre^
& près duquel on voit le grand port d'Al&guès for»
mé par plufîeurs isles.

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830 LE ROYAUME D'ESPAGNE;

4) Valdecona, bourg entouré de murailles, fitué
au bord de la rivière de Ctnia.
"• <;) PineU bourg, auquel le roi Charles accorda en
I766 le titre de très fidèle, avec droic à fes habi-
tans de porter l'épée & d'autres privilèges, outre la
permiffion d'enrichir les armoiries du lieu de quel-
ques nouvelles pieCes, & celle de tenir tous les jeu*
dis un marché franc de toute impofirJon quelconque»

6) Mora y furl'Ebre, &Berta, bourgs.

7) Flix\ petit endroit fortifié par la nature & jpar
l'art ; il eft entouré de ; cotés par l'Ebre « qui for-
me en cet endroit une finuofité confidérable; & fon
quatrième coté eft couvert par des fortifications , des
montagnes & un fort fitué fur une hauteur. L'Ebre
bit une cafcade près de Flix.

9. La viguerie de BalagSer.

1) Botagùet , petite ville fur la Segre; elle a un
bon château , une paroifle & 4 couvens.

%) Tcrmtnt) bourg fur la Segre; les François le
nommoient autrefois, lapequenna Rochela {h petite
rochelle): il fut riitné en 164c.

)) Agcr % bourg & château finie dans une vallée
au bord de la Segre.

10, La viguerie de Lérida.

1) Lérida , autrefois Ilerda^ & dans Àboulféda
Laridahy ville fituée fur une hauteur , au bord de
la Segre, qui reçoit aflez près de-là la rivière de Cin-
ca; cette ville a 6 paroifles, 11 couvens, un bon
hôpital & une bonne citadelle fur une montagne,
i/évêque de Lérida a 12000 ducats de revenus. Cette
ville étoît anciennement très - confidérable , & avoit
ci. devant une univerfité; mais aujourd'hui elle eft
petite & mal bâtie.

[Mentelle y compte r68oo âmes.]

2) AlcaraZy autrefois Orc/a, petit bourp.

3) Aytonciy bourg fur la Segre, & chef-lieu d'un
fatarquifat , que poflede la maifon de Moncada , &
auquel dépendent encore quelques autres bourgs &
villages.

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tA WrtTCÎPAtJfé Dfe CATALOGUE. 8jï

1 1. La vigtierie AeAgrâmtmt prend foh norii
d'un bçurg : elle contient de plus les bourgs
d'OWo/tf * de P(W/> de Thtrana > & autres.

m. La viguerie de Pttycerda comprend la
plus grande partie du comté de Cerdanna*
Cerdagfie , dont l'autre partie apartient à la
France. Elle renferme s

i) Puycerda ou Puigcerdan^ grand botifg entouré
de murailles, fur h Segre & aflez près de fa fource
il cft défendu par bn château fortifié dont les Fran*
qots s'emparèrent en i6?8 après un fiegc de troit
mois.

2) Lybiay autrefois Julia Lybica, boutg entouré
dfe murailles , fitué à la fburce de la Segre , au pied
d'une petite montagne des Pyrénées.

3) Urgel, ou Seo de Urgel (Ourguel), petite ville
fituée entre des montagnes au bord de la Segre «
elle a un château fortifié , a paroifles & ; couvens*
& eft le fiege d'un évéque qui a 9000 duofcts de re*
venus. Urgel éfcoit ci-devant le chef-lieu d un comté.

4) Cajhllbo, & Voguera Pallerefa^ petits endroits;
le preny'er a le titre de vicomte* & le fécond celui
de marquifat.

13. La viguerie de Campredon.

1) Catnpredon , gros bourg fitué fur le Ter & mun!
d'im château.

t) Ripoll, bourg fitué au confluent du Ter tic de
la rivière de Frefero. On y trouve une riche abbaye
de BénécHftins.

j ) Rihqs , bourg fiir le Frefero.
, 4) Qlot) bourg.

14 La viguerie de Vf que. v

1) Vique ou' Fic/i, autrefois Vicus jlufonenjis ,
Ville fituée fur la rivière de GUrre^ au pied d'une
colline. Elle a une paroi fle, to couvens & un boa
hôpital : fon évéque a 6000 ducats de revenus»

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%i% LE EOYÀUME D*E8F*Ô»E*;

[Sa population , félon Men telle, eft de 8400 âmes,]

. On voit à deux lieues de Vique le Afontjinny, Fun*
des plus hautes montagnes de la Catalogne , & dont
le fomrnet eft couvert de neige pendant la plufc
grande partie de Tannée. On trouve fur cette mon.
tagne de raméthyfte & de la topafe.
■. t) Roda y bourg au bord du Tcrnô.,

if. La viguerie de Gerona.

1) Gerona (Gherona, Guironne), anciennement
Cerundày ville fituée fur une petite montagne, près
de la rivière A'Ontwr qui (e réunit au Ter au-deflbus „
de la ville. Elle eft Fortifiée & défendue par Je fort '
Monjui fitué fur une hauteur , & par plufieurs retran*
chemens. Elle a ; paroiffes, 9 couvens d'hommes,

4 de filles , & un Bon hôpital. Son évéque a 8000»
ducats de revenus. Guironne fut prife en 1694 par
les François, & reprife en 1697 par les Efpagnols:
en 170$ les troupes de l'arctydu* Charles s'en em-
parèrent; mais les François la leur enlevèrent en 171 x
au nom de Philippe V.

fC'cft une place forte» mats la ville eft fombre &
mal peuplée. Mentelle lui donne 6700 âmes» Le mai*
tre-autel de la cathédrale eft d'argent maftifj

2) Pcralada, bourg fur le Llobregat: il a unepa-

roifle & 2 çouvens , & eft le chef- lieu d'un comté ,
tpji eft l'un des plus anciens de cette principauté,
j) LerSi bourg & château fortifié.

4) Prudes, bourg .& chef- b*eu d'un comté. Qn
trouve près de cet ehdroit'PoWrt, magnifique abbaye
de Tordre de Citeaux.

5) Bannolas, autrefois Aqu&Voçonis* petit endroit

6) Ampurias, bourg entouré de murailles, fitué
fur la rivière deClodiano ou deFluvia, aflez près de
la mer ; c'eft lé chef-lieu du comté d'Ampurctan* On
trouve près de là Cajhllondç Ampurias.

. 7) Kofes, petit bourg entouré de murailles & dé*
fendu par deux [châteaux fur une hauteur , au bord

d'un

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LA ttUNCîfrÀtJTiÊ Ï)Ê CAtALÔÔME. g %%

d'un golfe qui forme en cet endroit urt bon port,
protégé par un fort fïtué fur tin rocher. A l'orient
de ce bourg il y a un cap nammé Cabo de Creus ,
j>rès duquel on trouvé tin port & une forterefle ap.
pellée Cadaqtite.

8) Figueras , bourg fitilc dans une plaine & très-
bien fortifié par le roi Ferdinand VI. C'cft en cet
endroit que le roi Philippe V reçut en 1701 Marie
Louife Gabrielle de Savoie fa future épôule.

[Elle a, d'après Mentelle, 460** habitahsj

9) Befàlu* bourg fur la Fluvia.

10) Palantosi bourg & port de mer* muni d'une
forte citadelle.

11) Palafugel, endroit qui dônrie fdn nom à uri
Cap.

12) San Fetiz de Quixotls , boutg dattfc levoifina*
ge duquel on ttouve Tôza^ & un cap à qui ce dernier
endroit donne fon nom; ce cap étoit autrefois ap*
pçllé Promontorium Lunarium.

ij) Blanèss anciennement Blànda, bburg & port
de mer fitué à l'embouchure de la Tordera , & dé-i
fendu par un château.

14) HoJialrtCy bourg entouré de murailles, fitué
fur une hauteur , au bord de la Tordera : il a un,
château , & apartient aux marquis d'Aytona.

XXVÊI. LE ROYAUME DE NAVARRE*
El Re}no de Navarra.

Ce royaume, quon nomme auffi haute
Havarre (Navarra atta*) par oppo(îtion à la
baffe Navarre pofledée par la France i a pour
limites , vers le couchant , la vieille Caftille
& la province deRiojaj vers le fud, l'Ara*
gon ; vers le levant , les monts Pyrénées , &
vers le nord , les provinces de Guipuzcoa *
d'Alava & de Bifcaye. Sa longueur eft de 3j

Géogr. de Biifcfi. Torn. Ul P. II. G g g

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ÇJ4 *•* ROYAUME ^I^AftNf.

lieues &fa largeur de 27. Du teins des Gre&
& des Romains elle s'appèljoit Ruzonia : fort
nom a&uel paroît venir de la langue bafque.
Le principal fleuve qui arrdfe ce royaume *
e&YEbre > qui reçoit auffi d'autres rivières
parmi lefquelles Y Aragon & YArga font les*
plus remarquables *). La plus grande partie
de la Navarre eft moittueufe* parce qu'elle eft
fituée fut les Pyrénées, & en partie au pied
de ces montagnes , dont un diftrid de zz
lieues efpagnoles apartient à ce royaume , &
dont les montagnes ffAndia & de BardeHa del
JLey font des. branches.

[Les Pyrénées s'étendent depuis la mer de
Bifcaye jufqu'à la méditerranée, fur un efpace
de yx lieues d'Efpagne. Par leur, plus grande
largeur il y en a ehviron 20 lieues à l'Efpagne *
& tout le refte* de 37 lieues d'Efpagne & de-
mie , ou de 40 lieues de France , apartient à
celle-ci. C*eft auffi de ce coté là que fe trou-
vent les fommets les plus élevés , & le plus
haut de tous c'eft le Canigon qui a 14^0 tôi-
fes (de 6 pieds de France) au. deflus du ni-

*) C'eft dans cette province que commence le canal
impérial dont il eft auffi parlé à l'article d'Aragon.
Ce nom, lui vient de ce que fon commencement daté
de IÇ29 fous le règne de l'empereur Charles V ; mais
ce fut Charles III qui le fit reprendre en 1778 après
une interruption d'environ deux fiecles & demi.
A quelque diftance de Toudela on lui a Ouvert nft

Îiaflage au travers, de la montagne de f ontellas qui
è trouve en plufieuts endroits creufée à 80 pieds de
protondeur. Les vins de Peralta, de Toudela, & 4c
Cafcante ont âe t la réputation.

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LE ROYAUME DE NAVARRE. 83f

veau de la mer. On compte ordinairement
6646 pieds du Rhin pour la plus grande
élévation de ces montagnes. Dans la Navarre
efpagnole , c'eft YÂltobifcar qui pafle pour la
plus haute , à quelque diftance de Roncevaux.
De loin elles reflemblent à un rempart fans
fymmétrie garni de chevaux deFrife; & quand
on les monte , la variété des fîtes , la magnifi-
cence des décorations qui vont fe perdre dans
les nues, le filence qui règne dans les lieux
fauvages , interrompu par le bruit des torrens,
tout jette le voyageur dans Pétonnement ; on
voit fur plufieurs de ces fommets des filions
tracés par la foudre; les plantes les plus rares
croiflent dans les fentes & les creux, & les
mines pour la plupart dans les lieux les plus
eftrayans; les plus communes font d'argent,
de cuivre, de fer, de plomb, de vitripl, de
foufre.^ On y retrouve encore des traces des
travaux des anciens qui en tirèrent des tréfors.
Selon Diodore de Sicile, „ les Phénikiens
„ avoient été attirés en Efpagne par les riches
„ métaux dont elle abondoit , découverts
35 par un grand incendie qui fut fur cette chaî-
„ ne de montagnes , duquel elle tira fon nom
„ de Pyrénées , & après lequel on trouva des
35 mafles d'argent liquéfié qui avoient coulé
55 dans la plaine." Plufieurs vallons offrent di-
verfes efpeces de marbre & d'agathes; les fom-
mets les plus élevés font de granité , qui y fait
la fubftance d'une infinité de rochers , la plu-
parts fecs & nus. Ou y rencontre auffi ctes

Ggg 2

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836 " ROYAUME D'ESPAGNE.

traces de volcans, qui cependant paroiflfent
fufpedteS à quelques naturaliftes. C'eft à cette
caufe que Ton attribue la formation des lacs
qui fe trouvent fur ces hautes montagnes, &
où il y a des truites de \% livres pelant. D
s'y fait fouvent auffi des éboulemens de neige
ou avalanges, qui dans leur chute entraifient
tout ce qui fe trouve fur le paflage , morceaux
de rocs, cabanes, arbres, &c. Le hêtre & le
lapin y réufliflent à merveille , & donnent
d'excellents mâts de vaifleaux -, le chêne au
contraire y refte médiocre. Les principaux
quadrupèdes qui fe trouvent dans ces mon-
tagnes, font les ours , les loups* les 'daims*
les chamois, les fangliers, les chevreuils, les
chats tigrés fauvages qui ont if pouces de
haut & 90 de long* fouvent ils font de grands
ravages parmi les troupeaux. Il y a de même
beaucoup dfoifèaux de proie, comme aigles,
, vautours , &c. auffi bien que d'autres efpecesi
comme gelinotes, coqs de bruyère, feifans
gris, perdrix blanches, qui cependant ont un
goût de térébenthine , parce qu'ils mangent
les fommités tendres des branches de fèpin,
I/abondance des pâturages & là difette de ter-
res arables force les habitans de ces montagnes
à fe faire paiteurs ; cependant pour fournir du
ro.oins aux befoins les plus preflàns ,^ ils por-
tent dans quelques endroits, de la terre dans
Centre -deux des rochers, & enfuite l'engrais
pour y cultiver du grain.]
Parmi les vallées on en remarque principe

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LE ROYAUME DE NAVARRE. 8^7

lement 3, favoir : 1. la vallée de Baztan, qui
s'étend du feptentrion au midi, a 7 lieues de
iong fur j| de large , & dont les habitations
, difperfées forment 14 parâiffes & une feule
jurifdidtion ; 2. la vallée de Ronces-Vallès (Rori- ,
cevaux) , eft célèbre par la vidtoire que. le roi
Alonfô le chafte y remporta fur Charlemagne
en l'année 809. Le terreift y feft marécageux,
ce qui y caufe beaucoup de brouillard 5 d'ail-
leurs il y a des pâturages , des champs labou-
rables , & des bois de chênes , mêlés de bro£
failles & de buiffons. 5. La vallée de Roncal,
qui s'étend du levant au couchant & forme la
limite entre la Navarre & la France. Les au-
tres vallées font: Lizoayn, Arcé 9 Longuida,
Ariafgoyiy, EJteribar> Eues*, Aezcoa, Salazar 9
XJrrauU & la Tierra de los Almiradios. On paiTe
de la Navarre en France à travers les Pyrénées
par deux grandes routes, dont la première
part de Pampelune & conduit à Bayonne,'en'
paifant par la vallée de Baztam & par Maya ;
& la féconde, qui eft la principale, part éga-
lement de Pampelune & aboutit à St. Jean-
pied-de-port, après avoir traverfé la vallée de
Ronçevaux. . Ce royaume a de bonnes fontai-,
nés falantes ; on en compte à 600 à Satina* de
Oro qui en tire fou nom. On trouve auffi des
fources minérales, ainfi que des bains chauds,'
D'ailleurs la fertilité de ce pays eft plus grande ,
qu'on ne devroit fe l'imaginer ; car il y vient
du bled, du vin , de l'huile d'olive, diverfes

Ggg 3

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$£g LE KQYAUME D'ESPAGNE.

cfpeces de fruits & du miel ; les pâturages font
pons & il y a beaucoup de bétail.

Les habitans parlent la langue bafque , qui
diffère un peu de» celle de Bifcaye (oit dans
les mots , foit dans l'accent & les tournures.
La Navarre a eu fes rois propres depuis 724
jufqu'en ifiz. Ferdinand le catholique s'en
empara en cette même année fous le prétexte
gue le roi Juan de Labrit (Jean d'Albret),
étant parent du roi de France Louis XII , il
participoit à l'excommunication prononcée
contre ce dernier par le pape Jules II. La di-
gnité de connétable de Navarre eft poiïedée
par la maifon ducale d'Alva , & celle de ma-
réchal par les marquis de Cortès. Tout le
royaume eft partagé en ç grands dîftrids ap-
pelles MérindadeSy fubdivifés en parti dos ou
petites parties.

I. La mérindade de Pampelune comprend
jes lieux fuivants :

1) Pamplona , Pampelurît^ dans Aboulféda Bam-
bolunah, anciennement Pompejopolis ^ capitale do
royaume % fituée au pied des Pyrénées , dans une
grande plaine au bord de la rivière cTArga : elle a
outre fes fortifications, une citadelle bâtie par le
rot Philippe IL L'ancien château non fortifié que l'on
voit fur une hauteur 3 coté de la ville , fort de ré-
fidence au vice-roi de Navarre- Cette ville contient
environ çooo habitans, 1 églifes paroiffiales, g cou.
Vens de moines , ç de reugieufes & 4 hôpitaux. Elle
eft le fiege dune audience royale, d'une univerfité
fondée en 1680, & d'un évéque jouiffant d'un revenu
«pnuel de 38000 ducats. L'ancien vice- roi Gague a
lait faire une txès-bdle route qui prend depuis Pam.

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n aaYÀ:vtfc DnjAVARU 839

pelunc jufqu'avx confins dç Caftille ; elle a 22 lieues
fie long & n'eft point pavée» mais néanmoins d'un*
ponftruttion très-folide.

[Cette ville a, félon Mentelle, 11 060 habitans, 4
pajroifles , 1 ; çouvens. Deux des paroiffes font de la,
plus grande magnificence, & annoncent déjà que
)'pn eft enEfpagne» d'autant plus qu'en -même tems
on trouve les rues fales & vilaines , & tous les édi-
fices» jufqu'à la place des combats de taureaux, très-
médiocres. DePamplona à Madrid il y a 60 lieues.]

2) Puçntc de la Reyna > bourg fitué dans une plaU
ne, au bord de l'Arga; il a 2 paroifles & 3 couvens %
& le diftriû où il fe trouve fe nomme Uzarbé.

;) Les petits bourgs dç Maruxahçà , ViUaba y
Qftiz & L(WZ.

4) Le marquifat $Elio,

J)iLes bourgs 4' Çcharri + Aranaz » Lacunza ,
drrùazui Huartç-Araquil, lranncta, Arbizu, Aoy*
ça, Aitffo-* SantrEftcvarii Arano. , >

. 6) Goyzucta , gros bourg. >

7) Ceux dzSuiflbilla, Aranaz, Tanzi^ lcfaca %
gcfialar^tfaya.

8) Ver a , gros bourg dans les Pyrénées fur lç BU
dqfoa , aux frontières de France.

.3. La mérindade deEftella comprend: . r

1) EJhUa^ ville fituée dans une plaine au bord de
)'££#; elle a un petit château &<le bonnes maifons,
On y compte 6 églifes paroiffiales, 4 couvens de
moines v 2 de nligieufes , un riche hôpital , & uni
ynivecGté* fondée en i<;6<; , mais qui n'eft propre-
ment qu'un collège. Le roi Sancho Rsfmirez fit bâtit
cette Ville en 1090.

.[On trouve dans Mentelle 460e habitans pour cette
ville.]

2) Viana 9 ville fur une montagne à peu de diftan-
ce de l'Ëbre , avec un petit château , 2 paroiffes , un
coHvcfhc, 4 un riche hôpital. Le roi Philippe IV, hrt
accorda le droit de cité en 16*0. Cette ville donnoif
autrefois fon nom. aux fil* aine* des. rois 4t Navaire.

Ggg j,

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840 le uoyaume d'esb'agnk;

Les gros bourgs de Mtndavia fur une monta*
gne, de losArcos, duquel 5 autres dépendent , de
.Sefma, de Lodofa, de Carcat^dz Lerin , chef- lieu
d'un comté, à'Andofittafxxi une montagne, d'Aza-
gra non. loin de, Tibre, de Miranda dç Arga fur
ï'Arga , & de Ciranqui. '<

4) San Adrian , bourg $ m^rqufët » non-loin de
l'Ebre.

5. ^a rnérind^de de Tudéta comprend 3 vil-
les, %i bourgs, & divers sutrçs çn droits. Qn
y remarque :

1) Tudéïa r dans Aboulféda Totilah , ville au bord
de TEbre, avec un vieux château,- 10 églifes paroif-
fiales, parmi lefquelles eftune collégiale , 6 çouvens
de moines & 2 de rçligieufes, • fJ " : L i ' f

[Cetie ville e(t remarquable dçpuïs 1778 far le ca-
nal impérial que l'on y a commencé, & qui doit
être conduit jufqu'à Huerta de Rofa au-deflbus de
Sartpga (Biifçhing ditSoitoga)', fur yne longueur de
119,4.16 toifts, dont en 1784 il n'y a voit que 1%% iÇ
d'achevées. Sçlon Mentelle, elle contient 8$oo ha-
bitansj ,*'!•.''

2) Corella, ville fituée vers lés frontières de Ia(
province de Soria , au * botd de l'Alkania; elle n'3
qu'une parojffe, mais 3 couvens;

\).Caf$<mté,+ viHe fituée dans une. plaine, au bord
du Quelles ; elle a une paroiffe & 2 Couvens. Philip,
pe IV lui accorda le droit de cité cir Panrîée r* *o.

4) Les bourgs de ViUafranca± Certes^ nmquifat,
ÇintruémigQ > Bunnuel (Bougnouçl) ., Ribaforada,
Ablitas comté, Monte Agudo , Fytéro^ Fufèinna*
?ia, Cabqniltâs, Ar guidas, ValtUtta, Cadrcyta,
Melida, CarcaJHUo, Fontellas, PariUas.

4. La mérindade &Olite comprend 2 villes,
119 bourgs & 2$ autres encWtSr. On y re-
marque ;

1) Qtitty ville au bord du Zidacos, avec un pa»

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LE ROYAUME DE NAVARRE. 84Ï

Jais royal, 4 p^roiffes & 2 couvens. Elle obtint lo
droit de cité de Philippe IV, en Tannée i6jo.

2) TafaUa , ville au bord du iidacos ; elle eft plu*
petite, mats plus propre & mieux bâtie que Pampe-
tune. On y voit un palais royal , 2 églifes paroiffia-
les, & ? couvens. Philippe IV lui accorda le droit
de cité çn ié;o. Près de çettç ville eft une riche
abbaye 'de filles nobles fondée en 1739.

[Sa population, félon la Gçogr* comparée, eft dç
3000 âmes: fes environs font embellis par une mul-
titude de vergers & de jardins , auffi bien que de vi-
gnobles. Son couvent de filles a été fondé par un
partibulier.] v ,

5) Percuta, bourg ap bord d'une iiviere qui fç
jette dans PArga. H croît dans, fç$ environs de ttè$?
bon*vki. ' ' ' ,

4) Mïlagro* bourg auprès de PAragon. . -.- ->

5) Artajona, petit bourg fur^pnç colline*

6) Faites , bourg & capitale d'un ràarquifet.

7) Les bourgs de Caparrofo* Santa Carà, Mu-
riUç delfouta* Muriliç del quendé, Ftyc, PitiH
las 9 San Martin de Unxj UJue. (Oûxoué) fur une
montagne, Mendigorria^ Lazroga, Verbinzanaï
funès , JtfarciUa* >

j . Lfl. méritjdade de Stmguejfa, comprend une
Ville, 11 bourgs & 268 autres endroits i c'efl;
par çcmféquent le plus. gtftflA4ïftli#. ds la Na.
yarre. On y remarque * - •

* ï) Sangiieffài anciennement Itutiffâ , villç au
bord de PAragon % qui y reçoit les eaux de YJjate A
Qn y voit $ églifçs parolffiales &,4 couvents
- z) Xavieresy endroit fitué à une lieue elpagnolq
de la ville pr,çcédçnt;ç } c'eft le liçu nat^l 4e St.Fran*
çois Xavier.

i) Ahibas, petit bourg dans une plaine.

4) Ronces Vallès. (Roncevaux), chef, lieu de h
vallée de ce nom; & dans lequel il n'y a de reraajw
quable qu'un couvent d'Auguftins.

GgSS

Digitizedby GoOgle

ty* IV ROYAVMB D'ESPAGNE»

s) -Les bourgs de Lumbier* Monreal, Tiebas ,
Villalva* Navqftjuèï, elBurguete, Vakalros y U&,
70Z1 AoiZy Qchogavia, Cqfeda fur N T Aragon, fis
Aybar de même.

6). Ripalda % comté, avec les marquifàts de Go»*
^qjrû & de /?#4-

XXIX. LA PROVINCE DE GUIPUZCOA,

Ellç eft bornue, à l'orient par ty France, au
midi par ïa Navarre & la province d'Alava ,
à l'accident par Ja province d'Alava 8ç h Bif-
caye, & au nord par la mçr dç Bifçaye. Le
roi Alphonfe Ï)Ç réunit cette province au
royaume de Qtftille en l'année i?qq *). Elle
contient; * ' - .

I. Les villçs liiiyantes. i

1) San Sebaftiaiis ( Saint Sébaftien), part de met
fameux, ville fortifiée & capitale de la province, fi*
tuée au bord de la mer de Bifcaye, à l'embouchure
de la petite rivière i'Cïruméa, qui, félon l'opinion .
de quelques-uns , portoit autrefois le nom de Aienaji
cum. {/empereur Charles V, fit entourer cette ville
de trois murailles épaifles de 22 pieds ; & elle a un
ehâteau bâti en 1 194.: elle eft le fiege du comman-
dant-général des provinces dçGuipufcoa, d'Alava &
de Bifcaye. On y trouve 2 paroiffes, ç couvens $
un hôpital. Il s'y fait un commerce çonfidérable ,
fur-tout en fer, en acier & en laine; auiïi y a-t-iî
une compagnie privilégiée & établie en 1 728 , fàifant
Je commerce du C^cao avec les Caraques , qui a fq
non- feulement conferver fes privilèges, mais mémç
Jé$ faire augmenter , & s'eft rendue la plus riche
compagnie de, commerce qui foitenEfpagne, vu que

■ ■ . 1 ■■ .i ■■■ m 1 1 il ,\ ■ 1 ■

. *) Mais elle ne fait parti? aujourd'hui ni de çeJuMifti
dp TAraçoa,

Digitizedby GoOgle

LA PROVINCE JX% QVIFUSCaA. 84^

co royaume feul confomme annuellement pour <
millions de piaftres de cacao. Cette ville effuya un
incendie confidérable en i6jo, & en 1719 elle fiij;
prife par les François. '

[Cette ville eft bâtie fur une prcfqu'isle au pied
d'une haute montagne , qui la défend de la fureur
de la mer. Cependant le port n» peut -pas recevoir
des vaiffeaux de guerre; ils font obligés de s'arrêter.
iPaffaye, petit mouillage à une demi- lieue de la
ville. Elle eft décorée d'une belle place régulière
qui en occupe le milieu ; il s'y fait un commerça
immenfe en fer , en acier & en laine/]

2) Fuentt Robiçt, petite ville bien fortifiée, affes t
près de la mer» au bord de la rivière d'Andaya eu dé
Vidafoa, laquelle eft très - large en cet endroit, &
forme la réparation entre la France & l'Efpagne; ellg
apartient même en commun aux deux royaumes en
vertu d'un traité conclu entre Ferdinand le catholi-
que & Louis XII; & c'eft pourquoi le produit du
péage deipaflagers, fe partage entre ces deux puif-
{ances, de manière que ce qui fis levé fur ceux qui
• viennent de France apartient à l'Efpagne, & que ré-»
çiproquemeru la France perçoit ce qui fe levé fur ceii*
qui viennent d'Efpagnc, Cette ville confine à la par»
tie des Pyrénées appellée Sierras de Jqfquivel. EU&
a un affez bon port, Sancho. VIII , roi dç Navarre ,
commença en 119$ à la munir d'un fort; Alphonfe
XI 9 roi de Caftilte, ajouta quelque choie à fes fortk
fications en isq? , lefquelles furent enfin perfe<ftion4
nées par le roi Philippe II. Son élévation au rang de
ville tut la récompenfe de la valeur avec laquelle ellq,
fouttnt le fiege que les François en firent en 16} 8.

z. Les bourgs (uivants (ViHas).

1) Irum ou Trun (Iroune),. bourg au bord d'un
ruûTeau qui fe jette dans la rivière de Fidqfoa; il eft
fitué fur tes monts Pyrénées, à Pendroit où paffe une
chauffée affez étroite.

2) La Isla de los Faifanès , (isle des fai&ns), non*,
mée par les François islc de Cir conférence ; cllç çflj

DigifeedbyVjC

844 *< E ROYAUME D'ESPAGNE.

fi tuée au milieu de la rivière de Vidafoa & eft ft*
jneufe dans Phittoire par la concluGon de la paix de9
Pyrénées & du mariage du roi Louis XIV, avec Marie
Thérefe, infante d'Efpagne , en i6$9; c'eftauffi en
cette isle que fe fit en 1722 réchange de i'inrantç
d'Efpagne, Marie Anne Victoire, fiancée àLouisXV,
& de Mademoifelle.de Montpenfier, fille du duc d'Or-
léans , 6ç que l'infante Marie Thérefe , époufe du
Dauphin, fut remife en 174$ entre lqs' mains de
l'arnbaffadeur de France.

. \) Rentcria, bourg entouré de murailles dans la
vallée d'Oyarzuni au bord de la rivière d'Or/û, qui
fe. décharge dans le golfe de los Pqffhgès; ce golfe
' fcçme un port vafte & très- fur.

,4) Âjligarraga &,.Ernina y bourgs fur les deux
rives de l'Urumea. .>'•.-

Orio, petit bourg entouré de mordilles, non
loin de la mer, & de l'embouchure -«fe la rivière
/tfOrla. > * -

:,()) Gi#taFia %m bourg fitué fur une montagne &
entouré de murailles: fan château, nommé San Aiu
tonio % a un port fitué, derrière une isle, quiluifert
de défenfe.

..7) Zumayas petit bourg au bord de ta mer, à
l'embouchure de la rivière tfUtola.

,8) Devay petit bourg au bord de la mer, à Pern-,
bouçhure de la rivière de Deva. Il avoit été bâti en
j?94, à une demi>lieue plus loin que l'endroit où il
eft actuellement , & où il fut transféré en i?4?*

9) Motrico , bourg entouré de murailles , au bord
^e la mer , avec un port.

19) Eybar & Elgoybar , fur la Deva, font deux
. petits bourgs. 11 y a dans le dernier une çianufa&ure
d'armes blanches.

11) Plafenda^ bourg entoure de murailles dans
la vallée de Marqoina, au bord de la Deva.

■ ia) Vqrgara ou Bcrgara, bourg dans un vallon
entre deux montagnes fur la Déva, avec 2 paroifles,
pn collège autrefois de Jéfuitçs, & un çoy Y «it d'hom-

Digitizedby GoOgk

tA PROVINCE DE GUIM72COA. 84f

[La fociété patriotique qui s'y eft formée, a faifc
beaucoup de bien dans le pays poîir l'article de Fini
duftrfe & des écoles * & doit être confidérée comme
la rhere de la plupart des fodécés de ce genre que
l'Efpagu&a vu naitre dans fon fein. Mentelle lui
donner joco habitansj

iO Mondràgbn^ bourg entouré de murailles, fu
tue fur une colline près de la Deva \ il a une paroiffe,
2 couvens & un hôpital.

[C'eft là que l'on travaille l'une des plus célèbre»
mines de fer, ou plutôt d'acier du royaume*

14) Gaza ou Salinas de Guipuz>coa> petit bourg
lur la rpontagne qui féparè la province de Guipufcôa
de celle d*Alava, & d'où foft la rivière de Deva. On
y trouve une fontaine falantc d'où il tire fon nom.

iç) Onnate , bourg avec une univérfité , & chef*
lieu d'un comté.

16) Azcoytia , bourg dans un vallbn fur la rivier*
d'Urola.

17) Azpey%a> bourg dans une vallée, fur la ri*
viere d'Urola* bâti en 13 10, Il a dans fa jurifditfioa
les biens nobles de Loyola Ad'Onnez, qui ont apar.
tenu àBeltran de Loyola & d'Onnez, père d'Ignace,
fondateur de l'ordre des Jéfuites»

18) Ccjhna, petit bourg fur une colline,

19) Tolqfa ou Tolofeta, bourg entouré de muraiL
les, dans une vallée, au bord de FOria, fur lequel
il» y a un pont. C'eft dans ce bourg que fe trouvent
les archives de la province de Guipuzcoa.

ao) Akgria*,zvtG lefurhom deDulanci, bourg
dans une vallée formée par les monts San Adrian^
fur lefquels paffe un chemin efcarpé qui conduit à
Alavà & à Bùrgos. Ce chemin éfi d'abord obfcur dans
un efpace de 40 à *o pas, parce qu'il eft taillé à
travers un rocher, enfutte il va fut la montagne, qui
pafle pour la plus haute des Pyrénées. '

[On ne peut s?empécher d'admirer Rin/ltiftrie avec
laquelle les habitans ont fu rendre commode la routd
deBourgos* de même que la plupart des autres rou«

Digitizedby GoOgle

g4& L* ItOtAVME D'ESPAGNE,

r; qui paffent for les plus hatites montagnes , depuis
Caftille jufqu'aux frontières de France.]
21) VilLafranca^ bourg entouré dé murailles, dans
une vallée, au bord de FOfra. >

fis) Scgura % bourg près du mont St. Adrîtfm

XXX. LA PROVINCE DELAVA*
Provinctà de Ahva*

Elle eft bornée k iWent, par Celle de Gui*
puzcoaj au nord* par la Biftaye, à l'occident,
parBurgosî & au midi, par la Navarre. Elle
Appartient de même ni à la couronne de Ca-
ftille ni à celle d'Aragon , & eft divifée en 6
Quadrillas (quadrilles), fa voir:

i) Le quadrille de Vitoria> qui renferme:

i) 'Vitoria* ville capitale de la province, fituée
fiir une hauteur. Cette ville a ç paroiffes, dont l'une
eft églife collégiale, 4 Couvens, $ hôpitaux & un col-
îege» Ses habitans font un commerce considérable en
fer, acier & autres marchandifes. Le droit de cité
ltii fut conféré en 14)1* Elle s'appelloit autrefois Bi*
Zancio. >

[M en telle lui donne $ 400 habitans: la place fem-
ble être hors de (on enceinte, & en fait cependant
le plus bel ornement]

2) Les bourgs d'Oguina, Berneda fur la rivière
d'Ega, Puent elara* fur l'Ebre, Bcrguenda> OrmU
jana^ Portilla 9 Cananca.

2. Le quadrille de Metrdoza, qui comprend
les bourgs de

Guevarût Zalduendo> Larrinzas, Gutnna % &
autres.

5. Le quadrille de Ayala , où (ont les lieux
nommés
.Amurrio, Lezama> & autres.

Digitized byLjOOQlC

tk frfcOVtSCE DÉ GÙI*U2COA. Stf

4. Le quadrille de Zttyâ (Sojra) > où le trou*

veht:

i) Annaticiy bourg.

2) Les bourg* d'Orma, affluiez, fctlananné »
Villatribrofa , Nanclarès de la Oca.

y. Le quadrille de Guardian qui contient!

i) Xa Gimrdia, Oyôh* ViUaReal de Âlàva^ &
Atamûijona , qui font les plus grands bourgs.

4) Les petits fdnt Sanwniego h Bannos de Ebro^
Lcza, Navaridas, el Cîego fur l'Ebre, la Pùebla
de ta Bar eu fur l'Ebre, Moreda $ Yecora, Veilla*
tocrûfe, Marquinety Vtnnactrrada , Cembràncu

6. Le quadrille de Salvaiierra* ou fe trou*
vent :

. i) Salvàtiefrà & Alegrïû , qui font les plus gros
bourgs»

2) Ceux de Sàntà Craz de Campero fur la rivière
iFEga, Orbifa San Vicente de Arana, Urarte, AptU
lanie % Virgala maffor^ Azilu , el Bûrgo.

XXXI. EL SENNORIO DE VIZCAYA,
la feigneurie deBifcayt * nommée commu*
hémeht en latin Cantubria.

. Ce pays eft borné, à Poccident, par les A*
fturies ; au nord «, par l'Océan qui vers ces
côtes prehd le nom de mer de Bifcayej à Po-
rient, par la province de Guipufcoa; & au
midi , par celle d'AJava. L'air y eft plus doux
& plus tempéré que dans les autres provinces.
Le terreiit eft montueux ei: grande partie, &
totalement ftérile en plusieurs endroits; dans
d-autres on recueille autant de bled qu'il en
faut pour la fubfiftance des habitans , mais peu
de vin s en revanche l'excellent cidre que Tom

Digitized byLjOOQlC

848 LE ROYAUME D'ESPAGNE.

feit des pommes qui viennent prefque par-
tout en abondaiice, répare en quelque fa*
çon le défaut de vin. La mer y fournit de
N lieaux poiflbns & de& coquillages. Lès côtes
font fertiles en* oranges & eh citroiis , que l'oii
peut avoir à très -bon marché. Les grandes
forêts de ce pays p^oduiferit du bbis pour la
conftruQion des vaifleaux» Les tnines d'acief
&, de fer y font très-Communes* & Ton comptô
plus de 5 go forges de fen L'avantage qu'a ce
pays d'être fitué au bord de là ftier & dans le
voifinage de la France* rend fon cohirherce
très-floriffant ; il s'y fait fur tout une exporta-
tion confidérable de fer & de toutes fortes
d'armes, ainfi d'huile de poiffon. Ses habi*
tans paflent pour les meilleurs gens de guerre
& de mer de toute l'Efpagne* & même pour
le peuple le plus laborieux & le plus intelli-
gent de ce rôyautfié; ce qui les fait beaucoup
rechercher à Madrid ^d'où ils reviehnent chez
eux quand ils ont gagné quelque chofe. Du
refte ils jouiflent de beailGoup de privilèges,
dont ils font très- jaloux. '

[Cette province, dans le fens le plus éten*
du* comprend, i ô . cîelle de Guipufcoa; 2° m
celle d'Alava ; 3 . la fèigneurie propre de.Vifl
caye > qui étoit autrefois la partie orientale
des Cantabres. De cette façon elle a pour li* *
mites au nord la mer deBifcaye, à l'eft la
France & la Navarre , au fud la Navarre en-
core & Bourgos , & à l'oueft les Afturies : ce
qui forme une furface* de 2JO miles géogra-

. phiques

Digitized byLjOOQlC

LA, SEIGNEURIE D* BISCAYE. 849

phiques quarrées. La Vifcaye propre eft fur-
tout montueufe, & il y a des montagnes dont
il faut cinq, heures d'horloge pour atteindre le
fomqiet. Du coté de la province d'Alava , c'eft
PEbre qui forme les confins du pays, comme
la rivière de Bidafoa vers l'eft de TEfpagne 9
qui fépare en particulier le Guipufcoa de là
France. Le pays eft d'ailleurs arrofé pat 1 Ylbay-
chalval) le Cadagoun? YOvia, la Deva, & plu-
fleurs autres petites rivières. Les dons de la
nature &l'efprit d'induftrie concourent égale-
ment à enrichir ce pays * car pour ce qui re-
garde la culture , PEfpagne n'a rien à lui com*
parer , ce qui eft vrai fur- tout de la province
de Bifcaye. • Quelque montueux qu'y foit le
fol, on en a cultivé toutes les parties qui en
ont été tant foit peu fufceptibles , & on le
trouve rempli d'habitations propres, commo-
des , & même belles. L'on n'y rencontre preC
que pas une colline qui ne porte fon village
accompagné d'un bois , & les 'hautes monta-
gnes font cpuvertes de chênes , de hêtres &
de noyers. Vers la côte , l'air tempéré qui y
règne eft très- favorable à la culture des oran*
gers & des citronniers. Le pommier entr'au-.
très femble s'y trouver dans fon vrai pays na-
tal, & les différentes efpeces de renettes. y
font fur-tout très- multipliées j la plus renom-
mée eft celle de Derango. Auflï en tire- t-on
beaucoup de cidre paijrTétranger, outre qu'il
remplace dans le pays le défaut de vin ; car
.quoique Ton en faffe avec fuccès, cependant*
Géogr. de Biifch. Tom. III. P. IL H,h h

Digitizedby, GoOgle

8Ç0 LE ROÏÀIWIE D'ESPAGNE.

il n'eft pas de garde. Le cerifier y atteint la
hauteur de Terme 3 les pèches y font excellen-
tes, & Ton y recueille les meilleures efpeces
de poires à jus. Il faut convenir aufli que les
habitans s'entendent mieux aux plantations &
à la tenue des pépinières qu'aucun autre peu*
pie de l'Efpagne. On trouve dans le Guipuf*
coa, près de Salinas, des fontaines falantes
qui fourniflenfc beaucoup. On recherche fur-
tout en Bifcaye le bois de conftrudîon , & les
ouvrages de fer & d'acier des mines deSomor-
roftro & Mondragon ; car l'on compte autour
àe ?oo manufactures de ce genre, d'où il fort
beaucoup d'armes, tant pour la France que
pour d'autres états]

L'ancien langage qu'on parle dans cette pro-
vince, ainfî que dans celles de Quipufcoa*
d'Alava & de Navarre (avec quelques diverfi-
tés dans la prononciation) , mélangé avec d'au-
tres langues , paroît avoir donné naiflance à la
langue efpagnôle ou caftillane telle qu'on la
parle aujourd'hui. Le vrai Bifcgyen fe parle
autour de Bilbao & de Ceduiina * la Navarre a
fon dialede particulier, & le diale&e bafque
fe parle dans le pays de Bafque en France :
cependant tout le monde n'admet pas cette
divifion. On a un di&ionnaire bifeayen par
Lar amenai. Autrefois la Bifcaye étoit gouver-
née par un comte ou lieutenant: mais vers la
iin du IX fiecle elle eut fes maîtres particuliers ,
& demeura en cet état jufqu'à ce que le roi
Jean I la réunit en 1379 à la couronne d#

Digitizedby GoOgle

LA SEIGNEURIE DE BISCAYE. 8ft

Caftille 5 cependant elle n'apartient aujourd'hui
ni à celle de Caftille ni à celle de PAragon.
Les endroits les plus remarquables font:

i) Bilbao ou Vilbao, ville capitale, fttuée à deux
lieues de lajtner, au bord de l'Ybaychalval, qui eft
une rivière navigable. Le port de Bilbao eft fûr\ &
fert à lui donner un bon commerce, fur-tout en laine,
avec l'Angleterre, la Hollande & d'autres pays. • On
trouve dans cette ville ç paroifles , $ couvens d'hoir*,
mes , & 7 de filles : elle eft bien bâtie & fe$ envi-
rons font agréables.

[Cette ville contient 800 maifons bien bâties; mais
on ne trouve nulle part la fomme de fa population.
Comme elle eft en très -grande partie bâtie fur pilo-
tis > on v conçoit pourquoi il y eft défendu de con-
duire des voitures dans les rues. Elle a une place
très-fpacieufe , qui s'étend jufqu'au bord de la riviè-
re, # qui eft ornée d'ombrages, d'ailées de jardins.
On a conduit les eaux de la rivière dans la rue de
la ville par le moyen de canaux , qui fervent à la ra-
fraîchir & à la nettoyer ; d'ailleurs elle eft fort in-
commodée par un air humide. Malgré la défenfe
qui profcrit l'ufage des voitures, Bilbao eft très- vi-
vait, & fon commerce de laine avec la Hollande &
l'Angleterre en fait une place impartante. C'eft d'elle
que Hambourg tire fes marrons J

2) Ordonna, petite ville fituée dans une vallée
riante, enclavée dans la province deBurgos; elle a
2 paroifles. dont une eft églHe collégiale; outre 2
couvens. C'eft en 1296 que cette ville fut bâtiel 11
croît d'excellent vin dans fes environs.

[Le vin de cet endroit fe nomme Chacoli. Depuis
Bilbao jufqu'à Ordougna tout le pays femble n'être
qu'un village coptinu; car les villages, le^ hameaux,
les cenfes , les maifons de campagne , les vignes &
les jardins s'y fuccedent fans interruption & couvrent
toute la contrée.]

?) Portugalete, bourg fitué à l'embouchure de
1'Ybaychalval.

H h h a

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8f3 LE ROYAUME D'ESPAGNE.

Cil croît dans les environs de ce bourg ces bfellfcs
plantes falines qui fervent à engraifler les moutons
de Cattille. C*eft aufti là que fe voit la haute mon-
tagne de Serantes , de tbrnïe jyyfamidale que Port
voit de très- loin, &~rert de point de diredion pour
entrer dans la rivière de Bilbao. La célèbre rhine de
Somotrojito ;en feft auffi à peu de diftamte.]

4) Les bourgs de Plcncia de Butron , Btrtnéo ,
port de mer , Lequeyfio & Ondarron , tous deux fat
un golfe, Murquina , Ermuu & EL Orrio, enfin Guer-
ricaïz.

5) Guernica, bourg: fitué au pied d'une rriontagn*
& au bord d'une petite rivière , qui fe jette dans la
mer à quelque diftance de-là : il a une paroiffe & %
couvens.

6) Los bourgs de Rigoyfia , Munguia , Lanrâ*
bezua, Miravallès, Orozco, ViUaro & Ochandianoî

7) Durango , bourg entouré de murailles & fitué
dans une agréable vallée, au bord d'une rivière. II
reçut en ioçj le titre de comté. Les flammes le coh-
fumérent en 1ÇÇ4 II donne fon nom à une Mérim.
dade. N . I

[Ce bourg eft connu par les excellens fruits qui
croifTent dans les environs.]

8) Vatmàfeda , bourg fur la rivière de Cadagwu

9) Là Nejtofai 'bourg fitué dané le diftridt de
Les Encart aciones.

XXXIL LA VILLE D'ANTEQUERA.

Cette ville , anciennement appellée Ante±
quaria , fituée entre les royaumes de Grenade*
de Se ville & de Cordoue, n'apartiént à aucun
de ces trois royaumes ni en général à aucune
province de. PEfpagile. A Portent & l'occident
de cette ville il y a une montagne * au fepten-
triou une grande plaine 5 & au midi une autre
montagne éloignée d'une lieue. Antiqtiéra eft

Digitized by VjOOQIC

IA SEIGNEURIE PE BISCAYE. 8H

grande , elle a beaucoup de rues larges & bien
percées, des maifons confidérables, dont la
façade eft ornée de colonnes en marbre veiné
de rouge ; 4 paroifles , y compris la collégiale,
14 couvens de moines, 8 de religteufes, & en-
viron 1 3000 habitans qui ont pour reflburcé
l'agriculture, la foie, l'huile & les fruits. L'an-
cien château, fur un roc à l'extrémité dç la
ville , eft ruiné & abandonné. Son territoire
a une étendue de f lieues jufqu'à Cuebas altas>
de 3 vers le nord, de 2 vers Portent, de 5
vers le fud, & de 3 vers l'occident. Il com-
prend le gros bourg $ Archi'doria , muni d'un
. château , & chef-lièu d'un marquifat 5 puis les
çndroits nommés Cuebas ait as , Cuebas bajas,
Molina & Vuento de Piedm ; on voit près de
ce derniçx endroit un lac d'eau falée, qui a
une lieue» de long fur la moitié de large; le
bourg de Teba ayec titre de comté, & 7 autres
bourgs. Pour le militaire elle dépend du ca-
pitaine général du royaume de Grenade , &
î'évèque de Malaga pour le fpirituel.

[Cette ville a 48 métiers battons de taffetas, 16?
de frffe, des tanneries confidérabfes, & fait beaucoup
d'huile; ce qui lui donne un fort CQrnmerce. Men-
t«lle lui donne içtfoo hal?itans.3

REMARQUE.

Lai couronne d'Efpagne poffede encore : 1) En AFrjque
fur la côte de Barbarie, Ceuta, Oran & Mafalquimr % pla-
ces dont elle s'eft réfervi la pofleffion & l'entretien, qiiefc-
oue difpendieux qu'il foit, un prétexte d'autant plus plau.-»
fible cour s'approprier une grande partie des revenus dç te
bulle de UCroifrde; elle a encore l,es isles Çaiiarw <Janç
la mer atlantique * ¥ . 2) En Afie les isles de St. Lazare,
les isles des Larrons f, & les Philippines ff . 3) La meilleure

H h h 3

Digitizedby GoOgle

$f4 LE ROYAUME D'ESPAGNE.

partie de V Amérique, favoir: dans l'Amérique méfiai**
nale , ce qu'on appelle la terre -ferme on nouvelle Caftille*
le Tucuman , le Pérou , le Paraguai , la terre de Magellan ,
& le Chili ; & dans 1* Amérique feptentridnale fff, IcMexim
que , le nouveau Mexique , la Californie , & une partie de
la Floride* des isles de C«fra & d'Hi/paniolaj de JPanto ricce±
les isles Caribes de la Trinité, de Ste. Marguerite 9 Mocca,
Orchilla , Blanca , & les isles Zucayes.

— ■ ■ I . ■ 1 ■ ■ # Il I , , I

* [Mclilla eft un 4e. préfide apartenftnt à la couronne
d'Efpagne. C'eft au maintien de leur poITelfipn qu'eft at-
tachée la continuation de la bulle de la croifade en Efpa-.
gnc , qui eft d'un fi grand produit : fans cela , les avantages
ne compenferoient pas les frais 5 car à Ceuta & Oran feule-*
ment on tient nneigarnifnn de 4 régimens ou 3000 hommes.
Outre cela l<!s Marocains tiennent toutes ces places dans
un blocus continuel* & s'ils ne veulent pas s'en emparer»
c'eft pour ménager aux Efpagnols un établiffement manife-
ftement ruineux. J >

** [Depuis la paix de 1778 avec le Portugal , PEfpagne
poftbde dans l'Afrique occidentale les isles d y Annobone &
de Fernando drlPo. Les douze Canaries que cette puuTance
jofTede font Canasta , Palma , Lancerotta, , Fuerte Ventura*
Ferro, Teneriffa, Graciofa, Infiena^ Allegranza, Santa ClarOy
Roche & Lobosy Mad,era % qui eft ïa 13 , apartient au Porto-

nt

[La plus grande des 13 isles dites des Larrons^ eft celle
de Goccane qui a environ 40 lieuçs de France de tour.
Elles fervent fur-tout aux vaiffeaux Efpagnols pour faire
de Peau en paflbnt.]

ff [Les Philippines font un objet beaucoup plus impor-
tant) puifque Ton en compte jufqu'à 1200, dont les plus
grandes font nu nombre de 10 : il eft vrai que les Efpagnols
n'en poflfedent guère que les cotes, parce qu'ils n'ont pn
dompter les naturels retirés dans le centre des terres. La
plus grande & la meilleure eft celle de Zoucone, où fç
trouve le port de Manilla , qui eft important.]

ftf [Quant aiix pofleffions de l'Efpagne en Amérique %
il faut ajouter que c'eft dans l'isle de Couba que fe trouve
le vafte port de la Havane, avec la capitale St. Jag9 ; qu'elle
iVa que la moitié de St. Domingo ou Hifpaniola , y compris
-la capitale du même nom ; que ces deux isles & celle de
Porto rico, qui lui apartient auffi % font les plus grandes
des Antilles : qu'elle a toute la Floride tant de l'çft que
de l'oueft, & une partie de la Louifiane.]

Fin de TEfpagne.

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TABLE

ppur les deux parties de ce Tome III.

3?B. il. fignifiê fieuvfi r. rivière \ î. isle i m. montagne.

A *

jTlbaritis page

Adaja , r.

706

401

Adalas

8f?

Àba-ujwar

133

Adamuz

7 6l

Abbadim

$s8

Adegaefca

794

ABdere

395

Ademuz

80e

Abinroma

800

A don

122

Àbioul 537.

548

Adra

727

AbHtas

840

S. Adrîan, m.

846

Âboim de nobrega

çôi

Adtianople

342

Àbrahamsdorf

146

Adzaneta

8OI

A bran tes

538

Adzioud

4^8

Abreiro $68«

; $72

Aeas, r.

371

Abrud-Banya 237.

251

Aegialea

389

Acarnanie

386

Aegina, i.

403

Aceca,. •

6S6

Aeria , i.

* f 3

Achelous, r.

386

*Aethalie , i.

389

Acheroit , r.

37*

Aetolie

38*

Achillce

39|*

Aezcoa

837

Achrida

J8i

Ager

830

Acilu

847,

Agnetheln 4

24Ç

Acis . L-

4®8

Agoua de Pao

594

Acontifma

240

Agoua de Peizes

57*

Aqores

554

Agoujar 5*2. 562

•57*

Acrôceraunieiw , m,

37*

Agooiar de S^ufa ,

562

A.crpteri

419

Agouias

574

Atti&s , r.

381

Agram
Hhh 4

180

Digitizedby G00gle

TABL E.

Agramont

8ii

Agreda

698

Aguas.bellas

5*7

Agueda, r.

7H

Agueda

' 5?8

Agueira

545

Aguero

v 792

Ahibas

841

Ainfa

794.

Ajofrin

6$6

Aiomama N

; 3 80

Aifa

794

Akelo

h;

Akkiermane

47}

Alagoa

594

Alagon

7ço

Alajor

«'5

Alambra, r.

792

Alandroal

,583

Alarcon

691

Àlaro

810

Alava

846

Albaida

8oj

Albaladejo delCucnde 691
Albalaté 802

Albanchès 774

Albanie . 370

Albarracin 791

Albatera £06

Alberche, r. 677

Albergaria dos fufos $76
Albergariade penclla ç6i
Albefti 440

Alboudeito • 766

Alboufeira 588

Alburquerque ' 780

Alcacere do fal 541

Alcaçova • S î 7- 574
Alcadia 726

Alcala de los ganzules 749
de guadaka yh
de Heqarés 68*

la irai 772

de Xibert 801

Alçanecte ^9

Alcaniz 71 j. 792

Alcantara 7g}

Alcantarilta 76;

AlGaracejos 762

Alcaraz 69). 8jo

Alcaraz, m. 6if

Alcaadete 77 j

Alcira 802

Alcoa, r. çjç

Àlcoba, m. 487

Âlcobaça $jç

Alcochette ?*r

Alcoeatre ^9

Àlcoi 204

Afcpi» ft. 796

Àlcoutin\ Ç76

Alcpva 487

AtcovendaS 682

Alcudiv 8Q2. 8iQ

Alcuefcar * 7g!

Alcuezar 794

Aldea-gallega 941

daMerciana$?4

nueva 699. 78;

Alecheni 440

A%*ette 58Ï

Alegrette, & 58a

Alegria 847
de Dulaxtâ 841

Alènquer m

Alentejo, $72

Aleffio 371

Aleffonc 381

Digitized byLjOOQlC

TABLE,

Alexinzà j6i

Alfitcques, i. 622

Alftizarao 5^6

Alfandega da fè 568

Alfaro 699

Alftyates çç|

Algarinejo 72c. 726

Aigarrovilla 781

Algarve , 582

Algaya - 741

Algayda gi 1

Algeciras 750

Algezour 588
Algibarrota ou Alju-

barrota 5$$

Algodres 552

Algozo 569

Aîguias 5 74

AlHadas 547
Alhama 791.. 766. 791

Alhambra 693. 79a

Alhandra 53 2

Alhangé 781
Alhaurin et grande 72 $

Alhendia 7*6

AUios 941

Alicante 804

Aljuftrcl 577

Almada •- 549

Aimagro 6<$ï

AJmanfa 767

Aknara? 784

Aimas 170. 242

Almazar* 698

Almeida 552. 572

Almeinim 539

Almenara + 802

Almendra 55 j

Almendraleio 781

Almeria 724

Almodovar 577
del fcampo 69$
delPînar 691
del rip 761

Almolda 789

Almonacir '• 801

Almudevar 79?

Almunnecar 725

Alona 80$

Alora 721

Alpalhao 58*

Alpedrinha fçç

Alj>edriz 5Î<*

Alpera 7 6 *

Alphée, r, 389

Alpuentç 800

Alpujarras, m. 726

Alfo-Dios 65

Sajo 157

Sdany 9*

AU, r. 244.

Alt, Altland 244

Altajada , r. 694

Altènbourg 117

Altèr do chaa 578

AI ter pedrofo 58*

Altfohl J 9*
Ahita, r. 217.422
Alvft , ', 54?

Alvacèté* 767
Alva de Tormès 714

Alvarenga 55*

Alvares 5*7
Aivarô 548. 78 *

Alvas " 1 20

Alvayazere 547

Alverca $P

Hhh $

Digitizedby GoOgle

T A n E*

^Irlvito $76

Alvoeo da Serra 554

Àlvallade s 77
Alvor. * * Ç90
Alvominha , Albur-

ninha $36

Alvoro s 57

Amarante $î8

Aroari 416

Amaya 69s

Ambelachi 40?

Amendoa çn

Amierirah ç&2
Àmorgps, i. , 41a

Ampofta 82?

^mpurias 852

Amurrio 846

Ana 802

Anas, fl, ' ,489

Ancaa 546

Anchialus $4$

Anciaens 568

Anciao $46

Anços < 46

Andaja, r. 694

^ndaloufie 7)4

Andaxâr 727
St. Ander 696. 778

Andia., ^m, 8W

Andràix . 8*0
S. André $69, 10g

S André* m. ' s 2*

S. Andrian ,840

Andros, i. 402

Andujar 771
Angheja $4$. $48

Angra 5 9?

Annana 847

S, Anne, m. * 52$

Annobone .' SÇ4

Annover 68$

Anfede , $6j

Anfo 794

Antandros , 2. . 40$

Antequer? 8^3

Antiparos 410

Antivarî 972

S. Antonio 818

Aoïz 849

Aous, r, 37 1

Aoyca 8)9

Apafalv* »., : 2 h

Apanormia , 418

Apati nz

ApeHanîç 847

Apia *89

Apfus, r. ?7!

Aqua Ravçs ç6g

Aquijar.. ' 76$

Àwbd, V. Rs*b 12
Arad i6j- 17c

Aragon 78 c

Aragon, fl, : 8? 4

Argues 794

Arahal 741

Aranaz 8)9

Aranda 791

de Duero 691

A ranios - Medgy e* . j f g

Aranjuez 684-

Arano 8?9

Aranyocbe rivière , ajç

Aranyos i Maroth 9g

Aranyfche t43

Arany-Var 259

Araujo 7 H

Arasede 547

Digitizedby GoOgle

TABLE.

Arbacala 767

Arfcizu " 819

Arcada $$*, sç8

Arcadi 416

Arcadia 391

Arce 8H

Archena 766

Archipel, 1. 396

Arcos .$çi. 74.2. 840

Arcos de Valdeve* ç6o

Aide 342

Arebatillo, t. 706

Arega 557

Aregos 551

Arenalès, *, 7c *

Arenas 688

Arentiiu ç6f

Ares 801

Areffo 8î9

Arevalo .706

Arevallillo, r. 694

Arga, fl. 8*4

Arganda 687

Arganil 54^

Argecilla .689

Argenta, r. 37*

Argentière, i. 408

Argbicbe 4*7

Argos 991

Arguedas 840

Arian 8 1 1

Ariafgoyty 8*7

Arjona 77J

Arwa 791

Arlajong 8***

Arlanza, r. 694

Aclanzon, r, v 694

Armaraar $çi

Armeaienftadt %%%

Armîra * $•

Armiro, gdlf. jg{

Arna 40|

Arnautkoy j 4I

Arnedo ^99

Arok-Szallas iç*

Arouca ç SI

Arronches ç$<>

Arra Bïda , m. 487

Arrayolos ç? g

Arreigado ççj

Arrouda çj2
ArroyodeSanServan 781

Arruaza 839

ArCa gn

Artemifium . , 80}

Arva» r. 8ç

Arwa gç

Arzobifpo 688. 774

S. Afentio 697

Afopus, r, . $%6

Afpe 806

Aflequins 54c

Affinceira 5)8

Aftbmatz 440

Aflbumar çgi

Aftigairaga 844

Aftorga 708

Aftulez 847

Afturîes 77 c

Aflypalaea, i, 418

Atajada . 694

Aulaya îli

Atalaya fortelha çç6

Atamayona 847

Ateca 79|

Atey 5<8

Athènes 381

Atbiniah 587

Digitized byLjOOQlC

T A B L B.

Athos, m, }Ç7

Athria, u 397

Atouguia 5)6

Aufena, m* 776

Aufeyo 699

Autol 699
Aveiras de Baixp 339

de Cima s?9

Aveiro 5 4*. 547
Avelans deCaminho. 54c

de Cima $45

Avellar ç * 8

Avila . 6çh 706

Avîles 777

Avintes $6$

Aviz, r. ^82

Aviz ç8i. 582

Avlone 374

Avoo " 546

Axiopoli jçi

Ayada 697

Ayala 84*

Ayamonte, 739

Aybar 842

Ayerbé 79)

Aylon 701

Aytona 8)0

Aza 700

Azabouja ' 540

Azagra 840

Azambujeira 539

Azcoytïa 845

Azeche, r. 73c

Azeitao 541

Azeke ç$$

Azevedo $60. 561

Azores, \. 590

Azpeytia 84c

Azuaga 781

Azauchal

B.

n<>

Babadaghi

3*4-

Babafleck

92

Babinecz

177

Babocfa

1*6

Baça , r.

SH

Bachmonoftra, Bath-

munftex

in

Bacove-

472

Bëcsfalva,

71

Badajoz "'

779

Badalona

82 T

Baena

760

Baetica

7**

Baeza, Beatia,

772

Baglyaeh-Wara

100

Bagno >

*4°

Bagyon

34?

Bahlouyetz , u

449

Bahlui y r. •-

449

Baja m

. 4;S

Baimotz

71

Baîtro

$4*

Baka - Banya

81

Bakôny, m,

IQ

Balaguer -r

830

Balafla-Gyarmath
Balaton, lac, _

IOI

12

Baldoz

14*

Baidreou

56I

Baléares, i;

807

Bahnsdorf

U*

Balna

IIO

Baltar

Ç*?

Banho

S49

Banjalouka

366

Bannalbufar

810

Bannolas

M*

Digitized byLjOOQlC

T A B l B.

Bannos

774* 847

Bayna

74

Banska Biftritza 89

Bayona

706. 7ja

Ban y a- *.

*n

Baza

72Ç

Bar

69

Bazfch

IIO. III

Baraqal

S54

Baztaa

8J7

Barakàn

ïio

Beçhik dache

J4i

Baranya

1*0

Beczko

77

Barbacelia

S«o

Beczkerek

178

Baibaftro

79*

Bedka

• J«9

Barbaté

749

Bedmar

774

Barbofa

W

Beja

*7ï

Barcarota

78©

Bejar

7«4. 784

Barcellone

822

Beira

S4I

Barcello*

Ç6;

Bekes

164
<9

Barche *

??• 97

Bekctfalira

Barcos

S5i

» Bêla 80.

H7» »77

Bardena del

Rey «h

Bêla - Banja

8»

Bardutz

£42

Belalcazar

76*

Barillas

840

Belchitc

79o

Barlad , n

449- 4*7

Beletn

«0

Barqueiros

SSI

Beieuna

689

Barreiro

541

Bêles

794

Barreta

589

Belgida

8©î

Barthfclà

i«

Belgrad 187*

)4»> 3S8

Bartholome de Miffi-

Belis , r.

488

nés

S89

Bella

84

Bafarchik

*çç

Bellas

5ïo

BaGlipotamo

, iv )89

Bellie

>?»

Bâta

130

Bellovar

188

Batalha

5*5

Bellpuig

8n

Batarzek

IJO

Bellyenes

161

Bath

81

Belmez

774

Bathor

J |2

Bel monte

Ç*î- <>8J

Batorktefzi

IIO

Belvédère

Î92- Î9J

Batisfalva

H** 14?

Belver

S 8*

Batotche

440

Bembazar '

761

Batowcze

81

Bempofta $45

. s $5. 570

Bayao

*6*

Bemviver

S«5

Baylcn

774

Bcnaffal

801

Digilizedby G00gle

T A B L fi.

Benavarre 79?
Benavente sft** 7 1 *

Bcnavilla $82

Bcnavitcs 80 1
Béndcr 47<>* 474
S. Beneckk 98. 233

Benidorme 804

Bcniel 1*1

Benigan! 8oj
fienikowa, rocher, 8s

Bcnifaiem 81 1

Benito 78*

Bcnye MS

Berbedel 79°

Berbegal 794

Bcrbezar 7SS

Berbir 214

Bercimucl 7° 5

Beregh M*

Beregh - Szasi 1S7

Berentfclv 77

Beretzk 252

Berga 8*7

Bergafe 342

Berguenda 84$

Berin^hei S7*

Berkefz i**

Berto&h i»6

Bcrmeo 8?»

Berncda 846

Berra 8*0

Berfetin M 7

Bçrzebar, r. 7SS

Befalu 83?

Befos, r. 819
Beflarabie J«. 472

Befteiros S* 1

Befztertzc Banya «9

Betanzos 7J 1

Bethlçhemfalva 147

Bcthlen 25 j

Betse il). 172

Betulus, r. 819

Biar 804
BibersbourgVaeroeskoe 6%

Bibey, r. 7 H

Bicorb 802

Bidafoa 8)9

BicI ' 79?

Biela, r. 86

Bielgorod 367

Bielfa 794

Bihar 159» 161

Bihograd 367

Bikfrlwa 242

Biibao 8çi

Birthalmen 246

Birtheltn 246

Bifcaye 847

Bifpo 587

Biftritz 249
Biftritza, r» 89» ***• 449

Biftritza 78* 2*6

Bita 706

Bizancio 846

Blanca 766

Blanca, î. 8?4

Blanès 8*1

BlafcndorF 2)7

Blafenftein 69

Blasko 211

Blatniza 84

Blawa, r. 64. 7*

Bledes, i. 8ix

Bobadelia <4*- S 49

Bobrow 87
Bobrowctz, Bobrotz 88

Booairente 80}

Digitized byLjOOQlC

TABLE.

Bodeni

,44i

Botachanli

47Ï

Bodok -

74

Bocza

8T

Bodokoe

*Î4

Bouargos

54*

Bodone

JÇO

Bouqas

5ô*

Bodrog, r>

in

Bouccefti

44<

Boeoes

69

Boudich

8î

Boéotie

J8ï

Boukareft

4?6

Boerfocny

« f

Bouro

S61

Bœzœrmeny

161

^ Boufco

45*

Bogfan

170

Bozok

81

Bojana, r.

ni

Bozyn

64

Boilesk

440

Brad

2?8

Boilhofa

ç6i

Braga

564

Boim

578

Bragança

ç 70

Boinitz

7*

Braila

457

Bola, m.

487

Braïiow

457

Bolanos

692

Braitenbrun

116

Boldogka*

*Î4

Branco

5SS

Boiea

79 î

ïrancovani

43 S

Boleraz

«7

Bransko, in*

M9

Bom

5S5

Branwitska

259

Bonmda

«?4

Bravafle, r.

724

Bonyba

2*d

Brecislaburgum

,Iftro-

Borba

578

polis

62

Borberek

2*8

Bregetium

120

Borja

790

BreFowa

7*

Bornoa

742

Bribir

»87

Boros - Jenœ

165

Britchany

47 1

Boroftyan , Boroftyan-

Brihuega

687

koe

128

Brionès

697

Boroftyanko ,

Ballen-

Britiande

5*1

Hein

69

Briviefta

696

Borrueco

773

Brizno,' Bries

90

Bors Monftra

128

Brod

187

Borfod

IÎ7' M8

Brodfeld

2 47

Bofako

180

Brodi ,

21?

Bofifie&a

171

Bioos

2*7

Bofut

an

Brounhido

$45* $4$

Bota»

546

Bruneté

'S*

Digiti

zedby GoOgle

JABLB*

Bucar, Buccari, 18?

Budia 689

Budis 84

Buenretiro 68 1

Bujak ioi

Bujalance 7Ç8

Bujckderc v 34*

Bukaricza 187

Bunich .184

Bunuel 840

Bunnol 800

Bunnola 810

Burbach 116

Burba guena 791

Burgo 847
Burgos 69). 69s. 696

Burguete 842

Burriana, r. 756

Burriana 802

Burzenland 247

Bufa £?4

Bufin 184
BufchdorfouBifchofîs-

dorf % . 68

Butrinto 374

Buytrago 690

Byzance 332

a

Cabâqos

Cabannas

Cabarillas

Cabarnis , I.

Cabe , fl;

Cabeqa de Vide

Cabecao

Cabeceiras

Cabezas

Cabezon

S6$

840
410

7U
S 82
582
SS8
701
71»

Cabo JVÏatapan 392

Cabra ÇÇ4- 7S9

Cabra, fl. 755
Cabra del fanto Chri-

fto 774

Cabrera, i. • 81 1

Cabriel, r» 796

Cabril sçx

Caçella ' 58?

Caçerès 78)

Cadaguort 849

Cadaval ?;*

Cadix 742

Cadreyta 840

Cagnamores 621

Calabrea, i. 404

Calaguris 699

Calahorra 699. 726

Calamocha 791

Calamota, i. 262

Calanca 408

Calatajud 790

Calatrava ' 691

Calcena 790

Calcis, i. 401

Caldas "489* S 3 4* 734

Caldeirao, m. 582

Caldeiraon, m. 487

Calheta S9 1 ' S96

Californie 8Ç4

Calig ^ 8ox

Callipolis, i. 411

Callifta, i. 418
Callofa de la Segura 806

Callofcopium 39?

Caloyero, i. 4**

Calvia 810

Calzada 697. 707. 782

Cambczcs s 6*
Cambil

Digitizedby GoOgle

TABLE.

pambil

Cambra

Caméra de Lobos

Caminha

Cammeni, L

Caûiora corrça

Çampillo de Altobucy

deArenas
Caffipo 79 5 ♦

Mayor
Campotejar
Campredon
Canal
Cannes , L
Canaveces
Candie

Candie, u 41 j.
Candofà
Canea
Canelas
Canena
Canet
Canfranc
Canfranc, m.
Canha
Çanilès
Canina
Canis
Canifa
Cannaveras
Cannas
Cannete
Carto

Canta vieja
Cantabria
Cantalejo
Cantanhede
CantSUana

?7) Caparrofa

549 Capeiros

591 Caphares

564 Capone

420 Caproncza

541 S. Cara

691 Carâca

77 i Caracena

8n Caradare* r.

579 Caradrina, r.

726 Caranfebes

83 1 Carapito

574 Caravaca

8SI Carbone» r,

5?8 Carcabuey

416 Carcaftill©

416 Carcaxente

S 49 Carchel
4M ejo

572 Cardenet, u

774 Cardia

801 Cardigos

794 Cardona

616 Caria

Î4i Carinnena

72$ Carlbourg

Î74 Carlet .

125 Carligatour

124 Carlobago

691 Carlo vicz

69 1 Caris bourg

1*i Carlsftadt

*82 Carmona

792 Carocedo

847 Carpath, m.

705 Carpatbus, i.

S 46 Carpio

75* Carpona
Çarrancâ
Céogr. de Biifch. Tom. Ûl. p. //. .

84t

56ç
401

12Ç

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841

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691

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171

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69
84*

Iii

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CrôieoGt 6çr

Camion, r. r 70g

Carrion de los corides 710

US

Carrouz

Cartagene

Cartal

Cartama

Carvajales

Carvalho - 1

Garvoeiro • *

Caryftus

Carfcelen

Cafôbermeja

Cafa de Alvaro

Cafa del campo

Cafdpalma

Cassas

CafCaes

CafCante

Cafcas, fl. - .

Caftda

Cafpe

Gaftanheira çj 2.

Cafteicao

Cartel deFells "
de la plana
de vide
mirabelle
novo4i7.'ç$6,
roflb
Tôrnefe

Càftelbo

Caftelbonifaccio

Çaftelfebi

Caftelfort

Caftellar - c 792

CaÇellejo

CaftilleC la vieille)

806"
7<*4
474
7**

Ç82

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403

83 1

4X7
800
801
802

69?

(la nouvelle) 676-

C^ffri

Gaftro

Caftrodafro
del rio
laboreîro
marim
* verde
vicente
urdiales

Catalogne

S. Catharina

S. Catherine , m.

Cavado, r»

Cavanas

Caya , r.

Cazalda del Rey.

Cazaila •

Cazalilla

Cazofla ■

Cea, r.

Cea

Cebreros

Cedïllo

Cehegin

Celanova

Celeviza

Celorico

Cembrana

Cenaeum

Cenete

Cenia, r.

Centellas

Ceos, i.

CepMffe

Ceràuniens, m»

Çereceda

Cerigo, i.

Cernache

«7

418. 79Ç

SU

761

S54S77

*6g
696
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S74

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Ceïolico

*S8

Chinchon

70Ç

Certaea

Ç82

Chîouftanghe

3SÇ

Cervaens

Ç61

Chipiona

74t

Cervera 802.

8*9- 827

ChironilTo .

408

Cervera, r.

802

Chiftab

3S2

Cerviilente

806

Chitriani

40g

Ceftona

84*

Chitro

38*

Cetobriga

94*

Choczin

47i

Ceota

8*3

Chœfsburg

24Ç

Ccvolia

686

Choubana

44$

Chabatche

3*9

Chricou , r.

446

Chacim x

*68

Chtiftina

417

Chagos, m. , :

Ç2$

Chriftipolis

377

Cbalcodotîs , i.

4OI

S. Chriftovao da

no-

Chamoufca

*M

gueira

s**

Chàn

Ç64.

Chtelnitfcha

7<

Çbaneellaria

• «8

Çhwoynitze, r.

7<

Charama; r»

*4i

Cia, Cea, L

404

Charchelejo

774

Cidacos, r. .

699

Charidème

'7H

Ci<3go

847

Chafma

182

Cifuentes

68î>

Chavaens

' 5Si

Cilei

44O

Chavcs

57*

Cillorigô

778

Chciro, i.

' 413

Cimas, m.

48.7

Chelva

•* 800

Cimolis , i.

408

Chepfi

241

Cin'ca, Cînga, r.

789

Chercha, f.

3*8

Cintorres

, 8oi

Chefolnoe

2??

Cintra

S34

Chîarenza

393

Cintrucnnigo

840

Chîclana

*9h 748

Ciocanefti » .

44*

Chileiros

*3*

Ciorani

44*

Chili

854

Cirate

8oi

Chili on

762

Ci tronc

38t

Chïloeches

689

Ciudadella

8i*

Chimera

374 ,

Ctarenza

39?

Chimera, m.

374*

' Ciudad Real -

692

Chimi

401

Ciaudan

4i7

Chinchilla

766

Clavio

. 699

I ii 2

... J A

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TABLE.

Claufenbourg

«34-

2ÇI

Clementi

372

691

Clobuch

368

Cluvianus, r.

*

819

Coa, r.

4X8

Cobaleda

706

Cobda

727

Coca

700

Cochino

399

<Codcceirb

5S4

Coelha

553

Cofrentes

802

Cogniotzo

7*

Cogolludo

689

Cohourlouy

46B

Coja

546.

5 5©

Cojani

44 ï

Coimbre

$04

598

Com

725

Çoina

Ç*i

Collarès

53*

Collos

577

Ccrtmenar 688. 690

•725

Colochina

39*

Colocfa

109

Colomba, L

817

Colomer, i.

8ik

Colone

39*

Colpa

185

Colubraria , i.

fi8

Coluri

4<>î

Coluri, i.

40}

S ComhadoDao$46

•55°

Comonava

382

Comorne

119

Complutum

686

Compoftella

7?i

Conaracilio

706

Cojidc

549-

^3

Conil
Connefto
Conquifta
Confentaina
Conflanti
Conftantina
Conftantinoplc
Confucgra
Confuegra, m.
Confuenda
Cohtefa
Copa

Copilowats
Corbi
Cordoua
Cordova
~Corelia
Corgo , r.
Coria
Corinthe
Corinthe, golf.
Corledgi
Cornelhaa
Corone .
Corp, r.
Corrales
Cortès
Cortîqos
Corunna
Corvjsgrade
Corvinkule
Corvo, i.
Cos

Cosbyarès
S. Cosmado
Cosmin
Cotnar
Couce
Coumanic

749

44i

162. 78»

804

741
332
688
616
790

377
386

350
44*

75*
840
566
784
39o
386
44i
544
39*
819
7i3
840
. 568
73o

362
17*
598
536

726

♦7«
511

m

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TABLE.

Coura , çdi
Çourlîfcora s 441

Couwellos $$0

Courouche s 82
Couto da Ermlda 5^1
Couto do Moftciro ç $4

Covilhaa çç4

Crachacs 184

Cragova 4j8

Cranae, 1. 40)

Crato 58 1

Çrayova 440

Crcnidcs 977

Crcfcielclti 441

Crète, i. 41)

Croatie 172

S. Croja 371
S. Crouz $47* 5*8* 59^
S97< 69}. 761

Crunna 696
S, Cruz de Campero 847

Cfaba 164

Cfabar 187

Cfabrag 81

Cfakany 68

'CfenaçL 163. 170

Cfeithe 7 c

Cfekles 66

Cfeklefz 66

Cfenger iç8

Cfepel 108

Cfepregh nç

Cferepes i;8

Crefzte 65. 67

Cfetneck m 6

Cfeye 1»

Cfiffer 46

Cfigled 10 ç

Çfikvar 122

Cfobaos 12c
Cfoetoertoek 6ç, 69

Cfokakoe 121

Cfongrad 162

Cforna 116

Cfovina 172

Cuellar* 70c

Cuenqa ^90

Cuencja, m. 616
G'uevas de Abinroma 800

Culla 801

CiiUera 802

Cunillera, u 8 18

Cureté, i. 41?

Cutanda 791

Çychrîa, i. 40?

Cydonia 414

Cynibra % ço

Cypariffa 99)

Cythère, !.. 420

Cythcron, m. i%6

Cythnus» i. 407

Czachtice ^t

Czakowar 169

Czafta 6ç

Czerje * 177

Czcrnovicz 2ç;

Czerweny 6ç

Cziffer 66

Czouckermandel 6ç

Cztwrtek 69

IX

Daborga; 71

Dacie 42 1

Dalias 728
Dalma-Bagkche 341
Danube,fl*io.6i. 44g. 267

Darda iji

mi

dby Google

TABLE-

Dardanelles 39$

Daroca 79 1

Darovar 2.10

Dathos 577

Daymiel 692

Debreczcn 1Ç9

Dechnia 123

Ped 18$

Pedes v 138
Pees 13). 312

D^eite * 67

Dekoe * 1 5 *

Delfino 174

pelichi, u 371

Pejos, i. 406

Delos 4°^

Delphos 387

Dembovitza 436

S. Demetri ^ 341

Demetrias, k 410

Demienfolva 88

Demikarpi 361

Demotica 39Ç

Dénia 80;.

Densdorf 146

Derbend 3ço

Dejrnje .. 182

Defzna i6f
Detrekoe 69. 70

Deutfchendorf 148
Deva, r. 777-849
Deva 299» 844

Devetfer 122
Dewen, Theben 69. 70

Dia, i. 411

Diakovar 209

pianîum 80 3

Pidymotychus 39c
Piçzma * 726

Dilna g*

Dionyfias, n 411
Dionyfiopoli » 3*S

Dias-Gyoer 138

Diofzeg 161

Dipolis 400

Difnajo 23$

Diftercios, m, 616
Divin < 99. iqo
Doboka ^33. 234

Dobor 367
Dobra - 127. 219

Dobrefte 441
Dobroniwa, Dobrona 921

Dobroudche 35 c

Dobrucia 354

Dobsai* 136

Doemoelk . 129

Dognazka 170

Dohorgas 71

Dolchi. 438

Dolcigno 373

Dolui Orcflani 6ç

Domagovich 18 c

Dombowar 130

Dombro 179

Donaw , & , xo

Donnersmark 146

Dorbo 39 ï

Bande 38$

Dornas s 37

Dornellas $66

Dojog 13a

Dorohoi 47 c

Dofa IÇ3

Doubîtza 366

Doubowe 8l

Popbrawits 90

Digitizedby GoOgle

T A i L l.

JDoudwag, r. 6z. 71

Dounawetzc 1)9

Douradfch 973
: Douro, r. 488. ç 62

JDraas, Draes 24c

Dragaoefti,- 441

Dragomaenkioej 3 ç 2

Dragomircfti 441

Dragon 808
Dragonera, i. go8* 812

Drave, fl, 12

Dregely 82

. Drevenik 187

Drin.fL 371

Drinonegro, r. 371

Drinovatz jço

,Drio 4» 1

Drivafto 372

Dryopis 407

Dryfta 3*3

Dubicza 18Ç

Dubrawitz 90

Dudwag, r. 7'

Duenas 710

Duéro,fl. 694

Duln 8®

Duna 10

Dunag 10

Dunawetz 142

Dunawetzc , r,* 142

Duque 762

Durango • . 8*2

DuransdorF 149
Duraton, r« .619. 449

Durazzo ...JJÎ

Durbach • , .,250

Dutfchraa, r. 3*0

Dymefch 72

,JPyos gyoer _, 138

Dyrrachium

E.

'm

Eberhard 68

Ebcsfolva 23.6

Ebre, Ebro, fl. 621.694.

785. £21

Eccifo werbeni 382

EchaJar 839

Èchari d&Azanaz 839

Echo 794

Ecija 7ç 2 ^

Edelin 138

Edeffa 381

Ega 53c

Egerfzeg! 12c

Egres 163

Egripos 400. 402

Einficdl . 146

Eisdorf t 14S

Eifenbach 97

Eifenbourg »6. 127

Eifenftàdt ;. nç

Eixo Ç4Ç

El

{bel 7 6

E

aphites, i* 262

El

bonillo 69?

E

che 806

E

da 806

E

eskoe . 77

E

eskoe Scharfenftein 69

E

eufis 389

F

goybar 844

E

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E,

io 819

E

lerena 780

El

lopia , i. 4Ç1

El

posende $$3

El

i>vas ■ ^78

Bçiboli 377

T • •

I il 4

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table:

'Eriibro, i,
Emperio
Encartatcony
S. Endré
Engia, golf.
Eqslias
Entradas
Entrafefti
Entreambosos
Envendos
Enyeten
Epagris* l
Epechdorf
Epericfi
Ephyra
Epidamnua
Epidawus
Epiknemidi* s
Epil^
Epirc
Erdoed
Erefma, t K
Eretria
Ericeira
Eridanus , r»
Erîgon, u
Erlau
Erlau , r.
Ermella
Ermua
Eftiina
Erra

Erfek Ujva*
Ertfe
Ervededa
Ervedofa
Efcalhao
Efcalona
Efcobar , il.

197
419
8*2,
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44i

*82
2.56
402

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790

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%i%. 209

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Î75
ISO
ISO
*S8
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844
54o
72
122
^66
SSÎ
SS*
686

768

Efcodar

Efcorca

Efcorial

Efere*

Efgueria

3?a

702

5«

Efparragofe de Lares 7 g*
delaSerena7R»
Efpejo 76a

Efpeiuy 77$

Eipinarda 76$

Efpinofa de lo$ ment-

teros
Efpollîs

Efpofeodo
Effek
Eftarreja '
Efteila,
Eftepa
Eftçpona
Eftcribar
S. Eftevan

6*S

fcia
*6*

*q8

7**

7«
8*7
8*9

S. Eftev*o de Fâcha $,61
Eftombar s 9°

Eftrela, m. 487

Eftremadure 77g

Eftretno* 574.

Efzegh iqi

Etolie ;g6

Etfed is8

Eubée, k 4qo

S. Eufemia 762

Eugènc,Eugeniusberg iq8
Eulalia 70 k

Eurotaà, n 389

EVoja S98-S7*

Evora monte s 78

Exea de lofrCavaQçros 793
"Eybar 844

Ejleiibach 144

Digitized byLjOOQlC

table;

Ezcaray
Ezl», r f

Facfad

Faetzer

Fago

Fajao

Faiide

Falcès

Falconera

Faltchii

Fameliçao

Fanlo

Faro

Fatra, m.

Faura

Fayal, !.

Feaens

Fejerkoe

Fcira

Feitofa

697

708

*7*
1*4
794
546
569
841
829
469
56j
794
4o8. «76 $89
10
800
597
5*5
loi

548
i66

S. Feliz de Qpixolls 8?;
S. Felipe go;

Felqueiras çç8

Feltrintzi, Fœldvinz 245

Fenekvar

Fen-fzaru

Fererias

Feria

Fermedo

Fermozelhe

Fernando

Fernan Nunnez

Ferreira ^7. f«j. ç 7 6

de Aves
Ferreira»
Ferreira*

127

8iÇ

78o
545

547-7'?

578-854

760

549
545
55*

Ferrol

Fervenza, r.
Fetislan
Ficalha
Fighera
Figoueira
Figueras
Filek
Filibach
Filipefte
Filleroune
Finisterref
Fioumara
Fifcai
Flix "
Flores , l
Florefti
Florida
Floride
Fluvia, r.
Fœldvar
ê Fœlfoe-Dioef
Fœtzer
Fogaras
Fokchkani
Fokia
Folgozinho
Folt

Foncarral
Fonde
Fonduclii
Fontellas
Fontilho •
Foradada, U
Forçai
Forchonftein
Formentera,.i,
Formentor, L
Fornelle

7JI
570

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▼otchfanii - . 468

Frâdeira $46

Frades '. 549. 564

Fraga < 794

Fragoas 5 s*

fragofo 5 64

Frakno 1 1 ç

Fralaens «64

Jrancoli, r. 8 «9

Fraumark 81

Frazao 564

Frechas 56g

Fregenal 741

Jreiriz s 61

Frçixiel ç*8. 572

Freixo de Efpada na

Ciata f68

Frefero, r. 831

Frefno 701

Freyftaedl 7 c

Fréyftak 75

Frias 696

Fridman 14;

Frieira 569

Fromifta 710

Fronteira % 82

Fucnfalida 686

Œuente de Cantos 781
I^uentelcefped 700

• Giunaldo7i4

Ovejuna 762
Rabia 84?
Fuentes 752. 789

Fuentiduenna 701

Fuîck 148

Funchal 591

Funes 84*

Funfkirchen jjo

Fuftlhana

I49

Futak

iH

Futero

840

(?.

Gadroniû

407

Gajar

7«

Gaiduronifia, i.

417

Galantha '

*7

Galapaga

690

Galata

H!

Gaiatche

469

Galbetz

689

Galga, r.

. wj

Galgôcz

7»

Galice

: 72S

Gallego, r.

786

Gailegos

f«J. 714

Gallipoli

W

Galos

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Galveas

{82

Gandia

8oî

Gandul :

7* 1

Gany

67

Garabufe

41*

Garam, fl„

H

Garcia

5*1. 7 01

Garcies

774

Gardia

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Garray

698

Gafcuenria

691

Gâta

7»

Gats

99, 100

Gaudos, i.

4>7

Gavia. la grande

726

Gaviâo , m.

4M

Gâya

5<*

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T A B L V.

Gaza 84?

Geib 87

Gelvès 74I

Genil, u- 75 ç
St. George ($4. 65. iç2

Georgenberg 149
Sz. Georgy 250, 2sS

Gcrena 741

Gerend 34$

Gères, m. 487

Gergar 72c
Gergeny, Gœrgeny 23 c

Gernyefeg 2%%

Gero 187

Gerona g^2

Geftaço ççg

Geftalgar 800

Gçtafé 682

Gheghendc 352

Gheraz de Lima ç6i

Ghidilitza 436

Ghidra, r. 62

Ghiourghievô 362

Ghymefch 72. 73

Gibb 87

Gibraleon 740

Gierapietra 41,7

Gijon , .777

Gijona 804

Giourgevo 438
Girgitza 438- 44 1

Glashutten 96

Gloèfti 4) 9

Glogoneza 160

Gœinitze , r, 159

Gœlnitz 146

Goemœr *3& 137

Goèntz 134

Gœs - 546

Goivaens

Golegaa

Gols

Gomba

Gombafzeg

%*9
5*9
117
68
H7

Gondomar 562. 732

Gondoufe 564

Gore 186

Goricza 181

Gorfy 4 ? 8

Gortyna 417

Gofzpich 184

S. Gotthard 127

Gotzo, i. 417

Gouilhero çça

Gouftey 571

Gouvea $54. çç8

Goyzutea 83 §

Graçiofa, i. 596

Gradées 179
Gradiska 214, 360. 361.

Gradifte 350

Graeci 441
Gran, il. n, 89, 93

Gran i<?9

Grandola $41

Granja 552, 806

Granja civica 618
do Tçdo ççk

Grannen 791

Gravalos 699

Gravao 577

Gravofa 262

Grazalerna 72 c

Grebert 179

Grenade 714. 71$

Grenz-Sigeth 136

Grinnau ^6i

Digitized byLjOOQlC

*f 4 B L E,

Grifane 187

Grobnik 187

Grœnitz 144

Groska , ;s9

Grosfchutzcn 70

S. Grot j2Ç

Grùnau 6$

Grynava » 66

Guadabarbo, r, 7c ç

G u ad ace vas, r, 621

Guadajos, r. 7c ç

Guadalabiar , ç. 796

Guadalaxara $89

Guadalboilon, fl. 768

Guadalcazar 760

Guadalentin, fl. 769

Guadatefte 802

Guadaiefte, fl. 79c

Guadalete, r. 79 ç
Gtiadalimar , fl. 621, 768

Guadalquîvir , fl. 621

Guadalupc, r. 68*
Guadalupe 686. 688

Guadamçllato , r. 7>ç

Guadarrama 690

Guadarmena, iv 7316
Guadiana,fl. 489. 619. 7? Ç

Guadiato,r. 7c ç

Guadiel,fl. 768

Guadix 72 c

Guardadan, r. 724

Guardamar 8°6

Guardao

Guardia

Guaro

Gudao

Guenna

Gueroica

«88- -774^ 847
726
792
846
852

Guerricaitz

Guetaria

Guevara

Guiayos

G trimarans

Guipant, n

Guîfona

Guipuzcoa

Gunz , r.

Gunz

Gurre, r.

Gufzerovecz

Gufzingen

Gutta

Gyalu >

Gyarmath

Gyarus

Gyœngœs

Sata 64*
Gîœrgy
Gyula
Gyurgycvecz

Ha.an

Hadad

Hainatchka ''

Hajnik

Hajo

Halaga

Halbthura

Halmagy

Halmi

Halonefus, U

Hamlcche '

Hapfa, Hapfala

Harleve

Harom

Haromflek

«ça

844
846
547
SS7
262
828

84^
129

129

8*?

•*79
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120

2H

XÇ7
404

IÇI.IÇ*

241

164
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341

162

Kj

409
244
Ht
47«
24I
*5>

Digitized byLjOOQlC

TABLE.

Tathaz i)a

latvan ici

iatzeg , Hatzog 240. t f 2

laut-Lindau 127

Iecatompolis 414

lederwar 218

leilig-Kreutz 9s

ielena, i. 40;

ielicon,,m. 386

leliopolis 3 90

ïellefpont J94

lellin " 766

lelmecs 156

! ieltau 244

Hemerofcopium , 803

!3émus, m. 37c

! ienarès , il. 6%6

iepheftias 399'

j-Jeraclée 345. 376

Hermanas 741

Hcrmanftadt £43. 244

Herminius $42

Hernat» r. J 39

Herrengrund 91

Herrera 783

Herrumblar, ft. 768

Hefpcrie - 707

Hetharfch 1 S 3

Hetzcldorf 24e

Hcycs ISO- Mi

Hida 106

Hierapytria 417

Higuera de Calatrava

ou de Martos 773

Hijar 79 2

S. Hilario 818

Hileafla, i. 410

Hinojarc* 774

Hinojoe 740

Hïnojofa »

. 7<*

Hirfova >

î*4i

Hiruela

774

Hifpalis

71*

Hifpaniola, i*

8*4

Hita

. 690

Hochwies

9S

Hodi

fil

Holefchka , r.

7*

Holitfch

7*

Hollokœ;

101

Homonna

154

Homorod

2J9

la baffe Hongrie

61

Honra de Sobrado

55*

Honras

559

Honrubia

69*

Hont

78..8*

Kifdi Hont

82

Hontecillas

691

Horitiniente

803

Horka*

147

Hornachos

78£

Hornachuelos

v6t

Hornj-Oreflany

*6

Hornftein

"S

Horta

55»

Hofpital

549

Hoftairic

8)3

Hofzfzu-Mczoe

161

Houche

469

Hofzfu - Afzu

*Î7

Hradek

87

Hrelin

187

Hron , 4.

XI

Hruffow

97

Huarte - Araquil

8)9

Huelma

774

Huelva

74*

Digitized byLjOOQlC

TA BLE/

fiuffca 792

ftuefcar 690. 724

Huete 691

Humpital 6ç

Èundertbuchcln 24c
fiungarifch-Altftadl: 1 5 7
' ; Netfftadt 157

Hiinyad 239, 2Ç2

Èçfzt " i 161

Hybe 87

Hydrufia, i. 402

Hydrufîa, u l 404
Hyçfalva ' 242

Byria, i. 41©

L

Jaca , m. tf r6

Jaca 794

Jadtaque 690*

Jie '767. 771

Jagnodovecz 182

5. Jago de Cacem. ç^ij
deCalattava '77 y

Jakotzalma
Jolovitza, r.
Jalovitza
Jàna

JancJula, fL
Janduliila, fi,
Janos yidja

Iara
armcllo
Jafz-Bcrcny
Jafca,
îfafzfzo
Jaffii
Jatiya, r.
Jâvâlquinto

TÇ2

416

goi
76*
7*8
lotf
762
SS4
M»
18 1
iH
467,
.1796.

77*

Ja^fcza
ïbar

Ibaychalval
Ibi

Ibîza, Iviça, r.
lbïza , Ivica
Tcns, i.

Ida, m. 413

Idanha
Idea, î.

lduheda, m* :
St. Jean
Jekelfalva
Jenibafar
Jénhza
Jeftava
Jetimane
Igualada
Ihla 9 ni.
S. Ddefonfe .
Ilfow"
Hgéndorf
Biairo
Illàwa
Ule, Iilye ,
lllefcas * < •
Illiffus , r.
Illok

Illyeshaza
lliyrie
Imbros » î.
Imos
S. Imre
Inathus, r.
Inca

Joachimstbal
Joanna>*Joanmna
S. Jpao de Areas
Gavete

166
3*?
849
804
817
818
40a
416

sçç
41?
616

70

I4Ç

;**

*44
828
H9

702

4?*

77
239
68*
*88
211 '

69 |
?7°
397
16s
2*7

811

87

m

584

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* a b l t>

S^Joao de Monte
f da Pefquieira
de Rey

S. job

Jodar

S/ Johannes

Jokœ

Jolfwa, Jelfawi

S. Jorge, û

Jorquera

Joura, i;

Ipek

Ipoly, r»

Ipoiy-gyarmath

Iranneta

Irate, r.

Irum

Ifaczî

Isker , fl.

Isla

Isla de los Faifanes , i.

Isle des fai fans'

Isles Canaries
Caribes
de Cuba
de Lapins
des Larrons
de St. Lazate
de Lucaye

Ifmahil

Ifmenus, r.

IfofediMezzo, i.

Iftambol

Ifter, ± -

ïfuara

Ifuera, r.

S. Juan 688-

Jubilés

Jucar, r.

55*
558
léo

774
70
75

59*-
691
404
360

97

102

839
841
84)
354

)52

748
84)
84)
85)
853
854
817
852
854
854
47)
)86
262

3)2

10
44i
78^
804
727
796

Juerto, té

Julîa

Jumilla

Jurra, m.

Jurumenha

Jufeu

lvanecz

S. Ivany

Iyiza, u^

S. Iwan '

Iwanich

Iznatorafé

Iznajar

IL

Kabadacbe

Kabsdorf

kaçhau

Kaczur

Kaifersmark

Kallo

Kamanga

Kamor

Kampplungo

Kanko-Var

KapUWar

Kaplan

Kaplanik

Kapnik

Kapofch, r.

Kapos-Var

Kaproncza

Kapuwar

fara- Agatch
aracalia
Karlowitz
Ka*oly
Karpfea

7**
164
6***16$
6ij
58*
795
177
«)f
807

8$
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774
759

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145
«Il

255
*4*

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439
159
MI

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38»
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1^

n<S

J40
418
181

9*

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T A B L ti y

Karaag-Ujflalas iç*

Kafikermen 474

Kaflbny 241

Kaftolatz }6o

Kafzfzo 161

Katko ijtf

Katonâ-Waros 160

Kacsbanitz }çi

Keisd 246
Kckkoe 101. 102

Kementze 80

Kerestnar_ 184

Kereftes i$8
Kerefh1r1rc.122.tc4.24t
Kerefztes mcfoe 2; $.24;
Kesmadc 141. 142
Kesdi " 241. 2?2
Ket di Waûrbdy ' 2*2"

Keflellœkoe 75

Kefzthel 12s

Ketfchkcmct iùç

Keveny ij^

Kîeguitche 469

Kilt 47?

S. Kiraly 2?7
Kiralyfaïva 6g, 92

Xiralyhafa 1^9

Kirchdorf 149

Kirdap da Talïa j6d

Kirk-Ekkkfie J41

Kîni 14c

St. Kiraly 257

Kis-Haou 470

Hont 82

Ujfzalas IÇ2

Varda 152

Kifzecz Ï47

Kifzutza Ujhcîf 78

Kitfcc . ' ii 7

Klanjecz

Klîb

Klinovo

Kliffura

Kniefen

Kobila

Kœhel

Koekel, t.

Kccnigsadefl

Kœnigsberg

148
112

217

24Ç

68

9f

Kœnigsberg, m* ijç

Kœrmœnd 127

Koerœs ioç. 2jg

Koeroeich, r. 33g

Koerœspatak 24c

Kœvar u^

Kœveto ijg

Kokelbourg aj6. 251

Kolbafz-feck t$z

Kolchine

Kollitz

Kolombatz

Kolos

Kolumbatz

Komar

Komarocz

Komjathy

47i

**4
)66

177
H7
7;

172
4)9
1«
126
4?9

Komlos

Komtshffa

Kopornak

Koppan

Kordedeardy

Korlatkôe 77

Korpona, Knipina 9:

Kofar-Var *)}

Koflbuth 67

Koftanicz , Koftanô-

wifô ig;

Nemes * Koftoiany 97

Koyafzoa

. Digitizedby GoOgle

î A B H.

forte»* *4*

Kouritza $82
Koutchouk-Kaînarchî $ s *

Kraglikive 471

K raina -Nyfll 149

Kraitia-Wifzy is4

Kralievecz 180

Krapina 177

Krapina, & 177

Krafna-Horka i$7

Krafzna, r» 161

Kraf/na 161

ix Kratchouna 468

Kratovia }Ô2

Kreimiiti 94
Kreutt JÇ, 115

Kriefen 147

p Krife 179

Kritevcti 17*

Krifiai 178

Krifovliaa 177

Kriwan , m, 87

Kronftadt a 48

Krotzka 3 99

Kroupoulik |8*

KrumbacW 145

Kubin «ç

KukocHœ 2)6

KukœHœ,* 2J7

Kulpa , i\ 186

Kunbelyreg 15*

Kundert, r. IJ9

Kuncr-Land ici

Kutjewo du

Kvttina 2iô

1 Kylari-Falva «5

Kympoullung 472

tabata

Lacedemone

Lâcha > m.

Lackenbach

Lacobriga

Lacoaie

Lacunza

Laehnfit*

Lagares

Laghens

Lagiofo

Lagoa

Lagomol

79*

59i

isi

587

8)9

6S

549
598 -

559
589
578

Lagos çç4. <$ 7

Laguarras 79 c

Laibitz 147 \
Laire de Mahon, i. 817

Lalîm 5$i

Lamarofa Ç40
Lamas deOrclhao $6&s7x

Laaiegal 5c j

Larnego 550

Landitu 564

Landok 14)

Landfee 1 1 ç 1

Landfit* 6$

Langanico 391

Langroïva 552

Lanis,r» 171

Laûora ^62

Laniroabezua $ça

Lânfc $39

Laous, r. '371

LapQuchoa 4}*

Lara 695

Lafedo 696

Géogr.dcBiifck. T.IIl F. IL Kkfc

Digitizedby G00gle

# T A B t a

Larim

ç 64 Lepanto

'}#

larifla

}8S Lcpé

740

Larraga

841 Lepfina

3«9

Larrinzas

847 Lequeyfia

8î«

Larta

374 Lerida

8?o

Lafcuarrc

79c Lerin

840

Lafia, L

409 Lerraa

«96

Lafthi, L

414 Lers

8?2

Laujar

727 Lefaca

839

Lavradio

ç 40 Lefchkirch

S4Ï

Lavre

57s Leskowatz

îî*

Lavre, r.

Ç7? Leflaca

?ç«

St. Lazare, i.

8s4 Letanfalva

144

Lazarim

55 1 Letava

78

Lebeti, Lyben

118 Lethé, r.

4»7- 488

Lcbrija

742 Letoa

417

Lebrilla

766 Lettensdorf^

144

Lechnitz

250 Leukania, i.

J97

Lcdbreg

178 Lcuci, m.^

4«S

Lcdefma

714 Leucofia, i.

?97

Lednitche

78 Leutfchau

140

Leganés

6%z Levens

97

Legrad

124 Leward

70

Léguas, r.

7?4 Lewary

7<»

Leiria

$3* Leytha, r.

«7

Leitha, r«

i2 Leza

847

Lelefz

JÇ4 Lczama

346

Lembro , i.

397 Lîbeth

9«

Lemenie, ï.

400 Liceira

547

Lemnos

399 Liébana

778

Lemnos, u

398 Likawa

88

Lena, r*

53c Lima

488. 7?°

Leomil

fçi Limbach

12}

Léon» i*

742 Lînarès

7?4« 79»

Léon

707* 781 Lindau, r.

127

Leontari

,)9i Lindofo

<6t

Leopoldftadt

7ç Linhare»

SÎ4. S«

Leopoldsdorf

69 Linzoayn

817

Leot

SIS Lipp j

17°

Digitized by VjOOQI

e

t a b 1 1:

lippe * 79

Lipcchane 471
Liptchc allemand 88»

9 Û * 9*
Lipto 8ç. 87

. Liria 800

Lisbonne ç2?

Liffus )7j

Liter 401

Litcra 79 ç

Livadia 38^

Livina,r. ^ £

Liz, t. Çjç

Llaneras 80 j

Llerena 780

Llobregat, tL 819

Llofcla 810

Lluch major 811

Loarrc 795

Lobera 79;

Lobon 781

Lochontz 999

Locride )86

Locubin 772

Lodofe 840

f Loja 721
Loipersdorf 6$. 69

Lokenhaufen 116

Lomba 487

Lombai 802

Lomnicza 18 f

Longa 5çi

Longuid* 8*7

Lopera 772

Lora 752
Lorca f 76c
S. Lorenzo ipu 702

Loriga $54

Loriz, fl. «jjj

Lorqui 755
Louifiane, i» * 8Ç4

Loukadnhza j6i »

Loulé ç88

Loumiares , 5^1

Lourechina 179

Louredo 56;

Louriçal 54g

Lourinhaa 5)2

Lourofa 554

Loufada 56;

Louzaa 548

Loyo 7^

Lozoya 70$

Lubjetowa 90

Lublau 147
Lublyo 142. 149
S.Lucar de Barrameda 74 c
de Guadiana 740
la mayor 759^

Lucena 7^9

Lucentum 804

Luchar 727

Lucronium 697

Luefia 792

Lugo 7I2

Lugos t 171 \

Lumbier 84-ft '

Lumbrerai 699

Luna 791

Lupoglau 186

Luque 760

Luficanie 484

Liitsmannsburg nç

Luzio 561

Lybia 8M

Lykottomoz 47}

Kkk %

Digitizedby GoOgle

TABLÉ.

M.
Maçaïron, Macpïro*

nefus, i. 4* 3

Maçao , $37
Maçaos de Caminho s*7
de D. Maria ç?8

Maqas, r. $69

Macédoine 374

Mancha real 774

Machico • {9 (

Macra, i. 401

Macris, u 401

MacroniG, K 40)

Maczin 1S4

Mada i)2*i^

Madarafz iç2
Madère, Madeîra, L 190

Maderuelo 701

Madrid 678

Madridejos 688

Madrigalejo 706. 782

Mafra ÇU

Magacela 78*

Magâllon 79°

Magaz . 7 ïo

Magura, m. 1*9

Magyarad 8*

Magyarr Bel * 46

Mahon . 816

Maîna 3*2

Maitin 1 *8

Majorque, ]• 807

Mako 1Çλ 16;

Makowitza 1*3

Malaczka 7°

Malaga 722

Malferit 803

Maiio, Malea 392

Malien 790

Mallorque, L • {6g

Malpica 68*

Manacor gît

Mancelloa 55g

Mancha Real 774.

MancHla 709

Mandayona 689

Mandeo, fi» . 729

Mandok ,132

Manhente 561

Mankaîa 3 c?

Manrefa 82c

Manfilla t 70c

Manteigas SS4

Mantin.ee 391

Manzariarès, r. 67g
Manzanarès 690. 692

Maqueda 682

Maratnaroch 16 1

Marbella ?2t
Marchena 7*7- 75 f

Marcilla ^ 84*

Marecobila 17 c

S. Margaretha 162

S. Margarethen 116

S. Margarita 81 *

Margenr f 78

Marguerite, i* 8 94

Maria 810
S. Maria 59*-7JÎ- 8i9

Marîalva ss?

Marianos, m. 616

S. Marie, i. 592

Marienbourg 249

M arien thaï ?o

S Marinha ÇÇ4

Maritz, il. 39t
Mark - Schelken 246

Marksdorf 144

Markusfalva 144

Digitized bf GOC

TABLE.

Marraaroche

170

Mayaldi

71?

IVtarmol

774

Mayorga

709- 807

Maroche , r.

iôj

Meadas

581

Marom, m.

487

Mcadia %

171

Maros

242. as 2

Meda

5*3

JYlaros, r.

^17

Medellin

78a

Marofz

81

Mcdianos

794

JMaroth

98

Médina -ceB

699

Marquina

8s*

del campo 712

Marquinez

847

de rio

feco 711

S. Martin 8?<

. 702. 779

fidonia

748

Martin, r.

786

Medwes '

itfi

Martinel, m.

487

Medwich

246

S. Martinho

53*

Megalopolis

39*

S. JVlartînho dé Mou-

Mcgara v

387

ros

f«i

MeBedinza

4)8

Martinsbjerg
S.Marton,Marl

119

Meinedo

5*3

tin 8}. 129

Melada, i.

262

Martonos

U3

Melanto

}68

Martorcl

8a*

Melgaqo

S*3

Martos

77?

Melhor

553

Maruflàvecz

177

Melida

840

Maruxabal

*39

Melietzka

26ç

Mafalquivir

8??

Melites, i.

397

Mata ■

701. 801

Melkovatz

35°

JVUtanqa

SS3

Melicn

177

Matapan

393

Mello

554

Mataro

8*4

Mclos

4<>8. 4°*

& Matefti

441

Melres

S 6r

S. Matheo

$01

Menafalvas

686

Matium

416

Mencia^

760

Matoltch

1S7

Mendavia

840

Matra, m.

10

Mendigorria

841

Matta

806

Mendo

553

Mattersdorf

il*

Mendoza

846

Matzdorf

149

M$newtfche ,

392

Mauro kaftro

419

Mengibar
Menhardsdorf

77?

Maurrique

«88

148

Maya

S**. 839

Mentrida
^ Kkk }

690

Digitizec

by Google

T A p t I.

Mercadal

Merenbourg

Jïerida

Merkopolye

Merlane

Meropia, i.

Mèrtola

Jttcfchcn

Mefchile, m,

Mefembria

Mesquitella

Meflaria

Meffejana

Meflenie

Mefte Esko

Methone

Mettersdorf

Meq&enfeif

Mexique

Mezes Mal©

Mèzzovo, m,

St Michçl

S. Michel, u

Miçhelsdorf

Midoens

Miguel turra

S. Mihaly

Mihalytelçk

4 Miholci

Mîjares, r,

Mïjas '

Mijawa , t,

Mîklos-Var .

S. Miklos 87.

Mîkowar

Mlfagro
MflenbaçK

8iç

Miletind

249

Miljana

78i

Milka

187

S. Millan

K*

Millas, r,

408

îVlïlos

577

Mflo, Melos, J,

?4<*

Milopotamo

198

Minho , fl.

J4?<

Î55

Minoa» i»

554

Minois , i t

4 r 7

Minorque, i.

577

Mîprovata

Î92

Miquinenz^

76

Mira 4

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Miraghenil

2Ç©

Miranda

»H

de Arga

854

do ÇorvQ

M5

Mirandella

582

Mîravallçg

2*7

Miravel

593

Miskoicz

148

Mifitra

554

Mifleviria

692

Mitzin

*1ï

» 24?

Mochique* m.

l<2

,a;î

Môchopolis

.179

Mochota

'796

Mocfonocfe

7S5

Modem

7*

Modone •

c '

242

Modor

"I,

«8.

Modra

241

Mogadoufo ,

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, 2*6

Mogente

241

. 84t

Mogiehioja

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. '45

Mogle

r 1

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449
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703
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î«7
Î47

TABLE*

Mogourchi 4)9

Moguer 739

Mohaes i;i

Mohr 121
Moimenta da Bcira ç ç 1

Moinhos çço

Moldava , r» 442

Moldavie 442

Moldova 171
Molina 616.691. 76*6. 791

Mombuey 71;

Momegaftre 79$

IHomil, m^ 487

Monafterio 781

Monblanc 828

Moncao çoo

Monçanui 57g

Mon<jarro* ç 4e

jyionchique 487. S 82

Moncorvo , 567

Monde agudo 699

Mondego, r. 54*

ftlondejar 680
Mondim '55'. 558

Mondonnedo yj2

Mondragôn 845

Moncgro • 789

MonembaGa 392

Monforte 578* 7)4

Mongats iç6
Monges de Brihuega 618

Mpnjui, m. 822

Monoftor 128*234

Mooreal 791* 841

Mwroy 78}* 792

Monfanto çsç

Mpntagno, m. 487
Montatvan 686.760,793

Momalvao six

Montanches 781

Montargil 540

Monte agatha / 815

agutho 540

alegre 571,76*

co libri 81&

Montejo 7°°

Monte longo 55&

maiorç47,7oi,76o»

Montemaro, ni. 57$

Montçmor o novo 575

o velho 547

Monte negra 810

Monte negro , m. ?7* H*

Monterrey 714

Montefa 80* -

fanto, golf. ?75

toro 815

Mont forte de Rio*Xi<-

vre 5*8

Montiei

69?

Montijo

781

Montilla

75?

Montoro

761

Montoyo

575

Montroï

8o*

Montfeny, ni»

85*

Montferrat, m«

825

Montuiri

8u

Monturque •

760

Monyorokergk

127

Monzon

79*

Mqra 593;686«79**8?o

Moraça, r.. .

?7*

Moraleja

7*1

Morales

7*?

Morafla, L

812

Morata

791

Kkk 4

Digilizedby GoOgle

î A B L !.

Môratalla

166

Murakocs , 1

i«f

Morave, r.

61

Murany

M*

Morawa, fl.

IO

Mura-fzombath

.«»?

Moreda

847

Muratxi

810

MôréeV i.

389

404

Murca de Pannoya

$*É

Moreira

ss;

Murçta

7*f

deRey

*S8

Murillo del fratto

841

Morella

800

el quende

841

Morentc -

761

Muro

811

Morgus, 1.

41*

Muros

7*1

Morilio

79*

Murfa

209

Moron

75 1

Murviedro, r.

?9«

Mortagoa

549

Murviedro

8«»

«>Moichots

84

Mufai

M?

Moffao

Ç*i

Mycenc / N

J9«

jVloftar

**ç

Mycone, i.

40c

Moftoleg

686

Myrina

J99

Mofzlovîna

179

Myrmidonia, i

4of

Motrice

844

Myski

'»

Mbtril

1*1

»

MoBgcm

t

1W

Moultza

4*8

Nabao, r.

5**

Mo&ra

Ç7«

Nagofa

S5«

Moqrao

..

Ç80

Nagyag

*Î8

Mouratz

■• _

SSO

Nagy-Banya

IS7

Moùre

00

Caroly

H8

Mouftapha-Pkcha-Ki

Falu 8*

. i<5»

oupri .'-.»

J44-

j<?o

Hont

78

Mouftzeloul

4? 7

Ida

1*4

Monta

♦ S40

Kappos

Ï^O

Mouxagata

S*3

Kemlok

179

Moz

Sî8

. Ç*8

Leward

70

Mujacar* ittttjacra

7*4

Loranitz

*♦*

Mullenbaçh ,

Muhl<

. Magyar

«9

bach

146

- Mihply

m

Mullenbach

944

; ? Sarlo *

97

Munguia

.î .

8Ç2

Szalatnr .'

9»

Muoiefla

79*

. Sz&iok 14)«

14c

Munkatfçhk

i$6

Szaryft

Digitized byLjOOQlC

6*

TABH.

Jïagy-Szœlœs 159

Szombath 63

Topolçfaa 74

îîàja 789

Najo, r. 391

Nalda 799

Natnphk), f. 418

Nanas 1)2
Nanclares de la Oca 847

Naples 591
Napoli di Malvcfia 3 92
Romania 391

Narona 365

Narona, u 36c

Naflicz 209

Naupadhw ;g6

Nauplia 391

Naval 794.

manzano 701

Navaridas 847

Navarine 393
Navarre l 833

Nâvarrete 697

Navas 774

Navas que* 842

Navia 777
Naxe, i. \ 411

Naxera $97

Neapolîs 591

Nebrio 419

Neboyfza 67

Nebrifla 742

Necken-Mark 115

Neprepont 4x30

jNcgrepont , j. 400

Nehrer 143

Nernea 3.91
Nemet - Gourab 6ç» .66

Liptfc 88

Nemethy-NcMete g*

Nemeti 239
Ncmetzka-Luptaa 88
Nemctzke Pracono 74

Neograd 9g

Nepheie, m. 38*

Nera itfç '

Nefmely 120

Neftofa 8^2

Netzpal \ 84
Neubrod r 367

NçudorF 14g

Neuhseufel 72

Néumark 2c z

Neumoldava 171

Neufatz 1 12

Nenfidel 12* 118 '

Neufohl 89* 90

Neuftift 69

Neuftoedl 74. 76

Neutra 71, 72

Newet-Prona 74

Niametz 471

Niamez, r, 471

S. Nicolas 87, ii g

Niebla 740

Nikopoli 3Ç2

Ninchez, & 768

Nio, i. 41 $

Nifla 362

Nifla, tj 362

Niflava* r, 351

Nifter, r* 44g

Niera ,'71. 72

Nitra , r, 79-93

Niza ç 81

Noalejo 772

^Nobleja *8?

Nœfea «49

Kkk 5

Digitizedby GoOgle

TABLÉ.

tfograd 99. 101

. 102

Ocanhas

*Çl

Nogoueira ^49. *6i

• *7°

Ochagavia

842

Noguera pallarefa , 1

. 819

Qchandian#

8S*

Npguera pallarefa
Ribagorzana,

8M

Oché, i.

400

r.8*9

Oché, mi

402

Nqmao

ÇS2

Ochrida

38i

Nonagria, i.

402

Ocbfenbcrg, m

159

Nardefte

Ç94

Ocna

4J8* 47*

Noudar

*8*

Odemira -

57*

Noules

801

Odcrhely

242. 2Ç2

Nopzellog '

Ç68

Odier,' r.

7J5

Novi

187

Oedenbourg

114

Novibafar

***

Oemetrovicza

ai*

Novigrad zgi

.18^

Oenone, l

40;

Nwofel i

ÎSO

Oers

ICI

Nowezamky

72

Oeta » m.

3*6

rMcfto 74. 78

Ofcn

10*

Noy*\

7»

Ofenbourg

**8

Noya, r.

819

Ogulin

18;

Nueftra Senora d<

i

Ois da Ribeîra

S4f

Mqptfcrrate

82Ç

Okich

181

Nucva Tabarka

806

Olrtu-Pian

247

Nuraantia

^98

Olachfelva'

216

Nuftar

2it

Olafzi-Warad

iéo

Nyalab, -

**9

Olbçra

7î*

Nyek

**S

Olchowa

9*

Nyir

1*7

Oleiros

«*

Ny triausha - Stoliçt

7ï

Oliaros» i»

410

,

CHimpie

591

0.

Olite

840

O-Arad

1*4

Olîva

804

Oaram- Szaeg.

92

QUvarea

tyl

Obernusdorf

67

Oliveirinha

f*4

Obidps

«4

Oiivenza

*?9

Obiitfi ,

441

OlJcria

80)

Qbrach

5*6

Olmedo

7"

Otnileo

77*

Olpcau

8Qi

Oca, $*,

616

Olot

8?i

paanna

«7

Oitoul

«7

Diç^tizedby GoOgle

i

TABLE,

Olympe, m,

Omlas

Ompital

Onda

Ondaron

Onnate

Onnuba

Onod

Ontalvilk '

Opatovecz

Ophiufa

Ophypfa.l

Opofto

Ppula,i,

Oquina

Orach

Orahowiçza

Oran

Oratzclofçi

pravfca,

t>ravi(#£

Orawa

Orba.

Orbiga, r,

Orbifo

Orchilla, i,

Orco

Ordunna

OreajodelasTorres 706

Orçllana la vîeja : 782

m

244
6s. 67
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OreflTany

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Oria, ■>

Origuela

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Orl»

Orma

Ormijana

Ormofdia

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Orofpeda, m.

Qroffweg

Oroffy

Oroft-Chouk

Orrozco.

Orfbwa

Ortokoy

Ofgyan

OGgi

Ofma

Ofora

Ofla, m.

Offi

OiTonoba

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Oftiz

Ofzlan

Ofelany

Ofîtrolauk*

Otdhakovç

Otfchovra

Ottochaz

O-Tur*

Ouguella

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Ourique

Outeiro

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TABLE.

Oviedo

777

Ovoa

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Oxa, r.

*94

Oyarztm

844

Oyon

, «47

J\

f aqo de Soufk
Paderne

***

Çéç. ç88

Padla-Woda,

r. * 62

Padroens

S77

Padron

7ÎÎ

Padui

7**

Paefing

6i. 6\

Paetia, L

410

Paiva

'' SSi

Pakracz

2\Q

Pake

\ l *°

S. Pal

242

Palafugel

m

Palamog

8H

Palanka

ut

Palankaitza

562

Palaftrav

124

Palencia

707. 709

' Faiha

$66

Paltna

759. 809

Palmeira

04

Palmeila

*4i

^ Palocz

ISO

Palos

740

Palota

122

Pambliega

€96

Pamint

4*8

Pampelune

«8

PampilhoQi

557

Panczova

174

Pangéc

J74

panife, r.

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pankota -

I<ÎÇ

panolla

5î*

Panoyaa

577

Parttaleu, t.

8i»

panthéon

70J

Panticofa

794

Panyafus, r #

Î7i

Paos

S4«

Papa

122

Papols

241

Parada ' ççi

*ÎS8

Parad de Efther

Sî*

Paradella

«2

Paradinas

712

Paraguai

8*4

Pardo

681

Pardutz

242

Parede l

689

Paredes 5Ç2

. 710

Pargala

ÎÎÇ

Pariila .

691

Barkany

110

Pârna, r.

6z

ParnaiTe, m.

Î8f

Paros, L

410

Paflarovitz

Jî9

Paflb

S««

Paftrana

«8?

Pafzto

ISI

Patak

«S*

Pathay

109

Patna

449

Patras

Î95

Pavia 488

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Paymagç

740

S. Payo

Ç«9

Pedel

18;

Pederneira

S!«

Digitized byLjOOQlC

TABLE*

I^raido

«9

Pedrçlva

{66

Pcdraza

•01

Pcdrizas

loi

S. Pedro

106. 748

doSal

SSO

Pedroche

}62

Pedrogao
Pedrofo

«7

74i

Pccr

162

Pegalajar

774

Pehghifi, Pelagnifi , i. 400

Pelion , m.

381

Pella

38i

Pelle

<37

Pcloponnèfe

389

Pelfoefc

93- *37

Fenacova

«46

Penafiel

563

Penaguiao

56|

Penaguita
Penalva

804

S 49

Penamacot

«S*

Fenaranda

700

Penarroyos

{69

Pendtlhe

Sfi

Pendorada

$64

Penedoao

S**

Penée

383

Penela

«48

Penella

561

Péniche

*3*

Penifcola

801

Petina cerrada

847

cova

546

demartos

> tu 773

flor

741

garcia
Pefinalba

M**
801

Penna randa

Pennaufende

Peparethus

Pequenhx>

Pera

Perabad

Peralada

Feralejos

Peralta

Pefama

Pereira

Perinthus

Petna

Pérou

Perfelada

Pefcabara

Pefiçk

Pefo da Regoa

Peffli

S. Peter

Peterwaradin

Petit- Waradin

Petras, m.

Petrina, r.

Petrodava

Pctroviila

Petroya

Petswardia

Petra

Phaiftos

Pharfala

Pharfaldi, fl«

Phélcp . Scalat

S Phèlipe

Phenée

Philippi

Philippines, L

Philippopel

Phôcide

340. $çi

H*«

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377
*S4
344

Digitizedby G00gle

T1BL E.

«ai „ 7

Piatra sç6. 472
Pica dcRegalados s<5o.$6i

Pico, i. 597

Pico, m. s 97

Piliche io2» 106

Pilfen 81.

Pina 789

Pinar 810

Pindc, m, 374

Pinel 830

Pinheiros ç$i

Pinhel $çf

Pinhovdho $68

Pinka, r. 128

Pinkofeld 128

Pînto 686

Pinzfchcly 130

Pipcri, i. 400

Iî r P J7?

Pirhpe 382

Pirnaza, r. 389

Piron 700

Pifiierga , r. 694

Pitefti 439. 441

Fitîllas 841

Pitomacha 182

Pitres 727

Plafca 437

Plafco 184

Plafeffcia 783. 784. 790.

Platamotie, r. 37c

Flatea, i. 410

Platten-See 126

Plave • " . 372

Plavetz 69
Plencia de Butron 852

Pletemicza

Plindenfcourg

Plotse, i.

Podentes

Podgor

Podlcin

Poefing

Poefteni

2ît

I07
420
S4*
181
,*47
64
240

Poefteny, Pieftyani 7c
Pokupfzko J8é

S.Pola. 8 o6

Polancs 77 g

Polenza 810

Polgar jj2

Policandro, - > 41$
Policandro, u 41c

Polis 404

Poliftilo 39c

Pollonia 373

Pollonia, r. 371

Poltotchianl 441

Pombal 51 $

Pombalinho 546

Pombeiro 546. $59

Pomgarde 390

Ponfcrrada 709

Ponik çf

PonCul, r. ff ç

Ponta Delgada 594 i

doflbl $91

Ponte h*

deBarca $$9

de Lima 559

de Sûr $37

vedra 73$

Popeftou 44 1

Popoeo 36

Popper, r. 13

Porcuna 77

Digitizedby GoOgle

4 À B t 1

Pôtetcfo }6i

Porofzlo ici

Porteras Su

Portalegre ç8o

Portel, m, 4«7- S 71

Portel S 78
Portella das Cabras 564

Portilla 846

Portillo 68*

Portimap 587

Porto ■ 561. $62. %9*

Portopi 809

Porto carreiro 56)

Ré 187

ricco, i. 8S4

fanto, i. 590

Portugal 48)

Portugalete 8si

Porus , i. 404

Pofaderas 702

Pofegai 209

Pofony tf 1. 62
Warallya 6ç. 66

Poffadas l6i
Poffâges, golfe, 844

Potès 778

Poufadello SS9

Poufk flores % *8

Poutila 449

Poutna 4*8
Povoà ç?2.çç;.ss8-Ç8«
de Varzim %6%

Po2o alcon 774

blanco 762

Pracbova 4? 6

fradena 7°f

Prades 8)2

Prado $60. 690

ïrados ,. S7*

Praslovitcha "*jç$

Praya Ç96. ç 9 7

Prcpefinthus , 1/ 408

Presbourg 61. 62. 64

Preslav j$$

Preftimo 54c

Prevefe • ' J74

Priego 691. 761

Prisréndi $6»

Priftina 36)

Prîwiz , Priwygie 74

Proava, r. ' 440

Proben 74. 84

Probencio • 691

Procupia -J61

Proença a nova Ç82

avelha %%6

Prdvefende %6i

Pruth, r. - 2çç. 448

Pfamatée ' 392

Pfiloriti, m. 41]. 416

Pfinia, r. ; 382

Puckow 78

Pudlein 142. 149

Puebla de h Barca 847

delaCalzada 786

de Valverde 79»

Puente del Arzobifpo 68g

delaReyna 8? 9

Puerto 782

colora gît

de S. Maria 747

las 794

raagno 747* 818

real 74T

Prigantz %t

Pugiicora * jçf

S. Puig %\6

Pufgpunn^nt gi*

Digitized byLjOOQlC

T A B L i;

fûkanett Bi

fculati 37»

Pungcte SÎ7

Puqueyra 727

Purchena 7*4

îurpocky 68

Warad 160

Pufea 181

Puygcerda, m. 616
Puvcerda,Puigcerdan g;i

fcyfus W

Pyrénées, in.] 61 ç

Pyrgos, i. 419

Pythyufcs , L 807

Pzer 180

Raho

Rajett

Raika

Rakitnitza

Rakitfan

Rakoch, r.

Rakos

Quacos

78*

Qjiarteîra

588

Queijada

*6x

Quel •

*99

Qucfada

774

Quinto

7*9

Jt>

Raab

U8

Raab, r.

12

Rabaçal

547

Rabakoes, L

116

Rabcnftein

loi

Rackendorf

"7

ïlacHa , i.

412

Radauz

2ç6

ftadna

16>

Kadofchot»

76

Radofyn /

74

Radwaoy

90» 91

Rafel ;

804. 806

&(ufe %S9

• 261» 969

fMlt

74

lit

127
10*

116

RakoweCZ i79

Rama jfo. 4*8

Rambla 7*

Ramental 7<>9- 7 10
Ranhados S$<MS}*tf*

Rapot 2)9

Rates M

Ratfcha *2ij

Râtfchdorf 00 Rat-

fchetsdorf M

.Ratekeve 10*

Raimagora i87

Real nul»

Rcberg* m. W
Rebordaoa 561. S^9* S7 1

Recardaens 54λ ftf

Rccas M

Redinha SH

Rédondéla 7»

Redondo 57$

Refoyas $Ç9« S**

Regen 2*f

Regetz x M*
Reguengo de Belide 54?

Reguer S*.

Reicheredorf 24*

Reismarkt 247

Reka W

Renii 474

Renteria 244

Reps W

RcvieaAa W

Wl

Digitizedby GoOgle

ï A B L I.

jRerft

/Refend

"Rèthymna

Ketfe

Retteg

Rettimo .

Rëwlchtyei

Rey

Reygada
JReyna 731.

Reynof^
.Rhéné, L
â Rhona.

Rianzul* t>. .

Riaril, t.

Ribadavia

Ribadeo

Riba forada

ftibaf <

Ribas

Ribatoû*

Ribcira grande
de Pcna
de Soas

Jtibetlas

Ribnik

Ricla

Ricote

Rigomeiryi

Rigoyfia

Rima, f.

Rimafzets

Rima-ffombath

Rimrtiik

HiodeAguar, t.

Salpmanca, t

Riofrio

Riopaf

Ripxa

Géogr.deBUfck.

S49 .Ripald* -\ ft 4 *

*çi Ripita % - i %9

416 Ripoll 8)I

66 Rifidorf J4 g

2^ Rwa de Sella «77s

4i6 > .Rîvtiik 4Î9

96 Roa 696

^62 Robafia 21 3

$4* Roboredo, m. 567

801 S. Roc, m. 52c

697 Roca 780. 82c ,

40$ Roda 691. 8)2

161 Rodneti gçë

7*6 .Rodoft*. j 4 j

7oi . Rodrigo ÇÇJ- 7x4

7)4 Rœmer-Schang in

794 . Rohnda 440

840 Rohons t 2 g

99 Romane 467

8)1 Romanowi 4)8

466 S. Romao 5^4

*94 Rondal g|->

SS8 Ronccvaux .: ,. 84 *

S $8 Ronda 72 c

ÎU S. Roque 749

4)8 S.. Roque, tfc 749

79i Roferiaii *)?. 248

1<>6 Rofçnfcerg $g

J6) Rofès iit

8Ç2 Rofinur 344

82 Rofmaninhal êr/f

1)7 ïtoflas cet

82. Rota 74,

4)6 Rothenthutïi i 2 *

78* ftotnod È ) 6 .

• 7°8 Rouyvaeni Ç7C

702 Rûbricatufrt , t. gi 9

*9) Rudawa, r. & z

694 Rudnik , Rudniça }ç 9

Tom.Ul.P.IL LU

Digitizedby GoOgk

TABLE»

Rûeda 790

Rumane, p» iç

Rufombcrg 88

Ruft né

Rutc 7S9

•Ruviclos 791

S.

Saagh 80

Sabaria 128

Sabariz $61

Sabionoccllo, i. 262

Sabiote 774

Sabola , 241
Sabor, r. 488. S 66

Sàbougal 55s

Sabougofa 549

Sabroza 572

Saccanie 390

Sacedon 691

Sachfcnftein 96

Sadava 79?

Sagara }9J

Saghyya, r. 10 3

Sagor 178

Sagrab 179

Sagres s 87

Saguntnm 809

Sagyva 98- 100

Sahagun 709

Sajo IJ7

Sajo, r, i)7
Salado dcAfjano, il* 768
dePorcuna,fl.768

Salamanque 707. 711

Salamine, i. 4°)

Salarapria, il» 383

Salar 72*

Salas t 696

Salatna 237

Salazar 837

Saldanna 710

Salgo 100

Salinas 80g

Satinas de Oro 837

Salir do Matto $36

do Porta çj*

Sallent 794. 802. 827

Salobrcnna 72c

S?lonichi * 380

Salonique, golfe» 37s

Salvaleon 780
Salvaterra do extremo $ $6

de magos 539
Salvatierra 713.780.794*

847

Salzbourg 154. 251

Samaria 6ç

Samawegio 847

Sambeck 108

Sambokret 74

Samcova 351

Samoch 197 1

Samogy-Var 12a

Samondrachi 397 [

Samondrachi, i. 397 I

Samothrace, i. 397

Samfon.Wara 101

Sancellas • 81 1

Sandao, r. 540

Sandomil 549

Sandorf 77

Sanfins 551

Sangalhas S4S

Sangueflh 841

San- Sebaftian 842

Santaellsr 760

Santa -Fc 721

Santannir gii

Digitized byLjOOQlC

t 'table*

Saittarem 5*9

Sant Erini, i. 418
Sant Iago de Calatrava 77 ;
Santillana • 77 8
Santiftevan cjel Puerto 774

Santorinc, i. 4*8

Saocis, m. 397

Sa-Ofius *6i

Sao-Scriz $69

Sapienze, i. 420

Sarande 164

Sardica Jfi

Sarighiolç J8*

Sarinnena 76*

Sarmitz 24°

Sarmizegcthufe 224

Saros ici

Sarragoffe 7«*

Sarriofi 79*

Sar-Var 129*

Sarwitz, i, 121

Sarzedas *«*

S?ska 169

SasVoe 9<$

$ifta*o 7V*

Sasvar , l6

Satoratja M*

Saucedilla 784
Save, r. igç. 267

Sayago 7 M

Saza 794

Scardiens , m. î7*

Scardona |68

Sçaro 418

Scarpantho, u 418

Sohaffin 7?

Scheherkjoi . }çb

Schelken 246

fichemnit* 79

Schcnk 24*

Schintawa 72

Schlattcn 2Çi

Schlofsberg . 6$. 248

Schmegen 144

Schmoelçitz 144

Schmolenitz 6ç

Schnockcndorf 2)8

Scholth 102. 109

Schomorin 6f. 68

Schornftein 142

Schutt. i. 68

Schvvedlcr 144

Sciatho, i, 400

Sciro 400

Scfro, Scyru*., l 400

Sclavonie 188

Sconrî }9?

Scutari 172

Sdili.i. 406

Sebaftiao «9 S

S. Sebaftiao $46

Sêbechleby . 80
Scbel el grande y pc-

qpenno 727

Sebes i{|

Secca f?c

Sechi 12c

Seda 582.

Sedavim $ça

Seggdaens *4f* 548

Segorbe . . &00
Segoura C$6.766. 79», 846

Segovie 69}. 699

Segre, il, 8*9

Segyra , fl. . 76*

Sagura, m. 616
de la Sierra ■ 766

Scia W

LU 2

Digitizedby GoOgle

¥ * i l g;

Seiras, i. 4.0;

Seixo-Forn* $54

Seize ç88

Sekoiyefu n6

Selaniki 580
Selina igo. 181

Selino 41c

Selivrea 54?

Sella H*

Scllyc 7;

Selmetz-Banija 79

Selya 792
Selybria, Sclynjbria ;4î

Semendriah $59

Sempitz ^ Scfitz 66

Semplin if; 4
Sernpte 7?. 7;

Senna 8*8

Sentica 712

Seny, m. 6\6

SeodeUrgcI 8 M

Sepulvçda * 705

Sequa, r. $88

Serajo 566

Seraquinp, i. 400

Serhanefti 441

Serèm 54c
Seréth , r, • 448

Serin war 124
Scrîphus, i. * 407

S. Sera ' I69

Sernanelhç çç2

Seron * 7*ï
Serpa ./' ç?ç
Serpho, Sçrphaqto , i r 407

Serrae 577

Serva $$8
Servie n " ' js6

Sertitz^ ]8i

Setenil

w

"Sethja, i t

4H

Serine*

«7

Settia

4'7

Sctuval

54*

Séverine

4??

Seville

V*

Sexard

??o

Sewmbra

541

Sezoulfe

S6g

Sfachia 414

>.4*Ç

Sichelberg

182

Prtirc- Sicile, U v

411

Sicyone

?9f

Siçbenlindçn

Ml

Siebeahùrgen

?I4

Sielos

IJ*

Sierra

70c

delasmonas,m*7çr

morena, m.

616

Ximièr*, m.

7ÇI

Sierras de Andia , m

. 6ié

dejafquivel 3 m.84|

Sietaguas, r,

796

Siglinza

<89

Sikino, f t

4i?

Silauna

m

Silein

78

Sftnancaf

?**

Stmegh

I2Ç

Simons-Thmii

129

Sindiiu

5î*

Stnes

*77

Çineu

8n

Sinfreu*

ÇÇf

Sio, r.

129

Sîoriapro, ? r

J8«

Sip

? 6f

Siphantg, SiphnQ,

i'4*f

Digitizedby GoOgle

liBLEf

9îp«

69

Sira

406

Sircna

794

Sircth t r.

449

Sirmia

SU

Sirok-Var

ICI

Sifantc £91

$itna, r. 449

Çienitza 363

Sitwa, r # 7i f 9)

Siurana 829

Sizandro, r* s))

Skalitz 76

Skinofa, i, 41c

Sklabina 8;

Sklçno 96

JSkopia jçi

Slatina 92

Slatna 937

Slcinîk » 127
Skkzcfa, Slyatze . 88

-Slobofie 4)6
$lowenake • Prawno 84

Smedortva 4^7

Çoattiaens %6z

Soayo {61
Sobral de monte Agra<^>

Sobrarye 794

Socobos 7*6

Sohl 89

Solimos sié?

Soîler 810

Solfona 827

Sombor xii

Somlyo 162. 241

Stmint 371

Somoskae t 100

Seznoya <8

Sonde ççt

Sonfeoa 68*
Sophie ' 3ÇI

Sorabis , fU 7*1

Sordoal 538
Soria «93. 699

Soriguela 774

Soroka 470

So* 79?

Sotira 398

Soto 800
Sptto ÇÇ2* 561, 699

Souda 4**

Sour* 53*

Soufa S4S

Soufe 47 «

Soutchava 449

Soutello sç*

Sopto s6i
de Ribeira de Ho-

metn 56©

Spuzel $78

Sovar IÇ4
Çovereïra fermolk $37

Spacza 67

Spalung 794

Sparte 391

Sphaeterta, u 429

Spirnalonga 417

Sredorek, r. 3^0

Sfcbodka in

Staberoum, fl. 761

Stagno 26z

Stafimene y u 398

Stampben 7*

Stampola, }• 418

Standia, i, 4*8

Stankowan 86

Stajré Varé 3$r

LU)

Digitizedby GoOgle

T A B L E*

Staroutchane 472

Stawnitza 7»;

Steffariecz 177
€rq/ï. Steffekdorf %2

Stein-am-Angcr 128

Stephanéftii 471

Stîva - 389

Stontpha 70

Stobs 14^

Stouben Si

Stramoulipp* $87

Stridonîum 124
Strigova, Stridov* 124

Strivali , i. 410

Strobko 1^4

Strongylc, j, 411

Stropfeades, i. 421

Strymon, fl. 57e
Stuhl.WciflfenbQurç 121

Stupawa * 70

Styniphalia ' 590

Styx, fl, 196

Sucany 8*

Sueca 802

Sùly 69
Sufnacarcee ï Soi

Sumbilla 8 19

Sumegh 12$
Summarcin tfç, 68

Soran • 72

Svornik \66

Swaty Georg 64

Miku}afq 87

Sylves 589

Syra, î. 407

Syrmie 188

S?abad.SzaIaa 11)

Szabatiftye 77

Szaboltch \\z

Szadelae

M*

Szadvar

m

Szakoltz

7*

Szala

I2Ç

Szalad

"i

Szalancz

IH

Szàlarna

89

Szamobar

I8l

Szamos felv*

tu

Szanttf

81

Szarwaskoç

ISO

Szafz

9»

Szathmar 157. i$g

Szavonjvar 18 f

Szebeklib 80

Szegedin ' i6f

Szegligeth 12c

Szekeii Hid 160

Szèlift 24c

Szelitze» 12c

Szetkae / 97

Szelnitze 8g

Szempthe 67

Szendred j^g

Szenitze 76

Szentcs 162

Szentha 16 1

Szeplak 1)4

Szepfi i)f

Szerdaheiis 6ç, 69. içç

Saered 67. 72. 2*tf

Szereda 2Ç2

Szeregyna iço

Szereno içç

Szetcheny !•!
Szigeth itf. 126* 161

Szikszo k 114

Sziiagy.Cfeh 1*2

Sairach **o

Digitized byLjOOQlC

T A B L t\

Szi,ffcg Igl

Szitna go

Szkaefiny 74

Szkfabinya gj

Szliun igj

Szobrantz iço

Ezoeny 120

Szœreny 4)9
Szolnok ici. 240. i$z

Szolnok Moyen 169

Szomolan 6ç
Szouha 6ç, 66, $7. 82

Szrachicze 18c

Sztentchniek 186

Sztrafemon. 2*0

Sztrugal, jr. 18c

Szud 81

Szutfan 8?

T.

Taboa

Tachtalido, fl.
TafcUa
Tagô, fl.
Tagro, m.
Tajunna
Taladell
Talaverade
Talmes
Talya
Tamar, fl.
' Tamarité
Tamafi
Tambœ, fl,
Tamega, r,
Tancoa
Tapja, i,
TapocfzÊ
TapoUf*

369
841
48?* 541
487
887
838
688
*4Ç
IÇÇ
7*9
79*

IJO

729

488- %66

518

IO|
I2S
It)

Tapfon ni

Taranqan 688

Tarazona 691. 790

Tardajor 696

Tarife 749

Tariflk, r. IÇ ;

Tarkany içf

Tarnotz 88

Tarouca f^j

Tarragone g*g

Tarrega g 2 8. 83*

Tarteflus 621
Tartlen, Tartlau 249

Tartfa, t. i ÇÇ

Tarza ÎÇ j. , çs

Tasnad 162

Tata i2Q
Tatar Baflardchlki 144

Tatra, m» 9

Tauftc 79)

Tavarede 547

Tavira s8 g

Tavora, r. 488

Tavora 5^

Tchanad 16}

Tchernavoda $Ç4

Tohongrad j6$

TchQrfu , 4 ,

Tea g2ç

Tccoutche 46g

Tcjo , fl. 4gg

Teifsholtz g^

Teixeîra $çi

Tckely 109

Tekow 97

Tekowska. 9;

Tclegd itfo, 161

Teleormane 417

Temblçguc 688

Digitizedby GoOgle

t ABLÏ,

Temeni v 417

Teoiesjfl, *K 16c

Ternes w*ur 169

Jemètreny 76

Jempé J8I

Tebare J92

Teodaeni ççi

Tcndilia , 689

Tepos, i\ 404

Tentougal 547

Teplilz 77

Ter, r. 819

Tera, r. 7°8
Terceira», l 592, S94

Terebes 194

Terebus, fl. 76$

Terena ç8o

Tergovifto 4*6

Termens 8}o

Ternova ;^2

Terrantona 79c

Terre ferme 8*4
de Magellan gç4

Terskana 340

Teruel 79»

Tetfoe 161

Thaffui J97

Thebes J89
Theiffe,r. u, 10 j

Thpmis * 248

Thera, i. 418

Therafia 4» 9

ïbprtni* J81

Thermia 407

Thermopylef 586

Theffalie J8»

Xhedalonique 380
Thicis/Thiccrisir. 819

JTfaJva 389

Thomar {?*

Thorda ij 4,25 c

Thor ici

Thurotz 8«. 84

Thurot?, fl. 8*

Tittaens $S9

Tiban isj

Tichowete 8*

Tiebas 84*

Tiermas 791
Tierra de Ios almaraidos

Tighine 570

Timarova 474

Tine, i. 404

Tinto, r. ., 7*S

Tirgarten 1)6

Tirnau, ou Turnau 6\
Tifzoitz '. 82

Tfcel 11?

Tifzfza, fl. ?i

.Tobarra 767

Toevis «17

Tokai içç

Tolède 68;

Toina 129. i?o

Tolofa, Tolofctà $82.774*
84*
Toltsva içç

S. Tome 706.

Tomi 5 sf

Tomisvar }çç-

Topkhana H*

Toplicza . 177- 178
Topo . Ç96

Grafltf- Topôltfechan 74
Jfo-TopoltGmi 97

Toportz I4Î

Tordçfiilas 71*

Digitized byLjOOQlC

t A B L I.

Tofenbourç 2 34, 2j ç

Torla 794,

Tormès , r f 708

Torna 1*4, ijç
Tornas-Pena-Vcrde ç ç 2

Tornovo J8Ç

Toro 707. 710

Torot2ko 2}6

Torquemad* 719

Torrao $41

Tprre de Barra 828

çjampo 762. 77 j
deDonachama $68
DonXimcno .773

Jon 784

Joncillo 691

laguna * 687

milano 762

?Wev2| ; 69Î

pcrogil 774
quebradillsi ' 774

Torrcs, fl. 768

Torrès 774

^ noyas «9. 548

vedras %%\

T«rrijo$ 686

Tprrox 72 c

TorrozcllQ *S4

Tortofa 829

Tory* 689

Tofcoa çça

Totana 766

Totfah*' m

Tothlypfe 191

Tôt- Prona 84

Totruchc, r. 449

Toua 488

Tpacla, r. %66

Tourna 4)8* 47»

Touro

ÇS«

Jourtoukçl

Jfî

Tputpir

46Y

Tow^rnok

7*

Tragofmi, i,

406

Trahîgver*

8oi

Trajanople

m

Tr^ncofo

sî»

Tranfilvanie

ai*

Trapa

SI»

Travanca touai

559

Tràvnîk

J«7

Trazos-moQtea

S6<S

Trcben

360

Trebignc , r.

9«*

Tr«bigne

?68

Treixcdo

Sî«

Trentfchii*

77

Treppcn

*S»

Trcvinno

097

Trçvoes

îî»

Triaditza

îî«

Trigueroa

74*

Trikulc

«7*

Trinidad

70 1

Trium-Sleckzch

8$

Troa^ya
trofii

6;

Ç4Ç.

Troya

541

Trugillq, Truxillo

78*

Tfchik

24.0

Tfips

«47

Tfitfia, r f

44»

Tuà, r.

488

Tucumani*

8î4

Tudcia,

849>

Tuela, r.

5 66

Tulcza

3 Ç +

Tuft*

84

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TABLE*

Tm-anovecz

20»

Turia, r.

79*

Turnatticza

209

Turquel

H*

Turquie en Europe

' 2$t

Turzbourg

248

Tuy

7* 2

Twrdoflîn

8*

Tyrgulfourmos

4*7

Tyrna, r.

62

Tyffa , fl.

11

Tzakonia

J9*

K

Ubeda

77?

Dbrique

72Ç

Uceda

«7

JJcles

688

Ugotch

**9

Ugrotz '

78

Ujarad

164

Ujfatu

7*

Ujhetinum

78

Ujhcly 74. 78

♦ IÇÇ

Ujîrar

7*7

Djpalanka 171

. 362

Ujue

841

Vjvalvîf

108

tljwar

1??

Ùjwaros

76

Ulea

766

V!la,fl.

728

Vlme

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tylpia Trajana

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79?
149

Vngh , r.

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Unx

84*

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8*7

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7*

Ur • Mezoe

161

Urola, r.

S44

Urraul

8*7

Urroz

84*

Urumea, r»

842

Ufcudatna

34*

Ufitza

3^1

Ufzfzor

«S

Utbiaa

J84

Utret

691

Utrert

74i

Uxixar

727

Uzoa

242

r.

Vacca

S49

Vadïne

JÇ*

Vacltfaeg

129

Vaena

760

Vag f r.

8?

Vagos

*4f

Vahebar©

778

Vajafch , n

IO|

Vaika

ro. 71

Valaquie

421

Valcalros

842

Valcorba

701

Valdafnes

«8

Valdecona

8)0

Valdcolmos

•689

Valdepannas

69a

Valera de Arriva

6»r

Val longo

Sf*

de moro

ég*

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T A B t t.

*Val de Paqo 5G9

de Prado 778 -

Valdigem ççi

Valdîgna f 80?
Valenca doDburo s S 3

Valence $64
Valencîa 709. 79c. 798
deAlcantara 781

Valé Striraba 469

Valhelba 5*4

val java JÇ9

Yallada 803

Valladares Ç64
Valladolid 707, 710

Vallecas 682

Vallès 687
Vallinadarès . 752

Valls % 829

Valmafeda , 8*2

Valona 374
Valpo /J07. 208

Valtierra 84©
Valverde ' 691. 740» 782

Varadja 16)

S. Varao 547

Varasdîai 176

Varasdin 176

Vatbofaria 365

Vardar, r. }7S

Vargeas 552

Varhely 240

Varlala 245

Varna 3* S

Varnitz 47°

Vary ' 1*7

Vârzea da ferra 5SJ

Vaûrhely 162

Yati 408

-Tartz ioj

Vaïon r . 12}

Vedros r 541

Vegar 749

Veiros 582

Vêlez, r» 721

Vêlez el blanco 726

Malaga 72$

Veb'ka 210

Velilla 789

Velmez i(>%

Velofo 555
Velvis de Monroy 784

Vep 128
Vera 724. 839

Vetbinzana 841

Verbovia 75

Verbovecz 179

Verbovfzko ! 187

Verdun 794

Vereb 216

Vereza 555

Vergarâ 844

Veria 38i

Verja 728

Verlanga 699

Vermoim 564

Verocza 208

Verotzei 207

Vefzprim 12 3

Vetzch 235

Veyre 84*

Viana do Bolo 734
Vianna 559- 575- 839

Vianna,m. 573

Vicariça 54*
S. Vincente 706. 781
de Aranà F47
da Beira 555

Vidafoa, r. 84!

dbyGoogk

TAB ï, t.

Vidâine

Vidigeucirtt

Vidovccz

Vieira

Viefti

Vieo

tihitz

Vilagoch-Va*

Vilak

Ho

57*
177
*S8
441
7*2

J*7
1%

Vilharinho do Bairro 94$

Villa -alvâ Ç76

Villaba .8)9

Villa boadeQuirefc'çdf

boa de Roda ççg

cais çç?

Cannas ' 688

carillo . 774

Chan 4 $64,

CovaaCœlhcirasçt

lames Sot

feliche 79 1

flor . çtfjj. s*t

firanca $71. 994.

687- 7<>7- 7^i- 78i
fiança de pana-
des 8^8
franca de*Xira ç|2
frftnqueza 80 ç
gonzalo 782
hermofii 69 J. 8oô
joyofii 804
Villaroiel «86. 790
Villananne 847
( Tilla nova dei Alvîto s 7*
cervura 560
nova de mil fon-
tes *77
nova de Poufloa ^7
t noeva 691.366

Villa nova 4e Couché ?i#

de lajara 691

ferena 78*

Villalobcrs 71*

Villalpando 710

Villalva , 842

Yilla Real 801. 847

de Rey sjf

Villaroyà 791

Villa rubia- $87- *9*

ruiva 577

torcas Sot

vêlas s 9*

VeihadeRodaoççl

verde $47

verde dosFran-

cos ç;<

vlciofa * 682. 777

vicofa S77

Vilhttim : . çw

Viilatphrofa 847

Vaiardon nardo 771

feco daLomba ç 69

fof Villares 774

Villarinho da Caften-

heira $6g

Viflar-Mayor ç<|

Villaro 8Ç*

Villar robledo 69I

Villas Boas ' 568!

Viilena 767

Vimieiro ?Ç9« S 74

Vimiofo 569* S7*

Vînaros 8<>t

S. Vincent de fora, m. $2*
Vinhaes ç6ff

Vinhos «7

Vinicza 177

Vint* ajji

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t A B 1 »

1fiq\ie

*;i

Vdkave*^ 89
Wtrbely 9%

Virgala Mayof

847

Virje

182

^erbitze : 87

Vifcou .

549

Werfitz 169

VJfnitza

m

Wcrtcch, ni* lat

Vifo 6n

* 76*

Wetz 2j|

Viftritza, &

m

Wiefelboorg il 6. 11?

Vitchin,

209

Wigles 9*

Vitoria

846

Wihnye v 97

Vitten*

7*

W1ndifch.Nosdo*f 6 ç, «f

VJtzé

H*

Wtodifch-Proben 84

"Vivcro

"-?!*

Winna iço

Voe droed

6tf

Wifegrad - 1*7

Voinitta

J74

Wtek tôt

Voltanna

794

Wifzkeleth' «f
Woderad tf<

Votno telheîrt

«94

Vocga

549

Woikotfc 14c

Vranovo

154

Wrable 9g

Vukovar

211

Wrbau -75

Vuntoi, r.

189

Wrbitta 97

» r -

Wrbowa ?j

^aag, r. ti. 6u 71

X

Vfcdkert

102

Xâlone, r. 78*

tyag- Befztercfce

Ï8

Xarama, r* 620

Wagendruffel

144

Xaris ^84

Wag-Ujhely

74

Xativa 8oj

Wâgwis
Wah

11

Xavierès $4t

il

Xenil, fl. 721. 7j«

Waljawa

359

Xercs delos CaVallo-

Wallcndorf

148

ros 780

Wamos-Pcrtt

19a

delaFrontera 74*

"tyaradin*

160

Xerica 800

"Wartberg

«6

Xeriz 699

^aslouy

467

Xertc, f. 7*4

tyatt

104

Xiloca, Vi 786

"tyeiffenbùiirg iço

. J98

Ximcna 749^

Wcliesna

84

Xixona 804

^«Utfpoly*

9*

Xwar, $* -#90

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X A B L &

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Yccora

•Vcpèa*

Yniefta

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ÏTcar

Yufo

819

8*i
77*
7*7
847
687*689
691

689
700
709

Zacynthus, i» 410

Zafra 780

Zagrab 180. ig6

Zagrabiae 179

Zaiden, Zcyden 24g
Zalamea de laSerena 782

Zalduende
Zamboujal .
Zamora
Zaragoza

. 2acaha

-/ Zarand

*> Zarzuela

j- Zborov

T^Zcbcn

846

547
707. 712

788
7Si
164
682
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Zciton

Zelezoa

Zcm

Zemlîn

ZempUn

Zenta

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17*
211. 212

M4
lu. | 7 2

Zcrnotz, Zeqtovitz 95

Zezete , r.

Zia

Zia, l

Zibin , u

Zibreîra

Zidacos

Ztazar

Zilina

Zîps f

Zipfer.Haua

Znio

Zolna

Zolyom

Zrin

Zucfava

Zuera

Zuheros

Zumaya

Zumbathely

Zurita

Zuya

Zwolen

Fin du troificrnc Tome.

489
400

404

«44
SS6

84*
766

78

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140

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Dt l'imprimerie dt J. H Hcite, Impr. de rUniwfité.

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