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GLOSSAIRE
DU
PATOIS DE MONTBÉLIÂRD
PAR
€H. COlfTEJEAy
professeur k ia Faculté des sciences de Poitiers.
(Extrait des Hémoim de It Soeiété d*Émolatioii de Honlbéliard.)
•^MONTBÉLIARD
DCPRIMBRIB RT UTHOGRAPHOB DE H. BARBISR
1876
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6ZÏé, SI
i
•/<?-• /^hASA^Cl
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AVANT-PROPOS
Les patois disparaissent. Si cette assertion n'est pas
immédiatement applicable aux contrées du Midi^ où fleurira
longtemps encore l'harmonieux langage des Goudouli^ des
Jasmin et des Mistral^ on ne peut en nier l'exactitude dès
qu'il s'agit de nos provinces de l'Est. D'habitude> nos
pères s'entretenaient en patois : alors l'idiome rustique
était à peu près également usité à la ville et à la cam-
pagne. Les hommes de ma génération entendent encore le
patois, mais ne le parlent plus dans les villes ou ne le parlent
que difficilement; cette langue est devenue complètement
inintelligible à nos enfants, et dans un avenir assez prochain
le français régnera sans partage. Il m'a donc semblé que le
moment était venu de recueillir les épaves d'un des dialectes
les plus remarquables de l'Est de la France. Le temps n'est
plus où les patois, confondus dans un commun mépris,
étaient superbement appelés, en un latin quelconque, lin-
gua vernacula. Leur élude a pris une grande importance ;
elle est d'un réel intérêt au point de vue des origines de la
langue nationale, et aujourd'hui, il n'y a pas d'ouvrage de
philologie qui ne soit obligé de compter avec eux. J'ai donc
la conviction d'entreprendre une œuvre utile ; puissé-je la
rendre intéressante à un égal degré !
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_ 4 _
La littérature du patois de Montbéliard est d'ailleurs
extrêmement pauvre. Il n'existe^ à ma connaissance, d'au-
tres productions imprimées que celles de S. F. Fallot, de
Ch. Cuvier, de M. Bohin, des frères Morel, de M. Resener,
puis, quelques fables que j'ai publiées dans les Actes de la
Société jurassienne d'Emulation (Porrentruy), en 1872. Le
livre de Fallot {Recherches sur le patois, etc., Montbéliard,
1828) n'est qu'une longue controverse sur les origines de
l'idiome, et aboutit à cette conclusion assez inattendue, quoi
qu'elle ne fût pas alors nouvelle, que les langues issues
du latin et le latin lui-même dérivent des patois de l'Est.
On y trouve un assez grand nombre d'étymologies plus qu
moins heureuses, et des échantillons de divers patois; mais
l'apport littéraire de l'ouvrage se borne à quelques pro-
verbes, à quelques diansons et à quelques traductions, le
tout occupant, avec les intercalations françaises et étran-
gères, une quinzaine de pages, au plus. En 1860, Cb.
Guvier, doyen de la faculté des lettres de Strasbourg, pu-
blia, dans les Mémoires de la Société d'émulation de Mont-
béliard, ses Notes sur le patois. Elles ont trait aux variantes
et à la prononciation du patois dans les divers centres du
pays protestant. Ces notes, intéressantes mais trop courtes^
sont accompagnées de la traduction de trois fables de La-
fontaine, et de deux morceaux en prose, par M. Cuvier ;
de la traduction de la première églogue de Virgile par
M. Bohin, instituteur^ et de deux fables de Lafontaine, par
H. Morel, pasteur. Le tout à été réuni en un petit volume
par H. Morel, qui y a joint une complainte et une para-
bole, deux fables de Lafontaine et trois autres, traduites
par son frère, L. Morel, médecin. Ces divers morceaux
n'occupent que 30 pages in-12. L'œuvre des frères Morel et
de M. Bohin fournit de précieux spécimens de notre patois
dans toute sa pureté ; mais il est à regretter que la tra-
duction française ait été donnée en vers, si toutefois on
peut appeler a'msi les lignes d'inégale longueur mises en
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— 5 —
regard du texte patois. Dans le genre d'étude qui nous
occupe, il est évident que les traductions ne servent de
rien si elles ne sont tout à fait littérales, et si chaque mot
français ne vient expliquer son correspondant patois. Enfin,
M. Resener a publié récemment la traduction de deux fables
de Lafontaine, dans un langage où Ton trouve quelques
réminiscences des dialectes de la Montagne et du Porren-
truy. Tel est le bilan de la littérature du patois de Mont-
béliard. Je dois ajouter que, dans l'excellente intention de
figurer une prononciation difficile et quelque peu bizarre, la
plupart des auteurs cités ont employé une orthographe si
capricieuse et si extraordinaire, qu'elle pourrait induire en
de graves erreurs dans les recherches étymologiques. Si
je ne me &is illusion, je montrerai que Torthographe pa-
toise obéit, au contraire, à des règles précises.
Ayant quitté le pays de Montbéliard depuis longues
années, et d'ailleurs préoccupé d'études absolument étran-
gères à la linguistique, je ne me trouve sans doute pas
dans les meilleures conditions pour entreprendre des
recherches approfondies sur notre patois. Aussi, ne puis-je
donner le présent opuscule que comme un Essai, entrepris
dans le but de faire diversion à des travaux plus assujétis-
sants. Voulant néanmoins rendre mon œuvre aussi parfaite
qu'il dépend de moi, je me suis fréquemment adressé à
mes compatriotes et à mes amis Montbéliardais, dont les
secours ne m'ont jamais fait défaut. Je dois une mention
particulière à M. Beley, maire d'Exincourt, et à M. le
professeur Perdrizet, qui ont pris la peine de réviser
entièrement mon manuscrit. Leurs observations m'ont été
extrêmement précieuses, et ils reconnaîtront que j'ai beau-
coup profité de leurs conseils, même dans les cas assez
rares où je ne puis adopter complètement leur manière de
voir. M. Beley m'a fourni, en outre, un grand nombre de-
mots pour le glossaire, et il en est de même de M. Ch.
Roy, pasteur à Bussurel. M. Fr. Jeanperin, meunier à
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Lougres, a dirigé mes premiers essais avec une sollicitude
dont je lui serai toujours reconnaissant. Beaucoup plus
versé que moi dans la pratique du patois, cet excellent ami
a revu mes fables, m'en a signalé les imperfections et m^a
communiqué une foule de notes et de documents dont j'ai
fait mon profit. M. P. Fr. Métin, maire de la même com-
mune, a enrichi le glossaire d'un grand nombre d'expres-
sions, et m'a fourni de précieux renseignements sur le sens
exact et la prononciation de beaucoup de mots moins usités
à la ville qu'à la campagne. MM. Roy , pasteur ,
Bouteillier, instituteur à Mandeure , Fr. Paur, chimiste à
Montbéliard, m'ont donné la plupart des noms des plantes
et des animaux. M'"® Louise Gruet, MM. Clément Duver-
noy et Perdrizet, professeurs et M. Tuefferd, juge d'ins-
truction, m'ont communiqué diverses pièces patoises, dont
quelques-unrs figurent dans ce volume. C'est à la fois un
devoir et un plaisir pour moi de remercier ces obligeants
collaborateurs de leur utile assistance.
Les ouvrages consultés sont, d'abord et avant tout, le
Dictionnaire de la langue française de M. E. Littré (Paris,
1873), qui a été pour moi comme une mine inépuisable.
Presque sur la même ligne je placerai, en raison des ser-
vices qu'il m'a rendus, le Glossaire de la langue romane de
J. B. B. Roquefort (Paris, 1808; supplément, 1820), où
j'ai trouvé d'innombrables étymologies du vieux français.
Viennent en second ordre le Dictionnaire étymologique de la
langue française, par M. A. Brachet (Paris, 1870) ; le
travail de M. J. Tissot intitulé Patois des Fourgs (Mé-
moires de la Société d'Emulation du Doubs, S** série, tome
9, 1864) ; les Recherches sur la langue Bellau, de M. Ch.
Toubin (Mémoires de la même Société, 4*^ série, tome 3,
1867) ; le Glossaire du centre de la France, par le comte
Jaubert (Paris, 18S6; supplément, 1887) et le Glossaire
du patois poitevin i^ Vàhbé Lalanne (Mémoires de la Société
des antiquaires de l'Ouest, {orne XXXII, 2^ partie, 18.67).
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_ 7 —
En dernier lieu , je mentionnerai les auteurs patois cités
plus haui^ leurs textes m'ayant été souvent fort utiles.
Quoique riche de plus de quatre mille mots, ce glossaire
n'est certainement pas complet. Mais j'ose compter encore
sur la bonne volonté de mes confrères de la Société d'Emu-
lation de Montbéliard pour combler les lacunes. Je prie
instamment ceux d'entre eux qui s'intéressent aux études
patoises, de me communiquer toutes les expressions de
bon aloi dont il n'a pas été fait mention. Dès que les nou-
veaux matériaux auront acquis une importance suffisante,
ils seront réunis dans un Supplément, auquel la Société
ne refusera sans doute pas une place dans ses Mémoires.'
Ce travail est divisé en trois parties : i"" une Introduction,
où l'on s'occupe des origines du patois de Montbéliard, de
la permutation des lettres, de la prononciation, de l'ortho-
graphe et de la grammaire ; V le Glossaire ; 3"^ comme
pièces jutificatives, quelques Textes patois de diverse ori-
gine et de diverses dates.
Poitiers, le!" Mai 1875.
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I. INTROr>TJOTIO]Sr
§ 1. Origine et caractères du patois de Moiitbéliard.
Sous le nom de patois de Montbéli^rd^ je désigne le lan-
gage rustique de Tancienne principaulé^ dont les limiles
étaient à peu près : au nord, Etobon et le Gbérimont ; à
l'est, la frontière actuelle des départements du Doubs, de
la Haute-Saône et du Haut-Rhin; au sud, le Lomont de
Montécberottx ; à l'ouest, les cantons de Pont-de*Raide et
de risle-sur-le-Doubs. Mais le patois n'étant pas identique
à lui-même dans toutes les parties de ce modeste territoire,
il était indispensable de désigner un type auquel on pût
rapporter les variantes. Tout naturellement j'ai choisi le
patois du chef-lieu ; en sorte que ce qui va suivre concerne
spécialement le patois de Montbéliard, tel qu'il est parlé
dans la ville même et dans un rayon de quelques kilomètres,
et seulement en pays protestant. Aussitôt qu'on a dépassé
Gbampey et Cbagey au nord; Nommay, Dambenois, Allan*
joie et Badevel au nord-est ; Mandeure au sud ; Beutal
à l'opest^ la prononciation et même les voyelles commen-
cent à changer. Ordinairement la difiTérence est grande
d'un village protestant au village catholi^pie le plus voisin,
et> dans la même commune, on distingue souveirt, à leur
langage^ les. adej^tes des deux cultes. Gela ne veut pas
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dire^ comme le pensent beaucoup de personnes, qu'il y ait
autant de patois que de variantes dans la prononciation. A
ce compte les patois seraient innombrables, chaque village
différant de son voisin par quelque intonation particulière,
par quelque légère dissemblance dans le vocabulaire. Tous
les patois du Nord-Est forment, au contraire, un seul et
même idiome ; seulement les nuances varient à Tinfini. Le
patois de Montbéliard ne constitue donc pas un langage
particulier: il n'est qu'une des nombreuses formes du
patois répandu dans tout le nord-est de la France , depuis
la Bourg«^ne jusqu'aux frontières de l'Alsace et de la
Lorraine allemande. Au même titre que le français, que les
patois de la Picardie, du Poitou, de la Saintonge, l'idiome
du Nord-Est est un dialecte de Tancienne langue d'Oïl.
Vers le centre de la France, il passe insensiblement au
français ; mais du côté du sud, c'est-à-dire aux abords du
Jura méridional et du Lyonnais, il se juxtapose, presque
sans transition, aux patois de la langue d'Oc, avec lesquels
il ne se confond jamais. Aussi, à quelques expressions près,
entendons-nous fort bien les Lorrains et les Picards, tandis
que nous ne pouvons, sans études préalables, nous entre-
tenir avec les montagnards du Jura méridional, qui com-
prennent, sans grands efforts, la plupart des dialectes du
Midi. Notre patois se rapproche surtout de celui de la
Bourgogne et de la Franche-Comté. On peut dire qu'il n'en
est qu'une forme mieux caractérisée et plus archaïque.
Aussi, dans le glossaire, n'ai-je donné aucune étymologie
bourguignonne, parceque c'eût été, en quelque sorte, citer
du patois de Montbéliard. Je dois ajouter que de toutes les
variantes de la langue du Nord-Est, notre patois est peut-
être le dialecte le plus spécial , le mieux caractérisé, le
plus riche en expressions propres, le plus grammaticalement
correct. A tous ces titres, il a droit à l'intérêt des philologues.
C'est lai, à coup sàr, qui a le plus fidèlement conservé le
vocabulaire du vieux français ; ce qui s'explique de la ma-
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— n —
Diëre la plus naturelle^ si l'on considère que^ jusque vers
la fin da siècle dernier^ le pays de Mootbéliard a formé un
état indépendant^ préservé d'un contact trop intime avec
ses voisins par ses institutions^ et plus encore par sa reli-
gion.
Le fond de notre patois provient sans doute de l'ancien
langage des gaulois Rauraques et Séquanais , du latin et
de Tallemand. Je n'ose faire entrer en ligne de compte l'es-
pagnol, qui a laissé à peine quelques traces dans la partie
de la Frandae-Comté autrefois soumise à TEspagne. Les
radicaux allemands sont relativement nombreux, et je les
indique avec soin, dans le glossaire. Ce serait pourtant une
erreur de croire qu'ils ne se sont glissés dans le patois
qu'à dater du moment où les princes de la maison de Wur-
temberg OQt résidé à Montbéliard. L'introduction de mots
germaniques dans tes patois de l'Est est beaucoup plus
ancienne, et remonte aux origines mêmes des dialectes de
la langue d'OïL qui en renferment lous. Ces mots sont
d'ailleurs plus nombreux quand on se rapproche des pays
allemands ; mais ils existent aussi, bien dans les patois de
la Montagne du Doubs^ de Besançon et de la Bourgogne,
que dans ceux de la Lorraine et de Montbéliard. La langue
française et les dialectes de l'Ouest n'en sont point exempts;
seulement il est naturel que le pays de Montbéliard, gou-
verné pendant plusieurs siècles par des souverains alle-
mands; ait ad(q[)té une foule d'expressions surajoutées à
celle de l'ancien fond germanique commun à toutes les
provinces de TBst, On distingue aisément œs mots d'in-
trodueUon moderne> parœqu'ils ne sont guère usités qu'à
Montbéliard et dans la banlieue protestante.
Je ne me suis permis de donner aucun étymologie cel-
tique, avouant, en toute humilité, que je ne sais pas le
gaulois, et me méfiant, à tort ou à raison, des glossaires
de oetle langue^ à laquelle les patois ne paraissent avoir
emprÛBlé que fort peiu de chose. *
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— 12 —
Au contraire^ j'indique toujours les étymologies latines^
parceque je suppose^ malgré l'opinion d'un de mes devan-<
ciers,que la langue d'Oïl et ses dialectes dérivent du latin,
au même titre que la langue d'Oc^ l'italtai et l'espagnol.
Je signale également les analogies que j'ai pu découvrir
entre certains mots patois et leurs correspondants italiens^
espagnols, provençaux ou gascons et vieux français ; mais
je me garde bien de conclure de la ressemblance à la filia-
tion. J'imagine, au contraire^ que les langues issues du latin
se sont formées simultanément^ chacune d'elles ayant pris
son caractère particulier de drconstances locales et du
génie des races chez les quelles elle s'est développée. Le
patois ne descend pas plus du vieux français^ que celui-ci
ne procède de l'italien ou de TespagnoL A mon sens, les
mots patois quetchi, jardin^ poM, baiser^ niun, personne^
cenis^, braise^ ne proviennent pas du vi^x français euriil,
du gascon poutou/ de l'italien niuno, de l'espagnol cmza
(cendre)^ mais en sont les analogies. On verra d^ailleurs que
le patois de Montbétiard a conservé un trè&ngrand nombre
d'expressions anciennes^ répudiées par les auteurs trop
châtiés du grand siècle , et partant tombées en désuéiode.
C'est au point qu'il est permis de dire que le patms n'est
que du vieux français modifié suivant des règles connues.
La plupart de ces mots anciens sont de fort bon aloi et
d'une utilité incontestable ; beaucoup existent simultané-
ment dans toutes les langues néo*latines^ sauf le français^
et quelques-uns mériteraient d'être réhabilités.
Extrêmement simple et rationel> notre patois n'admet pas
la variété de tournures et ks inversions du vieux français
et des langues méridionales ; néanmoins les ellipses y
abondent et la tolérance est plus large pour l'observation
des lois, grammaticales. Si les terminaisons des infinitifs
sont pkis nombreuses que dans aucun autre idiome dârivé
do latin, cela indique rinoobérencé^ plutôt qu'une ri^sse
réelle. Les modes et les temps des verbei? isMt les mén^s
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qu'en français ; et/ chose remarquable, on les emploie or-
dioairement dans toute la rigumir de la r^le> les désinences
n'ayant rien de celte apparence prétentieuse qui fait éviter
remploi de certains temps du subjonctif dans la langue
française. A cet égards le paysan de l'Est parle beaucoup
plus correetémenl que l'ouvrier de Paris. Bien de bien
remarquable relativement aux autres parties du discours,
Notcms cependant que les interjections et les mots composés
abondent, ainsi que les diminutifs.
En résumé, les caractères du patois de Montbéliard
sont : une grande simplicité^ une remarquable naïveté ,
une étonnante richesse de vocabulaire en ce qui concerne
les choses de la vie rustique^ une pénurie sans seconde
pour tout le reste. Si^ par exemple^ on trouve une vingtaine
de mots qui expriment les divers travaux dont la seule
préparation du chanvre est l'objet ; s'il existe un nombre
au moins égal d'expressions à peu près synonymes de coup
à la face» taloche, bourrade, etc.^ en l'evanefae les termes
représentant des idées abstraites font presque absolument
défaut. Il serait donc impossible d'écrire un traité quel-
conque en patois de Montbéliard. Je dois ajouter que cet
idiome se montre assez facile sur le choix des expressions^
et qu'il est souvent trivial et peu châtié, sans devenir ce-
pendant jamais obscène. Plus encore que le latin
Le patois^ dans les mots^ brave rhoimèteté.
Je dais beaucoup insister sur ce point, afin de rassurer le lec-
teur français que pourraient émouvoir de& images et des
expressioiis intolérables dans la langue de Racine, mais qui,
en patois» se dépouillent à peu près de leur indécence. Dans
mes fablesi j'ai voulu reproduire notre langage rustique
avec ses qualités et ses défauts ; et si V(m me reproche
d'avoir préféré la trivialité à la noblesse el à k poésie, je
demanderai où jsst la nobtesse du patois, et si toute sa
poésie ne réside pas dans son extrême simplicité.
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Je dois dire enfin que la prononciation se distingue par
sa bizarrerie. En général, elle est d'autant plus lourde et
plus désagréable qu'on se rapproche davantage du centre
protestant, où les diphtongues et les voyelles nasales se
multiplient d'une manière si déplorable, que les conven-
tions et les signes ordinaires ne peuvent les exprimer.
Aussi, malgré ma répugnance à innover, ai-je dû imaginer
certaines combinaisons, dans le but de suppléer à l'insuffi-
sance de l'alphabet français.
§ 2. Permutàtioii des lettres.
Il est impossible de se rendre compte de la formation
d'un dialecte et d'en fixer l'orthographe, sans connattre,
au préalable, les lois de la permutation des lettres entre
ce dialecte et la langue dont il dérive. Le patois de
Montbéiiard étant issu du latin, c'est avec le latin que la
comparaison devrait avoir lieu* Gependatit il est plus simple
et plus commode d'indiquer la permutation «ntre le patois
et le français, parceque les affinités entre ces deux langues
sont infiniment plus nombreuses et plus intimes, et qu'on
peut toujours remonter facilement au latin. Ainsi je montre
que le patois remplace par un a la voyelle française cm, qui
correspond au vieux français êl ; mais je juge inutile de
dire que cet al du vieux français nous a été transmis par le
latin, et que le français change en au le al des latins, qui
devient a en patois.
Je n'indiquerai ici que les lois les phis importantes et
les plus absolues, me. réservant de signaler, dans le glos-
saire, d'autres règles d'un usage moins général. La plupart.
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n'admettent aucune exception^ les mots qui s'en écartent
étant des expressions étrangères^ que Tinsuffisance du vo-
cabulaire patois oblige d*emprunter au français^ puis^
certains noms propres^ étrangers au même titre^ Ces lois
sont les suivantes :
L'a bref n'exis^te pas en patois. Il est remplacé tantôt
par ai, tantôt par o bref, plus rarement par ou : hoirie^
harhe, aissai, assez ; ollai, aller^ ordgent, arg^t ; touhoc^
tabac^ etc.
La voyelle eu est souvent remplacée par ue, plus rare*
ment par o et encore plus rarement par ou : djue^ jeu^ ue,
œut bue bœuf, hure, heure ; noce, neuve, vove, veuve ;
prouve^ preuve, etc.
Les terminaisons eux^ eur sont toujours remplacées par
fi : évem, heureux, tchançu, chanceux , poirasu, pares-
seux; C&8U9 causeur, m^lu, menteur , saPu, sauteur,
etc.
Quelquefois u devient i : riban, ruban, veni, venu, mt-
guet, muguet, remiai^ remuer, etc. La réciproque est plus
rare : huvé, hiver^ gugnon, guignon.
Les voyelles au^ eau n'existent pas en patois. On rem-
place la première par a loug et la seconde par e fermé :
sace, sauce, pâme, paume, tchassie, chausser; bé, beau,
coûté, couteau, nouvé, nouveau, etc. Presque toujours cette
règle s'explique par une de celles qui vont suivre, et qu'on
peut énoncer en disant que le patois supprime 1'/ à la fin
des mots et souvent à la fin des syUabes. Les mots patois
béy coûté, nouvé ne sont que les anciens mots français bel,
coutel, notivel, qui ont perdu leur consonne terminale. De
même sace, pâme, tchassie correspondent à salce, palme^
caker. Le mot pore, pauvre, semble faire exception, car
on pourrait, à la rigueur, écrire paûre. Mais le patois ne
conserve pas le aw latin, et le tranforme en a {case, cause;
latin causa) ou en {ô, or; latin aurum) ou en ouè^(toîieré,
taureau; latin taurus). L'analogie oblige donc d'écrire
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pare (du Minpmper) ftveo utt o. récris de même doboi,
niais^ qui correspond au vieux français dûuher, tromper.
C'est \k, d'alHeur^vuiie exception unique.
La voyelle o est ck^lle qvA se substitue le plus fréquem-
ment dans les patois de l'Est. Nous venons de voir qu'elle
est mise pour a bref et pour eu. On remploie quelquefois
pour e et pour»; fartai, ferrer, nod^e, neige, sûilk, seille,
etc* ; et, réciproquementy elle est nerfaplacée par e; mais
seulement devant ch: hrelche, broche, aiccretchie, accrocher,
etc. Etle $e substitue assez habituellement à là voyelle ou ;
tok,. boule, rùMj rouler, inoîie, église (moustier), etc. ;
et, réciproquement, o se transforme en ou ; housse, bosse,
nouce, noce, poutchai, porter, etc. Elle remplace souvent la
diphtongue ûi t bô, boii^, dj6, joie, vdre, voir, etc. A la
Montagne (cantons de Saint-Hippofyle> de Maîche et du
Russey), et surtout à Porrentruy, a bref se substitue géné-
ralement à Va bref : varre, verre, pour vorre ; chotat, sif-
flet, pour chototi sochnt, soufflet, pour Éôchot ; breilkt,
mélaûge confus, pour broillot, etc. La plupart des noms de
famille terminés en ot k Montbéliard et même à la Montagne
prennent a dans le pays de Porrentruy : Cnendt, Cuenot,
Monnatj Monnot, Péquignah Péquignol, Viénat, Viénot,
etc. (I).
La voyelle ou est souvent remplacée par u : pairu ,
parou, ducement, doucement, sudai, soldat (soudart), murij
mourir, etc. ; plus rarement par eu bref: treuvai, trouver,
ou par oè : moèlehu, mouchoir. A la fin des mots, on lui
substitue ordinairement un long : fo, fou, mo, mou, co,
cou, béeo, beaucoup, etc. Dans la plupart des cas, cela
(4) Cette substitution de Va k Vo, dont les premières traces s'ob-
servent a Beaiicott)rt| à Yandoncovrt et à $eloncourt du «Até do ipays de
Porrentruy, marque les vraies limites^ an sud-est, dn patois proprement
dit de Montbéliard ou patois de la Pbine ; tandisqu'ao sud-ouest, du
c/^tc de la Montagne du Doubs, ces limites sont indiquées par la pronon-
ciation particulière de la syllabe ^ui, o& <jiu a le son d^in k.
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prouve l'aoalogio avec le vieux français {foL fnol, col), le
patois supprimant VI finale aiuài qu'il a été dit.^
La diphtongue ui n'existe pas en patois. Habituellement
elle est remplacée par m : setire, suivre, et peuy et puis,
neUj nuit, quewre, cuire ; par fi ou ti^ : fure, fuir, fru,
fnnt, bondMTe, conduire, irue:, truie; plus rarement par
ou ; couvre y cuivre; ou parom* ; pomU, puits, homs, bui^;
ou par oè ; oble, huile ; ou par rew, rti: brensson ou brUs-
sofi, buisson.
Dans la diphtongue française ié, Ve fermé devient muet,
et Ton prononce te comme dans lie: pie, pied, moltiey moi-
tié, patpie, papier, pidk, pitié, eto.
La terminaison et, ette devient ot, otte, surtout dans les
diminutifs : saitchot, sachet, biantchot, blanchet^ bolotîey
boulette, aitchotle, hachette, etc.
La terminaison té (latin tas) devient toi (ai long) : Ubertai,
liberté, véritai, vérité.
Les consonnes douces permutent quelquefois avec les
fortes qui leur correspondent ; la réciproque est plus rare.
Ainsi b remplace p dans boussaiy pousser ; g remplace q
(c dur ou k) dans guitle, quille ; d remplace t dans pidu,
pileux ; g doux (ou j) remplace ch dans mandge, manche ;
/ remplace r dans pouUrait, portrait. Dans mailaite, c'est
au contraire, le i qu'on emploie au lieu du d ; dans câm-^
billie, boiter (vieux français gambiller), c'est le c^ qui remplace
\eg.
Le b tombe quelquefois devant VI : diale diable, étale,
étable.
Le p tombe devant 1'^, comme en italien. Le mot siame,
psaume, est d'ailleurs le seul auquel cette règle puisse
s'appliqua.
Le d tombe quelquefois devant Vr : penre, prendre ,
è farait, il faudrait, etc.
L'articulation s, exprimée par s ou c (doux) est souvent
remplacée par ch ; de même, son analogue z, ordinaire-
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ment exprimée en patois pat une s entre deux voyelles^ est
quelquefois remplacée par ; >: chi, si (adverbe)^ chire, sire
chtilidi, soulier, prêchtance, prestance ; 6jé, oiseau^ pôjon
poison^ encujai, accuser, couju, cousu^ etc. Néanmoins^ le
plus souvent^ la permutation est facultative. A Montbéiiard
on dit habituellement : si, su, osé, posons à la Montogae^
on prononce toujours ainsi.
Le ; frangs^is et le g (doux) sont toujours remplacés par
dj, dg: djane, jaune, Djean^ Jean; dgent, gent^ Dgeôrdge,
George, etc.
Le ch français disparait constamment pour faire place au
tch patois: tcha, chaud, tchaireton, charretier, tchevri,
chevreau, tchin, chien, tchouva, cheval, etc.
L'articulation { suhit de nombreuses et remarquables
vicissitudes. *
1^ Après 6, p et quelquefois f, elle est remplacée par un
t^ comme en italien : bianc^ blanc, ptam, plaisir, piudge,
pluie, fiouquets flocon, etc.
S"* Après g, elle est remplacée par I mouillée, comme en
espagnol ; ou plutôt, VI mouillée remplace gl : liaice, glace
aivuiUe , aveugle ( prononcez ai-vu-ye ) , Liade , Claude
(Glande), etc.
3"* Après c elle «st remplacée par h; ou, en d'autres
termes, dse rend par chi chaû clair, chaie, clef, «Ao, clou,
onchot, oncle, etc.
4® Après /*, elle est plus souvent remplacée par h [ch pour
fl) que par i: chouè, fleur, ^nchai, enfler, sôchai, souffler,
chemme, flamme, etc.
S"* Elle disparait à la fin des mots : mie, miel, cie, ciel,
co, col, ma, mal, ainima animal, etc. Le mot veil, vieil,
ne constitue pas une exception, la lettre étant mouillée.
La consonne r est soumise à des vicissitudes non moins
remarquables, et souvent analogues.
1° Devant d elle est remplacée par dj ; ou plutôt rd de-
vient dj: faidjé, fardeau, podjon, pardon, aidji, hardi.
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coudjon^ cordon. Perdju, perdu, conserve IV, et l'on dit
aussi courdjon.
2" Devant t, elle est remplacée par tch ; ou plutôt rt de-
vient tch : paitchi, partir, petchu, trou (pertuis), maitcké,
marteau, fotchune, fortune.
3" Devant s ou c (doux), elle est remplacée par ch; ou
plutôt rs, rc deviennent ch : gaichotte, jeune fille (garcetle),
fâche, force, vochai, verser, pouehé, pourceau, etc. Le mot
sourde, sorcier, fait exception.
4® Elle tombe devant I: pailai, parler, ulai, hurler,
etc. Sont exceptés les mots où Vr est suivie d'une l par
suite d'une transposition : berlan, brelan, ferlai, flamber
(du vieux français /"reler).
5^ Elle tombe également devant n, on plutôt se remplace
par è: boène, borne, coènot, cornet, Boènai, Bernard,
fouènot, petit four, etc.
6^ Elle se remplace souvent par è dans la syllabe our:
tàuè, tour, fouè, four, djouè, jour, fouèfiaie, fournée, etc.
Le mot pou, pour, fait exception.
7® Elle se supprime toujours à la fin des mots, et sa
chute entraîne celle de la consonne qui peut suivre : po,
par, chu, sur, pou, pour, aiçoi, avoir, ovrie, ouvrier, vê,
vers, vo, vert, lai, lard, Uenai, Léonard, etc.
On voit que, malgré sa lourdeur et malgré la fréquence
des articulations cA, tch, j, dj, le patois est plus doux que
le français, et qu'il se rapproche singulièrement des langues
méridionales, dont il admet les procédéa euphoniques ; no-
tamment la suppression des consonnes dans les articula*
tiens composées, leur remplacement par des voyelles, la
substitution des douces aux fortes, etc. Il obéit donc ri-
goureusement à la loi dite de moindre action, les consonnes
fortes se changeant en douces sans que jamais la réciproque
ait lieu, si non dans des cas véritablement exceptionnels.
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§3. Valeur des lettres; prononoiatioa ; orthographe.
Les voyelles sont; a, 0, i> a, u,y. Elle donnent des sons
simples et des sons nasaux.
Les sons simples sont ; a, ai, et\ e, h eu, u, 0, ou.
Les sons nasaux sont ; an, en, atn, in, on, un.
A est toujours long et se pronoAoe la bouche largement
ouverte. Par exemple, dans tarpe, large patte, il a le même
son que dans le mot français pa(^.
Ai çst long ou bref. Dans le premjer cas il a le son de
aie ; dans le second, il se prononce comme dans lait. Rare*
ment il a le son de Ve fermé ; aidie, aider> se prononce
édie; raisin, raisin^ se prononce résin. U est à noter que cette
voyelle est toujours longue à la première personne du
futur ; ainsi, i swai, je serais se prononce i seraie et non
i sera, comme on le fer£^it en français.
Le patois admet Ye muet, Ve fmné et Ve ouvert.
Quand le premier devient sensible, il sonne avec beau-
coup plus de force qu'en français, et ressemble un peu à eu
bref: bre berceau, me, huche au pain (vieux Irançaie me^),
petet, petit, etc.
h'e ouvert e^i pli^ souvent bref que long, et se prcmonoe
ordinairement comme dans belle, nouvelle.
Ve fermé se prononce comme en français ; seulement
l'accent aigu est de rigueur, parce que cette lettre ne se
trouve jamais suivie d'une consonne (r, z) qui la distingue
de Ve ouvert et de Ve muet, et que, d'un autre côté, beau-
coup d'j0, fermés en français, deviennent muets en patois.
On dit, par exemple : présent pour présent, béni pour béni,
etc.
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Dans de» cas extrêmement fréquents, mais qu'if est im-
possible de déterminer par des règles précises, Ve fermé,
el même la voyelte brève ai se transforment en une diph-
tongue : ei, eU, ie, saiyant les circonstances et les loca-
lité&. Plusieurs de mes devanciers ont écrit leies, les, seief:^
ses, heierbe, herbe, raimeiessai, ramasser, etc. ; inftais je
n'ai pu me résoudre à défigurer ainsi les mots , d'autant
plus que la prononciatiem particulière au centre protestant
s'atténue rapidement à mesure qu'on s'en éloigne, et ne
GonsHtue qu'un accident local. A Porrentruy, à Pont-de-
Raide et à la Montagne on dit : ses, les, comme en français.
J^ai voulu cependant conserver la trace de cette singulière
eonsonnance, et je la figure au moyen du circonflexe. J'écris
donc : les, ses, herbe, raimaîssai,
I se redouble quelquefois de manière à constituer une
diphtongue^ dans laquelle on distingue le son des deux
voyelles, comme dans è diit, il dit. Pour mieux exprimer
la prononciation, je r-emplace le premier i par une y muette,
et j'écris : è dyit.
est long ou bref; plus souvent lo»g qu'en français.
Par exemple cette voyelle devient longue dans école, école,
[oie, folle, profit, profit, et dans beaucoup d'autres mots
où elle est brève en français.
Très-fréquemment o se transforme en une diphtongue qui
se prononce 00, aoe, aoue, oue, suivant les lieux et les cir-
constances. Par les motifs que je viens d'exprimer à pro-
pos de Vê, je figure, au moyen du circonflexe cette
prononciation, particulière au centre protestant. J'écris
donc : nos, nous, vos,, vous, pôtche, porte , et ma noes,
voes, poetchev
J'ai dit qu'il est impossible de déterminer l'emploi du cir-
conflexe par des règles précises. Cependant, on peut établir
en thèse générale, qu'il remplace une eonsonne absente
( le plus souvent s ) existant dans la racine latme ou
française du mot patois. Ainsi être, êtrandgk, étale , mê--
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tchant, tête , raîté , dérivent de estre, estrangier, estauk ,
meschant, teste, ra8tel;cô, bô, môtche, tô^e, pô, dérivent
de col, bois, mosche, tozjours, porc. Quelquefois la con-
sonne est conservée : Us, les^ nos, nous> êf, aux. Quelque*
fois aussi le circonflexe existe sans qu'il y ait suppression
de lettre ; par exemple iaus prêsaidge, présage, raimaîssai,
ramasser, dôrve, ûonve, etc
Les syllabes oè, ouè se prononcent comme des diphtongues^
c'est-à-dire en une seule émission de voix, mais cependant
de manière que le son de Ve (ici ouvert et bref) devienne
très-sensible. J'emploie donc l'accent grave, de préférence
au tréma, qui ferait de l'a une syllabe séparée. Exemples :
Boènai, Bernard, êcoène, corne, fouè, four, couè, cour.
Toujours plus brève qu'en français, la voyelle nasale en
tient le milieu entre an et on. Assez ordinairement la
voyelle an s'énonce de même. Il faut avoir entendu pro-
noncer à Montbéliard les mots dent, encan, commencement,
etc., pour avoir une notion exacte de cette consonnance peu
harmonieuse.
Ain se prononce toujours comme dans pain ; mais il est
impossible de rendre le son de m avec des lettres ordinaires.
Je ne saurais mieux le faire comprendre qu'en disant que
si an est l'a nasale en ou ain (prononcés comme dans moyen,
pain), Ve nasal, le in patois est Vi nasal. C'est donc le son
del'iqui ressort dans cette voyelle, qu'il faut absolument
avoir entendu prononcer pour s'en former une idée. Ce son
est presque aussi distinct que dans in latin ; seulement Vn
ne s'articule pas comme consonne.
Les autres voyelles on associations de voyelles se pro-
noncent comme en français.
Les consonnes sont : b, c, d, f, g, h,j, l, m, n, p, q, r,
s, t, V, x,z. .
Elle donnent les articulations : b, p; 9, f; g (dur), t;
d, t ; j, ch ; z, s ; m, n, l, r.
De môme qu'en français, e a le son de 1*5 devant les
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voyelles eu, e, i, y, en, m, et le son du A; devant les
venelles a, o, ou^ an, on. On dit alors qu'il est dur.
Devant ai, u, ain, un, cette lettre se prononce à pea
près comme H, en formant tme seule syllabe avec la voyelle
^ou rassociation de voyelles) qui suit. C'est donc une lettre
mouillée^ dans laquelle l'articulation ajoutée à Vi ressemble
plutôt au t qu'au k (ou c dur). Ainsi caisse, icu, cubrai
(primevère)^ tchécun (chacun) se prononcent tiaisse^ élit^
Hubraij tchétiun^ Contrairement à l'usage adopté par mes
devanciers et par la plupart des auteurs du pays de Porren^
truy^ j'écris tous ces mois en conservant le c. Je ferai
remarquer que, dans les cas analogues^ cette lettre se pro-
nonce de même dans l'ouest de la France^ jusqu'en Sain-
tonge. En Normandie, on lui donne un son intermédiaire
entre tieltch: calcul se prononce presque caUchul.
Q {ovt qu) devant ai, eu, é, i, u, in, et souvent devant
e* muet, devient une consonne mouillée, et s'énonce exacte-
ment de même que le c (dur) en pareille circonstance,
c'est-à-dire avec le son de ti: quaisse, fromage, que, quel,
queri, chercher, quiu, qui, coquin, coquin, queusenie, cui-
sinier se prononcent tiaisse, tié, tieri, tiu, cotyin^ tieusenie^
H y a cependant des exceptions.
Comme en français et dans les autres langues néo-latines>
le g offre avec le c une ressemblance xemarquable.
Devant eu, e, i, y, en, in, il a le son de dj ; devant a»
0, ou, an, on, il a le même son que dans le mot garde.
On dit alors qu'il est dur.
Devant ai, u, ain, un, ue (erauet), le g (dur) constitue
une lettre mouUlée ayant à peu près le son de di. Gai,
guère, AgtASte [kugnsXe), gain se prononcent diaî, dièrCi
Adiuste, diam.. L'analogue se retrouve dans l'Ouest. En
Normandie, on dit à peu près Audjuste pour Auguste.
ba consonne h n'est jamais aspirée en patois.
Les autres coi^onnes ou associations de consonnes se
prononcent comme en français.
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— V orthographe iupdiiois doit se rapprocher autant q«ie
possible de l'orthographe du^ français^ en raison de TintiiBe
analc^ie des deux langues. C'est là une règle gàiérale^
à Iaq$kelle je me suis, efforcé de me conformer « résistant
souvent à k tiantation de^ supprimer les lettres iautiles à
la pcoQonciation^ comme on l'a fait en italien et en espa-
gnol, ou d'eix ajouter de nouvelles, qui auraient été quel*
q^efois d'utiles auxiliaires.
Jl ae présente néanmoins plusieurs circonstances où des
conventions parUculières deviennent indispensables ; et je
dois faire connaître certaines règles auxquelles j'ai jugé
uUle de m'astreindre, dans les cas , heureusement assez
rar^> où celles qui régissent l'orthographe française sont
inapplicables ou insuffisantes.
Quand un mol se termine par les syllabes bie, pk, dia^
tie dans lesquelles Ve est muet, j'emploie Vy pour rem-
placer la lettre 9. C'est un y muet , qui n'a plus le soa
de ft, et qu'on énonce comme dans les m^onosyllabes. Heu,
pieu, dieuj tieu, en donnant à eu le son d'un e absolument
muet. Au lieu d'écrire, suivant la règle ordinaire, fabie,
fahle, exemple, exemple, Diodie, Georges, Tioutie, Geor-
ges, j'écris donc fabye, exempye , Diodye, Tiouiye. Je ne
distingue d'ailleurs par aucun signe Vy muet , sa présence
à une place toujours insolite attirant suffisamment l'atten-
tion.
Je me sers habituellement du gn pour rendre les sons
nia, nié, nii , etc. 11 serait plus régulier d'écrire i tinii,
je tins, nos tiniins, nous tenions, etc. ; mais il est plus
commode et plus avantageux de mettre i tigtii, nôstignim^
attendu que cette orthographe parle davantage aux yeux,
et laisse mieux voir que les mots tignl, Hgnim n'ont que
deux syllabes.
L'emploi de g, ?!* en concurrence du e dur est presque
abandonné au caprice dans les langues dérivées du latin.
N'ayant point la prétention de régler une matière aussi dé-
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licale, je ine sers de Tune ou de Tautre consomie suivant
que son adoption me parait donner une orthographe pt»s
simple et plus naturelle*
Nous avons vu que le g doux et le j français sont rem-
placés fûT dg, dj, en patois. L'emploi de dj étant plus
simple^ puisque la lettre j se prononce de la même manière
devant toutes les.voyelles> je ne me sers de dg que dans
le cas où la consonne g se trouve dans le mot français ou
latin correspondant. J'écris donc Dgeordge, George, tthair-
dge, charge^ lodgie, léger> d§àene , poule (latin gsUvm),
et€. Dans toutes les autres circonstances^ et notamment
quand le dj patois remplace le rd fkrançais^ je me sers du j:
oû^i hardi, pod^on, pardon, fmdjéj. fardeau, etc.
Après a et (long) je ne redouble jamais la consonne
dans les mots où elle se trouve redoublée en français. J'é-
cris donc halemenl, tranquillement (bellement), pale, pelle,
/bte, folle> etc.
La distiiK^tion dessyllabes longues et des brèves étant beau-
coup plus importante en patois qu'en français, et Foubti de
cette précaution pouvant amener des confusions de sen»
regrettables , notamment dans les personnes des verbes,
j'écris ai toutes les fois que cette voyelle est longue, et
quand bien njéme l'orthographe française ajoute une con-
sonne à la suite, et j'écris m ou aU quand elle est brève.
Exemples : i ai, j'ai, el aivad, il avait, vos aimai, vous ai-
mez ; vos ais^ vous avez, te dais, tu dois, el airait, il au-
rait. J'écris de même poyaU, pouvoir, faillaih, falloir,
reçuail, reçu, malgré ma répugnance à terminer des infini^
tifs et des participes passés en ait,, Maia si l'on supprimai4i
le ^ ces infinitifs pourraient être rapportés à la première
conjugaison, et ils sont de la troisième.
Par des motifs analogues, j'écris, au présent de l'indi-
catif, nos mériten, è mérita, nous méritons, ils méritent^
nos fouchen, è fouchen, nous forçons, ils forcent, etc, La
prononciation ne permet pas de mettre nos méritans, è mé-
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ritant; et si l'on écrivait è^mêriient, il semblerait que ce
mot dût se prononcer comme le français ils méritent, La
même règle s'applique à l'impératif.
Dans le but de simplifier^ et aussi pour aidera la versi-
fication^ je retranche les consonnes terminales des trois*
personnes plurielles du passé défini : nos aimene, vos aimetCs^
el aimene, nous aimâmes^ vous aimâtes , ils aimèrent; et
non : nés ainwnes, vés aimetes, el aimenent.. Il me semble
que ces désinences s'éloignent trop de celles du français^
pour qu'on soit tenu à s'astreindre à la règle ordinaice.
Les lois delà permutation des lettres indiquent^ le plus
sôaventy la manière dont on doit rendre la dernière syllabe-
des mots dont la terminaison' s'éloigne beaucoup de celle
de* leurs analogues français ot> latins> C'est ainsi qu*on
n'hésitera pas à écrire ki, tard, pai, part> i mue, je meurs,.
vo, vert, /o, fort, vê, vers, ce, cerf, pô porc, etc., parce-
que l'articulation r ne s'exprime jamais à la fin des mots,
lors même qu'elle est suivie d'une autre consonnCi et que
la chttte de Vr implique celle de la consonne. Quand ces
règles ne sont pas applicables, on doit suivre, autant que
possible, l'orthographe française, et> dans certains cas,
Forlhographe latine. Par exem^e, en écrira, en conser-
vant les consonnes finales : voix, voix, tchamp , chàmji^
dgent, gent,^ parceque ces mots ne diflcrent pas ou différent
très-peu de leurs analogues. Dans neu, nuit, béeo, beau-
coup, irou^ trop, la différence devient plus sensible, et l'on
peut, sans inconvénient, conserver ou supprimer la con-
sonne. La suppression est de droit dans so, sec, i po, je
peux, i vo, je veux, sai, sac, aivo , avec, etc., qu'on ne
pourrait exprimer en conservant les consonnes finales sans
altérer la prononciation, et quelquefois le sens. On voit
que, dans certains cas,^ l'écrivain se trouve abandonné & sa
propre initiative. En général, j'incline à supprimer b con-
sonne toutes les fois qu'il y a doute.
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Ces règles montrent encore de quelle façon il convient
d'écrire une foule de mots dont la prononciation s'écarte de
celle de leurs correspondants français^ et dont l'orthographe
serait, autrement, fort embarrassante. Quelques exemples
me feront mieux comprendre*. Il faut écrire tehaîsa, emplace-
ment d'une maison (vieux français chasal), ichaîtoyie^ ch^
tier, paitchi, partir, miche, tonneau (vieux français vaissel),
et non : tchêsa, tehétoyie, petehi, véché, comme on l'a fait
et comme parait l'indiquer la prononciation. Dans tous
ces mots, en effet, la règle montre que Va français (et à
plus forte raison ai) doit être traduit par le ai patois. Tous
mes devanciers ont écrit diéchoUe ou diaidwtte, jeune fille.
Cependant ce mot correspond exactement au diminutif
garcette ou garseite du vieux mot garce (ou garsé), lequel,
sans qu'il fût pris en mauvaise part, a longtemps signifié
fille. L'étymologie est fort simple : nous savons que l'a
bref donne ai en patois ; que le g devient mouillé devant ai
et se prononce di ; que l'r se remplace par ch devant un
c doux ou une s ; enfin, que le diminutif patois ot, qui fait
otte au féminin, correspond au diminutif français et, elle.
Il faut donc : gaichotte.
Devant m et surtout devant n, les voyelles ordinaires se
transforment presque toujours en nasales. On prononce
ain-me pour aime, main-me pour même, lin-me pour
lime, vormun^ne pour çormune (vermine), etc. On pro-
nonce également main pour mais. Plusieurs de mes devan-
ciers ont écrit ces mots en conséquence. Je ne puis cepen-
dant me résoudre à travestir à ce point les termes les plus
usuels, car jimagine qu'il y a plutôt vice de prononciation
qu'altération véritable des voyelles. L'adverbe même, avec
le son nasal, se retrouve jusque dans le Poitou, où l'on dit
aussi madan-me pour madame. A Toulouse on prononce
année en donnant à la première syllabe le môme son que
dans ancien. Evidemment il y a là autant de fautes de dic-
tion ; seulement ces fautes tendent à devenir la règle dans
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le pays de Montbéiiard. Une fois de pins^ on voit quclFe
faible distance sépare la loi de l'arbitraire.
La rareté des liaisons conoplique souvafit les difficultés
de i'ortbographe. C'est ainsi que la plupart des auteurs
qui ont voulu figurer la prononciation des patois de la
lingue d'Oïl au moyen des lettres et des conventions ordi-
naires de la langue française^ ont été conduits à supprimer
les consonnes finales, dans les cas où elles auraient donné
li€(U à une liaison en français. Ce procédé> qui est celui de
M. Bobin et des frères Morel, et que je trouve également
employé par M. H. Burgaud des Marets dans ses Fabie$^
Saintongeaises, me parait offrir plus d'inconvénients que
d'avantages, surtout quand on veut l'appliquer au patois
de Montbéiiard. Je crois avoir montré, en effet, que les
associations les plus compliquées des lettres de l'alphabet
français demeurent absolument insuffisantes pour faire com-
prendre à un étranger la prononciation de ce patois. Pour-
quoi, alors, commettre sciemment d'énormes fautes gram-
maticales? Il arriverait souvent, par exemple, qu'un
adjectif pluriel devrait s'accorder avec un substantif singu-
lier, comme dans : les fonne éveruses, les femmes heureuses;
ou, réciproquement, qu'un adjectif singulier figurerait avec
un substantif pluriel, comme dans: les pôreeffenots, les^
pauvres petits enfants. Une même phrase présenterait des
verbes au pluriel avec leurs sujets et leurs compléments,
formés de mots singuliers ou pluriels, suivant l'occurence.
A mon avi^, il vaut mieux s'exprimer d'après les règles de
la logique, et mettre le pluriel dans les mots quand il est
dans l'idée» Pour que tout inconvénient disparaisse, il suffit
de connaître les circonstances très-rares où la liaison est
pratiquée en patois ; dans tous les autres eas, on prononce
sans opérer de liaison et sans se préoccuper des hiatus.
Or, la liaison s'effectue seulement après les articles, les
adjectifs et les prononis suivants, tous monosyllabiques t
les, les, es, aux, dès, des, ces, ces^ i», un, mon^ low, sob^
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sés^ ses, nos, nous, vô$j vous, el, il, ils, en, on, puis entre
les prônons en, y et le verbe dont ils sont compléments,
quand ce verbe précède.
Enfin, j'applique l'orthographe française aux mots déri-
vés de l'allemand, quelque singulier que puisse paraître le
travestissement à un savant d'outre-Rhin. Puisque la
li^ngue patoise a complètement adopté certains mots ger-
maniques, et qu'elle les exprime d'après son propre génie
et non à la manière allemande, il m'a paru juste et naturel
de les représenter comme on les prononce. Ainsi, j'écris che^
Utte, traineau, chelaine, bille, chepanne^ empan, quenade,
pardon quenôgue, assez, parcequ'en patois on prononce ré-
ellement en trois syllabes, quoique les radicaux allemands
Schlitte, Stein, Spanne, Gnade, genug n'en aient que deux
au plus. De semblables altérations ont même passé dans les
noms propres et sont consacrées par les registres de l'état
civil : à Montbéliard, on prononce Tainmefeul pour Dempfel,
Gogueur pour Koger, Tirepac pour Duerbach, Chafrichetaiiie
pour.Scharfeostein^ Tiamuic pour Kœnig, etc. ; très-vrai*
semblablement la famille Quenaidit àesceïiA d'une fomille
allemande du non de Gnœdig.
Telles sont les conventions et les règles d'orthographe
que je crois devoir établir. Comme je suis assuré qu'elles
n'obtiendront pas l'assentiment unanime dans le pays même
de Montbéliard, on me permettra de chercher à les justifier
ici.
Je dirai d'abord que je ne les ai définitivement adoptées
qu'après longues et mûres réflexions^ et non sans avoir
épuisé au préalable la série des combinaisons raisonnable^-
ment admissibles ayant pour but de rapprocher l'orthographe
de la prononciation. Mais tous les artifices que j'ai pu ima-
giner, tous les procédés qui m'ont été suggérés laissaient
également à désirer ; aucun ne représentait fidèlement la
prononciation patoise, et tous offraient le grave inconvé-
nient d'altérer la forme des mots, au point de les rendre
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par fois méconnaissables. Il est bien évident , en effets
qu'aucun signe^ aucune combinaison de lettres ne peut faire
comprendre à un étranger le son des voyelles tn, ê, 6 ou
celui de la dernière syllabe des mots fabye, exempye, Dio-
dye, etc. Pourquoi alors s'acharner à un problème inso-
luble? Et ne doit-il pas suffire d'indiquer que certaines
lettres ou certaines associations de lettres se prononcent
d'une manière particulière, qui est toujours la même^ et
qu'un professeur peut seul enseigner ? J'avoue que l'emploi
du circonflexe et le remplacement de certains t par un y
muet ont été pour moi des concessions dont je cherche à
me justifier à mes propres yeux^ en disant que ces manières
d'écrire sont des avertissements indispensables^ si non des
guides infaillibles.
Mais je vais plus loin et j'affirme qu'on ne doit pas s'é-
carter de l'orthographe usuelle, lors même qu'il serait
possible de représenter, par des lettres, toutes les articu-
lations du patois. Ecrit de cette manière le patois serait
travesti comme les langues vivantes dont on cherche à
figurer la prononciation, syllabe par syllabe, dans les dic-
tionnaires destinés aux personnes d'une autre nationalité.
Les mots leie, les, ceie, ces, eietaie, était, tieuri, quérir,
iiétieu, quelque, pritieu, presque, choisis au hasard dans
l'œuvre des frères Morel, ne sont-ils pas aussi manifeste-
ment estropiés que les mots français jamais, chatouiller y
berceau/ qu'on trouve écrits jiame, sciatuglie, b^so dans les
dictionnaires français-italiens? Et pourtant cette ortho-
graphe ne représente pas mieux la prononciation réelle des
termes patois correspondant à quérir, quelque, était, etc.,
que l'assemblage de lettres giame ne représente celle du
mot jamais.
Je me résume en disant que, si l'on veut essayer de
figurer, par l'orthographe, la prononciation exacte du
patois , on se heurte contre l'impossible, et , qu'en tout
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— u —
cas^ on iraveslit cet idiome de la roanière la plus étrange.
Voilà pourquoi j'ai voulu faire autrement .
^ 4. Grammaire.
le n'ai que fort peu de choses à dire <le la grammaire,
qui est presque exactement celle de la langue française
actuelle. C'est donc par l'étymologie^ et nullement par la
structure du langage, que le patois se rapproche du vieux
français. Je signalerai néanmoins les faits suivants.
i. Comme en italien^ Tartice précède souvent les pré-
noms: lou PoUe, lai Maigui, (le) Léopold, (la) Margne-^
rite.
2. L'article féminin précède de même les noms de fa-
mille , qui prennent alors une terminaison féminine : lai
BaiUise, lai Grouiote, la femme Bailly^ la femme Groubpt.
Cet usage a passé dans le français populaire de Montbé-
liard, où l'on dit ; la BailHse, la Groubote.
3. Dans les exclamations^ la dernière syllabe des subs-
tantife est quelquefois altérée : diaU Vaipo 1 littéralement
diable la poix> pour diale Vaipoi, etc.
4. L'adjectif 9rari({ ne varie pas au féminin : grand pidie^
grande pitiés grand gôrdge, grande bouche^ etc. Il en a
été de méme^ en français» jusqu'au temps de Ronsard ; et
* notre langue moderne conserve des traces de cette manière
de dire dans grand*mes$e, grand'rue.
5. Dans certains lieux, on supprime la voyelle initiale
de Tadjectif déterminatif ene, une : ne fonne, une femme,
nepetete, une petite, etc., pour enefonne^ enepetete.
.6. On {Supprime de même Ve initial du pronom el, il,
devant certaines personnes du verbe être , et l'on dit, par
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— 32 —
exemple: Va hin temps, il est bien temps, pour el a Un
temps.
7. Le pronon el , il et le pronon lu, lui, ne varient pas
au pluriel : el ant, ils ont ; lu effants, leurs enfants.
8. A la troisième personne du singulier, le verbe aivoi,
avoir, se met quelquefois au pluriel après le pronom en,
on, et sa forme s'altère en même temps : en ont baillie on
a donné, pour en ait baillie. La forme régulière du pluriel
serait d'ailleurs en ant. Cette coutume est évidemment
une réminiscence du latin.
9. Dans les interjections composées, la désinence du
verbe prend souvent une forme particulière : diale soye ,
diable soit, Due vas aidait. Dieu vous aide; pour diale feut.
Due vos aide,
40. Vinûmtiî faire, suivi d'un infinitif, en est toujours
séparé par la préposition ai, à : faire ai coisie, faire (à)
taire, faire ai menai, faire (à) mener, etc. Les traces de
cet usage subsistent dans la langue française ; on a dit
longtemps : faire accoisier, faire taire, et l'on dit encore:
faire accroire. Il nly aurait d'ailleurs aucun inconvénient à
réunir la préposition et le verbe, et à écrire, comme en
vieux français : faire aicoisie ou aiccoisie, faire aimenai,
etc.
41. On compte en patois quatre conjugaisons, mais
plusieurs admettent deux formes à l'infinitif.
La première conjugaison est terminée en ai long, ou en
ie: ollai, aller, maindgie, manger. En général, la dési-
nence te correspond à la désinence ter du vieux français,
les règles de la permutation indiquant la cbute de Vr. Il y
a cependant des verbes en ie qui n'ont point d'analogues,
ou dont les analogues français sont en er i puis, quelques
verbes en ai représentés :par des verbes français ou vieux
français en ier.
La deuxième conjugaison est teirminée en i ; mûri, mm-
rir> 5£/Étfm, soutenir.
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— 33 —
La Iroisième conjugaison est terminée en d ou en ait :
aivoi, avoir^ poyait, poQvohr.
La quatrième conjugaison est terminée en r& ou en lee:
piedre, perdre^ enfue, allumer.
Les modèles ci-après donneront au lecteur une notion
suffisante de la conjugaison des verbes patois.
Vei'be ÊTRE, être.
INDICATIF
PASSÉ ANTÉRIEXJR
PRÉSENT
I fus aivu. i'e«sé(é
I so« je mis
Te fus aivu
Tes
É fut aivu
El a
Nos feune aivu
Nos sons
Vos feute aivu
Vos êtes
É feune aivu
É sont
IMPARFArr
PLUS-QUE-PARFAIT
lèio, fitaU
Tèios
lêto aivu, i'avawéW
T'êtos aivu
El était aivu
El était
Nôsètins
VOS ètis
El èUnt
Nés étins aivu
Vés ètis aivu
El étint aivu
PASSÉ DËFtNI
FUTUR
Itwjefus
I serai, je serai
Te fus
Te serais
Éfut
Ë serait
Nos feune ^
Nés serans
Vos fente
Vés serais
È feune
Ë seront
PASSÉ INDÉFINI '
FUTUR ANTÉRIEUR
Iso aivu, j'ai été
I serai aivu, j'aurai été
T'es aivu
Te serais aivu
El a aivu
É serait aivu
Nos sons aivu
Nés serans aivu
Vos êtes aivu
Vés serais aivu
È sont aivu
É serant aivu
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'/
— 34 —
CONDITIONNEL
IMPARFAIT
PRÉSENT
Qu'i feuche, îiwjefuMc
I -sero, jiteriiB
Teseros
^ ftprait
Que te feuches
Qu'è feuche
Que nos feuchins
Si OCI«Iv
NOS serins
Que vos leuchis
Vos seris
Qu'è feuchint
Ëserint
PASSÉ
PASSÉ
Qu'i feus aivu, quefaUété
I scro aivu, f aurais été
Que te feus aivu
Te seros aivu
Qu'è feut aivu
Ë serait aivn
Que nos fins aivn
Nos serins aivu
Que vos fis aivu
Vos seris aivu
Qu'è fint aivu
Ë serint aivu
PLUS-QUE-PARFAIT
PASSÉ (î* FORME)
Qu'i feuche aivu, gue j'eusse
I feuche aivu, i'euwe été
Que te feuches aivu
Te feuches aivu
Qu'è feuche aivu
Ë feuche aivu
Que nos feuchins aivu
NOs feuchins aivu
Que vos feuchts aivu
Vos feuchîs aivu
Qu'è feuchint aivu
Ë feucfaint aivu
INi'iNITIF
IMPÉRATIF
PRÉSENT
Feu^sots
Être, étn
Feuchins, ioytm
Feuchis, soyez
PASSÉ
SUBJONCTIF
Être aivu, awoir été
PRÉSENT
PARTICIPE
Qu'i feus, queiesoU
PRÉSENT
Que te feus
Étant, étant
Qu'è feut
Que nos fins
PASSÉ
Que vos fis
Étant aivu, ayant été, etc.
Qu'è fint
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— 35 —
Verbe AIVOI, avoir.
INDICATIF
PLUS^UE-PARFAIT
PRÉSENT
I aivo aivu, f avais eu
I ai, fai
raivos aivu
T'ats
El aivai aivu
El ait
Nos aivins aivu
Nos ans
Vos aivis aivu
Vos ais
El aivint aivu
El ant
FUTUR
IMPARFAIT
I airai, f aurai
I aivo, f avais
rairals
T'aivos
El airait
El aivai
Nos airans
NAs aivins
Vos airais
VAS aîTis
El airant
El aivint
FUTUR ANTÉRIEUR
PASSÉ DÉFINI
I airai aivu, j'awm «M
I eus, i'cus
T'airals aivu
T'eus
El airait aivu
El eut
Nos airans aivu
Nds eune
Vos airais aivu
Vôseute
El airant aivu
El eune
CONDITIONNEL
PASSÉ INDÉFINI
• PRÉSENT
I ai aivu, fai eu
Iairo,i'a«rai«
rais aivu
rairos
El ait aivu
El airait
NAs ans aîTu
Nos airins
VAS ais aivu
Vos airis
El ant aivu
Et airint
PASSÉ ANTÉRIEUR
PASSÉ
I eus aivu, fm eu
I airo aivu, j'aurais eu
T'eus aivu
T'airos aivu
El eut aivu
El airait aivu
Nos eune aivu
Nos airins aivu
Vos eute aivu
Vos airis aivu
El eune aivu
El airint aivu
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r
— 36
PASSÉ (t* FORME)
I enche aivu^ feum eu
T'euches aivu
El euche aivu
Nos eucbins aivu
Vds eucliis aivu
El eucfaiat a|vu
IMPÉRATIF
Enraie
Eachins« oyons
Euchis^ ayez
SUBJONCTIF
PRÉSENT
Qu'i eus, que j'aie
Que t'eus
Qu'el eut
Que nOs ins
Que vos is
Qu'el lut
IMPAIEIFÀIT
Qtfi euche, qwfeum
Que t'euches
Qu'el euche
Que BÔs euchius
Que vifts euchis
Ou'el euchijit
PASSÉ
Qui eus aivu, que fai eu
Que t'eus aivu
Qu'el eut aivu
Que nos ias aivu
Que vos is aivu
Qu'el iat aivu
PLTJS-QUE-PARFAIT
Qu'i euche aivu, que feusee eu
Que t'euches aivu
Qu'el euche aivu
Que nos eucbins aivu
Que vos euchis aivu
Qu'el .euchint aivu
INFINITIF
PRÉSENT
Aivoi, avoir
PASSÉ
Aivoi aiv^i^ avoir eu
FARTPPB!
PRÉSENT
Ayant, ayant
PASSÉ
Aivu, eu
Verbe ]IIAIin>OIi:, manger.
INDICATIF
PRÉSENT
I maindge, je mange
Te maindges
Ë maindge
Nos maindgen
Vos maindgies
È maindgen
IMPARFAIT
J maiudgeo je mangeais
Te maindgeos
É maindgeai
NOs maindgins
VOs maindgis
É maindgint
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— 37
PASSÉ DÉFINI
I maindgi, je tnArigeai
Te maindgia
Ë maindgit
Nos maindgene
Vos maindgete
Ë maindgene
PASSÉ INDÉ^-K^
ïai niaindgie,/tfiwt(iw^
T'als maindgie
El ait maindgie
Nds ans maindgie
Vds ais maindgie
El ant maindgie
PASSÉ ANTÉRIEUR
l eus maindgie^ j'eus mangé
T'eus maindgie
ET 6ut maindgie
NOe ettue maindgie
Vds eute maindgie
El eune maindgie
PLUS-QUE-PARFAIT
î aivo maindgie, j'avais Tnangé
Taivos maindgie
Ei aivài maindgie
Nos avins maindgie
Vos aivis maindgie
El avint maindgie
fUTUR
I maindgerai, je mangerai
Te maindgerats
Ë maindgerait
Nos maindgerans
Vos maindgerais
Ë maindgerant
FUTUR ANTÉRIEUR
I airai maindgie, /oûroi mangé
T'airats maindgie
El airait maindgie
NAs airans maindgie
Vos airais maindgie
El airant maindgie
CONDITIONNEL
PRÉSENT
I maindgero, je mangerais
Te maindgeros
Ë maindgerait
Nos maindgerins
Vos maindgeris
É maindgerint
PASSE".
I alro maindgie» j'aurais mangé
T'airos maindgie
El airait maindgie
Nos airins maindgie
Vds airis maindgie
El airintHuaindgie
PASSÉ (î* FORME)
r eoehe maindgie^ j'eusse mangé
T'euches maindgie
El euche maindgie
Nos euehins maindgie
Vds eachis maindgie
El euchint maindgie
IMPÉRATIF
Maintdge, niante
Haindgen, mangeons
Maihdgeai^ mangez
SUBJONCTIF
PRÉSENT
Qu'i maindge» gwc je munge^
Que te maindges
Qû'è maindge
Que nos maindgins
Que vos maindgis
Qu'è maindgint
IMPARFAIT
Qui maindgeuctie, que je mangeasse^
Que te maindgeuelie»
Qu'è maindgeuche
Que nos maindgeucliins
Que vos maindgeuchis
Qu'è maindgeuchint
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38 —
PASSÉ
Qui eus maindgie^ que fait mangé
Que feus maindgic
Quel eut maindgie
Que nos ins maindgie
Que vds is maindgie
Qu'el ini maindgie
PLUS^JUE-PARFAIT
Qu'i euche maindgie, quefeussemangé
Que t'euches maindgie
Qu'el euche maindgie
Que nos euchins maindgie
Que vos euchis maindgie
Qu'el euchint maindgie
INFINITIF
PRÉSENT
Maindgie, manger
PASSÉ
Aivoi maindgie^ avoir mangé
PARTICIPE
PRÉSENT
Maindgeant, mangeant
PASSÉ
Maindgie^ mangé
Je dois faire remarquer que les trois personnes plurielles
du présent et du passé du subjonctif, telles qu'elles figurent
pour le verbe être et pour le verbe aivoi, sont des formes
régulières^ mais archaïques^ et à peu près tombées en dé-
suétude. On les remplace aujourd'hui par les personnes
correspondantes de l'imparfait et du plus-que-parfait. Il
rëgne^ d'ailleurs^ une certaine anarchie relativement à
l'emploi des temps du subjonctif: assez habituellement
l'imparfait est employé pour le présent ; quelquefois aussi
ce dernier temps se termine par e ou par eu, suivant le
caprice des interlocuteurs, qui donnent indifféremment au
même verbe Tune ou l'autre désinence.
12. Certains participes passés changent leur terminaison
ai en un e muet, et quelques-uns sont alors employés comme
substantifs. Exemples : gonche, gonflé, enche, enflé, air-
rate, arrêté, entrope, empêtré, lou breule, le brûlé, pour
gonchai, enchai, airratai, entropai, lou ,breulai etc. Dans
le français populaire de Montbéliard, on dit de même:
gonfle, enfle, arrête, erUrape, le brûle.
13. H est naturel que les incorrections se rencontrent
fréquemment dans un patois rustique ,' néanmoins, on peut
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— 39 —
hésiter à regarder comme telles, nomfcre de tournures ou
d'expressions consacrées par un long usage, telles que:
pupé, plus pire, pour pire ; Jou que que, le quel qui, pour
lequel ; que diesit, qu'il dit, pour dit-il,, etc. Sans red^ep^.
cher de semblables locutions, je n'ai pas voulu les répudier
quand elles se sont présentées sous ma plume. On emploie
à peu près également : oivo,^ avec eicTaivo, aipf^é, après; el
d'aipré, dinlai, comme cela el dinnai ; on dit de même :
si etcAiV si (adverbe), su elchu, sur, pou toi et pou tehoi^
pour toi, osé et ôjé, oiseau, raisin et raijin, raisin, etc.,
quoique les premières formes soient les plus rationnelles.
14. Il y a deux diminutifs, ot et /i. Le premier, qui fait
eiteau féminin, correspond au français et^ ette : saitchot,
sachet, bolotie, boulette. Le second dérive de rallemand
fetn; on- l'empJoie surtoiU dans le français populaire de
Montbéliard : Dgeôrdgdi, petit George, Piereli, petit Pierre.
Quelquefois il devient t : Djaiquh petit Jacques. Les dimi-
nutifs sont tellement habituels en patois, qu'on pourrait
difficilement citer un substantif ou un adjectif qui n'eût le
sien.
15. Pour compléter les notions grammaticales qui pré-
cédent, il me reste à signaler plusieurs terminaisons fort
répandues, à chacune desquelles est attaché un sens parti-
culier.
le, aie, eUde, enaie, accompagnant un substantif fémmin,
correspondent au français eé, eUe, enée, et marquent le con-
tenu, la capacité : tchairpignie, corbeillée (de tchairpigne,
corbeille) , vorraie, verrée , piaitelaie, contenu d'un plat ,
djurenaie, contenu d'un tablier (de djuron, giron). Enaie
désigne encore l'augmentation, l'ensemble : raicenaie, en-
semble des racines d'un arbre, irontchenaie, vieux Ironc
noueux (de îronkhe, grosse bûche), etc.
Un, accompagnant un substantif masculin, indique le
résultat ou le produit d'un acte quelconque, résultat ou
produit vil ou de peu de valeur : reboillun, terre labourée
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— 40 —
par les sangliers (de reboiUe, groin)^ raissun, sciure xïe
bais (de misse, scierie), élevun, eafant mal élevé, recotsun,
matières vomies (de recotmi, vomir), boUIjun, tom mélangé
de paiHe , brocun, ebanvre de rebut, etc.
AU, twmine fréquemment les substantifs masculins qui
dérivent d'un verbe dont ils exprimeiit te produit : railaii,
cri bruyant, de railai, crier , reupmt, éructation, de reupui,
roter, écupait, gros crachat, de écupai, cracher, etc.
Asse, acBy eue terminent les substantifs féminins pris en
mauvaise part : lairma$se, voleuse {hrron voleur), suée--
raase, coureuse {sudai, soldat) ; bouçene, canaille (vieux
français boufe, ordure), soulene, ivrognesse, etc.
. OUHe, iUie, qui corresponifent au français mUer, Hier,
terminent les verbes indiquant la fréquence, la répétition :
viroilHe, tournailler (çirie, tourner) cracoi|Ii>, craqueter,
dgeguillie, gambader (vieux français jri^uer), etc. Il en est
de même de la terminaison oignie : tripoignie, trépigner (^-
pai, fouler aux pieds), patroignie, remuer avec tes mains,
etc.
Emi, accompagnant un verbe, est à la fois un fréquenta-
tif et un diminutif ; il répond au français oter : sôqumai,
fureter {sôquai, chercher) , broiUenai, remuer à chaque
ineitapt {broillie, remuer, broyer)^ piudgenai , pleuvoir à
petites gouttes et peu abondamment {piudge, pluie), mque-*
nai, vivoter, etc^
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II. aL,OS8A.IRE
Dans ce glossaire figurent seulement les mots qui s'é-
cartent sensiblement de leurs analogues français, et ceux
qui offrent de l'intérêt comme étymologie ou de toute autre
manière. Par exemple, on n'y rencontre pas les verbes
qui ne diffèrent du français que par leur terminaison, comme
aimai, aimer, fini, finir ; mais on y trouve teni, tenir, dire,
dire, parce qu'il existe, dans plusieurs de leurs temps,
certaines particularités sur lesquelles je crois utile d'attirer
l'attention.
Je me suis appliqué à n'admettre que des expressions de
bon aloi. Leur choix a été souvent une affaire assez délicate.
Comme toutes les langues, le patois se transforme peu à
peu, en laissant les termes vieillis tomber en désuétude, et
en se chargeant de néologismes. C'est surtout dans les
centres industriels et populeux que se remarquent ces
modifications, lentes, mais incessantes. ÂMontbéliard ont
cours une infinité de mots inconnus dans les campagnes ;
et, en revanche^ beaucoup de termes ayant rapport aux
travaux de la vie rustique sont ignorés des citadins, qui n'ont
jamais occasion de s'en servir. Le vocabulaire n'est pas
non plus identique à lui-même dans les con^unes rurales ;
et j'ai pu me convaincre qu'un certain nombre d'expressions.
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— 42 —
employées à Lougres et à BavaDs> sont inconnues à Van-
doncourt et à Exincourt^ où existent des mots inusités à
Bavans et à Lougres. Cependant, comme mon but principal
est de conserver le vocabulaire d'un patois qui se perd^ et
que, pour beaucoup de termes vieillis^ ce glossaire est un
véritable nécrologe , je n'ai eu à me préoccuper que de»
néologismes. Après quelque bésitatioR^ je me suis décidé &
admettre ceux dont l'usage est général ou devient général
dans une commune quelconque, même à la ville ; ne vou-
lant pas refuser aux mots d'à présent le droit de cité ac-
cordé par nos pères aux néologismes d'autrefois. Ces mots»
sont d'ailleurs assez rares.
Un grand nombre de termes et de locutions provenant
du patois ou du vieux français ont passé dans le langage
populaire de Montbéliard^ en prenant la forme française. Ils
sont d'un usage tellement habituel dans toutes les classes
de la société, et parfois d'une utilité si incontestable^ que
je n'ai pas cru devoir les exclure. Souvent, en effet, ces
provincialismes suppléent à l'insuffisance du vocabulaire
français, et remplacent avantageusement de longues péri-
phrases. Aussi est-il bien peu de nos compatriotes qui ne
les emploient à leur insu : heureux l'auteur de ce travail^
s'il n'en a laissé échapper dans ces pages, malgré toute so»
attention ! Ces mots français, ou plutôt francisés, sont dési-
gnés par un astérisque ; ils figurent également à la tète de
la liste des expressions étrangères donnant l'explication des
mois patois ou citées comme analogues.
Autant que possible, j'ai cherché à découvrir l'élymolo-
gie de chaque terme et à en expliquer la forn^ation. Dans
l'ignorance, je m'abstiens, comme il est naturel. Dans le
doute, je m'abstiens volontiers, ou bien encore je m'exprime
avec des réserves dont on appréciera aisément les nuances,
Mon but n'étant point de remonter à l'origine preniière des
mots, je ne suis jamais allé au delà du latin. Souvent même
je reste en de ça, et je m'arrête aux étyraologies du vieux
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— 43 —
français et de rallemand. Ce qui est réellement utile^ c'est
de connaître la provenance immédiate du mot patois. Une
fois cette provenance trouvée, dans le vieux français^ par
exemple^ rien n'est plus facile que de remonter au latio^
au grec et souvent au sanscrit. Je me suis donc borné à
mettre le lecteur dans la voie.
Il est indispensable d'ajouter que les lois de la permuta*
tion fournissent un puissant secours dans la recherche des
étymologiês. On a vu que gaiehotte est la forme patoise du
vieux français garcette. Les règles indiquent de même que
petchu, trou, répond h pertuis ; çodjai, garder, à varder ;
quetchi, jardin, à curtil ; manot, sale, à mau net, mal net,
etc. Elles démontrent encore la légitimité de beaucoup d'é-
tymologies, qu'on pourrait croire forcées, dans les cas,
assez nombreux, où le sens du patois n'est plus le même
que celui du vieux français ou du latin. C'est ainsi que
picoènai, lambiner, correspond au vieux mot picorner, boire
avec excès ; sole, las, à soûl, seul, abandonné ; toutché,
gâteau, à tourteau ; tchafa, lucarne de grenier, à chauffau,
lieu élevé (d'où échaffaud) , etc. Je ferai d'ailleurs remar-
quer que cette altération de sens est fréquente entre les
termes semblables des langues néo-latines : il me suffira de
citer les mots espagnols et leurs correspondants français gMtIflr,
oter, tener, avoir, esquivar, dédaigner, estampa, impression,
carta, lettre, tabla, planche, esperar, attendre, entretenerse,
s'amuser, gastar, dépenser, gallardo, beau, peregrino, rare,
bizarro, brave, discreto, avisé, largo, long, aceite, huile,
vaca, viande de bœuf, dont quelques-uns ont un sens dia-
métralement opposé dans les deux langues ; et je pourrais
beaucoup allonger cette liste.
Je donne toujours la prononciation quand elle s'écarte
des règles ordinaires ; mais je l'exprime suivant le génie
du patois , au moyen des conventions orthographiques
exposées plus haut. Il en résulte qu'on ne trouve pas la
prononciation de bêtô, tordu , fabye , fable, cubrai, prime-
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— 44 --
vére, etc.> parce que ces mots obéissent aux règles ordi-
naires, cpii ont été suffisamment expliquées dans la première
partie de cet ouvrage. Au contraire^ j'indique celle du mot
maignie, domestique ^ dont la première syllabe s'éncmce
fâaifh ce qui constitue «ne exception.
Je figure, d'ailleurs la prononeiation, de ta naaière qui me
semble la plus commode et la plus avantageuse^ sans Aie
soucier d'autre chose que de la foire bien comprendre.
Comme les syllabes sont toujours séparées par le trait d'u*'
nion^ il imf orie peu qu'entre deux de ces signes on trouve^
en réalité, phis d'une syllabe, puisque le lecteur^ dûment
piévenu, les réunira toujours en un seule. Par exemple,
pour chantsaij, être mené durement, j'ai mis chane^tsai,
parceque an n'a point le son nasal, et qu'il s'énonce comme
ane.
La. prononciation de l'I mouillée est indiquée par deux
L Dans l'impossitHlité d'en exprimer l'articulation, on doit
se contenter du signe , et j'ai adopté (I comme le plus
conforme aux usages du patois et du français. Sans qu'il
soit besoin de plus amples explications, ce signe sera com-
pris par tous lès lecteurs néo-latins, qui énoncent VI mouil^
lée de la même manière, bien qu'ils la représentent de diver-
ses façons.
Contrairement à l'habitude, je fais figurer séparément
les syllabes muettes terminales, assuré que le lecteur
français saura les prononcer comme il convient.
J'aidit {IntrodiÀCtim) que la distinction des voyelles longues
et des brèves est fort importante, puisque le sens des mots
peut dépendre de leur accentuation. La quantité a donc été
soigneusement indiquée. Néanmoins, comme les syllabes
ats, ail, ot sont toujours brèves à la fin des mots, de
même queî les féminins aisse, aiite, oUe, et comme la
voyelle terminale ai est presque toujours longue, je n'ai
donné la quantité de toutes ces désinences que dans les cas
exceptionnels, et lorsque, par exemple, ai final devient bref.
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— A5 —
Le leelcur voudra bien se rappelar que a est toujours
long.
La prononciation de$ mois fraBcisés (manfiiés d'un asté-
risque) n*a pas «té figuréç, parce qu'elle suit l«s règles de
la prononciation française^ auxquelles font cependant exeep*
tion les cons(mnes e, q, g, qui obéissent aux règles du
patois, et deviennent mouillées comme dans ce dernioF
idiome.
Je dois indiquer enfin certaines conventions et ^^ertaines
abréviations que j'ai adoptées en vue de restreindre^ dans
des limites raisonnables, l'espace assigné & ce glossaire,
auquel il serait injuste de demander les détails qu'on e^
en droit d'exiger d^un dictionnaire complet.
1* Chaque verbe patois engendre, pour ainsi dire, un
substantif qui lui correspond. Ainsi tossie, téter, produit
lossu; çiroilUe, tournailler, viroillu, etc. A moins de cir-
constances exceptionnelles^ le substantif a été omis quand
il se forme suivant les règles ordinaires, c'est-iwlire par
un simple changement de désinence, et qu'il ne présente
rien de particulièrement ii^t^ressant.
T J'ai négligé, de mémef les adverbes qui ne diffèrent
de leurs adjectifs que par Ja terminaison, et, en général,
tous les dérivés réguliers. On trouvera, par exemple,
Itidge, loge, ludgie, loger, mais non ludgement, logement.
S'' Les variantes dans l'orthographe d*un même mot sont
mises à la suite les unes des autres, et séparées par le
point-virgule. Elles ont principalement trait à la prononcia-
tion. Celles qui me p^rpissent plus importantes , ou sur
lesquelles je désire attirer l'attention, se trouvent rejetées
à la fin de l'article.
4^ Les diminutifs suivent le mot dont ils dérivent.
S^ Le féminin des adjectifs n'est pas donné quand il se
forme par l'addition pure et simple d'un e muet ; dans les
jautres cas, la terminaison féminine figure à la suite de l'ad-
ectif, dont elle est séparée par une simple virgule.
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— 46 —
6* Quand il y a lieu^ les participes sont mis à la suite du
verbe> ainsi que les principaux temps irréguliers.
V Lorsqu'un mot patois correspond exactement à un
mot français^ celui-ci n'est accompagné d'aucun synonyme.
Dans le cas contraire, je sépare, par des virgules, les syno-
nymes au moyen desquels j'ai cherché à rendre le patois ;
réservant le point - virgule pour séparer les différentes
acceptions des mots qui en ont plusieurs.
S** Les abréviations employées sont les suivantes:
a. = actif.
ae&\ = adjectif.
adv. = adverbe, adverbial
altérât. = altératicai.
ar^. = article.
b. attem. = bas allemand.
b. lat = basse latinité.
berr. = berrichon.
conj. = conionction.
déterm. = aéterminatif.
dhnm. = diminutif.
ey). = espagnol
/. == féminin.
flg. = figuré.
fr. = français.
gmc. =: gascon.
imp. =: impersonnel.
interjec, = interjection.
ital. =E italien.
lat = latin.
litt. zzi littéralement.
hc. = locution.
m. := masculin.
Jf. = français populaire de
Montbéliard.
mont = Montagne,
w. = neutre.
pa/rt = participe.
pie, = picard.
pt = pluriel
poitev. = poitevin.
/?oiT.= patois de Porrentruy.
pr. =: prononcez.
pr^. := préposition.
pron. = pronom.
prov. =: provOTçal
r0. = réfléchi.
s. = substantif.
aamt = samtongeais.
mng. = singulier.
V. = verbe.
v.fr. = vieux français.
vop. = voyez.
?. = wallon.
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— 47 -
A, art contracté m. Au. — V. fr. a ; ital. et esp. al (abrévia-
tion de a lo\ — Le patois dit encore i.
A, ate, adj. Haut, haute. — V. fr. ait Du lat. (dtua*
Abran (ow bref), a. m. Abraham.
Achi, aào, et cdy. Aussi. — V. fr. a&», altresi. Du lat alte-
rum sic.
Adan (an bref), s, m, Adam.
Adgri, V, n. Agh*. — Du lat. agere, faire.
Adjedeu {eu long), adv. Aujourd'hui. — V. fr. à jour d'eu.
Ai (bref), prép, À. — Ital. et esp. a. Du lat. ad et àb,
Ai-bai-de-cu ipai se pr. hé; ai bref), a(^' et adv. Accroupi.
Litt. à bain de cuL — V. fr. baig, bam. — On prononce
aussi m he de eu,
Aibaittre (les deux ai brefs), v. a. Abattre. — V. fr. abaitre.
Aibaloyie (aî-ba-lo-yie : o bref), v. a. Ouvrir au large ; v.
réfl., faire au loin une course inutile. — V. fr. baloier^ baloyer,
flotter, voltiger.
Aibayi {cd-bai-yi : ai bref), v. a. Ebahir. — V. fr. abahier,
êtrô surpris. — On pourrait aussi écrire êbayl
Aibelatre ; abelatre {ai bref), 8. m. Arbalète. — V. fr. a/ube"
leste^ auhelestre; b. lat albalista. Du lat arcubcUista^ formé
lui-même de Oû'cua^ arc et baUista, machine à lancer des
traits, baliste.
Aibichetouquai (le premiw ai bref), v, n. S'escrimer avec
des fouets, comme font les petits berçers. — Très proba-
blement de l'allem. nbêtecke/n, qui sigmfie jalonner avec des
pieux, et, aussi, enlever, abattre, et dont la racine est Stocks
bâton.
Aibieusi {eu long), v. a. Perdre, égarer. — V. fr. ableuaie,
ruse, vol. — On peut aussi écrire êbieusi.
Aiboli {ai bref, o long}, v, a. Abolh', détruire. — Surtout
employé dans ce dernier sens.
Aibordge {ai et o brefe), 8, m. et part Gite pour la nuit ;
gité. — De héberger,
Aâovai {ai-bouai), v, a. Chasser, épouvanter: a/iboua/nt, chas-
sant; a^bouai, chassé; i a^boue, je chasse. — V. fr. Souer,
effrayer. — On dit aussi êbouad.
Albouaillon {ê-bouai-Uon : ai longX s, m, Epouvantail. —
V. fr. adbouadUe, ébouaiUe, — On peut écrire aussi &)ou-
aiUoïh,
Aibourquenai (le premier cd bref), poflrt Penché sui' les
genoux, replié sur les genoux.
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— 48 —
Aicatai (le premier ai bref), v. a. Prendre, acquérir, attraper.
— M. et V. fr. cuiater; b. lat. aceaptare.
Aiccô (ai bref), s. m. Accord. •
Aiccoudjai (le premier ai bref), v. a. Accorder.
Aiccrepi {ai bref), v. a. Accroupir, coiu-ber, asseoir. — V. tr.
a^yrépir,
Aiccretche (ai-crm-tche : ai ei m brefs), aé^. Avide, inté-
ressé. — M. accroche. De adecretchie.
Aiccretchie (ai-creu-tchie : ai et eu brefe), v. a. Accrocher,
prendre, saisir.
Aichurie; aissurie {ai bref i, V. a. Assurer.
, AicofiQai (le premier ai et o brefs), a^. Accroupi sur les ta-
lons. — A peu près synonyme ae aicroupefon,
Aicouaie (m bref), ,8. /. Troupe, bande. — V. fr. aceouer^
s'attacher Tun à l'autre.
Aicoutai (le premier ai bref), ac^. Très-dur, très-épais, en
parlant dos céréales ou du foin. Ordinairement on dit tout
aicoutai — V. fr. acouté,jûïeiGé à côté.
Atcramai ; aicromai, v. a. Ecraser, étaler. — V. fr. acramil-
1er, acrarmer, mélanger, confondre.
Aicroupeton (ai bref); a(^. Accroupi sur les talons. — M.
acroupeton; v. fr. acropeton, acroupetons.
Atcrevantai, v, a. Ecraser, accabler, éreinter. — V. fr. eacre-
vanter, accra/vaiïiter, aggra/vanter. Du lat. aggrofvan^. —
On peut aussi écrire êcreva/ntai,
Akru [ai bref), adj. Epuisé, ruiné, à bout de ressources, —
M. acu ; v. fi*, aeul, lieu où l'on pousse le ^îer.
Aidé (ai bref), ado. Toujours. — V. fr. aides, aidiéea. — Pres-
que tombé en désuétude, si non à la Montagne.
Aidgre (ai long), s. m. Age. — V. fr. aaige, aige.
AidgrenonUie (ai-^e-non-llie: cw bref)^ v. rql. S'agenouiller.
— V. fin. agenoilker.
Aidgie (ai lonff), adj. Agé. — V. fr. aagié,
Aidgiele (ai Bref ), 8. /. Lierre terrestre (Glechoma hede-
racea L.).
Aidie (é-die), t?. a. Aider.
Aidji (ai bref), a(^. Hardi,
Aidjc^ait (ai hvei), ado. A propos. —Peut-être v. fr. adjude,
aide ; lat. adjuta/re, aider.
Aidjouè (2 syllabes; ai bref), ado. Se dit des poules rentrées
au poulailler. — V. fr. joue, juchoir.
Aidrait (bin) (les deux ai brefe), toc. ado. Très-bien, mrfeite-
ment, comme il faut. -- M. Mm adroit. Berr. adreî, adroit;
V. fr. adroit, convenable. — On dit aussi hin aidroit
Aidue (ai bref), s. m. et ado. Adieu. -— De ai, à, et Due, Dieu,
Aiduesivôs (ai bref), ado. Adieu. Litt. à Dieu soyez- vous
[cd Due 8i8 vos). — Prov. adisias.
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— 49 -"
Aïe (a-veX adv. Oui. — Du lat. aio, je dis.
Aïe (ap-ye: ai bref), interj. Exprime la douleur; aussi em-
ployé poiu* pousser les bœufe en avant. — Fr. uhd (dans le
premier sens). Peut-être v. fr. a^, aide.
AifEïdre (Je premier ai bref, le second, long), «. /. Chase,
affaire. — Il n'y a pas de mot patois qui réponde au fr. efto^;
ainsi, autre chose se dit atre aijfaire.
AifTairu, use (le premier ai bref; le second, long), ac{/. Méti-
cideux, pointilleux, difladle à contenter.
AUGTati (az bref), v. a. Affaiblir par Tinsuffisance de la nour-
riture. — M. affautir. De/awfe, manque.
Aifflance (m bref), a.f. Confiance. — V. fr. aMer^ compter
sur quelqu'un. — Presque tombé en désuétude.
AttBgnie {ai bref), v. a. Tasser, affaisser. — V. ît. oiffimir^
joindre, unir.
AilObuinai (le premier ai bref), oSq, A bout de ressources,
sans argent; familièrement: à sec. — V. fr. affouir, creuser.
Aifi!ro|itai (le premier ai bref), v. a. Paire affront, outrager.
— V. fr. c^ronter.
Aifl[\ielai (le premier ai bref), v. n. Parer, affubler. — V. fr.
affeukr, affyler.
Aigaice ; aigaisse (les deux ai breffe), s.f. Pie. — M. et v. fr.
agace, agasse (cmcore usité du temps de LafontaineV; v. fr.
aiguesae; poitev. ajasse; prov. et gasc. agasao; ital. ga^za.
Aigaice; aigaisse (les deux a» bre&X ^« ^- Q^^ harcèle, qui
provoque, qui tourmente. — V. fr. agacer, agaaser.
Aigaicie ; aigaiissie (lea deux ai bre&), v. a. Agacer, harce-
ler, tourmenter. — V. fr. agacer, classer.
Aigné (ai bref), s. m. A^eau. Dîmin. aignelot, agnelet. —
Poitev. aianea; v. fr. aignid. Du lat. agnus,
Aigraiffai (les deux ai brefe), v. a. Prendre, saisir. — M.
agraffer; v. fr. agrapper, agréer.
Algrafii, v. n. Ebarouir. Se dit aussi, au flg. et au part, passé,
d'une personne chétive ou d'une personne affaiblie par la
maladie. — M. égrélir; v. fr. aigrailir, affaiblir, diminuer ;
berr. aigreli, tnmsi de froid. Du lat. gradlis, ^êle.
Aigrippai (le premier ai bref), v. a. Prendre, saisir, dérober.
— M. agripper; poitev. agrippai; v. fr. agréer, agrip-
per, prendre avec les griffes. — Toujours employé en mau-
vaise part.
Aigrippe-sous (aebref), s. m. Avare, intéressé. Litt. qui
prend les sous. — De aigrippai,
Aigrippu, use (ai bref), 8, w. et/. Personne rapace, mtéres-
sée; voleur. — V. fr. agripeur,
Algroillie (ai-gro-Uie : ai et o brefe), v. n. Fafre doucement,
peu à peu, à petits coups. — V. fr . oÀgroier, presser, animer :
antiphrase.
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— 50 —
Aigrun {ai bref), 8» m. Tempérament d'un animal — Le v. fr.
esgrun signifie légume acre.
Aigueucigidp (ai bref, eu long), v. a. Harceler, agacer, ta-
quiner; attiser. — V. ft. agacier.
Aigiiillenai {ai-gurUe-^nai : le premier ai bref)^ v. w. Hésiter,
se dérober. — V. fr. esguUler, se dérober.
Aigusie, V, a. Aiguiser. — V. fr. aguiaer, acucier. Du lat.
amtus, aigu.
Aigzipai (le premier ai bref), v. a. Prendre, soutirer, dérober.
— M. agziper ; v. fr. acci[>er. Du lat. aceipere^ recevoir.
— Toujours pris en mauvaise part.
Aigzipu, use {ai bref), 8. m. et/. Pereonne avide, intéressée,
rapace. ^
Ailair (les deux ai longs), i?iterj. Exprime la douleur, le cha-
grin, la détresse ; à peu près synonyme du fr. hékL8. — De
ailairme, allarme.
Ailairme (les deux ai lonçs), 8,f. Allarme; interj,, exprime la
douleur, la détresse. Litt. alarme. A Montbéliard, on dit
crier allarme^ dans le sens de crier avec épouvante, de-
mander du secours. — Le patois emploie encore, mais dans
un sens un peu diflférent, les abréviations lairme^ lair (voir
ces mots.)
Ailland {ai-llan : m bref, an long), 8. w. Gland. — Le patois
change gl en l mouillée (voir aux règles de permutation),
et ajoute quelquefois une voyelle au commencement des
mots (voir aipoi), — On dît aussi lia/nd {lla/n: l mouillée).
Aille {ai'lle: ai long), 8. m. Aigle. — Berr. aille. Du lat.
aquila.
Alllon {ai'Uon : ai long), 8. m. Habit, vêtement. — C'est le fr.
haillon détourné de son sens ordinah*e.
Alllue {ai bref), a^. Arrangé, disposé avec ordre. — V. fr.
aillu, ailluSy ajusté, raccommodé.
Ailôsai {ai bref), v. a. Approuver, louer; vanter sa marchan-
dise. — V. fr. aloser, louer. Du lat. lauSy louange.
Aimaiti (les deux ai brefs), v, a. Affaiblir, abattre. — De
maite^ mat (voir ce mot). — V. fr. amatir, fatiguer.
Aimandre (ai bref), «./. Amande. — M. amaridre.
Aimési {ai bref)., v. a. uorriger, rendre plus docile. — Peut-
être V. fr. emeser, diriger.
Aimi {ai bref), 8, m. Ami. — Berr. aintd.
Almitie (a* bref ), «./.Amitié; amour.
Aimonition {ai bref, o long), 8.f, Munition, vivres.
Aimouèru, use {ai bref), a^. et «. m. et/. Amoureux. — V.
fr. amorovs. — On pourrait écrire aimoii'u.
Afanoulotte (piere), 8. /. Pierre à aiguiser. — De amoth
IcTy aiguiser. — Surtout usité à la Montagne.
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— Si —
Aimusôre (ai bref), 8,f. Amusement; chose ou objet qui
amuse. — V. fr. amiùsotre.
Ainaibotiste; ainaibotlcbte {ai-nai-ho-tia-te: en' et o brefs),
8. m. Anabaptiste.
Aine (ain-ne), s. m. Ane. — V. fr. asne. Du lat. asmus.
Ai-net {aï bref), a^. Exempt^ qui manque. Litt. à net. -
Ainie (a«w-n«€), 8, m. Alisier, (voir ainoté).
Anitchon, onne (ain-^i-tchon)^ 8. m. et/. Anabaptiste.
Ainote f(m%-note : o bref), 8. f. Alise, fruit de l'alisier. —
Sans doute v. fr. anote, bulbe, un peu détourné de sa signi-
fication.
Aipailant (les deux ai bre&), (u^. Affable, qui cause volon-
tiers avec tout le monde. — M. aparlant; v. fr. aparler,
discourir.
Aipillie (ai bref), v. a. Epeler.
Aipoi (ai bref), 8. m. Poix, — Le patois réunit ici au subs-
tantif la voyelle ai de l'art, t.
Aipoi (diale Y\ intefrj, intraduisible. Exprime la surprise
dés^éable, la colère modérée, le dépit. Litt. diable la poix.
— On dit aussi dMe l'aipo.
Aippairue (les deux ai brefe), «./. Bourgeon développé, jeune
pousse. S'applique surtout à la vigneu — M. apparue. De
jpara/être, appa/raître,
Aippelai (le premier ai bref) v, a. Appeler. — La loc. aippe*
lai lê8 ma8, litt. appeler les maux, signifie souhaiter le
mal.
Aipiienre (ad bref), r. a. Apprendre. — V. fr. apenre.
Aippotcheni (ai et o brefs), v» n. Appartenir.
Aippoutcliai(le premier ai bref), v. a. Apporter. — V. fr.
powrter, porter.
Aippratai Qe premier ai bref), v. a. Apprêtef .
Aippretchie (ai-preu-tehie : ai et eu brefs), v. a. Approcher.
Aippue (ai bref), v. a. Appuyer : aippwyant^ appuyant ; aip-
pue, appuyé; »m]ppwe, j'appuie.
Aiprê (ai bref), prép. Après. Souvent employé dans le sens
de siu*, contre, joignant, touchant ; par exemple dans les
phrases (traduites en français) : faire son nid aprèa un
arbre, clouer le sapin oprè^le chêne, faire une marque aprèa
un mur, etc. — On dit encore daipré, litt. d'après.
Aiprimai (ai-prin-mai : ai bref), v. w. Approcher; régner,
dominer. — V . fr. aprmefi\ approcher. — A peu près tombé
en désuétude.
Aiptcba (aipe-tcha : a4 bref) , 8. m, Gredin. — M. apchar.
Altération du v. fr. happechavr, avide, vorace.
Aique (ai long), pron. Quelque chose. — Mont, aque; v. fr.
acque^ aucque. Du lat. oKquid,
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— 8Î —
Aiqaignie {m bref), v. n. Parler en hésitant, presque en bé-
gayant. — M. aquignefr. Peut-être v. fr. aqmneier, pencher,
^ançeler. — On dit encore aiquegnie.
AIrai (le premier ai bref), r. a. Labourer. — V. fi*, ar^r. Du
lat. a/rare.
Airaigne (les deux ai br^fe), 9. f . Araignée. — IL et y. fi*.
aragne, encore usité du temps de Lafontaine. Du lat
aranea. — On dit aussi avrigne.
Airbe {ai long), 8. m. Aibre. — V. fr. aiber. Du lai mior^
Alrigne {ad iSef ), *./. Araignée. — Du lat. arama.
Airignie {ai bref) , v. a. Harceler, taquiner. — V. fr.
régner^ I^aider en justice; esp. mwr, quereller, di^u-
ter,
Airignu, use, 8. m, et/. Qui harcelle, querelleur.
Airet {ai long), 8. m. Enfant; enfant turbulent , en&nt désa-
gréable. — Peut-être v. fi*, air, aire, colère (lat. ira).
Airgnelai (le premier ai bref), v. a. Harceler, taquiner. — V.
fi*, arguer^ poîntiller, disputer. Du lat arguere.
Airguelu, use, 8. m. et/. Qui harcèle, qui taquine.
Airoitcbie (m bref), v. a. Jeter dos pierres à quelqu'un. —
y. fi*, aroeher, arrochier.
Airon {ad long), 8. fQ. Héron. — V. fr. hairon.
Airratai (le premier ai bref), v. a. Arrêter.
Airrate {ai w*ef), «(&'. Arrêté. — M. arrête. C'est une altéra-
tion du part, passé airratai.
Airrie {ai bref), atfo. Arrière. — V. f r. arier, errier.
AIrtcbe (o* lonç), 8.f. Arche; coffre. — Lai veille de l'avr-
tche, litt. la vieille du coflfre, est la marraine d'une fiancée,
qui préside au trousseau. — V. fi*, avrçhe. Du lat. arca,
Alru {ai bref), s. m. Train de cultiu-e. — V. fr. arure labour.
Lat arare.
Aisément {ai long), 8. m. Trame de tisserand; pièces de vds-
selle. — V. flr. aisément, outil^ instrument
Aiserot, otte {ai long), aâj. Qui aime ses aîs^.
Aisie {ai longX ^^*- Aisé. — V. fr. adsdé.
Aissai (le premier m bref ), adv, Aissez, sidlsamment; beau-
coup ; trop. — Plus étendu que celui de l'adverbe flfançafe,
le sens du mot patois est exactement celui du v. fr. <3W^w,
de l'ital. a^8ai et de l'esp.-cwdaii. Du lat ad 8ati8,
Aissatai (le premier ad bref), v. a. Assaillir. Se dit surtout
des assauts en paroles. — M. assauter. Le v. fr., conjuguait
assaillir : fa88au8, tu assaus, U assaut, fassaudrai, etc.
Aissodge {ai et brefe), a(^. Ferme, fise, stable, bien assis.
— V. fr. assegie, assis.
Aissodgie (a^* et o brefs), i». a. Etablir solidement, déposer,
asseoir; se poser, en parlant d'un oiseau. — V. fr. asaegier,
asseoir. Du lat. assiaere.
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— 53 —
Altair4Jie (les deux'oï brefe), v. n. impersonnel. Tarder^ dans
le sens de éprouver de rîmpaiîeDce. — M. ata/rder.
Aitcbe {ai bref), «. A Hache. Dimin, aitchotte , hachette,
souvent aussi employé dans le sens de hache. — V. fr^
haiche.
Aité {ai long), 8* m. Hêtre
Attellai ; étellai. v. a. Mettre les attelles à un membre frac-
turé. — M. étdler,
Att^e, s. f. Eclat de bois^ attelle. — M. éteUe\ v. fr. ^fefle,
aiteUe, astelk] b. lat. astalia, asMla.
Aiteufjd {ai bref, eu long, y muet), v. a. Garder, conserver. .
— Est- ce le v. fr. estqfkr, meubler, garnir?
Aitout {ai bref),, adv. Aussi. — V. fr. atouU étout. — Plus
usité que achi.
Aitre (oilong), 8, m. Atre, foyer. Au pi. signifie aussi maison
ou plutôt, coins et recoins de la maison. A Montbéliard, on
dit, par exemple, cormaitre leaaitres. — V. fr. ai8tre^ aitre^
Du lat. atriu/m.
Aittisie {ai bref]^ v.a^ Attiser»
Aittrc^ai (le premier ai bref, ainsi que Yo\ v. a. Attraper.
Aittrope Ce premier a» bref, ainsi que To), «./. Attrape, pièg^,
tromperie,
Aiva {ai bref), adfo. En bas. — V. fr. aval, avau. Du lat. ad
vaUem..
Aivalai (le premier ai bref),.t?. n. et v, a. Descendre. — V. fr..
avaler \ b. M. avallare.
Aivalaie (Je premier ai bref), s.f. Descente. Ne s'emploie guère
que dans les loc. oHai ai l'aivalaie, tchanipai ai Vaivalme,.
aller à vau-l'eau, jeter à vau-l'eau.
Aivatche {ai bref), b, m. Objet énorme, gros objet encombrant.,
— Peut-être v. fv. ahoege, énorme.
Aiveneiise {ai bref, eu long), adv. A Tombro.
Aivisaie (le premier ai bref), «.^/. Idée. — Jyamser.
Aivisale (a« bref), 8, /. Idée ingénieuse, ruse, stratagème. —
V. fr. avisoire.
Myo {ai hreî, o long), prep. Avec. On dit également d'aivùj.
lit!, d'avec. — Y.fr.avoec.
Aivôtche {ai bref), s.f. Aversion, dégoût: poutcfm aivôtche,
dégoûter.
Aivoi (a« bref ), v. a. Avoir: ayant, ayant; aivu, eu; i ai,
j'ai ; i aivo, j'avais ; i eus, j'eus ; i airai, j'aurai ; qu'i eus,
que j'aie ; quH euche, que j'eusse. — Le part, passé aim,
correspond au v. fr. éhu, à Fital. avuto. Il sert d'auxiliaire
au verbe être, et, comme ce dernier, signifie quelquefois
aller : i so aivu, j'ai été, je suis allé ; litt. je suis eu.
AiVoutre {ad bref), s. m, et /. et ad^. Adultère. — V. fr.
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— 54 —
adoultre, advouUre, avouitre, montre. Du lat. (uhiltermn.
— Go mot est la plus grosse iiyure qu'on puisse adresser à
un homme de la campagne.
Aivri (ai bref), 8. m. Abri,
Aivri (ai bref), s. m. Avril. — Du lat. aprUis.
Aivricie {ai bref), v. a. Abriter. — V. fr. abrier, habricer,
couvrir.
Aivuille (ai-vu-Ue: ai bref), 8. m. Aveugle. — V. iv.avugle,
ovule ; gasc. abuglo.
Aivuillie (ai-mb-Uie : ad bref), v. a. Aveugler. — V. fr. amUefr,
Aie, 8.f, Aile. -— V. fr. aie. Du lat. ala.
Aie, 8.f. Halle. — M. et v. fr. aule. Du lat. awto, cour^ en-
ceinte.
Alemelle, «./. Vieille lame ; par extension, mauvais couteau.
— V. fr. allumdle, alemele.
Aligône, 8.f. Baliverne. — V. fr. aUigueur, grand parleur.
Alon, 8. m. Quand les enfants choquant leurs œufs de pâques,
celui sur Tœuf duquel on doit frapper découvre, autour de
la pointe de l'œuf, une surface plus ou moins étendue, et à
laquelle seulement il est permis de toucher. Cette surface
est appelée alon^ et en fr. de Montbéliard aulon. Au fig., ce
mot signifie bonne mesure; espace de temps ou quantité
d'ar^nt qu'on a à dépenser pour arriver à un résultat dé-
terminé. — De o long, à côté.
A long, ad/v. A côté. Litt. au long. — Le patois n'a rien qui
réponde à à côté.
Alouvotte, 8.f. Alouette.
Ambre, s.f. Frambroise. — Peut-être V. fr. ambroise, am-
broisie.
Ambrie, 8. m. Framboisier.
Ambrue {am bref), v. a. Prendre son élan : ambruj/a/nt, pre-
nant son élan; arrérue, qui a pris son élan; i ambrue, je donne
l'élan. — M. embnùer; b. lat. ampruare.
Amen ; a men [ormene), loc. eonj. Au moins. — Prov. mens,
moins; ital. meno; esp. menos.
Amonie, re (o long), 8. m. et/. Mendiant. — V. fr. almone,
aumône. — Gonlxairement au français, le patois appelle au-
mônier celui qui reçoit l'aumône et non celui qui la fait.
Ancusai; ancujai {an bref), v. a. Accuser. — V. fr. aincu-
8er, aneuser.
Andie {an long), 8. m. Chenet; au flg. personne frileuse, qui
se tient toujorn-s près du feu. — V. fr. kmdier, andkf\
chenet, grosse bûche.
Andoille (a/n-doi-Ue: an long), 8. f. Saucisse. — Les vraies
andouilles sont appelées andoille de tripe.
Andône, 8.f. Femme sale, en désordre. — De andie.
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— 5» —
•
Ansoolotle, a.f. ErmÎDette^ des charpentiers.
Antchot, 8. m. Hameçon, r- T. fr. aneen, angon^ javelot à
deux crochets des Francs, et aussi, gros crochet de pêche.
Sans doute de Fallem. Angd) crochet.
*^Argoimier, s. m. Mauvais voituriër, n'ayant que des hari-
delles mal harnachées.
Arneilli, 8. m. On désigne ainsi une petite jacinthe sauvage
qui infeste les vignes ; c'est le Muacari racemomm des
Botanistes.
A»e, s. m. Lièvre. — De Tallem. Hase. — En français le mot
hase désigne seulement la feînelle du lièvre.
Atai, s. m. Autel. — Du lat. aliare.
A-temps, adv. Au temps^ pendant, alors. — V. fr. atant.
Atouè (a-touèy, prép. Autour. — De a, au et fowè, tour.
Atre, adj, etpron. Autre. — V. fr. aitre, atre. Du lat. alter.
Atre-pai, adv. Autre-part.
Atru, pron. Autrui. — V. fr. otru.
Ave, «./. Eau. — Poitev. et v. fr. awe, ave. Du lat. aqtui.
Avéson, s. m. Inondation. — De ave.
Avie, s.f. Evier. — M. lavoir. De ave.
Avoueré, s. m. Grande flaque d'eau répandue sur le plancher.
— De a^e.
Avu, use, a^. Humide, imbibé d'eau, qui retient l'eau. — M.
eauveu; poitev. aiveux. \yave.
Ayale (ai-yarle : ai bref), ac^. Turbulent, désagréable. S'ap^
plique surtout aux enfants. — De ayi.
Ayl (ai-yi: ai bref), v. a. Haïr.
Ayissanoe (ai-yt-san-ce : a«.bre£ on long), s.f. Haine.
Aivoi en aiyssance, litt. avoir en haine, est synonyme de
haïr.
B
Babeli, s.f. Babet : dimin.
Bai (ai bref) s. m. Bain. — V. tv.baig.
Bai, interl. Accompagne ordinairement l'interj. poui, pouah;
et les deux mots réunis expriment encore davantage le
dégoût.
Balohe, a^. Bas. — V. fr. baix, baixe; prov. baissa.
Baiohie, v. a. et v. n. Baisser. — V. fr. baixier.
Baidjé, elle, {ai bref) s. m. et/. Causeur, bavard. — Peut-
être de ba/rde.
Baidjelai, (le premier m bref), v. n. Causer longuement, bavar-
der. — Peut-être do barde.
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— 56 —
Baignie, (bam-gnié), v, a. Baigner; v. n. se baigner. — A
MontMiard, on ait également aller baigner pour aller se
baigner. V. fr. baingmer.
Baignoulai (bain-gnou-lai), v. n. Se baigner; à la fois dimin.
et fréquentatif. — Ne se dit guère que d'un oiseau qui se
baigne en volant. *
Baigotte {ai bref), s.f. Poche. — V. tL\badhe, besace, bagage*
Baillie [bai-Uie: m bref], v- a. Donner. — V. fr. bailler, encore
usité du temps de Molière; b. lat. bajiUare. — Beaucoup plus
employé (jue denai, donner.
Bainai (ftaiw-nae), o^/. Imbibé d'eau.
BainoD (bain-non), s. m. Tas de cerises cueillies sans la queue.
— Peut-être v. fr. banon. bannon^ pâture communale. Le
mot serait bien détourné de son sens ordinaire, mais le pa-
tois possède une foule de termes aussi déviés (voir baliste,
adnotte, picoènai, dgenelotte).
Bairbe (at long), s,f. Barbe. — V. fr. bairbe. Du lat. barba.
Bairbé (ai breH, s. m. Barbeau. — V. fr . bai-bel. Du lat. barbus
— Le coûté oairbéy litt. couteau barbeau, est un jeu d'en-
fants qui consiste à planter un couteau dans la terre en le
projetant de diverses manières.
Bairbe-a-loup (ai long), s./. Salsiflx sauvage. Litt. barbe au
loup. — On l'appelle aussi bairbotte.
Bairbie (ai bref) s. m. Barbier.
Bairbotte (ai bref), s. f. Salsifix sauvage. — Dimin. de
bairbe.
Baircot (ai bref), s. m. Petit bateau, bai*que. — V. fr. barco,
bac.
Bairé (ai bref), s. m. Pont mobile qui sert dientrée à une
grange, et sur lequel passent les chars à foin. — V. fr. barot,
grand chariot.
Bairre (ai long), s.f. Palissade. Dhnin. bairrelot, s. m., porte
ou clôture à claire- voie; râtelier. — De barre, barreau.
Baisse Voir Baitte.
Baisse (rô de), s,f. Fossé ou rigole qui sert de limite entre
deux prés. Litt. raie àe sillon.
Baissie (ai long), v. n. Balancer un bateau sur l'eau en hiî
donnant un mouvement de roulis. — V. fr. bais, eau sta-
gnante. — Dans le fr. populaire de Montbéliard^ on dit :
faire la soupe.
Baissotte, s.f. Jeune fille. Dimin. baissoutotte. — Wall.
baeèle; v. fr. bachèle, bachdette, jeune flUe. — Seulement
usité à la Montagne.
Baitchie (ai long), s. f. Le v. fr. ôacèfe, bacheUe désignait une
mesure agraire de surface : le mot patois n'a plus tout à
fait le même sens ; il s'applique à une surface quelconque dé
champs en un seid tenant. — M. bâchée.
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— 57 —
Bait-fue^ s. m. Briquet. Litt. bat-feu, mot encore usité à Mont-
bdliard.
Baitoa(a«long)»«. m. Bâton; oorde formée par trois fais-
ceaux de chanvre tressés ensMnble. — A Montbéliard, on
dit qu'un petit oiseau est aux gros bâtons, quand les tuyaux
(te ses plumes deviennent bien apparents.
Baine {ai bref), s,f, TYace qu'on fait dans la rosée pour déli-
miter la portion d'un pré qui doit, être fauchée. — V . fr. batte,
rainure.
Baitleré (ai bref), s. m. Baratte. — De baittre, battre.
Baittare (ai bre^ s.f. Petit lait qui découle du beurre. — Do
baittre.
Baivai (le premier ai bref), v, a. Baver ; bavarder, parler
sans réflexion. — Le v. fr. baver, faire de mauvaises plai-
santeries, correspond au second sens du mot.
Baive (ae long)^ s/f. Bave, salive.
Balement, am. Doucement, tranquillement. — V. fr. betlemeni
Balementot (en bref), adv. Doucement, tranquillement. C'est
une sorte de dimin. de balement.
*Bali8te, s. f. On appelle ainsi, à Héricourt, les billes avec les-
quelles jouent les enfants. — V. fr. baliste^ arbalète.
Bambaine (ôaw-ôaiw-w^), «./.Fanon.
Bamberlaine {ba»'ber'lmn-ne), s. f. Panoa Synonyme de
bambaine.
BambllUe, «^. n. Osciller, se balancer. — Esp. bambalear.
"" Bamboche^ «./. Pantwifle en lisière. — Altération de ba-
bouche,
Bame, s.f. Caverne. — V. fr. balme^ baume. Du lat. balnia.
Bame, s. m. Baume. — V. fr. basme. Du lai balsamum.
Bandaine (ban-dam-ne\ s. f. Banc sur lequel travaillent les
charrons et les tonneliers avec le couteau à deux mains ;
masse ou maillet à grosse tête. Tête de bandaine signifie
grosse tête, esprit obtus.
Banvol, s. m. Bâton avec bouchon de foin, ou toute espèce de
jalon interdisant Taccôs d'un chemin ou d'une propriété ;
garde champêtre. — V. fr. 6a«, territoire, et veir, défendre,
mterdire; ce dernier mot, du lat. vetare.
Basaine (ba-zain-ne), 8.f. Basane.
"Basette, s.f. Misère, malheur. Ne s'emploie guère que dans
la toc. réduire à la basette. — V. fr. besot, malheur.
Bassain, ac^'. Marqué de noir et de blanc, en parlant d'un che-
val. — V. fr. baurnnt.
Bassaine (bchsam-ne), s.f, Grosse bouteille ventrue. — Sans
doute altérât, de bassine.
Bassenure, s.f. Marque blanche au front des chevaux. — De
bassain.
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— S8 —
Bé, belle, a<^. Beau, belle. — V. fr. bd.
Bé-castt, 8. m. Beau parleur* — M. beau causeur,
Béco (o long), adv. Beaucoup. — De bé, beau et co, coup.
Béchiere, «./. Lieu bas et humide, prairie humide. -— V. fr*
. beamère.
Bedequin, s. m. Hotte en bois dont se servent les vendan-
S)urs. —Peut-être de l'allwn. Buetteehen, hotte, cuviw:
min.
Bé-disu, s. m. Beau parleur. — M. beau diseur.
Belaines (be-Iain-ne), s.f. Gros yeux. Ne s'emploie qu'au plu-
riel. —Peut-être du V. fr. beulier^ regarder avec de gros
yeux.
Belin, s. m. Bélier. — M. et v. fr. belin.
Belôche, s.f. Prune ronde, prune en général. — V. fr. beloee^
beUoche, encore usité à Montbéliard.
Belôchie, s. m. Prunier. — M. bélochier.
Belue, s. f. Baie de la myrtille {Vaocmium MyrtiUus L.); dé-
signe aussi l'arbrisseau lui-même. — Sans doute m^ne
origine que belôche.
Bende, (be-nde), s.f, Béte.
Bené ; buné, s. m. Tuyau, canal. — V. fr. bouné.
Benne (beu-ne : eu bref), s. f. Grand panier de forme parti-
culière, qui sert à contenir le charbon. — V. fr. bofine,
benne ; b. lat. bemia.
Bôno (p long), $. m. Soupirail, conduit. — V. fr. bou/né, tuyau,
canal. — On peut aussi écrire bieno.
Benot. Voir brenot.
Berbis, s.f. Brebis ; mouton. — V. fr. berins.
Berbiserie, s.f. Bergerie.
Berçôre; berçouere (leserauets),^./. Intraduisible: on désigne
ainsi les arcs en bms où sont enchâssés les pieds d'un ber-
ceau, et au moyen desquels on donne le mouvement d'osdl-
lation.
Berdolai (o long), v. n. et v. a. Bavarder, bredouiller. — Est-
ce une altérât, de ce dernier mot , ou plutôt une fonne
moins patoise de baic^elai f — Le v. fr. bredaler exprime
le bruit du rouet. '
Berdole (o long), s. f. Bavarde, bredouilleuse.
Berdblu, use (p long), aéfj. et s. Bavard, bredouilleur.
Beriohes, s.f Besicles. —V. fr. bende, verre, cristal. — On
dit aussi bridhes.
Berlandat v, n. Courir les brelans, perdre son temps, flâner.
— M. berlander; y. fr. berlane, sorte de jeu : métathèse.
Berlandu, use, s, m. et/. Flâneur, désœuvré, coureur.
Berlingue, s. f Têto capricieuse, caboche. — Le v. f. ber^
lingm signifie mesure de deux pintes.
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— 59 -
Berlin({uinc[uiii, 8. m. On appelle mnsi, à Montbéliard, une
espèce de pâtée qu'on prépau'e en coraprimant un mélange
de petits morceaux de noix, de pain et de sel.
Berlot, 8. m. Coin, réduit. Litt fosse aux ours. — De Fallem.
Baerenloeh.
Berlouquai) v. a. Exprime le bruit que fait un oblet en fhip-
pant contre un autre, ou plutôt contre les parois d'un autre,
dans lequel il est enfermé. — De berloque (battre la berlogue).
Bernique, adv. indiquant une négation. — V. fr. bermcle8y
rieA*
Bertenai, v. n. Parler indistinctement, bredouiller. — Sans
doute altérât, de bretonner.
Bertenu, use, o^/. et 8. Bredouilleur.
Besaitche (ae bref), 8,f. Besace.
Bése^ 8, m. Besoin. — Ne s'emploie guère que dans la loc. ai"
voi bê8e^ avoir besoin.
Besé, 8* m. Petite croûte qui vient aux lèvres ; biseau d'un
instrument tranchant.
Besi, 8. m. Vesœ. Dimin. besiUon. — V. fr. pe8ette8, lentilles.
Du lat. ptsum, pois.
Bésigue, 8.f, Besogne.
Besillie ; beseillie, v. a. Tourmenter; v. n. remuer^ aller et
venir sans cesse. Se dit surtout du bétail harcelé pai* les
mouches. — V. fp. be8iller, blesser, tourmenter.
Basson {be-8on)i8. m. Ruche. — V. fr. bussd, boisseau.
Bessin, 8. m. Amourette (Briza média L.)
Betchelle^ 8,f, Pain mollet contourné en forme de Craquelin.
— M. bertdle, bretelle. De l'allem. Bretzel, craquelin.
Betche, 8, m, Brêche-dents. — Peut-être v. fr. beschut, qui
a deux pointes aiguës.
Betchot, 8. m. Mesure de capacité pour les grains. — V. fr.
bichet, bichot
Bote, «./. et a^. Bête. Dimin. bêtotte.
Bé-temps, 8* m. Eté. Litt beau temps. On dit aussi tcha-
temps. — Il n'y a pas de mot patois qui corresponde au fr.
été,
Bôtô, ôdje, a^. Tordu, contrefait. — V. fr. bestors.
Beuillie (eu long)^ v. a. Regarder de près avec de gros yeux;
regarder avec curiosité, indiscrétion. — M. beuiuer ; v. fr.
beulier.
BeuiUot (eu long), 8. m. Perspective ; vue accompagnée de
convoitise. On dit, par exemple : vÔ8 maindgies lou reuti,
et nâ8 en ans lou beuiUot , vous mangez le rôti et nous en
avons la vue. — De beuillie.
Beulllotte (eu long), 8.f. Trou à un mur^ à une porte, par où
l'on peut regarder en dehors ; petite lucarne. — De beuiUie.
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— 60 —
Beuillu, use {eu long), s. m. et/. Qui regarde de près ; cu-
rieux indiscret. — De beuiUie,
Beuse (eu long), 8.f. Gros trou, caverne. — V. fr. buse sou-
pirail.
Beuson {eu long>, s. m. Solitaire, misanthrope; sournois.
Litt. qui habite dans un trou. — De beuse.
Beuson {eu long), s. m. Busard.
Beutche {eu long), s.f. Bûche. Dimin. beutohotte, bûriiette.
Beutchie (eu long), t^. n. Mesurer les distances, au jeu de
billes, avec une bûchette {beutche).
Beuton {eu lonc), s. m. Ruche. — Peut-être v. fr. boutèron,
espèce de panier.
Béviniant, cuij. Bienvenu. Litt. beau venant. Ne s*eniptoie
que dans la locut. bévimant-sis-^âs, soyez te Wenveno. —
V. fr. bienvetgner, complimenter, satoer.
Biai (une syllabe), s. m. Blé.
Biaive {biaise: ai long), adj. Blême. — Les r^es de permu-
tation indiquent TanSogie, lettre pour lettre , avec le v. fr.
blcwe^ bleu.
Biamure, s.f. Contusion, meurtrissiM'e. — M. blaumure; y.
fr. blau, coup, meurtrissure.
Bianc , biantche , aé^. Blanc. Dimin. Uantchof . La loc.
n'être pê bianc^ M. n'être pas bhmc, signifie se trouver
expose à un danger^ à un châtiment. — Itel. bianeo.
piantcherie, s.f. Blanchisserie. — M. bkmdierie.
Bibi, s. m. Jm^ou.
Bicheli, s.f. Elizabeth. — V. fr. Biehette, Bichon. Onsait que^
le dimin. K dérive de Tallem. fem.
Bidai, v. n. Courir vite, courir avec empressenaeni — BL
bider.
Bie^ s. m. Bief.
Bieu, euse (m long), a<Çf. Bleu.
Bieusotte {m long), s.f. Mésange bleue. — M. bteusotte.
Bigot, adj. Bigot ; engourdi par le froid. — Awoi les doigt»
bigots est synonyme de avoir l'onglée. On dit encore^
dans le même sens : les doigts me debaitten.
Billecot, s. m. Petit billot, petit bloc: dimin. — On dit encore
beillecot
BlUon, s. m. Billot. — V. fr. biOon; b. lat. biBus.
Bin, s. m. et adv. Bien. La loc. ne pê saivoi loubinde^iL ne
ne pas sa/voir le bien de, signifie n^être pas capable de,
être inhabile à; la loc. ne pê saivoi de bm, M. ne swcovf
pas de bien, signifie être maladroit dan&tout ce qu'on entre-
prend. — Saint, pdtev., berr,, pic. ben ou bin ; îtal. bene.
Du lat. ben^
Binaivu, usé (bin-ai-vu: ai bref), adj. Bienheureux. Litt
bieneu. — On dit phis ordinairement bien éteru. -
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— 61 —
Biône (biô-ne), s. /. Cresson de fontaine. — V. fi', bie, canal,
rutSBeeu.
Kossale (o bref)» «• /• Cachette où les enfants serrent les
fl:Tiits qu'ils veulent conserver ; lieu où l'on met blettir les
fhiits. — M. bkasade. De biot, blet.
Biossenie [o bref), s. m. Poirier sauvage. — M., blesaenier^
bk^sonier. De bwsson.
Biossie (o bref), v. a. Blesser.
Biosson {o bref),«. m. Poire sauvage, qu'on mange Mète. —
M. bkseon ; v. fr. biatsson.
Biot, biosse {o bref), a^. Blet. — V. tr. blot
Bique, «./. Chèvre. — V. fr. bique^ encore usité dans l'expres-
sion pecm de bique.
Bis^ mterj. employf^ pour appeler un chat. On ajoute souvent
le mot minon, plusieurs fois répété.
Bisbille, s, /. (^erelle, dispute, dissension. — M. et v. fi*. Ma-
biUe ; itaL bisbigUa (pr. bis-bi-Ua), murmure.
Biscoyin (o bref), s. m, Biscayen. L'expression race de
biêcopm, race de biscay^, est synonyme de canaille, vau-
rien.
Bisot, s. m. et (tdg. Boeuf à robe jaune-noir. — V. fi*, bis, brun-
noirâtre.
Bition, ê. /. Elizabeth. — V. fr. Bétïe, Bétion.
Biutchie (bithtchie), v. n. Se buter, feire un faux pas, bron-
cher. — Peut-être altérât, de buter.
Biutohot, otte, s. et oc^'. Qui bronche, qui fait un &iux pas.
— M. blutchot De biutchie.
Bô, s. m. Bois. — V. fr. boe, boue, bosc; pic. bo ; prov. boac ;
Ital. bù8eo\ esp. bosque.
*Boa , s. m. Boa. Ce mot ne figure ici qu'à cause de la loc.
faiire boa, fort employa à Montbéliard dans le sens do faire
la sieste, digérer tranquillem^t.
Bô-ai-lai-tchievre, s. m. Chèvrefeuille des bois (Lonicera
Xylosteon L.). Litt. bois à la chèvre.
qô-ai-l'oye, s. m. Benouée des petite oiseaux {Polygomim
amcuia/re L.). Litt bois à l'oie. *
B^^ ; bouebe, «. m. Garçon. Dimin. bôbot — Y. fi*, boube.
De i'allem. Bube, qu'on Prononce "Sottôe.
Bobouine [o bref), s.f. Gfrosse lèvre. — M. babomne ; v. fr.
baibeme, bobine.
Boc {o bref), s. m. Bec.
Boc (o bref), s. m. Boue. — V, fr. boc. Du lat. buecus. — Sur-
tout employé à la Monta^^ne.
Boc-oelèse {o bref), «. m. wos bec — M. bec-cerise.
Boc-djane {o bref), s. m. Repas de baptême. — M. bee^atme.
Boohai (o bref), v. a. Bêcher ; fouir avec le groin. — M. boc-
cher, dans ce dernier sens. De boche.
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— 62 —
Boche {o bref), s.f. Bêche.
Bôchon, 8. m. Botte de paille ou de foin, bouchon de foin. Au
fig., désigne une personne grosse et courte. — V. fr. bouche^
bouchon^ botte de chanvre, fagot.
Bochot (les deux o brefe), «. m. Groin ; au flg^ gros nezi —
De boche.
Bocoillot [bo-cO'Uot: tous les o brefe), s, m. Petit morceau
de bois. — De 6(î: diminutif.
Bocon (o bref), 8, m. Petit morceau de lard ou de pain. Dimin.
bocoènot — V. fr. bctcon, lard; b lat. baco,
Bocot (les brefe), 8. m. Baiser. Terme enfantin. — De ftoc,
bec.
B6-dJoli (o bref), 8. m. Bois-gentil (Daphne-Mezereum L.) —
M. boù'joK
Boènai (boè-nat), 8. m. Bernard.
Boènai (boè-nai), v, a. Borner ; v. n. viser le but et chercher
à en approcher le plus possible, dans le jeu de billes. — M.
borner,
Boëne (boè-ne), 8. /. Borne. — V. fr. bonne, boune; b. lat.
bodina,
Boètrand (boè-tra/n : an bref), 8, m. Bertrand.
BofToillie (bo-foi-llie : o bref), v. n. Parler indistinctement
par défaut de prononciation provenant des lèvres; bre-
douiller ; parler avec un accent étranger. — V. fr. boffois,
bruit, rumeur.
BolToillu, use [bo-foi-llu: o bref), 8, et adj. Qui parle abon-
damment et indistinctement; bredouilleur. — De boffoillie,
Bd-femerot, 8, m. Litt. bois qu'on fume. On désigne ainsi les
entre-nœuds desséchés de la Clématite sauvage [Œemaii8
VitcUba L.), que les enfants fhment;en guise de cigares , et
quelquefois la Clématite elle-même. — M. boie-fmnerot
Bogaisse (o et ai brefs), 8, /. Bécasse. — M. et v. fr. béga88e.
Boidjé, 8, m. Méteil. — De boidjie.
Boidjie; ih a. Mêler, mélanger.
Boidjin-boidjot, ad/o. Pêle-mêle. — De boidjie,
Boidjun, 8, m. Mélange de foin et de paille. — De boidjie.
Boillet (boi'llef) 8, w. Flaque d'eau ; bourbier. — Sauf la con-
sonne initiale, analogue à gouille, gomllet, qui signifie la
même chose dans le patois de la Montagne.
Boilai, V, a. Bander les yeux.
Boilotte, 8, f. Désigne la personne qui a les yeux bandés dans
le jeu d'enfants de même nom. — V. fr. boiette, p^'sonne
dont la vue s'est peu à peu éteinte.
Boirdgie; bordgie, 8, m. Berger. Dimin. boirdgerot; bor-
dgerot. — V. fr. bergier, bergerot, Gq dernier mot est en-
core usité à Montbéliard.
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— 63 —
Boissi, inteTJ. employée pour appeler les oies.
Boitohe, 8. /. Bascule d'un puits. — Sans doute^ du v. fr.
boche^ bosse, enflure ; la bascule d'un puits consistant ordi-*
nairement en une longue perche, renflée et noueuse à Tex-
trémité qui sert de c(mtre-poids.
Boitchalai, part Se dit des fruits qui commencent à changer
de couleur à l'approche de la maturité.
Boitoheton (ai), (îdv. Couché le front appuyé sur la main ou
sur l'avant bras.
Boitcliie, 8, m. Boucher. Sans doute même origine que le
verbe boUchie. — V. fi\ bouehier.
Boitchie, v, a. Hacher. — V. fr. bochié. morceau.
Boitchlron, 8. m. Bûcheron. — Sans doute même origine que
boitchie, — V. fr. boecheron,
Boitchôre, 8. /. Planche épaisse sur laquelle on hache la
viande ou les m^ues herbea — De boitchie, — On dit aussi
boitchoitere,
Boitchu, 8, m. Couperet de cuisine. — De boitchie.
Bolai (o long), v, n. Rouler. — M. et v. fr. bouler. De bok*
Bolan (o bref, an long), 8. m. Ne s'emploie que dans l'expres-
sion penre lou bolcm , M. prendre le balan^ qui signifie
qu'un objet, d'abord en équilibre instable, a fini par tomber,
parce qu'un de ses côtés l'a emporté et a pri8 le bcdcm, —
De balancer,
Bole {o long), 8, f, Boule.^ Dimin. bolotte, boulette. — V. fr.
boUe.
Bolif^e {o bref), oc^*. Qui a de grosses lèvres. — V. fr. bcUèvre8,
boMèvres, beoMlièvres, lèvres inférieures (seulement employé
au pi.)
Bornent, 8, m. Fumier. — V. fr. boë^ 6oiii;e, ordure. — On dit
aussi bouement.
Bon, bouène, ac^. Boa, bonne. — V. fr. bouen, bouenne; esp.
btùeno (pr. boué-no). Du lat. bonu8.
Bon-an^ 8, m. Nouvel-an. Litt. bon an.
Bondai, t?. o. Ne s'emploie que dans la loc. bondm lou eue,
soulever le cœur, jusqu'à ce que se produise l'abondante
émission de salive qui précède le vomissement. —M. bonder ;
V. fr. bonder, abonder.
B6ne, 8. et ac^. Borgne ; 8. f. pâté d'encre. Dans ce dernier
sens, on dit, à Montbéliard, une borgne.
Bônoi (o long), at^. Bien noir.
Boquai {o bref), v. a. Prendre avec le bec ; baiser, embrasser.
— Dans le premier sens, on dit, à Montbéliard, beequer. De
boc, bec. ,
Boquai (o bref), v. n. Tinter.
Boquenadai (o lH*ef ), v. n. Baguenauder. — M. beequenauder.
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— 64 —
Boquenadu. use (o bref), s. m. et /. Baguenaudier (flâneur
désœuvré).
ftoraique (o et ai brefe), s, /. Baraque. — B. lat baraca ; de
banrOy barre, perche.
Bordjals [o bref), 8. m, et/. Bourgeois. — V. fr. bofjois,
botyais. — Surtout usiW à la Montagne.
Borguigne {o bref), s, /. Bourgogne. — V. fr. Borgoigne.
Bourguignot, otte (les o brefe), s. m. et/. Bourguigncm. —
BoroOle (ho-rO'Ue : les o brefe), s. m. Homme gros et court.
Le dimin. boroillot signifie aussi œuf non fécondé. — V.
fr. harrmly baril.
Borouquie, re {o bref), s, m. et/. Intraduisible. Le sens exact
est : habitant des baraques ; le sens flg. : malheureux, mi-
sérable. — Do boraiqaeSy baraques, les baraques; nom sous
lequel on désigne Tun des quarti^*8 les plus pauvres de
Montbéliard.
Bossenai (o bref), v. a. Enfanter des jumaux. — De bossot
Bossot, otte (les o brefe), s, m, et/. Jumeau. Le Dimin. bosse*
not est plus usité. — V. fr. besson, boason. Du lat. Ws, deux
fois.
Bot, s. m. Premier Isdt de la vache ou ooiostrura ; sperme.
B^al; bouetai, v. n. Boiter.
BAtchie ; bouetchie^ v. a. Boucher. Signifie aussi se couvrir
dans un lit en attirant à soi la couverture; v. n., signifie
être tapis dans un coin, les yeux fermés, dans le jeu de la
digne-musette.
Bâtchot ; bouetchot, e. m. Jeu de la cligne-musette. On désigne
encore ainsi l'enfant qui doit fermer les yeux dans ce jeu.
Bote (boue-te), e. /. Boîte. Dimin; bôtotte. — V. tr.botelle,
petite boite.
B^enai, (6oMe-fe-na«), v, a, Baill(Mmer; par extension, enve-
lopper de linges ; assujettir avec un pliant.
Boti {o bref), 8. m. Baptiste ; Jean-Baptiste.
Bôton (boue-ton), 8. m. Bâillon; bandeau; pliant dont se
servent les charretiers pour assujettir la charge de leur vé-
hicule.
Bôtu ; bouetu, use, 8. m. et /. et ac^. Boiteux.
Boubou, 8, m. Huppe. — V. fr. pupe,pu^t —A Montbéliwrd
on appelle cet oiseau 8ermtewr cm roi.
Bouche, 8, /. Boucle. Diniin. boucliolte. — M. bouclette ; b.
lat boucletta, petit boucle. — A Montbéliard on appelte
boudeiie» les portes qui servent à agrafer les vêtements.
Bouche, 8. f, Bourse. Dimin. bouohotte. — M. bouraette; v.
fr. bougetle.
Bouobe-di^coré, 8, /. Thlaq;>i sauvage (Thlaapi Bwraa-poè-
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— 65 —
toris L.). — M, howrse'du'Cfu/ré. — Ainsi appelé à cause
de la forme du fruit.
Boucote, s, /. Salsiflx des prés.
Boucotte, s. S' Sarrazin ou blé-noir {Polygonum Fagopyrum
L.) — Pfeut-être du v. fr. hoquet, tordu, parce que cette plante
est fort rameuse et comme tordue, par rapport aux céréales.
Boudjot, aÛQ, Tortu. Ne s'emploie que dans l'expression ;?i6-
boudQoty pied-bot. — C'est sans doute un diminutif de bot^
autrefois haut en patois, et qui a donné boutchot^ puis boud-
jot par la substitution, si habituelle, de la consonne douce
à la forte. Aujourd'hui le diminutif seul est usité.
Boudot, 8, m. Champignon avec lequel on prépare l'aitiadou,
amadouvier. — A Montbéliard on emploie souvent la loc.
eee comme du boudot,
Bouètchot (bouè-tchot)y s, m. Bouc. — V. fr. boucho, chèvre.
Du lat. bucca.
, Bouerotte, s, /. Moucheron, cousin.
Bouetai, v. n. Boiter.
Bouetoillie {pous-to-llie : o bref), v. n. Boiter: fréquentatif.
Bonetu, use, 8, et ad>j. Boiteux.
*Bougrerie^ 8, /. Vilaine chose. — V. fr, bougrerie, hérésie.
De bougre, qui est une altération de Bulgare ou Boulgare.
Boni (une syllabe), s, m. Buis. — V. fr. boui Du lat. buxu8,
qu'on prononçait boU'Xou8, *
Boni (une syllabe), 8. m. Intraduisible. D'une personne qui fait
la moue ou qui a la mâchoire inférieure en saillie, on dit
qu'elle est ou qu'elle a un menton de boui, — Peut-être v.
fr. boise, boisie, méchanceté.
Boiiise {boui-%e\ 8,f, Vilaine mine^ moue. — V. fr. boise,
boisie, méchanceté. — A Montbéliard, on dit aussi bouisse.
Boule, s. /. Bouleau.
Boulie, s, m. Bouleau.
Bourbait, s. m. Bourbier.
Bourbe, «./. Boue, bourbe. — Il n'y a pas d'autre mot pa-
tois qui réponde au fr. boue.
Bourrue, s, m. Rouet à filer.
Bourantche, s, /. Ouverture par laquelle on met le foin dans
le râtelier.
Bourotte, s, f. Ciboule [Allium Sehœnoprasum L.)
Bourrait, s, m. Canard. — V. fr. bourete, bou/rotte.
Bourre^ s, f. Canne. Dimin. bourotte. — V. fr. bourre, bou-
rotte.
Bourré, s, m. Collier de cheval. Dimin. bourrelot, bourrelet.
— V. fr. botiré. De bourel, amas de bourre.
Bourre-boguette (ai), adv. A gogo. Litt. à bourre-baguette.
Bourri, inierj. Cri pour appeler les canards.
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— 66 —
Bourria (bou-ria), s. m. Bourreau. — Les règles de permu-
tation indiquent que ce mot correspond au v. fr. bowrriau
et non au v. fr. bov/rrél.
Bourriadal (bou-ria-dai), v. a. Tourmenter cruellement. —
M. bou/rrauder. De bowrria. '
Bourrigrnie^ n, a. Litt. promener le bourron à pêcher ; au
flg. pousser, harceler, refouler par un mouvement de va-et-
vient. — M. boiùrrigner. De bourron. — On dit aussi bour-
rignai,
Bourron, s. m. Filet à pêcher en forme de grande poche. —
V. fr. boimgnon,
Bouset, 8, m. Crottin de cheval.
Bousignie, v. a. Déplacer inutilement des objets, tâtillonner.
— M. bousigner. JPeut-être de boumn, bruit, désordre.
Pousillie, V. a. Remuer, gratter. Toujours en mauvaise part
— M. bousiller; v. fr. besiller, tourmenter.
Boussal, V, a. Pousser; v. n. sourdre de terre. — V. fr. bous*-
aer^ heurter frapper.
Boussaie, s. /. Espace de temps, moment. Litt. poussée.
Boussebot, «. m. Petit honune, avorton.
Bousserot, a, m. Petite source. — De bouasai, — On dit aussi
bousseré.
Boussiot, otte, s, m. et /, et adç. Bossu. — Berr. bouaau,
Bousson, 5. m. Extrémité feuillée de la tige du chanvre fe-
melle ; chanvre femelle. — De bousaaiJ
Boussot, 5. m. Petite source. — De bouasai.
Boussotte, s. f. Jeune pousse ; bouton des maladies éruptives.
— V. fr. boussotte. De boussai.
Bout, s. m. Bout. Dimin. bouillot, petit bout ; homme de
petite taille. — La locut. c'a bin lou oout, c'est bien le bout,
signifie à peu près : cela est bien étonnant, cela est bi^
difficile.
Boutai, V. a. Mettre. — V. fr. bouter. — Beaucoup plus usité
que mentre, qui répond au fr. mettre.
Bouté, s. m. Moyeu d'une loue. — V. fr. boutd, mollet, gras
de la jambe.
Boute-fo, s. m. Elocution, faconde, loquacité. — Litt. met-
hors.
Boute-fue-en-fontaine (fon-tain-ne), s. m. Provocateur de
disputes, artisan de discorde. Litt, met feu en fontaine.
Boute-tout-queure, s. m. et /. Prodigue, imprévoyant. Litt.
met tout cuire.
Boutiche, s. f. Boutique. Dimin. boutichotte. — M. bouticU,
bouticlette; v. fr. bouticle.
Boutoille [boU'tô-Ue : o bref), s. f. Bouteille. Dimin, boutoU-
lotte. — V. fr. boutillettei petite bouteille.
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— 67 —
BoutAre, 8. f. Scie avec laquelle on débite le bois de chauf-
fage. — V. fr. boutée, efiTort, impulsion; bouter, pousser,
chasser. — On dit aussi boutouere,
Boutte, 8. /. Botte. — Le v. fr. boutel sigm&Q mollet.
Bouvene, 8, /. Canaille. — V. fr. bouve, ordure.
Bovoillu (bo-voî'llu : o bref), adj. Gluant. — De baive.
Bouvou {o bref), 8. m. Chabot. Tête de bovou signifie
grosse tête , bête. — De baive, bave, à cause du mucus
abondant que sécrète ce poisson.
Boyerott {boi-ye-rof), adj. Qui fait boire, qui invite à boire.
Efait in temps boyerot signifie : il fait un temps (chaud)
qui invite à boire. — De boya/nt, buvant.
Bra, 8, m. Courbe que Ton fait décrire à une voiture en con-
tournant un coin de rue. — V. fr. brast, tournant d'une
rue.
Braiseret {ai long), 8. m. Brasier.
Braisât, a. m. Morceau de charbon allumé.
Braisi {ai bref; on prononce aussi bre-zi), 8. m. Bœuf fumé.
— V. fr. brasiller, dessécher au feu. De braise. — - Surtout
usité à' la Montagne.
Brament, adv. Suffisamment, en abondance, beaucoup. —
Syncope de bnwement.
Brance, s, /. Branche. — V. fr. branee.
Brandinai, v. n. Marcher et circuler sans cesse. Synonyme
de vandelai (voir ce mot). — Altérât, de brandiller, agiter.
Branle^ s, /. Escarpolette. — De branler,
Branle-coue, s, m. Hoche-queue. — M. branle-queue,
Branle-g^e, s, m. Nom ou plutôt sobriquet donné à la cloche
municipale de Montbéliard, qu'on sonne à midi, heure du
dîner. — M. branle-gueule,
^Branne, s, f, Drèche. — De l'allem. Brandi, cuite.
Brantevin, s, m. Eau-de-vie. — V. fr. bra/ndevin, encore usité
à Montbéliard. De l'allem. Branntewein,
Bratai, v, n. Contourner un coin de rue avec une voiture ;
faire un détour. — De bra,
Bratche, 8,f, Rayon de miel; au flg. bonne aubaine. — V.
fr. bresche, bresque, gâteau de miel.
Bratchie, adj. Creux. Se dit du radis et des raves.
Bre, 8, m. Berceau. — V. fr. bré; prov. et gasc. brés.
Bredai, v. n. Travailler rapidement^ faire beaucoup de be-
sogne en peu de temps. Se dit particulièrement des flleuses.
— Peut-être onomatopée.
Bredaine (bre-dain-ne), s, f. Autre nom ^e la cloche muni-
cipale de Montbéliard. — Le v. fr. bredaler exprime le
bruit du rouet; le berr. bredamr signifie faire un bruit
incommode.
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— 68 ^'
Brème, ac^. Faible, fragile. — Est-ce le v. fr. brème, braime,
femme stérile, dont le sens aurait été modifié ? — On dit
aussi brame.
Breneu, euse, a^. Confus, honteux. — V. fr. breneux, mal
propre ; de bren, ordure. — C'est un des rares mots patois
où. la terminaison m n'est pas devenue m.-
Brenot, s. m. et adj. Bœuf à robe jaune-noir. Synonyme de
bisot — V. fr. brenot
Brequeune, 8.f. Femme bavarde.
BrequiUons, s. m. Brindilles ; au flg., dettes. — Même ori-
gine que brequillots.
Bre(iuillots , s. m. Brindilles. Seulement employé au pi.,
comme le précédent. — V. fr. broquea, bresques. Le mot
patois est un diminutif.
Bresi, 8. m. Bois de Brésil ; par extension, toute espèce de
matière colorante avec Jaquelle on teint les œufs de Pâques.
Bresi, v. a. Teindre des œufs: bresisscmt ou bresichant,
teignant ; bresi, teint ; i bresa, je teins. — M. bresir. De
bresi, bois de Brésil.
Bressale {breu-sa-le: eu bref), s. m. Brouillard. — V. fr.
brousses. — On dit aussi brussale.
Bretche (breu-tche : eu bref) , s. f. Broche. Dimin. bret-
chotte, petite baguette. — V. fr. ôrocÂe, bâton, brous-
sailles.
Bretchiere, s. f. Cruche à goulot.
Breté, s. m. Blutoir. — V. fi*, bwtel.
Breusse, s. f. Brin, brindille, parcelle. — V. fr. broce, broisse,
bruyère, jeune taillis.
BreiiiUerie (breu-Ue-rie : eu long), s. /. Menue poussière ,
saletés. — V. fr. braye, broyé, fange, saleté.
Breuillie {breu-Uie: eu long), v. w. Mêler, troubler; au flg.
tricher au jeu. — V. fr. ùreier, broyer, mélanger.
Breiile (eu long), s. m. Le brûlé. Seulement employé dans la
loc. senti lou breule, sentir le brûlé. — M. brûle.
Breule-co (eu et o longs), s. m. Lritation au gosier produite
par une substance acre. — M brûle-cou.
Breussenai (eu bref), v. n. Intraduisible. Litt. faire du bruit
en se traînant sous les buissons. — De breusson. — On dit
aussi brtùssenai.
Breusson (m bref), s. m. Buisson. — V. fr. breit, breuU. —
On dit aussi brusson.
Breussu (eu bref), s. f. Vapeur. — V. fr. brousses. — On
dit aussi brussu.
«Briant, s. m. Hirondelle martinet. — Altérât de briUant.
*Bribri, s. m. Eau-de-vie.
Briohetôre, s. f. Plastron de flanelle qu'on porte sur la poi-
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— 69 —
trine. — De Tallem. Bruatstueck, qui vient lui-même de
Bricst, poitrine et de Simcky morceau. — On dit aussi bri-
chei(yuere,
Brindesingue ; bringuesingne, s, m. Ne s'emploie que dans
la loc. être dans les brindeainguea, qui correspond parfaite-
ment à la loc. familière être dans les vignes du sei^eur,
synonyme de être ivre. — Comme l'expression patoise est
certainement un mot composé, je ne serais pas éloiené, malgré
ma répugnance pour les étymolo^es disparates, ae donner à
brinaemngiùe,^our origine, le patois brindiai, trinquer^ et l'al-
leuL aingen, chanter. Le mot signifierait, dans ce cas:
trinque et chante.
Brindiai (brin-dtat), v. n. Trinquer. — V. fr. brinde^ santé ;
esp. brmdîs; ital. brindiai,
Brîole (bri'O'le: o long), a. f. Femme bavarde.
Briottaie (o breO, a.f. Brouettée.
Briotte (o bref), a. /. Brouette. — V. fr. birete.
Briquai, v, n. Battre le briquet. — M. briquer.
Brique, a./. Morceau. Dimin. briquette. — M. brique; v. fr.
brique^ broquea; allem. Brocken.
Briquie, iere, a, m. et/. Individu en loques, en haillons,
mendiant. — De brique,
Briquoyie ^ri-coi-vie), v. a. Morceler. — De brique.
Brô, a. m, &ui. — Peut-être v. fr. broc^ broce, petite bûche,
fourche, rameau.
Broche, a, f. Brosse. Dimin. brôchotte. — V. fr. brouche.
Broche, a. f. Reste d'un morceau de pain; au plur., fourragQ
de rebut laissé dans la crèche par les animaux. — Peut-
être du V. fr. broche, petite huche, brochea, broussailles.
* Brochette, a.f. Biberon. — Malgré la différence des appareils,
c'est évidemment, le fr. brochette, petit bâton avec lequel
on donne la becquée aux oiseaux.
Brocun, a. m. Chanvre de rebut. — Sans doute v. fr. broche,
petite huche.
Broillenai (bro-lle-nai: o bref ), t?. a. Brouiller, mélanger ;
V. n, remuer, toucher atout. — M. broiUener. Fréquentatif de
broiUie,
Broillenerie {bro-Ue-ne-rie : o bref) , a. f. Saleté , ordure
légère. Synonyme de breuillerie. — De broillenai
Broillie (bro-Uie: o bref), v. a. Broyer, triturer, brouiller,
mélanger, remuer. Correspond à la fois à brouiller et à
broyer. V. n., remuer, s'agiter. Lou iempa braille, signifie :
le temps change pour tourner à la pluie. — M. broiller
ital. brogliare.
Broillot (orO'Uot: o bref), a. m. Intraduisible. Pour le sens,
correspond au verbe broiUie^ et signifie à peu près : mé-
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— 70 —
lange confus et incohérent, choses en désordre. — Corres-
pond peut-être aussi au v. fr. broittot, broussailles enche-
vêtrées. •
Brondenai^ v. n. Bourdonner. — De brondon.
Brondenu, use, a. m. etf. Qui bourdonne.
Brondon, s. m. Bourdon.
Brondottes, s, f. Brindilles. — V. fr. brondes, brondom:
c'est un diminutif.
Broquai {o bref), v. n. Rater, en parlant d'une arme à feu.
Broque (o bref), 8. /. Macque à broyer le chanvre.
Broquette {o bref). On désigne ainsi quelquefois la verge des
petits enfants. — V. fr. broquette, pointe.
Brôtchu, iise^ 8. et ac^. Qui a un langage rude et grossier.
Se dit surtout des allemands. — V. fr. broches, broussailles;
brochereux, rempli de broussailles, rude et noueux.
Brotelle (o long), s, /. Ciboule {Allïum Schœnoprasum L.).
— V. fr. broutd, bouquet de fleurs ou de fruits. — Surtout
usité à la Montagne.
Brousse, s. f. Infime quantité ; broutilles. — V. fr. brousses,
broussailles.
Broussu, use; breussu , use (eu bref), a(^. Hérissé en
brosse. — De broche.
Bru, s. m. Bruit. — V. fr. brut
Bruant, s. m. Verdier.
Brue, s. m. Bouillon. — V. fr. bru, bruées. Allem. Bruûie.
Braillai, aidje (bru-llaz), s, m. et/. Braillard. — De bruillie.
Braillait [bru-llait), s. m. Cri, cri de détresse. — De bruiUie.
Bruillie (bru-ïlie), v. n. Crier à haute voix, brailler. — De
bru, bruit.
Brure {u long), v. n. Bruire : bru/y cmt, bruyant; bru; è brut,
il bruit.
Brure, v. a. Echauder : bruyant, échaudant ; bru, échaudé ;
i brue, j'échaude. — V. fr. brouir, brûler.
Bue, 5. m. Bœuf. Dimin. buelot. — V. fr. bue ; ital. bue ; esp.
buey. — Du lat. bos.
Bue, s, /. Lessive. — V. fr. bué, buye. Sans doute du lat. im-
buo, j'imbibe.
Buebue, s. m, Gouet, pied-de-veau {Ai*um maculatum L.),
— On dit encore buebuene.
Bugnot, s. m. Beignet. — Sans doute v. fr. bugne, tumeur.
enflm'e.
Buot (bU'Ot), s. m. Godet dans lequel les faucheurs mettent
tremper dans l'eau la pierre à faux. Synonyme de couvie, —
V. fr. buée, buye, vase, aiguière.
Burai, v, a. Heurter. — V. fr. burguer.
Busai (se), v. r^. Se tromper, se fourvoyer. — M. se buser,
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— 71 ^
Basse, 8, f. Ruche. — V. fr. hussd, boisseau. — Moins usité
que besson. — On dit aussi ôew^^e (eu bref).
Busse, 5,/. Bosse; tonneau à large ouverture carrée dans
lequel on met la vendange. —Dans cette dernière accep-
tion, correspond au v. fr. bo$8e, boucd. — On dit aussi
bettëse {eu bref).
Bussenai, v, n. Cuire à petit feu. — Peut-être altérât, du v.
fr. besir, dessécher une viande en la laissant trop rôtir.
Butin, 8, m. Butin; bardes, objets divers de, quelque vdeur,
mobilier ; affaire, événement. Bon butin est synonyme de
bonne chose ; bé butin^ de mauvaise chose, (par antiphrase).
♦Buvette^ 8,f. On désigne ainsi les mangeoires des oiseaux
en cage, aussi bien celle qui renferme le grain que celle qui
contient Peau.
Cabenne {eu long), 5./. Cabane, hutte. — V. fr* cabane^ hutte.
Cachait, 8, m. Masure, maison basse et écrasée. — De êcacha%
écraser.
Cadique, aâj* Caduc.
Cadjurot, 8, m. Assemblée, réunion, conciliabule; réunions des
piétistes protestants; assemblée ou veillée devant les portes,
et dans la rue.
Cadotte, 8. f, Alliaire {SAsymbnwm Micma Scop.).
Cai (c dur), interj. Intraduisible. Le sens le plus rapproché
est : tiens ! Ne s'emploie que dans la loc. cai ^aicot, adres-
sée aux jeunes oiseaux à qui l'on veut faire ouvrir le bec
quand on leur donne à manger.
Caibeussie (ai et eu brefs), v. a. Bosseler. — M. et v. fr. m-
bo88er.
Caignasse (ai bref), 8,f. Terme d'injure adressé aux femmes
de mauvaise vie. — De caigne. •
Caigne {ai bref), 8. f. Chienne ; au flg., femme de mauvaise
vie; aè^. /. lascive. — M. cagne, dans le sens figuré. V. fr.
cagne; ital. cagna. Du lat. canis, chien.
Caigno (««bref, o long), 5. w. Pain qu'un parrain donne à son
filleul, le jour de Isoël. Un gros sou est toujours enfoncé
dans la pâte.
Caignoillie {cai-gno-Uie : ai et o brefs), v. a. Dévier l'arrière-
train d'une voiture, dans les contours à petit rayon.
Caignotte (ai bref), 8. /. Bardane ; fruit des diverses bar-
danes (Lappa Toumef.). —De cugnie {maat caignie), pous-
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— 72 —
ser^ enfoncer. Les enfants s'amusent, en effet, à enfonœr
dans les cheveux de leurs camarades les capitules de cette
plante, qui y restent solidement fixés par les crochets dont
ils sont munis.
Caillo (cai-Uo : ai brel^ o long), 8. m. Caillou. — V. fr. caiUos.
Du lat. calcuius.
Cailloulai {cai-llou-M : ai bref), v. a. Jeter des pierres,
lapider. — M. eaiUotUer, De caiUo.
Caimaie {ai lon^), 8. f. Grande quantité. Awoi ene caimaie
d*^(mt8 signifie avoir une ribambelle d'enfante. — Peut-
être du v.fr. camie, coffre, brouette.
Caimu {ai bref), 8. m. Bouvreuil. — M. camics ; sans doute à
cause de la forme du bec. Le v. fr. camuré, qui est devenu
cambréy signifie, en: effet, bombé, voûté. É dérive du lat.
caméra^ voûte, camera/re, voûter.
Caisse (ai bref), 8. f. Casserole, poêlon. Dimin. caissotte. On
appelle encore caisse la mesure avec laquelle les meuniers
prélèvent leur rémunération en nature. — M. et v. fr. casse;
. V. fr. caissote; b. lat. cassa. De capsa, capsula.
Caisse {ai long), s. /. Caisse. — Du lat. capsa,
Caissie {ai bref), v. a. Prélever le droit de mouture. — M.
casser. De caisse,
Caissu, use, s. m, et/, {ai bref). Sobriquet intraduisible donné
aux meuniers. — De caisse.
Calai (se), v a. Se cacher se dérober. Du lat. caiere, avoir chaud.
Cale, s, /. Bonnet. Dimin. calotte. — V. fr. cale, — Le dimin.
calotte signifie petit bonnet, et non calotte, ce dernier mot
se traduisant en patois par colot^ s, m. Le fr. bonnet n'a
pas son analogue en patois.
^Calmusse, s, f. On appelle ainsi, àMontbélîard^les rhizomes
odorante de YAcortis Calmus L. et la plante elle-même.
Calotte, s, f. Croûte qui recouvre la tête des petite enfante.
— C'est le dimin. calotte employé au figuré.
Cambaidje {ai bref), s, f. Baliverne, calembredaine. — Peut-
être du V. fr. cambagcy brasserie.
Cambi, iUe, s, et adj. Boiteux. — De camhiUie.
Cambillie, v, n. Boiter. — V. fr. gambiUer ; de gambe, gam-
bie, jambe. B. lat. et ital. gamba.
Camoyotte {ca-moi-yo-te), s. f. Espèce de fromage, encore
appelé, dans le pays, fromagère ou fromage de femme.
Campaine (cam-pain-ne), s.f. Cloche. — v. fr. campaine. Du
lat. campana.
Campenotte , s, f. Fleur du Narcisse jaune de montagne
{Nardssibs Pseudo-Narcissus L.). — Dimin. de campaine,
Campoussai. Voir êcampoussai.
Cancoire, s.f. Hanneton. Dimin. cancoirotte, plus usité en
patois. — V. fr. cancoile, cancoire.
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Cantchoillie (ccm-tcho-Uie : o bref), v. n. Boiter des hanches.
— Sans doute de antche, hanche. On a fait d'abord a/ntchoU-
lie^ puis cantchoillie, en re'unissant au verbe l'articulation du
pronom que, qui, dont il est précédé dans certaines phrases,
telles que: ertr voilai iène que cantchoille. On a dit d'abord :
en vouai iène qu*antchoiUe.
Cantchoillu, use {can-tcho-llu : o bref), 8. m. et/. Boiteux
qui balance également les deux hanches. — De cantchoiUie.
Caquelie [ca-ke-lie), s. m. Marchand d« vaisselle. — M. caque- \
lier. De caquette.
Caquelie {ca-kd-le], 8. /. Vaisselle grossière de cuisine ; tes-
son de vaisselle ; au flg., tête, et, dans ce dernier cas, ana-
logue d'origine au mot français, le v. fr. teste, dérivant du
lat. testa, tesson. — V. fr. et berr. coquette,
Caquelon (ca-ke-lon), 8. m. Fragment de tesson. C'est une
sorte de dimin. De caquelie,
Caquelotte (ca-ke-lotté), 8. f. Gâteau de consistance délicate,
en grande partie composé d'œufs et de lait. — Sans doute
de caquette,
* Caqoi {ca-ki), s. /. Abréviation de Catherine.
Care, 8, m. Coin. — V. fr. car,
Carémentrah (en et an brefs), s. m. Carnaval. — V. fr. ca-
resme-entrantj carmentran,
Carpet, 8, m. Dans certaines localités, on désigne ainsi un
cochon efflanqué, à dos arrondi. — V.fr. carper, comprimer.
Catche (ca-tche), 8. f. Carte à jouer. — Ital. carta, papier ;
esp. ca/rta, lettre. Du lat. charta.
Casai, v, a. Causer, être la cause; v, n. causer, parler.
Cassot, 8. m. Coup, horion.
Catenai^ v, n. Mendier à la façon des familles va^bondea ap-
pelées camps-volants dans le pays de Montbéliard.
Catin , s, m, Bohémien , vagabond. — M. camp - volant.
Peut-être v. fr. caut, fourbe, rusé. Du lat ca/utûs.
Ce, S, m. Cerf.
Celése; celéje, s, f. Cerise.
Celésie ; celéjie, s, m. Cerisier.
Celésie; celéjie, v, a. Peigner le chanvre. — De celie,
Celésu ; celéju, s. m. Peigneur de chanvre. — De celte,
Celie, 8. m. Peigne à chanvre. — Ce mot répond plutôt au
patois celon, chanvre, chenevis, qu'au v. fr. seran, cens,
peigne à chanvrei
Celon, s, m. Chenevis mal mur ; chanvre.
Cemetére, s. m. Cimetière. — V. fr. semetière.
Cenise, s, f. Braise, braise conservée sous la cendre. — Esp.
ceniza, cendre. Dû lat. dnis, cendre.
Cervé, 8. m. Cerveau ; front. — V. fr. cervel, cerveau ; v, fr.
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cervis, cou, et aussi haut de la tête, ce dernier mot dérivant
du lat cermx.
Cetu, f. ce, pL ça, pr. Celui, celle, ceux, celles. — V. fr. ces-
iui, cetui.
Cetaci, f. cetécd, pi. çaci,pr. Celui-ci, celle-ci, ceux-ci, celles-
ci. — Mont, cetuqui, f. cetéqui; v. fr. cMuci.
Cetulai, f. cetélai, pi. çâlai (les ai bre&)^pr. Celui-là, celle-
là, ceux-là, celles-là.
Chai, chaire (ai long), adj. Clair, claire.
Chaie, 8,f. Clé. — Du lat. chwis.
Chairie (ché-rie), v. n. Produire ou répandre de la lumière,
luire, éclairer. — M. clairer, V. fr. clair, lumière.
Chaitti, V. a. Flatter, caresser; chaittichant , caressant;
chaitti, caressé ; i chaittayVà caresse.
Cbammai {cfum-mai), v, n. Flamber, flamboyer. — M. jlam-
mer. — On dit aussi chemmai {chen-mai).
Cbamme (chan-mé), 8. /. Flamme. — On dit aussi chemme
(chen-me: ewbref).
Chandoulai^ v, n. Faire osciller la flamme d'une chandelle
qu'on transporte trop rapidement ; au flg. fermer une porte
avec bruit et avec colère. — V. fr. chadeler^ conduire,
éclairer.
Chanot {cJum-notJj s. m. Portion du paquet d'étoupe appelé
coèra (voir ce mot).
Chantsai (ehane-taai), v. n. Marcher, obéir sans répliquer. —
M. chantaer. De l'allem. schantzen, qui signifie travailler
aux fortifications, et, au figuré, être mené durement.
*Charli, 8. m, Dimin. de âiarles. On dit encore Cbarlitot,
Charliton.
Chatire, 8. m. Ci*ête de coq.
Ché, (K^, numéral. Six, — V. fr. 8eix. Du lat 8ex.
Chefnrerie, 8.f. Bergerie. — De Tallem. Schctferei,
Chelagal, v. a. Battre fort. — M. ehetaguer. De TaUem. 8chla^.
gen.
Chelape, s. f. Femme sale et dégoûtante. — De l'allem.
Schlappe, savate; salope.
Cheligai, v. n. Intriguer sourdement. — Peut-être de l'allem.
schleichen, se glisser, prendre des chemins détournés.
Chelingai, v. w. Sentir mauvais par la bouche. — M. chelin-
guer. Sans doiite altérât, de l'allem. stinken.
Chelittai, v. n. et v. a. Aller en traîneau ; conduire en traî-
neau. — M. chelitter. De chelitte.
Chelitte, «./. Traîneau. — De l'allem. ScUittm.
Chelittu, use, 8. m, et/. Qui aime à aller en traîneau. — M.
chelitteîir. De chelitte,
Chelompai, v. a. Carder la laine ; au flg., se battre. — De
l'allem. schlumpen.
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Chemarotra, use, «. m. et/. Eoornifleur. — De rallem.
schmarotaen, écomifler.
Chémel, 8. m. Escabeau. Dimin. chémeli. — De Tallem.
SehaemeL
Chemellai, v. a. Rudoyer, bourrer, battre. — De rallem.
schmaehlen, réprimander; peut-être aussi de schmaehen^
injurier.
Chemelle, s.f. Semelle.
Chemèquai [chemè-kat), v. n. Paraître bon au goût. — M.
chemèquer. De l'allem. schmecken^ déguster. —Lesu^jetne
peut jamais être qu'un nom de chose ; on dit à Montbéliard:
eda me chemèque, et non : je ehemèque cela.
Chenai, v. a. Pencher. — Le v. fr. chener, chemer signifie
sécher d'ennui, tomber en éthisie.
Cbematchiere, s.f. Femme sale et mal tenue.
Cbenébergrue, 8. m. Poudre stemutatoire d'origine suisse.
On désigne quelquefois ainsi, dans le b. allem. d'Alsace, le
tabac à priser de mauvaise qualité {Scfmeeberg); et le mot
a passé, presque sans altération, dans le patois et daos le fr.
populaire de Montbéliard.
Chenéqu, use, 8. m. et/. Qui fiirète^ qui cherche, qui arrive
d'une manière inopportune. — M. chenéqueu/r. De chem-
quai,
Chenéquai, v. n. Chercher^ fiireter, se fourrer partout, se
montrer dans un moment inopportun. — M. chenéquer,
Cheni, 8. m, Grande houppelande. — V. fr. chatnsil^ habit de
paysan.
Chenifa, 8. m. Asticot.
Chepanne, «. f. Empan. — M. chepagne; v. fr. espane. De
l'allem. Spanne^ qu'on prononce chpamie.
Chepritse, s. /. Grosse seringue à large douille, avec la quelle
on chasse la viande hachée, quand on feiit des saucisses. —
De l'allem. Spriize, seringue.
Cherégue (de), adv. De travers. — De l'allem. 8chraege,
oblique.
Chetal, 8. m. Tige d'acier sur laquelle les bouchers affilent
leur couteau. — De l'allem. Stahl, acier.
Chéti; chieti, ^. a. Asseoir: chêtant, asseyant; chêti, assis;
i ehête^ j'assieds. — V. fr. 8éir, Du lat. 8edere.
^Chetraque, 8.f, Sorte de jeu de paume, dans lequel on se
renvoie une balle en la frappant avec un bardeau. —
De l'allem. 8traek, prompt, raide.
^Chetrique - nodeule {o long, eu bref), 8, f. Grosses
nouilles cylindriques qu'on prépare en faisant tomber la
pâte dans la casserole au moyen d'un entonnoir muni d'un
long manche. — De l'allem. Stricknudel, formé des deux
mots Strieky corde et Nudel, nouille.
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Cbetrolai (o long), v. n. Se promener çà et là, flâner. Synonyme
de berlandai. — M. cheiroler. Altérât du v. fr. tramer^
comîr çà et là.
Chetrolu, use {o long), s. m. et/. Planeur désœuvré, bague-
naudier. — M. chetrokur. De chetrolm.
Cheuri {m long)^ v. n. Fleurir: chewriasa/nt^ fleurissant;
cheuri^ fleuri ; i chewra, je fleuris.
Cheurie {eu long), 8. m. Grand drap où Ton met les cendres,
dans une lessive. — M. cendrier.
Cheuse (eu long), ad^. Sans consistance. Se dit surtout de la
paille des céréales.
Cheusun (m long), adj. ftraine de foin.
Chi ; si, aâ/v. Si, aussi. — Mont, si. Du lat. sic ainsi.
caiia (une syllabe)^ adv. Si, oui. Litt. ainsi est (chi-a). — Ne
s'emploie que jx^ur répondre à une question dans la quelle
figure la négation ne pas, ne point
Chiesant, cu^. Seyant, qui sied ; gracieux. — Saint, siésa/nt
Chinquai, v. a. Donner gratuitement, donner en surplus. —
M. chvnquer. De Tallemu schenAen, faire présent.
Chiquai^ v, a. Arranger, mettre en ordre, ranger ; parer. —
M. chiquer. De Tallem. schiken, qui signifie quelquefois dis-
poser, a(5commoder.
* Chique (chi-ké), s. /. Gros morceau d'un comestible quel-
conque. Se dit surtout du pain.
Chiquotte (ai lai), adv. Chichement, ric-à-ric. — Dimin. de
chiche.
Chire, s. m. Sire, seigneur, un monsieur ; maître ; père. Dimin.
cliirot. Le mot chire désigne surtout un homme dit comme
il faut, et assez riche pour pouvoir vivre sans travailler, un
monsieur. — V. fr. svre, siret.
Chirotte ; cirotte, adv. Ici. Opposé à lairotte.
Chivô, adv. Si, soit. Litt. ainsi veux [chi va).
Cbo (o long), s. m. Clou. -— V. fr. clos. Du lat. clavus.
Cho-li-Feuil, s. m. Bigle, louche. Litt. ferme-lui-l'œil.
Choxmi (p bref), v. a. Frapper avec bniit ; v. n. faire claquer
un fouet. — V. fr. choper, heurter.
Chô, s.f. Claie. — V. fr. cloye.
Chôre, V. a. Clore, fermer : choyant, fermant ; chô^ fermé ;
i chô, je ferme. — Beaucoup plus employé que/roma«,
fermer.
Chotai (o long), ;?ar^. Sifflé; soufflé, dans le sens de caver-
neux, vacuolaire : pin chotai, pain rempli d'yeux; rovoènet
chotai, petit radis caverneux.
Chotai {p long) , v. a. et v. n. Siffler. Dimin. choterlai.
Choterot (o lonç), s. m. Sifflet. — Mont et Porr. choterat
— On dit aussi chotrot
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Chotot {p long), 8. m. Sifflet, —Mont, et Porr. chotat — Plus
employé à Montbéliard que chpierot
Chôtre, 8, m. Ghenevière ou champ entouré de claies. — V.
fr. cl08tre, cloître, enceinte.
Chotu, use (o long), 8, et ac^. Siffleur.
Chouc, interj. employée pour indiquer qu'on a froid. — Du
b. allem. Schuckere, frisson.
*Chouchette, 8.f. Mèche de cheveux appliqués et enroulés
sur les tempes. — Peut-être v. fr. chotccher, coucher.
Chouè (une syllabe), 8. f. Pleur.
Chouelai, v. a. Plier ; plus particulièrement plier un obîet
flexible, tel qu'une baguette. — V. fr. choller, chomller,
plisser, chiffonner.
Ghoulai, v. a. Clouer. — De cho, clou.
Choumai, v, n. Chômer.
Chouquenai, v. n. Frisonner. — M. ehouqtiener. De choue,
Chouquenu, use, 8, et a(^. Frileux. — De chouc.
Chovanne. Voir tchovanne.
Chu, 8.f. Sueur.
Chu, 8, m. Suif.
Chu ; su, pr^. Sur. Exprime aussi le lieu. Par exemple, à
Montbéliard, on dit: demeurer 8wr Saint-Marim, pour
dire demeurer place Saint-Martin. — M., berr. et v. fr. 8U8.
Du lat. 8uper,
Chu, intery. Sus !
Chuai, V, w. Suer.
Chnliai {chu-Mai), 8, m. Soulier.
Chure ; sure, o^'. Sûr.
Churiement, adv. Sûrement.
Chvéde, 8, m. Brigand. — Litt Suédois. Tel est le mauvais
souvenir laissé, dans nos contrées, par les Suédois de Ber-
nard de Saxe - Weimar, que leur nom est devenu syno-
nyme de bandit.
Ci ; chi, aâo. Ici. — Mont. iqud. V. fr. d, chi ; lat. hie.
Cie, 8. m. Ciel. — V. fr. ùiex, cieux.
Cimai (cin-mai)^ v. n. Suinter.
Cinelle, 8, f. Baie de l'aubépine. — V. fr. cenelle,
Cinquenai, v. n. Exprime le bruit d'une respiration rauque et
embarrassée, sans être absolument synonyme de ronfler,
non plus que de râler. — Peut-être ce mot a-t-il son ori-
gine dans une altérât, du v. fr. cincdïer, oreiller, lit de
repos.
Clon, 8. m. Chanvre mal mur, chenevis mal mur. — V, fr,
8ion^ cion^ rameau.
Cions (ei'On), adv. Céans, ici dedans.
Cisé, 8. m. Ciseau. Dimin. ciselot — V. fr. mel, ci8elet.
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— 78 —
Citre, 8. m. Cidre. — Berr. dire.
Clicli, s. /. Clémence : diminutif.
Co {o long), 8. m. Cou. — V. fr. col Du lat. coUum.
Co {o long), 8, m. Coup. — V. fr. colp, cop; b. lat colpus,
colapus. Du lat. eoiaphus, coup de poing. — La loc. être
aux cent coups (M.) signifie être tourmenté, avoir perdu la
tête.
Cô, 8. m. Corps. Signifie individu, dans la loc. in molin c6,
m mêtchcmt ctf, un malin, un méchant corps. — Du lat.
corpu8.
Cobe (o bref), 8.f. Chèvre. — Mont, cabe, V. fr. cobe, vieille
vache.
Gobillie (o bref), v. n. Intraduisible. Concerne la parturition
de la chèvre, et signifie mettre au monde im chevreau. —
De cobe.
Cobioolot (cO'biourlot : les o brefe), 8, m. Petit réduit. —
V. fr. caboulot, cabane.
Cobou (o bref), 8. m. Chou cabus. — M. cabou.
Coboolai (p bref), v. a. Planter des choux cabus ; butter des
choux cabus. — M. cabouler.
Cobrai (se), v. réfl. Se fâcher, bouder. — Fr. se cabrer, dont
le sens est un peu modifié.
Cochai (o bref), v. a. Cercler. — De çoche,
Çoche (o bref), 8. m. Cercle. — V. fr. cerche. Du lat. circulus.
^Cochonnade, 8,f. Viande de cochon; toute espèce de mets
ayant pour base la viande de porc.
Co-de-temps {o long), 8. m. Tour de main ; mouvement, im-
pulsion légère faisant réussir une manœuvre. Au flg., occa-
sion, moment opportun. — M. coup-de-temps.
Côdje, 8.f. Corde.
Codotte (les o brefe), 8.f. Alliaire {Erymmmn Âlliara L.).
Coènai (coè-Thai), v. a. Corner, dans le sens de donner un coup
de corne. — De coène.
Coènai (coè-nat), v, n. Corner, dans le sens de sonner du cor-
net. — De coènot — La loc. coènai a eu, M. corner au cul,
signifie être obséquieux, flagorner. A l'impératif, coène nCi
eu, M. corne-moi au cul, ^ synonyme de va te promener.
On y ajoute quelquefois nicsague, de Fallem. nichts sage,
ne dis rien.
Coène {coè-ne), s.f. Corne. Dimin. coènotte, dont le sens est
aussi poire à poudre. — Du lat. cornu. Au pi. on emploie
de préférence êcoène (voir ce mot).
Coènemion, 8. m. Pond de culotte; au flg., flagorneur,
pied-plat. Litt. corne-moi au cul.
Coènoille (coè-no-Ue: o bref), s.f. Corneille. — Du lat.
commua^ dimin. de comix.
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— 79 —
Coènot (coè-woQ, s, m. Cornet, cor. — Dimin. de coène.
Coèra (coè-ra), s. m. Paquet de fine étoupe dont on garnit la
quenouille. On désigne aussi, sous ce nom, les branches
mortes des vieux chênes. — Du v. fr. cores^ courroie î
Cofflet, 8, m. Tas, monceau. Dans m coffiet signifie pêle-mêle.
— V. fr. coffe et coffin^ coffre, corbeille.
Cofôret (o bref), s, m. Excrément mou et volummeux. —
C'est peut-être une altérât, de cas foireux. — On dit aussi
cofoue/re, cof(meret
Coignôtre, v. a. Connaître : coignocha/nt, connaissant ; coi-
gnu, connu ; i coigno ou i coigna, je connais. — V. fr. cog-
noistre. Du lat. cognoscere.
Coille {coi-Ile), s,f. Membre viril ; testicule. — V. fr. cowitle,
coile. Du lat. colev/s, testicule.
Coillenai (coi-lle-nai), v. a. Railler, se moquer ; v. n. lambi-
ner. — M. couillonner, dans le premier sens ; coiUener,
dans le second.
Coillenu, ase (coi-Ue-nu), s. et a^. Lambin ; railleur.
Coillon (coi'Uon), s. m. Testicule ; acfj. lâche, poltron. — M.
cowiUon; v. fr. coion.
Coillot (coi'Uof), s, m. Luron, gaillard. — Mont, et Porr.
couillat De coiUe.
Coinot, s. m. Coin ; petit coin. — Diminutif du mot coin, qui
n'est pas usité (le mot employé est care) ou qui est tombé
en désuétude. — Le patois dit de même onehot, oncle, mur
rot, mur, coutchot, court, etc., et n'a aucune forme qui ré-
ponde aux mots, oncle^ mv/r, cotirt
Coisie, V. a. Taire. — V. fr. se coisier, se tenir coi. Du lat.
qwietus. — Il n'y a pas de mots patois qui représente le fr.
tavre,
Coissie, v, a. Blesser, incommoder. Se dit surtout à propos
des blessures faites par le collier aux animaux de trait. —
M. cosser ; v. fr. cosser, se heurter. — On dit aussi cossie.
Coit-ci, ado. Ici à côté, ici près. — Coit répond au v. fr.
coste, côté. Du lat. costa, côte.
Coitchesse. Voir cootchenaie,
Coit-lai {ai bref), aàv. Là à côté. Opposé à coit-ci.
Colot (les brefs), s. m. Calotte. — M. calot. Dimin. de cale.
Colotte (les o brefs), s. f. Croûte qui recouvre la tête des
petits enfants. — M. calotte.
Condoigne {con-doi-gne), s f. Dégoût. Ne s'emploie que dans
Texpression/a^e condoigne {ou poutchai condoigne), ins-
?irer le dég^oût. — Peut-être antiphrase du v. fr. condigne
isp. condîgno), très-digne.
Confoiron, s. m. Coquelicot. — Sans doute v. fr: covtfe/ron^
eortfcmm, bannière, qui a àoimé gortfalon, puis govtfor
lonier.
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/
— 80 —
Conrai (se), v. r0. Fermenter en tas, en parlant des fourrages.
— Peut-être v. fr. corner, tonner.
Conrie, s. m. Coudrier. — Lat. corylua.
Conriere, 8, f. Coudrier, — Lat. corylus.
Consôrt, 8, m. Compère, confrère. — Peut-être v. fr. consour
mrs, sœurs de confrérie.
Copai {p bref), v. a. Etêter un arbre, couper les panicules des
herbes. — V. fr. cm, tête. Du lat caput
Copai (o long), v. a. Couper. — V. fr. coper, camer.
Copant (o long), 8. m. Tranchant d'un outil. — M. coupant
Cope (o bref), 8, f. Bonnet, casquette. Dimin. copet. — M.
cape, copet V. fr, capp&, chapeau, capuchon ; b. lat. cappa,
Copot (les brefe), 8. m. Capuchon. — M. capot — V. fr.
cappe: dimin.
Copotte (les brefe), 8. f. Cime, sommet. — M. eapotte. V.
fr. cap, tête : dimin.
Copu, use (o bref), a(^. Capot, conftis.
Cormouethe [cor-moue-tche : o bref) , 8. f. Débris d'une
vieille souche.
♦Cornart, s. m. Cornet de berger en écorce. — V. fr. comiart
Coron (o bref), s. m. Brique. — M. et v. fr. coron. ,
Corotte (les o brefs), s.f. Carotte.
Gorrelai (o bref), a^. A carreaux. — M. ca/rrolé.
.Correnot (o bref), s. m. Petit carré.
Corriche (o bref), 8, /. Pomme-de-terre. — Dans le Limousin,
on appelle corrive une grosse châtaigne.
Cosse (o bref), 8,f. Citrouille. — V. fr. cosse, tête, potiron.
Côtaie, s. m. Côte, coteau. — V. fr. costal Du lat. costa.
Cotchelaidje (o et ai brefe), s, m. Bois de chauffage en
bûches fendues en long. — M. cartelage. De qua/rUer,
Cotchemusse (o bref), s. m. et /. Cachotterie. Ne s'emploie
guère qu'au pi. — De cotchie,
Cotche-nayoXXe (naï-^otte : m long; o bref, ainsi que dans
cotche) , 8. m. Jeu d'enfants qui consiste à découvrir un
objet caché qu'on se passe de main en main, et qui circule
entre le sol et les jarrets (les enfants étant assis en rond),
comme la navette d'un tisserand entre les chaînes. Litt.
cache navette, (Voir napotlé).
Cotchotte (les o brefs), «. /. Cachette. — M. caehade.
Cotchie (p bref), s. m. Quartier; quartiers de poires ou de
pommes séchés. Le dimin. cotcherot ne s'emploie que dans
ce dernier sens.
Cotchi (o bref), v, a. Cacher.
Côtédje, s. m. Réunion, assemblée. S'applique particulière-
ment mx veillées d'été, qui ont lieu en plein air, devant les
maisons. — C'est le fi*, cortège (ital. corteggiOy suite) un
peu détourné de sa signification.
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— 81 —
Cotrine (o bref ),«./. Catherine. Dimin. cotrinotte^ — M.
Catrinette.
Côti, s. m. Côte de cochon salée et fumée.
Gotien (o long, en comme dans examen), aâQ. Qui se porte
sur le côté. N'est guère usité que dans penie-cotien, sorte
de panier qu'on porte à ia hauteur de la ceinture, quand on
cueille des fruits. — V. fr. costière, qui est à côté. Du lat.
Costa, côte.
Çou, pron. Ce. — Mont, ço ; v. fr. ço, çou.
Coubin, adv. Combien. — De eoume, comme et bin, bien.
Coubin que, conj. Bien que, quoi que, encore que. — V. fr.
combien que.
Couchelet, s. m. Corset. — V. fr. corcelet.
Çouci, pron. Ceci. — Porr. çoci; Mont- cequi.
Coudjerotte, «./. Petite corde. Au flg., de lai même couine"
rotte signifie de la même coterie.
Goudjiere^ 8. /. Fouet. — V. fr. cor aie, courgie; b. lat.
corrigia. Du lat. corium, cuir. — On dit maintenant plutôt
coiirajiere, moins usité pourtant que le mot rieme»
Coudri, 8,f. Couturière.
Goue, 8. f. Queue. Dimin. coaètotte. La loc. èy'ait belle coue,
M. il y a belle queue, signifie il y a fort longtemps ; la loc.
traînai 8ai coue, M. trainer sa queue signifie se faufiler,
faire des visites importunes; la loc. tirielai coue airrie, lit t. ,
tirer la queue (en) arrière, signifie trainer en longueur,
n'avancer qu'en rechignant. — V. fr. eue, coue. Du lat.
cauda.
Coue-de-caisse (ai bref), 8. f. Mésange à longue queue. ■—
M. queue-de-casse.
Coue*de-serpent, s.f. Queue de serpent. On désigne ainsi
les Corydalis sauvages, principalement le C. solida Sm.
Goae-de-tcbait^ s. f. Prêle des champs {Equistum arvense
L.), et^ en général, toute espèce de prêle rameux. Litt. queue-
de-chat.
Coaenne, 8.f. Couenne; gazon. — En Normandie, on désigne
également le gazon par le njot quouane.
CoQèraidJe (couè-rai-dje : ai bref)^ s. m. Courage. — V. fr.
couraige.
Conèraidgie (couè-rai-djie : ai bref), v. a. Ce verbe exprime
le contraire de répugner^ ou plutôt d'être répugné, et signi-
fie manger volontiers (avec courage) et sans dégoût les
mets apprêtés par telle oja telle personne. Il a toujours
un complément direct de personne ; ainsi à Montbéiiard, on
dit : courager quelqu'un.
Couinai {couin-nai), v. a. Saigner au cou ; v, n. pousser un
cri aigu. — M. couiner^ v. fs.covdnmr^ gémir; bèrr; coui-
ner^ grogner. ^
6
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-^ 88 ~
Çoolai {ai bref), pron. Gela. — Mont, çoli, cequi.
Coalenrai {eu long), v. a. Enluminer. — M. coiUorer; v. fr.
couloré, coulure, coloré.
Ck>ulon, 8, m. Pigeon sauvage, ramier. — Y. fr. couUm, cou-
lomb. Du lat. columba, colombe.
Coiileuse, 8,f. Fruits tombés de Tarbre. A Montbéliard, aUer
à la cùuleuse signifie : aller ramasser les fruits tombés sous
les arbres. — De couler.
Ck>iime, ado. Gomme. — Y. fr., b^r.^ saint, coume.
Coiimen {en bref), ocfo. Gomme. — De cowme, — S'emploie
plus souvent devant une consonne, et coume, plus souvent
devant une voyelle.
Coumencie, v. a. Gommencer.
Couinent, adv. Gomment.
Couot (une syllabe), a(^, Ecourté, courtaud. — De cou>rL
Coupoi 8. m. Mesure agraire et mesure de capacité pour les
choses sèches équivalant au boisseau. — Y. fr. coupeUe^ di-
min. de coupe. Ë. lat. copa.
Couquelevant {ont bref), 8. m. Goque du levant.
Couquenie, 8. m. Gocpietier ; amateur de pigeons.
Çouquoi, pron. Quoi î qu'est-ce t Litt. ce quoi.
Courbé, 8. m. Corbeau. — Y. fr. corbd.
Courbottè, s.f. Goûter des ouvriers àxûs les diamp^.
Conrcombre, 8. m. Goncon^)re. — M. coucombre; v. fr. co-
eombre. Du lat. cueumie, qu'on prononçait coucoumie. —
Dans quelques villages on dît courconde.
Conrdannie {cou/r-da/rMfiie), 8. m. Gordonnier. — Y. fr, cor-
douanier; de cordouan cuir de Gordoue.
Courdjon^ 8. m. Gordon.
Conrie, 8.f. File. — Peut-être v. fr. cour, foire, assemblée.
Cousin, 8. m. Gousin. Dimin. couslnot, cousinotte.
Cousisse, 8. m. Gousin. Terme familier, surtout employé à
Montbéliard.
Coûtai, V. a. Etançonner. — Y. fr. coetéér, être à côté.
Coûte, 8. f. Etai, étançon.
Coutclienaie, 8.f. Place foulée par une personne ou par un
animal qui s'y est couché ; bauge d'un sanglier. — wcouU
chde.
Coutoîde , V. a. Goucher. — On dit encore couetchie {couè-
tchie).
Coutclliot, otîe, ac^. Court. — Le sens reste entier, quoique ce
mot ait la forme d'un diminutif et en soit réellement un.
Cbuteline, 8. /. Etoffe de coton. — De couton.
Couton, 8. m. Coton.
Goutr3, 8. m. Coude. — Y. fr. eouete^ coûte. Du lat. cubitu8,
qu'Qsi prcmonçait coubitous.
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-^ 83 —
Coutte, 8, f. Gotte, jupe. — B. lat. cotia.
Gontde, s, m. Godet où les faucheurs mettent tremper dans
l'eau leur pierre à fkux. Synonyme de buoL — Peut-être v.
fr. cawves, creux.
Couvot, ê, m. Greux du cou, nuque. — V. fr. cauves, creux.
Du lat. cavus.
Couvre, s. m. Cuivre. — V. fr. cueuvre ; esp. cobre. Du lat.
cuprum^ qu'on prononçait couproum.
Craird {ai long), v. cl Groire : craymt, croyant ; eru, cru ; ♦
craîs, je crois. — V. fr. creyre; saint crère; berr, creire;
esp. créer. Du lat. credere.
Craisenai (le premier m bref), v. n. Grincer, craquer. — V. fr.
eraïsir, rompre, écraser. On soit que la terminaison enai est
un diminutif.
Craitc^e (aï long), 8, /. N'est employé que dans la loc. pou-
tchai ai lai craitche, porter à la chèvre-morte. On dit quel-
quefois ; ai lai cradtehe mignm, — Mont, cratche. Est-ce le
V. fr. era<^ crèche ?
Cralai, v, n. Crier, en parlant de la pie.
Gramaillle {cran-mai-Ue : a« bref),^. m. Crémaillère. — M.
cramail; v. fr. cramel.
Gramaillot (cran-mai-llot : ae bref), 8, m. Pissenlit (Leonto-
don Ta/raxaeum L.). — Le mot patois a sans doute pris son
nom de la forme des feuilles du pissenlit, qui sont dentelées
comme une crémaillère.
Cramefonesàe (cra-me-foue-se), 8. m. Simagrées, façons, cé-
rémonies. — De l'allem. Krumm, courbé et Fuss^ pied.
Crampet,«.m. Petit homme trapu et robuste; par antiphrase,
aussi synonyme de faible, chétif. — V. fr. cropet, trapu.
Crampouiotte,^./. Luserne lupuline (Medicago Lupulina L.).
Crapé, 8. m. Large escarre sur une plaie ; large plaque de
morve sur un vêtement.
Gralot, 8. m. Coteau. — Dimin. de cm, cratre, mots qui sont
employés à la Montagne et dans tout le Jura pour désigner
une émînence. — J. Thurmann a donné le nom de crêt à
une forme particulière d'escarpement.
Cratre, v. n. Croître : crachakt, croissant ; cru^ cru ; i cra,
je crois. — V. fr. creistre ; berr. et saint, crètre. Du lat.
cre8cere.
Crêlai, v. a. Cribler ; au fig., lésiner, liarder. -— Wall, criler.
Du lat. cribrare.
Crêno (o long), 8. m. Noix vomîque.
Cressé, 8. et adj. Maigre, chétif. •— V. fr. ere88e, graisse : an-
tiphrase.
Cretchot, 8, m. Crochet.
Creu (eu bref), 8. m. Son. — V. fr. ereim, grosse Jkrme ; îtal.
ermca^ son. De creutche.
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'^m
— 84 ~
Creuchie {eu long), v. a. Rï)mpre, froisser ; v, n. craquer, —
' V. fr. cruci. De creutche,
CreuiUe-bouseï (eu long), 8. m. Bousier. — M. creûille-boU"
, set
Creuillie {crm4lie : eu long), v. a. Creuser ; gratter. — M.
creuiller.
Greuillot (creurllot: eu long), s, m. Toute espèce de crochet
avec lequel on peut creuser la terre; mauvais crochet. —
De creuillie.
Creutche (eu long), s.f. Coque, e'caille. — Du l{it. crusta,
croûte, enveloppe.
Crevi, v, a. Couvrir. — On dit plus souvent cueuvri.
Cricht, 8, m. Christ.
Crichtoufe ; Crichtonfle, 8. m. Christophe.
Criele, 8. m. Crible. Le dimm. crielot désigne^ à Montbéliard,
une sorte de corbeille eh fer blanc, dont le fond est percé
de trous, et où Ton met égoutter la salade. — V. fr. creil^
claie.
Crignoalie, 8, m. Nerprun ^\xrg2ii\t {Ehamrm8 Cathar-
UcU8lk) .
Cro (o bref), 8. m. Corbeau. On désire ainsi le grand corbeau
noir (Corvus Corax L.) ; le mot courbé est plutôt généri-
Siie, et s'applique également à la corneille, au freux, etc. —
nomatopée.
Cro (o long), 8, m. Trou. — V. fr. cro8.
Croire (o bref), 5./. Force. — M. craffe\ de Tallem. Krafft,
— Mot d'introduction assez récente, ainsi que la plupart de
ceux qui dérivent de l'allemand, et, comme ceux-ci, employé
surtout à Montbéliard et dans les environs immédiats.
Crôg^ue, 8. /. Cruche. — De l'allem. Krug, qu'on prononce
Kroug. — Surtout usité à Montbéliard. — Ou dit aussi
crouegue.
Croille (croi4le\ adj. De mauvaise foi ; canaille.
Croisie, v, a. Etançonner. Synonjrme de coûtai. — M. cro88er;
V. fr. cro88er^ courber. De cro88e.
Crolai(o long), v.n. Chanceler; branler, chanceler sous le faix.
—M. croler ; v. fr. croler^ crauler,
Grolotte (le premier ô long), 8,f, Ebranlement. Ne s'emploie
guère que dans la locut./mVe croloite, qui signifie tomber par
suite d'un léger ébranlement. — V. fr. crolle: dimin.
Croquai (cro-kai: o bref), v. n. Craquer.
Croquoillie {cro-coi-llie : o breQ, v. n. Craquer, craqueter.
— De croquai: dimin.
Crosse (o long), 8.f, Béquille ; étançon. — Esp. crom; ital.
croccia; b. lat. cro88a, cruda. Du lat. crux, croix.
Grôtet, 8. m. Morceau de pain où il y ^ beaucoup de croûte.
— De crote.
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— 88 —
Crote (o long), 8.f. Croûte. Dirain. crôtotte. — lAv,cr.08te,
Du lat cruata qu'on prononçait crousla.
Crôtu, use, adj, Groûteux. — De croie.
Grottu, use (o bref), adj. Sale ; s. homme sale ; homme de
basse extraction. — DÛ^ fr. crotte.
Crou, 8. w. Pioche à deux dents, hoyau. — Pr. croc.
Groumpiere (croume-pie-re), 8.f. Pomme de terre. — De
l'allem. KrummrBîme, iausse-poîre, pomme-de-terre, qu'on
prononce, dans le b. allem. de l'Alsace, Kroumme-pime.
* Crouston, 8. m. Grouton; morceau de pain entouré de croûte.
Dans ce sens, synonyme de vire-coïnot. — V. fr. crousté.
Crouvaie, s.f. Corvée. — Y. fr. crouvée.
Cubrai, 8. m. Primevère sauvage.
Cudai, V. n. Se tromper, faire une fausse manœuvre. — G*est
sans doute le v. fr. caider, cuder^ penser, croire, s'imagi-
ner, détourné de sa signification. De cogiiare, penser.
Cude, 8.f. Erreur, bévue, mauvaise spéculation, — De cudaï.
Cudot, te, 8. m. et/. Personne facile à tromper, ''qui fait de
mauvais marchés. — De cudai.
Cudot, te, 8. m. et/. Personne toujours pressée. — De cute.
Cue, 8. m. Cœur. — Y. fr. cu>er; gasc. car. Du lat. cor.
Cue, 8. m. Cuir. — V. fr. çwer. Du lat. corivm.
Guecue, 8.f. On désigne ainsi toute espèce d'ombellifêre
sauvage. — Mont, cornue; berr. cocue; saint, coguë;
fr. ciguë. Du lat. cicuta.
Gaequielin, 8. m. Tourteau de matières oléagineuses dont
l'huile a été extraite.
Gueuvri (m long), v. a. Couvrir. — V. fr. cumvrir ; pic.
cœuvrir. Du lat. cooperire.
Gagnie , v. a. Fouler, presser, chasser, enfoncer comme un
coin. — Y. fr. cug:iet, coin.
Gagncn, 8. m. Morceau, grumeau. — Y. fr. cugnon. — Le
patois dit aussi gugnon.
Gagnot, 8. m. Coin ; au fig., bâtard. — Y. fr. cugnety cugnot,
coin ; coigner, avoir des accointances illicites. De coin; lat.
cuneua.
GniUn (cu-Uu), 8. m. Gueilleur ; cueilloir. — Y. fr. culieur.
Galton, 8. m. Feu follet.
Guperot, 8. m. Crachat. — De êcupai, cracher. — On dit
aussi queuperot.
Gutche, 8. f. Tête. — Y. fr. cuche, cime, tête. — Familier,
même en patois. — On dit aussi gutche. .
Cute, 8. /. Hâte : aivoi cute, avoir hâte, être pressé. La loc.
fait ai lai cute, appliquée à une personne, signifie individu
mal dégrossi, parvenu, — On dit aussi çp^ute (eu bref).
Cutu, use, a<^. Précoce, hâtif. — De cute.
L,^^
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— 86 —
Cuvé, 8. m, Guvier. Dimin. cuvelot — M. mveau; y. fr* eu*
vdette.
Da, pr^. Depuis. — Du lat. de.
D'adon, adv. Depuis, depuis lors, désormais. — V. fr. ^adonc^
d'adons, d'alors.
Daie, s. /. Faisceau de tiges de chanvre qu'on met dans le
doigt en tillant. — V. fr. deie^ doigt.
Daime (aï bref), s. f. Dame. — Esp. dona ; ital. donna ; b.
lat. domnula. Du lat. domina,
Daivoi {ai bref), v. a. Devoir : daivant et danf, devant ; rfw,
du ; i dai9, je dois ; i daivo, je devais ; i dus, je dus ; i dai-
rai, je devrai ; qu'i deuehe, que je dusse.
Dan (an bref), s, /. Mère. — Y. fr. dam; b. lat. domnula,
dimin. du lat. domina, dame.
Daime {dan-ne\ «. /. Maîtresse. — Esp. dona ; ital. donna.
Dan^ie, v. n. Danser.
Danvoi, s. m. Orvet. — V. fr. anvain, anvot
Da-quand, conj. Depuis que. Litt. depuis quand.
Darfe, 3. /. Partie du chanvre qui n'a pu être convertie en
étoupe.
Davi, 8. m. David.
De, prép. De. S'emploie fréquemment avant les adv. et les
prép. comijierïçant par a: d'aivo (d') avec, d*aipré(d!!) après,
daivant (d') avant, etc. — Du lat. de.
Débenaitai (le premier a» bref ), par/. Débarrassé.
DebiÀ, 8, m. Vertèbres et chair attenante. Synonyme d'tf-
chaûles.
Debiôssfie., t?. a. Découper en morceaux.
Deboitcliie, adj. Bien haché, haché menu, — De boitehie,
Dôboquai (0 bref) , v, a. Supplanter , faire la loi. Le sens
exact est : chasser quelqu'un pour se mettre à sa place. Litt.
arracher le bec. — M. déboquer. De boc, bec.
Deboussai, v. a. Repousser quelqu'un. — De boussai, pousser.
Déche, ad/, numéral Dix. — Y. fr. dex, deix ; prov. dex. Du
lat. decem,
Dêcbelambrai, va. Déchirer en lambeaux. — Lat. lamberare.
Déchu, adv. Dessus.
Dôçocbial (0 bref), v, a. Décercler ; désarticuler un membre.
— V. fr. décercler, rompre. De çochCy cercle.
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^B^ •"
~ 87 —
Décombrai , v, a. Décombrer ; détruire ; dépenser. -^ If.
déeambrer^ dans ces divers sens.
Dêcombre , s. m. Décembre ; débarras. D*une personne en-
nuyeuse qui s'en va, on dit : ^a m bon dêcombre, c'est
un bon débarras. — M. dêcombre, dans ôe dernier sens.
Dêcombre, o^/. Disparu, enlevé. D'une personne ennuyeuse
qui vient de s'en aller, on dit : elle a dêconibre. — Û, dê-
combre.
Dôcompoutchai, part Découragé. Litt. décomporté.
Ddcopai {o long), v. a. Découper. — V. fr. décoper, trancher.
Déora, K m. Â peu près intraduisible. Ne s'emploie que dans
la loc. aivoi lou dêcra, H. (woir le décroit, qîii s'applique à
une personne ayant un membre ratatiné par la maladie, ou
dont la croissance est en partie arrêtée.
Dêcrotai (o long), r. a. Chasser une bille de la position qu'elle
occupe, au jeu dit du carré, quand elle est protégée par
tpielque obstacle de terrain. — M. décrouter.
DMeveirîl, V, n. Devenir défait, épuisé à, la suite d'une mala-
die. — M. dédevenir,
Dgealrdgea {ai brel^, s. m. Jable d'un tonneau. — V. fr.
gargau.
Dêdseolai (p bref), v. n. D^ler. -— De dgeolai.
&édjuenai, v. n. Déjeuner.
Dédjttn, s. m. Déjeûner. — V. fr. desjwia, dejuns, jeûne.
Dedo {o long), adi). Dessous. — De de, de et do, sous.
Défère, s. m. Dépense. Un dépensier est un homme d'in gros
d^are. — V. fr. defawrre, manquer.
DéHUialdgle (a«bref), po/rt Expatrié. Litt. qui a quitté le
finage.
Deflnmeii (eu long), ad/v. Très-bien, au mieux. Litt. de fin
mieux. — On dit aussi definmeu/ve.
Definmoillu {de-ftn-moi-Uu), ac^. Très-bon, excellent. Litt.
de fin meilleur.
Defo (o long), adv. Dehors. Â Montbéiiard, ollai dtfo, aller
dehors, signifie s'expatrier. — De de, de et /o, hors. — M.
dehors.
Ddgniiai, V. a. Dénouer.
Dégoulinai, v. n. Rouler le long d*une pente; couler. — De
gouKne, canal.
D^rriotfai (o bref), v. a. Déchirer, écorcher. Litt. arracher le
foie. — De griotte, fde.
Delttche, 8. f. Partie la plus fine d'un fil. — Peut-être v. fr.
(feZt^uee, faiblesse.
Dette, iere, adj. Mince, menu, délié. — V. fr. dealié.
Démalai, v. a. Démêler. — V. fr. deamaler, débarrasser.
DeiiiAle« 4. m. Démon.
mL±i
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— 88 —
Demé, ckjf. Demi. — V. fr. demei, au milieu, à moitié.
Demoèrai, v. n. Demeurer. -— V. fr. demoère, séjour; demorer,
demeurer.
Denai, v. a. Donner, — V. fr. deneir. Du lat. donare:
Dépadgle, v, a. Dépêcher.
Dépairoillie {dê-pai-ro-Uie : ai long, o bref), v. a. Dépareil- .
1er. — M. dépairoiller.
Dépenietrai, v. a. Paire sortir, extraire. Litt. ôter du panier.
— De pmie^ panier.
Dépaivurie {cd bref), v. a. Perdre la peur, se rassurer. C'est
le contraire de êpaivwrie, s'épouvanter. — De povow, peur.
(Mont, paivu),
Dépé, 8, m. Dépit, chagrin.
Dépeutai [m long), v. a. Rejeter, repousser, dédaigner. — V.
fr. despiter.
Dépiemnai (eu bref), v. a. Déplumer. — De pieumey plume.
Dépiottai (o bref), v. a. Ecorcher, lever la peau. — M. dé-
piotter ; v. fr . pialSy piaut, peau. Du lat. pelli8,
Dépiottu. use (o bref), s. m. et/. Ecorcheur. — De dépiottai.
DéqpiepiÛie, «?. a. Détruire, dissiper.
De quoi, pron. Quoi ?
Déraicenai (le premier ai bref), v, a. Déraciner. — De raieene,
racine.
Derine^ 8. f. Femme sotte et de mauvaise foi. — V. fr. de-
resnCy dénégation, chicane.
Déroquai, v. a. Déranger. — V. fr. desroquer, précipiter.
Dérouètchie^ t\ n. et v. a. Dégringoler, faire ébranler, ren-
' verser. — M. déroucher; v. fr. desrocher, dérocher. De
rouètche, roche.
Derrie, iere, a(^. Dernier. — V. fr. derrain, derrien.
Derrie, prép. Derrière. — M. dernier; v. fr. detriez, detries;
esp. deiras ; ital. dietro. Du lat. de rétro.
Dervie, s. m. Taupe. — B. lat. darbm, altérât, du lat. talpa.
Désembôlai, v. a. Démêler. — De embélai, emmêler.
Désembourrelai,t;.a. Oter le collier à une bête de trait, — De
bou/rré, collier.
Dêsenete, ad^. Malpropre, salîgaud.
Désoncelai, v. o. et v, n. Arracher les sabots à un animal ;
perdre les sabots. — De onçotte, sabot.
Désotchai {o bref), v. n. Avorter. — V. fr. désotœery dépouil-
ler, détruire. — On dit aussi dêsaitchai (le premier m* bref).
Désovrai (o long), adj. Désœuvré. — V. fr. ovrer^ travailler.
Déssaitchie [ai bref), v. a. Oter d'un sac, vider un sac. — De
sai, sac.
Dêssorvai (dê-sor-vai), v. a. Distinguer, différencier. — V.
fr. dessaivrer.
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— 89 —
Détcha, a(^. Déchaussé. — M. déchaux ; v. fr. deschaux.
Détchaipiai {détchai-piai : le premier ai bref ), adj. Haché
menu. — De tchaipiai, cbapeler.
Dêtchairpi^ v. a. Démêler les cheveux. — V. fr. déscharpir^
mettre en charpie.
Détchassie, r. a. Déchausser. — De tchasse, bas.
Détcholenai (o bref), i\ a. Eplucher des noix ; dissiper, gas-
piller un héritage. — Sans doute v. fr. deschaïler, défricher.
Détôrbai^ v, a. Détourner^ retarder, empêcher. — V. fr. des-
torber, détourner, empêcher.
Détôrbe, 8. m. Qui fait tort^ qui est nuisible. — V. fr. des-
tors, obstacle, ruine.
Dètropai {o bi'ef ), v. a. Détruire, dépenser, débarrasser. — M.
détraper ; v. fr. destraper, débarrasser.
Dètrope {o bref), adj. Détruit, dépensé, débarrassé. D'un en-
nuyeux qui s'en va, on dit ; el a dêtrope. — M. détrape.
C'est une altérât, du part, passé dètropai.
Détrosse (o bref), s. f. Détresse. — V. fr. destroisse.
Deuchon {eu long)^ s. m. Ampoule provenant de la piqûre
des cousins.
Deusille (eu long), s. m. Fausset. Dimin. deusillot. — M. et
V. fr. dousil,
DeusiUie {eu lonç), s. n. Intraduisible. Lilt. se servir du faus-
set. Signifie visiter fréquemment ses tonneaux, aimer à
boire dans sa cave. — M. dousiller.
Devant, p7*^. Avant. — V. fr. devant. ■— Le patois emploie
plus rarement aivant.
Devant-hie, adv. Avant-hier. — V. fr. devanthier.
Devantie, s. m. Tablier. — V. fi*. éivanteau, devante, dcvan-
tier. De devant. — Il n'y a pas de mot patois qui réponde
au fr. tablier.
Devant que, conj. Avant de. Devant un infinitif, on ajoute
de : devant que de mûri, avant de mourir. — V. fr. devant
que.
Devinerotte, s. /. Enigme, charade, chose à deviner.
Devinotte. Synonyme de devinerotte.
Devise-que-ci-a, s. /. Synonyme de devinerotte. Litt. devise
ce qui ici est.
Dévorai (o long), part. Dévoré ; déchiré, en lambeaux ; qui
porte des habits en lambeaux. — M. dévoré, dans tous ces
sens.
Dévergondai (o bref), a^\ Dévergondé. — M. dévoraondé.
Do de et de vergogne, qui vient du lat. vereeu/ndia, honte,
pudeur. ♦
Devouitenai (se), v. r0. Se remuer vivement^ s'açiter, se
tortiller. Litt 3e mouvoir rapidement comme un dévidoir.
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— 90 —
— M. se devouifener. Y. fr. desvoyder , dévider ; d'où
le fréquentatif devouidenai^ puis devouitenai, par subs-
titution de la consonne forte à la douce. Le t se retrouve,
d'ailleurs, dans le v. fr. desvoutouère, dévidoir.
Dgreai, 5. m. Geai.
Dg^eai-maitcherot (ai bref dans maïtcherof), 8. m. Gros-bec.
— De dgeai et de maitcherot, dimin. de maitché, marteau.
Dgebillie, v. n. Sauter, gigoler, se trémousser. — V. fr. giber^
s'agiter, se débattre.
Dgelene, s.f. Poule. La loe, faire lou eu de dgeUne, litt. faire
le cul de poule^ se dit des enfants qui rapprochent les doigts
?o\xr recevoir la férule. — V. fr. geline. Du lat. gallina, —
l n'y a pas d'autre mot patois qui réponde au fr. poule.
Dg^elenie, 8, m. Poulailler. — V. fr. gelinier. — On dit aussi
dgenelie,
Dgenatche, s. f. Sorcière. — V. fr. genoche.
Dgenelotte, 8.f. Mâche, doucette. ^- Dimin. du v. fr. gemlky
3ui était une dénomination générale appliquée aux baies de
ivers arbustes, tels que prunelier, houx, aubépine, etc. De là
au fruit à peu près sec des mâches (Valerianella Poil.) il y
a assez loin ; mais le patois nous a habitués à des modifica-
tions de sens encore plus étendues.
Dgenesse (dje-ne-se), s.f. Génisse.
Dgenétre , 8. m. Genêt. — V. fr. genestre ; ital. ginestra ;
esp. ginesta. Du lat. genista.
Dgenne {djeun-ne: ewwbref), s.f. Marc de raisin. — V. fr.
gen, genne.
Dgenonlye (^e-non-tte), s. m. Genou., — V. fr. genoil
Dgent, 8. /. Gent. Ene dgent signifie une femme ; no8 dgens,
nos parents.
Dgeolai (0 bref), v, n. et 1;. a. Geler. — On dit plus fréquem-
ment êdgeolai.
Dgeolaie (o bref), 8. /. Gelée.
Dgeôrdge, 8. m, George. Dimin. Dgeôrdgeot. Altérât. : zoze,
zozot, zozet, zozette, yoyette; dode, dodot, dodet,
dodette ; diot, diodye, diodiot, diodiet ; tioutye, tiou-
tiou, routioutiou. — Tous ces mots, plus ou moins bur-
lesques, sont employés comme synonymes de George ,
dans le langage familier ; tous ont été formés , de
proche en proche, par des altérations ayant pour point
de départ le zézaiement des enfants (zoze, zozet\ un défaut
d'organe {dode\ peut-être aussi la prononciation allemande
du mot George, la quelle est à peu près Yéorye (en une syl-
• labe).
Dgermun, 8. m. Germe ; dard (supposé) du serpent, aiguU-
'. Ion do raboille; au fig., bavardage importun.
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— 91 —
Bgetchie, v, a, et v. n. Gercer.
Dçi, s. m. Gypse, pierre à plâtre. — M. gi.
Dgiches, s. /. Maladie des enfants qui consiste dans Tengor-
gement des ganglions lymphatiques sous-maxillaires. Ne
s'emploie qu'au pi. On dit, par exemple; aïvoi lés dgiches.
Bgievrai, adj. Couvert de givre. — M. mevré.
Dgifflai {â^i-fiai), v. a. Gifler. — M. giffer. — On dit encore
dgiffyie,
Dgiffe, s.f, GifiQe. — M. et v. fr. giffe,
Dgigoègnie, v. a. Gigoter. — V. fr. giguer, gambader.
Bgigole (o long), s. /. Jeu de criquet ; bâton recourbé en
crosse avec lequel on chasse la boule dans le jeu de criquet;
jambe grêle. — V". fr. giguer, courir.
Dgindraie, s.f. Fort^ charge, charge volumineuse. — Peut-
. être du v. fr. gendre, garçon meunier.
Dgingai, v, n. Sauter, danser, gambader, se démener, sauter
de joie. — M. dginguer; berr. et poitev. ginguer ; v. fr.
giguer. De gigue, jambe.
Bgingu, use, s. m. et/. Qui saute, qui danse sans cesse. —
De dgingai.
Dgirarofin, s.f. Cabaret d'Europe (Asarum europœm L,).
Dgissie, v. a. Plâtrer. — M. gisser. De dgi.
Dgissu, 8. m. Plâtrier. — M. gisseur. De dgi
Di, art. contracte', m. Du. V. fr. del; ital, esp. del, abré*viation
de de lo.
Diale, s. m. Diable. — Pic. et wall. diale.
Biale-empoutchait, interj. Diable emporte ! — Il faudrait
régulièrement empoutche.
I>iale-l£iimai (le premier ai bref), inferj. Litt. diable laisse-
moi. — V. fr. lais-me, laisse-moi.
Diale l'aipoi ; diale l'aipo {ai bref, o long), interj. Litt.
diable la poix.
Diale soye (soi-pé), interj. Litt. diable soit. — Régulièrement
il faudrait /m^.
Digne ; deigne, s. f. Tige de chanvre ; au flg., aiguille d'hor-
loge. — Peut-être altérât, du v. fr. tille, teille, tige de
chanvre.
Dinci ; dinchi, adv. Comme ceci. — Mont, dince, dinche. Y
fr. dins, dans St ci, ici. — Opposé à dinnai.
Dinci-dinnai (ai bref), adv. Comme ceci comme cela ; ni bien
ni mal. — On dit encore dinchi-dinnai.
Dinlai {ai bref), adv. Gomme cela. — V. fr. dins, dans et
M, là. — Opposé à dinci.
Dinnai (din-nai: ai bref ), adv. Comme cela. — Altérât, de
dinlai ; plus usité.
Dire, V. a. Dire : diant, disant ; dit, dit ; i dis, je dis ; i dio.
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~ 9Î —
je disais ; i diesi, je dis; qti't dieuehe, que je disse. — Saint.
et poitev. i dïssi, je dis (passé déûni).
DJabiai, v, a. Projeter, tirer des plans, imaginer, inventer ;
exécuter^ assembler. — Le fr. jabler signifie assembler les
douves d'un tonneau.
DJachun, 8. m. Bourgeon d'automne. — Du M.jcteere, jeter.
DJal; {ai bref), adv. Déjà. — V. fr. jai, ja (cette dernière
forme encore usitée du temps de Lafontaine); ital. gia,
qu'on prononce dja.
DJaidJenie {aï bref) , 8. m. Jardinier.
DJaique (ai long), 5. m. Jacques. Dimin. djaiquiot, djaiqui
— V. fr. Jaicqite8.
DJaique (ai long), et son dimin. djaiquiot, 8. m. Ver du fro-
mage ou de la viande, asticot. Litt. Jacques.
DJaiqueline (a« bref), 8.f. Grosso jaquette. — M..jaqueline;
V. fr. jaque, corset.
BJaiquesson [djai-que-son : ai bref), 5. m. Jaquette. — M.
jaquesson, jacson ; v. fr. jaque, corset.
DJaiquet (ai bref), s. m. Jaquette^ veste ; familièrement, habit.
— V. iv. jaque, corset.
DJairguerie (ai l3ref ), s. f. Cuscute. — V. fr.jar guérie, ivraie.
DJairpai (le premier ai hvQÎ), v. n. Japper. — É..jarper.
Djairpait (les ai brefs), 8. m. Jappement^ fiboioment. — De
^jairpai,
DJaivé (ai bref), 8. m. Javelle.
DJaivelai (le premier ai bref), v. n. Faire des javelles; au
flg., s'attarder dans les champs en temps de moisson.
DJaiveliere (ai bref), «./. Javelle.
Djane, adj. Jaune. Dimin. djanot. — V. fr. Jamr^ jaunir.
DJanoirotte, 8, /. Bruant jaune. —V. fr. jaunoyer, devenir
jaune, pai'aître jaune.
DJanotte , «. /. Narcisse des poètes. — M. janette; v. fr.
janette, toute espèce de fleur blanche.
BJatchie, 8.f, Race, lignée ; mais toujours en mauvaise part,
et quelquefois synonyme dv3 canaille. — Peut-être de dja-
chun.
DJe, adv. Déjà. —• V. fr. ja; ital. gia,
DJean-corrai (0 bref), 8, m. Fou, îmbécil#. — Peut-être
de quelque simple d'esprit qui s'appolait Jean Carray.
DJean-dês-griUots , 8, m. On déteigne ainsi la figure du
dieu Mercure, représentée, sur les anciens almanachs de
Montbéiiard, au milieu d'un cercle de lunes à leurs diffé-
rentes phases. Ces lunes étaient prises pour autant de gre-
lots (en patois flfn/toO. Aufig. mendiant en lambeaux, homme
mal accoutré.
DJeah-Xâade (llade), 8. m. Niais, benêt. — Litt. Jean-Claude.
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— 93 —
DJean-lou-fo {o de fo long), s. m. Litt. Jean-le-foa Ce
mot est synonyme de sot, étourdi, imbécile.
DJeugiUie, v, n. Sautiller, gigoter. — C'est le v. fr. giguer,
gambader , et le dimin. ilMe. — On dit aussi (^egusïllïe,
DJeugillot, 3, m. Grosse cheville de bois que Ton attache,
par le milieu, à Textre'mité d'une corde ou d'un licou, et
qui remplace le nœud, quand on veut attacher cette corde
à un anneau fixé dans un mur. Litt. petit joug. — On
dit aussi djegueilloL
DJelin, s, m. tlulicn.
DJeneuillie (eu long), s.f. Contenu, capacité des deux mains
jointes. — Le v. fr. jointe, main fermée, ne paraît pas étran-
ger à la foimation de ce mot.
DJet, 8, m. Ensemble d'objets pareils, au nombre de cinq,
qu'on peut tenir à la fois dans la main : un djet de noix, un
djet de poires, etc. On compte par i^et^ les fruits qu'on
achète au cent.
DJete, 8.f. Jatte.
DJetie, 8, f. Contenu, capacité de la jatte.
Bjetie, v. a. Enlever le fumier d'un toit à porcs, d'une étable:
djetie les pas; v, n. essaimer. — M. djeter; v. fr. geter^ jet-
ter, mettre dohors. Du M.jaetare.
DJevencé, 8. m. Bouvillon. — Du lat. juvencu8.
Djô; djoë, «./. Joie.
Djodjin (o bref), 8. m. Idiot, imbécile.
DjofTai (o bref), v. n. Ecumer, dans le sens de jeter de l'écume.
— M. djoffer.
DjofTB (o bref), 8.f, Ecume. — Peut-être onomatopée. Dans
le patois des Pourgs, tchafot.
DJolFu, use (o bref), 8. m. et/. Qui a habituellement l'écume à
la bouche.
BJoignu, 8. m. Gros rabot de tonnelier, qui sert à dresser les
douves. — De joindre,
DJolou, ouse (o bref), adj. Jaloux. — V. fr.Jotow^^e, jalousie.
DJolousie (o bref), «./. Jalousie. — V. fc.jolou8ie.
Dj ornais (^j en-mai: en bref), adv. Jamais.
DJonfoillie {djon-foi-llié), v. n. Exprime le bruit desj)as sur
un terrain marécageux. — Onomatopée f
BJondJiere, 8» /. Faisceau de joncs (Seirpu8 lacustris L.)
plié en chevron, dont les enfants se servent, en guise de
lièges, pour se soutenir sur l'eau quand ils apprennent à
nager. — M. jongière. V. fr. jonchée, jonchiée, botte de
joncs.
Djôrimelle, 8. f. Poupée ; reproches adressés d'un ton cares-
sant à une petite fille; femme ou fille peu intelligente.
BJoset (o long), 8. m. Joseph. — V. fr. Jo8é; esp. Jo8e.
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— 94 —
DJouè (une syllabe), s. m. Jour. — Ital. giorno (pr. éffor-no).
Du lat. diumus, diurne, qui vient de aies, jour.
DJouèna, 8. m. Journal.
DJouènaie, 8. /. Journée.
DJouetai, v. n. Folâtrer, sauter. Se dit surtout des jeunes
chiens. — M. djoueter ; v. fr. jouter.
DJoume, 8. f. Ecume. Synonyme de djoffe,
DJoumeri, 8. m. Epine-vinette. — Probablement de (^oume;
mais à quel propos î
DJovoii, ouse, adj. Joyeux. — C'est l'analogue de c^â ou
4/oé', joie, plutôt que du fr. jovial, et de Tital. aioviale ,
dérivant du h.tjoviali8, qui appartient à Jupiter. Le v est
ici euphonique.
DJue^ s, m. Jeu. — V. tr.juec. Du \B.tjoeti8,
DJuedi, 8. m. Jeudi. — V. fr. judijuesdi.
Djuenai {djus-nat), v. n. Jeûner.
Djuene ((j(jue-ne), 8. m. Jeûne. — V. fr. june. Du lat jeju-
ninm,
Djuene, adj. Jeune. Dimin. djuenot, otte. — V. fr. juene.
Du lat. juveni8,
DJuere^ v, n. et v, o. Jouer. — V. îr.juer. Du \àtjoeari,
Djuillet {dJU'Uet), s. m. Juillet. — M. juillet {pr, ju-Uet).
DJun, 8. m. Juin. — V. fr. jun. Du lat. jtmm«.
Djimq[ue, pr^. Jusque. — Y.tr.ionques, Du lat. u^qm.
Djorenaie, 8.f. Contenu d'un tanlier. — De djuron, giron.
DJurie, v, n, et v, a. Jurer. — V. tr. juriez, juge. Beju^are.
Djuron, 8. m. Giron.
Do {o long), prép. Sous.
Dobondjouè, adv. Bonjour. — Le do ne serait-il pas une
réminiscence du lat. do, je donne î
Dobo, otte (le premier o long), adj. Faible d'esprit, sot, niais,
facile à tromper. — V. fr. dixuber, tromper.
Dôchai, V. n. Pleuvoir à verse. — M. dooher; v. fr. doucher.
Dôche, 8. f. Averse, douche.
Doille (doi'lle), 8. /. Douille: Le dimin. âoiUotte (M. douH-
leite) désigne une sorte d'entonnoir à large douille, qui sort
à introduire la chair des saucisses dans le boyau.
BelUi [do-lli: o bref), s. m. Le petit doigt. Particulier à Mont-
béliard.
DoiUie {do-llte': o bref), s. m. Dé à coudre.
DoiUot (doi-llot) 8. m. Orteil. — Dimin. de doigt.
DoiUot, otte (doi'Uot\ adj. Douillet ; difficile et délicat sur la
propreté des aliments. — V. fr. doille.
Dompé, adv. Seulement.
liondaiae (don-dain-ne) y 8. f. Femme d'un grand embon-
point, dondon. — V. fr. dondonne, fille de mauvaise vie.
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— 9» —
Dôrve, 8. f. Petite douve {Ranu/nmlus Flammula L.).
Doubiot, 8. m. Mouchoir blanc que les femmes mettent sur
leur tête en guise de capuchon. — M. doublât; v. fr. dotJir
blet, sorte de vêtement, sac ; doubUer, serviette.
Boulent {eut long), 8, m, et /. Affligé, malheureux^ infortuné.
— V. fr. dolent, doutent. Du lat. dolor^^ douleur.
Doumaidge [ai bref), 8. m. Dommage. — V. fr. domaige,
dommaige»
Douvot^ 8. m. Edredon. — M. du/vet.
Doze [0 bref), a^, numéral. Douze. — V. fr. doze. Surtout
usité à la Montagne.
Draipai (le premier ai bref), v. a. Draper, dans le sens de
dire du mal de quelqu'un, mal arranger quelqu'un, disputer,
gronder, railler.
Draipé (m bref), 8. m. Drapeau; lange. — V. fr. drapais;
prov. drapel.
Drait, arf/. Droit. — V. fr. et prov. dret
Dredôsse, s.f. Femme sale et dépravée.
Dremi, v. n. Dormir: dremant, dormant; dremi, dormi; i
dô, je dors.
Dremu^ use, s. m. et/. Dormeur.
Driaiches, 8. m. Vieux vêtements. Seulement usité au pi. —
— V. fr, dre8che, gousse, env^eloppe^ marc.
Drille, s. f. Membre viril. Dimin. drillotte. — M. drillette.
Drillie, v. n. Briller. — V. fr. driller.
Brillie, v. n. Courir vite, avec hâte. — M. driller.
Drogon (p bref), 8. m. Dragon ; cerf- volant. — M. dragon,
dans ce dernier sens.
Drossie {o bref), v. a Dresser ; mettre un plat sur la table :
dro88ie lai 80upe, M. dresser la soupe; v. n. se tenir droit,
être droit.
Droue, intery. Pi ! — Pour faire honte aux petits enfants, on
dirige contre eux Tindex et le petit doigt étendus, et l'on
dit: droue I Us êcoènes, fil les cornes : peut-être fil l'affront,
le V. fr. escome, écorne, signifiant honte, affront. En tout
cas, le geste qui accompagne les paroles, indique qu'on a
bien l'intention de montrer des cornes à l'enfant.
Dru^ 0^*. Dru. S'applique surtout aux petits oiseaux, quand ils
ont assez de force pour quitter le nid.
Druaie, s, f. Poussières et ordures qui restent dans im nid
récemment abandonné. — De dru.
Du ; due, a(^. numéral. Deux. — V. fr. dui; ital. due. Du
lat. duo.
Du, dure, a^. Dur.
Duce, a^. Doux, douce. Dunin. duçot, doucet. — Du lat.
dulcis.
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— 9« —
Ducement^ adv. Doucement
Ducenesse, ac^'. Douceâtre.
Due, 8, m. Dieu. — V. fr. dew, dïu; prov. diéou; gasc. diou;
ital. dio ; esp. dioa. Du lat. deus.
Duemoène, s, m. Dimanche. — V. fr. dimaine.
Due-tras, ae^\ Quelques. — M. deux-trois, — Beaucoup plus
employé que Tadj. quéque.
É, è, jwon. II. Ordinairement bref et ouvert, Ve devient fermé
dans les interrogation, quand il se place après le verbe:
fait'èt fait-il; voit-èy voit-il, etc. Devant une voyelle, on dit
et, -— V. fr. et esp. d. Du lat. Ule,
Ê, interl, Eh !
Êbajd. Voir aibayi
Êbayie (ê-bai-yie : ai bref), v. n. S'ouvrir, s'entrouvrir. —
V. fr. oaher, ouvrir la bouche ; d'où ébahir.
Êberlouqual, part Ebranlé, disjoint par l'usage. — De ber-
louqiuzi
Êbiantchi , adj. Blanchi et usé par un long service ; râpé.
Ne se dit que des vêtements.
Êbieusi {eu long), v, a. Perdre, égarer: êbieusi, perdu; i
êbieusa, je perds. C'est l'équivalent de la loc. triviale : pas-
ser au bleu. — V. fr. blazir, blesir^ remlre bleu, et, au fig^
flétrir.
Êbiutchie, v. n. Broncher, se buter. — De biutchie. — On dit
encore êbieutchie (eu bref).
Êbouai. Voir aibouai.
Êbouaillon. Voir albouaillon.
Ébretchig^nie, v, o. Ebrêcher.
Êbrussenai, v. a. Hérisser, ébourrififer. -— De brusson^ buis-
son. — On dit encore êbreussenai.
Êcaboènai, v. a. Ouvrir largement ; êeaboènai lai pôtche,
ouvrir la porte tout au large. — M. écamboiner. De ca^eune^
caverne.
Êcachai, v, a. Écraser, froisser. — M. écq/ler; v. fr. escacher,
écacher,
Êcachouere, s.f. Piège à souris appelé quatre de chiffres. —
De êcachai,
Êcambaie, 8. f. Enjambée. — V. fr. cambe^ jambe.
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— 97 •-
Êcampoiusai, t?, a. Chasser, faire sortir. — V. fr. eacamper,
fliir, décamper. — On dit encore cmmotAsmi.
Êcampoyie (e-cam-po-yie), v, a. Eparpiller^ étaler. Se dit sur-
tout des graines dispersées par le semeur. — V. fr. es,
dans^ et champ ; lat. campus.
Êcaquélai, v. n. Rire à grands éclats. — Sans doute v. fr. co-
quelmer, imiter le chant du coq[.
Êcaqpielaie, s, /. Gros éclat de rh'e.
Êchaippai (le premier ai bref), v, a. Laver le lin^e à grande
eau pour en enlever le savon. — M. échepper. Y. fr. esehop-
jper, Dattre, frapper.
Échanne (^-cAan-^îe), s. /. Bardeau ou planchette dont on
couvre les toits. — V. fr. escande.
Êchaittt {ai bref), s, m. Vanne, empellement. — V. fr. escheue,
canal d*un moulin ; de escheir, tomber.
Écliarboi, s. m. Fruit de la macre ou châtaigne d'eau [Trapa
natans L.).
Êche, *. /. Herse. — V. fr. herche,
Êchl, s. m. Essieu. — V. fr. eschieu.
Êchiefo (o long), s. /. Entrée , issue. Litt. issue hors (voir
fo). — Echie répond au v. fr.' essir, sortir ; lat. exire, —
On dit encore êchv^o. *
Écheusaie {eu bref), s. f. Eclusée.
Êcheusenai (s') (eu long), v. r0. Perdre sa graine^ en parlant
du foin. — De cheusun.
Échoffai {o bref), v. a. Rompre, briser, faire éclater.
Échue; éssue, v, a. Essuyer : êchuyant^ essuyant ; êchue^ es-
suyé ; i échue, j'essuie. — M. et v. fr. essuer. Du lat. exsu-
eare, ôter le suc.
Êcôchai, V. a. Ecorcer. — V. fr. escorcher.
Êcôche, «./. Ecorce. — V. fr. escorche.
Êcôchu, s, m. Batteur en grange. — De êcôre. — On dit en-
core ^ssu.
Êcoène, s. /. Corne. La préfixe ê vient sans doute de l'art.
les. S'emploie surtout au pi. — M. écorne. Le v. fr. escorne
signifie honte, mépris.
Êcoillenai (ê-coi^Ue-nai), v. a. Châtrer ; au fig., éreinter pai*
un effort violent. — v . fr. escoillé, eunuque.
Êcoladjie (p bref), v. a. Etaler, écarter, ouvrir au large. —
M. écalaofjer.
Êcolasie. Synonyme d'écoladjie.
Êcoleufe {p bref, eu long)^ s. /. Brou de noix, écorce. — V.
fr. escale, coque, enveloppe. — On dit encore êcolofe. •
Êcormouètchie {o bref), v. a. Ecarteler, fendre en plusieurs
morceaux.
Écoucha, s.f. Planche munie d'écorce qu'on enlève d'abord
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— 98 —
à la périphérie d'une billo à diviser en planches. — De
êcoche^ écorce.
Êcouottai [ê'CouO'iai: o bref), v, a. Eeourter. — V. fr.
écouer.
Êcoure, t;. w. Battre en grange. — V. fr. escoudre; h. lat.
eacodare. Du lat. excutere, secouer; — ou bien v. fr. aeure,
grange ; seuré, couvert, à Fabri. Du lat. aeourus, — On dit
aussi êcôre,
Êcourtchle, v. a, Ecorcher. — V. fr. escorcMer.
Êcout, s, m. Fétu ; tuyau des plumes naissantes chez les oi-
seaux. — De êcoure,
Êcouvet, 5. m. Gros torchon fixé à Textrémité d'une perche
et qui sert à nettoyer les foui's. — V. fr. escoueillons (d'où
éeou/villon); de escouve, brosse, balais; gasc, escoubo ; esp.
escoba ; lat. scopa,
Êcramai. Voir aîcramai
Êcrayie (ê-cra-yié), v, a. Ecarter les jambes.
Êcretchôre, s, f. Dévidoir de tisserand.
Êcretelai, v. a. Exterminer. --7 Est-ce une sorte de métathôse
d'écartder ?^
Êcreuche (m long), s. /. Ecaille, gousse, coque. — Peut-être
V. fr. escrache, gale, rogne.
Êcrevai, adj. Harassé, anéanti; déchiré. — V. fr. esorever^
rompre, éclater.
Êcrevantai. Voir aîcrevantai.
Écrignole {0 long)^ s.f, Pie-grièche; au fîg., personne maigre
et rechignée.
Écrignole-aigaisse, s. /. Pie-grièche. — Voir aigmsse.
Ecrit (en), ac^'. Synonyme de amaigri, exténué, dans l'expres-
sion: n'être pu ren qu'en écrit, qu'on peut traduire en fran-
çais par : n'être plus qu'une ombre.
ECU, s. m. Ecu. Comptai ses êcus, litt. compter ses écus ,
exprime les mouvements du hanneton qui va s'envoler, et
plus particulièrement la dilatation des antennes.
Êcupai, V. 71, Cracher. — V. fr. et esp. escupir. Du lat. spuere.
— n n'y a pas de mot patois qui réponde au fr. cradier.
Ecupait, 8. m. Crachat volumineux. — V. fr. escupie. De êcu-
pai,
Êdgcolai {0 bref), v. n. Geler. — M. égeler. C'est le verbe
dgeolai et la préfixe e, sans doute réminiscence du verbe
être. De telles associations ne sont pas rares en patois (voir
a'^oiy êcoène, ensavai).
Êdjatchenai, v. a. Etêter, couper les sommités. Litt. ébour-
geonner. — De djachun, bourgeon d'automne.
ElTant, s, m. Enfant. Dimin. elTenot — V. fr. effant.
EfPBlandral, ii a. Effilocher. — V. fv. filandre, frange
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— 99 —
Effîsrlot, 8. m. Etourdi^ inconsidéré. — V. fr. effresler, froisser,
mettre en pièces.
EfEVeusiUie (eu long), v. a. Ecraser, réduire en petits mor-
ceaux. — V". fr. ^rester.
Êgatchenai, v, a. Disposer le ftunier en petits monceaux à la
surface d'un champ. — De gatchon, tas de ftunier.
Êgoselai (o long), v. réfl. S'égosiller.
Êgoudje, 8,f. Traverse de bois à laquelle on suspend le lard
dans les cheminées.
Êgourdgie, v, a. Egorger.
Êgrai, 5. m. Escalier. — V. fr. esgresse, issue, sortie. Du lat.
Êgraili. Voir, aigraili.
Êgraivotai (le premier aï bref, ainsi que o\ v. a. Gratter le
sol avec les pieds. Ne se dit que de la volaille. — Sans doute
de grawie, gravier.
Égremillie, v, a, Emietter. — V. fr. égremiUery égrainer. —
On dit encore égremillenai
Éguenai, v, r0. rrendre sa graine. No se dit que des céréales.
— De guené, noyau, graine.
ISl, pron. D. — Voir é.
Êlaicelai, adj. Se dit d'une vache qu'on trait depuis longtemps,
et dont le lait se perd. — De laice\ lait.
Élambi, s. m. Alambic.
Êlambrenesse, «./. Taillade dans les chairs; déchirure dans
les vêtements. A peu près synonyme à'êlambresse. — On
dit encore êlambouènesse,
Êlambresse, 8. f. Déchirure à une étoffe. — Lat. lamberare,
déchirer.
Élan , a m. Brassée. Faire cinq , six élans en nageant ,
c'est faire cinq, six brassées.
Éleuchie (eu long), v. a. Etendre, étirer ; rompre, écarteler.
— V. fr. esloeher^ arracher.
Élevun, 8. m. Elève ; enfant mal élevé.
Alusait, 8. m. Eclair. — V. fr. élude, éloise. Du lat. elucere,
briller.
Êlusie, t;. n. impersonnel. Briller, luire. Ne se dit que des
éclairs. — V. fr. éluer, lusir, luir. Du lat. élucere,
Êhissie, e;. a. Exciter un chien. — V. fr. eslessier, s'élancer.
Êmayi {ê-mai-yt: ai bref), v, a. Effrayer; êmaiyissant, ou
êmamchanf, effrayant; êmayi, effrayé; i êmaye, j'effraie.
— V . fr. esmoyé, esmai, en émoi.
Embafenai, v, a. Barbouiller, enduire. Eveille toujours une
idée de saleté. — M. embafener. Peut-être de ba/ver.
Cmbaiviissie {ai bref), v. a. Barbouiller, barbouiller le visage.
— De bai'ce, bave.
'^^^mà
m
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— 100 —
Embamai, v. n, et v. a. Embaumer. — V. fr. embaamer,
Embenaitai, par/. Embarrassé, encombré.
Emberlicoquai (o long), v, a. Tromper ; s'entêter. — V. b.
emburelicoqu£r,
Embeusenai (eu long), v. a. Renfermer, se renfermer dans sa
maison. Litt. se mettre dans une caverne. — M. embeuaC"
ner. De beuse.
Embilecoquai (o long), adj. Etourdi par le vin, à demi-ivre.
— M. ernbilecomé ; v. fr. emberlucoquer, couvrir la tête.
Emboitche, a.f. Surface plane produite sur le pourtour ar-
rondi d'une miche de pain, par une autre miche, en contact
trop intime avec la première; adv. obliquement, en biais. —
De boïtchte.
EmbAlai (ew-6owe-to«),t;. a. Emmêler. — On fait dériver ce
mot, fort répandu dans tous les dialectes de la langue d'oïl,
du V. fr. emboueUer, arracher les entrailles ; un objet em-
balai étant pelotonné comme un paquet d'intestins. Ne vien-
drait-il pas simplement de ôofe, boude? Alors le sens serait:
pelotonné en boule.
Emborboillie (o bref) , v. et part Se dit d'un cochon en-
graissé à demi.
Emborrais (o bref), s. m. Embarras.
Emborraissie (o et ai brefe), v. a. Embarrasser.
Emb6tenai, v, a. Envelopper avec des linges. — De bâton,
bâillon.
Embourrelal, v, a. Mettre le collier à une bête de trait. —
De bourré, collier.
Emboussu, 8, m. Entonnoir. — V. fr. embua, embout
Embraissie (ai bref), v. a. Embrasser. — V. fr. embrader,
Embrue. Voir ambrue.
Embniille {en-bru-lle), a. m. Nombril.
Embrussalai, at^. Brumeux. — De bruaaale, brouillard.
Embue, v. a, Pah'e la lessive : embuyant, faisant la lessive ;
embue y mis à la lessive ; i embue, je fais la lessive. — • V.
fr. embuer, inftiser, faire couler.
Embussie, v. a. Entonner, dans le sens de mettre dans un
tonneau. — M. emboaaer. V. fr. embout, entonnoir.
Émergueussie {eu long), t?. a. Mettre en pièces, mettre en
miettes. ^
Êmésinnal. Voir mésinnal.
SËlmeutelai (eu long), v. a. Exterminer. — Sans doute altérât,
de mutiler,
Emmalai (en-ma-lai), v, a. Emmêler.
Emmêdjai (en-mê-djai), v. a. Couvrir d'ordure; barbouiller.
— De mé^e.
Smmèflgnie (en-mé-fi-gnie), t\ a. Enchifrener.
\
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— 101 ~
Emmêle (en-^né-le), adg. Souple.
Emmétcherai [{en-mê-tche-rai), v. a. Hachurer. — M. em-
maehurer.
ÊmoiUie (ê-moi-Uie), v. w. Emettre les eaux de Famnios, dans
la parturition. — De moiUie, mouiller.
Ëmondure, v, a. SufSre à une tâche au fin* et à mesure des
besoins.
Êmorcandai (o bref), v. n. Contusionner, meurtrir. — M.
émoreander. De morcon^ palonier. Le sens est : frapper à
coups de palonier.
Ëmôtchoyie {é-mâ'tchO'yie : o bref), v. a. Chasser les mou-
ches, émoucher. — V. fr. esmonchonmr, esmouchonner.
De môtche, mouche. ,
Êmoiirai, adQ. Emoussé, qui ne coupe plus bien. — Peut-être
V. fr. moure, moudre, écraser.
Empalement, a. m. Vanne, empellement.
Empatche, a. m. Empêchement, obstacle, embarras. — M.
empêche; v. fr. empochés. Du lai mpedimmtum.
Empelcenai (en-peut-ae-nai: eu bref), v. a. Engazonner. —
V. fr. pel, peUtcCy poil, fourrure.
Empertai, v. a. Emprunter. — M. emprêter.
Empétchie, v. a. Empêcher. — V. fr. empeschier.
Emplâtre, v. a. Emplir; empiachcMit , emplissant; empia,
empli; » cmpia, j'emplis.
Emplayie {en-piad-yiê : ai Bref), v. a. Employer.
Empiqnal, v. a. Enfoncer une pointe dans quelque chose; fixer
quelque chose au moyen d'une épingle ou de tout autre objet
pointu. — M. empiquer; v. fr. empiquer, empaler.
Emplque, adj. Fixé, cloué. Se dit d'une personne qui fréquente
assidûment la même maison.
Emp6sal ; emp6jal, v. a. Enduire de poix ; enduire d'une
substance gluante ; être empêtré dan^ un bourbier. — M.
empoiaaer; fr. empeser \ v. fr. empt^géy gluant De pô,
poix.
Empôsenal ; emp6jenai, v. a. et v. n. Empx)ÎÊonner.
Empoussal, ac^. Poudreux. — De pousse, pou&sière.
Empoutchai, v. a. Emporter. — Depoutchai, ixorter.
Empretu, use, s. m. et/. Emprunteur. — M. Cs'^.wêteur,
En, pr^. En, dans ; à : boutai en lai eaissotte, n lettre dans
la casserole ; aivoi ma en lai tête, avoir mal à la tête. — v.
fr. ens. Du lat. intu^s.
En, pron. On. — V. fr. en, — Après ce pronom, Je pt tois met
le verbe au pi., à l'exemple du latin et de l'italieLS «lais
seulement quand ce verbe est monosyllabe : en ont, on ^
On remarquera que la terminaison ^u verbe est alt^ ^ '» "
fendrait régulièrement en ont.
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— m —
Encabenai, v. a. Enfermer à la maison, être sédentaire. — De
cabeime, cabane.
Enchai, v. a, et v, n. Enfler.
Enche, adj. Enflé. — M. enfle. Altérât, du part, mchai, enflé.
Enchene^ 8. f. Enclume.
Encoè (en-eoè: en long), adv. Encore.
Encombre^ 8, m. ftros objet encombrant ; persenne impor-
tune.
Encratre, v. imp. Eprouver de la peine. — M. encroitre.
Encronnai (en-eren-^nai : les en brefe), v, a. Faire un cran. —
M. eneronner.
Hncronne (en-cren-ne: les en brefs), 8,f. Cran, coche.
Encroûtai, v. a. Enterrer le cadavre d'un animal^ enterrer
sans cercueil. — M. encroûter; v. fr. encroûter, creuser;
crot, creux.
Endialai, v. n. Endiabler. — De dïale, diable.
Endjolai (o long), v. a. Enjôler. — ilalgré l'imposante auto-
rité de M. Littré, j'inclinerais à faire dériver ce mot du v.
fr. eryoiller, couvrir de joyaux, plutôt que de l'esp. enjaular,
mettre en cage.
Endjolu, use (o long), 8, m, et/. Enjôleur.
Endoignie, v. a. Daigner. — Y, fr. doigner, donner.
Endoiltie (en-doi-llie: en bref), v. a. Donner des nausées. —
M. endouiller.
Endôrelai, v. a, et v. n. Etourdir ; avoir des étourdissements
parce qu'on a trop longtemps tourné en pivotant à la même
place. — M. endorder. Altérât, de endôrvai,
Endôrvai, v. a. Engourdir, étourdir. — M. endorver. De dôrve
(Rcmunculus Flammula L.), douve, plante des prairies hu-
mides, réputée nuisible au bétail.
Endrait, 8, m. Endroit. — V. fr. endret.
Endremelai, part Assoupi. — De dremiy dormir.
Endreml, v, a. Endormir. — De dremi, dormir.
EndriUenai, v. a. Ennuyer, importunei' ; tromper. — V. fr.
drille, chiffons ; drillmx, mal vêtu.
Endrogoncfaai, adj. Enflammé, tuméfié, en parlant du pis de
la vache après le vêlage. — De gonehai. gonfler. — On dit
aussi endrovonchai.
Enencrai (en-nen-crai : les en bref), v. a. Tacher d'encre,
enduire d'encre. — M. enenerer.
Enfaigoutai {ai bref), v. a. Enveloppei' dans des vêtements,
envelopper, accoutrer. — M. enfagoter. Dq fagoter.
Enfê, 8. m. Enfer.
Enfdutche {eii long), adj. Hardi, sans gêne.
Enfiondrai, 8. m. K^îdu abandonné au fond d'un vase. -— M.
fondre. De fond.
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J
f
— 103 —
Enfouinai (m-foum-nai), v. a. Fourrer, glisser, insinuer. —
M. ùifouiner. Th fouinai.
Enft^egôtai (m-fre-gom-tai), v. a. Souiller, enduire d'ordure.
EnfUe» Vn a. Allumer : er^uycmt, allumant ; er/ue, allumé ;
i enfue, j'allume. — De me, feu.
EngalTai, v. a. Saisir. — Y. fr. gqfy croc.
Eogainai (en-gain-nai), v. a. Mettre, fourrer, insinuer, enfon-
cer. S'engainai veut dire se glisser dans une maison, s'insi-
nuer cbe? les autres. — M. engainer. De gaim.
Engamôssai, v. a. Barbouiller, salir, souiller au moyen d'ime
substance visqueuse. — M. engamosser. De gamaiy enduire.
Engroucfae, adj. Glouton avide, qui mange goulûment. — V.
fr. mgouer^ se suffoquer en mangeant.
Engouchement, adv. Goulûment. — De engouche.
Eugraîchie, n. a. Engraisser.
Engrignie, «?. a. Fâcher, irriter, courroucer. — V. fr. mgri-
gner, — On dit encore engregnie.
Enguenelai, v. a. Intraduisible. Exprime la constipation opi-
niâtre affligeant les personnes qui ont mangé trop de cerises
avec leurs noyaux ou de raisins' avec leur peau. — M. en-
guetmeler. De guené, noyau.
Engugnie, v. a. Bosseler. — M. engugner. De gugne^ bosse.
— On dit encore enguegnie [eu bref).
Enguillebeutchie (eu long), part Agencé. — Le v. fr. guille,
supercherie, n'est peut-être pas éti^anger à la formation de
ce mot.
Eugutche, adj. Fixé, arrêté. Litt. en tête. Se dit, au propre,
d'un objet qu'on lance sur la cime d'un arbre et qui y der
meure fixé. — De gutche, cufche, cime.
Enlainai {en-Mn-iiai), ad^. Laineux, couvert de laine.
^Enlessiver, v, a. Mettre le linge à la lessive.
En-mé, adv. Au milieu. Litt. en milieu. — Jtfe répond au v. fr.
mez^mey, med. Du lat. médius.
Enmouèraitchie {en-motùè-rai-tehie : ai bref), v. a, et v, n.
Amouracher, devenir amoureux.
Ennouesse (être) [en-noue-se), part Se dit de l'embarras qui
se produit dans le canal des aliments quand on avale avec
précipitation un œuf dur, un fruit mal mûr.
Ennouessie (s'), v. r0. S'obstruer le canal des aliments en
avalant tf op précipitamment.
Enoëlai (en-noè-lai), v. a. Oindre, enduire d'huile. — M. et
V. fr. enhuiler. De oèle, huile.
EnoUai (s') (en-no-lai: en et o brefs), v. r0. S'en aller. La
préfixe se conserve à toutes les personnes :i m'en envais,
jem'envais.
Enquemencie, v. a. Commencer. — V. fr. eneommencer.
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~ 104 —
Snqueiniestai, v. a. Barbouiller, salir au moyen d'une subs-
tance gluante. — De quemiesse, compote.
Enreuillie (eu long), t;. a. Romller, enrouiller. — V. fr.
enruiUté, enrouillé.
Enreutchenai (eu long), v. a. Enrouer, enrhumer. — M. «n-
reutchener; v. fr. enraucher. Du lat. raitcuSy rauque.
Ensaignenai (le premier ai bref), adj. Vêtu d'habits trop gros,
mal accoutré. Litt. habillé d'une saie. — V. fr. sage, saie ; du
lat aagum. On a dit d'abord ensaidgenai , puis ensaiguenai,
par une altérât, analogue à celle qui a transformé geneUe
en guené, niche en nique Çfovc ces mots).
Ensaitchie {ai bref), v, a, Ekisacher ; tasser dans un sac. —
De mi, sac.
Ensaval, v. a. Sauver. — La préfixe en n'est sans doute que
la préposition, de même que dans enquemeneie.
En-son, ado. En haut. Litt. en sommet. —N.b.en son.
Son, du lat summus.
Entalchie (en-tê-chie), v. a. Entasser.
Entchatche, a(^. Amoncelé, entassé.
Entchatchie, v. a. Amonceler, entasser ; fouler. — M. entcha-
tcher; v. fr. enchauchier, enchalcer.
Entchenoillie (en-tche-no-Uie : o bref), v. réfl. Désigne le
coït adhérent du chien. — M. s'enchenoiUer.
Entchésse, ac^. A peine sufSsant. Se dit surtout d'une pesée.
Entchêtelai, v. a. Amonceler. — M. entchieteler. De tehêtelot,
petit monceau. — On dit encore entchietelai.
Entchêtrai, adj. Enchevêtré, entortillé, emmêlé. — M. entchie-
tré.
Entchietrai, a^. Plein à déborder^ foulé, entassé. Ne se dit
que des choses sèches.
Entchoumaissie (ai bref), v. a. S'assoupir, sommeiller. —
Peut-être v. fr. chômais, banc où s'asseyent plusieurs per-
sonnes, et sur le quel on peut, par conséquent, s'assoupir et
sommeiller. Le patois a transformé chômais en tchomais,
puis en tchoumais. Je ne ^onne d'ailleurs cette étymologie
que sous toutes réserves.
Entemi^ v. a. Engourdir. — V. fr. entomi.
Entopoillie (en-to-po-Uie : o bref), part Criblé de dettes.
Entrebatchie, v. n. Interrompre, couper la parole. — V. fr.
entrebée, bouche.
EntrelocUai (o bref), a^. Entremêlé. Se dit surtout du pain
mal cuit, dont les couches extérieures sont alternativement
compactes et poreuses. — M. et v. fr. entrelardé.
Entremue, s.f. Trémie. — V. fr. entremie.
Entretchêtre, s. m. Caisse où l'on met le grain. — V. fr.
chétron, caisse, tiroir.
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- 105 —
Entropai (en et o brefe), v, a. Embarrasser, empêtrer, entra-
ver. — M. et V. fr. entraper.
Entrope (en et o brefs)^ a%\ Gauche, embarrasse', empêtré. —
M. entrape.
Envalchelai, v. a. Entcmner, dans le sens de mettre dans un
tonneau. Au fig. s'envatchelaï signlûe boire avec excès. —
M. envieeheler. De vaiché, tonneau.
Énvelemu, iu«, adj. Venimeux, ve'ne'neux. — V. fr. velin,
venin; etwelimer^ empoisonner.
*Env^e, 8, f. Goûter de dames assaisonné de conversations.
Envie, v. a. Envoyer : enviant envoyant ; emne, envoyé; i
envie, j'envoie. La loc. envie aiva^'Yxit envoyer en bas,
est synonyme d'avaler.
Envlrerôtai^ v. a. Entortiller, pelotonner. — V.fr. virevolter,
feire tourner.
Envis, adv. Avec peine. N'est guère employé que dans le s.
pwye-emns, mauvais payeur, et dans le verbe v6re envis,
haïr. — V. fr. anvis, en/via. Du lat. invite.
Envochot (les o brefs), a, m. Furoncle ; orgelet. — Dimin.
d'un radical tombé en désuétude, analogue au v. fr. envers,
furoncle.
Envormécfaelai (o bref), adj. Vermoulu. — De vormêehé,
vermisseau. — On dit encore envormiechelai,
En-vos-te-n'en voilai (ai de voilai bref) , adv. Abondam-
ment, à satiété. Litt en veux-tu en voilà. La lettre n, qui
précède en, est euphonique.
En-vos-te-t'en airaîs, adv. Abondamment, à satiété. Litt. en
veux-tu tu en auras.
Êpaitai (le premier ai bref), v, a. Effrayer, stupéfier. — M.
épaiter; v. fr. épauler, épeuter. Du lat. expavescere, épou-
vanter.
Êpaivurie (ai bref), v. a. Epouvanter. — V. fr. espeurer. De
povou, mont, paivu, peur.
Ëpécie, V, a. Se mettre à l'ouvrage avec peine, le plus tard
possible. — Peut-être v. fr. espécir, grossir, détourné de
son acception.
Ëpenotte, s.f. Ardillon d'une boucle.
Épiaiceiai (le premier ai bref), part En partie dénudé. Se
dit d'un champ mal ensemencé et dénudé par places. — De
piaice, place.
Épiait (ê-piait), s, m. L'avance qu'on prend en faisant une
besogne.
Èpiaïd (ê-piai-ti : ai bref), v. n. Avancer dans sa besogne.
— V. fr. épiéier, empiéter, gagner du terrain.
Êperdjn (ê-peur-d^u : eu bref), adj. Eperdu.
Épilograi (o long), v, o. Epier, espionner. — C'est le fr. ^i-
logufir, un peu détourné de son acception.
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— 406 —
Épilogu, use {o long), s. m. et/. Curieux indiscret, espion.
Êpionnai, v. a. Espionner.
Êpiquait^ 8. m. Douleur lancinante. — Sans doute de piquai,
piquer.
Êpiudgie, part Avarié par la pluie. Se dit des récoltes. —
De piurfpe, pluie. .
Êplue, 8, f. Etincelle. — V. fr. ^lue.
Ëpoirasie, v. n. S'étirer, s'étendre les membres quand (m s'é-
veille ; litt. faire le paresseux. — De poirasu, paresseux.
Êpois, 8. m. Longue perche. — Peut-être v. fr. Cépow, gros^
Êpole {p longX 8. /. Pusée de tisserand. — V. fr. e8polet.
Ëporon (o bref), 8. m. Pieu ou courte perche sur laquelle
s'appuient en dehors les ridelles d'un char dit à échelles.
— Y . fr. epparon, épieu ; esp. espolon, éperon de galère ;
fr. éperon.
Êpotchoillie (ê-po-icho-Uie : le premier o long et le second
bref), V. n. Proférer de gros jurements. — Peut-être v. ft'.
esponter, Renier, effrayer, avec le fréquentatif oiUie.
Êqueillaie (e-qué-Uaie), 8. /. Ecuellée.
Êqueille {ê-qué-lleX 8. /. Ecuelle. Dîmin. èqueillotte.
Êquemôdre, v. a. Absolument intraduisible en français, comme
beaucoup d'autres expressions concernant la vie rustique,
ce mot signifie habituer un animal qui va aux champs pour
la première fois à suivre le troupeau.
Équercenai, v. a. Couper les épines d'un bâton noueux. — De
quer8ony vieille souche, nœud.
Éc^eure {eu long), v, a. Ecorcher^ excorier, rendre doulou-
reux une partie du corps par un frottement prolongé :
éùueu^ant, écorchant ; équeu, écorché; tV(gwewj''écorche. —
M. écuire\ v. fr. encoirer. Du lat excoria/re,
Êqueut {eu long), ad^. Ecarté, élargi, évasé. — Abréviation
du part, êqueuirai.
Êqueutrai {eu long), v. a. Elargir, écarter, évaser. — M.
équeutrer.
Êquevaisse {ai bref), 8. /. Planche qui remplace la ridelle
dans un char à fumier.
Équevillie, v. a. Expulser, mettre hors. — V. fr. e8qumBe8,
ordures, balajrures.
Êquincenai, v. n. Avoir grand froid ; grelotter. — On. dit
encore êUncenai.
Équisse, 8.f. Seringue. On donne aussi ce nom à l'angélique
sauvage, grande ombellifère dont les tiges cireuses servent
aux enfants à. faire des seringues.
Équissie, v, a. Éclabousser. Litt. lancer de l'eau avec une se-
ringue. — M. équisser. Peut-être v. fr. e8elu8ier, éclabous-
ser.
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— 107 —
Erba, s. m. Automne. Ne s'emploie que pour désigner les cé-
réales d'automne : boitte d'erba, méteil d'automne. — Peut-
être de l'allem. Herbat, automne.
Erbaton, 8. m. Jeune animal né pendant l'automne ; sobri-
quet des habitants d'Etupes.
Érebergue^ «./. Auberge descompagi\ons. — V. fv.herberge.
De l'allem. Herberge,
Êrentchie, v. n. Ployer sous un lourd fiœdeau. — V. fr. es*
rmU éreinté.
Ërifl^ V. a. Erafler. — V. fr. riffer, égratigner ; b. lat. rif-
fla/re.
Éditai, 8. m. Courtilière. — M. érité. Peut-être v. fr. ériie,
hérétique, qualification autcpibis appliquée à tout ce qui
était mauvais et nuisible.
Ermain que, prép. Sauf, excepté, hormis. — Altérât, de Àor-
mia.
Êroillenai (ê-roi-Ue-nai), v. a, Ereinter. — De roUlenaie, ré-
gion des reins.
Êroutchie, v. a. Jeter des pierres. — De routche^ roche.
Es, a/rt eontraetépL Aux.
Escandale, a. m. Scandale.— Y. fr. eacandale; esp. eaccmdcUo.
Escariot, 8, m. Traître. — V. fr. esca/rioL Altérât, de iacariote^
Escloppai {o bref), v. a. Eclopper. — M. et v. fr. eaclopper.
ÉAie, 8. m. Rucher. — V. îr.éea, abeille.
Ësinai, v. a. Vérifier la capacité d'une mesure, la justesse
d'une balance. — V. fr. eaaem, mesure pom* les grains.
Ésotchai (é'HO'tchai: o bref), v. a. Elaguer. — V. fr. oehe,
entaille ; ocher, entailler. Du lat. oaea.
Espairdgelle (ai bref), a. f. Genêt des teinturiers. — Esp.
eapa/rto, genêt. Du lat. apa/rtium,
Esquelette, a. m. i^uelette. — Esp. eaqueleto.
Esquille, a. /. Esquille. Aussi synonyme de écharde.
Êssangoènai [ê-aan-goè-nai), v, a. Ensanglanter. — M. en-
saigner ; v, fr. eaaaigner.
Esservillie^ part Desséché par le soleil. Se dit surtout de la
terre. — Peut-être altérât, du v. fr. esseuvery essuyer, des-
sécher.
tssentch^ (ê-am-tehie : eu long), t\ a. Epier, importuner,
être toujours sur les talons d'autrui. — V. fr. auacher, soup-
çonner, apercevoir.
Êsaeutchu^ use (ê-am-tchu: eu long), a, m, et/. Curieux in-
discret, importun, qui épie. — De êaaeutchie.
Èssochai (ê-ao-chai : o long), v. a. Essouffler. — De aôchai,
souffler.
Essôtai, V. a. Mettre à l'abri de la pluie.
Essôte, a. /. Abri, couvert. Ne s'emploie que pour désigner
un abri contre la pluie. — M. aautCy aaaaute; v. fr. eaaoute.
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— 108 —
Éssoudjoillie {ê-sou-djo-Uié), t\ a. Assourdir : fréquentatif.
— V. fr. aordoïSj soui'd.
Êssoiitai (ê-80U'taz)i v. a. Secouer un arbi'e pour en faire
tomber les fruits.
Estordjie {p bref), s. /. Esprit inventif et ingénieux; intelli-
gence. — V. fr. eatorer, créer, imaginer. Du lat. inatau-
ra/re.
Estomnai ; echtoumai {ai bref), a. m. Estomac.
Étale, s. /. Etable. — V. fr. estmle. Du lat. stabuàmi.
^Étanche, a./. Petit barrage que les enfants construisent,
avec du sable et de la boue, en travers des ruisseaux des
rues. — De étancher.
Êtchftdal, V. a. Chauffer, échauffer. — V. fr. eachauder. —
Il n'y a pas de mot patois qui réponde, quant à la forme,
au fr. chauffer, échauffer.
Êtchadure, s. /. Maladie inflammatoire prov^enant d*une
trop grande fatigue. — M. échmcffure. De êtchadai. Le y.
fr. eschauffeure^ eachaufewre, signifie colère, mouvement
violent.
Êtcfaaidjai {le premier a^' bref), adj, Emoussé, qui ne coupe
plus bien. — Peut-être v. fr. escha/rcé, diminué, affaiWi,
•^ par substitution de la douce (j) à la forte (c).
txchdàilei {ê-tchai'lle : ai long), s. /. Eclat de bois. A peu
Eres synonyme A'êfeUs. — V. fr. éehalier, clotm*e faite de
ranches ou de pieux.
Êtchaippai He premier ai bref), v. n. Echapper.
Êtchairpai (le premier ai bref), v, a. Echarper. — V. fr. cha/r-
pir, mettre en charpie.
Êtchale, s.f. Coque, écaille, — V. fr. escale, eschale.
Êtchalon, s. m. Noix. — De êichale,
Êtchenai, v. a. Adresser une demande indiscrète. A peu près
synonyme d'êtrival
Êtchenai, v. a. Echiner.
Êtchenaie, 8. f. Echine, région de Téchino.
Etchene, 8. /. Echine; grosse bûche. — Dans ce dernier sens
on dit, à Montbéliard, une échine de bois.
Êtcfaene, s. /. Mot couvert, mot dérisoire, lardon.
Êtcherasse, s.f. Traverse qui maintient les ridelles d'un char
dit à échelles. — V. fr. eschesse, bâton, échalas.
Êtcheuni; êtchiini [eu long), adj. Epuisé, exténué faute de
nourriture* Ne se dit que des animaux qui mangent en-
semble, dans le cas où la ration de l'un est dévorée par les
autres. — V. fr. chener, maigrir, tomber en étisie.
Êtchevantai, part. Ahuri d'épouvante, — V. fr. echever, fuir.
Êtchevotte, «./. Echeveau. — M. et v. fr. échevette.
Étchevou, ê. m. Dévidoir. — V. fr. escharoir.
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— 40» —
Êtchevoulai, a^. Edievelé. ébourriffé.
ÊteUai. Voir aiteUai.
ÊteUe. Voir alteUe.
ÊtenaiUe {ê-te-nai-Ue), a. f. Tenailles. S*emploie au âiagoliear.
Êtivai, V. a. Panser, laver les plaies. — Altération de ^itwt^
par la substitution de i à Uy si habituelle en patois.
Êtive, 8, /. Etuve.
Êtôdre, V. a. Briser à force de tordre. -^ De toèdpe^ tordre.
Étôtobe, 8. m. Entregent^ savoir-fiiire. — V. fip. estarer, ima^
giner.
Êtouèné, 8. m. Etoumeau, — V. fr. eatoumel.
ÉtoufDB, 8. /. Etoffe. — V. fr. esiof^g^e.
Êtonle, a.f. Eteule. Dimin. ètoulotte, quelquefois wffUiqBtéi
comme sobriquet^ aux personnes maigres et chëtives.
Êtoupai, V. o. Etouper, obstruer. — V. fr. eatouper^ boucher.
Et peu {m long), adv. Et puis; conj. et. — M. et pi. — Beau-
coup plus employé que et ownme con^jonction.
Êtramlgie, iere, a* m. et f. et ctdj. Etranger. — Y. fr. es*
trangier. — Du laf . exiraneua.
Êtrate, od/. Resserré, rétr^i. — V. fr. eatreit
Êtria, a. m. Paille; — V. fr. eairain. Du lat airamen, litière.
Êtrivai, v. a. Sonder^ interroger par curiosité. Le sens est
très-bien rcnJu par Fexpression populaire : chercher à tirer
les vers du nez. — M. étriver. C'est peut-être le v. fr. eatn-
vier, disputer, contrarier^ détourné de son acception.
Êtrôssai, v, a. Rétrécir^ rendre étroit ; étreindre. D'une per-
sonne dont les habits sont trq) justes, on dit, à Montbéliard,
qu'elle est éirosaée, — V. fr. eatroiaaier, eatroinaier, éla-
guer, raccourcir.
Euchelot (eu long), s. m. Petite porte. — M. huïaaelet, urae^
let; V. fr. hmaaeîet. De hma, porte: diminutif.
Euchoyie {eu long, o bref), a, /. Bouffée d'air froid entiant
eir une porte laissée ouverte. — Sans doute de huia. — A
ontbéliard, on dit encore échoyie.
Euf^e {eu loi^), a./. Horreur. Ne s'emploie que dans l'expres-
sion /mVe eufre, l'aire horreur. — Y. fr. affre^ offre^ effroi ;
d'où affreux.
Euil; ^liUe {eull ou eu-Ue, en une ou deux syllabes: eu
tom'ours long)^ a, m. Oeil. Dimin. euillot, œillet. Ce dernier
mot désigne encore l'œil des fruits à pépins. Plein jusqu'à
VeuiUot signifie plein jusqu'au bord ; sans doute par rémi-
niscence au V. fr. œillaqe^ dont le sens est : remplissage
d'un tonneau jusqu'à la bonde. — Y. fr. eul.
Euillie (eu-llie : eu long), adj. Rempli d'yeux. Se dit du pain
et du fromage. — M. œillé,
Eulai. Yoir ulaji,
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— HO —
Eunai (eu long), v. a. Hurler^ gémir, mugir. — G*66t saiffî doute
une altération de eulai^ analogue à celle qui a transformé
dmlai en dmnai.
Eursenai. Voir ursenai
Eunie. Voir iirsie.
Eurson. Voir urson.
Euvri (eu long), v. a. Ouvrir. — V. fr. euvrir.
Êvadenai, 8. m. Etourdi^ tête légère.
Bvadenai, v. a. et v, n. Epouvanter; prendre le mors aux
dents, se sauver avec frayeur. — Sans doute fréquentatif
i'évade^'^ un peu détourné de sa signification.
Éventai, v. n. Éventer ; refroidir.
Êverbai, s, m. C^oan, commérage. — M. éverbé. Du lat. ver-
bum^ mot.
Ëveru, use, ckd^. Heureux. — V. fi*, eureua, mram. — On
dit aussi évru.
ÊvoUlie (ê-^oi-Uté), v. a. Eveiller.
Êvoirai, ai^. Etourdi. — Peut-être v. fr. envoie, étourdi, par
substitution de r à /.
Êvoulai, V. a. Remiser dans une çrançe.
Evoulaie, s, f. Partie du grenier située au-dessus de la
grange.
Exaivie (ai bref) , s. m. Xavier. — M. Exavier.
Tm, 8. f. Faux. — Du M, faix.
TOy fasse, ac^. Faux, fausse. — V. fr./«te. Du M.faism.
Fabye (y muette), s. f. Fable.
Faichim (m bref), 8. m. Boulette d'herbes hachées envelop-
pée dans une feuille de bette ou de chou, elle-même main-
tenue au moyen de gros fil. — V. îv.fadsse, bande.
Faiçon (ai bref), 8. /. Façon.
FaMJé (ai bref), 8, m. Fardeau ; petits faisceaux de tiges de
chanvre dont l'ensemble constitue la maitehe (Voir ce mot).
— V. tr.fardel.
Faiflo (ai bref, o long), 8. m. Copeau.
Faigoutai (le premier ai bref), v. a. Fagoter.
Faigueoais (ai bref), «. m. Mauvaise odeur d'une chambre à
coucher ; odeur fétide en général. — V, fr» /aguenet, fague-
na8, pourriture.
Faillait (fai-Uait: les ai brefs), v. n. imp. Falloir: faiUant;
faillu. fallu ; è/a, il faut ; èfa/raity il faudra, il faudrait.
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— ai —
Paillait (fai-ttait : les ai bre&), v. n. imp. Manqua. Les
temps primitife et les dérivés sont les mêmes que dans/atf-
lait, falloir, — Ital.*/a/tore; esp.faitar.
Fainosotte {fatThno-zo-te: le premier o long,'le second, bref),
8. f. Nom des ansérines sauvages, et^ en particulier^ du (%e*
nopodium album L.^ la plus commune de toutes.
Faire, t;. a. Faire. Faire ai, M. faire à, signifie s'asso(HW
pour mettre quelque chose en commun ; par exemple: /oeire
es ehetainesy M. faire aux éhetadafiea, mettre las billes (ehe^
taineà) en commun. Faire ifouè, M. faire aufour, signifie
faire le pain du ménage, ou, plus exactement, préparer une
fournée de pain. — Devant un infinitif, le verbe /atrc est
toigours suivi de a«, à : faire ai crolai, faire chanceler, rtc,
Fairene {ai bref)^^. /. Farina — V. iv. farine. Du lat./ar.
Faisi (ai long), 8, m. Poussière de charbon, faisil. — Le v. fr.
fadiU signifie ordures, balayures.
Faisson {ai bref X 8,f Echeveau de fil. — V. fr./a««^ei bande.
Faitaivi (de); faitohaivi (de) (les ai brefe), adc. De propos
délibéré.
Faiverotte {ai bref), «./. Fauvette.
Faiviole [ai bref o Icttig), 8.f Haricot. — ¥i\faveroUe; v. fr.
faviaM, /oyofe, famU. Du lat. pha8eolu8. — Il n'y a pas
d'autre mot patois pour désigner le haricot.
Faivotte (m et o brefs), «./. Fauvette.
Fanfelai, v. a Faufiler.
Fatohie, s. m. Manche de faux. — De/a, faux.
Fate, 8.f. Faute; manque, besoin, Aivoi f aie signifie avoir
besoin. — V. {r.falt; ital. et esp./a/to.
Fava, 8.f. Véronique des marais {Veroniea Beecabunga L.).
Fé, 8. m. F&c.
Te ; feu {eu bref), 8. m. Fils. — V. tr^fex^fieu.
FédM^eisse ; fédreveisse, ac^. Se dit du vin qui commence
à fermenter, dans la courte période où la saveur est à la f<Ms
douce et piquante.
Féfe; Féfé, 8. m. Félix.
Faille (/è-flè), 8.f. FiUe. — Wall. /èie. Du lat.;ïfta. — Beau-
coup moins usité que gaichoUe, et surtout employé à la
Montagne.
Fêlai, t;. a. Filer.
Fêlai, 8. m. Filet. — A Montbéliard on dit aussi felot
Felmouesse {fel-m(me^8e\ 8. f Ciompote de pomiaes. -^ De
Tallem. Apfelmus8.
Femelle, ac^ Femelle; mâle, pour désigner les pieds mâles
du dianvre.
Femeri, 8. m. Petit tas de fumier.
Femie, 8. m. Fumier. — V. ît, fermer. Du lat.jîwar*Mm.
Femiere, 8, /. Fumée. — Y.fr.fumière.
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— 112 ^
Fenonche , 8, m. Furoncle. — V. fr. ferongle : le patois a
transformé r en n.
FerflUie (se),t7. r^. Se parler à l'oreille; v. n. chùfchoter.—
Onomatopée.
Terleà, v. a. Flamber au feu. — JA^ferter; v. fr. fréter, rendre
mince.
FerlAre, aêj. Pw'du. — V. fr. ferlore. De Tallem. verloren,
qu'on prononce /ertoren.
Fem, part Fr^pé : lou reludge ait féru médt, l'horioçe a
frappé midi. Rarement employé autrement. — V. fr. féri.
Du iBitferire, frapper.
Ferrot, 8. m. Passe-lacet
Feale-fBule (les eu brefe), 8. f. Jouet d'enfants consistant en
une petite tige de bois, dont l'extrémité supérieure, termi-
née par un bourrelet, traverse une grosse noisette percée,
et dont l'extrémité inférieure, taillée en pointe, est enfoncée
dans une pomme-de-terre. Au moyen d'une ficelle enroulée
autour de la tige, dans l'intérieur de la noisette^ et qui sort
de celle-ci par un petit trou latéral, on imprime à cette
tige un mouvement rapide de rotation, tantôt dans un sens^
tantôt dans un autre ; et ce mouvement est accompagné
d'un léger bruit, que le nom même du jouet sert à expri-
mer.
Feunai (eu long), v. o. Flairer; au flg. tourner autour, s'in-
sinuer. — Peut-être v. fr./wer, se glisser.
Feuni; foni (eu long), s. m. Fenil.
Feunu, use {eu long), 8, m. et/. Qui flaire; qui s'insinue. —
— Dq feunai.
Feiurarot (eu long), 8. m. Sarcldr. — Dimin. d'un mot tombé
en désuétude, et oui répondait au v. fr. foeecmr, foseeur,
pioche, houe. — On dit encore t088urot.
Feutiot {feu4iot : eu long), e» m. Museau. La loc. trainai
eonfeutiot, litt. trainer son museau, signifie fourer son nez
partout.
Fi, 8. m. Fil; verrue, — il fil, dans ce dernier sens.
Fiancé (fl-an-ee), 8. f Foi, confiance. — V. fr. fkmce,
Fie, flere, cw^*. Fier, flère; aigre, acide. Dimin. flerot, aigrelet.
On n.p^llQ poume8'de'têrre fierottee des pommes-de-terre
assaisonnées au vinaigre. — M. fler, dans te sens d'acide.
V. tr.flé, fier.
Fie^de^térre, 8. m. Fumeterre. Litt. fiel de terre.
Fier6be, 8. /. Liberté dont jouit un ouvrier qui a fini sa
joiffnéd. Faire flerôbe signifie ne pas travailler, se mettre
en grève. — De Tallem. Feierabend, fin du travail; litt. soir
de fête.
Fieyon , a. m. et afij. Qui se mêle dd tout, qui VBut tout diri-
ger. N'est pas usité au fitoinin. . .
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— lis ~
Fignoulai, v. n. Etre maniéré, avoir une démarche affeoiée.
— M. fignoler. De fin.
Fignoiilu, use, s» m, et/. Qui est affecté, maniéré, qui'a une
tournure affectée. — M.flgnoleur.
Filanderie, «./► Marché au fil, marché aux toiles. — De fil.
V. tr.fildndre, frange.
FiUo; ffllot, 8. m. Filleul. — V. îv.filkux.
Finaidgre {ai bref), s. m, Finage. — V» fr.finmffe,
Finfenai, v. «.Produire un l^r sifflement. Ne se dit que^du
bois vert qu'on met au feu ou de Teau qui va bouillir; —
M.finfmer. Onomatopée.
Fiôse, 8, f. Bande de lard.
Flotte (fio-ie : o brief), s./. Sapin épioéa {Abies exedm D.O.).
Fiouquet, 8. m. Nœud de rubans. — Berr.^^we^; v. fr.
floc^floehée^floiehet^ houppe, flocon.
Fo, foie (o long), 8. m. et/. Fou, folle. — V, fr. falyfo.
Fô, fôtche , a^. Fort, forte. *
Fo (o long), 8.f. Foi. Ne s'emplofe que dans Texclamatioa mai
fo I ma foi. Partout ailleurs ont Ait foi.
Fo (o long), aâ/v. Hors. — V. fr. fors; ital/won; esp./wwti.
Du lat./f>ra«.
Tbdhe, 8. /. Force. — V. it.forcke
Foctôtenai (o bref), v. n. S'occuper de tout, mettre la main à
tout. Litt. faire le fectotum. —N'est guère usité qu'à Mont-
béliard.
Foctôton, 8. m. et f. Factotum. -*- Ne varie pas au féminin.
Surtout usité à Montbéliard.
Foi^ 8. m. Foin.
Folnal, V, a. Faner. — M.fener. Defoi^ foin.
Folnaisse (ai bref), 8.f. On désigne ainsi toutes les graminées
à panicuie et à petits épiUets. — Mont, foinasse. De foi,
foin.
Folnu, use, 8. m. et f. Faneur. -^ D^foi, foin.
Foiroyu (foi^ro-yu : o bref), 8, m. Qui aime à courir les
foires. , .
Folema, s. m. Bouqudi de feuilles qui termine la tige du
chanvre femelle. A peu près synonyme de bousson. ;
Follot (les à brefe), a^, Jaime clair. Désigne la- coideur des
bœufs de race dite fémeline ; désigne aussi le bœuf lui-
même : alors^ substantif.
Foneie, v. n,. Devenir foncé. — U.f orner.
Tonne {fo-ne : o bref, se priHionçant du nez presque eomme
m bref)) 8. /. Femme. Dimin. ibimotte. -^'Gstse. et i^v.
fermo. Du lat. fcmima.
Fonneré (même prononciation), 8. m. Qui aime les femmes ;
.pillard ; qui ee pldît âans la société des femmes ; qui aime
les occupations féminines, — Déforme. . - .
s
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(
— 114 —
Fonte, 8^f. Troûc d*un arbre.
Fonteni, a. m. Source qui donne naissance à un petit ruisseau.
~ V.fr./onfenw.
F6rai^ tr. n. Foirer.
Fore, 8, /. Poire; diarrhée. — V. fr. fore, marché.
Forfoueillib (for-fouè-llie: o bref), v. a. et v. w. Farfouiller.
Forrai {o bref), v. a. Ferrer.
F6ru^ use, ac^. Foireux.
Fôsenai; fôjenai, v. n. Foisonner. -^ M. rtfoiaonner.
Fôson; fAJon, s.f. B'oison.
Fossie (o bref ), t;. a. Border un lit. — U.fa8ser ; v. trifaiaae,
bande de toile; /ats«e/fe, bande de maillot ; faisser, poser
un appareil de pansement. Suivant son habitude, le patois
a quelque peu modifié le sens du v. fr.
FAtchune (o long), s, f. Fortune ; hasard.
F6triquet (Joue-tri-quet), 8. m. Individu chétif et misérable;
merdeux, polisson.
Fouaipe (2 syllabes: ai bref), «./. Pain blanc de fine farine,
fouace. — B. lai/ocokm», cuit au foyer; de foeus, foyer.
Fouohie, v. o. Forcer.
Fotoè (une syllabe), 8, m. Four. Dimin. fouènot , poêle d'ap-
partement. — M. fournot — fl n'y a pas de mot patois
qui réponde au fr. poêle.
Fouèdgiere {fouè-ajie-ré), 8, f. Fougère.
Fouènaie, 8, /. Fomnée. — Dq fouè,
Fouèné, s.m. Fourneau de charbonnier. — Dimin. fouènelot,
monceau de gazon préparé pour l'écobuage.
Fouetrai (/oMe-/mi), v. réfl. Se bourrer, se gorger de nour-
riture. — iLfomtrer. De ïeiïïem,futtem, fourrager.
Foui (une syllabe), mie^j. exprimant le dégoût : pouah ! —
De Tallem. jfui, qu'on prononce à peu près foui.
Fouinai (fomn^nai), v. a. Glisser^ insinuer. — M. fouiner.
De fouine. Le v. fr. fouiner signifie s'enftnr.
Fouletot, 8. m. Tourbillon de vent; au fig. homme vif, remu-
ant et turbulent. — V. fr. folot, esprit follet : diminutif.
Fouletot, 8. m. Maladie des bestiaux dont l'effet est de feutrer
leur poil.
Fouré, 8. m. Fourreau, étui. — V. tr.fowel. — H n'y a pas
de mots patois qui réponde au fr. étwi.
Fourguenai, v. n. et v. a. Fourgonner. — 'HL.fowffuener.
Fourguenotte, 8. f. Bûchette oont on se sert pour curer le
tuyau d'une pipe. — J)Qfowrguenai.
Fourmaidge, Voir f^oumaidge, qui est beaucoup plus em-
ployé.
Fourme, 8.f. Forme. — V. tr. fourme.
Founignot,^. m. Groin du porc. — V, tv.fourrer^ fossoyer,
ouvrir la terre.
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— us —
Fourtchie, «. m. Fourdhe en fer. — V. fr. fourchid, four-
chier.
Fourte, intery. employée ijuand on veut chasser quelqu'un. A
peu près synonyme de va-t'en> mais avec quelque chose de
1)lus énergique et de plus grossier, comme c'est le cas pour
a plupart des mots (pii nous viennent de l'allemand. — De
rallem./(?r^^ hors.
Foutemaissie {ai bref), v: a. Travailler maladroitement ; tâ-
tillonner et mettre en désordre. — M. foutmasser. —
Terme assez grossier, même en patois.
*Foyard {foi-yar\ s. m. Hêtre. — Berr. et v. fr. foyard,
Foyin {foi-pin), s. m. Fouine. — V. tr.foyne. Dû lat. foina.
Fra, fratche, a^'. Frais^ fraîche.
Francillenai, v. n. Parler le français avec affectation ; avoir
une prononciation affectée. — M, franciUener, franciser;
v. fr, françoier.
FranciUenu, use, s, m. et/. Qui parle avec affectation ; pu-
riste. — DefrancUlenai.
Fratchu, s. /. Fraîcheur.
Fredge, s.f. Frange.
Fredgie, v. a. Frôler, effleurer, toucher légèrement en pas-
sant. — yi, franger, Defredge.
Freguillie ; fredgillie, v, n. Frétiller. —Peut-être defredge.
Fremai, v. a. Fermer. — On dit onssifromai.
Frémi, s, m. Fourmi. — V. fr. fromi, frémi. •— Ce mot est,
de même, masculin dans les patois de la Saintonge et du
Poitou.
Frère {frai-re: ai long), s. m. Frère. Dimin. ftrérot. — V.
fr, frérot.
Fréru, use^ aé^. Frileux.
Frète {f rie-té), s. m. Faîte. — V. fr. festre^frestre.
Freuillie {frm-llie: eu long), v, n. Tricher. — M. f rouiller.
Freuiilu, use {freu-Uu : eu longX s. m, et/, et a(^. Tricheur,
• — M. frotiiUeur.
FreusiUot, s. m. Fusain ou bois carré {Evonymusmropœush).
Freutusse, a. m. Méteil. Synonyme de boid^e.
Frî, 8. f. Foi. Ne s'emploie que dans l'exclamation mai frit
ma foi.
Fricaissons {ai bref), s. m. Pommes de t^rre frites. Ne s'em-
ploie qu'au plur. — Defricasser.
Fride, s, m. Frédéric. Dimin, Fridette, Fridot.
Fridri, Fridrique, 8. m. et /, Frédéric, Frédérique. — De
l'allem. Friedrich.
Frieulu, use {eu long), adj. Frileux. — V. fr. frieukus.
Fringai, v. n. Danser. — V. fr. fringuer.
♦Frisette, 8. m. et/. Sobriquet donné aux enfants qui ont les
cheveux bouclés.
j^-
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— n« —
Frison, s, m. Boucle de cheveux frîsés. — Ti^Yr. frison ; v. fr.
friaoun.
Frits, 8. m, Frédéric. Dimin. Fritsot. — De rallem. Fritz.
Froig-nie, v. n. Se gratter; rechigner.
Frondenai, v, n. bourdonner. — M. frondener. C'est une
altérât., dans le sens et dans la forme^ du v. fr. fredonner.
Frondon, s. m. Bourdon, frelon.
Froppe (p bref), s. f Frette.
Froumaidge (ai bref), s. m. Fromage. Le dimin. fromnaid-
geot signifie çncorô mauve et fruits de la mauve, parceque
ces fruite sont aplatis et arrondis comme de petits fromages.
— V. fr. fou/rmaige\ b. làLformaticum^ de forma, forme,
les fromages se moulant dans une forme.
Froumaidgiere {ai bref), 8. f. Espèce de fromage, encore
appelé fromage de femme, et en patois camoyotte, — M.
fromagère; v. tr. fromaigies , froumaigiez, lait caillé
dans lequel on émiette du pain.
Froument, s. m. Froment ; bœuf à robe jaune-clair. Dans
cette dernière acception, synonyme defollot
Frouttai, v. a. Frotter.
Froyie (fro-pie : o bref), v. a. Barbouiller. — V. fr: froier,
froyery broyer.
Fru, 8. m. Fruit — Berr. fru; ^vov.frut; ità\. frutto; esp.
frufo. Du loi. fructu8, qui vient de frui jouir.
Fru-de-sang, 8. m. Dyssenterie. — M. fruH-de-sang. Alté-
rât, de flux de 8ang.
Fue, 5. m. Feu. — V. fv.fu^fuc.fue. Du M.focu8, foyer.
Fuelaie, 8.f, Feu^ feu clair ; signifie aussi rougeur à la face,
bouton. — M. fudée; v. tr.folère^ feu de joie,/we'e, grand
feu clair.
Fuelotte, 8. f. Rougeur à la peau, petit bouton. — De fue :
diminutif.
Fiiillaidge {fu-Uai-dje : o^ bref), 8. m. Feuillage. — Defuille. ,
Fuille (fU'lk), 8.f. Feuille. — v. fv.fuellejuille; fia^fuelle.
Du M.folium,
Fuilleri (fu-lle-rC), 8. m. Feuillage des plantes qui ne sont
pas cultivées pour leurs feuilles, telles que la carotte, la
pomme-de-terre; fane.* — TA.feuilleri.
FuiUie (fu-llie), 8.f Fouillée. —De fuille.
FuilUe {fu'llie\ v. n. Feuiller. — V. fv.fmUier. De fuille.
FuîUot Ifu'lloi), 8. m. Feuillet. — De fuille.
Tvtre, V. n. Fuir ; courir : fv/yanf, ftiyant ; /w, ftii ; ifu8y je
fiiis. — V. fr, fu£r.
Fut, 81 m. Corps d'un arbre, tronc. — V. fr. fust. Du lat.
fustia^ bâton.
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— «ï ~
Ckiditchenai, v. a. Dorloter. — Sans doute v. fr. gatidir, se
réjouir ; gaudïssene, réjouissance. Du lai gaudium^ joie.
Gadroillle (ga-droi-Uïe), v, n. Travailler dans Teau ; manier,
salement, faire un travail dégoûtant. — M. gaâ/routller ;
V. fr. gadoue, ordure, fumier. — On dit exïs&x godroillie.
Gafe, 8, f. Tape sur la bouche. — De Tallem. ga^en^ rester la
bouche béante.
Gag-ote, s.f. On désigne ainsi, dans certains villages, le nar-
cisse jaune, ou campenoUe (voir ce mot),
Gaichotte (m bref), s.f. Jeune fllle, fille. — V. fr. garcette,
Gaidge (ai bref), s. m. Gage. — V. fr. gatge.
Gaidgie (ai bref), v, a. Gager. — V. fr. gaiger^ aagier.
Gaidjai (le premier ai bref), v. a. Garder. — Y. fr. gairde,
, garde.
Gaidje (ai long), 8. m. Garde. — V. fr. gairde.
Gaignie (gain-gnie), v. a. Gagner; v. n. remporter, être vic-
torieux. — V. fr. gaigner, gaignier,
Gaillot (ga-llof), 8. m. Caillot de sang.
Gaine (aain-ne), 8.f. Gaine ; pli qu'on fait au bas d'une robe
Sour la raccourcir. La locut. trainai lai gaine,, signifie être
ésœuvré, se traîner chez l'un et chez l'autre par désœuvre-
ment.
Gairgaisse (les ai brefs), 8. f. Culotte ; pantalon. — V. fr.
grègice8y gréguesque, garguesque, gargaisse^ culotte à la
grecque.
Gairgotte {ai bref), 5. /.Gosier, — M. gargot (m) V. fr. gar-
gote ; esp. gar ganta,
Gcdrgusson [ai bref), 8, m. Gorge. — V. fr. gargate.
Gairi [ai bref), 8. m. Chignon.
Gairi (cale de), 8. /. Bonnet à paillettes des paysannes. Litt.
bonnet de chignon.
Gaise (g dur, ai bref), s.f. Chèvre ; jeu de la chèvre. — De
Fallem. Geisz.
Gaisenai (le premier ai bref), v. n. Etre désœuvré; lambiner;
travailler lentement et sans entrain. A peu près 'synonyme
de guillenai.
Galefatrai, v. a. Dévorer gloutonnement ; au 'flg., être pro-
digue, consommer sans souci du lendemain, détruire, — M.
galefatrer; v. fr. galafre, galavart, glouton ; esp. galavardo.
Galegru, s. m. Malotru, -r- V. fr. galou^ coquin,
Galu, use, ac^. Galeus!.
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— H8 —
Oamal, s, m. Sorte de raisin. — M. gamé; fr, gcmet
Oamai, v. a. Salir, souiller ; enduire d'une matière gluante ;
écraser. A peu près synonyme de engamôssai,
Oanguillie, v. n. Etre suspendu sous quelque chose. Se dit
principalement des fruits sur l'arbre. — Peut-être v. fr.
ganguili sorte de filet — On dit aussi gcmguellie.
6anz£d, 8. m. Oie mâle ou jars. — De Tallem. Gan%^ oie.
Oapai, V, a. Mal affubler, mal habiller. — M. gauper. De gape.
Qape, 8.f. Femme ne'gligée dans ses vêtements; femme de
mauvaise vie, gaupe.
Gatche, s.f. et aé^. Gauche.
Oatcheiie, a.f, Blanchissene. — V. fr. gaschter, agiter l'eau,
délayer dans l'eau.
Gatchie, s.f. Becquée. — M. gauchée.
Gatchie, aâj. Gaucher. — V. fr. gauchier.
Glinglin, 8, m. Petit doigt. — Expression enfentîne.
Gatchon, s. m. Portion d un tas de fumier, de foin; tas, mon-
ceau. — V. fr. gaehSy quartier, portion d'une ville.
Gochon (o bref )^ s, m. Garçon. -— V, fr. garchon, — Moins
employé que oôbe.
Gocoyie (go-co-yie : lès o brefe)^ v. n. Exprime les petits cris
de la truie caressant ses petits. —V. fr. gogoyer, plaisanter,
se réjouir ; d'où yoguette.
Godillon (o bref), 8. m. Cotillon.
Godon (o bref )^ 8. f. Gothon.
Godron (p long)^ s, m. Goudron. — M. et berr. godron.
Godronnai (o long), v. a. Goudronner. — M. godronner,
Goguinette 8. f. Propos gaillard. — V. fr. gogf4£, raille-
rie, plaisanterie : diminutif.
Goille (go'lle: o bref), 8. f. Chiffon. On appelle goules de la
Tantairie (voir ce mot), les gros flocons de neige qui tom-
bent en Décembre. — M. gaille; mont, goile. Peut-être du
V. fr. aigayeVy gayer, passer le linge à l'eau ; aigayer déri-
vant de aiguey eau (lat. aqua).
Goillot {go'llot: o bref), s. m. Cochon. — De aouille, gouiU
letj qui signifie flaque d'eau, bourbier, dans la plupart des
patois de l'Est.
Goillu, use (gO'Uu : o bref), ad;. Guenilleux, déguenillé ; au
fig. flasque et mou comme une guenille. Le raisin goillu est
une race à grains écartés, à grappe molle et flasque. — De
goille.
Golant (o bref), s. m. Amant ; a^. galant
Goline (p bref), s. f. Jeu du bouchon ; bouchon sur lequel
on place les pièces de monnaie dans le jeu appelé goline k
Montbéliard.
Golmé (p bref), s. m. Testicule. La loc. levai les golmés si-
gnifie avofr les quatre fers en l'air.
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— 119 —
Ctolutohe (o brep, s. f. Guêtre. -- G*est le mot galoche dtf»
tourné de sa signification.
Golutohie, iere [p bref), 8. m, et/. Qui porte des guêtres ;
sobriquet donné aux habitants de Bethoncourt. — De golu-
tche.
Gomai (o long), t;. a. Mettre tremper dans Teau, imbiber. —
M. gâmer.
*€k>iiieau, 8. m. Pâte homogène délayée dans de Teau.
Indique plutôt la manière d'être que la nature de la pâte ;
aussi peut-on faire un gomeau avec de la farine, de la se-
moule, etc. — De gomai.
Gônai, v. a. Affubler, a^juster un vêtement ; mal habiller ;
salir, souiller. — M. gôner. V. fr. gonek^ riche vêtement:
antiphrase.
€k>nchai^ t;. a. Gonfler.
Gonche, adg. Gonflé, enflé. — M. gor^fte.
Ctongon, 8* m. Gorgée. — Onomatopée.
Gonguenate, «./. Gorgée. — M. gonguenée. De gongon.
Oàrdge, 8,f. Bouche. — Du lat. gurge8, gouflfre ; d'où le fr.
gorge. — n n'y a pas de mot patois qui réponde au fr. bou-
che, non plus qu'au fr. gorge, qu'on traduit par co, cou,
Gorgoillot (jgor-gO'Uot : les o brefe), 8. m. Gosier. — V. fr.
ga/rgaMot; gBSC, gargaiUol ; esi^. garganta.
Gorgoueillie (gor-gouè-Uk : bref), v, n. Gargouiller.
Gosse (o bref), 8.f. Ruelle; impasse. Dinlin. gossotte. — De
l'allem. Gaeee, rue.
Gôssenai, r. a. Mal arranger^ habiller salement. A peu près
synonyme de gônai, dont il est sans doute un fréquentatif.
Gotoillie (go-to-Uie: les o brefs), v. a. Chatouiller. — V. fr.
gatoiller, eatotUer; b. lat. eatuUire.
Gotoillot (go-to-Uot: les o brefe), 8. m. Gâchette d'une arme
à feu. — Peut-être du v. fr. gatoUler, chatouiller, toucher
légèrement.
Gotoilla, use (go-to-Uu : les o brefs), at^. Chatouilleux. —
De gotoiUie.
Googuai (les deux g durs), v. n. Se préparer en secret, cou-
ver, machiner.
Gottguelof (les deux g durs), 8. m. Grosse pièce de pâtisserie
moulée, ressemblant à un baba. — De l'allem. alsacien Ku-
^Gouillant, 8, m. Individu sale, de mauvaise tenue; individu
grossier, indélicat ; gredin. — De gouille, gouiUet, qui si-
gnifie bourbier dans la plupart des patois de l'Est.
Goulaie, a/. Goulée, bouchée. — Il n'y a pas de mot patois
qui réponde au fr. bouchée.
Goulevadai, v. a. Dissiper en friandises. «-• Y. fr« gabMvart,
glouton, vaurien.
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Goiilevaâii) use» oéM. Prodigue ; qui manque d'économie dans
son menace. — V . fr. gakma/rt
Qkniline, «./. Qoulotte, petite rigole. — V. fr. gfou/e, gorge.
€k>ume, s. f. Gomme. — Du iat. gummiy qu'on prononçait
goummi.
Gourgandè, s. /. €fourgandine«
* Gourmandise, s.f. Friandise.
QouiTi, interj. Gri pour appeler les cochons. ^ Jiont. gowrri^
cochon ; v. fr. gorm, gouret; b. lat^ goreius.
Gouspillie^ v. a. Dilapider. — V. fr. gaupiUer, tromper.
Gousse, adj. Obtus, émoussé, en parlant d'un instrument
tranchant.
Goutte, a,f. Goutte; eau-de-vie. Dimin. goutotte.
Govoille (go^(hUe: les obrefe), «./. Femme sale et dégoû-
tante, femme qui travaille salement. — De govoUiu.
Govoillie (go-voi-Uie : o brefX v. a. Travailler salement et
avec négligence ; faire mal un travail par dé&ut de som.
— De gowiUu.
GovoiUu, use (go^oi-Uu : o bref), adj. Mou et flasque, mou
et gluant par suite de pourriture, — Peut-être v. fr. cavoil-
liCt eau irouble.
Grabai, v. a. Rei)rocher, ne pas souhaiter ; être jaloux. — Du
Iat. gnwa/re, faire tort.
Grabelai, pari. Chargé de fruits ; couvert de tumeurs, de
boutons. — V. fr* grmel^ sable, gravier ; petite tumeur.
Graibusse (ai bref), «. /. Ecrevisse. — De Tallem. Kreba. —
On dit aussi graâeuase.
Graibussenai (a^'bref), v. n. Gratter, fouiller; gratter en
furetant. — M, graibussener. De graibusse. — On dit aussi
Grai, graiohe {a4 long), adj. Gras^ graœe. — T. fr. grais,
Graice (ai long), s.f. Grâce. A Montbéliard /aire des grâces
signifie favoriser injustement, accorder des passe-droits. •*-
Y. fr. graice. Du Iat. gratta,
Graiche, s.f. Graisse. — Pic. crache.
Graiperot (af bref)» ac^. Grimpeur. N^ ^nployé que dans
le s. pi-graiperot^ sitelle.
Graipiotte {ai bref), s.f. Sentier montueux, ruelle en pente ,
montée. — Poitev. gripet, gripé.
Graipai {ai bref), v. a. Mettre des crochets à glace sous les
Chaussures. — M. graper.
Graipe {ai bref)) s. j. Fer armé de crochets, qu'on met sous
les chaussures pour marcher sur la gisuoe. — M* grappe.
Ital. grappû; etc. grapo; b. Iat. grçy^ai crochet; d'où
grapin.
Grciîpe*ra (ai l^reQj.A m. Frnit du i^osiar ou eyniorrbod(»L
Litt, gratte-cul. . . .,
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- 421 —
Graippe [ai bref), a.f, 6r£^^» Dimin. graipUlon, s. m. Voir
raippe, qui est plus usité.
Oraiteri {ai brçf), s. m. Jardm ou verger pierreux en p^le ;
coteau.
Graivote (ai et o brefe), s.f. Cravata. — M. groAjaie.
Grand, ac^j. Grand, grande. Ne change pas de forme au fé-
min.
Grandge, ê. f, Grange. — V. fr. grainge ; b. lai gramca,
grain. •
Grandgerie, s.f. Grange. — M. grangerie.
Grand^, 8. m. Chagrin. Litt. grand chagrin. — De grand
et du V. fr. dol, aoU, chagrin, qui dériye du lat. dolor, dou-
leur.
Grandvollon, 8. m. Frelon. — JUL grandvaUon.
Grantu, 8.f. Grandeur.
Grebi, aÛQ. Rempli, farci. — V. fr. grobi, gros.
* Gr edache^ 8. /. Gringuenaude.
Gredenai, v, a. Gratter, agacer, provoquer en grattant ; par
exemple, irriter les fourmis en fouillant leur habitation. A
peu près synonyme de greviUie,
Gredge, ae^*. Dur, résistant. Se dit surtout des noix difficiles
à casser. — Peut-être du v. fr. gregier, fatiguer, incom-
moder.
Gredgerot, a^. Malingre, chétif, peu dévdoppé. — V. fr.
gréugCy perte, dommage; grégier, blesser, endommager.
Grelai, ac^. Ridé.
Gremai, v, a. Mâcher avec bruit quelque chose de dur ; v. n.
grincer les dents. — V. fr. grumer.
Gremale, s.f. Cartilage. — De gremai
Greme-belôches, s. m. Vent du Nord-Ouest, ©noOTe aj^^elé
vent de Lorraine. Litt. (qui) broie (les) prunes. En effet ce
vent est presque toujours accompagné de gelées printaniàres
qui compromettent la récolte des fruits.
Gremèché^ 8. m. Peloton. — V. fr. çrumel, peloton; grwm*
celet, petit peloton. — On dit aussi gremieché.
Gremoutte, 8. /. Grumeau. — On dit aussi gremoMe,
*Grés, 8, m. Panier rond en osier, dans lequel on fait lever la
pâte d'une miche de pain.
Grésille^ 8.f. Terrain pierreux ; au flg. mauvaise petite vadie.
— De gresillie; à cause du bruit que font les pierrailles
foulées aux pieds.
Gresillie^ v. n. Craquer sous la dent; pétiller au fbu. — M.
grésiller,
Greiiselle (eu long), s. /. Groseille. — V. fr. groeele.
ërevai, V. a. Chagriner, tourmenter^ inquiéter, A peu près
synonyme de pesai. — M, grever; v. fr, griever^ grev&r;
de grieche, gn^ve^ chagrin.
8*
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/
— m —
Orevelle^ a. /. Crevette d'eau douce.
Orevillie, v, a. Gratter doucement mais incessamment ; dé-
manger. — M. areffiUer; v. i5r. grever, griever, fatiguer,
tourmenter. Du lat. gravare.
Griboulai, aéfj. Griveié. — M. griboulé.
Grie, a.f. Nostalgie. — V. fr. grieehe, chagrin.
Oriese, s.f. Semoule. Dimin. griesotte. — De Fallem. Gries.
Grigne, a^. Fâcbé, de mauvaise humeur. — V. fr. grem.
Grillade, s. f. Grillade ; filet de cochon. '
Grillenai, v. a. Faire du bruit en secouant de petits objets
sonores, — Fréquentatif de grtUie.
Grillie, v. a. Griller ; v. n. exprime le bruit sec Cfue produi-
sent des objets secoués dans une enveloppe commune ; par
exemple, des pièces de monnaie dans une bourse, des pois
dans leur cocjue, etc. Dans cet ordre d'idées, on dit qu'une
personne maigre grille dans eaipé, litt. grille dans sa peau.
Grillot, s. m. Grillon. — Du lat. gryïlus,
Grillot, 8, m. Grelot; Rhinanthe des ^v^iBJmumGiua Criata"
f^àlM L.); Brîze commune {Brim média L), ainsi appelés,
e premier à cause de son calyce membraneux^ renflé en ime
sorte de grelot ; le second, à cause de la forme de ses épil-
lets. Aivoi lêa grUlota, M. (woir lea grillota, signifie avoir
mal à la tête le lendemain d'un excès bachique ; sans doute
à cause des bourdonnements d'oreille qu'on ressent alors.
— ^ De grillie.
Grillot, a, m. Petite tranche mince de pomme-de-terre que
les enfants font griller en l'appliquant sur un poêle chaud.
— De griller. •
Grimaice (grin-mai-ae : ai bref), a. /. Grimace.
Ùrimoènai (gri-moè-nai), v, w. Grommeler, gronder. — M.
grimoiner. De l'allem. grimmen, se fâcher.
Grimoènu, use^ a, m. et/. Qui grcmde sans cesse. — De gri-
moènai.
Grimon, «. m. Qui çronde sans cesse. Synonyme Ae grimoènu.
Grinçait, a. m. Gnmace, ricanement ; cri d'un enfant qui
pleure. — De grinde.
Grincie, v. a. Grincer ; v. n. pleurer. — M. grincer, dans ce
dernier sens.
Grinçu, use, a. m. et/, et ad/. Grimacier ; pleureur, pleur-
nicheur, — De grincie.
Grindelle, a.f. Fillette malingre. — V. fr. greinder, grandir,
grossir. Sans doute antiphrase, comparable à cdle de creaaé.
Griotte, a.f. Foie. — Aivoi bouène griotte signifie avoir bon
tempérament. — Il n'y a pas de mot patois analogue au fr.
Foie.
Grisette, a.f. EtofTe grise commune.
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— in -
Grivai, a^, Grivelé. Ne s'emploie guère que dans le s. pi-gn-
va% pic-épeiche (M. pic-grivé),
Gro (p long), s. m. Brome des moissons (Bramm aecalinus
L.). — Dans son Histoire des plantes, Jean Bauhin décrit
et figure cette graminée, qu'il appelle gramen gros Montbdr
garaensium: ce ^i prouve que le mot patois existe au moins
depuis le XvP siècle.
Grô, s, /. Craie. — V. fr. croie. Du lat. creta,
Groboènai (p bref), v. n. Faire des rillons. — M. grabotmer,
Grobon (p bref), s. m. Rillon. — M. grabon. Altérât, du fr.
grabeau*
Groigne, s. /. Grosse bûche noueuse.» — Peut-être altérât,
de gras niuot, gros nœud.
Groignie^ v, n. Grogner. — V. fr. groigner,
Grolse, s.f. Petites pierres anguleuses et de même grosseur
formant des talus au pied des escarpements calcaires; en
langage géologique, débris des pentes.
Groisiere, s. /. Carrière de groise. — M. groisière.
Grolai (p bref), v. imp. Grêler.
Grole {o bref), s. /. Grêle.
Grolon (o bref), s, m. Grêlon.
Gros, grosse (o long), adj. Gros, grosse.
GrouilUe (grou-Uie), v. w. Grouiller ; bouger, remuer ; répli-
quer.
Grouvai, t;. w. Exister en germe : se dit surtout des maladies.
Appliqué aux personnes, signifie contenir sa colère malgré
soi, ou, comme on dit en langage familier, faire le pomg
dans sa poche. — M. growver ; v. fr. grever , courroucer,
tourmenter , inquiéter.
Groyon {gro-yon : o bref), s. m. Crayon. — V. fr. çroie^
craie.
Gru, s. m. Gruau ; orge mondée. Ne s'emploie qu'au pluriel.
— V. fr. gru.
Gruerin, s. m. Fromager. — Sans doute de Gruyère (qu'on
prononce gruère).
Gruiai (gru-iai), adj. Grue, réduit en gruau; émondé, en
parlant des pois. — De gi^u.
Gnilai; greulai [eu bref), v. w. Trembler. — M. gruler;
V. fr. arouller, gruler, trembler de froid ; b. lat grollare,
trembler. — U n'y a pas de mot patois qui réponde au fr.
trembler.
Grulotte, s. /. Frisson de peur, tremblement. Ne s'emploie
Ïue dans la loc. cmoi les grulottes^ trembler de peur. — -
>e gruiai.
Gii6di (g dur), s. m. Chevreau. DJmin. ^uedUlot. — Sans en
tirer aucune conséquence, je ferai remarquer la parfaite
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— m -
identité entre ce mot et Thëbreu gttedi, qui signifie égale-
ment chevreau.
Guéfbn, 8. m. Petit poisson ; goigon,
Ouèguelle, s.f. Grotte de chèvre, de lapin, et, en général,
toute espèce de crotte en petites boules. -— On dit aussi rai-
guelle.
Chiené, a. m. Noyau. — Altérât, du v. fr. genelle, baie, que le
patois aurait prononcé c^eneUe; d'où gumélle ou guenel
ft)r. dieu-nelle : eu bref), et enfin guené^ par la chute de Yl
Gueneliere, s.f. Partie centrale du fruit où se trouvent les
pépins. A peu nrès synonyme de icheiiifillon. — De guené.
Guenotte, s. /. Petite graine de rebut. -— De gume\
Guertillot, 8. m. Tire-braise. — V. fr. gratue, ustensile de
cuisine. — On dit aussi graitiUot
Guêtre, 8. m. Vitrine ou cadre treîllissé, servant autrefois à
l'exposition des marchandises en dehors des boutiques. —
(Test une altérât, du vieux mot guette^ encore employé dans
le Berry comme synonyme de tiroir.
Guévene, a.f. Espèce, race, caste. Toujours en mauvaise
5 art, de même que les mots terminés en ene. — Peut-être
u V. fr. gu€8ver, déguerpir.
Gugne, 8, f. Bosse à la tête, contusion. — Berr. gueugne.
Peut-être altérât, du v. fr. bugne, contusion. — On dit aussi
gueugnè.
Gugnon, 8. m. Guignon ; gros morceau. — V. fr. cugnon^
gros morceau.
Guignai, aidje, a^. Louche. -— V. fr. guigniaire^ qui cli-
gnote.
Guignie, v, n. Loucher. — V. fr. guigner^ guigner.
Guillame, 3. m. Guillaume. On désigne aussi quelquefois sous
ce nom le coquelicot (Papaver Bhœas L.).
Guille^ 8. /. Quille; au flg., excrément dur et cylindrique.
Dimin. guiUotte. — V. fr. gueUleSy quilles.
GuiUegaré. Voir guillevaré.
GuiUenai, v. n. Agir lentement, lambiner^ perdre son temps,
s'attarder à quelque chose. — M. guillener. Peut-être v. fr.
guHleTt tromper, se déguiser, détourné de sa signification.^
Guillenu, use, a^\ Lent, lambin, qui feit attendre. — De
guillenal
Guineri, a, m. Têtard. -— Altérât, de çuillerotie.
Gullleri, ise, adj. Guilleret, Lou gutUeri maitin signifie de
grand matin.
GuiUerotte, 8,f. Têtard de grenouille. — Altérât, de quille^
rotte^ dimiiiutif de qmllie^ cuiller.
Guillevaré (al lai) , adv. A la légère, à l'abandon, en dé-
sordre. — On dit aussi guiUegaré.
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— 158 —
Gnincliet^ ê. m. Petite fenêtre oaverte dans le cadre d'una
plus grande. — Altérât, de gtmhet
Gningai, v, n. Jouer du violon. — M. gumguer. De gtmgiie,
Gningn^ use, s. m. et/. Joueur de violon.
Gningne^ 8. f. Violon. — De l'allein. Geige. — Il n'y a pas
d'autre mot patois pour désigner un violon.
Gninzenl, s* m. Morceau de viande pris dans la cuisse du
bœuf.
Guipe, s.f. Jupe — V. fr. gipe (d'où dgipe^ puis guy^e : voir
gîien^ ; b. lat gipo^ atmo.
Gnipie, s. m. Coureur de femmes. — De gt^e,
Gnlai, aidje^ s. et adj. Gueulard, dans le aoubh sens de gour-
mand et de braillard. — De gtile,
Gnlai, v. w. Crier fort, gueuler. — De gtif-e.
Gnlaie, s.f. Bon repas, bon morceau. Toujours en mauvaise
part ; ainsi, un écomifleur se présente pour avoir ene gu'
laie. — M. gueulée. De gule,
Gnlait, 8, m. uri bruyant. — De gulai.
Gule, 8,f. Gueule ; bouche, mais en mauvaise part. — V. fr.
gule, ouverture; saint, et poitev. goule; ital. et esp. gola.
Du lat. gula.
Gnlerie^ a/. Friandise. — M. gu£ulerie; aussi gueularderie.
De gule.
Gusset, 8. m. Bouquet de fraises, de cerises ou d'autres menus
fruits.
Gutche, 8.f. Tête; cime ou bouquet de feuilles ou de fruits.
— V. fr. cuche, têt«^ cime.
Gutchet, 8. m. Cime ou bouquet de feuilles ou de fruits. —
De gutehe. N'est point un diminutif.
H
Ha, hâte. Voir a, ate.
Haibillie (ai bref), v. a. Habiller. S'emploie aussi dans le sens
de se revêtir, avec un complément direct de choses : hai-
btUie ses tchasspji. mpitra 5;p,q h^s.
billïe 8ê8 tcha88e8, mettre ses bas.
Haidji. Voir aidji.
Haitche. Voir aitche.
Haie. Voir aie.
Hayale. Vofr ayale.
Hayi. Voir ayi.
Hayissance. Voir ayissanoe.
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— 12« —
Bèrbe-ai4al-friotte, ê,f. Nos campagnards^ qui ne se piquent
pas d'une science botanique fort étendue, désignent sous ce
nom, tautôt la Benoîte commune {Geum urbcmum L.^ tan*
tôt l'Alliaire {Sisymbrium AMma Scop.). Lîtt. herbe au
foie.
Herbe d'Ollemigne, 8. f. Aristoloche vulgaire {Arisiolochia
ClemaUUs L. Ce nom. (herbe d'Allemagne) indique l'ori-
gine orientale de la plante, dont la patrie est sans doute
le Caucase.
Hèrbe-ès-puces , 8,f, Poivre d'eau (Poi^ponwm Hpdropi-
per L.). Litt. herbe aux puces.
Herebergue. Voir erebergue.
Heut ; heute (eu long), adj. déterra, huit.
Hie {yie\ adv. Hier. Du lat heri.
Hobion. Voir obion.
Hoèle. Voir oèle.
Hôlai (o long^ ai bref), interj. Holà !
Homme, s. m. Homme. Avec un adj. possessif {mon homme,
lu homme), synonyme de mari. — On dit aussi hanme,
Hontu, use, adj. Honteux.
Houqueton. Voir ouqueton.
Houspignie^ v. a. Houspiller. — M. et v. fr. houspigner.
Houtte, s. /. Hotte.
Huere, s. f. Heure ; lieue. — V. fr. ure. Du lat. hora. — A
l'exemple de l'italien et de l'espagnol, le patois remplace
ordinairement ce mot par l'article pluriel : elalês quaitre,
les cinq, litt. il est les quatre, les cinq, signifie : il est quatre
heures, cinq heures.
Hur, 8. m. Heur, bonheur. Ne s'emploie que dans la loc.
i vâ8 qu£va Vhwr qvs vos veuiUais, je vous souhaite l'heur
que vous désirez (litt. voulez), peu à peu transformée en
celle-ci : i vos queva Vhuere qu'él a, je vous souhaite l'heure
qu'il est ; ce qui n'a plus de sens.
Hm*ludge, 8. f. Horloge.
Hurludgie, 8. m. Horloger.
Hussie. Voir ussie.
Hutchait. Voir utchait.
Hutcherot. Voir utcherot.
HutcUe. Voir utchie.
Huvè, 8. m. Hiver.
Hyebye (le second y muet), 8. m. Hyèble.
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— 4«7i —
I
I, wrt cofhtractém. Au. Abscdumeat synonylne de a, et s^on-
ployant dans les mêmes circonstances : roreiUe seule décide.
I, pron. Je. — Poitev, i; ital. io; esp. yo; prov. et gasc. iéou^
iou,jùu; allem. ich ; russe ta.
* I, eory. Et. Ne s'emploie que dans l'expression point i vir-
gule. — n est à remarquer que cette altérât de et corres-
pond à Fesp. y y et.
I, inierj. Cri employé pour faire avancer les chevaux. Syno-
nyme de hue I
Iche ; Iste ,mferj. Cri employé pour faire reculer les boeufs.
* Ici, ad/v. Remplace d dans le pronom celle-cL On dit à Mont-
béliard ceUe-ici, — V. fr, yce.yeil, celui-ci,
lé, interj. indiquant la sur{»*ise. Ëh !
lémai, inte/ri, exprimant la surprise. Litt. eh ! mais.
lets (le t et Va se prononcent), adv. et interj. Maintenant. Ne
s'emploie que dans les jeux d'enfants, le cri iets indiquant
que le jeu peut commencer. — De Tailem. ietz, maintenant.
Imaldge {m-mai-die : ai bref)^ a /. Image. — V. fr. imadge.
Du lat. imago.
Io, ene, adg. numéral. Un, une. Ne s'emploie que devant un
subst. ou un adj. ; dans tout autre cas^ on dit eW», iène: in
homme, ene forme, xm homme, une femme; inbon homme,
ene bouène forme, un bon homme, une bonne femme ; è y
en ait iun, i en vo iène, il y en a un, j'en veux une.
Innocent {vn-no-sa/n : o long), s. et ad^. Innocent; fou, idiot.
loanne {io-a/n-ne: o long), Jean. — V.fr.VoAon. Du lat. t/b-
hawnea, qu'on prononçait ioharmes. La prononciation du
patois est d'ailleurs identique à celle de Miem. lohmm.
lôrbe, s.f. Escalier en vis ; tour dans laquelle se trouve un
pareil escalier. — Du lat, orbis, cercle, circuit; d'où orbe,
orbite.
lou, intefj. exprimant la joie. — Du lat. io.
loude; ioudre, s. m. Juif. Terme de mépris; grossier comme
tout ce qui dérive de l'allemand. — De Tallem. lude, qu'on
prononce w?M(fe. •
louperline, s.f Houppelande.
lou^iuai, «7. n. Sauter, oanser, sauter de joie; v. a. lancer au loin.
Du M.jocare, folâtrer, qu'on prononçait ioeare.
lun, iène, a^. numéral. Un, une; pron. quelqu'un. — Berr.
iewn, ieune. — Voir in.
Ivena, s. m. Petit cochon né avant l'hiver. —V. fr. yvernaul,
produit de l'hiver.
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— 13» —
Lai {ai bref), arlf. ttprm. La. — T. fr. lai
I«ai (ai long), 8. m. LarA
Lai (ai bref ), (Mfe. Là.
Laicé(a«bref), «. w. Lait. Dimin. laiceîot, terme «ifamm.
— Esp. lèche. Du lat. lacMum, dimin. de lacté, lait.
Laiceliere (ai bref), s, f. Laitière. — De ladcé.
Laicé-pris [ai bref), s, m. Lait caillé. Litt. lait pris.
X.ai€bie (a* bref), v. a. Laisser. — V. fk*. laissier.
Laigre {ai long), s.f. Larme. — Esp. làgrima. Du lat. lacryma.
Laiguet {ai bref), «. m. Flaque d'eau. Litt. petit lac.
Laigusfoa {ai bref), 8. m. Très-pdite quantité de lait qu'on
met dans ime préimration culinaire.
Laimoi {ai long), mterj. Hélas I — Mont. lamoi\ v. fr. Ia8
moi, hélas moi.
Lfidrdge (ai long), od/. Large.
Lairenasse (ai bref), 8.f. Voleuse, laronesse. — V. fr. lar-
ne88e.
Lairme {ai long), interj. Exprime la détresse, la pitié. —
Abréviation de aïllairme.
liairment (ai long), 8, m. Ensemble des raies rouges dans
les nappes ou tout autre linge rayé; large ruban de la que-
nouille.
Lairotte (ai bref), adv. Là. Opposé à eirotte.
Laisotte {ai long), s. f. On désigne ainsi les chicoracées lac-
tescentes, et, en particulier, les diyere Laitrons {Sonehus L.).
Laitche {ai long), 8. /. Punaise de brebis.
Laitcbie {ai long), v, a. Lâcher.
LaiUe {lé'Ue\ 8. /. Lait coagulé par la présure ; caséum du
lait mêlé de lait ou de crème.
Laivai (le premier ai bref), «?. a. Laver.
Laive {ad long), 5. /. Lave. On désigne, sous ce nom, les dalles
de pierre plate dont on couvre les toits des habitations
rustiques, et qui proviennent, dans tout le Jura, des cou-
ches supérieures de la grwide oolite appelées dalte nacrée
par Thurmann. *
Laivet {ai long), «. m. Petite dalle. — Dunin. deTait?^.
Laivi (ai long), a(^. Disparu, dépensé. Ne change pas de
forme au f. — V. fr. hde/ver, quitter, abandonner.
Laî-vott {ai bref X adv. Où. — M. làroH.
Lambeune (eu long), 8. f. Personne lente. — Altérât, de tom-
binCk
Lame [hm-me\ 8. /. Ablette.
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— 4Î9 ~
Lampai^ v, n. Glisser sur la glace. — M. lamper.
Lampe, 8. f. Lampe ; glissoire sur la glace. Dans ce dernier
sens, on dit, à Montbéliard, taïUer u/ne lampe.
Lampe, *./. Flanchet du bœuf.
Lampouènu, use, a(^. Gluant.
Landernai, v. n. Lambiner, traîner en longueur, lanterner.
Landre, s. /. G^arniture en bardeaux appliquée à un mur.
Langônai, v. n. Languir. — V. fr. langourer.
Langue-de-berbis, s. /. Piloselle [Hieracium PHosella L.).
Litt. langue de brebis.
Lapidai, v. a. Lapider ; v. r0. se fatiguer, s'exténuer.
Latche, s. f. Tranche mince de pain ; laiche (Carex L.). — V.
fr. laische^ laiehe, lame.
* Laver (a long), v. a. Daller avec les pierres plates appelées
laves.
Lé, 8. m. Lit. — Wall, let; esp. lecho; ital. letfo. Du lat. kctiM.
Lé, pron. Elle. Ne s'emploie que comme complément.
Lemaice (ai bref), s. f. Limace; au fig. personne lente, lam-
bin,
Len (en bref), 8. m. Lente.
Lenet, 8. m. Imbécile, idiot. — Peut-être du v. fr. lamr, lâche,
paresseux.
Lére, v. a. Lire: lésant, lisant; lé, lu; « Z^, je lis. — V. fr.
leire ; esp. leer; ital. leggere. Du lat. légère.
Lére, V. a. Trier. — Du lat. légère, choisir.
Lésun, 8. m. Vernis de potene, couverte. — Mont, leustm.
De leusanty luisant.
Lessue, 8. m. Drap de lit. — V. fr. leson, lit, couchette.
Leu (eu long), s. m. Ivraie. — Du lat. lolium.
Leuchu (eu long), 8. m. Lessive de cendre. — M. Ii88u.
Leuchu (eu long) , adv. Là haut, là dessus. — V. fr. &w-
ms.
Leune (eu bref) , 8. f. Lune.
Li, pron. Lui, leur, dans le sens de à eux, à elles. — V. tr.li.
Liade, Liadine (lla-de)^ 8. m. et/. Claude, Claudine. Ce dernier
mot, employé comme s. commun, est synonyme de femme
peu intelligente. — Les règles de la permutation montrent
Ïue Idade, Liadine répondent à Glande^ Glaudine^ et non à
laudej Claudine.
Liai (en une syllabe), 8. m. Liard.
Liaice (Uai-se : ai bref)', 8. f. Glace.
Liaicie (Uai-sie : ai bref), v. a. Glacer.
Liaidjai (liai-djai: le premier ae bref), v. n. Lîarder.
Liaidju, use (liai-^u : ai bref), 8. m. et/. Liardeur.
Lienai^, Lénai (llie ou llê-n^t), 8. m. Léonard. — M. Lionard
[ïlo-na/r : o long). Le patois correspond au v. fr. lAéimrt^ k
ritaL LionardOy et non à Léonard.
9
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~ ta» —
Ltennai (Uen-nai), t?. a. Glaner.
Zdf^loftrai (o bref), <;. n. Manger gloutonnement et avec
sensualité, baffrer. — Grossière onomatopée, imitant le bruit
des lèvres. — V. fr. litfres, lèvres.
Xâi^lofru, use (o bref), 8. m. et/. Mangeur glouton et sen-
sùel.
X«ifk*et, s. m. Gros morceau de viande, de pain ou d*un comes-
tible quelcon(iue. — Sans doute du v. fr. libres, lèvres.
Ugno (o long), s, m. Liçneul. — Berr. lignou; v, fr. lignoul.
Ligote (o bref), 8. /. Lisière étroite de terrain. — V. fr. ligote^
courroie.
Xiimôslii, 8. m. Limousin; glouton. — V. fr. Idmoêin.
Lin, 8. m. Lien.
Linmot, s. m. Lien d'osier employé pour maintenir la paille
des toits de chaume. — De lin,
Lione (Uen-ne : en bref), 8. /. Glane.
Lionu, nse (Uen-nu : en bref), *. m. et/. Glaneur.
Liotle {llO'te : o bref), «. /. Traîneau.
Livre, 8. m. Pis de vache. — Peut-être v. fr. Uvrot, livrouer^
mesure de capacité ; par suite d'une certaine analogie de
forme ou de dimension entre un pis gonflé et la mesure en
question.
Lô, 8. / Avant-grange. — V. fr. loie, petite cabane, loge
de jardin.
Lobonèrai (o bref), v. a. Labourer.
Lobonèrie (o bref), 8. m. Labourei*. — V. fr. labourier.
Lodai (o long), v. n. Etre désoeuvré, ne rien faire. — De loâie.
Lodgie, iere (o Inref ), adf. Léger. — V. fr. legier.
Lodie, 8. m. Fainéant; misérable. — V. fr. loudier^ qui habite
une cabane : terme de mépris. *
Lodjai {lO'âjai: o bref), v. a. Larder. Le part, lodjai a sou-
vent le sens de entrelardé, mélangé ; luisant Ainsi le pain
Imrdé est du pain mal cuit, où des couches compactes et
molles se remarquent au dessous de la croûte ; la terre d'un
champ est lardée^ quand elle est molle, et que les sillons
tracés par la charrue ont un aspect luisant.
Lodjon (lO'é^on : o bref), «. m. Lardon.
Loilot, 8. m. Croûton d'un pain, partie d'un pain où il y a le
plus de croûte.
Lônaie, 8.f. Louange, flatterie. — V. fr. loer^ louer. Du lat
laudare.
Lonore (o.long), 8.f. Léonaure, Eléonaure. — M. Lanaure,
Long, londge, ac^. Long, longue.
Long-pianton, 8. m. Plantafai à feuiBés étroites (Plmùigolm''
eeolata L.)., Litt. long plantain. /
hoptâ (a bref ), v. à. Avaler. Litt, lapa*. ~ M. loper.
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Lopin (o long), a. m. Morceau, lopin. — Beouobup phis en*
ployé que mouché, qui répond au fr. morceau.
Lopn^ use (o bref )^ s. m. et /. Qui avale; bilveur, itmgne.
Litt. qui lape. — De lopai.
Loiiimide (ù long), ».f. Faconde; âoquence. -r- V. fr. to*
quence. Du lat. elogu^ntiay qui dérive de loqui, parler.
Itôrreaai {o bref), v.a. Voler. ^ De lorron.
Lorron (o bref )« a. m. Larren^ voleur. Prend quslquefids le
sens d'espiègle, surtout quand il s'agit des enfants. — Du
lat. latro. — U ^'y a pas de mot patois qui corresponde au
fr. voleur.
Lotcherie (o bref), 3.f. Friandîse. — M. et v. fr. lécherie.
Lotthie (o bref), v. a. Lécber.
Lotchot (les brefs), s. m. Nourriture qu'on donne à lécber
au bétail. — De tofcA«6.
Iiotchu, use (o bref), ac^j. Gk)urmand, qui aime les Ixms mor*
ceaux, difficile à contenter à tablé. — M. lécheux; v. fr.
leachewr, kcheur.
Lottre (o bref), 8.f. Lettre.
Lou, lai, lés {ai bref), art. m. et/. Le, la, les. Aussi emplqyé
comme ad^j. possessif quand on adresse la parole à quekpi'un.
On dit, par exetnple, voui, Vonchot, M. oui, ionde^ pour oui|
mon oncle. — V. fr. et prov. lou; ital. et esp. lo.
Lou, lai, lés, pron. Le, la, les. — Même étymologie que l'art.
Louedre, a.f. Femme de mauvaise vie. — De Tallem. Luder,
charogne. ^
Louton, s. m. Laiton. — V. fr. Mon, ital. lottone.
Loutsi, 8. m. Louis: altération. — Surtout usitéà Montbéliari
Lovon (o bref), s. m. Planche. — V. fr. lavon.
Lovraie (p long), s.f. Soirée, veillée. Synonyme de lovre.
Lovre (o long), s. m. Soirée, veillée. Litt. l'œuvre, çarceque^
dans nos campagnes, on travaille pendant les veillées. La
lettre l provient de l'article.
Lovrotte (le premier o long), s. f. Colchique d'automne. —
Peut-être de lovre, sofrée, la fleur flu colchique étant sur«
tout épanouie le soir.
Loyie {îo-yie: o bref), v. a. Lier. — V. fr. hier.
Loyin {lo-yin : o bref), s. m. Lien. — V. fr. loien.
Loyis (loi-yi), s. m. Louis. Dimin. Loyotte, surtout usité à
Montbéliard (loi^o-te: o bref). — V. fr. Lays, Loeya.
Loyure (loi-yu-re), a.f. Lien. — V. fr. loyeure.
Loyure^e-tchasses, a.f. Jarretière. Litt. lien de bas.
Lu, ac^. déterm. Leur. Ne varie pas au pluriel — Prpv. lu/r;
ital. /oro. Du génitif pluriel lat. «filor«am«
Lu, lé, pron. Lm, elle, eux. Ne change pas au pluriel ~ V*
fr. li.
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— 13f —
L«dft, 9,f. Loge.
Ludgie, r. a. L^;er. -^ V, fr. lomir.
Lunotle, «./. Linotte. — Berr. lunotte.
Lurdjie ; leurdjie^ v. n. Glisser par terre.
Liire, r. n. Luire : lu^font, luisant; /u, lui; è lut^ il luit —
V. fr. leure, lusir. Du lat. lucere.
Lusseraie, s. f. Gapacitë, contenu d'un drap de lit dcmt les
ooins sont liés deux à deux. — De lesêue^ drap de lit.
M
Ma^ 8. m. Mal. — Wall, ma ; v. fr. mau. Du lat. malum.
KBj adv. Mal. Être en ma de, TL être à mal de, signifie re-
gretter quelqu'un ou quelque chose, y penser, souvent et
avec regret. — Wall, ma; v. fr. maw.\ Du lat. maie.
Mabin, 8. m. N'est guère employé que dans la lœ, faire ma-
bi% fkire pitié. Litt. mauvais bien.
Blachai, v, a. Mêler, mélanger. — V. fr. mâcher.
Mâche, 8. m. Mélange.
Madeu, eute, at^. Gafen à la manière des enfants. Pa4laimadeu,
M. parler m^ideu, veut dire parler à la manière des petits
enfents, avec leurs défeuts de prononciation. — Dans le
patois des Fourgs, madeux signifie merdeux.
Kadeutie {eu lonç), s.f. Gâterie.
Bladit, adj. Maudit ; méchant. — V. fr. m>dldit
Blagrai, ado, etprép. Malgré. — V. fr. maugré.
Mai (a« bref), adj. délerm.f. Ma.
Blaiche {ai long), 8. /. Botte de chanvre roui; chanvre porte-
graine. Dimin. maichotte. — Mont. mai88e\ v. fr. ma88on;
b. lat. ma88a.
Blaiche, 8.f. Bajoue. — M. merce; v. fr. mmeeUe, joue, mâ-
choire. Du lat. maxilla.
Blaidaime (les ai brefe), 8.f. Madame. — V. fr. madaim^.
Maideu {ai long), adv. Dès maintenant. — Altérât, àiàmaieeu.
Maidji [ai longjy 8. m. Mardi.
MaigiDie {mainronie), 8. m. Serviteur, domestique. — V. fr.
maignier; b. lat. miaineriue. Du lat. manere, demeurer.
Maignin (a* bref), 8. m. Chaudronnier ambulant, chaudron-
nier. — M. magnin; v. fr. maignien; ital. magnano, ser-
rurier.
Maigrelin, 8. m. IncBvidu maigre et chétif.
Blaigre-miase, 8.f. Personne maigre et chétive. Litt. maigre-
rate. — Voir mi88e.
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— 133 —
Maigiil (ai bref), ê. f. Altérât, du nom de Mietrgaente.
Mailaidie (leâat bre&), s. f. Maladie. Dimin. mallaidtotte,
mailaitiatte, convulsions des petits en&nts. — Ital. ma-
lattiai
Mailaite (les cd brefe), adj. Malade. — Ancien ital. et ancien
esp. maMo' Du lat. mcde a^tus, mal apte.
llaileoosto; mailecochte {ai long, o bref), ê. /. Gbtind coffre
à farine, à avoine. — De l'allem. Méhïkasten, formé de JBfeW,
&rine et de Eastm, coffre. En Alsace m. i»*(»ionce MeMkO"
ehten.
Kailloulot (mai-UQu-dot : ai bref), «.m. Maillot. — Dimin. du
Y. it. maiUuel,
Maindge-proflt (o long), 8. m. Prodigue, dépensier; ouvrier
qui ne gagne pas son salaire. — M. mange-prqftt
Kaindgète, 8, f. Aliment, mangeaiile. — De maindgie.
BUaindgie, v. a. Manger. — V. fr. mainger; itd. mangia/re,
qu'on prononce mané^are. Du lat. nwmduca/re.
Maindju, use, 8, m. et/. Mangeur. — De maindgie.
Maine {main-né)^ 8,f. Marne. — V. fr. ma/fo, mde: le patois
a changé l en n.
Mainiere {ai bref), 8>,f. Manière. — V. fr. memere.
Blain que, ado. Abréviation de ermain qm (voir ce mot).
Blainteline, 8.f. Manteau de femme. — M. et v. fr.mantdine.
Maîreillon^ 8. m. Botte de chanvre vert. — V. fr. rnarel,
chaîne, fardeau.
Mairerie (ai long), «./. Mairie. — V. fr. mairerie.
Mairetcha (a* bref), 8. m. Marérfial. — M. marichal; pic.
maricha; Y.ir.mari8dial;es^.mari8cal; b. lat. mare8'
calm8.
Mairguerite (ai teef ), a /. Mï^guerite. •
Mairi {ai bref), 8. m. Mari — V. fr. mairit. Du M. in(mtu8.
Maiiiai (le premier ai bref), v. a. Marier ; épcwiser. — V. fr.
mairier.
Mbdriaklge (les ad brefs), 8. m. Mariage.
Mairie (ai bref), 8. f. Marie. Dimin. Mairiotte, Mariette. —*
Y. fr. Mairie.
Mairiotte(flf bref),5./. Fée de mai. On déâgne ainsi une
jeune Bile couronnée de fleurs, qui va chanter dans les vil-
lages, le premier dimanche de Mai ; on appelle aussi mm"
riotte la fête champêtre qui a lieu le même dimanche. —
Plutôt de Mairie^ dont il est un dimin., que de Maii
regina^ reine de Mai, dont on l'a fait dériver.
Mairmite (ai bref), 8. /. Marmite. — Dimin. mairmitotte.
Mairqfoai (ai bref), v. a. Marquer. — V. fr. éiercher.
Mairque (ai long), 8. f. M^qn^e. Dimin. mairquotte (ai bref).
— V. fr. merme* Le patois a d'abord prcMionoé nmridie.
(Voir nique).
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Goè
Kairquali (ot long), a m. Maro: diniin. dB Ibifmè allèmalHlK
Mainolie (m bref), ^./. Marche. -^ Du v. fr. moA'&Me.
Kairtchie (ai bref), ^. m. Marché. — V. fr . titaroU^.
Mairtchie (ai bref), «;. w. Marcher. — V. fr. merehier, \
Alaiseu (ai et 6m lon^), adv. Désormais, doréDavaiti -^ M.
maishui; v. fr. me^Auil
Blaissaicre (les deux ai breÊ), a. m. Massacre. An %., ouvrier
maladroit.
Bdaitohé (ai br^, «. m. Marteau ; dent mdaire. DimiiL mai-
tcherot. — V. fr. martel.
Maiteble (ai long), t;. a. Mâcher; manginr sàlemBBi, matigif
avec voracité. — V. fr. mcwcftier, machier; esp. moaca^;
îtaL et lat. maaticare.
Maitchie {ai lon^), v, a. Mêler, mélanger ; prendre tu tas,
dans certains jeux de cartes ou de doînlnoB. — Y. Ir. mm
éher, mélanger ; berr. micheler. Du kt misoere.
Maitchin (ai bref), s. m. Martin.
Maitchot (ai long), a. m. Bouchée d'aliments mâchés ; petits
plats, petits mangers. Faire lêa maitehota de qu^<}U*un
signifie être aux petits soins, être obséquieux, flagorner. —
De maitehie.
Maite {ai bref), aé^. Mal, dans le sens de abattu^ affiaîblL ---*
V. fr. mat; allem. matt.
Uaitenaie (ai bref), a. f. Matinée.
Maitiere {ai long)^ a.f. Matière ; pus. — M. matière, dans ce
dernier sens.
Uaitiii (ai bref), a. w. Matin. — V. fr. maitin.
AEaivu, use (ai bref), a<^*. Mûr. — Y. fr. mehu.
Maivuri (««bref), v. n. Mûrir. — Wall, mavouri; prov. et
esp. mad^ar; ital. et lat. Tnafe^ror^. .
Uaivuron {ai bref), a. m. Fruit de la YiotuQ(Vibwrnum La»h
trnia L.)« qu*(»i Hait mûrir en le mettant dans k paUlasae
d'un lit ; viorne. — De maivwri.
Maiyou (ai bref), a.f. Marianne. Dimin. MaiTOOlottê, Yoa^
lotte.
Malai, v. a. Mêler.
Maie, odQ, Mauvais; malheureux. — V. fr. mate. Du \bL
malua.
Maleri, adj, Ghétif, misérable. — De Fadj. mcde, mau-
vais, auquel est ajoutée la termmaison m, erie, qui indique
une atténuation, une dépréciation. -^ On dit aussi malerie.
Male-sait-l'aipoi (les ai brefs), intefj. Exprime la coière et la
surprise. Litt. mauvaise soit la poix.
Malotte, a.f. OseUle. — Peut-être du lat malum^ pomm»* — «
On dit aussi mo£o^.
Malotte-rondotte, a.f. Oseille rcuide (Rutnea^ acutatua L.).
— Rondot est le dimin. de rond.
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— 138 -
* Wiilowa» «. m. On appelle ainsi, à Montbéliard, certains fondi»
payant acensement & la commune.
Mamaivi», ^ite (ai bref), aélf. Mal mûr:
Blandge, 8. f. Manche. — M. et v. fr. mange,
Mangu, «. m. Teinturier. — Peut-être v. fr. mcmgonnier,
fripier.
Mangue, a.f. Teinturerie.
Blanguillon, 8. m. Barbillon ; appendice charnu aux joues du
porc ou de la chèvre.
Mano {o long), s. m. Moineau. — Le patois correspond à
maniau du v. fr. lyonnais, et non au v. fr. momel
Manot, adij. Sale. Litt. mal net. — V. fr. mau net, maunette.
Mante, 8. m. Manteau. — V. fr. manM.
M^ntttla, ê.f. Manteau de femme à capuchon. — Y. fr. ma/n-
UUe.
Mara4Je, 8. m. Inquiétude. Ne s'emploie que dans la loc. être
de maradje , ôtrô mquiet , remuant. — Peut-être v. fr.
mawrre, remuer.
Mamiait v. a. Mani«. — M. manuer,
Marcot, 8. m. Marc : diminutif.
Blarali, odp Ghëfif, misérable, mauvais.— Synonyme de
maieri, dont il n'est qii'une altération.
Maréli, a./. Marie: diminutif.
* Marmot, «. m. Menton. N'est guère employé que dans la
locution battre le marmot^ claqtùer le marmot, qui signifie
claquer des dents.
Marottav 8*/. Mailfet ou massue à grosse tête.
* Martelât, 8, m. Nom donné à Montbéliard à Thirondelle de
fbnêtre (non au martinet).
Mason, 8.f. Maison. — Pic. mason,
Mateisliaitte, ùiterj. qui peut se rendre par ma foi ! Litt. (le)
mauvais tonnerre me batte : m>atenms baitte.
fltatenHiiHdlt^ inUfj. qui peut se rendre par ma foi! Cette
exclamation, employée à tout propos, signifie litt. (le) mau-
vais t(Hmarre nie hie : matmme tïuatt
Maten, inierpqm ionise rendre par ma fôil diable I Litt.
mauvais tonnerre.
Matenépai; matenépo (ma-tm-ê-pai on pô : o long), miery\
exprimant la surprise, et qui peut se traduire par ma foi !
diw)lel Litt. (ki) mauvais tonnerre épouvante. — Êpai ou.
6pù eorrtÉÇond au v. fr* épenier ou espauter, épouvanter,
frapper.
Blatentiii^ int&ir}. Ma foil Litt. (le) mauvais tonnerre tue.
Blatraltai (les oilônp^), v. a. M^ratter.
* Blatrai^ 8, m. Fumier.
«Blatrasser^ v. a. Fumer m^ehamp..
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— 136 —
Mavai8((M long), aé^. Mauvais. — V. fr. motw*?- ^— Moins
employé que ses synonymes mêtchcmt, mcderie.
Maviai, v. n. Mésuser. — Peut-être v. fr. mcm (patois ma)
mal et vie, voie.
Me ; meut {eu bref), 8. f. Huche au pain. — V. fr, met
Mé, s. m. Milieu. Ne s'emploie que dans la loc. en mé, aii mi-
lieu. — Du lat. msdius.
VlB^pran, Moi, dans le sens de à moi.
Méiaidjie {ai bref), v. a. Panser une plaie; être au petits
soins. — On dit aussi miai^ie, mie^ie.
Mébile, adj. Ghëtif, malingre.
Méchi, a^. Souple. — On dit aussi maicM
Méchi 8, /. Merci. — V. fr. merchi.
Méchi, t\ a. Assouplir, faire fléchir. — On dit aussi mfrioM.
Médi, 8. m. Midi. — V. fr. mesdi,
SlédJaUlon {mê-djai-llon : ai long), s, m. Ifeuvais gamin,
polisson. — M. msrdaiUon; v. fr. merdaiUe. De mêdje.
Médje, 8. /. Merde.
Médjerie, 8. /. Chose de peu d'importanœ, de peu de valeur,
bagatelle. — M. merderie.
SEeillon {mè'Uon% 8. m. Mpëllon. — Peut-être du v. fr. meH"
1er y meiïlier, mouiller, rendre tendre. — On dit aussi miUan.
Melin, 8. m. Moulin. — Pic. et v. fr. mealin; b. lat. mofo-
nîi8. Du lat. moto, meule.
Menai, v. a. Mener ; v. n. être ea rut
Menaidge {ai bref), «./. Minage. — V. fr. mitmige,
Ménaidge (ai bref), 8. w. Ménaga — V. fr. mesnaige.
Ménaidgie {ai bref), v, a. Ménager.
Menessaive {me-ne-sai-ve : ai long), 8. m. Viorne Mancienne
{Vibn^mum Lantana L.).
Menistre ; meniohtre, 8. m. Ministre ; pasteur protestant.
— V. fr. ministre.
MenA ; menoë, 8. f. Monnaie. — V. fr. mwmoye, mmoie.
Du lat. moneta.
Mente {en bref), 8.f. Mensonge* — Dimin. de menterie. — Il
n'y a pas de mot patois analogue au fr. meiwonge.
Mentre {en bref), v, a. Mettre. — Beaucoup plus rarement
employé que son synonyme boutai.
Menusie, 8. m. Menuisier. ~ M. et berr. mmmier; v. fr.
amenui8ery amenu8er, mentmr, diminuer.
Menusie, 8. f. Fines herbes, herbes potagères. — De msnu,
Mennson, 8. m. Petit morceau. — V. îi\ amenu8er, amoindrir,
Mépesai, adj. Qui a une entorse. Se dit surtout du bétaii —
Du V. tv.pe8er, tourmenter, incommoder; esp. pesaup.
Mépesnre, 8.f. Entorse.
Biéprlsai, t;. a. Mépriser ; décrier^ caloamien
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— 437 —
Méquedji, 8. m. Mercredi. — M. méquerdi, V. fr. mer-
qaeâia.
Mère, s. m. Méreau. — V. fr. merd.
Mesiere, 8. f. Branchages coupés, quand ils sont encore épar-
pilla dans la forêt ayant leur mise en tas ; haie. — V. fr.
me8iere, maisière; haie.
Mésinnai (mé-zin-nai), adj. Blessé ; perclus. — M. mésamé;
V. fr. meshaigniez.
Mésotte, 8. f. Mésange.
Messe, 8, /. Boue, crotte.
Messelaie, 8. /. Contenu, capacité d'une huche à pain (en
patois me ou meut), — On pourrait écrire aussi meuaselaie.
Messie (se), v. réjl. Se salir de boue en marchant, se crotter.
— M. «fi me88er.
Metaine {me-tain-ne\ 8, f. Mitaine.
Métchant, adj. Méchant; mauvais ; petit, chétif.
Metche ; meutche (eu bref), 8. f. Miche. Dimin. mitchotte.
— V. fr. michotte,
Métie, 8, m. Métier.
Métrot, 8, m. Etagère d'encoignure, rayon, — V. fr. mestiety
buffet, armoire: diminutif. — Où. dit encore mêterot
Meu (eu \(mg), adv. Mieux. Du lat mdius,
Meanai, aidje, «. m. et/. Sournois. Litt. qui fait la mine.
— De mme^ mont, meune^ mine.
Meurmeudjie (les eu brefs), v. a. Murmurer.
Meusi {eu long)^ «\ a. Moisir. — V. fr. muisir. Du lat. mucere.
Meusissure {eu long), «./. Moisissui^e. — De meusi.
Meusnre (eu long}, 5./. Mesure.^
Meusurie (eu long), v, a. Mesurer.
Meute {eu long), s, m. Bouche, gueule. Toujours pris en mau-
vaise part.
Miale {mia-le), 8. m. Merle. — V. fr. meUe. Du lat. merula. —
On dit aussi miad-le {ai long).
Mianai» v. n. Miauler ; demander aveo caresse. — Nouvel
exemple de la substitution de n à /.
Mlchemacbai, t>, a. Mélanger salem^t. — Y. fr. mâcher^
mâanger. Peut-être le commencement du mot vient-il de
Fallem. mischen^ mêler, le patois admettant volontiers les
associations de racines les plus disparates.
Mie, 8. m. Miel. — Pic. miê\ esp. miel. Du lat. mel.
Mieaett {eu long), s. m. Minuit
Migrai, V. n. Gliffnoter.
Mignin, 8. m. Mucus nasal durci. — M. mégnin.
Migne, 8.f. lâlas; muguet — Peu usité.
Miguet, 8. m. Lilas. Litt. muguet.
Miguet-bianc, 8. m. Gardamme de^ prés. Litt. muguet blfmc.
r
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— 438 —
Milandre, s. et adj. ChéttÇ maladif; personne débile. —V. fr.
malandre, maladie difflcile à guérir; b. lat. mdUmdfia.
Mille, adj. numéral Mille. La loc. in gros milky M. un gros
mille, est une sorte de superlatif de gros, et signifie énorme.
Mille-fuille (fu-lle), s. m. Mille-feuille (ÂehUlea Millefo-
liiM L.).
MiUe-fuillot {fu-lloi\ s. m. Feuillet ou troisième estomac
des ruminants. Litt. mille-feuillet.
Mille-petchu, s. m. Millepertuis.
Milot, 8. m. Emile : diminutif.
Min, a(^. et pron* Mien. — Berr. et v. fr. men.
Miole (o long), 8, m. Moelle, cœur, partie centrale tendre
d'un végétal. Dimin. miolot — Berr. miole; b. lat. meolla,
moelle.
Mionnai (mion-nai), v. a. Demander humblement, avec insis-
tance. — Altérât, de mianai.
Mionnu, use (mion-nu^ 8,m, etf. Qui demande humble-
ment, qui supplie. — De mionnai
Miotte, 8.f. Miette ; mie.
Miottet, 8. m. Gros morceau de mie. — De miofte.
Miottu, use, adj. Qui a beaucoup de mie ; qui se réduit fa-
cilement en miettes. — M,mielteuic, De miotte,
Mioule, 8. m* Bonne aubaine au jeu. — Peut-être v. fr. miou,
le mien; ou miul8, mieux, davantage.
Mioutenai, v. n. Exprime le léger beuglement de la vache
caressant son veau nouveau-né ; pleurnicher.
Mireligodai {o long), pa/tt Paré, enjolivé.
Misse, 8.f, Rate. — Esp. meha; ital. rnilm ; allem. MM%,
Mite, «./.Mitaine.
Mitenant, adv. Maintenant.
Mo, mole {o long),' adj. Mou, molle. — V. fr. mot Du lat.
mollis,
Mo, s.'f. M(M*t. — Du lat. jnor8.
Mo, môtche, s, m. et/, et part Mort, morte.
Mô^a-diale, s.f. Valériane ofl&cinale. Litt. morttiu diable.
Mochie [o Ipng), s, m. Colporteur. — Fr. mercier ; v. fr.
m^erchié^ marché ; b. lat. mercerius. Du lat. merx^ merci8,
marchandise.
Mochot (les brefe), s, m. Mélange de seigle et de blé.
Moçon {o bref), 8, m. Maçon.
Modou (p bref), s. m. Amadou. — M. fnadou.
Moèdre, t;. a. Mordre: mourront, mordant; mûii/ri^ùy
mordu; i md, je mords. — Du lat. mordere.
Moignot, s, M. Mdgnon.
Moille (moi'lle), 8, /. Eau répandue. Absolument hitradui-
sible en français: c'est le substantif qui correspond au verbe
mouilto:. — M. mouiOe.
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_ i3d —
Moillie (moi'Uié), v. a. Mouiller. — Berr. et v. fr. moïller.
Moillotte (moiilO'te : o bref), s. f. Ragoût au vinaigre. —
Le V. fr. mouiUette a une autre sîgnificatioii.
Moillu {moi4lu\ s, m. Petit arrosoir pour le service de la
maison. — De moillie^ mouiller.
Moillu {mdî-llti\ aâij. Meilleur. — Du lat. melior.
Moine, 8. m. Moine"; appareil à sécher le lin£;e, consistant en
lattes horizontales disposées, au moyen de cerceaux, au-
dessus d'un réchaud. Employé en français dans un sens
un peu différent, et. synonyme de bassinoire.
Moitan (ai bref), s. m. Milieu. — Y. fr. mtta7i ; esp. mitad^
moitié.
Moitandje^ 8. et adj. Du milieu, moyen.
Mole [o long), 8. /. Meule. — V. fr. mole ; ital. et lat. mola.
Molin {p bren, adj. Malin.
Molou (o bref), adv. Mot exprimant l'affirmation; d'aillem-s'
presque tgmbé en désuétude. — Est-ce une réminiscence
du lat. malo, j'aime mieux ?
Momiere(o long), «./. Sac à ouvrage en forme de grande
bourse. — M. momzère. Peut-être altérât, de aumonière,
Monie, iere (o long), s, m- et /. Meunier. Dimin. monerot.
— V. fr. molnier, molinier; esp. molinero; ital. molinaro.
Du lat. molmanua, qui dérive de mola, meule.
Monique, 8. f. Grimace; simagrée. — Peut-être du v. fr.
mai* niqite mauvaise moquerie. Je ne donne cette étymo-
logie que sous toutes réserves, le fr. mau devenant ma en
patois.
Montai, V. n. et v, a. Monter. Temp8 montai^ litt. temps
monté, signifie temps sombre et orageux.
Montaigne (m bref), s.f. Montagne. — V. fr. montaigne,
Montaignon, 8. m. Montagnard. — M. montagnon,
Mont£|ignot, otte, 8. m. et/. Montagnard. Un peu en mau-
vaise part.
Moque \o bref), 8. /. Vase, fange.
Morcon (o bref), 8, m. Palonier. — M. marcon.
More {o long)j î\ a. Moudre ; msuillant^ moulant ; meuH-
laity moulu; i mo, je mouds.
Morecaidje (o et a/ brefs), s. m. Marécage,
Morgoillet [mor-goi-llet : o bref), 8. m. Marécage très-mou-
vant. — M. margouillei; fr. margouillis,
Morgoilli {mor-goi-lli: o bref), s. m. Margouillis.
Morgou [o bref), s, m. Matou. — M. margou,
Morgoulotte (les o breffe), 8,f. Gorge, bouche, mâchoire,
margoulettè. — V. fr. goiUe, bouche.
Môrlotte, B^f. Lambourde.
MormoUcu \p bref), 8 m. Mauvais gamin, morveux. •
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— 140 —
Mormoueton (o bref), s. m. Rabâchage, radotage. — De
mormouttai,
Mormouttai (o bref), v. a. Marmotter.
niôrob, ê. m. Mouron. — Wall, moron.
Mortchand (o bref), s, m. Marchand.
Mortchu (o bref), 8, m. Fléau de batteur en grange. — Peut-
être du V. fr. marchaiaaey marehaiche, grain.
Moseure (o bref, eu long), s.f. Masure. A vieilli et devient
peu usité.
Môssenai; môchenai^t;. a. Moissonner.
Môssenu ; môchenu, use, s. m. et /. Moissonneur.
Môsson ; môchon, 8. /. Moisson. — V . fr. mouchon.
Môtaidje (ai long), 8,f, Moutarde.
Môtdhe 8.f. Anciens lits des rivières occupés par des eaux
donnantes. — M. et v. fr. morte. — Peut-être le nom de
l'ancien fossé appelé la Mouche à Montbéliard, dérive-t-il
de ce mot môtcne,
inôtche, 8. f. Mouche ; abeille. Dimin. môtchotte. — V. fr.
mochey ni08che; mouchotte; prov., ital., esp. mosca. Du
lat. musca,
Môtchet, 8. m. Houppe. — Sans doute de môtche, mouche.
Môtelle, 8,f. Moutelle. — M. motelle,
Motie {o long), 8, m. Eglise, dans le sens de temple. — V. fr.
moatier, mouatier. Du lat. monasterium. — Il n'y a pas de
mot patois qui représente le fr. égliae.
Môtrai, v, a. Montrer. — Wall, et v. fr. mostrer ; prov. et
esp. mostrar ; ital, moatrare.
MotroiUe {mo-troï-lle : o bref), a. /. Caséum du lait coagulé
par la présure ; au fig., boue épaisse. — M. matrouille.
Mouché, 8, m. Morceau. Dimin. mouchelot. — Pic. mour-
cheu; v. fr. morcela morchel; morcelet; b. \di: moraellus^
dimin. du M. morsus, morsure.
^Mouchetic, 8. m. Extrémité en corne ou en ambre du tuyau
d'une pipe. — De l'allem. Mundsiueék^ embouchure, formé
des deux mots Mund^ bouche et Stueck, morceau. Dans le
b, allem. d'Alsace, on prononce moundehtie.
Mouesse (moue-8e), 8. /. Confiture grossière qu*on prépare en
faisant cuire les fruits sans aucune addition de sucre ; rai-
siné. — M. moisae. De l'allem. Mus^ marmelade, qu'on pro-
nonce moua.
Mouètchie, 8. f, SoufiQet.
Mouètchie, v. a. Moucher.
Mouètchon, a. m. Bout de chandelle ; tison. — V. fr. mou-
chon, bout de chandelle.
Mouètchu, 8. m. Mouchoir.
Moulai, V. a. Aiguiser j v. n. être mdécis. — Du lat. moto,
meule.
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~ 141 -
Moulaire, & m. Smouleur.
BEoucni, use, 8. m. et/, et ac^. Moqueur. — De mouquai.
Mouquai (sel v, réjl. Se moquer. — V. fr. mouquer.
Mour, 8, m. Muffle, museau ; visage ; mine. Dimin. mourut
Fmre lou mour^ agnifie bouder. — V. fr. mou/re.
Moursô, aidje, 8. m. et/. Boudeur; qui fiait habitueUemeut
la mine. — De mour,
Mouraigu^ 8, m. Gourmand. Synonyme de mowrlifri.
BCourliAri, 8, m. Gourmand, qui aime les bons morceaux. A
Eu près synonyme de loéchu. — On devine, dans ce mot,
\ deux racines mou/r et lèvre, v. fr. ii^e8. (Voir Itfreiy
lifrdofrai).
Mournllli, s, m. Altérât, de mourlifri.
Mour-piquant, 8. m. Gourmand.
Mousi, 8. m. Petit, chétif. — Altérât, de meu8i, moisi?
* Moustafiat, 8. m. Qui a de gi'andes moustaches.
Moût, 8, m. Mot. — V. fr. moût
Bloutrig^e, 8. m. Taupe. — Peut-être le v. fr. mou8trie8,
cultivateur, métayer, n'est-il pas étranger à la formation
de ce mot. — On dit aussi moutregnie.
Moutte, «./. Motte. — Berr. moutte.
Movon (o bref), «. m. Gésier de volaille ; au fig: bougon, et
synonyme de rnovouènu»
Movouènai (o bref), v. n. Bougonner, grommeler, gronder.
A peu près synonyme de grimoinaiy qui indique cepen-
dant une idée de colère en plus. — De movon,
Movouènu, use (o bref)^ 8. m, et/. Qui grommelle, qui bou-
gonne, qui gronde.
'SHoyia {moi-yin), 8, m. Moyen. La loc. n'a moyin, signifie
est-il vi'ai, il n'est pas iwssible. Litt. n'est moyen.
Muerai, v. a. Mettre dans la saumure,
Muere, «./. Saumure. — V. fr. mowie. Du lat muria, sel
maiin.
Muere, s, /. Purin. — V. fr. meur, marais.
Muerotte, 8. /. Vinaigrette de pommes-de-terres au laid. —
De mmre, saumui'o ; diminutif.
Mule, 8.f. Meule de foin, de grain. — V. fr. muelle.
Murdgie, 8. m. Moncaau de pierres. ■— M. et v. fr. mwr^er ;
b. lat. murgerimn-, ^- On dit encore m^urdgie (eu brel).
Mure ; meure ; moure [eu long), 8. /. Fruit de la ronce,
mûre sauvage. — V. fr. meure, more; berr. meurre; ital.,
csp., lat. mora.
Mûri, V. n. Mourir: murant, mourant; mô, mort; imue,
je meurs ; % mwira% je mourrai. — Du lat. m^ri.
Mûrie, 8. /. Cibarogne (terme d'injure) ; mauvaise bête. —
— V. fr. mu/rie; b. lat. m^ria.
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Goolle
- I4Î —
Murot, 8, m. Mur. Malgré sa terminaÎBOQ, ce met û*ôst point
un dimin., attendu quil n'y a pas d'auti^ expression pateise
de même signification.
Muru^ 8, m. Miroir.
Musai, V. n. Muser, perdre son temps ; penser^ r^Wchin
ncisotte, 8, /. Réflexion pénible, inquiétude. Ne s'emploie que
dans la loc. aivoi les musottes, être soucieux. — De musai.
WEussi (se), v. réjl. Se cou(3her, en parlant des astres ; se
cacher: mu88tcfumt, se cachant; mw*^, caché; i me muêsa,
je me cache. — V. fr. mtùsser, cacher.
Mnsaot, s. m. Individu sournois^ cachottier. — De nmlS8t.
— On dit encore meusaot, {eu bref).
N
Na, 8.f. NoëL — V. fr. nm, m. Du lat. naMis, natal.
Nai, 8. m. Nez. — V. fr. naz. Du lai fWi,8U8,
Naidge {ai bref), 8, f. Nagé.
Naidgie [ai bref), v. n. Nager. — V. fr. naigier.
Naie, 8. /. Barque, bateau, nef. — V. fr. neis, mue, mm. Du
lài.navis.
Naille (na-Zfe), 8. /. Dragées de baptême ; bonbons distribués
à propos d'une fête de famille. Ne s'emploie guère qu'au
pi. — Même origine que le v. fr. natoZ, jour dendssanoe, et
dérivé, comme lui, du lat. naiali8.
Nainni [nain-ni), adv. Nenni.
Naisi (a« bref), v. a. Rouir le chanvre : naisisamt ou naisi-
cftaw^^ rouissant ; naisi, roui; * /^a^>a Je rouis. .
Naissien (né-sien), s. m. Homme morose, taciturne, original.
— V. fr. noisie, ennui ; noisier^ quereller, être dans rinœr-
titude.
Naiyotte (nai-yo-te: ai long, o bref), s.f. Navette.
Ne, adj. déterm. Une. — Abréviat. de èm.
Ne, conj. Ni. — V. fr. ne, encore usité du temps de Molière;
it«iL ne. Du lat. née.
Né, 8. m. Nerf — - V. fr. ner. Du lat. nervus.
Nénah, adv. Nenni. — Surtout employé à la Montagne.
Nesi, a^j. Séché, blanchi pair le soleil. — San» doute même
origine que naisi, rouir, -et dérivant peut-êfa*e du r. fr.
néSf net, clair (lat. nitidus).
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— 143 —
Nettiai (né-tiai), ac^. Crotté, couvert de boue. — V. fr. nel-
iaieure, ordure, isaleté. ^
Netye (nai-tye: a^Vbref, y muet), s. f. Boue, crotté. — ,V. fr.
nettaieure.
Neu {m long), «./. îîuit. — V. fr. wew, neus. Du kt. nox.
Neiirri {m long), {\ a. îfourrîr. — V. fr. nurrir, norrir;
pic. nonr. Du lat. ntitrùre,
Nemrin {m long), s, m. NouiTÎg§on, mais en mauvaise part,
et ne s'appliquant qu'aux petits cochons et aux enfantjS mal
élevés. — De neurri.
NensiUe {m long), s, f. Noisette. — V. fr. ndustUe.
Neusilliere {eu long), 8.f. Noisetier. — De neusfUe,
Neusilliere [eu long), adj. Du noisetier, qui hante le noisetier.
Seulement usité dans le s. raitte-neusilliere ^ loir; litt.
souris du noisetier.
Neva, 8, m. Fainéant, vaurien. A peu près synonyme de lodie.
Litt. ne vaut {ne va).
Neveur, s. m. Neveu-
Nevo,«rfe7. Exprime la négation. Litt. ne veux {ne vo).
Nia (une syllabe), s. m. Œuf qu'on laisse dans le nid de la
pcmle. — V. fr. nicm, œuf de plâtfe qu'on met dans le nid
de la poule pour l'exciter à couver.
Niaie (une syllabe), s. /. Portée de la truie. — Wall, nteij
nichée.
Niainiai (nïai-^mi :. les aï longs), acjf . Niais, simple d'esprit.
Niairerae {ai bref), s. f. Soumet. -^ C'est le mot fiargue,
mépris, dédain, un peu détourné de son acception ordinale.
Niale ; nale, 8,f. Niàte {Agrostemma Githago L.).
Nien (une syllabe : en bref), ad/v, lîîon. — V. fr. niens^ nimt^
rien, n^mt.
Nioniet {nio-niet: et ai brefs), adj. Niais.
Niquai, aidje, 8. m, et/. Morveux. — De nfigw.
Niquai (se), v. t0>. Se moucher avec les doigts*; se moucher.
— M. 8e niqu&r. De mqihe.
Nique, 8, /. Morve, mucus nasal. — Altérât, du v. fr. wfc/i^,
cljose sale, que le patois a d'abwd prononcé nitche.
Niqueret, 8. m. 6r(^ paquet de taorve; au flg. mouchoir. ^
De nique.
Niquet, 8. m. Gros paquet de morve. — De nique.
Niue (une syllabe), s.f. Nue. — V. fr. gnMify.
Niaêf (une éyllabe : ue sonne comme dôtis rué), ac0. déterm.
Neuf. — V. fr. nutf ; esp. nusve; ital. nove. Du Isitnovehi.
Niuot {une syllabe), ê. fn. Noeud. — V. fr. ^ nôrf. Dulat.
nodu8. *
Niii0fit,laie, aé{f. Nblieux. ^
Niun (une syllabe), 8. m. Homme de rien, vaurien. — De
niun, personne.
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— 144 —
Niun (une syllabe), pron. Personne. Litt. pas un («c ùm), —
V. fr. nuns; ital. niuno; esp. nmffum.
No, nove (o long), adj. Neuf, neuve. — Wall, nou^ noum;
V. fr. no^^ noeve. Du lat. novus.
Nobroyne ; nobronne (le premier o long, le second bref ),^. m.
Eau-de-vie trop jeune ; mauvaise eau-de-vie. — De Tallem.
alsacien neubrennt, altérât, de neu gebrandty nouvellement
brûlé, nouvellement distillé.
No€hi (p bref), v. a. Noircir.
Noçoyu (les o brefe), s, m. Qui aime à être de noce ; qui aime
à se divertir; alors synonyme de l'expression populaire
noceur.
Nodé ; noté (o bref), adv. Exprime TafErmation.
Nodeule (o long, eu bref), s, /. Nouille. — M. noudle ; v. fr.
neule. De Taliem. Nudely qu'on prononce noudel.
Nodge (o bref), s. f. Neige.
Nodgie [p bref), v. n. Neiger. La loc, Aodgie de raidge^ M.
neiger de rage^ signifie neiger à petite flocons rares, par un
temps de gelée.
Nodjoutai (o bref) , v. n. Neiger à flocons petits et rares.
— Dimin. de nodgie.
Noi« noire, adj. Noir, noire. Dimfn. aoirot
Noire-poulie, «./. Gardère sauvage {Dvpsams silvestris L.).
Nompéte, adv. N'est-ce pas. Litt. non pas (non pêl Le ie
euphonique se retrouve dans le fr. populaire de Montbé-
Uai'd n'est-ce pate^ n'est-ce pas.
Nônai (nom-nai], v. n. Goûter. — V. fr. noner; de none,
soir.
Nônaie (noue-naie), s.f. Goûter. Synonyme de ftone.
Nône (noue-ne), a.f. Goûter. — De nônai
*Nonpar, acj/. Impair. — V. fr. nonper, sans par^
Noquai (o bref), v. a. Donner ; restituer, restituer contre son
gré. — M. naquer. Peut-être du v. îi\ naqueUr, contester,
chicaner.
NAs (n^), pron. Nous. — V. fr. et lat nos.
Note, pron. Notre. — M. noie ; berr. nouie. Du lat. nêster.
Nottoyie (no-to-yie: o brefs); nentoyie, v, a. Nettoyer. —
V. fr. netteier.
Nouce, s. /. Noce. — On dit aussi «oç«.
Nouvé^ elle, ad^. Nouveau. — V. fr. novd^ noiivd* Du lai
novus.
NOvelle {o long), ^./. Nouvelle. — V. fr. novele.
Noyie [no-yie : o bref), «?. a. Noyer.
Nimnnn (ntm-mm), s. m. Mirliton. — Sans doute mK^atopée.
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— 148
Oong), adv. Ouï. — V. fr. o.
O (bref), coiy. Ou. — V. fr. o. ; prov., ital, esp. o. — Du lat.
aut — Presque tombé en d&uétude.
ô, 8, m. Or.
Ô, 8. m. Os. — Dimiu. ôchelot^ osselet
Obion (o long), *. m. Houblon. — M. eblQn,
ÔchaiUe (ô-cha-lle), 8. f. Terme de charcuterie: on ftppelte
ainsi les vertèbres de cochon et la chair attenante, âynonyma
de debiâ. — M. ossaille, ^
Ochene. Voir enchene.
Odjé (p bref)^ «w^rj. Parisien, pardieu. Altérât, de pod^é.
Oèlai (oè-fai), V, a. Huiler. — De oèlCy huile.
Oèlai (oè4aiX v. a. Ourler. — De oèle, ourlet
Oèle (oè'lé), 8. /. Huile. — V. fr. oHe, celle. Du lat oleum.
Oèle (oè-fej, 8. m. Ourlet. — M. ourle ; v. fr. orle.
Oèlie (pè'lie), 8. m. Huilier. — De oèle.
oep (une syllabe, o bref), e. m. Air. — V. fr. aer. Du lat. aer.
Œuil. Voir euil.
CBuilUe. Voir euiUie.
Oï (o bref), ïnterj. Exprime la douleur. — V. fr. aïe, aide;
Qiselot, 8. m. Linaire commune (Idncma vulgwrie MiBnch];8ans
doute parce que la corolle a quelque peu la forme d'un oi-
seau.
Qitche, 8, f. Chanvre ; ctenevière. — V. fr. oeche^ terre^ la-
bourable ; b. lat 08ca.
Olene (o brefl, e.f. Haleine.
Olene {o bref )^ 8. f. Alêne.
Olétre {o bref), s. f. Arête de poisson.— V. fr. aie, côté, flanc,
Ollai (o bref )^ v. n. Aller : oUanty allant ; ollai ou aiwr allé ;
i vad8, ie vais ; i vierai, j'irai. L'un des participes passés»
aivu, pluis employé que ollai, est emprunté au verbe aàvoiy
avoir. Le t; du futur et du conditionnel est euphonique.
Ollemand (o bref), 8. et (u(/. Allemand.
Ollemandai (o bref), v. n. Parler l'allemand. — M. aUenhon"
der.
OUemandaie (o bref )^ 8. /. Grande corbeillée.
Ollemigne [o brefl e.f. AUema^e. — V, fr. AUênmgne.
Olombrotte (les o Jbrefe), .«. /. Hu'ondelle. — Sans doute alté-
rât d'un dimin. i'olondrej, tel que okmdrotte,
Oloûdrale (o bref), a<^. Se dit d'une vache malade^ dont le
lait devient sangiiinolent
40
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— 146 —
Olondre (o bref X s. /. ESrondella — Esp. golondria.
Olue {p bref), a. m. Aune. — Du lat ainus.
Qmbrottes, s. f. Ne s*emploie qu*au pL^ et dans la loc. aivai
lêa ofikbrottea, litt. avoir les petites ombres, qui signifie
avoir la vue courte, être myope.
Ombroyie (on-bro-yie: obref), v. ». Produire de l'ombre.
Désigne surtout l'effet résultant du passage rtipide d'un nu-
age devant le soleil.
Onchot, 8. m. Oncle. Malgré sa terminaison, ce mot, qui n'a
point de synonyme, n'est pas un diminutif, quant au sens.
Onçotte, s.f. Ongle des animaux à sabot ; ongle en général
Onlye {on-tte), s. w. Ongle.
Onlyerie, s, f. Bord d'un toit.
Onnaie (o-naie: o bref), s.f. Année. — On dit encore annaie,
ou plut^ ennaie (an et en brefe).
Oi^oudje (o bref), s. /. Soufflet ; coup retentissant. — Peut-
être altérât, du v. fr. aploumer^ qui exprime le bruit que
^ fait une chose en tombant.
Ôquelai, v. ».*et v. a. Marchander, trafiquer; s'attarder. —
^ M. oqueler; v. fr. hoequeller^ hocler.
oquelle (o-queu-le : eu bref), s. m. — Autre forme éfôquelu.
Ôquelu, use, s. m. et/. Marchandeur, chicaneur, qui trafique;
qui s'attarde. — M. oqudeur; v. fr. hoqueleur.
Orbesinte (o long), 8. f. Absinthe. — A peu près tombé en
désuétude, et remplacé par le mot français.
Qrdgent {o bref), s. m. Argent.
Orio (o-W-o ; les o longs), 8. m. Loriot. — Ital. et esp. oriolo;
lat. d'histoire naturelle orïolus. Du lat cmreolusj doré.
Ormére (o long), s.f. Armoire. — V. fr. aulmare, aumaire.
— On dit aussi ormére.
Qroille (o-ro-Ue : les o brefe), s. f Oreille. Dimîn. oroillotte.
— A Montbéliard, on appelle oreillette la corne faite au
coin d'une page, dans un livre qui n'a pas de signet. — V.
fr. oroiUe.
Orphenot, s. m. OrpheHn. — Lat. orphanus,
Qrtohie (o bref), s. m. Ouvrier robuste et courageux, bon
ouvrier. — De verbe ortchie.
Ortchi6 (o bre^, v. a. Herser.
ôrvalu, use, ad{i. Sulet à s'endommager, à dépérir, à dis-
paraître. — Du V. h. a/rvale, mauvais dessein?
ôs (<^i pron. Vous. Aphérèse de vas; par exemple dans la
phrase «/a ce qu'as oUaiy où est-ce oue vous allez. — Esp. os.
osé, s. m. Oiseau. Dimin. Aselot — Y. fr. oisél^ oiselet
ôserale, s. m. Erable commun (Acer campestre L.). — CTest,
sans doute, le mot oseraie, qui a changéaesignification, ainsi
qu'il arrive si fréquemasent en patoiç.
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~ U7 -
Ota, s. m. Maison. — V. fr. oat, maison.; d'où hoètel, MM;,
esp. hoatal ; gaso. ouataou.
Otchéson {p bref )^ 8. m. Teigne, çerce. — V. fr. oche^ en-
taille; ocher^ marquer d'une entaille.
Otchoille [(htého-Ue : les o brefs), s. f. Orteil ~ V. fr. <w-
ioîle.
ôtchon, s. m. Fil enroule autour du fliseau.
Otte, mterj. Cri employé pour fiiire tourner les <5hevaux à
droite.
Oucbenai, v. n. Absolument intraduisible. Interm^iaire entre
soupirer et sanglotter : se dit d'une personne qui a cessé de
pleurer ou qui va pleurer, et dont la poitrine se soulève
convulsivement — M. ouckener. C'est un fréquentatif, et, en
même temps, un dimin. du v. fr. huckkr, bûcher, mer ; en
patois utchie.
OcÛ4Jext&ere, e.f. Ornière. — V. fr. ourdière : dimin.
O114J011, 8. m. Troupe de moissonneurs, de laboureurs ; par-
tie du champ où travaillent les laboureurs ou les moisson-
neurs. — V. fr. owdon, troupe d'oiîvriers des champs.
Oue, 8. f. Saindoux en pièce et non fondu. — Le v. fr. oue
signifie oie.
Ouètche, 8.f. Pervenche. — On dit encore vouèfche.
Ouïe (ou-ye), inierj. Aïe ! Exprime la douleur ; le grand
elTort ; la grande surprise. — Altérât, de aXe (voir ce mot).
Oule-vouais , interj. Exprime l'effort, la douleur. — De
ou^ et de vouaw,
Ouiquet, 8. m. Traqi^t - pâtre {Sc^ieola rubieola L.). —
Onomatopée.
Ouqueton, 8. m. Camisole, jaquette. Dimin. ouquetenot. —
V. fr. hocqueton.
Omrsrut s. m. OrgudL — V. fr. orauHe; esp. orguUo.
Ourguillu, use (otùr-gu-ttu), adj. Orgueilleux.
Ous (on prononce r«), interj. employée pour chasser les
chiens et aussi pour témoigner de l'aversion. A peu près
sponyme de va t'en, mais beaucoup plus dur et plus gros-
sier. — De l'allem. am, hors, qu'on prononce aoua.
Ouspignie, v. a. Houspiller. — M. et v. fr. houapiffn^.
Outchie ; otchie {0 bref), «./. Ortie. — V. fr. owtigue. Du
lat. wrtica, qu'on prononçait ourtica. La forme otchie ré-
pond au V. fr. oruer, encore usité à Montbéliard.
Ovaioai (0 bref), v. a. Donner l'avoine ; au fig. nourrir
copieusement. — M. avoiner. De avoine.
Ovoine {0 bref), 8. f. Avoine. — M. (weine. Du lat. avena.
Ovrai (0 longl, v. ». Travailler. — V. fr . œnwrer.
Ovraidge (0 long, ai bref), a. m. ; aussi/. Ouvrage. — V. fr.
ouAyraige.
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— »s —
Ovrale (o long), s. f. Ouvrée ; œuvre, ouvrage, mais surtout
dans le sens de tâche accomplie ou à accomplii\ — De ovre,
œuvre. .
Ovraine (o-vrain-ne: o long), s, /. Travail de la joumëe,
tâche de la journée ;. tâche accomplie ou à accomplir ; sai-
son pendant laquelle on récolte. — De ovre.
Ovre (0 long), «./. Œuvré, ouvrage. — V. fr. o^r€\ esp.
ohm. Du lai opus, operis.
Ovre (p long), 8, /. Chanvre non peigné, chanvre brut. — M.
(Bwvre.
Oirrie, iere (o long) , s. m. et/. Ouvrier. — V. fr. ovrier.
ùye {p*ye: o long), «./. Oie. Dimin. ôyotte ; ôyon. — V. fr.
oye; oyon.
€lyir(o^-y«), t?. a. Ouïr, entendre: oycmt^ enftendant; oyi, en-
tendu ; i 6y j'entends; i oèra% j'entendrai. — V. fr. ofr,
oyr. — Plus usité que entendre^ qui siguifle plutSt com-
^ prendre. La même chose a lieu en espagnol.
Ôyotte (ai lai pie d'), adv. A cloohe^pied. Litt. à la pied de
petite oie.
Pa, s. m. Pieu. — V. fr. pal. Du lai pahts.
Pachait, s. m. Gros monceau ; maison large et basse.
PcKslie, ^./, Femme grosse et courte.
Pachenaie, 8. f. Coup donné du plat de la main sur les fesses .
— ilL.pâdt(enée, Du b. aUem. Patsch^ qai a le môme sens.
Pai,^./. Pari
Paî, 8. m. Pas. — Du lai pa88U8.
Paî, adv. Pas. — On dit encore jpé, pe.
Paica; pôca, 8. m. Bouillie épaisse peu appétissante ; mélange
peu appétissant de divers mets; m^lan^ épais.
Paidg^e (ai brefV». /. Page. — V. fr. patge.
Palgre {ai long), 8. m. Pare. — V. fr. pargue; b. lai par-
CU8.
Pailai (le premier ai bref), v. a. et v. n. Parler. — V. fr. paier;
Sic. paroler; b. lat. paràboUwe. — N'est guère usité qu'à
[ontbéliard ; à la campa^e, on dit plutôt ea8ai.
Paille (pa^Ue\ 8. m. Chambre d'habitation commune. — M.
poêle; et poèle-bas, quand oette chambre est située au rez-
. de«-ohaus8ée. Malgré la grande autorité de M. Liitré, je crois
que le patois pa«Se dérive de palier , et nullement àe poêle
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— IW -
ou poile, expression tout-à-fait inusitée dans le pays de
Montbéliard, où poêle se rend ^vfouènot, M.fom7wt.
PainaifloQ (les at bre&), e. m. reigneur de chanvre ambu-?
lant. — M. panafiou,
Painotte {pawrno-te : o bref), s. f. Bouts de fll attachés aux
ensouples des tisserands. — Dimm. du y. fr. painea, qui »
le même sens.
paipet (a* bref ^ s, m. Bouillie ; colle de relieur. — V* fr* pepete
papette, bouillie ; b. lat. pappa. Allem. Pappe.
Paipie (ai bref), «. m. Papier. Dimin. paiperot. — TValL
papi.
Paipi§riiu, use (ai bref), adj. Pâteux ; pâteux et gluant —
— C'est Ta^j. de paipet,
Paiquebairbe (pat-ke-bair-be : le premier ai bref, le second,
long), e. m. Favori. — De l'allem. Backenbart^ formé lui-
même de Backen, joue (qu'on prononce packen en -àlsaoe),
et de Bart, barbe.
Paiques (ai long), 8. m, Pâques.
Paiqiii (ai long), e. m, Patis. — V. fr. pasquia^ paquia. Du lat.
paactmm.
Pairaidgé (les ai brefe), e. m. Parage ; haute ûoblesse, -r- V.
fr. paraiae.
Palratdis (Jes ai brefe), a, m. Paradis. — V. fr, pareïa.
Paire (ai bref), a(^. Pareil. — V. fi\ pair.
Pairiai (le premier ai bref), v. o. Parier.
Pairpaillot (pdir-pai-llot : las ai brefe), a. m. Papillon. —
Ben\ pa/irpMon ; v. fr. parpillot Du lat. papitio.
Pairpet (les ai brefs), «. m. Le premier, le plus éminent, le
Shénix, le plus glorieux. — Peut-être du v. fr. parpaie^
ernier paiement.
Paissai, part* Passé ; moisi> pourri.
Paissai, v. a. Passer.
labourable ; oeher, remuer la terre.
Paissai {ai bref), adv. Pas assez. — EHsion de pe adaaai
Paissaidgé (ai bref X a. m. Passage. — V. tc.paaaaige.
Palssaie, a./. Empreinte de pas. — V. fr,paaaéé.
Paissot (ai long), a. m. Lange. — Peut-être du v. fr. paiaael^
paiaaeau, perche, échalas (sur lesquels on fiait sécher les
langes).
Paitaidge (les ai brefs), a. m. Partage.
Paitatdgie (les ad brefe), v. a. Partager. — D'après les règles
de la permutatîoiji des lettres, il faudrait, régulièrement,
paitchaidae, paitchai4gie.
PaitqM (af bref), a. m. Parti.
Paitchi (ai bref), v. n. Partir; sortir: paitehantt partant;
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— 180 —
paitehi, parti; ipata^ je pars. — n n*y a pas de mot patois
qui corresponde a sortir,
Paitchie (m bref), s,f. Partie.
Faitchi-fo (ai bref, o long), s. m. Printemps. Litt partir hors
(voir/o), — U n'y a pas de mot patois analogue au fr.pnn-
temps.
Faiti (ai long), 8. m. Pâté.
Paiton (ai bng), «. m. Boule de pâte dont on fera un gâteau.
Paitrillu, use (les l mouillées^ at bref}, adj. Déguenillé ; mal
vêtu, misérable. — De paitte, chiffon. — On dit aussi pe-
triHu.
Paitte (ai l^ref ) , s, f. Patte. — Esp. pata.
Paitte (a« bref), s.f. Chiffon, guenille. — M. patte. De Tallem.
Bettel, chiffon, qu'on prononce |je^ en Alsace.
Paitte (ai bref), ac^. Flasque et vide. Se dit, par exemple, des
gjtits radis trop vieux et remplis de cavités. — M. patte.
e paitte, chiffon î
Paitte-et-cu-lai-gaine, adv. Avec confusion, honteusement.
— Litt. patte et cul (sous) la gaine ; sans doute parce que, dans
la confusion, on cherche à se cacher, et à dissimuler patte et
ctd sous la game (on pli-de la robe : voir ce moQ.
Paittle^ 1ère (ai bref), s. m. et/. Chiffonnier. — M. pattier.
De paitte, chiffon.
Paitton [ai bref), 8. m. Petit chiffon, petit morceau de linge.
Au flg. faire son paitton signifie thésauriser ; parce que
les vieux pauvres ont coutume d'envelopper, dans des mor-
ceaux de linge, l'argent qu'ils veulent mettre en réserve.
— Le paitte, chiffon.
Pale, s, f. Pelle. Saillie lai pale i eu, M. donner la pelle au
cul signifie chasser, repousser durement. — V. fr. pale; b.
* lat. paella.
Pâme, s. f. Paume ; balle du jeu de paume. — V. fr. palme.
Du lat. pàhna.
Pamelle, s.f. Paumelle; charnière d'une porte. — De pâme.
Pansiot (pan-siot), s. m. et a(^\ Pansu, ventru. — Dq panse.
Pansiron, s, m. Panse de rummant ; panse, ventre.
Pantet, s. m. Pan de chemise. — De pan; dimin.
* Parcoure, s. m. Pâturage communal.
Fatal, r. a. Ecraser des fruits au moyen du pilon appelé pafo/.
Patche, s. f. Pêche.
Patchle, V. a. Pêcher. — V. fr. peschier.
Patchu, use, s. m. et/. Pêcheur.
Patemousse, s. m. Gros lourdaud ; qui a de gros pieds et de
grosses mains. — Le v. fr. paste, masse et mos, mou, sans
courage, répond parfaitement au sens du mot patois.
Patenlere, 8.f, Poche. — Y. fr. pautonnière. — H n'y a pas
de mot patois analogue au fr. poche.
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— 4SI —
Patot, ê. m. Filon ; masse de neige durcie qui adhère anz
chaussures.
Pâlotte, 8. /. Pierre calcaire blandie et friable, qu'on réduit
en pâte, et dont on se sert pour nettoyer les meubles rus-
tiques. — Dimin. depdfe.
Patroigne, s.f. Tubercules comestibles du Ca/rum Bulbocas'
ta/n'um, IL,, petite ombellifère appelée quelquefois noix de
terre, et qu'on rencontre assez fr^uemment à la Montagne^
puis dans les alluvions du Doubs à Mandeure, Âudincourt,
Arbouans, etc. — On dit encore paioigne.
Patroignie, v. a. Pétrir ou manier d'une feçon dégoûtante^,
pétrir dans la main un objet sale; t;.n. marcher dans une boue
épaisse, patauger. — M. patroigner; v. fr. patoier^ pa-
tou&ler^ patauger. De patte.
Paye-envis (pai^e : ai bref), 9. m. Qui n'aime pas payer,
mauvais payeur. (Voir envie,)
Payie (pai-^/ie: ai bref), v, a. Payer. -^ V. fr. paiéèr.
Pé, «. / Peau. — V. fr. pel; esp. piel; ital. peUe.Du lat. pel-
Us,
Pé, aé^. Pire. — WaU. pé. Du lat. pf^or.
Pé, acm. Pis. — Du lat. ]feju8.
Péché ; pieché, 8, m. Pieu, piquet. — V. fr. pescheau.
Péchiere ; pessiere, 8./, Pièce carrée qui fermait en avant
les pantalons et les culottes d'autrefois. — M. pessière. De
piohie, pisser.
Pechte, s, f. Peste.
Pedrai, v, a. Imprimer l'étoffe appelée pednm ou troueaidge.
Pedri, s,f. Perdrix.
Pednm, $, nk Indienne grossière imprimée, encore appelée
troueaidge,
« P^gne-cul, 8. m. Terme d'ipj ure à peu près synonyme de
gredin.
Peiigrnotte {pain-ano-te : o bref), 8. /. Peigne fin. Dimin. de
peigne. — M. peignette.
Peignotte, 8,f, Gardère sauvage (Dipeacm siivesiris L.). Une
espèce voisine, le D.fuUormm L., sert & carder (à peigner)
le drap.
Pelai, 8. m. Millet décortiqué; gruau.
Peletie (peu'le4ie: eu bref), 8, m. Tailleur. — V. fr. pellau-
Uer, fourreur, pelletier. — Il n'y a pas d'autre mot patois
qui signifie tmleu/t.
Pell, s. m. Bcorcheur, équarrisseur ; au fig., bourreau, homme
cruel. — V. fr. pelu. Du lat. peUis, peau.
Pélon, 8. m. Ql. — V. fr.pe/, poil.
Pelotai, V. a. Lancer des pelotes de neige. — M. peloter.
Pendant, s. m. Pente rapide^
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~ 4lf3 ~
Feneiie, 8, /. Fruit du pruii^lUer sauvage, prunelle. ~ Y. ft.
Fenellie, s. m. Prunellier (Pnmua epinasa L.). — M. pc-
neliier.
Penesse, s, f. Excrément de poule^ — Du v. fr.pênes, plumes t
Penie, 8. m. Panier, dimin. penerot. — Berr, péniêr; v. fir.
penié. Du lat. pana/rium, corbeille à pain.
Penie-cotien (o long), 8. m. Panier aplati d'un côté, et
dans lequel on cueille les fruits.
Penot, 8. m. Motte do tan. — V". fr. pemt, gâteau. Du lat.
jp(mii9, pain.
Penottie (o bref), «. m! Ouvrier qui fiait las mottes de tan. —
. i/L. penottier.
Peûre, v. a. Prendre : prigncmt^ prenant ; pri8y pris ; i prends y
je prends. — V. fr. p^me.
Péc(uigii6t, otte, aâQ. Petit, menu, fluet : dimin. et altérât, de
petet-^-Y. fv.péguignot
Periere, «. /. Carrière. — V. fr. pierrière, periere; perre^
pierre.
Pertai (peur-tai : eu bref J , v, a. Prêter.
Pertchet, 8. m. Perche (poisson).
Perusse,^. /. Montée rocailleuse, -^ V. fr. perre, pierre ; pe-
reux, pierreux.
Pesai, V. a. Peser; chagriner, être pénible. Dans ce dernier
sens, prend toujours un complément direct de personne :
coulai me pe8ey cela m'est pénible, cela me chagrine,.— V.
fr. pe8er ; esp. pesar,
Peasiame (pe-sia-me), 8. m. Psaume.
Petcblllie, v, n. Manger ayec peu d*entraîn> du bout des
dents.
Petdiu, 8. m. Trou. Diwn. petebusot. — V. fr, pertwU, per-
tus. — Il n'y a pas de mot patois qui corresponde au fr.
trou.
Petchusie, v. a. ÏTouer. — De petchu.
PèMal, V: a. Demçmder humblement et avec insistance. -^
M* pételer. De Tallem. betiel/n, demander, qu'on prononce
souvent j?effe/w.
Pètelu, use, 8. m. et/. Qui demande humblement,, solliciteur
humble et -importun ; mendiant — M. p^lmr.
Petet {pe-ûu : eu bref), 8. m. et /. Enfent ; ad), petit.
Dimin. petiot. — V. fr. pétitet^ petitiot
Peto (o long)^^ m. Putois. — Liit. d'histoire naturelle pu*
torius. ...
Peu {eu long), adv. Puis. Ne s'emploie que dans la loc» et peu,
et puis. : .
Peuce [eu loûg), 8. m. Pouce. — Vï^fimoe.
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— 4S3 —
Peucla (peu-sia : eu long), 8. m. Poucier en peau.
Peucillie (eu long) ^ v. a. Creuser avec les doigts^ enlever
avec les doigts de petits fragments d'un objet. — M. peu-
ciller. Depeuce^ pouce.
PeuciUu, use (eu long), a, m. et/. Qui a l'habitude de grat-
ter , d'éplucher avec les doi^. — De peudUie.
Peurri^ v. n. Fourvir: peu^mssant on peu>rnchantf pourris-
sant; peurri, pourri; * peurra, je pourris. Au jeu de
billes, un enfant est pounrt, quand il n a plus le droit de
continuer une partie commencée. — V. fr. puerrt, pourri.
Pent (eu bref), ac^. Laid. — V. fr. pute, put, puant, corrompu,
mauvais. 'Dnm.putiduê.
Piâchenai, v, n. Manger beaucoup ; manger de bons mor-
ceaux. — M. plaehonner. De piaefion.
Piachon, 8, m. Glouton ; gourmet; ivrogne. — M. plachon.
Piaice (ai bref), 8, /. Place. — Ital. piazza.
Piaicie (ai bj*er), v, a. Placer.
Piaidie (ai long), v, a. Plaider ; engager un domestique.
ItaL piategpiare^ piatire,
Piaillie (piai-llie: m long), v. n. Piailler.
Plaine (piain-ne), 8,f, Plaine. — • Ital. piana,
Piaine (piain-ne), 8, m. Erable faux-platane (Acer Paeudo-
Platanu8 L.), plane. — Du lat. platanus.
Piainotte (piain-no-te : o bref), s, /. Caresse faite avec la
main, qu'on promène doucement à plat, dans le même sens.
— Be planer.
Plaire (ai long), v. n. Plaire: piaiaant, plaisant; piai^ plu;
i piai8, je plais. — Ital. piacere. Du lat. placere.
Piaisant (ai long), 8. et a(^. Plaisant ; pittoresque , agré-
able, en parlant d'un paysage.
Piaisi (ai long), 8. m. Plaisir. — WalL et berr. plaiai; ital.
piacere.
Piait (une syllabe : ai bref), 8. m. Plat ; a^j. plat — Ital.
piato (a4j.) *
Pialtchie (ai long), v. n. Manger gloutonnement. — M. pto-
cher. Beviachon.
Piaitelaie (le premier a* bref), 8. f. Le contenu d'un plat. —
' M. et V. fr. platdée.
Piaiton (piat-ton : a* bref), 8. m. Planche épaisse, madrier,—
V. fr. et M. platmu.
JPiaitre (ai long), 8. m. Plâtre.
Plaitri (a« long), v. a. Plâti'er. — M. plâtrir.
Plaitrissu (a^ long), 8. m. Plâtreur.
Plamusse ; plameusse (eu bref), 8.f. Coup appliqué avec le
plat de la çiain ; soufflet. — V. fr. plamuae. Du lat. palma,
main.
40*
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— 15» —
Piantai, v. a. Planter. — Ital. piantare.
Piantche, 8,f, Planche.
Plante, «./. Plante. — ItaL pianta.
Pianton, 8. m. Plantain.
Piantot, 8. m. Plantoir. — "Hi. plantât Depianiai.
Pianvaine {pian-vain-m), 8. /. Bourdaine (/îamwî^ i'Van-
guJa L.}.
Picha, aie, adj. Pisseur. — De pichie.
Picherot, otte, a^. Vif et pétillant et qui fait pisser {vm
picherof); dans quoi on pisse (poutot-picherot, vase de nuit).
— Depwhie.
Plcherotte, 8. f. Petit jet d'eau, petit filet d'eau. — De pichie.
Plcbe-sang^ 8, m. Cornouiller sanguin {Cornus sanguinea L.).
— Litt. pisse-sang. ,
Plchle, V. n. Pisser. — Ital.ptcmre^ qu'on prononce pitfcAare.
Plchot, 8, m. Pissat. — M. pisset
Plcoènal, v. n. Lambiner. — Les rè^es de permutation mon^
trent que, malgré la différence de signincation, ce mot est
l'analogue du v. fr, picorner^ boire avec excès.
Plcoènn, use, 8. m, et/. Lambin. — Depicoènai.
Plcon, 8. m. Lambin. — Abbréviat. de picoènu.
Plcoutal, V. a. Picoter.
Picrate, «./. Compote de choux. Ne s'emploie cpi'au pluriel.
— Sans doute le mot allem. Kraut, herbe, qui figure dans
8eulecrute (voir ce mot), doit entrer ici en ligne de compte,
Pldle, 8.f. Pitié. — Esp. piedad. Du lat. pieta8.
Pidu, use, a(^'. Piteux. — De pidie.
Pie, 8. m. Pied. — V. tr.pié; esp. pie; ital. piede. Du lat.
pe8, pedis.
Pie-d'alne (ain-né), 8. m. Pas-d'âne (îW^'toflfo Fatfara L.).
Litt. pied d'âne.
Pledre ; pédre, «./. Perte. — V. fr, perde.
Pledre ; pédre, v. a. Perdre : perdant, pwdant ; perdju ,
perdu; ipê, je perds; ipêdrat^jQ perdrai.
Plere ; père, 8.f. Pierre. Dimin. perotte. — V. fr.pêre. Du
htpetra.
Plere, 8. m. Pierre. Dunin. Plerot ; Plerell. — M. Pierreli.
Vietenai (pieu-te-nai : cwbref), v. n. Piétiner; marcher à
petits pas.
Piéton {pie-tan), 8, m. Le pied d'un bas; piéton.
Pieu, pleune {eu bref), a^. Plein, pleine. — Ital. pieno. Du
lat. plenue.
Pleumal {eu bref), v. a. Plumer. — Bepieume.
Pleumaldge {eu et ai brefs ), 8. m. Plumage. — De pieume*
Pleumaltche (eu et ai brefs), 8. m. Plumet — De pieume.
Plemne {eu bref), e.f. Plume. — Berr. pieume ; ital. piuma.
Du lat. pluma.
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— IM —
Fieumu, use {eu bref), ac^, Plumeur ; plumeux. — Deptewrhe.
Fieyie (pteu-yie: eu bref), v. a. Plier. — Berr. pleyer ; ital.
piega/re. Du lat. plicare.
Pi-graipot (ai bref), s. m. Sitelle. — On dit aussi pi-graû
perot,
Pi-fOivai, 8. m. Pic épeiche. — M. pic-grivé.
Pilai, V. a. Piler ; au flg. manger beaucoup.
Pilegatie, 8. m. Culbute. — ilLpilegatier, Quoique ce mot ré-
ponde fort bien au v. fr . pïfe, trébuchet et gauUer^ joyeux,
je n*ose donner Tétymologie comme certaine. — On dît aussi
pirgatie.
PiUot (pi'Uot), 8. m. Thym serpolet (^ymu8 SerpyUmn L.). —
Aphérèse de serpylium ? Provient peut-être d'un mot tombé
en désuétude, tel que 8erpilht, qui dérivait plus directe-
ment du lat serpyUum^ que le fr. serpolet
Pilu, use, s. m. et/. Pileur; au flg., grand mangeur.
Pin ; pain, 8. m. Pain; au flg., bonheur, plaisir, pai* exemple
dans la loc. ^a mon pin. M, c^est mon pain.
Pin-ai-lai-tchieyre, 8. m. Chèvrefeuille des bois (Lonicera
Xylosteon L.). Litt. pain à la chèvre.
Pin-de-coucou, 8, m. Oxalide des bois [0xaii8 AcetoseUa L).
— M. pain de coucou.
Pindel (pine-deul : eu bref), 8. m. Paquet de bardes ; sacoche.
— V. fr. boundel; allem. Buendel, qu'on prononce en Alsace
pindel.
Pin-de-tchievre, 8. m. Vinetier (Berberie vulgaris L.). — M.
pain de chèvre.
Pin-fô, 8. m. Houx. Litt. pain fort.
Pinotte, 8.f* Verge des petits enfants. — Terme enfantin.
Piondgreon, 8. m. Grèbe castagneux, et, en général, toutes les
espèces de grèbes désignés sous le nom de plongeons.
Pionnai (pion-nat), v. n. Pleurer, pleurnicher. Toujours en
mauvaise part.
Pionnu, use {pion-^u), 8. m. et/. Plçmiiicheur.
Piopiot, 8. m. Petit pied d'enfant, peton. — Terme enfantin
et flamilier.
Pioquai (o bref), v. n. Casser.
Piore ; pieure (o long ; eu bref), «7. n. Pleuvoir : pioyant
pleuvant; pio, plu; èpio, il pleut. — Berr. pleure; wall,
plour; iùî.piovere.
Piotot, 8. m. Petit pied d'enfant, peton. Synonyme de pio-
piot
PioiiiTai, v. n. Paire du bruit en tombant dans l'eau. — Ono-
matopée.
PiouiTait, 8. m. Bruit (|ue fait un objet en tombant dans l'eau.
— M. ploifjgi'et, T)^ piot^m.
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— 156 —
Piouli, 8. m. Poussin; au flg. désire toute espèce de menue
monnaie en cuivre, telle que centmies, anciens liards, etc. —
Dq piailler ; ber. piouier.
Piouli, intery. Cri employé pour appeler les poussins.
Pipi, interj. Cri employé pour appeler les poussins.
Pipotte, 8. /. Pipée. Ne s'emploie cpe dans la \ocat faire ^i-
pottey qui signifie enlever les eiyeux exposés, faire main-
nasse sur des objets quelconques, rafler.
Piquai, v. a. Piquer y v. n. lancer une bille au jeu dit du
carré ; mordre à l'amorce. — Dans les deux derniers sens,
on dit à Montbéliard piquer.
Pique-môtche, 8. m. Gobe-mouche. — M. pique-mouche.
Piquenade, 8, f. Chiquenaude. — De piquai.
Vitaaerlai {pi-queu/r-lai: eu bref), v. a. Travailler avec le
pic.
Piquerle {pi-quewr-k : eu bref)^ & w. Pic. — V. fr. picote.
Piquesse, 8, f. Piquette.
Piquiot (pi-quiot: quiot se pron. tiot)^ 8. m. Epine. — M.
picot).
Pitchie, V. n. Eplucher, trier brin par brin, épiler.
Pitchole (o long), 8,f. Duvet, poil follet. — l)e pitchie.
Pi-tourtcherot, 8. m. Sitelle ou torchepot — Tou/rtcherot^ de
tourchie^ torcher.
Piudge, 8. /. Pluie. — M. plus ; v. fr. pluée, fdoge ; itaL
pioggia, qu'on ^rouonGe pio-dja. — On dit aussi pieudge.
Piudgrenai, v. n. Pleuvoir à petites gouttes. — M. pluage-
lier.
*Pivet, 8. m. Jeu d'enfants, qui consiste à lancer le plus loia
possible, au moyen d'une baguette, un petit cylindre de bois,
pointu aux deux bouts. Synonyme de quitié.
Pi-vo (o bref), 8. m. Pic vert.
* Plie, 8. f. Levée aux cartes. La cinq'plie8 est le nom d'une
espèce de jeu de cartes encore appelé rame^ où l'on peut
fau'e cinq levées au plus.
* Plouque, 8. f. Grosse bille qu'on lance avec la main, par la
détente dupouce, dans le jeu dit du carré. — Altérât, du
b^-allem. Kiucke (pr. klouke)^ qui a le même sens.
Po (o long), 8.f. Poix. Seulement employé dans l'interj. diale
laipo (ou Yaipo). — Voir aipoi.
Po (o long), 8. et adv. Peu. — V. fr. et wall. po; prov. poc;
ital. et esp. poco. Du làt. paume. ,
Po (p bref), prép. Par. — Ital., esp., lat per.
Pô, 8. m. Porc.
Poche-piere (o bref), 8. m. Faux capillaire {Âeplenium Tri-
cAomonetf L.). Litt. perce-pierre.
Po-chi (o bref) , adv. Par-ci, par ici, de ce côté-cL — M
par-ici.
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— 487 —
Pochie {o bref), «;. a. Percer. — V. fr. percier.
Po-chi po-lai (les o brefs, ainsi que a»), adv. Par-ci par-là.
*Pochoii^ 8. m. Grosse cuiller, poche.
Podé {o bref), intery. Par Dieu ! — Altâ^t. de po Due. Berr.
pardé,
Podjé (o bref), mfe/y. Synonyme d^podé.
Podjenai (o bref), v. a. Pardonner.
Podjon (o bref), «. m. Birdon. On dit fréquemment (surtout
à la Montagne) : vas me ferais podjonj Mit vous me ferez
pardon, pour : vous me pardonnerez, vous m'excuserez.
Podou (o bref), a. m. Catogan.
Poène ; poine, s. f. Peine. — V. fr. poem, poine. Du lat.
poena.
Poènu, use, a(^. Mauvais, malheureux, qui fait de la peine.
— J)q poène.
Poi, s. m. Poil ; cheveu. Dans ce dernier sens, s'emploie tou-
jours au sing.; ainsi, loupoi, litt. le poil, signifie les che-
veux. — V. fr. poys, poila, cheveux. — Il n'y a pas de mot
patois analogue au fr. cheveu,
Poi-de-tchin, 8, m. On désigne, sous ce nom, les graminées
dont les feuilles inférieures forment de fins gazons, et, eu
particulier, les espèces communes, du genre Agroatis L. Litt.
poil de chien. ,
Voïeiche {po-ieu'tche: o et eu brefs), «. /. Poche en bois,
cuiller en bois. Synonyme depoutiere.
Poille ; pouille (po-tte: o long), s. m. Pou. — V. fr. pouil.
Poille (»(w-/fe), 5. /.Pouille. — A peu près tombé en désuétude,
et seulement employé dans la loc. tchantai poille, disputer,
litt. chanter pouille.
Poillerevi {po-Ue-re-vi : o long), s. m. Pouilleux; au figuré,
misérable, gredin. — De poitte, pou.
Poillie {pO'Uie: o long), v. a. Pouiller. — Berr.pewiTfer ; v.
fr. pooiUer,
Poillu, use (po-Uu : o long), a^. Pouilleux.
Poirase, 8.f. Paresse. — Y.fr.peresche.
Poirasu, use, ac^. Paresseux. — V. fr. perescheux.
Poirent, 8. m. Parent.
Poirentai, s. /. Parenté.
Poirotte, s.f. Petite poire; fruit du Cratœgus Oxyaccmfha
L. ; pomme-de-terre. — Dimin. de poire.
Poissenaie, s.f. Odeur de marais.
Poissie, V, n. Etre visqueux et collant. — M. poisser. De poix.
Polai; poêlai (o bref), v. a. Peler. La deuxième forme ne
s'emploie guère que dans le mot tondu-poèlai, tondu à
ras; litt. tondu pelé. — V. fr. poler. — Surtout usité à
Montbéliard.
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— 158 —
Po-lai (p et ai brefe), adv. Par-là, de ce côtë-là.
Polie (o bref), s. f. Peau ou fibre du chanvre. — Du lat pd-
liSt peau.
Polot (les brefs), s. m. Disque de pierre, palet; grosse
pierre qui sert de but, et qu'on doit atteindre en lançant le
palet. — M. pcUot
Polot, otte (les o brefs), ad}. Lourd et maladroit Se dit sur-
tout des enfSmts gros et gras, qti tombent fréquemm^t
par maladresse. — M. pâlot
Polte, Poltine (p bref), s. Lëopold, Léopoldine.
Poltenaie (o bref), s. /. Neige durcie qui adhère aux chaus-
sures en temps de dégel.
Ponai (pen-nai: en bref), v. a. Essuyer, torcher. — V. fi*.
paner. Du lat. pamhvs, drap.
Pone-mains, s. m. Essuie-mains. — De ponai.
Ponne {pen-ne : en bref)^ s. f. Mésentère, ou, en terme de
boucherie, toilette. Dimin. ponnotte, dont le sens est le
même, sans atténuation. — M. panne, ponnotte ; v. fi\
panne, peau.
Pontot, 8. m. Petit-pont: dîmin.
Popa (o bref), s, m. Papa.
Popa-maman, a. m. Sous cette singulière dénomination^ on
désigne les cailloux roulés des alluvions. Litt. papa-ma-
man,
Popillie (p bref. Il mouillée), s. m. Peuplier. — V. fr,popolier.
Du lat populus.
Popre (0 long), adj. Propre.
Poquet {o bref ), a, m. Paquet
Poraitre (o et ai brefe), v. n. Paraître ; paraissant ou porai-
ehant, paraissant ; poru, paru; iporais, je parais.
Pore, adj. Pauvre. — V. b. poure, paure ; esp. pobre; ital.
povero. Du lat. paumer.
Poretai, s.f. Pauvreté; au fig. synonyme de merde, par eu-
phémisme. — V. fr. paouerté.
Pôrtche, s. m. Porche ; corridor.
Pôrtcherie, s.f. Chose sale; propos indécent — Depd, pOro.
♦Portion, s. f. Dans le jeu de billes dit au carré, se faire tme
belle portion signifie occuper une position avantageuse.
Posai, V. a. Endmre de poix. — De po, poix.
Pôset, s. m. Marécage ; petite source dans un pré.
* Posoir, s. m. Rayon d'armoire, d'étagère. .
Pôson ; pôjon, s.f. Poison. — Dans la langue française, ce
mot a été féminin jusqu'au temps de Ronsard.
Pot^ s. m. Pet.
Potai (o bref), v. a. Pétw.
Pôtche^ S. f. Porte. Dimin. poutchotte.
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— 439 -
Potchou (o bref), adv. Partout. On emploie souvent, dans
le même sens, la loc. tout potchou^ M. tout-partout
Pôté, 8. m. Poteau. — V. fr. poatel
Pote (o bref), a.f. Anus. — De potai.
Poterotte (les o brefs)^ 8. f. Renoncule acre (Itanuncutu8\
acri8 L.).
Po-t-être (o long), adv. Peut-être.
Potiche {o bref), 8.f. Vessie.— Surtout usité à la Montagne,
Potiot {pO'tiot : les o brefs)^ 8. m. et adj. Homme gras et
gros ; gros, gonflé. — V. fr. pote\ à'oii potelé.
Potoillet (po'toi'lkt : o bref), 8. m. Patouillet.
Potois (o bref), «. m. et a^. Patois.
Potot (les brefs), 5. m. Baiser. ■— Gasc. poutou. — Peu usité.
Pototte (les brefs), «. /. Populage des marais (Caltha palu8'
tri8 L.). — Synonyme et anagramme de topotte.
Potricoutai (p bref), v. a. Manier salement, patauger ; au
jBg., intriguer. — M. patricoter.
Potroille (po-troi-lle : o bref)^ «./. Patrouille.
PotroiUenai (po-troi-lle-nai : o bref), v. n. Aller chez l'un
et chez Fautre, patrouiller.
Potroilli (pO'troi'Ui: o bref), 8. m. Bourbier fangeux, pa-
trouillis. — Synonyme de morgotllet
PotroiUie (po-troi-llie : o bref), v. a. Pétrir ou manier d'une
façon dégoûtante ; patauger ; patrouiller.
Potu, use (o bref), 8. m. et/. Péteur. — Dépotai
Potume {o \ong)j 8. f. Pus. — V. fr. apoatume, apotume^
tumeur.
Poturon (o bref), 8. m. Potiron ; au fig., homme gros et
lourd, lourdaud.
Pou^;?r^. Pour. — V. fr. por; wall.^o; esp.^on Du lat.
pro.
Pouché^ 8. m. Pourceau. Dimin. pouchelot. — - V. tr.pour"
cet, pourchel; poureelet, paurchdet; esp. porcd. Du lat.
porceUu^, dimin. deporcf/Sy porc.
Poitfchelai, v. n. Mettre bas, en parlant de la truie. — De
pouché.
Poucheliere, 8. /. Truie féconde ; matrice d'une truie. — Dé
pouché.
Pouchelot^ 8 m. On désigne ainsi le Colchique' d'automne,
quand il a des feuilles et des fruits, c'est-à-dire au printemps.
Litt. petit cochon.
Pouché que, conj. Pai'ce que. — V. fr. pour ce que.
Pouchille [U moullée), 8. m. Jeune cochon. — De pouché.
Pouen (une syllabe : en bref), add. Point.
Pouèssai, adv. Point assez. — (Test la réunion des deux mots
pouen et ai88aiy par une espèce d'élision, mieux caractérisée
dans pci488ai {pe aiaaai), pas assez.
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— 460 —
Foui, intefj. Pouah f souvent suivi de bai (voir ce mot).
— Intermédiaire entre le fr. pouah et Tallem. jffui, qu*on
prononce/ow*.
Pouleut {eu bref), s. m. Poulain. Dimin. poulignaot.
Poulot^ s. m. Coq. — Du lat. puUus^ poulet — Il n'y a pas
de mot patois analogue au fr. eoq.
Poultrait (ai long), s. m. Portrait. — V. tr.powrtraict
Poultron, s. et mj. Poltron. — V. fr. poultron.
Poumai, a^. Pommelé. Ne s'applique qu'aux h(Bufk,—T)epoume.
Poumaie, s. f. Pommes écrasées dont on fait le cidre ; leur
résidu. — V. fr. pommée, cidre.
Poiime, s. /. Pomme. Le dimin. poumotte désigne les fruits
du sorbier de montagne {Sorbue Aria Grtz.). — V. fr.
pume.
Poumie, s. m. Pommier.
Poupe, 8. f. Poupée. Dimin. poupotte.
* Ponpon-de-vigiie, s. m. Fruit du Goqueret alkekenge (i%y-
saiis AUcekengi L.) et la plante elle-même. — Cette singu-
lière dénomination provient de ce que les enfants s'amusent
à faire de petites poupées, en emmaillottant la grosse baie
rouge du Physalis dans le calyce membraneux qui la ren-
ferme.
Poupot, s. m. Poupée.
Pourdgie, 8. /.Fruits qui tombent spontanément des arbres.
— V. fr. pa/rgue, jardin enclos ; pargée, pargie, pergie,
amende pour aé\\\k dans les champs et les enclos.
Pourmenai, v, a. Promener ; «;. w. se promener. — - V". fr.
pourmener. — On dit aussijwemmenae.
Pourrot, 8. m. Pourreau. — Berr. pourriau.
Pourtchot, 8. m. Porc frais. — Depouché.
Poiirvenance, 8. /. Provenance. — V. tr. pou/rvenance.
Poiirveu qiie (eu bref), cory. Pourvu que. — V.fr. pour-
veu, pourvu.
Poussot, 8. m. Poussière. Dimin. pousserotte; «./. sable de
sablier, médicament en poudre. — De poussai
Poutcha, 8. m. Portail. — V. fr. pourtau.
Poutchai, V. a. Porter; faire, dans les loc. poutchai povou,
poutehai pidie, faire peur, faire pitié ; v. n. être pleme, en
parlant de la femelle des animaux, être enceinte. — Berr. et
V. fr. pourter. Du lat. portare.
Poutchant, cof^. Pourtant.
Poutche-poquet (o bref), 8. m. et /. Rapporteur , dâioncia-
teur. — M. porte-baquet
Pouteraie, 8. f. Contenu d'une poche en bois appelée pour
tière.
Poutiere, 8.f. Poche en bois, cuiller en bois. Dimin. poute-
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— 161 —
' rotte» qui désigne ailssi les tôtordg de greqoùiBe^^ à**csiisa
de l'analogie de la forme. Il est alors synonyme de ç«w/fe-
rotte, — \)Qpout()L .* r.i
Poutot» ê, m. Pot. La forme indique un dimm;; . mais it tf ^ la
pas d'autre expression patoise synonyme. -r- ^» it.poukt,
petit pot de terre. ' ^ f?* 1 1
Poutot-picherot, s. m, Vas6 de màt. Litt« pot à pisfieaf. !
Poutot-toliieFoty s. m. Vase de nuit. Litt. pot à dxier^ .
Poutre, a. f, Pouliohe. Dimin* poutrottç. ^ V. fr. perdre,
poultre; du lat. pulltis, petit animal : ce dernier mot étant
une contraction aé pmllu^ dimin. d& puer^ enfant *
Poutreyèque, a./. Petit pain mollet au beurre* — Deralleçi.
Butterwecken, gâteau au beurre. — Surtout usitéà Bdfort.
Po-vô {q bref), prép. Vers. — > !£., par-UBcm, . ■ ■ ■ *
Povoii>(a bref), «.m. Paon» •; i • , - .
Povou {o bref 1, a. /. Peur. — Mont parn^; »yj fc. paoWy
pavour. Du {àtpavor, i . . • ij : -
Poyait (pm-ymT), v. a, Pouvdr : poyaw^, pottvani;';ifO^,;
pu ; i pOy je peuX;, nôspoymi nous pouvons, [va» potka^ ivaws
pouvez, épo^m, ils peuvait; ipmm'(i% je; pourrai* -*iV. 6r.
po^'er, puissance, pouvoir. ....■: -
Poyant (poi-yant), aé^, Visqiieux^ gluant -*- M. j»eM|c^* De'
Poyotte (pO'pp'ie: les o brefs), «./. On désigne (Quelquefois
ainsi la Sarriette ou sotcherie {Satureia horiensis L.).
Pra, prate, ac^'. Prêt^ prête. . * ;- '
Prai, s, m. Pré. Dimin. prélot (M.). — V. ît.ptM^prosHtat
Dulat^oà^w, ... ; r
Prêchtance, 5. /.Prestance. . "« * v. i
Premie, iere, ad^, délerm. Premier ;a(^'. çwaZ^caf^ excellent,
éminent, le meilleur.
Prêporai (o bref), v. a. Préparer. — Précédé de se et suivi de
de^ signifie s'emparer de, s'ag^roprier ; alors analogue, par
le sens, au v. fr. ^r^am^ice, oroit qu'on paye au seigneur.
Préque, adv. Presque.
Prô8aidge/a»bref),«..»n.:Présage, : , , ^ . j ^ ., . .^^
Prêsaidgie (a* bref ),'«;. a. Présager.
Prêtai (preify-tai'; eu bi^ef ), «. a Prêter. ; •. ' . , . ' . .
Pretche {preurtche: eu bref), è. et adj. Proche^ dans le sens
déparent. — Bqty* preuche. v , • . ':/.. .
Preusure (et^ longX «./. Présure»
Prévai, a(^*. Aigre^ acide. On dit, pàf ex^mple^ e«» eelq^ie pr4-
^a«, un cerisier (à fruit)* acide. , : ' ' ;
Preyie ; priyie, v. a. Prier.:— V. fv.prepèr.
Preyîere ; priyiere, «./. Prière.
Prignant, s. m. Piège pour les petits oiseaux, — Méprenant
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— 162 —
Prit, pôrl Pris; CÊSOé, {x^tfpM^ éamVesjfre^^
lait caillé.
Frisenle, s. m. Prisonni^.
Fr6; proft; proye (pro-pe: o long), s. f. Proie; troupeau.
— V. fr. pro, profit; esp. pro.
Prou, adv. Assez; beaucoup, bien, bel et bien. Le sens le
plus habituel est à peu pr& intermédiaire entre celui des
deux premiers adv^bes ; il se rapproche néanmcnas plutôt
de assez. — V. fr. prou, encore usité du temps de Lafon*
taine.
Pronmatre, v. a. Promettre: praumatehant^ promettant;
proumia, prmnis ; t prouma ou i proumais, je prc»nets.
— On dit tii^ssiprotimaitlre.
Proupos ; pourpos^ s. m. Propos. — V. fr. pawrpoa.
Prouve ; inmve, s. f. Preuve. — WalLprwre ; v. fr. prave;
itaL prova. Du lat proba.
♦Pnmter, v. a. Prêter.
Pn ; plu, ê. m. et adc. Plus. — Y. fr. et la plupart des patois
de la langue d'oïl pu, pus; itaL piu. Du M,plfM.
Puerai, v. n. Pleurer ; être d%outtant. — V. û. phurer.
Puere, ê, m. Pleur.
Pnsie ; pttjle, v. n. Puiser. — V. fr. jmchier.
Pussenotte, «. / Poulette ; au fig. jeune fille cathécumène.
— (Test le dimin. fémmin de poussin, qui n'est pas usité en
patois.
Pusu ; puju, s. m, Puisoir.
Putèt, ddv. Plutôt
Pyignait (y muet), s. m. Plainte, gémissement. — V.fr.
plaigne. De plainâte.
Q
Qu'a-ce-me-dire, s. m. Prétexte. Litt. qu'est-ce (qu'on veut)
me dire.
Quaiqu, use {ai bref), s. et a^. Ghieur. — Du veri)e quai-
quai.
Quaiquade {ai bref), s. /. Chose peu importante, bagatelle ;
chose vile; sottise. — M. eacade. Du verbe quaiquai.
Quaiquai (les deux ai longs), s. m. Homme &ible et sans
volonté, homme lâche.
Quaiquai (Je premier aihveî), v. n, Chîer. — M. eaquer,
plus usité et moins grossier que son synonyme français ;
esp. eagar; ital. et lat. cacare.
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— 168 —
Quaiqae-d'ue {ai bref), s, f. Absolument intraduisible; Litt
excrément d'œuf. Les petits garçons se poursuivent quel-
ouefoiis en se jetant des œvds mous et en criant qtmque
a'ue: c'est la seule circonstance où soit employée cette
singulière expression.
Quaiquerli, ise {ai bref), s. m. et/. Personne fidble et sans
volonté, ganache. Synonyme de quaiquai. — Du y. quai-
qiMi,
QuAiqiiôre {qmi-quoue're : ai bref; les deux lettres q mouil-
' lées), s. f. Latrines. — M. eetgueire.
Quaisse (ai long), 8. m. Fromage. — De Tallem. Kaese. —
Surtout usité à Montbéliard.
Quaitchene {ai bref), 8. f. Rideau. — V. fr. quaichier,
cacher.
Quaitchose {ai bref, o long), o^f* déterm. Quatorze.
Qualtre {ai bref), adj. déterm. Quatre. — V. fr. quaitre.
Quaitre-chaies, s. f. Herbe aux quatre ciels ou raiponce.
{Phyteuma apicatvm L.). Litt. quatre clefe.
Quasi, adv. Presque, à peu près. — Esp, casi; v. fr.^ ital.,
lat. quasi.
Qu€wlmad6 (ai lai), ad/D. A une époque lointaine et pr(d)able-
ment jamais, aux calendes grecques. Litt. à la quasimodo.
Quasiment^ ado. Presque, à peu-près. Un peu moins affirma-
tifque qwsi.
Quatche, a. f. Quarte; mesure agraire; mesure de capacité
pour les choses sèches. — V. fr. (jua/rtél.
Que {ke\ won. Qui, lequel ; s'emploie aussi pour dont il, dcmt
elle. — V. fr. que; esp. qu^e. Du lat. qui.
Que, adQ. déterm. Quel. lîe change pas au f. — Berr. queu.
Quechignot^ 8. m. Coussinet qn'on met sur le dos d'un che-
val attelé à un tombereau.
Quéconque, aé^. déterm. Quelconque ; pron. quiconque. —
V. fr. qu>ecomqu£8. Du lat. quicumqite.
QueiUie ; quiUie (les U mouillées), 8. f. GuUler. Dimin. quil-
lerotte. Sous ce dernier nom on désigne aussi les têtards
de grenouilles.
Quemen (fcc-mew), adv. et coiy. Gomme.
Quemenatai^ 8. f. Communauté. — V. fr. quemun, commun.
Quemencement ke-men-ce-men), 8. m. Commencement.
Quemésse^ 8. m. Compote de légumes ; au flg. boue épaisse.
— De l'allem. Gemueaae, légume, qu'on prononce en Alsace
kemieaae. — On dit aussi quemiease.
Qttéqfue, adg. d^erm. Quelque. — V. fr. quéque.
Queri^ v. a. Chercher, (juénr : quierant, cherchant : qu>eri ou
queru, chwché ; f qute, je dierche ; * quierai je chercherai*
— D n'y a pas de mot patois qui réponde au fr. cAcfcher.
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— 164 —
Qnerson (kér-sàn), s. m. Vieille souche, nœud, épine ; cbioot
. — V. fr. cowrson , vieux échalas.
QuetoU, ê. m. Jardin. Dimin. «pietchitot. — Altérai de eut-
dû; Y, fr. eurtil
Queuche {eu long), a. /. Cuisse.
Qneudre (au bre^), v. a. Cueillir: quemllani^ oueillant;
quçmUmty cueilli ; i queu, je cueille. — Y. fr. queudre.
Queune ( eu bref) ^ 8. /. Tête d'un arbre ; ensemble des
.branches ; branche. — Peut-être v. fr. qus^ne, chêiie.
Queuperot (eu long), s. m. Cra(Aat. — De êcupaij cracher.
— On dit auàst cwperot
Queure (eu long), v. a. Cuire : queuycmt, cuisant; queu,
queute^ cuit, cuite; i gueu, je cuis. Boutai qaeure, M.
mettre cuire^ signiQe mettre le pot au feu ; tai queu, litt.
tard cuit, signifie trainard, lambin.
Queuaehai (eu long), v, n. Cuisiner.
Queusene (eu long), s. f. Cuisine. — V. fr. qifsame.
Queusenie, iere (ew long), s. m, et/. Cuisinier.
Queu^enu, use (m long), s, m, et/. Qui aime à faire la cui-
siae^ qui est toujours à la cuisine.
Queusore (eu long)^ «./. Résidu solide du beurre fondu. —
M. cmam/re.
Queute (et* long), s, /. Cuite ; état d'ivresse.
Queute (eu brei). Voir cote.
Queut-laugrue (eiu long), *. m. Renouéé poivre-d'eau (Po/y-
gonum Hyâ/ropiper L.). Litt. cuit-langue.
<HK€iiittire [eu long)^ ê.f. Couture. — V. fr. queudre, qimdàre^
coudre.
Queuturi^ ; queutirie (eu long)^ 8, /. Aiguillée de AL —
De qu^eutuâ'e,
Quevatre, v. a. Souhaiter ; de'sîrer qu'une chose arrive : que-
va^mntyBouimloiït; quevaéhUi^oahsiié; i queua,ie sou-
haite.
Quevéche, Si, m. Couvercle.
QuUo (o bref), a. m. Kilo.
Quin, 8, m. Benêt, niais.
Quinçon, 8, m. Pommes de terre ou fruits gelés. — Sans
doute même origine que êquincenai grelotter.
Quiné ; qninet, 8. m. Jeu d'enfants qui consiste à Itifôer le
plus loin possible, au moyen d'une baguette, un petit 6jtia^
dre de bois pointu aux deux bout?. Synonyme d^pivet
Quinqneré, 8. m. Cousin ; moucheron bourdonnant --- Ono-
matopée; par son origine, analogue kjktfenaiy quinaenai^
etc.
Quinseï^ v. a Poussa un cri aigu. — Onomatopée.
QoîiiMai ê,m. Pinson; cri .aigu.
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— 465 -
Qntatiaie, «./. Quinte, caprice, lubie.
Quipootiii, 8. m. Picotin.
Qmqne, s.f. Sein^ mamelle. — Altérât, du patois tééi, tétine.
Qniqni, 8. f. Sein, mamelle. — Altérât, de titï ou téli, tétîne.
Oïdssie, V. n. Jaillir. — M. qmsser, (Voir êqui88ié).
Quin (une syllabe), pron. Qui, dans le sens de lequel ou de
celui qui. — V. fr. cw ; esp. quien. Du lat. qui et qtm.
Babe, 8. m. Rable. — V. fr. robe, mollet.
Rabi, 8, m. Rabbin.
Rabiai (ra-biai), aâj. Râblé.
Race, «./. Race; au flg. et au pi., synonyme d'enfant, sur-
tout quand il s'agît d'une nombreuse famille.
Radgie, v, a. Bouger, changer de place. — lie v. fr. rager a le
même sens; mais il désignait surtout les mouvements d'un
enfant dans le sein de la mère.
Rai, adj. Rare. — V. fr. rere.
Raibaittre (les ai brefe), v. a. Rabattre. -— V. fr. rabaitre,
Raibe {ai long), «. m. Brigand, voleur, vagabond. — V. fr.
rmbey larcin. AUem. Raube, brigand.
Raibronai (le crémier ai bref), v. a. Rabrouer.
Raibrousse (ai long}) «./. Friches, terrain de peu de valeur ;
au flg., canrille. — V. fr. broches, brousses, broussailles.
Raicatai (le premier ai bref), v. a. Rassembler, réunir. — De
aicatai (voir ce mot).
Raiccrepi (ai bref), ac^. Rabougri. — De adecrepi, accroupir.
Raiccretchie (rai-creurtehie : m Bt eu brefe), v. a. Raccro-
cher.
Raioenaie (ai bref), s. /. Eifâemble des racines d'un arbre.
Raicene (rai-ceun-ne : ai et eun brefe), s.f. Racine.
Raichai (les ai longs), «;. a. Racler.
Raichotte {ai long), «./. Raclette.
Raicharie (ai bref), v. a. Rassurer.
Raiclobai (le premier ai bref, o lonç). v. a. Attirer et ras-
sembler. Exprime la réunion lwd)ituelle de plusieurs per-
sonnes attirées chez quelqu'un dans tm but commun. —
M. raelober; v. fr. raclas, clos, fermé. — Ce mot est une
des rares exceptions à la loi de permutation d'après laquelle
il faudrait raichobai.
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-^ 166 —
Bai-de-chèiie8((wlong; cham-né), s. m. Pâturage commu*
nal planté de chênes. — Rai correspond sans doute au v.
fr. ram, bord d'un bois.
Raidge {ai bref), 8. f. Rage. — V. fr. raige.
Raidge (ai bref), interj. Exprime la colère, le désappointe-
ment. Litt. rage. ,, „ ,
Raidge-a-lonp(aibref), «. m. Hellébore fétide (Helleborus
fœtidus L.). Litt. rage au loup.
Raidgie {ai bref), s. f. Haie. — V. fr. raige, raie, sdlon.
Raidjaeiii {ai bref), v. a. Rajeunir. — De cfjuene, jeune.
Ralfai, V. a. Rafler.
Ralfe, s.f. Rafle.
Raiflstalal(mbref),t;. a. Rafistoler. — M. rfipfe^wfer. ^
Raifonltenai (le premier ai bref), v. n. Taquiner un imbé-
cile, s'amuser à ses dépens. — V. fr.follerjollierjoloyer,
dire des extravagances. ^ ^ ,
RaigneUe {ai bref), s, f. Grotte de chèvre ; en général, toute
espèce de crotte en petites boules ; au flg., chose de peu de
valeur. Synonyme de guégibdle.
Railai (les ai longs), v. n. Crier; pleurer en criant —
M. railer. C'est le verbe râler détourné de son acception.
Railait (le premier ad long), 8. m. Cri bruyant, cri de douleur.
— De railai.
RaiUiie {rai-Uue : ai bref), v. a. Raccommoder, réparer: rail-
luyanty raccommodant; raillue, raccommodé; iraillue, je
raccommode. — V. fr. aillu, raccommodé.
Raila, nse {ai long), 8. m. et/, pleureur ; qui crie en pleu-
rant. — Bq railai.
Raimaidge (les ai brefs), 8. m. Ramage.
Raimatssai (le premier ai bref), v. a. Ramasser; serrer, rm-
fermer ; v. r^. se retirer dans un lieu déterminé pour y sé-
journer ou y passer son temps.
Raimaisse (les ai brefe), 8. /. Balai. — V. fr. rama88e.
Raimaijssie (les ai brefe), 8. m. Faiseur de balais. — De rai-
maisse.
Raime {ram-me\ s.f. Rame; branchage. — V.fr. et pie. raime.
Du lat. ramuSy rameau.
Raimé {ai bref), s. m. Rameau. — V. fr. ramd.
Raimé (a« bref), s. m. Bœuf tacheté; adij. tacheté, pommelé,
en parlant du bœuf. — Sans doute du v. fr. raime, ramée.
Raimelai (le premier ai bref), a(^. Tacheté, pommelé. Se dit
surtout de la robe des animaux. — De raimé.
Raimpnai (le premier ai bref), v. a. Ramener.
Raimialai (le premier ai bref), v. a. Flatter, flagorner. — Fr.
emmieUer.
Raimialo» use, 8. m. Flatteur, flagorneur.
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^ 187 —
Baimoimai (le premier a« bref) , v. (k Ramoner. "— Y. ttè m*
motmer, ramier.
Ratmo3dé {rat-moi-yié), v. a. Refléter une lueur»
Rain ; raim, s, m. Branchage, branche, rameau. — V. fr.
ratUy ratm. Du lat. ramus.
Raine (mm-ne), a.f. Grenouille, et plus particulièrement la
grenouille-baromètre {Rcma arborera L.). Dimîn. rainotte.
— M. et V. fr. raine, rainette.
Raipaille (rai-pa-Ue : aihvet),s.f. Broussailles. Senlemmit
usit.é au pi. — V. fr. rapaiUes.
Raipela, use (ai bref), aaj. Rugueux, raboteux. — De râpe.
V. fr. rasvkit, râpé.
Raipiainai (les deux premiers a» brefs), t?. a. Aplanir ; coucher
le poil d'un animal dans le même sens. Dans ce (ternie cas,
synonyme àQ faire piainotte,
Raipide [ai bref), adj. Rapide ; dur, exigent; diflScile à croire,
par ex. dans la phrase n'en voilai ene raipide, litt en voilà
une rapide.
Raipondre (ai bref), v. a. Ajouter une chose à une autre pour
en augmenter les dimensions ; attacher ensemble, — M.
rapondre; v. fr. apondre, apointer, coudre ensemble les
bords d'une étoffe.
Raiponse (ai bref ^, s, f. Pièce rapportée, objet réuni à un
autre afin que les dimensions de celui-ci soient augmentées ;
couture qui réunit deux morceaux d'étcrffe. — M. réponse.
Raippe {ai bref), a, /. Grappe. — La prononciation mdique
que ce mot dérive plutôt de Fallem. Rappe, grappe, que du
V* fr. râpe, qui désigne d'ailleurs le squelette ligneux d'une
grappe dépouillée de ses grains.
Raippè (ai bref), s. m. Rapport. Faire raippéai, litt. faire
rapport à, signifie égaler.
Raippoiitc&ai(a« bref), Vi a. Rapporter. — De poutehai,
porter.
Raippretchie (rai-preurtehie : ai et eu brefe), v. a. Rappro-
cher.
Raisin ; rajiijin (ré-rni ou jin), s* m. Raisin. — V. fr. ragm.
^Raisinet, s. m. On désigne ainsi tous les p^its orpinsà
feuilles grasses et cylindriques , principalement le àedum
album L.
Raisse (ai bref), 8. /. Rasse ; mesure pour le diarbon.
Raisse (a* long), s. /. Scierie; grosse scie. — Mont, rosse;
V. fr. resse.
Raissenie (ai long), s. m. Propriétaire d'une scierie, ouvrir
employé à une scierie. — De 9^a/msei
Raissa (ai long), s. m. Scieur de long. — De raisse.
Raissan (ai long), s. m* Sciure de bois. — De raisse.
/"
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— 16S ~
llflten (adlmg), 8* m. Saseur. — - Y. te. naiseur, rasoir^
Bait, 8. m. Rat. Dimin. raitot, petit rat ; au flg* jeune eoehon.
Raitai (le premier ioibrrf), v. n. Exercer/eu parlant d^ eut-
ployës des contributions indirectes vulgairement appelés
rats de cave. — M. raier. De rait.
Raitiôpftissie (les ai brefs), v. a. Bapetadsor . -- M. ratapas^
aer. .
Raitchaitoillie {rai-tchai-toi-Uiê: les aibreis), v, a Regagner,
reconquérir 1^ choses perdues; se remonter. — M. roMo-
touiUer, De Tallem. SchatutiCy cassette, qu'on prononce ehch
tùule,
Raitche (ai long), «./. Teigne; au flg.,. Cuscute. — Mont, et
V. fr. rache. Du v. fi\ re^ raboteux.
Raitchu, use {ai long), 8. et adj, Teiginwix- — V. fr, rachoi^.
Raité, 8. m. Râteau. — V. fr. ra8tel.
Raitelai, v. a. Râteler.
RaitQll, 8. m. Rateliw. — > Malgré la t^minaiS(»i K, ce mot,
qui dérive de ràtté, n'en est point un diminutif.. .
Raitelot, 8. m. Riatelier. — Dimini. de railé, par la lorme si
non par le sens.
Rattôre {ai bref i, 8. /. Ratière, souricière. — V. fr. ratoire,
ratouere. — On dit aussi raitou^re,
Raitte (ai bref), 8, /. Souris. Dimin. raitotte, qui déviait
synonyme de dent de lait, quenotte, dans le langi^ enfan-
tin. ■— V. fr. m/fe, encore usité du tempe de liwontaine. —
Il n'y a pas d'autre mot pour désignea* la souris, dont lo
patois fait ainsi la femelle du rat
Raittenaie (le premier ai bref), 8, f. Engeance des rat^, race
des rats. — De rait
Raitte-ncmsilliere (ai bref, eu long), 8. f. Loir. Litt. souris
des noisetiers. (Voir netù8illiere).
Raittisie (a» bref), v- a. Attiser, — M. Tatti8er.
RaittisAre (ai bref), 8,f. Attisoir.
Raittisot (fli' jM*ef ), «. w. Attisoir.
Raittropai (le premier ai bref, ainsi que o), v, a. Rattraper.
Raivadai G^ premier ai bref), v. a. Marcbénder^ mésoSrir.
— M. ravauder.
Raâvaderle (a«' bref), 9. /.Chose misérable, objet de peu de
valeur. — M. ra/vauderie.
Raivadu, use (ai bref), 8* m. et/. Qui marchande. -^ M. ra-
vaudew.
Raivaidge (les ai brefs), 8. m. Ravage.
Ralvaidgj» (les ai bflPQfe), -*• a; Rayagar. — V. fr. revai^.
Raivaitche (les ai brefs),. 8, f. Friche; au fi^., cantâle. —
V. fr. ravace, wiondatiott, aUuvions et débns charriée par
les eawL ^ Le même mot signifie encore sottise, baliverne,.
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— 169 —
et, sans doute, dérive alors de rabâcher. — On dit aussi
raweutche,
Raivatchie {ai bref), t?. n. S'écrouler. — V. fr. ravace, inon-
dation.
Raive {ai long)^ «./. Rave. — Berr. rêve,
Baivelai (le premier ai bref), v. n. Etre déprécié; baisser de
prix. — Y . fr. rowaZ, rabais, diminution.
Raivelin {ai bref), «. m. Mise hors de service par suite de
dépréciation. Donner le raivelin à un objet, c'est le mettre
hors d'usage. — V. tr, ra^aL
Raivigoutai (le premier ai bref), t\ a. Ravigoter. — Altérât,
du V. fr. ramgourer, revïgourer, donner de la vigueur,
fortifier.
Raivoi {ai bref), v. a. Ravoir.
Rameusse {eu long), s. f. SoufiBiet. — V. fr. ramasse, correc-
tion ; de ramale^ verge.
Rampelu, use, a(^: Rugueux , raboteux. — Altérât, de rai-
pelu.
RancoiUie {ran-eo-Uie : o kref)^ v. a. Râler. — Altérât, et
fréquentatif de rauquer,
Rancoillot {ran-co-Uot: o bref), s. m. Râle.
Rançon, s. m. Grateron [Galium Aparine L.). — V. fr. rançon,
dard muni de crochets latéraux. Le Grateron se trouve, en
effet, tout hérissé de poils crochus, au moyen desquels il peut
adhérer fortement aux vêtements.
Randai, a(^. Exténué, rendu, éreinté. — Syncope du v. fr.
randonner, frapper, maltraiter.
Rantchot, «. m. Coteau ; grosses mottes de terre soulevées
par une charrue mal dirigée.
Rason; rajon, s, /. Raison. — V. fr. raijon; esp. razon.
Du lat. ratio.
Rasu, 8. m. Rasoir. — V. fr. raisewr.
Ratai, v. a. Arrêter. — Aphérèse de airrafai.
Rate, 8. /. Gesse, répit. N'aivoi pe de rate signifie être tou-
jours en mouvement. — M. raite. De ratai.
Rayi {rai-yi: ai bref), 8. m. Radis.
Rébabouènai, v. a. Rabrouer. — Sans doute du v. fr. bobine,
grosse lèvre.
Rebalrbe (a* bref ), «. /. Guimbarde. — M. rubarbe; v. fr.
rebebe.
Rébelai, v. n. Paire du bruit en déplaçant les meubles.
Rebeure {eu long), s. m. Recoupe. Synonyme de reprm.
Rébiai (deux syllabes), v. a. Oublier.
Reboille {re-bd-Ue), 8. m. Groin.
Reboillie {re-boi-Uie), v. a. Labourer avec le groin ; retour-
ner, bouleverser, mettre sens dessus dessous. — M.r^ouil''
1er.
«I ♦
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r
— 170 —
Reboillun (re-boi-ttun^ a.m. Traoes laissées dans le sol par le
groin du cochon ou du sanglier ; terre remuée par les
porcs.
Rebolai {o long) , t\ a. Renvoyer les boules aux joueurs dans
le jeu de quilles. — De ôote, boule; bolai, rouler.
Rebolu {0 long), s. w. Celui qui renvoie les boules dans le jeu
de quilles.
Reboa (poi-) , 8, m. Cheveux mal plantés. Litt. cheveux-
rebours.
Rebouisai^ r. a. Rembarrer. — De bouise, moue.
Rebonlai, v. a. Rebuter, repousser durement; renverser.
Reboulai les euils signifie regarder de travers ; se reboulai
signifie se luxer un membre. — M. et v. fr. rebouler. Du v.
fr. reboule, bâton des conducteurs de bétail.
Rebonle-meuté (ai), adv, A gogo. Litt. à bouche débordante.
Reboatâi, v, a. Remettre. — V. fr. rebouter.
Rébraissie (ai bref), v. a. Retrousser, retrousser les manches
de la chemise. — V. fr. rebrachier, rebrasser.
Rebratai, v. a. Faire tourner siir place une voitm'e attelée ;
au flg. repousser durement, rembarrer. — M. rebrater.
(Voir bra).
Rébrussi, part Refroidi, en parlant d'un liquide; apaisé,
éteint, en parlant d'un iDruit qui a couru.
Rebmssie, v. n. Rebrousser. — On dit aussi rebreussie,
RebofTai, v, a. Repousser durement. — M. et v. fr. rfiyuff&r.
Rébassie (se), v. réfi. Se retourner.
Récampi, V, a. Rétablir, réparer. Se dit principalement dans
le sens de recouvrer la santé. -— M. re'eampir, recamper.
Récatronssai^ v. a. Rabrouer.
Réchaire (m long), s. f. Ghélidoine éclaire (Chelidonium
majus L.). — C'est le mot éclaire avec la préfixe r, laquelle,
malgré son origine (du lat. re, de nouveau), n'ajoute assez
souvent rien au sens, même dans les vertes. Ainsi rai^iai-
na% raittisie^ rqfâsenai, refressignie, rencusai^ rôia/ij si-
gnifient rigoureusement aplanir, attiser, foisonner, frisson-
ner, accuser, ôter.
Réchavai, v. réfi. Se jeter brusquement dans l'eau quand on
prend un bain de rivière. — v . fr. rescafer, réchauffer.
Réchavure, s.f. Toute espèce d'alhnent liquide réchauffé et
étendu d'eau ; eaux ffrasses de la cuisine. — V. fr. rescafer.
Réohtai, V. n. Rester, demeurer ; habita, mais toujours neur
tre : on reste dans une maison.
Rèchtant^ s. m. Restant.
Rèchte, s. m. Reste.
Réchtring^ai, v. a. Parer, attifer, endimancher. -7- M. rech-
tringuer.ty^ Vallem. striegel/n (pr. chtriegùétn) y étriller,
nettoyer.
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— 171 -
Beoignie ; reoegnie, v. n. Faire un second souper. — M.
reetgner; v. fr. resseigner. Du lat. recenare,
Recignon, 8. m. Repas qu'on prend, dans la nuît^ après le
souper, réveillon. — V. fr. ressmion, ression. Du lai. re-
cenare.
Recoboulai (p bref), v. a. Buter les choux, les pommes de
terre, etc.
Recoènai, v. a. Rapporter à une personne des propos désobli-
geants qui ont été tenus contre elle.
Récolai (o l(Mig), V. a. Enseigner, instruire. — V. fr. écoler.
Recotsai (o bref), v, a. Vomir. — M. recoiser. De l'allem.
kotzen,
Recotsun {o bref), s. m. Matières vomies. — De recotsai.
Recouèsse, «./. Recours, ressource, secours; excuse. — V. fr.
rescousse.
Récoure, v, a. Sauver, secourir. — V. fr. rescou/re,
RecovoiUie (re-co-vo-Uie: les o brefe), v. a. Attirer quelqu'un
chez soi. — Peut-être du v. fr. cavellation , finesse, subti-
lité.
Récriai, v. a. Appeler de loin; au flg., se saluer quand on se
rencontre, se fréquenter. — M. récrier,
Recrouvai, v. a. recommencer; v. w. renouveler une tenta-
tive, revenir à la charge ; rendre service. — V. fr. recrover,
recouvrer.
Reçudre ; receudre {eu bref), v. a. Recevoir: reçu/^a/nty re-
cevant ; reçu ou reçuait, reçu ; i reçu, je reçois. — V. fr.
recebre.
Redgingai, v. n. Sauver de joie. — De dgingai.
Redgingot, s. m. Refrain, ritournelle. — De redgingai.
Redgippai, v. n. Ruer. — V. fr. regipper, regimber.
Redjadri, v. n. Pâtir, souffrir de quelque mal qui rejaillit sur
nous. — Peut-être du v. fr. rejauU, rejaillissement.
Redje , s. m. Faculté de ruminer. Quand un bœuf ne rumine
pas, et, au flg., quand une personne perd Tappétit, on dit :
lou redQC ne vaitpe.
Redjie, v. n. Ruminer. — ■ Peut-être du v. fr. raquier, qv^-
cher, dont le patois a fiait successivement raiqme^ raiguie,
raii^ie ou redjie.
Redjojffai {o bref), v. n. Ecumer, dans le cas où l'écume s'é-
lève au-dessus d'un vase et déborde. — De ^offe, écume.
Redjonnai {re-i^en-nat : en bref), v. a. Contrefaire une per-
sonne en imitant sa manière de parler et le son de sa voix.
— M. r Canner ; v. fr . rejaner.
Redjoimii, use {re-^^en-nu : en bref), s. m. et f. Qui contre-
fait la voix d'une personne. — M. rdonneu/r.
Rédjoyi (rê'^oi-pi), v. a. Réjouir. — V. fr. réioyei\
Rédure, 17. a. Réduire; ruiner; exténuer. Rêdu/re son mê-
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¥
— 178 -^
naidge signifie à la fois ruiner son ménage et ranger son
ménage.
Refôsenai, v. n. Foisonner. — M. rqfotsonner. De fôson^
foison.
Refossie (o bref), v, a. Border un lit. Synonyme de^fosste.
Réfouai, t^. a. Rabrouer.
Refouè ; rofouè (o bref), s. w. Tronc rabougri, vieille souche.
—Y.tr.fouéè.
Réf^essignie, v. n. Frissonner.
Reft^ignie, v. a. RefSrogrier. — V. fr. rtfroignier.
Rèfùdgie, V. r0. Réfugier.
Refus, s, m. Refus ; en terme de boucherie, réjouissance.
Régaidjai (le premier ai bref), v. o. Regarder. — V. fr. re-
gavrder.
Regoncie; regonchie, v, n. Regonfler; rebondir. — M.
regofffler, dans ce dernier sens.
Regôssie ; regouessie, v. a. Vomir ; v. n, roter.
Regraibeussenai ; regraibeuchenai (ai et eu brefe), adj.
Ramassé, renfrogné. — De graibusae, écrivisse.
Regrigne-tchait (id), adv, A rebrousse-poil ; de mauvais gré.
Litt. à rebrousse-chat.
Regrignie ; regregnie, v. a. Rebrousser, hérisser ; rabrouer.
— De grigne, fîlché.
Reguillie, v. a. Attirer à soi. — V. fr. requiUer, recueillir.
ReiUe (rd^ffe), s. f. Règle
Reimbre, v, a. Rabattre, dans le sens de faire une réduction
sur le prix d'une chose. — V". fr. reimber, racheter.
Relaitchie, v. a. Relâcher. — V. fr. relaschier.
Relevai, part Relevé ; avancé, dans le sens de en progrès,
avantagé : è n'en a pê pu relevai, il n'en est pas plus
avancé.
Reludge, 8, m. Horloge. — M. et v. fr. reloge; esp. reloj.
Relugai, v, n. Renoncer; abandonner un travail trop difficile.
— M. rduguer.
Reluquai, v. a. Tromper. — M. reluquer,
Rembalai, v, a. Rembarrer. — M. rembaler,
Rembeunai (eu long), a^. Renfrogné.
Remblai, v. w. Ti'embler. Exprime les trépidations produites
dans une maison par le roulement d'une puissante machine.
— Aphérèse de trembler.
Rembrun , s. m. Mine sombre. — V. fr. embruns, triste,
sombre.
Remburie, v. a. Ajouter une nouvelle quantité d'un liquide ;
par exemple, remettre du café dans une tasse dont on a bu
une ^nrtie du contenu. — M. remburer. Sans doute du v.
fr. emftw, entonnoh-.
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— J73 —
Bemiai (fe-mi-ai), v. a. Remuer : remianty remuant ; remiai,
remué ; ♦ remue^ je remue ; ♦ remeu>ra%y je remuerai.
Rranignon, s. m. Rebut des repas; ce qu'on laisse dans une
assiette. — V. fr. remamg, restant, surplus. DnlaUremanere,
rester en surplus.
mempiqnai, t;. n. R^rendre bonne mine après une maladie.
Ren (en breQ, adv. Rien. — V. fr. ren.
Renais 8. m. Renard.
Renaidjun {ai bref), 8. m. Matières vomies; vulgairement et
trivialement, renard. — Berenai.
Rénale, «./. Mal de rein3. lombago. — De rein. V. fr. emerj
disloquer les reins.
Rencusai; rencujai, v. a. Accuser, dénoncer. — V. fr. rœ-
euaer,
RendAssenai, ac^. Voûté, qui a le dos courbé. — V. fr. ew-
dorsser^ mettre sur le dos.
Renebonè (ai lai), adv. Au rebours. — Le patois fait ici re-
bours féminin.
Renevie, iere, s. m. et/. Avare, fesse-matUeu ; gredin ; re-
négat. — V. fr. renée, renoyée, rené^t.
Renfonènai, v. n. Ronfler, renâcler. Litt. renfoumer.
Renfoin, s. m. Enfant laid, à mine renfrognée.
Renfratchi, v. a. Rafraîchir. — M. re^fraSchir.
Rengainai (ren-gain-nai), v, a. Rengainer ; dire son fait à
quelqu'un, rétorquer les arguments d'un adversaire.
Rengoillenai, (ren-go-Ue-nm : o bref), v. a. Donner de nou-
veaux vêtements à un guenilleux. — De goiUe, guenille.
Renguillamai v. a. Réparer, rafistoler.
Renichai, v. a. Renifler.
Renichu, use, 8. m. et/ Renifleur.
RenoiUe (re-noi-Ue), s.f. Grenouille. — V. fr. renawiUe.
Renonoie, v. n. Renoncer; employé sans complément, a le
sens de se désister, abandonner; v,a. répliquer; par%x.
dans la locui. ne pê renonde in moût; ne pas répliquer un
mot. — M. renoncer, dans cette dernière acception.
Renqueuni (eu long), adj. Fané, jauni, moisi. Se dit, par
exemple, du linge qui a séjourné trop longtemps dans une
armoire. — Mont, renquenit
Rentche, 8. / Crèche ; tambour en bois qui renferme les
meules d'un moulin. — Le v. fr. renche désigne le Mton
d'une charrette nommé levier.
Rent6, 8. m. Mauvaise tête. — Altérât de retor8.
Renvéche (ai main), adv. I^un revers de main. Litt. à main
renversée. — V. fr. renvere, revers de main.
Renviquenai, t?. a. Rendre à la vie; ressusciter. — V. fr. re-
vicqueri
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— 174 —
Renvocliai (o bref), v. a. Renverser. — De t?o«fcaf, verser.
Repai, s. m. Repas. — V- fr. paist, repas.
Bépaidre (ai bref X v. a. Répandre; v. n. déborder.
Répairant {ai bref), a^. Important, glorieux; considéré. —
. M. reparant. -^ V. fr. repairer, reparaître.
Repaissai, v. n, et v. a. Repasser.
Repenre, v. a. Reprendre.
Repiainaî (le premier ai bref), v. a. Aplanir; îwb^ver, —
— V. te. rq^cmir^ achever, accomplir.
Repiquai, v. n. Renouveler, dans le sens de revenir à un plat,
revenir à nne bouteille. — M. repiquer.
Repredge, s. m. Reproche.
Repredgie, v. a. Reprocher.
Réprendjie (rê-preun-djiB : eun bref), v. a. Economiser, thé-
sauriser. — V.fr. repreindre, reprendre.
Réprendjotte (rê-preun-c^o-te: eun et o brefii), «./. Epargne,
économies ; tirelire. — Pe rêprefu^ïe*
Réprendju, use {rê-preun-dju : eun bref), s.m.Qtf. Avare.
— De rêprentfjie.
Reprin, s. m. Recoupe. — V. fr. reprina. De reprendre.
Récpieure (eu long) , v. a. Concentrer par la cuisson ; des-
sécher par une cuisson trop prolongée. Ne se dit j;uôre que
des liquides. — M. ré€mre\ v. fr. remit^ dur, conace.
ReifoilUe, t;. a. Repousser, éconduire durement.
Résoèri {rê'%oè-ri), adj. Aéré. — V. fr. oèr, air.
Ressairci {ai bref), v. a. Ravauder. — M. ressarcir. V. fr.
reachiéeer^ retcMirner. — Ce motest une exception à la loi
de permutation d'après laquelle il faudrait reswichi.
Ressatai, v. n. Tressaillir. — M. réssauter.
Ressembiai, v. a. Ressembler. D est à remarquer que ce verbe
est actif en patois; on dit, par exemple: è lou ressemblée,
litt. il le ressemble.
Reoieute {re-seu-le : eu long), s. f. Appoint en monnaie;
boni après un règlement de compte. — M. resmite.
Ressignoulai, v. n. Faire des roulades, rossignoler. — On
peut encore écrire reissignoulai.
Resaignoulet, s. m. Rossignol. C'est un dimin. dans la forme,
mais non dans le sens. — V. fr. roêsignolet. — On peut en-
core écrire reiséignaulet
RessQlenai {re-so-te-nai: o bref) , v. a. Reprendre haleine. —
De olène, haleine.
Ressôtai, v. a. Receler; v. n. cesser de tomber, en parlant de
la pluie. — V. fr. easaute, couvei't, abri.
Ressôtu, 8. m. Receleur.
Rétchadai, v. a. Rédiauffer. (Voir êtchadai.)
Retchampai, v. a. Rejeter; vomir. (Voir tchampai).
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— 475 —
Retchmdgie, v. a. Rechanger; v. r^ changer de vêtements;
t?, n. déménager, changer d'habitation. — y . fr. rechangier.
Retche (reU'tche : eu bref), 8. et a^'. Riche.
Rêtche, adj. Rude, raboteux. — V. fr. rech.
Retchêtrai, v. a. Raccommoder, rapetasser, repriser. — Altérât.
du V. fr. rechiécer^ retourner ? — On dit encore retchte'
irai.
Retchignie^ v. n. Rechigner ',v. a. gronder avec aigreur ;
répéter avec mépris les paroles d'une autre personne. Dans
ce dernier sens, un peu synonyme de rec^nnai.
Réte, 8, /. Poignée de chanvre.
* Retendu^ porf. Trompé, attrapé, refait.
Réteuni {eu long)^ v. a, Combuger. — M. réteimir ; v. fr,
retenir^ entretenir, réparer.
Retire, 8, m, Reflige, repaire, lieu que l'on fréquente habituel-
lement. — De retirïe,
Retirîe, v, a. Retirer; v, n. ressembler à. Dans ce cas, toiyours
suivi de aiprê^ après: è retire aiprê son père^ M. il retire
après 80n père.
Retocoènai {re-to-coè-nai ; o bref), v. a. Rapiécer, — De
tocon, pièce rapportée.
Rétranmoiilai {ai bref), v. n. Reculer avec effroi, avec dé-
goût. — M, rétramouter; v. fr. tremeler, avoir peur.
R'être, V. n. Etre de nouveau ; être, dans le dicton fort usité
trou ee r'a trou, trop c'est trop. — V. fr. r'être,
Rêtricenai, a(|f. Rétréci, ratatiné; frissonnant; ratatiné par
le froid. — M. rétricené; berr. retrit, rétréci; v. {r.retraict,
ridé, rabougri.
Rêtroillessie {rê-troi-tte-sie^ part Mouillé et crotté.
Rêtr6ssai, v. a. Restreindre.
Rétropai, v. a. Ranger, serrer.
Retroussai, v. a. Retrousser ; rembarrer, dire scm fait à quel^
qu'un.
Reuil {reuU: eu long), s, m. Rouille. — M. rouit (m.) ; v. fr.
ruit.
Reuillie {reu-ttie: m long), v, a. Paire pâturer le long des
haies, dans les chemins. --- C'est le v. fr. reiller^ labourer,
sillonner, détourné de sa signification.
Reume {eu long), 8. m. Grosse voix rauque. — Peut-être de
r^km. Rûhm, bruit.
Renne {eu long), 8, m. Grosse voix rauque. Synonyme de
reiMne. — Peut-être même origine que rona% grogner.
Reupai {eu long) j v. n. Roter. — M. reuper.
Reupait {eu, long), 8. m. Rot. — V. fr. rempe,
Reusfllie {eu long, les U mouillées), v. a. Ronger, r-^ 3f . rou-
^ier. Du V. fr. reser^ tondre : fréquentatif.
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— 176 —
Reusure (ew .long), 8.f. Gratin qui s'attache au fond des cas-
seroles ; ordures desséchées qui souillent la chemise des
petits enfents. — Mont raswre; lat. rasfwta.
Reusurie [m long), adQ. Couvert d'ordures sèches. Se dit des
chemises des petits enfants. — M. reuawré,
Reutalai {m long), v. n. Ce mot, très-difficile à rendre en
français, signioe laisser trop longtemps un plat sur le feu
ou sur la table, de manière qu'il perde de sa qualité; au
part, il s'applique aux viandes et autres mets qui se des-
sèchent et contractent un mauvais goût, parce qu'on les a
laissés trop longtemps sur le feu ou parce qu'ils ont été plu-
sieurs fois réchauflTés. — M. reutaler. Altérât, de rétakr.
Reutche (eu long), s. /. Parois arrondies d'une mesure de
. forme cylindricme.
Reutohe (eu long), ac^. Arrondi.
Reuti (eu long), s. m. Rôti; perches auxquelles on suspend,
dans les cheminées, la charcuterie qu'on veut fumer. —
Dans ce dernier sens, dérive du v. fr, rostier, rosteil, gril,
im peu détourné de son acception.
Reuti (eu long), v. a. Rôtir.
Reutie {eu long), s.f. Tartine, rôtie.
Rêvendgie, v. a. Revancher. — M. et berr. révenger,
Revenduse, s. /. Revendeuse ; fruitière. — M. revendeuse,
dans ce dernier sens.
Reviere, «./. Rivière. Dimin. reverotte; riverotte, ruis-
seau. — Y . fr. riverette.
Revignant^ ac^. Avenant, revenant.
Revirîe, v. a. et v. n. Retourner ; v. r0. changer de religion.
— M. se retourner y dans ce dernier sens.
Révoil (rê-voiU), 8 m. Réveil.
Revoilai (ai bref), adv. Revoilà.
Révoillie (rê-voi-UteX v. a. Réveiller.
Rev6re (se), v. r^. Se revoir ; jouir d'une bonne aubaine, se
régaler. — IL «e revoir.
Revortchie (o bref), v. a. Fouiller, retourner, bousculer;
èattre à plate couture. — V. fr. reverchier, mettre en dé-
sordre, renverser.
Révoulaie (ai lai), adv. A la légère, à l'étourdie, négligem-
ment. — Si. à la révolée. Du v. fr. ésvolé, étourdi.
Rialai (no-fa*), v. a. Racler avec l'instrument appelé rialot
Rialot, 8. m. Racloir à long manche, avec lequel on ôte la
boue des chemins.
Ribai, V. a. Ecraser le chanvre à la ribe ; frotter. — M. riber.
Ribaie» 8. /.Quantité de chanvre qu'on met à la fois à la
ribe. — M. ribée.
Riban, s. m. Ruban.
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— 177 —
Bichetoulai, v. n. Faire le métier de voiturier. Ce mot se
prend en mauvaise part.
Bichetoiilu, 8. m. Voiturier mise'rable, ayant de mauvais che-
vaux et de mauvaises voitures.
Rie, mt&iy. Arrière! — V. fr. rière.
Biemaie^ 8.f, Coup de fouet. — De rieme.
Bieme, 8. f. Fouet. — De Tallem. Rïemen, lanière.
Bincie, v. a. Rincer ; au part, et au flg., ruiné; i;. ïmp. pleuvoir.
Ringruenaie, 8,f, Grande quantité, grande abondance.
Bintri, ac^. Ridé et desséché, flétiî. — Berr. retritt rétréci;
V. fr. retraiet, ridé, rabougri.
Biolai {riO'lai: o long), t?. n. Conter, débiter des contes;
radoter. — M. violer. De riole,
Biole {riO'le : o long), 8. /. Conte. — V. fr. arloh^ sorcier ;
arioler^ prédire. Du lat hmHolu8, arïolus, devin, charla-
tan.
Biolu, use {riO'lu : o long), 8. m. et/. Conteur ; radoteur. —
M. violeur. De riole.
Bioppai {riO'pai: o bref), v, a. Frapper avec force et avec
bruit ; v. imp. pleuvoir à verse. — Éerr, rioter ; v. fi', rioiy
tapage.
Biotte, 8.f. Ruelle. — V. fr. rueUotte : le patois a dû passer
par les formes successives veieUotte, riettotte, et, par syn-
cope, riotte,
Biotte, 8.f. Rouet à filer d'ancien modèle.
Biouquai (riou-kai)^ v. n. Sauter de nouveau ; v. a. secouer,
faire sauter. N'est guère usité que dans la locut. lou ten te
viouquait, synonyme de le diable t'emporte. — De iouqiuiiy
sauter.
Bire, v, n. Rire ; viant, riant ; via% ri ; iriSy je ris,
Bitai, r. n. Couru*. — M. viter. De l'allem. reiten, aller à
cheval. — Il n'y a pas de mot patois analogue au fr. courir.
Bo {o long), 8. m. Rôt. — V. fr. rost
B6 ; rone, s. f. Raie. Ai lai roue neu^ litt. à la raie (de la)
nuit, signifie à la tombée de la nuit.
Boboton (les o brefs), 8. m. Individu rabougri et chétif. —
Peut-être du v. fr. rabete, navet. — On dit aussi raibeuton;
robot
Bocadai {o bref), v. n. Etre eu mouvement, être sur pied,
surtout pendant la nuit.
B6chie, 8. f. Grêle de coups; averse de pluie.
Bôchie, r. a. Frapper avec force, à coups redoublés; v, n.
pleuvofr à verse. — M. ro88er, dans le premier s&ns; rocher,
dans le second.
Boide (o« comme dans m), a(|;. Raide. Dimin. roidot, otte,
qui devient quelquefois substantif, et désigne alors un
homme raide dans sa tenue et dans sa démarche.
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V
— 178 —
Roi-de-gnilles , s. m. Quille maltresse, souvent plus grande
que les autres, et qui occupe le centre du jeu. Litt. roi de
quilles. Désigne aussi le roitelet troglodyte.
Roidot, 8. m. Roitelet troglodyte.
Roigne^ s. f. Rogne. — V . fr. roigne,
Roignon^ 8. m. Rognon. — V. fr. roignon,
Roignu^ use, a<^. Rogneux. — V. fr. roiqneux,
RoiUenaie (roi-lle-naie), 8. /. Terme de Doucherie : la pièce
. .du rognon.
àoillie, V, n. Pleuvoir à versa
Rolai (o long), v, a. et v, n. Rouler; vagabonder. — V. fr. et
berr. roller; esp. rollar ; b. lat. rotulare,
Rollai (o bref), v. n. Aller de nouveau. — Comme le v. fr. rai-
hr, ce verbe est usité à tous ses temps.
Rolot (le premier o long), 8. m. Rouleau. — V. fr. rolêty petit
rouleau.
Rolotte- (le premier long), 5./. Roulette; cylindre de bois
avec lequel on étend la pâte dont on fait les nouilles. — M.
roulefte,'dbxis ce dernier sens.
Rolu-, USB (o long), 8. m. et /. Rouleur ; aventurier, vaga-
bond. — De rotai.
ïlompn, pari. Rompu ; au flg., qui a une hernie.
Roncenai^ v. n. Saillir une jument; au flg., se livrer au coït.
• — De roneïn,
Roncenu^ 8. m. Qui se livre fréquemment au coït. — De ron-
cïn.
Roncin, 8, m. Etalon, dans le sens de cheval entier. — Wall.
rônsin; v.fr. ronoin; esp. rocm; ital. ronzino; fr. rous-
8in.
Roii4> adj. Rond. — Dimin. rondot, otte.
Rondgie, i7. a. Ronger ; au flg., importuner par des demandes
• incessantes, obséder. — V. fr. rungier,
• Rondi[eon, 8, m. Qui importune par ses obsessions. Litt. .qui
V ronge. — De rondgk,
Roi^ot, 8. m. Baquet ou seau bas de forme et sans anses. —
Drmin. de rond,
Rond^ianton, 8, m. Plantain à grandes feuilles {Plantago
major L.) — M. rond-plantain,
Rontchie, v:n. Ronfler. — V. fr. roncher; b. Ut ronchare^
RoquiUie (o long), v, n. Boire habituellement beaucoup d'eau-
de-vie. — M. roquiller. ' ' * ! '
Roquillu, use (o long), S. m. et/. Buveur d'eau-de-Vie. ■— M.'
roquiUeur.
Rôsie, 8, m. Bœuf à robe blanche tachetée* de roug0 ; adj.
blanc tacheté de rouge, en pailant du bœuf. — V. fr. ros-
siéy rouge.
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— 179 —
R6tai, V. a. Oter ; ôter de nouveau. — V. fr. rosier, . . . „
Rôtche, s.f. Lien en bois ou en paille ; crèche.
Rôtche, adj, Raide, escarpé, rapide. --- V. fr. roïfit ' ,
R6tchet, 8. m. Picotin ou panier rond fait de paille tordue. —
De rôtche, lien.
R6tchot, 8, m. Bordure d'un toit. — Sans dpujtç même ori-
gine que rôtche, escarpé.
Boubai, 8. m. Robef t.
Ronbe, 8. /. Robe.
Bouchetinai, v. n. Aller de côté et d'autre, vaçabonàer,
perdre son temps. — M. rouchetïner. Peut-être de Tallem.
Tutschen (pr. routchen), se glisser, s'échapper.
Rouchetinu, use, s. m. et /. Flâneur, rôdeur, vagabond. —
M. roucheiinmr,
Roudgeotte , 8, f, Mélampyre des champs {Melampyrum
arveme L.). — De rouèdge.
Rouèdge ; roidge, adj. Rouge. — V. fr. roige.
Rouèdge-bouchotte , 8. m. Rouge-gorge. — M. rouge-bou-
clette.
Rouèdgi ; roidgi, v, a. et v, n, Rougu*. — V. fr. roigir.
Rouenai, v, n. Grogner. S'applique particulièrement au porc.
— Du lat. grunire, grogner ? — Il est à remarquer que,
dans le patois Bellau, du Jura méridional, le cochon s'ap-.
pelle rouné,
Rouete, 8. /. Verge, baguette. Dimin. rouetot. — De l'allem.
Ruthe.
Rouetenai, v, a. Assommer de coups. — De rouete,
*Roufler^ V. n. Souffler et gronder. Au propre ne se dit quc\
du chat en colère ; au jQg., signifie éprouver un dépit fu-
rieux, mais contenu.
*Roupette, 8,f. Testicule.
Rouquai {rou-kat), v, n. Rebondir avec force. Se dit princi-
palement d'une pierre ou d'une balle qu'on chasse avec un
bâton ; v, a, secouer une porte avec bruit. — M. rouquer.
Du V. fr. rouquet, bâton ferré. '
Rousse, 8,f, Rosse.
Routche^ s.f. Roche. Dimin. routchotte.
Routchet, s. m. Rocher.
Routchot, s, m. Habit de cérémonie, qui se portait, autr(^ft)îs,
le jour de Pâques. — Fr. rochet, surplis d'ovêque; berr.
rochet, petit manteau ; b. lat. roeus, robe.
Route, «./. Troupe, grande quantité de personnes ou d'ani-
maux. — V. fr. route,
Routet, s. m. Troupe, groupe d'hommes ou d'anunaux. Syno-
nyme de route,
Rovoènet (ro-vouè-net : o bref), s. m. Petit radis. — M. ra-
vonet.
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— 180 —
Royelai (ro-ye-lai: o long), a^. Rayé. — V. fr. roye, raie;
rotéy rayé.
Royie {ro-yie), adj. Rayé. — V. fr. roye, raie; roeV, rayé.
Royot (roi-yot), 8, m. Roitelet troglodyte. — Dimin. de roi
Ru, 8. m. Ruisseau. Dimin. ruyot ; riot. — V. fr. ru ; ruyot
Rude, adj. Rude ; gros, fort, terrible ; difficile à exécuter.
Ruaie, «. f. Tas de foin prêt à être enlevé du pré.
Rure {u long), t?. a. Ronger: niyant^ rongeant; ruyai, ronçé ;
» me, je ronge ; i ruraï, je rongerai. — V. fr. rere, raire,
raser.
Sa, 8, /. Sel. — Berr. 8au ; saint, et poitev. sau (f.) ; er,p.
sal (f.l. Du lat. snl
Sa, 8, m. Saut. — V. fr. 8aU ; ital. et esp. 8alio, Du lat. 8aU
tU8.
Sabye (y muet), 8, m. Sable.
Sace, 8.f, Sauce. — V. fr. salce; ital. et esp. 8al8a. Du lat.
8al8U8, salé.
Sace, «./. Saule. —Wall. 8a; v. fr. 8alz, Du lat. «a/ta;,
8alici8,
Sacie, «. m. Saule. — M. 8aulier ; v. fr. salceie. Du lat. ^a/^ir.
Sacie, v, a. Saucer. — V. fr. 8aucier, De 8ace.
Sacredi, ïnterj, Sacrebleu! — M. 8acredieu,
Sai (a* bref), 8. m. Sac. Dimin. saitchot, sachet. Sai 8an8 m,
litt. sac sans cul, signifie prodigue, insatiable.
Sai {ai bref), adj, déierm.f. Sa.
Saibait (les ai brefs), 8, m. Sabbat ; grand tapage.
Saichai (Je premier m'bref ), v, a. Sarcler. — M. 8ercler,
Saidge {ai bref), 8, m. et adj. Sage. — V. fr. 8aige.
Saidgesse {ai bref), s. /. Sagesse. — V. fr. 8aiges8e.
Saigne {ai bref ), «./.Marais, tourbière. Dinjin. saîgnotte.
— V. fr. saigne. — Surtout usité à la Montagne.
Saigne-nai [sain-gne), 8. m. On donne quelquefois ce nom à
TAchillée mille-feuille. Litt. saigne-nez.
Saime {sain-mé), 8.f. On désigne sous ce nom toutes les Re-
noncules flottantes, à fleui's blanches^ formant le sous-genre
Batrachium D. G., surtout le Ranunculus fluitans Lara. —
Peut-être du v. fr. 8eme, faible, débile.
Saint, 8. m. Saint; estampe, image enluminée ; sans doute
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— 181 —
parce que, dans l'origine, les images représentaient des
saints et des saintes. On dit, par exemple, à Montbéliard, un
livre où il y a des saints, pour un livre où il y a des
images.
Saintibye (y muet), adj. Sain, salutaire, bon à la santé'. —
M. et V. fr. saintible.
Saintoiirbin, s. m. Sorbier des oiseleurs.
Sairie [ai long), s, f. Traverse fixée aux bras de Pavant-train
d'une voiture.
Sairment {ai bref), s. m. Sarment. — V. fr. serment
Sairraldiii (les ai brefs), s. m, Bohémien, vagabond.
Sairraldine (les ai brefs), s. /. Femme de mauvaise vie, cou-
reuse, co(^uîne. — V. fr. sarradin, sarrazin.
Saitchie (at bref), s,f. Contenu d'un sac. — V. fr. sachie.
Saitchie {ai br.^f ), v. a. Secouer. — V. fr. sackier^ tirer d'un
sac.
Saivaie {ai long), s. f. Entaille dans les chairs.
Saiveru, use {ai bref), ad^. Savoureux.
Saivoi {ai bref), s. m. Savoir, science. — V. fr. saive^ savant.
Saivoi(mbref), v, a. Savoir: saitehant, sachant ; su, su; i sais,
je sais ; i sairaiA^ saurai; qu'i soeutche, que je sache ; s'in-
fbrmer, dans la locut. saivoi ifom, M. soA^oir au four, qui
signifie aller s'informer de l'hem'e à la quelle on doit porter
son pain au four banal pour le faire cuire ; connaître la
place de, dans la loc. saivoi in nid, M. sa/voir un nid,
Saivu (a« bref)^ «. m. Sureau. — Wall, saive^ saivon,
*Salot, s. wi. Individu sale, de mauvaise tenue , individu peu
délicat.
Sambaidi {ai bref), s. m. Samedi. — V. fr. sambadi; esp.
sàbado; ital. sabbato. Du lat. sabbati dies, jour du sabbat.
Sambé, s, m. Nœud coulant.
Sameli, s. m. Samuel : dimin. de forme allemande.
Sans-bin, s, m. Homme peu intelligent, maladroit. Litt. sans
bien.
Sarpai, v. a. Couper avec la serpp. — De sarpe,
Sarpe, s, /. Serpe. Dimin. sarpotte, serpette. ~ V. fr. sarpe.
Sarpet, s, m. Serpe, petite serpe. — V. fr. sarpeL
Sasoc, ér. f. Saison. — Esp. sazon,
Satai, V, n. Sauter. — V. fr. salt^ il saute; esp. saltar ; ital.
et lat. saltare.
Satelai, v. n. Sautiller. — V. fr. sauteler,
Satu, use, s, et adj. Sauteur. — De satai,
Savai, v. a. Sauver. — V. fr. salver ; esp. sakar; ital. et lat.
salvare,
Savaidge {ai bref), s, m, et adj. Sauvage. — V. fr. sahaige.
Saye, aé^. Sauf. — V. fr. salf, salve; esp. et ital. salvo. Du
lat. salvus.
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— 182 —
Sayin (sai-yin : ai bref), s. m. Saindoux. — Y. fr. saïn^ sayn,
graisse.
Sayon {sai-yon : ai long), s. 'm. Baguette droite et flexible
par laquelle se termine une ligne à pêcher. — r Du v- fr.
saye, cheville î
Sciotte {siO'te: o bref), s, /. Scie: dimin.
Se, conj. Si. — V. fr. se ; ital. se. Du lat. si,
*SeKà mon), interj, absolument intraduisible. C'est une ex-
clamation des enfants, qui avertissent ainsi de leur désir de
cesser momentane'ment un jeu qui les fatigue. — .Est-ce le
V. fr. sel, seul, (lat. solu^) ?
Selle, s, /. Chaise. Dimin. sellotte. Poutchai ai lai selloite
signifie porter à deux une personne assise sur les bras en-
lacés des porteurs. — V. fr. sdle, sellette. Du lat. sella,
Sembiabye (y muet), a(^. Semblable. — Ital. sembiabile.
Sembiai, v. n. Sembler. — Ital. sembiare.
Semeture, s,f, Simagrée.
Semô, s, m. Lisière de drap; ruban de quenouille ; cordon ou
courroie qui sert à lier un enfant dans le berceau.
Sendge {seune-dje : eu bref ), s. m. Singe.
Séné, s. m. Sens, esprit, intelligence. — V. fr. 5m,sens, séné,
sensé; ital. senno.
Senobre [o bref), s, m. Moutarde sauvage {Sinapîs arvensis
L.) ; au fig., tapage. — V. fr. sénevé.
Senodjie (o bref), v. a. Présager.
Senovre (o bref), s. m. Moutarde sauvage. Synonyme de
senobre, — On dit aussi senove.
Sens (sen : en bref), s.f. Sens ou côté. — Il n'y a pas de mot
patois qui corresponde au fr. côté.
Senti-bon, s. m. On désigne ainsi les grandes labiées aroma-
tiques, et, en particulier, le Clinopodium vulga/re L. Litt
sentir-bon.
Sentu, s, f. Senteur.
Sentu, part Senti.
Sept-euils [eu long), s, m. Lamproie. — M. sept-œils,
Sercon, s. m. Séneçon commun.
Séret, s. m, Séracé, ou caséum un peu acide du lait coagulé
spontanément. — Du lat. sérum, petit-lait.
Seri, s, m. Musaraigne. -— Du lat. sorex.
Seroil (se-roll: o bref), s. m. Soleil.
Seroillie [se-ro-llie : o bref) , s, f. Coup de soleil, dans le sens
de éclat soudain de cet astre.
Serpent, s, f. Serpent.
Serrai, v, a. Serrer ; v, réfl., se ranger, s'écarter. A une per-
sonne trop rapprochée et qui devient gênante, on dira:
serre-te, éloigne-toi ; v, n, geler fortement.
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— 183 —
Serriotte, 8. /. Serviette.
Servésale, ac^. Serviable, charitable. — V. fr. servisable,
*Serviteur-au-roi, s, m. Huppe [Upupa Epops L.)-
Ses, adj. déterm. pL Ses. — V . fr. sei, seies.
Sétan (an bref), s. m. Tendon.
Setie, s. m. Sentier.
Seucu (eu long), s. m. Personne importune, qu'on a toujoui's
sur les talons. Litt. suit-cul.
SeufPï'i (eu long), v. a. Souffrir; j?ar/. souSexi. — V. fi.% sof-
frir, aoeffrir,
Seuillie, (eu long), v. a. Salir, souiller.
Seulecrute [eu bref)^ a. /. Choucroute. — De l'allem, Sauer
Kraut — On dit aussi aulecrute.
Seulerôbe (eu bref), a. /. Espèce de choucroute faite avec
des raves. — De l'allem. aauere Rube, rave aigre. — r On
dit encore aeulerouebe, auîerôbe, aouleribe.
Seiire (m long), v, a. Suivre : aeuyant, suivant ; aeuyai, suivi;
i aeu, je suis. — Berr. et poitev. aeuvre.
Seutche (eu long), a. /. Suie.
Seute (eu long), a.f. Suite. — V. fr. aieufe.
Seuveni (eu Bref), v. refit. Se souvenir. — V. fr. auvenir, ao-
venir.
Souvent (eu bref), adv. Souvent. — V. fr. auvent, aovent
Sève, a. /. Sève ; baguettes de saule^ de tilleul ou de tout
autre bois dont Fe'corce se détache facilement au printemps,
et avec laquelle les enfants font des sifflets.
Sézonne (aê-zen-ne: en bref), a.f. Suzanne. Altérât. Souze,
Souzeli.
Si, adv. Oui. — V. fr., ital., esp. al
Siame (aîa-me) , a. m. Psaume. — M. aaume ; ital. et esp.
aalmo. Du lat. paalmua.
Signole (o long), a,f. Manivelle. — V. fr. aoigniole.
Silai, ac^. Compacte et peu cuit. Se dit du pain^ des pommes
de terre non farineuses, etc. — M. aile'.
Sille (Il mouillée), adj. Simple, dans le sens de unique.
Sinai (ainruai), v. n. Signer. — Saint, et berr. ainer.
Singuillenai, v. a. Fouetter jusqu'au sang. — Fréquentatif
de acmgler; v. fr. aengler,
Sinliot [ain-llot) , a. m. Hoquet. Litt. sanglot. — Prov. ain-
glot; ital. aingMozzo. Du lat. aingultua.
*Siquenette, a.f. Pelite impulsion communiquée avec le doigt
à une bille qu'on veut rapprocher du jeu. On dit : un coup
de aiquenette. — Sans doute altérât, de chiquenaude.
Sirou, a. m. Sirop ; mélasse. — V. fr. cirup. Du lat. airupua,
qu'on prononçait airoupoua.
Siselot, a. m. Séséli de montagne (Seaeli montanum L.). —
Dhnin. de aiaot.
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— 184 —
Sisot, 8. m. Cumin (Carum Carvi L,). — De Sisorij genre de
la famille des ombellifêres, à laquelle appartiennent égale-
ment le Cumin et le Séséli.
«Sirogien, s. m. Chirurgien. — V. fr. airreurgien.
So (0 long), 8.f. Sœur. — V. fr. aor. Du lat. soror.
So, sotche (o bref), adj. Sec, sèche. Dimin. sotchot.
Sobot (les brefs), s. m. Sabot.
Soboulai {o bref), v. a. Battre, frapper, sabouler.
Sobontai (o bref), v. n. Saboter.
Sobootie [o bref), s. m. Sabotier.
Sôcbai, V. n. et v. a. Souffler. — V. fr. soffler; esp. soplar;
ital soffiare. Du lat. sufflare.
Sôcbe, 8. m. Souffle. — De pochai
S6cbot, 8. m. Soufflet. — De aôchai,
Sôchu, use, 5. m. etf. Souffleur. — De aôchaù
Soci (o bref), 8. m. Souci.
Socoènai {so-coè-naï: o bref), v. a. Dessécher avec excès,
ratatiner. Se dit surtout des saucisses trop fiimées ou des
alimeûts qui ont trop longtemps séjourné sur le feu.
Soi, 8. f. Soif. — V. fr. sol
Soi, 8, m. Soir.
Soignot, 8, m. Jeton ; marque des teinturiers. — V, fr. sei-
gnau. Du lat. signum,
Soile ; soille (soi-lle), 8. m. Seigle. — V. fr. soile, aoille.
Soille {sO'lle: o bref), a.f. Baquet à deux anses, seille. Dimin.
soillot {s, m.), seau.
SoiUie {80'llie : o bref), 8, /. Contenu d'une seille. — V. fr.
aeillie, mesure pour les liquides.
Soillie {so-llie : o bref), i\ a. Faucher ; au fig., marcher en
faisant de grands pas : alors à peu près synonyme de trayie.
— V. fr. aeiller, soier^ soyer, couper, scier. Du lat. aecare.
Soillu (80'Uu: bref), v. a. Faucheur. — De soillïe.
Soin, 8. m. Sein.
Sôladgie ; soulaidgie, v. n. Soulager. — V. fr. solagier.
Solai (o longj, v, a. Lasser. — De sole.
Solai (o brer ) , v, a. Saler.
Solaid(je (p et ai brefs), s. /. Salade. — M. salarde, qui cor-
respond exactement à aolaidje, d'après les lois de la permu-
tation des lettres.
Solaidjie (o et ai brefs), s. m. Saladier. — De soïaidje.
Sole (o long), adj. Las, fatigué. — V. fr. sol, soûl, seul, aban-
donné. Du lat. solus.
Solemi (o bref), s. m. Salmis.
Soliere (o bref), s.f. Salière.
Solure (o bref), 8,f. Pâte faite avec des pommes de terre et
des oignons, et dont on recouvre certains gâteaux, dits de
saiure à Montbéliard.
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— 185 —
6oi^ ê, m, Somrmt Ke s'emploie que dans la loe. en aon^ en
haut. (Voir ce mot).
Sônai; souenai, v. a. Sonner.
Sonne [sen-ne : en bref), s. w.^Sorame, sommeil. — V. fr. son;
prov. son; esp. sueno; ital.'sowwo. — Du lat. sumrms,
Soppcd (o bref), v. n. Cahoter. — V. fi\ sopper, faire un faux
pas.*
Soppait (o bref), & m* Cahot. — De soppai.
Sôquai, v. a. Chercher avec persistance et d'une manière im-
portune. •*- De rallem. sucheny chercher. — On dît aussi
soueqiiai.
Sôquenai, v, a. Chercher avec persistance, fureter. — Fré-
quentatif et dimin. de sôqitai. — On peut écrire également
souequenai,
Sôquenu, use, s, m, et /. Chercheur importun, fureteur. —
De sôquenai. — On peut écrire également smequmu,
Sordgent (o bref)^ 8. m. Sergent. Dimin. sordgenot^ enfant
de chœur.
Sorgoille {sor-go-Ue: les o brefs), «./. Femme sale et dou-
tante, femme sans ordre. -^ Poitev. sergmUe, coureuse.
Sorgoillie (aor-go-Uïe : les o brefs), v, n. Travailler salement,
avec négligence. — De êorgoiUe.
Sorgouldi {o bref) ,«?.«. Secouer , colleter , sabooler. A
peu près synonyme de «o6owto« etde suichmai, — M. sar-
goûter.
86rpe, a, /. Femme de mauvaise vie, catin. — Peut-être anti-
phrase du V. fr. sorpe^ doux, gracieux.
8on>ele {aôr-peu'le : eu bref), a. f. Catin. Synonyme de
aSrpe.
SoTvai, (o bref), v. a. Sevrer. — Métathèse de aevrer*
Sôtche, s. /. Sorte.
Sotcherie [o bref), a. f. Sarriette {Saiwreia hortensia L.) —
Ce nom, qui dérive de aotchi, sécher, vient de ce qu'on des-
sèche la plante avant de l'employer comme condiment.
Sotchi (o bref), v. o. Sécher. — V. fr. aeehier.
Sotchissu [p bref), a, m. Séchoir. — M. aéchiaaôir,
Sotchun {o bref), a. m. Fruits secs, tels que prunes, pommes,
poires, conservés entiers ou en quartiers. — De aotchïe.
SÀte, a. /. Massue, bâton à grosse tête. — Dimin. sôtot (m.),
trique. — V. fr. aouate. — On peut encore écrire aouete.
Sdtenai, v. a. Bâtonner. — De aôte, aôtot — On peut encore
écrire aoutenad.
Sôteni, v. a. Soutenir. — V.fr. aoèienir ; esp. aoatemr; ital.
aoatenere. Du lat. auatïnere,
■6otie(^ tH*ef),^./, Sécheresse.
SôUn, s. m. Soutien.
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— 186 —
Soubriquet, s, m. Sobriquet. — Le y. fr. saubriquet ûpiifle
geste de mépris.
Soucrai, t;. a. Sucrer.
Souore, s. m. Suore. Au fig., employé dans le sens de chose
très-bonne {c'a di soucr^. — liai. meeherOy qu'on pnmoncd
souquera. — Du lat. saccharum.
Soucrie, s. m. Sucrier.
Soue, s, f. Toit à porcs. — V. fr. sou. Du lat sus^ oocbon,
qu'on prononçait sous.
Souertche (soue-rtche), s. m. Jupon. — De Tallem. Suertae^
tablier T
Souillon {soue'tton)^ s. f. Femme sale et d^oûtante. — De
soiMer.
Soulene, s.f. Ivro^esse. — C'est le mot soûl, auquel est
i^joutée la terminaison ene, désignant les choses prises en
mauvaise part.
Soulie^ s. m. Grenier. — Y. fr. solier. De sole, surface plate.
-— n n'y a pas de mot patois analogue au fr. grenier.
Boulon, s. m. Ivro^e.
Soulotte, s,f. Ërminette.
Soumai, v, a. Sommer. — De soume. Le sens est : dire en
somme. B. lat. summa/re, qu'on prononçait soummare.
Soume, s. /. Somme. — V. fr. soume, ûn^ résultat. Du lat.
sumrna, somme, qu'on prononçait soumma.
Soupait, s. m. Contenu de la bouche ; capacité de la bouche.
Soupe, s.f. Soupe; oscillation^ roulis. Faire lai soupe sigmfle
balancer un bateau en lui imprimant un mouvement de
roulis. Synonyme de baissie. — Peut-être du v. fr. souper ^
heurter.
Sourcie, 1ère, s. m. et/. Sorcier. — V. fr. sou>rcier, chercheur
de sources, sorcier.
Soze (o bref )^ a€^. déterm. Seize.
Stieme, s. m. Morceau de mousseline blanche qui s'attachait
sur la coiffure appelée colot, et qui couvrait en partie le
front. — Del'allem. Stime, front. — On dit encore chtieme.
Su. Voir chu.
Suce-mie, s. m. Lamiers, Galéobdolon, et, en général^ toutes
les plantes labiées dont les fleurs renferment un suc miel-
leux. Ainsi le Lamier à fleur blanche {Laminum album L.)
est le suce-^mie bianc; le Lamier tacheté {Lamium macula-
tum L.), le suce-mie rouèdge^ le Galéobdolon {Galeobdolon
luteum Huds.), le sûce-mie cfjane, etc. Litt. suce-miel.
Sucie, V. a. Sucer. — V. fr. «wder.
Sudai^ s. m. Soldat. Litt. soudart.
Sudai-bien, s. m. Sauge des prés (Salvia pratensis L.). Litt
soldat bleu.
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— 187 —
Suderasse, «./. Coureuse de soldats. — De êudai.
Suffi, part Suffi. Devient syncmjrme de toiyours, ou plutôt
de suffisant^ dans la loc. fort usitée amfl a-Ué, M. 8^ffî eat-
%^ toujours est-il.
«Suissette, a^. Petite prune ronde à peau rouge. — Altérât,
de mmaesse.
%axLy sune (stm-he), oâQ. et pron. Sien, sienne. — Saint, son;
V. fr. sm, seue.
Supri-sumi, adv. Sans délsd, sans faute.
Surdjenai, v. a. Obséder.
Sutche, s.f. Cloche. Dimin. sutchotte^ sonnette. — Peut-
être du V. fr. sacher^ secouer, agiter.
Sutchenai, v. a. Secouer ; battre, colleter. — De sutche.
Sutchie, 8. m. Clocher. — De autche.
Sutchon, 8, m. Touffe arrachée. Se dit surtout des cheveux :
in suichon de pot.
Syphorien (o long), s. m. Symphorien.
Ta, 8. m. Courtiliôre.
Tablature, s. /. Tablature.
Tabye (y miiet), è. /. Table.
Tachon, 8. m. Blaireau ; au fig., individu lourd et épais. —
V. fr. tachon, todseon; ital. ta880\ esp. iejon. Du lat taorns.
Allem. Vache.
Tai {ai bref), adQ. déterm.f. Ta. — V. fr. teie.
Tal {ai long), adv. Tard.
Taiche, 8.J. Tas, monceau. — Y. fr. tasse (f )
Taichotte {ai bref), s. f. Loquet ; au flg., langue d'une femme
bavarde. — M. ticlet (m.), ticlette.
Taichoutai (ai bref), v. n. Agiter le loquet. — M. ticleter.
Taidjai {ai bref), v. n. Tarder. — V. fr. targier, tergier.
Taipaidge (les ai brefs), s. m. Tapage. — V. fr. tapaige.
Taipaidgie (les ai brefs), v, n. Faire du tapage. — M. tapager.
Taipaidju (les ai brefe), s. m. et adj. Tapageur. — V. fr. ta-
paigeur.
Taipaissie {ai bref), v. n. Marcher à petits pas; t7. a. piétiner,
fouler.
Tai-queu, s. m. Lambin. Litt. tard cuit.
Tairibustai (le premier ai bref), v. a. Tarabuster. — M. ter-
ribuster.
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Tairin (ai bref), s.' m. Taria .— Sf. et v. fr. fairin. . .
Tairrôtre (ai bref), s, m. Lierre. Litt. terrestre. — Le v. fe
iarrer, remplir de terre, justifie l'orthographe çpie J'ai adop-
tée afin de mieux rendre la prononcîatioa patoîsé.
Tairtelai (le premier ai bref )^ v. n. Bavarder^ — M. terieler^
De tairielle.
Tairtelle (ai bref), s./. Bavardage; femme bavarde. — Syn-
cope du V. &\ tartavelle, cre'celie.
Tairtelu, use {ai bref), s. m. et/. Bavard. — De tairtelle.
Tairvé [ai bref), 8, m. Le fêlé. Un vase fêlé sonne lou tairvé.
— Autre syncope de tàrtavelle.
Tait, 8. m. Triton d'eau douce ;, salamandre terrestre. — V.
fr. te', fange, marais.
Taitche (a/ long), 5./. Poche. — Itaï. tasea; b. lat. tachia.
AUem. Tasche,
Taitche (ai bref )^ s. /. Tache ; endroit, emplacement. Saivoi
lai taitche, M. savoir la tache^ signifie connaître Tendroit
où existe une chose déterminée ; saivoi ene bouène taitche,
M. savoir une bonne tache, veut dire connaître un lieu où
se trouve, en abondance et en bonne qualité, ime' chose dé-
terminée. — V. fr. tetche (xi* siècle>
Taitchie (ai bref), v. a. Tachey. — Y. fr. tachier.
Taitchie (ai long), v. n. Tâcher. — V.fr. taicher,
Taitre (ai long), «./. Tarte. — M. et v. fr. tartre.
Taivan (a« bref , an long), s. m. Taon. — M. ta^an; v. f^:.
taban, tavan. Du lat. tabanus.
Talai, v. a. Meurtrir ; endommager un fruit à pépins en le
frappant contre un corps dur. — M. et v. fr. taler, meur-
trir.
Taloyie (ta-lo-yie : o bref) , v. a. Courbaturer. — De tû^lai:
fréquentatif.
Talure, s. /. Meurtrissure; partie des fruits à pépins ramollie
par un choc. — V. fr. tallure. — On dit aussi taleure.
* Tambourner, v. n. Tambouriner.
l^andu que (an bref), adv. et conj. Tandis que.
Tantairie (ai long), s.f. Litt. tante Airie. C'est une fée bien-
faisante, qui récompense les enfents selon leur mérite, et qui
arrive sur un âne, la veille de Noël, apportant aux uns des
présents, et aux autres, une verge trempée dans du vinaigre.
Au fig., Noël ; cadeaux de Noël.
Taoute (ta-ou-te), interj. employée pour attirei* l'attention sur
quelque méfait: d'ailleurs absoluînentinti^aduisible. On crie,
par exemple ; taoute ai lai coue, pour signaler à un charre-
tier des enfants qui se sont assis sur la queue de sa voiture^v
— De l'allem. huetten, se garder, huette, garde-toi. La pré-
fixe ta n'est sans doute que le do, to du b. allem., qui est
une altération de doch, donc, pourtant.
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— tm —
Tarpe, e, /. Large patte. Toujours un peu en mauvaise part.
Tarpe-de-loup, s.f. Branc-ursine {Heracleum Sphondylium
L.) Litt. patte de loup.
*Tas (un gros), adv. Beaucoup, extrêmement. Synonyme
de tout plein.
Tcha, 8. m. et aâj. Chaud. Dîmîn. tchadot Lou tcha de lai
main, litt. le chaud de la main^ signifie la paume de la main.
Faire lou tchadot signifie chauffer le lit d'une personne en
se couchant à la place qu'elle doit occuper. — V. fr. chalt^
chah Du lat. calidus,
Tcha, «./. Chaux. — Wall. cMse; v. fr. (xn* siècle) cax ;
esp. cal; ital. calce. Du lat. calx^ caîcis,
Tcha, 8. /. Chaux : nom propre donné à certaines localités
où abondent les cailloux roule's ; par ex. la forêt de Chaux,
près de Dole, les vignes de la Chaux à Montbéliard. Le mot
chaille, employé en géologie dans un sens plus restreint, a
la même origine, et dérive du v, fr. chaillous, caillou : on
le retrouve, plus ou moins altéré, dans certains noms pro-
pres, tels que Ckaillot (nom de famille) , Chailluz (nom
d'une forêt), etc.
Tchade, 8. /. Détresse, dans le sens de peur, angoisse. — M.
chaude.
Tchadé, s. m. Chaudeau. — V. fr. chaudel
Tchafa, 8. m. Lucarne de grenier. — D'après les règles de
permutation , correspond exactement au v. fr. chauffau^
chqfau, lieu élevé, échafaud.
TchafToignie, v. réfl. Se rapprocher du feu, se chauffer à
toute occasion. Toujours en mauvaise part, et appliqué aux
personnes frileuses. — De tcha.
Tchaî, 8, f. Viande, chair. — V. fi\ char. Du lat. caro. — Il
n'y a pas de mot patois qui corresponde au fr. viande.
Tchaî, 8. m. Char, voiture. — V: fr. cher8^ caire. Du lat.
ca/rru8.
Tchaidjeneri {ai bref), 8. m. Chardonneret.
Tchaidjon [ai bref), 8. m. Chardon.
Tchaïere {tchai-yie-re : ai bref), 8.f. Chaire. — V. fr. caière^
chaierCj chayere.
Tchaigrin {ai bref) , s. m. Chagrin.
Tchaile (a« lonç), 8. m. Charles. — V. fr. Chairle8, Challe.
— On dit aussi Charle8, {a long), en prononçant la bouche
largement ouverte.
Tchailemigne (ai long), 8. m. Charlemagne.
Tchaillon {tchdi-llon), 8. m. Chaînon de la charrue.
Tchain, 8. m. Chanvre. — Altérât, de tchenne.
Tchaintre, 8. m. Extrémité d'un champ. — V. fr. chaintre,
terre entourée d'une haie. De chaintre^ ceinture.
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— 190 —
Tchaintroyie, v. n. Faire retourner la charrue quand on est
parvenu au bout du champ. — De tchaintre,
Tchaipé {ai bref), 8. m. Chapeau, — V. fr. chanel,
Tchaipé (o« bref), 8. m. On désigne ainsi le Tussilage des
prés iTu88Uago Peta8ite8 L,), parce que ses feuilles, qui sont
très-grandes, servent quelquefois à couvrir la tête ; ce qu'in-
dique d'ailleurs le mot petasites^ qui dérive de petasus,
chapeau.
Tchaipelotte (ai bref), «./. Clou à tête ronde, qu'on met sous
les semelles. — De tchaipé: dimin.
Tohaipiai (le premier ai breQ, v. a. Ghapeler.^
Tchaipusie {ai bref), v. a. Taillader, entailler le bois; tra-
vailler un morceau de bois avec un instrument tranchant.
— M. chapuser; v. fr. chapuser^ chapuiser; chaptm^
charpentier.
Tchairdge {ai long), «./. Charge. — V. fr. cherge.
Tchairdgie {ai bref), v. a. Charger. Tchairdgie ene mailaidie
signifie couver une maladie.
Tchaireti [ai bref), «. m. Char-à-bancs.
Tchairlotte {ai bref), «./. Charlotte. — V. fr. Chavrlotie.
Tohairmé {ai bref), 8. m. Charme, charmille.
Tchairoupie {ai bref), s. m. Coureur de filles ; adj. lascif.
Tchairpi (o« bref ), 8, m. Charpie. — M. cha/rpi (m.).
Tchairpigne (a^'bref), 8.f. Corbeille. Dimin. tchairpignotle.
— V. fr. charpaigne.
Tchairpignie {ai bref), 8. f. CorbeîUée.
Tchairpignie {ai bref), 8. m. Vannier. — V. fr. cherpignier.
Tchairri {ai bref), 8. m, Hangaj'd oii Ton remise les char-
rettes, appentis. — V. fr. charrj/.
Tchairruai [ai bref), v. n. Faire les labours. — De tehavrrue.
Tchairrue {ai href)^ s.f. Charrue.
Tchairton {ai bref), 8. m. Charretier ; voiturier. — V. fr»
chairton, ehaireton, — On peut encore écrire lehaireton.
Tchairvôte {ai bref), s.f. Charogne. — Peut-être du v. fr.
chair voiLede, Qhd\T bleue. Je ne cite cette étymologie que
sous toutes réserves, les lois de permutation donnant tchait
et non tchair pour le mot chair.
Tchaisse {ai bref), «./. Chasse. — V. fr. chai8se, poursuite.
Tchaissenotte, 8.f. Fumeterre. — V. fr. cha8nai88ey menues
branches de chêne, menues branches en général.
Tchaissie {ai bref) ; tchessie, v, a. Chasser.
Tchaissôre {ai bref); tchessouere, 8, f. Petite corde ou
ficelle qu'on attache à l'extrémité de la lanière en cuir d'un
fouet. — M. cha88oire; v. fr. ch(Z88oire^ fouet de charretier.
Tchait, 8. m. Chat. Dimin. tchaitot, otte. — Wall, chet
Tchaita {m bref ), 8, m. Matière première qu'un artisan met
en œuvre. — M. chataL Du v. fr. chaiel, biens mobiliers.
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Tchaitai , 8. m. On désigne encore ainsi , dans quelques vil-
lages, le jour de jeûne observé au mois de Septembre, dans
les églises protestantes du pays de Montbéliard. Ce jeûne
avait été institué, dans les siècles derniers, à la suite. d*é-
vénements funestes. — V. fr. ehaatoy^ châtiment.
Tchaitaie, s.f. Bouquet de noisettes dans leur cupule. — De
tehaité, tchaStdot
Tchait-bétai, adv. Tête-bêche.
Tohait-de-lai (les ai brefe), inteiy. employée pour chasser un
chat. Litt chat (sors) de là.
Tchaité, 8. m. Château. Dimin. tchaitelot. Ce dernier mot
désigne encore un petit tas, composé au moins de quatre
objets semblables^ dont Tun repose sur les trois autres : m
tehaîtdot â^êtchalons^ in tchaîtdot de chetainea, un tas de
noix, un tas de billes. — M. chétélot^ dans ce dernier sens.
V. fr. ehatel, chaté, ehatekt Du lat. castellum. — On dit
aussi tchêtelot, tchietdot
Tchaitenai (le premier ai bref), v. n. Pousser des chatons
être couvert de chatons.
Tchait-gairiot (les ai brefe), 8. m. Ecureuil. — De tchait^
chat, et peut-être du v. fr. ga/ries, chêne, arbre forestier.
Tchaitigne, 8.f, Châtaigne. — Saint, ehatigne.
Tchait-minon, 8, m. Chaton. — M. chat-minon.
Tchaitojrie [tchai'toi'yié), v. a. Châtier, affliger. — V. fr.
chastoyer. Du lat. castigare.
Tchaitrai, v. a. Châtrer.
Tchaitre-tchin , 8. m, Eustache, mauvais couteau. — M.
châtre-chien.
Tchaitri {ai bref), 8. m. Hangard, bûcher. — V. fr. chartre,
châtre, prison. Du lat. ccvrc^r.
Tchaitru, 8. m. Châtreur.
Tchaittenai (le premier ai bref), v. n. Caresser à la manière
du chat, faire la chattemite ; marcher à quatre pattes à la
manière des chats. — De tchait^ chat. V. fr. chatoner^
ramper.
Tchaitteniere (ai bref), 8.f. Chatière.
Tchalaie, «./. Chemin qu'on établit dans la neige en la ba-
layant. — Peut-être du v. fr. choUer, glisser sur la glace.
Tchambe, 8.f. Jambe — V. fr. chaimbe.
Tchambon, 8, m. Jambon.
Tchambot, 8. m. Pied court. Ne s'emploie guère que dans la
locut./a«r6 lou tchambot, qui signifie tenir le pied à un
animal. — De tchambe.
Tohampai, v. a. Jeter. — Peut-être de tchamp, champ. — Il
n'y a pas de mot patois qui réponde au fr. jekr.
Tchampaigne (ai bref ), 8.f. Plaine unie. Ne s'applique guère
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qu'aux portions planes de ia vallée du Doubs ; on (Bt: lai
tchampatgne de matkay, d'Ârboiians, etc. — M. Champagne;
V. fr. champaigne. Du lat. campus, champ.
Tchampaine (tchan-pam-né), s, f. Petite avance ou çkte-
forme qui se trouve devant la gueule des fours à cuire le
pain.
Tchampoi, 8. m. Pâturage. — V. fr. champatge, champeaux;
champoyer, pâturer.
Tchampoyie [tchan-poi-^ié), v. n. Pâturer. — V. fr. cham-
payer.
Tchancé, 8. m. Place du chantre à l'église. — V. fr. chaneel,
espace entre le maître-autel et la grille qui le ferme. De
chanceau, barrière, grille ; lat. eancellum,
Tchançu^ use, adj. Chanceux.
Tchandgie, v. «. Changer. — V. fr. changîer,
Tchantchône, s.f. Jouet très-fragile formé de chenevottes
entrelacées ; au fîg. personne faible, indécise^ sans caractère ;
ganache. — Peut-être du t. fr. chancheler, chanceler.
Tchanté, 8. m. Ce qui reste d'une miche de pain entamée.
Dimin. tchantelot. Faire son tchanté signifie faire m^
nage séparé. — V. fr. chantel, chmiteau,
Tchanterlai, v, n. Chanter à demi-voix, chantonner.
Tchanvêtcheri, s, m. Chauve-souris. — Sans doute altérât.
de quelqu'un des mots cha/oant, cha/vm, cha/vète, qui signi-
fient chat-huant, chouette, dans les patois du nord et du
centre de la France. La terminaison m, erîe, indique une
atténuation, une dépréciation (mcUerie, chétif; /em^n, petit
fumier ; fuilleri, feuillage desséché et inutile, etc.).
Tcharmaie, s.f. Reine des près {Spi/rœa Vlma/ria L.). — T.
fr. charmoye, lieu planté de charmes.
Tchasse, s, /. Bas. — V. fr. chausse, — D n'y a pas de mot
patois analogue au fr. bas.
Tchassenie, s. m. Chaussetier, bonnetier ; désigne aussi une
personne de mauvaise tenue, à qui les bas tombent sur les
talons. — De tchasse.
Tchatchait (en), adv. En tas. — De tchatche.
Tchatche, s. f. Entassement, amoncèlement ; accumulation
de choses foulées et pressées. Être en tchatche se dit des
animaux accouplés. — De tchatchie,
Tchatchie, v. a. Amonceler ; entasser en comprimant. — T.
fr. ehaucher, fouler avec force. Du lat. caleare.
Tcha-temps, s. m. Eté. Litt. chaud temps. On dit aussi bé-
temps, beau temps ; mais il n'y a pas de mot analogue au
fr,été.
Tchatre, v. impersonnel. Se soucier, importer : tchayant, se
souciant; tchayi, soucié; è m'en tcha, il me soucie (litfc
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•
m'en); è m'en tcharait, il me souciera, il me soucierait. —
V. tt. chaloir, il ehauU, il choit, U cha. Du lat. calere.
Tchavé, s. m. Ghopine. Dimin. tchavelot. — V. ù.chauveau,
chovdot <
Tcheçille , s.f. Démangeaison désagréable. Ne s'emploie que
dans la loc. aivoi les tchecUles, synonyme de avoir les dents
agacées.
Tcbéoim^ pron. Chacun. — V. fr. chescwn.
Tchemenai, v. n. Cheminer.
Tchemenaie, «./. Cheminée; maison, chaumière.
l'okena, «./. Cheneau. — De chenal.
Tohenevaie, a.f. Chenevis. — V. fr. cheneveux. Du lat. can-
nabis.
Tchenevuille {tche-ne-vu-Ue), a.f. Chenevotte. — V. fr. che-
neveux, chanvre.
Tcheni, 8. m. Poussière qu'on enlève en balayant les appar-
tements ; balayure, ordure. — M. cheni. C'est sans doute le
fr. chenil, détourné de son acception.
Tchenne, a. m. Chanvre. — V. fr. cheneveux.
Tchèque, arf/. Chaque. — V.fr. t^ieacun, chacun.
Tchdrâ, s. m. Emplacement d'une maison, terrain où l'on
bâtit une maison. — M. chéadl-, v. fr. chésal, maison ; ital,
et esp. casa.
Tchetchinie, v. n. Chuchoter, murmurer entre les dents. — V.
fr. chitchiUer, chechillier.
Tchetchillu, use, 8. m. et/. Chuchotteur.
Tcheuflllon ( tcheu-fl-llon : eu long ) , 8. m. Trognon de
pomme ou de poire renfermant les pépins. — Dans Te patois
des Fourgs, iseuvillon signifie cheville ; en v. fr. chamllon.
Tchevanne {tche-vam^-neX s.f. Bien, avantage. On dit, par
exemple : coulai n'a pe grand tchevanne, cela n'est pas (un)
grana bien. — Peut-être altérât, de chevance.
TcheTanton, s. m. Brandon, tison. — V. fr. chevanton.
Tckevecie, 8. m. Têtière ou coussin qu'on met sur la tête des
bœufs quand on veut les lier au joug. — V. fr. chevecvne,
joug; de chevet, tête : le tout provenant du lat. caput.
Tchevri, 8. m. Chevreau. — V. fr. chevrie.
Tcheveri-d'aivri {ai bref), 8. m. Neige d'Avril. Ne s'emploie
qu'au plur. Litt. chevreaux d'Avril.
TchevrilUe, v. n. Mettre bas, en parlant de la chèvre.
Tohéyon, 8. m. Tas, monceau. Désigne principalement les
petits tas de foin qu'on réunit ensuite pour en former de
plus gros, appelés volemonts. — V. fr. et poitev. chiron,
monceau de pierres. — On dit encore tchieyon.
Tctiia^ tchiale (le m. monosyllabe), 8. m. etf. Chieur; gamin.
— • M. chiard.
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Tcbioandeli, 8. m. Mirabelle.
TchiQot^ 8, m. Sarcasme, lardon ; jeu d'enfants qui consiste à
éviter une petite tape, (jue cherche à donner celui qui fait
le tchieot : il y a le tehtcot courant, le tchicot bajifiisé». etc.
— V. fr. ehieoter, disputer.
Tehicoiitai, v. a. Lancer des lardons. — M. et y. fr. chù^oter.
Tchie, acM. Cher. — V. fl*. chier.
Tchie, aav. Chez. — V. fr. efei».
Tchie, V, n. Chier. — Pour exprimer une très-grande intimité
entre deu^ perscmnes, on dit : ène tchimijuepo in ou.
Tchienculotte (tchien en une syllabe), 8. m. retit g^çon^
. petit morveux. Très-familier. Litt. chie en culotte.
Tchienlé {tchim-lé\ 8, m. Petit garçon sale; aussi synonyme
de tehenni, Litt. chie en lit — M« ehienlit.
Tchenni (tchien-ni), 8. m. On désigne ainsi le dernier éclos
d'une couvée, et, par extension^ le dernier né d'une portée et
le phis jeune enfant d'une âimille. Litt. chie en nid.
Tchierie, 8,f. Latrines, t- De tchie.
Tchierot, a^. Dans quoi on ctûe. N'est usité que dans le &
poutot'lchierot, vase de nuit. .
Tchievre, 8.f. Chèvre. — V. fr. ehièvre.
TchifTai, v. n. Se gratter la tête avec véhémence. Ne se dit
guère que des enfants tourmentés par la vermine. — ,M.
eh^er, tchdff'er. De l'allem. 8clmerfen, fatiguer, écordier,
qu'on prononce chirfen en Alsace.
Tchiffrai, v. n, Syncmyme de tchiff'ai.
Tchille, 8.f. Ooûtes qui recouvrent la tête des petits en&nts;
peUicules de la tête.
Tchin, 8. m. Chien. — V. fr. chin.
Tcbin, 8. m. Çfaleop8i8 Ladarnm L. Lilt. chien.
Tchintchemarin, 8. m. Brouillamini. — Sans doute altérât.
de tintamarre.
Tchionne (tcM&nrne: en bref), 8. f. Mesure de capacité pour
les liquides équivalant à deux pmtes, ou 2 litres 3 décilitres.
— V. iv. channe.
Tchiot (une syllabe), s. m. Crotte d'oiseau, de mouche ; toute
espèce de crotle. Au fig. désigne un enfant malingre et
chétif. — De tchie.
Tchiot-de-pô, 8. m. Pinson. Litt crotte de porc. .
Tchiottai (tohio-toi: o bref), v. n. Déposer une crotte. Ne
se dit que des oiseaux et d^ mouches. Le part tchiotia/^
signifie sali par les mouches. — M. chiotteT,chiotté.
Tchiotte (tehio-te : o bref), 8.f. Chouette. — T. fr. 8uetç.
Tchipoutai, iha. Chipoter, mais , seulement dans ^e seps de
contrarier, chicaner, faire enrager.
Tchipoutu, use, 8. m. et/. Ghipotier. — M. chipoteur.
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Tclio {o loug), 8. m. Chou. — V. fi:. choISy eaul. Du lat. cauUs.
Tcho-boitchie, s. m. Choux hachés, et, en ^^énéral, toute
espèce de légumes hachés, tels que laitue, oseille, épinards,
etc. •
Tchocot (les brefs), s, m. Extrémité d'une branche brisée,
brindille. — Y. fi*, chottqmt^ dimin. de choque^ souche de
vigne, bûche.
Tchoffai (o bref), v. n. Manger avec avidité. Toigours em-
ployé en mauvaise part. — ^Peut-être onomatopée , et même
origine que le mot cQofe^ écume.
TchofToUlie (tcho-foi-Uie : o bref), v. n. Mâcher, mâchiller.
— Fréquentatif et djmin. (Je tchoffai.
Tcho-grai {o loi^), a. m. On désigne ainsi les racines mue!**
lagineuses des Rumex non aqides, et principalement celles
du Rumex Hydrolapathum Huds. — M. chou-gras»
Tchoi, s, m. Choix.
Tchoi, pron. Toi. Ne s'emploie sous cette forme qu'après la
prép. pouy pour, avec laquelle on serait tenté de le croire
réuni en un seul mot (comme la prép. po, par, l'est avec
tout dans potchou, partout^, les règles de permutation mon-
trant cpi(èpourtoi se kan^rmerait ^Vipoutchoi. Dans tous
les autres cas, on dit toi.
Tchoigne, s. f. Compense, femme de mauvaise vie.
Tcholemé (o bref), 8. m. Tuyau; plus particulièrement tuyau
de pipe; pipe. — V. fr. chalumel, chalumeau. Du lat.
calamuê.
Tcho-lotchu (le premier o long, le second, bref), s. m. Av-
roche cultivée. (Airiplex hortensis L.). Litt. chou gour-
mand (voû* lotchu).
Tchopoèuiere (o bref), 8. /. Partie du pied comprise entre le
talon et les ongles chez les animaux à sabot. — Y. fr. cheps,
fers qu'on met aux pieds, entraves. Cest, en effet, à la fcAo-
poèniere qu'on entrave les bestiaux.
TchorboilUe (o bref), v. a. Ecrire avec négligence et illisi-
blement ; salir une page blanche en la couvrant de carac-
tères indéchiffrables ou de traits confus. — M. charbouiller,
mot qui, en français, signifie gâter, quand on veut parler
de l'action du charbon sur les céréales; il dérive du lat
carbiùnciUuSf dimin. de carbo^ charbon.
Tchorboinaië (o bref), s.f. Grillade; filet de cochon grillé.
— De tchorbon. V. &. carbonée.
Tchorbon (o bref), s. m. Charbon.
Tc&orvéquelai {o bref), v. a. Brouiller, mêler, jJacer à
contre-sens. Se dit, par exemple, lorsque, dans une gerbe
de blé, cm met les ^is tantôt d'un côté, tantôt de l'autre.
Tchôtcldgiiie, v. n. Se dandiner. Ne s'emploie guère que dans
la loc. en ichôtchignmtf en (se) dandinant.
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^ m -
Tchoucu, s. m. On désigne ainsi les amateurs dùjeaqœ
consiste à choquer les œufe de Pâques. — M. choqUeur. De
tchouquai.
Tchoupot, 8, m. Gros chignon de cheveux ; toupet hérissé.
— Sans doute altérât, du fr. toupet.
. Tchouquai, v, a. Choquer, heurter; v. w. frapper deux (BUfe
l'un contre l'autre.
Tchouqueli, 8, m. Choucas.
Tchoure, v, n. Tomber, choir : tchouycmf, tombant ; tehouj
tombé; i tchou8y je tombe. — Il n'y a pas de mots patois
qui représente le fr. tomber.
Tchouva, 8. m. Cheval. Dimin. tchouvolot.
Tchouvatre, 8. m. Licou en corde. — De tchoitva.
Tchovanne (o bref ), 8. /. Feu de joie. — V. fr. chevoHne.
— Peu usité.
Tchovoiné (o bref), 8, m. Chevaine, et, en général, toute
espèce de poisson blanc.
Tchovoinnai (tcho-voum-nai: o bref), v. n. Périr, crever.
Toujours en mauvaise part. — Peut-être de tchovon, le sens
étant alors arriver au bout du fll de ses jours.
Tchavon (o bref), 8. m. Bout d'un peloton de fil ; gros bout
d'un peloton de fll ; gros bout de la lanière de chanvre
qu'on enlève en tillant. La locut. in tehovon de tra, de
quaitre, etc. signifie : une famille de trois, de quatre enfants.
— V. fr. chçf^ chevet, tête, bout, extrémité. Du lat. caput
Tçhulai, v, a. Sucer. Se dit surtout des enfants qui sucent
leur langue. — M. tehuler, chuter.
Tchulot, 8. m. Suçon; pipe à tuyau court, vulgairement
•brûle-gueule ; guenillon dans lequel on enferme de l'indigo
pour bleuir le hnge.
Tchulu, use, 8. m. et/, et adj. Suceur. Se dit surtout des
enfants qui sucent leur langue. — M. tchuleu/r, chuieur.
Té, a^. déterm. Tel. Ne varie pas au f. — V. fr. tes, tex.
Te, pron. Tu ; toi, dans le sens de à toi. — Du lat. te.
Teillot (Il mouiUées), 8. m. Tilleul. — V. fr. tillol Pu lat. tUiola,
dimin. de tilia, tilleul. — On dit aussi tillot.
Tempêtai, v. n. Tempêter ; v. a. endommager une récolte en
la foulant aux pieds. Se dit surtout des planches de jardins
ravagées par les animaux de basse-cour. — V. fr. tempe8ter,
ravager.
Temps (co de), 8. m. Tour de main ; mouvement, impulsion
légère faisant réussir une manœuvre. — M. coup-de-temps.
Tempye (y muet), 8. f. Longue perche qui unit les deux
trains d'une voiture.
Ten (en bref), 8. m. Tonnerre. Ce mot, peu à peu détourné de
sa signification réelle, a fini par devenir synonyme de temps;
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néanmoins son vrai sens est tonnerre, ainsi que le prouvent
une foule de locutionâ^ telles que lou ten te tivmt, le ton-
nerre te tue, lou tm tchoumf^ le tonnerre tomba, qui se-
raient autrement inintelligibles.
Tendon, s, m. Bugrame ou arrête-bœuf {Ononts L.); sans
doute à cause des racines de cette plante, qui sont très-
longues et très-solides^ et qu'on a comparées à ce que le
vulgaire appelle nerfs, c'est-à-dire aux tendons. Le v. fr.
temosy syponyme de nerfs, justifie d'ailleurs cette étymo-
logie.
Tene, s.f. Tine.
Teni, V. a. Tenir : tintant, tenant ; teni, tenu ; i tins, je tiens,
nos timen, nous tenons, vos tenis, vous tenez, è iinien, ils
tiennent; itérai, je tiendrai. Teni a devant signifie prévenir
quelqu'un, lui dire de se tenir pour averti, faire telle ou telle
réserve.
Tenlun, interj. Diable! Litt. tonnerre là dedans. — Lun cor-
respond au V. fr. lëam, là dedans.
Tenre {en long), a^. Tendre. — V. fr. tenre. Du lat. tener.
Tentiuait, interj. Diable I Litt. tonnerre tue.
Terlôre, s. f. Gfros rouet à dévidoir dont se servent les tisse-
rands ; au flg. caquet importun, bavardage. Coise tai ter-
lôre, signifie, tais ton bavardage. — Dans ce dernier sens,
paraît être une onomatopée, le mot rappelant le bourdon-
nement du rouet en question. — On dit aussi turlâre.
Terlouesse {ter-iotùe-se), 8,f. Langue qui babille sans cesse.
— Probablement de terlâre.
Têrre-lal-rehie (rain-ne), s.f. Jeu d'enfants qui consiste, de
la part de l'un d'eux, placé sur une surface bien limitée, et,
en général, élevée au dessus du sol, à toucher ceux qui
cherchent à empiéter sur cette surface, aussi appelée terre-
lai-reme.
Tertus, adj. déterm. Tous sans exception. — V. fr. tretus ;
V. fr., saint., poitev. tretous.
Tête, 8, /. Tête. Dimin. tétotte ; tietotte, aussi employé, par
antiphrase, pour désigner les personnes qui ont une ^osse
tête. Faire lai grosse tête, M. faire la grosse tête, signifie
exciter la convoitise d'une personne, en étalant à ses yeux ce
qu'on ne lui donnera pas, ou en lui parlant de choses qu'on
a et qu'elle ne peut obtenir. — V. fr. teste ; du lat. testa,
tesson,
* Tétieux, euse, adj. Têtu.
Tôtot, s, m. Mauvais vase de terre ; fragment de vase, tesson^
— V. fr. test Du lat. testa, — On peut aussi écrire tietot
Teuche {eu long), s, /. Toux. — M. tousse; poitev. ^«^e.
Teuchenai, v. n. Tousser un peu, mais fréquemment. — M.
toussoter.
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Teuchie ; teussie {eu long), v. n. Tousser. — V. fr. toumr;
poitev. tusser.
Teufloii(m long), s. m. Punaise; sobriquet des habitants
d'Héricourt.
Teural; tiirai (eu long), v. a. Donner des coups de tête. Se dit
surtout des bêtes à cornes. — De teure.
Teure {eu long), s.f. Tête d*un bœuf. — V. fr. taure, tau-
reau.
Teurra; turra (eu long), s, m. Fossé. ~ V. fr. terraU,
Tente (m lonç), 8,f. Hâte. — Altérât, de cute^ queute, hâte.
Tia, interj. Cri employé pour appeler les cochons.
Tiai-bai (les ai longs), interj. Cri employé pour appeler les
moutx)ns.
Tichemoquet (o long), 8. m. Menuisier. Terme injurieux,
comme beaucoup de ceux qui ont été pris à l'allemand. —
De l'allem. Tiacnmacher.
Tiele, 8. /. Tuile. — V. fr. /«Zfe, bardeau ; tieuUe, tuile.
Tielie, 8. m. Tuilier.
Tiere, 8. m. Trait de ressemblance. Aivoi dé8 tiere8 signifie
avoir des traits d'une personne.
Tieroillie (tie-ro-Uie: o bref), v. a. Ressembler de visage. —
De tirie.
Tigne, 8. /. Teigne. — V. fr. tigne. Du lat. tinea.
Tigrelai, ac^. Tigré : dimin. — M. tigrelé.
Tirant, part. Tirant ; adj. avide, accapareur.
llrcelet, 8. m, Epervier. — Le fr. tiercelet n'a pas tout à fait
le même sens, puis qu*il désire le mâle dles faucons et
autres rapaces diurnes de la trinu des falconidés.
Tire-a-bô, 8. m. Malheureux, misérable. — M. tire'aU'hoi8.
Tirelire, 8. / Tirelire; comouille; cornouiller. — M. tirelire;
tirelirier dans le dernier sens.
Tiretaine (ii-re-tavTMde), 8. /. Tiretaine; a^. mou et flasque.
Tiretenlait, 8. m. Soufflet, coup du plat de la maia à
la tête. Litt. tire t'en (de) là.
Tirevadai, v. a. Tirailler ; se tirailler en jouant ou en se bat-
tant. — M. tirevauder. La terminaison vadai est peut-être
le V. fr. vaudir, se réjouir^ un peu détourné de son sens
propre.
Tirie, v. a.. Tirer; traire ;i;. «. infuser, en parlant du thé ;
souffler fort en parlant de la bise (lai bi8e tire). Tirie ai lai
ma, litt. tirer à la mort, signifie être près de mourir.
Tirotte, 8. /. Tiroir. — Poitev. tirette.
Tiuai (tivrai), v. a. Tuer.
Tiuaille (tiuai-Ue : ai bref), 8. f. Nappe. — V. fr. et poitev.
touaiUe; mont, tauaile; b. lat. toaçula, toalia.
Tô, «./. Taie d'oreiller. — M.et v. fr. toie.
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Tô, A m. Tort.
Tô, tôtche, ad^. Tors, torse.
Tobouèrai {o bref), v. n. Tambouriner; au fig. , frapper
bruyamment à une porte. — M. tambownier; v. fr. taberer,
tambour.
Tôoo (p long), 8. m. Torcol.
Tocoènai (o bref), v, a. Rapiécjer; au figuré, marchander
avec insistance; — M. taconer, refaconer. De tocôn.
iTocon (p bref), s, m. Pièce rapportée à un vêtement ou à un
soulier. — M. tacon; v. fi\ tacon, pièce qu'on met à un
soulier.
Tocote (les o brefs), s. /. Gastagnette ; au flg., mauvais mou-
lin. — M. faeaie. De toquai, frapper avec bruit.
Tocotu (les brefs), s. m. Qui aime à se servir des casta-
gnettes. — M. tacateur,
Tocoutai {o bref), v. n. Se servir des castagnettes. — M. tor
cdter.
Tôdje, aéi), Totgours. — V. fr. tozjours.
Todore (le premier o bref, le second, long), s, m, Théodore.
Toèdre (toè'dre\ v. a. Tordre; tournant, tordant; tourâju^
tordu ; i tâ^ je tords. Toèdre laimetche, litt. tordre la miche,
signifie couper fréquemment du pain, et, aufig. avoir grand
appétit.
Tô-groie, s. m. et/. Personne qui a la bouche tordue. — M.
tord-gueule.
Toitai, V, a. Couvrir un toit.
Toîtot, 8. m. Petit toit; couvreur. — Dimin. de toit; v. fr.
tottel, toitiau.
Toleutche (o et eu bref), 8. /.Taloche. — V. fr. taler, meur-
trir.
Toleutchie (o et eu, brefs), v. a. Donner des taloches. — M.
talocher.
Tolevone {to-le-ven-ne: oeten brefe), «./. Mur mitoyen. —
M. talevcme. De Tallem. Theilwand, formé de T?ml, partie,
et de Wand, mur.
Tolmatche (o bref), 8. f. Soufflet, Coup au visage, calotte. —
V. fr. talmache^ masque.
Tolmtitchie {o bref), v.a. Soiiffletei*, calotter.
Tolpé {p bref), 8, m. Paquet de neige durcie qui adhère aux
chaussures eh temps de dégel. Synonyme de poltenaie.
Tàmtche^interj. Tonnerre! Diabft! Exprime l'étonnement.
— M. tonitme.
Tonnàre {ten-nô-re : en href), 8, f. Planche sur lacjuelle on
fait les gâteaux. — V. fr. taner, tenner, battre, fatiguer. —
On dit aussi tormouere.
Topai (o bref), v. a. Taper ; v. w. éclater avec bi-uit, faire du
bruit. Dans ce dernier sens, on dit, par exemple, qu'une
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— ÎOO —
arme à feu tape fort Dans : lai gule K tope, il convoite ce
1)lat (litt la gueule lui tape), topai exprune le bruit des
èvres.
Topaie fo bref), s.f. Grande quantité, grande abondance, en
fr. populaire, tapée.
Tope-chemeUe {o bref), 8, m. Cordonnier. Litt. tape semelle.
Tope-c|i (o bref ), s. m. Beiçnet. Litt. tape cul.
Topoillie (io-po-Ute: o bref ), v. n. Pétiller, crépiter sur le
feu. — Fréquentatif de topai, faire du bruit.
Topot (les brefs), s. m. Vessie natatoire des poissons ; petit
ballon fait d'un pétale reçlié, qui crève avec bruit lorsqu'on
le frappe contre la main; en général toute espèce de
peau ou de membrane qui éclate avec bruit lorsqu'on la
comprime brusquement : ainsi, une vessie peut devenir un
topot Au flg., gros homme pansu.
Topotte (les o brefs), s. /. Populage des marais (Caltha pa-
lustria L.); Silène à calyce enflé (SHene inflata Sm.); en
Çénéral toutes les plantes dont quelque partie peut servir à
mire un tàpot.
Toq[uai {to-mi: o bref), v, a. Heurter, frapper, frapper avec
bruit. — M. taquer ; esp. toca/Ty toucher ; itaL toceare.
♦Torchette, s. f. Chose avec qtioi on peut torcher, ou plutôt
chose torchée, le mot ne s'employant que dans la locut net
me torchette^ dont le sens est, à peu près, nettement^ sans
hésiter.
Torrêtre. Voir tairrôtre.
Tôrtche, «./. Torche, dans le sens de bourrelet que les femmes
se mettent sur la tête quand elles portent un fardeau. Le
dimin. tourtchotte désigne plus particulièrement le bour-
relet qu'on met sur la tête des bœu& quand on les attoUe;
il est synonyme de tàwoecie.
Tôrtche, 8. f. Tape, coup du revers de la main à la figure ou
à la tête. — De tourtchie, torcher. Le v. fr. torchon signifie
quelquefois coup.
Tosserot (les o nrefe), a^. Qui tette, à la mamelle. — De
to88ie.
Tosserotte (les o brefe), 8. f. Tétine ; biberon. — De tosaie,
Tossie {o bref), i\ a. Téter.
T088U, use, 8. m. et /. Qui tête ; qui suce sa langue. — De
to88ie,
Tou, intery. Cri employé pour appeler un chien.
Touè (une syllabe), 8. /. Tour. — Du lat turri8.
Touè (une syllabe), 8. m. Tour.'— Du httomua, tour à tour-
ner.
Touènai, v. a. et v. n. Tourner. — Beaucoup moins employé
que virie.
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J
— 201 —
Tournoi (toiœ'mi)fV.niTomeT. ,»
Touenai {loiùe-îiaïy, v. a. Battre, frapp'oi*, assommer de coups;
— De tourne, luasstje^ V^ fr. fermer^ battre» exténuer. . . ^ \ . ,
Touènaie, s, f. Tournée'. ' ' '•>.>.
Touene {totie-ne), «./. Maillet ou massue à grosse tête;DlmIas,
. touenotte, p^it maillet, bâton a grosse tête. ' '' .
Tbuène-médi, 8, m. Chicorée sauvage (Cicfwnunt ihiybus
L.). Litt. tourne-midi. Cette -plante^ en effet, aîDslcjiie la
plupart do ses ôongdnèreâ, paraîtsulvre.le sdloil, en tourtiaiït
vers cet astre ses calathides épanouies, ,
Touèré (touè-ré), s. m. Taureau. — V. fr. Met . Da' lat.
tauruê. . . '
Touffe, adj\ Lourd et accablant, étouffant. Ne se dit qye dans
la loc. tcha touffe, M. chaud touffe. — Touffe est suns doute
une abréviation à'^tofuffa/nt Esp. estima, poêle, étute.
Touque, 3. / Boliquet de fi^uillos. — - \. ir. tùuchê,^^Wl boîs
de haute futaie.
Tourmé, s. m. Tombereau.
Tourïnelai, t'.. a. Conduire dans un tombereau. ' ' ,.
Tourmeutine, s.f. Térébenthine. — T. fr. toime^itme. '/[ .
Tourtchenai, v. a. Souffleter. — De tôrkhe, coup à la tôtR '*
Tourtchenaie , s. /. Touffe , touffe vigoureuse ; soufflet ,
calotte. — Dans le premier sens, c'est le substantif du verbe
turtchie^ taller, accompagné de la lenninaisoii eimi, tpii
indique la répétition.; dans le second, c'est un fréquen-
tatif de iârtche. — On dit aussi turtchenaie,
Tourtcherot, at//..Qui torche. N'est employé cpe dans le s.
pi'tourîeherof, stitelle.
Tourtchie,. t;. a. Torcher., — Y.îr.torchier. .
Tourtchon, 5. m. Torchon.
Toutch^, 8. m. Gâteau. Dimin. toutchelot — V. fr. tourte/,
tourteau; turtetiet
Toutchelai, v. n. Paire des gâteaux ; faire souvent des gâ-
teaux. — De toutché. . ' '
Toutehelu, use^ s. m. et/. Qui fait souvent des gâteaux. —
De toutehe',
Toutchie^ v. a. Toucher.
Tout-comptant (an bref), a4n. Aussitôt, immédiatement,
'Séance tenante. — Cette lo'cut., fort asitée dans le pays de
Montbéliard, se retrouve jusque dans la Saîntengeet te
Poitou.
Tout-pieu (eu bref), adv. Beaucoup, une grande ijuântité. :-"
M. tout-plein.
Tout-po-lu {0 bref), adv. Tout seul, isolément. U'tt.' tout par
lui.
Tovoillon (to-vo'llon : les brefs), 8. m. Bardeau. — M. ta-
vaiïlon. Du lat. tabula (ital. tavola), table, planchette.
45 *'
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— 202 —
Toxcm(o bref), s. m. Individu lourd et épais. — Altérât, de
tachonj blaireau Oat. taxus).
Toyotte {to-yo-te : les o brefe),^./. Corneille. — Onoma-
topée.
Tra, a^. déterm. Trois. — Lat. très, tria.
Tragai, v. n. Faire une course fatigante. — Peut-être du v.
fr. trac, route, chemin.
Trainai {train-nai), v. a. Trainer ; v. n. être désœuvré, se
traîner de côté et d'autre.
Traiîae-bô (fmïw-we), s. m. Troène [Liguatrum vulgare L.).
— M. trame-bois.
Traine-gainc {train-ne gain-ne), s. m. Aventurier, vagabond.
Litt. traine-rapière. — V. fr. traïnegainier, bretteur, va-
gabond.
Trainé-traiquet (ai de traiauet bref), 8. m. Individu mal
chaussé; vagabond, misérable. Litt. traine-savate. — Voir
traiquet , ^ . . . ^
Trainotte (train-no-te : o bref), adj. Qui trame sur la terre.
Ne se dit que des haricots et des plantes & stolons.
Traipot (m bref ), 8. m. Homme trapu.
Traiquet {ai bref), 8. m. Savate. — Peut-être de Fallem.
d/reckig, crotté.
Traité, 8. m. Tréteau. — V. fr. trattel
Traitelai, v. n. Chanceler. Se dit surtout des ivrognes. — De
traité, tréteau, le sens étant : chanceler comme un tréteau
mal assujetti. ,„ ., tt a.
Traivail {trai-vaiU : les ai brefs), 8. m. Travau. — Y. fr.
tra^^eil.
Traivaillie {trai-vai-Uie: les aihrets), v. n. et v. a. Travailler.
— V. fr. tra/tieiUer.
Trambelai {tram-heurlai: eu bref)^ v. «. Chanceler, tituber.
Ne se dit que des ivrognes. — M. trambeller.
Trambeutche {m long), s.f. Trébuchement, écart d'ivrogne;
désigne aussi les fils qui tombent du métier des tisserands.
— De trambeutchie.
Trambeutchie {eu long), v. n. Trébucher. — V. fr. tràbucher,
renverser.
Tran {arh bref), s. f. Fourche à dents plates, employée par les
tanneurs pour remanier le tan. — V. fr. trancy fourche d'é-
curie.
♦Trancher, r. w. Tourner, dans le sens de se décomposer. Se
dit, par exemple, du lait dont le caséum se prend en masse
penoant l'âJulUtion.
Trasieme, adQ, déierm. Troisième. —De tra, trois.
Trasse, 8, m. Grosse et solide étoffe en fll de chanvre. — M.
tro88e.
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— 203 —
Trayie (trai-yie : ai long), a. f. Enjambëe. — Du v. trayïe.
Tri^e [trai-yie: ot long), v. n. Faire de grandes enjambées.
— V. fr. traher, trayer, tirer.
Trayin {trai-ym : ai &e4 s. m. Train, bruit, dispute. — V.
fi\ trahin,
Tre, s. /. Trident.
Trebillie, v. w. Tourbillonner ; au fig., s'agiter, se démener,
être sans cesse en mouvement.
Trebillot, s. m. Tourbillon ; au fig., homme vif et turbulent.
On appelle encore /^reWSo^ un osselet percé transversale-
ment â son milieu, et qu'on fait tourner, tantôt dans un
sens, tantôt dans un autre, au moyen de ficelles, passées dans
le trou^ qui sont alternativement tendues et relâchées.
Trebillu, use, s. m. et/. Personne vive, sans cesse en mou-
vement.
TrAMai, v. o. Piler trop fin. — Defdai, fller et du v. fr.
très, outre, au delà (lat. tram). .
Tréfllotte, 8.f. Vrille.
Trempe^ s.f. Trempe; averse de pluie; correction, volée de
coups, trempée.
Trempotte, s. f. Mouillette de pain, trempette ; action de
tremper une mouillette de pain, dans la locut. faire lai
trempotte, litt. faire la trempette.
Trepillu, use {U moullée), (wj/. Déguenillé, misérable. —
Sans doute métathèse dQpaitriUu, (o\x petriUu).
Trépochie {o bref), v. a. Transpercer. Se dit surtout d'un
bruit aigu, qui semble traverser l'oreille. — M. trépercer;
V. fr. trq^ercier^ tresperchier.
TrAssatai, v. n. Tressaillir. — M. tressauter. Le v. fr. très-
' sadUir signifie sauter par dessus, et même simplement, sau-
ter. — Y. fr. très, au-delà (lat. tram) et sdlt^ saut (lat. saJr
tus),
Trételle, s, /. Fiche ou cheville en fer qui fixe l'avant-train
de la charrue.
Treuil [eu long), s, m. Pressoir. — V. fr. treuil,
Treutusse (eMlong),«./. Etoupe, filasse. —Lev.fr. tertusseA-
gnifle jeune cochon. Malgré la parfaite analogie des deux
mots, en ce qui concerne la forme, je n'ose donner Fétymo-
logie que sous toutes réserves, car il n'y aurait que la res-
s^iblance de couleur qui pût la justifier.
Treuvai(eMbref), t;. n. Trouver. — V. fr. treuve/r^ encore
usité du temps de Lafontaine. — On dit aqssi trouvai,
Trévôre, v. a. Entrevoû', voir avec difficulté, — M. et v. fr.
tréooir.
Trichte, odQ, Triste.
Tricot, s. m. Bâton, trique ; çros morceau de pain. — V. fr.
tricote^ tricot. Dimin. de tnque.
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— 204 —
Triedre, v. n. Pousser hors de» terre, levpr, en parlant de co't
réalcs ; triesant ou (rïejant, levant ; Iriesù ou trieju, levé' ;
è trie, il lève. Le futur eist reraplac(5 par le verbe vofllotr^
qui est trné sorte d'auxiliaire en patois: pour îl lèvera, dn dit: è
vô triedre, il veut lever. — V. fr. trésir, pousser vigoureu-
sement. • • •
Triesun, à, m. Graine germde.
TrilTe, s.f. Truffe; pomme-de-terre. — Pbitev. tniflc, dan^
ce dernier st'ns.
Trîpai^ t>. o. Marcher sur, fouler aux pe'ds, écraser sons le
pied. — M., V. fr. et poitev. friper. AIlem.7r^/7e/w, tre'pisrner.
T*ri<>e-leune (eu bref) , s. m. Jeu d'enfonts^ qui consi^, do
la part de Tun d*eux, à s'efforcer de marcher sur ronibre
d'autres enfants, qui traversent, en bourant, une surface dé-
terminée éclaire'e par la Urne. — M. tripe-lune,
Tripet, 8. m. Petit tabouret à lroi$ pieds. — V. fr. tripied,
Tripoignie, v, n. Trépigner ; v, a. fouler aux pieds. — . M,
tripoiçner. Fréquentatif de tripai,
Tripotte, s. /. Tripe, boyau ; tripette. -^ Dimin. de tripe.
Tripout, s. m. Tripot; commérage, cancan. — V. fr. trimiit.
Trique, s. /. Trique ; gros morceau de pain. Dimin. trièot: '
Trissalt, s. m. Excrément Irôs-lîquide.
Trisse, s.f, Diarrhée.
Trissie, tJ. n. Expulser un excrénnient tfôs-lîquide.'— M. tris-
ser. Peut-Otre onomatopée.
Trissù, use, s. in. et/. Qui à la dlarrhfe; sobriquet des habi-
tants de Montbéliard. — M. trisseur. ' '
Tritri, s. m. Fauvette des roseaux ; an flg., individu malingre
et chétif —■ Onomatopée. •
Trô, 8. m. Trognon^ surtout de cboli ou de salade- — V.fr.
tro ; esp. trozo.
TroULaitltroi'llaif), 8. m. Vent bruyant^ gpc^ pet. — IL
trouûM. '...,.;.
Troillebandai {Iroi'lle'han'dai), v. n. Patau^et* dans la boue;
patrouiller. Vagabonder. — V. fr. truûler, fouler, presser.
De /r«wt7,;pressoir. ' \ \
Troillébaildon {troi-Ue-lmn-^âon), s. m.' Offlôîetfx, empressé.
TroiUîe [troi-lliè), v. n. Lâcher un vent bruyant. — M.
tromller:-- V. fr. truiiïêr, presser ?
TrolUu, use [iroi-ttu), 8. m. et/. Pétenr. -- - M. irouillem.
Trontche, 8. /. Grosse bûche, billot. Dimiû. trontcltot, 'bil-
lot. — V. tv.irônehe; ttonchef. Ou lat. truncù8.
Trontdt&àsdB, 8,f. Gros tronc ramifié. — Delrontehe.
Trosse (o bref), 8.f. Tresse ; ruban ou cordon plat- de toute,
espèce de matière, sauf la soie (aloi'S on dît ribtm) ;* galon."
Dimin. làhtfàBOtte. . ; . • - h . ,
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— Î05 —
Tr6ise, ê.f. Lie ; toute espèce de r^du. épais. — Peufe*4tre
altérai, de rallem. truébe, trouble, épais. — On peut aussi
écrire trouèsee (trom^aè).
Trou, <xdv. TVop.
Troiibiai^ v. «^Troubler.
Troubye (y. moet), s. m. et a^. Trouble.
l^oucaidge {ai bref), 8. m. Etoffe de grosse toile de eotca
imprimée. Synonyme de pedrun, — M. tromge.
^ "troueheiaiw^*. employée par les ealknts dans le but àê
s'assurer le droit de déblayer les petits obstacles qui fjour-
raient les gôwer dans le .jeu de billea. Les plus pi-éyoyaats
disetit: trouche de t»utpou/r tout le caupt c'est*à-dlr0 pom
toute la partie. — Du bas allem.cZrMi^, druech, qui a h peu
près lé même sens, et qu'on emploie daiis diffiir^ûta jeux. ..
Trouillot, a(^'. Troubleur. Ne s'emploie que dans.le s. egpnï-
^wtiKoi^, synonyme de fentô me, esprit.
Troupe, 8, m. Troupeau. — V. fr. tropel, trouppel,
Trouquai, v, a. Imprimer la toile de ooton eoimiie boub te
nom de troucaidge ou. pednm. Synonyme àùpedrm, — M.
Trovochie (les o brefe),«>. u. Traverser. — OndifcâMSsi tmn-
vochie. ; j -. . .• . ' *
Troye (trompe:, o hng), al m. Trèfle. — (M. ir^e. *
Troze (o bref), a^. déterm. Treize. ^ -
True, 8.f. Truie ; au fig., femme sale et femme dévergondée.
— V. fr. true.
Truerie, 8.f. Saleté, cochonnerie. — De irue.
Tuatche (tua-tclie), 8. /. Sottîfe, billevesée.
Tun, tune (tuiv-né), a^, eipron. Tien, tienne. — Berr. et v.
fr. ten, tme,
TwraiUe (tu-ra-lle), 8. f. Tonriaillon de fumée. — -V. fr* to^
rflwïfe, Ifeu^ oè rott iaet séoher les grains.
Turelurot, 8. m. Homme turbulent, saus<5^sse en mouvement;
étoui'di. — De ierlore on ivurlére, rouet à dévider.
Turelutaine (/w-re-/w-toe/i-we), ^/. Serinette. -*- Onomatopée.
Ttirtchie,'»: w; TaUer; au flg., pa'odjuire abondamment, pi^oa^
pérer. — V. fr. troïsche, touffe. — On dit ajussi touréeMe»
Tut, tutô» ô., a^p, aâv. Tout, toate. — Y. fr. tij^t^ Me,.
u '
Bc, 8, ^. (Buf. — A Monthélîard, ki loe. remettre â qîM^i'uH
ses dhrfaidotmr eon panùr, signifie dire son fait à quelqu'un,
le rétorquer, le rembarrer, -r^ V. fr. u^imfl.^uéa, ueus.
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— 206 —
Hère ; ure, s. /. Heure; lieue. — V. te. we. Du lat hora.
(voir huere),
Ulai, t;. w. Hurler. — V. fr. huUée^ huée, grand bruit
Urlubrique, s.f. Ruse, stratagème, invention ; rêveries, ima*
ginations. — - Cest le mot rubrique estropié.
Ursenai^ t;. a. Hérisser. — *M. wrsener. De ur^on.
DMe, t;. w. Hérisser ; exciter ; maltraiter en pardes. — M.
wier, ourser.
lAraon, s. m. Hérisson. — Wall, wreeon; prov. hiriêso. Du lat.
erictua.
Usaldge (ai bref), s. m. Usage. — V, fr. usaige.
Usaidgie (ai bref), v. a. Faire usage^ se servir de. — M. ttsa-
ger. — V. fr. têsaigier, usager (s.).
Use, s. /. Usure, dans le sens de destruetion insensible par un
long usage.
Ussie, s. m. Huissier. — M. et berr. htéSâier. Du v. fr. huis,
porte.
Utohait, s. m. Cri bruyant. — De utehie.
Utcherot, s. m. Hibou. — De utchie,
Utchie, t;. n. Crier, crier fort, huer. — M. utcher; v. fr. hus-
cher, ueiher, appeler ; b. lat. ucciare.
Utre, prép. Outre. — V. fr. ultre. Du lat. ultra.
niremai, adj. Qui a passé le mois de Mai. Litt. outre mai.
Uvé, 8. m. Hiver.
Va, «. m. Val, vallon. — V. fr. «m.
Va-ce-que, adv. Où. Litt. où est oe que (vou a ce que). — M.
t?e«igt^ (v'est ce que).
Vadje, s. f. Qarde. Se baillie vadge^ prendre garde, litt. se
donner garde. — V. fr. imarde.
Vaiché (vé-ché), s, m. Tonneau. Dimin. iraiohelot — V. fr.
vaiasel, vaisseau.
Vaichouse {ai bref), s.f. Buanderie. — De Fallem. Wasch-
haus, formé de waschen, laver et de Haus, maison.
Vaignéson (vain-gné-aon), s.f. Semaille. — De vaigme.
Vaignie (vain-gnie), v. a. Semer. — V. fr. vaigner, labourer,
ensemencer. *
Vaignu (vain-gnu), s. m. Semeur.
Vamidt (i?a^flWf ; les«« brefe), t;. a» Valoir: miUant, vail-
lant ; vaiUu, valu ; t* e;a, je vaux; i vadraij je vaudrai. —
V. fr. vaUher. Du lat. ealere.
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— aa7 —
Vaitche (oi bref), «./• Vache. Dlmin. Taitchotle* — Y. fr.
veixe.
Vaitohenm (ai bref), a. m. Vacher.
Valot, s. m. Valet, domestique, — Ce dernier mot n'a pas
d*analogue patois.
Vandelai, v. m. Aller de côté et d'autre, vaguer, vagabonder.
-— M. vandeler. De Fallem. toandeln, marcher.
Vandelii, use, «. m. et/. Qui se promène sans cesse, qui cir-
cule sans cesse ; vagabond. — H. vandeleur. De vandelai.
Vaneuse, s. /. Copieuse émission d'urine.
Vannotte (mn-no-/^ : o^ et o brefs), s. /. Grande oorneille
qui ressemble à \m van par le mode de construction si non
par la forme, et dont on se sert pour faire lever la pâte du
pain. — Kmin. de van,
Varen (va-ran : an bref), s. m. Vaurien. — De f?a, vaut et
de ren, rien,
Vasse, s. /. Vesse.
Vasse-de-loup, s. f. Vesse-loup : champignon du genre
Lycoperdon L.
* Vassersac, s. m. Pompe ou réservoir pour le jus dans une
pipe allemande. — De Tallem. Wassery eau et Sack, sac.
Vassie, adj. Crotté, couvert de boue. — Il est peu probable
que ce mot dérive de vase, qui n'est pas usité en patois ; on
pourrait plutôt le rapporter au v. fr. vais, gué de ruisseau,
Vassie, v, w. Vesser. — V. fr. vessir.
Vasfu, use, s. m. et /. Vesseur.
Vatche, s.f. Foulon. — V. fr. gauehoir.
Vatchie, t;. a. Fouler, fouler aux pieds. — V. fr. gaucher,
fouler le drap.
Vé, s. m. Veau. Dimin. vélot, souvent employé comme syno-
nyme de veau. — V. fr. véd.
Vé, pr^. Vers. — Berr. vé, vés. Du lat versus.
Vedi, s. m. Vandoise {Cy^prhius leueiseus L.). — Syncope de
venedi,
Véïe, s.f. Clématite, liseron, et, en général, toute espèce de
plante grinq)ante. ^ On dit aussi vélie.
Veil {véU), s. m. Vieillard ; a<^. vieux, vieil
Veillepassie (vé-lle-pa-sie), v. a. Vilipender.
VeUe, s,f. Ville. Dimin. veUotte, villette.
Veniltddgii (ai bref), s. m. Vente publique. — M. et v. fr.
vendage. — Surtout usité en Suisse.
Véne, ê. m. Aune, vergue (Alnm glutinosa L.).
Venedi, «. m. Vandoise. Synonyme de vedi,
Veni^ V. w. Venir ; t. a. devenir : venia/nty venant ; veni, venu ;
i vins, }àywûB, nos venim^ nous venons^ vos vehis, vous
venez, è venien, ils viennent ; i verm, je viendrai, Que vint,
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— 39ft —
Hit. qui viebt, eetaynonyme de proéhain; on dit paor exdmpie$
Vonnaie que vint, Tannée prochaine.
Venredi, s. m. Vendredi. — Y , fv. vcmreàî, vminèU Du^lst.
vew6m (Wô5, jour de V^nus.
Vent, 8. m. Vent. Ce mot n'est cité qu'à cause de certaines
locutions auxquelles il donne lieu. Jtow lou vmtd'en.mâtohêi
litt. pour le vent d'une mouche, signifie pour une bagatelle,
pour une chose futile ; aM vite que lùu vetié, litt. aussi \ât&
que le vent, est fi*équemment employé quand on veut ex-
primer une grande rapidité.
Vente (veu-^te: eu bref), a^/. déterm. Vingt — V. fr. véwt^
Vèpraie, a. /. Partie de la soirée oomfppise ^tre Theure des
vêpres et la nuit. — M. vêprée; v. fr. vespree.
Vêpre, 3. m. Vêpres ; soir, ou plutôt partie de la 8(&irée com-
prime entre Theure des vêpres et la nuit; ainsi, la locut. très-»-
répandue bon vêpre, a un sens intermédiaire entré bon. jcrtar
et bon soir. — Du lat. vesper, soir.
VercoilUe {ver-coi-Uie^, v. n. Quitte^ le sillon. Se dit dea*
bœufs ou des chevaux attelés à la charruô. -— Pcut-^tro de
vercole,
Verccrte {o long), s. f. Ce mot, qui signifie brîoolle ou cour-
roie en cuir, n'est guère usité que dans la locut. traifiai lai'
vercole, synonyme démener une vie désœuvrée et misérable.
— V. fr. vereolle,
Vercolu, use (o long), s, m. et/. Désœuvré. — De vercole, '^
Véroillie [vé-ro^-llie : o bref), v, n. Emettre les eaux dte Tarn-
nios pendant la parturition. Ne se dit que des animaux' do-*
mestiques, et notamment des vaches. — Peut-etro le v. fr.
verroilh, don, offrande, n'est-il pas étranger à la formation
de ce mot.
* Verveau, s, m, Verveux.
Vésenai (se), v. r^. Voisiner.
Vésin; végrin^ a, m. Voisin. — V. fr. veiain, vëgine; W^
vecino. Du lat. vicinua,
Vésinaidge (ai bref), a. m. Voisinage. — V. fr. vèêimige.
Véture, a,f. Ensemble des habits que porte ime personne,
habillement complet. — V. fr. veature*
Veu, vende {eu long), adj. Vide. — V. ir.vm, veniez
Veuillait (veu-Uait : eu bref), v. a. Vouloir ; veuillani, vou-
lant; veuiiUu, voulu ; i vô, je veux ; i vourai, je véudraL Le ■
présent de l'indicatif est un véritable auxiliaire pour former
le futur des autres verbes : i va allai, j'irai, Utl. j» veux /
aller ; è vô poyait, il pourra, litt. il veut pouvoir,, etc. ;
Vîa (une syllabe), a. m. Veau. — V. fr. viau. • . '^ (
Vialai {viohhii), v, a. Egalisa, aplanir, rendre uni. •♦-'Peufr-
être du -V. fr.«?6f^«^, route, ohemin. . .
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— 209 —
Vidrevec, 8. m. Hermaphrodite ; ac^. renverse', retourné^ sens
dessus dessous. — De rallem. widerwœrtïg, contraire, op-
pose'.
Vie, s. /. Voie, route, chemin. — V. fr. veie^ vie; esp., ital. et
lat. via,
Viere, s.f. Anneau qui fl^xe la faux au manche. — De virie,
tourner ?
* ViUette (vi-llè-té), s. /. Petite vrille. — V. fr. viUeite,
Vion (une syllabe), s, m. Jalon.
Viquant, s. m. et/. Vivant. — V. fr. viequant
Viquenai, v. n. Vivoter. — V. fr. vicquer, vivre: fréquenta-
tif et dimin.
Vire-coinot, s, m. Croûton, morceau de pain entouré de
croûte, que Ton coupe sur le bord de la miche. Litt. tourne
coin.
Virelitou, 8, m. Petit dé traversé par un axe ou tige,sur laquelle
on le fait tourner au moyen d'une impulsion communiquée
par le pouce et l'index. Chacune des quatre faces du ci^be non
traversée par Taxe, porte une lettre particulière, indiquant
la quantité de perte ou de gain, la lettre T, qui représente
tout, étant la plus favorable. — Litt. tourne-lui tout : vire,
de virie, tourner.
Vire-tai-main {ai bref) , 8. m. Mouvement rapide, clin d'œil.
Litt. tourne ta main.
VirevAtai, v, a. Pelotonner, enrouler. — V. fr. virevolter,
faire tourner.
Virie, v. a. Virer, tourner. — Beaucoup plus employé dans ce
dernier sens que le mot touènai.
Viroû, 8. m. Vairon (petit poisson).
Viroillie {vi-ro-Uie: o bref), v. n. Aller de côté et d'autre,
tournailler. — M. viroiller. De virie : fréquentatif.
Viroillu, use (vi-ro-llu : o bref), 8. m. et/. Qui circule cons-
tamment, flâneur. — M. viroiUefu/r.
Virotte, 8. /. Poignet de laine tricotée ; canon de bas. —
De virie.
Visaidge {a/i bref), 8, m. Visag:e. — V. îv,vi8aige,
Vitaille (vi-ta-lle), 8, / Victuaille. — V. fr. vitaille.
Vivre, v. n. Vivre : viquant, vivant ; viqu, vécu; i vis, je vis.
— Du lat. vivere.
Vo (o long), 8. m. Contour. — V. fr. vot, visage (lat vultus) î
Vo, vodje [o bref), adj. Vert, verte.
Voce (o bref), s.f. Vesce. — Berr. vo8ce. Du lat. vicia.
Vochai {o bref), v. a. Verser,
Vodjai (o bref), v. a. Garder. — V. fr. muxrder.
Vodje-boutiche (o brefj, 8. m. Martin-pêcheur. — M. ga/rdC'
boutique.
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— 210 -
Vodjotte (les o brefs), s. f, Séséli de montagne. — Dimin. de
'ooA^e^ verte. Ce nom a sans doute été donné à la plante,
parce que celle-ci est glauque, plutôt que verte.
Vodjouere [p bref), s, /. Bruant jaune. — M. verdière. De
vodje, verte.
Voèdre (voè-dre) ; vodre (o long), v. a. Nouer les deux
bouts : i vos, je noue les deux bouts ; i vodraï, je nouerai
les deux bouts. Les autres temps manquent. — Peut-être
même origne que le v. fr. voedie, adresse, subtilité.
Voi ; vouais (ai bref), interj. Ouais!
Voidjale, «. /. Amende.
Voidjie, v, a. Mettre à Tamende. — Peut-être du v. fr. ver-
dier garde forestier, officier des eaux et forêts qui avait le
droit d'iiûposer une certaine amende.
Voie, 8, m. Cercueil.
Voignaissie {ai bref), v, n. Regimber, être récalcitrant. —
Sans doute du v. fr. gaignon, chien de basse-cour, et, au
fig., mauvais garnement. — Plus rare que la substitution
du g au «?, celle du «? au ^ n'est point insolite en patois.
Voilai {ai bref), prép. Voilà.
Voilai {ai bref), interj. Cri employé pour arrêter les bœufs.
VoiUe {voi'Ue), s.f. Veille. — v. fr. voilier, veiller.
Voilleri {voi-lle-ri), s. m. Chanson ou légende débitée pen-
dant les veillées. — De voillie.
Voillie {voi'Uié), i\ n. Veiller. — V. fr. voilier, voilier,
Voirdgie ; vordgie {o bref), 8, m. Verger. — V. fr. ve^'gier.
Voiri, V. a. Guérir. — V. fr. vuarîr,
Voitche, 8.f, Pervenche {Vi/nca minor L.).
Volemont {o long), s, m. Gros monceau de foin formé par la
réunion de plusieurs tchêyons.
VoUon {o bref )^ s, m. Vallon.
Vordjus {o bref), 8. m. Veijus.
Vôre, V, a. Voir : voyant, voyant; vu, vu ; i vois^jie vois, nos
voyen, nous voyons, vos voiles, vous voyez, è voyen, ils
voient ; i varai, je verrai. — Du lat. videre.
Vôre, ad/v. Vraiment ; même. — V. fr. voire. Du lat. vere,
Vorlyais {vor-llais : o bref), s, m. Verglas.
Vorméché ; vormiéché {o bref), s. m. Vermisseau. — V. fr.
vermissel
Vcn-môchelai {o bref), adj. Vermoulu. — De vorméché. —
On peut écrire également vormiechelai.
Vormun {o bref), s. m. Ver, vermisseau, serpent, rat, mulot,
et, en général, toute espèce d'animal nuisible de petite
taille. — Poitev. vermen, serpent.
Vormune {vor'mun'7ie : o bref), s. f. Vermine.
Vorquelure {o brefs), s. /, Etofle grossière de laine et de co-
ton. — M. verquelwe.
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— 211 —
Vorraie {o bref), s. /. Contenu d'un verre, verre'e. — De
vorre.
Voirait {o bref) , 8. m. Verrat. — Berr. verret Du lat. verres.
Vorre (o bref), s, m. Verre. Dimin. vorrot. — Mont, varre;
V. fr. voire,
Vàs.pron, Vous. — V. fr., pic, esp. vos; ital. vol Du lat.
vos.
Vôsojde { vâ'ZO'pie : o bref), v. a. Voussoyer. — V. fr. vo-
soier,
Vôtchie ; voètchie, v, w. Hocher la tête. Se dit surtout des
bœufs.
Vote, adg, eipron. Votre. — M. vote; berr. vouie. Du lat.
vester.
Vou, adv. Où.
Voue, s. f. Pioche lombarde. — Sans doute altérât, de houe.
Voui, adv. Oui.
Vouichtii (voui-chtri), s. m. Homme vif et fre'tillant, homme
adroit et leste, homme sans cesse en mouvement. — Alté-
rât, du nom de Vestrïs, célèbre danseur.
Vouiedas (1'^ se prononce), s. m. Butor, animal, gredin. —
Altérât, du gasc. bié-d'ase, dont il est impossible de donner
le sens dans un français qui se respecte.
Vouiepre (vouie-pre); vouêpre, s,f. Guêpe. — V. fr. vespe.
Du lat. vespa,
Vouindre (voum^dre), s, m. Levier articulé ou chèvre avec
laquelle on soulève Pavant-train ou Tarrière-train d'une voi-
ture quand on veut en ôter les roues. — De Tallem. Winde^
guindal, cabestan.
Vouique, s. /. Petit pain au beurre et au lait. Dimin. voui-»-
quotte. — M. viquotte. De Fallem. Wecke,
Vouisenai, v, n. Proférer le cri appelé vouisenaiV
Vouisenait, s. m. Petit cri qu'un cheval chatouilleux pousse
quand on l'approche. — Onomatopée ?
Vouivre, s. f. Animal fabuleux, qui joue un grand rôle dans
les aventures bm'lesques attribuées à nos bons voisins d'Hé-
ricourt. — V. fr. voivre, vivre^ vuivre^ serpent ; vipère, en
terme de blason.
Voulai, V, a, et v, n. Voler. — La transformation de Vo en ou
se trouve dans le v. fr. vouiée, volière, voulet, trait d'arba-
lète, etc.
Voulant, s, m. Volant ; faucile. — V. fr. voulant, espèce de
serpe.
Voule-bébé, s. m. Coccinelle ou bête à bon Dieu. — Litt. vole-
bébé.
Voulot, s. m. Duvet ; brindilles de laine ou de duvet qui s'at-
tachent aux vêtements. — De voûtai, voler.
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— 212 —
Vourgale, «./. Femme grossière et vulgaire ; efiFrontée.
Vourpotte, s. f. Belette. — Du v. fr. vourpiSy renard, de'-
toumé de sa signification : dimin.
Vove [0 long), 8, /. Veuve. — V. fr. voive.
Voveré [o long), 8, m. Veuf.
Voyaidge {vot-yaidje : ai bref)^ 8, m. Voyage. — Ital. viag-
gio, qu'on prononce viadjo. Du lat. viaticum, provisions de
voyage.
Voyaidgie (voi-yai-djie : ai bref), v. n. Voyager.
Voyin (voi-yin), 8, m. Regain. — V. fr. vahin, voyns, gain,
proie, et, par extension, regain, fruit d'automne et même
automne. De gahaig, gaing, gain8, automne, fruits de l'au-
tomne, par substitution duv au g, %
Vrevdï (vreU'U : m long), 8. m. Verrou. — M. vou; v. fr.
verudl. — On dit aussi vruil (vruU),
Vreuillie (vreu-Uie: eu long), v. a. Verrouiller. — M. vrouil-
ler, — On dit aussi vruillie (vru-Uié).
Vudie, V. a. Vider. — V. fr. veuder, vmdier, vuider.
Y, pron. Lui, à lui. — Altérât, de &*, lui.
Yai-yai, 8, m. Iris des toits (/m gernumica L.).
Yaiyot [m long), 8. m. Cône de sapin.
Ye ly muetl pron. Je. Seulement employé après un verbe in-
terrogatir: j90t^rro-^e, pourrais-je, etc.
Yône^ 8,f, Femme méprisable, guenon.
Youlanne, 8.f. Yolande.
Youlotte, 8.f, Abréviation de Maiyoulotte, dimin. de Maiyou,
Marianne.
Yu, interj. Cri employé pour faire marcher en avant les che-
vaux: hue ! — Emprunté au b. allem. alsacien.
Yuyu, 8, m. Dans le langage enfantin désigne le cheval, de
même que toutçu désigne le chien.
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— 213
ADDITIONS ET RECTIFICATIONS
Page 15, ligne 12 ; au lieu de : hure, mettre : huere.
Page 24, ligne 16 ; au lieu de : Ve est muet, mettre : la
diphtongue ie est muette.
Page 49, ligne 8 (en remontant) ; au lieu de : Aigroillie, il
est plus conforme à rétymologie et à la prononciation d'écrire:
Aigroyie.
Page 51, ligne 8 ; au lieu de : Anitchon, mettre : Aini*
tchon.
Page 64, ligne 8 ; au lieu de : Bourguignot, mettre ; Bor-
guignot.
Page 65, ligne 2 (en remontant). Ajouter: ou plutôt à
bourre-poche, le patois ho guette correspondant également au v.
fr. baghCy sac, besace (b. lat. bacca, baga), dont il est le dimi-
nutif.
Page 67, ligne 10 ; au lieu de: Boyerott, meltre : Boyerot.
Page 68, lignes 29 et 31 ; au lieu de : Breuillerie, Breuil-
lie, il est plus conforme à Fétymologie d'écrire: Breuyerie,
Breuyie.
Page 68, ligne 3 (en remontant). Ajouter : ou plutôt de
bruyant, criard.
Page 70, ligne 21. Modifier l'étymologie du mot Broussu
de la manière suivante : V. fi\ brousses, broussailles.
Page 72, ligne 25. Calai (se). Mettre un point de doute à
la suite de l'étymologie.
Page 75, ligne 15; au lieu de: Chematchiere, mettre:
Ghenatchiere.
Page 80, ligne 18 ; au lieu de : Cormouethe, mettre: Cor-
mouetche.
Page 81, ligne 37 ; au lieu de : Couèraidje, mettre : Couè-
raidge.
Page 96 , ligne 10; au lieu à^ifait-è, voit-èy mettre:
fait'éf voit'é.
Page 101, ligne 26 ; au lieu de : Empiqnai, mettre : Empl-
quai.
Page 108, ligne 17 ; au lieu de : êlchadai, mettre : êtchadai.
Page 134, ligne 2 ; au lieu de : Du v. fr., mettre : De.
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_ 2U —
Page 136, ligne 9. Méiaidjie. L'orlhographe la plus con-
venable est Miedjie, attendu que ce mot (de même que le fr.
mijoter), dérive probablement du v. fr. mije, qui signifie mie
de pain.
Page 142, ligne 9 (en remontant). Naiyotte. Ajouter: C'est
un dimin. de naie, nef, petit bateau, de même que le fr. nor
vetie est lui-même un dimin. dérivant du lat. navis^ b. lat.
naveta.
Page 149. Supprimer la ligne 33.
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III. TEXTES PA.TOI8
Cette dernière partie se compose de divers morceaux
patois^ que j'ai cru devoir reproduire à titre de pièces justi-
ficatives. Suffisamment corrects au point de vue du langage^
les plus anciens le sont moins sous le rapport de la versifi-
cation^ leurs auteurs^ généralement peu lettrés^ ayant un
médiocre souci du nombre et de la rime. Il en résulte que
beaucoup de mots se trouvent écourtés^ parce que Tapos-
trophe a dû remplacer les syllabes surnuméraires. Ces
morceaux sont peu nombreux : si plusieurs offrent un in-
térêt réel, et nous renseignent sur les coutumes^ le genre
de vie et la tournure d'esprit de nos ancêtres^ la plupart
des anciennes pièces patoises que je suis parvenu à rassem-
bler sont absolument insignifiantes , ou bien encore^ se
trouvent assaisonnées d'un sel tellement grossier^ que la
reproduction en serait impossible. Je me suis donc vu
forcé d'opérer un triage sévère > et d'exclure plusieurs
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' — 216 —
chansons bien connues dans le pays et presque populaires.
Le lecteur appréciera certainement le récit humoris-
tique de M. Beley^ que je donne ici comme un excellent
spécimen de la prose patoise.
En ce qui concerne mon œuvre propre, je dois déclarer
que mes traductions des fables de Lafontaine serrent rare-
ment de près le texte original , mon but n'étant point de
chercher à égaler un auteur inimitable. Je me suis seule-
ment attaché à faire du patoi;^ laissant au second plan la
poésie et la versification. Aussi ai-je dû sacrifier quelque
peu la rime, ce qui est de mince importance en pareille
matière^ et me suis-je permis des licences qui n'auront,
sans doute, point d'imitateurs. Elles consistent surtout à
ne pas remplacer, comme on le fait en français, par un
accent circonflexe, les e muets qui se trouvent dans le
corps d'un mot, et qui ne comptent point pour une syllabe,
mais à les exprimer comme dans la prose. J'écris donc :
è diesit, il dit, puerai, pleurer, pateniere, poche, fierôhe,
congé, aiduesivôs, adieu, etc., et non : è dhit, pûrai, pa-
tenîre^ fîrobe, aidûsivôs etc.; aimant mieux être accusé
d'ignorer les lois de la versification, que d'altérer sciem-
ment une orthographe déjà suffisamment difficile à régler.
Sans l'artifice de l'accent circonflexe, tous ces mois, et leurs
analogues, ne pourraient figurer dans un vers : pourquoi,
dès lors, n'avoir pas le courage de son opinion, si l'on peut
dire ainsi, et ne pas exprimer un e qu'on entend, il est
vrai, mais qui ne peut donner une syllabe de plus ?
La traduction mise en regard des textes patois est tout
à fait littérale, et mot à mot autant que possible. Dans les
cas très-fréquents où certaines expressions ne peuvent se
rendre en français ou suivant le génie de la langue française,
les équivalents ou les à-peu-près sont en italique; les mots
français qui ne correspondent à aucun mot patois, mais
qu'il est impossible de supprimer dans la traduction, figurent
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— 217 —
entre parenthèses. Ce dernier procédé a déjà été employé
dans te Glossaire^ où le lecteur trouvera la solution de
toutes les difficultés qu'il pourrait rencontrer dans l'inter-
prétation des textes qui vont suivre.
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— 218 —
LOU BON-AN (1)
Voici lou bon-an qu'a veni, (bis)
Que tout lou raonde a rêdjoyi,
Âtant lés grands que lés petels.
Due vos boutait (2) dans ene bouène onnaie.
Dans ene bouène onnaie^ se vos rentrai.
Tchampai-nôs de vos bons côtis (bis)
Que sont pendus ai vos reutis.
Que Due vos dene lou bon-an.
Due vos boulait, etc.
Tchampai-nôs de vos bons Ichambons (bis)
Que sont pendus ai vos bâtons.
Que Due vos dene, etc.
Tchampai-nôs lou pô tout entie, (bis)
Les oroiir et les quaitre pies.
Que Duc, etc.
Copai a lai sans régaidjai, (bis)
Mais prentes vadj' de vos copai.
Que Due, etc.
(1) Vieille chanson^ qui se chante dans les rues de Montbéliard pendant
la nuit du 31 Décembre, que répèlent nos compatriotes k l'étranger, et qui
ne disparaîtra pas plus que le ^ti^t de nos paysannes, quoi qu'on en dise.
Elle est d'une ancienneté respectable, puisque Duvernoy nous apprend, dans
ses Ephéfflérides, qu'on ne chanta pas le « bon-an » en 1662, à cause de la
maladie du duc Léopold-Frédéric. Le nombre des couplets varie au gré des
chanteurs, les uns ou les autres étant omis, suivant Toccurrence : c'est ce
qu'on reconnaîtra à la simple lecture. Les mélodies que j'ai voulu reproduire,
ont été notées d'après le système de Jean-Jacques Rousseau, beaucoup plus
simple et plus rationnel, k mon avis, que les méthodes modernes, dites per-
fectionnées, par lesquelles on cherche à le remplacer. Le lecteur remarquera
que le chant du Bon-an, à l'instar de celui de M. de Mariborough, ne se ter-
mine point par la tonique, de sorte qu'il peut se répéter indéfiniment.
Moderato. 2||5 4,S6|5,Î7|6,2|l,76JS4,
Voi - ci lou bon an - qu'a ve ni - - Voi •
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— 219 —
LE BON-AN
Voici le 6on-an qui est venu^
Que tout le monde est réjoui^
Autant les grands que les petits.
Dieu vous mette dans une bonne année.
Dans une bonne année, si vous rentrez.
Jetez-nous de vos bonnes côtes
Qui sont pendues à vos perches.
Que Dieu vous donne le fton-an.
Jetez-nous de vos bons jambons
Qui sont pendus à vos bâtons.
Que Dieu vous donne, etc.
Jetez-nous le porc tout entier.
Les oreilles et les quatre pieds.
Coupez au lard sans regarder.
Mais prenez garde de vous couper.
5 6 I 5 , i 7| 6 , 2| 1,7 6 I 5 , 5 4| 3 4 , 56|
ci lou bon an - qu'a ve ni • que tout lou - mon - de a -
54 ,3 2j l,12j 3 , 3 2| 3 4 , S 6 | 5 4 , 3 2 | 1 |
rê - . djoi - i a - tant les - grands - que - les - pe - têts.
i,21[67,i6|5, i 7| 6 1 ,io\ 5 | 1 ,2l|
Due - - vAs - bou - tait dans en' bonè • ne on - naie, dans e e'n
67,i6|S,i7|67,i6|5||»
boue - ne on - naic se - vos - ren - irai.
{i) Altération de désinence assez fréquente dans les exclamations (voir
page 33). Régulièrement il faudrait boute.
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— 220 —
Baillies-nôs de vos êtchalons (bis)
Que sont dedans lai tchambre a long.
Que Due, etc.
Baillies-nôs de vot' bon toulcbé (bis)
Qu'a dans rairiche a pie de vot' lé.
Que Due, etc.
En' poignie d'ordgent sans comptai, (bis)
Mais prentes vadj' de vos trompai (i).
Que Due, etc.
L'efifenot qu'a i bre coutchie, (bis)
De lai main de Due sait soignie.
Que Due, etc.
Due bénisse cete mason (bis)
Tout par (2) en mé, tout par (2) en son.
Que Due, etc.
Et lou maitre de lai mason, (bis)
Due li dene bouène fôson.
Que Due, etc.
Et lai maîtresse de cions, (bis)
Due en ait grand compassion.
Que Due, etc.
Nos ans lés pies tout êdgeolais, (bis)
Et lai bairbe toute dgievraie.
Que Due, etc.
Se vos ne veuillais ren denai (bis)
È nïa pé tant nos airratai.
Car atre pai nos v'iien oUai.
Due vos boutait, etc.
(1) Une variante dit: baillieS'&i due se vos veuillais, Aonnez-en deux si vous
voulez.
(2) Ces locutions sont les seules où le mot par suit exprimé comme en fran-
çais. Partout ailleurs le patois dit po.
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— 221 —
Donnez-Dous de vos noix .
Qui sont dedans la chambre à côté.'
Donnez-nous de voire bon gâteau
Qui est dans le coffre au pied de votre lit.
Une poignée d'argent sans compter.
Mais prenez garde de vous tromper.
Le petit enfant qui est au berceau couché.
De la main de Dieu {qu'U) soit soigné.
Dieu bénisse cette maison.
Tout par en milieu, tout par en hauL
Et le maître de la maison.
Dieu lui donne bonne foison.
Et la maîtresse de céans.
Dieu en ait grande compassion.
Nous avons les pieds tout gelés.
Et la barbe toute couverte de givre.
Si vous ne voulez rien donner
Il ne faut pas tant nous arrêter.
Car autre part nous voulons aller.
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— 222 —
Due bénisse cete mason^ (bis)
Monsieur... (1)^ ses bés gocbons,
Ses beir gaiehoUes tout di long.
Due vos boulait, etc.
Due vos dene dés railt' aissai, (bis) (2)
Ne tcbin ne tchait pou lés aitlropai,
Pouèn de bâton pou lés tiuai.
Due vos boutait, etc.
COUPliETS DIALOGUES
composés à l'occasion d'un des anniversaires de
Frédéric-Eu§rène de Wurteml^rg, par Bonsen. (3)
Nous célébrons Ja naissance
Du meilleur des souverains.
Consort, quell' réjouissance
Pour des cœurs qui pensent bien !
Parmi tant de bruits de guerre
Qui effrayent les bumains.
On n'entend que la misère
Parmi nos concitoyens.
Mon consort, te te tchaigrines^ Mon compère tu te chagrines,
Te vais a devant diima; Tu vas au devant du mai;
Te fais ene trichte mine ; Tu fais une triste mine ;
Dis-me vô' çou qu'è le fa. Dis-moi voire ce qu'il le faut.
Te penses coume ene fonne, Tu penses comme une femme,
Mais, consort, que pueres-le Mais, compère, que pleures-lu
Pendant que nos ans lai tchionne Pendant que nous avons la cbanne
El peu lou vaiché tout pieus ? Et puis le tonneau tout pleins ?
(I) On met ici le nom de la personne.
{%) On supprime* ce couplet ou le précédent, selon qu'il a été ou non
satisfait aux réquisitions des chanteurs.
(3) Je dois à l'obligeanee de M. Frédéric Oecklierr, avocat, les renseigne-
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— 223 —
Dieu bénisse cette maison^
Monsieur..., ses beaux garçons.
Ses belles filles tout du long.
Dieu vous donne des souris beaucoup.
Ni chien ni chat pour les attraper.
Point de bâton pour les tuer.
Mon consort, ton badinage
Me parait hors de saison ;
Tu n'es ni prudent, ni sage.
Tu perds, je crois, la raison.
Dis-moi, bornaient peux-tu rire
Quand d'autres pleurent de faim.
Qu'on entend dire et redire :
Grand Dieu ! où prendre du pain ?
menis suivants sur cet émule de notre vieux chroniqueur et poète Huges
Bois-de-chène.
Léopold-Frédéric Bonsen naquit à Montbéliard en 1733. Ses parents mou.
rurent jeunes^ laissant cinq orpiielins dont il était Tatné. Avec une abnéga-
tion remarquable, Bonsen consacra les années de sa jeunesse à l'éducation
de ses sœurs, qu'il nourrit de son métier de tricoteur de bas, ne songeant à
lui-même que lorsque sa tâche fut achevée. Il se maria donc assez tard.
Deux fois membre du corps des dix-huit, de la bourgeoisie de Montbéliard,
Bonsen était adjoint au maire en Tan II et en Tan III. Il mourut sans laisser
d'enfants, en 1803.
De même que BoiSH)e-<îhène, Bonsen était poète à ses moments perdus. Ses
productions se distinguent par une certaine verve goguenarde et par une
gaieté de bon aloi. Comme il n'a jamais rien fait imprimer, je n'ai pu retrou-
ver, de toutes ces eenapositions, que les deux pièces ci-annexées. La date des
couplets dialogues, est inconnue. Je ferai cependant remarquer que Frédéric-
Eugène et Dorothée n'ayant résidé au château de Montbéliard qu'à partir du
7 juillet 1769^ ces couplets sont évidemment plus récents.
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— 224 —
Consorty c'a tai défiance (1) Compère, c'est ta défiance
Que te fait dinnai pailai ; Qui te fait ainsi parler ;
È n' yait pé tant d*indigenee (2) Il n'y a pas tant d'indigence
Dans lai veir de Montbiliai. Dans la ville de Montbéliard.
Lou pin nos vint d'Ollemigne, Le pain nous vient d'Allemagne,
Lou fourroaidge, di Lomont, Le fromage, du Lomont,
Lou bon vin crait en Borguigne, Le bon vin croît en Bourgogne,
Lai graicbO; a pie di Bollon. La graisse, au pied du Ballon.
Tu parais bien peu sensible^
Qifand même la chéreté (3)
De tout autre comestible
Se fait sentir au marché.
Nos voisins (4) sont comme en rage.
Et ils nous arrêtent tout.
Ce qu'il faut pour le ménage.
Hélas ! où le prendrons-nous ?
Consort, ce n'a pé fctchunO; Compère, ce n'est pas hasard^
C'a tôdje dinnai aivu ; C'a toujours comme cela été;
Ces maditiîs bêtes brunes (S) Ces maudites bêtes brunes
Ne sant seuffri les Trissus (6). Ne savent souffrir les Trisstis.
Laicben-lês dans lu crevaisses; Laissons-les dans leurs crevasses;
S'eir en pailcben ce tcba-temps, Si elles en sortent cet été,
Êcacben-lês do nos fesses, Écrasons-les sous nos fesses,
Et qu'en n'en case pé tant. Et qu'on n'en parle pas tant.
(1, 2) Ces mots sont plutôt français que patois.
(3) Ce mot est écrit en trois syllabes^ comme ou Je prononce à Monlbé-
liard, et comme l'exige^ d'ailleurs^ la mesure da vers.
(4 ) l\ s'agit de nos bons voisins dHéricourt^ dits lés teufions [les punaises]
et auxquels nos ancêtres ont toujours fait la guerre au coq-à-l'âne.
(5) Mot à double entente.
(6) Sobriquet des habitants de Montbéliard.
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— 225 —
Consorts toujours mol à boire.
J'en conviens, dans tes propos.
Tu peux, si tu veux me croire.
Avaler jusqu'au tonneau.
Ensuite, sans te déplaire,
Après tous ces bons repas.
Mangeant des porames-de-terre.
Tu chanteras Bacarat.
Consort, tous les inveclives (4) Compère toutes tes inveclives
Ne me sairint émaiyi^ Ne me sauraient émouvoir,
I tchanterai vive, vive, Je chanterai vive, vive,
Vive Tchaile et Frideri ; Vive Charles et Frédéric ;
Aiprê aivoi fait lai fêle Après avoir fait la fête
Pendant tra djouès et du neus Pendant trois jours et deux nuits
I n'ai rai ma en lai tête Je n'aurai^al en la télé
Que lou vaiché ne feut veu. Que le tonneau ne soit vide.
Consort, montons tous la garde.
Mais montons-la de franc cœur,
El servons de sauvegarde
A notre bon protecteur.
Ranimons, par notre exemple.
Chacun de nous, nos quartiers :
Que le magistrat contemple
Avec plaisir ses ouvriers.
Vive Frideri, mon père, Vive Frédéric, mon père,
Que nos dait treuvai di pin, Qui nous doit trouver du pain,
Dorothée-Sophie, mai mère, Dorothée-Sophie, ma mère,
Et Tchaile, mon souverain (2), Et Charles, mon souverain.
Que lu bôb' et lu gaichottes Que leurs garçons et leurs filles
Reigneuchin tôdje ai djomais Régnent toujours à jamais
Chulêshôh'delaiRoutchoUe(3) Sur les garçons de la Rouchotte
Et tus ça de Monlbiliai. Et tous ceux de Honthéliard.
(1) Mot français. Il est ici synonyme de plainte.
(2) Mot français.
(3; Quartier de Montbéliard ainsi dénommé parce qu'il aboutit kunbanc
de rochers peu élevés.
45
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— 226 —
CHANSON DE TAALE
par Bonsen.
Forint vais ai lai boitcherie,
Aitchete ene griolle,
Tchanle poil le ai ces boitchies
Et dis-li bin lu crotte.
S'è te baillen di refus,
Dis-li que le n'en vos pu.
Tra li deri. Ira li dera,
El prends vadje ai lai bouche.
Pou queure dès piailelaies
È fa de lai graîche.
Fonn' prends ene roillenaîe.
Mais non pê de gaise.
Prends vadj* que c' feul di mouton
In boitchie c'a in lorron.
Tra li deri, etc.
Se c'a de lai tchaî de bue,
Ne prends pê de lanf)pe ;
I ne vô ne miss', ne eue.
Ne griotte, ne tchambe.
I ne vô ne pie, ne co ;
Dans lai tête è y'ait trou d'ô.
Tra lideri, etc.
Allegro. 2 II 3 3,â2|l7,66|6 7,i2|
Fonn' vais ai lai boilche vie, ai tche te e ne gri
3,6| 3 3 , 3 2| 1 7 , 6 6| 6 7, i 7J 6 5,6|
ot te tcbante poiile ai ces boit chies et dis-li bin lu ero-dt te.
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— 227
CHANSON DE TABLE
Femme^ va à la boucherie.
Achète un foie.
Chante pouille à ces bouchers
Et dis-leur bien leur affaire.
S'ils le donnent de la réjouissance^
Dis- leur que lu n'en veux plus.
Tra li deri. Ira li dera.
Et prends garde à la bourse.
Pour cuire de gros plais
Il faut de la graisse.
Femme, prends un rognoUj
Mais non pas de chèvre.
Prends garde que ce soit du mouton ;
Un boucher c'est un voleur.
Si c'est de la viande de bœuf.
Ne prends pas de flanchet.
Je ne veux ni rate, ni cœur.
Ni foie, ni jambe.
Je ne veux ni pied, ni cou ;
Dans la tête il y a trop d'os.
il,ll|22,2|22,22|33,3|666,6l
S'è le baillen di re fus, dis-U que te n'en vos pus. Tra li de ri,
611,341 3 2,17|7,6-
tra li de ra, et prends vadje ai lai boa che.
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— 2i8 —
Se te DOS prends di pourlchot
I vô de lai maiche^
Lou lopin a long di eo ;
L'oroille a trou graîche.
Se t'aippoutches di tchambon^
Boule lai moulaidje a long.
Tra li deri, elc.
Prends ene londge de via^
Nos airans di ro.
Ce n'a pê aivoi di ma
Que de rure in ô.
Prends^ pou faire in solemi^
In bon rabe de tchevri.
Tra li deri, elc.
Se l'aippoutches di dgibie
Boute-lou en sace :
Di ce ou bin di sanglie^
Di. tchevreuil o de de Tase ;
Pique-lou d'in po de lai :
Lou tachon a aissai grai.
Tra li deri, elc.
Boute-nôs lai truie a bieu^
Lou brelchet en sac' biantche^
Lai carpe dans lou vin queu^
Dans lou vordjus lai tantche.
Lou bairbé a bon reuli^
Lou perlchel, quand el a fril^
Tra li deri, elc.
Lai solaidje et lou reuli
Piait ai tout lou mon le :
D'endive, de céleri.
De rayi de courcombre.
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— 229 —
Si tu nous prends du porc frais.
Je veux de la bajoue.
Le morceau à côté du cou ;
L'oreille est trop grasse.
Si tu apportes du jambon.
Mets la moutarde à côté.
Prends une longe de veau,
Nous aurons du rôt.
Ce n'est pas avoir du mal
Que de ronger un os.
Prends, pour faire un salmis.
Un bon rable de chevreau.
Si tu apportes du gibier
Mets-le en sauce :
Du cerf ou bien du sanglier.
Du chevreuil ou du lièvre ;
Pique-le d'un peu de lard :
Le blaireau est assez gras.
Mets-nous la truite au bleu,
. Le brochet en sauce blanche,
La carpe dans le vin cuit.
Dans le verjus la tanche.
Le barbeau est bon rôti,
La perche quand elle est frite.
La salade et le rôti
Plait à tout le monde:
D'endive, de céleri.
De radis, de concombre.
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— 230 —
Lai biône, c'a pou l'uvê.
Et lai dgenelolle aiprê.
Tra li deri, etc.
Pou faire ce bon repaî
È nos fa ai boire
Lai bière dés Pays-baîs
lou dju de lai Loire,
Lou cilre de Normandie
di bon Tokai d'Hongrie.
Tra li deri, etc.
Serais-vôs bin régalais,
Dites-me, nos chires.
Sans sulecrute et sans lai V
È me sembye oyi dire
Que nos ans rêbiai, de pu.
Pou ces fonn', in lope-cu.
Tra li deri, etc.
CHANSON DES PËTIGNAT. (1)
C'a lés bôbes de Tchévremont, (bis)
Que sont paitchis pou lai nation, (bis)
Que sont aivus dedans lai guerre
Sans dire aidu^e ai lu maîtresses. (2)
Que lou ma ten liuait les Pe, pe, pe, (3)
Que lou ma ten tiuait lés Petignot,
Vive les Aidjoulots ! (bis).
(1) Voici à quelle occasion fut composé le refrain des Pétignat, véritable
chant national du Porrentruy et du pays de Montbéliard.
En 1740, les paysans de TAjoie essayèrent de secouer la tyrannie de leurs
princes-évêques. Ils étaient dirigés par Pierre Pétignat, de Courgenay, qui
fit preuve d'une grande intelligence politique et d'un admirable patriotisme.
L'évèque, fort effrayé, s'adressa à son puissant voisin, le roi de France, et
nos soldats étouffèrent l'insurrection. On voit que les expéditions de Rome
l
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— 231 —
Le cresson de fontaine, c'est pour Thiver,
Et la doucette après.
Pour faire ce bon repas
Il nous faut à boire
La bière des Pays-bas
Ou le jus de la Loire,
Le cidre de Normandie
Ou du bon Tokai de Hongrie.
Serez-vous bien régalés.
Dites-moi, nos messieurs.
Sans choucroute et sans lard ?
Il me semble ouïr dire
Que nous avons oublié, de plus.
Pour ces femmes une crêpe.
CHANSON DES PÉTI6NAT
C'est les garçons de Chèvremont
Qui sont partis pour la nation.
Qui sont allés dedans la guerre
Sans dire adieu à leurs maîtresses.
Que le mauvais tonnerre tue les Pe, pe, pe.
Que le mauvais tonnerre tue les Pétignat,
Vive les gens de VAjoie.
ue datent pas d'hier. Pierre Pétignat, étant allé demander du secours à l'état
de Berne, fut pris à Bellelay, à son retour, et exécuté en place publique, à
Porrentruy, le 31 Oclobre. Il devait être tiré à quatre chevaux ; mais son
gracieux évêque lui octroya la faveur d'être décapité préalablement. A ses
côtés moururent courageusement sur Téchafaud Fridolin Lion, de Cœnve , et
Jean-Pierre Riat, de Clievenez. Le corps de Pétignat fut ensuite écartelé, et
chacun de ses membres fut cloué à un poteau, à l'entrée d'un village rebelle,
«pour l'exemple». Le prélat chrétien si soucieux de son pouvoir temporel
s'appelait Jean-Sigismond de Reinach. Rentrés dans le devoir, les opprimés
eurent recours à leur arme habituelle, la chanson ; et c'est ainsi que le
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— 232 —
Quand è fut louèu de son pays (bis)
Lou pu djuene s'en repenlil ; (bis)
È s'en revint drait tchê sai tante.
Lai vou sai belle elle y fréquente.
Que lou ma ten tiuait, etc.
Ê ! dobondjouè, mai tante Ali ; (bis)
A-c'que mai mie n'a pouèn po chi ? (bis)
— Elle a i a dedans sai tchambre,
Qu'elle y puere et que s'y lamente.
Que lou ma ten tiuait, etc.
Lou bé golant montit i a. (bis)
Lai belle ait tirie ses ridas (4) ; (bis) -
Relirie-vôs, i vos en prie.
De vos mon eue n'ai pu d'envie.
Que lou ma ten tiuait, etc.
nom de Pélignat a survécu^dans nos campagnes^ à celui de son orgueilleux
persécuteur.
Le refrain accompagnait-il des couplets appropriés à la circonstance? C'est
ce dont je n'ai pu acquérir la certitude, malgré toutes mes démarches auprès
de mes amis de Porreutruy. En tout cas, si la chanson a existé, elle est
tombée dans Toubli, et celle qu'on lui a substitué n'a aucun rapport a^ec
les événements auxquels le refrain fait allusion. Elle parait avoir été com-
posée à l'époque des grandes guerres de la République, à en juger d'après
l'expression paitchi pou lai nation, qui n'aurait plus de sens aujourd'hui. La
mélodie est sans doute contemporaine du refriyn.
Allegro. 2 II 5,1 2|32,8 4|S6,3 3|l,5|
C'a lès bô bes de Tchôvre mont, c'a lès bô bes de
6 7 , i |05, i2|32,34|56,53|l,5|
Tchêvremont, que sont pai tchis pou lai na tion, que sont pai tchis pou
67,i|S,33|2 3,4 5|4,.3|2J6,43|
laina tion, que sont ai vus de dans lai gue — rre sans dire ai
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— 233 —
Quand il fut loin de son pays
Le plus jeune s'en repentit ;
Il s'en revient droit chez sa tante.
Là où sa belle elle y fréquente.
Eh ! bonjour, ma tante Ali,
Est-ce que ma mie n'est point par ici ?
— Elle est au haut dedans sa chambre.
Qu'elle y pleure et qui s'y lamente.
Le beau galant monta au haut.
La belle a tiré ses rideaux :
Retirez- vous, je vous en prie.
De vous mon cœur n'a plus d'envie.
23,42|3,.2|irT,13|5S,55|5 TT,
due ai lu mai tre —sses. Quélou ma tcD tiuaitlês Pe pe pe^ que lou
13|5 S,55| 5Ô~5,S3|l,2|8"3l,S4|
ma ten tiuail lès Pe ti gnot, vi ve les Ai djou lots, vi — ve lès
3. 2 I 1 II
Ai djou lots.
(2) Mot français. Le patois dirait bouène-aimie,
(3) Dans le pays de Porrentruy, le refrain est ;
Que le ma ten Huait les Pc, pe, pe,
Que le ma ten tiuait les Mignat,
Vive les Aidjolatt I
À Montbéliard, on dit que de ma ten tiuait, ce qui n'a aucun sens. La
cause de cette altération du texte provient du remplacement de l'article
masculin, qui est le comme en français, dans le Porrentruy, par la préposi-
tion de, où la voyelle a le même son. Avec le temps s'est effacé, dans le
pays de Montbéliard, le souvenir des terribles événements à l'occasion desquels
fut composé le refrain» que nos campagnards et nos citadins répètent machi*
nalement, mais dont il n'entendent plus le sens.
(4) Le patois dirait quaitchenes. Le mot rida est du français maladroitement
travesti en patois (il faudrait ridé), ce qui peut faire supposer que la chanson
a été traduite du français en patois.
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— 234 —
— Mai mie failes-me z' (1) in bouquet (bis)
Que feut de rose et de miguet^ (bis)
Que feut loyie d'in riban djane.
— l'ai fait Taimour ; c'a pou in atre.
Que lou maten tiuait, etc.
Mai mie, faites-me z' (4) in mouètchu; (bis)
Faites-me lou pu bé mouètchu. (bis)
Faites-lou long, faites-lou lairdge.
C'a pou bin échue mon visaidge.
Que lou ma ten tiuait, etc.
— Oliai-vôs en, i vos lou dis. (bis)
— Mai mie, i vos aippoutehe ci (bis)
In bé riban de demoiselle.
— Demoère ci, li dyit lai belle.
Que lou ma ten tiuait, etc.
ENE DÊTROSSE TGHIE LES BOROILLOTS (2)
récit en patois d'Exinconrt.
Par M. BELEY
È y'ait i ne sais coubin d'onnaies, quand lés Boroillots
eune régalai lu prestations, a derrie-temps, l'agent- voyer (3)
envyit lou gros rolot de fonte pou tchatchie lou graivie
et raipiainai lés tchemins. In ovrie de lai fabrique, que
beuillai po lai fenêtre, voit coulai da louèn : Eh ! mon Due!
qu'ace qu'è fant chu ce tchemin ? Tenliuait s'è ne lou la-
minen (4) ! Eh bin ! è nos en vaut faire in bé bout ! Coulai
fue po peollai dinnai.
(1) Lettre euphonique.
(2) Sobriquet des habitants de Valentigney ; intraduisible en français.
(3) Mot français.
(k) Mot d'introduction récente et de tournure française.
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i
— 238 —
— Ma mie, faites-moi un bouquet
Qui soit de rose et de lilaSj
Qui soit lié d'un ruban jaune.
— J'ai fait l'amour ; c'est pour un autre.
— Ma mie. faites-moi un mouchoir ;
Faites-moi le plus beau mouchoir.
Faites-le long, faites-le large.
C'est pour bien essuyer mon visage.
— Allez-vous-en, je vous le dis.
— Ma mie, je vous apporte ici
Un beau ruban de demoiselle.
— Demeure ici, lui dit la belle.
UNE DETRESSE CHEZ LES BOROILLOTS
Il y a je ne sais combien d'anpées, quand les Boroillols
eurent réglé leurs prestations, à l'automne, Tagent-voyer
envoya le gros rouleau de fonte pour comprimer le gravier
et aplanir les chemins. Un ouvrier de la fabrique, qui re-
gardait par la fenêtre, voit cela depuis loin : Eh ! mon
Dieu! qu'est-ce qu'ils font sur ce chemin? Le diable w'
emporte s'ils- ne le laminent ! Eh bien ! ils nous en vont
faire un beau bout ! Cela ne peut pas aller comme cela.
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— 236 —
•
È rite trouvai lou maire, airrive tout éssôchai.
— Bon djouè, maire.
— Eh ! bon djouè, Sameli ; que détrosse ace que fais?
Te voilai tout reuvocbai.
— I vins vôre qu'a-ce que c'a que de coulai !
— Quoi donc? (1)
— A-ce que c'a po vos ôdres qu'è laminen nos tcbe-
roins?
— Qu'a-ce que te dis?
— 1 dis qu'i vins de vôre in fôtriquet aivo in routel
d'airgousins que laminen lou tehemin do lai côte.
— Que laminen lou tehemin do lai côte ?
— ^ Que la-mi-nen lou tehemin do lai côte.
— È n'a pê possibye !
— C'a té qu'i vos lou dis.
— Nos vans vôre coulai.
Lou maire tchasse ses chuliais^ prend sai tchambe chu
son co, vait trouvai l'homme a rolot :
Mais, mais, mais, (2) qu'a-ce que vos faites lai ? A-ce
que vos craites que nos n'en ans pe aissai long dinnai ?
1 vos soume de pioquaî tout-comptant.
— Que veuillais-vôs qu'i z'y fese ? c'a mon chef (1) que
m'envie ; i ne sairo faire que d'obéi.
— Bah ! bah ! bah ! i prends tout chu moi. De pu, nos
vans penre ene délibration pou êxopliquai nos rasons a
préfet.
En effet, (l)Iou maire raissembye son conseil, chu lou
peuce, li conte lou butin.
— El ant bin lou diale i cô, dit Tadjoint {l) : nos ans
dje prou ma d'enterteni. Due sait coument, ai la chiquolle.
(1) Mots français.
(2) Je rappellerai qu'on prononce main.
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— 237 —
Il court trouver le maire^ arrive tout essoufflé.
— Bonjour, maire.
— Eh ! bon jour {petit) Samuel ; qu'elle détresse est-ce
que tu as ? Te voilà tout renversé.
— Je viens voir qu'est-ce que c'est que de cela {{) !
— Quoi donc ?
— Esl-ce que c'est par vos ordres qu'ils laminent nos
chemins ?
— Qu'est-ce que lu dis ?
— Je dis que je viens de voir un merdeux avec une
troupe d'argousins qui laminent le chemin sous la côte.
— Qui laminent le chemin sous la côte ?
— Qui la-mi-nent le chemin sous la côte.
— Il n'est pas possible !
— C'est tel que je vous le dis.
— Nous allons voir cela.
Le maire chausse ses souliers, prend sa jambe sur son
cou (2), va trouver l'homme au rouleau :
Mais, mais, mais, qu'est-ce que vous faites là ? Est-ce
que vous croyez que nous n'en avons pas assez long comme
cela? Je vous somme de cesser immédiatement.
— Que voulez-vous que j'y fasse ? C'est mon chef qui
m'envoie ; je ne saurais faire que d'obéir.
— Bah î bah ! bah ! je prends tout sur moi. De plus,
nous allons prendre une délibération pour expliquer nos
raisons au préfet.
En effet, le maire rassemble son conseil sur le pouce (3),
lui conte Vclfaire.
— Ils ont bien le diable au corps, dit l'adjoint : nous
avons déjà beaucoup {de) mal d'entretenir. Dieu sait com-
ment, ric-à-ric, les chemins que nous avons ; quand nous
(1) Le sens est : je viens voir ce que tout cela signifie.
(2) Celle loc. signifie : s'en va précipitamment.
(8) Locut. synonyme de aussitôt^ sur-le-champ.
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— 238 —
lés tchemins que nos ans ; quand nos en airans lai moitié
pu long^ djomais nos n*en vignen ai bout.
In conseillie. Nos tchamps sont dje a raidge aissai louèn;
s'el aillondgen encoè lés tchemins^ en ne vô pu poyait me-
nai qu'ene voiture de femie devant médi^ et peu iène ai-
pré... Se nos seuffren coulai, nos nos veuilleû faire ai dê-
griottai.
In atre. Fa-t-é dire tout de même que lés chires ant
dés drôles d'aivisales. Eh! s'è m^enfant tra bueres de long
pou allai dans mai vigne de Fremudge> i aime atant Tai-
bandenai.
. In trasieme. Tentiuait ! s'en lés laicbe faire, et peu que
lés Âdincouè (1) en fesint atant cbu lu finaidge, nos ne
veuillen pu poyait ollai ai Montbiliai et peu reveni di même
djouè. È vô faillait coulchie lai. Vos voites bin que c'a
encoè ene rubrique de ces peutes bétes de Trissus (2) pou
nos aigzipai nos sous.
Bref (3), è prignene ene dêlibration de quaitre paidges
pou demandai a préfet qu'en rateuche de laminai lés tche-
mins de Velentaigney. E feune tertus di même aiccô, main
que iun, lou voiturie de lai fabrique, que diesil : Vos êtes
tus dés fos; tenlun s4*sine vote aiffaire: i ai(ne meu que
tou tchemin feuche pu long et pu piain ; mes tchouvas
veuillen aivoi moillu temps.
(1) On dit fréquemment les Montbéliard, les Audincouri, les Sochaux, etc.
pour les habitants de Montbéliard^ d'Audincourt^ deSoohaux.
(^) Sobriquet des habitants de Montbéliard.
(3; Mot français.
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— 239 —
en aurons la moitié plus long, jamais nous n'en venons (1)
à bout.
Un conseillier. Nos champs sont déjà au diantre assez
loin ; sMis allongent encore les chemins, on ne veut plus
pouvoir mener qu'une voiture de fumier açant midi, et puis
une après... Si nous souffrons cela, nous nous votilons
faire masacrer.
Un autre. Faut tf (2) dire tout de même que les messieurs
ont des drôles d'inventions. Eh ! s'ils m'en font trois heures
de long pour aller dans ma vigne de Fremuge, j'aime au-
tant l'abandonner.
Un troisième. Ma foi ! si on les laisse faire et puis
que les {gens d') Audincourt en fassent autant, nous ne
voulons plus pomoir aller à Montbéliard et puis revenir
du même jour. Il veut falloir coucher là. Vous voyez bien
que c'est encore une rubrique de ces laides bêtes de Trissus
pour nous soutirer nos sous.
Bref, ils prirent une délibération de quatre pages pour
demander au préfet qu'on arrêtât de laminer les chemins
de Valentigney. Il furent tous du même accord, hormis un,
le voilurier de la fabrique, qui dit : Vous êtes tous des
fous ; le diable m'emporte si je signe votre affaire : j'aime
mieux que le chemin soit plus long et plus plain ; mes che-
vaux veulent avoir meilleur temps.
(1) Le présent est ici employé par le futur, comme cela arrive fréquem-
ment en patois.
(2) Pour : il faut.
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240
FABLES DE L'AUTEUB
Lou raimaissie et lai serpent
Ésope, lou riolu, nos dit
Qu'in raimaissie, in djouè, treuvil
Do lai nodge, a long de sai pôtche,
Ene serpent que sembiai môtche.
Quasiment èdgeolaie et roide coume in pa.
Lou pore homme en prignit pidie ;
È lai boute en son devantie.
Lai poutche dans lou paille a tcha,
Sôche chu lai cenise, enfue ene fuelaie,
Froutle lai serpent endôrvaie
Pou queri ai lai rêtebadai.
El était bin dobot, nompéte ?
Ai pouène lai mêtehante béte
In po renviquenaie enquemenee ai sôchai.
Que chu lou raimaissie elle vô se tchampai.
Ai faire eufre elle était ingraile.
Ah ! qu*el y diesit, ç*a dinlai !
Peule béte, ailtends vôre ! Achilôt, lou voilai
Que vos lai tchampe chu lai vie ;
En in vire-tai-main, el en fait tra bouillots,
Qu'è tripoigne do ses sobols.
Sans pu aivoi maiseu pidie.
Cou qu'en baille a mêlchant n'a pé tout di profit :
Boutai-vôs coulai en Têsprit.
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— 241 —
Le faiseur de balais et le serpent.
Ésope^ le conteur, nous dit
qu^un faiseur de balais, un jour, trouva
sous la neige, à côté de sa porte,
un serpent qui semblait mort,
presque gelé et raide comme un pieu.
Le pauvre homme en prit pitié;
il le met en son tablier,
le porte dans la chambre au chaud,
souffle sur la braise, allume un feu vif,
frotte le serpent engourdi
pour chercher à le réchauffer.
Il était bien niais, n'est-ce pas ?
A peine la méchante béte
un peu revenue à la vie commence à souffler,
que sur le faiseur de balais elle veut se jeter.
A faire horreur elle était ingrate.
Ah ! qu'il lui dit, c'est comme cela!
lai(le béte, attends voire. Aussitôt, le voilà
qui vous la jette sur le chemin ;
en un clin d'œil, \\ en fait trois petits bouts
qu'il foule {aux pieds) sous ses sabots,
sans plus avoir désormais pitié.
Ce qu'on donne au méchant n'est pas tout du profit :
mettez-vous cela en l'esprit.
46
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— 242 —
liOU borouquie et lai mô.
In pore borouquie, en crolant do sai tchairdge
Tchemenai vê l'ôla, et a long et a laîrdge
Repaissai tus lés mas qu'el aivai dje seuffris.
Laimoi ! è y'en aivai ! Tout goillus^ ma beurris^
Ses maleris efifants, pu sos qu'ene raimaisse,
Grulint dans lu aillons ; lai fonne grimoènai :
Ne metche dans lai meut, ne pelai dans lai caisse ;
È faillai s'étchenai sans djomais airratai.
Sole, n'en poyant pu, è se tchampe po terre
A long de son faidjé, el aippelle lai mô.
Lai mô vint tout-comptant : c'a moi, que fa-t-é faire ?
Tout copu, tout grulant, lou pore tire-a-bô
Diesit : i vouro bin aivoi in co de paitte
Pou raimaîssai mon bô : c'a qu'i êlo bin maitte.
Lai fiole nos môtre çouci :
Qu'è va meu seuffri que mûri.
Lou courbé et lou renai.
Maitre courbé, chu lai brance chieti
Âivai dans lou boc in froumaidge.
In veil renai, que feunai lou reuti,
Li tignit dinchi in lengaidge :
Dobondjouë, chire di courbé,
Coume in prince vos êtes bé ;
Matemtiuait ! se vote raimaidge
- Se raippoutche aivo lou pieumaidge
i
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— 243
Le maUieureux et la mort
Un pauvre malheureux, en chaocelaQt sous sa charge
cheminait vers la maison, et au long et au large
repassait (dans son esprit) tous les maux qu'il avait déjà
[soufferts.
Hélas ! il y en avait ! Tout déguenillés^ mal nourris,
ses chétifs enfants^ plus secs qu'un balais^
tremblaient dans leurs habits ; la femme grommelait :
ni miche dans la huche^ ni millet dans la casserole ;
il fallait s'échiner sans jamais arrêter.
Las^ n'en pouvant plus, il se jette par terre
à côté de son fardeau, il appelle la mort.
La mort vient tout de suite : c'est moi, que faut-il faire ?
Tout capot, tout tremblant, le pauvre misérable
dit : je voudrais bien avoir un coup de patte
pour ramasser mon bois : c'est que j'étais bien exténué.
Le conte nous montre ceci :
qu'il vaut mieux souffrir que mourir.
Le corbeau et le renard.
Maître corbeau, sur la branche assis,
avait dans le bec un fromage.
Un vieux renard, qui flairait le rôti,
lui tint comme ceci un langage,
bon jour, sire du corbeau,
comme un prince vous êtes beau ;
ma foi ! si votre ramage
se rapporte avec le plumage
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— 244 —
Vos êtes lou pairpcl de tus ça di canton.
Achitôt lou courbé, djovou coume in quinson,
Pou môtrai son bé reune euvre bu boc, et laitche
Lou lifret, que tchoit tout-comptant
Dans lai gule di veiU que l'engoule et lou maitcbe.
Mon bé aimi> qu'el y dyit balement^
I vos ai endjolai : se coulai vos rend saidge.
Vos me quevatrais lou froumaidge.
L'ôsé^ tout breneu^ tout copu,
Proumachit^ in po tai, qu'en ne l'y penrait pu.
Lou pouché, lai cobe et lou belin.
Ene cobe> in belin aivo in pô carpet
Ollint chu in tchai a mairtchie
Pé pou brindiai^ laimoi ! lou tchairton (en lou crait)
Ne djabiant lés menai vôre lai coumédie.
Lou pô rouenai^ gulai> fesai bin di trayin :
Poutchant lai gaise et lou belin
Ne dyint moût. Ai lai fin, lou tchairton , tout ursie :
Foutu pô, qu'el y dyit, vos -te bin te coisie?
Régaidje vôre tés aimis :
A-ce qu'è bruillen ? — Lés socis,
Lés grandôs ne lés fant pé puerai, note cbire,
Li diesit lou goillot ; è ne seuffren maitchire .
Coumen moi ; è baillen, lai tchievre son laicé^
Et lou belin sai laine : ai in pore pouché
C'a sai pé, c'a son lai qu'en tire ;
Et se vos m'ententes rouenai
C'a pouche qu'en vô me couinai.
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— ihV) —
vous êtes le phénix de tous ceux du canton.
Aussitôt le corbeau, joyeux comme on pinson^
pour montrer son beau cri ouvre le bec, et lâche
le morceauy qui tombe aussitôt
dans la gueule du vieux, qui Tengoule et le mange.
Mon bel ami, ^ti'il lui dit tranquillement,
je vous ai enjoIé : si cela vous rend sage,
vous me souhaiterez le fromage.
L'oiseau, tout honteux, tout capot,
promit, un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
Le pourceau, la chèvre et le bélier.
Une chèvre, un bélier avec un porc ...
allaient sur un char au marché
pas pour trinquer, hélas !, le charretier (on le croit)
ne pensant les mener voir la comédie.
Le porc grognait, gueulait, faisait bien du train ;
pourtant la chèvre et le bélier
ne disaient mot. A la fin, le charretier, tout irrité :
f... porc, qu'W lui dit, veux-tu bien te taire?
regarde voire tes amis,
est-ce qu'ils braillent ? — Les soucis,
les chagrins ne les font pas pleurer, notre maître,
lui dit le cochon ; ils ne souffrent martyre
comme moi ; ils donnent, la chèvre, son lait,.
et le bélier, sa laine : à un pauvre pourceau,
c'est sa peau, c'est son lard qu'on tire;
et si vous m'entendez grogner,
c'est parce qu'on veut me saigner {au cou).
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— 246 —
laou loup et lou tchin.
In veil loup, tout broussu, que grillai dans sar pé,
Treuve in tchin, bin neurri, que vodjai in troupe.
Celait, pou lou madit, ene bouène goulaie.
Mais è faillai lai penre, et Thuere était paissaie :
È n'aivai pu lai fôche. Achi, pou s'ensavai,
Ê djabye ene atre aiffaire : humbyement è s'aippretche.
Se baillant vadje de gulai,
Li paile ducement, tcbaittene et se raiccretche
Ai tus lés compliements qu'è po se seuveni.
Coulai fait tôdje bin piaisi
Quand lés dgens nos tiren lou tehaipé. Lou peut diale
L'endjolit tout di long. Lou bé Ichin, tout djovou,
Li diesit : mon aimi, i treuve, do mai cale.
In aivis qu'i vô bin vos denai : c'a bin prou
Que vos ritai dinnai po lou bô, lou finaidge,
Briquie et paitrillu coume in raibe, aiffamai.
Sentant lou faiguenais ; vos airais lou pieumaidge
Achi bé que lou min se vos veuillais. — lémai !
Dyit lou lorron, que fa-l-é faire ?
— Quasi ren : me seure ai Tôta,
Ai lai daime queri ai piaire,
Aivo lou tchait aivoi lai pa ; (1)
Po lés valots prou gotoillie
Faire tous lés maitchots, tôdje bin vos ursie
Aiprê lés pételus : en baille, pou coulai.
Ai maindgie en-vôs-te-t'en-airaîs. Matcntiuait,
Vos serais bintôt grai : reusure dés caissoltes.
Misse, sétan, gremale, in ô, po-chi po-lai
Les remignons di brue aivo di bon pelai
(1) Surtout usité à la Montagne; dans la Plaine^ le mot paix s'énonce
comme en français.
1 '
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— 247
Le loup et le chien.
Un vieux loup, tout hérissé, qui grillait dans sa peau,
trouve un chien, bien nourri, qui gardait un troupeau.
C'était pour le maudit, une bonne bouchée,
mais ii fallait la prendre, et l'heure était passée :
il n'avait plus la force. Aussi, pour se sauver, .
il imagine une autre affaire : humblement il s'approche,
se donnant garde de gueuler,
lui parle doucement, câline, et se raccroche
à tous les compliments ^u'il peut se souvenir.
Cela fait toujours bien plaisir
quand les gens nous tirent le chapeau. Le laid diable
l'enjola tout du long. Le beau chien, tout joyeux,
lui dit : mon ami, je trouve, sous mon bonnet,
un avis que je veux bien vous donner : c'est bien assez
que vous courez comme cela par le bois, le finage,
déguenillé et misérable comme un brigand, affamé,
sentant la saklé; vous aurez le plumage
aussi beau que le mien, si vous voulez. — Eh! mais,
dit le larron, que faut-il faire ?
— Presque rien ; me suivre à la maison,
à la maîtresse chercher à plaire,
avec le chat avoir la paix ;
par les valets bien caressé,
rendre tous les petits services, toujours bien vous fâcher
après les demandeurs : on donne, pour cela,
à manger à discrétion. Ma foi,
vous serez bientôt gras : gratin des casseroles,
rate, tendon, cartilage, un os, par-ci par-là
les rebuts du bouillon avec du bon gruau
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— 248 —
Vos en dirais brament^ et peu bin dés piainoUes.
De djô lou veil aiptcha iouquai.
Tout éveru di bin qu'è n'ailtendai pu guère ;
È puerai quasiment. Tout d'in co, è voyit
Lou 00 di tchin pieumai : qu'a-ce? qu'el y diesit.
— Coulai? ren. — Coumenl, ren? — Enepeteteaiffaire.
— Mais poulchant ? — Lou courdjon qu'i ai seuvent i co
M'ait po-t-êlre êcourtchie. — Ah ! vos êtes loyie.
Et vos ne pôles pê vandelai po lou bô
Quand coulai vos convint? — Pê tôdje. — Eh bien ! ma mie,
Retenis biu çou qu'i vos dis :
1 ne baiilero pê du liais de vos reutis.
Aiduesivôs. — Lou veil lou quitte
Pou fure a bô, et encoè rite.
Lou loup et lai cigoigne.
Lés loups sont dés piachons tertus.
Dés goulus. Pendant ene nouée
lun empiachit si bin sai housse .
Qu'el en pensit mûri, ne sôchant quasi pu :
In ô li demoërit bin aivant a gosie.
En railanl, ê taitchit, poutchant, de récriai
Ene cigoigne son aimie.
. El y môtril çou qu'el aivai,
Euvrant lai gule. L'aire bêle
Y boutil lou hoc et lai tête,
A fond di gorgoillot raiccrelchit l'ô. — È fa
Me baillie aique pou mai poène.
Que dyit l'osé. — Mai mie, vos êtes bouèno ;
A-ce qu'i vos ai fait di ma ?
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— 249 —
vous en aurez beaucoup, et puis bien des caresses.
De joie le vieux gredin sautait,
tout heureux du bien qu'il n'attendait plus guère ;
il pleurait presque. Tout d'un coup il vit
le cou du chien pelé : qu'est-ce ? qu'W lui dit.
— Cela? rien. — Comment, rien ? — Une petite chose.
— Mais pourtant ? — Le cordon que j'ai souvent au cou
m'a peut-être écorché. — Ah ! vous êtes lié,
et vous ne pouvez pas vagabonder par le bois
quand cela vous convient ? — Pas toujours. — Eh bien !
[ma mie^
retenez bien ce que je vous dis :
je ne donnerais pas deux liards de vos rôtis.
Adieu. — Le vieux le quitte
pour fuir au bois, et encore court.
Le loup et la cigogne.
Les loups sont des gloutons tous {sans exception),
des goulus. Pendant une noce,
un emplit si bien sa bosse
qu'il en pensa mourir, ne soufflant quasi plus :
un os lui demeura bien avant au gosier.
En criant, il tâcha pourtant d'appeler
une cigogne son amie.
Il lui montra ce qu*il avait,
ouvrant la gueule. L'autre bête
y mit le bec et la tête,
au fond du gosier raccrocha l'os. — Il faut
me donner quelque chose pour ma peine,
que dit l'oiseau. — Ma mie, vous êtes bonne ;
est-ce que je vous ai fait du mal ?
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— 280 —
OUai : vos êtes trou tchançuse
D'aivoi raimenai lou boc fo ;
Vos dairis bin être éveruse
Qu'i vos laicheuche ollai sans vos loèdre lou co.
Lou poutot de terre et lou poutot de fé.
Lou poutot de fê diesit.
In djouè, a poutot de terre,
Que lés due, è dairint faire
In voyaidge de piaisl.
Nainni, que répondit Tatre,
El a meu qu'i vodje Tatre (1)
Vê lou fue, et c'a lai loi
D'in veil tietot coumen moi t
I sero bintôt caquelle,
I airrive ai mon huvê,
I sône in po lou tairvé ;
Mais tchie vos, l'aiffaire a belle.
Vos potes bin vandelai
Dans tous les sens sans crolai.
Et vos ais bouène griotte.
— Aimi, dyit Tatre poutot.
T'es pu pé qu'eue gaichotte.
Te grules ; mais in tietot
Qu'ai l'ôta è fa laichie.
Et peu toi, coulai fait du ;
T'es aivu bin traivaillie
En terre de Porrentru,
(1) Le patois dit plus souvent aifre.
l
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— 251 —
Allez : vous êtes trop chanceuse
d'avoir ramené le bec hors ; ,
vous devriez bien être heureuse
que je vous laissasse aller sans vous tordre le cou.
Le pot de terre et le pot de fer,
Le pot de fer dit,
un jour, au pot de terre,
que les deux, ils devraient faire
un voyage de plaisir.
Nenni, que répondit l'autre,
il est mieux que je garde l'atre
vers le feu, et c'est la loi
d'un vieux tesson comme moi :
je serai bientôt tesson,
j'arrive à mon hiver,
je sonne un peu le fêlé ;
mais chez vous Taffaire est belle,
vous pouvez bien circuler
dans tous les sens sans chanceler,
et vous avez bon foie.
— Ami, dit TauTte pot,
tu es plus pire qu'une jeune fille,
tu trembles ; mais un vieux pot
qu'à la maison il faut laisser,
et puis toi, cela fait deux ;
tu as été bien travaillé
en terre de Porrentruy,
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— 252 —
T'aîs in lêsun de muru ;
Sans povou te pos mairtchie
Aivo moi : se y'ait pelchu,
Piere, boillet, aire aiffaire.
Devant toi i paisserai
Et di ma te tirerai.
Lou pore poutot de terre
Li diesit aïe. È paitchen
Cantcboillant^ coume è poyen«
Dinchi, dinnai^ aivo poène.
Aipré in petet moment^
Lés du poutots^ traitelant.
En trambeutebant se toquene;
Lou tietot> po son aimi.
En cbé caquetons fut mis :
Ses voyaidges s'airratene.
È fa tôdje régaidjai
Âivo quiu nos den oliai.
Lou renai et lés raisins. -
In renai, aipré in sairment
Voyit di bé raisin bin djane ;
Mais coume è ne poyai l'aittropai tout-comptant
(È s'en faillai d'ene bouène ane),
Ë diesit : el a fie et pouèn di tout maivu ;
C'a di raisin de galegru.
L'aille, lai true, et lai tchaitte.
Ene aille aivai boutai son nid aï lai copote
D'in veil nité peurri. Ene djuene tchaitotte
i
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— 253 —
lu as un vernis de miroir ;
sans peur tu peux marcher
avec moi : s'il y a trou,
pierre, flaque d'eau, autre chose.
Devant toi je passerai
et du mal te tirerai.
Le pauvre pot de terre
lui dit oui. Ils partent
boitant, comme ils peuvent,
de ci, de là, avec peine.
Après un pelil moment,
les deux pois, chancelant,
en trébuchant se heurtèrent ;
le tesson, par son ami;
en six (petits) tessons fut mis :
ses voyages s'arrêtèrent.
Il faut toujours regarder
avec qui nous devons aller«
Le renard et les raisins.
Un renard, après un sarment
vit du beau raisin bien jaune ;
mais comme il ne pouvait rattraper immédiatement
(il s'en fallait d'une bonne aune),
il dit : il est aigre et point du tout mûr ;
c'est du raisin de malotru.
L'aigle, la truie et la chatte.
Une aigle avait mis son nid à la cime
d'un vieux hêtre pourri. Une ]euue petite chatte
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— 254 —
A moitan aivai bossenai
Dans ene beuse. A pie, ene true airoenai
Ses ivenas ; acbi, les tra mênaidges
Se môtrint tôdje bés visaidges.
Amen dans les quemencemenls.
Lai tchaitle, in vrai boute-fue-en-fonlaine,
Ene fois que lai true était defo, es tchamps,
Monlit leuchu et dyit : sans boulai de metaine,
Vésine, i vins vos denai in aivis.
Vodjai-vôs bin de lai manole true
Que poulcbe tant condoigne, et que ne fait lai bue
Ene fois Tan. I vois tus ses neurrins madits
Et lai veille sorgoille aivo raidge creuillie
De lu bochols tant qu'è poyen :
C'a pou dêraicenai Taité. I vos en prie.
De tout coulai ne dites ren :
Les êverbais me fant povou. Vos potes craire
Que Taité ene fois po terre
Nos petets efifenols serant prou engoulais
Po cete sairraidine et ses pôs endialajs :
S'i en po vodjai iun, i vo être tchançuse.
In po aiprê, note endjoluse
Aivale vê lai true, et, les euils tout gonchais.
Elle y diesit ; i vouro bin, mai mie.
Ai i'orolUe in po vos laitchie
Du-tras moûts. Quand vos paitchirais,
I sais que Taille vo maindgie
Vos pouchelots. I n'aime pê
Les colchemus ; poulchant, è fa bin vos coisie :
1 airo povou pou mai pé
Se lai mûrie oyai çou qu'i vos dis. Lai tcbaitte
S'enollit tout-comptant; mais lés mas élint faits.
L'osé et lou goillot, grulant pou lu airets,
Demoèrint ai Tôta sans remiai lai paitte.
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— 255 —
au milieu avait enfanté des jumeaux
dans un trou. Au pied^ une truie amenait
ses petits cochons; aussi, les trois ménages
se montraient toujours beaux visages,
au moins dans les commencements.
La chatte, un vrai artisan de discorde^
une fois que la truie était dehors, aux champs,
monta là haut et dit : sans mettre de mitaine,
voisine, je viens vous donner un avis.
Gardez-vous bien de la sale truie,
qui porte tant dégoût^ et qui ne fait la lessive
une fois Tan. Je vois tous ses nourrissons maudits
et la vieille dégoûtante avec rage creuser
de leurs groins tant qu'ils peuvent :
c'est pour déraciner le hêtre. Je vous en prie,
de tout cela ne dites rien ;
les cancans me font peur. Vous pouvez croire
que le hêtre une fois par terre
nos petits enfants seront bel et bien engoulés
par cette coquine et ses porcs endiablés :
si j'en peux garder un, je veux être chanceuse.
Un peu après, notre enjôleuse
descend vers la truie, et, les yeux tout gonflés,
elle lui dit : je voudrais bien, ma mie,
à Toreille un peu vous lâcher
quelques mots. Quand vous partirez,
je sais que l'aigle veut manger
vos petits cochons. Je n'aime pas -
les cachotteries ; pourtant, il faut bien vous taire ;
j'aurais peur pour ma peau
si la charogne eîUendait ce que je vous dis* La chatte
s'en alla aussitôt ; mais les maux étaient faits.
L'oiseau et le cochon, tremblant pour leurs enfants,
demeuraient à la maison sans remuer la patte.
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— 256 —
Sans sôcbai quasiment : lai faim
Âibolit tout in bé maitin.
Dés mas que lou bon Due ait ichampais cbu lai terre.
Lai mente a lou pu pé : c'a ene aiffaire chaire.
Lai cigale et lou ft*emi.
Ene cigale, qu'aivai
 bé temps brament tcbantai.
Se treuvit bin aiffouinaie
Ai l'aire bout de Tonnaie :
Pé lou pu petet moucbé
De vouiquene de toutché.
Elle ollit puerai misère
Tcbie lou frémi, son compère.
Demandant de li denai
Du-lras liais pou viquenai.
I vô poyait vos payie
A paitchi-fo, qu'elle y dyit ;
Nos sineren in paipie
Et vos airais lou profil.
Lai bête n a pé preluse :
C'a lai sori pu petet ma.
Elle dyit ai lai mionnuse :
Que fesis-vôs a temps Icha ?
— A bé temps ? Ne vos déplaise
I tchanlo. — I so bin aise ;
Eh bin ! iouquai mintenant.
Coulai rétchade brament.
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— 257 —
sans souffler presque : la faim
abolit tout UD beau matin.
Des maux que le bon Dieu a jetés sur la terre,
le mensonge est le plus pire : c'est une affaire claire.
La cigale et la fourmi.
Une cigale, qui avait
au beau temps beaucoup chanlé,
se trouva bien à sec
à l'autre bout de Tannée :
pas le plus petit morceau
de brioche ni de gâteau.
Elle alla pleurer misère
chez le fourmi son compère,
demandant de lui donner
quelques liards pour vivoter.
Je veux pouvoir vous payer
au printemps qu'elle lui dit ;
nous signerons un papier
et vous aurez le profit.
La bête n'est pas prêteuse :
c'est là son plus petit mal.
Elle dit à la solliciteuse :
Que faisiez-vous au temps chaud ?
— Au beau temps ? Ne vous déplaise
Je chantais. — Je suis bien aise ;
Eh bien ! sautez maintenant.
Cela réchauffe beaucoup.
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— 258
L'aine et ses chires.
«
L'aine d'in djaidjenie olIaL tout grimoènant^
De çou que lou maitin è daivai s'êvoillie
Devant lou djouè. I so bin tchaitoyie^
Qu'è diai seiivent en movouènant ;
Tous lés poulets di vésinaidge
Sont aidjouè pu longtemps que moi ;
Et coulai, pou que aivanlaidge ?
Pou poutchai dés tchairdges^ laimoi !
Fo di quetchi, pou menai a mairtchie
Rayis^ faivioles, menusîe.
Et lés sais de corriche, et lés penies-eotiens
De tchicandelis, de celéses.
Pou denai a grimon ses aises^
Lou due qu'airrandge lés destins
De tus lés animas li baille in atre maitre^
Pensant lou contentai po-t-être ;
C'était in painaifiou rolu.
Chu l'aine, lés mas tehoyint pu
Que devant : el était Ichairdgie
Dés maiches de treulusse ; è poutchai lou celle :
Achi note alserot puerai.
I ai encoè bin pu de poèno
Qu'aivo l'atre chire, qu'è diai ;
Pochi, djomais ene huere bouène.
Do lou tricot è fa chantsai,
Lairotte, amen, quand è virai
Lai télé, i poyo aiccrelchie
In miolot de solaidje, in cramaillot, dés trôs ;
Cirotte, i aicate dés ces.
Mon Due ! i en ai bin lai grie.
Lou destin, pou faire ai coisie
\
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289 —
L'âne et ses maîtres.
L'âne d'un jardinier allait, tout murmurant,
de ce que le matin il devait s'éveiller
^avant le jour. Je suis bien châtié,
qu'il disait souvent en grommelant ;
tous les coqs du voisinage
sont couchés plus longtemps que moi ;
et cela, pour quel avantage?
Pour porter des charges, hélasl
hors du jardin, pour mener au marché
radis, haricots, fines herbes,
et les sàcs de pomme-de-terrcj et lés paniers
de mirabelles, de cerises.
Pour donner au grognard ses aises,
le dieu qui arrange les deslins
de tous les animaux lui donne Un autre maîire,
pensant le contenter peut-être ;
c'était un peigneur de chanvre ambulant.
Sur l'âne, les maux tombaient plus
que devant : il était chargé
de paquets de filasse, il portait le peigne à chanvre ;
aussi notre délicat pleurait.
J'ai encore bien plus de peine
qu'avec l'autre maître, qu'il disait ;
par ici, jamais une heure bonne,
sous le tricot il faut marcher ;
là, au moins, quand il tournait
la tête, je pouvais accrocher
un cœur de salade, un pissenlit, des trognons ;
ici, j'attrape des coups.
Mon Dieu ! j'en ai bien le regret.
Le destin, pour faire à taire
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— 260 —
Lou dgermuD di grinçu tcbandge encoè ene fois
Lou maitre^ et boute do iés lois
D'in veil maignin lai mêtcbante bourrique.
C'était encoè pu pé. Te mérites lai trique,
Li dyit^ pou lou eo, lou destin :
È ne fa pé rolai quand nos nos treuven bin.
Lou senâge et lou dauphin. (1)
Po lai guerre bin émayis
Dés dgens de lai velle d'Âtbène
Cbu lou grand boillet s'embairquene
Pou ollai en atre pays.
Mais, du-tras djouès aipré, po lou ten aibolie.
Lu naie en briques se perdjit
Do Tave. In veil sendge aiecretchie
Aipré in lovon s'ensavil.
Cbu son dôs, in dauphin brament lou raimaissit,
Lou prignant pou in bôbe, et li baillit lai vie.
C'a ene béte bin aimie
Aivo nos. El y demandit
Va ce qu'è faillai lou condure
Dans cete mêtcbante aivanture.
N'êtes -vos pouèn d'Atbène? mon aimi
Qu'el y diesit. — Chia, répondit lou sendge.
— Eh bin ! nos caseren. Lai gôrdge me demaindge
È y'ait belle coue. È pairait
Que Périclès a lou pairpet
Adjedeîi. Denai-me, s'è vos piai, des nouvelles
De l'Aréopage, et dés velles
Que vaut ai lai guerre aivo nos ;
(1) Mot français, écrit avec Torlhographe française, de même que tous
les noms propres qui suivent.
à , Digitized by GoOglC
— 261 —
le murmure du pleurnicheur change encore une fois
le maître, et met sous les lois
d'un vieux chaudronnier (ambulant) la méchante bourrique.
C'était encore plus pire. Tu mérites la trique,
lui dit, pour le coup, le destin :
il ne faut pas vagabonder quand nous nous trouvons bien.
Le singe et le dauphin.
Par la guerre bien effrayés
des gens de la ville d'Athènes
sur la grande flaque d'eau s'embarquèrent
pour aller en autre pays.
Mais quelques jours après, par le tonnerre détruite,
leur nef en morceaux se perdit
sous Teau. Un vieux singe accroché
après une planche se sauva.
Sur son dos un dauphin comme il faut le ramassa,
le prenant pour un garçon, et lui donna la vie.
C'est une hèle bien amie
avec nous. Il lui demanda
où est-ce qu'il fallait le conduire
dans cette méchante aventure.
N'êtes- vous point d'Athènes? mon ami,
qu'il lui dit. — Si, répondit le singe.
— Eh bien ! nous causerons. La bouche me démange
il y a belle queue. Il parait
que Périclès est le phénix
aujourd'hui. Donnez-moi, s'il vousplail, des nouvelles
de l'Aréopage, et des villes
qui vont à la guerre avec nous ;
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— 262 —
Lou Pire... — Chi fait ; i coignô
Tout coulai, que dyit Tatre, en 11 copanl lou sôche.
Pou môtrai qu'ai était de fôche
Ai ollai tcbie in chire. I so
Aimi di Périclès quasiment ; è me baille
Tôdje in co de tchaipé ; i li rends lai paireille
Et nos. nos rôcrien : Pire, c'a mon onchot,
Aivo mon père el a bossot ;
C'a in premie onchot, nompéte ?
Lai Réopage, c'a mai so...
— Lou dauphin revirit lou co
Et voyit lou vouichtri que tchiffai en sai lêle ;
È n'aivai poutchai qu'en bêle.
Tout-comptant, el ollit do l'ave, pou treuvai
In homme qu'è poyeut savai.
Çou qui riole, c'a pou vos dire
Qu'el en queut ai faire lou chire,
Lou bé-casu, lou fignoulu
Quand en n'a quasi qu'in croltu.
L'aivantaidge di sfdvoi.
Du bordgeais de la même velle
Aivint bisbille bin souvent ;
lun était tout grebi d'ordgent,
L'atre, pieu de saivoi. Vos me lai denai belle.
Que diai lou retcbe ai l'homme instru,
Se vos craites, vésin, aivo toute lai science,
Poyait faire raippé ai nos gens de finance.
Môtrai-me vôre in po lou fru
Di saivoi : en vos ont bin boussai chu lai lettre.
\
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— 263 —
le Pire. . . — Si fait, je connais
tout cela, que dit l'autre, en lui coupant le souffle
pour montrer qu'il était de force
à aller chez un monsieur. Je suis
ami du Périclès presque ; il me donne
toujours un coup de chapeau ; je lui rends la pareille
et nous nous saluons : Pire, c'est mon oncle,
avec mon père il est jumeau ;
c'est un distingué oncle, n'est-ce pas ?
La Réopage, c'est ma sœur...
— Le dauphin revira le cou
et vit le turbulent qui grattait (fort) en sa têle :
il n'avait porté qu'une bêle.
Aussitôt, il alla sous l'eau, pour trouver
un homme qu'il pût sauver.
Ce que je conte, c'est pour vous dire
qu'il en cuit à faire le monsieur,
le beau parleur, le maniéré
quand on n'est quasi qu'un croquant.
L'avantage du savoir.
Deux bourgeois de la même ville
avaient dispute bien souvent ;
(r) un était tout farci d'argent,
l'autre plein de savoir. Vous me la donnez belle,
que disait le riche à l'homme instruit,
si vous croyez, voisin, avec toute la science,
pouvoir faire rapport à nos gens de finance.
Montrez-moi voire un peu le fruit
du savoir : on vous a bien poussé sur la lettre.
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_ 264 —
Vos pérorai coume in aipolre.
Et pou francillenai vos n'ais pê lou paire.
Et vos êtes poutchant ai lai guillegaré
Dans in soulie, et seuvent en dêlrôsse ;
Vos rêchtai a fond d'ene gosse.
En huvê, tout rêtricenai.
Chu lés doigts è vos fa sôchai
En diant chouc ! Et vos ais lai tignaisse embôlaie
Coumen de lai treutusse, in malerie aillon,
Lou contre pelchusie. ene bairbe ursenaie,
Ene gairgaisse tocoènaie
Qu'a bouène pou in aîbouaillon.
Lai iouperline en êlambresse.
Eneoè pu so qu'ene raimaisse
Vos ais faim bin seuvent : pou vos, lou recignon,
Lou dêdjun, lou médi, lai nône
C'a in vire-coinot meusi, in tcheufillon ;
Di bon-an ai lai na vos pètelai l'amône
Quasiment, tôdje paitrillu ;
Vos venis nos coènai a eu
En mionnant du-lras liais pou in maleri livre :
C'a lou retche que vos fait vivre.
Lou pore saivant se coisit :
Pou répondre ai coulai, el aivai trou ai dire.
Lai fôtchune, que seuvent vire,
Lou révandgit bin meu. Lai guerre détruyit
Lai velle de nos dgens, po lés sudais breulaie :
Tout fut tchampai ai l'aivalaie.
Lou retche paitchit sans in liai,
Amônie et goillu ; l'atre, tout a contraire.
Pou son saivoi bin honoirai
Tout d'in co remontit l'êgrai
Et mûrit iun dés pu éverus de lai terre.
Laichen casai lés fos : saivoi, c'a bouène aiffaire.
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— 265 —
* vous pérorez comme un apôtre^
et pour parler français vous n'avez pas le pareil^
et vous êtes pourtant {exposé) à tous les vents
dans un grenier^ et souvent en détresse ;
vous demeurez au fond d'une ruelle.
En hiver, tout frissonnant,
sur les doigts il vous faut soufQer
en disant brrr ! Et vous avez la tignasse emmêlée
comme de Tétoupe, un chétif habit,
le coude troué, une barbe hérissée,
une culotte rapiécée
qui est bonne pour un épouvanlail,
la houppelande en lambeau.
Encore plus sec qu'un balais
vous avez faim bien souvent : pour vous, le second souper,
le déjeûner, le {repas de) midi, le goûter
c'est un croûton moisi, un trognon ;
du nouvel-an à la noêl vous demandez l'aumône
presque, toujours misérable ;
vous venez nous flagorner [livre :
en demandant humblement quelques liards pour un méchant
c'est le riche qui vous fait vivre.
Le pauvre savant se tut :
pour répondre à cela, il avait trop à dire.
La fortune, qui souvent tourne,
le revancha bien mieux. La guerre détruisit
la ville de nos gens, par les soldats brûlée :
tout fut jeté à vaU'Veau.
Le riche partit sans un liard,
mendiant et déguenillé ; l'autre, tout au contraire,
pour son savoir bien honoré,
tout d'un coup remonta l'escalier
et mourut (i') un des plus heureux de la terre.
Laissons causer les fous ; savoir, c'est bonne affaire.
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— 266 —
I«ai laloeliere et lou poutot de lalcé.
Maigui tchemenai vè lai velle
Aivo in poutot de laicé.
Achi lodgiere qu'in osé.
Tout fignoulant et toute belle.
Elle ollai, redrossant lou nai,
Éveruse de se môtrai
Aivo sai coutte di duemoène.
Son guéri, qu'y baillai di. fion,
Sai guippe en troueaidge encoè bouène
Et son devantie en cou ton.
Brament chiquaie et réchtrîngaie.
Lai laiceliere, en sai pensaie.
Comptai lou profit qu'elle airait
De son laicé. È me farait.
Qu'elle diai, aitchetai dés ues.
Et, se lou ten ne teboit dés niues.
Les pussenottes, les poulets
Raippoutcheren : du-tras coupots
De rebeure, in po de boucotte.
Dés croumpieres po chi po lai
Pou lés nourri, c'a prou ; aivo coulai,
Lou tenlun ! i sero dobotte
S'i ne poyo pê aimenai
Due ivenas dans mon étale.
I m'en envais les ovoinai
Aivo la rêchavure et lou creu ; ç'à lou diale
Se lés neurrins ne me baillen
Aissai pou aivoi ene vailche
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— 267 —
La laitière et le pot de lait.
Marguerite cheminait vers la ville
avec un pot de lait.
Aussi légère qu'un oiseau^
toute fringante et toute belle,
elle allait, redressant le nez,
heureuse de se montrer
avec sa cotte du dimanche,
son chignon, qui lui donnait du fion,
sa jupe de toile imprimée encore bonne
et son tablier en coton.
Bravement arrangée et parée,
la laitière, en sa pensée,
comptait le profit qu'elle aurait
de son lait. Il me faudrait,
qu'elle disait, acheter des œufs,
et, si le tonnerre ne tombe des nues,
les poulettes, les coqs
rapporteront : quelques boisseaux
de recoupe, un peu de sarrazin,
des pommes de terre par-ci par-là
pour les nourrir c'est assez ; avec ce)a ,
ma foi ! je serais sotte
si je ne pouvais pas amener
deux petits cochons dans mon élable.
Je m'en envais les nourrir
avec les eaux grasses et le son ; c'est h» diable
si les petits cochons ne me donnent
assez pour avoir une vache
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— 268 —
Aivo lou via. I serai retche i
Les races se rôdjoyiren : '
I vois lou Boti, lai Mairie
Évcrué ai lu tantairie ;
I toutcheierai^ saeredi !
Quand i en airai envie.
lou ! Laimoi ! lai pore Maigui
Se biutchit ; lou poutot tchoyit:
Aiduesivôs lou bé prêsaidge !
È fa revirie a velaidge,
Diai lai pore biutchotte ; ailair ! qu'i ai di ma :
Mon homme vo^ qu'è diai^ me baillie^ ai l'ôta^
Du-lras cos de tricot : ah ! qu'i so tchaîloyie !
Et poutchant, el a bon de musais en lai vie :
Tout lou bin di monde a ai nôs^
Tout lou veil Bai (1), tout lou Fermudge (2).
Quand i m'y boute, i so tout éveru, aivo
Lés urlubriques qu'i me ludge
Dans lai caquelle : i so in chire ai Montbiliai ;
Pé iun ne po me déboquai ;
Bin ai Tessôte de lai piudge
I me régale en mai mason ;
I so reluquai po Suzon ;
I ériete dans lai Mérique,
I vins roi de lai république
Et lés dgens se tiren lou poi
Pou m'avoi.
Raidge ! I m'évoille en mon soulio
Tôdje Groubot (3), tôdje paitie.
(1,2) Vignobles renommés dans le pays de Monlbéliard.
(3) Chiffonnier bien connu k MontbÏMiard,
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— 269 —
avec le veau. Je serai riche,
les enfants se réjouiront :
je vois le {Jean-) Baptiste, la Marie
heureux à leur noël ;
je ferai des gâteaux, sacrebleu !
quand j'en aurai envie.
Bravo ! Hélas ! la pauvre Marguerite
se butta, le pot tomba :
Adieu le beau présage !
Il faut retourner au village,
disait la fàuvre maladroite : hélas! que j'ai du mal !
mon mari veut, quelle disait, me donner, ù la maison,
quelques coups de tricot : ah ! que je suis châtiée !
Et pourtant, il est bon de rêçer, en la vie :
tout le bien du monde est à nous,
tout le vieux Bart, tout le Fremuge.
Quand je m'y mets, je suis tout heureux, avec
les imaginations que je me loge
dans la tête : je suis un monsieur à Montbéliard ;
pas un ne peut me supplanter ;
bien à l'abri de la pluie ^
je me régale en ma maison ;
je suis reluqué par Suzon ;
j'hérite dans l'Amérique,
je deviens roi de la République
et les gens se tirent les cheveux
pour m'avoir.
Rage ! Je m'éveille en mon grenier
toujours Groubot, toujours chiffonnier.
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— 270 —
L'aine et lou petet tchin.
Ne fouchen djomais lai nature ;
In gros topol^ in boroillot
Entrope ne sairait redjonnai lou chirot
Sans aicalai ene aivanture
Coumen Taine, qu'ai vai djabiai
De faire lou madeu et que fut rouetenai.
È régaidjai lou tcbin di maitre :
C'a lou-diale, qu'è diai, se i ne poyo être
Bin chaitti coumen lu. Que fait-é pou coulai?
Lou seucu vint dgingai, denai lai paitle,
È bambille sai eoue^ et peu, ei a boquai.
Ces bés aiffaires dans lai tête
È rite aiprê lou chire^ et vint, tout guilleret.
Pou li faire brament piainotte,
Li boute do lou nai ene mêtehante onçotle
Èleuchie, aivo di bouset
Aipré. Qu'a çouci ? que dyit Faire,
Vôs-te bin t'en ollai, eugnot, mûrie, empialre.
Race de biscoyin, railcbu : bolai ! valot,
Aippoutchai vite lou souelot.
Lou loup et lou bordgie.
In loup, qu'aivai de la pidie,
(Se vos en coignôtes dinnai)
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— 27i —
L'âne et le petit cbien.
Ne forçons jamais la nature ;
un gros gonflé, un venti^ ^
empêtré ne saurait contrefaire le petit monsieur
sans attraper une aventure
comme Tâne^ qui avait imaginé
de faire le câlin et qui fut bâtonné,
li regardait le chien du maître :
c'est le diable, qu'il disait, si je ne pouvais être '
bien caressé comme lui. Que fait-il pour cela ?
le flagorneur vient gambader, donner la patte,
il remue sa queue, et puis, il est baisé.
Ces belles affaires dans la tête
il court après le maître, et vient, tout guilleret,
pour lui faire bien caresse,
lui met sous le nez un méchant sabot
écaillé avec du crottin
après. Qu'est ceci ? que dit Tautre,
veux-tu bien t'en aller, bâtard, charogne, emplâtre,
race de biscayen, teigneux : hola ! valet,
apportez vite la trique.
Le loup et le berger.
Un loup, qui avait de la pitié,
(si vous en connaissez comme cela)
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— Î72 —
Repaissai bin sai peute vie^
Et puerai quasiment tout lou ma aimenai
Po sai raidge. Laimoi ! i so en ayissance
A monde enlie ; in Ichêcun ait povou
Di loup ; même lou pu djovou
En oyant breussenai dans lou bô enquemence
Ai grulai, et m'aippelle achitôt tus les mas.
Es airets que railen^ pou lés faire ai eoisie
En y paile di loup ; tchêcun vô nos tchaissie.
Tout lou monde c'a dès bourrias :
Chire, bordgeais, boitchiron, raimaissie
S'entenden pou nos décombï*ai.
Coulai, pou aivoi dévorai
Po chi po lai ene bête poilluse.
In veil tchouva roignu, en berbis galuse.
In pouchelot engamôssai,
Ene tchairvôte govoilluse.
♦ C'a bin lai poène, matentiuait !
Mon bel aimi, è fa tchandgie
Ene achi déplaisante vie ;
Vos ollai, chire, s*è vos piai,
Brôlai es tchampois eoume in atre.
Coume è pailai dinnai, è voyit, fo di bô.
In aigné que queusai pou lou bordgie. I vô
Que lou ten me riouquait, s'i laieho bin s'empiatre
In bordgerot, qu'è dyil, di fiu de son troupe
Et que moi, loup, i n'ôseu pê
Maindgie ene béte lainuse.
I sero paissai fo ; et sans qu'i lai bouteu
Ai lai bretche, i vô bin engoulai lai bêluse.
In loup ne sairait casai meu.
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— 273 —
repassait {dans son esprit) bien sa laide vie,
et pleurait presque tout le mal amené
par sa rage. Hélas ! je suis en haine
au monde entier ; un chacun a peur
du loup ; même le plus jovial
en entendant agiter les buissons dans le bois commence
à trembler^ et me souhaite aussitôt tous les maux.
Aux enfants qui crient, pour les faire à taire
on leur parle du loup ; chacun veut nous chasser,
tout le monde c'est des bourreaux :
monsieur, bourgeois, bûcheron, faiseur de balais
s'entendent pour nous détruire.
Cela, pour avoir dévoré
par-ci par-là une bête pouilleuse,
un vieux cheval rogneux, une brebis galeuse,
un petit cochon souillé {de fange)
une charogne décomposée.
C'est bien la peine, ma foi !
Mon bel ami, il faut changer
une aussi déplaisante vie ;
vous allez, sire, s'il vous plait,
brouter aux pâturages comme un autre.
Comme il parlait ainsi, il vit, hors du bois
un agneau qui cuisait pour le berger. Je veux
que le tonnerre me secoue, si je laissais bien s'emplir
un petit berger, qu'il dit, du fruit de son troupeau,
et que moi, loup, je n'osasse pas
manger une bête laineuse.
Je serais passé fou ; et sans que je la mette
à la broche, je veux bien engotder la bêleuse.
Un loup ne saurait parler mieux.
48
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— 274
Lou renai et lai cigoig^ne.
In renai, qu'aivai bin seuvent
Tchie lai cigoigne, sai coumère,
Lifrelofrai ai son content^
Boutit queure, in djouè, pou ii faire
Ai dinai ; mais lou veil piachon.
Que ne saivai pé se condure,
Engoulit tout cou qu'était bon.
Et ne laichit qu'in remignon
Qu'è tchampit dans in piait aivo lai réchavure.
Aipré béco de eompliements
È chélit rosé d'ene sens
Et se boutit a long pou Ii faire lai fête.
Ou putôt se mouquai. Laimoi ! lai bouëne béte
 long boc ne poyai aiccretchie in mouché ;
L'atre lopai coume in pouché.
Quand el^eut engoulai l'êqueille :
Tônilche! que repaî nos ans aivu, lai veille,
Qu'è diesit en ponant son nai.
C'a di tchoi. — Mon ami, i vô vos en denai
In moillu dans ene semaine,
Li répondit Tôsé ; Ireuvai-vôs, sambaîdi.
Ai l'ôta, a 00 de médi.
Lou sambaidi, quand lai Bredaine
Sônai médi, lou veil renai.
Tout rôdjoyi, vint taichoutai
Tchie lai cigoigne ; ê ! dobondjouè, mai so.
C'a moi, qu'el y diesit ; i so
Aimaiti po lai faim, et lai gule me tope.
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— 275
Le renard et la cigogne.
Un renard, qui avait bien souvent
chez la cigogne, sa commère,
baffré à son content.
mit cuire, un jour, pour lui faire
à dîner ; mais le vieux glouton,
qui ne savait pas se conduire,
engoula tout ce qui était bon ,
et ne laissa qu'un rebut
qu'il jeta dans un plat avec Veau grasse.
Âpres beaucoup de compliments
il assit l'oiseau d'un côté
et se mit à côté pour lui faire la fête,
ou plutôt se moquer. Hélas! la bonne béte
au long bec ne pouvait accrocher un morceau ;
l'autre avalait comme un pourceau.
Quand il eut engoulé l'écuelle :
tonnerre I quel repas nous avons eu, la vieille,
gM*il dit en torchant son nez,
c'est du choix. — Mon ami, je veux vous en donner
un meilleur dans une semaine,
lui répondit l'oiseau ; trouvez-vous, samedi,
à la maison, au coup de midi.
La samedi, quand la Bredaine
sonnait midi, le vieux renard,
tout réjoui, vint agiter le loquet
chez la cigogne : eh ! bonjour, ma sœur,
c'est moi, qu'il lui dit; je suis
affaibli par la faim et la gueule me tape.
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— 276 —
Mais lou lorron tchoyit dans ene aitlrope :
Béviniansivôs, Piereli,
Chêlis-vôs chu lou chémeli,
Dyit lai cigoigne : è y'ait ene bouène raoillolte
Aivo lou eue et lai griolle.
Elle aivai boulai lou mouché
Dans ene crôgue, ene bassaine
(Ê ne s'en tcha di que). Tout paille-el-cu-lai gaine
Lou goulu vint lotchie et feunai ; mais lai tchai
Lai paissit do lou nai, pendant que lai-coumère
Aivo lou boc aiccretchai tout :
Lou renai fut copu aitout.
Baillen-nôs vadje de faire
A vésin mêlchante aiffaire :
S'el en queusit a renai.
C'était amen pou son nai.
Xiou loup veni bordgie.
In loup> qu'était bin aiifouinai,
Grebi de brequillons^ sans in sou ne in liai.
Que voyai lés berbis lou fure.
Tout soie de traînai ene vie achi dure.
In bé maitin, aivai djabiai
De boutai l'aillon d'in bordgie.
El ollit vê lou peletie
Pou se véli d'in ouctenot :
C'a bin lou bout, se lai moitié
Dés dgens ne me prignen pou lou petet Diodiot ;
I en ai quasi lai dégaine.
ï
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— 277 —
Mais le larron tomba dans une attrape :
soyez le hiençetiii, Pierrej
asseyez-vous sur l'escabeau, '
dit la cigogne : il y a wn bon ra^iU
avec le cœur et le foie.
Elle avait mis le morceau j
dans une cruche^ une bonbonne^
(tl ne s* en soucie du quel). Tout emtarrassé
le goulu vint lécher et flairer ; mais la viande
lui passa sous le nez, pendant que la commère
avec le bec accrochait tout :
le renard fut capot aussi.
Donnons-nous garde de faire
au voisin méchante chose :
s'il en cuisit au renard,
c'était au moins pour son nez.
Le loup devenu berger.
Un loup, qui était bien à sec,
farci de dettes, sans un sou ni un liard,
qui voyait les brebis le fuir,
tout las de traîner une vie aussi dure,
un beau matin, avait imaginé
de mettre l'habit d'un berger.
Il alla vers le tailleur
pour se vêtir à' une jaquette :
c'est bien le bout^ si la moitié
des gens ne me prennent pour le petit Georges i
j'en ai quasi la dégaine.
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— 278 —
Qa'è diaj, tout éveru d'aivoi clii bin môlrai
Tant de séné. I Vô entrai |
Dans l'étalé^ quand lai campaine ^ j
Raitlroupe, ai lai neu, lou valot I
Et lés dgens de l'ôta : tant pé pou lou bôbot
S'i lou rencontre do mai paitle ;
li Tengoule en mon gorgoillot
Coume ene berbis, matembaitte !
Coulai n'était pé ma djabiai ;
Mais pou encoè meu endjolai
Lou monde, è se boute ai bruillie :
C'a lou Dgeordgeot, (j'a moi. Mais lai fuillie
Et lés bôs rêsouenint de son reune chi fô,
Qu'è poulchai povou ai lai ronde. i
A trayin qu'è fesai, lou monde
Qu'était po lai pailchit defo
Aivo dés crous et dés fourtchies :
È fut êtcharpai coume in fo
Qu'el était. — Dans tous lés méties
Airralennôs quand è y' ait prou :
Trou ce r'a trou.
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— 279 —
qu'il disait^ tout heureux d'avoir si bien montré
tant d'esprit. Je veux entrer
dans retable^ quand la cloche
rassemble^ à la nuit, le valet
et les gens de la maison : tant pis pour le petit garçon.
si je le rencontre sous ma patte ;
je Tengoule m mon gosier
comme une brebis, le diable m'emporte !
Cela n'était pas mal conçu ;
mais pour encore mieux enjôler
le monde, il se met à crier :
c'est le petit George, c'est moi. Mais la fouillée
et les bois résonnaient de sa grosse voix si fort,
qu*il portait peur à la ronde.
Au train qu'il faisait, le monde
qui était par là sortit dehors
avec des boyaux et des fourches {enfer);
il fut écharpé comme un fou
qu'il était. — Dans tous les métiers
arrêtons-nous quand il y a assez ;
trop ce r' est trop.
FIN.
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— 280 —
AVIS ESSENTIEL
L'imprimerie n'ayant pu fournir des chiffres barrés, poui*
indiquer les notes diézëes, force a été d'employer les chiffres
ordinaires. Mais le lecteur doit être averti que les /a (4) de la
cinquième mesure du Bon-an^ ainsi que le sol (5) de la hui-
tième mesure de la Chanson de table, doivent être diézés, au
moyen d'une barre, oblique de droite & gauche, en descendant.
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— 281 —
TABLE DES MATIERES
Pag»
Avant-propos 3
I. Introduction 9
§ 1. Origine et caractères du patois de Montbéliard . 9
§ 2. Permutation des lettres 14
§ 3. Valeur des lettres; prononciation; orthographe . 20
§ 4. Grammaire 31
n. GLOSSAffiE. 41
in. Textes patois 215
Lou bon-an 218
Couplets dialogues par Bonsen 222
Chanson de table ^dirBonsen.* , ., 226
Rtfram des Pétignat . 230
Ene dêtrosse tchie les Boroillots par M. Beley . . . 234
Fables de l'auteur 240
Lou raimaissie et lai serpent 240
Lou borouquie et lai mô 242
Lou courbé et lou renai 242
Lou pouché, lai cobe et lou belin. ..'.... 244
Lou loup et lou tchin 246
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— 282 —
Lou loup et lai cigoigne 248
Lou poutot de terre et lou poutot de fê 250
Lou renai et les raisins 252
L'aille, lai true et lai tchaitte 25:2
Lai cigale et lou frémi 256
L'aine et ses chires 258
Lou sendge et lou dauphin 260
L'aivantaidge di saivoi 262
Lai laiceliere et lou poutot de laioé 266
L'aine et lou petet tchin 270
Lou loup et lou bordgie 270
Lou renai et lai cigoigne 274
Lou loup veni bordgie 276
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^-.VJisSP^ -.^3^.5?
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Digitized by
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