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Full text of "Glossaire du pays Blaisois"

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Adrien  THIBAULT 


GLOSSAIRE 


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PAYS  BLAISOIS 


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BLOIS 

Chez  tous  les  Libraires 


ORLEANS 

HERLUISON,  libraire,  roe  Jeanne -Orc 


ET    CHEZ    LWLTELR 

t\     le.     Claa.ij.sscc-St -Victor     (près     Blois) 


GLOSSAIRE  DU  PAYS  BLAISOIS 


N"  279 


Cet  Ouvrage  a  été  tiré  à  trois  cents  exemplaires  numJrotés,  dont  les  dix  premiers 

sur  papier  de  luxe. 


Adrien  THIBAULT 


GLOSSAIRE 


DU 


PAYS  BLAISOIS 


BLOIS 

Chez  tous  les  Libraires 


ORLEANS 

HERLUL^ON,  libraire,  rue  Jeanne -d'Arc 


ET    CHEZ    L^ALTELR 

à     le.    Cha\assée-St -Victor     (près    Blois) 


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PC 


La    Maîtresse   THIBAULT 


Née    Francoise-Chantal    FLUMAS 


Ma   Mère. 


A  vous,  via  bonne  et  chère  Mère,  à  vous  qui  êtes 
issue  des  plus  anciennes  familles  paysannes  de  ce  sol 
blaisois,  je  dédie  ce  livre  consacré  à  l'étude  de  l'idiome 
dans  lequel  vous  nous  avei  élevé^^  mes  frères  et  moi, 

Votre  fils  très  respectueux, 

Adrien    THIBAULT. 


PRÉFACE 


-♦►.*- 


Dans  la  Préface  de  son  I)icli(jnnaire.  Lidrê  dit  (p.  XXVII)  : 

«  II  s'introduit  dans  la  langue  littéraire  des  mots  venus  des 
«  patois,  particulièrement  des  patois  qui.  avoisinant  le  centre, 
«  ont  avec  lui  moins  de  dissemblance  pour  le  parler.  Cela  n'est 
«  point  à  regretter,  car  ce  sont  toujours  des  mots  très-français, 
«  et  souvent  des  mois  trés-heureux  «. 

Et  plus  loin  (p.  X\'LÏ)  : 

«  Le  patois  est  un  dialecte  qui.  nayant  plus  de  culture  litté- 

«  raire,  sert  seulement  aux  usages  de  lavie  commune Le 

«  fond  qu'ils  (les  patois)  tiennent  des  dialectes  (de  lancienne 
«  France)  est  excellent,  et  aussi  français  que  ce  qui  est  dans  la 
«  langue  littéraire  :  on  peut  donc  en  user  en  sécurité,  car  ils  sont 
«  une  part  réelle  et  saine  de  notre  idiome  ». 

C'est  la  lecture  de  ces  lignes  qui  m'a  engagé  à  mettre  au  jour 
cette  modeste  étude,  et  m'a  fait  espérer  ([u'elle  pouri'ait  être 
utile. 

On  devait,  en  effet,  s'étonner  de  voir  que  personne  n'avait 
encore  songé  à  faire  pour  Blois,  ce  qui  a  été  fait  pour  plusieurs 
provinces,  c'est-à-dire,  à  recueillir  les  mots,  les  locutions  du 
parler  blaisois  (1).  S'il  existe  un  pa^^s  où  cette  étude  dût  être 
intéressante,  c'est  assurément  celui-ci.  «  La  pureté  même  de  la 
«  langue  et  la  douceur  d'accent  que  le  berceau  et  la  Cour  des 
«  Princes  y  ont  apporté  »  (2)  la  rendaient  même,  je  crois,  néces- 
saire, à  notre  époque  dinvestigations  philologiques.  Mais  pour 
mener  à  bien  cette  entreprise,  il  ne  suffisait  pas  de  posséder  les 
qualités  qui  font  le  philologue  et  le  lexicographe,  il  fallait  avoir 

(1)  M.  Talbert,  professeur  au  Prytanéo  de  La  Flèclio,  a  fait  imprimor  en 
1874  une  Uii^se  intituléo  :  Du  dialecte  blaisois  et  de  sa  conformité  avec  l'an- 
cienne langue  et  l'ancienne  pronoyi dation  françaises.  C'est  une  dissertation 
d'érudit  avec  laquelle  le  présent  ouvrage  n'a  d'autre  rapport  que  le  chapitre 
préliminaire  où  je  traite  de  la  prononciation  ;  et,  encore  là,  nous  différons 
sensiblement,  M.  Talbert  ayant  spécialement  étudié  le  dialecte  du  canton  de 
Mer. 

(2)  Dernier,  Hist.  de  Blois,  p.  9. 


„  PRÉFACE 

la  qualité  d  autochtone.  Si  je  n'ai  pas  les  premières,  je  puis 
hautement  me  recommander  de»  la  seconde  :  jamais  jmisan 
blaisois  ne  fut  plus  hlaisois  que  moi. 


Dans  son  acception  vul^aaire.  le  mot  Palais,  pour  la  plupart 
des  gens,  signille  langage  corrompu,  jargon.  C'est  là  un  juge- 
ment à  réformer,  et  la  définition  de  Littrê  doit  être  regardée 
comme  souveraine.  Un  parler  qui  s'affranchit  de  toute  régie,  de 
toute  logique  dans  la  formation  des  mots  et  dans  leur  sj^ntaxe. 
et  ne  peut  avoir  de  grammaire,  c'est  là  un  jargon.  Quand  j'étais 
enfant,  une  vieille  parente,  fatiguée  de  m'entendre  faire  des 
gammes  sur  le  piano,  s'écriait  :  «  Tu  m'abages  avec  ton  piano  !  » 
Abager  est  patois,  piano  est  jargon. 

S'il  est  un  parler  qui  puisse  s'appliquer  de  point  en  point  la  dé- 
finition que  Littré  donne  du  patois,  c'est  assurément  le  parler  du 
pays  blaisois.  La  conviction  où  je  suis  qu'il  constitue  un  appoint 
précieux  pour  la  langue,  et  l'espoir  que  d'autres  partageront 
cette  conviction  sont  les  mobiles  qui  m'ont  déterminé. 

Il  est  bien  vrai,  comme  le  dit  Moncrif  (1),  «  qu'on  ne  peut  ni 
«  ne  doit  fixer  une  langue  vivante  ».  ^lais  si  la  notre  a  besoin 
de  s'étendre,  pourquoi  aller  chez  des  étrangers  chercher  des 
vocables  hétéroclites  et  aussi  opposés  par  l'origine  que  par 
l'accent  au  génie  français,  quand  nous  pourrions  user  de  notre 
propre  patrimoine,  en  puisant  dans  nos  vieux  auteurs,  et  dans 
les  divers  dialectes  ou  patois?  Tous  les  bons  esprits  sont  d'ac- 
cord pour  s'opposer  à  ces  tendances  anti-nationales  que  ces 
vieux  auteurs  eux-mérnes  signalaient  et  déploraient  déjà  de  leur 
temps  :  Noël  du  Fait  (2)  se  demande  «  si  cela  est  bien  fait  chaii- 
«  ger  et  invertir  les  noms  de  nostre  pa3's  pour  en  aller  emprun- 
«  ter  ailleurs,  et  estre  notable  signe  d'estre  mauvais  mesnager, 
«  quérir  du  feu  chez  ses  voisins  ».  Ptonsard,  à  qui  Boileau  a 
reproché,  avec  trop  de  sévérité  peut-être,  de  parler  grec  et  latin 
en  français  (qu  eût-il  dit  de  Rabelais!)  Ronsard  parle  ainsi  dans 
la  Préface  de  sa  Franciade  :  «  .Je  t'adverti  de  ne  faire  conscience 

«  de  remettre  en  usage  les  antiques  vocables et  choisir  les 

«  mots  les  plus  pregnants  et  significatifs  ». 

(1)  Œuvres  mêlées,  174^J. 

(2)  Contes  d'Eutrapel,  tome  II,  p,  2o0  et  suiv 


PREFACE  III 


Le  pays  hlaisois.  loi  quil  faut  rentendrc  ici,  ne  comprend 
qu'un  territoire  restreinl.  borné  à  peu  près,  du  midi  au  nord, 
par  Cliouzy.  la  forèl  de  Blois.  Fossé.  Marolles.  Jarday,  Villorbon, 
Menars.  avec  une  pointe  (lu'on  pourrait  mener  jusqu'à  Mer,  en 
longeant  la  Loire.  Au  (U'ià  de  cette  limite,  c'est  la  Beauce  avec 
son  langage  ([ui  varie  d'autant  plus  qu'on  s'éloigne  davantage. 
Du  levant  au  sud,  je  ne  puis  jjrendre  que  le  bord  de  la  Loire, 
depuis Saint-D^^é  jusqu'à  Candé.  Passé^^()ntlivault.  Saint-Claude. 
Vineuil.  Collettes  et  Chaillos.  0:1  commence  à  sentir  l'inlluence 
de  la  langue  solognote  :  deux  lieues  plus  loin,  on  est  en  pleine 
Sologne  [1).  Ce  cercle  comprend  donc,  à  peu  près,  les  deux  can- 
tons, est  et  ouest,  de  Rlois.  Et  cette  délimitation  ne  doit  point 
être  considérée  comme  arbitraire,  si  l'on  veut  bien  admettre 
comme  juste  le  princi[)0  qui  m'a  guidé,  savoir  :  que  toutes  les 
expressions  contenues  dans  ce  recueil  doivent  être  communes 
à  toutes  les  localités  du  territoire  désigné,  et  que  tel  mot,  par 
exemple,  entendu  à  Menars.  est  employé,  et  avec  le  même  sens. 
à  Marolleset  àCbailles.  Certes,  si  j'avais  voulu  être  moins  exclu- 
sif, j'aurais  singulièrement  grossi  mon  volume  en  poussant  une 
pointe,  dun  côté  jusqu'à  Ilorljaultet  Marchenoir.  de  l'autre  jus- 
qu'à Bracieux  et  Contres  :  et  j'avoue  que  j'ai  dû  souvent  me  faire 
violence  pour  repousser  des  vocables  gracieux,  pittoresques, 
énergiques.  Mais,  les  introduire  ici.  c'eût  été  détruire  dans  mon 
œuvre  la  seule  qualité  [)eut-être  qui  puisse  lui  donner  une  va- 
leur i)liilologique  :  l'unité.  Je  crois  avoir  réalisé  de  cette  ma- 
nière le  vœu  que  ^l.  le  comte  Jaubert  dans  son  GlosHcm^e  dit 
centre  de  la  France,  formulait  en  ces  termes  (2):  «  Un  jour 
«  peut-être,  pourvu  qu'on  ne  tarde  pas  trop,  il  sera  possible  de 
«  caractériser  plus   nettement  les  dialectes    de  ces  diverses 

(1)  Pour  la  Beauce  et  la  Sologne,  ha  diiïérence  du  langage  provient  avant  tout 
de  la  dilTérence  de  la  culture,  et  par  suite,  dfs  mœurs.  Pour  les  limites  en 
aval  et  en  amont  de  la  Loire,  il  est  raisonnable  de  les  arrêter,  d'une 
part,  à  Chouzy,  car  Onzain  (à  4  kilomètres),  suivait  la  coutume  de  Touraine  : 
aujourd'hui  encore  son  arpent  n'est  que  de  10  boisselées  au  lieu  de  \'i,  en  Blai- 
sois  :  et,  d'autre  part,  à  Mer,  car  Avaray  (à  6  kilomètres),  était  régi  par  la  cou- 
tume d'Orléans  :  la  fabrique  de  cette  paroisse  fut  même  plusieurs  années  (1763)  à 
ne  déposer  ses  registres  dans  aucun  greffe,  hésitant  entre  celui  de  Blois  et  celui 
de  Beaugencv. 

(2)  Introd.,  p.  15. 


IV  PREFACE 

«  contrées,  et  (rassio-nor  à  chacune  d'elles,  à  l'exemple  des 
t  flores  locales,  une  certaine  quantité  de  mots,  de  locutions 
«  qui.  en  etïet.  leur  sont  particulières  ». 

.Mais  en  restant  même  dans  ce  cercle  si  restreint,  on  rencontre 
des  expressions  (jui  S(^nt  loin  d'être  d'un  usage  universel. 
(rret/adcs.  qui  est  très  usité  à  ^Fenars,  à  Saint-Denis,  à  la 
Chaussée,  est  complètement  inconnu  dans  les  villages  voisins. 
Quant  à  la  prononciation,  on  pourrait  dire  qu'elle  varie,  pour 
certains  mots.  d(^  village  à  village.  Si  o  ne  se  prononce  ou  que 
dans  un  nomhre  limité  de  mots  (Voyez  O.  |  PROXONCIA  TION 
qui  suit  .  aux  Granges,  faubourg  de  Rlois,  cette  substitution  de 
sou  est  presque  générale  :  «  Mon  hounounic,  dounez-moi  des 
poifjnes,  è  sont  bonnes  ».  Chose  étrange,  on  retrouve  ce  même 
parler  à  quatre  lieues  de  là,  à  Mer.  à  Saint-Dyé  et  aux  environs. 
La  transformation  du  é  initial  en  a  {acouter,  aborgner,  etc.),  si 
fréquente  depuis  Saint-Sulpice  jusqu'à  Saint-Denis,  ne  se  re- 
trouve plus  à  Menars.  p]lle  disparaît  tout-à-fait  en  Beauce,  où 
Ton  a  même  une  tendance  à  transformer  au  contraire,  le  a  en  é 
{étvnper  pour  attraper),  ce  qu'on  appelle  ici  2^^t^^t£r  j^ointu.  On 
rencontre  assez  souvent,  sourtout  à  Villetlanz}^  et  à  Villebrême 
des  vieillards  qui  exagèrent  l'habitude  de  substituer  aux  sons 
è,  ai\e  son  eu,  {crewne,  eiuner,  Queune,  crème,  aimer.  Etienne] 
et  qui  prononcent  presque  tous  les  è,  ai,  é,  sourdement,  en  des- 
serrant à  peine  les  lèvres. 


ce 

O 


Tous  hommes  et  femmes  et  petits  enfants  ont  le  nez  en  figure  d'un 

as  de  treuWe. 

Rabelais,  IV,  9. 

Je  ne  parle  pas  d'Orchaise.  à  trois  lieues  de  Blois;  le  langage 
et  surtout  la  prononciation  de  ce  coin  du  Blaisois  sont  tellement 
caractérisés  qu'il  faudrait  en  faire  une  étude  à  part. 

M.  Salomon  Reinach.  dans  son  Manuel  de  pJiilologie  (1),  pose 
cette  question  surprenante  :  «  Si  un  français  du  seizième 
«  siècle  revenait  sur  terre,  s*imagine-t-on  qu'il  comprendrait 
«  une  page  de  Rabelais  prononcée  par  ses  descendants  actuels?  » 
Je  ne  sais  si  ce  français  serait  vraiment  aussi  dépaysé  que  le 
pense  >f.  Reinach  en  entendant  un  professeur  en  Sorbonne 
lire  et  commenter  un  chapitre  de  Pantagruel,  mais  je  suis 
convaincu  que  Rabelais  lui-même  serait  tout-à-fait  à  Taise  s'il 

(1;  Page  l'77. 


PREFACE  V 

venait  se  mêler  à  la  conversation  de  nos  paisans  de  Villebarou 
ou  de  Saint-Claude,  car  leur  langage  est  encore  aujourd'hui, 
à  très  peu  de  choses  près,  ce  (jifil  était  au  wi*"  et  même  au 
x\^  siècle. 

Ung  demi  qiuirtier  de  terre assis  dans  le  clou.u  du  pont  chas- 

tré  (aujourd'hui  Ponts-Chartrains),  joignant  d'une  part  devers  le  vent 
cl'ahas  au  Gué-des-Paulx  et  d'autre  part  devers  le  vent  d'amont,  aux 
prés  des  dicts  bailleurs,  wn  fous  se  entre  deulx,  et  devers  le  vent  de 
souUerre  a  la  rivière  de  Cousson,  et  d'autre  au  elieniin  ;i  aller  de  la 
porte  des  Champs  a  Court  (-Chevernyi. 

1  li)2.  Arch.  dép.  Loir-et-Cher.  E.  317. 

Le  notaire  qui  rédigerait  aujourd'hui  ce  bail  rcrirail,  sans 
doute,ces  vocables  avec  l'orthographe  acluelle:  mais  le  bailleur 
et  le  preneur  nen;^f^r/t'rr//t'y?/  pas  d'autres  que  ceux  du  contrat 
de  1  \m. 


Après  avoir  arrêté  les  limites  géographiques  de  mon  travail. 
le  point  le  plus  important  était  d'en  fixer  les  limites  lexicogra- 
phiques.  Que  fallait-il  prendre,  que  fallait-il  laisser?  Pour  les 
mots  manifestement  corrompus,  les  mots  de  jargon  (par  ex. 
dcrictcment  pour  directement),  je  devais  les  exclure  impitoya- 
blement. Mais  dans  le  parler  régulier  n'avais-je  pas  aussi  des 
éliminations  à  faire  ?  Devais-je,  par  exemple,  accepter  la  locution 
astcure  qu'on  emploie  ici  universellement  pour  dire  à  cette 
heure  ?  Je  ne  l'ai  point  pensé,  bien  que  Henry  IV  et  Montaigne 
en  eussent  usé  et  que  Brantôme  eût  écrit  ast/mre  ;  ces  illustres 
exemples  ne  pou  valent  me  servir  d'autorités:  d'où  qu'il  vienne,  un 
barbarisme  est  touiours  un  barbarisme.  D'un  autre  côté,  devais- 
je  rejeter  certains  mots,  sous  prétexte  qu<^  ce  sont  des  mots  de 
la  langue  officielle  dont  nous  avons,  nous,  changé,  transposé  ou 
enlevé  une  ou  plusieurs  lettres  ?  Non,  parce  que  dans  la  ])lu- 
part  des  cas.  leur  forme  nettement  caractérisée  en  fait  des  mots 
nouveaux,  des  mots  tout  autres.  Je  sais  bien  (|ue  «  la  question 
«  d'orthographe,  pour  peu  qu'on  la  discute,  doit  être  subor- 
«  donnée  à  la  question  d'origine  (1)  »,  et  que  la  forme  la  plus 
pure  est  celle  qui  se  rapproche  le  plus  du  radical.  On  nous  re- 
prochera de  dire  carcul,  qui  vient  du  lat.  calculus,  et  colidor,  qui 

(1)  Charles  Rozan,  Les  itetites  Ignorances  de  la  Conversation. 


vr  PRÉFACE 


qui  vient  de  l'italien  corn'dore.  Et  pourtant,  que  faisons-nous 
autre  chose  que  d'user  de  la  pernuitalion  si  fréquente  du  l  enr, 
et.  réciproquement,  du  /•  on  /.  qui  a  fait  de  iilulare,  hurler,  et  de 
peregrhms,  pèlerin  ? 


¥    * 


J'ai  aussi  à  m'expliquer  sur  l'admission  de  quelques  mots 
(ils  sont  très  rares)  qui  se  trouveiit  dans  le  Dictionnaire  de 
l'Académie  et  surtout  dans  celui  de  Littré.  Pour  ceux  qui  ont 
une  acception  différente,  leur  i)lace  ici  était  naturellement 
marquée.  Pour  les  autres,  j'ai  été  amené  à  les  inscrire,  parce 
(ju'ils  y  sont  qualiliés.  soit  de  bas,  de  populaires,  soit  de  peu 
usités,  qualifications  qu'ils  n'ont  plus  chez  nous,  ou  de  provin- 
ciaux, tels  que  canette.  Littré  disant  :  «  Canette 4°  Nom, 

«  dans  quelques  provinces,  de  la  bille  dont  les  enfants  se 
«  servent  pour  jouer  «.  il  est  tout  naturel  que  j'indique  que  le 
Blaisois  est  une  de  ces  provinces-là.  On  m'a  fait  encore  observer 
que  plusieurs  mots  se  rencontrent  aussi  dans  d'autres  parlers 
provinciaux,  et  ne  sont  pas,  par  conséquent,  spéciaux  à  notre 
contrée  :  je  n'en  disconviens  pas.  Mais  si,  sous  ce  prétexte,  je 
dois  les  négliger,  un  lexicographe  tourangeau  ou  berrichon 
devra  les  omettre  aussi,  sous  prétexte  qu'ils  font  partie  du 
parler  blaisois  :  et  alors,  où  les  trouvera-t-on  ?  Il  me  suffit 
qu'ils  existent  ici  pour  que  je  les  adopte  ;  car  il  importe  que  ce 
livre  soit  un  recueil  aussi  complet  que  possible  des  mots  du 
dialecte  Blaisois. 

J'ai  pensé  bien  faire  aussi  en  donnant  quelques  mots  anciens, 
aujourd'hui  disparus,  mais  qui  m'ont  semblé  appartenir 
spécialement  au  parler  blaisois  d'autrefois,  ou,  tout  au  moins, 
3'  avoir  été  fort  répandus.  Outre  l'intérêt  archéologique  qu'ils 
peuvent  avoir,  ces  mots  sont  évidemment  du  domaine  que 
j'avais  à  exploiter. 


» 


J'ai  cru  devoir  insérer  de  nombreux  exemples,  non  seulement 
pour  venir  en  aide  aux  définitions,  mais  aussi  pour  donner  une 
idée  de  la  tournure  des  phrases  et  de  l'esprit  de  nos  paysans; 
et.  dans  ce  but.  pour  les  définitions,  comme  pour  les  exemples, 
je  n'ai  point  hésité  à  employer  les  mots  de  mon  propre  Glossaire 
quand  je  les  ai  trouvés  plus  vrais,  plus  expressifs  que  ceux  de 


PREFACE  VII 

l'Académie.  Leur  origine  est  celle  même  de  la  langue  et  j'ai 
fait  ce  que  j'ai  pu  pour  lei)rouver.  Sans  doute,  ma  démonstration 
eut  été  plus  complète  si  javais  pu  consacrera  mes  recherches 
autant  de  temps  que  j'y  avais  de  goût.  Néanmoins,  je  crois 
avoir  éta^^é  de  citations  anciennes  les  définitions  d'un  assez 
grand  nombre  de  mots  pour  quon  puisse  accorder  quelque 
crédit  à  celles  qui  en  manquent. 


L'étymologie  devait,  à  son  tour,  être  traitée  avec  le  plus 
grand  soin.  Pour  les  mots  qui  sont  de  la  langue  littéraire  ou 
qui  n'en  différent  que  par  quelque  léger  changement  de  forme 
j'ai  considéré  que  leurs   origines  a3^ant  été  supérieurement 
étudiées  par  les  maîtres  dans  des  ouvrages  qui   sont  entre 
toutes  les  mains,  il  serait  puéril  de  les  relater.  Je  n'ai  ])arlé  de 
leur  étymologie  que  lorsque  j'ai  vu  que  la  forme  dialectale  s'en 
approchait  davantage  que  la  forme  française.  Quant  â  ceux  qui 
n'ont  aucun   rapport  avec  la   langue  académique,  j'ai  dû  me 
borner,  souvent,  à  en  indiquer  simplement  le  radical,   sans 
chercher  à  expliquer  la  raison  d'être  de  toutes  les  lettres  qui 
les  constituent.   Les  ét^^mologistes  modernes    ont  établi  des 
régies  de  permutation  ingénieuses,  mais  qui  ont  le  tort,  à  mon 
sens,  d'être  données  comme  absolues.   Il  y  a  (et  il   y  aura 
probablement  toujours),  dans  le  français,  des  vocables  dont  il 
est  impossible  de  justifier  logiquement  la  construction  ;  à  plus 
forte   raison,    dans    un    dialecte  qui   n'a  pas  de  monuments 
littéraires.   N'est-il  pas   permis,  cependant,    d'indiquer    leur 
origine,  si  leur  filiation  est  évidente  ?  ^le  sera-t-il  défendu,  par 
exemple,  d'écrire  que  pleumevoie  vient  de  prirnula  veris,  cràpi 
de  crapaud  et  tauyon  de  taudis,  sous  prétexte  que  ces  formes 
capricieuses  sont  en  désaccord  avec  les  principes  posés  par 
M.  Brachet  ?  Je  ne  le  pense  pas.  Je  crois,  au  contraire,  que  le 
lecteur  me  saura  gré  de  n'avoir  pas  reculé  devant  la  tâche  qui 
s'imposait  d'établir  la  légitimité  des  droits  qu'ont  ces  nouveaux 
venus,  qui  sont  pourtant  des  aînés,  à  entrer  dans  la  langue 
française.  Pour  être  plus  court,  je  n'ai  pas  indiqué  l'origine  du 
mot   quand   cette    origine  apparaît    clairement  dans  ce  mot 
lui-même  ou  dans  sa  définition. 


* 


VIII  PRÉFACE 

Littrê.  qu'on  est  toujours  heureux  d'avoir  pour  soi.  a  dit  : 
(Prof.  p.  XXVIID. 
«  Malheureusement  toutes  ces  sources  de  langue  qui  coulent 

•  dans  les  patois  sont  loin  dètre  à  la  portée  du  lexicographe. 

•  11  son  faut  beaucoup  que  le  domaine  des  parlers provinciaux 

•  ait  été  suflisammenl  exploré.  11  y  reste  encore  de  três-consi- 
«  dérables  lacunes  ». 

C'est  une  de  ces  lacunes-là  que  j'essaye  de  combler  aujour- 
d'hui ;  et.  pour  justilîer  davantage  encore  lopportunité  de 
cette  élude,  je  rappelle  le  conseil  du  comte  Jaubert  disant 
qu'il  iic  faut  pas  f)'op  farrfr)-.  Cela  est  vrai  ;  les  vieilles 
expressions  et  surtout  la  vieille  prononciation  disparaissent 
tous  les  jours.  Ce  recueil  qui  eut  été  une  fois  plus  considérable 
il  y  a  quarante  ans,  serait  peut-être,  dans  quarante  ans  d'ici. 
impossible  à  composer.  Et  Charles  Nodier  me  semble  avoir 
pressenti  ce  terme  fatal  quand  il  écrivait  :  «  Si  ces  dialectes 

•  populaires  n'existaient  plus,  il  faudrait  créer  une  Académie 

•  pour  les  retrouver  ».  J'applaudis  de  grand  cœur  à  ces  paroles. 
Oui.  il  est  possible,  je  ne  dis  pas  désirable,  que  les  patois 
disparaissent  ;  mais,  s'il  doit  en  être  ainsi,  on  reprendra,  sans 
doute,  ridée  de  ce  maître  de  la  langue  française.  En  ce  cas, 
mon  petit  livre  pourra  être  de  quelque  utilité  à  la  future 
académie.  Il  pourra  aussi  servir  à  constater  que  Blois  n'est  pas 
indigne  de  la  réputation  qu'il  a,  détre  la  patrie  du  beau 
langage  et  de  la  bonne  prononciation. 


La  Chaussee-Saint-Victor,  Mai  1892. 


.^  I.  OBSERVATIONS  GRAMMATICALES 


(1) 


AuTicLi-:  1.  -  .Siilis^aiilil'H 

Acte,  âge,  air,  autel,  centime,  chaud,  éclair,  emplâtre,  espace, 
évangile,  froid  fïred),  frîclie,  gest(\  honneur,  hôtel,  incendie, 
légume,  orage,  ouvrage.  i)oison  sont  du  genre  féminin. 

Fourmi  (IVomi).  image,  noix,  sentinelle  sont  masculins. 

Article  '2.  —  I*i-oii<mii^<  |M'I'!h<>iiii(^Is 


Singulier    < 


Masculin.  Féminin 

1'^  p.  Je  Je 

2''   1».  Ta  m 


)    .,^       (^  À' on  .1  (levant  une  consonne, 

l  f  ^l  Elle  ou  Aile  devant  une  voyelle. 

il"^  1).  Je  Je 

2"  p.  Vou  Voie 

.^        ^  /  E  OU  /  (levant  une  consonne. 

(  //  Elle  ou  //  devant  une  voyelle. 

Comme  j' étions  attentifs  :  et  qui  sommes-nous  f  Je  sommes  ce  que 

je  sommes  ;  je  jouons. 

Moy.  de  parvenir,  1,  2G1. 

Je  n'avons  que  faire  de  femmes  avecq  nous. 
17  août  1611.  Aff".  Guignard.  Arcli.  L.-et-Gli.  li.  Baill.  de  Blois. 

Je  crois  que   nos    anemys   sont  en  grant   pêne,    vu   la   honteuse 

retrete  qu'///  ont  fet  ;   pour  tout  le  jour  de  demayn,  je  soré  le  chemyn 

rjiKjs  prendront et  s'tjl    ont    joué   le  pasyon,   nous  jourons  la 

vanyance. 

François  I"'',  Aneed.  françoises,  p.  112.  Paris,  17U8. 

//  y  a.  Il  y  avail.  il  y  aura,  il  y  aurait  se  prononcent  yna^ 
gn'avé.  gn'ara,  gn'nrc. 

En  français,  dans  Je  l'aime,  lu  l'as,  ils  l'embrassent,  V  tient 
lieu  indistinctement  de  te  ou  de  la  ou  de  cela.  Il  n'en  est  pas  de 

(1)  Dans  tout   ce   paragraphe,    on    a   fait   bon  marché  de  l'orthographe   pour 
s'attacher  à  figurer  aussi  exactement  que  possible  la  phonétique  du  parler  blai8(3is. 


X 


OBSERVATIONS 


même  ici.  On  prononce  toujours  le  pronom  féminin  la  en  le 
faisant  suivre  d'un  .s-  euphonique,  quand  le  verbe  commence 
par  une  voyelle  ou  un  h  muet:  Je  la  s'aime,  tu  la  s'as,  i  la 
s'embrassent.  Voyez  plus  loin  |  II,  PROXOXCIA  TION,  L. 

Article:  3.  —  Verbes 

CONJUGAISON   DES  VERBES   AUXILIAIRES   AVOIR   et  ÊTRE 

Infinitif 

PRÉSENT 

Avoir  Etre 

PASSÉ 

Avoir  èvu,  èyant  èvu  Avoir  ète  (1),  èyant  ète 


PARTICIPE  PRESENT 

Èyant 

Étant 

PARTICIPE    PASSÉ 

Évu,  èvue 

Indicatif 

PRÉSENT 

Été,  ètée 

J'? 

J'se 

T'as 

T'es 

Il  a 

Il  est 

J avons 

J'sommes 

Vou  ave 

Vou  êtes 

Il  ont 

I  sont 

IMPARFAIT 

J'avée  (2) 

J'ètée  (2) 

T'avée 

T'ètée 

Il  avé 

II  été  ou  il'té 

J'avains 

J'ètains 

Vou  avéez 

Vou  ètéez 

Il  avaint  (3) 

Il  ètaint  ou  il'taint  (3) 

(1)  Pour  la  prononciation  de  e,  toyez  au  |  II,  PRONONCIATION,  Tarticle  p:, 
É,  É,  etc. 

(2)  Cette  prononciation  est  la  même  pour  tous  les  verbes  :  j'eumée,  j'finisée, 
j'recevée.  j'rendée,  j'eumerée,  j'finirée,  je  recevrée,  j'rendrée. 

(3;   Or  en  nouant  se  cuydoint  reposer 

Dens  le  basteau,  car  avoient  lait  la  veille. 

BouRDiGNÉ,  Faifeu,  p.  6(3. 


GRAiNnrATICALES 


XI 


J'e  èvu 

T'as  èvu,  etc. 


(Pas  de  PASSiJ:  dkfinh 


PASSi:    INDI.FIXI 


J'e  ète 
T'as  ète,  etc. 


(Pas  de  PASSÉ  antf.rifair) 


J'avée  èvu 
'r'av('^o  èvu,  otc*. 


!'I>US-QUF-I>AHFAIT 


.l'a vue  ète 
T'avée  èie,  otc 


FlJTl  R   SIMI'LL: 


J'are 
T'a  ras 
I!  ara 
J'arons 
\'ou  a>'ez 
Il  a  roi)  t. 


.l'sere 
Tu  s'i'tis 
I  s'ra 
J 'serons 
Vou  s'rez 
I  s'rout 


J'are  èvu 
T'aras  èvu,  etc. 


FriTK  l'Assi-: 


J'are  ète 

s/ 

T'aras  ète,  etc. 


Conditionnel 


PRF.SFNT  ne    FUTUR 


J'arée 

I  aree 

II  are 
J'arains 
Vou  aréez 
Il  araint 


J'serèe 
Tu  s'rèe 
I  s'ré 
J'serains 
Vou  s'réez 
I  s'raint 


PASSE 


J'arèe  èvu 

J'arée  ète 

T'arée  èvu,  etc. 

T'arée  ète,  etc. 

IMPÉRATIF 

É 

Se 

Èyons 
Eve 

Sèvons 
beve 

XI 1  OBSERVATIONS 

Subjonctif 


PRi:SF,NT 


Que  j'èye  Q^^  j'sé  ou  sèye 

(Jue  fève  ^ue  tu  sèye 

Qu'il  èye  Qu'i  se  ou  sèye 

Que  j'eyains  Que  j'sèyains 

Que  vou  èyèez  Que  vou  sèyéez 

Qu'il  èyaint  Qu'i  sèyaint 

(Pas  d'imparfait) 

PASSK 

Que  j'ève  èvu.  Que  j'èye  ète 

Que  t'èye  èvu,  etc.  Que  t'èye  ète,  etc. 

Article  4.  —  Vei-I»e»  i*éllecliîs 


li 

V 


Je  m'amuse  Je  me  se  amuse 

Tu  t'amuse  Tu  t'es  amuse 

I  s'amuse  I  s'é  amuse 

Je  nous  amusons  Je  nous  sommes  amuses 

Vou  vou  amuse  Vou  vou  êtes  amuses 

I  leux  amusent  I  leux  sont  amuses 

etc.,  etc.,  etc. 

Article  5.  —  €oiijM^i»îîsini  îiiterro^atîve 

Cette  conjugaison  est  inusitée,  sauf  pour  les  verbes  auxiliaires 
être  et  avoir,  où  elle  prend  une  forme  tout-à-fait  barbare  : 


Je-fi  ? 

J'se-t'i  ? 

As-tu  ? 

Es-tu  ? 

A-t'i  ? 

Est-i  f 

J'avons-t'i  ? 
Vou'  ave-t'i  f 

J'sommes-t'i  ? 
Vou'ètes-t'i  ? 

'  >nt'i  f 

Sont'i  y 

etc.. 

etc.. 

,  etc. 

Les  autres  verbes  s'emploient  dans  la  forme  ordinaire  ;  c'est 
l'inflexion  de  la  voix  qui  fait  l'interrogation  :  Vous  voulez 
venir  1  (sous-entendu  :  est-ce  que)  pour  :  Voulez-vous  venir  1 


CtRAMMATICALES  XIII 

Article  6.  —   Voi'Im»)^  iIoiiI  In   coiijii^^'iiiMfHi    wVc*arte 

lies  i'èf;ic*N  <u'ilîimii'0«  (1) 

1"^  CONJUGAISON 

ALLI'ilx.    l'réa.  du    suhj .     gue  jallc    •jik'   t'nik's,    (\\i\\    aile,    que. 
j'allains.  que  vou'  alléez.  (luil  âllent. 
ENVOYER  et  RFA'VOYI'.K.  Fut.  .IN^ivoirai.  Cnnd.  .l'eMvoirai>. 
TROr\'FH.  Fdf.  .!•'  li-nu\t'Mi'ai.  Coud,  .le  trouvéri'ais. 

2'  CONJUGAISON 

H<)L*ILLIK.  Fn(..\v  bouilierai  ou  je  ijouerai.  Coud,  .le  Ijuuilleraisou 
je  boue  rai  s. 

(XJILLIR  (pour  cueillir).  Fut.  Je  cuillirai.  Cond.  Je  cuilliraiî?. 

REQUÉRIR.  rar(.  ijas8é.  Re(iuéri. 

'ri''NlR.  Prés,  de  i'ind.  Je  teins,  lu  teins,  ileint,  jtenon^^,  vous 
tenez,  i'tennent.  Futat-.  Je  teini-ai.  Cond.  Je  leinrais.  Prés.  du.  subj. 
Que  je  tenue.  Pari,  passé.  Teint,  teiiiti^  nu  tint,  tiulc  Ses  dérivés 
suivent  la  même  règle. 

VENIR.  Prés,  de  I'ind.  Je  veins,  tu  veins,  i'veint,  j'venons,  vous 
venez,  i'vennent.  Fut.  Je  veinrai.  Cond.  Je  veinrais.  Prés,  du  subj . 
Queje  venne.  Ses  dérivés  suivent  la  même  règle.  Prévenir,  fait  en 
outre,  siu  part,  passé,  préveint,  jtréveinte. 

3    CONJUGAISON 

APERCEVOIR,  CONCEVOIR,  DEVOIR,  RECEVOIR.  :j'  pers. 
pi.  du  prés,  de  I'ind.  U'apercevent,  i'concevent.  etc.  Au  prés,  du  subj. 
Que  j'aperceve,  etc. 

FALLOIR.  Iniparf.  ITaillait.  Fut.  ITaura.  Condit.  ITaurait. 

PLEUVOIR.  Fut.  l'pleura.  Cond.  l'pleurait. 

POUVOIR.  3^  pers.  pi.  du  prés,  de  I'ind.  l'pouvent.  Prés,  du  subj. 
Que  je  peuve  ou  pouve. 

SAVOIR.  Fut.  Je  sarai.  Cond.  Je  sarais.  Prés,  du  .subj.  Que  je 
save. 

VALOIR.  Fut.  Je  vaurai.  Cond.  Je  vaurais. 

VOIR.  Fut.  Je  voirai.  Cond.  Je  voirais. 

VOULOIR.  Prés,  de  I'ind.  J'velons,  vous  vêlez,  i'voulent.  Iniparf, 
Je  vêlais,  tu  vêlais,  i'velait,  je  velains,  vous  veléez,  i'velaint.  Fut.  Je 
vourai.  Cond.  Je  vourais.  Prés,  du  subj.  Que  je  voule. 

(1)  Pour  la  pionon.ialion  de  tout  cet  article,  voyez,  ci-dessus,  la  conjug.  des 
auxiliaires. 


XIV  OBSERVATIONS  GKAMMAÏICALES 

4     CONJUGAISON 

ATTKINDUK,  AVI'.INDKi:,  l':'l"I':iNnRE  conservent  \e  ci  k  tous  les 
temps  :  Jatteindons,  j'aveimlais,  éteindu. 

IKUUi;.  Près,  de  l'ind.  Je  boiivojis,  vous  l)euvez,  i'beuvent.  Prés,  de 
auOj.  «jue  je  beuve,  etc. 

COIDRI'',  conserve  le  d  à  tous  les  temps:  Vous  coudez,  je  cou- 
dais, cpie  je  coiide,  coudant,  coùdu. 

ECl.OHK.  Prt'.s.  de  Vind.  11  ècluiit,  irèclouscnt.  Irnparf.  11  èclouait. 
Fut.  Il  èclouera.  Cond.  Il  èclouerait.  Prévient,  du  subj.  Qu'il  èclouse. 
Part,  passe.  Eclous.  Ce  sont  les  seuls  temps  usités. 

KAIRK.  Prés,  du  subj.  Que  vous  faisiez. 

PKl'NDRE.  Fut.  Je  prenrai.  Cond.  Je  f>renrais.  Ses  dérivés  suivent 
la  même  règle. 

RKPONDRE.  Part,  passé.  Répons. 

lilRE.  3^'  pers.  pi.  prés,  de  l'ind.  l'risent.  SubJ.  Qu  l'risent. 

SUIVRK.  liasse  défini.  J'ai    sui.  Fut.  Je  suirai.  Cond.  Je  suirais. 

POURSUIVRE  suit  la  même  règle.  Voy.  SUIVRE,  au  Glossaire. 

\1\RK.  Passé  déf.  J'ai  vit,  t'as  vit,  etc. 

Autrefois  le  Passé  défini,  et  même  l'Imparfait  de  l'indicatif,  le 
Présent  et  l'Imparfait  du  subjonctif,  surtout  dans  les  verbes  de 
la  l'"''  conjugaison,  avaient  leur  terminaison  en  is  pour  la 
1^"  et  la  '>  pers.  sing.  et  en  //  pour  la  8^  Aujourd'hui  on 
n'entend  plus  guère  ce  parler  que  dans  la  bouche  des  vieillards. 
Mon  grand-oncle  Jacquot  Poulin  me  disait  un  jour  :  «  Derien. 
si  ton  chien  enragit  et  qui  m'mordit,  vauré  mieux  qutu  l'sâbris 
tout  de  suite. 

En  telle  sorte  que  Marquet  tombit  de  dessus  sa  iument. 

Rab.,  I,  2Ô. 


.^  IL   PRONONCIATION 


A 

A  a  le  son  de  au  dans  animal,  année,  Xanne  (Annei  Nannon, 
Xannette,  ^farianne. Jeanne,  gagner,  tempérament:  An-7iiuu(L 
an-née,  etc.  Henri  Kstienne.  l'Estoile  et  beaucoup  d'autres 
écrivent  fjangner. 

A  est  long  dans  palais,  paillon,  espace.*  palais  ijàlUon^  espace 
et  bref  dans  paille,  paillasse,  paillasson. 

AT 
Chocolat,  soldai  se  prononcent  chocolà.  solda. 

E,  É,  È,  AI.  ES.  EZ  et  ER 

E  a  très  souvent  un  son  spécial  qui  n'est  pas  compris  dans 
les  quatre  manières  d'être  de  e  définies  par  la  grammaire,  qui 
sont  :  e  aigu  =  c,  e  grave  =  6^,  e  circonflexe  =  è,  et  e  muet  =  c. 
Si  c  n'est  pas  articulé  d-àw^  engageant,  pluie,  il  l'est,  et  d'une 
façon  bien  distincte,  dans  cheval,  recevoir;  cependant,  dans 
l'un  et  l'autre  cas.  il  est  dit  muet,  quoiqu'il  ne  le  soit  point  dans 
le  second.  On  pourrait  alors  appeler  cet  e  e  doux  et  adopter  un 

V 

nouvel  accent  :  e,  pour  le  distinguer. 

E^  é  et  ai  sont  souvent  prononcés  comme  e.  Er.  à  la  fin  d"un 
mot.  Test  toujours,  aussi  bien  dans  le  langage  des  blaisois 
lettrés  que  dans  le  parler  des  campagnards.  Danser,  danger  se 
prononcent  danse,  dange,  et  non  dansé,  dangé. 

E^  ê,  ez  ai,  se  prononcent  eu  dans  chez,  crème,  prêt,  apprêter, 
mèche,  aimer,  Villebrême:  Cheuœ^  creume.  etc. 

Comme il  appert  an  Livre  de  ses  probleiunes. 

Rose,  Préf.  XLV. 

E  se  prononce  è  dans  dehors,  demeurer,  devenir  :  dehors, 
demeure,  dèveni. 

E  préfixe  se  prononce  a  ou  plutôt  se  change  en  a  dans  un 
grand  nombre  de  mots  :  les  plus  usités  sont  portés  au  Glossaire 


XVI 


PRONONCIATION 


à  la  lettre  A.  Dans  riiitérieur  des  mots,  cette  prononciation  est 
aussi  fort  commune,  surtout  quand  e  est  suivi  de  r  :  Varser, 
2xircer.  verser,  percer. 

S'il  s'en  fust  deslors  appareeu. 

Rose.  5186. 

.1  /  ei  AVs  se  prononcent  très  souvent  c',  ée  :  Je  bâtissais  des 
maisons,. ;V  bàdsscc  dée  méesons.  (  Voyez  l'article  3  du  1 1). 
É  est  êlidè  dans  cépage,  c'page.  Cliétif  se  prononce  ch'ti. 

I 

/  a  quelquefois  le  son  de  ci.  Autrefois  cette  prononciation  était 
très  répandue.  J'ai  une  assiette  de  Nevers  de  1768  représentant 
St  Vciclor.  Aujourd'hui  on  n'entend  plus  guère  que  veigne, 
leignc.  peignon:  vigne,  ligne,  pignon. 

Pareillement  Néron  louovt  les  champeignons. 

Rab.,  IV,  50. 

0,  AU  et  EAU 

0  a  le  son  de  on  quand  il  est  snivi  de  gn  :  ivrogne,  besogne, 
ivrongne,  besongne  : 

Et  afin  qu  elle  besongne 

Elle  empongne 
La  quenouille  et  le  fuseau 

B.  DES  PÉRiERS,  Bonne  femme,  p.  ;n5. 
Un  grand  panier  d'ozier  presque  plain  cVongnons. 

IfllT.  Invent,  présid.  de  Metz,  p.  48.  Arcli.  L.-et-Ch.  B. 
Baill.  de  Blois. 

<ju  quand  il  est  suivi  de  mrji,  un:  pomme,  bonnet,  pon  rue. 

bon  net. 

0  se  prononce  ou  dans  alose,   chose,  dos,  os,  repos,  gros 

groseille,    clos,    closerie,    closier,    fosse,    fossé,    coté,     cote 

Pentecôte,  rôtir,  ôter,  oser,  osier,  gosier,  poteau,  rosée,  arroser 

arrosoir,    notre,   votre,   tôt.   sitôt,    soleil,    sobriquet  :   alouse 

rhouse.  etc.  Cette  prononciation   était  autrefois  à    peu    prés 

générale. 

Car  de  sa  souc/ie 

A  point  lais.-jé  parent  plus  proiic/ie 

Vi.  DES  Pj':riers,  Andrie.  act.  IV,  se.  (). 

AT  se  prononce  aussi  quelquefois  o^«.•  aller  oit  lit,  hier  ou 
boir.  aussi  oussi.  saupiquet  souplqaei.  (Voyez  Ou  au  Glossaire.  ) 


PROXONCIATIOX  xvii 

0  est  aspiré  dans  ourse  :  la  ourse. 

Eau  se  prononce  presque  toujours  iaii  :  beau,  pruneau. 
Beauce,  ùiau,  peurgniau,  Biauce.  Cette  prononciation  date  des 
origines  de  la  langue. 

DiauûVi,  la  première  chose  que  je  t'enseigne,  c'est  que  tu  mettes 

ton  cuer  en  amer  Dieu. 

JoiNviLLE,  Mèm.,  p.  23G  (éd.  ISôS). 

U 

U  se  prononce  presque  toujours  eu  :  Ursuline,  plume, 
verdure,  eicrseline,  pleume,  verdeure. 

DAVUS. 

Je  ne  l'avais  pas  encor  veu 


SIMO. 

Davus  ? 

DAVUS, 

Plait-il 

■> 

SI  MO. 

Approche  un 

peu. 

DAVUS. 

Vous  avez 

,  parlé  à 

cette  heure 

Bien  apertement. 

SIMO. 

Je  t'asseure. 
B.  DES  PÉRiERS,  Andrie,  act.  I,  se.  2. 
Une  aerreare  garnie  de  ce  qui  lui  est  nécessaire  pour  la.  fer  me  te  une. 
Avril  1618.  Bail  Feularde.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill.  de  Blois. 

DIER.  DIÉRE 

La  terminaison  dierae  prononce  gue  :  grenadier,  giœrnague: 
dière  se  prononce  gitéese  :  chaudière,  chcmgiœese. 

EN 

En,  pronom  relatif,  suivi  d'un  verbe  commençant  par  une 
vo^^elle,  se  prononce  ainsi  : 


XVIII  PRONOXCIATION 

Si  je  peux  en  avoir.  .sV  /peux  n'n'avoir:  j'en  attrape  deux, 7c' 

a' n'attrape  (îcifw. 

Il  se  prononce  de  même  quand  il  est  précédé  de  la  négation 
7)':  nous  n'en  étions  pas  loin,.yV'  n'n'c  tains  point  loin.  Cette  pro- 
nonciation est  le  résultat  de  la  combinaison  de  en  avec  le  n  que, 
par  une  sorte  de  prosthése  euphonique,  le  paysan  place,  dans 
certains  cas,  devant  certains  mots.  Voyez  N  au  Glossaire. 
Voici  un  fragment  de  récit  patois  qui  donnera  une  idée  de  ce 

langage. 

\"\{i  mon  p'iit  gàs  qui  m'dit:   «  Mon  grand-pée,  gn'y  a 

désouàsiaux  tant  plein  la  caur, /n'en  vaurée  bein  pour  n'en 
mange  ein  p'tit  «.  La  bourgeoise  me  dit  :  «  Prends  don  ton  fusil 
et  vas-n'v  «.  —  «  Bam  !  i'veux  bein,  si  j'peux  n'  n'avoir  \  »  Je 
m'mée  darriéze  la  porte  de  noute  persoue  :  comme  ça.  je 
n'  n'ètee  point  loin.  Mé  v'ia-t-i  pas  l'sacrée  chat  d'ia  mée  L'âme- 
douce  qui  veint  les  souhâmer  !  I  f .  . .  ichent  le  camp,  vous  pense 
bein  '  .Itire  taut  d'même,  je  n'  n'attrape  deux,  etc.,  etc. 

ET 

Kt.  à  la  Un  d'un  mot.  se  prononce  ordinairement  é:  bouquet, 
poulet,  ho\iq\ié.  jyonlé. 

EU 

Fai  se  prononce  pres([ue  toujours  a  :  Eustaehe,  Europe, 
Ustache.  Urope. 

Jouxte  d'un  long  à  Husiache  Galliot  vers  gallenie. 

Mars  1018.  Part.  Guill.  Charron.  Arcli.  L.-et-Ch.  B.  Baill. 
fie  Blois. 

Eur.  à  la  fin  d'un  mot.  ï'à\i  euœ :   sonneur,  crieur,  sonneaœ. 

herieux. 

Le   tem|)s  est   j)ar  trop   rigoureux 

D'en  vieillir  Rois  et  Empereurs. 

Rose,  .302. 

Marchans,  Bourgeoys,   Roturiers,   iMhoareux  ; 

Lors  mon  esprit  fut  fort  laborieux 

BoiJRDiGNi':,  Fai  Jeu,  p.  18. 

Bien   gros   Seigneur,  jeune  Abbé  et  joyeux 

Qui  à  meint  jeu  estoit  très  grant  Joueuj'. 

Ibid.,  p.  88. 


PRONONCIATION  xix 

HE 

//('  il  \c  Sun  (le  II  dans  hébéler,  herbe,  herbage,  herboriste. 
Ilerbaiil.  Ilereiile.   h(^rse.  lierser  :  nhfyc.  (trhc...   ITdrhavf..   . 

lEN 

len  se  prononce  eut  dans  mien,  lien,  sien,  i)ieii  adv.), 
combien,  rien,  vaurien,  mein...  conûmn...  raurein. 

()1 

V 

0/  se  prononce  ime  dans  moi.  h)i.  soi.  doigl,  quoi.  cliarr(ji  el 
dans  tous  les  mois  en  inr  en  supprimant  le  /•  ;  mouchoir,  tiroir: 
hioue /nouchoue.  tirove. 

VA  au  retour  de  cet  enterrement  lienar  et  son  ij^endre  sjont  venu 
goûter  ces  mouey  et  pour  leurs  dépenses  je  conte  cinq  soûls. 

18  sept.  1G3().  C\V^  delà  Charité.    Eglise  de  la  Chaussée- 
S^  Victor. 

(excepté  noir,  soir,  Loir  et  les  inhnitifs  en  oir.) 

Il  se  prononce  ovê  dans  tous  les  autres  mots  terminés  en  oi, 
dans  les  indicatifs  en  oU  et  dans  les  mots  en  oïl,  oile  et  oine  : 
foi.  je  dois,  poil,  étoile,  chanoine,  fovè,  dovè.  etc. 

Use  prononce  o^tai  dans  les  mots  en  o«(?  lexcepté  oie,  foie^, 
dans  les  mots  en  o/.s  ^excepté  bois^  dans  les  mots  en  olse  et  en 
oire  (excepté  Loire)  et  flans  loi  :  joie,  blaisois.  ardoise,  boire, 
Jouaie.  Uaisouais,  etc. 

Jean  Cliahuneau  de  la  paroisse  de  St-Honoré  de  Blouain. 

2Î)  avril  IGGt.  Arcli.  mun.  Villebarou,  vol.  1(31 1. 

Il  se  prononce  oué  dans  les  mots  en  oit  :  il  boit.  ^  boue,  et  oa 
dans  les  infinitifs  en  oU' :  savoir,  saroar.  et  dans  Loire. 

Il  se  prononce  ouà  dans  bois.  oie.  foie,  bouâ,  ouà,  fouà,  et 
quand  il  se  trouve  dans  l'intérieur  d'un  mot  :  oiseau.  ovAsiau. 

OU 

Ou  a.  assez  souvent,  un  son  difficile  à  figurer.  Dans  cette 
phrase  :  tache  d'oublier  ce  mauvais  tour,  tâche  cVauheyier  ce 
mauvais  taicr,  le  son  de  la  diphtongue,  s'il  n'est  pas  tout  à  fait 
au,  n'est  plus  ou. 


X  X  PRONONCI A  TION 

El  vou5^  qui  jiortez  granz  codièreï> 
Cotulle,  au  musse  de  travers 
Delessez  totes  vos  inagnières, 
Car  vous  estes  viande  à  vers. 
1  lA».  Épitaphe  de  J.  de  MorainviUe  dans  l'égl.  de  l'abb. 
de  Beaugency,  ap.  Talbert.  221>. 

TI 

Ti  suivi  de  e  accentué  se  prononce  qui  :  amitié,  amiquie,  et 
\\\\e\x\amiqu'quie:  gouttière,  gouquioze,  et  mieux  gouqii'qiiiéze; 
Etienne.  Quicnnc  :  tiens,  quiens. 

La  plus  grande  pi'jué  du  monde. 

Cyrano  de  B  ,  f'éd.  Joué,  act.  II,  se.  2. 

On  dit  aussi  pequit  pour  petit,  et  surtout  pequiot  pour  petiot. 

Cette  prononciation  n'est  pas  plus  extraordinaire  que  celle 
qui  change  ti  en  si  dans  tous  les  mots  terminés  en  tient  et  en 
lion:  pa//ent.  élec/?on. 

C 

C  se  prononce  g  dans  Claude,  dans  secret  et  ses  dérivés,  fa- 
culté et  ses  dérivés,  second  et  ses  dérivés. 


F  ne  se  prononce  pas  dans  bœuf,  neuf  (adj.),  œuf,  et  veuf. 


Dans  les  terminaisons  ou  l  est  précédé  d'une  consonne  et  suivi 
d'un  e  muet  il  ne  se  prononce  pas  :  table,  cruble  (crible),  tahe, 

crube. 

Ce  que  demandrez,  vous  Tarez 

Et  plus  grant  chose,  ce  me  semble, 
Que  vous  êtes  son  orijlambe. 

Misi.  du  s.  d'Orléans,  18,801. 

L  suivi  de  i  et  dune  autre  vo^^elle,  est  mouillé,  c'est-à-dire 
qu'il  se  prononce  à  peu  prés  comme  y  :  liard,  chandelier,  four- 
milière, yiar,  chandèyie,  froumiyése  ;  c'est  le  gl  des  italiens. 

Je  n'eussiesmes  pas  encor  cheminé  deux  glieues. 

Cyrano  de  B.,  Ped.  joué,  act.  II,  se.  2. 

(.Cependant  lie  se  prononce  régulièrement  li).  Quand,  dans  ce 


PROXOXCIATION  xxf 

cas,  ^  est  précédé  d'une  consonne,  on  articule  cette  consonne 
comme  si  elle  était  suivie  <rmi  r  ;  lahlior.  puljlier.  taheyic,  pn- 
beyie. 

L  ne  se  [U'ononce  pas  dans  seul,  ce  uiot  étant  précédé  immé- 
diatement de  ioul  :  J'etéc  tinit  sric,  jétains  tout  seux. 

Ainsi  ostoye  aux  champs  tout  seuhr 
Et  entre  les  pastours  viz  ceulx 
Qui  s'ayuiei'ont,  et  autour  d'enu;. 
Leurs  l)rel)iettes. 

Al.  CiiAurirn,  Lir.  des  J  Damea. 

L'  remplaçant  le  [)ronom  ]>ersonnel  /c  dcn'ant  un  verbe  com- 
mençant par  une  vo^Tlle  se  prononce  comme  s'il  yavait  deux  f: 
je  laime.  vous  ne  laime/  plus,  Jel  l'aune,  vous  nel  L'aurez 
plus.  11  en  est  de  même  de  /'  représentant  le  pronom  personnel 
la,  mais  pour  les  citadins  seulement  :  pour  les  paysans,  rouez 
%  I,  art.  2.  Pronoms  personnels. 

N 

X  se  prononce  gn  devant  un  /  ou  ij  suivis  dune  autre  voyelle  : 
panier,  fainient  (fainéant),  jjegnie,  féegnian. 

Et  vous  qui  portez  granz  codières, 
Cotulle,  aumusse  de  travers, 
Delessez  toutes  vos  magnières, 
Car  vous  êtes  viande  à  vers. 
142U.  Épitaphe.  deJ.  de  Morainville  dans  l'égl.  de  l'abb.  de 
Beaugency,  ap.  Talbert,  p.  229. 
Deux  pagniers.  une  corbeille  et  une  cage. 

1)  avril  1(*)(m.  Invent.  Passac,  p.  13.  Arcli.  L.-et-Cli.  E.  (KiU. 

K 

A'  [U'écédé  du  ne  consonne,  et  suivi  dun  c  muet,  se  place 
presque  toujours,  dans  la  prononciation,  après  cet  e  muet  : 
adresser,  breton,  aderse,  berlon. 

Reçoit  l'ame  en  sa  poverté. 

Rose,  IPJSO. 

Item  paiey  a  Pierre  Tiercelin  six  livres  dix  set  soûls  pour  le  ren- 
l)Ourcer  de  l'argent  qu'il  auoit  perieg. 

Janvier  l()3fl.  Cp*"  de  la  Charité.  Egl.  de  la  Chaussée- 
St-Victor. 


XXII  PROXi^XCIATION 

Journal  eoinmencè  le  cinq  feverier  mil  sept  cent  soixante  et  dix. 
Jonrn.   «le   Girnnd,   1'^'    1,   r"  et   passim.   Arcli.    L.-et-Ch. 
V..  ()T8  bis. 

H  en  est  de  même  niiaiid.  au  lieu  d'un  c  muet,  il  est  suivi  de 

la  terminaison  ier.  iére  :  prier,  perie  : 

Une  folette  chamberière  d'étrange  pays. 

B.  ni'.s  Pkrif.rs,  Dise.  non.  plus  mélanc,  XIII,  198. 

el   dans   quelques  autres  cas  :   craquelin,  carquelin,   grouln, 

(JKO'OUiii. 

Quand,  dans  la  dernière  s^^labe  dun  mot,  r  est  précédé  d'une 
consonne  et  suivi  d'un  (Miiuet.  il  est  élidé,  si  ce  mot  est  suivi 
d'un  repos,  point  ou  virgule,  ou  d'un  mot  commençant  par  une 
voyelle  :  Respecfe  rout'inaite,  le  maite  Henry. 

Maistre  Jehan  de  Meun  ce  ronnnant 

Parfist  aussi  comme  je  treuve 

P,t  ainsi  commence  son  œucre. 

Rose,  1153. 

Biens  confisqués  sur  Augustin  Texier-Gallery  ci-devant  chevalier 
des  Ordes  du  tyran. 

Quartidi  21  fruct.  an  II.  Affiche.  Arch.  H.  Johannet. 

Si  le  mot  suivant  commence  par  une  consonne,  on  fait  sentir 
le  rad  libitum,  un  pauver  gâs  ou  un  pauve  gâs.  Dans  arbre,  le 
premier  r  disparaît  même  aussi  :  un  bel  âhe. 

Dans  les  substantifs  terminés  en  oir,  r  ne  se  prononce  presque 

V 

Jamais:  Pressoir,  persoite,  un  mouchoir  à  carreaux,  VlW  mou- 
choice  à  carriaux.  L'orthographe  usitée  au  xvi*^  siècle  laisse 
supposer  qu'on  prononçait  alors  de  cette  façon  : 

Ainsi  les  habitants  de  ce  même  lerroi/ 
Fourmillent  à  ce  bord  d'un  regard  plein  d'effroy 

Ronsard,  Hijm. 

Cependant  r  se  prononce  toujours  dans  les  monosyllabes  noir, 
soir.  Loir). 

R  ne  se  prononce  jamais  à  la  fin  des  infinitifs  en  er  et  en  ir  : 
aimer,  finir,  en/nie,  fini.  On  entend  aussi  plaisi,  pour  plaisir. 

Quant  a  la  terminaison  ir  des  verbes,  Vr  ne  s'en  prononce  jamais 
dans  la  conversation,  ni  devant  une  consonne,  ni  lorsque  le  verbe 
finit  le  sens  et  mesme  on  néglige  souvent  de  la  prononcer  devant  une 
voyelle.  Mais  dans  la  prononciation  soutenue,  il  faut  toujours  faire 
sentir  Vr. 

Regnier-Dksmar.ms,  Traité  de  la  Gramm.  franc.,  p.  49. 


PROXONCIATIOX  xxiii 

R  entre  deux  voyelles  se  i)runonce  souvent  comme  z  :  mare, 
marais,  fressure,  hutze.  mazà.  fcr^uze.  Il  est  souvent  êlidé 
dans  père,  mère,  pée.  méc. 

Autrefois,  tous  les  r  entre  deux  voyelles  se  prononçaient  .^. 
On  entend  encore  des  vieillards  illelirés  dire  les  o^c/Z/cî' pour 
les  oreilles,  un  ozUlle)\m\  oreiller;  et  cette  prononciation  est 
pour  eux  tellement  naturelle  qu'ils  l'appliquent  même  à  des  mots 
d'origine  récente  :  la  gàzc  pour  la  gare.  Cet  usage  s'est  surtout 
perpétué  sur  le  territoire  de  Villebarou  :  on  y  dit,  par  exemple, 
les  masas  (marais  .  tandis  qu'à  quelques  kilomètres  d»'  là,  à 
MaroUes.  on  i)rononce  )nams  [J'oi/ez  Guesite  au  Glossaire;. 

Denis  Marin,  serrusier  a  Blois. 

l^)^!0.  Cp'^  (lo  la  marelle,  éyl.  Chaussèe-S'- Victor,  |).  I"). 

Mémoire    des   ouvraye   de    serruserie   <|iie  ie  fait Fait    une 

serreuse  avec  deux  clez. 

ITIU.  Arcli.  (.lelegl.  de  la  Chaussée-S'-Victor. 

J'oycz  aussi  Marot  :  Epistre  du  beau  fy  de  Pazy. 


L.i:!?ii  1  e: 


des  Auteurs  le  plus  souvent  cités 


-*<•>*- 


Archives  tléparteineiitales  de  Loir-et-Cher. 

Archives  de  l'église  de  la  Chaussée-S*-Victor. 

Archives  de  la  mairie  de  la  Chaussée-S*-Victor. 

Archives  de  la  mairie  de  S*-Denis-sur-Loire. 

Archives  de  la  mairie  de  Villebarou. 

Archives  de  M.  Hippolyte  Johannet,  propriétaire  à  Blois. 

J.  Bermer.  Histoire  de  Blois.  Paris,  1082. 

Ch.  BouRDiGNÉ.  La  Légende  de  Maistre  Pierre  Faifeu,  Paris, 
Ccustelier,  1723. 

Dl'cange.  Glossarium  ad  script,  med.  et  injhn.  latinitatis,  eum 
Huppl,  Paris.  1733-60. 

Al.  Chartier.  Les  Œuvres  de  Maistre  Alain  C/iartier,  Paris, 
1017. 

Commentaires  tres-exeellens  de  l'hjjstoire  des  plantes,  composez 
premièrement  en  latin  par  Leonarth  Fousch,  médecin  très  renommé 
et  depuis  nouvellement  traduicts  en  langue  françoise  par  un  homme 
scavant  et  bien  expert  en  la  matière.  A  Paris,  Jacques  Gazeau,  1549. 

G.  CoQuiLLART.  Les  Poésies  de  Guillaume  Coquillart,  officiai  de 
l'Eglise  de  Reims,  Paris,  Coustelier,  1723. 

G.  Crétin.  Les  Poésies  de  Guillaume  Crétin,  Paris,  Coustelier, 
1723. 

X.  m:  Fail.  Les  Contes  et  Discours  d'Eutrapel  (s.  1.),  1732. 
N.  DU  Fail.  Discours  d'aucuns  propos    rustiques,    etc.    (^s.    1.), 
1732. 

Fourré.  Coutumes  générales  du  pays  et  comté  de  Blois  (rédigées 
l>ar  Denis  Dupont  en  1523).  Blois,  1777. 

F.  GoDEFRov.  Dictionnaire  de  l'ancienne  langue  française,  etc. 
Paris,  Vieweg,  en  cours  de  publication. 

Journal  des  choses  remarquables,  commencé  le  5*^  aoust  1693 
<abbaye  St-Laumer  de  Blois),  manuscrit,  aux  archives  dép.  de  Loir- 
et-Cher.  H. 

Lalanne.  Glossaire  du  i)atois  poitevin,  1808. 

Liébaut.  L'agriculture  et  Maison  rustique  de  MM.  Charles 
Estienne  et  Jean  Liébaut,  Rouen,  1652. 


LISTE  DES  AUTEURS  xxv 

LîTTRi-:.  Dictionnaire  de  ta  langue  française,  1878. 

G.  DE  LoRRis  et  Jean  or:  Mfun.  Le  Roman  de  la  Rose, 
Amsterdam,  1735. 

Cl.  Marot.  Les  Œuvres  de  Cl.  Marol,  La  Hâve,  17(MJ. 

D.  Noël  Mars.  Histoire  du  rorjal  monastère  de  Sainct-Lomer  de 
Blois,  Blois,  186i). 

Merlin  Coccaïe.  Histoire  maearoniquc,  Paris,  UJOU. 

Le  moyen  de  parvenir  (s.  L),  1000  700  .S9  (1730). 

Ant.  OuDiN.  Dictionnaire  italien  et  françois,  Paris,  1081. 

Bon.  DES  Pi'.RiFRS.  Le  Cijmbalum  mundi  et  autres  œuvres,  etc., 
Paris,  1811. 

Rabelais.  Œuvres  de  F.  Rabelais  (Jacob),  Paris,  Giiarpenticr,  181."). 

Ronsard.  Œuvres  complètes  (^Blancheiiiain),  Paris,  18(>(). 

Ol.  DE  Serre.  Le  Théâtre  d'agriculture,  Lyon,  107'). 

Talbert.  Du  dialecte  blaisois,  etc.,  Paris,  1871. 

Talleinant  des  Réaux  (Les  Historiettes  dei,  Paris,  1810. 

Villon.  Œuvres  de  François  Villon,  F'aris,  Coustelier,  1723. 


EXPLICATION 


DES 


SIGNES   &    ABRÉVIATIONS 


Il  au  commencemeiiL  diuic  deliiiitiou,  indique  que  le  mol. 
outre  le  sens  défini  ici.  a  toutes  les  autres  significations  qu1l  a 
dans  le  français.  Dans  le  courant  de  Tarticle.  il  indique  un 
changement  de  sens. 

?  à  la  fin  d'une  étymologie,  indique  que  cette  étvmologie  est 
douteuse. 

-  Accent  du  e  doux.  ]'o{/ez  K.  É.  Ê.  etc..  au  ^  PRONOX- 
CIA  TIOX  ci-dessus. 

*  devant  un  H.  indique  que  cette  lettre  est  aspirée. 

t  ••  indique  que  le  mot  ou  la  phrase  sont  du  parler  hlaisois. 


AA.s. 

absolument. 

adj. 

adjectif. 

adv. 

adverbe. 

'aW 

allemand. 

aiic. 

ancien. 

arcU. 

archives. 

augin. 

augmentatif. 

bas-lat. 

Ijas-latin. 

c.-a.-d. 

c'est-à-dire. 

Comp . 
Cf. 

'  comparez. 

diui. 

diminutif. 

Étym. 

Etymologie. 

ex. 

exemple. 

ext. 

extension. 

Firj. 

figurément. 

franr. 

français. 

gerni. 

germanique. 

h'-all-^ 

haut-allemand 

hypotii.  hypothèse  00  hypothétique  ;    Voy. 


interj. 

interjection. 

ital. 

italien. 

lat. 

latin. 

Loc. 

locution. 

loc.  adc. 

locution  adverbiale. 

npr. 

nom  propre. 

Orig. 

(jrigine. 

péjor. 

péjoratif. 

Pl- 

pluriel. 

pr. 

pronom. 

préf. 

préfixe. 

priv. 

privatif. 

Prov. 

proverbe. 

rad. 

radical. 

sf. 

substantif  féminin. 

sm. 

substantif  masculin 

i:a. 

verbe  actif. 

vn. 

verbe  neutre. 

cr. 

verbe  réfléchi. 

Vou. 

vovez . 

GLOSSAIRE  DU  PAYS  BLAISOIS 


-osorvco 


A,  irrèp.  Se  place  iuujoiirs  devant  ce  mailn^  ce  soir,  puiir 
désigner  le  matin  ou  le  soir  du  j(jur  où  l'on  est. 

Vravinent,  tu  es  bien  acresté  à  ce  matin. 

Raiî.,   I,   2'). 
Fauldra  il  peu  ou  beaucoup  soupper  à  ce  soir  f 

IbicL,  m,  i:i. 

Il  À ,  joint  à  un  infinitif  sert  quelquefois  à  former  un  substantif: 
Vous  voilà  dans  la  bonne  à-cueUUr,  e.-à-d.  dans  un  champ  oiï  il 
il  y  a  beaucoup  à  cueillir. 

Alia^xS  ée  (a-ba-ge).  sm.  et  /".  Niais,  imbécile,  qui  baye 
aux  corneilles.  ||  AdJ.  ahuri. 

Étym.  a  et  Bager  pour  Ba^'er.  La  transformation  du  y  en  (j, 
quand  il  se  trouve  entre  deux  voyelles,  est  une  loi  du  dialecte 
local  ;  comparez  lital.  rngoinrc.  ra^^er  (rajTjuner),  sagglare, 
essayer  (Voyez  gager,  exxeuger.  etc.).  L'italien  ancien  avait 
baggeo  et  le  moderne  a  hnggiano,  même  signilication. 

.    Alia^'oi>  va.   Rendre  «  abagé  ».  I|  Effaroucher,  ahurir  :  Tu 
abageston  cheval  à  force  de  le  battre. 

Al»allei>  l'a.  Éballer  {Voyez  ce  mot). 

Alialleiix,  .s///.  Crible  à  grands  trous  qui  sert  â  «  netlir  « 
la  balle. 

Al>a$!i9  sm.  Le  Sud,  ou  le  Sud-Ouest. 

Abutant  du  bout  cVo.bas  sur  le  chemin  de  Poesard. 

1(314.  Arch.  L.-et-C.  G.  Par.  St  Victor. 


2  AU  A 

AlKi«!^tMiis  sm.  Banc  de  sable,  mot  disparu. 

Los  obasseurs,  noues,  oaues,  et  les  terres  qui  joignent  auxdits 
abasseurs. 

I  oct.  UOG.  Aveu  d'une  met.  de  Suèvres^  ap.  Godefroy. 

Ktym.  Baisser  {Voi/ez  ce  mot). 

Abat,  S),).  Trou  dans  l'ornière  d'un  chemin  mal  entretenu 
où  les  roues  des  voitures  viennent  s*al)attre,  c'est-à-dire  buter  : 
Prendre  à  quartier  pour  se  garer  des  abats. 

Al»alta£;'c%  .s//^  ||  Force  acquise  par  un  objet  qui  tombe 
ou  qu'on  abat  :  Un  grand  manche  à  une  masse  donne  plus  d'abat- 
tage. Il  Fi[/.  :  Verte  réprimande  :  En  rentrant,  il  a  reçu  un 
abattage  ! 

Aluit-Veiit,  si/K  Double  porte,  moins  haute  que  la  porte 
principale,  qui  sert,  quand  celle-ci  est  ouverte,  à  garantir  du 
vent  l'intérieur  de  la  pièce  et  à  clore  en  partie  l'ouverture,  tout 
en  laissant  pénétrer  l'air  et  le  jour. 

Al»ec«liei>  va.  Donner  la  «bêchée»  :  abecher  une  margot. 

On  les  abesche  (les  oiseaux)  eu  leur  faisant  plaisir 

Sur  le  gjbier. 

Crétin,  Déb.  ent.  d.  Dames,  p.  8.3. 

Il   T'.  imp.  Avancer  en  saillie  aigiie,  dépasser  l'alignement  : 
Je  me  suis  cogné  contre  cette  planche  qui  abeche. 
Étym.  Bec. 

Alic'i'iaii,    s/j(.  Vêtement  grossier  qu*on   met  par- dessus 
les  autres  pour  se  garantir  de  la  pluie  :  et  spécialement  Tablier 
grossier  que  les  gardeuses  de  vaches  mettent  sur  leurs  épaules. 
Il  Abri. 

Etym.  Dimin.  de  abri;  ce  mot  est  plutôt  beauceron  que  blaisois. 

Ahei-lolû,  îe,  ;;^ir/.  passé  de  Aberlobir.  ||  Subst.  Qui  agit 
sans  réflexion.,  tête  éventée. 

Aherlohii^  va.  Causer  dans  le  cerveau  un  ébranlement 
qui  en  trouble  les  fonctions,  étourdir  :  Je  l'ai  aberlobi  d'un  coup 
de  poing.  Ce  tambour  m'aberlobit. 

ÉTYM.  «  Berlu  »  :  le  trouble  du  cerveau  étant  comparé  au 
trouble  de  la  vue. 


AI3R  :3 

Ahoîter,  va.  Fournir  do  la  boisson  à  :  Tes  «  gàs  »  vont  te 
planter  là,  tu  les  aboites  trop  mal. 
Étym.  Boite. 

AlM>iii'£;'eiHiiici>  va.  et  n.  Ebourgeonner.  cueillir  le 
«  bourgeon  »  pour  dégager  les  soucbes. 

AlMMii'i'aâ;*€V6^;>i.  Action  «  dabourrer  »  le  linge,  essangeage. 

Alioiii*i-ei>  vd.  Abourrer  le  linge,  Tessanger.  lui  faire 
subir  un  lavage  sommaire,  pour  enlever  les  plus  grosses  impu- 
retés, avant  de  le  mettre  à  la  «  l)uée  ». 

Étym.  ^1  pour  e  priv.  et  Bourre  dans  le  sens  de  saleté. 

Ahoiitiii-e^  sf.  Drageon. 

Étym.  Vieux  franc.  Bonier.  pousser,  dans  tous  les  sens. 

Alii'c  (à-bre,  on  i)r(Mionce  aussi  à-be\  srn.  Arbre:  Un  bfd 
àbre.  ||  Abre  mouvant,  ou,  simpbmient,  àbre.  une  des  pièces 
principab^s  du  pressoir.  Le  covi)  (Vàbre  est  la  première  pression 
([u'on  lait  subir  au  marc.  On  dit,  par  plaisanterie,  d\in  fromage 
fort  maigre  :  Il  a  reçu  trois  façons  et  le  coup  d'àbre,  parce  qu'un 
marc  ainsi  pressuré  ne  contient  plus  une  seule  goutte  de  vin. 

Ahi-eeàhi*o,  sm.  Groupe  de  nuages  légers  qui  paraissent 
à  rborizon.  du  côté  du  sud  ou  de  l'ouest,  à  la  fin  d'une  journée 
de  grand  soleil,  sous  la  forme  dun  arbre  branchu.  et  que  nos 
pa3^sans  regardent  comme  le  signe  certain  de  la  continuation 
du  beau  temps. 

Étym.  Abre,  arbre,  et  cabre,  dont  il  est  diflicile  de  déterminer 
le  sens  et  l'origine. 

Ahi'ifoii,  s//^  Poêle,  voile  qu'on  tient  sur  la  tète  des  mariés 
pendant  la  bénédiction  nuptiale.  ]\rot  badin. 

Le  beau  saint  et  gracieux  abri/ou,  qui  catlioliquement  s'interprète 

le  rets  à  prendre  les  cocus. 

Motj.  de  Parvenir,  I,  lî). 
Étym.  Abri  et  fou. 

Ahrig-eis  va.  Abriter. 

Si  se  tapirent  et  abrierent  eulx  et  leurs  chevaulx  dessobz  cliesnes. 

Froissard,  Chron.,  ap.  Godefroy, 

Étym.  Abrig,  abric,  forme  ancienne  de  abri  : 

Genève  s'en  va  un  bon  àbrie. 

d'Aubig.,  Hist.,  I,  302 


4  AlîS 

Bas-lat.  ali/'ica.  (ihriijd. 

Ali.^ieiiiei',  Cil.  S'ahseiiUn-  :  .le  vais  absenter  de  la  maison 
pondant  quelques  jours.  Ralielais  dll.  Qi)  a  emplo3^é  ce  mot 
activement  : 

L'on  envoyé  ces  noiiueaulx  mariez  veoii'  leur  oncle,  pour  les 
absenter  de  leurs  l'emmes. 

Absolu,  adj.  ju.  Jeudi  absolu,  jeudi-saint.  Cette  locution 
ancienne  est  inconnue  de  la  plui)art  des  français  de  nos  jours, 
quoiqu'elle  ligure  toujours  sur  les  dictionnaires.  Elle  tend,  du 
reste,  â  disparaître  aussi  chez  nous,  et  Ion  n'entend  plus  que 
très  rarement  l'ancien  dicton  : 

Jeudy  absolu, 
Caresme  est  sus  l'cul. 

AlMitsiiit,  imrt.  [irés.  de  abuter.    ||    Sm.  Propriétaire  d'un 

bien  qui  abute  sur  :  J'ai  appelé  tous  les  abutants  à  bornage. 

Il  Sm.  pi.  Petites  planches  d'une  vigne,  tracées  dans  le  sens 

contraire  aux  autres  et  qui  terminent  le  morceau  :  Je  n'ai  plus 

à  «  marrer  »  que  les  abutants. 

Almtei*,  vn.  Toucher  par  un  bout,  être  joignant,  contigu, 
en  })arlant  des  biens  ruraux  :  Ce  champ  abute  de  solaire  sur 
Pierre,  et  de  e'alerne  sur  Paul  : 

Abutant  d'un  bout  aur  les  terres  de  Monsieur  Duplecis. 

»  oct.  15'jy.  Arch.  mun.  Villebarou,  vol.  1672,  f°  99,  vers. 

Le  vieux  français  disait  abuter  à  : 

Les  rues  qui  abu.taient  à  la  maison  de  ville. 

d'Aubigné,  Hist.,  I,  38. 

Ai«ai-tei>  vil.  Écarter.  ||  Vn.  Abs.  Éparpiller  le  foin  pour 
le  faire  sécher.  ||  Tendre  le  linge  fraîchement  lavé  sur  des 
cordes  pour  le  faire  sécher. 

AcaniiiMiide,  sf.  Coup,  blessure  :  Si  tu  fréquentes  ces 
mauvais  gàs-lâ,  tu  attraperas  quelque  acassoude.  ||  Fig.  Ac- 
cident malheureux  :  Quand  on  aime  à  plaider,  on  est  bien  sujet 
aux  acassoudes. 

Etym.  Cassera  Sa  forme  peu  commune  rend  incertaine  l'ori- 
gine de  ce  mot  très  usité. 

Aceolagt',  sm.  Action  d'accoler  {Voyez  ce  mot). 


ACII  5 

Payé  neuf  sols  à  Georges  Jacquet  pour  Vaccollcuje  il'une  l)oisselée 
(lesdites  vignes  et  pour  deux  bottes  de  paille. 

1091.  Compte  de  la  marelle.  Egl.  de  la  Chaussée-St- Victor. 

AcH'olei-,  m.  rt  n.  Attacher  les  jeunes  [)Oiisses  de  hi  vigne 
aux  «  charniers  »  avec  de  la  i)aille  ou  du  jonc. 

Pour  soixante-sept  journées  d'hommes  (jui  ont  acollé  les  vignes 

dessusd. 

1508.  Arch.  H(jtel-Dieu  de  Hlois,  leg.  K.  7. 

Payé   vingt  sols  à  la  vefve  Alexandre  et  à  Héleine  pour  auoir 

accollé  les  vignes  de  P.  Chenu. 

1691.  Compte  de  la  marelle.  Egl.  de  la  Chaussée-St-Victor. 

Aeeolei-îe,  .s/.  Temps  pendant  lequel  on  «  accole  ». 

Aecolem-,  eiise,  s)n.  etf.  Personne  employée  à  «  accoler  ». 

Ac*(MMii|iai*ei-9  va.  Comparer.  Ronsard  ne  s'est  jamais  servi 
que  de  ce  terme  : 

Le  mortel  ne  se  doit  accomparer  aux  dieux. 

RoNS.,  Eurfjmédon. 

Aec*oii«€»iitîi>  vn.  Consentir. 

AeiHHililei-,  va.  Mettre  par  couble  (couple),  accoupler. 

Le  poulce  et  le  doigt  indice  desquels  il  accoubla  les  deux  ongles 
ensemble. 

Rab.,  III,  20. 

Aeei-eii-e  (a-cré-re),  vu.  Accroire,  usité  seulement  à  l'infinilif 
et  avec  faire. 

Il  faisoit  accreire 
Qu'il  estoit  mort  quand  il  dormoit. 

XVIP  s.  Epig.  sur  la  mort  de  Richelieu. 

Acer€n»îi-  (s')  n\  S'acci^oupir. 

Une  vieille  aeropie. 

Rab.,  II,  10. 

Ac*enlei>  ?vy.    ||  Eculer  :  Acculer  ses  souliers. 

Tousiours aeeuloyt  ses  soViers. 

Rab.,  I,  II. 

Aoliapiiei-,  Cif.  Echapper. 

Aeliavbotei»,  va.  Écharboter  (Voyez  ce  mot). 


6  ACII 

Ai'lismnV'i',  va.  Échauffer. 

At'liée,  >/'.    Keiiouêe  des  petits  oiseaux,    pol,ygoiuini  avi- 

culare. 

Ktym.  Diin.  de  Aclic.  oml)ellifêre?  Il  n  y  a  guère  de  rapport 
apimreut  entre  ces  deux  genres  de  plantes,  et,  pourtant  c'est 
bien  le  même  mot. 

AcIiiU'i*.  va.  Acheler. 
Étym.  Bas-latin  accapltarc. 

Ac*htii-c*ii%  m.  Éclaircir. 

L'œil  de  grenoille  a  le  don  gracieux 
Loy  d'aclerci/r  l'œil  humain  chassieux. 

Mat.  DE  BouTiGNY,  œuv.  de  Marot. 

Afloppe,  ée.  adj.  Ecloppé,  ée. 

Aeinodeis  va.  Accommoder,  préparer.  Acmoder  la  salade. 
Acmoder  la  buée  :  disposer  le  linge  dans  le  «  tenou  »,  et  pré- 
parer tout  ce  qu'il  faut  pour  la  faire  couler. 

Étym.  (^ommode  qui  se  prononce  ke  mo  de  (Fo//c^:rPARSENXE) 
et  ensuite  k"mode. 

Ai'oi-fliei-,  va.  Ecorcber. 

AcMMitei-,  va.  Écouter. 

Qui  plus  est  souffroit  m'aeouter. 

Villon,  G'K  TesK 
Accoutez,  Messieurs,  acoiUez  un  peu;  je  vous  dirai  un  conte  pour 

vous  apaiser. 

Moy.  de  Parvenir,  II,  32(). 

Il  Acouter  à.  vu.  Faire  attention,  attacher  de  l'importance  à  : 
Tn  de  plus,  un  de  moins,  je  n'y  acoute  pas. 

Étym.  Ce  mot  est  moins  éloigné  de  son  origine  que  Écouter, 
liai,  (isroltnre:  lat.  du  in"  s.  asciUtare  (Flav.  Caper),  lat.  class. 
fi»'scultare,  m.  sign. 

Ac-i-à^*,  .N//'/.  Fnfanl  chétif.  ditTorme,  mal  venu.  Fn  Beauce  on 
dit  écrâs.  et  en  Sologne  àcrolle. 

§ 

Ktym.  Orig.  inconnue. 
A<*i-a.**«»i>  va.  Fcraser. 

Ac-iiîei-,  va.  Prononciation  défectueuse  mais  très  répandue 
de  cqnoiiter  (  Voyez  ce  mot;. 


A  FF  7 

AfIieii-iiaN,  loc.  adv.  dont  on  se  sert  par  civilité  en  prenant 
congé,  et  qui  revient  à  dire:  Je  ne  vous  dis  pas  adieu,  parce  que 
je  serai  heureux  de  vuus  revoir. 

xVdJoiii'iieiiicMil,  siH.  Ajournenient,  remise  à  un  autre 
jour. 

Depuis  Vadjoarnement  à  lui  baillé. 

FouRRi':,  Coût,  de  Blois,  j».  4-J'.'. 

Aiyoïii'iiei-,  ra.  AjounK^r  :  Le  conseil  de  révision  l'a  ad- 
journé.  comme  étant  trop  faible. 

Soit  ad/'onrné  au  dedans  de  trente  jours  après   ladite  vue,   prinse, 

et  trouvée  dudit  douiniage. 

FouRRi':,  Coat.  de  Biais,  p.  KîC). 

Adoiiiioi'  C^')'  '■''•  Avoir  bonne  ou  mauvaise  chance  dans 
un  événement  (pii  dépend  du  hasard  :  Tu  fadonnes  bien.  n<jus 
nous  mettons  à  table.  —  Il  vient  de  tomber  malade,  ça  s'adonne 
mal,  nous  entrons  en  hiver.  ||  .1  hs.  Avoir  une  chance  favorable  : 
Avec  son  billet,  il  peut  gagner  10,000  francs  si  ça  s'y  adonne. 

(^uant    le   besoin   et  le   temps   s'ij   adonne. 

Cl.  Marot,  Psaume  101. 

A<1oii^Noi>  va.  et  n.  Adousser  un  champ,  une  terre,  achever 
d'en  briser  les  mottes  pour  Taplanir  après  le  labourage,  en 
faisant  passer  dessus  la  herse  retournée  sur  le  dos  (dons).  On  dit 
mieux  rouler,  parce  que.  pour  cette  opération,  on  se  sert  le  plus 
souvent,  aujourd'hui,  d'un  rouleau. 

A<li-es«ei*,  va.  \\  Ranger,  mettre  à  sa  place,  dans  un  endroit 
déterminé. 

Beurres  où  doiuuent  être  addressés^ 

LiEB.AUT,  Mais,  riist.,  Table  des  Mat. 

Afli-ot,  otte  fa-dré),  adj.  Adroit,  adroite.  C'était  la  pronon- 
ciation encore  du  temps  de  Molière. 

D'abord  j'appréhendai  que  cette  ardeur  secrette 
Ne  fut  du  noir  esprit  une  surprise  adroite. 

Mol.,  TartuJJ^e,  act.  III,  se.  3. 

Affaîi-eN,  sf.  plur.  \\  Faire  des  affaires,  se  dit  absolument 
pour  faire  un  partage  de  biens,  un  règlement  d'intérêts  entre 
membres  d'une  même  famille  :  La  bonne  femme  veut  se  délais- 
ser, il  va  falloir  faire  des  affaires. 


8 


AFF 


AilaiilKM-tii-,  va.  Ahurir.  «  abagcr  »  :  Un  grand  affauberti, 
un  grand  détraqué. 
Ktym.  Orig.  inconnue. 

Alllflii'*  N/'.  A[)pareil  en  forme  de  liaul  châssis  qui  se  place 
debout  à  l'avînit  el  à  rarrière  de  hi  charreile.  Un  dit  souvent 
eiVche. 

KrvM.  Ficher. 

AfliloiiMN  sf.  Pierre  à  aiguiser,  à  affiler. 

AlFoi-coi-  («•),  '•/'.  S"effor(:'er. 

Airoiia!><Mii'  C^')?  ^'^'-  S  afïaisser.  se  laisser  tomber. 
Ktym.  Forme  patoise  de  affaiser,  on  dit  aussi  s'affo^fasser. 

V 

AffoiiiN  ée,  ((dj.  Extrêmement  agité,  qui  ne  sait  plus  à  qui, 
ni  à  quoi  entendre. 
Ktym.  Foff. 

Airi-aiifliîi>  va.  Il  Rendre  franc,  fertile  :  La  gelée  affranchit 
la  vigne.  Bienquon  emploie  aussi  affranchir  pour  c^r//>'e>",  c'est- 
à-dire  rendre  stérile,  l'opposition  extrême  de  ces  deux  sens 
n'est  qu'apparente  :  la  vigne  affranchie  donnera  i>lus  de  vin  et 
le  goret  affranchi  plus  de  viande. 

Exempts  du  triste  embarras 
Qui  maigrit  l'espèce  humaine, 
Comme  ils  sont  dodus  et  gras, 
Ces  bons  citoyens  du  Maine. 

a  dit  Béranger,  en  parlant  des  chapons,  autres  affranchis. 

Alli-aiielii^Neiii>  sm.  Châtreur.  Voyez  Affranchir  ci- 
dessus. 

Plus  vendu  au  sieur  Gausseaume  Rollin,  marchand  laljoureur  et 
affranchisseur. 

19  janvier  17G0.  Vente,  f''  28  rect.  Arch.  H.  Johannet. 

Affi-oiiKs  o€>  adj.  Effronté,  ée. 

I^our  ces  garces,  pour  ces  ribaudes 
Qui  aff'rontées  sont  et  bandes  (hardies). 

('.  V)i:  CoiNci,  Mir.  Richel.,  ap.  Godefroy. 

Airùt,  .s//<.  Il  Etre  OU  n'être  pMs  d'affût  :  être  ou  n'être  i)as 
dispos,  en  santé. 


AGR  i> 

Étym.  Par  analogie  avec  un  outil  (jui  u*es(  bon  que  lorsqu'il 
est  atlïilé. 

A;:-ai,  P'ii'l.  r.i'i)i.  (^)ui  s(M't  à  accentuer  davantage  le  sens 
dune  ])ro|)osition  soit  ariinuative.  soit  négative:  Ali!  dam!  oui. 
voilà  ce  qu'il  iii;i  «liL  aga.  —  il  n'est  [)()iiil  venu.  ;ig;i.  (H  je 
l'attendais. 

Afjiia,  mon  eiii\  . 

Rab.,  IV,  (jT. 

KiYM.  Pimv  ('!/(//-.  inipér.  du  verbe  ancien  ^///^//V/-.  regarder. 

Af/ar  comment  cil  Haynuier  nous  resveillent. 

Frois.,  Chron.,  II,  ap.  GodelVuy. 

A^xN  .S'/".  Eau.  dnns  la  loc  :  être  en  âge  :  on  dit  do  même  :  être 
en  eau. 
Étym.  Lat.  Aqua.  eau. 

Âii-e,  sf.  Kpocfue  de  la  vie.  etc..  masculin  aujourd'hui,  est 
encore  féminin  en  blaisois,  comme  il  l'était  dans  l'ancienne 
langue. 

(^ue  d'hommes  fortunez  en  leur  âge  première . 

MALHEFUiE,  Larni.  de  St-Pierre 

\«.«.,.jivcNiH%^/^//.  Cheval  aggravé.  «  manon  »  aggravée,  qui 
a  ramassé  un  caillou,  un  gravier  dans  son  sabot. 
IviYM.  Gravier. 

Ai^'oiit,  sm.  Egout:  Les  agouts  vont,  c'est  le  « dégeou  ». 

Une  maison aveques  toutes  ses  veues,  «^o«s/.-,  aisances   et 

appartenances  quelconques. 

l:nO.  DucANGE,  Agotum. 

A;;-oiittoi>  va.  Egoutter. 

quelque  goûte 

Que  Fortune  au  bec  lui  aqoute. 

iîose,  7103. 

Ai;i-attN  éo,  (idj.  Qui  est  muni  de  ses  agrals. 

De  laissera  la  (in  du  présent  bail  laditte  métairie  l'ien  et  duemeiit 
ayrattée  de  tous  ses  agrats  généralement  quelconques. 

G  Dec.  177.J.  Bail  Deschamps.  Arch.  H.  Johannet. 

A^-i-ats,  sm.  pL  Ce  qui  reste  des  céréales  quand  le  grain  en 
est  enlevé.  Ce  mot,  avec  ses  composés,  est  aujourd'hui  plutôt 
beauceron  que  blaisois  proprement  dit.  [Vouez  Pillox). 


lu  AGR 

Tous  les  bled'^  qui  ont  trempé  dans  l'eau  ont  été  perdus  avec  leurs 
agrats  (par  suite  d'une  inondation  de  la  Loire). 

1707.  Journal  des  Ch.  retnarq.,  fo  35  v° 

Plus  un  lot  de  bled  qui  reste  à  battre  dont  on  ne  pourra  exi- 
ger la  livraison  dans  le  courant  du  carême   prochain   à  cause  des 

agrats. 

Nov.  1789.  Vente  volont.,  p.  50.  Arcli.  H.  Johannet. 

Étym.  Origine  inconnue. 

A;çi-lc*luM-,  ra.  Saisir  vivement,  comme  un  chat  avec  ses 
griffes:  Prends-garde,  il  va  fagriclier  ton  «  colant  ».  ||  Sagri- 
cher.  s'accrocher  :  L"enfant  s  agriche  à  mes  cotillons. 

Étym.  Dérivé  incorrect  de  griffe. 

Ai;-i-îote,  sf.  Cerise  aigre. 

Les  agriotes  ou  cerizes  aigres  sont  plus  propres  à  confire  que  les 
guines  ou  cerises  douces. 

01.  DE  Serre,  Théâ.  VIII,  2. 

ÉTYM.  Grec  à'ypto:,  sauvage. 

A^nclier  («')  (s'a-gu-che.  et  plus  souvent  s  a-gueu-che). 
v/\  Se  jucher,  se  hisser,  a  Aguches-toi  donc  pour  arrigoter  c'te 
pomme  ». 

Étym.  «  Guche  ». 

A;:jiéi-ei>  va.  Egarer,  perdre. 

Ag-iietter,  va.  Guetter. 

Le  villain,  que  maulx  loups  l'estrangle, 
Si  s'estoit  musse  en  ung  angle, 
Par  derrière  et  nous  aguettoit. 

Rose,  15G10 
Il  est  souvent  aguetté  et  menasse  par  des  soldats. 

19  nov.  1601.  Aff.  Silv.  de  Mallivau.  Arch.  dép.  L.-et-Ch. 
B.  Baill.  de  Blois. 

Aliote,  ée,  adj.  Arrêté  par  un  obstacle  :  Je  suis  ahoté  ;  ma 
charrette  est  ahotée. 

Étym.  Au  mot  Haha.  obstacle,  qu'on  peut  considérer  comme 
parent  de  notre  ahoté,  Littré  donne  comme  origine  la  double 
exclamation  ah  !  ah  !  Cette  étymologie  est  fort  douteuse  et  c'est 
pour  cela  que  ce  mot  n'est  pas  orthographié  ici  avec  un  1t  ini- 
tial. Il  est  plutôt  venu  de  Ilot,  qu'on  trouve  dans  l'ancienne 


Aïs  11 

langue  avec  le  sens  de /^/n,  mais  qui,  ici.  signifierait  obstacle, 
arrêt,  et  qui  est,  probablement  aussi,  le  radical  de  cahot. 

Aule,  sf.  Aide,  secours. 

Sans  avoir  d'autre  aide  atVaire. 

Rose,  57 10. 

ih'YM.  \[-A.(ii>'to.  même  signif. 

Aïtlei',  m.  Aider,  secourir. 

De  feit,  de  dreit  ou  de  costume  leur  pourreient  aldder. 

loOl.  D.  FoNTENEAU,  XXII,  110.  Bibllut.  (le  Poitiers. 

Ce  Brennus  inhumain,  sans  espoir  de  subside. 
Tenant  le  glaive  en  main,  aftin  que  par  mort  se  aijde. 

Crétin,  L'app.  du  Maresc.  Chab.,  p.  1.50. 

Étym.  Ital.  aiutare,  lat.  adjutœre,  même  signif. 

Ai;;-i-aMMi^aii  (ê-gra-sio  en  patois),  s/n.  Pommier  sauvage, 
poirier  sauvage. 

Etym.  Aigre,  parce  que  les  fruits  de  ces  arbres  sont  acides. 
A  Égrain,  qui  a  la  même  signification.  Littré  donne  l'étym.  /' 
l)our  es.  et  grain,  graine,  qui  vient  d'une  graine. 

Aiâ^'1-oii,  .S//?.  Héron,  grand  oiseau  qui  fréquente  le  bord  des 
eaux. 

Quia  cœperat  aigrones  in  palude. 

12G8.  DucANGE,  aitjro. 
Pouacres,  hegronîieaulr,  foulques. 

Rab.,  I,  27. 

Étym.  Ancien  baut-all'^  lieigero,  m.  signif. 

Aii!;'iiilletteK9  sf.  i^lur.  Herbe  des  cbamps  dont  la  graine 
affecte  la  forme  d'une  longue  aiguille,  scandix  pecten  Veneris. 

Aîle,  inter.A  tous  les  jeux  de  «  canette  »,  dans  la  campagne, 
quand  le  joueur  trouve  plus  avantageux  de  se  porter  à  droite  ou 
à  gauche,  il  s'écrie  :  Aile  !  Souvent  son  adversaire  le  prévient 
par  la  défense  :  Ni  aile  ni  «  or  tout  »  î 

Étym.  Orig.  incon.  H  faudrait  de  la  bonne  volonté  pour  trou- 
ver au  mot  aiie,  lat.  ala,  le  sens  de  écart  qu'il  a  ici. 

Aînée,  .s/".  Airée,  les  gerbes  étendues  sur  l'aire  d'une  grange 
pour  être  battues  {Voyez  Chap.  irrélirnin.,  §  II,  R). 


V2  AIT 


^ 


Ait i-e,  ce,  adj.  Agencé,  arrangé,  distribué,  en  parlant  d'une 
habitation  ;  Une  maison  mal  aîtrée. 
Étym.  Aihrs.  ci-dessous. 

A îfi-e«,  .<//?.  ;>/.  Les  aîtres  d'une  maison,  les  locaux,  pièces. 

appartements  qu'elle  contient,  et  par  extens.  les    gens   qui 

Ihabitent. 

Et  clorrovent  huvs  et  fenestre, 

Si  en  seroit  plus  cliault  leur  estre. 

Rose,  1855G. 

Étym.  Lat.  alrrwm.  porche,  et  par  extens.  maison. 

A.jaiiil»ée,  sf.  Enjambée. 

C'est  à  la  feste  de  tous  Sains 
Chascun  i  vient  qui  ains,  ains, 
Gi-ands  pas  et  longues  ajambées. 
Fabliau  de  la  Court  de  Paradis,  ap.  Jaubert. 

Ajanil»er9  va.  Enjamber  :  Ajambes  le  fousse. 

AjHs,  sni.  Confiance,  foi  :  C'est  un  baillevent.  il  n'y  a  point 
d'ajus  à  ce  qu'il  dit.  c'est-à-dire  il  n'}'  a  point  à  avoir  foi. 

ÉïYM.  Adjust,  ancien  subst.  verbal  de  adjuster  dont  le  sens 
a  passé  du  propre  au  figuré. 

Une  paire  de  crochets sur  lesquels  ayant  esté  poisé  un  poix  de 

xvj  1.  du  marc  du  Roy,  se  sont  trouvez  de  bon  adjust. 

11   oct.   1602.  Pr.  verb.  de  saisie,  p.  3.  Arch.  de  L.-et-Ch. 

B.  Baill.  de  Blois. 

Une  autre  paire  de  crochets  lesquels  se  sont  trouvez  bons  de  juste 

adjust. 

Ibid.,  ibid.,  p.  d. 

Alayer,   a-lé-ie).  Elaguer. 

Chacun  an,  au  temps  que  ly  bois  s'alayront,  ly  dits  abbé  et  couvent 

penront  une  moitié  à  leur  chois. 

DucANGE,  laia* 

Etym.  On  trouve  aussi  dans  les  anciens  textes  alager  et  alai- 
fjner.  mais  ce  dernier  semble  venir  du  lat.  lignum,  bois,  tandis 
que  Alayer  a  pour  radical  l'anc.  h*. -ail'*,  lah,  incision  :  holland. 
lahen,  retrancher. 

Aleaii,  sm.  Petit  domestique  de  ferme  dont  les  fonctions 
consistent  surtout  dans  le  soin  des  moutons. 
Etym.  Ce  mot  est  beauceron  :  à  Veau  pour  abreuver  le  bétail. 


AL()  18 

Alielioii,  .s-///.  Alliiclion.  dent  (ruiie  roue  (rengrenage. 

r)9"  Quatre-vingt  pièces  de  fuzeaux,  un  denii-cent  d'allichoriy  deux 
Ijoeste  pour  le  moulin. 

30  Novembre  1782.  Règlement.  Arcli.  H.  Johannet. 

64°  Une  vieille  met,  avec  trente  fuzeaux  et  alUchons. 

Ibid.,  iijid. 

Étym.  Dérivé  de  aile,  comme  cornichon  de  corne. 

AII;i"iMN  éo,  ^'frf/.    Il    Droit,  sans  siiuiusités,  sans  aspérités  : 
Un  «  pelon   »  bien  aligné. 

Alite,  .^/'.  Élite:  Désirée,  c'est  lalite  'ou  la  lile)  des  filles. 

Alité, ée,ac(y'.  ||  Qui  n"a  aucune  courbure,  droit  (  T'o/^^c  ali- 
gné) :  Une  rotte  bien  alitée. 
Étym.  Peut-être  r/Z/Zc' ci-dessus. 

Allant,  te,  adj.  Actif,  active  :  ^  C'te  poque  est  l)ein  allante  ». 

Un  grand  allant. 

N.  DU  Fail,  Prop.  riisi.,  p.  132. 

Allei»,  m.  Fait  auprès,  du  subj.  que  jV/^/e,  que  tu  allés,  qu'il 
Cille. 

L'on  ne  souffrira  que  ce  meuble  aile  en  décadence. 

01.  DE  Sr.RRE,  Théât.  VIII,  3. 

Allielier,  va.  Allécher,  séduire,  attirer  :  Il  lui  a  donné  cent 
sous  pour  l'allicher. 

Aiocliei*,  fa.  Ébranler. 

Étym.  Autre  forme  de  ÉlocJier  pour  Élosser  (Voyez  ce  mot). 

Et  tousjours  l'orage  cruel. . . 
Klochant  la  voûte  du  monde. 

RoNS.,  IVe  liv.  Ode  21. 

Alouette  (Tête  cl"),  sf.  La  jacée,  centaurea  jacea,  plante 
sauvage  très  commune  qui  a  Tinvolucre  de  sa  graine  de  la 
couleur  et  un  peu  de  la  forme  d"une  tête  d'alouette. 

AloiiiMliu,  va.  Étourdir.  Dun  coup  de  poing,  je  l'ai  alourdi. 

Symon  Thibault  frapa  Guillaume  Courtois  de  son  baston  un  seul 
cop  en  la  teste,  dont  il  fu  alourdé,  et  cheut  à  terre. 

1407.  DucANGE,  Élourdatus, 

On  dit  aussi  Éloiirdir.  • 


AloiiMe,  sf.  Alose,  poisson. 

Le  martli  ensuivant  i>our  la  j>itence  du  couvent  d'alouses  salées  et 
lieux  gournalx  et  un  niulet  pour  nions.  l'abbé. 

1374.  DucANGE,  Gorniis. 

AloiiM(M>  V(i.  Flatter,  cajoler. 

Qui  pour  leur  noblesse  aloser, 
Comme  le  menu  peuple  cude, 
Fièrement  mettent  leur  estude, 
A  faire  entour  eulx  armer  gens, 
Cinq  cens  ou  cinq  mille  Seryens. 

Rose.  :>  18(). 
l.à  nu  besoing  tit  allousoit  son  bel  oncle. 

G.  CnASTELL,  ap.  Godefroy. 

Êtym.  I.at.  laus.  louange,  de  laudarc,  louanger:  anc.  franc. 

Aloii<^oiii-,  <Mi^o,  5///.  et  sf.  Adulateur,  qui  flatte  avec  l'in- 
tention de  ti'omper  :  «  Méfles-toi  de  li,  c'est  un  alouseux  ». 

Aliiottcs  .s/.  Cartes  d'aluette,  sorte  de  tarots  dont  on  se  sert 
pour  jouer  à  la  «  bigàille  ». 
Etym.  Bas-lat.  allueta  pour  alu'a.  basane? 

Aliiiiiavi^i^  ^'('-  ÉUiniacer  (Voyez  ce  mot). 

A-.^laiii,  sf.  Situation,  position  commode  pour  faire  quelque 
cliose  :  ne  s'emploie  que  dans  Être  ou  n'être  pas  à  son  à-main  : 
avoir  ou  n'avoir  pas  son  ouvrage  disposé  de  façon  à  travailler 
librement. 

L'ancienne  langue  avait  l'adj.  a  main,  équivalent  de  adeœtrc, 

adroit. 

En  prenant  se  tu  es  amain. 

Porras  bien  touchier  à  sa  main. 

Clef  d'Amour,  p.  33,  ap.  Godefroy. 

Ainiii-«'MiclMs  sf.  Plante  sauvage  à  odeur  forte  dont  la  fleur 
ressemble  à  une  s<jrte  de  pâquerette,  anthémis  cotula  et  pyre- 
tbrum  partlK'niniii.  Arjirrvrhe  ai  mnerohe  dans  l'ancienne 
langue. 

Partlienium  amaracum. 

Corament.  très  excelL,  chap.  222. 

Étvm.  Roman  anuiruns.  amertume. 


A  Mo  15 

AiiiàNNei>  va.  ||  Amasser  du  mal.  amasser  «  la  chaud,  la 
frêd  »  :  Contracter  du  mal.  prendre  chaud,  IVoid. 

La  voilà  encore  au   lit.   I-lile  y  amasse  des  liumonrs,  et  insensi- 
blement elle  y  demeura  dix-huit  ans  et  y  mourut. 

T.  i)i:s  Ri. AUX,  t   IX,  p.  201. 

Aiiilii-oi^s  cimhroa'.  npr.  Amhroise.  nom  d"homme. 

Abattant  d'aval  aux  héritiers  Ambrois  Chenu. 

8  avril  l(j9().  Arch.  L.-ot-Ch.  (i.  Censif  St-Victor,  pièce  47. 
Joignant  aux  aians  causes  Ambrois  Daudiii. 

1^'- mai  1<)87.  Arcii.  L.-et-Ch.  (i.  Fahr.  St-Victor. 

A. 

Allie,  sj\  Il  L'àme  d'une  volaille  :  L(^s  visccres.  (ju'on  laisse 
dans  Fintérieur  d'une  volaille  lorsqu'on  la  vidue. 

« 

Manger  sa  poule. . .  et  Vàme  de  son  pourceau. 

N.  DU  Kah.,  Prop.  rnst.,  p.  l*'.i. 
Ce  jars  présenté  sur  la  table  d'un  seigneur,  lequel  en  chercha  Vnme, 
et  ne  la  trouvant  pas,  apella  le  cuisinier. 

Moi/,  de  Parvenir,  II,  1311. 

Ktym.  A/Jic,  dans  le  sens  de  vie;  lat.  anima,  parce  que  ces 
parties  sont  les  plus  nécessaires  à  la  vie  de  l'animal. 

Aiiieiieis  rrr.  \\  Produire  :  Cet  arbre  amène  de  beaux  fruits. 

Et  vignes  y  planter 

Qui  tous  les  ans  ameinent 

Fruit  pour  les  sustenter. 

Cl.  Marot,  Vs.  IuT. 

Aiiiiettei>  va.  Êmietter,  réduire  en  miettes. 

Aiiii;x'iioiiiioi-9  va.  Le  même  que  Amignoter. 

Aiiii£;-iioteP9  va.  Caresser,  flatter  :  Un  enfant  trop  amignolé. 

Toy,  mifjnottant  ton  dormeur  de  Latmie. 

RoNS.,  Cass.  1  l.s. 

Ce  mot  se  trouve  dans  leDict.  de  Trévoux. 
Étym.  Ane.  franc,  mignot,  mignon. 

Aiiioiiitioii,  sf.  ^lunilion:  employé  principalement  dans 
l'expression  :  Pain  d'amonition. 

Pour  amonitions  de  guerre,  etc. 

Décl.  devoy.du  Cap.  de  Gonneville,  ms.,  15  juin  1505, 
ap.  Godefroy. 


l(i  A  MO 

Aiiioiit^  s}j(.  Le  côté  (rime  terre  qui  se  trouve  du  nord  à  Test. 

Joignant  Mathiirin  Tliomas  du  bout  d'alfas,  d'aultre  coté  à  Jacques 

Renard  du  bout   à'airiont,  al)nttant  sir  Macé  Marchais  du  bout  de 

solaire. 

IGOT.  Arcli.  niun.  de  VjUebarou.  Vol.  1G72,  f"  117,  rect. 

Aiuoiireuseiiieiit,  adv.  \\  En  douceur,  comme  en  cares- 
sant :  La  «  pleue  »  tombe  amoureusement. 

Aiiioaii'eiix:,  eiise,  adj.  \\  Doux,  charmant,  qui  provoque 
un  sentiment  de  délectation  :  Un  i)elit  vin  amoureux  à  boire. 

Aiieètre,  sf.  Race,  espèce  ;  ne  se  dit  sérieusement  que  des 
animaux  et  des  plantes  :  Des  poulets  dune  petite  ancêtre. 

Aiieètrer,  va.  Fournir  à  quelqu'un  une  race  d'animaux, 
une  espèce  de  plantes  qu'il  n"a  pas.  Jai  des  lapins  tout  à  fait  ex- 
tra, il  faut  que  je  vous  en  ancêtre. 

Aiielie,  s/l*  Conduit  par  lequel  le  vin  coule  du  pressoir  dans 
la  «  tiau  »  :  Jai  vendu  mon  vin  80  francs  pris  à  Tanche,  c'est- 
à-dire  au  sortir  du  pressoir. 

L'un  met  à  l'anclie  un  panier  attaché. 

RoNS.,  Les  Plais,  rust. 

(Le  panier,  dont  il  est  ici  question,  est  suspendu  à  l'anche  par 
son  anse,  de  sorte  que  le  vin,  en  passant  au  travers,  se  débar- 
rasse des  grains  et  des  pépins  qu'il  charrie.) 

Étym.  Ane.  li^-all'.  anclui,  tu^'aii. 

Aiidri,  n.  pr.  André. 

Depuis  le  jour  de  S.  Denysjusques  à  XsiS.Andrij. 

DucANGF.,  pertusagiam. 
Jouxte  d'un  long  les  hoirs  feu  Andnj  Daudin. 

IGOO.  Arch.  de  L.-et-Ch.  G.  Villerbon.  Déclar.  des  terres. 


/-s. 


Ane,  sm.  \\  Instrument  de  tonnelier:  aujourd'hui  on  dit 
plus  souvent  chevalet. 

Quatre  doloueres,  une  plane,  trois  asses,  deux  i'eillez,  un  enguin, 
un  asseau,  un  barrouer,  deux  coullombes,  i'asne,  le  compas,  la  selle 
à  rongner,  une  tire,  le  jablouer,  le  rabot,  le  crochet,  estimé  le  tout 
ensemble  sept  livres  dix  sols. 

21)  avril  IGIO.  Invent.  Coudret.  Arch.  L.-et-Cher.  B.  Baill.  de  Blois. 

Il   Ane  de  bois,  sorte  de  chevalet  dressé  sur  trois  pieds  et 
destiné  à  supporter  une  hotte  ou  un  «  butet  ».  |l  Tour  de  corde, 


ANV  17 

de  cordon,  etc.,  enroulé  qui  chevauche,  qui  est  par  dessus  un 
un  autre  :  La  corde  du  puits  fait  un  âne.  ||  Prov.  Une  prune 
dans  la  «  goule  »  d'un  âne,  c'est  comme  qui  dirait  une  goutte 
d'eau  dans  la  rivière.  ||  Faire  l'âne  pour  avoir  du  son.  faire 
l'innocent  dans  l'intention  d'en  tirer  profit. 

Âiiette,  sf.  Terme  familier  qu'on  applique  à  une  petite  fille 
qui  n'apprend  rien  à  l'école. 

Aiig-e^  s/n.  Il  Loc.  Voir  les  anges,  se  dit  de  celui  qui  s'est  mis 
ou  qu'on  a  envo^^é  au  lit  sans  souper.  L'origine  de  cette  loc. 
s'est  perdue:  cependant  il  est  bon  de  rapporter  ici  l'opinion 
de  Pantagruel  sur  l'efficacité  du  jeûne  : 

Point  soupper  seroyt  le  meilleur Bien  croy  ie  l'homme  replet 

de  uiandes  et  crapule  difficilement  concepvoir  notices  des  choses 
spirituelles  ;  ne  suis  toutesfois  en  l'opinion  de  ceulx  qui,  après  longz 
et  obstinez  ieusnes,  cuident  plus  auant  entrer  en  contemplation  des 
choses  célestes. 

Rab.,  III,  13. 

Aii^leux^  euse,  adj.  Qui  a  un  caractère  difficile,  har- 
gneux. 

Étym.  Par  anal,  avec  la  noix  angleuse  dont  il  est  difficile 
d'extraire  l'amande. 

Animal  (an-ni-mal),  sm.  \\  Fig.  Homme  brutal,  s^^n.  de 
Bestial  {Voyez  ce  mot).  ||  Sujet  à  caution,  syn.  de  «Mâtin» 
{Voyez  ce  mot);  il  n'est  même  pas  rare  d'entendre  ces  deux 
mots  unis  dans  une  même  phrase  :  Il  est  si  animal,  ce 
mâtin-là  ! 

Auiiit,  adv.  Aujourd'hui. 

Et  je  m'en  aviserai  et  consillerai  encores  anuit  et  demain  plus 
plainnement. 

Frois.,  Chron.^  ap.  Godefroy. 

Étym.  C'est  l'orthographe  adoptée  aussi  par  Rabelais  et  plu- 
sieurs autres,  bien  que  ce  mot  soit  formé  évidemment  de  en  et 
Imy,  le  jour  présent.  Il  serait  plus  logique  de  suivre  celle  de 
Henri  IV  : 

Vous  recevres  deux  lettres  anhuti  de  mov. 

Aiiveu,  sm.  Orvet.  Si  un  anveu  vo3"ait  clair,  il  n'y  aurait 
plus  personne  sur  terre. 


m  AOU 

ÉïYM.  Celle  de  avev(jle,  lat.  ab,  priv..  ocnlus,  œil.  sans  yeux  : 
la  croyance  populaire  est  que  l'anveu  n'a  point  (fyeux  et  qu'il 
est  très  dangereux.  Ce  petit  rei)tile  est,  au  contraire,  tout  à  fait 
inotYensif. 

Août  (a-ou).  sni.  Ce  mot.  ici.  fait  deux  syllabes  quand  il 
désigne  le  mois  :  Le  mois  d'a-out  :  mais  il  n'en  fait  qu'une  quand 
il  désigne  la  moisson  :  Faire  l'oùt. 

A-i»ai-t,  s/iK  S'emploie  toujours  avec  l'adj.  possessif.  État, 
situation  en  dehors  de  toute  communauté  d'intérêts,  d'habita- 
tion, de  vie.  etc.  :  Je  me  suis  mis  à  mon  à-part.  Sitôt  mariés,  je 
les  mets  à  leur  à-part. 

En  vostre  privé  et  a  part. 

N.  DU  Fail,  Coîît.  (l'Eut.,  II,  p.  227. 

Apei'elioi-,  ni.  Approcher. 

Apeiix,  eiise^  adj.  Épais,  épaisse. 

Étym.  On  hésite  à  voir  dans  ce  mot  une  corruption  du  franc. 
épais  qui  vient  du  lai.  spissus,  serré,  et  s'écrivait  autrefois  espois. 
Il  est  vrai  que.  en  patois  blaisois.  le  préfixe  é  se  change  très 
souvent  en  a  :  mais  il  est  rare  que  es,  ou  le  é  qui  en  provient, 
subissent  la  même  transformation  :  on  n'a  jamais  dit  apée,  api 
pour  éi^ée,  épi.  En  outre,  il  n'y  a  pas  d'exemple  de  la  transfor- 
mation de  la  diphtongue  ai  ou  oi  en  eu.  A  la  rigueur,  si  apeuœ 
était  le  même  mot  (.{xieépaiSy  il  se  prononcerait  apais  ou  apée. 
Xe  serait-ce  pas  un  dérivé  du  lat.  adiposus,  gras,  gros  ? 

Apîtaiicer,  va.  Fournir  la  pitance  à,  nourrir. 

Aplèter,  m.  Être  adroit  à  l'ouvrage,  expédier  la  besogne, 
se  hâter  :  Apléter  comme  M.  le  Curé  des  Montils  (qui  disait  sa 
messe  en  20  minutes). 

Aploitez  tost,  penez  vos  dou  aster. 
(Dépèchez-yous,  vous  souffrez  de  rester  tranquilles). 
Guill.  d'Orenge,  Ricli.  211)1,  Godefroy  :  exploitier. 

ÉïYM.  La  même  que  pour  exploiter, 

Aplèteiix,  eii«€*5  sm.  et  /".  Qui  <?  apléte  ». 

ApoiliS  ée,  adJ.  Qui  est  de  couleur  assortie,  de  mêm  e  poil 
Ijrincipalement  en  ijarlant  des  chevaux  :  Un  attelage  bien 
apoilé. 


AQU  19 

Appai-iMlloi-,  va.  ^Yssimilor.  comparer. 

Et  de   tant  se  presumpcia 
Qu'a  li  se  volt  apparreiLUer. 

Fabl  d'Ovide,  Arsen.,  5069,  Godefroy. 

Appât,  6///.  Il  Nourriture,  usité  seulement  dans  :  J^lre  d'un 
petit  ou  d'un  grand  apprd.  manger  peu  ou  Ijeaucoui). 

Les  iiliarisiens  estoient  de  povre  atour  et  de  petit /)rt.s^ 

xv  s.  Ilist.  des  Emp.,  Ars.  TAS'I,  f"  I,  Godefroy. 

Ktym.  a  et  2)ast.  du  lat.  paslus  de  pasci.  i)aître.  nourrir. 

Ai»|H>iiteiiieiit9  s/)i.  Manière  de  se  vêtir,  mise. 
Étym.  «  Apponter  ». 

Appoittei-,  va.  Arranger,  apprêter,  préparer:  Apponter  sa 
cliarrette  pour  aller  aux  foins. 

Il  acheta  une  lainproye  qu'a  sa  femme  envoya  pour  apointer  afin 
de  festoyer  son  curé. 

Louis  XI,  Nouv.  38  (Jacob). 

Il  Faire  la  toilette,  habiller  :  Apponter  ses  enfants  pour  les 
envo3^er  à  la  messe.  ||  S  apponter,  s'occuper  de  sa  toilette. 
Étym.  Lat.  ad  punctum.,  au  point. 

Apponssoi*,  va.  Pousser  de  dehors  en  dedans  :  Le  vent 
appousse  la  fumée  dans  la  chambre. 

Appreiitîf,  îvo,  adj.  et  sm.  et  f.  Apprenti,  apprentie  ;  ne  se 
dit  plus  guère. 

Ronsard  en  son  mestier  n'estoit  qu'un  apprenti  f\ 
Il  avoit  le  cerveau  fantastique  et  rétif. 

Régnier,  Sat.,  IX. 
Vais-je  épouser  ici  quelque  apprentive  auteur  1 

BoiLEAU,  Sat.,  X. 

Appropii>  va.  Mettre  en  état  de  propreté. 

Afnienr,  sm.  Défaut  du  pain  cuit  sans  que  la  pâte  soit  suffi- 
samment levée,  ce  qui  produit  des  parties  comi)actes,  non 
spongieuses  :  Ce  pain  a  l'aqueur.  Les  boulangers  disent  :  pain 
lardé.  Une  croj^ance  très  répandue  est  que,  lorsqu'on  mange  la 
galette  sortant  du  four,  il  faut  la  casser  avec  ses  doigts,  et  non 
la  couper  avec  un  couteau,  parce  que  ça  donnerait  l'aqueur  au 
pain  qui  est  en  train  de  cuire. 


20  ARA 

ÉTYM.  Origine  inconnue.  Y  aurait-il  quelque  rapport  avec 

Vencueur  : 

Mal    qui    ilespeselie    lo^t    le    cheval Convient    recourir    au 

niareschal  pour  ariacher  avec  ferremens  la  glande  qui  s'enfle  en  la 

poitrine. 

O.  DE  Serre,  Théât.,  VIII,  6. 

Ai-ahe,  sm.  Érable,  arbre. 

Xomine  bosci   mortui   accipiuntur    salices,   marsalices,    tremble. 

arable,  charme,  tilium,  bolum  et  alnœ. 

1:110.  DucANGE,  arablius. 

Ai-aî§"iiei>  ra.  et  n.  Enlever  les  toiles  d'araignées:  Araigner 
une  chambre. 

Ai-beiête,  sf.  Petit  arc  de  bois  qui  sert  de  jouet  aux  enfants. 

Un  homme  armé  de  chapeau  de  fer avecques  une  arbeleste  et 

le  terchois  à  mettre  saiettes. 

1:359.  DucANGE,  tercerium,  ;3. 

Arelieteete,  sni.  Architecte. 

Les  plans  et  devis  parafé  que  monsieur  Renard,  archetecte,  a  fait. 
1743.  Devis  de  constr.,  p.  27.  Arch.  de  l'égl.  Chaus.-St-Victor. 

Ai-cleiit,  sr/i.  Feu  follet,  dont  il  est  souvent  question  dans  les 
contes  de  bonnes  femmes  où  il  joue  le  rôle  dont  parle  Voltaire, 
(lettre  149)  : 

Je  les  vovais  comme  deux  ardents  qui  marchaient  toujours  devant 
moi  et  qui  m'éclairaient  en  me  perdant. 

Arclîlle,  sf.  Terre  compacte,  de  couleur  blanchâtre,  dont  on 
se  sert  ici  pour  luter  la  canelle  quand  on  tire  la  cuve,  argile. 

L'enfleure  sous  la  selle  se  résoudra,  appliquant  dessus,  comme 
mortier,  de  Vardille,  qui  est  une  terre  forte,  destrempée  auec  vinaigre. 

O.  DE  Serre,  ThédL,  08:3,  éd.  1605. 

Étym.  Cette  forme  était  autrefois  aussi  répandue  que  la  forme 
argile  que  l'on  écrivait  argllle.  Lat.  argilla,  m.  sign. 

Ai-€lîlleiix,  eii^e,  adj.  Qui  contient  de  Tardille  :  Une  terre 
ardilleuse. 

Argenté,  ée,  aâj.  Qui  a  de  l'argent  en  caisse,  riche. 


ARP  21 

J'ay  veu  grant  multitude 
De  Livres  imprimez, 
Pour  tirer  en  estude 
Povres  mal  argentés. 
J.  MoLiNKT,  ap.  Rourdigné,  Faifeu,  \t.  1<>*). 
Nota  que  l'emprunt  de  M'"  Jousseaulme  est  simulé  et  qu'il   nous 

a  donné  un  contrebillet Nous  avons  fait  la  susdite  déclaration 

pour  que  l'on  ne  nous  crut  pas  argenteux. 

11  may  MIO.  Journ.  des  eh.  remarr/.,  St-Laumer,  Blois,  f"  K)  v*". 

Ai-ieancla^-o,  snK   Façon  suspecte  d'agir,  de   traiter  les 
affaires.  ||  Occupations  futiles. 
Étym.  «  AricancUcr  ». 

Ai-ieaiidiei>  îei*e,  n///.  et/'.  Qui  fait  un  commerce  de  peu 
d'importance  et  quelque  peu  suspect.  ||  Personne  qui  s'occupe 
de  beaucoup  de  choses  et  qui  n'est  bonne  à  rien. 

Étym.  Orig.  inconnue. 

Ai-ielial,  stu.  Fil  d'arichai,  fil  d'archal  :  ne  se  dit  plus  guère. 

Un  crible  de  fil  d'arichal  a  cribler  bled. 

1017.  Invent,  présid.  de  Metz,  p.  20.  Arcli.  L.-et-C. 
B.  Baill.de  Blois. 

Étym.  Lat.  orichalcum. 
Amieiia^  sm.  Almanach. 

Aroiiee,  sf.  Ronce. 

Mené  les  paroueres,  buissons,  espines  et  arronces  hors  la  court  du 

chastel. 

1550.  Cpt«  de  Diane  de  Poitiers,  ap.  Godefroy. 

A  la  charge  par  ledit  preneur  de les  (prés)  étaupiner  et  couper 

les  épines  et  arronces.. 

22  février  1750.  Arch.  Loir-et-Cher.  G.  Fabrique  St-Victor. 

Ce  mot  s'écrivait  aussi  arons  eiaronc. 

Arpent,  S77i.  Mesure  agraire  qui  vaut  douze  boisselées, 
c'est-à-dire  60  ares  72  centiares. 

Ai-peiitî,  s/)i.  Petite  construction  dont  le  toil  n"a  qu'un  seul 
versant,  appentis. 

A  la  charge  d'y  bastir  un  petit  arfentil. 

1591.  Arch    L.-et-Ch.  H.  Par.  St-Martin  (Blois). 
Pour  avoir couvert  une  petite  galerie et  un  petit  arpentil. 

Ibid.  H.  Cp^«  de  Rec.  et  Dép.,  P  15.  St-Laumer. 


22  ARQ 

Ai-quolien,  s/)}.  Bugrane  rampante,  ononis  repens.  plante 
sauvage  qui  pousse  dans  les  terres  incultes. 

Étym.  Contraction,  ou  mauvaise  prononciation  de  arrête- 
bœuf.^  nom  que  porte  la  plante  en  d'autres  contrées. 

Ai-quolniNo,  .s7".  Le  même  que  Arquebeu. 

Ai-i-aehîNi  (a-ra-clii).  Bois  de  feu  provenant  d'arrachage: 
Souches  d'arrachis. 

Culées,  arrachiSy  souches  de  vigne,  l)ois  verreux. 

Tarif  de  l'Octroi  de  Blois. 

Arrnflor,  m.  Égratigner. 

Ledit  Charle  navra  et  arrafla  des  ongles  ledit  Naudin  parmi  le 
visage  et  es  yeux  jusques  au  sang. 

lo91.  DucANGE,  esgratineura. 

Ari-èteaii,  srn.  Chose  destinée  à  arrêter,  à  faire  ohstacle  : 
Quand  une  couturière  fait  une  boutonnière,  elle  la  termine  par 
un  petit  arrêteau. 

Arrière  (On  prononce  souvent  a-riée  :  Mjyez  ci-dessous 
la  citât,  de  1348).  Adv.  exprimant  une  idée  rétroactive,  au 
contraire,  au  rebours  :  Je  veux  aller  à  droite  :  lui.  arriére, 
veut  prendre  à  gauche. 

Et  quand  le  roy  vint  à  Poytiers,  il  vousist  (eût  voulu)  bien  estre 
arieres  a  Paris. 

JoiNviLLE,  Hist.  St-Louis,  p.  20()(Édit.  18()7). 

Pour  les  (saintes  reliques)  conduire  et  mener  à  l'abbaye  du  I.ys. . . 
pour  les  ramener  et  conduire  ariez  du  Lys  à  Paris. 

7  avril  1348.  DucaxNGE,  capellani,  I. 
Voire  mais  si  vous  lui  faites  quatre  ou  cinq  oreilles?  Arrière,  ce  sera 
une  mauvaise  besongne. 

Bon.  DES  Periers,  Cont.  et  Nouv.,  t.  I,  p.  120  (Amsterd.  1735). 

Arrî;;-<»t,  .^;//.  Être  à  larrigot,  être  exposé,  être  en  butte: 
Cette  maison  est  à  rarri^rot  de  tous  les  vents. 
Étym.  «  Arrigoter  ». 

Ai*i'îiî;'«ter,  va.  Attraper,  saisir  à  la  volée  :  Arrigoter  la 
balle. 

Étym.  Fréquent,  d'un  verbe  primitif  arr^^^c^^,  du  lat.  arrigere., 
dresser,  tendre,  (sous-entendu  manus.  les  mains  pour  recevoir)? 
On  dit  aussi  rigotter.  Harrîgoter  (avec  ou  sans  h)  dans  Tanc. 


AUR  28 

langue  n'avait  plus  du  tout  le  niènie  sens,  venant  de  («/vv'^o//, 
jeu  d'amour. 

Ai'i'î>'ei',  ra.  Auieiier.  a[)[)ui'lei'  à  riv<'.  à  lécarl.  dans  un 
endroit  où  Ion  puisse  eharger  connnodénienl  :  La  vente  est 
pleine  d'eau,  il  faut  arriver  toul  le  l)()is  à  bras. 

Au  rocher  il  les  (voyageurs)  «rr/ya. 

xn"  s.,  Cit.  de  A.  Brachf-t,  Dictionn.,  arriver. 

Ai'i'on  (â-rou),  5?/?.  Ruisseau.  ||  A(pieduc  soulcrrain  : 

Il  eut  la  inallieureuse  idée  de  se  mettre  a  l'abri  sous  Varrou 

la  bouche  de  Varrou. 

Avenir  de  L  -ot-Ch.,  2.3  juin  18H<). 

Il  .Y.  pr.  VArron.  ravine  qui  vient  de  la  foret  de  Blois.  tra- 
verse la  ville  en  souterrain  et  se  jette  dans  la  Loire  auprrs  du 
pont. 

Ahuttant  (l'un  bout  par  le  devant  sur  lad.  rue  du  Poids  du  Iloy  et 
d'autre  bout  par  le  derrière  à  la  ruelle  allant  de  la  rue  de  la  Serreu- 
zerve  à  l'rtro^tdud.  Blois. 

1621.  Invent,  de  Beaune,  p.  110.  Arch.  L.  et  Ch.  B.  Baill.  de  Blois. 

Étym.  Forme  différente  de  rit,  ruisseau,  du  lat.  rivus,  même 
sign. 

AiT-oùelioi-  (s')f  ^'-  ''^'/^-  S'égratigner  en  passant  au  milieu 
des  épines,  des  ronces,  des  «  roûches  »  :  Je  me  suis  arroiiché  les 
jambes. 

Étym.  i(KofU'he>K  Cependant  il  faut  observer  que  l'on  trouve 
dans  de  vieux  auteurs  enronc/^^/*  pour  enroncer,  (jui  vient  de 
ronce  ;  c'est  peut-être  le  même  mot. 

Visage,  mains  et  nez  enronchera. 

Al.    ClIARTIER. 

Ai*i*oiiNafii:e9  s/n.  Arrosage. 

Arrouséo,  .^f.  Ondée  :  Il  a  tombé  à  ce  matin  une  bonne  ar- 
rousée. 

Ai*i*on«ei%  ra.  Arroser. 

Que  la  terre  arrousée 

De  la  fertile  humeur  d'une  douce  rousée. 

RoNS.,  Astrée. 

Ai-roiii^oir,  sm.  Arrosoir. 


2i  ART 

Valentine,  duchesse  d'Orléans,  quitta  la  cour  et  se  retira  à  Blois, 
où  elle  passa  le  reste  de  ses  lours  en  dueil  et  tristesse,  et  prit  pour 
deuise  vne  phiole,  ou  arrousoir,  auec  ces  mots  :  nihil  mihi  prœterea, 
prœterea  nihil  mihi,  c'est-à-dire,  rien  ne  m'est  plus,  plus  ne  m'est 

rien . 

Symph.  GuYON,  Hist.  d'Orl,  II,  152. 

Artîfîeîol,  sm.  Luzerne,  trèfle,  incarnat,  sainfoin,  etc., 
prairie  artificielle. 

Ai-tîste,  sm.  fl  Vétérinaire. 
Étym.  Uart  de  la  médecine. 

Aseîe,  sf.  Larve  déposée  sur  la  viande  et  sur  le  fromage  par 
la  mouche  dorée  et  surtout  par  la  mouche  à  viande.,  musca  vo- 
mitoria. 

Étym.  Orig.  inconnue. 

Assaboiiîi>  ra.  Tremper,  inonder,  en  parlant  de  la  pluie: 
«  J'se  rentre  tout  assaboui  pala  pleue  ». 
ÉïYM.  Orig.  inconnue. 

As^aiiifliiier,  va.  Rendre  «  saindin  »  :  N'assaindines  pas 
tes  enfants  :  plus  tard  ils  n'en  seraient  que  plus  malheureux. 

Assaîsoiiiiei-,  va.  ||  Donner  aux  terres  la  culture  qui 
convient  à  la  saison  :  A  Vendôme  les  terres  ne  sont  plus  assai- 
sonnées comme  chez  nous. 

Aî^sai-iiieiitei»,  va.  et  n.  Ramasser  les  sarments  dans  une 
vigne  taillée  et  en  faire  des  «javelles  ». 

Icelle  femme  estoit  allée  assermenter  en  leur  vigne. 

145.3.  DucANGE,  sermens. 
Item  pour  dix  journées  de  femmes  qui  ont  assarmenté  nos  vignes 
des  Granges  au  pris  de  dix  deniers  tourns  la  journée,  viij  s.  vj  d. 

1506.  Arch.  Hôtel-Dieu  de  Blois.  Reg.  E^ 

Étym.  La  forme  française  est  Essarmenter,  que  donne  Littré. 

AsNauvagîr,  va.  Rendre  sauvage,  abrutir  par  de  mauvais 
traitements. 

Il  donneroit  audit  homme  deux  soufHetz  bien  assiz  pour  le  assau- 
vagir. 

1 159.  DucANGE,  S(/lvaticus. 

A«so   (â-se),  sf.   Outil  de  tonnelier   formé  d'un  côté  d'un 


ATA  25 

marteau,  et  de  Tautrc  criuie  sorte  de  fer  de  pioche  concave.  Le 
pas  d'asse,  chanfrein  rabattu  qui  termine  le  peigne  d'une 
futaille. 

Ung-  asse,  deux  meschantesdolloueres. 

1617.  Invent.  Raliart  p.  II.  Arch.  L.-et-Cli.  B.  Baill.  de  Blois. 
3  perceux  à  bondes  de  poinçons,  une  mauvaise  asse,  un  feuillet,  etc. 

11  nivôse  an  II.  Arch.  mun.  St-Denis-sur-Loire. 

ÉïYM.  Lat.  ascia,  hache  et  autres  outils  tranchants. 

Aisiseaii  (à-sio.  dans  la  camp.),  sm.  Petite  «  asse  ». 

Un  feuillet,  une  coulombe,  un  cochouet,  un  asseaa,  etc. 

11  niv.  an  II.  Arch.  mun.   St-Denis-sur-Loire. 

Asselle  (â-selle),  sf.  Aisselle. 

Étym.  Bas-lat.  ascella,  lat.  axilla,  m.  sign. 

Aj^jseiiiblée^  sf.  Fête  communale,  soit  le  jour  du  patron  de 
la  paroisse,  soit  tout  autre  jour. 

Les  filles  n'étaient  pas  chères  à  l'assemblée  de  Veretz,  les  garçons 
hors  de  prix. 

P.-L.  Courier,  II,  278,  éd.  1826. 

Asseppé,  ée,  aclj.  Le  même  que  «  cepé  »  ;  mot  disparu. 

Rendre  et  laisser  ladicte  vigne  bien  asseppée,  encharnelée  et  en 
bonne  façon. 

14  mars  1595.  Arch.  L.-et-Ch.  G.  Fabr.  Villebarou. 

Assîéî^ei>  va.  Asseoir.  ||  S'assiéser,  s'asseoir. 

Assisons-nous  sur  ceste  molle  couche. 

RoNS.,  Marie. 

Étym.  Pour  assiéger,  de  siège. 

Assîquet,  s))}.  Petit  ustensile  que  la  tricoteuse  fixe  à  sa 
ceinture  et  dans  lequel  elle  engage  une  broche  de  son  tricot, 
affîquet. 

Étym.  Dim.  de  l'anc.  franc,  assiqiie,  assiche,  pieu. 

Atâeliei»,  vn.  Tâcher  :  «  J'allons  y  atâcher  »,  nous  allons 
faire  notre  possible  pour  en  venir  à  bout. 

Atas  (âtâ),  sm.  Appareil  formé  d'une  ceinture  et  de  deux 
bretelles  qui  sert  à  promener  les  petits  enfants. 
Etym.  Origine  inconnue.  Attacher?  ■ 


26  ATE 

Atelle,  sf.  Partie  du  collier  du  cheval  à  laquelle  le  trait  est 

attaché,  attelle. 

Lui  donna  un  coup  d'une  astelle  qu'il  tenoit. 

1384.   DucANGE,  astella. 

Atétot,  s/)i.  Tête  d'un  arbre  destiné  à  produire  du  bois  de 

feu. 

Les  arbres  de  laquelle  Meslairie  lesd.  preneurs  ne  pourront  coupper 
par  le  pied,  ains  seullem.  coupper  les  attestaulx  selon  la  coustume 
du  pais. 

2  juin  1(341.  Bail,  Arch.  H.  Johannet. 

Receu  de  Denys  Tiercelin  trois  liures  cinq  sols  pour  sa  part  des 
atestaux  des  arbres  du  Cemetiere. 

1689.  Cp'^  de  la  marelle.  Ciiaussée-St-Victor. 

Il  Tronc  d'arbre  et  spécialement  de  chêne,  qui,  a^^ant  été  atêté 
toute  sa  vie,  est  débité  à  la  fin  comme  bois  de  feu. 

Atéter,  va.  Couper  la  tête  à  (un  arbre),  étêter. 

Mais  prendra  (ledict  preneur)  la  couppe  et  tonture  des  arbres  qui 
ont  accoustumé  d'estre  a//es^e^  estant  en  aage. 

29  août  1643.  Bail,  Arch.  H.  Joliannet. 

Plus  receu  de  Nicolas  Rabier  pour  les  harbées  du  pré  de  la  Houée 
et  ung  noyer  atesté  iiij  1. 

1633.  Cp*^  de  la  marelle,  p.  7.  Chaussée-St- Victor. 

Atîtoiinei-,  lY^  Parer  avec  affectation.  ||  Entourer  de  soins 
exagérés  :  Cette  enfant  est  trop  atitonnée  par  ses  parents,  elle 
en  devient  insupportable. 

ÉïYM.  Augment.  de  atinter.  On  trouve  comme  dimin.  ancien 
atiinteler. 

Atoiiiiei>  va.  Étonner. 

Étym.  Lat.  aitonare,  même  signif. 

Ati*an^'ei>  va.  Étrangler. 
Atrog'iiei>  va .  Vouez  ExPiOGNER. 

Attaclier,  va.  et  a.  Fixer  le  sarment  au  «  charnier  »  au  moj'en 
d'un  brin  d'osier,  après  que  la  vigne  a  été  taillée  :  Attacher  une 
«<  plante  ».  je  vais  attacher. 

Attaque,  sf.  ||  Être  d'attaque,  être  solide,  hardi,  entrepre- 
nant; n'être  pas  d'attaque,  être  d'une  santé  débile. 


AUG  ^7 

Attelée,  î/;  Temps  pendant  lequel  les  chevaux  travaillent 
sans  rentrer  à  récurie,  et,  par  extens.  temps  pendant  lequel  le 
cultivateur  travaille  sans  rentrer  à  la  maison.  On  dit  plus  sou- 
vent é  fêlée. 

Attîeliei-,  f'ff.  Exciter,  provoquer,  agacer  :  Atticher  un 
chien. 

Car  nul  vieil  senglier  hericié, 
Quant  des  chiens  est  bien  aticié. 

Rose,  102<50. 

Étym.  liai,  atticiare  (prononc.  at-ti-tchâré),  m.  sign..  du  lat. 
ad'àw  titio.  tison  :  c'est  le  même  mot  que  rr///.ser. 

Aiilioiii*,  sm.  Aubier,  couche  de  bois  qui  se  trouve  sous 
l'écorce  d'un  arbre,  et  qui  est  moins  dure  et  moins  précieuse  que 
le  reste  du  bois. 

Le  bois  est  choisi  sain  et  entier  du  cœur  de  l'arbre  sans  aucun 
auhour. 

O.  DE  Serrf,  TIléât.,  701,  éd.  UJO."). 

Il  Fig.  Manque  de  franchise,  fourberie  :  Avec  moi,  pas  d'au- 
bour. 
Étym.  Ital.  alburno  (al-bour-no),  du  lat.  cdhiirnimi,  aubier. 

Aiiepiii,  S7;i.  Aubépine. 

Quand  Vaucpin  boutonne, 
Tailles  ta  vigne,  bon  homme 

Dicton  populaire. 

Étym.  Aubépln,  qu'on  a  prononcé  sans  accent  aitb'pin,  puis 
aucpin. 

Aiieiiiiefoi»!i  C^l^)?  ^^(^^'-  Quelquefois. 

Voyant  que  les  escholiers  estoyent  aulcunesfois  de  loysir  et  ne 

scavoient  a  quoy  passer  temps. 

Rab.,  il  ■">• 

Aug-eoii,  s/ji.  Sur  la  rive  gauche  de  la  Loire  :  Trou,  exca- 
vation faite  pour  certains  besoins  de  la  culture. 
Etym.  Auge,  du  lat.  alveus,  cavité. 

Aug-eoiiiier,  va  et  n.  Sur  la  rive  gauche  de  la  Loire  :  Faire 
à  la  vigne  une  façon  de  marre  qui  correspond  à  racler  sur  la 
rive  droite. 

Etym.  «  Augeon  ». 


28  AUG 

Aii^ette,  sf.  Il  Auge  de  maçon  :  Emplir  l'aiigette  de  mortier.* 

Aii^-iiieiitatioii9^7^.  ||  Tout  ce  qui  peut  augmenter  ou  ré- 
tablir la  fécondité  d'un  bien  rural,  engrais. 

De  Silvain  Rabier  de  Villesequeron  neuf  livres  pour  V augmentation 
de  la  vigne. 

um.  Cp^"  de  la  marelle.  Kgl.  de  la  Chaussée-St-Victor. 

Aiii:-iiieiitei>  va.  \\  Donner  de  Y  «  augmentation  »  à  :  Ce 
champ  a  grand  besoin  d'être  augmenté. 

Aiijoiif  s'/H.  Ajonc. 
Etym.  Orig.  incon. 

Am-ipeaiix:,  s/n.  2^1.  Oreillons,  gonflement  inflammatoire 
du  tissu  cellulaire  qui  entoure  la  glande  parotide. 

En  nostre  abbaye,  nous  n'estudions  jamais  de  paour  des  auripeaulx. 

Rab.,  I,  39. 

Etym.  Lat.  auris,  de  l'oreille,  pelis,  peau. 

Auteiii*,  s/ii.  Il  Cause,  motif,  se  dit  aussi  bien  des  choses  que 
des  êtres  animés  :  C'est  la  mort  de  mon  père,  ou  c'est  Jean,  ou 
c'est  la  neige  qui  est  l'auteur  que  je  ne  suis  pas  parti. 

Étym.  Le  sens  primitif  du  lat.  auctor  est  cause  première. 

Aiiveuiiîèi-es,  sf.  pi.  La  partie  d'un  toît  qui  dépasse  le 
mur.  Il  Espace  intérieur  compris  entre  le  toit  et  le  mur  à  l'en- 
droit où  les  chevrons  reposent  sur  celui-ci. 

Etym.  Bas  lat.  Auvenna,  formé  de  ad  ventiim,  contre  le 
vent  ? 

Avalant,  2Jart.  prés,  de  Avaler.  Aller  avalant  :  Descendre  le 
courant  de  la  Loire  .  Terme  de  marinier. 

Quand  elles  virent...  qu'il  n'y  avoit  point  bateaux  montans  ou 
avàlans. 

Amyot,  Homm.  ill,  t.  I,  p.  201.  Paris  KiGO. 

Étym.  A,  val. 

Avale-Royaume,  sni.  Grand  dépensier,  dissipateur. 

Aveîmli^e,  va.  Prendre  un  objet)  dans  un  meuble  ou  dans 
un  endroit  où  il  a  été  serré  :  Aveindre  une  chemise  dans 
1'  «  ormoire  »,  ou  encore  dans  un  endroit  où  il  n'est  pas  facile  de 
l'atteindre  :  Aveindre  un  bouchon  d'une  bouteille  (quand  il  est 


AVE  29 

tombé  dedans;.  Nous  conjuguons  aveindre  comme  la  plupart 
des  verbes  en  re  :  rendre,  rendu,  que  je  rende,  aveindre, 
aveindu^  que  faveinde.  C'est  une  faute,  il  faut  le  conjuguer 
comme  feindre,  feint,  que  je  feigne. 

Sa  grandeur  ne  sera  courroucée 

Que mon   \v\Û\  j'aceirjne  à  bas. 

RoNS.,  Eleg,  à  Casa. 
En  Beauce  on  dit  avoindre. 

Aveiiidii,  lie,  adj.  Dégourdi,  vif  et  intelligent  :  Un  petit 
gâs  bein  aveindu.  En  Beauce,  nmindu.  * 

Étym.  Aveindre. 

I.  Aveiieau,  s/n.  Petit  tilet  en  forme  de  poche  qui  sert  à 
aveindre  le  poisson  de  dans  une  huche. 

II.  Aveiiean  ;a-ve-nio),  sra.  Tablier  grossier  dont  se  couvrent 
les  femmes  de  la  campagne  pour  faire  les  gros  netto^^ages. 

ÉïYM.  Aveindre?  Cette  origine  est  suspecte  (Comparez 
Aberiau). 

Avenir,  r.  imp.  Convenir,  être  séant. 

Chascun  doit  faire  en  toutes  places 

Ce  qu'il  scet  qui  mieulx  lui  advient. 

Ross,  2219. 

Une  belle  ceinture  de  pers  et  vert,  disant  que  ceste  liurée  luy  adue- 

noit  bien  veu  qu'il  auoit  esté  peruers. 

Rab.,  11,31. 

Étym.  A ,  et  venir,  qui  s'est  employé  dans  le  même  sens  : 

La  soutane  lui  (au  cardinal  de  Retz)  venoii  mieux  que  l'épée,  sinon 
pour  son  humeur,  au  moins  pour  son  corps. 

T.  DES  RÉAUX,  VII,  p.  19. 

Avenrîs  (a-van-ri),  srn.  Champ  dans  lequel  on  a  récolté  de 
l'avoine  ou  de  l'orge  et  qu'on  laisse  en  chaume  tout  l'hiver. 

Étym.  Ane.  aveneris  qui  se  dit  encore  en  Normandie  pour 
champ  d'avoine  (aveine). 

A  vents,  S7n.  i^lu.  Le  temps  de  l'A  vent. 

Les  frimats  avoient  été  grands  aux  adcenis  deNoél. 

N.  DU  Fail,  Cont.  d'Eutr.,  Il,  p.  101. 
Le  premier  anniversaire  sera  dict  le  premier  mardy  des  advens  de 


nostre  Seigneur. 


14  mai  1586.  Arch.  L.-et-C.  G.  Fabr.  St-Victor 


30  AVO 

Avoîlle  (a-voi-ie).  6^m.  Voyez  Axoyer. 

AvolnoF,  va.  Nourrir  avec  de  Tavoine  :  Vn  cheval  bien 
avuinê. 

Av<Ȕi>  ra.  Fait  au  futur  :  J'arai.  t'aras,  il  ara,  j'arons,  vou 

arez.  ilaront. 

Mon  frère,  tu  n'en  aras  pas. 

1378.  DucANGR  :  harnesiatus. 

Et  ainsi  ara  la  meschine 

Gresle  corps,  gros  cul  et  poitrine. 

Eust.  Deschamps,  ap.  Littré:  cul. 

Mais,  madame,  s'il  vous  plaist,  are^  pitié  d'elle. 

Lettre  de  M'«  de  Clèves,  ap.  Bernier,  Preuves  XXXIX. 

Item  les  bourgeois  n'aront  point  de  justice. 

137G.  DucANGE  :  hauUa. 

Au  conditionnel  :  j'arais,  t'arais,  etc. 

Toutes  les  fois  ke  je  en  aroie  kemandement  de  li  ou  de  sen  coni- 

mant. 

1280.  DucANGE,  stagium. 

Et  quant  les  ]3arties  aroient  fais  tous  leur  contremans. 

IblcL,  Campionnes. 

Avolé,  ée,  .b//^.  et    sf.  Étranger  qui  vient  habiter  le  pa^^s. 
Il  Venu  on  ne  sait  doù.  ||  Homme  peu  digne  de  considéra- 
tion. Dans  tous  les  sens,  terme  de  mépris. 

Jusques  a  ce  que  Satan  père  de  toutes  mutineries  et  troubles  a  su- 
borné un  avolé  qui  a  tasché  de  renverser  nostre  doctrine. 

Calvin,  Predest,  ap.  Godefro}-. 
Icelle  femme  se  douloit  que  son  mary  l'injurioit  et  lui  disoit  qu'il  ne 
savoit  qui  elle  estoit,  et  qu'elle  estoit  avolée  sur  un  torquelon  d'estrain 
(un  bouchon  de  paille). 

1392.  DucANGE,  iorqua. 

Etym.  Lat.  volaread,  voler,  fuir  vers. 

Avorton,  .S//?.  Il   Orgelet,  compère  loriot. 
Étym.  Avorter,  parce  que  ordinairement  cette  petite  tumeur 
n'aboutit  pas. 

Avoyer,  srn.  Sorte  de  petit  entonnoir.  |1  Liseron,  plante 
dont  la  fleur  a  la  forme  d'un  entonnoir. 

Étym.  11  faudrait  écrire  avouillé  ou  tout  au  moins  avoillé,  de 
Tanc.  V.  nvoiailer,  remplir  (un  fût)  jusqu'à  la  bonde  (Voyez 
Rayouillaud). 


AZI  31 

Avi-i,  s)n.  Avril  :  Le  mois  d'avri.  ||  Prov.  Le  mois  d'avri  ne 
passe  pas  sans  éi)i.  el  le  mois  de  mai  sans  épi  de  blé. 

Axîii,  N//^.  Peuj)lier  étèté.  ||  Lspéce  de  peui)lier  trapu.  Ce 
mot  qui  ne  se  dit  plus  guère  que  sur  la  rive  gauche  de  la  Loire 
a  du  être  autrefois  d'un  usage  plus  général,  car,  sur  la  rive 
droite  aussi,  on  trouve  dans  i)lusieurs  communes  des  climats 
appelés  VAzin.  Aujourdhui.  on  dit  [)lus  souvent  BouHlru'd. 

Et  au  gros  Azin  (jii  Osior  qui  est  sur  le  cliemin  «l'Uliaet remar- 
quant la  £rros;seiir  diidit  iirl)re  quo  Imict  Iinmines  ne  scauroient 
eml)rasser, 

K'mI.  Fr.  Lf.mairi:,  Antitj.  rl'Orléans,  p.  .M. 

Trois  livres  dix  sols  pour  la  vente de  l'attestage  de  six  azinn 

qui  sont  proche  l'église  de  Sainct  Victor. 

1G68.  Cp*«  de  la  marelle.  Kgl.  de  la  Cliaussée-St- Victor. 

Étym.  Origine  inconnue. 


Hahet  (ba-bè).  npr.  Élisabetb. 
Bahi*  npr.  Elisabeth.  Babet. 
Bahille^^/.  Babil,  loquacité. 

Bachique,  adj.  cL  2  g.  Capricieux,  fantasque  :  On  ne  peut  se 
fier  à  lui.  il  est  si  bachique  ! 

Étym.  Est-ce  bien  ici  l'adj.  dérivé  de  Bacchus  détourné  de 
son  sens  primitif? 

Baeliolle,  sf.  Sorte  de  vaisseau  en  fer  blanc  à  deux  anses 
et  à  large  ouverture,  dont  on  se  sert  pour  soutirer.  Bacholle 
paraît  avoir  eu  anciennement  un  sens  un  peu  différent  : 

Et  après  riiist  les  raisins  en  ses  haeholes. 

1415.  DucANGE,  baeholata. 

Etym.  Dimin.  de  l'anc.  franc.  Me,  Mclie,  auge,  bassin. 

Bade,  sf.  Bavardage.  Anciennement  ce  mot  signifiait  Propos 
frivole  ou  niais: 

A  Rennes  sont  venuz  à  la  couchée 
Où  mainte  bade  ilz  ont  la  descochée. 

BouRDiGNÉ,  Faifeu,  p.  54. 
Ses  subtilz  jeux,  ses  quacquetz  et  ses  baddes. 

Ibid.,  ibid.,  p.  93. 

Étym.  <?  Bader  )). 

Bâcler^  vn.  Bavarder. 

Étym.  Ce  mot  se  disait  autrefois  pour  haijer,  tenir  la  bouche 
ouverte.  Bas-lat.  hadare,  m.  sign. 

Bacleiix^  euse,  sm.   et  /.  Bavard,  bavarde,    qui  aime   à 

(t  bader». 

Ba^'iiolle,  sf.  Mauvaise  petite  charrette,  voiture  d'aspect 
minable. 

Étym.  Aug.  de  banne,  benne,  tombereau:  dans  le  Perche, 
hanniau,  tombereau. 


1 


BAI  o•^ 

JBa^'4»sNei>  fil.  Bégayer. 

Étym.  Bay,  bcg,  oiioimit.  qui  mai-que  riiésitatiuii  du  bègue. 
En  Poitou.  b('gr(s>ir}\ 

ISa;;-o^<!sc»iix,  <»ii«c%  s,ji.  et  /'.  Qui  «  bagosso  »,  bègue. 

naliiillc"!'  (M   Krliiillei-^  c/t.  Faire  entendre  des  laiiioiila- 
tions  bruyantes  et  ibrcees  :  «  Quoi  ([u'il  a  don.  cMrole-b'i.  à  l»n 
lui  lier  comme  ça  ?  » 

Canum  (est)  lati'are,  seu  baiilare. 

DucANGF,,  baalarc 

Étym.  Bc  ou  ba  péj.  et  liuller,  vieux  franr..  pour  Junior. 

Les  loups  etlVoyablemciit  kallent. 

RoNS.,  0(1.  11,  iiv.  II. 

Cependant  on  lit  dans  une  édit.  de  Q.  Ourse,  de  153'i.  TIT,  51. 
ai).  Godefro}'  : 

L'on  oyoit  eles  akallements  de  vieilles  i^Qw^. 

AliuUement  suppose  aliuller  :  le  b  initial  serait  alors  sim- 
plement euphonique. 

Bai^s,'aiit,  sm.  Probablement  crochet  qui  soutient  les  gout- 
tières sur  un  toit.  Mot  disparu. 

Fault  des  baigauU  pour  servir  à  mettre  les  gouttières  dudit  arpen- 
til,  environ  une  douzaine. 

18fév.  i(J02.  Proc. -verbal.  Arcli.  L.-et-Ch.  B.  Baill.  de  Blois. 

Étym.  Pour  becauf,  dérivé  de  bec,  à  cause  de  la  forme  de  ces 
crochets  ? 

Bai^-iioii,  sm.  Trou  isolé  et  plein  d'eau  dans  le  milieu  d'un 
pré.  La  cro^^ance  commune  est  qu'un  baignon  n'a  pas  de  fond; 
ce  qui  est  certain  c'est  que  sa  profondeur  est  beaucoup  plus 
grande  que  celle  de  la  rivière  voisine. 

Baîlleveiit,  sm.  Hâbleur,  vantard,  qui  se  targue  de  biens 
ou  d'avantages  imaginaires.  C'est  le  caractère  du  personnage 
qui  porte  ce  nom  dans  le  Dialogue- de  MaUepaye  et  Baillevent 
(Villon). 

Étym.  Qui  baille  du  veuf. 

Bai$$$$ei>  vn.  Descendre  le  courant.  Terme  de  marinier. 
Autrefois  va.  Faire  descendre  le  courant  à  : 

3 


:J1  H  Al 

Item  donné  à  un  bastelier  qui  baissait  des  soldats  qui  vouloient 
loger  iey  la  t^onime  de  Iiuici  livres  six  sols. 

163-2.  Compte  de  la  marelle  Égl.  de  la  Chaussée-St-Victor. 

Iiaîîs«ette  C-"')'  ^"<'-  'f^^^'-  Eu  se  baissant  :  niarelier  à  bais- 
sette. 

Uaja,  .s///,  vi  /■  PiM-sonne  niaise,  nigaude  :  Un  grand  baja. 
une  grande  baja. 
Étym.  Voi/cz  Bkja. 

ISaJoite,  sf.  Fille,  femme  étourdie,  tête  éventée. 
Étym.  Origine  ineonnue.  {Comparez  Ba.ja). 

Italaiieeiiioiit,  s/n.  ||  Balancement  de  la  lune,  renouvel- 
lement de  la  lune,  considéré  comme  susceptible  de  modiller  la 
température  :  Toujours  de  Teau.  sale  temps:  le  balancement  de 
la  lune  cliangera  peut-être  ça. 

ISallaiit,  .s///.  Il  Élre  en  ballant,  bésiter,  être  incertain, 
balancer. 

Ualle,  .s/".  Il  Balle  audent  :  balle  à  jouer  formée  de  deux 
morceaux  de  peau,  ordinairement  de  couleur  différente,  cousus 
et  bourrés  de  son.  de  foin  ou  de  mousse.  Le  sens  et  Forigine 
du  mot  audent  étant  inconnus,  son  ortliograpbe  est  incertaine. 
II  Prov.  Cela  fera  bien  ma  balle,  c'est-à-dire  mon  affaire.  C'est 
par  une  figure  analogue  qu'on  disait  autrefois,  et  qu'on  dit 
encore  quelquefois  :  Quand  j"aurai  la  halle,  quand  la  balle  me 
viendra,  pour  :  Quand  je  serai  en  position  de  faire  telle  cbose  ; 
locution  tirée  du  jeu  de  i)aume, 

Ballia^'e,  .s///.  Action  de  bala^^er  qui  se  dit  ici  bailler. 

Plus  payé  à  Renard  pendant  lesd.  deux  années  pour  le  balliage 
(de  l'église;  la  somme  de  quatre  livres  dix  sols. 

1033.  Compte  de  la  marelle  Egl.  de  la  Cliaussée-St-Victor. 

Balliei'9  ca.  Balayer.  Cette  ortliograpbe  a  été  usitée  par  les 
meilleurs  auteurs  jusqu'au  xviii"  siècle. 

Ilallière,  .^7".  Couette  de  balle  d'avoine  pour  le  berceau  des 
petits  enfants. 

Baiieelle,  .s/.  Petit  banc  mobile. 


hM} 


OO 


Je  ine  (suis)  retiré  aussi  dans  noire  pmcui'e  siu-  une  Oanaelle,  ni 
aiant  pas  de  ciianibre  vuide  dans  le  dortoir. 

lOdéc.  1700.  Journal  des  ch.  reinart/.,  St-T.aunior,  f'J  23. 

I(aiic*liei>  s//f.  Pièce  de  lai)issorio  destinée  à  couvrir  nii 
banc;  aiijoiirdlnii  inusité. 

Keia  dix  [>iècos  de  tapisserye,  deux  hanc/œrs,  quatre  tapis  de  lur- 
quye  tant  de  talde  que  de  bulTet.  unj;?  orrillier  de  velours  roui^e  et 
deux  auUres  vieilz  mesclians  tapis,  quatre  mesclians  tuyaux  d'oigues 
dorez,  ung  grand  bancher  de  trois  aulnes  de  longueur  et  deinye  aulne 
de  hauteur;  tous  les<pjels  meubles  contenu/,  au  présent  article  led. 
Desbordes  serviteur  duil.  delïunct  a  dict  appartenir  au  Roy. 

21  mars  10P.>.  Invent.  Cl.  Raynion.  Arch.  L.-et-Ch. 
B.  lîaill.  de  Hlois. 

ISsiiiliv4N  sf.  Banli(nie.  Presque  tout<'s  les  communes  qui 
environnent  Blois  sont  sépai^ées  du  territoire  de  celle  ville  par 
un  chemin  qu'on  appelle  chemin  de  la  banlive. 

Do  et  concedo omnes  consuetudincs  meas  et  onines  redditus 

meos  Blesis  infra  Banlivam. 

1202.  Charte  de  Louis  de  Blois. 

Ce  mot  de  Banlica  s'entend  d'une  lieue  à  l'entour  de  Blois. 

Noël  Mars,  St-Lomer,  p.  1G5. 

Led.  preneur  sera  tenu  de. . .  ])lanter  la  pièce  de  terre. . .  seize  à  la 

banlice,  en  vigne  commune  du  i)ays. 

8  juillet  1610.  Arch.  L.-et-Ch.  G.  Fabr.  St-Victor. 

Étym.  «  Le  mot  Banliva  [banlieue)  est  un  abrégé  de  Bannum 
leuga\  l'espace  d'une  lieue,  dans  lequel  le  comte  exerçait, 
comme  dans  la  ville  et  les  faubourgs,  ses  droits  de  Mnalité,  sa 
justice  et  ses  autres  prérogatives  féodales  ». 

DupHK,  Annot.  de  Noël  Mars,  ci-dessus. 

Itaiiqiict,  .s:;/?.  Repas  de  mariage,  noces  :  «  Je  vas  beintoilt 
aller  au  banquet,  mon  neveu  se  marie.  » 

Ainsi  qu'un  convié 
S'en-va  saoul  du  banquet  de  quelque  marié. 

RoNS,,  Ani.  die. 

Baffiie!  (que  mouillé,  comme  dans  queue)  InferJ.nvàrqvicmi 
le  dédain.  Emplo^'é  surtout  à  Francillon. 
Étym.  Vonr  basle,  ital.  basta,  assez. 

Ba€|iiillée,  sf.  Le  contenu  du  «  bers  »  d'une  charrette,  une 
petite  charretée  :  Aller  quérir  une  baquillée  de  mangeâille. 


:\{\  lUR 


\ 


Étym.  Coït.  />('(',  auge,  la  voiture  étant  considérée  comme 
un  vaisseau. 

lia ratte, .'?//?.  Ce  qui  reste  dans  la  baratte  quand  le  beurre 
en  est  retiré. 

Du  lait  borate  pour  refroidir  sa  femme. 

N.  DU  Fail,  Prop.  rust.,  p.  40. 

Hai'hàâ;-oi%  rft.  Tondre,  émonder.  élaguer  :  Barbâger  une 
«  bas  ».  une  javelle. 

Étym.  Ce  mot  semble  être  une  forme  patoise  de  ébrirhcr  : 
Les  beaucerons  disent  ébcrrhôgcr. 

Kai-beeaiii,  sra.  Lucarne,  ouverture  de  grenier  sur  un  toit. 
Ane'  on  disait  aussi  barbecan  et  barbîcain,  {Godefro}^. 

A  l'entrée  d'icelle  grange  y  a  une  grande  porte  au-dessus  de 
laquelle  est  ung  harbequin. 

Juin  1()1().  Part.  Champion,  p.  G.  Areli.  L.-et-CIi. 
B.  Baiil.  de  Blois. 
Remettre  à  jilond  un  pan  du  barber/uin  de  sa  grange  de  Pray. 
le"  Juin  17U2.  Couvent.  Briais.  Arcli.  H.  Joliannet. 

Étym.  C'est  une  forme  masculine  de  barbacane,  meurtrière 
pratiquée  dans  le  mur  dune  forteresse. 

Barbelée^  sf.  Gelée  blancbe  :  Ce  n'est  qu'une  petite 
barbelée. 

Étym.  Ûrig.  inconnue.  Il  est  difficile  d'attribuer  à  ce  mot  le 
même  radical  :  barbe,  qu'a  ladj.  bfcrbelé.  garni  de  dents  ou  de 
pointes. 

llai'Jieiei-,  v.  l/jiij.  Se  dit  de  la  rosée  qui  se  congèle  la  nuit  et 
forme  la  gelée  blancbe  :  Il  a  barbelé  à  ce  matin.  |j  Barbelé,  ée, 
part,  passé.  Couvert  de  gelée  blancbe;  se  dit  aussi  fiy.  des 
personnes  :  «  I  fait  don  bein  fréd,  te  v"la  tout  barbelé  ». 

Étym.  «  Barbelée  ». 

Barlieqiiiii^s;/^  Le  même  que  Barbeoalx. 

HsïvhotfSm.  Tacbe  d"encre  sur  le  papier. 
Etym.  urig.  inconnue. 

Bai*l»otei>  va.  Tacber  d'encre,  couvrir  de  «  barbots  »  : 
Prends  garde  de  barboter  ta  page. 

Darilou,  5?//.  Ane. 


IJAK  37 

Etvm.  Pour  hdfdol.  bèk'  de  soiiiuie. 

|{:ii-o^M€'9  sf.  Poli  le  «  jîilc  •'.  porlêo  à  dus  par  une  bète  de 
souiuie. 

Etvm.  Orii^'in»'  iiiromiiic  :  W  bas-brelon  a  bu, -a:-.  baf(u<'(  et 
Ducange  harrotc.  es}>écede  cbarelb\ 

I5ai*i-a^:;-e,  .s/.  ||  Adiou  de  barrer  (b'»s  tonneaux,  d'y  mettre 
une  «  losbarre  »  qui  eonsolide  les  fonds. 

Pour  le  barage  desdits  20  jtoinçons  et  deux  carres  a  lô  sols  par 
pièce,  vingt  Hvres  cinq  sols. 

Journal  des  c/i.  rcinar..  Si- Lan  hum-  de  Hh^is,  f'^  i;j,  v^. 

ISai-i'oaii^.s///.  Il  Jeu  très  pratiqué  dans  les  rollêgesetsurtoul 
dans  les  Séminaires  deBlois,  et  qui  paraît  être  une  modilication 
de  la  longue  paume.  Le  barreau  se  joue  en  plein  air.  dans  un 
terrein  découvert  de  2  à  :îOO  métrés.  Le  matériel  consiste  en 
un  battoir  en  bois,  long  de  0.80  centinnHres  environ  dont 
0.60  pour  le  mancbe  et  qui  porte  le  nom  de  bnrrccm.  une  balle 
en  gomme,  et  deux  pieux  appelés  crochets  qu'on  enfonce  à  un<^ 
distance  variable  :  plus  les  joueurs  sont  alertes  et  solides  du 
jarret,  plus  les  crocbets  sont  éloignés.'  Les  joueurs  étant 
partagés  en  deux  camps,  le  camp  qui  a  le  barreau,  ou  la  main, 
se  groupe  autour  de  l'un  des  i)ieux  qui  devient  le  centre  de  la 
partie,  et  les  bons  coureurs  de  ce  camp  se  placent  en  file,  dans 
la  ligne  de  l'autre  pieu,  se  toucbant  tous  l'un  l'autre,  soit  de  la 
main,  soit  de  toute  autre  façon,  le  premier  d'entr'eux  toucbant 
au  pieu.  C'est  ce  qu'on  appelle  la  Chaîne  du  crochet.  Un  de 
ceux  qui  ne  sont  point  à  la  cbaîne.  placé  à  la  hauteur  du  crochet 
et  lui  tournant  le  dos.  tient  le  barreau  :  le  serimnt,  placé  devant 
lui.  lance  verticalement  et  à  une  hauteur  convenable,  la  balle 
que  le  barreau  frappe  à  la  volée.  Le  camp  ennemi  se  précipite 
pour  la  recevoir  dans  la  main  avant  qu'elle  ne  touche  terre. 
Sitôt  le  coup  parti,  la  chaîne  se  rompt,  les  intrépides  tentent 
de  faire  un  crochet,  c'est-à-dire  de  courir  au  pieu  du  bas  pour 
revenir  à  celui  du  haut.  Mais  souvent,  arrivés  au  crochet  du 
bas,  plusieurs  coureurs  j  restent,  redoutant  la  balle  et  attendent 
là.  en  formant  une  nouvelle  chaîne,  une  occasion  propice  pour 
remonter,  Si  les  joueurs  du  camp  ennemi  n'ont  pu  recevoir 
directement  la  balle  en  l'air,  ce  qui  leur  eût  donné  immé- 
diatement la  victoire,  ils  la  ramassent  à  terre,  et  leur  adresse 
consiste  à  la  lancer  sur  ceux  qui  font  des  crochets.  S'ils  ont  la 


:Î8  BAlî 

chance  d'en  toucher  un  seul  avant  qu'il  ne  soit  parvenu  à  Tun 
des  deux  pieux,  ou  à  l'une  des  deux  chaînes,  ils  sont  vain- 
queurs. Le  servant,  qui  appartient  au  camp  ennemi,  est  surtout 
à  redouter.  Au  moment  où  l'on  le  croit  très  attentif  à  servir, 
s'il  aperçoit  la  moindre  solution  de  continuité  dans  la  chaîne, 
il  lance  vivement  la  halle  et  il  suffit  qu'elle  atteigne  un  seul 
memhre  de  la  chaîne  ou  d'un  tronçon  de  la  chaîne  qui  ne  soit 
plus  en  contact  avec  le  crochet  pour  faire  perdre  le  camp  qui 
a  la  main.  La  gloire  de  ce  jeu  consiste,  pour  les  uns,  à  envoyer 
la  halle  à  perte  de  vue.  pour  les  autres,  à  faire  un  grand 
nombre  de  crochets,  et  pour  ceux  qui  unissent  la  solidité  du 
jarret  â  celle  du  poignet,  à  cueillir  ce  douhle  laurier. 

Etym.  On  est  tenté  de  croire  que  c'est  l'instrument  qui  a 
donné  son  nom  au  jeu;  cependant  harreau^  signifiant  petite 
barre,  n'a  guère  de  rapport  avec  le  solide  battoir  dont  il  est  ici 
question.  Serait-ce  plutôt  le  nom  du  jeu  lui-même  qui  aurait  été 
donné  â  l'instrument,  et  qui,  en  ce  cas.  viendrait  de  barres,  jeu 
de  course  avec  lequel  le  barreau  a  plus  d'un  point  de  ressem- 
blance. 

ISai'i-oi»e^5i>e9  adj.  fern.  Vrille  barreresse,  vrille  à  barrer 
vies  tonneaux). 

Item  deux  feuilletz,  une  vrille  barreresse. 

lOlG.  hivent.  Cendrier,  p    17.  Arcli.  de  L.-et-Cher. 
B.  Baill.  deBlois. 
Une  vrille  a  barrer,  estimée  la  somme  de  viii  s^. 

1017.  Invent.  Rahart,  p.  13,  ibid. 

Etym.  Ce  mot.  qui  a  disparu,  n'a  probablement  jamais  existé 
que  sous  la  plume  de  quelque  clerc  ou  de  quelque  greffier. 

ISai-i-oi,  sra.  Sorte  de  grande  tire,  outil  de  tonnelier  qui  sert 
â  barrer  les  fûts. 

l5aN,  adj.  rrt.  \\  Du  sud.  en  parlant  du  vent  :  vent  bas. 

ISa^aiio,  fif.  Il  Sourd  comme  une  basane,  voyez  Vksine. 

Ras-eiil,  sin.  Homme  de  petite  taille,  mot  badin. 

Bacchus 
A  qui  amour  donne  puissance 
De  mettre  guerre  entre  bas  culs. 

Cl.  Marot,  Temple  de  Cupido. 


15  AS  '\^ 

Uii!swi»-4;'alci-iK',  .s/'.  Le  Sn<l-()uesl. 

Ili?  so  voyent  on  \u\  inslaiu  jtar  vu  vcnl  irA<iuil.)n  et  basse  (ialerne 
|>riuoz  (lo  la  imu-oIic  (Tvik*  ?-i  douce  vendange. 

liil").  l''i'.  Li-.MAiiii:,  Aufi'/.  (/'O/'/cans,  \t.  .{'.). 

ISaN<s4»-;;-oiill4%  x/'.  Mur  (rime  maison  sur  l('(|ii(d  viciiiK'iil 
sappuvcM"  los  chevrons. 

Item  sera  tenu  le  dit  Kranc-ovs  faire  les  niuis  des  bassica  r/oullcs 

2()  juin  1  l'.l-2.  Arcli.  d(^  la  Fal)ii(|uede  \'\\'j:\.  de  Mer. 
(  )n  a  mis  le  eouveiM  (la  couveiture)  eu  basse  i/outc.iliuis  toulii  i;etle 
loniiueui'. 

2T  jaiivi(M'  1711.  Jonm.  fh's  eh.  rcmai-fi.,  St-l  auiiier,  1'"  l."{. 

É'^Y^r.  Pour  has-éf/ou/.  ("'est  la  [)aiiic  la  [dus  j)ass('  du  loiloù  s<' 
Ibiane  l'égoiil  des  eaux  i)lu\  ialos. 

ItsiNNc-.solaiircN  sf.  Le  Siid-l^sl. 

ISaiNN4't<Mi,  .s///.  Pelil  chapeau  ralaliné.  à  collVe  l)asse,  â 
J)oi'(ls  menus. 

Ktym.  Orig.  incunnue.  Sevail-ce  un  dérivé  de  l'ancien  cubasse/. 
espèce  de  petit  casque,  par  aphérèse  de  ca ?  {Voyez  Bosse") . 

UaMMÎeot,  sm.  Sorte  de  baquet  à  deux  f(jnds  (pii  reçoil  Teau- 
de-vie  pendant  la  distillation. 
ÉTY:\r.  Bassin. 

15as«îcN  .s/.  Kvier  de  cuisine:  .J'arrive  pour  dîner,  rien  de 
jdus  chaud  que  la  ])assie,  c'est-à-dire  le  repas  n'est  pas  prêt. 
Autrefois,  on  disail  dans  le  même  sens  :  Il  n'y  a  rien  de  si  froid 
que  l'àtre.  (Oudin.  àlre). 

Les  esgouls  apportent  aussi  heaucoup  d'incommodités,  soit  de 
bassie,  par  l'immondice,  soit  d'eschinaud  ou  de  couverture 

Mauduit,  Coût,  du  Berrfj,  ap.  Jauhert. 

Étym.  Bassin. 

UiXHt^Ui^sm.  fl  ?^larmite  d'étain  dans  laquelle  on  porte  le 
repas  à  ceux  qui  traYaillent  au  dehors. 

Ua>!»ter  (bass-te).  vn.  ÂYoir  assez  de  qualilé  ou  d'apparence 
pour  ne  pas  être  inférieur  aux  autres  :  A  ce  l)an(iuet-lâ,  il  n'y 
aura  que  du  beau  monde,  nous  ne  basterons  pas. 

Encor  fit  il  tout  ce  qu'il  peut  et  plus  que  ses  forces  n'y  hantoient. 

Brantôme,  Gr.  Cap.  frane.,  ap.  Godefroy. 


40  BAS 

Étym.  Ital.  hasiarc.,  suffire. 

ItsD^tillcis  ra."!  Probablement  défendre  au  mo^^en  d'une 
diaue. 

Plus  payé  quinze  sols  de  dépenses  quand  on  a  été  faire  babiiller  le 
pré  de  Vin  eu  il. 

1707.  C\^^^  de  la  marelle.  Fabr.  do  la  Cli.-St-Victor. 

ISaiaiNon^  sf.  Battage  des  grains,  temps  où  se  fait  cette 
opération. 

Un  tas  de  bled  en  gerbe  non  battu;  après  la  bataison  d'iceux  en 
sera  fait  raport  au  bas  des  présentes. 

7  dèc.  17G5.  Invent.,  p.  31.  Arcli.  H.  Joliannet. 

Uat-beiiri^e^  sm.  Pompe  qui  sert  pour  les  soutirages. 

Un  bat-beurre  à  tirer  le  vin. 

11  niv.  an  II.  Arch.  mun.  de  St-Denis-sur-Loire. 

Étym.  Cet  instrument  se  manœuvre  comme  le  pilon  d'une  ba- 
ratte primitive. 

ISàtoii,  sm.  Il  Sorte  de  masse  de  confrérie  religieuse  dont  la 
lète,  très  développée,  représente  les  emblèmes  distinctifs  de  cette 
confrérie  :  Le  bâton  de  St-Yincent,  du  St-Sacrement. 

Ung  jour  de  feste  annuelle  à  basions. 

Rab.,  IV,  45. 

A  cet  endroit  de  Rabelais,  le  bibliopliile  Jacob  dit  qu'il  s'agit 
des  bâtons  argentés  que  les  cbantres  portaient  aux  fêtes  solen- 
nelles. 11  est  plus  probable  que  ce  sont  les  bâtons  cle  confrérie  : 
et  ce  qui  rend  cette  opinion  acceptable,  c'est  que,  quatre 
lignes  plus  bas,  Rabelais  parle  des  ïq^ïq^  k  doubles  basions.  S'il 
s'agissait  du  bâton  des  cbantres,  cela  voudrait  dire  qu'à  ces 
fêtes-là,  les  cbantres  en  portaient  deux,  ce  qui  est  inadmissible. 
Quand  on  céléljre  une  fête  intéressant  spécialement  une  confré- 
rie, celle-ci  prend  place  dans  la  procession  en  portant  son  ou  ses 
bâtons  :  c'est  une  fête  à  bâtons.  Mais  quand  la  cérémonie  est  de 
première  classe,  à  Pâques,  par  exemple,  toutes  les  confréries  en 
sont  avec  leurs  bâtons.  C'est  alors  une  fête  à  doubles  et  même  à 
triples  bâtons.  Ce  sens  est  encore  corroboré  par  cet  autre  ï)as- 
sage  du  même  auteur  (liv.  III.  cb.  4). 

Plus  de  leçons,  plus  de  veux,  plu^  de  basions  et  plus  de  chandelles 
que  ne  sont  tous  ceulx  des  neufz  euescliez  de  Brotaigne. 


BAL  'il 

Pendant  que  les  bâtons  de  confrérie  seront  L'\|njsLV.  pour  eire  en- 
chéris, l'on  ne  chantera  magnificat. 

Ki'jJ.   DiJCANGF.,  déposait. 

Cette  dernière  cilalioii.  de  Diicang-e,  senihic  [t('i'einptuire. 

ISatici-ics  sf.   Il  Aire  de  la  grange. 

Une  ij^range  en  laquelle  il  y  a  cinq  entravées  comprise  la 
l)atterye. 

10:21.  Invent,  de  Beaune,  j).  ôô.  Arcii.  L.-ui-Ch. 
H.  Bail!,  de  Blois. 

Il  Machine  à  battre  et  le  personnel  qui  la  sert.  ||  Temps  où 
Ton  Jjal. 

ISatteiiv,  .s///.  Celui  qui  bat  le  grain  dans  la  grange.  ||  Bat- 
toir à  battre  le  linge. 

Itaiiluiii,  6'//^  Le  même  que  BoiiAX. 

I  ISaiifi;-09  sf.  Petit  brin  de  n"iniporte  quoi  dont  on  fait  une 
mesure,  à  divers  jeux. 

Étym.  l]as  lat.  balcM,  roseau. 

II  naiiâ;'i>  s/'.  Meule  de  foin,  de  blé,  de  [)aill<\,  etc.  Avoir 
tout  à  bauge,  anc.  loc.  qui  sianiliait  :  Avoir  t(jut  en  abondance. 

Dans  ce  passage  de  Rabelais  (I,  25)  : 

Malotrus,  dendins,  beaitgears,  tezez,  etc. 

Beaugears  semble  signifier  vagabond  qui  passe  la  nuit  dans 
les  bauges  et  non  les  boirges  comme  l'indique  \o  bibliophile 
Jacol). 

Étym.  Bas-lat.  bcrgn,  garde,  défense.  Le  sens  primitif  de 
I)auge  a  du  être  ouvrage  de  terre,  de  gazon  (berge),  servant 
de  défense  contre  les  attaques  des  hommes  ou  des  éléments  ; 
l)eu  à  peu  Usera  tombé  â  la  signification  de  tas  quelconque.  Ou 
est  d'autant  plus  fondé  â  accepter  cette  étym..  que  le  mot  ttargc 
a  à  peu  prés  la  même  signification  que  tiotre  bavge,  dans  la 
Vendée,  dans  le  Limousin  et  dans  la  Manche. 

Baiii;-e,  ée,  «6//.  Mal  couché,  couché  dans  un  lit  mal  fait, 
mal  préparé  :  Xous  sommes  bien  mal  bauges. 

Etym.  Bauge,  gîte  de  quelques  animaux  sauvages.  En  Nor- 
mandie on  dit  bavge,  pour  ///. 

Baiiâ.-ei>  m.  Mesurer  en  se  servant  de  la  bauo'e. 


'r2  UW 


1^ 


Étym.  Batnjr  1. 

l5ai>aN!Nei-,  /•;;.  Baver  IVéquonunent.  se  dit  surtout  des  petits 
enfants. 

|{a>a!^!«*eiix,  i'iinis  adj.  Qnï  «  bavasse  »,  baveux. 

IJàvi-ftto,  sf.  La  partie  supérieure  d"un  tablier  de  femme 
ou  d'un  <v  nappin  »  d'homme  qui  couvre  la  poitrine. 

.    .   leurs  guiniples,  collerettes,  Oaunrettcs. . .  et  tout  aultre  linge. 

Rah..  IV,  52. 

Il   Rabat  d"ecclésiasli(fue. 
Étym.  En  ver. 

Ificaii-fi-èi-e,  .s///.   Il  Le  père  du  gendre  ou  de  la  bru. 

Ueaiile  (à  la  camp.,  blôlc),  sf.  Blouse:  mot  â  peu  prés  dis- 
paru, i^'oifc:-  BiAur.E  et  Biaude). 

Un  meschant  pourpoinct  de  camelot  et  une  ineschante  bcaulle  de 
thoille. 

1021.  Invent,  de  Beaune,  p.  K».  Arcli.  L.et-Cli. 
B.  Baill.  de  Blois. 

lU'IielIcN  sf.  Tout  objet  qui  semble  beau  à  un  petit  enfant; 

mot  de  petit  enfant  :  Oh  !  la  jolie  bebelle  ! 

,'  ^ 

ISeelie,  adj.  ui.,  ne  se  dit  que  dans  orge  bêche,  escourgeon. 

S'il  existoit  des  orges  bêchés  et  des  seigles. 

9  mess,  an  II.  Reg.  des  délib.  de  la  mun.  de  Villebarou. 

Étym.  Bec?  à  cause  de  la  forme  du  s'rain. 

ISecliéo,  sf.  Becquée.  Ce  que  le  bec  d'un  oiseau  peut  con- 
tenir. 

J'entends,  soit  de  jour,  soit  de  nuit 
De  ces  petits  amours  le  bruit, 
Béans  pour  avoir  la  bêchée. 

RoNS.,  Od.  20,  I.  V. 

Heeliei-,  ru.  J)(jnner  à  bêcher,  faire  manger  un  oiseau. 

Et  lui  baillerez  quelques  fois  des  mousches  à  bêcher. 

LiEBAUT,  Mais,  rust.,  VII,  02. 

Étym.  Bec.  (Voyez  Abechek). 

l^eelievetei-,  m.  Placer  en  sens  inverse,  la  tète  aux  pieds. 


Quand  on  char^^c  du  UU),  il  laiit  ])eche vêler  les  gerl)es  dans  le 
«  bers  ». 

Étym.  Jîc  [)()ur  h/\  et  chcvcl,  double  clievel.  Anci(Minemenl  on 
api)elait  ///  n  bcchevet  un  lit  à  double  cbevet,  de  sorb'  (|ue  ceux 
qui  étaient  coucbés  dedans  se  trouvaient  i>laeês  la  tète  de  l'un 
aux  pieds  de  l'autre. 

ISécMit,  (idj.  iitr.  Qm  reste  seul,  isolé,  qui  n'a  pu  être  apparié 
ou  accouplé,  se  dit  des  obj(ds  (pii  vont  par  paire  ou  [uir  couple  : 
Il  va  un  becut.  uu  mieux  :  Jl  v  en  a  un  de  bérol. 

Ét^[.  Origine  inconnue. 

ISedoi-,  D).  Se  dit  <laiis  les  piMisjonnals  «le  la  ville  de  Blois 
pour  «  ((inguit'  »  au  jeu  de  la  «  /a/ujicissc  »  [Voyez  ce  mot)  : 
Jouer  à  beder.  Beder  s'emploie  aussi  ailleurs  au  jeu  doie. 

Ktvm.  Origine  inconnue.  Celui  qui  bédc  voit  souvent  sa 
«  canette  »  chassée  très  loin  en  arriére  au  ni(jmeni  de  toucher 
le  but.  C'est  peut-être  aussi  le  sens  de  beder,  dans  cet  exemple  : 

Depuis  s'en  viiulrcnt  par  la  ville 
Pour  Fraiicovs  cuider  suborner. 
Mais  l'on  les  (ist  sur  pié  sur  bille 
Bien  tost  beder  et  retourner. 

Martial,  Vi'fj.  de  C/i.  VII,  ap.  Godel'roy. 

Uediieliei>  m.  Perdre  son  temps  à  des  vétilles,  «  ber- 
nasser  ».  Rare. 

Étym.  Origine  inconnue.  Ce  mot  a  peut-être  quelque  parenté 
avec  Beder,  ci-dessus. 

lSe£;'iiaii4l  (pron.  (lu,  comme  dans  gué),  sm.  Nigaud  :  Un 
grand  beguaud. 

Et  bien,  grand  betjaui,  ni'as-tu  regardé  assez? 

N.  DU  Fail,  Cont.  d'Kulr.,  II,  p.  '>'). 

Au  féminin,  Beguaude. 

Étym.  Bager  (pron.  beger).  qui  a  fait  begrmd,  et,  avec  la  pro- 
nonciation locale,  beguaud  {Vogez  Ai'.aoe;.  Badaud,  (jui  vient 
du  ])rovençal  badar,  autre  forme  de  bnger,  se  trouve  être  le 
même  mot  que  notre  beguaud, 

ISe^-iiin,  sm.  \\  Sorte  de  garniture  de  cordelettes  pendantes 
qu'on  adapte  à  la  bride  d'un  cheval  pour  garantir  ses  naseaux 
des  mouches. 


Vk  l^EII 


/.  '. 


Bèlàiillci>  r//.  Le  même  que  Baiiuller. 

Ueiii  \biii).  (((Ir.  Bien.  1|  Pror.  A  moitié  beiu  faut  se  tenir  : 
il  faut  se  contenter  de  ce  qu'on  a.  quand  même  on  n'en  serait 
qu'à  moitié  satist\iit. 


Itciiitont,  ftdr.  Bientùl. 

Bientoust  tiimberiez  en  quel<ine  liebure 


Uab.,  II,  r.>. 


Hcja  (iii  Hc^fsiN,  s/i(.  Imljécillité  :  Il  est  tombé  dans  le  béja. 

Amours 

. . .  leur  (aux  jeunes  gens)  oste  la  beiannie  et  nice. 

Al.  Chartier,  Dèb.  cl.  deux  Fortunes. 

Étym.  Origine  inconnue.  Ce  mot  semble  avoir  une  certaine 
parenté  avec  héjaime. 

15eleiiette  et  Behniette,  sf.  Bluette.  petite  étincelle  qui 
jaillit  du  fover. 

Étym.  Be  péj.  et  luette,  du  lat.  lacère,  luire.  Ailleurs  on  dit 
Bel i( guette  : 

Dans  le  patois  du  pays,  Béluguette  doit  signifier  quelque  chose 
comme  étincelle. 

Paul  Arènf,  Ann.  pol.  et  littér.,  27  déc.  1891,  p.  113. 

Ueliiier  [bli-ne).  vn.  Etre  atteint  du  tremblement  particulier 
qu'amène  la  vieillesse  :  Je  ne  peux  plus  me  raser,  je  beline  trop. 
L'Académie  n'a  qu'un  mot  pour  exprimer  cet  état,   yrouiller: 

Tredame,  Monsieur,  est-ce  que  Madame  Jourdain  est  décrépite»  et 
la  tète  lui  //rouî7/e-t-elle  déjà  ? 

Mol.,  Bourg..,  act.  III,  se.  5. 

mais  ce  mot  a  d'autres  acceptions. 

Étym.  Ane.  franc,  bêle,  clochette,  bas-lat.  bella,  germ.  bell, 
m.  sign.  La  tête  remue  comme  une  clochette  en  branle. 

UelIc-suMii-,  sf.  li  La  mère  du  gendre  ou  de  la  bru. 

Ueiiai^e,  sf.  État  du  corps  et  de  l'esprit  dans  lequel  on  se 
sent  heureux  de  vivre.  |1  Situation  de  fortune  suffisante,  aisance. 

Uéiiifiee^  sm.  Bénéfice. 

ISei-eliii,  lie,  adj.  Bréche-dent,  qui  a  des  dents  de  moins. 


liei'oiil^  .s///.  Humilie  contrefait  el  hoilciix. 

Icy  doit  être   le   procôs-verbal  de  révadcmenl  du  citoyen  Celier 

hercul. 

'SA  a\  lil  17!).}.  Arcli.  iiiun.  de  St-Denis-sur-Loire. 

Étym.  Jh'/'  \H\\.  el  cffl,  c'est-à-dire  qui  aie  derrière  mal  placé, 
mal  luuriié. 

IS€M-4hiiiil4'i%  /•//.  Kair(^  du  liiilaman^e,  «  rahàter  ».  Un  orage 
du  tliahle,  via  ([u"(;a  berdaude  î 

ÉTY^r.  Origine  inconnue:  [)eut-ètr('  de  hcdn,  herdo,  onoma- 
topée. 

I5oi';;-cMMi,  .s///.  Pièce  de  lem'e  qui  ;i  l;i  forme  d'ini  Iriangle 
plus  ou  moins  allongé. 

Une  autre  pièce  de  terre  labourable  estant  en  bregeons. 

1G21.  Invent,  de  Beaune,  \).  (Ki.  Arch.  L.-et-Cli. 
B.  Baill.  de  Blois. 

Plus  huit  aipens joignant de  gallerne  faisant  chevaille 

en  brejons  à  j)lusieurs. 

17ô8.  Arpentage  de  la  Met.  Maisons  Rouges. 
Arcli,  H.  Johannet. 

Utym.  Augm.  de  be)-(je,  bord  relevé  ;  dans  un  champ  de  cette 
forme,  la  charrue  fait  une  «  chevaille  »  très  relevée. 

\' 
Ber^ei*  (bar-ge^,   .s///.   ||  Homme    grossier,    slupide  :     Xe 

réponds  donc  pas  à  ses  sottises,  c'est  un  berger. 

Pour  ce  doit-on  tenir  a  fol  et  a  bergier 

Qui  veult  Dieu  et  pécliié  en  son  cueur  encliergier. 

J.  DE  Meung,  Codic,  1507,  Rose,  t.  111. 

Hei-^ei-oiiiiotto,  .sf.  \\  Carré  de  papier  plié  de  façon  à  repré- 
senter, à  peu  près,  la  forme  dun  oiseau,  cocotte. 

llei-îeii«e,  sf.  Bruyère. 

Un  Cartier  de  terre  assis  aux.  Brieuses,  terrouer  de  Villefricon. 
1(')()U.  Arch.  L.-et-Ch.  G.  Villerbon.  Décl.  des  terres. 

Étym.  Bt-ijèrc  pour  b/'injcre,  avec  la  triple  transformation  pa- 
toise  de  br  en  ber,  é  en  c  doux,  et  /-  en  .s  {Voyez  l  prélimin., 
PRONOXCIA  TIOX). 

Berlaiieille  iber-lan-sî-e,),  sf.  Balançoire,  escarpolette. 
Étym.  Dim.  de  Balance,  qui  vient  du  lat.  bi,  deux,  lanx,  pla- 


W5  UEli 


teau.  Bi,  qui  dans  le  français  est  devenu  ba,  a  lail  chez  nous  Oo, 
auquel  on  a  ajouté  un  /•  euphonique. 

Itoi'laiii'illei'  Jjer-lan-si-ie  .  ra.  lUilaneer  sur  la  «  l)erlan- 
cille  ».  Il  Vit.  Se  balancer. 

Hei'laii<liiioi'<  rjh  Perdre  son  temps,  musarder. 
Etym.   ]icrlaii,   qui   se  disait    anciennement    pour    hreUin., 
maison  de  jeu,  tripot. 

llcM-laiHl,   aiulcN  sm.  et  /'.   Lourdaud,   niais  :    Un    grous 
herlaud. 
Ktym.  Probablement  pèj.  de  herlu  pris  au  flg. 

ISei-liii^-iiotte,  sf.  Cloche,  clochette,  sonnette,  grelot  :  mot 
badin. 

ÉTY^[.  Onomat..  berlin,  hcrlin,  comme  d'autres  disent  clrelin. 
drelin. 

Kei-1oiiil»ette9  mij.  et  sf.  Étourdie,  qui  n'a  pas  de  suite  dans 
les  idées.  «  Ijajoite  ». 
Étym.  Ce  mot  semble  être  un  dérivé  capricieux  de  berlaud. 

Hoi*l<H|ii€M>  ra.  Secouer  :  Berloquer  la  porte,  jj  Vn.  Être 
secoué,  agité,  en  ]>roduisant  un  certain  bruit  :  La  porte  ne  fait 
que  berloquer. 

Etym.  Ber  péj.  et  loquer  pour  /osser.  (Voyez  ce  mot). 

Uei'lii,  lie,  afij-  Louche.  ||  .AI yope,  qui  a  une  mauvaise  vue. 

Étym. /ic'/- péj.  et  lat.  luccre,  luir.  d"où  lumière,  vue  défec- 
tueuse. 

ISei-iiAelie,  sf.  Vin  blanc  nouveau,  encore  trouble. 
Étym.  Ital.  vernaccia^  sorte  de  vin  blanc. 

nei-iiaN^aift-e,    sm.    Occupations    futiles,    niaiserie.  ||  Tri- 
potage. 
Etym.  «  lie /'nasse  r  ». 

Kei'iiaNsei-9  m.  Autrefois,  faire  le  métier  de  «Bernassier  ». 

Il  Fig.  et  aujourd'hui.  S'occuper  de  vétilles,  de  niaiseries  :  Il 

n'a  fait  que  bernasser  toute  la  matinée.   ||  Tripoter,  pêcher 

en  eau  trouble  :  Ils  sont  tout  le  temps  à  bernasser  ensemble, 

c'est  canaille  et  compagnie. 


1]KU  \) 

Ktym.  Ih'en  un  hran,  son.  excréments.  Cf.  Sabï'enassc}'.  tra- 
vailler grossièrement,  malproi)rement. 

ll(»i-iia««4'i-î<N  sf.  Autrefois,  métier,  marchandise  de  «  her- 
nassier  ».  Aujourdliui.  «  bernassage  »». 

Cette  brennasseric   de    révérences    me  t'ai^die  iilns    (|u'uriy  ieiine 

dial)le. 

Rais.,  IV.  In. 

■{«■-■•iisiMNioi^  îèi-€N  sm.  et  sf.  Autrefois,  l)oulang'er  qui 
la])ri([uait  du  pain  de  ([ualité  inférieure  pour  le  pauvre  monde. 
Les  lîernassiers  étaient  souvent  en  cunllil  avec  les  «  Maistres 
jurez  ])oulangers  »,  qui  prétendaient  leur  imposer  le  pont  de 
l>lois  comme  seul  lieu  de  vente  pour  leur  marchandise. 

Réi^leinent  entre  les  niaistres  boulangers  et  les  brcnassiers  et 
fouassiers. 

Jl  soil  (lici  que  lesdictsappellants  pourront  vendre  leurs  dictes 

fouasses  et  ))ain,  qu'jls  amènent  audict  lieu  de  marché,  sur  le 
pont  et  en  toutes  aultres  places  i)ublicques  de  ceste  dicte  ville  (Bloys). 
7  sept.  1()00.  Ileg.  de  la  Prévôté,  f'>  21 1.  Arcli.  L.-et-C. 

Il  Fhj.  Aujourdliui,  qui  «  bernasse  »,  dans  tous  les  sens  fig. 

ISei-iie^  sf.  Bande  déterre  qui  borde  un  chemin,  une  roule,, 
entre  la  chaussée  et  le  fossé,  hernie. 

Koi'iiot,  sm.  Taureau,  élevé  comme  étalon. 
Ktym.  Pour  bïnmei,  avec  la  prononciation  locale;  de  brun, 
couleur  de  la  plupart  des  taureaux  de  nos  contrées. 

Une  autre  vache  estant  des  lirueres,  appelée  Brenne. 

km:.  InveiU.  IM'ésid.  de  Metz,  p.  81.  Arch.  L.-et-C. 
H.  Baillage  de  Blois. 

Itei-oiiiva^-e,  .S///.  Malpropretés  faites  à  table,  par  exemple. 
en  mélangeant  les  aliments  solides  avec  les  liquides. 
Etym.  «  Bet'obicer  ». 

lSei-oiiieei'9  vn.  Faille  des  «  beroinçages  »  :  Ce  drole-lâ  est 
dégoûtant,  il  ne  fait  que  beroincer. 

Étym.  Bc,  péj.  et  roincer  pour  rincer,  comme  fcroin  pour 
frein. 

Uei'oiiaMNei^  r.  imp.  Se  dit  du  brouillai^d.  de  la  bruine  qui 
tombe  :  Il  berouasse.  il  a  berouasse. 
Etym.  Ane.  franc,  brouaa.  brouillard. 


i8  BEU 

ItoiHMiéis  .s/".  Bruuèe.  hrouillard. 

lU'^i-oiicttiN  sf.  Brouette. 

Dan>5  la  cour  deuant  ledit  domicilie  ou  il  sy  esttrouuéune  bcrouette. 

7  déc.  1TG5.  Invent.,  p.  28.  Arch.  H.  Joliannet. 

ÉTYM.  Bi  deux,  et  rouettc,  petite  roue.  Laberouette  avait  pri- 
mitivement deux  roues. 

Boi-oiiettieis  ^m.  Petit  entrepreneur  des  petits  transports. 
Terme  de  dérision. 

Boi-qnîlIcNN/".  Béquille  :  La  berquille  au  père  Caraba. 
Ktym.  Bcr  péj.  et  quille,  du  h*. -ail'  negil.,  quille,  bâton. 

I5c»i-N,  \///.  Berceau. 

Fredegonde  obtint  une  grosse  victoire 
Près  de  Soissons,  entre  ses  bras  portant 
Son  filz  Glotaire  encor  au  bers  estant. 

Crétin,  L'app.  du  Maresc,  de  Chah.,  p.  130. 

Il  La  partie  d'une  cbarrette  comprise  entre  les  deux  ridelles. 
ÉTYM.  Bas-lat.  bcrsa,  claie  dosier. 

Bei-Nolles,  sf.  pi.  Appareil  en  bois,  en  forme  de  long  cadre, 
faisant  partie  de  l'équipement  des  bêtes  de  somme. 
Étym.  Augm.  de  bers  ? 

Berte  (beur-tej,  sf.  Biicbe  provenant  d'une  racine  d'arbre. 

Etym.  Origine  inconnue.  Ce  mot  ne  serait-il  pas  le  radical  de 
hretèche,  bertèche,  en  ital.  beriesca,  appareil  en  bois  qui  cou- 
ronne les  murs,  ou  :  Arbre  qu'on  place  auprès  des  rets  à  prendre 
les  oiseaux,  (Oudin).  Qu'est  ce  que 

Une  berte  de  bois  pour  nettx)yer  et  espuichier  les  puiclis. 

1-VjI.  G/os?\  ms.  Bétliune,  ap.  Godefroyf 

Bei-tei-elle, .s/;  {Voyez  Bretelle;. 

Bei-toii  (à),  loc.  adv.  D'une  façon  opposée  à  l'usage  :  Cliaus- 
ser  ses  sabots  à  berton,  mettre  le  pied  droit  dans  le  sabot 
gauche  et  réciproquement. 

Étym.  Pour  breton.  Cette  locution  tendrait  à  faire  croire  que  les 
bretons  ont,  ou  ont  eu,  l'habitude  de  faire  les  choses  à  l'envers. 
En  breton,  s'emploie  chez  les  mariniers  pour  indiquer  une  nia- 
niére  d'arrimer  qui  consiste  à  placer  en  travers  un  objet  qu'on 
a  l'habitude  de  mettre  en  long. 


BEU  49 

Ucsisîoii,  oiiiie^  adj.  el  sn(.  el  /".  JiiUK'aii.  Jiniiollo. 

Le  commun  accouchement  des  l'emmes  est  un  enfant,  touteslbis  on 
voit  {comme  le  nombre  des  femmes  est  grand)  qu'elles  accouchent  de 
deux  que  l'on  appelle  géniaux  ou  hessons. 

Park,  XIX,  :>.  (Paris,  éd.  1810). 

KTY^r.  Lai.  bis,  deux. 

JloMiijil  et  lUvsiîiiii,  .s/y/.  Animal  qui  lai!  [)arli(.'  (ruuc  rx- 
ploilati(»ii  rurale:  Jai  un  bestial  de  malade  à  récurie. 

Son  bestiaU  bien  gouverner 
A  droit  et  i-aison  se  contente. 

Crétin,  Nat.  de  Mf/r  Fram;.,  p.  10 1. 

estal>les  servant  à  loger  le  bestial. 

1G21.  Invent,  de  Beaune,  p.  •")ô.  Aich.  L-et-(  h. 
B.  Baill.  de  Blois. 

Il  Fin.  Individu  stupide  et  méchant  :  C'est  un  vrai  besliau. 

Il  est  homme  beslai,  sans  jugement  et  [irivé  de  isens. 

1584.  Lett.  de  Henri  IV,  ap.  Godefroy. 
Va,  bestiau  mon  govial  ;  sals-tu  point  que  l'Eglise  ne  peut  faillir!' 

Moij.  de  parvenir,  I,  V^l. 

Étym.  Lat.  bcs/iale^  adj.  de  bestia,  béte. 

Itètot,  .sm.  Exi)ression  polie  dont  on  se  sert  pour  ne  pas  pro- 
noncer le  \i\oi  cochon  qu'on  croit  incivil:  «  ,1'allons  tuer  noul" 
bêtot  au  respect  que  je  vous  dois.  »  Du  reste  la  formule  d'excuse 
dont  on  use  quand  l'un  des  noms  de  cet  animal  vient  dans  la 
conversation  semble  être  de  tradition  ancienne,  (^uand  Rabelais 
(IW  7)  parle  d'un  pourceau,  il  ajoute  aussitôt,  avec  Tespril  d'à- 
propos  qui  le  caractérise  :  «  Dieu  soU aiiecqucs  nous!  »  et  tl'une 
truie  :  «  Saulue  Vhonneiir  de  toute  la  compaignie  ». 

il  Imbécile:  «  C'est  bein  seur  pas  li  qu'est  l'auteur  (pfles 
guernouilles  n'ont  point  d'queues.  c'est  un  vrai  bétot.  » 

Het tei-alie,  sf.  Betterave. 

Étym.  Lat.  beta,  bette,  et  râpa.,  rave:  la  transformation  de  p 
en  b  est  au  moins  aussi  natui^lle  que  en  c. 

Ueute  !  //^/t'/.v.  marquant  le  dédain,  l'inditférence  :  Beute  ! 
ne  l'écoutez  donc  pas.  il  ne  dit  que  des  bêtises;  usité  surtout  à 
Francillon. 

Étym.  Pour  baste!  de  l'ital.  basta,  assez.  Il  est  toutefois  difficile 

4 


r,u  lUA 

de  cerlilier  celte  origine.  !)(((  !  dans  IMaule,  a  la  même  signill- 
cation. 

Hiaiicle,  sf.  Blouse:  ne  se  dit  presque  plus. 

.l'avine  mieux  voir  sa  l)elle  taille 

t. 

Soiibs  sa  Oiaiide  qui  luy  baille 
Cent  fois  mieux  façonné  son  corps. 

Des  Accords,  Bignrr.,  IV*^  liv.,  f"  .31,  a. 

(J'ni/rz  HiAFLE  et  Hkailk). 

Ktvm.  Altération  de  Tanc.  hllaud,  vêtement  de  dessus. 

KiaiilcN  N/'.  l^louse.  ne  se  dit  presque  plus.  (Voyez  Beaule  . 

Plus  un  mauvais  gilet  de  serge,  une  biaulle  de  grosse  toille. 

7  Décemb.  17G5.  Invent.,  p.  12.  Aicli.  H.  Joliannet. 

Étym.  Probablement  le  même  que  «  Biaiidc.  » 

RieaiicN  .s'/".  Cépage  blanc  à  gros  grains. 

Des  pincaulx,  des  fiers,  des  inuscadeaux,  de  la  bicane. 

Rab.,  I,  2'). 
Ktvm.  Origine  inconnue.  Lat.  canas,  l)lanc  :' 

Uic-lie,  sf.  .leu  de  course,  le  même  que  Chat.  (  Voyez  ce  mot.) 

|{iclei>  en.  Regarder  en  clignant  les  yeux,  soit  par  suite 
dune  conformation  naturelle  de  l'organe,  soil  pour  éviter  le 
Irop  grand  éclat  de  la  lumière  : 

Les  poissons  plats  vont  d'un  costé  bisclant  des  ^eux. 

lÎF.i.oN,  Nat.  des  Foiss.,  éd.  l.").")."),  p.  {:]'S. 

U  Viser  en  fermant  un  d'il. 

Étvm.  Ancien  français  hicle,  loucbe,  du  latin  bL  [)éj  et  oculus, 
jjar  s3'ncope  du  o  comme  dans  ancora,  ancre,  et  du  u  comme 
dans  cumulare.  combler  et  simiilare.  sembler. 

l(i«loii,  sm.  Grosse  «  canette  »,  grosse  bille  à  jouer, 

Étym.  En  Bretagne  on  appelle  bidon  une  grosse  balle  de  fusil. 

Ce  mot  a  probablement  la  même  origine  que  bedon,  panse 

arrondie,  origine  inconnue.  (Voyez  Bude). 

Bien  bi-in.  ^tr/r  ad  v.  se  prononce  bin,  6//^.  l^ropriété  rurale, 
portion  quelconque  de  cette  propriété:  Voilà  un  bon  bien. 

Bi^aille,  .s/".  .Jeu  qui  se  joue  avec  une  sorte  de  tarots  appelés 


BIL  51 

ici  cartes  espagiiules,  ou  cartes  d"  «  aliietle  «  :  Faire  une  partie 
de  bigaille. 
ÉTY^r.  Origine  inconnue. 

Bî^lei>  en.  Le  même  que  Bicler. 

l(iji;-oi-ii€'aii,  .S'///.  Limaçon  aquatique  qui  sert  quelquefois 
(l'appjit  iM)ur  la  [)èclie  à  la  ligne,  lininêe. 

ii^TYM.  Lat.  bicornis,  (jui  a  deux  cornes,  c'est-à-dire  deux 
tentacules  larges  et  Iriangulaires. 

lUIcMiv,  oiiM4%  (uJJ.  lîilieux  :  Un  tempérament  l)ileux.  ||  (^ui 
a  une  humeur  inquiète,  chagrine. 

ISillo  (hî-e),  sf.  Morceau   de  bois  taillé  en  pointe,  dont   le 
moissonneur  se  sert  pour  lier  les  gerbes. 
Étym.  Celt.  blU,  tronc  d  arbre. 

Ifiillei'  (bi-ye),  va.  et  n.  Lier  en  se  servant  de  la  «  bille  ». 

UUlant  une  gerbe  de  l)led. 

N.  DU  Fail,  Prop.  rust..\).   11. 

Il  Biller  une  pièce  de  vin,  la  disposer  de  façon  qu'elle  se 
trouve  sur  chantier,  la  honde  en  haut. 

Étym.  Pour  le  premier  sens,  «  Mlle  »  ci-des^sus  :  et,  pour  le 
second,  Mlle.,  pièce  de  bois,  chantier. 

Bîlletei*  (bi-3T-tê),  va.  et  n.  Le  même  que  Biller.  au  pre- 
mier sens. 

Itilloii  [l)i-ion),  s/il.  Testicule  :  ne  se  dit  aujourd'hui  ([ue  du 
coq . 

Mademoiselle  étant  venue  au  jardin vit   un  pruniei*  de  ces 

jirunes  qu'on  appelle  billons  dîme. 

Moij.  de  parvenir,  11,  81. 

Étym.  Bille,  boule. 

ISillot  (bi-io\  sm.  Appareil  composé  d'une  forte  courroie 
re[)liée  dans  laquelle  est  engagé  le  crochet  d'allelage  et  tixé 
à  l'attelle  du  collier  au  moyen  dune  cheville  de  bois  api)elée 
bois  de  billot. 

Une  petite  montrée  de  cuir  usée  employé  en  billot  et  autre  liar- 
nois  usage  de  chevaux. 

19  janvier  1760.  Vente,  f'^  38,  \\  Arch.  H.  Johannet. 


■J^ 


>  BIX 


Étvm.  Billot,  diiiiiii.  de  Inlle.  îi  été  pris,  par  s3niecdoqiie.  pour 
l'appareil  tout  entier. 

Itiiiei-,  rd.  Donner  uii  baisera  :  Oh!  la  mâtine,  qui  ne  veut 
pas  que  je  la  bine  ! 

KTYM.Orig.  incertaine.  Lai.  bbius,  double?  parce  que  biner 
se  dit  surtout  du  rapprochenu^nt  de  deux  figures.  Biner  n'a-t-il 
rien  à  voir  avec  binette,  figure,  dans  le  langage  badin,  que 
M»"  Feuillet  de  Conciles  fait  venir  dun  sieur  Binet,  perruquier 
de  Louis  XIV  ?  Dans  d'autres  provinces,  à  Gien.  par  exemple,  on 
dit  Ififjer. 

ISioii,  .s///.  Flacon  à  mettre  Ihuile.  les  liquides  gras. 

(vUioddani  vas.  vocatuni  bjjon,  oleo  plénum. 

1.%1.  DucANGE,  baheleria^. 

Êtym.  .Aua'm.  de  bie,  cruche,  dans  l'anc.  français. 

ItiMcotiiie,  .<;/".  Vin  blanc  fait  avec  du  raisin  rouge  non  cuvé  : 
se  dit  sur  la  rive  gauche  de  la  Loire,  notamment  à  Chailles. 
Etym.  Origine  inconnue. 

ItiNMoii,  sm.  Buisson. 

Etym.  Cest  l'ancienne  prononciation. 

RIaiielietoii,  sm.  Têpage  blanc  le  plus  cultivé  naoruére 
dans  nos  contrées. 

Ulaiicliii>  va.  ||  Blanchir  une  bille  de  bois,  la  dresser,  soit 
à  la  cognée,  soit  à  la  scie. 

Êtym.  Blanc,  parce  que.  dans  cette  opération,  on  enlève 
Técorce  et  on  met  à  nu  laubier  qui  est  blanc. 

Hlottei>  va.  Amasser  la  neige  à  ses  chaussures,  à  ses  pieds, 
en  marchant  :  Le  facteur  ne  peut  plus  faire  sa  tournée,  il  ne  fait 
que  blotter.  ||  V.  imp.  Sattacher  aux  chaussures,  en  parlant  de 
la  neige  :  On  ne  peut  plus  S(jrlir,  ça  blotte  trop. 

Étym.  Ane.  franc,  blotte,  blostre.  motte  de  terre. 

Uln,  lie,  aOj.  Bleu,  bleue. 

(J  beau  crvstal  inurimirant 
Que  le  ciel  azurant 
D'une  belle  couleur  Mue, 
Où  ma  dame  toute  nue 
Lave  son  beau  teint  vermeil. 

RoNS.,  Od.  12,  liv.  V. 


B()D  53 

L'n  autre  tappis  de  taljle yaniy  tout  alentour  de  franges  de 

laine  bhœ. 

10  nov.  l(;i)N.  Invont,  Seigneuret,  p.  20.  Arcli.  de  L.-et-Cli. 
B.  Haill.  de  Hlois. 

Il  So  dil,  i)ar  aiili[dira8e  el  par  plaisniilor'hv  d'un  lioninio  d  un 
blond  anlenl.  rouge:  Lo  lîlu.  le  [xdil  Hlu. 
KTY^^.  Ane.  ail'  hiiur,  niènio  sigiiiJlcalion. 

IMiiNii-,  r,i.  Devenir  «  hlu  ».  s(Mlil  du  IVoinage.  (iiuind  les  vé- 
gétations de  la  peau  ((ui  le  recouvre  [)renneiit  une  leiiile 
l)leuàlre. 

ISoliaiM  N///.  (il  grand  hohaii.  un  gr;ind  hemM.  un  grand 
dadais. 

Étym.  Ane.  IVain;.  luiube,  bègue,  el.  par  ext.  faible,  sans 
iiitelligenee  :  dOii  hohn,  qui  avait  le  niéine  sens  que  notre 
hoban: 

L'amour  de  moi  vous  doins  et  ottroi  toute  sus, 
Et  se  vous  n'en  prendes,  vous  serez  moult  bobus  ; 
(^ar  (|uant  li  fers  est  caus,  on  i  doit  ferir  sus. 

B.  de  Seb,  III,  1111.  Godefroy,  bobn. 

lloliilloii,  .s///.  Havard,  diseur  de  riens:  se  dil  sur  la  rive 
nauche  de  la  Loire,  notamment  àChailles. 
Étym.  Probablement  babil,  avec  changement  du  a  en  o. 

ISoliilhiiiiicM-,  /•//.  Bavarder,  dire  des  riens. 
Étym.  BobiUon,  ci-dessus. 

ISoe<|iiei>  r,i.  Donner  de  la  tète,  se  heurter  :  Jacques  ne 
tenait  point  les  guides  dans  la  dévallée,  son  cheval  a  été  boc- 
quer  contre  un  mur.  ||  Se  bocquer, rr.  Même  signification. 

Étym.  But\(\m  se  (lisait  pour  bfnic.  dans  i)lusieurs  dialectes  de 
Tanc.  français. 

ItodcN  sf.  Taure,  génisse,  vache. 

Étym.  Lai.  bos.^  bœuf?  Dans  le  patois  poitevin  ee  mut  a  [)lu- 
sieurs  formes  :  Bode.  boude,  beude,  bede.  Ne  serait-ce  pas 
l'origine  des  mots  bedon,  bedaine,  qui  signifieraient  ainsi  : 
Ventre  gros  et  rond  comme  celui  d'une  vache?  Cette  h^'pothése 
.est  d'autant  moins  à  rejeter  que.  dans  le  même  patois,  bode  et 
boude  ont  aussi  le  même  sens  de  gros  ventre.  (Lalanne.) 


04  BOD 


.X  L 


Bodet,  N///.  Veau. 
Étym.  Bodi\ 

n«Mli,  iiïn.  Le  même  que  Bodet. 

Uodielie^  x/'.  Vache,  génisse,  mol  d'enfant. 
Étym.  Vouez  Bode. 

Kodiii,  .s///.  Boudin.  |1  Au  pi.  Repas  d'apparat  qu'on  donne 
lursquon  a  tué  et  salé  un  porc  :  Nous  ferons  les  bodins 
dimanche.  Dans  ce  sens  on  dit  aussi  les  rillons. 

Hodiiiiei-iN  sf.  Petit  entonnoir  en  fer-blanc  qui  sert  à  faire 
le  «  bodin  ». 

Itoiâi-eiiei^  spr.  Beaugency. 

De  Blois  il  arriva  à  Boisgency. 

Hist.  des  dern.  troubles  de  France,  1.  I,  p.  9,  v^  (1509). 

Beaugency  ou  Boisgenci,  Balgentiacuin. 

BeriNier,  p.  251. 

Itoiiiiis  sf.  Jeune  fille,  se  dit  sur  la  rive  gauche  de  la  Loire.  ' 
Étym.  Origine  inconnue.  En  Gàtinais  on  dit  boile.  Les  pei- 
gneurs  de  chanvre  du  Jura  se  servent,  pour  désigner  une  jeune 
fille,  du  mot  hoitze.  qui  a  peut-être  quelque  parenté  avec  hoime 
et  hoile. 

ISoire,  va.,  fait  au  prés,  de  l'indicatif,  nous  beuvons,  vous 
beuvez.  ils  beuvent. 

Tes   petits   beuueraulx  de  Paris  qui  ne  beuuent  en  plus  qu'ung 

itinson.' 

Rab.,  II,  14. 

l((Û!SNsiillei>  vrt.  Traîner  les  cabarets  pour  3"  boire  et  y 
perdre  son  temps. 
Étym.  Boissàille,  i)éj.  fictif  de  boisson. 

HoÎNNoIce,  sf.  ^Mesure  agraire  qui  est  de  5  ares  06  cen- 
tiares, ou  500  métrés  carrés  :  Dans  le  val,  la  boisselée  de  pré  a 
moins  de  contenance.  (Cette  opinion,  encore  aujourd'hui  très 
répandue,  n'est  pas  fondée)  : 

C'est  une  erreur  dont  j'ai  trouvé  plusieurs  personnes  imbues  ({u'en 
Blésois  la  mesure  des  prés  n'est  qu'à  22  pieds  pour  perche,  elle  est  à 
21  comme  pour  les  autres  héritages. 

Si  rarement  on  trouve  sa  mesure,  c'est  que  plus  l'héritage  est  pré- 


Bol  55 

cieux,  plus  les  propriétaires,  dans  les  tiU'e.^  <pi  ils  se  Iniit,  cliercheut 
â  se  (rayer  des  moyens  d'usurpation. 

FoL'RKÎ;,  Couf.  (le  Ulois,  p.  G32. 

Etym.  Hoisi^rnit.  L;i  boissclée  lui  priniili vfMiieiil  retendue  do 
terre  qu'on  i)()uv;ut  ensemencer  avec  le  cunlenu  dun  boisseau. 

Uoi.s^»iei*  (boci-sle).  sm.  Fagoteur,  ouvrier  ([ui  travaille  dans 
les  bois  : 

11  s'est  suicidé  dans  les  bois  de  Cheveriix .  nu  il  ti-availlait  comme 

hoisHicr...  Cette  moi't. . .  a  ])roduit  une  émotion  considérable  parmi 

les  boissiers. 

Indrp.  (Jr  L.-ri-Ch.,  \  1  lév.  18'.)2,  )>.  2. 

Il   Magasin  à  bois  : 

Au  rez-de-chaussée,  deux  chambres  et  grand  hoisHicr. 

Pet.  affioIiPH  hh'S  ,  15  jnill.  1.*^00,  p.  :{  et  passim. 

ISoiKs  s/".  Il  La  qiianlité  de  vin  nécessaire  à  la  consoraniation 
d'une  [)ersonne.  d'une  maison  :  Je  ne  récolterai  pas  cette  année 
pour  ma  boite. 

Quand  le  mesnager  voudra  mettre  son  vin  en  i)erce,  et  <ju'il  le 
voudra  tirer  peu  à  peu  pour  sa  boitte. 

Liera  UT,  Mais,  rust.,  VI,  ch.  1<>. 

Hoite,  s/'.  Il  Autrefois  Tronc  d'une  église  : 

Payé  à  Monsieur  Berrier  la  somme  de  trente-deux  livres  cinq  sols 
pour  le  bâton  et  boette  du  Saint-Sacrement. 

1787.  Reg.  de  la  marelle.  Marolles,  n"  I,  f"  12,  v^. 

Il  Confrérie  religieuse  : 

Au  procureur  de  la  boeste  de  M'"  St-Antoine,  quatre  sols  quatre 
deniers  provenant  de  la  moitié  du  prix  d'un  mouton  offert  à  l'église 
et  à  M'"  St-Antoine. 

1  r.)9.  Invent.  fabr.  Avaray,  1'*'  :V.),  W  Arcli.  L.-et-Ch.  G. 
Aux  ([uatre  bocstea  de  l'Esglise  de  Villebarou,  scavoir  est  :  .\  la  ré- 
paration et  aux  trépassez  a  chascune  cinq  soulz  et  a  St  Sébastian  et 
au  Chappellet  a  chascune  six  blancs. 

4  septemlire  157.^.  Test,  Sim.  Bouzi.  Arcli.  mun.  Villebarou. 
Vol.  15(il. 

Le  peuple  des  faubourgs  de  Blois  appelle  encore  aujourd'liui 
le  banc  des  marguilliers  la  hoUe  an  pnw. 

Boitei'  C*^^)?  ^*^'-  Se  griser  et  même  s'enivrer,  mais  en 
cachette  et  pas  au  cabaret.  On  dit  aussi  être  on  hoUe. 


56  BOL 

Le   suppliant,    qui    estoit  si  Tort  en  boite  uu    yvro,   que  à    peine 

scavoit  qu'il  faisoit. 

UÔU.  Duc  ANGE,  Oecriotub;. 

Étym.  Bof'tc.  boisson. 

Itolle,  sf.  Bol.  tasse  :  Une  grande  bolle. 

ISollée,  sf.  Le  contenu  d'  «  une  bolle  »  :  Une  bollêe  de  lait. 

Hoii-aiiii«  .s'///.  Amoureux,  prétendu,  «  miston  ». 

It«>iili4>iiiiiie«  s)n.,  fait  au  pi.  honJiorji7nes,  comme  hoiûiQur 
fait  bonficurs.  Dans  le  Blaisois,  les  substantifs  composés  d'un 
adjectif  et  d'un  substantif  ont  toujours  suivi  cette  régie  : 

Geoffroy  de  Mesneu,   Denis  le  Mesureux  et  Robert  de  Bellelance, 

gentilhommes  Blesois. 

Dernier,  p.  208. 

Boiilioiiiiiioaii  ibon-non-mio);  sm.  Homme  âgé,  terme 
badin. 

Accompagné  d'ung  tas  de  bonshommeaux. 

Crétin,  Natic.  de  Mgr  Françogs,  p.  157. 

Roiijoiiis  S///.  Visière  de  casquette. 

Koiiiie,  sf.  Fiancée,  promise  :  Il  était  à  l'assemblée  avec  sa 
bonne. 
Étym.  Pour  bonne-amie. 

R^Hiiio-aiiiie^  sf.  Voyez  Bonne. 

HoiiiK^N,  sf  ///.  Être  dans  ses  bonnes,  être  en  bonnes  dispo- 
sitions, en  belle  liumeur. 

Kt  quelques  fois,  qu'il  est  en  ses  bonnes,  reguoubillonne  de  cham- 
brières. 

Rab.,  IV,  46. 

ItoiiiiettcN  sf.  Bonnet  de  coton  ou  de  laine. 

La  bonnette  rouge. 

X.  i)U  Fail,  Pro/j.  rnsf.,  p.  iy^. 

Hoiiiie-\'i<M*;;-e,  sf  Image,  statue  de  la  sainte  Vierge  :  Une 
Bonne-vierge  en  bois. 

Boii-Naii^9  interj.  Exclamation  qui  n'est  considérée  comme 
juron  que  lorsqu'on  la  fait  suivre  des  mots  :  de  Dieu,  ou  i)ré- 
céder  du  mot  :  sacré. 


BOU  57 

H^mmI,  .s///.  Il  Fhj.  Coté,  coterie.  i)arli  :  Je  ne  suifs  pas  de  ce 
l)ord-lâ.  Ils  sont  du  même  bord. 

ItoNMCN  sf.  Il  rri-aiue  de  luzerne  ou  d'incarnat  non  battue  : 
Semer  de  Tincarnat  en  Ijosse. 

Du  clienevciix  l'ii  bosne  espaiidu  dans  icellui  (grenier). 

I.')  sept.  161().  Invent.  Pineau,  p.  5.  Arcli.  L.-et-Cli. 
B.  Baill.  de  Blois. 

Étym.  Origine  incertaine.  Peut-être  abréviation  de  a/bosse. 
qui  a  le  même  sens  en  Poitou  et  qui  semble  venir  du  lat.  capuf. 
tête:  ([uand  iberbe  est  sur  pied,  sa  graine  lui  lait  une  sorte  de 
tête.  Le  gascon  dit  de  même  cabel  pour  épi. 

Bote!  interj.  Le  même  que  Beute. 

KottiN  sf.    Il    Douille  en  fer  qui  sert  à  fixer  le  «  couard  »  à  la 
liampe  de  la  faux. 
Étym.  Par  anal,  avec  botte,  cliaussure. 

Uotteaii  (bo-lio).  sm.  Petite  botte,  se  dit  surtout  d'une 
botte  faite  avec  les  débris,  les  restants  de  la  paille. 

Lung-  lieve  le  botteau  de  foing 

GoQUiLLART,  MonoJ.  fJs  la  botte  de  foirifj ,  \).  1.50. 
Plus  payé  pour  une  paillasse  pour  Monsieur  le  vicaire  et  pour  six 
bolleau.r    de  paille   pour   mettre  dans   ladite   paillasse  trois   livres 
douze  sols 

l<)7:i.  Cp*'=  de  la  marelle,  f"  \'À.  Égl.  Chaussée-St-Victor. 

lioiioaiit,  .S//?.  Petit  fût.  baril,  se  dit  le  plus  souvent  en  nuui- 
vaise  part  :  Un  mécbant  boucaut. 
Étym.  Bas-lat.  bucellus,  petit  tonneau. 

Uoiielisiilloii^  snt.  Mauvais  boucber.  bouclier  qui  vend  de 
la  mauvaise  marcbandise.  terme  de  mépris.  ||  Garçon  l)Oucber. 

li<»iic*lie-r<i»iii>  srn.  Pièce  de  t(jle  garnie  d'une  poignée  et 
disposée  pour  boucher  la  gueule  d'un  four. 

27"  Une  mauvaise  met  a  paitrire  pain,  un  goumas  de  bois,  ses  tré- 
teaux, un  rouable  de  fer.  Le  bouche  fouryt  de  tliosle,  la  pelle  de  four 
estimé  quatre  livres  cinq  sols. 

:\()  nov.  17H2.  Règlement.  Arch.  H.  Johannet. 

Uoiieliei',  va.  IJoucher  un  cheval,  lui  ouvrir  la  bouche  pour 
connaître  son  ^ge  à  l'inspection  de  ses  dents. 


58  BOU 

noiiclioii-«rèeiielle»,  su».  Bouchon  formé  de  chiffons,  ({ui 
sert  à  hiver  hi  vaisselle. 

Je  faisois  la  cuisine  aux  Cordeliers  de  Rennes,  et  je  mis  par  mégarde 
le  bouchon  des  écuelles  au  pot  où  je  Hs  cuire  la  potée.  Gela  fit  une 
soupe  miraculeuse.. 

Moy.  lie  parvenir,  1, 174. 

Il  Fil).  Frais  comme  un  bouchon  décuelles  :  très  malpropre. 

Regardez  un  peu  ce  petit  bouchon  d'écuelles  d'amourettes. 

Und.,  11,259. 

Boiiotte,  sf.  Trou,  ouverture  dans  un  mur.  une  porte  :  La 
souris  s'est  sauvée  par  une  houette. 

Plus  dans  une  petite  bouette  dans  un  mur 

1 1  niv.  an  II.  Arch.  mun.  de  St-Denis  sur-Loire. 
La  boune  galette 
Passe  par  la  bouette!  (la  bouche). 

(Cri  d'une  marchande  de  gâteaux  de  Blois). 

Etym.  Ital.  buchetta  (pron.  bou-ket-ta)  dim.  de  bicca  (bou-caj, 
tivui.  du  lat.  bùcca,  cavité.  On  trouve  écrit  anciennement  bau- 
hetteeX  bauicette. 

Boiiirée,  sf.  Il  Touffe  qui.  au  milieu  d'un  champ  de  blé.  de 
luzerne,  pousse  avec  une  vigueur  exti^aordinaire. 

Boii.âre,  s  ?  Boui^se.  sac  ? 

Neuf  deniers  provenant  de  la  revente  des  bouges. 

1033.  Cp*^^  de  la  marelle,  p.  7.  Fabr.  de  la  Gli.-St- Victor. 

UiMiillaiMl,  s)ji.  Sorte  de  peuplier,  appelé  aussi  peuplier 
suisse.  Autrefois  on  disait  plus  souvent  Azin.  {Voyez  ce  mot.) 

Plus  reçu  d'Ange  Chenu  la  somme  de  dix  livres  pour  la  tonture  des 
ormeaux  et  bouillards. 

1782.  Cp*''  de  la  marelle.  Égl.  de  la  Chaussée-St-Victor. 

Etym.  Bouleau:  comme  port  et  comme  feuillage,  le  bouillard 
a  quelque  ressemblance  avec  le  bouleau. 

lioiiillée^  sf.  Lieu  planté  de  a  bouillards,  »  bouquet  de  bouil- 
lards. Il  Par  ext.  au  S.  de  Blois.  Cepée,  «  tallope  ». 

UoiiilIii>  vn.  fait  au  fut.  je  bouillerai  ou  je  bouerai,  au  condit. 
je  bouillerais  ou  je  bourrais.  Ces  temps  viennent  de  la  forme 
bouille  r. 


BOU  -'^y 

Ce  n'est  pas  tousioursle  bouiller  qui  consume  les  vins. 

ol.  dkSi-rrf.,  Thcdt.,  III,  X. 

1{oiiill4»iiiuMN  .sV'.  Tomnio  BorFFKK.  (Voyez  ce  mot.) 
ÉTVM.  CuiiiiK  le  second  sens  de  BoriLLÉF,  ci-dessus. 

ItoiiiiiottCN  sf.  Polit  trou,  petite  «  bouette  ». 
Étym.  Dim.  incorrect  de  «  bouetle  ». 

ItoiiiM,  SU).  Buis.  Il  Pâques  de  bonis,  le  dimanche  des  Ra- 
meaux. 
Pixos  en  grec,  se  nomme  en  latin  Buxus,  en  françoys  Boiujs. 

Comment,  très  excell.,  cliap.  2\^. 
Plus  payé  i)Our  les  bonis  du  jour  de  Basques  fleupyes. 

um.  Cp*«  de  la  marelle.  Kgi.  de  la  Chaussée-St-Victor. 
On  dit  buis,  dans  les   provinces,  mais  à  Paris  et  à  la  cour  on  dit 

bonis  ;  c'est  donc  comme  il  faut  parler. 

ÏNIknage,  Observ.,  cli.  *X). 

KoiiiN$^ei-9  va.  Garnir  de  «  bonis  »,  et,  spécialement,  attacher 
à  la  croix  dnin  «  carroi  «  une  bi^anche  ou  une  croix  de  bonis,  le 
dimanche  des  Rameaux  :  (Test  leBesson  qui  a  rhabitudede  bouis- 
ser  la  Croix-Coq  de  Francillon. 

Quérir  le  bouys  pour  boiujsser  la  croix. 

1473.  Almenèches.  Ai'ch.  Orne.  H.  24.  GodetVoy. 

Boiijii,  lie,  adj.  Qui  est  bombé  en  forme  de  bouge. 
IVMilotti^  sf.  Il  Petite  boulaie,  bouquet  de  bouleaux. 

ItoïKiiictf  sin.  Toute  espèce  de  plantes  donnant  des  Heurs  : 
IManter  des  bouquets. 

Il  y  a  les  amateurs  de  roses,  il  y  a  les  amateurs  d'auricules,  il  y  a 
les  amateurs  d'œillets,  il  y  a  les  amateurs  de  dalliias,  il  y  a  les 
amateurs  de  camélias,  il  y  a  les  amateurs  de  renoncules,  il  y  a  les 
amateurs  d'anémones  !  Ce  sont  les  seules  fleurs,  les  autres  s'appellent 
des  bouquets,  et  il  faut  voir  de  quelle  manière  on  prononce  le  mot 

bouquet ... 

Alph.  Karr,  Voij.  aut.  de  mon  jardin,  p.  152  (M.  Lévy,  1857). 

Il  Prov.  Un  bouquet  sur  la  manche,  l'objet  d'une  grande 
affection  :  Oh  !  sa  bru.  c'est  un  bouquet  sur  sa  manche  ! 

BoiuMle,  sf.  Longue  perche  ferrée  qui  sert  à  manœuvrer  un 
bateau.  ||  Perche  qui  soutient  la  corde  sur  laquelle  on  met 
sécher  la  lessive. 


/ 


m  Bou 

Les  boiteux  y  ont  laissé  un  amas  de  bourdes  (bàtoiis)  plus  liaui 
que  le  plancher  de  cette  salle. 

d'Aubignk.  J^ar.  de  Fœnes,  1.  '2,  cli.  5. 

Etym.  Ane.  franc,  beliov.rdc.  sorte  do  lance. 

KoiiiMloiiiieaii,  xm.  ^fonlanl  rVuno  iZ'rando  porte  en  bois, 
dune  porte  cochère. 
Étym.  Dim.  de  boirnlon.  augnient.  de  «  bourde  ». 

noiii<£;'eoi»4ei'iiN  sf.  Bourgeoisie  :  Les  «  paîsans  »  et  la 
bourgeoiserie. 

]toiii-iî-ooii«  sm.  Feuillage  de  la  vigne  :  Je  vas  faire  une 
charge  de  bourgeon  pour  ma  «  bode  ». 

Plusieurs  particuUiers  vontceuillir  du  bourgeon  et  de  l'herbe  dans 
les  vignes  d'autrui. 

18  mai  171KI.  Reg-.  des  délib.  de  la  mun.  de  Villebarou. 

Boiii-i-assier,  s///.  Tas  de  bourrées. 

lioiii-i-é,  S//K  Sorte  de  pierre  tendre  pour  hi  construction. 

Nous  avons  fait  tailler  1.500  pieds  de  bourez  en  careaux  a  quatre 
deniers  le  pied,  et  .îOO  pieds  de  pierre  dure  a  un  sol  le  pied. 

ITO^j.  Journ.  des  eh.  remar.  de  St-Laumer,  fo  32,  v". 

Étym.  Bourré,  village  sur  les  bords  du  Cher  où  sont  situées 
d'importantes  carrières  de  cette  pierre. 

lioiii-rielioii,  .s///.  Roitelet,  troglodyte  :  Vif  comme  un 
bourrichon. 

Plub   ledit   Seigneur   a  et  lui  est  deub...    par  les  garçons   dudit 
Cliousy,  l'une  des  lestes  deXoel,  vn  oiseau  appelle  Roistel  autrement 
6o/.*rf7/o;?,  qui  lui  doit  être  présenté. . .    par  deux  garçons  sur  deux 
Ijastons,  entourez  de  loriez  liez  et  attachez  de  rubans  de  sove. 
Juin  1277  (transcrit  en  1717).  Cart.  blés.  Marmoutiers,  p.  328. 

Étym.  «  De  burrichus  on  a  formé  le  d'mnnwVif  bif/rrichio  dont 
nous  avons  fait  beurriclion  oiiburrichon  ]}o\ir  roitelet,  à  cànse 
de  la  couleur  roussastre  de  cet  oiseau  ». 

MÉNAGE,  Bourrif/ue. 

Honi-i-îei',  .S-//1.  Fétu  très  mince  :  11  m'est  tombé  un  bourrier 
dans  l'œil. 

s'il  n'y  avait  autres  bourriers  en  la  fluste. 

X.  DU  Fail,  Contes  d'Eutrap.,  I.  p.  38, 


VAIX  01 

Il  \n  pi.  Débris,  ordures  :  Il  t'aiil  Jeter  les  boiirriers  dans  la 
cour. 
Étym.  Bourre. 

Iliiiiri'oelie^  .s-/'.  I)Ourrache.  plante  médicinale. 

Houljelon,  honrroehe. 

PAm';,  y,  :2<>,  ap.  Liitn''. 

ISoiitàilloii,  .s///.  Terre,  champ  d'une  très  petite  étendue  ; 
se  dit  [)ar  plaisanterie. 
Étym.  Dim.  et  péj.  de  houf. 

Uoiii-flii-lHHit,  s?n.  Lieu  de  rassemblement,  â  P>lois,  de 
tous  les  ferlampiers,  gens  sans  ouvrage  et  qui  n'en  cherchent 
point  :  Un  gàs  du  ])Out-du-pont. 

(iuignard,  François,  né  à  Blois,  député  du  bout  du  pont,  à  13lois,  a 
été  conclamné  huit  fois  ;  il  n'aime  pas  la  police. 

Avenir  de  L!-et-Ch.,  no  du  13  Juillet  1800. 

Itoiito-à-la-iiiiit,  .s///,  et /'.  Qui  n'avance  pas  à  l'ouvrage. 

lambin,  lambine,  paresseux,  paresseuse. 

Étym.  Qui  boute  (pousse)  à  la  nu  il,  c'est-à-dire  :  qui  traîne  la 
besogne  pour  la  faire  durer  jusqu'à  la  nuit.  Cette  jolie  locution, 
aujourd'hui  peu  usitée,  semble  avoir  été  spéciale  à  la  ville  de 
Blois  et  à  ses  environs  immédiats. 

IS4Miti'oii,  .N///.  Borne  en  pierre  ou  en  fer,  disposée  au  coin 
d'une  porte  charretière,  en  avant  d'un  mur,  d'un  arbre,  pour 
les  préserver  de  l'atteinte  des  roues  des  voitures. 

Étym.  Fonv  boutcrouc,  de  bouter,  mettre  lesrotfes  en  dehors. 

ltoiit^9  sm.  pi.  Il  Tisons,  bouts,  extrémités  du  bois  qui  hrùle 
dans  le  fo^^er  :  Pousser  les  bouts,  tisonner. 

Hi-àa;"ette,  sf.  Brayette.  fente  de  devant  d'une  culotte,  d'un 
pantalon. 
Étym.  Dim.  de  braye.  pour  braic,  culotte. 

Le  plus  gentil  Chevalier  donnera  à  l'Escuier  sa  chemise,  un  autre 
lui  baillera  ses  Orages,  un  tiers  lui  donnera  un  pourpoint. 

DucAiNGE,  brafjœ. 

Brai  (bre),  .s//?.  Voie  d'une  voiture,  écartement  des  roues. 
Il  Empreintes  tracées  sur  la  terre  par  les  roues  d'une  voiture  : 
.  Cette  charrette  ne  mène    pas  le   brai,  c'est-à-dire  ses  roues 
n'entrent  pas  exactement  dans  les  traces  des  autres  voitures. 


^^o  BRA 

Lors  vient  au  clieunn  et  voit  qu'il  est  nouvellement  hrée. 

L.ancel.  du  Lac\  ap.  Littré,  Orée. 

Étym.  «  Br.AYER  ».  broyer  (ci-dessous). 

Ui-aiei!»  {en  pat.  :  brà),  sf.  pi.  Levée,  digue,  turcie. 

Les  deux  brayes  de  Sainct-Victor. 

20  fév.  1 127.  Chart.  de  CIi.  d'Orléans,  ap.  N.  Mars,  224. 

Pierre  Garnier,  pesclieux,  demeurant  au  Irais. 

!()().*>.  Invent,  de  la  grande  marelle,  p.  Ô.  Arch.  de  rLgl.  de 
la  Cliaussée-St-Victor. 

KTY^L  Bas-latin  hraUu  bnica,  bracca,  iiièine  signif. 

Braillons,  .s//?.  jA.  Se  dit  dans  quelques  endroits  pour  Bran- 
flnns:  Le  Dimanche  des  branlons. 

Hi-ayei*  (brè-ie),  va.  Bro3^er. 

Ils  vous  brayeront  de  la  fouace. 

Rab.,!.  :12. 

ÉïYM.  Voyc^-  Brègkr. 

lîi-c'ift-ei-,  va.  Briser,  broyer.  «  Ah!  Tguerdin  !  si  je  l'teins.  je 
ibrège  !  ».  On  dit  aussi  Brayct-. 

Une  braii^^e  a  breiyer  chambre  (chanvre). 

inU).  Invent.  Roy,  p.  î).  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Bail),  de  Blois. 

Étym.  C'est  le  même  que  «  brayer  »  bro^^er,  avec  la  sul)stitu- 
tion  du  g  au  y.  {Voyez  Abagé). 

Bi'eiiis\ille9  .s/".  Bruyère,  considérée  comme  broussaille  :  On 
coupe  la  bremâille  pour  faire  de  la  litière  aux  bestiaux. 

C'était  (en  Sologne)  à  perte  de  vue  un  horizon  de  landes  et  de 
bruyères,  dites  brumailles,  coupé  i)ar  des  étangs  couverts  de  joncs 
et  de  maigres  boucfuets  de  bois. 

Journal  le  A7A>  Siècls  du  18  février  1892,  p.  I. 
Les  grands  chênes  abattus  laissèrent  la  place  à  la  brumaille. 

Ibf'd. 

Étym.  Pour  bramàllle,  qui  est  une  sorte  de  péjor.  de  bruyère. 
Ducange  a  bruaUle,  menu  bois  pour  chauflfer  le  four. 

Hreiiioi-,  Vil.  Beugler,  en  parlant  du  taureau,  du  bœuf  et  de 
la  vache. 

Étym.  Gerin.  breinan,  breninien,  même  signif.  Comp.  le 
grec  |5p£p.îcv.  même  signif. 


lii'ott'llc»  i)ciiis  la  camp,  un  prononce  j)crtellc.  el  même  her- 
terelle),  sf.  ||  Sorte  de  cale  qui  s'adapte  au  cliarpi  et  qui  sert  à 
maintenir  la  «  douelle  »  n  doler;  ternie  de  tonnelier  : 

Ung  asse,  deux  meschantes  dolloueres,  ung  ])altraict,  une  grappe, 
deux  nieschants  ral>ots,  ung  mescliant  goué,  deux  berterelles,  troys 
gonds,  troys  passes. 

KilT.  Invent.   Raiiart,  p.    11.    Arcli.   L.-ot-Ch.  B.   Haill. 
de  Blois. 

Il  Au  /;/.  Appareil  dont  un  se  serl  i)uur  soutenir  les  petits 
enlanls  qui  commencent  à  marcher.  F/(/.  11  ne  lient  (lu'â  ])re- 
telles,  se  dil  dun  homme  usé.  miné,  ([ui  ne  peut  })lus  se  traîner. 

ISi'exiii^  .s///.  Sorte  de  jeu  d(^  carie,  dil  aussi  Bezigue. 
Étym.  Origine  inconnue. 

Iti-îc*liei>  fff.  et  n.  Prendre  au  piège  :  Ih'îcher  des  moineaux, 
je  vais  hrîcher. 
Étym.  Ancien  français  hr/c,  piège,  brichCj  sorte  de  jeu. 

Aucunes  jeunes  Ijaclielette;?  jouoient  d'un  jeu  appelle  la  briche 

Andrieu  d'Azencourt  print  hors  des  mains  d'une  desdites  baclielettes 

le  baston,  (hupiel  bricUer  devoit. 

1  lus.  DucANGi:,  bricola. 

l5i-îooliN  .s/".  Il  Travail  qui  n'est  pas  sérieux  :  Tout  ra,  c'est  de 
la  bricole. 
Ktym.  Ane.  franc,  hric.  piège,  engin. 

Ki-ico1oi>  m.  S'occuper  âdes  travaux  sans  importance,  sans 
utilité,  à  des  «  bricoles  ». 

BHc«olîc»i>  5?;?.  Homme  qui  ainieâ»  bricoler  ». 

Ui-iiieo»»tlT-reis,  .s/",  pi.  Débris,  bourriers.   ordures,  réduits 
presque  complètement  en  poussière. 
Étym.  Bren,  ordure,  et  cendre. 

I5i-îii;i-elé,  ée,  ^/(/J.  Se  dit  d'un  taureau,  d'une  vache  dont  la 
robe  est  mêlée  de  i)oils  rouges  et  noirs,  comme  le  bai  des  che- 
vaux, et  ravée  de  noir.  Dans  le  Dessin  (basse  Normandie),  on 
dit  bi'ingé. 

Étym.  Origine  inconnue.  Dringelé  ne  serait-il  pas  l'ancien 
rainselé  (prononcé  rainchelé,  ringelé,  avec  prosth.  du  b],  qui  a 
des  taches  en  forme  de  petites  branches  ?  De  rainsel,  petite 
branche  {rinceau). 


lii  BRI 

IJi-îqué,  ôe,  (/(//.  Desséché,  doyeiiii  sec  comme  une  brique 
Du  pain  briqué. 

ISi-ii|iieiiclliei'9  6^//^.  Bricolier.  «  l)ernassier  ». 
Étym.  }3ri(nicacîlc,  vétille,  mot  qui  a  disparu,  dim.  de  hrichc, 
hric.  eno'in.  piège. 

lîi-oe  ]n\)\  N///.  Fourche  en  fer  à  long  manclie. 

Longs  vouges,  i)erchos,  brocs  ferrés. 

X.  nu  Fail,  Contes  d'Eutr.,  I,  p.  23t. 
Plus  quatre  crouets,  trois  bros. 

Nov.  178'.».  Vente  volont.,  p.  50.  Arcli,  H.  Joliannet. 

Ktym.  Lat.  hrorhvji.  broccus,  dent  pointue  et  saillante. 
Iti-oelie^  sf.  Il  Aiguille  à  tricoter. 

lti-<K*liei*9  va.  et  n.  Tricoter  en  se  servant  de  «  broches  »  : 
Brocher  des  bas. 

HiMMle,  adj.  f.  Brune,  en  parlant  d'une  femme,  d'une  fille  : 
Une  belle  brode. 

Nostris  vero  brode  olini,  idem  (piod  nunc  brun,  fuscus. 

DucANGE,  broda. 

Étym.  Origine  inconnue. 
iti'4Miiietei>  cfi.  Enlever  avec  un  broc. 
Iti-oqiiin,  s//(.  Brodequin. 

Ki-oiiilla.s.seï^  v.  irnp.  Se  dit  du   brouillard  qui  tombe  :  Il 
a  Ijroui liasse  toute  la  matinée. 
Ktym.  Ancien  franc,  btxmillas  pour  brouillard. 

Fouir  ce  brouillas  de  temps. 

Al.  CiiARTiF.R.  Espérance. 

ISi-oiiilletei'f  m.  Ramasser  le  l)ois  mort. 
Ktym.  Ane.  franc,  breuil.  buis.son. 

Bi-iière,  .s/.  Bruyère  :  Un  balai  de  bruére. 

Chaume,  friche,  gueretz,  brueres  et  buissons. 

24  nov.  lolT.  Part.  Présid.  de  Metz.  Arch.  L.-et-Cii. 
B.  Baill.  de  Blois. 

Hi-ii maille,  .s/*.  Voyez  Bremaillk. 

ltiilK"rfftii9  sm.  Biberon  :  ne  se  dit  plus  guère. 


BUT  65 

Un  vazo,  un  boucâult  et  un  buberon,  le  tout  de  verre. 

IGIT.  Invent.  Présid.  de  Metz.  p.  so.  Arcli.  L.-et-Ch. 
B.  Baill.  de  Blois. 

ISikWs  .s/".  ()i»('M'alion  (|ui  ;)  pour  but  d('  blanchir  le  linge 
disposé  dans  un  «  tenon  »,  sous  un  lil  de  cendres  de  bois,  en 
faisant  passer  de  leau  chaude  à  travers  cette  cendre,  lessive  : 
Faire  la  buée.  ||  Le  contenu  dii  t(Miou  :  Laver  la  ])uée. 

L'ne  autre»  j(jurnée  aviut  que  les  niescliines  de  la  Roine  avoieut  l'ait 

une  buée,  et  avoient  mises  les  napes  île  l'Hostel  du  Roy  et  de  la  Roine, 

Pt  dra[)s,  linges,  sanibues,  cuevrechefs  ;  et  lui  la  buée  estendue  ou 

ries  de  la  MagdebMuc  iMUir  scicluM-. 

1  \XH.  DucANGF,,  sambua. 

ISiioii,  S///.  Flacon  à  ni(dlre  ["huilo.  le  même  que  lîiox. 

IMus  payé  deux  sols  six  deniei-s  pour  un  buon. 

Ki!).*).  Ci)^"  de  la  niàrelh^    I\gl.  de  la  Chaussée-St-Victor. 

I5ni<»l«'e,  N/".  Le  contenu  d'un  «  butet  ». 

IBiifolioi%  .s///.  Homme  qui  porte  un  lardeau  à  Faide  dun 
«  butet  ».  (V  mot  a  disparu. presque  comi)létement  aujourd'hui 
cfuon  ne  manque  pas  d'autres  moyens  de  transport. 

De  plus  nous  avons  requeri  six  buleh'ers\)0\\v  transporteries  terres. 
2!)  flor.  an  II.  Reg.  des  délib.  de  la  nnin.  de  Villebarou. 

ISiitot  (bu-té).  s)ji.  Sorte  de  petite  hotte  à  haut  dossier. 
Certaines  corvées  appellées  Butage  parce  qu'elles  se  faisoient  avec 
dos  hottes  qu'on  appelle  encore  a  présent  Bidets  au  païs  blesois. 

Bfrnier,  p.  2n:{. 
Lins  deux  barils,  onze  paillons,  deux  buttets. 

Xov.  17«0.  Vente  volont.,  p.  -U).  Arcli.  H.  Joliannet. 

L'ancienne  rue  des  Vanniers,  aujourd'hui  ({e  Saint- Honoré,  à 
Blois,  est  encore  appelée  rue  des  Butets  par  les  gens  do  la  cam- 
pagne. 

Ftym.  Ce  mot.  qui  est  spécial  à  lidiome  blaisois,  ne  se  ren- 
contre nulle  part,  ni  dans  les  anciens  auteurs,  ni  dans  les  an- 
ciennes archives  étrangères  au  pa^^s  blaisois.  Il  vient  du  radical 
bitti,  boit,  tiui  se  trouve  à  la  fois  dans  les  langues  d'origine 
celtique,  germanique  et  latine  [Voyez  Littré  :  Botte.  3),  avec  le 
sens  général  de  vase. 

Auquel  il  requist  qu'il  lui  voulsist  faire  aide  et  chevance  de  deux 

butez  plains  de  miel.  ,    , 

1380.  DucANGE,  buiar. 


i;i;  BUT 

Ici  bvtc'A  le  sens  de  v;is<\  ]k>I. 

Icelliii  MoiiMiart  qui  avoit  une  b<nit  i»u  hotte  à  son  col,  et  unii 
baston  pour  soustenir  sa  hotte. 

1  l').'».  DucANCF,  boteronus. 

Nuln^  h)tfrt  es!  ini  dini.  de  ce  /y^^'/. 

Je  ne  tleniande  mande,  penier,  casier,  (junnnebaiin,  crétin  ne  hotte 
pour  engrener  ma  farinotte. 

ClîETIN,   p.  2()T. 

Dans  celle  phrase,  cumpusée  de  consunnances  dans  le  goût 
ridicule  de  répoque,  qunnnrbvtin  semble  être  un  proche  y)arent 
de  notre  bute  t. 

Co^nporez  Tall''  modeime  Miite,  hotte. 


G 


Vît»  <i(IJ.  (lc//i(»isl.  Hhi(j.  (1rs  'J  iioires.  iiidiqiio  les  clios(»s  : 
C'ost-i  dur,  ra  vuk'iir  !  Ta  seul  bien  mauvais,  ra  pourriUire  ! 

IvrvM.  ('()ii(i'acti(iii  do  rr.  crfir  (d  ht:  (V  v<>I<Mirdà.  cclh»  ])oiir- 
ri(iii'('-l;'i. 

CsiIkiii,  .s-//^  Sorte  de  chilssis  on  l>nis  sur  lorpiol  on  assied 
une  piécede  viii  pour  la  niainteuir  dans  la  voiture. 

Harnais,  traits  en  (Vr,  pieds  de  tenue,  ferrures,  cabans,  tavelles  en 
IV r,  itrolonires. 

Indépendant  de  I..-Pt-C..  \>  nr-t.   lx!)(i,  j..    I. 

Ktvm.  (  M'i.uiiic  inconnue. 

C'aliasNoi>  c(i.  Fatiguer,  importuner:  Voilà  une  heure  qu'il 
est  à  inecabasser. 

Point   esguassez   n'estes   quand  caOassez 
Kt  entassez,  poltrons  à  eliiclieface, 
La  inalc  niurt  en  ce  pas  vous  deface. 

Kai!.,  I.  .")!. 

Etym.  Kst-ce  le  même  que  rancien  verbe  cahasser,  qui  signi- 
fiait bavarder,  et  aussi  tromper,  voler  ?  En  ce  cas,  le  sens  aurait 
•considérablement  dévié  :  ne  faudrait-il  pas  plut<M  s'arrétfn- 
au  rad.  cap.  du  latin  capul.  tète,  le  sens  étant  ici.  au  //V/.. 
rompre  la  tête  ? 

Calioelie^  x/".  ||  Têtard,  larve  du  cra])aud  (4  de  la  gre- 
nouille. 

Étym.  Par  analogie  de  forme  avec  la  caboche  qui  sert  à  ferrer 
les  chevaux.  Du  reste,  si  têtard  veut  dire  grosse  tète,  cdhoche  a 
la  même  signiiication,  venant  du  lat.  cainU,  tète. 


C'aliosseï-,  m.  Bossuer,  faire  des  bosses  à  : 

Diogenes le  (son  tonneau)  cabossoit. 

Rai;.,  Prol.  du  lie.  III. 

Étym.  Ca  préf.  péj.  (Littré  :  ca)  et  bosse, 

raeliepot,  sni.   Retrait   ou  le  débitant  cache  le  vin  qu'il 


158  CxVO 

vend  en  cachette,  sans  payer  de  droits  :  Les  coniniis  ont  trouvé 
son  cache] K)t. 

Caelit'i-,  rii.  \\  SpcciaV  cacher  quelqu'un,  lui  mettre  ce 
qu'il  faut  pour  le  hien  couvrir  dans  son  lit  :  Te  voilà  hien 
caché  et  hien  «  rivé  >.  à  présent  dors. 

C'adàhi-ts  shk  Cadavre  :  t'n  grand  cadàhre.  un  grand 
homme  dégingandé. 

C'a«lielioii,  sm.  Cadet,  se  dit  toujours  comme  sohriqu(d. 

CaitVi-,  en.  Tousser  souvent,  toussoter. 
Ktym.  (onomatopée. 

rafoni-iiîaïuN///.  Local  retiré,  coin  qui  sert  de  déharras  : 
«  Un  chercheux  de  pain,  qui  vivait  dans  n'un  méchant  cafour- 
niaii  ». 

Étym.  Ca,  péj.  et  fourni  (fournil),  le  fournil  étant  générale- 
ment dans  nos  campagnes  une  pièce  assez  mal  tenue  dans 
laquelle  on  dépose  toute  espèce  d'ustensiles,  d'outils,  etc. 

C'aiî'CMit  (cajo).  sia.  «  P'oiscelle  »  en  vannerie  de  viorne  ou  de 
<f  couàniau  ». 

Avant  que  mettre  le  caillé  dans  les  esclisses  ou  cagerottes  pour  le 
conuertir  en  fromage. 

<)1.  dp:  Sf.rrf,  Thédt.,  IV,  8. 

Etym .  Di m i nu ti  f  de  cage . 

C'aj&:iiai-<1,  s/n.  Petit  réchaud  portatif. 

Ktym.  Ital.  Cncjaa,  chienne,  parce  qu'on  le  voit  ordinairement 
auprès  du  fo3'er,  comme  un  chien  accroupi.  Chenet  est  dans  le 
même  cas.  Du  reste  aujnnrd  a  signifié  chenil  : 

Mais  en  ces  voyages,  vous  serez  arresté  misérablement  en  un  cai- 
(jnard  où  tout  vous  manquera. 

Montaigne,  liv.  III,  ch.  0. 

Caift-on,  .S///.  Homme  égoïste,  qui  vit  seul,  et  ne  veut  voir 
personne  :  Un  vieux  cagou. 

Étym.  Peut-être  pour  cagot.  malheureux  traités  au  mo3'en- 
âge  comme  des  parias,  et  appelés  en  quelques  endvo'ii^  caccms . 
{Voyez  Ducange,  caguli). 

Caille  (pron.  crj,  comme  dans  caillou),  sf.  Jaune  d'œuf  :  cet 
œuf  a  deux  cailles.  ||  Par  anal,  avec  la  forme  d'un  œuf,  en  pre- 


CAi  m 

naiit  Je  tout  i)uiir  la  [>arlie.  Panso  friui  vase,  d'un  pot,  et,  par 
plaisanterie  d'un  animal,  dun  honinie  :  Une  grosso  onille.  une 
grosse  bedaine. 
KrvM.  Subst.  verli.  de  Cailler. 

Cailles  sf.  ("'aillou  rond  duiil  les  enfants  se  servent  en  guise 

de  «  hidoii  ". 

Le  preud'iiouiiiie  [>ril  trois  ou  quaire  cailles  ou  enfans  de  caillous, 
et.   ...  mit  le  plus  gros  en  la  bouteille. 

Moi/,  de  parccnir,  II.  .{Ol». 

Il  Anciennement  jeton  dcjoii. 

Une  petite  l)oeste  avec  [tlusieurs  cailles  d'v voire. 

15    sept.     nilC».    Invciil.    Pineau,    [>.    M.    Aicli.    L.-i.'l-(ii. 
H.  Haill.  .li'  P.loi-. 

Etym.  Lat.  calofhfs.  caillou. 

<'aillei>  CH.  Il  Se  di(  d'un  })etit  entant  qui  rend  son  lait 
caille,  ordinairement  quand  il  en  a  trop  [)ris  :  Si  reiitani 
caille  c'est  qu'il  est  saoul. 

Caillette,  .<?/'.  Jaune  d'œuf  :  Un  anif  à  deux  cailletles. 
Étym.  Dim.  de  «  cfùile  »  ci-dessus. 

i'aillot,  sm.  Caillou. 

Et  lui  donna  un  seul  cop  de  sa  rnain  sur  la  teste  dont  il  se  heurta 
ou  client  sur  un  caillot. 

l;i81.  Duc  ANGE,  hostis. 

Etym.  Dimin.  de  «  caille  »  ci-dessus. 

Caillote,  sf.  Petit  caillou,  petite  «  caille»,  petites  pierres 
semées  dans  les  cbamps.  les  vignes.  ||  La  Caillote  de  Gargan- 
tua, dolmen  remarquable  situé  sur  le  territoire  de  la  Cluipelle- 
Vendomoise  :  Gargantua,  passant  par  là.  fut  obligé  de  se 
décbausser  pour  se  débarrasser  de  cette  caillote  qui  s'était 
introduite  dans  son  soulier.  L'ancienne  lans'ue  avait  aussi 
CailletleeiCailloche. 

De  la  fontaine  .L  ruisel  souri 
Qui  sour  la  gravele  ou  bois  court. 
Et  fait  resonner  les  quailletes. 

Fabl.  d'Ov.,  Arsen.  5069,  Godefroy. 
Menues  rochettes  plates  et  grosses  cailloches  parmy. 

P.  DR  Garcie,  Le  Grant  Routtier,  ibid. 


70  CAI 

Étym.  Dim.  do  «  CâlUe  y  ci-dessus. 

C^aillotcMix,  cMi^ts  adj.  Plein  de  «  cailloles  »  :  Un  champ 
cailloteux.  une  vigne  cailloteuse. 

C'aiillii*  uo  (ca-iu).  adj.  Qui  a   une  grosse  «  caille  ».  pansu  : 
Une  cliopine  caillue. 

C'àlniiil,  Sut.  Petil  bonnet  d'enfant  au  berceau. 
Ktym.  Ane.  franc,  cale,  soiie  de  bonnet. 

C'nU'i-,  vn.  Ne  ]  as  tenir  bon.  mollir,  montrer  delà  crainte  où 
il  faut  du  courage  : 

Philopœmen  ne  chala  i)oint  i)Our  cela,  ny  ne  laissa  point  de  faire  ce 
que  portoit  son  devoir. 

Amvot,  1,  Tor),  édit.  \ms). 

Ce  mot  est  dans  le  Dict.  de  Boiste. 

Ktym.  Lat.  chnlarc,  grec  /aXav.  abaisser,  l^g.  abaisser  son 
courage. 

Calilior^'iio,  N.  et  adj.  Borgne.  [|  LuucUe. 
1^]tym.  CaU,  qui  semble  être  un  pêjor.  de  même  nature  que 
ca,  de  «  cabosser  »  i^Cornp.  le  français  Calip^ourchon)  et  borgne. 

C'alilioiiiMie,  sf.  Échasse  :  se  dit  sur  la  rive  gauche  de  la 
Luire,  notamment  à  Chailles.  On  dit  aussi,  à  tort,  callhourne. 
Étym.  CaU,  péj.  {Voyez  Caliborgxe)  et  «  Bourde  ». 

Vi\\\Uimvi\i\u^srn.'^ 

Uni,  unelle, 
C&din.  cadelle, 
Du  pie,  du  jon, 
Calibnurdon. 

Voyez  Chat. 

Caliealaiid  (à),  loc.  adv.  Porter  un  enfant  à  calicâlaud,  le 
jjortersur  le  dos.  ses  bras  entourant  le  cou,  et  ses  jambes  pla- 
cées sous  les  bras  du  porteur. 

Étym.  Origine  inconnue.  Cali,  i)éj.  (T'o?/c'j  Calihorone)  et 
«  càland  »,  ci- dessus,  lenfant  qu'on  porte  ainsi  ligurant  une 
sorte  de  coiffure  grotesque  ? 

C^s\liiie,  sf.  Petit  bonnet  de  femme  a  brides  qui  se  nouent 
sous  le  menton. 


CAN  ;i 

Coirtee  d'un  i>otit  l)onnet  dit  «  câline  ». 

Indépendant  de  L.-rt-C,  ii"  «lu  lO  sept.  is<.il.  p.  -^^ 

Ktym.  Ane.  franc.  Cale,  sorte  de  bonnet. 

('aloi*;;-iiiS  .s.  cl  iidj.  lîoi'gne. 

Luuclie,  boiteus,  contrel'aii  ou  ealorrjne. 

Kust.  Di.sf  iiAMi's,  Poéa.,  (iodelVoy. 

Ivj'VM.  C'a.  [)L\\.  {l'uijcz  CaI'.osseh),  et  iaiicicii  IVaiK'ais  loriinc, 
loiif*li(\ 

Calol^  Sut.  Soi'le  de  bois  de  l'eu. 
Éty>[.  Orjo'ine  ineonnue. 

CD 

Calville,  sf.  Kspêce  de  [joniUK'  :  Des  [lomnies  {\o  calviiie. 
Ktym.  Pour  cdlrille. 

Caiiiln-i»,  f^^//.  ///.  et  /'.  Aniué  légêremenl,  cauibré. 

Une  pièce  <le  fer  de  figure  cambre  comme  un  chausse  pied. 

Pari-:,  VI,  ."). 

C'aiiilMi^is  .s/;  Maison  délabrée.    ||  Petite  caluite  en  plan- 
clies  :  Il  s'est  bâti  une  cambuse  dans  son  jardin. 

Campe,  sf.   AUilude.    tenue  :  A-t-il   une  belle  campe,  ce 
canonnier-là  ! 
Étym.  Subst.  verb.  de  se  camper. 

Caiiov^Hi,  .<?;;?.  Caleçon. 

In  caneçon  de  blanchet  avec  un  petit  bas  d'estame  gris,  le  tout  a 

usa2:e  d'homme. 

1()1').  Invent.  Marchais,  f"10,  r^.  Arch.  L.-et-C. 

B.  Baill.  de  Blois. 

t'ng  pacquet    de  menus    linges,   comme  eanessons,   chaussons, 

chaussettes. 

1()10.  In  vent.  Cannus,  p.  '),  iOid. 

raiie|iéti*aN«e,  sf.  La  petite  outarde,  oiseau. 

Klle  se  plait  dans  les  terres  maigres  et  pierreuses,  raison  pourrpioi 
on  l'appelle  canepetrace  et  ses  petits  petraceaux. 

BuFFON,  Ois.,  la  petite  Outarde. 

I.  Caiiei-,  r,i.  Boiter  légèrement.  (Fune  façon  qui  rappelle 
l'allure  du  canard  :  Il  s'en  va  canant. 

II.  Caiiei>  m.  Pousser  sa  «  canette  »  avec  le  pouce  replié  dans 
l'intérieur  de  la  main  fermée  et  se  détendant  comme  un  ressort. 


72  CAN 

l'/rvM.  Origine  incertaine.  Ca^te,  canard^  ou  lai.  canis,  chien, 
parce  que.  à  ce  jeu.  on  est  accroupi  comme  un  de  ces  animaux  : 
le  sens  aurait  alors  passé  de  la  posture  à  l'action  "! 

Caiiet,  sii}.  Caneton,  jeune  canard. 

Quand  monseigneur  le  curé  vit  qu'on  le  vouloit  bouter  en  la  Ijoiste 
aux  cailloux  (prison)  il  fut  plus  esbahi  qu'un  canet. 

Louis  XI,  Noiiv.,  XCVI. 

C'aiiette,  sf.  Bille  à  jouer  :  Une  canette  en  agathe. 
Étym.  «  Caner IL  » 

('aiiiâ;-ei-  C'^O?  ^'''-  '^^  \-'à\^\v  en  se  faisant  petit,  comme  un 
oiseau  dans  son  nid  :  Je  vais  bien  me  caniger  dans  mon  lit. 
Étym.  Ca,  péjor.  et  «  nifjcr  ». 

C'aiiillée,  sf.  Plante  qui  croît  sur  Teau  des  mares,  lemna 
minor.  et  lemna  gibba. 
Étym.  Ca7ie,  canard,  pour  qui  cette  plante  est  un  régal. 

Canon,  S// 1.  \\  Sorte  de  soufflet  formé  d'une  branche  de 
sureau  dont  on  a  enlevé  la  moelle.  ||  «  Pétard  »  [Voyez  ce  mot:. 

rapielioii,  sm.  Capuchon. 

Ung  capichon  de  camelot  minime  doublé  de  petite  serge. 

Février  1(318.  Invent.  Charles.  Arcli.  L.-et-Cii. 
B.  Baill.  deBlois. 

Capii*  (^»e),  rr.  Se  tapir. 

Entrèrent  à  la  couverte,  afin   qu'ils  ne  fussent  apperceus,  en  un 

petit  aunoy,  et  là  se  capirent. 

Froiss.,  II,  p.  2(17,  ai).  Littré. 

Étym.  Se  clapir?  Un  lapin  se  clapit  dans  son  trou. 

Capot,  .S///.  Vêtement  de  femme,  en  drap,  composé  dune 
[télerine  el  dun  capuchon. 
Étym.  Augm.  de  cape,  chappe. 

Capot<%  sf.  (\rànd  manteau  de  drap,  àcoilTe,  que  la  pa3^sanne 

prend  Ihiver  pour  se  garantir  du  froid;  elle  ne  met  la  coiffe 

sur  sa  tête  que  lorsquelle  est  en  grand  deuil  ou  quelle  assiste 

à  un  enterrement. 

Plus  une  capotte  de  drap  bleu. 

23  Dec.  1788.  Invent..  p.  8.  ArcIi.  H.  Joliannet. 

Étym.  Fém.  de  «  capfff  ». 


CAR  rs 

C'ai-a1>iii«  s?n.  Sarraziii.  blé  noir,  poly^oiium  ragopj'ruin. 

Des  champs  de  mauvais  seigle  ou  de  carabin  (en  IVaiirais  blé  noii) 
couiposaient  tout(^  la  culture. 

jouni.  le  AV.V'  SIrrJn,  du  1.*^  fôvrier  18U2,  p.  1. 

É'rY:^r.  Oriitine  inconnue. 

rsii*n«|iiiii,  .s///.  Sorfo  depelile  casaque,  mol  dispnrii. 

Ung  caraf/iiin  <le  bure  blanc-lie  à  usage  d'homme, 

llilG.  Inv.  Roy.  p.  (i.  Arcli.  L.-et-C.  13.  Baill.  de  Blois. 

Ung  petit  caraquin  de  drap  blanc. 

Ibid.,  ibifl. 

Étym.  Probal)lement  même  origine  ([iw  af.s(iqi(e.  Caraquin  a 
pu  devenir  (v/>Y/(Y)  sous  l'influfMice  de  surcot.  ancien  vétemenl. 

l'aii-lMiiiiiadiN  sf.   Uagoùi  eunipu.sé  des  débris  de  viande  et 

des  restes  de  sang  provenant  du  fb'qieçage  d'un  porc,  «  étuvée  ». 

Belles  tripes  frites,  belles  carbonnades. 

Rab.,  1,  21. 

Etym.  Lat.  carbo.  carbone/n,  charbon.  prul)ablement  à  cause 
de  la  couleur  noire  de  ce  mets.  En  Sologne,  on  dit  diarbonnéc. 

Nos  volon    faire   carbonées, 
Sont  ces  escuelles  lavées  i 

DucANGE,  carbonea. 

Ducange  cite  les  éijm.  d'un  ancien  glossaire  -.ixiruru  carnla, 
quœ  supra  (xirbones  clto  solet  decoqui,  et  de  l'Acad.  de  la 
Crusca  :  carne  sala  ta  de  porco  cotla  ne  carbonl,  o  nella  padella  ; 
mais  ce  sont  là  des  grillades,  et  nullement  notre  carbonnade. 

C'ai-eaii.,  srn.  ^Fauvais  cheval,  rosse. 
Etym.  Autre  l'orme  de  carcasse. 

Cai'CMil,  shi.  Calcul,  arithmétique. 

C'ai-cMilei>  ca.  et  u.  Calculer. 

l''n  qaercalant  la  révolucion  des  temps. 

xiv«  siècle.  Eust.  Dfschamps.  (Godefroy,  supp  ) 

Cai-ilKit,  sni.  Morceau  de  terre  de  peu  dMmportance  et 
d'accès  difficile. 

IvrvM.  Origine  inconnue:  cei)endant  on  peu  conjecturer  que 
bot  est  ici  pour  Jfout  :  cari  serait  une  sorte  de  péjoratif  de  la 
même  famille  que  ca  dans  cabosser,  calorgne,  et  que  cali  dans 
caliborgne. 


v4  CAR 

C'ai-ilM»tiiii>  sf.  Ronde  enfantine.  Les  enlanls.  se  tenant  par 
la  main,  dansent  en  chantant  : 

Dansons  la  car/botine, 
y  y  a  pas  de  pain  sieux  nous  ; 
N'y  en  a  sieux  ma  voisine 
Mais  ça  n'est  pas  pour  nous. 

Étym.  Orig.  inconnue.  Peut-être  pour  caUlehuluic.  lail  caille. 
(  Voyez  Chat).  La  vache  étant  la  grande  pourvoyeuse  du  ménage 
rustique,  il  ne  serait  point  étonnant  que  le  pa^'san,  et  surtout 
les  enfants,  aient  songé  à  céléhrer  ses  produits  dans  une  danse 
naïve. 

rai-iiiioiiie^.s/^  Cérémonie. 

Lacroix  devant,  en  ^vàniVeérimonie. 

Cl.  Marot,  Comp.  Flor.  Robertet. 
Trêve  de  çarimonie. 

MoLn:RF:,  Médecin,  act,  II,  se.  1. 

Etym.  Lat.  cœrimonia.  m.  sign. 

Cai-iiiaillèi-e.,  sf.  Crémaillère  :  mot  à  peu  prés  disparu. 

Une  carmaillère  avec  son  carmaillon,  une  cœuiller  de  buée 
estimés  à  cinq  sols. 

Août  1GI(^.   Invent.  Botliereau.  Arcli.  L.-etCh. 
B.  Bail),  de  Blois. 

Cai-iiiailloii,  s/n.  Crémaillon.  [l'oyez  Carmaillère.)  . 
Carmaillère  et  Carmaillon  se  sont  dits  o^énéralement  dans  le 
Blaisois  jusqu'à  la  fin  du  siècle  dernier. 

C'ai'iiioisi,  le^aOj.  Cramoisi. 

Deux  bottes  de  soie  de  couleur  rouge  carmoisy. 

Dec.  KilO.  Invent.  Marchais,  devienne,  f''2i,  ro, 
Arch    L.-et-C.  B. 
Deux  livres  quatorze  onces  rouge  earmoisy. 

Ibkl,  ibid.,  ï"  2\,  W 

Ety'm.  Bas-lat.  canneûwas.  ital.  eherraesl. 

Cai-oNNe,  .s?/?.  Toute  voiture  bourgeoise  suspendue,  vernie 

et  couverte  :  Le  médecin    m'a    emmené  dans   son   caresse. 

Il  Monter  en  carosse,  Joe.  prot  :  11  a  voulu  monter  en  caresse, 

avant  la  permission  de  M.  le  curé.  C'est  l'idée  exprimée  par 

Boileau.  d'une  façon  moins  pittoresque,  dans  ce  vers  : 


CAR  75 

Ce  coiH)lc  cliarmaiit 

S'unit  loiiirtcmps,  dit-nn,  avant  lo  sacrement. 

{Lutrin,  W. 

C'ai-ollo,  sf.  ,|('ii(](»  ,L!-;ir<;(Hls  :.loii(M-;'i  la  onrnifo.  Hoz/ec  NiNE). 

C'aiiM|ii4'SiBi,  N/y/.  Kchaudé.  sorte  de  gâteau.  Ou  conte  avec 
adiuiratiuii  la  pi'oiiesse  dugrandTliomasqui  avait  pcirié  manger. 
en  cinq  niinuh^s.  deux  d(^nznines  de  carquelins  :  il  gagna  son 
pari,  mais  [)cns;i  cloulïcr.  ()ii  Irouve  raniuelin.  d;ins  Ivahelais. 
comme  nom  propre  : 

Le  iiasadouz  (flèche)  de  Carquelin 

Raij.,  IV,  .-)2. 

Ktvm.  Pour  CraqucUn.  de  ci-aquer:  ce  gâteau  est  Tort  sec  cl 
crdquc  sous  la  dent. 

Carreau  ^kà-ro),  snt.  Terme  rural.  Versoir  mobile  en  bois, 
quon  adapte  à  la  charrue,  lorsqu'on  veut  «  refendre  ». 
Ktym.  Carré,  de  sa  l'orme. 

i'ai'i'ée  kil-rée).  .s/\  Petite  loge  en  bois,  de  forme  plus  ou 
moins  carrée,  établie  sur  un  bateau,  et  qui  sert  de  retraite  aux 
mariniers.  Anciennement,  petite  chambre  : 

Les  diz  supplians  tirèrent  ledit  Aujart  hors  de   ladite  chambre  en 

la  carrée  o\x  l>ouge  dudit  hostel. 

1 188.  DucANGE,  Caria. 

C'ai-i-elet,  sra.  Régie  à  quatre  laces  égales  dont  on  se  sert 
l)our  tirer  des  lignes. 
Étym.  Ane.  franc,  carroi .  carreau,  à  cause  de  sa  forme. 

Cai-i-oî  câ-roue),  sm.  Carrefour  :  Le  Carroi  Saint-]\lartin,  â 
Blois. 

Les  fou  aciers  de  Lerné  passoient  le  grand  carroy. 

Rab.,  I,  2."). 

Une  boisselèe  de  vigne  assis  au  quarroij  de  labée,  dicte  parr.   de 

Villebarou. 

20  Mars  KJOl).  Arch.  muu.  Villebarou,  vol.  1(;72. 

f«  129.  vo. 

Étym.  Liltré  (Cliarroi)^  confond  ce  mot  avec  charroi  ;  pour- 
tant dans  les  citations  anciennes  [sauf  une),  qu'il  donne,  carroi 
n"a  pas  d'autre  sens  que  celui  de  carrefour  : 

X\\\  carrois  des  rues,  de  cent  pas  en  cent  pas. 

V  Paré,  III,  p.  700. 


76  CAS 

On  trouve  aussi,  dans  les  anciens  auteurs,  qudi'ron,  ou  carron 
qui  a  le  même  sens  : 

Certes  se  jestoye  laiTon 
Ravissant  en  boys  ou  (marron. 

Rose,  15773. 

C'est  à  tort  qu'on  écrit  de  nos  jours  carroir.  L'adjonction 
du /'  est  inutile  et  même  injustifiable,  ce  mot  venant  du  lat. 
quadvivium  :  quatre  voies,  qu'on  a  prononcé  quar-voie,  quarroie 
et  car  roi. 

Casîsie-lu-aîs»  ^kàss'bra).  .-«j.  et  ^^^/y".  ///.  Sobriquet  qu'on  a  tle 
tout  temps,  à  Blois. donné  aux  Frères  delà  doctrine  chrétienne  : 
Un  Frère  casse-bras.  Cette  locution  plaisante  vient  de  ce  que 
ces  religieux  portent  un  manteau  dont  les  manches  vides 
pendent  et  flottent  comme  des  bras  cassés. 

CaN«e-i>ot  ^kâss'po).  s)iï.  Pot  cassé,  mais  a^'ant  encore  son 
fond  :  Mettre  les  vieilles  graisses  dans  un  casse-pot. 

Ca^serette,  sf.  Petite  boite  sans  couvercle  dans  laquelle 
on  mettait  le  briquet  et  ses  accessoires;  mot  disparu,  depuis 
que  les  allumettes  chimiques  ont  remplacé  le  briquet.  Souvent 
c'était  un  vieux  sabot  qui  remplissait  cet  office. 

Plus  payé  pour  une  casserette  et  pour  un  fer  à  fusil  pour  la 
chapelle  cinq  sols. 

1673.  Cp*«^  de  la  marelle.  Fabr.  de  la  Chaussée-St-Victor. 

Étym.  Pour  cassette,  petite  caisse. 

Ca«!sette  (câ-sette),  sf.  Fosse  faite  pour  enterrer  un  provin. 
et.  par  ext..  ce  provin  lui-même.  Dans  le  même  sens,  on  dit 
aussi  «  Fausse  ». 

Étym.  Ital.  cassetta.  petite  cai-sse,  petit  coffre. 

Cassîtîer,  .s///.  Arbrisseau,  sorte  de  groseiller  qui  donne  le 
cassis. 

Étym.  Cassitier,  de  cassis,  n'est  pas  plus  anormal  ([ue 
tabatière,  de  tabac. 

CaNNot  (câ-so).  srn.  Fragment  d'un  objet  de  terre  ou  de 
verre  cassé,  tesson  :  Un  cassot  d'assiette,  de  bouteille. 

Cafs^toiiade,  .s/".  Cassonade. 

Castrole,  sf.  Casserole. 


CAT  77 

Saumon,  brochet,  turbot,  alose,  truite  et  sole. 
Soit  frits,  au  cour  l)OuilloM,  en  rai^oùt,  en  castrole 

QuiNAULT,    Am.  indfsc,  I,  .{. 

C'ii«ti'olo€s  sf.  Le  contenu  (rime  «  rastrole.  o 

C'aitaplaiNM^s  sf.  rat;i[)lasnie. 

Cataii,  .sY.  l^llb^  de  mauvaise  vie. 
Ktym.  Catherine. 

Vi\ii\\u\U\\l^  sut .  Freluquel.  lioninie  qui  s'allif'c  el  se  pom- 
ponne comme  une  «  câlin  »,  ou  pliilol  coiiim<'  une  «  calnu  o 
I  ]'(nje:-  ces  mots).  Ce  mot  estplulol  beauceron  ({uc  blaisois. 

C'atoeaîllctte,  sf.  Caille,  oiseau. 

Étvm.  Onomat.  tirée  du  cliani  d<'  e<d  oiseau. 

l'atécliiiiio,  sut.  Catéchisme. 

Ktvm.  Les  Précieuses  proposaieni  d'écrire  ailéclihne.  (So- 
maize.  Dictionn.  des  Précieuses),  disant  «  qiCil  faloU  faire  en 
sorte  que  Von  imf.  écrire  de  raesrne  que  Von  parlait  ». 

C'aitèreiix,  eii«e,  adj.  peu  emphn^é  au  f.  Qui  est  à  craindre, 
dangereux,  suspect  :  Dans  la  Vingtaine  ((\w  '20  avril  au  Kl  mai) 
le  temps  est  toujours  catéreux.  jf  Douteux,  hasardeux  :  D^ez- 
vous  demain  à  Blois?  —  C'est  bien  catéreux. 

K'rvM.  Ane.  franc,  caterre,  danger. 

Mais  le  vaillant  poullet 

Luy  a  lii'é  ilo  son  cul  un  boullet, 
Non  pas  si  dur  que  ploml»,  ou  cuyttc  tci-ro, 
(Aussy  n'en  eut  si  dangereux  caterre). 
Mais  luy  bailla  de  la  foyrc  a  travers 
De  son  museau. 

BouRDiGNi':,  Faifeu,  ]>.  :2:}. 

C'atlierîiu'  (saîiito)fV-  t^a  cétoine  dorée,  insecte  qui  sert 
de  joujou  aux  enfants. 

Étym.  Le  30  avril,  jour  de  la  Sainte  Catherine,  est  l'époque 
vers  laquelle  les  cétoines  font  leur  apparition. 

Catiii,  sf.  Poupée  :  Un  marchand  de  catins.  -Ce  mot  n'a  pas 

ici  d'autre  sens). 
Étym.  Catherine. 


78  CAU 

CaiiîsétN  .s-/'.  Causerie.  Faire  la  causée,  s'entretenir  familiè- 
rement qucind  on  se  rencontre  sur  un  cliemin.  sur  une  place,  etc. 

Caii«eiiieiit*  sn'.  Façon  de  parler,  d'exprimer  ses  pensées  : 
Je  n'ai  jamais  entendu  un  aussi  ])0i\\\  causement. 
Étym.  Causer. 

C'avei'can,  .s/y/.  Petit  réduit  praticpié  dans  une  cave. 

Il  V  a  en  ce  logis  dedans  un  cacereau  que  j'ai  fait  murer. 

C.'\RLOix,  III,  12,  ap.  Litlré.  , 

Dans  la  maison il  y   a  un   i)etit  cacereau  de  ivjchei'  ou  l'on 

peut  tirer  des  pierres  de  taille. 

170-2.  Journal  des  c/toses  reniarq.,  St-Î.aumei'  de  Blois, 
f  2.').  r^ 

Ce,  .s-///.  Cep.  emploj^é  dans  la  composition  des  noms  de  cli- 
mats, Has  du  Cr.  Crm.r  du  Ce.  Autrement  on  dit  Sei',  Seyr(Voyez 
ces  motsK 

Ceiiietîi'C',  Sut.  Cimetière. 

Devant  le  eemetire  saint  Gei'vaise  de  Bourtmoyen. 

1279.   Lettre   de  J.  de  Chàtillon.  St-Sauveur  de    Blois. 
Bibl.  de  Blois. 

CVpa,:;-e  <,spajj,  sm.  Cépage,  variété  quelconque  d'une  vigne 
cultivée  :  Le  gainay  est  un  cépage  très  répandu. 

(Quatre  demie-ornes  de  vigne  plantée  en  gros  spaige. 

17  juin  1008.  Arcli.    mun.   Villebarou,   vol.    I(i72, 
I*"  125,  vo. 
Quatre  boisseiées  de  vigne  de  tous  spages. 

Cont.  du  3  fév.  1712,  p.  12.  Arcli.  de  l'Égl.  Chaussée- 
Sl-Victor. 

Cepé,  ée,  aOj.  Xc  s'emploie  guère  qu'au  fém.  :  Une  vigne 
bien  cepée,  oii  il  ne  manque  pas  de  ceps. 

N'est  à  trois  lieuës  prés  des  portes, 

Remese  de  vigne  cepée, 

^Hii  ne  soit  arse,  ou  estrepée. 

Guill.  GuiAPtT,  ap.  Duc,  estrepamentum. 
Bonne  vigne  bien  spée  et  encharnellée. 

lôGU.  Arch.  Loir-et-Cher.  G.  128. 

Cepiaii,  S/H.  Grosse  serrure  primitive  a  revêtement  de  bois  : 
Un  cepiau  de  porte  de  grange. 


cil  A  79 

U  li  cepiaus  est  mis. 

Le  Vieujc  de  Con/onrjne,  Riciiel.,  12171  ((Jodi.'fVox  ). 
In  i^ranû  aepeau  auec  sa  clef  posé  a  ia  porte  de  l'Ermiiage. 

I(i8:{.  Cpte  de  la  marelle.  Egl.  de  la  Chausséc-St-Virtni'. 
A  la  porte  de  la  boulani^eiie  sera  mis  une  clfT  neuve  au  spiau,  au 
loquet  un  crampon  et  un  mentonnet. 

iMars  1751.  Devis  de  répar.  Arcli.  L..et-Cli.  E.  2'M. 

Éty.m.  Diin.  (lo  TiirH*.  franc  Ccjk  lion.  oiiIimnc. 

Cei-fle,  .S///.  Il  J'ror.  [\  no  faiil  pas  jagor  lo  vin  sur  ios 
cercles  (du  fonnoau.  sniis-ont(Mi(ln  :  Tl  no  fnut  ]);is  juLj-or  l(^s 
gens  sur  TappanMico. 

Oi-iietto,  sf.  Xom  donné  par  les  paysans  à  la  Crépide  verte, 
crépis  virens  et  à  rKrodiiini  pinipiniMlifoliuni.  doux  herbes  des 
champs. 

Étym.  Peiit-élrc  diinin.  de  cerne,  cercle,  parce  que  les 
premières  feuilles  de  ces  plantes,  s'étalant  sur  lo  sol.  f(jrment 
un  cercle  presque  parfait. 

Cei-t  (ser),  siu.  N'en  faire  que  le  cert,  recommencer  de  plus 
belle  :  J'ai  beau  le  lui  défendre,  il  n'en  fait  que  lecerl. 

Ktym.  Ignorant  l'origine  de  cette  expression  extrêmement 
répandue,  on  ne  peut  certifier  son  orthographe.  Cependant  il 
convient  d'observer  que  Tancienne  langue  avait  l'adj.  cert, 
certain  (du  lat.  vertus),  dont  le  pluriel  féni.  certes,  nous  est 
resté  comme  adverbe,  y'ejt  faire  que  le  cert.  c'est-à-dire  n'en 
faire  que  ce  qiCon  croit  certain,  se  sera  peut  être  dit  d'abord 
dans  un  sens  analogue  à  n'en  fuire  quà  su  tète,  et  ensuite,  en 
accentuant  Tidée  de  résistance,  recommencer laction  défendue. 

reii-v-t'Iii,  CtVIlow-la,  p/'.  déinonstr.  Ceux-ci,  celles-ci, 
ceux-là,  celles-là.     . 

Etym.  Cest.  anc.  franc,  contracté  avec  euj:.  elles  :  cest-euœ-ld, 
cest-elles-lù.  (^.^st-eux-là  devrait  fairo  c'i.cn.r.jn. 

C'iiaeliieiix,  eiise,  udj.  Chassieux. 

Cliacliis^'iiole^  sf.  Chassie. 

Cliàfaiid^  s)ji.  Assemblage  de  pièces  de  bois  formanl  un 
plancher  à  hauteur. 


80  CHA 

Pour  porter  le  boys  des  chajfaulj-  tle  la  tour  en  l'ostcl  tle  Monsieur 
le  Doven. 

114'.).  Compte  de  St-Sauveur  de  Blols.  Godefroy. 
Il  a  veu  les  anciens  titres  de  ladicte  Esglize  qui  estoient  en  parche- 
min qu'on  avoit   mis  devant  le  mailrc  autel  sur  le  chafauit  on  sont 
les  dictes  châsses  (Eglise  de  St-Victor). 

lO  janvier  lOTii.  Minutes  de  M''  Pilon,  not.  à  Blois. 
Dans  le  cas  ou  ledit  citoyen  Imbert,  par   l'effet  du  cliaffaxid  qu'il 
ferait  sur  l'Eglise,  ferait  quelque  dégradation. 

11  a;!iit  I79:î.  Reg.  des  délib.  de  la  mun.  de  Viilebarou. 

!|  Plancher  établi  dans  une  grange,  au-dessus  de  Taire,  et 
dans  d'autres  locaux  d'une  maison  de  culture. 
Ktym.  Ital.  Cdiafalco.  même  signif. 

Cliàfaiidei-,  va.  Établir  un  «  chafaud  »  ou  un  échafaudage 
quelconque. 

Sur  laquelle  il  chaffaudoii  et  basiissoit. 

X.  DU  Fail,  Conte  cl'Eiitrap.,  I,  p.  5. 
Le    V  avril   i  ITUG),   pour  la  bâti    d'un    petit   bois  pour   faire  des 
claiz  pour  chafauder  trois  livres. 

Comptes  de  rec.  et  dép.,  ï'^  8.  St-Laumer.  Arch.  L.-et-Ch.  H. 

liialiii,  6///.  Homme  grossier,  sans  civilisation,  terme  de 
mépris.  Il  n'est  pas  rare  d'entendre  les  gâs  de  la  ville  traiter 
les  campagnards  de  «  chahusde  paîsans  ». 

Cliailloii,  sm.  Caillou  et  spéciale  caillou  à  feu.  silex. 

Comment  as-tu  nom  ?  —  Pierre  C/iaillou  ou  Caillou. 

Moy.  de  parvenir,  I,  -219. 

Une  boisselée  de  vigne  sise  au  Chaillou,  paroisse  dudit  Vilbarou. 

Cont.  du  3  fév.  1712.  Arch.  del'Egl.  Chaussée-St- Victor. 
Plus  vingt-un  plats  et  une  jatte  de  faillance  et  chailloux. 

Xov.  1781).  Vente  volont  ,  p.  7.  Arch.  H    Johannet. 

Cliaise,  sf.  \\  La  chaise  au  lait,  jeu  d'enfants,  dans  lequel 
deux  enfants  en  portent  un  troisième  assis  sur  leurs  mains 
entrelacées,  en  chantant  : 

A  la  chaise  au  lait 
Trois  p'tits  bonhommes  dans  n'un  goblet, 

L'un  qui  crie,  Faut'  qui  chante, 
L'aut'  qui  babille  en  perroquet. 

Étym.  Origine  inconnue. 


GIIA  81 

I.  riiniMi<'i%  .s///.  Loueur  de  chaises  à  réglise.  f|  Loueur  de 
voitures. 

IL  ClinÎNÎ*"!-,  .s///.  Sorte  d(^  grand  panier  suspeiidu  où  l'on 
met  sécher  les  fromages. 

Chasier  de  fromage,  sqiiarcella,  baruola. 

DcniN,  iJictionn. 

Étym.  Lat.  cascfoiff,  même  signif.  de  casons,  fromage.  Dans 
la  citation  ci-dessus,  de  (jiidin.  cluisier  signifie  «  foiscelle  », 
«  cageot  »,  de  même  que  tV^aj/c're,  dans  cette  phrase  de  O.  de 
Serre  : 

Terrines,  couloipes,  faisselles,   esclisses,  cagerotes,  chazieres  et 

semblables  servans  à  ce  mesnage. 

TluJât.,  IV,  ^. 
Mais  ce  sens  confirme  Tét^-mologie. 

C'Iiai^ièi-e,  sf.  Le  même  que  Chaisier  IL 

l'n  van  à  vanner  grains,  une  c/taissiere,  deux  mauvaises  seilles. 
11)  janv.  17<)0.  Vente,  f*^  38,  v^.  Arcli.  II.  Joliannet. 

59^ Une  chaisière  à  fromage. 

30  nov.  1782.  Règlement.  Ibid. 

Ciiîilotee,  sf.  Comme  Échaloïée,  voyez  ce  mot. 

riiaiiiai'oii,  adj.  inv.  Reveche,  sauvage  :  Avoir  Ffiir  cha- 
îna rou. 
Étym.  Origine  inconnue. 

CliaiiilK>iitii-  C^^O^  ^*^*-  Pourvoir  à  ses  propres  hesoins  : 
Le  voilà  veuf,  il  va  être  obligé  de  se  chamboutir  tout  seul. 
On  dit  aussi  chcunhotir. 

Étym.  Champ  et  boai  :  Aller  au  bout  de  son  chanq).  parfaire 
sa  besogne. 

Cliaiiilii'e^  s/n.  Chanvre  :  Les  terres  à  chambre. 

Me  direz  mort,  couché  en  une  chambre 
En  vostre  hostel,  ensepvely  de  chembre. 

BouRDiGNÉ,  Faifeu,  p.  81. 
EMus  cent  seize  livres  de  chambre  maie  et  femelle. 

Nov.  1789.  Vente  volont.,  p.  51.  Arcli.  IL  Johannet. 

Cliaiiilii'eiix:,  euse,  adj.  Qui  a  des  fibres  tenaces  comme 
le  «  chambre  »,  filandreux.  Le  blanc  dTIollande  est  moins  cham- 
breux  que  le  peuplier. 

6 


8-.>  .CllA 

C'IiaiiilM-oii,  N///.  Local  privé  où  se  réunissent  les  membres 
(lune  société  pour  s'amuser  et  ])anqucter. 

Étym.  Dim.  de  cha/)ibrc:  il  serait  plus  correct  de  dire  clinm- 
hrcait. 

Clisiiii|i,  S//?.  Il  ^[ettre  aux  champs,  lue.  Exciter,  irriter. 

Pour  lui  troubler  l'esprit,  le  mettre  aiw  champs  et  en  cholère. 

N.  DU  Fail,  Contes  d'Eiitr.,  I,  p.  2. 

Cliaiulelle,  sf.  \\  Tige  d  unelleur  de  pissenlit  surmontée  du 
pompon  que  forment  les  graines. 

Étym.  Toutes  les  graines  sen volent,  et  disparaissent  comme 
la  tlamme  dune  chamiclle,  quand  on  souffle  dessus. 

C'IiaïKlii-,  vn.  Chancir.  se  moisir:  Du  pain  chandi. 

Far  malheur,  ses  abricots  se  candirent,  et  ceux  de  sa  mère  se 
conservèrent  fort  l)ien  :  elle  en  changea  un  matin  toutes  les  couver- 
tures. 

T.  DES  Rkaux,  t.  X,  p.  lOÔ. 

Il  Blanchir,  avoir  le  poil  blanc:  Un  veau  chandi  ;  une  vieille 
tète  chandie.  ternie  de  mépris,  un  vieillard  peu  respectable. 
Étym.  Lat.  C(f/f.dcrc\  être  blanc. 

Cliaiiteaii^  .•>///.  ||  Passer  le  chanteau,  loc.  prov,  Quand  une 
personne  sort  dune  situation  délicate  ou  désastreuse  et  quune 
autre  est  menacée  de  la  même  épreuve,  on  dit  plaisamment  que 
la  première  va  passer  le  chantemi  à  la  seconde  :  Ma  femme 
vient  d'accoucher,  c'est-il  à  la  tienne  qu'elle  va  passer  le  chan- 
teau :'  —  Jacques  a  mangé  jusqu'à  sa  dernière  raie  de  bien  ;  et 
je  crois  bien  qu'il  a  passé  le  clianteau  à  Christophe. 

Étym.  Allusion  â  l'usage  qui  veut  que  celle  qui  vient  d'of- 
frir le  pain  bénit  en  donne  le  chanteau  à  sa  voisine  qui  l'offrira 
le  dimanche  suivant. 

liiaiitîei-,  6/y^.  Bord  d'une  rivière,  dun  fleuve  :  La  Loire 
coule  à  plein  chantier. 

Qu'il  ne  soit  mis  aucune  chose  empeschant  les  bords  el  chantiers 

de  ladite  rivière. 

1045.  Fr.  Lemaire,  Antiq.  d'Orléans,  p.  55. 

Étym.  Ane.  franc,  crt/tf,  coin,  bord. 

Cliapioter,  ca.  Irriter  légèrement,  gratter  (un  mal,  une 


CIIA  8a 

blessure)  :  Il  esl   tout  le   temps  ;'i  elia[M(ilei'  sou    «  IVon-ile  ». 
il  va  «  l'eiiveliiiK'i'  «. 

Diogènes. . .  le  (sou  tonneau  i  cUapoloU. 

Ram.,  PioL  du  lie,  III. 

Il  J''f(/.  Tracasser,  laiiiiiner  :  As-tu  liai  de  me  chapioter  :' 
KrvM.  Origine  inconnue.  Dim.  irréîxulier  de  rhapcicr? 

C'lia|»|»oi>  Cit..  en  jKirlanl  d'un  ciianliv  :  Se  [)romenei'  dans  le 
clioMir  la  ('happe  sur  le  dos.  '!  Fi(i.  Se  donner  des  aii-s  (Timpor- 
lanee  en  marehaid. 

Ciiai'hoiiiictti^  sf.  Bois   débité    pour    faire   du    charbon. 
Il  Tout  hois  de  feu  débité  à  la  longueur  de  :>n  pouces  ou  î2  jiieds 
1/2,  soit  0'"8'2  centimètres  environ. 

Ciiai-eoii^,  s/ii.  Le  cori)s  d'un  animal  dépouillé  ou  i>lumé 
après  que  les  membn^s  ont  été  enlevés. 

Puis  ostez  la  gorge  et  les  boyaulx  du  poucin,  et  l'en  pourrez 
paistre  a  l'une  fois  des  eles,  l'autre  fois  des  cuisses,  puis  au  derrenier 

du  charqnois. 

Ménagier,  II,  :{()().  Godefrox . 

Il  En  parlant  d"un  polisson  superbement  vêtu,  on  dit:  H  res- 
semble au  renard,  la  peau  vaut  mieux  que  le  charcois. 

Étym.  Lat.  ccrrchesiif/m,  sorte  de  vase  ?  Le  charcois  étant 
comme  un  vase  dans  lequel  sont  contenus  les  viscères. 

CiiaiMloiiiiet*  .s-///.  Chardonneret. 

Ou  pas  a  pas  le  long  des  buissonnets 
Aliois  querant  les  nids  «les  chardonnets. 

Cl.  Ma  ROT,  Kfjl.  au  Roij. 

Cliai-g-e, 67".  Il  Amas  dTierbe,  de  verdure  pour  la  nourriture 
des  vaches,  qu'on  porte  à  dos  dans  un  grand  tablier  si)ècial  : 
J'étais  en  train  de  cueillir  une  charge. 

Cliai-îteni*,  sm.  Administrateur  des  biens  du  bureau  de 
Charité  dans  les  paroisses  ;  mot  disparu. 

La  réception  des  nouveaux  marguilliers  et  ehariteurs. 

10.30.  Arch.  de  la  Fabr.  St-Victor.  Charité. 

Les  comptes  des  chariteux 

1792.  Reg.  desdélib.  delanuin.  de  \  illeliarou. 

C.4/?/rA r/VT'^",  caritatis  Procurator. 

DUCANGE. 


84  CIIA 

riiarle^,  Cliai-lot.  [|  Nom  qu'on  donne  à  un  âne. 
Ktym.  Le  roi  Charles  X,  qui  était  regardé  comme  un  imbécile 
dans  nos  campagnes. 

* 

C'Iiai'iiiois  S})i.  Eclialas. 

Le  suppliant  donna  aicellui  Faucon  duii  eschalaz  de  vigne,  nommé 

au  pays  (Blesois)  charnier un  cop  sur  la  chenolle  du  col. 

141 1.  DucANGE,  cannolla. 
Paisseaux,  eschalats,  charniers,    diuersement   nommés  selon    les 

endroits. 

01.  DE  Serre,  Théât.,  III,  1. 

Étym.  Charne,  qui  se  dit  encore  en  Berry  pour  charme,  lat. 
carpinus.  Le  bois  de  cbarme  fut  probablement  emplo^^é  spécia- 
lement à  cet  usage. 

Cliai-iiotto^  sf.  Petit  cliarnier,  et,  plus  souvent,  cbarnier 
bors  d'usage. 

Il  les  laissera  (les  vignes)  en  Testât  qu'elles  se  trouveront  lors  et 
qu'il  y  aye  neantmoings  a  chacun  sep  ung  charnier  ou  charnotte. 

1()58.  Arch.  dép.  de  L.-et-C.  G.  87.  St- Victor. 

C'Iiarpi^  s)u.  Charpie  :  Faire  du  cbarpi. 

On  remplira  la  playe  de  charpij  sec. 

A.  Paré,  VI,  I,  édit.  Paris,  1840 
De  la  même  (chemise)  on  avoit  fait  le  charpis. 

Moy.  de  parvenir.  11,64. 

Étym.  Part,  passé  de  l'ancien  verbe  franc,  chay^pir,  écharper. 

Cliarreyer,  va.  Charro^^er,  voiturer  :  Charrej^er  de  la 
pierre.  ||  Charrier,  en  parlant  d'une  rivière  :  La  Loire  charreye. 

Cliai-i-îère,  sf.  Bac  pour  passer  les  voitures. 

L'adjudicataire  du  passage  doit  avoir  2  grandes  charières  à  tenir 
4  chareites  chargées  et  attelées  de  G  chevaux. 

1710.  Journ.  des  ch.  reniarq.,  S*-Laurner,  f»  ôO,  v". 

Cliai-i'oi,  sm.  ||  FUj.  Être  dans  un  mauvais  charroi,  être 
dans  une  mauvaise  situation,  matérielle  ou  morale. 

En  quelz  douleurs  et  angoisseux  charrois 

Sont  bien  souvent  les  gouverneurs  des  Princes. 

J.  BoucMET,  Le  chap.  des  Princes,  V. 

Le  souci  qu'on  se  donne  pour  ceux  qu'on  aime  et  qui  sont  dans  un 

rnaiœais  charrois 

Gi  Sand,  Fr.  le  Charnpi. 


CIIA  85 

C'Iiai'i-iKs  sf.  Il  Fifj.  Situalioii  empêtrée,  embarrassée, 
provenant  de  Tincurie  ou  de  rinoa[)acité.  Par  exl .  Désordre 
extrême  :  C'en  est  une  charrue  dans  cette  maison-là  !  ||  Vacarme  : 
Alle/-vou.^  vous  taire  :  ali  ♦  quelle  ehaiTUc  ! 

Étym.  l^ar  anal,  avi^c  une  charrue  (|ui.  en  défrichant,  se 
trouve  à  cliaiiue  instant  embarrassée  et  mém<'  arrêtée  })ar  les 
racines  et  les  rocs  qu'idle  rencontre. 

C'liiii-(il  (cliar-ti).  sin.  Le  corjis  de  la  cliarrelle  sans  ses 
accessoires.  Ane.  franc.  cliarretU. 


Plus  vendu  et  livré un  chartf/  à  gerbes  non  monté   garni  de 

ragots. 

lîl  janv.  ITCi;.  Vente,  f''  2'.l,  rect.  Arch.  H.  Johannet. 


ses  ridelles  et  ragots 


CliaN  (châ\  s'/)i.  Dans  une  grange,  espace  qui  borde  l'aire  et 
dans  lequel  on  entasse  les  gerbes. 

C/<as  ou  c/iaas,  intervalle  entre  deux  poutres. 

<  )riHN,  Dictf'onn. 

Pour  cet  efîét,  démolir  la  couverture  du  c/iasoù  sontlesdite^  pièces 

cassées. 

1»^'  juin  17U2.  Convention  Briais.  Arch.  H.  Johannet. 

Anciennement,  portion  de  maison. 

Avec  ung  autre  chatz  de  maison  servant  de  grange. 

Fév.  1(;18.  Bail  Lemaire.  Arcli.  L.-et-Cli. 
B.  Baill.  de  Blois. 

Étym.  C'est  le  même  que  c/tai,  qui,  dans  le  Midi,  signifie 
cellier.  Du  celt.  kac,  barrière. 

riiasso  (c''0-  ^'^<-'-  ^f^^^'-  En  chaleur,  se  dit  d'une  vache. 

Vache  en  chas,  vacca  in  frega,  vacca  in  amore. 

OuDiN,  Dictionn. 

Clia^Noi*,  va.  Il  Saillir,  en  parlant  du  taureau  et  de  la  vache. 
Une  vache  mal  chassée. 
Etym.  Chasse,  ci-dessus. 

Clia^soi,  s /il.  Bâtis  en  bois  dans  lequel  on  engage  l'avant- 
train  de  la  vache  pendant  la  saillie. 
Étym.  Chasser,  ci-dessus. 

Cliat,  sni.  Il  Jeu  de  course  :  Jouer  au  chat.  Pour  désigner 
celui  qui  sera  le  chat,  c'est-à-dire  qui  courra  après  les  autres, 
les  enfants  se  placent  en  cercle,  et  l'un  d'eux,  en  appliquant  du 


8ti  ^"iiA 

doigt  chaque  syllabe  à  chacun  des  joueurs,  scande  le  couplet 

suivant  : 

Une  poule  sur  un  mur 
Qui  picotte  du  pain  dur. 
Picoti,  picota, 
Lèv"  ta  queue  et   pi   t'en   va. 

let  autre  couplet  sert  aussi  nu  même  usage  : 

Un  i,  un   1, 

Cadin,  cadel. 

Du  pié  du  jon, 

Calibourdon. 
Vn  loup  passant  par  le  désert, 
Leva  sa  queue,  son  bec  en  l'air. 

Por,  tire,  crache, 

Sors  de  ta  place. 

,Les petits  Poitevinsdisent  :  Uni,  unelle  -  Casi.caselle,  —  Le 
pé  du  jou  —  Coquille,  goudron,  —  La  caillebotine  —  Te  casse 
Téchine.  —  Le  pé  dans  lou  —  Te  casse  le  cou). 

Celui  des  enfants  sur  lequel  tombe  la  dernière  syllabe,  sort 
du  cercle,  et  Ton  recommence  la  même  antienne  jusqu'à  ce 
qu'il  n'en  reste  plus  qu'un,  qui  est  le  chat. 

C'lirni-<Mi,.s/><.  Chàtron  d'artichaut.  iTJeton  enlevé  au  pied 
de  la  plante. 

ÊTYM.  Châtrer,  c'est-à-dire  enlever  toutes  les  tiges  superllues. 
j>our  n'en  laisser  qu'une  ou  deux,  maîtresses,  et  de  bon  rapport. 

Clin  Mil,  sf.  Chaleur  :  Prends  garde  d'amasser  la  chaud. 

('li;ni(l-ri-iMl  (chô-fré'.  .s-///.  Pleurésie. 

<'liaiila^-<%  .s///.  Lnduit  de  mortier  de  chaux  et  spécialement 
enduit  qui  joint  et  fixe  les  enfaîteaux  sur  le  sommet  dun  toit. 

Fault  par  le  dedans  de  lad.  chambre  f'^  les  saulaiges  et  colom- 
l»aigps  qui  se  trouveront  rompus. 

Mars  KilS.  Bail  de  Feularde.  Arch.  L.-et-Ch. 
H.  Bail!   «Je  Bluis. 
Seront  faits  les  cho/ luges  si  aucuns  se  trouvent  nécessaires  à  l'aire. 

ITl.i.  Devis  de  constr  ,  p.  7.  Arch.  de  l'égl. 
Chnn«i'^pp-St- Victor. 

C'IiaiiiiMMli'ii,  .s///.  Enfant  malicieux,  laquin  :  Que  je 
t'attra]>e.  méchant  chaumediii  ! 


CIIA  S7 

Ki'VM.  Clifiante  et  di'u.  Le  chaiiiiio.  c[uaiid  il  csl  dru,  cesl-à- 
(lire  serré  et  dur.  êprratifiMK^  h's  pieds  et  l(^s  'piiuhes  des  mois- 

S(jiineurs. 

<'liaiiiii4'i>  ''>^.  Il  Envoyer  ([uelcju'uii  (diiiuiiicr  ou  il  a  tnit 
loùt,  lue.  pror.  Aulretois.  iHus  eiieore  (luà  i)réseiil.  I;i  cullun' 
des  céréales  étail  de  Ix'aueoup  l;i  moins  iniporlante  de  n(js 
campagnes  ({ui  sonl  vi<iii()l)l(»s  avant  loul.  \a'<>  i)auvr<'s  gens 
allaient  tous  les  ans  l'aire  la  moisson  au  i»ay.s  du  blé,  en  IJeauce, 
loin  de  chez  (Mix.  Lors  donc  (pn».  dans  un  niomcnl  (rinipati(Mic(» 
cl  de  nu.  uvaise  humeur,  on  envoie  un  imporlun  rlunnin'i'  oii  il 
(I  fait  Vant.  c(da  revieni  à  lui  dire  :  \a-l-cn  loin  d'ici,  va  le 
l)romener. 

C'liaiiiiM-'(fcs  N/;  Sorte  ^W  petite  taux  dont  on  se  servait  [)Our 
(diaunier. 

Lu  Iiausï^ant  une  clunimetU'  (pii  c;>i  un  l)asioii  Innu  a  iiiau<lic,  nu 
quel  a  au  bout  un  for  (|ui  est  fait  en  manière  de  fau\ill(\ 

\:\\y.\.  I)r(  ANiiK,  calma. 

('Iiaii!^!^4^i>  !'((.  ('o(dier.  couvrir  sa  lenu'lle.  en  ijarlant  du 
coq  et  des  autres  oiseaux. 

Ktym  Pour  cJiaudior.  ancien  verbe  qui  signilie  serrer. 
[)resser. 

C'IiaiiNNci'ioii,  sjit.  llahitanl  de  la  Chaussée-Saint-Victor. 

CliaiiiMNoiiiiiois  sm.  Chaufournier. 

Plus  payé  à  Chevalier  cliaasHOiiîiier  trente  tiMjis  livres  quinze  sols 
l)uur  quinze  poinçons  de  chaux. 

1680.  Cp^e  (le  la  marelle,  p.  lô.  Egl.  de  la 
Cliaussée-St- Victor. 

CiiaiiN^oiii-is,  .s/'.  Chauve-souris. 

Étym.  CItav.  cluiLce,  cho,  chou,  radical  rpii  se  trouve  dans 
choue,  chrmetle,  et  souris  :  chouette-souris  ?  [Voyez  CiiAVAX'r. 
ci-dessous). 

riiavaiit^  sm.  Chat-huant.  hil)ou. 

Par  quelque  aigle,  duc  ou  chacant  la  rauy. 

Rab..  1\',  .")T. 

Étym.  Orig.  incon.  Bas-lat.  caiianna,  cauannus.  Si  on  prend 
ce  mot  pour  une  corruption  de  chai-huant,  il  faut  donner  une 


8S  CIIE 

èt^'iii.  nette  et  plausil)le  de  ce  dernier,  ce  que  personne  n'a  fait 
jusqu'à  ce  jour.  D'un  autre  coté,  il  convient  d'observer  que  dans 
l'anc.  langue  chavc.  dtaire,  cave  se  disaient  pour  choitelte 
(Godefro}'  :  dioc):  en  ])asbret.  caoucn  ou  caicen  (Ducange  : 
cauanna).  Voyez  Chaussouris. 

Clio,  snt.  Chef,  tète,  dans  quelques  emplois  spéciaux  :  «  Une 
ancêtre  dail  à  grous  clie  ».  Le  Che  des  «  lias  »  (climat  de  Saint- 
Claude). 

Ciioiiioi-,  Vil.  Tarder  :  Il  ne  cheme  que  d'arriver,    il  va 

arriver  tout-à-lheure. 

J'av  bien  veu  suvvre  d'une:  grant  cerf  et  laisser  courre  une  biche, 
pource  que  le  varlet  ne  regardait  pas  bien  qu'il  (le  limier)  ne  chemast 

a  suyte. 

Le  bon  Varlet  de  chiens,  p.  33  (Godefroy). 

Puis  Neptunus huche,  sans  choninier 

Le  vert  Triton. 

Cl.  Marot,  Metamor. 

Il    Xe  pas  chemer,  agir  opportunément  :  «Je  vas  aller  tra- 
vailler. »  —  '■  Tu  ne  chemes  pas,  »  c'est-à  dire  :  c'est  à  propos. 
Il  Chemer  de.  manquer  de  :  C'est  bien  malheureux  de  chemer 
de  pain. 
ÉïYM.  Autre  forme  de  ClK/mer. 

I.  C'Iieiuii-cl  (ch'nar),  sm.  Caillou  très  dur  :  Dur  comme  du 
chenard. 

Étym.  Chien.  Ce  genre  de  caillou  ne  se  trouve  ordinairement 
pas  par  grande  couche  :  c'est  une  pierre  isolée,  de  grosseur 
moyenne,  que  les  carriers  appellent  Tète  de  chien.^  tète  de  chat. 

II.  Clioiiai'fl  ch'nar.  srr/.  Colchique  d'automne,  colchicum 
auturnnale.  plante  des  prés  dont  la  bulbe  est  très  vénéneuse. 

En  lieu  de  bon  froment  est  sorty  la  nielle. 
Chardons  pour  artichaux,  chenarde  pour  safran. 

RoNS.,  Ed.,  V. 

Littré  dit  :  Chenarde,  —  Chenevis,  et  il  cite  comme  exemple  le 
passage  ci-dessus  de  Ronsard.  Peut-être  en  quelque  province 
nomme-t-on  le  chenevis  chenarde,  mais  ce  qui  est  certain,  c'est 
que  la  chenarde  de  Ronsard  est  bien  notre  chenard.  La  colchi- 
que ressemble  beaucoup  au  safran,  aussi  l'appelle-t-on  safran 
des  prés.  Voyez  Littré  :  Colchique.  Safran,  et  Vorepierre  : 
Mêla  n  th  a  ce  es .  Sa  fra  n . 


CIIE  89 

Étym.  C/iien.  On  appelle  aussi  cette  \)h\n[clHC-c/iicn,  chienncc. 
Vof/cz  Liltré  :  Coldùque. 

Cli^'iic-ili'c»!  (clièii'-dré).  ><rn.  1^'airo  le  chèiie-dret,  se  tenir 
sur  les  mains  la  tète  en  l)as,  les  janilx's  droites  en  l'air.  On  dit 
aussi  Planlcr  la  poiirvée. 

nioii€»v<Mi,  .s///.  Chencvis,  a'raine  de  elianvre. 

Le  suppliant  «pii  portoit  du  cheneceurr  sur  son  cheval. 

1111.  I)L(  AN'.i:,  Checerium. 
Plus  cinq  boisseaux  de  chenereu. 

Xov.  ITN'.i.  Vente  volont.,  |).  Ol.  Arcli.  H.  Johannet. 

Cliei'lViiiK  .S///.  Cerfeuil. 

Étym.  Ital.  eerfuglio  (pronon.  tcher]^  même  signification. 

dHM-i-i»e(chè-rée),  sf.  Cendre  qui  a  servi  à  la  «  buée  ». 

Étym.  Lat.  cinercus^  de  cendre  :  le  c  se  change  en  ch  comme 
dans  causa,  chose  :  le  i  devient  e  comme  dans  circnhis,  cercle  ; 
le  e,  étant  bref,  tombe,  et  il  reste  chen'rée,  d'où  cherrée. 

C'Iiei-i-îoi*,  s/n.  Drap  de  grosse  toile  qui  contient  la  «  cherrée  » 
sur  le  «  tenou  ». 

Chetit^  ite  (on  prononce  ch'ti  et  clie-ti),  adj.  Chétif,  chétive  : 
Un  homme  chetit.  Un  chetit  homme,  un  triste  sire. 

En  Normandie  erent  chetis 
Mis  en  agneaux  et  en  guoles. 

DucANGE,  annulas. 

Étym.  Si  c/ictifxleni  du  lat.  capliviis,  cheiil  peut  venir  régu- 
lièrement de  captif hi>i.  autre  forme  lat.  Ya\  admettant  que 
cette  dernière  orthographe  ne  soit  pas  ancienne,  la  prononcia- 
tion, en  tout  cas.  l'est  : 

J'entends  cette  (envie), 

Qu'on  accepte 
Au  tiers  rang  des  appéY//s, 

Non  point  celle 

Tant  cruelle 
Envie,  qu'ont  les  ehetifs 

Bon.  DES  Periers,  Quête  d'ajnitié,  p.  342. 

Clietîteiiieiit  (ch'tit'man),  adv.  Chétivement,  mesquine- 
ment. 


IHi  CHV. 

CiiiMix«  ///V'y/.  C'iie/  :  -  Vrins  duii  clu'iix  uuiis  ». 

Planter  un  beau  rosier  clieiw  l'hoste. 

CoQLiLLART,  Mono!-  (les  PerrucqiieSj  p.  H>7. 

Cette  proiioiu'iatioii  était  encore  celle  de  la  cour  de  Louis  XIV. 

C'lie>'nîll4s  sf.  Chacune  des  deux  extrémités  du  «  rayage  ». 
Il  Ligne  sur  laquelle  alnuitissent  [)lusieurs  terres  contiguës. 

Va    d'une    jtart    devers   juallorne    faisant    c/ierailles  aux  hoirs    l'eu 

Jehan  Patauit. 

Kl  nov.  IM  I.  Procéd.  p'"  les  Cassettes,  4"  pièce. 

Arch.  M.  Johannet. 

Tous;  les  jiroprieiaires  qui  possèdent   des   terrains  à  la  checaille 

des  Seus. 

"27  avril  \KKK  Avis  du  maire  de  la  Chaussée-St-Victor. 

P'tym.  Chef,  tête. 

C'Iu'vaii,  s//i.  Cheval. 

Votre  chevau  baille  :  ha,  ha.   checau,   vous  ai-je  acheté  pour  me 

mordi'e  f 

Mo(j.  de  parvenir^  I,  121. 

C'Iievoln,  sni.  Plan  de  vigne  garni  de  ses  premières  racines  : 
A  vendre,  chevelu  d'un  an. 

Les  cheuelues  ou  sautelles  dites  aussi  margotes. 

01.  DE  Serre,  riiéàt.,  III,  l. 

Ktym.  Par  cuniparaison  des  radicelles  avec  des  checeiiœ. 

Clievet,  .s///.  Il  Le  même  que  Chevktre. 

C'lievèti-€»,  .s»'^.  Il  Crochet  à  ressort,  fermé  par  un  morailion 
pour  recevoir  Tanse  du  seau  et  placé  au  bout  de  la  chaîne  qui 
termine  une  corde  à  puits.  On  dit  le  plus  souvent  chevet,  à 
tort. 

La  corde  du  puid  garnye  de  sa  poullie,  chesne  et  ckevet. 

Août  1G18.  Invent.  Bothereau.  .\rch.  L.-et-Ch. 
B.  Baill.  de  Blois. 

Clievcti*îei>  sm.  Chacune  des  deux  grosses  pièces  de 
charpente  qui  enferment  la  «  met  »  du  pressoir,  à  l'avant  et  à 
l'arrière. 

Plus  j'ai  lait  scier  un  checétrier  et  un  arbre  mouvant  que  j'ay  donné 
pour  faire  les  portes. 

1743.  Devis  de  constr.,  p.  2.   Arch.  de  l'Égl.  de  la 
Chaussée-St- Victor. 


cin  91 

Clioven,  sm.  Il  Le  même  (fue  Chkvet  (  Voyez  ce  mot;. 

Vng  cheveu  a  tirer  eaues  garnv  de  sa  corde. 

1()17.  Invent,  liahart,  j».  is.  Arcli.  L.-et-Cli.  H   Baill. 
de  Hlois. 
En  la  cour  dnd.  lieu  a  esté  trouvé  ung  cheveu  servant  au  i)uid. 

1(118.  Curât,  de  Heynes,  p.  '.\2.  Ibid. 

ClK-^i-cMiil,  .s///.  Il  Fiij.  Homme  grossier.  f|ui  igiioii»  les 
plus  élémentaires  notions  du  savoir-vivre. 

C'Iiiaiidciif,  stn.  Chiendent.  |1  Fin.  Dil'lieulté  :  C*esl-là  le 
chiandent. 

Cliiaii,  sm.  Jeune  chien  :  .relève  deux  chiaux  de  ma 
chienne. 

La  femme  de  Brenouf  api»ella  la  niei'e  du  sup[)liant  lisse  et  ses  en- 
fants chenuli'. 

MTI.  DucANGE,  canis. 

Étym.  Con tract.  (\e  chicneau. 

riiiaiiloi-,  vn.  ^lettre  has,  en  parlant  d'une  chienne. 
Étym.  «  Chiau.  » 

<'liic*lMMi^  .s.  et  (fdj.  NI.  q{  /".  Avare,  d'humeur  peu  accommo- 
dante, dur  :  Une  vieille  chichou. 

Etym.  Clilchc,  avare. 

C'Iiicoiiettis  sf.  Morceau,  lamheau  d'étoft'e.  de  peau.  etc.. 
(|ui  ressemhle  â  une  vilaine  queue:  on  dit  le  plus  souvent  (fiieue 
de  chicouette  :  «  Quoi  que  c'est  que  c'te  queue  de  chicouette  qui 
pendille  sour  sa  hlouse  ?  »  |i  La  queue  de  chicouette,  jeu  d'en- 
fant ai)pelé  ailleurs  queue  leuleu.  Les  enfants  sont  placés  à  la 
queue  l'un  de  l'autre  se  tenant  par  leurs  vêtements.  Celui  qui 
est  en  tête  étend  les  hras  pour  protéger  ses  compagnons  qui  font 
leur  possi])le  pour  fuir,  sans  se  désunir,  l'atteinte  du  chat,  en 
chantant  :  Tu  n'auras  pas  la  queue  de  ma  chicouette. 

Étym.  CUi,  dim.  péjor.  Vuijez  Chioredi)  et  couette,  dim.  de 
fane,  franc,  cotte,  queue.  Queue  de  chicouette  est  un  pléo- 
nasme. 

Cliîc'i-otte,  sf.  Petite  crotte.    ||    F/r/.  Petite  personne  mal 
hàtie.  mal  avenante. 
Étym.  C/fi,  dim.  [Voyez  Chigredi)  et  crotte. 


90  CPII 

I.  Chien,  S//K  Sorte  do  pince  qui  fait  partie  de  1  outillage  du 
tonnelier  et  qu'on  appelle  aussi  tù'c:  peu  usité. 

Cane,  une  trettoiro  ou  chien,  fer  de  Tonnelier. 

OuniN,  Dictionn. 

Étym.  Par  analogie  de  forme  et  de  fonction  avec  la  gueule 
d'un  chien. 

II.  Cliieiu  Cliioiiiie,  s.  et  adj.  m.  et  /'.  Avare  :  11  n'est  pas 
possible  de  voir  plus  chien  que  lui. 

Étym.  Forme  altérée  de  chiche,  avare. 

CliioiiiieJii«  sf.  pi.   Il  Fleurs  du  vin,  moisissures. 

Étym.  En  Berrv.  on  dit  chiens.  Il  est  difficile  d'établir  un 
rai>port  quelconque  entre  l'objet  et  le  nom.  Ce  mot  ne  vien- 
drait-il pas  plutôt  du  verbe  qui  a  formé  aussi  chiasses, 
ordures  *? 

Clii£;-i-e(li,  îe  (chi-gher-di),  .s.  et  adj.  Chétif.,  malingre  :  Un 
pauvre  petit  chigredi.  maigre  comme  un  chien  fou. 

Étym.  Chi  pour  chic,  chique,  qui  exprime  l'idée  de  petite 
chose,  lat.  ciccum,  et  gredi,  qui  est  dit  peut-être  pour  gredin, 
petit  chien. 

riiinriillo,  sf.  Canaille,  vile  populace. 

Étym.  Pour  chienàille  qui  est  le  même  que  canaille. 

Et  ne  qui  daissent  pas  que  cel  sires  ki  les  avoit  fais  a  sa  propre 
samblanche  et  a  sa  propre  ymage,  les  eust  oubliés  por  tel  chienaills. 

VlLLEHARDOUIN,  p.   ITG,  édit.  1^10. 

Cliiiioliée,  sf.  Une  petite  cliinchée.  une  très  petite  quantité. 

Si  c'est  de  l'eau-de-vie,  je  n'en  prendrai  qu'une  petite  chinchée. 

Étym.  Dim.  de  chinche.  autre  forme  de  e/z?gi(e,  petit  morceau. 

I.  C'liiiiei'9  vn.  Marchander  mesquinement  en  achetant. 
Étym.  Chien  II.  ci-dessus. 

II.  Chîiiei*,  vn.  Faire  le  métier  de  marchand  de  chiffons  ; 
peut-être  le  même  que  le  précédent. 

Cliii-oi,  .S///.  Lieux  d'aisances. 

Ciiîsîoi*,  sm.  Le  même  que  Chaisier  IL 

Cliî*îèi*e,  sf.  Le  même  que  Chaisier  IL 


CIIO  93 

Clioiiie  (cliou-à-iie),  sm.  Petit  pain  d'une  forme  spéciale  que 
vendent  les  boulangers  :  Il  ouvre  une  goule  qu'on  y  fourrerait 
un  choîne  sans  toucher  les  bords. 

Pain  blanc,  choine. 

\\\\\...  IV,  ôî). 

N'est  plus  guère  employé  que  par  les  anciens.  Un  r;iit])elle 
2i\\^^\ pai}i-haut .  [Voyez  Paix-Host). 

Étym.  Lat.  canus,  blanc,  pain  blanc.  Ducange  et  dautres  font 
venir  ce  mot  de  chanoine  :  pain  de  cbnpitre. 

Ciioiiette,  C'Iioii nette.  Vo^ez  Faxciiox. 

Clioiiiiiette^  Copiiiette,  sf.  lUirette  :  mot  disparu. 

Cinq  cliandelliers  de  cuivre  et  six  d'estain  auecq  i\('\\\  chopi nettes 
d'estain  et  deux,  de  verre. 

10  juin  1(;()8.  Invent,  de  la  g'^«  boiste  de  Montcaux. 
Arch.  L.-et-Ch.  E.  G88. 
Plus  payé  pour  deux  ballais  et  ung  oussouer  en   fer  et  avoir  fait 
acomoder  les  coppi nettes. 

1G33.  Cpt«  de  la  marelle.  Eyl.  de  la  Chaussée-St-Victor. 

Clioppe^  adj.  m.  et  f.  Blet,  blette,  trop  mûr  :  Une  poire 
choppe. 

Étym.  Origine  inconnue.  Peut-être  Tall'  schvpfen,  heurter  ; 
lorsqu'un  fruit  a  reçu  un  choc,  il  devient  vite  dans  le  même  état 
que  s"il  était  choppe. 

Ciioiiiiie,  sf.  Sorte  de  jeu  de  carte  qui  n'est  autre  que  la 
brisque  ou  mariage. 
Étym.  Orio^ine  inconnue. 


'O' 


ClH>iise,  .s/'.  Chose  :  Ce  n'est  pas  grand'chouse,  dit-on  pour 
qualifier  une  personne  qui  se  conduit  mal. 

Je  n'en  pense  autre  ckouse 


On  veut  que  je  l'épouse. 

Bon.  DES  Periers,  Andrie,  act.  I,  se.  5. 

Clioiix:,  S//),  pi.  Il  P/'ov.  :  Ce  n'est  pas  le  tout  que  des  choux, 
faut  du  beurre  avec  :  dans  tout  travail,  matériel  ou  moral,  il  ne 
suffit  pas  de  posséder  les  premiers  éléments,  il  faut  trouver  de 
quoi  le  mener  à  bonne  fin. 


01  nie 

Mais  ce  n'est  pas  le  tout  f/ue  des  choiir,  il  faut  de  la  yraisse. 

CvuANo  m   IV.  Péd.jouè,  act.  II,  se.  :{. 

CliiitM*iii,x///.  Lit.  se  dit  en  plaisaiihinl,  et  en  mauvaise  part  : 
V\\  méchant  clmtrin. 
ÉTYAr.  Origine  inconnue. 

CilMfttoi>  .S///.  Se  (lit  de  l'avuine  quand  sa  végétation  est 
contrariée,  incomplète,  et  que  l'épi  ne  peut  i)as  se  développer 
dune  laron  normale. 

Étym.  Peut-être  de  civr.  cibot  qui  se  dit  dans  certaines  pro- 
vinces pour  ciboule:  on  aurait  trouvé  quelque  analogie  entre 
ce  légume  et  une  avoine  mal  venue. 

C'ielei-,  Cifii-lei-,  ru.  Cingler  :  11  lui  a  ciglé  la  figure  d"un 
coup  de  fouet. 

Cîiice,  sf.  Forme  différente  et  ancienne  de  Saince  {Voyez  ce 
mot).  L'ancienne  langue  avait  aussi  cinceuœ,  guenilleux.  et 
ciéicicr.  fripier. 

l'Ineois  l'd.  et  n.  Comme  Saixcer. 

Ciiielle,  sj\  Fruit  de  laubépine  :  cenelle. 

Etym.  Lat.  acinella,  dimin.  h3'p.  de  acimis,  baie,  pépin. 

Ci  11 <| liée,  sf.  ? 

Item  deux  r-ves,  une  fourche,  une  cinquée,  une  tranche,  une  palle. 

1(;21.  Invent,  de  Beaune,  p.  20.  Aich.  L.-et-C. 
B.  Raill.  de  Blois. 

Ciiuiiiîèiiie,  6///.  Mesure  qui  contient  le  cinquième  d'un 
décalitre.  |i  Le  contenu  de  cette  mesure  :  Un  cinquième 
d'avoine. 

Cîti-e,  6///.  Cidre. 

Deux  poinssons  de  ei/tre. 

15  sept.  lOU;.  Invent.  Pineau,  p.   K;.  Arch.  L.  et-Ch. 
B.  Baill.  de  Blois. 

C'est  l'orthographe  de  Ménage. 

Citi-oiiille,  sf.  Il  Prov.  Faire  fleurir  les  citrouilles  â  Pâques, 
ou  à  Noël,  se  dit  d'un  vantard,  d'un  hâbleur  qui  promet  monts 
et  merveilles  et  même  l'impossible. 


Ci^'olle,  .s/".  i^MiU'  aiiii'uilh'.  petile  hniiproic 
Ktvm.  Ori.ainc  inconnue. 

Claîrté,  .sV.  ('larlc. 

Hz  tollisovent  la  clairté  du  soleil. 

« 

Raiî.,  Ane.  Prol.  du  lir.,  ]\\ 

(iaii,  N///.  Barrière  basse  et  ordinairement  à  claire-voie,  (jui 
sert  à  défendre  l'entrée  d'une  écurie,  d'une  grange,  lorsrjue  la 
porte  est  ouverte  :  «  Aleau  ».  Jernn'  le  clan,  (fue  les  poules  n'en- 
trent pas.  Ce  mot  est  plutôt  beauceron  que  hlaisois. 

Ktvm.  c/m'c.  dont  clan  est  une  sorte  de  masc. 

ClaquottoN,  sf.  q[  pi.  Petits  morceaux  de  jjois  aminci,  dont 
les  enfants  usent  en  guise  de  castagnettes. 

l^aiiurye. ...    lira deux  [)ièce^  de  Ijoi.^s  de  Turine  pareille et 

les  niist  entre  les  doigtz  (de  la  dextre)   en  boune  symmétrie,  et  les 

chocquant  ensemble,  faisait  son,  tel  que  font  les  ladres  en  Bretaiirno 

auecques  leurs  clicrjuctfcs. 

Rab..  II.  r.i. 

Cliiiint,  .s///.  Étendue  de  terrain,  zone  dans  la  campagne 
portant  un  nom  particulier  :  ce  qu'on  appelle  ailleurs  lieu-dit. 

Chielic*!',  6//^.  Ij  Proc.W  n'y  a  que  l'ombre  du  cloclier  pour 
être  une  bonne  ombre,  c'est-à-dire  :  Il  est  toujours  avantageux 
d'être  l'ami  des  gens  d'église. 

C'hK'iil  (clo-cu).  sïii.  Le  dernier  né  de  plusieurs  petits,  en 
parlant  des  animaux,  et  surtout  des  oiseaux. 

Et  y  a  propos,  ce  biau  marie  qui  suldet  si  finement  haut,  ce  n'étet 
que  le  clocu  Fi  H  Davi. 

CvRAxNO  m:  B.,  Pcd.  jouè^  acte  II,  se.  :j. 

Clo>«^îei*,  5//?.  Voyez  Clousier» 

ChMiei»,  i7(.  Clore,  fermer,  n'est  guère  employé  que  dans  la 
lac.  :  Clouer  Tœil. 

Puys  leua  la  main  dextre,   la  clouant  en   telle  façon  qu'il  assem- 

blovt  les  boutz  de  tous  les  doiûftz  ensemble. 

Rab.,  II,  19. 
Clouer  ^vo  fermer,  no-^-tris. 

Duc  ANGE,  cloeria. 

Étym.  Lat.  claudere,  même  signif. 


96  CLO 

CUms^sm.  Enclos.    ||   Absolument.  Enclos  de  vigne:  C'est 
du  vin  qui  vient  de  mon  clous. 
Item  iing  quartier  de  vigne  assis  ou  doux  de  la  Varenne. 

'.«  nov.  1 172.  Dôcl.  des  marguill.  Égl.  de  Mer. 

rioii.sei-Us  sf.  Propriété  rurale  comprenant  surtout  des 
vignes. 

Reçu  du  clousierde  hàc/ouserie  du  Bas-Vollay  de  la  cire  des  abeilles. 
lUO.  Compte  de  St-Sauveur  de  Blois,  ap.  Godefro}-. 

Etym.  «  CioKsier  )k 

Cloii^ieis  S///:.  Homme  qui  exploite  une  «  clouserie  »,  un 
<i  clous  »,  pour  le  compte  dun  propriétaire. 

Mais  le  eloasier,  pour  faire  fin  de  compte 

BouRDiGXÉ,  Faifeu,  p.  11. 

Ctielieliii^  sm.  Cadeau  que  le  parrain  et  la  marraine  font  à 
à  leurs  filleuls  qui  se  marient,  le  jour  de  leur  mariage.  {Voyez 
Gâteau). 

ÉTYM.  AlP  KOvhlein,  petit  gâteau  : 

Un  tonnelet  de  huit  loz  ou  environ  plain  de  chandelles  de  sieu 

et  deux  cuquelins  d'espices. 

1408.  DucANGE,  Coket. 

L'ancien  français  avait  Cochet,  présent  que  le  marié  et  la 
mariée  avaient  coutume  de  faire  le  soir  de  leurs  noces,  à  leurs 
camarades. 

Lesdessuz  nommez  alerent  quérir  et  demander  le  eoe/ie^  de  l'espou- 
sée,  si  comme  acoustumé  est,  lequel  cocliet  leur  fut  ordené  par 
ycelle  espousee,  et  après  ce  qu'ilz  orent  receu  ledit  eoe/<e^  s'en  alerent 
boire  en  la  sale. 

1397.  Dl'cange,  Cochetus. 

D.  Carpentier.  auteur  du  suppl.  de  Ducange,  se  demande 
si  Cochet  ne  vient  pas  de  Coq,  ou  du  lat.  Cocetum,  mets 
composé  de  différents  mélanges.  N'est-ce  pas  simplement 
lalP  hiœhen,  gâteau  :  hùchen,  cochet.  hùchleia,  coclielin  ? 

Codiiu;-iiat,  sm.  Cotignac,  confiture  de  coing. 

S'il  toussoyt,  c'estoyent  boites  de  eoudifjnac. 

Rab  ,  IV,  .32. 
Coings  et  Coignaces  desquels  nous  faisons  ce  eorf^^nac  tant  renom- 
mé et  aymé  des  Parisiens. 

1G15.  Fr.  Lemaire,  Antiq.  d'Orléans,  p.  43. 
ÉTYM.  Coing,  lût.  cyO.onium. 


COI  97 

Coflli-,  r//.   Devenir  «  chupix*  ».  hlellir.  m  iiai'lanl  des  fruits  : 
Des  ixjiiinies  (jui  e<jiiinieiiceul  à  eult'jr. 
K'i'VM.  oriii.  iiicuniiue. 

C'4»£;'ii«i.H.s(»i>  ffi.  cl  j(.  Frapper  suuveiiL  et  [)ai'  petits  cuups  : 
<  )ii  (*sl  auaeè  <le  leiileiKlre  cotirnasser  eomme  ea. 
Ktym.  Frèq.  de  cuilner. 

<'oîiiM'llo  (cuà-iiiel).  sf.  Ag'arie,  ehainpiiinon  comestible  à 
large  elia[>ean  :  c'est  le  nièiiie  (jue  les  ciladiiis  appellent  co///- 
nière. 

IvrvM.  (  )fiLiine  iiieoiiiiiie. 

I.  C4Miiiisiii  (^coà-niiau),  .s//^  Espèce  de  grosse  fraise.  ||  Fuj. 
Un  grand  coîmiaii.  homme  de  grande  taille,  sans  vigueur  de 
corps  ni  d'(^s])rit. 

IvrvM.  Origine  inconnue  :  ne  serait-ce  pas  le  masc.  de  col- 
iiiclle,  ci-dessus,  i)ar  analogie  de  forme  ? 

II.  C'oîiiiiaii,  .s/y/.  Sur  la  rive  gauclie  de  la  Loire,  le  même 
que  CoîxiAU.  I!  Foiscelle  de  terre  ou  de  grés.  ap[)elée  sans 
doute  ainsi,  parce  qu'elle  remplace  un  «  cageot  »  de  coîmiau. 

Coîiieei',  va.  Mettre  un  coin  à  :  Coincer  le  manche  dune 
marre. 

Coiiieiiiei'9  va.  Comme  Coincer,  ci-dessus. 


C'iiiiiiaii  et  C'ciiBiiiMi  (couà-nio,  couà-niou),  s)ri.  Troène, 
arbrisseau  :  son  bois  sert  à  la  confection  des  «  cageots  o  et  des 
crochets  de  faux.  Sur  la  rive  gauche  de  la  Loire,  on  dit 
coimiau. 

Le  troesne,  a[)pellé  en  latin  ligusLruiu,  bois  blanc,  a  Lion  et  a  Fon- 
tainebleau, coifjneau. 

01.  i)F,  Serre,  T/tédt..  VI,  H). 

Étym.  Origine  incertaine  :  Peut-être  dim.  deCoinfj,  quoique 
cet  arbuste  ne  ressemble  guère  à  un  cognassier  :  peut-être 
Couenne,  dans  le  sens  de  peau,  ècorce.  parce  que  le  bois  s'em- 
ploie toujours  pelé.  Ce  serait  alors  une  formation  analogue  à 
celle  de  a  pelon  »  (  Voyez  ce  mot) . 

Coipiaii,  SHi.  Copeau.  ||  Nuage  orageux,  effiloché  comme 
un  copeau  ;  se  dit  sur  la  rive  gauche  de  la  Loire. 

7 


!)8  COL 

r<»1aiii,cs-///.  IVtite  friandise  faite  de  mcMasse  cuite  avec  des 
cuisses  de  noix  et  disposée  dans  un  carré  de  papier. 

Étym.  l^irt.  prés,  de  coler.  Cette  friandise  est  quelque  peu 
])<)isseus(\ 

I.  C'<»laM,  .\///.  I^adaud,  niais:  Un  grand  colas. 
E  r  Y  M .  1  V>  w  r  ytculas . 

II.  Cola«,  .s/y^  Vase  en  fer-blanc,  emmanché  au  bout  d'un 
bâton,  dont  on  se  sert  i)our  faire  couler  la  «  buée  ». 

Ktym.  Couler. 

C4»li.*>i  (co-li  .  siiï.  Portion  comprise  entre  deux  fissures, 
deux  crevasses,  dans  un  bloc  vertical  de  pierre  :  terme  de 
carrier. 

ÉïYM.  VowY  coulis,  ^e  couler  ;  cette  portion  n'étant  pas  liée 
au  gros  de  la  masse,  il  est  relativement  facile  à  l'ouvrier  de  la 
faire  couler. 

Collet,  .s///.  Il  Ketraite  que  laissent  enlr'eux  les  rangs  suc- 
cessifs des  gerbes  entassées  dans  la  grange,  en  chevauchant 
les  uns  sur  les  autres.  ||  Ces  rangs  eux-mêmes. 

Il  reste  a  battre  aussi  en  bled  dans  laditte  grange  quinze  lit  de 
bled  de  chacun  quinze  collet. 

23  déc.  1788.  Invent.,  p.  27.  Arch.  H.  Johannet. 

Colleter,  va.  et  >?.  I|  Disposer  les  gerbes  en  «  collet  »,  en  les 
entassant. 

romhei'selle,  .s/.  Mouvement  gymnastique  qui  consiste  à 
faire  exécuter  au  corps,  les  mains  étant  posées  à  terre,  un  tour 
en  l'air  pour  retomber  sur  les  pieds. 

Ce  pauvre  vieillard  fait  la  combreselle. 

M.  COCCAÏE,  1.  17. 

Sinon  qu'en  vostre  tour 

Me  faciez,  de  hait,  la  combreselle. 

Rab.,  II,  22. 

Étym.  Combre.  qui  dans  l'ancien  français  signifie  arqué, 
arrondi,  ai  selle  iiw  lat.  saltus,  saut.  On  pourrait  admettre  aussi 
que  le  mot  primitif  fut  côbreselle  qui.  avec  Va  nasalisé,  est  de- 
venu cambreselle,  \)\\\%  combreselle.^  coraberselle.  et  qui  viendrait 
alors  du  lat.  capri  saltus,  saut  de  chèvre.  Le  Picard  dit  :  cou- 
vercheu. 


CUN  9i) 

CcMiilile,  .v///.  ^tottre  au  ('()inl)l(>  du  pont,  loc.  de  marinier: 
Préparer  un  l)ateau  à  passer  suus  un  [ïont  en  remontant  le 
courant. 

Étym.  Ce  pont  doit  r(re  le  pont  du  hah^iu  (4  non  le  |)ont  à 
franchir,  l)i(Mi  (juOn  se  serve  de  cette  expression  sur  des 
Ijaleaux  (jui  ne  sont  jras  pontés.  Comhle.  dans  l'ancienne  langue, 
sendjle  avoir  été  <iit  précisément  [)our;)on/,  ttllac: 

Ung  cliovalicr  se  iiiist  au  comble  de  la  nef. 

Perceforest,  1.  IV,  ap.  TJttrô. 

Ç<»iiii*tîre,  sm.  Cimetière. 

Étym.  Lat.  cœmetcrmra,  même  signif. 

roiiiiiiaiKUs  .s/.  Bout  de  corde  ou  lanière  de  cuir  noues 
sur  les  tours  dune  corde  à  puits  [)our  en  limiter  la  desceide. 

Omiiiiei'e,  5/".   Il    Voyez  CohiVAA.Y.. 

roiDiiiiiHsaii-4N  sjti.  Sergent  de  ville  :  Trois  commissaires 
emmenaient  un  «  soûlaud  »  au  violon. 

roiiiiiiiiiiw,  sni.  pi .  Lieux  d'aisances. 

Étym.  C'est  une  nécessité  cohimune  à  tout  le  monde  qui  fait 
fréquenter  cet  endroit-là.  Anciennement  on  disait  lieux  com- 
iiiuns  : 

Fut  basty  le  pavillon pour  y  l'aire  des  lieux  communs. 

KiGS.  Lie.  des  ch.  mémor.  St-Launier,  f^  'M,  \'\ 
Arcli.  L.-et-Cli. 

Coiiaii,  bourg  à  21  kil.de  Blois.  Prov.  Aller  à  Conan  pour 
se  faire  débèter  et  à  Sambin  pour  se  faire  affiner,  ou  Aller  à 
Sambin  pour  se  faire  débèter  et  à  Conan  pour  se  faire  affiner. 

l'oiJCZ  DÈBÊTRR. 

Coiiei'éei'  C**^^*)?  ^'''-  ^^  former,  venir  au  monde  :  Ces 
petites  mouches-là,  ça  se  concrée  comme  ça,  tout  seul,  dans  le 
fumier. 

Les  paysans  encore  qu'ils  soyent  de  gms  esprit,  cognoissent  et 
remarquent  bien  sa  vertu  (de  la  lune)  quand  il  faut  al^attre  du  bois, 
autrement   il   v    vient    souvent    des   vers   qui    se    concréenl    sous 

l'escorce. 

M.  CoccAïi:.  liv.  11*^. 

(C'est  une  opinion  ençon^  fort  répandue  que  le  bois  abattu 


100  CON 

dans  le  croissant  do  la  lune  est  plus  sujet  que  d'aulre  à  se 
piquer).  On  a  dit  et  écrit,  et  on  dit  encore  se  concrier. 

ViuuUnti-^f  siii.  Terme  rural.  Ensemble  de  plusieurs  raies 

dont  les  deux  du  centre  sont  adossées,  c'est-à-dire  versées  l'une 

contre  l'autre,  les  autres  raies  de  chaque  coté  suivant  le  même 

mouvement. 

Et  les  cheiialiers  et  condots  de  côté  et  d'autre. 

LiFBAUT,  Mais,  ru^t.,  VI,  chap.  G. 

CoiiilonN^ois  m.  Labourer  pour  faire  des  «  condous  ». 

roiiiisiiMMaiieo,  sf.  \\  Maîtresse,  ou,  tout  au  moins,  bonne- 
amie  :  Faire  une  connaissance,  se  promener  avec  sa  connais- 
sance. 

roiiNéiiiieiit,  te,  adj.  Important,  considérable. 

Disputer  rie  tels  et  si  conseqaentieux  propos. 

N.  DU  Fail,  Contes  d'Eatrap.,  II,  p.  1 15. 

CoiiterlMmtei>  va.  ||  F/^.  Contredire,  contrecarrer:  Chaque 
fois  quil  ouvre  la  bouche,  il  y  a  quelqu'un  qui  le  conterboute. 
Étym.  Contre  et  bout  :  mettre  bout  contre  bout. 

Copei-,  m.  Couper,  ne  se  dit  plus  guère.  Jusqu'au  xyii*^ 
siècle,  coper  fût  au  moins  aussi  usité  que  couper. 

Copi nette,  sf.  Voyez  Chopinette. 

Coqiiàille,  .s/'.  Volaille.  ||  Métier  de  eoquâiller. 
Étym.  Coq. 

C<>(|iiàillei',  s/n.  Coquassier. 

M.  Mirault  qui  exerce  la  profession  de  corjuailler. 

Indépendant  de  Loir-et-Cher,  24  mai  1880,  p.  .'{. 
Avis  aux  coqaaillers  et  revendeurs. 

Réveil  de  Loir-et-Cher^  2  nov.  1800,  p.  3. 

Étym.  «  Coquàille  ». 

Co€|uaHsier,  sm.  Marchand  d'œufs,  de  volailles,  de  gibier. 

Hanuibal  cocqaassier. 

Rab.,  II,  30. 

Étym.  Coquasse,  volaille.,  mot  fictif  ou  disparu. 


COR  101 

Coi'helet,  sm.  roii)oau.  console  en  pierres,  et.  spécialement, 
console  qui  8iipi)nrte  le  manteau  d'une  cheminée. 

Mettre  deux  corbeleis  do  pierre  de  taille  jtour  i)i)rter  les  sablières. 
1.*)  avril  1()()8.  Devis  p'"  le  prieuré  de  Mesland.  Arch. 
L.-et-Ch.  E.  (188. 

Cordes  sf.  jl  Prov.  «  Faut  pas  chercher  la  curde  avant  d  avuir 
le  viau  »  :  c'est  à  peu  prés  l'idée  de  T.a  Fontaine: 

Il  ne  faut  jamais. 

Vendre  la  peau  de  IDiirs  qu'on  ne  l'ait  mis  par  terre. 

L'Ours  et  les  deux  Compagnons. 

C'oiMler,  r.91.   Vivre  en  bonne  intelligence,  s'accorder  :  Ces 
deux  frères  ne  cordent  pas  ensemble. 
KT\^r.  La  t.  corda,  coeurs. 

Coi-iiiorî! y,  village  du  canton  de  Contres,  à  lo  kilomètres 
de  Blois.  Prov.  Le  partage  de  Cormera}^  :  Tout  pour  l'un  et  rien 
pour  les  autres. 

Étym.  Origine  inconnue.  Cette  réputation  de  mauvais  «  par- 
tageux  )>  est  commune  à  tous  les  Solognots,  à  peu  prés.  Il  est 
probable  qu'on  en  aura  gratifié  spécialement  les  habitants  de 
Cormera}^  parce  qu'ils  se  trouvent  à  l'entrée  de  la  Sologne. 

CV>i'iisiillei%  va.  Fi^apper  avec  la  corne  :  Sauves-toi,  le 
«  bernet  »  va  te  cornàiller. 

Ou'iie,  sf.  Il  Loc.  De  corne  en  coin,  transversalement. 

Corner,  va.  Comme  Corn  ailler. 

Coriiîaii,  sm.  Corniau  de  galette,  morceau  de  galette  coupé 
en  triansrle. 


'O' 


Coriiielioii,  sm.   Comme  CoRXL\r.   jj  Flg.  Imbécile,  niais. 

Coriiille  sf.  Corneille.  ||  Le  mal  de  sainte  Cornille,les  convul- 
sions, dans  lesquelles  les  petits  enfants  poussent  des  cris  ({ui 
ressemblent,  dit-on  (en  y  mettant  de  la  bonne  volonté),  aux 
croassements  du  corbeau.  ^lais  sainte  Cornille  (Corneille,  Cor- 
nélie,  lat.  Cornelia)  a  sa  chasse  dans  l'église  de  la  Chaussée- 
Saint- Victor,  et  l'analogie  du  nom  a  suffi  pour  qu'on  y  fasse 
des  voyages  ;  Voyez  ce  mot),  afin  de  conjurer  cette  maladie. 


10-2  COK 

C'4»i-|H»i'aiic*cs  sf.  Taille,  grosseur,  iiiaiiière  d'être  du  corps  : 
Un  homme  dune  l)elle  corporanoe. 

Le  corsage  ou  eorporance  :  habitus,  corpoiatura. 

KIOC».  NiroT,  Trésor  de  la  l.  franc.:  corps. 

Coi'poi-é,  ôo,  ^7^//.  (^ui  a  de  la  «  eorporance  »,  de  la  corpu- 
lence. 

roM*i«iii,  s/jf.  Coussin,  et  spécialement.  ])ride  de  sabot  rem- 
bourrée :  Une  paire  de  sabots  à  cossins. 

CoM^on,  .S///.  I)Ourgeon.  a?il  des  arbres  qui.  en  se  déve- 
loppant, donne  des  feuilles  et  des  branches  ;  se  dit  surtout  de  la 
vigne. 

Étym.  Orig.  inconnue. 

Cote,  sf.  Espèce,  race,  «  ancêtre  »  :  Une  bonne  cote  de 
pomme  de  terre. 

Etym.  Prol)ablement  le  même  que  cote,  dans  le  sens  de 
marque  distinctive. 

CoiiaiMl,  S)//.  Appendice  de  la  faux  qui  sert  à  la  fixer  au 
manche. 
Etym.  Ane.  franc,  coue,  queue. 

CoiiaMNei>  vn.  Se  dit  d'une  poule  lorsqu'elle  fait  entendre 
un  certain  gloussement  qui  indique  qu'elle  veut  couver. 
Etym.  Augrn.  de  couer,  ci-dessous. 

Coiihli"  (on  prononce  souvent  coube),  sf.  Couple,  paire,  deux. 
Il  n"est  pas  rare  d'entendre  dire,  en  parlant  des  enfants  :  La 
couble  en  vaut  mieux  que  la  douzaine. 

Il  vient  à  maintz 

Une  envie  dedans  les  mains, 

De  te  prendre  avec  les  gants  doubles 

Pour  en  donner  cinq  ou  six  couhles 

De  soufïlelz. 

C.  Ma  ROT,  Epiff.  du  Inid  ietin. 

Un  corps  de  drap  de  Ijlondelet  et  une  couble  de  couvrechefs. 

21  oct.  Vm.  Arch.  mnn.  Villebaron,  vol.  1072,  fo  .56,  v^ 

C'4Mil»lei>  va.  Accoupler. 

Comme  de  masle  et  de  femelle  coublez  ensemblement. 

Rap,.,  m,  20. 


cou  108 

C4>iil»lot  (cuu-IjIl'j.  C(juplc'L 

F/rVM.  Coi'hlr.  (V(njrz  Le  (ràs  Sh/o/i.  ;i  rAiip(Mi(lice). 

Toik^Ims  .s7".  Il  Clinciiii  des  deux  loii.us  hilluls  (|iii  se  placent 
en  Iravers  sur  les  planches  roeouvrani  !<•  marc  sur  la  nu^t  du 
pressoir. 

roiKlinii,  .s^//^  Partie  d'uni*  sou(die  de  viiiiic  (pii  est  le  plus 
enfoncée  dans  la  terre  et  ([ui  l'orme  un  coude,  i>ar  suih'  du 
mode  de  planlalion  :  I»our  arracher  pr()[)renient  la  vigne,  il 
faut  pioclier  a  la  [trolondeur  du  coudiau. 

C'oiic'hs  .s/',  (^ouvëe.  Il  Par  plaisanterie,  les  enfants  d'une 
même  famille. 

C'oiiei',  r/f.  Couve)".  (  )n  dit.  avec  une  poinlc  de  mépris,  d'un 
homme  qui  aime  à  s'occu[)er  du  ménage  et  des  travaux  des 
femmes  plus  c(ue  de  son  hien  et  des  travaux  des  cham[)s  : 
«  C'est  un  metteux  de  poules  couer  ».  ou  encore  :  «  C'est  li  qui 
fait  teler  le  viau  >>. 

C'oiiettei-,  r,).  Le  chien  couette  de  la  queue,  c'est-à-dire 
remue  la  queue  ;  c'est  un  pléonasme,  il  suffirait  de  dire  le 
chien  couette. 

Étym.  Ane.  franc,  couc.  queue. 

Coiifriis  rn.  Le  même  que  Coffir. 

iVMiillsiiitiii,  sm.  iNtaladroit.  qui  a  lait  une  bévue.  «  I  n'aré 
pas  dû  s'y  i)reiulre  comme  ça.  le  couillantin  ». 
]''tym.  Dim.  d'un  mot  plus  grossier. 

Coiiilloiiiiadts  . s/".  Plaisanterie.  ||  Mot  pour  rire:  expres- 
sion basse,  quoicjue  très  usitée. 

C4Miiiiei>  m.  Se  dit  du  cri  du  li(''vre  et  du  lapin  :  Je  viens 
d'entendre  un  lapin  couiner,   il  doit  étrc^  ju^is  au  collet. 
Ktym.  Onomatopée. 

Coiilaiis:eM,  villao:e  à  V-\  kilom.  de  lUois.  /^'or.  Aller  à  Cou- 
langes  se  dit  plaisamnKuit  d'une  personne  qui  est  en  train 
de  se  ruiner,  en  faisant  allusion  à  couler,  se  couler. 

Coule,  sf.  «  Pièce  »  de  coule,  au  jeu  de  bouchon,  pièce  à 
bords  arrondis  et  usés  qu'on  lance  en  lui  faisant  raser  la  terre 


104  COU 

pour  emporter  bouchon.   II  Loe.  :  Être  à  la  coule,  être  prudent, 
adroit,  rusé  même,  pour  se  tirer  d'affaire. 

Coulée,»  N/'.  Vallée  étroite,  passage,  climat  :  Ce  morceau  se 
trouve  dans  la  coulée  de  TAillebert. 

Ctmleis  r/?.  ||  Faire  des  glissades  sur  la  glace.   ||  Aujeu  de 
bouchon,  jouer  avec  la  «  pièce  de  coule  » . 

Couleui-ei>    ra.    Colorer,    donner  de  la  couleur  :   Du  vin 
couleuré,  du  vin  qui  a  une  bonne  couleur  naturelle. 

Couleiiv,  s/y^  Petit  conduil  en  fer  par  où  Teau  coule  du 
«  tenou  »  dans  la  chaudière,  quand  on  fait  la  «  buée  ». 

Plus  une  poêle,  un  couleux  et  une  cuillère,  le  tout  de  fer  battu. 
Nov.  1780.  Vente  volent.,  page  5.  Arch.  H.  Johannet. 

(I  Tissu  de  crin  à  travers  lequel  on  coule  le  lait  pour  en 
enlever  tout  ce  qui  ];eut  le  salir. 

Coiiliaii*  .s///.  Pièce  de  terre  de  peu  d'étendue  :  Un  méchant 
couliau  de  vigne.  On  dit  aussi  gouliau. 
Étym.  Coulée,  ci-dessus. 

Coiiloii-e,  sf.  Surface  glacée  où  les  gamins  vont  couler, 
glissoire. 

roiipaNMor,  va.  Couper,  tailler  ])ar  petits  coups  et  d'une 
façon  malpropre,  soit  par  maladresse,  soit  par  malice  :  Cou- 
passer  le  bord  de  la  table. 

C'oiipo,  sf.    Il    Loc.   Attraper   la    coupe  :   Se  tirer  adroite- 
ment d'un  travail. 
Étym.  Par  anal,  avec  coupe,  art  de  tailler  les  vêtements. 

Coiipoaii  Tcou-pio.  en  patois),  sm.  Copeau. 

Coupeau,  éclat,  scheggia. 

OuDiN,  Dictionn. 

La  lacca  è  simile  aU'aUjeio,  le  coupeau  est  semblable  au  bois. 

Ibkl. 

Coiii-^ée,  sf.  Charge  de  deux  seaux  d'eau  qu'on  va  chercher 
au  puits. 

Une  courgée  de  vin  en  deux  seaux. 

1.382.  Duc  ANGE,  Corrjo. 

Étym.  La  courge,  bâton  recourbé  dont  on  se  sert  pour  porter 


cou  105 

deux  seaux  sur  l'épaule,  n'existe  plus  et  u'o^{  même  plus  connue 
depuis  bien  longi(uiii)s  dans  nos  contrées  où  l'on  porle  les  seaux 
à  bout  de  bras:  mais  le  mot  cm^rr/cc  a  subsisté  dans  plusieurs 
villages,  avec  le  sens  restreint  ci-dessus. 

C'oiiiMiiil^MiiN,  S///.  Courlis,  oiseau. 

Étvm.  (  )n()mat()[)ée  représentant  le  cri  de  i  oiseau. 

C'<»iii*i*<»i4  SJ/K  Courroie  :  l'n  courroi  de  cuir. 

Aveci]  ung  coaro/j  qui  fermera  les  doux  fenestres  du  grenier. 

iMars  1018.  I^aii.  <le  Feularde.  Arcli.  L.-et-Ch. 
15.  Bail!,  de  Bl.jis. 
Avecq  UMg  courouer  (\\\'\  fennera  les  deux  lenestres. 

I/j/d.,  ihid. 

C'oiii-i'oii,  .s///.  \>rrou. 

Mettre  deux  couronx   et  ung-  lo(|ijet   à  la  porte  du  carré  de  lad. 

cliaiiibi'e. 

Mars  1(J18.  Bail  de  Feularde.  Arch.  L.-et-Ch. 

B.  Baill.  de  Blois. 

1/ancienne  langue  avait  aussi  couroil,  courraU,  couvyeil. 
ci'(  millet. 

Étym.  Lat.  fictif,  coriciiliini,  de  corium,  cuir,  courroie.  Dans 
le  Forez  on  ai)[)elle  corillèi'e  une  lanière  de  cuir  qui  sert  à 
soulever  le  loquet  de  la  porte. 

Coiii-i-oiiillei'  et  Coiii*i*ill€*i-,  va.  \'errouiller.  mettre  le 
courrou  {]'oyez  ce  mot;. 

C<nii'sei>  va.  Chasser,  mettre  dehors. 

Jà  si-tost  ne  la  coursera, 
Q\w  celle  luy   reprouchera. 

Rose,  17.231. 

Il  croyait avoir  été  courbé  par  un  grand  bûcheron. 

24  août  1890.  Réveil  de  L.-et-Ch.,  p.  :{. 

C'oiii-vck*,  .9/'.  Corvée. 

....  Afin  d'en  di.^poser  couniK,'  bon  beinblei'oit,  tant  i»oar  des 
courvées,  qu'autres  droicts  seigneuriaux. 

Noël  M.ARS,  St-Lomer,  p.  101. 

Coiitai^»oii«  sf.  Culture  spéciale  et  appropriée  à  la  terre. 
Ce  mot  est  à  peu  prés  disparu. 


i()(j  cou 

Labourer,  cultiver,   lumer  et  ensepaiancer   le:?  terres   deppciidcint 

d'icelle  mestairye en  saisons  et  coastaifions  propres  et  comodes. 

21>  août  l()i:^.  Rail.  Arcli.  H.  Johannet. 

Étym.  Mauvais  dérivé  du  lat.  culiura,  culture,  anciennement 
coutcrc. 

CoùtiN  sf.  Cùte. 

11  cherche  si  les  contes 
Ouvertes  j^ar  l'oraee  aux  lianes  sont  point  dissoutes. 

RoNS.,  Odes. 

Coûté,  S)}K  Côté. 

D'ung  coiisté  et  il'aultre. 

Rab.,  II,  :i. 

Ils  hériteront  seulement  du  cousté  maternel. 

:¥)  déc.  l.")Tl.  Arch.  mun.  Villebarou,  vol.  \~^\i. 

Cinitoau,  S/y/.  Coteau. 

Lorsque  l'automne 
Amasse  des  couteaux  voisins 
Dedans  le  pressouer  les  raisins. 

RoNS.,  Le  frelon. 
Joignant  d'un  bout  vers  galerne  sur  le  chemin  du  coutau. 

l^<  juin.  1002.  Arch.  Loir-et-Cher.  G.  Censif  St- Victor. 

Ciiutnti^.sm.  Côte  dorsale  de  la  feuille  de  quelque  plantes,  et 
notamment  de  la  feuille  de  la  laitue  romaine  : 

L'on  prendra  les  plus  grosses  laictues  afin  d'avoir  des  troncs  ou 

co'^tons  gros  comme  le  doigt. 

01.  DE  Serre,  Thédt.,  IV. 

Ij  Le  plus  souvent,  branche  de  bois  dans  une  bourrée  :  Ces 
bourrées  ne  valent  rien,  il  v  a  deux  ou  trois  coûtons  et  le  reste 
n'est  que  de  la  «  vernille  ». 

COUTONS  :   Morceaux  de  bois   pour  empêcher    que  l'éclat  des 
mats  ne  se  fasse  plus  grand. 
COUTONNKR:  Raccommoder  à  l'aide  de  eo«/o/i.s. 

OuDiN,  Dictionn. 

|!  Tige,  en  parlant  d'une  plante  fourragère  :  Le  sainfoin  a 
de  gros  coûtons. 

Étym.  Coûte  pour  côte,  bien  que  Taccent  ait  disparu,  fait  qui 
se  produit  très  rarement. 

Coiitiii-ièi-e,  .sf.  Il  Coccinelle.  l)ête  à  bon  Dieu. 


CKE  107 

Étym.  C'e  nom  vieiil  i)r()l)ahk'menl  de  ce  ([ue  certaines  cocci- 
nelles (Iccoupen/  des  l'eLiilles  de  vê<4ê(aiix.  D'un  autre  C(Mé, 
on  disait  anciennement  couturic)'  pour  cull  i  valeur  {couture  pour 
culture"):  c'est  i)out-etre  Varnir  (lu  cHifinifrirr  (•oiiime  c'est  la 
hcte  à  bon  Dîoh. 

Coii^'i-àillc,  sf.  1/ensemencement  des  terres,  et  le  temps  où 
se  lait  cette  opération.  ||  Au  pi.  Filaiidr(^s  produites  [)ar  diverses 
araignées  et  qui  couvrent  la  (erre  â  cette  épo(]ue,  lils  de  la 
Vierge. 

Coyci-,  .s///.  Étui  dans  lequel  le  lauclieur  met  son  aflihjire  et 
qu'il  porte  pendant  entre  ses  jambes. 
Kty^f.  liai.  coijlUi.  bourse,  ou  lat.  cotarlus.  de  cas-,  afflloire. 

Ci'aeliai-il,  .S'///.  Cracbat  :  «  1  s'néyeré  dans  son  cracliard  o. 

Ci'àîllei-,  m.  Crier,  brailler. 
Étym.  Péj.  de  crier. 

Ci-aiiiili-e  C-**^)?  ^''"-  Être  intimidé,  gêné  :  C'est  du  monde 
avec  qui  je  ne  me  crains  point,  c'est-à-dire  dont  la  présence  ne 
m'intimide  pas. 

Ci-api,  siiï.  Petit  crapaud. 
Étym.  Dim.  irrégulier  de  crapaud. 

Crapii^  uo,  adj.  Trapu,  gros  et  court. 

Etym.  Origine  inconnue  :  peut-être  celle  de  crapaud  et  de 
crapoussin.  Cependant  on  peut  voir  dans  ce  mot  une  autre  forme 
de  trapu.  {Voijez  Capir). 

Ci-aqnii*,  f//.  Produire  un  bruit  sec  en  se  cassant  ou  en  se 
déchirant,  craquer  :  J'entendais  le  plancher  qui  craquissait. 
Étym.  Crac,  onomatopée. 

Ci-as  icrà).  sf.  Craie. 

CraNNe,  sf.  \\  Fifj.  Action  méprisable  :  Cet  individu-là  ne  fait 
que  des  crasses.  1|  ^lauvais  tour  :  Tu  m'as  fait  une  crasse,  mais 
tu  me  la  paieras. 

Ci-eîi*e,  va.  Croire  :  Je  ne  te  creis  point. 

Il  dist  à  l'rei  :  «  Ja  mar  ererez  Marsilie. 

Ch.  de  RoL,  v.  19(),,  édit.  L.  Gautier,  1875. 


108  GRE 

Ci-eiti-e,  rn.  Croître  :  Mauvaise  herbe  creit  toujours.  Cette 
locution  ancienne  est  appliquée  le  plus  souvent  à  un  enfant 
espiègle  que  Ton  voit  grandir. 

Soleilz  n'i  luist,  ne  blet  n'i  poet  pas  creistre. 

Ch.  de  Ro/.,  v.  OnO,  édit.  L.  Gautier,  1875. 

Creiievoii,  >///.  Cresson. 

Ci-eiiîèi-e,  sf.  Crinière. 

C'i'éi>àdîon,Ny.  Le  même  que  Croissepadieu. 

Cressîi-  ;ker-si),  m.  Mourir,  crever  :  Ah.  oui  le  pauvre 
diable,  il  est  cressis  :  se  dit  plaisamment. 

Étym.  ûrig.  douteuse.  Anciennement  croissir  se  disait  pour 
rompre,  briser,  détruire. 

CreiisaiMl,  adj.  Ernplo^^è  seulement  dans  Rossignol  creusard. 
rossignol  des  murailles. 
Étym.  Creux,  parce  quïl  niche  dans  les  trous  de  murs. 

CreiisUle,  sf.  Coquille,  et  spécialement  coquille  de  pèlerin  : 
L'auberge  de  la  Creusille.  en  Vienne. 
Étym.  Creuœ. 

Ci*eyable,  adj.  Croyable. 

Ci-iei-  (ke-rieT,  vn.  Pleurer,  même  silencieusement  :  Elle  n'a 
l'ait  que  de  crier  tout  durant  la  messe. 

D.  —  L'enfant  a-t-il  eriéf 

R.  —  Non,  monsieur,  il  n'a  pas  pleuré. 

D.  —  Je  ne  dis  pas  qu'il  a  pleuré,  je  dis  qu'il  a  crié. 

Indép.  de  L.-et-Ch.,  W"  du  21  mai  1890. 

Ci-îou  (ke-riou).  sm.  Qui  «crie»,  qui  pleurniche:  se  dit 
surtout  des  enfants. 

CvlHtskxi^  sm.  Soude  cristallisée  :  Faire  une  eau  de  cristau. 

Ci-iti(|iie9  sni.  Sujet,  occasion  de  critiquer  :  Tu  me  diras  qu'il 
la  fait  pour  le  bien,  ça  n'empêche  pas  que  ça  donne  un  fort  cri- 
tique. On  dit  aussi  crétique. 

Ci-oc'lie-pîeil  (à),  loc.  adv.  A  cloche-pied. 
Étym.  Pied,  et  croche,  recourbé. 

Ci-oeliet,  .S///.  Il  Au  pi.  Appareil  formé  de  trois  ou  quatre 


CRU  109 

longues  dents  en  buis,  qui  ïs"adapte  au-dessus  de  la  lame  de  la 
faux  lorsqu'on  veut  faucher  des  céréales  ou  des  plantes  four- 
rag'éres  en  graine  :  Faucher  ;in^  crochets.  ||  Pièces  de  l'équi- 
pement d'une  bète  de  somme,  consishml  (Mi  crochets  de  bois 
qui  portent  la  charge. 

Plus  11110  pair  de  crochetSy  une  main  de  fer. 

2:î  ^\ôc..  1788.  luvent.,  p.  1  1.  Arcli.  II.  .loliannet. 

Il  Lac.  /f/'or.  Mettre  ses  dents  au  crochet:  Jeûner,  parce  ([u'on 
n'a  rien  à  manger.  [)ar  analugie  avec  un  outil  qu(jn  i)end  à  un 
clou  lorsqu'on  ne  s'en  sert  pins.  ||  Ivincer  les  crochets  à  quel- 
qu'un, lui  payera  boire  pour  se  l'attacher.  Crochets  ici  a  le  sens 
de  dents. 

Il  Vuf/cz  Bmmxkw. 

Vi'iA  ke-roue),s;>?.  Outil  en  fer  à  deux  ou  trois  dents  poin- 
tues emmanché  comme  une  marre  :  On  charge  le  fumier  avec 
un  croi  : 

(»>iiatre  croués  de  fer  estimez  ensemble  xii  8^ 

1(;17.  Invent.  Raliait,  j».  12.  Aicli.  L.  et-C. 
B.  Baill.  de  Hlois. 
Plus  quatre  crouetsy  trois  bros. 

178'J.  Vente  vol.,  j).  .V.).  Arcli.  H.  Johannet. 

Il  ^Farre  à  trois  dents. 

Les    propriétés se    cultivent    avec    charue.    pioche,    mare, 

fjueroités  et  bêches. 

Il  juill.  17î)3.  Arch.  mun.  de  St-Denis-sur-Loire. 

Étym.  Autre  forme  de  croc. 

Ci-oi!^!se|i:V<lieii9  sf.  L'alphabet  qu'on  apprend  à  l'école  :  Il 
ne  sait  seulement  pas  sa  croissepâdieu.  On  dit  aussi  crépâdieu, 

Étym.  Pour  Croix  de  par  Dieu.  Cette  contraction  se  retrouve 
dans  Croisseliniau,  croix  de  Petineau.nom  d'un  climat  auprès 
du  village  de  Francillon. 

Ci'ôiie,  sf.  Endroit,  dans  une  rivière,  garni  de  pierres  et 
d'herbages,  où  se  retire  le  poisson. 
Étym.  Orig.  inconnue. 

€'i-oBiei>  vn.  Prendre  le  poisson  à  la  main,  dans  une  «  crône  >•. 
en  plongeant. 

Ci-ope,  sf.  Croupe. 


110  CRO 

Taureau  qui  dessus  ta  erope 
Enlevas  la  belle  Europe. 

RoNS.,  Od.  11),  1.  I. 

C'foplère,  67".  Croupière. 

La  face  (tournée^  vers  la  croppicrc. 

Hah.,  IV,  45. 

Ci'<»i>ioii9  sm.  Croupion. 

ri-««niel»  .s;??.  Il  Cartilage  et  parties  cartilagineuses  des  os 
qui  croquent  sous  la  dent  quand  on  les  mange. 

Cro^»sei>  vn.  Râler,  en  parlant  d'un  mourant. 
Ktym.  Onomatopée. 

Ci-ottîeis  sm.  Celui  qui.  le  long  des  chemins,  ramasse  les 
crottes,  les  excréments  des  animaux. 

Croiié,  sm.  Voyez  Ckoi. 

Ci'otistoii  (crouss-ton;,  sm.  Croûton. 

Ci-ontal,  6'//?.  Croûte  qui  se  forme  sur  une  plaie  :  11  avait  sur 
la  main  un  croûtal  qu'il  était  tout  le  temps  à  «  échaler  ». 

Croûte,  sf.  îj  Relève  (Voyez  ce  mot).  Terme  de  métier. 

CiMihle,  s/Il.  Crible. 

Unuui  crublum  avenœ. 

1258.  DucANGE,  erublum. 

Plus   trois   mauvais    uiinots,  mesure   de   Blois   et   trois  mauvais 

crubles. 

7  déc.  1TG5.  Invent.,  p.  23.  Arch.  H.  Johannet. 

Crnbler,  va.  Cribler. 

Ci'iieîfîx,  sm.  li  Prov.  Le  crucifix  de  Chai  lies  qui  n"a  ni 
ventre  ni  cul,  terme  de  comparaison  pour  une  personne 
très  maigre. 

Étym.  Vers  18i0.  M.  Picot,  curé  de  Chailles,  bourg  situé  à 
7  kilomètres  de  Blois.  eut  des  désagréments  avec  ses  parois- 
siens, pour  avoir  enlevé  de  l'Église  et  détruit  un  grand  crucifix 
de  bois  dont  la  sculpture  naïve  et  trop  rudimentaire,  lui 
paraissait  peu  propre  à  inspirer  la  piété  des  fidèles.  Ce  fait 
particulier  a  pu  servira  rajeunir  un  dicton  populaire  qui  semble 
fort  ancien  : 


OUI  111 

Piteux  coinine  uny  beau  crucifix. 

CoQUiLLART,  Plaiclof/.,  p.  T(). 

d'îl-là,  CtVIle-lfi^,  i;/vm.  (Ie//K  Celui,  cello  :  Le  j(jur  de 
riiiau«iiirali()n  de  la  slatne  (!('  Denis  Pai)iu,  à  lîlois,  quelques 
heures  a[)rês  la  céréiiionie,  un  paysan  renconlranl  aux  pieds 
du  monument  un  membre  de  rinsliliil.  celui-là  même  qui  y 
avait  iirésidé.  lui  dit  :  «  (>.  c'est  Unis  P;ipin  «:  et  il  ajouta,  avec 
une  nuanc:e  de  dédain  :  «  C'est  c'I'H-ld  ({ui  a  invente  la  v;i[)eiir. 
si  vous  ne  le  savez  pas  ».  |j  Celui-ci.  celle-ci,  celui-là,  celle-là  : 
Prends  c"t"il-là  ou  c"t*elle-là,  ça  m'est  égal. 

Il  faut  tirei'  l'éclielie  après  ceti  là. 

M(jLn'aiF,,  MèdccJny  ?icA.  II,  se.  1. 

Je  vois    ciaii-eiiient  ([ue    vous   ii'aiuiez   i)as  ct'elle-là  (pi'ou    vous 

destine. 

Scunu;,  /.((  Ma  naine,  bc.  11. 

Ktym.  Contract.  de  l'ancien  franc,  ccsf.  cet,  ce,  il,  lui.  et  là. 

Ciiaii,  .s///.  Sorte  de  «  jàle  »  faite  comme  une  cuve,  c'est-à- 
dire  i)lus  large  ou  aussi   large  du  fond  que  de  l'ouverture. 
Il  Spécialemenl.  Sorte  de  baquet   qui  se  met  sous  1'  «anche» 
du  pressoir  : 

Ung  caaiL  à  mettre  dessous  Tance  du  pressouer. 

Août  1618.  Invent.  Bothereau,  p.  U.  Arcii.  L.-et-Ch. 
B.  Bail!,  (le  Blois. 

{Voyez  TiAU). 

Étym.  Dim.  de  «  cae  ». 

Ciio  (kû),  sf.  Cuve. 

Ciiîllii*  (cu-3ir),  va.  Cueillir. 

On  sème  l'auoyne  au  moys  de  mars,  on  la  caille  en  aoust. 

Comment  très  excelL,  cliap.  (u. 

Au  fut.  Je  cuilllrai;  condit.Jc  cinllirais. 

A  la  cour  tout  le  monde  dit  cueillira  et  recueillira  ;  a  la  ville  tout 
le  monde  dit  cueillera  et  recueillera,  et  cela  présupposé  que  s'ensuit- 
il  autre  chose  sinon   que  cueillira  et  recueillira  est  comme  il  faut 

parler  ? 

Vaugelas,  Rem.,  t.  II,  p.  88.'). 

Ciiiswi*  (cui-se),  Sf,  Cuisson  de  pain.  ||  La  quantité  de  pains 
qui  cuisent  ensemble  dans  le  même  four.  Pain  de  cuisse,  pain 
de  ménage  par  opposition  à  pain  de  boulanger. 


112  CUL 

Ciil,  .w/'.  Il  Fiij.  Faiiv  le  cul  à  quelqu'un,  le  supplanter, 
lèviiicer.  lui  jouer  un  nuiuvais  tour.  ||  Pror.  Kire  amis  comme 
le  eul  et  la  chemise,  se  dit  de  l'inl imité  de  deux  personnes 
peu  recommandables.  |l  Mettre  le  cul  dans  Tavaloire  :  refuser 
dagir  au  moment  décisif.  ||  S'en  relourner  les  pouces  au  cul, 
c'est-à-dire  tout  penaud,  sans  avoir  obtenu  ce  quon  était  venu 
chercher. 

Cnlhèelie  (cu-béche).  ^m.  Sorte  de  jeu.  Un  enfant  tient  une 
épingle  cachée  dans  sa.  main  fermée  qu'il  présente  à  son 
adversaire.  Celui-ci  pose  dessus  une  autre  épingle  et  dit  cul  s'il 
pense  que  les  deux  épingles  se  trouvent  dans  le  même  sens,  ou 
hcclic.  s'il  les  croit  en  sens  contraire.  S'il  devine,  il  gagne  la 
partie.  Gargantua  jouait 

A  le^ie  à  te^te  bechecel. 

Rab.,  I,  22. 

Ce  doit  être  le  même  jeu.  qu'on  appelait  aussi  Cul  contre 
pointe. 

Étym.  Cul.  c'est-à-dire  la  partie  arrondie  de  l'épingle,  et  hèclie. 
l)our  bec,  pointe.  {Voyez  aussi  Becheveter). 

C'ni'eiix,  sjfi.  Petit  outil  qui  sert  à  curer  la  charrue. 

Le   signifiant  trouva  sa  charrue  ou  il   print   un  baston   que  l'en 

appelle  cureur. 

1378.  Arch.  JJ.  ap.  GoJefroy. 

Ciiter  C^^)?    '■''•    S'accroupir,   se   tapir  :  Le  lièvre  s'était 
cuté  là. 
Étym.  L'ancien  français  avait  entier,  cacher  : 

Mucer,  cuter  ne  puon  mie. 

Car  nous  sommes  en  sa  baillie. 

DucANGE,  Cuta. 

C'est  peut-être  le  même  mot  quoique  ce  ne  soit  plus  abso- 
lument le  même  sens.  Peut-être  aussi  dérivé  irrégulier  de  cul. 


^p- 


^--Si     "^  /IH 


n5ii-i-î«»i-e  [on  prononce  souvenl  fla-rié-ze).  préj).  Dorriéro. 

Une  pièce   (raiibei-aie  contenant   ileni.\    ar|ient  abdiîse  darricre   le 

nionstier  de  Saint-Victeur. 

l;n;j.  Arcli.  L.-et-Cher.  G.  87. 

darriere  la  tapisserie. 

R.\i{.,  IV,  87. 

Étym.  De  ('(  (ii'rîèrc. 

llèlisiN,  .S'///,  ('niili'('-j)us.  plan  iiiféi'ieur  :  11  a  versé  dans  le 
déhas. 

Ilèluif*  s/i).  Action  de  se  dêbatti'e,  de  geslictilei',  action 
oratoire,  gesle.  Un  pnysnîi  sortant  du  sermon,  apprécie  le 
prédicateur:  Pour  de  la  «  loqiience  ».  il  a  de  la  loquence,  mais 
pas  de  débat. 

iK'liètoi-,  va.  Déniaiser.  ||  Se  débéter,  cesser  d'être  bête. 
imbécile.  ||  Pi'ov.  Aller  à  Conan  pour  se  faire  débéter,  et  à 
Sambin  [)Our  se  faille  aftiner.  ou  Aller  à  Sambin  pour  se  faire 
débêler  et  à  Conan  pour  se  faire  affiner.  On  va  en  voyage  {Voyez 
ce  mot)  à  Saint  Saturnin  de  Conan  pour  toutes  les  maladies  dont 
la  tête  est  le  siège,  et.  par  conséquent,  pour  toutes  les  affections 
du  cerveau,  pour  la  folie.  L'origine  de  cette  dévotion  vient  sans 
doute  de  ce  que  Saint  Saturnin,  premier  évêque  de  Toulouse, 
marlyr,  ayant  été  attaché  par  les  pieds  â  la  queue  d'un  taureau 
furieux,  eut  la  tête  bro3^ée  (an  257).  Comme  il  nest  pas  rare  de 
voir  invoquer  lintercession  d'un  saint  pour  la  guérison  des 
maux  qu'il  a  lui-même  endurés,  Saint  Saturnin  a  été  invoqué 
spécialement  pour  les  maux  de  tète. 

Pour  ce  qui  concerne  Sambin,  je  n"ai  pu  trouver  d"ex[)lication 
suffisante.  {Voyez  Les  Origines,  etc..  de  Ménage  :  Acnriasfre.) 

llèluMMl,  s)fi.  Flux  de  ventre^  diarrhée. 

llehoiit^  adv.  Est  toujours  précédé  des  mots  (on/  d'  (en 
élidant  l'o  :  Il  était  tout  d'debout  au  pied  de  son  11 1. 

]lèl>i'àte9  ée,  ndj .  Débraillé. 

l>èl»rayei*,  vu.  Sortir  une  voiture  du  «  bi^ii  »  :  Pour  tourner 
débrayes,  ou  tu  vas  verser. 

8 


114  DEB 

Dèln-oùlei-,  va.  et  n.  Oter  nue  voiture  de  sur  ses  roues  en 
enlevant  les  -^  embroûloirs  »  qui  tiennent  l'essieu. 
Étym.  l^oycz  EmbroÛler. 

l>èeaelieis  va.  Découvrir  (quelqu'un  qui  est  au  lit).  Se  dé- 
caclier.  se  découvrir. 

l>èc*alei>  va.  Faire  partir,  chasser  :  C'est  bien  difficile  de  le 
décaler  de  là.  ||  Vn.  Sortir  de,  décamper,  s'en  aller  malgré  soi  : 
Il  ne  veut  pas  décaler  du  lit. 

Étym.  7>)<' et  c*«/('/'.  consolider  ?  Origine  incertaine;  serait-ce 
le  même  que  dccancr  qui  a  donné  dccaniller.,  même  sens,  ou 
détaler  avec  changement  du  /  en  c  ?  (  Voyez  Capir  et  Crapu.) 

Dèoaiielie,  ^v".  Echappatoire,  subterfuge,  excuse  bonne  ou 
mauvaise  :  Il  m"a  cherché  une  décanche. 
Etym.  Dèeancher,  ci-dessous. 

Deeaiielier,  va.  Dégager  ce  qui  est  «  encanché  ».  ||  Fig.  Se 
décancher,  se  tirer  d'une  mauvaise  affaire,  d'une  situation  dan- 
gereuse :  Ah  !  si  je  pouvais  me  décancher  de  cette  saloperie 
de  Panama  ! 

Étym.  De  et  «  encancher  ». 

Dèeài-ei>  va.  Partir  vivement,  décamper.  «  décaler  »  :  Il 
n'a  pas  été  long  à  décârer. 

Deea$9  sra.  Etre  ou  n'être  pas  en  decas  de,  être  ou  n'être  pas 
capable  de. 

Étym.  De  et  cas,  par  une  construction  assez  semblable  à  dedans. 
{Voyez  Degoxtre.) 

Deee«sei>  va.  Cesser  :  Cet  enfant  ne  décesse  pas  de  crier. 
Ne  s'emploie  qu'avec  la  négative. 

Dècliafaudei>  ra.  et  n.  Enlever,  démolir  un  «  chafaud  ». 

ChasfauMeront  et  deschasfaulderont  à  leur  despens. 

9  mai  1551.  Cli.  du  Bailli  de  Blois,  ap.  Godefroy. 

Dècliaiix,  .sm,  Affouillement  produit  par  un  violent  courant 
d'eau.  Il  Excavation  quelconque. 
Étym.  Déchausser. 

Dèclaii'er9  va.  Déclarer. 


DEF  115 

Quiconqiies    plante    cIkmiIx.    est    présentement     par   mon    décret 

declairé  bienluMireuK. 

Raiî.,  IV,  18. 

l>eiMMiii*e  (de-coii-te).  En  docoiitro  do,  loc.  adr.  :  Contre, 
dans  toutes  ses  acceptions.  ||  Au  devant,  à  la  rencontre  :  Aller 
en  decontrede  quelqu'un.  ||  En  comparaison  :  Quelle  différence 
en  decontre  de  lui  !  |j  Fifj.  et  aOs.  Aller  en  decontre.  s'opposer  : 
Si  Pierre  le  veut  h'ion,  moi  je  n'irai  pas  en  decontre. 

Etym.  P'ormé  de  de  et  contre^  connue  dehors  de  de  et  fmrfi. 

l>ècoii>'eiiiii»,."i/'.  Faux-fiiyanl.  mauvaise  excuse  :  Il  m'a  dit 
qu'il  n'avait  pas  eu  le  temps,  c'est  une  déconvenue. 
Étym.  De  et  convenir,  avouer. 

1>reo(|iicM>  vn.  Oter  la  coque  à  :  Décoquer  un  œuf. 

l>ec*on|MN  sf.  A  la  découpe,  loc.  ndr.  A  travers  champs  :  Au 
lieu  de  suivre  le  chemin,  j'ai  pris  à  la  découpe. 

Étym.  De  et  couper  le  terrain  en  marchant,  pour  prendre  le 
plus  court. 

l>èe<>iii-i-îllei»  et  l>èc<nii*i*ouilIei>  va.  Retirer  le  courrou 
de  :  Décourriller  la  porte.  L'ancienne  langue  avait  encore 
décrouiller. 

Et  descroaille  de  ta  corne 
Les  portes  de  l'an  nouveau. 

RoNS.,  Od.  11),  1.  I. 

l>èe<>iitai!>>»4Miiiei',  va.  Changer  la  culture,  dessaisonner. 
Vieux. 

30  De  bien  et  duement  labourer,  cultiver,  fumer  et  ensemencer  de 
bon  grain  et  en  tems  et  saisons  convenables  lesdites  terres  labou- 
rables sans  pouvoir  les  découtaisonner,  ni  surcharger  de  semence. 
22  brum.  an  VL  Bail  J.  Johannet.  Arch.  H.  Joliannet. 

Étym.  «  Coutaison  ». 

Défaite,  sf.  Action  de  se  défaire  d'une  chose  dont  on  est 
propriétaire,  vente,  cession:  Grasse  comme  elle  l'est,  ma  vache 
sera  toujours  d'une  honne  défaite. 

Défendre,  va.  et  a.  Défier  :  Je  te  défends  bien  ^^"être  nommé 
conseiller,  on  ne  veux  point  de  toi  :  oui  je  te  le  défends. 


116  DEF 

l>ereiif1iK  adj.  inr.  Impossible  :  Toi.  tuer  un  lièvre,  ça  t'est 
bien  défendu  ! 
Étym.  Défendre,  ci-dessus. 

1>oriMi,  l>ereiicN  adJ.  Feu,  feue  :  Dèfeu  mon  père,  dèfeue 
ma  mère. 
Étym.  Vieux  moi  qui  vient  du  lai.  de/unclus,  même  signif. 

I>èlî^'ei*<i  llMi,ju,-iioi',  ra.  Fondre  un  liquide  gras,  congelé, 
«  figue  »  (figé)  :  Le  feu  dèfigue  Fbuile. 

l>èfi'Otta§-e  (dè-fer-tage).  s/)i.  Action  de  dèfretter.  ||  Le  bois 
qui  en  provient  :  Des  bourrées  de  défrettage. 

Dèfi-ettei»  ^dé-fer -ter).  v((.  et  n.  Couper,  détruire  des  brous- 
sailles, des  ronces,  des  épines,  qui  encombrent  un  champ,  un 
bois. 

Étym.  De  et  Tancien  franc,  fractîs.  friche.  Ce  devait  être 
primitivement  le  S3'non.  de  défricher. 

Dèfi-îper  («e),  vr.  Se  pourlécher,  passer  sa  langue  sur  ses 
lèvres  après  avoir  mangé  ou  bu  quelque  chose  de  bon. 

I>èfi*oe,  S//?.  Terre  nouvellement  «  dèfroquetée  »,  ou  défri- 
chée. 

Étym.  De  et  anc.  franc,  froc,  frau,  frou,  terrain  abandonné, 
inculte. 

DèlVocfiiei'  et  Dèfi-o€nietei>  va.  et  oi.  Arracher,  netto3'er 
à  laide  de  la  pioche  ou  du  pic  :  Défroqueter  un  «  marjou  ». 

Tu  la  (l'iierbe)  tireras  et  arracheras  avec  la  lioue  ou  pic  et  en 

defroqueras  les  racines. 

LiEBAUT,  Mais,  rust.,  U. 
Etym.  Dèfroc,  ci-dessus. 

Démaillé,  ée,  adJ.  Ne  se  dit  que  des  cercles  en  rouelles  qui, 
a^'ânt  rompu  leurs  liens,  tendent  à  se  redresser. 

Un  lot  de  cercle  dégôlé. 

11  niv.,  an  II.  Arcli   mun.  de  St-Denis-sur-Loire. 

Dè§:eon  dé-jou;.  sm.  Dégel  :  Les  «  agouts  «  vont,  c'est  le 
dégeou. 

Dè^oiilei>  vn.  Couler,  se  mouvoir,  en  parlant  des  liquides. 
Étym.  Pour  découler:  on  a  dit  esgouler  pour  écouler  : 


DEG  -  117 

Il  est  vtile  que  le  mesgue  s'esgoale. 

LiÉBAUT,  Mais.  rusL,  I,  11. 

llè^-oiiliii<M>  vn.  En  parlant  (Vnn  liquide,  s'épandre  par  une 
ouverture  étroite,  resserrée  ou  accidentelle  :  L'eau  dégouline 
de  la  gouttière. 

Pendant  que  le  verglas  dt-gouline  sur  les  vitres. 

Daudet,  Sapho,  p.  188. 

Étym.  Larousse  donne  dégouliner  comme  un  mot  d'argot  ; 
c'est  le  dim.  de  dêgoiiler,  ci-dessus,  forme  dialectale  de 
découler. 

Uè^'oiit,  sm.  Cours,  écoulement,  en  parlant  d'un  ruisseau, 
d'une  rivière  :  Curer  une  «  noue  »  en  allant  en  «  decontre  »  du 

dégoût. 

Et  l'eau  croissant  du  défjout  de  tes  pleurs. 

RoNS.,  Cassandre,  30. 
Étym.  «  Dcgouler  ». 

Dèg'fatei*  et  Dè^ag-i'atei*,  la.  Dégrater  une  feiniie,  lui 
enlever  ses  «  agrats  » . 

Il  fera  labourer,  fumer,  cultiver  et  ensemencer  les  terres  desdicts 
lieux  en  temps  et  saison  convenable,  sans  les  desgratter  ni 
dessaisonner. 

10  juillet  l.j(>8.  Bail  de  la  Pitancerie.  Arch.  H.  Johannet. 
Labourer,    fumer,   cultiver   et    ensepmancer    les    terres    labou- 
rables en  leur  saison  sans  les  desagrater  nedésaisonner  ne  conuertir 
en  aultre  usaige  que  de  terre  a  grains. 

8  mai  1574.  Bail  de  la  Pitancerie.  Arch.  H.  Johannet. 

DègT-eiiei*,  va.  Dègrener  une  pompe,  vider  le  corps  d'une 
pompe  de  Teau  qu'il  contient,  comme  em/rener  c'est  le  remplir 
pour  mettre  la  pompe  en  fonction. 

Étym.  Bê,  qui  marque  l'ablation,  et  grain,  par  anal,  avec  la 
trémie  d'un  moulin. 

Dèg'i-iaiieliei*  («e),  vr.  Se  dit  du  mouvement  que  fait  le 
vanneur  pour  amener  le  «  pillon  »  au  centre  du  van  :  Plus  on  se 
dégrianche  et  mieux  le  grain  est  «  netti  ».  ||  Se  déhancher,  avoir 
une  allure  qui  donnerait  à  croire  qu'on  a  les  hanches  disloquées  : 
Ce  grand  «  beguaud  ».  qui  marche  en  se  dégrianchant. 

Etym.  De  et  l'anc.  franc,  guanche.  gaianche.,  agitation  des 


118  DEG 

membres.  Le  second  sens  vient  de  la  consonnance  de  ce  mot 
avec  dèJianchcr. 

l>eifnelior  (souvent  :  dê-gueu-clie),  vn.  Quitter  le  «  guche  », 
le  juclioir.  en  parlant  des  poules. 

Se  j'avoye  mon  arbaleste,  je  te  feroje  bien  desgueher. 

1 171.  Arch.  JJ.  105,  ap.  Godefrov- 
Il  Fî(/.  Quitter  le  lit. 

Dèlioter^  va.  Dèboter  une  voilure,  lad^^gager  quand  elle  est 
»  ahotêe  ». 

Delà  (d'ià),  adv.  Là.  quand  ce  mot  est  précédé   de  de  : 
t  Si  je  reveins  de  delà  ». 
Étym.  De  et  là.  {Voyez  Demème). 

Délais  sm.  Humidité,  pluie  :  Le  temps  n"a  qu'à  se  mettre  au 
délai. 

Étym.  De  et  Vaigue,  aige,  aire,  anc.  franc.  :  eau,  du  lat.  aqua-^ 
eau. 

Délaisser  (se),  vr.  Donner,  de  son  vivant,  son  bien  à  ses 
enfants,  à  ses  héritiers  :  Mes  enfants  sont  mariés,  je  vas  me 
délaisser. 

Dèlîhèi-eis   ra.  Libérer,   décharger  d'une  obligation,  dé- 
livrer  :  Men  v'ià  donc  pas  moins  quitte  et  délibère  ! 
Étym.  De  augm.  et  libérer.  {Voyez  Dèmaxquer). 

l>èlieat  et  lilcnid,  loc.  adj.  Qu'on  applique  à  celui  qui 
affecte  d'être  très  sensible  à  la  fatie'ue.  au  froid,  au  chaud,  etc. 

Tu  fais  le  délicat  et  blonde 
Du    temps   tu   crains  l'injuse. 

Noël  ancien. 

Dèlig-eiiee,  sf.  \\  Diligence,  voiture  publique  :  Manquer  la 
déligence. 

Étym.  On  prononcerait  de  même  dèligent.  diligent,  si  cet 
adjectif  était  en  usage  dans  nos  campagnes. 

Soient  les  maistres  deligens  de  veoir  les  tiltres. 

Ordonn.  des  Rois  de  France,  t.  VII,  p.  17<j,  ap.  Littré. 

l>eiiiais;:e,  .s///.  Dommage.  Ij  Bon  demage  !  ou  bon  dommage  ! 
exclamation  qui  exprime,  avec  une  pointe  d'ironie  ce  que 
certaines  choses,  certains  événements  pourraient  avoir  déton- 


DEM  119 

liant,  de  fâcheux  :  Je  lui  ai  prêté  cent  sous,  j'espère  bien  qu'il 
nie  remboursera.  —  a  Bon  demage  !  »  c'est-à-dire  ce  serait  trop 
fort  qu'il  ne  te  remboursât  pas. 

l>oiiiaiic*lH'i>  vfi.  Il  Par  cri.  Défaire,  avec  le  sens  le  plus 
étendu  :  Démancher  une  planche  de  petits  pois  (qui  ont  gelé), 
démancher  un  mariage  (projeté  entre  deux  jeunes  gens),  etc. 

l>eiiisiiH|iioi%  r.  i/np.  Il  s'en  démanque  de  beaucoup  :  il  sen 
faut  de  beaucoup. 

Étym.  De  ai  manquer.  De,  au  lieu  d'être  un  privatif,  serait 
plutôt  ici  une  sorte  daugmentatif  redondant,  comme  dans 
desservir  de  ce  passage  de  Rabelais  (IL  32)  : 

Grand  mercy...  monsieur,  vous  me  faictes  du  bien  plus  je  n'ay 
deseruij  envers  vous. 

DcMiiai<c*lioi>  vn.  Marcher,  faire  usage  de  ses  jambes  :  Cet 
enfant  commence  à  démarcher  :  ne  se  dit  que  d'un  enfant.  Le 
sens  i)rimitirde  ce  mot  est  s'avancer  : 

Le  mut,  voyant  Panurge  démarcher,  guaigna  le  deuant. 

Rab.,  III,  20. 

Deiiièiiie  (d'mêm),  adv.  De  deméme,  semblablement  : 
Riche  comme  un  puits,  avare  de  demême.  i!  Tout  de  deméme 
(tout  d'  demême),  pareillement,  tout  de  même,  néanmoins  : 
Je  ne  l'attendais  plus,  il  est  venu  tout  de  demême. 

Étym.  De  et  rnèrne,  ce  quL  avec  la  prép.  de  qui  précède 
toujours,  fait  une  redondance  injustiflable. 

Ileiiièiio,  sm.  Mouvement,  train  d'une  maison  :  Une  maison 
d'un  grand  démène.  L'ancienne  langue  disait  démènement. 

l>ciiieiii'ei>  vn.  Être  forcé  par  la  maladie  de  rester  à  la 
maison  :  Son  asthme  l'a  repris,  il  est  forcé  de  demeurer  tout 
à  fait. 

(Ils)  estoient  souspeçonnez  d'estre  sorciers  et  d'avoir  fait  morir  et 
demourer  malades  plusieurs  personnes  et  bestes. 

1455.  Duc  ANGE,  sortiarius. 

I.  Deiiioîselle,^/".  ||  Pensionnaire  d'une  maison  de  prosti- 
tution :  Il  va  souvent  voir  les  demoiselles. 

Vindrent  par  devers  le  suppliant  la  demoiselle  de  l'aljbé  de 
Ponleroy,  et  un  petit  moine  de  son  abbaye. 

1400.  DucANGE,  domicella. 


120  DEM 

II.  Deiuoîselle,  .s/;  Chacun  des  deux  leviers  au  mo^'en  des- 
quels on  tourne  le  pivot  d'un  pressoir.  ||  Sorte  de  cheville  mo- 
bile en  fer.  placée  sur  le  sommet  de  Tavant-trainde  la  charrue, 
et  qui  sert  à  maintenir  la  perche  dans  la  position  oblique 
pour  le  travail  et  dans  la  position  directe  pour  la  marche. 

Étym.  L'ancien  mot  franc.  dnnwiseUc  a  signifié  servante  : 
servante  et  cfiafubrwre  servent  encore  de  nos  jours  à  désigner 
certains  organes  de  bois  ou  de  fer  qui  font  la  fonction  d'un 
serviteur. 

IKmiioIoi-,  va.  Disloquer,  déboîter,  démettre  :  On  dirait 
quil  a  les  bras  démolés. 

Ez  aultres  demolioit  les  reins. 

Rab.,  I,  27. 

Étym.  Autre  forme  de  démolir,  ou  plutôt  contraction  du 
verbe  ûci'if  démolefier,  de  molette.  {Voyez  ce  mot). 

]>èiii^ei>  va.  Dénicher,  enlever  les  oiseaux  d'un  nid. 

Lucifer  vouldra  déniger  des  cieulx  tous  les  dieux. 

Rab.,  III,  3. 

Il  Vn.  Quitter  le  nid  :  par  eœt.  se  sauver,  sortir  avec  précipi- 
tation :  Quand  les  gendarmes  sont  arrivés,  les  guerdins  avaient 
dénige. 

Dèpatonîller  (no),  vr.  Se  retirer  d'un  endroit  où  l'on  est 
embourbé,  où  Ton  patouille.  ||  Nettoyer  ses  mains  qui  ont  été 
en  contact  avec  un  corps  gras  ou  gluant.  H  Fig.  Se  retirer  dune 
mauvaise  affaire,  d'une  entreprise  périlleuse. 

Étym.  Augm.  et  péj.  de  «  dèpatter  ». 

Dèpattei-9  va.  Décrotter,  enlever  la  boue  (des  chaussures)  : 
.T'ai  «  pêté  »  dans  «  l'ardille  ».  je  ne  peux  plus  me  dèpatter. 
Étym.  Dé  et  patter. 

I>èpeiHlîlleiix>.s'/n.  Usité  seulement  dans  la  loc.  :  Un  grand 
dépendilleux  dandouilles.  un  grand  gâs  sec  et  maigre,  dégin- 
gandé. 

l>èpeii!^9  srn.  Dépens(\  coiisonmiation  :  Ma  vache  est  d'un 
grand  dépens. 

I>èpiaiitei',  va.  Enlever  la  peau  fpiau)  à,  écorcher.  Dépiau- 
ter un  lapin. 


DER  121 

lK»pIa>'oi' (rlô-plé-ie),  ?Y^  Déployer.   ||  Déplier. 

Le  jour  que  Mars  desplaioié  ses  bannières. 

Crktin,  Compl.  (Je  G.  de  Btssipat,  \).  ~>[. 

llè|M»iMoiiiM'i%  r/(.  Fif/.  Enlever,  ùter  ce  qui  est  nuisible 
comme  un  [)oison  :  La  «  sarrasine  «  est  une  herbe  dont  il  esl 
difficile  de  dépoisonner  un  champ.  C'est  au  M;iire  à  dépoi- 
sonner  la  commune  de  cet  «  a  volé  «  -là  . 

Ilcpoifi-àilli's  tM',  /nlj.  Se  dit  dune  personne  et  surtoul 
dune  femme  dont  le  vêlement  négligé  laisse  voir  la  poitrine  : 
Une  grande  bringue,  mal  ficelée,  toute  dépoilràillée, 
dégoûtante. 

ÉTY^r.  De  ei  poiti  (UUe.  pej.  dej^oiirine. 

Blepcn-tei',  va.  Décharger  un  contribuable  diin  impôt  qu'il 
payait  auparavant  :  Le  contrôleur  l'a  déporté  pour  ces  trois 
boisselées  ;  j'ai  vendu  mon  cheval,  je  vais  me  faire  déporter. 

llci'alM>iil(^i*,  vn.  Dégringoler,  s'écrouler,  être  précipté 
d'une  hauteur  en  roulant. 

Etym.  De,  re  et  «  ciboule r  ». 

V 

Dèi-aysVg-ei-  (dé-ri-â-ge),  vn.  Sortir  du  «  rayage  «.  ||  Fiy. 
Etre  déra^'àge.  être  sorti  de  ses  habitudes,  de  ses  connaissances, 
çL  p(fr  exf.,  avoir  une  conduite  dérangée.  Ilabelais  dit  dans 
le  même  sens  dérayer. 

Chacun  estoit  desrayé. 

Rah.,  I,  27. 

Ilei'da,  sj}i.  Tapage,  mêlée  tumultueuse,  bru3'ante  :  Ses 
enfants  font  un  derda  du  diable.  ||  Équipage,  train  de  maison 
importante  :  C'en  est  un  derda,  dans  cette  maison-là  ! 

Etym.  Orig.  inconnue,  probablement  la  même  que  pour 
daredare. 

I>èi'èiioi-,  rn.  Desserrer  les  rênes  à  :  Dérêner  un  cheval. 

Ilet-^-iie,  adj.  Dernier,  dans  le  langage  des  enfants  quand  ils 
se  comptent  à  certains  jeux. 
Etym.  Abrév.  de  dernier,  qu'on  prononce  dergnier. 

Dèriàg-ei-.  va.  Le  même  que  Dèrayager. 


122  DER 

Dèrîpei>  m.  Passer  par-dessus  la  rive,  le  bord  :  La  roue  a 
déripé  et  la  voiture  est  tombée  dans  le  fossé. 
Étym.  La  t.  De  et  ripa.  rive. 

Dèi'îvei-,  va.  Dériver  un  lit,  défaire  la  couverture  qui  était 
rivée  [Voyez  River).  |1  Se  dériver,  quand  on  est  au  lit.  défaire 
sa  couverture  en  remuant. 

Dernier  C<***)?  ^^c.  adv.  En  dernier  lieu,  à  la  fin.  Ancienne- 
ment :  ^?^  rf^rr^/??^/' (ro?/cj  Charcois).  Brantôme  dit  même: 
à  Venderier. 

Dèi'otté,  ée,  adj.  Qui  a  sa  «  rotte  »  rompue  :  L'ne  bourrée 
dérottée. 


Sus  ung  fagot  desroté. 

Rab.,  III,  18. 

Deriig-eaiit,  te,  adj.  Pétulant,  malicieux,  en  parlant  d'un 
enfant  :  Ton  «  drôle  »  est  bien  deru géant. 

Étym.  Le  poitevin  dit  dnige  dans  le  même  sens.  Ane.  franc. 
druge.  jeu,  badinage. 

Dèsag-ratei»,  va.  Le  même  que  Dègrater. 

Dèseiiveloi>i>ei>  va.  Oter  l'enveloppe  de. 

Desserre,  sf.  Rupture  de  la  glace  qui  couvre  la  rivière, 
quand  le  dégel  arrive,  débâcle  :  Le  pont  pourrait  bien  souffrir 
de  la  desserre. 

La  rivière  (Loire)  prit  le  20  lO*""'  1715  et  a  resté  toute  prise 
jusqu'au  5  de  février  1716,  jour  auquel  partie  de  la  desserre  rompit 
5  des  arches  du  pont  de  la  ville  (Bloisi;  le  7*^  du  même  mois  le  reste 
de  la  desserre  ren\*ersa  8  autres  arches  dudit  pont. 

Journ.  des  eh.  remarq.  St-Laumer,  f"  50. 
Le  5^  février,   mercredy,  à  5  heures  un  quart  du  soir,  la  déeerre 
partit  avec  une  si  grande  rapidité  que  à  7  heures  du  même  soir, 
5  arches  du  pont  de  Blois  lurent  emportées. 

1710.  Xoel  Janvier.  Le  Loir-et-Cher,  ann.  18'J2,  p.  71. 

Dessîg'naleiiieiit,  .s///.  Description  d"une  personne  qu'on 
veut  faire  connaître,  signalement. 

Dessig*iialer,  va.  Faire  le  «  dessignalement  »  de. 

Dessoler,  va.  Ébranler,  arracher  (un  objet  fixé  au  sol)  :  Il 
a  accroché  ce  «  boutrou  «  et  Ta  dessolé. 


DEV  123 

Dessaler  les  pavements. 

Froiss.,  c/iron.  VIII,  ap.  Godefro3^ 

Il  Disloquer,    disjoindre  :  Une  boîte,  une  caisse  toute  des- 
solée. 

DeNsoiii*  (d'sour),  i^/V;;.  Dessous  :  Regarder  en  dessour. 
Étym.  Lat.  de  et  subter,  même  signification. 

Dess<uii«eei-  (dé-sour-ce),r«.  Trouver,  imaginer,  inventer  : 
Je  ne  sais  pas  où  il  a  été  dessourcer  tout  ce  qu'il  nous  a  raconté. 
Il  vn.  Sortir,  venir  :  On  ne  sait  d'où  il  dessource. 

Étym.  De  et  source. 

Dètapei»,  va.  Déboucher  un  fût)  en  enlevant  le  tapon. 

Detaper.  déboucher,  distoppare. 

OuDiN,  D/'ctionn. 

Dètasser  (dé-tâ-se).  va.  Défaire  un  tas  :  Détasser  de  la 
paille. 

Dètîrei-,  va.  Détirer  une  «  râs  »,  faire  sur  la  planche  un  sillon 
dont  la  terre  comble  le  sentier. 

Deiiil9.s//i.  Il  Avoir  du  deuil,  avoir  du  regret,  se  repentir  : 
Te  donner  cela?  j'en  aurais  bien  du  deuil! 

J'ai/  dueil  que  vieiilx  villains  tarnys 
Soient  d'or  et  d'argent  si  garnis. 

Villon,  Dial.  de  Mallepaye  et  Baillevent. 

De  vallée,  sf.  Pente  de  terrain,  descente  :  Mets  ton  cheval 
au  pas,  à  la  dévalée. 

Puis  trouuay  une  petite  bourgade  à  ]si  deuallée. 

Rab.,  II,  32. 

Devant,  s?n.  et  f.  Qui  est  en  tête,  en  avant,  le  premier:  II 
est  le  devant,  elle  était  la  devant,  ils  ou  elles  sont  toujours  les 
devants  :  Dans  la  culture  quand  on  a  du  monde,  il  faut  toujours 
aller  le  devant,  autrement  rien  ne  va  bien. 

Devaiitiaii,  s//k  Tablier  de  femme. 

Les  brasselets,  les  chaperons 
Les  deranteaux,   les  mancherons. 

RoNS.,  Gayetez,  V. 


124  DEV 

A   sa  niepce   et    llllale...    donno   ung   corps  de   bureau   et   ung 
decanteaa  de  serge. 

11  aoiit  1073.  Arcli.  mun.  de  Villebarou,  vol.  1504. 

EïYM.  Qu'on  met  devant  soi. 

llovaiitîoi-o,  sf.  Le  même  que  Devaxtiau. 

Devers,  sni.  Disposition  à  verser  :  Cette  «  bauge  »  va  tomber, 
si  je  n'êta3'e  pas  le  devers. 

IK'vîdet,  S///.  Dévidoir,  instrument  qui  sert  à  mettre  en  pe- 
lotes le  til  des  écheveaux. 

Un  décide t  et  deux  travoilz. 

15  sept.  1616.  Invent.  Pineau,  p.  27.  Arch.  L.-et-Ch. 
B.  baill.  de  Blois. 

I>évî<leiix,  si/i.  Le  même  que  Dévidet. 

Devinette,  sf.  Mot,  chose  qu'on  donne  à  deviner,  rébus. 

Dèvîi-ei>  vn.  Retourner  sur  ses  pas  ;  moins  usité  que 
Re  virer. 

Dévi-illoiiiiei>  va.  Dérouler  ce  qui  est  «  envrillonné  ». 
Dévrillonner  une  corde. 

Dèvi'oiiillei>  vct.  Développer,  défaire  un  objet  qui  est  «  en- 
vrouillé  ». 

Duilile*  il  Prov.  Le  Diable  bat  sa  femme  ;  se  dit  quand  la 
pluie  tombe  en  même  temps  que  le  soleil  brille. 

Dicli,  s/ji.  Doigt,  dans  le  langage  des  petits  enfants  :  Il  a  du 
bobo  à  son  didi.  ||  Quand  on  est  trois  à  jouer  à  la  «  chouine  »,  il  ar- 
rive qu'à  la  dernière  levée,  le  troisième  joueur  n'a  pas  de  carte. 
On  suppose  alors  une  carte  plus  faible  que  le  plus  faible  atout, 
c'est-à-dire  un  6  d'atout  qu'il  est  censé  lever  et  qu'il  joue  en  po- 
sant son  petit  doigt  sur  la  table.  Cette  carte  imaginaire  s'appelle 
didi  :  Je  joue  le  didi. 

Étym.  Ital.  difo,  lat.  digitus.  doigt. 

Digfotei-,  vn.  Grommeler,  murmurer  contre  quelqu'un  : 
Faites  comme  vous  voudrez,  il  trouvera  toujours  mo^'en  de 
digoter.  Le  picard  dit  Digoner. 

Étym.  Fréq.  de  Dire,  ci-dessous. 


DON  125 

I>iiiii09  sf.  Dinde,  femelle  du  dindon  :  Une  grosse  dinne. 
Étym.  C'est  un  féniiniu  l)ar])are  de  dinde,  qui  est  lui-même 
employé  au  masculin,  abusivement,  pour  dindon. 

Ilîi-cs  fu.  Bavarder,  parler  ({uand  même,  à  tort  et  à  tra- 
vers :  Elle  ne  peut  i)as  tenir  sa  langue,  faut  qu'elle  dise. 

llii*4H*i<'iiM'iit,/^((/r.  Il  Employé  ('Hi[»l.  Précisément,  oui,  c'est 
tout  à  fait  cela  :  Tiens,  vous  voilà  :'  Je  parlais  directement  de 
vous.  —  Alors,  c'est  lui  (jui  a  fait  cela  !  -  «<  Directement  ». 

I>î«f;"i-àc*€»,\/".  Il  Désagrément,  inconvénient  :  En  passage  de 
communauté  dans  une  maison  est  toujours  une  disgrâce  qui 
gêne  pour  la  vendre. 

Dî.s^'i-àc'îcMix^ciiNe,  ndj.  j|  Désagréable,  ennuyeu.x. 

Ilitoii,  .s///.  Bavardage,  commérage  :  Je  ne  m'occupe  pas  des 
ditons. 
Étym.  Augm.  de  dil,  parole. 

l>I>-ei*>-»e,  adj.  d.cs  i'  (jeni'cs.  Capricieux,  malin,  pétulant  : 
Est-il  diverse,  ce  «dnMe  >»    là! 

L'hoinnie  inconstant,  divers. 

La  Fontaine,  Clochette. 

Etym.  Lat.  Dive)-sus,  tourné  en  différents  sens. 

irià,  5?;/.  Mot  forgé  pour  remplacer  le  nom  de  Dieu  en  cer- 
taines locutions  qui,  de  cette  façon,  ne  sont  point  considérées 
comme  juron  :  Nom  de  d'ià  !  Un  bon  d'ià  de  chien  qui  m'a 
mordu. 

Doiiai5!»oii,  sf.  Donation  :  Il  lui  a  fait  donaison  de  son 
bien. 

Spécialement  a  revocqué  et  revocque  la  donnaison  qu'elle  a  par 
cy  devant  faicte. 

8  juillet  1600.  Arch.  mun.  Villebarou,  vol.  1072,  f*'  81,  ro. 
Homme  et  femme  durant  et  constant  leur  mariage,  peuvent  faire 
donaison  mutuelle  l'un  à  l'autre. 

FouRRi-:,  Coût,  de  Blois,  p.  328. 

Doiidrille,  .sf.  Trépidation  et  ondulation  apparente  de  l'air 
au  contact  des  surfaces  échauffées,  et  spécialement  du  sol,  attri- 
buées à  l'inégale  densité  des  couches  d'air  :  phénomène  qui 
s'observe  par  les  temps  calmes  et  de  beau  soleil. 


126  DOU 

Étym.  Origine  iiiconime.  En  supposant  que  onde  soit  le  radi- 
cal de  ce  mot.  il  faudrait  admettre  un  diminutif  ondille,  qu'on 
ne  trouve  nulle  part,  avec  prosthése  du  d  et  èpenlhèse  eupho- 
nique du  r.  D'un  autre  côté,  lancienne  langue  avait  driUer, 
briller,  scintiller. 

Les  étoiles  drillantes. 

RoNS.,  2«  liv.  Chansons. 

Mais,  dans  ce  cas.  la  syllabe  don  reste  inexpliquée. 

DoiihliN  ée,  adj.   \\   ? 

Une  petitte  grange  partye  doublée  et  l'autre  partye  non  doublée. 

1(>21.  Invent,  de  Beaune,  p.  llil.  Arch.  L.-et-Cli. 
B.  Baill.  de  Blois. 

I>oiiblo-i^iie9  sf.  Dans  certains  pressoirs,  grande  roue  ar- 
mée de  chevilles  qui  servent  de  poignées  et  placée  verticale- 
ment, au  moyen  de  laquelle  on  fait  la  pression. 

Étym.  DonUe^  à  cause  de  sa  dimension,  ou  deuxième  roue, 
en  considérant  comme  première  la  roue  horizontale  qui  agit 
directement  sur  larbre. 

Doiielle,  ^f.  Pièce  de  merrain.  douve. 

Icellui    suppliant   pris-t  furtivement    environ   soixante  pièces   de 

douelles  à  faire  tonneaux. 

1580.  DucANGE,  doela. 

J'ay apposé  le  scel  a  un  poinsson et  ce  en  douze  endroicts 

dud.  poinsson,  assavoir  :   trois   en  chaque  fond  et  six  aux  grandes 

douelles. 

1619.  Invent.  Perrot.  p.  8.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill.  de  Blois. 

Étym.  Dim.  de  douve,  douvelle,  douelle. 
I>oiis,  srrt.  Dos. 

Doiinmlère,  s/'.  Pièce  du  harnais  du  limonier  qui  soutient  la 
charrette. 

Ung  harnois  de  limont  auecq  son  collier  et  bride  et  mantelet  et 
doussiere  estimés  la  somme  de  huict  livres. 

9  avril  1055.  Invent.  Passac,  p.  13.  Arch.  L.-et-Ch.  E.  600. 

Étym.  «  Txms  »  du  cheval  où  est  placé  ce  harnais. 

Doutaiiee^  .s/.  Doute,  soupçon  :  J'en  avais  comme  une  dou- 
tance. 

Loys  rois  dit  que  costume  doit  valoir  loi  ;  quant  aucune  douiance 


DRU  127 

est  de  la  loi,   ele  doit  auoir  l'autorité  des   choses  qui  toz  jors  sunt 

jugies. 

XIII®  s.  Licre  de  justice^  ap.  Littré:  Coutume. 

Di'ot  (dré',  Di-otte,  adj.  Droit,   droite. 

Une  tète  de  barbe  avec  l'ptoile  nette 
L'encolure  d'un  cygne,  efïilée  et  l)ien  drette 

Molikkf:,  Fdcheur,  act.  II,  se.  7. 
Au  dret  de,  en  face  de. 

Di-ètîei-,  îèi-e,  s/n.  et  /'.  Droitier,  qui  se  sert  mieux  de  la  niaiii 
«  drette  »  que  de  la  main  gauche. 

]>i-o^-iie5  .s/".  Il  Cercle  de  drogue,  cercle  de  chêne,  terme  de 
métier. 

Environ  neuf  mauvaises  roiles  de  cercles  de  drogues. 

11  nivôse  an  II.  Ai'cli.  munie.  St-Denis-sur-Loire. 

Étym.  Origine  inconnue.  Les  tonneliers  prétendent  que  ce 
nom  doit  venir  de  la  mauvaise  qualité  de  cette  sorte  de  cercle. 

l>i-ole,  s/ji.   Petit  garçon,  jeune  fils  :    Appelle  dune    ton 
drôle. 
Étym.  Origine  inconnue. 

Drôliiie^  sf.  Petite  fille  :  Elle  est  jolie,  ta  drôline. 
Étym.  Drôle,  ci-dessus. 

Droiiiiie,  (on  prononce  souvent  de-rouine),  sf,  Meule  de 
remouleur,  mue  par  le  pied. 

Étym.  Onomatopée,  imitant  le  bruit  de  cette  roue  en  mou- 
vement :  dr/')',  dj'rr,  drrr. 

I>i-ii^09  sf.  Drageon,  nouvelle  pousse  qui  naît  à  la  racine 
d'un  végétal.  ||  Brin  de  jonc  qui  se  place  entre  lesdouelles  d'une 
futaille  pour  la  rendre  étanche,  quand  elle  a  du  «  trop-fond.  » 

Étym.  Origine  inconnue. 


.^«ojxjèo. 


Èl>as;ei%  va.  Le  même  que  Abager. 

Kballois  rrr.  KventQv.  ||  !'/•.  S'èballer.  s'éventer:  Laisser  du 
vin  s"éballer. 
Étym.  Une  liqueur  éventée  sent  la  balle  de  blé.  d'avoine. 

Èhorariieux  de  crapauds.  Locution  plaisante  des  paj^sans 
pour  désigner  un  vigneron  quelque  peu  maladroit:  se  dit  de 
même  en  Beauce.  pour  qualifier  un  petit  lal)oureur. 

Èelialoi-,  va.  Ecaler  :  Èclialler  «  un  »  noix;  échaler  un  mal. 
en  enlever  le  «  croiital  ». 

Item  pour  liuit  journées   de   femmes  pour   amasser  et  esc/ialler 

lesd.  noiz. 

150G.  Arch.  Hôtel-Dieu  de  Blois.  Reg.  E\ 

Pertiiiax,  eschalleur  de  noix. 

Rab.,  II,  30. 

Eacha/er  et  esckaleau  viennent  de  sqaallare  et  de  squallelam. 

MÉNAGE,  Les  orig.  de  la  langue Jr.  :  escaille. 

Étym.  A 11^  schale.  écaille.  Il  faut  laisser  à  Ménage  la  respon- 
sabilité de  ses  faciles  ét3"mologies  ;  il  aurait  été,  sans  doute, 
bien  embarrassé  de  les  justifier  par  des  textes. 

Kelialotée^  sf.  Morceau  de  pain  avec  sa  croûte  frottée  d'é- 
cbalotte.  et  mieux  d"ail,  et  saupoudrée  de  sel  ;  les  goui'mets, 
avant  de  saler,  étendent  une  légère  couche  de  beurre.  On  dit 
presque  toujours  rjialotée.  Si  on  ne  trouve  pas  le  mot  dans  les 
anciens  auteurs,  on  y  trouve,  du  moins,  la  description  non 
équivoque  du  mets  : 

Le  bon  Gallus trenche  du  gros  bis, 

De  gousses  d'aulx  en  frotte  gros  quignons. 

Crétin,  A  Charbonnier,  p.  231 

KeliaH>otei>  rr/.  Emonder  les  jeunes  pousses  :  Ecliarboter 
une  j)lante  (jeune  vigne),  la  tailler  pour  la  première  fois.  Ce  mot 
avait  anciennement  plusieurs  sens  qui  différent  du  nôtre  : 

Ung  bâton  dont  on  escharbotte  le  feu. 

Rab.,  I,  28. 
Escliarbotter  la  merde  des  petits  enfants. 

Ibid.,  II,  34. 


ECH  129 

C n  eseharhotiè. 

IbicL,  III.  2s. 

Étym.  Pour  écharpolcr,  aiigni.  local  de  lanc.  français 
cscharplr,  couper.  On  peut  admettre  aussi  que  ce  mot  est  une 
corruption  de  échorr/otfer  : 

Adonc  on  leur  esmonde  ou  eschargoite  les  racines  et  les  fueilles 

avec  des  forces. 

LiiÏBAUT,  Mais,  rust.,  II,  chap.  21. 

Echargotter  semble  un  proche  parent  de  cssargoticr  : 

S'il  est  transplanté,  fumé,  essarrjotté. 

N.  DU  Fail,  Contes  crEutrap.,  II,  p    172. 

Essargoter  est  formé  de  es  ])réf.  privai  if.  el  arriot.  ])our  rr(iof. 
et  signifie  enlever  les  jeunes  pousses. 

I^Z<*liai'|KN  sf.  II  Petil  corps  aigu  qui  s'introduit  acciden- 
l(dlement  dans  la  peau  :  J'ai  une  écharpe  dans  le  doigt  :  écharde. 

I^IeliiiiKloiiii*  («*),  rr.  Se  fanor.  dépérir,  en  ])arlanl  de 
certaines  plantes,  sousTinfluence  supposée  d'une  chaleur  latente 
du  sol:  lail.  i'échalotte.  quand  ils  sont  trop  enterrés,  s'échau- 
douissent.  Dans  les  champs,  on  trouve  quelquefois  des  veines 
de  terres  qui  sont  échaudouies.  c'est-à-dire  infertiles.  Dans  la 
Beauce  on  appelle  ces  veines  des  chaudières  : 

Il  y  a  cin(i  ou  :<ix  semaines,  un  laboureur  impatienté  de  voir,  dans 
une  excellente  terre  à  blé,  des  endroits  rebelles  à  la  culture,  ce  qu'en 
langage  beauceron  on  appelle  des  chaudières,  entreprit  de  défoncer 
le  soi  et  d'en  enlever  les  pierres  qui  le  gênaient. 

M'"  DE  RocuAMBEAU,  Bulletin  de  la  Société  Areliéologique 
du  Vendu  mois,  1887,  p.  351. 

Etym.  C/^a^^t^,  chaleur.  i|  ÀYV^ai^^oi^//' n'est  pas  absolument  le 
mémo  que  rchaudcr.  Cette  terminaison  o^fii'  a.  sur  la  termi- 
naison ei\  l'avantage  d'exinimer  nn(»  idée  d'ami)lification  et 
même  d'excès.  Coinp.  Assabouir  et  Rnrcstoiii. 

Kelielette,  sf.  Clochette,  mot  disparu. 

Une  grosse  clochette  ou  eclœlette  aussi  de  inétail. 

1757.  Invent.  fabr.  St-Denis.  Arch.  Loir-et-Cher.  G. 

Etym.  «  L'Aleman  nomme  Schell  une  sonnette  d'où  eschiles 
pour  des  clochettes  dans  Fœneste,  III.  7.  »  (Le  Duchat,  dans 
ApoL  pour  Hérod.,  chap.  XXXVIII). 

9 


18(1  ECU 

Èclii£(-iiiN  ^7'.  Echine:  Avoir  réchiiiiie  cassée. 

Mariage  de  Jean  des  Vignes, 
On  en  a  mal  aux  esc/u'gnes. 

Le  Dl'ciiat,  Proc.  en  rimes,  Paris,  1664. 

KeliijK'iieis  va.  Accabler  de  coups.  ||  Fatiguer  outre  mesure  : 
t  Une  ou vraçïe  èclii allante  ». 

Kelai-i1ii>  va.  Eclaircir  :  Ee  vin  s'éclardit. 

Kflat  <IVaii«  x///.  Averse  soudaine. 

EeliM!!ie9  sf.  Dans  le  dictionnaire  de  l'Académie  et  dans  celui 
de  Littré,  Eclisse  est  défini  :  Petite  claie  d'osier  sur  laquelle  on 
met  égoutter  le  fromage.  Chez  nous,  cette  petite  claie  s'appelle 
Rond ,  Voyez  ce  mot),  et  Y  Eclisse  est  une  «  foiscelle  »  qui  n'a  pas  de 
fond  :  c'est  précisément  le  rond  qui  lui  en  serl. 

Étym.  Ane.  li*-all''.  Kliozan.  fendre,  parce  qu'elle  est  faite 
o'énéralement  d'osier  ou  de  viorne  fendus. 

Eelore,  va.  Substitue  la  diphtongue  ou  à  o  dans  tous  ses 
temps  :  Les  petits  n'éclouront  pas,  il  fait  trop  «  fred  ». 

Fust-ce  en  hvver,  les  roses  sesclouront. 

Ronsard,  Amour,  14. 

Si  tous 

Tes  trous 

Esclous. 

Rab.,  I,  l;^ 

Voyez  %  prélim.  PIWXOXCIA  TIOX  :  0. 

Eeoij^^»e  (é-coua-sse),  sf.  Cosse  de  pois. 

Étym.  Prononciation  patoise  de  l'ancien  mot  franc,  écosse  : 

L'on  les  cuillira  devant  qu'elles  aient  grené,  encore  fort  tendres, 

avec  leur  coque,  ou  escosse. 

O.  Di-  Serre,  VIII,  ch.  6'. 

Etym.  Flamand  sdwsse,  même  sign. 

Ee<>^^<niiiei>  va.  Ecossonner  un  cep,  en  briser,  en  faire 
tomber  les  «  cossons  ». 

Étym.  A  Ecossonneuœ,  Littré  donne  comme  origine  écosson, 
écosse,  cosse.  C'est  une  erreur  ;  ce  mot  vient  de  é  préf.  qui 
marque  Tablation,  et  «  cosson  »,  bourgeon,  œil  des  arbres. 

Eeouette,  sf.  Balai,  guenille  fixéeau  bout  d'une  perche  dont 


EFF  131 

on  se  sert  pour  balayer  la  braise  quand  ou  chaurte  le  Tour. 
Il  Petit  l)alai  dont  se  sert  le  tonnelier  pour  nettoyerles  «  douelles  » 
d'une  l'utaillr  ([uil  raeconnnode. 

Ftvm.  Pour  écouvettc  (conmie  «  coi'c  »  i)0ur  coicré).,  dini.  de 
lanc.  français  rscnvhr.  l)alai. 

ÈtMMicttei-,  ra.  Nettoyer  le  four  au  moyen  de  Técouette. 

ÈcMMit,  .S'///.  Lieu  propre  à  écouter  en  cachette:  Celui  qui  va 
à  Técout  mérite  un  coup  de  fusil.  ||  Action  d'écouter  en  se 
cachant . 

Étym.  Ane.  franc,  escoiil.  de  c.scouIcj'. 

KcMMitei*  ik,  rti.  Voyez  Ac.ouTEH. 

l^]i*i<ailMMiilloi'9  va.  Ecraser,  mettre  en  bouillie,  écarb(juiller. 

Etym.  ])"aprés  Liltré.  du  lat.  excarbimculare,  réduire  en 
morceaux  menus  comme  du  charbon.  Xe  pourrait-on  y  V(jir 
plus  simplement  une  contraction  de  écrase)'  et  esbouiller  qui 
se  disait  anciennement  pour  Faire  sortir  les  boyaux  ? 

Kerevîelie  (é-ker-vi-che),  .s/.  Ecrevisse. 

Kenei-,  ra.  Donner  aux  rais  d'une  roue  une  certaine  incli- 
naison sur  le  rno^^eu,  ce  qu'on  appelle  écuanteur;  terme  de 
charronnage  :  Une  roue  trop  ou  pas  assez  écuée. 

Ety:\[.  jRcu  ?  par  comparaison  avec  la  forme  des  anciens 
boucliers  qui  étaient-  ronds  et  convexes  :  écuer,  donner  la 
forme  d"un  écu.  Ecuelle  a  cette  origine. 

Kcnlci*,  va.  Eculer  des  fromages,  mettre  dans  chaque 
«  foiscelle  »  la  quantité  de  caillé  nécessaire  pour  faire  un  fro- 
mage. 

Etym.  Ecuelle. 

Mangeant  une  esculée  de  lait. 

Rab..  IV,  17. 

Ou  peut-être  mieux  cifAller.  instrument  dont  on  se  sert  pour 
faire  cette  opération.  Cuiller  s'est  écrit  et  prononcé  culier  : 

Vela  à  tel  pot  tel  culier. 

CoQLiLL.,  Plaid,  de  la  Simple. 

Ëiratif$iller9  va.  et  n.  Nettoyer  un  taillis  de  tout  le  faux 
bois,  buissons,  broussailles,  «  déferter  ». 
Étym.  É,  préf.  qui  marque  l'ablation,  eifaux  (faux-bois). 


182  EFF 

Efïic'lie,  sf.  Le  même  que  Affiche. 

Elfi>i!xilloi%  va  et  n.  Le  même  que  Effausillek. 

Efri-oiiilloi-,  vff.  ôler  les  feuilles  de  :  Effrouiller  des 
«  naviaux  ».  des  branches  d'orme. 

ETYM.  ft    F/'OMil/CS    ». 

Èflaniiiiis  sf.  Tris.  Heur  :  Des  êflammes  jaunes. 
Étym.  Flamme,  forme  des  feuilles  de  cette  plante. 

Èa:laviii*<**  sf.  Engelure,  crevasse  causée  pas  le  froid  :  se 
dit  sur  la  rive  gauche  de  la  Loire,  notamment  à  Chailles. 
Étym.  Glace,  avec  le  sens  de  froidure. 

È.:;-laiidei>  va.  Èglander  une  branche,  larracher  au  tronc 
de  l'arbre.  [J  S'èglander,  se  détacher  du  tronc,  en  parlant  d'une 
branche.  Le  part,  passé  èglandé  se  dit  aussi  bien  de  l'arbre  que 
des  branches  :  Des  peupliers  tout  églandés. 

Étym.  Orig.  inconnue. 

ÈsoiiNNelei»,  va.  Faire  le  «  poussier  »  avec  le  râteau. 

Èfii-i-at!^  (é-gra).  s/n.  iil.  Prononciation  beauceronne  de 
A(;rats. 

Èjs;:i'eiiiillei>  va.  Ecraser,  réduire  en  très  petites  parcelles  : 
Égremillerduchenevis  pour  le  serin. 
Étym.  Fréquent,  de  «  gremir  ».  avec  le  préf.  c. 

Ètt'i^îii'iier,  va.  Ebrécher.  émousser  le  bord  ou  l'arrête  d'un 
corps  dur  en  en  faisant  éclater  des  petites  parcelles,  des  grains. 
On  dit  aussi  Ègraigner. 

Si    l'estoc    ou  espée  de  l'un   de  nous  ou  de  tous  deux  rompt  ou 

esr/raif/ne. 

I^xi'iLLV,  Suppl.  à  VHist.  du  CIi.  Baijard^  Godefroy. 

Étym.  Grain;  c'est  une  autre  forme  de  égrener. 
Èja-i-î^fimi-e,  sf.  Endroit  où  un  objet  est  égrigné. 

¥Ai\H  (ê-la;,  sjh.  pi.  .Menus  débris  laissés  sur  les  bords  par  les 
eaux  quand  elles  se  retirent;  ne  se  dit,  en  Blaisois,  que  dans 
les  lieux  baignés  par  des  cours  d'eau. 

Étym.  Peut-être  laisser.  (Voyez  |  prélim.  PKOXOXCIA- 
TIOX  :  Ai). 


EMB  133 

ESoelieis  m.  l'ihranler.  secouer. 

Le  bouton  (je)  piins  à  es/ochier. 

Rose,  22(i:{7. 

Le  sei'i'ui'ii.'i'   uiai'clK.'  ;l   lu  .grille  (|u'il   avoii  clochée  auparavant, 

l'arrache  et  entre  le  fireniier. 

d'Aubigm:,  I/(s(.,  II,  OI. 
Il  S'èloclier,  r,\  Branler. 

Et  vous,  mes  dentz,  cliascune  si  s'esloche. 

Villon,  Requeste  à  la  Court. 
Un  dit  aussi  Alodier. 

Étym.  Littré  donne  :  Lat.  \\c[\ïca'-locarc,  de  ex^  hors  et  locits^ 

lieu  :   déplacer.  Ce  n'est  pas  mon  avis.    Voyiez  Élosser.  dont 

èloclier  n'est  qu'une  variante. 

-r  , 

l^:ioMNei*9  va.  Secouer,  ébranler  :  Elosser  une  dent,  élosser 

un  arbre. 

Étym.  E  et  lusse r  II. 

l'^loiiiMlii-,  ra.  Etourdir. 

Le  plantain  rafreschit  sans  élourdir  et  liebeter. 

Comment.,  chap.  XI. 

Kliiiiiaeer^  va.  ein.  Oler,  enlever  les  «  lumas  »  :  Elunia<îer 
une  vigne. 

KiiiliarraN,  srn.  \\  Ce  n'est  pas  ça  l'embarras,  locution 
apprubative  :  Si  nous  allions  serrer  cette  avoine  ?  —  Ce  n'est 
pas  ça  l'embarras  !  c'est-à-dire  :  Ce  ne  serait  pas  mal  à  propos. 

Kiiibari-asKée,  afIJ.  f.  Enceinte,  surtout  en  parlant  d'une 
tille  :  La  voilà  encore  embarrassée. 

» 

Kiiiliat  an-bà),  sm.  Bande  de  fer  qui  garnit  le  bord  d'une 
roue. 

Plus  vendu   et  livré une  vieille   roue  de  charette  ferrée  d'un 

vieux  embats  de  fer  usé. 

10  janv.  ITGd.  Vente,  f''  29,  v-^.  Arch.  H.  Johannet. 

Étym.  Subst.  verbal  de  ernbattre. 

Eiiil>o]»eliiioi>  va.  Envelopper  (avec  une  étoffe)  :  Il  lui  a 
embobeliné  la  tête  dans  son  cache-nez. 
Etym.  En  et  bobeline  pour  bobine. 

Eiuhoiiueter  ^an-bon-né-té),    va.   Mettre  un   bonnet  à  : 


134  EMB 

Embonneter    un    enfant.     S'emploie    surtout    dans    la    loc.   : 
Embonneter  un  *^  moine  »,  le  garnir  de  sa  ficelle. 

KiiilHHic*lu»iiiiei>  va.  Mettre  en  bouchon.  ||  S"embou- 
chonner.  vr.  Se  mettre  en  bouchon,  en  pelote  :  Les  draps 
se  sont  embouchonnés  dans  mon  lit. 

KiiilM-ayei-,  r((  et  n.  Mettre  une  voiture  dans  «  le  brai  ». 
Il  Par  ejct.  Mettre  en  mouvement  une  machine  au  moyen  d'une 
courroie  de  transmission  ou  d'un  autre  appareil. 
Êtym.  <^  Brai  ». 

EiiilH-oiiille,  sf.  Embarras,  confusion  :  C'est  une  embrouille 
à  ne  plus  s'y  reconnaître. 
Étym.  Ital.  imbroglio,  même  signif. 

Kiiiln-onlei^  vn.  Fixer  l'essieu  sous  le  chartilau  moyen  des 
embroùloirs. 

Éty.m.  C'est  peut-être  le  mot  Brèlo/r  dont  on  se  sert  en 
artillerie  :  Brêler  la  pièce  avec  lavant- train  et  la  débrèler, 
c'est-à-dire  attacher  le  canon  sous  l'avant-train  au  mo3^en  d'une 
prolonge  et  le  détacher.  Brèler  semble  tenir  à  l'anc.  franc. 
hrail,  piège  à  prendre  les  oiseaux  et  qui  se  tendait  au  moyen 
d'une  cordelette. 

Kiiilii-onloii^  sra.  Pièce  de  bois  qui  sert  à  fixer  Tessieu 
sous  le  chartil,  c'est-à-dire  à  «  embroûler  ». 

Un  baston  appelé  embroiloir  de  charrette. 

1412.  DucANGE,  embrum. 

Eiiieeliei*  fé-meu-che),  va.  Enlever  la  mèche  de  :  Émecher 
son  fouet  à  force  de  fouàiller.  ||  Fig.  Emeche,  part,  passé,  légère- 
ment pris  de  vin. 

ELiiiiiisiiielie  (an-man-che;,  sf.  Mécanique,  instrument  quel- 
conque dont  la  vue  provoque  l'ètonnement  :  Une  drôle  d'em- 
manclie  que  c'te  machine-là!  1|  Fig.  et  le  plus  souvent:  Affaire, 
situation  compliquée,  embrouillée,  périlleuse  :  Le  marié  ne 
voulait  pas  aller  en  confesse,  la  mariée  «  criait  ».  toute  la  noce 
grognait,  le  curé  voulait  f . . .  (mettre  tout  le  monde  à  la  porte, 
en  voilà  une  emmanche  î 

Etym.  Ernr,inyif]ior. 


EMP  lo5 

EiiiiiioiiecliM-  aii-inoii-ce-le).  va.  ]M(Mliv  en  «  niouciaii  »,  eu 
nioucoau  :  iMiiinoucoloi'  de  la  [)aillo. 

l^^iiiiiiiiloiiiM"!'  (an-mu-lon-nei.  nt.  Mellre  on  «  iiiulou  »>,  ou 
petits  las:  Knuiiulouiier  de  la  «  liii/ardc  «. 

Le  suppliant  ceuilioii  cl  ainulonnoii  foin. 

1:{<S7.  l)i;f'ANf;i;,  ainahjare. 

Kiiioi'c*lioi%  rit.  lùnorelier  une  lanehe.  enlever  la  matière 
gluanlcMiui  la  couvre.  î|  Parext.  Ecailler:  Eniorcher  une  carpe. 

Mn   ploml)  l)(^»illant  p(jiir  niicuK  {n'A  esmorclior 
S()i(Mit  t'i'ittos  cos  langncs  vcninifiuses. 

\  ii.i.ox,  Bail .  '(  l'Ji  rcairal  ». 

Etvm.  liai.  ijKH'chiii,  lai.  (Uiiitrai,  lie  dliuile  ?  Origine 
incertaine. 

l^^iiioii\'CM>  }:a.  Agil(M\  Irouhlcr  :  On  descend  les  cluisses 
samedi,  ça  va  émouver  le  temps.  La  procession  des  chasses 
contenant  les  reliques  de  saint  Victor  et  de  plusieurs  autres 
Saints,  se  fait  en  grande  pompe  à  travers  la  paroisse  de  la 
Cliaussée-St-Victor.  le  dimanche  qui  suit  la  céléhration  de  la 
fête  de  Saint-Pierre.  C'est,  c'était  surtout  autrefois,  la  cérémonie 
religieuse  la  plus  céléhre  de  toute  la  contrée.  Lck  veille  de  la 
fête,  pendant  le  chant  des  premières  vêpres,  on  descend  de 
leurs  niches  les  huit  châsses,  et  on  les  dispose  sur  une  estrade 
au  milieu  du  chœur  de  l'église.  On  a  cru  longtemps  que  cette 
()[)éralion  trouhlait  la  temi)érature.  Aujourd'hui  on  le  dit  encore, 
mais  on  ne  le  croit  i)lus.  ||  Occasionner  le  «  déhord  »  :  11  a  été 
ohligé  de  sortir  au  galop  de  l'audience,  les  juges,  les  avocats, 
les  gendarmes,  tout  ça  l'émouvait. 

Étym.  Lat.  E  et  movere,  mouvoir. 

Eiii|iaiia;;-c,  sm.   Tout  ce  qui  constitue  l'oulillage  d'une 

maison  de  culture  :  En  parlant,  il  a  emmené  tout  son  empanage. 

Il  Train  dune  maison  :  C'est  une  maison  d'un  grand  empanage. 

Étym.  Forme  ancienne  de  ftpcmage,  dotation  de  prince,  et, 
par  ext.,  domaine,  en  général. 

Einpaiiiié,  ée,  adj.  Garni  de  panne  :  J'ai  acheté  un  quartier 
de  cochon  douze  sous  la  livre,  tout  empanné. 

Eiiipai'lé^  ée.  adJ.  Voyez  Ex. 


136  '  EMP 

Eiii|uVlier  C^')«  ^"^'-  ^'emploie  toujours  avec  la  conjonction 
que  :  On  ne  peut  sempècher  que  de  rire. 

Et  je  ne  me  puis  empêcher  que  je  ne  me  réjouisse. 

8  mars  1(527.  Voiture,  Œuv.,  p.  7,  Paris,  1680. 

Étym.  S'cj/ipàdicr,  ayant  le  sens  de  faire  aiUre^nent,  prend 
que  au  même  titre  que  cette  locution  :  on  ne"  peut  s'empêcher, 
c'est-à-dire  faire  autrement  que  de  rire. 

KiiipoiiU-iie,  sf.  Il  Ptirtie  de  la  «  douelle  »  qui.  dans  un  fût, 
fait  saillie  en  dehors  du  fond. 
Étym.  Peigne.  [Voijez  ce  mot). 

EiiiiH'i-laii,  sm.  Éperlan.  c^'prinus  bipunclatus.  petit 
poisson. 

Empêtra,  ^m.  Objet,  et,  surtout,  personne  qui  embarrasse, 
qui  empêtre  :  mot  badin. 

Einplati-e,  substantif  masculin  aujourd'hui,  est  encore  fé- 
minin en  blaisois.  comme  il  Tétait  dans  Tancienne  langue. 

Elle  me  conta  de  quelle  façon  elle  avoit  fait  donner  cette  emplâtre. 

Skvignk,  L.  à  M.  de  Pomponne.  21  nov.  1664. 

Plus  luy  et  porté  une  (/rende  emplâtre  de  ciguë  pour  mettre  sur  la 

ratte. 

Journ.  de  Giraud,  f^'  :^.  V.  Arch.  L.-eL-Ch.  E.  (578  bis. 

Eiliplayer  lan-plé-ie).  va.  Employer:  Il  est  trop  «  faignant  » 
pour  que  je  r"empla3'e. 

ï^TYM.  La  parenté  (Memplayer  et  d'e/nj^loi  est  tout  aussi  légi- 
time que  celle  d'effrayer  et  d'effroi. 

Eiiipoii-iio,  .9/1  Loc.pf'ov.  Acheter  à  la  foire  dempogne.  se 
dit  pour  dero])er.  en  jouant  sur  le  mot  empogne,  qu'on  suppose 
un  nom  de  lieu.  L'italien  dit  absolument  de  même:  L'a  avuto 
alla  fiera  a  Rarrrpino. 

EiiiiHitcS  ée,   adj.  Lenl  à  se  mouvoir:   Un  gros  empoté. 

Eiiipi'<'i]tei%  va.  Emprunter. 
Étym.  Lat.  In,  en,  et  ;;/Y>É'.s-^ar^,  prêter. 

Eli,  prép.  S'emploie  dans  ces  locutions  :  Être,  ou  aller  en 
confesse,  se  confesser:  être  ou  aller  en  charrue.,  labourer. 
De  la  même  manière  on  disait  anciennement  aller,  être  en 
gibier  pour  chasser  : 


ENC  137 

Martin    le  Gordien  escuier  alant  en   gibier,  un  espervier  en  son 

poing. 

VA\)i).  Dlcange,  (jibicere. 

Cet  liomiiir  esl  bien  on  paii(M-.  il  parlo  l)ieii,  il  est  d'une 
convorsntion  f;K*i le.  agréable.  Celle  ioeiiUoii  s'éerivail  ancien- 
nement diinseiil  mol  el  formait  un  nrljectil"  : 

Franchise,  la  bien  cmparlée. 

Rose,  o\\\)'). 

Le  Roy  (Louis  XII)  qui  estoil  un  beau  jjrince  a  merveilles,  très 
scavant  et  moult  bien  rmparlè. 

Jean  n'Ai  ton.  aji.  Bernier,  [».  117. 

I<]iiaii»é  (an-nè-re).  (n/j.  m.  Se  dit  dun  nid  d'oiseau  ajjan- 
dunné  par  la  mère  lorsqu'elle  s'est  aperçue  qu'il  a  été  découvert 
et  touché:  Le  nid  (|ue  lu  m'as  enseigné  est  enairé. 

Étym.  Oriffine  incertaine.  En  air?  comme  ([ui  dirait  éventé  ? 
Enaire  sur  la  rive  droite  de  la  Loire,  enaisc  sur  la  rive  gauche, 
enhaic  i\\\\\o\ràv()\\.hnzc  en  Beauce.  Que  signifie  cnliasé  d-àw^ 
ce  passage  de  Cyrano  de  Bergerac  : 

Acoutés.  ol  (elle)  n'a  que  faire  de  faire  tant  Venhasée,  ol  n*a  goûte 

ne  brin  de  biau. 

Le  Pédant  Joué,  act.  IL  se.  2  (Amst.,  1711). 

iJésairer  qn'i,  dans  l'ancienne  langue,  était  un  s^mon^mie  de 
dénicher,  est  un  composé  de  aire.  nid. 

Ii:iic*aiieliei>  va.  Presser,  étreindre  entre  deux  corps  durs  : 
La  [)orle.  en  se  refermant  tout  d'un  coup,  a  encanché  sa  robe. 
Il  S'encancher,  vr.  Se  prendre  le  bras,  la  main.  etc.  :  Je  me  suis 
encanché  le  doigt  dans  la  porte.  ||  Fig.  Encancher.  engager  dans 
une  mauvaise  affaire  :  Ce  gredin-lâ  va  bien  finir  par  en  encan- 
rher  quelques-uns.  I^a  langue  littéraire  n'a  pas  d'équivalent. 

Étym.  Origine  incertaine.  (Term.  andi,  étroit.  L'espagnol  a 
cngancJiar,  accrocher,  et  sencachay\  "s'embarrasser  dans  un 
l)assage  étroit.  Com/;.  aussi  l'anc.  franc,  cant,  coin.  bord. 

Encan îii'CM-  C^')f  '''"•  î-<?  même  que  Se  Caniger. 

Eiieariiei',  va.  Infecter,  imprégner  d'émanations  fétides  : 
Quand  il  lève  son  fumier,  il  encarne  la  maison.  ||  Vn.  Répandre 
une  odeur  infecte  :  Ce  fromage  encarne. 

Étym.  Carne,  viande  gâtée,  puante. 


138  ENC 

Eiic*ai-i|iicloi%  ra.  Mettre  en  quartiers,  briser:  Le  cheval  a 
pris  le  mors  aux  dents,  il  a  encarquelé  la  charrette. 
Étym.  Offar(2iile)\  prouonc.  ])atoise  de  qvartic)-. 

\'n  //itarquié  de  vaigne. 

MoLiKRF,  Médecin,  act.  II,  se.  2. 

F^fiHiai-iu'UMs  ro.  Oaruir  de  «  cliarniers  »  :  Encharnelerune 

«<  plante  ». 

Vigne  bien  spée  (cepée)  et  enc/iarne/ée. 

1509.  Arch.  L.-et-Ch.  G.  128. 

KiieliaiiMMoiiiiei-^  ra.  Chauler:  Enchaussonner  du  blé. 

Que  doresenavant  tons  cuirez  seront  enchaussumez . 

1  IHT.  DuCANGF,  Calcinatium. 

Etym.  Cltau.r. 

Eiiehèti-en>!»e  el  Eiichiiiti-eiise,  sf.  Bâtis  qui  supporte  le 
treuil  et  le  toit  d"un  i)uits. 

Plus  payé  treize  sols  six  deniers  pour  la  part  du  prix  de  Venehin- 
treuse  du  puy  de  la  place. 

1711.  Marelle  de  l'Eglise  de  la  Chaussée-St-Victor. 
Payé  à  M.  Clément  Charpentier  trois  livres  quatre  sols,  tant  pour 

Venchetreuse  du  puid  que  pour  deux  bancs 

r.  11.  lOicl.,  ibid. 

Étym.  Probablement  \)o\xy  enchevètritre,  assemblage  de  pièces 
de  charpente.  Toutefois  la  forme  enchintr  semble  tenir  à 
chintre,  cintre,  lat.  cinctura,  l'enchintreuse  formant,  en  effet, 
une  sorte  de  ceinture  qui  couronne  l'orifice  du  puits.  Mais  il 
est  difficile  de  décider,  la  prononciation  actuelle  étant  encore, 
comme  autrefois,  tantôt  enchin,  tantôt  enchè. 

Eiicoiil»liii-e,  sf.  Lanière,  et  souvent  peau  d'anguille,  qui 
unit  la  verge  au  «  tou  du  floau.  » 
Étym  «  Conhler  ». 

Eiieoiii-ii-  (s'),  m.  Se  sauver  en  courant. 

Sitôt  que  pique  se  vit  : 
Ali  !  je  suis  perdu,  se  dit. 
Et  n'encourant  vers  sa  mère 
Lui   montre  sa  plaie  améie. 

RoNS.,  Am.  vol.  de  miel. 

Eiu'i'e,  sf.  Il  Prov.  Le  papier  ne  refuse  point  l'encre  :  On 
écrit  et  on  imprime  tout,  le  vrai  et  le  faux. 


EXF  181) 

KiMl<Miiiii«'s  <'ms  ((<ij.  Malin,  hupiiii.  (pii  a  l('(liahlo  aucnr))s. 
(Ml  parlanl  des  enlVmtsou  des  jeunes  ^ens. 

(Onaïul  ils  voyent  ces  pucelettes 

Endemenêes. 

Villon.  Grand  testament. 

Étym.  l'oiir  cndémoné.  de  démon. 

l'^iidi-d  (an-dré".  sm.  Le  conlraire  d(î  l'envers.  ||  Lieu  quel- 
conque :  Aller  dans  tel  endret. 

Salomon,  qui  grand  clerc  était 
Le  recon liait  en  <juel(|ue  endroit, 

T. A  Font.,  Joconde. 

Kiiiliii'ei>  va.  Avoir  besoin  de:  Il  lonilie  de  l'eau.  J'endu- 
rerais bien  un  parapluie,  c'es(-â-dire  un  parapluie  nie  serai! 
utile,  ou  plutôt,  en  considérant  6'??f/^/>r/^  comme  employé  ellijdi- 
quement,  j'endurerais  bien  qu'on  me  donnât  un  parapluie. 

li^iiraiNMiMix,  l'Hwe,  adj.  Taquin  avec  olistination,  entêté. 

En fmcewT,  lascivious,  pétulant. 

IGOU.  CoTGRAVE,  Dictionn. 

Ktym.  Lat.  infensus,  très  méchant,  acharné. 

Iiliitaitei-,  va.  Emplir  par  dessus  les  bords  :  Les  pommes  de 
terre  se  vendent  à  mesure  enfaîtée. 

Eiitaitiire,  sf.  La  partie  d'une  denrée  mesurée  qui  dépasse 
les  bords  de  la  mesure. 

li^iilleiiiiiiN  sf.  Enflure  avec  inllammation. 

l'^iifoiidi-e,  ra.  Mouiller,  trenqier  :  La   [)luie  m'a  tout  en- 

Ibiidu. 

Gelez,  ineunlriz  et  en  fondiez. 

Villon,  Petit  Testant . 

Hz  alluniL'i'ent  du  l'en  pour  lui  seiclier  ses  hal)illeinens,  qui  estoient 

tous  en  fondus  d'eau. 

1 17.{.   Ducangi:.  infusio. 

\\    T'/?.   KIre  perméajjle  à  l'eau.   Cette  «  bauge  «  est  si   bien 
couverte  qu'elle  n'enfond  pas. 
Etym.  Lat.  infundere,  verser  dans.  sur. 

Eiifinidiii-e,  sf.  Etal  de  celui  ou  de  ce  qui  est  enfondu. 
Il  Pluie  subite,  abondante,  sans  vent  et  favorable  aux  récoltes: 
Lne  bonne  enfondure  attendrit  la  coque  du  raisin. 


140  ENF 

Eiifi'oiiiei*9  va.  Enfermer.  On  rencontre  enfroncr  dans  les 
anciens  auteurs.  (  T  a//t'v  Renfromer). 

Eiia;'oaii<*oi'  C^')*   '"''•  S'imaginer,  inventer:  Il  n'y  pas  de 

malice  quil  ne  sengeance.  Ne  s"est-il  pas  engeance  de 

ÉxYM.  Lat.  ingcncrare.  engendrer,  en  parlant  de  l'esprit. 

Eii£;-lotii%  ra.  Engloutir:  Ils  m"ont  fait  manger  un  «  routi  » 
de  cochon  qui  était  si  gras  qu'il  m"a  engloti  le  cœur. 

Eii^oiilei'4  va.  ||  Fig.  Injurier:  Chaque  fois  qu'il  va  au  liai, 
un  l'engoule. 

Étym.  Engonler  n'est  pas  grossier  comme  engueuler,  goide 
se  disant  plus  pour  houche  que  pour  gueule. 

Eii^-i'aiN!!»ei>  vn.  \\  Prov.  Les  gorets  n'engraissent  pas  d'iau 
claire  :  se  dit  plaisamment,  en  manière  de  consolation,  quand 
on  trouve  dans  son  plat  quelque  corps  étranger  qui  n'est  pas 
propre:  et  fig..  quand  on  voit  un  individu  s'enrichir  par  des 
mo^'ens  malhonnêtes. 

Eiis;-i'até,  ée,  adj.  Qui  est  muni  de  ses  «  agrats  ».  Ce  mot 
est  plutôt  heauceron  que  hlaisois. 

St^ra  aussi  tenu  ledict  preneur   et  a  prorais  de  laisser  à  la  fin  du 

prest  bail  ladicte  mestairie  enrjratée  de  toutes  et  chacunes  les  pailles 

et  aultres  ag-rats  qui  proviendront  en   ladicte  année   dernière   desj 

terres  dudict  lieu.  î 

5  nov.  1597.  Bail.  Arch.  H.  Johannet. 

Eii^-raii^-e,  sf.  Sorte  de  jeu  d'enfant  :  Jouer  à  l'engrange  ; 
une  partie  d'engrangé.  On  dessine  sur  la  terre  un  carré  partagé 
en  huit  triangles  égaux  par  une  ligne  verticale,  une  horizon- 
tale et  deux  diat^onales,  c'est-à-dire  un  carré  gironné.  Les  deux 
joueurs,  munis  chacun  de  trois  cailloux  qui  leur  servent  de 
pions  les  posent  alternativement  sur  les  points  de  rencontre  ou 
d'intersection  des  lignes.  Pour  gagner  la  partie,  il  faut  arriver 
à  placer  ses  trois  cailloux  sur  une  ligne  droite. 

Etym.  En  dans,  et  grange  ?  probablement  parce  qu'on  essaie 
de  caser  ses  pions  comme  des  gerbes  dans  une  grange. 

Eng-iiîii,  .s>/?.  Outil  de  tonnelier,  probablement  le  bâtissoir. 
mot  disparu  : 


ENT  141 

Quatre  doluueres,  une  plane,  trois  asses,  deux  l'eillez;  un  enguin, 
un  asseau.  un  Ijarrouer. 

21>  avril  Kil*.).  Invent,  (,'oudret.  Arcli.  L.-et-Cli. 
B.  Baill.  de  Blois. 

Ii]ii*liiii  ,;i-iiui),  adv.  Aujourd'hui. 

Que  ne  la  vove  encor  enninjt. 

Rose,  (110. 

Étym.  Fil,  dans,  ol  /lui,  le  jour  présent.  (J'oycz  Anuit). 

\/ 
KiiiienjU'oi'  lan-neu-ge),  rrr.  Ennuver. 

Ktym.  C'est  le  t'ranç.  Ciuiuiier,  avec  la  prononciation  locale  du 

Il  et  la  substitution  du  g  au  //.  [Voyez  Abagk:). 

Eainiii^'i'ei- (an-nu-gre),  r«.  Salir  avec  une  matière  grasse, 
gluante,  visqueuse  :  Il  s'est  ennugre  les  mains  de  poix,  il  en  a  les 
mains  tout  ennugrèes. 

Étym.  Origine  inconnue. 

I^:iu|iiiqniiiei>  r/i.  Souiller,  salir.  I|  S'emploie  surtout  au 
/uj.  :  Xe  faire  aucun  cas  de  quelqu'un,  le  mépriser  :  Dis-lui 
donc  que  je  renqui([uine  :  mot  badin. 

Etym.  L'anc.  langue  avait  Inqiiîner,  du  latin  inquinare. 
souiller. 

Eiii-aya^-ei»(an-ria-ge',  va.  ^Mettre  dans  le  «  raj^age  »  : 
Enrayâger  un  «  laboureux».  le  mettre  en  train  en  commençant 
une  raie.  ||  Fig.  Il  est  bien  mal  enrayage,  il  est  engagé  dans  une 
mauvaise  affaire.  L'ancien  français  avait  nrraier,  même  sign. 
(Ducange:  (irralare). 

Eiii*isVg-ei>  ni .  Le  même  que  Exrayager. 

Eiifl'oiiafie,  ée,  ndj.  Fortement  enroué. 
Étym.  Augm.  et  péj.  de  enroue. 

EiiNaiivei-  («'),  va.  Se  sauver. 

EiiNoiiillé,  ée,  adj.  Qui  a  une  souille. 

Plus  deux  autres  lits  de  plume  meslée,  et  deux  travers  ensouillès 
de  coutv  de  Xante. 

Xov.  nSlJ.  Vente  volont.,  p.  32.  Arch.  H.  Johannet. 

Eiiteiiie^  sf.  Premier  morceau  coupé  d'un  pain. 
Étym.  Entemer,  ci-dessous. 


'1^ 


142  EXT 

Eiiteiiiei*  (an-le-me).  r<?.  Eiilamer  :  Kiitemer  le  pain.  On  dit 
aussi  Entotticr. 

Elle  (la   iouidre)  couïîUmera  Icb  os   des  cori^s,  sans   enlommer  la 

chair  qui  les  couure. 

Rab.,  111,  ;ii. 

Eiiteiitlii,  stit.  Chose  convenue  d'avance,  complot  :  Ils  se 
sont  rencontrés  comme  par  liazard.  mais  c'était  un  entendu. 

Eiitei-preiiflfe^  va.  \\  Enterprendre  quelqu'un,  le  citer  en 
justice  :  Il  m'a  dit  tant  de  sottises  que  je  vas  l'enterprendre. 

J'ai  appris  que  madame  de  Villars  ne  l'a  entrepris  qu'à  cause 
qu'elle  vouloit  avoir  de  lui  quelque  chose,  à  quoi  il  ne  consentoit  pas. 

T.  DES  RÉAUX,  t.  VIII,  ]).  231. 

Enfouie,  .s/".  Le  même  que  Exieme. 
Entourer,  va.  Le  même  que  Extemer. 

Eiiti»î<*oeliei>  ni.  Former  une  ligne  brisée  qui  fait,  à  droite 
et  à  gauche,  des  saillies  à  peu  prés  S3^métriques.  Si  on  partage 
en  deux  parties  égales,  dans  le  sens  de  la  longueur,  une  vigne 
plantée  dans  le  sens  de  la  largeur  dont  F  «  orne  »  porte  un  nombre 
impair  de  ceps,  sur  la  ligne  de  séparation  les  ceps  entricoche- 
ront.  Un  apprenti  laboure  en  entricochant. 

Étym.  Entre  et  coclie,  c'est-à-dire  coches  qui  entrent  les  unes 
dans  les  autres. 

Eiiveliiiiei-,  va.  Envenimer:  Elle  s'est  mis  les  mains  dans 
le  «  lessu  »,  ça  lui  a  envelimé  son  mal. 

Serpens  envelnnés  en  leurs  oreilles  estoient. 

Le  Débat  du  Corps,  p.  02,,  ap.  Talbert. 
■  Étym.  «  ^'elin  ». 

Envoyer,  va.  Fait  au  fut.  :  f  envolerai;  et  au  conditionnel  : 

f  envolerais. 

Saint    Michiel   i   envoiera 

Qui  d'un  effondre  l'occira. 

DucANGE,  atàarr/ratf. 

F^eut  conclud que  l'on  enuolroit  le  plus  vieulx. 

Rab.,  I,  17. 

Eiivi-illoiiiier,  va.  Enrouler  (un  brin  flexible  autour  d'un 
objet  quelconque,  comme  font  les  vrilles  d'une  plante  grim- 
pante) :  Envrillonner  une  corde  autour  d'un  bâton . 


EIUl  143 

Baillez  nue  le  crillonne  ceste  cliorde. 

Hai5.,  IV,  23. 

S'eiivrilloniier,  rr.    Kii   itaiiaul    des   piaules,   s'enrouler:  Le 
chèvre-feuille  s'envrilloune  aulour  du  lilieul. 
Étym.  «  VriUoa  ». 

l!:ii>-i*<>riillei*9  rii.  Enrouler,  envelopper  négligemment, 
sans  soin. 

Ktvm.  Enn'OHî'l/e,'  dérive  ])r()babl(Mn(Md  de  rritle  comme  rn- 
vriiloniiC)'.  son  (juasi-synonyme,  dérive  de  «  rriiion.  » 

K|iée,  sf.  Chacune  des  deux  perches  qui  se  placent,  pour 
soutenir  les  planches,  sur  h*  marc  arrangé  pour  éli-e  pressuré. 

l^^piaisoii,  sf.  Epiage  :  se  dit  surloul  de  la  vigne  :  apparition 

du  raison  :  .le  n<*  sais  pas  c(^  que  s(Ta  la  vendange,  mais  Fépiai- 
son  est  belle. 

li^piaMNe,  sf.  Xom  donné  au  \'ulpin  des  champs,  alopecurus 
agrestis,  au  Brome,  bromus  sterilis,  et  quelquefois  à  TOrge 
queue  de  souris,  hordeum  murinum. 

Étym.  Epi,  avec  le  suff.  péj.  assc  :  mauvais  épi. 

l^]|>iiio-iioii-c>  sf.  Prunellier,  prunus  spinosa. 

tlpiii^ie,  sf.  Il  Petit  tasseau  de  bois  quon  met  entre  des  ais 
nouvellement  sciés,  pour  qu'ils  puissent  sécher  plus  aisément 
sans  gauchir. 

li^piKg'ler,  -on.  ||  Placer  des  «  épingles  »  (entre  des  ais  nou- 
vellement sciés)  :  Epingler  du  plancher. 

l^^filètei-.  Vil.  Le  même  que  Apli-:tek. 

È4|iioiiter  (é-cu-té;,  r«.  Rompre  (une  fleur,  un  fruit),  au  ras 
de  son  pédoncule,  de  sa  queue,  de  sa  tige  :  Equeuter  une  rose, 
des  épis  équeutés.  ||  S'équeuter,  vr.  Se  détacher  de  son  pédon- 
cule :  Le  vent  souffle  si  fort  que  les  épis  s'équeutent  tout  seuls. 
On  dit  plus  souvent  acuter  dans  la  campagne. 

Ei-i'îei>  îèi-e,  adj.  Qui  marche  d'un  gras  pas.  ||  Flg.  Diligent, 
actif  :  Avec  un  maître  aussi  errier,  les  domestiques  se  remuent. 

De  che  certes  ont  graiit  mestier 

Tout  pèlerin  et  tout  esrier  (voyageur) 

Qui  passent  par  icelle  terre. 

Duc-^NGE,  erare, 

Étym.  Erre,  allure. 


144  ESC 

E$$eni'bil1ai'i1«  aii-rte  c(  Eseai-hîllati'e,  adj.  Pétulant, 
dissipé,  diflicilo  à  gouverner,  en  jiarlant  d'un  enfanl. 

Galant,  brub(|ue,  esearbillat. 

N.  DU  Fail,  Prop.  rust.,  p.  G2. 
Escarbillard,  a.  pop.  iiierry. 

Ch.  NuGENT,  Dictionary.  Dublin.  1770. 

Étym.  Orig.  incert.  Il  faut  peut-être  songer  à  cscarUlle, 
menu  charbon.  Escarbillard  alors  signifierait  ayxlent  comme 
un  charbon;  on  dit  bien  :  chaud  comme  braise.  La  ^Ionno.ye 
prétend  que  ce  mot  vient  de  l'espagnol  escarapclar,  se  remuer 
avec  véhémence,  s  agiter.  {Colites  ctNouv.  de  Bon.  des  Periers. 
t.  II.  ]).  152.  Amsterd..  1785). 

K»eai'iiititei>  ra.  Escamoter  :  On  m"a  (^scarmolé  mon 
porte-monnaie. 

Eseart  [ess-kar;,  .s///.  Espace,  champ  libre.  Un  enfant, 
prenant  son  élan,  au  jeu  de  saute-mouton,  dira  :  Faut  c[ue  jp 
prenne  de  l'escart. 

Étym.  C'est  Tancienne  forme  de  écart. 

Eï^eh^t  (ess-clo),  sm.  Sabot  tout  en  bois,  sans  bride  ni 
«  cossin  )'.  Ce  mot  tend  à  disparaître  :  aujourd'hui  on  dit 
plutôt  Irou-de-miUot. 

Je  veis  qu'elle  (la  vieille)  descliaussa  un  de  ses  esclos  (nous  les 

nommons  sabotz). 

Rau  ,  III.  17. 

E«eofïîoi>  va.  Tuer,  massacrer,  terme  badin. 

Étym.  Ital.  scof/lare,  scoiwicire.,  éclater,  crever,  en  parlant 
d'une  arme  à  feu.  C'est  toujours  le  sens  de  destruction,  mais 
dans  escofficr.  il  est  actif. 

Eseoiipette^  sf.  Espèce  de  petit  champignon  qui  pousse 
surtout  dans  les  haies. 

Étym.  L'anc.  franc,  avait  escoitpel.  copeau  ;  ce  champignon 
y  ressemble  assez.  Il  ne  faut  pas  songer  à  Tancien  escoupettc, 
sorte  de  petite  arquebuse. 

ENorapitable,  adj.  Qui  excite  au  plus  haut  point  la 
compassion,  la  pitié.  ||  Effro^'able,  horrible,  tout  ce  qu'on  peut 
imaginer  de  plus  affreux  :  C'était  quelque  chose  d'escrapitable, 
ou  de  scrapitable  î 


ESS  145 

Étym.  Orïix.  iiicomuio.  No  serait-ce  [loiut  une  sorte  d'aug- 
ment.  de  Fancieii  tVaneais  infeahJc.  e()nii)Mtissaiil.  qui  esl 
devenu  pf/m/nhir  ? 

De  cueur  dévot  oX  piteahle. 

Rose,  22.MX. 

KiNprîto,  <HV  (kIJ.  (^ui  a  de  rrspril.  de  riiilellipMiee. 

Klle  (M''"'-'  le  Coigneux)  est  Jolie,   spirituelle,  elle  a  bien  du  feu  ; 

alors  elle  u  etoit  pas  si  espriiée. 

T.  nr.s  Rkaux,  i.  V,  p   V.). 

I^NqiiiU^tte,  sf.  S(iu(dett(^  :  Mai<.n-e  comiiK*  une  escjuilcdie. 

E!^4|iiiiit<M%  ra.  Casser  les  reins  à.  hallre;  rare  en  ce  sens. 
II  Surmener,  fatiguer  :  «  Une  ouvrage  esquintante  ».  ||  S'es- 
quint(M\  rr.  :  Cest  [jas  la  peine  que  tu  t'es(|uintes. 

Étvm.  liai.  schii'Hf(^  dos.  ê(diine.  ('"est  la  niènir  orig.  (|ue 
l)our  «  echigner  ». 

Kîsîîiîetle,  67".  Assiette,  petit  plat  ;  mot  beauceron. 

KNNÎettée,  sf.  Le  contenu  d'une  «  essiette  »  :  Une  esiiiettêe 
de  soupe. 

KNisioii,  .s///.  Essieu,  mot  disparu. 

Un  essiou  de  fer. 

Fév.  1621.  Inv.  le  Fuzelier,  p.  20.  Arch.  L.-et-Ch. 
B.  Oaill.  de  Blois. 
Un  tombereau  i»-arnv  de  ses  roues  ferrées  et  de  son  essiou  de  fer. 

Ibid.,  p.   lo. 

Ennoi'iio,  ENNCMii-iie,  sf.  Couverture  de  l)ardeaux.  mot 
disparu  : 

Une  meson  couverte  d'essorne  assize  à  Blois  en  la  rue  du  Hault- 

Quartier. 

Uat.  Chap.  St-Sauveur.  Blois.  Arcii.  L.-et-Cli.  (i.  LU. 

Une  maison  couverte  iVessourne. 

1 185    10  id.,  ihld. 

Étym.  Sorte  d'aiigm.  de  als. 

Ei«ii.suiiiaiii9  sm.  Essuie-main. 

Six  petittes  nappes  et  huict  essumains  de  thoille  tant  bons  que 
meschants. 

10  juin  1668.  Invent,  de  la  grande  boiste  de  Monteaux 
Arch.  L.-et-Ch.  E.  688. 

10 


14t)  EST 

ENtaii^-iieiiai'dis  sf.  Appareil  formé  de  barres  de  bois 
arliculêes.  qui  se  place  entre  les  «  affiches  »  et  les  ridelles, 
pour  augmenter  la  capacité  d'une  charrette  quand  on  y  charge 
les  moissons.  On  dit  aussi  reslanguenay^de. 

Étym.  Ital.  stanga.  barre.  Flamand,  stang,  pieu  ? 

E«tiii*î;'ooii,  sjJK  Enfant  vif.  éveillé,  malicieux  :  Un  vrai 
esturgeon  que  ce  «  drôle  »  -là. 

Ètniiiei-,  va.  Enlever  par  imbibition  au  mo^^en  d'un  linge 
seclhumidité  d"un  objet  mouillé  :  Ètamer  du  linge,  étamer  la 
salade. 

Étym.  Lat.  stamen,  fil,  et  par  ext.  linge. 

KtaiK  snu  Etal,  table  sur  laquelle  le  boucher  débite  les 
viandes. 

Ètaiipiiiei'9  va.  Détruire  les  taui)iniéres. 

A  la  charge  par  ledit  preneur  de  faire  faucher,  fanner  l'herbe 
desdits  prez  en  temps  et  saisons  convenables,  les  étaupiner  et 
couper  les  épines. 

20  nov.  1710.  Arch.  Loir-et-Cher.  G.  Faljrique  St-Victor. 

Ètelée,  sf.  Se  dit  plus  souvent  que  «  attelée  ». 

Êtelei»,  va.  Atteler  :  Èteler  un  cheval. 
Étym.  Pron.  beauceronne  de  atteler. 

Éternel*  (é-tar-ne),  va.  Etrenner.  ||  Vn.  Goûter,  manger, 
boire  pour  la  première  fois  :  Une  eau-de-vie  si  forte  qu'on  ne 
peut  en  éterner. 

Ètei'iiiie,  sf.  Espèce  de  chiendent,  agroslis  stolonifera. 

Étym.  Malgré  l'opinion  de  Littré,  ce  mot  n'a  rien  de  commun 
avec  éternuer.^  lat.  sterniun'e.  Il  dérive  de  sterney^e,  couvrir, 
étendre,  le  propre  de  cette  herbe  étant  de  s'étendre  comme  un 
tapis.  L'ancienne  langue  avait  esternure.,  couverture  étejidue 
par  terre,  venant  de  esternir,  étendre  : 

Quand  on  veut  se  coucher  en  un  lieu  suspect  de  serpents,  il  est 
bon  d'esternir  des  fueilles  de  feugiere  sous  soy. 

Du  PiNET,  Pline,  XX VII,  ap.  Godefroy. 

Èterpei-(é-tar-pe,,  va.  Couper  toutes  les  branches  d'un  arbre 
ou  d'un  arbuste  au  ras  du  tronc  :  Êterper  une  vieille  vigne. 


ETR  147 

Étym.  Aiie.  l'raiK;.  cs(repe)\  ital.  slerpare,  sterpere.  niéiiie 
sigiiiflcation. 

Ètètot,  sta.  Le  même  que  AïKior. 

Èti'eiiipaâ;-^,  sm.  Action  d'  «  ètremixn^  »,  façon  (:rétremi)er  : 
Régler  rètrempagede  sa  charrue.  LiUrê  écrit  civamimoc  à  lort. 
{Voyez  Étremper). 

Ètfeiii|>ei>  rn.  Raccourcir  ou  rallonger  la  chaîne  de  la 
charrue  en  changeant  la  «  jauge  »  de  position,  opération  (lui  a 
pour  hut  de  donner  plus  ou  moins  de  prise  au  soc. 

Étym.  Lat.  tempcrare,  régler  :  on  disait  aussi  anciennement 
attemprer  et  attremper,  modérer. 

Èti-4Mii|ioii-  (é-tran-poi),  sw.  Appendice  gradué  qu'on  ajoute 
à  certains  ohjets.  vêtement,  harnais,  etc.  pour  pouvoir  en  aug- 
menter ou  en  rétrécir  le  diamètre,  la  longueur  ou  l'ouverture  : 
Le  collier  du  cheval  est  trop  serré,  je  vais  être  obligé  d'y 
mettre  un  étrempoir.  ||   «  Etrempure  ». 

Charues  fournies  de  quatre  paires  de  fers,  deux  paires  de  roelles, 
deux  chaignons,  deux  portoeres  et  deux  etrampoeres  tout  de  fer. 

1395.  Arch.  MM.  31,  f»  223,  ap.  Godefroy. 

Étym.  «  Étremper  ». 

Ètreiiipiii-e,  sf.  Série  de  trous  percés  sur  la  perche  de  la 
charrue  pour  recevoir  la  «  jauge  ». 
Étym.  «  Étremper  ». 

Ètret,  tte    (é-tré),  adj.   Etroit,  étroite  :   Une  culotte  trop 

étrette. 

Damoiselie  belette,  au  corps  long  et  fluet, 
Entra   dans  un  grenier  par  un  trou  fort  étroit. 

La  Font.,  Fables,  m,fabl.  XVII. 
Vovez-vous  ces  cases  é traites, 


Je  me  suis  proposé  d'en  faire  vos  retraites, 
Tenez  donc,  voici  deux  bûchettes. 

lùic/.,  Uhfabl.  VIII. 

Étym.  Ital.  stretto,  lat.  strictus,  m.  sign. 

Èti*oii^"iiei>  va.  Rompre  l'extrémité  supérieure  de  la  tige 
de  :  Fais  donc  attention  à  ta  vache,  elle  étrongne  mes  choux  ;  se 
dit  aussi  en  Picardie. 


148  ETR 

Les  (\\z  preneurs  porront  estrongner les  saulx,  ormes 

1:îO:î.  Arc  h.  MM.  ;M,  ap.  Godefroy. 
Étym.  «  Tromjnc  ». 

Ètriii^ii!»ei>  ra.  Couper  la  tète  et  les  branches  d'un  arbre  pour 
en  faire  du  bois  de  feu. 

Plus  ({uatre  arpens  ou  environ  de  paturoaux,  épines  et  brossailles, 
garnis  de  plusieurs  chesnes  étruissés. 

()  déc.  1T75.  Bail  du  Ménil.  Arch.  H.  Johannet. 

On  trouve  aussi  estrosse)'  et  estroissier  : 

Et  se  il  ne  les  (abeilles)  poent  aveir,  pourescrouser,  il  poent  l'arbre 

es^roîss/er  a  doze  pied  de  haut,  se  il  ne  les  poent   aveir  autrement. 

DucANGE,  Apicularii. 
Iltym.  «  Trufssc  ». 

Ètiivée,  sf.  Carbonade  {Voyez  ce  mot)  :  L'ètuvée  est  trop 
cuite. 

Étym.  Eluve.  Probablement  qu'autrefois  ce  fricot  se  faisait 
cuire  dans  sa  vapeur. 

Eux,  jjr.  pi.  Se  dit  aussi  bien  du  féminin  que  du  masculin  : 
«  1  rencontre  deux  fumelles,  i  s'met  àcràiller  aprée  eux  et  à  y 
eux  dire  des  sottises  ». 

Étym.  Le  lat.  iUas  a  fait  eux,  féminin,  tout  aussi  bien  que 
illos. 

Evangile,  .s/.  ||  Un  salut  et  une  évangile,  prière  récitée  par 
un  prêtre  pour  l'intercession  spéciale  d'wnS'ài  ni  (Voyez  Voy'age): 
anciennement  évangile  était  du  genre  féminin  : 

L'Évangile  au  chrétien  ne  dit  en  aucun  lieu  : 
Sois  dévot;  elle  dit  :  Sois  doux,  simple,  équitable. 

BoiLEAU,  Sat.  XI. 

Eveiiri»,  i'?;i.  Le  même  que  Avexris  avec  la  prononciation 
beauceronne. 

Eveiiti'oiiillei',  va.  Eventrer  :    Eventrouiller    une    gre- 
nouille. 
Étym.  Augm.  local  de  eventrer. 

Eveux,  eii^e,  adj.  Humide  :  Un  terrein  éveux. 

De  nuages  eveux 

J.  A.  DE  BaIf,  Ed.  XV. 

Étym.  Ancien  français  aù*e,  eive,  eve,  e^n. 


EXT  149 

Kvîei>  va.  Évier  un  chanip.  y  pratiquer  des  rigoles,  des 
<  êviêres  »  pour  récoulemenl  des  eaux. 

Plus  paye  lorsi|u'oii  ost  allé  ecier  le  pré  de  \'iiu'uil   sojjt  s(j1s  six 

deniers. 

IGT.'I.  Marelle  de  l'Egl.  de  la  Chaussée  St-Victoi'. 

Ktym.  Ancien  franc,  rvc.  eau. 

KvIèi'iN  .S'/'.  Petite  tranchée  laite  dans  un  champ,  pour  facili- 
ter récoulenientdes  eaux  d'hiver. 

Il  est  permis  de  faire  avec  la  charrue  des  petits  canaux  ap))elés 
évières  en  cette  province  pour  faire  écouler  l'eau. 

FouRKi-:,  Cont.  (le  Blois.  p.  487. 

Étym.  Ane.  franc,  crc.  eau. 

Evil,  ue^parl.  passé  du  verbe  avoi/\  eu,  eue  :  J'ai  èvu  bien 
du  mal. 

Dist  l'amiraill  :  Jangleu,  venez  avant  ; 
Vos  estes  proz  e  vos  saveir  est  grant, 
Vostre  conseil  ajoc  eoiid  tus  tens. 

C/i.  de  Roland,  st.  2b6.  Génin. 

Donnons toutes  les  choses  ke  nos  avons  et  avicmnes  euul  nos 

et  no  ancisseur. 

1266.  Ch.  DE  Enguerr.  de  Couci,  ap.  Duc,  soistura. 

Etym.  Ital.  avufo,  lat.  habifus,  m.  sign. 

Extra,  adj.  invar.  Extraordinaire,  ce  qu'il  y  a  de  plus  fort, 
de  mieux,  etc.,  superlatif  :  Il  est  d'une  force  extra  ;  elle  avait 
une  toilette  extra. 

Étym.  Lat.  extra,  hors,  en  dehors  (du  commun). 


$X^@5Xf> 


Faiâi-iiaiit,  ttN  ad}.  Fainéant,  paresseux.  ||  Sm.  Sorte  de 
siège  que  le  charretier  installe  en  avant  delà  roue  de  sa  voiture, 
du  cO)té  de  l'homme  :  Il  s'était  endormi  sur  le  faignant  et  il  est 
tombé  sous  la  roue. 

Étym.  Qui  ne  fait  nient,  anc.  franc,  rien. 

Pour  nient  vit  qui  délaisse  au  désert 
Diligence  qui  les  vertus  esueille. 

Al.  Chartier,  Brev.  des  Nobles. 

Fai;;'iiaiiti«e,  sf.  Fainéantise.  {Voyez  N  au  |  PRONON- 
CIATION). 

Faîllette,  sf.  Faillite. 

Faire,  m.  \\  Loc.  Y  faire,  avoir  une  influence,  un  pouvoir, 

ou  une  vertu  cp.ielconque,  en  parlant  des  choses  :  Partir  dans 

une  heure  ou  dans  deux,  ça  ne  peut  pas  y  faire  grand'chose. 

On  dit  que  la  nouvelle  lune  amène  un  changement  de  temps,  ça 

n'y  fait  pas. 

Tout  y  fait  quand  on  aime. 

La  Fontaine,  Mandragore. 

Il  Voilà  ce  qui  fait,  loc.  adv.,  c'est  pour  cela  :  Tu  n'es  pas  venu 
hier,  tu  étais  malade?  —  Mais  oui.  vTà  c'qui  fait  ;  c'est-à-dire 
elliptiquement  i)Our  Voilà  ce  qui  fait  que  je  n'ai  pas  pu  venir. 

Faît  (eoiiiiiie  de)  (com'de-fé),  loc.  adv.  Effectivement,  en 
efïet  :  Il  m'avait  dit  qu'il  viendrait  du  matin  :  comme  de  fait,  il 
est  arrivé  au  soleil  levé. 

Ce  qu'il  faisoit  à  fin  qu'on  eust  plus  grand  peur  des  morts  :  comme 
de  fait  celîi  donne  telle  frayeur  à  quelques  femmes,  qu'on  dit  qu'elles 
en  avortèrent. 

H'  EsTiENNE,  Apol.  p.  Hérod,  t.  II,  p.  251  (Paris,  1879). 

Falaise,  et  plus  souvent  Faloise,  sf.  Le  sahle  de  rivière  le 

plus  fin. 

Puis  vovant  le  vaisseau 

Qui  le  portoit  échoué  dessus  l'eau 

Demi-covert  de  falaize  et  de  bourbe. 

Ronsard.  Franc. ^  cli.  I. 
Etym.  Origine  inconnue. 


FEL  151 

Falloii>  r.  irnp.  Fait  à  l'imparfail  //  fnUlait  :  Faillail  pas  y 
aller. 

Voulant  donnei'  a  entendre  qu'il  lauoit  trouvé  fort  bon  et  qu'il  n'en 

failloit  plus  qu'autant. 

Rab.,  II,  1. 

Étym.  Falller,  aiili^e  coiijug.  de  JnUoir,  ((iii  est  lo  même.  <lii 
reste,  que  faillir. 

Faiiclioii,  Faiic*liott<N  FaiiolMMiiM^tt^s  C'li<mott<s 
Clioiiiictte,  upr.  Fi^aiieuise,  nom  de  l'emme. 

Fa)i|iiiiN  cidj.  et  î^rn.  Fai^aiid.  qui  aime  à  se  faire  ])eau  :  Il 
est  troi)  faquin  poui^  un  d()mesli(|ue;  se  dit  aussi  en  Berry  et  en 
Picardie. 

Étym.  Il  est  bien  diflicile  de  trouver  par  quelle  succession 
d'idées  a  passé  ce  mot  faquin,  qui  vient  de  l'ital.  facchino.  porte- 
faix, pour  en  arriver  au  sens  qu'on  lui  donne  ici. 

Fai'iiiiei-,  sm.  Garçon  de  moulin  :  Le  farinier  passe  tous  les 
dimanches  matin.  AdJ.  :  Un  garçon  farinier. 

Fatîque,  s/'.  Fatigue. 

Jean  Chaljault  dit  la  Faiirjue. 

Cont.  du  3  février  1712,  p.  (î.  Arch.  de  i'Égl.  Chaussée- 
St-Victor. 

Etym.  Ital.  fatica,  même  signification. 

Fatîqiiei*,  va.  Fatiguer  :  Un  cheval  fatiqué.  ||  Vu.  Se  fati- 
guer :  J'ai  trop  fatiqué  depuis  huit  jours. 
Étym.  Ital.  fatlcare,  mêmesignif. 

Faux,  sm.  Oiseau  de  proie,  espèce  d'émouchel. 
Étym.  Lat.  falco,  faucon. 

Fèdéi-îc,  npr.  Frédéric. 

L'empereur  Federic  Barberousse. 

Rab.,  IV,  45. 
Étym.  Ital.  Federico. 

Feî^'iier,  vn.  Boiter  légèrement  :  Il  me  semble  que  son 
cheval  feigne  un  peu. 
Étym.  C'est  une  autre  forme  de  feindre. 

Félîce,  npr.  Félix. 


1d2  FEM 

Mathuiin,  fils  de  Fellis  Marchais. 

4  mars  1G02.  Arch.  Villebarou,  vol.  1564. 

Foniellîei-,  >-.  et  adj.  m.  Coureur  de  filles,  amateur  du  beau 
sexe. 

Feiidot  (fan-dè),  s?jk  Petit  outil  de  bois  qui  sert  à  fendre  le 
«  pelon  «  pour  faire  de  l'osier. 

Feiier,  va.  et  n.  Tourner  et  retourner  l'herbe  pour  la  faire 
séclier  :  Je  vais  aller  fener  mon  prê.  ||   Vn.  Se  faner  : . 

L'herbe  se  fene. 

Cl.  Marot,  Mètam. 
De  fait  la  liberté  des  fleurs  reiette  et  abhorre  le  maniment  de  la 
main  ;  pour  ce  que  c'est  ce  qui  les/enne  et  flaitrist  auant  le  temps. 
B.  DE  ViGENÈRE,  Les  Images,  etc.,rfe  Philost.,  p.  11  (1610). 

Étym.  Lat.  femrin.  foin. 

Feiieiix,  eiij^e^  sm.  et  f.  Celui,  celle  qui  «  fene  ». 

Feiioiipe  (Tnoup'),  sf.  Morceaux,  rognures  d'étoffes  qui  ne 
peuvent  être  d'aucun  usage  ;  ne  se  dit  plus  guère  que  par  les 
vieillards. 

Ung  aultre  pacquet  ou  y  a  une  quenoille  de  boys  peynte  qui  se 
desmonte  et  quelques  petites  fenouppes. 

21  mars  1011>.  Inv.  Raymou,  p.  l.'î.  Arch.  L.-et-Ch. 
B.  Baill.  de  Blois. 
Lu  pacquet  de  \ie\\\es  fenouppes  de  velours  noir  tassonné. 

24  nov.  1617.  Invent.  Presid.  de  Metz,  p.  44,  ibid. 

Etym.  Origine  inconnue. 


'o- 


Feiioupei-îe  (fnou-p'rî),  sf.  'Même  sens  que  «  Fenoupe  », 
frii)erie. 

Fei*aii«lei>  m.  Habiller  le  chanvre,  à  l'aide  du  seran. 
Étym.  Fer?  ong.  incertaine.  Cf.  aussi  le  nom  de  l'outil  avec 
le  verl)e  qui  le  met  en  action  :  seran,  ferandei'.  (  Voyez  Ferrasse). 

Fei'uiideiix:   et  Fei'aii€lîei>    s///.    Ouvrier    qui    préparc 
le  chanvre,  qui  «  ferande  ». 

Ferrandier,  acconcia  canapa. 

OuDiN,  Dietionn. 
Michel  Porrotin  ferandier. 

ô  juill.  16«>!.  ArcJi.  uuin.  de  la  Chaussée-St-Victor. 


FER  15^ 


FeiMlîllcM',  /•//.  Se  dit  du  J)riii(  produit  pjir  cerlains  objets 
(juaiid  ils  sont  agités,  tels  ([ue  une  f(Hiille  de  pii[)iei'.  une  feuille 
de  t(Me,  etc. 

Étym.  /'Vt.  /■/•/'.  onomatopée.  Kn  lîerry.  on  dit  frrdasser. 

F<M*<lii>  m.  Froidir  :  Prends  g'ar(le  que  la  soupe  ne  ferdisse. 
Ktym.   «  Fred  »  ;  pour  le  déi)laceînent  du  r,  roycz  R  au  ^ 
rROXOXClA  TION. 

F«^iMlii«e,  .sV".  Froidure.  Ieni[)eralure  froide  :  M'  ne  crains  pas 
la  fcrduse. 
Ktym.  Voyez  Fkhdih. 

FcMMliiset,  €»ttcs  (kIJ.  Sensible  au  froid,  à  la  «  ferduse  ». 

Fei'^ïim  far-Kon).  ^m.  Fouraon  de  four. 
Étym.  Fourrion  vient  de  l'ital.  forconc,  fourche  en  fer.   du 
lai.  furca,  fourche,  mais  fergon  semble  tenir  plut(M  à  fe7\ 

Fei-iv<»iiiiei'  (far-gon-nê).  m.  Fourgonner,  remuer  avec  le 
«  fergon  ».  ||  Remuer,  fouiller  avec  un  bâton,  une  perche,  etc. 

Foi-iioiiillei-,  m.  Fureter  au  milieu  d'un  tas  d'oljjets  qu'on 
remue  confusément.  [|  Remuer  salement  un  liquide  :  Tl  fei^- 
nouille  dans  la  «  mase  ». 

Étym.  Orig.  incon.  frucriimrtiic/'.  grenouiller,  qui  a  à  peu 
près  le  même  sens,  vient  du  mot  lat.  y^muncula.  grenouille, 
avec  prosthésc  du  g.  Ce  même  mot  n'aurait-il  pas  formé  aussi 
fernouiller  {frcnoulller)  avec  prosthése  du  f? 

Feroîii,  sm.  «  Roinger  son  feroin  ».  ronger  son  frein. 

Fei-ouàiier,  vn.  Se  frotter  en  tordant  le  dos,  comme  pour 
se  débarrasser  de  la  vermine  :  «  Quoi  que  t'as  à  ferouâner  comme 
ça  ?  » 

Ftym.  Augm.  et  péj.  de  Tanc.  franc,  /'/-oiipr,  frôler,  frotter. 

Fei-i'àill<»ii,  ^'11.  Marchand  de  ferraille. 
Fei'i'aii<iei>  m.  l'o i/cz  Vvawsdv.u. 
Fei-i-aiulîei*,  S7n.  ]'oyez  Feramjikh. 

Ferrasse,  .*?/".  Etoupe.  dernière  qualité  de  la  filasse. 

Douze  livres  de  pou  en  escheveau  tant  de  pou  que, /errasse,  estimé 
six  solz  la  livre. 

S  nov.  Kilo.  Iiivent.  Roîté.  Arcli.  L.-et-Ch.  B.  Baill.de  Blois. 


154  FER 

Étym.  Fer.  comme  dans  fcrander,  fcrandier. 

Fei-.siize,  .sV".  Fressure  :  «  Paiiver  gas  !  i  fa  tique  extra  :  faut 
qu'il  ait  la  fersuze  beiii  accrochée  pour  résister  ».  c'est-à-dire 
un  tempérament  solide. 

ÉTY:^r.  ("origine  inconnue. 

Fei-tei-,    rn.   Fureter,  fouiller  partout  :  Vw  enfant  bien  à 
charge,  qui  ferte  partout. 
Étym.  Forme  dialect.  de  fureter  ;  ital.  fcrettare. 

Fesseux,  srn.  Emouchet.  oiseau  de  proie. 

El  aulcunes  fois  au  matin,  quand  il  doit  plouvoir,  elle  (la  corneille) 
prononce  une  manière  de  cry  et  semble  que  elle  die  :  glaras,  glaras  : 
et  ce  signifie  pluye  ;  mesmement  quand  il  est  prononcé  par  la  cor- 
neille bise  que  l'on  noxnmQfaissie. 

Jeh.  DF  Brie;  Le  bon  Berger,  p.  51,  ap.  Godefroy. 

(Sans  doute  faissie  est  le  même  mot  que  notre  fesseuœ  :  seule- 
ment ce  nom  est  ici  attribué  à  un  autre  oiseau). 

Étym.  Orig.  inconnue.  Le  lat.  falœ,  faux,  a  formé  falco  d'où 
faucon  et  faiij\,  oiseaux  à  bec  recourbé.  Fesseuœ,  qui  est  un 
S3'nonyme  de  fau.r,  et  Faissie  auraient-ils  la  même  origine  : 
fahr,  falcator  ? 

Fessîei>  Sût.  Voyez  Vessier. 

Feuve,  sf  Fève  :  Une  planche  de  feuves. 

Fî.a-nei>  va.  Figer,  congeler  :  L'huile  est  figuée  dans  le 
«  bion  ».   11   Vn.  Se  figer  :  Par  ce  grand  «  fred  »  l'huile  flguera. 

Fîl,  S7n.  Il    Le  fil  des  reins,  l'épine  dorsale. 

Filet,  .S///.  Il  Prof.  Celui  qui  lui  a  coupé  le  filet  a  bien  gagné 
ses  cinq  sous  :  se  dit  d'un  bavard. 

Étym.  Il  paraît  qu'autrefois  on  pa^^ait  cinq  sous  l'opération 
qui  consiste  à  couper  le  filet  de  la  langue  à  un  enfant. 

Filetoiipier,  s/n.  Peigneur  de  chanvre,  marchand  de  filasse. 
Étym.  Filer,  étoupe. 

Fiiroiiet,  s  ni.  Cordelette  qui  sert  à  faire  des  mèches  au 
fouet. 

Flllole  (fi-iol),  sf.  Filleule.  [Voyez  Fillou). 


FLA  155 

A  sa  niepce  et  flllole  demeurant  à  VilIerl)OU. 

11  août  ir>73.  Arch.  mun.  Villebarou,  vol  ir»(')l. 
Il  n'a  pas  aperoû  Jeannette  uva.Jillole, 
Laquelle  a  tout  ouï,  parole  pour  parole. 

MoLiKRF,,  L' Etourdi,  act.  IV.  se.  7. 

Fillot  (li-io).  .s-///.  JMlloul. 

Je  donne  à  Gal»riel  de  Curault,  njon  petit-neveu  eiJlUot. 

Kilî).  Invent.  Curault,  p.  s.  Aivli.  L.  et-Cli.  H.  Baill.  de  Blois. 

Filloii  i  fi- i OUI,  s?;?,.  Filleul. 

Iiem une  aulne  de  grosse  toille  à  son.//7/o«  Mathurin  Creiche. 

11  août  1573.  Arch.  niun.  \'ilIebarou,  vol.  lôOl. 
Item  donne  à  sesfilloux  et  Jllloles  à  chascun  XII  dun. 

8  janvier  1597.  Ibid.,  vol.  1072,  f«  20.  r". 

Étym.  Lai.  fUiolus,  dim.  de  fUius,  petit  fils,  fils  chéri. 

Fin,  sf.  Il  A  seule  lin,  /oc.  adc.  Afin  :  Si  je  lui  écris,  c'est  à 
seule  lin  qu'il  vienne.  On  disait  anciennement  à  celle  fin. 

FiMc-al,  aie,  adj.  Qui  est  en  bon  état  de  santé  ou  de  fortune  : 
lleuni  !  pas  fiscal,  le  gâs  ! 

Étym.  Nos  bons  pa3'sans  n'aiment  pas  les  agents  du  fisc:  ils 
s'imaginent  qu'à  manier  l'argent  de  l'Etat,  il  leur  en  reste 
toujours  aux  doigts.  Ce  qui  n'est  plus  vrai  aujourd'hui  pouvait 
l'être  autrefois:  v^oilà comment  fiscal  est  devenu  une  sorte  de 
synonyme  de  riche,  et.  par  une  ext.  naturelle,  de  bien  portant. 
Scribe  semble  avoir  pris  fiscal  dans  le  sens  de  personnage 
important  : 

C'est  Pierre  Durand,  un   fiscal  de  chez  nous,  qui  m'a  fait  avoir  un 

emploi  civil. 

Scribe,  Mie/tel  et  Christine,  se.  IV. 

Fixitiile,  sf.  Loc.  Il  n'en  est  jjas  resté  fistule,  c'est-à-dire  rien 
du  tout. 
Étym.  Probablement  mauvais  dérivé  de  fétu. 

Flàelie,  sm.  Partie  du  bois  équarri  que  la  hache  ou  la  scie 
ont  laissé  en  dessous  du  plan  ou  de  l'arrête  d'équarrissage  : 
Cette  solive  a  du  flàche. 

En  laquelle  terre  ou  sable  l'on  verra  évidamment  la  forme  touchée, 

rides, /?ae/ies,  bosses  et  concavités  delà  forme  de  tout  le  pied. 

B.  Palissy,  337,  éd.  Paris,  1844. 
Etym.  AlP  flach.  plat. 


156  FLA 

Flàelienx,   oiu^e,  ailj.  Qui  a  du  «  tlàche  »  :  Du  charnier 
flâcheux. 

FlaiiilKS  sf.  Flamme:  Le  bois  blaiie  lait  urie  belle  llambe. 

Tu  en  souflres 
Cruelle  geheine  en  feu,  Jlambes  et  soulfres. 

Cl.  Marot,  Les  tristes  vers  de  Beroalde. 

Ktym.  Lat.  jJmmnvhi.  dim.  de  Ifamma.  flamme. 

Fleaii  (^flo),  .s?/?.  Fléau  pour  battre  le  grain  :  Battre  au  fléau. 
Il  Au  pi.  Balance  de  grande  dimension  qui  sert  à  peser  de  fortes 
chars^es  :  Peser  du  blé  aux  fléaux,  ou  sur  les  fléaux. 

Ce  mot  a  été  monosyllabe  jusqu'au  commencement  du  xyiii« 

siècle  : 

L'aire  fait  un  grand  bruit,  et  \q  Jleau  durement 
Touchant  dessus  le  bled,  rebondit  hautement. 

RoNS.^RD,  Hyra.  II,  liv.  I. 

FloiiriiiioiHl,  npr.  Florimond. 

Fleurimond  Robertet. 
R.  Belleau,  Comm.  sur  le  2^  l.  des  Amours  deRonsard. 

Étym.  C'est  la  forme  française  :  fleur.  Florimond  étant  la 
forme  latine  ou  plutôt  italienne. 

Fleiii-iii,  Sut.  Fleurs  et  graines  qui  tombent  du  fourrage 
sec,  lorsqu'on  l'entasse  ou  qu'on  le  remue  :  Ramasser  du  fleurin 

pour  le  semer. 

ÉTYM.  Ce  mot  avait  anciennement  le  sens  de  fleurette,  dim. 
de  fleur. 

Foîi-e,  sf.  Luc.  prov.  La  foire  n'est  pas  sur  le  pont.  Allons. 
vo3'ons,  dépêchez-vous  !  —  Oh  !  nous  avons  le  temps,  la  foire 
n'est  [)as  sur  le  pont  ! 

Il  est  difficile  de  connaître  l'origine  de  cette  locution  extrê- 
mement usitée,  et  qui  doit  être  ancienne.  Car,  si  aujourd'hui. 
depuis  180i,  la  foire  se  tient  auprès  du  pont  actuel,  sur  le  mail, 
il  n'en  était  pas  de  même  du  temps  de  l'ancien  pont,  qui  fut 
emporté  par  les  glaces  en  1716.  Alors  la  foire  se  tenait  dans  la 
rue  du  Bourgneuf.  et  plus  tard,  vers  1600,  dans  les  environs  de 
l'église  Saint-Solemne.  aujourd'hui  la  Cathédrale. 

FoiNceUe,  sf.  Moule  à  fromage,  fait  de  terre  cuite  ou  de  fer- 
blanc  :  quand  il  est  d'osier,  c'est  «  un  cageot  «. 


FOR  157 

Que  pleines  soient  xo^^  foiscelles 
De  fourmages  secs  et  mous. 

Ronsard.  Hf/m.  à  Saint  Biaise. 

Étym.  La  t.  fi  scella,  inènie  sign. 

FiuK'oi',  vn.  Se  dil  (Tune  surface  solide  qui  cède  sous  un 
poids  trop  lourd  :  La  ^iare  fonce  sous  nos  pieds. 

Foiic*<»t,  sm.  Petite  broche  en  bois  avec  laquelle  on  bouche 
le  trou  qui  sert  à  tirer  le  vin  dun  tonneau.  I/Acadcniie  dit 
fcmsiiet. 

Étym.  Ce  mot  ne  viendrail-il  pas  de  fond,  iai)arliedu  tonneau 
ou  se  trouve  toujours  le  foncel,  par  opposition  à  la  «  Puotle^ 
qui  se  trouve,  elle,  sur  le  b(juge  ? 

F<uiviii'<N  ■'^7'.  Assemblage  de  pièces  qui  formenl  un  fond  : 
La  fonçure  dune  voiture. 
Etym.  Foncer.  \)()\\v  e/tfoncef.  L'Académie  dil  enfonçure. 

F^ii'Imi,  uv^ddj.  Fourbu:  Un  clieval  forbu. 

Étym.  Part,  jmssë  de  l'ancien  verbe  .se  forboirc,  boire  avec 
excès.  On  prétendait  autrefois  qu'un  cheval  devenait  fourbu 
pour  avoir  bu  trop  ou  mal  à-propos. 

Foi-eiaii,  srn.  Corps  de  l'avant-train  d'une  charrue  :  Un 
forciau  en  orme. 

Étym.  Force,  c'est  la  partie  de  la  charrue  qui  demande  le  plus 
de  solidité. 

F«i'oîèi*e,  .s/'.  Petit  étang  où  on  élève  du  poisson  ;  aujour- 
d'hui peu  usité. 

Ung  petit  estang  ou  forcière. 

1G17.  Part.  Prés,  de  Metz,  p.  30.  Arch.  L.-et-Cli. 
B.  Baill.  de  Blois. 

Étym.  Forcer  ?  On  dit  du  poisson  élevé  dans  ces  réservoirs 
que  c'est  du  poisson  fo)'ce,  c'est-à-dire  nourri  par  force,  par 
opposition  au  poisson  de  rivière  qui  est  meilleur  et  plus 
recherché. 

Forseiii^  sai.  Qui  est  d'origine  étrangère  au  pays  quil 
habite  :  Le  garde-champêtre  de  la  commune  est  un  forsein. 
(Comp.  HoRSEix). 

Étym.  Ane.  franc,  fors,  en  dehors,  et  sein. 


158  FOR 

Foi't-oii-il fable  (Ibr-eii-dià-ble).  x;;?.  Ktoffe  fil  et  coton,  très 
résistante:  Une  culotte  de  fort-en-diable. 

Fôsban-e  (loss-bàr),  ^7'.  Bande  de  bois,  barre  plaie  placée 
sur  le  fond  d"iin  fût  pour  le  rendre  plus  solide. 

Plus  environ  un  cent  et  deniv  de  bars  et  demy-cent  de  fausse-bars. 

Il  niv.  au  II.  Arch.  iiiuu.  de  St-Denis-sur-Loire. 

Étvm.  Pour  forbarrc,  fh/'s.  en  dehors,  eibarre. 

'• 
Foshai*i*ei*  (foss-bâ-re),  va.  Fosbarrer  un  poinçon,  ^Miiettre 

une  «  fôsbarre  ». 

Foiisiillée,  sf.  Fouet,  fessée  :  Attends,  polisson  que  je  te 
donne  la  fouàillée  ! 
Étym.  FouùiUcr. 

Fouàîllei»,  m.  Faire  claquer  son  fouet  :  Ne  fouâillespas,  ily 
a  un  malade. 

F4>iiàiier,  vn.  Comme  Ferouaxer. 

Foii€lra^ei>  va..  Renverser,  jeter  çà  et  là,  saccager  :  Ar- 
rive une  «  ventouse  «  qui  foudràge  toutes  les  «  veilloches  ». 

Rouler,  irest  pas  le  même  que  fouclràger  ;  une  luzerne  roulée 
est  renversée  toute  dans  le  même  sens,  tandis  qu'une  luzerne 
foudrâgée  est  renversée  par  touffes  dans  tous  les  sens. 

Étym.  Foudre,  bourrasque.  C'est  le  même  mot  que  foudroyer, 
(Fo2/e;r  Abage). 

Foiitlre,  sf.  Bourrasque,  tempête  :  Les  ailes  du  moulin  em- 
portées par  une  foudre. 

Étym.  Lat.  fuUjur,  éclair,  foudre.  C'est  une  extension  du  sens 
aux  phénomènes  qui  accompagnent  ordinairement  la  foudre, 
tonnerre. 

Foiidret, 6//?.  Engin  de  pêche,  filet  fait  en  forme  de  nasse, 
ver  veux. 

Étym.  Peut-être  (Y\u\\n\i[\ï  de  foudre,  de  l'alP  fuder,  tonneau, 
par  analogie  de  forme  :  c'est  ainsi  qu'un  autre  genre  de  filet 
(à  prendre  les  perdrix i  se  nomme  tonnelle. 

Fouet,  sm.  H  «  Viette  »  taillée  très  long,   pour  que  chaque 
«  cosson  »  amène  du  fruit. 
Étym.  Par  anal,  avec  le  fouet  du  charretier. 


FOU  159 

K4Miîlloii,.s//<..  Uiiverture  laite  a  un  vètemeul  poui'  y  passer  la 
main  :  Les  fouillons  d'une  ])lons(\ 
Ktym.  Fouille I'. 

Foiiiii,  N///.  Le  niàle  de  la  fouine,  fouine. 

Les  belettes,  les  chats  et  le^/ouyns. 

Amyot,  OùiD.  mesl.  de  Plut,  a\).  Godefroy. 

Failli iH'i>  in.  Fureter. 

Etym.  FoiUm\  eomuK^  farci -à  fait  fureter. 

Foiipis  sf.  Le  même  que  FKNOuri-:  :  se  dit  surtout  en 
Beauce. 

Deux  petites  l)oestes  de  sapin  l'uiie  ronde  et  l'autre  en  auvalle  ou 
y  a  quelques  /b/</)e8.. 

IGK).  Invent.  D.  Pineau,  p.  :\\.  Arcli.  L.-et-Ch. 
B.  Baill.  (le  Blois. 

Kty.m.  Origine  i néon  nue. 

FoiKiiii"  («le)?  ^'^^*-  '"-'''-  Travailler  de  fouque,   travailler 
par  à-coups,  avec  une  ardeur  grande,  mais  qui  ne  dure  pas. 
Étym.  Pour  Ihugue. 

Foni'C'liotte,  sf.  \\  Chevalet  fait  de  trois  «  charniers  »  enfon- 
cés sur  la  planche  de  la  vigne,  pour  recevoir  les  autres  charniers 
quand  on  l<'s  «  tire  »,  c'est-à-dire  quand  on  les  arrache. 

Foiii'i-e-toiit,  sm.  Coin  retiré  dans  une  maison,  qui  sert  de 
pièce  de  décharge,  de  débarras. 

Foni'i-îèi'e,  67'.  Mangeoire  des  écuries  à  vaches:  Garnir  la 
fourrière  de  mangeai  lie. 
Étym.  Fearre,  paille,  fourrage. 

FtHiîSHe,  .s/,  t'osse  :  Il  est  tombé  dans  une  fousse. 

Les  yeux  tournés  vers  l'occident  il  pousse 
Les  noirs  taureaux  sur  le  bord  de  la  fousse. 

RoNS.,  Franc. ^  cli.  IV. 
Ledict  procureur  fera  dire  tous  les  ans  le  jour  de  Toussaints  sur 

la/oMsse  de  son  défunct  mary le  psalme  Mémento  Due  David. 

14  nov'"'^  15D3.  Arch.  mun.  Villebarou,  vol.  1G72,  f»  59,  ro. 

Il  Terme  de  vigneron  :   provin,   marcotte  de  vigne  :   «  J'ai 
bein  des  fousses  à  faire  dans  c'te  veigne-là  ». 


160  FOU 

J'ai    l'ait    marche   avec    Umbredàne   pour    l'aire   nos  vignes    des 

Brionières,  à  raison  de 30  sous  du  cent  âe  fosses. 

U  juin  1(307.  Joiirn.  des  C/i.  remarq.,  St-Laumer,  f"  1,  v°. 

FoiiJ^Ne,  sm.  Fossé. 

GarG:antua faisovt  de  la  terre  le  foussè. 

Rab.,  I,  11. 

Abuttant  d'un  bout  audict  Gencian  \\x\i^  toussé  entre  deux  devers 
gallerne. 

1511.  Terrier  du  Monceau  (Mer\  f«  20,  r".  Arch.  L.-et-C.  G. 

Foutra sser*  m.  Toucher  à  tout,  fouiller  partout  :  Je 
n'aime  pas  voir  un  enfant  foutrasser  comme  ça. 

Étym.  Fatrasser,  en  changeant  Va  en  oit  sous  l'influence 
d'un  mot  grossier.  Fatrasser  vient  de  fatras,  amas  confus  : 
Littré  le  définit  ainsi  :  S'occuper  à  des  niaiseries.  Il  a  donc 
perdu  le  sens  primitif  qu'il  avait  encore  au  xvir'  siècle  : 
fatrasser.  irabrogliarc  (Oudin).  sens  qui  a  été  conservé  dans 
foutrasser. 

Fouti*asNÎei>  srn.  Qui  «  foutrasse  »  :  Veux-tu  bien  te  tenir, 
petit  foutrassier. 

Fi-aiie,  auelie,  adj.  Qui  ne  se  fait  pas  prier  pour  payer 
ce  qu'il  doit,  libéral,  généreux  :  Vous  deviez  donner  davan- 
tage, vous  n'êtes  pas  assez  franc.  ||  Qui  produit  régulièrement, 
fertile,  en  parlant  des  arbi^es  et  des  terres  :  Ce  poirier  n'est 
pas  franc. 

Fi-aiieilUuiiiet,  etie^srn.  et  f.  Habitant  de  Francillon. 
villaore  â  5  kil.  de  Blois. 

Étym.  La  forme  de  ce  mot  est  défectueuse,  il  faudrait 
Fra ncillonna is,  a ise. 

Fi'aaieÎN,  FraiicîiHitto,  Sîiiotte,  Xotou,  nijr.  François. 

Fi'à^îl  ^frà-zij,  srn.  Résidu  du  charbon,  delà  braise.  L'Aca- 
démie appelle  fraisil  les  cendres,  résidus  du  charbon  de  terre. 
Frasil  est  dans  le  Dictionn.  de  Boiste. 

Frati'ès  Trà-três'.  srn.  Perruquier. 

Étym.  Ailleurs  on  dit  frater,  au  singulier.  Il  est  difficile  de 
déterminer  pouiT[uoi  nous  employons,  nous,  le  même  mot  au 
pluriel. 


FRl  161 

Fi-a,v«""f  5?^^-  Sep.  pièce  de  bois  ou.  i)lus  souvent,  de  1er, 
qui  sert  de  base  au  corps  de  la  cbarrue  et  donne  la  direction  à 
la  raie. 

Étym.  F  m  lier. 

Fi*<mI    fré\   fi*<Ml<»,  fidj.   l^'i-oid.  froide  :  Vv('i\  comme  ^lace. 
Il  *sy".  Froidure  :  Amasser  la  IVed  aux  [ùeds. 
Étym.  liai,  freddo,  lut.  frigidus.  même  sign. 

Fi-€»iiiei>  va.  Fermer. 

VX  après  lad.  Bourget/rc/iia  sa  porte. 

1(;T8.  Att'.  Desouches.  Arcli.  L.-ot-Cli.  H.  Haill.  de  Hlois. 

Fi-èinieiitci',  va.  Faire  la  cour  à  :  Fréquenter  une  jolie 
fille.  Il  Va.  Si  j'avais  à  fréquenter,  ce  n'est  pas  avec  elle  que 
j'irais. 

Fi-îc'lie,  .s.  Qui  est  dit  féminin  dans  tous  les  dictionnaires,  est 
ici  masculin. 

Joignant  de  soUere  un  Iriciie. 

2Gaoùt  1737.  Partage.  Arcli.  H.  Johannet. 

On  n'avait  jamais  vu  là qu'wn  grand  friche  où  les  herbes 

maigres  se  jouaient  au  vent. 

Ph.  DE  Chennevière.  Avent.  du  petit  roi  Saint-Louis,  p.  147. 

Fi-î.:;-oiisse,  sf.  Nourriture  peu  délicate  :  A  sa  noce  ?  c'était 
pas  ça,  il  n'y  avait  que  de  la  frigousse.  ||  Nourriture,  en 
général  :  Hum  !  pas  grand'  frigousse  à  ton  souper  !  Ce  mot  ne 
s'emploie  pas  dans  la  conversation  sérieuse. 

Étym.  Péj.  de  fricot. 

Fi-illaiit,  aiite,  adj.  Grelottant  de  froid  :  Tout  nu,  tout 
frillant.  C'est  le  part.  prés,  de  Tancien  \evhefriller  : 

Friller,  tremolar  di  freddo. 

OuDiN^  Dictionn. 

Étym.  «  Frigucire,  soy  démener,  ou  traveiller  pour  le  froit, 
p'iUer  ou  frissonner  ».  Ducange  :  frigutire. 

Fi'îpe,  sf.  Ce  qu'on  mange  avec  son  pain  :  Si  tu  manges 
toute  ta  fripe,  tu  n'en  auras  pas  d'autre.  Littré  dit  :  Tout  ce  qui 
se  mange  ;  ici,  le  sens  est  plus  restreint. 

Friper,  va.  Manger  jusqu'à  la  dernière  miette  ce  qui  reste 

11 


im  FRi 

dans  un  plat,  dans  une  assiette  :  Friper  le  plat,  une  casserole 
bien  fripée. 
Étym.  Orig.  inconnue. 

Fi'îser,  va.  \\  Friser  du  son.  riiuniecter  avec  un  peu  d'eau  : 
.Te  frise  du  son  pour  les  poules. 

KiMiid,  sf.  Froidure,  basse  température,  est  du  genre  fém. 

Tu  vas  nous  faire  amasser  la  froid  inutilement. 

Indépendant  de  Loir-et-Cher,  20  février  1891,  p.  2. 

Dans  la  campagne  on  dit  plus  souvent  ht  fred. 

FiH>iiiei>  va.  Fermer  :  Fromer  la  porte.  (  Voyez  Renfkomer). 

Étym.  Prononciation  plus  accentuée,  plus  sonore  de  fre7ner^ 
forme  locale  de /(??'//i£?/'.  [Voyez  Chap.  prélim.  |  PRONONCIA- 
TIOX.  R). 

Vt'i^iwu  sm.  Fourmi  :  Un  gros  fromi. 

Or  sont  venus  \qs  froniiz  esueillez. 
Vit!-aux  de  Chantilly.  Gaz.  des  Beaajc-Arts,  188(),  p.  171. 

Étym.  Lat.  formica,  m.  siaii. 

Fï-oii^le^  sin.  Furoncle  : 

Le  gros  fronde  au  cropion. 

Rab-,  Prol.  du  4*^  liv. 

La  feue  machee  a  ieun  et  applicquée,  meurit,  dissoult  lesferoncles. 

Comment.,  chap.  14G. 

Fi'«mlieiicei>  va.  Frotter  :  Froubencer  une  «  ormoire  ». 
Il  V7\  Se  froubencer,  se  salir  en  se  frottant  à  quelque  chose  de 
malpropre,  jj  Part.  i;a.s'.S6?  .•  Froubencé,  fait  sans  soin,  sans 
talent  :  C'est-il  froubencé,  de  l'ouvrage  comme  ça  ! 

Étym.  Péjor.  de  «  frouUr  ». 

Fi'OiiImi-,  en .  Fourbir. 

Frcinilles,  sf.  jd-  Feuillage  de  certains  végétaux  ;  se  dit 
surtout  des  pommes  de  terre  :  Les  froùilles  de  pomme  de  terre 
ne  sont  bonnes  qu'à  faire  du  fumier. 

Étym.  Lat.  f/vndiculus,  dim.hypotb.  defrons,  feuillage. 

FrcMiiiii,  SNi.  Le  même  que  Fromi. 

Li  froumi  fait  pourveance  de  blé. 

Eust.  Deschamps,  p.  191  (Crapelet,  1832). 


FUT  163 

Fil  nielle,  5/'.  Femelle. 

Madame  de  Coulangeb  ccrivoit  à  labbé  Testa  :  «  J'ai  trouvé  votre 
femelle  owfamelle.  »  C'étoit  mademoiselle  de  Crenaii,  qui  alors  ôtoit 

aussi  maigre  que  lui. 

T.  i.F.s  Rkaux,  t.  X,  p.  21"). 

!|  Femme,  par  dénigrement  :  C'est  une  triste  riimelle.  ||  Fille 
de  mauvaises  mœurs:  Il  vit  avec  une  jumelle. 

Dans  tuas  ces  sens,  un  dit  aussi  fciucllc.  Le  u  se  prononçant 
souvent  eu,  l'ignorant  confond  le  c  de  femelle  avec  la  dii>h- 
tongue  eic,  et  pense  être  logique  en  lui  restituant  le  son  de  u. 
(Vouez  U  et  EU  au  ^  i)rêliminair(^  :  PROXOXCIA  TIOX). 

Fiiiiiellieis  n///.  Le  même  que  Femellikk. 

Fiiiiierioii,  .s///.  Petit  tas  de  fumier  dépose  par  intervalles 
dans  un  champ  (ju'on  veut  fumer  :  Vn  lièvre  s'était  «  cuté  » 
derrière  un  fumeriou.  On  trouve  anciennement /i9?/?t'/'o^:  et  fon- 
merol. 

Fiiiiiie,  .s/;  ?  ^lot  dis|)aru. 

Ils  pescherent  environ  cin([uantes  enguilles  qu'ilz  mirent  dedans 
une  centine,  qui  estoit  estachée  audit  chalan,  et  icelle  emmenèrent 
jusques  aux  faunes  près  de  la  porte  de  la  foulerie  dudit  Bloys. 

1109.  TiMCA^GE,  fiinifex. 

Fùtei-,  m.  Fatiguer  outre  mesure:  (Test  de  l'ouvrage  qui 
vous  fiUe.  Il  Flg.  Importuner,  excéder  :  On  est  fiité  de  l'entendre. 

Étym.  Ane.  franc,  fuster,  fustiger,  accabler  de  coups,  du  lat. 
fus  lis.  bâton  : 

Les  Portiers  le  /listent  et  Ivent, 
Bâtent,  tuent  ou  crucifient. 

Rose,  V)X\n). 


•^^^-5^-?^%- 


Oalisiilloii,    s/ji.    Méchanio    cahute  :  Il    logeait    dans  un 
a"a bai  lion. 
Étym.  Péjor.  de  cabane  avec  transformation  du  c  en  {/. 

fiàc'lie,  sf.  Rame  :  Une  gâche  de  hêtre. 

Jehan  Grineaul,  qui  estoit  à  ini  port  de  la  rivière  de  Loire 

print  un  aviron,  nommé  gaie /le. 

1870.  DucANGE,  (jachum. 

Ktym.  Ane.  h'-all'  W/iscimn.  laver:  proprement,  instrument 
à  remuer  Teau. 

CiîU'Iier,  m.  Ramer,  se  servir  de  la  «  gâche  ». 

<;à§-ei>  rrt.  Tremper  dans  leau.  aiguayer:  Gager  du  linge, 
le  rincer  dans  une  dernière  eau  quand  il  vient  d'être  lavé  :  Gager 
des  «  lians  »  pour  les  rendre  plus  souples. 

Étym.  T'est   l'ancien  mot  gaer.  gaye)'.  baigner,  laver,  ital. 

guazzat'C  : 

Tantôt  après  on  vint  tirer 

De  l'eaue  pour  gaiier  les  clievaulx. 

CoQun.L.,  Monol.  du  Pufjs,  p.  1(31. 

avec  la  transformation  locale  du  y  en  g.  (Voyez  Abage). 


>>• 


Ga^x'iaei*  (gan-gne),  va-  \\  Luc.  :  Gagner  plus  au  pied  qu'a  la 
toise,  s'enfuir. 

Étym.  Jeu  de  mot  qui  repose  sur  le  double  sens  de  pied  : 
Gagner  au  pied  signifie  s'enfuir,  et  le  2^ied,  mesure,  est  la 
sixième  partie  de  la  toise. 

CAailloclie,  s/'.  Caillou,  ne  s'emploie  plus  que  dans  les  locu- 
tions :  .leu  de  gaillorhe.  jeu  de  bouchon  où  le  bouchon  est 
remplacé  par  un  caillou  :  ^lenton  de  gailloche,  menton  saillant 
et  d'un  dessin  quelque  peu  irrègulier. 

Menues  rochettes  plates  et  grosses  e.ailloches  parmy. 

P.  DE  Garcie,  Le  r/ranl  Routtier,  Godefroy. 

Étym.  Autre  forme  de  «  caillote  ». 

Gaîne,  .s/.  ||  Pierre  poreuse,  de  mauvaise  qualité,  terme  de 
carrier. 


GAL  inr» 

Étym.  (3rigiue  inconnue'. 

fialoriKN  sf.  f/uiicstel  roiiosl-nord-ouesl  :  J.e  vent  qui  était 
haut  tout  à  l'iioure,  est  tunilH'  dans  la  .i^alcrne.  Opposé  à  solaire, 
(tans  les  désignations  de  bornage:  ("est  toi  ((ui  me  joins  de 
galerne  : 

Joini.'-nant  d'autre  boni  vers  ;/nl/(^rnn  ;i  l;i  traicte  par  laquelle  on  va 
dud.  lieu  g:aniruer  le  ij:raM(i  cheiuin  de  Ciiouzy. 

U'.Ol.  Invent,  de  Heauno,  p.  m;.  Ardi.  L.-et-Cli. 
B.  Haiil.  de  Blois. 

La  liaute-galerne.  le  nord-ouest. 
La  basse-galei'iie,  le  sud-ouest. 
Étym.  Tell,  (jtraiarn,  vent  d  ouesl. 

CRailoi-iicHs  sf,  ]iourras((ue  venaid  de  In  galerno. 

(AiillV'i'le,  sf.  Vagabondag<'  :  Courir  la  galferte.  être  sans 
cesse  par  chemins,  se  dit  surtout  des  gens  (|ui  n'oni  pns  de  do- 
micile, des  galfertiers,  des  «  Irnîniers.  » 

Ktym.  Ail'*  Trv^//r<r/.  pèlerinage,  dans  le  sens  de  vaga])ondage. 

Iialoiiée  (à  la),  loc.  ((dr.  A  la  luUe  :  Ùuvrngf^  fait  à  la 
galojJée. 

Oalva;;-t',  sm.  Usité  seulement  dans  la  loc.  :  Etre  en  galvage, 
flâner,  traîner  çà  et  là  pour  tuer  le  temps. 

Étym.  Le  patois  poitevin  iWi  galouaoc  qui  est  évidemment  le 
même  mot:  dun  autre  côté  la  vieille  langue  avait  garouayc, 
qui  signiliait  exactement  la  môme  chose  : 

Canillac  fut  bon  compagnon 

De  suborner  dame  Prudence, 

Qui  se  targuoit  de  haut  renom. 

Faisant  la  femme  d'importance. 

Elle  blàmoit  fort  le  déduit, 

Le  passe-temps,  le  badina  a  a  a  a  a  âge, 

Et  cependant  on  la  surprit 

En  revenant  de  rjaroua  a  a  a  a  a  âge. 

T.  DES  Rkaux,  t.  Vin.  p.  22.^ 

De  sorte  que  galvage.  par  Tintermédiaire  de  galouage,  se 
IroiiYe  être  le  même  mot  que  garoiuige,  qui  vient  de  garou, 
loup-garou  (germ.  f^/-,  homme,  et  ^«//;  loup).  C'est  probablement 
de  galYage  que  vient  galvauder  :  comp.  pelage  et  pelauder^ 
battre  (quelqu'un,  lui)  frotter  la  peau. 


166  GAL 

Galvéïiieis  .s///.  Celui  qui,  dans  la  moisson,  est  chargé  de 
*  broqueter  «  les  gerbes.  En  Beauce  on  dit  calvénicr. 

Etym.  Orig.  inconnue.  On  disait  anciennement,  et  les  Picards 
disent  encore.  (laveUc  pour  javelle,  gerbe  (Duc.  gavella).  Par 
transposition  du  /.  accident  assez  fréquent,  gavelle  a  pu  devenir 
galrcUc.  d'où  (julvclicr  et  galreiiicr. 

Cisiiiihi,  îe,  (uJj.  Qui  a  les  jambes  lortes:  Jean  le  gambi. 
IvrvM.  Ane.  franc,  (jambe,  jambe. 

C-aiiilMlUs  ée,  adj.  Quin'estpas  droit, tors,  déjeté:  Un  brin 
de  bois  tout  gambillé. 
Étym.  Ane.  franc.  gatnhUle,  petite  jambe. 

Gaiiiet,  sm.  Cépage  de  qualité  inférieure  mais  abondant, 
très  répandu  dans  le  Blaisois. 

Étym.  Mauvaise  orthographe,  pour  Gamny.  nom  d'un  village 
de  Bourçrogne. 

II  serait  à  désirer  que  l'on  renouvelât  l'ordonnance  de  Charles  IX 
qui  défendait  de  planter  l'infâme  gamay  dans  les  vignes  qui  pro- 
duisent des  vins  fins. 

A.  JuLLiEN,  Topog.  des  Vign.,  p.  81,  ap.  Littré. 
La  commune  gouvernée  par  notre  colonel,  c'est  une  vigne  de  bon 
plant  ;   gouvernée   par  une  autre,  ce  ne  sera  plus  que  du  méchant 
gamet,  et  pour  lors  je  ne  donnerais  pas  cinq  sous   de  la  vendange. 

Ch.  DE  Bernard,  Gentilh.  camp.,  Ibid. 

Gaiiivelle,  sf.  «  Douelle  »  de  dimension  inférieure  qui  n'a 
pas  0,10  cent,  de  largeur.  Grande  ganivelle,  celle  que  sa  hau- 
teur permet  d'emplo3^er  dans  la  confection  des  poinçons.  Petite 
ganivelle,  celle  qui  ne  peut  servir  que  pour  les  quarts.  ||  Objet 
de  peu  de  valeur,  camelotte  :  Ils  ne  feront  pas  d'argent  à  cette 
vente-là,  il  n'}'  a  que  de  la  ganivelle. 

î^TYM.  Pour  cnnivp.lle  qui  serait  une  sorte  de  féminin  de 
caniveau,  dirn.  de  canneau,  petite  canne,  à  cause  du  peu  de 
largeur  de  ce  merrain  ? 

Cvapaille,  sf.  Gaspillage  :  Il  ne  faut  pas  mettre  son  argent  à 
la  gapâille.  ||  Etat  de  ce  qui  est  éparpillé,  désordonné  :  Tout  est 
en  gapâille  dans  cette  maison-là. 

Etym.  «  GapôAller  ».  Le  beauceron  dit  gripôMle. 

Gaps'iillei',  va.  Gaspiller  :  Gapâiller  son  argent,  (i  Epar- 
piller sans  soin,  sans  ordre  :  Gapâiller  le  foin  en  «  fenant  ». 


GAU  107 

Étym.  C'est  le  même  mot  ({ue  (jaspi/h'r.  radical  (jasp  ou  (ja/j 
et  le  suffixe  fréquent,  ot  péj.  nfUrr. 

Oai-I>ot,  .s*?^^.  Poisson  du  genre  ablc  ([uOn  appelle  ailleurs 
clievanne.  fyi)rinus  leuciscus. 
Étym.  Orig.  inconnue. 

(■ai-lKitiaii,  s)ji.  Petit  garbot.  garhot. 

Ils  levèrent  plusieurs  nasses,  où  ilz  ti'Oiivèrent  Ijarbillons  et 
f/arbouteaulr,  qui  po voient  bien  valoir  six  blans. 

1  K)*.).  Duc  ANGE,  (jarljola. 

(«ai-iliahlî*  sm.  \\\\  tellement  vert  qu'il  est  à  peine  buvable  : 
Mauvaise  vendange,  on  ne  \\\  faire  que  dn  garil)nldi. 

On  dit  aussi  souvent  gallhardl, 

Étym.  En  1S.')9,  la  vendange  fut  particulièrement  mauvaise 
et  nos  pa3^sans,  ne  partageant  i>as  sans  doute  l'admiration  de 
Victor  Hugo  pour  le  lieras  des  deux  mondes,  donnèrent  au  vin 
le  nom  de  Garibaldi  qui  était  alors  à  la  mode. 

Gas  (gâ),  sm.  Garçon  :  Un  beau  gas.  'J  Célibataire  :  Un  vieux 
gas.  Il  Fils  :  Mon  gas  tire  au  sort  la  semaine  qui  vient.  [|  Domes- 
tique mâle  :  Je  te  prêterai  mon  gas  deux  jours.  ||  Homme,  en 
général  :  Un  bon  gas.  un  bon  enfant  :  un  mauvais  gas,  un 
liomme  de  mauvaise  réputation. 

PjTYM.  Origine  inconnue.  Gars,  germ.  var,  homme? 

Oa«c*oii9  sm.  \\  Cépage  qui  donne  un  vin  rouge  de  bonne 
qualité. 

Oateaii  [dans  la  campagne  gà-tio\  sm.  \\  «  Coclielin  »  :  Si  je 
vas  à  la  noce  ^  je  crois  bien,  je  porte  un  gâteau  :  oui.  je  porte  le 
gâteau  de  la  mariée  (c'est-à-dire,  c'est  moi  qui  suis  son  parrain). 
Voyez  CocHELix. 

Iteni  donne  a  sa  fdlole  Jacquette,  fdle  de  Jean  Boesière,  ime  mine 
de  ble  pour  le  gasteau  de  ses  nopces. 

21  août  157;].  Arch.  nuin.  Villebarou,  vol.  U)G4. 
Item  donne  à  Marie  Marion  sa  filleule  pour  son  gasteau  une  fois 
payée  la  somme  de  trente  sols,  au  cas  qu'elle  meure  avant  de  la  voir 
mariée. 

21fév.  1G18.  Arch.  L.-ei-Ch.  Fabrique  de  St-Victor.  G.  liasse!. 

Oauclroii^  sm.  Goudron. 


168  GAY 

Spalmatura,  gaudron,  godron 

OuDiN,  Dictionn. 

Étym.  Arabe  hathràn^  même  signification. 

Oayer  (ghê-ié).  va.  Baigner,  laver,  tremper  dans  l'eau.  Se 
dit  spécialement  du  linge  :  Gayer  des  draps.  C'est  le  langage  de 
la  ville  :  dans  la  campagne  on  dit  <i  gager  ». 

Oaiyot,  otte  (ga-io).  adj.  Bigarré,  tacheté  ;  on  dit  plus 
souvent  gaiiotc.  \\  Qui  a  les  cheveux  de  plusieurs  couleurs  ; 
Gayot  est  un  nom  propre  assez  commun  dans  le  Blaisois. 

Étym.  Gai,  parce  que  la  réunion  des  couleurs  est  plaisante  à 
voir.  Lltalien  dit  de  même  gaietta  pelle,  peau  mouchetée.  Le 
berrichon  a  (^rt/^at^,  même  signif.,  qui  pourrait  venir  du  lat. 
varius,  varié. 

Gayote,  ée,  adj.  Bigarré,  tacheté:  Une  vache  gayotée. 
Étym.  «  Gayot  ». 

Gég'iieux,  sm.  Petit  pot  à  panse  rebondie,  dans  lequel  les 
pa^^sans  font,  ou  plutôt  faisaient  tiédir  leur  boisson  ;  se  dit  aussi 
en  Picardie. 

Étym.  Orisrine  inconnue. 

Oelaiidor,  r.  wip.  Geler  légèrement. 

Cioliqiie,  spr.  Angélique,  nom  de  femme. 

Oeiietin,  s/n.  Cépage  aujourd'hui  disparu  ou  nommé  autre- 
ment : 

Une  pièce  de  vigne  située  aux  Braères,  par.  de  St-Claude-de  Diray, 

chargée de  la  somme  de  cHx  solz  huict  deniers  tournois  et  deux 

moysines  de  raisins  genetins  bons  et  raisonnables  qui   auront  trois 
pieds  et  demy  de  longueur  et  de  grosseur  convenable. 

1633.  Arch.  dép.  L.-et-Ch.  G.  III. 

Étym.  Genêt?  à  cause  de  la  saveur  du  raisin. 
GeiKMiilliiM-e,  .s/.  Genou  de  porc  cuit.  ||  .lambonneau. 

GeiiH,  .s?>i.  ^/.  Il  Loc.  :  Etre  ou  n'être  pas  de  gens,  être  ou 
n'être  pas  bien  ensemble,  être  ou  n'être  pas  amis  :  Il  n'ira  pas  à 
sa  noce,  je  crois  qu'ils  ne  sont  pas  de  gens. 

îItym.  Le  mot  lat.  yens,  signifiant  l'ensemble  des  personnes 


GiM  \m 

sorlanl  d'une  mémo  souche,  a  |ni  passer  iialurellement  du  sens 
de  alliés  à  celui  de  cunis, 

Oooi*;;-ON  (Maint)*  I!  I^rnr.  \  la  Saint-George  (2^^ avrilj. 
lîoiilioninie  sème  ton  orge  : 
A  la  Sailli -Marc  ("2')  avril) 
Il  est  trop  lard. 

A  la  Sainct  George,  laisse  ton  avoine,  sème  ton  orge. 

Lii-:haut,  Mais,  rust.,  V,  cliap.  18. 

iROi*iiiiii,  lues  rffl/'.  fieriiiain.  germai  no  :  (V)usin  gerinin. 
cousine  gerniine. 

Etienne    Fleunias,  cousin    i/rrinin    des    deux   costéz Marie 

Robei't,  sa  cousine  germine. 

25nov''"  10X1.  Ai-cli.  niuii.  df   \illebarou,  vol.  K'.T^. 

Oei'>'îi*  C'**')f  ^  ''•  ^Se  remuer,  s'aider  de  ses  membres  :  <«  .Ise 
si  las  que  je  n'peux  pus  me  gervir  ». 

Ce  verbe  ne  s'emploie  guère  qu'à  rinlinilir. 

Étym.  L'ancienne  langue  iixdi^d  j()rvit\jitrvvi\juvi7\  suffire, 
qui  est  probablement  le  même  mot  avec  une  dérivation  assez 
naturelle  du  sens.  Il  faut  noter  aussi  qu'on  ne  rencontre  ces 
formes  anciennes  qu'à  l'inlinitif,  comme  noire  .^^rrir.  La  forme 
juvir  indique  peut-être  comme  origine  le  Vài.juvarc,  aider, 
servir. 

Geste,  N.  Esl  resté  féminin  comme  il  Tétait  dans  l'ancienne 
langue:  En  racontant  la  «  cliouse  ».  il  faisait  la  geste. 

Il  fist  b.umble  contenance  de  corps,  mais  sa  geste  et  parolle  estoit 
aspre. 

COM MINES,  II,  •"). 

Cievi-aî«  (NsiiiiO*  >^l>''-  Saint-('ior\;iis.  bourg  voisin  de 
Blois. 

C«ille  (saint),  sf.  Pror.  Il  y  ;i  de  tout  comme  â  la  Sainl- 
Gille:  la  Saint-(iille  est  le  nom  donné  anciennement  à  la  foire 
de  Blois  qui  dure  du  2.")  août  au  0  septembre  et  même  plus  tard. 

Les   vrais  jouis    de    Foire  soui    h-.-^    29,   :}(),   31    août  et    premier 

septeml)ro  (Saint-Gille). 

FoiJRRK,  Coût,  de  Blois,  p.  '.lôO. 

C-iiiihei'tei»,  m.  Sautiller,  être  en  e-aîté:  se  dit  surtout  des 
animaux,  des  bestiaux.  Ce  mot  est  plutôt  beauceron. 


170  GIR 

Étym.  Pour  (jûnbel  ter  ijanihctter),  agiter  les  jambes,  fréquent, 
du  simple,  fictif  ou  disparu,  gimMr  (qui  a  formé  aussi  regùnber), 
de  jambe  :  '\\à\.  (jaiiihetturc,  sgamhettarc.  même  signification. 
Pour  le  changement  de  am  en  ira,  comparez  ramper  et  grim- 
per (qui  ont  une  même  origine  :  Brachet,  Diction,  étym.). 

fwii-oiiiiée  e(  CiÎNoiiiu'e,  .9/".  Le  contenu  du  giron,  ou 
mieux  du  tablier  d'une  femme  :  Une  gironnée  dherbe. 

Icellui   Roussel  qui  avoit  une  gironnée  de   cailloux  en   suiant  lé 

suppliant. 

1405.  DucANGE,  (jyro. 

Ciît,  .s^//^.  Jet.  action  de  »  gitter  ».  ||  Espace  couvert  par  le 
semeur  jetant  la  semence.  «  Ce  gouliau  est  si  étret  qu'il  n'a 
seulement  pas  le  git  ». 

Oitoii^s^n.  Jeton. 

Deux  bourses,  une  de  cuir  et  l'autre  d'escarlatte  rouge  auecq  cent 
treize  gittons  estant  dedans. 

lajo.  Invent,  de  Passac,  p.  11.  Arch.  L.-et-Ch.  E.  (560. 

Cwître,  sm.  Gîte. 

Ciiti*ei»,  m.  Se  Oiti-ei*,  rr.  Avoir  son  «  gître  ».  en  parlant 
d'un  lièvre. 

Ciittei»,  va.  Jeter  :  Gitter  des  pierres. 

Et  cil  asegia  Andrenoble  et  i  dreça  trente  perrières  qui  gitoient  en 
la  cité  et  as  murs  et  as  tors. 

ViLLEHARDOUiN,  CLXIX.  (Llttré, /e^er). 

Étym.  Ital.  gittarc,  \2ii.jactare,  même  signif. 

Cilaiide,  spr.  Claude.  ||  Saint-Glaude,  Saint-Claude-de- 
Diray.  Ijourg  à  8  kilomètres  de  Blois. 

Le  suppliant  dist  à  icellui  Glande 

1479.  DucANGE,  cinagiuni  G. 

Gléiie,  .9/".  CHane  :  Une  gléne  de  blé.  Anciennement  gJéne 
se  disait  plus  que  glane. 

Ruth retournant  avec  sa  glaine  à  Xoëmi. 

La  Saincte  Bible,  p.  236.  Lyon.  Thibaud  Ancelin,  lOOÔ. 

Etym.  Ducange  donne  gelimi,  glana  et  glena. 


GON  171 

Glc^iiei>  va.  et  n.  (Haiier  :  On  ne  doit  pas  gléner  tant  que 
les  gerbes  sont  dans  le  champ. 

il  ItM-a  aussi  mal  ;/lcncr  ceste  année. 

UAi5.,  Il,  V2. 
Ktym.    ]'u[/i':.  (iI.KNK. 

4;iôiioiix,  <;ii'^iicMiMis  .s///,  cl  /".  C.lnnenr.  glaneuse. 

(«lu,  .S///.  Bolle  (le  [)aille  de  seigle  triée  et  peignée  qui  sert  a 
faire  des  «  lians  »  et  à  «  accoler  »  les  vignes:  Samedi,  la  paille  de 
seigle  se  vendait  jusqu'à  15  sous  le  glu. 

Un  cent  de  (j/us  pour  couvrir  la  loige  en  laquelle  ovroient  les 

maçons. 

['M).  O"^  de  Nevers.  Bibl.  com.  Xevers,  ap.  Godefroy. 

Étym.  Flamand  (jluijc  paille.  (Littrê.  glvi). 

Giia^^  .N///.  Grand  garçon  qui  a  encore  les  manières  et  la 
simplicité  desprit  d'un  petit  enfant  :  Un  grand  gnas. 
Ktym.  Xlais  ?  avec  la  prononciation  locale. 

Go,  sm.  et  f.  Faire  le  ou  la  go,  regarder  de  travers,  prendre 
un  air  menaçant,  en  parlant  d'un  taureau  ou  d'une  vache  ; 
expression  beauceronne. 

ÉTYM.  Origine  inconnue;  comp.  cependant  Visago. 

CModelaii,  srn.  Scie  à  lame  large  et  à  une  seule  poignée  ({ui 
sert  à  scier  la  pierre.  ^ 

Étym.  Origine  inconnue. 

OfHlet,  sm.  Il  Sorte  de  gamelle  de  bois  munie  latéralement 
d'un  long  manche  percé  dans  sa  longueur,  ce  qui  fait  une  sorte 
d'énorme  pipe  en  bois.  En  buvant,  par  l'extrémité  du  manche, 
l'eau  fraîche  contenue  dans  la  gamelle,  on  se  désaltère  plus 
sûrement  et  avec  moins  de  danger  qu'en  l)uvant  à  même.  Cet 
ustensile  devient  de  plus  en  plus  rare. 

Chascun   vouloit    recueillir  de   ceste    rosée,   et   en   boyre  à  plein 

guodet. 

Rah.,  II,  :{. 

Plus  payé  unze  solz  pour  une  seille  et  un  godet   à  M""  le  Vicaire. 
1672.  Cp*«  de  la  Marelle.  Kgl.  de  la  Chaussée-St-Victor. 

Ooiiile^  adj.  des  deitx  genres.  Gonflé,  gonflée  :  Il  a  tant 
mangé  qu'il  en  est  tout  gonfle. 


17-2  OOR 

Déjà  sur  le  lîgiiier  la  ligue  s'engrossit 
Pleine  et  gonfle  de  lait. 

Réiny  Bfllf.au  (Paris,  1578). 

Ménage  tloniie  (jon/tc  et  (jon/lé, 

Ooi-^-o-i'<Mij^-e,  .s/.  Rouge-gorge,  oiseau,  molaciila  rubecula. 

(^n  y  voit  aussi  des  linottes  et  des  gorrjes-rouijes. 

M.  COCCAIE,  ].  XIV. 

(ioNMe,  sf.  Bélier,  mouton,  bn^bis  ;  ce  mot  ne  s'emploie  que 
dans  la  conversation  badine. 
Étym.  «  Gosse r  ». 

CioNJ!»ei»,  rti.  et  n.  Cosser,  frapper  de  la  tète,  en  parlant  des 
moutons. 

Goiiàliie,  ée,  adj.  Qui  a  un  pied  ou  les  deux  pieds  mal 
tournés:  Un  chercheux  de  pain  tout  gouâbiè^. 

Étym.  Xe  serait-ce  pas  une  forme  altérée  de  gamUlIe?  Voyez 
ce  mot. 

CvCHiape^  sf.  Vie  de  débauches,  d'excès,  de  ri  bote  :  Il  n'aime 
que  la  gouape.  i|  Celui  qui  se  livre  habituellement  à  ces  excès  : 
Les  gouapes  ne  sont  pas  rares  dans  les  scieurs  de  long. 

Etym.  Lat.  vappa,  vaurien.  Cette  étjmi.  est  peut-être  un  peu 
savante,  et  pourtant,  si  gouape  était  de  la  langue  littéraire,  il 
traduirait  bien  ce  passage  d'Horace  : 

Non  ego.  avarum 
Quum  veto  te  fieri,  vappam  jubeo  aut  nebulonem. 

HoRACF,  Sat.,  I. 

C«oiia|iei>  vn.  Mener  une  vie  de  «  gouape  ». 

Cîoiia|ieiii>  .S///.  Celui  qui  mène  une  vie  de  débauches,  de 
ri  bote,  de  «  gouape  ». 

G4Mia^,  sm.  Sorte  de  raisin  blanc  à  grosses  grappes,  qui 
donne  du  vin  de  qualité  inférieure. 

Il  ne  doit  mettre  es  lieux  humides  le  complant  qui  a  les  grains 
tendres  et  gros  comme  sauoureux,  gouest. 

LiÉBALT,  Maison  riisf.j  VI,  chap,  2. 

Ety'm.  Origine  inconnue. 


GOU  173 

<i«Miiii,  sjn.  Coureur  de  filles,  (léhauché:  se  dit  surtout  d'un 
iiuiiime  d'un  certain  âge  :  T^n  vieux  gouin. 
Étym.  (iouinc. 

fioiiiiK^  s/".  ]'111('.  ft'uinie  de  nueurs  dissolues. 
Étym.  Celt.  (joiilnn:  \\\v^\î\\'!>quean,  nièuu*  signif. 

<>oiilniMl,  iii-ilo,  (idj.  lîavard,  à  qui  on  ne  peut  rien  confier  : 
Non.  je  ne  veux  pas  le  h»  dir(\  tu  es  tro[)  goulard. 
IvrvM.  «  (roule  >». 

(■«MilaiiMlcM'icN  .s/".  Bavardage,  cuiiiniérage. 

Jacotiii  PouJetz  lei»i'iiità  moquor  et  dire  plusieurs  fjoulard/ses 

auquel  le  suppliant  dist  que  se  il  ne  cessoit  de  ainsi  bagouler  que  on 

lui  respondroit  autrement. 

1117.    DucANGE,  haqori. 
Etym.  Goulard,  ci -dessus. 

<i4Mil4s  .s/".  I)0U('1h^  :  Une  grand'goule. 

Voilà  comment  les  belles  paroles  nous  croissent  en  la  goule. 

Moij.  de  parvenir,  I,  IKi. 

Il  Figure,  tète  :  Bien  sûr,  il  va  se  faire  casser  la  goule.  ||  Ou- 
verture :  Galette  cuite  à  la  goule  du  four,  c'est-à-dire  à  l'ouver- 
ture du  four  pendant  qu'on  est  en  train  de  le  chauffer  : 

En  da,  vous  avez  mieux  dit  qu'un  four,  et  vous  n'avez  pas  la  (joule 

si  grande. 

Ihid.,  I,  Tr.\. 

Il  Bavardage  :  11  vous  "  abage  »  avec  sa  goule.  ||  Gourman- 
dise :  Pour  la  goule,  il  se  ferait  pendre. 
Étym.  Vieux  mot  français,  du  lat.  gula^  bouche,  gueule. 

Cioiilei*,  /•//.  Parler,  bavarder:  11  n'avance  point  à  ouvrage, 
il  ne  fait  que  gouler. 
Étym.  «  (rovle  ». 

Cioiilet,  srn.  Petite  rigole. 

Les  eaux entroient  par  certains  gouleta  ({\x\   estoient  sous  le 

Chapitre  et  le  Trésor  de  Saint  Jacques. 

1517.  Bermer,  p.  IG. 

Une  maison  assise  en  ceste  ville  de  Blois  près  les  Trois  Goulets. 

1G21.  Arch.  L.-et-Ch.  G.  St-Laumer.  Coulanges. 

Étym.  Dim.  de  «  Goule  -»,  ou  peut-être  mieux  couler. 


174  GOU 

Ooiiliaii,.s/>^  Morceau  de  terre  de  peu  d'étendue:  Il  n'y  a 
qu'un  quart  de  boisselée,  ce  n'est  qu'un  gouliau. 
Étym.  Pour  «  Couliau  ». 

Goiiiiia^i,  sm.  Sorte  de  table  sur  laquelle  on  manipulait  la 
p<Ue.  Mot  disparu. 

Deux  Qoumas,  autrement  des  tables  servant  à  tourner  la  paste. 
11)  janvier  ITGd.  Vente,  f«^  38,  verso.  Arch.  H.  Johannet. 

27*>  Une  mauvaise  met  à  paitrire  pain,  un  goumas  de  bois,  ses 
tréteaux. 


Etym.  Oris'ine  inconnue. 


30  nov.  1782.  Règlement.  Ibid. 


Goiii-JK'aïKl,  sm.  Celui  qui  s'einpiffre  de  nourriture,  goulu, 
goinfre. 

Étym.  Gonrge  pour  gor(je?  L'ancienne  langue  avait  gourgon- 
ceau  qui  semble  être  un  augm.  de  goiwgaud  : 

Lequel   tenoit   grand   rigueur    aux    gens   d'église,    les    appelant 

grimauds  gourgonceaux. 

J.  Vaultier,  ap.  Godefroy. 

Ci<»iii*^<>ii«^ei>  vn.  Se  dit  de  l'effet  produit  par  Fintroduction 
violente  de  Tair  dans  un  liquide  ou  par  son  refoulement.  Une 
bouteille  gourgousse  quand,  étant  vide,  on  la  plonge  dans  un 
vase  plein  d'eau,  ou  quand,  étant  pleine,  on  la  vide  en  la  ren- 
versant brusquement.  Un  liquide  épais  qui  bout  sur  le  feu 
gourgousse  quand  à  sa  surface  se  forment  des  bulles  qui  écla- 
tent ;  se  dit  aussi  en  Picardie. 

Étym.  Probablement,  comme  glouglou,  onomatopée  tirée  du 
bruit  que  produit  l'air  dans  ces  conditions. 

Ooui-iiie^  sf.  Boursouflure  sur  un  tronc  ou  une  brandie 
d'arbre,  occasionnée  soit  par  un  nœud,  soit  par  une  galle. 

Étym.  Radical  inconnu,  le  même  que  celui  de  grume, 
écorce. 

<ion«îei>  .s»?.  Gosier:  f^ranrlrjousie?^  le  père  de  Gargantua, 
dans  Rabelais. 
Étym.  Origine  inconnue. 

GoÙN^ier^  sm.  Petite  botte  faite  par  le  a  batteux  »  des 
débris  de  la  paille  et  des  épis  quand  il  relève  son  «  aisée  »,  et 
qu'on  donne  aux  bestiaux  comme  fourrage. 

Étym.  Origine  inconnue.    Est-ce  un   dérivé  de  gousse  qui 


GRA  175 

aurait  été  employé  pour  l)alle,  débris  des  grains, résidus  produits 
parle  battage  que  roii  onfonne  dans  le  oovssicr?  Il  y  a  bien 
Tancien  verbe  f/OKSscr: 

Ciousser,  c'est  uiangor. 

(1.  nouciiET,  Sereesy  111,  i:{0  (Roybel). 

mais  alors  le  mot  dérivé  serait  (joussaiUe  et  non  fjoùssier. 

Cioy  (goue).  .s///.  Forle  serpe  sans  «<  massoiinier  ». 

J'oinpoiirnay  d'allégresse  un  707  dedans  la  main. 

IIONS.,  Eclofj.,  I. 
Tranche,    pelle   de   Ijois   et   tjoucs   [)uur   arracher   et   couper   des 
arbustes  dans  le  parc  de  Menars. 

27  pluv.,  an  III.  Reg.  des  délib,  de  la  niun.  de  Villebaruu. 

Etym.  Celt.  {/()!/,  recourbé. 

Ciraeew,  s/',  pi.  Noël  qui  se  clianto  aux  mariages,  au  moment 
où  les  invités  vont  prendre  congé  après  deux  ou  trois  jours  de 
noce  :  A  mon  banquet  c'est  Jean-Pierre  qui  a  entonné  les 
grâces. 

Étym.  Gi'dces  est  le  premier  mot  de  ce  noël  dont  voici  le 
premier  couplet  : 

Grâces  soient  rendues 
Au  Dieu  de  lassus 
De  la  bienvenue 
De  son  fils  Jésus, 
Qui    naquit  de  Vierge 
Sans  corruption  ; 
Pour  notre  décharge 
Souffrit   Passion 
Alléluia. 
Kyrie,    Christe,   Kyrie  eleison. 

Le  violon  accompagne  les  chanteurs,  tout  le  monde  est 
debout  et  les  hommes  sont  découverts.  Cette  coutume  se  perd  : 
mais,  il  n'y  a  pas  longtemps  encore,  les  grâces  étaient  le  Te 
Deum  obligé  de  tous  les  mariages  de  nos  campagnes. 

Orai^^a^-e^  sm.  Ce  qui  rend  un  mets  gras,  graisse  ou 
beurre  :  Avec  du  graissage,  ce  n'est  pas  malin  de  faire  du  bon 
fricot. 

Orai^^eiix:^  i*nse,  s/n.  et  f.  ||  Fig.  Patelin,  qui,  par  de  belles 
paroles  et  des  flatteries,  cherche  à  capter  la  confiance  ;  Elle  me 


176  GRA 

disait  comme  ça:  Je  n'en  vois  point  qui  ait  une  aussi  l)elle 
maison  que  vous.  Ah  !  la  vieille  graisseuse  ! 

Étym.  Graisse,  par  anal,  avec  un  outil  bien  graissé  qui  pé- 
nètre mieux  dans  le  bois. 

<Ri'2ilei>  r((.  Rôtir,  Wùro  passer  par  la  flaïuuie  on  par  le  feu  : 
Gràler  des  marrons. 

Graisler  les  châtaignes. 

Rab.,  I,  28. 

On  dit  aussi  Faire  gràler.  ||  1';^  Recevoir  la  chaleur  d'un  foyer, 
des  ra vous  du  soleil,  se  hàler.  se  dessécher  :  Je  viens  de  faire 
.    un  bon  guéret.  à  présent  ça  va  gràler. 

Étym.  Ane.  franc,  graille,  gril.  C"est  une  autre  forme  de 
griller. 

<Ri*aii^-etiaii9  sm.  Oi-aii^-etelle^  sf.  Habitant  des  Granges, 
faubourg  de  Blois. 

I.  Cii-appe^  .^7".  (  )util  de  tonnelier,  sorte  de  crampon  qui  sert 
â  maintenir  le  dernier  cercle  d'une  futaille,  pendant  qu'on  le 
met  en  place. 

Ung  asse,  deux  meschantes  dolloueres,  ung  paltraict,  une  grappe. 
1017.  Invent.  Rahart,  p.  11.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill.  de  Blois. 

Étym.  Ane.  h'-alld''  chrapfo,  ail*'  moderne  hraiipen,  crochet. 

II.  Grappe^  sf.  Petit  raisin.  I|  Au  1)1.  se  dit  absolument  et 
spécialement  des  raisins,  gros  ou  petits,  laissés  par  les  vendan- 
geurs et  récoltés  j.ar  les  grappeurs  :  Une  bottée  de  grappes. 
Une  grappe  de  raisin,  comme  l'entend  l'Académie,  se  dit  :  un 
raisin. 

fii-apper^  m.  Cueillir  dans  les  vignes  les  raisins  laissés  par 
les  vendangeurs. 

Ces  panures  ignnrans  icy  qui  (j nappent et  vendangent  les  clos. 

Rar.,  V,  18. 
Parce   que   plusieurs   particuliers   soit  de  la  ville  ou  ailleurs  ne 
cherchent   que  le  moment  de   çjraper    et   d'aller   dans   les   vignes 
d'autruy  pour  y  prendre  le  raisin. 

22  sept.  17îi;i.  Reg.  des  délib.  mun.  de  Villebarou. 

Il  Fig.  Faire  de  petits  gains  :  Un  petit  épicier  qui  grappe  par- 
ci,  par-là.  L'Académie  dit  grapiller. 


TtRE  177 

c;i*appoi*i4s  sf.  Action  de  «  grapper  «  :  Lu  grapperie  sera 
bien  diflicilo  cette  année.  ||  Temps  permis  pour  grapper  :  l.a 
grapperie  n'est  pas  encore  donnée,  c'est-à-dire  le  maire  n'a  pas 
encore  fait  piil)lier  l'autorisation  de  grapper. 

Et  quand  à  la  r/rapcrie,  il  est  defïenclu  à  tous  citoyens  quelconques 
de  se  transporter  dans  les  vIlthos  que  trois  jours  après  la  fin  do  la 
vendange. 

22  sept.  17'.).}.  Reg.  des  dèlib.  de  la  niun.  de  Villebarou. 

Oi*ii|»p€^iii%  oMso,  S/)},  et/'.  Celui,  celle  qui  «  grnppe  ». 

Cii«avottei>  vn.  Se  remuer  :  «  Sitoùt  qu'ses  gàs  pouvent 
gravotter.  i  3'eux  meteune  marr(*  enter  les  mains  »,  c'est-à-diiv 
sitôt  que  ses  enfants  sont  un  peu  forts. 

Monsieur  l'Curé,  cirez  vos  bottes, 
Si  vous  voulez  vous  marier, 
Car   dans   mon  cœur  (;a  me  grocotte 
Comme  des  rats  dans  n'un  guernier. 

Refrain  populaire. 

Étym.  Autre  forme  de  «  gravouiller  » . 

Gravoiiîller,  m.  Remuer  confusément,  grouiller  :  Les 
vers  qui  gravouillent  dans  le  fromage.  ||  Vr.  Se  gravouiller, 
se  remuer  difficilement  :  Il  est  si  ancien,  si  usé,  qu'il  ne  peut 
quasiment  plus  se  gravouiller. 

Ét\m.  IP-all'*  n-ewelôn,  grouiller. 

Grec,  cMfiie,  adj.  Qui  a  l'air  rébarbatif,  revêche,  rude. 

Oi'é^-acleH,  sf.  pi.  Manières  prétentieuses,  affectées,  soit 
dans  la  parole,  soit  dans  le  geste  :  C'est  Frédéric  qui  fait  ses 
grégades,  il  me  scie  le  «  dous  ». 

Ce  mot  est  usité  surtout  â  Saint-Denis  et  à  la  Chaus.sée-Sainl- 
Yictor. 

Étym.  Orig.  inconnue.  Peut-être  grègite,  culotte,  haut-de- 
chausse  ;  on  aurait  dit  faire  des  grégades  comme  on  dit  encore 
faire  la  belle  jarahe  ?* 

Oréle,  sf.  Instrument  de  «  nettisage  )>  qui  consistait  en  une 
grille  de  fer  inclinée  sur  laquelle  on  faisait  couler  lentement 
les  grains  et  graines.  Il  a  été  remplacé  partout  par  le  «  tarât  ». 

Plus  deux  minots,  une  grelle,  une  autre  grelle  en  forme  de  moulin. 

23  déc.  1788.  Invent.,  p.  14.  Arch.  H.  Johannet. 

12 


178  GRE 

U  Grille  en  fer  qui  sert  à  nettoyer  le  caillou  cassé,  à  séparer 
le  sable  du  jard.  etc. 
Étym.  Ane.  français,  r/yy///.  (ircll,  grille. 

Oi-eiiiii'  {o\\  prononce  souvent  guer-mi).  va.  Réduire  en 
morceaux  très  menus,  pulvériser  :  (Tremir  du  pain  pour  faire 
un  «  miot  >>. 

Étym.  Probablemeni  dérivé  irrégulier  de  orain  :  réduire  en 
morceaux  gros  comme  des  graines. 

Gi-eiia£;-cN  6//^  ]\lau valses  graines,  ou  graines  étrangères 
qui  se  trouvent  mêlées  aux  grains  des  céréales. 

l'n  autre  septier  de  bled  niesteil  noir  et  plain  de  grenage. 

10  nov.  1G08.  In  vent.  Seigneuret,  p.  50.  Arrli.  L.-et-Ch. 
B.  Bail!,  de  Blois. 

Cireiiette,  sf.   Voyez  Guekxette. 

1.  Cii-ève,  .s/".  Banc  de  sable  dans  le  lit  de  la  Loire  :  L'eau 
baisse,  on  commence  à  apercevoir  les  grèves.  ||  Terrain 
«  cailloteux  »  :  La  vigne  se  plaît  ici.  ce  n'est  qu'une  grève. 

Le  meilleur  climat  à  vignes  de  la  Cbaussée-Saint-Victor 
s'ai)pelle  les  Grèves. 

Étym.  D"u]1  rad.  celt.  grav  qui  a  formé  aussi  les  mot  gravier, 
g /'a  V  elle,  g /'a  vois. 

IL  Grève,  sf.  Raie  qui  partage  les  cbeveux  sur  le  sommet 
de  la  tête. 

La  grève  de  moun  clieeC, 
Fêtes  la  grève  au  lever, 
xiv*^  s.  Gauter  de  BiBLESAvoRTii,  Le  Treytiè,  etc. 

Etym.  Orig.  incon.  Le  vieil  italien  avait  grava,  creux,  fossé. 

fii-ilMMisi,  sni.  Eurnolpe.  insecte  (\w\  découpe  les  feuilles  de 
la  vigne  et  répiderme  des  grains  du  raisin'.  Le  français  dit 
grihouri. 

Étym.  Orig.  inconnue. 

Grîcliei»,  vn.  Grincer  :  Gricber  des  dents. 

Gi'ifroii,  sra.  Crochet  de  fer  fait  en  forme  de  solide  hameçon 
à  deux,  trois  ou  quatre  pointes,  grapin. 

Une  tranche,  deux  griffons  de  fer,  ung  marteau. 

1610.  Invent.  Prieur,  p.  12.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill.  de  Blois. 


GRO  179 

îItym.  Augiii.  de  oriffe. 

<;i*i^-iie  iLe  i)aysaii  prononce  encore  L»reigne  ,  .s/".  M(jrceau 
de  pain  bénit,  taillé  dans  la  bordure  :  I.a  grigne  des  enlanls  de 
cbœur  est  moins  grosse  que  celle  des  chantres. 

Étym.  Orig.  inconnue. 

lii*ill<N  sf.  Gril  :  Fair(^  cuire  une  andouille  sur  la  grille  : 

Comme  un  cheval  se  [tolit  à  l'estrille. 

Et  comme  on  voit  un  harang  ï^ur  la  jrille. 

S*  Gelais,  ap.  Godefroy. 
1*1 11!^  une  mauvaise  (jrille  de  fer,  une  lanterne  de  fer  Ijlancq. 

7  déc.  17(35.  Invent.,  p.  10.  Arch.  II.  .loliannet. 

Étym.  Anciennement  g  rail,  (jtut.illc,  bas-lal.  r/i-aUcula  pour 
craticuLa,  même  signif. 

Cii-l|»pe-Jë^»ii«,  sm.  Nom  plaisant  qu'on  donne,  un  peu  par 
dénigrement,  au  gendarme,  par  allusion  aux  soldats  de  Caïphe 
qui  se  saisirent  de  J.-C. 

GriN^aiid,  de,  (ulj.  Qui  «  grisse  »,  en  parlant  d'un  enfant. 
Il  Hargneux,  revêcbe,  en  parlant  d'une  grande  i)ersonne  :  On 
ne  peut  rien  lui  dire,  elle  est  si  grissaude. 

Oi'i^^se,  sf.  Pleurnicherie  :  Vas-tu  finir  ta  grisse,  à  la  fin  ! 
Étym.  «  Grisser  ». 

Gi*ifs^sei>  vn.  Pleurnicher,  en  s'efforçant  de  pleurer  pour  de 
l)on.  se  dit  d'un  enfant  :  Il  ne  fait  que  grisser  du  matin  au  soir. 

Étym.  Fréquent,  irrégulier  de  crier.  En  ital.  gridio  et  g  rida - 
tore,  gridatrice,  qui  viennent  de  gridare,  crier,  ont  exactement 
le  sens  de  grisse  et  de  grissaicd,  aude. 

GroN-iioii*,  srn.  Variété  de  raisin  qui  donne  un  vin  teintu- 
rier, cépage  cultivé  surtout  à  Saint-Lubin.  MaroUes  et  Villeba- 
rou. 

Le  2U  (Janvier  1G'J7)  envoie  par  Denis  le  loup  six:  poinçons  un 
quart  de  gros  noir  chez  M.  le  Comte  Curé  de  Fossé,  qui  nous  a 
promis  de  les  vendre  comme  du  vin  du  païs. 

Joiirn.  des  Ch.  remarq.,  St-Laumer,  f"  \. 

Grouiller^  va.  et  n.  Ramasser  le  bois  mort  dans  les  forets, 
«  brouilleter  ». 


180  CtRO 

Étym.  Peut-être  le  même  que  brouiller,  hrouilleter.  [Voyez 
ce  mot). 

Gi-cHiilleux:,  iminc,  srn.  et  /".  Celui,  celle  qui  va  «  grouil- 
ler »  dans  les  bois. 

<ironlei>  va.  Remuer  :  Groùler  une  grosse  pierre.  ||  Se 
groùler.  vr.  Se  remuer  :  Je  suis  si  las  que  je  ne  peux  plus  me 
groùler. 

Ktym.  Pour  crouler. 

Comment  sa  leste  ^'est crouslce  et  esbranlée. 

Rab..  III.  1"». 

C*i'oii>*»9  (Hi-oiif^i!»e9  adj.  Gros,  grosse  :  Un  grous  homme, 
une  û*rousse  femme. 

C;i-oii!!«elle9  -n/".  Groseille  :  Des  grouselles  rouges. 

Leur  présentant  prunes  vertes  et  (jrozelles. 

Crétin,  Dèb.  de  deux  dames,  p.  89. 
Un  petit  pot  de  verre  dans  lequel  y  a  des  grosellesvouges  confittes. 
1H17.  Invent.  Présid.  de  Metz,  p.  77.  .\rcli.  L.-et-Cli. 
B.  Baill.  de  Blois. 


(■l'oiiKollieis  .sm.  Groseillier. 

RAPIXUS.  Gallice  Grouselier 


DUCANGE 


Gi-4MiNillei>  vn.  Grouiller  :  Des  «  queues-de-poêle  »  qui 
crrousillent  dans  la  «  mase  ». 
Étym.  Fréquent,  de  grouiller. 

<*roiiN-iioii*9  srn.  Le  même  que  GR(Js-Xoir. 

Cii*iMiNNiei>  loro,  adj.  (Trossier,  grossière. 

Cii'iieliei>  vn.  Grinip<'r  :  In  drôle  qui  est  tout  le  temps 
à  grucher  sur  le  ^  javellier  ». 
Étym.  Origine  inconnue. 

Ciriielienx,  eii^e,  sra.  et  /'.  Enfant  qui  aime  à  «  grucher  ». 

Oiiclie,  HYû.  .luchoir  :  Vn  petit  guche  au-dessus  du  «  tet  ». 
Étym.  ^'oyez  .Teu. 

Ouelier,  vn.,  ou  Se  Oiielier,  rr. 'Jucher,  percher:  C'est 
là  que  les  poules  guchent.  ou  se  guchent. 


GUE  181 

Étym.  <t  Guche  ». 
4;iièliis  xf.    llirl)l<*. 

<;iioii4%  «V,  ndj.  (^ui  a  ses  véteiiieiits  mouillés.  IVipés  :  Il 

esl  entré  tout  ^iumic 

Ktym.  Te  mot.  doiil  Inri.uine  est  inconnue,  est  peut-élrc  !<• 
radical  de  nHcnillc.  D'anircs  disent  f/nedr.  qui  vienl.  lui,  du 
verbe  yyeder,  rassasier,  soûler,  et  signifie  alors,  saturé  d'eau. 

Ciik'micmiv,  €Mi«e,  adj.  Comme  TirExi':. 

Giieiiiaii*  sm.  Gosier  :  Il  a  reçu  un  c()upsur  le  gueniau  :  ne 
se  dit  que  par  [jlaisanterie. 
Ktym.  Origine  inconnue. 

Oiieiiilloii,  .<?///.  riiiffon.  ||  Marchand  de  chiftbns  cl  de 
peaux  de  lapins.  ||  Homme  donl  les  vêtements  sont  en  loques, 
en  guenilles. 

Oii<M-(1i11ei%  r7i.  Frétiller.  ||  Grelotter  de  froid. 

Ktym.  Origine  inconnue.  On  pourrait  rapprocher  r/i(é?/Y////c'/* 
de  «  ferfille/'  »  (frétiller),  comme  «  (juernouiller  »  de  «  /er- 
nouUler  ». 

Giiei-iliii,  SHK  II  Morceau  de  viande,  volaille,  etc..  pendus 
par  une  ficelle  devant  le  feu  pour  rôtir.  ||  Tourne-hroche, 
rôtissoire  mue  par  un  appareil  mécanique. 

Étym.  Si  la  filiation  des  sens  est  telle,  guerdin  a  été  dit  ainsi 
par  analogie  avec  un  gredln,  gibier  de  potence.  Si,  au  contraire, 
c'est  le  sens  de  rôtissoire  qui  doit  précéder,  il  s'agirait  alors  du 
petit  chien  qu'on  appelait  autrefois  grcdin  : 

Le  grand  et  le  petit  épagneul...  sont  devenus...  grand  et  petit  .^rerfms. 

BuFFON,  Quadrup.  Le  chien. 

Le  chien  aurait  encore  donné  son  nom  à  cet  ustensile  comme 
au  chenet  et  au  «  cagnard  »,  deux  autres  accessoires  du  foyer. 

Oiiet'laiicl,  aiMie  (gher-lan).  adJ.  Meuble,   friable  :   Une 


terre  ffuerlande 


Étym.  Guérie,  forme  locale  de  grêle,  lat.  gracilis? 


Guei-laticl,  aiide  (gher-lô),  adJ.  Menu,  chétif  :  Un  raisin 
guerlaud.  ||  Sm.  Guerlaud  de  Saint-Marc,  sorte  de  cépage  qui 
donne  un  vin  rouge  de  qualité  supérieure. 


182  GUE 

Étym.  Dim.  de  grêle,  lat.  gracills. 

Giierle  (glier-r),  sf.  Grille  qui  sert  au  netto^'age  de  diffé- 
rentes matières,  *  grêle  ».  Voyez  ce  mot. 

Oiiei-liiieei*  (gher-lin).  vn.  Produire  un  bruit  aigre  comme 
une  porte  ou  une  roue  mal  graissée  en  tournant. 
Étym.  Probablement  forme  locale  de  grincer. 

Ciiiei'lotei*  (gher-lo).  va.  Secouer,  agiter  (un  objet  qui 
produit  du  bruit)  :  Guerloter  une  porte.  ||  Va.  Produire  un 
bruit  analogue  à  celui  d'un  grelot  :  Je  ne  sais  pas  ce  qui 
guerlotte  dans  c'te  boîte-là  :  la  porte  guerlotte. 

Ciriiei'iisizelle  (gber-nâ),  sf.  Rainette,  sorte  de  petite  gre- 
nouille, dite  aussi  grenouille  de  Saint-Martin. 

Étym.  Dim.  local  de  «  guernouille  y>,  sous  l'influence  du  radical 
lat.  rana,  grenouille.  L'ancienne  langue  avait  renelsselle  : 

Quant  leisardes  et  reneiselles 
Et  sorz  lor  pendent  ans  mamelles, 
Ne  sunt  pas  illors  demeiselles, 
Ainzse  claiment  sovent  misselles. 

Est.  DE  FouGiÈRES,  ap.  Godefroy. 

Giiei-iiètiei-  (gber-né),  srn.  Grainetier,  marchand  de  grains 
et  de  graines. 

Guernetier  sur  tous  approuvé 

Du  sel. 

CoQuiLLART,  Enqueste,  p.  101. 

Giiei-iiette  (gher-netj,  sf.  Feuille  de  sapin  desséchée;  mot 
venu  de  Sologne. 

Étym.  Probablement  dim.  de  graine,  quoiqu'il  soit  difficile 
de  saisir  un  rapport  entre  ces  longues  aiguilles  et  une  graine 
([uelconque.  Ducange  donne,  comme  mot  auvergnat,  Garna, 
rami  pinorurn,  quibus  furni  cale/îunt:  c'est  bien  la  même 
chose.  Co/j(p.  GuERXiPi. 

Cffiiei'iiettei*  (gher-nét-te).  en.  Semer  dans  le  sillon,  devant 
le  laboureur  :  On  guernette  dans  les  blés  en  planche  ;  dans  les 
blés  à  plat  on  sème  à  la  volée. 

Étym.  Pour  greneler,  gralneter,  de  grain,  graine. 

Guei-iiipi  (gher-ni).  sm.  Comme  GrERNKni-:  :  Brûler  des 
guernipis. 


GUI  18:5 

Ktym.  Graine  ai  pi,  ([ui  virnl  [)Oul-èlre  {\{},  pians,  pin.  sapin  ? 

Oiioi'ii4Miill4'i'  (Lilirr-noii).  va.  Rciiiikm'.  agiter  un  liquide 

Il  Vil.  Ktiv  HMiiué.  agité,  en  parlanl  (riin  liiiuide  :  «  Y  a  encore 

((ueuque  cliousc  dans  ce  poineon-lâ:  je  sens  l)eiii  (jue  ea  guer- 

nouille  ».  ||  Se  remuer,  s'agiter  dans  leau  :  Quand  je  me  baigne, 

je  ne  nage  pas.  je  ne  fais  que  guernouilhu-.  Camp-  Ffrxot'hj.F-î^ 

Étym.  GucryiouHle,  grenouille. 

Ciiioi'oiicHS  sf.  Famille  nonihreuscdc  pcdils  animaux  :  Une 
guerouée  de  petits  canets.  on  dit  même,  i)ar  plaisanterie,  une 
guerouée  d'enfants. 

Oncques  ou  ne  vit  /// o/z^^t' d'oisilions  eux  panniei*  sur  un  buisson. 

Docuni.  (le  l  VZ\),  ap.  Wallon.  J.  d'Arc,  p.  X7. 

Éty>[.  Pour  (jrouée,  (irouillée.  qui  grouille,  (pii  rcuiiue. 

Ciiie«etei%  r((,  et  n.  ^^ettre  en  guérel  :  duêseter  un  champ: 
il  est  trop  tard  pour  guèseter. 
Étym.  Guéscl.  anc.  prononciation  de  guéret. 

OiieNite,  OiieNitoii,  Hpr.  ^farguerite.  Les  paysans  des 
villages  voisins  de  Francillon  appellent,  par  jdaisanterie.  les 
femmes  de  cet  endroit  des  gucsites,  parce  que.  à  Francillon. 
l'usage  de  transformer  le  r  en  s  s'est  conservé  plus  vivant  que 
partout  ailleurs.  Voyez  cliap.  prélim.  |  PRONOXCIATIOX  :  R. 

OiiètiMHi,  sm.  I^>as  dont  le  pied  est  enlevé  et  remplacé  par 
un  sous-pied  que  mettent  les  femmes  de  la.  campagne  pendant 
l'été. 

ÉTY^r.  Guêtre. 

Oiieiile-liëe^  sf.  Fût  défoncé  par  un  bout. 
Étym.  Gueule,  ouverture,  bée,  béante. 

Panurge  ayant  la  gueulle  (bouche)  bée. 

Rab.,  V,  1."). 

Giiîelie,  67'.  Bâtonnet,  petit  morceau  de  bois  appointi  par  les 
deux  bouts  qui  sert  à  un  jeu  d'enfants.  Ce  jeu  lui-même.  On 
frappe  avec  un  petit  bâton,  ou  une  palette  en  bois,  la  guîcbe  à 
terre  pour  la  faire  sauter  en  l'air;  puis  on  l'attrape  à  la  volée, 
en  criant  :  Guîcbe  —  droite  —  à  l'alouette  !  Pour  gagner,  l'ad- 
versaire doit,  ou  r  «  arrigoter  ».  ou  la  lancer  dans  un  cercle 
étroit  tracé  par  terre  d'où  l'autre  joueur  s'efforce  de  la  repousser 
à  l'aide  de  son  bâton,  avant  qu'elle  n'ait  toucbé  terre. 


184  GUI 

Étym.  Eu  Berry,  un  guichet  c'est  un  verrou:  la  guîche  en 
a^'ant  à  peu  près  la  figure,  ces  deux  mots  ont  évidemment  la 
même  origine  qui  est  inconnue.  Il  est  à  remarquer  que  le  même 
mot  sert  à  désigner  le  même  jeu  dans  les  Vosges  (Ha i liant. 
Patois  Vosgicn).  En  Beauce,  guînet,  en  Picardie,  guise. 

Oiii^'iiaiileii,  sf.  Voyez  Guilanxeuf. 

Giiiii'iie*  sf.  Il  Pvov.  Pa3'er  des  guignes  à  la  Foire,  se  dit 
ironiquement  pour  promettre  une  récompense  extraordinaire, 
une  récompense  comme  on  n'en  voit  pas  :  Si  tu  peux  me  prouver 
ça.  je  te  paierai  des  guignes  à  la  Foire. 

Étym.  C'est  de  la  grande  foire  de  Blois  qu'il  est  ici  question: 
comme  elle  tombe  le  25  août,  il  est  bien  impossible  d'3^  trouver 
des  guignes. 

Giiig'iiolet^  S7n.  Voyez  Lignolet. 

Oiiils^iiiieuf  (gui-lan-neu),  sf.  Aumône,  ou  plutôt  petit  ca- 
deau qu'on  fait  aux  enfants  le  31  décembre,  comme  on  leur 
donne,  le  lendemain,  la  bonne  année,  et,  le  Lundi  de  Pâques, 
les  œufs  de  Pâques  :  Si  vous  plaît,  ma  guilanneuf  ! 

Pour  aller  à  Vaguillanneuf. 

Rab.,  II,  4. 

Souvent,  dans  la  prononciation,  on  fait  permuter  le  /  avec  un 
n  et  l'on  dit  guinanleu,  et  même  guignanleu. 

Etym.  Au  gui  l'an  neuf!  La  tradition  prétend  que,  la  veille 
de  Tannée  nouvelle,  les  druidesses  poussaient  ce  cri  en  coupant 
le  gui  des  chênes  avec  une  faucille  d'or. 

(i>Tîes,  .s/",  i?;.  Plaintes,  lamentations  exagérées,  ridicules  : 
Malgré  toutes  ses  gjTies,  je  ne  la  plains  point. 
Étym.  Lat.  gyrus,  tour  et  détour? 


^'^^^^^^T' 


Ilal»ili4'i%  lY/.  Il  IIabil1<MMo  «"liniivro.  lepeign<M\  le  préparer 
pour  en  faire  de  la  tilasse. 
Soixante  livres  de  ciianvro  non  //rt6///e  e.stinié  à  raison  de  sept  sois 

la  livre. 

23  déc.  1788.  In  vent.  Arcli.  H.  Joliannet. 

*  llaeliet,  sm.  Ridelle  de  charrette. 

Une  autre  cliarette  tle   roulage,   deux   luicliets  et   uno    mauvaise 

roue. 

7  déc.  1700.  in  vent.,  p.  2î).  Arcli.  H.  Joliannet. 

Étym.  Origine  inconnue. 

*  llacliottei'9  va.  Hacher  menu,  cou[)asser  :  11  ne  sait  pas 
faire  le  «  charnier  ».  il  ne  fait  que  lehachotter. 

*  llaï^^oii,  sm.  Enfant  quun  déteste:  enfant  moins  aimé 
que  ses  frères  et  sœurs  :  Elle  aime  bien  ses  enfants,  mais  celui- 
là,  c'est  son  haïsson. 

Étym.  H  air. 

1la1cM|iiiiieis  m.  Haleter,  être  à  bout  de  souffle  :  .le  lenten- 
dais  qui  halequinait  dans  la  montée. 
Étym.  Pour  haletiner.  fréq.  de  haleter. 

'  llaler,  va.  Hisser,  élever,  enlever  avec  peine,  avec  elTort  : 
«  H'té  si  tellement  soûl  ([ue  j'avons  été  obligés  de  le  hâler  dans 
sa  charrette  ». 

'  llaleiix:,  eiiH^^adJ.  De  haie,  sec  :  Temps  hàleux,  matinée 
hàleuse. 

Ilallefessîei*,  5?/i.  Gueux,  vagabond  eftlanqué  et  de  haute 
taille. 

Étym.  Origine  inconnue.  Qu'est-ce  q\\Q  ne  halle,  qui  se  trouve 
aussi  dans  les  vieux  mots  hallepiguaille.  voleur,  pillard,  et 
halefertier,  galefretier  ?  Le  sens  de  ces  trois  mots  offre  une 
grande  analogie.  T'^o?/^ j  Galferte. 

*  Hana^  sm.  Tout  vaisseau  destiné  à  contenir  des  liquides  : 


186  II  AN 

En  mettant  tous  les  lianas  à  1"  (^  agoiit  »,  casera  autant  de  tiré 
pour  la  «  buée  » . 

Quiconques  veut  estre  escueliers  à  Paris,  c'est  a  savoir  venderes 
d'escueles,  de  hanas  de  fust  et  de  madré. . . 

xiii^  s.  Lir.  des  mestiers,eip.  Littré,  Jianap. 

Étym.  Ane.  li'-all'  hnapf.  vase. 

'  llaiioii«6^//^.  Au  S.-O.  de  Blois,  la  jacée.  centaurea  jacea. 
Étym.  Origine  inconnue. 

Ilai-et,  sm.  Instrument  de  cuisine,  sorle  de  grande  fourchette 
de  fer.  Mot  disparu. 

Deux  chodrons.  deux  poeslons  d'arain.  une  ecumoire,  deux  cuillers 
de  cuivre  jaune  estimé  avec  un  haret  ou  grande  fourchette  de  fer  sept 
livres. 

:iO  nov.  17.^2.  Règlement,  p.  2.  Arcli.  Hip.  .Johannet. 

Etym.  Orig.  inconnue.  Peut-être  pour  havet. 

Havet,  croc,  crochet,  fuscina. 

DucANGE,  Havetus. 

'  Ilai-^-iie,  sf.  Averse  passagère  avec  vent  et  grésil. 
Étym.  Origine  inconnue. 

*  Hai-^'iiei>  vn.  Être  hargneux,  grincheux,  quinteux  :  On 
ne  sait  par  quel  bout  le  prendre,  il  ne  fait  que  hargner. 

Ung  enfant  aagiéde  deux  ans  ou  environ,  qui  plouroit  et  hergnoit 

par  force  de  maladie. 

142G.  DucANGE,  /tarnascha. 

Il  Hennir,  en  parlant  d'un  cheval.  C'est  dans  ce  sens  qu'il  est 
le  plus  emplo3"é. 
Etym.  Ancien  français /^«/^^m'.  mauvaise  humeur. 

lias  (hâ),  sf.  Haie  :  Une  lias  d'  «  aucpin  ». 
Étym.  Ane.  W-rU'^  haga,  même  signif. 

Ilaiilier^-eoii,  .s///.  Pièce  de  l'habillement  de  dessous  des 
femmes  de  la  campagne,  consistant  en  un  bourrelet  qui  sert  à 
soutenir  les  jupons  à  la  taille. 

Étym.  Dim.  de  haubert,  chemisette  de  mailles  très-fines  des- 
cendant jusqu'à  mi-cuisse  (Demay.  Le  cosi.  d'après  les  sceaux. 
p.  119).  Les  femmes  auront  probablement  fait  usage  d'une  sorte 
de  tournure  qu'elles  auront  nommée  fiaubergeon  par  anal,  de 
forme  avec  cette  chemise  de  mailles,  laquelle  tournure  s'est 


HON  187 

trouvée  réduite,  de  par  le  caprice  de  la  mode,  au  simple  bour- 
relet d'aujourd'hui. 

'  liant,  (kJJ.  m.  Il  Du  Nord,  en  parlant  du  vent  :  Le  vent  est 
haut. 

*  llaiito-,u-aloi-iiiN  .s/.  Le  Nord-Ouest  :  Le  vent  est  dans  la 
haute-ffalerne. 


O' 


*  llaiite-Nolaii-e,  .s/'.  Le  Nord-Est  :  Le  vent  ne  lient  i)as 
quand  il  est  dans  la  solaire  ou  la  haute-solaire. 

*  Holà,  interj.  Ilélas  :  Hélà  non  !  Ilelà  oui  ! 

Eh!  dit-elle,  là,  là.  —  Mais,  comment  !  es-tu  fâchée  d'èire  mariée':* 

T.  DF.S  RiiAUX,  t.  IX,  p.    12. 

HeHiei*,  f^i.Sedit  de  la  façon  dont  une  faux  coupe  riierbe. 
Elle  herhe  trop  ou  pas  assez  selon  que.  par  suite  d'un  vice  de 
monture,  sa  pointe  est  trop  ou  pas  assez  relevée.  On  dit  aussi, 
par  analogie,  d'un  soc  qu'il  herljc  trop  ou  pas  assez  selon  que, 
par  suite  d'un  vice  de  monture  ou  de  forge,  sa  pointe  s'écarte, 
soit  en  dehors,  soit  en  dedans,  de  la  ligne  droite  indiquée  par  le 
«  fraj^on  ». 

Iliroiidelle^  .s/".  [|  Rondelle  :  Un  essieu  avec  son  hirondelle 
et  son  esse. 

Deux  lances  à  poulces  pareilles,  ferrées  et  armées  chascune  de  son 
arondelle  \)0\iv  couvrir  la  main  devant. 

Jehan  de  Saintré,  ap.  Ducange,  hirundo. 

'  ll<»^-iia»^Nei-9  TH.  «  Ilogner  »  fréquemment:  A  la  façon  dont 
Ion  enfant  hos-nasse.  c'est  les  dents. 

*  Ho^*iiei>  vu.  Oronder.  murmurer. 

Honrjne  qui  vourra  1 

Devise  de  la  maison  de  Mailli/. 

Il  Faire  entendre,  par  intermittence,  de  petits  cris  plaintifs, 
en  parlant  d'un  enfant  au  berceau. 
Étym.  Peut-être  onomatopée  :' 

Hoiiiieui'9  s.  Est  féminin  :  C'est  une  grande  honneur  que 
vous  me  faites. 


188  HOR 

L'honneur  fut  si  profonde. 
Et  de  si  haultain  faict, 
Que  jusqu'au  bout  du   monde 
La  mémoire  s'en  lait. 
G.  Chastellain,  dans  Bourdigné,  Faifeu,  p.  157. 

*  lloi-Mohi,  sni.  et  f.  Personne  étrangère  au  pays,  au  village  : 
C'est  un  horsein,  il  ne  trouvera  pas  de  danseuse:  se  dit  de  même 
en  Picardie.  On  dit  aussi  Forsein. 

Celui  qui  jugera  les  horsains  et  les  estrangers. 

La  Bodkrif,  Harm.  ap.  Godefroy. 
ÉTYM.  Qui  est  de  hors  le  sein  du  pa3^s. 

*  lloi*N-riHHiiiiie,  loc.  adv.  Le  côté  opposé  à  celui  où  se 
place  l'homme  pour  conduire  un  cheval  ou  une  voiture,  c'est-à- 
dire  le  coté  droit  :  Il  ne  faut  jamais  se  placer  hors-l'homme, 
crainte  des  accidents. 

Hôtel  de  Saiiit-Fi^aiiçoi^,  2^^^ov.  A  Blois,  avant  la  Révo- 
lution, le  couvent  des  Cordeliers.  dont  le  patron  est  saint 
François  d'Assise,  était  contigu  à  la  prison  et  les  portes  de  ces 
deux  maisons  se  trouvaient  sur  le  même  plan,  celle-ci  à  gauche, 
celle-là  à  droite.  Dans  les  disputes  et  les  querelles  on  entendait 
souvent  l'un  des  adversaires  envoyer  l'autre  à  l'hôtel  de  Saint- 
François,  la  porte  à  gauche.  Ce  dicton.  toml)é  en  désuétude, 
n'aurait  plus  de  sens  aujourd'hui  que  le  couvent  a  disparu  et 
que  la  prison  occupe  ses  hâtiments. 

Iloiiis  (ouî).  sf.  Houis  de  cave,  ou  simplement  Houis.  ouver- 
ture qui  sert  à  aérer  une  cave.  Voyez  Ouïs. 
Etym.  Ital.  uscia.  lat.  ostiimi.  porte. 

*  Houle,  sf.  Grande  crevasse  remplie  de  terre  mêlée  de  pierres 
roulantes  qu'on  rencontre  dans  les  hancs  de  pierre,  large  faille  ; 
terme  de  carrier. 

Etym.  Hollandais  holl.  danois  html,  creux. 

*  lloiipaiiue,  .s/.  Vêtement  grossier:  Vêtu  d'une  méchante 
houpanne.  I|  Au  pi.  Ilardes  aux  trois  quarts  usées  :  Débar- 
rassez-moi donc  de  toutes  ces  houpannes. 

Étym.  Orig.  inconnue.  Le  mot  lat.  pannas,  drap  et  chiffon, 
semble  n'y  être  pas  étranger. 

*  Hourder,  va.  Se  dit  de  la  boue,  de  la  terre  détrempée  qui 


HUS  181) 

s'attache  aux  roues  des  voitures  :  Ça  hourde  «  en  decoiitre  »  des 
roues. 

Par  la  inorhiou,  dit  il,  j'en  suis  si  hourdè  (bourré)  que  plus   n'en 

puis. 

Louis  XI,  Noue,  X. 

Étym.  ll'-nll'  lin, 'dru,  eiilasscr.  îicrumuhM'.  iKtrl.  amas,  pro- 
vision. 

lloiiNNCM%  rti.  Chasser,  «  courser  *>  en  malmenant  quelque 
peu,  houspiller.  ||  Exciter,  pousser  à  faire  quelque  action. 

KTY^r.  Houx,  frapper  avec  une  hrnnclK^  de  houx,  comme  un 
vêtement  qu'on  hatavec  un  housmir,  une  /Kntssme. 

*  lliiitlve^  .s/\  Huitaine  : 

Les  Huit  levés  de  la  Chandeleur. 

1271.  Ducangl:,  oe^ara. 

Ne  s'emploie  plus  aujourd'hui  (lue  dans  Service  de  huitive. 
service  religieux  céléhré  pour  un  rléfunt  huit  jours  après  sa 
mort. 

Veult  qu'il  soipt  donné  aux  panures  une  mine  de  blé  en  pain  cuit  et 
à  chascun  pauure  une  chopine  de  vin  à  huitive  de  son  obit. 

le'-  janv.  IGOl.  Arch.  niun.  Villebarou,  vol.  1672,  1"^  101. 
Sera  célébré  trois  grandes  messes  et  neuf  messes  basses,   pareil 
nombre  de  messes  hautes  et  basses  à  sa  huitive  et  pareil  nombre  à 
son  anniversaire. 

0  oct.  lOnr).  Arch.  L.-et-Ch.  Invent.  fabr.  d'Avaray,  f"  7. 

Ktym.  C'est  la  forme  populaire  du  lat.  octaca.  dont  octave  est 
la  forme  savante. 

*  lliilhecy  *  lliii'liec*,  Vouez  Urbec. 

lliiNKier,  sin.  Huissier. 

Item  assavoir  que  les  Hussiers  de  salle feront  vuider  la  salle 

de  toutes  gens. 

l:M7.  DrcA.NGF:,  rihahli 


->-<'>®<°- 


I 


I^  pron.  Désigne  la  3*^  personne  masculine  au  singulier  et  la 
S*'  personne  des  deux  genres  au  pluriel,  devant  une  consonne  : 
t  I  se  sa  leçon,  i  savent  leux  leçons  ». 

\vU  ndr.  de  temps.  Du  temps  présent  :  Il  doit  partir  ces 
jours-ici.  C'est  l'ancien  langage  jusqu'au  XYii^^siècle:  aujourd'hui 
on  dit  :  Ces  jours-ci. 

A  veoir  la  trongne  de  ce  faulx  villain  Revisit,  il  est  encores  plus 
ignorant  et  meschant  que  ces  paouvres  ignorans  icy. 

Rab.,  V,  18. 

leit  (i-si-te,i.  adv.  Forme  patoise  de  ici  qu'on  entend  assez 
souvent  dans  le  pays  blaisois,  mais  ordinairement  dans  la 
bouche  de  gens  qui  n'en  sont  pas  originaires. 

Les   marguilliers  de   Sainte-Marguerite 
Ont  fait  bouter  cette  verrière  icijte. 

T.  DES  RÉAUX,  t.  X,  p.  181. 

I^-iiaii^  sm.  Agneau.  L'ancienne  langue  disait  aigneau  ;  la 
diphtongue  ai  s'est  changée  en  i,  ici  comme  dans  beaucoup 
d'autres  cas  :  Naine,  nine^  germaine,  germine, 

Ig:iiolet9  sm.   Voyez  Lioxolet. 

II9  [/ron.  Désigne  la  3^  personne  masculine  au  singulier  et  la 
o«  personne  des  deux  genres  au  pluriel,  devant  une  voj^elle  : 

Il  atendirent  jusqu'au  quart  jour  et  il  revindrent  au  palais. 

ViLLEHARDOUix,  XII,  ap.  Littré. 

filiale,  s.  Est  masculin  malgré  son  origine  lat.  imago,  qui 
est  féminin  :  Un  bel  image. 

Les  beaulx  pilliers soustenoyent 

Ung  bel  ymage  en  lieu  de  chasse. 

Rose,  21711. 
Ils  m'ont  bien  vu  prendre  ce  petit  image.. 

Bon.  DES  PÉRiERs,  Cijmbal.,  I,  p.  38. 

iiuhraiilahle,  adj.  Qu'on  ne  peut  remuer,  inébranlable. 


IVR  191 

Mais   les   l''i'aii<^'ais,   imbramlahles  dans    les  principes    qu'ils   ont 

arloptôs 

.")  mai  \V.):i.  lleg.  des  délib.  de  la  mun.  de  Villebarou. 

Il  Qui  ne  peut  se  remuer  :  Il  est  soûl  iiiibnuihible. 

Iiiiiiisiii4|iial»le  (iii-inan-ka-ble).  ft/j.  \\  Infaillible  :  Cn 
remède  innnanquable. 

Iiii|ini*rsiit,  ni<«s  ndj.  Malin,  huiuin.  d'un  g(3uvernement 
diflicile,  en  ]>arlanl  d'un  enfant. 

Tiiipotc'iit,  <'iit<s  adj.  Im])êcile,  niais  :  Un  grand  impotent. 
Étym.   Lat.  impotens,  qui  ne  peul  pas.  C'est  le  sens  liiTurc 
comme  dans  le  mot  irnhécUc. 

Iiieai'iiat,  sm.  Trêtlc  incarnat  :  Une  charretée  d'incarnat. 

IiKliqiie^  .s/'.  Action  d'indiquer.  ||  Indice  :  On  m'a  donné 
une  indique  pour  trouver  son  adresse,  il  y  a  deux  «  l)Ou trous  »  à 
sa  porte. 

Tii.^-i'at,  ato,  adj.  Égoïste,,  avare  :  Il  ne  fait  pas  bon  tra- 
vailler pour  lui.  il  est  trop  ingrat. 

Intéressé,  ée,  adj.  Qui  regarde  de  très  près  à  la  dépense  : 
intéressé  est  cependant  moins  que  avare. 

Intérêt,  sm.  Amour  de  l'épargne  poussé  un  peu  trop  loin  : 
Il  ne  connaît  que  l'intérêt,  ce  bonhomme-là. 

Itou,  adv.  Aussi  :  Tu  vas  par  là?  moi  itou.  —  «  Pourquoi  don. 
itou,  qu'i  s'y  prend  de  c'te  façon-là?  » 

Le  gros  Lucas  aime  à  batifoler,  et  moi,  par  louas,  je  batifole  itou. 

Molière,  Fest.  de  Pierre,  act.  II,  se.  L 

Etym.  Ane.  franc,  itel,  du  lat.  hic,  ce.  talis,  tel. 

Ivrer  («'),  rr.  S'enivrer.  Ce  mot,  peu  emplo3"é,  ne  Test 
ordinairement  que  par  ceux  qui  ne  veulent  pas  dire  se  soûler. 

Ceux  ont  l'àme   plus   divine 
Qui  boivent  l'eau  crvstaline 
Que  Pégase  fit  sortir, 
Et  qui  bouillants  de  jeunesse 
S'icrent  au  cours  du  Permesse. 

Am.  Jamyn,  Œuvr.  poét. 


J 


Jàle«  sf.  Vaisseau  de  bois  de  la  forme  d'un  grand  baquet 
destiné  principalement  à  recevoir  la  vendange. 

Fais  que  n'entre  en  la  j'aille 
Vin  verd  nesung. 

Crétin,  à  Hon.  de  la  Jaille,  I,  p.  215. 
Elle  donne  audit  Arnoul   Racault  les  deux  cuves,  toutes  les  j'alles, 
cuaulx. 

l'»"  déc.  15%.  Arch.  niun.  Villebarou,  vol.  1672,  f«  65,  rect. 

Étym.  Orig.  inconnue.  Bas-lat.Ja/o,  baquet. 

•làlée,  s/".  Le  contenu  d'une  jàle:  Trois  jâlées  de  vendange 
font  une  pièce  de  vin. 

Les  pauvres  de  l'Hôtel-Dieu  avoient  un  droit  sur  lu}^   (le  comte  de 

Blois,  Hugues  de  Chastillon).   qui  estoit  de  prendre  en  sa  cuisine, 

toutes  les  fois  qu'il  couchoit  à  Blois,  vingt  pains,  demi  j'alaie  de  vin, 

six  pièces  de  chandelles,  et  autant  de  foin  et  d'avoine  qu'il  en  faloit 

pour  deux  chevaux.  (Vers  1295). 

Bernier,  p.  315. 

•lAlette,  67'.  Petite  jàle.  ||  «Bârosse». 

•Ialii>  Vil.  Jaillir:  L'eau  de  la  pompe  lui  jalissait  à  la  figure. 

Un  grand  feu  et  une  flamme  claire  qui  ialit  vers  le  ciel. 

Amyot,  Sylla,  t.  I,  p.  920,  éd.  1609. 

•fsilot,  s/)(.  Grande  «jàle  »  sans  oreilles.  Dans  les  villages  qui 
n'ont  pas  de  cours  d'eau,  et  pas  de  lavoirs,  les  jâlots  servent  à 
contenir  l'eau  nécessaire  à  la  «  buée  ». 

Deux  poinssons  à  sable,  ung  meschant  j'allot. 

1017.  Invent.  Rahart,  p.  14.  Arch.  L.-et-C.  B.  Baill.  de  Blois. 

Il  Petit  baquet,  auge,  dans  lequel  on  donne  la  pâtée  aux  petits 
cocbons.  aux  petits  chiens,  etc.  Dans  ce  sens,  il  n'est  pas  em- 
plo3^é  dans  la  banlieue  de  Blois. 

Vng  Jallot  à  faire  manger  des  porcs. 

1619.  Invent.  Perrot,  p.  22.  Arch.  L.-et-C.  B.  Baill.  de  Blois. 

Il  Sorte  de  baquet  plat  dans  lequel  les  «  mesureux  »  de  la  halle 
posent  leur  mesure  pour  ne  point  perdre  de  grain. 


JAR  193 

Jaiiiilie,  sf.  Il  Loc.  A  jaiiiljes  ri<^aiides.  à  la  ronverso.  r-iil 
par  sas  tête.  On  dit  plus  souvent  :  A  la  jambe  rlgaude. 

Étym.  Origine  iiicumiuc  Rabelais  disait  :  .1  Jajttbcs  rchin- 
flninrs. 

•iaiiiliioiiiieis  r/A.  Marelier  diin  bon  pas  sans  se  fatiguer: 
se  dit  sui-  la  rive  gauclio  (]o  l;i  Loire.  noIaiiinHMit  à  Cbailles. 

•lai'iKN  sf.  (Teri)e  :  »  (ne  grousse  jarbc  de  ble  >•. 

Et  quanil  Booz  eut  luanii»* cl  i\\\'\\  fut  alli' jlorinii-  auprès  (I'nii 

tas  (le  iarhes. 

La  Sainte  liihle,  p.  2.T.  Lvon,    Tliil».  Anceliii,  W)'). 

JvrvM.  Ani'.  baul-all' .V''//*^>''<.  gerbe 

JaiiMl,  .s///,  (iros  cailloux  (juun  trouve  avec  le  sable  dans  le 
lit  de  la  T.oir(\  d'une  rivière  :  Passer  b^  salde  a  la  «  grêle  »  jKiur 
en  ùter  le  jard. 

Ils  (les  murs)  ont  tous  IS  ])ieds  de  profondeur,  ils  sont  posez  surlc 

jard. 

ITol    Journ.  des  ch.  remarq.  S'  Laumei',  ("."îl. 

IviYM.  Cf.  rilal.  ///V//'/Y/,  même  signif. 


•laiiMlei'ie^  sf.  Sorte  de  vesce  sauvage  :  viscia  tenuifolia. 
Krv^r.  Origine  inconnue.  Ducange  a  Jercicrie,  «  une  mau- 
vaise berbe  qui  croist  entre  les  bleds,  zizania.  i.  lolium  ». 


•lai-doiix,  <*iiN<%  ndj.  (^ui  contient  du  jard  :  Sable  jardeux. 

•lài'4MiM^i^   sf.    Pc)is   cornu,    sorte    de    fourrage^  :    lalliinis 
sativa. 

Item  les  terrages  de  Venours  en pois,  levés,  Jarroces  et  veces. 

l."^2<).  Due  ANC  l:,  Jarrossia. 

.Iai-i*etc4ei>  r//.  Mettre  les  jarretières  à.  !|  Se  jarret(d(M'.  /•/■. 
Mettre  ses  jarretières  :  Elle  se  jarretelle  tro^)  bas. 

•faii'i-c^tiaii,  s?ji.  Jarret  de  porc  cuit,  morceau  de  cbarcuterie. 

Jai'iM'tîoi',  .s///.  .larrelière. 

Je  ])erdy  mon  (jariier  en  la  rue. 

Les  Ecang.  des  ouenoui/les,  p.  21,  aj).  Littré. 
Une  paire  dejartiers  de  soye  incarnadine  garnie  de  dentelles  de 
sove. 

Août  1018.  Invent.  Botliereau.  Arch.  L.-et-C.  B.  Baill.  de  Blois. 

13 


•laii^-cs  sf.  \\  Piêco  de  for  qui.  (laiis  une  charrue,  unit  la 
cliaiiie  (le  lavant-lrain  à  la  perche  et  qui.  i)ar  sa  position 
variahle.  vè2:\o  le  deçrré  de  pénétrai  ion  du  soc  dans  la  terre. 

i)L\s(iuelU's  cliariieï^  lo  r^iippliant  jn'int  ri  ('iii|Hii'ta  les  ceps,  la 
Jdftfjf,  deux  chevilles  de  l'er  et  la  îiiikv 

1:{8(I.  Dlcangk,  jaagia. 
Deux  eliarrues  et  nue  (•liariiette  i^aiMiyes  de  rouelles,  chesuon   et 
lieux  coiisires,  deux  />n<vc.s  et  autres  ustaiicilles  à  iabourei*. 

UilT.  Iiiveul.  Hahait.  p.  IC).  Arcli.  L.-et-C.  H.  Baill.  de  Rlois. 

.lav<»ll<N  x/".  PidiMaiiot  de  sarments  provenanl  de  la  taille 
de  la  vigne  :  In  cent  de  javelles.  ||  (\^  bois  lui-niènie  :  Un  V)rin 
de  javelle,  un  jeu  de  javelle. 

Le  iiieiiie  iour  ireute  Anglois  i)artireul  de  leur  l'oit,  (juils  auoieut 
a  S.  Lou|>,  estaus  iiabillez  eu  fenuues,  l'aisaut  seuiblaut  de  venir 
«pierir  du  bois,  et  des  fagots  de  sanueut  qu'on  nomme  iauelles. 

Syuqdi.  Glyon,  H'sl.  d'Ori,  II,  210. 
Iieui  uui^  tast  tant  de  bourées  que  javelles. 

8  uov.  l(;u;.  luv.  Hotte.  Arch.  L.-el-(\   H.  Haill.  de  Blois. 

Ktym.  Bas-lat.  capHlus.  branchage. 

•lavelliei',  .s;/?.  Tas  de  <<  javelles  >•  :  Un  «  bouiM'ichon  >•  a  fail 
son  nid  dans  le  javcllier. 

I.  .Ii»n,  s//(.  Juchoir  :  Mettre  les  poules  à  jeu. 

Étym.  Le  sanscrit  ucca.  haut,  semble,  au  premier  abord,  être 
le  radical  des  mots  français  Jucher,  hucher  et  patois.  (jacJie. 
(jucher  :  mais,  outre  que  les  intermédiaires  manquent  du 
sanscrit  jusquâ  nous,  on  peut  croire  que  les  formes ici«, /wc*  et 
Joue,  qui  sont  anciennes,  indiquent  simplement  le  Vài.Jugum, 
joug,  et.  par  extension,  morceau  de  bois  posé  liorizontalement 
sur  deux  autres  debout.  Cf.  Jouau. 

II.  JcMi,  ^//i.  Il  .jeu  deau.  jet  deau. 

Jeiidîy  sm.  La  femelle  de  la  sauterelle  verte  :  Avoir  le  ventre 
comme  un  jeudi,  c'est-à-dire  rond,  très  plein. 

Étym.  Origine  inconnue  ;  peut-être  onomatopée,  du  bruit  que 
fait  cet  insecte.  En  Poitou,  c'est  le  grillon  qu'on  appelle  Jeudi. 

J«»liv€'ttef^9  'V-  pl-  Sorte  de  danse  :  Danser  les  jolivettes.  On 
place  sur  une  même  ligne  trois  chaises,  en  laissant  entr'elles 
un  intervalle  suffisant  pour  le  passage  des  danseurs.  Ceux-ci, 


JOU  195 

au  noinljre  do  trois,  à  la  suite  l'un  de  lautre.  iiarcourent  eu 
dansant  la  ligne  sinueuse  Ibrniée  i>ar  les  intervalles,  en 
contournant  la  ehaise  placée  à  chaiiuc*  extrémité,  pour  refaire 
le  même  trajet  en  sens  inverse  :  de  sorte  (]u'on  ixuirraitdire  que 
leur  parcours  ligure  un  <S  à  trois  panses.  I.e  dernier  danseur  de 
la  file,  au  li(Hi  de  faire,  comme  les  deux  rpii  le  ])rérédfMil.  le 
tour  de  la  dernière  chaise,  tourne  devant  celte  chaise  et  se 
Irouve  ainsi  être  à  la  tête  de  l;i  lile.  Ce  manège  se  répéhmt  à 
chaque  extrémilé  et  la  danse  élan!  nnuiée  grand  train,  i!  en 
résulte  une  confusion  qui  nest  (|u"a[)[)arenLe.  et  un  méli-mélo 
qui  ne  laisse  pas  de  réjouir  les  yeux  des  spectateurs,  surtout  si 
les  danseurs  sont  vêtus  de  couleurs  différentes.  V.n  dansant,  ils 
chantent,  ou  plut(M  les  spectateurs  chantent  ]Kjur  eux  : 

Kh  î  Ion  Ion  la.  laissez-les  passer. 
Les  un.  les  deux,  les  trois,  les  helles  joli  vettes  : 
Eh  !  Ion  Ion  la.  laissez-les  passer. 
Les  jolivett'  après  souper. 

« 

Étym.  Quelques-uns  disent  ouvertes.  Il  s'agit  en  effet,  proha- 
hlement.  de  la  danse  de  ce  nom  ])ratiquée  en  Provence.  Et 
cependant,  on  se  demande  comment  elle  a  pu  émigrer  dans  un 
paj^s  où  l'on  ne  sait  même  pas  ce  que  c'est  qu'une  olive.  Il 
est  vrai  que,  à  première  vue,  on  ne  s'explique  pas  davantage 
comment  un  hourg  voisin  d'Orléans  porte  le  nom  d'Olivet. 

JoN€^9  sp/\  Jose[>h. 

•lotte,  sf.  La  moutarde  sauvage,  hi-assica  arvensis  :  Lu 
champ  d'avoine  plein  de  jotte. 

Étym.  Origine  inconnue. 

•loiiàiiée,  .s/'.  Feu  clair  et  ahondant.  tlanihèe. 

Étym.  Jcman  pour  Jean  (  lo/y^o  Jouannkt  .  par  comparaison 
avec  le  grand  feu  qu'on  hénissait  autrefois  le  Jour  de  Saint- 
Jean  ("24  juin),  coutume  qui  suhsiste  encore  dans  la  paroisse  de 
La  Chaussée. 

•IfMiaiiiiot,  i^\t^9  (ulj.  Précoce,  hàtif.  en  parlant  de  certains 
fruits,  légumes,  plantes  fourragères,  etc.  :  Des  poires  jouan- 
nettes.  des  pommes  de  terre  jouannettes.  du  trèfle  jouannet.  du 
mêlier  jouannet. 


196  JOU 

CiiK]  boisseaux  de  gros  pois  h\Sincs  jouaneiz. 

IGIT.    Invent,  présid.  de  Metz,  \).  70.  Arcli.  L.-et-Cli. 
B.  Baill.  de  Blois. 
Johannetz  :  il)id.,  p.  78 joanetz  :  ibid.,  p.  8^^. 

Étym.  Jouon,  Jean,  parce  que  les  plantes  les  plus  précoces 
miirisent  vers  la  Saint-Jean.  2i  juin. 

•loiia!^NCi>  va.  Jouer  mal  à  un  jeu.  ou  jouer  petit  jeu. 
Étym.  Péjor.  ^ejouci'. 

•loiiaNMoii*  .s//>.  Celui  (|ui  juue  mal  à  quelque  jeu.  ou  qui  joue 
l)etit  jeu  :  V\\  méchant  jouasson. 
Étym.  «  Jouasso'  ». 

•loiiaii<»  .S//?.  Brin  de  bois  placé  en  travers  sur  deux  autres 
branches  fourchues  ;  cet  appareil  formait  à  la  vigne  une  espèce 
de  berceau. 

Et  sera  tenu  led.  pr'   de  mètre  es  dites  vignes  chescun    an  tant 

comme  il  uiura  demi  millier  de  fourches  et  deus  cenz  et  cinquante  de 

Jouaus,  et  y  fera  cinq  garez  en  deux  ans  et  y  proignera  chescun  an  de 

quinze  proigneurs. 

1301.  Bail  parlechap.  St-Sauveur  de  Blois  a  Etienne  Maci 

de  la  Chaucée.  Arch.  L.-et-Ch.  G.  87. 

Aussi  est  elle  bonne  (cette  vigne)  a  mettre  en  appuy  ou.  Joiœlle  que 

les  Latins  appellent  jugum.  C'est  quand  après  auoir  fiché  en  terre  des 

perches  debout  on  en  met  d'autres  de  trauers,  ausquelles  on  lie  la 

vigne. 

1551.  Cl.  CoTTERFAU.  Colum.,  m,  2. 

li  Par  exl.  La  planche  de  vigne  elle-même  sur  laquelle 
s'étendait  ce  berceau  : 

^^e^ii  jouaulx  de  vigne  faisant  partie  d'une  minée  de  terre  (f°  26,  r") 

Douze  j'ouauU  de  vigne  prins  en  lad.  minée  (ibid.)  ....   Six 

jouaulx  de  vigne  faisant  partie  de  lad.  mynée  (fo  26,  vo) Cinq 

jouaul-r  de  vigne  prins  à  la  rive  d'amont  de  lad.  mynée  (ibid.). 

1511.  Terrier  du  Monceau  (Mer).  Arch.  L.-et-Ch.  G. 

Étym-.  hdii.Jygvm,  joug,  si  l'on  en  croit  Cl.  Cottereau  dans  sa 
traduction  de  Columelle.  La  culture  de  la  vigne  en  berceau  sem- 
ble avoir  duré,  dans  notre  contrée,  jusqu'au  xv*'  siècle,  époque  à 
laquelle  le  «  charnier  »  fait  son  apparition.  Cependant  le  terme 
Jouau  continua  à  être  appliqué  à  la  planche  de  la  vigne  jus- 
qu'au milieu  du  xvr  siècle,  où  il  est  remplacé  par  orne,  et,  plus 


JUS 


1U7 


lard,    par  pinnclic.  Dans  lune   et   laiilre    aoceplioii.  Joaan,  a 
disparu,  ici,  depuis  longtemps.  Coinp.  Jeu  I. 

•liiMtts  ^in.  Sorte  de  corsage  de  paysanne  très  ajusté  :  Un 
juste  d'indienne. 

Le  premiei-  porto  \\\\q  juste. 

I^ercejorest,  \',  '.)7,  ap.  Littiv, 

Plus  un  Juste  et  un  jupon  de  draji  ci-ainoisy. 

Nov.  17^'.>.  Vente  volont..  p.  12.  Arch.  II.  Joliannct. 


Koi*ii|>i-ol»Nt,  sf.  Sorte  de  pavé  destiné  à  mainlenir  les 
bordures  des  bernes  sur  les  routes  :  Dix  métrés  de  kornprobst. 

ÉTY^r.  KornproJ)sf,  ingénieur  en  chef  à  Blois.  ^lais  les 
carriers  et  les  cantonniers  qui  ne  savent  plus  cette  origine, 
disent  corne  pr ope.  parce  que.  en  efifet,  ces  bordures  contribuent 
à  la  propreté  de  la  berne  et  de  la  route. 


Ksi,   (irl.   fém.    Placr  drvanl    uii   iioin  de  laiiiillo,  s"uiiiploie 
pour  désiauer  souvent  la  tille  aînée,  et.  ((iielquefois  la  femme 
de  :  La  Flumas.  la  lille  aînée  uu  la  lémme  de  Klumas.  (^iiehjLie 
t'ois,  quand  ce  nom  en  est  susceptible,   on   le   lénjinise  :   La 
l"*online.  la  (ilh^  aînée  ou  la  femme  de  Poulin  ou  Poulain. 

Jo  lègue a  Ui  Di  ouette.  un  couM'e-clier  et  une  eheuiise. 

12  déc.  ir)7l.  Areii.  iiuni.  \'iIleltaroii.  vol.  ir)i;4 

Mati'iiia  \■^^\^^^  la  l'dthaïuh'. 

Ki  juin  l.')72.  ibifl ..  ibid. 

Autrefois.  C'était  diin  usage  général  :.Iouanneau.  .louannelle: 
fhabaud.  Chabaude:  ^tarcbais.  ^rarcbaise:  etc. 

L.e   irciz'""  jniir    (Itî   s('pieiid)re    1()2U,   a  été    l)aptizée    MaiiileleiiH' 

(ratinelle  lille    de    Jehan   Gatineaii sa     niaraine     MaGdaleine 

Dandine  fille  de  Jehan  Drtdiii. 

:i  janvier  1(»:{2.  ////>/..  noI.  KiO":. 

Marie  Comtesse,  fille  de  Andié  Le  Comte. 

27  lévrier  l(;;{lj,  ibid.,  ibid. 

(Les  Mis  aînés  ne  sappellenl  pas  par  leur  prénoms,  Etienne. 
Denis,  etc..  mais  par  leur  nom  de  famille  :  Flumas.  Poulain;. 

Lalibe,  .S///.  Clerc,  (lui  nesl  pas  encore  prélre:    -*  J  ai    réti- 
ve ^  ^ 

contre  tous  les  labbes  du  grand  siminaire  ».  ||  Vicaire  :   Le 
cure  n'était  point  là.  c'est  le  labbe  qui  est  venu. 
Ktym.  Le  abbr.  par  agglutination  de  rarlicle. 

I^àelie,  .s/'.  Le  même  que  Laciike  L  sur  la  rive  gaucdn^  de  la 
Loire. 

T.  Lâchée,  sf.  Sorte  de  petit  ver  de  terre  :  Chercher  des 
lâchées  pour  [)éclier. 

ÉTY^r.    Ane.    franc.     Kchéc,    ifrlh\    avec    agglutination    de 
l'article. 

Soit  pour  apporter  la  bêchée 
A  tes  petits  ou  d'une  ae/iee 
Ou  d'une  chenille  ou  d'un  ver. 

R0.N6.,  Od.  retran. 


-m  LAC 

Du  lat.  Cisca.  nourriture;  ce  ver  sert  d"appâl  pour  la  pèche  à 
la  ligne.  Làcfic.  fàcJiéc  ou  âchéc  ne  sont  usités  dans  le  Blaisois 
que  sur  le  territoire  des  communes  qui  ont  de  Teau  et  où  la 
pèche  est  pratiquée. 

11.  L.ac*Ii€*e,  sf.  Le  même  que  ÂciiÉi:.  renouée. 

L.a\-(le-loii;;-«  n/lr.  Le  long  de  cet  endroit-là.  de  cela  : 
Prends-garde  de  «  peter  »  lâ-de-long,  il  y  a  de  la  salade  de 
semée. 

Laide,  jtp/'.  Adélaïde. 

L.aiii^>  .S///.  Bande,  liteau:  mot  disparu. 

Une  couverture  de  layue  lilanche  barrée  i)ar  les  deux  buuis  de 
la/nr/s  de  rouge,  vert  et  bleu 

Xov.  161().  Invent.  Gendrier,  i).  ;J.  Arcli.  L.-et-C.  B.  Bail!, 
de  Blois. 

Étym.  Lat.  ïinea,  ligne. 

Lait,  S///.  Il  P/'ov.  On  mange  bien  du  pain  avec  du  lait, 
dicton  qui  repose  sur  un  jeu  de  mot  et  quon  applique  à  celui  ou 
à  celle  qui,  en  se  mariant,  prend  un  conjoint  dépourvu  de 
beauté,  mais  riche. 

Laiton,  N///.  Jeune  poulain  dun  an  environ.  ||  Cochoji  de 
lait. 

Lsi-le-loii^-  (larion).  adv.  Le  même  que  La-de-loxg. 

Laiiiboiirtle,  sf.  Long  fouet  dont  se  sert  le  laboureur  i)Our 
toucher  ses  chevaux. 
Étym.  x\nc.  franc,  behourde,  lance,  perche. 

Lainpielioii,  sm.  Bec  qui  porte  la  mèche  dune  lampe;  mot 
disparu. 

Blus  payé  pour  auoir  lait  aeommoder  un  cdiandeliei-  et  la  lampe  de 
l'Eglise  et  y  auoir  fait  un  lampichon  neuf. 

IGOO.  Cp^^«  de  la  inârelle.  Egl.  Chaussée-St-Victor. 

Laiida^i    lun-dà),  .s///.  Terre  forte  exempte  de  pierres,  de 
cailloux,  humus  :  Enlever  une  tomberée  de  landas. 
Étym.  AU'  land,  champ,  terre. 

Laii^'iiir,  vn.  ||  Etre  le  vaincu,  au  jeu  de  la  «  languisse  »  : 
Il  languit  depuis  un  quart  d'heure. 


LAU  '20i 

LsiBijUiii^Kis  sf.  Jeu  do  «  canettes  »  :  Jouer  à  la  languisse.  Le 
vainqueur  s'etVorcf^  de  chasser  avec  sa  canette  celle  de  son 
adversaire.  jiis(|irâ  ce  qu'enlin  celui-ci  soit  parvenu  à  la  faire 
entrer  dans  !»'  "  pixiiid  »  central. 

KTY^r.  Lauf/ffir.  Cependant,  il  faut  observer  (lue  l'ancienne 
langue  avait  le  mot  ((/H/uisse,  chemin  resserré,  défilé,  du  lat. 
(iiKiushis,  étroit.  Languisse  peut  avoir  été  formé  par  agglutina- 
lion  de  l'article,  comme  lierre  \  our  lierre. 

Laiiioi-iKs  sf.  Jeu  de  marelle  :  Jouer  à  la  lanterne. 

Ktym.  Origine  inconnue.  Peut-être  à  forigine.  la  figure  qu'on 
trace  sur  la  terre  se  rapprochait-elle  de  la  silhouette  d'une  lan- 
terne ;  mais  aujourdhui  c'est  celle  l)ien  connue  du  jeu  de 
marelle.  c"est-à-dir(^  un  carré  long,  ordinairement  arrondi  au 
sommet  et  partagé  en  un  certain  nombre  de  compartiments  dont 
l'un  est  coupé  par  deux  diagonales  qui  se  croisent. 

Laiiveriie,  .s/".  Sorte  de  danse  ancienne  exécutée  par 
deux  danseurs  placés  ftice  â  face  et  qui  font  certains  pas 
(Uitre  les  bras  d'une  croix  formée  par  deux  bâtons  placés  à 
terre. 

Étym.  Origine  inconnue. 

L<ai»iiiei>  vu.  Mettre  bas.  en  ])arlant  d'une   lapine. 

Lai'i*<iii,  sm.  Siphon  de  fer-blanc  ou  de  cuivre  dont  on  se 
sert  pour  soutirer  le  vin . 

Un  Inron  de  fer  blanc. 

11  niv.  an  II.  Arcli.  nian.  de  St-Uenis-sur-Loire. 

Étym.  Lat.  lali'o,  hitrcmo/u,  voleur. 

LîVs.sée,  sf.  Lassitude  :  J'ai  attrapé  la  une  fameuse  lassée. 

Il  Prendre  â  la  lassée,  poursuivre  un  gibier  jusqu'à  ce  que  la 

lassitude  et  la  fatigue  le  fassent  tomber  entre  vos  mains  :  et  fig.  : 

Poursuivre  quelqu'un  de  sollicitations  réitérées,  jusqu'à  ce  que 

Ton  en  ait  obtenu  ceiiue  l'on  désire. 

Lattis  (la-ti),  sm.  \\  Spéciali.  Sorte  d'élagére  faite  de  lattes  ou 
de  tringles  de  bois  mince,  sur  laquelle  la  ménagère  dépose  ses 
fromages. 

Laui-ioii,  sni.  Laurier  rose,  nerium  oleander  :  Un  beau  lau- 
rion  blanc. 


^202  LAU 

Cinq  caisses  d'orangers  et  quatre  de  inirtes,  dix  loriona  en  pot. 
H  déc.  imi.  Areh.  L.-et-Cli.  H.  Justice  St-Laumer. 

Étym.  Sorte  craugni.  de  laurier. 

LaiiteiiipN,  adr.  Longtemps. 

Lai^ai-e  (^Haiiii),  sf.  Assemblée  qui  se  lienl  le  Dimanche 
des  Hameaux.  (mi  Bourg-Xeuf.  et  qui  se  tenait  autrefois  en  de- 
hors de  ce  t*aul)ourg.  prés  de  Saint-Lazare ,  anciennement 
l)rieurè  et  mahuh'erie  oiï  l'on  soignai I  les  lépiTux  :  La  Saint- 
Lazare  est  la  première  assemblée. 

Louis,  son  fils  (du  comté  Thibault  V,  tmi  lUiO),  y  donna  (au  prieuré 
de  St-Lazare)  un  droit  do  foire  au  vendredi  qui  précède  le  Dimanche 
des  Rameaux  avec  tous  les  revenus  du  Comté  de  Blois  au  jour  de 
cette  foire  et  aux  deux  jours  qui  la  précèdent  et  qui  la  suivent. 

Bfrnifr,  p.  ()5. 

Leefîcnie,  sf.  Cercueil  :  mot  disparu,  et  qui  n'était  vraisem- 
blablement employé  que  par  rÉgiise. 

Le  lendemain  a  '.)  heures  du  matin  on  chanta  l'oftïce  des  morts  et 
après  la  grande  messe  et  l'absolution  a  la  lectique  qui  etoit  au  milieu 
du  chœur,  M.  l'Évèque  officia. 

Avril  ITin.  Journ.  dcR  c/i.  remarq.  .St-Laumer,  f''  •"»(),  r". 

Étym.  Bas-lat.  lectica,  même  sisiiif. 

L.è^-iiiiie,  .S-.  Est  féminin:  il  est  masculin  en  français. 

11  croit  dans  son  jardin  de  bonnes  lér/nmes. 

Labruvf.PcF,  Caract.,  p.  ">7.  Paris,  lO'.io. 
De."^  lêfjUJiie.s  cifo^ai sonnées  sans  beurre. 

1710.  Journ.  défi  cJi.  remar<i.  St-Laumer,  f^j  ;i<s. 

Lci^iie,  sf.  Ligne.  Cette  pi^ononciation  devient  rare. 

Et  du  milieu  de  celuy  quarrefour  par  droite  leirjne jusque  à  la 

dicte  maison. 

12U6.  Charte  de  H.  ur,  Cuatillon,  C*<^  de  Blois, 

ap.  \.  Mars,  p.  lî)2. 

Leiicle,  .s/'.  Lerib'.  «eufdepou. 

Auec  nitrum  ou  sel  rosty,  les  bulbes  (<le  loi^iion  sauuaige)  ostent 

la  tigne  et  les  lendes. 

Comment.,  chap.  .V.). 

Etym.  Lat.  ten.s,  tendis,  môme  signiL 

LéHHii  (lée-suj,  sm.  Eau  qui  a  servi  à  faire  couler  la  «  buée  »,  et 


(jui  se  trouve  colurée  par  la  polasse  de  la  cendre  quelle  a  prise 
pendant  cette  opération  :  lessive. 

Ordre  du  citoyon  Hi.sï^e.  agent  des  sali)ètres,  de  mettre  en  réquisi- 
lion  les  eaux  des  lessives  appelées  communément  lessues. 

\)  germ.,  an  II.  Délil».  du  Cons.  mun.  de  Villebarou. 

l^t»!»*!NiiétN  sf.  La  prcm'KM-c  <mu  dans  laqucll*'  «m  lave  le  liniic 
au  sortir  du  <-  lenou  >^. 
Etvm.  «  Lr'.s\s-/'.  « 

LiMi,  ///.  Lonx,  (tffj.  i)(tss.  Leur,  leurs  :  .l'ai  vu  leu  nuiison  et 
leux  biens.  ||  Prou,  ré fL  de  la  3^  per s.  pluriel,  ^e:  «  \"là  les 
nioiniaux  (|ui  leux  raveillent.  » 

De  ma  chair  propre  (les  cliiensi  osent  bien  leur  repaitre. 

RoNs.,  Cass.,  1  m. 

Lèxaiidi-e, sp/\  Alexandre. 

Lèvi$!$9  spr.  Alexis. 

Lii^ pron.  per>;.  Lui  :  11  peut  bein  y  aller,  li. 

Mais  point  de  fer  ne   d'achier ne  puet  seur //  avoir et 

s'autre  cose  avoit  seur  //.  il  perdroit  se  querelle. 

DucANCE,  Campiones. 

Liait  (on  prononce  souvent  A'an).  sm.  Lien  de  paille  pour  lier 
une  gerbe,  une  botte. 

(^n  la  (le  genest)  nommé  Sparton  pour  ce  qu'il  sert  de  cliorde  ou 

lijan  pour  lyer  les  vignes. 

Comment.,  chap.  2U(). 

Étym.  C'est  le  même  mot  que  lle^i  avec  la  [U'ononciation  qui 
a  subsisté  jusqu'au  xvi«  siècle. 

Liée,  sf.  Petite  ficelle  :  Une  pelote  de  lice  p(nir  un  sou. 
Ktym.  Lat.  licm'jji.  même  sio"nitication. 


'C 


Lielie^  .s/.  Bombance  :  II  naime  que  la  liclie. 
KrvM.    «   LicJiei'  ». 

Lieliée9  .s7'.  Ce  qu'on  peut  [)rendre  avec  sa  langue  en 
ft  licliant  V.  Il  Par  extens.  et  le  plus  souvent  Portion  mince  et 
légère  d'une  substance  ductile  quelconque,  ou  de  toute  autre 
chose  :  Une  lichée  de  fromage  sur  son  pain  :  le  maçon  n"a  mis 
qu'une  lichée  de  mortier. 


•-21)4  Lie 

Lîc'lto-iVipe,  .s/'.  Léclie-lVile.  Ménage  dit  Uchefi'llc. 

Un  laron  de  fei-  blanc,  une  liche-fripe. 

11  niv.  an  II.  \vc\\.  inun.  de  Saint-Denis-sur-Loire. 

luiclioi-,  ra.  Lécher,  friper  :  On   n'est  pas  gros  et  gras  de 
licher  les  murs. 

Alors  le  tlot  qui  voit 

Que  le  bord  luy  fait  place,  en  glissant  le  reçoit. 
Au  giron  de  la  terre,  appaiseson  courage 
Et,  la  Uchant,  se  joue  à  l'entour  du  rivage. 

Ronsard,  Franc  ,  I. 

Il    Vn.  Faire  bombance  :  ïu  ne  songes  qu'à  licher. 

Llc«liei»îe,  .s/".  Vice  du  «  licheur  ». 

Et  tout  alloit  en  ribauldie, 

En  leeherie  et  gourmandie. 

Rose,  ir>309. 
Ij  Au  pi.  Bonbons,  sucreries. 

Lielieiii-,  Lielieiix,  sm.  Qui  aime  les  bons  repas,  noceur. 

* 

Ainsi  que  fait  le  bon  leeheav 

Qui  des  morceaulx  est  cognoisseur 

Et  de  plusieurs  viandes  taste 

En  pot,  en  rost,  en  saulce,  en  pa^te 

/?06'e,  22477. 
Étvm.   "   Licher  ». 

Lielioii,  oiiiie,  adj.  Gourmand  :  Un  chat  bien  lichon. 
li  S7n,  et  f.  Qui  aime  les  sucreries,  les  mets  raffinés  :  Un  vieux 
lichon. 

Étym.  «  Licher  ». 

T^ielMHinei-ie,  s/.  Défaut  du  <•  lichon  ».  ||  XMpL  Mets  recher- 
chés, sucreries  :  Le  dessert,  ce  n'est  que  des  lichonneries. 

Lieoelie,  sf.  Sorte  de  petite  loche.  (Voyez  ce  mot). 
Étym.  Orig.  inconnue. 

LicMMiaiieiN   va.  Lécher  dune  manière  dégoûtante  :  Les 
«  lumas  licouânent  les  cossons  ». 
Étym.  Augm.  et  péj.  de  «  Licher  ». 

Liéiiai'd,  n.  pr.  Léonard  :  se  dit  surtout  dans  Saint- Liénard, 
Saint-Léonard,  bourg  de  laBeauce,  à 29  kil.  de  Blois,  on  entend 
rnème  Saint-Glénard. 


LIG  '205 

Et  saint  Lyenard  qui  tous  deflerge 

Les  pt^lerins  bien  repentants. 

Rose,  1)2.")  1. 
Sainct  Liênatd. 

1000.  Arch.  Hôtel-Dieu  de  Bloi.s.  Reg.  E'\ 

Liéiiarde^  n.  p>\  Léoiiarde. 

Liènarde  Daudin. 

:{0  janviei'  1081.  Arcli.  mun.  de  Villebarou,  vol.  1501. 

Lièti-oii  (dans  la  camp.  :  yé-tron).  ^m.  Laileron.  plante 
sauvage  ffiii  se  rapproche  de  la  laitue. 

Liette  (dans  la  canij).  :  yelte).  n/".  Tiroir  d'un  nieul)le  f[U(d- 
conque. 

Un  buffet  de  boys  de  noier  fermant  a  deux  fenestres  a  clef  avec  sa 
liette. 

21  nov.  l()l(i.  Invent.  Nie.  Xicard.  Arch.  dép.  B.  Haill.  de  Bluis. 

Liette  ou  layette,  cassettina. 

OuDiN,  Dictionn. 

Lî^er  (li-gerj,  ère,  aOj.  Léger,  ère  :  «  Est-i  liger  !  Le  eu 
n'y  peuse  pas  eune  once  !  » 

Étym.  C'est  une  ancienne  forme  de  léger,  qui,  lui-même, 
s'est  prononcé  de  la  sorte  jusquau  siècle  dernier  : 

La  fortune  auprès  d'eux  d'un  vol  prompt  et  léger 
Les  lauriers  dans  les  mains,  fend  les  plaines  de  l'air. 

Voltaire,  Poème  de  Fontenoi. 

Lî^-ei»  iW-gef),  cuir.  Se  dit  d'un  chargement  de  charrette  mal 
équilibré,  qui  porte  trop  en  arriére  :  «  C'tte  charrette  est  chargée 
trop  liger  »,  ou  encore  :  «  Ca  peuse  liger  ». 

Etym.  Voyez  Ligek,  adj. 

Lig-iiolet,  sm.  Chiendent,  dans  les  honnes  terres  cultivées. 
On  croit  généralement,  et  à  tort,  que  le  lignolet  est  une  espèce 
spéciale.  C'est  la  nature  du  sol  et  la  culture  qui  font  que  ses 
rhizomes  sont  plus  menus  et  heaucoup  plus  longs. 

Étym.  On  dit  aussi  ignolet,  raîgnolet  et  guignolet  ;  mais  je 
crois  que  c"est  lignolet.  tel  qu"on  le  dit  à  E'rancillon.  qui  est  la 
véritable  forme  ;  dim.  de  lignent,  à  cause  de  ses  longs  fils 
rampants. 

Au  lignolet  le  veus  cauchier 
Et  robe  neuve  li  ballier 

Duc  ANGE,  Cointises, 


•-20U  LICt 

L.i^'iioii«  N//^  I.igneiil. 

Ktvm.  Lai.  /incola.  \)e{'\{o  cordo. 

1^ij;:oc*1i<s  sf.  \a^  même  que  Lukmhik. 

Li;;-4Misiiioi-«  cfi.  Le  même  que  Licouaner  :  La  vache  est 
tout  le  temps  à  liuouàiier  sa  lonae. 

l^iiiH>&:<s  sf.  Le  Limousin,  pays  :  «  1  kerverait  bein  tous  les 
maçons  de  la  Limoge  ({ue  j"n'lièritrais  pas  d'eune  tervelle  ». 
(Dicton  de  la  rive  gauclie  de  la  Loire). 

LiiHli*  .s-//?.  Lundi. 

Liiij!i-€S  cfffj.  /".  Une  terre  linge,  c'est-à-dire  friable.  meu])le. 
h'o'ére. 
Ktvm.  Origine  inconnue. 

Liii^-é«  ée,  adj.  Se  dil  du  linge  qui.  ayant  subi  plusieurs 
lessives.  n"a  plus  Tapparence  du  neuf,  et  commence  même  à 
s'user  :  Des  draps  linges,  une  serviette  très  lingêe.  c'est-à-dire 
presque  usée. 

Lisflaiiiiiie    li-lla-me),  sf.  Iris,  sauvage  ou  cultivé  :  Des 
lisfîammes  panachées.  On  dit  aussi  épamme. 
Étym.  L/.s  pour  la  fleur,  flamme  pour  les  feuilles. 

Li^ot^  sm.  Sorte  de  couteau  fait  d'un  morceau  d'acier  mince, 
généralement  de  lame  de  faux,  fixé  à  un  manche  de  bois  :  Je 
prends  mon  lisotpour  aller  «  accoler  ».  1|  Flg.  et  ironiquement  : 
Un  beau  lisot.  un  homme  de  peu  de  valeur. 

I^TYM.  Nom  d'homme,  Louis.  Louisot,  Lisot. 

Li^otte^  sf,  vSorte  de  petit  couteau  à  lame  recourbée  en  bec 
et  fixée  dans  le  manche,  qui  sert  à  vendanger. 

Lif^tie.  Nom,  en  quelques  endroits,  d'un  j)etil  couteau  à  lame  jieu 

tranchante,  ffu.e  l'on  donne  aux  enfanta. 

\atthk. 
Étym.  «  Lisol  ». 

Lite,  sf.  Elite  : 

La  taxe  du  pain  se  fera  dorénavant  scavoir:  celle  du  pain  blanc 
sur  le  froment  de  litte,  celle  du  gros  pain  sur  le  bon  mesfeil. 

25  avril  \i'2').  Arcli.  rnun.  Blois.  Délib.  des  échev. 

(Voyez  Aliti;. 


LOU  '201 

Lî^i't'e.s,  s/',  jf/.  Rubans  ih^  suie,  ordiiiairciiieiil  bleus  et 
roses.  ap[)('lés  aussi  Jarretières  de  Ja  mariée,  coupés  par  petits 
morceaux  et  dislribués  à  fous  los  iuvilês  iVnuo  noce. 

Je  vous  convie  a  uu's  iiopoes,  vous  aurez  de  ma  Uurée. 

Rafv,  III,  ;{(). 

Il  Par  cjiicns.  au  slnij.  Ruban  de  soie  uni.  de  (pndque  roubMir 
quil  soi!  :  Un  l)onnel  à  livrées. 
Ktvm.  Livré,  cliose  r(Mnis<'.  donne*». 

Loc'Imn  sf.  Limace. 

Il  avoit  en  la  ru(dle  <](>  son  liet    un  diiid,   <lu([U('l  il   tuoil  des  loches 

en  son  jardin. 

n'Ai]Bn.NF.,  Fœnest,  III,  21. 

Ktym.  l^^sj)ag.  /(t/fi.  même  signification. 

Lo^'oi'caii  ^dans  la  camp,  lo-ge-rio  .  n///.  Le  même  ((uc 
LocKRox:  se  dit  snrtont  en  Reauce. 

Dans  un  /of/creau  estant  dans  la  cour  dud.   logis  a  esté  trouvé  une 

ruv(\ 

K)!'.!.  Invent.  Bretlion.  Arcli.  L.-et-Cli.  B.  Baill.de  Biois. 

Lo^i'eiMiii^  s/jk  Hangar  où  Ton  range  les  charrettes  et  les 
autres  instruments  de  culture. 

Dans  ini  loijeron  s'est  trouvé  vinyt-([uatre  pots  à  lait. 

t.\  déc.  1788.  Invent.,  p.  22.  .\rcli.  H.  .loliamiet. 

Etym.  .Vugm.  de  Inçic 

l^<iiiiliai'(li(s  sf.  Affiloire,  pierre  à  aiguiser. 
Etym.  Loj/iha/xlie,  prorrnce  dltalie  oi'i  se  trouvent  des  car- 
rières de  plitanite  ou  jaspe  schisteux  d'où  l'on  trrec-es  pierres. 

L<K| nonce,  .s/".  Eloquence,  et  surtout  grande  l\icilité  pour 
discourir  :  «  Xout'  labbe  n'a  pas  d'ioquence.  » 

Aussi  vostre  foie  lorjuence 

Qui  brait  et  crvc,  novse  et  tense. 

t.  *  «y 

Rose,  1 -21)50. 
Etym.  Lat.  loqiœnffft,  loquacité. 

Locfuet,  i;7/i.  Hoquet:  Avoir  le  loqueL 
Étym.  ]\[ot  formé  par  agglutination  de  l'article  /ea.\ec  horpipt, 
en  supprimant  l'aspiration. 

Loi-ion,  srn.  Loriot,  oiseau. 


'208  LOS 

Une  forteresse  que  l'uriou  avoit  faite  pour  la  sauve-garde  de  ses 

petits. 

B.  Palissy,  111,  édit.  Paris,  1844. 

Étym.  Pour  le  oriou  paragghitin.  de  Tarticle:  du  lat.  aureolus. 
doré,  ainsi  dit  de  sa  couleur. 

LoNNcs  sf.  Bavarda'.ie.  bagou  :   A-l-il  une  losse,  ce  mâtin-là! 
Etym.  (*  Lusse r  »  1. 

I.  LoM;sei>  m.  Bavai'(ler  :  Quand  il  aura  lossé  tout  son  soûl. 
il  se  taira. 
Étym.  Origine  inconnue.  Conip.  le  lat.  loqnl,  parler. 

•il.  L.o>i*sei>  en.  Branler,  remuer  :  ,lai  une  dent  qui  losse. 
Étym.  Celt.  lusca,  branler. 

Loiiée,  sf.  Assemblée  sur  une  place  publicpie,  où  Ton  loue 
des  domestiques,  des  vendangeurs. 

Loiiette^  sf.  Ixode  ricin,  insecte  parasite  qui  s'attache  aux 
animaux,  et  spécialement  au  chien. 
Étym.  Pour  lonvette,  petite  louve,  à  cause  de  sa  voracité. 

Loniiieiv  rn.  Regarder  çà  et  là  avec  des  yeux  inquiets  :  Un 
chien  qui  s'en  va  loiimant. 
Étym.  Origine  inconnue. 

Loup,  sm.  Il  Luc.  Pour  lui.  il  n'y  a  point  de  petits  loups;  se 
dil  de  quelqu'un  qui  est  connu  pour  ses  exagérations  de 
langage.  ||  Battre  le  chien  devant  le  loup  :  1»  Prendre  le  parti 
rlu  plus  fort  en  daubant  devant  lui  son  adversaire. 

Parquoi  nous  nous  satisfaisons,  et  vous  a,ussi.  en  bâtant  le  chien 

devant  le  lion.- 

Moij .  de  parvenir,  11,  IT). 

Il  2"  Prendre  les  devants  en  faisant  une  démarche  plus  ou 
moins  pénible  pour  éviter  un  plus  grand  désagrément:  On 
allait  le  mettre  à  la  porte,  il  s'en  est  bien  douté  et  a  battu  le 
chien  devant  le  loup  en  donnant  sa  démission. 

Loiipotte,    sf   Ilouppelle  :    La  loupette  d'un    bonnet  de 
coton. 
Étym.  Mot  formé  par  agglutination  de  larl.  la  avec  houppette. 

L«Mii*«l,  ndj.  ^Mouton  lourd,  mouton  atteint  de  la  maladie 
qu'on  appelle  tournis. 


LUN  209 

Loiii'iliiie,  sf.  Vertige  moiiientané,  étourdissement  :  Il  lui 
a  pris  comme  une  lourdine,  el  il  a  tomlié  de  sa  eliarrette. 
Étym.  Lourd,  ci-dessus. 

l^uht'V'^  ndj.  ///.  el /'.  Lounl.  lourde.  |)(^sanL 
Éty:si.  Origine  inconnue. 

Travail  mes  //(^res  senteineris 

Aguisa. 

Vn.LoN,  r;'i  TesC. 

Quel  esl  ici  le  sens  de  lubre?  Pénible,  sombre,  linjubrc,  du 
lat.  luriubris  ?  De  ce  sens,  par  une  marche  assez  naturelle,  lubre 
vserait  arrivé  à  celui  de  pesant  (Fesprit,  et,  passant  du  moral  au 
physique,  pesant  de  corps.  Cette  interprétation,  toute  hardie 
qu'elle  paraisse,  n'est  pas  plus  extraordinaire  que  celle  des 
étymologistes  qui  font  venir  lo^trd  du  lat.  /fwidu.s,  jaunâtre  :  il 
est  vrai  que  Littré  dit  que  c'est  par  une  singularité  très  grande. 
{Vouez-  Littré  et  Brachet). 

LiiiNsii'd^  6'//^  Lé/ard  :  Un  petit  luisard.  un  luisard  vert. 
Rabelais  (IV,  2)  (WiLlzart: 

Le  chameleon  qui  est  une  espèce  de  lizart. 

Étvm.  Ce  mot  semble  tenir  au  moins  autant  à  luire,  briller, 
qu'au  lat.  lacertus,  lézard. 

L.iiixai-<lo9  sf.  Luzerne. 

Étym.  Celt.  lus,  llys,  herbe  (Charles  ïoubin,  Dictionn.). 

L.iiiiiaf*»9  sm.  Limaçon:  Un  lunias  jaune. 
Étym.  Ital.  luniaca,  même  signification. 

Liiiiiero  (lu-me-ro),  sm.  Numéro  :  «  Il  a  évu  un  bon 
lumero  ». 

Étym.  lu-ài.  yiumero,  nombre,  cette  substitution  du  /  au  n 
est  inexplicable. 

T^iiiiot^  Liiiiotte,  sm.  et  sf.  Linot.  linotte. 

Les  leinotes,  ou  lunotes,  ou  linotes  vont  eu  tmuppe  tout  l'automne 

et  liyver. 

P.  Bf.lon,  De  la  nat.  des  oiseaux,  VII,  Ki. 

11  Lunot  jaune,  verdier,  loxia  chloris.  ou.  d'après  la  nouvelle 
classification,  fringilla  chloris. 
Jci,  c'est  le  bruant  qu'on  appelle  verdier. 

14 


•210  LUR 

Étym.  Orthugraphe  défect lieuse  de  llnot.  s'il  est  vrai  que  ce 
mut  vient  de  Un. 

Liii'liire  C«*)'  ^'^^'-  f'f^^'-  '^  ^^^^'^  ^'^  '<^  travers  :  Tailier  un 
vêtement  à  lurlure. 

Étym.  Ce  mot  semble  être  de  la  lamille  de  iurclure,  tiwlu- 
rctte,  espèces  d'onomatopées  qui  n'ont  pas  de  sens  originel. 

L.iit  ilu).  sm.  Uut.  chaleur,  en  parlant  des  brebis  et  des 
chèvres  :  Une  brebis  en  lut  :  mot  venu  de  la  Beauce. 
Étym.  AU''  Inst,  désir  ardent. 

Liitei>  va.  Saillir,  en  parlant  des  béliers  et  des  boucs. 
Étym.  Lnt,  ci-dessus. 


'-'^^^m^ 


IS/L 


.M«\c*oiiiioi'9  vff.  Màclioimcr,  mâcher  avec  (liffiCLiUè  ou  avec 
nés'lio-ence  :   MàcoiiiKM-  une  croiUe  de  pain.  On  entend  aussi 


màcoicincr 


Msulelciiai,  sm.  Sorte  de  raisin  de  treille  noir  très  précoce 
qui  est  quelquefois  à  peu  près  niùr.  ou  tout  uu  moins  tourné,  à 
la  Sainte-Magdeleine  ^22  juillets 

31a£;-iiiiiia^-iio,  .S//?.  Personnage  important,  dans  n'importe 
quelle  situation  sociaje:  mot  de  la  conversation  boufïbnne:  Tous 
les  grous  magnimagnos  s'étaient  réunis. 

ÉïYM.  Lat.  magnifs,  grand. 

3laî,  S7?i.  Aubépine  :  Une  branciie  de  mai. 
Étym.  Le  mois  de  Mal,  parce  que  c'est  Tépoque  où  fleurit  cet 
arbuste. 

.^laiâ^T'e  (mé-gre),  sjh.  Petit-lait  :  Le  maigre  est  bon  pour 

les  gorets-. 

Il  est  utile  que  te  oiesgae  s'esgoule  et  se  sépare  du  laict. 

Ln-:BAUT,  Mais,  rust.,  I,  11. 

ÉTYM.  Celt.  meag,  petit-lait.  On  devrait  dire  mègue;  le  r  a  été 
introduit  par  assimilation  avec  maigre,  d'autant  i)lus  facilement 
que  dans  le  maigre,  toute  la  graisse  du  lait  est  enlevée. 

Maillé,  ée,  aclj.  Emaillé;  ne  se  dit  plus. 

Plus  a  baillé  a  lad.  dam^"*^  une  monstre  ayant  la  boueste  d'or 
maillé  de  la  valleur  de  la  somme  de  quatre  vingts  dix  livres. 

1G18.  Invent.  Bothereau,  p.  41.  Arch.  L.-et-Cli.  B.  Baill. 
de  Blois. 

.^laîlleto,  ée,  ('z/://".  Maillé,  tacheté,  en  parlant  des  oiseaux: 
La  «  canepétrasse  »  a  des  plumes  blanches  mailletées  de  gris, 
Étym.  Maille,  du  lat.  macula,  tache. 

.^làiUoii  (mà-ion),  sm.  Brin  d'osier  qui  «  attache  »,  ou  brin 
de  paille  qui  «  accoUe  »,  fixés  par  un  nœud. 
Étym.  iVugm.  de  maille,  anneau. 


'212  MAI 

MîVîUoiinei-,  r</.  Attacher  au  moyen  de  «  maillons  »  :  Tu 
mai  lionnes  tes  «  viettes  »>  trop  làehe. 

Maii'ci'îe  (niairrî).  n/"  Mairie,  liotel  de  ville. 

Jean  Tizard  grenelier  de  Sully  sur  Loire,  seigneur  de  la  mairerie 

de  Gouniarville. 

wie  s.  Coasium.  gên.,  t.  1,  p.  247,  ap.  Littré. 

Abuttant  d'amont  sur  les  terres  de  la  mairerie,  et  d'aual  sur  des 

friches. 

26  août  1737.  Partage.  Areli.  H.  Johannet. 

Mal,  cs-///.  Il  Tomber  du  mal.  être  épileptique. 

Êtym.  Four  Jt(U(t-//u(l.  Mal,  sans  qualificatif,  empio^^é  pour 
désigner  i"affreuse  épilepsie.  est  peut-être  plus  expressif  que 
haut-mal. 

Maladret,  ète,  adj.  Maladroit. 

.^ialhi-oii,  sf.  Grosse  charrette  de  roulier  qui  a  presque  dis- 
paru depuis  le  cliemin  de  fer. 

Avant  1788,  époque  où  parurent  les  roues  à  la  MaWorough,  le 
transport  par  terre  se  faisait  sur  des  charrettes  attelées  de  trois  che- 
vaux. 

Bergevin,  Hist.  de  Blois,  t.  II,  p.  66. 

Étym.  Le  Malbrou  de  la  clianson  (Jolm  Churchill,  duc  de 
Marll3orough.  général  anglais).  Par  ironie,  le  peuple  a  prétendu 
que  ces  lourdes  et  massives  charrettes  auraient  figuré  avec  hon- 
neur dans  le  cortège  pompeux  de  ce  personnage. 

Le  prince  Eugène  de  Sav03^e  et  le  mylord  Malbrou. 

Journ.  de  Noël  Janvier.  Le  Loir-et-Cher  hist.,  arehèoL, 
t.  I,  p.  j. 

Maleiipatte»  (mal-an-patt;,  n///.  et  /".  Qui  marche  mal. 
mal  jambe. 

Maleperte,  sf.  Mettre  son  argent  à  maleperte,  faire  une 
dépense  qui  ne  rapporte  aucun  profit. 
ÉTYM.  Mal,  mate,  mauvais,  mauvaise,  et  petHe. 

^ialfaîetenr   (mal-fek-teur),  sm.  Malfaiteur,    liomme    de 
sac  et  de  corde. 
On   ne  pugnyt   point   le  malfaicteur  pour  le  mal   fait,  mais  pour 

exemple  aux  autres. 

lîozier  histor.,  I,  7,  ap.  Littre. 


MAX  ^1^ 

Malice^  .y/'.  Ji  Culcrc  luécliaiiceté  :  l'rciuls  garde  mi  «  J)ernet  », 
il  est  en  maliro. 

IMiis  (le  (ollyo  que  de  malicp. 

Coiain.,  V,  17. 

.^lalîii,  îii*N  </f//.  Ij  MérliaiiL  iiiêcjianle  :  Une  vache  nialine. 

l^nii'  i^uarir  une  soif  mal i ne, 

.l'ai  l'ocours  au  l)nn  vin,  comme  à  ma   médecine. 

Ol.  Basselin,  IV.  Vire,  \M\. 

.^lallc'ttis  sf.  \\A\\  sac  d^'  toile  on  «le  papier.  s(»rvant  à  dilTé- 
rents  usages. 

Ses  follicules  ou  Ijoursettes  ont  la  semblance  d'vne  petite  mallette. 

Comment.,  cliap.  2Z\. 

Plus cinq  malettes  de  grosse  toille. 

7  décemb.  170.5.  Invent.,  p.  22.  Areli.  H.  Johannet. 

!|  SpécidU.  Sac  de  toile  dans  lequel  le   mendiant  met  son 
pain. 

Toutes  gens  qui  portojent  malettes. 

Froius.,  Chronifj lies,  ap.  Littré. 

Étym.  Dim.  de  malle. 

.^lallettée  (ma-lé-tée).  sf.  Contenu  d'une  malette. 

.\laiiiei>  ra.  Manger,  dans  le  langage  des  enfants.  On  dit, 
l)ar  dérision,  en  parlant  d'un  individu  qui  a  dévoré  tout  son 
avoir  :  11  a  fait  le  mimion.  il  a  bien  tout  marné. 


'O' 


Maiielie,  sf.  !|  La  manche  du  vêtement  d'un  petit  enfant 
passe  pour  avoir  la  vertu  de  révéler  les  méfaits  dont  il  s'est 
rendu  coupable.  Aussi,  lorsque  la  confession  qu'il  en  fait 
semble  quelque  peu  suspecte,  le  papa  ne  manque  pas  de  lui  dire  : 
«  Avances  un  peu.  que  je  sente  ta  manche  ».  Ailleurs,  c'est  le 
petit  doigt  du  papa  lui-même  qui  a  ce  pouvoir  redoutable. 

^laiiette,  sf.  Petite  ànesse.  Voyez  Maxox. 

Ma iijs.-e ailles  sf.  Tout  ce  qui  sert  à  la  nourriture  des  bes- 
tiaux, et,  spécialement.  ITierbe  des  artificiels  :  Un  charretée  de 
mangeâille.  Si  c'est  du  foin,  on  dira  :  Une  charretée  de  foin. 

Cette  mangeâille  ne  se  fauche  pas  comme  les  précédentes. 

01.  DE  Serre,  Théât.,  p.  277. 


214  MAN 

:%laiiâ,-eassoii^  sf.  Celui  qui  mange  son  Ijien,  sa  fortune, 
dissipateur. 
Étym.  Péjor.  de  mangeur, 

Maiiâi'ei*^  va.  \\  Prov.  Quand  on  cliante  en  mangeant,  on  ne 
voit  plus  clair  quand  on  est  mort  :  se  dit  à  un  enfant  qui  chante 
à  table  pour  lui  faire  perdre  cette  mauvaise  habitude  en 
retïrayant.  ]\[ais  jiour  que  cette  calinotade  ultra-naïve  fasse  son 
effet,  il  faut  que  l'enfant  soit  très  jeune  :  plus  tard  elle  ne  prend 
plus.  Rabelais  (IL  V2)  cite  ce  dicton,  mais  légèrement  modifié  : 

Qui  boit  en  mangeant  sa  soiippe 
Quand  il  est  mort  il  n'y  veoid  goutte. 

Msiiiif  s  in.  Pierraille,  débris  de  carrière  :  Quelques  brouet- 
tées de  mâni  pour  charger  la  cour. 
Étym.  Orig.  inconnue.  Celt.  bas-bret.  men,  pierre? 

^iaiiîvelle,  sf.  \\  Poignée  placée  perpendiculairement  sur 
le  manche  de  la  faux. 

Maiioii^  sf.  Anesse. 

Étym.  Madelon,  Madeleine,  nom  de  femme. 

Maiicfiie^-s;/?.  ou  f.  Oubli,  erreur. 

Sur  laquelle  chartre,  il  est  à  remarquer  qu'il  y  a  de  la  manque. 

N.  Mars,  Saint-Lomer,  p.  80. 

^laiicfiiette,  sf.  Pièce  de  merrain  ou  de  «  charnier  »  mal 
fendue,  manquée  par  le  fendeur. 

Maiisiii^  sm.  Chacun  des  deux  bras  de  la  charrue  qu'on 
tient  en  labourant. 

N'appose  la  main  a  la  inansine  après, 

Pour  ficher  ta  charrue  au  milieu  des  guerets. 

Ronsard. 

Plus  environ  vingt  pièce  de  bois  propre  à  faire  des  mansains. 

23  déc.  1788.  Invent.,  p    18   Arch.  H.  Johannet. 

Étym.  Ital.  raaniccliino,  petit  manche. 

Maras  (ma-râ),  5m.  Le  même  que  Masas.  (Fo?/^^  |  prélim. 
PROyoxCIATION.n.) 

Mare  fmâr).  .v///.  Objet,  instrument,  outil  qui  sert  à  marquer. 


Treize  cailles  ei  un  marc  d'ivoire. 

1017.  Inv.  Présid.  de  Metz,  p.  n.!.  Aicli.  L.-et-C.  B.  Haill. 
de  Blois. 
Une  petite  paire  de  l)allances  avecq  une  lime  et  un  marc. 

Hilli.  Tnvent.  Coudret,  ibid. 

Msii-eliaiHl,  s/ji.  \\  Lor.  A\<>ii'  de  l'argent  coiiniic  im 
marchand  de  cochons,  avoir  de  largenl  monnayé  plein  ses 
poches.  —  Comme  nn  mnrcliand  (1(^  cliicMis.  irnvoir  pas  le  sou. 

Mai'clié,  S///.  Biens  ruraux  d'un  seul  tenant,  ne  s'emploie 
que  dans  la  locution  :  un  marché  de  terre  :  Ils  se  sont  mis  tous 
les  deux  pour  acheter  ce  heau  marché  de  terre. 

Un  marché  de  terre  sis  au  Huaunie,  commune  de  Saint-Lubin. 

V)  juill.  181)0.  Petites  Affiches  Blésoises,  p.  '.». 

Étym.  Bas-lat.  marchla,  du  geimi.  mark,  ])orne.  frontière. 

31ai-elies9  sf.  jjL  I|  ^lonter  les  grandes  marches,  paraître  en 
justice:  Je  lui  ferai  monter  les  grandes  marches. 

Étym.  Pour  accéder  au  tribunal  de  Blois,  on  monte  un  large 
perron  de  douze  marches. 

Mareoii,  sm.  Rebouteur  avec  un  pouvoir  quelque  peu  sur- 
naturel. Pour  être  marcou,  il  faut  être  le  septième  garçon  d'une 
famille  où  il  n'y  a  pas  de  filles. 

Étym.  Saint  Marcou  (Marculfe,  né  à  Bayeux.  mort  en  558), 
qui  guérit  les  humeurs  froides,  et  communique  aux  rois  de 
France  le  pouvoir  de  les  guérir.  Voyez  Voyage. 

Mardi-g'i-as,  sm.  \\  Pror.  Quand  on  mange  de  la  soupe  le 
jour  de  mardi-gras,  ça  fait  pousser  des  chardons  dans  les  avoines. 

Tl  est  difficile  de  trouver  ce  qui  a  pu  donner  naissance  à 
cette  singulière  croyance). 

Marelle,  sf.  Fabrique  d'une  église. 

Nous  ont  remonstré  la  pouvreté  de  la  dicte  raarrelle  et  la  charge 

d'icelle. 

Il  nov.  1172.  Déclar.  des  Marguilliers  de  Mer.  (^Reoue  de 

L.-et-Cher,  2®  ann..  p.  9(3). 
Il  Le  banc  des  marguilliers  :  11  a  été  s'asseoir  à  la  marelle,  ou 
au  banc  de  marelle. 

Que  son  corps  soit  innumé  en  l'eglisse  de  Villebarou  près  le  pillier 
ou  non  met  la  chandelle  de  la  marelle. 

8  déc.  1605.  Arch.  mun.  Villebarou.  Vol.  1672,  f«  113,  r^ 


216  MAR 

Il  Les  marguilliers  eux-mêmes  pris  collecUvement. 
Étym.  Origine  incertaine.  Ce  mot  est-il  formé,  comme  7iuir- 
guillici\  du  lat.  )imt)'icula,  registre,  ou  de  7narel,  me^^eait,  jeton 
de  présence  que  Ton  distribuait  autrefois  aux  officiers  d'église  : 

«  Omnes  canonici.  capellani  et  clerici debent  merellos  suos 

ibiasportare  ».  Ducange.  /Kerallus. 

3Iài-elliei»,  sm.  Marguillier  :  ne  se  dit  plus  guère. 

Lesdiz  mareUiers  nous  ont  affermé  ne  tenir,  ne  posséder  autres 

héritages. 

9  nov.  1 172.  Décl.  des  Marguill.   de  Mer.  [Revue  de 

L,-et-C.,  2«  ann..  p.  90.) 
Étym.  Marelle,  ci-dessus. 

^Iar£;'aiii9  .^//^  Sorte  d'anguille:  les  mariniers  disent  que 
c'est  le  mâle,  et  les  bonnes  gens  prétendent  que  boire  son  sang 
et  un  remède  souverain  pour  guérir  de  l'ivrognerie.  La  Maison 
rustique  (VL  cliap.  16)  donne  cette  recette  :  Prenez  trois  ou 
quatre  anguilles  toutes  viues,  mettez  les  tremper  en  vin  jus- 
qu'à ce  qu'elles  meurent,  puis  faire  boire  de  ce  vin  aux 
yurongnes. 

Étym.  Origine  inconnue.  On  entend  dire  aussi  Mariain  :  on 
disait  autrefois,  et.  en  Languedoc  on  dit  encore  margaignon. 

Anguillas  in  marem  et  feminam  distingunt.  Marem  vocant  Af^n/a/'- 
72071  quod  breviore,  crassiore,  latiore  est  capite. 

Ducange^    Margainon. 

^lai-g-oiilette,  sf.  Màcboire  inférieure  :  se  dit  aussi  dans 
toutes  les  provinces  de  l'Est.  ||  Au ;?Z.  Inflammation  des  am^^g- 
dales  :  Avoir  les  margoulettes  ;  se  dit  souvent  pour  «  auri- 
peaux  ». 

Étym.  Mar,  pour  mal,  malade,  laid  et  gouleite,  dimin.  de 
goule,  bouche. 

Mai'ielial,  sni.  Marécbal-forrant  et  même  forgeron. 

Ung  forgeron  ou  mariehault. 

R.  EsTiENNE,  T/ies. 

Étym.  Ane.  all'^  rrtarishalh,  de  marah,  cheval,  scalc,  celui  qui 
le  soigne. 

Mariée,  sf.  ||  Nom  donné  par  les  villageois  au  mésentère 
du  porc,  dont  ils  se  servent  pour  recouvrir  les  crépinettes. 


MAR  217 

Étym.  Origine  incertaine.  Cette  membrane  étant  sillonnée 
d'un  réseau  de  filaments  graisseux  qui  lui  donnent  quelque  res- 
semblance avec  une  broderie,  une  parure  de  nicwlée,  c'est 
peut-être  de  là  que  vient  celle  bizarre  appellalion.  Les  cbarcu- 
tiers  rap[)cll(uil  crrphw  (d'où  crrphieffe)  et  la  crépine  est  une 
ricbe  passemenlerie. 

.\liii-i<»l4't9  sm.  Sorte  de  [)runes  violettes  :  Des  i)runes  de 
mariolel.  on  entend  aussi  (Wr/nai-iolel . 

Étym.  Vowt  Damafi  violet.  Cette  altérai  ion  vient  sans  doute  du 
voisinage  de  mariolet,  marjolet,  ancien  mot  qui  signifiait  : 
Homme  qui  a  de  l'extérieur,  mais  nulle  valeur  morale,  cette 
prune,  qui  a  de  l'apparence,  ne  valant  pas  grand'cbose.  {Mariolet 
vient  de  mnriole.  poupée.) 

^lai;joii,  .S//?.   Pierraille  ([ui  couvre  les  terres  arides,  sté 
riles,  ramassée  en  las  :  Faire  un  marjou  au  bout  du  «  rayage  ». 

Une  boissellée  de  vigne  as^size  aux   F^osseblanches   dite   paroisse 

(St-Denis),  joignant  d'aval  au  Seigneur  de  St-Denis  et  d'amont  a  ung 

niarjou. 

14  déc.  lOST.  Arch.  L.-et-Cli.  G.  St-Denis-sur-Loire. 

Abattant  de  sollerre  sur  le  Gav  a  cause  de  sa  femme  et  d'autre  sur 

des  marjouj'  et  frisches. 

17  déc.  1718.  Arch.  L.-et-Ch.  G.  P»«  St-Laumer. 

Étym.  L'anc.  français  avait  meurgier,  meurger,  qui  subsiste 
encore  en  Lorraine,  même  signif..  mot  traduit  en  bas-latin  par 
Niurgerinm.  On  trouve  aussi  dans  Ducange  raercurius,  qui  a  la 
même  signification. 

^lai-lé,  ^lai-lée,  sui.  el  sf.  Sorte  de  drague,  faite  en  forme 
d'une  grande  «  nuirre  »  en  tôle  à  bords  relevés  et  percée  de 
trous. 

740  Une  m^trlée  à  curer  rivière  et  son  manche  de  bois  estimé  vingt- 
cinq  sols. 

;}0  nov.  1782.  Règlement.  Arch.  H.  Johannet. 

Étym.  Très  probablement  «  rruirre  ». 

Mariiieiiteaii,  sm.  Pied  primitif  de  chacun  des  arbustes 
dont  l'ensemble  forme  une  baie  vive. 

Il  a  été  planté  une  borne  distante  du  marmenteaii  de  la  haye  dudit 
sieur  Talbert  de  sept  pieds  six  pouces. 

16  mai  1806.  Reg.  des  délib.  de  la  mun.  de  Villebarou. 


•218  MAR 

^laroiielie^  sf.  Le  même  que  ÂMAROur.HE.  Anciennement 
Ma  route. 

La  Maroute,  qui  est  la  Causse  camomille 

LiÉBAUT,  Mais,  rust.,  V,  5. 

Mai-i-e,  sf.  Oui  il.  le  premier  du  vigneron.  Il  se  compose 
d'une  lame  de  fer  bordée  d'acier,  pleine,  rectangulaire,  sur- 
montée d'une  douille  dans  laquelle  se  fixe  le  manche  qui  forme 
avec  la  lame  un  angle  plus  ou  moins  ouvert. 

Étym.  Lat.  /narra,  o^rec  u.dçjpov.  même  signification. 


i^  •        M 


3larrei>  ce  et  a.  Travailler  en  se  servant  de  la  «  marre  ». 

En  ce  lieu,  les  paisans  ne  marrent  la  terre. 

M.  COCCAÏE,  1.  XIV. 

Maïa-eux,  srn.  Homme  qui  «  marre  ».  Ij  Vigneron,  se  dit  un 
l)eu  par  plaisanterie. 

Aprez  qu'ilz  eurent  beu.  lesdiz  raarreux  s'en  retournèrent  beson- 

gnier  audit  courtil. 

14G3.  DucANGE,  marrare. 

Mari-ier,  s/ji.  Vigneron  ;  mot  disparu. 

Saiclient  tuit  que,  comme  le  marrier  ou  le  vigneron  de  Blesois 

7  fév.  1204.  Statut  des  vignerons  blésois,  Dupré,  1890. 

31ai-roiiiier9  va.  Pester,  endêver  :  Je  vais  le  faire  mar- 
ronner:  se  dit  aussi  en  Picardie,  en  Berr}^  et  en  Normandie. 

Étym.  Peut-être  forme  différente  de  marmonner,  quoique  le 
sens  ne  soit  pas  absolument  le  même. 

MarNaiile,  sf.  ou  m.  Marsault,  sorte  de  saule,  salix 
capraea  :  Une  marsaule  toute  tortillée. 

Ils  pincent  les  boutons  des  arbres,  entre  autres  ceux  du  marsaule. 

BuFFON,  Le  Verdier. 

Étym.  Mar  pour  mal,  mauvais,  et  saule.  Ducange  dit  saïUe 
mâle. 

Masa^  ('ma-zâ^  sm.  Marais.  ||  Terres  basses,  et  généra- 
lement très  fertiles,  qui  entourent  les  villages  et  qui  sont  sou- 
vent plantées  en  jardin.  Ce  mot  aujourd'hui  semble  spécial  à  la 
paroisse  de  Villebarou. 

ÉTYM.  Marais.  (Voyez  %  prélim.  PRONOXCIATION,  R). 


MAT  219 

Item  donne  a  lousioursmais  a  la  boeste  des  Trépassez  dud. 
Villebarou  deux  planches  de  marais. 

20  juin  1597.  Arch.  mun.  Villelnirou.  vol.  1072,  f'^  GS,  r«. 
Une  maison,  jardin,  inarois,  et  toute  l'appartenance  d'icells. 

28  avril  llilO,  ibic/.,  vol.  Kill. 

.^IsiNe  (in;i-/o).  .s/".  Mwvo  di^iii  :  lîaiiiiicr  ses  chevaux  dans  la 
mase.  ||  La  inase  du  sang  :  Nos  villageois  ont  cru  l(>ngleni[)sque 
tout  le  sang  du  corps  venait  d'une  sorte  de  réservoir  situé  aux 
environs  du  C(eur  :  «  I  va  kerve  la  mase  du  san<^  ». 

^laNNe,  adj.  inv.  Ne  s'emploie  guère  que  dans  la  locution  : 
Du  pain  masse,  du  pain  dont  la  pâte  est  épaisse  et  sans  yeux. 

Étym.  C'est  le  subst.  masse  employé  adjectivement.  Lat. 
massff,  grec  pa^^^,  pâte. 

MaNNoiiiiiei'9  sm.  Appendice  en  forme  de  ciseau  situé  sur  le 
dos  de  la  serpe,  et  qui  sert  à  abattre,  en  massant,  les  «  sarchants  » 
trop  forts  ou  trop  mal  placés  pour  pouvoir  être  tranchés  par  la 
lame. 

Étym.  Augm.  de  onassc. 

:ilastoe,  oqiie  (mass-toc  .  adj.  Epais,  mal  bâti  :  Un  gros 
mastoc.  cette  iille  n'est  pas  laide  mais  elle  est  trop  mastoque. 
Matériel,  grossier,  fait  sans  art  :  Une  table  mastoque. 

Mais  ce  que  je  ne  pourrais  jamais  arriver  à   rendre c'est  cet 

air  de  candeur,  d'ingénuité,  d'exquise  fraîcheur faudrait  pas  em- 
ployer de  substantifs,  pas  d'adverbes,  rien  que  des  adjectifs,  et  encore 
ça  serait  trop  mas  toc  ! 

Léon  Gandillot,  Le  Chat  noir,  22  août  1891. 

Étym.  Mrfssc  et  fnc  dont  lorigine  est  difficile  â  déterminer. 

Matei-  («e)*  ^'''-  Se  dresser  sur  ses  pieds  de  derrière,  en 
parlant  dun  animal,  se  cabrer,  en  parlant  d'un  cheval.  ||  Fig. 
Parler,  riposter  avec  véliémence.  et  même  avec  emportement, 
se  rel)iffer,  se  révolter. 

Le  13  janvier  1813,  l'Europe  matée  sort  de  sa  léthargie  et  se  révolte 

contre  César. 

22  septembre  18DI.  Journ.  l'Eclair,  p.  1,  cc»l.  ô. 

Étym.  Se  dresser  comme  un  //làt. 

Matiâ;*auf1,  aiide,  sm.  etsf.  Petit  malin,  petit  «  mâtin  »  :  Un 
petit  mâtigaud  de  drôle.    (1    Interj.  qui  marque  l'étonnement 


220  ^[AT 

avec  une  pointe  d'ironie:  Comment,  te  voihï   déjà   caporal? 
Màtio'aïul  !  tu  montes  vite  en  grade. 
Étym.  Dim.  poli  de  «  ///afin.  » 

Matin,  îiie,  s.eiadj.  Malin,  sujet  à  caution  :  Ne  le  laisses 
pas  fréquenter  ta  fille,  il  est  si  matin  !  Il  est  à  remarquer  que 
Rabelais  emploie  ce  mot  dans  le  sens,  absolument  opposé,  de 
lourdaud,  imbécile  : 

Accupse,  Balde,   Bariole et  ces  aultres  vieulx  mastins,  qui 

iamais  n'entendirent  la  moindro  lov  des  Pandectes. 

Rau.,  II,  10. 

Il  Espiègle. 

Petite  vilaine,  inastine. 

X.  DU  Fail,  Cont.  d'Eutr.,  II,  p.  111. 

Il  Inicrj.  qui  marque  Tétonnement  :  Matin  !  comme  te  v'ià 
cossu  ! 
Étym.  Matin,  chien  ^ 

MAtii-,  va.  Flétrir,  faner  :  Màtir  la  salade  en  la  remuant 
maladroitement.  ||  Vn.  Devenir  mâti.  ||  Se  màtir,  t/\  Devenir 
inàti.  se  flétrir  :  Un  bouquet  se  mâtit  bien  vite.  L'ancienne 
langue  avait  aussi  ^'amatir  : 

Les  jeunes  et  tendres  fleurettes  se  seiclient  et  amatissent   quand 

aucun  accident  leur  advient. 

Louis  XI,  Nouv.,  12. 
Ktym.  Mot. 

.^laii,  sm.  Mal,  abcès,  furoncle,  panaris,  ulcère. 

Esclaf  ou  Esclave. . .    .  qui  soit  mesel  ou  meselle  (lépreux),  ou  que 

il  chiot  mauvais  mau. 

Le  Reclu  de  Maliens,  ap.  Duc,  Miselli. 

Mstiiri-aiie,  aiiclie,  adj.  Qui  n'est  pas  franc  du  collier,  qui 
ne  veut  pas  tirer,  en  parlant  d'un  cheval,  d'un  àne. 

^Iaii$-i'a^'ei>  vn.  Malmener,  rudoj^er. 

Étym.  C'est  le  même  mot  que  maugréer,  avec  la  prononcia- 
tion locale.  T7>?/e:r  RuDAGEB.  Anciennement  maugréer  était 
emplo^^è  activement  : 

Maugréer  Dieu,  maugréer  sa  vie. 

OuDiN,  Dietionn. 

Maiisoiiirraiit,  te,  /nJj.  Qui  souffre  difficilement  la 
contrariété,  peu  endurant,  hargneux. 


MEL  021 

.\léei-iMlî  (dans  la  camp.:  mô-ker-di).  .s-;;;.  Mercredi. 

La  plus  saine  opinion  et  le  meilleur  usage  est  donc  non-seulement 

de  prononcer,  mais  d'écrire  mecredij,  sans  r,  et  non  pas  mercredij. 

Vaugelas,  Remarques. 
.^IcMlée,  spr.  Amédée. 

]%1im1oi%  spr.  Xoiii  de  chien  :  Donner  des  confllures  à 
Médor.  faire  plaisir,  rendre  service  à  quelqu'un  qui  n'en  est  pas 
digne,  ou  qui  ne  sait  pas  en  être  reconnaissant. 

Étym.  Médor  est  le  nom  de  lun  des  héros  du  Roland  furieux 
de  l'Arioste,  dont  les  aventures  avec  In  belle  Angélique  ont  été 
popularisées  par  l'imagerie  dEpinal. 

^\lée,  .sY.  Mère  :  Ta  mée.  sa  mée  {Vot/cz  Mkmke). 

MèlaiMle^  .s/'.  Anciennement,  mélange  de  blé.  surloul  de 
blé  de  mars,  et  d'orge,  pour  la  nourriture  du  pauvre  monde  : 

Vingt   troys    boesseaulx  de  l^led    mesteil   et   neuf  boesseaulx.  de 

mel  larde. 

22  nov.  1578.  Arcli.  de  Villebarou,  vol.  1(172,  f'î  2,  v". 

Un  monceau  de  meslarde  ou  il  peult  avoir  demy-muid. 

15  sep.  IGH).  Invent.  Pineau,  p.  4:i  Arcli.  L.-et-Clli. 

B.  Baill.  de  Blois. 

Aujourd'hui,  mélange  de  différents  grains  et  graines  pour  la 
nouri-iture  des  bestiaux,  et,  spécialement,  mélange  d'orge  et 
d'avoine  pour  l'engrais  des  cochons. 

^lèlo,  .S'/".  Nèfle,  fruit  du  «  mêlier  I  ». 

L'année  des  grosses  mesles,  car  les  troys  en  faisoyent  le  boisseau. 

Rab.,  II,  I. 
Mèlîe,  sp/\  Amélie  et  aussi  Emilie. 

I.  M*»lîei>  .s?/?.  Néflier  :  Les  mèliers  s<jnt  rares  chez  nous. 

L'n  mesUer  nouailleux  oinbrage  le  portail. 

RoNS.,  Ed.,  2. 
Etym.  Lat.  NiespUi's,  mém(^  signif. 

IL  Mèlîei>.s;;?.  Cépage  qui  donne  un  vin  Idanc  de  qualité 
supérieure,  à  peu  prés  disparu  de  nos  contrées,  aujourd'hui 
qu'on  préfère  la  quantité  à  la  qualité.  Il  a  été  remplacé  par  le 
mêlier  du  Gàtinais  qui  donne  un  vin  très  inférieur. 

L'vn  se  nomme  le  mesUer  commun,  qui  est  de  grand  rapport 
(probablement  notre  blanclieton),  l'autre  s'appelle  le  gros  mesUer 
qui  a  le  bois  et  le  fruict  aussi  plus  gros  (mêlier  du  Gàtinais^  ;   et 


222  MEM 

l'autre  s'appelle  le  franc  jncslicr  qui  rapporte  le  meilleur  fruict  de 
tous,  et  le  grain  plus  séparé  île  mélier  disparu). 

LiFBAUT,  Mais,  rust.,  VI,  U. 
Item  M.  Arnaut  nepveu  de  M.  Goutlaut  a  marqué  neuf  pointons  de 
meslier  dans  notre  cave  a  4.")  1.  prix  fait. 

7  sept.  l(îî>6.  Journ.  des  choses  remarq.,  Saint-Laumer,  f'  2. 

Étym.  Lat.  n}cL  miel.  «î  cause  de  la  douceur  du  raisin. 

.^loiiiée,  .s/".  Ma  mère,  mot  d'eufaul  dont  tout  le  monde  se 
sert,  jeunes  et  vieux.  C'est  le  maman  de  nos  campagnes,  avec 
cette  différence  que,  représentant  en  réalité  les  deux  mots 
ma  mère,  il  est  toujours  employé  par  la  l'*'  personne,  sans 
article  et  sans  adjectif.  Il  serait  impossible  en  effet  de  dire  :  Ta 
bonne  memée.  ta  bonne  ma  mère,  tandis  qu'on  dit  :  Ta  Ijonne 
maman. 

Par  ma  fé,  mon  deux  amy,  mon  fiston,  c'estoil  memère. 

N.  DU  Fail,  Cont.  d'Eutrap.,  I,  p.  118. 

.^Ieiiafi;-e9  sm.  Façon  dont  se  comporte  une  voiture  en 
roulant  :  Son  tapecul  est  d'un  mauvais  ménage.  ||  Train  de 
culture  :  Il  fait  valoir  cinq  arpents  de  vigne,  et  au  moins  deux 
cents  boisselées  de  terre,  c'est  un  grand  ménage. 

* 

Etym.  Mener,  conduire  et  diriger. 

Meiiei>  t'ji.  Il  Etre  en  tête,  être  le  premier  :  J'ai  le  numéro  1, 
c'est  moi  qui  mène.  ||  Commander  :  Dans  ce  ménage -là,  c'est  la 
femme  qui  mène.  |t  Loc.  N'en  mener  pas  large,  être  tourmenté, 
souffrir  pbysiquement  ou  moralement  :  On  vient  de  l'opérer 
d'un  cancer,  il  n'en  mène  pas  large.  Quand  les  gendarmes 
l'ont  arrêté,  il  n'en  menait  pas  large.  En  mener  large,  au 
sens  propre,  serait  conduire  une  voiture  largement  et  abon- 
damment cbargée.  attelée  de  beaux  chevaux  superbement 
barnachès.  et,  au  figuré,  être  riche,  puissant,  par  ext.  vaillant, 
bien  portant.  Comp.  Fiscal. 

Meiierelle^  sf.  Manivelle  :  La  menerelle  d'un  puits. 

Enguerran  prist  la  menecelle  ou  manche  de  treulle  d'un  puis. 

DucANGE  {treii), 

qui  a  peut-être  pris  un  /'  ytourun  /•.•  c'est  une  erreur  de  lec- 
ture assez  fréquente. 
Étym.  Origine  inconnue. 


AIEX  223 

.\leii€'t«mt,  .s//?,  et  /'.  inv.  Gens  sans  aveu,  nomades  qu'on 
rencontre  sur  les  routes  et  qui  logent  dans  des  voitures.  Quand 
ce  sont  des  nionlivurs  de  bêtes,  on  les  appelle  ?ncneti.r  de 
loups. 

Etym.  Mener  lovi  ce  qu'on  i)0ssêd('  avec  soi. 

I.  Moiiiaii,  sm.  «  Beguaud  ».  nigaud,  dadais  :  Un  grand 
«  niéniau  ». 

Étym.  Origine  inconnue.  Peut-être  est-ce  le  même  que  le  mol 
suivant. 

II.  .^léiiiaii^  S//?,  cladj.  Nom  qu'on  donne  au  goret  (juand  il 
n'est  plus  cochon  de  lait,  et  pas  encore  tout  a  fait  adulte  :  Ca 
n'est  encore  qu'un  mêniau.  mais  ça  fera  une  jolie  hête. 

Dans  les  tels  a  porcs  dud.  logis  a  esté  trouvé  unze  porcs  inesnecnu. . 

10  avril  IGIO.  Invent.  Brethan.  Arcli.  L.-et-Ch.  B.  Haill.  de 

Blois. 

i'yS^  Un   porc  me^neau   avec  son  auge   ou  dalle  de  pierre  estimé 

trente  livres. 

30  nov.  ]782.  Règlement.  Arcli.  H.  Johannet. 

Étym.  Origine  incertaine.  Peut-être  diminutif  de  menu, 
quoique  l'accent  très  appu^'é  du  c  rende  cette  ét^^mologie  dou- 
teuse. Y  aurait-il  quelque  rapprochement  à  établir  entre  ce 
nioieijjienon: 

Ces  boucs  chastrez  en  quelques  endroits  appelles  menons. 

01.  DE  Serre,  IV,  chap.  1 1. 
Ital.  hienno,  châtré. 

\le11ite9  sf.  Menotte,  petite  main,  mot  d'enfiint. 

Meiiiiequiii,^;;?.  Mannequin,  sorte  de  panier  d'osier  haut 
et  sans  anse  :  Un  mennequin  de  jardinier.  ||  Fifj.  Homme  sans 
caractère,  à  qui  on  ne  peut  se  fier  :  Un  vieux  mennequin. 

Étym.  Dim.  de  rùannc,  sorte  de  corbeille.  (Quoique  le  sens  fi- 
guré tienne  assez  naturellement  au  i)ropre,  par  assimilation 
d'une  tête  sans  cervelle  avec  un  panier  vide,  on  pourrait  ce- 
pendant admettre  que  mennequin,  (Idiïi^  ce  second  sens,  vient  de 

V'à\\Q\\\\i\\(\Mannchen,  petit  homme. 

^leiioireN,  sf.  i>i .   Les  limons  avec  leurs  accessoires,  par 

opposition  à  «  chartil  »  :  Le  chartil  est  usé,  mais  les  menoires 
sont  encore  bonnes.  ||  Lisière  pour  mener  les  enfants  et  leur 
apprendre  à  marcher.  *<  àtas  >. 


224  MEN 

Meiioiiille,  6/.  Argent,  monuaio:  ne  se  dit  an'en  plaisan- 
tant :  Il  a  de  la  menouille. 
Étym.  Probablement  de  menu,  menue  monnaie. 

3leiiti,  .s///.  Mensonge  :  Il  m'a  conté  des  mentis. 

x^leiitoiiiiièi'e^  sf.  Saillie  horizontale  qui  termine  chaque 
rayon  de  la  roue  du  pressoir,  et  qui  sert  à  maintenir  le  câble. 

.Iléiiiiit,  s,, t.  Minuit. 

Apres  menuit  entre  deux  sommes. 

Al.  Cmartii:r,  Drb.  du  réveille  matin. 

.^ieiiM^ei-îo,  N/'.  ^lenuiserie. 

Plus  payé  a  Denys  Cliantereau  trois  liui-es  clouz'3  sols  pour  [)lu- 
>ieups  besongnes  de  menuserie. 

11)0.").  Cp*"^  de  la  marelle.  Eglise  de  la  Chaussée- Saint-Victor. 

Meiiù^sier^  sm.  Menuisier. 

A  Marcel  Frérot,  menusier,  pour  ung  jeu  de  bille  qu'il  a  faict  en  la 
salle  du  bal  au  chasteau  de  Blois. 

xvr  s.  DE  Laborde,  Emaux,  p.  387.  Paris,  1853. 

.\leini«serîe,  sf.  Vétille,  affaire,  occupation  sans  impor- 
tance :  Il  ne  s'occupe  qu'à  des  menusseries.  1|  Alinutie  :  Il  est 
dune  menusserie  qui  ne  passe  sur  rien. 

Mei*cel<»t,  f^m.  Petit  colporteur  :  J'ai  acheté  cette  image  à  un 
mercelot. 
Etym.  Dim.  de  mercier.  L'ancienne  langue  avait  mercey^ot. 

.^It^i'e,  sf.  Il  .Teu  d'enfants  :  Jouer  à  la  mère.  Un  enfant  se 
place  la  tête  au  mur,  en  courbant  l'échiné.  Chacun  des  autres 
joueurs  saute  dessus,  et.  quand  il  est  bien  à  cheval,  lève  en  l'air 
un  certain  nombre  de  doigts  quil  donne  à  deviner  au  patient  en 
disant:  Combien?  Si  celui-ci  ne  devine  pas,  l'autre  lui  dit: 
Mange  du  son:  mais  s'il  devine,  il  cède  sa  place  au  sauteur. 
Comme  la  monture  se  trémousse  fortement,  le  cavalier,  ne 
devant  pas  se  servir  de  ses  mains  pour  se  maintenir, 
est  souvent  désarçonné,  et  alors  il  est  obligé  de  se  mettre 
à  la  suite  du  premier  patient  et  dans  la  même  position.  De  sorte 
que  les  derniers  sauteurs  ont  une  quantité  de  montures  à  fran- 
chir, sans  toucher  terre,  bien  entendu.  i)Our  arriver  au  premier 


MET  225 

sur  le  dos  duquel  ils  doivent  faire  leur  question  en  levant  les 
mains. 

ÉïYM.  Probablement  corrupt.  de  l'ancien  français  Mok/i-c. 
jeu  encore  pratiqué  en  Italie  où  on  rappelle  raorrn  avec  lequel 
le  jeu  de  la  -mère  a  une  certaine  analogie. 

^lei-leaii,  .s///.  Petit  du  merle:  Pror.  Pâques  bas  ou  baut.  y 
a  des  merleaux  de  drus. 

iMei'liise^  sf.  Âiiesse  :  Ma  grand'mère  avait  une  vieille 
merluse. 

Étym.  Abrév.  de  Mcriusine,  pour  Melasùu\  fée  des  contes 
celtiques  qui.  paraît-il.  avait  la  voix  forte,  car  on  dit  Cris  de 
mélusine.  pour  cris  violents.  Peut-être  est-ce  le  braiment  de 
Tanesse  qui  lui  a  vaki.  par  com[)araison,  Ibonneur  de  ce 
surnom.  Peut-être  est-ce  simplement  une  antipbrase.  les 
ânesses, celles  de  cliez  nous  du  moins,  nayant  précisément  rien 
de  féerique. 

3lot  (mé).  sf.  Maie,  buclie  à  pétrir  et  à  mettre  le  pain. 

Et  la  (mon  nez)  s'esleuoit  et  croissoit  comme  la  paste  dedans  la  met. 

Rab.,  I,  10. 

Table  a  liette  fermant  a  clef,  deux  banselles,  une  met. 

28  avril  1640.  Arch.  mun.  Villebarou,  vol.  lOl  1. 

Il  Proi\  Le  couvercle  est  moins  grand  que  la  met,  les  souris 
mangeront  le  pain,  se  dit  par  plaisanterie,  à  un  mariage,  quand 
le  mari  est  moins  grand  ou  moins  gros  que  sa  femme. 

Il  Tablier  du  pressoir. 

Ou  le  gay  vendangeur  de  ses  pies  crasseux  foule 
Trépignant  sur  la  met  la  vendange  qui  coule. 

J.  A.  DE  Baïf,  Ed.,  IV. 

Il  Ilucbe.  grande  boîte  où  tombe  la  farine  en  sortant  de 
dessous  la  meule.  Aujourd'liui  que  tous  les  moulins  blutent,  la 
met  ne  sert  plus  qu'a  recevoir  les  «  pâtées  ». 

Oi"  Une  vieille  met,  avec  trente  fuzeaux  et  alliclions. 

30  nov.  17X2.  Règlement.  Arch.  II.  Johannet. 

Mèt^^adJ.  j/f.  Vin  méte.  vin  nouveau  quon  a  empècbé  de 
bouillir  pour  lui  conserver  sa  douceur  native. 

Étym.  Orig.  incon.  Peut-être  pour  maté,  de  mater,  abattre, 
dompter.  Littré  dit  mufer,  de  ?m(t,  muet,  rendre  muet,  inerte. 

15 


226 


MET 


Métier,  sm.  \\  Utilité,  besoin,  dans  la  loc.  faire  bon  métier  : 
Si  j'allais  demain  «  racler  ma  plante?  »  —  11  ferait  bon  métier  : 
ce  serait  à  propos. 

Mais  bon  droit  a  bon  niestier  d'avde. 

Villon,  Bail  :  Faulse  beaulté. 

Meiibliei»  'à  la  camp.  meii-l)ei-ye),  s/n.  Mobilier. 

MeiieliOf  sf.  Mèche  :  La  meuched'un  fouet. 

Une  arquebouze  a  meuciie  garnye  de  sa  bandolliere  et  fourchette. 
I(i21.  Invent,  de  Beaiine,  p.  15.  Arcli.  L.-et-Ch.  B.  Baill. 
de  Blois. 
Urig  coiippouer  a  faire  de  la  meiiehe. 

16:21.  Cur.  et  invent.  Brethon,  p.  10,  ibid. 

!l  Loc.  Il  n'3"  pasmeiicbe  (ou  mèche),  il  n'3^  apas moj^en.  Mèche 
ici  semble  être  un  autre  mot  et  venir  de  l'ital.  rnezzo,  mo3^en. 

Meiix,  Meuse,  adj.  ]\Iùr.  mûre  :  Un  raisin  meux.  une 
pomme  meuse. 

.^liale,  sf.  Xe  s'emploie  que  dans  la  loc.  Taire  sa  miâle. 
cesser  de  faire  du  bruit  en  pleurant,  en  «  grissant  »,  ou  même 
en  bavardant,  en  chantant  ;  ne  se  dit  qu'en  parlant  aux  enfants. 
Ce  mot  semble  usité  siiécialement  dans  les  faubourgs  de 
Blois. 

Étym.  Subst.  verbal  de  miauler  ? 

Mîeiuoiiae,  srn.  Micmac,  situation,  affaire  mêlée,  em- 
brouillée. 

Mîelie,  67;/'.  ]\Iichel. 

.^lîette,  .s/:  Il  Une  miette  se  dit  i)0ur  un  peu  de  n'importe 
quoi  :  Donnes  moi  une  miette  de  lait. 

.\li^-|H>]et,  .S///.    T  o^(^.^  LlGNOLET. 

.^li^-iicHi,  «iiiiie,  adj.  \\  Père,  ou  grand-père  mignon, 
arrière-grand-père  :  Mère,  ou  grand'mère  mignonne,  arrière- 
grand'mère.  ||  Adv.  Faire  mignon,  donner  un  baiser  :  Fais-moi 
mignon.  On  dit  aussi  faire  un  mignon  :  Il  m'a  fait  du  bout  des 
lèvres  un  petit  mignon. 


Mig-iiouiie^  sf.  Maîtresse  :  Il  avait  une  mignonne  en  ville. 
A  Pâques,  quand  il  falloit  se  confesser,  le  même  carosse  qui  alloit 


]\IIN  227 

quérir  le  confesseur  euimenoit  les   rai<jnonnes,  et  les  reprenoit  en 
ramenant  le  confesseur. 

Tall.  DES  RÉAUX,  Le  Conn.  de  Lmjnes. 

."Ilillai-ile  (nii-iar-(le;.  s/\  Sorlo  d'herbo  sauvaf]^o,  selaria 
viridis. 

Étym.  Mi/,  millot,  et  le  suff.  péj.  (wde.  mauvais  millet.  A 
Saint-Denis  et  à  Villebarou  on  dit  miUdi'hc.  sans  doute  par 
influence  du  mot  herbe  :  en  Beauce  on  dit  nùlUi.rd. 

MiiiçMMM  SNt.  (lesse  tubéreuse,  latbyrus  luberosus.  [)lante 
sauvage  qui  produit  des  petits  tubercules  d'aspect  brun,  â  cliair 
blanche  qu'on  peut  manger  après  les  avoir  cuit  sous  la  cendre. 

Ètym.  Orig.  inconnue.  Ne  serait-ce  pas  pour  rmtsson,  du  lat. 
riius,  rat,  souris,  ce  tubercule  étant  appelé  ailleurs  sovris  de 
terre  ?Littré  rappelle  macuson. 

.\lîiie,  sf.  Autrefois  la  moitié  du  setier.  la  mine,  par  une  ana- 
logie naturelle,  est  devenue  la  moitié  de  Thectolitre  qui,  lui- 
même,  s'appelle  aujourd'hui  setier,  en  Beauce. 

Peuple  rira 
Bled  ceui liera 
Septier  pour  mi/nne. 
Crétin,  Nativ.  de  M(f  Francotjs,  p.  KJU. 

Étym.  Lat.  et  grec  hemina,  mesure  qui  contenait  la  moitié 
d'une  certaine  autre. 

Minée,  sf.  Ancienne  mesure  agraire  contenant  quatre 
boisselées.  comme  la  mine  ancienne  contenait  quatre  boisseaux: 
ne  se  dit  plus  guère. 

Receu  de  Denis  Bordier  huict  livres  pour  deux  années  de  ferme  de 

deux  boisselées  de  pré Receu  de  Denis   Gobillon  seize  livres 

pour  deux  années  de  ferme  d'une  minée  desd.  prés. 

1071).  Cp*"  de  la  marelle.  Égl.  de  la  Chauss.-St-Victor,  p.  4. 

Minette,  sf.  Lupuline.  plante  fourragère,  medicago  lupu- 
lina. 
ÉTYM.  Celt.  min,  petit:  on  appelle  aussi  cette  plante  petite 

luzerne. 

Minot,  sm.  La  moitié  d'une  mine,  mesure  de  grains. 

La  mine  se  divise  en  deux  minois  et  le  minot  en  deux  boisseaux. 

Fourré,  Cont.  de  Blois,  p.  G07. 


2*28  ^rio 

Y  avoii^j  trouvé un  minot  et  son  rouleau  dessus. 

28 avril  1T'.),S.  Arch.  mun.  de  St-Denis-sur-Loire. 

Ge  mot  n'est  plus  guère  usité  en  Blaisois:  il  s'est  conservé  en 
Beauce. 

Miot,  sm.  Morceau  de  pain  débité  menu,  émietté  dans  du 
vin.  Il  ;^^ettre  en  miot,  mettre  en  miettes,  broyer. 
Étym.  Mie  de  pain. 

^lîotée,  sf.  Le  même  que  Miot.  ci-dessus. 

.^■îriïei-  (mir-ge).  srn.  Probablement  le  même  cfue  Mar.tou  ; 
aui(Uird"liui  inusité. 

Al)iUtant  de  galler.  sur  les  mirgers  des  Beauvois. 

1()T3.  Arch.  dép.  L.-et-C.  G.   In  vent,  de  la  fab.  St-Denis, 

Mirliton,  s/i*.  Petit  morceau  de  verre  étamé  encliassé  dans 
la  couronne  d'un  porteur  de  châsses,  pour  imiter  le  diamant  et 
autres  pierres  précieuses. 

Autrefois,  le  porteur  de  chasses  de  la  Chaussée-Saint-Victor  ne 
consultait  que  son  goût  et  ses  ressources  pour  la  confection  de 
sa  couronne  à  laquelle  il  donnait,  par  tradition,  la  forme  de  la 
couronne  ro^'ale  surmontée  de  quatre  demi-diadémes.  La  car- 
casse de  carton  et  de  fll  de  laiton  était  recouverte  d'étoffes  de 
soie  de  couleur  voyante  ornées  de  franges  et  broderies  de  canne- 
tille,  ou  plutôt  d'oripeau.  et  semées  de  perles  et  de  mirlitons. 
Comme  cette  coiffure  ne  tardait  pas  à  se  faner  et  à  se  déformer, 
on  imagina,  il  y  a  une  trentaine  d'années,  de  la  remplacer  par 
une  couronne  de  tôle  peinte,  d'un  modèle  uniforme.  Celle-ci, 
du  moins,  est  immarcescible  et  incassable  :  mais  elle  a  perdu  en 
l)ittoresque  ce  qu'elle  a  gagné  en  solidité. 

Étym.  Dimin.  fantaisiste  de //u'ro^r .?  c'est  l'opinion  générale 
de  tous  les  anciens  porteurs  de  châsses.  En  tout  cas,  il  est  im- 
possible de  trouver  la  moindre  analogie  entre  ce  mirliton  et  le 
jouet  qui  porte  le  même  nom. 

Mi.se,  sf.  Terrain  en  friche  qui  n'a  jamais  été  cultivé  :  La  mise 
Daudin,  place  du  bourg  de  la  Chaussée-St- Victor,  Ce  mot  s'em- 
ploie le  jjIus  souvent  au  pluriel  :  Les  mises  de  Macé,  les  mises  de 
Carcel  :  mais  il  disparaîtra  bientôt  avec  la  chose,  la  charrue  et  la 
marre  pénétrant  aujourd'hui  partout. 


MOI  :>29 

Toutes  les  terres,  i^astines,  meises,  deserz  etajonz. 

1310.  Arcli.  Loiret,  ap.  GodelVoy. 

Demi-arpent  de   terre  assis  en  Cliamploy abuttant  d'un  l»out 

vers  amont  sur  les  mises  du  dit  lieu. 

0  déc.  Kiôl.  Arch.  L.-et-Ch.  G.  Fabrique  St-Victor. 
Joignant  degalerne  le  chemin  de  St-Bohaireà  Champigny,  abutant 
d'aval  sur  le  chemin  de  Croteaux  à  Blois,  et  d'amont  sur  la  mise. 
7  déc.  1780.  Bail  Croûte  Seiche.  Arch.  H.  Joliannet. 

Étym.  Origine  inconnue.  Le  latin  myricœ  a  signifié,  au 
mo3'en-âge  :  tcrrœ  inciiltœ,  vcpribits  et  diimeiis  ahundantes 
(Ducange).  C'est  bien  la  définition  de  notre  mise. 

^liHtuti^sm.  Amoureux,  «  bon-ami  »,  fiancé  :  Je  viens  de  ren- 
contrer tonmiston  mis  comme  un  préfet. 
Étym.  Ancien  français  miste,  joli,  gentil,  bien  paré. 

Miistoiiiief  sf.  «  Bonne-amie  »,  fiancée. 
Étym.  «  Mis  ton  ». 

Miistraiiee  (miss-tran-se),  sf.  Mot  employé  seulement  dans 
la  conversation  badine  avec  une  grande  variété  de  sens  :  Il  est 
venu  avec  toute  sa  mistrance,  avec  toute  sa  famille.  —  Tu  es  de 
la  mistrance  qui  mène  la  commune,  de  la  coterie.  —  Voilà  toute 
la  mistrance  qui  dégringole,  un  tas  de  choses  quelconques. 
etc.,  etc. 

Étym.  l^onr  mais trance,  de  ruaistre,  maître.  Le  sens  primitif 
et  sérieux  a  dû  être  tout  ce  qui  est  sous  l'autorité  d'un  maître, 
la  famille,  y  compris  les  domestiques. 

Mitaii,  Sut.  Milieu  :  Il  était  au  mitan  de  la  place.  Ce  mot 
était  autrefois  d'un  usage  universel.   Voyez  surtout  Brantôme. 

Étym.  Mi,  ail'  rnitt,  milieu.  Anciennement  mitan  se  disait 
aussi  pour  moitié.  Encore  aujourd'hui  en  Beauce  on  dit  :  mitan 
l'un,  mitan  Vautre,  pour  moitié  de  l'un,  moitié  de  1  autre.  Ital. 
meta,  mita,  moitié. 

Mixtoii^  S/if.  ? 

Deux  brocs  d'estain douze  mixtons,  dix  salières. 

1677.  Inv.  des  meubles.  St-Laumer,  fo  18.  r**.  Arch.  L.-ei-Ch. 

Moine,  sm.  Toupie,  jouet  d'enfant  :  Jouer  au  moine,  un 
moine  en  «  bonis  ». 

La  (Gargantua)  iouoyt au  moijne. 

Rab.,  I,  22. 


230  MOI 

Étym.  Origine  inconnue.  On  disait  autrefois:  donner  ou  &rt?7- 
Icr  le  moine  :  Q'é{'M[  une  malice  de  gamin  qui  attachait  avec 
une  ficelle  le  gros  orteil  dun  homme  endormi,  comme  il  eut 
fait  d'un  moine,  et  le  tirait  de  temps  en  temps.  Bailler  le  inoine 
IKvr  le  cou,  c'était  pendre. 

I.  ^loiii^oii,,  sni.  Le  même  que  ^IiX(;ox. 

II.  31oiii^oii,  sf.  La  quantité  de  lait  fournie  par  une  traite, 
pour  une  vache  :  Je  viens  de  tirer  une  honne  moinson. 

On  disait  autrefois  aussi  moison  et  moisson  : 

Cheureaulx  moissonniers  (chevreaux  de  lait). 

Rab. ,  Ij  3 1 . 

Étym.  Lat.  //lulsus  de  7nulgere,  traire. 


.^loiroii  (les  anciens  disent  encore  moi-zon).  S7n.  Mouron, 
nom  qu'on  donne  à  deux  plantes  très  communes  qui  ne  sont 
même  pas  de  la  même  famille,  lanagallis  arvensis  (primulacées). 
et  l'alsine  média  (car^^oph^ilées). 

Étym.  Orig.  inconnue. 

Molèiie,  sf.  Il  Jamhes  de  moléne.  jambes  molles,  qui 
fléchissent  sous  le  poids  du  corps. 

Étym.  Cette  expression  est-elle  forgée  de  )/wl.  en  jouant  avec 
le  mot  molène.  plante  qui  pourtant  se  tient  droite,  ou  vient- 
dle  de  Tital.  ancien  molena,  mie  de  pain  ? 

Molette,  sf.  Os  à  tête  arrondie  :  La  molette  du  genou. 
Étym.  Par  comparaison  avec  une  moletle.  pilon. 

.\loli1i9  shi.  ^Moulin  :  Tous  les  ânes  ne  vont  pas  au  molin. 
C'était  la  forme  la  plus  usitée  anciennement  : 

D'une  tour  ung  molin  à  vent. 

Villon,  G'^  Testament. 
Proche  Sainct-Vicior  au  lieu  appelle  Champ  des  molins. 

160.').  Inv.  de  la  g'^«  marelle,  p.  22.  Arch.  de  l'égl.  de  la 
Chaussée-St-Victor. 

.^loliiiet,  .S///.  Moulinet,  sorte  de  treuil  :  l'n  molinet  de 
charrette. 

Les   cloches furent   descendues    de    St-Sauveur par  3 

molinets,  i'un  sur  l'autre,  avec  3  gros  câbles. 

1710.  Journ.  de  No(d  .Janvier,  Le  Loir-et-Cher hist.,  1892, 
p.  1 10. 


:^[0X  231 

Molivaiilt  et  S5iiiil-l>ycS  Pror.  C/esl.  ou  ce  n'est  pas 
Molivault  et  Saint-Dyé.  c'est-à-dire  uik*  merveille  de  ferlililê. 
de  richesse,  comme  ou  dit  ailleurs  :  Ce  nest  [)as  le  Pérou. 

Étym.  Montllraull  et  Sdiiil-Dyé  sont  deux  communes  riches 
et  fertiles, -situées  sur  la  rive  gauche  de  la  Loire,  à  l'i  et  15  kil. 
en  amont  de  Blois. 

^lolletoii,  .S///,  (irumeau.  petile  houle  [irotluite  i)ar  la  larine 
dans  une  opération  culinaire  mal  réussie:  T'ne  bouillie  pleine 
de  molletons. 

ih^Y^r.  MoJJet.  un  peu  mou.  Littré  dil  Motions  (|u"il  fait  venir 
de  motte. , 

.^loiiécN  sf.  Pochée  de  larine  ou  de  blé. 

Devons  moire  no  [)ropre  molnée  a  tousiours  poLir  uieni  al  inuliii 
devant  dit. 

Charto  de  1212.  Mnr.  JGO,  f*^  SO,  v.  Ricliol.  (  Godefrov). 

Il  Pa/'  cxt.  sur  la  rive  gauche  de  la  Loire,  le  contenu  d'un 
panier,  d'une  corbeille,  etc.  Mais  ici  nuhiéc  est  peut-être  dit 
abusivement  pour  raànée,  de  manne,  corbeille  : 

Certaines  mariées  de  sel  qu'ilz  avoyent  a  Gueret  de  rante. 

1417.  Arch.  mun.  Guéret.  Soe.  arc/iéol.  de  la  Creuse,  1877,  p.  70. 
La  ville  (Blois)  fit  ses  présens  de  21  Ijouteilles  de  vin,  trois  mânes 
de  pèches,  de  biscuit  et  maspin  et  de  raisins  muscats. 

171().  Noël  Janvier,  Le  Loir-et-Cher  hist.,  1S'.)2.  p.  1 18. 

Étym.  Ancien  franc,  moire,  moudre. 

iMoiiHtreiix,  oii«e,  adj.  Monstrueux,  euse. 

Les  Centaures  étaient  animaux  monstreux. 

J.  DE  MoNTLYARD,  p.  G95,  ap.  Talbcrt,  p.  25ri. 

^loiitée^  sf.  Il  Escalier  :  mot  disparu.  Voyez  \iv. 

Dans  la  montée  dudit  logis. 
21  nov.  1617.  hivent.  Prés,  de  Metz,  p.  25.  Arch.  L.-et-Ch. 
B.  Baill.  de  Blois. 

Aloiitrée,  sf.  ? 

Une  petite  montrée  de  laine  non  blanche. 

19janv.  17GG.  Vente,  f-^  28.  Arch.  H.  Johannet. 

Une  petite  montrée  de  cuir  usée  employé  en  billot  et  autre  harnois 

usage  de  chevaux. 

Ibid.,  f°  38,  v°. 


232  MOQ 

Hloque.»  sf.  Moquerie  : 

Mais  il  leur  est  advis  que  c'est  moeque. 

Bon.  DES  PÉHiERS,  Contcs,  t.  I,  p.  1 40  (AmstercL,  1735). 

Il  Prov.  Au  moqueux  la  moque,  au  bossu  la  bosse  :  Celui  qui 
fait  profession  de  se  mocqver  est  sujet  à  sovffy^ir  la  mocquerie. 
(Oudin.  Cirrios.) 

MoiMlaeliei>  va.  Mordre  légèrement  et  fréquemment,  mor- 
diller: Un  ebeval  qui  mordâche  sa  longe. 

Mortiiaille  (mor-tu-â-^^e),  sf.  Acte  de  décès;  mot  aujour- 
d'hui disparu. 

Registre  des  inortuailles. 

16(30.  Arcli.  mun.  La  Cliaussée-Saint-Victor,  vol.  2. 

Mortuel,  aclj.  Mortuaire,  dans  Drap  mortuel  : 

Une  chappe  de  camelot  noir  et  ung  drap  mortuel  de  velours  noir. 
10  juin   1668.  In  vent,   de    la  g^®  boiste  de   Monteaux. 
Arch.  L.-et-Ch.  E.  688. 

Motte,  sf  II  Motte  de  four,  massif  de  maçonnerie  que  fait 
un  four. 

A  gauche est  une  cuisine  servant  de  fournil,  et  dont  la  motte 

du  four  se  trouve  en  saillie. 

7  sep.  1785.  Arch.  L.-et-Ch.  A.  Justice  de  St-Laumer. 

Il  Être  sous  la  motte,  être  mort  et  enterré. 
Étym.  Gerrn.  /noet,  mot.  petite  élévation  (Littré). 

Miittei>  l'a.  Ameublir  la  terre  autour  des  pieds  de,  butter: 
Motter  des  pommes  de  terre. 

Moueean  fne  se  dit  plus  guère  qu'à  la  camp,  où  on  le  pro- 
nonce mou-sio),  sm.  Monceau. 

Lesquels  grains estoient  battuz  et  nestoiez  en  ung  mouseau 

dans  ladicte  grange. 

1611.  Afï'.  Guig.-Pilorget.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill.  de  Blois. 

Vng  mousseau  de  bled  mesteil  que  lad.  veufve  a  dit  contenir  deux 

muid>. 

1618.  Cur.  et  invent,  de  Beynes,  p.  21,  iOid. 

MoiielieN,  sf.  pi.  Il  Ahsoli.  Abeilles  :  Il  va  soigner  ses 
mouches. 

Moiiclieiix:,  sm.  Mouchoir. 


MUL  233 

lloiifle^  sm.  Mufle  :  Un  moufle  de  chien. 

Etant  aproclié  et  les  voyant  (les  Saints)  ainsi  gras  par  le  moujle  et 
les  mains. 

Motj.  de  parvenir,  II,.l()l. 

Mouillette,  sf.  Sperme. 

Moiileaii  mou-lio,  dans  la  camp.),  sni.  Merluche. 

Pour  cent  de  mouleau,  dix  sols. 
1(3  avril  1774.  Tarif  des  droits  de  subvention  de  la  v.  de  Blois. 
Arcli.  départ.  Affiches. 

Étym.  «  Moulue  ». 

.\loiilue,  sf.  Morue. 

Moulue  au  beurre  frais. 

Rab.,  IV,  32. 

On  a  servi  2  fois  la  semaine  au  monastère  la  moulue,  dont  l'eau  a 

servi  à  saler  la  soupe  des  pauvres. 

1710.  Journ.  des  ch.  remarrj.,  St-Laumer,  fo  .3(1,  v". 

Étym.  Ital.  molua:  mais  il  est  peu  probable  que  le  français  ait 
emprunté  ce  mot  à  l'italien.  Orig.  inconnue. 

Monte,  sf.  Chatte  ;  on  dit  aussi  Moumoute  ;  mot  d'enfant. 

Étym.  Probablement  mouton. 

Moii^^asser,  m.  Remuer  continuellement  et  d'une  façon 
désordonnée  :  Il  ne  fait  que  mouvasser. 
Étym.  Péjor.  de  ((mouver  ». 

Moiivei-,  va.  Mouvoir,  remuer:  Mouver  un  pavé,  la  salade. 
Il  Vn.  Se  mouvoir,  se  remuer,  aller  et  venir. 

Disant  cela,  il  raouroit,  et  prend  un  surplis  qui  était  à  part. 

Moij.  de  parvenir,  II,  100. 

Miiloii,  srn.  Petit  tas  :  Mettre  du  sainfoin  en  muions. 

Sor  le  million  s'est  endormis. 

Renart,  suppL,  ap.  Godefroy. 

Étym.  Meule,  tas  de  foin,  de  paille,  de  fourrage.  En  Blaisois. 
meule  n'est  pas  usité,  on  se  sert  du  mot  bauge,  mais  7nulon  est 
d'un  usage  journalier  pour  désigner  un  tas  de  n'importe  quoi. 

Muloter,  vn.  Faire  «  de  la  petite  ouvrage  »,  s'occuper  à  de 
petits  travaux  :  ne  se  dit  pas  en  mauvaise  part  :  C'est  un  rentier 
qui  passe  son  temps  à  inuloter. 


234  ^rus 

Étym.  Mulot.  C'est  employer  son  temps  comme  un  chien  qui. 
dans  les  champs,  s'amuse  â  déterrer  les  mulots. 

31iiNer9  m.  \\  Tarder  :  C'est  une  fille  hein  adrette  qui  ne 
muse  guère  à  faire  une  «  charge  )^ 

Attendez  un  peu,  s'il  vous  plaît,  que  je  sois  revenue  du  four,  je  ne 

muserai  guère. 

Moij.  de  parvenir,  II,  325. 

Mii«^-i-ai$-iie  (muz-gré-gn').  sf.  Musaraigne,  espèce  de 
souris  des  champs  â  museau  de  taupe. 

Étym.  C'est  l'ancien  museraigne  dont  Ve,  prononcé  fortement 
s'est  transformé  en  {/  : 

Beletes,  fouines,  ratepenades,  museraignes. 

Rab.,  III,  12. 

.^Iiiîii«er>  m.  S'occuper  à  des  vétilles,  en  se  donnant  heait- 
coup  de  mouvement  :  Il  ne  travaille  pas,  il  ne  fait  que  musser. 
II  Fureter. 

Étym.  Lat.  //ais.  souris,  rat. 

.^liii$)!»oiiiiei>  vn.  Musser.  ci-dessus. 

Mii^oi^oiiiieux:,  Miii^.soiiiiier^  s//i.  Qui   aime  à    «   mus- 

sonner  >>. 


^)0(c. 


>r 


isr 


X,  s/ii..  Quatorzième  lettre  de  l"ali)liabel,  se  place  couime 
lettre  euphonique  :  1"  Devant  les  verbes  commençant  par 
une  vo3'elle  (cet  usage  devient  de  plus  en  plus  rare).  2o  Devant 
un,  une,  en,  on,  y  (là)  et  ?/  (à  lui,  à  elle)  :  «  Je  n'aime  bien  les 
gàtiaux.  je  vas  n'aller  en  achiter,  et  après  je  n'irai  en  porter  à 
ma  fillole.  dans  n'itn  penier.  Je  n'en  mangerais  bien  un  petit, 
si  n'on  ne  me  vo3^ait  pas  :  mais  mon  pée  m'a  dit  :  Vas  n'y  donc 
tout  de  suite  et  donnes  n'y  toujou  !  » 

Près  le  pillior  ou  non  met  la  chandelle  delà  marelle. 

8  déc   IGO.j.  Arcli.  miin.  Villel^arou,  vol.  1672,  fp  ll.i,  r". 

Et  pour  luy  auoir  fourny  d'inie  chemisse  lorz  cpje  non  la  ensevely 
la  somme  de  dix  soûls. 

18  sept.  1030.  Cpt«  de  la  Charité.  Eglise  de  la  Chaussrc- 
St-Victor. 

y  remplace  souvent  en  devant  un  verbe  commençant  par  une 
vo3'elle,  par  ellision  du  e  :  «  Vlà  des  gàtiaux,  je  n'  n'achiterais 
bein  ».  Le  premier  n  est  euphonique,  comme  il  est  dit  ci-dessus, 
mais  le  second  est  pour  en  (l'oyez  En.  Chap.  Prélim..  ^  IT. 
PRONONCIA  TION). 

Xaîii,  sjû.  liai  m.  hameçon  :  On  a  deux  nains  pour  un  sou. 
Étym.  On  a  remplacé  l'aspiration  du  h  de  haim  par  un  n 
euphonique  et  au  lieu  de  dire  un  lumn,  on  a  dit  un  n'ain. 

Xaiice,  .s/.  Nasse,  sorte  de  panier  d'osier  qui  sert  à  prendre 
le  poisson. 

Lesquels  alerent  de  nuit  au  molin  de  Courtangis  pour  lever  les 
gommes  ou  nanees  qui  estoient  ans  portes  ou  escluses  de  la  rivière 
dudit  molin  s'aucunes  en  trouvoient. 

l.'JOO.  Duc  ANGE,  Nanca. 

Il  Claie  d'osier,  de  forme  oblongue.  à  bords  relevés,  qui  sert  à 
différents  usages:  Cuire  des  pruneaux  dans  une  nance. 
Étym.  Forme  nasalisée  de  nasse. 

Xappiii,  sm.  Tablier  d'homme  à  bavette  :  ]\Iets  ton  nappin 
pour  vendanger. 
Étym.  Nappe. 


236  NAR 

Xai'i*ées  (iià-rée).  sf.  pi.  Bavardage,  racontage  :  D'un  rien, 
il  fait  des  narrées  à  n'en  plus  finir. 
Étym.  Xarrer. 

XAsîllei*,  m.  Véliller.  s"amuser  à  des  bagatelles,  lambiner. 

NaC'iller,  niiiellare.  yinnellare,  niveler  (s'amuser  à  des  riens). 

OuDiN,  Dictionn. 

Étym.  Xials.  prononcé  nUh,  a  fait  niàser,  et  par  métathése  du 
/,  nàsier,  nasiller. 

Xàï^illeux:,  sm.  Qui  aime  à  *  nasiller  »,  à  lambiner. 

Xaveaii,  Xaviaii,  sni.  Navet. 

Bounias  en  Grec,  se  nomme  en  Latin  Napus.   En  Francoys  Nauet 

ou  Xaueau. 

Comment.,  ch.  63. 

Les  Naueaux  sont  plus  grands  que  les  Nauets. 

01.  DE  Serr)-:,  Théât.,W,l. 

Il  Naviau  fou.  la  br3'one,  bryonia  dioica.  ||  Loc.  C'est  bein 
d'autres  naviaux  !  c'est  une  tout  autre  affaire. 
Étym.  Lat.  napetus,  dim.  de  napus,  même  signification. 

Xàvi-er,  va.  Causer  un  froid  très  vif.  transir  :  Ce  vent-là  vous 
navre. 

Xayei>  (né-ie),  va.  No^^er. 

N'y  ay  garde  de  nayer 

Tant  sçay  bien  le  gué  essayer. 

Rose,  22329. 

Mieulx  s'arde,  ou  se  pende,  ou  se  naye. 

Ibid.,  13810. 

^é^ljarl.  passé  diQ  naître.  ||  P/'or.  Bienbeureux  qui  est  bien 
né,  c'est-à-dire,  qui  a  une  nature  sans  défauts  ;  se  dit,  par  un 
sentiment  de  commisération  blâmable,  pour  excuser  un  cou- 
pable, un  criminel. 

Xeiitîlle,  sf.  Lentille. 

11  faut  dire  de  la  poirée  et  des  nentilles  avec  les  Parisiens,  et  non 
pas  des  bettes  et  des  lentilles  avec  les  Angevins. 

MÉNAGE,  Curios. 

Xetticag-eot,  s/a.  Petit  balai  ou  brosse  de  chiendent  dont 


NU  237 

on  se  sert  pour  iiel loyer  les  «  cageots  »  et  les  autres  ustensiles 
emplo3'és  à  la  confection  des  fromages. 

Xottis«a^e,.s//?.  Action  de  «  nettir»,  de  netloy(n'  les  grains 
et  les  graines. 

Xettii-,  va.  Xettover.  rendre  net. 

Enfans  bien  nettiz. 

Hab.,  III,  13. 

En  telle  sorte  que  le  tout  (tout  le  bois)  soit  bien  abattu  et  neitij. 
1G79.  Vente  de  bois  à  Burv.  BaU.  de  la  Soc.  Amis  des  Arts 
de  L.-et-Ch.y  t.  I,  p.  Oô, 

Il  Absolument.  Netto^'er  des  grains  et  des  graines  au  van  ou 
au  «  tarât  »  :  J'ai  fini  de  nettir. 

.\iaii  (gnoj.  Sut.  Xichet,  œuf  naturel  ou  factice  qu'on  dépose 
dans  le  nid  d'une  poule  pour  la  faire  pondre.  ||  FUj.  Somme  ou 
pièce  d'argent  que  l'on  conserve,  comme  jiour  en  attirer  d'autre  : 
Je  ne  veux  pas  changer  ce  louis-là,  c'est  mon  niau. 

Étym.  Diminutif  irrégulier  de  nid  formé  comme  niée,  nyée 
qui  se  disait  autrefois  pour  nichée  : 

Lequel  suppliant  avoit  une  nijée  de  grans  poucins  bons  a  mangei*. 

l.'WT.  DucANGE,  Nidalis. 

Xitl,  sjji.  Il  Prov.  Quand  les  feuilles  sont  tombées  on  voit  les 
nids  :  se  dit  de  choses  qui  ne  sont  connues  que  lorsqu'elles  sont 
dégagées  d'une  foule  de  circonstances  avantageuses  qui  les 
dissimulaient;  s'applique  surtout  à  une  personne  qui  a  vécu 
dans  le  luxe:  quand  la  gêne  l'oblige  à  réduire  son  train,  de 
toutes  parts  les  dettes  apparaissent. 

Xi^e^  sf.  Niche  :  Une  nige  à  chien. 

Xîg-ée,  sf.  Nichée,  les  habitants  d'un  nid  ou  d'une  «  nige  »  : 
Une  nigée  de  moineaux,  une  nigée  de  «  chiaux  ». 

Xîg-er,  vn.  Nicher,  faire  son  nid.  ||  Se  loger,  par  plaisanterie. 
Il  ]'a.  Niger  de  la  paille  :  se  dit.  lorsque  le  batteur  lève  son  airée, 
de  la  paille  trop  courte  qu'il  arrange  et  masse  avec  le  râteau  de 
façon  à  pouvoir  la  lier. 

Xîjottei»,  rn.  Passer  son  temps  à  vétiller,  à  «  bernasser  ». 
Étym.  Dimin.  de  l'ancien  verbe  niger,  même  signification,  du 
latin  nugari,  même  signification. 


XIN 

Aine,  sf.  Xaine.  ||  AdJ.  Qui  est  de  très  petite  taille  : 
Des  «  balsamines  »  niiies.  ||  La  carotte  iiine.  jeu  de  garçons  dont 
voici  la  description:  Chaque  enfant  prend  son  mouchoir,  le  tor- 
tille en  forme  de  corde  et  fait,  à  Tun  de  ses  bouts,  un  nœud 
solide.  Puis  chacun,  à  tour  de  rôle,  se  plaçant  sur  une  raie 
tracée  par  terre,  se  courbe  et  lance  entre  ses  jambes  ce  mou- 
choir pardessus  sa  tète,  le  plus  loin  ({uil  peut,  celui  qui  Ta 
lancé  le  moins  loin  étant  le  perdant.  Qe  jeu  se  joue  encore  d'une 
autre  façon.  Tous  les  mouchoirs  préparés  comme  il  est  dit  ci- 
dessus  sont  étendus  par  terre,  parallèlement,  en  ligne,  à  l'in- 
tervalle d'un  pas.  Chaque  joueur  doit  franchir  chacun  de  ces 
mouchoirs  à  cloche-pied,  sans  les  toucher,  et  arrivé  au  sien  qui 
est  le  dernier  de  la  file,  il  doit  le  saisir  avec  les  dents,  en  posant 
les  mains  parterre  et  en  restant  toujours  à  cloche-pied.  Puis  il 
se  relève  et  lance  son  mouchoir  derrière  lui  par  dessus  sa  tête. 
Ceux  qui  manquent  à  toutes  ces  prescriptions  ont  perdu. 

Dans  lune  et  l'autre  manière,  les  perdants  sont  condamnés  à 
passer  et  repasser  une  fois  au  milieu  de  leurs  compagnons  formés 
en  double  haie,  qui  les  frappent  à  tour  de  bras  du  nœud  de  leurs 
mouchoirs,  en  épargnant  la  tète  :  c'est  aux  patients  à  i)rendre 
["allure  la  plus  rapide.  Ce  jeu  a  du  bon,  en  ce  qu'il  habitue  les 
garçons  à  n'avoir  pas  peur  des  coups,  mais  il  est  la  ruine  des 
mouchoirs:  aussi  est-il  sévèrement  proscrit  par  les  maîtres 
d'école,  et  surtout  par  les  mamans. 

Xolile,  6Î//2.  Il  Cochon,  porc  à  lengrais  :  «  J'allons  tuer  nout' 
noble  ». 

Étym.  Cette  expression  a.  dit-on,  pour  origine  le  mépris  que 
nos  laborieux  campagnards  professent  pour  les  nobles  auxquels 
ils  comparent  les  pourceaux  à  l'engrais,  parce  qu'ils  vivent 
noblement,  c'est-à-dire  à  ne  rien  faire  i Voyez  Littré,  Gentil- 
homme. Il  5^).  N'est-ce  pas  plutôt  simplement  une  antiphrase 
bouffonne  et  plus  ou  moins  inconvenante,  employée  pour  ne 
jias  se  servir  du  mot  cochon  ?  Voyez  Bèteau. 

Xoeliet,  ette,  «OJ.  Qui  m  le  goût  difficile,  qui  n'aime  que 
les  mets  de  choix. 

Étym.  Origine  inconnue.  Comparez  ïngnocher.  manger 
négligemment  et  par  petits  morceaux. 

Xocîal,  sm.  L'habit,  la  parure  des  jours  de  noces  ou  qu'on 


NOT  289 

portait  le  jour  qu'on  s'est  marié  :  Au  l 'i  JuilhH.  il  sest  mis  dans 
son  nocial. 

X<xMi(l9  shK  II  P)'oi'.  Un  ne  peut  pas  lairc  un  «irous 
nœud  avor  une  petite  corde  :  Il  est  imi)()ssijjle  de  réussir, 
quand  on  a  des  moyens  trop  restreints.  ||  Faire  de 
grous  nœuds  :  prospérer  en  fortune,  en  sanlé  :  «  i;[»aîsan  est 
trop  malheureux.  Jean  Moreau  ;ie  cabaretier)  ne  f  ra  pas  d'gnjus 
nœuds  à  présent  ».  —  En  parlant  d'un  malade  :  «  L'mêd'ein  Ta 
r'tape  un  p'tit  pou  :  c'est  égal,  i  nTra  pas  d'grous  nmuds  ... 

Xo^-ei'  (no-jér*;.  s/jl  Xo3'er  :  Un  grand  noger.  on  di(  aussi 
nouger  (nou-ger'j. 

Étym.  Il  est  probal)le  que  ce  mol  est  de  l'ancienne  langue. 
Ducange  a  nojerms,  et  une  planlation  de  noyers  s'a]>p<dail 
nojeraic  : 

Pour  les  chasteneraies  et  nojeraiea  c'est-a-dire  pour  les  lieux 
complantés  universellement  de  chasteniers  et  de  noiers. 

Oî.  DF  SEiiFîK,  Tliênt.  VI,  cil.  ;!U. 

C'est  le  même  que  noyer.  Voyez  AiiAOE. 

Xcmilu-iller,  tY/.  Couper  le  cordon  ombilical  à  lun  enfani 
qui  vient  de  naître:  :  Cet  enfant  a  été  noml)rillé  trop  court. 

.\4Hiclai1i9  s}n.  Le  même  que  OxDAix.  formé  de  ^ujndaîjt  ». 
comme  «  nain  »  de  haim. 

Xoiivaloîi>.s//^.  État  d'un  bien  non  cultivé  :  Un  «  proparien  ". 
qui  laisse  son  bien  en  nonvaloir. 

X4u-e,  Xoi'liie,  .s7>/'.  Honoré.  Honorine. 

Xm-etiiiu'âiii,  .\4M*itiii*eaii9  n.  oladj.  m.  Coch<)n  d(^  lait; 
mot  disparu. 

Deux  porcs  niasles  noretureaax. 

1()17.  Invent.  prés,  de  Metz.  p.  ôl.  Arcli.  L.-et-Cli.  H. 

Baill.  de  Bîois. 

Dans  les  têts  à  porcs  dud.  logis  a  (?sté  trouvé  onze  porcs  mesneaux 

et  une  truye  estimez  à  laison  de  cent  sols  pièce plus  six  aultres 

petits  porcs  noritureaux  estimez  à  raison  de  xl*  pièce. 

101'.».  Invent.  Hrethon,  ibid. 
Etym.  Nourriture. 

Xote,  sf.  Chant,  musique  :  Francis  connaît  la  note. 

Feu  Pierre  de  >rorvilliers fonda  trois  messes l'une  de 


240  NOU 

requiem  a  noie  au  lundi,  l'autre  du  Sainct  Esprit  a  note  au  mercredi, 
ei  la  tierce  de  Xostre  Dame  sans  note  au  vendredi. 

1383.  Inseript.  tumul.  Église  St-Xicolas,  Blois. 
Elle  ordoneestre  dict  et  célèbre  le  jour  de  son  obiit  XXIIII  messes 
basses  et  deux  a  nolte  auecques  vigilles  et  letanies. 

7  janvier  15Ô4.  Arcli.  mun.  Villebarou.  Vol.  1672,  f"  40,  v". 

Xoiiàîlleiix,  ense,  adj.  Noueux  :  Un  tronc  d'ormeau 
nouâilleux. 

Un  meslier  nouâilleux  ombrage  le  portail. 

RoNS.,  Eel.,  2. 

Xoue,  sf.  Il  Petit  cours  d'eau  :  La  noue  des  Bas-Louets.  à 
Saint-Dvé. 

Abuttant  d'un  bout  aux  Religieux  de  Cisteaulx  la  noue  des  prez 
entre  deux. 

1.511.   Teirier    du  Monceau   (Mer),  f''  1."),   v*^.  Arcli. 
L.-et-Ch.  G. 

Xoiite,  arJJ.  poss.  Notre,  ce  qui  est  à  nous  :  Noute  maison. 

Soûl  comme  on  noute  cochon. 

Xoël  ancien. 

Xoùte  (1^  ^1^  1**)?  ^^dj.  poss.  Le  ou  la  nôtre  :  Ce  n'est  pas 
voûte  tour,  c'est  le  noûte. 

Xozillat^  sm.  Sorte  de  marron  de  qualité  supérieure  sans 
pellicule  ni  cloison.  On  dit  aussi  nouzillat. 

Étym.  Anciennement  on  disait  noiz4llat  pour  petite  noix,  et 
noziUe,  pour  noisette.  Dans  le  pays  d'origine,  cette  châtaigne 
s'appelle  noizillat. 


Ohlier  (dans  la  camp,  o-bei-ié).  va.  Oublier. 

Oblier,  las  !  il  u\miv'obl/e 
Par  ainsi  son  mal  qui  se  deiilt. 
Chascun  dit  bien  :  Oblie,  oblie, 
Mais  il  ne  le  fait  pas  qui  veult. 

Al.  CiiARTiER,  Déb.  du  Récei lie-matin. 

Étym.  Ital.  obUiare,  lat.  oblivisci,  oublier. 

Œillot,  siji.  Dent  canine  de  la  mâcboire  supérieure. 
Étym.  On  appelle  aussi  cette  dent  dent  de  l'œil,  à  cause  de  sa 
situation. 

Oison,  s)u.  Terme  rural.  Petit  tas  fait  de  deux  coups  de 
râteau  dans  un  «  ondain  »,  pour  préparer  et  faciliter  le  bolte- 
lage:  se  dit  de  l'avoine,  de  l'orge,  et  de  tous  les  «  artificiels  » 
coupés  à  graine. 

ÉTYM.  Origine  inconnue,  à  moins  que  ce  ne  soit  une  corrup- 
tion de  l'anc.  franc,  liouelon,  dimin.  de  lioueL  petit  tas. 

One  <nie,  adv.  Où  que  :  «  D'onc  que  tu  veins  ?  »  d"oii  viens- 
tu  ? 

Frère  Jean  lapperceut  et  demandoyt  dond  luy  venoyt  telle 
fascherie.  tx-    tû 

ÉTYM.  Contract.  de  on  donc  que,  mais  dans  Rabelais,  dond 
semble  venir  du  lat.  de  unde,  d'où. 

Oiidaîii,  snu  Terme  rural.  Rangée  de  foin  abattu  par  le 
faucbeur.  On  dit  aussi  nondain. 

Étym.  Origine  inconnue.  L'Académie  dit  andain,  qui  vient 
peut-être  de  Tital.  andare,  marclier. 

Oiifliiie,  sf.  Mesure  de  pré,  espace  que  couvre  un  «  ondain  ». 
Mot  disparu. 
Deux  ondines  de  pré  à  l'entrée  des  prez  (de  Saint-Victor). 
Item  trois  ondines  de  pré,  ioignant  d'aval  a  la   métairie  de  Ville- 

barou. 

12  juin.  1G9G.  Arch.  L.-et-Cher.  G.  Censif  Saint-Victor,  pièce  7. 

16 


•24'^  ONG 

Oii^'iioii,  cs-//^.  Oignon. 

Advint  ung  soir,  luy  et  ces  compaignons 

Pour  leur  soupper,  n'avoient  pas  deux  ongnons. 

BouRDiGNÉ,  Faijeii,  p.  38. 
Oiiqiiis  sm.  Oncle. 

Sou  onqiie  s'en  venit  l'autre  jour. 

Cyrano  dl:  B.,  Péd.joué,  act.  II,  se.  2. 

Il  Le  père  du  mari  de  la  sœur,  ou  de  la  femme  du  frère. 

Oi-boiM  (or-bouè),  sm.  Cépage  qui  donne  un  vin  blanc 
estimé. 

Étym.  Peut-être  pour  Arbois.  chef-lieu  de  canton  du  Jura, 
renommé  pour  ses  vins  : 

Toutes  espèces  de  vignes  comme  Maluoysie,  Muscadet 

Beaulne Arboi/s. 

Rab.,  V,  31. 

D'un  autre  cote,  un  vieux  registre  de  la  Chambre  des  Comptes 
de  Paris,  cité  par  Ducange,  donne  Orbois  comme  localité  de  la 
Champagne. 

Coinssi  I,  S.  Maart  de  Soissons  I,  Chesy  I,  Orbois  I. 

Ducange,  gistam. 

Orellle-ile-Cliat,  sf.  Quartier  de  pomme  séché  au  four  ; 
mêlés  aux  «  poires-tapées  »,  ces  fruits  remplacent  les  pruneaux. 

Étym.  Le  quartier  de  pomme,  en  séchant,  se  recroqueville  et 
prend  un  peu  l'apparence  de  Voreille  d'un  chat. 

Oi*il»aiiiei*9  sm.  Chandelier  pour  F  ^c  oribus  ». 

Oi-il»ii»<  (o-ri-bû).  sf.  Chandelle  de  résine. 

Les  sinapizant  auecques  ung  peu  de  pouldre  d'oribus. 

Rab.,  II   prol. 
Étym.  Origine  inconnue. 

Oi'îllei',  Oi'îIlîei>  sm.  Oreiller. 

Un  or  illier  de  velours  dessouz  sa  teste. 

Al.  CuARTiKR,  Hist.  durog  Cli.   F//,  p.  251. 

Deux  couestes  de  lict  garnyes  de  leurs  travers et  cinq  orilliers 

de  plume. 

1621.  Invent,  de  Beaune,  p.  14.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill. 
de  Blois. 

Oripeaux,  sm.  pi.  Voyez  AuRiPEAtx. 


ORÏ  2Ï>\ 

Oi-iiioii'O,  <li-iiH»iscs  .s/.  Arinuire,  meuble. 

Ormoire  et  armoire. 

CoTGR.,  Dictionn.  (K'mO). 

La  femme,  voila  la  clef  île  Vormoire,  prends  ce  qui  est  à  toy  et 

t'en  va. 

20  vend,  an  IN'.  Reg.  des  délib.  de  la  mun.  de  Villebarou. 

Une  paire  d'ormotses  a  mettre  vaisselle  ayant  six  fenestres  los 

unes  fermant  a  clef  et  les  autres  sans  clef. 

1021.  Invent,  de  Beaune,  p.  7.  Arcli.  L.-et-Cli.  B.  Baill. 

de  Blois. 

Étym.  Le  lat.  armarhim,  meuble  à  mettre  des  armes,  a  dû 
faire  primitivement  armarie,  (trmaire,  puis,  par  cbangemeiit 
du  r  en  /  (qui  se  rencontre  fréquemment),  nlmnric,  nimmrc  : 

Un  almarie  ki  esteit  cl  porche. 

xii°  s.  Rois,  IV,  K),  ap.  Hatzfeld,  Dictionn. 

ensuite  aumaire,  aumoire: 

Puisqu'il  n'a  rien  n'est  qu'une  aumoire. 

Villon,  Petit  Testani. 

et  enfin  par  introduction  dim  /'  euplionique  :  aurmoirr,  or- 
moire.  Cf.  aussi  orteil,  du  lat.  articulus. 

Oi*iie,  sf.  Terme  rural.  Rangée  de  ceps  de  vigne  :  deux 
ornes  accouplées  forment  une  plancbe.  Planter  en  ornes,  c'est- 
à-dire,  par  rangs  isolés,  également  espacés,  se  dit  par  o[)i)(jsilion 
à  planter  en  «  planches  ». 

Une  boisselée  de  vigne  ou  environ contenant   sept   ornes  de 

vigne. 

.30  mars  1.58T.  Arcli.  mun.  de  Villebarou,  vol.  1072.  f"  12,  r". 

On  rencontre  souvent,  dans  les  mêmes  archives,  ce  mot  écrit 
orme. 
Étym.  Lat.  orO.o,  orcUncra,  rang  : 

Ordines  très  vinearum. 

MuRATORi,  Ant.  iialicœ,  173^^,  t.  ô,  col.  ()2U. 

Ortoii,  S7n.  Orteil  :  «  Le  grous  ortou  ». 

Étym.  Lat.  ariiculus,  dimin.  de  artits,  petit  membre. 

Ortotit,  interj.  A  tous  les  jeux  de  «  canette  ».  dans  la  cam- 
pagne, quand  le  joueur  veut  enlever  un  obstacle  qui  se  trouve 
devant  lui.  il  s'écrie  :  Ortout  ! 

Étym.  Probablement  pour  ôte  tout. 


!2ii  ORV 

Oi-valo,   sf.    La    mercuriale,   plante,   merciirialis  annua. 
Il  Orvale  noire,  ansérine  fétide,  herbe  à  la  morue,  chœnopo- 
dium  vu  1  varia. 

On,  roi.  ))wsc.  S'emploie  encore  quelquefois  pour  au  :  Aller 
ou  lit. 

Le  cheuestre  ou  coul,  et  le  coustel  ou  poing. 

Al.  Quartier, VEspérance. 

<Mi(li'ii'9  m.  Moisir,  se  dit  surtout  des  récoltes  fauchées,  des 
pailles,  etc.  :  Si  la  pluie  continue,  les  avoines  ne  vont  pas  tarder 
ti  oudrir. 

Étym.  Ancien  franc,  houldrir,  heudrir. 

Oiiètte  (0  aspiré),  sf.  Ouate  :  Une  camisole  doublée  avec  de 
la  ouétte. 
Étym.  Dim.  de  Tanc.  franc,  oue,  oie. 

IMiîN,  sf.  Petite  ouverture  qui  sert  à  l'aération  d'une  cave. 

Par  Vouije  de  la  cave  je  voy  ceste  servante  accroupie. 

G.  BoucHET,  Serees,  I,  48,  ap.  Godefroy. 

Étym.  A  en  croire  l'orthographe  de  la  citation  ci-dessus,  ce 
mot  viendrait  comme  ouir,  du  lat.  audire,  entendre  ;  ce  serait 
alors  comme  l'oreille  de  la  cave.  N'est-ce  pas  plutôt  simplement 
une  autre  forme  du  mot  liuis,  porte,  ouverture? 

O11J0119  .S/y'/.  Sur  la  rive  gauche  de  la  Loire,  Excavation,  petit 
fossé  fait  pour  certaines  opérations  de  la  culture,  pour  planter, 
par  exemple.  Sur  la  rive  droite.  Tas  de  terre  formé  par  les  dé- 
blais de  cette  excavation. 

Étym.  Pour  aujou,  qui  est  lui-même  une  altération  de  augeon 
{Voyez  ce  mot;,  du  lat.  alvetts,  cavité. 

Oiis,  sm.  Os. 

« 

VeroUez  iusqu'a  Vous. 

Rab.,  I,  5t. 

Où«ei>  va.  User. 

Celle  qui.  bien  dire  je  Vouse, 

Pour  ma  propre  et  très  chère  épouse 

J'aurais  volontiers. 

Bon.  DES  PepvIErs,  Andrie,  act.  I,  se.  4. 

Oîisiei*,  6//1.  Osier.  (Voyez  Pelon. 


OUV  045 

C'est  ung  Crétin,  non  de  jong,  d'ou.sier,  ou  de  festu. 

Fr.  Cn.vRriONNiKR,  Prrf.  des  œiicda  Crétin. 
Un  deiny  boisseau  avec  deux  panniers  d'oazicr. 

1G18.  Cur.  et  inv.  de  Beynes,  p.  8.  Arch.  L.-et-Cli.  li.  Haill. 
de  Blois. 

Oiif!»)*»!^  adv.  Aussi. 

De  la  roine  oussi  qui  tient  ijrrande  teneur. 

Hiif/.  Capet,  V.  12'.)7,  aj».  Tall)ert,  |).  21T. 

Oiitei-,  l'ff.  t)ler. 

Je  t'apprend ray,  si  tu  veux  ni'escouter 

Comment  l'ennuy  d'un  eœur  se  peut  outer. 

UoNS.,  Odes  vetranclt. 

Le  preneur  sera  tenu  faire  ouster  tout  le  sable  et  terre  qui  est  en 

la  moitié  de  la  dicte  pièce  de  pré. 

1571.  Arch.  L.-et-CIi.  G.  20. 

Onvi*a^-o,  s.  Est  féminin  dans  le  Blaisois  :  Do  la  belle  ou- 
vrage, de  la  petite  ouvrage. 

Moi,  Briais,  m'oblige  faire  l'ouvrarje  si-après  mentionnée. 

le""  juin  1792.  Convention  d'ouvr.  Arch.  H.  Johannet. 
Attendu  que  c'etoit  /a  seule  ouvrage  dont  il  s'est  occupé. 

.S()  août  1702.  Re^.  des  délil).  de  la  mun.  de  Villebarou. 


^>*^^'^^4*-<^ 


'A 


Paee  «nie,  loc.  conj.  Parce  que.  attendu  que  :  Je  n'y  vas  pas 

pace  que  je  ne  veux  pas.  —  Pourquoi  que  tu  ne  veux  pas  ?  — 
Pace  que  ! 

Paeoiniîlle,  sf.  Mauvaise  marchandise,  objets  défectueux, 
camelotte.  pacotille. 

Étym.  C'est  la  prononciation  qui  pour  ti,  sous  l'influence  de 
coquille.  {Voyez  cliap.  prélim.  |  PRONONCIA  TION :  TI). 

Pag-ale  (en),  loc.  aclv.  En  désordre,  confusément,  sens 
dessus  dessous. 
Étym.  Origine  inconnue. 

Paillon^  sm.  Bannette,  corbeille  d'osier  destinée  princi- 
palement à  recevoir  la  pâte  travaillée  pour  faire  le  pain.  . 

Plus  deux  barils,  onze  paillons,  deux  buttets. 

Xov.  1789,  Vente  volont.,  p.  49.  Arch.  H.  Johannet. 

Une  ruche qu'un   boisseau  ou  un  paillon  peuvent  d'ailleurs 

remplacer. 

Lect.  de  famille,  Mag.  pitior.,  1872,  p.  261. 

Étym.  On  en  voit  encore  qui  sont  faits  de2)aille. 

Pàilloiiiiée^  sf.  Le  contenu  d'un  paillon  :  Une  pàillonnée  de 
«  pi  lion  »  pour  les  poules. 

Paiii-liost  (pin-liô),  s/n.  Sorte  de  petit  pain  de  boulanger, 
fendu  dans  le  sens  de  la  longueur  et  qui  coûte  un  ou  deux 
sous. 

On  fait  encore  chez  les  Boulangers  à  Blois,  un  petit  pain  sans 
levain,  appelé  Pain-hast,  lequel  se  rompt  aisément  en  deux  portions 
égales.  J'estime  que  c'est  le  vrai  pain  d'oublié  ou  d'hostellage. 

Fourré,  Coût,  de  Blois,  p.  96. 

Étym.  Abrév.  de  hosiellnrie.  en  admettant  l'origine  indiquée 
par  Fourré.  Cependant  on  prononce  absolument  comme  si 
c'était  pain  haut,  quoique,  aujourd'hui  la  forme  de  ce  pain  n'ait 
rieri  d'élevé  :  il  a  pu  en  être  autrement  jadis. 

I^aiii  perdu,  .sm.  Vagabond,  fainéant,  propre-â-rien.  qui 


PAL  247 

ne  gagne  même  pas  le  pain  qivil  mange.  Pai/i/po'dic  est  un  des 
preux  cuisiniers  qui  entrent  dans  la  Truye  pour  attaquer  les 
andouilles.  (Rab.  IV,  40.) 

Primitivement,  c'était  probablement  un  jeu  de  mots,  car  le 
pain  perdu  était  un  mets  fait  de  pain  frit  dans  le  beurre  : 

Lequel  exposant  leiip  répondi  que  il  ne  leur  avuit  que  donner  fors 

un  pain  blanc  et  du  burre, et  lors  entrèrent  oudit  hostel  disanz 

que  ilz  en  feroient  du  pain  perdu. 

i:^Sl.  Arch.  JJ.  12G,  «,  ap.  Godefroy. 

L'ital.  dit  de  même  panperdiUo,  vagabond. 

Faisan^  aime  (pê-zan),  sm.  et  sf.  Pa^^san,  pa3^sanne,  campa- 
gnard :  Les  bourgeois  et  les  paisans.  ||  Cultivateur  :  «  Qu'onc 
que  tu  fais  de  ton  gàs,  un  notaire  ?  —  Moi  !  j'en  fais  un  paisan  ». 
Sa  fille  ne  veut  pas  être  paisanne,  elle  veut  être  lingère. 

Dieu  mit  des  cœurs  de  rois  aux  seins  des  artisans, 
Et  aux  cerveaux  des  rois  des  esprits  de  paisans. 

d'Aubignk,  Tragiques,  p.  175,  éd.  Lalanne. 
Le   nommé   Jacques    Pareau,   dit  Boutour,   estant  interrogé   par 
Bardon  le  jeune  :  Te  voila  icy,  tu  n'as  pas  peur  :  —  Pourquoi  peur  '^ 
les  bourgeois  ne  doivent  pas  se  mesler  avec  le  paisan. 

10  juin  1704.  Arch.  mun.  Saint-Dyé-sur-Loire.  GG.  12,  f"  2.3. 

IJ  Parler  paisan.  le  langage  des  ]  aisans,  de  la  campagne,  le 
patois,  par  opposition  à  parler  bourgeois,  qui  est  le  langage  de 
la  ville,  le  français. 

Étym.  Pour  que  paiscm  ne  compte  que  deux  syllabes,  il  faut 
que  pays  ait  été  monosyllabe.  En  effet,  il  l'est  partout  dans  la 
Légende  de  Faifeu,  de  Charles  Bourdigné  : 

L'amour  du  pays  m'a  fort  entallenté.  p.  20. 

Au  pays  d'Anjou,  tenant  fort  bonne  table,  p.  58. 

Palefei-iiiîei>  sm.  Garçon  d'écurie,  palefrenier  :  Les 
palefermiers  du  haras. 

ÉïYM.  Corruption  (\e  palefrenier  qm  vient  de  i^cilefroi,  cheval 
de  promenade,  sous  l'influence  du  mot  fermier. 

Palle,  sf.  Pelle  :  La  palle  qui  se  moque  du  «  fergon  ». 

L'ung  une  aultre  appelloyt  sa  palle,  elle  le  appelloyt  son  fourgon. 

Rab.,  IV,  9. 

Plus  un  moulin  à  blutter  la  farine onze  paillons,  deux  pâlies 

à  enfourner. 

23  déc.  I78H.  Invent.,  p.  12.  Arch.  Johannet. 


'248  PAL 

Il  Vaime  :  Piler  la  palle,  baisser  la  vanne  ; 

La  nuit  dernière il  baissait  la  pale  d'une  de  ses  roues,  lorsqu'il 

fut  pris  d'un  étourdissenient  et  tomba  dans  la  Sartlie. 

15  sept.  1890.  Petit  Journal,  p.  3,  col.  5. 

Étym.  Ital.  palla,  lat.  pala,  même  signification. 

Palletto,  sf.    Il    Chacun    des    deux   pans    d'une    chemise 
d'homme  :  Etre  en  pallettes,  être  en  chemise. 

Palletret,  sm.  Couperet,  espèce  de  hachereau  à  large  et 
lourde  lame  pour  trancher  et  hacher  la  viande. 

PALTRET  :  m.  A  cleaver.  Blesien  (couperet,  blaisois). 

1(311.  CoTGRAVE,  Dictionn. 
Plus  une  cognée,  un  paîtrait,  un  gouay. 

Xov.  1789.  Vente  volont.,  p.  GO.  Arch.  H.  Johannet. 

Étym.  Littré  diparterct  qu'il  fait  dériver  àe  partir,  partager. 
Mais  si  cette  orthographe  et  cette  ét3"mologie  sont  vraies, 
palletret  est  un  autre  mot  :  Texemple  de  Cotgrave  est  probant. 
Ital.  palla.  pelle,  palle,  et  stretta,  étroite,  étrète.  ce  couperet 
ayant  sa  lame  large  comme  une  pelle  et  mince  comme  une 
lame  de  couteau  ?  Un  autre  outil  du  même  genre,  à  l'usage  des 
bouchers,  s'appelle  feuille,  feuillet. 

Paloiiiie9  sf.  Palonnier  de  herse  ou  de  charrue. 

Trois  rouelles  de  charue,  deux  palonne  aussy  de  charue. 

19  janv.  ITOr».  Vente,  f^  30,  ro.  Arcli.  H.  Johannet. 

Lorsqu'on  laboure  à  deux  chevaux,  on  adapte  un  palonneau 
-.  à  chaque  extrémité  de  la  palonne  et  l'on  attache  le  trait  gauche 
du  cheval  de  droite  au  palonneau  de  gauche  et  le  trait  droit  du 
cheval  de  gauche  au  palonneau  de  droite. 
Étym.  Augment.  de;x//.  pieu,  pièce  de  bois. 

Palf>iiiieaii,  sra.  Petite  palonne  {Voyez  Paloxxe). 

Colin  Gaucliier prist  un  palonnel  de  charrue. 

13X.S.  DucANGE,  y^a/onas. 

Paltret,  sra.  Comme  Palletret. 

I*aiii|iliiiiie9  sf.  Trélle  sauvage  qui  crcit  dans  les  moissons, 
trifolium  arvense.  ||  Apére,  autre  plante  sauvage,  apera  spica 
venti. 


PAR  249 

ÉïYM.  Ane.  franc,  pampe,  feuille,  pétale,  et  pliune  avec  le 
sens  de  duvet,  la  fleur  du  trèfle  sauvage  étant  un  coton. 

Paiic'inii,  sm,  Ponceau,  coquelicot. 

iViiière,  sf.  Le  panais  sauvage,  peucedanum  sativum.  et 
plus  souvent,  par  extens.,  la  carotte  sauvage,  daucus  carotta. 

Paiiiieaii  (pa-nio,  dans  la  campagne),  sm.  Sorte  de  selle 
sans  arçon  ni  charpente,  qui  a  disparu  à  peu  prés  com- 
plètement de  nos  contrées. 

\^\\Q  panneau  avec  ses  estriers. 

1610.  Invent.  Roy,  p.  12.  Arcli.  L.-et-Ch.  B.  Bail),  de  Blois. 
35*^  Deux  panneaux  à  chevaucher,  une  bride  à  hault  mord. 

30  nov.  1782.  Règlement.  Arch.  Hjppol.  Johannet. 

Paiitoiiiiiie,  sf.  Pantomime  :  Vn  paillasse  qui  fait  la 
pantomine. 

Étym.  Forme  altérée  de  panionilmc  venue  du  voisinage  de 
mine,  apparence  du  visage,  d'autant  plus  naturellement  que  la 
physionomie  joue  le  plus  grand  r<Me  dans  la  pantomime. 

Papifiiu,  sm.  Jouet,  se  dit  en  mauvaise  part  :  «  Bourge!  les 
mauvais  gàs  !  qui  voulent  prendre  mon  nocial  pour  yeux  servi 
de  papifou  !  » 

Mais  au  rebours  chacun  en  tait 
Son  plaisant,  s'en  rit  et  s'en  moque 
Et  s'en  joue  à  la  nique  noque 
Ou  pour  mieux  dire  au  papifou. 

J.-A.  DE  Baïf,  Le  Brave. 

Étym.  Painer  fou,  nom  d'un  ancien  jeu. 

Par,  py^ép.  \\  Employée  tantôt  seule,  tantôt  précédée  de  la 
prép.  671.  Vers,  du  côté  de  :  Cherche  la  balle,  elle  est  tombée 
par  toi,  ou  en  par  toi. 

Paraî  (pâ-re),  loc.  interr.  N'est-ce  pas  ? 
Étym.  V owv ijcis  v)X(i?  n"est-il  pas  vrai? 

Pai-apelle,  sf.  Parapet  :  ce  mot  s'emploie  surtout  au  plur. 
Les  parapelles  du  pont  sont  hautes. 

Les  remparts  en  dedans  les  m.urs  des  villes  doivent  estre  larges  de 
vingt  pieds,  scavoir  les  fraises  ou  parapets,  de  cinq  pieds,  où  il  y  a 
des  parapets,  et  quinze  pieds  hors  des  parapeh. 

Nouv.  coust.  rjen.,  I,  p.  1114,  ap.  Littré. 


250  PAR 

Pareil,  culj.  y  Loc.  C'est  du  pareil  au  même,  c'est-à-dire 
c'est  exactement  la  même  chose. 

Pai*rait-l>oii,  Parfalt-hoiine,  adj.  Très  bon,  excellent: 
Du  vin  parfait-bon,  du  parfait-bon  monde. 
Étym.  Parfaitement  bon. 

Pai-îiii-o,  Pai-îouNo,  sf.  Action  de  parier,  gageure. 

Pai-leiiieiit,  s)/).  Conversation,  bavardage,  propos  :  Ils  se 
sont  mariés  tout  de  même,  mais  ça  fait  bien  des  parlements. 

Pour  vostre  honneur  garder  nettement  sans  blasnie  et  sans 
parlement  du  monde. 

Lie.  du  Cil.  de  la  Tour,  CXXIV,  ap.  Godefl'03^ 

Pai*lottei*,  vn.  Se  Pai-lotter,  vr.  Affecter  un  langage 
précieux,  s'écouter  parler  ;  se  dit  d'un  homme  sans  instruction 
qui  veut  faire  le  beau  parleur. 

Étym.  Dimin.  de  parler. 

Parriiia^e,  sm.  Cérémonie,  cortège  d'un  baptême  :  Un 
beau  parrinage. 

Parsîlle,  sf.  Repas  d'apparat  que  le  maître  offre  à  son 
monde  le  dernier  jour  de  la  moisson,  et  le  dernier  jour  de  la 
vendange. 

Comme  le  dimenche  prouchain  avant  la  feste  S.  Mahieu,  le  sup- 
pliant demeurant  a  la  chapelle  en  la  chastellenie  de  Pontoise,  eust 
ordonné  avec  ses  charretiers  et  varies  de  faire  ce  jour  au  soir  leur 
mengier  d'après    aoust,   que   les  laboureurs   du   pais   appellent   la 

parcije. 

lUO.  Arch.  JJ.  100,  ap.  Godefroy. 

ÉTYM.  Lat.  pars,  part  ?  L'ancienne  langue  avait  aussi  parcier. 
qui  prend  part  à,  ce  qui  ferait  de  la  parc?/(3  une  sorte  de  pique- 
nique  ;  ce  n'est  plus  le  sens  d'aujourd'hui.  Il  convient  d'obser- 
ver que,  ici,  le  par  de  parsille  se  prononce  exactement  comme 
le  per  de  persil.  Peut-être  faudrait-il  alors  écrire  persillé,  et 
penser  qu'à  ce  repas  figurait  autrefois  un  plat  où  le  persil  jouait 
un  grand  rôle  comme  condiment. 

Paî^ei*  pa-ze),  va.  et  n.  Donner  à  la  vigne  une  façon  qui 
consiste  à  racler  avec  la  marre  la  terre  du  sentier  pour  la  jeter 
sur  la  planche.  Cette  expression  est  surtout  employée  à  la 
Chaussée-Saint-Victor,  et  à  Saint-Denis:  ailleurs  on  dit  racler. 


PAU  251 

Étym.  Origine  inconnue.  Pas  ?  avec  le  sens  ancien  de 
passage,  sentier  faire  le  sentier? 

Pa.s-iiioiiis,  l(x\  adr.  Enfin,  à  la  fin:  Pas  moins,  te  voilà! 
J'en  suis  pas  moins  débarrassé. 

Étym.  L'exemple  qui  précède  montre  Torigini^  de  cette  lo- 
cution :  Je  n'Qw  suis  pas  vioins  que  débarrassé,  c'est-à-dire,  j'en 
suis  débarrassé  tout  à  fait. 

Pasiwa^-eis  èi*e,  adj.  \\  Oii  il  passe  du  monde:  Un  cbemin 
passager,  une  rue  très  passagère. 

Les  Alpes,  de  plus  longtemps,  ont  esté  passagères  aux  armées  que 

les  Pirenees. 

Fauchet,  Antiq.  Gaal.,  II,  I.  1,  chap.  1  (KUO). 

Passée  (pâ-sée),  s/'.  Passage,  espace  suffisant  pour  pouvoir 
passer  :  Il  y  a  tout  juste  la  passée  d'un  lièvre. 

S'ils  font  de  nouvelles /?as.see.s'  audit  Ijoispour  l'enlèvement  de  leurs 
marchandises,  seront  tenus  les  faire  relever  et  boucher. 

1()79.  Vente  de  bois  à  Burv,  Bull,  de  la  Soc.  Amis  des  Arts 
de  Loir-et-Cher,  t.  I,  p.  BG. 

Pâtée,  sf.  Il  Mouture  destinée  aux  bestiaux,  terme  de 
meunier. 

Patoi  (patoue).  s?n.  Flaque  d'eau,  de  boue  liquide  où  l'on 
«  patouille  ». 

Icelle  femme  tumba  le  visaige  adens   en   ung  petit  patoaeil   qui 

estoit  en  la  rue et  là  en  l'eaue  dudit  patoaeil  estoufïa. 

•  147:3.  DucANGE,  patile. 

I*at<>uillei>  m.  Patrouiller,  marclier  dans  la  boue  liquide. 
Étym.  Péjor.  de  «  patter  ». 

Pattée,  .s/'.  Fleur  des  cliamps.  la  scabieuse  sauvage,   sca- 
biosa  arvensis. 
Étym.  Origine  inconnue. 

Pattei>  va.  Prendre  de  la  terre  à  ses  cbaussures  en  mar- 
chant dans  un  terrain  humide  et  gras  :  I^our  peu  qu'il  tombe  de 
l'eau,  on  patte  dans  les  terres  fortes. 

Étym.  Pa/Ze,  pour  pied. 

Paiiiiielle,  sf.  \\  Pièce  d'assemblage  qui  traverse  le  char- 
til  d'une  voiture. 


252  PAU 

Paiiiiioii,  sw.  Poumon. 

Ou  il  a  mal  de  teste,  de  pis  ou  depoictrine, 
De  polmon  ou  de  foye,  de  costez  ou  d'eschine. 

J.  DE  Meung,  Codic,  169  {Rose,  t.  III). 

Étym.  Ital.  poJmone,  même  signification. 

Paiiiiioiiiqiie^  adj.  Poitrinaire,  qui  a  les  poumons  ma- 
lades. 

Pavois,  .s?;?.  Cible  faite  d'un  disque  de  bois  peint  de  diffé- 
rentes couleurs  par  cercles  concentriques  :  Tirer  au  pavois. 
Joseph  fait  tirer  un  pavois  dimanche,  j'ai  gagné  le  pavois. 

Étym.  Origine  inconnue.  Ital.  pavese,  bouclier. 

PéeliaiMl,  adJ.  ini\  Couleur  de  fleur  de  pêcher,  se  dit  d'un 
cheval  rouan  clair  :  Une  jument  pêchard. 

Ung  autre  cheval  a  poil  peschard. 

IfilO.  Invent.  Bretlion.  Arch.  L.-ët-Ch.  B.  Baill.  de  Blois. 

Pèelieux,  .S//?.  Pêcheur. 

Anne  Richard,  v<^  de  deffunct  Jacques  Pichon,  vivant  peseheux  de- 
meurant aux  Braies,  parr.  de  St-Victor. 

7  avril  1096.  Arch.  L.-et-Ch.  G.  Censif  St-Victor,  pièce  68. 

Peeffiie,  sf.  Bec,  et  aussi  bouche,  mot  badin.  Avoir  la 
pecque  au  hàle.  être  fort  altéré,  un  lendemain  de  noce,  par 
exemple. 

La  nuit  du  29  au  30  d'août  17 17,  le  tonnerre  est  tombé  sur  le  cloché 
de  cette  église,  a  couppé  la  pecque  du  coq. 

Arch.  mun.  MaroUes-les-Blanches,  vol.  1743.     • 

Étym.  Pour  bec. 

PecMfuée,  sf.  Becquée,  bouchée  qu'on  prend  en  rechignant, 
du  bout  des  dents  :  Il  a  pris  une  pecquée  de  soupe,  et  il  est  allé 
se  coucher. 

Étym.  «  Pecque  ». 

Pètlrîx,  sf.  Perdrix  :  Un  nid  de  pédrix. 

Étym.  Lat.  perdix.  même  signif.  Pedrix,  qui  est  formé  par 
métathése  du  r.  a  autant  de  raison  d'être  que  perdrix  dont  le 
second  r  est  épenthétique  :  c'est-à-dire  que  si  nous  avons 
changé  le  r  de  place,  le  français,  lui.  en  a  ajouté  un  second. 

Pée,  sm.  Père  :  Mon  pée,  ton  pée. 


PEL  253 

Pel^-iie,  HTti.  Il  Partie  de  la  douelle  qui,  dans  un  fût,  dépasse 
le  fond.  Il  Fruit  de  la  bardane. 
Étym.  Par  anal,  avec  le  peigne  à  décrasser. 

l*eig'iioii9  sm.  Pignon,  mur. 

Peine,  s/".  i|  Loc.  Il  y  en  a,  ou  il  n'y  on  a  pas  pour  la  i)eine, 
c'est-à-dire,  ce  qu'il  y  a  vaut  ou  ne  vaut  pas  la  peine  qu'on  en 
parle. 

Peiiitiirei>  l'a.  Peindre  :  Peinturer  une  image. 

Si  je  ne  loge  en  ces  maisons  dorées 

Au  front  superbe,  aux  voûtes  peinturées. 

D'azur,  d'esmail  et  de  mille  couleurs. 

Desportes,  Berger. 

Pèle,  adj.  IMeuble.  friable  :  Une  terre  «  linge  »  et  pèle. 
Non  foulé  :  J'en  avais  deux  «  jâlées  »,  mais  deux  jâlées  pèles. 

Étym.  Origine  inconnue. 

Pèle-et-iiièle,  loc,  adv.  Pêle-mêle. 

La  commune  opinion  estoit  qu'on  s'assembloit  pour  faire  un  beau 
banquet  et  puis  paillarder  pesle  et  mesle  les  chandelles  estaintes. 

Th.  DE  Beze,  Hist.  eccL,  1.  II,  p.  120,  éd.  1580. 

Pelei*le,  sf.  Action  de  peler  le  chêne  pour  en  tirer  l'écorce 
destinée  aux  tanneurs.  ||  Taillis  de  chênes  de  15  à  20  ans  ex- 
ploité pour  être  pelé  :  Dans  cette  vente,  il  n'}^  a  pas  de  chênes 
(c'est-à-dire  de  gros  chênes),  ce  n'est  que  de  la  pelerie. 

Peliaii^  s)ji.  Pelouse.  ||  Par  ext.  Abondance  d'herbes  quel- 
conques, friche  :  «  Tailler  sus  le  peliau  »,  c'est  tailler  une  vigne 
en  mauvaise  façon,  dévorée  d'herbe  et  de  friche. 

Étym.  Dimin.  de  l'anc.  franc,  i^e^,  poil. 

Pelîii^  sm.  Le  même  que  Pellvu,  sur  la  rive  gauche  de  la 
Loire.  Pelain  signifiait  autrefois  pelage. 

Et  or  est  de  si  VâM  pelains 
Qu'il  sembloit  qu'il  eust  langui. 

Du  Vallet  aus  XII  famés,  ap.  Godefroy. 

I.  Pelisse,  sf.  Herbe  drue,  se  dit  moins  que  «  peliau  » 
Voyez  ce  mot. 


254  PEL 

IL  Pelisse,  sf.  ]\rorceau  de  peau  de  mouton  avec  sa  laine 
dont  on  garnit  les  sabots  couverts.  les  «  esclots  ». 

Pelle,  sf.  Il  Vanne.  T '()//('.*  Palle. 

Peloii  ^i>lon),  s/)t.  Brin  d'osier  naturel.  On  ne  se  sert  du  mot 
osier,  ou  plutôt  ousicr,  que  pour  pnrler  du  pelon  fendu  spécia- 
lement destiné  à  la  tonnellerie. 

Et  de  les  soustenir  des  vignes)  de  tout  meirien  eiplaons. 

13711.  Arch.  dép.  L.-et-Cli.  G.  87. 
Pour  quarante  joui'nées  d'hommes  qui  ont  tiré  les  charniers,  curé 
les   sanliers   et  ceuilly   les  pions   desd.  vignes  (des  Grois  et   des 
Granges)  au  pris  de  quinze  deniers  tournoys  la  journée. 

1508.  Arch.  Hôtel-Dieu  de  Blois.  Reg.  E'. 

Étym.  Peler,  parce  que  les  brins  se  pèlent  facilement  et  sont 
employés  pelés  par  la  vannerie.  Ronsard  disait  pelasse  : 

Adonc  le  pasteur  entrelasse 
Ses  paniers  de  torse  pelasse. 

RoNS.,  De  la  venue  de  F  Eté. 

La  Maison  rustique  ;;II,  14),  parlant  de  l'involucre  des 
châtaignes,  dit  ([q^  pelons  de  cbastaignes. 

Peloiiiiîère  (plon-nié-re),  sf.  Oseraie,  lieu  planté  de 
t  pelons  ».    Il  Pied  de  pelons. 

On  doit  laisser  la  même  distance  (un  pied  et  demi)  pour  planter 

suit  vignes,  soit  pionnières. 

Fourré,  Coût,  de  Blois,  p.  505. 

On  di.sait  aussi  anciennement  i>Zonn<^/?/e,  plonnoye. 

Mestairie  garnie  de  prez,  grange,  maison,  estables,  tectz  a  bestes, 
plonnofje  et  louche  de  bois. 

3  juin  1106.  Vente  de  Chenonceau,  ap.  Godefroy. 

Voyez  Pelok. 

Pelcitte  (plott'j,  sf.  Il  Appareil  dans  lequel  vient  s'engrener 
la  grande  roue  d'un  moulin  pour  communiquer  le  mouvement 
à  la  meule.  On  l'appelle  aussi  fusée  et  lanterne. 

640  Une  vieille  met  avec  trente  fuzeaux  et  allichons,  une  antienne 
p lotte  de  moulin  fretté. 

30  nov.  1782.  Règlement.  Arch   H.  Johannet. 

Pelou,  sm.  Petit  chien,  se  dit  surtout  en  Beauce.  Cornp. 
Petou. 


PEN  -255 

Étym.  Lat.  ;>//oàî^s  :^  couvert  de  poil,  comme  villosus  a  fait 
vcloiix  (qui  est  devenu  plus  tard  velours). 

Peliii'Oi*,  va.  Enlever  la  pelure,  la  peau,  peler  :  Pelurer  une 
pomme. 

Peiiai'il,  sm.  Nourrain   de  carpe,  petites  carpettes  qu'on 
met  dans  un  étang  pour  le  peupler. 
Étym.  Origine  inconnue. 

Poiieoii  Cpan-cou).  adj.  Qui  porte  la  tête  penchée,  soit 
naturellement,  soit  surtout  par  suite  d'accident  :  Il  a  été  mal 
remis  de  sa  chute,  et  il  est  toujours  resté  un  peu  pencou. 

Et  y  m  .  Pou  r  pench  c  -cou . 

l*oii4lillei>  va.  Suspendre,  pendre  :  Pendiller  une  andouille 
dans  la  cheminée.  ||    Vu.  Etre  suspendu,  pendu. 

l'ay  veu  des  penduz  plus  de  cinq  cens  ;  mais  je  n'en  veis  oncques 

qui  eust  nieilhîure  grâce  en  pendillant. 

Rah.  ,  I,  12. 

Peiidilhielie,  sf.  Quelque  chose  qui  «  pendille  »  :  «  J"avons 
un  poirier  qui  a  de  la  poire  une  rage,  ça  fait  des  pendilloches 
que  les  hranches  en  cassent  ». 

Ma  terière,  ma  pendilloche. 

Rab.,  I,  11 . 

Ce  qui  fut  exécuté  au  détriment  des  pendiloches  qui  furent  levés. 

Moy.  de parcenir,  II,  GO. 

Peiuliiiieiit^  prép.  Pendant:  Pendimentce  temps-là. 

Étym.  Pendant  n'est  pas  autre  chose  qu'un  adjectif  dérivé  de 
pendre  ;  pendirnetif  est  une  forme  adverhiale  dérivée  du 
même  verhe. 

l*eii(U»i'eillo,  sm.  Pendant,  houcle  d'oreille,  ne  se  dit  plus 

guère. 

Deux  pandoreilles  d'or  emaillé  ayant  chascun  dix  petits  diamants 

fins. 

Août  1018.  Invent.  Botliereau.  Arcli.  L.et-Ch.  B.  Baill. 

de  Blois. 

Peiielle,  sf.  Vétille,  ohjet  sans  valeur. 
Étym.  Lat.  pannulus,  haillon,  guenille. 

Penelliei*,  sut.  Vétilleur,  «  aricandier  »,  «  proparien  ». 
Étym.  «  Penelle  ». 


•256  PEN 

Peuei-ée,  sf.  Le  conlenu  d'un  «  penier  »  :  Une  penerée  de 
pommes. 

Peiiîei»  (les  pa^^sans  prononcent  pegn-gne),  S7)i.  Panier. 

Apres  avoir  a  poinct  desieuné  alloyt  à  l'ecclise,  et  luy  portoyt  on, 

dedans  un  grand  penier,  un  gros  breuiere. 

Rab.,  I.  -21. 

Feiiiiette,  sf.  Sorte  de  grossier  couteau  de  bois  dont  le 
vigneron  se  sert  pour  dépatter,  décrotter  son  outil. 

Oings  la  char  de  cel  oysel  du  fiel  avec  une  permette. 

Modiis,  f*5  80,  r°,  ap.  Godefroy. 

Étym.  Dimin.  de  penne,  du  lài.  penna,  grosse  plume  d'oiseau. 
On  appelle  encore  couteaux  les  plumes  des  oiseaux  de  proie. 

Peiiteeoùte,  sf.  Pentecôte  :  Prov.  A  la  Pentecoûte,  aux 
grouselles  on  y  goûte. 

Chappel  de  fleurs  que  moult  peu  couste 

Ou  de  roses  depenthecouste. 

Rose,  2100. 

Il  Plante  sauvage  qui  pousse  communément  dans  les  fossés  et 
sur  le  bord  des  chemins  et  qui  fleurit  vers  la  Pentecôte. 
orchis  hircina. 

Peiitoîi»  (pan-toi).  S7n.  Instrument  de  tueur  de  porcs,  consis- 
tant en  une  pièce  de  bois  solide  et  légèrement  arquée  qui  lui 
sert  à  suspendre  la  bête  pour  la  dépecer. 

Un  pentouer  a  pendre  draps. 

13.")0.  Arch.  JJ.  87,  ap.  Godefroy. 
Un  pendouer  a  pendre  bestes. 

1 110.  Arch.  .]J.  172. 

Pepette,  sf.  Soupe,  bouillie,  mot  d'enfant. 

Une  manière  de  grux  bien  cler,  a  mode  de  potage,  qui  est  fait  de 
grus  d'avoyne  et  de  pain  nommé  des  papettes. 

0^(jt'.  claust.  de  S .  Oyan,  ap.  Godefroy. 

Étym.  Dimin.  du  lat.  poppa,  bouillie,  mot  conservé  dans 
plusieurs  provinces,  et  voisin  de  papin,  bouillie,  dans  l'an- 
cien français. 

Pepîti-e,  s  m.  Pupitre. 

Ung  autre  petit  coffre  de  bois  de  chesne  faict  en  pepistre. 

1G17.  Invent.  Delagrange,  p.  5.  .\rcli.  L.-et-Ch.  B.  Baill, 
de  Blois. 


PER  257 

Deux  cassettes,  ung  pepîttre,  le  tout  de  fousteau. 

1017.  Invent,  présid.  de  Metz,  p.  10,  iOid. 

Poqiiiot,  €>te,  adj.  Tout  petit  :  Il  est  trop  pequiot  pour  l'aire 
un  soldat  :  mot  badin. 
Étym.  Diniin.  de  petil,  qui  se  prononce  ici  souvent  pc(iuL 

I*ei-c*onv,  s  m.  Sorte  de  gros  foret  qui  sert  à  percer  les  bondes 
des  futailles. 

'S  perceux  à  bondes  de  poinçons. 

Il  nivôse  an  II.  Arch.  mun.  de  St-Denis-sui'-Loire. 

Perche  (parche),  sf.  \\  Longue  pièce  de  bois  qui  est  un  des 
principaux  organes  de  la  cbarrue. 

Pei'pi^*iiaii9  S7n.  Sorte  de  verge  de  fouet  :  el'ai  acheté  un 
bon  Perpignan. 

Étym.  Perinonan,  chef-lieu  des  P^Ténées-Orientales,  où  l'on 
trouve,  sans  doute,  le  micocoulier  de  Provence,  celtis  auslra- 
lis,  d'où  Ton  tire  ces  manches  de  fouet. 

Ferré,  sin.  Partie  d'un  chemin  ou  d'une  route  qui  est  garnie 
de  pierres  ou  de  pavés  :  Marcher  sur  le  perré.  ||  Revêtement  en 
pierre,  dans  un  endroit  quelconque:  Faire  un  perré. 

Six  mil  neuf  centz  soixante  et  dix  huict  tomberees  de  moy- 
sons  [sic),  non  comprins  en  ce  les  quartiers  de  pierre  dure,  pour 
faire  les  perres  dudit  jardin. 

1553.  Cp*e  de  Diane  de  Poitiers,  ap.  Godefroy, 

Perrette,  sf.  Oie  :  Mener  les  perrettes  au  champ. 
Étym.  Pour  Pierrette,  nom  de  femme,  comme  on  appelle  la 
pie  Margot,  Marguerite. 

Perreyer,  va.  Faire  un  perré  à  :  Perreyer  un  fossé. 

Perreyeiir,  srn.  Ouvrier  qui  fait  les  perrés. 

Les  perrayeurs. 

1410.  Arch.  mun.  d'Angers.  CC.  3. 

Perrière,  sf.  Carrière,  lieu  où  l'on  tire  de  la  pierre. 

Paris  est  environné  de  toutes  parts  de  perrieres  souterraines,  que 
le  peuple  appelle  par  corruption  carrières. 

Est.  Pasquier,  Recher.,  IX,  2  (1665). 

Le  marc  qui  est  déposé  dans  laperrière. 

15  vent,  an  111.  Reg.  des  délib.  de  la  munie,  de  VUlebarou. 

17 


258  PEU 

Pei'i'oii,  sjji.  Roc  de  peu  d'étendue  qu'on  rencontre  dans  les 
champs  :  Mon  «  soi  »  s'est  cassé  contre  un  perron. 

Dreche  l'amont,  sus  un  peron  le  fiert. 

(Lève  son  épée,  la  frappe  sur  une  grosse  pierre). 

Raimrf.rt,  Ogier,  v.  8546,  ap.  Godefroy. 

Étym.  Augm.  de  pierre. 

l»ei-!*oiiiie  (par-se-ne\  sf.  Personne  :  Je  ne  connais  per- 
senne  :  il  y  a  des  persennes  qui 

Et  pensez  vous  don  que  set  un  parsenage  comme  les  autres  ? 

Cyrano  de  B.,  Pédant  Joué,  Act.  V,  se.  8. 

Étym.  Lat.  perso/ui,  masque.  La  mutation  de  o  en  e  est  très 
ancienne  :  en  remplace  on  dans  tout  le  Roman  de  la  Rose. 

l»ei-J!»îlle,  sf.  Comme  Parsille. 

l»erNÎllet,  s/n.  Sorte  dlierbe  des  champs,  le  carvi  des 
moissons,  carum  segetum.  et  plus  souvent,  par  extens.,  la  ca- 
rotte sauvage,  daucus  carotta. 

Pei'.'snNei',  va.  Pressurer. 

ÉTYM.   Voyez  chap.  prélimin.,  §  H,  PROXOXCIATIOX :  R. 

Pei-.NUNa^-e,  srn.  Action  de  «  persuser  ».  |i  Vin  qui  coule  du 
marc  pressuré,  par  opposition  à  mére-goutte. 

l^ei-tiiits'iilleN,  sf.  pi.  Garniture  de  grelots  attachée  aux 
harnais  d'un  cheval:  C'est  un  méchant  «  bouchâillon  »  qui  passe 
avec  ses  pertintâilles. 

Étym.  Per,  ber  préf.  péjor.  et  tinter  avec  le  suffixe  aille  qui 
accentue  le  sens  péjoratif. 

I*esai-tl,6///.  Fourrage  de  pois,  lorsque  le  fruit  en  est  enlevé. 
Il  Par  extens.  fourrage  de  haricots  qu'on  appelle  aussi  pois. 

Le  suppliant se  muça et  se  bouta  dedens  un  tas  de  pesaz. 

1375.  DucANGE,  pesait. 

(Six  pèlerins)   s'estoyent  mussez   au  iardin   dessus  les  poyzards, 

entre  les  choux  et  lectues. 

Rab.,  I,  38. 

Pesei>  va.  et  n.  La  syllabe  pe  se  prononce  toujours  peu, 
même  quand  la  S3ilabe  qui  suit  est  muette  :  .Je  peuse.  tu  penses, 
etc.  Il  Prov.  La  culotte  pesé  plus  (ou  moins)  que  le  cotillon,  se 
dit  d"un  homme  qui  épouse  une  femme  plus  pauvre  ;ou  plus 
riche)  que  lui. 


PET  '2bU 

Pes^iS  ^■"<.  Terre  préparée  pour  servir  de  mortier:  pisé. 
Mot  disparu. 

Plus  paje  à  Jean  Lefort  trente  trois  sols  pour  avoir  fourni  un  cent 

de  brique  et  trois  asnées  de  pessez^  pour  le  fourneau  tic   la  cloche  de 

la  chapelle. 

1707.  Cp*""  de  la  marelle.  Fahr.  de  laChaussée-St-Victor. 

Pestilloii,  sr/i.  Petite  pustule. 


Petai-d,  s'/)i.  Il  Jouet  fait  dun  bout  de  sureau  dont  on  a  enlevé 
la  moelle,  et  qui  lance,  par  compression  et  avec  explosion,  un 
petit  bouclion  défilasse.  On  appelle  aussi  ce  jouet  canon. 

Pètée,  sf.  Danse,  quelle  qu'elle  soit  :  «  Veins  donc  danser 
eune  pétée  »  ;  se  dit  en  badinant,  surtout  sur  le  territoire  de 
Villebarou. 

Étym.  «  Peter  ». 

V 

I*ot€*i>  m.  Mettre  le  pied:  «  Il  m'a  pête  sur  le  pied  ;  j'ai 
pête  dans  la  boue  ».  L'ancienne  langue  avait  petler.  dans  le 
sens  de  marcher,  aller  et  venir. 

S'en  \\x\i  petier  en  la  place  devant  le  chastel tant  alla  et  vint 

en  petiant,  que  le  chastelain ouvrit  la  porte. 

Froissard,  Chron.,  I,  p.  204  (1N21). 

Étym.  Lat.  pes,  pedem.  pied. 

Petonv,  eiifse^  sm.  ei  sf.  \\  Fig.  Poltron,  couard:  Il  s'est 
sauvé  comme  un  péteux. 

Étym.  C'est  une  extension  du  sens  figuré  de  péteiw  qui.  en 
français,  signifie  celui  qui  a  fait  une  saleté,  une  malpropreté  : 

On  le  chassa  comme  un  péteux. 

Tall.  des  Réaux,  V,  p.  101. 

Dans  le  sens  blaisois.  on  dit  ailleurs  foireux;  péteux  est  i)eut- 
être  moins  bas. 

Petit,  sra.  Un  petit  :  un  peu,  une  petite  quantité. 

De  l'aneth  on  faict  huylle  laquelle  est  ang  petit  plus  chaulde. 

Comment.,  chap.  IX. 

Attendons  un  petit. 

Bon.  DES  Periers,  Cymb.,  I,  p.  3.3. 

Pétoiiiiei»,  m.  Faire  beaucoup  de  petits  pas  dans  un  petit 
espace  :  pétonner  est  à  peu  prés  piétiner,  sans  le  sens  actif. 


'260  PET 

Et  moy  tantost  de  pistonner. 

Villon,  Franc  archier. 

L'asne  portoit  d'ung  sainct  la  chasse, 

Et  volant  chascun  prosterner, 

Cuyde  que  ce  pour  lui  se  lace: 

Si  pense  ja  tout  gouverner. 

Mais  sur  ce  on  le  vint  bastonner. 

En  luv  disant  niotz  de  telle  sorte: 

Sus,  baudet,  il  fault  pietonner  : 

Tu  n"es  pas  sainct,   mais  tu  le  porte. 

J.  Lefevrf,  Eniùl.  cVAIciat,  ap.  Godefroy. 

Il  n'y  a  qu'à  la  Comédie-Française  et  au  Conservatoire  que  les 

hommes  bafouillentàlasoixantaine,  en  branlant  la  tète,  et peionnent, 

le  dos  rond,  les  jambes  molles,  avec  des  accidents  séniles. 

Alp.  Daudet,  Sapho,  p.  225. 
ï^TYM.  Fréquent,  de  a^  i)ctcr  ». 

Peton,  S/Il.  Chien,  toutou,  mot  d'enfant. 

A  quinze  ou  vingt  jours  de  là,   revint  le  notaire  aussi  gai  peton 

résolu,  comme  une  brebis  tondue. 

Moy.  de  parvenir.  I,  IIG. 

Étym.  Origine  inconnue. 

Peu,  adv.  \\  Pour  si  peu  !  loc.  adv.  exprimant  l'affirmation 
par  ironie  :  Tu  dis  du  mal  de  cet  liomme-Ià.  et  tu  ne  le  connais 
seulement  pas  !  —  Pour  si  peu  î  (s'-ent.  que  je  le  connais), 
c'est-à-dire  je  le  connais  très-bien. 

Pliy^»ieîeii,  s/n.  dans  la  campagne.  Prestidigitateur,  esca- 
moteur, quelque  peu  sorcier.  Pour  nos  paysans,  le  blaisois 
Robert-Houdin  est  le  i)lus  grand  des  physiciens. 

Pliy.««»îque,  sf.  du  lis  la  campagne.  Prestidigitation  avec  une 
nuance  de  sorcellerie. 

Quoniam  autem  et  phisicas  ip/iisica  vocantur  illa  in  quibus  causée 
occultée  sunt)  et  ligaturas  circa  se  habere  multi  volunt. 

xiii^  siècle.  DucANGE,  physiea. 

Piailler,  va.  et  n.   Gronder,  réprimander  avec  vigueur  : 
Polisson,  ta  mère  va  te  piailler,  ou  va  piailler  après  toi. 
ÉtYM.  Pie  ?  crier  comme  une  pie  ? 

Plan,  sf.  Fille  débauchée,  femme  perdue. 
Étym.  h-dii.peUex,  même  signification  :' 


PIC  261 

Piaille^  sf.  Terme  bas  et  injurieux,  le  iiiènie  que  Piâu.  En 
Beauce,  outre  ce  sens,  piaule  signifie  :  Brebis  ciiéti ve,  maladive, 
de  mauvaise  venue.  Est-ce  le  même  mot  ? 

PiaiiUiii,  srn.  et  f.  Quémandeur,  ({uémandeuse.  qui  mendie 
en  geignant. 
Étym.  Piauler,  pleurniclier.  en  parlant  des  enfants. 

Piaiiteis  ru.  Piauler,  en  parlant  dos  petits  poulets. 
Étym.  Onomatopée. 

Plantre  (piô-te),  sf.  Gouvernnil  d'uno  embnrontion  et 
surtout  d'un  bateau  de  la  Loire. 

Fuyons.  Tourne  visaige.  Vire  la  peautre,  fds  de  putain. 

Rab.,  IV,  .").">. 
Qui  est  le  souverain  i-eniède,  la  clef  de  la  l^esongne,  \a peautre  du 
navire,  le  manche  de  la  charrue. 

N.  DU  Fa  IL,  Propos,  riist.,  p.  -V;, 

ÉTY^[.  Origine  inconnue.  Dans  Tancien  français  peaultre. 
comme  poultrain,  signifiait  jeune  cheval;  la  jeune  jument 
s'appelait  i>oi/i^rc,  d'où  notre  vïioi  poiUre,  pièce  de  bois.  Par  une 
semblable  dérivation  peaiiltre  ne  serait-il  pas  l'origine  de  notre 
j)eaiitre  ou  picmlre  ? 

Pîcassé,  ée,  aclj.  Tacheté,  moucheté  et  surtout  marqué  de 
petite  vérole. 
Étym.  Fréquent,  de  piqué. 

PîeUet  (piche),  S7n.  Pot  à  vin.  |i  Le  contenu  de  ce  pot  :  Un 
pichet  de  vin  blanc. 

Dementres  me  faites  livrer 

Deux  beax  pichers  de  beau  vin  cler. 

Rom.  de  Partonoper^  ap.  Duc,  picariara. 

Étym.  Ital.  blcchiere.  verre  à  boire,  pecchio,  pecchero,  grande 
tasse  à  boire,  bas-lat.  hicarium.  piccu'iurn.  môme  signification. 

Pielietée,  sf.  Le  contenu  d'un  «  pichet  ». 

Pîeot,  sm.  Il  Pointe  de  fer  qui  se  trouve  au  bout  du  manche 
de  la  faux. 

Pierevelle  (pi-ker-vei;,  sf.  Pie-griéche.  Picrevelle  «  mar- 
gottée  »,  la  pie-griéche  grise. 
Étym.  Pie  cruelle. 


202  PIE 

Pîëee,  sf.  Il  Palet  du  jeu  de  bouchon  fait  ordinairement 
d'une  vieille  pièce  de  monnaie. 

Pîéeot,  S//K  Plante  sauvage,    renoncule  rampante,  ranun- 
culus  repens. 
ÉïYM.  Pour  pied  de  coq. 

IMetl-cli-oît,  s/ji.  «Orne»  de  vigne,  dans  la  longueur  du 
«  raj'age  ».  qui  sert  de  clôture  à  une  vigne,  et  même  à  un  champ. 

lȔei'i-e,  s/.  Il  Prov.  Faire  battre  les  pierres  contre  les  cail- 
loux, se  dit  d'une  personne  qui  par  son  extrême  médisance 
arrive  à  faire  fâcher  les  uns  contre  les  autres  les  gens  les  plus 
paisibles  :  C'est  une  langue  de  vipère,  elle  ferait  Ijattre  les 
pierres  contre  les  cailloux. 

Pîei»i*î,  Pierrot,  spr.  Pierre,  nom  d'homme. 

Pîfolet,  sm.  Duvet,  poil  follet  :  Un  petit  moiniau  qui  n'a 
encore  que  du  pifolet. 

Pî§-i»a!§,  S771.  «  Patoi  »  de  boue  grasse  et   liquide  :  Enfants, 
je  ne  veux  pas  que  vous  «  faisiez  »  du  pigras  à  ma  porte. 
Étym.  Orig.  inconnue. 

Pîg-rasser,  m.  Faire  du  «  pigras  ». 

Piler,  va.  ||  Piler  la  pelle,  abaisser  la  vanne  d'un  cours 
d'eau,  d'un  étang. 

Pilette,  sf.  Pilon  de  bois  à  long  manche  qui  sert  à  piler  les 
raisins  dans  la  ««  jàle  ■». 

Pilez  d'une  pilette  de  bois. 

xv«  s.  Ménayier,  II,  ô,  ap.  Littré. 

Pilloii  pi-ion\  stn.  Épis,  grains  incomplètement  battus  qui 
restent  après  le  «  nettissage  »  du  blè. 

Des  pailles,  pillons,  feurres  et  estraings  néant  pour  ladite  année 
pour  ce  que  le  dit  capitaine  les  a  pris  pour  ses  chevaux. 

1 12ÎI.  Cp*"   de  la  grange  d'Yenville.  Arcli.   Loiret, 
t.  II,  f«  112. 
8°  Seront  tenus  les  preneurs  de  laisser  le  dit  lieu  et  métairie  bien 
et  duement  engratté  de  tous  agrats,  comme  paille,  fourage,  balle, 
poux,  pillons  et  foins. 

30  juillet   17S7.    Bail   de  la  Ferlantorie.    Arcli.    H. 
Johannet. 


PIQ  263 

Étym.  Ducange  donne  spilo,  inlo,  pillo,  pUiimen,  piletum, 
piUonmm  et  enfin  pilio  :  Pvrgarncntiim  fritmeati,  scit  S2)icœ 
rémanentes  post  ventilationem  ;  c'est  la  définition  exacte  de 
l'objet.  Ces  formes  diverses  ne  sont  que  des  traductions  plus  ou 
moins  heureuses  du  français  pUlon,  mot  qui  est  bien  de  nos 
contrées,  cartons  ses  équivalents  latins  (sauf  pflumen  et  pile- 
tum,  qui  traduisent  sans  doute  des  vocables  analogues)  pro- 
viennent des  cartulaires  de  l'abbaye  de  Fleury-sur-Loire  et  de 
l'église  de  Chartres  de  la({uelle  dépendait  le  Blaisois  :  ce  qui 
explique  comment  Ducange.  qui  était  d'Amiens,  et  J).  Carpen- 
tier.  qui  était  de  Charleville.  ne  l'ont  pas  connu.  Aussi,  mal- 
gré Ducange  et  les  vieux  glossaires  cités  i>ar  lui.  qui  font 
dériver  ce  mot  de  pila,  pilare,  piler,  liattre  le  blé),  on  peut 
croire  que  pillon  est  le  même  mot  que  épillon,  petit  épi,  ou 
plutôt  mauvais  épi:  c'est  éplllet  (pilebnn?)  qui  signifie  petit 
épi  : 

Que  (le   tout  cest   grain  c'on  nienoit   en   se  grange  ke   li   paille 

et  li  estrains  (paille  de  blé)  et  li  gruins  (halles),  et  li  espei/lon  en  es- 

toient  sien. 

Juillet  1211.  Arch.  Nord. 

.  Dans  cette  citation,  tirée  du  dict.  de  F.  Godefro}'.  espeillon 
n'est  pas  expliqué,  mais  il  semble  bien  être  notre  pillon. 

Piiieaii9  sm.  Sorte  de  cépage  :  Pineau  blanc,  pineau  rouge, 
pineau  d'Aunis. 

Des  pineaulXy  des  fiers,  des  muscadeaulx. 

Raiî.,  I,  2"). 

Étym.  Pin,  le  raisin  a  la  forme  d'une  pomme  de  pin. 

Pî€>te,  sf.  Trou  fait  à  un  «  moine  »  par  la  pointe  d'un  autre 
moine.   Voi/ez  Moine. 
Étym.  Orig.  inconnue.  Peut-être  altération  àe pointe? 

Pîpei*,  rn.  Il  ne  pipe  pas,  il  n'a  pas  pipé  :  il  ne  desserre  pas 
les  lèvres,  il  n'a  pas  répété,  il  est  resté  muet. 

Étym.  Piper  se  dit  du  petit  cri  que  font  entendre  les  poulets  ; 
il  est  ici  inusité  en  ce  sens. 

PîiHie,  sf.  Il  Pièce  de  pique,  «  pièce  »  à  bords  refoulés  et 
dentelés  qui  reste  comme  piquée  à  l'endroit  où  le  joueur  l'a 
lancée. 

Pîcniei*,   m.  Il  Enfoncer  les  «  charniers  »  dans  les  vignes  : 


264  PIQ 

Pique.  Denis,  la  terre  est  molle.  |1  Au  jeu  de   bouchon,    jouer 
avec  la  pièce  de  «  pique  ». 

Pîqiieron,  s/n.  et  f.  Enfant  taquin,  se  dit  surtout  d'une  petite 
fille  :  «  Laide  est  bein  piqueron  ». 

Étym.  Dans  l'ancien  français,  piqueron  était  s^aionjaiie  de 
piquant  : 

Les  hayes défendant  par  leurs  piquerons  le  passage  à  gens  et 

01.  DE  Srrre,  Théât.,  VI,  chap.  30. 
Piquette,  sf.  Petit  piquet  :  Une  piquette  en  bois. 

Picfiioii  (pi-kion),  sm.  Piquant,  dent. 

Plus  trois  herses  k  piquons  de  bois. 

23  déc.  1788.  Invent.,  p.  17.  Arch.  H.  Johannet. 

Pis  (pi),  adi\  de  temps.  Puis:  Et  pis  après?  (è-pi-a-prée). 

Pîsifue  (piss-ke),  conj.  Puisque. 

Pisseux,  sm.  Petit  coussin  fait  de  balle  d'avoine  qu'on  met 
sous  un  petit  enfant  dans  son  «  bers  ». 

Pîssotièi-e,  sf.  Morceau  de  chair  découpée  dans  une  certaine 
partie  du  corps  d'un  porc  et  que  l'on  conserve  pour  graisser  les 
outils,  surtout  les  scies. 

Elle  ne  te  servira  que  de  pissotière. 

Rab.,  III,  27. 

Pîtciis  (pi-toâ),  adj.  m.  Chat  pitois,  putois. 

Nous  faisons  chercher  partout,  si  c'estoit  point  la  fouine,  ou  le 
pitois,  qui  mangeast  nosdites  poules. 

Des  Accords,  Bigarr.  le  1.  des  Escraig.,  f»  41  b.  Paris,  1615. 

Piti-aiiclie,  s'/jk  Outil  de  cultivateur  dont  le  fer  se  termine 
dun  bout  par  un  pic,  de  l'autre  par  une  tranche. 

Il  luy  sera  fourni  un  py-tranche  et  une  mauvaise  pelle  de  bois. 
11  vont,  an  III.  Reg.  des  délib.  de  la  inun.  de  Villebarou. 

Il  Chapeau  pitranche,  ou  simplement  pitranche,  ancien 
chapeau  de  nos  grands-pères,  dont  le  bord,  par  derrière,  était 
légèrement  relevé  en  pointe,  et  par  devant,  étalé  et  rabattu. 

Pitrtiiiilla^e^  s/n.  Action  de  «  pitrouiller  ».  ||  Mélange  dé- 
goûtant de  choses  disparates  :  Faire  des  pitrouillages  dans  son 
assiette. 


PLA  265 

Piti'oiilllei*,  vn.  Patauger  dans  l'eau  bourbeuse. 
Étym.  Autre  forme  de  patvovAller. 

Plaoai'cl,  sni.  \\  Surface  disposée  le  long  d'un  mur,  sur  un 
passage  public,  pour  recevoir  les  publications  administratives 
et  les  afflcbes. 

Étym.  Plaquer. 

I.  IMaee,  sf.  \\  Aire  d'une  cbambre  :  Elle  lave  sa  vaisselle 
dans  le  mitan  de  sa  place. 

Il  faut  refaire  Va. place  de  la  cuisine  six  pieds  en  carré,  renduire  les 
murailles  d'icelle. 

15  avril  1GG8.   Devis  p*"  le  prieuré  de  Mesland.  Arch.  L.-et-Ch. 
E.  688. 

IL  Place  C^"0  *l^?  ^oc.  adi\  Au  lieu  de. 

Ces  diables  en  place  (de  Proserpine)  bientoust  sortiront. 

Rah.,  III,  20. 
Un  concert  a  eu  lieu  dans  la  maison  du  Préfet,  et  le  citoyen  Pelliz- 
zarri  a  obtenu  un  fusil  pour  prix  du  concours  de  musique,  en  place 
de  la  lutte,  qui  n'a  pu  avoir  lieu  faute  de  concurrents. 

25  mess,  an  VIII.   Proc.-verb.  du  Préf.  de  L.-et-C. 
Arch.  L.-et-Ch. 

Plaine,  .s/".  ||  Plane,  outil  qui  sert  à  planer,  à  aplanir  le  bois. 

Une  hachette,  une  gouge  quarrée,  une  plaine. 

1.391,  DucANGE,/)/anrt. 

Plaiiiii^^  (plâ-mus).  sm.  Coup  donné  avec  la  main,  gour- 
made.  soufflet. 

Il  lui  a  baillé  une  belle  planiuze,  ou  un  beau  soutîlet,  et  quelque 
semblable  coup  sur  le  visage. 

L.aNoue.  Dict.  des  rimes,  p.  118,  édit.'15îK). 
Elle  faisoit  dépouiller  ses  dames  et  filles  et  les  battoit  du  plat  de 
la  main  avec  de  grandes  claquades  et  planiussades  assez  rudes. 

Brantôme,  VII,  255  (Foucault,  1822). 

Étym.  Lat.  palrrms,  pahna,  paume  de  la  main,  par  transpo- 
sition fréquente  du  /  .' 

Le  suppliant  ayans  tousjours  ses  mains /j/amees  soubz  son  mantel. 

1.370.  DucANGE,  palmaria. 

On  trouve  aussi  palmée  avec  le  sens  de  soufflet  : 

Icellui  Jaques   donna  une  palmée  audit  Michault  senz  plus  faire. 

1368.  Ibid.,  palmata. 


26t)  PLA 

Plaiif  s/}K  II  II  n"y  a  pas  plan,  cela  est  impossible. 
Étym.  Lat.  planus,  uni,  qui  n'a  pas  d'aspérités  et,  par  extens., 
de  difficultés. 

Plaiielie,  sf.  \\  Planche  de  vigne,  deux  «  ornes  »  accouplées  : 
planche  de  blé.  un  certain  nombre  de  raies  de  charrue  séparé 
par  une  «  refendure  »  :  Faire  du  blé  à  planches,  par  opposition 
à  Faire  du  blé  à  plat. 

I»laiifher,  m.  Montrer  de  Tindécision,  de  la  faiblesse,  de 
la  lâcheté  :  Si  tu  planches,  je  serai  là  pour  te  redresser.  Montrer 
peu  d'ardeur  pour  le  travail,  et  beaucoup  pour  la  noce  et  l'insu- 
bordination :  Avec  ce  patron-là,  les  ouvriers  ne  planchent  pas. 

Étym.  Probablement  par  analogie  avec  une  planche  qui  ploie 
sous  un  fardeau  trop  lourd. 

Plante,  sf.  Jeune  vigne  jusqu'à  Tàge  de  5  ou  6  ans. 

La  plante  du  grand  cormier. 

Rab.,  III,  32. 

Proche  l'église  de  St-Victor,  un  petit  morceau  d'héritage  planté  en 
gros  noir  de  jeune  plante. 

9  nov.  169S.  Arch.  L.-et-Ch.  G.  liasse  I.  Fabr.  de  St-Victor. 

Planter,  m.  \\  Se  dit  absolument  pour  Planter  de  la  vigne  : 
Planter  en  «  ornes  » . 

Plat  (a),  loc.  adv.  Se  dit  d'une  façon  de  labourer  où  toutes 
les  raies  sont  uniformes  sans  «  refendures  »,  ce  qui  donne  au 
guéret  une  surface  plane  :  Labourer  à  plat,  des  blés  à  plat,  par 
oppos.  à  des  blés  en  planches. 

Platean  (on  dit.  le  plus  souvent,  pla-tio).  S7n.  \\  Nénu- 
phar, nymphœa  alba,  réputé  longtemps  comme  anaphrodisiaque  : 
Eau  de  plateau,  infusion  que.  d'après  la  croyance  populaire,  on 
fait  prendre  encore  à  ceux  et  à  celles  qui  se  vouent  à  la  pratique 
de  la  chasteté  : 

Nénuphar  beu  une  fois  en  quarante  iours,  oste  du  tout  l'enuie  de 

faire  le  ieu  d'amours. 

Comment.^  chap.  203. 

Le  Nénuphar  et  nymphéa  heraclia  (sont  contraires  et   ennemys) 

aux  ribaulx  moynes. 

Rab.,  III,  5L 

Étym.  Plat,  à  cause  de  la  forme  de  ses  feuilles. 


PLI  267 

Platinée,  sf.  Le  contenu  d'un  plat. 

Playei*  (plè-ye),  va.  Ployer  et  plier  :  Playe  comme  un 
contrat. 

Puisque  tant  de  fléaux  qui  te  /)/a^er<n'escliine. 
N'arrachent  un  soupir  de  ta  dure  poitrine. 

Du  Bartas,  /«  Sem. 
Item  une  petite  table  de  boys  de  noyer  neuCvc  playante. 

3  août  1018.  Invent,  de  Lorinois.  Arcli.  L.-et-Cli.  B.  Baill. 
de  Blois. 

Pléiiii,  lie,  ^/(//.  t^ui  est  nu-i)ieds  ;  se  dit  surtout  à  X'illeharou 
et  à  Francillon. 
Étym.  Corrupt.  de  ptcds-nits. 

Plene,  sf.  Pluie  :  «  La  pleue  tombe  à  siaux  ». 
Etym.  Lat.  pliio,  dont  la  traduction  française  pleuvoir  a  pris 
aussi  le  son  eu. 

Pleiiinarcls,  s?n.  pi.  Nuages  formés  de  bandes  légères,  dé- 
chiquetées et  transparentes,  et  qui  sont  regardés  comme  signe 
certain  de  vent. 

Étym.  Pleume  pour  plv/nie,  par  comparaison  avec  un  amas 
confus  de  plumes  blanches. 

Pleuiiiei*,  va.  Plumer  et  Peler  :  Pleumer  une  pomme. 

Pleume  voie,  sf.  Le  narcisse  des  bois,  fleur  du  printemps, 
narcissus  pseudo-narcissus. 
Étym.   Lat.  prtmula  veris,  primevère. 


Pleiiiinaiiter  (pleu-mio-te)^  va.  Epousseter  à  l'aide  d'un 
pleumiau  (plumeau).  Mot  pa^^san.  qui  ne  se  dit  guère  qu'en 
riant.  Quand  il  tombe  de  l'eau  dans  la  semaine  qui  suit  la  Saint 
Pierre,  les  gens  des  villages  voisins  de  la  Chaussée-Saint- 
Yictor,  surtout  ceux  de  Francillon.  ne  manquent  pas  de  dire: 
«  V1à  la  pleue,  c'est  lesChausseriouxqui  pleumiautent  !  »  c'est- 
à-dire,  qui  époussettent  leurs  châsses.  Voyez  Émouver. 

Pleiiva.sseï»,  r.  imp.  Pleuvoir  fréquemment,  mais  par 
petites  ondées  :  Il  ne  fait  que  pleuvasser. 

Plèyei»,  va.  Comme  Player. 

l*\\9  sm.  \\  Levée,  au  jeu  de  cartes. 


268  PLO 

Ploii,  s)u.  Le  même  que  Pelon. 

Pionnière,  sf.  Le  même  que  Pelonnière. 

Pliiiiieaii  (en  patois,  pleumiau),  S7n.  ||  Pror.  Traîner  ses 
pleumiaux.  se  dit  d'un  pauvre  diable  miné  par  une  longue  ma- 
ladie, par  comparaison  avec  un  canard,  ou  une  oie  malade  qui 
traîne  tristement  ses  ailes  à  moitié  déplumées. 

Poeasse,  sf.  Petite  «  poque  »  ;  se  dit  surtout  sur  la  rive 
gauche  de  la  Loire. 

Poelie,  sf.  Il  Sac  qui  contient  généralement  un  hectolitre  : 
Se  dit  par  opposition  à  sac  qui  est  plus  grand  et  dont  la  con- 
tenance est  indéterminée. 

Car  combien  que  l'eschine  d'un  asne  se  plaigne  pour  la  charge 

ordinaire  des  poehefi. 

M.  COCCAÏE,  1.  XIV. 

Il  Pvov.  Au  plus  fort  la  poche  :  c'est  le  plus  vigoureux,  le 
plus  hardi  ou  le  plus  malin  qui  l'emporte,  par  exemple,  à  une 
vente  aux  enchères. 

Poclietée,  sf.  Le  contenu  d'une  poche. 

Poelni,  ne,  adj.  Lourdaud,  empoté:  hardi,  pochu  ! 

Étym.  L'ancien  français  avait  pocher^  mettre  en  sac.  Pochu 
signifie  proprement,  qui  a  les  mouvements  gênés  comme  s'il 
était  dans  un  sac  :  comparez  Empoté. 

Po^iias.seï-,  va.  Manier  d'une  façon  malpropre  :  Ne  po- 
gnasse  donc  pas  la  viande. 
Etym.  Péjor.  du  vieux  verbe  français  i?o^^ne/^  manier. 

Pogne,  sf  Poignet.  |i  La  force  du  poignet:  Il  a  une  rude 
pogne  ;  se  dit  aussi  en  Picardie  et  en  Rouchi. 

Pog:nei>  m.  Jouer  aux  «  canettes  »  d'une  façon  fautive,  en 
avançant  le  poignet  :  Si  tu  pognes,  ça  n'en  est  plus. 
Etym.  «  Pogne  ». 

Poinçon,  sm.  Fût  qui  contient  228  litres. 

Sur  le  prix  des  vins  saisis,  et  cependant  après  le  loyer,  vient 
d'abord  le  tonnelier  pour  les  poinçons. 

Fourré,  Coat.  de  Blois,  p.  5G0. 

Il  Le  contenu  d'un  poinçon  :  Acheter  un  poinçon  de  vin. 


POI  269 

Étym.  Origine  inconnue. 

Pointu,  adv,  \\  Loc.  Parler  pointu,  parler  avec  une  ridicule 
affectation  de  beau  langage. 

Poire-tapée,  sf.  Poire  qu'on  conserve  après  Tavoir  séchée 
au  four  et  aplatie.  (Voyez  Oreille  de  Chat.) 

Pois,  sm.  Haricot:  Tu  me  regardes  de  travers,  est-ce  que  je 
t'ai  vendu  des  pois  qui  ne  «  voulaint  »  pas  cuire?  ||  Pois  ronds, 
ou  pois  verts,  les  véritables  pois,  les  petits  pois,  pisuni  sativum. 

Recevez  quatre  francs  avec  ces  quatre  vers, 
Pour  ce  boisseau  de  pois  dont  vos  greniers  sont  riches. 
Mais  comblez  la  mesure,  afin  que  des  pois  verts, 
G  libéral  ami  !  ne  soient  point  des  pois  chiehes. 

CoLLETFT,  Epif/ ranimes,  p.  221,  édit.  I(i.j3. 

Il  Pois  cornu,  plante  fourragère,  gesse  cbiclie,  latliyrus  cicera, 

Poîser,  va.  Puiser  :  Poiser  de  l'eau.  ||  Vn.  Prendre  de  l'eau 
dans  ses  cbaussures  en  marcbant  dans  un  endroit  liuniide  : 
Prends-garde  de  poiser  ! 

Poison,  6-.,  est  féminin  et  non  masculin,  conformément  â 
son  étymologie,  lat.  potio. 

La  contre  poison  doit  estre  plus  forte  que  la  poison. 

Arnb.  Paré,  XXIII,  14.  Paris,  1840. 

Il  Absolt.  Morelle,  plante  vénéneuse  :  Il  pousse  delà  poison 
tout  le  long  du  mur. 

Poîswiei-  (poâ-sie),  sm.  Maraîcber  qui,  au  printemps, 
cultive  et  vend  des  pois. 

Poîssîëre  (poà-siè-re).  sf.  Cliamp  ensemencé  de  pois. 

Poiti'ai,  snK  Poitrail:  c'est  l'ortliog.  de  Ménage. 

Moult  fu  riches  li  frains  qu'il  li  a  el  chief  mis  ; 
Son  poitral  li  laça,  qui  lu  de  cuir  bolis. 

Chans.  cVAnt.,  IV,  189,  ap.  Littré. 

Poitrasser,   va.  Pétrir  ou  manier  salement.  ||  Vn.  Fig, 
Agir  d'une  façon  louche,  équivoque,  en  traitant  les  affaires. 
Étym.  Péjor.  de  apoitrir  ». 

Poîtrassier,  ère,  siJi.  et  6/.  Celui,  celle  qui  «  poitrasse  » 
dans  les  deux  sens. 


270  POI 

Poîti-îi>  17?.  Pétrir. 

Loïre  poitrissoit  sa  pâte,  sa  femme  belutoit  la  farine." 

Rab.,  IV,  11. 

Polî$$$!$e«  sf.  Faire  la  polisse,  faire  le  polisson. 

Étym.  Ce  mot  qui  est  le  primitif  de  polisson,  n'est  peut-être 
autre  chose  que  le  français  i?o//c*e  détourné  de  son  sens  normal 
par  plaisanterie  :  faire  la  police  (des  rues),  c'est-à-dire  être 
toujours  dans  les  rues. 

Poltrait,  s/j?.  Portrait. 

INHfiie^  sA  Jeune  fille,  fille. 

Étym.  Orig.  inconnue.  Le  poitevin  dit  boqiie  dans  le  même 
sens. 

INHfiiet^  sm.  Petit  trou  fait  dans  la  terre  pour  certains  jeux, 
surtout  pour  les  jeux  de  «  canettes  ». 
Étym.  Dim.  de  poqvc.  autre  forme  ^e  poche. 

Portai,  sm.  Portail  :  Un  portai  en  pierre  de  taille. 

Un  gros  marteau  carré 
Frappe  tel  coup  contre  un  portai  barré. 

Cl.  Marot,  Enfer. 
Monter  par  la  vifz  d'icelle  maison,  sur  les  dictes  murailles,  en  la 
guette  estant  sur  le  portai  de  ladicte  porte  du  Foix. 

1529.  Contr.  d'hypoth.  Arch.  L.-et-Ch.  E.  TUi. 

Poi-teiiieiits,  sm.  2)1.  Etat  de  santé  :  Tu  lui  demanderas  ses 
portements. 

Je  sois  acertainé  de  ton  portement. 

Rab.,  IV.,  3. 

Pin-te-poclie»,  S7n.  Garçon  de  moulin,  farinier. 

Aujourd'hui,   semblable   à  tes  porte-poches,   tu  te  roules  dans  la 

farine. 

Gentil,  Dinde  truffée,  dédie,  II  (Blois  1877). 

Porte,  sf.  Il  Loc.  Aller  de  porte  en  maison,  aller  de  maison 
en  maison,  de  porte  en  porte  :  C'est  Pierre  qui  prie  de  l'enterre- 
ment et  il  va  de  porte  en  maison. 

Pot,  s/n.  Poteau,  pieu,  pilier. 

I  cellui  Roullant  se  muça  et  tapy  derrière  un  pillier  ou  post  en 

bois. 

1387.  Arch.  JJ.  131,  ap.  Godefroy. 


POU  271 

Pour  clore  ledit  jardin,  ledit  preneur  ^'oblige  à  mettre  trente  gros 
morceaux  de  bois  ou  pots  et  une  botte  et  demie  de  charniers. 

20  germ.  an  II.  Reg.  des  délib.  de  la  mun.  Villebarou. 

Ce  mot  est  presque  totalement  disparu. 
Étym.  Lat.  iJostis,  même  signification. 

Piit-A-poiias^te^  sm.  Pot  de  terre,  percé  d'un  trou  au  fond, 
qui  s'applique  contre  un  mur  et  dans  lequel  les  «  pouâsses  » 
font  leur  nid.  On  entend  souvent  pot-à-ponâs. 

Pothoiiille,  sf.  Préparation  des  aliments  :  C'est  lui  qui  fait 
sa  potbouille.  il  n'a  recours  aux  services  de  personne  pour 
préparer  ce  qui  est  nécessaire  à  sa  nourriture  et  à  son  entre- 
tien. 

Pot-de-eliaiiibre^  sm.  \\  Au  jeu  des  Quatre-coins.  celui 
des  cinq  joueurs  qui  se  trouve  au  milieu. 

Pote,  .s/*.  Grand  pot  de  grés  à  deux  ou  plusieurs  anses  :  Saler 
du  cochon  dans  une  pote. 

4G"  Quatorze  pot  a  lait,  deux  potle,  huit  plats  de  terre  estimé  trois 

livres. 

30  nov.  1782.  Règlement.  Arch.  H.  Johannet. 

Potiron,  sm.  Champignon,  en  général. 

Ou  celuy  qui  s'engendre  ainsi  qu'un  potiron. 

Ronsard,  Boc.  royal,  2'  partie. 

Poil,  sm.  Ne  s'emploie  que  dans  :  Pou  d'orge,  résidus 
provenant  du  «  nettissage  »  de  l'orge. 

De  la  vendition  des  pailles,  poux  et  fourrages  appartenants  à  la 
dite  grandie. 

1422.  Cp*»^  du  prod.  de  la  gr.  d'Yenville.  Arch.  Loiret. 
Tous  agrats  comme  paiUe,  fourage,  balle,  poux,  pillons  et  foins. 
30juill.  1787.  Bail  de  la  Pédanterie.  Arch.  H.  Johannet. 

Étym.  Lat.  pulverem,  poussière?  om  x^ulsus.  de  pellerCyinU- 
sare,  vanner  : 

Mince  SLYenœ  pulsatœ. 

12G0.  DucAXGE,  pulsare.     ■ 

Poiiàsse,  sf.  Moineau  :  Une  pouâsse  privée;  ce  mot  se 
perd. 
Étym.  Vowv  passe,  du  lat.  passa,  moineau. 


272  POU 

Pinsons,  Pivers,  Passes  et  Passerons. 

Cl.  Marot,  Élég.,  I. 

Ponça,  htc.  cï-pl.  qui  ne  sert  qu'à  accentuer  le  sens  d'une 
phrase  exclamative  ou  interrogative  :  «  Hêlà.  liêlà,  c'est-i  pouça 
malheureux  !  Tu  ne  vourais  pouça  pas  faire  un  pareil  coup  ?  » 

Étym.  Poureiça,  cela;  l'ancienne  langue  em^\oy2i\i poicr tant, 
à  peu  prés  dans  le  même  sens. 

Poueeaii,  s/)i.  Morceau  de  linge  dont    on  enveloppe  un 
doigt  malade. 
Étym.  Pouce. 

Poucliette,  sf.  Petite  poche  de  vêtement,  et  spécialement 
poche  de  pantalon. 

Un  petit  pouchet  ou  sachet  où  il  y  avoit  xxvj  pièces  d'or. 

139G    DUCANGE,  ^OOMC/m,  2. 

Une  pouchette  de  thoille  dans  laq'^^  s'est  trouvé  plus""^  frezes  et 
colletz  de  thoille. 

1621.  Invent.  Le  Fuzelier,  p.  12.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill. 
de  Blois. 

Étym.  Dimin.  àe  poche  qui  s'est  prononcé  et  écrit  pouche  : 

Pour  le  happer  et  mettre  en  sa  pouche. 

Bon.  DES  Perriers,  Cymb  ,  I,  p.  34. 

Poucîei-,  5.  et  «cO*.  m.  Loquet  poucier,  loquet  qu'on  ouvre 
en  appuj'ant  le  pouce  dessus. 

A  la  porte  dud.  jardin  sur  la  cour  y  sera  mis  un  loquet  poussier 

avec  son  bâtant. 

Mars  1754.  Devis  pour  Glénord.,  p.  22.  Arch.  L.-et-Ch.  E.  293. 

Il  sera  mis  un  poussier. 

Ibid.,  p.  24,  ibid. 

Pouée,  sf.  Sur  la  rive  gauche  de  la  Loire,  Rampe  qui  permet 
à  un  chemin  d'accéder  à  la  levée;  sur  la  rive  droite,  on  dit 
fercie. 

Les  .IL  costes  sont  garnlz  de pur/ées  et  de  soUes  fermées  entre  les 

postiaux. 

1346.  Arch.  K.  44,  ap.  Godefroy. 

Il  Autrefois,  planche  de  vigne  : 

Item  trois /)oaées  de  vigne  assis  au  doux  de  Garrelleries.  Item  cinq 
pouées  de  vigne  assis  audit  doux. 

1644.  Aveu  du  lieu  de  Vert,  paroisse  de  Tavers,  ap.  Le- 
clerc  de  Douv.  Arch.  Loiret. 


POU  273 

Étym.  Pouée  est  le  féminin  de  l'inusité  pou,  puy,  tertre,  du 
lat.  podium,  tertre.  C'est  de  là  que  viennent  les  noms  de  famille 
Pou,  Ditpou,  communs  dans  le  blaisois.  et  qui  sont  l'équivalent 
de  Puy^  Puis,  Diipuy,  Biipuis. 

Poiiliais^e,  sf.  Courtisane  du  plus  bas  étage. 
Étym.  Origine  inconnue. 

Poii^'iia^sei>  va.  Comme  Pognasser. 

Poiiîller,  va.  Vêtir,  mettre  sur  soi  :  Pouiller  sa  blouse, 
pouiller  ses  sabots. 

Étym.  Peau,  le  vêtement  étant  comparé  à  la  peau. 

P^mlette,  sf.  Ampoule  :  J'ai  des  poulettes  aux  mains. 
Étym.  Pour  ampoulette. 

Poiilîii,  sm.  Appareil  composé  de  deux  fortes  pièces  de  bois 
réunies  par  deux  ou  trois  traverses,  qui  sert  â  monter  certaines 
cliarges,  notamment  des  fûts  sur  une  voiture,  et  â  les  en  des- 
cendre. 

Par  le  poulain  on  descend  le  vin  en  cave. 

Rab.,  I,  5. 
Plus  deux  poulins  à  charger  du  vin. 

15  niv.  an  II.  Arch.  mun.  de  St-Denis-sur-Loire. 
Étym.  Germ.  angl.  to  pull,  guinder,  hisser. 

Pouliiiier^  aclj .  m.  Marchand  de  chevaux?  Mot  disparu. 

Antlioine  Goislart  marchant  poullinier. 

23  août  1597.  Arch.  mun.  de  Villebarou. 

Poiipillei^  vn.  Clignoter  des  3^eux:  L'enfant  va  s'endormir, 
voilà  qu'il  poupille.  Oh!  oh!  mon  bonhomme,  vous  poupillez  : 
vos  3'eux  papillotent,  vous  avez  bu.  ||  Fig.  Ne  pas  poupiller, 
conserver  un  grand  sérieux  :  Quand  il  apprend  sa  leçon,  il  ne 
poupille  pas. 

Étym.  Lat.  pupilla,  prunelle  de  l'œil  :  ou,  peut-être  mieux, 
XKmpicre, 

Ponrreaii  (le  plus  souvent  prononcé  poi\-rio),  srn.  Poireau, 
légume. 

Les  fourreaux  se  sèment  en  mesme  terroir  que  les  oignons. 

01.  DE  Serre,  Tliéât.,  VI,  4. 

18 


274  POU 

Poui-i-ée,  sf.  Poironi:.  légume.   ||  Lnc.  Planter  la  pourrée. 
voye^  Chèxe-dret. 

Poiii-siiîvi-e,  va.,  fait  au  part,  passé  poursuit  au  lieu  de 

pou?'Suivi  : 

Ils  sont  a  présent  poursuis  par  les  officiers. 

1308.  Dl'cange,  dedicatio. 

Poiis!i!!»il»le9  adj.  Possible. 

Poy  (poue),  sm.  Pou  :  Les  poys  le  dévorent. 

Pi-as  iprâ),  sf.  Personne  indolente,  peu  courageuse:  Une 

grande  pras. 

ÉTYM.  Ancien  français  praye,  proie,  avec  la  prononciation 

locale. 

Mais  bien  sachiez  que  tel  la  (Venus)  paye. 

(^ui  puis  se  repent  (\Q\di praye. 

/?ose,  11395. 

Une  loge   de  bri^nche  de  chesne  pour  prendre   les   oyseaulx  de 

praye. 

1146.  Duc  ANGE,  branca. 

Du  lat.  preda.  qui,  au  moyen-âge.  se  disait  \)our  2)ecus,  bétail  : 
de  sorte  que  grande  i^'ms  vaut  un  autre  qualificatif  également 
usité  :  grand  bestiau. 

Pi-eiiie,  adj.  Premier,  dans  le  langage  des  enfants,  quand 
ils  se  comptent  à  certains  jeux. 

Olivier  de  Rohan dit  qu'il  estoit/^resryie  que  ledit  Guillaume  à 

c'iose  dessus  dite  retenir. 

l'312.  DucANGE,  prlmariolus. 

Pi'oiiiiei*  C<^")9  ^^^(^-  ^^(^^'-  D'abord,  primitivement,  en  pre- 
mier lieu  :  C'est  à  moi  qu'il  s'est  adressé  en  premier. 

Que  n'eriuoyas  tu  la  mort  a  moy  premier  qu'a  elle. 

Rab.,  II,  13. 

Prencl-iiiahi,  .s;/?.  Grateron,  berbe  sauvage,  galium  apa- 
rine. 

Preiifli'e,  va...  fait  au  futur  :  Je  prearai,  tu  prenras,  il 
prenra,  etc. 

Prenez,  vous  dis-je,  vous  ne  savez  pas  qui  \ous  pranra. 

Cyrano  dk  B.,  Péd.  Jouet  ^^t.  V,  se.  9» 


PRO  2 


/o 


PfesHÎiiiî,  at/r.  A  la  hâte:  C'est  trop  pressimi,  je  n'arrive- 
rai pas. 

Pi-eiit,  eiite,  adj.  Prêt,  prête. 

I*i-éveiiîi*,  iKi..  fait  au  part,  juissé  iiréccint,  préveinie;  cette 
forme  tend  à  disparaître. 

Le  maire  de  Marolles  a  prévient  ceux  qui  sont  nouvellement  en 
fonctions. 

b'"  vend,  an  XII.  Arcli.  nuin.  de  MaroIles-les-BIanches. 

Pi-evîlèii'e,  sni.  Privilège. 

Renonçant  par  sa  foy à  tous  \esprecillèfjes,  grâces  et  bénéfices. 

20  juiu  1102.  Arcli.  de  la  f'alu*.  deTégl.  de  Mer. 

l*Hiiio,  adJ.  Précoce,  liàtil,  hâtive  :  Ce  poirier  est  tout  à  fait 
prime. 
Étym.  Lat.  primus,  premier. 

Pi'<»i^'iier9    Pi'<>iBi^'iiei>     Pi-oii^iiei-,    l*i-€ftviii$'iiei> 

va.  et  n.  Provigner.  faire  des  provins.  Mots  disparus. 

El  y  fera  cinq  garez  (guérets^  façons)  en  deux  ans  et  y  pro/gncra 
chescun  an  de  quinze  proigneurs. 

i:}01.  Bail.  St-Sauveur.  Arch.  L -et-Cli.  G.  «7. 

Et  fera  faire  les  vignes  de  quatre  façons  et  les  proitignera  partout 
ou  besoing  sera  et  ou  proings  se  trouueront  estre  a  faire  et  iceulx 
proings  terrassera  et  rasera  selon  le  pais. 

10  juil.  irj()8.  Bail  de  la  Pitancerie.  Arch.  H.  Johannet. 

Faire  et  fassonner,  jjrongncr  et  encliarneller  lesdictes  vignes 

l)ien  et  deuement /^ron^/ices  et  encharnelées. 

17  déc.  lOlî).  Fabr.  St-Lub.  Villebarou.  Arcli.  L.-et-C.  G. 
Cultiver,   faire   et   fassonner,  provitKjner  et  encliarneller  ladicte 

pièce  de  vigne. 

21  sept.  1623.  Ibid.,  ibid. 

Proîg'iieiir,  s;/?.  Provin,  mot  disparu.  (Voyez  Proigxer). 

Proiiig>  s'/)2.  Provin,  mot  disparu.  (Voyez  Proigxer). 

Pi*oiiiîei»,  ère,  adJ.  Premier.  |[  En  proinier,  loc.  adv. 
D'abord,  en  premier  lieu. 

Proiig-iieK,  va.  Voyez  Proigxer. 

Proparîeii,  sjn.  et  f.  Propre-à-rien,  paresseux,  flâneur. 


276  PRO 

Pi-opet,  ette,  adj.  Qui  est  d'une  propreté  pimpante,  se  dit 
un  peu  par  ironie. 

Certaine  nièce  assez  propette. 
Et  sa  chambrière  Raquette 
Devaient  avoir  îles  cotillons. 

La  Fontaine,  Le  Curé  el  le  Mort. 

Froiifit.  s/n.  Profit. 

Quanque  Dieu  nous  a  fait  c'est  pour  nosive  prouj^ t. 

J.  DE  Mei]ng,  Codic,  221,  Rose,  t.  III. 
Tous  et  chacuns  les  ïvn'Wz,  prouffit:-,  reveniiz  et  emolumens  qui  en 
viendront  et  ystront  et  pourront  venir  et  yssir. 

18  avril  1548.  Bail  du  Mesnil.  Arcli.  H.  Julianiiet. 

PiMMilitaliRN  adj.  Profitable. 

Si  l'apothicaire luy  en  apporte  un  autre  (remède)  qui  luy  sera 

peut-estre  autant  pernicieux  comme  cestiiy-là  luy  eust  esté  proufi- 

table. 

H.  EsTiENNE,  Apol.p.  Hérodote,  t.  1,  p.  2'J7  (Paris,  1879). 

l»i*onlîtei',    vn.  Profiter.   i|    Grandir,  prendre  de  la  force  : 
Ce  goret-là  ne  proufîte  point. 

S'ilz  pèchent  ilz  se  damnent,  s'ilz  font  bien  ilz  sont  quicte  ; 
Mais  à  Dieu  riens  qu'ilz  facent,  ne  nuyst,  ne  ne,  prouffite. 

J.  DE  Meung,  CodiCy  211  {Rose,  t.  lllj. 

Pi'oveinlîei%  87)1.  Coffre  oii  Ton  serre  la    provende  des 

chevaux. 

Une  antienne  met  servant  de  provandier  aux  clievaux. 

19  janv.  1760.  Vente,  f*^  30.  Arch.  H.  Joliannet. 

I*i-4»viiig'iiei*9  va.  Voyez  Proixgner. 

PiMiiieaiix  (en  patois,  peur-niô),  sm.  pL  II  Prov.  Aller 
chercher,  ou  manger  des  pruneaux,  aller  à  confesse.  Les 
pruneaux  sont  pour  nos  paA'sans  le  plat  sucré  par  excellence  : 
c'est  donc  par  antiphrase  qu'on  applique  cette  expression  à 
celui  qui  va  confesser  ses  i)échés  à  un  prêtre  lequel,  gêné- 
ralernent,  ne  lui  débite  pas  des  douceurs. 

I»nette,  .s/.  Petit  fausset  qui  sert  à  boucher  un  trou  de 
gibelet  fait  à  une  pièce  de  vin  ;  abusivement,  ce  trou  lui-même. 

PUETE.  f.  A  peg  in  a  hogshead  etc. . .  of  wine;  also  the  peg  hole. 
(cheville  à  un  tonneau  etc. . .  de  vin  ;  trou  de  cette  cheville.) 

1611.  COTGRAVE. 


PUT  277 

Il  Petit  sifflet  fait  avec  un  brin  de  blé  ou  de  seigle  encore 
vert  dans  lequel  on  taille  une  languette  vibrante,  ou  encore 
avec  un  bout  de  brandie  d'un  arbre  en  sève  dont  on  accommode 
l'écorce  dune  certaine  façon.  Le  son  rappelle  celui  de  la 
cornemuse. 

Étym.  Dim.  de  Fane,  franc,  pue,  cheville,  de  puer,  tailler: 
lat.  putare.  tailler. 

Piirni5!»ie,  sf.  Pleurésie. 

Vous  vous  échaulTez  trop,  et  vous  pourriez  gagner  la  piirèsie. 

MoLiKRE,  Fest.  de  Pierre,  act.  II,  se.  3. 

Pus,  s?)i.  eiaclv.  Plus  :  J'en  ai  pus  que  toi,  je  n'en  peux  pus. 

Piiliii,  sf.  La  viorne  lantane.  vil)urnum  lantana  et  la  viorne 
aubier,  viburnum  opulus. 
Étym.  Puer;  cet  arbuste  a  une  mauvaise  odeur. 

Piitoiit,  adv.  Plutôt. 

Plustoust  auriez-vous  les  chatz  et  les  ratz ensemble  reconcilié. 

Rab.,  IV,  35. 


4^  00  -^S-P 


<liia«1i'aiii«  x///.  Faisceau  de  quatre  cercles  de  cuve  de 
9  mètres  à  peu  près.  Le  quadrain  s'appelait  aussi  Grand  sixain. 
Vouez  Sixain.  Ce  mot  a  disparu,  comme  l'objet,  les  cuves 
aujourd'hui  étant  reliées  en  fer. 

Miiand,  conj.  \\  A  quand  et.  loc.  adv.  Avec,  en  même  temps 
que  :  J'irai  vous  voir  à  quand  et  lui. 

11  vint  des  pèlerin? lesquelz.   . . .  amenoyent  quant  et  aulx  du 

vin  par  charroy. 

Rab.,  Append.,  p.  567. 
On  dit  aussi  en  quand  et. 

Étym.  Quand  et  est  de  l'ancienne  lan^^ue.  mais  le  n'ai  trouvé 

nulle  part  à  quand  et.  Ky  aurait-il  pas  là  un  vague  souvenir  de 

l'ital.  accanto,  a  canto  :  a  canto  a  lui,  à  côté  de  lui  ? 

Quarantaine,  sf.  |)  Sorte  de  pomme  de  terre  hâtive, 
qu'on  peut  récolter  quarante  jours  après  qu'elle  a  été 
plantée. 

iliiai-t,  sm.  Ij  Fût  qui  contient  la  moitié  du  poinçon,  soit 
Hi  litres.  U  Le  contenu  de  ce  fût  :  Ils  ont  bu  un  quart  de  vin. 

Le  3'^  (novembre  1G97)  envoie  a  M""  du  Ressort  de  Mamers deux 

carres  d'herbois,  desquels  il  y  en  a  un  qu'on  lui  donne,  et  l'autre  que 
l'on  vend  vingt  livres. 

1607.  Journ.  des  choses  remarq.  S.  Laumer,  fo  13,  v^. 

ÉïYM.  C'était  autrefois  le  quart,  la  quatrième  partie  de  la 
tonne  ou  tonneau,  le  poinçon  en  étant  la  moitié.  [Voyez  Tonne). 

Uiiai'te,  x/.  Mesure  qui  contient  le  quart  d'un  boisseau.  ||  Le 
contenu  de  cette  mesure  :  Une  quarte  de  pois  verts. 

Qimrte  se  dit  lo  jdus  souvent,  mais  improprement,  pour 
Cinquième  {Voyez  ce  mot),  aujourd'hui  que  l'ancien  boisseau  a 
disparu  pour  faire  place  au  décalitre. 

L  Qiiai-tiei*,  fini.  Mesure  agraire  contenant  le  fiuart  de 
l'arpent,  c'est-à-dire  3  boisselées  ou  15  ares  18  centiares  : 

Posiulans ut   HJterum    quadrantem   beato  Launomaro 

tribueret. 

1001.  Xoel  Mars,  St  Lomer,  p.  373. 


Le  (/uariier  on  vaut  l'arpeni. 

N'iM.oN,  Ha  il  1er.  et  M  al  le  p. 

W.  Uiiaii*tioi%  .s-///.  Kcai'l.  dans  la  loc.  Prendre  à  (jiiarlier, 
c'est-îï-dire  sorlii' iiiK'  voilurcdii  «  hrai  ».  pour  se  ranj^cr  dune 
autre  voiture  ou  i)our  éviter  des  ornières  Iroj»  profondes. 

Les  cinq  iiavii'os  qui  buivoiciil  celui  «lii  coiute,  vouiaiit  prendre  à 
ipiartier  ducnniltaf,  s'osoliouent. 

d'Aliuum:,  Ilii^t.,  II.-JKMéd.  KilOi. 

Uiiasiiiia<l4K  sf.  Quasimodo  :  Le  diniaiielu»  de  la  Quasi niado. 
Il  Absoll.  Assemblée  de  Saint-Claude  qui  se  tient  ce  dimanche. 
Un  Saint  Claudain  n'invite  pas  un  ami  à  la  Quasimado  pour  le 
rendre  victime  (c'est-à-dire  p(jur  lui  faire  dépenser  son  argent 
ou  le  lui  gagner  au  jeu). 

Qiiatoi-  (ka-tor ,  adj.  num.  Quatorze:  Quator  gas  et  quator 
filles. 

Vingt  livres  de  chandelle  de  plusieurs  grosseurs  estimée  quator 
sols  la  livre. 

Août  1()18.  Invent.  Bothereau.  Arch.  de  L.-et-C.  B.  Baill. 
de  Blois. 
Paiey  pour  avoir  aclieptey  un  beluteau....  la  somme  de  quatore 
soûls. 

li>;i(i.  Cp'e  de  la  marelle.  Egl.  de  la  Cliaussée-Saint-Victor. 

Uiiati-e-sV-quati-e,  lue.  adc.  En  très  grande  hâte,  très 
rapidement:  Marie-Louise  s'est  liabillèe  quatre-à-quatre:  elle  a 
déjeuné  quatre-à-quatre. 

Étym.  Monter  ou  descendre  un  escalier  quatre-à-quatre,  c'est 
franchir  quatre  marches  à  la  fois  pour  arriver  plus  vite.  De  là. 
l)robablement.  une  extension  du  sens  d'action  rajjide  du 
particulier  au  général. 

I.  Cliie^  conj.  Il  Ivcmplace  dont  qui  n"est  pas  usité  dans  le 
patois  blaisois  :  Les  outils  que  jai  besoin  ;  c'est  ce  bourgeois  que 
ses  chevaux  ont  des  «  pertintàilles  ».  Cette  construction  constitue 
un  blaisisme  qui  échappe  à  toute  analyse. 

IL  Que,  conj.  Quoi  :  «  Que  que  c'set  ».  quoi  que  ce  soit. 

Uiiecas  (k'ca,  pi.  Iv'câ),  sra.  Noix,  fruit  du  noyer. 

Et  leur  donnarent  ung  cent  de  quecas. 

Rab.,  I,  25. 


280  QUE 

Étym.  Onomatopée  tirée  du  bruit  que  fait  ce  fruit  quand  on  le 
casse. 

Uuecasîei»    k"cà-zie).  sm.  Xo^^er.  Vouez-  Quecas. 

Queiiillei-e,  sf.  Forme  corrompue  de  Canillée. 

Qiieiiiie,  Qiieiiiiot,  spr.  Etienne. 

Qiieiioille,  .•?/'.  Quenouille. 

Cannes  qui  servent à  faire  des  quenoilhes  à  nos  femmes. 

Bon.  DES  PÉRiERS,  Disc.  non  pi.  melanc,  p.  200. 
Gentionne  Masson. . .   .  estant  chez  le  Vacher  complingnant  où  elle 
filloit  sa  quenoille. 

20  Dec.  1601.  Aff.  Le  Vacher,  de  Chitenay.  Arch.  L.-et-Ch. 
B.  Baill.  de  Blois. 

(I  Sorte  de  bâton  dont  on  fixe  les  extrémités  aux  mors  ou  aux 
colliers  de  deux  chevaux  attelés  à  une  charrue  pour  les  main- 
tenir écartés  Tun  de  l'autre. 

Queroi  [ke-roue),  sm.  Le  même  que  Croi. 

Qiieroii^  sm.  Le  même  que  Courrou,  sur  la  rive  gauche  de 
la  Loire. 

CInerouîllei-,  va.  Le  même  que  Courrouiller.  sur  la  rive 
gauche  de  la  Loire. 

Cliieii,  Queiil,  UiieuUe^  Uiieiix  (kieu),  aclj.  Quel,  quelle, 
quels  et  quelles  :  Queu  guerdin!  queul  homme!  queulle  femme! 
queux  enfants  ! 

Item  vous  visiterez,  tout  autour  de  la  ville,  selon  les  places,  quantes 
personnes  convient  de  nécessité  à  fère  le  guet  de  nuez,  et  en  queux 
lieux  ils  seront  mieux  assis  pour  veoir  et  ouïr. 

Vers  1.360.  Arch.  Joursanv.  LVH.  Bibl.  Blois. 

En  la  forest  de  Bloys,  deux  arpens  de  bois  assis  au  lieu  de  Bellenoe 

les  queulx  mondit  seigneur  le  duc  avoit  donnez 

Il  avril  1114,  ibid.  1001,  ibid. 

Uiiene-ile-poèle,  sf.  Têtard,  larve  de  la  grenouille  et  du 
crapaud. 
Étym.  Par  comparaison  de  forme. 

CliieiHiiie^  adj.  Quelque. 

Monseigneur  (d'Espernon)  dit  toujours  queuque  gentillesse. 

T.   DES  PvÉAUX,  t.  I,  201. 


QUI  281 

QiieiKiiiefois,  adv.  Quelquefois.  ||  Par  hasard,  d  aveuture  : 
Je  ne  sors  pas,  si  Jacques  allait  queuquefois  venir. 

UiieiKfiiepai't^  (idr.  Probablement  :  «  Qu'onc  »  que  j'en- 
tends ?  c'est  queuquepart  un  coup  de  fusil.  ||  Fortuitement  : 
Tu  n'y  aurais  point  queuquepart  parlé  de  cette  affaire-là  ? 

(iiieiiqii'*!!!!,  nue  (kieu-kiun).  fun.  et  sf.  Quelqu'un,  quel- 
qu'une :  fait  au  pluriel  queuqu'uns.  queuqu'unes. 

Possible  est  que  a  quelcuns  ne  semblera 

Comment.,  cliap.  VII. 

Qiiiaiile^    ^f.    Vilaine  chienne.   |]    Terme    injurieux    pour 
désigner  une  fille  de  mauvaise  vie. 
ÉTY^r.  Fém.  d'une  autre  forme  de  «  cltUut  ». 

Cliiiroii^e^  sf.  Clifoire,  petite  seringue  faite  d"un  brin  de 
sureau,  jouet  d'enfant. 

Étym.  Ce  mot  n'est  pas  une  corruption  de  clifoire  ;  il  est  d'une 
formation  élémetitaire  qui  se  devine  toute  seule. 

Cliiiiieliei*9  l'a.  et  n.  Pencher,  incliner,  ne  s'emploie  que 
dans  la  loc.  Quincher  l'oreille,  ou  quincher  de  l'oreille  :  Il  s'en 
va  toujours  quinchant  de  l'oreille  comme  un  chien  fouetté. 

On  disait  autrefois  guincher  : 

Le  beau  pignon rjuinchant  un  peu  sur  le  midi  d'un  costé. 

N.  DU  Fail,  Balic.  d'Eutrap.,  II. 

Étym.  Ital.  chinare.  lat.  clinare,  pencher. 

Qiiiiiqiieiiaiid^  sm.  Cousin,  moucheron  :  Je  suis  dévoré 
des  quinquenauds. 

Cincenelle,  cincenaud,  petite  mouche  ainsi  appeliee  zinzala. 

Gloss.  lat.-fr.,  Richel.,  7071,  Godefroy. 
Lors  vinrent  des  cincenelle.s  es  hommes  et  es  bestes  :  car  tout  le 
poucier  de  la  terre  fut  conuerty  en  eincenelles. 

La  Sainete  Bible,  p.  .■)7.  Lyon,  Thib.  Ancelin,  160.*). 

Étym.  Origine  inconnue. 

Qui- oiie^  loc.  interr.  Qui  est-ce  :  Qui'onc  que  t'as  vu  :  Qui 
est-ce  que  tu  as  vu  ?  Qui'onc  qui  t'a  dit  ça  ?  Qui  est-ce  qui  t'a  dit 
cela  ? 

Étym.  Contract.  de  qui  donc. 


^  QUO 

Quoi  faire,  loc.  adv.  Pourquoi  -?  Quoi  faire  que  tu  n'es  pas 
venu  •?  ^ 

A  quoi  faire  demandez  vous  ? 

Bon.  DES  Periers,  Cymb.,  II,  p.  46. 
souvienne-vous  de  celuy  à  qui  comme  on  demanda  à  nuotj  faire  il 
se  peinoit  si  fort  en  un  art 

Montaigne. 
Qii^oiie,   loc.  interr.  Qu'est-ce?  Qu'onc  qui  dit?  qu'est-ce 
qu  il  dit  ?  Qu'onc  qu'est  arrivé  ^  qu'est-ce  qui  est  arrivé  ? 
Etym.  Contract.  de  quoi  donc 


-^-.Ç.^^- 


4 


Ka....,  rrétîxo  qui  exprime  l'idée  de  répétition  ou  d'action 
rétroactive.  C'est  le  re  ou  ré  du  français. 

Kaliat,  siK.  Grand  bruit,  fracas. 

Il  se  levoit  tard  pour  nous  fairo  on  rager,  laisoit  le   rabat   toute    la 

nuit  pour  faire  iniracle. 

Motj.  de  parvenir,  I,  1::^."), 

Étym.  Subst.  verbal  de  «  rahàter  *. 

Raliatoe,  sf.  Grand  fracas.  ||  Grande  quantité,  foule:  Il  y 
avait  une  rabàtée  de  monde  à  l'assemblée. 
Étym.  «  RaMter  ». 

Raliàtei>  va.  Faire  du  bruit,  du  vacarme  :  .le  ne  sais  pas  ce 
qui  rabàte  comme  ça  dans  l'écurie. 

O  esprit  donc,  bon  seroit,  ce  me  semble, 
Avecques  toi  rebasler  toute  nuict. 

Cl.  Marot,  Kpifj.  à  Tallart. 
Vous  oùites  rabaster  a  la  porte  de  votre  pavillon. 

Sully,  Méra.,  t.  V,  p.  218  (éd.  1725). 

Il  Proc.  La  goule  lui  rabàte,  se  dit  d'un  gourmand  qui  attend 
avec  impatience  le  moment  de  se  mettre  à  table.  ||  Va.  Battre  : 
Attends  seulement  que  je  t'attrape,  et  je  te  rabàterai  ! 

Étym.  Rabat,  se  disait  autrefois  pour  esprit  follet,  esprit  tapa- 
geur, témoin  Rabelais  : 

La  Mommerie  des  rabatz  et  lutins. 

Hah  .  II,  7. 

et  l'exemple  ci-dessus  de  Marot:  du  radical  ttat,  qui  se  trouve 
aussi  dans  bâton. 

Hahoiidi,  la^adj.  Quia  de  l'embonpoint,  gros,  joufflu. 

KailM>ii}stiii,  sm.  Homme  de  petite  taille,  mais  trapu. 
ÉiYM.  Origine  inconnue.  Peut-être  raboustin  est-il  parent  de 
ràblc  :  bien  râblé  ? 

Ral>oiitielia$-e9.9//7.  Action  de  ■<  rabouticlier  ». 

Rahoiitieliei>  va.  Rafistoler,  rapetasser:  Rabouticlier  une 
vieille  salopette. 


284  RAC 

Étym.  Re  et  abouticher,  dimin.  du  verbe  fictif  abouter,  de 
bout,  mettre  une  chose  au  bout  d'une  autre. 

Ràclei*,  va.  et  ;?.  ||  Donner  à  la  vigne  une  façon  qui  consiste 
à  racler  avec  la  marre  la  terre  du  sentier  pour  la  jeter  sur  la 
planche. 

Raclette,  sf.  Outil  de  cantonnier  qui  sert  à  racler  la  boue 
des  chemins. 

Raeoiii^  s//i.  Recoin  :  Tous  les  coins  et  racoins. 

Raeoqiiillei>  va.  Ragaillardir:  J'ai  pris  un  verre  de  vin. 
ça  ma  un  peu  racoquillé.  ||  Se  racoquiller.  se  pomponner,  se 
requinquer. 

RAdiii,  s/ji.  Gratin,  partie  de  certains  mets  qui  s'attache  au 
fond  du  vase,  en  cuisant,  par  suite  d'un  excès  de  feu  et  qui  ré- 
pand une  odeur  sui  generis.  1|  Prov.  Sa  bouillie  sent  le  radin,  il 
est  dans  une  situation  critique,  il  n'est  pas  éloigné  d'une  catas- 
trophe. 

Étym.  Rader,  du  lat.  raclere,  racler,  comme  ^ra^m  ([egyYftter. 

Râ(li«9  sm.  Radis.  ||  Pro^\  Voir  pousser  les  radis  par  la 
racine,  être  mort  et  enterré. 

RAilei>  va.  Passer  tout  auprès  de,  au  ras  de.  raser  :  Il  n'a 
pas  été  blessé,  mais  la  balle  lui  a  raflé  la  joue. 
Étym.  Ras. 

Rafoiiei'9  va.  Repousser  avec  rudesse,  rabrouer:  Je  l'ai  jo- 
liment rafoué. 
Étym.  Ra  pour  re,  et  fouer,  du  lat.  fiigare,  repousser. 

Ra^e,  sf.  Il  Grande  quantité  :  Ce  poirier  m'a  donné  du  fruit 
une  rage. 

Étym.  La  rage,  maladie,  éveille  dans  l'esprit  l'idée  d'excès 
dans  le  mal  ;  ici  c'est  l'excès  dans  le  nombre. 

Rag'oiiillag-e,  sm.  Mets  préparé  d'une  façon  peu  ragoû- 
tante, et  même  dégoûtante. 
Etym.  Péjor.  de  ragoût. 

Rag'ouillat,  sm.  Comme  Ragouillage. 

Ra^ouillot,  sm.  Comme  Rayouillaud. 


RAL  285 

Uag*i*ayei'  (ra-grê-ie),  va.  Uagréei*. 

Les  pierres  d'icelle  tour  seront  ragrayèes  et  retaillées,  si  le  cas  y 

échet. 

1743.  Devis  de  const.,  p.  1 1.  Arcli.  de  l'égl.  Chaussée- 

St-Victor. 

Italiii,  sm.  Tapage,  vacarme  :  Les  conscrits  ont  fait  toute  la 
nuit  un  ralui  du  diable. 

Simon  je  vous  ferai  un  tel  haUu  qu'il  en  sera  perpétuelle  mémoire. 
]  129.  Lettre  de  Jeanne  d'Arc  aux  Anglais  avant  la  prise  des 
Tourelles,  ap.  Wallon,  J.  d'Arc,  1H77,  p.  «0. 

Étym.  lia,  pour  re,  et  Inie)-. 

Itaide^  snu  Face  d'un  morceau,  dun  brin,  d'une  i)iéce  de 
bois  qui  présente  une  convexité:  Mettre  une  pièce  de  bois  sur  son 
raide,  la  disposer  de  façon  que  cette  convexité  supporte  la  charge 
ou  l'effort. 

Hai^^'ooii,  .s-///.  Rayon. 

Etym.  «  Raigcr  »,  ital.  ragrjio,  ra^^on. 

Hai^-ei>  m.  Raj'onner,  briller,  luire  :  Le  soleil  raige  ; 
quand  je  fais  du  feu,  faut  que  ça  raige. 

Dessus  les  heaumes  de  lor  brans 

S'entredonent  colps  si  grans 

Que  par  les  chiefs  li  sanc  rage. 

xiv*^  s.  Guerre  de  Troie,  ap.  Duc,  rigare. 

Étym.  Ital.  7Yigglare,  lat.  radiare,  ra^^onner.  C'est  le  même 
mot  que  Tanc.  franc,  rayer,  rayonner.  Pour  la  mutation  du 
Il  en  g,  voyez  Abage. 

Railla  .S'y/?.  Lisière  d'un  bois  :  Le  rain  de  la  forêt. 

Es  termes  et  ou  rain  des  forez. 

i:i76.  DucANGE,  raina. 

Joingnant d'autre  part  vers  gallerne  au  rain  de  lad.  forest. 

1G17.  Part,   l'résid.  de  Metz,  p.  66.  Arcli.  L.-et-Ch. 
B.  Baill.  de  Blois. 

Ralti,  adj.  emplo^'é  surtout  au  masc.  Un  bois  ralu  :  un 
morceau  de  bois,  une  branche,  un  tronc  mal  tournés,  tors,  de 
mauvais  aspect. 

Étym.  Orig.  inconnue. 


QSe»  RAxM 

Raiiia^-e^  s?n.  ||  Goût,  saveur  :  Ce  vin  aljieii  un  petit  ramage 
mais  qui  n'est  pas  déplaisant. 

Étym.  Orig.  incertaine.  Y  aurait-il  analogie  avec  le  ramage 
des  oiseaux,  celui-ci  flattant  l'oreille  comme  celui-là  le  palais  ? 
on  dit  bien,  dans  le  même  sens,  bouquet. 

Kaiiieiicleau*  srn.  Petit  reste,  petit  revenez-}^  :  Qui  est-ce 
qui  veut  du  café  ?  il  y  a  encore  un  petit  ramendeau, 

Étym.  Ane.  français,  ramener,  rem.ener.,  du  lat.  remanere. 
rester,  être  de  reste. 

Qui  riens  n'a  plus  que  sa  cornette 
Gueres  ne  vault  le  remenant. 

Pat/ielin,  p.  100.  Couslelier,  1723. 

Raiiioiiat^  sm.  Ramoneur  ;  de  même  en  Picardie. 

Kaiielie^  sf.  Etai  qui  supporte  la  ridelle  d'une  charrette. 

Le  suppliant    frappa   icellui   l^erriîiot  d'un  baston  ou   ranclie  de 

charrette. 

1408.   DucANGC,  ranclionuni. 

Étym.  Lat.  rameœ.  ramAcem.  branche  darbre. 

Raiieliet,  sm.  Douille  en  fer  dans  laquelle  s'emboîte  la 
«  ranche  ».  ||  Sj^non.  de  «  hachet  ». 

Plus  une  charette  garnie  de  son  essieu  ses  roues  et  son  charretil 
et  ses  ranche ts. 

23  déc.  1T88.  In  vent.  p.  17.  Arch.  H.  Johannet 

Raiieiiiieux,  eiise,  adj.  Rancunier,  rancunière. 

Raii^  (toHt-cle-),  loc.  adv.  L'un  après  l'autre,  d'affilée  : 
La  grippe  régne  dans  le  bourg  et  elle  va  tout-de-rang,  c'est-à- 
dire  elle  attaque  tout  le  monde  l'un  après  l'autre.  On  dit  des 

groseilles  : 

A  la  Pentecoùte 

On  y  goûte  ; 

A  la  Sanit  Jean 

On  les  mange  tout-de-ranrj , 

Dicton  populaire. 

Le  destin  me  défend 

De  vous  prophétiser  vos  fortunes  de  rang. 

RoNS.,  Hym.,  2Miv.,  I. 

Raii^ar,  sm.  Hangar,  remise  ouverte,  où  Ton  met  à  l'abri, 
où  Ton  range  les  voitures,  outils,  etc. 


RAT  287 

Étym.  Hangar,  avec  proslhése  euphonique  d'un  /'.  ou.  peut- 
être  mieux,  ranger. 

Haiig-eot,  .s>/?.  Vieille  seille  qui  a  perdu  son  anse  et  une 
partie  de  sa  «  sarche  » . 

Ua|>asfMiei>  vn.  Repasser,  passer  de  nouveau  :  Il  ne  fait  que 
passer  et  rapasser. 

Amours  compassé 
Ses  faiz  comme  la  dance  basse, 
Puis  vaauant  et  puis  râpasse, 
Puis  retourne. 

Al   CiiARTiF.R,  Lie.  des  quatre  Dames. 

Et  seront  tenus  de  laisser  passer  et  rapasser  chevaux  et  charrettes 
chargées. 

Mars  1018.  Part.  G.  Charron.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill.  de 
Blois. 

Uaipiat,  adj.  des  :?  genres.  Qui  pousse  l'avarice  jusqu'à  la 
ladrerie  :  Il  est  si  rapiat  qu'il  a  regret  au  pain  qu'il  mange. 

Étym.  Origine  inconnue.  C'est  peut-être  une  sorte  d'augment. 
de  7^ai.  Voyez  ce  mot. 

Rai»oiisiiiei>  va.  Rhabiller,  raccommoder  des  vêtements 
vieux  et  sans  valeur  :  .Te  rapouâne  mon  devantiau  ;  d'aucuns 
disent  rabouâner,  c'est  une  faute. 

Étym.  Ra,  préf.  et  point,  faire  de  nouveaux  points. 

H  apport  «pie,  loc.  conj.  Parce  que.  à  cause  que  :  Ce 
n'est  pas  rapport  qu'on  est  riche  qu'on  ne  doit  pas  regarder 
le  pauvre  monde. 

Rare,  adj.  ||  C'est  bien  rare  que.  locution  très  usitée  dans 
la  campagne  pour  dire  II  serait  étonnant  que  :  C'est  bien  rare 
qu'il  soit  arrivé  à  l'heure. 

Ras  (râ),  sf.  Raie,  sillon  :  Il  ne  possède  pas  une  ras  de  bien, 
c'est-à-dire  pas  le  moindre  bien-fonds. 

Rat,  rate,  adj.  Avare,  en  parlant  d'une  personne  connue 
pour  être  riche. 

Avoec  les  seignours  et  les  dames 
M'esbatoie  très  volentiers. 
De  ce  n'estoie  pas  ratlers. 

Froiss.,  Poès.,  I.  1G2  (Scheler). 


288  RAT 

Étym.  Le  rongeur  de  ce  nom  fait,  dit-on,  des  magasins  de 
provisions  pour  lui  et  ses  petits  : 

Il  y  (à  son  nid)  fait  même  quelquefois  magasin,  surtout  lorsqu'il  a 
des  petits. 

BuFFON,  Le  Rat. 
mais  ce  ne  serait  pas  là  de  l'avarice. 

Ratafii'e,  5//?.  Les  rats  et  les  souris,  pris  collectivement  :  Le 
ratage  me  dévore  mon  blé. 

Rate,  sf.  Il  Loc.  Ne  pas  se  fouler  la  rate,  n'être  pas  ardent  à 
l'ouvrage. 

RàteleiiHe,  sf.  \\  Abs.  Femme  qui  va,  après  l'enlèvement  des 
foins,  des  «  artificiels  »,  ramasser  ce  qu'il  en  reste;  c'est  le 
glanage  des  prés. 

Râtelle,  sf.  Grand  râteau  dont  se  sert  la  «  râteleuse  ». 

Ratoiiàiiei-9  m.  Répéter  souvent  et  inutilement  la  même 
chose,  «  digoter  ». 

Étym.  Prononciation  locale  de  ratoiner,  y^atonner.,  qui  se 
disent  ailleurs  dans  le  même  sens  ;  probablement  de  raton  : 
on  est  aussi  agacé  d'entendre  ratouâner  que  d'entendre  trottiner 
un  rat.  Comp.  rogatonner . 

Ravauder,  va.  et  n.  Raccommoder  de  vieilles  futailles. 

Ravaiitleiix,  sm.  Tonnelier  qui  fait  le  métier  de  «  ra- 
vauder ».  Il  i^iV- Homme  qui  montre  peu  de  talent  dans  le  métier 
qu'il  exerce. 

Ravenelle,  sf.  Le  radis  sauvage,  raphanus  raphanistrum, 
plante  très  commune  qui  pousse  spontanément  dans  les  terres 
cultivées. 

Etym.  Dimin.  de  rave. 

Ravei'dîr,  va.  Reverdir. 

L'espine  vinette  rauerditQ\  bourgeonne  sur  le  printemps. 

Comment,  chap.  206.  1 

\ 
Ravestoiil,  îe,   adj.  Eveillé,   déluré,  gaillard  :  Un  petit 
gas  bein  ravestoui. 
Étym.  Orig.  inconnue. 


REC  289 

Rît  vis  (ra-vi),  sni.  Action  da  se  raviser  :  Un  ravis  le  prend 
et  il  parti 

Ravivée,  6/'.  Action  de  se  raviser  :  11  lui  prend  une  ravisée 
et  il  s'en  retourne.  ||  Petite  «  attelée  »  :  Je  n'ai  qu'une  heure,  je 
vas  faire  une  ravisée. 

Ravoiiillaiid^    .«?//?.    Petit    entonnoir,    ordinairement   en 
}3oissellerie  dont  on  se  sert  pour  le  vin. 
Étym.  Ra,  et  ouUle)\  emplir  un  tonneau  jusqu'à  la  bonde. 

Raysiâ;-e9  Réa^e,  Riàjs;'e9  5?^^.  L'ensemble  des  raies 
faites  i)ar  la  charrue.  ||  L'étendue  d'une  pièce  de  terre 
considérée  dans  le  sens  des  raies  :  Un  long  riâge  ;  je  suis  au 
bout  de  mon  riâge;  les  Réages-tords.  les  Torteréages,  climats 
de  la  campagne  biaisoise. 

Une  pièce  de  terre   labourable estant  en   j)lus'"^   reaages   et 

tourneuses. 

1021.  Invent,  de  Beaune,  p.  ">T.  Arcli.  L.-et-Ch.  B.  Baill. 
de  Blois. 

Rel»leiiiei>  vn.  Se  dit  du  vent  qui,  se  heurtant  contre  un 
obstacle,  tourbillonne  et  frappe  en  retour  :  Le  vent  rebleme 
au  coin  de  ce  bâtiment. 

Étym.  Grec  (3Àviua,  coup,  de  jSaXAstv,  frapper.  Cette  étjanologie 
est  un  peu  savante  et  il  faudrait  au  moins  un  intermédiaire  du 
grec  au  français  ;  mais  elle  paraît  suffisamment  raisonnable 
pour  quon  n'hésite  pas  à  la  donner. 

RelH>uloi>  vn.,  ne  s'emploie  que  dans  Texpression  Rebouler 
des  yeux,  faire  des  yeiw  furibonds. 

Étym.  Re  et  boîtier,  c'est-à-dire  rouler  l'œil  comme  une 
boule. 

Reeevoîi*,  ca.,  fait  au  prés,  du  subj.  :  que  je  rcceve,  que  tu 
receves,  etc.  [Voyez  chap.  prélim.  |  OBS.  GRAMMA  T.,  art.  6). 

La  matière  en  est  bonne  et  neuve  : 
Or  doint  Dieu  qu'en  gré  la  receuce 
Celle  pour  qui  je  l'ai  empris. 

Rose,  notes,  p.  103,  t.  IL 

Reeliafaiider,  rn.  Dresser  un  nouveau  «  châfaud  ». 

Rechoff'auder,  Ponteggiar  di  nuovo. 

A.  Ol'Din,  Dictionn. 

19 


290  REC 

Reolieiii'iieiix.»  eiise,  adj.  Rechigné. 

Reeoinle,  sm.  Angle  rentrant,  mot  employé  surtout  dans  la 
désignation  des  pièces  de  terre. 

Borné d'amont  par  le  chemin  de  la  Chaussée  à  Francillon,  et 

en  recou'fe  par  le  sentier  des  Clos-petits. 

7  juin  ITTO.  Arcli.  de  légi.  Cliaussée-St-Victor. 

Keei-ii,  sm.  Jeune  soldat  nouvellement  arrivé  au  régiment, 
recrue  :  Maladroit  comme  un  recru. 

Ueeui-leiiieiit,  s?)?.  Action  de  «  recurier  ».  [(  Etat  d'un 
mur.  d'une  maison  qui  avancent  sur  l'alignement  d'une  rue: 
Mon  fournil  est  au  recurlement  de  deux  pieds. 

lleiMii*li'i>  ra.  et /i.  Reculer. 

È'iY'si.Re  et  cul  ;  exemple  rare  de  l'épenthése  du  r  qui  n'ajoute 
rien  à  Teuphonie  du  mot,  au  contraire. 

Uefeiuli-e,  ra.  et  n.  \\  Séparer  les  «  condous  »  par  un  large 
sillon  pour  faire  les  planches,  la  charrue  étant  garnie  d'un 
«  carreau  ». 

Uefeiidiii^e^  sf.  Le  quartier  que  le  lahoureur  laisse  entre 
deux  «  condous  »  pour  être  refendu. 

Hefei'€lii>  va.  et  n.  Refroidir. 

Hefiig-ei*  C**^)f  ^"-  ^*^7?-  Se  réfugier. 

Étym.  Refnger  de  refuge  n'est  pas  plus  anomal  que  juger  de 
juge. 

Uegltei*,  va.  Rejeter. 

Uog:lîsser  (r'gue-lis-se),  ta.  Faire  le  contraire  de  lisser, 
hérisser,  rebrousser:  Le  coq  va  se  mettre  en  colère,  voilà  qu'il 
reglisse  ses  plumes.  ||  Se  reglisser,  v.  réfl.,  se  hérisser,  dresser 
son  poil,  ses  plumes  :  Le  chat  se  reglisse. 

Étym.  Re  qui  exprime  une  action  rétroactive,  et  lisser; 
l'épenthése  du  g  vient  probablement  du  voisinage  de  re  glisser. 
D'Aubigné  disait  regrlsser  : 

Ses  cheveux  reg risses  par  la  colère  en  rond. 

dAubigné,  Trag.,  p.  258.  Paris,  18Ô7. 

L'annotateur  L.  Lalanne  donne  comme  origine  probable  le 
lat.  regressus,  retourné. 


REM  291 

Rè^'iie9  sm.  \\  Epidémie:  Tous  les  enfants  ont  La  coqueluche, 
c'est  un  régne.  ||  Opinion,  habitudes  qui  ont  cours:  Un  curé  se 
plaint  à  ses  paroissiens  de  ce  que  sou  église  n'est  guère 
fréquentée.  —  «  Quoique  vous  v'iez,  monsieur  le  Curé,  répond 
Pun  d'eux,  c'est  le  régne  !  » 

Ueg-oi-^-  (re-gor),  uni.  Regorgement  d'un  cours  d'eau:  se  dit 
spécialement  du  bief  d  un  moulin:  La  roue  fatigue,  elle  est 
gênée  par  le  regorg. 

Re^'oiisVï^Ne,  ée,  aclj.  R,assasié  jusqu'au  dégoût  :  «  Toujou 
des  choux  et  des  teuffes,  on  en  est  regouâsse  !  « 
Étym.  Péjor.  de  «  regouge  ». 

Ue^-oii^-e,  ée,  (idj.  Rassasié  jusqu'au  dégoût. 
Étym.  Re,  et  goué  d'où  vient  aussi  engoué. 

1.  Itcûii,  sm.  Rien  :  «  J'en  sais  rein  ».  ||  Flg,  Un  méchant 
rein,  un  homme  de  rien,  un  enfant  désagréable. 


'&' 


IL  Ueiii^  sm.  Le  même  que  Raix. 

KeJalii-9  vn.  Rejaillir  :  Son  «  crachard  »  lui  a  rejali  sur  le 
nez. 

Une  fontaine  d'eau  rejalissante  jusqu'à  la  vie  éternelle. 

GoDEAU,  ISlouv.  Testament,  t.  I,  p.  500  (éd.  1068). 

KelaN,  Relai§>!$e  (r'iâ,  r'iâ-se),  adj.,  ne  s'emploie  que  dans 
la  locution  Soûl  et  relas,  rassasié  jusqu'au  dégoût. 

Releiitii*  C*^)*  ^'-  ^''éfi-  Prendre  de  rinimidité  :  Pour  ])eu 
qu'il  tombe  de  l'eau,  le  fourrage  d'avoine  se  retentit. 
Étym.  Ancien  français  relent,  humide. 

Relève,  .s/'-  Planche  de  rebut  provenant  des  flancs  impar- 
faitement équarris  d'une  bille  de  bois;  on  dit  aussi  crovte. 
Étym.  Relever,  ou  plutôt  lever. 

Reli^ioiiiiaire,  adj.  Qui  pratique  la  religion,  dévot. 

Reiii]>oiiii>  va.  Rendre  meilleur  :  Rembonir  un  fricot  en  y 
mettant  du  beurre.  ||  Va.  Devenir  meilleur  :  ce  vin  rembonit. 

Reiiibu,  S7n.  Tige  de  bas  ou  de  chaussette  «  à  rembucr  ». 


'292  REINI 

Reiiil>iiei*9   ra.  Renibiier  des    bas,    des    chaussettes,    les 
raccommoder  en  y  faisant  des  pieds  neufs. 

Des  bas  bleus,  rembués  au  bas^  et  au  haut  blancs. 

25  avril  1703.  Arcli.  mun.  de  St-Denis-sur-Loire. 

Étym.  Ital.   bi'.ca.  trou,  boucher  les  trous,  ou  rimijedulare^ 
ressemeler. 

Keiiiiiiaiiolici*  (ran-man-ché),  l'a.    Munir  d'un   nouveau 
manche.   ||  Fùj.  Remettre  d'accord. 

Il  y  a  dissension 
Telle  que  je  crois  que  jamais 
Xe  se  ramancheront  ensemble. 

Bon.  DES  PÉRiERS,  Andrie,  act.  III,  se.  '.\. 

Heiiioiivei>  va.  Mouver  de  nouveau,  remuer. 

Jettez  dans  le  tonneau  six  ou  sept  blancs   d'œufs  et  les  remonuez 
diligemment  auec  un  baston. 

LiEBAUT,  Maison  riist.,  VI,  chap.  Kî. 

Keikipai'er  («e),  v.  réff.  S'emparer. 

Ueiliplayei*   ,ran-plè-ie),  va.    Remployer,    employer    de 
nouveau. 

Ueiiiploi^  sm.  Pli  fait  à  une  étoffe,  à  un  vêtement,  pour 
l'accoursir.  rempli. 

Ueniployei»,  va.  Faire  un  «  remploi  »,  un  rempli. 

Reiic'lierclir,  va.  Renchérir.  ||  Vn.  Devenir  plus  cher  :  Le 
blé  est  rencherdi. 

Keiiettir,  va.  «  Xettir  »  de  nouveau. 

Ces  os  sont  si  bien  renettis  que  les  chiens  ne  font  point  la  presse. 

Merlin  Cocçaïe,  Hist,  mac,  VIII. 

Reiifi*oiiiei«9  va.  Renfermer. 

Nous   voyons  que   tout  ce  qui  peut   faire  un  grand  prélat  estoit 
renfroraé  en  votre  illustre  personne. 

1G98.  Xoel  Janvier,  Le  Loir-et-Cher  hist.,  1892,  p.  68. 

Renvoyer,  va.,  fait  au  futur  :  je  renvoirai:  au  conditionnel  : 

je  renvoirals. 

Je  lui  renvoierai  bientost. 

Rab.,  Lettre  à  M'  le  Bailliuf,  Xot.  XLVI. 
Replayer  're-plé-ie),  va.  Replier,  reployer. 


RES  293 

Repolis^  sm.  Repos. 

Le  sommeil  et  repous  est  don  et  bénéfice  spécial  des  dieux. 

Rai3.,  111,  II. 

Repenser,  va.  et  n.  Reposer. 

L'on  enuoye  ces  nouueaulx  mariez  veoii*  leur  oncle,  pour  les 
absenter  de  leurs  femmes,  et  ce  pendent  so\'  repouser. 

Rafî.,  III,  (i. 

Repii«sei%  m.  Être  repoussé,  chassé  en  arriére,  par  ex. 
en  parlant  d'une  arme  à  feu  qu'on  tire  :  Ce  fusil  repusse  for- 
tement; quand  on  enfonce  un  pieu  qui  rencontre  un  roc,  le 
maillet  repusse. 

Étym.  Lat.  repulsare,  repousser. 

Recitiérii*,  r«.,  fait  au  participe  passé  requéi'l:  J'ai  été  ré- 
quéri  par  les  Prussiens  avec  mon  cheval  et  ma  charrette. 

Comme    Jean   Ai  rode     requerist    que   un    jugement     fet    contre 

lui fust  mis  au  neint. 

13(32.  DucANGR,  salvainentum. 

De  plus    nous  avons   requeri  six  buteliers  pour  transporter   les 

terres. 

29  tlor.  an  II.  Reg.  des  délib.  mun.  de  Villebarou. 

Reqiiet,  srn.  Plat  d'abatis  de  volaille  :  Un  requet  de  poulet. 
Étym.  Lat.  reliqiiœ,  restes? 

Item  les  copeux,  les  branches  et  tout  le  resquez  et  remeignant,  qui 
demoureront  emprès  abatre  ou  faire  le  merrain. 

1301.  DucANGE,  remasencia,  2. 

Rèi^oii.s,  oiite,  ou  oncle,  ac/y*.  Bien  portant  :  Depuis  quelque 
temps,  ma  femme  n'est  pas  résoude. 

Étym.  Part,  passé  de  l'anc.  verbe  résoudre,  qui  entre  autres 
acceptions,  a  signifié  se  rétablir,  guérir  : 

Le  duc  de  Bourgongne,  estant  encore  malade^  a  très  grand  dur  se 
pouvoit  ressourdre  parce  que  ja  estoit  devenu  ancien. 

G.  Chastfll.,  Chron.,  IV,  203. 

Quant  Amors  ainsi  ordené, 

Ot  luv  et  ses  gens,  et  donné 

M'ot  tel  conseil,  pas  ne  fu   sours 

Mon  doulz  espoir,  car  bien  resours 

En  fu  et  dist  qu'il  se  sentoit 

En  meileur  estât  qu'il  n'estoit. 

Froiss.,  Poés.,  III,  201,  Scheler. 


294  RES 

Ici.  il  est  employé  simplement  pour  Uen  portant,  sans  idée 
de  reto^ir  à  la  santé.  De  plus  le  è  est  nettement  accentué. 

Re$^lûi%  sm.  Respiration,  souffle  :  J'ai  tant  couru  que  j'en  ai 
perdu  le  respir. 

Ainsi  froideur  et  mortifère  glace 
Print  peu  a  peu  en  sa  poictrine  place, 
Quy  estouppant  les  conduits  de  la  vie, 
Et  le  respir  sans  lequel  on  desvie. 

Cl.  Marot,  Met.  d'Ov.,  1.  II. 
Le  trot  en  descendant  coupait  le   respire  à  la  grosse  Sévère  et 

l'empêchait  de  causer. 

G.  Sand,  Fr.  le  Cliampi. 

Étym.  Ital.  spiro,  même  signification. 

Retint,  te,  part,  passé  de  retenir  :  J'ai  retint  ce  domes- 
tique-là pour  toute  la  semaine. 

Étym.  Lat.  r^etentiis,  part,  passé  de  retinere,  même  signif. 
Voyez  Tint. 

Retiiitoii,  srn.  Mets,  liqueur  dont  on  reprend  :  Allons,  en- 
core un  petit  retinton. 
Étym.  «  Retint  »  ? 

Retîraiice,  sf.  Refuge,  retraite,  lieu  où  l'on  se  retire  : 
Menars,  c'est  la  retirance  de  tout  ce  monde-là. 

Revende,  sf.  Revanche  : 

Reveiig:ei»,  va.  Revancher,  défendre. 

L'autre  qui  veit  sa  compagne  outrager 
Laissa  la  danse  et  la  vint  revenger. 

Cl.  Marot,  Epist.  «  D'un  cueur  entier  y>. 

Revîr«ei>  vn.  Retourner  sur  ses  pas. 
Étym.  Re  et  vù^er.  Voyez  Virer. 

Revôn^er,  vn.  Chercher  partout,  fureter. 
Étym.  Ital.  volgere,  tourner,  remuer. 

Rez,  adv.  Ras:  J'ai  empli  le  pot  tout  rez,  jusqu'au  hord. 

J'ay  veu  despescher  au  sceau 
L'aultre  jour  des  lettres  patentes 
Pour  couper  au  rez  de  la  peau 
Telles  qui  ne  sont  suffisantes. 

CoQUiLLART,  Droitz  nouveauJx,  p.  8. 


RIL  295 

Rlieiiinei*9  vu.  Se  dit  du  bruit  spécial  que  cause  à  la  respi- 
ration lin  embarras  des  bronches  ou  de  la  poitrine  :  Ça  lui 
rheunie  sur  restomac. 

Étym.  Hhutne  qui  se  prononce  revrnc. 

Ria;;*e9  sm.    Voyez  Réage. 

Rilioiiillé,  Rilioiiillo,  loc.  inr.  que  les  entants  répètent 
pour  faire  enrager  un  camarade  en  tournant  l'index  de  la  main 
droite  dans  la  paume  de  la  main  gauche  où  ils  ont  préalable- 
ment craché,  ou  fait  semblant  de  cracher. 

Mais  la  cour  au  latin  a  toujours  fait  la  moue  ; 
Elle  fait  rihouillés  aux  hommes  studieux. 

Du  LoRENS,  Sat.  XX,  ap.  Talbert,  p.  201. 

Étym.  Probablement  la  môme  qu'à  gribouille,  mais  celle  quen 
donne  Littré  paraît  bien  insuffisante. 

RlcaN.sei>  vn.  Ricaner,  rire  avec  affectation  et  en  se 
moquant. 

Les  filles  commencearent  à  ricasser  entre  elles. 

Rab.,IV,  52. 
Étym.  Péjor.  de  r?V^. 

RicaNNiei«9  èi*e,  sjji.  et  sf.  Qui  «  ricasse  »,  narquois:  Que  je 
t'attrape,  méchant  ricassier  ! 

Riclelé^  ée,  adj.  Ridé,  ridée. 

Rieii9  S7n.  \\  Pror.  Un  petit  rien  bordé  de  jaune,  rien  du 
tout.  C'est  une  plaisanterie  qui  date  de  loin  : 

lin  rien  entre  deux  plats. 

N.  DU  Fail,  Contes  d'Eutr.,  I,  p.  304. 

Rifler,  va.  Enlever  tout,  sans  rien  laisser  :  En  deux  tours 
de  cartes,  il  lui  a  riflé  ses  quatre  sous. 
Étym.  Germ.  angl.  )H/le,  piller? 

Rig'oter,  va.  Attraper,  saisir  à  la  volée.  Dans  la  vallée  du 
Cher,  on  dit  ricoper.  Voyez  Arrigoter. 

Rille,  sf.  Tranche  mince  de  porc,  frite  dans  la  poêle  ou  dans 
la  lèchefrite  :  Faire  des  rilles  pour  souper. 

Rilles  et  oreilles  de  pourceau. 

1480.  Duc  ANGE,  rielle. 

Étym.  Voyez  Rillée. 


296  RIL 

RîUée  i,ri-ié-e).  sf.  «  Rille  ».   ||  Plat  de  rilles. 

Un  riche  faquin qui  bruloit  ses  pourceaux  en  sa  cheminée  de 

peur  d'en  bailler  des  ri//èes. 

BoucHET,  Serees,  ap.  Littré. 

Il  Omelette  au  lard  :  Pour  ftiire  une  bonne  ri  liée,  il  faut 
autant  d'œufs  que  de  rilles. 

Étym.  Ne  serait-ce  pas  le  pari,  passé  d'un  verbe  disparu 
yHllci\  s3'non3^me  de  frire,  et  qui  aurait  la  même  origine  que 
rissoler? 

le  vous  enuovrav  du  rillé  en  votre  chambre. 

Rab.,  III,  30. 

,  Rillette  (ri-iéf),  sf.  Quand  les  «  rillons  »  sont  cuits,  on  retire 
la  graisse  avec  précaution  pour  la  mettre  à  part.  Lorsque  cette 
graisse  n'est  plus  pure,  se  trouvant  chargée  de  débris  de 
rillons.  on  l'appelle  rillette  :  c'est  la  rillette  du  paysan  ;  celle  du 
charcutier  est  un  mets  composé  exprés,  fait  de  viande  de  porc 
hachée  très  menu,  et  cuite  avec  de  la  graisse  et  différents 
ingrédients. 

Il  Par  extens.,  au  2)1.,  couche  de  gravier  qui  se  trouve  sous 
la  croûte  de  terre  végétale,  et  dont  la  couleur  rappelle  celle  des 
rillettes. 

Étym.  Dimin.  de  «  7nlle  ». 

Killoii  (ri-ion),  s?n.  Viande  coupée  par  morceaux  de  150, 
200  grammes  et  au-dessous,  cuite  avec  la  panne  et  un  assaison- 
nement spécial  :  Un  rillon,  avec  un  bout  de  fromage,  et  un 
verre  de  vin  blanc,  c'est  le  meilleur  des  déjeuners. 

Ety'm.  Augm.  de  «  rille  ». 

Riolle,  sf..  ne  s'emploie  que  dans  la  locution  Être  en  riolle, 
être  en  gaîté,  avec  une  pointe  de  vin. 
Étym.  Rire. 

Kipei*,  va.  Enlever,  saisir  très  promptement,  «  rifler  ». 

Les  créanciers  me  font  saisir,  mais  de  quel  dret  ?  Ce  .sont  eux 
qui  me  dèv^^nt.  Ils  me  ripent  tout  et  faut  pas  que  je  me  plaigne  ! 

Rec.  de  Loir-et-Cher,  19  avril  18Î)L  p.  2. 

Etym.  Probablement  forme  abrégée  de  gripper,  agripper. 
Ilipiie,  sf.  Petit  poisson  qui  vit  dans  les  ruisseaux,  épinoche. 


ROI  297 

Dieu    ne   créa   oncques     le    karesine,   f)ui    l)ieii    les    salades 

carpes,  lirochets,  dars.  ablettes,  rippp^. 

Raiî.,  Le.ttrc  à  M .  le  Baillinf,  Notice,  XLVI. 

Étym.  Origine  inconnue. 

Iti<|ii4^6/.  Mauvais  petit  cheval,  rosse. 

Ktym.  Origine  inconnue;  serait-ce.  par  antiphrase,  une  autre 
forme  de  r/c/ie,  ital.  ricca^  cfui  vient  du  germ.  iHihs,  vaillant, 
puissant  ?  C'est  à  peu  prés  dans  le  même  es[)ril  que  rosse  est 
venu  du  germ.  ross,  cheval. 

I^îvei*,  va.  (I  River  un  lil.  enfoncer  les  bords  de  la  couver- 
ture sous  le  matelas.  On  dit  aussi  River  une  personne  dans  son 
liL 

Itolii^e,  sf.  Plat  de  pommes  de  terre  cuites  en  robe  de 
chambre  .  . 

lioeiiiaiief  ^7'.  Redingotte  et  surtout  soutane  :  ne  se  dit 
jamais  sérieusement. 

Étym.  AU'  rock,  habit,  mami,  homme. 

H(Mliii^-otte9  sf.  Redingotte. 

Ro^-atoiiiiei>  m.  Grommeler,  murmurer  entre  ses  dents. 

tl   «  Digoter  ». 
Étym.  Rogaton,  dans  le  sens  de  requête,  supplication  : 

Cafars,  cagots papelard z pâtes- pelues,  porteurs  de  roya- 

tons. 

Rar..  Ane.  prol.  du  1.  IV. 

Uo^-iioii,  s/ri.   Il   Au  jeu  de  saute-mouton,  coup  de  talon 
donné  par  le  sauteur  sur  le  derrière  du  patient. 
Étym.  Origine  inconnue  :  d'aucuns  disent  ofjnon. 

Roiiieei-9  m.  Faire  entendre,  par  mécontentement,  certains 
sons  inarticulés  entre  les  dents,  grommeler. 
Étym.  Pour  roncer,  ital.  roncare,  gronder. 

Roin^-eon,,  srn.  Trognon,  reste  d'une  chose  mangée. 
«  roingée  »  :  «  ïu  crés  que  je  vas  manger  tes  roingeons  ?  » 

Roiiiâ;'ei%  va.  Ronger:  «  Roinger  son  ferouin  »,  ronger  son 
frein. 


298  ROI 

Roij$9  sm.  pi.  Nom  donné  par  les  charcutiers  de  village  à 
Tépiploon  du  porc. 

Étym.  Autre  forme  de  rois.  lat.  retla,  filets,  à  cause  des  fila- 
ments graisseux  de  cette  membrane  qui  forment  une  sorte  de 

réseau . 

Jouste  la  mer  de  Galilée 

Trouva  trois    frères  pescheours  ; 

Iluec  faisoient  lor  labours, 

Sour  le  rivage  rois  lavoient 

Et  as  poissons  lor  rois  tendaient. 

1323.  DuCANGE.  i^eselluSy  2. 

Rollé^  ée,  Roulé,  ée,  adj.  Se  dit  d'un  tronc  d'arbre  débité 
dont  les  cernes  ou  cercles  concentriques  ne  sont  plus  parfai- 
tement adhérents  :  Le  sapin  est  souvent  rollé. 

Tous  les  bois  seront  de  bonne  qualité  d'un  an  de  façon^  sans  rouge, 
vergé,  roulé,  tranché,  poury  ni  nœuds  en  iceux. 

1713.  Devis  de  constr.,  p.  9.  Arch.  de  l'égl.  Chaussée-St- Victor. 

Étym.  Lat.  rotula,  roue,  cercle  :  les  différentes  couches,  en  se 
détachant,  formant  autant  de  cercles. 

R0II0119  sm.  Barreau  de  bois  arrondi  :  Un  roi  Ion  de  chaise, 
un  rollon  d'échelle. 

Similiter  quoque  retortas  et  rollones,  stimulos  quoque  et  cavillas,  etc. 

xi^  siècle.  Ch.  de  Lavardin.  Arch.  Loir-et-Cher. 
Plus  payé  à  Thomas  le   Beau  quatre  sols  pour  avoir  fait  faire  un 
rollon  au  ballustre  de  la  chapelle. 

1707.  Cp*®  de  la  marelle.  Egl,  de  la  Chaussée-St-Victor. 

Étym.  Augment.  de  rôle,  du  lat.  rotulus,  rouleau. 

Roinoi-aiitiii,    sm.  Cépage  qui  donne  un  vin   blanc  de 
qualité  inférieure. 
Etym.  Sans  doute  la  ville  de  ce  nom. 

Rond,  sm.  \\  Petit  disque  fait  généralement  d'osier  plat,  de 
viorne,  sur  lequel  on  dépose  le  fromage  pour  le  façonner  pen- 
dant qu'il  finit  de  s'égoutter. 

Ronde,  sf.  Il  Tas  de  rnangeaille  arrondi  et  allongé  qu'on  fait 
avec  le  râteau  dans  un  champ  d'  «  artificiel  »  :  Mettre  du  sainfoin 
en  rondes. 

Rondeau  (ron-dio),  sm.  Petit  gâteau  rond,  ou  d'autre  forme, 
qu'on  fait  dans  les  ménages,  le  dimanche  des  brandons. 


ROU  299 

I.  Rotte,  sf.  Menue  branche  de  bois  flexible,  lien  de  bois 
pour  les  bourrées.  ||  Pror.  Il  n'y  a  pas  de  fagot  si  «  chetit  »  qui 
ne  trouve  sa  rotte.  c'est-à-dire  :  Il  n"}'  a  pasdelille.si  disgraciée 
soit-elle  de  la  nature  ou  de  la  fortune,  qui  ne  trouve  un  mari. 

Étym.  a  Nantes  on  dit  rorfe,  dans  le  Morvan  ronette^  dans 
l'Aunis  riorie;  du  lat.  rctorta  (virga),  branche  retordue. 

II.  Uotte,  5/^.  Sentier,  sente. 

Si  tost  que  ces  pasteurs,  du  milieu  de  la  rotte 

Ronsard,  Ed.  III. 

Étym.  Celt.  rod,  roto,  gué,  passage,  chemin. 

Rottée,  sf.  Ancien  synon^^me  de  bourrée,  fagot  lié  avec  une 
rotte. 

Ce  fut  luy  qui  nous  donna  deux  mille  rottees  de  bois  par  an  pour 

nostre  chauffage. 

Noël  Mars,  St-Lomer,  p.  115. 

Il  Ancienne  mesure  de  bois  de  chauffage  qui  valait  40  cen- 
tistéres. 

200  buclies  de  rothée,  estimés  les  vingt  bûches  7  1.  formant  une 
rothée,  faisant  au  total  dix  rothées. 

15  niv.  an  II.  Invent.  Arch.  mun.  St-Denis-sur-Loire. 

Rotter,  va.  Lier  au  mo^'en  d'une  «  rotte  ».  ||  Vn.  Être  propre 
à  faire  une  «  rotte  »,  en  parlant  d"une  branche  :  Le  chêne  rotte 
bien. 

Roiiahle^  sni.  Kàble  pour  remuer  la  braise  dans  le  four. 

Lesquels  allèrent  à  un    tour    et  pristrent   l'un  rouable  et  l'autre 

furgon. 

1387.  DucANGE,  rotabulum. 

27*^  Une  mauvaise  met  a  paitrire  pain,  un  goumas  de  bois 

Un  rouable  de  fer. 

30  nov.  1782.  Règlement.  Arch.  H.  Johannet. 

!!  Uàble  de  maçon  pour  remuer  la  chaux  qu'on  éteint. 

Il  Instrument  qui  sert  à  ramasser  les  grains  battus  ou  «  nettis  » . 

Ung  ruable  dont  on  amasse  le  blé,  quand  il  est  batu. 

1462.  Duc  ANGE,  ruere. 

RoiiA^er,  va.  Endommager  un  champ  en  passant  avec  une 
voiture,  une  charrue.  ||  Vn.  Par  analogie,  se  dit  d'une  femme 
qui,  «  étant  aux  herbes  »,  cueille  de  ci   de  là,  furtivement, 


300  ROU 

quelques  poignées  de  «  inangeàille  ».  sur  les  champs  voisins. 
Étym.  Roue,  de  la  voiture. 

Roiiàilleis  vn.  Se  dit  d'un  moulin  à  vent,  lorsque,  par  une 
faible  brise,  ses  ailes  tournent  très  lentement. 
Étym.  Péj.  de  l'inusité  rouer,  tourner,  en  parlant  d'une  roue. 

KoiiaiiniN  .s-/'.  Sorte  de  tique,  insecte  parasite  qui  se  loge 
sous  la  peau  des  animaux. 
Étym.  Origine  inconnue. 

Koûclie*  sf.  Laîche.  carex  à  feuilles  coupantes,  sorte  de  ro- 
seau qui  pousse  dans  les  foins,  dans  les  marais. 

Elle  s'estoit  iettee  dans  vn  bocage,  où  il  y  auoit  force  rouches  et 
force  asperges  saunages. 

Amyot,  Homm.  illus.,  t.  I,  p.  8.  Paris,  1()09. 
Auront  droit  de  faucher  les  rouches  et  herljes  de  chacun  leur  pré, 
jusqu'au  fil  de  l'eau  de  la  Cisse. 

xviii°  s.  Cart.  blésois  Marmoutiers,  p.  288. 

Étym.  Gothique  rems,  jonc. 

Roué,  adj.  \\  Prov.  Roué  comme  les  fesses  d'un  postillon, 
très  rusé,  très  malin,  frisant  la  filouterie. 

Étym.  On  joue  ici  sur  le  mot  roué  qui  signifie  dépravé,  cor- 
rompu, et  aussi  écrasé  par  une  roue  de  voiture  : 

Il  prit  prétexte,  en  un  passage  si  sujet  à  embarras,  de  quereller  le 
cocher,  en  lui  disant  qu'il  l'avoit  pensé  rouer. 

T.  DES  RÉAUX,  t.  VII,  p.  222. 

et,  par  extension,  meurtri,  comme  doivent  l'être  les  fesses  d'un 
postillon  après  une  longue  chevauchée.   On  trouve  dans  Cot- 
o^rave  : 
Corrompu  comme  la  fesse  d'un  postillon. 

Cette  locution  est  moins  vraie  et  moins  pittoresque  que  la 
nôtre. 

Roue-cassée,  sf.  Sorte  de  mouvement  gymnastique  où  le 
corps  tournoie  en  l'air  en  posant  alternativement  les  deux 
mains  et  les  deux  pieds  par  terre,  pour  imiter  le  mouvement 
d'une  roue  :  Faire  la  roue-cassée. 


I.  Rouelle,  sf.  Petite  roue,  roue  de  charrue. 

Lors  est  tournée  la  rouelle. 


Rose,  9928. 


ROU  301 

Plus  une  paire  de  rouelles  de  cliarus, 

7  dec.  17^>").  Invent.,  p.  2r>.  Arch.  H.  Johannet. 

Il  Faisceau  de  24  cercles  de  iuimellerie  bruts. 

Deux  milliers  quatorze  ronelleH  de  sercles  de  sauije  estimé  a 
raison  de  huit  liv.  le  millier. 

1621.  Invent.  Le  Fuzelier,  [).  .Tî.  Arcii.  L.-et-Ch.  B.  Bail!, 
de  Blois. 

II.  IliMiolliN  sf.  Ruelle,  petite  rue. 

I.  H<MiUS  oe,  adj.  Voyez  Rollé. 

II.  Hoiilc,  ocs  pari,  passé  de  rouler.  Se  dit  des  céréales, 
des  plantes  fourragères  ahallues,  versées,  emmêlées  par  le 
vent,  la  pluie  :  De  l'avoine  roulée,  du  foin  roulé. 

UoiiNoaii  (en  pat.  roU-sio).  sra.  Roseau. 

Ung   certain    usaige,    lequel    plus    leur   (aux    larrons;  est 

contraire  et  ennemy  que  n'est le  rouseau  a  la  fougère. 

\i.\n.,  III,  M. 
KoiiNéOf  sf.  Rosée. 

Les  Ijestelettes  là  se  mussent 
Qui  les  doulces  rousées  sussent 
Que  le  doulx  ruisseau  fait  estendre 
Par  les  fleurs  et  par  l'herbe  tendre. 

Rose,  214-21. 

KoiiNÎère^  sf.  Lieu  où  poussent  abondamment  les  roseaux. 

Le  fié  de  Galeel,  tant   en   resseantises,    comme   en   terres  gain- 

gnables rosières   et  pasturages,  et  ou  manoir  de  Paluel,   es 

hommes  et  es  rentes,  es  rosières  et  tourbières. 

1300.  DucANGi:,  roseria. 
Noble  homme  Gaultier  des  Routières. 

1:^  janv.  1530.  Bail.  Arch.  H.  Johannet. 
UouNsiaii^  sm.  Ruisseau. 

RoHSî^îère,  sf.  Petite  rigole  dans  un  cliamp  produite  par 
les  eaux  de  pluie.  ||  AdJ.  f.  Terre  roussiére,  terre  «  éveuse  », 
humide. 

Étym.  C'est  le  féminin  de  roussiau,  ci-dessus. 

RouNtée  (rouss'tée),  .s7"  Volée  de  coups. 
Étym.  Autre  forme  de  rossée  ? 

Roiitir,  va.  et  n.  Rôtir. 


302  RUA 

Au  feu  feirent  roitstîr  leur  venaison. 

Rab.,  II,  20. 

Riiaii,  S7}i.  dit  abusivement  pour  îlot  :  le  ruau  est  le  ruisseau 
qui  entoure  l'îlot  :  mot  disparu. 

Ung   ruau  ou  isleau  deppandant  et  estant  proche  de  la  rivière  du 

Cousson. 

1017.  Part.  Prés,  de  Metz,  p.  lô.  Arch.  L.-et-C.  B.  Baill.  de 

Blois. 

Touchant  au  grant  ruau  qui  vient  de  Briou  descendre  en  la  rivière 

du  Cher. 

1470.  Arch.  Loir-et-Cher.  E.  478. 

Hiitlà$'ei>  va.  Rudoyer,  traiter  rudement. 

Étym.  Rude:  c'est  la  même  formation  que  rudoyer  avec  la 
prononciation  locale  et  le  changement  du  //  en  ^.  (Voyez 
Abage). 

Uiiiiie-fer,  5/y?.  et  /".  Qui  use  rapidement  les  vêtements  les 
plus  solides  :  se  dit  surtout  d'un  enfant. 

RiiNtiqiie,  adj.  Robuste,  d'une  santé  vigoureuse,  gaillard. 
Étym.  Lat.  rusticus,  qui  est  de  la  campagne. 


Saliiiiie,  .s/".  Chandelle  de  résine,  oribus. 

Étym.  Pour  Soitabane^  souabaine^  fémin.  de  souabain^  de 
Soimbe,  province  de  l'ancienne  Allemagne  qui  produit  beaucoup 
de  résine. 

8alHMii*iii9  sm.  Cordonnier,  savetier,  terme  de  plaisanterie. 
Etym.  Origine  inconnue. 

Sae,  sm.  \\  Abs.  Poche  qui  contient  une  mesure  indéter- 
minée, mais  toujours  plus  que  Ihectolitre  :  On  met  le  blé  dans 
des  poches,  et  la  farine  dans  des  sacs.  ||  Ancienne  mesure  de  ca- 
pacité pour  les  grains  qui  valait  le  quart  du  nmid.  ou  trois 
septiers. 

il'»  Cinq  sacqs  de  Ijleds  froniens  estimé  vu  sa  qualité  môdiijcre 
quatre  vingt  dix  livres  le  niuid,  cent  douze  livres  dix  sols. 

30  nov.  1732.  Règlement.  Arch.  H.  Johannet. 

Sae-a-diable,  S7n.  Enfant  pétulant,  malicieux. 
Étym.  Un  sac  où  loge  le  diable  ;  c'est  l'équivalent  de  qiù  a  le 
diable  au  corps. 

SaiMïtter,    va.  Remuer,  ébranler    par    de    petits  coups  ^ 
Sacotter  une  dent  qui  branle. 
Étym.  Fréquent,  de  «  sacquer  ». 

SacMniei»,  va.  Agiter  par  saccades,  par  «  sacquets  ». 

Chariot  se  peine  et  travaille 
D'avoir  la  botte,  il  sacque,  il  tire. 
Co(iun.LART,  Mon.  de  la  botte  defoing^  p.  1  lît. 

Étym.  Germ.  scdcan^  secouer. 

SacMfuet,  S7n.  Mouvement  brusque  et  irrégulier  fait  pour 
secouer  une  chose. 

Lors  tenant  le  panier  en  sa  main  asseurée. 
Descouvre  de  l'aspic  la  tète  colorée. 
Qui  siHîoit  à  sacquets. 

Olenix  du  Montsacré,  Cléopâtre  (Paris,  1595). 

Etym.  «  Sacquer  ». 


304  SAG 

Saâ;'oiiàiiei*9   va.  Faire  salement  un  ouvrage  quelconque 
et.  spécialement,  laver  salement. 
Étym.  Sagoidn. 

faillie  (sè-me\  sf.  Sorte  de  grand  lilet  de  pêche,  seine. 

Je  mains  avec  les  ori^uilleus 

Qui  mondaines  lionors  convoitent, 

Et  la  povreté  vont  prescliant, 

Et  les  grans  ricliesces  peschant 

As  saijines  et  as  trainiaus. 

Rose,  11085. 

Haiiiiei*  (sê-mé),  va.  Pêcher  avec  la  «  saime  ».  î!  Fig.  Saimer 
quelqu'un,  employer  l'adresse  et  même  la  ruse  pour  le  sur- 
prendre, pour  rattraper. 

Haiiil»oi!!$9  .S///.  Vésicatoire.  quelquen  soit  la  composition  : 
Un  lui  a  posé  deux  sainbois. 

Étym.  Bois  sain,  nom  donné  à  l'écorce  du  Daphne  mezereum 
et  du  Daphne  gnidium.  qui  peut  servir  de  vésicatoire. 

Saîiiee,  sf.  Chiffon,  ordinairement  de  laine,  dont  on  se  sert 
pour  «  saincer  ». 

Étym.  L'ancienne  langue  avait  aussi  cainse,  chainse,  toile  de 
lin  ou  de  chanvre.  Origine  inconnue. 

Saîiicei*,  va.  et  n.  Nettoyer  un  meuble  en  le  frottant  avec 
une  «  saince  ». 

8aiii(liii9  iiie,  adj.  Câlin,  caressant  avec  affectation.  1|  Snt. 
et  6/.  Méchant  saindin,  petite  saindine. 

Étym.  Origine  incertaine.  Peut-être  pour  sadin.  anc.  franc, 
dim.  de  sade,  gracieux,  agréable,  gentil  : 

C'est  une  petite  noireite, 

Non  pas  noirette,  mais  Vjrunette, 

Une  mignonne  tant  sadine, 

COQUILLART,  Le  MoRoloQ.,  }».  150. 

Le  changement  du  a  en  ain,  in  n'est  pas  sans  exemple  dans 
la  campagne  blaisoise  :  on  entend  souvent  dire  Minrolles  pour 
MaroUes. 

Saîiite-Cr€»iA:,  npr.  \\  Loc.  Le  travail  de  Sainte-Croix,  un 
travail  qui  n'en  finit  pas. 


SAN  305 

II  ne  falloit  plus  que  cela  pour  achever  Sainte-Croix  d'Orléans. 

Moij.  de  parcenir,  II,  40. 

8aiiit-Glaiif1iii,  sm.  Habitant  de  la  commune  de  Saint- 
Glaude  (Claude). 

8aiiit-Mai*tlii    (g'i'oiioiiille  tie),  sf.  Raînette,  «  guer- 

nâselle  ». 
Étym.  Origine  inconnue. 

8aiMier9  sm.  Le  même  que  Chaisier.  II. 

I.  8alaiicl,  adj.  m.  Malpropre,  qui  est  habituellement  sale, 
en  parlant  d'une  personne.  ||  Fig.  Sm.  Homme  lascif,  débauché  : 
Un  vieux  salaud.  Le  féminin  de  ce  mot,  au  propre  et  au  figuré, 
est  salope. 

IL  Salaiifl,  sm.  Sarreau,  tablier  montant  et  à  manches 
qu'on  met  aux  enfants  pour  garantir  leurs  vêtements  des 
taches.  Cf.  Salopette. 

Saleiii^e,  sf.  Saloire,  vaisseau  de  bois  dans  laquelle  on  met 
la  viande  de  porc  salée. 

Salopei'9  va.  Salir,  tacher.  ||  Fig.  Faire  sans  soin,  sans 
talent,  gâter  :  Un  ouvrage  salopé.  Il   T  r.  Se  saloper,  se  salir. 

Salopette,  sf.  Large  pantalon  de  toile  qu'on  met  par  dessus 
l'autre  pour  le  garantir  des  taches.  Cf.  Salaud,  IL 
Étym.  «  Saloper  ». 

8alut,  sm.  Prière  récitée  par  un  prêtre  pour  obtenir 
l'intercession  spéciale  d'un  saint  :  M.  le  Curé  m'a  dit  un  salut 
et  «  une  »  évangile  à  sainte  Cornille. 

Manassés prit un  des  Quinze- Vingts,  et  le  pria  de  dire 

un  salut  à  son  intention. 

Moy.  de  parvenir,  II,  55. 

8aiiil>iii,  spr.  Bourg  à  19  kil.  de  Blois.  Prov.  Aller  à  Sambin 
pour  se  faire  débêter  et  à  Conan  pour  se  faire  affiner,  ou  Aller  à 
Conan  pour  se  faire  débêter  et  à  Sambin  pour  se  faire  affiner, 

voyez  DÉBÊTER. 

8aii^  (bon)  î  interj.  Juron  familier  qui  serait  un  blas- 
phème, si  Ton  prononçait  la  phrase  complète  :  Bon  sang  de 
Dieu  ! 

8ang:le9  sm.  Rangée  simple  de  gerbes  «  bêche vetées  »  par 

20 


306  SAN 

laquelle  on  termine  le  chargement  d'une  charretée  de  blé. 
d'avoine,  etc.:  les  autres  sont  doubles  ou  triples  et  s'appellent 
lits  :  une  charretée  complète  se  compose  ordinairement  de 
quatre  lits  et  d'un  sangle.  I|  Flg.  Il  a  quatre  lits  et  le  sangle,  il 
est  ivre,  complètement  soûl.  —  11  lui  en  a  f —  quatre  lits  et  le 
sangle,  il  l'a  battu  à  plates  coutures.  ||  Rangée  d'avoine  ou 
d'orge  abattue  par  le  faucheur. 
Étym.  Lat.  cingulum,  ceinture. 

8aii$iei>  va.  \\  Sangler  de  l'orge,  de  l'avoine,  les  disposer 
en  «  sangles  »,  en  les  fauchant,  et  non  les  mettre  en  javelles. 

Hareliaiit,  sm.  Vieille  «  viette  »  :  Abattre  un  vieux  sarchant 
pour  faire  de  la  place  au  jeune  bois. 
ÉïYM.  Origine  inconnue. 

Sarelie,  sf.  Ceinture  de  bois  qui  entoure  une  seille.  un 
boisseau. 

Item  une  baratte  avecq  plusieurs  serches. 

\)  nov.  161G.  Invent.  Gendrier,  p.  V.\.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill. 
de  Blois. 

Une  sarche  mobile  se  place  sur  les  bords  du  «  tenou  »  pour 
en  augmenter  la  capacité.  |j  Cercle  cloué  au  sommet  et  à  Tinté- 
rieur  d'une  cuve  pour  en  consolider  les  douves. 

On  les   a   toutes   (les  cuves)    enfoncées   d'ais    de  sapin  a  double 

joint On  a  mis  de  l'argile  ou  terre  grasse  au  tour  de  la  sereke 

et  on  a  couvert  le  tout  de  sable  ;  le  vin  s'y  est  bien  conservé. 

1707.  Journ.  des  eh.  remarq.  S(-Laumer,  1""  3G. 

Étym.  Prononc.  locale  de  serche,  forme  ancienne  de  cercle. 

Sai'pe,  sf.  Serpe,  instrument  qui  sert  à  tailler  la  vigne.  La 

sarpe  est  remplacée  à  peu  prés   partout   maintenant  par  le 

sécateur. 

Ou  pieux,  ou  faulcilles,  ou  sarpen. 

Roue,  1918'J. 
Etym.  Lat.  sarpere,  émonder. 

NarraNÎiie,  sf.  Plante  sauvage,  commune  sur  les  territoires 
de  Blois,  la  Chaussée-Saint-Victor  et  Saint-Denis,  aristolochia 
clematitis. 

Aristolochia  en  Grec. . .    .  en  Françovs  Sarrazine. 

Comment. y  chap.  31. 


SAV  307 

On  dit  aussi  sarmsùne,  et  salarène  à  la  Ghaussée-Saint-Victor. 
Étym.  Cette  plante  a  un  peu  Taspect  et  le  port  du  sarrazin. 

SatÎNfaii-e^  m.  \\  Abs.  Tirer  au  sort  pour  la  conscriplion  : 
Il  s'est  marié  aussitôt  après  avoir  satisfait. 

Étym.  C'est  une  ellipse  hardie  pour  :  Satisfaire  à  la  loi  du 
recrutement. 

Naiila^  (sô-là),  sf.  Petit  Ijouquet  de  bois,  en  général.  Un 
hameau  de  Blois  et  plusieurs  climals  des  communes  envi- 
ronnantes portent  le  nom  de  la  Saulas. 

Étym.  Primitivement,  lieu  planté  de  saules. 

Saiiiiiai^iN  Haiiiiiésef  sf.  Saumure  :  «  I  faut  (lue  le 
sale  trempe  toujou  dans  la  saumése  ». 

^aiiiiiiii-a^^'o,  sm.  Réfection  d'un  mur  en  sous-œuvre  ;  peu 
emplo3^é  auj ou rdhui . 

Faire  au  pourtour  tous  les  sômurages  ou  besoin  sera  et  les 
rand'huire  a  chaux  et  sable,  et  la  maçonnerie  en  terre. 

!*"■  juin  1792.  Convention  Briais.  Arch.  H.  Johannet. 

Il  Au  iv/.  Petits  murs  sur  lesquels  on  établit  un  plancher. 
Étym.  Probablement  pour  sounvuymge,  de  l'ancien  français 
sousmurer  : 

22  Journées  de  maçons  a  soubsmurer,  arrocher  et  chauffauiler  la 
muraille  de  la  court  de  la  maison  de  la  ville. 

1 15U.  Arch.  niun.  Nevers.  GG.  Ô5. 

Sauterelle,  sf.  \\  Sarment  tenant  à  une  vieille  souche  qu'on 
couche  en  terre  pour  remplacer  un  cep  disparu,  provin. 
Étym.  Pour  sautelle,  dont  l'origine  est  inconnue  : 

Marquotte  ou  sautelle  cheuelùe. 

LiÉBAUT,  Mais,  rust.,  VI,  chap.  (>. 

Saiite-^uN-reiii,  sm.  Celui  qui  n'est  bon  à  rien  et  qui 
cependant  se  donne  des  airs  de  capacité.  ||  Celui  qui  se  donne 
beaucoup  de  mal  pour  arriver  à  ne  rien  faire  de  bon,  cogne- 
fétu. 

Savate,  Savatée,  sf.  Plante  sauvage,  pas-d'àne,  tussi- 
lago  farfara.  D'après  le  dire  des  bonnes  femmes,  pour  en  dépoi- 
sonner  un  champ,  il  faut  aller  l'arracher  le  jour  de  la  Fête-Dieu, 
avant  le  soleil  levé. 


3Ô8  SAV 

Savatîer,  sm.  Savetier. 

Les  âmes  des  empereurs  et  des  sacatiers  sont  jectées  à  même 

moule. 

Montaigne,  II,  191  (Didot,  an  X). 

Jean  fils  de  Mathieu  Régnier,  savatier. 

2Ô  juin  1678.  Arch.  la  Ch. -Saint- Victor,  vol.  3. 

Savoir,  va.,  fait  au  futur  :  je  sarai,  etc.,  et  au  condit.  '.je 
sa  rais. 

Vous  i^arderez  son  secret  et  son  droit  par  tout  la  où  vous  le  sarez. 

DucANGE,  bailUvi. 

Tel  sait  bien  faire  une  maison 
Qui  ne  saroit  faire  un  moulin. 

Pat/ielin,  av.  au  lecteur  (Coustelier,  1723). 

Savoù'  s'emploie  souvent  au  condit.  pour  Poiivoir  à  l'indicatif. 
Cette  locution  de  l'ancienne  langue,  qui  tombe  en  désuétude, 
est  journellement  emplo^^ée  par  le  pa3'san.  Quand  il  dit  :  Je  ne 
saurais,  qu'il  prononce  :  Je  n'sarée,  c'est  absolument  comme  s'il 
disait  :  Je  ne  peux  pas. 

L'un  dit  :  je  n'y  vas  point,  je  ne  suis  pas  si  sot  ; 

L'autre  :  Je  ne  saurais. 

La  Fontaine,  Fables,  II,  2. 

Sclilof,  Loc.  Aller  à  sclilof,  aller  se  coucher. 

Étym.  Allemand  schlaffen,  dormir;  souvenir  de  l'invasion 
de  1815,  ou,  peut-être,  du  séjour  des  lansquenets  et  des  reîtres 
allemands  à  Blois.  à  la  cour  des  Valois,  au  xvP  siècle. 

See,  Seccuie,  adj.  Sec,  sèche  :  Attends  que  ta  chemise  soit 
secque. 

Ségiiei>  va,  et  n.  Tracer  sur  la  terre,  au  moyen  d'un  cor- 
deau, .des  lignes  pour  planter:  Ségner  un  champ;  il  fait  trop 
mou  pour  ségner. 

Deux  hommes  de  villaige  pour  seigner  le  boys  que  nions,  de 
Bourgogne  a  donné  à  la  ville. 

1304.  Cp^«  deNevers.  GG.  2.  Arch.  mun.  Nevers. 

Étym.  Lat.  signare,  marquer. 

Se^oiiclin  (Saiiit-)^  spr.  Saint-Secondin,  bourg  à  9  kilo- 
mètres de  Blois. 

Gabriel  Ferrant  de  la  parr.  de  Sainct  Segondin. 

25  oct.  1616.  Arch.  la  Ch.-St-Victor,  vol.  I. 


SEP  309 

En  l'église  de  Saint  Segondin  des  vignes,  proche  de  Buri. 

Berxif.r,  Hist.  de  Blois,  p.  195. 

Seg-i*et,  ète,  adj.  Secret,  secrète.  |I  Segret,  s)n.  Secret. 

La  mal  conseillée  femelle  ne  dormit  point  si  profond  qu'elle  oubliât 
ce  mot  de  segret. 

Bon.  DES  Periers,  Disc,  non  pi.  niél.,  chap.  VIII,  p.  182. 

Étym.  Ital.  scgreto,  même  signification. 

Seilliuif  sm.  Mauvaise  seille  aux  trois  quarts  usée. 

Si  d'icelluy  vous  mettez  dedans  ung  seilleau  d'caue. 

Rab.,  III,  51. 
Item  trovs  mescliants  butetz  et  deux  seillots. 

1617.  Invent.  Rahart,  p.  9.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill.  de  Blois. 

8enieiiX9  sm.  Semoir,  sorte  de  grand  tablier  de  toile  dans 
lequel  on  porte  le  grain  à  semer. 

L,e  signifiant,  ainsi  comme  il  venoit  de  son  labour  et  encore  avoit- 

il  le  semeur  pendu  à  son  col . 

1375.  DucANGE,  semeurus. 

Sentier,  sm.  \\  Allée  comprise  entre  deux  planches  de 
vignes. 

Sentinelle,  s.,  est  masculin  :  Le  sentinelle  est  gelé  dans  sa 
guérite. 

Plusieurs  soldats  de  la  garnison entrèrent  dans  le  camp  des 

Anglois,  ayans  tué  quelques-vns  de  leurs  sentinelles. 

Symph.  GuYON,  Hist.  d'Orl.,  II,  217. 

Sepeau,  sm.  Fo/ycc  Cepiau. 

Septenibi'îei»,  sm.  Ravaude ur  qui  ne  fait  le  métier  de 
tonnelier  qu'au  mois  de  septembre,  pour  la  vendange. 

Septîer  (se-tie,  s'tie),  5?n.  Hectolitre,  en  parlant  des  grains, 
ne  se  dit  guère  qu'en  Beauce.  Autrefois,  mesure  de  huit 
boisseaux  et  douzième  partie  du  muid. 

Plus  dix  sepliers   moings  ung  boisseau  de  Jacques  Lecour 

ix^  vij^ 

1639.  Cp*'  de  la  Charité.  Eglise  de  la  Chaussée-St-Victor. 
79°  Huit  muid,  cinq  septiers,  deux  b'"  d'avoine,  mezure  de  Blois, 
estimé  à  trois  livres  le  septier  fait  trois  cent  trois  livres  quinze  sols. 

30  nov.  1782.  Règlement.  Arch.  H.  Johannet. 
Voyez  Sac. 


o 


10  SEP 


Septrée  <^se-trée),  sf.  IMesiire  agraire  qui  valait  Imit 
boisselées  de  même  que  le  septier  valait  huit  boisseaux. 

Pour  la  ferme  d'une  septrée  de  vigne  et  terre. 

1GG3.  Cp^^  de  la  marelle.  Egl.  de  la  Chaiissée-St-Viclor. 

Sei>  î5»eui>  sjji.  Cep  de  vigne  :  Une  orne  de  douze  sers. 

Étym.  Ce  mot  est  un  de  ceux  qui  se  trouvent  le  plus  souvent 
sur  les  lèvres  de  nos  vignerons,  et,  quoiqu'on  en  dise,  il  n'est 
guère  possible  de  le  prendre  pour  une  corruption  du  mot  cej), 
car  cep  se  prononce  ce  :  La  croix  du  Ce,  la  bas  du  Ce  (climats  de 
Villebarou).  Il  est  plutôt  dérivé  d'un  radical  sar  qui  se  trouve 
dans  le  lat.  sarpere,  émonder,  d'où  est  venu  aussi  sarmentiun, 
pour  sarpmentitm.  sarment. 

Seraii  (s'ran),  sm.  Outil  qui  sert  à  diviser  la  filasse  du 
cbanvre  pour  la  rendre  propre  à  être  filée,  à  «  habiller  le 
chambre  »,  comme  on  dit  ici. 

Conscience  le  foule,  conscience  le  froisse, 
Conscience  le  point  plus  que  serans  ne  broisse  (brosse) 

J,  DE  Meuxg,  Test.,  157G  {Rosé). 

Étym.  Ancien  h^-all'^  schranz,^èQ\\\vev,  duquel  seran,  sans 
accent,  presque  sans  e,  se  rapproche  davantage  que  séran,  qui 
est  de  la  langue  officielle. 

Serf  et,  sm.  Petit  ver  aquatique  qui  se  construit  avec  des 
menus  brins  de  bois,  des  petits  grains  de  sable  un  étui  dans 
lequel  il  demeure,  larve  de  la  phr^^gane  striée. 

Étym.  Origine  inconnue.  En  Sologne,  on  dit  Serfolet,  à  Or- 
léans Chénefer. 

Servent,  .sm.  ||  Carabe  doré,  insecte  appelé  aussi  Viiie- 
mâlard. 

Étym.  On  a  trouvé,  sans  doute,  quelque  ressemblance  entre 
les  él.ytres  de  ce  coléoptére  et  les  galons  d'un  sous-officier 
d'infanterie. 

Hercnieiii-,  sm.  Cercueil. 

Et  fut  apporté  son  corps  en  un  serqiieur  couuert  de  noir. 

Al.  Chartier.  Hlst.  du  R.  Ch.  VII,  \).  '.». 

Hei-i-e,  sf.  Il  Sorte  de  coin  de  fer  qui  fixe  le  couard  de  la  faux 
dans  la  «  botte». 


SE  Y  311 

Serreii.v,  snï.  Coquetier,  marcliaiid  d'œufs,  de  beurre,  de 
volaille  et  de  gibier.  Ce  mot  ne  se  dit  que  d'un  coquetier  opé- 
rant sur  un  marcbé  :  J'avais  dix  livres  de  beurre,  j'en  ai  vendu 
deux  à  des  bourgeoises,  le  reste  aux  serreux. 

Étym.  Les  coquetiers  serrent,  c'est-à-dire  amassent  la  mar- 
chandise. 

Hei't  (ser).  sm.  Loc.  N'en  faire  que  le  serl.  r(nje:-  Cert. 

Hci"\'îi>  va.  Il  Couvrir,  saillir,  en  parlant  des  animaux. 

I.  Soiie,  sm.  Sureau. 

Une  sarbataiiie  de  seiiz. 

N.  nu  Fail.  Proi).  rust..  \).  7(i. 

Il  Proi\  «  Franc  comme  une  rolte  de  seue  ».  c'est-à-din^  pas 
franc  du  tout,  qui  dil  le  contraire  de  ce  qu'il  [)ense,  et  fait  le 
contraire  de  ce  qu'il  dit:  une  branche  de  seue,  ne  pouvant  se 
tordre,  c'est  le  bois  le  moins  propre  à  faire  une  «  rot  te  ».  Les 
garçons  qui.  dans  la  nuit  du  premier  de  Mai.  vont  planter  des 
bouquets  symboliques  à  la  porte  de  leurs  belles,  ne  manquent 
pas  de  gratifier  d'une  branche  de  seue  celles  qu'ils  accusent  de 
manquer  de  franchise.  Chez  nos  ancêtres,  les  amoureux  en 
usaient  de  même  :  mais  pour  eux  le  sureau  était  un  autre  en- 
bléme  : 

Lorsque  l'urio  des  filles  dudit  exposant^   nommée    Jehannatte,    vit 

ledit  Caroncliel,  elle  11  dit  que  la  nuit  S.  Nicolay  il  l'avoit  esmayée  et 

mis  sur  leur  maison  une  branche  de  seur,  en  disant  qu'il  n'avoit  mie 

bien  fait  de  ce  faire,  et  qu'elle  n'estoit  mie  femme  à   qui   l'en  deust 

faire  tels  esmayemens  ne  telz  dérisions,  et  qu'elle  n'estoit  mie  puante, 

ainsin  que  ledit  seur  le  signifioit. 

1375.  DucANGE,  Maium. 

Étym.  Lat.  samMicus,  sahuciis.  sure-àw. 
IL  Seiie,  sf.  Suie. 

Sonf  :seu),  sf.  Soif:  Endurer  la  faim  et  la  seuf. 

Si  un  bœuf 

Passe  par  là,  mourant  de  seuf. 

RoNS.,  La  Grenouille. 

Seul*,  sm.  Voyez  Ser. 

Sèyei>  va.  et  a.  Couper  les  céréales  avec  la  faucille. 


312  SEY 

Lors  commença  le  laboureur  auecques  ses  gens  seyer  le  bled. 

Rab.,  IV,  46. 
Étym.  Ital.  siegare,  lat.  secare,  couper. 

8èyeiii»  (en  patois  :  sé-ieû),  sm.  Celui  qui  «  sé^'e  ». 

En  1706  les  chaleurs  furent  si  grandes  que  les  hommes  et  les  bestes 
mouroient  dans  les  campagnes  et  sur  les  chemins.  Plusieurs  saieurs 
coupans  les  bleds,  la  faucille  à  la  main,  moururent  sur  place. 

1706.  Jour,  des  ch.  remarq.  St-Laumer,  fo  32,  v°. 

Sicleis  Sig:lei%  va.  Cingler  :  «  J  y  ai  sicle  un  coup  dïoué 
pa'  la  goule  ».  Voyez  Cicler. 

Sîeot,  sm.  Chicot  :  En  place  de  dents,  je  n'ai  plus  que  des 
sicots. 
Étym.  Lat.  ciccum,  très  petite  chose. 

Sîeotter,  va  et  n.  Se  servir  maladroitement  d'une  scie, 
d'un  couteau,  d'un  outil  tranchant,  de  façon  à  gâter  l'ouvrage. 
Étym.  Fréquentatif  péjor.  de  5Cie/\ 

8ié(!$aiit9  sm.  Posture  d'un  homme  assis,  séant  :   Se  mettre 
sur  son  siésant. 
Étym.  «  Siéser  ». 

Sîéser,  va.  Asseoir.  ||  Vr.  Se  siéser,  s'asseoir  :  Siéses-toi  là. 
Étym.  Pour  siéger. 

Sieux^  préj).  Chez  :  Il  n'est  pas  sieux  nous. 

Et  sept  ou  huit^  chieulx  le  drappier. 

CoQUiLLART,  Plaidoyer,  p.  71. 

Étym.  Voyez  Cheux,  dont  c'est  une  forme  adoucie. 
Sigler,  va.  Voyez  Sicler. 

SîUer,  va.  Frapper  en  fouettant  :  La  pluie  vous  sille  la  fi- 
gure. 

Étym.  Germ.  sila,  couper,  inciser.  C'est  peut-être  aussi  une 
autre  forme  de  «  sigler  ». 

Siiiiinaire,  sm.  Séminaire. 

8itoiit9  adv.  Sitôt,  aussitôt. 

Et  sachiez  compaings  que  sitoust 

Que  Fortune  m'eust  ainsi  mys. 

Rose,  8404. 


SOL  S13 

Sive,  sf.  Sève  :  La  sive  de  mars  et  la  sive  d'août. 
Étym.  Lat.  sapa,  comme  «  nine  »  de  jiana. 

8ixaiii  (si-zin),  sm.  Faisceau  de  six  cercles  de  cuve,  de  7 
mètres  à  peu  près.  ||  Un  de  ces  cercles. 

Un  sizain  de  cercles  de  cuve. 

1621.  Invent,  de  Beaune,  p.  8.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill.  de  Blois. 
Le  22e  (septembre  1096)  j'ai  acheptè  chez  Made  Girard  de  Bourg- 
neuf  deux  cisains  et  demi  de  cercles  de  trois  toises  et  demie,  et 
deux  cercles  de  quatre  toises  et  demie  pour  dix  livres   dix  sols,  le 
eisain  a  raison  de  3  1.  le  grand  a  6  1.  le  quadrain. 

16'.)6.  Journ.  des  ch.  remarq.  St-Laumer,  fo  2. 

Ce  mot  a  à  peu  près  disparu,  comme  l'objet  lui-même,  les 
cuves  aujourd'hui  étant  presque  toutes  reliées  en  fer. 

Soi,  S7n.  Un  soi  de  charrue. 

Lequel  suppliant  a  emblé  un  soich,  un  chasgnon à  la  charrue. 

1388.  DucANGE,  easnus. 

Ung  aj'reau  fourni  de  coustre  et  de  souef. 

1457.  Ibid.,  Arar. 

Une  charrue  avec  ses  rouelles  garnye  d'un  soue. 

1616.  Invent.  Roy,  p.  10.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill.  de  Blois. 

Plus  deux  charùes  garnies  de  leurs  ruelles,  essieux,  deux  coudres 

et  deux  souhaits  chacun  dans  leurs  chaussons. 

23  déc.  1788.  Invent.,  p.  17.  Arch.  H.  Johannet. 

Étym.  Autre  forme  de  soc.  Cf.  Croi. 

Solaire,  sf.  Le  côté  du  soleil  levant,  l'est  : 

Ouvrant  sur  le  devant  sur  la  rue  qui  dessend  du  carroy  St  Michel 
a  la  fontaine  du  poix  du  vent  de  sollere. 

Fév.  1618.  Part.  Debevnes.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill.  de  Blois. 

Abutant  sur  la  rivière  de  Loire  en  soullaire . 

8  juin.  1600.  Arch.  mun.  Villebarou,  vol.  1671,  f°  8."),  recto. 

Il  Haute-solaire,  le  nord-est,  Basse-solaire,  le  sud-est. 

Sole,  sf.  La  couche  supérieure  de  la  terre  cultivable  :  La 
sole  est  trop  «  secque  ». 

SoIog:iiot,  ote,  sm.  et  sf.  Habitant  de  la  Sologne. 

hes  Solongnaux  sont  gens  frugaux,  mesnagers  et  actifs. 

Fr.  Lemaire,  Ant.  d'Orléans,  p.  36,  éd.  1645. 

En  la  maison  de  Monsieur  Bourlabé seruoit  un  Sologneau. 

Id.,  ibid.,  p.  458. 


314  SOM 

Il  AdJ.  La  race  sologiiotte,  en  parlant  des  moutons. 

8oiiiiiie9  sf.  Sac  de  farine  :  «  Vas  voir  au  molin  si  ma 
somme  est  preute  «.  ||  Proi\  Une  puce  de  meunier  qui  a  la 
somme  sus  le  «  dous  ».  un  pou.  Rabelais  disait  une  pulce  meu- 
nière. 

Étym.  Somme,  dont  le  sens  primitif  est  charge  d'âne,  de 
mulet,  de  cheval. 

Soiiiioiix,  oublie*,  (idj.  Taché  de  son.  de  taches  de  rousseur: 
Une  petite  rouge,  toute  sonneuse. 

Soreîlle,  sf.  Ustensile  formé  de  l'os  de  la  mâchoire 
inférieure  d'un  porc  que  l'on  place  dans  un  «  tenou  »  à  l'orifice 
du  trou  de  canelle  pour  empêcher  que  le  linge  ne  l'obstrue. 
Planchette  de  bois  évidée  servant  au  même  usage. 

Étym.  Origine  inconnue. 

Soi*et,  sm...  Comme  Soreille. 

Sorette,  sf.  Comme  Soreille. 

►Sornette,  sf.  Comme  Cernette. 

Soteaii  (so-tio).  sm.  Petit  sot,  sot,  imbécile:  ce  mot  est  plus 
solognot  que  blaisois. 

Et  puis  le  povrecocquardean 
Sera  requis  de  la  bonne  dame, 
Et  au  partir  :  allez,  so^eaw, 
Remereiez-en  vostre  femme. 
1510.  Poés.  franc,  des  xv'  ei  \\i^  s.  Godei'roy,  soteaii. 

Sottl^eiix:,  euse,  adj.  Qui  dit  des  sottises,  des  injures. 

Soiiaiiiie,  sf.  Chandelle  de  résine,  oribus. 
Etym.  Pour  soiiabanne.  Voyez  Sabane. 

Sonater,  m.  Se  prêter  réciproquement  son  cheval  pour  les 
travaux  des  champs. 

Souater.  To  partake  whith,  or  be  a  partner  in  ;  aiso,  to  joyne  \vitli, 

or  together,  after  the  manner  of  countrey  peasants,  who  bring  every 

one   a  horse  or  two  for  the  making  of  a   team,   which  no  one  of 

liimselfe  can  furnish. 

CoTGR.,  1011,  ap.  Godefroy,  sowa^er. 

(Participer,    s'associer,    s'unir,    à    la   manière   des    paysans    qui 


sou  315 

amènent  chacun  un  clieval  ou  deux  pour  composer  un  attelage 
qu'un  seul,  par  lui-même,  ne  peut  fournil*). 

Il  Flg.  Faire  commerce  d'amitié  :  Ces  deux  frères  nesoufiteiil 
point. 
Étym.  Par  les  anciennes  formes  franc,  touriste,  soiste,  etc. 

Mais  d'une  chose  a  mult   son  cuei-   ii'é, 
De  conpaingnie  n'ot  point  ne  souasté. 

Les  Lo/i.,  Ars.,  :U  l.'î,  f'M)''.  Godefroy,  souater. 

Donnons toutes  les   choses  ke  nos  avons  et  aviemnes  euut 

nos  et  no  ancisseur  en  terrage.  en  soisfe,  en  tierce  garbe. 
12()G.  Gh.  d'Enguerr.  de  Couci.  Dvcange,  soistura. 

rital.  soccita  : 

Soccitù,  consignation  de  l)etail  à  moitié  de  profit. 

OuDiN,  Dictionn. 

le  bas-lat.  socida,  socccda,  socita  (même  sens;,  on  arrive  au  lat. 
societas,  société.  Quant  à  la  différence  notable  d'orthographe, 
elle  ne  provient  que  de  la  prononciation  de  nos  contrées  : 

De  tout  temps  ils  ont  veu  que  en  la  ville  d'Orléans  on  a  point 

acoustumé  de  sohaster  excepté  depuis  x  ans  en  ça en  tous  les 

autres  bonnes  villes  du  royaume  toute  sohasterie  est  deffendue,  et 
que  ce  on  ne  sohasioit  point,  les  draps  n'en  cousteroient  gueres  plus 
a  faire.  Et  avec  ce  que  se  deux  mestres  sohastent  ensemble,  ils 
peuvent  trop  plus  faire  de  malefaçons,  etc. 

1 106.  Enquête,  ap.  Le  Clerc  de  Douy,  II,  f"  257,  \°.  Arch.  Loiret. 

Hoiiatoii,  sm.  Celui  avec  lequel  on  «  souâte  »  pour  les  tra- 
vaux des  champs,  et,  par  extens..  son  cheval  :  J'attends  mon 
souâton  pour  aller  en  charrue. 

H<»ii]»aNteiiieiit  (sou-bass-te-man),    sm.    Le    même    que 

SUBASÏEMENT. 

S<iii1>aii<1,,  lie,  adj.  Taciturne,  sombre,  en  dessous:  Je  ne 
sais  ce  qu'il  a.  il  est  tout  soubaud. 

Étym.  Mot  formé,  sans  doute,  sur  l'ancienne  prépos.  soith, 
scmbs,  sous,  lat:  suMer.  Dans  le  Perche  et  dans  la  Beauce,  sou- 
baud si.ornifle  orourmand. 


O" 


8oiibi-ic|iiet,  sm.  Surnom  bouffon  ou  injurieux,  sobriquet. 

Il  faut  tousiours  forger  un  soubriquet  a  la  povre  vérité. 

N.  DU  Fail,  Contes  d'Eut.,  t.  I,  p.  42. 


316  SOU 

Il  est  nécessaire  de rechercher  une  descente  à  laquelle  tous 

les  soubriquets  puissent  conuenir. 

MÉNAGE,  Les  orig.  de  la  langue  fr. y  cagot. 

Étym.  Origine  inconnue. 
8oucil  (sou-si),  sm.  Sourcil. 

Soii^é,  spr.  Bourg  de  Loir-et-Cher,  à  30  kil.  de  Vendôme. 
H  Loc.  Un  âne  de  Songé,  un  imbécile. 

Les  gens  de  Sougé,  virent  un  jour  flotter  sur  les  eaux  du  Loir 
une  masse  noirâtre  qui  leur  sembla  fort  suspecte:  d'aucuns 
allèrent  jusqu'à  dire  que  c'était  la  baleine  f  Grand  émoi  dans 
tout  le  pays:  les  autorités  se  rendent  sur  le  bord  de  la  rivière, 
le  clergé  de  même,  croix  et  bannière  en  tête,  pour  éloigner 
le  monstre.  Le  monstre,  c'était  un  âne  crevé.  D'où  le  nom 
d'âne  appliqué  aux  gens  de  Sougé  qui,  n'entendant  pas  la 
plaisanterie,  sont  toujours  disposés  à  faire  un  mauvais  parti  à 
celui  qui  risque  la  moindre  allusion  à  cette  aventure. 

8ouhâiiiée9  sf.  Raclée  soignée,  volée  de  coups. 
Etym.  Probablement  souhâmer,  avec  une  déviation  du  sens. 
Cependant  il  faut  noter  l'ancien  français  hàmée,  bataille,  mêlée. 

Alexandre  qui  tant  fist  de  liâmée. 

Villon,  G'^  TestK 

8ou]miiiei'>  va.  Flairer,  se  dit  surtout  des  animaux  :  Une 
vieille  «  manon  »  qui  s'arrête  à  tout  bout  de  champ  pour  souhâ- 
mer  les  crottes. 

Etym.  Sous  et  l'ancien  français  as^n^n  os77ier,  flairer. 

^ouille^  sf.  Étoffe  d'une  couette,  d'un  matelas,  d'une  pail- 
lasse, d'un  oreiller,  d'un  traversin. 

Serviettes,  mouchouers,  couvre-chefs,  ceintures  blanches,  souilles 
d'orilliers. 

Belon,  SinguL,  III,  15,  ap.  Littré. 

Plus  six  serviettes  de  toile  commune,  une  nappe  et  une  souille  de 
drap  verd. 

Nov.  1789.  Vent,  volont,,  p.  23.  Arch.  H.  Johannet. 

Étym.  Souiller,  salir,  d'après  le  comte  Jaubert. 

.Soûlaud,  aufle,  S77i.  et  sf.  Qui  se  soûle,  s'enivre  habi- 
tuellement, ivrogne,  ivrognesse. 

8oulé  ;sou-le),  sm.  Soleil  :  Je  partirai  au  soûle  levé,  au  lever 
du  soleil,  se  dit  aussi  en  Lorraine. 


SUB  317 

Et  le  beau  temps  se  monstrera 

Quand  le  doux  souleil  gracieux 

De  vostre  beaulté  entrera 

Par  les  fenestres  de  mes  yeux. 

Ch.  d'Orléans,  Bail  44  (Paris,  1842). 

Étym.  Dimin.  de  l'ancien  français  soiU,  du  lat.  sol,  soleil,  qui 
a  existé  conjointement  avec  la  forme  soleil. 

Hotipifiiiet^  sm.  Saupiquet,  sorte  de  ragoût  composé  de 
viande  et  d'oignon  avec  une  pointe  de  vinaigre  ou  de  vin  blanc  : 
Mettre  du  bouilli  en  soupiquet. 

Un  soupiquet  cy  dessouz  ne  seroit  pas  mauvais. 

N.  DU  Fail,  Prop.  rust.,  136. 

Étym.  Sel  q{  piquet,  pointe  de  sel. 

Sour,  prép.  Sous. 

Étym.  Lat.  SuUer,  même  signification. 

Soumette,  sf.  Le  même  que  Sornette. 

Sourvîrer,    va.     Mettre  sens  dessus  dessous:    11  a  tout 
sourviré  dans  l'ormoire. 
Étym.  «  Soitr  »',  sous  et  virer. 

Soiii^-eossoii,  sm.  Petit  œil  qui  pousse  sous  le  cosson,  se 
dit  de  la  vigne. 

Les  bourgeons  ont  été  grillés  ;  le  sous-cosson,  à  part  quelques 
vignes  taillées  tard,  est  perdu  aussi. 

Avenir  de  L.-et-Ch.,  22  avril  1892,  p.  2. 

8iiha^!$teiiieiit  (su-bass-te-man),5;/?.Bande  d'étoffe  attachée 
au  ciel  d'un  lit  et  tombant  sur  les  rideaux,  lambrequin. 

22°  Un  tour  de  lit  de  thoeles  blanches  et  ses  subastemeiits  composé 

de  sept  pièces. 

30  nov.  1782.  Règlement.  Arch.  H.  Johannet. 

Étym.  Madame  deSévigné  (21  août  1675;  dit  souhassement : 

Si  vous  trouviez  dans  Avignon  ou  dans  Lyon  de  quoi  faire  des 
rideaux,  un  fond,  un  dossier,  des  soubassements,  des  pentes. 

Or,  soubassement,  terme  d'architecture  qui  désigne  la  base 
d'une  construction,  n'a  rien  à  voir  ici.  Dans  l'ancien  français 
liaste  a  signifié  à  la  fois  morceau  de  bois  long  et  broche  de 
fer,  et  enhaster,  traverser  d'une  broche.  Une  garniture  de  ciel 


318  SUB 

de  lit  avec  ses  broches  et  anneaux  a  pu  s'appeler  hasteraent  ; 
d'où  le  nom  de  suhhastement.  subastement  donné  à  la  pente 
d'étofte  qui  la  recouvrait.  Souhdssement,  dans  ce  cas.  ne 
serait  qu'une  corruption  de  soulxiMeincnt.  qui  se  dit  ici  autant 
que  suMstonent.  Au  surplus,  on  trouve  anciennement  suhaste, 
avec  le  sens  probable  de  notre  subastement  : 

Mettre  des  petites  subastes  soubz  les  verrières  des  alees  du  cueur. 

1489.  Arch.  Aube,  veg.  3.  G.  354,  ap.  Godefroy. 

Siililoi-9  vn.  Siffler. 

On  y  voit des  perrocquets  lesquels  sublent  merveilleusement 

haut . 

M.  COCCAÏE,  1.  XIV. 

Sublant  ou  sifllant   (lequel   que   Ion  voudra,  ou   tous   deux)  une 

chanson  du  pays. 

X.  DuFail,  Contes  d'Eutr.,  I,  p.  117. 

Étym.  Lat.  sibilare,  siffler. 

8iil>let,  sm.  Sifflet. 

L'oyseleur  des  champs, 

Qui  doucement  fait  chanter  son  sublet, 

Pour  prendre  au  bric  l'oiseau   n3'ce  et  foiblet. 

Cl.  Marot,  I,  254. 

Hiilfit  <nie,  loc.  conj.  Précisément  parce  que  :  Suffit  que 
c'est  mon  frère  qui  a  fait  le  coup,  on  va  dire  que  je  suis  son 
complice.  Cette  locution  a  un  sens  beaucoup  plus  affirmatif  que 

la  tournure  française  :  il  suffit  que  ce  soit  mon  frère pour 

qu'on  dise. 

Snî,  sm.  Suif:  Du  sui  de  chandelle. 

Autant  couste  li  sais  que  la  mèche, 
xiiie  s.  Leroux  de  Lincv,  Prov.,  ap.  Littré,  sidf. 

Huîntlm  (suin-ti),  sm.  Ecoulement  presque  imperceptible, 
suintement,  infiltration:  Dans  ce  puits,  ce  nest  pas  une  source, 
ce  n'est  qu'une  quantité  de  petits  suintis. 

Suivre,  va.,  dans  la  campagne,  fait  au  part,  ijassé  sui,  te  : 
Je  l'ai  sui  pendant  deux  heures  ;  ou  plutôt  c'est  le  part,  de  suir, 
forme  ancienne  de  suivre: 

Trop  de  perilz  sont  a  suir  la  court. 

E.  Deschamps,  Poés.,  II,  95,  A.  T. 


SYR  319 

Hiipliee,  spr.  Siilpice. 

SupUtius  de  Monte  Calvo  (Suplice  de  Chaumont). 

1001.  N.  Mars,  Ck.  de  St-Lomcr,  p.  :J74. 
Sainct  Suplice. 

i:)(l').  Ai'ch.  n<">t('l-l)i(Mi  do  Hlois.  Reg.  E\ 

Hiii*cMMiei>  ca.  Couper  la  queue  à  :  Surcouer  un  cheval. 
Étym.   Coiier,  de  l'ancien  français  coiie.   queue,  couper  la 
queue,  sur,  au-dessus. 

Siii-|ielî^  ;Sur-pe-li\,  sm.  Sur[)lis,  vêtement  d'église. 

Regardons-les  partir  en  leurs  blancs  surpelis. 

RoNS.,  Ilijmne  à  St-RocJi. 

IMus  payé  a  Jehanne  Garnier  pour  avoir  acoinniodé  quatre  cerpe- 

Utz  et  une  nappe  viij  s. 

1<)3;3.  Cp*«  de  la  niàrelle.  Egi.  de  la  Cliaussée-St-Victor. 

Plus  six  liui'es  quinze  sols  paie   pour  de  la  tlioille  pour  faire  un 

surpelis  à  l'Eglise. 

1G72.  Ibid.,  ibid. 

Étym.  Lat.  super,  sur,  pellis,  peau,  vêtement  de  dessus  ;  bas- 
lat.  super iicllicivra . 

Sus  (su),  préjh  Sur. 

Le  sus  l'herbe  drue,  danrarent  au  son  des  iojeulx  flageoUetz. 


Rab.,  I,  1. 


Siixoii,  sf.  Fille  évaporée. 
Étym.  Suzanne,  nom  de  femme. 


SyiMi^leii,  srn.  Chirurgien.  ||  .Médecin,  en  général.  On  dit 
aussi  Saruglen. 

Étym.  Corruption  de  chirurgie^i.  L'italien  a,  comme  nous, 
supprimé  le  r.*  Cirugla,  cirugicale,  ce/'ugico. 


T 


Tacoiiiier,  va.  Taconner  un  fruit,  le  meutrir  en  le  frappant 
de  petits  coups  :  Une  pomme  toute  taconnée. 
Étym.  Fréquent,  de  taquer  pour  tacher. 

Taille-mare  (ta-3"e-mâr  ;  le  a  de  tailler  et  de  ses  composés 
a  le  son  du  a  de  taper),  S7n.  Sorte  de  doloire  qui  sert  à  tailler  le 
marc  sur  la  met  du  pressoir. 

Dans  le  pressoir  autour  de  la  roue  d'iceluy  un  cable,  un  taille- 
marc. 

21  déc.  1784.  H.  Justice  St-Laumer,  Arch.  L.-et-C. 

Un  pressoir  garni  de  ses  ustensiles  dont  il  y  a  un  câble,  un   tail- 

niarc. 

11  niv.  an  II.  Arch.  mun.  de  St-Denis-sur-Loire. 

Taillerie,  sf.  Action  de  tailler  la  vigne.  ||  Le  temps  où  Ton 
taille  la  viorne. 


'c 


Tallope,  sf.  Touffe  d"herbe  sortant  d'une  même  racine  :  Une 
tallope  de  gazon. 

Le  soleil  estant  couché,  et  puis  les  talopes  de  la  forest  d'Orléans 
qui  commençoient  a  se  trouver,  séparèrent  l'affaire. 

d'Aubigné,  Hist.  Univ.,  II,  19,  1'®  éd. 

Étym.  Ital.  ^a^^o,  jeune  pousse  de  l'herbe,  lat.  thallus,  branche, 
grec  0a).)/jo,  germer. 

Talonnette,  sf.  Sorte  de  demi-chaussure  de  cuir  qui  ne 
couvre  que  le  talon  et  le  coii-de-pied  en  laissant  libre  la  partie 
antérieure  du  pied  et  qui  ne  se  porte  qu'avec  des  sabots. 

Tante,  sf.  \\  La  mère  du  mari  de  la  sœur,  ou  de  la  femme  du 
frère. 

Tant-.seulenient,  adv.  Seulement  :  Quand  il  a  tant-seule- 
ment quarante  sous  dans  sa  poche,  le  roi  n'est  pas  son  cousin. 

Qui  ne  fait  nul  autre  mestier 
Que  d'espier  tant  seulement 
Qu'il  ne  se  maine  folement. 

Rose,  4013. 


TAT  321 

Cette  locution  était  anciennement  d'un  usage  général. 

Taper,  va.  Taper   un  poinçon,  le  boucher,  y  mettre  le 

«  tapon  ». 

A  la  Saint-Martin, 

Bonhomme,  tape  ton  vin. 

Dicton  populaire. 

Étym.  AW'^  zapfen,  boucher;  espag.  tapare,  bouclier;  sanc. 
dâ.,  placer,  api.,  sur. 

Tapereau  (ta-pe-rio,  dans  la  camp.),  sm.  Petit  «  tapon  ». 
Étym.  Dim.  de  tape,  subst.  verbal  de  «  taper  ». 

Tapette,  sf.  Jeu  de  «  canette  »  ;  on  tape  sa  canette  le  long 
d'un  mur,  et  si,  en  retour,  elle  touche  une  de  celles  qui  sont 
déjà  jouées,  le  joueur  les  ramasse  toutes.  ||  Chasse  qu'on  fait 
aux  petits  oiseaux,  surtout  aux  moineaux,  dans  les  haies,  les 
buissons  pendant  les  nuits  d'hiver,  en  les  tapant  avec  une  sorte 
de  battoir. 

Tapîiiette  C*^ii),  loc  adv.  En  tapinois,  en  cachette. 

Tapoii,  sm.  Bondon  :  Un  cent  de  tapons. 

Fais  après  a  ma  bouteille 
Des  feuilles  de  quelque  treille 
Un  tapon  pour  la  boucher. 

Ronsard,  Od.  18,  liv.  II. 

Étym.  Augment.  de  tape,  subst.  verbal  de  «  taper  ». 

Tai'îlt  (ta-rà),  sm.  Van  mécanique,  mû  par  une  manivelle. 

Étym.  Onomatopée,  tirée  du  bruit  que  fait  cet  instrument? 
L'orthographe  tarare,  qu'on  rencontre  partout,  ne  saurait  être 
justifiée,  surtout  par  la  prononciation,  par  celle  de  Blois.  du 
moins. 

Taratei*,  vn.  «  Nettir  »  au  «  tarât  ». 

Tai*ti-e,  sm.  Tertre,  petite  colline. 

Vous  la  pourrez  veoir  en  .\ngiers,  sus  le  tartre  Sainct  Laurent. 

Rab.,  ane.  prol.  du  I.  IV. 
On  dit  aussi  Tarte. 

Étym.  Origine  inconnue. 

Tà-ta,  s?/i.  Mot  de  petit  enfant  :  Faire  tà-tâ.  marcher,  se  pro- 
mener. 

21 


322  TAU 

Étym.  Onomatopée  marquant  la  cadence  du  pas  du  bébé 
qu'on  promène  en  chantant  : 

Ta  ta,  belle  belle, 
Mon  p'tit  chien  n'a  point  d'oreilles, 
Il  est  coquart  (châtré),  il  est  boiteux, 
Mon  p'tit  chien  n'a  point  de  queue. 

On  peut  se  demander  pourquoi  l'on  a  choisi,  pour  le  chanter 
aux  bébés,  un  héros  auquel  il  manque  tant  de  choses  pour  être 
parfait  ;  c'est  apparemment  que  la  démarche  d'un  petit  chien 
dans  cette  triste  situation  doit  être  à  peu  prés  celle  d'un  bébé 
qui  fait  tâ-tâ. 

Taupiii,  îiie,  adj.  Qui  est  de  couleur  de  taupe,  brun,  ba- 
sané :  Un  petit  taupin. 

Taupiiiag^e  C^n)?  loc.  adv.  Sourdement,  en  cachette,  en 
tapinois  :  L'incendie  a  éclaté  tout  d'un  coup,  mais  il  y  avait 
longtemps  que  ça  brûlait  en  taupinage. 

Si  ont  par  accord  advisé 

Qu'ils  s'en  yront  en  tapinage 

Ainsi  comme  en  pèlerinage. 

Rose,  12765. 

r 

Etym.  Se  tapir,  sous  l'influence  du  moi  taupe. 

Tauyoïi,  sm.  Petit  logement  sale  et  minable. 
Étym.  Pour  taudion  (de  taudis),  qui  se  dit  en  Picardie. 

Tavelle,  sf.  Levier  ordinairement  en  fer  qui  sert  à  manœu- 
vrer le  moulinet  de  devant  d'une  charrette. 

On  a  recueilli  une  tavelle  sur  la  route  de  Lonzac.  Elle  devait  servir 

à  assommer  le  député. 

Journ.  la  Bataille,  22  oct.  1889. 

Étym.  Origine  incertaine  :  Ducange  a  Tavella,  tavelle,  bâton 
long  d'une  demi-brassée.  On  peut  supposer  que  ce  mot  est  le 
même  que  taravelle,  comme  tatjuster  est  le  même  que  tara- 
buster. La  Taravelle  est  ainsi  dépeinte  par  01.  de  Serre  (Théàt., 
in,  chap.  4). 

Cest  instrument est  composé  d'une  barre  de  fer  longue  de 

trois  pieds,  et  grosse  comme  le  manche  du  hoyau,  le  bout  entrant  en 
terre  (pour  planter  la  vigne)  estant  arrondi  en  pointe,  bien  forgé  et 
acéré,  etc. 


TER  32S 

Taravelle  semble  tenir  au  lat.  trnbecula.  dimin.  de  traljes^ 
bois  de  pique. 

Teiut-ikiain^  sm.  Anse,  poignée,  saillie  quelconque  par 
laquelle  on  peut  prendre  et  tenir  un  objet. 

Icellui   Jaqueniin    cheut  par  entre  l'esclielle   et   le   tien-main  de 

laditte  eschelle  jusqu'à  terre. 

1457.  DucANGE,  teneria. 

Tenir,  va.,  dans  le  langage  do  la  campagne,  fait  au  près,  de 
l'ind.  je  teins,  tu  teins,  etc. 

Il  tint  la  tere  Dathan  et  Abirum. 

Roland,  V.  121.")  (Gautier). 

et  au  fut.  et  cond.  je  teinrai,  je  teinrais. 

Il  venra  et  amenra  sen  tesmoing,  et  le  tenra  li  avocas  par  le  pan 

du  sercot. 

DucANGE,  campiones. 

au  part,  passé  tint,  tinte  :  voyez  ce  mot. 

Teiiou,  sm.  Cuvier,  vaisseau  de  bois  pour  la  «  buée  ». 

Un  tenou  a  faire  lessive  avec  sa  selle. 

15  sept.  1616.  Invent.  Pineau,  p.  45.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill. 
de  Blois. 
Plus  un  tenou  et  son  troispied. 

23  déc.  1788.  Invent.,  p.  18.  Arch.  H.  Johannet. 

Étym.  Ital.  tinelio,  dimin.  de^mo,  lat.  tina,  cuvier. 

Tenue,  sf.  ||  Pied  de  tenue,  forte  corde  ou  chaîne  qui  sert 
à  assujettir  le  chargement  d'une  charrette. 

Une  prolonge,  un  pied  de  tenue  avec  ses  crochets. 

19  janv.  1766,  vente,  f''  30,  ro.  Arch.  H.  Johannet. 
Harnais,  traits  en  fer,  pieds  de  tenue,  ferrures,  cabans,  tavelles  en 

fer,  prolonges. 

Indépendant  de  L.-et-Ch.,  8  oct.  1890,  p.  4. 

Tercîe,  sf.  Sur  la  rive  droite  de  la  Loire,  rampe  par  laquelle 
un  chemin  accède  à  la  levée  de  la  Loire  ;  sur  la  rive  gauche  on 
dit  pouée;  voyez  ce  mot. 

Étym.  Autre  forme  de  turcie. 

Terfou,  sm.  Bûche  qu'on  met  dans  le  foyer  et  qu'on  allume 
la  nuit  de  Noël. 
Étym.  Origine  inconnue.  Il  est  possible  que  ce  soit  une  sorte 


TER 


d'augment.  de  laiicien  franc,  (réf.  poutre,  ou  un  composé  de 
fou,  foiiteau,  lat.  fagns,  hêtre. 

Terîon,  sm.  Traj^on,  bout  du  pis  de  la  vache.  ||  Turion  :  Je 
ne  sais  pas  ce  que  c'est  que  ce  mal-là,  il  lui  pousse  un  tas  de 
petits  terions  de  chair. 

Tei-îon,  .s//^  Treuil,  et  spécialement  treuil  de  puits. 
Étym.  Pour  iriou,  trioul,  l'ancienne  langue  avait  trieule ; 
autres  formes  de  h'ciiiL 

Tei-iime,  sf.  Trémie  de  moulin. 

Étym.  Pour  ircnnic,  bas-lat.  iremula.  du  lat.  trejucre. 
trembler. 

Terre,  sf.  \\  Terme  rural.  Absoll.  Champ  destiné  à  être 
ensemencé;  se  dit  par  opposition  à  vigne,  pré.  etc.  :  Dans  mon 
demi-arpent,  je  n'ai  que  quatre  boisselées  de  vigne,  le  reste  est 
en  terre. 

Tertous,  oiites,  adj.  Tous,  toutes. 

Vous  vous  portez  bien  tresious  f 

Rab.,  IV,  24. 

Le  Roman  de  la  Rose  emploie  partout  /restons  pour  tous.  On 
entend  aussi  toiii-tous. 

Étym.  Pour  Tretous  de  tï'ès  et  tous;  c'est  une  sorte  de  super* 
latif  de  tous. 

Tervelle,  sf  Truelle.  «  I  kerverait  bein  tous  les  maçons  de 
la  Limoge  que  jTihériterais  pas  d'une  tervelle  ». 

Tervellée,  .s7".  Truellée. 

Tet  (té),  sra.  Petit  bâtiment  pour  loger  un  animal  domestique  : 
Un  tet  à  porc. 

.Sus,  grans  toreaux,  et  vous,  brebis  petites, 
Allez  au  iect. 

Cl.  Marot,  Compl.  a  Mme  Loyse  de  Savoie. 
Dans  un  tet  a  porc. 

23  déc.  .1788.  In  vent.,  p.  H).  Arch.  H.  Johannet. 

Étym.  Ital.  telto.,  lat.  tecttun,  de  tege/'e,  couvrir. 

Têtot,  S7n.  Arbre  étêté,  qui  produit  des  branches  basses 
qu'on  coupe  comme  bois  de  feu  ;  voyez  Etêtot. 


TIE  325 


TeiilFe,  sf.  Pomine  de  terre. 
Étym.  Oris^ine  inconnue. 


'O' 


Tliarèse,  Tlièi-èse,  sf.  Sorte  de  capuchon  de  femme  de 
la  campagne  dont  la  pèlerine  couvre  les  épaules  et  le  buste. 
Étym.  T/iérèse,  nom  de  femme? 

Tiaii9  S7n.  Sorte  de  baquet  qui  se  met  sous  1*  «  anche  )^  du 
pressoir,  pour  recevoir  le  vin.  {Voyez  Cuau). 

Étym.  Pour  «  Cimii  ».  Tiau  est  un  exemple  typique  des  alté- 
rations qu'une  prononciation  vicieuse  fait  subir  à  l'orthographe. 
Cu(m  s'est  prononcé  qulau.  Quand  le  pa3"san.  plus  instruit, 
voulut  rendre  son  langage  plus  conforme  au  bon  français,  il 
corrigea  Thabitude  ({u'il  avait  d'employer  qui  pour  ti:  amiçw/é 
pour  ami^^e.  Mais  n'ayant  plus  connaissance  de  la  forme 
primitive  cuau.  il  crut  bien  faire  en  traitant  quiau  comme  les 
autres  mots  où  il  prononçait  gia'pour  ti.  et  dit  tiau.  (ro?/^c  chap. 
prélim.  I  II,  PRONONCIATION:  TI). 

Tîaûti'e  (tiô-tre).  srn.  Tréteau  :  se  dit  surtout  des  tréteaux 
qui  servent  à  la  «  buée  ». 

Huit  ratteliers  et  deux  échelle,  un  theautre,  le  tout  de  bois. 

11)  janv.  17()G.  Vente,  f"  35,  vo.  Arch.  H.  Johannet. 

Étym.  Origine  inconnue.  Ne  serait-ce  pas  une  corruption  du 
mot  tlukMre  dans  le  sens  d'échafaud  ? 

Tilû,  sni.  Bouton  de  chemise  orné  qu'on  met  les  jours  de 
grande  toilette  :  Des  tibis  en  or. 
Étym.  Origine  inconnue. 

Tîei'cîer,  sm.  Mesure  agraire  qui  était  le  tiers  de  l'arpent, 
c'est-à-dire  4  boisselées  :  mot  disparu  et  qui  semble  avoir  été 
usité  surtout  à  Mer. 

Ung  tiercier  ou  environ  de  pré. 

1511.  Terrier  du  Monceau  (Mer),  fo  23,  v^.  Arch.  L.-et-Ch.  G. 

Ung  tiercier  de  vigne  assis  a  Clousfoucault  parr.  de  Mer  estant  en 

brejons. 

1533.  Aveu  et  dénomb.  Chap.  St  Eustache,  f°  1,  r°,  ihid. 

Le  tiercier  se  divisait  en  2  demi-tierciers  : 

Derny  tiercier  de  vigne  assis  a  Pont  Raout. 

Ibid.,  P6,  r^  ibid. 


326  TIL 

TiUol  (ti-iol),  sm.  Tilleul  :  Un  grand  tillol.  ||  Sf.  Fleur  de 
tilleul  desséchée  pour  infusions  :  On  prend  de  la  tillol  pour  les 
indigestions. 

Étym.  Lat.  tiliola,  dimin.  de  tilia,  tilleul. 

Tiiieau^  sm.  Bâton  solide  qu'on  passe  dans  l'anse  d'un  seau, 
dans  les  oreilles  d'une  «  jâle  »  pour  les  transporter. 

Tijnau  ou  baston  de  plain  poing,  dequoj^  on  porte  les  ances  ou 

temps  de  vendenges. 

1441.  DucANGE,  tinellus. 

L'orthographe  la  plus  fréquente  était  tinel  ;  on  trouve  aussi 
tinet. 
Étym.  Origine  inconnue. 

Tiiiiou,  sm.  Le  même  que  Tineau,  sur  la  rive  gauche  de 
la  Loire. 

Tint,  Tinte,  part,  passé  de  tenir  :  Une  fois  qu'il  la  «  évu 
tint  »,  il  ne  l'a  pas  lâche. 

Si  le  manche  du  fouet  n'eust  tint  coup. 

N.  DU  Fail,  Prop.  rust.,  p.  115. 

Étym.  Lat.  tenius,  part,  passé  de  teneo,  même  signification. 

Tii'àUIe,  sf.  Fibres  tendineuses  qui  se  trouvent  dans  la 
viande.  {Voyez  Tire.) 

Tirant,  sm.  Celui  avec  qui  il  est  difficile  de  traiter  parce 
qu'il  veut  trop  tirer  à  soi. 

Tire,  sf.  Tirage  :  Cheval  de  tire.  ||  Difficulté  à  avancer  :  Ne 
traverse  pas  ce  guéret.  il  y  a  trop  de  tire.  ||  Outil  de  tonnelier. 

Quatre  doloueres,  une  plane la  selle  a  rongner.  une   tire^  le 

jablouer. 

1019.  Invent.  Coudret.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill.  de  Blois. 

Il  Fibres  tendineuses  qui  se  trouvent  dans  la  viande. 

Tirepane,  s?  —  ?  Outil  de  cultivateur,  probablement 
«  croi  ». 

Deux  faucilles,  ung  t'aucillon,  troys  mares,  une  tranche  et  deux 
ti  repanes. 

Nov.  1616.  Invent.  Gendrier.  p.  12.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill. 
de  Blois. 


TOR  327 

Tii*ei%  va.  \\  Traire  :  Tirer  une  vache.  |(  Vn.  Tirer  au  cœur, 
faire  effort  pour  rejeter  ou  pour  vomir  ce  qu'on  a  pris. 

Tireiix,  5/;? .  «  Jâle  »  percée  latéralement  pour  recevoir  la 
cannelle  de  la  cuve  quand  on  la  tire. 

Un  tireur  a  tirer  vin,  deux  petits  boisseaux  a  anthonner. 
1617.  Invent.  Rahart,  p.  20.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill.  deBlois. 

Tiroii*  (ti-roue).  sm.  \\  Seau  dans  lequel  on  «  tire  »  une 
vache. 

Il  tiroit  les  bestes  dedans  les  tiroûers. 

Amyot,  Daphnis,  p.  246  (Blois,  182Ô). 

Deux  meschantes  seilles,  ung  tirouer  et  une  meschante  courge. 

1617.  Invent.  Rahart,  p.  9.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill.  deBlois. 

Plus  une  selle  (seille)  et   un   tiroir  estimé  ensemble  la  somme  de 

douze  sols. 

7  décembre  1765.  Invent.,  p.  7.  Arch.  H.  Johannet. 

Tirplace^  sf.  Comme  Triplage. 

Toniliei»,  va.  Tomber  de  Teau,  uriner. 

Tumber  de  l'eau. 

Montaigne,  1, 16. 

Ton  (t'ton),  sm.  Hanneton. 

Étym.  Abréviation  hardie  de  hanneton,  mot  dont  l'origine 
est  peu  connue. 

Toiiiie9  sf.,  Tonneau^  s/n.  Fût  qui  contient  deux 
«  poinçons  »  ou  456  litres  environ.  Anciennement  le  tonneau 
était  surtout  une  mesure  de  compte. 

Le  10  10''"  (1701)  j'ai  livré  a  M.  Edme,  marchand  commissionaire 
à  Mer  28  poinçons  d'Auvergnat  de  notre  closerie  de  St  Marc  a 
58  liv.  le  tonneau  franc  de  tout  pour  huit  cent  douze  livres. 

1701.  Journ.  des  ch.  remarq.,  f"  25,  v». 

II  Fût  quelconque  plus  grand  qu'un  poinçon. 

Tonneau,  s/n.  Voyez  Tonne. 

Totiuîi»  (to-kir),  va.  Donner  à  un  fruit  un  coup  qui  amène  sa 
corruption  :  Toquir  une  pomme  :  est  plus  usité  sous  la  forme  pas- 
sive :  Ce  guignier  a  tant  de  fruit  que  ça  se  toquit  au  moindre 
vent.  Il  Part,  passé.  Toqui,  ie.  /îg.  en  parlant  d'une  personne, 
Toqué,  qui  a  un  grain  de  folie. 

Tortillon,  va.  Chacun  des  deux  petits  leviers  qui  servent  à 


328  TOU 

manœuvrer  le  moulinet  de  derrière  d'une  charrette.  On  trouve 
dans  ranci enne  langue  torioir,  avec  le  même  sens  : 

Un  autre fery  ledit  Rousselet  par  la  teste  d'un   tortoer  de 

charrette  ou  d'un  gros  baston. 

1377.  DucANGE,  tortor. 

Étym.  Tordre,  tortiller,  parce  que  ces  leviers  servent  à 
entortiller  la  corde  autour  du  moulinet. 

Ton,  sr/(.  Le  manche  du  fléau  à  battre  le  grain. 
Étym.  Par  les  formes  poitevines  toiilé,  toiUot,  télot,  on  arrive 
au  rad.  lat.  tehrm,  trait,  flèche. 

Touclier,  r.,  est  toujours  neutre  :  C'est  un  gas  dégoûtant  à 
qui  je  ne  voudrais  seulement  pas  toucher:  ma  «  canette  »  a 
touché  à  la  tienne. 

En  prenant  se  tu  es  amain 
Porras  bien  touchier  à  sa  main. 

Clef  d'amour,  p.  33.  Godefroy,  ainain. 

Toiielieux,  sm.  Celui  qui  touche  les  chevaux  en  charrue. 

Totijoii,  adv.  Toujours  :  C'est  toujou  comme  ça. 

Je  te  dis  toujou  la  même  chose,  parce  que  c'est  toujou  la  même 

chose,  et  si  ce  n'éloit  pas  toujou  la  même  chose,  je  ne  te  dirois  pas 

toujou  la  même  chose. 

Molière,  Fest.  de  Pierre,  act.  II,  se.  1. 

II  Loc.   explétive  et  affirmative  :   «  Prends-garde  de  casser 
c'tt'essiette-là,  toujou  !  » 

Toulîpe,  sf.  Tulipe. 

Etym.  Ital.  tuUpano  (prononc.  tou),  espagnol,  tulipa,  tulipe. 

Tournure,  sf.  \\  Mal  blanc  qui  vient  au  doigt.  !|  Présure  : 
Eau  de  tournure,  présure  préparée.  On  dit  aussi  quelquefois 
tourne  tte, 

Éty'm.  Tourner. 

Tourte,  sf.  Tourterelle. 

La  tourte  aussi  de  chasteté  louée. 

Cl.  Marot,  /•"«  éd.  de  Vergile. 

f 

Etym.  Lat.  turtur,  même  signif. 

Tous«^alller,  m.  Avoir  de  faibles  et  fréquents  accès  de 
toux. 


TRA  329 

Toii«Hc>tei»,  fn.  Comme  Toussailler. 

Tout,  S7n.  Il  Tout  et  le  reste,  loc.  proc.  qui  est  une  sorte  de 
superlatif  de  tout  :  11  était  eu  si  grand'  colère,  qu'il  lui  a  dit  tout 
et  le  reste,  c'est-à-dire  tout  ce  qu'il  a  pu  imaginer  de  plus 
injurieux.  ||  En  tout.  loc.  adv.  précédée  de  rien,  point,  pas  : 
Nullement,  en  aucune  façon,  absolument  rien  :  «  Je  n'en  sais  rein 
en  tout  ». 

Tout^  adc.  Tôt  :  «  Veins  pus  tout  que  pus  tard  ». 

Il  départit  si  roiddement  que  ung  guarrot  d'arbaleste  ne  va  plus 

ioust. 

Rab.,  II,  28. 

Toiit-foii,  sm.  Homme  brusque,  violent,  qui  agit  comme 
s'il  avait  le  cerveau  détraqué. 

Toiit-laiti,  sni.  Homme  à  visage  déplaisant  :  C'est  ce  petit 
tout-lai  d-là. 

Toiit-pleîii,  adv.  Beaucoup  :  J'ai  tout  plein  mal  à  la  tête. 
Cette  loc.  très  usitée,  l'est  surtout  par  les  enfants. 

Lorsqu'une  façon  de  parler  est  usitée  à  la  cour  et  des  bons  auteurs 
coname  est  tout  plein,  il  n^e  faut  pas  s'amuser  à  en  faire  l'anatoniie, 
ni  à  pointiller  dessus  comme  font  une  infinité  de  gens  ;  mais  il  faut 
se  laisser  emporter  au  torrent  et  parler  comme  les  autres,  sans 
daigner  écouter  ces  éplucheurs  de  phrases. 

Vaugelas,  Nouv.  remarques,  p.  129.  Paris,  17.'Î8. 

Trac  (tra),  sm.  Tracé,  traces  laissées  dans  l'berbe  par  le 
passage  d'un  homme,  d'un  animal,  etc. 

Le  trac  de  ses  pas. 

Ronsard,  Voy.  de  Tours. 

Traîner,  vn.  ||  Se  promener  au  hasard,  pour  tuer  le  temps, 
par  paresse.  ||  Se  débaucher. 

Traiiieiix,  S7n.  Petit  traîneau  qu'on  adapte  à  la  charrue 
pour  la  mener  par  les  chemins. 

Traîiiîer,  îère,  s?n.  et  sf.  Vagabond,  vagabonde,  qui 
traîne.  ||  Traîniére.  femme,  fille  de  mœurs  relâchées. 

Traîiioii,  sf.  Salope,  coureuse  de  soldats. 
Etym.  Traîner,  ci-dessus. 


330  TRA 

TraiiiiB$9  sm.  pi.  EnfcUits  tapageurs.  ||  Enfants  :  J'ai  laissé  les 
trains  à  la  maison. 
Étym.  Train,  embarras,  tapage  ? 

Traite,  sf.  Sur  la  rive  gauche  de  la  Loire,  petit  chemin  non 
entretenu  qui  traverse  les  terres  ;  sur  la  rive  droite  on  dit 
chemin  vert. 

Traite,  Tratta,  camino. 

OuDiN,  Dictionn. 

Tenant de  solerre  a  une  traite,  d'amont  à  la  traite  qui  descend 

a  la  fontaine. 

23  juin  1566.  Arch.  L.-et-Ch.  Invent.  fab.  Avaray,  f»  186. 

Etym.  Le  rad.  lat.  tra  qui  exprime  l'idée  de  passage  d'un 
lieu  à  un  autre. 

Traiielie,  sf.  \\  Sorte  de  pioche,  dont  le  fer  est  moins  large 
et  plus  long. 

Depuys  que  Vicliot  l'avoit  abatu  de  coups  de  trenche  parles  fesses. 

N.  DU  Fail,  Prop.  rust.,  p.  52. 
Tranche,  pelle  de  bois  et  goués  pour  arracher  et  couper  des  ar- 
bustes dans  le  parc  de  Menars. 

27  pliiv.  an  III.  Reg.  des  délib.  de  la  mun.  de  Villebarou. 

Trançon,  s)n.  Tronçon,  morceau  coupé  de  divers  objets. 

Ung  transon  de  coste  bouine. 

Rab.,  II,  19. 

Il  Partie  d'un  tout  quelconque  :  Il  a  vendu  sa  closeriepar  tran- 
çons. 
Étym.  Augment.  de  tranche. 

Traiiçoiiiier9  va.  Couper  par  «  trançons  ». 

Bruslez,    tenaillez grisiez,     transonnez,    crucifiez ces 

meschans  hereticques. 

Rab.,  IV,  53. 

Il  Vn.  Faire  des  trançons,  se  diviser  en  parties  distinctes.  On 
dit  d'une  cueilleuse  d'herbe  qu'elle  trançonne,  quand  elle  en- 
tame son  champ  par  plusieurs  endroits.  Actuellement  les  vignes 
trançonnent  parce  qu'elles  sont  semées,  par  places,  de  taches 
phylloxériques. 

Trasse,  sf.  Tresse  :  Une  grousse  trasse  de  cheveux. 
Étym.  Origine  inconnue. 


TRE  331 

Trasser,  va.  Tresser  :  Trasser  en  trois  ou  en  quatre,  c'est-à- 
dire  tresser  à  trois  ou  à  quatre  brins. 

Travers,  sm.  Ancien  syn.  de  traversin. 

Un  lict  garny  de  son  travers. 

28  avril  1G40.  Arch.  niun.  Villebarou,  vol.  IGU. 
Plus  un  autre  bois  de  lit  sur  lequel  il  y  a  une  paillasse,  deux  lits  de 
plume,  un  travers. 

15  nivôse  an  II.  Arch.  mun.  St-Denis-sur-Loire. 

Travoî,  sm.  Instrument  qui  sert  à  mettre  en  éche veaux  le 
fil  des  fuseaux. 

Un  devidet  et  deux  travoils. 

15  sept.  1616.  Invent.  Pineau,  p.  27.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill. 

de  Blois. 

25°  Un   rouet  a  Aller  garnye  de  sa  roue  et  un   travoy  estimé  cent 

sols. 

30nov.  1782.  Règlement.  Arch.  H.  Johannet. 

Étym.  La  forme  bas-bret.  traoïiil  semble  rapprocher  ce  mot 
du  franc,  treuil. 

Travoyer,  Travouiller,  va.  Travoyer  du  fil,  le  dévider 
au  «  travoi  »  ;  vieux. 

Ung  travouer  a  travouiller  fil. 
1617.  Invent,  présid.  de  Metz,  p.  66.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill. 
de  Blois. 

Ung  travoil  a  travoiller  û\. 

Jbid.,  p.  74. 

Trempe,  sf.  Volée  de  coups  :  Il  a  reçu  une  bonne  trempe. 
Etym.  Tremper  ;  on  dit  aussi,  dans  le  même  sens,  tremper 
une  soupe. 

Treiiipoi,  sm.  Mot  de  la  conversation  badine.  De  quelqu'un 
qui  est  tombé  dans  une  mare,  dans  une  rivière  ou  dans  n'im- 
porte quelle  eau  ou  quel  liquide  on  dit  :  Il  est  tombé  dans  le 
trempoi.  ||  Fig.  Être  dans  le  trempoi.  être  dans  l'embarras,  dans 
une  situation  difficile,  comme  on  dit  ailleurs  Être  dans  le 
pétrin. 

Etym.  C'est  un  mot  forgé  à  plaisir,  comme  rendouer.  dans 
cette  phrase  de  Rabelais  (V.  36)  : 

Dieu  vous  le  rendra  en  son  grand  rendouer. 

Treue,  sf.  Truie.  ||  Fig.  Salope,  femme  de  mauvaise  vie. 


332 


TRE 


Trevaueliei*  ^oii  prononce  souvent  ter-vô-chë),  Trî- 
vaiielier,  va.  Placer  deux  personnes  ou  deux  choses  tête- 
bèclie.  «  beclieveter  ».  ||  Vn.  Aller  bout-ci,  bout-là,  marcher 
en  zigzag,  de  corne  en  coin  :  Ce  cheval,  dans  les  montées,  a 
rhabitude  de  trevauclier. 

Étym.  Ital.  Travalccwe,  travalicare,  passer  à  travers. 

Ti'îelie,  sf.  Tricherie.  Prov.  La  triche  en  revient  au  jeu, 
c'est-à-dire,  le  tricheur  devient  la  victime  de  ses  tricheries. 

Triplace,  Tii-place, 5/^.  Traquet.  oiseau,  saxicola  rubicola. 
ÉTYM.  Orig.  inconnue. 

Troclie,  sf.  Assemblage  de  fruits,  de  légumes  liés  au-des- 
sous l'un  de  l'autre  sur  un  même  brin  :  Une  troche  d'oignons. 

Une  branche  ou  troche  de  marjolaine  qui  estoit  moult  belle,  et 
estoit  bien  de  deux  piez  de  largeur  pardessus. 

1409.  DucANGE,  trocna. 

Il  Petite  botte  d'osier  :  dans  ce  sens  on  dit  aussi  torche. 

De  chacun  cent  de  torches  d'oiizier,  quarante  torches. 

Arrêt  du  Parlement,  IG  sept.  1577,  ap.  Littré. 
Trente  torches  d'ouzier,  estim.  ensemble  I  solz. 

1(321.  Invent.  Le  Fuzelier,  p.  32.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill. 
de  Blois. 

Étym.  C'est  le  même  mot  que  torche,  par  métathése  du  r. 

V  

Troîs-pîetls  (troâ-pie'.  sm.  Trépied,  quels  que  soient  sa 
taille  et  son  usage. 

Un  pot  de  fert  auecq  son  anse  et  troispieds. 

0  noY.  1616.  Invent.  Gendrier,  p.  0.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill. 
de  Blois. 

Plus  un  cuvier  et  son  trois  pieds. 

Nov   1789.  Vente  volont.,  p.  69.  Arch.  H.  Johannet. 

Ti'oiiipe-^ouris,  sm.  Moulin  de  trompe-souris,  moulin 
sans  clientèle,  où  les  souris  ne  trouvent  pas  de  quoi  manger. 

Troii^iie^  sf.  Reste  d'un  vieux  tronc  darbre  :  Une  vieille 
trongne  de  saule. 

Ne  couperons  et  esmonderons  les  preneurs  qu'une  fois  durant  leur 
dit  bail  les  ormeaux  et  trognes  qui  sont  sur  led.  lieu. 

15  sept.  1785.  Bail  Lasneau.  Arch.  H.  Johannet. 


TRU  33^ 

Tropaîse,  sf.  Situation  de  celui  que  la  fortune  rend  trop 
heureux  :  «  I  s'enneuge  à  kerver,  c'est  la  tropaise  qui 
Tteint  ». 

Trop-foiidf  srn..  se  dit  d"un  fût  dont  le  fond  a  trop  de  cir- 
conférence :  Ce  poinçon  a  un  peu  de  trop -fond. 

Ti-op-f!»e-niéle,  sm.eXf.  Personne  qui  se  mêle  habituelle- 
ment de  ce  qui  ne  la  regarde  pas,  importun,  importune. 

Troffiiate,  adj.  num.  Une  i)etite  quantité  non  déterminée  : 
Nous  avons  mangé  troquate  marrons,  avec  un  verre  de  vin 
blanc. 

Étym.  Trois  ou  qimtre.  Le  mot  français  irocarl,  instrument 
de  chirurgie  qui  a  Irois  carres  ou  pans,  est  formé  de  la 
même  façon. 

Ti-ottiii9  siii.  Jeune  porc  de  5  à  (i  mois. 
Étym.  Trotter. 

Troiiîllé,  ée,  adj.  Souillé,  couvert  de  boue  :  Les  vendan- 
geurs arrivent  trouilles,  «  guenés  ». 

Étym.  Origine  incertaine.  Est-ce  l'ancien  français  touiller, 
salir,  barbotter,  avec  épenthése  du  r  ? 

Troupet,  sm.  Troupeau  :  Un  troupet  de  moutons. 

Trouver,  ru.,  fait  au  futur  je  trouverai,  au  cond.  je 
ty^ouvèrais. 

Ce  qu'il  iled.  preneur;  troucerra  à  propos  de  planter. 

12  mars  IG-ôf).  Arcli.  de  L.-et-C.  G.  Fabr.  de  St- Victor. 

Ti-iiî««e,  sf.  Arbre  dont  on  coupe  la  tète  à  certaines  époques 
pour  faire  du  bois  de  feu  ;  se  dit  aujourd'hui  surtout  des  ormes, 
«  ététot  ». 

Auront  les  preneurs  les  emondes  et  attestaux  des  iruisses  qui  se 
trouveront  sur  les  dépendances  de  la  dite  métairie  qu'ils  couperont 
en  tems,  âge  et  saison  convenable. 

30  juillet  1787.  Bail,  de  la  Ferlanterie.  Arcli.  H.  Joliannet. 

Étym.  Origine  incertaine;  peut-être  autre  forme  de  trousse. 
GodefroY  donne  estroussitres,  ce  qui  provient  d'un  arbre 
émondé. 


334 


TUR 


Tupet,  S7n.  Petit  bâton  fiché  en  terre  pour  servir  de  but: 
mot  disparu.  i 

Turet    Blesis   nuncupatur,    Scopus,    quod  terrœ   aggestœ    infigi 

soleat. 

Lesquelz  compaignons  avoient  emprins  que  la  partie,  qui  frapperoit 
premièrement  de  sa  bille  contre  une  verge  de  bois  fichée  en  terre,  et 
que  l'en  appelle  ou  païs  le  turet,  gaigneroit  le  jeu. 

1416   DucANGE,  turella. 

ÉTYi^f.  Origine  inconnue.  Pour  touret,  dim.  de  fo?/r  .Ma  défi- 
nition lat.  ci-dessus  semble  l'indiquer. 


Ulhec  (ul-bé),  Ulbet,  S7n.   Voyez  Urbeg. 

Ulbèter,  va.  et  n.  Enlever  dans  les  vignes  les  feuilles 
attaquées  par  les  «  ulbets  ». 

Urbec  (ur-bé),  s/n.  Rli3^nchite.  rli^mchites  bacchus,  insecte 
dont  la  larve  vit  dans  les  feuilles  roulées  de  la  vigne,  et  finit 
quelquefois  par  l'en  dépouiller  entièrement.  On  dit  au  moins 
autant  ulbec  (ul-bé). 

Pour  dépense  faite  a  la  procession  faite  a  St  Martin  de  Gravant 
pour  garentir  les  vignes  des  ulbecs. 

1622.  Arch.  L.-et-C.  Invent,  de  la  fab.  d'Avaray,  f»  56. 
L'an  1516,  dit  la  Cronique  de  Langres,  ce  mesme  Evesque  (Michel 
Boudet,  de  Blois)    décerna  commission  contre   les  rattes,  souris  et 
urebeques    qui    mangeoient    les     bleds     emplantez.     Le   27    avril 
monitoire,  et  increpation  le  13  juin  en  suivant. 

Bernier,  Hist.  de  Blois,  p.  395. 

Étym.  Au  passage  ci-dessus,  Bernier  indique  comme  étymo- 
logie  à  urebeques  :  Quasi  urentia  becco,  qui  desséchent  avec 
leur  bec:  je  ne  la  cite  que  comme  curiosité.  Bec  ne  fait  pas 
difficulté;  le  même  insecte  est  appelé  ailleurs  bêche  qui  est 
une  autre  forme  de  bec;  son  nom  scientifique  Rhyncliite  signifie 
bec  en  grec.  Mais  la  première  syllabe,  ur  ou  ul,  reste  inexpli- 
quée :  les  anciennes  formes  hw^bec,  uy^ebeque,  et  celle  de  Littré 
urebec  ne  nous  éclairent  pas  davantage.  Beaucoup,  surtout 
des  anciens,  disent  hulbec  avec  h  aspiré. 

Uriis!soii9  sm.  Hérisson. 

Une  autre  pièce  de  terre assize  et  scituée  aud.  lieu  de  Coudas 

(Cour-Cheverny)  au  lieu  appelle  la  fosse  hurisson. 

1617.  Part.  Présid.  de  Metz,  p.  19.  Arch.  L.-et-C. 
B.  Baill.  de  Blois. 

Urseliiie^  sf.  Ursuline.  D'après  Ménage,  on  peut  dire  aussi 

bien  Urseline  que  Ui^suline. 

Le  monastère  des  Urselines. 

Noël  Mars,  St-Lomer,  p.  408. 

Usurfruit,  sm.  Usufruit,  terme  de  droit. 
Étym.  Lat.  usif.ra  usage,  et  fructûs  du  fruit. 


Vaeahoiifl,  de,  s.  et  adj.  Vagabond. 

Un  coquin  ou  cayment  et  homme  vacabond. 

1466.  DucANGE,  questa. 

Valaiitenr,  sf.  Valeur,  prix  :  Il  y  en  a  pour  la  valanteur  de 
quatre  sous. 

Étym.  Ce  mot  est  formé  du  part,  présent  valant,  comme 
pesanteur  de  pesant. 

Valet,  s?n.  ||  Sorte  de  taquet,  petit  morceau  de  bois  taillé 
pour  maintenir  une  porte  fermée. 

Sera  mis  une  croisée  neuve  de  menuiserie  composée  d'un  châssis 
dormant  avec  jet  d'eau  et  de  quatre  châssis  a  verre;  faire  reservir 
les  quatre  vallets  et  toute  la  ferrure. 

Mars  175  t.  Devis  pour  Clénord,  p.  20.  Arch.  L.-et-Ch.  E.  293. 

Valoir,  sjn.  La  valeur  des  biens  exploités  par  un  cultivateur 
et,  plus  souvent,  ces  biens  eux-mêmes  :  Jacques  a  un  trop  grand 
valoir  et  pas  assez  de  monde  pour  que  ses  terres  soient  faites  à 
heure  et  à  temps. 

Vaiiiiei>  m.  Partir,  s'en  aller  quand  on  y  est  forcé  :  Y  a 
pas,  faut  vanner  ;  mot  badin. 
Etym.  Orig.  inconnue. 

Vareiiiie  (va-rann'),  sf.  Nom  donné  au  val  de  la  rive  droite 
de  la  Loire  depuis  Chouz}^  jusqu'à  Tours.  Autrefois  ce  mot  était 
employé  par  toute  la  contrée. 

Trois    pièces    de    pré assises    as    varennes     i  paroisse    de 

St-Victor). 

130'J.  Arch.  dép.  L.-et-Ch.  G.  87. 

Toutes  les  varennes  (furent)  inondées  et  ruinées. 

1709.  Noël  Janvier,  Le  Loir-et-Cher  liistor.,  1890,  p.  4. 

Vai-eiiiiier,  .sm.  Cultivateur  habitant  la  «  varenne  ». 

Vaureîii  (vô-rin),  ain.  Vaurien,  polisson. 

Veau  (vio.  dans  la  camp.),  sm.  ||  Pror.  Chercher  la  corde 
avant  d'avoir  le  veau,  s'inquiéter  de  l'accessoire  avant  d"avoir 


YEN  337 

le  principal  :  proprement,  chercher  une  corde  pour  attacher  un 
veau  avant  qu'il  ne  soit  né.  avant  même  de  savoir  s'il  viendra 
en  vie. 

Veig'iie,  sf.  Vigne. 

Plus  une  petite  closerie. .    . .  avec  quelques  veignes. 

Noël  Mars,  St  Lomer,  p.  302. 
Ils  furent  merueilleusement  encouragez  à  trauailler  en  la  veigne 
du  Seigneur  selon  l'esprit  de  leur  vocation. 

1()50.  Sympli.  Guyon,  Hist.  d'Orléans,  2®  part.,  p.  500. 

Veîg:iieroii,  sm.  Vigneron. 

Vallantin  Gastignon  et  Charles  Prest  veigneron,  demeur*  a  Ville- 
neufve  paroisse  S*  Denis  sur  Loire. 

Unov.  167'J.  Arcli.  L.-et-Ch.  G.  10,  pièce  17. 

Veîlloclie,  sf.  Tas  fait  dans  un  champ  d'  «  artificiel  » 
nouvellement  fauché,  en  attendant  qu'on  le  serre  :  Mettre  la 
luzerne  en  veilloches;  ailleurs,  veillotte  et  vUlotte.  Pour  le  foin, 
on  dit  inulon. 

Étym.  Augment.  de  l'ancien  franc,  vielle,  vieille  : 

En  icelle  prée,  au  pié  d'une  vielle  de  foing,  ledit  escuier  se  coucha. 

1300.  DucANGE,  viellare. 

Veîlloi  (vé-ioue),  S7u.  Logement,  ordinairement  cave,  où  les 
femmes  de  la  campagne  se  réunissent  pour  veiller  enseinhle. 
Il  se  faisoit  des  fîleries,  qu'ils  appellent  ce?7/o/s. 

N.  DU  Fail,  Cont.  d'Euir.,  I,  p.  151. 

VelîMieux,  euse  (^v'ii-meû),  adj.  Venimeux,  euse. 
Étym.  «  Velin  ». 

Velîu  (vdin),  sm.  Venin.  ||  Grosse  chenille,  serpent  quel- 
conque. 

Dragons,  serpens,  crapaus  tous  vélins  et  ordures. 

Deb.  du  corps  et  de  l'dme,  p.  02,  ap.  Talhert,  p.  210. 

Étym.  Ital.  veleno,  venin. 

Veiiclaiig-e,  sf.  \\  Prov.  Vendange  lût,  vendange  tard; 
vendange  tard,  vendange  tôt,  c'est-à-dire  si  la  récolte  est  mûre 
de  honne  heure,  tu  donneras  de  la  qualité  à  ton  vin  en 
vendangeant  tard  ;  si.  au  contraire,  la  maturité  est  tardive, 
hâte-toi  de  vendanger,  l'abaissement  de  la  température  ne 
pouvant  t'amener  que  des  mécomptes. 

2'Z 


O 


YEN 


Veiidîtîoii,  sf.  Vente. 

Et  doit  le  sergent  en  toutes  exécutions  avant  que  procéder  à 
aucune  vendition,  signifier  la  vente  desdits  biens  au  debteur. 

Fourré,  Coût,  de  Blois,  p.  682. 

Étym.  Lat.  vendltionem,  même  signification. 

Veiiîei*,  s?n.  ?  Mot  disparu. 

Ung  grand  chaukhon  d'arin,  ung  autie  moyen  etung  petit  chaudron 

aussi  d'arin Ung  petit  Venier  de  boys  de  chesne une  poille, 

une  passouere. 

1617.  Invent.  Rahart,  p.  7.  Arcli.  de  L.-et-C.  B.  Baill. 
de  Blois. 

Venîi»9  vn..  fait  au  futur,  ie  veinrai,  etc. 

La  terre qui  ausdiz  enfanz  est  venue  parle  décès  de  leur  mère, 

et  celle  qui  leur  venra  par  la  descendue  doudit  Oudart  leur  père. 

1302.  DucANGE;,  descendua. 
Sitost  comme  il  seront  ibrfamilié  de  leurs  pères  et  il  venront  à 

tenir  mariage, 

1322.  Ibid.,  forijamiliare. 

et  au  conditionnel  je  vemrais,  etc. 

Kant  je  morrai,  li  terre  reoenrait à  la  maison  de  S.  Pierre. 

1281).  Ibid.,  solus,  2. 

Il  Loc.  L'année,  ou  l'an  qui  vient,  la  semaine  qui  vient  : 
Tannée,  la  semaine  la  plus  prochaine. 

Estre  payé  à  f année  qui  vient. 

X.  DU  Fail,  Prop.  riist.,  p.  83. 

Ventouse,  .sf.  Coup  de  vent  violent,  bourrasque,  ouragan. 

Veiitvole  (van- vol),  sf.  Petite  averse  de  pluie,  surtout  de 
neige,  de  peu  de  durée. 

Il  s'était  marié  à  la  venvolle  (à  la  légère). 

Chateaubriant,  ap.  Littré. 
Étym.  Que  le  ve^it  envole. 

Vei>  srn.  \\  Ver  coquin,  ver-luisant  ;  ver  creux,  grand  lézard 
vert. 

Vei*<lelei>  vn.  Commencer  à  tourner,  à  mûrir,  en  parlant 
des  fruits,  et  surtout  du  raisin  :  «  V'ià  qu'ça  c'mence  à  verdeler 
dans  l'clous  ». 


VER  339 

Soubs  coulleur  d'aller  cueillyr  des  herbes  dans  les  vignes,  depuis 
que  le  verjus  commance  à  grossyr  et  les  raisins  à  verdeler. 

Sept.  1G08.  Requête  des  hab.  de  St-Dyé.  Arch.  I..-et-C. 
B.  Bail.  deBlois. 

Étym.  Proprement  devenir  vo'delet,  diniin.  de  verdet^  dimin. 
de  verd,  vert. 

Verclîlloii,  sm.  Raisin  tard  venu,  qui  n'a  pu  mûrir.  ||  Flg. 
Enfant  né  longtemps  après  ses  frères  et  sœurs. 
ÉïYM.  D'nmw.&everdet,  dimin.  de  vcrd,  vert. 

Vei'clrîei*,  sm.  Verdier,  nom  donné  au  bruant,  à  cause 
de  la  couleur  verdàtre  de  son  plumage. 

Véreux,  adj.  m.  \\  Bois  véreux,  bois  piqué,  avarié,  qui 
commence  à  pourrir,  en  parlant  du  bois  de  feu. 

Culées,  arraclîis,  souches  de  vigne,  bois  oerreax. 

1892.  Tarif  de  l'Octroi  de  Ulois. 

Verg-e,  sf.  \\  Pièce  du  «  fléau  »  qui  frappe  le  grain  :  Une  verge 
de  fléau  en  frêne.  Dans  Littré,  c'est  le  manche  du  fléau;  ici,  ce 
manche  s'appelle  Tou  [voyez  ce  mot).   ||  Anneau  de  mariage. 
Il  Dé  à  coudre  ouvert  par  le  haut. 

Verniéiiîer  (var-mégn-gne),  sm.  Nom  qu'on  donne  géné- 
ralement aux  reptiles  et  aux  petits  rongeurs,  et  spécialement 
au  rat  et  à  la  souris  :  En  traversant  la  forêt,  il  a  été  piqué  par 
un  vermenier  (serpent).  —  Mon  grenier  est  plein  de  verménier 
(les  souris  et  les  rats  pris  collectivementj. 

O  povre  verminière  ! 

Cl.  Marot,  Épis,  à  Lyon. 
En  quoy  toute  son  intention  estoit  que  le  inonde  ne  l'ust  pas  infecté 
de  ces  meschants  et  maudits  Vermeniers. 

Bon.    DES   PÉRiERS,    Coutes  et  Noiiv.,  I,   p.    11'.). 
(Amsterd.,  1735). 

Il  Fifj.  Petit  polisson  :  Que  je  t'attrape,  méchant  verménier  ! 

Veriiîlle,  sf.  Broutilles,  menu  bois,  (j  Flg.  et  le  plus  sou- 
vent, objet  de  nulle  valeur  :  Tout  ça  ce  n'est  que  de  la  vernille. 
Étym.  Ancien  franc,  vente,  du  celt.  gicern,  aune,  arbre. 

Vérole,  sf.  Variole. 


340 


VER 


Je  ne  m'étonne  pas  si,  avec  de  telles  précautions  (se  farder),  on  ne 

voit  pas  qu'elle  a  eu  la  vérole. 

SÉviGNÉ,  2  oct.  1G89  (Paris,  1862). 

Vei'i'e,  sm.  \\  Loc.  Boire  dans  le  même  verre,  en  parlant 
de  deux  ou  plusieurs  personnes,  être  parfaitement  d'accord, 
être  de  connivence. 

Vei'i-îiie,  sf.  Verre  de  montre. 

VeriMire  (la  campagne  prononce  va-reu-se).  sf.  Verrue. 

Vei'soiix,  srn.  Versoir  de  charrue. 

Une  charrue  a  labourer  garnie  de  son  verseux. 

1621.  Invent.  Le  Fuzelier,  p.  1:^.  Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill. 
de  Blois. 
Plus  deux  verseux  de  cliarus. 

7  déc.  1760.  Invent.,  p.  2i).  Arch.  H.  Johannet. 

Vert,  sm.  \\  Loc.  Le  temps  se  met  au  vert,  c'est-à-dire  à  l'hu- 
midité, à  la  pluie. 

Vert,  adj.  m.  \\  Chemin  vert,  petit  chemin  non  entretenu  qui 
traverse  les  terres. 

Vescerîan,  sju.  Sorte  de  vesce  sauvage  qui  pousse  sponta- 
nément, vicia  hirsuta. 

Hiebles,  vesseron,  pauot  rouge. 

LiÉBAUT,  Mais,  rust.,  v.  ch.  5. 

Vesî,  Vesîii,   S7n.  Courbature  affectant  spécialement   les 

muscles  fessiers  :  J'ai  le  vesi  d'avoir  «  seyé  »  toute  la  journée. 

\\Fig.  Avoir  le  vesi.  ou  le  vesin,  être  énervé,  sans  vigueur,  et, 

par  ext.,  sans  courage.  |{  Un  vesin,  un  lambin,  indolent  :  C'est 

un  vrai  vesin  que  ce  grand  gas-là. 

Étym.  Origine  inconnue. 

Vesîiie,  sf.  Vessie  :  ne  s'emploie  que  dans  la  loc.  Sourd 
comme  une  vesine,  très  sourd. 

Étym.  Dimin.  de  vese^  ancien  franc,  qui  signifiait  vessie  et 
cornemuse.  On  dit  aussi  :  Sourd  comme  une  bassine;  mais  vu 
l'espèce  d'assonance  des  deux  mots  v£sii:e  et  basane  et  la 
parenté  des  deux  labiales  b  et  v  {brebis  ViSn'  d3  vervecem),  il 
est  cro3'able  que  c'est  la  même  locuticn  La  confa:ion  des  deux 
termes  se  sera  produite  d'autant  plu- f:c].imcn'  eue,  dans  les 
deux  cas,  il  s'agit  d'une  peau  mince  t  jnoue. 


VET  341 

Ve«oii9  sm.  Bourdon,  insecte  de  la  famille  des  abeilles. 
Étym.  Vese,  cornemuse,  à  cause  du  bruit  qu'il  fait  en  volant. 

Vesoiiiiei»,  l'ii.  Bourdonner,  faire  entendre  un  bourdonne- 
ment, comme  un  «  veson  ». 

Vessîei-,     Fe.s«îei-,     sm.     Homme    à    bonnes    fortunes, 
débauché. 

On  m'a  conté  c[uo  notre  Sire 

Henrv-le-Grand  étant  à  Bluis 

Se  promenait  souventes  fois, 

Seul,  aux  champs  :  je  vous  vois  sourire. 

Un  jour  il  trouve  en  son  chemin. 

Bissac  au  dos,  marre  à  la  main. 

Certain  vigneron  qui  l'arrête. 

—  «  Monsieur,  lui  dit  ce  villageois 
Qui  le  prend  pour  un  bon  blaisois, 
Hier,  à  Blois,  c'était  donc  fête  ? 
Les  cloches  n'ont  fait  que  sonner, 
Tinter,  copter,  carillonner  ; 

J'en  avains  la  tète  rompue  ». 

—  a  C'est  que,  répond  le  faux  bourgeois, 
Le  Roi  vient  d'arriver  à  Blois, 

Et  l'on  fête  sa  bienvenue 

Par  force  carillons  joyeux  ; 

Car  tout  bon  chrétien  fait  des  vœux 

Pour  le  Prince  et  pour  sa  famille  ». 

—  «  Grand  merci,  dit  le  besacier. 
Il  est  ici,  ce  vieux  vessierf 

En  c'cas,  j'm'en  vas  serrer  ma  fille  !  » 

Contes  b  lai  sois. 

Étym.  Fesses  ?  si  fessier  est  la  forme  primitive. 

VessîolCf  sf.  Ampoule  produite  par  une  brûlure,  une  échau- 
dure,  etc. 
Étym.  Dimin.  de  vessie. 

Vessîolé,  ée^aclj.  Couvert  de  «  vessioles  »  :  lia  la  main  toute 
vessiolée. 

Veistaiicfueiiardef  sf.  Comme  Estaxguenarde. 

Vétille,  sf.  \\  Petit  balai  sans  manche  qui  sert  à  nettoyer  la 
met  du  pressoir. 
Étym.  Lat.  vitilia,  brins  d'osier. 


342 


VIA 


Vîaulei*,  m.  Vêler,  mettre  bas,  en  parlant  d'une  vache. 
Étym.  T7«h  pour  vecm. 

Viliercfiiiii^  sm.  Vilbrequin. 

Serpes,  scies tenailles...  et  vibrequins. 

Rab.,  V,  9. 

Ung  viberquin,  deux  carreaux  d'assier,  ung  compas  et  une  lime. 
1619.  Invent.  Perrot,  p.  19.   Arch.  L.-et-Ch.  B.  Baill. 
de  Blois. 

Étym.  Littré  donne  comme  origine  à  Vilbrequin  les  mots  fla- 
mands irindcn.  tourner,  et  holiren,  percer.  Cette  étymologieest 
bien  séduisante;  mais,  outre  qu'elle  implique  l'origine  flamande 
de  l'outil  lui-même. ce  qu'il  faudrait  voir,  on  ne  peut  s'empêcher 
de  remarquer  qu'il  3'  a  loin  de  ivindenboliren  à  vilbrequin,  et  à 
notre  viberquin .  On  pourrait  y  voir  une  forme  altérée  de 
virebroquin,  de  virer  et  broquin.,  dim.  de  Fane,  franc,  broc 
brohe.  broque,  broche,  pointe,  c'est-à-dire,  outil  qui  fait  virer, 
tourner  une  pointe:  d'autant  mieux  qu'on  dit  aussi  virbrequin. 
Comp.  Berquix,  le  conteur  des  enfants. 

Vîette,  sf.  Drageon  de  vigne  qui  a  déjà  été  taillé  au  moins 
une  fois  :  Voilà  un  brin  qui  fera  une  bonne  viette  l'année  qui 
vient. 

Étym.  Peut-être  contract.  de  vignette,  petite  vigne.  On  trouve 
dans  Ducange  vieturn,  incurvum.  flexum,  courbé;  cet  adj. 
qualifle  assez  justement  l'état  ordinaire  d'une  viette. 

Vif,  sf.  Vis  ;  mot  disparu. 

Ung  char! il  faict  à  quenoilles fermant  à  vifs. 

1617.  Invent.  Delagrange,  p.  2.  Arch.  L.-et-C.  B.  Baill.  de 
Blois. 

Il  Escalier  en  spirale:  mot  disparu. 

Et  pour  monter  tant  en  lad.  clianibre  haulte  que  greniers,  y  a  une 
vif  de  bois. 

1618.  Part,  de  Beynes.  Ibid.,  ibid. 

Grenier  dessus  acicomodé  d'une  vif  de  montée  pour  monter  ou 
descendre  aud.  grenier. 

1621.  In  vent,  de  Beaune,  p.  91.  Ibid.,  ibid. 

Vîg'iierîe,  sf.  Toute  façon  faite  à  la  vigne  qui  n'est  pas 
façon  de  «  marre  »,  telle  que  l'accolage,  l'attachage.  etc.  Terme 
de  vigneron,  aujourd'hui  à  peu  prés  inusité.   . 


VIN  343 

Faire  la  vii^ne  et  la  lassonner  de  toutes  lassons  de  marre  et 
vigneries  en  temps  et  saison. 

18  fév.  107)8.  Arch.  L.-et-G-  G.  Kabr.  St-Victor,  liasse  I. 

Villeiiialai'df  s)/i.  Carabe  doré,  insecte  culéoptêre. 
Étym.   Villernâlard.   village  de  la  commune  de   IMarolles  à 
8  lui.  de  Blois  ? 

VîUei-lMui  (vi-iar-bou),  spr.  Villerbon.  bourg  j'i  8  k.  de  Blois. 

Léonard,  fils  de  Antoine  Thibault  de  Villerbon. 

.SO  juill.  1()0.").  Arch.  mun.  Mllebarou,  vol.  lôOl, 
Victor  Gobillon  de  la  paroisse  de  Villarboii. 

:n  oct.  1581).  Arch.  mun.  la  Ch.-S^- Victor,  vol.  1. 

Cette  orthograpbe  se  retrouve  dans  la  plui)art  des  titres, 
jusqu'au  xviii^  siècle. 

Vîii,  sm.  Il  Prov.  \\n  vert,  vin  cher.  Quand  le  vin  est  vert, 
c'est  ordinairement  que  la  récolte  a  été  mauvaise  non  seule- 
ment comme  qualité,  mais  aussi  comme  quantité,  ce  qui  fait 
qu'il  se  vend  cher  quand  même. 

Viiiette,  sf.  Oseille. 

Ayant  eu  l'argent    qu'elle    prétendoit,   c'estoit    autant    de    vinette 

cueillie. 

Moij.  de  par  ce  ni  r^  II,  K5. 

Il  Vinette  aux  crapauds,  sorte  de  plantain. 

Étym.  Littré  dit  que  vinette  est  un  dimin.  de  vigne; 
cependant  il  est  impossible  de  saisir  aucun  rapport  entre  ces 
deux  plantes.  Orig.  inconnue. 

Vingt,  sm.  Terme  de  compte  qui  se  dit  de  20  livres, 
aujourd'hui  10  kilogrammes,  emplo^^é  surtout  pour  évaluer  le 
poids  des  porcs  :  Mon  cochon  pèse  huit  vingts. 

L'emploi  de  vingt  comme  substantif  n'a  subsisté  que  dans 
quatre-vingts.  Mais  autrefois  il  était  général  et  encore  d'un 
usage  courant  au  xvii*'  siècle,  dans  le  peuple,  au  moins  : 

Par  ma  foi,  je  disois  cent  ans  mais  vous  passerez  les  six  vingts. 

MoLiÈRH,  Avare,  act.  IL  se.  0. 

Viii§;-taliie9  sf.  Période  comprise  entre  le  20  avril  et  le 
10  mai  :  Dans  la  Vingtaine,  le  temps  est  toujours  «  catéreux  ». 


344  VIN 

Vinoteaii  (vi-no-tio).  s/)k  Vîiiotolle,  sf.  Habitant  du 
bourg  de  Vineuil. 

ÉTYM.  Mot  fraiicbement  patois  et  très  irrégulier  ;  la  forme 
française  serait  vinolien. 

Violé,  adj.  m.,  ne  s'emploie  que  dans  Bœuf  violé,  bœuf  gras, 
le  héros  du  Carnaval. 

Gargantua  joiioit au  bœuf  mole. 

Rab.,  I,  22 

Etym.  Viole,  violon,  parce  qu'autrefois  on  le  promenait  au  son 
du  violon. 

Vîi-er,  l'a.  ||  Retourner  sur  ses  pas  :  Vire  donc,  on  t'attend 
chez  toi.  Il  est  moins  usité  que  son  composé  Remrey\ 

Vireux  (on  prononce  le  plus  souvent  vî-seû),  sm.  Ustensile 
fait  d'une  poignée  de  paille  triée,  peignée  et  disposée  en 
éventail,  sur  lequel  le  fromage,  égoutté,  est  placé  et  viré,  c'est- 
à-dire  retourné,  jusqu'à  ce  qu'il  soit  complètement  fait. 

Vîsà§-o,  aclj.  inv.  Louche  :  «  E'n'seret  pas  laide,  si  é'n'tet  pas 
tant  set  peu  visâgo  ».  Ce  mot  est  particulier  aux  faubourgs  de 
Blois. 

Etym.  Viser,  regarder,  à  go,  à  gauche,  ou  plutôt  de  travers 
(Cf.  Go).  On  ne  peut  s'empêcher  d'observer  le  voisinage  du 
français  virago  qui.  avec  la  prononciation  locale,  ferait  visago; 
mais  la  différence  des  sens  est  si  grande  qu'il  n'y  a  pas  lieu  de 
s'arrêter  à  cette  ét3'mologie. 

Vîssetoiii*,  .<?m.  Tour  en  sens  opposé  :  Eaire  des  tours  et 
vissetours.  tourner,  virer. 
Etym.  Visse  pour  vire  de  virer,  et  tour  de  tourner. 

Vitrail,  sra.  Vitrail. 

La  nuit  du  29  au  .30  d'août  1717  le  tonnerre  est  tombé  sur  le  cloché 

de  cette  église est  venu  passer  par  le  haut  du  vitrau. 

Arch.  mun.  Marolles-les-Blanches,  vol.  1713. 

Vivatiire,  sf.  Nourriture,  vivres. 
Étym.  Mot  barbare  venant  de  vivy^e. 

Voii>  va.,  fait  au  fulur  :  Je  voirai,  etc.,  et  au  conditionnel  : 
Je  voirais,  etc. 


VOU  345 

(^uiconques  voirra  son  prochain  en  dangier. 

Rab.,  I,  52. 
En  unûr  niomont  vous  la  vonriez  en  cendres. 

Ibid.,  IV,  21. 

Veult  qu'il  soit  donné  à  Jehan  Solhîmeau  une  de  ses  chemises,  celle 

que  voyront  ses  exécuteurs  estre  a  luy  la  plus  commode. 

le'-  janvier  KJOl.  Arch.  mun.  Villebarou,  vol.  1()72.  1'^  101,  v". 

Voîi-e,  adi\  ou  plutôt  loc.  explétive  qu'on  peut  traduire  par 
Vraiment,  s'emploie  toujours  avec  un  verbe  à  rimpératif  : 
Voyons  voire  ;  écoutez  voire  ce  qu'il  raconte;  répète-le  voire 
un  peu. 

Volîelie,  .s/.  Volige.  planclie  mince. 
Étym.  Origine  inconnuç. 

Volî€*i>  sm.  Troupe  d'oiseaux  volant  de  concert:  Un  volier 
de  canards  sauvages. 

Voiiloii*,  va.,  fait  au  présent  de  rindicatif  :  Vous  relcz,  ils 
voulent. 

Que  ce/e-3:-vous  que  je  vous  dise. 

Cyrano  de  B.,  Péd.  Joué,  Act.  V,  se.  \). 

Lesquels  voulent  les  cieulx  estre  aux  humains  pour  prognostic 

certain  que 

Rab.,  IV,  27. 

Si  les  enfants  dudit  testateur  coul/ent  ])aillerdeux  escuz  aux  dictes 

boestes. 

30  mai  l.')81.  Arch.  mun.  Villel^arou,  vol.  1072,  f«  8,  r". 

au  présent  du  subjonctif  :  Que  je  roule,  que  tu  voules,  etc. 

Ce  n'est  pas  que  je  voule  dire  que  nos  mœurs 

lOiô.  Fr.  Lf.maire,  Antirj.  d'Orléans,  p.  75. 

En  casque  son  prochain   héritier  ne  roulle  pas  accepter  led.  don 

et  legs. 

23  mai  lOOO.  Arch.  L.-et-C.  G.  fabr.  St-Victor. 

au  futur  :  Je  voitrymi.  tu  voiir^ms,  etc. 

Des  autres  pour  quo}^  ne  vourra 

Quelle  rayson  l'en  destourra. 

Rose,  20526. 

et  au  conditionnel  :  Je  vourrais,  tu  vourrais.  etc. 

Car  qui  devant  sçavoir  pourroit 

Quelz  faitz  le  Ciel  faire  vourroit 

Bien  les  pourroit-il  empêcher. 

Ibid.,  18154. 

Voyez  Cliap.  préliminaire,  1 1,  art.  6. 


>]46  YOU 

^>auto^  au  pluriel  v<>«,  adj.  poss.  Votre  :  «  Voûte  pée  et 
voûte  mée  »  :  Votre  père  et  votre  mère. 

Vont€*  (le  ou  Isi),  (dlj.  poss.  Le,  ou  la  votre  :  Ce  n'est  pas  à 
iioute  tour,  c'est  au  voûte. 

V«>>'aii4-e,  s7)i.  Pèlerinage  fait  au  sanctuaire  d'un  saint  :  Faire 
un  voyage  à  StSvlvain. 
Nous  aiJasmes  en  f^oyarje  à  sainct  Jean  d'Amiens. 

X.  DU  Fa II,,  Coîit.  d'Eiiir.,  II,  p.  32. 

Il  Prières  récitées  par  le  prêtre  pour  obtenir  Tinlercession 
d'un  saint  :  >ronsieur  le  Curé  m'a  dit  un  voyage  à  St  Victor. 
et  un  autre  à  SteCornille. 

Voici  les  principaux  voyages  de  la  contrée  :  A  l'église  Saint- 
Xicolas.  de  Blois,  voyage  à  .^7  Mnrcou,  pour  les  êcrouelles 
[marque  au  cou). 

A  Saint-Louis,  de  Blois.  voyage  à  St  Gilles,  pour  les  enfants 
qui  font  leurs  dents. 

A  la  Cliaussée-Saint-Victor.  voyage  à  .S7  Victor,  pour  les 
fièvres,  et  à  Sfe  Cornille  (Corneille  ou  Cornélie),  pour  les  convul- 
sions appelées  Mal  de  Ste  Cornille,  parce  que  les  cris  des  en- 
fants qui  en  sont  malades  ressemblent  aux  croassements  d'une 
«  cornille  ». 

A  Saint-Denis,  voyage  à  Ste  Néornoise,  la  vierge  aux  pieds 
d'oie,  pour  la  peur. 

Pour  la  peur  aussi,  voyage  à  Coulanges  :  mais  là,  c'est  à 
St  Denis  lui-même,  patron  de  l'église,  qu'on  s'adresse.  On  lit 
dans  Tèvangile  de  sa  fête  :  Nolite  timere.  n'ayez  pas  peur 
(St  Math.,  ch.  10). 

A  Cour-sur-Loire,  vo3^âge  â  Ste  Radegonde,  pour  les  douleurs, 
les  rhumatismes. 

A  Villebarou.  voyage  â  .S7  Siilmin  pour  les  varices  (/2e  de 
vin). 

A  l'église  de  Vienne,  â  Blois.  voj'âge  à  St  Saturnin  {Voyez 
CoxAx),  pour  aller  ou  pour  venir,  c'est-à-dire  pour  mourir 
ou  guérir  promptement.  pour  en  finir  tout  de  suite.  C'est  quand 
on  a  épuisé  tous  les  remèdes  et  tous  les  vo.yâges,  qu'on  se  décide 
à  aller  invoquer  St  Saturnin  que  nos  paysans,  chose  remar- 
quable, appelent  \e  Père  de  tous  les  saints,  comme  les  anciens 
païens  appelaient  Saturne  le  Père  de  tous  les  Dieux. 

On  disait  aussi  autrefois,  et  on  entend  encore  quelquefois  : 


VRI  -.Vu 

Y'à'w^i  \\\\  \\)y'à\^{}  ii  Sic  Sov lame,  pour  guérir  de  la  mauvaise 
liabitude  de  boire  plus  que  sa  soif,  mais  ce  n'a  jamais  été  i)roba- 
blomeiil  qirune  plaisanterie.  SI  Solemne  (qu'on  îi  toujours 
prononcé  soiclarne).  était,  avanl  Louis  XI \'.  le  |>atron  dune 
église  de  Blois.  aujourdliui  calhédrale.  Tromp»'  par  la  dési- 
nence féminine  de  ce  nom.  on  en  avait  fait  une  sainte  : 

Jehanne  Kabier,  do  la  paroisso  i]esninc(e  Soulatjnne. 

•^*>(lé(^  l.')!in.  Aieli.  la  Cliaussée-St-Victor,  vol.  1. 

L'origine  de  beaucoup  de  ces  }>élerinages.  comme  il  est  facihi 
de  le  voir,  ne  repose  (fue  sur  un  calembour  (.s7  VhicenL 
patron  des  vignerons  :  vin  couleur  du  sano)  et  (pielquefois,  sur 
un  bien  mauvais  calembour  :  les  leigneux  et  les  galeux  vont 
deniander  leui*  guérison  à  .s7  Aiiiwm  quils  [>rononcent 
SI   Tcujnanl. 

Sainci  Kutro/jc  faiïstn  l  les  /u/dro/jictjftrs  ...Saiiicl  (îcnou  les  (jouîtes. 

Hab.,  L  1.'). 

Il    y    a   à    Montmartre    un    taljleau   de    Notre-Seigneur    et    de    la 

Ma(lelein(\    de    la   bouche  de  laquelle  sort    un  écriteau    où   il  y  a 

Raboni  (en  hébreu  :  Maître,  parole  adressée  par  Magdeleine  à  Jésus 

qu'elle  rencontre  après  sa  résurrection  (8t  .Jean,  XX,  10).  Les  bonnes 

femmes  en  ont  fait  un  saint  Rabonny  qui  rabonnit  les  maris  et  on  y 

fait  des  neuvaines  pour  cela. 

T.  DES  RÉAUX,  t.  X,  p.  I(i8. 

Voyez  :  Les  origines.,  etc..  de  Ménage  :  Acariash'e,  et  Apolotjie 
pour  Hérodote  de  H.Estienne.  Cbap.  XXXVIIL 

Vraiiieiit, /^(c/r.  Vraiment  :  Oui  vrament. 

Ha!  mon  mignon,  lui  dit-elle,  vous  siflez,  vous  aurez  crament  une 

flûte. 

Moy .  de  parccnir,  I,  V)\. 

Vi-illoiB,  s)n.  Copeau  mince  comme  un  ruban  et  se  contour- 
nant en  spirale,  produit  par  l'action  de  la  varlope. 
Étvm.  Vrille,  production  filamenteuse  de  certaines  plantes. 


-?=- "">©<"- 


V,  pron.  pers.  slnij.  des  2  genres.  A  lui,  à  elle,  lui  :  Si  tu  la 
rencontres,  t'3^  parleras,  parle-y-en,  c'est-à-dire  tu  lui  parleras, 
parle-lui  de  cela.  Cependant  y  ne  remplace  pas  toujours  à  lui, 
à  elle,  lui  :  Si  j'ai  à  faire  à  li,  j'y  dirai,  et  non  pas  si  i'y  ai  à  faire. 
C'est  l'usage,  basé  sur  l'euphonie,  qui  décide. 

Étym.  Contract.  de  à  li  pour  à  lui. 

Yeux,  pron.  pey^s.  pi.  des  2  genres.  A  eux,  à  elles,  leur  : 
Montre-3"eux  donc  ta  page.  Cependant  yeux  ne  remplace  pas 
toujours  à  eux.  à  elles,  leur  :  Si  j'ai  à  faire  à  eux,  j'yeux  dirai  et 
non  pas  si  j'3'eux  ai  à  faire.  C'est  l'usage,  basé  sur  l'euphonie, 
qui  décide. 

Étym.  Contract.  de  y  employé  ici  par  euphonie  au  lieu  de  à, 
et  eux. 


Ze,  particvle.  Parler  ze,  prononcer  les./.  (I  doux  et  ch  comme 
:,  zézayer. 

Ziiii;:,  sm.  Zinc  :  Un  seau  en  zing". 


APPENDICE 


«     O      O—O — f- 


■m.-'       **■ 

EN    PATOIS     BLAISOIS 


Dans  l'équeurie  où  qui  v'iié  d'naîte 
On  dit  qu'l'àne  et  l'beu  qui  yétaint 
D'vant  Jésus-Christ  s'agenoillaint. 
En  adorant  ce  nouviau  mai  te. 
J'en  e  bein  conneu,  en  tant  temps,  ' 
Dés  beus,  dés  an'  d'eune  aute  ancête, 
J'en  e  bein  conneu,  en  tant  temps. 
Qui  n'en  araint  pas  fé  autant. 

De  parents  gn'avé  jjas  la  presse 

A  i'entaur  de  ce  ch'ti  grabas  ; 

In  pauver  chien  voit  l'petit  gas, 

Li  liche  lés  mains  et  le  caresse. 

J'en  e  bein  conneu,  en  tant  temps, 

Dés  grous  chiens  qui  vont  (1)  à  la  messe, 

J'en  e  bein  conneu,  en  taut  temps. 

Qui  n'en  araint  pas  fé  autant. 

Comme  i  faisé  in  temps  de  breume, 
Sus  leu  gueuche  eune  poule,  in  dindon 
De  leus  ail'  couvraint  le  poupon 
Pour  pas  qu'il  attrapit  du  rheume. 
J'en  e  bein  conneu,  en  taut  temps, 
Dés  pour  et  dés  dindons  sans  pleume, 
J'en  e  bein  conneu.  en  taut  temps, 
Qui  n'en  araint  pas  fé  autant. 

(1)  Ou  ne  fait  sentir  aucune  liaison  :  vont  fia  la  messe. 


—  352  — 

Mé.  c'qiie  vous  n'vaurez  p'têt'  pas  creise, 
C'est  que  ces  cinq  pauvr  animaux  (1) 
Ont  passe,  le  nez  sus  lés  siaux, 
Taut'  la  nuit  sans  manger  ni  boise. 
J'en  e  bein  conneu.  en  taut  temps. 
Dés  besquiaux  d'ailleurs  qu'à  la  foise, 
J'en  e  bein  conneu.  en  taut  temps, 
Qui  n'en  araint  pas  fé  autant. 


Voici  ime  autre  pièce  que  je  crois  originaire  du  pays  hlaisois. 
Elle  date  des  premières  années  de  ce  siècle  et  donne  une  idée 
assez  exacte  du  parler  patois  actuel  et  des  concessions  faites 
par  lui,  surtout  pour  la  prononciation,  à  la  langue  littéraire. 

Au  temps  des  guerres  de  r Empire  et  des  pontons  de  t Anglais., 
nos  grand'rnères  ont  été  trop  souvent  témoins  d'aventures 
semblables  à  celle  qui  est  ici  mise  en  action.  Aussi.,  qua7id  dans 
un  banquet  deux  acteurs  improvisés  jouent  et  chantent  les  rôles 
de  Simon  et  de  sa  mère.,  c'est  toujours  avec  un  véritable  atten- 
drissement que  les  convives  écoutent  ces  couplets  dont  la  naïveté 
n'exclut  pas  une  certaine  pointe  d'espiHt  et  même  de  malice. 

Le    Oaf^    8inioii 


LA  MERE  SIMON, 
entrant  toute  effarée  et  fermant  vivement  la  porte 

A  mon  s'cours,  mes  enfants, 
Rentrons,  il  n'est  qu'temps, 
D'fraj^eur  me  v'ià  morte. 

Cest  Simon  nout'grand  gas 
Qui  r'veint  du  trépas 
Que  j'veins  d'voir  là-bas  {bis). 


(1)  Prononcez  an  ni  maux. 


—     OOO 


C'est  boin  lui.  voyez- vous. 

Keiitroiis  donc  dieux  nous. 

Fermons  bein  la  porte  (1). 
Et  pour  le  renvoyer 

Donn'moi  mon  psautier 

Et  prends  rbenitier  (Ms). 

SIMON. 

(/c/iors. 

l^an  !  [)an  !  Ouvrez-moi  done. 

C'est  vont'  gas  Simon 

Qui  r'veint  d'Angleterre. 
J'étais  si  mal  là-bas 

Qujaccours  à  grand  pas, 

Et  vous  tends  les  bras  [bis  . 

Ile  la  !  mon  pauvre  enfant. 

Pour  toi,  dans  l'instant. 

J'somm'  tout  en  prière. 
Pour  t'ouvri  ri)aradis. 

Ecoute  bein.  j'te  dis. 

Un  De  profundis  (bis). 

SIMON. 

Pour  un  De  profundis 

C'est  toujou  ça  d'[>ris 

Pa'  rtrou  de  la  serrure. 
IMais,  et'  vous  fous  tertous. 

Ou  bein  voulez- vous 

^['renvoyer  d'rheux  nous?  (bis).- 

LA   MÈRE. 

Oui.  va-t'en,  mon  enfant. 
D'nous  tu  s'ras  content, 
Car  demain,  j'te  Ijure. 

(1)  Les  strophes  n'ayant  qu'une  seule  rime  féminine  qui  a  sa  correspondante 
dans  la  strophe  suivante,  cette  construction  singulière  les  force  à  marcher 
accouplées.   On  peut  dire  d'elles  que  et-  sont  véritablement  des  couplets. 

23 


—  354   - 


Pour  adouci  ton  sort 
J'te  frons  dir'  d'abord 
Un  servie'  de  mort  (bis). 

SIMON. 

Un  servie"  ? . . .  vous  rêvez. 

J"vois  bein  qu'vous  m'pernez 

Pour  un  aut',  ma  mère. 
Je  n'suis  point  un  r'venant. 

J'suis  vraiment  vivant, 

Simon,  voûte  enfant  (Ms). 

LA   MÈRE. 

Cn'est  point  la  vérité, 

L'on  m'a  rapporte 

Ton  extrait  mortuaire  (1, . 
C'qu'est  écrit  est  écrit, 

Mets-toi  dans  l'esprit 

Qu't'es  mort,  c'est  fini  [bis). 

SIMON. 

Je  n'suis  point  mort  un  brin 

Et  je  n'suis  enfin 

Ni  r'venant  ni  diable. 
Avec  vous,  sans  tarder. 

Pour  vous  rassurer, 

J'vas  boire  et  manger  (bis). 

LA  MÈRE. 

Si  c'est  vrai  qu't'es  vivant, 
Veins,  mon  pauvre  enfant, 
Veins  te  mettre  à  table. 

Elle  ouvre  la  porte. 

Mang',  tu  nous  rassur'ras. 
Car  j'creis  bein  qu'là-bas 
Les  morts  ne  mang'  pas  (bis\ 


(1)  Uai  ne  compte  que  pour  une  syllnbe. 


-  355  — 

SIMOX, 

entrant. 

C'est  beiii  moi  qui  suis  mui. 
Calmez  vont'  effroi, 
Pisqiie  (1)  j'cass'  la  croûte. 

Kiiibrassons-noiis  tertoiis  : 
Bon  Dieu  !  ([u'il  est  doux 
I)"me  r'voir  avec  vous  !  ibis 

L.V   MÈHK. 


J'ai  récrit  bein  signe 
Comni'  quoi  qu'tu  fus  tue 
Dans  n'eun'  grand'  déroute. 

Je  n'creirai  pus  l'papier 
Pisqu'en  nout'  quartier 
Te  v'iâ  tout  miievipis). 

SIMON. 

M'voyant  si  mal  reçu 
Tout  bonn'ment  j'ai  cru 
Qu'vous  pardiez  la  tête  : 

Je  n'savais  pas  pourquoi 
Vous  pouviez,  d'bonn'  foi. 
Prier  Dieu  pour  moi  (bis). 

LA    MKRE. 

C'tour-lc'i,  mon  pauv'  garçon. 

Me  donne  eun'  leçon  : 

Je  n's'rai  pus  si  bête. 
Je  n'creirai  pus  maint'nant. 

Oui,  mon  cber  enfant. 

Elle  i embrasse. 
Qu'aux  r^•enants  vivants  (bis). 

(1)  Pisque  [^vow.  piss  que).  Puisque. 


..cjx^o. 


(Les  fautes  typographiques  étant  à  peu  prés  inévitables  dans 
la  composition  d'un  ouvrage  de  cette  nature,  l'auteur  ne  croit 
pas  devoir  signaler  celles  d'accentuation  et  de  ponctuation, 
fautes  relativement  légères,  qui  ne  déroutent  pas  le  lecteur). 

Caa;-oii  —  Étym.  Après  cagot  ajoutez  :  Les  cagots  étaient 
des. . .  etc. 

Cîbotei»  —  sm..  lisez  va. 

Coiitoii  —  Étym.  Ajoutez  à  la  fin  :  Cf.  «  couteau  ». 
Cressîr  —  cressis,  lisez  :  cressi. 
Empeelier  (s')  —  Lisez  :  Voiture,  Œuv.,  t.  L 
Èvîère  —  Étym.  Au  lieu  de  toute  la  phrase,  lisez  :  «  Évier  ».• 
Oi-êle  —  (^  nettisage  «.  lisez  :  «  nettissage  ». 
leî  —  paouvres,  lisez  :  paoures. 

Malice  —  Comm..  lisez  :  Comixes,  V,  17  (Paris,  1649). 
Moiileaii  —  Arch.  départ.,  lisez  :  Arch.  L.-et-Ch. 
PoiirNiiîvre  —  poursuit,  lisez  :  poursui  :  ajoutez  :    Voy. 
Suivre. 
Roi^  —  tendaient,  lisez  :  tendoient. 


-:çe^ 


IlLOIS     IMP.    C.    MIGAULT    ET    C'%    RUE   PIEHKE-DE-BLOIS,    14 


PC 

2987 

B5T35 


Thibault,  Adrien 

Glossaire  du  pays  Blaisois 


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