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GLOSSAIRE
GENEVOIS.
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GLOSSAIRE
GENEVOIS ,
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RECUEIL ÉTYMOLOGIQUE
DES TERMES PONT SE COMPOSE I,^ DULECTl^ DE
GENÈVE, AVEC I,ES PRINCIPALES L0CUTI0N3
DÉFECTUEUSES EN USAGJE; DANS CETTE VU.LJB;,
m I . \
.... Je l'essaye y un pli|s savent le fasse,
( La Fqntaine, )
GENEVE .
CHEZ MARC SESTIÉ FILS, IMPRIMEUR-LIBRAIRIE,
182O'
3û2> . 42, . ll>e>.
DISCOURS
PRÉLIMINAIRE.
JbiTRE mile à cette classe nombreuse de G^neroîs que
leur Tocâtion n'a point appelas à des études; offrir aux
gens instruits quelques observations sur les origines de
notre dialecte populaire , tel est le double but que je me
suis proposé, en publiant ce recueil.
Un écrivain célèbre , à la fois bon littérateur et savant
du premier ordre, M. Biot, a dit en parlant de Genève :
« La pureté de la langue française ne devrait être nulle
« part plus religieusement conservée que dans une ville
« qui a eu la gloire de produire un de nos plus grands
<n écrivains , et qui offre encore aujourdliui une réunion
« rare de savans et de gens de lettres distingués par leurs
<c lumières et par leurs talens (i) )^*
Maintenant que notre patrie redevient le séjour favori
d'un grand ïtàHkhie d'étrangers de distinction , et que l'Eu-
rope semble déjà lui accorder le beau titre d'Atbènes de la
Confédération , n^est-il pas, plus que jamais, essentiel d*in^
sister sur cette .pureté qu^on nous recommande î
Cependant , si nos écrits , ainsi que nos discours soute-.
nus , doivent - être éminemment français , je ne prétends
point engager mes compatriotes à bannir entièrement nos
expressions locales de la conversation familière, et à se-
tenir, comme certaines personnes ^ roidement sur le qui vive^,
pour ne laisser échapper aùcua terme genevois, aucune-
locution nationale,
(i) Mercure de France, mars iQog^
(ij)
Notté i^idmè n'est pas dépourvu d'énergie ; il rcnfei'ra©
des mots remplis d'harmonie imitative , ainsi que plusieurs
Verbes qui n*dnt point de correspoiidans en français, et
qu'on ne pourrait remplacer qiie par des périphrases ; cette
langue^ d'ailleurs^ nous la tenons de nos pères ^ et, pen<a
dant vingt annexes, elle à contribué à rappeler à notre sou-^
Tenir que nous avions été un peuple indépendant, et que
nous pouvions le redeviSnir un jour ; à ce titre ^ elle doit
nous être précieuse»
Ce reéueil Sera donc ^ tout-à-la fois ^ nn conservateur de
klotre langage ^ et un guide qui pourra nous faire éviter
des fautes ^ lorsque nous voudrons nous exprimer en hou
français k
Un Genevois ^ en faisant Usâgè des tettnes de son dia-
lecte , sera toujours compris à Genève^ mais le sera-t-iî
Suffisamment dans un pa js étranger , et surtout en France ,
(où nous Voyageons si souvent 5 et ne courra-t-il point le
risqué de faire rire à ses dépens? risque ^ aul yeux dé
Iseaucoup de gens ^ bien plus grand encore que celui de ne
pas être entendu.
Je dois avouer aussi qtie )é n^ai point été indififérent à
l'idée de la petite jouissance que je procurerai à ceux de
mes compatriotes qui sont éloignés de leurs foyers ; car j'i-
htagine que mon vocabulaire produira sur eux à peu près
ï>effet d'une Vue fidèle de Genève et de ses environs. Un
nt^gôciant ^ fixé pendant plusieurs années dans une ville
létrangère | m'a assuré qu'il se faisait adresser chaque mois
im recueil de nos Feuilles d*Avis ^ uniquement pour avoir
le plaisir d'y retrouver les termes et les tours de notre
idiome , dont on sait qu'abondent les petites affiches gén^
^oisesi
Si , dans cba([ue proyince de la France^ il se trouyad
,tin amateur de philologie , qui voulût Lien s'occuper de re*
cherches pareilles aux mieunes , et les publier, il en résul-
terait des comparaisons dont le fruit ne serait pas douteux*
On verrait, par exemple, qu'un grand nombre de mots ro-
mans se sont conservés dans presque tous les dialectes
français , et que la plupart de ces mots , par leur carac-
tère expressif , aussi bien que par leur droit d'ancienneté,
ne seraient pas indignes d'être indiqués à l'Académie , au-
près de laquelle on pourrait, à cet égard, s'appuyer d'une
opinion bien respectable , celle de Fénélon , qui a dit
quelque part : « Je voudrais autoriser tout terme qui nous
^ manque, et qui a un son doux, sans danger d'équi-
« voque (i) »
Plusieurs écrivains de mérite, et entr'autres, l'ingé-
nieux auteur du Monde primitifs ont plus d'une fois in-^
sisté sur l'avantage qui résulterait de l'adoption dont je
viens de parler, et particulièrement snr celui que l'étude
des langues en général ne manquerait pas de retirer d'un
recueil complet de tous les dialectes français.
Je me garderai bien de répéter, avec P. H. Mallet (2) ,.
qu'après les médecins et les théologiens , les étjmologistes-
sont de tous les sa vans ceux qui s'accordent le plus diffi-
cilement entre eux ; mais je crois pouvoir dire ici , sans
crainte d'être blâmé, que la plupart des auteurs qui se-
sont occupés d'origines françaises ont souvent éloigné la»
confiance du lecteur par des opinions plus ridicules que
spécieuses ; un helléniste ne voit que racines grecques i,
(i) Réflexions snr la Rhétorique, §'IJL
(2) Journal de Genève, 18 avril 1789»^
Ht)
fout est gdulois ponr tm savant ëpris de la langue celtique*
Il est vrai que, dans les recherches de cette nature, l'en'i'
trainemeut est quelquefois irrdsistihle , et moi-même , peut-
être , ne m*en snis-je pas toujours assez bien de'fendu ; mais
enfin , )e ne présente mes ëtymologies que comme de sim<*
pies conjectures offertes à la mcfditation de philologues plus
habiles que moi«
n sera facile de se rendre raison du petit nombre d*ori^
gines qui nous viennent du grec , en réfléchissant que la
langue d*Homère, ainsi que M. Elie Bertrand (i) le fait
observer , fut connue en Helvétie, du temps des Romains ,
où les Grands et les gens, de lettres en faisaient un fréquent
tisage I d'ailleurs , quelques familles des Phocéens établis
en Provence , quelques-uns des Doriens qui sMtaient fixé»
en lUyrie , ont pu étendre leurs excursions jusqu'aux rives
du Léman , s'êtie domiciliés dans ces riantes vallées, et y
avoir, même parmi le peuple , naturalisé plusieurs de leurs
termes*
Quant Ml celtique , et surtout au roman , d*oii Ton verra
naître la inajeure partie de nos mots genevois, comme
plusieurs des personnes qui consulteront mon recueil ne 5C|>
seront probablement jamais occupées de ces deux langues,
je crois devoir entrer ici dans quelques détails qui puis-
sent leur en donner une idée précise , et les mettre à même
dé juger des rapports qui lient ces idiomes avec le notre.
Le celtique est la langue que parlaient nos pcres, il
y a deux mille ans , la langue maternelle des Gaulois et de
toutes les peuplades connues sous le nom de Celtes , peu-
Ci) Essai sur les lang. anc. et mod, de la Suisse, cap. UL
(▼)
.pladcs formées , à ce que prétend BuUet , des descendant
de Japhet, qni passèrent en Europe (i).
Los Romaius, après avoir conquis les Gaules, introdui-
sirent leur langage chez les vaincus , mais n*f anéantirent
point le celtique; le latin n'y fut que la langue du gouver-
.nement et des administrateurs.
A Tépoque même ou les peuples du nord succédèrent
dans l'ancienne France aux vainqueurs du monde , le cel-
tique j existait encore.
Aujourd'hui nous le trouvons, plus ou moins mélangé de
teuton et de latin , chez les Bas-£retons , les Gallois , les
Ecossais montagnards et les Irlandais (2). C'est en puisant
dans ces sources que les lexicographes ont formé les dictionnai-^
Tes celtiques qui nous servent d'interprètes. Ils y ont joint le
fruit de leurs recherches dans les anciens auteurs grecs et
latins, dans les annales, les chartes, les légendes écrites
depuis le quatrième jusqu*au seizième siècle, lesquelles
ont conservé quelques termes gaulois; enfin, ils se sont
aidés des diflerens patois de la France ou , comme dans le
notre , on remarque des restes considérables de la langue
celtique.
Ce que nous appelons langue romane ou romance^ ra-
$nanà rusticà , est un latin corrompe et arrangé à la gau-
(i) Mémoires sur la lang. celt, , chap, VIL
(2) Quelques savans prétendent que le basque est aussi
un dialecte de la langue celtique ; mais La Tour d' Au-
vergne qui , pendant un long séjour dans la Biscaye , avait
étudié l'idiome de cette prpvioce , assufe qu'il n'exj^e aucun
rapport entre le basque et le bâs-breion ; on en pourra
juger par ce commencement de l'oraison Dominicale :
Breton , o>i tad péhini zo en eon. Basque , gure aita
peru^an çarena*
îoiSe. Dans 1*H«1tAîc occidentalef , cli^z les Allolrogé^^
les Së([uanai$ , parmi lesquels les Romains étaient en grand
nombre, la langue latine fut facilement introduite; elle s'y
mêla à la gauloise, et ce me'lange produisît le roman; c'e9t
ainsi , dit inge'nieusement Court de Gébelin , que
deux couleurs en s'unissant ne se détruisent pas , mais^
ft'altérant mutuellement, en produisent une troisième, qui y
sans être aucune des deux, tient cependant de chacune (i)*
La langue latine avait une construction difficile et pleine
d'inversions ; la langue des Celtes , au contraire , était ai-
sée et naturelle; on ne voulut s'assujettir ni aux nombres ,
ni aux cas , ni aux temps des Romains , et à ce latin défi-
guté , on mêla des mots gaulois ou tudesques*
L'usage du latin pur finit par se perdre vers le neuvième
siècle , époque à laquelle le roman devint la langue générale
de la Gaule y et de l'Helvétie occidentale. Ce fut dans ce
temps-là que Charlemagne ordonna aux Evéques de se ser-
vir de cet idiome dans leurs prédications.
Le plus ancien titre qui nous en reste est le serment de
Charles le chauve et de Louis le Germanique, prêté
â Strasbourg en 812 , titre cité par la plupart des auteurs
qui ont écrit sur cette matière :
Pro Ûeo amur , et pro Christian poplo , et nostro
commun salçament,*,,,, dist di aidant , in quant Deus
savir et podir me dunat , si salçarai io cist meon fradre
Karlo....,, etc.
Le serment du peuple de Charles le chauve , acte ua
•peu moins connu , commençait ainsi :
(i) Dict. étymd. de la langue française , discours prélim.
art. III , §. IL
(vij)
Si Lodhuvîgi sagrament que son fadre Karlo jurât ^„i
Si io returnûr non lo poïSj etc.
On voit par l'échantilloQ de ce langage barliare, coininént
du latin meus frater ^ nous avons fait d'abord meonfradre^
et ensuite mon frère; de possum^ poïs ^ je puis, et de
saeramentum , sagrament , sacrement.
Au dixième , au onzième siècle , les Allemands apptirent
à conuaître le roman; on le parla dans quelques cours
ëtraugères , et les Anglais eux-mêmes envoyèrent leurs
enfans en Ffance pout le leur faire étudier, comme la
langue la plus policée du temps (i). Les guerres malheu-
reuses que Louis XII et François I.^*^ soutinrent en Italie
enrichirent ensuite cet idiome de plusieurs expressionê
italiennes qui contribuèrent à en adoucir la rudesse ; tels
sont les mots enganner , f atelier , emhriconner , enamo^
reux , etc. Dès-lors , ce jargon , si barbare dans son ori-
gine, se perfectionna de jour en jour,' et finit par donner
jKiissance à la langue des Racine et des Bossuet.
La poésie étendit beaucoup l'usage du roman : on le
parlait en Provence, et comme les poètes provençaux, les
Troubadours , étaient les favoris des Muses , chacun voulut
les imiter , et les imiter dans leur langue. Cette épidémie
fut telle qu'au treizième siècle, on rima les livres saints ^
lés commentaires , et jtsqu'à la Règle de Saint-Benoit I
Sous Louis-le-Gros , sous Saint-Louis 9 la langue ro-
mance avait déjà commencé à s^ntroduire dans les chartes
et les ordonnances , mais ce ne fut que sous François I.^'
qu'on décréta qu'à l'exclusion du latin, elle devait seule
(être employée dans tous les actes publics.
(]) La parlure romanse est de toz les langaige9 le plus
Aelitable» ( Anselme )•
( v»n )
H ne faut pas confondre ridiomc dont je viens d'esquisser
l'histoire, avec le roman qu'on parle dans la Ligue grise y
le r amont sch , ou r ornant sch , et encore moins avec le
ladin qui est le dialecte de TEngadine.
Le ramontsch est un mélange de latin , d'itiHen et
d'allemand , avec plusieurs dc'sinences assez singulières y
et qui rappellent le portugais ou le languedocien : Senza
duht ei il Christgîaun la pli nohta et la pli perfetgia
denter luttas creatiras cKéen vegnidas ord il Tutt-pus^
sent maun de Diu,»,, (i)
Pline l'ancien (2) , Tite-Live (5) et Justin (4) non»
apprennent d'une manière positive que les habitans actuels
de la Rliëtie tirent leur origine des anciens Toscans {Thuscî)^
qui , sous la conduite de Rœtus, et cinq à six siècles avant
J.-C. , quittèrent l'Italie , à la suite d^lne invasion des
Gaulois.
Plusieurs noms de lieux chez les Grisons servent de
preuve irrécusable à Tassertion de ces écrivains : Thusis
rappelle Thuscia ; Realt , RAœtia^alta ; Lavin , les /Lo^
wiîK ; Vetlau , les J^ettones , etc.
Le ladin des Engadinois présente beaucoup moins de
termes germaniques que le romantsch , et renferme une bien
plus grande quantité de mots purement latins : aussi est-il
infiniment plus flatteur à l'oreille ; quelques philologues ont
même prétendu qu'on pouvait , dans cette langue antique n
(i) Grammatica Ramonscha. Bregentz, i8o5.
(2) Hist. nat. lib. III, cap. XX»
(5) Lib. V, cap. XXXUI.
(4) Lib. XX, cap. V.
(ii)
{)liiser dc^ règles pour la véritable prononciation du lattâ ^
6ur laquelle oi> est si peu d'accord aujourd'hui.
Si le plan que je me suis trace' m'avait permis de com-
prendre dans ce glossaire tous les mots du patois de nos
paysans , mots dont je ne donne qu*un simple aperçu , moa
recueil nous aurait offert des vestiges bien plus remarqua-
Lies de la langue gauloise et de la langue romane ^ parce
que les campagnes éloignées du contact des grandes villes^
et surtout les contrées montagneuses retiennent beaucoup
plus facilement leur langa^ primitif; aussi voyons-nous
que plusieurs termes qu'où croit exclusivement genevois , se
retrouvent dans leur iutégrité , ou avec quelque léger chan«
gemcnt , en Savoie ^ en Dauphinc , en Auvergne f ainsi que
dans le haut Languedoc et la haute Provence.
Le nom seul du pays de Vaud , TVeUchland ^ semblerait
annoncer que ces termes doivent y être plus nombreux en-
core , car il signifie littéralement pays Gaulois ; c'est ainsi
^ue la Flandre est nommée pays Tfallon , et que les An-
glais appellent TVelchland la province de Galles.
On peut aussi très-raisonnablement supposer que les ré-
fugiés protestans des contrées méridionales de la France
nous ont apporté quelques-uns des mots de leurs dialectes*
Ce ne serait point trop hasarder que d'assigner la même
cause à nos origines italiennes qui, d'ailleurs» ainsi que nos
étymologies germaniques , pourraient être suffisamment jus-
tifiées par les nombreuses relations commerciales qui lient
Genève avec TAllemagne et l'Italie , et par le voisinage
même de ces Etats.
Je joins à ce vocabulaire quelques conjectures sur la for-
mation de plusieurs de nos noms de lieux et de nos noias
'f-
/
propre2i, matière qui n'est point étrangère au sujet principal
de mou livre.
Malgré les soins que je me suis efforcé d'y donner ,
malgré les secours obligeaus que j'ai reçu de plusieurs sa^
yans genevois ou étrangers , qui n'ont point dédaigné d'y
prendre un vif intérêt , je suis bien éloigné de le croire
exempt de fautes et d'omissions; c'est un ouvrage de pa<*
tience, qu'on ne saurait perfectionner qu'à la longue; peut-»
être un jour , réussirai-je à l'ofirir à mes compatriotes plu<
correct et plus complet»
^mtm
ERRATA.
Pûgc 8 , ligne 9 , satyrique , lisez satirique.
i5, 25, baba-zéin^ lisez habazéin.
22 , 9 , sebille , lisez sébiile.
28 > 9, bouelloun^ lisez bouellou.
id.y 10, Roman, lisez Christian,
4i 9 18 9 salement, lisez salement.
43, 22 , p. 49, 1. 15 , sale , lisez sale,
48, 27 , quoaillet , lisez (juoaifler ;
manège , lisez manège.
63 j 6 , dèslors , lisez dès-lors.
65, 25, àéy'iseï y lisez deviser.
83, 12, à faire y lisez affaire.
85 j 19, propablement, /w^z proba<-(
blement.
86 5 22 , quelque grâce ^ lisez quelques^
grâces.
io3, I, p. 104, 2, h aspiré, lisezi
aspirée.
i3i , 21 , pen ferai , lisez j^ en ferais
i35, 4> ricolouy lisez picolon.
145, 17, raiponse, //j^z raiponce.
1 5o , 9 , on se glisse , /w<?z on glisse,*
162, 9, pelisse, lisez pelisse.
166, i5, point conjuguer, lisez point
se conjuguer.
1689 20, J. J. Rousseau, lisez J. B
Rousseau.
.^ .-ri:, ^ -
fc ■ 1 1 1
'^-"•o. - ^--*
^%^%%%%%%%%%^>»%%%%%%%%%%%%%'%%%%%^^%%%%%%%%%%%.%%%lt^%^^»»%^»^(V»%j(|
GLOSSAIRE GENEVOIS-
A.
A 9 en bon français, ne peut remplacer la prépo-
sition DE dans le sens suivant : le frère à
^ Monsieur iVi..... , la sentante à ma cousine ,
etc.
A , pour àt au subjonctif, est un solécisme.
Soit qu'un ancien respect pour le sang de leurs maîtres ,
PARLaT encor pour lui dans le cœur de ces traîtres.
Ces deux vers de Voltaire corrigèrent J.-J.
Rousseau de la faute que nous venons d'indiquer
ici ; avant de les lire , il écrivait encore parla y
comme au mode indicatif.
A BONNE HEURE , yenez à bonne heure ; dites : de
bonne heure.
A SA POCHE, mettre à sa poche; dites: dans sa
poehe.
A QUI , c^est à vous à qui p en veux ; dites : c'est à
vous que j'en veux ; quoique Boileau se soit
servi de cette locution.
Abanlieue , pour banlieue : il a couru toutes les
abanlieuesm
Abécher 9 est du vieux français; on dit maintenant
A.
2 GLOSSAIRe
abëqaer. Je ne pemx abécher mei deux hoUtSé
— cette tringle ne peut abécher l^ anneau.
Aberger, pour héberger : nous ne savions oà
nous aberger.
ABOMINER, pour : avoir en abomination , a yieilli*
Ce verbe est indiqué par de Wailly , mais
non par TAcadémie.
Celui qui terre et ciel domine ,
Les abomine. (MaIiot).
Aboucler , pour boucler : aboucle , raboucle tes
souliers. En langue romane , emboucler.
Aboutonner, pour boutonner : aboutonne ta î^este.
— raboutonne-toim
Abras , grandes occupations , air affaire : être
dans tous ses abras. — Faire beaucoup d^ abras
pour rien.
En grec : abrachô , je fais du bruit.
Abraty en langue romane , signifie enflammé ^
amoureux.
A brasse œRPS, dites : à bras le corps. Ce mot est
aussi parisien populaire.
Abresac , pour havresac : languedocien aoubrés^
sac. En allemand haber-sack signifie littéra-
lement sac d'avoine.
Abus , avis , devis , ne faites pas sentir l's final ,
dans lâ prononciation. II n'en est pas de même
à Pégard du mot obus^ ni de ceux qui dérivent
du latin : Phébus , rébus.
ACAGNARDIR, (s*) pour s'acagnarder : // reste aca-^
gnardi au coin du feu. Cagnard^ en vieux
français, signifie un lieu exposé au soleil, et
à Tabri du vent.
Accoucher , elle a accouché ; dites i elle est
accouchée.
Ce verbe n'est actif qu'en parlant de l'accou*
, cheur : il a accouché cette femme.
ACCOURAGER, pouT encourager : ^///o/zJ , taon amî^
accouragez^ç^ous. On retrouve cette locution
dans la lettre écrite par le Magnifique Conseil
au Gouverneur de L)on, à l'occasion dô
l'escalade ; frayez Spon.
Accoutumer, /W accoutumé cette placée pat
accoutumé cette chaise^ je né puis m^en passera
Locution vicieuse ; il faut dire : je suis accou-^
tumé à...é.
Accourir, (s') il faut que f en achète un peu
pour nif accourir jusque à la récolte. Ce verbe
n'est pas français au réfléchie
Acculer , pour éculer : tes souliers sont déjà tout
acculés. Il se dit aussi à Lyon et à Bordeaux*
Acculer signifie 2 pousser , réduire quelqu'un
dans un lieu où il ne puisse reculer*
4 GLOSSAIRE
AcHATiR , AssATiR, c'est-à-dire écraser , étendre ,
écacher : celie pomme s^est achatie contre le
mur. II se dit particulièrement du pain mal
cuit , mal levé : elle a fait au four; son pain
est tout achati ^ assati. A hy on ^ Ton dit : du
pain caffi , du caffi,
AcHÉRON. L'usage veut qu'on prononce le cA
comme dans chéri.' Gattel fait cependant
observer qu'à Topera on dit Akéron.
AcRASER , pour écraser.
Ad hoc ; je suis venu ad hoc pour cela; pléonasme
vicieux.
Adieu. Nous disons souvent, comme les Gascons ,
adieu , en abordant quelqu'un ; il faut dire
bonjour ou bonsoir , lors même que Ton se
tutoie; aussi un Parisien, choqué de cet
usage 5 disait-il , en parlant de Genève :
voilà un singulier pays , où l'on prend congé
en arrivant !
Affaire, un. On fait mal à propos ce mot du genre
masculin : c^est un petit affaire , pour dire :
un petit homme ; c^est un joli petit affaire ,
en parlant d'un ustensile , etc. Cette locution
est languedocienne. Les Gascons disent aussi
un bon affaire; et l'on trouve dans Montaigne :
« Je suis assez intéressé de mes affaires essentiels , pro-*
près et naturels, sans ea convier d'autres forains. "» ,
GÉNEVOWi 5
AffANER , gagner avec peine : // rda bien fait
qffaner cet argent; je Pai bien qffané.
En français, ahaner signifie avoir de la peine ;
itfan y en langue romane , fatigue , effort ; en
italien, qffanare^ chagriner, inquiéter; en lan-
guedocien et en espagnol, affanar a le même sens»
Afan , pour ahan : « Son souspireux , dit Nicot ,
que rendent ceux qui ruent un grand coup de
coignëe. »
Affautir , AFAUTIR , priver de nourriture : cet
enfant est tout moindre ^ il a été ajffauti.
Affits,. affitiaux, petits morceaux de cuivre o«
de laiton dont les enf ans se servent , ou se
servaient autrefois pour jouer. Affutiaux , e»
langue romane, signifie bagatelle, petit objet ;
qffiquCy ajffiquet^ épingles, boucles, àeajffi-
gère.
AFFRANCmssAGE , P affranchis S âge dPune lettre;
dites : affranchissement.
Agacia , pour acacia.
Agacin, durillon : vous avez marché sur mon
agacîn. Terme de la langue romane , formé du
celtique : gas , mal , et cin , piquant. Il se dit
aussi en Savoie , en Provence , à Lyon. En
languedocien, agacis.
Agets ,' pour : les êtres d^une maison : // connaît
bien tous les agets* Agès^ en langue romane »
6 GLOSSAIRE
chemins , détours ; agiz , tours et dét(Mm«
A Paris 9 le peuple dit quelquefois dans ce
sens les aides.
Aglétir , pour : aglutiner , coller : ce fruit s^est
agUti dans mes doigts. On dit en vieux
français : agléter.
Agnettes ( prononcez le^ dur ), argent monnayé;
palper les agnettes. Gé mot rient de agnels ,
ancienne monnaie d*or du temps de S.-Louis ,
dont Tempreinte était un agneau. En Norman-
die, on appelle haguinetteSy les étrennes qu^on
donne le dernier jour de Tan , et Court de
Gébelin dérive ce mot du cri des Druides : A
gui Pan neuf.
Agoniser , dire des injures , insulter.
Agouillardir 5 afFriander; \oyez gouillard.
Agoûter , pour goûter : agoûtez un peu ce fro-
mage^
Agoûtion , mouchoir tressé ou noué par un écolier
pour jouer; se battre à coups d^ agoûtion.
Aouiller ( prononcez comme marguillier) , haus*
ser, mettre, jeter sur un lieu élevé : un homme
aguillè sur un toit; avantez-moi mon volant
que p ai aguillé là haut; une maison aguillée
sur une hauteur. En langue romane , aguille^
pour aiguille 9 signifie montagne en pointe.
GENEVOIS. 7
On écrivait de même autrefois aguillony pour
aiguillon ; aguiser , pour aiguiser.
Aigle ( une ) dites : un aigle , lorscju^il ne s'agit
pas d'armoiries. Mais il faut dire les aigles
romaines 9 les. aigles françaises > Tordre de
Faigle noire.
Aiguille » aiguillon , aiguiser ; faites sentir Vu
en prononçant ces mpts ^ ainsi que les noms
propres Guise et Guide.
Ails , au pluriel , est un barbarisme ; on doit dire
des aulx. Aimez-vous les ails? Ou fait la
même faute à Lyon.
Ajouture, pour ajoutage.
Air , donner de F air à quclqiûun , pour ; cessem*^
"bler à quelqu'un , n'est pas français.
AiRAGNÉE, IRAGNÉE, ARAGNE , IRAGNE , poUT ;
araignée. Nicot ëcrit arignée.
AlRE^ , pour : aérer , donner de Tair; airer signi-^
fie faire son nidj et se dit de Taigle.
Aises ( le? ) , la vaisselle de terre. Laver l^s ai^cs ;.
— la patte aux aises. Aisemens , en langue
romane, signifie instrumens de méuage.
Aisément est français dans le sens ^^ facilité ,
commodité. En celtique , es veut dire : com^
mode 9 aisé.
Aix , ville'^: prononcez Ece.
Ajosseh ( s' ), s'accroupir , se blottir : une poule
s GLOSSAIRE
ajossée sur ses œufs. En languedocien ,
s^ajassà.
Alla ; ne dites pas :jy alla et je le trouva; je lui
donna ^ etc., au lieu de: j^y allai et je le trouvai;
je lui donnai. Cette faute de syntaxe est très-
commune parmi nous.
Alangué , babillard effrontë : âest un petit alan^
gué ; cous ri* êtes qifune alanguée. En langue-
docien^ alengatj alangàda. Régnier le saty-
rique a dit langard ; et Lafontaine :
Notre voisine est langarde et mécliante»
Alcovre, pour alcôve : en languedocien, alcbhre.
Allemandages ,, causeries , commérages. Ce sont
de ces allemandages qui ne finissent pas. —
Elle fait des allemandages pour rien.
Aller ; pai beaucoup d^ endroits à aller , est une
phrase ridicule; il faut dire, pour être correct:
je dois aller dans beaucoup d'endroits.
Allure , vif , ëveillé , intrigant : t'est un petit
allure qui fera son chemin; c'est aussi un
terme lyonnais; à Paris, on dit déluré; en
languedocien, allurat.
Alphte , pour aphte : il a les alphtes dans la bou-^
che.
Amadou est masculin ; ne dites pas de la bonne
amadou*
GENEVOIS* 9
Amandre , pour amande : des amandres douces.
La même faute se commet à Lyon.
Amasser : amasser un plat^ le nettoyer avec son
pain \ amasse ton assiette. Locution vicieuse.
Amatrice, féminin ^amateur. L'Académie ne
consacre pas ce mot d'une manière positive ;
mais J.-J. Rousseau et d'autres écrivains dis-
tingués n'ont pas craint d'en faire usage; il en
est de même de créatrice. Amateuse est un
barbarisme.
Ambroche ou Ambresaille ; en français, airelle
ou mirtille , petite baie noirâtre : manger des
ambresailles. On dit en Savoie , amhrunes.
Amproger , réciter une kyrielle de certains mots
pour connaître celui qui, dans un jeu d'éco-
liers , doit être le sortant. Ampro , giro ,
carin^ etc. \J Ampro est une sorte de symbole,
de mot du guet pour les Genevois. Savez-^ous
amproger?
Ancélle; en français atelle ou èclisse\ appui
pour les fractures des os.
Angoisser , être angoissé ; ce verbe n'est pas
français ; on le trouve cependant employé
par Mad. de Staël, et par le traducteur français
du Guillaume Tell de Schiller. Ces auteurs
ont eu raison de se servir de ce mot clair ,
lO GLOSSAIRE
expressif, et qu'il serait important de con-«
server.
Angola ; on ne dît pas un chat angola , mais un
chat angora, un angora.
AousT a vieilli ; on ëcrit août , et Ton prononce
eût.
Apetissir , pour apetisser : cette lunette apetissit
les objets; il faut dire : apetisse.
Apidancer (s') , combiner avec économie son pain
et sa viande, en.mangeant :/z^ ne sais pas
i apidancer ; ce fromage est bien apidançant^
En languedocien, s^apitançà; en langue ro*
mane , pedance. Le mot français pitance est
tiré de pictantia^ c'est-à-dire portion évaluée à
une pite {pictd) ancienne monnaie de Poitou*
Apigeonner , attirer dans le piège, leurrer : il s^ est
laissé apigeonner. Celte expression genevoise
mériterait d'être adoptée en France.
Appointer ; se dit au jeu de boules par opposition
à BAUCHER (voyez ce mot) : il appointe bien;
voilà un bon appoint l En France , ce terme
ne s'emploie que dans le sens de donner des
appointemens y ou accommoder, terminer à
Pamiable. Appointer et baucher sont langue-
dociens et lyonnais.
Apponce, ajoutage, allonge :// yiw/ mettre une
apponce à cette robe^ à cette table ; mettez
GENEVOIS* Il
Papponee. Ce mot est aussi savoyard et lyon-
nais.
Appondré, ajouter : appondre la sauce. Peut-être
vient-il du latin appendere , attacher à.
Apostiche , pour postiche ; // porte une queue
apostiche. Il est aussi lyonnais et savoyard*
Apprentie, pour apprenti : J»*J. Rousseau en a
fait usage»
Apprentisse , pour apprentie : vieux terme indi-
cé par Richelet ; plus anciennement encore >
on disait : apprentisse^
Après , // nûa couru après ; il a couru après moi.
Après-midi, assemblée, cercle, thé -.elle a donné
un belaprès-midi^ une belle après-midi.
Apreur est un barbarisme ; il faut àpreté.
Aqueduc ; il est mieux d'écrire , suivant TAcadé-
mie , aqueduc ( prononcez akéduc ) , quoique
de Wailly dîse aqueduc.
Ar , est souvent mal à propoS; substitué à ^ , dans
la prononciation : // demeure au Parron ; il
est allé à Bar lin ; a^ez-iHiusM le Marcure?
Arëonaute , pour aéronaute.
Argents ; les argents sont rares. Ce pluriel n'est
pas français.
Argoter , pour ergoter ; argoteur^ pour ergoteur;
parisien populaire ; en vieux franc, hargoter.
Argousiner 9 presser 9 pousser » exciter^ Il vient
ird €;lossairb
du mot français argousin , officier qui veiIFe
sur les forçats*
Arguelisse , réglisse : du bois d^arguelisse. En
languedocien, règalassia; en langue romane
ergalisse. Montaigne écrit regalisse^ et Nicot
ragalice.
Arguillon , pour ardillon : est aussi lyonnais.
Ari, pour arrière y terme de batelier, emprunté
du patois i faire ari, ramer en sens contraire
pour aborder.
Arias, embarras, tracas, air affairé lil est dans
ses arias ; il fait de grands arias pour rien ;
est aussi lyonnais.
Armanâ, pour almanach : prononcez almana^
sans faire sentir le c. Ce mot est aussi pari-
sien populaire.
Armolau , remouleur, gagne-petit : donnez ces
couteaux à Parmolau. Ce terme est aussi
neufchâtelois ; au pays de Yaud , on dit :
molàre; en provençal, armoulaire; en lan-
guedocien, amoulàyre.
Armoniac , pour anunoniac : du sel armoniac.
Arrête , pour arrêt : // r^a point d? arrête, c'est-à-
dire , il ne demeure jamais en repos.
Arriére grand père, bisaïeul : on dit bien
arrière-neveu , arrière-petit-fiJs , mais arrière^
grand-pire est un contresens*
GENEVOIS. l3P
Artichaux , ARTICHAUD , écrivez artichaut.
ARTiCHAUX-BâTARDS.ou DE MURAILLE; en français
la grande Joubarbe.
AssEYER ( s' ) pour s'asseoir : il s? est asseye par,
terre.
Atmosphère un ; ce mot est féminin.
Atriaux , HâTRiAUX, boulettes de foie de cochon :
une douzaine d? atriaux. En langue romane ^
hetriaulx veut dire le foie. On appelle encore
aujourd'hui en Lorraine hâtrez des morceaux
de foie de porc cuits sur le gril.
Aucuns ; il est mieux , malgré l'exemple d'un
grand poète , de ne point donner de pluriel à
ce mot. Il en est de même de l'adj. nut^ nulle ^
quoique Delille ait dit :
Dont nuls chantres encor n'ont ombragi^ kurs fronts.
Aujord'hui , pour aujourd'hui. Cette faute se fait
aussi à Paris.
Autres fois (les);/j allais les autres fois. Se dit
en Languedoc et à Ljon. Il faut tout simple^
ment, autrefois.
AuxERRE , ville ; prononcez : Ocère.
AuxONNE , ville ; prononcez : Oçonne.
AvAN , osier : cueillir des açans ; terme de la lan-
gue romane où il est générique , et se dit de
jtoute;» les plautes qui croissent au bord dei^
V.
.•^ V.
f4 GtOSSAiHÈ
eaux* En Franche-Comté » on dit aivan; àvûii
en celtique » signifie aussi eau , rivière , d'où
A^anchcs y As^cnches y selon Bochat, parce
que cette ville touchait autrefois au lac de
Morat. Le nom de Ras^erme , ville située dans
un pays jadis inondé , doit avoir une . ori-«
gine semblable : ( at^en , lac , lagune. )
« Meliùs^e rante garriant Rayennates. »
( Martial. )
Avec; faites sonner le ^r, même devant une
consonne.
AyeKAIRE, ergoteur, frondeur, chicaneur, brouil^
Ion : terme qui parait détourné de la vraie
signification du mot latin advenarius , étran-»
ger, intrus, nouveau venu. Ads^cna atticiis^ qui
supplante son maître, inférieur qui dépossède
son supérieur. A Neufchâtel , açenaire a con-*
serve l'acception latine : nouveau venu ^
intrus.
AVANTER , AVENTER , pour aveindre : açantez cette
toupine qui est aguillée sur ce tablas. Aimanter ^
en langue romane, signifie mettre en avant.
Aye, pour ait 2 croyez-çous qu^il y aye été..*.? On
retrouve ce solécisme dans Montaigne et dans
quelques écrivains du i6«^ siècle.
GENEVOIS. Jl^
B.
Baban, flandrin, dadais, grand enfant. En celti-«
que , baban signifie petit enfant , poupée ; la
racine de ce mot parait élre bab , terme qui ,
dans la langue primitive , signifie enfant; de
là sont venus une foule de dérives dans toutes
les langues. En anglais , bab un enfant ; en
allemand , bub ; en italien , bambino.
Babo, dites bobo :il a babo à ses rates ^ c'est^^à-^
dire : il a mal aux dents.
Baboler, bredouiller : Une fait que haboler^ on
ne comprend pas la moitié de ce qu^il dit. Ce
mot est une onomatopée. En anglais , babble
signifie causer comme un enfant ; en grec %
baba-- zéin y balbutier.
Babouinë , pour babine : /es babouines d^un singe.
Babouine se dit en français d'une enfant vive
et étourdie. Embabouiner ^ en langue romane ^
veut dire tromper, amuser. Tous ces mots,
doivent avoir la même origine que baban*
Bachët ; dites bassin , auge , baquet : le bachet de
Pezay. On dit, en français, bachou pour
certain vase de bois ; bachot ^ pour petit bateau;
à Lyon , on appelle bachut le coffre percé où
Ton conserve le poisson dans Teau. Tous ces
*•, '•-
iG GLOSSAIRE
mots semblent dérivés de la racine celtique ^
bacj vase.
Baculo, jeu d'écolier, de baculus^ bâton i jouer à
haculo , jouer aux baculo.
Bad£(d£), en vain, inutilement : ne me faites
pas venir de bade. Formé de l'italien bdda ;
tenir e a bdda , faire perdre le temps.
Badinagë , jouet, joujou: 2//z^ boite de badinages.
Ce mot ne doit signifier que l'action de
badiner.
Bagnolët , baquet , sorte de vase en bois. En ita-
lien , bagnolettô , petite baignoire. Bagnolët
se dit en français d'une certaine coifiure de
femme.
Bahiu , BAYU , pour bahut , grand coQre , malle
énorme; nous le disons au figuré, d'un
homme ou d'un cheval gros et lourd : c^est un
gros bahiu. En latin, bajulo ^ je porte un
fardeau; bajulus , crocheteiu: :
« n y ea a qui cuident qu'il vient de ce verbe latin hor
*d julo^ parce qu'on en use à porter des hardes sur des
^ mulets qui sont «ppelés muli baiulL Nicot.
Baignes , bains : dans le temps des baignes.
BAÎLLâ, bâillement : quel bailla vous avez fait là! Il
fait ses derniers baillas.
BALALâM£, gros meuble antique et massif :^^
grand
GENEVOIS. if
grand halalâme de fauteuil. Ce mot vient
peut-être de la racine celtique hal^ grand ^
gros.
Balan, balançoire, escarpolette. En Languedoc et
à Lyon , on dit une branlière. On dit encore
à Genève être en halan^ pour : être en balan-«
ce, en suspens.
Balendrier, balcon, garde-fou, galerie.
Balier , balayer. Ce mot est aussi parisien popu-*
laire.
Bambiller, pendiller oubrandiller : Qii est-ce que
je 9ois bamhiller là haut à cette fenêtre ?
Bambillon , chiffon ^ lambeau qui pendille , qui
brandille.
«
Bambiner , fainéanter : // ne fait que bambiner,
par les rues. £n italien , bambineria , puéri--
litë.
Bamboches , souliers fourrés , corruption de ba-^
bouches , terme oriental.
Bamboche , bambocher ^ faire une bamboche y mots
en usage à Genève et dans quelques provinces
de la France, dans le sens des mots populaires:
ribote, riboter. En bon français , bamboche ne
doit se dire que d'une grande marionnette ou
d'une personne de petite taille.
Banc ; on appelle ainsi les échoppes qui bordent
quelques rues de Genève : dernier les bancs.
l8 GLOSSAIRB
Banque ; n'est pas français dans le sens de comp-<
toir , de table à compter et à serrer l'argent.
BARâ, petite boîte en forme de baril, pour mettre
de l'argent ou des rouages d'horlogerie. En
celtique, 3/arr signifie enceinte, qui renferme;
d'où sont peut-être venus les mots barathruniy
baril , barrière , etc.
Baracan ; ce mot a vieilli ; on ne dit plus que
* bouracan. En langue romane; baracan; en
italien, baracana.
Barbouillon, homme sans tenue, sans parole.
Ce terme ne peut être remplacé ni par brouil-
lon^ ni par barbouilleur ^ qui n'ont point la
même acception.
Barbue, terme rural; bouture de cep, provin avec
sa racine. Barbue en français est le nom d'un
poisson.
Baril ; prononcez bari.
Barjaquer, caqueter, jaser, bavarder, médire:
Elle ne fait que barjaquer; âest une craie
bar jaque. — Ne t^ous prenez pas à toutes ces
barjaqueries , ces barjaquages. On dit en
Languedoc , dans le même sens , barja , bar-
jayrc , barjacariès ; à Neufchâlel herjaqucu
La racine celtique bar veut dire la parole,
d'où l'on dérive le mot barde ^^ c'est-à*Hiire
poète.
GENEVOIS* ig
Baricoler , barioler : Un habit tout baricolé. Mot
Lyonnais.
Barre ; jouer à barre. Il faut dire : jouer aux
barres , toucher barres.
Barrot , petit char à Tusage des porte-faix.
Barrote, tonibereau. Barrot j en langue romane^
barrotum , en bas latin , et barrow en anglais ,
ont la même signification.
Baronmétre , pour baromètre.
Baselic , BASELi, pour basilic , plante.
Basoter , hésiter , biaiser , barguigner : // ne sait
ce qiPil çeut , Une fait que basoter ; il n^y a
pas là à basoter*
Bassine , brasier : ébraisez la bassine. En français ,
ce mot signifie vase de cuivre à l'usage des
confiseurs et des pharmaciens.
Bassiner , fatiguer, ennuyer, excéder : Ah que tu
me bassines ! que tu es bassinant ! quel
. bassin!
Bataclan , attirail , suite , séquelle. Il est aussi ea
usage à Paris dans le style burlesque.
Bataille ; une bataille d? ivrognes ; il y a une •
bataille dans la rue ; dites batterie. Le mot
bataille ne doit s'employer qu'en parlant d'ua
combat général de deux armées.
Bataille ( soupe a la ) ; potage à \^ julienne. '
BâTE (une) y allonge , rempli au bas d'unie robe«
âO GLOSSAIRE
Bateau ; aller à bateau ; dites aller en bateau*
Bavard. Plusieurs personnes emploient ce . mot
dans le sens de railleur y persifleur j tandis
qu'en bon français il signifie babillard , caur
seur indiscret : Mon Dieu que 90us êtes bd^
pard! Il ne fait que se bavarder de moi. Je me
moque bien de t^os bavardages. Ces expressions
nous viennent de la langue romane , où
baveur signifie moqueur , mauvais plaisant;
bave y baverie , moquerie. £n italien , bqffar-*
dare , se moquer.
Baveron, bavette : un enfant au baveron. Ce
terme est aussi neufchâtelois. En languedocien
havcyroià y en provençal , bavareou.
Baume :je ne iri en soucie pas plus que de baume.
Jln^y en a pas plus que de baume y c'est-à-dire
je ne m'en soucie pas du touu II n'y en a pas
du tout. Ces locutions tirent, dit-on, leur origine
du nom de La Baume y dernier ëvéque de
Genève y qui s'enfuit de son siège en 1 533.
Baucher; baucher une boule. Le mot français
est débuter.
Bé à BA : être au bé àbuy c'est-à-dire y être à quia ,
n'en pouvoir plus.
Beaucoup : Elle n^est pas jolie y il s^ en faut de
beaucoup; supprimez le de. L'Académie ne
l'autorise que relativement à la quantité.
GENEVOIS. 21
Bêchée est du vieux français; il faut dire becquée;
cependant à Lyon , à Paris et au pays de
y aud , le peuple en fait encore usage.
Béchet j trou fait à la glace : Prenez garde , voilà
un béchet! Prendre béchet j se dit d'un pati-
neur qui s'enfonce dans Feau ; itapris béchet
jusque au cou. £n langue romane » bcchet ou
baichet signifie un brochet. Or^ conune à
Genève on patine ou Ton glbse sur des fossësr
ou des pièces d'eau qui renferment ordinaire^
ment beaucoup de brochets, on aura peut-être
dit 9 en plaisantant : // prend le béchet y il
prend béchet ^ pour : // s* enfonce dans Feau.
En celtique 9 becqed^ becket signifie aussi
brochet.
Becfi, oiseau; àiles becjigue.
Becquette, béquette, pied d'alouette, Del-^
phinium , sorte de plante.
Begnule, mazette : c^est une pauvre begnule!
Peut-être ce mot vient-il du latin benignus.
Bellosse , BELOSSE , prunelle , fruit du prunellier.
En langue romane, belloche ; à Lyon j pelasse.
Ce mot est usité, dans le même sens, dans la
Basse-Bretagne.
Belsamine ; dites balsamine j de balsamum.
Bellues, copeaux : allumer le feu avec desbellues.
Dans la langue romane, le mot bellues^
)1JK GLOSSAIRE
lelhues veut dire contes en l'aîr, paroles
• légères :
« 4
Elle li dist tant de lellues^
De truffes et de fafellues ,
Que eile li fait à force entendre
Que li Ciex demain sera cendre.
( Fabliaux du mojren âge. )
Delà vient le mot français bluette.
Benaîton , une sebille ; sorte de panier pour porter
le pain au four. Gattel dit , dans ce sens , un
hanneton \ mais i' Académie, ainsi que de
Wailly , ne donnent à ce dernier mot que la
signification de coffre , réservoir pour le pois-
son. En langue romane , benade , henate ,
signifie panier, hotte ; en bas latin ( suivant da
Cange ) , hennata , vase ; en flamand , ùenn ^
corbeille ; en espagnol , hanata; à Lyon ,. on
appelle henicr un boisselier. Dans la langue
celtique , la racine ben a le sens de creys ^
cave.
Berche. Ce mot qui, en français, est un terme de
marine, signifie à Genève brèche-dent. En
languedocien , bèrgua ; à Lyon , brèchu.
Bericles , pour besicles : terme roman et proven-
çal. En allemand brille.
Besolet* Les chasseurs du pays donnent ce nom &
GENEVOIS. a3
diverses espèces de mouettes ; la plus com-
mune est le larus ridibundus ^ la mouette
lieuse. A Neufchâtel , on appelle ces oiseaux
des gueua^»
Besue. Nom donné à toutes les mouettes plus
grosses que le besolet^ même aux goUands.
La mouette cendrée est celle qu'on voit le
plus ordinairement.
Besule. Nom donné à Genève (suivant M. Jurine )
à tous les corrigones d'un demi-pied de lon-
gueur. Nicot dit bezolle , espèce de poisson
duLétnan.
Bêtard. Le mot français est bêta*
Bevable , pour buvable.'
Beurrée : tme poire beurrée blanche , dites uru
beurré blanc^ ou une poire de beurrée.
Beurriëre , baratte , vase à battre le beurre. En
France , une beurrier e est une marchande de -
beurre ; dites aussi du babeurre , ^t non de la
battue.
Biauder , sauter , jouer : Ces enfans ont bien.
biaudé ensemble. Terme formé de baudir;%xt
vieux français, esbaudir ^ c'est-à-dire égayer^,
BiCLE; dites bigle. Ménage écrit bide y dérivant
ce mot de obliquus , d'où les italiens ont fait
iieco. Bide se dit aussi à Lyon.
id4 GLOSSAIRE
Billard, toupie.
BiLEUX : une fièvre hileuse; dites hilieux y une
fièvre bilieuse.
^loLE : balai de biole , c'est-à-dire de bouleau. A
Genève , on dit de quelqu'un qui est un peu
fou , // est dans les bioles ; mot corrompu de
niolcs , nuages. ( Voyez ce mot. ) Le peuple
dit à Lyon balai de ^/V, et à Paris balai ^<0
bouilleau.
BiRON , couvet , SOTte de chaufferette.
BiscoiN , sorte de brioche au safran.
BiscÔME, pain d'épice. Biscomier, fabricant de
biscômes ; termes connus dans toute la Suisse
française.
JlisiNGùE ( de ) ; c^est-à-dire de travers , de guin-
guois : Cetfiabitvatoutdebisinguey marcher
de bisingue.
Bisquer ; ce verbe est aussi trè^-connu en France.
Le vrai mot est bouquer , se résigner , faire
baiser par force. En langue romane , bouquer
veut dire gronder , bouder.
Blague, bourse à tabac , en peau, et au figuré',
vanterie , rodomontade.
Blaguer, craquer, habler. Expression usitée aussi
à Lyon ei ailleurs.
Blanchet, jupe de laine; suivant de Wailly, ce
mot signifie en finançais une camisole de paysan*
k
GENEVOIS^ a3
Blesson , poire sauvage.
Blette, bette ou poîrée. Ce qu'on appelle en
français blette y est une plante qui croît sipns
culture.
BoBET 9 sot , nigaud. En langue romane hobe ; en
celtique hoheria y sottise ; en anglais hoohy ,
puérilité, babiole.
Boc 9 sorte de petit crapaud ( rana hombina )• //
est Jîer comme un hoc ! C'est une altération
du vieux mot français bot^ un crapaud , mot
qu'on retrouve encore en Champagne et en
Bauphiné ; à Metz , on dit être bot^ avoir les
joues bouffies de dépit. Or, ce mot bot^ crapaud,
vient 9 selon Bullet , du celtique both , éléva-^
tion , parce que le crapaud s'enfle beaucoup*
Nous appelons aussi boc un certain jeu de car-
tes de hasard.
BocoN, morceau, bouchée; dites boucon; en italien
boccone , du latin buccea , bouchée»
BoëTE.a vieilli; on n'écrit plus que boîte.
fieiLLES ( // mouillées ) , vases de bois pour porter
le lait sur un âne. Une paire de boilles ; terme
connu dans les Alpes Yaudoises et Fribour-«
geoises. En langue romane, bouille ^ sorte de
hotte pour la vendange ; de la racine celtique
boily ventre.
Bois-carré , fusain y bonnet à préire#
?6 GLOSSAIAE
BoiTON , Ecurie à cochons , et se dit par extension
d^un vilain appartement.
Bqllant ; se dit du pain bien lève, bien arrondi.
BoLLiOT, trappu, ramassé. En langue romane
beuillu signifie ventru. Voyez bouelle.
BoLONGER, boulanger.
BONFOND , ëtourdi , tapageur.
BoNNER ; prononcez bon-ner ; combuger : honncr
untonneau.
Bonnette (une), un bonnet : /ti/; bonnette de
nuit. On commet la même faute à Lyon.
BoNTABLE 9 obligeant , complaisant , débonnaire»
Bords , bordées \ faire des bords sur le lac.
BoRNiCAND, qui a la vue très-basse. En languedo-
cien, bruniquel; à Neufchâlel bornicle.
Bosse , foudre, grand vase à vin : Ce mot vient ,
suivant Ducange , du bas-latin bossex , dont
la racine celtique est bos^ vase, fond. On dit
en Anjou une busse.
BossETTE , grand tonneau.
Bottet; faire bottct\ terme d'écolier qui signifie
s'associer, prendre un intérêt.
BoVAiRON , petit bouvier : // mange comme un bo-*
vairon.
BouBE , bouvier , pâtre. On dit en langue romane
un bobelin.
BouÉBE , enf^int , petit enfant ; Terme introduit à
GENEVOIS. 27
Genève par les bonnes du pays de Vatid. Il
vient de Tallemand huh.
Boucan , grand bruit , tapage : ces cnf ans font un
boucan de mâlevie. Ce terme ne doit s'em-
ployer que pour désigner, i.® un lieu de
mauvaise vie ; 2.*^ l'instrument propre à bou-
caner les viandes. L'helléniste qui a dérivé le
mot genevois de Bukané^ trompette , n'a fait
qu'un jeu d'esprit. Cette acception s'est formée
par métonymie , du bruit qu'on entend ordi-
nairement dans un lieu de maumise vie.
BouCANNER ; I .® inquiéter , chiffonner : Cette
nouvelle m^a tout boucanné\ 2.^ Faire du
tapage. En français ce mot ne peut se dire
qu'en parlant de la manière dont certains
habitans de l'Amérique apprêtent les viandes
et les cuirs.
Bouchard , boucharde , qui a le visage mal pro-
pre : Cet enfant est toujours bouchard. Il se
dit aussi d'un homme de mauvaise mine. £n
langue romane bouchar , boucho. Les bergers
provençaux appellent bouchars les moutons
à museau noir.
Bouchère , bouton sur les lèvres ; on dit à Lyon
boucharle.
Bouchon ( à ) , renversé , sens dessus dessous ;
terme lyomiais : Il est tombé à bouchon ; poser^
dS GLOSSAIRE
vn case à bouchon. EUi langue romane se
mettre à boucheton , veut dire se renverser*
Boudins (des ) ; dites du boudin.
BouELLE , la panse , le ventre ; terme emprunte du
patois de la campagne* En celtique bouelhun^
les boyaux ; en anglais populaire belfy ^ le
ventre ; en langue romane éboeller ^ éventrer.
Et lor caevayx les âraellent ,
Et vifs desor les mors rodent.
SS ( Roman de Trojre. )
BouER ( SE ) ; dites se crotter. Bouer , en français ,
est un terme de monnoyeur.
Bouffer , brifer , manger en glouton. En langue
romane bouffard signifie glouton ; d^où est
venu notre mot boiiffeur. On dit en Provence
houjfaire. Nous disons aussi : quelle bouffaille!
pour quel repas ! Bouffer et ses dérivés sont
connus aussi en Languedoc. Us doivent leur
origine au mot français bouffer y qui veut dire
enfler les joues , et non , conune on Fa pré-
tendu 9 au mot grec bouphagos , glouton.
BouGiLLON , mièvre , qui remue sans cesse. On dit
à Lyon bougeon. Cet enfant est bien bougiU-
ton ; il ne fait que bougillonner ; il w^impa"
tiente avec ses bougillonnages.
B0UGN0N9 BOUGNETTE, joli, gentil » miguon :
• *■■--
GENEVOIS. ^9
Oest un hougnon d'enfant; qilelle est bou^
gnette»
BouÏË , lessive. En langue romane huie , houèe ,
buer^ lessiver ; en italien bucata. La racine
celti^e£o2/ signifie eauj d'où vient boue, etc.
BouïON , petite lessive.
BouÏANDiÈRE, BU YANDIÈRE, blanchisseuse, celle qui
fait la lessive ; ces mots sont du vieux français.
BouiLLA , grosse perche , sorte de poisson.
Bouillit ; Veau bouillit ; dites : Teau bout.
Bouillotte, une bouilloire : iifi^//^z chauffer la
bouillotte. Se dit aussi à Lyon.
Boulevari , vacarme , dësprdre. Mot parisien pon
pulaire , de oiirvari , terme de chasse.
BouLi ; un bon bouli. Ecrivez et prononçable
bouilli.
BouRANFLE , bouffi , enflé : 90u$ a^ez un air tout
bouranfle.
BoURDjFAiLLE , femme sans tête , étourdie : i?est
une vraie bourdifaille. Dans la langue celtt-
que, on trouve les mots bourdy facétie, bour-^
dal^ folâtrer ; de là s'est formé bourde. A
Neufchâtel on donne à ce terme Tacceptioa
de canaille : ce n^est que de la bourdifaille.
BOURGUIGNÔTE ; altération de bourguignonne y
paysanne du Jura : elle marchande comme
une bourguignàte. Ce terme signifie en
^
3o GLOSSAIRE
français : un ancien casque , une armure de
tête.
BouRiLLON, nombril, mot forme du terme roman
embourigue^ qui a la même signification. £n
languedocien on dit aussi hourillon.
BouRNËAU, fontaine publique : le hourneau du
Molard ; les hourneaux sont arrêtés. En
patois de Neufchâtel , on dit hornei; en
Savoie , borne s^emploie pour tuyau.
BouRREAUDER, tourmenter, faire soufirir : ne
bourreaudez pas ce pauvre animal. Ce verbe
ne se trouve dans aucun dictionnaire français.
BousiN, lieu de mauvaise vie. Ce mot, en français,
signifie la surface tendre des pierres de taille.
En vénitien busiaro , libertin.
^ BouTE-ROUE , borne. En Savoie chasse-roue.
Braillëe , cris , paroles prononcées en braillant :
il rrûessour délie as^ec ses br aillées.
Brand ou BRANT , toile souffrée pour les vins : ce
çin a un goût de brand ; du nn brandé ; de
l'allemand brandy embrasement.
Brande , grand vase de bois en forme de botte.
En italien brentà ; en bas latin brenta. La
racine celtique ^r^«72/^ signifie creux, cavité.
Brande en français est le nom d'une espèce
d'arbuste.
Brandée , le contenu d'une brande.
GENEVOIS. 3l
Brandenaille , perche d'environ un quart de
livre.
Branlettes ( DES ) tiges de ciboules.
Branquer, braquer : les canons étaient hranquès..^
Brasse, terme de natation \ je sais déjà faire dix
brasses. Brasse en français est une mesure de
la longueur des deux bras ëtendus , et qui sert
à mesurer la profondeur de Teau.
Brassée : se battre à la brassée^ c'est-à-dire
lutter.
Brasser : brassez les cartes , c'est-à-dire mêlea^
' les cartes.
Bravet, bravette , joli, gentil, mignon : qu^elle
est bravette ! diminutif de brave qui est fran-
çais dans cette même acception.
Bredouille; dites bredouilleur, bredouilleuse :
c^est une bredouille. En français, c'est un
terme de jeu.
Brecaillon ; ce qu'on appelle à Paris biset ; soldat
de l'ancienne milice , soldat mal équipé.
Bregantin , pour brigantin : en italien bergantino.
Bregausser , tracasser , ranger , nettoyer dans la
maison.
Bregolet ,- machine à roulettes pour apprendre 2
marcher aux enfans. Carpentier dit brcssolet^
berceau d'enfant*
32 GLOSSAIRE
Baelaire » étourdi, l^er : il oublie tout^ 4?est uni
tête de brelaire.
Beelancher y vaciller , branler » locher : ce mon'
che , ce piclet brelanche ; il marche en se
hrelanchant. En celtique , brellein , pencher.
BaELAUDES , lambeaux : cet habit s^en ça tout en
brelaudes.
Brelimgue y mauvaise voiture : en français berlin*
goty bre lingot y espèce de demi l>erline.
Brelurin y étourdi » tapageur : en celtique brellûj
troubler 9 mettre en désordre , ce doit élre
aussi rétjrmologie du mot brelaire^
Brenicle 9 pour bemicle.
Bresoler, brisoler ; dites rissoler : des châtaignes
hrisolées. Nous employons aussi ce terme au
figuré} // en bresole d^enne^ pour : il en
sèche 9 il en meurt d'envie. Ce terme est
connu à NeufchâteL
Bretantaine» courir la bretantaine ; dites: pré-
tantaine.
Bretillant ; se dit du pain ou de la pâtisserie
dont la croûte est bien cuite , ferme et friable.
A Paris , le peuple dit croustillant.
Bretintaille , pour prétintaille.
, BRIF^R» gâter, user : son habit est déjà brifè ; tu
es un brife-tout. En français, ce mot a le
sens de manger avec avidité.
Brionner
feÉNEvors. 33
Brionker , émiëter : hrionner son pain. En Bour-»
gogne 9 pain brio veut dire pain de fine farine*
Brin£R , bruire , résonner : fai entendu brineP
quelque chose ; f entends hrincr mes clefs.
Bringue ; mettre en bringue. Casser , briser»
Yadé a fait usage de ce mot; suivant de
Wailly, bringue s'emploie en parlant d'un
petit cheval de mauvaise mine : c^est une
bringue.
Briscambiue , dites brusquembille. Jeu de cartes»
Brise ; des brises de pain : dites des bribes , des
miettes. £n languedocien , brisas; en italien ,
bricia. La racine celtique brix signifie rupture,
fragment.
Brisselet , sorte de gaufire plate.
Broche de bas , aiguille.
Brouhar ; dites brouhaha.
Broustou, sorte de gil^t. Ce terme vient des mots
allemands brust poitrine , et tuch drap ( drap
de poitrine ).
Bruchon , brin de paille , de bois , etc. ; // rrfest
entré un bruchon dans Pœil.
Brugnôle, pour brignole , prunes de Brignole.^
Brûle ; il sent le brûle ; dites : il sent le brûlé.
Brunaulieu , capitan , fanfaron : tu fais bien la
petit Brunaulieu. Expression née du nom
d'un chef savoyard 9 au 1 7»® siècle ; çommd
3
^4 GLOSSAIRE
en français rodomont vient du Rodomonte de
rArioste.
Bruxelles , ville ; prononcez Bnicèle.
BÛCHE DE PAILLE ; dites brin de paille. C'est un
terme roman qu'on trouve usité aussi eu
Franche-^omtë et à Lyon.
BUCHILLE, copeau, bûchette : mettre le pin sur les
buchilles. Ce mot, qui se dit aussi à Neufchâ-
tel 9 vient du terme roman buchaillesj quia
ê
le même sens. On dit en Languedoc buscaya^
BUGNET , BUGNON , SIGNET ; dites beignet : des
bugnons aux pommes. En langue romane,
bugne \ bugnie j bigne signifient enflure, bosse,'
€t Ton appelle au pays de Vaud bougne , une
bosse au front. A Lyon , bugne est une sorte
de pâte à l'huile.
BuMAN , BUMENT ; terme rural qui est synonyme
de fumier, engrais : embumcnter un pré , Iç
fumer. On emploie aussi ce terme dans le
canton de Yaud.
GENEVOIS. 3S
C.
CiABiNOTiER 9 ouvrier horloger. Ce mot se prend
en mauvaise part : c^est un paw^re cabinotier.
Gaboler, bossuer, faire des bosses. En langue
romane, cabouter ; à Lyon, cabosser •
Gabusse , laitue pommëe. En français , cabus ne
se dit que des choux*
Gacabo, pât^, tache d'encre.
Gacaphonie , cacophonie. Gette faute se fait aussi
à Lyon et à Paris.
Gachemaille , CACHEMILLE ; en bon français , une
tirelire. Cachemaille se dit anssi à Lyon.
Gaçibraille, canailles, mëchantes races : ne voyez
pas ces gens-là , d^est de la caçibraiUe.
Cadeau ; ne dites pas : ilm^en a fait de cadeau^
mais simplement, il m'en a fait cadeau.
Cadenater ; dites cadenasser; car on n'ëcrit plus
que cadenas. Nicot et d'autres anciens auteurs
écrivent cadenat par un /.
Cadix, ville; prononcez Gadis, en faisant sentir r^«
Gadracture ; dites cadrature; terme d'horiogerie«
Cadracturier y faiseur de cadrature.
Gafornet ; faire le cafornet : c'est ce qu'à Paris
le peuple nomme faire chapelle. On appelle
en Provence cufourno^ un petit cabinet
36 CLOSSAIRB
sombre ; encafournar , cacher dans un lieu
secret. Racine celtique , caf^ creux , cavité.
Cafiot , CAFIOTE ; nabot , nabote : c^est un pau^ra
petit cafiot. Un ëtymologiâte a dérivé ce mot
de cqffium , en latin du moyen âge y grand
pot à vin.
Cagne, cdich^ij^ai trouf^i une bonne cagne. En
langue romane , cogne veut dire coin , enco-
gnure.
Ça-haut, ça-bas, pour là-haut, là-bas. Il se dit
aussi à Lyon.
Calamandre, pour calamande : se dit aussi à
Lyon»
Calamar , calamar , écritoire ; terme roman. La
Monnoie écrit encore calemar ; Ménage,
galemar ; Rabelais, galimart. En italien,
calamajo.
Calembourdaine , calembredaine : // bat la ca-
lembourdaine.
GâLiN; l'Académie ne. donne à ce terme que
Tacception de niais y di indolent. Nous l'em-
ployons dans le sens de flatteur, cajoleur»
soumis, humble.
Calvine , pour calvile : pomme calvile. On dit à
Lyon carnlle.
GamamilE , camomile.
Çamelauri , jeu d'écoliers.
GENEVOIS. 37
Camelotte, ccmtrebande i faire la camelotte;
expression connne à Lyon. En français » à la
camelotte signifie mal fait, mal exécuté»
Campagne ( en y Voyez en.
Campe , être en campe ; être sur pied ^ courir çà
et là : /'/ m^a fallu être en campe toute la
nuit.
C ampène , aiault , pseudo-narcissus , plante.
Camue ; dites camuse : féminin de camus.
CANFARERy brûler ^ eniQammer : ^^j épices rrûont
canfarè la bouche. Ce verbe vient des mots
latins calidum ferrum.
Si inculpatio sît , et se pur gare velit , eat ad ferrum
calidum , et adlegiet manum , ad canfàram , quod non
falsum fecit. ( Chroni^e anglaise du moyen âge ,
citée par Du Cange. )
Caniule , pour canule.
Cantine , dame-jeanne : ce terme ne doit s*em-
ployer qu'en parlant du lieu où Ton vend le
vin 9 et d^un cofire à mettre les bouteilles.
CâPiTE , bureau de la gabelle : la Câpite de Vise--
naz. En latin ^ càpitatio , taxe.
Capote : elle s* en est allée bien capote. Il faut dire
capot , même en parlant d'une femme.
Capotiser n'est pas français : cette noiwelle nûa
tout capotisé; dites : ma rendu tout càpou
38 GLOSSAIRE
Caque graisse , avare y taquin.
Garamelle ( UNE ) : des caramelks à Porange ; 3
faut dire du caramel.
Carcagnou, petite armoire dans le fond d'ua
bateau , d'une barque , d'une cuisine. Ce
terme vient sans doute de la racine celtique
carc y renfermer, cacher ; carchar , carcair ,
prison ; d'où a ëtë formé le mot latin carcer.
Carcasse, sabot, sorte de toupie qu'on fait tourner
avec un fouet.
Garrioler (se) , aller, se faire tramer en voiture.
Carnier ( un ) ; dites : une carnassière. A Lyon ^
on dit aussi carnier.
Carpière, pièce d'eau: ce terme appartient au
vieux français. On appelle aujourd'hui carpier,
un ëtang à mettre des carpes.
Carquet, Carcan , sonner le carquet; se dit drt
son que rend un vase fêlé : ce pot est fendu ^
il sonne le carquet. Ce m,ot vient peut-êtte
du grec karkaïro , résonner , retentir.
Carquillon , espèce de charançon qui ronge les
graines; du latin curculioy qui signifie chai
rançon , et au figuré , parasite.
Populatque ingentem farris acerpum
Curculio. (Georg., lib. I.)
On dit en italien gorgolione ; au canton ai
de Vaud , gorgolion^
GENEVOIS* dgf
Carreau de jardin ; dites carré.
Carre, quarre, ondëe, averse. Carre en français
est un terme de chapelier.
Carron , pour carreau , brique , pavé de terre
cuite. On fit dans tes registres latuis du
Conseil de Genève, au i5.® siècte : rar^?/!/ ,
briques.
Carroné ; dites carrelé : une chambre carrormée^
C'est 1H1 terme die la langue romane.
Casse , poêle à frire : des œufs à la casse. Cest un
terme de la" langue romane. Carpentier emploie
aussi casse pour casserole , poêlon. Ce mot, qui
est encore en usage à Lyon et dans quelques
provinces de France, vient du bas-latin cassa ^
formé àe capsa.
Cassette , casserole pour cuire le lait ; cassette ne
peut s'employer en français que conune dinu««
nutif de caisse.
Cassotoh , poêlon.
Casse^museau , sorte de massepain très-dur.
Cassin , ékimose , en terme de l'art.
CaSTONADE ; ce terme est du vieux français ; on ne*
dit plus que cassonade.
CATAPLâME ; dîtes cataplasme*»
Càtéchime ; dites catéchisme*
Catelle , brique : un fourneau de catelles ; dite^
un poêle de briques. Ce mot vient peut-êtr«^
^O GtOSSAlilË
de la facîne celtique caity fragitieiiit ^ mùtceStU
Cûtelle signifie aussi en genevois la poulie et
la corde dont on se sert dans les granges pom'
ëlever les gerbeSé De là le verbe cateller ,
âever, monter avec la catelle. L'étymologie
de ce mot serait-elle càtellœ pour cafenulœ y
petites chaînes? A Lyon, catolle veut dire
birloir^
Catolion, grumedu, caillot : des catolions de
sang ; cette soupe est en catolionsé Pouf
catolion , on dit à Lyon caton , et s^enca-^
tonner pour se grumeleré
Catte , boucle ^ mèche de cheveux. tJn hellëniste
a dërivé ce mot de chaitè , chevelure ; maiâ
je le crois forme du celtique catty ainsi que le
mût prëcëdenté
CavagNe ^ grande corbeille carrée qui se fabrique
dans le Jura \ une paire de caçagnes ; mot
formé de l^italien cai^dgna , corbeille.
CavaLaÎre ( à ) , à califourchon.
Cayille^ sottise, folie. Ce ternie^ cotinti eil
France , vient probablement de cavillatio ^
cavilia. Quintilien dit : cavillationes juris ^ les
faux-fuyans de la chicane , d'où est forme le
mot français cavillation , subtilité , dérision#
Causer à quelqifun; dites : causer avec quelqu'un*
OÉKËVOll 4t
CiAtJSÈTTË^/aîre la causette^ c'est-à-dire babiller ^
deTÎser, jaser.
Causti, cautère*
Cetuki, CETUi-Li, cETTE-ci, etc.,pourcelui-cî,
celui-là y etc. Ces termes sont du vieux fran-
çais.
CHaCHÔ ^ espèce de galette. Nous disons au figuré
d'un enfant mou et paresseux : c^est un vrai
chdchô»
CHaCHOLER , gâter un enfant : ça te faire châcholer
çers ta mère*
Chade y terme d'écolier , employé dans le sens de
ferme , vigoureux , vigoureusement : allons ,
chade ! Voici un agoûtion qui est chade.
Cette expression est formée de sade , ancien
mot qui signifie le contraire de maussade j
c'est-à-dire piquant , savoureux.
Chafouiller, manger salement et sans appétit.
Le mot français est pignocher ; mais on dit
à Lyon pillocher ; à Lausanne pichogner.
Chaffourer en vieux français signifie défigurer y
barbouiller.
Chaircuitier , CHAIRCUTIER Ont vieilli ; l'on ne
dit plus que charcutier.
Chala^ces ; écrivez et prononcez Salanches ,
ville du Faucigny. Le ch se transforme
wuvent en s dans la bouche du peuple ^
'4^ GLOSSAIltE
Comme désarger , pour Recharger ; sercher ,
pour chercher; le songe ^ pour le change,
etc.
Ghalende , Noël , chez les paysans. Le peuple en
fait un personnage : Chalende est venu j son
honnet pointu , etc. Ce mot est formé de
Calendes, le premier jour de chaque mois
chez les Romains.
Chalet, n'est pas encore consacré par l'Académie,
mais l'usage Fa reçu. Cependant n'écrivez pas
chalet avec un d long : J.-J. Rousseau recom^
mande expressément de faire Yu bref, et c'est
ainsi qu'on le proncmce généralement dans le
pays où ce mot a été créé.
Yienx pasteur du chàUt^ viens sous ee toit dtampêtrej
Me verser un lait pur dans la coupe de hêtre.
( CnENÉDOLLi. )
En celtique, cha et chai signifient habitations
Chaloureux , se trouve encore dans le diction-
naire de Richelet ; mais] on ne dit plus àujour--!
d'hui que chaleureux.
Chalumer , flûter , lamper : il aime un peu à cha\
lumer.
Chambre à manger ; dites : salle à manger.
Chandeleuse ( la ) ; dites : la Chandeleur.
Change , yî//r^ le change^ faire un change banal f^
g£n£VO||s. '4i
c'est-à-dire : boire au cercle. Le cHange de
la compagnie est une réunion militaire au
cabaret.
Changer ( se ) , pour changer de linge : il faut
^ueje m^ aille changer y je suis tout trempe.
Chante-poulet , Toeillet des Chartreux , Dianthus
Carthusianorum y plante.
Chaple , batterie , tuerie : c'était un chaple épou^
çantable. Ils sont à chaple couteaux , signifie
chez nous : ils sont aux couteaux tires. Chaple
est un terme de la langue romane et du vieux
français.
Chapler , CHAPLOTER , couper , tailler : // s^est
chaple le doigt ^ finissez ces chaplotages.
Chapitoler, capituler, marchander, disputer : //
ne vaut pas la peine de chapitoler pour si peu
de chose; cous êtes bien CHAPITOLEUR0
Chapon , crossette , bouture de cep.
Chaque n'est pas français à la fin d'une phrase :/â
les ai payés trois firancs chaque ; dites :
r chacun.
CHARAYOÛte ; se dit d'une femme , et quelquefois
d'un homme sale , paresseux , de mauvaise
mine.
Charbon de pierre ; dites : charbon de terre.
Charoupe , paresseux , indolent : ne donnez rien à
cet homme ^ c*est une charoupe. En vénitien^
44 «ipSSAiRE
zaruppa a la même signification. Ce mot est
aussi connu à Neufchâtel et ailleurs.
CharoupéE, quantité de monde, ribambelle et
quelquefois chute : // a fait là une belle cha-
roupie.
Charoupionge, fainéantise, paresse : f? est lâcha*
roupionge qui le tient.
Charpilliére , serpilière , toile d'emballage.
Chatagne ; écrivez et prononcez châtaigne , avec
un accent circonflexe sur le premier a. Nous
employons ce mot au figuré dans le sens de
férule : tu as reçu la chatagne au collège. H
se dit aussi à Lyon.
Chatance , CHATENCE , misère , malheur : cet
ouvrier est dans la chatance.
Chatton, gourdin, bâton : voilà un bon chatton.
Chaudelet ; le mot français est feuilleté , sorte
de pâtisserie. C'est un terme lyonnais et
roman. En Provence , on dit chaoudel.
Chédal, terme rural, qui signifie le bétaU d'u»
domaine. En celtique chadal veut dire gros et
menu bétail ; d'où a été probablement formé
le mot français cheptel ( prononcez chétel ).
Ché-miette ( a ) , à CHÉ PEU , c'est-à-dire petit à
petit , par parcelles : elle est d^obligée de
P acheter à ché-miette ; il rûa pu me payer
qiûà ché'piastre. A Lyon et en Savoie, on dit
à cha-un , à chas-un , pour dire un à un*
GENEVOIS. 4S
CHENâ ( UNE ) 9 pour un chéneau y un chenal. En
langue romane , on disait chéna.; à Lyon on
dit chana.
Chenailler y secouer , tracasser une porte , une
serrure pour ouvrir : qù^a^ez-pous tant à chc-*
nailler à cette poT te ?
Chenevar, chenevis.
Chenu ; signifie en français blanc de vieillesse , et
se dit au figuré des montagnes élevées et
couvertes de neige. A Genève, ckenu s'em-
ploie dans le sens de bon, solide , cossu. T/est
riche , c'^est du chenu ! ce vin est bon , // est
chenu.
Cherche ( en ) : être en cherche de quelque chose.
Locution gasconne et anglaise : to biin search
of....
Chevilière , ruban de fil.
Chev'rer , pour chevroter, perdre patience , se dé--
yÀ\iàx\ilmefaitchc9rer avec sesraisonnemens.
Chicot , pour chicon , laitue romaine.
Chiffre ( la ) , Tarithmé tique : Qui est-ce qui
cous a appris la chiffre ? Ce terme est aussi
languedocien.
Chipoter, signifie en français vétiller, bague-
nauder : nous l'employons plutôt pour dispu-
ter , quereller , chicoter, et aussi pour cha- p
griner : ce mawais temps me chipote* En ^
'^ GLOSSAIAE
celtique > chipot^ chipotai veut dire mar--
chander.
Chipoteur n'est pas français ; ilfautchipotier*
Chique ; on dit de quelqifun qui a trop bu : // a sa
chique. Chinquer , en français populaire ^
• signifie boire. En langue romane chiquer;
en allemand schenken; en italien cioncare^
veulent dire verser à boire. Chique en français
est le nom d'un insecte.
Chiquer 9 terme d'ëcolier; lancer un marbron
en roidissant le pouce contre l'index. Cette
expression doit tirer son origine de chique^
naude^ mot qui ^ selon La Tour d'Auvergne >
est formé du bas-breton chiquanaden.
Chirographaire ; peu de personnes prononcent
ce mot comme l'Académie l'indique : hiro-
graphaire.
Choucroute ( du ) ; selon Boiste et Gattel , ce
mot doit être féminin.
Chuchotage y pour chuchoterie.
CiBARE ; celui qui marque les coups lorsqu'on tire
au blanc.
CiBE : tirer à la cïbe ; tirer au blanc. De Wailly et
quelques auteurs écrivent cible; mais cihe
n'est pas français.
CiCLÉE 9 cris aigiis ; cet enfant fait des ciclées |
ÔÉNEVOIS. 4T
4les ticles à essourdeler tout le quartier ; il a
la mix bien ciclarde.
CiCLER , pousser des cris aigus. En italien , cicalaref
jaser, crier comme une pie.
Cigare ; on dispute souvent sur le genre de ce mot
que PAcadémie n'a pas consacré. De Wailly ,
Gattel , Boiste et Le Tellier le font masculin ;
De Jou/, dans son Hermite^ dit aussi ua
cigare \ Ghâteaubriant ëcrit une sigarre , le
dictionnaire de Trévoux dit une cigale.
Cigougner, chigougner , tirailler , secouer, traî-
ner : ilnûa tant eigougné que p en ai le bras
démangouné; il lui a donné une bonne cigou^
gnée. En languedocien eigougné jà^ corres-
pond à notre mot cigougnée , , et en provençal
sagouignar signifie presser , inquiéter.
Ciseaux ; ne dites pas de bonnes ciseaux , maiâ
de bons ciseaux, de jolis ciseaux, des ciseaux
neufs.
Citer, réciter, déclamer, conter: //^;/V^^/>/^; ït
nous a cité toute la soirée. Citer signifie faire
une citation , citer un passage , ou ajourner à '
comparaître.
CiTRONELLE , pour Seringat , arbrisseau : la r///^?-
/2i?//e est une espèce de mélisse , et aussi' une
liqueur au citron.
Clairette \ dites clarette , espèce de vin blanc.
48 GIOSSAIRE
Clairinette ; dîtes clarinette : l'auteiir du i^oyage
autour de ma chambre , oui est savoyard , ^
fait cette faute.
Glairté , pour clartë.
GLâMEAU, gros crachat.
Clédal , CLËDAR , barrière : le clidal d^un champ.
En bas-latin et en roman , on disait cleda ;
en provençal , cledo ; en languedocien clédas.
CUdar est aussi lyonnais et neufchâtelois.
Peut^tre cette expression dérive-t-elle du mot
grec cleidà , fermer.
Clopôte ( UNE ) , UNE CLÉOPORTE ; dites un clo-
porte. A Paris , le peuple dit quelquefois un
clou à par te. ^
Clicli-mouchette , sorte de cligne-musette, à
laquelle les enfans jouent dan$ Tobscurité.
Clie , claie : ce bateau descend en bas les clies.
Dans la langue romane , on disait aussi clye.
Nicot écrit clée.
Clocher , sonner , tirer la sonnette : 9a voir à la
porte qui est-ce qui cloche. C'est un terme
de la langue romane. Clocher en français veut
dire boiter.
Clôpet , sieste , méridienne , petit somme.
Coaillées 5 cris aigus , terme connu à Neufchâtel.
CoAiLLER , crier. En français, coailleresl un terme
de chasse , et quoàillctua terme de manège.*
COCASSS
GENEVOIS. 49
Cocasse , femme qui aime à boire : c^est une vieille
cocasse. En français, cocasse^ celui ou celle
qui dit des choses plaisantes.
COCHLARIA , pour cocliléaria.
Cochon , pour la nuque : // a le cochon tout décou*
vert. Il se dit aussi à NeufchâteL A Lyon , on
dit le cntis^et ; en gascon , cougot.
Cochon de mer ; dites, cochon d'Inde.
CocoCHET ( à ) : porter un enfant à cocoehet^ c*est>»
à-dire, à califourchon sur les épaules.
COCOLER, dorloter, traiter délicatement : $e cocoljer;
il aime à se faire coco 1er ; c'est une pauvrç
cocole. En provençal , coucounct^ enfant gâté.
COCOMBRE, pour concombre.
CoFFE , sale ; ce terme est emprunté du patois»
En italien goffo ; en fraaçais , goff^ signifia
mal fait, grossier.
Coiffage, coiffure
CoiGNiER, dites, cognassier. Richelet écrit coi^
gniery et Trévoux coignassier ; mais il faut
se conformer à rAcadémie qui dit cognas^
sier.
Coin ; mettre à coin , cacher^ serrer ^ mettre eii
réserve.
CoissiN , coussin. En langue romane coessin ^
coyssin. En bas-latin coissinus.
GoÎTRE ( prononcez coatre ) , lit de plumas ^
4
ëo GLOSSAIRE
couette. Ce terme, qui est aussi lyonnais
vient du latin culcitra.
GoÎTRON , petit limaçon , Umax agrestis. Au figure
nous le disons pour le plus petit , le plus faible
• des animaux nouveaux-nés : c^est le cottron de
la famille. £n roman, quoitron^ questron^
un bâtard.
CoLiDOR, corridor. Lyonnais et parisien populaire.
CoLLAR, COLLART, carcan. Ce mot vient du latin
collaria.
Hoc quidem molestum est jam^ quod collum collariâ
caret. ( Plaut. capth. )
D*autres le dérivent mal à propos de col et
de Aarty la hart , corde , lien.
CoLLis , pour colis 9 terme mercantile qui n'est pas
dans le dictionnaire de F Académie , mai^
qu'on trouve dans Gattel.
Colorer, pour colorier : ^o/or^r un dessin; une
grai>ure colorée. Colorer se dit des couleurs
naturelles ; colorier , des couleurs artificielles.
COMMAND ; on dit d'un domestique : il est de bon
commande pour signifier qu'il est facile à con-
duire, à diriger. En langue romane , comans
veut dire conunandement , et mand y mande^
ment.
CoMMJb: ; cet adverbe de comparaison est quel-f
GÉNÊVOlSé 5t
^efois employé mal à propos pdur que : //
rûy ça pas aussi souvent comme nouSé
^ARÂISSANGE, comparution : // n^ a fuit (jiûuné
^ f^etitc comparaissance et s* est en allée
fATiSEA, sympatiser.
)toir , bureau. Ce mot ne se dit guèfes en
jFrance que d'une table à compter Targent ,
: ou de la résidence d'une compagnie de com-^
merce«
Communauté, doit se dife pour ce qui est en tom^
mun y et non pour ce qui est commun, gros->
sier : cet homme parle mal; il est d^une com*
munauté t
Compositeur ; dites écrivain , auteiir. Cotnpositeuf
né doit se dire qu'en musique et en imprimerie4
Autrefois on donnait à ce terme une acceptioil
plus étendue \
Ores est celui qui compose soit eu térs, pro^é, ttiuâlqud
Ou autre invention* (Nigot. )
CoNCHE , bassin de fontaine 2 ta conche du hoUrneaii
de Longemalle. Ce mot, très-connu en Dau'^
phiné, vient du latin concha\ en romail
conche , coquille. Conche en français signifier
réservoir de marais salanSé
CoNCHON , sorte de jeu de boules. Le cochonnet^ à
Paris y est aussi un jeu de boules« Ce term^
52 GLOSSAIRE
dësigne encore en françab la petite boide qui
sert de but.
Confèrent , écolier qui a eu un accessit : il n*a
pas le prix , mais il est conférenU En latin ,
œnferre , combattre , fournir sa part,
CoNFisSËURy confiseur; confiturier serait encore
mieux suivant TAcadémie.
Congrégation , sermon de paraphrase. En français,
compagnie , confrérie religieuse , assemblée
de prélats.
Conséquent , important , considérable.
n faut pardonner aux marchands de la rue Saint-Deuis
de vous dire^ en tous montrant une étoffe : ceci est -plus
conséquent^ et de <u'oire que conséquent est synonyme
Àt ce qui est de conséquence. ( La Habpe. )
Consulte, consultation : les médecins ont fait une
consulte. ( Lyonnais. )
Consumer , pour consommer : il se consume beau-
coup de nsn^es dans cette maison. ( Lyonnais
et languedocien.)
Contre ^st souvent employé mal à propos à la
place de la préposition vers : y'jr serai contre
les trois heures.
Contrepointière n'est pas français ; il faut dire
tapissière. Gattel dit cependant courte-poin-
tier, celui qui fait des courtes-pointes, courer-j
tiures piquées.
GENEVOIS. 53
loPON , sëbtlle en bois pour porter la pâte au four ,
ou pour tenir la monnaie dans le comptoir.
On dit, en parlant d'un homme accusé d'avoir
pillé pendant la révolution : // a mis la main
au copon. En celtique cop , copa , copan ,
signifient vase , tasse , coupe.
ÔQUE , CAUQUE , vieille femme , commère : c'est
une pauvre coque !
GRAILLON , trognon , cœur d'un fruit. En roman
cor aille ; en bas-breton corailhou ; à Lyon
curaillôi
ORIANDE , coriandre.
ORNIÔLE , œsophage de l'animal ; terme de hoxïi»
chérie. ( Lyonnais. )
^RONEL est du vieux français ; il faut dire CoIoneL
DRPENDU ; Richelet dit court pendu ; Nicot car--
pendu* Il faut suivre l'ÂiCadémie qui écrit :
, pomme de capendu.
)RP0RAL, caporaL On appelle en français corporal
le linge bénit placé sur l'auteL Spon écrit aussi
corporal pour caporal.
)RPORENCE , corpulence ( terme lyonnais ). En
langue romane 9 ^(^r/^^^rzi , puissant.
>TAP1LE ( à LA ), signifie pressés , les ims sur les
autres : nous étions à la cotapile dans cette
petite chambre.
(TER , serrer , assuje^tti^r : cotez les fenêtres qui
S4 GLOSSAIRE
hrelanchenU Coter le lity c'est-à-dire le border,
Coter en parlant , hësiter : // a récité sans
coter ; il n^a pas coté un seul mot* ( Langue-
docien acoutà. )
CÔTES, cardes poirées.
CovET , couvet 5 sorte de chaufferette. En parisien
populaire couvoU
CoUANE , pour couenne ; de la couane de lard.
COUGNER, çognert
C0UGNARDE9 compote aux coings , cotignac«
Terme connu à Neufchâtel.
COURGERON 5 potiron,
CouRiATER , courir çà et là, poursuivre quelqu'un*
CouRiATiER , petit coureur , qui ne fait que courir.
Coupe, mesure pour les grains. En langue romane,
cop , cope. En bas-latin , copa , cupa signifient
mesures pour le bled et pour le sel. Du Cange
cite plusieurs chroniques du moyen âge où
copa est employé dans ce sens.
Cou DU PIED ; dites , coude-pied.
Goupille , goupille.
Courbe ; H marche tout courbe ; dites , courbe.
Courir ne prend que l'auxiliaire a^oir : ne dites
donc pas, malgré l'autorité de Racine: /y
suis couru y mais, j'y ai couru.
CouRTERQLE , taupe-grillon , courtillère > insecte j
( terme lyonnais ). En langue romane , cour-^
GENEVOIS. 55
filière veut dire jardin potager ; en bas-latin
curtilé; de là est venu notre mot patois courti^
jardin.
)UPLF. (un) : un couple â?ècus^ un couple d^œufs;
dites UNE couple ; mais , en parlant de deux
ëpoux : voilà un beau couple !
>usus (je) , je cousis , du verbe coudre.
>UTELAR, coutelas.
OUVERT : un pot et son cous^ert , vn coui^ert de>
boëte; dites couvercle. La même faute se
fait en Languedoc.
)UVERT , toit : le couvert dun bâtiment est mal
dit.
)U VERTE , ma cous^erte de lit; dites couverture.
Cette faute se conunet à Lyon et en Lan-
guedoc.
\K , crasse de la tête des petits enfans : // a la
tête pleine de cra.
iA ( à ) , être à cra , n en pouvoir plus , être d
quia , de Pa priv. grec , et de kratos , force.
EiACHE, salive.
EiACHÉE , une crachée de neige , c*est-à-dire une
neige légère.
RACHER AU BASSINET ; il faut dire au bassin.
ElAlNTER , terme rural ; se dit du raisin qui n*a
pu acquérir sa grosseur ordinaire : les raisins
ont crainte.
5d cLossAifte
CraïoN ; prononcez cré-ion > et non pas crèorté
Crasane ( POIRE ) ; dites crassane.
Craset , pelît, de courte taille : pauvre petit craseU
£n anglais crasy , faible.
Craze , berge , rive escarpée.
Cresolette jSac, tire-lire qu^on présente à Téglise
en faisant la quête : ai^cz-^ous mis à la creso^
lette ? En grec ^ crésera , sac , chausse*
Crevotant, crevotante, malade, près de crever**
il 9a tout crevotant; ce feu est tout crevoianU
CrincailLER ; dites quincailler ou clincailler.
Croc ^ escroc* Un croc en français est un suppiit
de jeux défendus.
Croassement > coassement , cri des grenouilles.
Croassement se dit du cri des corbeaux.
Crocher , agrafer ^ mettre des crochets : crochcz*
moi ma robe*
Crochon , entamure , baisure du pain.
CrocHonKeR ^ couper la croûte autour du pain : U
pain est tout crochonné»
Crocodille ( avec les / mouilléeS'' ) , écrivez et
prononcez crocodile*
ÇroPêtoNS (à) , à CROUPETONS .' se tenir ^ se mettre
à croupetons , c^est-à-dire les genoux repliiïé
Expression romane. On dit à Lyon , en gra»
hoton ; en b^atin cropa , la croupe.
Croquemolle ^ coquemoUe , amande coquemoUe*
GENEVOIS. Sj
iG AOTON 5 cachot : z7 a passé la nuit au croion ^
cet appartement semble un croion. En lan-
gue romane croton; en provtnçal croto ; eu
languedocien croûton; en celtique , crota^
une cave.
GnoujE, GROUILLE, mauvais^ méchant, grossier^
gâlé : e*est un croule sujet ; je n^ai que et
croule habit.
Crouîa via et Buona mor
t)ejâind ne furah d'afccbtd ,
est un proverbe vaudois. En italien , crojo ^
dur, riide.
Crotu y marqué de petite vérole. Rousseau a dît
dans l'Héloïse : <* veux- tu que je coure baiser
un vidage noir et crotu? Mot formé du latii%
crustatus.
Croûte au beurre , pour beurrée.
CaoûTiON, pour croûton ; à Lyon on dit groûton.
Hkû : a^olrfalt son cru ; dites , sa crue. Terme
lyonnaûs.
CuARD ( DU ) ,"8«i filet , du cimier. Terme de bon-»
chérie ; en languedocien , quouard.
CuBLE , club.
CuCHET , véliote : le pré était couvert de cuchetSm
On dit à Lyon cuchon ; expression formée de
cuche^ cuchot^ cuchon qui, en langue romane^
signifient cime , faîte.
S8 GLOSSAIRE.
CuER 5 cuir : il fait dans les cuers. En roman quer.
Cuiller ; prononcez cu-glié , cu-gliére , ou cui"
glièrc , mais non pas heu-glier.
Cuis AGE, cuisson : le cuisage du pain.
CuLOriES ( DES ) ; dites une culotte.
CuPKSSE , culbute , saut qu'on fait en mettant la
séte en bas et les jambes en haut : Jaire des
cupesses de joie. En cupesse, sens dessus des-
sous : Tout était en cupesse dans la maison.
CuPESSER : cette maison a cupessé , c'est-à-dire ,
elle a fait banqueroute.
CuPLAT , chute sur le derrière.
Cure, terme d'écolier ; se dit lorsqu'un joueur a
perdu tout son argent , tout son enjeu : je
suis cure , je ne joue plus.
CusiN , cousin , insecte.
GENEVOIS* 5$
D.
ADA 5 nourricier , mari de la nourrice , terme
enfantin. En bon français , dada signifie petit
cheval. On trouve dans la langue celtique dad^
père ; dans l'arabe vulgaire , dada , nourrice.
£n Angleterre , les enfans disent aussi dad^
daddy pour papa.
aDOU, dadais : r'^/ z^ grand dâdou. On dit à
Lyon : dada*
AGUER, pester, enrager. En français ce verbe
signifie frapper à coups de dague. En langue
romane , dague ^ insulte , raillerie.
ANDiNE , volée de coups.
ARTE , pour dartre ; à Lyon et à Paris , le peuple
fait cette faute»
AVANTAGE est mal à propos substitué à plus dans
les phrases suivantes xpai dav^antage de bon^
heur que lui ; rien ne me surprend da^^antage
que de 9oir , etc. Ce mot ne peut ni être suivi
de que , ni modifier un adjectif.
ilViD ; faites sonner le d final , et ne prononcez
pas Z)^^/.
l ; ne dites pas : // tr assaille DE tailleur ; elle
travaille DE lingère , mais : il est tailleur; elle
est lingère. Ne dites pas non plus : Une s'en
.f^
$d GLOSSAIftE
est fallu DE rien çue je... , mais , il ne s'^en est
rien fallu que je.-... Voici encore des phrases
vicieuses : fai cru DE bien faire en allanL.... ;
. je n^en ai pas DE besoin*, cela ne fait DE rien ;
elle a été D'obligée de lui rendre.... Il faut
supprimer ces de qui sont des barbarismes.
DébàGâger, pour déménager, décamper, démé-
nager brusquement.
Débloter : débloter sa harangue ; débloter me
kyrielle de sottises , c'est-à-dire débiter, réci-
ter avec vitesse. Z)^Wi9/^ un pain y un poulet ^
le manger avidement.
Déboquer , déplacer , chasser de son poste.
Deboucharder , laver , nettoyer le visage. Voyer
bouchard.
Déboulée, sortie brusque, fuite précipitée.
Débouler, décamper: allons^ déboulez-moi d^ ici
Dëbranler, quitter la place : iln^en a pas débranlè
de toute la journée. .
Décesser ; dites , cesser : on le lui a défendu , et il
TÛa décessé de le faire \ tu ne décesses de
causer. Locution lyonnaise.
DÉCROTTOIR ( UN ) ; dites une décrottoire.
Décrue , diminution en tricotant : j^en suis à ma
décrue.
Dedans, ne peut avoir de régime. Il faut donc dire
dans P armoire^ et non dedans P armoire; mais
OÈKEVOIS. 61;
au dedans de peut être suivi d'un régime : au
dedans du coffre , au dedans de P armoire.
ËDIRE ; on dit : vous vous dédisez , et non vous
vous dédites , à la seconde personne du présent
de l'indicatif ; on dit aussi : vous vous contre**
disez*
ÉDITE ( UNE ) , pour UN dédit : il y a une dédite
de cent louis*
ÉFAUT ( à ) : ^ défaut d^argent^ vous recevrez
son billet ; dites : au défaut*
ÉFINIR , toucher à sa fin , expirer : pai cru qiiil
allait définir dans mes bras* A Paris , le
peuple fait celte faute. En vieux français ,.
Âéfiner signifié ^tre languissant, abattu:
Cet homme s'en va tout définant,
( NiCOT ).
iGAOTlR (se ), pour se dépêcher : allons^ dégage^
toi j je suis pressé. On dit en Languedoc se
dégajà , dans le même sens.
ÎGELÉE , volée de coups : je lui ai flâné une
dégelée.
ÎGIGANDË , pour dégingandé ; cette faute se fait
aussi à Paris.
ÎGOÛTANT, mal propre ; DÉGOUTTANT , qui tombe
goutte à goutte. Ne confondez pas ces deux
mots :1e premier ^rend un ù circonflexe.
<»
v^
6a CLoSSAitie
parce qu'il vient de goût^ et l'autre prend deut
/ , parce qu'il vient de goutte.
Dégredeler, dëgringoler, tomber , rouler dana
l'escalier : // s* est laissé dégredeler par la
moniie. Ce terme vient peut-être du latin
degredior , descendre , sortir»
Dégruffe , alerte > ëveillé , espiègle«
Deguiller (prononcez comme marguiller) , abat'
tre , renverser ; proprement, abattre des (fuil-*
les y qu'on prononce mal à propos guillcs\
en bas-latin, guilla , une quille*
DéguillemandRe , déguenillé.
1)£mangoun£R , démangonner , déranger, gâtera
cette serrure est dimangounée ^ il faut là
raccommoder. Se dit aussi à Neufchatel.
Demi-femme , lavandière pour la demi-journée.
Demoiselle, est mal à propos employé ^oxxvjillei
dans la phrase suivante : combien açez-^ous
d^enfans? J^ai Un garçon et deux demoiselleSi
Dénioter , ôter , arracher de sa niote ( voyez ce
mot ) ion ne peut pas le dénioter de chez lui*
Ce mot veut dire proprement ôter du nid.
Dénis ; prononcez Déni , nom propre.
Dénuter , pour dénuer.
Depersuader , pour dissuader.
Depétrené, dépoitriné , ^débraillé. En langue-
docien despètrinat\ en parisien populaire |
dépotraillé.
DépoNDRE, enlever, décrocher : dépondez les
rideaux. II s'emploie aussi dans le sens de
discontinuer : // y a^ait un monde! de
Plainpalais jusqifà BeUAir , çà ne déponr*,
dait pas.
Dëpuis-lors , pour dèslors 2 J.-J. Rousseau , dans
ses Confessions , a cependant dit depuis-lors^
Dépressé (être), ne plus être presse: àpriseniqut
je suis un peu dépressi , je pourrai , etc. En
français , dépresser signifie , ôter de la presse.
Depuis est employé mal à propos pour DE: je
Pai i^u depuis ma fenêtre ; depuis Paris il est
allé à Londres.
^i)ER , dé ( à coudre ) : un der en argent. Le peuple
ajoute cette r par euphonie , c'est-à-dire, pour
éviter Tliiatus. C'est ainsi qu'il dit encore ; une
lotte pour une hotte ; à r^un homme , à f^un
coin , pour , à un homme , à un coin ; du
quinar en bois^ et moi-z^aussi ^ etc.
Dérater ( se ) , se former , prendre de Pusage ,
de l'assurance : depuis que ce jeune homme est
ici ^^ il s^est bien dératé. L'adjectif dératé,
dératée , est français dans le même sens.
Dernier, pour derrière : dernier^ damier le^
Rhône. En langue romane , darrenier.
Dérocher ( se ) , tomber d'un lieu élevé. Déro-
cher , renverser : ne montez pas là , vous vous
64 GLOSSAIRE
dérocherez ; vous allez mefair^i dérocher tovs
ces livres. £n italien , diroccare , abattre.
Dérocher est français dans le sens de précipiter
d'un roc : dérocher un aigle. On dit aussi :
dérocher l'or , en ôter la crasse.
Des , pour de : ce sont des bien bonnes gens.
DJÈS-DE-Là, DÈ-DE'Là, de l'autre côté , dans l'autre
chambre : où étiez-vous ?' J^ étais dè-de-là ;
passez dè'de^là. Locution dauphinoise. A
Lyon l'on dit : dés-de-là feauy pour dire par
delà la rivière.
Descampette, escampette.
Dessuivre, imiter par dérision l'accent ou les
manières de quelqu'un : vous êtes un bavard ^
vous ne faites que me dessuivre* Ce terme est
. du vieux français.
Désir, désirer. L'Académie écrit : désir, désirer; et
Girault-Duvivier observe très-bien, à ce sujet,
que la multiplication de \e muet rend la langue
sourde et monotone.
Dessous; est un adverbe et non une préposition. Il
faut donc dire sous Peau , et non dessous Peau.
11 en est de même de dessus. Dites : sur la fenê-
tre et non dessus la fenêtre. Mais on peut dire
au dessus de , au dessous de la fenêtre y parce
que ces mots. peuvent être employés comme,
préposition et comme adverbe.
DESSUS
feÉNÈVOlS. 65
Dessus : il ni est tombé dessus; dites : il est tombé
sur moi.
•ÉTENTE : être dur à la détente y dîtes : à la desserre.
>EUX 5 tous deux signifie ensemble , en même
temps ; tous les deux exprime une action
commune à deux.
ÉVARiER 5 déranger , incommoder , détraquer s
je ne sais ce quefai^ je me sens tout déi^avié
aujourd'hui^
IM ANCHE : yW reçu ma dimanche i il en fait ses
belles dimanches. Ce mot ne peut être em-
ployé au féminin.
INDE ( UN ) ; dites , un dindon ou une dinde*
10 5 terre glaise : des màpis de dio*
lOTU 5 GioTU , épais , ferme : cette soupe est bien
diotuc.
[SCRÉDITER , pour décréditer ; maïs on peut se
servir de l'adjectif discrédité , discréditée.
iSPARAT ( UN ) , pour une disparate.
ISPARUTION , pour disparition.
[STAC , sorte d'accessit ; terme de tirage.
[STRAISEZ , DiSTRAiSENT , pouT distrayez 5 dis-*
traient. J.-J. Rousseau a cependant écrit daos^
ses Confessions , d^straisent.
VISER j dé viser , caustr.
5
66 OLOSSAUE
DOiMMAGER , galer , prodiguer : ne dommagez pai
ce pain. En langue romane damagcr.
Donner le tour , faire le tour : nous avons donni
le tour par SainUAntoine.
Dont, est souvent employé mal à propos au lieu de
que 5 comme dans ces phrases : c^cst de vous
DONT je parle ,• c^est de 90trejils DONT jai
à me plaindre ; c^est de ce li^re DONT j^ai
besoin. Il faut mettre que , parce qu'un verbe
ne peut avoir deux régimes indirects.
DORSENAVANT , pour dorénavant.
Drûchëe , résidu , marc , sédiment du beurre
fondu : une Jigasse à la dràchée. En langue
romane drasche , en bas-latin drasqua^ veulent
dire drèçhe , marc du grain dont on s'est servi
pour la fabrication de ia bière. En Provence ,
draco , marc de raisin.
Dremille, dormille, la loche franche, cobitis
barbatula^ poisson.
Droit ( bon à ) , bonne mesure , bonne ration :
faites-moi bon à droit.
Drôle, ne signifie en français que gaillard, plaisant,
bouffon. Nous l'employons mal à propos pour
agréable , commode : que c^cst drôle d^êtr^
en campagne au printemps !
Drugeon , grande fille forte et hardie. De la racine
celtique dru y fort, violent.
GENEVOIS. 67J
Du BONHEUR 9 par bonheur : à est du honheur que
j^ai pu....
Du DEPUIS , depuis , dès-lors : je ri y suis pas
retourné du depuis. Languedocien*
D'un jour l'un ; phrase ridicule ; il faut dire, de
deux jours Fun.
Hs:-
en GLOSSAIRE
K
£b ALOURDIR , pour abasourdir. En langue romane
abaloudir.
ËBARAGNER , enlever les toiles d^araignée.
Ebaragnoir , longue époussette pour enlever les
toiles d'araignée.
EbénïSTRE, pour ébéniste.
ËBORNICLER , pour éborgner.
Ebouriflé, pour ébouriffé.
Ebraiser, remuer la braise d'une chaufferette oa
d'un brasier : éhraisez la bassine.
EbriQUER , briser , rompre : fai ébriquè ma tou*
pine ; elle est en mille brigues.
EcALABRER, ouvrir entièrement : fermez cette al-
coi^e et rien laissez pas les portes écalabrècs.
Ce mot expressif n'a point de correspondant
en français* En patois de Neufchâtel , on dit
écalambra.
EcARABiLLER , écarquiller : f^ous avez les yeux bien
écarabillés , escarabillés. C'est un terme dau-»
phinois. En français , escarbillard signifie
éveillé, réjoui.
EcARAFLER, aplatir, écacher , écarbouiller : il s^ est
m
écarajlé le nez en tombant.
EcARCASSÉ , fatigué , éreinté.
GENEVOIS» 6gi
EcHAFFOURÉE , pouF ^chautFourée ; terme lyonnais»
Echange ( une ) , un échange. Ge mot est mas-
culin.
EcHARBOTER , mêler 9 embrouiller , remuer ; une
échcvette échàrbotée ; terme de la langue
romane. Richelet dit encharbetté , pour em*
barrasse , et Rabelais escharbotter , pour re-
muer.
« Et attendant graisler les châtaignes , escript au foyer
avec un loug baslon, brûlé d'ung bout, dont on eschar"-
hotte le feu. »
EcHARPiNÉ , qui a les cheveux en désordre. En
langue romanie, s^entrechopingnier ^ se tirer
les cheveux.
EcHARS j terme de couturière. En vieux français ,.
ce mot signifie avare , serré , chiche , et vient
du celtique scars , mince , court. En Fran-
che-Comté, on dit aussi un habit es chars» En
français , une monnaie écharse est une pièce
qui n'est pas au titre.
ÎCHECS ; jouer aux échecs , prononcez échaL
■
ÏCHEMi ; se dit d^une viande sans saveur et filan-
dreuse.
Echevettï; , pour écheveau. En langue romane^
eschevttte^
Echirer , pour déchirer.
JECHIRURE 5 pour déchirure»
t^ 70 GLOSSAIRE
ECLAFER, écacher, aplatir. Ce terme, si ex^
pressif , se trouve dans la langue romane et
dans le vieux français. En patois de Neufchâ^
tel , on dit ehiaffa. Ecafer Tosier, signifie en
français , fendre l'osier.
ECLAIREMENT : ficlairemmt de la 9ille , dites
réclairage.
EcORCHE-cu , perche un peu plus grosse que la
çis^e. ( Voyez ce mot. )
ECOT DE BOls , brin , petite branche de bois sec.
En français , écot signifie un tronc d'arbre , oâ
il reste quelques bouts de branches»
EcoTER , ramasser des écots.
EcouÉNER ( s' ) , s'efforcer. En français , icouaneii
signifie limer , râper , dégrossir.
EcouENNE : il y ^a de toutes ses écouennes , c'est-!
à-dire de toute sa force. En français, ecouermi^
est un terme de monnaie.
EcouÈRU, petit, maigre, dëbile, de mauvaise
mine : âestunpaus^re écouèru. Expression qtd
vient du français écouer^ couper la queue d'ui^
animal.
ECOVET, ëcouvillon, instrument à l'usage des
fourniers.
Ecrémé ; se dit d'une pièce d'eau qui conunencel^
GENEVOIS^ 7»
se congeler : les fossés sont déjà écrcmès. H
f'dwliïvïe crêmés.
Ecrivisse , pour écrevisse.
EcuELLES, pour ricochets : faire des écuelles aip
bord du lac.
EcuissoTER (s*), se fatiguer par une forte marche t
pai tant gàpé hier , que f en suis tout èeuissot&
aujourd^huu
EcuiT; se dit d^un enfant en bas âge , dont la peau
trop tendre se crevasse. En laiiguedodienb
cscou
Eduquer , faire Tëducation* Roubaud autorise ce
verbe , mais De WaiUy le signale comme un
néologisme vicieux. C^est un terme latin et
romane
Efforcé , qui a une hernie ^ une descente. // a un
effort y ne peut se dire correctement ^'e»
parlant du cheval.
Egakcer : égancer les parties d'un obfet^ c'est-à-
dire les égaliser.
Egater ( s^ ) , se divertir , courir la prétentaine.
Egraveter, gratter la terre : les poules égravettent
dans le jardin.
Elancée , pour élancement.
Embarbouiller , pour barbouiller.
Embauchoir , pour embouchoir.
Embêter, ennuyer j f^xuéàiàt i laissez-moi ^ fous
74 GLOSSAIRE
m^ embêtez ; que c^est embêtant / Riciielet dît
abêtir ; Carpentier , abestir. Abbeter en lan-
gue romane , signifie animer.
Embijôler , enjûler.
Embrelicoquer , pour emberlucoquer. En langue
romane emburclicoquer.
Embringuer ( s' ) , se mettre dans l'embarras \je
crois cette maison un peu embringuée* En
langue romane, embringuer ^ embarrasser, et
dés embringuer y affranchir, libérer. En italien
imbrigare , embrouiller.
Embronche , sournois , de mauvaise humeur : il a
un air embronche; il est embronche. En
langue romane , embronc^ embronSy embron^
veulent dire triste , obscur , chagrin. En vieux
français embruncher , couvrir.
« ,„. Et ainsi qu*il eût élevé les yeux vers ledit gou-
verneur pour le regarder, il couyrit sa face , et se emhruncha\
( Du CUptge. )
En patois vaudoîs , embronche , fâché ; en
languedocien, cmbrouncat; en italien, //»-
hroncidre , faire la mine.
Embrouillamini , pour brouillamini.
Embrouille , poiu* embrouillement, imbroglio.
Eminent ; un danger èminent ; dites imminentt
GENEVOIS. 73
Emmener à, pour mener à. On ne doit pas dire/^
Remmène chez lui ^ mais, je le mène chez lui,
ou , je l'emmène , dans un sens absolu.
Emotter 5 émonder. Emotter signifie, en français,
briser les mottes.
Emourger ( s' ) , s'animer , se réveiller : allons ,
émourge-toi ; du latin emergo , je me lève, je
sors d'où j'étais plongé. Le mourget est un
vent de notre lac qui se lève brusquement.
JEmoustiller , exciter , aiguillonner : // a besoin
d'être un peu émoustillé. J.-J. Rousseau fait
usage de ce verbe , et Mercier en réclame
l'adoption.
Emparer , soutenir le pari de quelqu'un : je pous
emparerais bien; j^ emparerais bien la ga-*
geure.
'SMPkKK^: prendre de I^emparre^ c'est-à-dire du
champ , de la marge. En espagnol , amparo
avantage.
IEmpatoufler , couvrir , salir : je ne pçux le
prendre^ j^ai les mains tout empatoujlèes. Ea
roman , empantoujlè , enveloppé.
Cy n'entrez pas hypocrites , bigots ,
yieuJs matâgots , marmiteux boursouflés ,
Haires, cagots, capharts empantouflés.
( Rabelais. )
74 CLOSSAIRE
Empêcher ( lui ) , dîtes lempécher. Je lui en em-
pêcherai bien ; je lui ai empêché d^y aller.
Empléter , n'est pas français ; il faut absolument:
faire emplette.
Empois, doit être masculin ; ne dites donc pas
at^ez-^ous de ta bonne empois ?
Empoisonner : cous empoisonnez la fumée ; cette
chambre empoisonne la pipe ^ sont des phrases
vicieuses.
En, se construit souvent d'une manière défectueuse*
Ainsi , par exemple ,
au lieu de : dites :
Ils s'en sont allës*
Laiss«z-le s'en aller;
Il s'en est retourné*
Ils se sont en allés;
Ltaissez-le en aller»
Il s* est f enfourné ;
Il s* en est r*entourné ;
n s'est sauvé*
Se r'ençenirj s'en r*enifenir; S'en revenir.
Ne dites pas non plus :
Celte essence fait en aller les taches , maïs ,
cette essence ôte les taches , etc. ; car en aller
ne peut se passer du pronom personnel. Enfin
ces phrases-ci sont vicieuses : en ayant une
bonne conduite , en étant sage y vous prospé'^
rerez ; car être et at^oir ne prennent pas de-
vant eux la préposition en.
En campagne , pour , à la campagne : ea
GENEVOIS. 75
campagne , ne doit se dire qu'en parlant da
mouvement des troupes. J.-J. Rousseau a fait
cette faute dans son Emile , et Deliile a dit,
en parlant de Montaigne ;
Heureux ou malheureux , à la ville , en campagne ,
Que son livre charmant toujours vous accompagne.
( Imagin, , chant VI. )
En ville 5 pour à la ville : êtes-s^ous rentré en saille?
Etre en ville , c'est, n'être pas chez soi. Etre à
la ville 9 c'est , n'être pas à la campagne.
Encabourner ( s' ) , se tenir renfermé , caché : //
est resté tout le jour encabourné chez lui ;
enfermé dans sa cabourne. En celtique , cab ,
enveloppe, logement, d'où cabane, cabinet,
etc. Cabourne , en roman , capuchon de reli-
gieux. Neufchâtelois et languedocien.
Encoche , coche , entaillure. Encoche ne se dit
qu'en terme de serrurerie.
Encouble, obstacle , empêchement. En Provence,
encoublos , entraves.
Encoubler , gêner , embarrasser. En roman ,
accoubler , attacher les jambes d'un cheval ;
en patois vaudois, encobia.
Encre , n'est pas masculin ; dites , de la bonne
encre.
Encre à la Chine j dites , encre de Chine.
76 GLOSSAIRE
£ncroire , est un barbarisme , il faut , accroire*
En languedocien cncrèyre.
Encrotter , enterrer un animal. Roman , croi ;
bas-latîn , crotum , creux , fossé.
Enx)0L0RI, endolorie, est un mot nouveau,
introduit par l'auteur d'Emile. Gattel et De
Wailly l'indiquent dans leurs dictionnaires,
mais on ne le trouve pas dans celui de l'Aca-
démie.
Énfantiau , qui fait des enfantillages ; comiption
du vieux mot enfanteau.
Enfarée : // est s^enu la bouche cnfarée , niap-^
prendre que... ; il faut dire , enfarinée.
Enfatter, s'enfiler, se cacher : terme emprunté
du patois de la campagne : // s* est enfatté dans
ce trou j dans cette ^ fente. Fatta^ en patois,
une poche. (Voyez l'origine de ce mot , à la
suite des observations sur les noms de lieux.)
Enflamation, inflammation.
Enfle , pour enflé. C'est une locution languedo-
cienne et gasconne , ainsi que gonjle , trempe y
etc. Montaigne dit dans ses Essais :
« Ce Ciel de lict tout enfle d'or et de perles , n'a
aucune yerlu ù rappaiser les trenchées d'une verte cho^
lique. n^
GENEVOIS. 77
Enfonce, enfoncement : // demeure dans une
certaine enfonce.
Englaudiner, enjôler, duper.
Englué ; nom donné pendant la révolution aux
plébéiens attaches à l'Aristocratie : c^cst un
bon englué , c^est du Ion glu*
Engorgeler 9 mettre par force un aliment dans la
gorge. En roman , gor guetter.
Engrainge j engraingé , chagriné , fâché. En
roman , engraigner , se fâcher ( Voyea
grainge. )
Si rire jalousie , engraigne ,
Elle est moult fière et moult grifaine.
( Roman dé lu Rose, )
En<;ueuser , tromper , emboiser.
Enierler ( s' ) , s'éreinter : /e me suis énierlè
après cet ouçagé. Un latiniste dérive ce verbe
de la préposition privative e ^ et de nerio ,
force , puissance.
Enivrer , enorgueillir ; prononcez an-nivrer ,
an-norgueillir.
Ennosser ( s' ) , s^embarrasser le gosier en man-
geant , s^engouer : je me suis ennossé en man^
géant , en bui^ant trop f^tte. En roman ,
s^ ennosser , s^éosser ^ s'étrangler : je suis
é nos se j hœret os faucibus.
7B GLOSSAIRE
EnrauFer , salir , couvrir d'ordures. Rqffée en
roman, croûte de gale.
Enroidi , (prononcez enridî)^ roidî x je me sens
tout cnroidL
Enter des bas; il est mieux dédire, remonter dés
bas.
Entrecot, ruelle formée par les échoppes qui
bordent les rues basses : traverser un entrecôte
Envers , anvers , clou , furoncle.
Environ ; nous étions ens^iron deux ou trois cents ^
est un pléonasme ; il faut dire : nous étions
deux à trois cents , ou , nous étions environ
trois cents.
Epargne, bine t : mettez la chandelle sur P épargne.
Epinaché , échevelé.
Epinards : de bonnes épinards ; il faut le masculiui
Epingoler , déboucher la luinière d'une arme à
feu , avec une épinglette.
Epingoloir , épinglette.
Epion, espion.
Episode ( une ) , un épisode. M. Sismondi et le
traducteur genevois du Cours de littérature
dramatique de Schlegel, ont fait ce mot
féminin.
GENEVOIS. 79
Epoulallier , épouvanter : // est venu tout èpou-
lallié ni apprendre que... ; du patois polaillej
une poule, parce que cet animal sWraie
aisément.
Epoussoir ( un ) , une époussette.
Epoux, épouse, fiancé , fiancée. Dans ce sens,
il faut nécessairement dire : futur époux.
Epuisette, écope, ustensile pour ôterFeau d'un
bateau ; en français , sorte de filet pour les
oiseaux.
Epuisoirs ( LES ) , escaliers en bois , pratiqués sur
le Rhône pour puiser de l'eau.
Eragnée , araignée. ( Voyez aragne. )
Ereinte : il y allait â toute éreinte ; de toutes ses
éreintes , c'est-à-dire de toutes ses forces.
Locution dauphinoise.
Erésipèle , n'est plus en usage ; il faut érysîpèle.
En 1753 , Voltaire écrivait encore erésipèle.
Erinières (les), lumbago, douleur de reins,
courbature. A Lyon enréinières.
Errière ( en ) , en arrrière ; parisien populaire.
Erteuil , ARTEUiL , orteil.
EsCANDALE, pour scaudale , est du vieux français.
Escient, ne doit s'employer qu'avec la particule ^i;
fa^'e quelque chose à bon escient \ mais nous
/
8o GLOSSAIIlË
disons : i^ous avez bien peu d^ escient; la derit
d'escient.
Esclandre (une) , un esclandre.
ESCORMANCHER (s'), s'escrimer , Se tourmenter:
je me suis escormanché après cela , sans poi^
s^oir en venir à bout.
EscÔTE , écoute , et en vieux français escoute ,
terme de batelier ; corde qui sert à diriger la
voile : tirez Pescôte.
EsPADRON , ESPADRONNER ; dites espadon 5 espa-
donner, en supprimant IV. Lyonnais et pari-
sien populaire.
ESPICERIES, a vieilli ; Ton n'écrit plus que épiceries.
EsQUELETTÊ , pour squelette , est du vieux français
EssouhDELER , assourdir.
EssouRER ( s' ) , sortir, prendre l'air. En français,
s'essorer, prendre l'essor; essorer, exposera
l'air pour sécher.
ESTATUE , pour statue , est du vieux français. Les
Gascons et les Provençaux font encore un
usage assez fréquent de cette manière d'écrire
et de prononcer.
Estomac ( une ) , dites , un estomac , et ne faites
pas sentir le c.
EsTOMACHiQUE , pour Stomachique.
EsTRiNGOLER ; le diable fcstringole ! probablement
de strangulare ^ étrangler, qu'on écrivait
autrefois estrangler, Etagërb
GENEVOIS. 8r
CAGÉaç , tablette, rayon : les étagères d^une
bibliothèque.
FARTIR (s') 5 s'étendre, tomber tout de son long,
de stratus^ renversé.
PATS : être dans tous ses états , c'est-à-dire , être
tourmenté de crainte. On dit aussi d*une ser-
vante qui a quitté la i^este pour la robe : elle a
pris les états.
FENAILLE , tenaille.
riRE, sorte de gaffe , grande perche ferréç pour
conduire les barques : aller à l^ étire.
rONNER ; // m'étonne que...» est un barbarisme ;
dites , je m'étonne que.
FRE ; dans le discours soutenu , le prétérit indé-
fini de ce verbe ne peut remplacer celui du
verbe aller. Je fus , pour j'allai , n'est bon
que dans la conversation familière. Ils étions ,
ils avions sont des solécismçs communs parmi
le bas peuple.
TRIEU, étri€r.
VALANCHE, avalanche.
i^EiLLON , soufflet , momifie ; â Neufchâtel ,
réveillon.
i^ENTAiRE , inventaire ; évent^îre est un terme d^
vannier.
^TER: pour vous éi^iter la peine.... ^ est une
6
85 CLOSSAÏRE
mauvaise locution ; dites : p6ur vous ëpàrgneî
la peine.
ÎEvouATER , grapiller.
£x£MPLE (un) : ce mot doit être féminin quand
i! s'agit d'écritures : les belles exemples de
ce maître écrivain.
£XCUSÊ : je vous demande txcUse^ selon quel-
ques grammairiens , est un galimathias ; ils
veulent qu'on dise : je vous demande pardon^
ou , je vous prie de m'excuser ; cependant
l'Académie et de Wailly disent : demander
excuse 5 terme de tiviKté , pour réclameif
l'indulgence.
ËXORDE ( UNE ) , un exorde.
Expédier ( s' ) , se dépêcher, se hâter :/V mii
w? expédier ; aHons^ cxpédiez-yous». Ce verbe
ne peut être employé au réfléchi.
Exprès : je ne V ai pas fait par exprès ; supprimez^
par. Lyonnais.
ExTRAVAGUÉ , EXTRAVAGUÉE, extravagant, extra-
vagante : // court comme un extra\^aguéi
' > ^» >»^4*l^<K^^^
GENEVOIS» §3
F.
jFalet; nous appelons cheval falet ^ celui dont lé
poil est mêlé de blanc , de gris et de bai. Il
faut dire : cheval rouan.
Faminer, avoir une faim excessive.
Fantôme ( une ) , sotte , ridicule \ folle : sa fanr-
tômc de femme..: Elle est toujours misé
comme une fantôme.
Fantômerie , enfantillage, billevesée.
Fara , fera , poisson de notre lac.
Fahate , femme qui se plait à marchander , qui
est de mauvaise foi : je n^aime pas avoir
à faire avec elle , ' c^est une farate.
Faraud , fringant, pimpant. Parisien populaire.
Farb ALA , falbala. Lyonnais.
Farce, farceur, drôle , bouffon : ytf<? vous êtes
farce! Parisien populaire.
Farcement, farce, choux farci avec des épinards ,
des châtaignes et des raisins secs. Dans la
Suisse française , on dit un f arçon. En Lan-
guedoc , façun.
Farçonettes , laitues farcies.
Farette ; faire ses farettes , réussir ^ faire biçi^
ses affaires.
Fascine , fagot , falourde. Ce mot ne s'emploie
^4 CWSSAikE
ordinairement que comme terme du g^iue.
Cependant J.-J. Rousseau dit Jûscmc^ dans le
sens de fagot.
FaViole, fAViDLON; haricot, fèVe de haricots <
iiî/i? la soup^ aux f (violons , -des façiole^ à
bouquet. En cehique,ytf^-; en xovaaiXL^faviau^
faviou; en languedocien, yî/^/bowj/ en dau*
chinois , Jiagcole ; à Lyon , Jiajoule.
Faviole, ^-AViotJLE, Tsotte , simple, crédule. En
xoixi^w^ f as? elles ^ contes en l'air; d'où est forme
fa^:>iole 5 celui qui dit ou qui croit des conte*
en l'air. En italien ,yi^^//ûfn? conter.
Faute, est mal dit «dans le sens -de besoin, nécessinî
natureUeé
Fa Y ace, Faye, femme siqguUère, ridicule : ^//^
est un peu fayace; àe/aie, en vieux français,-
une fée \fayerie^ sortilège.
Fayard, hêtre. En celtique j/^ri? >• en bas-latin^
faya; en vieux itdjïq^s^favard* Fayard est
t . indiqué par GatteL
Félin ; au figuré , les entrailles , le fiel : ils se
mangeaient le félin , c'est-à-dire , ils se dis^
putaient vivement. Probablement du mot
latin /^/, le fiel.
ÏÉMELiN , frêle, délicat ,.qui a un tempérament de
femme.
Fener , faner. Fenaison, se dit du temps qvl Toil
GENEVOIS. 85
ronpo les foins, et de racLÎon même; fanaîsQp^
suulemenl du temps où l'on fane*
î'jFLNictîLES, follicules de séné. r
Fenière ( UNE ) , un fenil , ( on mouille 17. )
Lyonnais.
îfERMENTE, ferrure : la fermente d^un buffet.
Fermature , fermeture.
EzRRATAiLLE , ferraille.
yERRETiER, MARCHAND FERTIER , ferronief.Fer-
retier signifie un marteau de maréchal, et
ferti^r yi'est pas français. A Lyon , ferratier-y,
FerRON, sorte de getit traîneau à l'usage des
enfans. Ferron , en français , signifie un mar--
chand de fer en barres.
ÇiCELLE, de mauvaise foi,^ fripon : il est un. peu
ficelle. Parisien populaire.
JFlDÉs , vermicelle ( prononcez vcrmichelle ), En
génois , fidei ; çn languedocien , fidéous ;
formé propablement de fides , cordes d'ins-^
tnunenr.
FiGâcE, fouace, sorte de galette; et au fijguré, une»
grosse servante. En roman ^fougasse} enbas-^
. latin , fogassa ; en languedocien , fougassa ^
en italien , focaccia.
Fige AU, penaud, dupé;
FiGUETTE , fiole , flacon.
^Py^AGRAi^E , filîgranç : owrçgfi enfila^am^
à
^S GLOSSAIRE
FiLLERET , damoiseau, qui aime les filles, les
demoiselles.
Filleules , œilletons : des filleules d^artichauU
Terme dauphinois. Galtel dit : filles d'arti-
chaut»
FlON : avoir lefion^ c'est-à-dire avoir de Tëlégance,
de la tournure. Lyonnais.
FiOULER, boire, ivrogner; terme neufchâtelois»
En dauphinois ^fioula / terme forme du roman
fioler.
Fixer ; l'Académie permet bien qu'on dise : fixer
ses regards sur quelqu'un , mais non point ,
fixer quelqi^un. Voltaire s'ëlève aussi contre
cette manière de parler , parce qu'elle prête à
l'ëquivoque ; il ajoute qu'elle fut introduite à
Paris par des Gascons. Quelques-uns de nos
grands écrivains en ont cependant fait usage ^
nous lisons dans Delille :
Tous les deux interdits le fixent tristement. . .. • •
Il le fixe long-temps dans un morne repos.
Et J.-J. Rousseau a dit , en parlant des Parisiennes :
S*il reste dans leur ton ^elque grâce de leur sexe^
leur manière intrépide et curieuse de fixer les gens achève
de les éclipser.
Flairer; flairer , estiactif, et fleurer j est neutre»
GENEVOIS.. 87
Dltos : ûairez cette jonquille ; et, cette jonquille
fleure bon. II ne fleure pas comme baume.
LAMBOISE 5 fraoïboise ; lyonnais. En provençal ,
Jlamboiso.
LAMMER, flamber : ce feu ne i^eut pas Jtammer».
En provençal ,^âr/72/zr.
oaNER, appliquée , sangler ijlàner un èveillon ;
se flâner un verre de i^in sur P estomac ^ sur
la conscience*
LAR 5 odeur , vapeur : leflar du rôti; U ^Unt un
flar de cette allée. En patois neufchâtelois,
Jiar; flair ^ en langue romane, a la même
signification ; à Lyon , flat , du \^\mfl^tus ;
mais le fl.air, eix français, ne se dit qpe de
l'odorat du chien ; en celtique ,^(^^7-, mauvaise^
pdeur.
.ATIBOLER , flatter, cajoler : (fest un petit flati-^
hoUur.
.ÈRpN , enfant gâté, petit pleureur.
.ÈRONER , gâter un enfant, le dorloter : sefair^
flèroner. Du latin ^<^^^ , pleurer.
.jEURiER, drap .qu'on étend sous la table pendant
le repas : secouer lefleurier.
•ON , fl^n , sorte de tarte.
us ( DES ) , quelquefois : il^ a 4^s fois que jeh
rn^ejmuie.^
é8 GLOSSAÏftE
FolACHE, femme singulière , bizarre : elté est un
peu folache. Terminaison empruntée de l'ita-
lien. Nous disons aussi, en parlant d'un homiAe
à singularités ; c^est un folâtre. Ce terme,
en France, signifie qui aime à badiner, à jouer.
Ï'OND, dans le sens de bien, terre, héritage, prend
toujours \a\s i
Jean s*en alla , comme il ^taif venu ^
Mangeamf soïi fotids après son revenu.
■
Écrirez aussi fonds de science, fonds d'esprit f
etc. , mais fonts-baptismaux , àe fons , fontisi
Ï'ONDRAILLON , effondrilles, restes, fond de pot.
FoRCHETTE, fourchette*
FossoiR, FOUSSOIR, houe , hoyau; dites aussi
f ossoy er , et nonfoussoyer*
Fouette , sorte de ligne : pêcher à la fouette.
Î'OUINER , fureter : // i^a toujours fouinant pûrtouU
Ce verbe signifie aussi s'en aller , décamper ;
dans ce sens , il vient de la langue romane,
et Vadé en a fait usage.
Fouft : faire au four , commander au four , c'esf-
à-dire , faire le pain , retenir place au four.
Fourneau , poêle : un fourneau de catelles. Fouf^
neau ne se dit que par rapport aux art^î
fourneau d'orfèvre , de chimiste , etc*
CÉNEVOÏS. %§ ^
itifeKË , tét , taie d'oreiller : ôtez la fourre de ce
coissin.
lAiDiEU ( LA ) , petite bise assez semblable au
Èèchard ( Voyez ce mot ).
lAis (être), être dans Terabarras : nous çoilà
frais ! Locution italienne : star fresco. Elle
est ancienne, car on la trouve dansTliistorieh
Paul Jove. Cette manière de s'exprimer esl
très connue eil France. ■
EiANCHiPANE , frangipane ; du nom de rînventéitr
• FrangipdnL Parisien populaire. '
ElEGALON , grosse bùclie ronde : une douzaine de
fregalons.é
EiELOQUE , boutade , caprice : il lui a pris tout à
coup une f reloque.*..
[lEPPE 5 frette , lien de fer qui retient le moyeu
de la roue.
iESiLLON, troène , arbrisseau qui porte de petites
grappes noires.
MCASSER , avoir très-chaud : touchez mes mains ^
jefricasse; ilfricasse dans ce jardin.
EIICOT5 ragoût, repas, iesûn : pour un florin de
fricot^ un grand fricot. Parisien et lyonn ais
populaires.
MCOTER, se régaler, faire bombance.
fllGOUSSE , cuisine : elle entend bien lafrigousse ) <
c^ est une bonne frigousseuse. Terme daiiplii-
^ GLOSSAIRE
noîs. En celtique , Jrigassa , frire ; en latiit;^
/'''go-
rRiLJF.ux, dites, frileux.
ynisoN ( UN ) , boucle dç cl^veux fr^sëe. Eu prcK
xiii^c^iyfrisoun.
y ROJ ï) ( t-A ) , le froid : en4urer lafroid^
yROjSvU^RE , fressure.
^RO^^LER ( SE ) , se frôleç.
Froumilière, fouriailière. En (oman ^fromilière^
^X fromi y une fourpii.
Fruitière, laiterîç, lieu où l'on fait le fromage.^
XJne fruitière , en bon français , est une mar-
chande dç fruits , et fruiterie se dit du lieu
Qii Ton g^irde les fruits.
PVMET , fumerpn : H y a un fuip,et dans cotre
çhauffe-pied*
yVRE ET MESURE ( à ) ; il faut dire : au ftur et à
ijnesure, ou bien, d^s le style familier , à
|ur et à. mesure.
y^JSTE , futaille. En roman , jksta ; en ba^-Iatin^^
fustallum; ^ Lyon, une fûte. La racine
celtique yi/j^/. signifie bois, d'où ftit et futaille^'
En bon français fuste est une sorte de nayirç..
■- j > o > >i{ )>?H^^yr
GENEVOIS. I^î
G-
ABEGIE , tracasserie y imbroglio ; terme comiû
en France.
lDIN , layette ijinre le gadin d^un enfant.
lDROUILLë , mauvaise sauce , mauvaise boisson :
ce n^est <]ue de la gadronille. Qadoue , en
français , matière fécale. Gargouille , endroit
par où l'eau sort d'une gouttière.
^DROUILLER, se dit des enfans qui tripotent avec
de l'eau : quel gadrouillage faites-çous là ?
Mot formé de gargouiller, barboter dans l'eau.
A Lyon , gabouiller.
lFOUILLER , tacher , gâter avec de Peau sale. Eii
provençal , gafouillar; en dauphinois , ga^
touiller.
lGére , fripière.
.GNER à son avantage , pléonasme.
lGUI, une grosse femme, gaie et jolie. Eii
faisant ce mot synonyme de coureuse , nous
lui donnons une fausse acception.
lLAVARDE , petite fille qui aime à courir avec leà
petits garçons , à en imiter les manières : c^est
une petite galavarde ; elle ne se plaît cju^à
galavarder. En roman , galavard^ gros réjoui ,
sans-souci; en espagnol, gala^^ardo^ vaurien^
polisson. En Lîoiguedoc et en Provence, ei
terme a Tacception de goulu , goinfre.
(j AL£TT£ y filoselle : des bas de galette ; du patoi
milaBais , galette y cocon de yer à soie.
Ç^ALiAUFRE y gouliafre. Galiaufrer , manger ei
gauliafire, c'est-rà-<iire avidemei^t et mal-
propret^eott.. f^n roman , galifre.
•
• ... De yoii^ ainsi ce grand galifre
Danser aux orgues et aux pifres.
{In Daupliiné , galiai^e. On dît aussi , dam
cette province , fièvre galifarde pour faim
\ ç£U»ine. En italien, gdgliqffo yXMàft y vilain;
■ g^gliàffa salope.
! Gal>maufré£ , galimafrëe^
\ ^AMACiiES, guêtres. Ce terme n'^st indiqué oi pai
,' l'Académie , ni par de Wailly ; mais on le
I prouve dans Richelet , dans, Boiste j ainsi qud
dans Gattel. En italien , gamasfiie ; en alle-
mand , kamaschen; en Languedoc, garamà^
çhas. Ménage dérivç ce mot d,e TArabe,
giarmuk , chausses.
Gambarder , gambader. En roman , gambarde^
pour gambades.
Gamber , enjamber : gamber un ruisseau.
if '> Gambion , Gambirolet ^ bancroche. Ea ii^en,^
gamba la jambe.
&A.KDIN, tapage, scandale : //y aura du gandirt^
En celtique, gads^yn , choc , batterie.
Gaisif , canif. Ménage écrit ganif , du celtisque ^
ganwcd.
Gandoisës, fleurettes 9 sometles^ I^yonnais. ËA
provençal ^ gandoiso.
Ganganner ( se ) , se suspendre , - grimper poirf
aveindre quelque chose : rûallez pas s^ouk
ganganner là haut.
G\NGUILLER , pendre, suspendre : seganguiUer à
la fenêtre*
GanguilLes , lambeaux , gueniUes : cette robe esi
tout en ganguilles.
GâPER, trouer^ arpenter«
GâpiAN , GAB£LOU,|;abeIeur, préposé aux douane.
En provençal et en languedocien , gahian ; eA
bourguignon, gaibelou; en roman, gabloux*
Garauder , manier brusquement , maltraiter : ne
lui donnez pas €et enfant à garauder. En
celtique, gara ^ gan^f^au^ rude, âpre, cruel;
de là le mot français lovp-tgarou , plutôt que
<ie loup ^nt il faut se garer ^ comme dit
Gattel. En français , galvauder , maltraiter de
paroles.
»ARAUDE, mauvaise poupée, et liussi , fille de joie»
En roman , caraulde , vieille sorcière.
IRDE : jprencz ^ardç de ne pas 4(^mheri ^^^
.r . -
/
94 GLOSSAmK
précisément le contraire de ce qu'on veut dire
prenez garde de tomber y gardez-vous d
tomber.
Garderobe , armoire : un garderohe en noyer. E
français , et au féminin , cabinet destiné
renfermer des bardes, tablier de femme, lie
où t'on met la chaise percée.
Gargataine , gorge , gosier. En celtique , gar
gadcn; en roman, gargette; eu italien
gargatày en Languedoc, gargatàt^ etc.
Gargoter , gargouiller , barboter. En provençal
gargoutar ; en roman , gargotter. Ce termi
sIgniQe, eu français , hanter les gargotes.
Garneçon , basse viande, réjouissance.
Garnissaire, gamisaire.
GasejMATE , casemate.
Gatillon , détente.
i Gattes ( LES ) , récole buissonière : toute la class^
a fait les gattes* En anglais, to gad^ courir
vagabonder.
Gauffre ( un ) , une gauflTre.
Gauler ( se ) , se croiter , se salir. En grec
gaulos , sentine. ( Voyez gouille. )
Gel , gelée. Gel est un mot purement celtique.
Genillè , certain mauvais goût que contracte une
> ' volaille : ce poulet a un goût de genillè. Dans
\ quelques parties de la Suisse romane , ^^
nelié signifie coq.
I
GENEVOIS. 5^3
f&feilANiUiMf. Les Français pronoiïtent gèranibm^ d
de même tous les mots empruntés du ïalin \
cfomme factum, maximum, quantum, Té
' Deum; mais peut-être ne renconlrent41s pas
mieux la véritable prononciation latine que les
Genevois qui âisenlfactoum , maximoum^ etc.
*GÉR0LE, chervis, racine potagère. Gattel dit qu'oA
rappelle aussi gyrole.
tjlCLÉE , jaillissement. Terme dauphittois. En pro-
vençal, giscle; enXtav^xx^àocïen^ gisclàdit.
Siffle, soufflet, morniffle. Terme connu cA
France. Enprovençal,.^/^(9, du roman.^^/^^
les joues.
tiiGNER, guignei'^
XiiLLOTiNER : faire le gillckîii^ jouer, badiner^
faire le giHe.
tiiRADE, julienne, plante Insannuelle à fleiifs
cruciformes.
tiiNGEOLET , gingttet : un habit girigeolet.
^INGUER, jouer, folâtrer, du roman jyvgucr%,
qui a la même signification.
'GissANT , gisant.
'GisiEii , gézier. Parisien populaire.
GUÉNE , faire glène , faire rafle , enlever ; term^
d'écolier : formé du vieux ïrançais , faire
glennc ^ glaner.
<iLiN-GLiN , terme enfantin , qui signifie le iHHÎk
doigt.
i^
■ -V- •'
96 GLOSSAIRE
Glisse , glissoire. En français , certain pas de^
d^nse. A Lyon glissière.
Çlu ( du ) , de la glu.
QoAS£T , petit couteau, mëchant couteau, du latin
gacsum j gaesa , arme tranchante.
«... Duo puisque Alpina corruscant
Gaesa manu, ( Virg. )
En bas-latin , guaso , une serpe ; en roman ,
goiz^ sorte d'epée ; en bourguignon, goùisàj
une serpette ; en Touraine , gouet. Rabelais
dit:
A beaux gouets qui sont petits demi-couteaux dont les
enfans de notre pays cernent les noix.
pans certaines parties de la Savoie, les paysans
se servent, pour la tonte des arbres, d'un
instrument qu'ils nomment goy^ goyarde , et
pour tailler la vigne , d'un plus petit , appelé
goyet. Les Allobroges étaient surnomine's
gœsates^ df leurs longs javelots. Bochat donne
la même origine au nom du pays de Gessenai;
on peut aussi le dériver de gœsos , gasi^
hommes forts, vaillans : car tels sont les habi-
lans de cette vallée. En patois de la Franche-
Comté , gesse signifie encore force.
GODBOU
DROK 9 goudron; Godron est un terme d^orfèvre
et de modisteé
FFETTE : main goffette , grassette , potelëe.
GNES ( FAIRE DES ) , des compUiûens, des façons.
GUAN , sot, lourdaud. GoganM^ en celtique, est
une injure qui reçoit quantité d^acceptions.
GUINETTES : dire des gôguinettes , dire la gô^
guinette , tenir des propos gaillards. £n vieux
français , goguenette.
>LÉE , goulëe , gorgée.
>LET , goulot : le golet d*un pot. Terme roman.
^NFLE, bulle , vessie , cloche : faire des gonfles
avec du savon ; avoir des gonfles dans la^,
maiUm
)NFLE, gonflé.
)KGONN£R , bougonner , murmurer. Lyonnais et
dauphinois. En grec , gonguzô , murmurer.
3NVER , couver : ce feu agonvé toute la nuit; il
gonve une maladie.
3TTE , mauvais ouvrage , mauvaise marchandise :
c^est de la gotte , c'est-à-dire de la drogue.
OUGNEAUX , vieux chiffons, mauvais linge.
OUGNIFARDE, coureuse, femme de mauvaise
mine.
OUILLARD, GOUILLARDE, friand. Goliard est ud
terme roman, qui signifie aussi vaurien , méchant*
7
98 GU)SSAIRB
EiSïh^s-hldn^goIùiriiuSy ribaud» libertin, et
gouliart^ gouliard en vieiu français.
Tenir la manière que aucuns gonliardes et mauvaises
font est cliemin damna ble,
GouiLLARDiSESy friandises. En lomssijgouiliardise^
débauche ; goliardie , fausseté , tromperie.
CouiLLE , eau sale et boueuse , pietite mare. Terme
dauphinois et bourguignon. En Franche*
Comté , gouillct. Racine celtique gouell y
cessation , repos , d'où est venu gouil , goel^
eau dormante , boue.
Gourer, tromper; du français goure ^ drogue
falsifiée.
GouRLLE (une) (//mouillées), cep de vigne
arraché. Terme nural.
Gourmand, friand.
GrOURMANDiSE , friandise ; plutôt avidité, intempé-
rance , que sensualité ; et J.-J. Rousseau a
bien dit x j'étais plus sensuel que gourmand.
La vraie acception de ce mot est conforme à
son origine celtique, gourmandiz ^ avidité;
gourmant ^ ^yvS^.
Gouverne , règle , terme commercial • : je pous
dirai pout çQtre gûuifernc....
Grabeau, gr^box^ censure, examen; graboteR}
îGÉNEVOIS. 99
censurer , etc. En vieux français, grabeler ,
examiner, ^kicher. Gattel dit gril)eau, cri-
bhires , fragmens de drogues. En celtique ,
graboty léger, moindre en soa espèce;
grabottan , grain rejeté par le van»
RAFIONSE , ëgratigner. En roman , égrafigner ;
en provençal, grajignar ; «i gallois , j^^gr^-
finio.
aAiLETTË , sorte de terrine pour réchauffer les
ragoûts. En celtique , graiihen , restes d un
repas ; d'où est venu le mot français graillon*
aAiLËT, petit plat d'étain, donné pour pri^^
lorsqu'on tire au fusiL
ElAissE , réprimande , semonce.
EiAMON , gramen , chiendent : boire sur U gra^
mon.
EiANGËR, métayer : mettre sa campagne en
GRANGËAOE , c'est-à^-dire la faire valoir par ua
métayer.
iATE-tOTON , ouvrier horloger.
EiATON , aspérité sur le papier, sur le terrain : ma
boule a rencontré nngraton.
lATUiSE , râpe. En roman , gratuse.
itAVATE, cravate.
lÈBE ( UNE ) , un grèbe.
lEBOLER , greloter , transir de froid : // était tout
grebolantm
lOO GLOSSAIRE
GreFfion j cerise. En dauphinois , grqffion ; en
italien , grqffioni des J>igarreaiix« Racine
celtique , gra , incision ; delà greffe , etc.
Gremolion , grumeau.
Grenouille , argent , trésor ^ magot : il a décampé
avec la grenouille. Terme connu dans quel*
ques provinces.
Greube y tuf dont <m se sert pour nettoyer la
vaisselle.
Greubon y sédiment de lard fondu. Patois de Neuf*
châtel. En languedocien , gràouHous.
Greuler , trembler de froid : il greule lajièvre;
greuler un arbre ^ le secouer. En italien,
crollàrcj secouer; en Tom2Jïy4roller j^^rouUe^
secousse , et gruler y greloter.
Grèze , Grèse : soie grèse ; dites , grège.
Grille , cheville du pied.
Grillet y grillon , insecte , gryllus. Lyonnais.
Grimpion , grimpereau ^ Silta europœa , oiseaiu
Gringalet , fluet , de mauvaise mine En roman ^
ce mot se dit d'un mauvais cheval.
Gringe , de mauvaise humeur , chagrin. En honr^
^x^ouygrairigne. En franc-comtois, ^r^/2««
Du celtique graingian , murmurer , gronder,
d'où s'est formé le mot allemand greincn^
gronder.
)&ringueniaul£ 9 gringuenaude.
1
GENEVOIS. i-of
IISPILLER, friponner.
ROLLE , savate , mauvais soulier : je rûaî que des
grolles ; sec comme de la grolle. Terme
gascon^ dauphinois et lyonnais ; en Langue-
doc y groûlla ;: en langiie romane , groulier ^
savetier.
iiONDÉE 9 gronderie.
Fios-FORT , grande absynthe.
lUÊRE , gruyère : fromage de Gruère.
ElUER , monder \ faire gruer de P avoine.
aus , gruau , du gruau : de la soupe auar grus r
sorte de laitage : une hotte de grus. Gru est
du vieux français; en Champagne, gru se dit
encore pour son ; bas-latin, grus ^ gruellumr;
allemand, grutze. Racine celtiijue, gru^ arbre,
fruit ; delà Gruyère.
UENâpiN , polisson , bandit.
JETES, guêtres. Lyonnais, Languedocien ^ guétasr
UEUSARD , gueux , coquin.
UICHE : tirer la guiche ; tirer ta jambe , marcher
avec peine.
UIGNAUCHE, femme de mauvaise façon-, méchante
poupëe.
UïGNONANT : c^est guignognantj c'est afvoir d!ii
guignon..
LJiLLâME: un grand guillâme y un grand flandrin^
UILLE , gris , à demi-ivre. En français ou dit guil-
leret, gai ;, éveillé.^
Ï0% CLOSsAiftK
GuiLLEMETTE ( EN ) , en pile, Fun sur Tautre t eêi
libres çont tomber^ ils sont en guillemctte.
GuiLLERl, courir leguilleri; dites : le guilledou*
Tenue coimu en Dauphinë ainsi qu'en d^autres
provinces. On prëtend qpi^il vient des trois
frères Guilleri, gentilshonunes bretons qui)
après les guerres de la Ligue , bâtirent un fort
dans le Poitou, et de là couraient le pays pour
brigander, poussant leurs excursions jusqu'aux
portes de Lyon. En français, le guilleri signifie
le chant du moineau.
GuiLLOK , broche , fausset : mêtire le guillon à m
tonneau; guillofUier im tonneaiu
GuiNCHER, loucher, regarder de travers : il est m
peu guinche. Ce verbe est employé dans les
anciens fabliaux, pour pencher, détourner*
GuiNDRE , dévidoir. £n iVaixevLygttindolo. Richelet
rindique dans ce sens. Â Lyon, sorte de
métier pour les soies : une mécanique â
plusieurs guindres.
GuiNGOiNE ( DE ) ; dites de guinguois : // marche
tout de guingoine ; cet habit va de guingoine^
Guise , gueuse : tuyau de guise.
Gy , gypse , plâtre. Gipier , plâtrier. Gipjeb^
oissER , plâtrer , enduire de gypse*
GENEVOIS.. Iia5
H.
Harpion, harpon (Ji aspiré ).
Harpionner , harponner ( idem )♦
Herbe aux pois , sarriette*
Herbolannes 9 herbes mëdicinales.
Heure : est-ce (fi^une heure ont sonné ? barhansme*.
'■ Cependant la Grammaire de3 grammaires^
permet de dire : vers les une heure.
HiRESSON , hérisson. En roman , iresson.
Horloger, verbe actif, ennoyer, rabâcher.
Hortensia, est féminin ; ne dites pas; z^ bel hor^
tensia. Gommerson, après avoir découvert
cette plante , en fit hommage à Hortense Le
Pàute, femme d'un célèbre horloger; telle est
l'origine dé son' nom ; Gattel fait erreur e»
disstnt qirtl vient d'Hortense , reine de Hot
landes on Sa i^tin hortensis.
Huile : huile d^olifjiri; dites ; fauil^ d'olives fine#.
{iUTiNS, vigne élevée eotm d^UK arbrisseaux;,
altération de hautains , terme qui^ dans quel-^
ques provinces, désigne le même objet. Cep^
hautains ; il pesait qu'autrefois on faisait usage
de cet adjectif au prc^re comme au figuré.
Ces humeurs transcendantes m'effilaient comme les lieuat
Ikautaias et inaccessibles.. ( Moim-taigne. )
Ûoi GLOSSAIRE
Nous allons signaler ici plusieurs mots dont U
doit être aspire , et que Ton prononce mal :
Hâbleur ; nous disons un rûahlewr.
Hache;
Haie;
Haïr;
Haleter ;
Hallebarde ;
Hameau;
Hanneton ;
Haquenée ;
Harangue ;
Harasser;
Harceler ;
Hardi ;
Hardiesse ;
Harengs;
prétez-moï tache,
autour des z^aies.
je thaïs,
il est tout fnletanU
ces z^altébardes.
un petit fameau.
une gross^anneton.
une çieitP aquenèe.
une belFarangue.
il est encore tout f harassée
il est toujours à niarcderm
vous êtes bien rifardi.
il est d^u n^ardiesscm
des z^arengs. Hareng, dans I^
sens de banc de sable , n'est pas français ; il
faudrait du moins écrire aran , aren ^ du latil^
arena^ sable.
Haricot ; des z*aricots.
Harnais j mettez P ornais.
Hasard ; à tout fhazards Phazar^
du pot; dites , la fortune du pot.
Hasarder j nous disons : // ne faut pas s^azarderm
Hausse-col ; officier d^ausse-coh
CÊNEVOlS. *o5
LUSSER ; nous disons , il faut Pousser.
LUT ; en TÛaut Coutances.
lUTEUR ; sur wf auteur.
HNNISSEMENT ; nous disons : P ennissement ; pro^
noncez le harmissement.
ilRNlE ; nous disons : il a urûernie.
DEUX ; // est f hideux; rien de plus z^ideux..
)NTE ; n^est'Cepas des z^ontes ?
)NTEUX ; i?est bien n^onteux.
1RS ; il est fors de danger ; un ri ors d^œwre^r
JÉE ; des z^uées.
JRLEMENT ; des z^urlements.
FGUENOTS ;, des z^uguenots.
foÇ GLOSSAIRV
IDOINE, Idiot : il reste là comme un idoine. Idome^
en français, signifie propre à, capable de ; ea
latin idoneus^
Immense, immanquable; ne prononcez point
ainmenscy ainmanquàble ^ mais laissez à \i
le son qui lui est propre. Cependant Silvestre
de Sacy veut qu'on dise ainmense , etc.
Incan 9 encan. En roman, inquant^ formé, suivant
Gattel , de in quantum^ pour combien* Lyon-
nais , incan ; italien et espagnol incanto.
Incanter , ENCANTER , vendre à l'encan , du latin
incantarcy entonner, proclamer.
Incendie ( une ) , un incendie.
Incognito; prononcez ^/2, comme dans Espagne^
Indemnité ; prononcez indamnité.
Incombance, charge, inconvénient, conséquence
désagréable ; de l'italien incombenza , charge*.
Ingrédient ; prononcez ingrèdianU
Inorme , énorme.
Inquilin , locataire ; du latin inquilinus^ qui a la
même signification.
Insolenter , insulter , injurier.
Intention : étes-^ous dUntention de ? Il faut dire :
dans l'intention.
GENEVOIS» il07
Interloqué , interdît , déconcerté. Le verbe in-
terloquer, en bon français ^ ne doit être qu'un
terme de pratique.
Intervalle ( une ) , un interaUe.
IsERABLE , érable. Dauphinois.
Invectiver (juelqu^un , invectiver contre quelqu'un^
Ce verbe est neutre.
ÏNVENTORiSER , inventorier,
inviter : i^ous êtes iwitè DE vous rencontrer i
dites : à vous i encontirer.
^
ïo8 &LOSSAIRS
J.
Jaire , jarret : un faire de peau* Terme de bdu^
chérie.
Jardinage , lëgume : un plat de jardinage. Le
jardinage est Fart du jardinier. Pour éviter
l'équivoque , Mercier voudrait hortolage.
Jambette, jambon de Fépaule de cochon. En
français , sorte de petit couteau*
Jartou, jarretou; dites, jarreté, jarretier; mais on
n'en fait usage en France qu'en parlant des
chevaux ou d'autres quadrupèdes.
Jarlot , JARRELOT , sorte de baquet. En romani
jarle; en celtique, /^r/, jarre, cruche.
Jaspiner, disputer, chicoter. Dauphinois yjapïller^
Jeton , ficelle attachée à l'extrémité d'un fouet.
Jointe, demi-journée de travail, terme ruraL
Dauphinois et languedocien , joûnga.
JÔLERiE ( DE LA ) , du petit poissou. En langued(>*
cien /o/, petit poissom
JoMBRER, être privé, attendre en vain : 90us
m^avez bien fait jombrer ; tu enjombreras.
JORAN : vent du nord-ouest.
JoRASSON, espèce àejoran.
JouFFLARD , augmentatif de joufflu : c^cst une
grosse joïffflarde.
JouiN , juin ; prononcez ju-in.
Jouir : jouir d^me mauvaise santé y d^une mawaise
réputation ; locutions ridicules.
Jour z jour sur semaine , jour ou^ier ; dites, joui,
ouvrable. J^aime mieux y aller un dimanche
q^un jour sur semaine. Vitre du jour à la
journée \ dites: vivre au jour la journée. Du
jour au lendemain ; dites : d'un jour à Tautre.
Juguler , obséder , écorcher ^ surfaire ; du latin ,
juguh , égorger.
ira OiOSsiiRa
li A p pov 7^9 dans k sens ëâivmt : ête^-HHHisfâchie?
Om\ jt LA Mis. Le proMMU Je «e prend ni
genre, ni nombre, ior5€[«i'il tient k place d'iin
adjectif. Madanie de Sévigné disût qu'elle
aurait cru aroirde iâ bafl>e au Menton, en
s'exprinant <x)a!mie la grammaire l'exige.
Ladière , terme de couturière : des chtmises à '
ladière. Ladière se dit aussi d'un certain vent
du Lëman , qu'on voit aller au devant de celui
qui doit souffler.
liAiDRON, laideron. J.-J. Rousseau a fait cette
faute.
Laire , lère : il chante comme une laire. En aile*
mand , lerche\ en anglais, lark^ une alouette.
Lait DE SERPENT , tithymale.
Lambouret, nombril.
Lanchebroter , jargonner , ëcorcher une langue :
il lanchebrotte un peu r allemand ; je ne
comprends rien à ces lanchebrotages. En
allemand, landsprache^ langue, jargon du
pays.
Landes , landines , lentes : il a la tête couverte
de landes. Lyonnais , languedocien et dau^
phinois* En l^tin ^ lens , lendis^^
GENEVOIS. 1 1 1!
Lânbrille ( TIRER ) ; dites , mandîlle.
Languir , dans le sens de désirer :/e languis bien
^u^il tienne , n'est pas indiqué par les bons
lexicographes.
Lanternier ^ ferblantier. Un lantemier , en fran-
çais j est celui qui allume les lanternes.
Lanvoui 9 smvoie ou anguille de haie ; anguîs
fragilis : tuer une lanvoui.
Lard ( un ) , un cochon : saigner un lard , un
rôti de lard. Lard se disait aussi en langue
romance pour porc engraissé.
Lardère, mésange. En dauphinois lardaine; em
roman lardelle.
£n ung lieu ayait rossîgnaulx,
Tuis en l'autre papegaulx ( perroquets ) i
Si ayait ailleurs grands flayelles
D'estornaux et itorterelles ,
De chardoaneraux , d'arondelles ^
D'aloettes et de lardellesy
De pinçons, d'autres oisillons
[ Faisant d'arbres leurs pavillons.
( Roman de la Rose. )
Large , mélèze : hois de large , ichalas de large.
Xarron , flammèche : il y a un larron à la chan^
délie. Les Hollandais disent : il y a i//z anglais
I la OLOSSAI&B
à la chandelle ; en Languedoc ^ il y a m
voleur^*.
Laurelle , laurëole , arbrisseau. Lyonnais.
Lavoir , être dans le la9oir , c'est-à-dire , être à
même de réussir , de faire son chemin.
Lent , relent : ce lard a un goût de lent.
Léventine , levantine , sorte d'étoffe.
Levrau , peson , sorte de balance. .
Leurs : je leurs ai diu Ne mettez jamais un j aa
pronom leur devant un verbe.
Lierre ( la ) , le lierre : hoire sur la lierre.
LiONU , ligneul : un tire lignu j un cordonnier. Ed
provençal , lignoou.
Limoge 9 coton filé rouge, probablement ainsi
nommé par métonymie.
L1NZARD9 LiNZETTE, LÉZETTE, le lézard de mu-*
raille , lacerta yulgaris.
LiQUETTE y sorte de petit bateap à pointe carrée \
du roman li(fue^ vase, vaisseau. D^autres l'ont
dérivé du mot français loquette, petite pièce,
petit morceau.
LissiVE , lessive : mettre la lissii>e.
Lissu j LissiEU , lessive , eau de lessive. Lyonnais»
En latin, lixj licis^ cendre du foyer. A Neuf-
> châtel , lienssiu
)U)IN , n'est pas bon français dans le sens de sorti ,
partL II est aussi mieux de dire : de loin à loin,
ip& de loin en loin^ Long^
OÉKEYOIS». Il3
iDKGË 9 âèche : une toiture à longe. En français ^
terme de boucherie et de manège*
X)NG£OL£, andouille.
iOQUETER , remuer, secouer le loquet pour entret t
il me semble que f entends loqueterà la porte.
iOTON, laiton»
iOTTE , hotte.
iOUETTE , luette : // a la touette iasse.
K)uis : le grand et le petit Louis , oiseaux aqua^
tiques. En français , le grand et le petit cour-
lis ou courlieu. Nous les nonunons aussi
sîfflassons.
ouiSE, jeton de cuivte àl^usage des enfans.
OUSTIQUE, terme formé de Fadjectif allemand
lustig 9 gai , content : // if à mieux y il est déjà
tout loustique*
[JCAIRNE , lucarne. Lydnnaîsé
UGE, sorte de traîneau sans ferrure. Terme connu
dans les Alpes de la Suisse romane. En cel-*
tique, lug y bois, forêt, et aussi substance
de Tarbre.
JISET , lucarne. En vieux français , Fuis^ la porte,
l'ouverture.
rKE , terme d'ëcolien Lorsque deux palets se
trouvent à une égale distance du but , on dit <
c^est lime.
BON, LURONNE,. île sont indiqués dans aucun bott
dictionnaire* è
Hl^' OLOSSAIAË
M.
MâCHiLLÉR, mâchonner ryW^z ces mdchillonÈk -
Neitfchâtelois et lyonnais.
Machin , machinante , engin , machine, chose x^
une certaine machinante ; monsieur machi^
nante ; dis-donc machinante !
J^Iagnin , chaudronnier ambalëmt. £n roman , -
magnin^ magnan; en bas-latin, magninus ;
en italien, magnano; en bourguignon, mai-
gnier; en lorrain , magni; en franc-comtois ,
mûgnin ; en provençal , magnin , ferblantier y-
et aussi méchant ouvrier* Racine celtique^
maignouner^ chaudronnier* Court de Gebelia
prétend que ce terme nous est venu de^
rOrient , parce que , en syriaque , magsta si— '
gnifie airain. Le Duchat le dérive de manuariuSm '
Maigrolet , maigrelet : c^est un petit maigrolcU
Lafontaine a dxlmingrelet.
Maigrule, augmentatif de maigre : c*est une .
' grande maigrule.
Mairerie , mairie , terme roman.
Maître de danse , maître à danser.
Maladie : faire une grosse maladie , gasconisme*
Locution employée par J.-J. Rousseau, dans
ses Confessions.
V
bÊNÈVOiSi' iiâ
JlLÂDiistE , maladif.
^^LAISE ; je me sens tout mat aise ; dites , mal à
mon abe, ou, j'ai du malaise.
/UL eoMPLAiSANT n'esl pas français.
ALEMPARÉE ; quand j^ ai s^u la malemparée ^ c'est-*
à-^dire , la mauvaise tournure de TafTaire ^ dé
Févénemenu
ALET , convulsions des petits enfans : du sirop
pour le malet.
&LEVi£ , synonyme dû mot diahle , dans le sens
suivant : âest bien la mâles^ie , si je n^en viens
à boni; il a la mâlevic pour faire ce qi^ori
lui défend.
ALGHÉ QUE , quoique : Malgré qu^il soit riche , //
est avare. Que ne doit jamais se construire
avec malgré. Cependant Silvestre de Sacy
n'admet pas cette règle; il écrit, malgré que^
ALINE , maligne \ fièvre malineè
ANIGLE , manique : // est de la niànichi Gepen^,
dant Gattel autorise ce terme.
ANILLE, anse* En rotnan, manette y mainêttei
en languedocien , mania ; à Lyon , manillon ^
manette.
ANTILLAGE , linge de table , du latin ^ mantile |
essuie-main , serviette^
tTonsisi/ue JbruiU mantiiia vilHti
!ll6 GLOSSAIRE
Mâpis , bîlle de marbre à l'usage des enfans. A
Lyon, gobille.
Mappu , butor , lourdaud : c^est un sot mappu.
Maragnou, muscardin, joli petit animal de I^
famille des loirs.
Marain , gravois , plâtras. En celticpie , marian ,
gravier , sable , pierre. Lyonnais.
Marat£R, brocanter, Xxoi^^ex inous avons fait un
certain maratage ; corruption de l'italien
harattarej troquer, changer, et aussi tromper.
En anglais, bar ter; en espagnol, baratar^
d'où Cervantes a imaginé son île de Barataria.
En celtique, barataria , maquignon.
"Barater^ tromper autrui en fait de marchandises, yen*
liant, achetant ou troquant. ( Nicot. )
SMUrbron, bille de marbre dont s'amusent les
enfans. ( Voyez mâpis. )
IdARCHER : vous me marchez ; vous marchez ma
robe. Locutions ridicules.
Margalle, sorte de perite cerise noire, variétq
àxx prunus avium.
Margotte , marcotte.
jMargôtter, marcotter. Lyonnais. En italien ,
margotta , margôttare.
Mariauder : ne lui donnez pas cet enfant 4
.»•-•
GENEVOIS. 117;
mariauder , c'est-à-dire , à manier , à faire
sauter ; corruption de mariaider. ( Voyez
mayôle» )
[arier, épouser : c^est lui qui a marié made-^
moiselle iV....
[armanger ( se ) , se disputer, quereller : ils sont
toujours à se marmangeu
[armouner , marmonner , marmotter.
[arquaine : marquaine blanche^ craie; marquain&
rouge , sanguine.
[arteau , dent molaire. Lyonnais.
Iartirolat , MARTiROLET , martinet , espèce
d'hirondelle ; terme bourguignon.
[âsiLLES , espèces , argent : il a des mâsilles.
[atafan , MATTE-FAIM , Une crêpe , nous discHis
aussi d'un homme lourd et épais : c^est urk
gros matafan. Dauphinois et neufchâtelois.
[atagasse ; on donne ce nom à la pie-grièche
grise , à la pie-grièche rousse et à l'écorcheur*
En languedocien, margacà.
[atinier, matinal , matineux ; matinier signifie
qui appartient au matin : l'étoile matinière.
[atûlle, masse de beurre. Racine celtique, mat^
matta , tas , monceau.
[atoque, sotte stupide : c^est une grosse matôquem.
En grec, mataïos^ sot, insensé; en bas-latin ;^
muttus i en vénitien, matocchio^
1 18 OLOSSAf AK
Mayôle , tenue de mëpris ^ exclamation îromqoe ;
Mayôle ! il s^est laUsè dire...,. Oh! la
mayôle ! M« le pasteur Bridel dit ^ dans
son Conservateur, que ce mot. vient dé
Ma joie , abbé de Gluni. Je crois qu'il n'est
qu'une corruption de mariohy mariaule'^
termes de la langue romane qui signifient une
Statue de la Vierge Marie , un enfant , u^
r ^omme dont on ne fait pas grande esiime , \
cause de son âge ou de son peu de capacité »
un mariol^. Marie ^ selon Carpentîer, est uii
( terme d'ironie* Mario le , en bas-latin mariola^
image de la Vierge , et au figuré , jeune fille
sans expérience*
]tf E : donnez-me le , prètez^me la y pour donnez-I^
moi , prétez-la moi.
Mécaniser , fatiguer , ennuyer , mépriser«.
Mecredi ; mercredi est mieux*
Médites ( vous ) ; dites, vous médisez , au présent
de rindicatif , et de même , vous interdisez ^
f- vous prédisez*
Melise , mélisse , plante médicinale*
îtfÊME ( EN ) : // esi bien en même de faire cela il
dites j à même.
Ménagère , sorte de petit tablier de femme.
Mener : mener sa langue^ jaser, médire, bavarder*
Mej^ille , jeu de cs^tes, espèce de brelan. On dit
-GÉNEVOIÇ* *%l^
figurément de quelqu'un qui est dupé dans
une affaire : /7 est menille.
Ieniëres , lisières : un enfant aux menières.
Ienusaille^ menuaille : // ne m'a payé qu^en
menusaille.
Ienusier j menuisier.
Ieryeille y sorte de pâtisserie.
lÉRÉDi , raifort sauvage.
lÉSENtENDU, malentendu : r'^^/ 1/72 mèsentendn.
lÉTAL , MÉTAIL. Suivant la Grammaire des grarn^
maires , ce dernier mot ne se dit que d'une
composition. L'or est un métal ^ et le sîmilor
un métail. Suivant Gatlel , métal s'emploie
dans l'un et dans l'autre sens.
[etiafou , MATIAFOU , demi fou , original.
Ietz , ville ; prononcez Mes.
[EuaE , mûre. Meuron , mûre sauvage. Ces deux
mots sont de la langue romane.
[iDl : midi ont sonné ; à midi sonnantes ; dites ^
midi a sonné ; à midi sonnant.
[ienne , mien : c*est le mienne ; c^est la mien ;
çan mien y çan vôtre. Locutions vicieuses du
bas peuple.
[lEUX : il a mieux de cent mille francs ; dites, il
a plus. Gasconisme. Cela çaut mieux de^ i
4ites , cela vaut plus de...»
'126 GLOSSAIRE
Mignon, mignonne. Nous disons d'une femme
aimable, polie, afiable, quels que soient
d'ailleurs son âge, ses traits, sa taille : elle est
. mignonne. Cet adjectif ne doit être employé
que pour désigner ce qui est gentil , et en
même temps, délicat, petit , joli.
Hilleganton , blanchaille , fretin , menu poisson
blanc^
Minable , gueux , misérable : // e lien Pair.
minable ; c*est un pau^^re minable* Terme
dauphinois.
Minuit ( la ) , les i^inuit ; dites , le minuit , sm
le minuit*
MiOTiSE , thym.
Mites, mitaines : une paire de mites. En bas^latin,'
mitana. Mite , en français , est le nom d'uA
insecte^ Lyonnais.
MoGE, génisse; terme rural. Au canton de Vaud^
modje; en bas-latin, manza; en grec, moskos^
veau, génisse.
Moindre, indisposé, faible, malingre ifemesens
tout moindre; il est tout moindrolet. Cette
expression est peut-être tirée de la bî^e lati-
nité ; car on appelait minutio monachi , la
saignée que l'on faisait aux moines pour Ie&
affaiblir.
Mois p'avril , pcûsson d'avril : donner un moit
GENEVOIS. Ifili
d^açrîL Quelques étymologistes prétendent
qu'ici , poisson d^m^ril n'est qu une altération
de passion d^a^ril , par allusion à la passion
arrivée le 3 de ce mois , où notre Seigneur
fut , par dérision , renvoyé de tribunaux en
tribunaux.
Mois de mai , aubépine : une branche de mois de
mai. N'écrivez pas may*
Mol y a vieilli ; on dit , plus généralement , mou.
MôLAN , vent qui vient du côté de la montagne
du Môle.
Mollasse , sorte de grès tendre du pays. Dau-
phinois.
Molle (la ) , lâcheté , abattement : vous avez bien
la molle aujourd'hui. £n Languedoc , la
mbla.
Moment : il faut attendre encore un bon moment\
un bon moment , ne doit se dire que pour
exprimer un moment favorable.
MÔMIER, MÔMIËRE9 nom donné aux membres
d'une nouvelle secte établie à Genève : c^est un
mômier , âest une mômière ; du mot français
momerie, qui n'avait anciennement que l'ac-
ception de mascarade ; momeur , momon , en
langue romane, signifient un homme déguisé y
masqué.
|23 OLOSSATftB
Monticule ( imE ) , un monticule.
Moque : ce n?est pas de la moquer c'est-à-Jire^
ce n'est pas peu de chose. Mocque y en roman ,
signifie badinage. Terme neufchâteloîs et
champenois.
MoRÈNE, colline, pente rapide, monticule. Cette
expression , dit de Saussure , est reçue dans
toute la Suisse romane, la Savoie et le
Lyonnais. £n espagnol , morena , montagne ;
en italien , mot a , tas de pierre. Racine celti*
'■ que, morarty tas, quantité, d'où s'est formé
le mot français morne y nom qui, aux colonies^
signifie petite montagne.
MORIGINER, morigéner.
MoRSiLLER, mordiller.
MouARE : salé comme de la mouare. En latin ^
muria , saumure ; en roman , mure ; en cel-r
tique, mur.
Mouche i de la mouche de chandelle; dites ^^
mouchure.
MouCHET, houppe : un mouchet de sonnette.
Nous l'employons aussi quelquefois dans le
sens àe peloton : ils étaient par mouchetssw,
la place.
MoucHiLLON, moucheron.
MoucLAR, hameçon. Eln celtique, macoua^ macaue%
harpon , hameçon.
GENEVOIS. *I3
!)UGNON , n^oignon ; en languedocien , mougnoû^
3ULER, mollir, saigner du nez : maya le ! tu
moules. En italien, 772o/A7r^, lâcher.
îiiLETON , molleton , sorte d'étoffe.
3URVEUX, morveux, impertinent:^//? fait bien
sa petite mourveuse. Lyonnais.
)USET , sorte de gros rat ; en latin , mus ; en
. allemand , mous ; en anglais , mouse. Racine
celtique , mus , cacher , selon Court de
Gebelin.
)UTAiL£ , lotte , motelle, gadus lotta.
)UTELÉ y terme rural : une pache moutelée , c*est«
à-dire , avec des taches noires et blanches.
)YENNANT QUE, pourvu que.*. Moyennant ne
doit jamais être suivi de la conjonction que.
JLE (^hK):la mule aux talons ; dites , les mules.
iNiER ; écrivez et prononcez meunier ; mùniet
est du vieux français.
JSCATE , muscade ; en bas-^latin , museata.
y \ attendez-^ni y y pour, attendez-y-moL La
particule y^ unie au pronom , ne doit jainais»
$e inettre après le verbe.
'1^4 etossAiKS
N.
illAisÉ y moisi : ce linge a été à Phumide^ ilcom^
mence à se naiser. En allemand , nass ^ hunùde.
On dit en Dauphiné, naiser le chanvre ^ pour
le faire rouir ( Voyez nant ).
Nainbot, nabot : un petit nainbeU En langue ro4
mane, ninboU
NâNE , nourrice. En grec, nannè^ tante. En bas^
latin , nanna , grand^mère.
Nansë , pour nasse. Ce terme de la langue romand
est aussi en usage chez les Proyençanx.
Nant , ruisseau , vallon où coule un ruisseau : ily^
a un nant au bas du t^erger.
Sr la langue primitive , dont parle BuHet , exista
réellement , ce terme en fit sans doute partie : cal
on en trouve des vestiges dans la plupart de$
idiomes connus. En gallois et en langue romane}
nant signifie torrent, vallée ; en arabe, nazj marais j
en i^ers^m j ^ nakas ;^ en hëbreu et en ehaldëen,
nakkal, torrent, rivière, vallée ; en teuton , /z/^r ;
en flamand, nat ; en hongrois, nady mouillé,
humide ; en grec , naô , je coule , etc. , etc. Les
noms de lieux de la Suisse romane , de la Savoir
et du Dauphiné , nous offrent encore une foule dei
dérivés de ce mot.
OÉKEVOIS. I!25
Kant de braille , terme dont on se sert à Genève
pour dë^gner Tusure , un usurier : // fait le
nant de braille ; à est un nant de braille. Ce
mot tire son origine du nom d'un narU^ près
de Copet , où se commettaient autrefois des
vols et des assassinats.
Navette , sorte de brioche»
NiAFFE , mou^ ënervé : je me sens tout niaffe
aujourd'hui. On dit à Lyon , nioche.
NiARGUE , pour nargue : // méfait la niargue.
NiAU , nichet , œuf de plâtre ou de bois pour
faire couver. En langue romane , niaut^ niot;
en provençal, niau^ du verbe /i/^r , naître.
NiLLE , jointure des phalanges des doigts. Ce mot
vient du celtique nill^ neally élévation, bosse;
d'où s'est formé l'allemand knoll^ loupe. Nille
se dit, en français, du petit filet rond qui sort
de la vigne en fleurs ; c'est aussi un terme
technique à l'usage de quelques artisans.
NiLLON, pain de noix, marc de noix.
NiNE , pour naine : c^est une petite nine\ des roses
nines. Les Lyonnais commettent aussi ce bar-f
barisme.
NiOLLE , nuage ; terme emprunté du patois de la
campagne. En celtique, nioul^ niul\ en irlan-<
dais , neull: en bas-latin , neulla ; ce terme
est aussi dauphinois et neufchâtelois.
— — -s^ ,
NiOtE , cache, réduit xj^ ai trouvé une honnê riioièy
NlQUEDOUILLE , NIGUËDOUILLE , nîgaud , SOU Ell
Languedoc, nigadouïa.
NiA-Niou , niais , innocent : avec sort air nia-niou ^
V il n^estpassibéte.
Niveler , niaiser , muser. Ce mot signifie', en fran-^
çais , mesurer au niveau*
NrvÉLERiES , niaiseries , riens , billeveséesé
NOGAT, pour nougat : du nogat blanc.
NoNNETTE ( nous prononçons non^nette ) , ëpeau-»
tre, sorte de blé*-froment.
Non-plus : être au non-plus , expression anglaise i
qui signifie, être à quia.
Nouveau ( un ) , pour une nouvelle : quel nouveau
; nous apprenez-vous ? En bas-latin , nova , poirf
': res nova. Cette expression est aussi lyonnaiseï
^»
Vf
i
GENEVOIS f^y
O.
BELONS y pour houblons ( h s'aspire ). En langue
romane , obeloniire signifie houblonière.
ISERYËR i je cous observerai que....^ est une
locution très-yicieuse ; il faut dire : je tous
ferai observer que...
;hon, hoche, entaillure. En langue romane ^
oche^ en bas^-latin, occamen\ en Langue^-
doc , oscà signifie encoche.
lUFS; ne prononcez pas, des eufes^ ni des heufesi"
mais des eu , des heu. Prononcez aussi ner y
ver y cer , les mots nerfs , vers, cerfs.
luvES, UVES : ceUe moutaile est pleine d^œwesj^
On dit , en français , un poisson œuvé , une
lotte œuvée.
GNON, a vieilli; écrivez ognon.
JVE , primevère jaune , primula çeris acaulis^
HBRETTE , pour ombrelle ; petit parasol.
EiAGAN , pour, ouragan.
fiBET , orgeolet ou orgelet , suivant Gattel , et ,
suivant TAcadëmie, orgueilleux; en terme
de Fart, un crithe. On dit à Lyon , arjolet.
ElGUE (une) ; ce mot n'est féminin qu'au pluriel :
de belles orgues. Il ne faut donc pas dire avec
J.- J. Rousseau : notre grande orgue%
K
1/
HâS GLOSSAIRE
OrtH0CRAÏ>HE : un bon orthographe ; il faut le
féminin.
Oubli , pain à cacheter : vne boite d? oublis. L'ou-
blie 9 en français , est une sorte de pâtisserie ,
et ce mot vient du latin oblata ( Tes ).
Oui ; prononcez , je crois qu'oui , et non , je crois
que çoui. Dite^ aussi, huit, et non i^uit.
Ourle ( une ) , pour , mi ourlet. Ce mot , qui est
du vieux français , vient du celtique , ourL
Ourles ( les ) , les oreillons ou oriilons ; terme
dauphinois et lyonnais.
OuRiou , enfant : qu^as^ez-^ousfait de votre ouriou.
Ce mot vient peut-être du latin orior , naître,
ou de la langue romane, oir , enfant.
OuRTiE , pour ortie : en langue romane , ourtigue;
en * provençal , ourtigo ; en languedocien ,
ourtiga.
ft
GENEVOIS. U2Q
P.
ACHE (une), pacte, marché , convention* En
langue romane , un pache ; en bas-latin ,
pachtus ; enpwYence^pachar signifie faire
marche. Neufchâtelois et lyonnais.
iCO , crotte, boue ëpaisse, et au figuré , embarras :
il s* est mis dans le paco ; terme vaudois. Ea
grec , pachos , lie , matière épaisse , pachus ,
épais. Un pacant signifie , en français popu*
laire , un honmie épais , un rustre.
VFFER ( SE ) , s'empaffer , se griser , se soûler :
tu es pqffe , c'est-à-dire , tu es ivre.
LGNON, bribe, gros morceau de pain ; de Tilalien
pagnotta*
LLETTE , A B C , croix de par Dieu.
O^OURD , balourd , pâlot.
VN : cela fait le pan^ c'est-à-dire , cela solde ,
cela balance ; du grec, pan , pleinement , en-
tièrement. Pan, signifie aussi un brin de
paille , pour mesurer la distance d'une boule
ou d'un palet à un autre. En langue romane ,
pan^ mesure de longueur, terme qui est encore
en usage dans le Midi de la France.
iKAGHE (une) y un panache. Lyonnais.
9
I 3d €LQSSAIftfi
Pancher tf KàU y faire de Peau.
Panet > pour panis ^ en latin , panicum , espèce dd
millet pour les oiseaux; le panais est unQ
plante potagère.
PamèR£> sorte de grande corbeille.
Pamosse , torchon , mauvais linge, mauvais drap4
En Franche4]omté,/7^7/z^2cr^; en Provence ,^
panouchon ; parmosus en latin , et panoseuci^
en langue romane, veulent dire, couvert d0
haillons. Pannus , en latin ; panno , en italien %
panne , en vieux français , signifient drap ; et
tous ces mots tirent leiur origine de la racinQ
celtique /^tf/;, tissu.
Pantalons ( des ) ; dites , un pantalon : despan\
talons de toile.
Pantet , chemise , bout de chemise qui pend:/y
suis couru en pantet; du bas-latin, pentes^
pour pendentes ; pentes manicœ ^ manche^
pendantes.
Pantomine , pantomime. Lyonnais.
Papacolon , joubarbe , sedum acre.
Paperoches , paperasses.
Papet, bouillie. En allemand, /^///y? ; en italien,'
pappa; en anglais, /?///?; en Bourgogne, /?tf/?//;
en Franche-Comté, paipay; etc. Racine celf
tique , pap , papaicq.
Papier cassé ; dites ^ papier brouillards
pAQUEAGE , pour pacage*
GENEVOIS» %Z%
AQUEBOT ; \xo\ioVLÇ,e% pahcbà.
ARAFE , est du genre masculin.
ARBOUILLIR , bouilllr i parbouillir des tuffelles ;
de la parbouilliture d^épinards.lLn Provence,
on dit : prébouillir ; en langue romane , par-^
bouilly signifie bien cuit« Parbouillir est du
vieux français.
\RCONTRE, en revanche : les blés n^ont pas
rendu cette année , mais , par contre , on a eu
beaucoup de foin; il me devait^ et f ai pris des
livres en parcontre ; j^ ai reçu un parcontre.
\K ENSEMBLE , en commun , en société : nous
Faisons acheté par ensemble.
LRFAiTEMENT , est mal à propos employé abso-*
lument , pour : bien , très-bien , il suffit.
IR£ ( LA ) , la croûte du fromage ; parer sonfro^
mage y en ôter la croûte. En anglais , paring ,
la pelure.
LREPLUiE, pour parapluie.
iRESOL , pour parasol.
LRiURE, pari, gageiure ip en ferai bien lapariure.
Lyonnais.
lrlentin , bavard , babillard.
lrteret , couperet, hachette.
lrticipe ; si nous indiquions ici toutes les fautes
qui se commettent dans l'emploi àes participes^
il lai^k ait exposer aussi les règles compliquées
c.
l3a GLOSSAIRE
auxquelles ces modifications des verbes soni
assujetties ; et pareil développement n'appar-^
tient pas à un simple vocabulaire ; nous ren-
voyons donc, pour cet objet, à toutes les
bonnes grammaires , et particulièrement au
Traité de Morel, Paris, i8o4.
Partisane , n'est pas français ; on dit partisan , aq
féminin comme au masculin.
Particuliarité , particularité.
Passe- JEAN , coupe-tête , jeu d^écolier.
Passé : Tan passé, la semaine passée. Un philologue
de nos environs prétend qu'il faut dire Vannée ^
dernière^ parce que toutes les précédentes
années sont aussi bien passées que celle dont
on veut parler; cela est vrai, mais Tusage
admet cette locution , et Voltaire a dit :
Au rigoureux Boileau , j'écrivis Van passé.
Patte , mauvais linge i patte à bleu , patte souffriez
Terme lyonnais; en provençal, /^^Z/^.
Patte aux aises , la lavette.
Paten AILLE, carotte jaune, pastenade. En langue
romane, p as tenaille ; en provençal, paste-^
nargo ; en languedocien , pastenague ; e»
breton , pastounadez ; en teuton , pestinak.
Patet, patache, patochon, lent, paresseux:
iju^il me dépite avec ses patacheries j ses
patenockeries y ses patenochages ! la sott4
Tïç."^ ,..->» •' "^^ .-^'*» . ,y '" * ' ■ ' ■"■ ■ ' ■- - •»..._
CÉNEVOïSr l35
patenoche ! Patet est un terme roman qu'on
trouve aussi à Lycm, en Dauphiné et ea
Languedoc.
'ATETER , PATACHER , PATENOCHER , lambiner. En
provençal , patetegear.
ATIN, PIED 5 braie, linge d'enfant.
ATRIARCHAL; ëcrivez et prononcez patriarcal»
ATRIGOT , patrouillis , et au figuré , embarras :
il s est mis dans le patrigoL Dauphinois et
provençal.
ATRIGOTER , patauger.
AVANE , farce : quelle pavane ! Ce mot , en fran-
çais j signifie une sorte de danse.
AUME , balle. Paume , en français , se dit du jeu
même , et non de Tinstrument : paumer queU
qu^un , lui lancer une balle , une pierre , etc*
ÉCHIER, pêcher : des péchiers en plein cent.
ÉCLET , loquet. Péclet signifie aussi une montre y
et pèclotier , un horloger , un faiseur de
péclets.
ÉGE, poix; terme qu'on trouve dsms un grand
nombre d'idiomes. En langue Tomane ^ pégue ;f
en bas-latin, pega; en Auvergne, pége; en
Languedoc et en Provence , pego ; en aile-
mnndypecA; en flamand, /^^A:; en espagnol ^
pez , etc*
•.-•. 1
P^:y nsmr. ifnrm : 'es jeiles *fiae li^mpttr»
aa pmdeam àe pmr^ charums^
SeN9E: <ùsss pâme . graisse de ptni: : mne ferme
de uBTiL Cjt ^XTsmt» «pi est ans Ism^SQi^^Q*»»
s^^nine. <3iJîiBi€ai&i^ anegmasepiiiiiieirofieaa
^pniie»
VE5SEH ife me sais pesaà fjue^^ fc nrjr sig£s ii^n
pense; dites : j'ai pensé f^ne,,,. ; je Fat lueii
Peeuxte r pexdnse : eUs estperdwe Je demleurs.
Cependsai €Bl dît indiffikamiaÉl exclue et
oirkBe.
PKsrms, Tesces; tenue conmi iaas le Daiqphine,
où ToD dit aosâ /wù^ttsiL £b cddqœ, /y^,
jxmSé. PeseOes est dans b NooreUe Héloîse*
pETOiXE , ciette, fiente : des petoUes de rate y de
chtçre. En langnedocieii , pétèlas; an langue
romane , peieUes.
PÉTB1550IAE, pëlrin, hnche; &Ljod, péirière.
Vkîyt (le), tenne do jen de boules, le cochonnet jj
lebau Z^/^etàest, dans ce sens, miproTeni
çalisme*
Piastre (uk), mie piastre.
eJNEVOlSi^ l33
PiCHOLETTE, chopine , petite mesure : ime picho^
lette iPeau^de f^ie ; de ritalieii picola , petit»
PlCOLON , petit point : une indienne à petits picor^
Ions; ma montre fend le ricoion; de riialien ^
picotinOm
Picote , picorée : aller à la picote dans les i^ignes.
PlDE , semonce , réprimande ; terme formé appa-
remment de pite, ancienne moimaie de
cuivre,
piDER , mesurer , avec le pied ou avec un pan , la
distance d'un p2^|et à un Qutre : prenez le pan ^
et pidez ; du latin , pes , pcdis , Iç pied.
]PiERRE à BERNADE : faire la pierre à bernade , se
(Usait, lorsque, pendant une noce, on jetait
au peuple de la iponnaie et des bonbons, Cette^
coutume, qui rappelait le sparge^ marite^nuces:
des Rpj^paias , parait s'être abo]ie che^ nous«^
Dans les villages des Alpes de la Sui^ ro-
mane , une vieille femme , qui porte le noiik
popul^e de Bernada^ jette du froment ou
d'autres grains sur la tête * de l^pouse au
moment où^ au retour de l'église, celle-cî
entre dans la maison de son mari Dans cesL
mêmes montagnes , l'avant-dernier dimanche
d'août, lesbergers distribuent de la crème aux
pauvres; cette fête, qui attire beaucoup de
specjtateurs , s'appelle Bernausa, du celtique
l36 GLOSSAIRE
hem , qui , suivant M. Bridel , signifie amas,
rassemblement.
PiFFRER ( SE ) ; dites , s'empiffrer ; cette soupe
était à sa potte , // s^en est piffré. Terme
lyonnais ; en parisien populaire , s^cmpiffer.
Pilon , mortier ; le pilon n'est que Tinstrument
avec lequel on pile dans le mortier.
PiLViNETTE , ëpine-vinette : des tablettes à lapiU
nnette*
PiNPiNlÈRE , pépinière.
PiOGUE , PIOGRE : envoyer à piogre , c'est-à-dire j
au diable.
PlÔTE , pâte : il a mal à la pîôte ; une écriture
en piôtes de mouches. Terme dauphinois. En
italien , piota signifie la plante du pied , la
pâte.
PlOTON , piéton : un chemin depioton.
PiOTONNËR ; se dit des enfans qui commencent $
marcher.
PiÔTU , qui a de grosses et courtes jambes ; eni
languedocien , paoùtut.
PioURNE , méchante femme , pie-grièche.
Prpi , pépie. Parisien et lyonnais populaires. En
italien et en bas-latin ^ pipita.
PiQUERNE, chassie : il a les yeux pleins de piquerne^
tout PIQUERNEUX. Ce mot paraît être unç
cbitrt[pikfnàe bigane , qui, en langue romane y
signifie chassie.
ifiRE» est fcrpposë de meilleur , et Pis l'opposé dé
ndetttv ne dites pas : ils sont pire que jamais
ensemble , mais pis que jamais ; le reméûe est
pis ^ue le mttl^ mais j le reiriède est pire qlié
PiTMEft y flia*ebet lottrdefiùsent , patauger;
PiTONNER , piétiner ^ et aussi ^ mdfrier ^ tripoter.
PiULSR^ piàî«)t]e^.
PtjielKTT 9 pfeifutè , géniis6eiivent. En langtie romane y
pMtitûgtii&^ coWj^àkfte.
PLArUCUBil ^ tétbe acûf y ptanehéièr , garnir dé
planches.
Planton , piquet , poste : lat planton de six
hommes. Cest aussi che^^ noo^ fm ten^eie die
jl^diniet ; en ce derinef sens , on è&a dire :
jiteiçort ûiï pianttard.
Plate ( la ) , sorte Aeféra , qu'on pécbe du côté
de Thonon*
Platelée , platée : une plaielèe defricùt,
Platise , PLATAisE , jpiatî^de.
PlhjIkPalais ; édrîrei Plaiin-Palofis, pour suivre
rétymologie de plana palus ; écrivez aussi ^
pimhpted ^ ptain-cfaraM.
FliB 7 kff ée i teraie de ^ : cothptez les ptiéi^
\jfjmàLmi fin \sà»fpkàm\m^pligM^
l38 GLOSSAIRE
pLOMBETTE , plomb , terme de maçon et de char-
pentier.
Plongeon : faire un plongeon ; dites y faire le
plongeon , c'est-à-dire , imiter l'oiseau de ce
nom.
Plot y billot, bloc de bois : il dort comme un plot.
On lit dans nos anciennes chroniques : établis-
semens de plots dans les églises pour les au-
mônes, c'est-à-dire de troncs.
Ployer , n'est plus en usage dans le style familier;
il faut dire plier une lettre , plier les genoux.
Plucher, éplucher, pluchons, épluchures.
Plumache , plume , panache : un chapeau avec des
plumachcs.
Pluvigner , pléuvigner.
POCHON , cuiller à pot ; en roman , poçon. Gattel
admet poche ^ sorte de cuiller; mais, ni
l'Académie , ni de Wailly ne l'indiquent
dans ce sens.
Poire-Dieu , fruit de Paubépine*
PoiRE-RoME , bon chrétien d'été.
Poison ( de la ) , du poison.
POLMON , poumon ; en yieux français , poulmon ,
du latin pulmo.
Pommeau de canne ; dites , pomme de canne.
Pontet , chantier , pièce de bois sur laquelle on
pose des tonneaux dans la cave. Ce mot est
GÉNEVOTS. îSg
aussi dauphinois. Pontet , en français , çst un
terme d'armurier,
ORPE , poulpe. A Lyon , pourpe.
ORPU 5 charnu , qui a de la poulpe. En italien ,
polputo^
3RTANT : // est bien portant ^ est un gasconisme.
VoUaîre trouvait ridicule qu'on dît : il se porte
bien ; bien portant est plus mal encore ; por-
tant quoi ?•••. Il faudrait un régime.
3RTILL0N , petite porte basse dans la fermeture
d'une boutique.
DRTION , potion : on lui a ordonné une portion*
Lyonnais.
^TRINGUE, mauvaise boisson , drogue, piquette:
ce ri? est que de la potringue. En provençal ,
poutringOm
)TRINGUER ( SE ) , se droguer. En provençal , si
poutringar ; du celliqe pot ^ pout j un pot,
et de traneellj trankell^ coup à boire, gorgée;
en teuton , trank ; dç là l'allemand trincken ,
et l'anglais , drink.
)TACHE, potasse.
)TTE \ faire la potte^ faire la moue«
>TU, POTUE, qui fait la moue, qui a mauvaise grâce*
\\jc%s : mettre les pavées , saigifter du nez , faire
une lâcheté ; expression lyoimai$e» On dit er
k^O GLOSSAIRE
français :'serrer les pouces à quelqn^un , c'est-*
à-dire lui faire violence,
PouGNE , poignet , force du poignet. En langue
romane ^poungne; en languedocien ^ poûgna;
en français populaire , pogne.
Fouiller; dites, épouiller; pouiller, en français,
signifie dire des pouilles , insulter.
PouiNE , POUINETTE , maligne , piquante : elle est
un peu pouine ; ûest une petite pouinette ; de
ritalien, pugncttOj aiguillon. En bas-latin^
pugna signifie un instrument piquant.
POULAINTE , farine de maïs ; de Tltallen polenta ;
en latin, polenta signifie farine sëchée au feu«
Pour quant à moi^ dites , quant à moi.
PouRREAU , poireau ou porreau. Lyonnais.
Poutre ( un ) , une poutre.
Prévenir, provenir :^/'oà est-ce que cela prèçient}
Prin : du prin bois ; dites , du menu bois. En
Franche-Comté , parler prin signifie parler ea
peu de mots. En celtique , prin , rare ,• de là
les mots romans prim^ prin , menu, dëlié, et
le français brin , un brin. Le savant Huet pré«
fère donner à ce dernier mot une étymologie
qui rappelle Palfana et le 9erna de Ménage:
hrin , suivant lui , dériverait du latin nrga^
qu'on aurait écrit successivement nrge , m^t^
vringt , bringe , bring , et enfin brin. :
GENEVOIS. 141)
PRINFORT 9 petite absjnthe.
Priser , prendre du tabac £n bon français , priser
signifie seulement , mettre un prix , taxer*
Procure , procuration. Procure , ne doit se dire
que du bureau d'un procureur ou d'une cer^
taine charge ecclésiastique.
Promener ; n'employez point ce verbe sans le
pronom personnel , et ne dites pas : allons
promener ; pai bien promené aujourd^huL
Ces locutions sont gasconnes. C'est ainsi que
l'on dit encore mal à propos : je mouche
beaucoup. Gresset a commis cette faute. On
fait en France un fréquent usage du mot pro^
meneur ; cependant on ne le trouve point dans
les bons dictionnaires.
Promontions , promotions.
PucER , épucer , ôter les puces.
Purge, purgation, médecine ; terme gascon , vau-
dois , dauphinois et languedocien. Racine ceI-«
tique , purga. Purge se dit , en français , de la
désinfection des marchandises pestiférées.
PussiN, PUSSINE9 poussin 9 poulette; en roman ,
puçin.
,■»
t4s OLOSSAIfiK
Q.
Q
•UADRUPÈDE, QUADRUPLE, QUADRIGE, QUATERNE
et QUADRATURE ( terme de gëométrie et d'as-
tronomie ) ; prononcez kouadrupède j koua^
druple^ etc.
<5uAND VOUS : j^y serai quand 90us , c'est-à-dire ,
en même temps que tous. Vieux français.
QuANTE, mauvaise prononciation de Tadverbe
quand :quante je fus arrivé. Parisien populaire.
Qu'elle : la voici qu'elle vient: dites , qui vient.
Quelqu'un d'autre, n'est pas français ; il faut
dire : qtielqu'autre. Personne d^ autre est aussi
un barbarisme.
Queue de renard , lilas. Gattel admet ce terme,
mais il n'est indiqué ni par l'Académie , ni
par de Wallly.
Queuter , billarder, terme de jeu de billard.
QuiBLE, crible.
QuiBLURE, criblure.
Quidam ; l'Académie veut qu'on prononce Hdan.
QuiNQUE , femme de petit esprit, et qui se plaint
souvent : c'est une pauvre quinque ; une
neille quinque. Ce mot qui, en français,
est un terme de musique et d'ornithologie ,
me parait dérivé du roman quinquilles , inep
lies, rêveries»
GENEVOIS. 143*
JINQUERNE , vielle , instrument ; et au figure ,
une personne ennuyeuse , qui rabâche : jouer
de la quinquerne ; c^est une sotte quinquerne^
JINQUERNER , rabâcher , fatiguer : // w? ennuie
avec ses quinquernages ; origine semblable à
celle de quinque.
JlNQUET, malingre, souflTrant.
JINSON, pinson : un nid de quinsons* Dauphinois*
JIPROQUO 5 ne prend point Vs au pluriel*
JIQUE , KIQUE, jeu d'écoliers.
JOIQUE CELA , QUOIQUE ÇA , malgré cela : H est
très-riche y et quoique ça , // ne dépense rien.
Quoique est une conjonction qui régit toujours
le subjonctif.
S^
Î44 GLOSSAIRE
R.
JuABOBiNER ; Facconimoder ; SE rabobiner y ^e
rétablir : // a fait rabobiner sa maison ; j^^^i
été malade , mais je commence à me rabc:^^
biner; du verbe roman rabobeliner^ rap^-
tassen
Racauquer, recevoir \ jetez moi ces livres , je les
racaïu/ueraù Languedocien, récassa.
RâCHE , teigne. Terme roman , qui vient du cel-
tique rachous y teigneux. Languedocien ,
rasca.
Rache-pied (de); dites , d'arrache-pied , sans
discontinuité.
Racle, racloir.
Raclette (a la ) , expression adverbiale , qui
signifie, à la rigueur : // a été élu à la raclette;
j^ai de quoi vivre à la raclette»
Rafatailles , vieilleries , prétintailles. Terme dau-
phinois et neuchâtelois. £n Languedoc et en
Provence , rafataillo se dit aussi pour canaille.
Rafaitier , rafetier , en langue romane , rac-
commoder.
Sire Hains savait un Ion méstier ^
Quar il savait bien rafetier
\ Les côtelés et les mantiaux.
( Fabliaux du moyen âge }.
Rafeus
GËM&V0t9« 145
At'EUx; se dit du raisin, par opposition h, fendant.
AoâcHE, taquin, tenace. En patois d'Alsace ,
ragaitsche ; en vieux français , raqucdenare ;
eu celtique , ragacher signifie misérable petit
mardiand ; de la racine rag ^ petit » d'où le
français ragot , etc.
USINÉE ( DE LA ) , du raisiné.
^isiNS DE MARS , groseilIes rouges.
^issoN y sciure de bois pour nettoyer les parquets*
£n Languedoc , ressa signifie une scie, et en
Franche-Comté , rasse , le lieu où Ton scie le
bois. En grec , rassô , je réduis en poussière*
iMASSËE, est synonyme de rossée ^ terme qui n'est
point du bon français. En languedocien ^
ramassada.
^ELÉE 9 ribambelle , quantité.
^PON ( DU ) , de la raiponse ; en latin, rapun'*
tiunl.
ANCHÉE , rangée. ^
ANCO : être au ranco , c^est-^à^dlte, à Tagonie ; d^
bas-latin rancare^ râler.
INCUNEUX ,' rancunier.
IKG DE BOIS , bûche.
INGUILLE , jeu d'écolier.
LNGUiLLER, RAGUiLLER, redresser, relever.
lPercher , trouver, déterrer, accoster : où açez*
10
l46 GLOSSAIRE
pous été rapercher ce bouquin f II va râper*
chant toute sorte de monde»
Râp£LU ; se dît d'un homme mal yétu , de mau-
vaise mine.
Rappeler : je m^en rappelle , est une locution
vicieuse ; il faut dire : je me le rappelle.
Râpi , râpé de copeaux : mettre un^ tonneau sur k
râpL
RâpiN , haq)agon, vilain ; du latin rapio.
Rapistoler, rapetouiller, raccommoder, rape-
tasser. En grec , raptô , je couds. Rapsoder
est indiqué, dans le même sens, par de Wailly.
Rapport : par rapport que , est une phrase adver-
biale qui est souvent employée mal à propos
pour àxseipar la raison que.... Je ne peux y
aller ^ par rapport que ma femme est malade^
ou par rapport à ce que ma femme est
maladcm
Rataconner, eetaconner, rapiécer : un habit
retaconné. Ce verbe de la langue romane est
aussi connu à Neufchâtel. Du celtique tacon^
pièce , morceau.
Ratapiole, ribote du lendemain : faire la ratO'
piole 5 prendre du poil de la bête. Observez
que le terme de ribote dont je me sers ici, ne
se trouve ni dans T Académie, ni dans Gattel,
mais que de Wailly l'indique comme popur
laire.
^
«W«M»T* ■■
GENEVOIS. 147
ATAQUÔ5 morceau de drap, découpé en forme de
rat, que les écoliers frouent de craie, et jettent
sur rhabit d'un passant.
ATE 5 souris : un nid de rates ; mouillé comme
une< rate. Ce mot se dit aussi des dt nts d'im
petit enfant , ainsi que de Faction du soleil
réfléchi par un miroir : // m^ a fait la rate , et
au figuré , de quelqu'un qui brille par son ex-
térieur : 90US faites bien la rate»
âTELET : un râtelet de mouton ; dites , un carré
de mouton.
lATENiR , retenir.
lATER : ce chat rate bien ; des cheç^eux ratés ;
fausses acceptions de ce mot qui ne se dit
qu'en parlant d'une arme à feu , ou, au figuré ,
de quelqu'un qui a manqué son coup.
ATOLIVE, chauve-souris. En v^nàois ^rataifolaire;
à Lyon, rate-volage ; en Languedoc , rata^
penne ; en langue romane , ratapcnade.
AUFE , poisson du genre de la tanche.
AUFER , gronder, grogner; probablement de
l'allemand sich raufcn^ se chamailler, se
donner des coups. A Lyon , raffouler.
lAUFERiES , gronderies , et aussi vieux chiffons ,
vilenies : sa chambre est pleine d^un tas de
rauferies. En allemand, rauferey^ querelle,
batterie.
I48 GLOSSAIRE
Baufin , grondeur 9 grognard. En allemand, raujer^
batailleur.
Ravaudeuse , femme qui aime à marchander , à
vétiller \je ri aime pas avoir affaire avec elle ^
c^est une ravaudeuse. En bon français , une
ravaudeuse est une raccommodeuse de bas.
R AVON aille, roquette, hrassica eruca.
Rebucher , rabâ.lier.
Rebarbaratif , rébarbatif. Lyonnais.
Rebate (la ), se dit de l'action des vagues du lac
battant contre un mur.
Rebiolons , seconde pousse des choux. Au pays de
Vaud , rebrandons ; du roman , brandons.
Reblanchir ( se ) , clianger de linge.
Rebouiller, ravauder , remuer, bouleverser :/W
rebouillé tous ces papiers pour chercher***
Molière a dit, au figuré, tribouiller.
Rébelle, rebelle; écrivez et prononcez aussi,
sans accent sur Xe , religion , relation , relatif,
repentance.
Recafee, éclat de rire , gros rire.
Rëche , terme introduit par J.-J. Rousseau , mais
que l'Académie n'indique pas encore ; son
origine est celtique : rech^ chagrin , de mau^
vaise humeur ; Foulques d'Anjou reçut le
surnom de rechin à cause de son caractère. De
rech , vient le verbe français rechigner. En
GENEVOIS. x49l
Franche-Comté , rèclie se dit aussi d'un fruit
âpre.
Hecouvert, recouvré :/7tf recowert sa créance^
SIedasse , espèce de grive , turdus çiscworus , et
au figuré , une femme maigre et sèche : âcst
une vieille redasse.
Hedondeh, signifie,, en français, surabonder; nous
le disons dans ie sens de retentir , repousser»
Lyonnais»
Hedoux , dégel y retour d'un temps plus doux : nous
aurons du redoux.
Réduire , serrer , resserrer : réduisez ces hardesm.
Refaire (se) : // ne se refait de ricn^ c'est-à-
dire , il se refuse tout, il se prive de tout.
Refier ( se ) , se fier à , compter sur : // ne faut
pas trop se refier sur lui.
Kefrougné, refrogné.
Régale (une), un régal, un festin. Gale^ ea
vieux français, a la même signification , et c'est
de ce mot que gala tire son origine.
Kegaufrée, rebufi'ade.
Kéglet, transparent.. £n français, terme d'im^
primeur.
Regroleur, savetier. Dauphinois. Foriez ces
souliers au regroleur; faites-les regroler^
Voyez grotte.
Réguuarite, régularité*
A OO GLOSSAIRE
RejicLER, rejaillir, et non rejaillir; da latin
njicio , repousser. Terme dauphinois ; en
Languedoc , rejiscla.
Relucher, reluquer.
liEMBOURS, remboursement. En langue romane,
rembuur.
Bemémorier ( SE ) , se remémorer. Lyonnais.
Remolion j petite lessive : ce rûest qiPun remolioru
Remontance, petite glissoire, sur laquelle on se
glisse pour remonter à la grande.
Remle de germain, issu de germain ; indiqué,
comme français populaire par Gattel , qui le
dérive de remotus , éloigné.
Remuer , déménager , changer d'appartement i
quand remuez-^ous? Terme neufchâtelois,
lyonnais et gascon. Les Anglais en font aussi
usage dans le même sens.
hemuagium , en bas-latin, et r^/7Z2//7^^, en vieux
français , se disaient d^un droit perçu 'par le sei-î
giieur, quand un fonds changeait de propriétaire^
ou (Je la taxe qu'on payait au maître d'une maison ,
lorsque le locataire la cédait à un autre.
Remueur , celui qui nettoie les meubles, et qui letf
transporte lorsqu'on déménage.
Renard \ faire les renards. En français populaire ^
écorcher le renard , vomir.
GÉNEVOISi l&r
ENASQUEH ; en français populaire , renâcler : il
tempête , il renâcle.
ENœNTRE (un) , Une rencontre. Lyonnais.
ENEVIER , RENEVIÈRE , celui OU Celle qui fait des
amas de provisions , qui cache des effets , qui
prête surgag.es. On appelait autrefois reneveis
reneupicrsy les usuriers de la campagne, parce
qu'ils renouvelaient le contrat, lorsque les
emprunteurs ne pouvaient pas les rembourser.
ENITANT, récalcitrant. En français, terme de
médecine; en latin, renitens; en italien,.
renitènte , obstiné , qui résiste»
•INVERSER , -en pso'lant d'une voitiure : nous avons;
renversé ; il faut dire : nous avons versé.
îPATRlER, rapatrier, réconcilier.
SPETASSER , rapetasser , raccommoder.
SPICOLER ( SE ) , SE RAPicoLER , se refaire , se
remettre : // commence à se repicoler. En
Languedoc , se réhisèoùlà ; en Dauphiné , se
ratapioler.
îPLAT, plateau, terrain plat sur une élévation»'
Terme roman»
5P0CH0NNER, reprendre avec la cuiller : r^/?o-
chonner la soupe.
SPRIN*^ recoupe , sorte de son. Terme roman, donl
les provinces du Midi de la France ont aussi
conservé l'usage..
i 52 GLOSSAIRE
Requête : être de requête^ èxxe recherché, couru i
c^est un jeune homme de requête; il y a beau*
coup de monde y les places sont de requête.
Requinquiller ( se ) 9 se requinquer. Lyonnais.
( Voyez quinque pour Forigine de ce mot. )
Ressemelage, carrelure; cependant ressemeler
est français.
Resiller , RÉSILIER , toumer, devenir aigre : ce
vin commence à résilier.
Rester, pour demeurer, loger, est un gasconisme.
Rêver \p ai rêvé après vous cette nuit; il faut dire,
j'ai rêvé de vous.
Revenette , ricochet, bricole : /^ revenette en est.
Reverchon (iJN ) , une envie, petits filets qui sq
détachent de la peau autour des ongles.
Revirée , rebuffade , momifle.
Révolte, révolte.
Récolte , récolte. i
Rhum ; il est mieux d'écrire rum.
Ribandelle, ribainbelle.
Ric-ET-RAC , ric-à-ric Lyonnais et dauphinois*
Rien d'AUTRE , dans la signification de : pas autre
chose, n'est point une expression correcte»
Nous disons aussi : // n^est rien complaisant^
pour, il n'est point complaisant; c* est tôt poi,
rien y pour , c'est un homme de rien«
RiFLER , râser : cette pierre rrùa riflé le visage.^
GENEVOIS» l53
français, terme de coutelier et de doreur ; en
langue romane, riffler , ëcorcher; en anglais ,
rj/7*, raser, voler.
Rincée , averse , et aussi , réprimande , coups.
RiNGOLET, RINGOLETTE, propret, proprette ; pro-
bablement de l'allemand reinig , propre.
RiNGUER , SE RINGUER , rosser , se battre ; de
l'allemand r//7^^i7, lutter.
HïOUTE, débauche de table, tapage. En vieux
français,' r/(9/^, querelle; rioteux\ querelleur,
tapageur. Riote^ en langue romane, signifie
aussi l'heure du goûter, heure de riote. Racine
celtique , ryot , querelle , débauche.
KlQUlQUi , eau-de-vie , liqueur. Dauphinois.
HiSKE ( UNE ) , une rixe , une dispute.
HiTE , chanvre , filasse : une quenouille de rite.
ROCANDER , demander avec importunité : c^est un
Tocandeur éternel; du latin , rogans , qui prie.
RoGâiiON, rogaton.
RoGE-PoULET, ROUGE-POULET. On dit d'une répé-
tition ennuyeuse : c^est la chanson de rouge--
poulet. Expression dauphinoise.
Rogne : chercher rogne à quelqu^un , lui chercher
noise, chicane.
RoNCEMELER , respirer avec effort : cet enfant
roncemelle bien^ n'aurait-il point le groupe?.
£n celtique , roncha , râler.
]tS4 GLOSSAIRE
KoNDiON, Table ou Tablette , poisson du genre
cyprin.
Ronfle ( une ) , sorte de toupie creuse qui ronfle
en tournant.
Ronge , pêche-ronge , pêche duracine.
RoMGiLLON, reste de fruit rongé.
RoTER : ce foin rûa pas encore roté ; dites , sué#
Faites roter ce riz ; dites , crever. En italien ^
rolto , rompu.
RoTi 5 rôti ; UNE ROTIE , une rôtie.
R0UCHE5 ENROUCHÉ, enrouement 9 enroué :/W
du rouche , je suis enrouché*
RouGEMAND , ROUGEMANDE , rougeaud", rougeaudc.
RoupE, houppelande (Ji s'aspire). Terme gascon;,
du bas-latin raupa^ ropa^ sorte d'habit.
Rousse 5 rousseur : elle a le nsage plein de rousses.
RoussELETTE ( poire ) , poire de rousselet , ou
simplement, du rousselet*
RucLON , sorte d'engrais : ruclonner un pré. Au
pays de Vaud , un rahlon.
RuETTE 9 ruelle y petite rue : la ruette du Molarin
GENEVOIS* tSS
S.
Sache ( une ) , un grand sac ; terme de la langue .
romane : une sache de neuscs et de nugettes.
Remarquons ici en passant que le mot sac ^
sorti de la racine celtique sach^ est à peu près
le même dans tous les idiomes de l'Europe.
Sagaterie , boucherie pour la basse viande. Sagatta
est un terme roman qui signifie massacrer , et
Ton dit encore en Provence , sagatar , poi-
gnarder. Ce mot , suivant l'auteur du Vocabu-
laire provençal , est usité parmi les Juifs , pour
exprimer la manière dont ils tuent les moutons,
selon l'ancienne loi.
Saigne ( une ) , une saignée. En langue romane ,
saignie^ comme le disent encore nos paysans.
Sainq et sauf , sain et sauf; ce q est encore une ,
lettre euphonique dont le peuple fait usage
pour éviter un son nasal.
Salignon , motte à brûler. En français , ce mot
signifie pain de sel , pain salignon.
Salongler , rosser : /'/ a reçu une salonglèe. Eu
langue romane , chalongner.
Salvagnin, servagnin, vin rouge du pays, que
nous devons à un plant de Bourgogne.
Sangsuie , sangsue.
t56 GLOSSAIRE
Sans dessus dessous , sens dessus dessons»
Sardagne; écrivez et prononcez Sardaigne.
Saturne 9 taciturne.
Sau, sureau : du bois desaû. Langue romane , sent
espagnol, sauco.
Saume, ânesse. Terme lyonnais; du bas-latin,.
sauma : quœdam sauma çendita cum hasto
suo et ornamcntis (Chronique du moyen âge)*
En italien, somarOy un âne; en français ,
sommier, cheval de somme.
Sauve , sauvé : il est saus^e ; le t>oilà sautée ! Sauve,
est le féminin de Tadjectif sauf : il a eu la vie
sauve.
Savater, saveter, gâter; nous le disons aussi pour
déranger , incommoder : ce uin m^a savate h
cœur.
Savignon, cornouiller sanguin.
Savoir à dire, faire savoir, informer :/V fH>us le
saurai à dire , est un barbarisme de phrase.
Savonnade ( UNE ) , un savonnage.
Savourée , savorée ou sarriette.
Sechar , sÉCHARD, vent du Nord-est. Rousseau ea
parle dans- sa Nouvelle Hèloïse.
Sèche -.faire P heure sèche ^ boire un coup , manger
un morceau entre le déjeûner et le dîner. Ce
terme, qui est connu au pays de yaud,na
vient pas de sèche > féminin de sec » mais dç
GENEVOIS. 187
rallcmand zechen , chopiuer ; zeche , ëcot ,
zech'^hauSj cabareu
Séchot , chabot , co. tus f^ahîo.
SfiCHOTER, prendre des chabots 9 et SECHOTIÈRS ^
fourchette fichée à un bâton poiu* les piijuer*
Secondaire, SECOURIR, secours, secousse; sup«
primez l'accent sur IV.
Secret , secrétaire , secret , secrétaire.
Seiche , sorte de flux et de reflux particulier à
notre lac et à quelques autres.
Seille, seau. Ce terme du vieux français, qui
dérive du celtique seilh , est encore en usage
dans quelques provinces.
Seillot , petite seille.
Selpètre, salpêtre.
Séracée , SÉRET, laitages du pays ; du lalin sera^
rius , de petit lait; sercsco , se totuner en petit
laiu J.-J. Rousseau, dans s^NowelleHéloïsCy
parle de grus et de céracie.
SéRAILLE , SARAILLE ; se dit d'un arme à feu qui
rate , qui fait long feu : mon fusil a fait
sér aille. Languedocien , saraïa \ probable^
ment du latin séries , continuité.
Sejicler, sarcler.
££RIN&U£ , pompe à incendie ; pompe à feu serait
mal dit, parce que ce terme doit servir à
désigner une machine hydraulique , mise en
jeu par Faction de l'eau réduite en vapeurs.
l58 GLOSSAIRE
Serment, sarment , bois de la vigne. Neufchâtelois
et lyonnais.
Serpent ( une ) , un serpent.
Servante , instrument qui soutient le poêlon pen-
dant qu'on fait bouillir le lait. Dauphinois.
Service, couvert : mettez un service pour Monsieur;
as^ez-vous mis mon service ? Service ne doit
se dire que pour la quantité de vaisselle ou de
linge qu'il faut pour servir une table, ou pour
le nombre de plats qu'on y sert à la fois. La
cuiller et la fourchette réunies se nomment
aussi un couvert , et non un service.
SlAU , seau : un siau d^eau. Dauphinois et parisien
populaire ; en langue romane , saiau , seiay.
Sicler ; voyez cicler.
Sifflasson , petit plongeon , colymbus stellatus.
Sifflet , moyen plongeon , colymbus imber.
SiGOUGNER ; voyez cigougner.
Simulât, semoule. En italien, semola ; en latin,
simila , fleur de farine ; à Lyon, simouille.
SiNGULiARiTÈ , singularité.
SlOUTE , à la sioute , c'est-à dire à l'abri , à cou-
vert : mettons-nous à la sioute ; de l'italien,
aWasciutto , au sec ; en langue romane,
essoute , lieu où l'on se met à l'abri de la
pluie ; en patois vaudois et neufchâtelois , l^
chotta.
GENEVOIS. l5}
SiSTANCE, subsistance : ri^açoir pas sistance au
monde , être dénué de tout.
Soin : ayez-en bien du soin ; supprimez du^
Soir : hier à soir , demain à soir ; dites, hier aa
soir , demain au soir.
S0LICISME9 solécisme.
SoLEi^NEL ; prononcez sotanel.
SoLi 9 SOLIT , fenil. £n langue romane , solier ^ el
en dUemand , soler^ galetas, grenier.
SoTiFiER, rendre sot, attrister : cette nouvelle Pa
bien sotijté.
SouciLLEUX, soucieux : il a pris un air soucilleux.
Sourcilleux ne se dit plus qu'au fîgmré : monti^
sourcilleux.
Soucis ( LES ) , les'^sourcils. Lyonnais.
SouuAUD, soûlaud.
SouPOUDRER , saupoudrer.
SousTRAiSEZ , soustrayez.
Souvenir (faire) -.faites leur souvenir que....;
dites, faites les souvenir que... Faire souvenir,
doit toujours être accompagné d'un régime
direct.
{SuCLER , griller, brûler :/V me suis suclé les che^
peux ; ce ragoût est suclé. En provençal ,
uscle , brûlure.
Suffisamment , tempérament, etc. ; ne pronon-
cez pas suffisan-ment , tempéran^ment ^ mai^i
sujizaman ^ tanpéraman , etc*
J ■
:i 60 GLOSSAIRE
.Suissesse ( une ) , une Suisse. Voltaire n'a écrit
Suissesse que par dérision. Cependant d'autres
auteurs n'ont pas craint d'en faire usage dans
le style sérieux»
Suite ( de ) , tout de suite : expidiez-^moi de suite
le paquet que cous avez reçu. De suite ne
signifie pas. suj:^ le champ I incontinent , mais
l'un aprèsLi'autre 9 sans interruption. Cette
façon de parler est cependant très-usitée au-
jourd'huL
SuR:yW lu sur la gazette que....; il faut dire,^
dans la gazette.
SÛREMENT j sûrement.
Suspente , soupente : les suspentes d?une voiture ^
mettez cela sur la suspente. *
' ^
%
OJÈNEVOIS» l6c
T.
Tabac.
Us (les Genevois) articulent le marc du raisin, comme
Marcj nom d*homme j ils disent exactement du tabak, et
non pas databa. (J.-J. Rousseau.)
L'abbé d'Olivet et de Wailly veulent aussi
que , dans le discours familier, on ne fasse
point sentir le c final de ces mots.
I'abla , rayon. Ce terme , qui est aussi neufckâ-
telois , vient du latin , tabula , planche.
-Tablée, réunion de convives : s^oilà une belle
tablée! Tabler , dans le sens de, tenir table ,
ne se trouve point dans les dictionnaires fran^
çais , mais Molière en a fait usage.
^ACH£, clou de soulier; du celtique tach^ clou;
mot qui, dans la langue gauloise, signifie
généralement tout ce qui accroche, qui arrête;
de là le verbe français attacher, etc. Les
Normands, les Auvergnats, les Languedociens
ont aussi conservé ce terme avec les désiaences
propres à leurs dialectes.
TâCH£ , au masculin , est une faute grossière : as*
tu fait ton tâche ?
TâCHER QUE ; il faut de ou a ; ce verbe ne peut
II,
26^ GLOSSAIRE
se construire avec le pronom que. Je ne lui ai
pas tâché j est un barbarisme ; dites : je ne
Fai pas visé.
Taconnët, tussilage ou pas d'âne 9 plante médi^
cinale.
Taillerins , sorte de vermicelle plat ; du génois
tagliarinu Les écoliers appellent aussi taille*
Tins les traits que les clous de leurs souliers
impriment sur une glissoire.
TâLAR, pelisse, grande robe fourrée* En latin,
talaris s^estis , longue robe. Rabelais dit : rohe
talaire. Tabar^ en celtique , a la même signi-
fication; de là Tabarin^ charlatan du 17.^
siècle , à cause du manteau qu'il portait.
Tambour : battre du tambour ; dites : battre le
tambour.
Tambournër , tambouriner.
Tambourniër , tambour.
Tamer, ëtamer.
Tamponne y débauche de table , tapage : ils 0.
fait la tamponne toute la nuit; çous^et^ez bit
tamponné. En italien , far tem/mie signifie se
divertir , faire ripaille. Les Provençaux disenr
aussi i faire la tampouno ; ^Vpounar^ dans
leur dialecte , signifie boire.
Tanner , battre , rosser ; terme employé pendant
la révolution*
GÉNEYOlSé ' ■ t63
Tantôt ( le ) , l'après-midi : revenez ce tantôt i
j^airne mieux y aller le tantôt. Tantôt , en
français , est un adverbe dé temps. En langue
romane, on dit aussi le tantost; et en lan->
guedocien , lou tantos.
Tapassée , averse. A Neufchâtel , on dit une tapie ;
et à Lyon y une radie. Ce mot vient du français
populaire , taper. Un helléniste a dit sërieu-«
sèment qu'il se formait , par métathèse ^ du
grec 5 patassô , je frappe avec fracas.
T4PÉE , grande quantité , ribambelle : une tapie
de monde , une tapie de marchandises»
Lyonnais.
Tapette, battoir : les tapettes des lavandières i un
menton à tapette. Ce mot, pris au figuré ^
signifie chez nous la langue, une personne
babillarde et médisante : c'est une fameuse
tapette ; tiens ta tapette au chaud»
Tapin ( un ) , une tape. Tapin , en français > est
un terme de botanique.
Tarabusquer , tarabuster.
Tarante , terreur panique. L^étymologîe grecque ,
tarattô y troubler, alarmer, peut plaire à
l'oreille , mais n'est point sufiisante pout
satisfaire la raison.
Tarimara, vacarme > brouhaha. Rabelais dit :
carymara.
y
l64 GLOSSAIRE ^
Tasson, taîsson, blaireau.
Tata : vous s^oilà bien sur cotre tata , c'est-à-dire
bien beau , bien paré.
Tatouille, ratatouille, piquette, ripopée.Ce
terme est dauphinois ; en languedocien ,
ratatouïa.
Tattes, tettes, teppes , terrain en friche. Le mot
stepeSj steppes^ que la langue française paraît
avoir adopte , n'est pas encore indiqué par
les lexicographes. ^ *
Tayan , taon ( prononcez tan )I Ce terme de la
langue romane est aussi en usage dans les pro-
vinces méridionales. En espagnol , tavano ;
en italien, tafano; à Neufchâiel, oif dit
tahan.
Tavillon, bardeau : une maison couverte en tanl--
lons'; du latin , tabula.
Taulée , TRALÉE , ribambelle : une tralée de po^
lissons ; cette chienne a fait une taulée de
petits. En langue romane , tolée , taulée ,
signifient troupe , bande , et aussi , comme
dans plusieurs provinces , ce que nous tippe-
lons , une tablée ; du celtique taulj table.
Teiller , tiller est mieux à cause de Fétymologie
grecque , tilléin.
Temples ( les ) ; dites , les tempes.
Temps ( ai^oir meilleur ) : passez par là , 90US.
GENEVOIS. »6S
aurez meilleur temps , e'est-à-dire, vous abré^
gérez.
Tergette , targette. On fait aussi cette faute î
Lyon.
Tjbeiacle ( du ) ; dîtes , de la thériaque. A Paris y.
le peuple se sert aussi de ce terme. Nîcôt écrit
du thriacle ^ et Rabelais, le ihériacle. En
anglais , treacle; en celtique, tria^l.
Tkrraille , vaisselle de terre. En languedocien ,
taraïa.
Terrassier , potier de terre. En roman et en vau-
dois, teraillon; en languedocien, taraïè^
Terrassier , en français , signifie un ouvrier
qui travaillé aux terrasses , qui transporte des.
terres.
Terrassière , poterie, fabrique de pots de terre.
Terre : mettre par terre ^ poser par terre; dites ^
mettre à terre , poser à terre.
Têtière ,~ chevet : la têtière du lit
TiU'OL, tilleul: ^2/ tiltol^ du tillot En laugud^
Tomatie^ tàllôel ^ tillbèt.
TiNQUET, TïGKôîï, lopin, qiiignon.
TiPOTîîNER , chiffôiàner ,. tirailler.
Tirait, pour tiroir.
TiRi-oour^, inâdvàise vîânde ^ réjouissance*.
Tirer à l'arc.; dites y tirer de P^c..
l66 GLOSSAIRE
TôFATT , TAUFET , Sorte de gâteau levé. On dit
aussi en Angleterre : hasty pudding.
ToiL , pour loit.
Tombée, quantité de convives qui surviennent
inopinément : pai eu une tombée à dîner;
marché où se rendent beaucoup d'acheteurs i
c^est une forte tombée. En languedocien ,
toumhada. A la tombée de la nuit^ à la nuit
tombante ; dites , à l'entrée de la nuit , à nuit
fermante.
Tomber : // a tombé ; dites , il est tombé. Quoique
Ton trouve dans Voltaire :
Si ma crëdulitë
Eut tombé dans le piège. ..«
ce verbe ne doit point conjuguer avec rauxiliair#
avoir.
ToMBURE , chute.
Tomme, sorte de petit fromage. DejWailly dît i
tomme , masse de caillé fermenté. En lan-
guedocien, tourna ; en grec, tomos^ division;
en ceho-breton, tam^ morceau, portion.
ToPETTE, fiole. Terme dauphinois (Voyez toupinj*
Toque , petite butte , élévation ; terme d'écolier,
Tucquet , en langue romane ^ a la même sii
gnifîcation*
GÉNEYOIS* 167
TôQUÉE , coups : // a reçu une tàquèe. Ce substan*
tif est formé du vieux verbe français toquer ^
frapper.
Torche , coussinet : mettez une torche sous cotre
seî/le.Tenne neufchâtelois; du latin torquere^
tordre.
ToRCHoNNER , frotter avec un torchon.
ToupiN, TOUPiNE, cruche, jarre, vase de terre :
// est sourd comme un toupin. Nous disons
aussi d'une personne morte et enterrée : elle
fait des toupines. On dît en Provence : es
lourd coumo un toupin. Ces termes appar-
tiennent à la langue romane , et Ton trouve
encore dans Rabelais :
;... Elle en mangea seize muids, deux buffards et six
^pins.
Je lis aussi dans une vieille chronique i .
La bombarde ( le boulet ) brixat ung teppin de marjo-
laine , de ^oi la dame Phelippin menait un grand hahay.
Tourne (la), la retourne : il tourne pique ; dites,
il retourne pique.
jTouRTELETTE , tartelette. Ce mot est aussi neuf-»
châtelois.
JToussiR , tousser. Ce verbe est du vieux français
et Scarron en a fait usage*
ï 68 CLOSSAIRE
TRâGUER j trôler , porter , traîner. En France , le
peuple dit quelquefois, droguer^ dans le
même sens. Nous nous sommes bien tràgués
aujourd'hui ; c*est bon pour tràguer par la
maison. En allemand, tragen^ porter.
Traîne, se dit d'une longue convalescence : après
sa maladie , il a eu une traîne. Ce mot , en
français , est un terme de chasse et de naviga^
tion.
Tranchés (les) : le tour des tranchés; dites , les
tranchées.
Trape , trapu : un petit homme trape. A Lyon ,
trapot.
Trapon ( un ) , une trappe.
Tras , poutre , solive* Ce mot est aussi lyonnais^
En langue romane , trab ; eu latin , trals^
Nous disons aussi : la tralaison d^un bâtiment^
Travers : regarder à tras^ers de la fenêtre. Il fauti
dire , à travers le , et au travers de. Racine et
J.-J. Rous^seaù ont cependant écrit : à traders
de , et Boileaa ne s'est pas toujours soumis \
cette règle.
Tredon, train, tapage»
Trembler : // tremble la Jihre. Cette mauvaise
locution est aussi en usage dans les provinces
méridionales.
Trempe , trempé.
ciNEVOlS* 169
Tressieu 9 sorte de padou , de ruban.
Triège , toile ouvrée : serviette triégée ; dites ,
ouvrée.
Trimaillement, mouvement, trémoussemeiîl:. Ce
mot parait formé du français populaire trimer ^
aller vite.
Trincaner ( se ) , se transporter , se remuer : se
trincaner^ sctrancaner d*wi endroit à t autre;
je TÛaime pas tous ces trancanemens , ces
trincanages. Racine celtique trin,^ agir.
Triôler , importuner , fatiguer par des répétitions :
c'^est une triole^ c'est-à-dire, un air ennuyeux.
En langue romane , triolainc signifie longue
suite , traînée.
Trop ; ne prononcez point le jr, lorsque ce mot
n'est pas suivi d'une voyelle.
Tripots , tripotages , tracasseries. Un tripot , en
français, est une maison de jeux.
Tripotier, tripotière, tripoteur, tripoteuse.
Trivougner , tirailler , secouer , traîner.
Trouille, sali, gâté, écrasé : des raisins trouilles.
En celtique , trullare; en roman, truiller^ et
en languedocien , trouïa , signifient pressurer
le raisin. Treuily&à Bourgogne, se dit encore
pour pressoir.
Trouillon 5 souillon. En langue romane, touillon;
en anglais , trull ; dans le Maine , trouille ,
kyd GLOSSAIRB
signifient salope , coureuse ; du celtique truîll^
truiïhou j guenille , haillon.
Troupelée , grande troupe : une troupeUe d^en^
^/25« En languedocien 9 troupélada\ en langue
romane , atropeler , attrouper*
Trouve , trouvaille ij' ai fait une banne trouve.
Truiehies , vilenies , ordures /chiffons.
TuFELLE , ponune de terre. En italien , tartufo ;
en provençal^ iartiJlo\ en languedocien^
tufédas.
TuiLiÈRE , tuilerie. Lieu où Ton fait la tuile. Cette
faute se commet aussi à Lyon.
Tune , débauche de table. Ce terme est connu en
France. Un helléniste le dérive du mot grec
thoïniy festin.
TUBÔTU ( AU ), en bloc , Pun dans l'autre. On a
prétendu mal à propos que cette expression
tirait son origine de l'hébreu tohu y bohu^ senfl
dessus dessous.
TuRBENTiNE > thérébentine»
GENEVOIS» ' fiyl
U.
Un ; suivant les meilleurs grammairiens , Delille a
eu tort de dire :
h'un des hommes de France qui a le plus d'esprit.
il fallait : çui onU Voltaire a écrit plus correc-
tement :
XJvlSl de ces deux hommes de gënie ^i ont présidé ^ etc*
Et Fenélon :
Une des choses ^i ennuient le plus , ce sontt.t»
Unchécun; dites, chacun.
Un quelqu'un j dites , quelqu'un.
lUsE 9 usé»
1 7> OLOSSAIRE
V.
V ACHERIN , sorte de fromage à la crêmè , qui se
fait dans Je Chablais.
Vaches, maquereaux, taches aux jambes, pro-
duites par l'action du feu. Ce mot est aussi
lyonnais. Les ëcolîers appellent vache ^ un
noyau d'abricot taché de blanc.
Vangeron , petit poisâon du Léman , cyprinus
grislaginc , ou le gardon, suivant M. Jurine.
Vanner , s'en aller , décamper : // eut peur , et
ç^anna sans rieri dire.
Vase , vaisseau : le pose de la bibliothèque ^ de h
cathédrale.
Veiller ( se ) :je me veillerai pour le voir sortiu
On ne peut faire usage de ce verbe au réfléchi.
Vendôme ( faire) , vendre ses hardes, ses effets :
// a été d'^ obligé défaire vendàme de tout son
butin.
Ventraille , intestins.
Véritable , véritable.
Veste , gris , à demi-ivre : // est veste , /'/ s^est
veste ^ il a pris une veste. Ces expressions sont
connues en France.
Veudaire ( la ) , LE VEUDERON , vents du Valafe.
ViCAiLLESy victuailles. £n langue romane, vitailles.
. GENEVOIS. ^173
ICOTER , vîvoten Ce terme est aussi lyonnais. En
langue romane , s^icquer signifie vivre : les
pour es gens s^icqucnt-inoult maultz.
lEiLLE , vielle , instrument i jouer de la neille.
lEiLLOPET , viEiLLOPETTE , vicillot, vieiUotte.
ENiR, pour <le venir : // est bien venu vieux ; elle
vient laide.
[ËULIER , violier : un vieulier double. Lyonnais.
lEUX-joiN ; dites , vieux-oing , sans faire sentir
le^-
[LGOULEE , virgouleuse : des poires vilgoulées^
lOLONNER , ennujer , rabâcher.
lONNET , petit sentier ; du latin via.
[RABOUQUlN , vilebrequin. A Lyon, virehroquin ;
en Provence , virobouquin.
[R£ DE PIED, croc en jambe, et aussi, mesure
d'un travers de pied : deux pieds et un vire de
pied.
[ROLET , petit tournant sur une rivière , et aussi ,
certain jeu d'écolier qu'on appelle en français
le toton. En langue romane , vire Jet signifie
une girouette.
[S ( UN ) , une vis.
[S-à-ViS -: // s^est mal conduit vis^à-^is de moi ;
dites , envt rs moi.
[S OUVERT ( à ) ; dites : à huis ouverts.
[SAGÈRE , masque de poupée. En bas-latin \
visa^eria.
'Ï74 GLOSSAIRE
Vitre ( un ) , une vitre.
YiVE ( DE LA ) , réunion de diverses espèces de
jeunes poissons un peu plus gros que le mille
canton. Le mot français est alevin. On dit :
aleviner un étang.
Vogue , fête patronale. C'est un terme roman qiïî
est encore en usage dans quelques provinces.
 Marseille , on dit un train.
Voir , terme explétif : regardez i^oir s^ il est venu.
Il est du vieux français , et vient du latin veri\
anciennement on disait en France voir , pour
vrai , voirementy pour vraiment.^
VOLAN , faucille. Ce terme est roman. En langue*»
docien , on dit voulan ; en bas-latin , volana*
Votre , notre ; employez le circonflexe lorsque
ces mots ne sont pas suivis d'un substantif:
Votre maison et la nôtre.... Levizac ne veut
pas qu'on écrive : pai reçu la vôtre du i .^'
courant....; mais, votre lettre du.... , etc. Ce-
pendant, comme il faut que le style du com-
merce soit essentiellement laconique, ce serait
être un peu sévère que de reprocher cette
locution à un négociant.
VouABLE, clématite, viorne, plante*
Vouarme, sapin femelle.
VouAFFE , se dit d'une mauvaise sauce mal liée :
c^est de la vouaffe. En langue romane , vapes
OÉNEVOIS» 175
signifie gâte y et en latin ^ yappa a le sens de
vin tourné :
Multà probUtts pappâ nautai ( Hoe. )
VouARE y larve de hanneton*
youÈPE, YOUÈPETTE , espiègle, maligne 9 piquantew
Ce mot tire son origine du roman wouaspe^
une guêpe ; en latin çespa. Nos paysans nom-
ment aussi cet insecte , une vouèpe.
TouGNER ; lorsque deux boules , deux palets se
touchent, on dit : ils çougnent.
VouARAi (le ) , est une bise noire accompagnée de
pluie*
x*
176 GLOSSAIRE
Y.
JL : 4<^nnezjrniy , dites-y , pow , doiiQe;K^Ie moi ,
dites-le.
Iln^y i^oit goutte (sans relation précédente ) dites :
il ne voit goutte.
Irez-^ous à la cille? Oui^ j^y irai\ dîtes, par
euphonie : oui , j'irai.
-K^-î«>-2S
GENEVOIS» 1755
> i T-jîf •' ■ • ,■ r
SUPPLEMENT.
Celui , ne petit être modifié ni par tin adjectif , ni
par un participe ; ne dites donc pas xj^ai lu
les deux journaux que s^ous rr^as^ez remis ^
celui rédigé par N^ me paraît le meilleur /
mais celui que rédige N. » ou celui qui est
rédigé par N. , etc.
Chatton ; ajoutez à ce mot : en langue romane^
saton y bâton armé , massue*
Domestique : un domestique en homme ; il /aut
dire^ un domestique, et en parlant d'un#
servante , une domestique*
Eclairer \ prenez la lumière^ et éclairez Madame i
dites , éclairez à Madame*
Eléxir 5 élixir : de téléxir de longue çicé
ËMOUSTILLER ; ajoutez à ce mot : terme roman qtu
signifie , rendre gai , de bonne humeur*
Esc AVAL AN (en), en désordre, en déroute : ^^ZtJ
s* en s^a tout en escas^alan^
Gueuleton , repas , bombance»
Chante-merle , sorte de petit £româge blanc qui
se fabrique dans le Chablais.
1 78 GLOSSAIRE
GuiGNAUCHE; ajoutez à ce mot : en langue romane^
guenoche , sorcière.
MÔME , sotte , stupide : c^est une grosse môme.
MouCLAR ; ajoutez à ce mot : en provençal , mous^'
claUy musclau.
Nappage , linge de table.
PONTENAGE, pontonage.
PuiSERANDE , sorte de machine hydraulique pour
arroser les jardins. En languedocien , pous a
roda y c'est-à-dire , puits à roue.
Vergillon , petite verge , petite gaule.
NOTA.
Je n'ai pas eu l'intention de faire entrer dans
mon Glossaire les corrections de toutes les fautes de
grammaire qui se commettent à Genève, mais seu-
lement , comme l'indique le titre de cet ouvrage ,
de signaler les locutions défectueuses qui sont le plus
fréquemment employées dans cette ville. Les habiles
Grammairiens qu'elle renferme, pourront facilement
suppléer à l'imperfection de cette partie de mon tra-
vail. Quant aux termes genevois, si j'en ai omis
quelques-uns , que l'on veuille me les indiquer^ et
s'ils sont réellement de la famille, je m'empresserai
de les placer à côté de leurs frères ; Richelet l'a
très-bien dit : un bon dictionnaire doit être l'ou*
vrage de tout le monde*
GENEVOIS. 1 79
CONJECTURES
SUR LES ORIGINES DE QUELQUES NOMS
DE LIEUX DE NOS ENVIRONS.
Il existe dans la langue celtique une foule de
termes qui signifient rivière , ruisseau , habitation ^
bois , montagne , colline , rocher , etc. ; ce sont
ces termes qui forment les origines de la plupart de
nos noms de lieux.
Si Ton s'ëtonne de la quantité de mots qui, dans
un vocabulaire gaulois, servent à désigner Teau , il
faut songer qu'ils expriment toutes les modifications
de cet élément , et qu'ils sont tirés des nombreux
dialectes que parlaient les Celtes.
Les eaux de toute espèce jouaient un grand rôle
dans la mythologie de ces peuples, et nous en avons
la preuve dans les restes de leurs tombeaux qui sont
presque toujours placés sur les bords d'un ruisseau.
Il est même très-possible que cette superstition
populaire dé nos contrées qui consiste à puiser
mystérieusement de l'eau d'une fontaine à l'heure
de minuit , et à certaine époque de l'année , n'ait
pas d'autre origine que le culte deis Druides*
l8o GLOSSAIRK
Ex est un de ces termes génériques qui , dans
la langue gauloise , signifiaient , eau , rivière ,
étang , puits, etc. Delà , le grand nombre de nos
désinences en ex : Saconex, Femex, Bernex. Cette
terminaison peut cependant dériver quelquefois
cl'un nom de plantation d^arbres ou de culture
quelconque , et n'être alors qu'un adoucissement de
la syllabe gauloise ek; car nous voyons que, dans
la langue celtique, kanabek signifie une chenevière;
haolek un lieu planté de choux , et derçennek , une
chênaie (i). Telle est probablement Pétymologi
d'ONEX ou Onnex, puisque onn^ en celtique^
^signifie frêne.
LoEX vient de lo , habitation, et de ex , rivière ^
à cause de sa proximité du Rhône.
Bernex , de hem , colline , et de ex , eau.
Laconex , de lac , marais , étang ; on signifia
habitation,
MoRNEX,de 772ortf 72 , montagne , côte, tas. Ce
terme , comme nous l'avons déjà fait observer , est
la racine de notre mot morène. Outre Mornex sur
le Salève , il existe un Mornex sur le Jura , près de
Saint-Genix.
ToNEX dérive de ton^ village, bourg , et de ex^
eau.
(i) Quelques-uns de nos ex peuvent aussi s*étre formô
par une altération du mot nech^ haut, élev^«
UÉNEVOIS^ iSl
<?/, sy jgy^ eou , habitation , bois, sont encore
des monosyllabes qui servent à expliquer les termi-
naisons d'un grand nombre de nos noms de lieux.
Lanci doit dériver de lany enclos, culture , et
de ci ^ eau.
Pressy 5 Pressinges , de près ^ habitation ; plu-
sieurs bourgs de France qui portent le nom de
Pressigny , doivent avoir une origine pareille. La
terminaison celtique enge , inge signifie champ ; en
teuton, c'est angen.
JussY vient de jussum , jus^ en bas, au dessous
de la hauteur , et de sy , habitation ; on nomme
Jussan-moûtier le monastère situé au pied de 1»
colline où était autrefois la ville de BesMçon.
CoLOGNY , de coledd^ cultiver, et de gny , k gui
des Celtes , eau , rivière , lac. De ce verbe coledd y
s'est formé le substantif colongia^ habitation du
cultivateur avec son terrain, et de ee colongia sont
ensuite sortis les mots de la langue romane , cou-^
longes j coulànges y coulons ^ noms de Ueux très-
conoununs en France. Le latin, colo^\e cultive, et co-^
lonia , troupe de citoyens qu'on envoyait habiter et
cultiver un pays, n'ont pas d'autre racine.
Quelques personnes , sans s'arrêter à ces considé-
rations, pensent que nos CoUmges dérivent de collis^
langus^ ou de collum longum , à cause de la situa-
tion de ces villages qui , pour la plupart ^ sont bâtis
au pied d'une montagneg»
iSz OLOSSAIRS
Pen^ pin signifient, en celiiqne, sommet, cime,
tête, pointe; delà Penëy, yillage sur une hauteur ,
au bord du Rhône, où l'on voit les restes d'un,
xhâteau construit au treizième siècle , par Tévêque
de Genève , Ame de Granson.
Ey se traduit encore par fleuve , rivière. Pen est
la racine d'une quantité de noms de lieux : les
Alpes Pennines , l'Apennin. Sur une hauteur des
environs de Marseille , on trouve le village des
Pennes, et en Bretagne , le promontoire de Pen
marâh (i) , ce qui signifie littéralement tête de
cheval. Dans l'évêchë de Bâle , un pont sur la Byrse
s'appelle aussi pont de la Penne , et l'on sait que
Villeneuve était le Pcnni lucus des Romains , nom
qui n'est qu'une altération du celtique penn luch ^
tête du lac*
PiNCHAT veut dire, habitation sur la hanteur; de
pin , sommet , éminence , et de cha , chaia ,
demeure ; delà le mot chaiz , noiaison , en vieux
français , et , comme nous l'avons observé dans le
Glossaire, celui de chalet^ terme de la Suisse
romane.
La Pesse, vieux château, près de Lilli , tire son
(i) Penn^march^ tête de cheval, et penn-treus , tête
de travers , sont aussi les nooKS de plusieurs familles bre-
tonnes.
GENEVOIS. i83
nom du cèlûqaepes , un sapin ; c'est par la même
raison que , dans le Gessenay , pays abondant en
étjrmologies gauloises, on trouve une gorge appelée
Pessot. Nos paysans disent encore , ouna pessa ,
pour un sapin.
Les Crets , les Crés , noms de plusieurs som-
mités de nos environs; du celtique crechy cres
( r^ se substituant au ^r^ ) , faite , sommet ; delà le
mot français crête.
Carouge peut dériver du celtique carrog^ torrent
rapide , à cause du voisinage de l'Arve, ou du mot
roman , quarouge , carrefour. Outre le Carouge de
la Normandie , il existe encore un Carouge près de
Moudon y et un Carrogio en Piémont.
Le Carre, le Quarre, près deJussy, était
autrefois Quadruvium , résidence du roi de Bour-
gogne Gondebaud.
Du celtique bou^ eau; hougy boue; bogkes^
marécages , dérivent nos Bougeries , Boège , Bo-
gève, Bougy, et peut-être aussi le mot français
bouge , logement mal propre*
SiERNE vient de siere , sarn , roche à pic , es-
carpement; delà Sier, Sierre, la Sara, Serine ^
Sarine , etc.
Buz est purement gaulois , et veut dire ruisseau ;
le mot hay^ qui a la même signification, doit être
Torigine de notre bois de Bay , du Bay de Noville
Ij84 glossaire
et de la Baye de Clarens , dans le canton de Vaudi
Vie , est le Wic des Gaulois , métairie , village \
ce mot a donné naissance au vicus des Latins, et de
vieux manuscrits français disent encore , i^ic pour
ville,
ChëSEAU est un terme de la langue romane qui
doit se traduire par : habitation entourée de terres»
arables, et Sëchëron signifie, dans le même,
idiome , un pré qui n'est pas arrosé.
Cran veut dire en celtique éminence , colline*
MoiLLESULE, suivant M.£. Salverte, tire soit
nom du latin, mola sola^ meule solitaire, à.
cause d'une grande meule de moulin , ou plutôt
d'un ancien monument celtique qui en a la forme ^
et que les bonnes gens du village assurent avoir \m.
propriété de se retourner à minuit.
Mous avons déjà remarqué au mot du Glossaire
ns^an , osier , que de ce terme gaidois , qui signifie
rivière , lac , marais , lagune , s'était formé le nom
de la ville d'Avenches , cette ancienne métropole
de la Suisse, que Tacite appelait caput gentis;
Evian , Avenchi , Chavane , et Aven y village du
})as Valais , ont la même étymologie.
Nous avons deux ruisseaux connus sous le nom
d-Avançon; il existe tant en Angleterre qu'en
Ecosse , cinq rivières qui portent le nom d' Avon ,
et par la même raison qui faisait appeler Virgile , le
GENEVOIS. l8&
cygne de Mantoue, et Fénélon, le cygne de
Cambray, Shakspear reçoit quelquefois de ses
compatriotes Tépilhète de cygne de TAvon. Enfin ,
açancq , dans la langue des Celtes, signifiait un
animal amphibie , et particulièrement un castor.
Hermance. Ce village , qui était autrefois un
bourg considérable, fut détruit au quatrième siècle
par les Bourguignons , rebâti au onzième, par leur
reine Hennangarde ; puis brûlé par les Bernois ,
au conunencement du seizième; Albanis Baumont
qui dérive son nom du mot Hermès , prétend qu'on
y voyait jadis un temple consacré à Mercure. Si ,
comme nous devons le penser , ce Mercure était
le Tentâtes , le Tant des Celtes ( i ) , que les
Romains confondirent avec le messager des Dieux ,
il ne peut être ici question de temple , puisqu'on
sait que les Druides regardaient ces édifices comme
une insulte à la Divinité.
Dans la Suisse allemande , nous avons encore
Hermetsbûhell , la colline d'Hermès ; Hermetswyll
le village d'Hermès , et dans la Suisse romane , les
hameaux d'Hermenges et d'Heremences auxquels
on se plaît à donner la même ofîgine ; mais , sans
remonter si haut , ne pourrait-on pas raisonnable-
(l) Deim, maxime Mercurium çolunt.
( CiES. , lib. VI. )
Jt86 CLOSSAIRC
ment supposer que quelques-uns de ces noms de
lieux dérivent du latin eremus , solitude , ermitage?
Les anciens habitans de notre canton , les Allo-
broges (i), furent ainsi nonunés des mots gaulois ,
cll^ autre, et bro ^ pays, c'est-à-dire peuples
étrangers; tel est du moins le sentiment du célèbre
La -Tour-d'Auvergne 5 philologue versé dans le
dialecte breton , dialecte qui , plus que tout autre ,
représente encore en Europe la langue des anciens
Celtes.
Suivant P. H. Mallet , le nom de Genève , qui
a fait hasarder tant de conjectures, doit s'être formé,
ainsi que celui de Genua ( Gênes ) , du celtique
genau , gcne^a , bouche , passage entre deux col-
lines. Cette opinion me parait d'autant plus f(»idée,
que Baxter, dans son ouvrage sur les antiquités
britanniques, cite plusieurs lieux du pays de
Galles , dont les noms et la situation offrent avec
ceux-ci des rapports évidens.
Boelloy boellen^ en celtique; boeli en langue
romane, signifient bien boyau, intestins, et nos
paysans disent bien encore la hoelle^ pour, le ventre,
(i) n parah que , dans le moyen âge , ce nom ^tait
devenu une sorte d'insulte , car Lacombe , dans son Z7û>
tionnaire du vieux langage^ \x9A\iXX idlobroge ^ allobroguû
par le mot rustre*
CÊNEVOIS. 187
la panse; maïs Testimable auteur de notre dernière
histoire de Genève , commet probablement une
erreur en attribuant à ces mots Torigine du nom de
la Tour de Boël^ où, suivant lui. Ton jetait les
immondices du Grand-Mézel, magnum macellum^
place de la grande boucherie ( 1 ) ; il parait plus
naturel de donner à la Tour de Boël l'étymologie
de6oi\ hoy ^ hauteur, éminence. Buhel^ en alle-
mand, a la même signification, et, dans une petite
ville voisine , à Saint-Claude , il existe une rue en
pente rapide, comme notre Tour de Boelj que ses
habitans appellent encore la boya. Il est d'ailleurs
peu probable qu'on eût jeté les dëbris de la bou-
cherie dans un quartier où ils auraient pu causer de
rinfection , tandis qu on avait le Rhône ou le lac à
portée de les recevoir.
La place de Longemalle doit son nom à une
altération semblable à celle qui a produit le Grand-
Mézel : longum macellum , puis , dans la basse
latinité , longum mallum , place , halle , marchés
La rue Verdaine vient pareillement du latin
barbare çerdenum , pâturage , car le lac baignait
2)utrefois ce quartier ; ou , suivaiit M. H. Mallet ,
des hutins qui existaient sur l'emplacement du
(i) En langue romane, macelene , boucherie, et mace*
iier y boucher.
t88 GLOSSAIRE
collège. Je renvoîe à Tintéressant ouvrage de cet
écrivain ( i ) les personnes qui désireraient d'autres
observations sur les noms de nos difFérens quartiers;
mais je me permettrai de douter que notre Perron »
comme il le pense , tire son nom du cardinal Do
Perron, lequel aurait reçu le jour dans une maison
de cette rue , parce que les Iwographes de cet illus-
tre prélat nous apprennent qu'il naquit dans le
canton de Berne , vers le milieu du seizième siècle»
Le Jura tire son nom de Jou^ du père Jou des
Celles, et de rag^ roi, règne; ou, tout simple-
ment, ài^yaw , lieu élevé. Qupiqu il en soit, Fori-
gine celtique du mot Jura paraît d'autant plus
probable que l'une des îles Westernes, qui est cou-
verte de hautes montagnes , porte exactement le
même nom.
Bochat veut que notre Dole dérive du mot dàk^
lieu abondant en pâturages ; mais il me semble
plus naturel de donner à cette cîme ( qu'on devrait
appeler FAdole , et non la Dole ) la même étymo-
logie qu'au mont Adule (2) , c'est-à-dire , celle du
mot adoUy qui signifie front, partie supérieure.
( I ) Description de Genève ancienne et modemet
Genève 1807.
(2) Montes adulœ , nom donne aux montagnes centrales-
' ' qui s'étendent depuis le Saint-Gothard à l'Orient » jusqu'aui
mont Bernardin.
GENEVOIS. 189
Pline Tancien (i) et quelques savans de nos jours
ont prétendu que le nom du Rhône a une origine
grecque, et qu'il fut forme de Rhoda , ville bâtie
près de ses bouches , par une colonie de Rhodiens ;
mais Loys de Bochat ne voit dans rhodanus qu'une *
étymologie gauloise : rho , cours rapide ; dan ,
rivière, et ce savant s'appuie à cet ëgard du nom
de TAin ( en latin Idanus ), qui serait aussi formé
des mots celtiques y dan , la rivière.
L'Arve , l'Aire , la Laire, dérivent pareille-
ment des mots arw , aril , ariii , qui , dans tous les
dialectes des Celtes, signifient rivière rapide , qui a
la vitesse d'un trait; et une foule de noms de rivières
étrangères justifient suffisamment cette origine; tels
sont , entr'autres^ l'Aar de la Suisse ; deux Aar en
Allemagne ; un Aru dans le comté de Sussex ;
l'Arar des Romains , c'est-àdire la Saône , et enfia
l'Hérault du Languedoc , en latin , Araurius.
Notre Drance du Chablals , ainsi que celle du
Vallais, doit avoir une origine commune avec la
Durance des Provençaux dont Ausone a dit :
sparsis incerta Druentia ripis ; druant , mauvais ,
dangereux; derUent^ torrent impétueux. Bochat
assigne la même étymologie à la Dordogne , Dura*
nius , mais ce savant se trouve ici en contradiction
(0 Lit. m, cap. IV.
igo GLOSSAIRE
m
avec La-Tour-d' Auvergne , qui dérive le nom de
cette rivière du celtique dour , don , eau nj:ofonde«
Le Foron , qui arrose de belles prairtes , peut
tirer son nom dejor, pâturage, et de on , eau,
comme la London de limd , forêt , et de on , eau.
Nous avons vu Torigine celtique du mot gouilley
eau stagnante ; ajoutons ici qu'on trouve dans la
Suisse romane : la Gouille à çassu sur le glacier de
Valsorey et la Gouille aux cerfs près du Chàtelar ;
quant à nos Jargonant , nos Traînant , nos Jour^
nant , nos Nant-<:hambet , nos Nant-d'avril , etc. ^^
je renvoie le lecteur au mot nant y dont j'ai indiqua
la source dans mon Vocabulaire.
ORIGINES
DE DIVERS NOMS PROPRES DE NOTRE PAY&
Termes de la langue romane.
Chapuis.
BordicT ^
k .
Traduction française.
Charpentier; en patois,
on chapoué.
Métayer , fermier.
Borde , en celtique , si-
gnifie métairie, ferme*
GENEVOIS.
19g
Termes de la lingue romane.
Traduction française.
Royer^
CbarroiL
Vignier y
Garde-vigue.
Verdier ,
Officier des bois et foi
rets.
Homieux ,
Pëlerin.
Filloly
Filleul ,
m eu y
1
Ruisseau.
Hiiau ,
Hibou.
JSrunel ,
Mesure de sel.
42la{^el ,
Instrument de pêche«
uirnaudy
Querelleur.
!/ rembley ,
Tremblaie.
Truand ,
Misérable.
£achelard y
Jeune amoureux , jennQ
garçon
Castan ,
Châtaignier.
Pichon y Pichonat ,
De petite taille.
5^y,
Roi.
Wagnon ,
Fermier, semeur.
Souheiran ,
Supérieur d'une com^
munauté.
Gaynier ,
Laboureur.
Gavard y
Buisson.
Godemard ,
Gros ventre.
GeyndrCy
Garçon meunieté
k «
>
192 CLOSSAIilË
Termes de la laogue romane*
Traduction fraii^aistf*
Galline ,
Poule.
(ioy^
Boiteux.
Gay ,
Propre, apte.
Gaussin ,
Oisif.
Garrigues ,
Broussailles ; en proven-
çal , garrigo.
Gr^/,
Rejeton.
Gautier ,
Bon compagnon.
^171/^,
Réjoui , railleur.
^11/72 y
Fin, rusé. Brantôme di^ J
que ce nom vient d^
Gonin , fameux esca^
moteur à la cour d
François preiiiîef.
Galois j
Fort , galant , aimable ;
une galoise est urxe
jeune fille, jolie et
coquette : et puis s^en
vont pour faire les
A
galoises , lorsque de^
iraient vaquer en
oraison. On dit encore
dans notre patois :
adzivo galaise^ c est-,
à-dire
CÉNEV0I5. 193
fs de la langue romane.
Traduction française.
ê
à-dire, adieu, belle
enfant.
fe » en celtique ^
Homme fort ; delà le
français, bardot, mulet«
é y idenu
Mathieu.
9 idem.
Foréu
a y idttiu
Château fort, etc#
*
ORIGINES
i
î DIVERS MOTS DU PATOIS DE NOS PAYSANS^
les de la langue romane^
péU,
Traduction française;
Encore, toujours, dès
ce moment; italien^
adesso.
Quelque chose : les uns
I lui donnent aicques ,
et les autres noure.
Assez. Prou est encore
indique dans les dic-
tionnaires , comme
' appartenant au yieux
français.
i3
194 GLOSSAIRE
'l'eimes de la langue romane.
Traduction française.
Defors ,
Dehors.
Etout^
Aussi.
Or endroit y
Maintenant»
Ores^
A présent.
Torsiors , tosjors.
Toujours.
Sovent^
Souvent.
Wi,
Aujourd'hui.
Dimenge.
Dimanche.
Dimar ,
Mardi.
Dimescre%
Mercredi*
Mie jour*
Midi.
Mit an ,
Milieu.
Fénian ^
Fainéant.
Joesne ,
Jeune.
Joenèce ,
Jeunesse.
Fetge ,
Foie.
PoillaiUe y
Poule.
Nazy
Nez.
ROCy
Roue.
Bolle ,
Boule.
Aulanie y
Noisette.
Polain.
Poulain.
Poure ,
Pauvic
Pugnie^ 1
Poignée.
\
OÉNEVOIS» I9S
tes de la langue romane.
Tradaetioa française»
?^
Poireau.
9
Pain.
re.
Poivre.
%ey
Pnine»
igné.
Gâteau»
f , oille^
Huile.
trey
Sucre»
>
Sel.
ue.
' Queue.
hhy
Trouble.
mie y
Treffle.
9
Mouillé , trempe.
ouille ,
Grenouille»
'te.
Chouette.
r^»
Pluie»
>
Marmite..
f.
Creux.
:^r ,
Ouvrier»
rW^
Voisin*
p^,
Troupe.
noches y
Ëpinards»
agner y
Senier.
lier y
Sortir.
iter y oublier.
Regarder , en anglais
to vtait. Les Picards^
196 0L05SAIRE
Termes de la langue romane.
Tanner ,
Treper ,
Tumber ,
Subler ,
Traduction française.
disent aussi waier ,
pour regarder.
Essuyer.
Fouler aux pieds.
Tomber.
Siffler , etc.
Rang en y en celtique, signifie baudrier, rênes j
delà notre mot patois, les ranges^ les guides.
De fas(fue^ sac, poche, nous avons i^xlfatta^
une poche, et le$ Allemands^ yîzr^ , layette.
Du gallois sig , chaîne , lien , s'est formé le mot
$ise , une haie : entra sise et ho^s^i^fa ma déra
sa raison.
La coesse dërive du celtique coes qui a la même
signification ; et feuda , un tablier , du teuton ,
fald^ pli. En Languedoc, yîzw^/^, le pli du corps;
en Picardie ,yîaf«</^r une étoflfe, la plier.
Mérendon se dit du goûter des paysans. En cel-
tique, //z^r ^72/2, le goûter; enhiiny mer enda y et,
dans la basse latinité, meringa : admeringam datvr
albus panis et Istopus vini. ( Du Gange. ) C'est pro-
bablement de ce meringa que dérive le mot français
meringue, sorte de pâtisserie.
Passeij échalas, vient du terme lornsn paissel
ou paixels , formé du latin paxillus , car passeau
est encore en usage dans le Lyonnais et dans quel-
ques autres provinces*
GENEVOIS. 197
Certaines contrées montagneuses de la Suisse
romane nous offrent aussi des traces bien évidentes
de la langue latine, comme : armailli^ armadiy
premier berger d'un chalet, de armentum^ troupeau*
Djigno , second berger , de junior , plus jeune ;
maio , vieillard, de major^ plus âgé ; mino^ petit
garçon , de minor^ plus petit, et neura^ belle-fille,
de nurus , qui a la même signification , en langue
romane , noiierc.
Ces lieux sont également remplis d'origines gau-«
loises , et l'on peut en voir bon nombre jde fort
curieuses dans les inléressans recueils de M. le pas-
teur Bridel ; je n'en citerai qu'une qui m'a paru des
plus remarquables : dans le patois des environs de
Bulle , mer chant signifie un amant, un amoureux ^
et ce mot dérive incontestablement du celtique
merched^ jeune fille ; mercheia , faire l'amour.
Nous pourrions, en prolongeant ces recherches »
trouver encore avec facilité beaucoup de nos noms .
de lieux dont les origines appartiennent aux idiomes»
anciens , mais il faut savoir s'imposer des bornes en
traitant une matière qui paraîtra sans doute aride à la
plupart des lecteiu-s. Cependant , ces ruines du lan-
gage de nos pères, si l'on ose s'exprimer ainsi, ne
sont point indignes de l'attention du philosophe?
aussi bien que celles de Palmyre et d'Athènes , elles
peuvent le conduire à de sages méditations siu: le
Yg8 CLOSSAIRB
fiëant dès grandeurs humaines , sur la puissance
irrésistible du temps dont la main, pareille au yent
/qui terrassait Je -chêne i en ^)argnant le roseau ,
i^appe souvent les grands naonumens de notre or-
gueil ou de notre industrie , plus promptement que
les choses les plus fragiles en apparence ; et je le
demande à l'ami de l'étude et des champs, ne verra*
vil pas sans une secrète sati^action que le nom de
fion hameau, celui du ruisseau dont ses vergers sont
4irrosés , existent encore, tels qu'ils leur furent im*
poses depuis deux raille ans, tandis que déjà, Paris
4i'est plus Lutèce, Naples n'est plus Partbénope , et
^e le plus grand fleuve de Iltalie a perdu son beau
nom d'Ëridan , pour prendre le nom peu harmch
jiieux qu'il porte aujourd'hui ?
FIN.