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Full text of "Glossaire étymologique et comparatif du patois picard"

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600089626 


***  GLOSSAIRE 

ÉTÎMOLOGIQUE  ET  COMPARATIÇ 

DU 

PATOIS  PICARD, 

ANCŒN  ET  HÛDESNE. 


i 

I 


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1^ 


Krtrait  ê»  tome  n  dn  Mémoint  de  la  SMÏéU  d«i  Aa»itpuùi»t 


I 


Amiens,  i—  Imp.  de  DntiL  et  Hrbnkkt  ,  place  Périgofd,  !•  " 


.r 


GLOSSAIRE 


K. 


ÉTYMOLOGIQUE  ET   COMPARATIF 

PATOIS  PICARD, 

ANCIEN  ET  MODERNE , 

PRÉGÉoé  DE 

RECHERCHES  PHILOLOGIQUES  ET  LITTÉRAIRES 

sur  ce  dialecte, 

Par  l'abbê  Jules  GORBLET, 

Membre  de  pluiean  SMiétéi  lavantet. 

(  Ourrage  oouroané  par  la  Société  dea  Antiquairea  de  Picardie , 
dana  la  aéanoe  publique  du  19  août  1849.) 


DUMOULIN,  Quai  des  Augustins,  13. 
PARIS:    {  y.  DIDRON,  Rue  Hautefeuille ,  18. 

TECHENER ,  Place  du  Louvre  ,   lî. 

1851. 


J^4,   a^.  /à 


9  . 

/ 


.i.\   . <^.    L%\, 


PRÉFACE. 


Charles  Nodier  a  fait  remarquer  avec  beaucoup  de 
justesse  que  Fétude  des  patois  était  une  introduction 
nécessaire  à  la  connaissance  des  radicaux  de  la  langue 
française,  et  qu'elle  était  appelée  à  rendre  d'impor- 
tants services ,  non  seulement  à  la  philologie  et  à  la 
littérature,  mais  encore  à  l'histoire^  à  la  géogra](niie , 
à  Tarchéologie ,  à  l'ethnographie  et  à  la  numismatique. 
*  Aussi  cette  étude  a-tr-elle  conquis  un  rang  important 
dans  les  sciences  philologiques ,  depuis  la  publication 
des  travaux  de  Charles  Nodier,  Raynouard ,  Roquefort, 
Orell,  Fallot,  Hécart,  Oberlin  et  de  MM.  Jakob  Grimm, 
Fauriel,  F.  Michel,  ChampoUion-Figeac ,  Rochegude, 
Duméril ,  de  la  Doucette ,  Honnorat ,  Pierquin  de 
Gembloux,  etc. 

La  Société  des  Antiquaires  de  Picardie ,  pour  s'as- 
socier à  ce  mouvement  littéraire ,  formula  ainsi  un 


6  — 


article  de  ses  statuts  :  «  La  Société  discutera  les  élé- 
ments de  Tancien  idiome  picard,  recherchera  quels  sont 
les  caractères  propres  à  ce  patoiâ,  son  affinité  avec 
les  autres  langues  ;  elle  citera  les  plus  anciens  monu- 
ments de  ce  vieux  langage  et  joindra  à  ces  citations 
des  glossaires  raisonnes.  »  Fidèle  au  programme 
qu'elle  s'était  tracé,  la  Société  a  mis  au  concours,  pour 
l'année  1849,  la  question  suivante  :  a  Rechercher 
les  éléments  de  t ancien  idiome  picard ,  les  caractères 
propres  à  cet  idiome  et  ses  afj^nités  avec  les  autres 
langues.  —  L'auteur  fera  connaître  les  plus  anciens 
monuments  de  ce  vieux  langage.  »  C'est  pour  répondre 
à  cette  question  que  nous  avons  composé  cet  ouvrage , 
qui  a  été  couronné  dans  la  séance  publique  du  19  août 
1849.  La  première  partie  contient  des .  recherches 
historiques  et  littéraires  sur  les  origines  de  l'idiome 
picard ,  sur  ses  caractères  généraux ,  ses  monuments 
littéraires,  ses  formes  grammaticales,  sa  prononciation, 
son  orthographe,  ses  proverbes,  ses  dictons ,  ses  rébus, 
ses  armes  parlantes  et  ses  sobriquets ,  ainsi  que  sur 
les  noms  de  lieux ,  de  mesures ,  de  baptême ,  de  famille 
et  de  corporations.  La  Seconde  partie  offre  un  glossaire 
étymologique  et  comparatif  du  dialecte  picard  ancien 
et  moderne,  qui  contient  plus  de  six  mille  mots. 

Nous  avons  sollicité  des  renseignements  philologi- 
ques sur  tous  les  points  importants  de  la  Picardie,  et, 
grâce  à  la  bienveillante  complaisance  de  plusieurs  de 


—  7 


nos  collègues,  nous  avons  pu  rendre  notre  œuvre 
moins  imparfaite.  M/  F.  Louandre,  bibliothécaire 
d'Abbeville,  a  bien  voulu  nous  communiquer  les  mots 
patois  du  Ponthieu  qu'il  avait  recueillis ,  dans  l'inten- 
tion de  publier  un  ouvrage  analogue  au  nôtre,  mais 
qui,  sans  nul  doute,  lui  aurait  été  bien  supérieur, 
parce  qu'il  aurait  nécessairement  porté  le  cachet  d'élé- 
gante érudition  qui  distingue  les  œuvres  de  notre  savant 
collègue.  De  précieux  renseignements  nous  ont  été 
aussi  communiqués  par  M.  de  la  Fons  de  Méllicocq, 
sur  l'arrondissement  de  Béthunes  ;  par  MM.  l'abbé 
Bourlon  et  de  Marsy,  sur  l'arrondissement  de  Doullens; 
et  par  M.  Léon  Paulet,  sur  le  canton  de  Ham.  La 
tâche  que  nous  nous  étions  imposée ,  de  comparer  le 
vocabulaire  picard  avec  celui  des  autres  patois  du  Nord 
et  du  Midi  de  la  France ,  nous  a  été  facilitée  |)ar  les 
rapprochements  que  nous  ont  fournis  MM.  Azaïs,  pré- 
sident de  la  société  archéologique  de  Béziers  ;  Jarry- 
Paillet ,  ancien  secrétaire  "général  de  la  préfecture  des 
Ardennes  ;  Valy,  recteur  de  Saint-Caradec-Trégonel , 
et  surtout  M.  Dartois ,  chanoine  de  Besançon ,  un  des 
plus  savants  philologues  de  France,  qui  prépare,  en 
ce  moment ,  un  glossaire  complet  des  dialectes  francs- 
comtois.  Nous  devons  encore  témoigner,  à  divers  titres, 
notre  reconnaissance  à  MM.  Boulogne,  de  Noyon  ; 
Danjou,  de  Beau  vais  ;  Charles  Dufour  ;  J.  Garnier  ; 
Labourt,  de  Doullens  ;  Cl.  Paillart,  d'Abbeville  ;  Ed. 


—  8  -- 


Paris  ;  Peigné-Ddacourt  5  d'Ourscamps  ;  Tabbé  Poquet, 
de  Soissons  ;  le  docteur  RigoUot  ;  le  docteur  Ravin  et 
Vignier,  d'Abbeville. 


Depuis  la  lecture  du  Rapport  sur  le  concours  de 
i  849 ,  nous  avons  fait  subir  à  notre  manuscrit  quel- 
ques importantes  modifipations.  Nous  avons  considé- 
rablement abrégé  les  chapitres  qui  concernaient  les 
sobriquets  historiques  et  populaires,  les  noms  de 
baptême ,  de  famille  et  de  corporations.  Nous  avons 
presque  entièrement  supprimé  un  trè&-long  chapitre 
sur  les  noms  de  lieux,  en  reconnaissant,  avec  M.  Breuil, 
que  pour  que  de  semblables  investigations  soient  cou- 
ronnées de  succès,  il  faut  non  seulement  posséder  la 
connaissance  approfondie  des  divers  idiomes  qui  ont 
concouru  à  former  la  langue  d'un  pays,  mais  encore 
être  initié  à  l'histoire  particulière  des  localités ,  et  que 
mille  cause  différentes  ayant  pu  altérer,  défigurer  même 
complètement  les  noms  de  lieux,  l'érudition  la  plus 
solide  réussh  rarement  à  en  trouver  le  véritable  sens  (i). 

M/  A.  Breuil,  dans  son  rapport  d'ailleurs  si  indul- 
gent ,  nous  avait  reproché  d'avoir  trop  diminué  l'in- 
fluence de  l'idiome  des  Franks^  sur  la  langue  rustique 

(4}  Rapport  sur  le  concours  de  1849,  lu  à  la  séance  publique  du  19 
août  1849  (dans  le  lome  xi  des  mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires 
de  Picardie.) 


—  9  — 

du  Nord.  11  a  bien  voulu  suppléer  lui-niénie  à  ce  que 
notre  Gloisaire  avait  de  défectueux  sous  ce  rapport, 
en  nous  indiquant  un  certain  nombre  d'étyinologies 
purement  germaniques. 

Malgré  ces  corrections  et  les  nombreuses  additions 
dont  nous  avons  enrichi  notre  Dictionnaire  picard, 
nous  ne  nous  dissimulons  point  qu'il  doit  être  encore 
bien  imiparfait.  Nous  n'avons  point  la  présomption  de 
croire  que  nous  avons  pu,  dans  le  court  espace  de 
trois  ans ,  faire  une  moisson  complète  dans  ces  terrains 
inexplorés  de  la  philologie.  Aussi ,  nous  accueiUerons 
avec  reconnaissance  l'indication  des  lacunes  et  des 
inexactitudes  qu'on  voudra  bien  nous  signaler  :  en 
utilisant  plus  tard  ces  nouveaux  documents,  nous  pour- 
rons espérer  de  rendre  moins  imparfaite  l'œuvre  que 
nous  venons  d'ébaucher. 

Paris,  re  1*«'  Janvier  1831. 


-o-^^cia^o^  ^^ 


PREMIERE  PARTIE. 


RECHERCHES  PHILOLOGIOUES  ET  LITTËRAIRES 

SUR  LE 

DIALECTE   PICARD  ANCIEN  ET  MODERNE. 

C'est  le  génie  clair  et  méthodique  da 
patois  picard  qui  domine  aujour- 
d'hui dans  la  langue  française. 

RlTAROL. 


iQ^ 


CHAPITRE  PREMIER. 


OiVIGINË    DE    l'idiome    PICARD. 


Quand  Jules  César  vint  envahir  nos  contrées,  les  Gau- 
lois  étaient  partagés  en  trois  peuples  bien  distincts  :  les 
Aquitains ,  les  Belges  et  les  Celtes.  Leurs  dialectes  ne 
différaient  pas  essentiellement  (1)  ;  le  Belge  comprenait 

(1)  Eâdem  non  usquequâque  linguâ  utuntur  omnes,  scd  pierisque  pau- 
lulùm  variatA.  {Strabouy  I.  iv). 


—  12  — 

* 

l'Aquitain  et  ce  dernier  entendait  le  langage  du  Celte  (1). 
Nos  ancêtres  parlaient  un  dialecte  de  la  langue  kimrique, 
qu'on  a  désigné  sous  le  nom  d'Armoricain  et  qui  s'est 
conservé  jusqu'à  nos  jours,  sans  trop  d'altération,  dans 
la  Basse-Bretagne.  ^ 

Jules  César  comprit  bien  que ,  pour  assurer  sa  domi- 
nation dans  les  Gaules ,  il  devait  imposer  aux  vaincus 
la  langue  des  vainqueurs.  Il  s'empressa  de  créer  des 
écoles  dans  Tes  grandes  cités  ;  il  déclara  le  latin  la  seule 
langue  ofiBcielleet  il  destituait  tout  fonctionnaire  de  l'em- 
ploi qu'il  occupait  si ,  dans  l'espace  de  six  mois,  il  ne 
s'était  pas  mis  en  état  d'entendre  et  de  parler  la  langue 
des  Romains.  Le  projet  de  César  fut  puissamment  favo- 
risé par  l'absence  d'une  langue  écrite,  chez  les  Gaulois. 
En  effet,  leur  mémoire  seule  était  dépositaire  de  leurs 
annales,  de  leurs  lois  et  de  leurs  formules  religieuses  et 
quand  par  hasard  les  Druides  écrivaient ,  ils  recouraient 
aux  caractères  des  Grecs  (2).  L*élite,de  la  nation ,  à  cause 
de  ses  fréquents  rapports  avec  les  officiers  et  les  magis- 
trats romains,  parvint  bientôt  à  parler  leur  langue.  Mais 
le  peuple,  surtout  celui  des  bourgades,  prouva  à  César 
qu'on  ne  décrète  pas  aussi  facilement  l'adoption  d'une 
langue  qu'on  improvise  une  victoire.  Il  introduisit  dans  le 
Latin  les  constructions  de  la  langue  maternelle  ;  il  con- 
fondit arbitrairement  tous  les  cas;  il  altéra  les  mots  par 
des  contractions  bizarres  ;  des  terminaisons  latines  s'al- 
lièrent à  des  radicaux  celtiques ,  des  désinences  celti- 

(1)  Sulpice  Sévère. 

(2)  Csisar.  De  Bello  (moAL.  1.  vi. 


—  13  — 

ques  simposërent  à  des  radicaux  latins  ,  et  remploi  des 
auxiliaires  vint  bouleverser  l'harmonie  des  lois  gramma- 
ticales. 

Le  nord  de  la  Gaule ,  n'ayant  été  conquis  que  200  ans 
environ  après  la  Gaule  narbonnaise ,  dut  par  là  même  être 
moins  impressionné  par  le  langage  ofBciel  des  vain- 
queurs.  La  rigueur  du  climat ,  Tabsence  de  grandes  cités 
dans  la  Belgique  y  ayant  attiré  peu  de  Romains ,  notre 
pays  resta  en  contact  immédiat  avec  les  peuples  de  la 
Germanie  et  ceux  de  la  Grande-Bretagne  qui  parlaient  à 
peu  près  la  même  langue  (1).  Ce  langage  vulgaire ,  moins 
modifié  par  le  latin  que  dans  le  midi  des  Gaules  ,  prit  le 
nom  de  rusticus  ,  qu'on  voit  figurer  dans  la  vie  de  saint 
Faron,  dans  celle  de  St.-Ouen  et  dans  le  17.*  canon  do 
concile  tenu  à  Tours  en  813.  L'intelligence  de  la  pure  la- 
tinité devint  de  plus  en  plus  rare,  et  dès  Tan  552,  Gré- 
goire de  Tours  se  plaignait  de  ce  que  peu  d'auditeurs 
pouvaient  comprendre  un  orateur  qui  s'exprimait  en  la- 
tin ,  tandis  que  tous  entendaient  la  langue  rustique.  C'est 
de  cet  idiome  populaire  que  devait  naître  plus  tard  le 
Roman-wallon  et  le  Picard,  sources  de  la  langue  française. 
La  lente  influence  du  temps  modifia  bien  plus  cette  lan- 
gue, que  saint  Eloi  nomme  ruralis  (1."  homélie),  que  ne  le 
fit  l'adjonction  des  éléments  gpec  et  ludesque  :  il  faut 
néanmoins  en  tenir  compte ,  dans  une  certaine  mesure  ; 
oïl  voit  que  les  Francs ,  au  v.«  siècle,  importèrent  cbez 
nous  leur  langue  nommée  francisque ,  teutonique ,  tioise 
ou  plus  communément  tudesque.  Elle  prévalut  à  la  cour, 
sous  la  première  race  de  nos  Rois  :  mais  Charlemagne  e^- 

{!)  Tacite.  Agric.  \u 

2. 


—  14  — 

sayaen  vain  d'en  maiDtenir  la  prédominance.  Les  Gaulois 
restaient  fidèles  à  la  langue  rustique  :  aussi  le  concile  de 
Tours  tenu  en  813  ordonnait-il  aux  évêques  de  traduire 
les  homélies  des  pères  en  théotisque  pour  les  Francs  et  en 
rustique  pour  les  Gaulois. 

Le  serment  de  Strasbourg  prononcé  par  Gharles-le- 
Chauve  en  langue  romane ,  nous  prouve  qu*en  842  le  tu- 
àesque  n'était  plus  guère  connu  du  peuple.  Il  est  vrai  que 
saint  Àriulfe,  moine  de  Saint-Riquier,  nous  apprend  qu'au 
XII,*  siècle  on  chantait  dans  toute  la  Flandre  des  vers  teuto- 
niques  composés  au  sujet  de  la  victoire  remportée  sur  les 
Normands  en  881.  Mais  il  est  bien  probable  que  peu  de 
Gaulois  les  comprenaient  et  que  les  autres  n'y  attachaient 
aucun  sens  9  semblables  aux  enfants  de  nos  jours  qui  » 
dans  certains  Jeux  ,  répètent  d'anciens  mots  conservés 
traditionnellement  d'âge  en  âge  et  dont  ils  ignorent  entiè- 
rement la  signification. 

La  seule  inspection  de  notre  glossaire  prouvera  que  le 
patois  picard  comprend  un  grand  nombre  de  mots  dont 
l'origine  est  entièrement  germanique.  Les  incursions  des 
Normands ,  des  Saxons,  des  Danois  etc.,  ont  encore  aug- 
menté le  nombre  des  mots  qui  se  rattachent  aux  idiomes 
du  nord  de  l'Europe. 

L'influence  du  grec  sur  les  origines  de  l'idiome  picard 
est  plus  difficile  à  constater.  César  et  Strabon  nous  di- 
sent que  les  Gaulois ,  même  ceux  de  condition  médiocre, 
faisaient  apprendre  le  grec  à  leurs  enfants  (1]  et  Justin 
ajoute  que  cette  langue  importée  à  Massilie  par  les  Pho- 

(t)  De  BelL  GalL,  I.  m.  —  Géogr.y  l.  m. 


—  15  — 

céens  se  répandit  tellement  chez  no»  ancêtres  qu'il  sem- 
blait  non  pas  que  la  Grèce  fût  passée  dans  les  Gaules , 
mais  que  les  Gaules  fussent  passées  dans  la  Grèce  (i).  D*un 
autre  côté ,  il  parait  fort  probable  que  les  Massiliens  éta- 
blirent sur  nos  côtes  une  colonie ,  pour  favoriser  Leur 
commerce  'avec  la  Grande-Bretagne  et  les  îles  Gassité- 
rides  (2J.  Il  ne  serait  donc  pas  étonnant  que  q^ielques 
expressions  helléniques  se  fussent  conservées  dans  la  lan- 
gue vulgaire. 

Mais  nous  croyons  que  Tinfluence  des  Grecs  se  réduisit 
à  ce  rôle  bien  secondaire  •  et  qu'elle  ne  fut  pas  plus  im- 
portante que  celle  de  beaucoup  d'autres  peuples  qui ,  plus 
tard  9  séjournèrent  plus  ou  moins  longtemps  en  Picardie , 
tels  que  les  Huns ,  les  Anglais  ,  les  Espagnols  ,  etc.  Les 
Germains  qui  étaient  venus  s'établir  en  Picardie ,  par 
ordre  d'Auguste  ,  et  les  peuples  de  Flandres  ,  transpor- 
tés en  grand  nombre  cbez  nous  p^r  Constance ,  durent 
même  exercer  plus  d'empire  que  les  Massiliens  sur  les 
mutations  du  langage  parlé  alors  dans  nos  contrées ,  parce 
que  ces  émigrants  retrouvèrent  dans  leur  exil  une  langue 
pleine  d'analogie  avec  la  leur  et  qu'ils  confondirent  leur 
race  avec  celle  de  nos  ancêtres. 

Les  Gallo  -  Romains  du  midi  conservèrent  mieux  la 
forjne  latine»  tandis  que  ceux  du  Nord  l'altérèrent  com- 
plètement. La  tristesse  du  climat ,  la  rudesse  des  mœurs , 
la  dispositions  des  organes  vocaux  ,  les  rapports  commer- 

(1)  Justin ,  I.  ini. 

(2)  y.  Recherches  sur  une  colonie  massilienne  établie  dans  le  voisi- 
nage de  V embouchure  de  la  Somme ,  par  M,  de  Poilly.  Mém,  de  la  Soc, 
d;EmuLd*Abbeville.iSi9.  • 

2.* 


—  16  — 

ciaux  entretenus  avec  les  Belges ,  les  Bretons  et  les  Ger^ 
mains ,  la  plus  forte  persistance  de  Télément  celtique, 
peuvent  être  assignés  au  nombre  des  causes  qui  diiféren- 
ciërent  la  langue  romane  du  Nord  et  celle  du  Midi , 
désignées  sous  les  noms  de  langue  d*Oil  et  langue  d*Oc. 
Avant  l'an  1000  les- formes  grammaticales  différaient  peu 
de  part  et  d'autre.  Mais  à  partir  de  cette  époque  y  les 
iluances  deviennent  de  plus  en  plus  distinctes  ,  jusqu'à  ce 
que  vers  le  xii.*  siècle ,  les  deux  langues  firent  un  divorce 
complet ,  en  se  partageant  la  France.  Leur  véritable  dé- 
marcation serait  une  ligne  circulaire  s' étendant  de  Bor- 
deaux à  Lyon  et  qui  passerait  par  Àngouléme,  Guéret , 
Dijon ,  Besancon ,  Lyon  et  la  Suisse  romane.  On  com- 
prend que  ces  limites  ne  sont  pas  rigoureusement  géogra- 
phiques^et  qu'elles  durent  souvent  subir  des  variations. 
Ainsi  la  langue  d'oc  régna  d'abord  dans  le  Maine ,  l'Anjou 
et  une  partie  du  Poitou  :  mais  le  voisinage  de  ces  pro- 
vinces avec  la  Tou raine  et  la  Normandie  et  la  domination 
française  qui  les  envahit  successivement,  concoururent 
bientôt  à  l'introduction  de  la  langue  d'oil. 

Outre  ces  deux  grandes  divisions,  on  comptait  presque 
autant  de  dialectes  que  de  provinces  (1).  Il  est  important 

(1)  La  langue  que  plusieurs  écrivains  du  xn.«  «iècle  désignent  sous  le 
nom  de  française ,  était  celle  qu'on  parlait  dans  Tlle  de  France.  Les  au- 
tres provinces  avaient  un  langage  à  part  comme  elles  avaient  une  admi- 
nistration et  une  législation  particulières.  ^  Au  xv.*  siède  encore  on  dis- 
nguail  la  France  de  la  Picardie. 

Il  ara  les  François  et  ceulx 
Que  se  dient  de  Picardie. 

(Théâtre-Français  du  moyen-âge  ,  p.  502. 
—  Poème  du  XV.'  siècle- 


—  17  — 

de  se  demander  ici  si  c'est  dans  ces  patois  pu  dialectes 
vulgaires  qu'ont  écrit  les  Trouvères.  En  comparant  leurs 
écrits  on  y  trouve  des  nuances  de  langage  fort  sensibles , 
mais  pas  assez  distinctes  pour  constituer  une  différence 
d'tdiome.  Nous  pensons  qu'à  peu  d'exceptions  près^  les 
Trouvères  n'ont  point  voulu  se  servir  du  dialecte  vul?- 
gâire  de  leur  province ,  et  qu'ils  se  sont  toujours  efforcés 
d'imiter  le  langage  parisien  qui  était  considéré  comme 
la  seule  langue  littéraire,  comme  la  véritable  langue 
française.  Mais  les  Trouvères  provinciaux^  soit  à  leur 
insu  9  soit  volontairement ,  admettaient  dans  leurs  poè- 
mes beaucoup  d'idiotismes  de  leur  dialecte  vulgaire  et  en 
respectaient  souvent  le  génie  grammatical.  C'est  ainsi 
que  le-continuateur  du  Roman  de  la  Rose»  Jean  Glopinel 
de  Meung ,  s'excuse .  de  ne  point  parler  le  pur  langage 
parisiep.  ; 

Si  m'excase  de  mon  langage, ^ 
Car  né  suis  pas  de  Paris  ; 
Mais  me  rapporte  et  me  compère 
Au  parler  que  m'apprit  ma  mère. 

Les  Trouvères  payaient  d'autant  plus  volontiers  ce 
léger  tribut  au  pays  natal ,  qu'ils  pouvaient  se  dire  avec 
Quènes  de  Béthunes  : 

Encoir  ne  soit  ma  parole  françoise, 
Si  là  puet-on  bien  entendre  en  François. 

'  (MS.  7222  de  la  Bib.  nat.  S.  F.  184.) 

Ainsi  donc,  à  partir  du  xii.«  siècle,  il  faut  reconnaître 


—  18  — 

dans  le  pays  de  la  langue  d'oil  trois  espèces  de  langage  : 
l.<^  le  langage  de  Paris  qui  est  la  vraie  langue  littéraire 
e%  que  nous  appellerons  purement  et  simplement  Rtman; 
2.*  le  langage  des  Trouvères  quittent  en  se  modelant  sur 
la  langue  parisienne ,  conservent  des  locutions  et  des  for* 
mes  grammaticales  de  leur  province ,  et  que  nous  appel- 
ler(ms  Dialecte  littéraire;  S.""  le  langage  populaire  que 
nous  appellerons  Dialecte  ou  Patois. 

Le  système  que  nous  présentons  est  aussi  éloigné  de 
celui  de  M.  Génin»  qui  ne  reconnaît  qu*.une  langue  uni- 
taire sans  influences  dialectales  (1),  que  de  celui  de  M. 
Gustave  Fallot ,  qui  n'admet'  point  de  langue  typique  à 
Paris ,  et  confond  le  dialecte  littéraire  des  TrdUvères  avec 
le  patois  vulgaire  des  provinces  (2).      .  ^ 

Cette  importante  réserve  une  fois  faite ,  nous  rendrons 
justice  au  savant  philologue  que  la  mort  a  trop  tôt 'ravi 
aux  lettres ,  et  nous  le  prendrons  souvent  pour  guide.  G. 
Fallot  rattache  tous  les  dialectes  d*oil  à  trois  dialectes 
principaux  ,  le  Normand ,  le  Bourguignon  et  le  Picard , 
tout  en  ayant  soin  de  faire  remarquer  que  des  limites  pré- 
cises sont  impossibles  à  tracer  et  que  sur  certains  points 
il  y  avait  fusion  de  deux  dialectes.  Le  dialecte  nor<- 
mand  aurait  compris  les  idiomes  de  la  Normandie ,  de  la 
Haute-Bretagne ,  du  Maine  ,  du  Perche ,  de  TÀnjou ,  du 
Poitou  et  de  la  Saintonge  ;  le  dialecte  picard  se  sérail 
étendu  dans  la  Picardie,  TÀrtois,  la  Flandre,  le  Hai- 

(1)  Des  variations  du  langage  français  ,  p.  27i. 

(i)  Recherches  sur  les  formes  grammaticales  de  la  langue  française 
au  XIII.*  siècle. 


—  19  — 

naut,  le  Bas-Mâine,  la  Thiérache  et  le  Rethelois.  Le 
dialecte  bourguignon  aurait  dominé  dans  la  Bourgogne , 
le  Nivernais ,  le  Berry ,  TOrléanais ,  la  Touraine*,  le 
Bas-Bourbonnais ,  File  de  France ,  la  Champagne  ,  la 
Lorraine  et  la  Franche*  Comté.  Cette  ingénieuse  classifi- 
cation  est  contestable  dans  plusieurs  points ,  et  nous  né 
pouYona  d'ailleurs  en  admettre  le  principe  que  pour  ce 
qui  concerne  les  dialecte$  littéraires ,  que  nous  nomme^ 
rons  Romano  -  Normand ,  Rinnano  -  Picard  ,  Romana- 
Bourguignon  (1). 

Quelques  écrivains  et  ent*autres  dom  Vaissette  ont 
donné  encore  une  plus  grande  étendue  au  domaine  de 
l'idiome  picard.  Ils  partagent  la  langue  romane  en  trois 
grands  dialectes  :  la  langue  d'oc ,  la  langue  d'oil  et  la 
langue  picarde.  Ils  s'appuient  principalement  sur  .un  titre 
signé  du  roi  Charles  YI  où  il  est  parlé  de  la  langue  pi- 
carde,  et  sur'un  acte  de  1349  où  Mathieu  de  Montmo^ 
rency  prend  qualité  de  gouverneur  général  pour  le  roi 
sur  les  frontières  de  Flandres  en  toute  lanSgue  picarde. 
Un  écrivain  du  xiii.*  siècle  en  parle  comme  d'une  langue 
pleine  d'agrément ,  en  disant  que  «  les  Picards  sont  de 
cler  et  agu  entendement  et  de  beau  langage.  »  Les  avis 
n'étaient  pourtant  point  unanimes  sur  ce  point,  puisqu*un 
écrivain  puriste  du  xiy.«  siècle,  l'auteur  du  Jardin  de 

(1)  Un  écrivain  du  xni/  siècle ,  Roger  Bacon  »  établit  cette  même  divi- 
sion philologique  :  a  Nan^  et  idiomata  ejusdem  linguœ  var{antur  apud 
diversos ,  sicut  patet  de  linguâ  gallicanâ ,  quœ  apud  Gallieds  et  Pi- 
eardos ,  et  Narmanos  et  Burgtmdos  muUiplici  vaHatur  idiomate.  Et 
quod  pTopriè  dieitut  m  idiomate  Pieardorum ,  horreieit  apud  Bur- 
gundos.,.,,  »  (Micbblànt  ,  H  romans  d* Alexandre ,  préf.  p.  xiv.) 


—  20  — 

Plaisance,  considérait  le  picard  comme  un  idiome  suranné» 
dont  on  devait  éviter  la  prononciation  vicieuse. 

Il  est  presque  impossible  de  préciser  les  limites  géo- 
graphiques du  dialecte  picard  au  moyen-âge.  D*aprës 
Fallot ,  il  suivait  la  frontière  septentrionale  de  la  France 
depuis  Dunkerque ,  Ypres  et  LiHe  jusqu'au  cours  de  la 
Sarre ,  embrassant  par  le  Rethelois  et  la  Tbierache  »  la 
partie  septentrionale  de  la  Champagne  et  une  partie  de  la 
Lorraine  ;  du  côté  du  Midi  »  il  se  serait  étendu  jusqu'au 
cours  de  l'Aisne  ,  de  la  Marne  et  de  la  Seine.  Ces  limites 
nous  paraissent  beaucoup  trop  vastes  et  nous  croyons  que 
ndiome  picard  était  resserré  dans  l'ancienne  Picardie  du 
xiv.«  siècle  9  et  que,  par  conséquent,  il  comprenait  non- 
seulement  TAmiénois ,  le  Ponthieu ,  le  Boulonais ,  le 
Yimeu ,  le  Marquenterre ,  le  San  terre ,  le  Yermandois ,  la 
Thiérache  et  te  Pays-reconquis ,  mais  encore  le  Tour- 
naisis,  l'Artois,  la  Morinie  (1) ,  le  Laonnais ,  le  Senlisis , 
le  Soissonnais,  le  Valois  et  leCalaisis  (2).  Le  patois  picard 
est  actuellement  parlé  dans  les  départements  de  la 
Somme  et  du  Pas-de^-Galais  et  dans  une  grande  partie 
de  l'Oise  et  de  l'Aisde  (3). 

NouB  croyons  avoir  montré  '  dans  ce^  chapitre  que  le 

(Ij  Sforinis  quos  nostra  œtas  Picardos  appellat,  (Mém.  du  pape 
Pie  II.  Comment,  lib.  ti  ,  p.  iiS.) 

(2)  BarUiélemy  de  Bromes.  —  J.  Gorbicbon.  —  Ramet.  ~  Du  Gange. 
—  D.  Grenier. 

(3)  La  rivière  d'Eletle  ou  Aiglette  qui  séparait  autrefois  le  diocèse  de 
S^ssons  de  celui  de  Laon  ,  parait  être  la  limite  géographique  de  l'idiome 
picard  dans  le  département  de  l'Aisne.  (G.  de  M.  Tabbé  Poquet.) 


—  21  — 

patois  picard  est  ud  précieux  dialecte  de  la  langue  ro- 
mane altéré  par  le  temps ,  et  qu'il  dérive  de  la  langue 
rustique ,  formée  par  la  combinaison  du  celtiquei  du  latin 
et  du  tudesque.  Nous  allons  maintenant  rechercher  quels 
sont  les  caractères  généraux  de  cet  idiome. 


CHAPITRE  IL 

PHYSIONOMIE   DU    PATOIS   PICARD. 


Treize  patois  principaux  se  partagent  Tancienne  France 
de  la  langue  d'oil.  Ce  sont  : 

1.*'Le  Wallon»  qui  domine  sur  quelques  points  des 
départements  du  Nord  et  du  Pas-de-Calais. 

2."  Le  Roucm.  —  A  Valenciennes,  Saint-Amand ,  Bou- 
chain ,  Bavay,  Maubeuge ,  Avesnes.  Le  Cambrésien  et  h 
Lillois  s*cn  rapprochent. 

3.*  Le  Picard.  —  Ancienne  Picardie  et  Artois. 

4.*»  Le  Normand.  —  Normandie. 

5.*  L'AusTRASïEN.  —  Ancienne  Lorraine;  Pays  Messin  ; 
quelques  parties  de  la  Haute-Marne  et  de  TAIsace.  On 
parle  un  mauvais  allemand  dans  une  partie  de  la  Moselle, 
de  la  Heurthe  et  de  TAlsace.  Les  variétés  de  TAustrasien' 
sont  le  Lorrain  y  le  Messin  et  le  Yosgien. 

6.°  Le  Champenois.  —  Champagne* 

7.j>  Le  Haut-Breton.  —  Loire-Inférieure  ;  Ile-et-V il- 
laine. Le  Bas*-Breton ,  dialecte  celtique ,  n*est  parlé  que 
dans  le  Finistère ,  les  côtes  du  Nord  et  le  Morbihan. 


—  22  — 

8.^  Le  Poitevin. — Vendée;  Deux-Sèvres;  Vienne  (1). 

0.*  Le  Saintongeois.  —  Partie  orientale  de  la  Charente 
et  de  la  Charente-Inférieure  ;  Gavacherie. 

10.®  Tourangeau.  —  Touraine. 

11.°  Berrichon. — Berry. 

12.*»  Bourguignon.  — Ancien  duché  de  Bourgogne. 

13.°  Franc-Cohtois.  — Ancien  comté  de  Bourgogne. . 

De  tous  ces  dialectes ,  celui  qui  a  été  le  moins  étudié 
et  qui  pourtant  méritait  de  l'être  le  plus,  est  le  patois  pi- 
card. C'est  celui  qui  a  le  mieux  conservé  la  physionomie 
primitive  de  la  langue  romane  6t  qui  a  le  plus  influé  sur 
la  formation  de  la  langue  française.  Comme  on  pourrait 
suspecter  notre  opinion  de  partialité  provinciale,  nous  lais- 
serons parler  quelques  écrivains  étrangers  à  la  Picardie , 
qui  reconnaissent  la  prééminence  de  notrç  idiome  :  «  La 
France  naturellement  partagée  par  la  Loire ,  dit  Bivarol, 
eut  deux  patois  auxquels  on  peut  rapporter  tous  les  au* 

très ,  le  picard  et  le  provençal Si  le  provençal  eut 

prévalu ,  il  aurait  donné  au  françois  l'éclat  de  l'espagnol 
et  de  l'italien  :  mais  le  midi  de  la  France  toujours  sans 
capitale  et  sans  roi ,  ne  put  soutenir  la  concurrence  du 
Nord,  et  l'influence  du  patois  picard  s'accrut  avec  celle 
de  la  Couronne.  C'est  donc  le  génie  clair  et  méthodique 
de  ce  jargon  et  sa  prononciation  un  peu  sourde  qui  domi- 

(1)  Un  naïf  chroniqueur  nous  apprend  que  les  moines  d'un  monastère 
situé  dans  le  Boulonais,  souffraient  impatiemment,  au  xu,'  siècle,  leur 
dépendance  d'une  abbaye  du  Poitou,  à  cause  de  la  différence  des  langues. 
{Dictionn,  normand,  par  MM.  Du  Méril.  i.) 


—  23  — 

nent  aujourd'hui  dans  la  langue  françoise  (1).  y>  —  «  Le 
dialecte  picard ,  dit  M.  G.  Fallût»  eut,  grâce  à  ses  trou- 
vères, une  immense  influence  (2).  »  D*aprës  M.  Pierquin 
de  Gembloux  «  la  langue  du  xii.^"  et  du  xiv*  siècle  est  en- 
core intacte  dans  tous  les  lieux  qui  furent  son  berceau, 
et  Tancienne  Picardie  la  conserve  presque  sans  altéra- 
tion (3)  TU  —  «  On  peut  considérer  le  patois  picard ,  dit 
M.  Coquebert  de  Montbret,  comme  ayant  beaucoup  influé 
sur  la  formation  de  la  langue  usitée  à  Paris,  Auquel  il 
passe  par  des  nuances  insensibles ,  en  pénétrant  dans  le 
département  de  l'Oise  (4)  » — «  L'influence  picarde,  ajoute 
M.  Génin ,  a  été  prédominante  dans  le  français  à  cause  du 
nombre  considérable  de  poètes  fournis  par  la  Picardie  au 
moyen-âge  (5)  » 

L'es  patois  qui  ont  le  plus  d'analogie  avec  le  nôtre  sont 
ceux  du  département  du  Nord.  Gomme  notre  glossaire 
doit  en  fournir  la  preuve  évidente,  nous  nous  bornerons 
ici  à  citer  un  court  spécimen  des  dialectes  de  Douai ,  de 
Valenciennes  et  de  Cambrai.  Leur  simple  lecture  suffira 
pour  convaincre  que  ces  patois  sont  des  débris  de  l'an- 
cienne langue  picarde  (6). 

(1)  Discours  sur  Vuniversalitè  d$  la  langue  françoise, — Berlin,  1784, 
p.  4. 

(2)  Recherches  sur  les  formes  grammaticales  au  xiii.*  siècle,^ 
(S)  Histoire  littéraire  des  patois^  p.  1S5. 

(4)  l^éèanges  sur  les  langues  et  les  patois ,  p.  25. 

(5)  Des  variations  du  langage  français ,  p«  33. 

(6)  Nous  conserverons  l'orthographe  des  originaox  quelque  fautive 
quelle  nous  paraisse. 


—  24  — 

DIALOGUE  EH  PATOIS  BOUCHI  DU  XVÏ/   SIÈCXE. 

Main  hay^  voiis  vlà  bien  ahuri 

J'étô  l'aate  joar  à  no  bufy 

I  n'y  avô  là  un  tas  d'caqu'toires 

Qui  racontoient  de  belPs  histoires  ; 

Mais  lessions  là  tous  chés  contes  là  , 

Et  si  vos  volez  v'nir  par  là , 

Nous  irons  bien  et  biau  à  vieppe 

Je  n'cros  point  qu'aï  sont  encor  fette  ; 

Et  quant  un  ara  fèt  Tsermon 

Nous  en  irons  à  nos  mazon 

Et  nous  ne  serons  point  nommées  berd*loires 

Par  un  tas  d'caqu'teux  et  d'caqu'toîres , 
Qui  n'font  rien  d'aute  qu'à  ravizé 

Tout  chuqu'un  dit  et  chuqu*an  fèt. 
(1). 

PABABQLE   DE  l^VMWAMT   PRODIGUE  EH   DIALECTE 

DE   CAMBRAI. 

11.  Inn  hom  avau  deux  fins. 

12.  El  pus  josne  di  à  sin  père  :  Min  père,  don'em  chou  ki  peut 
m'revnir  dWos  bins.  Et  ch'père  liens  a  fé  Vpartage  d'sin  bin. 

t 

13.  Deux  trau  jours  après,  el  pus  josne  duchés  deux  inféens, 
apré  avoir  rassenué  tout  chou  k'il  avau,  s'in  alla  tout  binlong» 
dû  ki  disipa  tout  sin  bin  à  faire  ribotte, 

14.  Et  apré  avoir  tout  dépinsé,  il  arriva  inné  gréende  faminne 

« 

dins  ch'pa-is-la  et  i  k'aincha  a  été  dins  inné  gréende  misère. 

(1)  Servantois  et  sottes  chansons  de  Yalenciennes ,  publiées  par  M. 
Hécart. 


—  25  — 

m,  I  li  folat  donc  partir,  i  s'mii  gàrchon  d'cour  mon  d'in  cin- 
sier  de  ch'pa-is-la ,  pour  warder  cbés  pourchaux , 

16.  Et  là  drolà ,  il  arau  été  bin  âge  d'rimplir  s'pincbe  aveu  cbés 
écorces  k'ches  pourchaux  miottent.  Mais  personne  ne  Ti  en 
donnant. 

17.  A  rfin  étéent  rWnu  in  li  même ,  i  digeau  :  Gombin  n*y  a  ti 
dWarlet  mon  min  père  ki  ont  pus  d'poin  k'i  n'i  faut! 

18.  I  faut  k'j'm'  liè^e,  k'jWoiobe  treuver  min  père  et  ke  j'ii 
diche  :  Min  père  j'ai  péché  conte  el  ciel  et  conteur  vous. 

19.  JVsus  pus  dinne  d'été  huké  vos  fius.  Traitéème  comme 
éen  de  yos  varlets  ki  son  à  vos  gages. 

20.  I  s'a  donc  levé  et  s'a  in  allé  trouver  sin  père.  Kéen  k'il 
étau  encore  bin  long  sin  père  l'apperchut  et  s'zintrailles  fur't 
émues  d'pité.  Et  in  coréant  à  li  i  se  rua  à  sin  co ,  et  il  l'bagea, 

21.  Et  sin  fin  li  di  insin  :  Min^père ,  j'ai  péché  conte  el  ciel  et 
conteur  vous.  Je  n'sus  pus  dinne  d'été  huké  vos  fius« 

(1). 

CSBANSOIf  Elf  PATOIS   DE   DOUAI    POUR  I.A  FÊTE 

DE  lOUlS  XVIIl. 

HÉLÈNE. 

March'  donc  pus  rad',  «Hong'  el  paus: 
Accoutt'  comm'  ech'  carillon  vau, 
Accoutt'  Joyens ,  queu  brouhahau  ! 

Jarni,   tu  t'dodaines. 

Tout  comm'  eun'  pouldaine; 
Si  ta  n' vans  pas  eun  meillea  train',      .  , 

Tu  n'arriv'raus  mi  queu  l'dérain. 
(1)  Hémoires  de  la  Société  des  Antiquaires  de  France ,  t.  ti. 


—  26  — 

Pierrot. 

Morziuy  j'sus  cor  tout  écrampi 

D'avoir  trimé  d'Galais  ichi  ; 

Sans  compter  d'puis  q'j'étos  conscrit , 

Tondi  des  misères , 

Qouquer  den  ch'z' ornières  , 
Tondi  s'batt'  et  n'avoir  poin  d'poin , 
£n  gagn'  des  romatiq'  à  moins. 

Hélène.. 

Aussi-tôt  q't'aus  été  parti, 

Jenn'  n'ai  ieu  un  si  grand  ennui , 

Q'j^'en  n'dormons  pus  ni  jour  ni  nuit  : 

Quand  j'meu  l'ramentne, 

Men  cœur  y  s'termue  ; 
Gh'est  comm' si  j'aros  ieu  y  hélau! 
Eun  pods  d'chent  liv'  sus  m'n  estomeau. 

Pierrot. 

* 

Dio  merci ,  jeu  n'sus  pon  coyon  , 
Mais ,  sans  étt'  engagné  toutd'bon , 
Tuer  des  gens  qui  n*vou8  en  veutt'  pon  ! 

Morgue ,  j'mengeos  m'quaine  ! 

Oui ,  j't'asseùr',  Héloène  ; 
Si  n'aros  pon  pensé  ia  ti , 
J'cros  q*j'en  s*ros  mort  ed  déplaisi. 

(1).        , 

On  distingue  d«  nombreuses  nuances  dans  le  patois  pi- 
card.  La  prononciation,  Taccent,  remploi  des  mots  varie 

(1)  Chanson  en  patois  à  l'occasion  de  la  fête  de  S.  M.  Louis  XVIII , 
par  Hocquet,  Douai  1844 ,  4  p.  in'-18. 


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-  27  -  ^:,  ■  Ç 

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souvent  d'un  village  à  l'autre  et  quelquefois  danë  une 
même  ville,  d*un  faubourg  à  Tautre ,  comme  à  Amiens  et 
àSt.-Omer  (1).  Ces  variétés  de  langage  se  dessinent  de 
plus  en  plus,  en  raison  de  Téloignement  des  lieux. 
Ainsi,  le  vocabulaire  du  Boulonais  n*est  pas  le  même  que 
celui  de  TAmiénois.  Le  langage  du  Ponthieu  s*éloigne 
beaucoup  de  celui  du  Vermandois.  Les  dégradations  du 
picard  sont  surtout  sensibles  vers  les  limites  de  la  pro- 
vince ,  où  il  se  mêle  avec  les  idiomes  voisins.  Ainsi  l'Ar- 
tésien se  combine  avec  le  Roucbi  et  le  Wallon  ;  la  partie 
orientale  du  Valois  subit  l'influence  du  Champenois  et  le 
patois  de  Beauvais  et  de  Senlis  transige  avec  le  français 
de  rilenie-France. 

Chacune  de  ces  variétés  dialectales  a  souvent  un  mot 
spécial  pour  exprimer  la  même  idée.  Ce  sont  surtout  les 
noms  tirés  des  règnes  de  la  nature  qui  subissent  des 
changements  fort  variés ,  même  d'un  canton  à  un  autre. 
Ainsi  Cayeux  et  Saint-Valery  ne  sont  éloignés  que  de 
trois  lieues,  et  beaucoup  d'oiseaux  de  mer  n'y  sont  pas 

(1)  «  A  St.-Omer ,  les  habitants  du  faubourg  de  Lizel  forment  une  peu- 
plade absolument  distincte  de  tous  ses  voisins...  La  tradition  fait  remonter 
cet  établissement  Jusqu'à  l'an  449  de  l'ère  chrétienne ,  époqne  de  la  pre- 
mière invasion  des  Saxons  en  Angleterre.  Leur  langage  diffère  assez,  pour 
la  prononciation  surtout,  de  celui  qu'on  désigne  par  les  noms  de  bas^alle- 
mand ,  hollandais  ou  flamand ,  pour  que  les  Flamands  de  Lizel  et  les  Fla- 
mands proprement  dits  ne  puissent  s'entendre  facilement  qu'après  avoir 
passé  quelque  temps  ensemble.  On  voit  par  là  qu'il  est  au  flamand  ce  que 
le  patois  des  paysans  de  nos  provinces  est  au  français.  On  y  rencontre  aussi 
beaucoup  de  mots  allemands  et  un  petit  nombre  de  mots  anglais ,  quel- 
ques-uns sans  aucune  différence  de  pcononciation...  »  (B.*"*  Siroéon,t. 3 
des  mémoires  de  la  Société  des  Àntiç[uaires  de  France.)  ^ 


?-^     t     -r'  ■  -   ■'. . 


—  28 


,->■.:,. 


:.v' 


signés  sous  le  même  nom  vulgaire.  En  voici  quelques 
exemples  : 


NOMS    rmANÇAlS. 

GATBOX. 

SAIHT-TALBBT. 

Bécasse  variable. 

Alouette  de  mer. 

Religieuse. 

Chevalier  aux  pieds 

Tirvot. 

Rousseletté. 

verts. 

Harle. 

Petit  Hurlard, 

Bièvre. 

Hirondelle  de  mer. 

Puveret. 

Privaret  (Tarvenot 
au  Crotoy. 

Macareux. 

Oua/rat  à  tête  de  per- 
roquet. 

Cordonnier. 

Millouin. 

Petit  Tené. 

Pilet. 

Morillon. 

Jacobin. 

Diablotin. 

Mouette. 

Miaulis, 

Mauve. 

Raie  de  genêt. 

Rousselet. 

Reille. 

Sarcelle  d'été.   . 

Cartier  ou  Crêpe. 

Sarceille. 

Sarcelle  d'hiver. 

Sarcé. 

Tru fleur    (\). 

Il  arrive  souvent  aussi  que,  dans  un  même  village,  on 
emploie  plusieurs  synonymes,  pour  exprimer  la  même 
idée,  sous  diverses  nuances.  Ils  sont  parfois  fort  nom- 
breux. Pour  donner  un  exemple  en  ce  genre  de  la  ri- 
chesse de  notre  idiome ,  nous  citerons  quelques-unes  des 
locutions  qui ,  exprimant  Tidée  de  battre ,  donner  des 
coups ,  sont  admises  dans  presque  tout  le  département  de 
la  Somme. 


Acheindre , 

Atout  [donner  un), 


Atteindre  en  frappant  de  grand  coups. 
Donner  un  fort  coup. 


(1)  Nous  devons  la  communication  de  ces  noms  à  M.  Demarsy  et  à 
M»  le  docteur  Ravin  ,  de  Saint-Valery. 


<\ 


;«- 


—  29  — 


A- 


'^ 


Baffe  (donner  une), 

Buker, 

Blouker  , 

BlancboUer , 

Brosser , 

Bomifes  (donner  des), 

Bomifikery 

Blamusses  (donner  des), 

Caresser  VfrisMusse^, 
Daudifier  y 
Deusser, 
ùouiller, 

Ebomvfler, 

Etriker, 

Ecabocher, 

Escarpagner, 

Exterminer, 

Flayuter, 

Fenailler, 

Flober^ 

Flouker, 

Giffler, 

Giroflée  à  cinq  feuilles 

(donner  one), 
Gnole  (flanker  une), 

Hercheler, 
Hardouiller, 


Donner  un  souflet. 

BaUre  à  coups  redoublés. 

Donner  des  coups. 

liosser; 

Rosser. 

Donner  des  souflets. 

Donner  an  sou0et  dans  les  yeux. 

Donner  des  souflets. 

Soufleter. 

Battre  à  rompre  les  membres. 

Ecraser  de  coups. 

Battre. 

Aveugler  en  frappant  sur  la  figure. 
Battre  à  coups  de  verges. 
Meurtrir  <ie  coups,*  donner  un  coup 
sur  la  tète. 

■s 

Rosser. 

Rouer  de  coups. 

Battre  comme  on  bat  le  blé  avec  un 
flayer  (fléau). 

Battre  au-delà  de  toute  expression. 

Battre  horriblement  fort. 

Frapper,  battre. 

Soufleter. 
Donner  un  sonflet. 

Donner  une  lape. 

Frapper  avec  une  herchelle  (hart). 
Battre. 

3. 


i 


*: 


■••  T- 


t^ 


:**. 


Ineresêier, 


Keuker, 

Mornifes  (ûonnev  des), 

Plamuser, 

Pile  (flanker  une), 

Relquker, 
Rinmancher, 
Retorteler, 
Rameurre, 

Roulée  (donner  une), 

Seucer, 

Tamiker, 

Triker, 

TeutteVy 

Tacouiiu  (donner  des), 

Torgnoles  (flanker  des)^ 

Taloule  (doaner  une). 


I* 


•  i 


\ 


—  ao  — 

donner  des  coups  qui  produisent  des 
tumeurs. 

Donner  des  coups  dangereux. 

Soufleter. 

Donner  une  claque  inopinée. 
Donner  une  volée  de  coiipfg. 

Battfe. 

Disloquer  les  membres. 

Battre  en  tordant  les  membres. 

Battre  de  mauère  à  ne  pas  laisser  d'en" 

droit  sans  blessure.  .   ,. 

Donner  une  volée  de  coups.  .  ,^ 

Battre  longtemps.  '■  ■     \ 

Frapper  à  coups  précipités. 

Donner  des  coups  de  trike. 

Battre. 

Donner  des  coups  de  poing  fermé. 

Donner  des  coups  sur  la  tète. 

Donner  une  volée  de  coups  de  bàton.^ 


Le  Picard  n*a  pas  cette  étrange  facilité  de  compo3ition 
de  mots  que  possède  le  Grec  et  T Allemand.  Mais  il  est 
pourtant  encore  plus  riche ,  sous  ce  rapport ,  que  la  lan*. 
gue  française.  Voici  par  exemple  quelques-uns  des  nom- 
breux composés  du  verbe  fiker  (ficher,  mettre). 


Àffiker, 

Berni  fiker , 
Borni  fiker, 

Oornifiker, 


Asséner. 

Inungere  stercore. 

Donner  un  souflet  dans  les  yeux. 

Donner  un  coup  de  corne. 


—  31 


Cafiker, 

Remuer.         "       ' 

Défiker, 

ArracW. 

Dicafiker, 

Oter  un  fruit  de  son  écaille 

Détafik$r, 

Déplacer. 

Estafiker'is'), 

Se  placer. 

Estrafiker  (s'), 

Se  mettre  en  travers. 

E$ker, 

Rendre  effilé. 

Erfikery 

Reficher. 

Harlifiker, 

Batte  avec  dne  hart. 

fntamfiker, 

Dresser. 

Infiker, 

Ficher  dans. 

Rinfiker, 

Reficher. 

Surfiker, 

Ficher  sur,  etc.,  etc.* 

.  Notre  dialecte  comprend  beaucoup  de  mots  qui  n*ont 
pas  d'équivalent  en  français  et  qu'on  ne  peut  traduire  que 
d'une  manière  imparfaite,  par  des  périphrases  plus  ou 
moins  longues.  Citons-en  quelques  exemples  : 


Âffeuêer, 
Brineheuafi 

Dépaintef, 

Ebornifier, 
Efantin, 

Elingué, 


Partager  sou  repas  avec  quelqu'un  qui  ar- 
rive à  Fimproviste. 

Qui  a  déd  désirs  soudains  de  faire  quelque 
chose. 

Forcer  ses  os^à  sortir  de  leurs  cavités. 
Obtenir  le  fermage  d'une  terre  en  mettant 

une  enchère  sur  le  prix  du  bail. 
Etourdir  en  frappant  sur  la  figure. 

Qui  fait  des  enfantillages^  quoique  sorti  de 

l'enfance. 
Mis  en  rumeur  par  un  événement  qui  excite 

la  curiosité. 

3/ 


—  32  — 

Gengeot,  Qui  se  tient  tout  ramoncelé  comme  quelqu'un 

qui  a  froid. 

JuiseTy  Poursuivre  impitoyablement  un  débiteur. 

Mazuker,  S'amuser  à  des  travaux  manuels  de  peu  d'îA* 

porlance.  . 

Ramicher  (se) ,      Regagner  au  jeu  ce  qu'on  y  avait  perdu. 

Tasset,  Pièce  de  rapport  cousue  à  un  habit. 

Tawaiê,  Homme  lent  et  d'un  esprit  borné  qui  a  des 

habitudes  de  commère. 

Toper,  Frapper  dans  la  main  de  celui  avec  qui  on 

fait  une  convention. 

Tripée,  Repas  auquel  on  invite  ses  amis  quand  on  a 

tué  un  porc ,  etc. ,  etc. 
•  i 

•  En  revanche ,  le  patois  picard  est  obligé  d^emprunter 
au  français  un  certain 'nombre  de  mots  qui  manquent  à 
son  vocabuhire.  Ce  sont  surtout  ceux  (|ui  expriment  des 
idées  morales  et  intellectivelle^.  Ainsi  nous  n*avotis  aucun 
mot  spécial  pour  traduire  :  atrocité»  barbarie,  exacUtade^ 
excès,  exquis,  fantaisie,  fécondité,  flétrissure,  infamie, 
infini,  insensibilité,  irréprochable,  mœurs,  passion, 
perfidie ,  perfection ,  progrès ,  protection ,  pureté,  senrn- 
bilité ,  tendresse ,  etc. ,  etc. 

Malgré  Tabsence  de  mots  poétiques ,  le  Picard  ne  ^asr* 
que  pas  d'élévation.  Il  a  du  nombre ,  de  l'harmonie  et  de 
l'énergie.  Sa  bonhomie  railleuse  le  rend  merveilleusement 
propre  aux  sujets  badins  et  enjoués  :  mais  il  aurait  pa 
facilement  devenir  un  éloquent  interprète  de  la  haute 
poésie ,  sans  l'influence  des  préjugés  qui  frappent  de  dis- 
crédit tous  les  patois  du  nord  de  la  France.  Il  aurait  sur- 
tout brillé  par  le  pittoresque  de  l'expression,  la  variété 


—  33  — 

des  cadences  et  Tharmonie  imitalive.  Nous  citerons  à 
l'appui  (le  cette  opinion  une  pièce  de  vers  sur  XOragt,  ou 
ces  trois  qualités  nous  semblent  réunies  dans  un  degré 
érpinent. 

L*ORAOE. 

Cb'étouait  dias  chés  keads  jours  eq'  laissiant  tchcr  leur  fanes 
Cliés  blés  i  meurîssouait'  cmmi  chés  camps  toat  ganes  : 
Pourpeinsant  su  min  tchés ,  ej*  poussois  min  roueyoo  ; 
Mais  yIo  qu*ein  gros  hernu  kerrié  pa  l'yeint  d*amont 
Bake  ein  keu  qui  faudoun'  jusqu'au  fonds  d'chés  vallées 
£t  foet  gambillonucr  chés  bet's  épaveudées. 
Cbés  ab's  i  s'en  n'eitnutl'nt;  (outch'bos  i  n'ein  frémit. 
Longtemps  dins  chés  montaigu's  oV  l'ouit  qui  brouit. 
Tout  s'coéiit  ;  pis  pus  rien.  Tout  o  bouché  s*  n'haleine  : 
Chiméntière  et  luzcts  n'sont  poent  pus  muets  qu'el'  plaine. 
Odiroet  qu'tout  attind,  transi ,  guerlotant  d'peur, 
£1  débâcle  effreyab'  qui  vo  foer'  no  malheur. 
C*pendant  chés  laboureux  ont  beyé  per  derrière  : 
Ech'  nuag'  roontei  i  s'rétend,  i  s'gonfe.  El  yeint  d'arrière 
Ess'  flanke  eddins ,  ITaok',  dins  des  noërs  tourbillons 
El  bahute  ed'  bistrac  comme  inn'  pigné'  d'flacons. 
El  jour  s'étoët  foët  veup'.  Bondé  d'grêle,  ed  teimpêtes , 
Ech'  hernu  s'applontchoêt,  s'apponoêt  sus  nos  tètes. 
0  détèle  au  pus  rade  au  mitan  d'  sin  souyeioki. 

0  déinar'  sins  guigner,  pour  rattraper  s'moëson  ; 

Chés  k'vaus  comm'  des  mahouais  l'Iong  d'ech'  k'min  s'emous- 

[  chin'tent 

1  teut'té  chés  cailleux.  Comme  ed'z  épav's  i  bzin'tent.' 
Tout  d'in  keu ,  in  éclair  comme  inn*  feuchile  ed  fu 
Cop'  chés  nnés  d'bistinchint  et  vient  frôler  mes  yus. 


—  34  — 

Ech*  tonnerr'  buke  et  clake  et  s'irondel  dins  chés  nuages  ; 

£1  pleuve  à  gros  battans  tchet ,  clitchett'  roio  visage. 

Id  veudoise  noêrd  ed  poure,  ed'  graviers  ramassés 

Muche  ech*  qui  reste  ed'  jour,  s'accoutre  edsus  chés  blés. 

S'y  grinche  et  les  tortingn' ,  pis,  comme  aveu  des  t'nailles 

Les  dérache  et  dios  l'air  foêt  viroler  chés  pailles. 

Ah  !  sus  ch'qui  n'ein  restoët,  des  grêl's  comme  des  molons 

S'dégrink'tent  eio  clicotant  et  s'dékerk'tent  à  foêson  ! 

J'ai  vu^  Pierre,  oui  j'ai  vu  tous  les  pein's  d'em'  n'année 

Ploutré's  comme  inn'  grand'route  ou  bieo  écoullnées. 

Chés  ieux  mordoëtt'nt  chés  riots  et  d'ein.bos  d'tous  chés  camps 

Dios  ch'fossé  qui  r'gordgeoêt ,  seutoêt  ein  gargouillant. 

G'pendant  j'rent'  pa  ch'corti;  r'noyé  jusqu'à  m'casaque. 

Vlo  qu'ift  eut'  coup  d'hernu  tout  auprès  d'mi  s'déclake  : 

J'beyois  tout  ébeubi  ;  in  plet  d'fu  d'in  bleu  roux 

Tchet,  clike  et  craquç,  eclifT  mingueudger  d'bout  in  bout 

On  peut  remarquer  dans  ce  morceau  remploi  fréquent 
des  comparaisons*  C*est  un  des  caractères  distinctifs  du 
patois  picard.  Il  est  ter  adjectif  qu'on  n'emploie  presque 
jamais  sans  cet  accessoire  obligé.  Yoici  les  comparaisons 
vulgaires  qui  sont  le  plus  généralement  usitées  dans  la 
conversation.  Il  est  à  remarquer  que  la  population  des 
villes  en  a  adopté  un  grand  noinbre,  qu'elle  a  traduit  préa-^ 
lablement  en  bon  français, 

Adroit  de  ses  mains  comme  eioe  vake  d'esse  queue. 
Ahuri  comme  eine  glaine  à  trente-six  poussin^* 
Aise  comme  des  tiots  cats. 
Alerte  comme  ein  cal. 
Amer  comme  d'el  ï?uie. 


—  35  — 

Ame  noërde  comme  ein  cul  def  keudron. 
Arrangé  comme  des  cavieux  su  Psoupe. 
Attrapé  comme  ein  rot  dins  eine  churkette. 
Avoir  rtèle  dure  comme  ein  beudet. 
Avoir  rame  pu  noërde  èque  des  housseux  d'keminée. 
Avoir  d' l'ergent  comme  ein  marchand  de  cof^chon. 
Avoir  des  deints  de  seuris. 
Avoir  des  yus  comme  des  eahouants. 
Avoir  des  yus  comme  des  cholettes. 
Avoir  eine  dégaine  comme  eine  truie  qui  eauffe  el  four 
Avoir  un  nez  comme  ein  éperon  de  co.  . 
Avoir  (n')  pas  pus  de  tète  qu'ein  hourlon. 
Avoir  un  cœur  d'artichaut  ;  en  donner  une  feuille  à  tout 
le  monde  (1). 

Babiller  comme  edz  agaches  à  i'eintour  d'eine  tarte  à 

fromage. 
Bahuter  comme  des  kîens. 
'    Bâti  comme  Tas  edUreufe. 
Barbouillé  comme  ein  cat  de  mars  (2). 
Bête  comme  ein  eson ,  comme  ein  chou. 
Blanc  comme  eine  prône ,  comme  ein  beurré. 
Blanc  comme  Tas  ed'pique  (par  antiphrase). 
Boère  comme  des  porteux ,  comme  ein  treu. 
Boère  comme  ein  sonneu. 
Boin  comme  du  pan. 

(1)  Avoir  un  cœur  banal ,  prodigue  d*amitié  envers  tout  le  monde. 

(2)  Les  chats  sont  frileux  dans  le  mois  de  mars  et  se  mettent  dans  le 
^"^yer  où  ils  se  barbouillent  de  cendre. 


—  36  — 

Bardoner  comme  eine  ruko  à  mié. 
Bouke  grainde  comme  eine  gueule  à  four. 
Bouré  comme  ein  canon. 
Braire  comme  eine  queue  dénichée , 
Buté  comme  des  mules.    . 

Clancbeter  comme  ein  homme  seu. 

Canger  d'opignion  comme  ed'kemise* 

Ganter  comme  ein  perdu ,  comme  ein  oursignot. 

Catholique  comme  ein  bourique. 

dha  ne  flaire  poënt  comme  baume. 

Ghergé  d'ergeint  comme  ein  crapaud  de  plume». 

Ch'esl  le  gvau  de  FApocalyste  (t). 

th'est  à  ein  keu  de  cbolette  (i). 

Gh'est  comme  el  pape  Golos  (3). 

Gh'est  clair  comme  eine  bouteille  à  Tencre. 

Gh'est  comme  eine  mouke  dins  du  lait  (4). 

Gh'est  comme  ein  marké  à  fromaches  (5). 

Gh'est  comme  crqueue  de  no  vake  (6),  , 

Gonnu  comme  ePloup  blanc ,  comme  ein  vinx  patard 

Gontint  comme  des  prinches. 

Gontint  comme  eine  glaigne  qu'avale  ein  cleu. 

(f  )  Se  dit  d'ane  femme  grande  et  décharnée. 

(2)  Distance  équivalente  à  celle  que  peut  parcourir  une  choktte  (baUe 
de  bois)  frappée  par  une  crosse, 

(â)  Il  est  d'une  gravité  ridicule. 

(4j  Se  dit  d'une  femme  bruue  habillée  en  blanc.  ~ 

(5)  Se  dit  d*une  assemblée  où  tout  le  monde  parle  à  la  fois. 

(6)  Se  dit  d'une  chose  qui  va  en  diminuant. 


—  a7  — 

Gras  comme  eioe  teupe. 
Croire  cho  dar  comme  maofer. 

Danser  comme  des  cabris  dans  d*z  éteoles. 

Deints  noërdes  comme  des  cleas  de  girofe. 

Dépité  comme  eine  maringue. 

Desséké  comme  eine  piene  d'angnile. 

Dévot  comme  ein  kien  qui  picbe  conte  eine  croi. 

Déwarwigner  comme  ein  diabe. 

Dormir  comme  eine  marmotté ,  comnie  ein  loir. 

Douche  comme  du  lait,  comme  ed*  Tamadou: 

Doux  comme  eV  panche  ed  nou  co 

Dru  comme  moukes. 

Écoaché  comme  eine  poëre  blette. 

Einrheumé  comme  ein  leu. 

En  chair  et  en  ou  comme  saint  Amadou. 

Ertenu  comme  ein  kien  à  Tattake. 

Étampi  comme  ein  vieu. 

Été  d'eine  humeur  d'héricbon. 

Ëte  monté  en  kemises  comme  saint  Roch  en  capieu  (1). 

Ëte  comme  un  gai  (2). 

Été  comme  saint  Druon  aux  camps  et  al  ville  (3) 

Faux  comme  ein  jeton. 

Fier  comme  des  wèpes.  » 

(1)  N'en  avoir  qu'une. 

(2)  Ne  dire  mot. 

(3)  Saint  Druon  se  trouva  miraculeuseinent  en  plusieurs  endroits,  dan*^ 
Le  m^me  instant. 


i 


—  38  — 

Foère  des  yus  de  cahouant. 

Foère  des  yus  comme  des  lampes.    -  ,  ' 

Foère  ein  repos  de  curé  (1). 

Foère  ein  repos  de  mouton  (%). 

c  , 

Foère  des  cris  de  brûlé. 

Foère  des  balordises  comme  des  vakes  ed  cheint  écùs. 

Foët  comme  ein  lewarou. 

Foireux  comme  ein  gai. 

Fonde  comme  du  bure  dins  eine  poyelle. 

Frais  comme  eine  soupe  à  poiret. 

Franc  comme  Baptiste. 

Franc  comme  un  Picard. 

Frisé  comme  eine  berbis  espagnole. 

Froid  comme  eul'martreu  de  saint  Eloi  (d). 

Gadrue  comme  eine  potée  de  seuris. 

Gai  comme  un  moigneau ,  comme  ein  pinchon. 

Gai  comtne  eP porte  d'eine  prison  (antiphratse). 

Gane  comme  ein  chitron.  ' 

Gavé  comme  eine  andoule. 

Grand  comme  eine  mazon ,  comme  eine  perche. 

Gras  comme  ein  kien  d*écorcheux. 

Grouiller  comme  du  harnu. 


Héru  coqme  ein  cherain. 
Heur  1er  comme  ein  jone  leu. 


(1)  Faire  an  bon  repas. 

(2)  Boire  sans  mangef . 

(3)  On  devrait  dire  comme  le  marUau  de  la  statue  de  saint  Eloi. 


-  39  - 

Hocher  comme  ein  poërier. 

Hureux  comme  des  cois  dinaein  panier. 

In  colère  comme  ein  leu. 

Jarer  comme  ein  carreton,  comme  ein  pove.  * 
J'y  renonce  comme  à  m'première  marone. 

Larmes  groches  comme  des  pains  de  suc. 
Long  comme  un  jour  sans  pain. 
Lourd  commo. une  buse. 
Luire  comme  des  yus  de  cat^ 
Luisants  comme  des  leumerons. 

Maigue  comme  ein  cheint  de  cleus. 

Malin  comme  ein  ficheux. 

Malin  comme  des  cherchelles. 

Malhureux  conime  les  pierres^  comme  la  grêlé. 

Mahouais  (pus)  que  des  kiens  pillés. 

Matineux  comme  edz  allouettes. 

Mariés  comme  edz  agaches. 

Massacrer  (se)  comme  des  leus. 

Ma^  comme  eine  flake. 

Mau  comme  eine  lavette ,  comme  èine  loque. 

Méchant  comme  eine  couvoëre,  comme  ein  beudet  rouge. 

Méchant  comme  rogue  ;  comme  la  gale. 

Miler  comme  ein  co  qui  mile  eine  soiris. 

Minger  comme  ein  batteux. 

Minger  deP  terre  comme  ein  grisard. 

Moneux  comme  ein  kien  qu'o  s'queue  copée. 

Mouillé  comme  eine  soupe. 


à 


—  40  - 

N'avbir  pas  de  front  pour  cin  yaid; 

P^'en  foère  qu'à  s'iète  comme  chés  b'seux  eii  booueU. 

Ne  valoir  guère  miu  qu'eine  pipe  ed  mécaut  toubac. 

Niflard  comme  ein  cahouant. 

Nobe  comme  les  quate  quartiers  d'ein  kieu.     . 

Noërd  comme  eine  teupe  ;  comme  eiae  coraailie. 

Noërd  comme  ein  prognieu  ;  comme  ein  four. 

Os  sommes  ed  dins  comme  frère  Laureint. 

Pas  pus  gros  que  pour  deux  yards  ed  bure. 
Peneux  comme  ein  fondeux  do  clokes. 
Piétiner  comme  ein  codin. 
Plan  comme  ein  u. 

Ployer  comme  ein  manche  ed'  cachoire. 
Ployer  comme  des  chions  de  boullleu. 
Poltron  comme  la  lune. 

Pourleker  (se)  comme  eiq  co  qui  minge  des  affouéliures. 
Pousser  des  soupirs  comme  des  pets  de  leu. 
'Propre  comme  ein  sou. 
Puer  comme  eine  cherche  (l). 
Pus  embarrassé  qiie  Berthelot. 

Raguisié  comme  ein  rasoir. 

Randir  comme  el  Juif-Errant. 

Rechu  comme  ein  kien  dins  ein  jeu  de  quilles. 

Réglé  comme  ein  papier  de  musique.. 

Remplir  ess'  panche  comme  ein  baril. 

Rester  bec  et  borgne  comme  ein  Colas. 

(l)  Voir  ce  mot  dans  le  Glossaire, 


—  41  — 

Rétu  comme  ein  piot  boa  Diu ,  comme  ein  friquei    . 

Rire  comme  ein  gobeiia;  comme  ein  bochu. 

Rondelette  comme  eine  cfaitrouiile. 

Rouche  comme  edz  ékerviches  caites. 

Roucfae  comme  m  co  (1). 

Roupiller  comme  el  reuet  d*eine  ûleuse. 

Roupiller  comme  des  marmottes. 

Roupiller  à  ein  écu  par  tète. 

Roux  comme  da  pissat  de  beudet. 

Rusé  comme  ein  vieux  leu. 

S'agiter  comme  ein  molin  à  vent. 

Sale  comme  ein  peigne. 

Sauter  comme  eine  furolie. 

Savant  comme  tout  (2). 

Seo  comme  ein  çocou ,  comme  berzi. 

Se  déseker  comme  eine  pieux  d'anguille. 

Se  foère  payer  d'avancbe  comme  ech'  bourrieu. 

S'ennuyer  comme  ein  brochet  dins  le  tiroir  d'eine  huche. 

Se  ruer  sur  quelque  cose  comme  el  poverté  sus  le  monde. 

Se  teurtiner  comme  eine  keuleuve. 

Se  tortigner  comme  ein  ver. 

Seuteux  comme  eine  agache. 

Sot  à  loyer. 

Sou  comme  ein  anglais  (3). 

(t)  On  devrait  dire:  comme  la  créle  d*ctn  co, 

(2)  Cette  comparaison  s'allie  avec  beaucoup  d*aatres  adjectifs:  bélc 
comme  tout ,  cher  comme  tout ,  bien  comme  tout ,  etc. 

(3)  Cette  comparaison  remonte  au  temps  ofù  les  Anglais  ravageaient  Ici 
Picardie  et  se  gorgeaient  de  nos  biens^ 


—  42  — 

Sou  comme  eine  grive;  comme  ein  polake. 
Sou  comme  trente-six  mille  hommes. 
Sourd  comme  eine  becache;  comme  ein  pot. 
Subtil  comme  ein  co. 
S'Y  einteindre  comme  à  ramer  de»  cabus. 

.    Téguer  comme  ein  bégaeux. 
Tende  comme  du  mameau. 
Torché  comme  quate  sous. 
Traner  comme  ein  kien  qu'est  in  heut  d'eine  ékeile. 
Traner  comme  ein  voleux  ;  comme  eine  feule. 
Triste  comme  eine  béte  ;  comme  ein  bonnet  de  nuit. 

Uni  comme  bonjour. 

Vert  comme  pré  ;  comme  porrée. 
Vérole  comme  eine  écuemette. 
Vif  comme  ein  kien  de  plomb  (antiphrase). 
Violet  comme  des  craviuchons. 
Viu  comme  Hérode  ;  comme  Mathusalé. 
Vin  comme  chés  rues  ;  comme  chés  haies  ;•  comme  chés 
kemins. 

Les  comparaisons  plus  relevées  qu'emploie  fréquem- 
ment la  poésie  picarde  ne  manquent  ni  de  justesse  »  ni 
d'énergie.  On  pourra  en  juger  par  le  morceau  sùivaat 
.  qui  est  un  modèle  du  genre. 


Vous  qui  v'nouez  tout  chaq'  nuit  danser  autour  de  m' tête 
Quoiqu'os  et'  donc  devenus,  vius  reuv's  ed'  min  jon'  temps? 
J'ai  pressé  chaq'  plaisi  comme  o  presse  ein'  poer*  blette 
Et  j^'ai  cor  soué  tout  comme  edvant. 


-  43  - 

£j'  sus  tout'  seul,  à  ch'i'heure  »  ercran  comme  ejW  grand-mèrey 
£j'  march'  froëd'  cojnmf  ein  mort^  un  mort  qui  put  marcher; 
J'ai  peur  d'ech'  temps  qui  vient  et  ch'lichi  m'désespère , 
£j'  Toroais  mWir  dins  ein  luzer. 

Comme  einpove  orphelan  qu'o  r'tire  ed'ckez  s'noriche, 

Ej'  sus  sevrée  ed'  tout Oz  est  vite  oublié 

Et  comme  eine  pemme  ed  terre  eq*  Vhiver  reind  teuyche , 
■  J'ai  TU  min  bonheur  gadrouillé*. 

Si  j'povoaîs  r'ekmincher!  ch'est  l'pus  vilan  d'mes  reuvcs  ; 
I  ro'tient  par  min  cotron-et  tout  partout  j'eP  voi, 
Comme  ein  contréhaindier  qui  n'o  poënt  fo'ét  ses  preuves. 
Voit  partout  ein  potieu  d'Voctroi, 

Pus  rien  d'min  bieu  passé  !  pus  personn'  qui  me  r'bèche  ; 
J'ai  vu  ker'  mes  honneurs  ein  à  ein  sus  min  k'min , 
S'eîn  aller  tour  à  tour  comme  o  voit^  pièch»  à  pUche 
S'dékeude  ein  hahit  d'Arlequin. 

m 

£j'  seins  mes  g'nous  ployer...  mes  mans  s'join'ttent  sans  forche 
J'vois  que  Tbon  Biu  dWient  sourd  et  qu' j'éroais  bieu  l'prier 
Comme  ein  collier  à  cleus,  comme  ein  vrai  collier  d* forche^ 
Mes  souv'nirs  Tienn'te^t^m'étraner. 

£t  min  cœur  est  désert  comme  eine  carotte  h  ouide, 

0  n'einteindro  pus  d'mi  qu'ein  long  cri  Jamentab' , 

£j'  m*ein  vos  tant  qu'ej'  peux. . .  j'seins  qu'em'  poTo  ame  est  ouide 
Ouid*  comme  eV  tours*  d*ein  contrihuah' . 

Si  j'pOToais  m'rajeunir  comme  einvw  vlotirs^u'a  T*plonkêl 
Car  chacpi'un  s'seuYC  ed  mi  tiout  comm^  i'ech*  corlnllard**. 

1  n'em'  irest'ipoent.d'i^nis,  d'parq^nts,  dffrer'  ou  bien  d'onke, 

I  ^'men  reste  09 i  '  pour  etit.  yard  /  /• .  • 


—  44  — 

Le  {mtois  picard  admet  on  grand  nombre  de  mots  en- 
fantins qui  sont  formés  par  la  répétition  d*un  monosyllabe. 
En  voici  quelques-uns  : 


Babake , 

Ordure. 

Nounou , 

Genou. 

Bébelte , 

Bête. 

Papar, 

Enfant. 

Bobo, 

Mal. 

Pépette, 

Soupe. 

Boubouke, 

Bouche. 

Pépère, 

Grand-|>ère 

Bouboule, 

Boule. 

Pipique , 

Epingle. 

Bubute  (foère) , 

Boire. 

Quéquêt , 

loaqnet. 

Cacasse , 

(Euf. 

Sissite  (foère) , 

S*asseoir. 

Déder  ; 

Promener. 

Tantante ,    . 

Tante. 

GuigiU , 

Gosier. 

Tété, 

Chien. 

Joujoute  (foère), 

Jouer, 

Tiliot, 

Petit. 

Lélé,     - 

Soulier. 

Tuluc , 

Suc. 

3f amoche , 

Fromage. 

Tniwres, 

Confiture^. 

MinoUe, 

Main. 

Yiuyiu , 

OEii. 

Mimine  ^ 

Chat. 

Zinzin , 

Cousin. 

NonoUes, 

Mains. 

Zizine , 

Cousine. 

' 

CHAPITRE  III. 

BIBLIOGRAPHIE    DU   DIALECTE   ROMANO-PICARD 
ET   DU    PATOIS   PICARD. 


Nous  meotionnnerons  dans  ce  chapitre  les  opuscules 
picards  et  les  ouvrages  romans  qui  se  ressentent  le  plus 
de  rinfluence  de  l'idionïe  picard,  c'est-àrdire  ceux  qui  nous 
semblent  écrits  dans  le  dialecte  littéraire  que  ftous  avons 


—  45  — 

app^è  rùmano-'pieafd.  Ils  tsont  plas  nombreux  tt  pins 
impiortaûirqiie  cet»  qui  sont  écrits  en  pnr  patois  pmiré. 
Nous  distinguerons  ces  derniers  en  les  foisant  précéder 
d'une  astérisque  (*).  Nous  indiquerons  également  les  bro- 
chures, les  mémoires  9  les  articles  imprimés  ou  manus- 
crits qui  concernent  Tidiome  picard. 

ÂOAM  DE  LA  Halle  naquit  à  Ârras  vers  Tan  1240.  Il  fut 
surnommé  k  Bœhu  quoiqu'il  fût  exempt  de  toute  infirr- 
mité  ;  car  il  dit  lui-même  : 

On  m'apèle  bochu,  mais  je  ne  le  sus  mie. 

Il  partage  avec  Jean  Bodel  l'honneur  d'avoir  fondé  l'art 
dramatique  en  France.  Il  donnait  le  nom  de  Jus  ou  Jetàx 
à  ses  scènes  dialoguées  fortement  empreinteB  du  dialecte 
artésien.  Il  quitta  Arras,  ainsi  que  beaucoup  de  ses  com- 
patriotes y  à  cause  d'une  taille  exorbitante  qu'on  imposa 
avec  partialité:  aussi  les  adieux  qu'il  adressa  à  ses  compa- 
triotes, sous  le  titre  de  Congiéy  sont-ils  dictés  par  un 
ressentiment  plein  d'amertume.  Il  suivit  Robert,  comte 
d^Ârtois,  à  Naples,  où  il  mourut  en  1282,  selon  Legrand 
d'Âiïssy,  ou  en  1286,  selon  M.  Montmerqué.  Ses  (Buvréèi 
principales  sont  :  l.*"  li  Jus  Adam,  dit  aussi  de  la  feuilliê 
ou  eu  mariage  (iipprimé  dans  les  tomes  ii  el  yi  de  la 
Société  des  Bibliophiles  français).  C'est  une  conversation 
entre  i'auteur,  son  père  et  les  bourgeois  d'Arras;  2.<'  Gieuê 
du  Pelifin  (imprimé  dans  les  Mél.  des  Bibl.  françaiSi}' 
S.**  H  Gieus  de  Boiin  et  de  Marion  (imprimé  éms  le 
Théfttre*^Français  au  moyen-âge,  de  MM.  Montmerqué  et 
F .  Michel)  i  C'est  la  plus  ancienne  pastorale  française.  Elle 
a  donné  lieu  au  proverbe  :  être  ensemble  eomme  Rabin  ei 

4. 


-  46- 

Matrion.  Dans  le  nord  de  la  Picardie,  les  jeunes  paysannes 
chan|;ent  encove  aujourd'hui  la  chanson  qui  forme  l'eu- 
vertnre;du  }eu  de  Marion. 

Rôbins  m'aime ,  Robin  m'a 
RobiDS  m'a  demandé  si  m'ara 
Robins  m'aoata  cotèle 
D'esoarUte  bone  et  bêle 
Souscanîe  et  cheinturelle 

A  leur  y  va. 
Robins  m'aime ,  Robins  m'a 
Robins  m'a  demandé  si  m'ara. 

3.  Li  Congiés  Adam  éPArras  (publié  dans  les  fabliaux  de 
Barbazan,  Ed.  Méon,  tome  i). — 4.  Cest  le  RoideSézite, 
poème  publié  par  M.  Buchon,  dans  la  collection  des  chro- 
niques  nationales  françaises,  lom.  vu.  — 6.  Des  Motets, 
des  Tensons,  des  Jeux  partis,  etc.  (V.  Théâtre-Français 
au  moyen-âge  et  études  sur  les  mystères ,  par  0.  Leroy.) 

Affiches  de  Picardie.  —  Le  numéro  du  17  février  1776 
contient  u^  article  intitulé  :  De  Vutilité  des  étymologies 
pour  connaître  les  anciens  habitants  d'une  province  -,  dé- 
wumtrée  far  un  canton  du  Ponthieu. 

■  ■*  Alinf^anocfis, — Plusieurs  des  almai^achs  put)lié^  en  Pi-* 
c^die  contiennent  des  dialogues  et  des  chansons  en  patois 
pioard.  Le3  morceaux  les  plus  remarquables  sont  to  en- 
irétims  dé  eh*  franc  Picard  aveu  sein  vouezan  qui  ont 
paru  dans  YAlmmach  du  Franc-Picard ,  et  les  dialog%kM 
de  gardes^hc^mpétres  qui  paraissent  simultanément  >  cha- 
que année,  dans  VAsirologue^Picard  et  dans  le  triple 
Mathieu-Lansberg  de  M.  Caron-Vitet. 


—  47  — 

AmadU  de  Gaule.  —  Le  texte  primitif  de  ce  roman  de 
chevalerie  était  écrit  c»  dialecte  picard.  Herberay  »  ad- 
gneur  des  Essarts»  traducteur  de  la  version  espagnole, 
dit  dans  son  épitre  dédicatoire  :  «  Estant  Amadis  Gaulois 
et  non  Espaignol ,  j'en  ai  trouvé  encore  quelques  restes , 
dans  un  vieil  livre  escrit  à  la  main  »  en  langaige  picard  » 
sur  lequel  j'estime  que  les  Espaignols  ont  fait  leur  tra- 
duction ,  non  pas  du  tout  suivant  le  vray  original ,  comme 
oa  pourra  le  voir  pour  cestuy,  car  ils  en  ont  obmis  en 
certains  endroits  et  augmenté  aux  autres^.  »  Il  serait  bien 
à  désirer  qu'on  publiât  le  texte  primitif  de  ce  précieux 
monument  de  la  littérature  picarde ,  que  Lacurne  de 
Sainte-Palaye  a  vu  au  Vatican.  Nous  pourrions  Topposer 
avec  avantage  aux  chefs-d'œuvre  des  troubadours  ro- 
maiio-provençaux ,  puisque  le  roman  i'Àmadis  nous 
donna  un  renom  littéraire ,  non-seulement  en  Espagne , 
mais  dans  toute  l'Europe  civilisée  (1). 

Àvjssi^  [histoire  de  Jehan  d*),  MS.  n.®  215  B  L  F  de 
la  BU)t.  de  l'Arsenal.— Ce  roman,  écrit  vers  le  milieu  du 
XV."  siècle  par  un  auteur  anonyme ,  est  d'autant  plus  eu- 
riiçi}x  qu'il  nous  retrace  des  usages  et  des  mœurs  qui  se 
sont  cpi^servés  jusqu'à  nos  jours  dans  la  Picardie  et  l'Ar- 
tois. M.  Chabàille  en  a  publié  une  longue  analysé  ipèlée 
de  citations  dans  les  Mémoires  de  la  Société  d'Émulation 
d'Àbbeville.  (1838-40.) 

Banfi  municipaux,  d'Henin-Liétard. — C'était  au  xm.' 

(1)  Ponr  être  impartial,  nous  devons  ajouter  que  H.  Raynouard  ne  par- 
tage p^fnt  FaVis  d'Herberay,  et  qu'il  croit  que  le  teinte  primitif  é'iâmeufû 
était  fispagnoL  ,  .  .» 

4.* 


—  48  — 

siècle  une  ville  assez  importante  du  Galaisis.  Elle  fut 
détruite  en  1302.  Ses  statuts  furent  publiés  de  1230  à 
1299.  Us  sont  curieux  comme  spécimen  du  langage  du 
temps  et  comme  renseignements  sur  les  mœurs  du  pays. 
M.  Tailliar  en  a  publié  quelques  extraits  dans  les  Mé- 
moires de  la  Société  centrale  du  département  du  Nord; 
{1839-40-) 

Babon  (M.  Jean] ,  docteur  en  droit  et  membre  de 
l'Académie  d'Amiens ,  aurait  laissé ,  d'après  la  Biogra" 
phie  du  département  de  la  Somme,  un  dictionnaire  ma- 
nuscrit de  la  langue  picarde.  Nous  avons  fait  de  vaines 
recherches  pour  savoir  ce  qu'est  devenu  cet  ouvrage,  qui 
du  reste ,  nous  a-t-on  dit ,  ne  devait  pas  être  d'uifie 
grande  valeur  philologique. 

Beâiiuanoir  (Philippe  de) ,  naquit  vers  le  milieu,  du 
xiii.''  siècle,  dans  le  Beauvoisis,  comme  il  le  dit  IuIt 
même,  dans  le  prologue  de  ses  Coutumes  du  Beauvoisis : 
«  pour  ce  que  nous  sommes  d'ichelui  pays.  » — «Son  lan- 
gage d'ailleurs,  dit  Loisel ,  le  montre  manifestement.  » 
Il  fut  àuccessivement  bailli  de  Clermont ,  de  Vermandois 
et  de  Senlis.  Cet  illustre  jurisconsulte  mourut  vers  1296. 
Son  ouvrage  a  été  réimprimé  en  1842,  par  la  Société 
de  l'histoire  de  France,  sous  le  titre  de  :  Les  Coutumes  du 
Beauvoisis  ,  par  Philippe  de  Beaumanoir ,  jumcofuuîte 
français  du  \i\\.^ siècle,  nouvelle  édition,  ppbliée  d'après 
les  MSS.  de  la  Bibl.  royale ,  par  le  comte  Beugnot ,  2  vol. 
in-8°. 

BoNGARS, — Il  ,y  a,  à  la  Bibliothèque  publique  de  Berne, 
sous  le  n.<>  389,  un  recueil  de  chansons  picardes  et  arté- 


—  49  — 

siennesdu  xiii.«  siècle ,  qui  ont  été  recueillies  par  Jacques 
SoQgars,  conseiller  et  maitre  d*h6tel  de  Henri  IV.  Ce 
MS.  a  été  décrit  par  Sinner,  bibliothécaire  de  Berne, 
dans  son  Extrait  de  quelques  poésies  des  xii>,  xin.<»  et 
xiY,«  siècles  (Lausanne,  1789). 

BoDBL(Jean). — Le  iu  de  S.  Nicholaiypar  Jehan  Bodiauê 
éPArras.  MS.  de  la  Bibl.  nat.  F.  Laval.,  n.*  81.  ^— Ce 
mystère,  l'un  des  plus  vieux  monuments  de  la  littérature 
dramatique  en  France ,  fut  composé  vers  Tan  1260.  M. 
(teésyme.  Leroy  en  à  donné  l'anayse  dans  ses  Etudes  sut 
les  Mystères,  p.  13. 

CaTiuMre  SAuchy.  In-4.°  de  416  pages.  —  Ce  re- 
cueil de  chartes  a  été  rédigé  par  P.  L.  G.  de  Betencourt, 
religieux  de  Tabbaye  de  Saint-Silvin  d'Auchy,  en  Artois, 
et  tiré  seulement  à  25  exemplaires.  Les  formes  romano- 
picardes  prédominent  dans  ces  charte?,  avec  quelques 
caractères  normands.  Ce  mélange  s'explique  fort  bien  par 
la  situation  de  Tabbaye  d'Auchy ,  près  de  Hesdin ,  dans 

# 

une  région  picarde ,  mais  voisine  de  la  Normandie. 

Cartulaires  de  Picardie. — Un  certain  nombre  de  chartes 
de  Picardie  sont  écrites  en  Romano-picard.  MM.  Bouthors, 
Marnier,  Dorbis,  Louandre,  Dusevel  et  Roger  en  ont  in- 
séré quelques-unes  dans  leurs  écrits.  Mais  ce  sont  surtout 
les  chartes  des  seigneurs  ruraux ,  les  sentences  et  délibé- 
rations des  corps  de  ville ,  les  comptes  des  argentiers,  et 
les  transactions  particulières  qui  portent  l'empreinte  du 
dialecte  vulgaire.  C'est  à  cette  précieuse  source  que  nous 
avons  puisé  la  plupart  des  mots  que  nous  désignerons 
dans  tioixt  Glossaire  confme  appartenant  à  Tancien  PI- 


—  50  — 

card.  — M.  Delpit,  dans  son  Rapport  sur  les  arehim$ 
municipales  de  la  ville  éC Amiens,  constate  que,  en  1318 , 
on  traduisait  en  patois  picard  des  actes  royaux  rédigés 
dans  le  dialecte  usité  à  la  cour. 

*  Chansons  picardes. — Nous  ne  connaissons  qu'un  petit 
nombre  d'anciennes  chansons  picardes ,  qui  se  soient  con- 
servées traditionnellement ,  comme  celle  que  chantent  les 
habitants  de  Ldngpré-lès-Gorps-Saints ,  dans  la  soirée  du 
premier  dimanche  de  carême.  Parmi  les  chansons  mo- 
dernes, nous  devons  citer  celles  de  MM.  Pollëne  du  Gbaus- 
soy  et  Deleguorgue-Cordier ,  membres  du  Caveau. 

Nous  nous  bornerons  à  rapporter  ici  la  chanson  du 
Boubourdis,  qn*on  chantait  dans  le  Doullenais  (i). 

CBAaSOV   DU  BOUHOURDIS. 

1.  ■  -'       ■   ■ 

AI  jor  de  Behaurdis  des  prés 
Ëûtor  des  abes  j'ai  tant  balle  , 

;  Que  j'ay  mèn  sole  desquiré. 

Trou  la  lirette 

Trou  la  lire. 

*         ■    • 

2.  ■     .        .         ... 

Per  rescorion  Tay  ramassé 
Au  cordognez  m'en  sus  allé 
Ung  pies  descaux ,  Taultre  cauché'. 

(i)  Cette  chanson ,  eitrdite  d'un  MS.  de  16i9 ,  m'a  été  communiquée 
par  M.  l'abbé  Bonrion.  «Ou  l'a  chaatëit,  m'écrit-il,  dans  les  environs 
de  DoaHeiis,  le  jour  du  Bouhourdis ,  en  dansant  dans  les  vergers,  où  Von 
allumait  des  feux  de  Joie.  » 


~  51  — 

3. 


'/ 


Dedens  se  moeson  Tai  trouvé. 
Jehannnet  H  bieu  cordonnié 
Hassemeleras  ta  mèn  soie. 

4. 

La  révérenee  il  m'a  tirée  : 
Oaidà  ma  Gœurette ,  mèn  Babé 
Vqstre  sole  j'y  refairay. 

5. 

'  Et  pour  ço  quantefs  vob  bailleray  ? 
Surr  Tos  ▼isaiges^mignolet 
Je  m*y  poïerai  d'uog  doulx  boisié. 
Trou  la  Hrette 
Trou  la  lire. 

Chants  picards  sur  la  prise  de  Corbie.  —  Ces  chants 
populaires  du  xvi.®  siècle  ont  été  publiés  par  Techener. 

*  CK  nonmeu  beudet  SBalaam.  Histoer  véritaV  et 
remarquaV  arrivée  à  Amiens  Vi  frimaire  de  Van  8.%  jour 
de  Ste.-Caielaigne  y  viu  estil ,  por  Çolo-Pietrôt  Kiot-Bilte. 
—  Sans  nom,  ni  lieu,  ni  date  ,  4  p.  în-8^  Nous  allons 
reproduire  cet  opuscule ,  dont  nous  devons  la  communi- 
cation à  M,  Demarsy  (1). 

Hier,  huit  heur'  au  soer,  conduisant  mèn  bergneux , 
Aveu  m'peir  su  m'n'épeuV ,  dins  l'ru'  des  Troès-Gailleux , 
J'entends  des  brouhahos  dins  chelle  comédie. 
J'avanchet  o  m'Ûaire,  o  r'cur.  (j'  n'sens  poënf  l'embroësie) 

(1}  Pour  comprendre  le  sens  politique  de  cette  pièce»  il  faut  lirer^if* 
teire  dC Amiens ,  par  M.  Dusevel ,  tom.  u ,  p.  370  et  suivantes. 


—  52  - 

a  Tiens  donc,  Vlô  no  Kipi-Bitle!  »  O  m'foêt  placbe  en  en  raot. 

Et  pis  mWl6>  tout  d'brandi  an  bien  mitan  de  ch'hot , 

Aveo  tons  chez  Monsieus  ^  rétampi  dins  ch'parterre. 

Qnoiqo'y  gn'i  o7  Qaoiqa' j'entends?  J'acoott'  bien,  j'entends  braire» 

Cb'est  un  bendet  l  oui ,  vrai  ;  cb'est  un  beudet ,  roarsiu, 

Ecapé  du  molin,  d'au  procb'  dTHÔtel-DinH... 

Em'  t'Iô  tout  ébeubi  d'aouîr  cbell'  maouaiz*  bête 

Qu'ai  parloêt  comm'  cbell'  lô  d'Balaam,  ècb'  propbète» 

Car  i  parloêt  Traiment  !...  i  disoët  :  —  «  Cb'  Directoëre 

Et  pi  cbès  Directenx  (comm'  si  gn'ien  ayouêt  coère) 

Is  n'veattent  poênt  qu'o  cant'  tanaèlement  enn'  cancbon  » 

Poênt  meum'  en  plet  d'complaint'  ^  ni  d'iamentation  ; 

Cbès  lois  déffentt'nt  eussi  ni  qu'o  jucb'  ni  qu'o  licbe 

Tout  cbo  qài  n's'ro  poênt  mis  tout  au  long  sul  l'afBche. 

Oz  ayez  bieu  d'roander  cbès  mariniers  d'SaintF-Gleu  , 

Ej'répondrai  toujours  »  os  n'èrez  rien  d'nouvieu  : 

Tous  mes  colègue  et  mi  ol  Tavons  dins  nos  tètes. 

Qooiqu'oz  en  dicbe  icbi  :  os  n'somm's  mi'  si  tant  bètes  ; 

Oz  avons  nos  raisons  pour  tous  bailler  z'èn  r'fus: 

C'est  qu'os  n'entendons  poênt  qu'o  metcbe  à  l'air  nos  eus» 

Allez  dans  l'ru'  d'Saint-Len,  où  qu'est  no  synagogue: 

(O  Yous  y  r'cbpvr'D  bien  «  si  oz  êtes  démagogue). 

O  TOUS  z'apprendo  lô  que  dins  no  polihc , 

Oz  avons  déeîdié  ed'  foër  bisquer  Tpàblic;  * 

Qu'os  n'aTolis  do  plésir  eq'  quand  o  nous  déteste, 

Et  pis  y  pour  TOUS  dir'  tout,  os  Toulons  joer  d'no  reste. 

RamenteuTez  I'tous  bien;  à  cb'  dix-neuf  thermidor, 

Oz  aTez  foêt  du  train  icbi  et  pis  débor  : 

Qu'est-cb'  qui  s'en'  n'est  r'tourné  ?  Enn'  belle  fusillade 

Où  qui  en  o  pus  d'en  qu'o  iéu  enn'  boênn'  œuillade  (1). 

(i)  Lel^O  thermidor  »  7  à  800  boargeeis  d^Amiens  renversèrent  Te  pou- 
voir des  Jacobins. 


—  53  — 

Bien  frai  qQ'mos  oadoreun  n'ont  atteini  qu'i  des  piaûoto        i 
Qui  n'avoëtt'ent  f  pour  8*défend* ,  que  des  benx  d'ohèa  riota. 
J'en  desaèke  d'chagrin  :  mais  ch'  n'étoët  poëat  d*no8  iffoita^ 
Car  oz  éroêm'  yonla  qu'inn'  n*each'tent  tué  bien  d'euted.- 
£h  bien,  ch*  qu'est  arrivé ,  pourroêt  coôre  arriver.  »  — ^' 

A  ch'  root  lô  tout  chaquin,  d*rire  épeutre  s'bouke  ; 
L'en étemu'  du  heut,  l'en  d'en  boa,  Toute  s'roouke  ; 

0  crie  ;  à  bos.  O  chifH',  o  rit  coêr  ,  ah  !  ah  l  ah  ! 
Et  ch'  beudet  resloêt  lô  comm'  en  pape  Cola. 

—  «  Chitoyens! wardez-vous  d'rire  de  mes  paroles  ; 

Car  mes  colègue  et  mi  os  sommes  d'fameux  drôles! 
Qooiqu'  hrav'  en  molet  moins  que  ch'gro  angles  Ghandos  . 

Os  TOUS  tap'roêm'y  marbiu ,  tout  au  mitan  d'  vo  dos 

Os  savez  bien  tertous  qu'j'ai  enn'  mécant'  chervelle  : 

N'en  doutèz-vous  ?  Eh  bien  edmandelV  à  ********. 

Gueux  Yernon  n'est  pu  lô  !!!  (2)  Gh'est  trop  vrai;  j'en  gémis  ! 

Car  cb'ètoêt ,  par  ,Marat ,  le  meilleur  de  m'z'amis; 

Mais  Tuncq,  mais  no  cher  Tuncq  !  ch'est  li  qu'est  en  fier  hère. 

Qui,  par  patriotiss',  turoët  sin  père  et  s'mère  ; 

Il  estichi  pour  nous ,  si  oz  orgeelez  trop ,  # 

1  vous  fro  foër'  du  k'min  pus  vitt'  qu'au  grand  galop. 
Ainsi  t'nez  vous  bien  coi ,  os  savez  à  merveille 

Qn'i  sait  foer*  ènn'  cocarde  aveuc  ènn'  poair'  d'oireilles  : 
Béyez  à  vous  ,  j'vous  dis  :  laissième  nveuc  honneur 
Remplir  ichi  mes  d'voirs...  x>  — 

KÏOT  BITTE. 

—  «  Chitoyen  brocanteur? 
Que  qu'ch'est  qu'tu  nous  démak's?  t'n'harengue  m'interloque, 
Acat'  l'on  ed'  Phonneur  dins  no  marqué  à  loque... 

(8)  tiayvernon  ,  commissaire  central  du  direcloirc  exécutif. 


É 


—  64  — 

Si  tu  n'nos  qaeuqa*  lambieu,  ch'est  bien  d'hasard,  j'peose,  .  . 

Et  poëot  pm  qa'in'  t'en  feat  pour  monter  al  potence... 

Déjo  tèn  TiBag'  bleum',  ton  teint  d'papier  maké 

le  ditt'nt  à  tous  les  yuit  qu't'es  en  pendu  nipnqné , 

Gb'est  M  tin  lot ,  min  fia ,  j'ai  tiré  t'n'horosorope. 

J'ai  li  cho  dins  t'n'etoël'  sins  prendr*  en  télescrope.  »  — 

CH'  BEUDET. 

— «  Kiot-Bitt',  ta  peux  dir'  vrai;  pét'êtr'  ej's'rai  pènda  ^ 
Gn'i  d  du  tems ,  j'en  conTièns,  que  j'm'y  su  t* attendu  ; 
Gb'est  mes  affoêr'  à  mi  ;  pour  ti ,  j'm'en  voi  t'apprendre 
A  fourer  tin  nèz  lô  ;  tout  d'suite  j'm'en  vois  t'rendre 
Le  prix  d'tes  grands  mérit's à  mi ,  chez  Gadoreux  !  (1)  »  — 

I  n'y  foèsoêt  poênt  boën;  j'ai  r'bouté  min  capieux, 
Et  pis  je  m'sus-t-enfnis  et  bien  vite  et  bien  rade, 
J'rèncontre  en  min  kemin  Dédet,  min  camarade  : 
Ej'li  conte  em*  detrèch'T  «  Vos ,  Kiot-Bitt',  c'est  z'un  rien  ; 
T'os  b'soin  d'et'  rassenré;  -rien  aveoc  mi ,  Tien ,  vien , 
Mon  eh'Borgne ,  à  ch'port.  »  Allons  :  j'reprens  m'n'balàigne 
Et  pis  nous  v'IÔ  d'courir.  Oz  y  étoëmm'  à  paigne , 
V'IÔ  qu'entr'  en  Apoulon  :  ch'  étoët  Lili  Gosseu  ! 
On'  n'avons  dit  des  fraiche ,  en  pompant  tout  no  seu. 

Compliment  d'un  poysan  ed  Boutrilly  à  nos  goi^ 
verneux,  4  pages  in-4.°,  sans  lieu,  ni  date.  Cet  opuscule, 
qui  se  trouve  à  la  Bibliothèque  d'Amiens,  a  été  repro- 
duit dans  le  Recu^eil  de  poésies  picardes  de  Devérité. 

CoTGRAVB. — On  trouve  dans  son  Dictionnaire  français- 
anglais  un  certain  nombre  de  mots  et  de  locutions  em- 
pruntés  au  patois  picard. 

f  1)  Sergents  de  ville.  V.  ce  mot  dans  nolr&  Glossaire, 


—  55  — 

GooRT  (de).  —  Mémoires  chronologiquei  qui  peuvent 
servir  à  VJlièiùire  ecclésiastique  et  civile  de  la  ville 
d*Àmieni.  (MS.  de  la  Bibl.  nat. ,  cartons  de  D.  Grenier). 
Le  tom.  I.*'  contient  un  chapitre  intitulé  :  Du  Langage 
du  peuple  d'Amiens  et  des  lieux  circanvoisins ,  devanê, 
durant  et  après  la  domination  des  Romains.  —  Il  est 
question  dans  ce  chapitre  de  Tinfluence  du  Grec  sur  la 
langue  maternelle  de  nos  ancêtres ,  de  la  diversité  des 
dialectes  celtiques ,  de  la  formation  de  la  langue  romane. 
Mais  on  n*y  parle  pas ,  quoiqu*en  dise  le  titre  ,  du  langage 
du  peuple  d'Atniens. 

*  Critique  sur  les  préjugés  démasqués.  — Porl-Mahon, 
1756.  —  Satyre  en  vers  picards  de  66  pages. 

Daire  (le  Père).  —  Dictionnqire picard ,  gaulois  et  fran- 
çais. MS.  de  la  Biblioth.  d*Abbeville.  —  Malgré  ce  titre 
trompeur ,  ce  MS.  n*est  qu'un  glossaire  de  la  langue  ro- 
mane* —  Le  P.  Daire  ,  qualifiait  de  Picard  tous  les  an- 
ciens dialectes  de  la  langue  d'oil.  Il  les  fait  tous  figurer 
confusément  dans  son  ouvrage,  qui  ressemble»  dans  des 
dimensions  plus  restreintes ,  au  grand  glossaire  manuscrit 
de  Lacurn6-S.**-Palaye.  On  y  trouve  néanmoins  un  certain 
nombre  de  mots  qui  sont  spécialement  désignés  comme 
picards.  Nous  n*en  avons  guères  extrait  qu'une  cinquan- 
taine xle  mots  que  nous  ne  connaissions  pas.  Mais  ce  MS.  » 
ainsi  qu'un  autre  glossaire  roman  MS.  du  P.  Daire, 
nous  ont  été  fort  utiles ,  en  ce  sens  qu'ils  nous  ont  fait 
connaître  un  bon  nombre  de  mots  romans,  analogues  au 
Picard  actuel  et  qui  ne  se  rencontrent  pas  dans  les  dic- 
tionnaires imprimés  de  Lacombe^  Roquefort,  Méon ,  Pou- 


-56- 

gens,  et  ni  même  dans  les  glossaires  MSS.  de  D.  Greôier 
et  de  Lacurne-S.*®-Palaye.  Ces  deux  MSS. ,  .qui  ont  été 
donnés  par  M.  de  GayroU  à  la  bibliothèque  d'ÂbbeTHle, 
nous  ont  été  communiqués  par  Foblîgeante  entremise  de 
M.  Boucher-de-Perthes. 

*  Dancourt. — Le  Curieux  de  Compiègne,  comédie  en 
3  actes.  —  L'auteur  a  essayé  de  faire  parler  le  patois  pi- 
card à  un  de  ses  personnages ,  Guillaume  :  mais  il  a  mé- 
diocrement réussi. 

*  Delegobgue-Cordier. —  Poésies  diverses. — Abbeville, 
1847.  —  Ce  volume  contient  quatre  chansons  picardes. 
M.  Delegorgue-Cordier  en  a  publié  depuis  quelques  au- 
tres dans  Y  Annuaire  du  département  de  la  Somme  et  dans 
VÀbbevillois. 

*  Dialogue  de  trais  paysans  picards^  Miche,  Guillaume 
et  Chérie ,  sur  les  affaires  de  ce  temps.  — 1649 ,  11  pages 
în-4'.  Cet  opuscule  fort  rare ,  cité  dans  la  Bibliographie 
de  M.  Ch.  Dufour ,  se  trouve  dans  la  bibliothèque  de 
M.  V.  de  Beauvillé,  à  Montdidier. 

Dictionnaire  latin  picard^  in-folio,  gothique.  —  Rouen, 
1500.  —  Nous  avons  fait  de  vaines  recherches  pour  con- 
stater Texislence  de  cet  ouvrage  dont  nous  avons  trouvé 
rindioation  dans  la  Bibliographie  patoise  de  M.  Pierquin 
de  Gembloux.  Ce  savant  philologue  nous  a  écrit  depuis 
qu'il  pensait,  que  ce  précieux  ouvrage  se  trouvait  au 
Brilish  Muséum  de  Londres. 

*  Discours  du  curé  de  Bersy  fait  à  ses  paroissiens  en 
langue  picarde ,  avec  le  discours  du  très  excellent  ma- 


—  57  — 

riage  de  Jeannain  et  de  Prigne ,  où  $onî  contenus  les 
biens  tant  de  Fun  que  de  l'autre,  lé  bon  ordre  tenu  en 
allant  à  F  église,  le  magnifique  banquet,  la  belle  danse 
et  les  detis  du  marié  et  de  Vépousée  tenus  au  Jict.  Ledit 
discours  envoyé  d'un  cousain  à  Vautré  en  langue  pi- 
carde,  8  pages,  sans  nom ,  ni  lieu,  ni  date.  [Réimprimé 
dans  le  tome  iv  des  Joyeuse  tés  de  Techener.)  —  Voyez 
Histoire  plaisante  et  Suite  du  célèbre  mariage  de  Jen- 
nain^  etc. 

DoRBis  (M.)* —  Recherches  sur  V époque  où  Von  a  com- 
mencé à  se  servir  de  la  langue  vulgaire  dans  les  actes 
publics  et  sur  les  premières  chartes  écrites  en  cette  ton- 
gue,  en  Picardie.  (Mém.  de  la  Soc.  des  Ànt.  de  Picardie^ 
tom.  ix).  —  M.  Dorbis ,  après  avoir  établi  qu'il  n'existe 
aucun  diplôme  français  antérieur  à  1221 ,  et  que  ce  n'est 
qu^en  1240  que  les  premières  chartes  françaises  ont  été 
écrites  en  Picardie,  donne  la  copie  de  six  chartes  du 
xin.«  siècle,  en  dialecte  romano-picard  ,  et  en  analyse 
quelques  autres  de  la  même  époque.  L'auteur  termine 
son  intéressant  mémoire  en  constatant  l'emploi  peu  fré- 
quent 9  en  Picardie ,  du  langage  vulgaire ,  dans  les  actes 
publics  postérieurs  à  la  deuxième  moitié  du  xiii.<>  siècle. 

*  Epitaphes.  —  Voici  quelques  anciennes  épitaphes  pi- 
cardes que  nous  avons  recueillies  dans  lesmanuscrits  de 
D.  Grenier  et  du  P.  Daire. 

Chy  gist  Colin  et  çen  vorleet 
Toudy  armé  toady  tout  prest 
Ghetoit  eun  brave  à  chealle  bataille 
Qpatti  attnt  aile  quemise  de  maille; 


—  SS- 
II fut  tapé  et  se  tapa  > 
Il  fat  tué  et  se  l^ua. 
Il  fut  tué  d'un  Bourguignon 
Qui  estoit  bien  maois  garcbon. 
D'une  maoise  espée  erouillée   ^ 
11  eut  le  chervelle  épeutrée. 
Si  or  volés  scavoir  le  saisons 
L'an  mil  chon  chen  et  un  quarteron. 


L'an  mil  chonc  chent  et  un  quarteron 
Ghy  fut  |)lanté  maître  Jean  Quignon  ; 
Quand  rjugement  de  Dieuvaro 
Sa  Dieu,  plait-il  revardiro. 


Jacques  Hemart ,  boen  varlet 
Tondis  armé  et  tondis  prest 
Avec  bonnet  sur  sa  caboche 
Et  des  éperons  à  ses  galoches. 
L'an  1500  et  un  quarteron 
Il  fot  tué  par  un  Bourguignon. 


f  ;' 


Gbi  git  devant  cette  capelle 

Un  bo^lenguer  nommé  Boistelle 

Prie^  Dieu  tous  pour  $'en  amelle 
C'est  du  boen  pain  qu'on  li  capelle. 


Ci  gist  Jacquet  le  fieu  de  s'Ϗre 
Qui  trépassa  l'an  qu'il  mourut. 
Sen  tayon  vint  devant  son  père 
Alla ,  revint ,  mangea  et  beut. 
Ci  gist  Jacquet  le  fieu  de  s'mère 
Qui  trépassa  l'an  qu'il  mourut. 


-  59  — 

r 

Chy  gist  Simon  Croquet 
En  son  vivant  capou  croquoit 
£t  i^i  capon  il  n'euç^  proqaé 
La  mort  ne  Tauroit  pas  croqué. 

Epttres  farcies.  —  Au  xiii.*  siècle,  on  chantait  dans 
les  églises  d'Amiens  et  de  Laon  des  épitres  qu'on  appelait 
farcies  ,  parce  qu'elles  étaient  méls^ngées  de  latin  et  de 
laïque  vulgaire.  L*abbé  Lebœuf  en  a  fait  connaître  quel- 
ques strophes  dans  son  Traité  du  chant  ecclésiastique, 
et  notre  savant  collègue,  M*  le  D/  RigoUot,  a  publié 
sur  cette  matière  une  curieuse  dissertation  qui  se  trouve 
à  la  suite  d'une  brochure  de  M.  de  Cayrol  sur  la  vie  du 
P.  Daire.  Les  épîtres  farcies  se  chantaient  particulière- 
ment pendant  les  fêtes  de  Noël  et  au  jour  de  S*. -Etienne. 

FouGQUÀRT  DE  Cambrài.  —  Euvaugiles  des  quenoilles 
faittes  a  Vonneur  et  exaucement  des  dames^  —  Bruges , 
1475.  —  On  sait  que  le  moyen-âge  nous  a  légué  un  cer- 
tain nombre  de  recueils  de  cette  nature ,  qui  jadis  étaient 
fort  en  vogue.  (Voir  Tristan  le  vpyageur,  par  M.  de 
Marchangy.) 

Galoppb-d'Onquàirb  (M.)  a  écrit  dans  ses  feuilles  vo- 
lantes quelques  pages  fort  spirituelles  sur  le^  Etymologies 
du  dialecte  picard. 

Gauthier  de  Coincy.  —  Miracles  de  la  Vierge.  — MS. 
de  la  Bibl.  nat.  (N.«  20  F  de  l'égl.  de  Paris.)  — Ces 
miracles  sont  en  grande  partie  traduits  du  latin  de  Hu- 
gues Farsy ,  de  Guibert  de  Nogent ,  des  moines  Herman 
et  de  Catempré  etc.  Gauthier  naquit  à  Amiens  en  1177; 
il  se  fit  moine,  e,n  1193^  àSamt-^Médardde  Soissons,  dont 


—  60  — 

il  mourut  prieur  en  1236.  (Y.  Barbasan ,  Gloss.  de  la 
langue  rom.)  M.  Tabbé  Poquet  vient  d'éditer  ce  précieux 
MS.  Il  a  constaté  la  frappante  analogie  du  langage  du 
trouvère  avec  le  patois  actuel  des  environs  de  Soissons. 
Nous  croyons  néanmoins ,  avec  M.  Duméril  »  qu'il  se  rat- 
tache bien  plus  au  dialecte  bourguignon. 

Gbràrs  nE  MoNTREuiL.  —  Vie  de  laint  Ehi[129i).  — 
En  voici  quelques  extraits  : 

Ghapitib  YL 
//  fonda  une  Abeie  de  Nonains  deden»  le  cité  de  Noyon, 


Quant  li  sains  hora  eu  tel  maniera , 

€on  vous  avez  oi  arrière , 

Ot  convertis  les  mescreans , 

El  a  Noyon  fit  reseans  , 

Dedens  la  chité  ô,e  Noyon 

Fonda  par  grant  dévotion 

Une  abele  de  pucheles , 

Laieus  ot  moût  de  damoiseles 

Il  lot  enjoint  d'estroite  vie. 

Il  aourna  bien  l'abeie 

D'offechines  et  de  moîsons 

Et  de  riches  possessions. 

Bien  les  pourvi  de  tout  riens , 

Qu'il  convenait  avoir  laiens. 

Maintes  autres  girans  abeies , 

Qui  par  lui  furent  establies; 

Et  que  si  disciple  estorerent , 

Par  moût  de  lius  en  Franche  apèrent.^ 


—  61  — 

Car  si  comipe  es  livre*  kiBominefi» 
Il  ot  disciples  si  preadommes 
Quil  pluisoare  glises  fondèrent  « 
Et  U  aucun  deas  gouf  renerent 
Moustiers  de  grant  religion  ; 
Aucun  eurent  prelaeion , 
Et  portèrent  croches  et  mitres, 
Vesques  et  seigneur  de  moût  caj^tres. 

Chapitre  VIU. 

€hi  fu  trouvés  sadns  Quentim  et  le  mist  sains  Eloys  dedens 

^église  de  Saint-Quentin. 

Lors  après  s'ordination 
Ot  en  grant  vénération 
Ca  liu  ,  et  la  fu  ses  repaires 
Souvent  ;  car  li  liex  n'estoit  gaires 
Loins  de  Vermans  ,  qui  ert  cités  : 
Si  comme  dit  la  vérités 
De  livraires  vie  et  antius  , 
De  seûr  Vermans  estoit  li  lius , 
Droit  el  mont  et  la  sépulture 
Où  jadis  ot  par  moût  grand  cure 
Dame  Eusebe  sa  sépulture. 
Le  saint  martir  quant  lot  trouvé 
Et  trait  hors  del  iaue  de  Somme , 
'    Ne  dechevoit  pas  le  saint  homme 
S'esperanche  et  sententions , 
Ne  la  sainte  dévotions  ; 
Bien  li  monstroit  sa  conscience  ^ 
Et  il  très  bien  ea  audience  ^ 

5. 


—  62  — 

A  tous  les  paisans  disoit , 
Que  U  martirs  pas  ne  gisoit , 
La  ou  il  ert  dans  hoiineres  ; 
Au  chois  esloit  sépultures 
Ou  ce  liu  1.  poï  avant , 
Tout  droit  de  viers  solel  levant. 

Quant  le  corps  saint  ot  defiooi 

Moût  le  baisa 

0  le  saint  cors  trouva  les  cleus 
Dont  li  tirans,  plus  fel  que  leus  , 
Fit  le  martir  martirier , 
£t  parmi  le  corps  dofichier 
Le  chief  y  le  pis  ,  les  pies,  les  mains. 
Ches  meismes  cleus  prlst  li  sains 
£t  les  cheveus  qui  moût  bel  furent , 
Qui  ou  saint  chief  de  martir  crurent, 
Quant  li  sains  ot  à  sa  devise 
Sa  part  du  santuaire  prise. 

Li  sains  confés  posa  le  cors 
En  costé  une  maistré  columbe  (1) , 
Sour  le  martir  mist  une  tombe 
D'or  et  d'argent ,  bien  achesvée  , 
£t  de  chières  gemmes  gammée. 
Il  fist  près  que  toute  nouvelle 
L'église  et  plus  grant  et  plus  bêle. 


{{)  On  suspendait  à  cette  époque  des  colombes  sur  les  tombeaux.  Y.  notre 
Mémoire  liturgique  sur  les  ciboires  du  moyen-âge»  dans  le  tome  v  des 
Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires  de  Picardie, 


—  «3  — 

Nous  avons  recueilli  ces  extraits  dans  les  papiers  de 
Dom  Grenier.  Il  avait  fait  co]^r  ce  poème  sur  le  manus- 
crit original ,  qui  avait  appartenu  à  la  Bibliothèque  de 
Saint-Eloi  de  No^on.  Le  poème  finit  ainsi  : 

«  €hi  furent  tom  îi  ^oritus  mi'mde  ^tnessires  saiiM  Eloys , 
a  Btneois  ewfsques  dt  Noyon,  fisl  en  ut  très  sainte  vi9  et  ses  très 
-gUyrieus  irespasssmens  ;  et  U  regret  que  si  desciples  fisent  après 
son  très  saint  trespassemeut ,  et  si  m'escrit.Gerars  de  Monstrueul 
en  l'an  de  l'incarnation  Nostre  Seigneur  Dieu  Jhesus^Crist  129i> 
le  dimenche  après  le  saint  Nicholais  le  beneoit  confés  fu  chi  livres 
fines  en  esté ,  en  esté,  en  esté,  en  esté,  en  esté,  en  esté ,  en  esté,  » 

L*auteur  du  Roman  de  la  Violette ,  Gerbert  de  Mon- 
treuîl,  a  laissé  une  vie  de  saint  Eloi,  dont  le  MS.  se 
trouve  à  Londres.  Nous  sommes  portés  à  croire  que  Ge- 
rars  et  Gerbert  sont  deux  noms  qui  désignient  le  même 
auteur  ;  il  peut  se  faire'  que  Gerbert  ait  signé  du  nom  de 
Gérars  à  cause  du  succès  qu'avait  obtenu  son  poème  de 
Gérars  de  Nevers  ,  ou  peut-être  est-ce  une  faute  du  co- 
piste de  Dom  Grenier. 

Gervais  de  Pont-Saint-Maxence  a  composé  en  vers  une 
vie  de  saint  Thomas  de  Cantorbéry,  qu'il  termina  en 
1177  ,  alors  qu'il  était  eh  Angleterre.  Ce  poème  MS. ,  qui 
comprend  au  moins  6,000  vers  ,  se  trouve  au  Mtisée  bri- 
tannique, sous  leTi>â70  dcla'Bîbl.  harléierine.  (V.  l'abbé 
de  La  Rue,  Essai  sur  les  Bardes,  tom.  ii,  p.  310.) 

GiBERT  ou  Gerbeut  DE  MoNTREuiL. —  Le  romau  de  ick 
Violette  ou  de  Gérard  de  Nevèrs ,  publié  par  M.  Fr.  Mi- 
chel. Paris,  1834.  —  L*autenr  composa  fce  roman  de 
chevalerie  à  la  prière  de  Marie  de  Montgotnéry ,  fillèWlu 

5,* 


—  64  — 

comle  de  Ponlhieu.  Gibert  a  aussi  laissé  uoe  viede  saint 
Ëloi ,  en  vers  romano-picards ,  dont  le  MS.  se  t;x)uve  à 
Londres  dans  la  bibliothèque  de  M.  Francis  Douce. 
(Voyez  plus  haut  Tarticle  Gérars.) 

GiRARDiN  d'Amiens  ,  mentionné  par  Fauchet  »  a  laissé 
un  poème  en  vers  intitulé  :  Meliadus ,  dont  le  MS.  est 
conservé  à  la  Bibl.,  nat.  Il  fut  collaborateur  de  li  R&i 
Àdenès ,  dont  on  a  imprimé  le  roman  de  Berte  aux  grans 
piis.  (V.  le  Bull,  du  Bibliophile,  1836,  p.  108.) 

GoBELiN  D* Amiens. — Le  Renard  futur,  MS.  de  la  Bibl. 
nat.  ,  est  une  suite  du  célèbre  roman  du  Renard,  qui  fut 
achevée  en  1340. — Dans  le  préambule,  l'auteur  fait  ainsi 
connaître  son  nom. 

Cil  que  conta  ceste  plaisante  histoire, 
Fu  Gobelin,  c'est  vérité  notoire , 
Né  à  Amiens,  qui  fut  bon  harpeor. 

*  GoRiN  (  le  chanoine  ) ,  ancien  professeur  du  lycée 
d'Amiens,  a  laissé,  en  manuscrit,  quelques  chansons 
picardes. 

Grégoire  d'Essigny.  —  Mémoire  sur  celte  question  : 
quelle  est  Vorigine  de  la  langue  picarde.  Paris ^  Sajou, 
1811.  —  L'auteur  a  eu  pour  but ,  dans  cet  opuscule,  de 
montrer  l'analogie  du  picard  avec  la  langue  romane  et 
quelques-uns  des  patois  du  Nord.  Ses  démonstrations  sont 
incomplètes  et  laissent  beaucoup  de  prise  à  la  critique. 

Grenier  (Dom).  —  Dissertation  sur  la  langue  romane 
d*où  dérive  le  picard.  MS.  de  6  pages,  qui  se  trouve 
dans  le  xx.®  paquet  des  papiers  de  D.  Grenier.  —  L'au- 


—  «5  — 

leur  donne  un  rapide  aperçu  de  la  formhtîoh  de  la  langue 
'française;  mats  il  n*y  est  nullement  question  du  patois 
picard.  Le  xix.«  paquet  (n.«  10)  contient  un  Glossaire  ro- 
man qui  porte  à  tort  le  titre  de  Glossaire  picard.  On  y 
trouve  cependant  un  certain  nongibre  de  mots  picards  em- 
pruntés à  nos  cârtulaires.  Nous  avons  regretté  de  ne  pas 
rencontrer  dans  le  xii."*  ps^quet  (n."*  6)  les  renseignements 
que  nous  espérions  y  trouver  sur  les  gietAX  et  plaids  sous 
Vormel ,  d'après  le  Pouillé  de  M.  Charles  Dufour.  Ces 
précieux  documents  sont  égarés  depuis  deux  ans. 

Nous  avons  trouvé  les  deux  épitres  suivantes  dans  les 
manuscrits  du  célèbre  Bénédictin.  Elles  peuvent  donner 
une  idée  du  patois  des  environs  de  Corbie,  au  xviii*  siècle. 

EPITAE  Ed'   GHBBIiOT  ▲  SIW  FRÈRE  FREHIV. 

Min  cher  frère  ej*  vos  écris  c'chi 
Por  Tos  bien  dire  grand  merchi 
Du  voyage ,  cq*  por  vir  no  frère 
No  père  et  no  boenne  graroère 
Vos  ont  permis  ed'  foaire  ichi  ; 
Et  pis  por  m'enqoeter  aucht 
Si  en  revenant  k  no  vilage 
Os  avoétes  foait  un  boen  voyage. 
Car  tout  d'pis  qu'ege  vqs  ai  quittié 
Ege  sus  tojors  bien  inqnetié,: 
J'ai  tojors  crainte  eq'  sus  chel  roate 
Os  n'ayoéte  eu  queaque  déroute  ; 
Ou  bien  qu'en  k'œin  à  travers  camp 
Os  ne  vos  fuchiez  treavé  bien  recran  ; 
Car  ch'est  Vordinaife  quand  on  s'aime 
On  est  tojors  ein  peine  extrême  : 


—  66  — 

0  craiat  tojors  queuque  accident 

Por  cheux  qu^ou  aime  ienderinent.  , 

Allez  ,  mi  qu'ai  tant  brai  al  porté  y 

J'ai  coire  bien  brai  d^enue  autre  sorte 

Tout  drés  que  je  nf  vos  ai  pus  vu. 

Eg  sus  dev'nu  tout  moi'rondu , 

J  avoës  men  visage  pas  blême 

Qn'èn  moine  vers Tbont  d'en  carême» 

Oui  min  frère  ,  sans  vos  mentir, 

J'fem*  moroës  d'enn'  vos  pus  vir. 

J'ai  ieu*  bien  m'ruer  sus  m'ecriquette 

Por  foaire  passer  l'peine  segrette 

Ëq'  dins  Tfond  d'mln  cœur  j'ersentoês  y 

Pus  }'voloès  dormir ,  pus  j'bravoës  ; 

Et  j'ai  ieu  jusqu'après  r'montée 

Min  cœur  et  m'tête  toute  démontée. 

Hélos ,  j'étoês  si  ahuri 

Qu'ej'  béyoës  sur  èc'  chemin  d'ParU 

Por  vir  si  je  n'voiroës  poënt  coère 

Enne  quote  foës-  min  pauve  frère. 

Eje  croioês  q'ch'étoët  lo  vo  k'min  ; 

Mais  revenant  à  mi-même  enfin , 

Songeant  qu'os  pronoëte  enneeute  route^ 

Quoiqu'ej'  brayoche  à  n'vir  pus  goûte , 

Tôt  j'ai  grimpé  à  no  cloker 

Por  vos  vir  au  moeps  d'ioep  passer. 

Oh  !  por  mlqueu  nouvelle^ngoise  9 

Quand  j'vos  ai  vu  sus  c'  ehemin  d'Pontoise 

Min  pauvre  frère  !  ej'  disoës  joa , 

Ej'  vos  reconuoës  bien ,  oui  ch'est  vous. 

El  vIo;  j'el  vois.,  j'erconnoës  s'marche„ 

Ch'est  li  même ,  v'io  ['grosse  ebaache,, 


.--67  — 

Vlo  ses  guettes  blankes,  v'io  sin  bâton  , 
I  marche  ,  i  vo ,  j'el  vois  sus  c'  ch'pont  , 
I  n'o  pus  sn'  habit  des  diminches, 
V'io  Teute  aveu  sin  so  k  s'minches. 
Min  pauvre  frère  feut-il  vos  vir 
Gomme  hlo  sans  mi  sitôt  partir  ! 

Ghétoit  lo  comme  j^em'  lamentoës 
Et  en  m'plaindant  tojors  j'  brayoês , 
Mais  j'ai  coire  bien  brai  davantage 
Quand  jTai  vu  ch'tems  couvert  d'auage. 
Hélos  combien  j'ai  d'erpentir 
Ed  vos  avoir  laissié  partir  ! 
Erv'nez  min  frère  ,  erv'nez  vite 
Ou  bien  corés  rade  à  Pierfrite, 
Por  vos  mette  queuque  part  au  rados  : 
Mais  rv'nez,  min  frère  erv'nez  putôt  ; 
Car  si  os  restoêtes  en  arrière , 
Vo  dos  vo  vous  servir  d'goutière.' 
Erv'nez  y  en  attendant  g'bieux  temps , 
Os  froêmes  queuque  pinte  d'boen  sang  » 
Os  d'vizerons,  os  rirons  encoire; 
Oz  oirons  tout  no  bo^^ue  à  boire  ; 
Os  parlerons  d'Golin  Mercher , 
Ed'  Richendent ,  ed'  vos  berger  « 
Ed'  vos  maitresse  Colette  Gamelle.. . 
Os  canterons  des  henguigo^elles  > 
LouTt  et  lowe  av«u  LyroMfos  . 
Colas  y  B^nn  sont  des  muscats. 
Oz  irons  ooire  dèns  no9  oapitres 
Ganter  à  foaire  casser  chés  yitc^s 


—  68  — 

Oz  y  canieroDs,  morgue ,  Pierrot , 
Hoc  in  templo^  ehaqu'tin  êin  l<4  » 
Et  pis  chent  eutres  cocalenne» 
Dont  oz  avons  tant  ri  ensenne. 
Enfin  min  frère,  si  os  rev'nez, 
Os  jarons  dTorgue  aveu  no  nez 
Gomme  foaisait  no  défaint  grandpère. 
Erv'nez  donc,  crioê-jotk^  min  frère, 

Erv'nez Mais  ch'étoët  cris  perdus  ; 

Hélos  ,  os  n'mentendoëtes  tni  pps. 

Qoand  donc  j-'ai  vu  m'peine  inutile 

D'enne  voiit  faibe  et  toute  débile 

J'ai  dit  :  adiu,  min'frère,  adlu. 

Hélos  !  jamoais  à  cht'heure  d'mes  yus» 

Jamoais  nWos  r'voëraî-jou  petête. 

Sitôt  j'sus  r'vnu  dins  m'eambrette , 

Ou  bien  dolent ,'  triste  et  inquiet , 

J'disoês  ,  bélos  !  à  l'heure  qu'il  est , 

Si  n'est  poëut  keu  d'nouvel  oirage  , 

Min  frère  peut  été  en  tel  vilage; 

Mais  par  ch'temps  loqu'ej'voroês  bien 

Qui  puche  trouver  ch'caroche  d' Amgnien»^ 

Il  en  iroit  enne  foës  pus  rade 

Et  n'craindroès  poënt  qtli  revienche  malade  ; 

Car  y  s'roët  tojors  au  rados 

Et  n'ercraindiroët  poênt  s6b  os. 

l^nfîn  tout  au  long  del' jornée 

J'vos  ai  tojors  ieù  eu.  pensée. 

Dites  donc  un  peu ,  miii  frère  Fremin , 

N'avez  poent  ifeo,  au  long  d'vos  k'tùin,     . 

Queuque  malencontreuse  aventuré  ? 

N'ériez  vos  poent  trouvé  d' voiture?  " 


-  6«  - 

Et  d'ichi  jasqa'à  Montdidier 

A-vous  tojors  été  à  pied  ? 

A-vous  boaisié  nos  père  et  mère 

No  6<Bur  )  no  granmère  et  no  frère  ^ 

Et  leux  avez  vous  raconté 

Qq'oz  avoëmes  bu  »  leu  santé? 

Et  pis,  dites  m'en  peu,  chelle  quotte  XeUrp 

Qu'ej'  vos  avoës  cbergé  d'ermettre 

A  no  cousaine,  el  l'o  t'elle  lô? 

Et  que  vos  o-t-elle  répondu? 

J'en  sus  en  peine.  Adiu  min  frère 

« 

G'vos  diroës  bien  des  coses  encoère; 

Mais  j'ies  ai  ojord^hui  passées^ 

Parcb'  q'sus  en  peu  trop  pressé. 

Toute  fois  j'vos  toaitè  enne  boenne  ennée 

Ed'  plusieurs  entres  accompagnée; 

Etj'vos  pri*  d'foairemescompiimerns    • 

A  tous  nos  amis  et  paréins. 

Si  j'sais  qn'oz  avoëtes  bien  scen  lire 

Ghès  vers  chi  qu'eg'  vos  viens  d'écrire , 

J'vos  en  frai  coîre  in  d'entrés  temps 

Qui  s'ront  pus  picards  d'à  mitan  :  (1). 

Toutefois  à  cause  d'I'écriture , 

Si  os^n'en  sçavoëtes  poënt  foire  lecture , 

Oz  avez  lo  vo  magister , 

Qui  vos  liro  tout  droit  chés  vers. 

Montrez  li ,  car  dins  en  vilage 

G'magister  est  tojors  l'pns  i^age  » 

Et  li  qui  m'o  apprins  m'croisse-par-Dieu 

C'bq  chroèt  bien  ri>iabe  s'il  étoët  reu. 

(Ij  On  voit  en  effet  que  ce  Picard  est  trop  francisé. 


-  70.- 

Adiu  ,  min  frère ,  j'vos  Balue , 

Tou  à  vous.  Frère  Chéries  ed'  La  Rue  (1). 


GOMPLUIENT  FOUA  léK  TÈft^   p'UBT   ^"BIEUR. 


.WX/v.v/\,VV\A. 


Bojor,  Révrend  Père  Prieux  ; 
Comme  oz  ons  yû  tous  chés  mossieux  » 
Qui  8*eplingoient  en  diligence 
Por  venir  prêker  vos  Révrence, 
A  nos  tor  os  vos  venons  bràv'ment 
Foaire  étout  nos  piot  copliment. 

[Is'mouque  aveu  ses  doigts,  se  torke  surs'manche  et  on  rit), 

Qu'éjou  qu'oz  ayoëtes  à  tant  rire  ? 

Ejou  qu'os  vos  moquoêtes  ed'  nous? 

Allez,  allez,  pauvres  bieux  chires, 

Oz  ons  bien  tout  autant  d'sens  q'vous  » 

£t  bien  qu'os  sons  des  gens  d'vilage , 

£t  qu'os  n'ons  poênt  tant  d'sermonage 

Que  n'  n'ont  tous  chés  esprits  verreux  , 

Allez ,  allez,  no  Père  Prieux , 

Os  vos  aimons  morguenne  pus  qu'eux. 

Tous  chés  gens  d'ville,  chest  ch'  catieux  d'Bove  , 

Beyez ,  ch'est  belle  montre  et  peu  d'cose  (2). 

Queuq'  is  content  aveu  leu  vallon, 

Aveu  leux  Nuses,  leux  Apolloji, 

Et  pis  chènt  eûtes  soërnettes  pareilles. 

Dont  is  vos  cassent  vos  oereilles. 

(1)  L'auteur  de  cette  pièce  et  de  la  suivante  est  D.  Charles  de  la  Rue,  né 
à  Corbie,  Tan  1684.  Ce  Bénédictin  de  la  congrégation  de  saint  Maur  fut 
l'élève  du  célèbre  MonKaucon  et  son  rival  pour  la  littérature  grecque. 

(2)  Voyez  l'origine  de  ce  proverbe  dans  le  chapitre  vi/  de  nos  Recher- 
ches philologiques  et  littéraires. 


—  71  — 

Toutchan  qu'is  disent  lo,  ch'est  d'bieux  mots; 
Mais  o-t*on  b'soen  d*leu  quot  ministère  ? 
Tous  chés  gens  lo  vos  tournent  leu  dos. 
Nous^  lo  bien,  min  Revrend  Père, 
Os  n'parlons  mie  par  bieux  propos  ; 
Mais  por  Tservice  d'vos  Révrence 
Os  nos  froèmmes,  morgue ,  coper  l'cou. 
Et  quand  o  vient  dire  dins  no  censé  : 

—  T'nez,  rPère  Prieux  m'envoye  ichî 
Keurre  echt'ilo  ,  cht*ilo,  cht'îchî  — 
Tôt  rade,  morguèhne,  os  nos  voit  corrc 
Comme  des  lieuves  qu'entendent  èif  keux  d'porre. 
Oh  !  quand  os  pâlie  du  Père  Prieux 

Tugoêne ,  o  défuie  sin  capien 
Mais  lo,  revnons  en  à  nos  glaiûes , 
  nos  glaine,  lo,  revnons  en. 

O  queu  chagrin  n'sentons  nous  poênt  l 
Os  creuvons ,  jernonche,  tertous  d'peines 
Ed'  n'avoir  poënt  apprins  putot 
Queu  jor  v'noët  Saint  Pierre  et  Saint  Po  • 

Qu'est  donc  l'fête  ed*  vos  Révérence  ; 
Car  gn'io  chons  moës  qu'ein  jor,  al  censé , 
Comme  os  étoêmes  à  deviser  d'vous  : 

—  Palle  donc ,  copère ,  ej*  disoëz  jou  ,     . 
No  Père  Prieux  qu'est  si  boen  père , 
Quos  aimons  tertous  comme  no  mère  , 
Quand  varro  rféle  ed'  sin  patron , 
Voyons  un  peu ,  ciment  jou  qu'os  frons  f 
Qu'éjou,  bé  lo,  qu'os  1*1  barrons? 

Car  feut  s'y  prendre  d'enne  belle  dégaine.  -— 

—  Chest  bien  dit ,  copère  ,  l'os  raison 
Dit-i ,  tiens  gil  i  o  dins  nds  moaifton 


—  72  — 

Encoêre  en  biea  pied  d'marjolaine 

Qu'est  dins  enne  bell  gâte  ed'  porchlaine...  ; 

Morguenne,  copère,  os  Ti  portrons.  — 

—  Et  mi ,  s'dit  l'ein ,  j'ai  d'eDne  grande  cagêf 
Enne  agache  qu'ej'noèris  d'fromage , 

Ej  li  barrai.  Il  aime  cb's  ésieox. — 

—  Mi ,  8*disoet  Teute  ,  en  cadoureux , 

Qui  siffe,  morguèuDe ,  comme  tous  les  mille. 

—  Et  mi  en  bieu  bouquet  d'coquarieux.  — 

—  Et  bien  mi  du  toubac  al  tille , 

S'dit  l'eute  ;  car  enne  foës  comme  j*étoës 

4 

Dins  s'cambrette ,  j*ai  vu  qui  makoët.  — 
Enfin  i  s'est  treuvé  qu'tout  Tmonde , 
En  allant  tout  ensîn  à  le  ronde 
Avoêt  queuq'v  cose  à  vos  bailler. 
Por  mi  chn'est  poënt  por  en  parler  , 
Mais  j'avoês  cbonque  ou  six  noèrmelles 
Eq' j'ayoës  bien  cœur  d'vos  offrir  ; 
Car  als  étoient  tertoutes  si  belles 
£q'  tout  chak'ein  s'en  v'noët  les  yir  ; 
Mais  vos  fête  o  tant  té  à  v'nir  , 
Qu'agache ,  cadoreux  ,  morjolaine  , 
Coquarieux  ,  noèrmelle  et  porcblaine  ^ 
Tout  s'est  bouté  d'pis  à  moerir  ; 
Tant  a. qu'os  n'ons  pus  rien  acht'  heure 
Père  Prieux  à  vous  présenter. 
I  gn'o  qu'ech'  ioubac  à  maker  ; 
Mais  c'ment  Térèmes-nous  été  keure  ? 
Vo  fête ,  qu'os  n'ons  apprins  qu'enhui , 
Nos  os  rendu  pus  ahuris 
Qu'en  cet  qu'est  prius  par  enne  soëris. 


—  73  — 

0  n'eu  eut  riea  sceu  dins  no  vilage , 

N'eacbe  été  tout  ch*canllonage , 

Et  pis ,  ch'copère  Blancdent ,  que  y'io , 

Qu'o  rade  beyé  dins  8n*ermeno  , 

Quea  fête  ch'étoët  à  Tabaye. 

Oz  ons  ieu  portant  l'ame  ravie 

Tout  drés  qu'oz  ons  apprins  par  lo, 

Q'cb*étoët  rféle  ed'  vos  révrencbe. 

Por  roi ,  nain  cœur ,  m'seatoêt  dins  m'pencbe., 

—  Allons ,  dis-jou ,  copères ,  allons , 

Tôt  rade  feul  foaire  chan  qu'os  porrons 

N'ons  poënt  queuque  cose  ed'  reste  encoêre  ? 

Beyons  en  peu ,  e'ment  j'ou  qu'os  frons  ?  —     , 

— *  Os  n'sçavons  poënt,  poënt  os  ne  sçavons , 

Ont-t'is dit...  —  éh  bien  laissiez-me  foaire, 

Leus  dis-jou ,  roi  j'en  foais  ro'n  aff'oaire. 

Correz  seulement  vos  aguincher 

Et  mettro  vos  tête  dins  cb'so  al  fraine  : 

Mij'm'en  voais  rad'roent  dénicher 

Icbi  d'rière  chés  fordraines 

D'z  ésieux  qui  sont  déjo  tout  drus. 

J'croës  9  ma  foi ,  q'ch'est  en  nid  d'bocheculs. 

Il  est  sus  l'bord  d'«nne  piche  d'aveine.  — 

Aussitôt  dit ,  aussitôt  prins. 

Les  v'io  j  béyez  ,  cbés  pauves  quotes  bétes. 

D'io  j'ai  coru  dins  nos  gardin 

Queurre  ech'  bieu  bouquet  d'roroarin  ; 

Et  pis  j'ero'  sus  bouté  dins  m'téte 

Ed'  vos  foaire  ech'  oopliroent  chi  ; 

Et  pis  os  sons  v'mis  rade  icbi 

Vos  soëter  tertous  enne  boenne,  fête , 

Enne  boe^ne  fête ,  tertous  vous  soëtef . 


—  74  — 

Griset  (H.)  —  Sur  la  véritabU  étymologie  du  mot 
Boulogne  et  du  patois  boulonois,  in-8.°  de  24  pages.  —  A 
Boulogne ,  chez  Griset.  C'est  par  erreur  que  le  Journal 
général  de  Timprimerie ,  1836 ,  p.  47 ,  indique  cette 
brochure  comme  ayant  été  imprimée  à  Besançon. 

GuiLLEBERT  DE  Lannoy.  —  Relation  du  voyage  de  mes- 
sire  de  Lannoy ,  écrite  par  lui-mêm^e  en  1422.  Imprimée 
dans  VÀrchœologia  de  Londres ,  t.  xxi.  —  Ce  morceau , 
dit  G.  Fallot,  conserve  beaucoup  de  caractères  du  langage 
picard. 

HÉCART  (J.) — Dictionnaire  rouchi- français.  M.  Hé- 
cart ,  dans  ce  savant  ouvrage,  indique  quelques  congé- 
nères picards  ,  tirés  la  plupart  de  TArlois  et  du  Verman- 
dois.  C'est  presque  toujours  d'après  son  autorité  que  nous 
avons  cité,  dans  notre  Glossaire,  de  nombreux  congé- 
nères rouchis ,  qui  prouvent  la  grande  analogie  des  deux 
patois  voisins. 

HÉLÈsENNE  DE  Crême.  —  Le  Roman  des  Angoisses  dou- 
loureuses qui  procèdent  d^amour.  —  L'auteur  était  châ- 
telain de  Mailly. 

'Henri  (J,  F.)  —  Essai  historique  sur  V arrondissement 
de  Boulogne-sur-Mer.  —  Boulogne ,  1810.  —  On  trouve 
dans  cet  ouvrage  (p.  232-237),  un  Vocabulaire  des  mots 
patois  du  Boulonois,  dérivés  de  la  langue  celtique.  L'au- 
teur donne  aussi ,  dans  le  xours  de  son  Essai,  l'étymo- 
logie  d'un  certain  nombre  de  localités  de  l'arrondissement 
de  Boulogne.  (V.  dans  ce  chapitre ,  à  l'article.  :  MSS^de 
M.  Rigollot,  n.°  2,  l'indication  d'un  MS.  de  M.  Henri.}. 


—  75  — 

^  Histoire  plaisante  de  la  jalousie  de  Jennain  sur  la 
grossesse  soudaine  de  Prigne ,  sa  femme  ,  contenant  un 
btXLve  diseowrs  de  V accouchement  dHcelle.  Le  totU  mis  en 
rime  et  langue  picarde  et  envoyé  par  un  courtisan 
à  un  autre  son  amy.  *-*^  Chez  Pierre  Mortier,  portier, 
1598,  in-12.  (mentionné  dans  le  CataL  de  La  Vallière , 
iom.  VIII ,  $ou8  le  n.^"  2922 ,  et  réimprimé  dans  le  t.  iv 
des  joyeuutés,  facéties  et  folastres  imaginadons,  publiées 
par  Techener«  (Y.  Suite  du  célèbre  mariage  et  Discours 
du  curé  de  Bersy.) 

*  Journaux.  — On  trouve  des  lettres  et  des  poésies  pi- 
cardes dans  le  Franc-Picard  et  le  Dimanche,  anciens 
journaux  d'Amiens;  dans  le  Guetteur,  le  Courrier  et  le 
Journal  de  Sàint-Quentin;  dans  VAbbevillois, ^Ic.  (Voir 
Paillart  ,  PiNGUET  ,  dans.co  chapitre.) 

Ledieu  (M.  )  a  adrfôsé ,  le  13-  avril  1842 ,  à  la  So- 
ciété des  Antiquaires  de  Picardie ,  des  Recherches  sur  les 
mots  picards  Rédeur  et  Réderie ,  et  une  Introduction  à  la 
science  des  jétymologies  ou  origines  des  établissements  de  la 
primitive  Picardie, 

■e 

Livre  du  très-chevalereux  comte  d' Artois ,  publié  par 
M.  J.  Barrois.  Paris  1834,  in-4''.  —  Cet  ouvrage  a  tant 
d'analogie  avec  l'histoire  de  Jean  d'Avesne,  dont  nous 
avons  parlé  plus  haut ,  que  M.  Chabaille  incline  à  croire 
qu'ils  sont  tous  deux  du  même  auteur.  (Mém.  de  la  Soc, 
-d'Emul.  d;Abbeville,  1838-40;. 

MahOIiet  (le  roman  de) ,  écrit  à  Laon  en  1268.  —  C'est 
un  des  meilleurs  textes  romano-picards  du  xui.vsiècle. 


—  76  — 

Manuseritê  apparlêfumt  à  M.  Higollot.  -^  !.<"  MS.  de 
S3  pages  ^  d'iine  écriture  aDct^nne ,  saas  Bom  d*»uteur. 
&e$i  'UM  liste  de  mots  picards ,  dont  la  plupart  sont  fort 
oonous.  L*autettr  est  très-hasardeux  dans  les  étymologiee 
qu'il  propose.  II  dérive  $e  eadùter  du  Syriaque  chado 
(joie)  ;  BerdcUée  de  l^Hébreu  Bara  (enfanter)  ;  Bûdféféa 
Syriaque  Baémr  (dispemtj .  Nous  ne  nions  pas  qu^on  ne 
puisse,  pour  certains  mots»  remonter  du  Picard  à  THébre;!; 
mats  il  faudrait  tout  au  moins  les  faire  passer  par  la  filière 
des  langues  intermédiaires.  Nous  avons  cité  ce  MS.  dans 
notre  Glossaire  aux  mots  :  Auvergne  »  Badrée^  Catelogne, 
Cogno,  Chinoère  et  IJolakevx. 

2.''  Mémoire  présenté  à  Tacadémie  d'Amiens  par 
M.  Henri ,  adjudant  du  génie.  MS.  de  12  pages.  Les  trois 
quarts  de  ce  mémoire  sont  consacrés  à  des  considérations 
générales  sur  la  langue  celtique  et  le  Roman.  L'auteur 
confond  le  dialecte  picard  avec  la  langue  d*oiI.  Il  termine 
sa  notice  par  une  liste  de  56  mots  dérivés  du  Celtique ,  du 
Latin  et  du  Roman  »  qui  se  retrouvent  presque  tous  dans 
l'ouvrage  qu'il  publia  en  1810 ,  sous  le  titre  de  :  Esiai 
historique  sur  T arrondissement  de  Boulogne  {\). 

*  3.**  2>  jeune  homme  capucin  malgré  ses  père  et  mère^ 
pièce  picarde  de  96  vers,  sans  date  ni  nom  d'auteur.  Elle 
commence  ainsi  : 

Baillez  me  vou  bénédiction  ,  miu  père.  — 

—  Mecbint  gaerchon,  tu  vos  foèrc  moérir  et'mère 

Atteno'  qu'ai  eut  l'terre  su  s'y  us.  — 

(1)  Nous  avons  trouvé  depuis  un  autre  MS.  plus  étendu  de  M.  Henri  à 
la  bibliothèque  de  Boulogne-sur-Mer.  Il  est  postérieur  au  M  S.  de  M.  le 
docteur  Rigotlot. 


—  77  — 

4.«  Diverses  listes  de  mots  picards.  MS.  de  16  pages 
d(mt  plusieurs  sont  de  l'écriture  de  M.  Obry ,  membre  de 
Tacadémie  d* Amiens.  Une  de  ces  listes  offre  un  recueil  de 
mots  extraits  de  Joinville,  de  Villehardouin  »  et  de 
quelques  romans  et  fabliaux  du  xiu.<*  siècle,  lesquels  ont 
beaucoup  d'analogie  avec  notre  patois. 

*  S.""  Cinq  chansons  picardes  et  un  bouquet  en  vers  pi- 
cards» offert  le  jour  de  St.-Gharles  par  Tabbé  G.  à  Louis- 
Charles  C.  t  son  parrain. 

Marnibr  (A.  ].)  —  Ancien  couiumier  inédit  de  Picat'^ 
die,  publié  diaprés  le  MS.  français,  n.»  9822,  de  la  Bibl. 
royale.  —  Paris ,  Techener,  1840,  in-8**.  Cette  précieuse 
publication  contient  : 

1.*  Les  coutumes  notoires,  assises  et  ordonnances  des 
cours  et  tribunaux  de  Picardie  au  commencement  du  xnr.* 
siicle.  C'est  un  recueil  d'arrêts  qui  nous  font  connaître 
les  coutumes  de  l'époque  où  ils  furent  rendus. 

2.*"  Anciennes  coutumes  de  Ponthieu  ,  de  Vimeu,  des 
châtellenies  du  bailliage  d^ Amiens  et  autres  lieux.  C'est 
une  espèce  de  traité  de  droit  qu'à  dû  composer  pour  lui- 
même  un  jurisconsulte  picard  qui  vivait  au  commence- 
ment du  XIV.*  siècle. 

3."*  Les  coutumes  et  usages  de  la  cité  d* Amiens.  Ce 
coutumier  est  le  recueil  des  règles  qui  régissaient  la  jus- 
tice communale»  qui  limitaient  la  juridiction  de  l'échevi- 
o&ge  f  qui  fixaient  le  mode  des  élections  ,  etc. 

Ces  trois  documents  »  dont  nous  devons  la  publication 
au  zèle  de  M.  J.  Marnier  sont  un  précieux  monument  du 
dialecte  picard  au  xiv.^"  siècle. 

6. 


—  78  — 

Mathieu  dr  Coucy.  —  Histoire  de  Charles  F// écrite 
àPéroime  et  imprimée  dans  V Histoire  de  Charles  VII  ^ 
par-Denys  Godefroy.  Imp.  royale,  1661. 

Maurice^  de  Sully  (sermons  de).  MS.  de  la  Bibl. 
nat.  suppl.  franc,  n.*  2036*  —  Ces  sermons  Iraduils  du 
latin,  dit  G.  Fallot,  sont  écrits  dans  le  dialecte  bourgui- 
gnon ,  mélangé  de  picard. 

*  Mercure  de  France.  —  De  1740  à  1755 ,  m'écrit 
M.  H.  Dusevel ,  on  trouve  une  pièce  de  vers  picards  où 
il  est  parlé  de  Jean  Duquesne  ,  de  Montdidier. 

*  Paillard  (M.  Clément)  a  fait  paraître  depuis  1848 , 
dans  le  journal  dont  il  est  directeur ,  YÀbbevillois ,  une 
série  de  lettres  picardes  signées  de  Jacques  Croedur  et  de 
Jean  Pronieux.  Ces  lettres  pleines  de  bon  sens ,  d'es- 
prit et  de  malicieuse  bonhomie  roulent  principalement 
sur  les  faits  politiques  qui  se  sont  accomplis  depuis  l'éta- 
blissement de  la  République. 

.  Voici  Torigine  d'un  proverbe   raconté  par   Jacques 
Croedur ,  en  patois  du  Ponthieu  : 

I  gn*y  avoait  eine  foës  ein  curé  qa'étoait  voëzin  d'ein  ma-  * 
richeu  ;  et  pis  ch'maricheu  il  avoait  ein  coq  qui  randichoait 
dins  le  coartil  d'ech'prébyterre,  et  pis  i  dégrattoait  chés  le-  ' 
gaemes,  du  matin  au  vèpe.  Gh'caré  i  meninchoait  ch'mariclieu 
ed  li  tuer  sin  gratteu  de  coq  :  ch'marichea  n'ein  besoait  que 
rire.  Ein  jour,  ch'cnré  ein  colère,  il  o  tué  che  coq,  tout  d*boein. 
Gakaine,  s'mékaine,  al  To  pleumé  et  pis  al  Vo  mis  dius  sin  pot 
au  fu  pour  foaire  d'ol  soupe.  Gh'curé  s' ein  vo  dire  ess'messe. 
Ch'maricheu  il  Vo  reincontré,  i  li  demandit  :  a  Quoé  qu'o  dit 


—  79  — 

de  noQVieii,  monsieii  le  curé  ?»  —  «  0  dil,  qui  dit  che  caré  qae 
ir&pffratê$riffii4t,..  tachez  ed  comprendre  si  oe  avez  du  bom*- 
prendoëre.  »  —  Che  marichen  qui  ne  royoait  ptls  sin  coq ,  il  Vu 
ckarché  ed  tout  coin^  ed  toat  bord^  pour  el  trouvoèr.  Il  o  com-* 
prins  à  la  fin  que  sin  coq  il  avoait  le  co  copé  et  pis  qui  cui* 
soait.  I  ¥0  trouver  el  mékaine  d'ech*cofé  dins  ch'préby terre  : 

—  «  Gakaine;  qui  ii  disit ,  monsieu  le  curé  i  n'd  poent  de  vin 
pour  dire  s'messe ,  allez  n'y  ein  porter  dios  chTèglise.  »  Pen- 
dant qu'Cakaine  al  vo  porter  du  vin  à  sin  moette,  ch'marieheu 
i  preind  ch'pot  au  fu  ocché  qu'sin  coq  y  cuisoait  et  pis  i  Tporte 
dins  s'moézon.  S'ein  f  nant  d'ol  messe,  monsieu  l'curé  i  dit  à 
ch'mariclieu  :^  —  «  maricheu,  quoé  qu'o  dit  de  nouvieu?  » 

—  s  0  dit  que  trop  parler  nuit,  monsieu  le  curé;  tachez  à  vo 
tour  ed  compreindre.  »  —  Ch'maricheu ,  il  o  mingé  sin  coq  à 
part  Ii  comme  ein  goinffre  et  pis  i  n'n'o  ieu  enne  indigession. 
Coflfime  il  étoait  nuilade,  monsieu  le  curé  il  l'o  venu  vir.  — 
Quoé  qu^oh'est  qu'oz  avez  donc,  ch'maricheu?  —  J'ai)  qui 
dit,  moAsieu  le  curé  que  trop  minger  incommode,  — Et  }hs 
vlo  c'ment  qu'oz  o  foait  ch*proverbe  :  Trop  gratitr  euit ,  trop 
parler  nuit ,  trop  meinger  incommode. 

*  Pjûuwï.  —  JEnireiien  de  Jacquelin  et  de  Colas  allant  à 
la  fited^Àrra^  de  1837,  ia-8.  ~  Degeorges>  à  Arras,  1837, 
Chansons  de  la  fête  d^ Arras ^  in-8^  -—Arras,  1839* 

Parîonopeus  de  BloiSy  édité  par  Crapelet. —  «  Le  dia- 
lecte ,.  dit  6«  Fallot ,  est  champenois,  avec  une  forte  teinte 
picarde  en  certaines  parties.  C'est  le  langage  de  Picardie 
ori^tald,  vers  le  milieu  du  xiu.®  siècle,  b 

PiGÂRD  (Casimir).  —  Origines  picardes,  discou^  de  8p. 
inS.^  (Mém.  de  la;  Sœ.  d*Enml  éP Àbbeville) ^ -- ^.  G. 

6/ 


—  80  — 

Picard  propose,  dans  ce  discours^  à  la  Société  d'Emula- 
tion d'Abbeville,  de  faire  une  œuvre  collective  sur  le 
patois  picard.  D'après  les  plans  de  l'auteur,  elle  aurait 
compris:  l."*  un  glossaire  étymoli^ique ;  2.<'  les  chants 
et  les  contes  populaires  en  dialecte  picard  ;  S.**  tes  cou- 
tumes ,  les  superstitions  et  les  chroniques  de  Picardie,  H 
est  à  regretter  que  ce  projet  n'ait  pas  eu  de  suite. 

r 

*  Pièces  récréatives  ou  le  patois  picard.  —  Gybitone  , 
1823,  in-18. —  Ce  recueil,  souvent  réimprimé  à  Amiens  et 
à  Beau  vais,  contient  :  l.**  dialogue  curieux  et  intéressant 
entre  deux  Picards  concernant  la  cathédrale  d'Amiens  ; 
2.°  sermon  de  messire  Grégoire  sur  ce  texte  :  Reddite  quœ 
sunt  Cœsaris  Cœsari  ;  3.**  dialogue  entre  deux  petites  pay- 
sannes et  un  médecin.  Le  sermon  doit  être  du  xviii."  siècle  : 
car  messire  Grégoire  se  plaint  de  ce  que  l'on  ne  lui  paye 
pas  la  dime ,  et  de  ce  que  les  femmes  vont  à  l'église  avec 
des  masques  de  velours.  Mais  le  texte  primitif  a  dâ  être 
altéré.  On  y  a  fait  des  additions  dans  les  éditions  mo- 
dernes, où  figurent  les  noms  de  Mirabeau  et  de  Lafo-yette. 

*  PiNGOET  (M.).  —  Lettrés  picardes  par  Pierre-^Louis 
Gosseu ,  paysan  de  Vermand,  suivies  d'une  complainte 
SUT  la  translation  des  cendres  de  Napoléon.  —  Saint- 
Quentin  ,  1841 ,  in-12. 

Antiennes  et  nouvelles  lettres  picardes,  par  Pierre- 
Louis  Gosseu ,  paysan  de  VenuMmd.  —  Saint-Quentin , 
Doloy,  1847,  in-8». 

La  première  série  de  ces  lettres  a  paru  dans  le  Guet- 
teur  de  Saint-Quentin,  du  7  décembre  1839  au  20  juin 
1841.  La  deuxième  série  a  paru  dans  le  Courrier  de  Saint- 


—  ai  — 

t}ueotiOy  de  novembre  t844  à  novembre  1846«  Ces  lettres 
ont  pour  sujets  principaux  la  réforme  électorale,  les  lois 
de  dotation ,  la  prison  de  Ham ,  les  fêtes  de  Juillet ,  To- 
pèim  de  la  iwioe  y  la  loi  sur  la  cbasse ,  le  droit  de  visite , 
l'indeomitéi  Pritehard^  les  élections,  etc.  Ces  lettres 
politiques  I  écrites  en  patois  de  -  Saint-Quentin ,  sont 
d'un  esprit  incisif  et  mordant*  Mais  nous  regrettons  de 
ne  pas  toujours  pouvoir  approuver  le  fonds  des  idées» 
comme  la  forme  du  style.  Le  pseudonyme  de  Pierre- 
Louis  Gosseu  cache  le  nom  de  M.  Pinguet ,  qui  a  été 
Sous-Préfet  de  DouUens,  sous  la  Commission  executive. 
Des  lettres  signées  de  Jean-Louis  Gosseu ,  empreinte  d'un 
autre  esprit  politique ,  paraissent  actuellement  dans  le 
Journal  de  Saint-Quentin. 

Nous  citerons  un  extrait  des  lettres  de  Pierre-Louis 
Gosseu  «pour  que  l'on  puisse  apprécier  les  caractères  du 
patois  du  Vermandois. 

V  ... 

: , .  . .  Nd  ami ,  i  fora  q'vous  metteschien  nô  bonrlque  edsus 
vos  gazette  pour  el  veine  :  vous  direz  à  chés  geins  qui  n^ein 
voroht  qui  n'a  coëre  qu'eine  vingtoene  d'énées ,  mais  qui  y  en 
a  qui  vitenf  diatermeînt  pus  viu  que  cha,  qui  n'a  pau  de  défaut 
(tout  le  mohne  i  ne  put  pau  n'ein  dire  autant) ,  si  ce  n'est  qu'il 

est  coëre  ein  tiot  cose  arable A  cha  près  i  go'y  a  pus  rien  à 

r'dire»  si  ce  n'est  qu'il  est  borne  d'ein  ziu,  mais  cha  nefoët 
mie  graind  cose,  quand  qu'ein  n'ein  voit  tant  qui  sont  bornes  ed 
tous  les  deux.  Et  pis  n'eussiez  pau  peur  eque  cha  fosse. ein 
troaiid  c'tiiale ,  allez ,  i  gaine  bien  le  grui  qui  meinge.  (Tout  le 
monnei  ne  put  pau  n'ein  dire  autant.)  Sèulçmeint  i  fora  y 
preine  waïde  qui  ne  vienche  pau  morvài  ;  car  i  n'n'a  déjà  eihé 


A 

• 


—  82  — 

tiote  air  :  mais  i  y  en  a  diatermeint  d'z  entes  ateu li  1...  A  cha 
près,  i  n'a  mie  le  moine  défaut,  si  c'nest  qu'esse  n'accident  del 
ruelle  d'Einfer  cha  ITy  a  donné  eine  manière  ed  rheume ,  èque 
ch&pourroit,  à  le  longue  du  temps,  el  reine  poussieu  ;  mais 
efaa  ne  foët  pau  eine  braise  à  s'bonté  et  come  ej*  drois  tout  yous 
dire,  pau  mi  je  ne  vux  pau  tromper  personne,  i  gambillodneein 
tiot  cose  d'eine  pâte  ed'  drière  ;  mais  eine  droit  pau  y  fioëre  trop 
d'ateintion  pa  ce  temps  chi,  qui  gn'y  a  hardemeint  des  geins  qui 

ne  YODt  pau  droit  leu  kemin  non  pus Il  est  ein  tiot  cose  dé- 

pieulé  dessus  sin  dos  et  pis  à  s'peinche ,  et  pis  esse  queue  al 
keminche  à  été  miée  par  chés  seuris  :  mais  cha ,  cha  n'el  eim- 
pèche  pau  d^ète  coêre  bel  et  bien  reveleu,  quand  qui  reste  trois 
quatre  mois  à  rien  foëre ,  et  pis  bien  nourri  dans  no  étave.  Ah  I 
que  c'est  eine  rude  bonne  tiote  biète  I  No  dame  an'  n'est  sotte; 
no  tiot.  gaimite  in'  n'est  sot,  et  pis  chés  geins  ed  no  vitache  is 
dittent  ed  mi  :  èche  Gosseu  et  pis  sin  bourique  dia  ne  foët 
qu'eine  tiète  edsous  le  meume  bonnet.  Il  est  quasimeint  del  fa* 
mille ,  ouatiez  ,  ein  l'ia  élevé  et  cha  nous  foët  un  rude  ma  ed* 
nous  ein  défoaire.  Mais  quand  i  faut ,  i  faut  I  ei  temps  il  est  bar- 
dimeint  dur,  eche  poin  il  est  kier  ;  ein  paye^d'z  impositions  ein 
tiot  cose  trop  roide.  Nous  sons  obligés  ed  payer  tast  de  geins , 
tant  de  geins,  èque  bientôt,  ouatiez,  qui  gn'aura  autant  ed  payés 
que  de  payeux ,-  et  quand  que  nous  ein  serons  venus  là ,  cha 
voro  paitète  miux  èque  tout  ein  chaqu'ien  i  warde  esse  n'as- 
caille , .     . 

Poésies  picardes  du  xiii."  siècle,  MS.  in-8*,  sur  vélin, 
de  la  BibK  de  rArsenal.  —  M.  Pierquin  de  Gembloux 
m'écrit  que  c'est  d'après  une  indication  de  Charles  No- 
dier» qu'il  a  cité  ce  MS. ,  sans  désignation  de  numéro,  dans 


—  8d  — 

sar  MbliogropMê  patoise ,  p.  310.  Nous  n^avoos  trouvée 
rArsenal  qu'on  itS.  iu-S^  sur  vélin  portant  le  n.<'(121  ei 
ayant  pour  titre  :  Poésies  picardes.  Ce  recueil  contient 
des  poésies  religieuses  et  des  légendes  rimées  sur  la  Bible 
qui  ne  noua  ont  paru  que  fort  légèrement  empreintes  d^ 
dialecte  picard. 

PoiLLY  (M.  André  de).  Coup-dCœil  sur  V idiome  pi- 
card, en  usage  dans  V arrondissement  d'Âbbeville.  Notice 
d*une  trentaine  de  pages ,  qui  "se  trouve  dans  les  Hém.  de 
la  Soc.  d'Emulation  d'Abbevillé.  -^  L'auteur  de  cet  in- 
téressant mémoire  ^  après  avoir  parlé  de  la  prononciation 
picarde ,  donne  deux  listes  de  mots  picards  qu'il  croit 
dérivés  du  grec  et  une  troisième  liste  de  mots  dont  il  se 
borne  à  préciser  la  signification.  M.  A.  de  Poilly  a  égale- 
ment inséré,  dans  le  dernier  volume  des  Mém.  de  la  Soc. 
d'Emulation,  une  notice  sur  une  colonie  massilienne  qui  se 
serait  établie  près  de  l'embouchure  de  la  Somme.  Après 
s'être  appuyé  sur  des  textes  de  Diodore  de  Sicile,  de 
César  et  de  Polybe,  il  trouve  de .  nouveaux  arguments 
dans  plusieurs  noms  de  lieux  et  dans  une  douzaine  de 
mots  picards  qui  lui  semblent  empruntés  à  la  langue  grec- 
que. Nous  avons  mentionné  les  hypothèses  de  M.  de 
Poilly  dans  notre  Glossaire  aux  mots  Brasser,  Calypette» 
E%iers,  Mustiner,  Rimée,  Tasse  et  Tené. 

Qt^ENES  DE  BÈTHONE.  —  Quèucs  dc  Béthunc  fut  un  des 
plus  illustres  chevaliers  qui ,  vers  la  fin  du  x^i.*  siècle, 
marchèrent  à  la  conquête  de  Jérusalem.  Il  était  aussi  bon 
trouvère  que  guerrier  célèbre.  Il  vint  à  la  cour  de  France 
vers  l'an  1180»  Il  récita  devant  la  veuv^,de  Louais  YII, 


—  84  — 

Alit  de  Champagne ,  des  vers  écrits  «n  dialecte  picard.  Il 
jfnt  raillé  sur  son  langage ,  et  c'est  à  ce  sujet  qu*il  com- 
posa une  chanson  contre  les  seigneurs  de  la  cour  de 
France  qui  avaient  eu  l'impolitesse  de  tourner  en  dérision 
le  dialecte  de  son  pays  :  mais  cette  fois  il  s'exprima  dans 
le  dialecte  de  l'Ile^e-France. 

Encoir  ne  soit  ma  parole  françoise 

Si  la  puet-on  bien  enfendre  en  françois. 

m 

Ne  cil  ne  sont  bien  appris  ne  cortois 
Qai  m'ont  repris  »  se  j'ai  dit  mot  d'Artois 
Car  je  ne  fas  pas  norrîz  à  Pontoise.' 

(M'SS.  de  la  Bibl.  nat.  7222). 

Reclus  de  Molliens.  —  Il  y  a,  à  la Biblothèque  commu- 
nale d'Amiens,  un  manuscrit  du  xy.«  siècle  contenant 
deux  poèmes  intitulés  :  Le  rendus  de  Molyan.  Ce  sont  dés 
satyres  de  mœurs  dirigées  surtout  contre  les  moines.  On 
en  connaît  une  douzaine  d'exemplaires.  Le  P.  Daire  et 
Sanson  font  naître  le  Reclus  de  Molliens  à  Abbeville>.  -7 
M.  J.  Garnier  ,  à  qui  nous  empruntons  ces  détails , 
dît  que  «  le  style  de  l'auteur  ne  démentirait  pas  cette 
origine.  y>  (Catalogue  descriptif  et  raisonné  des  MSS.  de 
la  Bibl,  d* Amiens).  Il  vivait,  selon  Du  Gange,  sous 
Henri  II,  roi  d'Angleterre  ,  c'est-à-dire  de  1154  à  1189. 
(Observations  sur  fhisioire  de  St.-Louis).  Il  aurait  été 
alors  le  premier  poète  qui  aurait  admis  rentrelacement 
des  rimes ,  dont  Roquefort  ne  cite  que  quelques  rares 
exemples  avaat  Tan  1300.  fV.  de  ïEtat  de  la  poésie  fran- 
çaise aux  xu.''  et  \mJ  siècles). 

Registre  aUœ  cinq  Cleus.  —  Ce  MS.  conservé  aux  ar- 


—  85  — 

dàive9  djQ  1-iJMel^e^Ville  de  Beau  vais ,  contient,  Içs  eqfh^ 
sriiê'à^  JMetTC  ie  Fontaines ,  les  phihsophiei  et  moralUé$ 
du  iBènie^aitteur,'ei  différentes  chartes  relatives  à  la 
eommune;  de  Beau  vais.  Qn  conserve  à  Troyçs  un  autre 
exemplaire  de  l'ouvrage  de  Pierre  de  Fontaines,  qui 
traite  des  principales  vertus  ;  Serm^he ,  fwxnmm^^ 
atemprancke,  vergoingne ,  etc.  L'archiviste  de.B§auvais , 
M*  Edouard  Quesnet,  a*eu  robligeance  de  m'en  commu- 
niquer quelques  extraits.  On  sait  que  Pierre  de  Fou- 
tainesy  né  dans  le  Yermandois  au  commencement  du  xiii.« 
siècle  »  fut  conseiller  de  saint  Louis  ,  ejt  que  son  ouvrage 
de  jurisprudence  intitulé  :  Li  Livres  de  la  Reigne ,  est  le 
plus  ancien  livre  de  pratique  que  nous  ayons. 

Renaut. —  Zai  d*Ignaurès,  en  vers  du  xin.*  siècle,  par 
Renaut ,  suivis  des  Lais  de  Mélion  et  du  Trot,  en  vers  du 
wii t'' siècle  9  publié  par  L.  J.  N.  Monmerqué  et  Fr.  Mi- 
chel. Paris,  1832,  in-8.° — Ces  lais  sont  écrits  dans 
le  patois  du  Bessin ,  selon  Tabbé  de  la  Rue.  Mais  il  est  à 
remarquer  que  le  langage  du  lai  dlgnaurèsse  rapproche 
beaucoup  plus  du  dialecte  de  Picardie  que  de  celui  de 
Normandie.  (G.  Fallot.) 

^  Réponse  faicte  à  Vautheur  du  discours  du  curé  de 
Bersy,  en  langue  picarde,  ~In-^.**  sans  lieu  ni  date. 
(Catal.  de  Ch.  Nodier  ,'n.°  942.)  Voyez  Discours  du  curé 
de  B^sy. 

BtcHARn  DE  FouBNivAL. — Li  Ronum  d' Ablodane ,  XTSiàmi 
du  latin.  Une  copie  de  ce  roman -se  trouve  dans  les  papiers 
de  D.  Grenier  (xx.*  paquet).  Àhladane  est  le  nom  d'une  an- 
cien ne' métairie^  située  près 4' Amiens, Jà  où  s'élève  aujour- 


-  se  — 

d'hui  Saint-Acheul.  La  puissance  d'Abladane  qui ,  dans 
les  rèvès  de  l'auteur,  aurait  été  le  nom  primitif  d^Âmiens, 
excite  la  jalousie  ^e  Julius  Gaesar  qui  saccage  la  yille, 
couvre  ses  monuments  de  neuf  ccmdées  de  terre,  et  loi 
impose  successivement  les  noms  de  Somme -*  noble  et 
d'Amiens.  Richard  de  Fournival ,  fils  de  Roger  de  Four- 
nival  ,  médecin  de  saint  Louis ,  devint  chanoine  d*Anrieilfr 
et  chancelier  du  chapitre  vers  Tan  1240.  Outre  le  roman 
d*Âbladane  ,  on  connaît  encore  de  l'écrivain  picard  la 
Poissanche  d^ amour,  les  Commandements  d' amour ,  la 
Panthère  dramour  et  le  Bestiaire  d'amour.  Ce  dernier 
ouvrage  nous  montre  quel  était,  au  xiii.*  siècle,  l'état  des 
études  sur  les  sciences  naturelles.  (V.  la  Bibliothèque  de 
V Ecole  des  Chartes  y  t.  ii,  article  de  M.  Paulin  Paris.) 

RoisiN  (M.  le  baron  de).  —  Dans  une  lettre  adressée  le 
20  mai  1842,  à  la  Société  des  Antiquaires  de  Picardie  , 
il  parle  d'un  MS.  héraldique  delà  Bibliothèque  de  Walfen- 
buttel  qui ,  d'après  l'ancien  bibliothécaire  de  Dresde , 
Ebert,  serait  écrit  en  dialecte  picard.  ,C'est  une  copie 
d'un  original  de  la  Bibliothèque  d'Urfé ,  qui  a  éié  trouvé 
à  Calais  ,  lors  du  siège  des  Anglais. 

Romance  du  sire  de  Cféqui.  —  Celte  romance  de  107 
quatrains  a  été  composée ,  vers  Tan  1300 ,  par  un  moine 
picard.  On  connaît  le  thème  de  cette  légende  :  Raoul  sire 
de  Créqui ,  partit  avec  saint  Louis  pour  la  Terre-Sainte, 
après  avoir  rompu  un  anneau  nuptial  avec  son  épouse , 
Mahaut  de  Graon.  Il  fut  fait  prisonnier  à  la  Massoure.  Sa 
femme ,  le  croyant  mort,  allait  épouser  le  sire  de  Renty, 
quand  Raoul  se  retrouva  miraculeusement  dans  ses  do- 


—  87  — 

maines ,  et  se  fit  recoonaitre  de  sa  femme ,  au  moyen  de 
sa  moit^  d'anneau.  Lé  style  se  rapproche  tellement  du 
dialecte  Tulgaire  qu'il  serait  encore  compris  aujourd'hui 
de  no3  villageois.  Warbeck  et  d- Arnaud  se  sont  emparés 
de  ce  sujet  pour  en  faire  une  nouvelle.  Ce  dernier  a  re^ 
produit  le  texte  de  la  romance.  M.  Collin  de  Plancy  en  a 
donné  une  version  en  prose  dans  les  Légendes  de  la  Vierge. 

Yoici  le  commencement  de  cette  romance  dont  nous 
conservons  Torlhographe  fautive  : 

Le  rôy  Loys  le  JosDe  heyant  emprims  se  crois, 
Yoalieres  Li  suihir  tous  lies  brafs  freochois  ; 
Cuentes ,  princnes ,  et  barons  toote  josne  nobleisse 
A  s'enrolier  trestous  montroient  biëa  de  lie  preisse. 

Eun  pooissant  chievalier  jouxte  le  Boulonnois, 
Treis  noble  posseissant  del  Guentey  de  Ternoy , 
Le  Quint  aveuk  li  yiel  sire  Guiard  s'en  père 
Si  croisia  pour  allier  ous  lius  saints  a  le  guiere. 

Ghiou  chievalier  estoy  preux  et  de  bon  renom 
Doutable  et  qui  portoy  de  Greki  le  surnom. 
Pour  sie  compaigne  avoye  espeusie  une  femme    , 
En  cheile  meisme  anneye,  qu'estoye  fort  belle  dame. 

La  dame  estoye  encheinte;  a  donc  s'enrolement 
Que  se  fit  s'en  baron  sans  s'en  assentement , 
Mangries  us  et  cousteume  dont  feut  sy  astristeye, 

■ 

Kones  on  n'en  avoye  yeue  de  sy  déconforteye. 

M oes  le  boen  chievalier  féal  et  treis  courtois 
Par  amisteye  se  dame  tondis  rèconfortois  , 
L'enhortant  dassentir  a  sie  sainte  pourmeisse, 
Sans  pitebs  Ven  destourbier  par  sy  grande  destreiss«. 


—  88  — 

Li  viel  sire  à  se  dame  dtsoy  en  TeDhortàiii  : 
a  Outremer  giou  esteye  deuriant  m'en  josne  lempB 
Enroliey  on  ma  voye  sans  congiey  de  m'en  père 
Sye  en  feu  bien  geoyeu  estiou  me  dame  mère. 

Vos  barons  Veyra  t-eil  peregrîner  sien  roy 
S'en  alier  ous  lius  saints  batailler'pour  la  foy  t 
Et  josne  et  preux  demourier  oisîeux  en  Frencbe 
A  trente  ans  eil  aroye  vergogne  et  mesprtmenefaei  » 

A  le  par  fin  le  dame  ,  poussieye  par  dévotion , 
Feut  riesout  d'assentir  ou  vœu  de  s'en  baron. 
S'enrolieres  aveok  ly  estious  deux  de  sïes  frères , 
Et  vingt  seps  escuyers  rengieys  snbs  le  bannière. 

Quand  le  noviel  feu  veneue  deu  trieste  parlement , 
La  dame  dans  s*en  lit  plouroye  amèrement 
Le  chievalier  perplex  outtraigiey  de  tristesse 
Le  print  enter  sies  bras  et  foit  chele  pourmeisse. 

«'Giou  te  jure  ma  mie  ameur  et  feyaulteye.  » 
Sy  ly  prendant  sie  main  s* en  anniau  li  a  osteye 
Soudain  leyhant  rompu  et  mis  en  deux  parties 
Sy  li  en  baillia  eune  et  vuardia  le  moitié. 

«  Gheile  moetyé  danniau  pour  nos  nopcbes  béni 
Tondis  giou  wardereye  corne  féal  mary 
Sie  geomois  geou  reviens  deu  saint  peregrinaige  , 
Giou  vos  raportereye  de  me  foy  cheu  obier  gaige.  » 

Quant  le  nouviele  feut  avenu  le  mastin  , 
Le  cbievalier  se  dame  a  meneye  par  le  mein 
Empriey  le  viel  sire  s'en  seigneur  et  s'en  père 
L'adseurant  que  il  voulait  tondis  le  tenir  chiere. 


—  89  — 

Le  fiel  sir^  le  dame  tout  eu  pleurant  besia 
Le  chie? alier  en  terre  a  gienonx  sie  gielta  : 
«(  Gbier  aire  m'en  boen  père  pour  men  peregrinaige 
Youliaaies  my  bénir  pour  chion  lointain  veyage.  » 

Le  viei.aire  aies  byeux  et  aies  deux  mains  lie?ant , 
Ou  cbiel  damia  tout  baut  :  Seigneur  omnipotent 
Beniasies  çi'en  obier  fieus  en  cbele  sainte  guiere 
Et  si  le  rameney  en  se  natale  terre. 

Sie  beniet  a  pries  ly  deux  de  sies  fieus  mesneya 
Apries  lies  acolia  avoeuk  tous  lies  croisieyes, 
Que  le  boen  chieyalier  mesnoye  subs  sie  bannière  , 
Pour  allier  conter  lies  Turks  en  la  sainte  terre. 

Brief  a  dions  fesit  montant  aen  palefroy 
A  donc  trompes  et  clorions  sonniers  a  haultes  Tois. 
Le  noble  troupe  estoye  nombrieuse  et  legiere 
Bon  escoyer  portoy  se  crois  seur  se  bannière. 

Sy  cbievauchieres  tant  qu'ils  rateindirent  lost 
Qui  geo  estoye  en  route  estant  partye  plustot 
Onks  on  neavoye  my  tcu  eune  sy  belle  armeye 
Ne  sy  gente  nobleisse  ne  sy  bien  esquipeye. 

*  St«ito  du  célèbre  et  honorable  mariage  de  Jennain  et 
Prignon ,  belle  histoire  représentant  au  naif  la  soudaine 
grossesse  de  la  dicte  Prignon  :  son  prodigieux  accouche- 
ment, le  baptesme  de  son  enfant,  le  somptueux  banquet 
faicia^x  parihs  et  marines.  Ensemble  les  cérémonies  et 
plusieurs  discours,  avec  une  belle  chanson  à  ce  subject, 
du  plus  finpieord,  qui  soit  au  pa^  de  Lgromfa  et  en 
toute  Vesteniue  du  Beyéku.—k  S'-rQuentin,  en  Picardie, 


Li  viel  aiiA  a  te  itano  dtgoy  eD  l'aBhortaat  : 
a  Outremer  gioa  esteye  décriant  m'en  josoe  (empi 
Enrolia;  ùu  ma  TO;e  Mtns  oongiey  de  m'en  père 
Sye  ea  feu  bien  geoyeu  esliou  me  dame  mère. 

Voa  barons  veyra  t-eil  peregrioer  sien  roy 
S'en  alîer  ons  Uns  saints  batailler' pour  la  foyT 
Et  jogne  et  preux  demaurier  olsieux  en  Prencbe 
A  trente  ans  eil  aroye  vergogne  et  metpriaiendie.  » 

A  le  par  Sa  le  dama  ,  poussieye  par  dévotion , 
Feut  rieaout  d'assentir  ou  voeu  de  s'en  baron. 
S'snrolieres  aveuk  ly  estioua  deux  de  aies  frères , 
Et  vingt  seps  escoyers  rengieys  aabs  le  bannière. 

Quand  le  noviel  feu  veneue  deu  trieste  parteraent, 
La  dame  dans  s'en  lit  plouroye  amèrement 
Le  chîeialier  perplex  onttraigiey  de  Instesae 
Le  print  enter  aies  braa  el  foil  chele  ponrmetabe. 

«Giou  te  jure  ma  mie  ameur  et  feyaulteye.  a 
Sy  ly  prendant  aie  main  a' en  anoiau  li  a  osieye 
Soudain  leyhont  rorapo  el  mis  en  deux  parties 

Sy  li  en  baillia  eune  et  vuardta  le  moitié. 

a  Cheite  moetyé  danniau  pour  nos  nopches  benl 
Tondis  giou  wardereye  corne  féal  mary 
Sie  geomois  geou  reviens  deu  saint  peregrinaige  . 
Giou  vos  raportereye  de  me  foy  chen  chier  gaige.  u 

Quant  le  nouviele  feut  avenu  le  maatin  , 
Le  cbievalier  ae  dame  a  meneye  par  le  mein 
Empriey  le  viel  aire  s'en  seigneur  et  s'en  père 
L'adseurant  que  il  voulait  tondis  le  tenir  chiere. 


À 


Le  fiai  sir«  te  dame  tout  eu  pleurant  besi* 
LeohieTalier  en  terrée  gieaoni  siegielta: 
a  Cbier  aire  m'ea  boen  père  pour  roen  peregriaaige 
Vonliuiei  m;  bénir  poar  chion  loiniain  teyage.  » 

Le  vi«l  «ire  siea  byeui  el  lies  deux  maioa  lievaDt , 
On  chiel  damia  tout  baut  :  Seigneur  omnipotent 
Bràustes  ip'ea  cbier  fieas  en  cbele  sainte  guiere 
Et  li  le  rameney  en  se  nalale  (erre. 

Sie  beniet  a  priea  Ij  deux  de  sias  fieus  meaneya 
Apriea  liea  ftcotia  avoenk  tons  lies  croisieyesi 
Que  le  boen  cbieTalier  meanoye  aobs  aie  bannière  , 
Pour  allier  conter  lies  Turics  en  In  sainte  terre. 

Brief  a  diont  feiit  montent  sen  palerroj 
A  donc  trompes  et  derions  eonniers  a  banltes  vois. 
Le  noble  troupe  estoye  nombriense  el  legiere 
Eon  esooyer  portoy  se  crois  sear  se  bannière. 

Sy  cbievancbieres  tant  qu'ils  ratsiodirent  lost 
Qui  geo  estoye  en  roole  estant  partye  pinetot 
Onks  on  ueaToye  nty  Teu  eune  sy  belle  armeye 
Ne  sy  geotenobleîsienesy  bien  eaquipeye. 

'  S*ite  du  célèbre  et  honorable  mariage  de  Jennctm  et 
Prignon ,  belle  histoire  représentant  au  naif  la  soudame 
grosêeise  de  la  dicte  Prignon  :  son  prodigitux  aecotuhe- 
ment ,  le  bapte$me  de  son  enfant ,  le  somptueux  lanquet 
faict  aux  parins  et  marines.  Ensemble  les  cérémonies  et 
plusieurs  discours,  avec  une  belle  chanson  à  ce  subject , 
du  plus  fin  picard,  qui  soit  au  pays  de  Lf/rotnfa  et  en 

rduStyéleu.—  A  S'.TQueolin,  en  Picardie, 
: 


—  90  — 

1648 ,  34  pages  in-12.  -^Voyez  Hisloire  plaisante ,  etc. , 
et  Discours  du  cuté  de  Bersy. 

Sarrazin. — Le  Roman  de  Ham ,  édité  par  M.  Fr.  Mi- 
chel. Paris,  1840.  —  M.  Peigné-Delacourt ,  qui  pré- 
pare une  traduction  littérale  de  ce  poème ,  doit  démontrer 
qu'il  ne  s'agit  point  de  Ham ,  en  Vermandois ,  mais  de 
Hem  ,  petit  village  situé  sur  la  Somme ,  entre  Péronne  et 
Amiens. 

*  Satyre  d*un  curé  picard  sur  les  vérités  du  temps ,  par 
le  R.  P**\,  jésuite.  In-12 ,  Avignon,  1750.  —  Nous  en 
connaissons  trois  autres  éditions  que  nous  allons  men- 
tionner. 

*  1  ."^  Satyre  d'un  curé  picard  sur  les  vérités  du  temps. — 
  Avignon  chez  Claude  Lenclume^  à  l'enseigne  du  Muche-- 
(en  Pot.  1754,  in-12.  —  Le  catalogue  de  la  Vallière  cité 
cette  satyre  n.*»  14174,  t.  v  ,  mais  sous  cefte  rubrique  : 
Traité  en  vers  de  la  grâce  et  des  controverses  à  Voceasion 
des  livres  de  Jansenius.  Cette  indication  nous  est  fournie 
par  M.  Charles  Dufour.  (Essai  bibliographique  sur  la 
Picardie.) 

*  2.°  Sermon  d'un  bon  curé  picard ,  en  patois  picard, 
nouvelle  édition,  dédiée  au  cousin  Jacques.  .Abbeville, 
Devérité ,  1787.  t-  On  trouve  à  la  suite  de  cette  édition 
la  romance  du  sire  de  Créqui  et  le  compliment  éfitn 
paysan  de.Boutrillg  fait  au  due  de  Cbaulnes  en  1753^-  il 
s'agit  sans  doute  de  Boutillerio ,  village  situé  entre  Amiens 
et  Cagny. 

*  3^".  Recueil  de  poésies ,  sermons  et  discours  picardêl 
Abbeville,    Devérité,  an  VI.  ,  in-12.—  C'est  i'éditîoa 


—  91  — 

la  moins  rare.  Elle  contient  »  outre  la  «alyre^  le  compli- 
ment d'un  paysan  de  BoulriUy  et  la  romance  du  sire  de 
Créqui.  —  Nous  devons  encore  ajouter  qu'on  trouve  un 
long  fragment  de  la  satyre  picarde  dans  le  supplément  à 
VbiBtoire  de  Picardie  que  Devéritè  publia  en  1774  et  que 
M.  Clément  Paillard  ,  imprimeur  à  Abbeville ,  a  Tinten- 
tion  de  donner  une  nouvelle  édition  de  ce  précieux  monu- 
ment de  la  littérature  paloise. 

Sauvage  (M.  Ernest).  — Essai  sur  la  langue  norm^inde 
du  \n.^  siècle  et  la  langue  parlée  au  xix/  dans  laNortnan- 
die ,  la  Picardie  et  l*  Artois.  Article  de  15  pages  in-S."" , 
inséré  dans  la  5.*  année  du  Puits  artésien.  —  Le  but  de 
l'auteur  est  de  montrer  qu'un  certain  nombre  de  mots  de 
la  langue  d'oil  »  qu'il  emprunte  au  roman  de  Rou,  de  Ro- 
bert Wace,  se  sont  conservés  dans  les  patois  du  nord  de 
la  France. 

Sermon  picard  du  xui,^  siècle. — MS.  qui  se  trouve  • 
dans  les  papiers  de  D.  Grenier  (n.*  1."  du  xx.®  paquet). 
—  Le  titre  de  ce  sermon,  composé  à  l'occasion  de  la 
constructiqp  de  la  catbédrale  d* Amiens,  ferait  supposer  à 
tort  qu'il  est  écrit  en  dialecte  vulgaire.  C'est  le  dialecte 
littéraire  de  la  langue  d'oil ,  mélangé  de  Romano-picard. 
Il  devait  être  compris  des  populations-  urbaines  ,  à  peu 
près  comme  le  français  actuel  est  entendu  des  auditeurs 
de  campagne. 

Sipéris  de  Vineaux.  —  Ce  roman  ,  dit  le  P.  Daire ,  ap- 
partient à  un  anonyme  que  son  style  fait  reconnaître  pour 
picftrâ»  Il  écrivait  vers  l'an  1200.  (Tableau  des  Lettres  en 
Picardie,  p.  169.) 


—  92  — 

Taillur  (M.).  —  Rea^il  d*acte$  des  xu.*  et  xnu* 
sièchs  en  langue  rtnnane  du  nord  de  la  Fr4mee.  —  Ces 
actes  sont  extraits  des  archives  de  Béthune,  Douai, 
Cambrai  >iÂrras,  Aucliy,  Bapaume,  etc.  Parmi  ceux  oà 
se  remarque  le  plus  Tinfluence  de  Tidiome  vulgaire 
de  Picardie ,  nous  avons  distingué  une  enquèle  faite  à 
Cappy  (canton  de  Bray-sur-Somme)  touchant  le  péage  de 
Bapaume. 

Thibâud  de  Mailly  (1170),  composa  \E$%o\fe  Ix  rofnotis 
d^imnmnoT  Thibaud  de  Mailly. --^ Ce  fui  le  «président 
Fauchet  qui  trouva  cet  ouvrage  dans  le  MS.  connu  sous 
le  nom  de  la  Bible  Guyot. 

*  Thuillieb  (François) ,  né  à  Amiens ,  en  1710. — ^11  y 
exerça  la  profession  de  marchand  tapissier.  Sous  le  sur- 
nom de  Jacquet ,  il  empruntait  Thabit  et  le  langage  des 
paysans  picards ,  pour  divertir  les  salons  d'Amiens.  On 
connaît  de  lui  un  Compliment  à  Gresset  sur  son  mariage 
et  un  autre  adressé  au  duc  de  Chaulnes.  (V.  VHi$toire 
littéraire  d'Amiens ,  p.  336.) 

*  Traduction  de  la  parabole  de  l'Enfant  prodigue  enpa  - 
lois  picard.  On  en  trouve  quatre  dans  les  Mémoires  de  la 
Société  royale  des  Antiquaires  de  France  :  une  de  M.  De- 
lahaye,  en  patois  amiénois ,  et  les  autres  en  patois  de  St.- 
Omer,  d'Arras  et  de  Béthune.  Elles  ont  été  reproduites» 
dans  les  Mélanges  sur  les  langues  et  patois,  de  M.  C!o- 
quebert  de  Montbret. 

Vérilàble  discours  Sun  logement  de  gens  d'armes  en  la 
ville  de  Ham,  avec  une  chanson  en  vers  picards,  par 


—  93  — 

Jlf.  Legros,  bourgeoiê  dudil  Ham  (13  fèuilleto  in-S.""). 
Qa  lit  au  bas  de  la  page  :   • 

À  le  Haulcourt  en  Picardie 
En  la  moezon  de  ché  Hardeau 
Qui  a  pu  qnier  le  vin  de  Teau 
Et  d'en  gambon  que  se  n'amie. 
MDLIV. 

Ce  livret  excessivement  rare  fait  partie  d'un  recueil 
conservé  au  Musée  britannique,  n  a  été  cité ,  pour  la  pre- 
mière fois ,  par  M.  Gustave  Brunet ,  dans  la  8.*  série  du 
Bulletin  du  Bibliophile ,  janvier  1848. 

Voici  Texorde  de  cette  épître  :  (1) 

FrcTO  je  vo  dire  tout  eolon  l'affoaire  . 
Le  bîau  herquînement  et  le  gran  hire  haîre 
Le  paine ,  le  hergan  et  tout  Temblayemen 
Que  che  bo  desandar  me  fit  deroainement, 
Quant  y  sen  vin  flanqué  dans  me  pauvre  cabute  ^ 
Ermé  de  long  pico ,  ossi  de  hecquebute , 
Atout  ùu  billetin  faussé  et  contrefoait 
Cuidiant  por  sanicbez  trouvé  chy  sen  li  foai  ; 
Et  qu'en  le  zatendant  j'avoi  bouté  ton  cuire  ; 
Moai  cbe  fan  billetin  le  troropoi  pour  me  nuire  r 
'  Necton  jeu  bien  du  ma  d'en  être  deblavé  , 

Vous  ne  le  savez  poen ,  poen  vo  no  le  savé; 
"  .Cbela  m'a  bien  bodé ,  je  vos  le  dis ,  bëcbire  : 
Si  je  vo  zen  recry ,  atiné  vous  d'en  rire , 

(Ij  Nous  avons  conservé  l'orthographe ,  qui  est  si  défectuease  quelle 
tiinci  ^Âelque^  vers  ineipllcables.  On  remarquera  d'ailleurs  combien  ce 
style  diffère  de  notre  patois  actuel.  ' 

7/ 


à 


—  94  — 

Ne  vo  zen  moquié  poen  ;  je  fus  bien  abury 
D'aouir  den  no  moezon  che  biau  queriboiry 
Et  le  biau  den  boen  nui  quon  me  donné  d'entrée  ; 
Je  ni  m'ataré  poen  d'en  dire  une  ventrée 
Et  m'a  trop  landié  por  m'en  taire  ton  coy 
Che  me  mie  ensincla  que  je  me  tien  dergnoy  » 
Che  don  por  queminché  ,  sai  de  par  Dieu  ,  j'aroie 
Y  Tet  pu  chi  moay  tan  de  déclayné  maroie 
Je  vo  va  tout  conté  mo  à  mo  sans  falir 
Brouillé  bien  vo  zieu  por  tou  mieu  epelir 

*  ViLLET  (l'abbé),  curé  de  Bouta  vent  (Oise),  en  1795,  et 
auparavant  curé  d'Elincourt,  est,  sinon  l'auteur,  du  moins 
réditeur  responsable  d'un  sermon  picard  sur  le  jugement 
dernier ,  dont  la  ritournelle  est  :  Curé  d'Elineourt,  es  tu 
lo!  —  {V.  Bulletin  de  la  Commission  archéologique  du 
diocèse  de  Beauvais ,  tom.  i,  n.""  3.) 

Voïage  d'oullremer  du  comte  de  Ponthieu.  — M.  Cha- 
baille  nous  a  fait  connaître  une  version  de  l'histoire 
d'Adèle  de  Ponthieu  ,  autre  que  celle  qui  fut  publiée  dans 
le  tom.  1."  des  fabliaux  de  Méon. 

Comme  on  reconnaît  une  teinte  plus  ou  moins  pronon- 
cée du  dialecte  romano-picard  dans  presque  toutes  les 
œuvres  des  Trouvères  de  Picardie  >  nous  terminerons  ce 
chapitre  en  donnant  les  noms  de  ceux  qui  furent  les  plus 
célèbres  au  moyen-àge. 

Amiens. — Eustache  ;  —  Girardin  ;  —  Gobelin  ;  — Hues- 
le-Maronier  ;  —  Richar4  de  Fournival  ;  —  Thibaud  Vic- 
quier  ;  —  Gauthier  de  Coinsy. 


—  95  ~ 

Arras.  —  Adam  de  la  Halle  ;  —  Andrieu  Contredis  ;  — 
Âudefroy-Ie-Bastard  ;  —  Jehan  Bretel  ;  —  Jehan  Bodel  ; — 
Baude  Fastoul  ; — Courlois  ;  — Jean  Caron  ;  — Jean  Char- 
pentier ;  —  Golars  le  Bouthillier  ;  —  Carasauz  ;  —  Li  Cu- 
velier  ;  —  AnUûne  Duval  ;  —  Engrebant  ;  —  Hugues  ;  — 
Kaukesel  j — Mados  ;  —  Moniot  ;  —  Robert;  — Sauvage  ; 
— Li  Teinturier  ;— Vilains.  (V.  les  Trouvera  artésienê  de 
M.  A.  Dinaux. 

Béthimes.  —  Conon  ;  —  Guillaume  ;  —  Quesne  ;  — 
Sauvage. 

BeauvaU,  —  Etienne  d'AUneiic  ;  — Hélinand  (1)  ;  — 
Raoul. 

Corbie.  —  Pières  ;  —  Vieillars. 

Douilens.  —  Le  sire  des  Auteux  ;" —  Bellepache  ; —  le 
sire  de  Bretel  ;  —  Cuvillier  ;  —  Guilbert  de  Bernaville  ; 
— Robert  du  Castel 

Hesdins.  —  Jehan  Acars  ;  —  Jacques  ;  — Simon. 

Smssûns.  —  Yves  ;  —  Raoul  et  le  comte  Thiéry. 

^   Saint-Quentin. — Hugues  et  le  chanoine  de  St.-Quentin. 

Lieux  divers,  —  Adam  de  Givenchy  ;  —  Baude  de 

la  Quarrière;  — Blonde!  de  Nesle  (1)  ;  —  le  châtelain 

(1)  Hélinand  de  Beauvais  Tivait  à  la  cour  de  Philippe-Augaste  dont  il 
payait  lés  repas,  en  racontant  des  aventures  mythologiques. 

(1)  Faûchét,  Warton  et  Gninguené  ont  cru  à  tort  que  c*est  ce  noble 
seigneur  de  la  maison  de  Nesle  qui  fut  le  fidèle  compagnon  de  Richarcl- 
€<Bur-de-LioD.  Ce  dernier  Blondei,  comme  Ta  démontré  l'abbé  de  La 
Rue ,  était  on  Jongleur  angto-^normand  doo^  il  ne  nous  reste  aucune 
poésie,  tandis  que  nous  avons  de  nombreuses  chansons  du  trouvère 
picard, 

7.* . 


^ 


—  96  — 

de  Coucy  ;  ^—  Gibert  de  Montreuil  ;  —  Guillaume  de 
Bapaume;  —  Guillaume  de  ôuilleville;  —  Girai^d  de 
Boulogne  ;  —  Gervais  de  Pônt-Saînte-Maxence  ;  -^ 
Hues  de  Tabarie,  de  Saintr-Omer  ;  —  Jehan  de  Flagy  {!)'; 
—  Jehan  d'Estrées  ;  —  Jehan  le  Marchand  ,  chanoine  de 
Péronne  ;  —  Jean  de  Boves  ;  —  Jean  du  Châlelèt  ;  -— 
Lambert  Ferris  ; — Michel  du  Mesnil,  d'Auchy  ;  —  Pierrot 
de  Nesle  (2)  ;  —  Robert  le  Queux  ;  —  Robins  de  CkMnu- 
gne  ;  —  Raoul  de  Houdan  (3);  —  le  Reclus  de  Mollien»;  — 
Simon  d'Athies ,  etc. 


CHAPITRE  IV. 


FORMES  GRAMMATICALES  DE  L^miOME  PICARD. 


On  a  cru  pendant  longtemps  qu'il  n'y  avait  pas ,, pour 
la  langue  du  xiii.''  siècle ,  de  code  grammatical.  Des  re- 
cherches récentes  ont  prouvé  le  contraire.  M.  Er.  Guessart 
a  publié  deux  grammaires  romano-provençales  du  xiiu* 
siècle  (4) ,  d'après  des  MSS.  de  Florence  et  de  Paris. 

(1)  On  lai  attribae  le  roman  de  Gardn  le  Loherain. 

(a}^  Pierrot  de  Ne$ie  (1364)  s'amusait ,  selon  ie  goût  de  son  siècle,  a  ré- 
pondre en  vers  À  des  -questions  qu'on  lui  adressait ,  et  à  en  proposer  de 
nouvelles.  (La  Croii  du  Maine.) 

(3)  Raoul  de  Houdan  en  Beauvoisis  (1250)  a  composé  le  roman  de$ 
Ailes,  celui  de  Hérangù  et  le  fabliau  de  la  Voie  de  V Enfer,  (P.  Daire.) 

(4)  L'une  est  de  Hugues  Faydit,  et  l'autre  de  Raymond  Vidal. 


—  97  — 

Pour  ce  qui  concerne  la  langue  d'oil,  les  travaux  de 
Wolf ,  Orell ,  Fallût ,  etc. ,  ont  prouvé  que  si  ce  n'était 
point  une  langue  bien  constituée ,  elle  avait  du  moins  un 
certain  noinbre  de  règles  générales ,  et  que  sa  syntaxe , 
toute  débonnaire  qu'elle  fût,  n'était  pas  entièrement  aban- 
donnée au  caprice. 

Dès  le  XII.*  siècle ,  l'idiome  picard  se  distingue  par  sa 
tendance  constante  à  syncoper  les  mots ,  par  la  permuta- 
tion du  c  doux  en  ch  et  du  ch  français  en  k,  et  par  une 
prononciation  pleine ,  lourde  et  sonore.  Les  formes  domi- 
nantes du  Romano-picard  sont  les  dipthongues  ev  et  oi, 
qu'on  prononçait  oè,  ouai,  comme  actuellement.  Lé 
Romano-normand  avait ,  au  contraire ,  un  caractère  géné- 
ral de  sécheresse  et  de  maigreur ,  parce  qu*à  nos  formes 
mouillées,  il  substituait  des  voyelles  simples. 

Nous  allons  essayer  de  formuler  quelques-unes  des 
règles  du  dialecte  picard,  soit  ancien,  soit  moderne, 
concernant  l'article ,  le  substantif ,  l'adjectif ,  le  pronom 
et  le  verbe.  Nous  avons  mis  à  profit ,  dans  ce  chapitre , 
les  recherches  de  Fallot.  Mais  nous  n'avons  jamais  ac- 
cepté ,  parmi  les  règles  qu'il  établit ,  que  celles  dont 
nous  avons  pu  yérifier  nous-mêmes  l'exactitude  dans 
plusieurs  textes  romano-picards. 

§.  I.«'  —  De    l'Article. 

On  sait  que  l'article  provient  de  la  combinaison  du 
pronom  latin  tUe  et  des  propositions  Ae  et  ad.  Il  n'y  eut 
point  primitivement  de  formes  distinctes  pour  les  deux 
genres.  Elles  n'apparaissent,  dans  le  dialecte  romano- 
picard  ,  que  vers  le  milieu  du  xiii.'^  siècle. 


—  98  — 

Sing.  mase,  :  Li  ;  del,  du,  dou;  el ,  al,  au,  ou  ;  le  ,  lou. 
Sing.  fém»  :     Li ,  le  ;  de  le ,  del  ;  a  le ,  al  ;  el ,  le. 
Pluriel  :         Li ,  les  ;  des  ;  as  ^  ans ,  ous  ;  les. 

Ml  et  li  accompagnent  plus  ordinairement  le  masculin 
et  a{  et  le^  le  féminin. 

i  Que  li  jours  de  la  feste  vint.— (Fte  de  St.  Eloi^  ch.  x.) 
'  '  I  Li  bos de  le  segnerie.-— ((7ar(u2aire  d'Àuchy,) 

Ou5^pour  aiuc  est  presque  constamment  employé  dans 
la  romance  du  sire  de  Créquy, 

Exemple  :  Et  diemonroit  submis  ous  infidelles. 

L'article  se  supprimait  parfois  dans  les  phrases  où  un 
substantif  en  modifie  un  autre. 

Exemple  :  En  le  présence  Tabey. — {Cartulaire  d'Auehy,  194.) 

La  forme  du  datif  se  substituait  souvent  à  celle  du  gé* 
nitif,  dans  les  relations  de.  possession.  Cet  usage  s*est 
maintenu ,  et  nous  disons  encore  aujourd'hui  : 

El  femme  à  Bâtisse,  del  vake,à  Colo  (1). 

L'article  s'employait,  comme  dans  la  langue  italienne, 
avec  le  pronom  possessif,  accompagné  de  son  substantif. 

Exemple  :  Un  siens  fis.  — {Roman  de  Mahomet  ^  n».  689.) 

m 

\ 

Dans  le  patois  picard  moderne  on  dit  : 

(t)  Cet  usage  de  notre  ancienne  langue  française  se  retrouve  dans  quel- 
ques poètes  latins.  On  lit  dans  Térence  :  A  Glycerio  osHum  pour  ad 
Glycerii  ostium. 


—  99  — 

Au  moiculin  :  L' ,  le ,  el  ;  du ,  del  ;  a  1' ,  4iu; 

Au  féminin  :    L' ,  le ,  el' ,  elle  ;  d'el*  »  d'elle ,  d'ol  ;  aP ,  aile: 

Au  pluriel  ;    Les,  Iz  ;  des ,  delz  ;  aux ,  alz. 

Devant  une  voyelle  ou  une  h  muette ,  on  prononce  T , 

Dol^est  une  forme  particulière  au  Ponthieu. 
L'article  est  fréquemment  remplacé  par  le  pronom  dé- 
monstratif :  che;  S  che  ;  à  che  ;  chés  ;  d'chés;  à  chis. 

Exemple  :  Che  beudet  il  est  dins  chés  camps. 

On  le  supprime  parfois  entièrement. 

Exemple  :  J'erviens  d'el  môizon  Julien.  Nou  fiu  i  cainte  à 
mease. 

Dans  certains  cas ,  on  emploie  simultanément  Tarticle 
et  le  pronom  démonstratif. 

Exemple  :  Après  c's  arroanos  le  on  put  tirer  ch'  Tékielle. 

{Astrologue  Picard ,  1845.) 

§.  n.  —  I>u  Subetantif. 

Jusqu!au  ws.""  siècle ,  V$  final  du  substantif  n'était 
point  le  signe  de  la  pluralité.  Placé  au  singulier ,  il  indi- 
quait que  le  substantif  était  sujet  de  la  phrase ,  et  au  plu- 
riel,  qu'il  était  régime.  Cette  loi  grammaticale ,  décou- 
verte par  Baynouard ,  dans  les  monuments  littéraires  de 
la  langue  d'oc,  est  un  souvenir  évident  de  la  deuxième 
déclinaison  latine ,  ou  Vs  termine  le  nominatif  singulier 
[Dùminui]  et  l'accusatif  pluriel  (/>omtno5).  Cett«  flexion 
de  Vé  a  été  également  observée  dans  la  langue  romane  du 


—  100  — 

Nord  ,  par  Dietz ,  Orell ,  Fallot  et  M.  Pr.  Wey.  Nous  l'a- 
vons constatée  dans  presque  tous  les  textes  originaux  du 
dialecte  romano-plcard  aux  xii.*  et  xtii.^  siècled.  Elle 
s'altère  au  xiv.''  pour  disparaître  au  xv.""  Nous  ne  nions 
point  pourtant  qu'on  ne  puisse  nous  citer  de  nombreuses 
exceptions  ;  mais  ces  exceptions  étaient  peut-êtrQ  elles- 
mêmes  assujéties  à  certaines  règles  qui  nous  échappent , 
et  souvent  elles  ne  sont  que  le  fait  de  l'impéritie  des  co^ 
pistes.  Voici  quelques  exemples  de  cette  règle  importante. 

IUns  crestiens  nouviaus  chevaliers  {Le  jeu  deS^.  Nicolai), 
Li  mangers  fa  très  délitable.  {Châtelain  de  Cùucy.) 
Li  meffais  fut  trop  grans.  {Ju  de  la  Feuillie,)  - 

IL\  sériant  qai  garderont  chel  tonlieu.  {Ch.  de  Ko-^ 
reuil ,  1249}. 
Selonc  che  hoskel^  en  che  voL  {Jeu  de  Rohin,) 

Pluriel  i  Li  rois  et  tout  si  bon  ami.  {R,  de  Ham  /v.  85.) 
sujet,    i  Or  tuent  lifarrcmn  tous  les  chTéi\en8{JeudeS.Nicolai). 

Pluriel  L  Souries  cors  sains  se  main  tendist  (Fie  (26  5.  Eloi^  ch.  n). 
régime,   f  II  va  as  chiens  et  as  oisiaus.  {R.  de  Ham ,  ▼.  67.) 

Les  noms  propres  eux  -  mêmes  sont  sujets  à  cette 
flexion  : 

Robins  m'a  demandée 

l'oi  Robin  flagoler.  {Robin  et  Marion.)    ' 

Wautiersja  s'entremet 

Weschi  pour  Wautier.  {Ju  de  la  Feuillie,] 

Les  substantifs  féminins  font  presque  toujours  exception 
à  cette  règle. 


-  101  — 

Les/  consonnes  finales  c,  fy  g^p,  t^  perdaient  toujours 
devant  cet  $  final  ;  li  bues ,  del  buef. 

Le  d  et  le  t  final ,  en  se  combinant  avec  la  flexion ,  se 
métamorphosait  en  z.  li  espiriz ,  del  espirit.  Le  I  suivi  de 
r«se  contractait  souvent  en  x  :  courtix  pour  courlil. 

Cette  même  convenance  euphonique  changeait  en  euaç, 
<ms  et  eu$  les  mots  terminés  en  al  ou  eil  qui  subissaient 
la  flexion.  Ainsi ,  on  dit  au  singulier  sujets  li  maus 
pour  lî  mais,  li  soleus  pour  li  soleils.  Serait-ce  donc  par 
un  souvedir  traditionnel  que  nos  villageois  prononcent 
encore  aujourd'hui  soleu ,  et  disent  au  singulier:  fai 
du  mau  ? 

Quelques  substantifs  avaient  un  s  étymologique  tju'ils 
conservaient  à  tous  les  cas.  Tans  (tempus) ,  berbis  (ver- 
vix] ,  moes  (mensis)  y  tou^  (tussis),  etc. 

Les  substantifs  en  t^I  faisaient  iaus  au  pluriel  régime  : 
coutiel  ù pointe  (Lai  dlgnaurës ,  p.  13),  de  bons  coutiaus 
(id.  p.  14). 

Les  seuls  noms  de  nombre  cardinaux  déclinables  étaient 
un,  deux ,  trois,  vingt  eXcent.  Voici  comment  sont  or- 
thographiés les  noms  de  nombre  cardinaux  dans  les  textes 
romano-picards  des  un,"  et  xiii.*'  siècles. 

1  Un ,  uns,  ODe.  —  Plus  lard  ung  (1273). 

2  Deus,  deux,  diaus,  dm(Noyon,  1237). 
Tous  deux.  Ambe,  ambedni ,  amdiu ,  arodeux. 

3  Terois,  trois,  troi,  troix. 

4  ILatre,  quatre. 

5  *      Ghiancq,  ciunck,  chincq,  cincq. — Au  xiv.«  s.«  chouq. 

6  Sies,  sis. 

7  Siet,  set,  sete,  sept. 


—  102  — 

8  Wict,  >vicbi  (1251)',  wit  (1280) ,  eai ,  uil ,  vui^  (1311). 

9  Nuef^neuf  (1269),  niuf. 

10  Deis,  dis  (1266),  dix ,  diz ,  deix  (1307). 

11  Onze. 

12  Douze. 

13  Treise,  trèze,  trese. 

14  Katorse ,  quatorze. 

15  Kuinse,  quinze,  quinse. 

16  Seze. 

17  Disset ,  dix  set  (1255). 

*     18  Dix  et  wit.  '        \   ^'    "  '    'Z 

2Ô  Vint. 

30  Terente ,  trente. 

40  Quarante. 

50  Giuncquante ,  chinquante. 

60  Sissante,  sessante,  sixante,  aexante,  treis  vint. 

70  SieBsante. 

80  Quatre  vins. 

90  Quatre  vins  et  dis. 

100  Chent ,  cbens ,  cbenz. 

1000  Mil,  mile,  miles. 

Ce  n'est  qu'à  la  fiii  du  xiii."  siècle  que  l'on  commence  à 
trouver  la  forme  iètm  pour  les  noms  de  nombre  cardi- 
naux. On  disait  auparavant  :  nnex^x^mey  disme,  quin-- 
zime,  etc. 

Les  substantifs  n'ont  pas  toujours ,  en  patois  picard ,  le 
même  genre  que  leurs  correspondants  français.  Ainsi,  ba- 
romèle^  poison  sont  du  féminin ,  tandis  que  dent^  cravate, 
bourique ,  sont  souvent  employés  au  masculin.  Nuit,  qui 
reste  féminin  dans  le  Santerre ,  ^st  employé  au  masculin 
dans  le  Vermandois. 


—  103  — 
§.  m.  —  De  l'Adjectif. 

L'adjectif  s'accordait  en  genre  et  en  nombre  avec  le 
substantif.  Il  prenaft  Vs  comme  lui  au  singulier  sujet  » 
et  au  pluriel  régime. 

Exemple  :  Nostre  ami  et  nostre  feel  chitoyen  {nos  amis  et  fi^ 
ièles  citoyens)  d'Amiens.  {Cart,  d'Amiens  ^  1185.) 
Et  ke  li  siècles  est  perdus.  (A.  de  Ham^  v.  202.) 

II  y  avait  CKception  pour  les  adjectifs  qui  ne  dérivaient 
pas  d'un  mot  latin  terminé  par  5 ,  comme  mellior. 

Les  dérivés  des  adjectifs  latins  en  i$  et  des  participes  en 
ens  étaient  invariables  en  genre  :  grand ,  de  grandis , 
preus,  de  prudens ,  etc. 

Certains  adjectifs  du  patois  actuel  ne  forment  pas  leur 
féminin  comme  leurs  analogues  français. 

Exemple  :  Blea ,  bleasse;  Noerd,  noerde;  dispnteaic ,  disfio- 
toère;  caqueteux,  caquetoère;  pouri,  pourite;  guéri,  guérite; 
iDeyeur,  meyeurte;  devineux,  devineuse,  etc. 

§.  IV.  —  I>u  Pronom. 

Pronom  personnel. 

Voici  quelles  sont  ses  différentes  formes  en  Romano- 
picard  et  en  patois  moderne. 


BOMANO-VICABD.  PATOIS    MOSBmilB. 

Jeu,  jae,  juy  je,  jo,  giou.  J',  je,  ej',euj*,  gOyeuje,  ch', 

ech*. 
personne'^  Me,  mi,  moi.  M',  em',  eum',  me,  mé,  mi. 

No,  nos,  noi,  nous.  Os,  oz,  nos,  nous. 


1."   ! 


—  104  — 


2.« 
penonne. 


KOM  AirO-FICAIU>  . 

Ta,  teu. 

Te,  toi,  lu,  tcy. 

Vos,  vous. 


11,  eil. 
3.6      1  El,  ele,  al. 
l)«rwnrie.JLe,lie,  lei,la. 
Li,  lui. 


pluriel. 


I,  il,  ils. 
iLes. 

Loar,  lear,  lor. 

En,  als,  eos,  iaus,  ans. 


réflécZ  {8«'  «>«'  «•  -• 


,  PATOIS   MOSBKNB. 

Tu,  té,  etC 
T\  te,  ti. 

Os,  OZ,  ¥08,  Yoas. 

I,  il,gn'. 

El'  elle,  aV,  aile,  V. 

Le,  el,  r. 

Li. 

I,^is,  ils. 
Les. 

Leu. 

Eux,  eusses. 

S',  se,  soê,  soi. 


La  forme  je  commence  à  apparaître  vers  la  fin  du  xii.» 
siècle.  Mais  jou,  forme  essentiellement  picarde,  continue 
à  être  employé  en  même  temps. 

ExEMPLB  :  Et  parce  que  jou  ay  trouvé  en  ans  foy  et  amisté ,  Je 
leur  ay  ottroyé  quemugne.  —  {Charte  comm.  de  Molliens-Vi-- 
dame,  1209.) 

On  employait  parfois  li  (lui)  à  la  place  du  pronom  per- 
sonnel réfléchi. 

Exemple  :  Dites  li  qu'il  ne  li  anuit  ("qu'il  ne  s'ennuye  p<uj.  — 
fRom.  de  Couct,  v.  6136/. 

Sie  pour  se  est  fréquemment  employé  dans  la  romance^ 
du  sire  de  Créqui  (1300) . 


Le  chevalier  à  gienoux  sie  gielta. 


-  105  - 

Actuellement ,  on  emploie  parfois  $e  au  lieu  de  vous. 

Exemple  :  Vous  se  dépéchez  tout  à  loisi Vous  ne  s'casse- 

rez  pas  vos  côtes.  —  (^P,  L,  Gosseu ,  lettre  xxiv.«^.  ' 

Pronom  démonêtratif. 


XIII.*    BT   XIV.*    SlACLBS. 


PATOIS    MODSMNB. 


Celui. 


Celle. 
Ceux. 


Ghil  y  chelui  ^   cil  y  ci  us    Gheti,  ch'ti,  ecbti. 
{Vermand ,  1255). 

Celi  (xiY.*  siècle).    ^ 

4 

Gbele,  cbelii  cèle.  Ghelle,  cholle. 

Ghil,  cheux,chiaux(Noyon  Gheux,  cheusses,  ceutes. 
1237) ,    chaus  (Nesles 
1248) ,  ciaux ,  icbiauls. 

Celles.      Gheles.  "  Ghelles,  cholles. 

Ce^cet.     Gbest,  chestui.  Gh',che,chouy  chV^g^ge* 

Gbeste,  cbesti,  oeste.  G'te ,  chette,  cbeule  »  olle, 

choie. 

Ghist,  chés,  chiés,  chestui.  Ghes. 

Ghe,  ge,  ch'. 

Ho  f  cho,  chelo,  neu,  no, 


Cette. 


Ces. 

Ce.  Ghou,  chu,  cou. 

Ceeiy  cela,  Gho,  che,  ho. 


Celui'ci.  Ghelui-cbi. 

Celui-là.  Gbelui-là. 

Celle-ci.  Ghele-ci,  chele-chi. 

Celle-là.  Ghèle-là. 


chu. 
Gheti-chi;  echti-chi. 
Gheti-lo. 

Ghelle-chi,  cbolle-chi. 

■é 

Ghelle-lOy  chelloUe,  cb'lole. 


l'iale,  riole. 

Ceux-ci.    Giaux-chi ,  cheux-ci ,  etc.  Gheux-chi. 

Ceux-là.    Ghaus-là,  elc.  Gheux-lo,  chelles-lo,  ceu- 

tes-lole. 

Ce  n'est  guères  qu'au  xi\.^  siècle  que  l'on  ajoute  aux 
pronoms  les  particules  et ,  chi ,  la. 


—  106  — 


Neu ,  no  ne  s*einployent  qu'avec  un  adverbe  de  compa- 
raison. Foetes  comme  no. 

L'h  de  ho  s'aspire  très  fortement ,  surtout  dans  le  Pon- 
thieu/  C'est  le  hoc  des  latins. 

Pronom  possessif» 

On  fit  d'abord  usage  du  pronom  personnel  indirect  pour 
indiquer  la  possession.  C'est  en  leur  donnant  des  forïliies 
adjectives  qu'on  en  fit  des  pronoms  possessifs  ,  auxquels 
on  adjoignit  plus  tard  certains  dérivés  du  latin,  comme 
min ,  tin ,  sin ,  nôtre ,  etc. 


Mon. 

Ma. 

Mts, 
Nos. 

Mien. 

Mienne. 

Notre. 

Ton. 

Ta. 

Tes. 

Vos. 

Tien, 

Votre. 

Son. 

Sa. 

Ses. 
Leurs. 

Sien. 


BOMANO-PICABD. 

Mi,  mis,  rnen. 

Me,  mi. 

Mi ,  mis ,  mes. 

No  y  noa,  D02,  nous. 

Miens,  mieu. 

Miue,  mieue,  moe. 

Nostre. 

Tis,'ti,  ten ,  ton. 

Te 

Ti ,  tes. 

Vo,  vous. 

Tien ,  tiens. 

Vostre. 

Sis,  si,  sen,  sains. 

Si,  se,  sue,  s*. 


PATOIS  MODBKITB. 

Min^  mèn. 

M',  me,  em\  eum',  ma. 

Mes. 

Nos,  non,  nous. 

Mien,  mon  mien. 

Mienne. 

Nou  ,  no,  note^  not'. 

Tin,  t\t'n,  et',eln%lên. 

T',  et*,  eut*,  etn*,  ta. 

Tes. 

Vos,  vou,  vous. 

Tien ,  ton  tien. 

Vou,  vo,  vot*,  vote. 

Sin,  sèn,  cbin,  ch'n,  s',  sn*. 


f   y 


-:\ 


Esse ,  che ,  sa ,  ch'n ,  eussh' , 


s,  sn. 


Si,  ses,  sis,  sui,  sies.  Ses,  ches. 
Leurs,  sien.  Leu ,  leus ,  leurs. 

Sien,  sen  ,  siens.         Sien,  chien,  sin  sien. 


-    —  107  — 

KOMAMOHPICAmB.    .  .    .  VATCM»  MOnSAliK. 

Sienne.  Soie,  sine.  Sienne,  chienne. 

Leur.  Leur,  lisien,  lier.  Leu,  leas,  leur. 

Le  nôtre.  Li  nostre.  El  note,  el  neure. 

Le  vôtre.  Li  vostre.  El  fote,  el  veure. 

Le  leur.  Li  sien ,  H  leur.  El  sien ,  el  leur.     • 

Mieve  qu'on  rencontre  dans  certaines  chartes  picardes 
imprimées  n^est  sans  doute  qu'une  mauvaise  lecture  de 
mt^ue  (mienne). 

Les  pronoms  possessifs  s*accordaient  avec  leurs  subs- 
tantifs exprimé^  ou  sous-entendus  et  se  soumettaient  à  la 
flexion  de  Vs. 

Exemple  :  Pluriel  sujet  :  si  oir.  —  Pluriel  régime  :  ses  oirs, 
[Cart.  d'Auchy.  219.) 

Devant  un  nom  qui  c<5mmence  par  une  voyelle  ou  une 
h  muette,  on  ajoute  un  n  euphonique  à  em\  euV,  euss\  etc. 

ExEiÉPLE  :  eam'n  habit  ;  et'n  avis,  s'n'enfant. 

Pronom  relatif.  xiii.«  siècle. 

Qui.  '  Ri,  qui  et  par  élision  k'. 

Que.  Ke,  que. 

Dont.  Dont.  —  Au  fém,  de  oui. 

A  qui.  Gui,  à  oui  et  par  élision  eu*. 

Quoi.  Koi,  qoi,  quoi. 

Le  quel.       Li  queils,  le  quel,  li  ques,  li  quiU. 

La  quelle.    Le  quele. 

Du  quel.      Dèl  quel. 

Au  quel.      U  quel, 

Lei  quels.     Le  queil,  le  quel.  —  Au  rég.  les  qneus  et  queux. 

Les  quelles.  Xesquéies. 

Des  quels.    Des  que. 


—  108  — 

Dont  était  peu  usité  et  conserva^au  xni.*  siècle,  un  ca- 
ractère adverbial,  avec  le  sens  de  au  moyen  des  qtjfèl$,ùi6Be 
lesqvreïs.  Dès  cette  époque  ,  on  se  servait  abusivemènV  du 
féminin  que ,  comme  équivalent  de  quL 

Pronoms  indéterminés, 

Qmque  se  rencontre  avec  le  sens  de  quoique  verd  la'fin 
du  xiiir*  siècle.  *  • 

Quiconque  a  d*abord  été  orthographié  :  qutqut  '<mr 
ques.  ' 

Quanque  est  tantôt  employé  dans  le  sens  de  toutcè  que 
et  tantôt  dans  le  sens  de  bien  que ,  encore  que. 

Âlquef^  auquel ,  aulquee^  a  varié  de  signification.  Du 
sens  primitif  de  qu/elque  chose  ^  il  passa  à  celui  eTunpeii» 
assez,  n  exprima  aussi  les  idées  adverbiales  de  en  quelque 
temps ,  alors. 

Altrui,  autrui  (de  alterius)  était,  le  génitif  de  àUre 
(alter). 

Et  miels  garde  les  autrui  biens 
Souvent  que  il  ne  fait  les  siens.  * 

^R.  de  Mahomet ,  418^. 

I  I 

Les  formes  romano-picardes  de  chacun  étaient  kàJtin 
(1133),  cascun,  cachun,  chascun,  chasqu'un. — (Du 

Gange,  1274).  '  ''" 

Plusieurs  s*orthographiait  pluseurs ,  pluiseurSj  {(1^1^ 
sours.  M.  Orell  (A.  Fr.  gr.  p.  72)  cite  plurieux  çomBie 
une  ancienne  forme  picarde. 


—  109  — 
§.  V.  —  Du  Verbe. 

En  Romano-picard  ,  les  verbes  actuels  en  ir  se  termi- 
naient souvent  enre. 

Exemple  :  Coure  poar  courir. 

Ceux  quisontactuellementen  r«  finissaient  souvent  en  oir. 

Exemple  :  Ardoir  pour  ardre. 

Dans  les  conjugaisons  en  re,  s  était  la  lettre  figurative 
du  parfait  définitif  :  Ils  fisent  pour  ils  firent. 

Dans  le  poème  du  sire  de  Créqui  les  terminaisons  plu- 
rielles èrentj  irent  sont  écrites  ères ,  ires ,  et  les  impar- 
faits sont  en  oy  et  oint. 

.....  Qmfieres  moult  carnaige... 
A  s'enrolier  trestous  montroient  bien  de  li  preisse. 

Les  conjugaisons  du  patois  picard  subissent  de  nom- 
breuses variantes  selon  les  localités.  Nous  donnerons  celles 
qu*on  peut  considérer  comme  le  type  le  plus  général. 

VERBES  AUXILIAIRES. 

POHTBIEV.  tANTBBRB. 


• 

Indicatif  présent . 

J'ai. 

Ej'  sus. 

Tes. 

T'es. 

llo. 

Il  est. 

Oz  008  (1). 

Os  somaiés. 

Oz  avez. 

Oz  êtes. 

il  ont. 

Is  sont. 

(1)  Nous  emploierons  le  z  pour  indiquer  la  liaison.  C'est  un  usage  que 
noDs  avons  suivi  dans  tout  le  cours  de  cet  ouvrage. 

8, 


—  tw  — 


PONTBIEV. 


SANTBBRB. 


Imparfait 


J'avoais  {pron,  avouais). 

T'avoûis. 

Il  avoait. 

Oz  avoèmes. 

Oz  avoètes. 

Il  avoet'Dt  {pron.  avoètte). 


Jé'toais. 
T'éloais. 
Il  étoait. 
Oz  étions. 
Oz  étiez. 
Iz  étoaient. 


Passé  indéfini. 


J'ai  iea. 
ï'os  ieu. 
Il  0  ieu,  etc. 


rai  té. 
Vos  été. 
Il  a  été ,  etc. 


Pa^sé  défini. 


(Inusité.) 


(Inusité.) 


Plus  que  parfait. 


J'avoais  ieu ,  etc. 


J'avoais  té ,  etc. 


Passé  antérieur» 


(Inusité.) 


(Inusité.) 


Futur. 


J'érai. 
T'éros. 
Il  éro. 
Oz  érons. 
Ozérez. 
Il  éront. 


Ej'  serai.  ^ 
Tu  seros. 
I  sero. 
Os  serons. 
Os  serez. 
Is  seront. 


—  111  — 


VOflTIIIBll. 


SAIfTBBRB. 


JFutur  antérieur. 


J'érai  ieu  ,  etc. 


J'aurai  été,  etc. 


Conditionnel  présent. 


:». 


i'éroais  ou  j'eroès. 

T'éroais. 

Il  érDait. 

Ozéroèmes. 

Oz  éroètes. 

Is  éroèt'nt. 


Ej*  scroais. 
Tu  seroais. 
I  seroait. 
Os  serions. 
Os  seriez. 
Is  aeroaient. 


Conditionnel  passé. 


J'éroais  ieu ,  etc. 


J'aurouais  été ,  etc« 


Impératif. 


Eache. 

^ 

Soès. 

EuchoDs. 

Peu  usités. 

Soyons. 

Eachez. 

Soyez. 

Subjonctif  présent. 


Que  j'euche  ou  j'aiche. 

Que  t'euches. 

Qoil  eacbe. 

Qa'oz  ayeaches. 

4î»'oz  ayèches. 

Qu'il  eucht*nt  ou  quil  aiitcnt. 


Que  je  sois  (pron.  soè)% 

Eq'  tu  sois. 

Qu*i  soit. 

Qn*08  soyons. 

Qu'os  soyez. 

Qu*i«  soyant  ou  qu'is-eoiltent. 

8*. 


—  112  — 

PONTBnV.  fANTEBme.      ^ 

Subjonctif  passé. 
(Inusité.)  Que  j'a΀  été ,  etc. 

Imparfait* 
(Inusité.)  (Inusité.) 

Plus  que  parfait. 
Que  j'euehe  ieu ,  etc.  Que  j'uche  été  y  etc. 

Infinitif. 
ÀToir  (pron.  afoër).  Ête. 

Participe, 
Ayant.  —  ieu.  Etant. — été  ou  té,  par  aphérèse. 

On  emploie  quelquefois  nous  sont  pour  nous  somm$$  et 
vous  ai  pour  vous  avez. 

Exemple  :  Vous  nous  ai  dit  dins  yoX*  cainchone. 

Epître  de  P.  L.  Gosseu. 

La  forme  qu'os  soy ornes  conservée  dans  quelques  loca- 
lités indique  précieusement  le  passage  de  la  forme  latine 
(simus)  à  la  forme  française. 

Le  verbe  avoir  se  substitue  quelquefois  abusivement 
au  verbe  auxiliaire  être:  t  s'a  laissié  tomber.  —  J^ai 
venu,  etc. 


—  113  — 


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—  117  — 

Les  verbes  de  la  première  conjugaison  en  ier  sont  nom- 
breux dans  TÂrtois  et  le  Yermandois  :  aidier,  impiriery 
mangier,  laissier^  atargiery  etc.  Ils  Tétaient  encore  plus 
autrefois.  Dans  la  Romance  du  sire  de  Créqui,  c'est  une 
terminaison  qui  revient  presque  à  chaque  vers.  (Se  ges- 
tier,  coukier ,  commendier ,  cuidier,  trouvier ,  dreichier, 
marckier y  racatier ,  cangier,  etc.) 


DEUXIÈME   CONJUGAISON. 


DOOLLSIlAlt. 


£j'  finis. 

Té  finis. 
I  ou  al  finit. 

Os  finissons. 

Os  finissez. 

Is  finissent. 


POltTHlSII. 

Indicatif  présent 

Je  fénis. 

Tu  fénis. 
I  fénit. 

Os  fénichons. 

Os  fénichez. 

Is  fénittent. 


Imparfait. 


£j'  finissouais. 
Tu  finissouais. 
I  finissouait. 
Os  tinissouaimes. 
Os  finissouaites. 
Is  finissouaitent. 


Je  fénichoais. 
Tu  fénichqais. 
I  fénichouit. 
Os  fénicdoèmes. 
Os  fénichoètes. 
Is  fénichoèttent. 


Parfait, 
J'ai  fini ,  etc.  J'ai  féni ,  etc. 

Plus  que  parfait. 
J'avouais  fini.  J'aTOais  féni. 


118 


DOOLLKltAIt. 

Ej'  fiDJrai. 
Te  finiros. 
I  finiro. 
Os  finirons. 
Os  finirez. 
Is  finiront 


J'érai  fini. 


£j'  finirouais. 
Té  finirouais. 
I  finirouait. 
Os  finirions. 
Os  finiriez. 
Is  finirouaient. 


Finis. 

Finissons. 

Finissez. 


Futur, 


PONTHIKU. 

Je  fénirai. 
Tu  féniros. 
I  féniro. 
Os  fénirons. 
Os  féni'rez. 
Is  féniront. 


Futttr  passé. 


J'érai  féni. 


Conditionnel. 


Je  féniroais. 
Tu  féniroais. 
I  féniroait. 
Os  féniroèmes. 
Os  féniroètes. 
Is  féniroèttent. 


Impératif, 


Fénis. 

Fénichons. 

Fénichez. 


Subjonctif  présent. 
Que  je  tiniche.  '  Que  je  féniche. 


Que  té  finiches. 
Qu*i  finiche. 
Qu'os  finichonclies. 
Qu'os  finissèches. 
Qu'is  finich'tent. 


Que  tu  féniche. 
Qu^i  féniche. 
Qu'os  fénichonches. 
Qu'os  fénichèches. 
Qu'is  fénich'tent. 


—  119  — 

DOOLLSRAlf.  POUTHIBV. 

Plus  que  parfait, 

£q'  j'euche  fini.  Que  j'euche  féni. 

Infinitif, 
Finir.        _  Fénir. 

,  Dans  le  Yermandois»  beaucoup  d*infinitifs  et  de  parti- 
cipes se  termiDcnt  en  t;  mais  ils  appartiennent  à  la  pre- 
mière conjugaison. 

Exemple:  Laissiez  vous  claki  de  faim Il  o  fallu  arrachi  sin 

deint.  —  fJourn,  de  St-Quentin  ^  n.°  1515). 

TROISIÈME   CONJUGAISON. 


DOOLI.BltAn. 

J'apercheus.        ^ 
T'apercheus. 
Il  apercheut. 
Oz  aperchuvons. 
Qz  aperchevez. 
Il  aperch^uttent. 


PONTMIBU. 

Indicatif  présent. 

^  Je  r'cheus. 

Tu  r'cheus. 
I  r'cheut. 
Os  r'chuvons. 


Os  r'chuvez. 
Is  r'cheutent. 


Imparfait, 

J'aperchuvouais.  Je  r'chuvoais. 

ï'aperchuvouais.  Tu  r'chuvoais. 

Il  aperchuvouait.  I  r'chuvoait. 

Oz  aperchuToèmes.  Os  r'chuYoêmes. 

Oz  aperchuvoètes.  Os  r'chuvoaites. 

Is  aperchuvoèitent.  Is  r'chuvoaient. 

Parfait, 


J'ai  aperchu. 


J*ai  r'chu. 


120  — 


SOVLUBIIAIS.  PONTHnSV. 

Plus  que  parfait, 
J'avoës  apercbu.  J'avoais  r'chu. 


Futur» 


J'aperchuvrai. 
T'aperchQvros. 
Il  aperchuvro. 
Oz  aperchuvrons. 
Oz  aperchavrez. 


J'erchuvarai. 
Tu  r'cbovaros. 
I  r'chuvaro. 
Os  r'chuvarons. 
Os  r'chuvarez. 
Is  r'chuvaroDt. 


Is  aperchuvront. 

Futur  passé. 
J'érai  apercbu.  J'érai  r'cbu. 

Conditionnel. 

J'apercbuvrouais. 
Paperchuvrouais. 
Il  apercbuvrouait. 


Oz  aperchuvrions. 
Oz  aperchuyriez. 
Is  apercbuvrouaient. 


Je  r'chuvaroais. 
Tu  r'cbuvaroais. 
I  r'cbuvaroait. 
Os  r'cbuvaroèmes» 
Os  r'cbuvaroètes. 
Is  r'chuvaroètteût. 


Impératif. 
Apercheus,  apercbuvons.  R'cbeus,r*cbuvoDS,r*chuvez. 

Subjonctif. 

Eq' j'apercbncbe.  Que  jer'cbeuche. 

£q'  i'aperchuches.  Que  tu  r'cbeuches. 

Qu'il  apercbucbe.  Qu'i  r'cbeucbe. 

Qu'oz  apercbuvioDS.  Qu'os  r'cbuvoncbes. 

Qu'oz  apercbuvéches.  Qu'os  r'cbuvèches. 

Qu'is  aperchutent.  Qu'is  r'cbeuttent. 


—  121  — 

SOVLLBMAlt.  POMTHMO. 

Infinitif, 
ApHrchevoir  ou  oër.  R'chnvpir. 

QUATRIÈME   CONJUGAISON. 
SOOI.IXIIAI9.  POITTMISV 

Indicatif  présent. 

Ey  roeus.  Je  reiuds. 

Et'  ou  te  meus.  Tu  reinds. 

1  ou  al  meut.  1  reind. 

Os  meulons.  Os  reiodons. 

Os  meulez.  Os  reindez.  ^ 

Is  meul'tent.  Isreind'teDt. 

Imparfait. 

'  Ej'meulouaisi.  J'reindoais,  etc. 

Parfait, 
[^J'ai  meolu.  J'ai  reindu. 

Plus  que  parfait, 
J'avoais  meulu.  J'avoais  reindu. 

Futur, 
Ej'meurrai,  tumeurros^  etc.        Jereindrai,  tu  reindros^  etc. 

Conditionnel, 
Ej'  mearrouais.  Je  raindroais. 

Impératif, 
Meucbe,  meulons,  meulez.        Reinds,  reiodons»  reindez. 


—  122  — 


DOOLLEWAIfl. 

Quéj*  meuche. 
Eq*  té  iiieiiches. 
Qui  meuche. 
Qu*os  meuchioDS. 
Qu'os  meulècbes. 
Qu'is  meuch'tent. 


poif-niiBfj. 


Subjonctif. 


Que  je  reinde  on  reinche. 
Que  tu  reindes. 
Qu'i  reinde. 
Qu'os  reindonobes. 
Qu'os  reindèches. 
Qu'is  reind'lent. 


Infinitif. 


Meurre. 


Reinde. 


DaDS  quelques  communes  du  Santerre ,  on  employé  le 
conditionnel  suivant  pour  la  4.*  conjugaison.  Taperchu- 
vrouis ,  Vaperchnvrouis ,  il  aperchuvrouil ,  os  aperchu- 
vrouaimes ,  os  aperchuvrouaites ,  is  aperchuvris, 

La  dernière  personne  plurielle  de  Tindicatif  présent  et 
imparfait,  du  conditionnel  présent  et  du  subjonctif  pré- 
sent, fait  sonneu  si  fortement  la  consonne  dé  la  pénultième 
qu'elle  ne  peut  jamais  être  confondue  avec  le  singulier. 
Dans  le  Yermandois  ,  cette  troisième  personne  se  termine 
en  eint ,  et  la  première  et  la  deuxième  en  eins. 


EXEMPLES  : 


Becueu  de  gens  qui  s'ein  allieint. 

I/espace  eq'nous  devisieins. 

Tous  braves  geins  qui  s'freint  écorchi  tout  vive, 

Ej'eroyouais  qu'ch'étoit  d'chelle  la  qîiWous  parliens. 

(3.«  lettre  de  Jean-Louis  Gosseu.  ) 

Nous  admettons  l'alliance  du  pronon  jie  avec  la  première 
personne  plurielle:  ;>  croyions,  je  prendrons ,  etc.  Les 


—  123  — 

courtisans  de  Henri  III  ne  se  faisaient  point  scrupule  non 
plus  de  ce  mariage  du  singulier  avec  le  pluriel  et  c*est 
pour  cela  que  Henri  Eslienne  leur  disait  : 

Pensez  à  voas,  ô  courtisans, 
Qui  lourdement  barbarisant. 
Toujours  f  allions,  je  venions  dites... 

Les  verbes  irréguliers  sont  trop  nonabreux  en  patois 
picard  pour  que  nous  les  énumérions  ;  nous  n'en  citerons 
que  quelques  exemples  : 


Povoir, 

I  podroèt. 

Carier , 

Que  je  cariche. 

Aller, 

^  EnjWos ,  —  Que  je  vQuèche 

Boire , 

Os  buvrons. 

Devoir, 

Is  droittent. 

Venir, 

EjWérai. 

Falloir , 

I  foroët. 

Se  lever , 

Qu'i  s'eyeuve. 

Vitre, 

Is  vitent. 

Lire, 

Is  litent. 

Soutenir^      Tu  soutéros./ 

Certains  verbes  d'une  construction  irrégulière  en  fran- 
çais Reviennent  réguliers  en  picard  : 

exemples:  Se  ploëndre,  os  vos ploëndez ;  voir,  vous  voirez  ; 
savoir,  savant*,  pouvoir,  pouvu,  etc. 


—  124  — 


CHAPITRE  V. 


ORTHOGRAPHE   ET   PRONONCIATION. 


§.  I.«'  —  De  rOrthographe. 

L*usage,  la  prononciation  et  Vétymologie  sont  les  trois 
bases  qui  doivent  servir  de  fondement  à  une  bonne  ortho- 
graphe. En  ce  qui  concerne  le  patois  picard*,  nous  rie 
pouvons' pas  nous  en  rapporter  à  Tusage.  Il  existe  trop 
peu  de  monuments  de  la  littérature  picarde  moderne, 
pour  qu'ils  puissent  faire  autorité  ^  et  d'ailleurs  chaque 
auteur  n'a  suivi  que  les  inspirations  de  son  caprice;  quel- 
ques-uns même  ont  paru  vouloir  ]eter  un  défi  au  sens 
commun  en  surchargeant  les  mots  de  lettres  parasites 
que  réprouvent  tout  à  la  fois  la  prononciation  et  Tétymo- 
logie.  Nous  citerons  pour  exemple  le  sermon  d'iin  curé 
picard  sur  les  vérités  du  temps  : 

Vos  vlos  chy  rassanés  comme  en  hots  de  pouldaines 
f     Four  m'aouir  sermonner  chéa  paroles  divaines , 

Etous  je  m'envos  vos  prequers  dene  boene  maingnière 
£t  m'étendre  de  men  long  edsur  ene  belle  maquer, 
J'ai  quoysie  pour  echlos  chelle  journée  ichy , 
Je  vos  anoncbe  ecq  chet  ecb  Saint-Epifanie.... 

D'autres  écrivains  ont  modelé  servilement  leur  ortho- 
graphe siir  la  prononciation ,  en  rompant  la  tradition 
étymologique,  en  supprimant  les  signes  du  genre,  du 
nombre ,  du  mode  et  du  temps  et  les  consonnes  finales 
qui  restent  muettes.  Nous  ne  pouvons  adopter  ce  système 


—  125  — 

qui 'multiplie  les  homonymes,  embarrasse  rintelligence 
de  la  lecture ,  réduit  les  mots  à  des  sons  fugitifs  qui  ne 
parlent  plus  par  eux  mêmes  et  change  un  des  plus  pré- 
cieux débris  de  la  langue  romane  en  un  détestable  argot 
individuel*  Ge  ne  serait  plus ,  comme  l'a  si  Uen  dit  Cb. 
Nodier  9  ce  qu*un  monstrueux  mélange  de  bégayements, 
de  bredouillements,  de  grasseyements,  d*anonements , 
de  nasillements ,  de  barbarismes  sauvages ,  imposés  par 
la  voix  qui  prononce  à  la  main  qui  écrit ,  une  oonfusioD 
pire  encore  quQ.  celle  des  ouvriers  de  cette  tour  maudite 
de  Dieu*  »  (1) 

Nous  suivrons  donc  dans  notre  glossaire  l'orthographe 
étymologique,  tout  en  ayant  soin  de  figurer,  autant  que 
pMâMe  (  3  )  la  prononciation  réelle ,  quand  elle  sera  en 
désacord  avec  Torthographe.  Nous  ne  ferons  d'exceptions 
que  pour  les  dtations  et  nous  nous  garderons  bien  surtout 
d'altérer  la  physionomie  des  mots  de  l'ancienne  langue 
picarde.  Nous  les  reproduironsC  toujours  avec  l'ortho- 
.  graphe  des  chartes  où  nous  les  aurons  recueillis ,  quelque 
vicieuse  quelle  ait  pu  nous  paraître. 

§.  II.  -*-  De  la  Prononciatioii. 

C'est  principalement  par  la  prononciation  que  les 
langues  dérivées  et  surtout  les  patois  diffèrent  entr'eux. 
La  transformation  des  mots  picards ,  soit  de  ceux  qui  se 

(1}  Eléments  de  lingaisliqae. 

•  •    •  • 

(2)  Notas  disons  autant  que  possible  parce  qu'il  y  a  pins  de  dii  leltres  de 
notre  alphabet  verbal  dont  récritnre  est  impuissante  à  Ogurer  parfaitement 
tesM. 

9. 


—  In- 
formèrent directement  du  Latin  et  du  Roman  ou  de  ceQx 
qui  se  dénaturèrent  du  Français,  fut  opérée  par  Tapocope». 
la  syncope ,  la  métagramme ,  la  mètathèse ,  Taphérèse , 
la  prosthèse ,  Tintercallation  et  Tinsensibilité  de  roreille». 

1.*  L'apocope  supprime  une  ou  plusieurs  lettres,  una  ou 
plusieurs  syllabes  à  la  fin  des  mots:  safker  de^onopr; 
berlan  de  berlinghum;  ('  pour  la;  t  pour  tl»  etc. 

2«<'  La  syncope  contracte  les  mots  :  Paroler  deparaban 
lari  ;  maker  de  manducare  ;  réu  de  reddUus  ;  eéri  pour 
céleri  ;  mu  pour  revenu ,  etc.  ^  ■  t 

3.*"  La  métagramme  substitue  une  lettre  à  une-autre: 
Id  pour  là;  prone  pour  prune;  hureux  pour  heureux; 
ein  pour  un ,  etc.  ;  cette  substitution  est  due  surtoul^  4 
Torganisation  vocale  des  diverses  provinces.  Ainsi:  la 
voyelle  u  est  plus  en  faveur  dans  le  Ponthieu  que  di^s 
TÂmiénois;  Vo  domine  plus  dans  TÂmiénois  que  dans 
le  Santerre  ;  la  diphtongue  ieu  est  plus  commune  -dans 
le  Santerre  que  dans  le  Yermandois. 

4.^  La  mètathèse  transpose  les  lettres,  tantôt  pour -od 
motif  euphonique ,  tantôt  à  cause  d'une  prédilection  parti'* 
culière  de  prononciation  :  erchevoir  fOMv  recevoir  ;  fremer 
pour  fermer ;pemez  surprenez;  canlirbution  pour  can- 
tribulion. 

5.*"  L*aphérèse  retranche  la  lettre  ou  même  la  sylla^ 
initiale  du  mot:  os  pour  nos;  chi  pour  ici;  freu  pour 
effroi;  perchu  pour  apperçù. 

6."*  La  prosthèse  ajoute  une  lettre  ou  une"  syllabe  au 
commencement  du  mot:  estatue  f  ont  statue  ;  cafouiller 
pour  fouiller  ;  levier  pour  Mer ,  etc. 

?•«  L*intercallation  ajoute  une  lettre  ou  une  syllabe 


—  127  — 

d^uas  Tin  teneur  du  mot  :  mordinbleu  pour  morbleu;  hat'^ 
per  pour  happer. 

S^"" Enfin»  et  c'est  la  cause  la  plus  générale,  rinsensibi- 
lité  deToreille,  dans  nos  contrées,  fait  estropier  beaucoup 
de  mois.  Les  méridionaux,  qui  ont  Toreille  plus  délicate, 
ont  conservé  dans  leur  langage  une  empreinte  plus  fidèle 
du  latin.  Nous  ne  devons  point  nous  étonner  que  nos 
aaeètres  lui  aient  fait  sutûr  de  si  étranges  mutilations, 
fua»d  nous  voyons  les  paysans  de  nos  jours  dénaturer 
souvent  d'une  manière  grotesque  les  mots  étrangers  on 
les  mots  français  de  création  récente  qu'ils  sont  obligés 
d'emprunter*  C'est  ainsi  que  nous  avons  entendu  dire': 
wiatelas  d!or  pour  Matador;  fat 4e  coton  pour  factotum; 
débarque  à  terre  pont  débarcadère  ;  société  de  fil  harmo^ 
nique  pour  philharmonique ,  etc. 

yancien  Picard  ne.se  prononçait  point  précisément 
eomme  il  s'écrivait.  Certaines  consonnes ,  et  surtout  Tf 
qu'admettait  l'écriture  pour  rester  fidèle  à  Tétymologie 
latine,  était  rejetée  par  le  langage  parlé.  Ainsi  :  eslraner^ 
eeteule,  eîcfilieu  se  prononçaient  comme  aujourd'hui 
étiranér ,  éteule ,  écritieu.  Les  consonnes  finales  se  pro- 
nonçaient rarement.  On  disait:  quéri  pour  quérir  y  6^  pour 
6éc,  etc.  Autrefois,  comme  aujourd'hui,  il  était  rare 
qu'on  fit  sonner  les  consonnes  redoublées  et  qu'on  fît 
sentir  la  liaison  de  deux  mots  consécutifs ,  surtout  quand 
la  finale  du  dernier  mot  était  un  f  ou  une  s. 

La  monotonie.,  la  pesanteur  et  la  brusquerie  sont  les 
csfractères  généraux  de  notre  prononciation  :  mais  chaque 
localité,  pour  ainsi  dire,  a  son  accent,  c'est-à-dire  une 
prosodie  particulière  pour  les  inflexions.  Dans  le  Ponthieu, 

9.* 


I 

A 


—  128  — 

on  abuse  de  la  contraction  et  de  Taphérèse  ;  Vn  est  sôtjK 
vent  remplacée  par  le  fî  espagnol ,  mais  plus  adouci.  La 
prononciation  est  plus  grossière  dans  le  Vimeu  que  'par- 
tout ailleurs  ;  dan»  les  diphtongues  ùi  eXoe,  oiî  ne  pro^ 
nonce  guère  queTo;  Vé  fermé  d*une  syllabe  finale  se 
prononce  ouvert  ;  on  n'admet  pas  de  distinction  entre  les 
syllabes  brèves  ou  longues.  La  prononciation  ouverte 
dans  le  Doullenais,  gutturale  dans  le  Marquenterr»> 
devient  nasale  dans  les  arrondissements  dç  Péronne  et  de 
Montdidier.  L'Amiénois  et  le  Hamois  ont  toujours  une 
finale  chantée  par  un  demi  ton.  L'Artésien  a  quelque  peti 
envahi  le  Boulonnais  avec  sa  prononciation  accentuée» 
aiguë  f  musicale  ^  précipitée.  C'est  le  contraire  de  TA** 
miénois  rude,  pesant^  tardif  dans  une  conversation  calmé» 
saccadé  et  tonnant  dans  l'animation  de  la  dispute. 

L'augmentation  des  voies  de  ^  communications  et  la 
diffusion  de  l'instruction  primaire  feront  peut-être  un  jour 
disparaître  ces  diverses  nuances  de  prononciation.  Nous 
devons  donc  ncfus  empresser  d'indiquer  les  changements 
que  notre  prononciation  fait  subir  aux  n^ts  que  le  Picard 
emprunte  au  Français.  C'est  ce  que  nous  essayerons  de  Caire 
dans  le  tableau  suivant ,  où  nous  avons  recueilli  un  grand 
nombre  de  ces  sortes  de  mutations ,  les  unes  fort  coDOh- 
munes  »  les  autres  exceptionnelles;  les  une's  générales  »  Ic^ 
autres  particulières  à  quelques  cantons. 

§.  III.  —  Tableau  des  mutatîoiis  syllabiqucfe»  de  la 

prononciation  picarde. 

A  supprimé  devant  J' vos  à  'miehSf  pour  je  vais  à  Amiens, 
un  autre  a. 


_  129  — 

i  changé  en  €.        Sarcler,  sereUr:  parler,  perler;  marcher, 

mercher» 

À        —  (i).  ù       Dans ,  dins  ;  dimanche ,  diminche. 

À        —        o.       Déjà ,  d^d  ;  fu  îras^  t*iro«.    . 

Àd      —      a(.      Àtjectif;  aiminUtrateuw, 

Ai       —       0%.      Maison ,  moUon  ;  maître ,  moite. 

Ai       —       yf.      Faire, /b^e;  semaine,  «emoene. 

Aient — eoëttent.     Ils  mangeaient,  i$  mingeoettent 

Aient  —  ieint,        (Dana  le  Verm«)  Ils  vonlaient,  i$  volieint. 

Aille  —  aie.  Médaille ,  médaU;  qu'il  vaille  ,  ^'t  vale. 

Aine  —  aiçnè.      Fredaine  ,  fredaigne  ;  douzaine ,  dovi%aigne. 

Ait — où  ou  ouais.  J 'allais ,  fallois  —  janlais ,  jamouait. 

Ait — oH ou  ouait.  il  pensait  ^  I  pinsoët  —  il  était ,  il  étonait. 

Al       —      <m.       Maf,  mau  ;  maréchal ,  maruehau.  Autrefoia 

al  se  prononçait  al  devant  une  voyelle  et  au 

devant  une  consonne:  on  écrivait  Valfleury 

et  Ton  prononçait  Vaufleury. 

Almanach ,  armano 

Viande,  viainde;  courtisan,  courtisain. 

Etait  toujours  autrefois  dissyllabique  :  pa'On^ 
ta^Uy  a-Ottl. 

Archevêque ,  erchevéque;  ardoise  ,  erdoise 

Bras,  bros;  gras ,  gros;  pas,  pos. 

Rat,  rot;  plat, plot. 

Gruau,  grui. 

Cause,  kense;  chaudron,  keudron, 

(Beauvoisîs).  Jaune  ,jdne;  sauce  ^  sôce* 

Morceau  ,  morcieu;  veau ,  vieu. 

Ëtable ,  étave;  table  ,  tave, 

(1)  Nous  employons  ce  signe  pour    ne  pas   répéter  continuellement 
changé  en. 


il 

— 

ar. 

An 

« 

ain. 

Ao. 

Ar 

" 

er. 

Ai 

• — 

os. 

At 

— ■ 

ot. 

An 

— 

m 

t. 

An 

'    -T- 

en. 

An 



6. 

An 



ien. 

B 

__ 

V. 

—  130  — 


'  / 


B  supprimé.  Diable  ,  dtàle*  11  disparaît  toujours  devant  A. 

C'est  du  reste  une  règle  euphonique  de  notre 
ancien  langage ,  formulé  par  Théodore  de 
Bèze  :  c<  B  disparaît  absolument  deyant  *st 
comme  dans  ces  mots  obstiné,  obscur  qu'on 
prononce  ostiné,  oscur.  »  (p.  64). 

C  final  non  pro-  Bec,  M;  sec,  se.  Il  en  était  d^même  dans  la 

nonce.  langue  d'oiU 

»■  *■ 
C  changé  en  tch.   Chien,  tchien;  cœur  ,  tchcBur, 

Ca       —       ga.    Car, flfar;  carillonner,  ^anZîon^. 

X  1 

Ce       —       che.    Vouce, pouche ;  espérsuice y  espéranche, 

Ch  —  c  dur  ou  1c,    Chassieux ,  cassieux;  prêcher ,  préker.  Les 

sons  c  et  ch  co-eiistaient  dans  la  langue 
romane  :  mais  Tun  ou  l'autre  dominait  se* 
Ion  les  provinces.  En  Picard,  c'est  le  k  qui 
dominait.  M.  Genin  trouve  moyen  de  îaire 
à  ce  sujet  une  comparaison  anti-ultramon- 
taine  :  «  C'est  ce  qu'on  pourrait  appeler, 
dit-il ,  les  libertés  de  la  langue  picarde, 
aussi  compromises  bêlas!  que  celles  de  l'é- 
glise gallicane  y  ce  qui  n'empêche  pas  la  Pi- 
cardie d'avoir  aussi  de  son  côté  le  droit  et 
la  raison  ,  si  l'qsage  est  contraire.  »  ^Vor. 

de  la  langue  fr,  p.  53).  Il  est  à  remar- 
quer que  notre  k  ou  c  dur  a  presque  tou- 
jours une  raison  étymologique  :  carbon  de 
carbo;  mouke  de  musca;  cavieu  de  capU- 
lus ,  etc. 

Ci        —        chù    Cirer ,  chirer  ;  farci ,  farchi. 

de      —         ke.     Spectacle  ,  spectake  ;  besicle ,  besike, 

D       —      t  Perdrix',  pertrix» 


—  131  — 


fraaet 


i  '  - 

è. 

*     •- 

é. 

B      ^ 

a. 

B      — 

0. 

B      — 

%é. 

Eau  —  ieu  oo  iau. 

El 

Bndrê^ 
Bnditê  — 
Bni  — 
Ent 


einU 


Er     — 

ier* 

Er      - 

i. 

Er      — 

re. 

Esse  — 

eche 

jKtt     — 

0. 

Bu     — 

u. 

Ne  se  prononce  presque  jamais  soit  à  la  fin 
soit  dans  Le  corps  des  mots;  le ,  V;  refas, 
r*fus  ;  peloton ,  pMon. 

Bonté ,  honiè  ;  fermé ,  /erml. 

Mère,  mère;  frère,  /ré*«. 

Retenir ,  ratenir;  reponsser ,  rapousser  ;  vio- 
lette ,  violatie. 

Gosier ,  goiio. 

Traiter,  ttaitier;  jugé,  jugié,  —  Dans  le 
Vermandois,  on  prononce  hiete^  hielle^  etc. 

Château ,  eatiau  —  beau ,  hieu. 

Presque  tous  les  anciens  mots  qui  se  formu- 
laient en  el  sont  changés  en  ieu  dans  la  Pi- 
cardie ,  en  ea  dans  la  Bourgogne,  en  é  dans 
la  Franche-Comté  et  en  eau  dans  la  langue 
française. 

Prendre,  pretnde;  attendre,  aiteinde. 

Vendre,  veine;  rendre ,  reine. 

Argent,  nrgeint;  compliment ,  compUtneint, 

A  la  troisième  personne  plurielle  des  verbes 
se  change  en  lent.  Puissent ,  puiss'tent  i 
mangent ,  ming'te'fd  ;  à  Amiens  se  change 
en  tu.  «  Is  n'eàmantté  poi  d'hommes  du 
tout  »  (lEntretiend^eeh  franc  PieardJ.' 

Manger,  mingier  —  changer,  canoter. 

Changer,  eàngi;  chercher,  cherchi. 

Fermer,  fremer. 

Faiblesse,  faibleche';  tristesse  ;  tristeche. 

Jeunesse ,  jonesse  ;  pleurer,  plorer. 

Malheur,  malhur;  mieux,  mitio? ;  Eugène , 
Ugène.  M.  Génin  pense  que  la  forme  eu  se 
prononça  d'abord  par  diérèse  é-^ii  et  que 


—  132  — 

rinflaenee  picarde  ayant  dominé  dans  b 
Français,  fit  deaser  cette  prononciation  dis- 
syllabique. 
Eur    —      eux.  •  Docteur ,  iloelet^  ;  volear.  voZeux.  Ce  chan- 
gement rappelle  Vê  remplaçant  Tr  à  la  fta 
du  nominatif  des  déclinaisons  romanes,     v 
F       —      h.         I  hezoët  poqr  il  faisait. 
F  final  non  pro-     fiœuf,  bœu;  neuf,  neu*  L'ancienne  pronooH 
nonoé.  ciation  romane  ^conseryée  en  Picard ,  se 

retrouve  en  Français  dans  les  exceptions:  k 
hcBU  grcu ,  tin  cbu  dur^ 
Fre  changé  en  fe.   Coffre ,  jcoffe;  balafre ,  balafe. 

Magister^  marUter. 
Gâter, troler;  garder,  warder. 
Village,  villaehe;  éloge,  éloche. 
Assigner,    ctsHner;    peigner,   piner.  C'est 
l'ancienne  prononciation  romane.  Au  x^h* 
siècle ,  on  prononçait  encore  en  Français  : 
eyne  pour  cygne ^  anneau  pour  agneau ^ 
ma{tn«  pour  maligne,  •'» 

Gras ,  eras^  gros ,  cros. 
Grenier,  guemier;  agrément ,  aguermeint. 
Longue,  lonke;  langue,  lanke,  > 

H'Ti'ôat  pas  aspirée  dans  ^rteotf , /ienteii4? ,  etc.  Nous  indiquer 

rons  ,  dans  notre  Glossaire ,  les  mots  qui 
commencent  par  une  H  aspirée. 
Senti ,  senUt, 
Illuminer ,  ékÊminer* 
Lier,  loyer;  prière,  proyère  ou  prayère, 
Vo\ï%8ii,  pauseiu. 
Malin ,  malan;  lapin,  lapan, 
Ine — otite  ou  ai^ne.  Miue^maine;  poitrine,  poitraigne. 


G 

— 

r. 

Ga 

— 

w. 

Ge 

— 

che. 

Gn 

__« 

n. 

Gr      — 

cr. 

Gre     — 

guer 

Gue    — 

ke. 

\.\ 


I 

— 

u. 

I 

—  . 

é. 

1er 

— 

oyer 

If 

— 

iu. 

In 

__ 

an. 

—  133  — 

1$       —      ton.     Taudis,  taudio»;  fourmi, /remion. 

Is$€    —      iche.     Jaunisse, jaunic/ie;  qu'il  poisse,  gu'ipuic^e. 

/        —      D.        Jusqu'à ,  dtisqu'à 

J        —      9'         Jambon ,  gambon;  ja?elle ,  gavelle, 

L  sapprimée,         'Aimable,  aimabt;  oncle,  orike;  sel,  se, 

L  transposée.  Boucle ,  hlouke  ;  lévrier,  elverier. . 

L        —      c.  Pêle-mêle,  jwc-wi^ie. 

X        -r-      n.         Nulle  paît,  nune  p(irt. 

L.      —     r.  Laboureur,  radoureua;;  calcul,  carcul. 

'Lier    —      gner.    Tortiller ,  tortigner, 

jY s'ajoute  à  quelques  diphthongues  dons  certaines  localités.  Lui, 

luin;  oui,  ouin. 

N       —      d.         Ornière,  ordière, 

N       —      l.  Nommer,  Zommer;  numéro,  Wm/ro;  enveni- 

mer, ënt7e{imer;  national,  lationaL 

0  supprimé.  Recommencer ,  rectnincher. 

0       . —      en  oi.  firosse,  braisse  ;  encore  ,  encoire 

Q  —  ou.  Opinion,  oupignon;  acroser,  arrouw:  autre- 
fois o  suivi  d'une  voyelle  se  prononçait  ou. 
Le  nom  des  familles  de  Mouy,  de  Grouy , 
etc.,  s'écrivait  if oy,  Croi. 

Oise  prononce  oè',  ou  plutôt  ouè.  Roué  pour  roi,  «oër  ^our  voir, 

^2oërepour  gloire;  c'est  l'ancienne  pronon- 
ciation française  :  anssi  Régnier  fait  ritner 
histoire  a v ec  douaire  et  S t . -Gela is ,  paroisse 
avec  pécheresse ,  etc.  Rabelais  écrit  indiffé- 
remolent  tiroir  et  tirouer^  mouchoir  et 
mouchouer.  Voyez  sur  cette  question  le  dia- 
logue mr  la  diphtongue  oi  que  M.  Bernard- 
Jullien  a  publié  dans  le  journal  de  l'Institut 
historique. 

Oi       —      a,         R^ide,rad€. 


# 


Oi      — 

eu. 

Oi      — 

m 

t. 

On      — 

0. 

Osse    — 

oche. 

Ou      — 

eu. 

Ou      — 

0. 

Ou      — 

u. 

0  supprimé. 

—  IM  — 

Effroi ,  effreu, 

Poignié ,  pignée)  s'asseoir,  s'assir. 
Compère,  copère;  comprendre,  coprinde. 
fiosse,  hoche;  crosse,  croche. 
Roue ,  reue  ;  boue ,  heue ;  coudre  ,  keudre.  - 
Oublier,  ohlier;  souffrir,  sofrir. 
Soutaine ,  sutaine. 

Coq  d'Iude ,  co  d'Inde.  Noos   remplacerons 
toujours  cette  lettre  par  K,  quand  l'étymo- 
logie'  ne  nous  fera  pas  une  loi  de  la  conser- 
ver. 
jR  supprimée.  Goufre ,  gueufe  ;  procession ,  pocession  ;  pro- 

mettre, promète.  Dans  la  langue  romane, 
^  IV  suivi  d'une  consonne  se  prononçait 
rarement.  On  écrivait  candelarbre,  armure^ 
varletj  arsiy  et  Ton  prononçait,  candelahre, 
amure ,  valet  ^  asi. 
R  final  d^s  verbes  en  ir  se  prononce  rarement  dans  le  Verman- 

dois.  Il  en  était  de  même  dans  la  langue 
d'Oc. 
A  ajouté  au  commencement  dès  mots:  Rachever  pour  achever; 

roter  pour  oter. 
Kecme r  ^  déculer. 
Ribambelle,  Uhamhelle. 
Retenir,rafemr;  refrotter,  rafrotter. 
Regarder,  ergarder^  bredouiller,  herdouiller, 
S  final  des  articles  et  des  pronoms  se  lie  aux  mots  suivants  lors- 
qu'ils commencent  par  une  voyelle  ou  une  h 
muette.  La  liaison  est  fort  rare  en  tout  autre 
cas. 
S         —      ch.        Sorcier,  c/wrcfctcr;  qu'il  eusse,  qu'il  uc/ic. 
S         —      g.         Prison, prit/ eo«.        .  * 


R 

— 

d; 

R 

— 

l. 

Re 

— 

ra. 

Re 

... 

er. 

—  185  — 

J  Mppriiné.  Juste ,  juitex  triste,  trint, 

Tre    —      t$k        BMre\bate;\GiiTe^Ui$e» 

U  élidA  dans  le  pronoa  tu.  T'aimes  ;  Vas. 

U       —      e.         Commune ,  comène, 

U       —      t.         Numéro  »  lim&o  ;  chacun ,  chakin. 

U       —      eu.       Lune,  {eiitte;  humer, /ieumer;  une,  eune.  La 

diphtongue  eu  est  fort  commune  dans  Tan- 
cien  idiome  picard:  tondeu,  veu,perdeu, 
desseur^  seufrity  meur ,  etc. 

^    '    -^      o.         Pmne,  prtme, 

U       —      un.       Fumée ,  funmée  ;  écume ,  écunme. 

¥^     —      f.         Brave,  bra/ê;  pauvre,  jMi«/«. 
JFse  prononce  ou  comme  en  anglais:  Water^  Wepe  se  pronon- 
cent ouater,  ouèpe.  Ob  écrivait  autrefois 
Wlfran  et  l'on  prononçait  oufren. 


CHAPITRE  VI. 

PROVERBES,    MAXIMES    ET    DICTONS    PICARDS. 


M.  Crapelel  a  fait  remarquer  avec  raison  qu*aucune 
province  n'avait  produit  autant  de  proverbes  que  la  Pi- 
cardie Cependant  les  recueils  de  proverbes  ne  mention- 
nent  que  fort  peu  de  nos  dictons.  Nous  classerons  en 
quatre  catégories  ceux  que  nous  sommes  parvenus  à  re- 
cueillir; 1.°  les  proverbes  moraux,  les  sentences,  ada- 
ges et  locutions  proverbiales;  2.°  les  proverbes  mé- 
téorologiques et  hagiologiques  ;  3.°  les  anciens  proverbes 
romano-picards  qui  ne  sont  plus  usités  ;  4.°  les  proverbes 


—  136  — 

et  dictoDs  historiques ,  relatifs  aux  villes ,  aux  villages  et 
aux  grandes  familles  d§  Picardie.  La  plupart  de  ces  der^ 
niers  ne  se  formulent  pas  en  patois  picard  :  mais  nou^ 
avons  cru  devoir  néanmoins  les  admettre ,  pour  compléter 
la  liste  des  proverbes  qui  appartiennent  à  notre  province. 

§.  I.«^  —  Proverbes  moratiz,  Sentences,  Adages  et 
Locutions  proverbiales  (1). 

Quelques-unes  des  locutions  proverbiales  que  noofe 
allons  mentionner  varient  de  signification  dans  certaines 
localités.  Nous  tacherons  ,  dans  ce  cas ,  de  désigner  dMfe 
qui  est  la  plus  générale. 

A  chacun  sin  métier,  chés  vakes  seront  bien  wardées,  — 
Quand  chacun  s'occupe  uniquemeat  de  sa  besogne,  tout  va 
bien. 

Acouter  les  aveines  lever,  —  Ecouter  ce  qu'on  dit  pour  se 
conduire  en  conséquence.  ^ 

A  ein  g'mu  baillé ,  ein  ne  ravise  poè'nê  ch'licou.  t-  Quand  il 
s'agit  d'un  don ,  on  n'en  considère  point  les  imperfections. 

Agvinez  si  c[est  du  lard  ou  du  cochon  !  —  Comprenez  si  vous 

pouvez. 

Alors,  ch'étoêt  bieu 
Ch'  ramon  étoêt  neu. 

Se  dit  d'une  chose  qui  plaisait  quand  elle  avait  i^attrait  éQ 
la  nouveauté ,  mais  dont  on  s'est  dégoûté  par  la  suite. 

(1)  Comme  ces  proverbes  ont  été  recueillis  sur  tous  les  points  delà 
Picardie,  on  ne  devra  point  s'étonner  qu'il  n'y  ait  point  entre  eux  con- 
formité de  dialecte. 


—  137  — 

Aller  d^el  cave  au  guernier.  —  Ecrire  en  remontant  snr  le 

papier. 

Allez  Goigaitte  (Marguerite) 

Vous  n'poyerez  paa  de  gîte. 
Manière  de  dire  :  allez ,  sortez  bien  vite. 

Allez  tout  droit  à  ch'  dizieu 
Comme  eV  bete  d'ecb'  dimeu. 

Aller  droit  au  bat  ;  ne  pa»  tourner  autour  du  pot.  Les  che- 
vaux, des  (^tnumr^  étaient  sans  doute  habitués  à  conduire  l^r 
maître  par  les  plus  courts  chemins  pour  prélever  la  dîme  sur 
les  blés  coupés  et  xaogés  en  dizeaux. 

Allons ,  allons , 
Feut  poent  tant  de  bure  poar  foire  un  quartron. 

En  voilà  assez  sur  ce  sujet;  une  plus  longue  discussion  serait 
superflue. 

A  tout  bon  enteindeux ,  à  mitan  mot.  — A  bon  entendeur 
suffit. 

A^oate  heure 
Kien  i  pisse  et  femme  al'  pleure  (1). 

Aveu  des  roè's  plein  chés.  mains  ,  on  ne  sait  pau  de  quel  atout 
qui  peut  r'iourner.  —  Allusion  au  jeu  de  l'écarté ,  pour  dire  : 
quelque  belle  que  soit  votre  position ,  elle  peut  changer. 

Aveu  marchand  qu'étale  ,  n'o  rien  à  perde.  —  On  peut  faire  , 
crédit  à  un  marchand  qui  étale  y  parce  qu'on  peut  lui  acheter 
autant  qu'on  lui  a  vendu. 

(1)  Nous  ne  traduirons  le  sens  des  proverbes  que  lorsqu'ils  auront  be- 
soin d'une  explication. 


—  138  — 

Avoir  de  l'écorion  d'  peindu  difu  V  gouisel  d'et^  maroniue^  — 
Avoir  des  écas ,  ôtre  riche  —  Allusion  à  l'ancienne  coutame 
de  porter  une  bourse  suspendue  à  la  ceinture. 

Avoir  mis  s' calypette  ed*  travers. — Etre  de  mauvaise  humeur. 

Avoir  pu  kier  belle  painche. 
£q'  belle  mainche. 

Préférer  la  table  à  la  toilette. 

Avoir  mingé  des  us  de  cahouants  d'ins  s*  n'omeleUe  -r*  On 
prétend  que  les  œufs  de  chat*buant  sont  un  mets  qui  dérange 
Fesprit. 

Avoir  des  crignons  dins  s*  tête,  —  Avoir  martel  en  tête. 

Awi ,  awi ,  vos ,  chiffe  ,  ef  tamboure.  —  Dis  tout  ce  que  tu 
voudras,  je  ne  t'écoute  guères. 

Bailler  s' vake  pour  avoir  eusse  queue,  —  Plaider. 

Bé  à  ti. 
Garnis  ti 
Vaut  miu  deux  foes  q\ï*Beati  quorum* 

Prendre  ses  précautions  et  avoir  son  gousset  garni  vaut  mieui: 
que  d'avoir  ses  péchés  pardonnes. 

Belles  filles  à  marier 
Rien  à  leu  bailler. 

Boen  sang  i  n'  meint  jamouais» 

Bon  jour  cbés  blés 
Ghés  aveines  sont  levéeSé 

On  se  sert  de  cette  locution  pour  dire  à  quelqu'un  qu'il  vous 
ennuie ,  qu'il  se  taise. 


—  139  — 

Bon  fruit  prouvient  de  bonne  semeinche, 

fiien  deroakant 
Bien  venant. 

Se  dit  des  enfants. 

Bonjour  9  flour 
C'est  pour  deux  jours. 

Se  dit  dans  le  même  sens  qae  :  on  voas  en  donnera  des  petits 
couteaux  pour  les  perdre. 

Boesons  V  main  qu'à  nous  buque,  —  Rendons  le  bien  pour  le 

mal. 

Bo8  vert 

Pain  ter 

Soupe  à  rognon 

Gh'est  tout  ruine  moêson. 

On  dit  à  Bayeux  : 

Bois  veri,  pain  chaud  et  cidre  nouveau 
Mettent  la  maison  à  veau  Teau. 

Caingemenl  de  proupos  i  réjouit  l'homme. 

Cacheux  ,  pékeux  ,  tendeux  foiseleurj  ^ 
Trois  métiers  de  gueux. 

Ganter  ses  capernotes.  —  Murmurer  entre  ses  dents.  (V.Ca- 
FBRNOTiER  daus  notre  Glossaire). 

Gâte  seuris 
Rapaqhe  par  ichi 
Je  t'  barai  du  lait  boli 
Dins  eine  gâte  qu'ai  fouit. 

Chaque  grain  de  hlé^  il  o  s'  paille.  —  Les  meilleures  chose? 
Ont  leur  mauvais  côté. 


—  ud  — 

Ce  sont  des  contes 
De  Robert  mon  onke. 


On  dit  dans  le  même  sens: 


Ce  sont  des  histoires 
De  mon  onke  Grégoire; 
Ce  sont  des  histoires 
De  la  forât  noire. 

Ce  qui  est  foè't  n'est  mie  à  foère. 

Ce  qu'aime  la  mékaine 

On  ein  meinge  sept  foês  la  semaine. 

C*est  des  navets  !  —  Ce  sont  des  contes  bleus  l 

Cha  vera  (viendra)  petète  :  V  queue  de  notre  kien  al  est  bien 
venue,  —  Ayons  patience ,  cela  viendra  tôt  ou  tard.  Se  dit  or- 
dinairement dans  un  sens  ironique. 

Cha  n'est  poent  des  anguilles  frinches,  —  Ce  n'est  pas  quel- 
que chose  de  bien  rare. 

Cha  ne  kéra  poent  dins  Véreille  â^ein  cat.  —  Ce  qu'on  enten- 
dra sera  mis  à  profit. 

Cha  sero  du  lait  bouli  pour  chés  cos,  —  Ce  sera  une  chose 
perdue,  inutile. 

C  h  elle  feumelle  lo 
Elle  cante  el  co. 

Cette  femme  veut  être  la  maîtresse^ le  coq. 
Chés  pots  épeutre's  resteront  à  nos  comptes.  —  Nous  payerons 
les  pots  cassés. 

Chés  Jones  corneilles 
N'apatellent  poent  chés  vieilles. 


—  141  — 

Chés  noriches  aront  du  bon  temps  ;  chés  enfants  e'arluitent, 
C^est  ce  qu'on  dit ,  quand  on  voit  une  grande  personne 

amuser  à  des  jeux  d'enfants. 
Chés  poves  paysans  et  pis  le  queue  de  nos  kien ,  il  iront  tejours 

a/F  drière.  —  Les  paysans  seront  toujours  les  derniers  à  jouir 

es  avantages  généraux. 

Chés  cosseyeux 

Et  chés  payeux  , 

Cba  fait  deux. 


On  dit  aussi  :  Chés  conseyeux  n^sdnt  poënt  chés  payeuâ>. 

Çh'est  ein  acoute  s'i  pleut,  —  C'est  une  promesse  illusoire , 
une  espérance  dénuée  de  fondement  Au  propre ,  on  donne  lé 
nom  d'acoute  s'i  pleut  à  un  moulin  qui,  manquant  souvent 
d'eau,  semble  écouter  sUl  en  tombe  du  ciel. 

Ch'est  si  boin  qu'ein  kien  n'ein  donnerait  poent  à  ch'mère,  — 
Manière  d'exprimer  l'excellence  d'un  mets  quelconque. 

Ch*est  Vfiu  d'ein  cérusien  d'villache  :  sin  père  sanoit  (saignait) 
l' terre  à  keu  de  pioche,  —  Epi  gramme  contre  le  Gis  d'un  artisan 
ou  d'un  laboureur  qui  ;  oubliant  son  origine,  veut  se  donner 
de  grands  airs. 

Ch'est  le  moèson  du  bon  Diu ,  on  n'y  boit  ni  on  n'y  minge,  -^ 
Se  dit  ironiquement  d'une  maison' où  l'on  n'offre  aux  viaitenrs 
ai  à  boire  ni  à  manger. 

Ch'est  ein  baudet  de  nature 
I  n'chait  poi  lire  ess'n'écriture. 

Ch'est  à  ch'pied  d'ecWl'abe  qu'o  conùit  ch'bokillon.  —  C'est  à 
rœuvre  qu'on  connaît  Tarti^a^n.  ^ 

.10 


—  148  — 

Ch'est  à  Dieu  et  à  mi,  —  C'est  ma  pi'opriété. 

Ch'est  demain  foële 

Les  singes  sont  al  fernète. 

Se  dit  ironiquement  de  ceax  que  la  curiosité  retient  à  la 
fenêtre. 

Ch'est  aussi  vrai  que  dTécriture 

Femme  qu'ai  minge  ess'créme,  en'bat  poent  d*bure. 

Ch'est  ein  métier;  vous  le  savez  quand  %  sero  foait,  —  Vous  ne 
connaîtrez  le  résultat  de  révénement  que  lorsqu'il  sera  accom- 
pli. Ce  proverbe  fait  allusion  au  jeu  du  métier ,  où  les  joueurs 
miment  une  profession  quelconque.  Avant  la  scène,  on  de- 
mande aux  acteurs  caristi,  caristo,  queu  métier?  et  ils  ré- 
pondent :  fious  le  sùrez  quand  %  eéro  foait 

Ch'est  écrit  sous  Vqueue  d'ech  lapin  : 
Ch'li  qui  gagne  au  keminchemeint 
Perd  à  la  fin. 

On  répond  ordinairement  par  cet  autre  dicton  : 

11  est  écrit  d'zous  s'panche: 
I  n'est  qu'd'ayoër  l'avanche. 

CKn'esl'pau  H  Vkeuse  equ'chés  guernouilles ,  is  n'ont  poifïïtd» 
queue.  —  C'est  ce  qu'on  dit  d'un  bon  homme  a  courtes  vues. 

Ch'n'est  qu'ein  laissiant  reupiller  (dormir)  ck'marlou  (chai) 

'  qu'ein  ne  rechoit  pau  de  coups  de  griffes,  —    Ce   n'est  qu'cu^ 

laissant  les  gens  tranquilles,  qu'on  ne  s'expose  point  à  leur 

colère. 

Cholle  maliche  al  est  honnête 
A  retourne  à  sin  mouète. 

L«  méchanceté  retombe  sur  son  auleur. 


—  148   — 

C^'H  qui  ie  irondèle  à  l'ombrache  ne  recourra  pui  de  keuè  de 
^kl,  -—  Celui  qui  nes*expo6e  pas  au  danger,  n  Y  périra  pas. 
e  proverbe  suivant  a  le  même  sens. 

Ch'ti  qui  ne  touchera  pau  à  ch'fu ,  i  né  cK' grillera  pau  chéi 
ngues. 

Gh'ti  qui  sero  méconteint 
Tornero  sin  c.  au  veint; 

Ch'esl  tout  comme  si  no  cat  miaulait,  —  C'est  comme  si  vous 
chantiez. 

^Ch'ti  qu'acoute  ess'  femme  et  sin  curé  ^ 

Ne  manquaient  poent  de  pauverté. 

Parce  que  la  femme  appauvrit  le  ménage  par  ses  dépensesde 
toilette  et  le  curé  par  ses  demandes  d'aumônes. 

Cœur,c'ti  qui  n'en  a  pas ,  il  en  meurt.  —  Se  dit  en  jouant 
aoY  cartes. 

Conseil  d'éreille 

Ne  veut  pau  eine  grouseille. 

r 

Un  conseil  qu'on  n?écoute  que  par  complaisance  n'aboutit 
à  rien 

Cauler  ein  molet  de  bure  dins  le  dos.  —  Rendre  quelqu'un 
souple  à  force  de  coups.  —  Signifie  aussi  dans  qi]ielques  en- 
droits :  Graisser  la  patte  à  quelqu'un. 

Défiler  ses  capernates,  —  Exposer  une  affaire.  —  Voir 
CAPERNOTiER  daus  le  Glassaire. 

D'ein  tcbène 

I  n'ein  fro  bien  eine  mancbe  à  z'alène. 

s. 

Se  dit  de  quelqu'un  qui  dépense  beavcoup  pourfure  pet. 

10.* 


—  144  — 

De  loin  chés  vakes  iz  ont  de  gros  pis ,  et  pis  de  près,  chés  etUr&ns 

is  sont  flauds.  —  De  loin  c^esl  quelque  chose  et  de  près  ce  n^M 
rien. 

Del  soupe  à  naviaus» 
'      Pas  de  bure  et  beaucoup  d'iau  , 

Gh'est  le  potache  des  carmes  décaus. 

*  • 

Se  dit  d'un  potage  fade  et  peu  garni. 

Des  tèles  et  des  télots 
Gh'est  le  noTénage  d'ein  sot. 

G^st  une  sottise,  dans  un  ménage,  de  ne  pas  viser  au 
solide  et  d'acheter  des  choses  fragiles. 

Deux  loques  mouillées  ne  peuveiU  mie  se  ressuer.  -^  Dôqx 

infortunés  ne  peuvent  pas  se  consoler  Tun  Tautre. 

Diu  vous  béniche 

Et  dins  sin  paradis  vous  niche. 

Ge  second  vers  est  ajouté  au  souhait  ordinaire  ,  par  amour 
de  la  rime. 

Donnez  leu  aujourd'hui  ein  bu  et  pis  demain  eine  vake,  chasero 
coé're  à  rekmincher  le  surlendemain. 

Ech^ n'est  mie  ech'ti  quipalle  elpus  qu'il  o  le  pus  d'esprit, 

Ed'sotjuche  brève  seinteinche, 

Ein  n'est  jamouais  brouséque  par  ein  pot  noerd. 


•  1  i 


Ein  poysan  et  pis  ein  leu 
Gha  n*o  qu!eine  ame  à  deux. 

Ein  bâton  bien  triné  vaut  miux  qu'eine  carrue  mal  attelée.  — 
On  gagne  plus  à  demander  Taumône  avec  habileté  qu'à  cul- 
tiver médiocrement  un  petit  coin  de  terre. 


—  145  — 

EÎD  fiu  qu^file ,  eine  femme  qu'ai  clake 
Gh'ost  un  ménage  sins  cotron  ni  casaque. 

Un  homme  qui  file  et  une  femme  qui  conduit  les  chevaux 
omposent  un  ménage  ridicule. 

Ein  ne  doit  jamouais  apprêter  cVItcou  devant  ch'vieu,  —  Il 
■36  faut  pas  vendre  la  peau  de  Tours  avant  qu^on  ne  Tait  tué. 
' — Cette  locution  signifie  encore:  Pour  prendre  quelqu'un , 
omettez  y  de  la  prudence. 

Ein  prinche  sans  ergeint 

Ch'est  ein  apothicaire  sans  ongueint. 

Ein  ne  put  mie  tirer  de  f raine  d*un  sa  à  kerbon, 

£in  car  qui  woigne 
Eine  femme  qu'ai  glaigne 
Font  coir  du  chemin. 

Un  charriot  qui  crie  de  vétusté  et  une  femme  qui  se  plaint 
vont  néanmoins  leur  çhemio. 

Ein  ramon  nu  v 

Cha  ramone  miux 

Qu'ein  viu.  ^ 

Einevaken^y  reconoitroit  mie  sin  vi$u,  —  C'est  ce  qu'on  dit 
d'une  maison  où  rien  n'esta  rangé.  —  On  dit  aussi:  Ch'est 
Vhotel  des  mirakes. 

Ein  pet  retenu 

Gh'est  un  abcès  quand  qu'on  est  viu 

EvM  kenne  fêlée  vo  pus  longtemps  à  l'ieu  qu'eune  neuve.  ^ 


—  146  — 

Ëine  joue,  femme, 
Pp  boâ  vert, 
Du  pain  ter, 
^  Del  flamike  à  l'ognon  , 

C'est  r  ruination 
D'eine  moeson. 

C'est  une  varis^nte  du  proverbe  que  nous  avons  cité  plus 

haut. 

£ine  majon  sans  famé 
Ch'est  un  corps  sans  ame. 

£1  fille  qu'ai  sitfe,  el  glaiûe  qu'ai  cante  el  co 
Crient'nt  qu'o  leur  racourchiche  el  co. 

Une  fille  qui  veut  faire  rhomme  et  une  poule  qui  veut  faire 
le  coq ,  méritent  d'avoir  le  cou  coupé. 

El  jour  de  demain 
Amène  sin  paia. 

C'est  la  maxime  du  Savetier  de  Lafontaine. 
Chaque  jour  amène  son  pain. 

En  racusier  des  noerdes  pour  des  blankes  et  des  ganespour  dêi 
bleuses.  —  Tromper  les  gens  crédules ,  leur  faire  croire  que 
des  Tessies  sont  des  lanternes. 

En  prendre  plein  s'  panche 
Et  plein  s'  manche. 

Emplir  ses  poches  après  avoir  bien  dîné  chez  autrui. 
Eté  d'ech*  bos  dont  on  foet  des  flûtes,  —  Etre  d'un  caractère 
souple  et  facile  k  manier.  —  Dans  quelques  localités  on  indique 


—  147  —      , 

par  là  une  personne  simple  et  un  peu  niaise;  dans  d'autres, 
une  personne  qui  est  propre  à  faire  la  chose  dont  on  parle. 
Etoile  qui  file,  femme  qui  meurt. 

Femme  à  sio  tour  al'  doit  parler 
Quand  qu'chés  glaiueà  ift  ?ont  uriner. 

Teut  foè're  mardi  gros  aiseu  s*  femme  et  pis  Pâques  aveu  sin  curé. 

Femme  sache 

£q'  dit  poent  s'  u'ache. 

Foëre  comme  ecW  varlet  du  diable,  —  Faire  plus  qu'on  ne 
commande  ou  plus  qu^on  ne  doit  faire. 

Foëre  des  contes  à  tuer  des  leus  à  coup  de  bonnet.  —  Faire  des 

contes  à  dormir  debout. 

Foëre  pus  de  fien  qu'on  n'o  de  litière,  —  Faire  plus  de  dé- 
penses qu'on  n'a  de  ressources. 

Foëre  dinser  aveuc  ein  violon  à  bourique,  —  Donner  une  volée 
de  coups  de  bâton. 

Foës  à  te  mode  et  leresse  à  te  fantaisie,  —  Fais-en  à  ta  tète. 

Foës  des  complimeints  à  ma  tante  Bobée,  —  Phrase  de  conven- 
tion par  laquelle  on  fait  entendre  à  son  interlocuteur  qu'on  ne 
croit  pas  un  mot  de  ce  qu'il  avance. 

Gagner  en  priimier 
Gh'est  du  fumier; 
Gagner  en  second 
Ch'est  du  bon. 

Gn'y  0  déjo  assez  de  crans  dessus  vo  taille,  —  Il  y  en  a  déjà 
assez  sur  votre  compte. 


â 


,      —  148  — 

Gn'i  0  pas  d'ieo  si  belle 
Qu'an  ess*  troobèle. 

Gn'y  0  quech'-t'ichi  qui  ch'  fàé't  berbis  que  ck'  leuiVmaingé.'^ 

Gn^y  0  pau  de  différeinche  d*ein  homme  d'esprit  quvne  palU  pan 
avec  ein  sot  qui  ne  dit  rien. 

Gn'y  0  poent  après  ein  pot  feindu  pour  durer  pus  longtemps 
qu'ein  eute.  —  C'est  ce  qu'on  dit  d'une  personne  dont  la  vie  se 
prolonge  malgré  quelque  grave  maladie. 

Gn'y  0  pau  moyen  de  moyenner.  —  Il  n*y  a  pas  moyen  de 
s'arranger. 

Graissiez  les  bottes  d*ein  vilain,  osn'arez  que  chés erettea  ed' 
reste,  —  On  trouve  un  proverbe  analogue  dans  les  Proverbes 
.au  comte  de  Bretagne:  graissez  les  bottes  d'un  vilain,  il  dira 
qu'on  les  lui  brûle. 

Hututu  Vmère  ed'  nos  glaines.  —  Phrase  par  laquelle  on  ex- 
prime son  doute  ou  son  incrédulité  sur  un  récit  quelconqqew 
/  [eut  foëre  eine  crox  dessur.  —  Il  faut  y  renoncer. 

I  gn'y  0  mie  de  sots  vendeux 
I  gn*y  o^que  des  sots  acateux. 

Jgn'i  a  pas  après  ein  boiteux  pour  vouloir  dansier. 
Il  aro  des  étoupes  à  détouiller  à  s' quenouille.  —  Il  aura  beau- 
coup d'embarras. 

//  a  pu  hier  vos  talons  que  vos  pointes.  —  Il  aime  mieux  vous 
voir  partir  que  de  vous  voir  arriver.  —  Cette  locution  doit 

remonter  au  temps  où  les  souliers  se  terminaient  en  pointe  re- 
levée 

Il  y  a  aussi  loin  ed  chez  mi  chez  ti  que  d*  Chez  ti  chez  mi. 


—  149  — 

Il  est  dedins 

Gomme  frère  Laarçint. 

//  est  moëtte  de  s'  n'éeulée  quand  il  Vo  miée.  —   Il  n'esi  pas 
aitre  chez  lui,  pas  même  de  ce  qu'il  a  sur  son  assiette,  avant 
e  Pavoîr  mangé. 
//  est  passé  à  Cambrai  :  il  o  ieu  ein  keu  de  martieu,  —  Se 
c3it  de  quelqu'un  qui  a  le  cerveau  fêlé. 

m  foroait  le  gardin  et  les  prônes.  —  C'est  ce  qu'on  dit  d'un 
liomme  insatiable. 

/  H  donne  des  loques  à  laver  pu's  qui  n'a  de  savelon.  —  Il  lui 
donne  plus  d'ouvrage  qu'il  n'en  peut  raisonnablement  faire. 
Il  y  attrapero  s'keuke,  —  Il  s'y  fera  pincer. 
Tne  feut  poé'nt  que  chés  glaines  cantent  pus  heut  que  chés  cos,  — 
la  femme  doit  obéir  au  mari. 

I  ne  feut  qu*ein  keu 
Pour*  tuer  un  Ieu. 

■  • 

/  n'est  poi  foèt  por  er fuser  eine  claque.  —  Se  dit  de  quelqu'un 
fort  poltron. 

I  n'oseroit  mie  emormeler  (écraser)  einemouke  qui  limingeroit 
sesyus.  —  On  désigne  par  là  une  personne  dont  la  bonté  est 
excessive  et  qui  Supporte  sans  rien  dire  toute  espèce  d'avanies. 

In^yconnoU  pus  des  bus, —  Il  n'y  entend  rien.  Le  patois 

roucbi  aune  locution  tbut  à  fait  analogue  :  /  n'y  conot  qu'  des 

buée.    . 

I  ressane  à  chés  porcheux 
Avec  du  viux  i  foet  du  neu. 

Parce  que  le  piorc,  après  avoir  mangé  des  ordures,  en  fait 
de  nouvelles,  en  digérant. 


—  J50  — 

I  vaut  raiux  aller  ach'  l'ormère 
Qu'à  ch'  l'apothicaire. 

Parce  que  le  pain  coûte  moins  cher  que  les  médicaments. 

/  veut  mieux  embrasser  eine  famé  qu'eine  porte.  —  Telle  est 
la  bizarre  sentence  par  laquelle  on  répond  au  mot  :  qv^ importe? 
dans  le  canton  de  Gonty. 

I  veut  mieux  :  laid,  soupons, 
Equ*  :  bieu  ,  quoi  qu'os  ferons. 

Il  vaut  mieux  se  marier  avec  un  homme  laid  qui  soit  riche, 
qu'avec  un  beau  mari  qui  soit  pauvre. 

I  veut  miux  bailler  ein  coup  de  deint 
Qu'ein  coup  de  langue  à  sin  prochain. 

Il  vaut  mieux  faire  un  bon  repas  que  de  médire. 

lyo  pus  à  prendre  à  sin  nez  qu'à  se  bourse,  —  Se  dit  d'une 
personne  peu  à  l'aise  ou  même  de  toute  autre  personne  qui  a 
souvent  besoin  de  se  moucher. 

fat  vu  Hurluberlu  monté  sur  un  séu.  —  Je  n'ai  rien  vu  da 
tout. 

Je  te  baraidu  bure  ed  berker.  —  C'est  prendre  la  tête  de  quel- 
qu'un et  lui  presser  fortement  les  tempes  avec  les  pouces. 

J'aime  miuœ  dire  bojour  à  m' marcandise  que  d'  H  dire  adiu. — 
J'aime  mieux  ne  pas  vendre  que  de  le  faire  sans  sûreté. 

J'ai  aoùi  braire  eine  vake ,  mais  je  n'  serois  dire  dins  quelle 
étave,  —  J'ai  entendu  dire  quelque  part ,  mais  je  ne  sais  plus 
où. 

J'ai  té  salué d' ein  vilain  capieu.  —  J'ai  reçu  sur  la  tête  quelque 
chose  de  désagréable. 


—  15t  — 

faimeroé's  miux  apprendre  min  co  à  juer  au  pamphile.  —C'est 

ce  qu'on  répond,  quand  on  vous  propose  de  faire  une  chose 
extrêmement  difficile,  sinon  impossible. 

Je  me  fiche  de  ça 
J'  sois  do  Canada. 

Je  re$sane  ach'  ci^ucifix  de  S t, -Servais,  je  sus  désargenté.  — 
Je  n'ai  plus  d'argent. 

Je  êaie  bien  eine  canehon  ;  mais  ch'  couplet  lo  n^eat  pas  dedins, 
—  Je  n'entends  pas  ce  que  vous  me  dites  ;  je  ne  ferai  point  ce 
que  vous  me  demandez. 

Je  ne  preindrai  point  de  tes  armanos,  — Je  ne  suivrai  pas  les 
cons^is. 

Jonesse  qu'ai  veille,  vieillesse  qu'ai  dort 
C'est  signe  ed'  mort. 

Jonbir  à  ravisier  voler  chés  moukes.  —  Rester  à  rien  faire. 

Ker  veindeux  et  méchant  poy eux  sont  bientôt  d'accord.  —  Ce- 
lui qui  a  l'intentiop  de  ne  pas  payer  ne  s'embarrasse  pas  du 
prix  trop  élevé  qu'on  lui  fait. 

Laissiez  pisser  chés  berbis,  —  Ne  vous  occupez  pas  de  cela. 

Lapins,  pingeons 
Ch'est  le  démolition 
D'eine  moëson. 

Uespéranche  foet  vive  l* homme;  el  lonke  atteinte  el  foet  morir. 
Les  mustins  en  reviennent  toujours.  —  Les  mauvais  effets 

d'une  tricherie  retombent  tôt  ou  tard  sur  le  tricheur. 

■ 

Le  mariage  convertirait  ein  leu. 


—  152  — 

Les  femmes  el  les  vius  bâtés  y 
Y  a  tudis  à  y  cafader. 

Pour  ce  qui  concerne  les  femmes  et  les  vieux  bateaux ,  il  y  a 
toujours  quelque  chose  à  refaire. 

Le  bon  Diu  n'est  poent  barucheux  ;  i  n'esse  kerke  poent  d'or- 
dure. —  Mauvaise  plaisanterie  qu^on  dit  ien  riant  à  ceux  qui 
expriment  la  crainte  de  mourir. 

Le  Diabe  est  sus  ses  vakes ,  le  Diabe  est  sus  ses  glaignes^  — 
C'est  ce  qu'on  dit  d'un  homme  qui  semble  être  poursuivi  par 
Je  sort. 

Leus  kiens  is  ne  cack'tent  poent  einssane,  —  Ils  ne  sont  pas 
amis  f  ils  ne  se  voyent  pas. 

Leu  kemise  al  dépasse  leu  cotron.  —  Ils  sont  plus  riches  que 
bien  vêtus. 

L'  première  mouke  qui  vous  piquero  cha  sero  un  taon,  —  Si 
vous  recommencez ,  prenez  garde  à  vous  1  La  menace  est  plus 
forte  quand  on  dit  :  el  première  deint  qui  l'y  kéro  ,  cha  sero  s' 
makoire. 

Marchez  vos  gambes  ein  heut  :  os  ne  perdrez  pas  vos  keuches, 
— V  Allez  votre  train  ,  vous  ne  réussirez  point. 

Malin  comme  Gribouille 
Qui  s'  muche  dins  Tieu  de  peur  qui  s'mouille. 

Ce  dicton,  a  sur  le  proverbe  français,  J'avantage  d'avoir 
conservé  la  rime. 

Mal  écouteux 
Mal  raporteux. 

Mette  du  cornu  aveu  du  rambourg.  —  Mettre  du  désaccord 
dans  sa  toilette. 


—  153  — 

Mio  Teat  aller  ach'  molin 
Que  d'aller  acb'  médecin. 

n  vaut  mieax  manger  beaucoup  que  d'être  malade. 

Min  crasset  (lampe)  est  à  sec  d'huile.  —  J'ai  le  gosier  desséché 
à  force  d'avoir  parlé  ;  je  ne  trouve  plus  rien  à  dire. 

Minger  les  os  d'esse  mère.  —  Assister  au  second  mariage  de 
son  père. 

M' n'escarchelle ,  cKest  l'auberge  du  Diabe,  —  Je  n'ai  rien 
dans  ma  bourse. 

Moyenne  ville  ,  moyennes  geins 
Grand  pot  au  fu ,  rien  dedins. 

Dans  les  petites  villes ,  on  ne  trouve  que  de  médiocres  for- 
tunes qui  font  beaucoup  d'embarras  pour  rien. 

Jfor(  d'mn  kien,  me  d'ein  leu.  —  La  mort  de  quelqu'un  dont 
on  avait  à  se  plaindre  et  dont  on  est  héritier ,  contribue  à  nous 
rendre  la  vie  heureuse. 

M*  parole  d'onze  heures , 

Foi  de  midi  qu'est  pas  une  heure. 

Manière  de  donner  sa  parole  pour  rire. 

Ne  paè  périr  à  l'écaillé  feule  d'ein  heu  de  bec.  —  Avoir  bon 
bes ,  bonne  langue. 

Ne  foëte^pas  vir  si  clair  le  couleur  de  vo  casaque,  —  Ne  ma- 
nifestez pas  si  clairement  la  couleur  de  vos  opinions. 

Ne  poent  valoir  les  quate  fers  d'ein  kien. 

N'entendre  ni  à  u  ni  à  dia.  —  Ne  pas  savoir  se  diriger ,  ne 
rien  comprendre. 

Ne  poent  prendre  le  temps  d'aboyer  pour  mordre.  —  Arriver 
tout  de  suite  aux  coups.  —  Cette  locution  est  aussi  employée 


—  154  — 

dans  le  sens  d'èlre  habile  en  affaires  et  de  manger  avec  avidité , 
sans  trouver  le  temps  de  dire  nn  mot. 

Nebrais  poént^  Varos  du  brin  d*agach»  (gomme  de  cerisier). 
—  Dit-on  à  un  enfant  qui  pleurniche. 

Noyer  (se)  dans  sin  rakion, —  Se  dit  d^une  personne  qui  a  du 
malheur  en  tout  et  pour  qui  les  moindres  obstacles  deviennent 
insurmontables. 

Novouesin  il  o  deux  vakes;  m  je  m'ein  passe.  —  Vous  me 
croyez  riche ,  mais  je  suis  pauvre. 

Nouvieu  ramon  ramone  volontiers.  —  On  déployé  beaucoup 
de  zèle  dans  un  emploi  nouveau. 

jyb  kieni  n'  n* est  mort  d'acouter.  —  Raillerie  qu'on  dit  à  celui 
qui  vous  ennuyé  ou  qui  veut  vous  faire  écouler  ce  que  VQUS 
ne  voulez  pas  entendi;e. 

On  ne  doit  mie  apprêter  chol  caniche  edvant  que  ch'vieu  ne  fuche 
arrivé,  —  Il  ne  faut  point  faire  d'apprêt ,  avant  de  savoir  si  ce 
qu'on  espère  arrivera.  ' 

Obligez  ein  beudet, 
I  vous  foet  un  pet. 

On  n'  devient  poent  gros  à  léker  chés  murs. 
On  ne  tient  poent  de  bure  sans,  avoir  les  pattes  grasses. 
On  ne  peut  mie  dessaker  d'ol  f raine  hors  d'ein  so  à  kerbon.  — 
On  ne  peut  pas  tirer  un  bon  parti  de  quelque  chose  de  mauvais. 
On  ne  saur  oit  foé're  ein  donneux  d*ein  brimbeuœ.  —  On  ne  doit 
pas  attendre  de  générosité  de  celui  qui  demande  continuelle- 
ment. ' 

On  n'est  jamais  brouzé  que  par  un  noerd  pot.  —  C'est  l'équi- 


—  155  — 

v^alent  de  cette  maxime  :  les  injures  des  méchants  sont  de  la 
boue  qui  ne  salit  que  ceux  qui  la  jettent. 

0  n'attrape  poi  deux  foès  ein  leu  aV  même  treuée. 

0  n'est  pan  louis  d'or;  on  ne  plaît  pau  à  tout  le  mène,  —  Je 

pense  pas  que  ce  proverbe  soit  d'origine  picarde ,  bien  quMl 
oit  fort  répandu  chez  nous. 

Qn'y  reconoitroè't  poent  le  bon  Diu  pour  ess-z  apôtes,  —  C'est 

n  brouillamini  à  ne  pas  s'y  reconnaître. 

Où  femme  il  y  a  , 
Cbileinche  n'y  a. 

Oz  avons  nori  ck'  porcheu  pour  V  z'eutes,  —  Traduction  vul- 

aire  du  sic  vos  non  vobis  de  Virgile* 

Oz  avez  bien  heucher  ck'  l'arbre,  si  V  poère  an'estpasmeurte, 

^i  ne  kéra  poënt , 

Ojs  est  critiqué  par  deux  sortes  ed'  geins  :  par  des  maouais 

kiens  qui  vous  connoettent  et  pis  par  des  beudets  qui  ne  vous  con- 

noitté  poi. 

Parmi  chés  cosseyeux 

Keusissez  chés  pus  yieux. 

Parain  ou  maraine  a  le  poke  treuée  !  —  C'est  ce  que  crient 
les  enfants  du  peuple  quand  le  parain  ou  la  maraine  ne  leur 
jettent  pas  de  Hards  ou  de  dragées. 

Pchol  village,  méchantes  geins, 
Grand  pot  au  fu  ,  rien  dedins. 

Pus  ein,  beudet  est  kerké ,  pus  i  vo  vite. 

Peut-ète  et  quasimeint 
Sont  de»  cousins  germains. 


—  156  — 

Prindê  ses  bos  pour  iCê  keucheè.  —  Se  tromper. 

Pour  fremer  ch'  poulailler ,  ch'esl  s'y  prendre  ein  peu  tard 
D'attendre  eq'  cbés  poulets  soient  mingés  par  chés  renards* 

Prinde  ses  keuches  pour  ses  maronnes,  —  Prendre  des  vcâsies 
pour  des  lanternes. 

Poent  de  pot  au  fu,  ■  o 

Poent  de  salîit* 

Pour  été  boen  soldat  i  [eut  avouer  el  forche  d*ein  g'vau ,  les 
gambes  d'ein  cherf,  el  patienche  d'ein  cameau ,  el  courage  i'ein 
éléphant  et  le  panche  d'eine  puche, 

Prinde  Jacques  Déloge  pour  sin  procureux.  —  S'en  ajler , 
déguerpir. 

Poverlé  oh*  n'est  pau  viclie 

Gomme  fien  d'kien  i  n'est  pau  pain  d'épiche. 

Quand  les  portes  sont  fremées ,  on  ne  sait  point  ce  qui  se  paehe 
dins  ^hés  moesons.  —  Tel  qui  paraît  heureux  ne  Test  pas  du 
tout. 

Quand  on  peut  rejoinde  el  Diabe ,  el  bon  Diu  n'en  foé't  que 
rire.  —  Il  est  permis  de  tromper  les  méchants ,  pour  arriver  à 
un  bon  résultat. 

Quand  je  dis  bojour  au  matin,  ch'est  pour  duBqu'au  vèpe,  — 
Quand  je  donne  ma  parole ,  on  peut  compter  sur  ma  promesse. 

Quand  chés  cos  sont  au  guernier ,  chés  souris  dans'tent.  — 
Quand  les  maîtres  sont  absents  ,  les  valets  se  divertissent. 

Quand  chés  guernoules  iz  aront  des  queues  ou  quand  ehés 
glaines  az  aront  des  deints.  —  Manière  expressive  de  dire  : 
jamais^ 


—  «5T  — 

• 

Qwmd  qu*ein  n'a  pm  d'aii ,  i  feut  éeusêer  (frotter  son  paio) 
Rognon.  —  -Il  faut  se  contenter  da  médiocre,  quand  on  n'a  pas 
Knieux.  « 

Qutmd  i  t'y  m^t,  cha  n'est  pau  pour  des  prônes,  —  Quand  Use 
^mnel  à  l'œuvre ,  ce  n'est  pas  pour  peu  de  cboscr 

Qua»i  le  co  a  canté,  le  glaine  doit  se  taire,  —  La  femme  doit 
-^obéiràsonmsffi. 

Quand^le  soleil  luit,  tout  lemône  a  c<v»d,  —  Quand  le  CQtpmerce 
=va ,  tout  le  monde  s'en  ressent. 

Quand  on  quitte  çhés  n^arichaux  ,  i  feut  poyer  les  v,ius  fers.  — 
Quand  on  retire  sa  pratique  à  quelqu'un ,  il  faut  payer  tout 
ce  qu'on  lui  doit. 

Quand  qu'eine  ne  dentie  pau  chés'kiens^  ein  est  pau  mord. 

Quand  le  fricot  d'ein  eute  brûle  ^  i  feut  le  laissier  brûler.  — 
C'est  la  triste  maxime  :  chacun  chez  soi,  chacun  pour  soi. 

Quatre  (les)  mots  picards  sont:  ein  co,  mnkien,  einemouke^ 
du  b.,.  dins  te  bouke. 

Que  Diu  te  beniche  les  gambes  ein  heut ,  tu  ne  perdros  poent  tes 
keuches  —  C'est  ce  qu'on  dit  à  ceux  qui  débitent  des  hâbleries. 

• 

Qui  va  piaue 
Va  sane. 

V 

Nous  avons  emprunté  ce  proverbe  aux  Italiens  :  eki  va  piano 
vasaato. 

Qui  a  bon  voisin 
A  bo«  raa^tin. 

Qui  vient  de  bon  cal  volontiers  surque, 
{fui  toke  l'un  toke  Vautre.  —  C'est  ce  qu'on  dit  de  deux  ami5 
qui  sont  toujours  disposés  h  se  défenire  mutuellement. 

11. 


—  158  - 

Quoi  qu'o  dit  d'nouviaiu  ?  —  On  répond  à  cette  question  par 
un  jeu  de  mot  :  il  est  ràort,  i  n'o  pau  voulu  boè're.  (nou  vieu,  notre 
veau).      ^ 

Raser  d'sus  le  dos  d'ein  u  (œuf).  —  Vouloir  prendre  quelque 
chose  là  où  il  n'y  a  rien. 

Rabongier  toujours  le  meume  cantique  d'sus  le  même  air.  -r- 
Répéter  toujours  la  même  chose. 

Rebatte  de  vieilles  guerbies,  —  Faire  des  redites. 

Rebatte  ses  hotons.  —  Se  rappeler  d'anciens  souvenirs 
agréables  (Y.  hotons  dans  notre  Glossaire), 

Rech&ooir  eine  casaque  doublée  de  pareil.  —  Cette  locution  a 
plusieurs  sens  :  recevoir  une  volée  de  coups  ;  recevoir  en 
échange  la  même  chose  qu'on  voulait  échanger. 

Rechevoir  el  canté.  —  Etre  appelé  à  faire  immédiatement  après 
quelqu'un  la  même  action. 

Rindi ,  rindo ,  deux  vakes  pour  deux  bus  ou  bien  rindi , 
rindo,  du  brin  pour  du  bouso.  —  C'esf  le  proverbe  de  Phèdre  : 
par  pari  refertur. 

Se  laissier  minger  sin  lard  sus  s'  n'assiette. .  —  Se  laisser 
tondre  la  laine  sur  le  dos. 

S'il  avoit  deV  paille ,  i  feroit  bien  du  fumier.  —  S'il  avait  de 
l'argent ,  il  saurait  bien  le  dépenser. 

Sans  mouiller,  on  ne  peut  poent  filer*  —  On  ne  peut  pas  man- 
ger sansi)oire. 

Si  vous  foëtes  ein  treu  ,  il  o  eine  guille  à  mette.  —  Il  n'est  ja- 
mais pris  au  dépourvu. 

Si  os  n*étes  point  conteint  de  vo  voesin,  os  reculerez  i)ou 
pignon.  —  Vous  avez  beau  ne  pas  être  content ,  il  faut  en  passer 


—  159  — 

par  là.  --  On  dit  dans  le  même  sens  :  ech'ti  qui  ne  sera  pm  con- 
îeint ,  i  relékera  sin  peuche. 

Si  ch'nest  pœnt  k  même  glaine  qui  Vz  a  pondus ,  e'hest  h  même 
qui  Vz  a  kenvés.  —  S'ils  ne  sont  pas  frères ,  du  moins  ils  se 
ressemblent  bien. 

Si  tu  badines  aveuc  ein  co 
Prinds  garde  à  ses  graus. 

Ne  vous  familiarisez  pas  avec  ceux  qui  peuvent  vous  faire  du 
mal. 

S'kemise  est  pus  près  qu'sin  gartiu,  —  Se^dit  de  la  préférence 
légitime  qu'on  doit  accorder  à  sa  personne  sur  son  prochain ,  à 
de  proches  parents  sur  des  alliés  etc. 

Soignez  vos  glûines.  —  C'est  ce  qu'on  dit  à  une  femme  qui  se 
mêle  de  ce  qui  ne  la  regarde  pas. 

Tandis  que  vous  t'nez  the  leu  par  chés  oreilles ,  secouez  les,  — 
Profitez  de  l'occasion;  battez  le  fer,  tandis  qu'il  est  chaud.  On 
lit  dans  la  Satyre  ménippée  :  a  Je  seroy  en  grande  peine  et 
tiendroy  le  leup  par  les  oreilles,  b 

Tchiot  effant ,  tchiot  mau  , 
Grand  effant  y  grand  mau. 

Teinter  Diu  pour  aller  à  caroche.  —  Lui  demander  des  niai- 
series, des  choses  inutiles. 

Temps  pommelé 
Femme  fardée 
En'sont  point  de  ionke  durée. 

Tout  ce  qui  hoche  ne  ket  point. 

11.* 


—  160  — 

Toui  foet  fraine  au  moulin,  —  C'est  ce  qu'on  dit  quand  on 
voit  quelqu'un  manger  avec  appétit  des  mets  grossiers. 

Tout  iSh^qu'el  •vt^  al  donne,  ck'vieu  le  Iwet.  —  Se  dit  de 
quélqa^un  qtfi  dépense  tout  le  gain  que  lui  ou  ses  pftrents  rén- 
lisent. 

Tout  chou  qui  guerlotte  dins  s'chervelle ,  cho  n'ein  sort  pas  à 
mitanrcuit. —  Tout  ce  qu'il  pense  est  parfaitement  exprimé. 

Treuver  bonne  meine ,  bon  fu  et  bonne  tabe.  —  «  Nous  y 
'  trouvâmes ,  selon  un  vieil  adage  picard  ,  bonne  mine ,  bon  feu 
et  bonne  table..»  (l'abbé  Poquet,  excursion  au  château  de 
Quierzy.) 

Trois  (hs)  taerveiïlcs  de  la  nature ,  d'après  l'adage  picard , 
sont:  Ein  lapin  qui  piche'^toudis  et  pis  qui  ne  boet  jamoës ; >eine 
glaigne  qui  boé't'toudis  et  qui  ne  piche  jamoè's  et  pis  ein  beudet,,. 
qui  kte  des  crottes  carrées. 

U  tu  tu 
Capieu  pointu. 

Manière  de  dire  :  laiiSse  moi  tranquille  I  vas  te  promener. 

Un  i ,  un  o 
Eine  crox  sur  sin  dos. 

Manière  d&  dire  :  ffe  renonce  à  lui ,  j'y  renonce. 

.  Veut  mlux  regiance 

Que  fallance. 

Un  ménage  bien  réglé  vaut  mieux  que  celui  qui  brille  par  de 
grandes  dépenses. 

Yeuimiux  ete  porcher  qu' d'été  par eheu 


—  161  — 

Veut  miux  ploèrc 
Eq'bien  foère. 

Veut  coere  miux  laissier  t*n'einfant  morveux  que  de  H  arraker 
sin  nez.  —  Il  ne  faut  pas  prendre  un  remède  pire  que  le  mal. 

Vie  de  guerchon, 
Vie  de  polichon. 

Vivons  Men ,  os  mourrons  gras. 

Vieille  fille, 
Vieille  gueuille. 

Vlo  St. 'Antoine  et  sin  pourcheu.  —  Dit-an  de  deux  personnes 
qui  sont  toujours  ensemble. 

Via  le  cas 
Dit  l'avocat, 
•  Via  le  nœud 

Dit  le  soyeux. 

C'est  là  la  difficulté  ;  voilà  le  hic. 

Vous  allez  souvent  à  ch'bos;  vous  serez  mingépar  chés  leus.  — 
Vous  vous  exposez  au  péril  ;  vous  y  périrez. 

Vous  allez  sortir  de  Vhopital.  —  C'est  ce  qu'on  dit-à  quel- 
qu'un qui  éternue,  parce  que  l'on  considère  l'éternuement 
comme  un  pronostic  de  bonne  santé. 

Vote  nez  branle.  —  Dans  quelques  parties  de  la  Picardie, 
dit  l'abbé  Tuel  (  Matinées  sénonaises  ) ,  quand  on  interroge  un 
enfant  sur  une  espièglerie  qu'il  prétend  n'avoir  pas  faîte,  on 
feint  de  lire  son  mensonge  sur  son  nez ,  en  lui  disant  :  votre 
nez  branle.  Du  temps  d'Erasme,  on  disait  vulgairement  :  votre 
nez  me  dit  que  vous  mentez.  Nasus  luus  arguit  tibi  te  mentiiH. 


—  162  — 

Les  SicilieDs  regardaient  comme  des  menteurs  ceux  qui  avaient 
sur  le  nez  des  pustules  blanches. 

§•  n.  —  Proverbes  météorologiqueB  et  hagiologicpies» 

Jpfn  nombre  considérable  de  proverbes  relatifs  aux  sai- 
sons et  à  la  culture  ont  cours  dans  nos  contrées.  Nous 
n'indiquerons  que  ceux  qui  nous  paraissent  d'origine  pi- 
carde ,  ou  qui  tout  au  moins  sont  répandus  chez  nous 
depuis  un  temps  immémorial. 

lEVRIER. 

Février  le  pus  court  d' chés  moës , 
Gh'est  itout  le  pus  pire  cheint  foês. 

On  dit  aussi  :  février  le  court,  ch'est  le  pire  edf  tous. 

Février ,  févriot 
Si  tu  gèles  t'engèleros  mes  t' chiots.  * 

On  dit  dans  Farrondissement  de  Douilens  : 

Fébruariot 
Si  tu  gèles ,  gèle  pas  mes  piots. 

On  dit  aux  enfants  que  les  grives  chantent  cette  phrase , 
quand  elles  commencent  à  couver. 

5   FÉVRIER. 

Sème  des  ognons  le  jour  ed'  sainte  Agathe 
I  deviendront  gros  comme  el  cul  d'eine  gâte. 

24   FÉVRIER. 

Saint  Mathrache 
Casse  les  glaches. 


—  163  — 

Il  n'y  a  plus  ordinairement  de  gelées  à  craindre  après  la  fête 
de  saint  Mathias.  On  troave  un  proverbe  analogue  dans  le* 
recueil  de  Gabriel  Meurier. 

A  la  saint  Mathias 

Se  fond  et  brise  glace  (1). 

MARS. 

Mars  halleuK 
^arie  la  fille  du  laboureux. 

Ce  proverbe  est  cité  dans  le  dictionn.  de  Trévoux ,  v<^  Mars. 

Si  foêt  de  Thernu  (orage)  en  mars 
Os  pouvons  dire  :  hélas  ! 

MARni-GRAS. 

Feut  foere  mardi  gros  aveuque  s' femme  et  pis  Pâques  aveu  sin 

curé 

A  mardi  gros 
Gh'ti  lo  qui  n'o  point  d'  viande  i  tue  sin  co  ; 
Gh'ti  qui  n'o  point  de  co 
I  tue  s'  femme. 

Dans  plusieurs  localités  on  dit  : 

Gti  qui  n'o  point  1'  femme,  tue  ch'  co 

Cette  version  est  bien  préférable  et  signifie  que  celui  qui  n'a 
pas  de  poule  (la  femme  du  coq)  tue  son  coq.  Le  même  proverbe 

(1)  EnDanemarck  et  en  Norwège,  on  dit  qu'après  la  saint  Mathias  le 
renard  ne  se  fie  plus  h  la  glace  (parce  qu'alors  elle  est  trop  faible). 

{Note  de  M.  Breuil). 


^  1«4  — 

s'applique  au  jeudi-jeudiot,  qu'on  zpi^éWe  la  fétt  tdUhés  eus  {\). 

AVttIL, 

Avril  el  doux 
Quand  i  s'ertourne  (se  fâche}  ch'est  le  pire  ed'  tous. 

I  n'est  si  gentil  moes  d'avri 
Qui  n'aye  sin  ûârpieu  de  grési 

23    AVRIL.  , 

Georget,  Market,  Croiset,  Urbanet 
Sont  de  méchants  guei'chonets. 

Parce  que  le  temps  frô^d  est  funeste  dtix  plantes  les  jours 
de  saint  Georges  (23  avrîl),  6ë  saint  Marc  (25  avril  ),  de  Tin- 
vention  (Je  la  sainte  Croix  (3  mai) ,  et  de  saint  Urbain  (25  mai). 

30    AVRIL. 

Quand  i  plut  l'  nuit  de  mai ,  t  gn'y  a  point  decherises. 

MAI. 

'      Mai 
Ne  s'ein  vo  m\e  sins  épis  de  blé. 

Frais  mai ,  càiid  juin 
'^  Donnent  bon  pain  et  bon  vin. 

(t)  Dans  les  environs  de  Ham  les  enfants  chantent  : 

Mardi-gras , 
Ne  t'eA  vas  pas , 
Nous  ferons  des  gaufes  ; 
Mardi -gras, 
Ne  t'en  vas  pas , 
T'en  mangeras. 


—  165  — 

,  Raque  en  moy^  poure  en  eut  t  disent  les  Picards  ;  ce  qui  si- 

gnifie  :  boue  en  mai  désigne  de  la  poussière  qu  grande  séche-^' 

resseenaoût.^j» 

(P.  Daire  ,  Almanach  gaulouj, 

% 

8    lUIN. 

S'i  pleut  te  jour  ed'  saiut  Médard 
I  plenyro  4t)  joufs  plus  tard. 

S'i  pleut  r  jour  ed*  saint  Médard 
Le  tiera  des  biens  est  au  hasard. 

On  exprime  la  même  idée  d'une  manière  plus  précise  et  plus 
trivialeen  disant  : 

.    4 

Saintt  Médard 
Est  ein  grand  pissard. 

24   JUIN. 

Al  saint  Jean 
On  bée  dedans. 

Dit-on  en  parlant  des  noisettes. 

Î2   JUILLET. 

A  la  Magdelaine 

Les  nesettes  sont  pleines. 

10   AOUT. 

A  la  saint  Laurent 
On  fouille  dedans. 

16    AOUT. 

Al-saiutRoch 
01  zés  croque. 


—  166  — 

!.•*   SEFTEHBRE. 

AI  saint  Gilles,  saint  Leu 
El  lampe  ach'  clea. 

# 

A  cette  époque  les  ouvriers  de  la  campagne  suspendent  Jeur 
crécket  à  un  clou,  pour  commencer  les  veillées. 

3   SEPTEMBRE. 

Os  poYons  r'mercier  saint  Grégoire, 
Os  avons  du  mau,  os  n'  n'aurons  coire. 

17   SEPTEMBRE. 

Gh'est  aujourd'hui  saint  Lambert 
Qui  quitte  ess'  plache  el'  perd. 

On  dit  dans  le  même  sens  à  Bayeux  : 

G'est  la  saint  Regnobert 
Qui  quitte  sa  place  la  perd. 

Quand  on  peut  reprendre  sa  place  ,  on  réplique  : 

Gh'est  aujourd'hui  l' saint  Laureint 
Qui  quitte  ess'  plache  l'a  repreind. 

18    OCTOBRE. 

A  la  saint  Lu, 

Sème  dru 

Ou  ne  sème  pus. 

1."   NOVEMBRE. 

Oi  sommes  al  Toussaint,  os  serons  bientôt  au  Noé,  —  Mau- 
vais jeu  de  mot  qu'on  dit  à  un  enfant  qui  tousse,  par  allusion 
aux  fêtes  de  la  Toussaint  et  de  Noël. 


—  167  *— 

30  NOVBVBRB.  ' 

Saint  André,  Andréa 
Que  n'es  vena ,  qoe  ne  Tenas 
A  Toussaint ,  comme  ePs  autes. 

Le  Père  Daire,  dans  son  almanach  perpétuel ,  cite  ainsi  ce 

proverbe  : 

André,  Andréa 

Que  ne  venez ,  que  ne  venas 

A  la  Toussaint  comme  les  autres. 

10   DÉCEVBEB. 

Saint  Valérien  c'est  tin  patron, — C'est  ce  qu'on  dit  à  un  mau- 
vais sujet,  à  cause  de  la  ressemblance  de  Valérien  avec  vaurien. 

13   DÉCEMBRE. 

A  la  sainte  Luche , 
Les  jours  s'aTanch'tent  du  seut  d'eine  puche  ; 
A  l'saint  Thomas, 
Du  pas  d'un  gu'va. 

Dans  le  département  du  Nord,  le  proverbe  est  plus  complet  ; 
on  dit  que  les  jours  s'allongent  : 

Al  saint  Theumas , 
Du  seut  d'un  cat  ; 

Au  Noé, 
Du  saut  d'un  beaudet  ; 

Au  bon  an , 
D'un  pas  de  sergent. 

Aux  Rois, 
On  s'en  apperçoit  ; 

Al  candefée 
.    A  tout  allée. 


— .  m  — 

Thomas  y  IhomM 
Guis  tin  pain ,  bue  tes  draps; 
Ta  n'aros  poent  ehltot  baé 
Que  Noé  saro  arrivé. 

Le  proverbe  de  Valenciennes  que  cite  M.  Hécart  {Diçi.  fou- 
chi,  p.  321)  est  plus  court  : 

Thomas,  Thomas, 
Guis  tin  pain,  bus  tes  draps, 
Trois  jours  après  Noé  t'aras. 

25   DECEMBRE. 

Noël  et  l'saint  Jean  * 
Se  partag'tent  l'an. 
Nouel  à  cbés  pignons 
Pâques  à  chés  tisons. 

C'est  une  variante  du  proverbe  normand  ,  cité  par  Pluquet 
(contes  populaires ,  p.  124)  : 

A  Noël  au  balcqn, 
A  Pâques  au  tison. 

On  fait  remarquer,  à  tort  ou  à  raison,  que  lorsque,  le  jour 
de  Noël ,  on  s'assied  à  son  pignon ,  pour  jouir  d'un  chaud  so- 
leil ,  on  est  retenu  près  de  son  foyer  par  le  froid ,  le  jour  de 
Pâques. 

ANNÉE* — VENDANGES. 

Année  hourloneuse , 
Année  fromenteuse. 

Quand  il  y  a  beaucoup  de  hannetons ,  la  moisson  est  abon- 


—  160  — 

dante  Toat  aa  contraire ,  les  vendanges  tsoot  jftédiocres.  C'est 
pour  oéla  qu'on  dit  : 

Grande  hennelonée, 
T'chotte  ^née. 

SlOLEIL. 

Du  kioi  vent  et  du  caud  solaige,  c'est  du  temps  de  gras  pour- 
ceau  (Béthunes). 

Quand  la  pluie  tombe  en  même  temps  que  le  soleil  brille, 
on  dit  que  :  ch'est  le  diabe  qui  bçt  s' femme ,  ou  bjen  encore  que 
ch'est  ein  bain  qui  caufe.  , 

HIVEn. 

L'hiver  n'est  poent  bâtard  ^  * 

Quand  i  ne  vient .poei)t  teimps,  i^ient  tard. 

§  3.  —  Anciens  Proverbes  romano-picards. 

Après  grant  waladie  ensienX  bien  grans  santés, 

(  Jus  de  la  feuillie,  ) 

Bien  faict  qui  bien  dih  et  reiret, 

(  Fabliaux  de  Gautier  de  Goinsy.) 

De  castiier  (inslrurre)  cat  qui  est  vieus. 

Ne  puet  nus  hom  venir  à  cief, 

l  Roman  de  Ham,  p.  314.  ) 

Députe  raçhine  pute  ente  (rejeton). 

[Roman  de  la  violette ,  p.  586.  ) 

Faire  jarbe  de  fouere  à  Dieu,  <r  C'est  un  vieux  p^aveibe 
picard  qui  signifie  tromper  'Dieu  et  que  le  français  a  remplacé 
par  faire  barbe  de  paille  à  Dieu ,  en  substituant  barbe  à  jarbe 


—  170  — 

(  gerbe).  Ce  dicton  fait  allusion  aux  payeurs  de  dîmes  qui  ac- 
quittaient leurs  contributions  par  des  gerbes  où  il  n'y  avait 

pas  de  bled.  » 

(  Additions  au  Dict,  de  Nicot ,  p.  18.  ) 

Faire  son  preu  (profit)  d'autruy  dommage, 

El  d'autruy  cuir  larges  correies. 

(  Hélinand  de  Beau  vais.  ) 

Faire  du  cuir  d'autrui  larges  cowrroies  signifie  être  fort 

libéral  du  bien  des  autres. 

Femme  qui  est  courchée  (  en  colère  )  est  sans  sens. 

(Rébus  de  Picardie,  lAS. MIS  de  la  Bib.  nat.) 

Grans  vent  kiet  à  peu  de  pluie, 

{Romande  Ham.) 

Il  n'est  mois  qui  reviengne, 

(  P.  Daire ,  Alman.  perpétuel  de  nos  ayeux,  ) 

,     //  parait  bien  au  tessons  ce  que  fut  le  pot. 

[Li  jus  de  la  feuillie,  ) 

La  pie  (  ivrognerie  )  emporte^  Vacquet  (  profit  ) . 

[Rébus  de  Picardie ,  n.®  25.  ) 

L'en  doit  famés  honorer 
Seur  toute  rien. 
Por  Dieu ,  Perrin ,  tiens  le  bien 
Ou  tu  charras.  fiomherasj 
Car  à  midi,  à  Arras 
Ce  oï  dire. 

N 

(ResverHes,  dit  fort  curieux  publié  par  M.  Jubinal). 
Les  cuers  des  gens  entendent  miex  les  courtes  paroles  que  les 

.  longues,» 

(Registre  aux  cinq  cleus,  MS.  du  xiii.«  siècle  des 

archives  de  Beauvais.  ) 


—  171  ^ 

I 

Les  femmes  ont  du  poil  de  l'ours; 
Femmes  dient  ce  que  dire  snèlent. 
Et  en  ce  font  ce  que  faire  voelent  ; 
Feme  est  li  fromage  buskei. 

{Roman  de  Ham,  p.  284.  ) 

Diaprés  M.  Peigné  9  qui  prépare  une  excellente  traduc- 
tion de  ce  poème  ,  buskex  signifierait  courte  paille  et  le 
dernier  vers  voudrait  dire  que  le  choix  d'une  femme  est  si 
difficile  quMi  équivaut  au  choix  d'un  fromage  qu'on  tirerait  à 
la  courte  paille. 

Les  nouveles  choses  tolent  la  remembrance  des  vies. 

(  Registre  aux  cinq  cleus.  ) 

On  ne  doit  trop  hardiment  d'autrui  cuir  tailler  grand  courroi. 

(  Y.  plus  haut.  ] 

(  Congé  de  Reaude  de  Fastoul.  ) 

Quanques  tu  tommenderas ,  gardes  que  tu  le  dies  briefment. 

(  Registre  avfx  cinq  cleus,  ) 

Un  fol  advise  bien  un  sage. 

(  Rébus  de  Picardie.  ) 

§.  IV.  —  Dictons  liisioriques  et  populaires  relatifs 

à  la  Picardie. 

Les  proverbes  moraux ,  comme  nous  l'avons  dit  dans 
une  récente  brochure ,  sont  en  général  des  formules  con- 
cises et  piquantes  du  bon  sens.  Mais  on  ne  peut  toujours 
en  dire  autant  des  dictons  et  des  sobriquets  relatifs  aux 
nations»  aux  provinces  et  aux  localités.  Ces  surnoms 
sont  imposés  d'ordinaire  par  la  haine,  Tenvie,  la  raillerie, 
la  malice,  et  ce  sont  là  de  fort  mauvais  parrains.  Les 


—  i7â  — 

proverbes  moraux,  se  produisent  dans  deq  temps  de  cal-* 
me,t  de  réflexion  él  d'union.  Les  sobriquets,  au  con- 
traire, naissent  aux  époques  de  guerre ,  de  cotifusion  el 
de  désordre.  Le  xin.*  siècle  fût  d'une  richesse  exubérante 
enrespUs,  en  resprouviers,  en  moralitez  et  en  adages  ^ 
tandis  que  le  xiv.«  fut-  fécond  en  dictons  injurieux  -elien 
surnoms  mal  sonnans.  Le  siècle  de  Louis  XlVnooft.a 

• 

laissé  une  foule  dlexcel lents  proverbes ,  où  l'esprit  le  di»* 
pute  au  bon  sens  :  Les  révolutions  juodernes  nous  oi^t 
légué  des  sobriquets  !  Du  temps  de  la  féodalité ,  ce^.taixies 
provinces,  certaines  villes ,  certains  hameaux  se  poursui- 
vaient d'une  aversion  réciproque.  Quand"  les  châteaux 
forts  n'étaient  point  armés  en  guerre ,  c'était  l'éplgramme 
qui  remplaçait  l'arbalète.  Il  ne  faut  donc  point  nous  éton- 
ner du  caractère  injurieux  de  la  plupart  des  sobriquets 
qui  caractérisaient  jadis  nos  villes  et  nos  villages  de  Pi- 
cardie ,  puisqu'ils  étaient  inspirés  et  traditionnellement 
conservé<par  la  rivalité  des  localités  voisines  (1). 

Nous  allons  reproduire,  par  ordre  alphabétique ,  tous 
ceux  que  nous  avons  pu  recueillir,  ainsi  que  les  dictons 
historiques,  héraldiques  et  commerciaux  relatifs  à  notre 
province. 

^    ABBEVILLE. 

Blou  d*Àbbeville. 

(Dit.  de  l'Âpostoile \  MS.  du  xin.*  siècle,  n.«  1880  f.  St.- 
Germain  de  laBibl.  nationale).'  . 

Abbeville  a  été  célèbre  par  ses  manufactures  de  drap  bleu. 

(1)  Des  dictons  historiques  et  populaires  de  Picardie ,  par.l'abbé  J.  Cor- 
blet.  (Mémoire  lu  à  la  séance  publique  de  la  Société  des  Antiquaires  d? 
Picardie.)  Tn-S",  1850, 


—  173  — 

êarMitdJ$rrM  i^ÂbbêmUê.  •—  Espèce  <te  jiirwi  ^ ne  ëMh^ 
]mn  mîà  daiisia  boache  d'un  moine  picard  {^êmiëffuet,  L  ir  4l^ 
il).  NoQf  M  cMBaisiMs  que  quatre  Sakito  da  nom  de  Feltéêl 
ci  aueoii  d-em:  o^est  né  en  Picardie*  Le  Moyen-Age  tneltail 
lesiiiOB'  sons  In  protection  de  Saini  Ferréol.  ^  < 

Ln.gefUUê-'hoÊnmei  d$  la  eMk*.  —  Àvltnt  la  révolntiony  on 
appelait  ainai  à  Abbeville ,  à  PéroDDe  et  dans  quatorze  antres 
yiUes  de  France ,  les  maires  et  les  échevins  à  qui  l'exercice 
dateurs  ;fon44ions  conférait  un  droit  de  noblesse.  Lest^sisem- 
bléaa  où  on  les  éiisait  étaient  convoquées  au  son  de  ladoohei^ 
Pe  là  vient  leur  «uroom.  (V.  M.  Quitard,  Diek  4ô$  prêp^rk^fi 

Elle  a  passé  le  pont  Grenet  ;  elle  abusa  honte. 

(MS.  de  Collenot,  d' Abbeville): 

U  y  avait  jadis  près  du  pont  Grenet  un  hôpital  destiné  à  re- 
cevoir  les  femmes  de  mauvaise  vie.  (Y.  M.  £ra.  PraroOi  Les  rues 
d'AbbevUle^p.m). 

# 

▲ILLT.  (Arr.  d'Amieàs.) 

Ailly,  Mailly,  Créquy 

Tel  nom  ,  telles  armes  ^  tel  cry. 

(Ménestrier^  Reeherbhes  du  blason)* 

Ces  trois  illustres  familles  de  Picardie  portaient  des  armes 
parlantes. 

A)LLT-LE-HAUT-CLOGHBa.  (ArjTf  d'Abbevillc.) 

Bemt  tomme  ech'  dokier  d'Àilly . 

ALLONViLLE.  (Canton  d^ Amiens,) 

Ch^est  comme  les  elokes  d'ÀllonvUle:  quand  Vune  s'm  e^; 
l'aule  ervienL  —  «  AUonville  est  un  village  de  Picardie  à  prA 

12, 


—  174  — 

I 

de.4^u|^  lieaes  d- Amiens.  Les  deux  çk>ohes  de  régliseétnt 
dftBS'  deux  ouvertarçs ,  au  haut  du  mur  d«^  portail  ^  ô^ayint 
pêiot  de  elocher.  Quand  sonne  le  carillon ,  Fane  va  d'un  cdié 
et Fautre revient ,  te  qui  a  donné  lieu  à  ce  proverbe,  que-Po» 
applique  à  riqiportunité  de  ceux  qui  ne  font  qu'aHer  et  rtfiks'^ 

(MSS.  Gaignières,  prov-  fran^,  t^  ir-)- 


•  i- 


AMIENS.  (Somme.) 

.Les^taoùuais  d^ Amiens,  —  Bacùuais  est  un  terme  de  mépriis 
qui  indique  la  niaiserie.  €e  sobriquet  date  de  répoqueottlà 
ville  d'Amiens  se  laissa  prendre  par  les  Espagnols ,  grâce  % 
quelques  sacs  de  noix.  ' 

Le  mal  d'Amiens,  —  On  désignait  ainsi  Térésypèle. 

.  {R'ahèïaisiaria), 
Li  damoisels  d'Amiens,  (MS.  1830  de  là  Bîbl.  niât.) 
On  appelait  damoisels  les  gentilshommes  qui  n'étaient  pas 
encore  parvenus  à  la  chevalerie.  Ceux  d'Amiens  se  faisaient 
remarquer  dans  les  tournois  et  dans  les  joutes. 
Passements  d'Amiens. 

fAlmanach  perpétuel  du  P.  Daire',  p.  148). 

C'est  Jean  d'Amiens 
Qui  se  tue  et  qui  ne  fait  rien.  ''■ 

^  C'est  ce  qu'on  dit  d'une*  personne  qui  s'agite  beaucoup  pour 
ne  rien  faire.  Cette  allusion  proverbiale  doit  être  rapporta  au 
commencement  du  xvii.*  siècle ,  époque  où  l'Artois ,  occupé 
par  les  Espagnols ,  était  en  antagonisme  ouvert  avec  la  Picar- 
die. £n  effet,  les  Artésiens,  pour  se  moquer  des  Amiénois  qui 
faisaient  de  vains  efforts  pour  lulteb  contre  les  soldats  de  Maxi* 


—  177  — 

AHOicocBT.  (Canton  de  Montdidier) 

Les  kwroM  (niais)  d'Argicourt.  —  On  débite  beaucoup  de 
contes  peu  favorables  à  la  réputation  intellectuelle  des  habitaos 
d'Argicourt. 

AENOUL. 

É 
t 

imotil  iisÀM,  —  Cet  Àrnoul  était  un  notaire  de  la  Ferté*Mi- 
loa.  Bbsnri  II ,  prince  de  Condé ,  se  rendit  un  jour  chez  lui 
iinoofMXo  pour  lui  faire  dresser  un  bail.  Mais  le  tabelliQn  était 
en  train  de  diner  :  aussi  sa  femme  dil^elle  à  Tétranger  :  kf%fml 
daine;  asseyez-^ous  sus  ehe  ban.  Quand  Arnoul  daine,  on  ne  lui 
parle  mie.  Le  prince  y  consentit.  Son  repas  terminé,  le  notaire 
dressa  Pacte  et,  reconnaissant  sa  méprise,  à  la  signature  d'Henri 
de  Bourbon,  il  se  confondit  en  excuses.  Ne  craignez  rien  , 
brav.e  homme ,  lui  dit  le  prince,  il  Maif  lûeii  qu* Arnoul  daine. 
Cette  anecdote  fut  bientAt  connue  dans  le  pays  et,  aujourd'hui 
encore ,  on  dit  proverbialement  en  Picardie  :  Arnoul  daine ,  en 
partant  (f  une  personne  dont  on  a  besoin ,  mais  qu'on  ne  veut 
pourtantpoint  déranger.  (Y.  Devérité,  supp.  à  Vhist.  de  Picardie.) 

AERAS.  (Pas-de-Calais.) 

Arras^  ÂrraSf  ville  âe  plait  (procès) 
Et  de  haine  et  de  détrait  (médisance). 
On  i  aime  trop  crois  et  pile. 
Chcucuns  fat  herte  (méchant)  en  ceste  ville. 
{Li  congiés  d'Adam  de-  la  Halle,  xiii.®  siècle.) 

Li  bordeors  tArras. 

(  Proeerhes  au  villain,  MS.  7218  de  la  Bib.  nat.  ) 

Arras  a  été  célèbre  par  ses  beTiordis  (  jofttes  ). 


—  176  — 

M.  Guérard  a. la  uo  mémoire  sur  l'origiiie  de  oe  dietoD,  dans 
la  séance  du  27  février  1850.  Il  réfute  ropinioa  que  nous  ?e- 
Bons  de  rapporter  et  fait  remonter  Torigine  de  ce  dicton  à  une 
compagnie  de  fous,  dont  la  f6te  se  célébrait  le  i.*'  mtA,  cl  dont 
on  retrouve  encore  un  souvenir  dans  celle  qu'où  fttït  «ujotr^ 
d'hui,  la  veille  de  Saint-Germain,  qui  tombe  le  premier  di- 
manche de  mai.  Les  enfants  déposent  devant  l'image  du  Saint 
des  bouquets  de  coucous  ou  primevères  qui  sont  Temblème  de 
la  folie,  (Y.  Bulktim  de  laSoc.des  Ànt.  de  Picardie^  1850  n/ 1)* 

ANCRE  (Aujourd'hui  Albert.) 

Barbouillés  d'Ancre.  —  a  C'est-à-dire  noir  comme  le  diable. 
La  plupart  dès  princes  de  France  étant  retirés  de  la  Cour, 
pendant  la  faveur  du  maréchal  d'Ancre,  et  poursuivis  par  lea 
troupes  du  roi  du  nom  duquel  se  servait  ce  maréchal»  appelaient 

0 

dans  ce  sens  là  les  officiers  et  les  soldats  de  ces  troupes,  boT'- 
boûillés  d'Ancre.  £t  même  après  la  mort  du  maréchal  d'Ancrq, 
arrivée  en  1617 ,  laquelle  donna  la  paix,  ces  soldats  congédié^ 
repassant  par  les  villes,  les  enfants  couraient  par  troupes  aprè^ 
.   eux ,  en  criant:  aux  barbouillés  d'Ancre,  » 

(  Fleury  de  Bellingen ,  prov,  français ,  p.  21 .  ) 

ÀNG1VILLIBRS.  [kit.  de  Giermout.) 

Les  dindons  d'AngivUliers, 

APPiLLT.  (Noyonnais)     . 

Les  ésons  d'AppUly.  —  Sans  doute  à  cause  des  oies  que  noiF* 
rissaient  autrefois  les  habitans  de  cette  commune  et  qui  va-* 
guaie^t  en  grand  nombre  dans  les  prairies  adjacentes. 


—  177  — 

ARGiGOURT.  (Gantou  de  Montdidier) 

Les  kwrims  (niais)  d'Argicourt.  —  On  débite  beaucoup  de 
contes  peu  favorables  à  la  réputation  intellectuelle  des  habitaos 
d'Argicourt. 

ARNOUL. 

•  Âmaul  iaine.  —  Cet  Arnoul  était  un  notaire  de  la  Fert6*Mi- 
lon.  Henri  II  ^  prince  de  Condé,  se  rendit  un  jour  chez  lui 
iuùopiUo  pour  lui  (aire  dresser  un  bail.  Mais  le  tabelliQn  était 
en  train  de  dîner  :  aussi  sa  femme  dil^elle  à  Tétranger  :  Amùul 
daine;  asseyez-^ous  sus  ehe  ban.  Quand  Arnoul  daine,  on  ne  lui 
parle  mie.  Le  prince  y  consentit.  Son  rtpas  terminé,  le  notaire 
dressa  Tacté  et^  reconnaissant  sa  méprise,  à  la  signature  d'Henri 
de  Bourbon,  il  se  confondit  en  excuses.  Ne  craignez  rien  ^ 
brave  homme ,  lui  dit  le  prince,  il  Maif  lûeii  qu* Arnoul  daine. 
ېt(e  anecdote  fut  bientAt  connue  dans  le  pays  et,  aujourd'hui 
encore ,  on  dit  proverbialement  en  Picardie  :  Arnoul  daine ,  «n 
partant  (f  une  personne  dont  on  a  besoin ,  mais  qu'on  ne  veut 
pourtant  point  déranger.  (Y.  Devérité,  supp.  à  Vhist.  de  Picardie.) 

ARRAS.  (Pas-de-Calais.) 

Arras^  ÂrraSf  MU  âe  plait  (procès) 
Et  de  haine  et  de  détrait  (médisance). 
On  %  aime  trop  crois  et  pile. 
Chcucuns  fat  herte  (méchant)  en  ceste  ville. 
{Li  congiés  d*Adam  de-  la  Halle,  xiu.^  siècle.) 

LihordeofsfArras. 

(  Prooerhes  au  vitlain,  MS.  7118  de  la  Bib.  nat.  ) 

Arras  a  été  célèbre  par  ses  béhordis  (  jofttes  ). 


—  178  — 

Les  saies  d'Àrras, 

Les  saies  d'Arras  tenaient  38  aunes  dans  les  foires  de  Cham- 
pagne.  {Manière  des  foires  de  Champagne,  MS.  n.*  2,  fonds 

•  ■..■■■  •  "  ■ 

Notre-Dame  de  la  Bib.  nat.  ] 

Onques  d'Arras  bon  clers  n'issi,  (Jus  de  la  feuillie,) 

Cette  imputation  contre  la  ville  d'Arras  fut  renouvelée  dans 

.  le  JBferctire  d'avril  1739.  L'abbé  Lebœuf  y  répondit ,  dans  sa 

dissertation  sur  l'état  des  sciences  en  France^  en  citant  quatre  ou 

oinq  clers  d'Arras  qui  se  distinguèrent,  dans  le  xi.«  et  lexn.* 

siècle,  par  leurs  écrits  liturgiques. 

Quant  on  veut  d'Arras  le  plus  caitif  prendre 
En  autre  pais  se  puet  pour  boln  vendre. 

(Motets  artésiensy  MS.  184,8upl.  fr.  de  la  Bib.  nàt.) 

Pwrée  d'Arras.  (Dit.  de  VApostoile,  xiii.«  siècle.  ) 

Les  Picards  aiment  beaucoup  les  poireaux^  dont  ils  font  une 

pâtisserie  nommée  fiamique. 

Les hoguineurs  d'Arras.  (Cf.  Fauchet ,  éd.  de  1G16  p.  Sft4.) 
Hoguiner  est  un  mot  picard  qui  signifie  fâcher  et  que  Coigrave 

traduit  par  to  vex ,  to  offend.  Hoguineur  signifie  aussi  débauché. 

Quand  les  souris  mangeront  les  cats, 
Le  Roi  sera  seigneur  d'Arras. 

Les  Bourguignons  avaient  inscrits  ce  dicton  sur  leur  drapeau, 
alors  que  Charles  VI ,  en  1414 ,  faisait  le  siège  d'Arras. 

(A.  Dinaux>  Trouvères  artésiens.) 

Quand  les  rats  prendront  les  chats , 
Les  Français  prendront  Arrat. 

Arras  portait  trois  rats  de  sable  dans  ses  armes.  C'est  ce  qui 


—  179  — 

fit  inscrire  sur  une  de  ses  portes  le  distique  que  nous  venons  de 
rapporter.  Les  Impériaux  aimaient  à  répéter  ce  dicton  ;  mais 
comme  Arras  fut  pris  en  1477  par  Louis  XI,  puis  repris  sur 
Tempereur  Maximilien  par  les  Français,  en  1640,  on  s& vengea 
de  la  fanfaronade  des  Espagnols  par  plusieurs  caricatures.  Une 
de  ces  estampes  satiriques,  était  intitulée  :  La,  défaite  et  prise 
générale  des  chats  d'Espo/gne  par  les  rats  franeois ,  devant  la  cité 
il'irro^.  Une  autre  représente  un  Espagnol  couché  au  milieu  des 
des  rats  qui  en  font  leur  proie.  On  voit  d'un  côté  un  chat  qui 
n'o^e  approcher  et  de  Patitre  cette  inscription  : 

Cet  Espagnol  ainsi  dévoré  par  les  rats 
Nous  semble  en  le  voyant  une  figure  étrange; 
Mais  ce  qui  plus  le  ronge  et  ce  qui  plus  le  mange 
C'est  le  ressouvenir  de  la  perte  d' Arras, 

(Y.  Monnaies  des  évéques  des  fous^  introd.  de  M.  Leber.} 

ARTÉSIENS 

Les  hauguineurs  artésiens,  {Rahelaisiana,) 

Les  Artésiens  têtes  de  chiens. 
Xes  Artésiens  boyaux  rouges. 

Les  provinces  ont  toujours  eu  quelque  tendance  à  désigner 
leurs  voisins  par  des  sobriquets.  Ces  tippellations  sont  parfois 
sans  signification  précise  et  font  allusion  à  des  couleurs.  On  re- 
trouve cette  disposition  chez  plusieurs  peuples  anciens  et  mo- 
dernes. Le  mot  phœnicien  signifie  rouge  (Isidore  de  Sévifle). 
Brits  ou  breton  signifie  bleu  (Goldsmith).  Les  Chinois  appellent 
pays  rouge  FAilemagne  et  l'Angleterre.  Les  Indous  sont  nom- 
més noirs  par  les  Persans^  et  têtes  rouges^  par  les  Tures^  (Galli  > 
pluralité  des  langues). 


—  180  — 

AITOU.  1 

CamMt  comme  im  chien  d'ArUm. 

{Facétieux  réveille-maUny  xyil«  siècle.) 

ÂTHin.  (Arr.  de  Péronne.) 

AtbieSy  Foorques ,  Eiuiemuii 
SoDt  trois  villages  en  me  maiD. 

Athies  la  désolée.  —  Elle  portait  ce  nom  dès  le  m.*  siècle. 

(L'abbé  Decagny ,  Varrond.  de  Péronne). 

BAiLLBuiL-LE-soG.  (Arr.  dc  Clermont.) 

.  Les  pékeux  de  leune.  *-  On  suppose  par  ce  sobriquet  que  les 
habitants  de  Baillenil  sont  assez  simples  pour  essayer  de  pécher 
la  lone  dans  la  rivière^  où  ils  voient  son  image  se  refléter. 

BAPAUME.  (Pas-de-Calais.)  ' 

Ch^est  le  mode  d'Bapaume;  ch'esl  le  pue  sale  qui  fait  Vcuieain^, 

(Hécart ,  DicU  Rowihi,\ 

Yeaux  de  Bapaume.    • 

BÈAUVAIS. 

Lee  rougeoie  de  Beauvais, 

Bachelerie  de  Beauvex, 

(MS.  1830,deIaBibl.  nat.) 

Les  bacheliers  de  Beauvais ,  c'est-à-dire  les  aspirants  à  k 
,    chevalerie ,  étaient  renommés  pour  leurs  exploits  militaireK 


—  181  — 

MiiauvaU  cUé  de  nom  (de  renom). 

{Le  dit  du  hndU  rimé.  Barbazan,  t.  ii.) 

Toat  bourgeois  de  Beauvais 

A  pignon  sur  rue  et  ^igne  à  rigolet. 

On  fait  des  gadés  à  Beawais  et  des  poêles  à  Villedieu. 

{Menus  propos,  xvi/  siècle  ) 

Gens  de  Beauvais,  avant  de  casser  vos  ués  (œufs) ,  taillez  vœ 
mott«7/e^to«.— C'est-à-dire  avant  d'entreprendre  qaelqne  chose, 
prenez  vos  précautions. 

Beaoyais,  ville  mal  sentante, 
Mal  sonnante  ,  mal  disante. 

BEAUYOISIS*. 

.  La  bourgeoisie  de  Beauvoisine  font  troys  mors  (morsures)  en  une 
Cerise.  {Menus  propos ,  xyi."  siècle.) 

Les  vilains  de  Beauvoisis. — On  sait  que  les  paysans  du  Beau- 
voisis  acquirent  une  triste  réputation,  en  se  révoltant  les  pre- 
miers contre  la  noblesse ,  dans  Tinsurrection  connue  sous  le 
Dom  de  Jacquerie.  Eustache  Deschamps  ;,^  huissier  d'armes  de 
Charles  YI ,  dit  en  parlant  des  vilains  de  Beauvais  : 

En  Béan voisins  estoit  la  presse 
Du  tuer  femmes  et  enfans 
Des  nobles  ;  telz  estoit  li  temps  : 
Et  de  leurs  itiaisons  démolir 
Ardre,  dérober  et  tollir. 

BiBLANGouRT.  (Y.  Quesmy). 


—  182  — 

BERNY.  (Arr.  de  Péroone.)     >  ..  rà 

Entre  Vaux  et  Bèray' 

Sont  les  trésors  du  roi  Henry. 

(Voyez  l'art.  Vaux.) 

BERTANGLES.  (Arf.  d'Amiens.) 

Les  carimaros  de  Bertangle.—Carma/ro ,  kérimouéro,  signifie 

bohémien,  et  par  extensioD  sorcier.  Ménage  déclare  ignorer 

l'origine  de  ce  mot  qai  est  fort  ancien.  On  lit  dans  VAiM>at 

Patelin  . 

Ostez  ces  gens  noirs  marmara 

Carimari ,  carimara  ^ 

Araenez-Jes  moi,  amenez. 

BÉTHUNE.  (Pas-de-Calais.) 

Un  caroche  de  Béthunes,  —  Mauvais  calembourg  par  lequel 
on  exprime  un  carrosse  à  un  seul  cheval. 

BILLANCOURT.  (Canlou  de  Roye.) 

Les  cas  de  Billancourt,  — »  Voici  Torigine  de  ce  dicton  d'après 
la  tradition  locale*.  Une  femme  de  Billancourt  faisait  cuire  une 
omelette ,  un  chat  noir  qui  se  trouvait  dans  le  coin  de  la  clië- 
minée  dit  tout  à  coup  :  elle  est  cuite ,  il  faut  la  retourner. 
La  bonne  femme  effrayée  lui  jeta  Tomelétte  brûlante  sur  là  fôtè. 
Le  lendemain ,  elle  rencontra  dans  le  village,  un  de  ses  voisins* 
qui  passait  pour  sorcier  et  qui  àvai(  la  figure  brdlée.  Elle  re- 
connut en  lui  le  co  de  la  veille.  (V.  Herly.) 

BOHAiN  (Aisne). 

Mier  al'  raode  ed'  Boliain 
V  pus- sale  et  V  pus  vilain. 


--  183^  — 

Se  dit  de  celui  qui  fait  malproprement  la  cuisine.  Il  y  a  un 
proverbe  analogue  pour  Bapaome.  # 

Bohain  la  frontière.  {Mercure  de  France.  Février  1885.) 

BOUGiGAULT.  (V.  Roye). 
BOULO0N8-8UR-1IEB.  (Pas-d&Calais.) 

Les  iattcissons  de  Boulogne. 

fAlm,  perpét.  du  P.  Daire,  p.  148). 

♦      ■ 

Qui  va  à  Boloigne 
Prend  la  fièvre  ou  la  roigne. 
(Gabriel  M^^urieY ,    Trésor  des  sentencesj.        ♦ 

♦ 

BOULONNAIS. 

Ban  du  gras  Boulognois 
Dure  trente  jours  moins  un  mois. 

(G.  Meurier  ,   Trésor  des  sentencesj, 

BOVES.  (Canton  d'Amiens.) 

Ch'est  comme  le  catiau  de  Boves 
Belle  monte ,  peu  de  cose. 

C'est  ce  qu'on  dit  de  quelqu'un  ou  de  quelque  chose  qui  n'a 
d'importance  réelle  que  par  son  apparence.  Le  château  de^ 
Boves,  situé  sur  une  éminencé,  se  voit  de  très  loin  et  paraît 
beaucoup  plus  considérable  qu'il  ne  l'est.  On  donne  encore  à  ce 
dicton  plusieurs  autitîs  origines.  Il  ferait  allusion ,  selon  les 
uns  y  à  la  lâcheté  de  Robert ,  seigneur  dé  ïloves ,  qui ,  malgré 
ses  serments ,  ne  retourna  point  au  camp  des  Croisés.  Selon 
d'autres,  le  ch&teau  de  Boves  aurait  été  assiégé  à  une  époque 
qu'on  ne  précise  point ,  par  de  nombreux  ennemis ,  alorS' qu'il 


â 


-  1«4  — 

n'était  gardé  que  par  qo&lqaeg  défenseurs.  Hais  ils  em- 
ployèrent  une  foule  de  rases  pour  foire  croire  aux  assiégeanlB 
qu'ils  étaient  fort  nombreux.  Ces  derniers  se  retirèrent  par 
prudence  et  n'apprirent  que  le  lendemain  que  cette  belle  monte 
était  peu  de  cose.  Quoiqu'il  en  soit ,  c^est  là  un  dicton  qui 
pourrait  servir  d'épitaphe  à  bien  des  célébrités  de  nos  jours. 

BULLES.  (Arr.  de  Clermonl.) 

Selon  la  coutume  du  Bullois.  —  Cet  adage  trouve  son  expli- 
cation dans  le  quatrain  suivant. 

A  Bulles  en  Ballois, 
Les  femmes  quelquefois 
Accouchent  au  bout  de  trois  mois , 
Seulement  la  première  fois. 

Busiais. 

Lin  de  Berisi, 

Le  MS.  1830  de Ja  Bibl.  nat.  désigne  probablement  par  là 
Busiris ,  dans  l'arrondissement  de  Laon. 

CALVIN. 

L$  eenmm  de  Calvin  a  fait  ronfler  le  canon 

(Adages  frannois,  xvi.«  siècle). 

CAMBBON.  (Arr.  d'Abbeville.) 

Al  ersaae  à  chés  femmes  ed'  Gambron  ; 
Leu  kemise  al  dépasse  leu  cotron. 

C'est  ce  qu'on  dit,  dans  le  Ponthieu,  d'une  femme  mal 
accoutrée. 


—  185  — 

t 

CAMON.  (Canton  d'Amjieas.) 

I  ressane  à  ch'  caré  de  Camon 
Qai  demande  et  qui  répond. 

Ce  proverbe  a  le  même  sens  qae  «  il  ressemble  le  prêtre 
Martin  :  il  chante  et  répond  tout  ensemble.  » 

(V.  Oudin  y  Cuiiosités  francises ,  p.  336). 

CANAPLES.  (Arr.  de  Doullens.) 

CanapleSf  belle  église,  —  La  grandear  et  la  beauté  de  l'église 

de  Canaples,  aujourd'hui  détruite,  avaient  jadis  beauconp 

de  célébrité. 

GANDAS.  (Arr.  de  Doullens.) 

Les  ahuris  du  Candos.  —  Les  habitants  de  Candas  ont  la 
réputation ,  sans  doute  imméritée ,  d'être  extrêmement  niais. 

GAifDOB.  (Arr.  de  Compiègne.) 
Sorcier  comme  ecW  curé  de  Candor. 

CANTBLEU.  (Arr.  de  Doullens.) 

I  ressane  Monsieur  de  Canteleu  : 

S'il  avanched'ein  pos,  i  recule  ed'  deux. 

Allasion  à  an  seigneur  de  Canteleu  qui  était  d'une  excessive 
temporisation. 

GATEox.  (Canton  de  Saint-Vaiery.) 

Qui  a  vu  Cayeux  ^t  Paris  a  tout  vu,  —  Parce  qu'on  a  vu  les 
deux  contrastes  les  plus  frappants.  Cayeux  est  un  amas  de 
chaumières  perdues  dans  des  collines  mouvantes  de  sable  et 
entouré  d'une  ceinture  de  galets  noirs. 


■#■ 


—  m  — 

GffAiiBiT.  (Àrr.  de  Senlift.) 

Hauberts  de  Chamhlin.  —  On  fabriquait  à  Chambly  ,  dans  le 
Bcauvoisis^  des  hauberts  en  colon. 

'    CHANTILLY.  (Arr.  de  Senlis.) 

•  ■  ■  ■  ■" 

Les  canards  de  Chantilly.  (Dit.  de  VApostoile). 

CHAUMONT.  (Arr.  de  Beauvafs.) 

C'est  UD  enfant  de  Cbaumont: 
Belle  entrée  et  la  fin  non. 

{Pronerbes  en  rimes ,  xvii.«  siècle). 

CHAUNY.  (Aisne.) 

Chauny  la  bien  aimée. 

C'est  comme  les  enfants  de  Chauny,  il  a  plus  d'esprit  que  père 
et  mère. 

Tout  le  Monde,  vacher  de  Chauny.  —  La  tradition  populaire 
raconte  des  faits  merveilleux  sur  ce  personnage.  C'était,  dit-on, 
une  espèce  de  géant  qui^  peadant  70i  ans,  fut  vacher.  Il  gar- 
dait les  vaches  à  cheval  et  offrait  à  boire  d'excellent  vin ,  dans 
son  cornet  .d'arg.ent ,  à  ceux  qui  venaient  le  visiter.  On  sujifait 
inscrit  celte  épitaphe  sur  sou  tombeau  : 


•ïii 


Ichi  cbous  chete  lorde  tombe 
Gist  li  Tacher,  dit  Tout  le  Monde  , 
De  Chalny  cbité  de  grand  prix 
Entre  maintes  chités  du  pays; 
Qu*il  pacbe  de  Kéron  le  barque 
Autant  bin  qo'y  warditnos  vaques. 


•  'w. 


•  »1 


■•^^ 


—  187  — 

Chilt  trépassa  dans  chent  -dixH^eof , 
Si  gras  de  tertus  comme  bœuf. 
Bovieps,  vaques,  kévals  et  âne 
Binwardez  d'interrompre  8*ame. 

Les  bestiaat,  dit-ôn,  saivent  cette  recommandation,  en 
s^bàtenant  de  paître  dans  le  saint  camp  où^  est  enterré  Tbat  le 
Monde.  Il  est  probable  que  Tout  le  Monde  fut  le  sobriquet  hé- 
réditaire d'une  famille  de  vachers  de  Chauny,  et  que  ce  nom 
bizarre  continua  d'être  appliqué  à  ceux  qui  menaient  paître  les 
bestiaux ,  dans  les  marais  de  la  commune.  Il  y  avait  près  de 
Chauny  un  fief,  relevant  de  La  Fèro,  qui  s'appelait  Tout  le 
Monde.  (V.  Mém.  de  VAc,  celtique,  t.  Vi,  p.  72.)  On  raconte 
qu'un  vacher  de  Chauny  aurait  répondu  à  Henri  lY  qui  lui  de- 
mandait son  nom:  Je  m'appelle  Tout  le  Monde,  Mais  ce  ne  peut 
être  l'origine  de  ce  dicton  si  connu,  puisqu'il  était  déjà  question 

« 

du  vacher  de  Chauny,  Jean  Tout  le  Monde,  dans  le  Jeu  du  bon 
temps ,  par  d'Ëstrées,  né  à  Amiens  en  1472.  Il  y  est  dit  que  le 
bon  temps  ne  se  trouve  plus,  pas  même  chez  Jean  Tout  le  Monde, 
vacher  de  Chauny. 

Chauny  la  bien  placée.  (Annales  de  Noyon.) 
Chauny  la  bien  nommée.  Id  est  calva,  dit  CoUiette. 

•  Les  singes  de  Chauny.  —  La  municipalité  de  Chauny  voulant, 
dit-on,  peupler  de  cygnes  les  eaux  qui  entourent  celte  petite 
tîllef,  en  fit  la  demande  à  la  ville  de  Paris.  CeJui  qui  fut  chargé 
d'épfîi'e,  soit  par  distraction,  soit  par  ignorance,  mit  cyhges  ^n 
lieu  de  cyngnes.  Or,  comme  on  ortographiait  autrefois  le  mot 
singes  par  tin  c  et  un  y  (cynge) ,  les  Parisiens  envoyèrent  à 
Chauny  une  collection  de  sapajous.  De  là  serait  tié  fe  dicton 
des  singes  de  Chauny.  Si  ntm  e  veto,  hene  (rofofo.  Mais'  il  est 


•'4 


à 


* 


•-•  188  — 

beaucoup  plus  probable  que  ee^arnem  luroTîeni  de  ce  que  les 
arquebusiers  de  Gbauny  portaient  la  figaire  d'un  singe  sur  leur 
bannière.  M.  Boiieau  éeMaulayiHe  pense  que  ce  sobriquet  vient 
du  goût  prononcé  que  leis  habitants  de  Ghauny  avaient,  au  moyen- 
kge,  pour  les  jeux  publics,  les  jongleries  et  les  singeries,  il  cite 
une  curieuse  épigramme  sur  les  singes  de  Cbaony»  qu'il  a  trou- 
vée dans  un  MS.  latin  : 

Calnîa ,  dulce  solam ,  coi  septem  commoda  yitœ  : 
Poma,  nemus,  segetes,  linum,  pecos,  herba,  raeemas. 
Cujas  et  indigenis  Simii  sunt  propria  septem  : 
FrauSy  amor ,  ir»,  jocas ,  le^itas,  imita tio ,  rictus. 

(V.  Notice  sur  unprov*  de  Picardie) 

CLEBVONT.  (Oise.) 

Glermont ,  clair  vin  «  . 

Grandes  moisons,  rien  dedins. 

coiST.  (Arr.'d* Amiens.) 

Les  salopsdeCoisy, 

GOMPiÈOKfi.  (Oise.) 

Les  dormeurs  de  Compiègne. 

(MS.  de  M.  Bertin  du  Rocheret.) 
Coêffes  de  Compiègne,  —  Les  coiffes  de  Gompiègne  étaient  en 
dentelle  noire  et  pareilles  à  celles  que  portent  encore  aujoui)* 
d'hui  les  riches  paysannes  de  la  Normandie  et  du  Yexin. 

(Grapelet ,  |)ro«.  et  dictons  populaires.) 
Par  k  SainP-signe  de  Compiègne.  —  Espèce  de  jurement.  Ci 
lit  dans  le  fabliau  du  Bouchier  d'ÀlfbemUe  : 


•  ^ 


—  4«9  — 

Qae  inat«  bonle  To»  avi«gne 

Por  le  sainct  signe  de  Gompiegne 

Dis!  le  prestre ,  vous  avez  tort. 

{Fahl.  de  Barbazan,  t.  m.) 

Goucf.  (Arr.  de  Laon.) 

Comte  ne  suis 
Ne  duc  aussi , 
Roi  je  ne  puis 

Mais  le  grand  sire  de  Goucy. 

(Golliette,t.  I,  p.  429.) 

Je  ne  suis  roy  ne  prince  aussi  ,* 

Je  suis  le  afeignenr  de  Coûcy. 

Prince  je  ne  daigne,  roi  je  ne  puy , 

Je  suis  le  sire  de  Coucy. 

(Fr.  Michel ,  Essai  sur  le  Châtelain  de  Coucy.) 

CAÉvi.  (Arr.  de  Senlis.) 

iiCg  tachons  de  Crepy,  -rr-Le  marché  de  Grépy  servait  d'eiH 
Irepôt  de  bétail  aux  marchands  Flamands  et  Picards.  On  y  oon- 
dnisait  un  nombre  si  considérable  de  porcs,  qu'une  entrée  de  la 
ville  prit  le  nom  de  :  Parte  aucc  Pourceaux.  G'est  pour  cela  que 
ie»  babiiants  de  la  ville  furent  désignés  abusivement  sous  le 
nomût  cochons  de  Crtpy. 

CRÈQUY  (y.  Ailly). 

CROTOT.  (Arr.  d'Abbeville.) 

.  ,    Mip  beudet  eu  trotant  su  l'herbe 
,  LMong  d'el  Somme  ro'mène  au  Groutoué^ 
L'eune  des  pus  belles  viltes  du  Roué^ 

*  *  -    ■        ■  • 

A  c'que  nous  dit  l'ancien  proverbe. 

[Chanson  de  M.  Dekgongue-Gordier.) 

13. 


.11 


—  190  — 

DOMART-EN-PONTglEV. 

Domart-en-Ponthieu 
Triste  séjour  et  pauvre  lieu. 

DOULLBiis.  (Somme.) 

Tartes  de  Dollens,  (Dit.  de  VApostoile,  xin.«  siècle.  ) 
Aujoard'bui  ce  sont  les  tartes  à  Vouillette  de  Nesles  qai  sont 
en  grande  réputation. 

ENNEMAIN.    (  Y.    AthlCS.  ) 

EPÉHT.  (Axr.  de  Péronne.) 

Comme  les  coqs  d'Epéhy ,  deux  pour  un.  —  «  Les  religieux 
d'Epéhy,  ayant  abandonné  leur  maison  conventuelle ,  il  s'y 
éleva  plusieurs  habitations  de  fermiers  l  dont  se  forma  le  ha- 
meau de  Pezières.  Afin  de  le  réunir  au  Jiameau  de  Le  Riez , 
localité  voisine  où  «e  trouvait  l'église ,  ils  divisèrent  ea  un 
grand  nombre  de  portions  le  terrain  qui*  sépar^ût  les  deux 
hameaux  et  le  donnèrent  à  tous  ceux  qui  voulaient  y  élevtr 
une  maison  y  pour  la  seule  redevance  d'un  chapon.  De  1^  Pac- 
croissement  rapide  et  l'entière  réunion  de  Pezières  et  Le-ltioi  ; 
de  là  ce  proverbe  local  :  comme  les  coqs  d'Epéhy ,  deux  pwr 
un.  »  (L'abbé  Decagny  y  rarrofui.  d^PeVonne.) 

EQuiHBN.  (Arr.  de  Boulogne-sur-Mer.) 

La  République  d'Equihen.  —  «  On  appelait  ce  hameau  la 
République  d'Equihen ,  dit  M.  Henri ,  parce  que  les  habitans 
en  étaient  si  pauvres  qu'on  ne  pouvait  tirer  d'eux  aucune 
contribution  et  qu'ils  vivaient  dans  leurs  chaumières,  dans  une 


—  191  — 

indépendance  semblable  à  celle  des  castors  et  des  loutres,  aux- 
q^uels  on  peut  les  assimiler  à  cause  de  leur  position.  » 

[Essai  hist,  sur  l'arrond,  de  Boulogne,  p   132.) 

ERAGNT-SUR-EPTE.    (OlSC.) 

Les  endiablés  d'Eragny 

ESTBÉES-LÈs-CRÉCT.  (Arr.  d'Abbcville.) 

Le9  ahuris  d'Estrées.  —  On  applique  le  même  dicton  aux 
babitans  d'Estrées-Déniécoart,  de  Yironchaux,  de  Gandas  etc. 

ETOUT.  (Canton  de  Clermont.) 

Aussitôt  planté,  aussitôt  repris,  —  Etouy  est  habité  par  des 

pépiniéristes  qu'on  accuse  de  se  voler  mutuellement  leurs  jeunes 

plants. 

FLESSELLES.  (Arr.  d^Amienà.) 

.LttlmÀets  deFlesseL  —  Ce  dicton  provient-il,  comme  on 
to.dit(y  de  ce  que  les  habitaos  auraient  laissé  boire  un  âne  dans 
le>r  bémtier?  Cette  version ,  au  reste,  n'est  point  ia  seule.  On 
nMMBte  qu'un  des  villageois  chargea  son  beaudet  de  lattes , 
dont  on  fait  un  grand  commerce  à  Flesselles  :  mais  il  les  mit  èH 
tfai^ers,  au  lieu  de  les  placer  en  long.  De  cette  sorte ,  Tàne  ne 
9«|l  entrer  par  la  porte  de  la  ville  d'Amiens.  Le  villageois 
D^Vinti  chez  lui,  ^  disant  que  les  portes  d'Amiens  étaient  trop 
étfoites  et  qu'il  n'y  avait  pas  moyen  de  passer.  C'est  cette 
c^ïveté  qui  aurait  donné  lieu  au  dicton  des  beaudets  de  Flesselles. 

FOUBQUES.  (v.  Athies.) 

FRANSART  (  cantou  de  Rozièrcs  ) . 

>  Lesbeaudfits  deFransart. 

13/ 


—  192  — 

FRANviLLERS.  (CaatOQ  de  Gorbie.) 

Si  tu  es  Franvillers , 
Autre  raison  de  guerre. 

HAM.  (Somme.) 

Uam  la  bien  placée,  (Levasseurt.  i.  ch.  49.®) 
A  Ham  il  y  a  une  femme  de  fer.  —  Une  tradition  populaire 
raconte  qu'une  femme  de  fer  faisait  toutes  les  nuits  une  pro- 
menade sur  les  remparts  de  Tabbaye. 

Hioj 

Sans  s'ch'catieu»  sVabbaye, 
Hin, 

N'seroit  que  du  brin. 

Les  sots  de  Ham.  —  Ce  sobriquet  vient  de  la  célèbre  compa- 
gnie de  sots  ou  de  fous  qui  était  autrefois  établie  à  Ham%  Ils 
élisaient  un  chef  qui  marchait  en  tète  de  leur  procession.  Les 
confrères  étaient  revêtus  de  costumes  grotesques  et  mooté^à 
rebours  sur  un  âne.  La  petite  ûlie  du  dernier  prince  vivait 
encore  en  1735. 

La  foire  -aux  belles  femmes  et  auœ  laides  vaches.  —  C'est  aînéi 
qu'on  appelle  la  foire  du  15  mai  à  Ham  ,  parce  que  lesfemnMs» 
n'ayant  pas  encore  travaillé  aux  champs ,  ont  le  teint  frais  et 
que  les  pâturages  n'étant  pas  en  maturité,  les  vaches  obt 
une  nourriture  peu  confortable.  Par  la  raison  contraire ,  on 
appelle  la  foire  du.  15  septembre  :  la  foire  aux  belles  vaches  et 
aux  laides  femmes. 

Vos  vos  marierez  ech^  Vannée  ci  :  vos  avez  des  pierres  ed*  ca- 
pucin  dans  vo  poche.  —  On  voit  dans  l'un   des  cachots  de  la 


—  193  — 

tour  de  Ham  une  pierre  qui ,  dit-on,  servit  d'oreiller  à  un  ca- 
pucin qui  y  fut  prisonnier.  On  y  montre  l'empreinte  de  sa 
tète  et  même  de  son  oreille.  Une  croyance  populaire  admet  que 
toute  jeune  fille  qui  recueille  un  petit  morceau  de  cette  pierre , 
se  marie  infailliblement  dans  le  cours  de  Tannée. 

Filles  de  Picardie, 
Venez  au  caveau  de  Ham , 
Et  l'église  vous  marie      > 
Avant  qu'il  soit  un  an. 
Ayez  figure  vermeille, 
Bonne  dot  et  pour  certain , 
Vous  bénirez  rorellle , 
L'oreille  du  capucin^  ' 
(V.  Notice  sur  le  Château  de  Ham^  par  M.  de  la  Fons.) 

HARLT  (Aisne). 

Ch'est  du  bien  apothiqué  dessus  chés  brouillards  d'Harly, — On 
dit  à  Paris  :  hypothéqué  sur  les  brouillards  de  Montmartre  ou 
de  la  Seine. 

HERLT.  (Canton  de  Nesles.) 

Herly,  âeffourSy 
Château  fort  à  Billancourt. 

Ce  dicton  fait  suite  à  celui  de  Langue  voisin. 

fiBsnms.  (Pas-de-Calais.) 

Es-tu  de  cels  de  Hesding  ' 

De  ta  foi  mâle,  (Resveries,  dit  publié  par  M.  A.  Jubinal.) 

Ce  dicton ,  dit  M.  A.  Dinaux ,  est  fort  peu  honorable  pour  les 
liabitants  du  Vieil-Hesdin ,  qui ,  d'après  le  trouvère  Artésien  , 
auraient  hérité  de  la  f??»?^  (mauvaise)  foi  des  Carthaginois. 


—  1»4  ^ 

Cuisinier  de  Besdins  qui  empmanne  le  diable.  —  C'esMi-^iie 
mauvais  cuisinier.  (Oudin,  Curiosités  franges  y  p.  141.)    >^ 

Qaand  les  François  prendront  Hesdins 
Cette  truy  aura  fille  son  Un. 

Gomme  les  Français  prirent  Hesdin  en  1639 ,  ils  répondirent 
à  cette  inscription  par  ie  distique  suivant ,  placé  au-dessous  de^ 
la  truie  qui  filait  : 

^  Les  François  ont  prins  Hesdins. 

Cy  cette  truy  n'a  pas/fiUé  son  lin. 

iRLES.  (Canton  d'Albert.) 

IrleSy  Pysy  Miraumonty 

Font  trois  villages  en  Un  seul  mont. 

Nous  avons  cité  un  dicton  analogue  concernant  Athies. 

LA  FERE.  (Aisne.) 
Les  corbeaux  de  La  Fère,  {Mercure  de  France,  Févr.  1735.) 

LANGUBvoisiN.  (Cautou  de  Nesles.) 

Quiquery ,  Longpain  y 
Château  fort  à  Languevoisin. 

*  LAON.  (Aisne.) 

Les  glorieux  deLaon.  (MS.  de  M.  Bertin  du  Rocheret.) 

Les  seigneurs  de  Laon.  {Dit.  de  VApostoile.) 

Laon ,  jusqu'au  rè^ne  de  Hugues  Capet ,  a  été  le  séjour  ordi^ 
naire  des  Rois  de  la  seconde  race ,  et  par  conséquent  d*an  grand 
nombre  de  seigneurs. 

Laon  le  cloué.  —  D'après  Flodoard^  Laon  aurait  été  surnom- 


—  195  — 

mée  chue  (clavatom)  à  cause  des  cloas  brodés  sur  le  manteau 
du  préleur  Harcobrius,  qui  aurait  été  le  fondateur  de  la  ville. 

{Hiêt,  Bêmenns^  lib*  m ,  c.  M.) 

LBS0LANTIKB8.    (Oise.) 

Les  biiits  de  Lesglantiert. 

LONOfAiif  (Y.  Languevoisin). 

L0N6?RB-LÈ8-AMIElfS. 

Sonner  les  matines  à  Langpré,  »-  Lea  religieuses  de  l'abbaye 
de  Longpré  avaient  la  réputation  de  ne  pa$  suivre  leur  règle 
avec  exactitude,  ce  qui  ne  les  empêchait  pas  de  sonner  matines 
à  grand  bruit  de  cloches.  Aussi ,  pour  faire  entendre  que  quel-' 
qu'un  faisait  beaucoup  d'ouvrage  avec  la  langue ,  disait-on  : 
t7  êonne  matines  à  Longpré.  Ce  dicton ,  encore  usité  au  corn- 
mencement  du  xviii.'  siècle ,  est  tombé  en  désuétude. 

{Mém,  chronologiques  de  De  Court,  HS.  de  la  Bib.  nat.) 

LucHEux.  (Arr.  de  DouUens.) 

Lucheux^  * 

Gueux 
Et  glorieux. 

MA1LLT  (V.  Ailly). 

MiRAUMOiiT  (Y.  Irles). 

MONTDIDIBR.  (SommC.) 

Les  ï^omeneurs  de  Montdidier, 

{Recueil  de  pièces  concernant  le  prix  de  V Arquebuse,  p.  64). 

Les  gourmands,  les  gourmets  de  Montdidier. 


—  196  — 

MONTiGNY.  (Arr.  de  Oouiieûs.) 

Lm  jongleurs  de  Montigny.  —  Le  village  de  Montigoy  a  sans 
doute  donné  naissance  à  quelques  célèbres  jongleurs.  On  l'ap- 
pelle Montigny-les-Jongleurs  pour  le  distinguer  des  deux  an- 
tres villages  du  département  de  la  Somme  qui  portent  le  nom 
de  Montigny. 

MONTONViLLBRS.  (An*.  dfAmiefis.) 

Les  moutons  de  Montonvillers,  —  Probablement  à  cause  du 
caractère  inoffensif  des  habitants. 

MOREuiL.  (Arr.  de  Hontdidier.) 

Les  moniquins  de  Moreuil.  —  Ce  terme  implique  Tidée  de 
gens  portés  au  plaisir  et  à  la  dépense.  (Y.  Roye). 

MOYENNE  VILLE.  (Arr.  d'Abbevlllc.  ) 

Moyenneville ,  moyennes  geins , 
Grand  pot  au  fu,  rien  dedins. 
Belles  filles  à  marier, 
Rien  à  leur  bailler. 

NAOURs.  (Arr.  de  Doullens.) 

Les  grands  pieds  de  Naours,  —  Un  habitant  de  ce  village , 
dont  les  pieds  étaient  fort  grands .  avait ,  dit-on ,  commandé  à 
Abbeville  une  paire  de  souliers.  11  n'alla  point  la  réclamer. 
Pour  l'utiliser ,  le  cordonnier  en  fit  une  enseigne,  avec  cette" 
inscription  :  Aux  grands  pieds  de  Naours,  Ce  surnom  resta  de- 
puis aux  habitants  de  Naours. 

NESLEs.  (Somme.) 

<  a 

Nesles  la  noble.  {Annales  de  Noyon,  tom.  i,  pag.  393). 


•      _  197  — 

Il  est  un  autre  dictou  relatif  à  Nesles  que  oous  nous  abstien- 
di:cNa§  de  rapporter ,  bien  qu'il  n'ait  rien  de  blessant  pour  les 
habitants  ;^ar  il  date^de  cette  époque  funeste  où  les  Bourgui- 
gnons exercèrent  à  Nesles  les  plus  horribles  violences. 

NOYON.  (Oise.) 

Noyon  bien  sonnée.  —  II  y  avait  beaucoup  de  cloches  dans 
Tancienne  église  de  Saint-€harlemagne. 

Noyon  bien  chantée,  —  «  Charlemagne  y  ordonna  le  chant 
selon  la  réforme  Romaine,  dit  Levasseur,  un  chant  tellement 
chant,  qu'il  est  tout  ensemble  mélodie  et  psalmodie...  »  Ce  qui 
a  donné  lieu  au  proverbe  (  proverbe  glorieux  î  )  Noyon  bien 
chantée,  [Annales  de  Noyon,  t.  ii,  pag   610). 

Noyon  la  «atw/e.  —  Est-ce  par  ce  qu'elle  a  donné  le  jour  à  un 
bon  nombre  de  saints  personnages  ou  parce  qu'elle  fut  de  bonne 
heure  le  siège  d'un  évêché? 

Les  firiands  de  Noyon,  {Mercure  de  France,  Mai  1785). 

La  boule  de  Noyon,  —  L'acception  de  boule  dans  le  sens  d'a*- 
iuce  provient,  selon  M.  Crapelet ,  du  jeu  déboule,  oîi  les 
joueurs  ont  la  réputation  d'user  d'astuce,  en  mesurant  la  dis- 
tance des  boules.  (Proverbes  et  dictons  du  moyen-âge.) 

Une  gerbe  de  Cupidons 
Pour  les  dames  de  Noyon. 

(Adages  françois,  xvi.*  siècle). 

Regarder  du  côté  de  Noyon  si  St,'Quentin  ne  brûle  pas.  -^  Se 
dit  d'une  personne  qui  louche. 

Gambons  de  Noyon.  —  C'est  ainsi  qu'on  désigne  quelquefois 
les  haricots.  On  cultive  fort  bien^ce  légume  dans  leNoyonnais^ 


—  198  — 

I 

OISE. 

Ventoise  d'aise,  —  C'est  le  datd  ,  petit  poisson  delà  rivière 
d'Oise.  (€rapelet,  proverbes  et  dictons  populaires,  p^.  lîO.) 

OMiÉcouRT.  (Canton  de  Nesles.) 

Les  omelettes  d'Omiécourt.  —  On  fait  à  Omiécourt  des  ome- 
lettes  qai  ont  la  réputation  de  guérir  de  la  rage. 

PÉRONNE.  (Somme.) 

Les  ivrognes  de  Péronne,  (Mercure  de  France ,  mai  1735). 
Péronne  la  pucelle,  —  Parce  qu'elle  fut  longtemps  impre-. 
nable.  Ce  n'est  que  par  ruse  quelle  fut  prise  en  1445. 

Vous  êtes  de  Péronne, 
Tout  le  monde  vous  donne. 

Péronne  la  dévote,   (Ânn.  de  Noyon,  ch.  49). 

Raviser  sus  ce  chemin  de  Cambrai  si  Péronne  i  ne  brûle  pas.  — 
Nous  supposons  que  ce  proverbe  a  le  même  sens  qu'un  dicton 
analogue  que  nous  avons  cité  ^  l'article  Noyon. 

Les  gentilshommes  de  la  cloche,  (V.  l'article  Abbeviile), 

Toujours  francs  Péronnais 
Auront  beau  jour  ; 
Toujours  et  en  tout  temps 
Francs  Péronnais  auront  beau  temps. 

Pendant  le  siège  mémorable  de  1536,  les  Péronnais  répé* 
taient  ce  dicton  ,  emprunté  à  une  chanson  patriotique. 

(V.  Dupleix). 

PICARD. 

Un  bon  Picard,  —  «  On  dit  un  bon  picard  pour  dire  un 


—  199  — 

homme  droite  tout  rond»  qui  n'entend  point  finesse.  Homo  rec- 
tus  et  simplex.  »  (Z>tc^  (2e  Tr^otix,  v^  Picard). 

Le  franchise  née  picarde,  a  le  cœur  à  la  main. 

(Recueil  de  pièces  concernant  le  prix  de  l'Arquebuse,  p.  102.) 

Comme  le  ver  hors  sa  coquille 
Se  change  en  papillon  brillant. 
Ainsi  Picard  hors  sa  roandille 
Parait  en  marquis  éclatant. 

{Archives  de  Picardie), 

Les  Picards  ont  la  tête  chaude.  —  On  connaît,  au  sujet  de  ce 
proverbe ,  le  bon  mot  de  M.  de  la  Hotte ,  évêque  d'Amiens. 
Les  Picards  ont  la  tête  près  du  bonnet. 
Tout  bon  Picard  se  ravise. 

De  plusieurs  choses  Dieu  nous  garde 
De  toute  femme  qui  se  farde, 
De  la  fumée  des  Picards , 
Avec  les  boucons  des  Lombards. 

(Quatrains  moraux,  xv.*'  siècle). 

Tête  et  fête  de  Picard.  —  Ce  dicton  résume  les  deux  défauts 
qu'on  nous  reproche  :  Temportement  et  l'amour  de  la  table. 

Pitié  de  Lombart , 
Lahourt  de  Picart , 
Humilité  de  Normand , 
Patiencbe  d' Alemant , 
Larghece  de  François , 
Loyauté  d'Anglois , 
Dévocion  de  Bourguignon , 
Ces  huit  coses  ne  valent  pas  un  bouchon. 

(MS.  2566  de  la  Bibl.  nat.). 


—  2oa  — 

Isti  PicQrdi  non  stmt  ad  prœlia  tardi. 
Prima  sunt  hardi ,  sed  ^unt  in  fine  couardi. 

La  fausseté  de  ce  dicton  ,  consigné  dans  un  MS/  de  la  Bibl. 
de  Sens ,  a  été  trop  bien  prouvée  sur  maint  champ  de  bataille , 
pour  quMl  nous  soit  besoin  d'insister  sur  la  valeur  des  Picards. 
Nous  aurions  pu  également  protester  en  ce  qui  concerne  le  pré- 
cédent dicton. 

Vous  n'êtes  pas  trop  nigaud  pour  tm  Picard. 

^  (Dancourt,  les  Curieux  de  Compiègne.) 

Picard,  ta  maison  brûle!  —  Fûshel  j'ai  Vclef  dins  m'  poke 
—  On  veut  par  la  citation  de  ce  dialogue  ridiculiser  la  naï- 
veté et  l'insouciance  prétendues  des  Picards. 

Tout  Picard  que  j'étais  ,  j'étais  un  bon  apôtre  ; 
£t  je  faisais  claquer  mon  fouet  tout  comme  un  autre. 

{Raicme,  les  Plaideurs.) 

Pour  retrouver  leurs  maîtres ,  les  chiens  normands  regardent 
en  haut  et  les  chiens  picards  en  bas.  —  Parce  que  les  Normands 
méritent  souvent  d'être  pendus ,  et  que  les  Picards  sont  quel* 
quefois  oojuchés  ivres  mofls.  Cet  adage  doit  remonter  à  l'époque 
où  la  pendaison  était  encore  en  usage  (1). 

/  rwette  en  Champagne  si  l' Picardie  br.ûle.  —  C'est  ce  qu'où 
dit  en  Hainaut  de  quelqu'un  qui  louche.  {Dict.  Rouchi,  p.  107.} 

piCQDiGNY  (V.  Roye). 
PYS  (V.  Irles). 

(1)  V.  Des  Dictons  historiques  et  populaires  de  Picardie^  par  l'abhé 
J.  Corblet,  p.  6. 


—  a(»i  — 

poiï.  (Somme.) 

Jamais  Créquy  n'a  été  saoul  de  Poix. 

PONT-SAINTE-MAXENCÇ.  (Arr.  de  Senlis.) 

Les  soupiers  de  Pont-SairUe-Maœence. 

(Recueil  concernant  le  prix  de  l'Arquebuse  y  p.  105). 

QUfiSMY.  (Oise.)  ^ 

Quesmy  ,  Maucourt, 
Tarlefesse,  Happlaincourt , 
Berlancourt ,  Saint-Aubin , 
Dans  ces  villages  il  y  a  très-bien 
Des  fins  et  des  p 

QUiQUERY  (V.  Langueyoisin). 

QuiviERES.  (Arr.  de  Péronne.) 

V un  fait  Vautre  comme  les  fromages  du  curé  de  Quivières.  — 
«  Un  ancien  curé  de  ce  village  avait,  dit-on,  deux  vaches, 
rane  blanche  et  Tautre  noire ,  dont  le  lait  était  de  moindre 
qualité.  Sa  domestique  lui  demandait  de  séparer  ces  deux  es- 
pèces de  lait ,  pour  en  faire  deux  sortes  de  fromage.  —  No'n  , 
dit  le  curé ,  mêlez  tout  ensemble  ,  l'un  fera  Vautre.  —  De  là 
le,  proverbe  :  L'un  fait  Vautre  comme  le  fromage  du  curé  de 
Quimères.  Les  prêtres  émigrés  ont  répandu  ce  proverbe  jusque 
daqg  les  royaumes  du  nord  de  TEurope^  et  on  Ta  entendu  citer 
nième  en  Angleterre.  »  (Decag'ny^  arr.  de  Péronne,  p.  449.) 

RAMBURES.  (Sommc.) 

Rambures ,  Rubempré  ,  Renty , 
Belles  armes  et  piteux  cry. 
(L.  Menestrier,  Récherches  d^  Blason,  p.  83.) 


—  2oa  — 

RAVENEL.  (Oise.) 

Les  plots  pieds  de  Ravenel.  \ 

RENTY.  (V.  Rambures). 

RiBBMONT.  (Aisne.) 

A  Ribémont 
Peu  d'honnêtes  gens,  beaucoup  de  fripons. 

ROCQUENGOUIT.  (OisC.) 

Roequencourt  ivrogne, 

RONSOT  (canton  de  Roisel). 

Il  a  tous  les  ans  douze  mois. 
Gomme  chés  vins  beudets  de  Ronsoy. 

C'est  la  réponse  qu^on  fait  dans  Tarrondissement  de  Péronne 

à  ceux  qui  demandent  :  Quel  âge  a-t-il  ? 

ROTE.  (Somme.) 

Les  glorieux  de  Roye , 
Ventre  de  son ,  habit  de  soie. 

Picquigny ,  Moreuil ,  Roye  , 
Ceints  de  même  courroye 
Feroient  la  guerre  au  roi. 

Ce' dernier  vers  a  été  supprimé  dans  les  ouvrages  héraldiquas 
imprimés  sous  le  règne  de  Louis  XIIL  On  reconnaît  bien  là 
rinfluence  du  cardinal  de  Richelieu. 

(D.'  Goze,  lS(iiiee  sur  les  familles  nobles  de  Picardie,) 

Si  le  démon  sortait  de  V enfer  pour  se  battre  en  duel  ^  il  se  pré- 
senterait d'abord  un  Bmcieault,  un  Renaud  de  Roye,  un  Sempy, 


—  203  — 

pour  accepter  le  défi.  —  Ce  fat  le  pas  d'armes  de  Saint  Ydemard 
qui  donna  lieu  à  ce  dicton ,  connu  au  moyen-âge^  même  des 
nations  étrang^ères.  Les  trois  preux  qui  y  sont  désignés  avaient 
fait  annoncer  dans  toute  la  Chrétienté  qu'ils  soutiendraient 
envers  et  contre  tous  des  combats  à  Tépée  et  à  la  lance ,  à  l'oc- 
casion du  sacre  de  Charles  VIL  De  nombreux  chevaliers  venus 
de  tous  les  points  de  l'Europe  et  parmi  lesquels  nous  citerons 
le  frère  du  roi  d'Angleterre ,  Jean  de  Hollande ,  le  comte  de 
Derly  ^  les  sires  de  Cliffort  et  de  Beaumont  se  rendirent  à  Saint 
Ydemard  ,  situé  entre  Calais  et  Boulogne.  Les  trois  chevaliers 
se  mesurèrent  avec  quarante  paladins  étrangers  et  remportèrent 
constament  la  victoire. 

(Y.  Le  Laboureur  et /a  Touraine  par  Stan.  Bellangé.  ) 

RUBEMBRÉ  (  v.  Rambures). 

RUE.  (Somme.) 

Les  baubaus  de  Rue. — En  langue  romane  baubau  signifie  sot, 
niais,  nigaud.  On  raconte  malignement  que  les  habitans  de  Rue 
voulurent  faire  reculer  leur  église  qui  était  trop  près  de  la 
route.  Us  essayèrent  de  la  pousser  à  force  d'épaules.  L'un  des 
travailleurs,  en  glissant  sur  un  terrain  humide,  crut  avoir  fait 
avancer  l'église  et  s^écria  :  elle  marche  I  elle  marche  I  Depuis  ce 
temps,  dit  la  légende,  on  traita  les  habitans  de  Rue  de  baubaus. 
Nous  devons  ajouter  qu'on  conserve  dans  l'église  de  Rue  une 
image  miraculeuse  nommée  Bobo  ou  plutôt  Beaubeau  parce  que 
Isabeau  de  Portugal  Tenrichit  de  ses  présents.  Il  y  aurait  peut- 
être  là  matière  à  une  autre  interprétation  du  dicton  des  baubaus 
de  Rue. 

SAINT  AUBIN  (  V.  Quosmy). 


—  204  — 

SAiNT-ouENTOf.  (Aisoe.) 

Let  biyeuxde  St,'Quentin,  (Dit.  de  VAposioile,  xin.<>  siècle.) 
St.'Quentin  la  grande.    (Goliielte ,  Mém.  sur  le  Vermandois:) 
Le  bénédicité  de  St  -Quentin,  —  Dans  les  villages  da  Ver- 
mandois ,  les  convives  d'un  grand  repas  commencent  par  em- 
brasser leurs  voisines.  C'est  ce  qu'on  appelle  le  bénédicité  de 
St,-Quentin. 

Je  n'aime  pas  les  manières  de  Saint-Quentin 
Où  toutes  les  paroles  sont  dans  la  main. 

(Le  Bouquet  improvisé,  ) 

On  accuse  les  St.-Quentinois  de  discuter  souvent  à  coup  de 
poing. 

Les  canonniers  de  St, -Quentin, 

Une  chanson  composée  en  1774  fait  allusion  à  ce  dicton;  en 

voici  quelques  couplets  : 

Un  canonnier  vole  à  la  gloire 

S'il  fait  bien  son  métier; 
Il  entre  au  temple  de  mémoire, 

S'il  est  franc  canonnier. 

Tambour  battant,  brûlante  mèche, 

Intrépide  guerrier, 
Il  mine,  sape  on  bat  en  brèche, 

S'il  est  franc  canonnier. 

Ave^c  grâces  présenter  l'arme, 

Viser,  se  déployer. 
Dans  le  ponton  faire  vacarme, 

Voilà  le  canonnier. 


(Recueil  de  pièces  concernant  le  prix  général  de  V Arquebuse 


—  ao6  — 

fcyêtê  de  France ,  rendu  par  la  eompagnie  de  la  ville  de  Saint- 
Quentin  ,  le  5  septembre  et  Jours  suivants,  1774.  SaiB4^2tifioUA> 
1774.) 

sAmT-VALER^Y.  (Somme.) 

tàelefdu  Vimeu,  ^  Ce  surnom  fol  donné  à  St.-Yatery  par 
Charles  YII.  (M.  Lonandre,  Ust.  d'Àbbeville,  t.  n.  p.  889.  ) 

SEBONGOURT  (Aisoe}. 

iressane  les  poules  de  Seboncourt,  %  cante  son  malheur. 

(Journal  dé  St.-O^entin,  n.»  1 551;. 

SBFFOURS.  (V.  Herly). 
SENUs.  (Oise.) 

Livallet  (jeunes  gens)  de  Sentis, 

{Proverbes  auvillainy  MS.  7918  de  la  Bibi.  nat.) 
Les  chétifs  [mforixinés)  de  Sentis,  (MS.  188Q.  de  la  Bibl.  nat.) 
Les  besaciers  de  Sentis. 

(Recueil  concernant  le  prix  de  VArqneiuse ,  p.  71). 

soissoNS.  (Aisne.) 

Laribaudiede  Soissons.  ,(Dit.  de  VÀpostoile). 

Les  beyeux  de  Soissons. 

(Recueil  concernant  le  prix  de  l'Arquebuse). 

Vin  de  Soissons.  —  Il  était  jadis  cité  entre  les  plus  renom- 
més, comme  on  peut  le  voir  dans  le  fabliau  de  la  bataille  des 
vins  qui  date  du  règne  de  Philippe-Auguste. 

THÉROUANNE. 

Cette  ville  fut  surnommée  Voreiller  du  Roi,  parce  que  Fran^- 
çois  I.«'  avait  coutume  de  dire  qoe  Thérouane  et  Aix  en  Pro- 

14, 


—  806  ~ 

rence  étaient  ies  de^x  oreillers  sur  lesquels  le  Roi  de  Frimce 
pouvait  dormir  en  paix. 

Nous  trouvons  plusieurs  allusions  à  ce  dicton  dans  va» 
chanson  de  1553  sur  la' destruction  de  Thérouanne,  publiée  par 
M.  le  baron  de  Hautecloque^  dans  lo  vi.*  vol.  du  Puiti  artiâien. 

Mourut  le  roi  François  de  nom. 
Son  fils  Henri  fut  roi  de  France. 
Il  me  fit  dedans  sa  présence 
Mettre  dans  un  si  bel  arroi 
Que  partout  le  pais  de  France 
Fus  nommé  Voreiller  du  Roi. 

Fus  nommé  Voreiller  du  Roi. 
Les  Flamands  en  ont  mal  à  la  tête 


Besoin  en  a  la  Picardie, 
0  roi  Henri,  éveille  toi , 
N'entends-tu  pas  le  chant  qui  crie. 
Perdu  est  Voreiller  du  Roi. 

Ne  laissèrent  pierre  dessus  moi 
De  m*abolir  ils  ont  envie, 
Dites  adieu  Voreiller  du  Aot, 
Adieu  Boulogne  et  Picardie. 

("PuiU  artéHen ,  iM2). 

Li  esgarés  de  Thérouane.  —  M.  Crapelel ,  qui  cite  ce  dicton , 
dit  que  Torigine  en  est  tout  à  fait  ignorée. 


-  ■■  ' 


VAUX,  (iisne.) 

Entre  Vaux  et  Berny, 

Sont  les  trésors  du  Roi  Henry^ 


—  2OT  — 

Albéric  raconte ,  dans  sa  Chronique,  qu'une  jeune  paysanne 
deBerny  {Soiisonnais) ,  qui  menait  paître  une  truie,  laissa,  par 
mégarde,  entrer  cet  animal  dans  un  souterrain.  Elle  Ty  suivit. 
Jfais  bientôt  Técho  rendu  par  les  voûtes  frappa  tellement  son 
imagination,  qu^elle  crut  apercevoir  un  vieillard  qui  gardait 
d'immenses  trésors.  Elle  s'enfuit  aussitôt  pour  raconter  ce 
qu^elIe  avait  vu.  Le  souvenir  de  ces  prétendus  trésors  s'est 
perpétué  dans  le  canton,  depuis  le  xii.«  siècle  jusqu'à  nos  jours, 
et  a  donné  lieu  au  dicton  que  nous  venons  de  rapporter. 

(V.  Carlier,  Histoire  du  Valois,  t.  i,  p.^363). 

VERBERIE.  (Oise.) 

tes  sauiriaux  de  Verberie.  —  Les  enfants  de  ce  pays  sont  ha- 
bitués à  se  laisser  rouler  du  haut  d'une  petite  montagne ,  en 
agençant  la  tète  et  les  jambes ,  tie  manière  à  former  une  es- 
pèce de  boule  ;  on  les  appelle  sautriaux.  Quelquefois  deux 
sautriaux  s'entrelacent  les  bras  et  les  jambes  et  exécutent  la 
même  manœuvre.  Depuis  un  temps  immémorial ,  les  sautriaux 
de  Verberie  étaient  inscrits  sur  Tétat  des  menus  plaisirs  du  Roi. 
Leur  renomméç  engendra  des  imitateurs  sur  divers  points  de  la 
France'et  jusqu'en  Provence.  Les  sautriaux  portèrent  d'abord 
le  nom  de  tombereaux,  «  On  voit  à  Verberie,  dit  l'auteur  de  V An- 
tiquité des  villes  de  France,  une  société  de  tombereaux  ou  petits 
gâlantz  qui  se  laissent  rouler  du  haut  en  bas  d'une  colline  pour 
amuser  les  passants.  »  Ce  singulier  talent  n'est  exercé  que  par 
leâ  enfants  du  peuple,  et  le  plus  souvent  pour  solliciter  une 
aumône.  Cependant  le  sobriquet  de  sanUriaux  s'appli<|uç  à  tous 
les  habitants  de  Verberie. 

(V.  Carlier,  Histoire  du  Valois ,  t.  ii,  p*  650). 

14.* 


—  208  — 

VEUUND.  (Arr.  deSainH^uentin.) 

Les  larrons  de  Vermand.  —  Yermand  occupe  la  place  de  Tan- 
cieDne  Augusta  Veromanduorum.  Ses  habitants  prirent  part, 
Tan  284,  au  soulèvement  des  Gaulois,  organisé  par  CElios  et 
Amandus ,  pour  se  soustraire  à  la  domination  romaine.  Ce  sou- 
lèvement fut  nommé  Bagaude  ou  révolte  des  larrons.  «  Quand 
quelqu^un  de  ce  lieu,  dit  Levasseur,  passe  par  les  villages 
d'alentour,  et  est  recognu  pour  tel ,'  chacun  le  houppe ,  et  crie 
après  :  voilà  un  des  larrons  de  Yermand.  b 

(Annales  de  Noyon ,  1. 1,  p.  36). 

VERMANDOIS.  ' 

Pois  de  Yermandois,  —  Ils  avaient,  au  xiii.*  siècle,  la  môme 
réputation  qu'ont  aujourd'hui  les  haricots  de  Soissons. 

(Crapelet,  Proverbes  et  Dictons). 

viLLEDiEU.  (Oise.) 

On  fait  des  godes  à  Beauvais  et  des  poêles  à  Villedieu, 

(Menus propos,  xvi.*  siècle). 

viRONGHÂUx.  (Canton  de  Rue.) 
Zes  ahmis  de  Vironchaux. 

WARLOT-BAiLLON.  (Ganlou  de  Gorbie.) 

Warloy, 
Bon  pays,  mauvaises  lois. 

«  On  reproche  au  peuple  de  Warloy  d'être  querelleur  et  en- 
clin au  vol.  Gomme  on  ne  payait  autrefois  dans  cette  commune 
aucun  droit  pour  les  boissons ,  la  plupart  des  habitants  bu* 


.  *■ 


-  209  — 

vaieDt  avec  excès  et  se  battaient  ensuite  entre  eux.  C'est  pour- 
quoi Ton  dit  encore  aujourd'hui  proverbialement  :  Warloy,  bon 
pays ,  mauvaises  lois.  » 
.  (Dasevel ,  Lettres  sur  le  département  de  la  Somme ,  p.  181). 


CHAPITRE  VII. 

ARMES  PARLANTES  ET  RÉBUS  DE  PICARDIE. 


I.«'  — Armes  parlantes. 

Parmi  les  armes  parlantes  des  nobles  familles  de  la 
Picardie  et  de  l'Artois ,  il  en  est  quelques-unes  dont  les 
allusions  sont  empruntées  à  Tidiome  picard.  Nous  nous 
bornerons  à  citer  celles  que  nous  avons  recueillies  dans 
les  manuscrits  héraldiques  du  docteur  Goze. 

Bosquillon  (de  Montdidier) ,  porte  d^azur  à  trois  serpettes 
d'argent,  2  et  1,  par  allusion  au  mot  bosquillon  qui  signifie 
bûcheron. 

Cacheleu,  D'azur  à  trois  pattes  de  loup  d'or,  î  et  1.  Ce  nom 
signifie  littéralement  :  chasse-loup, 

Campdaveine,  D'azur  à  la  gerbe  d'avoine  d'or.  Camp  d'à- 
veine  signifie  champ  d'avoine, 

Coppequesne.  De  gueule  à  trois  glands  de  quéne  (chêne)  cope's 
(coupés)  et  renversés ,  3  et  1. 

Créquy,  D'or  au  créquier  de  gueule.  Nous  appelons  créqui0r 
le  cerisier  sauvage. 


—  210  — 

Dubos.  D'argent  à  trois  bos  (arbres)  de  sipopie ,%  ei  %. 

Du  Gard,  mayeur  d' AmieDS ,  an  xiv.*  siècle.  D'azur  à  trois 
gars  (jars)  d'argent,  2  et  1. 

Gambard,  mayeor  de  Montdidiery  eo  1614.  D'argeD(  à  la 
gambe  (jambe)  d'azur,  sur  un  brasier  de  gueule. 

Hauteclocque.  Jusqu'en  1Î70,  les  Hautecîocque  avaient  porté 
trois  cloques  (cloches)  dans  leur  scel ,  comme  en  déposent  les 
chartes  de  l'abbaye  deCercamps.  C'est  pendant  la  viii.«  croisade 
qu'ils  y  substituèrent  la  croix  chargée  de  cinq  coquilles  d'argent. 

Le  Gay,  mayeur  de  Beauvais,  en  1670.  D'or  à  l'arbre  de  si- 
nople ,  chargé  d'un  cœur  de  gueule ,  surmonté  d'un  gai  (geai) 
d'argent^  avec  ce  rébus  :  Quand  on  est  au  milieu  de  l'or ,  on  a 
le  cœur  gai. 

L$  kien  (de  Conty)  avait  trois  kiens  (chiens)  assis  dani^  ses 
armes. 

Sacquespée,  De  sinople  à  l'aigle  d'or  becqueté  et  membre  de 
gueule,  à  Yépe'e  d'argent,  qu'il  sacque  à  moitié  d'un  fourreisitt 
de  sable. 

U Rébus  de  Picardie. 

L'origine  des  rébus  est  fort  ancienne  ;  mais  c'est  à  la 
basoche  de  Picardie  qu'il  faut  en  attribuer  le  perfection- 
nement (1)  t  elle  composait  chaque  année,  au  carnaval , 

(1)  Etienne  Tabourot ,  dans  se^  Bigarrures  du  seigneur  des  Aecùfds  » 
consacre  son  chapitre  II  aux  Rébus  de  Picardie.  «  Quant  au  surBOm 
qu*on  leur  a  donné  de  Picardie,  dit-il,  c'est  à  raison  de  ce  que  les  Picards, 
sur  tous  les  François,  s'y  sont  inGniinent  plus  et  délectez.  El  peut-on 
dire,  à  ceste  raison,  qu'on  les  a  baptisés  du  nom  de  ceste  nation ,  pa^  ttlCo- 
nomaste,  ainsi  que  Ton  dit  Bayonnettes  de  Bayonne,  Ciseaux  de  Tho- 
lose ,  Moustarde  de  Dijon,  etc.  » 


—  211  — 

des  espèces  de  libelles  intitulés  :  De  Rehii  qtm  gerun- 
tur  (1).  De  là,  le  nom  deYébus.  Ce  goût  avait  été  déve^ 
loppé  antérieurement  par  Tusage  de  porter  des  marques 
distinctives  dans  les  tournois  et  par  les  jeux  littéraires  de 
la  confrérie  de  Notre-Dame-du-Puy.  Le  rébus  devint 
bientôt  populaire  dans  la  France  septentrionale.  Il  conquit 
un  rang  dans  le  blason,  dont  il  égaya  les  armes  parlantes; 
il  figura  sur  les  enseignes  et  sur  les  monnaies  des  évèques 
des  Fous  ;  Il  osa  même  se  glisser  dans  les  épitapbes.  La 
Bibliothèque  nationale  possède  deui^  manuscrits  (n.'''  7618 
et  10278)  intitulés  :  Rébus  de  Picardie,  illuminés j  qui 
datent  de  la  fin  du  xv.«  siècle.  Le  second  n'est  qu'une  co- 
pie du  premier,  accompagnée  d'une  table  explicative.  Les 
interprétations  qui  ont  y  été  intercalées  au  xvi.«  sont  sou- 
vent fautives.  M.  le  docteur  Rigollot  a  rectifié  ces  erreurs 
dans  son  savant  ouvrage  sur  les  Monnaies  des  évéques  des 
Fous.  Nous  nous  bornerons  à  reproduire  ses  ingénieuses 
explications ,  en  ce  qui  concerne  les  rébus  où  figurent  des 
mots  de  l'idiome  picard. 

MS.  7618,  n.«  6.  Un  la  de  musique—  la  mort  —  une  nonne 
—  un  ais  —  deux  caperons  (cbaperons)  —  un  point.  La  mort 
nos  n'écaperons point.  (La  mort  nous  n'échapperons  pas.) 

N.*  10.  Une  fauke  {(d-ux)  d'or  sur  ùes  courtines  (rideaux)  — 
deux  œufs.  C'est-à-dire  en  court  i  ne  faut  que  doreux  —  (A  la 
cour ,  il  De  faut  que  des  gens  délicats.) 


(1)  «  Les  clercs  les  lisoient  publiquement  par  les  rues ,  étant  dans  un 
tombereau ,  dans  lequel  ils  se  faisoient  traîner.  Et  j'apprens  quMl  n'y  a 
*i;uères  plus  de  60  ans  que  cela  s'observoit  à  Boulogne,  » 

(Ménage ,  Dict.  étym,  \\  l^ust) 


—  2t»  — 

JN.*"  15.  Une  J7  de  couleur  i^rune  ou  Uaniée—  un  ramoni$wr 
(balayeur)  peint  en  vert.  C'est-à-dire  :  aehe  i^anM$  vesrru  mmt 
hettr.  (Cette  année  verra  mon  bonheur.) 

N.»  t5.  Un  la —  une  pie  sons  une  pwle —  un  laquais.  C?est- 
à-dire  :  la  pie  (l'ivrognerie)  emporte  l'ae^el  (le  profit). 

N.»  27.  Une  mère  /bWe— une  M^ti»««e  (seringue)  — un  «evoî* 

C'est-à-dire  :  fol  est  qui  se  soucie. 

N.*  82.  Une  soie  (scie)  —  un  on  (homme)  dans  une  paîï  — 
un  car  (cbarriot)  —  un  y  —  des  nocs  (gouttières)  —  une  touche  de 
meille.  C'est-à-dire  :  soyons  en  paix,  car  t  no  (il  nous)  touche. 

N.«  44.  Une  teUe  (sein)  —  une  malle —  une  langue.  C'est-à- 
dire  ;  tais  te  maie  langue  (tais-toi,  mauvaise  langue). 

N.«  45.  Une  kenne  (cruche)  —  un  soie  (scie)  --  un  puche^ 
(puits)  —  un  nid.  C'est-à-dire  :  qu'haine  soitpuchnie  (punie). 

N.*  46.  Une  tarte  —  un  Â  —  un  ramon  (balai)  —  un  coeur — 

—  une  plais  (plie,  poisson)  —  une  anse,  C'est-àrdire  :  tardam 

(auira)  mon  coeur  plaisance.     . 

N.^  48.  Une  aie  (anguille)  mord  des  talons.  C'est-à-dire  : 
aV  mort  allons. 

N.«  59.  Un  fol  lie  ensemble  deux  hayons  (échoppes  porta- 
tives). C'est-à-dire  :  hayons  fol  lie  (haïssons  la  folie). 

N.<»  91.  Un  point  sur  une  prone  (prune).  C'est-à-dire:  sou- 
prônes  point?  (ne  souperons-nous  point)? 

N.«  109  bis.  Le  monde  —  un  fol  —  deux  gattès  (écuçHès). 
C'est-à-dire  :  monde  fol  gâte. 

N.«  121.  Deux  lots  (pots  d^étain)  —  un  A  —  Dieu  —  un  car 
(charriol)  —  uni  —  un  moine  fiert  (frappe)  un  A.  C'est- 
à-dire  :  los  (louange)  à  Dieu  car  h  moi  n'affert  (n'appartient  pas 
la  louange). 


—  213  — 


N.<^  184.  Une  es  (abeille)---^  (sar)  une  porte.  C'est-lnlire  : 
es  (je)  supporte  mon  deuil. 

Ces  quelques  exemples  suffiront  pour  montrer  que  nos 
vieux  rébus  de  Picardie  contenaient  en  germe  toutes  les 
ingénieuses  fantaisies  des  modernes  rébus  illustrés  et 
qu'ils  étaient  souvent  plus  compliqués  que  celui  dont 
Marot  semble  rire  ,  en  disant  : 

Car,  en  Rébus  de  Picardie  ^ 
Une  faux,  une  étrille,  un  veau , 
Gela  fait,  Estrille  Fauveau, 


CHAPITRE  VIII. 


NOMS    DES   LIEUX.    (l) 


Les  terminaisons  les  plus  coirim unes  des  noms  de  lieux 
en  Picardie  sont  bourg  (du  tudesque  burg,  lieu  fortifié), 
bray  (du  celtique  bray,  marais) ,  cams  (  du  latin  campuSj 
champ  ou  camp],  court  (  du  bas-latin  cortis  qui  signifiait 
une  réunion  de  maisons  rapprochées  du  manse  seigneu^ 
rîal),  fay  [defagus,  hêtre),  hem  (du  Tudesque  flm,  ha- 
bitation), Mesnil  (de  manere,  parce  que  les  fermiers 

(1)  Nous  supprimons  presque  entièrement  le  long  chapitre  que  nous 
avions  consacré  aux  noms  de  lieux ,  comme  n*ayant  qu'un  rapport  trop 
éloigné  avec  la  matière  que  nous  traitons.  Ce  travail  paraitra  prochaine- 
ment dans  \e  journal  de  iInslittU  Historique. 


à 


—  214  — 

(  coloni)  demeuraient  habituellement  sur  les  terres  qu'ils 
cultivaient).  Oi  ou  oy  indique  ordinairement  une  plante^ 
tion  quelconque,  comme  Qu^^noy^  Tilloy,  Aulnoy  j  Rosoy 
elci]  Sart  vient  du  Roman  Sari  y  défrichement;  Villé^oix 
Villers ,  du  bas-latin  Villare ,  hameau ,  etc. 

Sans  pousser  la  celtomanie  aussi  loin  que  feu  M.  Ledièu 
(1)  on  peut  supposer  à  bon  droit  qu'un  certain  nombre 
d'anciennes  localités  gauloises  ont  conservé,  à  travers  les 
âges ,  leur  nom  primitif  plus  ou  moins  altéré.  Ainsi ,  pour 
ne  citer  que  quelques  exemples ,  Agny  pourrait  venir 
d^agnio  (  eau  }  ;  Barly ,  de  bar-îy  (  bois  clos  );  Berny,  de 
Berny  (  endroit  spacieux)  ;  Belle,  de  Bel  (  maison  forte  )  ; 
Broucby  ,  de  Bruch  (  marécage)  ;  Calais,  Aecaleh  (Havre); 
Boudent ,  de  Houden  (  forêt )  ;  Isques ,  de  Isc  (lieu  bas ); 
Pernes,  de  P^rn  (monceau);  Upen,  de  Ujpm  ( tertre ) ; 
etc.' ,  etc. 

Si  Ton  admet,  avec  M.  de  Poilly  (2),  qu'une  colonie 
Massilienne  s'est  établie  dans  le  voisinage  de  l'embouchure 
de  la  Somme ,  pour  le  trafic  de  Tétain .  on  -pourrait  aussi 
avec  lui  donner  une  origine  grecque  aux  noms  Âgrona, 
le  Crotoy ,  Hiermont ,  Leuconaus  ,  Maya,  etc.  ' 

Les  origines  latines,  beaucoup  moins  contestaUes, 
sont  fort  nombreuses  en  Picardie,  Bornons  nous  à  citer 
entre  mille  exemples  :  Abbeville  (Abbatis  villa);  Allenay 
(Alnetum)  ;  Avesne  (Avesna)  ;  Castelet  (CastellumJ  ;  Epi- 
noy  fSpinetumJ  ;   Ervillers   (Heri  villarium)  ;  Estrées 

(1)  V.  le  bizarre  ouvrage  intitulé  :  Chorographie  de  Vancienne  Picardie, 

(2)  V.  le  dernier  volume  des  mémoires  de  la  Société  d'Emulation  d'Ab- 
beville. 


—  Sttô  — 

(Straia)  ;  Fins  (Fines]  ;  Houviu  (HovaJ  ;  Lignières  (Li- 
gni&)  ;  Locdieu  (Locus  DeiJ  ;  Montreuil  (MonasteriolumJ; 
VkHSur-Âidûe  fVicusJ  ;  etc. 

La  domination  des  Francs  a  dû  laisser  son  empreinte 
sur  un  certain  nombre  de  noms  de  lieux  de  Picardie. 
Cest  probablement  à  leur  idiome  qu'il  faut  rapporter  les 
noms  de  Hallu  (Hall,  buisson^  ;  Harn  (Hem,  terre  in- 
culte^:;; Moulle  (Mulhf  moulin^;  Sangate  fSandr^ale 
bftrrière  de  sable^  ;  Wingles  ^Ninkel .  lieu  écarté^  etc. 

Beaucoup  d'anciens  fiefs  ont  conservé  le  nom  de  leur 
possesseur:  Ablancourt,  Andain ville,  Bailleul-Val ,  Ber- 
lincourty  Bernaville,  Courcelette,  Domvast,  Ernemont, 
Mattinsart,  Plessier  -  Godin ,  Roberchamps,  Sibeville, 
Thîèpval ,  Valdampierr e ,  Wagnonlieu  ,  etc. 

D'autres  localités  ont  tiré  de  la  langue  romane  ou  de  la 
française  un  nom  qui  fait  allusion  à  leur  site,  à  la  nature 
du  sol,  à  la  proximité  des  bois,  des  rivières,  aux  diverses 
plantations,  à  leurs  châteaux,  à  leurs  monastères,  comme  : 
Bîâs  fbiaSj  joli),  Bouchoire  fbouchière ,  lieu  planté  de 
buîs) ,  Combles  (.vallée),  Crequi  (crequier;  prunier  sau- 
vage), Harbonnières  (champ  de  houblon),  la  Couture 
(grande  culture) ,  Varennes  (bois) ,  etc, 


—  21i6  — 

CHAPITRE  IX. 

■■;--7 
NOMS  DE  BAPTÊME,  DE  FAMILLE  Et  DE  CORPORATIONS. 


§.  I.«'  —  Noms  de  baptême. 

Quand  le  Christianisme  eut  pénétré  dans  lesGayles;  les 
noms  de  baptême  remplacèrent  les  noms  hidividuels  que 
portaient  les  Gallo-Romains.  Bien  que  l'usage  des  noms 
de  famille  fût  devenu  général  au  xii.^  siècle ,  il  n'est  pas 
rare  de  voir  figurer  dans  les  chartes  de  cette  époque  «t 
même  du  xiv.<*  siècle  ,  des  roiuriers  qui  n'ont  qu'un  Bopn 
de  baptême.  Ues  femmes  furent  plus  longtemps  réduites  è 
cette  seule  dénomination  ,  et  ce  n'est  qu'au  commence- 
ment du  XVII. «  siècle  qu'on  voit ,  dans  les  actes  publics  « 
leur  nom  de  famille  uni  à  leur  nom  de  baptême. 

Les  noms  de  baptême  suivaient  la  règle  de  flexion  dont 
nous  avons  parlé  au  chapitre  iv.""  :  ils  prenaient  un  s  final 
pour  indiquer  le  singulier  sujet.  Vers  le  'milieu  du  xiii.« 
siècle  y  l'usage  s'introduisit  d'ajouter  à  la  fin  des  mots  des 
suffixes  qui  altéraient  la  forme  primitive.  Ex  :  Colin , 
Kolinot  ;  Marie ,  Marion  ;  Balde  ,  Baldufn  ;  Renaut ,  Ré- 
gnautin;  etc.  Les  suffixes  les  plus  usitées  dans  le  langage 
picard  étaient  ari ,  moni ,  ot  et  et  pour  le  masculin  et  oU 
et  elle  pour  le  féminin.  Les  formes  dérivatives  furent  très 
communes  en  Picardie,  dans  le  Hainaut,  l'Artois,  la 
Lorraine  et  llle  de  France.  Pour  n'en  citer  qu'un  exeoH 
pie ,  voici  .les  principaux  dérivés  du  primitif  Gui  :  guis, 
guiotj   guyot,  guion ,  guyon ,  widon  y  guillon ,  willainy 


—  217  — 

guiar,  guyat,  guyelin,  guillelme,  willelme,  melme, 
willames ,  mllaume ,  ijcuileme ,  mllermens ,  guinemans , 
guènei  »  guentlon ,  guenordim ,  élc.  Il  y  avait  des  noms 
de  baptême  féminins  qui  n^avaient  point  de  formes  cor- 
respondantes au  masculin  (Agnès  ,  Alicie ,  Emme ,  Livin  , 
Joie  y  etc.)  ;  mais  beaucoup  se  rapportaient  à  des  masculins 
féminisés  par  Taddition  d*un  e  muet  ou  d*une  modification 
désioentielle  : 

ExKiiPLE  :  Adon,  Adèle;  Eades ,  Odeliate  ;  Gillot ,  Gillotine  ; 
Gui,  érutote; Nicolas,  Nieolace;  Mikiel ,  Mikelette;  etc.  (4). 

Voici  les  noms  de  baptême ,  inusités  actuellement  ou 
du  moins  modifiés  ,  que  nous  avons  extraits  des  chartes 
et  des  actes  publics  de  Picardie. 


A^mans , 

1237. 

Albéric , 

1214. 

Anchellin, 

xnia*  s. 

Abdias , 

— 

Aldon , 

1106. 

Andreu , 

1236. 

Adam, 

XlVa*  S. 

Aielme, 

1106. 

Andrieu , 

1412. 

Adans, 

1290. 

Alette , 

1293. 

Androwin, 

,xm.«s. 

Ade, 

1106. 

Alger, 

1106. 

Andrusle, 

.   — 

Adenez , 

xnia*  s. 

Alliamme, 

XIV.  •  s. 

Angnelle, 

— 

Aélis^ 

1301. 

Alicie , 

1307. 

Ansel, 

1214. 

Agarec , 

1106. 

Almaric , 

1105. 

Anselot, 

1270. 

Aigline , 

1247.- 

AmaDdin , 

—  ' 

Ansiau , 

1254. 

Aimery , 

— 

Ameuris , 

1320. 

Ansiel , 

1316. 

Alâdc, 

1214. 

Amoury , 

— 

Aslaers, 

1299. 

Aiardine , 

— 

Amy, 

.    — 

Asnes, 

1309. 

Aiârt, 

1214. 

Ancillon , 

XUÏ.*  8. 

Asse, 

1230. 

(1)  Fallot ,  Op.  Ctr. ,  ch.  iT. 


—  218 


Athis ,  — 

Auberkins,  1475. 
Aulbine ,         — 
Balde,         1104. 
Baldain ,       1^50. 
Barbara ,        — 
6arthemeux,12o4. 
Baudars ,      1293. 
Baudechon,    — 
Baudens ,        — 
Baudin ,       nU, 
Baudoiche,   1250. 
Baugois,      1465. 
Bautaud,      1285. 
BekiD  y         1309. 
Bertols,        1250. 
Bouchard ,    1242. 
Bouquins,     1250. 
Braham ,         — 
Buridan,      1307. 
BurtandoDS,  1250. 
BurtignoD,   1250. 
Burtremel,   1287. 
Coiart,         1412. 
Colin,  1333. 

Colle ,  — ^ 

Conrardt,  1238. 
Conrault,  1290. 
Goinrais,      1276. 


Goinrard,  1277. 
Coiûraird  ,  1290. 
Grestien ,  — 
Danoel,  1250. 
Daniaus,  1278. 
Denyset,  1507. 
Diedèle ,  1250. 
Dimence,  — 
Egide  ^  1106. 
Ëgine,  1243. 
Eliard ,  — 

Emme ,         1255. 
Emmelot ,    1808. 
Englebine ,     — 
Engrend,     1481. 
Ernoul ,      '  1260. 
Eernous,    xiv.'s, 
Esleuve,      1377. 
Esteune,      1465. 
Eubers ,        1260. 
Eudon,         1133. 
Eustasse,     1230. 
Fleurchon,     — 
Flouriche ,      — 
Foukes ,       1250. 
Franceline ,    — 
Francoiselle ,  — 
Frans,  1279. 

Fremin,        1470. 


Fressende ,  If 78. 

Fursée,  1106; 
Gabriaus,  xiii.^s. 

Galette,  125S. 

Gaucher ,  12  U'. 

Gauyain ,  — 

Gavain,  1I6S. 
Gengulpbe,  1166. 
Gentienne,     — 
Geralf,       xn.«  s. 

Gernoy ,  — 

Gilotine ,  1278. 
Gilon,        xni>8. 

Gillot ,  Ï200. 

Gondèle ,  — 

Gonfroy ,  1255. 

Grigoire ,  1285. 

Grigories ,  12S6. 

Guarins ,  1215. 

Guittard ,  — 

Guiotte ,  1279. 

Guyon,  1261. 

Guyenne ,  — 

Ilacquin^  -»-, 

Hanrit ,  liif . 

Hellin,     '  IMA. 

Helvis ,  1868. 

Henin,  1496. 

Henriet,  1498 


—  219 

— 

Jlecbers, 

1248. 

JeDDin , 

1417. 

Mariette, 

— 

ienoet, 

1106. 

Jeoffroy , 

1232. 

MarioD , 

1266. 

Hervée, 

1214. 

Jermes , 

1287. 

Marotte, 

— 

Heaselat , 

1287. 

JerDOus , 

1287. 

•Massin, 

— 

HiorosimeUe,  — 

Jéromette , 

— 

MatheliD , 

1607. 

Honoeré , 

1465. 

Johans . 

1250. 

Maure, 

1461.' 

lanwes , 

1250. 

Joie, 

1237. 

Mehaut, 

13U. 

Wnxi, 

1106. 

Josse , 

1232. 

Marc, 

XII.«  8. 

Humbert , 

1290. 

JOSSOD  , 

XUI.^8. 

Meuberde , 

— 

Haes, 

Ii49. 

Juiie , 

1285. 

Michales , 

1261. 

Bogues^ 

1250. 

Kolinot , 

1255. 

Michaix , 

1Î94. 

Huoo, 

1249. 

LeariDS  , 

1465. 

Mikaeux , 

1320. 

htMn, 

1471. 

Lienard , 

1260. 

Mikellette, 

1334. 

lacque, 

1230. 

Liévire , 

— 

Mikiel , 

1412. 

JftCOt, 

1411. 

Livin , 

1250. 

Mikiex  , 

xiii.»  s. 

hfiotin, 

1477. 

Luchin , 

— 

Natase , 

— 

JacquemoDt  1439. 

Luis, 

1273. 

Nicholai , 

1264. 

Jtçquemant  1317. 

LoheuriDS, 

4215. 

Niuet , 

— 

JacquevoQ 

,1472. 

Mahiex, 

1264. 

Nolette , 

1471. 

JdkçiniDs, 

1214. 

MahieUe , 

— 

Odon, 

1265. 

Jeannin , 

1447. 

Maioe , 

— 

Oger, 

— 

Jeban,  (1) 

1465. 

Manassès , 

1215. 

OthOD , 

1273. 

lekennet , 

1518. 

*  Manessier, 

1458. 

Otle, 

— 

leàeni^ette  : 

KVI*'.  S. 

Margue , 

1418. 

Oudard , 

— 

JeboD, 

1254. 

Marguitte , 

1469. 

Ouède , 

1250. 

(1)  Le  nom  de  Jehan  était  excessivement  coraman  en  Picardie.  Dans 
\»  procès -verbal  d'une  assemblée  générale  des  habitans  d'Amiens,  datée  du 
15 juillet  1465,  sur  96  noms,  ilj  en  a  32  qui  sont  précédés  du  prénoni  de 
Jehan. 


2^ 


Oufren/ 

1204. 

Ricandes , 

1293. 

Thiebaus , 

lft9t. 

Oulfran, 

1324. 

Ricardin , 

1411. 

Thieris ,  - 

1280. 

Pasche, 

XIII.'S. 

Ricars, 

1247. 

Thobias , 

— . 

Perret , 

1374. 

Riflard , 

1432. 

Tbomin , 

1522. 

Perjnot, 

146S. 

Robiers , 

1251. 

Tbumas, 

1807. 

Perigne, 

1S08. 

Robin , 

XIII.«  s. 

Tiercelet , 

1307. 

Perinette , 

1479. 

Robinet, 

1469. 

Tomas, 

1277. 

Perine , 

1395. 

Robinette , 

1480. 

Ulfrad , 

1106. 

Perotte , 

1404. 

Rogiers , 

1464. 

Ursin , 

1273. 

Perrot , 

— 

Rogne , 

1254. 

Yaspesien , 

— 

Phelipart, 

1273. 

Rollande, 

— 

Yedasse , 

— 

Philippons 

,  1273. 

Royne, 

— 

Yilames , 

1285. 

Pieron , 

1133. 

Sainctine , 

— 

Yincans , 

1251. 

Pierotin, 

1279. 

Salvi, 

1106. 

Walleraut , 

125*. 

Pierot, 

1406. 

Sandrin , 

— 

Warin  , 

1300. 

Pierquin , 

tî79. 

Segard , 

xii.«  s. 

Warmers , 

1250. 

Pringue , 

— 

Sidrac , 

— 

Warques , 

— 

Quintin , 

1106. 

Sifrid, 

1106. 

Watier, 

1310. 

Quintine , 

— 

Slevenes , 

1250. 

Wauflar , 

— 

Eaoulin , 

1iS3. 

Sobiers , 

1250. 

Weric , 

1107. 

Raouline , 

1468. 

Sohirs , 

1293. 

Willard , 

1298. 

Raous , 

12S0. 

Souplis , 

1472. 

Willaume, 

1400. 

• 

RaulliD , 

1464. 

Suply , 

1493.- 

Wiliemot, 

1414. 

Rault  y 



Symonins , 

1251. 

Wileme , 

itu. 

Réginer , 



TassarS) 

1287. 

Wique  > 

1880. 

RemoDDet , 



Tassin, 

— 

Wistache, 

1S84. 

Rénal , 

1290. 

Teris , 

1260. 

Ydelte, 

11 W. 

Renlers , 

XIV. «s. 

Théris , 

1280. 

—  221  — 
§.  2.  — -Nomft  de  famille. 

Tous  les  noms  propres,  dit  M.  Eusëbe  Salverte ,  ont 
été  originairement  significatifs  ;  on  ne  peut  admettre  leur 
invention  sans  motifs  et  sans  principes.  La  science  philo- 
logique est  parvenue  à  déterminer  le  sens  d'un  grand 
Qombre  de  noms  propres  chez  les  Hindoux  (1),  les 
Héî>reux  (2) ,  les  Américains  (3] ,  les  Grecs ,  les  Ro- 
liaains  (4}  »  les  Gaulois  (5] ,  etc.  Ces  noms  font  allusion  à 

■    ■ 

la. taille,  à  la  couleur  des  cheveux  ou  du  teint,  aux 
travaux  ,  aux  goûts ,  aux  habitudes  ,  aux  vices ,  aux 
vertus ,  aux  défauts  physiques ,  moraux  ou  intellectuels, 
à  la  place  qu'on  occupe  dans  la  famille  ou  dans  la  société , 
aut  charges  et  aux  emplois,  au  lieu  de  naissance  ou 
drhabîtation ,  aux  accidents ,  aux  actions  d*éclat,  etc. 

En  parcourant  les  œuvres  de  Grégoire  de  Tours,  on 
peut  s'assurer  que ,  de  son  temps ,  la  plupart  des  noms 
propres,  en  France,  étaient  tudesques  (6). 

C'est  au  commencement  du  xi.^  siècle,  que  commen- 
cèrent à  apparaître  les  noms  de  famille  héréditaires  (7). 
ti'bsage  en  devint  général  pour  les  hautes  classes  de  la 
^ïnété ,  vers  la  fin  du  règne  de  Philippe-Auguste  (8] ,  et 
Jkmr  les  classes  secondaires ,  au  commencement  du  xiv.« 
siècle.  Cette  institution  eut  pour  cause  Théréditédes  di- 
gnités et  des  fiefs  ,  l'influence  des  croisades ,  l'exemple 


^      ■  : 


''  ;(t)  Sehlegel.  —  (S)  J.  Hnmbert.  *-  (S)  P.  Gomey ,  Krachenionikow.  — 
(*)  NoiBI .  —  (5)  PuUet.  -  (6)  G.  Fallût.  —  (T)  Méidraj;. 

(8)  Diaprés  M.  Mangourit  (t.  m  des  ilfém.  de  Vac.  celt,),  Arnould  signi- 
fie, en  Saion,  fidèle  à  son  honneur  ;  Baldwin,  bTa\3e  conquéraM  ;  Everard, 
iris  luMMré ,  Robert ,  comeiî  célèbre;  Godard,. 6o»  naturel  ;  etc. 

15. 


—  222  — 

(les  familles  impériales  de  Gonslantinople ,  l'affranchis- 
sement  des  commanes  et  surtout  la  nécessité  d*éyiter  la 
cpgfusion  qui  résultait  de  la  parité  des  noms  de  baptême. 
Ce  furent  les  nobles  qui  commencèrent  à  adopter  des  noms 
qui  n'étaient  plus  simplement  individuels  ,  mais  qui  se 
transmettaient  en  même  temps  que  les  fiefs.  Ces  nofkns 
furent  souvent  ixn  composé  du  nom  du  fief  et  de  celu|.  d'à 
possesseur  :  de  Moniovillers ,  de  Foucaucaurt ,  de  Seller 
val,  de  Ribecourt,  d^Ememont ,  etc.  Nous  renvoyons  le 
lecteur»  pour  ce  qui  concerne  le  nom  des  familles  noble^, 
à  Vouvrage  de  M.  P.  Roger  sur  la  noblesse  et  chevalerie  de 
la  Picardie  et  de  V Artois^ 

Quand  les  serfs  fureot  affranchis»  ils  commencèren^t  à 
ne  plus  être  uniquement  désignés  sous  un  iipm  de  bap- 
tême et  sous  celui  de  leur  Seigneur.  Les  affranchis,  in- 
dustriels gardèrent  souvent  le  nom  de  leur  métier  ;  If» 
affranchis  agricoles  prirent  aussi  un  nom  en  rappor^  avec 
la  natu^re  de  leurs  occupations.  Geu^  qui  furent  chargés 
de  fonctions  bourgeoises  étaient  fiers  de  porter  le  nom 
même  de  leur  emploi  ;  d'autres  furent  désignés  par  leur 
nom  de  baptême  conservé ,  ou  par  on  nom  significatif 
de  leur  caractère  »  de  leur  taille  »  de-leurs  défauts ,  de 
leur  ftge^  de  leur  habitation  »  du  lieu  de  naissance  »  etc. 

Mous  allons  offrir  quelques  exemples  des  différeotes 
sources  où  ont  été  puisés  les  noms  de  roturiers.  Ceux  que 
noua  citerons  appartiennent  tous  à  la  Picardie  et  ont.  été 
recueillis  dans  des  actes  publics  des  tlxu^,  xin.*  »  tiv.*  et 
XV.*  siècles, 

1  ."*  Noms  tirés  de  Vâge.--Le  JeuDe,Gamaio,  L'aisné,  Leviu^ele. 


_  ^ 

,  |,«  Jfu  pays  d'habitation.  ^  Collarl  d'Arxas ,  Henri  d'Oîse- 
afoni,  JeandeSL-Valery,  Clémenl  de  Chépy,  Bobert  de  Rae^ 
Aj^ié.djeNoyelles»  Pierre  de  Gamaches,  Thomas  de  HarenU, 
dii,|[^il  I  du  Plessier ,  du  Hamel,  etc.  I)  arrive  souvent  qu'on 
Ci^Klbud  ces  .sortes  de  noms  avec  les  noms  nobiliaires 

Jt/.  iHi  jMy#  da  iMMiaftoe.  —  Picard ,  Sanierre,  Ponthien, 
MoriA>etc. 

"  t»^  Be^digmtù  tittUê  ou  religieuêoê.  -^  Bo^gois ,  L^fienTer, 
Lé  ▼svasseor ,  Le  Prévôt  (1)  L'Esquevin ,  Le  Maistrè ,  Terrier 
ffégê),  L6  Mayeur,  Le  Mûre  (t)  Le  Sie«r  (3)  Le  BamteilleryLe 
BwiW^etc. 

6.*  Dêê  fonetions,  —  Forestier,  Messier  (garde  champékejy 
MaMWrt  (êrétorier),  Varlet,  Mesnier  (sergent),  Pinart  (receveur 
de$ttàp$te} ,  Dacier  (receveur  des  mpâts  sur  le  transport),  Viart 
f/Êriè),  Sergent  (5) ,  Àncelie  (servante) ,  Bailienl  (administra- 
iêwrjf  Clavier  (trésorier),  etc. 

1^.*  Ihs  professions  et  métiers. ^L^  plupart  des  noms  tirés  des 
fTofèssioiis  sont  précédés,  aux  xii.*  et  xm.«  siècles,  de  Tarticle 
II,  qui  Alt  plus  tard  remplacé  par  fo,  pois  très-auvent  supprimé. 

(1)  Ce  mot  à  senri  pour  lignifiar  le  lUre  dediven  officiera  préposé*  è 
VMWfeetion  quelconque  (de  la  Tynna). 

(ly  £f  Maire,  Ce  mot  nMndique  pas  seulement  la  fonction  des  mayeurt 
mmâclpaut,  mais  celle  des  chefs  de  corporations,  dés  margnnUen,  des 
fériMMulift  etc. 

(^  Sieer.  C'est  quelquefois  ôoe  raaufaise  orthographe  de  seieur» 

(4)  Ceux  qui  obtenaient  la  royauté  dans  les  jeux  publics  conservaient 
quelquefois  toute  leur  vie  le  titre  de  Boi  ou  de  Prince. 

(5)  ]>ans  les  M8.  du  xiii/ siècle  ce  mot  signifie  serviteur^  huissier, 
homme  de  guerre* 

15.- 


—  224  — 

Ainsi  on  dit  d'abord  H  carhaniêr ,  pais  le  eetrbonUr  ^  puis  efafia 
cdf  Monter  on  cbarhonîer^  Carpentier,  Du  Gange  (banque)  y  l^ 
llîte  ^e'decin) ,  Bocqolllon  (bûcheron) ,  Gaultier  (hûclteibh), 
Carlier  fefMrpentier)  >  Gapelier  (elwpeliet) ,  Carbonier'  /"dkér- 
bonier)^  Le  Correur,  Fessier  {joaillier),  Gastelier  fpàtiàsier), 
LeBonrsieryCaron  (charron),  Fruictier,  LaFarge(/brgf»j>Câiii- 
bier  ("^r o^^atir^  ,  Pesqueax  fjpMetir^>  Boulenguier^  Fabfé^'Le 
FerrOD,  Le  Feurej  fde  faber),  MolinierYMiimiVr^  Gaathetier, 
Co^retier,  Garreton  foJ^r tî#fy ^  Gandeiier,  Le  Sueur  ^oordottuifr^, 
Cuvelier  y  Benelier  (conducteur  de  tomberaux),  Pioguier  ffiiàrir 
cant  de  peignes) ,  Bergier  (nourisseur  de  bestiaux),  Boyer:(btar- 
ron)  f  Magnier  (meunier) ,  Le  Tartier ,  Le  Peigneur,  Le  TeUier 
(tisserand).  Le  Queux  (cuisinier) ^  Le  Gaucheur,  ThiiiUier/«M>^ 
chand  de  tuiles),  Cousturier,  L'Œulier  (marcka$d  d'huile) ylA 
Herchier,  Saunier  (marchand  de  sel),  Parmentier  (1),  Porteboîs, 
Qui  forge ,  Plumoison ,  Garde  Yacq ,  etc. 

7.*>  Des  noms  de  bapUme  modifiés  ou  non  par  des  sufiœee*  - 
Clément)  Tbomas ,  Firmin,  Micbe!  ^  Quentin /Simon  ;  AneKn 
{de  Âese) ,  Aubertins  (de  Àubert) ,  Bauduin  [de  Éalde) ,  Pofi- 
quier  (de  Foulques) ,  Gillet  (de  Gilles)  ',  Henrion  (de  Henri) , 
Q(^9&e\in  (de  Josse) ,  ?ïk\\\ppon  (de  Philippe) . 

8.<^  De  la  conformation  physique.—Vionûéi,  Fauveau  (de  ^oufewr 
tannée) ^  Blanchet,  Morel  (noirâtre),  Blois  (pègue)  j  hp  Bç|6hu., 
Gohin  (bossu) ,  Poil-Yiilain ,  Blancs-Yeux ,  Col'àerToxJiH^.de 
toureauj^  Pieffort,  Maigret»  Beilpt,  Ga^nut,  (chauve),  Gbauwin  (2), 

(1)  On  donnait  ce  nom  à  ceox  qui  lustraient  les  étolR».  '  ■ 

(i)  G*était  le  vrai  nom  de  la  famille  de  Calvin \  né  à  Noyon.  De  calvus 
(ch;auve). 


-^  225  — 

lé Béi\i  (gentil),  Malfait,  Barbe-d'Or^  Trois-CEaU,  Face,  de 
Taille-d'Or,  Courtecuisse,  Poil-Barbe,  etc. 

9.*  Ihi'<»ifaclér0.  — Boudard^  Noisem  ,  Gaichard  (ruêé) , 
Boia  (hcn),  Séné  (ioge),  Doocet,  Taopia  (poltron),  Testo, 
Ferlé,  (fermeté),  Ànbert  (courageux),  Baude  (enjoué) ,  Bob\n 
(bouffon)  f  Malfiance ,  Loyauté ,  Haut*de-Sens,  etc. 

10.^  Des  moBure  et  habitudes.  —  Guiilon  (eseroe) ,  Cache-Léu , 
Tue-Leu ,  Boisard ,  HoUier  (débauché) ,  Batteux ,  Janiu  (farcem)^ 
Jaq«etY**^nr^ ,  Lesobre ,  Gallaod,  Huart  ("cr torcK^  ,  Bardou 
(lourdaud) ,  etc. 

11.*  Du  règne animaL  — •  Lecat,  Lekien,  Goret,  Pourchel, 
LoDg-Cbeval ,  Vàquette ,  Lelen ,  Goupil  (renard) ,  Baude  ,  £s- 
qaÏTol  (écureuil),  Ratelet,  Bouvet  (jeune  bœuf),  GlaiDe,.Gail- 
lerèt,  Lagache,  Legay,  Moigneau,  Moignet,  Rainette,  Caboche, 
Malot  (afis  agrorum) ,  Catoire  (ruche  d'abeilles) ,  Boterel  (cra- 
païui) ,  Couloa  (pigeon) ,  etc. 

1%.^  Du  règne  végétal.  —  Decaisne ,  Dufay  (hêtre),  Crequier 
(prunier),  Gauguier  (noyer),  Breuil  (bruyère),  Belavoine, 
Gardon ,  Garbe ,  Herbet ,  Des  Essarts ,  Dubus  (du  bois) ,  Bois^ 
sière  /"^ot'IItfJ ,  Gardin  ,  Gardinet,  Barthe  (boccage) ,  Wgmer , 
(ffiffnioble)  ,  Meslier  (néflier),  Peyre  (poire),  Yerde-AyeiDe , 
Uttf  de  Bled ,  etc. 

li.*'  Du  règne  minéral.  — -  Gayeux,  Descayeux,  Carbon, 
Bray ,  Debray  (terre  grasse) ,  La  Perrière  (car^Hère  de  pierres). 

14.*  Des  comestibles.  —  Papin,  Gastel,  Watteau  (gâteau), 
Lardé,  Baccon  (lard),  Grignon  (croûte  de  patnj,  Cervoise, 
Tarteron ,  etc. 

15,«  Des  vêtements ,  etc.  —  Gauche  (chausson).  Doublet  (sorte 


—  226  — 

d$  houppelande) ,  Mantel,  Tabart  (manteau),  Soler  (soulier), 
Gotelle  (eamiêolle) ,  Quemise  ^  etc. 

16.*  Des  meubles  et  instruments,  etc. —  Garette ,  Des  Eqnell^s, 
Jarry  (bâton),  Ramon  {balai),  Broqueyieille ,  Martellet,  Mir* 
tel ,  Poyelle ,  Buiret/  Belperche ,  CofSn  (étui),  Faaquet (fau^ 
cille)  ,  Binois  (charrue) ,  etc.  . 

17.»  Des  fêtes  de  r  église, -^Melf  Pâques,  Pascal,  Pasqitler^ 
Toussaint ,  eto. 

IH.»  D'objets  divers,  etc,--  DelecaDdelle,  Vnidelame,  Voyelle, 
Estrée,  Cotteret^  Yerderue,  etc. 

§  3»  Noms  de  oorporatÛMM. 

Les  noms  de  corporatioDs  de  métiers  n'étaient  point 
partout  les  mêmes  en  Picardie.  Voici  quels  étaient  ceux 
des  vingt-quatre  corporations  de  la  ville  d'Amiens  dh  ' 
1370  : 

Tavernter8;|waidiers;  tanneurs;  bouchers;  fevres;  mer-^ 
chiers  ;  boulengiers  ;  fourniers  ;  poissoniers  de  mer  ;  drapiers; 
cordouaniers  ;  cambiers  (brasseurs)  ;  mâchons  ;  pelletiers;  pois- 
soniers de  doulche  yaue  ;  viesiers  ;  pareurs  ;  tisserands  ;  teii^ta-* 
rlers  ;  sueurs  (savetiers)  ;  waigniers  (laboureurs ,  vignefons)  ; 
carpentiers  ;  porteurs;  telliers  (tisserands  de  linge),  —  Au  xyi.* 
siècle  y  les  corporations  d'Amiens  étaient  ainsi  déiiommées; 
Laboureurs;  boulengers;  brasseurs;  taverniers;  bouchers; 
poissoniers  de  mer  ;  poissoniers  d'eau  douce  ;  maroniers  ;  brou- 
tiers;  guelderons;  tanneurs;  cordonîers;  sueurs  de  viez; 
pareurs  et  tondeurs  ;  pourpointiers ,  parmentiers  ;  chaussetiers; 
bonnetiers  ;  chapeliers  ;  merciers  ;  paticiers  ;  sayeteurs  ;  ttsse^ 


—  J27  — 

rtada  -de  toile  ;  couvreurs  ;  loareschaux  ;  b^biers  ;  orfèvres  ; 
hacher»;  oharpentiers;  massons  ;  archers;  arbalestriers.  (1) 

SL*4iu»ntm,  xvu.*  siècle.  -*  Apothicaires;  bonnetiers; 
bouchers;  boulengers  et  tourtoniers;  brasseurs;  charrons; 
chaircBîtiMrs^;  chaudroniers ;  cordiers;.cordQniers;  corroyeurs; 
coQinqeara  d'ardoises ,  de  tuiles  et  dé  plomb  ;  drapiers  et  chaus- 
86t|ers;  gQhorliers»  maçons  et  tailleurs  de  pierres  ;  mandeliers; 
marcbiinds  de  pain  d'épice  ;  mégissiers  et  gantiers  ;  menuisiers; 
merciers;  cirierset  épiciers;  meuniers;  mulquiniers;  orfèvres; 
pâtissiers  et  cuisiniers  ;  potiers  d'étain  ;  savetiers  ;  selliers , 
semirîers;  taillandiers;  tailleurs  d'habits;  tanneurs  etfour- 
revs;  tisserands;  toilie^s  etlingers;  tonneliers  ;  tourneurs  ; 
Titriers. 

Beauvais.  xvii.*  siècle.  —  Drapiers  ;  chaussetiers  et  mar- 
chands de  draps  teints;  merciers;  épiciers;  passementiers; 
boutoniers;  scetiers:  apothicaires;  chirurgiens  et  inciseurs; 
drapiers  drapants  et  marchands  de  laine;  laneurs  et  arsoneurs; 
tondeurs  ;  tisserands  ;  sergiers;  peigneurs;  ta verniers  ;  vinai- 
griers et  brasseurs;  boulengers  ;  pâtissiers;  charcutiers  ;  lar- 
diers  et  graissiers  ;  bouchers  ;  ppissoniers  ;  orfèvres  ;  étaimiers  ; 
plombiers  et  fondeurs  ;  maçons  ;  charpentiers  ;  couvreurs  ; 
qijdféicailliers  ;  couteliers  ;  armuriers  ;  fonrbîsseurs  ;  éperoniers  ; 
cHàbdroniers;  épingliérs  et  aîjpciillotiers  ;  féroniers  ;  inoaréchaux; 
(lâilandiers  ;  cloutiers;  teinturiers;  chapeliers;  bonnetiers; 
pélntriéis  et  vitriers  ;  tanneurs  ;  mégissiers  ;  gantiers  et  pelletiers; 

(t)  Chique  corps  de  métier  d^Ainieu  portait  un  mays  à  la  fête  da  St.-» 
8f|sremfiit.  ÇéUâi  une  colonnade  de  menuiserie  de  forme  pyramidale  et 
lenninée  par  un  cierge.  Les  marchandises  qui  y  étaient  suspendues  fan 
aaient  reconnaître  chaque  corporation. 


—  22»  — 

cordODoiors  et  cerroyears;  eordonmers  envieux;  seiUersei* 
bastiers  ;  cordiers  ;  meDuisiers;  tonneliers  ;  charroQ87l)rodeiihi; 
tapissier»;  joailiiers;  ftrîpiers  et  tailleurs  d'haJMts  ;  tourneiirs^et 
vanniers  ;  laboureors  ;  vignerons  et  aïriers. 

Ahhmlh.  —V.  l'Histoire  d'AbbevitîepPifli.  Louandre'.    -"• 
Noyon.  —  V.  îeà  Recherches  sur  Ifayon  par  M.  de  la  PoUs"^ 
p.  1ÎS.  —  Les  CQQ)orations  de  Péronne  étaient  à  peu  près  lès 
mêmes  qn^à  Noyon  ;  ta  corporation  des  poissonferd  portait  lé' 
nom  ûe  soyebautéclnse, 

La  corporation  des  charpentiers  comprenait  ordinairement . 
leshnehiers^  les  lambrois»eurs  ^  les  tourneurs  et  tes  tonneliers^"^ 
Cependant  M.  de  la  Fons  fait  remarquer  (l)  qu'à  Béthunes,  le» 
huchiers  sont  rarement  confondus  avec  les  charpentiers,  wàt' 
XV.*  et  ivi.*  siècles.  \ 


,  I 


CHAPITRE  X.  ' 

SOBRIQUETS   HISTORIQUES   ET   POPULAIRES.  -   ,  :: 

■  ♦  ...  •■'  îîi 

m  ~ 

•  ■  ■  « 

])e  tout  tenaps,  od  eut  recours  aux  surnoms  pou^r^db- . 
tinguer  eatr*eux  ceux  qui  portaient  un  mime  nom*  Le., 
sobriquet  est  une  espèce  de  surnom  qui  fait  allusion  a^^. 
qualités  ou  aux  défauts  personnels.  L*usage  de  ces  spi^Ws^ 
d'appellations  est  fort  répandu  dans  nos  campagnes.  \]n 
ridicule  ,  une  infirmité  physique-,  une  parole  maladroite , 
une  bévue,  on  acte  de  ;>oltronnerie ,  une  condamnfation'* 


f.    -i' 


(1)  Les  artistes  et  les  ouvriers  du  Nord  de  la  France» 


—  228.— 

judiciaire  suffisent  pour  qu'un  aom.'Soitaflhiblé  d'un  aobri- 
qiKSi  qui  Te§te<  parfois  héréditaire..   ^    ,  « 

Dans  les>  fêtes  populaires  du  npcd  de  la  Frf^nca ,  les», 
joyeuses,  compagnies»  qui  en  faisaient  les  principaux  frais» 
éti4^nt.cpi(unand,ée^.par;U^  chef  qui  portait  toujours  un 
surnom  de  dignité.  Voici  ceux  que  nous  aypns  recueillis  ; 

Abbetnlle.  —  Le  prince  des  sots  ;  réyéque  des  ianocents.   < 
4niinf.  — i  L'évéque  des  innocents;,  le  prince  des  enfants  sans 
soucis  ;  le  pape  des  fous. 

Arras.  —  L'abbé  de  Liesse;  *boin  espoir  ;  le  prince  d'hon- 
neur; le  prince  d'amour,  le  prince  des  loquebaux;  le  prince 

de  bçn  vouloir  ;  le  roi  des  leurs  ;  l'amiral  de  Malduichon. 

\  .  ■       ■  ■      ■ 

Ath, —  L'abbé  des  pau  pourvus. 

Béthunes,  -;-  Le  prince  de  jeunesse  ;  le  capitaine  des  hQ- 
chettes  ;  le  capitaine  de  l'étrille  ;  la  princesse  dés  cœurs  fallis  ; 
le  pfince  du  Pnich  ;  l'abbé  de  sens  legier  ;  le  prince  de  mal 
espisurçne  ;  le  prince  des  dures  menées  ;  le  prince  des  lours  ;  le 
prince  des  gayants  de  St.-Pry;le  prince  de  plaisance ,  le  prince 
de  folie;  etc.  La  confrérie  des  jongleurs  élisait  un  chef  qu'on 
nomma  d'abord  prince  des  sauUs  et  puis  par  corruption  prince 

dH,80U[lU      '  :..   ,   ...  ..,  :.  -v. 

Bhntkai». — Le  pré vost  des  étourdis..' .      ;.:,,    . 
'iC^Albi^;^  Leroideshiraulx.  .1.       .■     .         / 

"ifeti%?— Le  capitaine  Pi gnoii. 

Bam.  —  Le  prince  des  sots.  "  '    ■ '•       •  " 

Is  Bmm,,---  L'abbé  des  faims. 
XooH.  —  Le  patriarche  des  fous.    .  .. -, 

(1)  V.  £ei  artiste»  du  nord  de  la  Franc* >«par  M.  de  la  Fuiu. 


—  230  - 

Ze  Quanaff,  —  L'abbé  du  piat  d'argent. 

Lille.  —  Le  dac  du  lacq;  le  lieutenant  voUnt;  le  roi  tfea 
sots  ;  Tes  princes  d'amonr ,  de  jeunesse ,  des  tars  saigee. 

Mohtreuii.  -^  Le  roi  ides  enfants  de  la  lone.  On  donnait' lè 
titre  de  rot  de  la  couronette  à  celui  deâ  chevaliers  de  Tare  qui 
s*était  le  plus  distingué. 

Noyon,  —  Le  roi  des  fous. 

Péronne.  —  L'abbé  des  mariés  ;  le  capitaine  des  pieds  de 
saulx. 

Bue.  — ^  Le  souverain  évèque  de  Rue.    . 
St.-Omer.  —  Le  prince  du  glay  ;  le  prince'  des  soudans. 
St^'Quentin.  —  Le  roi  du  chapels.  (Voir  un  article  de  M.  Go- 
mard  dans  les  Mém.  de  la  Société  acad.  de  St.^uentin)* 

Senlis.  —  Le  pape  des  fous. 

Valenciènnes.  —  Le  prince  de  plaisance  ;  le  prévost  des  co- 
quins ;  le  prince  de  Fétrile  ;  le  capitaine  de  joyeuse  entente  ; 
le  gardien  de  dame  oiseuse  ;  le  chef  des  Hubins  ;  le  prince  de 
de  la  plume. 

WatidricoHrt,  —  Le  prince  de  lanière.  —  etc. 

Nous  avons  mentionné  dans  un  précédent  chapitre  les 
sobriquets  relatifs  aux  villes  et  aux  villages  de  Picardie. 
Nous  allons  maintenant  indiquer  un  certain  nombre  de 
surnoms  historiques  et  de  sobriquets  populaires  fUuii  an-> 
ciens  que  modernes. 

Àbbevitte.  —  Au  xvin.*  siècle,  on  ajoutait  souvent  le  sur- 
nom à^Àbbeville  aux  prénoms  du  nouveau  né  d'un  mayeur  de 
cette  ville.  (Louandre,  Bi$t.  d'Abbevilh,  i,  ii,  p.  141]. 


—  231  — 

Ài<Hké$.r-  Nom  qve  prenaient  les  seigneurs  qui  8*éngilgeàief  t 
à  défendre  les  droits  de  Pëglise ,  soit  par  dévouement ,  soit 
par  intérêt.  Tel  fut  le  comte  Jean  de  Ponthieti  qui,  en  117# , 
dans  une  assemblée  du  clergé  de  ses  Etals  ^  promit  d'assister 
envers  et  contre  tous  Montiewr  St.^VulfrtMl  (Devérité ,  Bût.  de 
Picardie). 
Bbucu^  '—  Sobriquet  d'un  homme  gros  et  courte 
Bùnêdêt  torque  (Witasse).  •-  (Abbeville^  moyen*àge.) 
Bel  œil  (marquis  de).  —  Sobriquet  d'un  borgne. 
BeUumie.  -^  Surnom  d'un  imbééiîè.  (Santerre.) 

Bigorgneurs  -^  Une  compagnie  de  volontaires^  levée  en 
lB8t  par  la  viUe^e  Yalenciennes  et  qui  se  signala  surtout  à  la 
prise  de  DouUens ,  fut  surnommée  les  bigorgneurs ,  soit  à  cause 
de  leur  hallebarde  nommée  bigote  soit  à-cause  de  leur  chapeau 
militaire  à  deux  cornes.  (Le  Glay,  Glossaire  des  sobriquets  hielo^ 
riqueê  du  nord  de  la  France). 

fionbec.  (Marie)  — -  Surnom  d'une  babillarde. 

Biau  layon  (Jehannet).  —  (Àbbeville^  1311.) 

Bis  blé  (Fremin).  —  [Confies  des  argentiers  d'Abbeville.)  . 

Bouthiliers  (Golars  le).  —  Trouvère  artésien  du  xiu.*  siècle. 

Bochu  (li).  -^  Adam  d'^rras ,  trouvère  du  xui.«  siècle.  - 

Brille  fer  (Jehan).  —  Féronnier  à  Béthunes^  en  152%. 

Cacherais  (ïioberi),  — (Abbeville,  moyenr-âge.) 
Cadoreux,  -r-  Sobriquet  des  sergents-de-ville.  Allusion  à 

leur  costume  qui  ressemble  au  plumage  des  cadoreux  (chardoor 

nerels).  —  (Amiens.) 
Cadet  devient  parfois  une  désignation  inséparable  du  nom 

d'un  frère  cadet  :  cadet  Lfimbin  ;  cadet  Bernot. 


—  232  — 

Cafimle  (Marie).  -—  Sobriquet , d'une  femme  qui  veut  4oot 
faire  et  qui,  eu  définitive >  ne  fait  rien  qui  vaille,  et  qui  A'ii.ni 
ordre  ni  économie. 

Cûgnêux.  Individu  à  jambes  torses^  — ( Amiens.)    ■    > 

Caffielaus  (Leurens  H).  —  (Adam  de  la  Halle).  '- 

Carimaros  ou  Kérimoueros.  —  Nous   donnons  ce  stirnom 

aux  bohémiens!  Les  Arabes  les  appellent  chaf«mii,  c'es(;-àHlire 

brigands.  G'e^  probablëknent  là  l'origine  de  cette  siuguliSre 

app^lation  (Histoire  de$  Bohémiens  par  M.  GrQeUma9).\  ;   . 

Carotte  (la).  —  SobrlquetqVon  applique  indifféremDfteat.anx 
hommes  et  aux  femmes. 

CaPeseuris.'-^  Sobriquet  d'un  individu  contrefaitli  -^  (Pou- 
thieu.)   ■        '■'■'■  ■  ■  ■'  '^  ■•  ■    ■ 

Cmt'pàin:  —  (Abbeville,  moyèn-âge.) 

•  ■ 

Chiehs(JéhdLn  aux).  —  (Abbeville,  mofen-âge.)   '         •■  ^ 
Chiqueux  (ech').  —  Sobriquet  d'un  individu  qui  chique. 

Ckuchelotte  (marquis  de  sainte).  —  Sobriquet  d^une  personne 

■>  '      ■  ..■.«* 

qui  sifle  en  parlant.  —  (Ham.)  '    ' 

Codake,  —  Sobriquet  de  jeune  fille. 
Copekardes.  —  (Abbeville,  xiii;«  siècle.) 
Comevo^uM  (Jehan).-— (Abbeville,  iiv.' siècle.) 
Cou  de  taureau  (Hubert).  —  (Yerm.  xii.«  siècle.) 
Cour  eol  (Colin).  —  (Abbeville; 'tiv.«  siècle.)' 
Courte cauche.  —  (Abbeville,  moyen-âge.) 
(?ot4/o»«  (Jehan  as).  —  (Abbeville,  moyen-âge.) 
Cœur  de  Quesne  (Paul). — {Comptes  des  argentiers  d' Abbeville,) 
Créquy,  —  Ce  fut  d'abordun  sun^m ,  emprunté  ^Mcréquier 


—  283  — 

(prunier  sauvage)  et  qui  déviai  héréditaire  dans  cette  illustre 
/ubiUe. 

'    '  Cliiou  chievalier  estoy  preux  et  de  t>ôn  feDom 
Doutable  et  qui  portpy  de  Créky  le  suniom. 

{Romance  du  sire  dp  Créquy,  y.  10.*) 

Creton.  —  Surnom  de  Raimbaud  d'Estourmei ,  parce  quMl 
signala  sa  valeur ,  à  la  première  croisade ,  en  montant  le  premier 
Ètà'}sLeréle  destnnrs  de  Jérasalem  (Ordefic  Vital).  ' 

Crincrin  (Motisieur).  —  Mauvais  joueur  de  violon.  —  (Pé- 

rtWnê.) 

*  ■ . 
'     Cuvelier  (H).  —  Trouvère  d'Ariras,  au  xin.«  siècle. 

Dehors  le  ville  (Simon).  —  (Pontlueu ,  moyen-âge.) 

Dentdeleu  (VÎUot).  —  (Abbèville,  moyen-âge.) 

Enfants  au  roi  (les).  —  C'eét  lé  nom  que  prirent  dans  le 
Laonnais  un  parti  nombreux  de  paysans  qui,  en  1411,  reprirent 
stilrleg  Bourguignons  Andelain  et  Pontarcy.  (Devisme,  Manuel 
hist.  du  département  ée  V Aisne), 

EiifeMuillé  (Mon^siêûr).  — -  Individu  qui  fait  Femprèssé,  qui 
inralt  avoir  iysaucoup  d'affaires.  •— (Santerre.)' 

Epaules  (René  aux)  —  1109.     » 

Epinoche  (F).  —  Enfant  maigre  et  délicat.  — *  tar  comparai- 
son avec  Tépinocbe ,  giaèterosteus  pungittus, 

m 

"  ^po^eux  ie  warpkes;  ^^  Sobriquet  •  dimoé  aux  arpenteurs 
percé  qu'ils  épeutrent  (écrasent)  le^  warolleà  fglebes^  qui  les 
gênent  dans  leurs  opérations. 

J?#e()ii«e^t0«  (chevaucheurs  d').  — ^  On  su^nonmait  ain^i'^  à 
¥«rberie  y  ceux  qui  avaient  la  réputation  de  fréquenter  les 
sabbats. 


—  384  ~ 

StMllp,  chiens  (fleberi).  —  (Veria.  xu.*  siède.) 

Evéque  à  baudet  (V).  — -  Sarnom  de  M.  Mathieu  Asfiolift^ 

évéque  constitutionnel  du  P^s-de-Calais>  mort  àBonnières, 

(Somme).  Il  se, servait  toiyours  d'un  km  dans  i^es  yi^tes  pas* 

toralçs. 

Faraud  [cV),  —  Individu  qui  aime  à  se  parer.-— (Donllens.) 

Fifi.  —Nom  d'amitié  qui  survit  quelquefois  à Tenfançe. 
File  étoupes  (Tbibaud)^  •— Forestiei?  du  irçi  Robert,, .<a^^ 
nommé  à  cause  de  sa  chevelqre  )i>|onde.  (Carlier}.  ,    , 

/ 

Gambette.  •—  Surnom  d'un  individu  qui  a  une  jamb6.|i^\i8 
courte  que  Tautre.  —  (PoptWeu.)   .  ;     .^, 

Gargate  (la),  r-  Mathieu  de  Maissemi  »  1924. 

Goulafre  (Symonet).  — •  Argentier  d'Abbeyille.       ,   , . 

Graillon  {JABrib).  —  Sobriquet  d'une  femme  «alpropre  et 

dégueiiillée,  '  .        ;      /     <>••  î 

Grmère  auso  ikus.  —  Sobriquet  d^une  Yj^ille  fen^mçi  rjic^ç)*. 

Grand  ganille  (Platerius).  —  (Verm.,  xii.«  siède.)        ■     ;  .i 
Gra/ni]^u  (Jehan  Poitou) «  huehîer  àBéthwios ,  en  18^. 
Grignart  (Jean-Pinchat).  <-  Li^Olenant^-géoéral  du  bailb«e 
de  St.-Quenlin ,  en  1517.  ». 

Giiseipuelle,  —  Yermandois ,  xu.»  siède. 
Gueule  (^Ause  \&). -^  \/êu  de  k^fe»Ulie.)  :i^ 

*G^^in$tSs'rT  On  diinna  ce  nom  à  une  secte  d'illumiiiéa  dont 

ie  f«idateorr fut  Pierre  Guéri»,  curé  de  la  paroisse  Santh 

-Georges ,  près  de  Roye^  m  .  »"  .'V«i 

Guins  on  ff(>gHio^  —  Sobriquet  d'un,jindiyidu  qui  )<>uf<he/, 

HochebQs  ou  kokebos.  ^  C'éiaii  le  nom  qu'on  donnait  àcettaiàis 

régiments  de  piquiers,  fAoc^er  ^  branler  ;  bos,  bois),  a  LesgesM 


—  «»5  — 

ile-|ii«dde  Picaordie,  dit  le  président  Faudiet  (lirre  icdela 
îàitvBÊ^j'iiplnB  TOiontiefè  qve  les  autres  nations)  usoient  de  ce 
long  bois  :  appelé  aussi  hokebos,  d'autant  qiie  son  effect  ûMlstoît 
màeurl  que  le  Piquenaire  faict,  après  avoir  seooué  et  esbranlé 
sonkokebos  depuis  appelé  Picque,  pour  ce  qu'il  poind  et  picque.» 
Hwhier  (Jehennot  le).  ^  Hiv^hier  de  Béthunes  »  en  1513. 

JI^M$e.  —  Sobriquet  d'une  femme  qni  a  le  caractère  con- 
trariant. —  (Mpntdi,dier.) 

Jacques  bomhùnmes.  -—  Qn  appela  ainsi  les  paysans  qui  se 
soulevèrent  du  temps  du  roi  Jean ,  dans  le  Beauvoisis,  sous  la 
ciiiiifiiite  de  Guillaume  Caillet.  On  les  désignait  soùs  ce  nom , 
parce  qu'ils  étaient  revêtus  it  Jacques ,  c'est-à-dire^  de  Justau- 
cor^^é maille*  '  •'    ■ 

'  ■    ■  ■ 

Jiàk'foetaut:  —  Sobriquet  d'un  ^tùtvm ,  d^un  iàdivida  qui 
se  idètë  de  totat.  —  (Amiens:)    ' 

MMUoê  Pierre.  —  Tel  était  te  nom  populaire  de  Pierr'é  Tbôr- 
miie^  en  Picardie.  Les  (Grrecs  modernes  l'ont  rendu  par  àoukiàu, 
qu'Us  écrivent  en  caractères  français.  (Micbàud ,  Histoire  des 
Crvisai^s.) 

m 

Lirots  —  V.  le  Ghssairê.  , 

'£oeik  «tu  (Jacques):.  -^  (Abbevillé,  moyen4ge.)  . 
iMstucru.  —  Sobriquet  d'un  niais  ou  d'^n  individuKtl  bâti. 
Moque  tourêé  (Glab«ud)i'  ^  (Pontbieu ,  ttoyen-<Agé.)   >^ 
Mare  et  Méresse.  —  Mm  donné  au  roi  et  à  'la  reine  de  la  fête 

m  bi^e  d'Antbieule. 

•  Madau  (Marie).  —  Sobriquet  d'une  femme  qui  a  beauçojip 

d'embompoint.  —  (Arras.) 
Mal  apprint (Henri).  —  (Abbeville  j  moyeft4ge.) 


—  236  — 

Marehêtte  (Notre^&me)-.  «^  Noria  qa'on  donne  à  ia>  Vierge  de 
MiràamoBt)  où  leâ  mèi^  vont  en  pélérîÉage  jioar'obteiiir'qiie 
'tol^MifkDfsiîiareJben^Mèn. -r-   '    <     • 

'   JUarie  Catelaine,  —  Sobriqaet  d'ane  yillâgcjofscf'  îdiU'âe  )et 

sdtife.  '^'  ■■■'■•*" 

Moustapha,  —  Sobriquet  d'un  malotru.  v 

""Nez de  cat  (Romain).  — '  Maycur  de  St.-Quéntin ,  eti  H!8. 
Nicodéme  dans  la  lune.  —  Sobriquet  d*un  sol. 

Outre'Veaùe  (Robert  d').  —  (Àbbeville,  xiv.«  siècle.)  * 

.,•■■■■ 

Papa  lolo.  —  Nom  du  principal  personnage  des.  mascarades 
de  St. -Orner. 

Picquigny  (les  chevaliers  de).  —  A  la  bataille  do  Mojia»   eik 
.VÂmeu,  un  certain  nombre  des  chevaliers  de  Tarmée  de  Philippe- 
le-Bon ,  s'enfuirent  vers  Picquigny ,  pour  échapper  à  ta  pour- 
suite des  Viennois.  Ils  furent  obligés  plus  tard  do  racheter  leur 
faute  par  des  actions  d'éclat  et  on  leur  conserva  le  surnom  de 
chevaliers  de  Picquigny.  ("M.  Roger  ^  Noblesse  el  Chevalerie). 

Pigeon  raton.  —  Sobriquet  d'une  bavarde.  —  (Santerre.) 

Pile  pois  (Jacques).  —  (Arras,  xm,»  siècle.)  .  . 

Pinche  soM  rire,  —  Sobriquet  d'un  individu  par  trop  sérieux. 
—  (BeauTEis.) 

Plantehaies (Golart).  —  (Ponthieu ,  moyen-àge.)  .f 

'    Polake.  — -  Sobriquet  d'un  individu  sale.  —  (Roye.)  ak 

Poix  au  lard  (Hue).  —  Maître  commandant  du  bargîéffâl.- 
Ottfflren  d'Abbeville,  au  combat  naval  de  l'Éoluse  en  4S40. 
(M.  F.  Louandre.j  >    -i"  • 

Pommettes  (Margot  aux).^  (Arras,  xm.*  siècle.)      .  '*n»' 


—  '431  — 

Poulot.  —  Nom  (l'amitié  donné  aux  enfants,  conservé  quel- 
quefois conune  sobriquet.  —  (Amiens.) 

Privilégiés  (les).  —  Nom  qu'on  donnait  à  la  garde  bourgeoise 
d'jimienSx  vers  1771. 

Ouater  langues  (Marie).  —  Femme  qui  babille  tant  qu'on 
pourrait  croire  qu'elle  a  quatre  langues. 

Quate  yards.  —  Femme  si  avare  qu'elle  couperait  un  liard  en 
quatre.  —  (Santerre.  ) 

Quinepaye  (Jehan).  —  (Abbeville,  moyen-âge.) 
Ramasseur.  —  Surnom  du  plus  actif  des  prédicants  ^  qui  par- 

cooritt  les  environs  de  St.-Quentin  vers  1568  pour  y  établir 

la  prétendue  réforme.  (M.  Gomard). 
Raton  (St.-Vaast).  —  Nom  qu'on  donne  à  la  fête  de  St.-*yaast, 

parce  qu'elle  tombe  le  6  février  ,  époque  o^ù  l'on  commence  à 

faire  des  ratons,  (V.  ce  mot  dans  notre  Glossaire), 

Rehecca,  —  Sobriquet  d'une  femme  acariâtre  qui  parle  avec 
aigreur.  —  (Clermont.) 

Reclus  de  St.-Leu  (les).  —  C'est  sous  ce  pseudonyme  que  se 
cachaient  quelques  jeunes  gens  de  la  Paroisse  St.-Leu  d'Amiens 
qui,  en  1675,  se  firent  une  certaine  réputation  de  beaux-esprits, 
par  les  poésies  qu'ils  faisaient  insérer  dans  le  Mercure  galant. 

Régaleux,  —  Surnom  de  terrassier.  —  (Montdidier.) 

Rouf-rouf  (Marie).  —  Femme  qui  fait  tout  avec  une  grande 

vivacité  et  des  gestes  brusques. 

Sake  épée  (Jehanne).  —  (Abbeville,  moyen-âge.) 

Salope  (Marie).  —  Sobriquet  d'une  femme  malpropre  et 

quelquefois  d'une  femme  de  mauvaise  vie. 

iS^an^monno^e  (Jean  Brisart).~> Ouvrier  de  Béthune,.en  1505. 

16. 


_  238  — 

Serfs  de  to  Ficrje.  —  C'est  le  nom  qu'on  donnait,  au  xn.« 
siècle,  aux  moines  connus  sous  le  nom  de  blancs  manteaux. 

Sorcier  (Daniel  le).  —  (Compiègne,  xv.«  siècle.)  Les  échevins 
de  Noyon  lui  délivrèrent  une  patente  de  magicien  de  magie 
blanche.  (M.  de  la  Foiîs,  des  sorciers  aux  xv.**  et  xvi.«  siècles). 

T<ikas  (Robert).  — •  Comte  de  Ponthieu,  ainsi  nommé  «  par 

rapport  à  une  espèce  de  bouclier  (talevas)  quMl  portait  et  selon 
d'autres,  à  cause  d'une  terre  près  de  Yalognes  qui  fut  longtemps 
possédée  par  les  barons  de  Chanflours.  »  (M.  Louandre ,  Hist. 
d'Abbeville,  t.  i,  p.  130). 

Tant  à  faire  (Madame).  ~  Femme  qui  fait  beaucoup  d^ém* 
barras  pour  ne  rien  faire.  —  (Montdidier.) 

Ter  à  moukes,  —  (Santerre.) 

Têstus  (Gautier  li).  —  (Artois,  tiiu*  siècle. ) 

« 

Tiot  blanc.  —  Sobriquet  d'une  personne  pâle.  —  (DoullensJ 

Torignon  —  Sobriquet  d^un  boiteux.  —  (DouUens.) 

Tourne  vaque  (Pérotte).  —  (Abbeville ,  moyén-âge.) 

Trinque  fort.  —  Sobriquet  de  buveur.  —  (Amiens.) 

Trois  yus.  —  (St.-Quentin.) 

Tue  leu  (Jehan).  —  (Abbeville,  moyeu-âge.) 

Teinturier  (li).  —  Trouvère  d'Arras,  au  xm.«  siècle. 

Voit  le  leu.  (Symon).  —  (Abbeville,  moyen-âge.) 

Wardeur  (Robert).  Garde  de  l'horloge  de  Béthune,  en 
1406 ,  etc. 


239  — 


CHAPITRE  XI. 


NOMS, DES    ANCIENNES   MESURES    DE   PICARDIE. 


La  grande  quantité  de  mesures  usitées  en  Picardie 
parait  avoir  son  principe  dans  la  révolution  qui ,  sur  la 
fia  de  la  deuxième  race ,  changea  la  nature  des  bénéfices. 
Jusque lày  la  mesure  royale  avait  été  la  mesure  de  Picardie. 
La  valeur  des  mesures  qui  portaient  le  même  nom  variait 
presque  dans  chaque  localité.  On  comptait  parfois  plu- 
sieurs mesures  différentes  dans  une  même  ville.  Ainsi , 
par  exemple ,  à  Crépy  ,  on  distinguait  la  mesure  de  la 
commune ,  celle  du  seigneur  du  château  ,  celle  du  sei- 
gneur du'donjon  ,  celle  de  St.-Thomas  et  celle  de  St.-Ar- 
nould.   Nous  renverrons  le  lecteur  aux  almanachs  de 
Picardie  de  1758  et  1759  pour  l'appréciation  locale  des 
mesures  généralement  connues ,  telles  que  le  septier , 
le  boisseau  »  le  sac ,  le  pied  ,  le  pouce  etc,  et  nous  ne 
nous  occuperons  que  des  noms  des  anciennes  mesures  pi- 
cardes ,  dont  il  est  utile  de  connaître  la  valeur ,  pour 
riotelligence  de  nos  archives. 

Àlehia,  —  Ancienne  mesure  agraire  de  Senlis,  dont  le  nom 
dérive  peat-ètre  de  oeeare  (défricher). 

Ammre.  —  Mesure  d'avoine  de  Crépy  qui  se  par taj^eait  en 
quatre  picAets.  (Garlier). 

Arpent,  —  Du  celtique  ar  (terre)  et  pan  (limite).  L'arpent  du 
moyen-âge  correspondait  à  Vactus  quadratus  des  Romains  ou  à 
leur  semijugerium. 

16.* 


—  240  — 

Asnée.  —  Mesure  de  blé,  à  Laon.  Il  fallait  13  caslela  pour 
faire  uue  asnée.  Les  cinq  asnées  de  Laon  équivalaient  au  muid 
de  Soissons  ou  à  30  septiors  de  Ham. 

Bonnier.  —  Du  celtique  hunn  (borne)  et  ar  (terre).  U  se  di- 
visait en  trois  ou  quatre  mesures  ou  journels,  ou  bien  encore  en 
cinq  mencaudées.  Selon  les  localités,  il  contenait  depuis  122 
jusqu'à  142  ares.  Gotgrave  traduit  ce  mot  par  arpent. 

Bovier  ou  Bouvier,  —  Mesure  agraire  usitée  au  xiii.®  siècle 
dans  l'Amiénois ,  le  Bcauvoisis ,  le  Yermandois  et  le  Santerre. 
L'usage  s'en  conserva  plus  longtemps  dans  celte  dernière  con- 
trée que  partout  ailleurs.  Nous  le  trouvons  encore  constaté 
dans  un  acte  de  1605 ,  où  sont  dénombrés  les  biens  du  château 
de  Nesles.  Le  bovier  deRoye  était  composé  de  quatre  journaux. 

Bulel.  —  Mesure  de  Boulogne-sur-Mer ,  contenant  quatre 
provendiers  ou  ferlings. 

Cartel. —  A  Vervins,  c'était  la  moitié  du  jallois  :  c'est-à- 
dire  40  verges.  A  Laon  ,  le  cartel  pesait  32  ou  33  livres. 

Charrue  (carrucata) .  —  Mesure  agraire  du  Beauvoisis. 

Cheviron,  —  Dans  le  nord  de  la  Picardie,  on  mesure  encore 
le  bois  de  «charpente  par  ehevirons  ou  quemrons.  Un  chex>%ron 
donne  908  chevilles  de  9  pouces  de  longueur  sur  1  pouce  d*é- 
quarissage. 

Corhe  (cor us  ou  corbus).  —  C'était  la  principale  mesure  des 
grains  ,et  des  liquides.  Un  corbe  rendait  5  muids  de  farine^  et 
chaque  muids,  30  pains  :  c'est-à-dire  que  le  corbe  contenait  30 
muids  de  grains  et  chaque  muids,  22  septiers ,  pesant  chacun  t 
livres.  (D.  Grenier ,  20. •  paquet,  3.«  liasse.) 

Coupe.  —  Quart  de  la  raziere ,  en  Artois. 


—  241  — 

.  I^etreift.  —  Mesure  de  terre  qui  produisait  an  denier  de  rente. 
C-élait  une  division  de  la  soldée, 

Essin  ou  essem.  —  Mesure  du  Soîssonnais ,  dont  le  nom  , 
d'après  D.  Grenier ,  pourrait  dériver  de  Asinus  ,  parce  qu'en 
œ  pays  les  ânes  étaient  employés  au  labour.  Vessem  contenait 
deax  pichets ,  pesant  chacun  38  à  40  livres.  Dans  le  duché  de 
Guise ,  Vessain  était  la  moitié  du  jallois  et  se  divisait  en  quatre 


,,,ferling.  —  Mesure  de  Boulogne-sur-Mer ,  qui  faisait  le  quart 
du  butely  et  contenait  deux  estellings, 

:  Gange. -r-yàSQ  qui  contenait  douze  pintes  de  la  grande  me- 
sure (Beauvoisis}. 

'  Gtaue:  —  Mesure  du  bois  dans  le  Boulonais ,  contenant  7 
«aètrjBs.âS^  millimètres  cubes. 

Havot.  —  Quart  d'une  mesure  de  terre,  à  Bélhune. 

/aWow.—  Mesure  de  Vefvins  composée  de  80  verges  pour  les 
terres  et  de  80  livres  pour  les  grains.  Dans  le  duché  de  Guise  , 
trois  jallois  équivalaient  au  septier  de  Paris. 

Lance,  —  Division  de.  la  mancaldée  ou  mencaudée. 

Livrée  (librata).  —  Mesure  de  terre  qui  produisait  une  livre 
de  rente.  C'est  du  xiii.«  siècle  que  date  cette  manière  de  diviser 
les  terres  par  Testimation  pécuniaire  de  leur  produit.  Dans  le 
Talois,  on  distinguait  trois  sortes  de  livrées  :  la  livrée  parisis , 
la  livrée  tournois  et  la  livrée  néret.  Les  livrées  se  divisaient 
en  vio^t  soudées  et  la  soudée  en  douze  denrées. 

>  LoL  r^  Le  iot  de  Montdidier  était  le  dixième  du  boisseau  de 
Paris,  et  contenait  64  pouces  cubiques. 

Mège.  —  Mesure  qui  comptait  par  pied  de  10  pouces  3/4  ; 


-  242  — 

17  pouces  3/4  faisaient  une  verge  et  100  verges,  un  jouroal.  Le 
mège  qui  empruntait  son  nom  d'un  canton  du  baillage  de  Pé- 
ronne,  était  usité  dans  ce  baillage  et  dans  quelques  localités  du 
Yermandois. 

Mesure,  —  On  appelait  ainsi  primitivement  une  étendue  de 
terre  qui  peut  suffire  à  la  nourriture  d'un  homme. 

Mesure  d'Oulchy.  —  On  donnait  ce  nom  à  la  mesure  de  roi 
pour  Tarpentage.  Celte  dénomination ,  usitée  d'abord  dans  le 
Valois  et  la  Picardie ,  le  fut  ensuite  dans  la  Champagne  et  dans 
rUe  de  France.  (V,  Çarlier,  t.  m). 

Mencofid  ou  mancaudée,  —  C'était  l'équivalent  du  journal , 
contenant  de  80  à  100  verges.  Comme  mesure  de  capacité  pour 
les  grains,  il  contenait  environ  50  litres.  ARoye,  il  fallait  7 
mencauds  pour  un  sac  d'avoine  et  deux  boisseaux  pour  «a 
meneaud.  J'ai  vu ,  dit  Moline^  : 

Jai  veu  peuple  en  mes  livres 
De  famyne  troublé , 
Et  vendre  quatre  livres 
Un  seul  mencault  de  blé; 
£q  ceste  propre  année , 
Avoir  dessus  l'Escaut 
La  chance  retournée 
Ung  muy  pour  un  mencault. 

(Légende  de  Pierre  Foiseu). 

Mine,  —  La  mine  de  blé  du  Beauvoisis  contenait  82  piiitès  ; 
la  mine  d'orge,  40  pintes ,  et  celle  d'avoine ,  48.  A  Clei^taiont, 
la  mine  était  de  40  pintes  ;  à  Compiègne ,  de  trois  boisseaux  et 
un  tiers. 


—  243  — 

t 

Moée^  —  Mesure  équivalent  à  six  arpents  de  terre  et  pour 
laquelle  on  employait  un  muid  de  semence.  Dans  le  Vermandois, 
elle  8^  divisait  en  journaux  et  le  journal ,  en  verges. 

Mouton.  -^  Les  villes  manufacturières  de  Picardie  qui  figU7 
raient  dans  les  foires  de  Champagne  et  de  Brie  avaient  chacune 
une  moisson  ou  mesure  particulière ,  pour  la  longueur  des  pièces 
de  drap.  Abbeville,  24 aunes;  Arras,  46  ;  Beauvais,  14  ;  St.- 
Quentin,  33  ;  etc*  (V.  Crapelet,  Proverbes  et  dictons  popul.J 

Muids.  —  C'est  le  modius  des  Romains.  Cette  mesure  était 
très- variable.  Au  commencement  du  xiii."  siècle,  il  contenait 
13  mines  et  demi.  Plus  tard  il  n'en  valut  plus  que  12.  A  Cler- 
niont',  le  muids  contenait  3  sacs  ou  9  mines.  A  Sàint-Quentin  , 
il  complrenait  64  boisseaux  pour  la  mesure  de  ville ,  et  66  pour 
la  mesure  du  chapitre. 

Oska,  —  Ancienne  mesure  de  terre  usitée  à  Jeancourt,  près 
de  Hatn.  (Charte  de  1293.)  —  Y.  le  Glossaire  de  Du  Cange. 

Palette.  —  Tiers  du  boisseau ,  à  Abbeville. 

Pichet.  —  Mesure  de  grains  du  Soissonnais,  pesant  de  38  à 
40  livres.  Dans  le  Valois ,  le  pichet  faisait  la  moitié  de  la  mine. 

Piquet.  —  Par  ordonnance  de  l'échevinage  d'Amiens,  du  11 
février  1575 ,  le  septier  fut  fixé  à  4  piquets  et  celui  d'avoine  à 
12  picotins. 

Poignée.  —  Petite  mesure  de  terre  qu^une  poignée  de  blé  suf- 
fit  à  ensemencer. 

Poigneux.  ~~  Demi-^icAef ,  dans  le  Valois.  Il  fallait  quatre 
poign^AX  pour  une  mine. 

Polquin  ou  poquin. — Du  Celtique  pocadh  (bourse ,  sac).  C'est 
la  plus  ancienne  des  mesures  du  Boulonais.  Elle  se  divisait  en 
deux  rasières ,  et  la  rasière ,  en  quatre  buteaux. 


—  244  — 

Provendiers' [du  Roman  Provende ,  ration).  C'était,  à  Boalo- 
gne-sur-Mer,  le  quart  du  buiel. 

Pugnet,  —  C'était,  à  Vervins,  là  moitié  du  cartel,  c'est-à- 
dire  20  verges.  A  Guise,  c'était  le  quart  de  Vessain,  Le  demi- 
pugnet  se  divisait  en  pintes. 

Quaneau,  —  Quart  de  la  coupe  ,  en  Artois. 
Quarteron,  —  Mesure  agraire  du  Noyonnais. 
Quartier.  —  Quart  de  la  mine. 

Quenne.  — Mesure  de  liquide  équivalant  à  la  canette  de 
Paris.  (Abbeville.) 

Easière.^—  A  Ardres ,  la  rasière  de  blé  contenait  16  boisseaux , 
et  le  boisseau,  512  pouces  cubes.  A  Boulogne,  elle  se  divisait  en 
quatre  buteaux;  dans  l'Artois,  en  quatre  coupe». 

Maquille,  —  C'était  le  quart  du  septier,  dans  te  Valois. 

Rouée  ou  rouerce,  —  Ancienne  mesure  agraire  d'Athies. 

Sextelée,  —  C'est  le  nom  qu'on  donnait  à  Noyon,  à  Chauny, 
à  Nesles,  etc.  au  septier  composé  de  80  verges  ou  percbes.  Le 
septier  était  en  usage  dans  toute  la  Picardie.  Ses  diverses  valeurs 
sont  indiquées  dans  les  almanachs  de  Picardie  de  175det.l760. 

Somme,  —  Mesure  de  bois  dans  le  Boulonais.  Elle  se  com- 
posait de  soixante  bûches,  nommées  glanes. 

Soudée  ou  soldée  (solidata).  -—  Terre  qui  produisait  un  sou  de 
rente.  — Elle  se  divisait  en  douze  denrées, 

Tequarterange.  —  Vieille  mesure  du  Valois  équivalant  à  un 
quartier  de  grain ,  dont  deux  tiers  de  blé  méteil  et  un  tiers 
d'avoine 

Triboulette.  —  Mesure  de  boisson  tenant  une  ehopine. 


DEUXIEME  PARTIE. 


GLOSSAIRE 

ÉTYMOLOGIQUE  ET  COMPARATIF 


DC 


PATOIS  PICARD, 

ANCIEN  ET  MODERNE. 


Ce  qui  reste  maintenant  à  faire,  ce  sont  de 
bons  dictionnaires  patois. 

Ch.  NoDiBR,  Èlém,  de  linguistique^  p.  304. 


AVERTISSEMENT. 

^La  prononciation  fait  subir  aux  mots  picards  de 
nombreuses  modifications.  Pour  ne  point  surcharger 
inutilement  notre  Glossaire,  nous  n* y  avons  admis  que 
les  formes  principales  et  primitives. 

On  y  trouvera  quelques  mots  populai  res  qui ,  rejetés 
par  l'Académie ,  ont  été  recueillis  par  certains  lexico- 
graphes ,  tels  que  Boiste  et  Laveaux.  Il  ne  faut  pas  oublier 
qu'ils  appartenaient  primitivement  au  langage  vulgaire 
des  provinces  du  Nord  et  que  pour  beaucoup  d'entre  eux 
il  y  a  probabilité ,  sinon  certitude ,  d'origine  Picarde. 
Gomme  Lafontaine ,  nous  avons  repris  notre  bien  où  nous 
l'avons  trouvé. 

Les  mots  précédés  d'un  astérisque  (*)  rie  sont  plus 
usités  actuellement.  Ils  appartiennent  au  dialecte  romano- 
picard  ou  au  patois  picard  des  xv.«  et  xvi«  siècles.  Nous 
les  avons  recueillis  pour  faciliter  l'intelligence  des  chartes 
picardes ,  et  de  nos  anciens  coutumiers.  Ils  ont  été  em- 


—  248  — 

pruntés  la  plupart  aux  carlulaires  de  Picardie  ,  aux  cou- 
tûmes  du  Beauvoisis ,  diXi  coutumier  inédit  de  Picardie, 
au  tarif  des  Aides  d* Amiens,  à  la  romance  du  sire  de 
Créquy,  aux  comptes  des  argentiers  d'Abbemlle  ,  etc. 

Nous  n'avons  indiqué  la  provenance  des  mots  que  pour 
ceux  qui  concernent  THistoire  naturelle  ,  pour  ceux  qui 
ont  un  synonyme  beaucoup  plus  généralement  usité ,  pour 
ceux  qui  sont  parliculiers.à  une  localité  et  pour  ceux  qui 
appartiennent  aux  pays  éloignés  du  cœur  de  la  Picardie  , 
comme  Boulogne-su r-Mer ,  Sl.-Omer,  Béthune  ,  Sois- 
sons  ,  etc. 

Quand  nous  mettons  entre  parenthèse  les  noms  de 
Boulogne ,  Soissons  ,  etc.  ,  il  est  bien  entendu  que  nous 
parlons  des  villages  de  Tarrondissement  dont  ces  villes 
sont  le  chef-lieu  et  non  pas  des  villes  elles-mêmes.  H  en 
sera  de.  même  lorsque  nous  indiquerons  des  points-  de 
comparaison  avec  des  villes  qui  n'appartiennent  pas  à  la 
Picardie.  Quand  nous  dirons  par  abréviation  :  de  même  à 
Valenciennes ,  Bar-le-Duc,  Besançon ,  Rennes,  le  lecteur 
saura  que  parla  nous  constatons  que  le.  même  mot  est 
employé -dans  le  même  sens  dans  le  patois  de  V arrondisse- 
ment ou  tout  au  moins  du  canton  de  Valenciennes,  Bar- 
le-Duc ,  etc.  • 

H  y  a  beaucoup  de  mots  dont  nous  avons  mentionné 
les  synonymes  et  les  congénères.  Nous  appelons  congé- 
nères les  mots  qui ,  appartenant  à  un  autre  patois  ou  à 
une  autre  langue ,  ont  la  même  signification  et  à  peu 
près  la  même  forme  que  les  nôtres.  Nous  les  avons  prin- 
cipalement puisés  dans  les  langues  néo-latines  (Italien , 
Catalan  ,  Espagnol ,  Portugais)  et  dans  les  patois  Rouchi , 


—  U9  — 

Wallon  ,  Lorrain,  Champeçois,  Normand,  Berrichon,  JNi^ 
vernais ,  Bourguignon ,  Limousin ,  Franc-Çomtois  et 
Languedocien.  Ces  divers  rapprochements  montreront  la 
parenté  plus  ou  moins  étroite  de  ces  divers  dialectes  et 
leur  communauté  d'origine. 

Quand  nous  le  pouvons  ,  nous  indiquons  ensuite  Téty- 
mologie.  Nous  avons  désigné  les  mots  romans  d'après  les 
Glossaires  de  Lacombe ,  Du  Cange ,  Pougens ,  Nicot ,  Le- 
moine,  de  TAulnay ,  Boquefort,  Méon  ,  Fallot,  F.  Michel^ 
P.  Paris  et  Jubinal  et  d'après  les  MSS.  de  Lacurne 
Ste.-Palaye,  de  D.  Grenier  et  du  P.  Daire. 

Le  mot  Roman  aura  toujours  dans  notre  Glossaire  la 
signification  de  Boman  du  Nord  de  la  France ,  ou  Langue 
d'Oil.  Nous  réserverons  le  nom  de  Langue  d*Oc  pour  le 
Boman  du  Midi. 

Nous  suivrons  l'exemple  de  M.  E.  Dumeril  en  rappor- 
tant ordinairement  à  l'Islandais  ,  le  mieux  conservé  des 
.dialectes  Bas-Allemands  ,  les  nxots  qui  sont  dérivés  non 
seulement  de  l'Islandais,  mais  du  Saxon,  du  Francisque 
et  de  quelques  autres  idiomes  Germaniques. 


■-^.I^^PI^- 


f 


—  250  — 
INDEX 

BXS  VtLOKaBAtXB  ABBÈVIATIONS 

% 

A»  ou  Àreh,  de  .    .  Archives  de... 

Abb Abbevillois  ou  AbbeYille. 

Aead,  .    .  \.    .    .  Académie. 

Aéy: Adliectif. 

Adv Adverbe. 

Allem Allemand. 

Alm  du  Fr,  Pic,    .  Almanach  du  Franc-Picard. 

Am Amiens  ou  Amiénois. 

Angl.   .    .    ,    .    .  Anglais. 

A.P,    .    .    .    .    .  Ancien  Picard ,  désigné  aussi  par  Tastérisque  f). 

Arr, Arrondissement. 

Art.     .     .    ,    .    .  Article. 

A.rt Artois  ou  Artésien. 

Astr,   Pic»    .    .    .  Almanach  de  l'Astrologue  picard. 

B.-Bret.    ....  Bas-Breton. 

Beaum Coutumes  du  Beauvoisis ,  par  Beaumanoir. 

Beauv Beauvais  ou  Beauvoisis. 

Bêr Berrichon. 

Béth Béthune. 

Bibl.  nat.     .    .    .  Bibliothèque  nationale. 

B,-lat Bas-latin  ou  basse  latinité.    . 

B.'-lim,     ....  Bas-limousin. 

Bout Boulogne-sur-Mer  ou  Boulonais.      ' 

Bourg Bourguignon. 

Bref Haut-Breton. 

Cat Catalan. 

C'Bret.ou  Celto-Bret.  Celto-Breton. 

Celt Celtique. 

Celt.-lrl Celto-Irlandais. 

C.  de  ou  cart»  de    .  Cartulaire  de. 

Champ Champenois. 


—  251  — 

h,  pie Chanson  Picarde. 

(Mitfft.  cfoitf.    .    .  Communication  de  M'*** 

ong Congénère. 

€}nj Conjonction  ou  conjugaison. 

ouim  de  Beauv.    ,  Coutumes  du  BeauYoisis. 

eut.  in Ancien  coutumier  inédit  de  Picardie,  par  M.  Marnier 

afU,   .   \    .    .    .  Canton.  . 

Het*  de  VÀc.    .    .  Dictionnaire  de  TAcadémie  française. 

départ,    ....  Département.  * 

Id Edition. 

^»9p Espagnol. 

U,  oa  étym,    .    .  Elymologfe. 

Ix Exemple. 

^ Féminin. 

'^lam Flamand. 

riosf Glossaire. 

tT Grec. 

Wiet Histoire  ou  historique. 

M ,  Islandais. 

ri Italien. 

Lang Patois  languedocien. 

Lat Latin. 

L.  <f  Oc Langue  d'Oc  ou  Roman  du  Midi. 

L»d*OiU  ....  Langue  d'Oil  ou  Roman  du  Nord. 

Lœ.  eit "Loco  citât o  (&  Tendroit  déjà  cité). 

Locpie Locution  Picarde. 

Lor Lorrain. 

ilf . Masculin. 

Marq Marquen  terre. 

Mém Mémoires. 

MS,  de  la  Bih,  nat»  Manuscrit  de  la  Bibliothèque  nationale. 

Notm Normand. 

Oeeit Occitanien. 

P Page, 

Pie ,    .  Picard  ou  Picardie. 


PI Pluriel. 

PotUh Ponthiey. 

Pop Populaire. 

Port Portogaif. 

Prép PrépMîtien. 

Prav Proyençal  ou  proverbe. 

R Boman  ou  romance. 

Rom.    .    .    .    .    '.  Langue  Romane  du  Nord. 

Rom. -Pic.    .    .    .  Romano-Picard. 

Rom.'Prov.  .    .    .  Romano -Provençal. 

5.    .....    .  Substantif  ou  singulier. 

«."• Siècle. 

S,  f Substantif  féminin. 

S.  m Substantif  masculin. 

Soc,  des  Ant.    .    .  Société  des  Antiquaires  de  Picardie. 

Soiss Soissons  ou  Soissonais. 

St.'Val St.-Valery. 

Syn.     .....  Synonyme. 

T. Tome. 

Trad Traduit  ou  traduction. 

V Voyez. 

V.a Verbe  actif. 

Verm Vermandois. 

V.-Fr Vieux  français  des  xv.'  el  xvi.'  siècles. 

V.  n Verbe  neutre 

V.  p verbe  passif. 

V.  pro Verbe  pronominal. 

,     Vim Vimeu.  •' 

F" Focaôulo  (au  mot). 

Voc Vocabulaire. 

Wal Wallon.  . 

^ Ancien  dialecte  Picard  ou  vieux  patois  Picard  ioiÉilléi 

= Devant  l'h  indique  qu'elle  est  aspirée.  •     • 


GLOSSAIRE 


ETYMOLOGIQUE  ET  COMPARATIF 


DU 


PATOIS  PICARD, 


ANCIEN  frr  MODERNE. 


A 


  (préposition)  se  supprime  quelquefois  devant  un  autre  « 

«  On  reconnaît  un  Picard  à  la  manière  dont  il  dit  qu'il  va  à  la 

▼ille  d^A miens  on  à  la  ville  d'Abbeville.  11  prononce  je  vais 

AmienSf  je  vais  Àbbeville,  en  supprimant  la  préposition  à,  qui 

produit  effectivement  un  hiatus  déplaisant,  mais  inévitable. — 

«  Pourquoi ,  disait  un  puriste  à  un  Picard  ,  ne  dites-vous  pas 

comme  moi  :  Je  vais  à  Amiens  ?  —  Vous  dites  ainsi,  répondit  le 

Picard ,  parce  que  tous  n*y  allez  pas  ;  si  vous  y  alliez  comme 

moi  tous  les  jours,  cette  manière  de  dire  vous  paraîtrait  bien 

dure.  »  ("Âlmawuh-annuaire  du  département  de  la  Somme^  1851.^ 

A.  Ellb.  —  Ne  s'emploie  que  fort  rarement  et  seulement 

levant  une  consonne ,  à  la  place  de  AL.  il  m'dit  quand  al  intinâ 

%'  n*haraingu€,  (Astrologue- Picard^  1846,^ 

17 


(  254  )  ÂAG 

*  AAGIË.  Majeur.  ^Ancien  Coutumier  inédit  de  Picardie. J 

'  ÂATER.  Disputer.  (^Anciens  usages  d* Amiens,  mv.^  siècle.) 
L'Islandais  ata  (vis  cau^tica^  serait ,  suivant  M.  Du  Mérii,le 
radical  des  vieux  mots  français:  atir,  aatir,  atarier ^  atiner ^ 
atoumer  qui  signiûent  :  nuire^  tourmenter^  insulter.  (Voyez  V His- 
toire de  la  poésie  Scandinave.) 

ABAGNER  (s'}.  Flâner,  perdre  son  temps. 

ABAJOUES.  Joues  de  porc  détachées  des  mâchoires,  salées 
OQ  non  salées.  —  Congénère:  Messin,  Bajoues.  — ABAJOUES 
n'est  français  que  dans  le  sens  de  poches  situées  dans  l'intérieur 
des  joues  de  certains  mammifères'. 

ABAUBI.  Etonné,  effrayé.  De  même  en  Roman.  Y.  Ëbaubi. 

ABGHER.  Individu  qui  est  toujours  prêt  à  faire  bonne  chère 
aux  dépens  d'autrui. 

ABËRER.  Donner  la  béqnée.  De  même  en  Roman. 

ABIÈTE.  Abbaye^.  De  même  en  Roman. 

ABILBORÈTE.  Terme' facétieux  dont  se  servent  les'  enfants 
en  lisant  l'alphabet:  Crosette  ahilhohètej  no  moète  i  n*o  poent  de 
harette ,  c'est-à-dire:  notre  maître  n'est  pas  un  docteur. 

ABIMER.  Gâter,  salir.  —  Cette  expression  est  également 
usitée  dans  la  Normandie,  la  Bretagne,  la  Lorraine  et  le  Nord 
de  la  France. 

ABLAIS.  Blés  coupés,  encore  dans  les  champs.  —  Poignée 
d'ahlais  et  de  waras.  ^C(feCatnon«,  1406.^— Une  ordonnance  de 
l'échevinage  d'Amiens  nous  fait  connaître  que  ce  terme  avait 
autrefois  une  plus  grande  extension  et  signifiait  fructus  ahlati. 
—  Etymologie:  du  Roman  Ablai*. 

ABLOC.  Câble,  bloc. 

ABLORË.  Se  dil  d'une  personne  bien  constituée  et  solide  sur 
ses  bases,  comme  l'est  un  bloc, 

ABLOURER.  Agraffer,  attacher  avec  une  boucle.  —  Ety^ 
mologie:  du  Celto-breton,  hloucg^  boucle. 


ABL  (  255  ) 

ABLOUKES  (Saint-Qaentjn).  Boucles.  Voyez  ce  root  dans 
te  IHetionnaire  Rouehi  de  M.  J.  Hécart. 

ABLUKëTTëS  (Ponthieu).  Aiguillettes  en  c«ir  pour  les 
<ihau88ures.  Voyez  Bloukbs. 

ABOLI.  Abattu,  brisé  de  fatiques*  —  Ef  n*ein  sus  aboli  et  pis 
^nén  beudet  grù  Haut  {  7.«  lettre  de  J*  Croédwr). 

ABOLIR.  Rouer  de  cQups.  — Congénères  :  Kouohi ,  Rémois 

<t Vieux-Français:  abolir. 

ABOMINER.  Détester.  — De  même  en  Normand  et  en  Vieux- 
Français. 

*  ABONË  (Serf)*  Serf  soumis  à  un  cens  déterminé  [BeaumJ, 

*  ABOUGIER.  Faire  sortir. 
ABOUTEMINT.  Aboutissant.  (SubstO 

ABOULER.  Amener,  jeter,  envoyer. —  Congénères:  Lorraip, 
Normand  et  Rémois:  abouler;  vient  probablement  de  bougon , 
trait  d'arbalète. 

ABOUTANT.  Aboutissant.  —  De  même  en  Roman. 

ABOUTER.  Enfler. 

ABODTONNER.  Boutonner. — Congénères:  Rouehi ,  a&ouIo- 
jmt;  Espagnol,  o^otonar. 

ABOUTURE..  Enflure. 

ABRE.  Arbre.  —  Congénères  :  Normand,  Franc-Comtois,  Ber- 
richon, Lorrain  et.  Rouehi:  àbre.  Vaugelas  (403.®  observation) 
dit  qu'autrefois  9  à  la  Cour,  on  pvononçait  ainsi  le  mot  arbre, 

ABRIER.  Mettre  à  Tabri. — Congénère:  Languedocien, abrt^a. 
-^  Etymologie  :  du  Roman  ahrier,  qui  dérive  sans  doute  d^arbor, 

Gh'qué  j'ai  vu  d'pos  digne  ed  Mémoire , 
Ch'est  ch'  palais  où  sont  abriés 
Tous  chés  viux  éfans  de  la  gloire 
Par  le  fer  et  Vîn  berziUés. 

(Promenades'  du  Franc^Picard.) 

ABRU  VER.  Abreuver. — Congénère*  :  I,.aiigaedocien,  àhrv,vâ; 

17*. 


(  256  )  AGÀ 

Roachi,  ahruver.  — Etymologie:  du  Roman,  abruver,  S'ahruver 
signifie  quelquefois:  se  plonger  dans  l'eau,  se  baigner. 

AÇAGNARDL  Amolli  par  la  paresse  ou  par  l'âge.  Du  Celti- 
que, ca«nar,  qui,   d'après  Tacite ,  signifiait  tieillard. 

*  ACAINTIER.  Caresser. 

ACANNËR  (Boulogne).  Crier  comme  les  ohiens.  —  De  eanis» 
ACAT.  Achat.  De  même  en  Roman. 

ACATER.  Acheter.  —  Et  de  acater  30  muis  dedens  le  Saint^ 
Martin  d'yver.  f  Archives  de  Vévéché  de  Beauvais^  1376.^—  Con- 
génères :  Rouchi ,  acater  ;  Italien ,  aceatare,  —  Etymologie:  do 
Roman,  acater. 

ACATEUR.  Acheteur.  fCart,  de  Corhie,  1249.^ 

ACCARIENNE.  Accariâtre. 

ACCOISER.  Appaiser,  tranquilliser.  De  même  en  Roman. 

ACCERTENER.  Assurer,  rendre  certain. 

ACCOLÉE.  Accolade.  Beaumanoir  emploie  coulée  daqs  le 
même  sens. 

ACCOURCHË.  Retroussé. 

ACCOURCHEU.  Tablier.  —  Voyez  Ecorchbu. 

ACCOUTRER  (s').  Se  baisser  sur. 

ACCROUPI.  Borné,  niais,  imbécille. 

ACCUSETTE.  Rapport,  dénonciation,  et  dénonciateur. 

*  ACERTES.  Instamment. 

*  ACESIR.  Incendier. 

ACHAFIN.  Afin.  On  dit  acerfiny  dans  le  Vermandois. 
ACHAINDRE.  Atteindre  en  frappant  de  grands  coups. 
ACHAINDRE.  Rejoindre  upe  personne  qui  chemine,  en  fai- 
sant un  détour»  Signifie  aussi  :  Tirer  à  quelqu'un  les  vers  du  net. 
ACHE.  Age.  De  même  en  Rouchi. 

ACHE.  A ,  au.  (Devant  une  consonne).  - 

ACHETEURS.  Voyez  Asteure.  — A  Bar-le-Duc,  Àstaoure, 


ÂCH  {  257  ) 

ACHEYâLER  (s*).  Se  mettre  à  califourchon. 

AGHIR  (8*).  S'asseoir. — De  même  en  Normand. — Voyez  Afism. 

ACHOGLË.  Brouillé,  enchevêtré.  Se  dit  surtout  des  cheveux 
qui  sont  collés  par  la  sueur  et  do  la  laine  ou  du  chanvre,  dont  les 
fils  sont  tellement  brouillés  qu'on  a  peine  à  les  écharpir. 

*  ACHOISON.  Occasion.  (Coutumes  du  Beauvoisig.J 
AGHOPER.  Heurter,  arrêter.  — De  même  en  Roman. 
AGHU.  Essieu.  —  Du  Roman  eschieu,  —  A  Boulogne ^  achi. 

AGIDR AILLER.  Griser  avec  du  cidre. 
AGIDRAILLEÛX.  Ivre  et  qui  s'enivre  de  cidre. 
AGLIRER.  Mettre  lé  clichet,  fermer  la  porte. 

AGGOINTANGË.  Liaison  d'amitié  ou  d'amour. — De  même  en 
Romaa. 

*  AGOISON.  Occasion.  {Corbie,  1258.)  i 
AGOUFETER.  Se  blotir.  —  De  même  en  Wallon. 
AGOUKER.  Accoucher.  —  De  même  en  Roman. 

A  COQp  (Boulonnais).  A,  point ,  h  propos. 

AGOUTER.  Écouter.  —  Caiigénères :  Bourguignon,  Rouchi, 
Normand  et  Vieux-Français,  aeouter;  Borain^  ascauter  ;  Franc- 
Comtois,  acoutai;  Italien,  ascoltare,  —  Etymologit:  du  Roman 
ûeouter^  dérivé  du  latin  auscuUare,  En  grec,  ukov», 

AGOUTUMANGHE.  Habitude.  —  De  même  en  Roucbi.  — 
Du  Roman ,  accoutumance. 

AGOUTUMÊE  (à  l').  Comme  d'habitude. 

AGOUVETER.  Couvrir  de  terre,  ensevelir  sous  qu'elque 
chose.  —  Du  Roman  acouveterj  combler. 

*  ACQUET.  Bien ,  profit.  {Réhus  de  Picardie.)  \ 
ACRAVANTER.  Fatiguer.  —  De  même  à  Bourges  et  k  Va- 

lenciennes. —  Etymologie  :  du  Roman  acravant^r,  dérivé  de 
gravarsj  être  à  charge,  ou  peut-être  de  l'Islandais  atkralha, 

*  ACRÉANTER.  Promettre.  (Beanmanoir). 


(258)  ACR 

ACRINGHER.  Acrocher.  —  Voyea  Aoringhsr. 
ACTIEUX.  —  V.  Nactieux. 

ACTIONNER.  Presser  quelqu'un,  le  tourmenter.  —  De  même 
en  Roman.  —  Du  Latin  actio^  dans  le  sens  d'accusation. 

ADË.  Adieu.  —  Comme  en  Roman. 
ADETË  (Roulonais).  —  Désigné  ,  énoncé. 

*  ADHËQUIË.  Annexé. 

ADI ALË.  Cri  des  enfants  qui  suitent  les  masques. 

ADONC  (  prononcez  adon  ).  Alors.  Sin  eselawiige  adonk  com-s^ 
menchia  U  être  ret^e.  (Romance  du  sire  de  Créquy.) 

*  ADONRES.  Alors.  {Charte  de  JUarquenterre ,  1255.) 
ADORDELER  (s').  S'endormir, 

ADORËMUS  (faire des).  Faire  des  courbettes.  —  De  même  ea 
Roman.  —  Aux  bénédictions,  on  cbante  une  prière  suivie  de 
génuflexions ,  qui  commence  par  Adoremus, 

ADOS  (  Boulonais  ).  Tranche  de  terrain  labouré  en  dos  d'âne 
pour  donner  de  l'écoulement  aus^  eapx  pluviales.  *—  Synonyme  : 
BiLLON.  —  Etym.  du  Bas  Lafin  adobare,  préparer,  accommoder?  ^ 

ADOUCHIR.  Adoucir.  —  Moi  RomMU  égalçmçnt  conservé 
en  Normandie. 

AD  PATRES.  Voyeas  Patres. 

ADRÈCHE.  Adresse.  —  De  même  en  Rouchi  et  en  Roman. 

ADRËCUER  (s').  En  vouloir  à  quelqu'un.  —  De  même  en 
Normand  et  en  Roman. 

AD  REM  (répondre).  Répondre  à  la  question,  d'une  msDière 
précise.  Celte  locution  est  usitée,  dans  le  Ponthieu,  par  des  câoi' 
pagnards  qui  ne  songent  guères  à  faire  une  citation  latine.  Il  est 
probable  que  cette  expression  remonte  sans  interruption  Jusqu'à 
l'époque  gallo-romaine. 

ADROT.  Adroitement.  —  De  même  en  Rouchi. 

ADVEIGNE.  Devise.  —  Voyez  Devinette. 


ADV  (  â69  ) 

ADV.INER.  Deviner.  —  Synonyme:  Agviner.  —  Cangénèreit: 
Wallon  et  Roachi ,  adviner;  Espagnol,  ad»%nar,  —  Etymologiez 
da  Roman  4idviner, 

ADVISËR.  Délibérer  9  consulter ,  conseiller.  —  De  ménie  ea 
Roman. 

*'  AEMPLIR.  Accomplir. 

AERDRE.  Attacher,  (Reaumanoir,  chapitre  6li). —  Du  Latin 
hcereo. 

AÉRER.  Lancer  dans  les  airs.  —  Du  Latin  a'ér\  air. 

AFEUDER.  Régaler,  donner  un  festin,  partager  son  repas 
avec  un  convive  qui  arrive  à  Timproviste.  On  trouve  afcster 
dans  le  même  sens ,  chez  les  Trouvères  du  xiii.*  siècle. 

AFFANT.  Enfant.  —  Synon,  Epfant,  Infant.  —  Congénères  : 
Annonay,  Confolens  et  Champagney,  affant  —  Etymologie  :  du 
Roman  afan^  dérivé  de  a  privatif  et  de  fari,   parler. 

*  AFFER  ANT.  Apportant.  -,  Du  Latin  afferens. 

AFFËRON.  Morceau  de  cuivre  qui  termine  le  bout  d'un  lacet. 

AFFIRER.  Attacher,  et  quelquefois,  asséner. —  Dn  Latin 
affisfare^  ficher.  —  Signifie  aussi  :  arrêter  un  fil. 

AFFIKETS.  Parures  de  femme.  —  De  même  en  Roman.  — 
De/i^er€,  attacher,  on  a  fait  a/]|lgue ,  épingle  et  par  extension 
affkeU. 

AFFIKETTE.  (Roulogne),  épingle.  -- Synonyme:  Épiulb. 

AFFILÉE.  Corde  qui  sert  à  conduire  la  charrue. 

AFFILÉE  (d').  De  suite,  sans  interruption. —  Foère  troU  yues 
d'affilée,  —  Congénère  :  Franc-Comtois ,  de  file, 

AFFLATER.  Caresser  ,  aduler.  —  Comme  en  Roman. 

AFFLEROYER.  Affaiblir. 

AFFLIGÉ.  Contrefait,  estropié. —  De  même  en  Rémois  et 
en  Roucbi. 

AFFOLER.  Rlesser.  —  De  même  en  Wallon  ,  en  Roucbi  et 
en  Vieux-Français.  —  Etymologie:  du  Roman  affoler,  que  les 


(  260  )  V  AFF  - 

/ 

uns  dérivent  du  Gaulois  fallis  et  les  autres  du  Latin  fallo.  Le 
Ducbat  le  fait  venir  du  fias-Latin  ad  fodieulare^  et  M.  Hécart,  de 
l'Espagnol  affolar,  maltraiter.  Du  Gange  a  eu  tort  de  donner  à  ce 
mot  le  sens  de  leviter  lœdere.  Il  emportait  souvent  Tidée  d'une 
blessure  grave.  «  Un  ours  mord  et  estreint  et  affole.  »  (Gaston 
de  Foix ,  Miroir  de  la  chassê ,  p.  51). 

AFFOLURE.  Blessure.  —  De  même  en  Roman.  —  En  Roa- 
chi,  affoulure.^ 

*  AFFORAGE.  Droit  sur  les  vins  vendus  en  détail. 

*  AFFORER.  Mettre  le  prix  à  une  denrée,  f Ordonnance  de 
Véchevinage  d*  Amiens J, 

AFFOUËTIURËS.  Vidanges  de  poissons.  —  I  $e  powrlèke 
comme  ein  to  qui  minge  des  affouétiures. 

AFFRIOLER.  Allécher,  affriànder.  —  Locution  Picarde  : 
ehan'estmie  affriolant.  Ce  n'est  pas  même  alléchant. .— -  De  même 
en  Roman.  Vient  peut-être  du  Celtique  affreol ,  intempérance^ — 
Cony^ére  :  Franc-Comtois^  ai/nd^at. 

AFFRONTEUX.  Séducteur.  —  De  même  en  Rouchi  et  en 
Vieux-rFrançais. 

AFFULER.  Coiffer.—  Coiij|ren^re< ;  Bas-Normand ,  affubUr; 
Rouchi,  Wallon  et  Rémois,  affûter.  —  Eiymologie:  du  Roman 
affuler  ;  en  fias-Latin ,  afjibulare^  qui  dérive  de  fibula^  agrafe. 

AFFULETTE.  Voile  noir  que  les  villageoises  mettent  aar  la 
tête  pour  se  rendre  à  l'église,  et  qu'elles  portent  également  pen- 
dant le  deuil  de  leurs  proches.  —  Même  étymologie» 

AFFULURE.  Coiffure. 

AFFUT  (d'}.  (Prononcez  da-fu-te).  Qui  a  du  talent ,  de  l'esprit, 
de  rhabileté.  —  Locution  picarde:  ch'esi  un  homme  d^affut;  c'est 
un  habile  homme.  —  Ch*est  des  geins  d'affût;  ce  sont  des  per- 
sonne de  bonne  compagnie.  —  Un  minois  d'affût;  un  joli  minois. 
—  Etymologie  :    peut-être   du    Roman    affaities ,    fin ,    r^isé. 


AFF  (861  ] 

M.  Henri  f Essai  sur  BoulognsJ  le  déri? e  da  Celtique  dàf-utt , 
■é%  main  de  maître. 

AFFUTER  (s*).  S'ajuster,  faire  sa  toilette.  —  Vient  du  mot 
floSTânt. 

APFUTIAUX.  Parures  ,  bagatelles.  De  même  en  Lorrain  , 
Rouchi,  Berrichon,  Normand,   Franc-Comtois  et  Roman. 

AFFUTLAUX.  Petits  morceaux  de  bois  dont  les  femmes  se 
senrent  pour  tricoter,  l^oachï ,  affiquaux;  Normand,  affiquets, 

AFISTOLER  (s').  Se  parer,  s'endimancher.  —  De  même  en 
Franc-Comtois ,  Berrichon,  Normand  et  en  Roman.  —  Dans  le 
Boulonais,  ce  mot  signifie  blesser,  —  Du  Latin  fistula^  dit 
M.DuMénl,  le  Vieux-Français  avait  fait  a/^to2er,  tromper, 
(comme  piper  ùe pipeau)  ei  a  fini  par  lui  donner,  ainsi  que  le  patois 
Nortnand  et  celui  do  Berry,  le  sens  de  appiperpar  la  parure.  — 
flHcUonnaire  NormaTidf  p.  8). 
'  AFU.' Bonnet  de  femme;  abréviation  d'affulure, 

AGACHE.  Pie  (oiseau).  Congénères  :  Roucbi ,  agache  ;  Gascon, 
Bourguignon ,  Franc-Comtois  et  Haut-Breton,  agace  ;  Wallon , 
a^iie««;  Poitevin,  a/aee;  Berrichon,  ageasse;  Languedocien, 
ogaMXO. —  Vieux-Français,  agace ^  (Lafontaine,  L'aigle  et  la 
pifj*  —  Etymologie:  du  Celto-Breton  agacx, 

AGACHE  (brin  d').  Gomme  du  cerisier. 

AGACHE  (nid  d').  Cor,  durillon. 

AGALIR.  Unir,  polir,  égaliser.  Con(/^n^e«:  Rouchi,ra^a- 
lir;  Catalan  et  Vieux-Espagnol,  egualar,—  Etymologie:  du 
Latin  œqualis,  uni. 

AGASILLE  (Artois).  Activais  sujet,  débauché. 
'  AGE  (homme  d').  HoUh^l'e'  âgé.  De  même  en  Berrichon. 

-AGES  ou  AGIS  d'une  maison.  Les  êtres  d'une  maison.  —  De 
même  à  Reims.  —  Du  Bas-Latin  aggestus ,  qui  a  le  même  sens.  — - 
En  Normand ,  aget  signifie  manière  d'être. 


(  262  )  AGI 

AGINCHER.  Habiller  bien  ou  mal.  «7  En  Roman ,  agencer. 

AGIOS.  Discours ,  cérémonies ,  kirieile  de  phrases.  Aytàr 
(saint)  est  ua  mot  grec  qui  commence  les  trois  versets  que  l'on 
chante  trois  fois  à  l'office  du  samedi-saint.  Du  sens  àeprières, 
oraisons^  qu^on  lui  donnait  dans  la  langue  romane  du  Nord,  il  a 
passé,  dans  plusieurs  patois ,  à  Tacçeption  de  kirieile, 

AGLAVER.  Nous  n'avons  entendu  usitcrce  mot  que  dans  ces 
deux  locutions  :  faglave  ed  soué ,  je  meurs  de  soif,  et  on  meurt 
a(/2ave,Jl  meurt  beaucoup  de  monde.' 

AGOBILLES.  Objets  que  Ton  a  besoin  d'avoir  ^vec  soi. — S'em- 
ploie spécialement  dans  cette  phrase  :  prendre  ses  agohilles.  -^ 
En  Rouchi  et  en  Normand  ce  mot  signifie:  petits  meubles  sans 
valeur, 

AGONIR,  ou  AGONISER  DE  SOTTISES,  ou  AGONISER. 
Honnir,  accabler  d'injures.  Coti^enére^  :  Berrichon,  Normand, 
Champenois  et  Rouchi  :  agonir  de  sottises.  Languedocien,  a^on- 
niza,  Etymologie:  du  Roman  agonir  qui,  d'après  M.  Lorin,  dé- 
riverait du  grec  dy^yH^oftaty  combattre. —  Ne  serait-ce  pas  plutôt 
une  corruption  euphonique  du  Roman  ahonnir, 

AGORË.  attifé.  — Synonyme:  Aginché,  Habillé. 

AGOUILLë.  Aiguille.  — En  Languedocien,  agullia, — Po 
Latin  acus, 

AGRAFINER,  AGRAPINER.  Agraffer.  —  Idem  en  Roman. 

AGRAPE,  AGRAPIN.  Agraffe. 

AGRIFFER.  'Ëgratigner. —  En  Languedocien,  graoufigna, — 
Etimologie  :  du  Roman  agriffer^  qu'on  pourrait  dériver  du  Grec 
aypa,  action  de  saisir  vivement.  Tr^^^n^^nère  :  Franc-Comtois, 
agriffer. — Ce  mot  est  aussi  employé-^/ai^  le  sens  d*agriper^  saisir. 

AGRINCHER.  Accrocher.  —  En  Espagnol ,  an^anc^ar. — 
Etymologie:  du  Bas-Latin  incrocare. 
AGRIPE.  (Noyon).  Colique. 


AGR  ,      (  263  ) 

AGRIPËR.  Arracher  des  mains ,  saisir.  —  Congénèrei  :  Rou* 
cbi  et  Champenois,  agriper,  Etymologie:  du  Latin  arripire, 

AGROË  (Boul.).  ËDgoardi.—  Du  Celtique  agro,  pesant,  lourd. 

AGROUTER  (Béthune).  Prendre,  empoigner.  —  De  même 
eu  Roman. 

AGU.  Aig^.  •—  Du  Celtique  ag ,  pointe. 

AGUCHËR.  Agacer.  —  Synonyme:  Agagher. 

AGUCHETTE.  Agaçant,  railleur.  —  Signifie  aussi  raillerie. 

AGDIDIER.  Guetter,  épier. —  Synonyme  :  Aguetter. — Con- 
génères: Haut-Auvergnat,  agueita^  regarder  ;  Catalan,  aguaytar^ 
guetter;  Italien  aguatare;  Langue  d'Oc,  agaitar, — Etymologie: 
du  Roman  aguetier^  être  aux  aguets. 

A  GUI  LA  NEUF.  Voyez  Au  gui  l'an  neuf. 

AGUINCIIË.  Mal  accoutré.  —  De  même  en  Champagne  et 
en  Lorraine. 

AGUISELLË.  Plante  dont  la  graine  est  disposée  en  ombelles 
iaméolées. 

AGVIGNER,  Deviner.' —  Synonyme  :  Adviner  -- Voyez  ce 
mot.  Àgvigne  ein  mollet  !  Devine  un  peu  / 

AH  !  AH  !  (n'être  pas  dans  les).  N'être  ni  belle  ni  laide  ;  n'être 
pa«  de  celles  dont  on  dit  :  ah!  qu'elle  est  jolie!  ou  ah!  qu'elle  est 
laide  ! 

*  AHAMIER.  Laboureur.  —  Sur  ce  que  les  Àhamiers  du  fau^ 
tour  g  â^  Amiens  requeroient  avoir  la  clef  de  la  porte  de  Beauvois, 
{Ordonnance  de  Véchevinage  d'Amiens ,  16  mars  1481).  —  Peut- 
être  *dn  Roman  aham,  fatigue,  qui  s'est  conservé  en  Normandie. 
'    AHAUTOIR.  Bonnet  de  femme  et  aussi  affulette. 

AHERDRE.  Prendre,  saisir,  empoigner.  — M'aherdantpar 
min  hros  {Astrologue  Picard,  1841). — Etymologie:  du  Roman 
aerdre. — Dans  nos  anciens  titres,  aerdre  ou  a^erclre  signifie  :  S'a- 
dresser, en  justice. 

AHÉRER.  Injurier ,  agacer. 


(  264  )  AHÉ 

*  AHÉRITER.  Donner  son  héritage.  (Coutumes  île  Beauv.) 
AHERNIKER.  Harnacher.  —  Vos  aherniher  ehés  kvms.  — 
En  ancien  Picard ,  ahemechier. 
-AHEURTÉ.  Entêté.  —  Du  Celtique  ahertet  ? 

AHORE.  Accroc. 

AHORER.  Accrocher,  suspendre.  —  De  même  en  Roacbi  et 
en  Roraan  ;  en  Vieux-Français,  ahocher  ;  en  Norm.  àkoquier, 

AHURE.  Malheur,  accident.  —  Je  ne  vorois  mie  pour  tout 
au  mone  qui  leus  arrive  ahure  (15.^  lettre  de  Jean-Louis  Gosseu). 

—  Etymologie  :  de  à  heure  ^  arrivé  à  une  heure  fatale,  parce  que 
les  Astrologues  faisaient  dépendre  le  bonheur  et  le  malheur  de 
l'heure  où  Ton  était  né. 

AHURI.  Stupéfait,  abassourdi ,  hébété,  iinibécile.  — Etymo^ 
^  logie:  du  Roman  ahuri  ^  dérivé  peut-être  du  Celtique  ahur^  sot.  '■ 

—  On  disait  autrefois  aheuri  :  dames  et  cavaliers  trestous  heen 
aheuris  {Sire  de  Créquy),  —  M.  Du  Méril  dérive  ce  mot  du  Vieil 
Allemand  heuer^  haur,  tête  de  bête  sauvage ,  hure.  Ahurir  signi- 
fiait donc  primitivement  donr^er  une  tête  de  bête  sauvage.  Par  âne 
figure  semblable  on  disait  de  certains  criminels  qu'ils  portaient 
une  tête  de  loup.  Le  Provençal,  ajoute  M.  Du  Méril,  disait  ahuran 
et  il  est  remarquable  qu'en  Allemand  ,  hor,  en  Saxon,  byre  et  en 
Islandais ,  hior ,  signifient  ours,  {Dictionnaire  Normand ,  p.  12.) 

AHURIR.  Frapper  d'étonnement.  —  De  même  en  Roman. 
AHURTËR.  Heurter.  —  De  même  en  Roman. 

AIAUT.  (Santerre).  —  Narcisse  des  prés. 

AIDANCE.  Aide ,  assistance. 

AIDIER.  Aider.  —  Comme  en  Roucbi  et  en  Roman.* 

AIGLEDON.  Ëdredon.  —  Se  dit  également  à  Reims,  à  Rennes 
et  à  Valenciennes; 

AIGNëLIN.  Laine  des  jeunes  agneaux. 

ÀIGNIEU.  Agneau.  -—  Locution  Picarde  :  ein  tiot  agnieu  du 


AIM  '  (  265  ) 

^on  Diu,  on  enfant  plein  d'innocence.  —  Etymologie:  da  Rorn&n 
-^gnieu ,  dérivé  du  Latin  a^nux. 

ÂIMECHON.  Hameçon. —  Gomme  en  Roman. — En  Fr.-Coni- 
lois,  aimeçon. 

AINGNELER  Mettre  bas  :  se  dit  de  la  brebis.  —  En  Lan- 
gued.y  agniela;  en  Fr.-Gomtois,  aignelai;  en  Rom. ,  aingneler» 

AINHETER.  Exciter,  encourager. 

*  AINS.  Mais. 

AINSI  (par).  Par  conséquent.  —  De  même  en  Roman. 
AIRËE.  Se  dit  non-seulement  de  l'aire  de  la  grange ,  mais 
encore  de  toute  la  grange. 

AISIÊ.  Qui  est  à  son  aise.  —  En  Franc-Comtois,  aisé;  en 
A^nglais ,  ecuy  ;  en  Roman  ,  aisié, 
AISIUTË.  Utilité,  agrément. 

*  AISSAULTS.  Petits  ais  (écKevinage  d* Amiens  ^  1447). 
AISSELLE.  Etagère  où  Ton  place  la  batterie  de  cuisine ,  les 

^lats  d'étaîn,  les  assiettes,  etc.;  les  cuillers  et  les  fourchettes,  sont 
T^etenas  par  des  entailles  faites  aux  tablettes.  C'est  sur  Vaisselle 
c]ae  les  Tillageois  placent  les  vierges  et  les  oiseaux  en  plâtre 
"C^u'ils  ont  gagnés  à  la  loterie. 

AlUDE  ou  AYUDE.  Aide,  secours. — Congénères,  Berrichon, 
mnde;  Rouchi ,  aite;  Vaudois ,  adgiud;  'Italien,  aiuto;  Espa- 
jipaol  y  ayuda.  —  Etymologie  :  du  Roman  aiiAde ,  contraction  do 
Xatin  adjutorium, 

*  A  J  AU  LE.  Propre  à  ,   capable.  —  Do  Bas-Latin  adjustus. 
AJUSTER    Joindre,  assembler,  rapprocher.  —  De  même  en 

Normand  et  Roman.  Le  Français  ajuster  a  un  sens  différent. 

AKEMINER.  S'acheminer. —  Du  Roman  hemin ,  chemin. 

AKEUTER^(8').  S'accouder. — En  Normand,  s*aeeouter, — 
Etymologie:  du  Roman  s*akeusterj  dérivé  du  Latin  sê  aecuhitare, 

AKEVALER.  Etre  à  califourchon.  —  Aider  à  monter  ache- 
vai. —  Enjamber  un  ruisseau.  —  Etym,  du  Picard  keval,  cheval. 


(  266  )  ÂKl 

AKIËNÊ  à  L'onvrage.  Qai  trataille  ayec  ardeur  et  saos  i^* 
lâche. 

AL.  La  (article). 

AL,  ALE,  ALLE.  Elle.  Ce  pronom  se  met  soayent  entre 
le  sujet  et  le  verbe  ;  No  tiote  al  est  hellotte, 

*  ALBE.  Aube.  — ^  Ètymologie  :  du  Latin  alba, 

*  ALBR  AN.  Jeune  canard  sauvage.  —  Gomme  en  à.oman. 
ALBRAN.  Plein  de  jactance.  —  De  même  en  Ronchi  ;  signifie 

aussi  :  difBcultuenx ,  vétilleux ,  marchandeur. 

A  LE.  A  la.  — Synonyme  :  Al. 

A  LE.  Anguille.  —  En  Allemand ,  aal  ;  en  Roman ,  aie. 

ALEMELLE,  ALUMELLE.  Vieille  lame  de  couteaa.-- 
Congénères:  Normand»  alumelle;  Messin,  Franc-Comtois  et 
Vieux-Français  :  aUmelle»  —  Du  Latin  lamella  «  lame. 

ALENCONTRE.  Contre.—  De  même  en  Rom.  et  en  Fr.-Cont. 

ALENTOUR.  Autour.  —  De  même  en  Roman. 

*  ALERESSES  (mères).  Il  y  avait  à  AbbeviUe  ,  en  1409,  des 
mères  aleresses.  /'Àlere,  nourrir).  M.  Louandre  ^Histoire  éPAb^ 
heville^  tome  ii)  pense  qu'on  désignait  ainsi  les  femmes  chargées 
de  nourrir  et  de  soigner  les  orphelins.  La  tnlelle  de  ces  enfants 
appartenait  à  l'échevinage.     ^ 

ALÊ  VENT.  Qui  tourne  à  tout  vent.  -  -  Ch'est  eine  Ut*  olétenL 
C'est  un  écervelé. 

*  ALEXIENS.  Communauté  de  frères  laïcs. 

ALEZAN.  Leste  9  vif,  alerte. —  De  même  en  Champenois  « 
en  WaUon ,  en  Rouchi  et  en  Roman.  —  Sans  doute  par  allusion 
à  la  vivacité  des  chevaux  alexans. —  Dans  le  Ponthien,  signiie  : 
escroc ,  homme  de  mauvaise  foi. 

ALFOS  (prononceE  al-fo).  Parfois. 

AL  GROSSE  MORBLEUTE.  Tout  uniment,  sans  recherohe, 
sans  façon.  —  SywmyfM:  Al  Bomnb  Flankbttb. 


ALG  (  267  ) 

AL  GROSSE  MORGUËNE.  —  Même  sigoiûcation. 

ALINER.  Aiguiser ,  affiler.  —  Préparer,  rendre  facile.  Vient 

« 

^sins  doute  de  alêne ^  poinçon  dont  on  perce  le  cuir  pour  le 

pcàssage  du  fil. 

ALISE.  Petit  gâteau  que  les  ménagères  de  village  font  chaque 
^^maine  ayec  un  pen  de  pâte  de  pain  et  de  beurre. 

ALITRË.  Haletant ,  essouflé. 

ALLONGE.  Pièce  qui  unit  les  deux  trains  d'un  charriot. 

ALLURES.  Intrigues  d'amour.  -^  Gomme  en  Roman. 

*  ALOIEL.  Portefeuille.  Le  chancelier  houta  danê  son  aUnel. 
^^J)élihérat%on  de  Vechevinage  d'Amiens  ,  août  1463). 

ALOUETTE.  Luette. 

ALOUETTE  DE  MER.  (Gayeux.)  Bécasse  variable. 

ALOUPL'  Enfant  chétif.  —  Synonyme  :  Langrbux/ 

ALOURLOUR.  Sans  façon,  sans  y  attacher  d'importance. 

ALTOPIA.  (Acheux.)  Voyez  Hortoplot. 

A  MALAISE  (Beanvais).  A  plus  forte  raison. 

AMARI.  Désolé,  attristé. —  En  Vieux-Français ,  mari, 

AMARRER.  Arranger  ,  mettre  en  ordre.  —  G'est  on  terme 
maritime  appliqué  aux  occupations  de  la  vie  commune. 

AMATIR.  Rendre  une  chose  mate,  sans  éclat ,  et  par  méia- 
j^hore,  rendre  souple.  —  Àmatir  un  chevaly  le  dompter.  —  Ety^ 
moîogie  :  du  Geltique  amatir  ,  être  dompté. 

*  AMBE.  Tous  deux.  —  Du  Latin  amho.     * 

AMBIER.  Aller  de  côté  et  d'autre ,  tourner  autour  de.  —  Du 
L^tin  ambire. 

*  AMBLER.  Voler.  {Amiens,  28  mai  1453)  L'Islandais  ambl 
signifie  vagabond-^  qui  court  de  côté  et  d'autre.  — M.  DuMéril 
voit  dans  ce  mot  la  racine  de  notre  verbe  ambler»  Voyez  Histoire 
de  la  poésie  Scandinave ,  page  238. 

AMBLEYËUX*.  Faiseur  ^'embarras.  Voyez:  Evblbtbux. 
AMELÈTE.  Omelette.  —  De  même  en  Rouchi  et  en  Breton. 


AMELLË.  Niche  d'une  cheminée. 

AMËNDEM ËNS.  —  Toute  espèce  de  fumier.  De  même  en 
Roman. 

AMENDON.  Du  Latin  emendatio.  Voyez  Ramindos. 

AMËRE.  Armoire  et  AMERETTE,  petite  armoire.  —On  dit 
amar«  à  Béthune  ;  vient  du  Bas-Latin  amerium.  Il  dériTdrait, 
selon  M.  Griset,  du  Celtique  am^  qui  signifiait  union  et  dont  le 
Français  a  fait  ama«.  iim^6  signifierait  donc  littéraleipent:  lien 
où  l'on  amasse,  oà  l'on  réunit  des  objets.  (Voyez  de  VEiymologie 
du  mot  Boulogne)  ^ 

AMIGABE.  Aimable.  —  Synonyme  :  Imabb. 

AMIDOULER.  Amadouer.  —  De  même  en  Rnachi, 

AMIGNOTER.  Amadouer ,  caresser.  —  En  Berrichon,  ami" 
gnauder.  —  du  Roman  amignoter^  rendre  mignon. 

AMIKIË.  Amitié.  —  Comme  en  Normand  et  en  Rouchi. 
^  AMINCHER.  Allécher. 

AMINDOS.  Ce  que  le  marchand  donne  en  sus  du  poids.  — 

Voyez  RAMINDOS. 

AMIOLER,  AMIOTER.  Caresser,  faire  amitié.— En  Roman, 
amioter. 

« 

AMISTOUFLER.  Envelopper,  couvrir  d*un  manteaa. — Ej 
vos  famistoufler  por  que  tu  n*aiepoent  freud. —  Congénères  :  Nor- 
mand, amistoufler;  Franc-Comtois,  emmûtou/Ier  (embégainer); 
Vieux-Français,  amistoufler ,  dérivé  du  Latin  amictus^  couvert. 
Ménage  donne  a  ce  mot  une  étymologie  fort  recherchée.  Voyez 
Dict.  étymologique^  tome  i ,  page  524. 

AMITEUSE  (Béthune).  Petite  pelle  à  fen. 

AMITEUX.  Caressant,  qui  fait  de  l'amitié. 

AMITOULER.  Voyez  Amidoulbr. 

AMON.  N'est-ce  pas  ? 

AMONCHELER  (s').  S'assembler  —  De  même  en  Vieux- 
Normand  et  en  Roman. 


AMO  (  S69  ) 

AMONE*  Aamône.  —  Gomme  ep  Roman. 

AMONITION  (pain  d').  Pain  de  munition.  -«  Cette  location 
B*oii  ponrrait  prendre  ponr  une  faute  de  prononjâation  appar* 
eoi  au  TÎenx  langage  Français;  on  la  trouve  dans  Uê  Ménudres 

Féry  Gnyon.' 

AMONT.  En  haut. -— Con^.  Auvergnat  et  Anglais ,  amomil. 
-  Y.-Français  ,  amont,  —  Du  Latin  ,  ad  nianîem^  en  montant^ 

AHONT  (vent  d'}.  Vent  éPen  haut ,  vent  du  Nord.—  De  même 
Normand  et  Roman. 

A  MORT.  Beaucoup.  —  0$  buvrons  à  mort. 

AMOURETTE  DES  CHAMPS.  Camomille  (plante).  —  De 
«même  à  Bayeux. 

ÀMOUTRER.  Montrer. 
AMUSETTE.  Passe-temps. 

ANACALYPTES.  Nom  donné,  dans  la  Morinie,  aux  cadeaux 
^ue  Ton  fait  aux  nouveaux  mariés. 

ANCHIEN,  ANCIEN.  Vieux.  —  Sinpère  il  est  ancien. 

ANCRE  (être  à  V).  Etre  hors  d'haleine. 

AND  AIN.  Pas ,  enjambée.  —  De  même  en  Normand ,  Berri- 
chon et  en  Roman.  — jlfulore .  signifie  maarcher  y  en  Italien. — 
Stymoîqgie  :  du  Bas-Latin  andena. 

ANETTE.  Canne ,  femelle  du  canard. —  Synonyme  ;  Émette. 
Congénères  :  Rouchi ,  anette;  Catalan  ,  anet.  —  Etymologiè  : 
^u  Roman  anet^  canard  ,  dérivé  du  Latin  anas. 

■  ■    ■    ■ 

4.NFETË.  Malpropre  :  se  dit  d'un  linge  mal  lavé. 

;  ANGOUCHE«  Angoisse.  Comme  en  Roman. 

ANICIiER  (s').  —  Se  blottir,  se  fourrer  dans. —  De  même  en 
Rouchi*  Etymologiè:  du  Roman  aniehier^  faire  son  lit. 

ANICROCHE.  Imbécille.  —  De  même  en  Rémois  et  en 
Rouchi. 

*  ANTIN.  Oncle.  ^Coutumes  du  BeauvoitisJ. 

18. 


(  270  )  ANT 

ANTE.  Tante.  Congénères:  Angeviu  ,  Normand,  Roachi , 
Breton  et  Y.  Français,  ante;  Limousin  ,  ando;  Anglais,  aaunt. 
Etymologie:  du  Latin  atntta,  on  fit  anUe  et  ante  qui  étaient  encore 
usités  au  xyi.^  siècle  f  Testament  de  VillonJ.  Par  contraction  de 
ta  ante  on  fit  fante,  puis  ta  tante;  comme  on  a  dit  le  loisir  pour 
Vciêir^  sans  remarquer  que  ta  était  redoublé  dans  le  premier 
mot ,  comme  le  Tétait  dans  le  second. 

ANTENOIS.  Cheval  d'un  an. 

Deux  vieaux  sommes  de  Boullcnois 
Deui  vieaux  et  deux  vieux  antenois. 
{Dictier  de  Verjus  ,  dans  les  (Buvres  de  Molinet,  p.  2±i}, 

Verjus,  natif  du  Boulonais,  chapelain  à  Cambrai,  était  con- 
temporain de  Molinet. 

ANTRICHE  (Noyon).  Gui. 

ANTURLE.  Homme  lourd ,  sans  énergie. 

ANUIÏ.  —  Aujourd'hui.  Congénères  :  Normand ,  Touran- 
geau, Haut-Breton  et  Rémois^  anuit;  Haut-Auvergnat ,  aneuit; 
Artésien,  en/itii;  Maubeuge, ennuit;  Berrichon,  annehui;  Vieux- 
Français  ,  cnnuit.  —  Etymologie  :  du  Roman  anuit  ou  enhui.  Les 
étymologistes  soRt  partagés  sur  l'origine  de  ce  mot.  Les  uns  le 
décomposent  ainsi  :  en  nuit  et  pensent  qu'il  avait  la  signification 
Je  en  ce  jour  ^  parce  que  la  plupart  des  peuples  anciens  comp- 
taient par  nuits  et  non  par  jours.  Cet  usage  ne  cessa  en  France 
que  vers  le  %.^  siècle.  Il  explique  l'expression  anglaise  fort  nighi 
(deux  semaines) ,  contraction  de  fourteen  nights  (quatorze  naits}. 
D'autres  dérivent  anuit  de  ante  noctem.  Nous  préférons  la  pre- 
mière hypothèse ,  attendu  que  le  mot  anutt^  dans  nos  vieux  fa- 
bliaux ,  a  le  sens  d'aujourd'hui ,  sans  distinction  de  Theore  da 
jour  et  sans  s'appliquer  spécialement  aux  heures  du  créposcale. 

ANUITER  (s')  S'attarder  de  nuit. 

ANWILE.  Anguille. 


AOR  (  271  ) 

AORË  (vendredi).  Vendredi  saint;  ainsi  nommé,  parce  que  ce 
joar-là  on  va  oorer  la  croix. 

AORER.  Adorer.  —  Comme  en  Roman. —  Du  Latin  adoffxre. 

AO.UIR,  AUIR,  AGIR.  Entendre.  —  ^  eho  qu'  faiao'iy  ej* 
crdën  qyf  eh'eii  Jean-Louis,  f Retour  du  soldat),  —  Congénères  : 
Vieux-Français,  aovCir;  Espagnol,  otr.  —  Etymologie  :  du  Latin 
audtre,  par  la  suppression  du  d, 

AOUT  (prononcez  a-ou).  Moisson.  — Gomme  en  Haut-Breton 

et  en  Vieux-Français ,  parca  que  la  moisson  se  fait  an  mois 

d'août. 

Remuez  votre  champ  dès  qu'on  aura  fait  l'août. 

LafontaInb  ,  1.  V,  fable  9. 

AOUTEUX.  Moissonneur.  —  De  même  en  Roucbi.  —  On  di- 
sait aousteron ,  en  langue  romane. 

A  PART  MI.  ^n  moi-même,  moi  seul.  —  De  même  en  Rou- 
tcîhi  et  en  Roman.  —  On  dit  dans  le  même  sens  :  À  part  H  >  à 
^art  ti. 

APATELLE.  Pâtée  que  les  mères  d'oiseaux  portent  à  leurs 
Ipetits. 

APATELLER.  Porter  la  pâtée.  —  Comme  en  Roman. 
APERCHEVOUER.  Apercevoir. — En  Roman  ,  aperchever. 
APERGHU.  Aperçu. —  Comme  en  Roman. 
APOIER.  Appuyer.  —  De  même  en  Roman.  — Bas-Latin, 
appodiare. 

APOIETTE.  Appui ,  accoudoir. — De  même  en  Rouchi. 
A  POINT  (venir).  Être  utile ,  nécessaire.  —  De  même  dans  le 
département  du  Nord. 

APONCHINER.  Caresser,  flatter. 
.  APOSTEUME.  Aposthume.— De  même  en  Vieux-Français. 
—  En  Grec ,  aTrorTfif^a. 

APOTELETTE.   Porte -agrafe  :  terme  généralement  usité' 

dans  le  commerce  de  la  mercerie. 

18/ 


(  272  )  APO 

APOUË.  Rassasié.  Y.  Rapoé. 

APPAREILLER.^  Mettre  par  couple.  —  Vivre  en  concnbi- 
xa^e*  —  Du  Roman  apparier ,  joindre ,  unir. 

*  APPATIS.  Traite  pour  les  contributions. 

APPETITS.  Harengs  saurs  dont  la  préparation,  wt  abrégée. 
—  Sf^nonyme  :  Bouffis  et  Gbakelot. 

APPLONKER  (s*).  S'appesantir. 

APPLOPIN.  Terme  injurieux.  Maladroit  i  qui  ne  sait  rien 
fairç.  —  On  dit  apploure  dans  le  n^éme  sens. 
APPOINTER.  Rendre  pointu.  —  En  Vieux-Franc,  appcintir. 

*  APPOLON.  Sorte  de  vêtement  de  femme  usité  dans  le  Bou- 
lonais,  vers  la  fin  du  xviii."  siècle. 

ÀPPONER  (s*).  S'appuyer,  s'accroupir. 

APPRINS  (bien).  Bien  élevé.  —  Gomme  en  Roman. 

APPRIVER.  Apprivoiser.  —  Comme  en  Roman. 

APRÈS  EU  (!').  La  saison  qui  suit  le  mois  à*août  {eu). 

AQUERËE.  Ondée.  —  Du  Latin  aqua ,  eau. 

ARABE.  Labourable.  —  Du  Roman  arable^  dérivé  du  Latin 
arare ,  labourer. 

ARAIGNE.  Araignée. —  A  Boulogne,  iraigne. —  CoTkgfy^es: 
Rémois  et  Berrichon,  araigne;  Rouchi,  araine;  PrQveoçal  et 
Italien,  aragna»  —  Vieux-Français,  aragne;  du  Latip, araneo. 

^RAISONNER.  Proposer  ses  rsiisons,  [Àr g  entiers  d'Àhh^ilU.)m 
ARAN^UER  (s')«  Se  mettre  en  rang. 
ARBOU.  A  rebours.  —  De  même  en  Vieux-Français.     ' 
ARGANGIER.  Variable.  —  Vient  probablement  d'ar<>-«ii-cîe(* 
ARGASSIER.  Tracassier. 

ARG  DE  SAINT-JEAN.  Arc-en-ciel.  —  On  dit  ausai  îre,  dtM. 
ietnps,  et  erc.  ^, 

ARCUINETTË.  Gollation  d'enfans.  —  Voyez  Rechinbr. 
ARDANT  (Boulonais).  Oiseau  nommé  Tadorne  par  Baffon. 


ARD  (  27»  ) 

ARf>BR.  Brûler.—  De  même  en  Normand  et  Vieux-Français; 
tk  ▼.-Picard,  ardir. —  Dn  Latin  ardere;  ard  signifie  fea  en  Celt. 

ARDILLON.  Aiguillon.  —  Du  Celtique  ard,  perçant ,  aigu. 

ARËE.  Ondée. 

AREILE.  Oreille.  V.  Rrbilb. 

ARÊNER,  ARUNER.  Arranger.  —  De  même  en  Roman.  — 
^  11  Celtique  arenar. 

AREUX(Laon).  Gamin. 

AREYANT  NÔNES.  Avapt  midi.  V.  Nones. 

*  ARGENTIER.  Trésorier  {^Comptes  des  argentiers  d'Ahh.J 

ARGOTÉ.  Fin ,  rusé.  —  De  même  en  Rouchi. 

ARGOUSIL.  Luron,  polisson. —  De  même  à  Valenclennes. 

ARGUCHER.  Taquiner. 

ARGtJILLON.  5ynoni/iii6  d' Ardillon.  Voyez  ce  mot. 

ARIAS  (il  y  a  des).  Il  y  a  quelque  chose  là-dessous.-  De 
i^adme  en  Rottchi  et  en  Normand. 

ARIAS  (faire  des).  Faire  inutilement  des  embarras. — De  même 
en  Nivernais. 

ARICOTIER.  V.  H ARiGOTiER.  —  Signifie  pointilleux,  argu- 
aient, dans  l'arrondissement  de  Roulogne-sur-Mer. 

ARtËRB.  Hors. 

ARIËRE  (en).  A  l'insçu,  en  cachette. 

ARINGUER.  Arranger.  —  De  même  en  Roman,  —  En  Bas- 

^Xatin  y  arrigare, 

ARLANDER.  Chanceler  ;  faire  mal  ses  affaires.  Voyez  Har- 

LANDBR. 

ARLOT.  Gueux. — V.  Catalan,  arlatx  ;  V.  Espagnol,  arîotes  ; 
Vieil-Italien,  arlotto;  Bas-*Latin  ,  arlotus ;  Roman,  arlot. 

ARLURER.  Tromper,  gneuser. 

ARLUSER.  Amnser.  —  Nous  s' sont  arlusés  ein  iiot  eose  ach 
cabaret.  [B,^  l.  de  J.  L.  Gossen.)  —  Quand  on  parle  d'une  femme, 
B*arluser  signifie  batifoler  avec  les  hommes. 


(  274  )  ÂRM 

ARMANO.  —  Almanach.  —  Synonymes  :  Armana»  Abmâvo  , 
ARMéNAKB.  —  O  trouvarez  tout  cho  dins  c*  z*arménoê  d'Amiens  » 
^Astrologue  Picard ^  1846^.  Congénères:  Bourguignon,  armana; 
RoQchi  y  arménahe ;  Maubeuge,  armanaque;  Borain,  armonae. 

ARMONTË.  Après  diner,  après  midi  ;  parce  que  c'est  l'haare 
de  remonter  (relourner)  au  travail. 

ARNAT.  Charrue. 

ARNIRER.  Toucher  y  remuer  en  dérangeant.  —  De  méoie  en 
Rouchi. 

ARNU.  Tonnerre,  orage.  —  Voyez  Harnu. 
ARORË.  Se  dit  du  lait  accumulé  et  durci  dans  les  mamelles. 
AROKER.  Accrocher.  —  De  même  en  Normand,  -r-  Du  Ro- 
man ahocher. 

AROUSER.  Arroser.  —  De  même  en  Rouchi ,  Berrichon  et 
Roman. 

AROUTER.  Mettre  sur  la  route.  —  A  le  même  §en8  dans  Les 
miracles  de  Notre-Dame  de  Gaulthier  de  Goinsy,  livre  i,  chap.  29. 

AROUTER  (s'}.  Se  mettre  en  route.  —  A  le  même  sens  daqs 
G.  Guillart^  ad.  ann.  1267. 

ARRABIER.  Enrager.  ^ — Ein  higue  ed*  masahe  ed  proches 
qui  m'  foèt  àrrahier.  f Pièces  récréatives), —  Congénères  :  Italien, 
arrahiarre  ;  Espagnol,  rahiar, — Etymologie  :  du  Romaq  arcMer^ 
dérivé  du  Latin  Rabire,^  En  Bas-Breton,  arragi. 

ARRAKË.  Embourbé.  —  De  même  en  Normand. 

ARRASER.  Élever  des  murs  à  égale  hauteur.  —  Même  si- 
gnification en  Roman. 

ARROIER.  Creuser  un  premier  silloo.  —  De  même  en  Rom. 

ARROIS.  Manières  qu'on  affecte,  embarras  que  Ton  fait.  — * 
Comme  en  Roman.  ^ 

ARSOUILLE.  Qui  a  des  habitudes  de  débauche  et  de  saleté. 
—  De  même  en  bourguignon  ,  Normand,  Comtois  et  I^ouchi.  — : 
C'est  une  apocope  du  Vieux-Français  garsouille 


ART  (  275  ) 

*  ARTÉSIEN.  Monooie  d'Artois (JtomanileJïatii. T.  184). 
.  sART£R.  Arrêter.  —  Même  contractioa  en  Roman. 

*  ARTILLER.  Artilleur.  (ReeetUs  des  Baillis  *de  St.-Omer.) 
ARUKËR.  Converser. 

ARUTRR.  Jeter ,  lancer. 
-  ASC  AILLE.  Bourse,  escarcelle. 

A'SIR.  Brûler,  échauder,  roussir  de  cfaaleur.  —  Cœugihères  : 
S.oaclH,  axir;  Rémois,  azi,  (rôti  sfSns  être  cuit).  —  Etymologie : 
^n  Roman  arsir ,  qu'on  prononçait  asir  et  qai  dérive  du  Latin 

ASPÉR<jrËS.  Goupillon.  —  Êtym,  de  Tantienne  de  ce  nom. 
^ASSAIE  (Boulonais).  Essai.  —  Du  Gange  cite  assagium. 
'  ASSALIR.  Assaillir;  comme  en  Roman;  en  Italien a««a(ire. 

ASSAPI.  Dévoré  par  la  soif.  Voyez  Essapi. 

ASSASSINE!!.  Assassin.  —  On  trouve  OMCM^îneiir  dans  Pas- 
quier  et  H.  Etienne.  —  Voyez  VEtymologie  de. ce  mot  dans  le 
Traité  de  l'Origine  des  Assassins,  par  Lebey  de  Batilly.  (Lyon 
1603.)  Nous  employons,  comme  en  Normand,  le  mot  a^ssassin  dans 
le  sens  de  assassinat. 

ASSAVOIR  (faire).  Faire  savoir ,  publier.  —  De  même  en 
Berrichon  et  en  Roman. 
ASSEURË.  Assurément.. 

*  AS9EUREMENT.  Assurance  de  ne  pas  poursuivre  enjus- 
tice.  (Beaumanoir.) 

ASSEURER.  Assurer.  —  Comme  en  Vieux-Français. 

ASSEZ  SUFFISANT.  — Sumsamment.  Cette  redondance  est 
commune  k  beaucoup  de  provinces. 

ASSL  Juste  punition.  —  Comme  en  Homan. 

ASSIR  (s').  S'asseoir.  —  De  même  en  Borain,  ep  Rouchi  et 
en  Roman. 

ASSOMEILLER  (s*).  S'endormir.  —Etymologie  :  sommeil. 


(  276  )  ASS 

AS^OTÊ.  Sot,  ébahi ,  infatué.  —  De  même  en  Y.  Français. 

ASSOTER  (s'}.  S'amoaracher.  —  Comme  en  Romah.  —  En 
Bas^Latin ,  assotaire, 

ASSOUPI ,  ASSUFf .  Rassasié.  -^  Sywmyiiu:  Rafoé* 

ASTER.  Joa«r-aux  cartes. — En  RoiDa|i«  asêter,  —  J^lf^Mo- 
logie  :  de  as^  qui  est  la  carte  la  plus  forte  dans  beaoconp  dé  jenx. 

ASTEURE.  A  cette  heure,  k  présent.  —  De  même  en  Nor- 
mand, en  Berrichon  ,  etc.  —  On  trouve  asteur$  dans  Ronsard , 
.^  dans  la  corrtsponâance  d'Henri  IV,  etc. 

ASTEUX.  Joueur  de  cartes.  Voyez  Aster. 

ASTICOTER.  Taquiner,  chicaner. — De  même  en  Berrichon , 
Nivernais  et  Normand* — Staga  signifie,  en  Islandais ,  revmr 
trop  souvent  à  la  charge. 

ASTIRER.  Toucher  avec  les  doigts.  —  De  même  à  Valènc. 

ATARGE  (snhstantif  féminin).  —  Borel  {Trésor  des  Antiquités 
Gauloises) ,  cite  ce  mot  comme  appartenant  au  Boulonaia  ,  et 
signifiant  une  retraite  pour  ceux  qui ,  s^étant  trop  attardés ,  ne 
peuvent  rentrer  le  soir  dans  la  ville. 

ATARGER.  Retarder,  tarder.  (7on^^nére«  ;  Franc-Comtois , 
atargi;  Roochi ,  atarger,  —  De  même  en  Roman. 
ATARGER  (s')  Arriver  trop  tard.  —  De  même  en  Roman. 

ATCHITE  (faire).  Eternoer.  — C'est  une  onomatopée. — Tibi 
Jupiter  aéisit^  disaient  les  Romains,  en-faisant  une  espèce  de 
jeu  de  mot. 

ATE.  A  ta  (devant  une  consonne),  et  ai'n'  devan.t  une  voyelle. 

ATELË.  Etoile.  -^Synonyme  :  Ëtelé. 

^  ATEMPREMENT.  Tempérament  (5atnl- Quentin,  1248). 

ATÉRIR.  Terrasser. 

ATËTER.  Quereller,  gourmander,  injurier. 

ATISËE  fhoinej.  Grand  feu  où  l'on  a  mis  beaucoup  de  bois 
ou  de  tourbes. 


ATI  (  277  ) 

ATiSIER.  AUomer  da  feo.  —  De  même  en  Roman. 
ATOHIE.  Penomie  fort  maigre. 
'  ATORNER.  Parer,  aj aster. — De  même  en  Roman. 
ATOURDËLER.  Être  aatoar  de. 
ATOUT.  Coup ,  tape ,  pochade.  —  D'on  usage  général. 

*  ATOUT.  Avec  (Àmienê ,  1328).  —  Se  dit  encore  dans  la 
Manche. 

ATRAPE.  Piège. 

ATRE.  Cimetière;  parce  que  les  cimetières  étaient  aitaés  ja- 
dis  devant  l'église ,  in  atrium  eceUsiœ,  M.  A.  Dinaux ,  dérive  ce 
mot  de  ater^  sombre. —  En  Wallon  et  Roman  «  âtrê.  — La  rue 
do  Petit' Atre ,  à  Arras ,  est  ainsi  appelée ,  parce  qu'elle  avoisi- 
nait  un  cimetière. 

*  ATRIER  (droit  d').  Le  possesseur  du  cimetière  ou  de  rem- 
placement qui  entourait  Téglise  percevait  le  droit  d'atrier  sur  les 
maisons  qui  y  étaient  bâties.  Avant  l'an  1170,  le  chapitre  de 
St.-Quentin  exerçait  c'e  droit  sur  Tâtre  de  Ste.-Pécinne.  (Col- 
liette,  tomeii ,  page  358). 

ATRINKILLAGE.  Attirail. 

ATTARE.  Attache.  —  Il  est  à  l'atake;  il  est  à  la  chaîne. 

ATTARER.  Attacher.' —Con^^n^e^  :  Espagnol  et  Portugais, 
atacar;  Italien,  attacar.  —  Ètymologie  :  du  Celto-Rreton  tachf 
clou.  —  jtf  ontaigne  raconte  qu'un  Picard  allait  être  pendu  et 
montait  déjà  la  fatale  échelle,  quand  on  lui  proposa  sa  grâce,  à 
condition  d'épouser  une  femme  de  mauvaise  yie  qu'on  lui  pré- 
senta. Il  allait  s'y  décider ,  quand  il  s'aperçut  qu'elle  boitait  :  elle 
eloke ,  dit-il  au  bourreau ,  attake  ,  attake, 

ATTELÉE.  Attelage.  —  Se  dit  aussi  d'une  demi-journée  de 
travail. 

ATTIFÉ.  Paré,  habillé.  —  Même  signification  en  Roman. — 
TiphéA  le  même  sens  en  Arabe. 

ATTIFURE.  Parure. 


{  278  )  ATT 

*  ATTOURNIS.  Qualification  donnée  ans  mayeurs  et  aax 
échevins  de  Gompiègne,  sans  doute  parce  qu'ils  exerçaient  cette 
charge  chacun  à  leur  tour. 

ATTREMPURE.  Pièce  de  charrue  servant  à  régler  le  travail, 
vient  du  mot  suivant. 

ATTREMPRER  (Boulonais).  Régler ,  arranger. 

ATUIRE.  Tutoyer. — Du  Bas-Latin  tuisare.iXoyezDv  Gange.) 

ATUISER.  Tutoyer.— Gomme  en  Roman. 

AUBETTE.  Aube,  pointe  du  jour.  —  Du  Latin  aîha. 

AU  GOf .  A  Vabri.  —  Voyez  Goybtte. 

AUDELET.  Mal  de  doigt  qui  fait  tomber  l'ongle. 

AU  GUI  L'AN  NEUF  !  G'est  par  ce  cri  que  les  enfants  an- 
noncent le  nouvel  an  et  demandent  des  et  rennes.  Suivant  les 
localités ,  on  dit  par  corruption  :  aguilaneufj  aguilleneu  ,  aguil- 
loneuy  guilenleu ,  haguirenleuy  etc.  Get  usage  rappelle  la  cou- 
tume des  Bardes  qui,  après  avoir  reçu  le.  gui  sacré  coupé  par  les 
Druides  ,  le  distribuaient  dans  les  villes ,  en  annonçant  par  là 
Touverture  de  l'année.  «  Les  Picards,  dit  Fleury  de  Bellingen  , 
^Explications  des  proverbes  françoisj ,  après  avoir  crié  Vangui- 
lanneuf^  y  adjoustent:  planté ^  planté  ^  c'est-à-dire  une  année 
abondante  et  fertile.  »  En  Normandie,  c'est  le  dernier  jour  de 
l'an  que  Içs  pauvres  demandent  l'aumône,  en  disant  :  hoguin- 
anno.  Les  Espagnols  appellent  aguinaldo  les  présenta  qu'on  fait 
au  jour  de  Noël.  DansleBerry,  on  nomme  guilané  l'aumône 
spéciale  qu'on  fait,  au  premier  jour  de  l'an.  Voyez,  sur  cette  si- 
gnification mythique  du  gui,  M.  E.  Du  Méril,  Histoire  de  la 
poésie  Scandinave ,  prolégomènes  ,  page  100 ,  note  2. 

AUIR.  Entendre.  —  Voyez  Aouir. 

AULTON.  Paille  où  il  reste  encore  du  grain.  —  De  même 
en  Roman. 

AU  PRUME  ou  AU  PRÈME.  —  Voyez  Prblmk. 


km  {  «79  ) 

..AVB. AIN, (Artois).  Ce  qui  se  fait  dans  la  même  Journée. 

AURËE'  Averse,  orage.  —  En  Roman,  orée, 

AUTË.  Autre.  —  De  même  en  Roman. —  Synonyme  :  Aotkr  ; 
"^  omUt  jour, 

*  AUTEL.  Semblable  {'CouU  àe  BeauvJ.  —  De  ad  et  talis. 

AUTONS.  Pailles  et  criblures  des  grains  vannés.  —  Du  Bas- 
Catin  auto.  Voyez  Hotons. 

AUTOIR.  Bonnet  de  femme.  —  Synonyme:  Ahautoir. 

AUVERGNE.  Vanneau  (oiseau).  «  Serait-il  ainsi  nommé 
parce  que  le  vanneau  perche  dans  les  osiers,  autrefois  nommés 
^ergnest  »  ^MS,  de  M.  RigoîlotJ. 

AVALAGE  (Boulonais).  Abondance  d'eaux  pluviales  causant 
du  dommage  par  la  rapidité  avec  laquelle  elles  s'écoulent.  — 
wSynonyme  :  Avalaison  et  Avalison.  —  Etymologie  :  de  la  Basse- 
3iatinité  avallare,  descendre  d'une  colline. 

AVALER.  Descendre.  —  De  même  en  Roman.  —  Signifie 
anssi  se  glisser,  se  fourrer  dans,  —  Êtym.  du  Latin  advallem. 

Comme  cj'm'avalouais  dins  min  lit 
J'ai  oui  buker  à  no  huis.  (Le  Retour  du  Sol4at,) 

AVALOIR.  Gosier.  —  Gomme  en  Roman. 

AVALON.  Gorgée  de  boisson. 

AVALONS.  Avalanches  d'eau.  —  De  même  en  Roman.  On 
dit  àvalages ,  dans  le  Patois  de  Boulogne.  Etymologie:  du  Bas- 
Latin  aoallare,  descendre  d'une  montagne. 

AVAND.  Profond.  —  En  Franc-Comtois,  aivan, 

AVANDEUR.  Profondeur. — Synonyme:  aventeur.  L'aventenr 
de  f^horsicot.  ("Astrologue  Picard ^  1849.^  —  On  disait  aut.eft..  j 
parfond  dans  le  même  sens  :  et  n'y  passoit  peu  de  navires  tant  y 
avoit  peu  de  parfond  et  d'eau  ^Archives  d* Amiens ,  1448^. 

AVANT  LA  VILLE.  Par  toute  la  ville.  --De  même  en  Rom. 

AVEINDRE.  Tirer  une  chose  du  lieu  pu  elle  est  placée.  — 
Etymologie:  du  Celtique at)end[,  tirer. 


(  2«0  )       .  AVE 

AYEINS  (les).  L'aveat.  -^Berr.  et  Franc^omtois,  kê  aeénU. 

*  AVENANT.  A  proportion,  f  Archives  de  StQueniin^  1298). 

AVÈNE  ou  AVEINE.  'Congénères  :  Franc-Comtois  et  Vieux- 
Français,  dvme  ;  Languedocien  et  Espagnol,  avena. — EUfinotù" 
gie:  du  Latin  avena,  a  J'ai  ouï,  dit  Thomas  Corneille,  beaucoup 
de  gens  de.  cour  dire  aveine;  è.  Paris,  on  le  prononce  partout 
ainsi  et  je  suis  pour  celte  prononciation  qui  sans  doute  est  beau- 
coup plus  douce  et,  puisque  tant  de  gens  le  prononcent  ainsi,  cette 
prononciation  n'a  garde  de  choquer  roreîUe.  n  f  Notes  sur  les^ 
remarques  de  Vaugetas ,  tome  i ,  page  298). 

AVENËE.  Bonne  ou  mauvaise  exhalaison. 

AVER.  Avare.  -:-  De  même  en  Roman. 

AVERS  (Boulonais).  Contraire.  Du  Latin  aversus,  —  Signifie 
aussi  étrange  y  extraordinaire. 

*  AVÉS.  Oiseaux  sauvages.  —  Du  Latin  aves, —  Une  déclara- 
tion du  fief  de  Liramont  semble  désigner  des  oies  par  ce  mot. 

AVE.SC.  Avec.  —  Synonymes  :  Aveu,  Avé,  Ayedc. 

AVEU.  Avec.  —  De  même  en  Normand  et  en  Roman. — Dans 
nos  vieilles  chartes,  avéeuk  et  avoec. — En  Fr.-Comt.  atvo,  aivéu. 

AVEULE.  Aveugle.  —  De  même  en  Rouchi  et  en  Roman.  — 

Synonymes:  Avule,  Avdgub. 

AVINER.  Rendre  bon  pour  l'usage ,  améliorer  quelque  chose 
en  s'en  servant. 

AVINTURË.  Hazardé.  >— Comme  en  Roman.  -^  En  Italien  ^r 
^avinturato;  en  Franc-Comtois,  aventuré» 

AVISER.  Regarder.  —  De  même  en  Roman. — Signifte  aiiasi 
combiner,  prendre  des  mesures  ;  de  là,  avisoir^  combinaison. 

AVISSE.  Avis.  Dans  les  patois  du  Midi ,  on  prononce  égale- 
ment avisse. 

AVITÉ.  Viens  vite  ! 

AVOËMES.  Nous  avons.  Os  avoèmes  deV  makaille  ed^  trente- 
six  sortes  ed'plots,  {Astronome picard ,  1842). 


Avo  (  agi  ) 

AYOLË,  Etranger  dont  on  ignore  rorigiae. 

*  AYOUTIRE.  Adultère.  {Coutumes  du  BeauvoUis,  eh.  18.) 

AVOYËR.  Commencer  par  quelque  chose. 

AYOTOU.  Chose  commencée. 

AYROGNE  (Marquenterre).  A nrone  (plante). 

AYUGLE,  AYULE.  Aveugle.  —  Comme  en  Roman,-— En 
Bafr-Latin  »  aboeulus,  —  Barbazan  dérive  avuU  de  iwulsus  a  h»- 
mine  f  privé  de  la  lumière. 

AYUGLETTE  (à  V).  A  tâtons. 

AWl  (prononcez  a^oui).  Oui. 

AWISIER.  Regarder.  —  De  même  en  Rouchi. 

AZOT  (tout).  Tout  drôle ,  triste. 


B 


BABA.  Niais ,  idiot. 

BABAILLE.  Niaise ,  sotte.  —  Apulée  se  sert  de  hàbulus  dans 
le  sens  de  sot,  impertinent. 

m 

BABAREI  Terme  d*un  usage  général  dont  on  se  sert  pour 
empêcher  les  enfans  de  toucher  à  quelque  chose  de  sale. 

*  BABË.  Ma  biche.  (Behourdis  de  DoullensJ, 
BABEINES.  Joues  de  certains  animaux.  —  liem  en  Roman. , 
BABIN£(le  Hourdel).  Cotop/iracle  (poisson). 
BABOUIN.  Laid.  -^  De  même  en  Roman. 
BAC.  Auge  y  mangeoire.  —  De  même  en  Wallon ,  Limousin 
et  jElouchi. 
BACAUDËR.  Faire  la  lessive. 
BACELLË.  Servante.  —  De  même  en  Roman. 
BACQAUJDË  (Béthune).  Mouche  à  miel,  abeille.  -*  Roman. 
BACHE.  Mare  peu  profonde  formée  par  le  flux  de  la  mer  dans 


-(  288  )  BAC 

les  sables  de  la  baie  de  la  Somme.  —  En  Allemand,  hach  signifie 
raisseau . 

BACHE.  Gooche  vitrée.  —  Terme  de  jardinage  généralement 
nsité.  —  Ce  mol  signifie  aussi  grosse  toile  y  comme  en  Normand. 
fl  s'employait,  en  Vieux-Français,  dans  le  sens  de paiHam. /Ro- 
quefort, tome  I,  page  120.) 

*  BâGHELERS.  Ménage  fait  observer  qn^en  Picardie  ce 
terme  n'emportait  pas  l'idée  d'aspirant  à  la  chevalerie  et  qu'on  le 
donnait  communément  aux  filles  et  aux  garçons  au-dessous  de  16 
et  de  18  an^. 

BAGHELETTES.  Jeunes  filles. 
BACHER  (se).  Se  baisser.  —  Du  Celtique  hachu, 
BACHIN.  Bassin. —  Du  Celtique  haczin, 
BACHINER.  Bassiner.  —  De  même  en  Roman. 
BACHONER.  Bâcler.  -  Faire  à  la  hâte. 
BACHOUAIS.  Niais.  Voyez  Bacouais. 
BACON.  Flèche  de  lard  salé. —  De  même  en  Wallon ,  en  Nor- 
mand ,  en  Anglais  et  en  Roman.  —  Le  mot  hacones  est  souvent 

répété  dans  les  statuts  de  St.-Adhélard.  —  Etymologic  :  du  Cel- 
tique bacon ,  porc. 

BACOUAIS.  Terme  de  mépris.  Niais;  qui  fait  accidentellement 
une  sottise.  —  Synonymes:  Bacot  et  Baghouais.  —  Voyez,  dans 
le  chapitre  des  proverbes  historiques:  les  bacouais  d'Amiens, 

BACOULETTE(Vervins).  Belette. 

*  BACULE.  Peine  imposée  à  l'homme  en  place  qui  avait 
commis  une  faute  dans  l'exercice  de  sa  charge.  On  le  fouettait 
avec  une  pelle  de  bois,  etc. 

*  BADELOIRE.  Espèce  d'armes.  fOrd.  d'Am.,  avril  1441). 
BADOULAGES.  Rapports,  médisances.  Ménage  cite  ce  inot 

comme  appartenant  au  Beauvoisis. 

BADRËE.  Espèce  de  bouillie  épaisse  mêlée  à  une  pâtisserie 
grossière  qu'on  appelle  tarte  à  haârée,  —  Dans  le  Berry,  btiêrée 


BAD  (  283  ] 

signifie  marmelade* — L'auteur  anonyme  d'un  MS.,  que  m'a  prêté 
'M .lé^docteur  Rigollot,  dérive  ce  mot  du  Syriaque  baïkir  (dispersitj^ 
patcè  qu'on  étale  la  bouillie  dans  les  tartes  !!  ! 

BÂDRfiE.  Grande  femme  cagnarde. 

BADROUILLE.  Boue  fort  liquide. 

BÀBUGIIL.  Petit  homme,  petite  femme.  L'étymologie  est  fa- 
cile  à  comprendre.  —  A  Saint«>LÔ ,  haeuL 

BAFFE.  Spuflet^  claque. — De  même  en  Rouchi ,  en  Normand 
et  en  Roman.  Ce  mot  a  de  nombreux  synonymes  :  giffe ,  mornt- 
fie ,  giroflée  à  cinq  feuilles  y  etc.  —  V.  I."  Partie,  chap.  II. 

BAFFRERé  Manger  gloutonnement.  Comme  en  Roman.  — 
Languedocien,  haffra;  Franc-Comtois,  bâfrer, 

BAFOUILLER.  Bredouiller. 

BAFOUILLEUX-  Qui  bredouille. 

BAGER  (Arras).  Baiser. 

BAGNER.  Baigner.  —  Comme  en  Roman. 

BAGNIOLE.  Petite  maison  ,  pauvre  maison. 

BAGNOLE.  Niais ,  sot.  —  Synonyme  :  Bacouais. 

BAGOIIL  (prononcez  ha-gov).  Bavardage.  Vieux  terme  popu- 
laire d*un  usage  général,  même  à  Paris.  V.  DuCange,  t.  !.«% 
p.  536. 

BAijrOUTER.  Bavarder.  —  De  même  en  Lorraine. 

BAGIJË*  Se  dit  de  celui  qui  s'est  approvisionné  d'une  foule 

de  choses,  d'un  voleur  chargé  des  objets  qu'il  a  pris. 

BAGUENAUDER.  S*amuser  à  des  riens.  —  De  même  en 
FrancrComtois. 

BAGUET.  Noyau.  Chés  prônes  ont  des  tiots  haguets. 

BAHUTER.  Malmener,  bousculer,  chasser. 

BAIL  (Béthune).  Jupon.  —  Synonyme  :  Cottbron. 

*  BAIL  et  GARDE.  Tutelle  et  défense  de  la  personne  et  des 
biens  d'un  mineur.  (Beaumanoir). . 

BAILLE.  Barrière.  —  De  même  en  Roman. 


(  ai4  )  DAi 

BAILLER.  Donaen  -^  De  même  en  Rouohi,  Normaod. 
Gbaropenois ,  Nivernais ,  Berrichon  et  Vieux-FrfuaQai»  ;  l^otller 
vient  y  suivant  M.  E.  Dn  Méril,  du  V.  Français  hailU  (fbrtereaae, 
et  par  suite  possession),  qni  dériverait  loi-méme  de  rislaadub  dalt, 
monticule,  hauteur  qui  domine  un  pays  et  répond  de  son  obéis- 
sance et  de  sa  sûreté.  Voyez  Biciion'MÂTi  Normand ,  page  37» 

BAILLET.  Cheval  qui  a  une  étoile  hlanche  au  front, — Comme 
en  Roman,  —  Du  Celtique,  hailh^  cheval,  — Dana  quelque*  pays, 
etai^r'autres ,  à  Boulogne-sur-Mer  ,  on  entend  par  là  qa  ebâval 
roux  ,  tirant  sur  le  brun. 

BAISURE.  Endroit  où  deux  pains  se  sont  touchés  ao  fofur  et 
se  sont  pour  ainsi  dire  haUés. 

BAJOUATE.  Quiaimeàjoùer,  à  folâtrer. 
*-      BALANCHE.  Balance. — De  même  en  Roman. 

BALAYAGE.  Action  de  balayer. 

BALAYETTE.  Petit  balai  qu'on  fait  avec  VarwiidopkragmiU9 
et  Vagrostis  spica  venii^  avant  le  développement  de  leurs  pani- 
cules. 

BALË.  Déchu,  tombé  bas. 

BALEJNE.  Syngnate.  —  Aiguille,  poisson  qui  resaeoibleà 
une  haleine  de  corset. 

BALER  (Boulonais}.  Pencher,  incliner. —  Peut«étro  dq, Çel — 
tique  bail,  défaut,  manquement? 
BALIETTE.  Petit  balai.  —  De  même  à  Valognes. 
BALIFES.  Lèvres.  '        ^ 

BALINCHEUX.  Qui  se  dandine.  —  Mou ,  sans  énecgie^  ... 
BALIURES.  Ordures  du  balayage. 
BALLE  (Soissons).  Berceau  d'enfant. 
*  BALLER,  Danser. 

V 

BALLONS  (Artois).  Boucles  d'oreilles.  — De  même,  ea  Hoin. 
BALONCHER.  Balancer.  .,. 

BALOTEUX  (Boulonais).  Marchand  de  blé.  —  iSytk  Bi.Af»a. 


BA^  .  (  285  ) 

BALOUFES.  Joues  larges  et  plates.  —  De  même  en  Roochi 
<»C  «1  Roman. 

BALUS  (Bonlonais).  Balustrade.  —  Du  Celtique  haluid. 

BAMBOCHES.  Babouches.  —  De  même  en  Messin ,  en  Ré- 
virmoift,  enRouchi,  en  Jurassin,  etc. 
BANCROCHE.  Boiteux. 

BANKË.  Celui  dont  les  bancs  sont  publiés.  —  De  même  en 
^^ormand. 

BARACAN.  Bouracan.  Savary  donne  les  deux  mots  dabs  son 

Ictionnaire,  Les  fabriques  de  haracan  d'Abbeville.  jouissaient 

'une  grande  réputation ,  comme  l'a  démontré  M.  Demarsy  dans 

tne  notice  lue  à  la  Société  d'Emulation  d'Abbeville,  en  1848. 

BARBELÉE  (gelée).  Gelée  blanche  qui  ressemble  à  des  barbes 

plumes.  —  De  même  en  Normand  et  en  Vieux-Français.         * 

*  BARBOÈRE.  Masque  dont  la  partie  inférieure  (la  barbe)  est 
étoffe  taillée  triangulairement. 

BARBOTER.  Parler  entre  les  dents.  —  Congénères:  Rouchi, 
barboter;  Languedocien  ,  barbouté.  —  Barboter  a  le  même  sens 
^ans  la  farce  de  V avocat  Pathelin, 

'     BARBOULLER.  Parler  d'une  manière  inintelligible.  —  De 
«néme  dans  les  provinces  voisines. 

BARDALËE.  Repas  de  baptême.  Voyez  Berdalée. 
BARDOT.  Le  plastron  d'une  société;  vient  peut-être  du  Vieux 
Français  bardot^  mulet,  parce  que  le  plastron  supporte  le  fardeau 
des  plaisanteries. 

BARGUIGNER.  Marchander,  débattre  un  compte.  —  De 
même  en  Normand;  du  Bas-Latin  barcariare.  —  Bargain  a  con- 
servé ce  sens ,  en  Anglais. 

BARNABA.  Figure  grotesque,  sujet  d'auto-da-fé  pour  les 
feux  de  la  St.-^Jean ,  dans  le  Pas-de-Calais. 

*  BARON.  Homme,  et  plus  souvent  époux  [Corbie^  1295).  Du 
Us«Latin  baro^  homme.  (V.  Fabl.  de  Barbazan,  tome  ii,  observ.) 

19. 


(  286  )        *  BAR 

BAROT.  Petite  voiture  à  bras»  espèce  de  tombereau  ;  de  même 
k  Mons  et  à  Maubeuge.  —  Voyez  Bard. 

*  BARRE.  Exception,  moyen  propre  à  retarder  le  jugement 
d'une  affaire  (Beauraanoir). 

BARU.  Tombereau.  — ^  A  Genève,  harqtte,  —  Du  Roman 
harroiy  charrette  h  deux  roues  ,  que  M.  Lorin  dérive  dé  Tlslan- 
dais  hera ,  porter. 

BARUGHËE.  Contenu  d'un  tombereau. 

BARUCHEUX  (Roye).  Conducteur  de  tombereau.  Ou  dit  ha- 
rotier,  à  Soissons. 

*  BASINËT.  Casque  de  fer  fait  en  forme  de  bassin.  fCouiu^ 
mier  inédit  de  PicardieJ, 

BASSET.  Homme  de  petite  taille. 

BASSINET.^  Renoncule  (plante).  —  Bassin^  dans  le  Berry. 

BAÇSURE.  Vallée ,  lieu  bas. 

BASTRINGUE.  Se  dit  par  mépris  d'un  homme  qui  travaille 
sans  goût  et  sans  talent.  On  donne  aussi  cette  qualification  aux 
femmes  de  mœurs  faciles. 

BASTRINGUE.  Mal  habillé,  vêtu  sans  soin  et  sans  goût.' 

BASTRINGUER.  Faire  quelque  chose  à  la  diable ,  vaille  quee 
vaille. 

BASTRINGUEUR.  Joueur  de  violon.  Du  Franc,  bastringue^ 

BATACLAN.  Tapage,  fracas,  bruit.  —  De  même  en  Niver- 
nais et  en  Roman.  —  Signifie  aussi  aussi  amas  de  divers  objets 
comme  en  Lorrain ,  Champenois  et  Wallon. 

BATAFLI.  Fléau  à  battre  le  blé.  —  Synonymes  ;  Flat«u,  Flit 

BATE  {juer  al).  Voyez  Gdisb. 

BATEUX.  Batteur  en  grange.  —  De  même  en  Roman< 

BATIÈRE.  Bât.  —  Du  Vieil- Allemand  bast. 

BATIFOLER.  Badiner.  —  D'un  usage  général. 

BATTEROLE.  Pilon  à  battre  le  beurre.  —  Du  Celtique  batt- 
tura ,  action  de  battre. 


BAU  (  287  ) 

BAUGHET.  Fléau  de  balance. 

BAUDE.  Femelle  du  baudet. 

BAUDELÉ.  Crotlé. 

BAUE  Boue.  —  Synonymes  :  Beue  ,  Râke. 

BAUKE.  Poutre.  —  Congénères  :  Allemand,  halken;  Hollan- 
dais, talk;  Islandais,  hialki.  —  Synonymes  :  Boise  ,  Trabe. 

BAUME.  Menthe  aquatique. 

BAVETTE  {tailler  une).  Jaser  à  l'aise.  —  De  même  en  Franc- 
Comtois.  —  Etymologie  :  du  Roman  ^ave,  caquetage. 

BAVEUX.  Bavard. 

BATARD  (Boulonais}.  Orge  printannière.  —  Syn.  :  Ëpeutrb. 
BAYER.  Regarder,  la  bouche  ouverte.  Voyez  Betbr. 
.  BAVETTE.  Robe,  et  plus  spécialement,  robe  d'enfant.— Vienlif 
peut-être  du  Roman  hoyette,  layette. 

BË  (Abbeville).  Baiser.  Baille  mi  ein  tiot  hé.  Voyez  Bec. 
BÊ.  Bec.  Il  a  hoin  hé  ;  il  parle  bien.  —  De  même  en  Roman. 

BË.  Bien.  —  De  même  en  F. -Comtois,  en  Bourguignon,  en 
Ital.,  en  Gâtai,  et  en  Rom.  — VielTl  du  Geltique  6c.— Voyez  Ben. 

BE  AUBE  AU.  Nom  donné  à  une  image  miraculeuse  de  l'é- 
glise de  Rue,  qu'Isabeau  de  Portugal  enrichit  de  ses  présents.' 
Voyez  1.'^  partie ,  proverbes  historiques  :  les  heauheaus  de  Rue. 

BËBETTE.  Diminutif  de  bête,  (terme  enfantin). 

BEG.  Bouche.  —  Synonyme  :  Bouqdë. 

BEG.  Baiser  ;  parce  qu'on  le  donne  avec  le  hee. 

BËGAGHE.  Bécasse.  —  Gomme  en  Roman. 

BËGU  (Boulonais).  Qui  a  un  bec. 

BËER.  Regarder  la  bouche  ouverte.  —  A  Boulogne ,  signifie 
regarder  d'un  air  content.  —  V.  Bbter. 

BEGNEU.  Tombereau^  voiture  à  bascule. — Synonyme  :  Baru. 
On  trouve,  avec  ce  sens,  henna ,  dans  une  charte  de  Hesdin  (an 
1000).  G'est  un  mot  celtique. 

19.* 


'  ) 


BEG 


BËGUBR.  Bégayer.  Culte coDlriclion  exUlc aassi li  Valognet 
et  à  ValcDcieDDes. 

BËGIJEUX.  Bègue. 

BËGUILLON  (Boulonaifi}.  Aiguilloo.  — Du  Celiiqiie  6<^e, 
poiDle. 

BËGL'IN.  CoifTe  de  di^uil  pour  les  femme»  de  la  campagno. 

BËGl'INES.  On  nppclle ainsi,  eu  Picardie, en  Flandre  et  en 
Lorraine,  dea  femmes  qui  praliquoDt  eu  commun  une  règle  de 
déyotion ,  aans  realreindre  'leur  liberté  par  aucun  *œu.  Scaliger 
dériie  leur  nom  de  ta  cBiffe  qu'elles  porteni  {béguine);  d'anlm  le 
tirent  de  l'Anglo-Saxon  began  ,  feoleri ,  ob$trvareJ.  V.  Uénage. 

BEHOURDIS.  V.  Boubo^rdis. 

*  BEHOURS.  Joûie*  à  la  lance  qu'on  faisait  le  dimancbede 
'Véhourdii. 

BËKEl  Etclamalion  de  dégoul. 

BËKEBOS  (prononcez  Bé-ke-bo).  Pivert,  ainsi  nommé  psr 
les  Pïcarda ,  dit  Nicod ,  parce  que  cet  oiseau  becqiu  le  hot  (bois). 
—  11  a  nn  nom  analogue  dans  beaocoup  de  provinces  :  Uoda, 
bathebo;  Ronchi,  bickebot;  Lorrain,  bakeboi;  Bar-le-Doc,  McA»- 
iou  ;  Jura ,  beecaboi  ;  Vosgea,  bUbot  ;  Maubenge,  iéMo.  Od  dil 
b«gu<tot,  en  Espagnol. 

BËKËT.  Moitié  d'une  tête  de  cochon,  eoapéfldaw  wlo»* 
gueor.  —  Du  Cell.  brrf,  inusenu.   Siguifie  brocAcf ,  è   Bélhiue. 

BEL  ET  BIEN.  Beaucoup.—  De  a. 

BELLE  (BouloDuis].  La  lune.  —  Ëlymol.  du  Français  ti 

BELLE  HEURE  (à).  Très-lard.— C'est  uue  antipbnwf^ 
que  bfl  tw  signifiail  jadis  pot  ni  du  Jour. 

'  BELLENËË.  Tombereau.  V.  Béûmiu. 

BELLOT.  Geniil. 
d'un  bel  eufaui.  — Jtfin  pinf  futlot  «tt^j 
dreue. — 

BËLO!  Voyez 


BEN  (  289  ] 

BEN  (prononcez  hin).  Bien  (adverbe).  —  Congénères  :  Roachi, 
Lorraio,  Berrichon,  Wallon ,  Franc-Comtois ,  Provençal ,  Gata- 
Itan  et  Vieux-Espagnol:  hen.  —  EtymologU  :  du  Roman  ben, 
dérivé  da  Latin  ben^.  —En  Celtique,  hé. 

RENDE.  Bande.  —  De  l'Islandais  handy  lien. 

BENETTE  (Bonlonais).  Panier  d'osier  en  Tongueur.  —  Du 
Celtique  benna* 

BENIEU.  Tombereau.  A  LiWe^hegneau.  — Du  Celtique  henna. 

BENNE»  Bande,  bandeau.  —  Conorme  en  Roman. 

BENNIR.  Bannir.  —  De  même  en  R6man. 

BENÔUFE.  Beffroi. 

*  BEQUÊS.  Brochet  ^Archives  d'Amiens^  1472).  V.  B^kbt. 
BER.  Berceau.  —  De  même  en  Rouchi,  Normand  et  Vieux- 
Français.  —  Vient  peut-être  de  l'islandais  hera ,  porter. 

BERBIGEOTTE  (Vervins).  Fleurdu  noise tier.  —  /d.  en  Rom. 

BERBILLETTE.  Fleur  clu  coudrier.  —  Synon.  Bido-mai. 

BER  BIS.  Brebis..  —  Os  m'avez  donné  des  herbis  galeuses  y 
euf  vous  les  reinds  teigneuses.  (Sermon  de  M.®  Grégoire). — Con- 
génères: Lunéville,  herbis;  Courtisols,  &urbi« ;  Frant-Conitois  , 
harbis\  vieux  Catalan,  berbitz;  Ital.,  5er&ice. —  Etym,  du  Rom. 
bmifis  dérivé  du  vieux  Latin  berbix ,  qu'on  trouva  dans  Pétrone. 

BÈRDALE  (Moreuil).  Bedaine. 

BERDALËE.  Festin  qu'on  donne  à  l'issue  d'un  baptême.  — 
Dérivé  du  mot  précédent.  Signifie,. à  Béthune,  repas  que  se  don- 
nent les  curés  de  campagne.^ 

BERDELER.  Radoter,  sottîser.  —  De  même  en  Rouchi. 

BERDËLOIRE.  Radoteuse ,  raisonneuse. 

BERDIF,  BËRDOUF,  BERDAF.  Cris  que  l'on  jette,  alors 
qa'on  entend  fermer  les  portes  avec  fracas  ou  remuer  les  meubles 
avec  un  bruit  inconvenant. 

*  BERGAIGNE  (droit-de).  Droit  établi  à  Arras  sur  les  per- 
missions accordées  par  le  magistrat  pour  la  pose  d'une  enseigne. 


(  290  )  BER 

BERGNEU.  Tombereau  — Synonyme  :  BÉauBV.  —  Hier^huit 

heures,  au  soer  conduisant  min  hergneu  {le  heudet  de  Balaam). 

BERKER.  Berger.  —  Gomme  en  Roman.  —  En  Bas-Latin, 
herhicarius, 

BERLAFE  (fém).  Gros  morceau.. —  signifie  aussi  ce  qu'on  râ- 
passe avec  le  doigt. 

BERLAN.  Brelan.  —  De  même  en  Champenois  et  en  Yienv- 
Français.  —  Vient  du  Bas-Latin  herlenghum  j  jeQ  de  dés  fort  en 
vogue,  aux  xii.<»  et  xiii^sièdes.  Ce  n*est  que  du  temps  deVàiigeîâs 
qu'on  a  commencé  à  écrire  brelan. — V.'  ses  Remarques,  t.'in,  p.  21. 

BER L AUDE  et  BERLEUDE.  Mauvaise  viande.  —  Se  dit 

particulièrement  du  mouton  ,  et  vient  du  Picard  berleuse  (vieille 

brebis).  M.  H.  Griset  le  dérive  du  Celtique  bar  (maladie  causée 

par  maléfice)  et  lodd  (nourriture). 

BERLAUDER.  Mêler  plusieurs  choses,  en  en  cher.cbant  une 
autre. 

BERLAUDlERouBERLËUDIER.  Marchand  de  mairraîse 

viande. 

BERLEUSE.  Vieille  brebis.  —  Voyez  Bbrlacde. 

BERLIGOGNE.  Très-louche. 

BERLIKE  BERLOKE.  A  moitié  ivre. 

BERLINGUER.  Faire  mal  donne ,  en  distribuant  les' càMes. 

BERLINGUER.  Lancer  en  Tair  une  pièce  de  monnaie ,  joaer 
à  croix  ou  pile.-r-  Même  Etymologie  que  pour  berlan. 

BERLINKE.  Jeu  analogue  à  celui  de  pigeon  vole.  On  doit  ne 
pas  lever  le  doigt  au  mot  berlinke  et  le  lever  au  mot  choketit,  " 

BERLOKE.  Breloque,—  De  même  en  Rémois,  en  Rouç}ii  et 
en  Roman.  —  Batte  e\  berloke,  déraisonner.  * 

BERLOKER.  Se  dit  de  tous  les  objets  en  suspens  qui  se  nfen- 
vent  en  serfs  contraire  ,  qui  vont  et  viennent  comme  des  berlokei» 

BERLON.  Inégal,  qui  pend  plus  d'un  côté  que  de  l'aulre. 
—  Signifie  louche ,  à  Béthune. 


BER  (  291  ) 

B£RLUIR«  Brouir. 

BERLUKE.  Petit  objet I  atome,  petit  fragment ,  ordure  dans 

^  'œily  éclat  de  bois.  —  A  ces  différents,  sens  dans  la  langue  Rom. 

BERLURER  (se).  Se  tromper.  —  Gomme  en  Roman.  — 5y- 

-wumyme  :  3e  Berluser. —  A  moins  que  fera'  herluse^fons  l'hon- 

-^fieur  d*vous  conoite ,  émon  ? 

BERNAGHE.  Macreuse  (poisson).  —  De  même  en  Roman.  — 

Du  Celtique  hernacle^  usité  en  Irlande. 

3ERNA0ULE  (Vermandois).  Terme  de  mépris. 

BERNEUILLE.  Pomme  jaune  avec  des  raies  rouges. 

BëRNëUX.  Morveux,  dégoûtant,  malpropre. —  A  le  sens  de 

morveux ^  en  Rouchi,  et  de  malpropre ,  en  Roman. 

BERNl  AU.  Tombereau  pour  ramasser  la  boue.  —  Synonyme  : 
Bbnieu  —  Du  Geltique  henna.  —  Voyez  Bégneu. 

BERNIFIKER.  Inungere  stercore, 

BERNIKE  !  Interjection  qui  exprime  la  négation. — D'un 
usage  général  dans  le  nord  de  la  France.  Bemicle ,  à  Yalognes. 

BERTËKE.  Instrument  fendu  de  traces  inégales  ,  destiné  à 
gratter  les  pierres  ou  à  tailler  les  murs.  11  y  a  dans  la  langue  hé- 
raldique un  terme  analogue ,  hrétessé  ^  qui  se  dit  des.piàces  cré- 
nelées haut  et  bas,  en  alternative. 

BERTONER.  Bredouiller,  bégayer,  bougonner. —  EnFranc- 

Gomtois,  hretonner  signifie  parler  un  langage  inintelligible.  — 

Vienfsand  doute  des  Bretons  dont  le  langage  est  inintelligible 

pour  toute  autre  contrée.  La  langue  Française  emploie  dans  le 

même  sens  le  mot  walloner  ,  qui  a  une  origine  identique. 

BERZI.  Bois  de  Brésil. — De  même  en  Normand  ;  ne  s'emploie  , 
guères  que  dans  cette  locution  :  sec  comme  herzi. 

BERZILLER.  Faire  trop  cuire. 

BERZILLER.  Briser,  mettre  en  morceaux.  On  employé  en- 
core ce  terme  pour  exprimer  qu'une  plante  est  trop  sèche.  Le  blé 
herzille  quand,  après  avoir  été  mouillé  par  la  pluie,  il  est  échauffé 


(  292  )  BËR 

par.  l'ardeur  du  soleil  et  que  Tépi  se  brise  facilement.  —  Ù<mgé- 
nère$:  Franc-Comtois  et  Vieux-Français,  hresiller. — Eiymoîogie: 
du  Celtique  hrisouy  petit  morceau. 

BERZINGUË  (être).  —  Être  ivre.  —  De  même  à  Maubenge.  ^ 

BESACHE.  Besace.  —  En  Roman,  hessache;  du  Latin  hU 
saccus, 

BESINER.  Se  dit  des  vaches  qui  prennent  la  faite  lorsque  les 
mouches  les  piquent. — De  même  en  Norm.  Se  dit  égalemeDtd'one 
fille  qui  fait  de  fréquentes  sorties,  sans  qu'on  sache  où  elle  ra. 

BESOGNER.  Travailler.  —  Chascun porra  besogner,  fCmrt;^ 
laire  â* Amiens  y  \hM.J 

BESTIA.  Sot ,  grosse  bête. — Synonyme  :  Bestiallb. — Con^ 
génères  :  Languedoc,  et  Comtois ,  hestiasse;  Esp.  et  liai.,  hestia. 
—  Etymologie  :  du  Roman  hestialle ,  dérivé  du  Latin  hesHa. 

BÉTAIL  BLANC.  Nom  ironique  par  lequel  on  désigne  les 

femmes.  -^  Synonyme  :  Blancs  bonnets 

BÊTE.  Insecte  quelconque.  —  De  même  en  Lorrain.  — Dimi- 
nutif :  hételette, 

BETHANIE.  Sot ,  imbécille. 

B£UDK(Doullens}.  Coureuse,  femme  de  mauvaise  vie.  — Di 
Vieux-Français   haude,  effrontée.  —  Se  rattache  à  T Islandais 
halld.  —  Voyez  Histoire  de  la  Poésie  Scandinave ,  p.  240. 
'  BEUDELËE.  Charge  d'un  baudet. 

BEUE.  Boue.— Comme  en  Roman. — Synonyme  :  Rai^e. 

BEUGLARD.  Qui  beugle  au  lieu  de  chanter. 

BEUGNER.  Réfléchir. 

BEURÊ.  Julienne  (plante  de  parterre). 

BEYER.  Regarder  attentivement,  et  spécialement,  regardei* 
la   bouche    béante.  —  Congénères  :  Franc-Comtois ,    heuille^ 
(regarder  attentivement). — Etymologie  :  du  Roman  bayer  (re- 
garder, être  la  bouche  béante). 

BEYEUX.  Curieux. 


BIA  (  993  ) 

BIAR  et  BIATRE.  Y errtii,  iporc. —Congénèret  :  5oar,  ea 
lah;  5ar,  en  AnglcnSaxon,  et  heer,  en  HoUafidais.  —  Ety- 

>logie  :  da  vieil  Haut-Allemand  hér. 

-BIAU.  Beau.  De  même  en  Champ. ,  Berrich.,  Rondii,  Haat- 
IBreton  et  Roman.  —  Synon.  :  hieu ,  qui  se  disait  aassi  en  Rom. 

BIAUTË.  Beauté.  —  De  même  en  Berrichon  et  en  Roman. 

BIBELOTER.  S'amaser  avec  des  jouets, 
^    BIBELOTS.  Bîmbelots ,  jouets  d'enfonts.  —  Probablement  de 
T  Italien  hamhoîo ,  poupée. 

BIBERKIN.  Vilebrequin. 

BIBERON.  Moucheron.  —  De  hihere^  boire  ,  parce  que  lès 
moucherons  aiment  à  sucer,  à  boire.  — Synonyfne:  Mocuîron. 
Congénères  :  Normand ,  hihet ,  Vieux-Provençal,  baba. 

BIBERON  (Boul).  Bec  d'un  vase.  —  Du  Celtique  bib ,  bec. 

BIBLOTER  (se).  Réussir  assez  bien.  —  Synon,  Se  Bouloter. 

BICHETTE.  Petite  biche ,  terme  d'amitié. 

BICHONER  (se).  Se  parer,  s'adoniser.  —  Usité  dans  les  pro- 
vinces du  Nord. 

BIDO  MAI.  Petit  mouton.— En  Rouchi,  bedo  signifie  agneau. 

BIDO  MAI.  Fleur  du  coudrier.  —  Synon.  Berbillettb. 

BIDET.  Cheval  hongre  de  petite  taille.  —  Terfne  d'un,  usage 
général. 

BIEL ,  Bel,  beau.  —  Comme  en  Roman. 

BIEUTÊ.  Beauté.— 'Comme  en  Roman. — Synonyme  :  Biauté. 

BIEVRE  (St.-Valery).  Harle  (oiseau). 

BIFFE  ou  BRIFË.  Gros  morceau  de  pain.  —  Du  Celtique 
5H/a,  manger  avidement? 

BIFFER  ou  BRIFER.  Manger  beaucoup.  —  Même  Etymol 

BIGÂREAU.  Cerise  rouge  et  blanche  d'une  chair  fermer 

BIGNIAU.  Tombereau. — Du  Celtique  benna. — V.  Bergneu. 

BIGORGNER.  Loucher.  ~  De  même  en  Rouchi. 

BIGOTE.  Fagot  de  menu  bois. 


(  394  )  BIH 

filHITRE.  (Boulonais).  Tempête.  —  Du  Aôman  héhUUre. 

m 

BIKE.  Chèvre.  —  De  mémç  en  FraDC-Gomtois ,  en  liessiD, 
en  Angeyin  et  en  Roman. 

SILLON  (Boulonais).  Tranche  de  terrain  labourée  en  dos 
d'àne.  —  Synonyme  :  Ados. 

BILLOT.  Grosseur  occasionnée  sur  le  front  par  une  chate^ 

BINAR.  Voiture  destinée  au  transport  des  arbres. 

BINEAU  (Amiens).  Bruit  de  l'eau  qui  coule  des  gouttières. 

BINELLE.  Bonnet  de  nuit. 

BINETTE.  Instrument  de  jardinage ,  petite  houe  pour  biaer. 

—  De  même  en  Normand  et  en  Vieux-Français. 

BINOT  et  BINOU .  —  Charrue  sans  contre  et  sans  oreilles. 

BINOTIS.  Terre  préparée  avec  le  binoU 

BISBILLE.  Murmure,  et  quelquefois,  dispute. — De  l'Italien, 
hUhiglio. 

BISCO  !  Bisque  !  espèce  d'interjection. 

BISET.  Pigeon  ramier.  —  Usité  presque  partout. 

BISKE.  Terme  de  jeu  de  paume,  «  dont  l'origine ,  dit  Ménar 
ge ,  est  aussi  inconnue  que  celle  du  Nil.  » 

BISQUER.  Pester,  endever,  être  vexé  sans  le  trop  faire 
paraître. — Mot  populaire  ,  usité  presque  partout,  même  à  Paris. 

—  Beishiazy  dit  M.  E.  Du  Méril,  signiGe  rageVy  eu  Islandais. 
BISTAINE  (Ponlhieu).  Vieux  cheval. 

BISTALOT.  Espèce  de  galette  qu'on  fait  dans  l'arrondisse- 
ment  d'Abbeville.  —  Synonyme  :  Bisteux. 

BISTINCHINT  (de).  De  biais,  en  travers,  de  travers.— 
Synonyme  :  de  bistincoin.  —  En  Normand  ,  hiscacoin. 

BISTOURNER.  Renverser.  —DuRoman,  hestorner, 

BISTRAC(de).  Deçà  et  là. 

BITACLË.  Tacheté  de  deux  couleurs.  —  Se  dit  surtout  des 
chevaux  et  des  vaches.  —  Du  Latin  bis  maculatus. 

BITARDE  [envoyer  aV).  Envoyer  promener,  chasser. 


BIT  (  295  ) 

BITE.  Imbécille  au  superlatif.  —  Vient  peut-être  de  hestia. 
BITERLOT  (Saint-Quentin).  Botteur,  émondeur  d'arbres. 
BITIMBOUT  (de).  Tout  droit,  en  ligne  directe,  tout  au  long. 
BIULË.  Altéré  par rhumidité. — Se  dit  aussi  du  bois  mort, 
du  bois  vermoulu. 
BJÏTT  !  Psitt  !  —  Interjection  pour  appeler  quelqu'un. 

# 

BLAGUE.  Mensonge.  —  Mot  d'un  usage  général ,  ainsi  que 
hîaguer^  mentir. 

BLAGUEUX.  Menteur,  craqueur. 

BLAIRIË  (Saint-Valery).  Foulque. 

BLAKER.  Briller,  flamboyer. 

BLAMUSSÈ.  Soufflet.  Y.  Plamusse. 

BL  AIÏG  BONNET.  Nom  donné  aux  femmes ,  parce  qu'elles 
portent  des  bonnets  blancs. 

BLANC  BOTTER.  Rosser  quelqu'un  ;   battre  un  adversaire 

aussi  facilement  que  le  ciseau  de  Témondeur  taille  ou  botte  le 

bois  blanc.  C'est  une  syncope  métaphorique  de  bois  blanc  botter. 

BLANC  BOTTER  (se  faire).  Se  compromettre ,  exposer  sa 
réputation.  —  Se  faire  battre. 

*  BLANC  DIEU  (jour  du).  Jeudi  saim. —  Syn.  :  Blanc  josdi. 

BLANFATE.  Blanchâtre. 

.  BLANKE.  Féminin  de  blanc,  comme  en  Roman.  —  Signifie 
aussi  pd^e. 

BLANKE  EAU  (Béthune).  Gelée  blanche.  —  Syn.  :  Rimée. 
BLANKE  PAQUE.  Le  dimanche  des  Rameaux.  —  Roman. 
BLANKE  PIERRE.  Chaux  carbonatée  crayeuse. 
BLANKIR.  Blanchir,  comme  eu  Roman.  —  En  Espagnol, 
blanquecer. 
BLANKISSEUX.  Blanchisseur.  —  De  même  en  Roman. 
BLASSER.  Panser  une  plaie. 
BLAT  (Artois).  Paresseux  ,   malpropre. 
BL  ATE.  Bât.  —  De  même  à  Bavay  et  à  Maubeuge. 


(  296  )  BLA 

BLATIER.  Marchand  de  blé.  —  De  même  à  Rennes.  •— Du 
Roman  hladiert  dérivé  de  hladum^  blé. 

BLÊNEUR  (Artois).  Chartier.  —  Synonyme:  Carbton. 

BLET,  (au  féminin,  blette).  Se  dit  d'un  fruit  qui  est  devenu 
mou  à  force  de  maturité.  —  Congénères:  Rémois  »  Roachi  et 
Haut-Bret.  l  blet  ;  Normand ,  bleque  ;  Messin ,  blesse;  Langue- 
doc, bleto;  Roman,  blet.  —  Vient-il  du  Celtique  bloà?  du 
GrecBAc(|;  de  l'Alleroand  b/eic/»  (pâle)  ou  de  l'Islandais,  dlautt 

BLÊTIR.  Devenir  blet .  —  De  même  en  Vieux-Français 
fDits  de  Molinet ,  page  195^. 

BLETTES.  —  Canards  de  terre  servant  d'appeaux. 

BLEU  DE  (Marquenterre).  Blouse.  —  Synonyme  :  Rouillère. 

BLEUES  VUES.  Hallucinations;  comme  en  Roman. 

BLEUET.  Bluer.  —  De  même  en  Rémois,  Vieux-Français  et 
ftoman.  —  Nom  tiré  de  la  couleur  de  la  fleur.  —  Se  dit  aussi  de 
la  centaurée. 

BLEUETTE.  Petit  bouton  à  l'œil. 

BLEUSIR.  Devenir  bleu.  —  De  même  en  Rouchi. 

BLEUSSE.  Féminin  de  bleu. 

BLEUSSES  (en  dire  des).  Mentir ,  craquer. 

BLI  SON  (Le  Crotoy).  Ablette  (poisson). 

BLITE,  Niais,  sot.  —  Du  Latin  bliteus.  —  BA/rA^y  aie  même 
sens ,  en  Grec. 

BLITE.  Nom  d'amitié  qu'on  donne  aux  enfans. 

6L0CAILLE  (Boulonais).  Pierrailles  amassées  en  tas,  pierres 
brutes  sortant  de  la  carrière.  —  Du  Celtique  blocad^  tas. 

BLOUKE.  Boucle.  —  Congénères:  Nivernais,  Wallon,  Berri- 
chon, Normand ,  Rouchi  et  Roman,  blouke;  Langued. ,  blouco. 

BLOUKER.  Frapper  ,  battre,  — Synonyme  :  Flâter. 

BLOUSER  (se).  Se  tromper ,  se  mettre  dans  l'embarras.  — 
Terme  généralement  usité  ,  emprunté  au  jeu  de  billard. 

BLUKE.  Boucle.  Voyez  Blouke. 


BLU  (  297  ) 

BLUKER.  Manger  comme  un  oiseau,  par  petits. morceaux. 

BOBEINE.  Bobine.  —  De  même  en  Rouchi  et  Roman. 

BOBIE.  Vieille  femme  ratatinée  et  mal  mise. 

BOBINETTE.  Loquet. —  De  même  en  Norm,  et  Y.  Français. 

BOBO.  Mal,  douleur.  Terme  enfantin  qu'on  retrouve  dans 
^)tre  y.-Français,  dans  le  Milan,  hohaf  et  dans  le  Sicil.  bubua^ 

BOGâNIER  (Ponthieu).  Bûcheron.  —  Synonyme  :  Bokillok. 

BOCHE.  Bosse.  —  De  même  en  Rouchi  et  Roman. 

BOCHET,  Verge  de  fer  où  sont  attachés  les  bassins  d'une 
k  «lance. 

BOCUON  (Artois).  Pourboire  ^'on  donne  aux  ouvriers. 

BOGHU.  Bossu.  —  De  même  en  Lillois  et  Roman.  , 

BOELLES.  Boyaux. 

BOËTE.  Tabatière. 

BŒU.  Boeuf.  —  Voye*  Bu. 

BOFE.  Cave.  —  De  même  à  Mons.  —  Synonyme  :  Gove. 

BOICUON.  Boisson.  —  Comme  en  Roman. 

BOICHONER.  S'adonner  à  la  boisson. 

BOIN.  Bon.  —  Congénères  :  Normand  et  Lorrain ,  hoin  ;  Es- 
pagnol ,  hueno,  — Etymologie  :  du  Roman ,  hoin,  —  Boin^  signi- 
fie aussi  &«en^  beaucoup ,  très  y  lorsqu'il  est  suivi  d'un  autre  ad- 
jeetif  :  boin  et  gros^boin  et  coud  (fort  gros,  très-chaud). 

BOIRE  (jeu  de  ).  Jeu  qui  a  quelqu'analogie  avec  celui  du  pot 
de  chambre.  Le  boire  est  le  but  qu'on  a  proposé.  Les  joueurs, 
pour  éliminer  par  la  voie  du  sort  ceux  qui  ne  doivent  pas  être 
gardiens  *du  boire,  se  servent  de  cette  phrase  :  eine  glaine  — 
qu'ai  passe  —  dinsV  fraine  —  cabinet  —  tu  n*  n'es. 

BOISE.  Poutre —  Synonyme  :  Trabe,  Bauke. 

BOISIER.  Baiser  (verbe).  —  En  Roman  ,  besier, 

BOIS  TCrtJT.  Ivrogne.—  De  même  en  Vieux-Français. 

BOISSELER.  Ramasser  du  bois  mort. 

BOITE.  Boisseau. — Du  Roman  boisteL-^Synonyme  .-Boitibv. 


r 


{  298  )  BOK 

BOKËT.  Pommier  sauvage. 

BOKILLON.  BûcheroD. —  Mot  Roman  encore  employé  du 
temps  de  Lafontaine  f'Mercure  et  le  Bûcheron).  —  Eu  Langue- 
docien 9  huscaillon. 

BOLIR.  Bouillir  ;  comme  éh  Roman.  —  Congénères  :  Lan- 
guedocien ,  houlir;  Italien ,  hoUire,  — Synonyme:  Boulia. 

BOMBASINE  (Ham).  Etoffe. 

BON  AN'.  Etrennes.  — Synonyme  :  Aouilaneu« 

BONDERy  Gonfler,  regorger. —  En  Franc^Gomtois,  d^ùnêaù 

BONDIR.  Sonner  le  tocsin  pour  le  feu.  —  Onomatopée. 

BONDIS  (prononcez  Iton-diJ,  Replis,  bord  d'une  rolie. 

BONDON.  Balle  de  bois. 

*  BONNAGE.  Bornage  (Coutumes  du  Beauvoisis ,  ch.  80). 
-^  Se  dit  encore  aujourd'hui  dans  le  Berry. 

BONNETTE.  Coiffure  de  femme.  —  Synonyme  :  CALYPcrre. 

BON  VÊPRE.- Bon  soir.  —  Voyez  Vèpb. 

BORBOTER.  Voyez  Barboter. 

BORDAGER.  Border,  avoisiner. 

BORDALËE.  Repas  de  baptême.  —  Voyez  Berdalée. 

BORDON..  Bourgeon. 

BORDURER.  Longer ,  être  sur  le  point  de  toucher.. 

BORNIFIKER.  Donner  un  soufflet  dans  les  yeux. 

BORNIFLE.  Soufflet  dans  les  yeux. 

BOS  (prononcez  ho)  et  BOU.  Bois.  —  La  forêt  de  Créhy 

appelle  cheys  hos  (sire  de  Créquy).  —  Congénères  :  BourguignOB» 

Vosg. ,    Rouchi ,   Franc-Comtois,,  Gascon  et   Limousin  Inm^ 

Auvergnat,  &ou;  Roman,  hos.  —  Du  Celtique  hod? 

BOS  (prononcez  hô).  Bas ,  chaussure.  —  Be  même  en  Roman. 
—  Synonyme  :  Keoches. 

BOS  BËNI.  Branche  de  buis  qu'on  fait  bénir,  le  dimanchejdes 

Rameaux ,  et  que  les  vilUigeois  plantent  dans  les  champs  et  les 

vergers  pour  obtenir  une  bonne  récolte.  Ils  en  placent  aussi  aous 


BOS  (  299  ) 

\^B  toits  de  leurs  maisons  ,  aGn  de  les  préserver  de  la  foudre, 
«orsqa'elle  gronde ,  ils  font  des  aspersions  d'eau  bénite  avec  une 
utre  branche  de  bois  béni ,  qu'ils  conservent  pour  cet  usage. 

BOSCO.  Bossu;  terme  injurieux.  —  De  raén^e  en  Rouchi  et 
tu  Normand. . 

BOSPËRCHË.  Littéralement ,  &a«  percé. -^  Se  dit  de  quel- 
[Q'un  dont  la  santé  ou  la  fortune  est  entièrement  compromise. 

BOSSELER.  Bossuer.  —  De  même  en  Wallon. 

BOTE.  Part ,  paquet  (dans  le  sens  6guré}  ;  que  d'  malheurs 
Bthe  Vannée  chi..,,  chaqu'cin  n*n*a  s'  hotte  (xii.«  lettre  de  GoseeuJ. 

BOU.  Bois.  Voyez  Bos 

BOUBOURS  (Vermandois).  Feu  de  joie.  —  Synon,  Bodhours. 

BOUCAKE.  Ne  serait-ce  pas  le  boucage ,  espèce  de  saxi- 
frage (plante)  ? 

BOUCAN.  Bruit;  rumeur.  —  De  même  en  Rouchi  et  Juras- 

sin.->  Signifie  aussi  semonce ,  gronderie^  noise,  querelle  y  comme 

en  Norm.  et  en  Niv.  11  viendrait  de  B«e;x«yif ,  d'après  Du  Cange. 

-  BOUCANER.  Faire  tapage,  gronder.  —  De  même  à  Bar-le- 
Duc ,  dans  ce  dernier  sens. 

BOUCHAIN.  Bouchée  ,  petite  part. 

BOUCHEL.  Buisson  ;  comme  en  Roman.-^Allemand ,  buschy 
buisson.  —  Anglais,  bush;  Islandais  et  Danois,  husk. 

*  BOUCHIAUX.  Petits  tonneaux  faits  de  peau  de  bouc  et 
enduits  de  poix ,  dans  lesquels  on  conservait  le  vin.  Lorsque  Té- 
véqne  d'Amiens  allait  à  l'armée,  la  confrérie  des  tanneurs  lui 
donnait  de uic  paires  de  &otic/iiauâP.  (Devérité  ,  Hist.de  Pic.J 

BOUCHON.  Cabaret  ;  à  cause  du  bouchon  de  paille  ou  de 
branches  vertes  qui  sert  souvent  d'enseigne.  De  même  en  Niver- 
nais, Berrichon  et  Normand. 

BOUDINÉE.  Repas  qu'on  donne  à  ses  amis  quand  on  a  tué 
un  porc.  —  Os  imez-'jou-ti  aller  aV  boudinée.  (J.  Croédur,) 

BOUDINER.  Envoyer  du  boudin  à  quelqu'un. 


(  300  )       r  BOU 

BOUDINER.  Bouillonner. 

BOUDINETTE.  Nombril.  Voyez  boutaime.  —  Bùuâoîte ,  dans 
la  Meuse. 

BOUESIEUX.  Qui  aime  à  embrasser. 

BOUFFARIE  (St.-Valery).  Barge  rousse  à  queue  rayée- 

BOUFFER.  Manger  gloutonnement ,  se  gorger  d'aliments.  — 
De  même  en  Wallon ,  Rémois  ,  Normand ,  Roucbi ,  Nitemais  , 
Berrichon  et  Roman.  —  Celui  qui  mange  avidement  fait  enfler 
ses  joues,  et  devient  bouffi  ;  c'est  Torigine  du  mot  bouffer, 

BOUFFIS  (Boul).  Hareng  saur  qui  n'est  resté  en  saumure  que 
pendant  vingt-quatre  heures  et  qui  est  fort  gonflé  (bouff). 

BOUFFLET.  Bouquet  de  fleurs. 

BOUFTEMË  (Yimeu).  Barge  rousse  (oiseau  de  mer}. 

BOUGON  et  BOUGONNEUX.  —  Qui  aime-à  bougonner. 

BOUGONNER.  Murmurer,  marmoter. —  De  même  à  Rennes, 
à  Gaen  et  à  Valenciennes. 

BOUGRANE.  Plante  rampante  armée  de  piquants,  semblable 
à  la  luzerne  par  ses  feuilles,  de  mauvaise  odeur  et  dont  la  pi- 
qûre  est  dangereuse  fOnonis  spinosaj, 

BOUGRE.  Mébhant;  terme  injurieux.  -^  Du  nom  des  Albi* 
geois  appelés,  en  Latin,  Bulgari  f^^sivce  que  leur  chef  spirituel 
résidait  en  Bulgarie. 

BOUGRESSE.  Méchante  femme.  — Voyez Bouore. 

*  BOUHOURDIS.  Fête  du  !.«'  dimanche  de  carême  qu'on 
appelait  encore  bohourdiê^  bouhardy^  behourdisy  jour  des  huêes, 
jour  des  Valentins  ,  dimanche  des  brandons.  —  Les  RitneU  da 
xui.«  siècle  le  désignent  sous  le  nom  de  dominicade  lignis  ordiiiê^ 
On  faisait  ce  jour-là  des  &c^our«  (joutes,  tournois)  et  c'e»t  delk 
que  vient  le  nom  de  bouhourdis.  Le  raayeur  eh  les  échevint  d!A- 
miens  buvaient  à  la  violette  dans  l'hôtel  des  cloquiers.  Le  Pèra 
Daire,  dans*8on  histoire  littéraire  à*ÀmienSf  cite  une  pièce  de 


BOU         .  (  301  ) 

'en  de,  1422  que  Pierre  Bayon  composa  à  ee  tiqet  lArekivts 
^écordet,  tome  ii ,  page  200).  Voyez  Bràndoks. 

BOUHOURS.  Fea  de  la  St.-Jean.  -^Synonyme  :  Bouboub». 

BOUILLARD.  Gheralier  gambettes  (oiseau).^ —  Se  dit  aussi  » 
^ans  le  Yimen  ,  des  oiseauic  de  passage  da  mois  de  manL 

BOUILLARD  NOERD.  —  Chetalter  arieqvia  (oiseau). 

BOUILLET.  Boalean  (arbre).  Synonyme:  Boule  ,  Bouille. 

BOUIS.  Bais.  -^  De  même  en  Franc-Gomtois  et  en  Berrichon. 
ILl  n'y  a  pas  longtemps  que  la  langue  Française  a  remplacé  hsuis 
par  («if .  Car  Ménage  disait  dans  son  IHeliotinatrs  élytnologtqt^ 
qoe  M.  de  la  Qointinie  écrivait  buii  an  lien  de  h>HÎt  et  qn^œi  cela 
â  n'était  pas  à  imiter.  Boilean  semble  avoir  suivi  cet  avis;  on  lit 
dans  la  première  édition  du  Lutrin  : 

Et  deux  fois  de  sa  main  le  bùuis  tombejen  morceaux. 

.    •  (Cb.  V). 

BOUILLONS.  Inégalités  qui  se  trouvent  dans  le  fit. 

'ftÛUlON.  Échelon ,  traverse  de  chaise. 

BÙUKE.  Bouche.  —  Alo  eine  toine  yraînde  houhe.  -^  Con- 
génères :  Rouchi  et  Flamand,  houke;  Languedocien,  5ottco  ; 
Gascon,  (ouca;  S^spag.  et  Poilug.,  hoea;  Ital.,  loceà.—Etym.  : 
dû  Roman  botilce ,  dérivé  du  Latin  lucca  ou  du  Gelt.  hoch. — 
Les  entrées  de  caves  étaient  appelées  autrefois  houhes  de  eélier. 

BOUKETTË.  Petite  bouche.  —  De  même  en  Roman. 

BOUKILLON.  Bûcheron.  Voyez  Bokillon. 

BOULANT.  Bouillant.  —  De  même  en  Roman. 

*  BOULE.  Ruse.—  Comme  en  Romaii.  (Voyez  !.'•  part.,  ch. 
yi ,  article  Noyon.) 

BOULE.  Bouleau  (arbre).  —  Synonyme:  Bouillet. 

BIOULER.  Maltraiter,  pousser  comme  une  boule.  De  même 
à  Valognes  et  en  Vieux -Français. 

BOULEVARI.  Vacarme ,  hourvari. 

20. 


(  '302  )  BOU 

BOULEYERSI.  Bouleversement. 

BOULIE.  Boisson  faite  avec  da  son ,  dont  les  pauvres'  font 
usage.  C'est  aussi  le  nom  de  l'oiseau  appelé  Œêicnèmè  erimd. 

BOULIR.  Booillir,  comme  en  Roman. — Con^^nèrM:  Langue- 
docien f  bouli  ;  Italien  y  hollire, 

BOULO«  Pomme  entourée  de  pâte,  qne  l'on  fait  cuire  â«  four. 

BOULOTTE.  Petite  fille  fort  grasse  et  dodoe.  —  Du  Réttian 
botiribt,  peloton?  *    «•' 

^    BOULOTER.  Pelotonner.  — -  Môme  étymologie! 

90ULU'(lait).  Lait  bouilli.  —  De  même  en  Champenois.  -> 

BOUQUET.  Nom  donné  aux  fleurs  alors  même  qa'elleS'  ne 
sont  pas  réunies  en  bouquet.  —  Os  awms  plein  non  gorêin  êe 
bouquets. 

BOURBATERIE.  Grand  amas  de  booe. 

BOURBE  (Le  Crotoy).  Espèce  de  Jtféduse»  animal  marin. 

BOURBOTTE  (Béthune).  Lotte  (poisson). 

BOURBOUR.  Dans  certaines  localités,  et^  notammant à St.- 
Omer,  les  enfans,  le  jour  des  brandons,  se  réunissent  dans  le 
▼ergers  /  y  font  un  grand  feu  de  paille  autour  des  arbres  e 
crient:  J^our^^our,  Bour^  croyant ,.  par  leurs  cris  et  par  la  fa- 
mée ,  détruire  les  œufs  des  chenilles.  fMévMvres  de  la  Société 
Antiquaires  de  la  MorinieJ  (1). 

(1)  Dans  les  environs*  de  Frévent,  m*écrit  M.  de  la  Fons ,  lès  eAftin 
vont  faire  bourbour  dans  les  pAtures ,  en  promenant  des  torches  allmaée 
sous  les  arbres  fruitiers  et  en  criant  : 

Bout,  bour,  8i.-ChritU)phe  t 
Poar  ayoir  des  pommes  cosses , 
Des  petits  eaflgnons , 
Pour  chés  petits  garchons  ; 
Des  petites  roagettes , 
Pour  chés  petites  fillettes  ! 

A  Lens  y  on  va  bourder  les  trois  premiers  dimanches  Ae  Carême  Ve^t- 


BOU       ^  (  803  ) 

901JRDEUX.  Menteur. — Comme  eo  Roman. — Syii:  Gosbeu. 

BOURDON.  Tige  d'une  laitue  montée. 

BOURËE.  Réprimande. 

*  BOURG.  Ville.  —  Il  y  a  à  Laon  une  rue  et  une  place  du 
Jfowrg. 

'*.  JBipURGOIS  Bourgeois.  (St.-QumUn^  1268). 

fiOURIKËT  (Boalonaifi).  Fagot  de  branches  <^  d'épines^ 

BOURLETTE.  Gros  bâton. 

BOURNIFLE.  SonfBet.  Voyea  Morniflb. 

BOURRE  COQUINS.  Haricots.  —  De  même  en  Berrichon. 
:   POURSIAU.  Bosse  qu'on  se  fait  à  la  tête. 

BOURSICOT.  Petite  bourse.—  De  même  en  Nivemait,  Bonr* 
goignon  et  Normand. 

BOUSATIËRE.  Vachère.  —  Voyez  Bouso. 
.    BOUSIN.  Grand  bruit ,  tumulte,  tapage.  —  De  même  en  Nor- 
mand 9  Berrich.  et  Nivero.  BouMTa  signifie  oisùurdir  en  Breton. 

BOUSO  et  BOUS  A.  Bouse  de  vache;  comme  en  Romand  — 
A  Rennes ,  himsie.  —  Du  Celtique  houxtl. 

BOUSTIFAILLE.  Gloutonnerie ,  Ijtonne  chère.  —  De  même 
en  Lorrain.  ^■ 

BOUTAINE.  Nombril. — S^onymerBovoiNBTtB,  Boutinbttb. 
"^Cong.:  Roochi,  boudène;  Maubeoge,  boudiné;  Y osg.yhodHU; 
Méà^tAihoudette;  Lorrain,  ^udafe. — ^<^.:duRom.,  bout'ainey 
^iStédiiCelt.  èod,  extrémité,  ou  du  Latin  botulus  ^  boyan. 

BOUT  DE  CHAMP  (à  tout  bout  de).  A  chaque  instant. 

BOUT  D'HOMME.  Nain ,  petit  homme. 

BOUTE  ACH'TEUR.  Tiens!  Bon,  maintenant!  (exclamation). 

BOUTEILLE  ED  PROCUREU.  BooteiUe  à  goulot  étroit. 

à-dire  que  les  enfants  de  divers  villages  luttent  enlr*«ux ,  en  tenant  des 
bourdées  (bottes  de  paille  allumées).  -^  A  Béthune ,  le  dimanche  des 
Brandons  s'appelle  Bourdalenne, 

20*. 


(  304  )  BOU 

BOUT  EN  BOUT  (de).  Des  pieds  à  la  tête ,  da  commencement 
jusqu'à  la  fin,  entièrement.  On  lit  dans  Joinville  :  a  II  lenrfit 
chanter  an  nom  de  Dieu  ce  beligne  (hymne)  Veni  creator  ipiriius 
de  bout  en  bout.  » 

BOUTER.  Mettre,  placer.— ^tnjowr  je  m'houtis  dins  m'n'es' 
prit  ed  m'ein  aller  al  cache.  (Chanson  Picarde).  Ctmgén,  :  Wallon, 
Rouchi,  Jurass.,  Nivernais,  Berrichon,  bouter;  Italien,  buttàre, 

—  Etymologie:  du  Roman,  bouter;  en  Bas-Latin ,  ^lare. — 
Bauta  a  le  même  sens  en  Islandais.  —  Locution  picarde:  S'y 
bouter  à  casaque  dévêtue;  s'y  mettre  de  tout  cœur. 

BOUTIGLIER  (Boulonais).  Marchand.  —  Corruption  et  ei- 
tenaî§n  de  boutiquier, 

BOUTIFE.  Vessie. 

BOUTIFLÊ.  Gros,  gonflé,  bouffi. 

BOUTRI.  Terme  injurieux  de  Ham  qui  signifié  gros  vmiru, 

BOVE.  Colline  factice  élevée,  comme  monument  funèbre,  par 
les  Celtes  ou  les  Romains. 

BOYETTE.  Robe ,  robe  d'enfant.  Voyez  Batbttb. 

BOYEU.  Boyau.  —  De  même  en  Roman. 
y  BRACHE.  Brasse.  —  De  même  en  Roman. 

BR ACHELET.  Bracelet.  —  De  même  en  Roman. 

BRACOU  (Boul).  Pièce  de  charpente. — De  même  en  Roman 

BRADER  (Boulonais).  Prodiguer.  —  Du  Celtique  bratdir 
abondance  ;  signifie  aussi  :  perdre  sur  un  marché ,  vendre  à  pri 
coûtant  ou  même  à  perte. 

BRADERIE.  Action  de  vendre  à  vil  prii.^ 

BRADEUX.  Qmbrade. 

BRAHON  ou  BRËHON.  Frelon. 

BRAIES.  Culottes.  —  De  même  en  Normand  et  en  Roman-- 

—  Etymologie  :  du  Celtique  braghes, 
BRAIES.  Ouvertures  de  poches  d'un  jupon. 
BRAILLES  (Soitsonais).  Langes  d'enfant. 


BRA  (  305  ) 

BRAINE.  Stérile. -*- y oyes  BmBHAiNB. 
BRAIRE.  Crier  y  pleurer.  •— De  même  en  Flamand >  Berri- 
lion  et  Normand  ;  n'a  pas  le  sens  dérisoire  qu'on  lui  donne  en 
rtnçait.  Quelques  auteurs  donnent  hraiare  comme  Celtique. 
*  BEAIS.  Bierre  de  mMsiPéronne^  1577). 
BRAISE  (n'y  pot  cannoite  eine).  N'y  connaître  rien  du  tout. 
BRAISETTE.  Menue  braise. 

m 

BR  AKEy  vif,  emporté.  —  De  même  à  Valognes. 

BRANDONS  (dimanche  des).  On  appelle  ainsi  le  premier  di- 
TBftiiche  de  carême  parce  qu'autrefois  les  jeunes  gens  de  la  cam- 
pagne ayaient  coutume ,  ce  jour-là,  de  danser  en  rond  autour  des 
arbres,  de  courir  dans  les  rues,  dans  les  champs,  a? ec  des^rof^doiK 
qu'ils  agitaient  sous  les  arbres,  pour  les  préserver  des  chenilles. 
Gel  usage  rappelle  la  pratique  des  Payons  qui,  au  mois  de  février, 
coaraient  pendant  la  nuit ,  avec  des  flambeaux  allumés,  pour  se 
purifier  et  procurer  la  paix  aux  mânes  de  leurs  ancêtres^  On  ap- 
pelé aussi  ce  dimanche  hure  et  houhùurdis,  (Voyez  ce  dernier 
mot.)  Dans  quelques  localités,  on  danse,  à  la  nuit  venue ,  au 
refrain  de  cette  chanson  : 

Breaudét  Breaudon 
Par  mandelée  par  qaarteron , 
Pour  les  enfants  de  no  moison. 

Selon  M.  Du  Méril ,  hrandaiM  vient  de  l'Islandais  (rotki ,  tison 
allumé ,  ainsi  que  le  Vieux-Français  hrans. 

BRANKE.  Branche.  —  Congénères  :  Normand ,  Rouchi  et 
Roman  :  branke  ;  Gascon ,  Languedocien  ,.Catalan  et  Italien  : 
hroiMa,  —  Vient  du  Latin  branea ,  ou  du  Celtique  brank. 

BRANKILLE.  Petite  branche. 

BRASSER.  Faire,  agir,  machiner.  (Se  prend  ordinairement 
«n  mauvaise  part).  —  Vient  du  Roman  hrtuser  y  travailler. 
C'est  à  tort ,  suivant  nous  ,  que  M.  de  Poilly  le  dérive  du  Grec 
vfaTvu  (faire)  par  changement  de  la  tenue  «  en  sa  moyenne  Q. 


» 
• 


(  306  )  BRA 

BR A V£.  S'emploie  dans  le  sens  de proft«.  •    ■- 

*  BEAY.  C'est  ainsi  qo'était  appelé,  en  1444,  à  Anrféàf  vie 
marché  au  bois. 

BRAYER.  Crier,  pleurihcher. — De  même  en  Berrichoo. *^ 
Etymologie  :  da  Celto-Breton  brailher ,  crier.  —  V.  BaAiBB. 

BRAYËU.  Pleurnicheur.  •—  Ein  homme  qui  crie ,  qui  féet 
Vhrayeu  {le  Franc-Picard). 

BRAYOIRË.  Pleurnicheuse. 

BREBIÈRE  (Notre-Dame  de).  Nom  qu'on  donne  à  la  vierge 
d'Albert ,  parce  que  son  image  tut,  dit-on ,  trouvée  par  deagtr- 
dears  de  brebis, 

BRÈGNE.  Bouche.  — Synonymes  :  Bouke  »  Gubulb*- 

BRfiHAINE  ou  BRÊHAIGNE.  Stérile.  --  Comme  en.  Npr/- 
mand  et  en» Roman;  sans  doute  du  Celto-Breton  brechan,  quia 
le  même  sens. 

BRËHON.  Frelon.  —  Synonyme  :  Brahon. 

BRÈKE.  Brèche,  ouverture.  —  Du  Celtique  brech^  ou.  de 
l'Islandais  braka ,  rompre. 

BRELËE.  Mélange  de  pamelle,  d'avoine  et  de  vescfe^, 

BRËUAINE.  Bruine.— Du  Roman  &ro«tnc. 

BREUDE.  Coureuse,  femme  de  mauvaise  vie. 

BREUIL.  Buisson. —  Comme  en  Roman. 

BREUILLES.  Entrailles  de  poisson. 

BREUVIER.  Epervier. 

BREVIER  (Boulonais).  Buse  (oiseau). 

BREVIËRE.  Bruyère. 

BRI  Ali  AN  (Boulonais).  Mesureur,  r-  Du  Celtique  bria^  me-* 
sure  ,  et  man^  homme.  Les  briamans  étaient  les  fermiers  du  droi^ 
de  mesurage ,  à  Boulogne.  Cet  affermage  a  été  supprimé  aveo 
les  privilèges  de  la  ville  ,  en  1789. 

BRIBER.  Manger.  Une  monnaie  des  évêques  des  fous  porte 
pour  devise  :  vive  qui  bribe. 


Bw  im.) 

BRICOLER.  TergiTerser. 

BRIjCOLES.  Olyets  de  même,  valeur. 

BRIDELË.  Serré  dans  ses  habits  (comme  ua  cheval  Test  par 
se^bnd€$J. 

BRIFË.  Voyez  BiPFB<     . 

ABIGNON.  Croûton.  Du  Celtiqae  brignon ,  sort^  de  ^ruao. 

BRILANTE  ou  BRALANTE.  Petite  croix  de  pierres  Ml- 
lantêi  enchâssées  dans  de  l'or,  que  les  femmes  portent  an  coa» 

BRIMBALLER.  Aller  et  venir,  flâner,  traîner  ça  et- là; «^ 
Signifiait,  en  Roman ,  agiter  çà  et  \k.  t 

BRIMBALLER  (Bonlonais).  Sonner  fortement.— Vient;  d'a- 
près M.  Henri,  do  Celtique  hrimtalatj  qui  a  le  même  nemJ  — 
NoQt  croyons  qu'il  vient  platôt  de  l'Allemand  6im6aiiifi ,  agiter   * 
eomme  noe  cloche. 

BRIMBER.  Aller  et  venir,  flâner ,  vagabonder. 
BRIMBETTE  (Ponthieu).  Jeune  fille  quelque  peu  légère. 
'BBtIMBEUX.  Vagabond ,  gueux,  mendiant.—  Btymolôffie  : 
de  hrimher. 

BRIMBORIONS.  Babioles  ,  vétilles.  —  De  même  en  Cham- 
penois. —  Viendrait  du  Latin  hreviariumy  d'après  Borel. 

BRINCHE  (féminin).  Caprice,  envie,  désir. 

BRINCHELER.  Briser,  casser. 

BRINCHELLE.  Petite  branche. 

BRINCHEUX.  Qui  a  des  désirs  soudains  de  faire  une  chose. 
On  dit  aussi  d'un  fou  :  ch*est  un  hrincheuœ. 

BRIN  D'AGACHE.  Gomme  des  arbres  qui  portent  des  fruits 
h  noyau. 

BRIN  DE  JUDAS.  Tache  de  rousseur. 

BRIN  DE  VIN.  Ivrogne  et  eau-de-vie. 

BRINGANDER.  Vagabonder.  —  De  même  en  Rouchi. — 
Etymologie  :  de  brigand. 


(  306  )  BRI 

BRINGUE  {grande).  Grande  femme  mal  bâtîe  ;  terme  de  mé- 
pris. —  Dans  le  Boulonais ,  ce  mot  signifie  ifuniratf  e/miMitl.  ■  * 

BRINOT.  Petit  brin. 

*  BRIOLIERS.  Marchands  de  braies,  de  bante»-cfaanMe9; 
il  y  a  ane  rae  de  la  Briolerie  »  k  Abbeville.  '  ' 

BRISARE.  Qai  brise  tout ,  qai  déebire  ses  Tétements.  De 
même  dans  le  département  de  la  Mease. 

BRISS AUDER.  Employer  ce  qu'on  a  à  des  chosesjnotilae. 

BROCANTE.  Petite  réparation  de  menniserie. 

BROCANTES.  Objets  que  vendent  les  brocanteurs. 

BROCE.  Broyère.  —  Gomme  en  Roman. 

BROCLEUX  et  BROGREUX.  Barreaux»  échelons,  trafersee. 
'  --  Quoique  tuvux  àirepar  ehée  brœreuxJ  {Pièces  réetéativee). 

BRODER.  Amplifier  y  embellir  on  récit.  —  De  roéme  en 
Wallon,  ele. 

BROGNE.  Fluxion. 

BROGNER  (Bonlonais).  Etreindre  qoelqn'nn  fortement  #d 
Tembrassant. 

BROIE.  Instrument  propre  à  broyer  le  chanvre. 

BROKE.  Broche.  —  De  même  en  Roochi  et  Roman. — Broca^ 

en  Bas-Latin  ;  signifie  épine  à  Béthune. 

BROKER  (se)  (Béthune) .  Se  piquer. 

BROKETTE.  Brochette ,  cheville.  ~  Id.  en  WaL  et  Romap. 

BROKETTE.  Clef.  —  De  même  en  Champenois.  —  Du  Bas- 
Latin  bropietia. 

BRONGUER.  Noircir — Synonyme:  Beouser. 

BROS  (prononcez:  bro).  Bras.  —  /  vit  ^ses  hros.  Il  fit  de  son 
travail  manuel. 

BROSSE  {ça  fait).  Cette  phrase  est  employée,  comme  en  Nor- 
mand et  en  Berrichon ,  pour  indiquer  une  espérance  déçue. 

BROSSER.  Frapper,  rosser.  —  De  même  en  Normand  et 
ed  Vieux-Françai», 


BRO  (  300  ) 

BEOUACHE.  Petite  plnie.  .    .     , 

BROU  AINE.  Brame,  petite  |^ie.  — ^  Congénhêê  :  Bourg*  et 

OQchi,  hrvènê, — Da  Roman  hrouiney  dérifé  da  Ltt.  jpmtiia. 

BEOUBROU  tdes  deax  g^enres).  Étoordi,  pétuUnt,  dietreU. 

*'BROUGRAILLEES.  Nom  qu'on  donnait  aux  habitans  des 
ianboorgs  de  St.-Omer,  k  oanse  de  lears  grands  hanta  de 
chaosaes,  nommés  hroekf  en  Flamand.  On  les  appelait  aussi 
Li3ei9Uar4$  et  SarroHns,  —  (V.  un  article  de  M.  Endos  »  dans  le 
tome  n  des  Mémùiru  de  la  Soc.  des  Antiquaires  de  la  Jforiiii«0 

BROUESSE.  Brosse.  Yoyes  Ëbroubsbb. 

BROUILLASSER.  Bruiner.  —  De  même  dans  les  proTÎnees 
do  Nord.  —  Eiytnologie:  BaouiixAiin. 

BROUKES  (Yimeu).  Culottes.  —  Vient  du  mot  Celtique  dont 
les  Romains  ont  fait:  gens  hraeeaia, 

BROU  SAC  A.  Noircie.  —  Synonyme:  Bronooéb. 

BROUSER.  Barbouiller,  salir  »  noircir.—  De  même  en  Cham- 
penois et  en  Rouchi. 

BROU  SURE.  Noircissure. 

BROUSSAKER  et  BROUSSAYER.  --  Mal  ranger,  brouiller. 

BROUSSËE.  Ondée.  —  5yndn2/m«  :  Aquerâb. 

BROUTE.  Pain.  —  (7on^^itére«:  Franc-Comtois,  5rot»le;  Al- 
sacien, &roif2(;Tartare,  5rol;  Hollandais,  hrood;  Norwégien, 
hraud:  —  Yient  du  Tudesque  brôt. 

BROUTÉE.  Charge  d'une  brouette. 

BRUANT (Bétbune).  Hi^nneton. —  Synonyme:  Houblon. — 
Ailleurs,  signifie  verdier  (oiseau). 

BRUCHE.  Brosse.  Voyez  Ëbrooessb.  —  Yient  de  l'Islandais 
brushy  selon  M.  Du  Méril. 

BRUNETTE.  Ivraie  ^oltum  temulentumj.  — On  donne  en- 
core ce  nom,  dans  le  Boulonais,  à  l'oiseau  nommé  Traîne^ 
hwissoni 

BRUYIËR  (Vimeu).  Busard  (oiseau). 


(  310  )  BSE 

BSEUX.  Faiseur.  —  Syononyme  :  Foisbqx.         i  ; 

BU.  BtmiL-^Congénèrês  :  Eoochi ,  Yosgiea  ,et  Ëcossaisi^  è»; 
FraBo^-Gomtois  et  Lorrain y.5u«  ;  Italien ,  bue;  Espagnol ,  :bue$^. 
—  HtiwMt  tout  à  la  fois  Roman ,  Celtique  et  islandais*  . .      .      . . 

BU  (homme).  Homme  ivre.*-De  même  à  Ëpernai.et  à  d^ojaen. 

BUCHER    (Bétbune).  Buis.  —  Synonyme  :  Bouia. 

BUCHER.  Frapper  à  grands^ coups,  comme  avec  une  bC^cbè. 

BUÉE.  Lessive.  —  Congénères  :  Ronchi,  Berrichoa,  Breton, 
Rémois  y  Normand,  Touraine,  Maine  et  Anjou:  buée;  Jura, 
Franc-Comtois  et  Provençal  :  bua;  Lyonnais,  Bourgnigopn  et 
Yaadois,  bute.  — Ce  mot  qu'on  retrouve  sous  diverses  fonniss 
dans  presque  tous  les  patois  et  dajas  notre  Vieux-Français  ,  vient- 
il  du  Latin  buo^  imbiber,  tremper,  ou  du  Celtique  bu ,  eaa? 

BUEUR.  Vapeur  qui  s'élève  d'un  liquide  en  ébuUitioa.-r- 
Buan  signifie  brouillard ,  en  Normand. 

*  BUFFE.  SouiEet  (Beaum9noir).  —  DemémeenNorfl[iand.et 

en  Roman.  —  C'est  de  là  que  vient  le  Fcançdis  rebuffade^    • 
BUHOT.  Fuseau. 

BUHOT.  Sommet  du  tuyau  de  la  cheminée. — De  inôm^cn 
Rouchi  et  en  Roman. 

BUIRE.  Cruche.  —  Comme  en  Roman.  —  Congénèrief':  k 
Reims  et  à  Valeuciennes,  buire;  à  Bar-le-Duc,  beuère;  à  Nantes, 
bue;  à  Rennes,  buie.  Ce  mot  vient  peut-étre.de  bibere,  boire. 

BUISE  (Ponthieu).  Tuyau  de  gouttière.  —  Du  Roman  huiifie, 
— Synonyme  :  Busine  (dans  rAmiénois). 

BUKE.  Tout  petit  corps  étranger  qui  s'attache  au  drap. 

BUKE  (Boul.)  gros  cadenas.  — Du  Celtique  buch ,  feroper. 

BUKER,  Frapper^  heurter. — Tai  réveillé  m*3<Bur  ein disant  : 
0  buke.  {Retour  du  Soldat).  —  Congénères  :  FI.,  Champ.»  Roacbi 
et  V.  Fr.  buquer;  Lorrain,  beu^uai;  Franc-Comtois,  boquer.  — 
Etymologie  :  du  Roman  buquer.  Grégoire  d'Essigny  hasarde  sur 
ce  mot  l'opinion  suivante  :  a  Buqùer.  vient  du  Latin  buceinare 


BUK  (  311  ] 

CciooDer  da  cor»  trompetter,  et  par  extension ,  faire  do  br«U). 

èueeimm^f  on  aurait  fait  buifcinw.;-  pai»r  ^  jretraqfbant  -in 

ii  es  changeant  on  c  enq^  les  Picards  auront  dit:  btie^iMT^» 

/est  ane  des  formes  de  bûcher,  frapper  comme  avçe  une  McJbe. 

BUK^TTE  (tîr^r.  ai).  i;irer  à  ia  courte  paUle. 

BUKOIR.  Canonnière ,  tube  de  sureau  dans  lequel  on  pousse 

lun  tampon  de  filasse  pour  que  la  pression  de  l'air  fasse  partir 

«iTec  bruit  un  autre  tampon  qui  bouche  l'autre  extrémité. 

BULL  Pourri,  réduit  en  poussière,  mangé  par  les  vers.  — 
Ji'evr^  biilt ,  paille  réduite  en  menus  brins. 

BUNNER.  (Bout.)  Être  morne,  pensif.— De  même  en  Roman. 

BURE.  Beurre.  —  Min  ccntr  i  bat  le  hure  dins  m'  poitraine  ; 

mon  cceur  fait  tic-tac.  — Congéhères:  Flamand ,  Ausirasien  , 

RoQchi  et  Yosgien:  hure;  Languedocien  ,  huré;  Italien,  hurro. 

-^^ Etyfnologie  :  du  Roman  hwre^  contraction  du  Latin  hûtyrùm. 

.  BURES  (dimanche  des).  Voyez  BouHonROfs  et  Brandons* 

BURESSE;  Blanchisseuse.  —  Gomme  en  Rouchi. 

BURETTE.  Cruche  de  terre.  Le  même  mot  français  à  an 
autre  sens. 

BURIE.  Blanchisserie.  —  Comme  en  Rouchi. 

BURIEV.  Petite  armoire. 

BURLOT  (Soissons).  Petit  tas  de  foin. 

BURONFONCE.  Gros  sabot. 

BUSINE  (Amiens).  Tuyau  de  gontière.  —  Synonyme  :  Buise. 

—  Du  Roman  huiêine. 

BUSINER.  Sonnéir  de  la  trompette.  —  De  même  en  Roman. 

—  Étymologie  :  du  Latin  huceinare, 

BUSINER.  S'amuser  à  des   riens  ,    lanterner  ,  perdre  son 
temps.  -«De  même  en  Roman. — Etymologie  :  da  Français  &«##. 
BUSINER.  Gronder  sans  cesse,  trouver  à  redire  à  tout. 
BUSINEUX.  Lambin.  —  Signifie  aussi  grondeuv,  grognard. 
BUSKËR.  Frapper.  —  Voyez  Buker  et  Bûcher. 


(  3ia  )  BUT 

BUTÉE.  Montagne  esoarpée  qui  oblige  à  buter  sooTant.     . 
BUTER.  S'arrêter  comme  si  Ton  était  an  ¥uî.  —  De  même  en 
Normand. 

BUTTE.  Monument  funèbre  en  forme  de  colline  factice,  élevé 
par  les  Celtes  ouïes  Romains.— %n.  Botb,  Motte,  Tohbkllc. 

BUVATER.  Boire  sans  manger. 

BUVATIER.  Qui  boit  souvent  hbrs  des  heures  de  repas. 

BUZIER  (Artois).  Penser,  songer  à  quelque  chose. 

BZiNER.  S'élancer  de  côté  et  d'antre. 


C 


G'.  Ce.  —  Synonyme:  Chb,  Gh ,  Ghu  ,  Ëghb. 

GABE.  Ghèvre.  Sywmymeê  :  Gape,  Gabrb,  Gatbbttb,  Utb, 
KàTRE. —  Congénères  :  Franc-Gomtois,  Rémois ,  Gascon ,  Qoerey 
et  Dordogne  y  cabre;  Provençal ,  Portugais,  Espagnol  et  Cata- 
lan, eàbra, — Etym,  du  Roman  cabre,  dérivé  du  Latin  eapra. 

GARER  DAINE.  Robe  de  dessous,  sans  manche.  V.  Galaim- 
bbrbaine. 

GABERNETTE.  Cabane  de  berger.  —  Ch*est  Hne  iioU  eaher^ 
nette  (Almanach  du  Franc-Picard^  1849^. 

CABINET.  Petite  armoire. 

CABIOT.  Nom  donné  à  la  morue  fraîche  sur  les  oôt^s  de  Le 
Somme.  —  C'est  un  mot  flamand. 

CABOCHE.  Tête,  et  principalement,  tète  dure. — Congénirêi: 
Franc-Comtois,  Rouchi  et  Vieux-Français,  caboeAe;  Boargai- 
gnon,  cai6oc/ic;  Provençal,  caboieo;  Languedocien,  eabesso; 
Portugais  et  Espagnol ,  caho* —  Etymologie  :  du  Roman  eahackêy 
dérivé  du  Latin  eaput,  —  Voyes,  dans  V Encyclopédie  moderne, 


GAB  .(  9iZ  ) 


M.'TÛoÏBkmgmiê,  où  M^  Klaproth  daim*  là  série  destadtel^«x  qui, 

^bnèlss  diverses  langues  do  monde ,  désignest /Vidée  &ë  téU. 

GABORGNE.  On  donne  ce  nom  à  un  petit  poissoa  d'eas 
^oooe  à  grosse  tête,  le  cjiabot,  CoUus  gohio* 

CABbT  (Rue).  Troglodyte  (oiseau). 

GABOU.  Sabot.  Voyez  chabou. 
^  GABOUILLAGE.  Galimathias. 

GABOUILLERé  Balbutier  ^  mal  prononcer,  s'exprimer  d'une 
maaière  inintelligible* 

GABOU  ILLEUX.  Qui  ne  s'explique  pas  clairement. 

GABRE.  Gbèvre.  Voyez  gabe. 

CABRI.  GbcTreau;  —  Comme  en  Roman.  Os  n'm'aivê$  miê 
hailié  ein  cabri  pour  mi  et  m's  amii.  (M.  Delahaie,  VEnfaiU  Pro^ 
digue).  On  donne,  par  métapbore,  le  nom  de  cahri  à  on  homme 
éeervelé ,  fantasque. 

CABU  S.  Chou,  en  général. — Synonyme  :  Ckvhui. 

GACHE.  Cbasse.  —  Comme  en  Roman*  — *  Einjourje  m^h^ 
Us  dêns  m'n' esprit  ed  m'ein  aller  aVeaehe  (  le  Chaseeur  villageois). 
^^Congénères:  Languedocien  et  Catalan ,  cassa;  Italien ,  eaeeia. 

CACHE  MANËE.  Garçon  meunier  qui  parcourt  les  Tillages 
poor  recueillir  les  mannées  et  les  transporter  au  moulin. 

GACHE  MUSIAU.  Masque  de  ▼elours.  —  Ch*  sont  chés  cache 
muêiaus.  {Sermon  de  Messire  Grégoire.)  - 

GACHER*  Chasser.  —  Roman ,  eaehier  ;  Bas^Latin ,  eaeciare, 

GAGHERON.  Mèche  de  fouet.  Synonyme  :  Caghuron.  ^ 
.  GACHES  {ite  au  bout  d^ses).  Être  au  bout  de^  ses  traits;  n'a- 
Yoirplosque  peu  de  jours  è  Tivre;  avoir  épuisé  toutes  ses  re8«- 
soproes  et  se  trouver  près  dé  sa  ruine.  -^  N'été  pas  au  haut  de  ses 
MieJbei^  signifie  t  avoir  encore  beaucoup  à  souffrir»  n-ôtue-pas  près 
de  parvenir  à  la  en  qu'on  s'est  proposée. 

"CACHEUX.  Chasseur. —  Comme  en  Roucbi  elen  Roman. 

GACHE  VEAU.  Grèbe  huppé  (oiseau). -^iSynon.  Chasse  vbau. 


(  -314  )  .  GAC 

GACHINADE et GACHINÊE.  Petite  plaie.  Si^.i  Bbovaihb. 

GAGHOIRE.  Fooet.  Gomme  en  Romen.  —  Éntt  Mt'eaeàMr» 
^Kiu  i*math  «e  Cofii^fi). — CongMres  :  Roochi  y  eaekoére;  Bour- 
gaignon  et  Franc-Comtois  ^  ekaiisaure^ 

GAGHURE.  Licoo. 

GACHOTIER.  Qui  faft  des  secrets  de  rien. 

CACHURON.  Ficelle  propre  à  faire  on  eo^^iiroii^  c'est^^-^dire 
une  mèche  de  foaet  ;  signifie  aossi  méehe  di  fimeL 

CAGINE  (Béthoce).  Bonnet  de  femme.  Syn&n^fnu:  CALTFÉn. 

G ACOUILLE.  Blagne,  plaisanterie. 

GAGOUILLER.  Plaisanter. 

GAGOUILLEUX.  Bhgoeur,  qni  plaisante  en  causant. 

GAGUN.  Ghacan.  —  Du  Roman  caseuny^énré  de  fuiffiie 
unus.  — En  Vieux-Picard,  eaeseuens. 

GADAYE.  Gadavre,  et  quelquefois,  corps.  -—  /rouie  stisf«* 
dave  ;  il  gagne  sa  subsistance  à  la  sueur  de  son  front.    • 

GADENOS.  Gadenas.  Gomme  en  Roman. 

GADOREUX.  Ghardonneret.  Synonyme  ;  Gaedonat  »  .fiiuft- 
j»6rbii.  —  Cangénèreé:  Ronchi ,  cardanêlU  ;  Gascon  9  eurtftiM.* 
Quercy,  eanli^no;  Italien,  Portugais  et  Espagnol ,  ooni*. — 
Etymologù:  do  Latin  earduusj  parce  que  cet  oiseau  se  noarrit  de 
chardon  (RavisiusTeitor).  Les  Allemands  rappellebt  dMelfhUky 
c'est-à-dire  linotte  du*chardan,  >  . 

GADOREUX.  On  appelait  ainsi  les  8ergeots-dé<^»iill»,'  à 
Amiens,  parce  qu'ils  portaient  des  culottes  rougeaude  la«eolear 
do  caêoreux).  Bien  vmi  que  no$  andoreux  n'ont  atteinî^ffÊè  ie$ 
pieiioîê  {le  bendet  de  iToiAcim).  On  dom[]e  encore  aujourd'hui  eè 
nom  è  ides  ofiQeiers  civils  de  peu  d'importance. 
-  G ADOT.  Fauteuil ,  chaise  à  bras  pour  les  enfants.  —  €ûm§é- 
nères  :  Rouchi  et  Rémois ,  eadot;  Breton  ,  eêd/aAte-;  Portugais, 
cadeira;  Catalan,  ecMltra.  —  £(ymeIo^te  :  du  Roman  tmÊU^  . 
eaéiire ,  dérivé  d«i^atin  cailheéra ,  siège. 


OAD  ,    (  .015  ) 

GADOXER  (se).  Se  renverser  doue  an  catfot.-«'iit« figura, 
prendre  ses  aises ,  se  prélasser.  ■ 

CADRINSE  (PoQthieu).  Homme  oa  enfant  chéûL  r- Syno^ 
•yme  :  LAMonsox.  -^ 

GAFADËUX.  Homme  qui  s'aAiuse  à  des  travaux  rnanneU  de 
pea  d'importance. 

-     GAFrAMAw  Golin-llaillard.  ^  De  même  à  YalenciMles  ;  ca- 
/ammw,  à  Manbeuge^ 

€AFERNIOT»CAFERNOT.Caveaa  placé  an-dessus  d'un  four. 

GAFETI  AU  et  GAFIEU.  Gafé  fort  léger. 

CAFËTU.  Barraque.     . 

GAEIONON  «t  GAFERGNIOT.  Trognon  de  pomme  4>a  d'un 
antre  fruit.  —  Par  extension  :  enfant  chétif ,  chose  petite.-^G'est 
aussi  un  terme  de  tendressequ'on  donne aox  enfants. 

rGAFIILBR^  Remuer. 

GAFOULE  (Marie).  Femme  qui  veut  tout-firirë  et  ne  fait  rien 
qui  vaille. 

GAFOULLAGHE.  Salmigondis  >  pot-pourri. 
'GAFOULLER.  Remner  plusieurs  objets,  po^r  en  trouver  un 

GAFOUILLEUX.  Qui  cherche  avec  un  soin  minutieux. 

GAFUTER.  Reléguer,  écarter  les  objets  qui; ne  oon Tiennent 
.pUv  ;  mettre  à  la  réforme.  —  De  même  en  Ghampenoit. 
)>>QAl3rN£(Boolonais).  Blanc. ^^ — Du  Geltique  can. 
.ii-.€AiCbîi£.  Ghaîne»  —  Du  Latin  catma.    «      «     : 
i  V  GAGNE.^  Lâche ,  fainéant ,  paresseux.  -^  De  même  en  JPranc- 
Gomtois ,  Rémois  et  Lorrain.  Ge  root  viendrait-il  de  «ani^,  par- 
ce que  les  fainéants  aiment  à  se  coucher  au  soleil  couenne  les 
cMm^  N'en  troBverions- nous  pas  plutôt  Tétymologie  dans  ce 
passage  de  Pasqoiér  :  «  En  ma  grande  jeunesse,  les  fainéans 
avoient  accoustumé  en  temps  d'esté  de  se  venir  loger  sous  les 
ponts  de  Paris.....  Ge  lieu  estoit  appelé  le  Caignard,  et  ceux  qui 


(  316  )  CAG 


le  fréqoentoieot  CaignaréUn ,  parce  qae  ioot  aittn  que  lot  ca- 
nards ,  ils  sToeoient  leor  demeare  à  Teaa.  » 

GAGNERD.  Accablé  de  chaleur. 

CAGNON.  Vieillard;  homme  moa  et  sans  Tiginear,  convac^ie 
sont  les  Tieillarda.  — Vient  de  eoMnar  qai ,  d'après  Tacil9 1  signi- 
fiait vieillard ,  en  Gaulois. 

GAHlÈftE  et  CAHIELLE.  Chaise.  C^mgémku  :  Oasoon  el^ 
Ronchiy  eahièrt;  Franc-Comtois  et  Viemt-FrançaîSy  eJMArv; 
Portugais,  eadeira;  Italien,  eatUàrm.  —  l^lymolojfis r  dn  Eo- 
man  carters  et  cahielle  ;  dérivé  du  Latin  eaihêéra. 

CAHOTS.  Petits  tas  de  blé  qu'on  fait  en  ramassant  des  jaYeHes. 

CAHOU.  Maton.  —  Signifie  aussi  :  nid  de  chenilles ,  dépôts 
d'oeufs  près  d'éolore. 

CAHOUAIS.  HabitanU  de  Cayeux. 

CAHOUANT.  Chat-huant.  —  De  même  en  Rcman.  —  JDn 

Celto-Breton  eooicîfti. 

CAHOUITË.  Qui  a  des  idées  étroites. 

CAHOULETTE.  Petite  cabane  roulante  de  berger. 

CAHUTTE.  Cabane  »  tandis.  —  De  même  en  Franc-Comtois. 
—  QnafU  i  s'en  vint  flanquer  dans  ma  pauvre  cahute»  (Logemamt 
de  gens  d^armes). 

CAILLETTE  (Vimeu).  Oiseau  des  tempêtes. 

CAILLEU.  Caillou.  —  Congénères  :  Franc-Comtois,  eotUsÉi; 
Gers,  calliao;  Finlandaia,  kMia,  —  ftyin.  du  Roman  eaUku, 
dérivé  du  Latin  ealeulus,  —  CaUec  a  le  même  sens,  en  Hébiien. 

CAIMÀNDER.  Mendier,  quêter,  guenser.  —  De  mKÊoe  en 
Berrichon  et  en  Normand.  ^ 

CAINCHON.  Chaoson.  Voyez  Camgbov. 

CAINE.  Chaîne;  comme  en  Roman.  —  On  appelait  saàvbù^ 
cainage^  le  droit  à  payer  par  les  bateaux,  lorsqu'ils  passaient,  A 
Picquigny ,  la  chaîne  tendue  sur  la  Somme. 

CAINE.  Chêne.  Voves  Qd^nk. 


\ 


CAI  (  317  ) 

• 

CAINTER.  Chanter.  Voyez  Cantsr.  ^ 

GAIR.  Cher. —^sfAonyme :  Kibr. — AwAirtait;  aimer,  chérir. 

^^n«vAtt«  ettmiteair;  tous  n'aimez  pas  cela.  La  toomnre 

-^e  cette  location  est  toute  latine  :  fcof  wif^  eti  iihi  eamm. 

*  CAITIS.  Malheureux. 

CAKETTE  (Le  Crotoy).  Plie  (poisson). 

GALABRAGE  (Amiens).  Echange  commercial. 

CALAI MBERD AINE.  Cotillon  avec  corset  qui  enlace  la 
htriaine  (ventre). 

CALAMICHON.  Colimaçon.  —  Voyez  Colimachon. 

CALANDER  (Boolonais).  BaTarder.^CALANDlER,  bavard. 

CALÉ  {été  hen).  Etre  bien  dans  ses  affaires,  être  riehe.. —  D% 
même  en  Normand.  —  Se  dit  quelquefois  par  antiphrase. 

CALËE.  Nid ,  nichée.  Nous  ferons  remarquer ,  sans  en  tirer 
de  conséqtysnce  étymologique  ,  qu'en  Grec  nid  se  dit  ^uXttl, 

CALENDRE.  Charençon.  —  Insecte  qui  ronge  le  blé. 

CALENGER.  Tromper  dans  un  marché ,  chicaner. — Du  Ro- 
man chalenger. — Calengia  signifiait,  en  Bas-Latin,  réclamation. 

CALER.  Mettre  bas.  —  Ne  se  dit  guère  que  des  chats ,  des 
lapins,  des  rats  et  des  souris.  On  diti7^{er,  pour  la  vache  ;  chien^ 
ner ,  pour  les  chiens  ;  cochonery  pour  la  truie  ;  pouliner,  pour  la 
jument  ;  aigneler ,  pour  la  brebis ,  etc. 

CALER.  Lancer  une  balle  contre  quelqu'un.  —  De  même  en 
Champenois. 

CALER.  Céder,  faiblir,  fuir. -^  De  même  en  Berrichon, 
Noirmand  et  Vieux-Français. 

GALENDE.  Bête  de  peu  de  prix  ,  dont  la  peau  est  calleuse. 

CALENDER.  Perdre  son  temps  à  dire  des  baliTernes. 

CALEUR.  Chaleur. — De  même  en  Rouchi ,  en  Languedocien 
et  en  Roman. 

€AL1B0RGNE.  Borgne.  —  De  même  en  Rémois. 

CALINANT.  D'une  santé  chanchelante. 

21. 


(  318  )  CAL 

GALINEAU.  Endroit  où  Ton  se  baigne. 
CALINER.  Faire  reposer  les  moutons  dans  un  champ,  poar 
le  fumer. 
GALIPETTE.  V.  Galtpbttb. 

GALIT.  Lit.  —  Congénères  :  Rouchi ,  ealiê.  -«-  Bourgoignon 
et  Franc-Gomtois ,  chalé,  — Vient  du  Roman  chaUi  qui ,  selon 
Roquefort ,  dériverait  de  capsa  leeti ,  boh  de  lit. 

GALLENGER  (Bonlonais).  Hésiter. 

GALOTE.  Coup  sur  la  tête.  —  D'un  usagé  général. 

CALUMl^EU.  Chalumeau.  —  Gomme  en  Roman. 

CALYIGNIE.  Ouvrier  de  moisson  qui  dirige  les  i^tre^. 

CALYPÈTE.  Bonnet  de  femme.  —  Congénères:  Berrîclion , 
ealinette  ;  Franc-Gomtois ,  ealine  ;  Roman ,  ealette,  —  Vient  do 
Bas-Latin  calyptra,  M.  de  Poilly  le  dérive  de  x«Ac/Tr«y  couvrir. 
—  Ôalypette  signifie  aussi  Honnet  de  nuit  et  par  extension  femme 
en  négligé, 

GAMAILLER  (se)  Se  disputer.  —  Du  Roman  se  camailler^ 
se  battre.  Camailler  signifiait  primitivement  frapper  les  ennemis 
à  grands  coups  d'épée^  surtout  sur  le  camailf  armure  qui  cou- 
vrait la  tête  et  le  cou. 

CAMAND.  Qui  demande  avec  bassesse  et  avec  persistance. 
GAM ARIN  (Cayeux).  Plongeon.  — Synonyme  :  Double  rakkt. 

*  GAMBAGE.  Droit  sur  les  brasseries.  Du  B.-Lat.  camhagium* 

CAMBE  et  CAMQRE.  Chambre.  —  Congénères  :  Provençal  , 
cambre  ;  Vieux-Ësp%gnol  et  Catalan ,  cambra  ;  Allemand  ,  kam" 
mer.  Etymologie:  du  CeM.  cambre^  conservé  dans  lalangoe  Rom. 

*  CAMBIER.  Brasseur.  —  Du  Flamand  kawts,  brasserie. 
Nous  croyons  que  ce  mot  est  encore  usité  dans  quelques  localités. 

CAMEAU.  Chameau.— Con^^^es  :  Bas-Languedocien ,  Ca- 
talan ,  Corniolais  et  Anglais  »  camel;  Portugais,  camelo;  Italien 
et  Espagnol ,  camello  ;  Allemand  ,  hamel  ;  Russe ,  kamen  :  Es- 


S 


€AM  {  319  ) 

eÏAy/oïk^kamela.-'Etym.  du  Roman  cam^au,  ca»«l,  dérivé  du 
Latin  eamelus  ou  du  Cekique  (gallois)  camel;  en  Hébreu  gcnoal. 

GAMËRON.  Cornette,  coêffe  de  femme. — Synon,  :  Gamaron. 

GAMIN.  Chemin.  —  Du  Roman  camû  Voyez  fi^EM». 

GAMINËE.  Cheminée. — Du  Latin  caminus,  Yoyes  KEMI^éE. 

CAMION.  Epingle  fort  petite,  a  Le  motcomton,  ditM.  Henri, 
pris  dans  le  sens  de  voiture  longue ,  montée  sur  deux  roues  ,  est 
passé  du  Picard  dans  la  langue  Française.  »  f'MS»  de  la  Biblio- 
thèque de  Boulogne^ur^MerJ. 

GAMOISI.  Moisi.  —  £n  Languedocien ,  eaoumouii. 

GAMOISSIÊ.  Couvert  de  plaies.  — Gomme  en  Roman. 

CAMP.  Champ.  Vos  toarder  no  vake  dins  chéa  campe»  Cong, 

CierSytRouchi,  Gâtai,  et  Suévo-Goth.  camp;  Ital.,  Portug.  et 
Espag.,  campo. — Eiym,  du  Rom.  camp, dérivé  du  Lat.  campus. 

*  CAMPAIGNE.  Clochette.  Du  Latin  campana. 
CAMPER.  Appliquer.  *—  Synonyme:  Flanquer. 

*  CAMPSART.  Droit  'du  Seigneur  de  lever  une  gerbe  de  blé 
sur  le  champ  de  son  sujet  avant  que  celui-ci  ait  enlevé  la  mois- 
son (Beaumanoir). 

GAMPOUSSË  ("prendre  la).  Se  sauver  .à  toutes  jambes.  De 
même  en  Rémois. 

CAMPOUSSER.  Bannir,  donner  la  chasse. 

CAMUCHE.    Retraite  cachée.  —  Signifie  aussi  petite  cahane* 

*  GAMUSET.  Fait  en  voûte. 
GANARON.  Voyez  Gambron. 
GANGHELER.  Chanceler,  —  De  même  en  Roman. 
GANCHpN.  Chanson.  — r  De  même  en  Rouchl  et  en  Roman. 
GANDEILLE ,  CâND AILLE  et  CANDELLE.  Chandelle.-- 

Cùngén*  Rouchi*,  candeille;  Gascon,  Quercy,  Ital. ,  Espag^  et 

CataU,  candela;  Anglo-Saxon,  candel;  Angl.,  candie, — Etym, 

du  Roman  candeille  ^  dérivé  du  Lat.  candela.  —  Cand  sigoiOe 

luire f  en  Sanscrit,  et  l'Islandais  kyndill  signifie  lumière, 

*  21/ 


(  320  )  CAN 

^  GANDEILLE  (pcarain  à).  Jadis ,  pendant  le  baptême  d'an 
noQvean  né ,  l'un  des  frères  tenait  on  cierge  :  c'est  ce  qu'on  ap- 
pelait jparrain  à  eandeille, 

CANDELEUR.  Chandeleur. — De  même  en  Kom. ^Canâêlor^ 
en  Bas-Latin. — En  Y  .-Picard ,  ^oiir  de  la  eandelU  {Raye,  1316} , 
et  eandelière  {Montdidier,  1339). — Cette  fête  est  désignée  soiis  le 
nom  de  Notre-Dame  Candelier^  dans  les  registres  du  ehap.  d'Am, 

CANDELIER.  Chandeleur. — CommeenRom. — Cang.  BézierSy 
candalina  ;  Italien  ,  candelliere  ;  Espagnol  et  Catalan ,  eândeUro. 

CANDERLAS.  Batterie  de  cuisine.  —  De  même  en  Roman. 

CANDIER.  Chandelier.  Voyez  Candblier. 

*  CANEBUSTIN.  Gage. 

CANEÇON.  Caleçon.  —  De  mênre  en  Vieux-Français.  * 

*  CANES.  Mesures,  règles,  modèles.  [CfmU  inédit  de  Picard.)^ 
CANETTE.  Mesure.  —  De   même  dans  le   département  diifc. 

Nord.  —  Etymologie  :  de  l'Islandais  hqnna. 

CANGER.  Changer.  —  En  Ancien  Picard  et  en  Roman  9, 
càngier,  —  Colomelle  a  employé  camhiare. 

CANHOTE.  Machine  de  carton  dont  on  affuble  une  que — 

nouille  chargée  de  lin. 

CANICHE.  Barbet  mâle  et  femelle.  En  Français»  cette  appella- 
tion ne  s'applique  qu'à  la  femelle. 

CANICHOU.  Cachette.  Synonyme  :  Cakmighottb. 

CANIFLARD.  Qui  fait  du  bruit  avec  ses  narines.  De  renifler. 

CANPELLE.  Terme  injurieux  équivalant  à  salope ,  femme  de  - 

rien.  —  De  eanispeUis  (peau  de  chien)? 

CANKELET.  Bouquet  de  fruits.  —  De  même  en  forraîiie.  — 
Synonyme:  Cronkelst. 

CANOTE  (Boalonais).  Lieu  planté  de  charmes. 
CANSON.  Chanson. —  Idem  en  Languedoc.  —  Syn,  :  Cahchoh. 
CANT.  Chant.  Comme  en  Roman.  —  canter  à  eanî  des  cemts  ; 
chanter  à  tue-téte.  —  Du  La^n  cantare. 


GAN  (  321  ) 

CJkNTANT.  Chantant.  — Locution  picarde:  eul  temps  n*€ât 
mie  eantant;  il  n'y  a  pas  lien  d'être  gai  par  le  temps  qui  court. 

GANTE  et  CANTIEU.  Ghanteau.— Morcean  de  gâteau  qu'une 
BoaTelle  mariée  envoie  à  celle  des  jeunes  filles  de  soa  village 
qu'elle  croit  devoir  se  marier  la  première  après  elle.— -Du  Romain 
eanOeux;  en  Bas-Latin  cantellus^  qui  dérive  peut-être  du  Gel- 
tique  cant  y  bord  ,  extrémité  d'une  chose. 

GANTER  et  GAINTER.  Ghanter  ;  comme  en  Roman. 

» 

Gainte,  ceinte,  cainte, 

Eine  poule  blainke.  [Ancienne  ekaneon  Picarde). 

Congénères:  Rouchi,  canter;  Languedocien,  Gascon,  Périgonr- 
din.et  Provençal,  canta;  Espagnol,  cantar;  Italien,  eantare. — 
Etymologie  :  du  Latin  cantare. 

GANTOUR.  Détour.  AU  GANTODR,  aux  environs. 

GANTROUILLER.  Ghantonner. 

GANTUAIRE.  Lutrin.  —  Du  Latin  cantare^  chanter. 

GANVE  (féminin).  Ghanvre.  — Gomme  en  Ronian. 

CANVRIÈRE.  Ghenevière. 

GAOUEIN.  Ghat-huant.  —  En  Roman ,  échouant 

GAPE.  Ghèvre.  Voyez  Gabe. 

GAPE.  Ghappe. —  De  même  en  Roman.— Du  Bas-Latin  cappa. 

GAPEIGNER.  Se  prendre  aux  cheveux.  De  caput,  tête. 

ÇAPELAIN.  Ghapelain.  En  Espagnol,  capellan. 

GAPELLE.  Ghapelle ,  comme  en  Roman.  —  Congénères  ; 
Portugais,  capela  ;  Italien  et  Gatalan  ,  capella  ;  Espagnol, 
eopiilo.  —  Mtymologie  :  de  capella,  nom  donné  »  du  temps  des 
roisjiférovingiens,  à  la  chambre  de  leur  palais,  où  Ton  conser- 
vait les  manteaux  ou  chappes  fcappaj  des  Saints.  Une  des  plus  ri- 
dicule$  étymologies  qu'on  ait  donnée  à  ce  mot  est  celle  de  Papias  : 
<c  Capella  qmd  capiai  TOf?iaoit^  id  est popultis.  » 

GAPENARD.  Muraille  qui  s'élève  au-dessus  du  portail  de 


(  322  )  CAP 

réglise,  et  qui  est  percée  d'une  ou  deux  ouvertures  pour  y  pla* 
cer  des  cloches.  —  Du  Latin  campana,  cloche. 

CAPERNOTIER.  Fusain ,  arbrisseau  qu'on  nomme  encore 
prêtre.  Ses  baies  s'appellent  eapemotes.  Les  enfants  en  foDt  des 
chapelets.  De  là  ces  expressions  proverbiales  :  en/lier,  défiler  st$ 
capemotes  j  exposer  une  affaire;  conter  ses  eapemote»^  mat^ 
murer  entre  les  dents. 

GAPI AU  et  CAPIEU.  Chapeau.  —  Congénères  :  Lasgoedo- 
cien ,  Provençal  et  Vieux-Catalan,  capel;  Espagnol,  eapelo; 
ItalieoT,  capello,  — Etymologie  :  du  Roman  capUl,  dérivé  do 
Latin  rajmt,  tête.  —  Par  syneodoche,  capieu  signifie  homme  ^e^ 
opposition  à  blanc  bonnet^  qui  signifie  femme. 

Capieu ,  blanc  bonnet, 

Dins'lent  au  cabaret  » 

A  deux  sous  le  cachet,  (Dbl.  C.} 

CAPIEU  BORDÉ.  Mancienne  ("vihumum  laûtanaj. 
CAPIEU  BORDÉ.  Geûdarme. 

J*ai  vu  ein  capieu  bordé  ; 

Sitétje  m*sos  rinsaké.  (Retour  du  Soldat.) 

CAPIEU  ROGNÉ.  Voyez  Fofu. 

CAPILLOTER.  Lutter  corps  à  corps. 

C APITE AU.  Chapiteau.  —  Du  Latin  copt^eHum^ 

CAPLETTE.  Jeu  de  Colin-Maillard.  —Syn.:  Catrabbvsb. 

CAPLEUSE  ou  CAPLUCHE,ou  CAPLURE.  Chenille.-Le 
primitif  devait  être  carpeleuse ,  littéralement  chair  velue.  - 

C  APON.  Chapon.  — De  même  en  Languedocien  et  en  Roman. 
—  De  l'Islandais  kapun.  —  Le  P.  Daire  cite  Tépilhaphe  suivante 
qu'il  a  vu  dans  le  cimetière  de  Saint-Denis ,  à  Amiens  : 

Croc  de  la  mort  qu'échapper  ne  pouvons , 
Croqua  l'élu  Croquet  qui  croquoit  les  capons. 
On  appelle  capon  un  homme  lâche  6t  poltron,  parce  que  les 


GÀP  (  323  ) 

<5ha|K>n8  fuient  aa  liea  de  se  battre. — De  là  aussi,  le  ? erbe  eapoti' 
'Vter ,  refuser  de  se  battre,  battre  eu  retraite. 

CAPUCHIN.  Capucin. — De  môme  en  Langued.  et  en  Roman. 

CAQUETEUX.  Babillard.  —  De  même  en  Roucbi. 

CAQtJETOIRE.  Babillarde.  —  Caqnetore,  en  Bourguignon. 

CAQUN.  Chacun.  *- Comme  en  Roman. 

CAR.  Char ,  charriot.  —  Synon.  Kee  (Beauvais).  —  Cangén. 
Roachi 9  Gascon  et  Anglais,  car;  Italien,  Espagnol,  Portug.  et 
Catalan,  earro;  Flamand  et  Allemand,  fcfirr;  Suédois,  harra. — 
Eiym.  do  Roman  car^  dérivé  du  Latin  eamu  ou  du  Celtique  car, 

CARAFE.  Globe  de  fleurs.      ^ 

CARBON.  Charbon. —  Congénères:  Rouchi,, Languedocien 
et  Espagnol,  carhan;  Italien,  carhonne;  Gascon  et  Catalan, 
earho.  —  Etgmoîogie  :  du  Roman  carbon^  dérivé  du  Latin  earho. 

CARBONIER.  Charbonnier.  —  De  même  en  Roman. 

CARBOYEILE.  Mélampyre  des  champs.  Plante  qui  pousse 
dans  les  blés  et  dont  on  nourrit  les  vaches. 

CARCAILLO.  Cri  des  cailles.  —  De  même  en  Roman. 
CARCAILLOU.  Colimaçon.  —  En  Berrichon,  earealou. 
CARDON.  Chardon.  —  De  même  en  Rouchi ,  Languedocien, 
Espagnol  et  Roman.  —  Du  Latin  cardo. 

CARDONNET  et  CADOREUX.  Chardonneret.  On  trouve 
chardonnet  dans  Marot  f^glogue  à  François  I^^J.  Y.  Cadoreu. 

CARËE.  Cendre  lessivée. 

CARËMIEUX  (les).  Les  jours  gras  qui  précèdent  le  carême. 

*  CARETON.  Charette.  Et  sa  carete  ne  autre  eose.  (Cartulaire 
dêCarhU^  1247>)  Congénères:  Rouohi ,  carette;  Languedoc. ,  ea- 
reUo  ;  Provençal  et  Bas-Latin ,  caretta.  —  Du  Celtique  careeta. 

CARGUER.  Charger.  —  De  carricare^  mot  employé  par 
8t*-Jérôme;  il  dit,  en  parlant  d'Origène  :  nmajoribus  oneriJms 
earricàbat  se,  » 

CARIAI!  et  CARIEU.  Carreau.  -^  Du  Roman  carieux. 


(  334  )  CAR 

CARIBARI.  Charivari.  De  même  en  Roman.  —  Carikwri 
caribara,  crient  les  enfans  en  donnant  un  charÎTari. 

CARI  GOUILLETTE.  A  dos  ;  à  califourcboD. 

CARIER.  Charrier.  De  roéme  en  Roucbi  et  Roman.  —  Du 
Celtique  carriat^  d'où  s'est  formé  le  Bas-Latin  eanicare. 

CARIMOUKRO.  Bohémien  et,  par  extension,  sorcieiw^r*  Sy- 
nonyme :  CAOMAEOy  comme  en  Roman. — Les  Arabes  les  appellent 
c^mari y  c'est-à-dire,  brigands.  ^ 

CARIOLE!  Cri  dont  on  accueille  la  rentrée  delà  dernière 
voiture  du  blé  qu'a  récolté  un  propriétaire. 

tARIOTER.  Fréquentatif  de  carier.  Voyez  ce  mot, 

CARISTADE.  Aumône.  Voyez  Carité. 

CARITË.  Charité,  aumône;  comme  en  Roman. —  Cangénèret, 

Quercy ,  Gascon  et  Italien ,  earita  ;  Catalan ,  caritat  ;  Espagnol, 

caridad  ;  Portugais ,  caridade,  —  Vient  du  Latin  chariUis. 

CARIVARI.  Charivari.  Synonymes  :  Caribari  ,  KBAiBOÂmi*— 
Êtymologie  :  du  Roman  caribari. 

CARKER.  Charger.  Voyez  Kerker. 

CARME.  Charme  (carpinu«  hetultu).  Comme  en  Roman. —• 
En  Bas-Latin,  carmus, 

CARMEINE.  Mauvaise  viande.  —  De  même  en  Roucbi. — 
Signifie  également  une  mauvaise  femme. 

CARMUCHOTE.  Petite  étable. 

CARNACHE.  Crevasse ,  fente. 

CARNAGE  (Boulonais).  Temps  où  on  mange  de  la  viande. 
.  CARNAUX.  Créneaux;  comme  en  Roman. 

CARNA VIEUX  (les).  Le  carnaval.  —  De  même  en  Roman. 

CARNE  et  CARONE.  Charogne.  —  Congénères:  Rooobi, 
çaronne;  Gascon,  carogne;  Italien,  caro^na. —  Etymologie: 
du  Roman-  carogne  y  dérivé  da  Latin  caro,  chair.  —  Se  dit,  par 
extension ,  d'un  cheval  sans  vigueur. 

CARNER.  Crevasser. 


CAR  .        (  325  ) 

GARNËTTË.  Boucle  de  cheveux. 
.  G ARNIGHOTTE.  Goin  ,  Tecoin,  niché,  os  érût  i{«  mon  ÔBur  el, 
pus  belle  eamichotte  {adieux  à  Jf .  !>.)• 

*  GARNIER.  Boucher.  —  Du  Latin  caro ,  .chair. 
GAROGHE.-Garosse,  comme  en  Rouchi  et  en  Roman. 
GAROLES.  «  Car  reprouves  eiU  â^Âhheville  à  eeuls  â^Àmiens 

et  iU  leurs  aient  :  allex ,  caroles ,  quant  cils  é^ Amiens  leurs  aient 
qttils  voisent  le  sang  àbrever,  »  {Roman  SÀhladane.) 

GAROLINE.  Peuplier  (arbre). 

GARON.  Gharon;  comme  en  Roman. 

GARONGE.  Réunion  d'amis ,  tête-à-tête. 

GARONGNE.  Gharogne,  comme  en  Roman.  Voyez  Garnb. 

GARPENT  (Boulonais).  Bruit. 

GARPENTE.  Gharpente.  —  Gomme  en  Roman. 

GARPENTER.  Gharpenter.  -  Gomme  en  Roman. 

G  ARPENTER  (Boulonais).  Faire  du  bruit. 

GARPIE.  Gharpie;  comme  en  Roman. —  Congénères  :  Rouchi, 
carpie;  Russe,  carpia. —  Etymologie:  du  Latin  carpia,  dérivé 
du  Geltique  carp ,  chiffon. 

GARPLUSE.  Ghenille.  —  Du  Roman  eapelure,  Y.  Gapleuse. 

GARRIAGë.  Amitié ,  bonne  intelligence.  Du  Roman  car , 
cher.  «  Ge  root ,  dit  Lacombe ,  est  en  usage  en  Picardie.  On  dit 
qu'on  homme  et  une  femrne  carient  quand  ils  sont  de  bon  accord; 
que  Martin  est  le  kar  à.Pérette  et  que  Pérette  karie  avec  Martin, 
pour  dire  que  l'un  et  l'autre  s'entendent  bien.»  (Z>.  du  F.  Lang,) 

CARRIAGE.  Gharriage.  —  De  même  en  Roman. 
GARRIER.  Gharrier.  —  De  même  en  Roman. 
GARRINGUE  (Boulonais).  Espèce  de  poisson. 

*  GARROL  Gbarme ,  sorcellerje.  {Coutumes  du  BeauvoisisJ. 
GARTL  Ghariot,  corps  d'une  charrette. 

GARTIER  (Gayeux).  Sarcelle  d'été.  —  Synonyme:  Grèpe. 


/ 


(  396  )  CAR 

CARTON  (Artois).  Charretier.  Id.  en  Berricb.  et  V.  Français.    . 

CARTRIE.  Hangard  pour  les  chariots. 

CARUE.  Charroe;  comme  en  Roman.  On  troaire  eomMO , 
dans  Grégoire  de  Toars. 

CARURË.  Embompoint,  obésité. 

CASAQUE  et  CASAQUIN.  Camisole.  De  même  en  Lôrréin.. 

>*  Signifie  aussi  habit  d'homme.  Du  Celtique  oasaea, 

CASCARET  et  CASCARINET.  Se  dit  d'un  homme  ou  d'an 
animal  de  chétive  taille. 

*  CASCUN.  Chacun.  fMoreuil ,  1249^. 
CASE.  Trou  d'une  aiguille. 

CASERÊ.  Moule  à  fromage.  —  Du  Latin  aueum ,  fromage^ 
CASI.  Presque.  De  même  en  Jurassin  et  en  Rouchi.  — ^^Do 
Latin  quati. 

CASIER.  Vieille  maison  mal  bâtie  et  incommode.  Y.  Gassime. 

CASSE.  Vase  à  boire.  —  Du  Latin  capsa. 

CASSE.  Lèchefrite.  —  De  même  en  Normand ,  en  Angevin 
et  en  Franc-Comtois.  —  Du  Celtique  cacx ,  poêle  à  frire. 

CASSE  LUNETTE.  Centaurée  (plante). 

CASSEMARE.  Vieux  coffre,  meuble  usé. 

CASSEURIS.  Çhauye-souris.  —  Synonyme  :  Catessubis. 

CASSINE.  Petite  maison  en  mauvais  état;  vieille  maison  in- 
commode. —  De  même  en  Rouchi-  et  en  Berrichon.  -^  Du  Latin  ' 
casa^  habitation,  qui  se  retrouve,  avec  le  même  sens,  dans  le 
Roussillonais ,  l'Italien ,  l'Espagnol  et  le  Portugais.     . 

CASSIS.  Châssis,  fenêtre,  carreau  de  fenêtre.  —  CKn'ui 
poent  des  cassis,  ch'est  des  milouers.  —  Du  Roman  easêis,  dérivé 
du  Latin  capsicium, 

CASTAINE  et  CATAIGNE.  Châtaigne.  ~  Congénères  :  Gas- 
con et  Italien ,  castagna  ;  Espagnol  et  Portugais ,  eastofia  ;  Po* 
lonais  et  Russe ,  ka^ztan  ;  Suédois,  Danois  et  Allemand,  kasta' 

■ 

nie»  — Etymol,  du  Roman  castagne,  dérivé  du  Latin  castanea. 


'  CAS  (  3«  ) 

*  CASTEL.  Signifiait  non  seulement  châteao,  mais  aussi  les 
Ibiens  meubles  de  quelque  nature  qu'ils  soient.  {Ctmi,  iwéd,dePie.) 

*  CASTELERIE.  Châtellenie.  (CùrhUy  12tf8y. 

GASTELI.  Nom  qu'on  donne  au  camp  romain  de  Liercourt. 
— 7  Dq  Latin  etuiellwfn, 

GASTEROLE.  Casserolle.  —  Prononciation  répandue  dans 

l>eaacoup  de  proTinces  et  en  harmonie  a?ec  l'ancienne  ortographe 
de  ce  mot. 

*  CASTIGHE.  Mur  bordant  une  rivière.  ^£ivr«rou^e  (t'ii5&«- 
ville),  —  On  appelait  aussi  easiiehês,  des  ouvrages  sur  les  ponts. 
Il  y  a  aux  Archives  d'Amiens,  à  la  date  du  13  février  1278 ,  une 
transaction  entre  le  chapitre  d'Amiens  et  les  mayeurs  et  échevins 
de  ladite  ville,  au  sujet  des  easiicheg  ou  ouvrages  sur  les  ponts. 
(M.  Dorbis ,  Recherches  sur  les  actes  publics  en  langue  vulgairej» 

*  GASTIIER.  Instruire,  enseigner. 

GASTILLE.  Querelle,  dispute.  Ge  mot,  qui  s'est  conservé  dans 
plusieurs  patois  et  dans  le  langage  familier,  se  disait  autrefois  de 
l'attaque  d'un  château  fcastellumj  y  et  signifia  depuis  les  jeux 
militaires  qui  n'en  étaient  que  la  représentation.  Gomme  ces 
jeux  donnaient  souvent  lieu  à  des  rixes,  à  des  querelles ,  le  mot 
castille  devint  synonyme  de  dispute, 

*  GASULE.  Chasuble  (2^oyon ,  xiv.«  siècle). 

G  AT  et  GOT  (prononcez,  ca  et  co),  Ghat.  —  Congénères:  Rou- 
chi ,  Normand  ,  Provençal ,  Languedocien ,  Belge  et  Anglais  : 
cal;  Allemand,  catz;  Polonais,  koi;  Suédois  ,  hatt;  Géorgien  , 
cata.  —  Etymologie:  du  Roman  caty  dérivé  du  Latin  cattus  ou 

■ 

du  Geltique  cat,  —  Cat  se  dit  aussi  en  Arabe. 

CATAIGNE.  Voyez  Gastaignb. 

GATAPLEUMË.  Gataplasme.  En  Vieux-Français,  cataplème. 

CATELOGNE.  Gouverture  de  laine  pour  les  lits.  «  Peut-être 
que  les  premières  couvertures  de  ce  genre  nous  sont  venues  de  la 
Gatalogne.  »  fMS,  de  M-  RigoUotJ. 


(  328  )  GAT 

GATÉR£UX.  Doaillety  seosible  à  la  doalear.  Synon,  :  DoBin. 

CATEREUX  et  CATERNEUX.  Chauceax,  dooteax,  hasar- 
deax.  De  même  en  Yieox^Français.  —  Do  Latin  eoÉuà ,  hasard. 

CATERNEUX.  Ce  mot  employé  négatÎTement  signifie  peu 
solide,  en  mauvais  état ,  de  médiocre  qualité  ;  employé  sans  né- 
gation ,  il  signifie  peu  sohàble ,  en  parlant  des  personnes ,  et  à 
moitié  usé  f  en  parlant  des  choses. 

CATE  SEURIS.  Chanve-sonris.  —  Da  Roman  code  soris. 

Cate  searis  rapache  par  chi , 

Je  te  barai  da  pain  meosi , 

Et  pis  dal  l'iaa  à  boaère , 

Gâte  searis  tout  noère.  {Vieille  chanson  pic.), 

CATIAU  ,  CATIED  on  CATCHEU.  Château.  —  Dn  tiew 
picard  eastiau ,  dérivé  da  Latin  castellum. 

CATICHE.  Digue ,  chaussée.  —  Voyez  Castiche. 

CATICHE.  Bordure  d'herhe  qu'on  laisse  autour  des  jardins 
maraîcliers,  dans  les  environs  d'Ahbevîlle.  (M.  Louandre.) 

CATIËRE.  Goutière'^;  (passage  du  cat,  chat}. 

CATIMINI  (en).  En  cachette.  Mot  populaire  employé  par 
l'auteur  de  Jérôme  Paturot, 

CATIS  (Vieux).  Nom  donné  au  camp  romain  de  Villers,  près 
de  Roye.  —  Du  Latin  ccutellum. 

*  CATIX.  Immeubles  papnature  considérés  comme  meubles. 

GAT  MARIN  (Vimeu).  Cormoran  (oiseau).  . 

CATOËRË.  Ruche  d'abeilles. 

CATOUILLER.  Chatouiller;  comme  en  Roman.  —  Indiqué 
comme  Picard  ^  dans  le  Dictionnaire  anglais  de  Cetgrave. 

CATRABEUSE.  Jeu  du  colin  maillard. —  Synon.  :  Gaplbttb. 

GATRË.  Châtré;  comme  en  Roman. —  Du  Latin  eastrëiui.ê 
—  Locut.  picarde  :  ch'est  ein  catré;  c'est  un  homme  froid,  timide. 

CATRON.  L'un  des  quatre  pis  d'une  vache. 


GAI}  (  39d  ) 

GAU  (arriver  hoin)»  Arriver  è  propos  pèarse  meiiro  à  ootifert 
de  li  ploicu 

GAUCHER.  Gbaasser  ;  comme  en  Roman.  —  Se.  eaueher  si- 
gnifie $e  blesser^  à  Béthune. 

GAUCHES  et  KfiUCHËS.  Chausses,  bas..--  Congénères: 
Sondii»  couches;  Flamand,  hotuen*  —  Etymologie:  du  Roman 
fauches ^  dérivé  da  Celtique  hosan^  par  le  changement  de  TH  as- 
pirée en  G  dur,  ou  do  Latin  cauces. 

GAUCHIE.  Chaussée,  feront  réparés  et  prins  gardes  aux 
camehies  {Amiens ,  1447).  —  Do  Roman  cawhiée. 

GAUCHONS.  Chaussons.  —  Idem  en  Rouchi  et  en  Roman. 

GAUCHURE.  Chaussure.  —  Comme  en  Roman. 

GAUD.  Chaud.  Comme  en  Roman.  Congénères:  Rouchi  et 
Provençal  y  caud.  —  Etymologie:  du  Latin  calidus. 

GAUD  (Boulonais).  Aliment  composé  de  son  ou  de  farine,  d'un 
mélange  d'orge  et  d'avoine  et  de  feuilles  de  chou  qu'on  fait 
bonilHr,  dans  une  certaine  quantité  d'«au.  On  le  nomme  caud^  à 
caose  du  degré  de  chaleur  qu'il  coàserve  encore ,  lorsqu'on  le 
présente  au  bétail. 

CAUDERLAT.  Batterie  de  cuisine.  De  même  en  Rouchi. 

CAUDI  AU.  Bouillie  faite  avec  de  la  farine  et  des  œufs. 

GAUDIÈRE.  Chaudière,  comme  en  Roman.  —  Congénères  : 
Roochi,  caudière  ;  Languedocien,  caudiero, —  Hya,  à  St.- 
Qneniin ,  la  rue  des  Caudières, 

GAUDRON.  Chaudron.  Jd.  en  Roman.  En  Anglais,  catdron. 

CAUFER.  Chauffer.  —  De  même  en  Borain  et  en  Roman. 

GAUFOUR.  Chaufour# —  Comme  en  Roman. 

GAiJFOURER.  Eprouver  une  chaleur  excessive.  —  Du  Ro- 
man ehaufourer. 

^^AULET  ou  COLET.  Chou.  Congénères  :  Provençal,  eaule; 
Attgluis,  cote;  Espagnol  et  Catalan ,  roi;  Italien,  caulo.  ~  Ety- 
mologie :  du  Roman  cauly  dérivé  du  Latin  caulis' on  du  Celtique 


(390)  CAU 

eaulf  on  de  Tlslandai» lEaI(o(u«);  M.  Labourt  m'écrit  au  spjeide 
ce  root.  «  Cauléy  qui  signifie  ehou  en  Picard ,  appartient  au 
langage  primitif.  La  prenne  en  est  qu'on  le  retrouve  non  aenle- 
ment  dans  le  Breton  y  mais  qu'il  y  est  écrit  coul  »  eawl  et  même 
eaulen  ,  qui  est  évidemment  le  même  que  eolé.  Je  dis  que  cette 
locution  appartient  au  langage  primitif  et ,  en  effet ,  eanl  est* 
certainement  le  même  que  kcLal  qui ,  en  Runique,  signifie  herbe 
potagère  en  général  ;  eaulen ,  le  même  que  Ualem ,  qui  signifie 
chou,  en  Arménien,  et  que  ftie26in,qni  est  son  synonyme  en  Turc. 
De  plus  nous  avons  coule  en  Provençal ,  eoU  en  Anglai»,  kolK 
en  Allemand,  etc.  Col  ne  signifiait  pas  seulement  chtm^  dans  l'an- 
tique langage  qui  a  été  la  source  commune  des  idiomes  que  nous 
venons  d'énumérer  ;  il  parait  avoir  désigné  toute  plante  dont  la 
tige  droite,  en  forme  de  colonne,  se  trouve  surmontée  d'une  tête, 
tel  que  notre  propre  col  y  aussi  nommé  eovk,  £n  effet ,  un  chardon 
s'appelle,  en  Breton,  col-garo  ;  en  Gaélique,  un  brin  de  paille  se 
nomme  col  et  lorsque  l'épi  est  barbu ,  colyd.  C'est  donc  non  aen- 
lement  à  cause  de  sa  tige  en  forme  de  colonne  que  le  chou  se 
nomme  col^  mais  encore  parce  que  dans  d'ancien»  idiomes»  ainsi 
que  l'a  constaté  BoUet ,  ce  mot  signifie  sommet ,  cê  qiti  est  à  la 
cime  :  en  Ecossais ,  tété  ;  en  Turc ,  montagne  ;  en  Franc-Com- 
tois, ce  qui  couvre  la  tête ,  comme  un  bonnet.  Col  s'est  conservé 
en  Français  dans  les  mots  colonel  y  officier  qui  est  à  la  l^d'on 
régiment  ;  couleutre ,  reptile  qui  tient  la  tête  élevée,  etc.  » 

CAUMARO.  Bohémien,  sorcier.  — Synonyme  :  ILmuMùisiO* 
—  Du  Roman  kamara. 
CAURE.  Noisetier. 

CAUS.  Chaux  ;  comme  en  Rom. —  Du  Latin  calx,  V.  Raucm. 
*  C  AU  S.  Coup.  (Coutumes  du  ^eauvotm.) 

CAUSETTE.  Causerie.  -^  De  même  en  Lorrain.  — Signiflé 
wnpeu  dans  le  canton  de  Boul.,  où  l'on  dit  causignon  pour  très-peU' 

CAVALIER.  Espèce  de  petite  meule. 


-1 


CAV  (  331  ) 

GA VËE.  Chemin  orenx;  id.  en  Roman.  Do  Latin  tomu,  creux. 

GAVELURE.  Chevelure;  comme  en  Roman. 

GAVERON.  Chevron  ;  id.  en  Romai.  Càbro^  en  Bw-Laiinité. 

*  CAYERTRE.  Uco\  {edpitU  vestUura).  lyroît  de  licol  dâà 
l'abbaye  de  CorbiCy  an  joor  de  St.-»Martin. 

GAVET.  Chevet.  —  De  eaput,  tête. 

GAYIN  (Boolonais).  Tron ,  précipice.  —  De  même  en  Roman. 

GAYIEU.  Cheveu.  —  Comme  en  Roman.  —  SynonyfMS  ; 
Gm'vEO  (Santerre)  et  gavbu.  —  Du  Latin  eapillui, 

CAVRETTE.  Chèvre.  Voyez  Cabb. 

G AVRON.  Fruit  du  prunier  d'hiver.  —  Synon,  :  Cravimgbon. 

GAYRONIER.  Prunier  d'hiver,  prunier  sauvage. 

ÇA  Y  EST-I  ?  Manière  triviale  de  faire  une  proposition  ; 
est-ce  convenu  ?  Est-ce  prêt? 

GAYON.  Ayeul ,  bisayeul.  Voyez  Taïon. 

GAZÉ.  Larve  de  grosse  mouche  dont  on  se  sert  pour  amorcer 
les  hameçons.  —  Signifie  aussi  chenille. 

GËAGE  ou  plutôt  SEILL  AGE.  Lieu  où  Ton  serre  les  sceaux 
et  autres  vaisseaux,  dans  les  maisons  de  la  campagne. 

CËDULER.  Emprisonner. 

GËLÈBE.  Vaurien,  mauvais  sujet  (c^/é5re  par  ses  polisonne- 
rie»}.- 

GEN  (proQoncez  $an).  Ce  que. 

CENDRIER  (substantif).  (j!harrier  ;  comme  en  Roman. 
.  CPNDROUILLON.  Souillon.  On  peut  se  demander  si  ce  mot 
fait  allusion  au  conte  de  Perrault  du  si  Perrault  Ta  emprunté  au 
langage  populaire.  Le  mot  cendrier  qui,  en  Rom.,  signifie  homme 
de  rien  nous  porterait  à  admettre  cette  dernière  hypothèse. 

CENSE.  Métairie  donnée  à  ferme.  Mot  de  la  langue  féodale 
servant  à  désigner  les  revenus  fonciers  en  argent  dûs  par  un  fer- 
mier à  son  propriétaire.  Il  signifie  aussi  la  ferme  elle-même. 

CENSÉMENT.  Soi  disant. 


(  332  )  GEN 

CENSIER.  Pefinier  d'ane  métairie.  —  De  même  en  Roman. 

GENSIER.  Terme  de  mépris  par  lequel  on  désire  an  homme 
sans  valeur  physique  ni  «orale. 

CEN9IÈRES.  Familles  qui  possèdent  one  métairie. 

*  CËPIER.  Geôlier.  Do  Latin  eepes^  entrâtes. 
GËRISIEUX.  Ciseaux. 

*  CERQUEMANAGE.  Droi\  dû  an  jugeai  faisait  un  bornage 
sur  les  lieux. 

GERRI.  Céleri.  De  même  en  Roman. 

C'ËTANT.  Cela  étant ,  ceci  posé. 

CEUSSES  et  CEUTES.  Ceux. 

CH*.  Je.  —  Synonymes:  J'bch',  Ei',  Euj',  Jou. 

CH'.  Ce.  —  Synonymes  :  Chb,  Chu,  Èghe. 

CHABOT.  Voyez  Chabou. 

CHABOTER.  Faire  du  bruit  en  marchant  avec  des  sabota. 

GHABOTEUlt.  Qui  ehàboîe. 

GHABOTIER.  Sabotier  ;  et ,  ati  figuré ^  mauTais  oovrier.  • 

CHABOU  y  CHABOT  et  GABOU.  Ménage  dérive  taiolde 
sapinusy  sapin  ;  Roquefort ,  de  Sahaudia ,  Savoie ,  parce  que  oe  ' 
serait  le  pays  où  aurait  été  inventée  cette  chaussure;  d'autrea,  de 
eaput ,  tète ,  h  cause  de  la  forme  des  sabots;  d'autres  enfin ,  airee 
plus  de  raison,  du  Roman «a^ato,  soulier.- Nous  pourrions  encore 
indiquer  Tétymologie  de  cavus ,  creux ,  si  nous  avions  la  certitado 
que  la  forme  cahou  est  antérieure  à  cKàbou.  On  pourrait  voir  one 
confirmation  à  cette  hypothèse  dans  le  Wallon  ekaboier^  creuser. 

CHAGRINER  (se).  Se  fâcher,  se  courroucer. 

*  CHAIENS.  Ici  même.  ^Coutumes  du  BeauvoisisJ* 
CHAINE.  Cendre. 

*  CHAINS.  Ceinture  (Àreh,  de  Noyon  ,  xit.«  Hèele). 
CHAIRU.  Charnu. 

CHALANT.  Nacelle.  —  De  même  en  Roman. 
CHAMBUKER.  Faire  du  bruit  en  frappant. 


4 

« 


GHA  (  ^  ) 

GUâMPLëUSE.  Robinet.—  Dn  Roman  ehanteplmèê* 

CHANQUË.  Geque.  —  En  ancien  Pioàrd,  Gankb.-'  cmnkeje 
a$>He  à  Uumeè.  (Vartnlaire  de  Corkie ,  ia47y. 

CHAPELLE  <faire).  Se  dit  de  la  manière  dont  les  femmes. se 
chauffent  en  relcTant  leur  jopon.  En  Normand ,  faire  e(HtrHnê. 

GHAPUIS.  Charpentier,  comme. en  Rom.  %n.  CAnvnmtlBii. 

CHAR«  Chair.  -^  Sur  chatmn  oêni  4e  ehaf.  fTaHfiêi  Mks 
^AmiefM,  1445/.  —  On  dit  également  ehar^  en  Boorgfiignoii,  en 
Wallon  9  en  Rouchi  et  en  Roman.  —  Etymologie  :  du  Latin  èaro, 
-^  On  dit  ghaarf  en  Hébreu,  et  car  y  en  Bas-Breton. 

CHARABIA.  Qui  prononce  mal,  qai  wallone. 

QBARCLER.  Réprimander,  tancer. 

CMARRETRIE.  Hangard  pour  les  ehàrteiUs. 

*  CHARTRIERS.  Prisonniers.  /ÀrthiveÊâe  PéronneJ. 

€HAS5E  VEAU.  Crrèbe  huppé  (oiseau).  —  Syn.  Cag^b  tiau. 

CHASSURON.  Mèche  de  fouet.  .Yoyez  CACâtnaoïf. 

CHASTEL.  Objet  quelconque  en  la  possession  d'une  peîsonhe! 

CHATONER.  Parloir  le  beàa  Français;  remplacer  le  K  piéard, 
dàHs  la  prononciation,  par  le  CH  français. 

GB.AIJDE  {prejiâre  ftne  ).  Se  bien  chauffer  pendant  quelques 

ÎAtUHEltSv 

CHAULER.  Se  dit  du  blé  qui  a  jauni  avant  d'avoir  atteint  tout 
6on  développement. 

CHAULLE.  A  certain  jour  déterminé,  les  deux  plus  jeunes 
nMoriée  de  Longpré-lès-Gorps-Saints  forment  une  grosse  pelotte 
qu'on  nomme  chaulU  et  qu'on  jette  à  tous  les  passants.  Malheur 
à  oeltti  qui  ne  supporterait  pas  ce  jeu  patiemment  :  Il  serait  cou- 
vert de  boue,  de  la  tête  aux  pieds.  {Alman,  de  la  Somme,  1846.) 

"  CHAUSi  Ceux.  {Cart.  de  Nesles,  1248.) 

CHAYATE.  Savate.—  Idem  en  Rouchi;  eiàbaUd,  en  Italien. 

CH  AYëTëR.  Mal  travailler,  gâcher  l'ouvrage. 

CHAYËTIER.  Savetier.  —  Du  Roman  c^vati«r. 

23 


(  334  )  CHE 

GHE.  Ce,  ceU  —  Synonymes:  Cb%  Chu  ,  ëghe. 

GQE.  Sa.  —  Synanymes:  Esse;  S'. 

CHËCHE.  Espèce  de  cerise  sauvage.  —  Féraille  pour  des 
ehèches^  féraille:  tel  est  le  cri  des  femmes  qui  vendent  cette 
sorte  de  cerise  pour  de  l'argent  ou  du  vieux  fer. 

GHËGHEE.  Cerisier  sauvage. 

CHËIËS.  Cave  sans  maçonnerie.  —  Synonyme:  Chd&s^  . 

CHË-JOU>  qu'il  vaudrait  mieux  écrire  CH'EST-JOU.—  Est- 
ce  que. 

CHÉLËE.  Celer,  cacher;  comme  en  Roman. —  Ch'estchOy  ne 
ehèle  érien.' {Astrologue  Picard ,  1849.) 

CHELLE.  Ceiie.^-De  même  en  Rom.— «Syn.  Cholle,  Cebui^b. 

CHELLE.  Celle. — De  même  en  Rom. — iSyn.  Chollb»  Chbule. 

CHELLE  LO.  Celle  là.  ^  Synonyme  :  Chello. 

CBLELO.  Cela.  De  même  en  Roman.  —  Syn,  Cho,  ho,  gb'lo. 

CHELOFE  {aller  à).  Aller  coucher.  Terme  importé  par  les 
Allemands,  dansi'invasion  de  1815. 

CHEMENON.  Chenet.  — Synonyme:  Keuimon. 

CHENAIRE.  Grenier  à  jour  sur  lequel  on  tasse  du  foin^  da 
fourrage  en  boites.  —  Ètymologie  :  du  français  chêne» 

CHENARDÎEU.  Soliveau  ou  poteau  le  plus  souvent  en  chêne 
servant  à  faire  un  chenaire, 

GHENEFER.  Voyez  Gaze. 

GHENEIL.  Lieu  où  on  met  le  foin  dans  les  étables. 

€H£NU  {du).  Quelque  chose  de  très-beau ,  de  très-bon ,  de 
solide  etc.  Mot  populaire  d'un  usage  très-répandu. 

*  GHËPIER.  Geôlier.  {DelihéaU  de  la  ville  d'Amiens,  1407.) 
Voyez  CépiER. 

GHERAIN.  Seran,  outil  propre  à  préparer  le  chanvre. 

GHERAINGHER.  Seraner  ' 

CHER  AINE.  Baratte.  Synonyme  :  Cheroeinb  a  battbb  bdbb 
St  -Quentin).  Congénères  :  Rouchi ,  cheraine  ;  Anglais ,  ehem. 


CHE  ^        (  385  ) 

CHËRFEUIL.  Cerfeuil.  —  Du 'Roman  cher  fuel  ^  ûérÏTé  du 
Celto-Breton  cherfilh, 

CHERION.  Poignée  de  lin  ou  de  chanvre  préparé.  V.  Gherain. 

CHERTREUSE.  Séminaire  de  poulets. 

GHËS.  Ces. 

CHETICHl ,  CHETILO.  Celui-ci,  celui-là.  * 

CHETTE.  Cette.  —  Synonyme  :  Chblle,  Chedlb  ,  Chollb.' 

CiBEUCHON.  Compagnon  de  Inbour. —  Cheuckoner  se  dit  de 
deux  petits  cultivateurs  qui  s'associent,  pour  labourer  avec  le 
cheval  que  chacun  d'eux  possède.  —  Signifie  aussi  vivre  en 
concubinage. 

CHEULE.  Cette.  —  Synonymes  :  Chette,  Chbllk»  Cholle. 

CHEUX.  Ceux  (se  prononce  tantôt  cheu,  tantôt  c/ieuce^/. 

CâËUZ.  Chez.  Yaugelas  nous  apprend  que  de  son  temps  on 
prononçait^  «aême  à  la  cour,  cheu  vous,  cKeu  moi  y  fRem.  t.  uij, 

Çiaï.  Ci  et  ici. 

*CHIAUX-  ÇiQ\xyi  {Cartulaire  de  Noyon^ildnj.—Syn^  Chaos, 
CHICO  (blé}.  Espèce  de  blé  dont  le  grain  est  petit.  Chico  si- 
gnifie petit,  en  Espagnol. 

CHICON.  Gros  morceau  de  pain, 

CHIENNER.  Mettre  bas;  se  dit  en  parlant  de  la  chienne. 
CHIÊS.  Cave  sans  .maçonnerie.  — Synonyme:  Cbéiés.. 
CHIFER.  Chiffonner.  —  De  même  en  Champenois. 
CHIFLOT.  Sifflet  ;  comme  en  Roman.  —  Par  extension,  si- 
gnifie gosier. 
CHIGNON.  Tablier.  Voyez  CmiiouèRB. 
CHIGOGNE.  Cigogne.  —  Comme  en  Roman. 

CHIKE.  Gros  morceau  de  pain^  Il  est  assez  singulier  qa'en 
Picard  et  en  Frant-Comtois  chike  exprime  quelqtie  cboee  de  con- 
sidérable, tandis  que  l'Espagnol  c/itco  signifie  petit;  l'Italien 
cichinoj  un  peu,  et  cica^  presque,  rien;  L'Anglais,  chiek,  petit 

22.* 


(  336  )  cm 

poulet;  leFraoçaù,  cfttcotetle  Roman,  chic,  petit  morcean  et 
le  Latin ,  eiccum ,  un  rieD. 

CHIK£R.  Manger.  De  même  en  Franc-Gomtoia. 

CHlKW£{étr€  à  son).  Faire  quelque  chose  qui  plaît  beaucoup. 

CHIKET.  Petit  chanteau. 

GHIKËTERr  Couper  par  petits  morceaux. 

CHIKETTE.  Petit  morceau. 

GHIMETTES.  Rejetons  que  poussent  au  printemps  les  troncs 
du  chou.  —  Du  Roman  cymette. 

GHIMIER.  Morceau  de  viande  pris  dans  la  cuisse  de  la  Tache. 

GHIN.  Son.  Voyez  Sin. 

GHINKER.  Trinquer;  provoquer  à  boire. 

GHINOUËRE.  Tablier.  c<  Peut-être  parce  qu'à  une  certaine 
(époque  on  en  portait  d'une  étoffe  venue  de  la  Ghine.  »  {MS*  de 
la  biblioth.  de  M.  Rig^ollot). 

GHINQ  (prononcez  chin-que).  Ginq.  —  On  ht  rinscription  sui- 
vante sur  une  armoire  de  la  chapelle  du  St.-Esprit,  à  Rue:  En 
l'an  mil  ehinc  chens  et  un ,  moi  tressorerie  fus  eomëekie  et  je  fus 
parfaicte  en  Van  de  grâce  mil  v  et  xin.  —  Synonyme'.  Ghonq. 

GHINT.  Gent.  Du  Roman  chent. 

GHIO.  Boule  de  bois  pour  le  jeu  de  mail. 

GHION.  Baguette  ;  jet  d'arbre.  Du  Roman  cion.  Signifie  aussi 
manche  de  fouet,  tressé  de  petites  branches  de  néflier  rôties  au  fou. 

GHION.  Pomme  enveloppée  de  pâte. 

GHIONNER.  Donner  des  coups  de  baguette. 

GHIPER.  Attraper  subtilement,  confisquer  à  son-  profit.  — 
Terme  populaire  d'un  usage  général.  Ge  verbe,  dit  M.  Du  Méril 
vient  de  ITIslandais  kippay  voler,  dérober.  Les  habitudes  pillardes 
des  anciens  Scandinaves  expliquent  pourquoi ,  malgré  Tideiitité 
de  la  signification,  ce  mot  ne  réveille  aucune  des  idées  bonteusea 
qui  s'JGittachent  au  vol. 

GHIPOTAYER  ou  CHIPOTER.  Chicaner  en  marchandant. 


GHI  (  Sd7  ) 

GHIPOTEUX.  Qai  cMpoU.  —  De  mém^en  Roqan. 

GHIPOTIER.  Vétillear.  —  De  même  en  Breton  et  Rémois. 

GHIRË.  Sire.  —  De  môme  en  Lorrain  et  en  Yienx-Français. 
—  L'ancienne  orthographe  de  sire  /^eyre)  porte  à  croire  qae  ce 
mot  tient  de  «ppidf ,  dénomination  qui  fat  affectée  aux  sociTetains 
du  Bas-Empire.  —  Sire  avait  jadis  le  sens  de  Monsieur,  Dans  le 
registre  des  mayears  d'Amiens  »  conservé  anx  archives  de  cette 
▼ille ,  le  nom  de  tons  les  Maires  est  précédé  da  mot  sire. 

GHIRE.  Gire.  —  De  même  en  Rouchi  et  en  Roman. 

GHIROTER.  Cajoler,  flatter. —  Se  chiroter  se  dit  d'nne  jeune 
fille  qui  fait  sa  toilette  avec  beaaconp  de  soin. 

GHITRON.  Gitron.  —  Gomme  en  Roman. 

GHITROUILLE.  Gitronille.  —  Gomme  en  Roman. 

*  GHIUNT.  Ginq  {Àrch.  de  SU-QueMin  »  1314). 

GHIYIËRE.  Givière;  comme  en  Roman. — B.-Latin,  ehiveria, 

GH'L'.  Get.  —  Synonymes:  Ech,  Ch',  Ect. 

GH*LO.  Gela.  —  Synonymes  :  Eghelo,  Gho. 

GH'LOLE.  Gelle  là.  —  Synonyme  :  Ghelle  lolls. 

GH'N.  Son,  sa  (devant  une  voyelle). 

GHO.  Ge ,  ceci ,  cela.  —  Du  Roman  ço. 

GHOGHON.  Gompagnon.  V.  Gheugbon. 

GHOGRET.  Frêle,  petit.  —  ^j^non.  GnicRET,  Rbrohain. 

GHOER.  Gratter. 

GHOIN.  De  copieur  brun  foncé.  —  De  même  en  Roman.     . 

GHOKE.  Bûche  de  Noël ,  grosse  bûche.  —  Idem  en  Roman. 

GHOKE.  Arbre  coupé  qui  se  ramifie  à  peu  de  hauteur. 

GHORELET.  Ge  qu'on  a  coupé  d'un  arbre  en  l'abattant. 

GHORER.  Trinquer. — D'un  usage  assez  général.  Êiym.  Ghoc. 

GHOKETTE.  Jeu  où  l'on  tient  le  doigt  baissé  quand  on  pro- 
nonce ce  mot.  Voyez  Berlinke. 

GHOLARD.  Homme  vieux  et  paresseux  (comme  ceux  qni 
passent  tout  leur  temps  à  jouer  à  la  choie). 


(  338  )  CHO 

GHOLE,  Le  jea  de  la  choie  ^  cheole,  chouley  sole  oa  soûle, 
fort  en  vogue  en  Picardie,  au  xiii.^  siècle,  est  encore  en  usage 
dans  quelques  localités  de  la  Somme  et  du  Pas-de*Calais.  C'est 
une  espèce  de  ballon  rempli  de  son  qu'on  place  sur  la  limite  de 
deux  villages  et  que  les  habitants  des  deux  communes  poussent  k 
coups  de  pied.  La  victoire  appartient  à  ceux  qui  parviennent  à  le 
garder  sur  leur  territoire.  C'était  surtout  au  Carême  qu'on  se  li-^ 
vrait  à  ce  divertissement.  Il  avait  lieu,  à  Montreuil,  le  dimanche 
et  le  mardi  gras,  ainsi  que  le  jour  du  Boubourdis.  C'étaU  le  pre- 
mier dimancbe  de  Carême  que  les  bourgeois  d^Amiens  luttaient 
avec  Renancourt ,  en  tâchant  de  diriger  la  cheole  sjLir  les  terres 
de  l'évêque.  A  AbbeviUe,  le  ballon  était  peint  d'azur  et  semé  des 
armoiries  du  Roi,  du  Ponthieu  et  de  la  ville.  A  la  suite  de  ce  jeu, 
il  y  avait  un  banquet  où  l'on  servait  toujours  des  cannetiaux  aux 
œufs.  Ce  jeu  occasionnait  parfois  d'assez  graves  accidents;  aussi 
fut-il  interdit  par  Charles  Y  ,  en  1369,  et  par  l'article  242  de  la 
Coutume  d*ÀmienSy  de  1507.  La  soûle ^  qui  est  également  connue 
dans  le  pays  de  Vannes ,  doit  elle  son  origine  à  la  pila  pc^aniea 
des  Romains  ou  au  culte  druidique  ?  M.  H.  Griset,  qui  partage 
ce  dernier  avis,   pense  que  le  ballon,  chez  les  Gaulois,  était 
l'emblème  de  l'astre  du  jour ,  qu'on  le  jetait  en  l'air  comme  pour 
le  faire  toucher  au  soleil  et  que,  lorsqu'il  retombait,  on  se  le  dis- 
putait comme  un  objet  sacré.  Le  mot  choie  pourrait  alors  dériver 
du  celtique  hehaul^  soleil;   mais  cette  étymologie  est  tout  aussi 
douteuse  que  celle  de  l'Islandais  sully  mêlée,  combat.  Toujours 
est  il  qu'on  trouve  le  mot  sole  y  dans  plusieurs  écrivains  duxni.* 
siècle  ,  et  que  cette  orthographe  fait  penser  au  Latin  solea.  Cette 
étymologie  nous  semble  trè»  confirmée  par  le  nom  de  savatte  ,  ' 
qu'on  donne  à  Valogncs  à  ce  môme  jeu.  Dans  les  environs  d'Arras, 
on  appelle  choie  le  jeu  que  nous  nommons  crosse^  dans  le  Santerre. 
Voir  ce  mot.  — Voyez,  snr  le  jeu  de  la  choie,  V  Indicateur  de 
Calais ,  du  20  février  1831  ;^lc  Puits  artésien ,  t.  in ,  p.  165;  ks 


CHO  (  989  ) 

éemiêrs  Bretons^  par  M.  E.  SouTcstre;  les  Ârehiveif^  Picarâiey 
t;  ri ,  p.  203 ;  V Histoire  d'Âhheville ,  par  M.  Louandrè,  1. 1,  p.  309, 
hilfùtice  sur  Amiens  ,  par  M.  H.  Ihisevel ,  t.  i ,  p.  114 ,  et  on 
article  de  Lebœuf,  dans  le  Mercure  de  mai  y  1835. 

CHOLER,  CHEOLER,  CHOULER,  SOULER.  louer  à  la 
ehôlle.  —  Par  métaphore,  repousser,  traiter  avec  dureté. 

CHOLETTE.  Balle  de  bois  dont  on  se  sert  au  jeu  de  crosse. 

CHOLLE  ou  CHOL.  Celle. 

Lô  ,  comm'  dins  chol  Califoornie , 

Ed  bit  in  bout  l'or  brille  aux  yeux; 

Aut'fois  môme  dins  chol  gal'rie 

O  ramassoait  Ter  au  ratieu.  {Chanson  Picarde.) 

CHOLLE-LO ,  CHOLLO.  —  Celle-là. 

CHOMAKE.  Savetier,  cordonnier.  —  Congénères:  Franc- 
Comtois  et  Lorrain»  c/ioumague;  Anglais,  shoemaker,  — Vient 
de  rAUemand  schuhmacher» 

CHONCHON.  Petit  garçon. 

CHONQ.  Cinq.  Comme  en  Borain  et  en  Roman.  Lesmanan- 
gU«rs  Sainct''Leu  mont  chymis  en  mil  ckonq  chens  et  un  quateron. 
On  'lisait  cette  inscription  sur  un  grand  chandelier  de  cuivre 
qui  recevait  le  cierge  de  8  livres  que  le  clergé  de  St.-Firmin-le- 
Martyr  portait  à  la  cathédrale  d'Amiens,  le  lenderaaip  de  St.^Leu. 

CHONQUE.  Ce  que;  qu'est-que.  —  Synon.  Cho  que. 

CHOPART  (Boulonais).  Bouvreuil. — Ailleurs,  serin  panaché. 

CHOPEINE.  Chopine.  De  même  en  Roman. 

CHOPER.  Heurter;  comme  en  Frànc-Comtois  et  en  Rom. — 
Du  Laim  cipparcy  dérivé  de  cippus ,ipeiïi  monument  funéraire  en 
forme  de  colonne  dont  les  routes  étaient  bornées  et  contre  lequel 
pouvaient  se  heurter  les  chevaux  et  même  les  passants  inattentifs. 

CHO  QUE.  Ce  que.  —  Synonyme:  Chon  que. 

CHORCHE.  On  dit  d'une  personne  ou  d'une  chose  qui  exhale 


(  340  )     ,  CHO 

une  lOttUTaisç  odear  :  £{2e  $ent  leekorche;  elUpiu  tomme  ^me 
ehorehe.  Ce  mot  vient  de  l'Anglais  ehurthf  qu'on  prononce 
ichortcK  Voyez ,  sar  cette  étymologie,  le  Coup  d'œil  êurViiàiowu 
Picard  de  M.  de  Poilly ,  page  144. 

GHORCHINE.  Grande  quantité  de  Bonrie. 

CHOU.  Ce.  —  De  même  en  Roman.  —  Syn.  Gho,  Chu  ,  €bb. 

GHOUÉ;  GHOUË  !  Gri  par  lequel  on  chaaae  les  poiUeft.  De 
même  dans  le  Jura. 
GH  TI-GHI,  Gk'TI-LO.  —  Gelui-ci,  celui-là. 
GHU.  Ghez.  —  Synonyme  :  Ghbuz.  Les  Picards  remplacent 
souTeni  la  préposition  chez  par  le  substantif  motion.  EjvosmoUùn 
Louie.  Gette  tournure  répond  à  l'Italien  :  io  vo  C€ua  Ludovieo  et 
au  Latin  eo  domum  Ludovicù  Les  Toscans  rendent  aussi  chez  par 
in  casa, 
GHU  (Ponthieu).  Ge. — Synon.  G',  Ghe,  Cho,  Guot!. 
Il  est  grind  timps ,  à  vir  ém*  meine , 
Èqu'  j'arrive ,  car  chu  qa*min  d'fer 
Par  malheur  pour  èm'  qaiolt'  voiseine, 
M'aroait  baillé  chu  mal  ed  mer. 
*    '  {Almanach  du  dépariemerU  de  la  Smnmê ,  imu) 

GHUG.  Suc,  sucre.  —  Gomme  en  Roman. 

GHUGHEPË.  —  Jeu  de  cloche  pied. 

GHUGHEU.  Parasite. 

GHUGIIONER.  Atteler,  de  deux  jours  Tun,  son  cheya)  et  celui 
de  son  voisin. —  Signifie  aussi:  avoir  des  rapports  avee.l^f^mme 
de  son  voisin.  —  Synonyme:  Ghevchon^sb. 

GHUER.  PiM^ler  bas.  — Idem  en  ^om.  Signifie  aqssi  cieresêern 

QHUI  (Noyôn).  Sureau.  Voyez  Séu. 

GHUKER.  Sucer;  comme  en  Roman.  —  Congéniree^:  Hé* 
rault  et  Gers,  ckuca;  Italien  ,  succhiare.  Du  Latin  «n^o.  Sikiiuter 
rapporte  cette  forme  de  mots  au  Vieux-Sarmate  de,  mi^mellt. 

GHURGHËINE  (Boulonais).  Vermine.  V.  Gborqhbv 


'     OHU  (  841  ) 

CHURKBÏTE*  Souricière.  —  Du  Picard  êurker^  guetter.  — 
Cotgraye  traduit  ce  mot  picard  ]^r  a  moi4«e  irop.  , 
.  t,GHU&LOT£&i»  Siroter  p  boire  en  se  délectant ,  en  ae  an^nt 
lea  lèvres.  —  Synonyme  :  Se  porl^ker. 

*  CIAUX.  Ceux  f Archivée  de  JRoya,  141^. 
.  GINGE.  Ghance.  —  Du  Roman  eenoe. 

GINCELLË  (Béthime).  Gouain  (insecte). 

GINELLE.  On  donne  ce  nom  au  fruit  du  prunier  sauvage  et  à 
celui  de  L'épine  blanche.  —  De  même  en  Eoman. 

GYNGNE  (féminin).  Cygne, 

GITE.  Gidre.  — JOu  rouède  die,  du  bon  cidre. 

CIU.  Giel»  cieux;  comme  en  Roman.  Y oyea  le»  congénàrea  de 

ce  mot  dans  V Essai  sur  la  formation  4u  langage  y  par  !!•  Axais. 

*  GIUS.  Gelui.  (Yermandois  y  1254).  —  iSyn.  Giaux»  Ghiaux. 
GLABAUD.  Qui  a  les  oreilles  pendantes. 

^  GLAGANDER.  Perdre  son  temps  à  bavarder. 

GLAIRON,  Eclat  passager  de  lune  ou  de  soleil  pendant  une 
nqii  ou  un  jour  obscur.  —  Synonyme  :  Risée. 

GLAKE.  Bonne  mesure  que  donnent  les  laitières  en  sus  delà 
quantité  convenue.  Cet  espèce  de  raràindos  est  connu  à  Beauvais^ 
sous  le  nom  de  clake  dejfarissel,  (Comm.  de  M.  Danjou). 

GLAKERBOS.  Jeter  à  terre. 

CLAKE3SINER.  Soumeter. 

^  GLAMER.  Répéter.  {VermanâoiSy  1258).  Du  Latin  clomore. 

GL AMPIN.  Boiteux.  «  J'ai  lu  tlanfin  y  boiteux ,  dit  G.  No- 
dier, dans  des  Mémoires  de  la  fin  du  xvii.«  siècle,  où  l'on  dési- 
gnait ainsi  le  duc  du  Maine.  »  fDici.  des  onomatopéeèj. —  Haul- 
preton ,  campin,  —  Signifie  aussi  :  propre  à  rien,  paresseux. 
'  -GLAPES.  Espèce  de  chaussure. 

GLATE  ou  GLATRE.  Maçonnerie  de  cbeminée  à  bautëur 
d'homme.  —  Se  dit  aussi  d'une  plaque  de  cheminée. 

*  G  LAVA  IRE.  Trésorier.  —  Du  Lalin  claies ,  clefs. 


(  342  )  CLÉ 

CLÈPE  (Cayenx).  Avocette  (oiseau).  C2el4,  &84.«V&ler]r. 
*  CLÉS  LE  ROI  {user  des).  Enfoncer  Tes  portes. 

GLEU.  Clou  ;   comme  en  Roman.  En   vieux  Picard ,'  cimi  ; 

—  En  Celtique,  date.  ,        •  ' 
CLICHER.  Jaillir.  Synonyme  :  DitiNatïEK.  •■ 
CLICHET.  Targette.  Voyez  Clikbt. 

CLTCOTER  etCLlKER.  Faire  du  bruit  en  s'entre-choqaaat. 

—  Du  Roman  cliquer  ^  encore  usité  en  Franc-Comtois. 
CLIFER.  —  Faire  jaillir  de  Teau  en  frappant  du  pied. 
CLIRE.  Coup  du  plat  de-la  main. 

CLIKES  et  ses  CL  ARES  {prendre  ses).  S'esquiver,  se  sauver. 
CLIRET.  Targette,  loquet.  — Comme  en  Franc-Comtois, 
en  Roman ,  et  en  Bas-Breton. 

CLIKETTES.  Castagnettes  composées  de  deux  ardoises  ou  de 
deux  08  plats.  —  De  même  en  Roman.  —  On  dit  aussi  que  cU-' 
kette!  i^qut  quelle  platine  ^  quelle  langue  bien  pendue.  — On  dit 
ticleiteSy  à  Besançon. 

CLIPAN.  Moulin.  Le  moulin  de  Taillefer  qui  se  trouve  der- 
rière l'Hôtel-Dieu  d'Amiens  est  désigné  par  les  gens  du  peuple 
sous  le  nom  de  ch*  clipan. 

CLISSOIRE.  Petite  seringue  en  roseafi  ou  sureau  avec  laquelle 
les  enfans  font  jaillir  de  Teau. 

CLITRE.  Terre  glaiseuse  fort  compacte. 

CLOEINER  («e).  Se  pencher. 

CLOER.  Fermer.  —  Étyntologie  :  Du  Latin  elaudere. 

CLOIE:  Claie.  Comme  en  Comtois  et  en  Roman. 

CLOITRE.  Se  dit  d'une  terre  froide  et  dure  à  la  végétation. 

CLOGNOTE.  Jeu  de  cligne  musette.  —  Du  Roman  eluffnet.  ' 

CLORE.  Cloche.  Congénères:  Berrichon,  Rouchi,  Flamand 
Allemand,  cloke;  Anglais,  cloche;  Suio-Gothique,  klocka. —  Dn 
Celtique  cloch,  ou  du  Tudesque  dock.  On  appelle  aussi  clokes  les 
espècesjd'ampoules  quis^e  forment  sur  Tenu  quand  il  pleut. 


CLO  (  »fâ  ) 

CLOKEMAN.  Sonneur  de  cloches.  —  Do  Ttidesqoe  cloek , 
cloche,  et  man,  homme. 

CLOKER.  tllocher,  boiter,  vaciller;  comme  en  Roman.  — 
— Êtymologie:  da  Latin  ctaudicare. 

CLORETTE.  Clochette.  Gomme  en  Rouchi  et  en  Roman.  --' 
On  donne  anssi  ce  nom  au  liseron  des  haies  (convolvulus  9epiwn). 

CLORIER  (substantif).  Clocher.  De  même  en  Roman.  —  En 
Langaedoeien ,  cloukié. 

CLONNE.  Quenouille  à  filer. 
.     CLOPINER.  Boiter.  —  Du  Vieux-Prançais  elop^  boiteox,  dé- 
rivé de  V Allemand  hlopfen,  botter. 

CLOUANT.  Qui  se  tient  fermé.  —  Eiym,  du  Roman  éloant 

CLOUCHE.  Espèce  de  pâtisserie. 

:CLOURE.  Fermer.  Congénères:  Francr^Comtois ,  Yaudois  et 
Roman  ^  cloure  ;  Catalan ,  clawrer.  —  Etym,  du  Latin  claudere, 

€0.  Chat.  De  même  en  Roman.  Voyez  Cat. 

C0«  Cou.  Je  m'Tue  rade  à  siiH  co  f Astrologue  Picard ^  iS4iJ, 

De  même  en  Rouchi ,  en  Ftanc-Comtois  et  en  Roman. 

CO.  Coq.  On  prononçait  jadis  co.  C'est  pour  cela  que  Boofiers 
a  pa  dire  : 

Or  de  ces  coqs^  de  ces  nids,  de  ces  lacs, 
L'amour  a  fait  Ni-co-las. 

CO  !  Cri  que  jette  dans  le  jeu  de  cache-cache  Tenfant  qui  est 
eaché,  pour  avertir  ses  camarades  qu'ils  peuvent  chercher  après 
lui.  C'est  une  abréviation  de  cocou  (voyez  ce  mol),  à  moins 
qo^on  ne  veuille  le  tirer  du  Latin  de  quo^  où  suis-jc? 

COACRE.  Corbeau;  de  même  en  Lorrain. — Par  onomatopée. 

COAILLE.  Caille.  —  Du  Celtique  coailh. 

COCAGNE.  Abondance. 

COCARDE  AU.  Giroflée  rouge.  -^  De  cocceus  ardens^  rouge 
ardent. 

COCASSE.  Plaisant,  ridicule. — Mot  d'un  usage  généraL 


(  344  )  GOC 

GOGHELET.  Voici  en  quoi  consiste  ce  jea.  On  se  met  de 
huit  à  quinze  à  la  file  Tun  de  l'autre,  en  tenant  son  devancier  par 
les  basques  de  son  habit.  L'un  des  joueurs  est  libre.  La  chaîne 
entière  fait  toutes  sortes  d'évolutions  pour  éviter  que  le  joienr 
qui  est  libre  attrape  le  joueur  de  la  queue.  Il  arrive  soavcDt  qne 
dana  ces  évolutions  on  se  culbute  les  uns  sur  les  autres.  QoiHid 
le  joueur  de  la  queue  est  pris ,  il  est  obligé  de  courir  et  leooartur 
précédent  se  met  le  premier  en  tête  de  la  chaîne.  (If.  G.  Paillard). 

GOGHET.  Râteau  de  bois. 

GOGHONAILLE.  Gharcuterie  ;  de  môme  en  Champenoîa. 

GOGHONNER.  Mettre  bas  :  se  dit  en  partant  de  la  truie. 

GOGLOTE.  Œuf  de  pierre  qu'on  dépose  dans  les  poulaillers, 
pour  exciter  les  poules  à  pondre.  Du  Geltique  toc  y  poulet. 

GOGONNIERouGOGOGNER.  Goquetier;  profession  de  celai 
qui  achète,  dans  les  petites  localités,  des  pigeons ,  des  poolelsM 
des  œufs,  pour  les  revendre  en  gros  à  Paris  ou  dans  les  grandes 
villes.  —  Congénèreif  Rouchi  et  Vieux-Français,  eoconUr*  — 
Etytnologie  :  du  Roman  hoke ,  poulet  ;  en  Geltique ,  coc, 

GOGOU.  Goucou  ;  de  même  en  Prov.  —  M.  Eichoff  défiVe  ce 
mot  du  Sanscrit  euc^  crier.  C'est  plutôt  une  onomatopée  ;  car  il' se 
trouve  dans  une  foule  de  langues,  à  peu  près  sous  la  môme  forme. 

GOGOU  ou  GOUCOU.  Dans  le  jeu  de  cache  cache,  l'enfant  qui 
est  caché  crie  aux  autres  joueurs  coucou,  pour  leur  dire:  il  est 
temps ,  cherchez-moi.  On  serait  porté  à  croire  que  ce  mot  vient 
de  l'Allemagne,  où  les  enfants  disent  dans  le  même  but  kuekuckt 
regardez.  (Sablier  ,  Essai  sur  les  langues ,  p.  168). 

GOGRIAGOT.  Coquelicot  (plante).  —  Aussi  :  coq,  par  onom. 

CODARE.  OEuf  (terme  enfantin). — On  exprime  aussi,  par 
cette  onomatopée  ,  le  cri  d'une  poule  qui  vient  de  pondre. 

GODARER  et  GODACHER.  Se  dit  du  coq  qui  chante  et,  par 
métaphore ,  de  quelqu'un  qui  crie  en  parlant. 


Mta 


GOD  (  945  ) 

^DIN ,  œDINOT  et  GODIGNEU.  —  Coq  d'Indé,  dindon. 

On  poyero  IMoûble  rponèrd 

D*pingeons,  d*caponsetdecodins.  (M;  DBtvQiNHUioÉ.] 

CO  BN  BOS.  tittérâlement  chat  en  bois.  —  Cest  ainsi  qu'on 
^érigne une  souricière,  à  Saînt-Yalery. 
•'CftÊTIR  (#«).  Se  tenir  coi.  —  Dti  Bas-Latin  toeltu^  dériyé  de 
fttitf M* ,  tranquille ,  d'après  Du  Gange. 

C(XUR  FALLI.  Paredseux,  lâche,  sans  vigueor. 

El  paroeche  ed  St.  Suppli , 

GIfest  des  bandes  ed  cœurs  fâllis  ; 

I  sont  assis  sa  ch*pont , 

A  canter  des  «anehens.  (  Vieille  ehanê*  pic) 

—  .Du  Roman  failli^  lâche ,  dérivé  de  fallo,  tromper ,  dont  l'ad- 
jeotif  TÔrbal  faUui  signifie  fatM?,  altéré  y  contrefait.  Le  cœur 
étant  le  siège  de  ractivité ,  de  l'ardeur ,  du  courage ,  uU  cœur 
faux,  contrefait  doit  être  au  contraire  le  siège  de  Tinertie,  de 
la  lâcheté  y  de  la  paresse. 

^GŒURETTË.  Mon  petit  ccBur.  Terme  de  tendresse.  /"Chant 

du  BouhourdiM  de  DoullensJ 

..GÛëUVRIR.  Gouyrir,  cacher. — Gomme  en  Roman.— -C<mii;r«, 
en  Franc-Gomtois. 

COFIN.  Ëtui,  coffret  ;  corbeille  ,  panier.— Con^^èret  :  Ber- 
richen  9  Rouchi ,  Vieux-Français  et  Espagnol,  eofin^  panier; 
Lorrain,  cofin  ^  étui;  Anglais,  coffinf  cercueil.  —  Du  Roman 
ectf!»  ou  caphin ,  étui ,  dérivé  du  Xatin  eophinus ,  panier  ;  en 
Grec^  KoÇtvor, 

COGNER.  Frapper  fort ,  heurter.  Terme  populaire  d'un  usage 
général,  dont  s'est  servi  M.  Alfred  de  Musset. 

GOGNEU.  Paresseux.  Voyez  Gagne. 

GOGNO.  Petit  pain  rond  qu'on  fait ,  à  Noël,  et  qu'on  nomme 
motinon,  dans  le  Santerre.  Dans  quelques  communes  du  Pon- 


(  346  )  COH 

thifeu ,  celai  qui  donne  le  pain  béni  offre  un  eoffno  an  maitre  d'é- 
cole. A  Marieux  (arrondissement  de  Doullens),  on  donnait  le 
nom  de  cognu  à  un  long  pain  que  faisait  la  bâtonnière  de  sainte 
Catherine,  et  que  les  jeunes  gens  promenaient  dans  le^Tillage 
pour  fair^  une  quête,  dont  le  produit  était  employé  à  un  gala.  (C 
de  M»  l'ahhé  Bourlon.)  Ces  deux  mots  Tiennent  du  Celtique  cuyvin, 
gâteau.  Jérémie  emploie  le  mot  cunim  dans  le  même  sens*  - 

COHET.  Haricot.  —  Synonyme  :  Gohètb. 

COI  {au).  A  l'abri» — Congénère^  :  Berrichon,  à  la  coi;  Haute- 
Saône,  à  Vacoyot;  Yieux-^-Français,  à  recoi,  -en  repos. — Êtymol. 
Du  Lat.  quietè ,  en  paix. 

COILLE.  Caille.  —  De  même  en  Flamand. 

COILLOT  (Boul.)  Lait  caillé. — Du  Celt.  couaillou^  cailler. 

COIR.  Encore. — De  même  en  Roman. —  Aphérèse  deencaire, 

COIRION.  Cordon.  Voyez  Écorion.  ^ 

Eune  cravate  ed*  mousselaine , 

Qu'eun  coirion  bleu  loiro.  {Chanson  picarde.) 

COIT.  Poterie  où  l'on  fait  cuire  les  pâtés. 

• 

CORELET.  Jeune  coq.  —  De  même  en  Rouchi. 

COKER.  Action  du  coq  qui  couve  la  poule.  —  Du  Roman 
chaucher» 

COLAS  (Béthune).  Geai — De  même  en  Rom.  —  Synonyme  : 
G  A4-,  Vatron. 

*  COLËE.  Accolade,  f  Coutumes  du  Beauvoisis.J 

COLIMACHON.  Colimaçon. — De  même  en  Roman.— Synp- 
nyme  :  Lihichon  ,  Cargaillou. 

COLLE.  Mensonge.  M.  Hécart  pense  que  ce  terme  populaire, 
aujourd'hui  d'un  usage  général,  est  d'origine  picarde.  £n  Vieîi- 
Anglais ,  coU  signifiait  faux ,  trompeur. 

COLLECTEU.  Receveur  d'impôts.  —  Du  Latin  colUgere, 
recueillir. 


COL  (  347  ) 

COLOMBE.  Toorne-pierreCoiseau  de  mer). 

GOLOS.  Lourdaud. 

GOLURË.  Vain  prétexte ,  faux  fuyant^  promesse  trompeuse. 
Vient  peut-être  du  Vieil-Anglais  collf  faux. 

COMBLE.  Chevron  ;  pièce  de  charpente.  — Aussi:  cable.. 

*/ GOMMANT.  Substitut  9  remplaçant.  —  De  cum  mandatOj 
mandataire^ 

GOMME  GHI  GOMME  CHO.  Tellement»  quellement. 

GOMMERLANDIËRE.  Commère  qui  a  bonne  langue. 

GOMME  TOUT.  Adverbe  indiquant  une  qualité  superlative'. — 
Bieu  comme  tout,  —  Cette  locution  est  usitée  dans  tous  les  patois 
du  centre  de  la  France. 

GOMPLIMEINT  {déclaker  ein).  Faire  ses  compliments  à  quel- 
qu'un ,  ou ,  par  antiphrase  »  lui  faire  des  reproches. 
GOMPRENOIR.  Intelligence,  esprit. 
GOMPRINDS-TU  (du).  De  l'intelligence,  de  l'entendement. 

*  GONDAMINE.  Champ  du  seigneur. — De  campus  domini. 
GONFITEBOR.  Second  chantre  de  paroisse  qui  entonne  le 

Confitebor. 

*  GONROY.  Repas. 
CONTRAIRE.  Adversité. 

CONTRE  {tout).  Tout  près.  —  De  môme  en  Vieux-Français. 

GOPE.  Coupe.  —  De  même  en  Roman.  —  Être  à  cape ,  être 
bojn  à  couper. 

GOPE  CHOU  (frère).  Jardinier  de  couvent. 

GOPER.  Couper.  —  De  même  dans  le  département  du  Nord  y 
en  Lorraine  et  en  Roman.  On  dit  jccifra^  en  Grec. — Locutions 
picardes  :  se  coper  in  deux,  faire  de  grands  efforts  pour  réussir  à 
quelque  chose;  coper  le  fll^  interrompre;  pour. vous  le  coper 
court,  pour  abréger. 

GOPERDRE.  Comprendre. 

COPÊRE:  Compère, —  Idem  en  Rduchi  et  en  Lor.  V.  Loriot. 


(  348  )  COP 

COPIEUX.  Gopeaox.  -^  De  même  en  Roman. 
GOPON.  Petite  chandelle  que  les  épiciers  donnent  aox  enfanta^ 
la  Teille  de  NoéL  —  Signifie  morceau  9  à  Béthnne. 

GOPURË.  Coupure.  -^  De  même  en  Roman. 

\  COQUET.  Caque  (Àmieni^  144tt). 

COQU  ILLARD.  Mari  trompé  par  sa  femme» — Sf^non.  HuTAir. 

COQUILLE.  Mâche;  herbe  qu'on  mange  en  salade. 

CORDER.  Être  uni^  être  bien  avec  quelqu'un.  — jSflymoL 
du  Latin  eancordare. 
CORDONIER  (St.-Valery).  Ouarat  à  bec  de  perroquet. 

*  CORDOUAN.  Cuir  (iimien^ ,  1445). 
CORE.  Encore.  —  Dans  le  Borinage ,  co. 

CORE  QUE.  Encore  que,  quoique.  — <  Par  aphérèse. 

CORGNOLLE.  Gomouille.  —  Locut.  Picarde  :  dsê  eorgnoUwê 
blettes^  exclamation  pur  laquelle  on  témoigne  qu'on  n'ajonte  pas 
foi  à  un  discours  ou  bien  qu'on  en  est  ennuyé. 

GORLERU,  GORLU,  GORLIEU,TURLUY.  Courlis  (oiseau). 

—  Congénères  :  Bourguignon,  corlu;  Normand,  eorlui;  Milanais, 
caroli;  Angl.,  cwrlew. — Du  Rom.  corlieUf  dérivé  du  Lat.  elori%i. 

*  CORMAN.  Homme  de  loi. 

CORNEILLES.  Nom  qu'on  donne  non  seulement -aux  cor- 
neilles, mais  aussi  aux  corbeaux. 

*  CORNE.  Coin.  Il  y  a  quelques  croix ,  en  Picardie,  qu'on 
nomme  croix  qui  corne,  c'est-à-dire  qui  est  plantée  dans  on  eoin. 

—  Corner  signifie  coin^  en  Anglais. 

*  CORNETS  [fête  aux).  Le  7  mai ,  anniversaire  de  la  transla- 
tion des  reliques  de  St.-Gentien,  les  habitans  de  Corbîe  se  ren- 
daient à  chenal  devant  la  porte  de  l'abbaye  pour  faire  remplir  de 
vin  par  les  moines  une  corne  de  bœuf  qu'ils  tenaient  à  la  main. 

CORNETTE.  Bonnet  de  femme. 

CORNILLOT.  Cornet  de  papier.  —  Se  dit  aussi  du  colima^^oo 

et  des  coquilles  univalves. 


>\ 


COR  (  -34?  ) 

CORNli  avec  du  HAMBOURG  {mettre  du).  Mettre  da  déaacord 
dans  sa  toilette. 

GORNUFIKER.  Donner  un  coup  de  corne  feamu  figerej. 

CORONE.  Couronne;  comme  en  Roman.  —  Congénères' 
Boorgoignon  ,  eorone;  Allemand,  krone;  Italien,  Espagnol  et 
Catalan,  ewona*  —  EtymoL  du  Latin  eorana;  en  Greo,  »«ptffp«. 

CORPION  (Montreuil).  Orvet,  espèce  de  coaleuTre. 

CORSE.  Corpulent.—Dn  Rom.  corsUf  encore  usité  en  Norm. 

GORTE  COSË.  Espèce  de  pâtisserie  composée  de  lait  et  de 
farine ,  qit*on  réduit  en  petites  boules. 

*  GORTIEX.  Enclos.  {Cariulaire  de  SainURiquier ,  1264.) 
GORTIL.  Voyez  Gourtil. 

GOSE.  Chose.  —  Comme  en  Roman.  —  Ein  poent  grand  cose 
t&rare^  homme  taré,  qui  ne  vaut  pas  grand  chose.  —Etn  tint 
eo<e,  un  petit  peu.  —  Congénères  :  département  da  Nord,  eose; 
Langued. ,  taute  ;  Franc-Comt. ,  causse;  Ital. ,  Gâtai,  et  Espag. 
eosa,  —  Etymologie  :  du  Bas-Latin  causa ,  chose  ,  qui ,  ches  les 
Romains ,  avait  le  sens  de  principe ,  origine ,  sujet. 

GOSSOS.  Golzats  ;  ne  s'emploie  qu'au  pluriel. 

COSSU.  Opulent,  à  l'aise,  bien  habillé.  On  dit  aussi  d'un  yé- 
tement  qu'il  est  cossu^  pour  signifier  qu'il  est  riche. —  Mot  popu- 
laire usité  dans  l'Ouest  et  le  Nord  de  la  France. 

*  COSTUME.  Loi  particulière  d'une  localité.  (Beaumanoir.) 
GOT.  Ghat.  Voyez  Cat. 

*  GOTHERIOS.  Jardins.  Mot  en  usage  dans  le  Ponthieu , 
suivant  une  charte  de  l'an  1184. 

COTTERON  ou  GOTRON.  Jupon,  cotillon;  comme  en  Ro- 
man. —  Ej  haute  ein  phioi  cotron  su  mi.  f Retour  du  soldatj.  — 
Congénères:  Gothique,  kotte;  Italien ,  cotta;  Espagnol ,  co(a.  — 
k  Béthune,  cotteron  signifie  veste ,  habit. 

^COTTIER.  Soumis  à  la  censive  imposée  sur  on  héritage  vilain. 

23. 


(  350  )  COT 

COTTRET.  Courlis  (oiseau).  V.  Corlbru, 

COU.  Coq.  Synonyme  :  Co. 

COU  î  Voyez  Co  ! 

♦  COU  AJUSTER.  Ajouter.  —  De  eoadjusUiYê.  * 

COUCI  COUCL  Tellement, quellement. 

COUCOU.  Cri  des  enfants  pour  avertirqu'ilssonttsachés.'V'.  Co! 

COUCOU.  Primerère  fprimula  vériij;  comme  en  Rbuclii.'  — 
Étym»  de  cucullusy  capuchon,  à  cause  de  la  forme  de  cette  fleur. 
^    COU É.  Pot  à  couder.  —  Synùnyme  :  Couyà. 

COUÉ.  A  l'abri  de  la  pluie.  —  Synonyme:  Au  ooi. 

COUEDRONÉE.  Contenu  d'un  chaudron. 

COUÈRE.  Encore.  N'ein  vlo  bien  pis  couère  !  Exclamation 
(}ne  provoquent  ceux  qui  délntent  une  foule  de  cancans  et  dé 
gaudrioles,  on  qui  veulent  qu'on  leur  donne  qu  qu'on  leur  prête 
phîsîeurs  choses  à  la  fois. 

COtJERlO  et  au  féminin  COUERIACHE.  Coriace,  fort,  vi- 
goureux. 

COUËSIR.  Choisir.  Dn  Rom.  coi'Hr,^  En  Languedoc,  eaauH. 

g 
COUKE.  Pâtisserie  d'Abbeville,  composée  de  farine,  de  beurre 

et  de  sucre.   Ce  mot  est  évidemment  d'origine  septentrionale. 

Kuocho  signifie  tarte  ^  en  vieil  Haut- Allemand.  Gâteau  se  diVJtw^ 

cheiny  en  Allemand  ;  koeky  en  Flamand  et  en  Hollandais. 

COUR.ER.  Coucher;  comme  en  Roman.  —  Congénère  :  Ber- 
richon, couker,  — Etymologie  :  du  Celto-Breton  couska;  TAlle- 
maiid  kusithen  (se  concher)  ne  se  dit  qu'en  parlant  des  chiens. 

COULINER  (se).  Se  glisser  comme  une  couleuvre. 

GOULON  M ANSART.  Pigeon  ramier.  Du  Latin  eolun^M. 

COULOUËRE  (masculin).  Petit  tamis. 

COUPAIN.  Grand  pain. 

COUPET  ou  COUPLET.  Faîte,  cîme.  Ou  coupleit  d'une  to%tr 
qui  n*aw^ye  mie  de  toict.  —  Congénères  :  Normand ,  eoupet  ;  Lan- 


cou  (8510 

guedocien ,  coupé  ;  Flamand,  eoppei;  Anglais,  eop;  Hdllandais, 

k<^.  —  Etymologie:  du  Roman  copei^  àènwé  da  Latin  caput. 

COUPINETTE.  Cime  d'un  arbre.  Voyei  Ck)UPBT. 

GOUPLOUËRB.  Ouvrière  qui  ramasse  et  aligne  les  blés  qn'a- 
batlafaolx  du  moissonneur.  ^  '* 

GOUPRIÈRE.  Cabriole. 

COURATIER  (St.-Quentin).  Courtier.  De  même  en  V.  Fr. 

COURCHÉ.  Courroucé,  en  colère. 

COURÊE.  Fressure  de  veau.  —  Étym,  d\i  Celtique  eouraiih. 

COURILHAU.  Fressure  de  bœnf. 

COURTAINË.  L'aménagement  de  deux  jeones  époux.  ' 

COURT  GAIN.  Petit  gain ,  gagne  petit.  -^  Idem  en  Roman. 

GOURTIL,  COURTIEU.  COURTIU,  CORTL  Le  eourtil 
était  jadis  une  maison  faite  de  torchis.  C'est  même  ce  qu'indique 
son  etymologie  celtique  :  tort  y  habitation ,  tt7,  torchis.  Le  eour- 
til comprenait  antour  de  l'habitation  une  petite  étendue  de  terre. 
Ce  nom  est  resté  à  Tenclos  des  petites  habitations  de  nos  yillages. 
M.  E.  Souvestre  s'est  servi  dn  mot  eourtil  dans  les  Demien  Bre- 
tons :  a  Garhaix  est  une  ville  du  moyen-âge,  aux  rues  sans  pavé 
entremêlées  de  champs  labourés  et  de  courUU  veitloyants.  »  (t.  1, 
p.  10tt)«  Ce  mot  a  de  nombreux  congénères  dans  le  sens  d'0nelo5 , 
jardin:  Aust.,  Jur.,  Champ.,  Norm.  et  Fr.-Gomt.  couftil;  Bourg., 
Wall,  et  Yaud.,  corti;  Angl.,  court;  Ital.,  corte;  Basque,  gortea. 
Tous  ces  mots  dérivent  dn  Celtique  cor^  tx>rt ,  enclos ,  champ. 

COURTILLAGË.  Réunion  de  eourtiU. 

GOURTILLER,  Marauder  dans  les  courtiU. 

COURTINE.  Rideau  délit.— De  même  en  Ïièmoiè.^-Cortine , 
Normand  et  en  Y ienx^Français.  '—  Êtym.  du  Latin  cortima. 
GOURTINëR.  Jardiner.  —  Synonyme:  G akdïhzjl. 
■GOURTOUR.  Tromperie^  mauvais  tour. 
COUTANCE.  Dépense.  —  De  même  en  Champenois. 
COUTI  AU  et  COUTIEU.  Couteau.  —  TwrlutH  rengaigne  ton 

23/ 


(  852  )  COU 

coutiau  {chans&n  citée  dans  VÀlm>  perpéttiel  da  P.  Daire.)  -^  Dv 
Roman  cottfèl ,  dérivé  du  Latin  cuUellus, 

*  GOUTRE.  Trésorier.  (5afnt-(^enttn,  1476.)  — Est  employé 
actuellement  dans  le  sens  de  fer  tranchant  de  la  charrue, 

COUTURE.  Grand  champ  cultivé.  •—  De  même  en  Roman. 

COUTURIEU  (Santerre).  Lisière  d'an  bois. 

COUTURIER.  Tailleur.  C'est  le  masculin  de  coifturière ,  le- 
quel manque  à  la  langue  française. 

COUTURIÈRE.  Carabus  auratus  (insecte). 

COUVAIN.  OEufs  d'abeille.  Terme  d'un  usage  généraL 

GOUYË.  Gueux,  chaufferette  en  terre  ou  en  cuivre  De  mémo 
en  Rouchi ,  en  Franc-Comt.  et  en  Dauphinois.' MM.  Champol- 
lion-Figeac  et  J.  OUivier  considèrent  couvé  comme  un  mot  cel- 
tique. M.  Hécart  le  dérive  dHncuhitus  . 

COU  VERCHEU  {foire  le).  Faire  des  cabrioles. 

COUVERTE.  Couverture. — De  même  en  Lorrain  et  Champ. 

COUVICHE.  OEuf  dans  l'incubation. 

COUVILLER.  Diminuât/' de  couver. 

COUVILLETTE.  Le  contenu  d'un  couvé.  Voyez  ce  Mot. 

COUVOÈRE.  Poule  couveuse.  ' 

COU VR  AINE.  Semaille  d'automne.  /  faut  fouaire  chéê  eoti- 
vraines  (Journal  de  St.-Quentin ,  8  octobre  1848). 

COVIOT  (Cayeux).  Allouette  huppée.     . 

COTETTE(à  V).  A  l'aise ,  tranquitiement  j  à  l'abri.  Signifie 
aussi  :  en  secret,  en  tapinois.  Mf  Us  capitroi  bien  al  coyeiteifiièees 
récréatives).  Cong  :  Rouchi,  al  coyette;  Fr.-rÇomt.,  à  la  coyettt. 

CRACHE.  Graisse.  —  De  même  en  Roman. 

CRACHOTEUX.'Qoi  crache  continuellement. —  Id.  en  Rouo. 

CRARELOT.  Hareng  saure  de  demi  apprêt. -^  Syitonymes  : 
RouFFis,  APPETIT.  -r<  Am»  Sortc  de  gâteau  sec,  long  et  con- 
tourné ;  delà  on  dit  d'un  homme  qui  a  les  jambes  torsea:  qn'il  a 
les  jambes  comme  des  crahelots. 


GRA  (  353  ) 

CRARETTE.  Crécelle.  —  Symm^fme:  RocTBLOiits. 
^  GRAMAILLI.  Crémaillère.  Synan.  Grivbilli,  cméiiAtLLâ. 
Cou jf^.  Aaob  y  Rheîma,  Besançon  et  Mdte,  cromail;  Ayesnes, 
crmUer;  Bas- Latin ,  crammale.  De  Valois  dérive  crémaillère  de 
eaminariaj  cheminée;  Jean  Picard  »  de  »pt^«tff,  suspendre;  Case- 
neoye ,  de  cremare  »  brûler.  Ne  yaudrait-il  pas  mienx  le  dériyer 
do  Celtique  croumaly  anse? 

CRAMICHON.  Prune  d'hiver.  •—  Synonyme:  €{BikymQBOv. 

CRAMPE  (St.-Yalery).  Crabe.— Le  cancer  momot  de  Lamark. 
—  Synonyme  :  Da.oa.  * 

CRAMPIN.  Boiteux.  —  Synonyme  i  Clahpin. 

CRAMPINER.  Boiter. 

CRAMPION.  Qui  a  des  crampes. 

CRANE.  Ce  mot  a  tout  à  la  fois  le  sens  de  fier  »  comme  dans 
le  département  de  l'Orne  et  celui  de  beau ,  comme  dans  l'ar'r.  de 
Bayeux.  M.  Du  Méril  pense  qu'il  yient  de  crinis ,  à  tout  crin. 

CRANKE.  Crampe.  —  De  même  en  Roman. 

CRANKEYILLË.  Qui  a  les  jambes  torses. 

CRANKILLE.  Viorne. 

CRAPER.  Salir ,  graisser  ,  encrasser. 

CRAPEUX.  Crapaud,  et  par  métaphore,  saUf  dégoûtant. 

CRAPOUSSIN.  Dimininntion  de  erapeuof»  On  ne  s'en  sert 
qu'au  figuré,  pour  réprimander  de  jeunes  enfants. 

€R  AS.  Gras.  —  idem  en  Roman.  —  Du  Latin  crasêus, 

CRASSET.  Lampe  de  fer  à  suspension.  Du  Roman  eraiéset 
chandelle.  On  dit  craisUf  dans  le  patois  Rumonche  ;  ereuiol^  en 
Breton;  craUeu^  en  Franche-Comté.  — Synonymes:  CiiéGHBTy 
CmiiGHET ,  CnécET ,  Craohst  ,  etc. 

CR  ASSETTE  (Boolonais).  Espèce  de  pomme. 
CRAVENTË.  Fatigué  ;  idem  en  Roman.  Synonyme:  TéNé. 
CR  AYENTER.,  Se  fatiguer ,  se  donner  beaucoup  de  mal  pour 


(  354  )  CRA 

faire  qaelqoe  chose.  De  même  en  Vieax-Français  ( J.  Molinot , 
p.  iW),  — .  Peot-ôire  do  Latin  gravari^  être  accablé. 

CRAVINCHON  on  GRAVINCHON.  Froit  (}u  pronier  d'hl- 
Ter.  —  Os  vous  ein  smivenez  bien  é^eeh'  bain  flâne  é^  grmsinehans. 

*  GRÉ AULE.  Digne  de  foi.  —  De  eredihiîU. 
€RËGH£T.  Lampe  de  fer  suspendue.  Voyez  Grasset. 

En  allumant  ech*  créchet 
J*ai  demandé  que  chon  que  ch'est.  {Retour  du  Soldat). 

On  dit  creiêsieua  ^  dans  le  patois  de  Tlsère. 
GHEGHET  (au).  A  Theure  du  couvre  feu  ;  an  soir. 

GREGRET.  Frêle,  petit,  maigre. —  Syn,  Ghogret,  crerghaiic. 

GRËKE.  Espèce  de  petite  prune  sauvage  qui  pousse  dans  les 
broussailles.  On  mangeait  des  crecquest  à  Abbeville,  dans  les 
repas  du  moyen-âge  {Comm,  de  M.  Louandre). 

GRÉKEILLON.  Grillon.  —  De  même  en  Roman.  V.  Grivbt. 
GRËMAILLÊ.  Voyez  Grau ailli. 

*  GRËMIR.  Rrûler.  —  Du  Latin  cremere, 
GRËMONE.  Gilet  d'étoffe  croisée. 
GRËN.  Entaille.  —  De  même  en  Roman. 
GRËPE.  Sarcelle  d'été. 

GRËPE.  Pâtisserie  composée  d'œufs,  d'huil&  et  de  farine. 
Elle  est  connue  aussi  en  Flandre,  en  Norm.  et  surtout  en  Bret. 

*  GRESPIN.  De  Grépy  en  Valois. 

GREUTE  (Nesles).  Grypte ,  souterrain.  De  même  en  Roman. 

GRIGRL  Gigale. 

GRIGNON  on  GRINON.  — -  Grillon.  De  même  en  Roman. 
Une  roe  d'Amiens  porte  le  nom  de  Crignons»  —  Congénêrêê  : 
Languedocien ,  crignut  ;  Italien ,  erinuto. 

GRIKËT.  Grillon  ;  comme  en  Roman.  —  Congénères  :  Nor- 
mand ,  criktt;  Anglais ,  criquet,  que  Jonhson  dérive  du  Hollan- 
dais creken  ,  faire  du  bruit.  G'est  plutôt  une  onomatopée  du  petit 


cm.  (  355  ) 

UatfBinent  argentin  que  fait  entendre  cet  in^ecte.-^  On  donne  éga- 
leaient  ce  nom  à  la  sarcelle  d'été»  dans  quelques  localités.    .    . 

CRIMBILLI*  Crémaillère.  Voyez  Grajiauxi. 

CftlNGSËT.  Lampe  de  fer  saspendae.  Voyez  Cbassbt. 

GRIN  CRIN«  Violon.  —  Mais  V  chef  leur  cante  une  gamm$ 
complète  qui  fouait  canger  d'nùie  V  eriwiTin*  (D.  GO  —  V*  de 
Roujoax  dit  que  le  peuple  donne  au  violon  le  nom  d^  cHncrin , 
par  allusion  aux  crins  qui  forment  l'archet.  Nous  croyons  plutôt 
que  c'est  une  onomatopée.  —  On  donne  au^si  ce  nom  à  la  cigale. 

GRINKELÊ.  Dentelé.  — Du  Celtique  crin  y  cran. 

CRINKET-  Butte  dans  un  village. —  Du  Celtique  crun^  amas. 
Ce  mot  signifie  ndeati»  à  Ham. 

CROCHE  (ju  de  la).  Voyez  Crossb. 

CROCHETÔN.  Balle  de  bois.  Voyez  Chollb. 

CROCRO.  Cartilage  du  nez.  Il  o  keu  su  sin  nex,  i  s*o  hersillé 
sin  crocro. 

'  CROISETTE.  Les  enfants  appellent  ainsi  leur  livre  d'alpha- 
bet, parce  qu^il  est  ordinairement  précédé  d'une  croix.  De  même' 
en  Lorraine  et  en  Champagne. 

CROIX  [être  à  la).  Être  très-contrarié ,  être  dans  une  position 
fâcheuse  ;  avoir  des  croix  à  supporter. 

CROKIHIÈR.  Croquer,  manger. 

CROMILLON.  Crémaillère.  Voyez  Cramailu. 

CROMPIRE  et  par  corruption  CROMPILE.  Pomme  déterre. 
Wallon  et  Franc-Comt.  crompire.  — Vient  de  l'Allemand  grund* 
Mm,  C'est  un  mot  qui  nous  est  resté  de  l'invasion  de  1815. 

CRONAILLE  (Boulogne).  Plâtres,  décombres.  -^  Peut  être 
du  Celtique  crau^  gravier. 

CRONKELET.  Butte  dans  un  village.  ^  Synonyme  ;  CannusT. 
—  Du  Celtique  crun ,  amas. 

CRONKELET.  Grappe  de  fruits.  —  Du  Celtique  crun,  amas. 

CROQUE-NOIX.  Muscardin  ;  espèce  de  mulot. 


{  356  )  •       CRO 

GROSSE.  Maillet  de  fer  oa  de  bois  avec  lequel  on  chasse  nse 
balle  de  bois  Dominée  hondon  on  croeheton.  Un  bot  qaelconqne 
est  proposé  et  le  joaear,  selon  le'parti  aaquel  il  appartient ,  tâche 
d'éloigner' 00  d'approcher  le  bondon  do  bot.  Ce  jea,  dit  Dom 
Grenier,  était  très-osité  en  Picardie ,  dès  1387.  Il  est  encore  fort 
goûté  anjoord'hui  dans  les  environs  de  Roye  et  de  |Iontdidier» . 

GROT.  Gravant,  (oiseau  de  mer.) 

GROTON.  Graillon.  —  Congénères:  Franc-Gomtois,  groUm; 
Cîm.,  groouton;  du  Y.  Français  creton.  En  Bas-Latin,  eretanes^ 
GROURET.  Grochet.  -^  Synonyme  :  Ahoke. 
GROUSTILLE.  Petite  croûte.  —  Do  Latin  crutta. 
GROUTÉ.  Groûton  de  pain.  — Do  Roman  crousté. 

GROS  (prononcez  cro),  Groix.  —  Congénères  :  Rooohi  et  Ao- 
vergn.,  cros^;  Gasc. ,  i^otz  ;  Ital. ,  croce,  -^Etym,  du  Lat.  crux. 

'    GROS  (prononcez  cro).  Gros.  —  Du  Roman  crau^  dérivé  do 
Latin  crasst^, 

GRUGHIFIË.  Mortifié ,  fâché.  -^  Etym,  de  crucifier. 

GRULE  (Boulonais).  Tamis. 

GRUNKET  (Boul.)  Groupe. — Du  Gelt.  crun,  amas,  monoeao. 

GRUSTE  (Artois).  Groûte  de  pain.  —  Du  Latin  crustà. 

GRUTO  et  GROUTO  (s.  m.).  Premières  planches  de  Varbre  où 
se  trouve  l'aubier. 

GUEILLAGE.  Quête  faite  à  domicile.  —  De  colligere^^  re* 
Goeillir. 

*  GUENS.  Comte.  {Archives  deSoissonsy±26i.) 

GUIGHON.  Guisson.  —  Du  Roiûan  cucehon, 

GUIGNET.  Goin  à  fendre. 

GUIGNET  et  GUGNOT.  -  Voyez  Cogno. 

GUISSONi  Fournée  ,  ce  qui  cuit  ensemble.  — Id.  en  Norm. 

GIÎITÉE.  Fournée  de  pains.  —  De  même  en  Rouchi. 

GULBUTE.  Désordre. 


CUL  (  a&7  ) 

'  CVliËLAID  !  Cri  des  enfants  lorsqu'ils  Toient  des  masqaes. 
C'est  sans  doute  one  corniption  de  :  qu'il  est  laid.  On  donne  anssi 
le  nom  dé  culélaid  aux  indiyidns'masqués. 

Ctf  LISâE  (Béthnne).  Réglisse.  •—  Synonyme  :  Rinoolichb. 

CULOT*  Oiseau  dernier  éclos,  et  par  extension,  le  plus  jeane 
enfant  d'une  famille.  -~  De  même  en  Rémois,  en  Roucbi  et  en 
Roman.'  Le  patois  Berrichon  a  huit  synonymes  pour  exprimer 
eette  idée,  et  entr'autres ,  chanculou. 

CULOTTE  {se  donner  une).  Se  soûler.  Expression  triviale  que 
nous  croyons  usitée  dans  d'autres  proyinces. 

CUNER  (petit).  Milouinan  ;  oiseau  de  mer. 

CURE.  Prêtre  pourvu  ou  non  pourvu  d'une  cure. 

*  CURIE.  Corroyé.  —  Cuir  a  poil  tanné  ou  curie,  f  Tarif  des 
aidês  d^  Amiens ,  1445/. 

CUTROMBLETS  (faire  des).  F^ire  des  cabrioles ,  se  rouler 
sur  rherbe. —  Synonyme  :  Foire  le  couybrcheu. 

CYNGNES.  Cygnes.  —  Voir  le  chapitre  vi ,  article  Chauny , 
dans  la  Première  Partie  de  cet  ouvrage. 

CTYE.  Ciboule.  — De  même  en  Roman. 


D*.  De.  Synonymes  :  En',  Eude. 

DA.  Dans.  Cho  tient  pus  qu^eine  equeville  tapée  da  ein  potieu 
f Adieux  à  M.  D***).  —  Synonymes  :  Dins  ,  Dé ,  Dar. 

DACHETTE.  Clou  à  ferrer  les  souliers.  —  Congénères  :  Rou- 
e\^i ,  daehette;  Espagnol,  tachon,  —  Du  Celt.  tach,  petit  clou. 

DADA  (Boulonais).  Le  cancer  mœnas  de  Lamark,  espèce  de 
crabe,  qu'on  appelle  crampe,  à  St.-Valery, 

DADAIS.  Niais,  nigaud;  de  même  en  Rémois. 


(  358.  )  DAD 

D ADÈLE.  Tatillon,  botome  qui  s'amuse  ^  des  trAvl^lxde 
femme.  —  V.  Daïïelot.  ... 

DADflLOT.  Flâneur  qui  perd  son  temps  à  des  mi^serie8..a,Ell 
Islandais,  m'écrit  M.  Breuil,  dàdlaus  ^cossus  virUiU  aninii.fl 
corporisj  est  un  mot  composé  de  dàd,  courage  et  knu,  uns. 
J'indique  seulement  ici  une  analogie  sans  prétendra  assurer  la  4~ 
liation  des  mots  dadèle  et  dadelot.  » 

DAFUTE  (homme).  Voyez  Afute. 

DALE.  Evier,  canal  par  où  les  eaux  s'écoulent;  comme  en 
Norm.  et  en  Y.  Français.  ^Coutumes  de  Bretagne,  art.  698). 

DALER  {8* en).  S'en  aller.  —  5ynon2/me  :  S'éraler. 

DALOT  (Boulonais).  Ruisseau,  égout. —  DuGelt.  dal^  creux. 

DALUE.  Femme  niaise,  stupide. — Congénères:  Angli^is,  dullj 
sot  ;  Anglo-Saxon ,  dole,  sot.  —  Du  Gelto-Gallois  dwl,  sot. 

DAMAGE.  Dommage ,  tort.  —  De  même  en  Roucbi  »  Franc- 
Gomtois,  Lorrain,  Wall.,  Anglais  et  Rom.  —  Du  Latin  damnufn. 

DAME.  Femme,  et  surtout,  maîtresse  de  maison.  Levillagoois 
dit  souvent  en  parlant  de  sa  femme,  nou  dame.  Dame  avait  au- 
trefois le  sens  de  domina ,  maîtresse,  a  Se  H  cuers  se  laisse  vain- 
cre  à  la  luxure  et  ele  est  dame  de  lui.  »  f Registre  à  cinq  cleus  des 
archives  de  BeauvoisJ. 

*  DANGIER.  Besoin,  (fine,  xiv.«  siècle). 

DAOANE.  Espèce  de  petite  prune. 

DAR.  Voyez  Da. 

DARAIN  ou  DËRAIN.  Dernier. —  Congénères  :  Rouchi ,  4a- 
rain;  Jura,  darie;  Bourguignon,  darrei;  Franc-Gomtois ,  dar- 
rier  ;  Gàtalan ,  darrer;  Roman  ,  déren. —  Du  Geltique  ^eire. 

DARAINEMENT.  Dernièrement.  -7  De  même  en  Roman. 

DARIËRE.  Derrière.  —  De  même  en  Ber.  et  en  Y.  FrançAis- 

DARIOLES  d'Amiens.  Espèce  de  pâtisserie.  Elle  était  fort 
estimée  de  Rabelais. 


DAS  (  3S»  ) 

DA8.  Dans.  L'8  ne  se  prononce  que  devant  one  Toyelle.  •— 
Synonymes  :  Da  ,  dins,  dar. 

BASSEULEMENT.  Seulemeril.  —  Synon,  Tasseulement. 

DAUDIFLE.  Fronde. 

DAUDIFFER.  Battre  à  rompre  les  membres. 

DE.  Cette  préposition  dans  la  composition  des  mots  picards 
marque  l'éloignement ,  le  changement  de  direction,. le  monve- 
ment  de  haut  en  bas,  la  privation ,  la  destruction,  le  contraire  de 
ce  qui  est  exprimé  par  le  simple,  l'augmentation  et  la  répétition 
de  l'action. 

BË.  Dans.  — Synonymes:  Dins,  da,  das. 

DËBAGLÉ.  Rompu,  défait ,  en  mauvais  état. 

BËBAGOULER.  Parler  vite  et  beaucoup.  Peut-être  que  ce 
verbe  a  été  fait  par  transposition  de  dégohiller,  vomir,  pris  dans 
un  sens  figuré.  Bagoula  signifie,  en  Syriaque,  diseur  de  fadaises, 
de  mensonges. 

DËBARBËR.  Raser,  faire  la  barbe. 

DËBARRAS.  C'est  l'opposé  de  €m&arra«.  Lorsque  quelqu'un 
qui  était  gênant  s'en  va,  on  dit  :  c'est  un  bon  débarras. 

*  DÉBAT.  Embarras  (Cartulài/re  de  Moreuiï,  1249). 

DËBATISIER  {se).  Se  démener,  se  débattre. 

DËBËRDOUILLER  {se).  Se  dépêtrer.  —  On  dit,  dans  le 
même  sens,  déhernequer  ^  dans  l'arrondissement  de  Bayeux. 

DËBERLAFËR  (Santerre).  Arracher. 
DËBERTINKER  {se).  Se  désbabiUer. 
DËBILLER.  Déshabiller.  —  De  même  en  Rouchi'. 
DE  BISTRAC  De  travers,  en  travers,  en  mauvais  état. 
DËBINE  {être  dans  la).  Être  ruiné,  devoir  plus  que  Ton  n'a. 
—  Terme  populaire  généralement  usité. 

DÊBINË.  Qui  est  dans  la  débine,  misérable  >  rniné. 
DÉBLAYE  et  DÉBLAL  ^Synonyme ,  de  Débarras.  Voyez  ce 


(  3^  ]  DEB 

mot.  On  dit  y  en  plaisantant ,  quand  part  an  importun:  $onete  bon 
déblai  y  or  a  pro  nohis, 

DËBLAVËR.  Oter  les  blés  coupés  et,  par  métaphore,  débar- 
rasser. J'en  Hen  dumo  d'en  être  déhlavé [logent  des^gvM  larmes). 

DÉBLOUKER.  Oter  les  boucles. 

DÉfiORER.  Débusquer,  sortir  inopinément  d'un  bois,  pa- 
raître subitement.  —  Du  Rom.  déboschier.  En  B.  Lat.  déboseare. 

DÉBOULER.  Tomber  en  roulant  (comme  une  (ouif),  —  S'en- 
fuir au  plus  vite. 

*  DÉBOUTER.  Récuser.  {Coutumes  de  Beauvais). 

DÉBRIG4NDÉ.  Déguenillé  ,  débraillé  (comme  un  brigand). 

DÉBRAUSER.  Décrasser,  débarbouiller. 

DÈBURER.  Courir ,  s'enfuir.  —  Signifie  aussi  débus^^uer , 
sortir  d'un  bois ,  apparaître  inopinément. 

DÉGAFIKER.  Ecaler. 

DÉCAPOTER.  Tirer  un  objet  de  l'endroit  où  il  avait  été  caché. 

DÉCAINÉ.  Déchaîné.  —  De  même  en  Roman. 
'  DÉCANILLËR.  Décamper,  fuir  comme  un  chien  (canw), 
partir  promptement.  —  Idem  en  Berrichon,  Norm.  et  V.  Franc. 

DÉCANTOURNER  {se).  Se  détourner,  prendre  un  détour. 

DÉCAPILLER  et  DÉCARPILLER.  Diviser,  séparei*,  dé- 
mêler. Se  dit  principalement  des  cheveux.  —  De  même  en 
Franc-Comtois. 

DÉCARCASSER.  Tuer,  assommer.  ^Etymologie  :  Carcasse. 

DÉCARÊMER  {se).   Se  dédommager  par  nn  bon  repaè  deaa 
austérités  du  carême.  —De  même  en  Berrichon  et  Nonbandl. 

DÉCARER.  Se  sauver ,  détaller. 

DÉCAROTER.  Essuyer,  décrotter. 

DÉCATOUILLER  et  CATOUILLER.   Chatouiller.  —  De 
même  en  Normand  et  en  Roman.  —  Du  Bas^Latin  catullare. 

DÊCAUCHER.  Déchatisseir.  —  De  même  en  Rouchî  et  en 
Roman;  deseaoussa^  en  Languedocien. 


DEC  (  361  ) 


DÊCâDS  et  DËGHAUS.  Déchaassét.  A  piedi  àéeàiu ,  pieds 
nu».  —  De  même  en  Lorrain  et  Roman. 

DÊGAV£LË.  Ecbeirelé. —  Du  Picard  caffêu,  cheveu. 

DÈGENSBLËR  (#0).  Abandonner  toute  aa  fortune  à  aes'en-, 
fanta  moyennant  une  rente  viagère.  -*  EtifmoL  de  een$. 

DÉGESSËR.  Cesser. — De  même  en  Rouchi  et  en  Gfaampien. 

DËGHAUS.  VoyezDéGAus. 

*  DËGHEPVANGE.  Tromperie  ,  surprise.  f'Ànc.  Coût  Wd» 
de  Picardie  J  —  Du  Latin  decipere ,  tromper. 

DEGHO.  De  cà.  —  De  même  en  Roman. 

DÊGHORELER.  Séparer  ime  souche  »  pour  en  obtenir  des 
rejetons. 

DËGLARER.  Dire,  débiter. — Signifie  aussi:  parler  avec  ru- 
desse y  repousser ,  jeter  par  terre  avec  colère. — V.  GovPLimnrr. 

DËCOEURË.  Défaillant ,  qui  éprouve  le  besoin  de  manger. 

DËGOMPOTER.  Ghanger  le  temps  de  l'engrais  des  terres.  -— 

De  même  en  Roman. 

DËGONFORTER  (se).  S'affliger,  perdre  Pespérancc-^De 
même  en  Roman. 

DËGOPER.  Découper. —  Du  Roman  dexcoper.  Signifie  aussi 
diminueTy  retrancher. .—  Voyez  Copek. 

DËCRAMPIR  (se).  Se  délasser.  —  Voyez  Ëgrahpi. 

DËGRAPER.  Nettoyer,  dégraisser. 

DËGRINKER.  Saisir  nn  objet  accroché.  —  8yn.  DicROKER. 

DËDË  [aller).  Aller  promener.  Terme  enfantin. 

DËDET.  Doigt  d'un  enfant.  —  Dedo  signifie  doigt;  en  Espag. 

DEDINS  (prononcez  d'difu).  Dedans.  —  De  même  en  H.  Anv. 

DÉ  DRAGUER.  Réduire  quelque  chose  en  marmelade.  ^~  Se 

dit  aussi  de  la  terre  boueuse  qui  se  dét^Kche  du  sol  par  ûti  teînps 

de  dégel. 

DËDRUIREouDËDRUSSIR.  Rendre  moins  dru,  éclaircir 
un  plant. 


{  362  )  DEF 

DÉFëNOUILLER.  Débrouiller ,  éclaircir. 

DËFIKER.  Arracher. 

DËFINER.  Finir,  terminer.  De  même  en  Normand  et  Rom. 

DËFLINiLËR.  Défaire.  —  C'est  aassi  nn  Sy.non,  do  Flajiker. 

DËFOUTILLOT  (Artois).  Cheville  dont  se  serrent  les  fomeors 
pour  débourrer  leur  pipe. 

DËFRAIKIS.  Défrichemens. 

DËFRAITIËR.  Défrayer,  payer  la  4épense  de  qualqa'iin. — 

De  même  en  Roman. 

DËFRIPER.  Rendre  uni  un  linge  ohifonné.  — -/iE.:ca|lom. 

DÉFRISE  {être).  Être  contrarié.  — De  même  dans'^Sidiépar- 
tements  du  Nord. 

DËFRITURES  (Roulonais).  Portions  de  jachères  que   Ton 

desaole  pour  les  cultiver  pendant  l'année  de  repos.. On  y  sème  do 

lin,  du  trèfle ,  des  colzats.  —  Synonyme  :  Dessolis.    ' 

DËFURLER.  Dévêtir,  déshabiller,  ôter  un  vêtement. —De 
même  en  Normand  et  Roman. 

DËFULER  {se).  Se   décoiffer ,  ôter   son  chapeau ,  saluer.  — 
De  même  en  Lorrain  et  Roman.  Voyez  Affuler. 

DÉFUNCTER.  Décéder,  mourir.  —  En  Rouchi,  défunker.^ 
—  Du  Latin  de/unctu«,  mort.  < 

DËGADRËNER.  Déraisonner. 

DËGAIGNER.  Payer ,  rendre  de  l'argent. 

DÉGAINE*  Tournure ,  port,  manières.  -^  De  même  enRom 
On  dit  dégainche  dans  le  Marquenterre.  Une  heUe  dégame  s»  ^sme 
prend  presque  toi^gours  dans  un  sens  ironique  et  signifie  :  man-  .^d- 
vaiae  toujrnore,  manières  gauches,  façons  maussades.  Il  en  e^sr    at 
de  même  en  Franc-Comtois. 

DËGALOPPER.  Se  sauver  au  (/aîop. 

DËGAMRILLONNER.  Se  dit  des  enfans  qui  agitent  les  jai 
bes  ,  pendant  qu'on  les  emmaillotte. 

DËGATOUILLER.  Chatouiller.  Voyez  DécATOuiLLBR. 


DEC  (  363  ) 

DfcGELÉË.  Rottée^  ^rolée  de  eoaps. 

DËGIBOULËE.  Petite  gelée. 

DÊGOBILLER.  Vomir. —  De  même  dans  rarrondissemekit  de 
Yftlognes.  Il  ose  êégobiller  comme  cho  devant  tout  le  môndtfen^ 
tretien  d^ech  Franc- Picard),  —  Etymolog.  du  Flamand  gàhehn, 

DËGOFER  et  DËLOFËR.  Vomir. 

DËGOISER.  Palier  vite  et  longtemps.  Terme  populaire  géné- 
ralement usité  "dans  le  nord  de  la  France. 

DÉGOMMER.  Supplanter ,  vaincre  ;  de  même  en  Berrichon 
et  en  Rêlnois. 

DËGOTË.  Pin,  rusé  ,  spirituel  ;  de  même  en  Rouchi  et  dans 
l'arrondissement  de  Bayeux. 

DËGRATTER.  Se  dit  des  chiens  et  des  volailles  qui  grattent 
la  terre. 

DËGRAVER.  Fraire  des  graus ,  des  égratignures. 

DËGREtJCHER.  Creuser  des  petits  trous  dans  la  terre.  — 
Creuser  un  pain  pour  en  prendre  la  mie.  Se  dit  aussi  des  porcs 
qui  fouillent  la  terre. 

DËGRIGNER.  Dédaigner^  mépriser.  — En  Italien,  sgrignar 
signifie  :  se  moquer.  David  lassé  de  s'aouir  comme  echlo  dégrigner, 

m 

^Sermon  sur  les  vérités  du  tempsj, 

DËGRIMONER.  Sarcler  le  chiendent. 

DËGRIOLER.  Glisser  sur  la  glace  ;  idem  en  Norm.  et  Rou. 
.    DËGUERPILLER  (se).  Se  démener  ;  se  dit  principalement 
d'iiD  animal  qui  cherche  à  s'échapper  9  à  briser  ses  entraves. 

DËGUEULER.  Vomir  des  injures.  Etymologie:  de  gueule* 

DËHËDË.  Fatigué,  ennuyé.  Du  Rom.  déhaitié,  abattu. 

DËHOKER.  Décrocher;  idem  en  Rom.  V.  Ahokbr. 

DËHOUSER  (se).  Oter  ses  houseauœ  (guêtres).  Idem  en  Rom. 

DEINE.  Contraction  de  dins  eine,  dans  une. 

DEINGEREUX  (St.*Quentin).  Probablement. 


(  364  )  DEI 

D£INT  (mascalin).  Deut.  —  Du  Latin  den$.  S'éclainhér  les 
deints^  manger  du  pain  sec. 
DEINTIËR  (Boulonais).  Montrer  les  dents ,  défier. 

DEINTIER.  Enrager ,  être  vexé  (comme  quand  pn  a  mal  aux 
dentsj» 

DEINTIEUX.  Qui  fait  enrager. 

DËJOUKER.  Déjucher;  de  même  en  Roii^an* — Se41t;6a8si 
d'une  chose  que  Ton  abat  adroitement ,  comme  lorsqu'on  ti^^  an 
oiseau. 

DËRERKER.  Décharger.  —  Du  Gelto-Breton  dûçofjra. 

DËKERPILLER.  Séparer  des  animaux  qui  se  battent. 

DËREUDRE.  Découdre.  —Du  Romm deskeudre. 

DËKIRER.  Déchirer;  id^men  Rouchi  et  en  Roman. 

DEF/.  De  là.  —  Dans  Tancien  Picard,  del  s'employait  égale- 
ment pour  du  et  de  la, 

DËLAG  (pleuvoir  à).  Pleuvoir  à  verse,  à  seaux. — Syn.  Ds  lac. 

DËLAGHER.  Délacer;  idem  en  Rouchi  et  en  Roman. 

*  DÊLAIER.  Laisser ,  abandonner.  (Beaumanoir). 
DËLAKER.  Lâcher,  détacher. 

DËL  ARER  (se).  Se  laisser  tomber. 

DËLAMENTER  (se).  Se  lamenter. 

DËLI  (en).  En  chaleur,  in  delirio, 

DËLIBËRË.  Qui  a  le  ton  décidé;  idem  enV.-F.  (Àflàyot). 

DËLIBËRER.  Délivrer.  —  Du  Latin  liherare. 

DËLIGOTER  (se).  Se  débarrasser  du  liooa.  Au  fi§,  te  remuer, 

prendre  ses  ébats.  Le  participe  délieoté  signifie ,  par  exienàoD , 

sans  gène ,  éveillé  ,  gaillard. 

DËLIONS.  Inégalités  qui  se  rencontrent  dans  le  fil.  '^^'SfynO" 
nyme  :  Bouillons. 

*  DËLOENQUEZ.  Dorénavent. /^Coutwin<fi{.iielHc.>      \ 
DËr^OFER.  Vomir.  —  Synonyme  :  DéooFi&R. 
DËLORETÉ.  Déguenillé.  —D'un  usage  assez-général. 


DEL  «  (  365  ) 

DËLOURDËR.  Tomber  lourdeaient. 

DËLOYER.  Délier.  —  Gomme  en  Roman. 

DËLURË.  Luron,  gaillard,  malin.  —  De  même  en  Normand, 
en  Berrichon  et  eu  Roman. 

DËM'.  Dans  mon ,  dans  ma. 

DËMAGANDË  (Noyon).  Démailloté  ,  défait. 

DÉMAKATIF.  Qui  dégoûte  ,  qui  donne  envie  de  àémaker, 

DËMAK.ER.  Vomir«  G«  mot,  mentionné  par  Gotgrave,  se  re- 
trouve en  Flamand,  en  Belge,  en  Ronchi  et  en  Roman.  On  dit , 
4iu  figuréy  qu'un  individu  démake^  lorsqu'il  profère  des  injures  ou 
qa'il  débite  beaucoup  de  sottises. 

DËMAREUX.  Qui  vomit.  Epithète  injurieuse. 

DËMAKIS.  Ce  qu'on  vomit. 

DÊM ANGLE.  Défait,  mal  dépecé. 

DËMANGONER.  Bégayer. 

DÊMARER;  Partir,  quitter  l'endroit  où  l'on  était.  Ce  verbe 
est  emprunté  au  terme  maritime  amarer;  amar  ^  signifie,  ea5{« 
en  Bas-Breton. 

DËMËFIER  {se).  Se  déGer. 

*  DËMËNER.  Intenter  une  action  judiciaire.  (Beaumanoir^. 

DËMENTIBULER.  Démembrer,  disloquer ,  casser. 

DËMËTUR£S«  Hardes»  vêtements  dont  on  a  fait  un  long 
tisage  et  qu'on  a  mis  au  rebut.  Cette  expression  appartient  au 
Ponthieu.  On  dit  démises  dans  le  Santerre. 

DEMI-EUSIEU  {demi-oiseau).  On  désigne  ainsi  tous  les  oi- 
seaux  du  genre  sarcelle  ^  parce  qu'ils  paraissent  parleurs  mœurs 
aquatiques,  demi-oiseaux ,  demi-poissons. 

DËMINGURE.  Démangeaison.  —  Du  Roman  mangetdre* 
DËMISES.  Voyez  DÉuéTURES. 

DEMI-TIRVOT  (Gaycux).  Chevalier  sanderling.  —  A  Saint- 
Valery,  on  appelle  cet  oiseau  (^emt-rou«««Iette. 

24. 


(  366  )  DEM 

DÉMONTER.  Impatienter,  décourager. 
DËMORTIB.  Se  dit  de  la  terre  qui,  en  dégelant,  devient 
comme  du  mortier. 
DÉMUCHER.  Découvrir  ce  qui  était  muc?»^,  caché. 

*  DENDROIT.  A  cause  {Archives  de  Moreuil ,  1249). 
DÉNEUER.* Dénouer.  —  Etym,  du  Roman  desneuer, 
DËNIGHË.  Eveillé,  vif,  intelligent,  malin  ;  idem  .en  Berr. 
DÉNiCHOIR.  Qui  déniche^,  qui  trouve. — Synon.  DéniCBEUx. 
DËNOKER  (Artois).  Démentir  ;  de  même  en  Roman. 

DËOUER GUIGNER.  Forcer  ses  os  à  sortir  de  leur  cavité.  On 
dit  d'une  brouette  qu'elle  est  déouerignée,  pour  signifier  que  ses 
tenons  sont  peu  serrés  dans  leâ  mortaises.  —  Synon.  Déouagner. 

*  DËPÊCHER.  Séparer.  ("Coutumes  du  BeauvoisisJ,) 
DÉPEÏNDEUX  D'ANDOUILLES  (grand).  Homme  mince  et 

de  haute  taille ,  grand  flandrin ,  terme  injurieux. 

DËPENSE.  Lieu-où  l'on  serre  le  laitage. 
DËPIAULÊ.  Dénudé ,  dépourvu  de  peau  ou  de  poils. 
DËPIAULER.  Enlever  le  poil  ou  la  peau,  écorcher.  —  Con^ 
génères:  Nivernais,  dépiauter;  Normand  ,  dépiauster. 

DËPIËCHER.  Dépecer.  De  même  en  Roman. 

DËPIFÉ.  Fatigué,  indisposé  par-suite  d'excès. 

DËPINS  (prononcez  dé^inj.  Dépense. —  S'enliploie  au  ma  se. 

DÉPITEUX.  Qui  se  dépite  aisément. 

DËPLAGHER.  Déplacer  ;  comme  en  Roman. 

DËPLAISI.  Déplaisir.  •—  En  Languedocien,  desplasi. 

DÉPOINTER.  Se  dit  d'un  fermier  qui  par  une  enchère  obtient 
une  terre  affermée  jusqu'alors  à  un  autre.  Il  existe,  dans  le  San- 
terre,  une  espèce  de  contrat  tacite,  qui  interdit  aux  fermiers 
d'enchérir  ou  d'accepter  le  marché  d«  terres  d'un  autr«  fermier, 
sans  son  consentement  exprès.  Les  rares  infracteurs  de  cet  osage 
sont  appelés  dépointeux* 


/ 


bÉP  (  367  ) 

DÉPORTER  (se).  Se  dédire.— En  Rom.,  âe  dépoufter  signifie 
$e  dispenser, 

BÉPÔTËR.  Transporter  le  cidre  d'un  tonn^ao  dans  un  autre. 
De  même  à  Caen  ;  à  Rouen ,  dépotaqef.  —  Êtymoiogie:  à^pot 

DËPOYSË.  Dépaysé  ,  dérouté  «  décontenancé-;  Hem  en  RomT 

DtTR  ACER.  Dégénérer.  —  Etymoiogie  :  de  race. 

DËtlAGHEINËR  et  DÈRAGHER.  Déraciner.  Du  Roman 
dérachiner* 

DËRAIN.  Dernier.  De  même  en  Rouchi,  Normand  et  Rom. 

DËRADER  (Roulonais).  Avoir  terminé  la  pêche.  Littérale- 
ment ^  avoir  quitté  la  rade, 

DËRAKER.  Tirer  d'un  bourbier  ,  d'uner^e. 

DËRËKIR.  Défricher.  Du  Roman  desriequir.  —  A  Hornoy , 
ce  verbe  signifie  donner  le  premier  labour,  ^ 

DERRIÈRE  (en).  En  cachette.  —  Synonyme  :  En  arrière. 

D$RINGOLER,  DËGRINGOLER  et  DËGRIROULER. 
Tomber  de  haut,  en  roulant.  Le  P.  Ménétrier,  en  expliquant  le 
terme  héraldique  ^rtn^oî^,  dit  que  les  gargouilles  ont  été  nom- 
mées par  corruption  dringales  et  que  les  Picards  en  ont  fait  le 
verbe  d^^rtn^o  1er  qui  signifie  tomber  (2«  Aaut»  comme  l'eau  qui 
découle  des  gargouilles.  Ge  terme  est  presque  reç,u  maintenant 
dans  la  langue  Française.  Voltaire  l'a  employé:  c(  Si  deux  ou  trois 
personnes,  dit-il,  ne  soutenaient  pas^  le  bon  goût  dans  Paris , 
nous  dégringolerions  dans  la  barbarie.  » 

DERNE  et  DERGNER.  Dernier.  —  5yn.  Darein,  dérain. 

DÊRO  (prendre  son).  Réfléchir  à  ce  qu'on  va  faire. 

DËRORER.  Oter  des  cailloux ,  ôter  des  rokes. 

DÊROMPURE  (Soissons).  Hernie ,  rupture. 

DËROUFLER.  Dépouiller  d*un  seul  coup  un  animal  dé  sa 
peau ,  une  branche  de  son  écorce ,  etc. 

DÉROUTINË.  Déconcerté,  embarrassé.  —  JÉ^yt».  de  route. 

DËROGER.  Sortir  du  bon  chemiu.  —  De  même  en  Aomau. 

24*. 


(  368  )  DES 

*  DËSAGIË.  Mineur  [ancien  Coutumier  inédit). 

*  DËSARESTER.  Donner  main-levée  (Beaoman). 
DÉSARGENTE.  Se  dit  d'une  personne  qui  n'a  plus  d'argent. 
DËSENFILER.  Défiler. 

DÉSESPÉRER  {se).  Se  suicider. 

*  DËSEURER.  Séparer. 

DÉSHABILLÉ.  —  Robe  haUllée.  —  De  même  dans  l'arron- 
dissement de  Yalognes. 

DESHERITEMENT.  Perte  d'héritage,  action  de  déshériter. 

*  DESPOIRE.  Poids  des  monnaies  (Beaumanoir). 
DESS*.  De  son,  de  sa  (devant  une  consonne). 
DESSARER.  Tirer  hors  d'un  sac,  et  au  ftg.y  tirer  hors.  Cang. 

Espagnol^  saccar;  Allemand,  aussacken.  —  De  l'Hébreu,  sac  qui 
s'est  conservé  dans  presque  tontes  les  langues.  Voyez  M.  Acaû, 
de  la  formation  du  langage, 

DESSARER  {se).  Sortir ,  quitter  sa  place.  Vlo  qu*ein  liève  ess* 
dessake  {le  Chasseur  Picard)- 
DESSAPI.  Désaltéré. 
DESSE.  Deçà. 
DÉSSËPARER.  Séparer. 

DESSEUH.  Dessus,  sur.  —  De  même  en  Vieux-Fr^çàîs. 
Synongmes:  Dessur  ,  d'sus  ,  su. —  Dessur  est  très-usité  en  Franc- 
Comtois.  —  On  dit  dessus^  en  Lorraine. 

DESSOLIS.  Voyez  Défritures. 

DESSURBIR  (Acheux).  Rendre  la  circulation  du  sang  à  un 
membre  engour4i.  — ^  Signifie  ailleurs  éclaircir  un  champ. 

DÉTAFIRER.  Déplacer ,  détacher.  —  Du  Latin  de  statu  de- 
figere. 

DÉTAINDRE.  Eteindre.  ~  Du  Roman  destaindre. 

*  DËTE.  Débiteur.  ^Coutumes  de  Beauvais.J 
DÉTEURDRE.  Tordre.  —  De  même  en  Roman. 


DET  (  369  ) 

JDËTOMBIR.  Rendre  la  ciroalation  do  sang  à  un  membre 
engourdi. 

DÊTORKER.  Oter  la  torche  y  c'est-à-dire  le  bât  d'un  Ade. 

DËTOUILLER.  Démêler  ,  débroailler.— Voyez  Touiller. 

DÊTOUILLOUËRE.  Peigne  à  démêler. 

DËTOUPËR.  Déboucher.  —  Voyez  Etoopbr. 

DÊTRàINDRE.  Desserrer.  Méon  donne  le  sens  de  serrer  an 
Roman  détraindre.  —  Du  Gelto-Breton  disterdein. 

DËTRAYER.  Trier.  —  De  même  en  Roman. 

DËTRENGHER.  Trancher ,  couper  par  morceaux.  —  Du  Ro- 
man détrencier. 

DËTRIGHER  et  DËTRIER.  Trier,  choisir.  —  Etymologie: 
do  Roman  déirayer. 

*  DËTRIER.  Refuser,  retarder.  ^Cout.  duBeauv.J 
DËTURRER.  Troubler.  Sans  plus  Vin  destourhier  por  sy 

grande  destreisse  (sire  de  CréquiJ,  — Cong.  Berrich. ,  déturher  ; 
Fr.-Gojnt. ,  détourhai  ;  Limous. ,  destourhi  ;  Ital. ,  distwrhare  ;. 
Angl.y  disturh  :  V.  Franc.,. de<totimer.  —  Du  Latin  distwrbare. 

*  DEU.  Dieu.  (Carîulaire  de  Vermandois ,  i2M.J 
DEUSSE.  Deux.  —  Cong,  Gastrais  et  Lorrain ,  dousse. 
DEUSSE.  Groûton  Trotté  d'ail.— Du  Rom.  dosse^  gousse  d'ail. 
DEUSSER.  Ecraser  un  ognon  sur  une  croûte  de  pain.  Signi- 
fie aussi  hattref  rosser, 

DÉVALANT.  Descente. 

DËVALËR.  Descendre.— Gomme  en  Koman.-^Congénères  : 
Lorrain,  Berrich.,  Norm.,  Rouchi,  Ghamp.  et  Vieux-Français 
(Ronsard):  dévaler  ;  Franc-Gomt.,  devaulâ;  Gatalan,  devallar  ; 
Ital. ,  devallare, — Etymologie  :  du  Bas-Latin  devallare  {devalle. 
ire),  —  Signifie  aussi  baisser  ,  dans  le  sens  propre  et  figuré. 

DEVANCHER.  Devancer.  —  De  même  en  Roman. 

DEVANT  QUE.  Avant  que.  —  De  même  en  Berrich.  et  Rom. 

DE  VENT!  EUX.  Voyez  Vintieux, 


(  a70  )  DEV 

DEVINETTE.  Devise,  charade.  —  Cong.  Lorrain  et  Roqohi, 
devinette  ;  Besançon ,  devinotte;  Wall. ,  ddvinat  ;  VieuxrFraDç. 
et  Normand ,  devinailU  . 

*  DEVISE.  Partage.  {Coutumes  de  Beav/vais }. 

*  DEVISÉ.  Détaillé.  (HorcttiZ,  1249.) 

DEVISER.  Causer,  converser.  — Gomme  en  Roman. — Cong. 
Portug.,  Catal.  et  Vieux-Esp. ,  devisar  ;  Ital. ,  d%visar€,  Jkfiier 
était  encore  admis  dans  le  style  badin  du  xviii'f'  siècle. 

On  voit  encor  son  ombre  fière 

Deviser  sous  les  maronniers.  (xin,*  épitre  de  Voltaire.) 

DEVISEUX.  Causeur ,  babillard. 

DÉW ARWÏGNER  (se).  S'agiter,  se  presser,  agir  activement. 

DEZOUS.  Dessous  ;  de  même  en  Rémois. 

DI.  Jour.  Mot  rarement  employé. —  Congénères  :  Rûuasillont' 
Béarn  ,  Var  ,  Lombardie  et  Piémont,  di.  — Etymologie  ;  du  La- 
tin dies. 

DI  A  ou  DIO.  Cri  par  lequel  on  excite  les  cbevaux  à  se  diriger 
à  gauche.  En  B]:etagne  ,  c'est  pour  les  faire  aller  à  droite.  Cette 
expression  s'emploie  aussi  au  figuré. 

N'en  n'o  qui  Cont  aller  not'  erligion  à  dio 
N'en  n'o  d'eutes  étout  qui  V  font  aller  à  uo. 

[Satire  d'un  curé  Picçtrd), 

On  sait  que  ê'iu ,  en  Grec ,  signifie  à  travers,  de  côté. 

DIABLEUX  (Béibune).  Gros ,  fort. 

DIABLOTIN  (St.-Valery).  Morillon  (oiseau).— 5yn.  Jacobin. 

DIALE.  Diable.  —  De  même  en  Vosgien,  Jurassin,  ^oucbi 
et  Bourguignon.  —  Etymologie  :  du  Latin  diaholus. 

DIDI.  Bavard,  grondeur.  —  Etymologie:  dire. 

DIGON.  Bougonneur. 

DIGONER.  Bougonner ,  trouver  à  redire  à  tout  ce  qui  se  fait 
ou  se  dit.  De  même  dans  le  pays  Chtirtrain. 


DIN  (  371  ) 

-  DINDE  (grande).  Femme  de  haute  taille.  Tertne  de  mépris 
usité  à  St. -Quentin. 

DINDIN.  Le  petit  doigt.  —  Synonyme  :  Dédet. 

DINETTE.  Collation  d'enfants  ;  de  même  en  Lorrain. 

DINOT,  DINOTE.  Dindon  ,  dinde.  Au  figuré ,  imbécille. 
*'  DISSIME.  Aphérèse  de  grandissime. 

DITELET.  Le  petit  doigt.  —  Synonyme  :  Dindin. 

DIU  et  DJIU.Dieu.  —  Locution  picarde  ;  ein  bon  Dtu,  un 
-crucifix.'  Aller  vir  el  bon  Diu^  mourir.  —  Congénères:  Béarnais, 
diu  ;  Provençal,  diou;  Bourguignon,  Franc-Comtois  et  Catalan, 
deu  ;  Nancy  et  Besançon ,  due  ;  Savoisien ,  djeu,  —  Etymologie  : 
du  Roman  dius^  dérivé  du  Latin  deus.  Dans  les  écrits  picards  du 
Moyen^âge ,  on  trouve  diex,  dieux ,  dieu^  deu  et  diu, 

DIVERTI.  Gai ,  joyeux;  de  même  en  Berrichon. 
DIXIT.  Premier  chantre  de  paroisse  qui  entonne  le  dixiL 

*  DIXMERON.  Dîme. 

DIZIEU.  Dizeau ,  petite  meule  de  dix  gerhes.  —  Du  Roman 
diseau ,  dixaine,  dérivé  du  Celtique  diznez  ?—  Locution  picarde  : 
il  a  chés  quate  dizieux  ;  il  a  40  ans. 

*  DOBANCE.  Plainte. 

DODINER.  Soigner,  caresser.  — De  même  en  Wallon. — 
Signifie  aussi  bercer  un  enfant,  comme  en  Berrichon. 

DODO.  Lit  d'un  petit  enfant.  —  Faire  dodo ,  dormir.  Voyez 
NiMETTE.  Ces  deux  termes  enfantins  sont  usités  partout. 

DORER.  Frapper. —  V.  ses  synonymesi,  au  chapitre  2«. 
.  DOL  (Boulonais).  Douleur.  —  Du  Latin  dolor  ou  du  Celt,  doL 

DOMINO.  Pièce  de  drap  noir  dont  les  femmes  des  environs 
de  St.-Pol  et  d'Arras  se  couvrent  la  tête  et  lesCépauJes,  lors- 
qu'elles vont  à  l'église. 

DONDON.  Femme  grosse  et  grasse.  Le  Duchat  dérive  ce  mot 
de  dovidaine  qui  signifie  ballon. 


(  372  )  DOR 

DOR.  Or,  —  Par  saite  delà  fusion  de  Tarticle  ave&le  subs- 
tantif. Ch'est  ein  ange  ed'  dor  fAlman,  du  Franc" Picard  y  1849.) 

DORELOTER.  Choyer,  caresser,  entourer  de  soins  et  de 
prévenances.  —  De  même  en  Franc-Comtois  et  Roman. 

DOREUX.  Sensible  à  la  douleur  physique,  douillet.  — Du 
Roman  dorelot. 

DORLOTS  ou  DERLOTS.  Bijoux  qu.e  le  futur  donne  è  sa 
iGancée. 

DQSSET.  Fonds  d'une  cheminée.  —  Du  Roman  dossier^ 

DOUBLE  (Béthune).  Liard. 

DOUBLE  RAKET.  Grèbe  d'Esclavonie  (oiseau). 

DOUCHEREUX.  Doucereux.  —  De  même  en  Roue,  et  Rom^ 

DOUCHETTE  (ai).  En  tapinois. 

DOUCHEUR.  Douceur.  —  De  même  en  Rouchi  et  Roman. 
—  Doucheurs,  au  pluriel,  signifie  quelque  chose  de  plus  qu'un 
morceau  de  pain.  «Tat  ocat^  einmoUet  de  doucheurs  :  pour  detus 
patars  ed*  pemmes  ed  terre. 

DOUCIR.  Rendre  doux,  faire  tiédir.  —  Se  dit  en  parlant  de 
l'eau ,  comme  dans  le  patois  de  Beaune. 

DOUILLE.  Volée  de  co>ips  de  bâton.  —  Synonyme:  Racléb. 

DOUILLER.  Battre,  donner  des  coups  de  bâton. 

DOUILLETTE.  Tiède.  —  Se  dit  en  parlant  de  l'eau. 

DOULEVÉ.  Pain  qui  a  la  croûte  levée.  Mot  Picard  men- 
tionné par  M.  Hécart,  dans  son  Dict,  rouchû 

DOUTANCE.  Doute. 

DOVER  (Boulonais).  Dormir,  sommeiller.  — •  Peut-être  du 
Celtique  dov ,  reposer? 

DRAGON.  Cerf-volant.  Ainsi  nommé  à  cause  de  sa  grande 
queue.  ••^  De  même  en  Champenois,  etc. 

DRAONCLER.  Suppurer,  apostumer.  «  M.  Paulin  Paris 
qui  sait  tout,  hormis  nos  Patois  peut-être  ,  dit  M.  Pierquin  de 
Gembloux ,  a  éprouvé  plus  d'une  fois  les  conséquences  de  l'omis-! 


DRA  (  373  ) 

8Îon  de  leur  étude,  dans  ses  plus  importants  travaux.  A  propos 
du  vers  suivant ,  par  exemple  : 

Ce  est  draoncles  H  loherens  a  dit 

le  savant  philologue  pense'que  ce  mot  ne  se  trouve  dans  aucun 
glossaire.  S'il  eut  connu  ppurtant  )e  patois  Picard  ,  il  aurait 
trouvé  le  substantif  draonclure  et  le  verbe  droonciery  dans  les- 
quels la  diphtongue  se  prononce  comme  dans  piion ,  Laon,  L'o 
est  tout  simplement  ici  une  lettre  étymologique.  D'autres  patois 
ont  le  xpot  dragoncle  qui  se  rapproche  plus  de  la  source  d/ragun- 
culw,  ipal^die  connue  dans  la  langue  française  sous  le  nom  de 
dragon.  »  {Des  Patois  et  de  l'utilité  de  leur  étude,  p.  128.) 

DBAONCLURE.  Apostéme ,  dragon. 

DRAPEAUX.  Langes.  -^  De  même  en  Berricb.  et  en  Vieux- 
Franc.  Signifie  aussi  Hn^e  en  général ,  comme  en  Normandie. 

DRAVIËRË.  On  sème  dans  un  champ  de  la  vesce,  de  Ta- 
voine,  de  l'orge,  des  fèves  et  des  bisailles.  L'ensemble  de  ces 
plantes  fourragères  récoltées  vertes  se  nomme  dravière.  Le  mé- 
lange diffère  selon  les  localités.  Dans  les  environs  de  Boulo- 
^e  ,  Xesdravières  sont  composées  par  égale  portion  d'avoine  et 
de  vesce.  Ce  mot  se  trouve  avec  une  signification  identique  à 
Lille ,  à  Yalenciennes  ,  à  Reims ,  etc. 

DRËGHEt  Buffet ,  dressoir.  — Synonyme  :  Dréchoib. 
DRËGHER.  Dresser. — De  même  en  Rom. — Drécher  Vsoupe  , 
servir  la  soupe, 

DRËGE  (Saint-Valery).  Filet  pour  la  pêche  de  la  sole.— -Sj/no- 
nytne  :  Tr aille. 

DRËLER  (Arras).  Dissiper. 

DRESSE  (Art.)  Armoire.  —  Synonyme  :  Omellb,  Aruère. 

DRET,  (adv.)  Droit,  précisément,  justement.  On  dit  droit 

dans  le  même  sens  en  Champenois  et  en  Franc-Comtois Dret 

signifie  droit  en  Bas-Breton. 


(  374  )  DRE  ' 

DREUX.  Proit,  debout. 

DRINGUER.  Jaillir.  —  Synonyme  :  Gligher. 

DRINIAU  (Artésien).  Troène  (arbuste). 

DRINGUËLE.  Pourboire.  —  De  rAllemand  trinken  gelt, 
argent  pour  boire. 

DRINSE.  Diarrbée. 

DRINSSER.  Avoir  la  diarrhée; —  de  même  en  Roman. — 

Synonyme  :  Drisser. 

DRO  LINCHEUX.  Drap  de  lit. 

DROIT.  Précisément ,  justement  ;  idem  en  Y.  Franc.  (Âmyot). 

*  DROITURE.  Redevance ,  ce  que  le  sujet  devait  à  son  sei- 
gneur. 

DROGUER.  Se  morfondre,  attendre  inutilement.  Mot  popu- 
laire généralement  usité. 

DROLER.  Aller  ça  et  là ,  sans  but  ni  résultat, 

DROUILLË.  Excrément,  foire.  Signifie  aussi:  femme  indo- 
lente et  d'une  mise  malpropre. 

DROUILLETTES  (être  dans  ses).  Etre  en  grande  ocoupatioD. 
Se  dit  surtout  d'une  maîtresse  de  maison  qui  prépare  tiin  grand 
repas.  ^ 

DROULE.  Efféminé.  Se  dit  aussi  d'une  fiUe  débauchée. 

DRU.  Fort,  bien  portant;  idem  en  Normand  et  en  V.  Franc. 

DRU  {être  dans  son).  Etre  affairé ,  être  dans  l'embarras.  «^  Du 
Roman  dru ,  pi^essé. 

DU  GAGE.  Fête  patronale  de  village.  De  même  en  FiaII^lQd 
et  en  Rouchi.  Selon  Roquefort,  ce  mot  nous  viendrait  de  la 
Flandre,  où  les  ducs  donnaient  à  leurs  serfs  des  fêtes  de  ce  nom. 
Nous  pensons  que  ce  mot  est  plutôt  une  abréviation  de  dédicace. 
On  appelait  jadis  ducac^  la  fête  célébrée  à  l'occasion  do  jour  an- 
niversaire où  l'église  avait  été*  dédiée.  On  donna  bientôt  par  ex- 
tension le  même  nom  à  la  fête  patronale  des  villages,  qu'on  dis- 
tingue pourtant  parfois  en  l'appelant  petite  ducace,  (Voir  dans  les 


DUI  (  375  ) 

Archives  historiques  du  Nord  de  la  France ,  tme  ducaee  dans 
Varrondissement  d'ÀvesnesJ. 

*  DUI.  Deux  {Archives  de  Noyon,  1247). 

DUIR£  (Béthune).  Dresser,  soumettre. 

DUIRE.  Convenir,  plaire. — De  même  en  Rouchi  et  en  Vleux- 
Franç.Yoltaire  a  dit:  tout  me  convient^  toutmeplait,  tout  meduit. 

DUISIBLE.  Ce  qui  plait^  convient,  est  utile. 

DURER.  Attendre ,  prendre  patience. —  Ne  s'employe  guères 
qu'avec  une  négation.  —  De  même  en  Berrichon,  Normand  et 
en  Roman.  Le  Bas-Latin  durare  avait  le  même  sens. 

DUSQUES.  Jusques.  —  De  même  en  Roman.  — Du  Latin 
usque.  On  trouve  dusca  dans  le  voyage  ducomte  de  Ponihieu, 


ÉBALOUFRER  («•).  Se  fâcher,  s'exaspérer.  —  Signifie  aussi 
s'épouvanter.  —  Synonyme  :  S'egarloufber. 
ËBARER  (s'}.  S'éclaircir. —  Se  dit  en  parlant  du  temps. 
ËBE.  Reflux  de  la  marée  descendante.  —  De  même  en  Rom. 

—  Reflux  se  dit  eèba ,  en  Anglo-Saxon;  ehhe ,  en  Danois,  en 
Allemand  ,  en  Hollandais  et  en  Flamand. 

ÉBERDËLER.  Écraser. 

ËBERKER.  Êhrécher.  —  De  même  en  Roman. 

ÊBËRLINGUER.  Jouer  à  croix  ou  pile. 

ËBERLOUFRË.  En  colère,  exaspéré. 

ËBERLUKË.  Ëvaporé  ,  inconsidéré.  —  Synonyme  :  Ëbleré. 

ÉBE:RNER.  Nettoyer  un  enfant  au  maillot.  ^ 

ËBEÙBL  Étonné,  stupéfait,  abasourdi. — Synon,  Ëbaubi. 

—  Cong.  Rém. ,  Franc-Comt. ,  Vaudois  et  V.  Franc. ,  éiauH. 
ËBLËRË.  Évaporé  ,  étourdi. 

ÉBLEUL  Niais. 


■î-^ 


(  376  )  EBO 

ËBOKER.  Ëmonder ,  tailler  un  arbre. — Da  Rom.  ébosquer. 

ËBENDIE  [tout  d'eine).  Instantanécnent ,  tout  I  coup.  A 
Amiens ,  on  prononce  :  tout  d'eine  eshondif. 

ËBORNIFLER.  Ëborgner,  aveugler  en  frappant  sur  la  figure, 
—  Du  Celtique  horriy  borgne. 

£B0UL0NS.  Rejetons  du  pied  d'un  arbre,  d'une  plante, 

ËBRANKER.  Ëbrancher.  —  Du  Bas-Latin  exhrànehiare. 

ËBRANKIURES.  Branches  coupées. 

ËBRËLË.  Ëtourdi ,  inconsidéré.  —  Synonyme:  Ëbbrluké. 

ËBRIAKE.  Maniaque ,  fou  ,  étourdi.  —  Peut-être  du  Rom. 
ébretic  y  ivre.  —  Voyez  Brake. 

ËBROUER.  Donner  un  premier  lavage  aux  linges  qui  sont 

très-sales.  —  De  même  en  Roman. 

ËBROUESSE.  Brosse.  —  Syn,  Brouesse  ,  Bruche.  —  Cong, 
Anglais ,  hrush, 

ËBRUSSER.  Éclabousser. —  Synonyme  :  Ëoucher,  Ëkichbr. 
EBZEU.  Faiseur,  ouvrier. — Syn,  Bzeu. —  Un  hzeu  ed'fagotSy 
fagotier. 

ËGABOCHER.  Meurtrir  la  tète.  —  Etymoîogie  :  du  Picard 
caboche.  —  Voyez  ce  mot. 

ËCABOULER,  Bossuer. — Cong.  Franc-Gomt. ,  écàbouler; 
V.  Franc.,  cahouler  ;  Genevois^  càboler. —  Signifie  aussi  écrcuer. 

ÉGAGHER.  Éclabousser.  (Au  propre  et  au  figuré.) 

ÉGâGHOIRE,  Mèche  de  fouet.  —  De  même  en  Rouchi. 

ËGAFETTE  ou  ÉGAFOTTE.  Moitié  de  coquille  bivalve  de 
rivière  dont  on  se  sert  pour  écrémer  le  lait.  — Du  Rom.  escafette. 

ËGAFER.  Fendre  l'osier  en  deux.  —  De  même  en  Roman. 

ÉGAFIÉ  ou  EGAFIGNÉ.  Vif,  éveillé. 

ÉGAFLOT.  Écaille  de  la  noisette  ;  enveloppe  des  graines  et 
de  certains  légumes. 

ÉGAFLOTER.  Oter  Técaille  d'une  noisette,  d'une  graine.  -^ 
Réduire  un  entier  en  petites  parties. 


EGA  (  377  ) 

ÉGAGNON  et  ËGAIGNE.  Ëcheveau  de  fil.  —  En  Languedo- 
cien ,  escagno.  —  Du  Roman  escaigne.  —  Synonyme  :  Ëghbt. 
ÉGAILLE.  Goque. 

ÊGAILLETTE  (St.-Valery).  Oiseau  des  tempêtes. 
EGAILLETTE  (à  V).  Bras  nus ,  habit  bas.  —  Synonyme:  En 

PuRBlrrE,    EN  PuLÉlf ANCHE, 

ËGAILLON.  Échelon.  —  Congénères:  Gers,  escale;  Gatalan, 
escalo;  Espagnol,  escalon;  Italien,  «caHno.-^ Du  Roman  escaiJr- 
Um,  dérivé  du  Latin  scalaf'quod  ascandendo  diciiur  dit  Varron.) 

ÉGALER  et  ÊGALOTER.  Ëcosser ,  écorcher  un  bouton. 

ÉGALIPE.  Écaille,  coque,  valve  de  coquillage. 

ËGALO{(î'J.  De  surplus,  en  sus.  —  Synonyme:  en  Ramindos. 

ËGAMI  AU.  Pièce  du  charriot  sur  laquelle  est  placée  l'échasse. 

ÉGAMPOURË.  Sauvage,  peureux.  —  Êcampourer  signifie 
disperser  en  Franc-Gomtois. 

ÉGAMPOURER.  Avoir  des  crampes. 

ËGANE.  Gros  écheveau  de  laine.  —  Du  Roman  escaigne. 

ÉGANILLË.  Vif,  éveillé.  —  Syn.  Ëgafib. 

ÉGANILLER.  Ghasser  de  chez  soi;  mettre  quelqu'un  à  la 
porte  (comme  un  chien ,  canis). 

ÉGAPER.  Échapper.  — Congénères:  Rouchi,  ^coper;  Lan- 
guedocien ,  escapa  ;  Ital. ,  scappare.  —  Etym,  du  Rom.  escaper. 

ÉGAR  ATS.  Ëchalias.  On  trouve  escaratz  dans  une  bulle  du 
Beauvoisis  de  il89  (Louvet ,  tome  i.  page  478),  et  escarceon  dans 
une  bulle  Laonnaisc  de  1212.  Il  parait  qu'on  prononçait  autrefois 
csaras,  a  Les^ Picards ,  dit  Ménage ,  prononcent  csaras:  ce  qui  a 
fait. croire  à  quelques  uns  que  ce  mot  venait  de  z'^^cù^  »  (  Diction- 
naire Étymologique^  F.°  Échalas).  -*■  Etymologie :  du  Bas-Latin 
carratium  qu*on  trouve  dans  les  lois  des  Lombards,  liber  i.  tit.  25^ 

ÉGARBOUILLË.  Éveillé,  vif,  pétulant.— 5t/n.  Ékerboui^/LÉ. 
ËGARBOLILLER.  Attiser  les  braises. 


{  378  )  ÉCA 

ÊGARDONER.  Purger  un  champ  de  ses  chardons  (cordons). 
ÉCARDONET.  Chardonneret.  Voyez  Cadorbux. 
ÉCARION.  .Cordon.  —V.  Égoirion. 

ÉCAROTER.  Décrotter,  essuyer  l'ordure. — Syn,  QécAROTBR. 
ÉCARPER.  Pourfendre;  de  même  en  Roman. 

ÊCARQUILLER.  Cheminer  les  jambes  fort  ouvertes,  divari" 
catis  crurihus y  comme  le  dit  Robert  Eti«nne.  Molière  a  employé 
cette  expression  :  ils  marchent  escarquillés  comme  des  volants. 
On  écrivait ,  au  xiii.«  siècle ,  esquarquiller, 

ÉCARVENTRER.  Eventrer.  —  Étî/moï.  écarperet  ventre. 

ÉCAUDÊ.  Echaudé;  du  Roman  escaudé, 

ËCAUDËE.  Echaudée.  On  dit  escaudeis  en  Bas-Breton. 

ËCAUFER.  Echaufer.  Du  Roman  escaufer. 

ÈCE.  "Ce,  cet.  —  Synonyme  :  Eghb,  Cbe. 

ËCHAMER.  Faire  un  nouvel  essaim  d'abeilles;  id,  en  Ron^v 

ËCHAMER  (s').  Se  sauver;  de  même  en  Roman. 

ËCHE.  Ce,  cet.  Synonymes  :  Chb  ,  Chu,  Ge ,  etc. 

ËCHE.  Je.  Synonymes  :  J',  Ej  ,  Euj ,  Che  ,  Ch'. 

ËCHEPER.  Lier  les  jambes  à  un  cheval  de  manière  à  ce  qu'il 
ne  puisse  marcher.  — Étymologie  :  du  Latin  in  cèpes, 

ËCHÊT,  ÉCHIT.  Echeveau  de  fil.  -—Synonyme:  Ëgagnon.^ 
ÉCHORTER.  Avorter.  Se  dit  en  parlant  des  vaches. 
ËCHORTIN.  Avorton ,  animal  ou  enfant  chétîf, 
ËCHOUIR.  Assourdir  par  on  grand  bruit;  causer  dëdétoar- 
dissements:  importuner  par  s^  loquacité. 
ËCHU.  Vent  ou  chaleur  qui  sèche.  Du  Roman  essui. 

ËCHUCHÉ.  Epuisé  par  un  excès  quelconque.  —  Loc.  Pic. 
terre  échtichécy  ierre  épuisée  par  un  trop  grand  rapport. — Femme 
échuchécj  qui  a  donné  trop  longtemps  le  sein  à  son  enfant. 

ËCLAINCHE.  Epaule. 

ËCLAINDIR.  Reluire  ,  resplendir.  —  Etymologie:  éclair. 


ECL  (  379  ) 

ËGLAIR.  Soupirail. 

ËtlLATERoQËGLiER.  Se  dit  d'une  cote,  d'un  tonneau  dont 
lesplanobes  se  disjoignent,  par  l'effet  de  la  chaleur.  V.  Renater. 

ÊCLËGHE.  Morceau  de  bois  menu. 

ÉCLIDON  (Boolonais).  Traineau. 

ËCLIFËR.  Fendre,  partager,  déchirer;  en  Franc-Comtois , 
éclafer.  ~  Congénères  :  Anglais  »  to  cleave  ;  Flamand ,  klieven; 
Hollandais,  klaven;  Danois,  klave,  fendre.  Le  mot  français  cli- 
veTy  qui  doit  avoir  également  une  origine  septentrionale,  signifie  : 
fendre  avec  adresse  un  diamant,  au  lieu  de. le  scier. 

ËCLIRETTE.  Gastagnelte ,  batte  de  masque.  —  De  même  en 
Normandie.  —  Vient  de  cliquetter ,  faire  du  bruit. 

ËGLISSËS.^  Brins  de  bois.  —  De  même  en  Roman. 

ËGLORER  ou  ÉROKER.  Rompre  un  fil,  une  ficelle,  un  lien 
de  paille,  etc.,  en  tirant  ou  en  pressant  trop  fort. 

ÊGLOY.  Urine.  Robert  Etienne  et  Nicot  citent  ce  mot  comme 
Picard ,  et  le  dérivent  de  ex  et  lotium,  urine. 

ËGOAGHER.  Ëcraser  quelque  chose  en  marchant  dessus.  — 
Synon,  Ébbrdeler.  —  Buffon  s'est  servi  du  verbe  écacher  dans 
Thistoire  natutelle  de  Véléphant, 

ÈGŒURÉ.  Qui  sent  son  cœur  défaillir;  découragé,  dégoûté. 
—  De  même  en  Normand.  -^  On  dit  éecsurdi  dans  le  Berrjr. 

ÉGOHU.  Hotoitae  au  regard  effaré. 

ÉCOHUE.  Bruit  tumultueux. 

ÉGOIRION.  Gordon  de  soulier,  de.jupe,  de  tablier,  etc.  :  si- 
gnifiait primitivement  eordùn  en  cUtr.  —  De  coriaceus  ,  de  cuir. 

ËGOLAGE.  Rétribution  mensuelle  due  au  maître  d'école.  — 
Be  même  en  Roman  et  dans  le  département  (!e  la  Meuse. 

*  ÉG0NGE.  Lanterne.  Gemot  s'est  conservé  aux  environs  de 
Yalenciennes.  ^ 

ËGOPERGHE.  Perchoir. 
ËGORGHE.  ËcoTce.  —  Du  Roman  escorehe. 


(  380  )  ECO  ^ 

ËGORGHEU.  Tablier  de  cqir  dont  se  servent  les  tonoeliers , 
les  brasseurs. — Se  dit  aussi,  par  extension^  de  tout  autre  tablier. 
—  Cong.  Rouchi ,  écourchue  ;  Champenois  ,  éeoTêenie.;  Bétblioe  i 
écourceux,  —  Etym.  du  Latin  coriaceuê  y  de  cuir.  On  dit  oepor- 
cheu  dans  le  Boulonais.  M.  H.  Griset  dérive  ce  mot  da  Celtique 
ac ,  pointe ,  et  corthair ,  frange  d'habit.  ' 

ÉCORNER.  Fatiguer  par  le  bruit.  —  Syn.  Ëchouir.  « 

ÊCORNIFLER.  Écorner. 

ECOSSE.  Cosse.  —  De  même  en  Rouchi  et  en  Roman. 

# 

ËCOUCHE.  Instrument  pour  briser  le  lin. 

ËCOUCHER.  Briser  le  lin. 

ËCOUGHERIE.  Lieu  où  l'on  écouche, 

ËCOUER.  Couper  la  queue.  —  De  même  en  Normand. 

ÉCOUERÏON.  Cordon.  —  Voyez  Ëcoirion. 

ËCOUTE  SI  PLEUT.  Moulin  dont  le  courant  à  besoin  d'être 
grossi  par  les  eaux  pluviales  ;  qui  écoute  8*il  pleut  ' 
ËCOULINË.  Gâté  par  la  pluie.  Se  dit  surtout  du  blé. 

ËCRAIGNES.  Ce  sont  des  huttes  presque  souterraines  dont 
la  toiture  excède  à  peine  le  niveau  du  sol,  et  où  Ton  se  réunit 
pendant  l'hiver,  pour  faire  la  veillée.  Cette  sorte  de  construction 
était  en  usage  dans  l'antiquité,  ce  Les  Germains,  dit  Tacite, 
creusent  des  réduits  souterrains  et  les  chargent  de  fumier  on  de 
paille.  C'est  un  refuge  en  hiver,  et,  en  été ,  un  lieu  sûr  pour  les 
récoltes.  »  (De  Germ. ,  xvi.)  —  Escriene  a  le  même  sens  en  Ro- 
man. Ce  mot  ne  peut-il  pas  être  rapproché  du  Latin  «crinitiiii  ; 
de  l'Islandais  skrin  ;  du  Vieil  Haut-Allemand  scrîni;  de  l'AUe- 
raahd  moderne  sehrein  et  du  Français  écrin,  —  ScHfkium ,  de 
même  que  serin  et  scrîni ,  signifient  un  coffret^  où  l'on  met 
des   objets  précieux  ;   mais    il    a    quelquefois    la  .signification 
plus  étendue  de  cabinet,  petite  chambre;  l'Allemand  moderne 
sehrein  désigne  un  buffet ,  une  armoire.  Il  ne  me  semble  pas  îm- 


EGR  (  3^1  ) 

possible  dès-lors  que,  par  analogie,  on  ait  appelé,  en  RomaD,  et- 
criêitèsp  en  Pieard,  esercuigiies ,  les  petites  hottes  ser? ant  de  re- 
fage»  pieDdant  rhi?er,  et  d'abri  sûr  pour  les  réooUes  dorant  Tété. 
(Comm.  de  Jf.  A.  Breuil.) 

ËGRAMER.  Ecrémer.  —  Da  Roman  eseramer. 

ËGRA.MOULË.  Broyé,  mon! a.  En  Normand ,  éerébouillé. 

ÊCRA.MPI.  Brisé  par  la  fatigue  qu'on  a  éprooTée  en  restant 
accroupi.  —  Etymologie:  du  Roman  crampi  qui ,  d'après  Méon, 
signifie  plié^  courbé. 

£GR APURES.  Ecorces  de  bois  de  chêne. 
ÊGRA.VINTER.  Ecraser  de  travail.  Du  Rom.  esûfêiwnkr. 
ËGREU.  Chaussure  de  lisière. 
ËGRËV I€HE.  Ecrevisse.  —  Du  R^menifeserwiche. 
ÉGRITIEU.  Ecriteau.  —  Du  Roman  eaeritûii*. 
ÊCUELErrE.  Petite  écuelle.  Synonyme:  G hTm^or. 
ËGULËE.  Gontenu  d'une  écuelle.  —  Une  escukye  de  Hjl 
^Romance  de  sire  de  Créquy/. 

£GÙ METTE.  Ecumoire  ;  idem  en  Lorrain  et  Rémois. 

ED'  ou  EDE.  De. 

ED'  ou  ET'.  Ton ,  ta  (devant  une  consonne).  Synon.  P,  Tu. 

£IH>ANS  ou  EDDINS.  Dans  et  dedans. 

EDPIS.  Depuis. 

EDQUE.  Jusque.  — Synonyme:  Dusque. 

ËDRUË^  Se  dit  d'un  enfant  qui ,  en  grandissant ,  n'exige  plus 
autant  de  soin. 
ËDRUIR(Boulonais).  Aérer. 

ËDUQUË.  Bien  élevé.  Ge  mot  est  de  création  récente,  h  Les 
beaux  esprits  des  pays  étrangers ,  dit  Voltaire,  qui  ne  connaissent 
pas  l'usage,  vous  disent  qu'un  jeune  prince  a  été  bien  éduqué , 
au  lieu  de  dire  qu'il  a  reçu  une  bonne  éducation.  »  /'Mélanges 
des  lauguesj,  —  Du  Latin  educatus^ 

25. 


(  382  )  EDZ 

EDZOUS.  Dessous.  —  De  même  en  Roman. 

ÉFÀILLER,  METTRE  A  L'ÉF AILLE.  Expulser,  chasser. 
Napoléon  mettra  à  Vêf aille  touschés  enfenouillenx  fJ.Croéâ/ur). 

EFFANT.  Enfant.  Congénères:  Béziers ,  Haute-Saône ,  Rho- 
dez.  Wallon  et  Franc-Comtois,  e/ant  ou  effant.  Etymùlogie:  du 
Latin  infans ,  d'où  le  Roman  infant  et  effant. 

EFFANTIN.  Qui  fait   des   enfantillages,  quoique  sorti  de 
Tenfance. 
EFFIKER.  Effiler. 

EFFREUTER.  Faire  peur  et  avoir  peur.  —  Syn.  Effroteb. 

EFFROUER.  Emietter.  —  De  même  en  Roman.  —Du  Latin 
frangere  ? 

EFFUTER.  Effaroucher  des  oiseaux  ,  des  volailles.  — Syn. 
Êpâvoder, Effrbuter. 

ÉFFUTEUX.  Celui  qui  effute. 

ËFLÊPER.  Écharpiller. 

ËGALIR.  Unir,  applanir.  Voyez  Aqalir. 

ËGARGATER  («'}.  S'égosiller.  Egargatez  vous  tertous  {Ser- 
mon  de  Messire  Grégoire),  Voyez  Gargate. 

ÉGAUDIR  («')  Se  réjouir.  Congénères  :  Catalan ,  gaudir  ;  V. 
Italien,  ^audire;  Etym,  du  Roman  gaudir,  dérivé  de  gaudere. 

ÉGAVIOTER.  Etrangler.  Voyez  Gaviot. 

I  n*  séroit  mieux  foère 

Que  d*  s*égavioter.  (Coq-à-l'âne  Picard), 

EGE,  Je.  —  Du  Roman  eg,  dérivé  de  ego, 

ËGEINS.  Gens. 

ÊGLICHE.  Seringue  en  sureau.  —  De  même  dans  le  dépar- 
tement  de  la  Meuse.  —  Synonyme  :  Ê cliché. 

ÉGLINCHER.  Eclabousser.  —  Synon.  Equcher,  ebrussbr. 
—  En  Lorrain  ,  églicher, 

fiGLUYURE.  Seigle  coupé  et  en  paille. 


E6R  (  383  ] 

V 

ÉGRAFIGNER.  Egratigner.  —  De  même  en  Berrichon, 
Lorrain  ,  Champenois  et  Roman. 

ÉGRAPIN.  Agrafe.  —  Synonyme:  Agrapin. 

ÉGRAUER.  Egratigner.  —  Voyez  Gbac.  —  Signifie  aussi 
dégrader,  endommager, 

ÉGRAUURE.  Egratignure. 

ËGRIFER.  Egratigner.  —  Du  Roman  esgrifer, 

ËGRIGNER.  Se  dit  d*une  plume  dont  on  gratte  le  bec  et  avec 
laquelle  on  ne  peut  plus  écrire. 

ÉGRO  [vent  (T).  Vent  d'ouest.  Peut-être  ainsi  nommé  parce 
qu*il  çndommage  {égraue)  plus  qu'un  autre. 

ËGRUGEOlR.  Chaire  à  prêcher.  —  Se  dit  en  plaisantant. 
ÉGUCHER  ou  ÉGUICHER.  Éclabousser.—  5yn.  Éolinchbr. 
ËGUEULER.  Casser  le  haut  d'un  pot,  d'une  cruche^  (litté- 
ralement Casser  la  gueule). 

ËHOUPPER.  Battre  le  sommet  (houpe)  d'une  gerbe  ;  couper 
la  cime  d'un  arbre. 

EIN.  On.  —  Il  ne  vient  pas,  comme  on  Ta  prétendu,  ni  de 
l'Anglais  one,  ni  du  Celtique  en.  C'est  une  altération  de  son 
primitif  homo  qui  a  passé  par  diverses  transformations:  ftom, 
home ,  homSf  hon,  hons  ^om^  ons ,  on ,  ein ,  en. 

EIN,  Un.  —  Congén.  Ronchi  et  Vieux-Français,  en;  Belge , 
tti.  —  Etymologie:  du  Tudesque  ein, 
ËINDOBIR.  Remplir  de  boue,  salir. 
EINDORMETTE.  Oiseau  de  proie. 
EINFOUFENATË.  Amouraché. 

EINGUEZINGUE.  Mésange. —  Syn.  Masingue,  exihple,  etc. 
EIN  VOIE  [être).  Être  en  route.  —  Etymologie  :  de  in  via, 
£J'.  Je.  Du  Latin  ego. 

ËJOU?  Est-ce  que?  id,  en  Rouchi  et  Rom.  — ?  Synon,  Ejouo'- 
ËKALIR.  Aplatir,  écraser.  —  V.  Agalir. 

25.* 


(  384  ) 


EKE 


ËKE.  Morceau  de  bois,  copeau.  Y.  éklr! 

ËKELLE.  Echelle.  Après  c*s  ai^manos  lo  on  put  tirer  ch*  IV- 
Jcielle.  {" Astrologue  picard,  1845). — Etymologie  :  du  Rom.  eskiele, 
dérivé  du  Latin  scala. 

ËKEMENT.  Comment,  pourquoi.  — Synonyme:  Gaubint. 

ËKENILLER.  Echeniller,  et  par  extension,  remuer,  secouer. 

ËKER.  Couper  du  bois. —  Cong,  Island,  hacha;  AUem.,  ftœ- 
ken  ;  Hollandais ,  hakken  ;  Danois ,  hakke:  tous  ces  verbes  signi- 
fient hacher.  Mais  il  est  remarquable  qu'en  Allemand ,  on  dise 
holz  hacken  pour  fendre  du  hois  ;  èke  et  ékette^  doivent  avoir  la 
même  origine  que  éker,  fNote  de  M*  A.  BreuilJ. 
,    ËRERBOUILLË.  Homme  vif ,  spirituel. 

ËKERBOUILLER .  Remuer  les  tirons  pour  allumer  le  feu* 

ËKERPELLE  (Béthude).  Coquelicot. 

ÊKERPILLER.  Nettoyer  de  la  laine,  en -élargir  les  tlocons. 

ËKERRE.  Arriver,  échoir ,  tomber.  —  Du  Roman  eiéheir* 

ÉKETTË.  Copeau ,  menu  bois.  —  Raclures  de  savon. 

ËKEU.  Ekeu  de  ho$,  mauvais  ouvrier,  qui  gâte  le  bois* 
-    ËKEU.  Echu»  —  De  même  en  Roman. 

ËKEUVEUKEU.  Plante  eonifériforme  et  très  ramifiée. 

ÉRICHE.  Seringue  en  sureau.  —  Synonyme  :  Eqlighb. 

ËRICHER.  Eclabousser. —  Synonymes:  Ëbrii8Ser,>Êgi7GHer. 

ËKIGNËE.  Eeheveau.  —  Synonyme  :  Ëgaione. 

ËKIGNER.  Eclater  de  rire. — Etym,  peut-être  de  cachinnari, 

ËKIGNON.  Petit  morceau  de  bois  taillé  dont  se  servent  le» 
enfants  pour  suivre  les  lettres  qu'ils  épellent. 

Miy|ui  comme  ein  curé  de  vilache 

Lis  Tarmcnach  sans  ékignon.  (Chanson  Picarde). 

On  donne  aussi  le  nom  à*ékignon  à  la  partie  de  la  charme  qui 
sert  à  donner  une  inclinaison  au  contre  et  à  nettoyer  le  fer. 
ËKINËE  (Artois).  Echine  de  porc. 


EKI  (  38â  ) 

ËKIPER.  Faire  saillie. 
ERMISE.  Chemise.  Voyez  Kehise. 
r    *  EL.  Au.  fSt'Pol,  1251.) 
EL.  La,  le. 

ËLA.NGHË.  Elancé.  —  Da  Roman  esîanché. 
ËLANGRE  on  ÊLANGRË.  Mince,  effilé,  allongé. 
ËLARGUIR.  Elargir.  De  même  en  Rouchi  et  Roman. 
ELCHON.  Leçon. 

ËLINGUE.  Bout  de  bois  servant  de  vergue  dans  un  bateau.  — 
Signifie  aussi  fronde ,  comme  en  Vieux-Français. 

ËLINGUË.  Mis  en  rumeur  par  un  événement  qui  excite  la 
^curiosité.  Signifie  aussi  jettes  renversé  et  quelquefois  plœé 4ur 
un  terrain  élevé. 

ËLINGUER.  Lancer;  repousser  bien  loin  (comme  avec  une 
élinguej, 

ÉLITAÏNS  (Arras).  Ecosse. 

ELLE.  La,  cette.  (Voyez  M.  Ampère,  p.  366.) 

ELLOLE.  Celle  là.  —  Synonyme:  Chelle  lollb. 

ËLOCHER  (s').  Marcher  pour  gagner  de  l'appétit. 

ËLUSER.  S'amuser.  —  Du  Bas-Latin  se  ludere, 

ELVERIER.  Lévrier. 

EM'.  Ma;  me. — Synonyme:  Eue,  Ehn\ 

EMBERLIFICOTER.  Séduire  par  de  fausses  promesses  ; 
amuser  de  paroles  dans  l'intention  de  tromper.  —  (Littéralement 
ficher  la  hen^lue.)  —  Synonyme:  Enoeoler. 

EMBERLAFER.  Répandre  de  manière  à  éclabousser. 

EMBERNË.  Barbouillé.— De  même  en  Berrichon  et  Rouchi. 

EMBERON.  Maladroit. 

EMBLAI  {foère  son).  Faire  des  embarras. 

EMBLAVEMENT.  Grand  désordre. 

EMBLAVER.    Semer  en  blé.  —  Du  Bas-Latin  imhladare  , 


(  386  )  EMB 

d'où  est  venu  le  Vieux-Français  emhlayer;  signifie  aussi  mettre 
en  désordre ,  faire  des  embarras.  , 

EMBLAVES  et  EMBLAVEMENS.  Blés  sur  pied.  —  Dcï 
méroe  en  Roman. 

EMBLAVER.  Embarrasser,  empêcher. — De  Tancien  Picard 
embléer. 

*  EMBLER.  Voler  (Beaumanoir).  —  Ce  mot  est  eneore  usité 
en  Normandie. 

EMBLEYEUX.  Faiseur  d'embarras. 

EMBOUER  (s').  Se  salir  de  boue. — De  même  en  Berrichon. 

EMBR  AMÊ.  Embrasé  ;  qui  a  la  figure  rouge ,  enflammée. 

EMBRIGOLER.  Mettre  la  bricole  à  une  vache.  —  De  même 
à  Valognes. 

EMBROKER.  Embrocher.  —  De  même  en  Roman. 

EMBRON.  Propre  à  rien ,  maladroit. 

EMBRUNGNER  (Bout.)  Couvrir.— Du  Roman  embrungher. 

EME.  Ma  et  me  (devant  une  voyelle}. 

ÉMIGHON.  Limaçon.  Synonymes:  Ëmughon  ,  GALAuioHOir. ,. 

ÊMIER.  Émietter,  manger.  —Syn.  Mier<  Id,  en  V.  Franc. 

ÊMIOGHER.  Émietter,  rompre  le  pain  en  petits  morceaux. 
—  «Synonyme  :Effrouer. 

EMITAN.  Moitié.  —  Voyez  Mitan.  , 

EMMATRELË.  Enrhumé.  —  De  même  en  Romaa> 

EMMES  ou  EM'S.  Mes.  —  IJe  s'employe  que  lorsque  le  mot 
suivant  commence  par  une  voyelle  :  em's  amis»      ^ 

EMMI.  Au  milieu.  —  De  in  medio.  —  St.-François  de  Salles 
et  Malherbe  employent  souvent  cette  expression. 

EMMOLET.  Un  peu. — Synonyme  :^iv  holet. 

EMMOURMELER.  Écraser.  Se  dit  dtes  corps  mucilagineux. 

EMN'.  Mon,  ma  ;  [devant  une  voyelle). 

ÉMOGHAU.  Tas  d'ordure. 

ÉMON.  N'est-ce  pas  ?  Syn.  Amon.  —  Ou  dit  emon^  à  ToarDai. 


EMO  (  387  ] 

ÊMOTËR.  Briser  des  mottes  de  terre. — De  mâme  en  Roman  ; 
•^  amotaif  en  Comtois. 

ËMOUKËR.  Chasser  les  mouches. —  Moucher  une  chandelle. 
—  Réussir  dans  une  affaire  au  détriment  d'une  autre. 

ËMOUSTILLER.  Rendre  gai,  de  bonne  humeur.  —  Roman. 

EMPA.FËR*  Gorger  dç  nourriture;  —  De  même  à  Alençon  et 
à  Yalenciennes.  —  V.  ëhpifé. 

EMPALTOKER  (Artois).  Empaquetter. 

EMPIERGER  {s').  S'empêtrer. 

EMPIFË.  Qui  a  mangé  à  l'excès.  —  Du  Roman  empiffré. 

*  EMPLEIDIER.  Mettre  en  procès. 

EMPOTER.  Mettre  en  bouteille,  en  pot,  —  Id.  en  Normand. 

EMPOTINER  (Pas-de-Calais).  Salir ,  noircir  (comme  avec  le 
noir  d'un  pot  hrousé), 
EMPRËS.  Auprès.  —  De  même  en  Rouchi. 
EMPULË  (Saint-Yalery).  Envasé' dans  le  sable. 
EMPUTË.  Gâté  ,  infecté,  qui  pue.  — |De  même  en  Rémois. 
ËMÙCHON.  Limaçon.  —  Synonyme  :  Ëhichon  ,  Limighon. 

*  EN  A  AGE.  Majeur,  f Coutumes  du  BeawnoisisJ 
EN  AMONT.  En  Haut.  --  V.  Amont. 

ËNAVRILLË.  Déshabillé  pour  travailler  à  l'aise  (comme  cela 
se  fait  dans  le  mois  d'amQ. 

ENCAUCHER  LE  BLË.  Lessiver  le  blé .  de  semence  dans 
de  l'eau  de  chaux  (en  Picard,  cauche), 

ENCEPË  ou  ENCHEPË.  Enchevêtré,  pris  dans,  arrêté 
dans.  —  Du  Latin  in  cœptus  ou  plutôt  du  Roman  ceps ,  liens  dont 
nous  avons  formé  encheppéj  comme  les  Ital,  ont  formé  inceppare 
(mettre  aux  fers)  de  ceppi ,  et  les  Espagnols  encepar  de  cepos* 

ENCHOITE.  Embarrassé,  qui  s'embarrasse  facilement. 

ENCLËUME.  Enclume.  —  De  même  en  Roman. 

ENCONTË  (à  1').  Contre. 

ENCRAPËR.  Rendre  crasseux.  —  Synonyme  :  Crapbr. 


(  388  )  ENC 

ENGRASSI£R.  Engraisser.  —  De  même  en  Rooebi. 
ENDAIN.  Enjambée ,  espèce  de  pas  qai  sert  à  mesnrer. — Do 
Roman  endem.  —  Andare  signifie  mareher^  en  Italien. 

EN  DESSOUS.  On  dit  qn'nne  personne  est  en  dessous  quand 
elle  est  sournoise ,  hypocrite. 

ENDËVER  {faire).  Endiabler.  —  Cang.  Rém.  tndever  ;  Ital., 
indiavolàre,  Qoand  on  fait  endéver  qnelqa'nn  on  Ini  fait  perdre  le 
calme  et  la  raison ,  en  sorte  qu'il  parait  être  sons  l'influence  do 
diable.  [Devil,  en  Anglais;  diavolo,  en  Ital.)Nous  croyons  donc 
que  c'est  à  tort  que  Du  Cange  dérive  endéver  de  indeviare. 

ENDIZELER.  Mettre  en  dizeau.  —Voyez  ce  mot. 

ENDO  VER.,  Endormir.  —Voyez  Doter. 

^ENDOyË.  Syn.  Engonce. 

ENDOVOIR.  Acbillée  à  mille  feuilles ,  ainsi  nommée  parce 
que  l'on  attribue  à  cette  plante  la  propriété  d'endormir /Viutovcr/. 

ENDRUNKER.  S'embourber.  —  De  même  Rouchi. 

ËNENGË.  Rempli  de  mauTaises  herbes. — Enenger  veut  dire, 
en  Franc-domtoîs ,  remplir  d'une  mauTaise  engeance. 

EN  ERRIËRE.  En  retard. 

ËNETTE.  Canne  et  spécialement  la  femelle  du  canard,  dont 
on  se  sert  à  la  chasse  à  la  hutte.  Voyez  Amette. 

ENFANCHON.  Petit  enfant.  —  De  même  en  Roman. 

ENFENOUILLË.  Qui  a  beaucoup  d'affaire. 

ENFENOUILLER.  Exciter,  animer  quelqu'un. 

ENFENOUILLEUX.  Qui  se  mêle  de  tout;  faiseur  d'embarras. 

ENFIKER.  Ficher,  enfiler ,  percer. 

ENFILURE  (vir  V).  Découvrir  le  but  caché  d'une  action,  "la 
tournure  que  prend  une  affaire. 

ENFLAMBER.  Enflammeh  —  De  même  en  Roman. 
ENFOURNAKER  (O-  S'enf elopper ,  se  fourrer  dans  son  lit. 
— Etymologie:  du  Français  enfourner. 

*   ENFRAINTURE.  Atteinte  portée  aux  droits  d'un  tiers. 


ENG  (  389.  ) 

ENGâMBER.  Enjamber.  — Comme  en  Ronohi  et  eo  Roman. 

ENGANER.  Tromper,  comme  en  Roman.  ^-Congénères: 
Bài-Normand,  en^an«r  ;  Vaudois,  engainer;  Beziers,  engana; 
^oïlagais,  Yienx-Catalan  et  Espagnol,  enganar;  Italien,  ingan- 
nàre.  —  Etymologie  :  du  Latin  ingannare. 

ÉNGÂNTER  (Boni.).  Embarasser  quelqu'un  de  quelque  chose. 

ENGARBER.  Mettre  des  gerbes  les  unes  sur  les  autres.  De 
mémo  en  Ronchi  et  Roman.  —  Voyez  Garbe. 

ENGARIË.  Engagé,  entraîné.  —  Du  Bas-Latin  invddiatus. 

ENGAYER.  Engraisser  les  volailles  en  leur  faisant  avaler  de 
gros  morceaux  de  pâte. —  Etymologie  :  du  Picard  gavioty  gosier. 
Au^guré:  bourrer  quelqu'un  de  nourriture. —  En  Normandie,  ce 
verbe  s'employe  au  réfléchi. 

ENGEOLER,  ENGINGNER  ou  ENGEIGNER.  Tromper, 
séduire  par  de  fausses  promesses. — Synonyme:  Emberlificoter. 

«  Tel ,  comme  dit  Merlin ,  cuide  engeigner  anlrui 

Qui  souvent  s'engeigne  lui-même;  ' 

J'ai  regret  que  ce  mot  soit  trop  vieux  aujourd'hui 

II  m'a  toujours  semblé  d'une  énergie  extrême.  »  (Lafontaine.) 

ENGËIGNEUR.  Trompeur,  engeoleur. 

ENGINGORNER  ou  ENGIGORNER.  Insinuer, mettreen tête. 

ENGLUY.  Glu. 

ENGONCE.  Perdu  dans  ses  vêtements,' gêné  dans  un  habit 
qui  monte  jusqu'aux  oreilles. — Du  Roman  esconcéf  caché,  Ou  du 
Bas-Latin  ingonnicaius.  De  même  dans  l'Eure-et-Loire. 

ENGOULER  (Laon);  Manger,  absorber  ;  idem  en  Roman. 

ENGUEULER.  Dire  des  injures  ;  terme  poissard  commun  à 
plusieurs  provinces. 

ENGUEUSER.  Tromper  en  faisant  tort. 
ENGUIGNIER.  En  vouloir  à  quelqu'un. 
ENGUÏLBAUDER.  Entraîner  à. 


(  390  )  ENH 

ENHERBER.  Empoisonner  ;  de  même  en  Roaiao.  Ce  verbe 
exprime  aussi  le  secret  de  se  faire  aimer.  C'est  une  allusion  à  la 
puissance  merveilleuse  qu'on  prête  à  certaines  herbes  magiques,  * 
dont  on  composait  des  philtres.  Oo  dit  encore  danslemêine  sens: 
donner  de  Vherhe  de  perlimpimpin. 

ENHEULIER.  Administrer  le  sacrement  de  confirmatioii.  -^ 
Du  Picard  heule ,  huile. 

ENHUl.  Aujourd'hui.  Voyez  AnÙît. 

ENMARVOYER  (faire).  Tourmenter,  chagriner;  id.  en  Rom. 

ENMITOUFLER  (s'}.  Envelopper  la  tête  comme  avec  on 
amict,  —  Voyez  Amitodfler. 

ENNE.  Une;  comn^e  en  Comtois  et  en  Roman. 

ENNETTE.  Nièce.  Synonyme  :  Nénette. 

ÉNON.  Voyez  HÉNON. 

EN  PART  MI ,  EN  PART  LI.  A  part  moi ,  à  part  lui.  ' 

EN  QUAND.  En  mêms  temps  que. 

ENR  AKEk  (s*).  S'embourber,  se  mettre  dans  un  mauvais  pas. 
—  Du  Roman  s*enracler. 

ENROYER.  Commencer  le  premier  sillon  d'un  laboun  —  De 
même  en  Roman.  —  On  dit  enreya^  en  Languedocien. 

ENSANE.  Ensemble. — comme  en  Roman. — Cong.  Vosg., 
ensenne  ;  Bourg. ,  ansane  ;  Franc-Comtois  et* Vieux-Français , 
ensane;  Rouchi,  ensiane.  —  Etym.  du  Bas-Latin  insimuL 

ENSELLË  (Boul.)  Se  dit  du  cheval  dont  le  dos  creusé  vers  le 
milieu  ,  forme  pour  ainsi  dire  une  selle  naturelle. 

*  ENSEMENT.  Toujours,  aussi ,  ensemble.  (M.  J.  Marnier.)' 
ENSILLER  (Boulonais).  Dépenser,  dilapider. 

ENSIN  {tout).  Tout  comme,  semblable  à. — Du  latin  Hmilit. 
ENSOILANT.  Qui  cause  la  soif. 
ENSOILÉ  {été)..  Avoir  soif ,  être  altéré. 

*  ENSOINE.  Empêchement  légitime.  (La  Thaumassière.) 
ENTAMURE.  Le  premier  morceau  qu'on  coupe  à  un  pain. 


ENT  (  391  )■■. 

*  ENTE.  Rejeton. 

ENTËRDEUX.  Eotre'deux,  à  travers,  au  milieu. 

ENTERVIR.  Entrevoir.  —  Du  Latin  inter  videre. 

ENTIRE  (Boulonais).  Piquet,  pieu. 

ENTOKË.  Plein  jusqu'à  perdre  la  respiration. 

ENTOMBI.  Engourdi.  —  Entrnni,  en  Vieux-Français  :  a  qui 
ont  les  membres  comme  entomis  et  endormis....  »  (Froissart.) 

ENTORTILLER.  Persuader  quelqu'un  ,  le  décider  k  quelque 
chose ,  en  agissant  avec  finesse  et  précaution.  Cette  expression 
pittoresque  est  employée  par  beaucoup  de  personnes  qui  la 
croyent  Française.  —  Synonyme:  ëngeoler. 

*  ENTREBENDE.  Pièce  de  bois  qui  en  soutient  deux  autres. 

*  ENTRETOISE.  Poutre.  {Archives  de  Péronne,  1508.) 
ENUIT.  Aujourd'hui.  —  Voyez  AnuitI 

*  ENVAYÉS.  Invasions.  «  Pour  ce  qu'il  est  nouvelle  que  les 
Anglais  font  plusieurs  envayés.  »  {Amiens  ,  ±H9.y 

ENVERS  (à  m'  n').  A  mon  égard  ,  envers  moi. 

ENVOIGHE  {que  je  m').  Que  je  m'en  aille. 

EN  VOIE  {été).  Etre  en  route,  être  parti  ;  de  même  à  Lille,  à 
Valenoïennes  et  à  Metz.  —  Etymologie:  du  Latin  inviâ, 

ÉOUTEUX.  Moissonneur.  —  Du  Roman  aoust  (moisson). 

ÉPAGNOLER  (s').  Se  trémousser ,  se  réjouir.  Cette  expres- 
sion nous  semble  venir  du  mot  épagneul ,  chien  originaire  d'Es- 
pagne ,  dont  on  imite  pour  ainsi  dire  les  ébats,  quand  on  s'epa- 
gnole.  Cette  etymologie  est  cpnfirmée  par  l'expression  Française 
analogue  s'écaniller  (de  canisj^  et  par  l'Allemand  kolben^  folâ- 
trer, {dekolhj  veau). 

ËPALER.  Compter  combien  il  y  a  de  pas  dans  une  pièce  de 
terre ,  et  par  extension ,  mesurer.  —  Du  Roman  espaler, 

ËPANI.  Epanoui,  de  même  en  Comtois  et  en  V.  Français. 
«  Vénus  est  une  rose  épanie  au  soleil.  »  (Desportes). 


(  392  )  EPA 

ËPANIR  (Artois).  .Sevrer  on  enfant  —  De  même  6tt  Bonan. 

ËPARDRE.  Répandre  ,  disperser.  ~  Du  Latin  tpatgmrt* 

ËPARER.  Disperser ,  étendre.  —  Mêmeétymologil». 

ÉPATER  (s').  S' éiendre.  Etymologie:  du  Français jpollf. 

ÉPAUTER.  Effrayer.  Voyez  Épecter. 

ËPAUTRER.  Crever,  écraser,  fouler  aux  pieds.--*  De  même 
en  Rouchi  et  en  Roman.  Il  eut  le  chervelle  épeutré  {Epiiaphê  Pie). 

ÉPAVAUDER  et  ÉPARVAUDER.  Effaroucher.  —  Congé- 
nères: Rouchi ,  épilvoder;  Franc-Comtois  ,  é^avurie  ;' PoriugAis 
etEspag.,  espaventar;  Ital.,  spavenfare. — Du  Latin  pot^or,  peur. 

ËPE AUTRE  (Boulonais).  Orge  printanière.  Synon.  Biltabd. 

ËPËKE  (subst.  fém.)  Pic  vert  (oiseau). 

ËPËNIR.  Epanouir.  Du  Roman  espéniv.  — Synon,  Ëpahir. 

ËPEUTAIRE.  Epouvantail,  —  Etym.  du  Roman  éàpentaire, 

ËPEUTE^  ËPEUTOÈRE,  ÉPEUTENARD.  Mémesignie- 

cation.  On  donne  le  nom  d'épeutoère  à  moigniaux  à  des  haillons 

suspendus  au  haut  d'un  bâton  qu'on  place  dans  4es  champs  et  les 

jardins  pour  effrayer  les  oiseaux.  On  applique  ironiquement  co 

termeà  un  homme  de  tournure  grotesque  ou  ridiculement  accontré. 

ËPEUTER.  Epouvanter,  effrayer'.  En  F.-Comtois,  épounta; 
en  Vieux-Français ,  épauler. 

ËPEUTRER.  Crever  ,  écraser.  —  Voyez  Ëpautrer. 

ËPIEULE,  EPIULE.  Ëpingle.—  Congénères:  Languedocien, 
espillo  ;  Italien ,  spillQ,  —  Etymologie:  du  Roman  espieule. 

ÉPILLON,  EPÏNON.  Dard  des  abeilles.  —  Probablement  du 
Latin  spinula^  épine.  ^ 

ËPINCHES.  Pincettes.  —  Du  Latin  pungere ,  piquer. 
ÉPINÉR.  Vexer. 

ËPÏNOKE.  Epinoche,  poisson.  —  Personne  petite,  ipaigre 
comme  le  poisson  nommé  épinoke. 

ËPINTE.  Espace  de  temps.  —  Eine  haine  épinte ,  assez  long- 
temps. 


EPI  (  393  ) 

ÉPJROLLE.  Graminée  qai  pullule  daas  Us  blés  et  qu'on  ar- 
rache  au  printemps. — Dans  quelques  parties  de  l'Artois^  on  donne 
ce  nom  aux  épis  de  blé  niellés. 

ËPINGUfiR.  ËcUbonsser. 

ËPLUKËR.  Éplucher.  —  De  même  en  Normand,  Rouohi  et 
Rem.-^ignifie  aussi  interroger  malignement,  scruter  avec  soin. 

ËPOILLIER.  Ëpiler,  enlever  les  poils. 

*  ËPOULEMANDES.  On  appelait  ainsi  à  Amiens,  en  1771, 
les  femmes  qui  portaient  chez  les  teinturiers  les  pièces  d'étoffes 
sortant  des  mains  des  fabricants  (l'abbé  Tiron).  —  Ouvrières  qui 
préparent  les  canettes  pour  les  tisserands. 

ËPOURER.  Épousseter.  —  Signifie  aussi  insulter  et  effrayer, 
—  Dans  ce  dernier  sens,  il  vient  de  expavescere, 

ËPOURIE.  Va»terie ,  forfanterie.  —  Signtfie  aussi  insulte^ 
et  emportement. 

EPS.  Abeille.  —  Syncope  de  apes.  —  Synonyme  :  Es. 

EPSER.  Peser. 

ÊPUCHER.  Épuiser,  tarir. 

EQ  ou  EQUE,  Que. 

ËQUEUÉ.  Sans  queue,  privé  de  la  queue. —  Franc-Comtois, 
acouâ,  —  Synonyme  :  Écob.  ^      v 

.£R.  Re  se  change  souivent  en  er»  On  dit  indifféremment  rechi- 
ner et  erchiner^  recrand  et  ercrand»  Nous  faisons  cette  remarque 
pour  justifier  ici  IHibsence  de  certains  roots  qu*on  trouvera  à  Re, 

ÉRAILE.  Oreille.  —  Synonymes:  Ëreille,  éraille,  orblle. 
Congénères i  Lorrain,  erraie;  Montagnes  du  Doubs,  éreilles.  — 
Etymologie :  du  Roman  éraile^  dérivé  du  Latin  auris, 

ËRALER  («').  S'en  aller,  s'en  retourner. 

ERBEYER.  Regarder  avec  attention.  —  Locution  picarde  : 
erheyer  de  côté  y  regarder  de  travers. 

ERCANGER.  Rechanger.  —  Du  Bas-Latin  recamMar^.^ 


(  394  )  ERG 

D'abord  »  ein  malin  apote« 

I  8*  mel  à  prêcher 
Que  r  monde  est  viui,  qui  radote, 

Qui  Teut  1*  Vercanger,  {Chanson  Picarde). 

ERGBINER.  Gollationoer.  ~  Voyez  Reghinsr. 
ERCHINETTE.  Petite  collation  que  font  entr*eax  lesenftato. 
ERCHON.  I^eçoD.  —  Synonyme  :  Elchon. 

ERCLAMER.  Se  recommander,  a  Je  n'savois  pas  à  qyd  $akiii 
m'erclamer.  »  {Journal  de  Saint-Quentin^  26  novembre  ^  1848.) 

ERCORDER.  Encourager,  reconforter,  donner  du  ccear.— 
— Etymologie :  du  Latin  cor,  cœur.  — Signifie  aussi  renseigner. 

ERCRAND.  Las,  fatigué.  -=-  Voyez  Regrakd. 

ERFIKER.  Reficher,  replacer. 

ERFOËRE.  Refaire,  duper,  tromper. 

ERFRIGNÉ.  Ref rogné ,  revêche  ,  ridé. 

ERGEINT  (f.)  Argent.  —  Dol  belle  ergeint,  de  beaux  écos. 

ERKAINGIER.  Rechanger. 

ERKËRE.  Retomber. 

ERLËKER.  Lécher.  —  Voyez  Léker. 

ERLISSER.  Vouloir  tromper,  filouter. ~ Signifie  aussi  tom- 
ber dans  le  piège ,  se  laisser  surprendre, 

ERMÊLE.  Merle.  —  Synonyme  :  Edrmerlb. 

ERMONER  ou  ERMUCHER.Remuer,  mouvoir  à  petit  bmît. 

ERSIDIU  {renie  Dieu).  Terme  injurieux. 

ERNIR.  Revenir. 

ERNU.  Orage  ,  tonnerre.  —  Voyez  Armu. 

ËROKER.  Ëcraser  des  mottes  de  terre,  des  rokes. 

ERPON.  Berceau  d'enfant.  — Etymologie  :  repos. 

ERRAIE.  Oseille.  —  De  même  dans  la  Meuse. 

ERRHE.  Arrhes.  —J'ai  baillé  de  Verrhe. 

*  ERREMENTER.  Plaider.  (Aue,  1304.) 

ERRIËRE  (en).  En  arrière,  en  secret. —  De  même  k  Besançon. 


ERS  (  395  ] 

ERSIANER.  Ressembler.  —  Synonyme  :  Resbaner. 

ERVELEUX.  Gaillard,  guilleret.  —  Signifie  rétifs  en  parlant 
d'an  cheval.  —  Synonyme  :  Revelecx. 

ERVINGER  (s').  Se  venger. 

ES'  ou  ESSE.  Sa.  (devant  une  couronne.) 

ES.  Abeille  ;  de  même  en  Roman.  —  Synon.  Eps. 

ESBATU.  Content,  réjoui. 

ESBINER  ou  ESBIGNER  (s').  Se  sauver.  De  même  en  Nor- 
mand ,  Berrichon  et  dans  l'argot  Parisien. 

ESBROUFES  (faire  des).  Faire  de  l'embarras. 

ESBROUFIER.  Qui  fait  de  l'embarras. 

*  ESGAIR.  Echoir.  CCorbie ,  xiii.»  siècle). 
ESCALETTE  (Artois).  Crécelle  ;  de  même  en  Roman. 

*  ESCAINE.  Escabelle. 

ESCAMPETTE.  Fuite;  de  même  en  Roman.  —Locution  pi- 
carde: prinde  pour  deux  yards  ed  poude  d'escampette ,  se  sauver. 

ESCARES  (faire  des).  Faire  des  embarras.  —  Synonymes: 

FOÈRE  SES  AMBLAIS ,  FOÈRE  SES  ESBROUFES. 

ESCARPOGNER.  Rosser,  maltraiter, 

£in  les  pourcachera         , 

£in  Tz  escarpognera.      (P.  X.  Gosseu). 

ESCOFIER.  Tuer,  massacrer.  —  de  même  en  Lorrain.  —  Du 
Roman  escofire ,  anéantir. 
ESCOFION.  Coiffe  de  femme—  De  même  en  Roman. 
ESCOIRE.  Panier  à  secouer  la , salade. 

*  ESeONDISSANT.  Econduisant,  refusant  (M.  J.  Marnier). 
ESCORBILLI^.  Résidu  du  charbon  de  terre  non  entièrement 

consumé.  —  Congénères:  Maubeuge,  escarhie;  Valenciennes 
et  Besançon ,  escarbille,  —  Etymologie  :  ex  et  carho, 

ESCORDILLE  (Béthune).  Ortie. 

ESCORDILLË  BLANCHE.  Laurier  blanc. 


(  396  )  £SC 

ES€OUDI£«  Elan.  —Location  picarde  :  prinde  «m  MtqMUe, 
courir  pour  faire  un  saut. 

*  ESCOUVETTE.  Grand  manche  à  balai.  A  Verberie,  oa 
appelait  chevaucheurs  d'escouvettes  ,  ceux  qui  avaient  la  réputa- 
tion de  fréquenter  les  sabbats.  (M.  de  la  Fons). 

*  ESCOUTE.  Sentinelle.  {Àhheville  ,  1234.) 
ESlGRËPIN.  Escarpin,  —  Idem  en  Champenois  et  Roman. 
ESCRIGNË.  ÀTorlon ,  homme  ou  enfant  d'une  complexion 

très  délicate  ;  signifie  aussi  renfrogné, 
ESCRIGNET.  Petit  écrin. 

*  ESCRIMIES.  Joutes  où  Ton  combattait  à  la  lance.  One  des 
rues  de  Doullens. 

^  ESKEUSSE.  Journée  de  travail  longue  et  pénible.  Signifie 

aussi  salaire  modique ,  insuffisant, 

ESKURISSE.  Ëlan.  —  Synonyme:  Esguldsse ,  Esgoudib. 

ESPERLINGUER.  Chasser,  disperser,  repousser. — Ety^ 
mologie  :  du  Roman  espringher, 

ESPERLUETXE.  Mot  que  les  enfants  ajoutent  à  l'alphabet 
qu'ils  récitent. 

ESPÉRER.  Attendre.  Dans  la  Normandie,  la  Vendée  et  le 
Languedoc,  espérer  a  aussi  cette  double  signification,  a  Une  exten- 
sion aussi  naturelle  de  signification,  dit  M.  E.  DuMéril  se  trou- 
vait déjà  en  grec  (EA^r/^My),  en  Lat.  {sperare)  et  en  Anglais  (hope). 

ESPERON  (Béthune).  Sansonnet.  —  De  même  en  Roman. 

*  ESPORER.  Venuev  y  croire.  {Coutumes  du  BeawooisU). 
ESPOURL  Effrayé,  surpris  —  Etymologie:  de  peur. 
ESPRINGUER.  Sauter  de  joie.  Greg.  d'Essignj  dérive  ce  mot 

du  grec  sf  piytfy.  Il  est  le  même  en  Roman  qu'en  Picard  et  lient 
sans,  doute  d'un  -mot  tudesque:  car  springen  BÏgnihe  sauter,  ta 
Allemand ,  en  Hollandais  et  en  Flamand  ;  en  Danois^  springe,  . 
ESQUINTER.  Assommer,  tuer.  —  En  Vieux-Prov.  esqnMwr 
signifiait  déchirer^  mettre  en  pièces. 


ESQ  (  397  ) 

*  ESQUISSE.  Seringue. 

ESSâPI.  Altéré.  —  Congénères:  Rouchi,  fusapi;  Franc- 
Comtois  9  eêêaH. 

ESSARTER.  Elaguer  les  arbres.  —  Du  Bas-Latin  essartare. 

ESSARTS.  Champs  incultes,  non  défrichés.  —  De  même  en 
Roœao. —  De  là,  vient  le  nom  propre  Des  Essor ts. — Congénères: 
Eyssarty  dans  Tlsère.  —  Essariwn^  dans  la  fiasse  Latinité. 

ESSEMANGNE.  Semaine. 

■ 

ESSERPILLËR.  Emonder  un  arbre. —  De  même  en  Roman. 

ESSIAU  et  EISEAU.  Puisard.  —  Comme  en  Roman. 

ESSIË!  Ici,  à  gauche.  Terme  employé  par  les  charretiers 
pour  faire  aller  les  chevaux  de  leur  côté,  c'est-à-dire  à  gauche, — 
Syinonyme:  Dia  ! 

*  ESSIEUTER.  Excepter.  ("Coutumes  du  Beauvoisis) 
EÇSILLER.  Employer,  dépenser,  dissiper. 
ESSILLER.  Qui  dissipe  ses  biens. — Voyez  Du  Cange,  au  mot 

exiliwm. 

ESSOILER.  Séparer  le  seigle  du  blé;  couper  les  épis  de  seigle 
qui  se  trouvent  dans  un  champ  de  froment. 

*  ESSOINE.  Excuse.  {Coutumes  du  Beauvoisis ,  Ch.  ii.) 
ESSU.  Temps  qui  fait  sécher  vite.  —  Etymologie:  Essuyer. 
ESSUIE.  Torchon,  serviette.  —  De  même  à  Rheims  et  à 

Valognes.  —  Essiot ,  dans  le  Berry. 

ESSUTËME  ou  SUTEUME.  Sécheresse,  temps  doux  qui 
flèche  le  linge  monîllé.  — Synonyme:  Esst. 

ESTAFIKER  (s').  Se  fixer,  se  placer.— -Du  Lat.  se  statu  fi^ere. 

ESTAFULADE.  Estocade. 

*  ESTAIME.  Éiain. 

*  ESTENCHElfENSES.  Avoines.  «  Àvenas  quœ  estenche- 
flienses  vulgariter  àppellantut.  »  {€att.  Frigid.^  f  157.) 

ÉSTERNERouESTERNIR.  Renverser,  étendre  parterre, 
—  £(ymo{ojfi«  :  dn  Latin  (t«rn«r«. 

26. 


(  398  )  EST. 

*  ESTOC.  Souche ,  trône.  {Ane.  usages  d'Amiem.)  —  Signifie 
actuellement  esprit ,  entendement.  —  Cong,  Ital.  sîoco  (toaohe , 
pied  d'arbre);  Espagnol  estaca;  Vieux- Français  estoe;  Alle- 
mand stock. 

*  ESTOHIERS.  Fourreurs,  pelletiers.  ~  Voyez  Maïitel. 
ESTOM  AKÊ.  Stupéfait,  abassourdi.— De  même  en  Wallon. 

*  ESTOMIS.  Étourdi,  accablé. 

*  ESTOURMIE.  Éveil. 

ESTRAFIKER.  Mettre  en  travers;  {statum  transfigere.) 

ESTRAIN  ou  ÉTRAIN.  Paille,  chaume.  —  Gomme  en  Ro- 
man.  —  Vient  du  Latin  stramen  —  Cong.  Fr.*Comt.  et  Lorraîni 
étrain  ;  Maubeuge  ,  stragne  ;  Roue,  et  Wall. ,  estrain  ;  Borain, 
estragne  ;  Island.  ,  stra;  Danois ,  straa  ;  Allem. ,  stiroh  ;  AngL, 
siravo  ;  Hollandais ,  stroo. 

ESTRÉË.  Chemin.  (Prononcez  Être.) — De  même  en  Roman. 
—  Du  Latin  stratum.  C'est  Tétyraologie  de  plusieurs  noms  de 
lieux  et.de  familles. 

ESTREMISER  ou  ESTREMONCTIONER.  —  Donner  l'Ex- 
tréme-Onction.  ^Synonyme  :  Enhedlier. 

*  ESTRÉPER.  Arracher.  {Coutumes  du  Beauvoisù.) 
ESVERTEIN.  Épileptique,  qui  a  des  vertiges.  —  De  même 

en  Roman.  —  De  là,  évertein ,  vif. 

*  ESW ARDEUR.  Gardeur,  inspecteur.  (Coût.  inéd.  de  Pie.) 

*  ESWARD.  Règlement ,  statut.  {Ane.  Coût,  du  PonthU»).'^ 
Da  vieil  Haut-AUem.  euua  ,  loi.  Ewarto  ,  dans  la  même  langue, 
signifiait  gardien  de  la  loi. 

ET  et  ETE.  Ta  (devant  une  consonne)  ;  te. 

ET  A  RE.  Pieu.  —  Du  Roman  estake.  — Syn.  Pâli. 

ÉTALE,  ET  AVE  ou  ÉTAULE.  Étable.  —  Con^.  Rooohi  , 
Franc-Comt.^t  Bourg. ,  étaule;  Allem. ,  Holl.  et  Suéd. ,  êùUl 
«^  Ëtym.  du  Roman  estaule ,  dérivé  du  Latin  stabula. 


ETA  (  399  ) 

ËTAMPI  {éie).  Être  debout,  ^tre  dressé.— En  Rouchi,  éUmpé. 
< — ^"En  Yieox-Picard ,  estampis, 

Stapendant  tout  cascaens  sur  le  pont  estampis.  {Sire  de  Créguy.) 

ËTAMPIR.  MeUre  debout ,  dresser. 

ËTAMPLAIRE.  Ëpoayantaii.  —  Synonyme  :  ËPEUToàRR. 

ËTAPIEU.  Arbre  coupé  à  peu  de  hauteur»  ramifié  et  servant 
de  limite  à  un  pré  ,  à  un  bois. 

ET  AU.  Souche  morte  et  coupée  à  quelque  distance  de  la  terre. 
Au  figuré  y  individu  immobile,  qui  ne  bouge  pas.  —  Etymologie: 
peut-être  du  Celtique  éteo^  grosse  bûche. 

ËTËRKI.  Elargi. 

ËTERINI.  Qui  a  beaucoup  de  litière. 

ËTEUILLËRE.  Champ  d'éteule. 

ËTEULE.  Chaume  laissé  sur  pied  ^près  le  sciage  du  blé  ;  de 
même  en  Comtois  ;  paille  se  dit  stoppel  en  Hollandais,  Flamand 
et  Allemand.  Notre  root  ^teule,  vient  du  L^tm  stipula  y  parla 
transition  du  Yieux-Fiiançais  esteuhle, 

ËTiMIER.  Etagère  pour  la  vaisselle. 

ETN.  Ton ,  ta  ;  (deyant  une  voyelle). 

ËTOKER.  Suffoquer  ;  au  propre  et  au  figure. 

ËTOMBI.  Engourdi..  Du  Roman  entomhi.  Par  extension, 
lonrdîand,  imbécille. 

*  ËTORËE  (chambre).  Chambre  garnie,  meublée.  Les  an- 
ciens contrats  de  mariage,  en  Picardie,  réservent  à  la  femme,  en 
cas  de  mort  du  mari,  sa  chambre  ^(orée,  c'est-à-dire  garnie  de 
ses  meubles.  N'y  aurait-il  pas  quelque  analogie  entre  ce  D)ot  et 
le  verbe  anglais  to  store ,  munir ,  remplir  ^storehouse,  magasin)? 

ËTOUPER.  Boucher.  —  Congénères:  Franc-domtois ,  étou- 
per;  Wallon  et  Rouchi,  rétouper;  Vaudois,  etopw;  Italien, 
stopare  :  Hollandais  et  Flamand-,  stoppenj  Allemand  ,  stopfen  ; 
Danois,  stope;  Islandais,  stappa.  —  Etynu>logie:  du  Roman  es- 
louper ,  dérivé  du  Lati  n  stipare, 

26*. 


i 
/ 


(  400  )  ETO 

ÉTOURGNEAU.  Ëtoarneav.  Signiûe  sansonnet ^  à  Rue. 
ÉTOURNETTE.  Dévidoir.  Dn  Roman  tournette. 
ËTOUT.  Aussi;  de  même  en  Borrain,  en  Rouchi ,  en  Lor- 
rain et  en  Roman.  -^Voyez  Itout,  qui  se  dit  pins  communément. 

ET  PIS.  Et  puis.  C'est  une  locution  par  laquelle  on  on^re 
souvent  la  conversation,  quand  on  s'aborde.  Dans  la  langue  d'Oil» 
ut  se  prononçait  d'abord  u ,  Vi  prédomina  ensuite ,  en  sorte  qu'on 
prononça  ^-pt. 

ËTRAIN.  Paille;  de  même  à  Bar-le-Duc  et  en  Normand.  Do 
Latin  stramen.  —  Voyez  Estrain. 

ÊTRAMER.  Eparpiller,  semer  ça  et  là, 

ËTR AMURES.  Paille,  fourrage.  —  Du  Roman  estramiers* 

ËTRANER.  Etrangler.  Mes  souvenirs  vienn'tent  m'étramr 
{tristesse),  —  Congénères  :  Rouchi  et  Vieux-Picard ,  estraner; 
Wallon,  straner;  Catalan ,  estren^er.  —  Etymologie :  du  RooiaD 
estraner^  dérivé  du  Latin  strangulare, 

ËTRËKIR.  Se  mettre  à  son  aise ,  s'allonger. 

ËTREMER.  Ëtendre  de  Vétrain  pour  le  faire  sécher. 

ËTRËNETTES.  Gaufres  que  les  campagnards  portent  comme 
étrennes  aux  habitans  des  villes. 

ËTRIKË.  Se  dit  d'un  vêtement  trop  court,  trop  étroit.  —  Dé 
même  dans  le  pays  Chartrain. 

ËTRIRËR.  Battre  à  coups  de  triques ,  à  coups  de  verges.  — 
A  Auch ,  truea  signifie  battre. 

ËTRIOLER.  Faire  effort. 

ËTRIPER.  Serrer  outre  mesure  (à  faire  sortir  les  tripes)» 

ËTR I VER  (Boulonais).  Contrarier,  désobéir. 

ËTRONGNER.  Casser  les  fanes  d'uno  carotte,  en  laissant  la 
racine  (le  tronc)  en  terre. 

ËTUF.  Poêle.  —  Comme  en  Roman.  —  Etymologie:  Ëtutb» 

ËTUML  Engourdi.  —  Du  Roman  étomi. 


1 


EÏJD  (401) 

ËIJ  d'ai).  J'ai  ea.—  Prononciation  commune  à  plusieiurB  Pro- 

EUD£.  De.  —  Synonymes  :  n* ,  bd. 

E9DES  ou  ëUD'Z.  Des.  —  Synonyme  :  Dz. 

EU  JE  y>u  EU  J'.  Je.  —  Synonymes:  Ej  ,  sa,  ege,  en ,  etc. 

EUL.  Le ,  la.  —  Synonymes  :  El,  ghe,  li',  etc. 

EULE.  Huile.  En  Anciea.Picard ,  otle.  '^Congénères:  Gomt. 
eûle;  Wallon ,  oie;  Roachi,  oHe ;  Limousin  et  Languedocien', 
ott  ;  flamand ,  olie  ;  Allemand ,  Ôl  ;  Italien ,  olio, —  Etymoîogie  : 
X)a  Roman  o2e,  0€{le,  dérivé  du  Latin  ofeunt. 

EURDREGHER.  Redresser,  remettre  sur  le  bon  chemin. 

EURËE.  Averse.  —  Synonyme:  Auréb. 

EURMERLË.  Merle.  *-  Synonyme:  Ermble. 

EUSIEU.  Oiseau.  —  Synonyme:  Oisieu. 

EUSS'N.  SoD>  sa  ;  (devant  une  voyelle). 

EUSON.  Oie ,  oison  ;  imbécile.  —  De  même  en  Borain. 

On  sait  qu*no  canton 

1  n'menque  pas  d'eusons.  (M.  Dblbgorgub.) 

EUT.  Août  ;  moisson.  — *L'après  eut^  Tarrière  saison. 
EUTE  ou  EUT.  Ta  ;  (devant  une  consonne). 
EUT'N.  Ta  ,  ton  ;  (devant  une  voyelle). 
EUYADE.  Pochade,  coup  à  Vosil ,  contusion. 
ÉVALTONER.  Sauter. 

ÉVAUDER  ou  ÈVEUDER.  Poursuivre  ,  chasser. 
ÉVENT  {à  V),  Qui  tourne  à  tout,  vent.  —  Ch'est  eine  tête  à 
lèvent  ;  c'est  un  étourdi ,  un  esprit  sans  consistance. 
ËVËNUER.  Ëpouvanter.—  Synonyme  :  Ëpeuter,  Ëpavoder. 

ËYERNIR.  Ëtourdir,  accabler;  consterner.  ^ 

ËVERTEIN.  Vif. 

^  EXGÈS.  Nom  donné  au  jeu  d'échecs  dans  VHUtoire  de 
Jehan  d'Àvesnes,  ' 


(  402  )  ^      EXC 

EX€OMIIIË.  Nom  qu'on  donne  à  un  animal  malfaisant. 

EXIMPLE  (Hornoy).  Mésange.  —  Synonyme  :  Masinqub. 

EXlNGUE(Rne).  Mésange. 

EXTERMINER.  Rouer  de  coups. 

EXTRIKPR  (Pas-de-Calais).  ËTentrer,  massacrer. 

*  ESQUEUX.  Échu. 

EYUDE.  Aide ,  secours.  —  Voyez  Atui»s. 

ÈZ.  Abeille.  —  Contraction  d*apes.  —  Synonyme  z  Eps. 

EZIERS.  Les  êtres  d^une  maison;  le  détour  d'un  bois;  les 
différentes  places  où  chaque  chose  est  placée.  M.  de  PoiUy 
bazarde,  sur  ce  mot,  l'étymologie  de  E^^kv,  placer.  —  ^2^1».  Ag^ 

ÊZIUTË.  Commodité,  utilité.  —  Du  Roman  ai 2tu,  accom* 
modant  —  Il  vaudrait  mieux  écrire  aisiuté. 


FABULETTE.  Conte,  fable. 

FACHE.  Face.  —  De  même  en  Roman. 

FACHON.  Façon.  —  De  même  en  Rouchi  et  Rdman. 

FAGA  (Boulonais).  Paresse,  fatigue. 

FAIGNANT.  Fainéant.  D'après  M.  Génin ,  ce  mot  ne  serait 
pas ,  comme  on  pourrait  le  croire  au  premier  abord ,  une  corrup- 
tion du  mot  fainéant.  Ce  serait  un  adjectif  verbal  pris  substanti- 
vement, qui  dériverait  de  feindre.  En  effet,  un /at^nant n'est 
pas  la  même  chose  qu'un  fainéant.  C*est  un  homme  qui ,  n'osant 
pas  avouer  sa  paresse ,  accepte  le  travail  sans  le  rechercher.  Mais 
il  n'accomplit  cette  tâche  qu'en  feignant  de  travailler.  D'après 
cette  interprétation  ,  il  vaudrait  mieux  écrire  feignant. 

FAIGNE.  Fruit  du  hêtre.  —  En  Languedocien,  /«tna. 

F  AILLANT  (temps).  Temps  lourd,  fnde,qni  fait  ^attltr  le  cœur. 


FAI  (403  ) 

FAILLE  NOIRE.  Coiffe  de  femme  dont  l'origine  remonte  à  la 
domination  espagnole.  On  prononce  /aile,  dans  l'Artois. 

FAINE  (Boulonais).  Lieu  planté  de  hêtres. 
^  FAINYE  (Arras).  Fin. 

*  FAITURES.  Façons.  ^Coutumes  du  Beauvoi$isJ. 
FALLACE.  Rase,  tromperie.  —  Etym,  du  Lfiiin  fallacium, 
FALLI  (cœur).  Paresseux,  mou,  lâche.  Du  Roman  fallU  Uche, 

qui  dérive  de  l'Allemand  fehlen ,  manquer,  ou  du  Lat.  fallere. 

FAMEINE.  Famine.  —  Idem  en  Rouchi  et  Roman. 

A  vir  leu  meine 
Et  lea  bedaine, 
Cha  seroait  r  faraeine.  (D.  C.) 

FANGUE.  Pièce  de  drap  noir  dont  les  femmes  des  environs 
d'Arras  et  de  St.-Pol,  se  couvrent  la  tête  et  les  épaules^  lors- 
qu'elles vont  à  l'église.  C'est  à  peu  prèsl'a^utoir  du  Santerre. 

FAQUIN.  Elégant  ;  de  même  en  Berrichon  et  dans  les  patois 
du  Tarn  et  de  Bayeux. 

FARAUD.  Elégant ,  coquet,  qui  aime  à  être  bien  mis.  —  Se 
prend  souvent  en  mauvaise  part.  —  De  même  en  Berrichon,  en 
Jurassin ,  en  Normand  et  en  Lorrain. 

Avant  qae  d*min  pays  je  n'  bouge 

Del  tête  aux  pieds  Je  veut  été  faraud.  • 

Etymologie  :  peut-être  de  l'Islandais  fadr,  élégant. 

*  FARDEL.  Sorte  de  vin  récolté  dans  le  Beauvoisis. 
FARFOUILLER.  Fouiller,  chercher  en  fouillant,  remuer 

sans  précaution.  —  De  même  en  Rémois  et  en  Berrichon. 

FARME.  Ferme  (subst.);  de  même  en  Jurassin  et  en  Anglais. 
FAUCHILLON.  Petite  faucille.  —  En  Berrichon,  fauchon. 
FAUKEU.  Faucheur.  —  Du  Bas-Latin  falcator.— On  appelle 
aussi  de  ce  nom  une  espèce  d'araignée  à  longues  pattes. 


(  404  )  FAU 

*  FAUSSER  UNE  COUR.  Soutenir  qa'ell»  t  rendu  on  j«g». 
ment  faux  (Beanmanoir). 

F AUSTIN  (Artois).  Déloyauté. 

FAUSTRIRER.  Tricher  au  jeu.  ^AMaubeuge,  fawtriir. 

—  Du  Roman  fautriquet^  tricherie.  Dans  l'Artois ,  fawtintr  a  le 
sens  plus  général  de  agir  avec  déloyauté. 

FAUSTRIL  (jtoT  al).  Même  signification. 

FAUTER.  Faire  une  faute.  Mot  généralement  usité. 

FAUVETTE.  Fève  blanche. 

F AVELOTTE.  FéveroUe ,  mélange  d'avoine  et  de  vesce.  — 
Etymologie:  du  Latin  faha,  fève.  ^  » 

FEIGNANT.  V.  Faignant. 

FEIN.  Foin.  De  même  en  Roman.  Congénères  :  Fr. -Comtois y 
fén.  — Etymologie:  du  Latin  fenum,  ^ 

FÊLE.  Chat.  (Rarement  usit^.)  Du  Latin  felis, — Syn.  Cat,.x>q. 

*  FELENESSEMENT.  Vilainement.  {Coût,  du  Beauv.  Ch*  ii.) 
FENAILLER.  Battre  violemment. 

FENARE.  Adjectif  qai  s'employe  toujours  dans  un  sens  né- 
gatif. On  dit)  en  parlant  du  poisson:  t  n'est  pas  bien  fenake,  il 
n'est  pas  très-frais. — Pour  exprimer  qu'une  plante  ne  pousse  pas 
bien ,  on  dit  aussi  qu'elle  n'est  pas  bien  fenake. 

Ff  NDRET.  Couperet  de  boucher.— £tym.  du  Français  fendre^ 

FENDURE.  Fente. 

FERKIEU.  Fougère.  —  Se  dit  à  Boulogne-sur-Mer. 

FERLAPER.  Boire. 

FERLÉE.  Givre,  gelée  blanche,  frimas. 

FERLEMPIER.  Gougat,  mauvais  sujet,  polisson  ,  homme 
de  néant.  —  De  même  à  Bayeux  et  Valognes.  On  donnait  autre* 
fois  le  nom  de  frère  lampier  à  ceux  qui  entretenaient  les  lampes 
des  églises.  Comme  ils  appartenaient  toujours  à  une  très-basse 
classe,  le  mot  ferlempier  devint  la  désignation  d'un  homme  du 
peuple  de  mœurs  grossières. 


FER  (  -486  ) 

.fEJRLIMOUSE.  Gro6B&  figpre,  fao9  pleUM»— y •  FBitfaiosB. 

FEELORE  (eune).  Un  pea, un  brin.  •—  Syn.  FLàra; 

FERT£.  Forteresse,  et  qoelqaefois,  f(^rGe.--*/dem  en  Rouen. 

FSETOUILLER.  Remuer,  tripoter,  barboter.  —  En Ffénc- 
Comtois,  fredouiller.  *-*  EtymologU:  in  Latin  fir$tilkur0. 

FESTRILLER.  Tricher  au  jeu.  -^  Yojpz  FAosniKni. 

FESSU  (Boulonais).  HonteoK. 

FÊTEURS.  Jeunes  gens  qui  vont  aux  fêtes  de  village. 

FEUCARDAGE.  Fauchage  de  l'herbe  de  rivière. 

FEUGARDER.  Faucher  l'herbe  des  rivières  et  des  fossés. 

FEUCHE  !  Qu'importe  !  Bath  1  —  Voyez  Fughb. 

FEVDR  AINE.  Fruit  de  l'épine  noire.  —  Syn,  FounMULiiiB. 
-    F3BUILLU.  Touffus,  garni  de  feuilles.  —  Do  Roman  foUlu. 

FEUKE.  Fanlx. — Synonyme  :  Vavkk. 

FEULETER.  Bêcher.  —  Synonyme  :  Fou». 

FEUMERON.  Se  dit  de  quelqu'un  qui  commence  à  fumer. 

FEURRE.  Paille  d'avoine  ou  d'orge.  -De  même  en  Roman. 
-^  p«  l'Islandais  ^o<{r ,  nouriiir?  On  donne  particulièrement  ce 
nom  anx  bottes  d'avoine  battues  et  dépouillées  de  leur  grain. 
Une  des  placer  d'Amiens  porte  encore  aujourd'hui  le  nom  de 
llarché-au'Feurre.  La  rue  de  Paris  qui  porte  ce  nom  ,  avoisi- 
nait  l'Université  dont  les  élèves  consommaient  beaucoup  de 
paille ,  attendu  que  c'était  là  le  seul  siège  usité  dans  les  classes. 

FEUSSE  DUITE.  Fausse  démarche,  pas  de  clerc.  —  J^lym. 
du  Français  duite  ,  trame  de  tisserand. 

*  FEUTÉ.  Fidélité. 

FEVETTE.  flarioot.  —  Synonyme  :  Gohettb. 
FEVRE.  Forgeron.  —  Du  Latin  fàber. 

*  FEYAULTEYE.  Fidélité  {"Sire  de  CréquyJ, 

FI.  Foi.  —  Du  Latin  fidf s. 

FIAT!  Soit!  Mot  latin  conseryé  dans  quelques  parties  du 
Nord  de  la  France  et  en  Espagne.^ 


(  406  )  FIA 

FIAT£.  Foi ,  confiaoce.  De  même  en  Normand ,  Messm ,  Fr.- 
Gomtois,  Ronchi ,  Cambrésien  et  Flamand  ;  patois  Cbartrain,  fia. 
i  n'y  6  point  de  fiate  à  eux ,  one  sait  auech*  ess  atteinde. 

FI€HELLE.  Ficelle.  —  De  même  enRouchi  et  Roman.  — 

Signifie  anssi  fripon^  filou.  —  Syn.  Frinchelle. 

FICHANT  {if est).  C'est  contrariant ,  c'est  ennuyeux.  Mot  po- 
pulaire d'un  usage  général. 

FICHER.  Appliquer,  mettre,  donner.  D'un  usage  général. 
Locution  pic,  Ficher  des  coups^  ficher  une  pilcy  ficher  U  camp. 

FICHER  (se).  Se  moquer.  D'un  usage  général,  même  à  Paris. 
Il  vient  sans  doute,  dit  M.  Du  Méril,  du  Bas-Latin  fieare^  dont 
l'origine  est  incertaine. 

FICHEUX  ou  FISSIEU.  Mâle  de  la  fouine.  On  disait  fiehùuiro 
dans  la  Langue  d'Oc.  —  Vient  peut-être  du  Bas-Latin  fagina. 

FICHU.  Perdu;  condamné.  —  De  même  dans  la  Manofaeet 
divers  départements  du  Nord.  i 

*  FIÉ.  Fief  [Ârch.  de  Coucy,  1265). 

FIEN.  Fumier,  pourriture.  «  Qui  donc  es  tu  scu plein  de  fimsf 
fie  reclus  de  MolliensJ.  —  Congénères:  Berrichon  et  Rouchi, 
fien;  Languedocien,  fens\  Béziers,  fen.  -^  Etymol.  du  Roman 
fiens ,  dérivé  de  fiinus.  Fens  a  le  même  sens,^en  Chinois.  BuUet 
donne  jiens  comme  du  pur  Celtique. 

FIER.  Dur,  brutal,  fâcheux.  —  De  même  en  Roman  ;  a  aussi 
le  sens  de  fameux. 

FIËREMENT.  Fameusement,  extrêmement. 

FIEROT.  Un  peu  fier ,  qui  a  un  peu  de  morgue. 

*  FIERTE.  Châsse  a  et  pour  ce  que  la  fierté  ou  chasse  où  est 
le  benoit  corps  de  St. -Sauve  n*est  que  de  bos.4>  f Amiens^  1451^. 

FIEU.  Fils  ,  eiTfant.  De  même  en  Normand,  Ronchi  et  Vieux 

Français,  dans  le  Hainault  et  la  Morinie.  —  Du  Latin  filius. 

FIÈVES  {les).  La  fièvre.  —  Traner  les'  fièves ,  trembler  de 
fièvre. 


FIG.  (  407  ) 

FIGNOLER.  Raffiner,  vouloir  surpasser  ceqae  font  les  antres, 

être  affecté  dans  sa  toilette,  ses  manières  on  ses  discours.  —  De 

même  à  Nancy,  Rheims,  Rouen,  Yalenciennes,  Besançon  et 

Lyon. —  Dans  quelques  endroits,  fignoler  ne  comporte  qu'un  sens 

favorable  ;  c'est  faire  quelque  chose  avec  grâce ,  avec  élégance. 

—  Peut-être  vient-il  de  l!Islandais  /inn,  agréable  à  voir. 

FIGROU.  Fil  poissé. — C'est  sans  doute  une  corruption  de 
fil  gros, 

FIRE  (ma) ,  ma  FiNGUE  ou  ma  FIRETTE.  Ma  foi.  Voir  le 
JHttionnaire  de  Ménage  au  mot  fiquetU. —  Congénère*  :  Vendéen 
«t  Roacbi  figue  ;  Manche ,  fingue. 

FlKE  EN  CUL.  Jeu  de  pieux.  Voyez  Flingul. 

FIRER.  Ficher  j  mettre.  — Congénèree  :  Catalan ,  /leàr;  Por- 
togMS  et  Vieil-Espagnol,  finear;  Italien,  ficcare;  langue  d'Oc , 
fiear.  Etymologie:  du  Latin  figere. 

FILANDIËRE.  Mauvaise  fileuse.  C'est  sous  ce  nom  que  nos 
vieux  poètes  désignent  les  trois  Parques. 

FILANDRE.  Frange,  filet.  —  De  même  en  Roman. 

FILATIER  (St.*Quentin).  Qui  fait  le  commerce  de  fil.  Il  y  a 
à  Toulouse ,  une  rue  des  FilaHers, 

FILE.  Fil  à  coudre  ou  à  tisser. —  Idem  en  Roman. 

FIL  EN  TROIS.  Eau-de-vie. 

De  s'  n'affoère  oz  est  téjours  sûr 

Quand  ch*est  du  fil  en  troués  tout  pur.  (Le  F.  Pic.  auxéleet.) 

FILER.  S'échapper  furtivement.  D'un  usage  général. 

FILERIE.  On  appelle  ainsi^  à  Beauval  (Somme)^  une  maison 
où  un  certain  nombre  de  jeunes  filles  se  réunissent  pour  préparer 
le  fil  nécessaire  à  la  fabricatio;)  des  toiles  qu'on  tisse  dans  ce  vil- 
lage. (M.  Dusevel ,  Lettres  sur  le  département  dé  la  SommeJ, 

*  FILLASTRE.  Gendre. /" Ancien  Coutumier  du  PonthieuJ. 

FILLOLE.  Filleule;  idem  en  Berrichon  et  Lorrain. —  Du  La- 
tin filiola.  —  En  Bas-Breton ,  filhoL 


(  406  )  FIL 

y 

FJ[LLOT.  FlUauL-^-De  m^e  «q  Roman.— Du  tiatUi  ^liohts. 

FILOrUËRE.  Pileuse. 

FIN.  Fort  9  très,  e^ntréqQemeqt.  —  Il€slt  fin  hêie. 

FIN  DES  FINS  {al)  Ëofia,  à  U  iin. 

FIJBfË  ŒSON.  Littéralement  /în  qUmovu  On  nomme  ainsi  le 
cfttpeau,  ^  Saint-Yalery ,  à  canse  de  l'hahiieté  de  cet  oiaeaaÀ 
plonger. 

FINER.  Terminer ,  achever , /înir. 

FINRER  (Béthane).  Fumer. 

FION  (donner  le).  Parfaire  quelque  chose ,  lui  donner  booAe 
tournure  ,  honne  grâce.  «  Académiciens  qui  parles  4e  goàt,  dit 
T.  de  P.  ,*  étudiez  le  fion ,  et  placez  ce  mot  dans  votre  diction- 
naire qui  ne  s'achève  pas.  th. 

FION  (avoir  le).  Avoir  l'adresse  nécessaire  pour  réussir.  — 

Terme  populaire. 

FISSIËU.  Mâle  de  la  fouine.  -^  Voyez  Ficssu. 
FISTON.  Fils.  Terme  d'amitié. 

FISTULE.  Un  rien  ,  la  moindre  chose.  —  Peut-être  du  Latin 
fistula,  paille. 

FIU.  Fils  ,  enfant.  —  De  même  en  Norm. ,  Rouchi ,  Frape- 
Gomt.  et  Roman.  —  Contraction  du  Latin  filius. 

*  FL  ABAUT«  Saumon.  (Tarif  des  aides  à  Amiens  ,  1445.) 

FLACON.  Cendre  de  paille ,  flammèche. 

FLAFLATE  {foère}.  Flatter. 

FLAGEOLET.  Espèce  de  petit  haricot. —  Cong,  Berrichon  et 
Norm.  yflageoJfit;  Rouchi,  fageole  ;  Lyon,  flageole. —  Du  Vieux- 
Franc,  faseoly  employé  par  Rabelais  {Pantagruel  ^  m ,  S),  et  qni 
dérive  du  Latin  phaseolus.  (Voyez  le  Vocàb.  du  Berry.J 

FLAGER.  Fléau  à  battre.  <- Du  Latin /lo^eZkifii.  —  (7oii|^. 
Allem.  ,  flegel  ;  Ital.  et  Portug. ,  flagello  ;  Vieux-Franc. ,  flageh 

FLAHUTE.  Flûte.  —  Con^.  Espag,  flauta  ;  Ital. ,  fiauto.  — 
Du  Celto-Breton /le/iKt.  o 


FLÀ  (  409  ] 

I 

FLA)R.  Mauvaise  odeur.  —  M.  Henri  considère  ce  mot 
comme  celtique.       • 

FLAIRINËË.  Ce  qn'on  flaire  en  une  seule  Ibis. 

FLAIRINER.  Flairer. 

*  FLAITIEUR.  Pécheur. 

FLARE.  Amas  d'eau  ,  de  boue  ,  formé  par  la  pluie  au  miNâu 
d'un  chemin.  —  De  même  en  Norm.  ,  Rouchi ,  Flam.  et  Ronl. — 
Du  Gelto-Breton  flaco^  mare  d'eau. 

FLAREUDER;  Marcher  dans  une  flake. 

FLAMBE.  Flamme.  —  De  même  en  Roman. — Cong.  Lang. , 
fUmba  ;  Béziers,  flamho, 

FLAMBËE.  Feu  clair  de  bourrée.  —  tâem  en  Bei*.  ist  Norm. 

FLAMIRE  ou  FLAMIGHE.  Espèce  de  galette  ainsi  nommée 
par  ce  qu'on  la  fait  cuire  dans  le  four ,  au  moment  où  le  bois  s'en- 
fkmme.  On  l'appelle  aussi  ftamike  al  foée.  —  Foée  signifie  feu 
clair  de  menu  bois.  On  fait  aussi  des  fla miches  à  oignons  et  à 
porjonê  (poireaux).  Dans  Tarrondissemeut  de  Mortagne,  flamiehe 
signifié  :  pain  cuit  à  la  hâte,  à  la  flamme, 

FLAMIRER.  Faire  \eflamikeux. 

FLAMIREUX.  Homme  minutieux  qui  touche  à  tout ,  qui 
s'occupe  de  cuisine  comme  une  femme. —  Etym»  du  Picl  flamike. 

FLAN.  Tarte.  Mot  populaire,  d'un  usage  presque  général  et 
qui  dérive  dii  Roman  flàoh, 

FLAN  DE  BEUE  {foèreun).  Faire  quelque  chose  qu'on  croyait 
à  tort  être  utile.  Littéralement,  faire  une  tarte  de  houe. 

FLAN  (n'y  eonnoite  pas).  N'y  connaître  goutte. 

FLANDRIN.  Fluet,  élancé.  Mot  connu  dans  beaucoup  de 
ProVinces. 

FLANËË  (Boulonàis).  Tarte  faite  avec  du  fromage  bktic  et 
deèraisinsr 

FLANRER.  Donner.  Flemkerdes  coups.  Signifie  aus^i:  inel^ 
tre^  pléCer,  jeter.  Onomatopée  usitée  presque  pailout. 


(  410  )  FLA 

FL ANK£TT£  {al  hoine).  Sans  cérémonie ,  tout  bonnement , 
de  plein  gré;  de  même  en  Roman.  Molière  s'est  servi,  dans  le 
même  sens,  de  l'expression  à  la  franquette. 

FLAUBER  (Boulonais).  Donner  le  premier  labour^  Du  Cel- 
tique/lau,  ouverture. 

FLAUD.  Mou ,  flasque. 

FLAYER.  Fléau  à  battre.  Voyez  Fli  et  Flaoer. 

FL  AYEU.  Paresseux ,  lâche ,  mou.  -^  Du  Roman  fia. 

FLAYUTER.  Battre  quelqu'un,  comme  on  bat  le  blé  avec  un 
flayer. 

FLËGARD.  Endroit  public  à  découvert.  Gotgrave  donne  ce 
mot  comme  Picard.  Il  n'est  guère  usité  qu'à  Boulogne-snr-Mer. 
Il  dérive  de  Tlâlandais/Ia^,  espace  de  terre  nue,  sans  gazon. 

FLËPE  (féminin).  Petit  brin  ,  petite  quantité  ;  flepette  est  sott 
diminutif.  —  Synonyme  :  Ferlokb. 

KLÊPES.  Chiffons ,  guenilles.  —  Du  Roman  frèpes.  Aller  à 
flèpes^  porter  des  guenilles.  —  Signifie,  par  extension,  charpie. 

*  FLEQUEURS.  Déchargeurs  de  voiture  {Amiens,  1443).  Ils 
jouissaient  d'un  droit  nommé  flécage. 

FLETS;  Poils. 

FLEUME.  Crachat,  pituite. —  De  même  en  Norm.  et  Roman. 
En  Bas- Latin, /l^utna.  — Du  Celt.  flem.  Signifie  aussi  sang-froid 

FLEURAGË.  Qui  représente  des  fleurs. 

FLEYEU.  Paresseux,  lâche,  —  Y.  Flayeu. 

FLI  et  FLEYEU.  Fléau  à  battre.  —Congénères:  Lorrain, 
flayet;  Franc-Comtois, /!«;  Breton,  fleu. —  Etymologie  :  du  Rom. 
fiael,  dérivé  du  Latin  flagellum. 

FLICÂNDER  (Pas-de-Calais).  Remuer  l'eau. 

FLINCUL,  FLIKENCUL  ou  FIKENCUL.  Jeu  de  pieiix.  On 
fixe  dans  la  terre,  en  le  lançant ,  \in  bâton  pointu  long  d'un  demi 
mètre.  Un  autre  joueur  jette  son  bâton-près  de  celui  de  son  ca- 


.  FLO       ,  (  411  ). 

marade,  en  essayant  de  Vabattre.  Celui  qui  le  premier  a  abattu  le 
bâfonde  l'autre  a  gagné.  Le  perdant  se  sauve  jusqu'à  un  endroit 
désigné ,  et  le  gagnant  le  poursuit,  en  le  poussant  par  le  derrière 
à  coup  de  bâton.  C'est  ce  qui  explique  le  mot  de  fike  en  euL 

FLOBËR  ou  FLOPER.  Blesser.  ~  De  même  en  Rouchi.  -- 
Signifie  aussi  battre ,  soufletter, 

FLOCHE.  Soie  non  torse. 

PLOMBER.  Frapper  à  grands  coup. 

FLONKER.  Ployer.  -—  Synonyme  :  Plonkes. 

FLORIERE.  Bordure  inculte  le  long  d'un  champ. 

FLpRIR  et  FLOURIR.  Fleurir  ;  comme  en  Roman.  —  Cang. 

0 

Franc-Comtois^  Wallon  , Catalan  et  Y.  Italien,  florir;  Gascon, 
/Ion.  —  Etymologie  :  du  Latin  florere.  Le  Français  n'a  conservé 
qu'au  figuré  l'infin.  prés,  et  l'irop.  de  Tind.  du  vieux  ^erbe/lorir. 
FLOT.  Mare,  abreuvoir. 

FLOTE.  Espèce  de  raie.  Raja  hatis,  —  Vient  peut-être  de 

l'Anglo-Saxon  floc,  raie. 

« 

FLOTTER.  Couvrir  d'eau.  Se  dit  des  irrigations  artificielles; 

FLOUER.  Tromper,  attraper.  —  Mot  populaire  usité  pres- 
que partout. 

FLOUR.  Fleur  — En  Languedocien,  /lou.  —  Du  génitif  du 
Latin  flos ,  fiorU. 

FLUTER.  Bien  boire.  —  Terme  populaire ,  commun  à  plu- 
sieurs provinces.  ^  Etymologie  :  du  verre  nommé  fltUe» 

FOËE.  Brassée  de  branches  mortes  ramassées  dans  les  bois , 
et  par  extension,  le  feu  clair  qu'on  fait  avec  du  menu  bois.-^  Du 
Roman  fouée ,  fagot.  —  Voyez  Flamike. 

FOFU.  Feu  follet.  Ce  météore  que  Ton  désigne  aussi  sous 
le  nom  de  capieu  rogné ^  est  encore  considéré  par  le  peuple  com- 
me un  esprit  malfaisant  qui  se  plaît  à  égarer  les  voyageurs  pen- 
dant la  nuit ,  et  qui  pouffe  de  rire  quand  il  y  parvient.  Dans  la 
vallée,,  il  les  entraîne  vers  les  trous  à  tourbes  ou  sur  les  bords  de 


(  .412  )  FOi 

la  Somme,  poar  les  y  faire  pérrr.  Mais  on  peut  se  préserver  de 
ses  embûches ,  soit  en  fiehant  on  bâton  ou  an  cooiean  dans  ht 
terre ,  soit  en  y  enfonçant  une  aiguille.  On  dit  que  ce  moyen  est 
le  plus  SÛT  ^  parce  qu'on  a  le  temps  de  s'éloigner^  pei^dant  que  le 
fofu  s'arrête  pour  regarder  Taiguille  et  tourne  autour,  en  s'effor- 
çant  de  passer  par  le  trou.  (CommuMcation  de  M.  F.  Louandre.) 
FOIREUSE.  Rouge-gorge.  —  Synonyme  :  Foireitx. 

FOIREUX.  Homme  timide ,  sans  courage.  -^  De  m'énore'  en 

Comtois  et  en  Roman. 

FOIRIËNS.  Marchands  forains.  -~  Etym.  de  Poiré. 
FOISEUX.  Fesenr.  —  Foiseux  de  fagoU^  craqueor. 
FOLLU  (cœur).  (Vermandois.)  Lâche.  — «  Voyez  Falli. 
FOLURE.  Blessure.  —  Voyez  Affolure. 

*  FONG  DE  BËSTES.  Troupeau.  {Cowiwmê  de  BearnaU.) 
FONCER.  S'ouvrir  un  passage  dans  la  foule. — De  même  dans 

le  département  du  Nord,  etc. 

f  ONCET.  Ce  qui  reste  au  fonds  d'un  sac* 

FONTS  BATISTËRËS.  Fonts  baptismaux.  —  En  Itatien , 
hattisterio, 

FONYE  (Arras).  Faim. 

FORBOU  et  FORBOURG.  C'est  à  tort  qu'on  a  dérivé/aulkwr^ 
de  faUui  hurgus^  (faux  bourg).  Le  Picard  et  le  Vtenx-Franiçais 
forbotCrg  prouvent  que  l'étymologre  de  forù  hurgi  (hors  de  la 
ville) ,  est  la  seule  admissible.  Il  est  vrai  que  Fauchet ,  Pasquier 
et  Montaigne  écrivent /auo?  5o«r^.  Mais  d'autres  écrivainsr,tels 
queNicot  et  A.  Loisel ,  mieux  inspirés  par  le  souvenir  étymokH 
gique,  écrivent /br«&our</. 

FORBOUTIER.  Habitant  d'un  faubourg. 

*  FORCHELAST.  Forçat.  fMoreuily  1249). 

*  FORCHOILER.  Frauder  les  droits,  ^nc.  usages  é^AmiensJ. 
FORDRAINE.  Fruit  de  l'épine  noire  ,  do  prunier  des  haiis. 

On  trouve /burdine dans  le  ÏHcHonnaite  deNicot.  V.  FbuRnHAiiiv. 


FOR  (  413  ) 

*  FORGAGE.  Gage  qui ,  n'ayant  pas  été  retiré  par  l'emprun- 
tenr ,  devient  la  propriété  da  préteur.  (Beanknanoir). 

FORGNEU.  Foameau.  —  De  même  en  Roman. 

FORGNIË.  Se  dit  du  pain  de  ménage,  par  opposition  au  pain 
de  boulanger.  —  Etymologie .  da  Français  fournil, 

FORIËRE.  Lisière  d'un  champ  caltivé. 

FORMAGE.  Fromage.  —  Du  Bas-Latin  formatius. 

FORMI  et  FORMION.  Fourmi  ;  de  même  en  Roman.—  Con- 
génères: Italien,  formica;  Catalan  et  Portugais,  formiga. — 
Etymologie  :  du  Latin  formica.  —  Synonymes  :  Frbmi  ,  Fromion. 
—  Formi  et  fromion  s'employent  souvent  au  masculin ,  comme 
dans  le  Vieux-Frauç.  :  or  gentils  fourmysje  vous  prie  (Ronsard). 

"  FORMORTAIRE.  Héritage  qui  arrive  par  suite  de  mort. 

FORNICATION.  Provision. 

*  FORNOYER.  Dénier,  refuser.   ("Rue,  xiv.«  siècle). 

*  FORS.  Excepté.  fJHoreuil ,  1249).  Signifiait  aussi  hors. — 
Etymologie  :  de  foris, 

FORT.  Souterrain.  C'est  ainsi  qu'on  appelle  des  retraites 
creusées  sous  la  terre,  pour  servir  de  refuge.  Ils  appartiennent 
tous  à  la  région  crayeuse.  L'entrée,  placée  sous  les  églises  ou  au 
fonds  des  carrières ,  conduit  à  une  allée  horizontale  garnie  de  v 
cellules  des  deux  côtés.  M.  Bouthors  les  fait  remonter  au  delà  du 
XV. «  siècle.  fMém,  de  la  Société  des  Antiquaires  dej^ic.  tome  i.J 

FORTRAIRE  (Pas-de-Calais).  Rendre  fourbu. 

*  FOU  AGE.  Taxe  par  feu ,  capitatiôn.  Droit  qui'  ne  se  payait 
ordinairement  qu'au  Roi.  —  Du  Bas-Latin  focagiùm, 

FOU  AILLER.  Fouetter,  fustiger.  •—  De  même  en  Roman. 

FOU  AN.  Taupe.  —  De  même  en  Roman. 

FOUËE.  Voyez  FoÉE.  Aller  al  fouée  signifie  :  attraper  le  soir 
des  oiseaux  à  l'aide  dé  torches. 

FOUÈRE  ou  FOAIRE.  Faire.  —  Ch*est  bien  à  foaire  à  li , 
c'est  bien  à  lui  qu*il  appartient  de  faire  cela. 

27. 


(  414  )  FOU 

FOUFFES  /"foère  sesj.  Faire  du  béiLéûce  ,  avoir  du  p^fit. 

FOUILLE.  Chauffage.  —  Du  Gelt.  foalliay  d'après  M.  Henri, 

FOUILLE  EIN  BREIN.  Rhisostrogw  aUr  (coléoptère). 

FOUILLI.  Enragé,  passionné,  hargneux. 

FOUILLIS.  T^s  d'objets  mêlés.  —  De  même  en  Rémois. 

FOUILLOUSE.  Trésor,  bourse.  —  De  même  en  Roaehi  et 
en  Vieux-Français.  —  En  LsXin  ^  folliculum. 

FOUIR.  Bêcher.  Congén.  Lunéville,  fouyi;  Épinal  et  Va- 
lenciennes ,  foyr. 

FOUIRONER.  Picoter,  couper  l'éteuil. 

FOULIR.  Être  fou  de ,  être  très-amateur  de. 

FOULON.  Frelon. 

FOURCHER.  Se  dit  de  la  langue  qui  s'épaissit,  quand  on  a 
trop  bu. 

FOURDRAINE.  Fruit  de  l'épine  noire.  On  connaît  l'anecdote 
de  ce  paysan  Picard  qui,  jouant  sur  le  double  sens  du  motjwoiie , 
disait  à  son  curé  :  vos  prônes  en'  valent  mie  des.  fourdrainês. 

FOURRE.  Instrument  de  fer  à  deux  pointes  qui  sert  à  hisser 
les  gerbes  de  blé  sur  le  sommet  d'un  charriot.  —  Cong,  Flam.  et 
Rouchi ,  fourke  ;  Langued. ,  fourqua  :  Ital. ,  forcha. 

FOURKET.  Fourche  à  trois  dents  pour  nettoyer  les  étaUes. 

FOURLET.  Fourneau. 

FOURNAKER.  Fouiller,  remuer,  mettre  en  désordre. — Pe 
même  en  Rouchi. 

*  FOURNI  AGE.  Droit  du  four. 

*  FOURNIER.  Cuir  son  pain  ailleurs  que  dans  le  four  sei- 
gneurial.' 

FOURSAIN  (Béthune).  On  désigne  tout  à  la  fois  par  ce  mot 
la  femelle  et  les  œufs  du  brochet. 

FOUTAISE.  Bagatelle,  niaiserie,  babiole. — De  même  Qn 
Franc-Comtois ,  Rouchi  et  Roman. 

FOUTET  ipiot).  Petit  garçon.  (Ponthieu.) 


FOU  (  415  ) 

FOUTIMASSER.  Tourmenter,  fatigaer,  ennuyer;  rendre 
presque  fou, — âtachen  signifie  fairey  en  Allem. —  Idem  en  Berry. 

FOUTIMASSER,  Faire  quelque  chose  avec  nonchalance. 
FOUTRIKET.  Blanc  bec  qui  se  pavane. 
FRAICTEUMIS.  Fraîcheur,  humidité.  —  De  même  en  Rom. 
—  Ein  heu  de  fraieteume^  un  rafraîchissement. 

PR AIKË.  Mouillée..--  En  Roman,  frèque. 

FRAIKER  et  FRAIRIR.  Mouiller, 

FRAINE.  Farine —  Cong.  Rémois  ,  fraine  ;  Franc^Gorotois , 
fairène;  Rouchi ,  fareine,  —  Etymologie  :  du  Latin  farina, 

FRAIS.  Mouillé,  trempé  par  la  pluie.— Jlfa  vlo  frais,  me  voilà 
bien  planté  1 

FRAGTIER.  Éprouver  du  défîoit ,  dépenser ,  faire  des  frais^ 

*  FRANCHES  FÊTES.  On  donnait  ce  nom,  m  uii.«  siècle,  à 

\fL  prévôté  temporaire  qu'exerçait  ,à  Abbeville,  un  chanoine  de 

Saint-Y ulfran ,  pendant  cinq  jours,  et  un  bénédictin  de  Saint- 

IPierre ,  jftendant  trois  jpur^.  (Y.  HisU  d'Àhh,^  par  M.  Louandre.) 

FRATER.  Barbier.  —  De  même  dans  Tarrond.  de  Yire ,  dana 
le  Gers  et  le  Yienk-Français. —  Les  baribiers,  qui  jadis  étaient  en 
même  temps  Qhirurgi^n^,  se  nommaient  fratr€$  servientes» 

FRATIN.  Petit  abbé. 

FRAYANT.  Qqi  fait  dei  frais;  qui  coûte  cher. 

FREILL]^  (Rue).  Fauvette  d'hiver  ou  traîne-buisson. 

FREMJSR.  Fermer.  —  Pe  ^^e  en  Roman,  — En  Franc- 
Comtois  ,  fremai. 

FREMJIONS  ou  FROUMIONS^  Fourmis.  —  Fréqaiçs^ent 
^V>n  éprouve  dans  un  membre,  lorsqu'il  est  engourdi  ^  qui 
ressemble  au  chatouillement  que  causeraient  des  foura^is,  en  ^ 
l^ropEienant  su  r  les  jambes. 

F^REMIONER.  Fourmiller. 

FRENOYE.  Lieu  planté  de  fresnes* 

27.* 


(  416  )  FRE 

*  FRÉRAGE.  Partage.  {Coutumes  du  BeauvoUis.) 
FRÉROT  et  FRÉROTIN.  Frère,  petit-frère.  Terme  amical 
FREU.  Frayeur.  —  Synonyme  :  Êffredx. 
FRICHOTER.  Chifonner. 

FRICOT.  Viande  fricassée ,  ragoût.  —  Mot  populaire ,  d'un 
usage  général,  —  Signifie  aussi  festin ,  bonne  chère. 

FRICOTER.  Faire  bonne  chère,  faire  bombance, — De  m4nie 
dansTarrondissement  de  Valognes,  etc. 
FRIGOUSSE.  Fricassée. 
FRILEUSE  (Santerre).  Le  dessous  du  rebord  d'un  toit. 

FRILEUSE  ou  FRILLEUSE.  Rouge-gorge.  Ce  nom  aurait- 
il  été  donné  au  rouge-gorge  parce  qu'il  passe  tout  l'été  dans  U 
solitude  des  bois,  et  qu'il  n'approche  des  villages  qu'au  com- 
mencement de  l'automne  9  époque  où  il  devient  frileuœ  ? 

FRIMER.  Geler. —  De  même  en  Roman.  —  Etym,  de  frimas» 

FRIMOUSSE.  Figure  pleine ,  visage  fleuri ,  bonne  mine. — 
De  même  en  Rém. ,  Lorr.  et  Berric.  ;  frimouse^  en  Norm.  —  Bu 
Celtique  frem,  aspect ,  ou  du  Bas-Latin  /rumen.  —  Y.  Du  Gange. 

FRINCHELLE.  Ficelle.  — Synonyme  :  Fighblle. 

FRINËE.  Mélange  de  farines,  pour  l'engrais  des  bestiaux.    ■ 

FRINGOTER.  Sauter  de  joie.  — Du  Roman  /Hn^uer,  sauter, 
s'agiter.  On  peut  en  chercher ^l'étymologie  dans  leGreGo^ftymjty 
dans  l'Allemand  springen  ou  dans  le  Celto-Breton  fringa. 

FRINGUER.  Danser.  —  Synonyme:  Faire  frinoubs. 

FRIOTER.  Faire  la  belle,  l'élégante. 

FRISKE'(i  foèt).  Il  fait  un  froid  léger ,  mais  péûétrant, 

FROI  DE  RUE.  Place  inculte ,  lieu  public  commun  à  tous. 
fCoutuiiies  d'Ahhemlley  art.  18).  —  On  disait  aussi  flégard. 

FROMAGE  MAU.  Fromage  mou.  Synonyme:  MAMEàu. -r- 
Locution  picarde  :  se  mettre  en  fromage  mau ,  se  mettre  en  sueur, 
se  mettre  en  quatre. 


FRO     /  (  417  ) 

FROUCHER.  Pénétrer  avec  difficulté ,  passer  à  travers  une 
hsTe.—  Synont/me:  Foncer. 

FROUGHIË.  Mélange  de  fromage  mou  avec  du  lait. 

FROUETTE.  Miette. 

FROUKES  ET  DES  CATS  {foère  des).  Faire  des  farces  aux 
dépens  de  quelqu'un.  ^ 

FRUCAGE.  Plantes  sèches  qu'on  donne  aux  bestiaux. 

FRÙRER.  Grignoter,  broyer  en  mangeant.  Se  dit  particu- 
lièrement des  animaux  qui  trient  le  grain  qu'ils  mangent  et  lais- 
sent la  paille  ou  les  cosses. 

FRUSSER.  Presser.  —  De  même  en  Roman. 

FU.  Feu.  —  Idem  en  Franc-Comtois ,  Flamand  et  Roman.  ' 

FU AILLE.  Feuillage.  —  Etymolog\e:  du  Rom.  fuelle. 

FU  AILLE,  FUEILLE.  Combustibles.  Du  Roman  fouaille.-- 
Fuel ,  en  Anglais ,  signifie  chauffage. 

FUCHE  !  Bath  !  Qu'importe  !  Fi  !  Je  m'en  moque.  —  Idem  en 
Xorrain  et  en  Vieux-Rouchi. 

FU  D'OS.  Feu  de  la  St.-Jean.  Ces  feux  s'allumaient  à  la  St.-* 

Jean  avec  des  herbes  et  des  immondices  de  toutes  sortes ,  mais 

-  principalement  avec  des  os  d'animaux.  De  là  le  nom  de  fe^  d'o$  , 

qoi  finit  par  désigner  tous  les  feux  de  la  St.-Jean,  quels  qu'çn 

fussent  les  matériaux.  (M.  Brenil,  du  culte  de  SU  Jean^BapMeJ, 

FUELLE.  Feuille.  ---Idem  en  Roman. 
*  FUER.  Prix.  ("Coutumes  duBeauvoisis^  chap.  30).     - 
FUMELLE.  Femelle.  -^  Idem  en  Rémois,  Berrichon  et  Rom, 
FURIEUSEMENT.  Beaucoup,  très ,  extrêmement, 
FUROLER.  Jetter  des  exhalaisons  enflammées. 

FUSTANE  ou  FUTANE.  Futaine.  —  Congénères  :  FUdiand 
et  Vieux-Français ,  /ti^teme  ;  Espagnol,  fustan;  Catalan, /uitam. 
—Etymologie:  de  Fu^tot,  nom  de  la  ville  Egyptienne  qui  a  rem- 
placé Memphis  et  d'où  nous  a  été  rapportée  l'espèce  dé  toile 


{  418  )  FUS 

qu'on  nomme  futaine.  Il  existe  dans  tontes  les  langues  un  bon 
nombre  de  mots  dont  on  cbercberait  vainement  Torigine  ailleurs 
que  dans  les  noms  de  pays  d'où  proviennent'les  objets.  C*eè\  ainsi 
que  gaze  vient  de  Gaza,  ville  de  Syrie;  gallaches^  du  payA'des 
Galles;  ^avotie,  de  Gap,  dont  les  montagnards  s'appellent  fîa- 
votSy  etc. 

FUSTIRER.  Tromper  au  jeu.  Voyei  Faustriker. 

FUTÊ.  Fin,  rusé,  babile.  —  De  même  en  Roman  et  dans  lea 
Provinces  du  Nord  de  la  France. 


G'  ou  G£.  Ce  ,  cet.  —  Synonymes:  Che  ,  ech*. 

GA.  Luron.  —  D'un  usage  général. 

*  G AAIGNÉULES  (terres).  Terres  affermées  (Bèânm.  Ch.  38). 

GABEGIE.  Micmac,  grabuge,  menée  secrète,  ce  Ce  mot 
trivial,  ditCb.  Nodier,  est  d'un  usage  si  commun  dââsle  peuple 
qu'il  n'est  pas  permis  de  l'omettre  dans  les  Dictionnaires...  il  eftt 
évident  qu'il  nous  a  été  tapporté  par  les  Italiens  et  que  c'eist  tind 
dés  compensations  dp  peu  de  valeur  que  nous  avons  reçues  d*eox 
en  écbange  des  innombrables  altérations  que  leur  pro&dncibtiôft  a 
fait  subir  à  notre  langue.  » 

GABËL'OU.  Douanier,  préposé  aux  gabelles.  —  D^un  lAage 
assez  général.  —  Gàbelot,  en  Catalan;  Gahelliere^  en  Ifftlied. 

GACHEUX.  Mauvais  ouvrier.  —  De  même  en  "Wallon. 

GACHIËRES.  Jacbères.  Voyez  Gakiêres. 

GADROU  f Marie).  Femme  très-peu  soigneuse,  l^eai-^tre  du 
Roman  gadoue  ^  ordure. 

GADROUILLER.  Gâcher ,  gâter ,  détériorer. 

G  ADRU.  Se  dit  d'un  petit  enfant  qui  coibmence  à  rire.. 


GAF  (  <l]9  ] 

Mangei^  avidemment.  —  De  môme  en  Lorrain. 

,  Espagn.  et  Portng:,  p'flfor,  signifie  mordre. 

Mé)er.  —  Voyez  Cafouiller. 

4. — Parler'gagaf  parler  comme  les  enfatis. 

sont  d'un  usage  général,  en  France. 

Valognes  gagier.  •. —  Etymologie  :  du 
r. 

nlaire. — De  même  en  Roman. 

doutient  par  son  travail  l'exis- 

.c  même  en  Franc-Gomt.  et  en  Roman. 

dans  doute  de  gaudiuniy  joie. 

\ieai.  —  Gomme  en  Rom. — Cong.  Béziers,  gat  ;  Lang., 

^Uch;  Gâtai. ,  gaitg  ;  Ëspag. ,  gayo  —  Etym»  du  Gelt.  gaia. 

*  GAIGHON.  Terme  injurieux.  En  octobre  1447,  un  homme 
est  condamné,  à  l'hôtel-de-Tille  d'Amiens,  pour  avoir  appelé 
quelqu'un  gaickon. 

GAIETÈUX.  Gai. —De  même  en  Roman. 

G  AILLE  (Noyon).  Geai.  —  Voyez  Gai. 

GAILLE.  Bouche  toute  grande  ouverte. 

GAK1ËRES.  Jachères. — De  mémo  en  Rouchi  et  Roman.— 
Etjfm,  dejacere^  se  reposer.  —  Voyez  Jakières. 

GALAFRE.  Glouton,  grand  mangeur,  goulu. — De  même  à 
Liège,  Mons,  Cherbourg  et  Valenciennes ,  en  Berr.  et  Roman. 

G  AL  API  AT.  Gamin  ,  galopin ,  mauvais  sujet ,  polisson. — De 
même  en  Franc-Comt.  et  Wall. —  Galopiotf  enBerry;  Galapian^ 
k  Bayeux.  —  De  l'Islandais  galapin. 

GALER.  Rouler  comme  un  galet. 

GALETS.  Pendants  d'oreilles. 

GALIBIER.  Jeune  mauvais  sujet ,  polisson.  —  Du  Roman 
gûtauhiery  gaillard. 

GALICE.  Moulin  à  foulon.  Une  rue  de  Montreuil  portait  jadis 
ce  nom. 


(  420  )  6AL 

GALIMAFRËB.  Ration  copieuse. -f*De  même  en  Normand 
et  en  Roman.  —  Signifie  aussi  mauvais  ragoût 

GALIPENNE.  Pelouse ,  terre  incnlte. 
GAXMITE.  Gamine ,  petite  fille.  Se  dit  aussi  d'an  petit  garçon. 
GALONNER  (se).  Se  dit  des  animaux  qui  se  frottent  récipro- 
qnement  pour  se  gratter. 

GALOP  (donner  un).  Réprimander,  gronder  fortement.  Terme 
populaire  ,  généralement  répandu,  même  à  Paris. 

-  GALORIEU.  Gamin,  polisson.  A  Bonne  val  (Eure-et-Loir), 
galouriou  sigmûe  petit  garçon  qui  court  pieds  nus, 

GALOUBL  Même  signification. 

GALVAUDER.  Travailler  vite  et  mal ,  gâcher  ;  idem  en  R.om. 

GAMBARDE  (Yiméu).  Echasse  ;  (oiseau  de  mer). 

•    

GAMQE.  Jambe.  — Gommme  en  Roman. —  Congénères  :  Bo- 
rain ,  gamhe;  Rouchi,  gampe;  Languedocien  et  Gascon ,  cambe; 
Beziers,  eambo  ;  Catalan  ,  Italien  et  B.i^s-Latin ,  gamba.  —  MtSh 
mologie  :  du  Celtique  gamba, 

E|)*  sus  rguéri  d'ech'  keu  d*  fleuret 

Qui  ro'avoait  perché  m'  gambe,    {Caneh.  éFeehe  F.  Pie*) 

GAMBET.  Croc  en  jambe;  en  Itàl.,  gambetto,  —  Et/gmologie :^ 
du  IRoman  jam&et 

GAMBETTE.  Petite  jambe. 

GAMBILLER  et  GAMBILLONER.  Agiter  les  jambes. 
GAMBON.  Jambon.— Comme  en  Rouchi  et  en  Roman.  On  dit, 
gamhone ,  en  Italien. 

G  ANE.  Jaune.  —  De  même  en  Rouchi  et  en  Roman. 
GANIH.  Jaunir. 

*  GANS.  Droit  de  deux  deniers  que  l'acheteur  devait  aa  sei-i 
gneur  censuel  pour  la  saisipe. 
GAR  (Ponthieu).  Car. 


GAR  (  431  ) 

GARBE.  Gerbe  ;  comme  en  Roman.  —  Congénèf9$  :  Gothique 
çt  Allemand ,  garhe:  Provençal  et  Langaedocien,  garbo. —  i?ly- 
mologie  :  du  Yieil-Haut-Allemand  garha,  •—  Garhe  de  hled  d'où 
VwU  le  pain  de  vie:  c'était  la  devise  d'Accard  Doublet,  maître 
de  la  confrérie  de  Notre-Dame  du  Pny ,  h  Amiens ,  en  143^.  — f 
Garhe  à  hoisseawc:  c'est  le  cri  par  lequel  on  invoquait  »  dans 
quelques  localités ,  une  bonne  récol^ ,  le  soir  de  la  fête  des  Bran- 
dons ,  c'e8t-À-<di.re  le  dimanche  qui  sait  la  clôture  dn  carnaval* 

GARBËE.  Gerbée.  —  De  même  en  Roman. 

GARGQONIËRE.  Fille  qui  aime  trop  ou  imite  les  garçons. 

GARDE  CUL.  Jupon.  —  De  même  en  Roman.  — Synonyme: 
Gartiu.  —  On  dit  garcu ,  en  Normand* 

GARDË-MAHON.  Garde-çhampêtre.  Màhon  signifie  pavot. 
Voyez  ce  mot. 

GARDE  MESSIER.  Garde-champêtre, —  De  me^m,  moisson. 
Les  Italiens  disent:  gardua  meese.  On  prononce  souvent  ga^mee^ 
$iery  gar  mahon» 

GARDE  VERDURE.  Garde.champétre^ 

GARDIN  ou  GUERDIN.  Jardin  ;  comme  en  Roman. —  Cong. 
Ronchi,  Normand  et  Anglais,  gardin;  Flamand,  garden;  Li'-t 
thuanien ,  garda;  Alleman,  garten;  Gothique,  gards,  —  Du 
Celtique  (Gallois)  garddy  on  de  l'Islandais  gard.  Locution  Picarde: 
/  foet  hien  dim  sin  gardin ,  il  est  dans  l'aisance ,  il  est  riche. 
Patru  donne  une  singulière  étymologie  à  jardin  :  «  il  vient  appa- 
remment, dit-il,  de  ci^ooû  {irrigo)  en  ajoutant  unj:  car  on  n'a  point 
de  jardin,  si  on  nel'arrouse...  » 

GARDINER.  Jardiner.  —  Voler  des  fruits  dans  un  jardin. 

GARELLE.  Osselet  ou  rotule  de  mouton  avec  laquelle  jouent 
les  enfants. 

GARET.  Jarret.  —  De  même  en  Roman. — .En  Anglais,  garr. 

G  ARGANTOINE.  tvrogne. — C'est  sans  doute  une  corruption 
du  mot  Gargantua.^ 


{  422  )  6AR 

GARGATE  oa  GARGHÈTE.  Gorge,  gosier;  cotnmeen  Rom. 
—  Congénères:  Franc-Comtois  et  Languedocien, ^ar^te; Bour- 
guignon ,  garguillo;  Vosgien  ,  ^ar^olafe;  fias-Limousin,  gcrgo- 
Kc/f;* Provençal,  gargatiero  ;  Italien ,  gargata;  Ësplignol,  ^cw*- 
gahtû;  Bas-Latin  ,  gargata.  —  Du  Gelto-Breton  gatg'aden* 

GARGATON".  Grand  parlenr.  —  Etymologie  :  de  ùkRGktÈ, 
GARGOTER.  Bouillir  très-fort.  —  De  même  en  Roman. 
GARGOUILLER.  Clapoter:  t^e  dit  de  l'eau  qui  fait  du  bruH 
soit  en  tombant ,  soit  en  bouillant.         .  ' 

GARGOUILLIS.  Bruit  qui  se  fait  dans  les  intestins. 
GARINER.  Piétiner.  — Etym,  du  Picard  ^aroule,  jambe: 
GARIR.  Guérir.  —  De  même  eh  Cbampenois  et  Roman. 

GARLOPER.  Bouillir  avec  bruit.  Se  dit  d*un  ragoût  qu'on 

« 

fait  bouillir  trop  vite.  —  Synonyme  :  Gargouiller. 

*  GARNEMENT.  Garniture. 
GARNIT  et  GRENU.  Rempli  de  graine. 

GAROU.  Sorcier.  —  De  même  en  Roman.  —  V.  Leuwarou. 

GAROULE.  Jambe.  —  Cong.  Prov.,  garro;  Langued.,  garou. 
^^  Etym,  du  Rom.  garro  y  dérivé  du  Celtique  garr. — De  là  vient 
le  verbe  s^égarouiller ,  écarter  les  jambes. 

GARROT  (Boulonais).  Boule,  et  généralement,  ce  qu'on  peut 
jeter  avec  la  main.  —  Du  Bas-Latin  garottus  ,  trait  d'arbalète? 

GARROTER  (Boulonais).  Jeter  quelque  chose  avec  la  main. 

GARS.  Jars,  mâle  de  l'oie. 

GARTIÈRE.  Jarretière. —rConflf.  Norm.,  Flam.  et  Rouchi, 
gartière ;*A.Bg\.  garter. — Du.  Rom.  gartiers. — B.  LaU  garterium, 

GARTIU.  Jupe  de  dessous,  jupon  de  toile.  C'esl  une  mau- 
vaise prononciation  de  garde  cuL  On  appelait  jadis  garda  cor^ 
sium  une  eapèoede  corsage  que  les  dames  portaieut sotts  .leur 
long  manteau. 

*  GAS.  ¥fiw\,  {Coutumes  du  Beauvoisis). 


6ÂS  (  433  ) 

*  GASGETTË.  Façon  des  tignes.  {Coutumes  du  B^aimfisU.) 
GASIOU.  Gosier.  —  De  même  dans  TËure  et  Loir.  —  ^n. 

Gaszot,  Guigui,  Gaviot  ,  Garoate. 

GASPIAUP.  Petit  gamin; —  EtymoL  du  Français  Gaspiller  ?. 

GASSOUILLËR.  Gâter.—De  même  en  Nprm.  —  En  Berri- 
chon ,  garsouiller,  —  Synonyme  :  Gadrouiller. 

GASSOULE.  Prodigue;  qui  perd  ,  gâte,  gaspille. 

GAST.  Ruine,  dégât.  —  De  même  en  Roman.  —  Du  Latin 
vcutare,  gâter. 

*  GASTËL.  Gâteau.  —  De  même  en  Roman. 

*  GASTES.  Terre  en  friches.  (Beaumanoir.) 
GASTILLER  (Anois).  Chatouiller.  —  Idem  en  Roman. 
GATE.  Jatte,  écuelle;  de  même  en  Roman.  Du  Gange  le 

dérive  de  gâta  qui  désignait  une  ancienne  espèce  de  navire  rond. 

GÂTÉE.  Contenu  d'une  jatte. 

GATELOT  et  GATELETTE.  Jatte.  —De  même  en  R-oman. 

GAUDE  (Gayeux).  Pingouin  (oiseau). 

GAUDIR  (se).  Se  divertir.  —  De  même  en  Lorrain.  Du  Latin 
gdudere.  Dans  le  Pas-de-Calais ,  gaudir  signifie  vagabonder: 

GAUFFRE  (Boulonais).  Rayon  de  miel.— Du  Celtique  goffre,    . 

GAUGAtJ  (à).  A  cœur  joie. —  De  même  en  Jurassin.  —  Etym. 
du  Vieux-Latin  ^au,  joie,  employé  par  Ennius. 

GAUGUE.  Noix.  —  Idem  en  Rouchi,  Normand'et  Roman. 

GAUGUËR  on  GAUGUIER.  Noyer  (juglans),—  De  fnêitfe  en 
Not'Gband,  Rouchi  et  Roman. 

GAUILLE.  Chiffon. 

*  GAULE  ou  GAVÉ.  Droit  payable  en  avoine.  fCwhie,  12^4).    ' 
GAULT.  Forêt ,  jeune  taillis.  — De  même  en  Nortnand  et  en 

Roman.  Vient  du  Vieùx-Saxon  gualt.'De  là  gaultitr^  !>ûchei*dn. 
GAUSSE  ou  GOSSE.  Mensonge  innocent ,' raillerte.  ^ 'De 
même  en  Bourguignon  et  Lorraift.  Du  Celtique  Jférti*,  meùéëttge^ 
ou  bien  de  ^au(fitf«a,  railler.  * 


(  424  )  GAU 

GAUSSëDX  et  GOSSEUX.  Qui  dit  des  gausses.  On  trouve 
gaudisseur,  dans  Goqaillart ,  p.  25. 

GAVE.  Gosier.  On  désigne  surtout  par  là  ,  la  poche  que  Tes 
oiseaux  ont  sous  la  gorge  et  dans  laquelle  séjourne  leur  ilourri- 
ture,  avant  de  passer  dans  l'estomac. 

GAVËLE.  Sarment.  —  Du  Bas-Breton  gavelli, 

GAVELLE.  Javelle  ;  du  Bas-Latin  gavella.  ->-  Chercher  go- 
velle  touillée ,  chercher  querelle. 

GAVELOT,  Javelle  roulée. 

GAVER.  Bourrer  de  nourriture. 

GAVIOT.  Gosier,  —  De  même  en  Roman.  —  Congénères  : 
Rouchi,  gaviot  ;  Comtois,  gavion  ;  Beauceron,  gaviau. 

GAVU.  Qui  a  une  grosse  gave, 

GAYOLE.  Prison,  geôle.  Signifie  cage ,  à  Béthune,     . 

GAZOU.  Bredouilleur.  '  « 

GAZOUILLER.  Bredouiller. 

GAZOUILLEUX.  Qui  bredouille, 

GENGEOT.  Qui  se  tient  tout  ramoncellé ,  comme  celui  qui  a 
froid. 

GENIAU.  Génet.  —  Eiymologie  :  du  Bas-Latin  ginestus. 

GENIGHARD  ou  GENIGHON.  Jeune  génisse. 

GENOAF  (Boulonais).  Genévrier. — De  même  en  Bas-Breton. 

GERGON.  Jargon.-^  Congénères:  Wallon^  g  eargon;  Cata- 
lan, gergon;  Italien,  gergo.  D'après  Ch.  Nodier',  gar  ou  ger  dé" 
signe  un  oison  et  la  terminaison  gon  est  dérivée  du  Celtique 
compsy  langage.  Jargon  se  serait  dit  primitivement  du  bruit  que 
font  les  oisons. 

GERMION.  Germe.  —  Du  Celtique  germia, 
GERNOTTE  (Boulonais).  Espèce  de  truffe.  Du  Celt.  jomo^. 
GÉSIR.  Être  couché.  —  De  même  en  Roman.  Du  Lat.  joc^rtf^ 
GHENËL.  Mot  qui  commence  une  chanson  qu'on  chante  dana 


GlE  (^25) 

,  ■  ... 

leBoulonais,  la  veille  de  Noël.  Ge  mot  ghenely  dit  M.  fi  Griset , 
est  celte  et  signifie  nativité.     ^ 

*  GI£U.  Jeu  ;  scènes  dramatiques  da  moyen-4ge. 

GIFFLE  oa  GIFFË.  Sonflet,  claque  sur  la  joue*  —  De  même 
es  Franc-Comtois,  Normand,  Genevois,  Yosgien,  Bourguignon, 
Lyonais  et  Rouchi.  —  Etymologie:  du  Roman  (|ri/}le«,  joues  ;  kiff 
signifie  querelle ,  en  Islandais. 

.GIFFLER.  Donner  des  claques. 

GIGER  ou  GIGIER.  Gésier.  -^Congénères:  Rouchi,  giger  ; 
Jora,  gigi;  Meuse,  gigier.  — Etymologie  :  du  Latin  gigerium. 

GIGUE.  Fille  grande  et  maigre ,  de  mauvaise  tournure. 

GILLE.  Imbécile. 

GIN.  Espace  que  parcourt  la  faux  d'un  moisonnenr. 

GIRIE.  Tromperie,  mauvais  tour.  Gontract.  du  Rom.  gillerie. 

GIROFLÉE  A  CHINQ  FEULES.  Nom  plaisant  qu'on  donne 
à  une  claque  appliquée  avec  la  main  ouverte,  dont  on  compare 
les  doigts  aux  feuilles  de  giroflée, 

GIST  et  le  GEST  {einte  le).  Entre  le  zist  et  le  zest. 

GLAGHON.  Signifie  non-seulement  <jr lapon,  comme  en  Rom., 
mais  aussi  de  la  mauvaise  poterie^  des  tessons.  * 

GLAINE,  GLAIGNE  ou  GLANE.  Poule.  —  Gomme  en  Ro- 
man. — Cong.  Langued.  et  Vénitien,  galline;  Béziers,  galino. 
£spag.,Catal.  et  li&l.^ gallina. — Etym. du Lat.  gallina.  ALoû^" 
pré-lès-Corps-Saints  et  même  dans  les  faubourgs  d'Amiens,  les 
jeunes  gens,  le  lendemain  d'une  noce,  vont ,  munis  d'une  longue 
perche,  chez.les  convives  de  la  veiUe,et  réclament  des  poules, pour 
faire  un  second  repas.  C'est  là  ce  qu'on  appelle  aller  à  glaines. 

GLAINE.  Ëpis  glanés  après  la  moisson.  —  De  mémâ  ^n  Ber- 
rlcl^on  et  Roman. 

GL AINER.  Glaner.  —  De  même  en  Franc-Comtois  ,  Berri- 
chon ,  Rouchi  et  Roman. 


(  436  )  GLA 

GL'AIRINEfJX.  Gluant,  glaireux,  f isqueux.  Syn.  Ctloeiiibiiil 

GLAJU  (Noyon).  Glayeul. 

GLAKËK.  Jeter  à  terre. 

GL  AU  (Yimeu).  Bûche.  —  Du  Celtique  glo ,  combustible? 

GLAUDË.  Blouse.  — De  même  en  Lorrain.  —  Synon^a: 

BlBUJDJB  y  ROUILL^RE. 

GLEUDE  (pour  Claude).  Niais  ,  imbécille. 
GLINCHADE  ou  GLISSADE.  Endroit  frayé  9ar  la  ^ce 
pour  glisser.  —  De  même  en  Roman. 

GLORE.  Gloire.  —  De  même  en  Écossais  ,  en  Yieii-Angltis 
et  en  Roman.  —  Etymologie  :  du  Latin  gloria. 

GLORIETTE.  Berceau  de  verdure,  vide-bouteilles.   —  De 
même  en  Lorrain  et  en  Vieux-Français. 

GLOUCHE  (Vermandois).  Gourmande. 

GLOUGLOU.  Hoquet. 

GLOUT  (Béthune).  Gourmand. — De  même  en  Roipao. 

GLUl.  Botte  de  paille,  de  seigle,  dont  on  se  sert  pour  faire 
des  liens  et  pour  couvrir  les  chaumières.  —  De  même  en  Franc- 
.Comtois ,  Rouchi  et  Roman.  — Syn.  Gluiad,  Gluis.     r 
•  GNAtf  E.  Cordonnier ,  savetier.  —  De  même  en  Normand. 

4ÏNIFE.  Rusé, an,  artificieux. 

GNIFE.  Moustache. 

GNIJ^GNIN.  Se  dit  de  quelque  chose  de  peu  de  mérite ,  de 
peu  de  valeur. 

GN*0  pour  gn'y  o.  —  Il  y  a,  ou  il  n'y  a.    -      . 

GNO&NOTE.  Vétille ,  babiole ,  chose  de  nulle  iraleur. 

GNOLLE.  Coup  ,  tape  ,  soufflet.  —  De  même  en  Lorrain.  On 
dit  meu(e,  à  Valenciennes. 

GNOUFE.  Homme  d'une  intelligence  bornée.  On  dit  gniole^ 
dans  le  département  de  la  Meuse. 

GOBE  (fém.)  Grande  tasse.  —Du  Celtique  gob* 


qoB  (  m  ) 

.J'ai  pour  meu))rs  ein  lit ,  ^fi^  l^éïle  , 

•        ■  * 

En*  table ,  ein  crachet ,  ein  cadot , 
^    Et  pis  j*ai  pour  toute  vesselle 

En'  gobe ,  ène  assiette  et  ein  plot/  {Aveux  du  Franc-Picard), 

GOBËÎjIN.  Lutin.  —  De  même  en  Normand.  Dans  rancienne 
ferme  du  château  de  Briot  (canton  de  Nesle) ,  habitait  jadis  un 
Gobelin.  La  tradition  locale  rapporte  qu'il  fouettait  le  domestique 
qû\  se  couchait  le  dernier ,  et  q«i'il  aidait  de  sa  puissance  mer« 
veilleuse  celui  qui  se  levait  le  plus  matin.  On  trouve  gobelinus 
<j^g  le.xii.®  siècle.  {Orderic  Vital ,  1.  ^  »  p*  556.)  On  peut  choisir 
entre  Tétymologie  grecque  K«CctAoa-,  le  Gelto-Breton  gohilin  an 
r Allemand  kobold»  — Voyez  Dictionnaire  Normané. 

GOBËNILEUX.  Gobe  mouches,  qui  perd  son  temps. 

GOPAIjLLËB..  Boire  avec  excès. — Jdem  en  Y.  Fr.  Ce  verbe, 
d'apjriès  M .  Lorin,  viendrait  xle  l'Angl.  good  aie,  bonne  bierre;  nous 
préférons  à  cette  étym.  hasardée  le  Gelt.-Bret.  gadal,  débauché. 

GrODAILLËUfi..  G'est  ce  qu'on  appelle,  en  terme  de  régiment, 
un  fricoieur, 

GODANT.  Hâbleur. 

GODARD  ou  GODË^D.  Mari  dont  la  femme  est  en  couches. 
—  Etymologie  :  du  Roman  godan  ou  godardy  homme  qui  prend 
8^8  aises«  Pour  justifier  cette  etymologie ,  nous  devons  rappeler 
qae  jadis ,  daos  le  Béarn  et  les  provinces  voisines ,  le  mari  d'une 
femme  en  couches  se  mettait  au  lit  pour  recevoir  les  visites  àfi 
ses  parents  et  prenait  ses  aise?  pendant  plusieurs  Jours.  Il  est 
prohfible  que  cet  usag/e  bizarre  aura  pénétré  autrefois  dans  le 
nord  de  la  France.  Cette  coutume  existait  aussi  en  Espagne ,  en 
Corse  et  dans  le  Brésil. 

GODE  D'U.  Demoiselle  (insecte). 

GODËLËR  et  GONDOLER.  Se  dit  d'une  étoffe  qui  fait  des 
boursouflements. 

GODËLI.ËR  CArras).  Cordier. —  De  même  en  Roman. 


(  4S8  )  60D 

GODET.  Vase  de  terre  avec  deux  anses;  de  même  eo  Rouchi. 
Peut-être  de  gultus ,  burette. 

GOG£TT£.  Fente  de  la  poche  d'une  robe. 

GOGLU.  Présomptueux. —  De  même  en  Roman. 

GOGNER.  Loucher.  —  En  langue  d'Oc,  guinhàr, 

GOGNO.  Qui  louche.  — Syn,  Gognou,  Goonbux.  —  Congén, 
Bas-Limousin ,  gognpue.  —  V.  Guigner. 

GOtxNOËRE,  GOGNOTE.  Femme  qui  louche. 

GOGO  (À).  A  souhait ,  en  abondance. 

GOGUELIN.  Esprit  ou  diable  qui  se  cache  dans  les  endroits 
les  plus  reculés  d'un  bâtiment.  —  Voyez  Gobelin. 

GOHET.  Haricot  rond  à  pied.  —  Synonyme  :  Gohet. 

GOHÈTE.  Haricot  plat  à  rames. 

GOINFRE.  Glouton,  gourmand.  — D'un  usage  géiiéraL 

GOINFRER.  Manger  avidement.  —  De  même  en  Rémioîs. 

GOMIR.  Vomir. 

*  GONDALE.  Sorte  d«  boisson  brassée  {aides  d'^m.,  1445). 

GORELIER.  Bourrelier.  —  De  même  en  Roman. 

GORET.  Encrier. 

GOKON.  Goulot.  —  Synonyme  :  Gouliot. 

GOSSE.  Mensonge.  —  Voyez  Gaussb. 

GOU AILLER.  Railler,  persifler. —  Mot  populaire  d*an  usage 
général.  On  dit  également  dans  le  même  sens  gouaper^  du  Gelto- 
Breton  goapaer, 

GQUETTE;  Corbeau  de  clocher. 

GOU  JARD  (Art.).  Domestique  de  ferme.  —  iSynon.  HouÊBr, 

PARGOUaT. 

GOULAFRE.  Gourmand. — De  même  en  Roman  et  dans  le 
Nord  de  la  France.  —  Du  Latin  gula ,  gueule. 

GOULÊE.  Grande  gorgée. 

GOULON  ou  COULOMB  (prononcez  couhn).  Pigeon,  co- 
lombe. —  De  même  en  Roman.  —  Du  Latin  eolumbus,  —  Cong^ 


60U  (  439  ) 

RoQchi  et  Franc-Comtois,  coulon;  Wallon,  cokm  ;Gat.  eoUnn; 
Italien ,  columho.  Voyez  Goulon. 

GOURDES,  GOURMES  ou  GOUGES  {avoir  les  mains).  Avoir 
les  mains  engourdies  par  le  froid. 

GOURDINES.  Filets. 

GOURER.  Tromper,  filouter,  induire  en  erreur  parqnelqne 
artifice.  —  Synonymes  :  Engeoler  ,  Ehbbrlificotbr. 

GOURGOUSSER.  Commencer  à  bonillir.'— /d.  en  Norin. 

GOUSSAUT  (Boulonais).  Se  dit  d'an  cheval  qui  est  court  de 
reins,  dont  l'encolure  est  bien  fournie  et  dont  les  membres  et  la 
conformation  annoncent  de  la  force. 

GOVE.*  Cave.— Du  Latin  caioea. — Synonymes  :  Gofb%  Gafb. 

.  GRABUGE.  Désordre,  querelle,  noise,  vacarme. — Mot  po- 
pulaire généralement  admis. 

GRAFIGNER.  Voyez  Ëorafignbr.  Du  Celto-Bret.  kraffina. 

•  *  GRAILLE.  Mince. 

'GRAILLON.  Gratin.— Sentir  {e  ^raiUon,  sentir  rattaché,  le 
réchauffé. 

*  GRAINDRE.  Vins  greinû.  ^Coutumes  du  Bêauvoisis.J 

GRAINNE.  Grimace. 

GRANMENT  ou  GR ANMEINT.  Grandement ,  beaucoup.  — 
De  même  en  Rouchi ,  Normand  et  Vieux-Français. 

GRANCLER.  Blanchir ,  suppurer.  —  Voyez  Dbaobclbr. 

GRAND.  Espace,  étendue,  contenu  d'un  champ. 

GRAND  {dans  le).  Dans  le  grand  monde.  —  C'est  comme  eho 
qu'o  dit  dans  le,grand.  {Alm.  du  Franc-Picard,  1848.) 

GRANDIER.  Fier,  hautain,  qui  a  de  la  morgue. — Syn,  Fieeot. 

GRATELLE.  Démangeaison. 

GRANDMËRE.  Vieille  femme. 

GRANDPËRE.  Vieillard. 

GRASSET.  Lampe  en  fer.  —  De  même  en  Normand.  —  Du 
Vieux-Français  grasset^  huile.  —  Voyez  Grasset. 

28. 


(  430  •)  GRA 

GRAU.  GrifftM ,  ongle».— Par  extension  ,  égroHgnurê, 

GRAU  DE  GAT.  Églantier.  —  Ains^  nommé  à  cause  de  aea 
épines. 

GRAVE.  Marqué  de  la  petite  vérole,  grêlé.  —  Du  RomtB 

graveure;  ouverture.  —  C'est  souvent  un  terme  injurieux. 

GRAVER.  Greffer. 

GRAVEUSE.  Greffe. 

GR  AVINGHON.  Prune  d'hiver.  -^  Synonyme  :  Gravimcmon. 

*  GRÉ.  Grâce.  {Moreuil,  1249.) 

GRÊLÉ.  Marqué  de  la  petite  vérole. — Etym.  du  Franc,  grêle. 
GRÉLEUX.  Se  dit  du  temps  disposé  à  la  grêle.  DelaMorlière, 
dans  son  HUtoire  d'Jflt^n^  ^  s'est  servi  de  cette  expression. 
GRESILLON.  Qui  a  froid.— De  même  en  Vieux-Françafs. 
GREUILLAUX  {été  en).  Etre  à  bras  nus. — Syn.  en  mmérrEy 

EN  PILÉIIANCHBS  ,  EN  l^UR  LES  HANCHES. 

GREUTER.  Faire  des  trous  dans  la  terre.  ' 
GREVE  (Artois).  Devant  de  la  jambe.  —  On  appelle  les  bot- 
tines dont  on  protège  les  jambes,  en  se  chauffant ,  grevières. 
GRIBOtJILLÎR.  Griffonner. 
GRIBOULE.  Sot ,  imbécille. 
GRIBOUILLES  (Pas-de-Càlàis).  Groseilles. 
GRIGHO.  Sans  énergie,  qui  n'a  pas  de  sang  dans  leÂi  veines. 
GRIÙHU.  De  mauvaise  humeur,  grognoh. 
GRIEU  (Marquenterre).  Grêle ,  grêlon.  —  Syn.  Gris. 

*  GRlSi:.  Dur,  sévère. 

GRIFFERA  Egratigner  comme  avec  des  griffes. — De  même 
en  Roucbî  et  Normand.  —  Synonyme  :  Êgrauer. 

GRIGNARD  ou  GRIGNEUX.  Pleurnicheur.— En  Allemand, 
^rcinen,  pleurnicher. 

GRIGNER  (Béthune).  Se  moquer.  —  De  mêm«  en  Romaxr. 

GRÏGNETTE  A  GRIGNETTE.  Peu  à  peu.  Voyez  Grinhttr. 

GRIGNETTÈS.  Croûtes  graveleuses  du  pain. 


6RI  (  431  ) 

GRIGNIOTË.  Petit  morceau. 

GRIGNONS.  La  partie  inférieure  da  corps,  le«  jaml^es  et  les 
pieds  !  —  Synonyme  :  Gûertgk  ons. 

GRIGOU.  Avare',  sordide.  —De  même  en  Champenois. 

GRIK£T.  Grillon.  —  Du  Roman  criquet ,  qu'on  dit  encore  eu 
Picardie ,  en  Normandie  et  en  Angleterre. 

GRIMËUX.  Vénéneux. 

GRIMIGHON.  Prime  d'hiver.  —  Synonyme:  GaATiNCBoi». 

GRIMOU.  Chiendent.  —  Du  Latin  yrwH^en, 

GRIMOUYEUX.  Maussade,  grognon. 

GRIMPERË  (Marquenterre).  Grimpereau  (oiseau).  On  di< 
^mpart  dans  Tarrondissement  de  Boulogne-sut-Mer.      - 

GRIMPETTE.  Montée ,  colline ,  versant,  sentier  escarpé.  — 
4jhrimpeUe  a  ce  dernier  sens ,  en  Comt.  Une  petite  montagne  s'ap- 
pelle gripet ,  à  Verdun,  et  ^pot ,  à  Nancy.  —  Etymol.  grimper. 

GRINCHER  («e).  Se  frotter  le  corps  contre  ses  habita,  quand 
on  sent  des  démangeaisons. 

GRÎNETTE  A  GRINETTE.  Petit  à  petit. -^  Petit**tré  du 
Roman  grineXy  qui  a  le  même  sens.  ^ 

GRINGALET.  Homme  de  petite  stature,  maigf e  et  cfaétif. 
— t)e  même  en  Berrichon ,  Norrband  et   Jurassin:  se  disait  en 
Vieux-Français  d'un  th^nél  maigre  et  alerte. 

GRINGRIN  D'AISSELLE  {porter  à).  Se  m  Ae  deuK  per- 
sonnes qui  forment,  en  se  prenadt  les  mains,  une  espèce  de  bran- 
eard  i  sur  lequel  elles  portent'  une  troisième  personne  qui  s'af- 
fermit, en  jetant  les  Ôèxix  hfàs  autourducou  de  l'un  des  pôt^urs. 

GRIS  (pluriel).  Grêles ,  grêlons.  ~  Synonyme  :  Gnine. 
GRISARD  (MarqoeBterre).  Goéland  gris. 
GRISARD.  Blaireau. 
GRISET  (Cayeus).  Raie  maroue^te. 
GRON.  Giron,  tablier.  —  Du  Latîii  ffymsy  toirr,  circurt. 
GRONËE.  Ce  que  peut  tenir  un  gron.  —  téket  Normand. 

28.* 


(  432  ]  6R0 

GROS.  Beaucoup. — De  mêmeen  Jurassin. 
GROSSE  (Marquenterre).  Greyette  ^crangon  mlgarisj,  Syn, 
Sauterelle  (à  Abbeville). 

GROSSIER.  Qui  a  de  l'embonpoint. 

GROSSO  MODO.  Grossièrement. 

GROUILLER.  Se  dit  d'une  berge  qui  s'affaisse. 

GROULËE.  AYerse, -^  Synonyme  :  ÀQUBaéE. 

GROULER.  Gronder,  murmurer.  —  D'après  Oberlio ,  vien- 
drait de  VAllemand  groll^  rancune.  —  Grollenj  en  Flamand  et 
en  HoUand.y  ont  la  même  signification  que  notre  verbe  grouîer, 

GRUI.  Gruau. 

GRUMELER  ou  GROUMELER.  Gronder.  --.  Syn.  Grouler. 

GUENIER.  Regarder  y  loucber.  —  Voyez  Guigner.^ 

GUERRE.  Gerbe.  —  Voyez  Garbb. 

GUERBËE.  Gerbée.  •—  Rehatte  ed  vieilles  guerhées ,  faire  des 
redites. 

GUERBET.  Crible  de  peau  percée.  —  Synon,  Guerbiav. 

GUERBLER.  Cribler.  —  De  même  en  Roman. 

GUERBLEUX.  Qui  guerUe. 

GUERGHON.  Garçon.  —  Congénères:  F.-Comtois,  gaichon; 
Bourguignon,  gachon.,  —  Du  Roman  garchon. 

GUERGHONET.  Petit  garçon. 

GUERCHON AILLE.  Troupe  de  petits  garçons. 

GUERCHONIÈRE.  Jeune  fille  qui  a  des  manières  de  garçon. 
—  De  même  en  Roman.  —  Syn.  Garchonière. 

GUERDIN.  Jardin.  —  Voyez  Gardin. 

GUERDIN.  Gredin.  —  Les  grands  seigneurs  avaient  autrefois 
des  valets  qui  se  tenaient  toujours  sur  les  degrés  ('gradins ,  gre^ 
dins  ou  guerdinsj  de  l'escalier  et  qu'on  nommait  à  cause  décela 
gredins.  Comme  l'oisiveté  en  faisait  de  mauvais  sujets,  leur  nom 
est  devenu  une  injure. 


6UË  (  i38  ) 

GUÊRËT.  Jarret.  —Du  Roman  goret. 

GUERGI»  GUERSI.  Se  dit  d'une  plante  ou  d'un  arbrisseau 
qu'un  temps  froid«  fait  dépérir  ou  qu'ua  Soleil  ardent  a  desséché. 

GUERIGNONS.  Voyez  Gricwons. 

GUERINER.  Se  dit  du  temps  qui  se  brouille^  s'obscurcit.  — 
Signifie  aussi  s'agiter,  s'impatienter.  —  En  parlant  d'un  animal , 
ce  mot  veut  dire  :  se  disposer  à  mettre  6a«« 

GUÉRITE.  Féminin  de  guéri.  —  De  même  en  Champenois. 

GUERJOLER.  Se  dit  des  tous  petits  enfants  qui  bégayent. 

GUERLOPER.  Bouillir  par  intervalles.  Se  dit  d'un  mets 
qu'on  rapproche  et  qu'on  retire  alternativement  du  feu ,  qui  tan- 
tôt bout  et  tantôt  se  refroidit.  —  Synonyme.  :  Gar&oper. 

GUERNIER.  Grenier.  -:-De  même  en  Rouchi-et  Berrichon. 
—  Cfvmée  à  Bàr-le-Duc. 

GIJERNON.  Barbe ,  moustache.  —  Du  Roman  grenon. 

GUERNOUILLES.  Grenouilles.  >- De  même  en  Roman. — 
Des  gernoules  hlètes  !  —  Voyez  Cornodillbs. 

GUERNOUILLER.  Qui  attrat)e  des  grenouilles. 

GUERNOUILLÈRE.  Marais  où  il  y  a  beaucoup  de  gre- 
nouilles. 

GUERNU.  Fourni  en  grains.  —  De  même  en  Roman. 

GUERSILLER.  Jetter  des  pierres. 

GUERSILLON.  Impatience  y  inquiétude. 

GUERSILLONER.  Trépigner  d'impatience. 

GUERTCHl{Noyon).  Jarretière.  — Synonyme:  G aktïv. 

*  GUET.  Nom  qu'on  donnait  spécialement  à  la  garde  qui  veil- 
lait, à  Amiens ,  à  la  sûreté  des  reliques  de  St.-Firmin. 

GUEUDGER.  Noyer.  —  Voyez  Gadgoibr. 

GUEUGUE.  Noix.  —  Voyez  Gadoue. 

GUEULE.  Bouche.  —  Du  Latin^ula.  avoir  bonne  gueule, 


(  484  )  GUE 

avoir  bon  appétit.  M.  Héeart  cite  les  ptroles  •qWantwqiie  ^mip- 
taient  jn^ls  les  gamins  de  $t.-Q«eBtin  : 

Madame  Desmonlins  coupez  d*  la  sonpe  : 

Monsieur  Desmoulins  il  a  bonne  guenle, 

I  mangera  toute,  i  mangera  tautr.  {Dict.  RouchiJ. 

'   GUEULETON.  Gala,  ripaille,  festin.  —De  même  en  Nor- 
mand. —  Etymologie  :  de  guettle. 

GUÊYAT.  Goéland  à  manteau  noir. 

GUEVAU.  Chefal.-»- 5ytionyiii6«  :  Gtal  ,  Kbyâl  y  BlBt^v. 

*  GUIBAULE.  Jambe.  fArchwes  de  MoreuihJ'^S^oitAWfi^ 

*  GUIDON.  Cbapelain  préposé  à  la  sonnerie  de  la  cathédrale 
d'Amiens.  -*»  On  l'appelait  aussi  cloequetMnU 

GUIETTE.  Coquille  biyaWe. 

GUIFFE  (Béthune).  Bouche.  —  Synonymes  :  Bocks,  Gujsule. 

GUIGNER.  Regarder  en  clignotant  les  yeux;  regarder  de 
travers. —  De  même  en  Normand  et  en  Roman. —  On  dit  guinar, 
en  Espagnol ,  et  guignar ,  en  Hollandais. 

GUIGUI.  Gosier.  —  Synonymes  :  Gasiod  ,  Gaviot  ,  Gâboate. 

GUILER.  Se  dit  de  la  bierre  qui  jette  son  écume. 

GUILLAME  (St.-Valery).  Guillemot  ;  oiseau  palmipède. 

GUILLANLEUG.  Voyez  Au  oui  l'an  neuf. 

GUILLE.  Cheville,  chevron ,  solive. —  Signifie  aussi  vrille. 

GUILLEDON /"courtrlcy.  Courir  les  aventures.  —  Du  Celt. 
kildrOf  vagabond.  ^ 

GUILLINCHE.  Lait  battu  ,  petit  lait. 

GUINE.  Cerise  noire.  —  Synonyme:  Guigne. 

GUINEL.  Les  pauvres  vont  les  deux  premiers  jours  du  car- 
naval crier  aux  portes  gûi  nel.  On  leur  distribue  alors  quelques 
débris  du  dernier  repas.  —  Voyea  Au  oui  l*an  neuf. 

GUINGOIN(de).  De  travers.  — En  Bas-Limousin,  guingoL 
—  Synonyme  :  Bistingoin,  de-Bistrac^ 


GUI  im) 

€riJJJ^GU£RU>T.  Grelot  de  obevAl,  *-  Synan^ipiu:  Gçbrlot. 

GUINSSE.  —  Espèce  debomilUe  faite  avec  idpa  ^ppjDomeft  de 
la  farine  et  le  résida  da  lait  dont  on  a  fait  le  bearre*  -^  Signifie 
aussi  t  par  extension  »  gala  »  féU, 

GUIPU A£,  Bordure  de  boue  au  bas,  d'une  robe. 

GUIU»  Dieu.  —  De  môme  en  Eoman.  —  Voyez  Diu. 

GUISë.  La  guise  est  un  bâton  long  d^un  demi  pied  qu'un 
joueur  lance  en  l'air  en  frappant  le  bout  à  l'aide  d'un  long  bâton  ; 
les  autres  joueurs  doivent  ie  recevoir  avec  les  mains.  Ce  jeu, 
qui  ressemble  à  celui  de  hatte^  est  usité  dans  le  Ponthieu. 

^GUMETTE.  Ancien  jeu  fort  en  faveur  à  Hani,  avant  1789. 
Il  ressemblait  assez  à  la  clognoite, —  Voyez  ce  mot. 

GUSPÊ.  Jeu  de  clocbe  pied. 

G'V AL  ou  G'VAU.  Cheval.  —  En  Vieux-Picard ,  keval 


Charles  Nodier  a  considéré  l'fl  comme  le  signe  figuré  d'une 
capacité  avide  et  impatiente.  Beaucoup  de  mots  Picards  con- 
firment cette  idée.  Voyez  Harper,  Hâtjser,  Hagevarrr,  Haîng, 
Hainker^  Hahelet,  Herdre,  Herper,  HsROtTER,  HîmmR^ 
HijRLON,  etc.  Nous  i3ivons  distingué  les  H  aspirées,  en  les  fesant 
précéder  d'un  tiret  =. 

HABILE  (adverbe).  Vite»  «^  I>e  même  en  Franc- Comtois. 

HABILLÉ  DE  SOIE.  Porc.  —  De  même  en  Jurassin^ietc. 

=  HACHAMACHE  (acaierj.  Acheter  beaucoup  ei  sans  y 
regarder  de  trop  près» 

*  HACHIS.  Grosse  amende  précuniaire. 

H  ACHIONNER.  Couper  en  petits  morceaux  avec  un  mauvais 
instrument. 


(  436  )  HAG 

*  HAGQUBfiUTE.  Arquebuse.  {"Logement  de  genê  &anM$.) 

HAGAMBILLE.  Boiteux,  traînant  la  jambe. 

=  HAGEYARER.  Travailler  péniblement  à  gagner  aaTieet 
n*y  guères  réassir;  changer  de  profession  sans  améliorer  boo  sort. 

=  HAGNE.  Polissonnerie,  gaminerie.  —  faire  lahagne:  se 
dit  des  enfans  qui  courent  les  rues  et  se  récréent  enâ^mblé.  — 
Hagne  signifie  encore:  réunion  de  gamins,  de  polissons. 

BAGUETTE  (Boulonais.  Petite  jument  servant  de  monture. 
—  Etymoïogie:  Du  Roman  hoquet,  petit  cheval. 

=  HAGUETTES.  Branches  de  chêne  écorcées. 

=  HAGUiNETTES.  Etrennes  du  premier  jour  de  l'an. — 
De  même  en  Norniand.  Voyez  au  gui  l'an  neuf. 

=  HAING  (Boulonais]  ;  prononcez  hin.  Hameçon.  —  Da 
Francisque  hang ,  ou  du  Latin  Hamus. 

=  HAINRER.  Faire  effort,  s'efforcer.  —  Onomatopée. 

haïr  ("n'etepasj.  Être  indisposé,  faible;  n'être  pas  vigoureux. 

HALATERRE.  Pauvre  diable  ayant  à  peine  de  quoi  vivre.— 
A  peu  près  synonyme  de  Holakeux. 

=  ïi ALLEUH  {'tempsj.  Qui  souffle  un  vent  desséchant. 

=  HALO.  Grosse  perche  sur  laquelle  on  passe  un  fossé. 

HALLO.  Buisson. 

HAM  ou  HEM.  Hameau,  village.  —  De  même  en  Roman. 
Ham  signifie  demeure  en  Vieux-Saxon ,  en  Tudesque ,  en  Gelto- 
Breton  et  en  Ghaldéen.  L'Islandais  heimry  le  Danois  hiem,h 
Vieil-Haut-Allemand  heim,  l'Anglais  home,  le  Flamand. ftetm 
ont  la  même  signification. 

HAMER.  Ajuster,  mirer,  viser,  se  préparer  à  asséner  un 
coup.  —  Peut-être  vient-il  de  l'Anglais  to  am,  viser. 

=  HAMILLE.  Petit  poisson  dont  se  servent  les  péofaeurs , 
pour  amorcer  les  hameçons. 

HAMONT.  Bâton  que  l'on  attache  horizontalement  au  front 


HAN  '  (  487  ) 

des  Tâches  ou  au  eau  des  cochons  ,'poar  les  empêcher  de  pamser 
parles  trous  de  haieis.  —Ety,  du  Flamand  fco^-^mmM ,  qui  a  le 
même  seirs,  ou  de  TAU.  hemmeiHy  empêcher.  {MS.  de  M.  RigoUot). 

*  HAN  A  P.  Gobelet.   ' 

*  H  ANN09.  Espèce  de  poisson. 

*  H  ANS  AGE.  Droit  sur  les  marchandises. 
HANTAINE  (Bpulonais).  Fréquentation^r-Du  CalUkatiten. 
HAPLE.  Dévidoir. 

si:  *  H  ARGHELLE.  Petite  hart  :  ne  s'aspire  pas  dans  le  Pen- 
thieu. 

HARDE  (Boulonais).  OEuf  sans  coque  que  pondent  parfois 
les  poules. 

—  HARDE  AU.  Jeune  garçon. 

=  HARDELLE.  Jeune  fille. 

=^ HARDIMENT.  Beaucoup,  fort,  très. 

=  HARDOUILLER.  Battre^  frapper  aVec  une  ?iart. 

HARËE.  Pluie  de  peu  de  durée. —  De  même  en  Normand. — 

Etymologie  :  du  Vieux-Français  horée. 

HARICOTER  (Roye).  Marchander. 

HARIGOTIËR.  Petit  marchand  de  la  campagne,  petit  culti- 
vateur. —  Marchandeur. 

=r  HARLAND  ou  HARLANDEUR.  Marchandeur,  chica- 
neur. Signifie  aussi  ^  homme  indécis  disant  tantôt  oui  et  tantôt 
non — Synonyme  ;  H ARLANDiER. 

=  HARLANDER.  Marchander,  chicaner. 

HARLE  HUPPÉ.  Petit  hurlard  (oiseau). 

=  HARLIFIKER.  Battre  avec  une  hart. 
*  HARNAS.  Attelage  de  quatre  chevaux. 

HARNIKER.  Faire  vite  et  mal  un  travail  quelconque. 

HARNU.  Tonnerre,  orage.  —  Voyez  Hbrnu. 

HARNUATE.  Orageux.  —Du  Celtique  arnUy  tonnerre. 

HARONDËLLE.  Hirondelle.^Comme  en  Rom.— En  Franc- 


(  138  )  HAR 

Cemt. ,  Berr.  et  Rouchi ,  arondelle,  —  L'orthographe  de  ce  mot 
u'était  pas  eocore  fixée  bu  xtii.*  siècle.  On  écrivait  indifférem- 
ment arondelle ,  hérondelle  et  hirondelle. 

r=  HARPER.  Prendre  y  saisir.  —  De  même  en  VieQx-Pranç. 
(Molière  et  Sarrasin.)  —  Synonyme  :  Hekiab. 

=  H  ART.  Lien  de  fagot. 

.^  HARTINE.  Petit  fagot. 

=  HASOIS.  Vieille  maison.  —  Maison  se  dit  haz\  eo  Hon- 
grois ihaux  j  en  Bohémien  ;  hausj  ea  AUem.  ;  J^ou^e,  en  AngU; 
hus^  en  Island.;  hûsy  en  Y.  Haut-Aliem.;  ^uû,  en  UoU.  et  Fiam. 

=  HASOIS.  Objets  détériorés  par  le  temps  ;  débris  sans 
valeur. 

=  HASTëUX.  Ingénieux  ,  intelligent ,  intrigant. 

HAT£R£AU  ouBATËREL.  La  nuque  ,  derrière  du  côn.- 
Du  Roman  hasterel,  —  Syn,  Hastevbau. 

HATRË  (Boulonais).  Le  cou.  —  Voyez  HaterÈau. 
HAUSER.  Respirer. 

=  HAUT-MAL.  Epilepsie. —  De  même  en  Normand. —  Orr« 
mal  y  en  Vieux-Provençal 

HAVOT  (Béthune).  Le  quart  d'une  mesure  de  terre. 
=  HAYON.  Echoppe  portative^  espèce  de  brancard  à,  quatre 
pieds,  sur  lequel  on  expose  des  marchandises. 

=  HAYURE.  Haie. 

=  HEG.  Porte  en  treillis  de  bois  qui  sert  d'avant- port  eaux 
maisons.  —  De  même  en  Normand  et  Vieux^Français.  ~»  En 
Vieux-Picard ,  hékeU  —  Voyez  Hèse.  , 

=  HEC  !  Exclamation  qui  exprime  le  dégoût.  * 

=  HËKER.  Hacher,  fendre  du  bois. 
=  HËKETTE.  Copeau,  hach/wre  de  bois.  —  Ne  s'aspire  pas 
dans  le  Santerre.  —  Voyez  Êkette. 
*  HELLES.  Paroles  séditieuses. 


HEM  (  439  ) 

HEM.  Village,  hameau.  —  Voyez  Ham. 

HËNË.  Jament.  —  Signifie  aussi  ro^se ,  vitiix  ehev^L 

HëNNëTONËË.  Graade  quantité  de  hauneiona. 

*  filËNNIN.  Très-haute  coiffure  de  femme. 

HËNON.  Coquillage  fort  commun  dans  la  haie  de  la  Somme  t 
appelé  sourdon  par  Cuvier.  Quand  les  canards  sauvages  en  man- 
gent, ils  contractent  un  goût  détestable,  {pom»  de  M«  Demarsy.) 

=  HËPË.  Manche  de  la  sape ,  petite  faulx. 

HËRBIONNE  ou  HËRJBIONNËUSË.  Femme  qui  coupe  de 
Vherbe,  qui  purge  les  champs  des  mauvaises  herbes,  pour  en 
nourrir  les  bestiaux. 

=  HëRGHËLLë.  Attache  faite  avec  des  tiges  de  saule  ou 
d'osier ,  dont  on  se  sert  pour  lier  des  fagots,  etc. 

=s  HËRGHëLLëR.  Frapper  avec  une  herchelle. 

HËRDË.  Troupeau.  —  Congéfières  :  Allemand,  fc6r(i«;  An- 
glais ,  herd;  Danois  et  Islaiidais ,  hiord. 

=  HëRDRE.  Saisir.  —  Voyez  Aherdre. 
.  HËRË.  D'une  bonne  constitution ,  vigoureux. 

HÉREKE  DE  CANVE.  PaiUe  de  chanvre, 

*HËRGANT.  Mauvaise  humeur. 

HÉRIGHON.  Herse.  —  Signifie  aussi  hérisson. 

HÉRIE.  Héritage. 

HËRING.  Hareng.  —  En  Vieux-Picard  ,  fc^«n» ,  {"Amiens^ 
xv.«  siècle).  —  Congénère^  :  Wallon  ,  héring;  Anglais  ,  herring. 

.  Quaind  l'fu  pétill'  sous  chol  marmite» 
QQOéqu'eintassés  comm'  des  hérings , 
£j  crois  qu'os  allons  coè'r'  pus  vite 
Qa'min  beudet  prindant  mors  à  deints.    (Prom,  du  F,  Pic.) 

HÉRITAGE.  Jardin  qui  entoure  la  maison  4n  villageois.  Oa 
en  consacre  souvent  une  partie  à  la  culture  du  chanvre. 

*  HÉRITAULEMENT.  Héréditairement /^DouMen*,  xiv.»  s.) 


(  440  )  HER 

*  HÊRlTË.  Hérétique  ("Rue,  xiv.»  siècle). 

HËRKINER.  Travailler  sans  courage. 

HERLANT.  Vagabond,  mauvais  sujet,  a  De  aricm»  dit  Mé- 
nage ,  cri  que  nos  soldats  faisoient ,  il  n'y  a  pas  encore  long* 
temps,  quand  ib  vouloient  piller.  »  Ménage  s'est  trompé.  Ce 
mot  vient  évidemment  de  l'Islandais  erlender ,  vagabond. 

HERLAND.  Fermier  peu  à  Taise  qui  n*a  que  des  rosses  poor 
labourer. 

HERLANDER.  Labourer  avec  des  rosses. 

HERLÉ.'  Hâlé ,  brûlé  par  le  soleil.  —  Du  Roman  harli.      . 

HERMERIE  (Artois).  OEillet  (plante). 

HERMINETTE.  Esprit  follet  qui  babite  ordinairement  les 
cimetières,  et  que  Ton  craint  de  rencontrer  la  nuit  souffla  forme 
d'un  gros  chat  blanc.  C'est  particulièrement  la  veille  de  Noël, 
vers  neuf  heures  du  soir  ,  que  Ton  redoute  son  approche.  Car 
alors  on  doit  être  aux  matines^  et  Vherminette  rôde  dans  le  village 
pour  punir  ceux  qui  n'y  sont  pas.  Dans  quelques  localités  da 
Ponthieu,  on  croit  que  \\herfninette ,  la  veille  de  la  Saint- Jean, 
après  le  coucher  du  soleil,  va  traire  les  vaches  qui  sont  encore 
dans  les  champs.  Aussi  se  hâte-t-on  de  les  faire  rentrer  au  ber- 
cail. {Comm.  de  M.  R.  Louandre.) 

HERNU  ou  HARNU.  Tonnerre ,  orage.  —  S'aspire  quelque- 
fois.. —  Côngén.  Brabançon  et  Rouclii  arnu.  —  Du  Celto-Breton 
arn,  arnau.  —  Ce  mot  s'emploie  quelquefois  adjectivement: le 
temps  est  hemUf  le  temps  est  orageux.  A  Beaovais,  le  hernu  est 
un  temps  sombre,  mais  sans  pluie ,  qui  commence  trois  semaines 
avant  la  Saint-Jean  et  finit  trois  semaines  après. 

HËROKE.  Chénevotte,  tuyau  de  .chanvre  dépouillé- de  la 
filasse  et  dont  on  fait  des  allumettes. 

HËROUTER.  Travailler  sans  cesse  à  des  choses  minutieuses. 
—  S'aspire  dans  quelques  endroits. 


HER  (  441  ) 

.  r=  HERPËR.  Mordre.  —  Gomme  en  Roman.  Se  dit  surtout 
d'un  chien  qui  s'élance»  en  aboyant  y  pour  mordre  quelqu'un.  Ce 
mot  qui  a  de  l'analogie  avec  le  Grec  af%«t» ,  se  saisir  de ,  signifie" 
'aussi  insulter  j  mordre ,  au  figuré. 

HERRIER.  Terrain  planté  de  gazons. 

=  HËRU..  Hérissé ,  mal  peigné.  —  Peut-être  de  l'Islandais 
har  y  crin.         ^ 

=  HËSE,  HËSETTËou  HËSË.  Porte  à  hauteur  d'appui, 
barrière  à  treillage  qui  dot  les  vergers.  —  Du  Roman  hèse  ,  bar- 
rière. En  Bas-Latin ,  haisellus. 

HEUGHER  fsej.  Se  dresser,  se  lever.  —  Du  Rom.  haulcier. 

=  fiEUER.  Fouiller ,  remuer  la  terre.  —  De  même  en  Rom. 
—  Se  dit  surtout  des  porcs. 

^ts  HEULER.  Huer,  crier,  insulter.  —  Du  Latin  nHlare^ 
aboyer,  où  de  l'Allemand  heulen,  —r  On  dit  huilen ,  en  Flamand. 

=^  HEUMER.  Humer.  —  Signifie  aussi  manger, 

*  HEURE  DE  LOUETTE.  Point  du  jour  ("CotU.  d'Âmikns , 
ziii.*  siècle^.  G'est  une  corruption  de  heure  de  Valàuitte, 

HEURE.  Qui  est  régulier  dans  ses  heures  de  repas. 
HEURAILLIS.  Bruit  confus  et  tumultueux. 
HEURLON.  Hanneton.  —  Voyez  Hourlon. 
HEURLOTËR.  Fredonner. 
HEURLU-BERLU.  Ëtourdi,  peu  raisonnable. 

*  HEU  SES.  Bottines ,  chaussures.  —  Du  Geltiqne  hosen ,  ou 
de  l'Islandais  hosa,  —  Voyez  Housiaus. 

=  HEU.TER.  Remuer  et  butter  la  terre. 

HEVENTELLE.  Ëcluse. 

HIERE.  Lierre.  Ge  mot  est  un  de  ceux  qui  montrent  le  mieux 
comment  la  vérilable  langue  s'est  quelquefois  conservée  dans  les 
provinces ,  en  même  temps  qu'elle  se  corrompait  dans  la  capitale 
et  chez  les  écrivains.  Hière  est  1«  véritable  root  Français,  dérivé  du 


(  442  )  HIM 

Latin  hedera,  Lierre  n'est  qn'nn  barbarisme  formé  par  la  confn* 
sion  de  Tartiele  avec  le  substantif.  On  a  dit  lierre  pour  lihière  on 
Vhtère,  C'est  de  là  même  manière  qu'on  afait  tante  pour  tù  ante. 

HIMEUR.  Humeur,  souffrance  physique.  Vhimeur^  dans 
l'opinion  du  peuple  ,  est  la  cause  de  toutes  les  maladies.  Bile  at- 
taque tantôt  la  tète ,  tantôt  les  jambes,  tantôt  la  poitrinei* 

*  HIREHÀIRE.  Fâcherie. 

HIVERNAGES.  Blés  dliyer.  --  De  même  en  Roman.  - 
Signifie  aussi  :  un  mélange  de  seigle  et  de  Tesce. 

=  HLO.  Cela.  —  Prononciation  de  ehelo  dans  quel<i»es  Til« 
lages. 
ss  HO.  Ceci ,  cela.  —  Du  Latin  hoc.  —  S'aspire  ttès-fortement 

dans  quelques  parties  du  Ponthieu. 

aa  HO.  Troupeau.  —  Se  dit  aussi  d'un  assemblage  oo  d'une 
réunion  quelconque.  —  Voyez  Obt.  * 

HOC.  Instrument  de  fer  avec  deux  pointes  rejoowrbéea  qui  sert 
à  nettoyer  les  écuries  et  les  bergeries.  * 

HOCHE-'CUL.  Bergeronette;  (oiseau).—  Idem  k  Bar-le-Dnc» 

HOCHER ,  HOCHiNER.  Voyez  Oghbr  ,  Oghiner. 

HOCLEUX.  Pauvre  homme,  maladroit. 

HODANT.  Fatiguant.— Jd.  en  V.  Franc.— 5t/noA.  UohJUA. 

HODË.  Fatigué.  —  De  même  en  Messin ,  Rouchi ,  dhampe- 
nois  et  Vieux-Français.  L'abbé  Tuet  fait  d'asses  bizarres  ré- 
flexions sur  ce  mot,  en  le  dérivant  du  grec  o^o<ré  «Un  paysan  picard 
»  qui  dit  je  suis  hodé ,  pour  dire  :  je  suis  fatigué  du  chemin , 
»  n'apprendrait  pas  sans  surprise  que  ce  mot  hodé^  vient  du  grec 
»  «<^o(^,  qui  signifie  chemin...  Pourquoi  ce  terme  si  éoffr^lfue 
»  reste-t-il  abandonné  à  des  paysans?...  C'est  que  l«  besoin 
»  qui  crée  les  *  mots  les  soutient  aussi  plutôt  -dans  uA  état 
»  que  dans  un  autre.  Les  gens  du  peuple  dont  la  vie  est  toute 
»  différente  de  celle  des  gens  du  monde,  expriment  les  affections 


H06  (  443  ) 

»  qui  lenr  sont  propres  par  des  termes  aussi  inconnus  à  ceus-ci 
»  que  la  cause  qui  les  a  fait  naître.  Tel  est  en  Picardie  le  mot 
D  kodé ,  nécessaire  au  paysan  qui  fait  ses  voyages  à  pied  et  abeo- 
7>  lument  inutile  au  bourgeois  qui  ne  voyage  qu'à  chcfal  eu  dans 
)i  une  chaise.  Ainsi  Ton  s'éloigne  du  langage  du  peuple  à  me- 
»  sure  qu'on  s'éloigne  de  son  genre  de  vie.  »  ^Prav.  françJ)  ^  ' 
=  HOGNËR.  Grommeler,  grogner,  se  plaindre:  se  dit  sur- 
tout en  parlant  des  chiens  —  Congénères  :  Rémois  ,  liogner  ; 
Praiic*Gomtois ,  vogner.  —  Du  Roman  hoigner.  La  famille  de 
Mailly  porte  pour  devise  :  hogne  qui  vonra. 

HOGUIGNER.  Fâcher.  Ce  verbe  a  encore  un  auire  sens  in- 
diqué par  Ménage. 

HOGUINëURS.  Débauchés;  sobriquet  des  habitants  d'Àrras. 

*  HOKËBOS.  Pique  de  bois.-^De  hoker  5o«,  branler  un  bois. 
—  Voyez  ce  mot,  à  notre  chapitre  des  sobriquets ,  !.*•  partie, 

=r  HOKER.  Accrocher.  —  Voyez  Abokgr. 

=:  flOKET  ou  HOROIR.  Crochet. 

=  HOL  AREUX.  Se  dit  d'un  pauvre  diable  qui  s'ingébie  inu- 
tilement k  gagner  sa  vie ,  qui  -ne  réussît  guères  dans  ses  entre- 
prises; Signifie  aussi  ivrogne,  canaille^  faiinéant  L'aotëtir  ano- 
nyme d'un  MS.  que  m'a  communiqué  M.  le  docteur  RigoRbt, 
donne  à  ce  mot  une  singulière  origine,  a  On  désignait  peut-être 
»  ainsi,  dit-il ,  des  domestiques  des  anciens  seign^rs  qui  se  fai- 
»  saient  porter  la  queue ,  et  qui  criaient  :  kola  !  ^eue  /  pour 
»  appeler  le  domestique  cfiargé  de  cet  emploi.  i> 

*  HOME.  Beaumanoir  se  sert  souvent  de  ce  niot  dans  le  sens 
de  vcusaU 

HONON  (Pas-de-Calais).  Sort ,  enchantement. 

HONTABË.  Ignominieux ,  honteux. 

HORNIOTË.  Petit  coup.  —  Synonyme  :  Toaqhoui. 
>  HORS  AIN  (prononcez  Aor-jsin).  Gens  du  dehors,  habitants 
d'un  village  ou  d'un  canton  voisin.  —  Etymohgie  :  de  hor$. 


(  444  )  HOR 

HORTILLONAGËS  ou  HORTILLONS.  Jardinamarécageax 
des.  environs  d'Amiens.  VhortiHonnage  est ,  dans  la  vaUée  de  la 
Somme,  ce  qa'est  à  Paris  Tart  des  jardiniers  maraichers.  La  plu- 
part des  hortillons  d'Amiens  ne  cultivent  que  des  légumes.  Quel- 
ques personnes  ont  pensé  que  l'hortillonage  avait  été  introduit , 
il  y  a  plusieurs  siècles,  par  les  Hollandais.  Mais  une  opinion  plus 
générale  ,  fondée  sur  la  dénomination  latine  é'hortilU  et  de  ^- 
tulani ,  qu'on  trouve  dans  quelques  vieux  titres  latins  y  est  que 
nos  hortillons  remontent  au  temps  des  Romains.  (Voyez  ifottfc 
sur  les  Hortillons,  par  M.  Héricartde  Thury.) 

HORTILLONS  et  HORTILLONEURS.  Jardiniers  qui  col- 
tivent  les  hortillonages , 

HORTOPOT,  HORTOPLOT  et  HURTOPIU.  Maladroit, 
inhabile.  —  Terme  injurieux. 
HOST.  —  Voyez  Ost. 
*  HOSTAGE.  Loyer  de  maison  ^Charte  d* Amiens ,  tly.^  s.J, 

s 

=  HOTONNER.  Ëhranler  en  secouant.  —  Idem  «n  Rtman. 

ss  HOTONS.  Ëpis  coupés  et  battus ,  où  il  reste  encore  du 

grain.  —  RebaUre  ses-hotonSf  se  rappeler  d'anciens  souvepirs. 

»  HOTTE  VËNIGHE  (Noyon).  Hotte  qui  sert  pour  les  ven- 
danges. 

=s  HOU.  Gri  dont  on  se  sert  pour  chasser  les  porcs. 

HOURILLE  (Roulonais).  Guenille. 

HOURRONIËRE.  Ghamp  de /tottbron,  houblon. 

HOUGHE  (Artois).  Grouppe  d'arbres. 

HOUFFETTE.  Petite  houppe. 

=  HOUHOU.  Moyen  duc  ;  (oiseau).  —  Onomatopée. 

HOURER  A  NID.  Se  dit  à  Réthnne ,  du  pigeon  qui  Teot  faire 
couver  sa  femelle. 

HOULER.  Pousser  quelque  chose  devant  soi;  pousser  une 
personne  contre  une  autre. 

IIOUPEGAIS.  Acclamations;  cris  de  ceux  qm houpent. 


'      HOU      .  '      (  i45  ) 

HOÛPER.  Crl«r,  appeler  en  criant,  pousser  déserts  de  joie, 
pousser  un  cri  pour  diriger  les  pas  d^une  personne  éloignée; 
pousser  un  cri  aussi  longquo  Thaleine  peut  s'étendre.  C'est  un 
■cri  de  joie  fort  usité  par  les  paysans  du  Santerre  et  du  Yermàn- 
dois ,  surtout  à  Tépoque  où  Ton  rentre  la  moisson.  —  Etym.  du 
Roraan  huppefy  crier,  dérivé  du  Gelto-Breton  hopa.  Crier  se  dit 
ikoop  y  en  Anglais  et  koppe ,  en  Flamand. 

MOUPET.  Hibou ,  moyen  duc.  —  Syn,  Hodpbux  (Acheui[)« 

HOUPEUX.  Celui  qui  houpe. 

*  HOUPIERS.  Ouvriers  de  Rosières  et  d'Abbeville  qui  fi- 
laient les  laines  propres*à  la  tapisserie.  (Savary,.  Dicftonnaire  du 
Commerce,  f  ▼.<»  laine.) 

HOUPREAU  (Boul.)  Petit  monceau  de  foin. — Syn.  Meulon. 
=;:  HOURDAGE.    Ëchafatid  de  charpentier.  —  En  yieux- 
Picard  »  hourU 

HOURDER.  Dresser  un  échafaud^ 

=  HOURDIS.  Échafaudage. --Comme  en  Roman.  On  donne 
spécialement  ce  nom  à  un  échafaudage  composé  de  perches  à 
claires-voies  qu^on  place  dans  les  granges,  pour  préserver  le  foin 
du  contact  humide  de  la  terre.  «  Ce  mot  picard ,  dit  Jault,  l'édi- 
teur de  Ménage,  vient  de  TAllemand  Mrde ,  qui  signifie  propre- 
ment une  claie.  » 

HOURLON.  Hanneton. —  En  Rouchi,  wrlon.  —  Onomatopée* 

s=  HOURRË.  Se  dit  d'un  chien  qu'on  excite  à  mordre. 

HOURS  (Boulonais).  Troupeau  de  vaches. 

=  HOUSIAUS.  Guêtres.  —  De  même  en  Roman.  —  Ce  mot 
est  d'origine  germanique  ou  celtique.  On  dit  heux^  en  Bas-Bre- 
ton ;  hôs,  en  Gallois  ;  hosaf  en  Islandais,  et  haêanf  en  Gothique. 

s=  HOUSSER.  Essuyer  la  poussière,  battre  on  habit  avec 
une  baguette.  —  Etym.  de  houx ,  parce  qu'on  houêM  avec  une 
baguette  faite  ordinairement  avec  des  tig>es  de  houœ. 

29. 


(  446  )  HOU 

HOUSSE  TABAC.  Ramoneur  de  cheminée.  C'est-à-dire  êê- 
suye-tabac,  Taiac  se  prend  pour  suie^  dans  le  style  comiqae.  Dans 
le  patois  roncbi,  ce  mot  est  dégénéré  en  ouchetage,  qae  M.  Hé- 
oart  a  eu  tort  de  considérer  comme  un  mot  savoisien. 

=r  MOUSSEUX  DE  KEMINËE.  Même  signification. 

BOUVIÈRE  (Cayeux),  Pluvier  (oiseau). 

=  HOUVIEU.  Grosse  javelle.  —  Synonyme  ;  Gavbllb. 

HOYAT.  Varundo  ar^aria,  c<  Le  nom  d'hoyat  a  peut-être 
été  donné  à  cette  plante,  dit  M.  Henri ,  4  cause  des  canards  (en 
Celtique  hoyat)  qu'i^  dans  les  mauvais  temps  d'hiver,  vont  se  réfu- 
gier sous  ses  touffes  épaisses  et  s'y  mettre  à  l'abri  du  froid ,  pen- 
dant  la  nuit.  »  (Essai  sur  Boulogne-sur-MerJ, 

HU.  Porte.  —  Voyez  Huis. 

=  HU  !  Cri  pour  faire  aller  les  chevaux  à  droite. 

HUCHE.  Garde-manger,  armoire,  grand  coffre. —  De  même 
en  Roman. — Congénères:  coffre  se  dit  huge,  en  Angevin  ;  huehà, 
en  Espagnol;  hutche,  en  Anglais;  huchia,  enLatln-Barbaré.  On 
trouve  huchely  dans  un  acte  de  Doullens ,  de  Tan  1300. 

HUCHER.  Appeler.  —  Voyez  Huker. 

*  HUCHIERS.  Menuisiers  ,  constructeurs  de  huches,  fÂT" 
cfiivM  de B^tfcune,  xiv.«  siècle). 

HUIS  (prononcez  m).  Porte  ;  comme  en  Roman;  —  Ovttz 
chu  huis ,  n'euchez  poentpeur.  (Le  retour  du  soldat).  —  Cùngé- 
ni^e«  :  Jurassin  et  Hollandais,  huis;  Rouchi,fttt{;  Vosgten, 
heuche;  Lorrain  ,  hus.  —  Etymologie  :  peut'^tre  do  Saxon  ftttt/, 
ou  du  Latin  ostium.  Le  mot  huis  est  employé  anjonrd'haî  par 
quelques  écrivains  qui  tachent  de  remettre  en  vogue  ifuelques 
vieilles  expressions,  ce  La  vieille  referma  l'huis  violemment.  » 
(Charles  de  Bernard  ,  V Enfance  de  Pierre  CorneilleJ,    ' 

=  HUKËE.  Portée  de  la  voix  ;  petite  distance. — Siginifie  aussi 
effort j  à  Beauvais. 

=  HUKER.  Appelez  à  haute  voix.  —  De  même  en  ^man. 


HUL  (  4A7  ) 

«  Il  huk«  les  varleU  »  f  l'Enfant  Prodigue).  G.  d'E^signy  dérive 
66  mot  du  Latin  hùCj  ici  :  a  c'est  comme  qai  dirait ,  venez  ici.  » 
Beze /^|H*on«inciattoney  remarque  que  le  mot  Auc^«r  est  parti- 
calier  au  langage  Picard  et  que  c'est  de  là  que  provient  le  mot 
Français  huchet  (corde  chasse).  En  Angleterre ,  on  donne  le  nom 
de  huchet  aux  sons-maitres  de  pension ,  parce  qu'ils  ont  souvent 
obligés  de  crier,  pour  ramener  à  Tordre  leurs  élèves  turbulents. 

HULOTTE.  Chouette  (oiseau  de  nuit). 

HUREUX.  Heureux.  —  De  même  en  Wallon ,  Berrichon  et 
Vieux-Français,  ce  Quoiqu'il  faille  prononcer  bonfieur,  dit  Mé- 
nage ,  on  dit  néanmoins  hureMX ,  malhareux,  » 

HURIEU  (Noyon).  Fagot  de  bourrée. 

HURLARD  (Gayeux).  Harle  (oiseau  de  mer);  ailleurs  on  l'ap- 
pelle ^urit». 

HURLON.  Grosse  guêpe.  Onomatopée.  ^ 

HURLUBERLU.  Personnage  fantastique,  ce  qni  n'existe  pas, 
^EUitôme  imaginaire. 

HURON  (Hicyreml).  Synonyme  d'AntoRi ,  imbéclKe. 

==  HURTE  fà  tauiej.  A  tout  usage.  Mettre  ses  habits  à  toute 
hwrief  c'est  les  mettre  les  jours  ouvrables,  comme  le  dimanche. — 
0e  même  en  Vieux-Français  ^Vandes  7  dameêj. 

ss  HURTER.  Se  quereller,  se  disputer,  se  battre. 

HUTELOTTE.  Petite  meule,  qui  a  Faspect  d'une  petite  hutte. 
—  De  même  e^  Rouchi. 

HUTUTU.  Babiole,  rien,  chose  de  nulle  valeur.  Syn.  Nunu. 

HUI.  Aujourd'hui,  au  moment  présent.  —  Idem  en  Roman. 

HUYAU'.  Mari  trompé.  —  Voyez  ce  mot  dans  le  Dictionnaire 
de  Ménage ,  et  Wio  dans  le  DietUmnaire  rouchi  de  M.  Hécart. 

HUYER.  Crier  avec  force.  —  Du  Roman  J^ti«r. 

*  HUYSEUX.  Oisifs.  c<  Pour  ce  que  plusieurs  coiopâignons 
huyseuXy  que  communément  on  nomme  varigauxi  ont  été  prins 
en  la  dite  ville  »  {'Archive*  d* Amiens  ^  iiùOj. 

29*. 


(  «18  )  lÂR 


I.  Il  (devant  une  consonne).  —  Il  s'employe  aussi  dans  le 
même  sens  que  U  !  et  signifie  alors  va,  marché.  C'est  Vimpératif 
dp  verbe  ire  (aller).  —  De  même  en  JuraS^in  et  Normand. 

IARI>.  Liard.  —  Coper  ein  iard  in  quate;  être  d'une  excessive 
économie. 

lAUouIEU.  Eau..—  Comme  en  Roman.  — Cong^  Frano- 
Comtois ,  Rouchi ,  Normand  et  Flamand  »  tau.  —  Jaw^  dans  les 
comptes  de  Hesdins  ,  en  1323. 

*  lAUX.  Eux (5i.-jpttenttn,  1258.) 

ICHI.  Ici. — Synonyme  :  Cm.  An  cimetière  de  St.-Denysà 
Amiens,  on  voyait  figurer  sur  un  tombeau  un  ange  dont  ïe  phylac- 
tère portait  ces  mots:  quichi?  et  le  squelette  de  la  mort  lur  ré- 
pondait :  ch*e8t  mi.  (P.  Baire,  Histoire  littéraire >,  pa'ge  457.) 

*  lËRT.  Sera  (Moreuil,  1249).  -r  Du  Latin  erit.      <       j . 
,I£U.  £a;,participe  passé  du  verbe  avoir.  ;  ji(    - 
lEU.  Eau.  —  Voyez  I AU.  .     •  -  • 
lEUYCHE.  Se  dit  d'un  fruit  qui  se  rempiUt  d'êau  :  ^t^e^mme 

eine  pemme  ed  terre  eq*  Vhiver  reind'  ieuyçhe.  (^pri$$ei$a:J  i  ; >  .  - 
I  GN'YHO  ou  I  GN'O.  Ily  a,  il  n'y  a.  * .    ;*  '      • 

IKI.  Ici.  —  De  même  en  Roman.  —  Synonymes  :  Icbi  ^  om. 

—  (7«n^^n^re«;  Franc*ComtoiSy  iibi;  Bourguignon /igm;  B&u- 
phin. ,  i^ui  ;  Catalan ,  Portugais ,  Espagnol ,  aqui;  Ilalieiiy  qui. 

—  Du  Latin  Ktc. —  En  grec,  îku. 

*  ILLEC.  Là  {Archives  d'Amiens ,  1447). 

ILO.  Là.  — Synonyme:  Lo.  —  De  même  en  Noirmand.  — 
Ètymologie:  du  Vieux-Français  illoe. 

IMBANRÊ.  Se  dit  du  jeune  homme  ou  de  la  jeune  fille  dont 
on  vient  de  publier  les  bancs  de  mariage. 


IMB  (  U9  ) 

lAIBARACHËJË.  ËQceiute  (adject^O-  —  Etymol  da  Français 

IMBARNAKER.  Causer  de  l'embarras. 
IMBARNAKER  (#').  S'embarrasser,  se  mettre  dans  la  boue , 
s'empêtrer  dans  de  mauvaises  affaires.  —  Synon.  Imbernaké. 
IMBERDOUILLER.  Empêtrer.  — Synonyme:  Encheper. 
IMBERLIFIGOTER.  Séduire,  entortiller. —  Voyez  Eubsr- 

LIFIGOTER. 

IMBESINGUË.  (Ponthieu).  Mésange. -»  Synonymes:  Ma- 

SIMOCE,  EXIMPLE. 

IMBOMBI.  Engourdi. —  Synonyme:  Ebaubi. 

IMBRANGNER.  Barbouiller,  noircir.  —  Synon.  Brocser. 

IMPËKE.  Qui  gêne ,  qui  embarrasse.  —  Synon.  Inghèpe. 

IMPUNETER.  Empester,  exbaler  une  mauvaise  odeur. 

IN.  Dans,  eu.  — Id.  en  Anglais,  Allemand,  Roman  et  Latin. 

IN€ANTI.  En  même  temps,  aussitôt  que. 

INCEPÉou  INCHEPÉ.  Empêtré,  embarrassé,  au  propre  et 
au  figuré.  —  Voyez  Engheper.  —  Synonyme  :  Embbrnaker. 

INGHEILLER.  Faire  usage ,  se  servir  de^  —  Serait-ce  une 
corruption  de  essayer  ? 

INGHÈPE.  Personne  qui  embarrasse  par  sa  présence. 

INGHIFËRNURE.  Rbume  de  cerveau. 

INGHIMEINT.  Intelligence,  entendement.  ^Etymologie: 
du  Latin  ingeniwn. 

INGHOAT.  Se  dit  du  mauvais  temps ,  à  Boulogne-sur-Mér. 

INGHOÈTE.  Qui  ne  sait  pas  se  servir  de  ses  mains  «manchot , 
maladroit. 

INGONTE  fà  V).  En  face.  —  Synon.  A  l'Encontrb. 

INGORSER.  Avaler.  —  Synonyme  :  Heuuer. 

INÇRESSI^R'  Expression  ironique  qui  signifierait  littérale- 
mexki  engraisser  ^  mais  qu'on  emploie  pour  contusionner ,  par 
allusion  aux  tumeurs  que  causent  les  coups. 


i 


(  ^so  ) 


INC 


INCRONKER.  Accrocher.  On  trouve  incroeare  dans  la  JM 
saliquCy  HU  69 ,  art,  2.  —  A  quelquefois  le  sens  plus  complexe 
de  jeter  en  l'air  un  objet  qui,  en  retombant ,  s'accroche  soit  à  un 
arbre,  soit  à  un  toit, 

INDORDELER.  Endormir.  — Synonyme:  Endoyer. 

INDUK.ER.  Élever. — ^De  même  en  Norm.— Voyez  Ëpcqubb^. 

INE.  Unf.  —  Synonymes:  Eune,  Eine^  Ëne. 

INFER.  Enfer.— Du  Latin  in/ernum. 

INFETË.  Se  dit  du  linge  mal  lavé.  — Synonyme:  Anfetâ^ 

INFIKER.  Ficher  dans ,  percer.  ^-^  Etym.  de  in  figere. 
-  INFILËE  (Ponthieu).  Adresse  pour  persuader» 

*  INGAMMENT.  Également.  {Coutumes  inédites  de  Picardie.) 

INGLAINE.  Enclume.  —  Synonyme  :  Eingleume. 

INGORG^^NT.  Pâteux  9  qui  embarrasse  la  gorge.  On  dit  %»- 
gorgoère,  au  fémirfn. 

INGRINKER.  Accrocher.  —  Yoye?  Ingronker* 
INGUGHER.  Agacer.  —  Synonyme  :  Agcgher. 
INGUENINAGUE.  Mésange.  —  Synonyme  :  Imbesinoue» 
INGUILBAUDER.  Entraîner  par  ses  paroles ,  séduire  par 

ses  discours.  —  Synonymes:  Engeoler,  Ehbçrlifigotbr. 
INNOCENT.  Idiot.  Cette  appellation ,  commune  4  toot  le 

nord  de  la  France,  exprime  fort  bien  les  sentiments  de  ebaritable 

sympathie  qu'inspire  la  Religion,  pour  cette  classe  des  désbéritéft 

de  rintelligence. 

1  N'O.  Il  y  a  ;  il  n'y  a.  —  Synonyme  :  I  gn  q»  I  gnt  o. 
IN  PART  LI.  A  part  lui ,  seul.  —  Synon.  A  part  li. 
INRASSASIABLE.  Insatiable.  —  De  rassasier. 
INSAINTIU.  Maladif.  —  Etymol  de  in  et  de  sanié. 
INSAKER.  Mettre  dans  un  sac. —  De  même  en  Roman. 

INSIANE.  Ensemble.  —  Congénères  :  JurassîYi ,  insan  ;  Bo- 
rain,  inchane  ;  B^ouchl,  ensiane  ;  Bourguignon,  ensanne  ;  FrancK 


INT  (  451  ) 

• 

Comtois  5  Vosgien  et  Vieux-Français ,  ensane.  —  Du  Bas-Latin 
insimul ,  employé  par  Eginhard ,  épitre  13. 

INTANFIKER.  Dresser.  --  Etym.  àe  sianiem  figere. 

INTEMPl.  Etendu,  dressé.  —  Voyez  Étbmpi. 

INTENTE.  Idée ,  visée.  —  Synon.  Inghimbint. 

INTER.  Entre.  —  En  Vieux-Picard ,  enter.  —  Du  Lat.  inter. 

JNTERBEYÉ.  Entr'ouvert. 

INTERDEUX.  Espace  entre  deux  choses. 

INTERLOQUÉ.  Stupéfait  au  point  d'en  perdre  la  parole. 

INTIKER.  Ficher  en  terre.  —  Synon.  Infiker. 

INTINTU  ou  INTINTURE.  Intelligence,  compréhension.— 
Synonyme» :  GoHPRENOÊRE,  Inghimeint. 

INTRADE.  Droit  que  paye  le  fermier,  lors  du  premier  bail, 
pour  entrer  en  jouissance  de  la  terre  qu'on  lui  loue, 

INTRER.  Entrer.  —  Etymoîogie:  du  Latin  intrare, 

INVIROLER.  Renverser. 

INVOLË.  £itourdi ,  tête  folle.  —  Etym,  du  Roman  avoU. 

INVRIMË,  Envenimé.  —  Se  dit  surtout  pour  désigner  upe 
^plaie  qui  prend  un  caractère  alarmant.  ^ 

IREGHON.  Hérisson.  —  De  même  en  Roman. 

ISENGRIN.  Loup. -T-  De  même  en  Roman.  -^Ge  mot  est 
pea  usité  ;  nous  ne  l'avons  entendu  dire  qu'une  fois. 

ITOU  et  quelquefois  ËTOUT.  iLus&ï.^Congénèreg:  Berri- 
chon, Jorassin  et  Rouchi,  itou  ;  Vaudois  et  Genevois,  et  tôt.  On 
pourrait  croire  au  premier  abord  que  ce  mot  vient  du  Latin  itô, 
item^  etiam.  Mais  on  s'aperçoit,  en  réfléchissant,  qu'il  dérive  du 
Vieux-Français  et  tout  qui  signifiait  d'abord  avec  «  si  s'en  re- 
tournèrent à  tout  i  celles  »  {Monstrelet^  tome  i.  Gh.  31).  a  Vin- 
drent  à  lui  o  tout  leurs  femmes  et  o  tout  leurs  enfanx.  »  Ge  der- 
nier exemple  laisse  facilement/^oir  comment  atouts  o  tout,  et 
tout  a  passé  du  sens  d'avec  à  celui  é* aussi  :  o  tout  leurs  femmes , 


(  462;)  IX 

/ 

avec  leurs  femmes ,  aussi  leurs  femmes ,  leurs  fen^mes  anasr. 
—  Le  séps  précis  de  aussi  se  irouTe  daus  Montaigne:  a  La 
mort  s'appesfmtit  souvent  en  nous.de  ce  qu'elle  poise  aux  autre» 
et  nous  intéresse  de  leur  intérest  quasi  autant  que  du.  nôtre  et 
plus  et  tout  parfois.  »  f Communication  de  M*  Vabbé  Dartoi8.>! 

IX  IX  JOU  JOU  (St, -Orner}.  Cris  qu'on  fait  entendre  pen- 
dant la  cérémonie  civile  du  mariage  et  qui  rappellent  les  cris,  ^es 
Anciens :ja  hymenl  (Mém,  de  la  Sot.  des  Ântiq^,  de  la  tforipif.) 


JACASSE.  D'un  caractère  contrariant.  —  S'empîoye  plus 
ordinairement  pour  bavard  ^  bavarde,  et  surtout  pour  désigner 
une  femme  qui  parle  sans  eesse  et  répète  des  choses  sans  intérêt. 
-^  De  même  dans  Itt  Beauce. 

JACASSER.  Bavarder.  —  Ce  mot  et  le  précédent  viennent 
plutôt  du  Roman  agasse^  pie,  que  de  l'Islandais ^a^^,  jargon., 

JACOBIN  (Cayeux).  Morillon.  — Synonyme: Diablotin. 

JAKIËRËS.  Jachères»  terres  en  friche.  — Synonymes:  Ga-> 
KiÂRBS  f  Gaghièrbs. —  Du  Romsu  jakières,  dérivé  du  Lat.^ocere. 

JANIN.  Imbécile,  nigaud.  —  Du  nom  propre  Jeaimm.  On 
dit  Janot^  dans  le  même  sens.  Plusieurs  noms  de  haptéme  ont 
servi  à  désigner  la  sottise  :  Benet^  Glaude,  Colas,  Nicaise,  Nieo- 
dême,  Jeanjean,  Jaquedale.  Il  a  suffi  qu'un  individu  de  ce  nom 
fut  considéré  comme  un  type.de  sottise,  pour  que  son  nom  ajik 
devînt  Texpression* 

JAPPE.  Caquet  y  bon  bec. — De  même  en  Champ,  et  Lo^fc^o»' 

JAPPER.  Caqueter,  bavarder.  —  Synon.  Lanouarobb,. 

JAQUES.  Rodpmont. 

JAQUETTE.  Jupe  de  petit  enfant,  •—  Trousser  jaqueU$f, 
ouetter. 


JAR  (  453  ) 

JARNOTTE  (Boalonais).  Espèce  de  truffe.  Ce  «erait  un  iQot 
celtique,  d'après  M.  Henri,  f Essai  hU^arique  êw  Boulogne.J 

JASPINER.  Bavarder,  causer  à  tort  et  à  travers. — De  même 
en  Franc-Comtois,  Normand  et  Vienx* Français. 

JAUNET.  Louis  d'«T.  — De  même  en  Vieux-Français. 

XAUR  on  JOR.  Jour.  —  De  même  dans  le  Gers  et  la  Sfivoie. 
Ce  n'est  point  seulement  en  Français  que  ce  mot  a  la  double  si- 
gnification de  lumière  et  d'espace  de  vingt-quatre  heures.  C'est 
aussi  dans  les  langues  les  plus  éloignées  de  la  nôtre ,  dans  celles 
du  Japon,  des  îles  Formose,  du  Kurdistan^  de  Birman,  de 
Pampango,  de  Cora ,  de  la  Chine  ,  etc.  (Voyez  Formation  du 
langage,  par  M.  J.  Azaïs.) 

JE.  S.'emploie  avec  le  pluriel  des  verbes.  Je  l'avons  vu, — Syn, 
Ef ,  Eo' ,  Es ,  Che  ,  EuoE ,  etc. 

JE  AN  JE  AN.  Homme  simple ,  un  peu  niais.  r-^iSyn.  Glaude. 

JE(|NEUX.  Petit  pot.  C'est  l'ancienne  contei^ançe.  de  la 
mesure  appelée  en  Bas-Latin  ja2o^neu«.  On  appelle  encore  Jalot- 
jftite,  en  Franche-Comté,  une  mesure  de  deux  mains. 

JERNONCHEl  Jôrriiî  espèce  de  juron.— Liliéral^e^^ie^t,  je 
renonce, 

JÈS^  Forme,  contracte  de  j>  le*. — Jès4raiprind^.         .  ; 

JET.  Écume  de  la  bière.  ' 

JETAIN.  Surgeon. 

JEUNE.  Petit  d'un  animal.  Th.  Corneille  emploie  jone  dans  l^ 
même  sens. 

JE^UNESSE  {eune).  Une  jeune  fille. —  Ue  même  en  Normand, 
Berrichon  et  en  VieuxrFrançais. 

*  JEUX  DE  DIEU.  Mystères,  tragédies  sacrées.— ^yti.^Jxjs, 

JINGLER.  Sauter,  danser. — 5y.n.  Esprinouer. 

JOC  {été  à),  Ê4re  en  repos,  comme  un  oiseau  sur  \ejoukoir, — 
De  même  en  Roman. 


(  454  )  JOL     . 

I 

JOLIMENT.    Beaucoup,  très.  —  Synonymes:  Fii^RBMBNT  , 
Fameusement.  —  Il  est  joliment  laid. 
JOLITË  (Artois).  Badinerie. 
JONE.  Jeune.  —  En  Vieux-Picard ,  josne. 
JONE  HOMME.  Célibataire ,  quelqn'âgé  qu'il  soit. 

JONGLER.  Badiner  en  gesticulant.  Ce  mot  rappelle  les  dé- 
claniations  ûes  jongleurs . 
JORNET.  Journal  de  terre.  —  Synon.  Journel,  Journeux. 

JOSÉPHINE.  Nom  donné,  à  Abbeville,  au  poisson  que 
Cuvier  appelle  cantharus  griseus, 

JOU  ?  Je?  Ce  pronom  interrogatif  fait  quelquefois  double  em- 
ploi. Je  V aurai  jou? —  Dans  nos  anciennes  chartes,  il  signifie  je 
ou  moi.  a  Jou ,  Bernars ,  sire  de  Moreuil.  »  {Corhie ,  1249.) 

JOU  FALI  (à).  Au  tomber  du  jour.  —  De  l'Allemand  feÀjen, 
manquer,  ou  du  Latin  fallere. 

JOU  JOUTE  (aller).  Aller  jouer,  aller  promener. — Terme 
enfantin.  ' 

JOUGLER.  Jouer  souvent. 

JOUKOIR..  Perchoir.  —  Du  Celtique juc  ,  élevé? 

JOUR  {faire  son  bon).  Faite  la  Sainte-Communion.  —  De 
même  dans  la  Franche-Comté,  TOrléanais  et  TIle-de-France. 

JOUR  FALLl.  Soir.  —Cette  locution  se  trouve  dans  Molinet. 
JOURNEL.  Journal  de  terre.  —  De  même  en  Roman. —  Syn. 

JOURNET, JÔRNET, JOURNEUX. 

JOURS  NATAUX.  Les  grandes  fêtes  de  Vannée. 

JU  de  Cache-Cache,  de  Pot,  de  Tataou,  de  Picardie,  de  Ma- 
honnage,  de  Cholle,  de  Fikencul,  de  Croche,  de  Patuile,  de 
Quintaîne  ,  de  Bouhourdis ,  de  Berlinke ,  de  Perse,  des  Trois-* 
Merelles ,  etc.  —  Voyez  ces  différents  mots. 

JUER  à  Souffler  au  Charbon,  à  Mucher ,  à  Cateau  madame  , 
au  Métier,  etc.  —  Voyez  ces  différents  mots. 


IU6  (  455  ) 

*  JUGEURS.  «  Us  étaient  différents  des  juges;  c'étaient  des 
hommes  liges  on  depoesté  da  seigneur,  ou  jurés,  comme  on  dit 
maintenant.  Les  juges  étaient  les  baillis,  prévôts, châtelains, etc.» 
(M.  Marnier,  Coutumes  de  Picardie). 

-JUISË  (être).  Eprouver  de  grandes  contrariétés  dans  son 
commerce,  (comme  les  juifs^  à  l'époque  où  ils  étaient  inquiétés). 

JUISER.  Ne  vouloir  acheter  qu'a  vil  prix. 

JUISER.  Poursuivre  impitoyablement  un  débiteur. —  Le  mot 
/iiûer,  dans  ces  deux  sens,  fait  allusion  aux  Juifs. 

JUMENTIËR.  Paillard. 

JUPPLAINË.  Blouse,  cape  de  berger. —  Du  Bas^L at in  Ao|m- 
2an<2a,  houppelande,  vêtement  lourd  et  d'étoffe  grossière  qui, 
d'après  le  savant  Huet,  uous  serait  venu  de  la  province  d'C/jplatuI, 
en  Suède. 

JUSSE  fcomme  dej.  Comme  de  raison.    ' 

JUSTE  et  JUSTIN.  Gamisolle,  casaquin.  Juiiin  signifie  eoT" 
set  y  en  Bas'-Breton.  Au  xv.«  siècle,  dit  Le  Duchat,  od  appelait 
justes  certaines  cottes  d'armes,  espèce  de  juste-au-corps,  par 
opposition  à  la  casaque  qui  était  volante. 

JUTER.  Rendre  du  jus.  —  De  même  en  Normandie. 


K 


Nous  avons  remplacé  le  Q  par  le  K,  toutes  les  fois  «que  Tély- 
mologie  ne  nous  a  pas  fait  une  loi  du  contraire. 

*  RAINAGE.  Impôt  établi  par  la  commune  d'Abbeville  sur 
hi  guède,  pour  la  perception  duquel  une  chaîne  était  tendue  en 
travers  delà  Somme.  (M  Louandre ,  Hist.  é^Ahheville,  t.  ii>. 

*  KARESMI AUX.  Les  jours  gras  (qui  précèdent  le  CarémeJ» 
KEMENT,  dit  Lacomhe,  «  signifie  commandement  dans  le 

langage  Picard.  Il  signifie  aussi  unjugiy  un  maire  de  ville.  » 


(  4&6  )  K£E. 

KËM£NT.  Gomment,  pourquoi.  —  iSynon.  Cam^nt^ 
KËMIN  et  GAMIN.  Ghemin  ;  comme  en  Rojuan.  —  Congé-- 
nères  :  Roucbi  et  Flamand,  kemin;  Provjençal ,  caminj  Quercy , 
Gascon  et  Gatalan,  cami  ;  Italien  et  Espagnol,  eamino;  Russ^, 
camen.  G.  d'Essigny  dérive  camin  de  Kuftnt9 ,  être  fatigué.  Noos 
pensons  que  c'est  la  forme  picarde  du  Vieux-Français  semin^  et 
qu'il  dérive  par  conséquent  de  semita. 

KEMINE(Bétbune).  Ghanvre.  —  Syn.  Gainvb. 

KEMINËE  et  GAMINËE.  Gheroinée  ;  comme  en  Roman.  -- 
Congénères  :  Roucbi ,  keminée;  Italien  ,  cammino;  Allerhand  et 
Polonais,  kamin.  —  Du  Latin  caminuSy  dérivé  de' K^Muror , 
fourneau. 

REMISE.  Gbemise.  —  De  même  en  Roman.  —  Congénères: 
Prov. ,  camise  ;  Bas-Latin,  camisa.  —  On  dit  quamise,  en  Arabe. 

KENAT.  Pot  à  couver ,  cbaufferelte.  Viendrait  de  Kffo>, 
vide,  d'après  M.  de  Poilly.  Nous  croyons  que  c'est  un  dérivé  de 
kenne^  crucbe.  —  Synonymes:  Kened  ,  Kenot,  Godvet. 

KENËKE.  Bille  à  jouer.  —  Synonyme  :  Mabre. 

KENINON.  Gbenél.  Les  anciens  cbenêts  avaient  la  fornae  d'un 

■.     • 

cbien  coucbé.  G'est  pour  cela  qu'on  les  appelle ,  en  Français , 
chenets  (du  Vieux-Français  chiennet^  cbien)  ;  en  Picard ,  keni- 
nons  (du  Latin  canisj;  en  Anglais,  dog (cbien)  et  en  Allemand, 
feuerhund  (cbien  de  feu). 

KfiNNE:  Grocbe ,  crucbon ,  pot ,  mesure  de  liquide.  Eo  an- 
cien Picard,  quesne  ou  kanne  {Hôtel -de-Ville  d'Àmiefis^  9jmsi 
1391)  —  Congénètes:  Normand  ,  canne  (cruche)  ;  Rouçhi.,  hsnne 
(mesure  d'buile);  Allemand ,  kar^ne  (pinte);  Italien,  canna  (i4Jl 
Hollandais  et  Flamand ,  can  (pot)  ;  Xieux-Saxoo ,  canna  ;  Vie^- 
Haut-Alleqaapd ,  kanna. —  Etymologie  :  du  Latin  cannçk,  mesure 
de  longueur,  ou  du  Geltique  cann  ou  de  l'Islandais  kannfk, 
crucbe.  —  Kanen^  en  Hébreu  ,  signi^îe  meswpe  faite. 


KEN  (  457  ) 

KENOTTE.  Dent.  —  De  même  en  Normand.  —En  Vieux- 
Français  ,  quenne. —  En  Islandais  ,  henni  signifie  mâchoire. 

KENUISSE.  Chenevis.  —  En  Roachi ,  ^entrec?ie.  —  Dn  Ro- 
man ktmehuise.  —  Synon,  CANmssE. 

KER.  Charriot.  —  Voyez  Cak. 

KÈRE.  Tomber,  cheoir,— Con^.  Franc-Comt.,  chère;  Norm., 
quaire  ;  Belge,  cair  ;  Espagnol,  eaer. —  Du  Roman  heir  ou  kair^ 
contraction  du  Latin  eadete, 

KER  ou  RIER.  Cher,  de  haut  prix.  —  De  même  en  Roman, 
-p^  En  Bas-Breton ,  quier. 

KERBON.  Charbon. —  Voyey  Carbon. 

KERCHAIN.  Frêle ,  petit.  —  Synonyme  :  Chocret.    . 

KERCHAIGNE.  Fruit  petit  et  rabougri.  —  Fém.  du  pré<?éd. 

KERDON.  Chardon.'— Voyez  Cardon. 

KERETTE.  Cbarette.  —Voyez  Carette. 

RERFOUILLER.  Remuer  différentes  choses,  pour  trouver 
l'objet  qu'on  cherche.  —  Synon.  Cafouiller. 

KERIABLE  (kemin).  Chemin  carossable. 

RERKE.  Charge. — De  même  à  ÎMons ,  Lille  et  Valenciennes;. 
—  Du  Bas-rLatin  Jber^a. ,  dérivé  du  Celto-Breton  car^. 

KERRER.  Charger.-  De  même  en  Roman. — En  ancien 
Picard ,  querquier;  [sire  de  Créquy).  —  Cong,  Langued. ,  carga  ; 
Espag. ,  cargar  ;  Ital. ,  caricare.  —  Etymologie  :  du  Bas-Latin 
càrcdre ,  dérivé  de  carrus  ,  char. 

KERMAINE.  Charogne.  — Terme  injurieux  qu'on  dit  d'une 
mééhante  femme.  —  Synon.  Carmèine  ,  Çarone. 

KEROiS.  Ameublement  d'une  fille  qui  se  marie: 

KÉRON.  Charron.  —  Voyez  Carôn. 

'KERPETTE.  Espèce  de  galette  frite. 

"KERPLUSE.  Chenille.  —  Voyez  Capleuse. 

KERRIMOUERO.  Sorcier  ou  sorcière  de  Bohême.  Voyez 
notre  ehap.  des  soMqueU ,  dans  la  i.^  partie. 


(  458  )       '  KER 

KERSON.  Cresson.  —  Du  Bas-Latin  kersanaria^ 
KERTIN  (Artésien).  Panier.  —  De  même  en  Roman* 
KERTU.  A  Pair  TÎf,  éveiHé. 

KËRUE.  Charrue. —  Voyez  Carrub. —  On  prononce  ftiteriM, 
dans  l'arrondissement  de  Yalognes. 

REU.  Coup.  —  De  même  en  Comtois  et  en  Roman. 
REU ,  REUTE.  Tombé ,  tombée.  —  Participe  do  Terbe  hère. 
REUCHE.  Chaux.  —  Voyez  Redx. 

REUCHE.  Pierre  à  aiguiser.  —  De  même  à  Lille.  —  11  vau- 
drait mieux  écrire  queuche^  comme  en  V.  Français.  Syn,  Kbossb. 

REUCHE.  Pain,  (à  Vau,  près  Montdidier.)  5yn.  Pan^  Broute. 

REUCHES.  Chausses.  —  Du  Latin  cauces.  —  Syn.  Gauches. 

REUCHIE  ou  CAUCHIE.  Chaussée.  --  Du  Lat.  càleeaia. 

REUD.  Chaud.  —  Voyez  Caud. 

REUDRE.  Coudre., —  De  même  en  Franc-Comtois  et  Roman. 
—  Ej  keuds ,  tu  keuds ,  al  keud^  os  keudons  ;  -—  tu  keuârot  ;  — 
j'ai  keudu;  —  que  je  keuche. 

REUDREUSE.  Couturière. 

REUDRIER.  Chaudronnier.  —  Synon.  Reudrongner. 
REUDRON.  Chaudron,  —  Du  Bas-Latin  caldarium. 
REUDRON.  Jeu  de  Colin-Maillard.  —  Syn.  Quatrabsusb. 
RBUDRONË.  Se  dît  d'un  chapeau  déformé. 
REUDRONET.  Vase  de  cuivre  ou  de  fer  blanc  bosselé,  dans 
lequel  on  fait  des  gâteaux. 

REUDRONGNER.  Chaudronnier. —  Synonyme:  Reudwbr. 

REUETTE.  Chignon  ,  partie  supérieure  de  la  nuque. 

REURE.  Coup  mortel  ou  dangereux. 

REURER  Tromper,  attraper.  Nous  devrions  orthographier 
queuker,  si  nous  adoptions  pour  ce  mot  l'étymologie  de  ^[ueux, 
cuisinier.  Les  valets  et  les  cuisiniers  ont  toujours  été  mal  famés 
sous  le  rapport  de  la  probité,  et  le  patois  picard  aurait, bien  pu 


KEU  {  459  )  , 

faire  queuker  de  queux ,  comme  le  Français  a  fait  coquin  du 
Latin  coquus. 

KEU  KEU.  Corne  du  pied  des  porcs.  Signifie  aussi  ehçiusiure. 

REUKIOT.  Petit.  —Voyez  Piot.  —  Pierre  THérmile  por- 
tait le  surnom  vulgaire  de  Keukiot  Pierre  ,  que  les  Grecs  mo- 
dernes ont  rendu  par  coukiou. 

KEUNE.  Oqoh^.  —  y oyex  Kbmne. 

KEURIR.  Courir.  —  De  môme  en  Roman. 

KEURLE  (Noyon).  Chiendent.  *—  Syn.  Kien  a  poil. 

KEURPILLER  (se).  Se  prendre  aux  cheveux  y  se  battre. 

KEUSE.  Cause. 

KEUSIR.  Choisir.  —  Synanifme  :^Cobsir. 

REUSSE.  Pierre  à  aiguiser  dont  se  servent  les  moissonneurs. 

KEUSSER.  Repasser,  aiguiser.  —  Synonyme:  Keucher. 

KEUTE.  Contre,  soc  d'une  charrue. 

KEUTE.  Coude.  —  Du  Latin  cubitus. 

KEUTE  SORIS.  Chauve-souris.  —  Voyez  Cate  soris. 
^  KEUX.  Chaux.  —  Du  Roman  caus .  dérivé  du  Latin  calx. 

KEVAU.  Cheval.  —  En  Normand,  keva.  —  Synon,  GVau. 

KEVILLE.  Cheville. —En Gascon  et  Provençal,  cavilîe,  — 
Du  Latin  cavilla^  —  Synon,  Guille,  Guillettb. 

KEVRE  ou  KÊVE.  Chèvre.  —  Voyez  Cabe. 

KEVRON.  Chevron.  —  Du  Latin  capro  ou. du  Qeiiiqùe  kehr. 

KIA.  Parce  que.  -^  Du  Latin  quià. 

KIACHE.  Excrément.  —  Synonyme:  Kiure. 

KICAUDAINE.  Sorte  de  chandelier  avec  un  long  manche. 

KIELLE.  Chaise. — Voyez  Cahielle. 

KIEN.  Chien.  —  De  même  en  Norm. ,  Rouchi  et  Roman.  — 
Du  Latin  canis^  ou  du  Celtique  ki,-^  Chien  .se  dit.  chi^  en  Thibe- 
tain  ;  ken  en  Chinois  et  Jeun  en  Phrygien. 

KIEN  A  POIL.  Chiendent.  —  Synon.  Kevklz^  . 


(  460  )  KIE 

KIER  (prononcez  kiê)»  Caeare. 

KIER  (pron.  kière).  Cher,  de  grand  prix.  «  Deax  sestiers  du 
plus  kier.  »  {CarU  de  VégL  d'Âm. ,  1301.) 

KIER  {avoir).  Chérir ,  aimer.  —  De  même  en  Borain. 

KIGNON.  ^Morceau  de  pain.  —  Viendrait-il  de  eùnèuêj  coin , 
angle  ? 

*  KINETTE.  Sorte  de  camelot  ^a'on  fabriqaait  à  ALmiens. 

KIOT.  Petit.  —  Voyez  Piot  et  Rbukiot. 

KIOTE.  Nom  vulgaire  des  oiseaux  nommés  ehevaUers,  — 
Onomatopée  de  leur  cri. 

KIURE.  Excrément.  ^Synonyme  :  Kiaghb. 

K'VAU.  Cheval.  —  Voyez  G'yad, 

K'VEU.  Cheveu.'—  Voyez  Cavibu. 


h  ou  LE.  La.  —  Et  quelquefois ,  cette:  V femme lo. 

LABOURER.  Travailler,  se  donner  de  la  peine..  —  EtymoU 
Du  Latin  làborare. 

LACER.  Tricoter.  — De  même  en  Roman. 

LACHERON.  Laiteron.  {sonchiLS  ôleraceus). 

L'ADON^à/  Il  suffit.  ' 

LAICHER.  Laisser,  quitter.  — .  De  même  à  Lille.  —  Du  Ro- 
man laichier. 

*  LAIGNAGE.  Droit  sur  le  bois.  {Rue^  xiy.«  siècle.) —Do 
Latin  lignis,  bois. 

LAIGNIS  (pron.  lè-gni).  Bois.  —  Même  étymologîe. 

LAISI  {tout  à),  ^ont  à  loisir,  tout  d'ôùceinent. 

LAISSIER.  Laisser,  quitter.  — De  même  en  Homan.  —  Au 
futur,  ej'  lairai ,  tulairosy  etc.  -^Synon,  Laighbii. 


LAI  (  'kM  ) 

LAIT  BOULU.  Bouillie.  —  ^aofnifm  :  Laitvoitli. 
LAIT  BEURRÉ.  Résida  do  beurre. 
LAITGAMOU.  Lait  chead qu'on  vient  de  traire  à  riattant. 
LAITPRINg.  LaiteaiUé. 
LAlTUAIRE(BoDloiiaM).  Vilain,  dégoûtant. 
LAIZIEUX.  Louche. — Synon.  Goonot,  oujombox. 
LALE.  Là.  —  CeuUê  laU s  oei^%Ak, 
LAMBILLE.  Petit  morceau  de  viande. 

*  LAME.  Pierre  sepulchrale. 

LAMPAS.  Luette.  —  De  même  dans  les  départ,  du  Noi^. 
L  AMPER.  Boire.  —  De  même  en  Franc-Comtoia  et  Roman. 

*  LANGE.  Ancienne  mesure  agraire.  ' 

LANGHER.  Lancer ,  darder.  —  Tisser,  parce  que  le  tisserand 
lance  la  navette.  —  Dd  Roman  lanchier. 
LANGHEUX.  Tisserand. 

*  LANDON  (Am.  xv.«  s.]-  Bâton  suspendu  ^u  cou  des  chiens. 
LANGER.  Nager.  •—  Synon.  Nanoer,  Laroeb. 
LANGERONS  (masculin).  Langes.  —  Synonyme  :  Picheux. 
LANGREUX.  Ghétif,  valétudinaire.— De  même  en  Roman. 

—  $e  dit  surtout  des  petits  en  fans  et  des  petits  des  animaux. 
LANGUAIGNE.  Langueur.  —  Eiym.  du  Roman  languigne. 
LANGUE.  Mauvaise  langue,  bavarde. 

*  LANGUE  DE  BOEUF.  Espèce  d'arme.  (Ordonnance  depo- 
lice  éT  Amiens,  1441.) 

LANGUIRIE.  Languetir.  —  Du  Roman  Idngowrie. 

LANGUARDER.  Bavarder.  —  i^tymol.  du  Français  langue. 

LANGU ARDEUR.  Bavard.  —  Du  Roman  lan^/ard. 

■ 

LANTlBfOLLE.  Espèce  de  pâtisserie  frite,  connue  en  Nor^ 
mandie,  sons  le  nom  de  landimoUe, 

LANTIPONER.  Marchander.  —  Synonyme:  Harlandée. 

LAPET.  Babil.  —  iSynonyme^  :  Jappe  ,  Baooûl. 

LAPIDÉ.  Malheureux,  misérable.  Il  y  a  une  inconstestable 

30. 


(  462  }  LÂP 

analogie  entre  lapidé  {"lapis ,  ^i&rré)  et  cette  location  fort  usitée 
chez  nous  :  malheureux  comme  les  pierres, 

LAPOIRE.  Breuvage  qu'on  lappe. 

LARGINEUX.  Voleur.  —  Etymologie:  du  Français  larcin. 

LARDER  (Artois).  Se  dit  du  feu  qui  flambe.  Du  Latin  ardere, 

LARGER.  Nager.  —  Synonymes  :  Langer  9  Nano^. 

LARGOUSIN  et  ARGOUBIN.  Polisson,  vaurien. 

LARRIS.  Landes ,  terres  en  frichç. —  De  même  en  Roman. — 
j^tymologie:  du  Latin  aridus^  aride. 

LARRON.  Petit  fromage  de  Maroilles.  Ce  mot  nous  vient  da 
Hainaot ,  où  est  situé  Maroilles. 

LATUSËES.  Êtres  imaginaires ,  dont  on  se^plait  à  faire  peur 
aux  enfants.  M.  Hécartdit  que  c'est  un  mauvais  calembourg  fort 
ancien ,  latte  usée. 

LAUSENGIER.  Flatteur,  complimenteur. —  De  même  en 
Normand  et  en  VieuxA-Français.  —  Synonyme:  Gaioleux. 

LAVERIE.  Buanderie.  —  Synonyme:  Buerie. 

LAVETTE.  Langue ,  platine. 

LAVIER.  Evier. — De  même  à  Langres,  Rheims,  Rouen,  etc. 
Beaucoup  de  personnes  s'imaginent  que  ce  mot  est  français. 

LAVINDER.  Laver  la  vaisselle.  —  Synonyme  :  RécuRBR.' 

LAYANT  (Boulonais).  Salamandre  ;  lutin. 

L AZAIRE  ou  LAZARE.  Pauvre,,  malheureux,  pauvre  diable. 
Probablement  du  nom  de  Lazare. 

LE.  La  ;  cette. 

LÉ.  Le.  —  Â  dire  lé  vrai.  —  S'emploie  rarement. 

LEGHON.  Leçon  ;  comme  en  Roman. — Synonymie  :  Elghon. 

LËGHERIE.  Friandise.  — De  même  en  Bas-Normand. 

LËGHEUR.  Friand  (qui  se  lèche  les  lèvres);  comme  en  Rom. 
«  Se  n'est  glouton  ou  leckeur.  »  {Cart.  de  Végl.  d'Âm. ,  13040 

*  LEIRE.  Larron.  (I^ue,  xiu»«  siècle.)— 5ynon.  LuiRRiar 


LEK  (  463  ) 

LËKË  ou  LEKËE  [f.)  Un  brin,  un  peu;   tranche  mince  ^ 
f)etit  morceau.  —  Synonyme  :  Flèpe. 
LÈKE  PLOT.  Parasite. —Littéralement,  lèche  plat. 

LËKER.  Lécher.  M.  Labourt,  ancien  procureur  du  Roi  ,à 
iDoullens ,  m'écrivait ,  Tan  derpier  ,  au  sujet  de  ce  mot  :  ce  Les 
Français  disent  lécher  ç  les  Picards ,  leker  ;  les  Âlfemands  ,  lec- 
lien;  les  Anglais  prononcent  lick  et  les  Irlandais,  ligh.  Les  Grecs 
mêlaient  TE  et  I  d&ns  la  prononciation  de  cette  première  syllabe 
(Xitx^).  Enfin  les  Flamands  écrivent  et  prononcent  simultané- 
ment lihhèn  et  leeken.  Recherchons  pourquoi  il  en  est  ainsi. 
Cest  parce  que,  dans  Torigine,  on  n'écrivait,  comme  font  main- 
tenant nos  sténographes,  qu'avec  des  iconsonnes  seulement, 
auxquelles  le  lecteur  ajoutait ,  pour  vocaliser  ces  signes  graphi- 
ques ,  telle  voyelle  qui  lui  plaisait ,  et  cette  diversité  phonétique 
n'altérait  en  rien  le  sens  du  mot.  C'est  ainsi  que  sont  écrits  nos 
plus  anciens  MSS.  de  la  Bible;  c'est  encore  ainsi  qu'écrivent  les 
Perses.  Les  légendes  de  nos  plus  anciennes  médailles  phénicien- 
nes et  hébraïques,  qu'a  fait  graver  €ourt  de  Gébelin,  ne  sont  pas 
autrement.  Alors  on  conçoit  que  lék  et  Itk  durent  ^tre  deux  ma- 
nières également  parfaites  de  prononcer  un  seul  et  même  mot. 
Alors  aussi  ch  équivalant  à  Vs^  on  disait  indifféremment  lécher  y 
lesser ,  lisser.  Qui  ne  sait  en  effet  que  l'animal  qui  lèche,  ses  pe- 
tits ,  lUse  ses  poils  par  cela  même,  et  que  dire  qu'un  tableau  est 
léché  f  c'est  indiquer  un  degré  de  perfection  que  ne  donne  point 
ta  langue,  mais  le  pinceau.  Voilà  pourquoi  Bulletapu  décou- 
vrir, daiis  de  vieux  monuments,  que  lécha  et  lischa  désignent  une 
machine  dont  on  se  servait  dès  une  époque  très-reculée ,  pour 
polir  les  étoffes  <de  soie.  Cet  auteur  ajoute  textuellement  :  «  Se  là 
nos  m ots^  français  lisse,  lisser;  en  patois  de  Franc-Comté,  Uchie 
est  glisser  sur  la  glace  ou  quelque  chose  de  poli^  »  Il  est  telle- 
ment vrai  enfin  que  ticher  et  lécher  sont  comme  likken  et  lekkenf 

30.* 


,      (  484  }  LEM 

des  mots  d'une  source  commune  et  d'un» signification  identique, 
qae  le  mot  lécherie  qui ,  en  Vieux-Français ,  signifie  firtanUse  y 
et  à  la  fois  ^loÂiir  des  sens ,  se  retrouve  avec  dos  significfttions 
identiques  dans  le  mot  Breton  lickerry,  comme  on  peut  le  voir 
dans  Bulletf  t.  m ,  p.  84.  Il  n'est  donc  pas  besoin  de  re«oarir 
au  grec ,  comme  le  £ait  M.  de  Poilly,  pour  trouver  Vorigine 
du  root  picard  léker.  C'est  tout  simplement  le  lekken  des  AUe«- 
mands  et  des  Flamands.  »  Nous  ajouterons  que  le  radical  ODO- 
matopique  Zce,  lae  ou  lie ,  se  retrouve  dans  un  nombre  considé- 
rable de  dialectes  et  de  langues:  Aux  mois  cités  plus  haut ,  on 
peut  joindre  le  Rouchi  Uker  ;  le  patois  du  Gers,  leka  ;  le  patois 
de  Béziers  ,  leki;  ritalien,  leccare  ;  le  Latin,  lingo  ;  l'Ang^o- 
Saxon,  Itccan;  l'Islandais,  ligh;  l'Arabe  Imchica;  le  Ghaldéen, 
lechaci  VRéhtevi  y  lachac,  eic. 
LEMION.  Lumignon.  —  Y.  Leumér. 

*  LENDIT  (lej.  Nom  d'une  foire  célèbre  qui  se  tenait  à  Saint- 
Riquier ,  le  lundi  de  la  Pentecôte.  (Y.  Hist.  d'Ahh^  1. 1,  p.  285). 

LENDORML  Paresseux  ,  noncbalant.  —  Etym,  de  Endormi. 

*  L£NS.  Là  f  ici.  (Coutumes  du  BeauvoisisJ. 

LËPE.  Grosse  lèvre.  —  De  même  en  Roman.  —  Y.  Lippe. 

LESSIYEUSE.  Lavandière.  —  De  même  en  Champenois. 

LETTRON.  Jeune  poulain. 

LEU.  Loup.  —  De  même  en  Wallon  ,  Roùchi ,  Belge ,  Fla- 
mand et  Franc-Comtois.  —  A  Roye  >  il  y  a  une  rue  des  Leus.  — > 
Locution  picarde:  unpiot  leu,  un  louveteau.  CKestein  pover  (e«, 
c'est  un  pauvre  diable  ,  c'est  une  emplâtre. 

LÈUATE.  Sombre,  lugubre,  effrayant. 

LEUË  (féminin).  Sorte  de  pâtisserie.  —  Voyez  Lob. 

LEUËROIT.  Loup-garou,  mauvais  sujet.  Terme  injurieux.— 
En  Berrîchoix ,  loùara.  —  Voyez  Lbcwarou. 

LEUMER.  Eclaircir  ;    leumer  des  us  y  passer  des  œufffàla 

chandelle ,  pour  voir  s'ils  ne  sont  pas  gâtés. —  Etym.  lumière. 


LEU  (  465  ) 

L£UNE  ou  LÊN£.  Luoe.  — •  Gomme  en  Rom«p.  —  C^ngi- 
n^es:  Normand,  F.  Comtois  et  Rouclû ,  leune  ;  Bourgoigaon , 
Uugne.^  Etymologu:  àfiÏAikskluna. 

LEUWAROU.  Loup-^fou.-»/demeii  Roma».— IFaîrsigaifie 
hcmme^  en  Celtique.  Un  loup^garou  est  donc  an  {ou^àoffim^. 
On  dit  aux  en  fans  que  c'est  un  sorcier  qui  court  dans  les  clunaps, 
déguisé  on  louf».  -^  LEU  WAROU-DËM ON.  Espèce  d^  juron. 

LEUYER.  Lier.  —  Synonyme:  Loyer. 

LEVER.  Présenter  au  baptême.  —  Idem  en  yieuK«-FraBçais. 

LÉVITE.  Capote. 

LL  Lui. —  De  même  en  Berrichon»  Rouchi ,  Wallon ,  F raiie* 
Comtois  et  Roman.  —  Du  Latin  ille ,  illi, 

*  LI.  Le ,  la ,  les. 

*  LIBRE.  Livre.  (SU-Quintin,  1258.}—  Du  Latin  liber. 
LICHËE  (eufu).  Un  brin,  un  peu.  —  Synonyme:  Lbuèb. 
LICHER.  Boire  en  se  délectant  ;  être  toujours  à  boire  et  à 

manger,  faire  ripaille.  —  De  même  en  Normand. 

LICHEUR.  Gourmand ,  qui  se  délecte  à  boire  et  k  manger.  — 
De  TAllemand  lecker^  friand.  «—  Synonyme:  Légheur.     ^ 

*  LIERRES.  Voleur.  (Beaumanoir.)  —  Synon.  Lbire. 
LIESSE.  Joie ,  allégresse.  —  De  même  en  Roman.  -^  Du 

Latin  lœtitia.  On  sait  qu'il  existe,  dans  le  Vermandois,  on  pèleri- 
nage célèbre,  connu  sous  le  nom  de  Notre-Dame  de  Liesse.  Il 
existe  une  chapelle  du  même  vocable  àGoyencourt,  près  de  Roye. 

LIEUVE.  Lièvre. 

*  LIMECHON.  Jou  qui  jadis  était  en  usage  k  Péronne.  Parmi 
les  jeux  qu'aux  xy.*  et  xvi.*  siècles  prohibait  la  sagesse  des  ma- 
gistrats, on  en  remarque  quelques-uns  qui  sont  devenus  une 
énigme  pour  nous.  Tel  est  le  jeu  de  limechon  pour  lequel  fui 
condamné  à  l'amende ,  à  Péronne ,  en  1449t  Adam  Maron.  Tel 
est  encore  le  jeu  des  momeux  massegnez.  On  défendit  à  Péronne , 


(  486  )  LIM 

en  1549 ,  d'aller  de  nuit  momer  massegm^  sous  peins  de  X  Hwss, 
parce  qu'à  l'occasion  de  cejeii,  TécheTin  Jehan  Lefebnre  aYâit 
reçu  un  coup  d'épée.  (Communication  de  M.  de  la  Fons.) 

LIME€HON.*Liraaçon.  — Syn,  Émighon,  galamighon. 

LIMÉRO.  Numéro. 

LIMOUSINE.  Manteao  en  poil  de  chèvre  on  on  grosse  laine 
dont  -se  servent  les  ronliers.  Ce  vêtement  est  sans  doute  originaire 
du  Limousin, 

LINCHEUX  {dros).  Draps  de  lit. 

LINE.  Ligne.  —  Congénères:  Anglais ,  Une;  Italien ,  Catalan, 
Espagnol ,  linea.  —  Etymologie  :  du  Latii^  linea, 

LINES  (Béthune).  Pois  blancs. 

LINGUARDER.  Bavarder.  —  Congénères:  V.  Espagnol, 
languar;  Italien,  linguettare.  — Etymologie:  Voyez  Lmam. 

LINGUE.  Langue.  — Congénères:  Champenois  etLorrain, 
lingue;  Béarnais,  lengue;  Italien,  lingua,  — Da  Latin  lingua. 

LINOTËUX.  Qui  s'amuse  à  des  riens. 
LIN.UISSE.  Graine  de  lin.  —  De  même  en  Roman. 
LIWPE.  Grosse  lèvre.  —  De  même  en  Franc-Comtoh  et  Ro- 
man. ~  Lèvre  se  dit  lippe^  en  Allemand  et  lip ,  en  Anglais. 

LIPPU.  Qui  a  de  grosses  lèvres.  —  De  même  en  Roman. 

LIROTS.  Surnom  donné  par  les  Amiénois  aux  villageois  qui 
viennent  &  la  fête  de  la  St.- Jean  et  qui  s'y  laissent  attraper.  Une 
des  rues  d'Amiens  porte  ce  nom.  Cette  désignation  est  fort  an- 
'cienne:  car,  au  xiv.«  siècle ,  on  donnait  à  St.- Jean  Tépithète  de 
Liroons^  dont  le  P.  Daire  donne  l'explication  snivante,  dans 
Vahnanach perpétuel  de  nos  ayeux:  a  Cette  épithète  Tient  de  l'n- 
sage  où  Von  est,  dans  la  ville  d'Amiens,  de  mettre,  pendant  la  foire, 
des  leures  dans  les  rues,  comme  un  fer  à  cheval  brûlant  et  antres 
choses  fixées  entre  les  pavés,  dans  l'intention  d'attraper  les  gens 
de  la  campagne  les  moins  dégourdis.  Lorsqu'il  s'en  trouve  d'assez 


LIS  ^  (  467  ) 

nigauds  pour  donner  dans  le  piège^  la  populace  crie  après  eux  à 
gorge  déployée:  lirot^  lirot  qui^  dans  le  Patois  Picard,  veut 
dire:  il  est  attrapé.  »  —  Lirot  signifie  aussi  petit  du  canard» 

LISETS.  Rubans  et  copeaux  en  forme  derfibans. — Ne  «'em- 
ploie qu'au  pluriel. 

LISTON  (Béthune).  Ruban.  —  Con^^n.  Island.  lista  ^tnargi- 
nare;  Vieil-Haut-Allem.,  lista,  bord,  bordure,  frange,  broderie; 
Italien  ,  listare  ,  chamarrer ,  galonner  ;  en  Espagnol,  on  trbuye 
précisément  le  mot  liston  ,  large  bande ,  ruban  de  soie,  filet  ; 
littoncîllo  signifie  petit  ruban.  Peut-être  les  Picards  ont-ils  reçu, 
eé  mot  directement  des  Espagnols  ;  peut-être  aussi  la  complète 
ressemblance  n'est-elle  que  fortuite ,  et  ce  mot  se  rattacfae-t*il , 
comme  le  Vieux-Français  lister,  dans  le  sens  de  border,  chamar- 
rer, franger,  au  lista  de  la  langue  du  Nord.  (Comm.  de  Jlf.  Breuil.) 

LIU.  Lieu.  —  De  même  en  Roman. 

LIUE.  Lieue.  —  De  même  en  Roman.  -^  Du  Celtique  M.  — 
S'emploie  quelquefois  au  masculin. 

L'LALE.  Celle-là.  —  Synon.  Cbelle  lole. 

LO.  La.  -^  De  même  en  Wallon.  —  Synon,  Ilo. 

LOAGER.  Celui  qtfi  donne  en  location. 

LOË  ou  LEDÊ.  c<  C'est  une  pièce  de  pâtisserie  de  fornae  ar- 
rondie et  du  poids  d'une  demi-livre ,  qui  renferme  entre  deux 
croûtes  assez  seml^lables  à  celle  du  pain  une  pâte  leyée ,  que  l'a- 
mateur imprègne  de  beurre  pendant  qu'elle  est  chaude.  Je  crois 
que  le  nom  primitif  est  leué,  mot  naturellement  formé  de  Tad- 
jectif  2eW,  parle  changement  de  Vu  consonne  en  Vu  voyelle, 
comme  diraient  les  grammairiens.  »  (M*  de  Poilly.) 

LOKE.  Chiffon ,  guenille.  —  De  même  en  Roman  et  dans 
plusieurs  provinces.  Certains  marchands  ambulants  qui  paient 
en  harengs  ou  en  images  les  lokes  qu'ils  ramassent,  parcourent 
les  rues ,  en  criant  :  A  lokes  ,  à  lokes,  marchand  de  ferlokes,  pour 


(468)  *  LOK 

des^Z'-hareings ,  pour  des  imcLches;  d'autres  criant:  Â  lokUfà 
lokes  y  ma  tante  Charlotte  ^'ramassez  vos  viHUes  loke$.   - 

LOKETÉ  et  DËLOKËTÉ.  Déguenillé. 

LOKETEU.  Marchand  de  lokes. 

LOLE.  Là.  —  Ceutes  lois ,  ceux-là.  —  SynonyfM  :  Lalb. 

LOKETTE.  Blennie  vivipare  (poisson). 

LONGINf  Lambin.  —  De  même  en  Vieux-Français.  • 

LONCrINER.  Lambiner.  —  De  même  en  Vieux-Français, 
.  LONGITUDINÊ.  Lambin  »  homme  lent.  On  dit  en  Français , 
dans  le  même  sens ,  c*est  un  St.^Longis.  St.-Longis  est  le  soldat 
qui  perça  d'un  coup  de  lance  le  côté  de  notre  Seigneur  et  qui , 
après  s'être  converti ,  fut  martyrisé  à  Césarée,  en  Gappadoce.  *« 
Longitudine  paraît  être  Tablatif  de  lomgitudo^  durée,  lenteur. 
*  LONG IV A.  Même  sens  que  les  précédents.  Ce  pourrait  étr* 
le  composé  de  ces  trois  mots:  long  j'y  vas, 

LOPIN.  Petite  quantité.  —  De  même  en  Roman. 

LOQUENGE.  Facilité  d'élocution  ,  babil,  lo^uaeité.  —  De 
même  à  Sens,  Besançon,  Rheims  et  Bar-le-Duc.  —  Il  parait  que 
le  mot  loqueneia^  employé  par  Salluste  et  usité  dans  le  style  t&1« 
gaire ,  avait  à  peu  près  le  même  sens  chez  les  Latins  que  notre 
mot  lo^uenc^,  qui  n'est  pas  le  même  q\x* éloquence,  Julius  Gandidus 
avait  coutume  de  dire  :  Âliud  esse  eloquentiam  aliud  lofuen^ 
tiam.  * 

LOQUET.  Cliquet.  ^  De  même  en  Roman.  —  De  l'Islandais 
loka^  verrou.  ' . 

LOS.  Approbation.  —  Etymologie:  d\i  Latin  laus,  louange. 

LOSSE  etLOSTRE.  Vaurien,  polisson;  enfant  malpropre. 

LOUCHE.  Cuiller  à  potage.  Ce  mot ,  d'un  usage  général  au- 
jourd'hui ,  manque  à  la  langue  t)fBcielle  de  TAcadémie.  Diaprés 
J.  Monet,  il  est  d'origine  picarde;  il  vient  du  Bas-Latin  loehé», 
dont  la  signification  est  la  même. 


LOU:  ♦  (  46»  ) 


LOUCHE-POIL*  Cloporte*  —  Synonyme  :  Macbx  pain. 
LOUGEUëT.  Béoho».--<  Pe  même  an  Rooi^D. 

*  LOUCHIE.  Droit  de  xnesuri^.  /"CwrL  de  Rui,  ur.«  »èole). 
LOUDIER,  Grosse  couverture  piquée. 

LOULOU.  Jeune  fille  dont  U  .figure  est  un  peu  forte,  ovec  dts 
grosses  lèvres ,  et  dont  la  vue  n'est  pourtant. point  déaagréalileu 

LOURIOT  ^oopkrej,  Or^olet ,  bouton  qui  vient  sur  kt  fao- 
pières.  PUitarq^^  et  Plioe  uni  avancé  que  le  regard. 'du  loriot 
QSit  un  xeœède  ^celLent  pour  .ceuic  qui  sont  atteiois  de  la  jattiûsae. 
Cette  opinion  s'accrédita  au  Moyen-âge  «  et  les  peraumnes  qui 
souffraient  de  cette  maladie  prenaient  un  loriot  pour  compère. 
De  U ,  notre  e^pfessian  :  copère  lotirtol»  pour  exprimer  un  or- 
geolet.  M.  Du  Méril  donne  à  ce  raot,  qui  se  trouve  égaleiaeat 
dniAS  les  Patois  Normand  et  Rouchi ,  une  autre  origiiie.  Il  le 
dérive  du  JBas-Latin  forum,  qui  signifiait  une  blessure  dont  il  ne 
sort  pas  de  sang.  Voyee  le  Gesta  àbbatum  LoUeneîMfn^  dans 
\e,Spiciîe§ium  de  d*Achery/ 1.  vi ,  p.  6Ô3. 

LOYACHE.  Bord  en  fil  ou  en  coton. 
LOYER.  Lier.  —  De  même  en  Roman. 
LU  (Boulonais).  Lumière.  —  Du  Latin  lux. 

*  LUE.  Brochet.  — Le  10  février  1463,  il  fut  résolu  de  faire 
présent  au  «oœle  de  Cfaarolois  de  six  lues.  (Archives  â* Amiens.) 

LUISEL  ou  LUISET.  Cercueil.  —  Voyez  Ltoet. 
LUMELLE.  Lame  de  couteau.  —  De  même  en'Nonpand. 
—  Voyez  Alemelle. 

LUMION  ou  LUMICHON.  Lumignon.  —  Synon.  Leumeron. 
LURER.  Amuser  par  des  comtes ,  des  sornettes.  V.  Arlurbr. 

LURES.  Sornettes. —  De  même  en  Roucbi  et  Normand. . — 
Synonyme  :  Lurettes. 

LURON.  «  Ce  mot  très-caractéristique,  dit  Ch. Nodier,  ne 
se  trouve  dans  aucun  Dictionnaire.  Il  y  a  plus  :  on  ne  lui  connaît 


(  470  )  *  LUR 

aucune  analogie  immédiate,  et  la  lettrine  lur,  qui  exprime  une  des 
racines  les  plus  gracieuses  et  les  plus  fluides  que  puisse  articuler 
la  voix  humaine,  est  tout  a  fait  inusitée  chez  nous  comme  initiale. 
Je  ne  serais  pas  éloigné  de  croire  que  luron  est  fait  de  ce  mimo- 
logisme  commun  du  chant  et  de  la  danse,  de  ce  ira  la  deri  dera 
qui  supplée  aux  paroles  et  quelquefois  à  la  musique  dans  les  fêtes 
joyeuses  du  peuple,  et  qui  a  fourni  aux  vieux  chansonniers, 
entr'autres  gais  refains,  luron  ^  lurette  eilalure.  Un  luron  ne 
demande  qu'à  chanter  et  à  danser.  Ma  lurette  est  devenue  dans 
ce  sens  un  nom  de  femme.  » 

LURONAGE.  Chose  de  peu  de  conséquence. 

LURONER.  Lambiner,  s'atnuser  en  travaillant.  — De  l'Is- 
landais luri ,  être  paresseux. 

LURONER  (Béth une).  Se  promener  de  long  en  large ,  à  la 
manière  des  bergers. 

LURONIËR.  Qui  s'amuse  en  travaillant,  qui  lambine. 

LUROT  ou  LIROT.  Petit  du  canard  qui  n'a  encore  que  du 
duvet.  C'est  aussi  un  nom  d'amitié  qu'on  donne  aux  enfans. 

LUSET,LUSEAU,  LUSËL  ou  LUSIER.  CercueiL -^  Du 
Roman  luuel  et  lueeU 

Ï-USETTJS.  Hochet  d'enfant. 

LUSOT  (Boulonais).  Fainéant.  -^  De  l'Islandais  ltt#,  paresse. 

LUSOTER.  Être  fainéant. 

LUTRON  ouLUTRONlER.  Lambin,  musard,  qui  s'occupe 
de  minuties.  —  Synonyme  :  Luronier. 

LUTRONE.  Grive  litorne.  —  A  DouUens,  on  donne  le  nom 
de  lutrone  à  une  espèce  de  hibou. 

L'Z.  Les.  —  L'z  uns  après  Vz  autes ,  les  uns  après  les  autr^. 


MAC        ♦  (  471  ) 


M'.  Ma.  (Devant  une  consonne.)  —  Synon.  En'. 

MA  CAILLER.  Mâcher  comme  quelqu'un  qui  n'a  plus  de  dents,     * 

MACAREUX  (Cayeux).  Ouarat  à  bec  de  perroquet.  • 

MACHE  (Soissonnais).  Gros  tas  de  foin  composé  de  plasiears 
Jfurlots, 

MACHEPAIN(Boulonais).  Cloporte.  —  5t/non.  Louche  poil. 

"  MACHERIERS.  Bouchers.—  Une  des  rues  de  St.-Quentin 
portait  jadis  ce  nom. 

M  A  CHICOT.  Maladroit.  Ce  mot  n'est  Français  que  dans  le 
sens  de  chantre  d*égliêe, 

MACHIN.  Un  tel...  Se  dit  d'une  personne  ou  d'une  chose  dont 
on  ne  trouve  pas  tout  de  suite  le  nom  proprje.  —  D'un  usage  gé- 
néral,  même  à  Paris. 

MACHINER  (Béthune).  Vacciner. 

M  ACHOKE.  Mauvaise  montre  ;  instrument  de  mauvaise  qua* 
lité. Synonyme  :  Mastoke. 

MACHOKER.  Faire  des  contusions,  bossuer  un  objet. 

MACHUKER.  Tarabuster;  faire  du  bruit. 

MACLOTË,  Fluxion, 

MACRIEU.  Maquereau. — De  même  en  Roman. — Du  Celtique 
macreaf.  Jadis,  quand  il  y  avait  des  maquereaux  à  la  poissonne- 
rie d'Amiens,  une poi^^arde  allait  crier  à  tous  Ijbs  coins  de  rue  : 
«  On  vous  foet  €Uiêavoir  qui  vient  d'arriver  eine  grande  déballa" 
tion  d*macrieux  :  i  gn'o  des  macrieux  à  mosieu ,  det  maçrietuc  à 
procureuXf  des  macrieux  à  povers  geins  ! 

MADAME.  Dame  ;  toute  personne  du  sexe  bien  mise. —  Une 
helle  madame. 


(  472  )  ♦      MAD 

MADELÂINE  (Gayeux).  Espèce  de  méduse,  animal  marin. 

MADELAINE.  Cerise  blanche  et  .rouge  d'une  chair  tendre. 

MADRO-MADRA  (Acheux)«  Femme  grosse,  jouflue  et  mal 
tournée. 

MA  FINE  ou  Af  A  FIQUE,  Ma  foi  !  —  Voyez  Fiqubttb. 

MAGIÈRE.  Lisière  d'un  bois.  —  Voyez  Masiêrb. 

MAGNIAKEou  MAGNIEN.  Chaudronnier.  —  Con^^e»  : 
Lorrain,  magniake  ;  Jurassin  ,  magnia;  Normand  et  Vieux- 
Français,  ^magnan.  Peut-être  que  les  chaudonnlers  ambulants 
sont  ainsi  nommés ,  parce  qu'ils  sont  presque  tous  orijginaires  de 
la  Limagne.  M.  Monnier  dérive  le  Jurassîn  magnia  du  Celtique 
magnouneff  qui  a  le  même  sens.  M.  E.  Du  Méril  le  tire  du 
Latin  manuarius ,  qui  travaille  avec  la  marn.  Il  voit  une  confir- 
mation de  cette  étymologie  dans  le  mot  magner  qui ,  dans  le 
patois  du  Berry,  signifie  fatiguer. 

MAGNIER.  Meunier;  comme  en  Roman. 

MAGNON.  Fille  de  mauvaise  vie.  -^  Synon.  Maton. 

M  AGNON  FOIREUSE.  Rouge-gorge  (oiseau).  Syn.  Frilbuse. 

MAGUET.  Bouc  et  chevreau. 

MAGÙETTE  et  MARGUETl'E.  Chèvre.  --  Synon.  Capb  , 
Cabhe,  Cavrette.  —  Vient  peut-être  de  l'Espagnol  maquina. 

MAHON.  Coquelicot  ;  comme  en  Roman. — fcaxtùf  a  le  même 
sens ,  en  Grec-Dorique. 

M  AHO^  fgardej.  Garde-champêtre,  parce  qii'il  garde  les 
champs  de  blé  où  poussent  les  coquelicots, 

*  MAHON  ou  M  AHONNAGE.  On  appelait  ainsi  un  i««i  fort 
dangereux,  auquel  se  livraient  autrefois  les  habitants  d'Amiens, 
sur  le  rempart  qui  avoisinait  le  faubourg  de  Noyon.  Les  joueurs 
se  partageaient  en  deux  camps,  que  séparait  une  ligne  de  démar- 
cation. Il  s'agissait  pour  chaqu«  parti  de  la  franchir,  en  re- 
poussant les  adversaires  à  coups  de  poing.  On  donnait  enoore  & 
ce  jeu  ,  le  nom  de  Pye,  Comm%  il  en  résultait  parfois  de  graves 


-% 


MAH       W  (  473  ) 

a€«id«ttt8,  il  fut  interdit  m>1515y  p«v  Tordonilaiiee  sairfaiite , 
Ofmmgnée  dans  le  registre  de  VHÔtel-de^Ville  d' Aonem  :  «  Pour 
ce  que  le  eeainanQ  populaire  de  ceste  TÎle  a  aocousiamé  chasenn 
an,  en  la  saison  présente ,  faire  plusieurs  combats  patbeaées, 
covipaignies ,  ks  uns  contre  les  antres ,  par  manièfe  d'esbalte- 
mens ,  dont  plusieurs  hA3meSy  noises ,  débats  et  autres  meonve^ 
nients  de  maladie  sont  advenus  et  porroient  eneoires  advenir  , 
sei^ovisioii  n'y  estolt  donnée  ^  mes  dits  seigneurs  ont  fait  et  font 
presenteiBent  deffenses  a  tous  les  habitants  d'ieelle  ville  de  non 
faire  les  dit»  jeux ,  sur  peine  ei  amende  de  vingt  sols  pariais  et  de 
pugnicion  de  prison  et  efl^oignent  mes  dits  seigneurs  à  tous  mé- 
nagers de  non  laisser  aller  aux  dits  combats  leur»  enfants  ou  ser- 
viteurs à  peine  d'encourit  ladite  amende.  Publié  à  Amiens 
le  28.^  jonr  de  janvier  ltfl5*  » 

MAHONNER.  Mal  prononcer,  écoreher  la  grammaire. 

MAHOURA.  Informe,  mal  fait.  —  Peut-être  du  Roman  mal 
ouvra ,  mal  fait. 

MAIE  ou  MQIE.  '  Pétrin ,  hucfae  à  pétrir. — Con^.  Franc- 
Gomt.,  Lorr. ,  Rouchi,  mate;  Maubeuge,  mé;  Vienx-Français, 
mait;  Jura ,  moid:  Italien,  moilia.  — Et^m.  du  Latin  mactr'a. 

MAIGRIOT.  Maigrelet. 

MAILLARiy.  Canard  mâle.  Maîard&^e  même  sens  en  Berri- 
chon, Normand  ,  Rouchi,  Roman  et  Geltiqne.  Il  ne  se  dit,  en 
Français ,  que  du  mâle  dès  cannes  sanvages. 

M AINËE.  Ce  qu'on  peut  tenir  dans  ses  mains ,  dans  ses  bras. 
—  De  même  en  Roman. 

MAINOTTE.  Petite  main.  —  Du  Roman  mmnette. 
MAIRIEN.  Bois  à  faire  des  douves.  —  De  même  en  Roman. 
MAIRIER.  MarguilUer.  ~  Gomme  en  Roman. 

*  M  AISNE.  Gadet.  {Rue  ,  xiv.«  siècle.)—  De  minor  natus^ 

*  MAISSELLË.  Joue. 


(  474  )  *        MAI         . 

*  MAIZIAUX.  Ladres  blancs.  Leur  contacl  était  moiatr  dan- 
gereux que  celui  des  autres  lépreux*  Ils  aTaient,  à  Arras,  une 
maladrerie  dans  la  rue  qui  porte  le  nom  de  Maiziaux* 

M  A  JON.  Maison.  -^  Cong,  Gruyères  et  Charente  ,  méjtm  ; 
Ardennes,  numjan;  Savoyard,  maijan;  Bourg  ^  magion  ;  Italien^ 
magione  ;  du  Latin  mansio.  —  Voyez  Mason^ 

*  MAJORERIES. — Voyez  le  Chap,  des  noms  de  corporations. 
M  ARER.  Mâcher  ,  manger.  —  Cong.  Langue  d'Oc,  moiehar; 

Espag.  ,  mascar.  —  Etym.  du  Latin  masticare  ou  du  Getiîqne 
maka ,  nourrir.  —  En  Hébreu ,  nourriture  se  dit  maaehaU 

MâKER.  Battre  le  chanvre  ,  lemâcher* 

MAREUX;  Grand  mangeur. 

MARILLONER.  Manger  lentement ,  en  mâchant. 

M  AKOf  RE.  Mâchoire  ;  instrument  à  battre  le  chaiiYre'. 

MALAipiANT.  Inârme.  —  Du  Roman  maledieux^ 

MlLAPATTE.  Maladroit. 

MALDISANT.  Médisant.  —  En  Italien  ,  maldicented 

MALEFAGHON.  Adultère.  —  Du  Roman  mcdefaçonf  crimes 

MALEFAVEUR  (coup  de).  Mauvais  coup,  coup  mortel.  ^ 

*  MALEMAISON.  Prison.  —  Voyez  Toriginede  ce  mot  dans 
Vhistoire  du  Valois ,  tome  i.  page  '423. 

MALËMU.  D'une  humeur  maussa'de ,  sombre,  lourdaud. 

MAL  EN  TRAIN.  Souffrant.  —  De  même  en  Normand. 

MALE  PINGHON.  Ge  nom  qui  fut  exclusivement  donné  d'a- 
bord au  mâle  du  pinçon,  se  dit  également  aujourd'hui  de  la  fe- 
melle.—  Synonyme  .vPiNCH  AIRE. 

MALETTE.  Hotte. 

MALHUREUX.  Malheureux.  —  De  même  en  Berrichon  et 
en  Vieux-Français.  —  Voyez  Hureux. 

MALIGHIËUX.  Malicieux.  — Signifie  videuai^^ik  parlant 
des  animaux. 


MAL  (  475  ) 

I 

MALIGA^XER.  Agir  avec  maliee. 

MALIN  LIEU  V£.  Asti^cieaxy  rusé. —  Ch'est  ein  maHn  lieuve^ 
renarédes  quate  paies. 

M  ALLER.  Marner  les  terres.  —  De  même  en  .Yiénix-Franç. 

M  A  LMETTRE^  Malmener,  maltraiter. 

MALOT.  Bourdon ,  apU  agrorum.  —  De  même  en  Champ. 
enRouchi  et  dans  la  Meuse. — EtymoL  àémascuhu  ^  mkXe't 

MALOTER  (Bétbune).  Contrarier,  tourmenter. 

M  ALSANT.  Contraction  de  malfaisant. 

MALS AVEUSE  {coup  de).  Coup  de  maladreafise,  mauvais  coup. 

MALUSANCHE  (Marquenterre).  Abus,  mauvais  usage» 

MAMACHE.  Fromage.  —  Terme  enfantin. 

M  AME.  Contraction  de  Madame. 

MAMEAU.  Fromage  mou.  —  Par  contraction. 

M  AN.  Main.  —  De  même  dans  les'départements  du  Nord,  de 
THérault,  du  y&r,  des  Bouches  du  Rhône,  de  l'Ardêche,  du 
Gard  ;  dans  la  Savoye  et  le  Piémont.  —  Du  Latin  manus. 

*  M  AN  AGE.  Manoir.  (Cor&.,  1258.)  DuLat.maner«,  demeurer. 

*  MANANT.  Riche ,  notable.  —  Par  une  lettre  du  5  avril 
1687,  le  général  des  Carmes  accorda  au  curé  de  Maricourt  (can- 
ton de  Combles)  la  faveur  de  pouvoir  donner  le  St.  scapulaire, 
qui  avait  été  sollicitée  par  les  principaux  manants  du  lieu* 
(M.  Decagny,  V arrondissement  de  Péronne.) 

MANCBOKER.  Heurter  »  meurtrir. — Voyez  Maghokbr. 
MANCHON.  Maçon.  —Du  Roman  wac/ko».— Dérivés :wan- 
choner ,  manchonerie ,  etc, 
MANDE.  Manne,  grand  panier. —  Id.  en  Roue.  Rom.  et  Sax. 
MANDEKINIËR.  Vannier ,  faiseur  de  maniiez. 
MANDELËE.  Contenu  d'une  mande. 
MANDELETTE.  Petite  mande. 
MANËË.  Poigaée^— De  même  en  Roman /^  Signifie  aussi 


(  476  )  MÀN 

la  quantité  de  blé' iDdéteimmée  qa'on  porte  aa  moalii»  etqoi 
produit  la  farine  nécessaire  à  one  foamée  de  pain.  —  De  mamu, 
MANER.  Demander.  —  Par  contraction. 

*  IIANËSGHE.  Men&ot.{Délih.d'Âm.^i4tyï.) 
MANET.  Filet  pour  pécher  les  harengs  et  les  maqiieieaax. 

M  ANGON.  Qui  bredouille ,  c|ui  bégaye. 

M ANGONEE,  Bredouiller  ^  bégayer. 

MANIGANCE.  Procédé  artificieux,  întrigucé -^ Jd*  «o  Réin. 

MANIGANCER.  User  de  manigance».  —  Syn,  Mai^oamiu». 

M ANNIER  {jouer  au).  Deux  joueurs  se  tiennent  l'«a  près  de 
l'autre»  vont,  yiennent ,  courrent.  Un  autre  essaie  de  passer 
entre  deux.  Il  a  gagné  s'il  y  réussit. 

MANON  (Saint-Valery).  Café  extrêmement  léger. 

MANSION.  Demeure  y  maison.  — Du  Latin  mantte.  --«  C^ng. 
Espag.  et  Angl. ,  mansion  ;  Gâtai. ,  mansio;  Ital. ,  «nonnene.— 
On  dit  mansuo ,  en  Cophte.  —  Voyez  I^ason. 

*  MANTEL.  Manteau.  On  lisait  l'inscription  suivante  dans 
l'église  de  Saint-Martin-aux-Jumeaux  : 

Saint  Martin  eby  divisa  s'en  mantel. 

En  l'an  trois  cent,  ac^ouiez  trente-sept.  ' 

MANTEL  DE  SAINT  MARTIN.  On  désignait  sous  ce  nom 
les  dix-huit  agneaux  blancs  que  les  ej^o/»t«rf, pelletiers  d^Atdiens, 
donnaient  à  l'Evéque ,  le  jour  de  la  Saint-'Martin  d'hiver. 

MÂOUAIS  OH  MAWAIS.  Mauwié,  méchant.  ^JTif»  kien 
maouais ,  un  chien  enragé. 

MAQUE.  Vente,  marchandise.  —  De  même  en  Roman. -:- 
Serait-ce  de  là  que  viendrait  le  Français  maguignon? 

MA  QUE.  Excepté ,  si  ce  n'est  que ,  rien  que.  Je  f^Bnaêma 
qu'une  y  c'est-à-dire,  je  n'en  ai  pas  ai  ce  n'est  gue  j'en  ai  nne*  Dans 
la  langue  Romane,  mais  gue  a  le  o^me  sens.  C'est  uue^  ex  pression 
qui  correspond  au  but  des  Anglais,  dans  les  phrases  r^slrietrves. 


ll^Q  {  477  ) 

MAQUIGNON.  Pain  d'une  livre  environ.  — -  Quipum  signifie 
gras  morceau  de  pain  y  en  langue  Romane. 

MARBRE  ou  MABRË.  — Bille  à  jouer,  parce  qu'elles  sont 
ordinairement  en  marbre.  — De  même  à  Bar-le*Duc. 

MARDOGHË.  Bossue /billoté. 
,  MARELLE.  Margelle  d'un  puits. 

MARETTE.  Petite  mare. 

MAREUX  (I^yon).  Matou.—  Synon.  Marlou,  Got,  Minet. 

MARIGHAU,MARIGHAouMARISSAU.Maréchalferrant. 
MARIOLE(Bétfaune).  Rouge-gorge.  Syn.  Maonon  foirbusb. 

MARJOLETTE.  Jeune  fille. 

MARGNOUFE.  Souflet,  claque.  —  Syn.  Giroflée  ▲  gbinq 
feules. 

MARGOT  (Yimeu).  Fou  (oiseau). 

MARGOT.  Pie.  —  Par  extension  ,  femme  bavarde.  —  G'est 
aussi  un  terme  de  mépris. 

MARGOUILLIS.  Boue,  vase. —  De  même  en  Lorrain. 

MARGOULETTE.  Mâchoire.  —  De  même  en  Champenois , 
Franc-Comtois  ,  Rouchi ,  Lorrain  et  Roman.  —  Le  Latin  gula 
entre  évidemment  dans  la  composition  de  ce  mot. 

MARGOULETTE.  Mouchoir  dont  on  s'enveloppe  la  tête  et 
surtout  la  màehovn ,  pour  se  préserver  du  grand  air^ 

MARGRË.  Malgré.  —  Voyez  Maugriê. 

MARIE  GANCAILLE  (Ham).  Nielle ,  fleur  des  blés. 
^    MARLE.  Marne.  —  Du  Celtique  mort.  —  Synonyme  :  Malle. 

MARLICLOU.  Le  dernier  né  d'une  couvée  d'oiseaux.  Litté- 
ralement ,  mâle  éclos.  —  Synonyme  :  Culot. 

MARLIËRE.  Mamière.  —  De  même  en  Roroaa. 

M  ARLOU.  Chat ,  matou.  —  Synon.  Marbux,  Cof ,  Mimbt. 

MA1&M AILLE*  Bande  •  d'enfants.  Mixmot  est  le  nom  qu'on 
donnait  autrefois  aux  petits  singest  De  là  ,^  on  à  appelé  les  petits 
garçons  marmoti  »  et  une  réunion  d'enfants  »  marwiaitte, 

31.- 


(  478  )  MAR 

M ARMOTER.  Parler  enire  lee  dents.  —  Synon.  Uin^nn. 
MARMOUSER.  S'inqniéter ,  être  en  peine. 

*  M ARIIOUZETS.  Jameaux.  C'est  ainsi  qu'on  appelait  fol- 
gairement,  à  Amiens  ,  en  1316,  l'abbaye  de  Saint-liartinHiQx- 
Jomeaax. 

MARONER.  Gronder  ,  mnrmarer.  —  De  même  en  Berrichon 
et  en  Normand.  —  Du  Latin  mcBrere ,  être  marri. 

MARONNES.  Culottes.  ~  De  même  en  Wallon ,  Rouchi« 
Borain  et  Champenois.  Rire  à  maronnes  déhloukéts  correspond 
à  rire  à  se  tenir  le  ventre, 

HAR PAILLE.  Canaille. 

*  MARS.  Valeur  qui  correspondait  à  celle  de  vingt  sous. 

*  MARSINE.  Blé  de  mars. 

M  ARSOIN.  Homme  laid ,  sale  (comme  un  marsfnn)» 
MARTI  AU,  MARTIEU  ou  MART'CHEU.  Marteau.  — Du 

Roman  martel ,  dérivé  du  Latin  marteUus, 
MARTINET.  Hirondelle  des  fenêtres;  elle  commence  k  se 

montrer  dans  le  mois  de  mars.  —  De  même  en  Normand.  — On 

dit  mairtelotf  dans  le  département  de  la  Meuse. 

MARZIU.  Espèce  de  juron. — Syn,  Morbiulb  ,  BioAftUBNNB. 

M ASAINGUE.  Mésange.— De  même  en  Roaqhi. —  MoMmuge^ 
en  Vieux-Français. 

M ASIËRE.  Bord  d'un  bois ,  d'un  fossé ,  d'nne  rîfière.  —  Du 
JR.oman  masière^  muraille  d'endos.  Les  bois  étaient  notrefois 
bordés,  chez  nous, .comme  actuellement  en  Franche-ÇJomt^»  de 
petites  murailles  fmaceries)  qui  servaient  toqt  à  la  foU  4^  Uff^^ 
et  de  défenses.  La  me  des  Fossés,  à  Amiens,  s'appelait  Biitrefois 
r^MÂe  Lan^-rMaiêière  ^  parce  qu'elle  occupait  la  loiigveiigne 
des  anciens  fossés  de  la  ville.  -^  Syn.  MAOïàBB. 

M  ASILLE  (féminin).  Mauvaise  monnaie  de  enivre. 

MASGN,MAGEON,MOISON,MOESON,  MANSiON  et 


MON  (  479  ) 

MON.  Maison.  —  Congénères  :  Rouchi ,  Fratfe-0>nitoi8  et  Aus- 
traMen,ina*ott;  Bourguignon,  maflfton;  Savoyard,  mo/on ;Gat. 
et  Anglais,  mansion;  Italien,  fi/utgioney  etc.  Toutes  ces  formes 
ont  ponr  type  le  Latin  mansio  dont  l'N  a  été  quelquefois  suppri- 
mée et  dont  l'S  a  pris  le  son  doux.  Nous  pensons  donc,  avec  notre 
saTant  confrère ,  M.  l'abbé  Dartois ,  que  c'est  à  tort  qu'on  à  vonlu 
dériver  cette  famille  de  mots  de  l'Hébreu  ma^fonou  du  Gelt.  mag. 

MASUKER.  S'amuser  à  des  travaux  manuels  de  peu  d'im- 
portance. 

MASSAKE.  Maladroit,  ouvrier  qui  masêacre  won  ouvrage.  — 
De  même  en  Rouchi.  —  5ynon.  Maghokb. 

M  ASSAYËUR  {coup  de).  Coup  donné  par  maladresse  et  sans 
intention.  —  Synon.  Coup  de  malsaveusc. 

*  HASSËGUE.  —  Voyez  Limecpon.         ' 

*  MASSINIERS.  Massiers.  —  Le  Mayeur  d'Abbeville  par- 
courait les  mes  à  cheval,  précédé  de  ses  fMusiniers.  (Devérité , 
Histoire  de  Piciwdief  tome  i.) 

M  ASSURER.  Muser,  aller  d'un  ouvrage  à  un  autre. 
MASTOKE.  Lourdaud, informe.  —  De  même  en  Rémois. 
MAT  (Artois).  Fatigué.  —Synon.  Tené. 
M AT'GHA ,  M  AÏ'GHO.  Piquet  qu'on  place  au  milieu  de  cer- 
tains jeux  de  boules. 

MATERAS.  Matelas.  —  De  même  en  Roman«  r^  En  Rouchi 
0i  en  Flamand ,  matvas;  en  Bas-Latin ,  mataratium. 

MATINE.  Mélangé.  —  Locution  picarde  bourgeois  matinée ^ 
demi  citadin ,  demi  paysan. 

M ATINON  ou  M  ATINET.  —  Y oyes  Gogno. 

MATON  ou  MUTONË.  Lait  caillé.  —  De  même  en  Roman, 
—  On  dit  égolement  matte. 

MAU.  Mou. —De  même  en  Roman. 
M  A^  (sîaç.).  Mai.  —  Id.  en  Fr:-Gomt.  Boorg.  et  Roman. 

31,* 


(  480  )  MAU 

MAUARDGRISARD  (St.-Yalery).  Goéland  çns. 
M  AUGOEURANT.  Qui  répugne ,  qui  fait  mal  au  C€Bur.  Mtau-' 
sencorée  signifiait ,  en  Roman ,  mal  de  camr. 

^MAUGRËet  MARGRË.  Malgré.—  Congénères:  Vosgien, 
Jurassin,  Franc-Gomtois,  Rouchi,  Lorrain,  Berrich.  et  Wallon, 
maugré;  Bourguig. ,  maugrai;  Gers,  magré;  Anglais,  tnaugre. 
fc  Le  mot  malgré,  dit  Dumarsais ,  est  coâposé  de  l'adjectif  mal 
(mauvais)  et  du  substantif  </r^  qui  se  prend  pour  volonté,  gaiât. 
Avec  le  mauvais  gré  de  y  en  retranchant  le  de  à  la  manièrede  nos 
pères  qui  supprimaient  souvent  cette  préposition.  Les  Anciens 
disaient  maugréy  puis  on  a  dit  malgré,  dont  on  a  fait  un«  préposi- 
tion. »  {Œuvres  complètes  ,  tome  y.  page  94.) 

MAUVAISETË.  Méchanceté.  —De  même  en  Rouchi ,  Ber- 
richon et  V.  Fraifçais. 

MAUVE  (Saint-Valery).  Mouette. 

MAWAIS.  ^Mauvais.  —  Voyez  Maocais. 

MAYON.  Femme  de- mauvaise  vie.  Terme  injurieux. 

*  MAYS.  Colonnade  de  menuiserie  de  forme  pyramidale  ter- 
minée par  un  cierge.  Chaque  corps  de  métier  d'.Amiens  portait 
un  mays ,  à  la  fête  du  Saint-Sacrement.  Les  marchandises  qui  y 
étaient  suspendues  faisaient  reconnaître  la  corporation. 

MAZËE  (Soissons).  Dépôt  de  terre  dans  un  endroit  où  l'eau 
a  séjourné.  —  Peut-être  du  Celtique  mouejs,  humide? 

M£.  Ma.  Meti-le  a  meplache, — L'e  muet  ne  se  prononce  pas. 
9    MÈ*  Moi.  Laisse  méheyer. — Synonyme  :  Me  ,  Mu 

MËCANT.  Méchant.  —  Ce  mot  a  bien  des  nuances  de  signifi- 
cation :  de  mauvaise  humeur ,  de  mauvaise  qualité»  soaffrant, 
exténué ,  amaigri ,  etc. 

MËCANTËR.  Rendre  méchant. 

MËGUONEUX.  Moissonneur.  — Synonyme  :  Aoutbux. 

MËCREDL  Mercredi.  Au  xvii.*  siècle,  on  prononçait  encore 


MED  (  481  ) 

mécredû  «  La  plus  saine  opinion ,  dit  Vaagelas',  et  le  meilleut 
usage  est ,  non-seulement  de  prononcer ,  mais  d'écrire  mécredi 
sans  R.  »  Je  crois  l'un  et  Vautre  bon  ,  ajoute  l'annotateur  Th. 
Corneille.  Mécredi  est  plus  doux  et  il  est  aussi  plus  usité.  {Remar- 
ques sur  la  Langue  françoise ,  t.  ^ii  ^  p.  49.) 
MEDAILLES.  Embarras^  grimaces. 

M£DA(LLEUX.   Faiseur  d'embarras^  grimacier.  —  Syno- 
npmes  :  Postureux,  Emblbtbux. 

MËDONNER.  Mal  donner  les  cartes. —  Syn*  Fairb  MéDONNB. 

MËF  AIRE.  Faire  do  mal. — De  même  en  Vieux-Ftançais. 

MËGUE  etMÈGRE.  Petit  lait.  —  De  même  en  Norm.  et  en 
Rom.  — Du  Bas-Latin  mesga.  — Synonyme  :  Minglb. 
MËGUIGHIER.  Mégissi^.  —  Du  Roman  ma^wc^ier. 

MEILLE.  Nèfle.  —  Du  Roman  melle.  C'est  une  syncope  du 
latin  mesnilus,  —  Synon.  Mbrlb  ,  Mesle. 

MËKAINEouMËKINE.  Servante.  M.  de  Reiffenberg  donne 

aa  similaire  mesquaine  Fétymologie  flamande  de  mesken.  M. 

Aimé  Leroy  lui  donne  une  autre  origine ,  dans  les  Archives  hijft. 

€t  Hit.  du  nord  de  la  France  ^  oct.  1839.  «  Il  existe  près  de  Bavay, 

dit-il ,  un  village  nommé  Mecquignies.  Un  curé ,  manquant  de 

domestique,  en  fit  jadis  venir  une  de  ce  village  et  s'en  trouva  fort 

bien.  Jamais  ménagère  plus  attentive  et  plus  honnête  n'avait 

soigné  son  pieux  asile.  Encouragés  par  cet  exemple  ,  plusieurs 

de  ses  confrères  coururent^chercfaer  des  gouvernantes  au  même 

lieu.  Ils  n'eurent. qu'à  s'en  louer,  et  ce  village  acquit  ainsi  à  cette 

époque  et  conserva  longtemps   la    réputation  de  produire  de 

bonnes  filles ,  comme  certains  sols  ont  la  vertu  de  produire  de 

bons  vins  ou  de  bons  grains.  Par  suite,  le  nom  de  méquenne ,  créé 

dans  l'origine  pour  signifier  fille  de  Mecquignies ,  fut  appliqué  à 

toutes  les  servantes  de  curé.  »  Malgré  tout  le  piquant  de  cette 

étymologie ,  nous  préférons  regarder  mékaine  comme  un  mot 

féminisé  du  Latin  barbare  me^cAin ta,  jeune  giarçon ,  qui  a  formé 


(  480  )  MAU 

M  AU  ARD  GRISARD  (St.-Val6ryî,  w^o.  M.  Praron, 

M  AUGOEUR ANT.  Qai  répagne  "'««''«>  racontequ'an- 

sencorée  signifiait ,  en  Roman ,  w  '""^e  >  appelée  la  Fête 

^  H AUGRË  et  M ARGRÊ.    "  ouvrait  U  danse  en  criant 

JarasBin ,  Franc.Ck)nitoîa  **  '*  *^«î^***  est-elle  lo  ?  qu'alU 

maugré;  Boargnîg. ,  »        -«  ^®  ^®»  paroles  sacramentelles. 
«  Le  mot  malgré ,  d'      y^  servante.  —  Signifie  anssi  :  cercle  de 
(manTais)  et  da  '  ■-"^mos^  ^"®  *'®"  suspend  à  la  crémaillère  et 
Avec  le  mattw  ,^'^pi^^^  "°®  casserole,  on  poêlon,  etc. , 
pères  qui  '  J^i^ff «c^^tum ,  brouillon. 

disaient     'i^jTx^''  donné  à  Saint- Valéry  an  poisson  générale- 
tion.       ^^  s(fBB  le  no™  ^^  surmulet. 

v^^lf£UMN.  Moulin.  —  De  même  en  Franc-Comtois 
y^^^allois.  —  Voyez  MoLiN. 

#f  ^^jV'-MÉLËTTË.  Ensemble ,  mie-  mac,   pâle  -  mêle.  — 
\iititei  '  Rouchi ,  méltyiïHoiiUtte  ;  Lorrain,    malin-mala; 
^^ignon  ,  maulin^maulô  ;  Franc-Gomtois  ,  mélitirmôlot,  A 
^x,  mélùmélo,  —  Etymologie  :  do  Tcrbe  mêler, 
jlfiMËRE.  Grand-mère  et  femme  qui  a  de  l'embonpoint. 
HËN.  Mon.  —  Voyez  Min. 
MÉNAGER.  Petit  cultivateur. 

MENGAUD.  Mesure  pour  les  cendres,  les  graines  et  le  bois. 
^  Voyez  Première  partie ,  chap.  des  anciennes  mesures. 
MENGAUDËE.  Contenu  du  mencaud. 

MENÉES.  Ostentation  ,  façons  de  plaire  affectées ,  minau- 
deries. 
MENER.  Maltraiter,  châHer.  —  De  même  en  Roman. 
*  MÉNISON.  Diarrhée. 
MËNŒUVRE.  Manœuvre,  apprenti  maçon. 
MËNŒUVRËR.  Travailler.  —  Du  Latin  manu  operare. 

MENOTTE.  Petite  main. — De  même  en  Franc-Gomtois;  dans 
la  Haute- Auvergne  ymanota. 


MEN  (.493  ) 

HIË.  MeosoDge.  -—De  môme  6n  GhampeooiB.  . 
^Ë.  Menteuse.  —  De  môme  en  Roochi. 
/'ËNT.  Bas  peuple. —  De  môme  en  RomnD.— >  En 
ente, 
.^URE.  Méprise,  f Coutumes  eu  BeauvoiêiiJ*  —  On 
^aurd'hui  méprinse, 
*  MËREALERESSE.   Sage-femme.    ("Cartulaire  d'imiiiM, 
portef.  14 ,  p.  277).  —  V.  Aleresse. 
MERG.  Marc,  dépôt.  —  De  môme  en  Roman. 
MËRELLES  (^jeu  des  trois),  <x  Deux  joueurs  ont  ohaoan  trois 
palets  en  fer  ou  mérelles  ;  sur  le  sol  ou  sur  une  table  est  tracé  un 
carré  parfait.  Deux  lignes  partant  do  milieu  de  chacun  des  côtés, 
se  croisent  nécessairement  en  un  point  commun  qui  est  le  centre 
du  carré.  Deux  diagonales,  partant  de  chacun  des  quatre  coins  da 
grand  carré,  se  rejoignent  au  môme  centre.  Le  but  de  ce  jeu  est 
de  parvenir  à  placer  sur  une  môme  ligne  verticale ,  horizontale 
ou  oblique,  les  trois  mérelles.  u  (L«  de  GWenchy  ,  Essai  sur  Us 
chartes  confirmatives  des  institutions  communales  de  St.'Omir»] 
La  plupart  du  temps,  lea palets  sont  remplacés  par  des  fragments 
de  tuile  plate ,  nommées  platuiles. 

MERELLES  (Artois).  Bagatelles.  —  fie  môme  en  Roman. 

MERLE.  Maie.  —  Signifie  aussi  marne. 

MERLE  et  MESLE.  Nèfie.  —  Mésle,  en  Roman:  —  Cest 
une  syncope  du  Latin  mespilus. 
.  MERLIER.  Néflier.  —  En  Normand  et  Y.  Français ,  mélier. 

MERLIGODAGE.  Mélange.  —  ,5yn.  Tocillis»  Mâu-MéLON. 

MERLIGODË.  Mélangé,  frelaté. 

MERLINRIER  (Santerre).  Qui  se  môle  de  tout. 

MERLON.  Graie. 

MERLON-MERLETTE.  Voyez  MéLON-MÉLBTTB. 

MERLOU.  Mulot. 


<i 


(  m^y  MËR 

MËRLUSSER.  Paire  quelque  chose  à  temps  perda. 
MËROI.  Espèce  de  porame. 

MÉROTTE.  Dimioatif  de  mère.  Terme  de  caresse.  ■ 
MEROULE  ou  MEROUILLE.  Morille. 
MESNIL.  Maison  accompagnée  d'un  champ.  —  De  même  en 
Normand  et  Vieux-Français.  —  Synonyme  :  Mainil. 

MESSER.  Dire  la  messe.  ' 

MESSIER.  Garde-champétre. —  De  même  eo  Comtois  et  en 
Roman.  —  En  Yaudois,  messaley;  du  Latin  messis^  moissoD. 

*  MESTIER.  Besoin.  {Archives  deSoiseons,  1261.) 
MESURE  (à).  De  temps  en  temps. 
UESUREUX.  Arpenteur. 

*  MESURAULEM^tre).  Salaire  proportionné  (St.-0uenftn, 
1358.} 

MET.  Pétrin,  huche  au  pain.  — De  même  en  Berrichoi\,  Nor^ 
mand,  Vieux-Français  et  Breton.  —  Voyez  Maie. 

MËTE.  Maitre.  —  On  donne  aussi  ce  nom  à  une  espèce  de  jeu 
qui  ressemble  à  celui  de  bouchon. 

MÊTE  (Boulonais).  Mesure.  —  Du  Latin  meta. 

*  METZ.  Jardin,  enclos. — De  là,  le  nom  de  lieu  Beaumetz. 

MÉTIER  (jeu  du).  On  simule  un  métier  quelconque  par  pan- 
tomimes. Avant  de  commencer  on  dit  à  Tactenr:  earista^  carMo 
queu  métier?  et  le  joueur  répond  :  vous  le  sarex  quand  i  sera  foèt. 

MEULER.  Moudre.  —  En  Ancien-Picard,  moire.  —  Cong' 
GeTBf  mouler;  Allemand,  malhen;  Hollandais  et  Flamand,i»ial«fi; 
Gothique,  malan*  —  Etym,  du  Latin  molere  ou  de  l'island. m«Ia. 
Meule  se  dit  meul^  en  B.-Bret.  et  malu ,  dans  le  pays  de  Galles. 

MEULER.  Imprimer,  faire  une  empreinte.  —  Id.  en  Fr»-C; 

M  EU  LON  ^Boulonais).  —  Voyez  Houprbau. 

MEUR  (adjectif).  Mûr.  ~  De  même  en  Normand ,  fr.-Gomt., 
Lorrain,  Berriehon ,  Vaudois  et  Roman. 


'MEU'  (  48S0 

MEURDRIR.  A  non  seulement  le  tens  âûwumMr,  mus 
aussi  celui  de  tuer^  comme  le  Roman  mowrdrir  et  l'AngL  mtcritor. 
MEURIR.  Mûrir. —  On  le  disait  encore  au  xviiM  aîèolé  :  .t 

Dien  meurit  à  M oka  dans  le  sable  arabique      * 
Ce  café  néoessaire  an  pays  des  Trimas.  i  •« 

.  (YoLTjikiRB,  lettr&  au  Roi  d$  Pruue»)  .     . 

MEURISON  ,  et  en  Vieux-Picard ,  MEUROISON.  Maturité. 

MEURON.  MAre,  fruit  de  la  ronce.  —  De  même  en  Roman. 

MEYU.  Milieu. — Synonyme  :  Mnkv. 

ML  Moi.  —  De  même  en  Roman.  — Cangénères^:  Normand  » 
YosgieUy  Franc-Comtois,  Rouchi,  mi;  Flamand,  Belge  etSaxon, 
my,  —  On  dit  également  mi  en  Tartare,  en  Ind.  et  enCelt.*GaL 

MIACHE.  Aliment ,  manger.  -^  Voyez  Mibr.' 

MI  AU  (St. -Valéry).  Mouette  (oiseau).  Synonyme:  Mauve.    ■ 

MI  AU  POULE  (Vimeu).  Labbe  (oiseau). 

MIAULE  (Cayeox).  Mouette,  -r-  Synonyme  :  Mauve. 

MICANC AILLE  (Noyon).  Nielle,  fleur  des  blés.  ^  Synon. 
Marie  gancaille.  "< 

MICHE.  Petit  pain  blanc,  bripche.  — De  même  en  Benîcb;, 
en  Normand  '  et  en  Vieux-Français  (Tabouret).  —  Les  religieux 
de  Nogent  (Aisne)  distribuaient  aux  pauvres  de  petites  miches, 
le  jour  du  Vendredi-Saint. — J^lym.  du  B.  Lat.  mithaf  petit  peif^. 

MICHOREILLE  (Beth.).  Perce-oreilles. 

MIE.  Pas ,  point.  Je  ne  l'ai  mie  mis ,  mi ,  je  ne  l'ai  pârdAl , 
moi.  —  Congénères  :  Rouchi,  Lorrain,  Alsacien  et  V.  Français, 
mie;  Italien  et  Catalan,  mtea.  Jft#  ne  dérive  pas  plus  du  Latii^ 
mtntm^que  du  <jrec  ^9.  C'^st  une  négation  artificielle  :  on^'a 
choisi  une  mie  de  pain  comme  le  terme  de  conrparaison  le  plus' 
petit.  C'est  par  la  même  analogie  qu'on  a  formé  les  négatietos 
l>oin^de  punctfim ,  et  rien^i  de  ree. 

MIË.  Mielé«— Du  Roman  m«#i(.  On  appelait  autfefoiff  mt^ , 
chez  nous ,  une  espèce  d'hydromel. 


(  m.)  MIE 

IIIË  KEMIN  (A).  A  moitié  di^min.  —  De  même  eii  Roman. 

MIENNE  (eu2^.  Se  dit  pour  le  mien  et  pour  la  mieniMm 

MIER.  Manger.  De  même  eo  Rouohi  et  Boonia.  •— iSjfftofl. 
MiNGBR,  GhÎkkr,  GaiaNOTBR,  Gafbr  p  Boupfbr  ,  etc. 

MIETTE  {eine).  Un  brin,  ud  peu. — De  môme  en.  Franc-. 
Comtois.  '^Synon,  Eine  fibtulb,  Ein  holet  ,  Einb  fleppb.  . 

*  MLEULLES.  Pâtisseries  en  ferme  de  pain  d'autel ,  ornées 
de  signes  religieux  et  diversement  coloriées ,  qn^on  yendait  au 
xiii.«  siècle,  dans  rinlérieur  des  églises  de  Saint^-Omer  »  le  jdnr 
des  grandes  fêtes.  Une  rue  de  Saint-Omer  s'appelle  encore  att- 
jonrd'hni  rue  del  MieuUe.  (Eudes  «  Recherches  sur  Saint^Omeri) 

MIÈVRE.  Mutin. 

MIJOTER.  Préparer  quelque  chose  en  cachette,  à  la  sour- 
dine. —  En  Frahçaîe,  mijoter  a  le  sens  de  faire  cuire  lentemmi^. 

MILËR.  Viser,  mirer,  mettre  enjoué. 

MILER.  Briller,  avoir  un  beau  poli. 

MILIAëSE.  Quantité  considérable.  -*  Ce  mot  se  troate  dans 
le  Dictionnaire  anglais  de  Cotgrave. 

MIN.  Mon.  —  De  même  en  Berrichon,  Rouchi  etFlanïand. 

MINABE.  Qui  inspire  la  pitié,  misérable,  déguenillé.  <^De 
même  es  Wallon ,  Normand  et  Berrichon. 

MINET  et  MINON.  Chat.  —  82/ii.  Got,  G/^t,  Marlou. 

MINETTE.  Lupuline,  fourrage. 

MINETTE  {jeu  de).  On  appelle  ainsi,  à  Nesle,  le  jeu  de  hoire. 
—  Voyei  CjB  mot, 

MING&-BRIN.  Scarabée  qui  vit  d'ordures. 

MINGE-TOUT.  Petit  haricot  dont  on  mange  tout  »  c'est-ii«< 
dire  le  fruit  et  les  cosses. 

MINGLE  (Pas-de-Galais).  Petit  lait,— Synon,  M]&ac8. 

MINGRONER.  Murmurer,  bougonner,  -r-  Synon.  Digombr. 

MINE.  Gri  par  lequel  on  se  fait  adjuger  le  poisson  qu'on  vend 
à  la  crié» ,  dans  quelques  petits  ports  de  mer. 


MIN  (  4S7  ) 

MINON;  Poil  doux  »  duvet  qui  TÎefnt  sur  le»  chardMiSy  sur  lès 
bourgeons  du  saule. 
MINON  GOUTTE.  Myope. 
MINUTE  !  Un  instant  !  attendez  une  minute! 
MIOCHE.  Enfant  en  bas  âge.  —  De  même  en  Lor.  et  Rouchi. 

—  En  Vieux-Français  y  mion  signifiait  plus  petit, 
MIOCHE  (Béthune).  Un  peu,  un  brin. —  Syn.  Ednb  kibttk. 

—  Vient  peut-être  de  l'Islandais  mioeha  {exte^wwe), — Voy^z 
M.  Du  Mérilf  Histoire  de  la  poésie  Scandinave ,  p.  264. 

MIOLIS.  Mouette  (oieean  de  mer). 
MIONNER.  Trépigner  d'impatience. 
MIpTTER.  Manger  lentement,  mi€(ee  à  m{«M#.'  . 
MIRER.  Briller.  -^  Synonyme  :  Miler. 
*  MISE.  Arbitrage,  f Coutumes  du  B^auvoisisJ.  . 
MISÊRATION.  AfOiction ^  infortune.  —  Du  Latin  miseratib. 
MISËRE  (Adjectif).  Misérable. 

MISERERE!  (Vermandois).  Ayez  pitié  de  moi!  Exclamation 
empruntée  du  Latin. 

MISTANFLUTE  fà  laj.  Tout  de  travers. 

MITAN.  Moitié  et  milieu ,  comme  en  Roman. — MUan  signifie 
moitié  en  Bourguignon  ,  Bas-Limousin,  Rouéhi  »  Langûedoioien, 
Provençal ,  Franc-Comtois ,  Gascon,  Lorrain ,  Normand ,  Wal- 
lon ,  Champenois ,  Vaudois  ,  etc.  M.  de  Poilly  dérive  ce  mot  de 
Sf*i  TMftr»  ,  couper  par  moitié.  Noos  croyons  qu'il  vreat  du  To- 
desque  mittan ,  milieu.  Le  Bas-Breton  mittain  a  le  même  sens. 

MITAN  BOUT.  Le  long.  —  Littéralement,  dans  le  mflieôdes 
deux  bouts. 

M*N.  Mon  (devant  une  voyelle).  —  Synonyme  :  Mnt. 

MOÉE.  Mesure  équivalant  à  six  arpents  de  terre. 

MOFLE.  Petite  meule  de  foin.  —  De  même  en  Roman. 

MOHËANT  (poissons).  Moyennant. 

MOIE.  Pétrin.  —  Voyez  Maie. 


â 


^     (  '488  ]  MOI 

MOIE.  Meole  de  blé  ou  dé  foin.—  De  même  en  Frano-Gomt., 
Bourguignon,  Rouchi  et  Roman.  —  Moie  yient  du  Latin  mêla, 
comme  proie  vient  de  prœda.  Les  langues  néo-latines  suppri- 
ment souvent  le  t  et  le  d  <les  mots  originaires.  Ainsi  gûuâere, 
jouir;  rota ,  roue;  cauda^  queue,  etc. 

MOIENNER.  Traiter,  accorder,  concilier.  Etym.  de  moyens, 

MOIGNOT.  Enfant  de  chœur.  C'est  un  diminutif  de  moine, 
parce  qu'autrefois  les  enfants  de  chœur  avaient  .la  tète  rasée 
comme  les  moines. 

MOISONNÉE.  Famille.  —  Vient  du  Picard,  Mason. 

MOITE.  Maître.  —  Synonymes  :  Mètb,  Moète. 

MOLIN.  Moulin;  comnre  en  Roman.  —  Congénères:  W^lon, 
Lorrain  et  Champ.  mo2tn;Gers,  moline ;  Espagnol  et  Italien, 
molino;  HoXLymolen. — Etym,  du  Lat.  molinum.  En  Grec,  fc9X«v, 

MOLLET  {ein).  Un  peu.  Viendrait-il  da  Roman  molt  |K>, 
dont  le  dernier  mot  aurait  été  supprimé,  ou  de  mors  (primitif  de 
morceau)  par  atténuation  de  l'r.  En  cette  dernière  hypothèse  »  on 
aurait  pu  dire  en  Picard  :  quand  i  ch'fui  ein  mollet  (un  morceau) 
égaudiy  comme  on  disait  en  Vieux-Français  :  quant  il  se  fut  une 
pièce  délecté, 

MOLLET  A  MOLLET.  Peu  à  peu.  ^  Syn.  Pokb  a  foks. 

MOLLI ENT.  Souple  ;  moelleux.  —  Ëmollient. 

MON.  Contraction  du  mot  maison, 

MONEUX,MONEAU.  Penaud.  Signifie  ^courl^,  dans  l'ar- 
rondissement de  Boulogne-sur-Mer. 

MO£<(SI£UR.  Cochon. — De  même  en  Normandie.  Cette  an- 
tiphrase,  dit  M.  Du  Méril ,  se  retrouve  dans  les  patois  du  Ven- 
dômois  et  du  Berry,  où  cet  animal  est  appelé  un  nohle.  Dans 
l'arrondissement  de  Cherbourg,  on  dit  tin  monsieur  detraioàille 
et  dans  presque  toute  la  Normandie,  tin  vêtu  de  soie.  C'est  sans 
doute  une  allusion  satirique  faite  par  la  classe  des  travailleurs  à 
la  vie  oisive  des  gentils-hommes  et  des  habitants  des  villes. 


MON  (  489  ) 

-   MONT.  Monceau,  taa,  amast  — Du  Roman  mont. 
MONTE  A  T'N'OEIL.  Cuscute,  (plante.) 
MONTÉE.  Côte  ;  marche  d*UD  escalier.— /d.  en  Fr.-G,et  Rom* 

MONTINELLE.  Petite  anguille  qui  remanie  les  rivières. 

MORBIULE.  Morbleu.  —  SyiMW^ê:  Marziu. 

MORDI.  Espèce  de  juron*  —  Sywmymt  :  Morbiu.  / 

MORDREUX.  Assassin,  àe  murdre.  C'est  la  plus  grande  injure 
que  les  paysans  des  environs  de  Béthune  puissent  adresser  à  leur 
ennemi.  Ils  disent  proverbialement  :  tous  voUux  sont  morâreux 
(M.  de  la  Fons). 

*  MORGAU.  En  1453,  un  homme  est  condamné  par  leoorps- 
de-viile  d^Amiens  pour  avoir  fait  pliisieurê  lamehim  eome^  avoir 
eopé  morgaus  à  chaintwrê  de  femme.  Arait-ce  un  porte-clé  T 

MORG TIENNE  [aV  grosse).  Sans  façon ,  grosso  modo. 

MORIEN.  Noir,  Nègre.  —  Etymologie  :  Maure. 

MORIR.  Mourir,  comme  en  Roman.  —  Congénères  :  Gers  et 
Wallon  y  mort  ;  Catalan  et  Espagnol ,  morir  ;  Italien ,  marire.  — 
Du  Vieux-Latin  moriri^  qu'on  trouve  dans  piaute. 

MORNIFLE.  Souflet.—  En  Franc-Comtois,  mournifte.  Parce 
que  c'est  une  claque  donnée  sur  le  mour  (mufle)  et  le  nifUf  (nez). 
MORRE.  Moudre.  —  De  même  en  Roman.  ,  - 

MORVAILLON  ou  MORVATIER.  Morveux,  gaminVpelit 
polisson.  — Terme  de  mépris.  — Synon,  Galapia. 

MORVATE.  Morve,  mucus  nasal. 

MORZIU*  Morbleu.  — Synonymes  :  Morzieuhe^  Morbiuls. 

MOTTE.  Nom  donné  dans  plusieurs  localités  aux  tombelles 
celtiques.  —  Signifie  aussi  gazon  y  comme  en  J^ormand. 

MOTS  BIGUS.  Mots  estropiés,  barbarismes  picards. 
^    MOU.  Poumon  du  veau  et  du  bœuf.  — Dans  les  patois  de 
Rheims  et  Normandie  le  foie  et'le  cœur  sont  nommés  le  dur,  pat 
opposition  au  poumon  qu'on  appelle  mou. 


i 


(  Ii90  )  MOU 

MOUCHES.  Mooches  à  mieL  •—  Par  une  ctpèce  d'antono- 
mase qui  fait  appliquer  le  nom  générique  h  l'eapèeeia  ploa  utile. 
MOUCHETTË.  Pluvier  à  collier  interrompu  (oiseau)/ 
MOUGHON.  Ce  qu'une  vache  donne  de  lait  à  chaque  foia^u'on 
la  trait.  —  Du  Latin  muègeo^ 

i    MOUDRE  (Béthune).  Traire  une  vache. 

MOUE.  Pétrin.  —  Voyez  Mais. 

MOUËRIGAUD.  Noiraud,  qui  a  le  teint  brun-fonoé.  De  mtttre. 

MOUËRONES.  Culottes.  —  Maronne  est  plus  usité. 

MOUEUSE.  Poule  sans  queue. 

MOUEUX.  Coq  sans  queue. 

MÔUFETER.  Remuer  les  lèvres.  — -  Ne  pas  moufthr,  ne 
souffler  mot.  -^  EiyiHM^ëÊ^ie  :  du  Latin  mavire, 

MOUFETER  fsej.  Bouger ,  se  mouvoir.  —  Même  étjmol. 

MOUFLES.  Gros  gants  de  peau  fourrés,  à  un  setA  dbîgt.  •— 
De  même  dans  Tarrondissement  de  Yalognes  et  en  Y.  Français. 

MOUFLU.  Se  dit  d'un  gâteau  bien  levé ,  d'un  oreiller  bien 
garni  de  duvet,  de  quelque  chose  de  gonflé.  —  Syn.  Moflu; 

MOUGETTE  (Yimeu).  Pluvier  à  collier  interrompu.* 

MOUGNEU  (Coulonvillers).  Moineau.  —  Ailleurs  on  dit  met- 
gneaUf  fnoinei  y  mogniot  ^eic, 

MOUGNONER  ('sej.  Se  dit  d'un  chat  qui  se  frotte  contre 
quelqu'un ,  en  rootonant  de  plaisir. 

MOUILLETTES.  «  On  appelle  les  wumiUettês.iL  Beanvais, 
un  repas  qui  se  fait  après  la  célébration  du  mariage  à  l'égUse.  On 
présente  aux  nouveaux  mariés  un  vase  de  vin.  Le  marié  y  trempe 
un  morceau  de  pain  et  prend  la  première  bouchée  ;  sa  femme 
mange  la  seconde.  Ils  boivent  alternativement  duos  la  même 
coupe,  en  signe  de  communauté  de  bien  et  de  maL  )|  CM*  Trem- 
blay ,  notice  surBeauvais.) 

MOURE.  Mouche.  —  Congénères:  Normand,  mAfue;Qen* 


MOU  {'*Ô1  ) 

motifea/liftlidB)  Portogiis,  Gatalafii  Espagnol»  nppiea;  Mem., 
0mek$;  Rasse»  m^UtSka»  —  Do  Latia  mu$ca^  d4>Qt  La  langue  Rom. 
A?ait  fait  foùsqu». 

MOUKER.  Moncher.  — 1>« mémeen  Rattchi  etRrojm^n;  en 
Languedocien,  mouca;  en  Espagnol,  mohear. 

lâOUKERON.  Konqberoil.  —  On  Roimaa  nuHM^fiMfon. 

MOUKET.  Emoùchet  et  épervier. 

MOUKOIR.  Mooohoir.  — Do  Bas-^Latîn  «ittieornmi. 

tfOURÇBEjU.  .Mori)eai|.  -~-  Synof^u^  *  ttoBcisu*  : . 

liOURMÀGHE.  Refrogpé.;  de  mw  ipaa§9»de,  boodeur* 
«  Gomme  ai  on  disait  gui  mâche  son  mourre  (afios^ao)  oo.aii|i|Mie« 
parce  que  le  iboudeor  fait  ^mpuitoir  ses  lèvres  en  .inann(>tapty  » 
Telle  est  l'opinipu  de  M«  J.  I)écart«  Ge  mot  9e  viendrait-il  pas 
plqtMdii  RanoDftninour. (museau,  yisage) et  i?iacAai» (sot) ?  . 

JMQUAME.  iaéi.)  Morne. 

JMi^yRRS.  Visage  ;  museau.  ~  De  même  en  Romfuu 

liOUSE.  Visage  ;  museau.  —  Signifie  an^si  imn^* 

MOIISER.  Faire  la  moue ,  bpuder.  Moue  se  dit  mmio^  ep  Ita- 
lien. •<-?  Du  Gelto-Breton  munzaf  bouder. 

MOUSINER.  3ruiner.  — •  De  même  en  Répoois. 

MOUSA.  Qui  fait  U  mooe.  —  Synonyme:  Mqurji ache* 

MOUTERNÊ  etMUTERNË  {adj.).  Moisi,  qui  sei^t  le  o^oisi. 

MOUTIER.  Monastère  ,  couvent.  —  De  même  en  Roman.  — 
Gontraction  de  monasterium, 

MOUVETER.  Mouvoir,  remuer,  bouger.  —  Du  Lat.  movere. 

MOYEN  [adj,)  D'une  santé  faible ,  languissante. 

MOYETTE.  Petite  meule  de  blé.  —  De  même  en  Lorrain.  — 
Voyez  Mois. 

^  MUAULE.  Changeant. 

MUCHE.  Cachette ,  sonterrain.  —  De  même  en  Roman. 

MUGHE-MUGHE  bien  {jeu  dé^.  Il  consiste  à  chercher  et  à 

trouTor  un  objet  qui  a  été  caché. 


(492  ]  MUG 

MUGHER.  Cacher. —- Gomme  en  Roman* -^Ca»^.  Normand 
et  Rouchi ,  tnuel^  ;  Lorrain ,  Bonrg.  et  Franc-Comt.  iiiii«t«r  ; 
Ital. ,  muceiare,  —  Etym.  peut-être  du  Latin  amieim,  —  Mueka^ 
en  Bas-Breton,  signifie  se  masquer 

Je  m' much'  bien  vit',  car ,  ej  vous  r  Jure , 

Ghès  pavés ,  coinm'  mouqa's  pluvoaitt'  dros , 

Et ,  gi  rtét'  des  Picards  est  dare 

Chef  pavés  i  r  sont  coère  bien  pus.  (Prom*  du  Frane-^iMTd.) 

MUGHE-TIN-POT  (al).  En  cachette,  a  Ge  mot ,  dil  M;  Hé- 
cart ,  tire  son  origine  des  cabarets  où  Ton  vendait  de  la  bière , 
en  cachette  ,  à  un  prix  bien  inférieur,  à  celoi  des  cabarets  ordi- 
naires ,  parce  que  ceux  qui  les  tenaient ,  n'ayant  pas  de  droit  à 
payer,  pouvaient  contenter  les  buveurs  à  un  prix  pins  modique. 
On  allait  acheter  en  muehant  sin  poU  De  là,  la  signification  de  ce 
mot  s'est  étendue  à  tout  ce  qui  se  fait  en  cachette.  Les  endroits 
même  où  l'on  vendait  cette  bière  portaient  l»nom  de«itieJb^«n- 
pot  »  {Dietionnaire  Rouehi.) 

MUGHETTE.  Cachette.  —  De  même  en  Rouehi  et  en  RoiVnan. 

M UGIL.  Mulet ,  poisson. 

MUGOT.  Lien  où  Ton  a  caché  son  argent  on  quelque  chose 
de  précieux.  —  Se-dit  aussi  de  la  chose  cachée  ,'et  d'nne  provi- 
sion d'argent. 

MUGOTER.  Cacher  son  argent.  —  De  même  eu  Rouehi. 

MUGOTER  (Boulouais).  Bouillir  à  petit  feu. 

*  MULQUINERIE.  Commerce  de  tollé,  de  batiste,  de  linon. 
D'importants  établissements  de  ce  genre  commencèrent  à  Saint- 
Quentin,  vers  1580. 

MURDRE.  Meurtre.  —  Comme  ea  Roman  ;  en  Ang*  murder. 

MURELOTTE.  Petite  meule  de  blé.  —  Synon.  Hqtblottb. 

MURET.  Mur  de  terre. 

MURISÔN.  Action  de  mûrir ,  et  maturité. 


MUS  (  493  ) 

MUSE.  Mineau»— -Du  Rom.  muêeL^Eu  Bas^Brat.,  nmiell. 
MUSER.  Se  dit  du  chieu  qaî  pleure.  ^  Synon.  Hoomui. 

MUSTINER.  Tricher  au  jeu.  M.  de  Poilly  exprime  sur  ce 
mot  une  opinion  bien  hasardée  :  a  ce  verbe ,  dit^il  »  dont  les  en- 
fants seuls  sont  en  possession  de  se  servir ,  a  cela  de  particulier, 
qu'en  usage  à  Abbeville  et  dans  le  reste  du  Potithieq  ,  il  est 
inconnu  dans  les  plaines  du  Yimeu.  Ne  ?iendrait-il  pas  par  cor^^ 
rupUon  (ce  n'est  pas  sans  embarras  que  je  propose  cette  étymo- 
l0|^e  qui  peut  paraître  étrange)  de  l'expression  Movorii  ponrMo'tf 
ivTiv  3  cela  est  à  moi  ?  En  effet ,  quand  un  enfant  dit  à  un  ca- 
marade, aTco  lequel  il  joue  :  tu  mtutines^  n'est-ce  pas,  dans  le 
plus  grand  nomlyre  des  cas ,  comme  s'il  lui  disait  :  ta  prends  ce 
qui  m'appartient.  »  ^Reek.  sur  une  coUmie  MassiliennêJ. 

MUSTINBUX.  Celui  qui  triche.^—  Synonyme  :  Faustrikbux. 

MUSTINS.  Effets  d'une  tricherie. 
,  MUTIÇRNE  ou  MUTERNANT.  Monticule  que  font  les  toopes. 

MUTERNË  {"êentir  lej.  Exhaler  une  odeur  d'objets  bridés 
par  l'humidité. 

MUTIEU.  Placage  en  gros. 

MUTIEU  ou  MUT'GHEU.  Partie  4a  cou  du  bceaf  qoi  se 
vend  à  bon  marché  dans  les  boucheries.  On  dit  muUaui  à  Y alen- 
ciennes  ;  multiaUf  à  Bavay,  Maubeuge  et  Avesnes.  C'est  peut-être 
une  altération  du  Roman  nuquiau^  nuque. 

MUTIEUX.  Mal  habillé  y  malfait.  Nous  avons  entendu  pren- 
dre quelquefois  cet  adjectif  dans  le  sens  d* étourdi. 


NA!  lateqectioB  approbative.  Bien!  c'est  cela!   c'est Ibien 

fait!  ^—  S'employe  aussi  dans  le  sens  de  parlrlm»  eertainemeni , 

comme  en  Normand. 

32- 


(^1*4  )  NAB  .  , 

NABOT.  Nain ,  de  petite  tmWe. — De  même  «n  Lorrain ,-  Fflmc- 
ComWî*  et  Romaii.  —  Du  Celtique  nah ,  petit. 

VAC/avéirhon/,  Avoir  bon  nez.  Ce  mot,  d'après  M.  Hécart, 
atutît ttîiëarigine  asiatique. 

NÀCiTlEUX.  Dégoûté ,  répughé ,  qui  a  de  la  répugnance  à 
manger  tel  aliment  ou  à  banger  avec  une  personne  malpropre  y 
qui  ne  veut  pas  boire  dans  le  verre  d*une  autre,  etc.  ;  viendrail-îl, 
dit  )ii.  Lorin  ,  de  l'Allemand  nachschen  ,  exaniinér  min'Ufîeciâé- 
ment?  ou^-de nac ,  flair,  odorat,  dit  M.  Hëcîart?  Nôtre  préférons 
dontter  Télymologie  de  nausea,  nausée,  pàt  l'intermédiaire  Ro- 
mttti  itachieu ,  naehens ,  nuetiùs ,  répugné.  On  dit  n'ctraùit,  daïis 
dans  le  même  sens,  dans  le  département  de  la  Merns^;  —  <c  Tt  ne 
connais  point  le  verbe  niiàhsen  dans  le  sens  que  loi  dohhelf.  Lo- 
Hn , 'tt'écrit  M.  Breuîl,-mai8  dans  le  sens  de  éWe  ^àfiA:'Daiis  le 
Vieil-Haut- Allemand ,  on  rencontre  le  substantif  fio*<4teh*è,  que 
Graff  traduit  aiési :  scurra qui  alium  victûs  gràtid'seqktHUr.  'Nac- 
tiè^x  pourrai  bien  venir  de  naschere  qui  est  formé  de  nitsûy  fiez,  » 

NAIN.  Naïf,  benêt. 

NAINTRE.  Nain.  —  Synonyme:  J^a'bot.  '  *    = 

Ï^INfRESS^.  Name.  ^Synûnyfne:  NaboI-k.  •    '  •     ' 
-■  'nAkE  fArt^is).  PiBte.  —  Signifie  aussi  nfz.  "  '     . 

NA«E.  Malpropre.  —  Signifie,  dans  quelques  lO««ftîté*,  (péire*- 
seux ,  lâche. 

NA*NA.  "Idiote. —  St/nont/))ic;DALiJE.         '     - 

NANAN.  Pàîn;  bonbon. — Terme  enfantin  univèrsen^mlent 
admis. 

•     NANTE.  Tante.  Voyez  Ai^^î- 
NAPPE.  Pan  de  chemise. 

NAPERON.  P«tit;e  happe  qu-on  pli»ee  sur  la  gtkvlâfèy  fùnr  la 
ffré«errer des  tfabbet^ €e  temM,  d'un  usage  généraji etii^cessaire , 
devrait  être  admis  par  l'Académie. 


NAR  (  M5  ) 

NAR  AS.  Môldnge  de  vesce  et  de  bisaille. 
NASE.  Morve.  —  De  liiême  en  Rouchi  et  Welloii.^Iki  Latin 
nams  ,  oez ,  ou  du  Yieil-^Haut^Allemand  naxt  ,-inoYye. 

NASIEU.  Nez. —  iVa«a,  en  Gotiiique  ;  na^Hy  en  Daneia  9  f^tua^ 
on  Sanscrit.-^  En  Latin  ^  niMftf . 
NASON.  Mouchoir.  -*•  Même  étymologie. 
NASONER.  Parler  du  nez. 
NASU.,  Morveu. 

*  NAUTOLE.  Gotttlimie  notoire  /^CeuL  fiot.  deicovKr$  de  PicJ 
.  "  NAVELIER*  Batelier.  —  DeMvii  »  bateau.  —  De  là  aana 

dQute  le  nom  propre  iVov^l ,  aasez  commua  dans  rAmîénoii. 
.N  AVI  AU.  Navet. 

*  NAVRËUSE.  Bleeeure. 

*  NE.  Ni.  /<Sw«on#,  1261/ 

*  NECTON.  Qu'importe! 

^EIGETIER.  Noisetier* -r«^ynon2^i»«:^jBUG9ETn9ft. 

JiElN.  Non.  —  De  même  en  Wallon. 

NEIN,  NAIE,  NA.  Non.  —  En  Wallon  et  en  Allemand , 
nein  ;  en  langue  Rpmane ,  naie. 

NELLE  on  NËLE.  Nielle.  (LychnU  githago.) 
NËNES  (Artois).  — -  Haricots.  —  Syn.  Gohètes,  Muigp  tout. 
N'ENN'O.  Il  y  en  a.  -—  Synonyme  :  Gn'j  em  p.  , 

NENNT.  Non ,  pas  du  tout.  — '  Du  Roman  nennil  qi)i  dérive- 
rait de  nihil{ne  hilum)^  d'après  Huet;  de  TAllerufinid  nett^»  ^lon 
MM.  Orell  et  G'.  Fallot  ;  de  non  nihil^  d'après  M.  Raynouard  ; 
du  V.  Latin  nenu  (Lucrèce),  suivant  M.  Ampère.  Nous  préférons 
rétymologie  de  non  illud  si  bien  démontrée  par  M.  Alf.  Swei- 
ghauser,  dans  la  2/ livraison ,  1851,  de  la  Bibl.  de  l'école  des 
Chartes. 

NENTILLES.  Lentilles.  C'est  l'ancienne 'prononciation.  «  Il 
faut  dire  des  fientilles^  avec  les  Parisiens  et  non  p'as'des  lentilles^ 

avec  les  Angevins,  v  (Ménage,  Dictionnaire  étymologique.] 

32.* 


\„ 


(  496  )  NER  • 

« 

NËREUX.  Dégoûté,  répugné. — En  Lorrain ^  naretMP. — 
Voyez  Nagtibvx. 

NEU.  Neuf.  —  De  même  en  Allemand. 

NEUER.  Nouer.  —  De  même  en  Roman. 

NEUIT.  Nuit. — De  même  en  Piémontais. — Neut ,  en  Messin, 
Lorrain ,  Franc-Comtois  et  Bourguignon. 

NEURE(cï).  Le  nôtre. 

NEUSETTE  et  NÉSETTE.  Noisette.— Gomme «n  Roman.-- 
Cong,  Bâtai,  neusette;  Ronchi ,  nosette ;  Lillois,  nogettê ; 
Franc-Comtois ,  neusiHe,  —  Synon,  Neigbttb.' 

NEYER  (V.)  Noyer.  —  De  même  en  Rouobi ,  Berrichon  et 
Vieux-Français.  Richelet  et  le  DicU  de  Trévoux  prétendaient 
qu'il  faut  prononcer  neyer.  C'est  encore  aujourd'hui  la  pronon- 
ciation  usitée  par  quelques  anciens  membres  de  l'Académie 
française.  ' 

NI AFFE.  Cordonnier.  —  De  même  dans  le  département  de  la 
Meuse.  — Syn,  Gniafb.  Serait-ce  l'onomatopée  du  bruit  que  pro- 
duit le  fil  poissé ,  en  se  détachant  des  mains  ? 

NICHE.  Simple,  niais.  —  De  même  en  Roman.  Syn.  NniiTS. 
NICHERETTE.  Partie  supérieure  et  la  plus  délicate  du  nid 
tie  l'oiseau. 

NICHERETTE  Nid  préparé  dans  leç  poulaillers  pour  Tinea- 
bation. 

NICHOUËRE,  Œuf  couvain  qu*on  met  dans  un  ponlailler, 
pour  exciter  les  poules  à  pondre. 

NIELLE.  Maladie  du  blé  qui  noircit.-*  De  même  en  Roman. 
—  Du  Latin  nigella. 
*  NIENT.  Pas  ,  point. 
NIFLARD.  Qui  ni/le. 

NIFLER.  Flairer  en  faisant  du  bruit  avec  les  narines. 
NIFLETTE.  Narine. 


% 


A.  .. 


I 


NU  (  497  ) 

NIJOTER.  Paresser  9  s'amoter  à  des  rions.  —  De  même  dans 
rOme.  —  Du  latin  nugaH. 

NINET.  Cousin. 

NINETTE.  Cousine. 

NINETTE.  Nom  amical  qu'on  donne  aux  jeunes  enfants,  dans 
cette  phrase  :  dodo  ninette  ;  dors ,  mon  enfant,  r—  Cong,  Haute- 
Auvergne  ,  nini  ;  Provençal ,  ninois  ;  Espagnol ,  tiinefki  ;  AUe- 
inand»  ninne,  —  Eiym.  du  Celtique  ninia, —  Quelques  vieux 
refrains  picards ,  destinés  à  endormir  les  enfants ,  se  sont  ooii- 
' serves  jusqu'à  nos  jours.  Nous  en  citerons  deux  variantes  ; 

Dodo  ninette,  Dondou  ninette , 

L'enfant  Perette  ;  Tioii  Tenfant  Perette; 

Maman  al'  est  allée  à  ch'  bou ,  Maman  al'  est  allée  &  ch'  bos , 

Al  rapportra  ein  t'clioa  fagou»  Pour  lenyer  ein  iiot  fagot. 

Pour  caufer  les  pieds  d*noa  t*chou.  Pour  caufer  el  cul  de  ch'  tiot.     . 

NINITE.  Niais.  —  Synonymet  :  Nighb  ,  Gooighoti.         * 
NIN'O.  11  y  en  a.  —  Synonymes  :  N'bin  n'a,  Gn't  bin  o. 
NIOLE.  Tape,  coup.  —  Voyez  Gmolb. 
NIOT.  Petit  coquillage  univalve  que  l'on  mange,    ' 
NITAPIA.  Imbécille.  —  Synonyme  :  Bagouais. 
NITËE ,  NICHÉE.  Couvée.  —  Ce  mot  a  été  employé  par  La- 
fontaine  ,  dans  la  fable  de  VaUmette  et  ses  petUs. 

NIYELET.  Simple,  imbécille. —  Vient  probablement  du  nom 
de  Jean  de  Nivelle,  auquel  un  proverbe  mal  compris  a  fait  une 
réputation  imméritée.  —  Synon.  Ahuri,  Bbodej. 

NIXE.  Non  pas  !  Bernique.  —  /d.  dans  beaucoup  de  Prov. 

NO.  Notre.  —  Synonymes  :  Nou ,  note. 

NO.  Cela.—-  S'em ployé  dans  cette  phrase  comparative  :  eomme 
no,  —  Synonymes  :  Ho,  Cho  ,  Chelo. 

NOBËPINE.  Aubépine.  —  De  même  en  Rouchi, 

NOBLESSE  (une),  Unnobl^. 


{  m  )  Nôc 

NOC.  Canal  de  goutière.  —  De  mêœe  en  Normand.  Od  troof e 
nous  et  nosy  dans  les  anciens  usages  d* Amiens,  -f^  Vient  du  Geh<H 
Breton  naoz. 

NOCER.  Faire  bombance.  —  Ce  terme  fH>pula1re  est  tinité  à 
ParU.  —  Etymologiè:  ûenôee, 

NOCEUR.  Qui  fait  bombance,  ^oi  recherche  les  festins,  -r^ 
5ynofit/i}»M:  G0DA11.LEUR,  Frtcoteux,  LèKB-PLOT. 

NOERMÈLE  on  NORMÈLE.  Merle.  —  Synonyme  :  Orxâi/b. 

NO  FOET.  Non  pas,  non,  pas  do  toot. — Synonyffiè:  Non  FArt. 
Dans  l'arrondissement  de  Vire ,  on  dit  nouffai, 

NOIR  BOUILLARD  (Vimeu).  Chevalier  arlequin, 

NOIRCAR.  Cambouis. 

NOIRGASSIER.  Qui  a  le  teint  brun.  —  Synon.  Uotûnuihvù. 

NOM  DES  BOIS ,  NOM  DES  OS  ,  NOM  DES  TRIPES,  etc. 
Espèces  de  jurons. 

NOLER.  Nouer,  boutonner.  *—  De  même  eu  Roman. 

NONETTE  (grande).  Oie  rieuse. 
•    NONETTE.  Pielte  (oiseau  de  mer). 

NONNE  {faire).  Prendre  quelque  repos,  vers  la  «énni^ (neu- 
vième) heure  du  jour ,  c'est-à-dire  vers  midi. 

NONOTTE.  Petite  main. — Terme  enfiantiD. — -  8yn.  Mt^om, 

NONTERPUS.  Non  plus,  pas  pins. 

NORIR.  Nourrir.  —  De  même  en  Rouchi  et  Roman.. 

NORKIER  ou  NORTIER.  Qui  élève  et  nourrit  des  vaches. 

NOS.  Noix. 

NOS.  Nous.  —  On  prononce  no  devant  une  consonne.  <—  De 
même  en  Roman  ,  Catalan,  Portugais,  Espagnol.  -^  Sym.  Os. 

NOSTftUM  {conoite  el).  Connaître  son  affaire.  On  sons  entend 
negotium. 

*  NOT  GOUTE.  Sourd.  (Coutumes  de  BetMvoiiit ,  Ch.  $4.) 
NOTRE-DAME  BELLE  HEURE  (à).  Fort  tard. 


Nou  (  Am,.) 

NOU  (Boulonâis).  Nœud.  •—  De  même  en  Roman. 
NOUÉ.  Noël.  —  De  même  eaFr. -Comtois,  Lang.  et  Roman. 
NOUÉ.  Enfant  rachitique  dont  la  croissance  est  arrêtée. 
NOU  FOUET,  NOU  FAIT.  Non  pas ,  non.  —  Dans  l'arron- 
dissement de  Caen ,  on  dit  noufait,  comme  à  Bonlogne-sur-Mer. 
NOUNOU.  Chùi.  —  Synonyfne:  Cat,  Cot,  MARtoû. 
NOURTIER  (hoen).  Qui  nourrit'bien. 

*  NOUNELLETË.  Tronble  dans  la  possession  de  quelque 
chose.  (Beaumanoir). 

NOUYIAU.  Nouveau.  Nous  avons  entendu  plusieurs  fois 
faire  un  mauvais  calembourg  au  sujet  de  ce  mot.  0uoi  qtfo  dit 
de  nùuviau  ?  -^  On,  dit  qui  lie  brait  pus  y  dèpi's  quHl  est  ïiMft , 
nou  viau  (notre  veau). — On  disait,  en  languis  romane,  non^ioti  ef 
nouvieu  ,  comme  en  Picard. 

NUÉ(enfeinl).  Voyez  Noué.  *    ' 

*  NUIS.  Jour.  fCoutumeê  du  BeauvoigisJ,  -^  Syn,  jAt^ti; 
NUIT  est  du  masculin  dans  \à  ¥erman^ôiè  :  a'^no^Mafon  hl 

estploene  du  matin  au  nuit,  »  /^K.®  lettre  de  J,  L,  GefêëeuJ,  '      ^  ' 
lïUNNE  PART.  Nulle  part.  —  De  même  à  Rekns:        «  *  * 
NUNUS.  Babioles,  riens,  bagatelles.,  balivernes.-^  O#^#ofir^ 
nocàboéheàrienj  à  desnwnus.  f Astrologue  Fieard  I846>^. — 
Ce  mot  vient  dû  Latin  ncBni«  ;  bagatelle».  '  '  ' 

NUROL.  Petit  gâteau  qn*on  donne  aux  enfants',  à  la  nouvelle 
année.  Je  ne  connais  ce  mot  que  par  un  MS.  que  m^  prêté 
M.  Rigollot.  L'auteur  anonyme  fait  remarquer  quedaâs  ftnde 
neurous  signifie  nouvel  an.  .  -       ' 

NUROTES.  Bagatelles.  —  Synonymes:  Nuiws ,  GhoonotbV 

*  NYEURES.  Ordures.  ^Amiens ,  i403/ 


1    • 


*  ■  I       *,  ^ 


(  5Ô0  )  0»L 


o 


*  o.  Avec.  C'est  une  abréviation  de  ove  ou  avec.  Cette  exprès^ 
flion  se  trouvait  dans  l'épitaphe  d'Alphonse  Lemire  (xv.^  tiède) , 
enterré  à  la  cathédrale  d'Amiens.  Elle  est  encore  osHée  iictqet- 
lemeat  en  P^ormandie. 

O.  On. 

0  (il)'  Il  a. 

OBLOT.  Incapable ,  imbécille.  r—  Synonyme  :  Hortoplot. 

OBRIEUIL,  QUBRIEUX.  Chevêche,  chouette.  —  Plancha 
traduit  le  grec  vCp/f  par  torted'omau  de  nuil. 

OCCHÉ.  Où,  où  est-ce? 

OCCIR.  Tuer.  Ce  vieux  mot,  qui  vient  du  Latin  oceideri ,  est 
encore  usité  dans  les  environs  de  |k)ulogne-sur-Mer. 

OCHER.  Remuer ,  secouer  un  arbre.  —  De  même  en  Roiiehi 
etgen  Romi^n. 

OCHINER.  H$me  sens  que  le  précédent,  fréquentatif.  Signifie 
aussi  trembler^  branler . 

*  OCTEMBRE,  Octobre.  t'Reg.  du  chap.  tfÀmienti  iâl8). 
OEILLETTE  et  OULLETTE.  Pavot  blanc.  On  fait  ^vecl^ 

graine  des  tartes  qui  sont  fort  en  renom ,  à  Nesles  et  à  Roye* 

0EUFS  {être  sur  ses).  Être  dans  l'aisai^ce. 

«  OEYROËUL  AU  CLOQUIERS.  Nom  donné,  en  «400^  à 
i'Hôtel-de-Yille  d'Amiens. 

OFFRE  (Béthune).  Gaufre. 

OGNER,  Grogner.  —  De  in^me  dans  le  pays  Charlriiîa.— - 
Voyez  HoGNER. , 

OIGNE  (Vimeu).  Canard  siffleur. 

OILLEUX  (Bélhunes).  Celui  qui  dirige  un  moulin  ^  hoile.  — 
Etymologie:  de  oleum ,  huile. 


OIN  (  50Ï  ) 

OIN  !  Pas  du  tout!  Bast!  Ah  bien,  non  !  —  Oui,  dans  un  sens 
ironique. 

*  OINTINIER.  Parfumeur.  {Hiit.  du  Vahis ,  1. 1,  p.  268). 
OISIEU  DE  S^-ANTOINE.  Nom  qu'on  donne  au  porc ,  en 

plaisantant. 

OISONNEiEl.  Bétiser. 

OL.  On.  —  Syn<mym€s:  0  ,  Os,  Em. 

OLAVE  (Boulonais).  Trèfle.  —  Synonyme  :  Tramenne. 

O  MAI!  Au  mois  de  mai,  on  suspend  des  couronnes  de  prime-» 
▼ères  au  milieu  des  rues ,  et  les  jeunes  filles  dansent  sous  les  cou- 
ronnes, en  chantant  :  0  mai ,  6  mai  !  d  le  joli  mois  de  mai. 

OM AILLE  (Noyon).  Génisse.  —  Synonyme  :  Génighe. 

OMIEU.  Orme. 

*  OMNIES.  Égales.  «  Les  mesures  de  terre  ne  sont  pas  om- 
nies.  »  (Beaumanoir ,  ch.  26 ,  p.  135.) 

OMOILE.  Armoire  —  Y.  Ormàle* 

*  ON.  Homme. — C'est  l'origine  du  pronom  un. — Voyez  Em, 
ONGHE.  Once. — De  même  en  Roue,  et  Rom.  Du  Lat.  tinda. 

ONGHETS.  Jonchets.  Au  village,  des  fétus  de  paille  rempla- 
cent les  bâtons  d'ivoire.  G' est  avec  une  es'glingmiX^ ,  c'est-àrdire 
un  brin  de  balai  armé  d'une  épingle ,  qu'on  doit  relever  les 
onchets. 

ONDAINS  (Soissons).  Rangées  de  foin  qu'on  vient  de  scier. 

ONGNIEAU  (Béthune).  Anneau. 

ONGUE.  Ongle.  —  De  même  en  Vieux-Français. 

OR  AIN  (Boulonais).  Tout  de  suite.--^De  môme  en  Bai^reton. 

ORANGE  A  POURCEAU.  Pomme  de  terre.  Terme  ironique, 

^  ORBE.  Caché.  {CouiMmes  du  Beawûoisii,)  î 

ORD ,  ORDE.  Sale.  —  De  même  en  Roman. 

^  ORDENE.  Règle.  {Coutumes  ^imten^.} 

ORDIËRE.  Ornière. 


(  503  )  0R£ 

QRË£.  At«rae,,  orage.  —  GoxQoie  en  Roman. 
ORGUEILLEUX.  Déjections  d'un  enfant  nouveau  né. 

*  ORIN]S.  RouchQ.  (Beauaumoir,  ch,  45^) — D^o^iOrû, 
OR  LOTERIE  (Artois).  Bijouterie ,  bagues ,  boucUs  d'orçiUe. 
ORMERLË.  Merle.  —  Synonyme  :  Noerméle. 
ORMËRE,  ORMELE  et  ORMOIRE.  Armoire. -- Co»^. 

Gbampenois ,  aumère  ;  Roucbi ,  omère  ;  Franc-Gomt.  et  Rémois, 
aurmoire  ;  Lorrain,  amerle;  Ital.  et  Espag.  ^  armariç.  -^  Mtym. 
du  Lat.  armarium,  — On  dit  armel,  en  Bas-Breton. 

ORTIEU.  Orteil.  —  Id.  en  Roman.  —  Syn,  Ortelku  ,  ortçu. 

ORTILE.  Ortie.  —  Du  Roman  or  tille. 

ORTILLER  («*}.  Se  piquer  avec  des  orties. 

*  ORTOLAN.  Jardinier.  —  Du  Latiq  hortulanus, 

OS.  Nous  et  vous.  —  De  même  en  Franc-Comtois  et  RoiaaD. 
—  Du  Latin  nos  et  vos.  —  Synonymes:  Nos ,  vos. 

OSGUR.  Obscur.  —  G'est  l'ancienne  prononciation  Romane. 

OSEILLE  DE  GRAPAUD(Roye).  Racine  de  patience.    ' 

OST  (prononcez  o).  Troupeau.  —  Le  radical  roman  ost  indique 
l'idée  de  réunion  y^uantité, 

*  OSTE.  Serf  cultivateur  résidant  sur  une  terre  déterminée. 
OSTINER.  Impatienter,  tourmenter. 

*  OSTISE.  Exploitation  mrale  tenue  par  des  ostes. 
OTIEU.  Outil. 

*  OU.  Au.  (Archives  de  Coucy ,  1365.) 

OUBRIEUX.  Signifie,  selon  les  localités,  bnse,  chevêche o^ 
émouchét. 

OUGfiE.  Terrer  labourée  entourée  de  fossés.  —  Du  Bas-Latin 
occatus^  labouré. 

OUÈRE  (Breteuil).  Encore.  Synonymes  î  Gorb  y  EcooèaB. 
OUËRE.  Guères,  peu.  — Synonyme:  Wèee. 
OUÈROT  (Yimeu).  Guillemot  (oiseau);  à  Gayeux,  le  maoareu 
s''appelle  ouèrot  à  tête  de  perroquet. 


OUË  (  59a..) 

OUËTANT.  Location  proverbiale  équivalant  à  cela  étant, 
pour  lors ,  ainsi  donc. 

OUIGHE,  OUICHTE  ou  OUÈGHE!  Bast!  oui  (dans  un  sens 
ironique). 

OUIRET  (Vimeu).  Courlis  (oisdau).»  Etjjfm.  dn  Latin  clorins. 

OCLLTARD.  Maubèche  (oiseau). 

0UPI6NER.  Croire,  penser.  — Etym.  du  Français  o^ner. 

OV  QUE.  Où.  —  De  méni«  en  Franc-Comtois  et  Roman. 

OURËE.  Pluie  d'orag«.  —  En  Islandais ,  ur  signifié  pluie,  et 
yria,  pluie  drue  et  menue.  — Synonymes:  AuRéB  ,  Oréb. 

OURET  (Cayeux).  Courlis  (oiseau).  —  Etym,  du  Latin  clorius, 

OURET.  Petit  domestique  de  ferme.  —  En  Roman,  oir  si- 
gnifie en/hnt,  et  our^,  ouvrier. 

QURS  (prononcez  otir).  Domestique  dé  ferme. 

OURSIGNOT.  Rossignol.  —  Du  Vieux-Françàîs  orsignot  ;  le 
président  de  Brosse  dérive  rossignol  de  luco  canens  ! 

OU*ST-CE  QUE.  Où  est-ce  que.  —  C'est  l'E  du  veAe  être 
qui  se  trouve  éliminé,  a  Le  peuple,  dit  M.  Génin,  prononcé  tra- 
ditionnellement :  oU'st'Ce  que^  au  profit  manifeste  de  Feuphonie. 
Les  gens  délicats  et  bien  élevés  prononcent ,  avec  uù  bofi'tble 
biatus.'.oii  est-ce  qu'est  mon  père?  Mais  aussi  ils  odt  pastédix 
ans  au  collège!  y>{Des  variât,  du  lang.  Français  y  p.  185.) 

OUVERGNE.  Vanneau  (oiseau).  —  Voyez  Auvergne. 

OUVIEU ,  OVIEU.  Petite  botte  de  blé  que  font  les  mois- 
sonneurs. 

OUVRER.  —  Travailler.  —De  même  en  Rouchi  et  Roman» 

OYER.  Entendre.  —  De  même  en  Roman.  —  V.  ApïR. 

OZ.  Noos ,  TOUS.  —  Voyez  Os,  Nos,  Vos. 


(  504  )  PAC 


PAGANT.  Lourdaud  ,  paysan ,  homme  à  manières  gauches  et 
raides;  terme  injurieux,  également  connu  dans  les  départements 
du  Jura,  d'Eure-et-Loir  et  du  Nord.  On  dit  pagnant ,  en  Norm. 
D'après  M.  Monnier,  pacant  viendrait  de  paganus^  païen ,  parce 
que  le  paganisme  survécut  plus  longtemps  dans  les  campagnes 
que  dans  les  villes.  Selon  M.  Desgeorges,  il  dériverait  de  paquet. 

PAGU.  Grossier ,  épais.  Il  est  à  remarquer  que  vetxvr  signifie 
épais ,  ei^Grec' 

PAFFE.  Soufflet.  —  Par  onomatopée.  — Synonyme:  Baffb. 

PAGNAGNA.  Imbécille.  — Synon.  Oblot,  Nitapia . 

PAGNERËE.  Gontenu  d'un  panier.  —  Etymologie  :  du  Latin 
panarium ,'  panier. 

PAGNON.  Brioche ,  espèce  de  gâteau  grossier. 

PAGOUSSE.  Garçon  tuilier.  Ge  terme  picard  est  cité  par  M. 
F.  Michel ,  dans  son  Théâtre  du  moyen-^ge ,  p.  50. 

PAILLIS.  Enduit  formé  de  torchis  ou  de  bla9C-en->bourre. 

PAILLOLER.  Plafonner,  revêtir  de  paillis  un  mqr,  une  cloi- 
son ,  un  plafond. 

PAILLOLEUR.  Plafonneor,  ouvrier  qui  paillole. 

PAILLOT.  Matelas  d'enfant  rempli  de  paille  de  blé  ou  d'a- 
voine, —  De  même  dans  la  Meuse.  —  Du  Latin  paKea ,  paille, 

PAIN  DE  GRAPEU.  Ghampignon  de  quelque  espèce  qu'il  soit. 

PALANGUE.  Gaule. 

PALANGUER.  Gauler. 

PALASINEUX.  Gelui  dont  la  main  tremble.  Nous  n'osons  point 
proposer  l'étymologie  d&  TFaXaur^  Ancien^  o-ua-fcûr^  tremblement.* 

PALASINER.  Trembler  des  mains. —  Signifie  aussi,  dans 
quelques  endroits ,  être  attaqué  de  paralysie, 

PALËE.  Ge  que  peut  contenir  une  pelle. 


PAL  (  505  ) 

PALETTE.  Petite  pelie  qui  «ert  à  prendre  d»  feu ,  pour  alla- 
mer  une  pipe.  —  De  même  à  Reims  et  à  Rouen. 

*  PALETTE  (droit  de).  Ce  droit  consistait  »  à  Abjbeville ,  à 
donner  au  titulaire  du  vicomte  de  Saint-Pierre,  une  palette, 
o'est-à-dire  le  tiers  d'un  boisseau,  sur  chaque  setier  de  seize 
boisseaux. 

PALL  Pieu. — Congénères:  Yaudois, |»al»;  Bas-Norm.,  palet; 
Langned.,  Gâtai. ,  Polon.  et  Angle-Saxon ,  pal;  liai,  et  Espag., 
palo  ;  Angl. ,  pale. —  Etym,  du  Latiiï  palus  ou  plutôt  du  Celti- 
que pat.  —  Signifie  aussi  palissade. 

PALOT.  Pelle  de  bois.  -^  De  même  en  Rouchi. 

PALOTIER  (Cayeux).  Spatule  (oiseau).  —  5yn.  PÂLiNCAN. 

PAMELLE.  Espèce  d'orge  ,  hordeum  distichum. --'De  même 
en  Flamand. 

P  AMPHIGNON.  Epingle.  —  Signifie  aussi  très  petit  oûeoii , 
roitelet. 

PAN  et  POIN.  Pain.  —  Cong.  Fr.-Comt.,  Genevois,  Wallon, 
Bourg. ,  Provençal,  Savoisien,  Génois ,  Lombard ,  Espagnol  et 
Roman,  pan  ;  Lorrain  et  Rouchf,  poin.—  Etym.  du  Latin  jpanû. 

PANGHARD  (St.)  Nom  donné  au  Mardi-kjras. 

PANGHE«  Panse.  Il  est  à  remarquer  que  ce  mot  n'est  employé, 

dans  le  nord  de  la  Picardie  ^  que  pour  désigner  le  ventre  des 

animaux. 

P^NGHIE  (se  donner  unej.  Equivaut  à  cette  locution  popu- 
laire: se  donner  une  bosst. 

PANERËE  et  PAIGNERÊE.  Gontenu  d^un  panier.  —  De 
même  à  Bàr-le-Duc. —  Etffmologie  :  du  Latin  panorttim,  panier. 

*  PANGUIE.  Proclamation.  fMonehy^LagacKey  137%/. 

PAON  (Gayeux).  GombaUant  mâle.  —  A  Sainte  Valéry  ,  on 
donne  ce  nom  au  paon  de  mer. 

PAOUR.  Paysan  lourd  et  d'un  extérieur  embarraMé,  rustaud. 
Ilot  d'un  usage  presque  général  et  qui  dérive  de  TAUemand 


(  S06  )  PAI> 

hûvet,  paysan.  On  le  prend  qaelquefoit  daM  le  sens  ds  nmr- 
nois,  —  Synonyme  ;  Pa^atît, 

PAPAR.  Enfant;  (terme  enfantin).  Nom  par  lequel  on  désigne 
il  un  enfant  un  ai^tre  enfant  encore  plus  jeune.  Se  dit  aosai  d*on 
|eune  homme  ou  d'une  jeune  fille  qui  fait  des  enfantillages,  ou 
de  ceux  qui,  frappés  d'idiotisme,  sont  retombés  en  eafanee. 
-^  Etymolagie  :  du  Latin  pupms  ,  enfant. 

PAPARE  (siog.  masc.)  Prunelle  de  l'œil. 

PAPE  COLOS.  Qui  se  prélasse  ,  qcii  se  pavane. 

PAPETER  r^e).  Se  délecter  avec  un  bon  morceau.  En  langue 
romane ,  papeters\gïMe  manger  à  lamanière  des  ewfànU. 

PAPîN.  Bouillie  qu'on  donne  aux  enfants.  —  Congénères  : 
Rouchi ,  papin;  Franc-Comtois,  popate; 'Dauphinois,  papet; 
Wallon  ,  Flamand  et  Anglais,  pap;  Allebi and,  poppe;  Italien, 
pappa.  .Quoique  le  père  Labbe  dise  qu*on  appelle  la  bouillie  pa- 
pin ,  parce  que  c'est  la  nourriture  des  enfants  qui  isomroencentà 
bégayer  le  mot  papa ,  nous  croyons  que  ce  mot  et  tous  ses  congé- 
nères dérivent  du  Gelto-Bretonpap ,  qui  a  le  même  sens. 

PAPIN.  Colle  de  farine  qui  ressemble  à  de  la  booiUie.  — 
Congénères  :  Bourguignon ,  papa;  Belge ,.pape;  Alleai,^jp(||)p. 

PAPINEUX.' Collant,  gluant. 

PAPOIRE.  Bavarde.  —  C'est  une  onomatopée  con^pe  hàba, 
bavard  ;  ^<»o£»^â>,  jaser  etc.  Il  est  à  remi^^'quer  que  les^patt^  qui 
expriment  l'action  des  lèvres  sont  composés,  sous  des  foroxesfplas 
ou  moins  frappante8,.des  labiales  B,P,  F  et  des  lîqJAiflèBl/et  M. 

*  PAPOI&ËS.  C'était  des  ligures  de  dragéns  et  de  serpents 
que  portaientài  Amiens,  à  la  fête  du  St.^acnem^nt^  dea person- 
nages revêtus  du  cestume  d'Apôtres,  de  Prophètes , d'Ati^i» etc. 
A  St.-Quentin  ,  dit  M.  Lorin  ,  ce  nMmnequiu  avait  ^b6  i>o(H4ie 
énorme,  dans  laquelle  les  dévots  jettaieat  toute 6orè« <)é  pl^ovi- 
sions ,  lesquelles  servaient  à  ceux  qui  faisaient  fno«iv<(^iV-}ei«i4fti- 


PkQ  (  807  ) 

nequin ,  poiir  faire  bombance  apirôs  la  prôcessroti.  tf .  Hécart 
raconte  que  des  usages  du  même  genre  existaient  à  Mons,  à 
Atb,  à  Douai  et'à  Valenciénneà. 

PÂQUES  BO  ou  PAQUES  A  fiOUIS.  Dimancbe  desRameaux, 
Où  1*011  distribue  du  huis  l^éniaux  fidèles.  Le  dimanche  deQua- 
dimodo  ^'appelait  jadis  close  paques^  parce  qu'en  ce  jour  le  temps 
des  pâqu^s  était  clos.  (Noyon ,  1257.)  Toutes  les  Vêtes  solennelles 
s'appelaient  |)(lgue«.  On  disait  la  pâques  de  l'Ascension^  la  pâques 
de  la  Pentecôte  ,  la  pâques  de  l'Epiphanie.  (V.  Furelière.) 

PARAGE.  Tous  les  objets  dont  on  se  sert  à^'table  ou  dans  la 
cuisine  et  qu'on  y  laisse  en  'étalage  pour  parer  les  murs  et  faire 
Toir  qu'on  est  convenablement  meublé. 

PAR  APRÈS.  Après.  —  De  même  en  Fr.-Comtoiset  Roman. 

*  PARGHONIER.  Qui  partage.  {Amiens,  xv.«  siècle.) 
PARCOURT.  Domestique  de  ferme  qui  entre  en  condition  au 

commencement  des  récoltes  et  en  sort  à  la  fin  de  la  moisson. 

*  PARDESSOUS.  Vassal.  (Beaumanoir.) 

*  PARDESSUS.  Seigneur  suzerain.  (Beaumanoir.) 
PARÉ.  Bon  à  manger,  en  maturité.  —  De  même  ek  Lorrain 

et  en  Roman.  —  Se  dit  des  fruits. 

PARER  LES  POMMES.— Laisser  les  pommes  eu  ta^s  pour 
qu'elles  s'altendrissent. —  Ei^m,  dii  Latin  |)arotu^ypréttppéyaré, 

PAaËI^Ev  QseiUe.  sauvage.  . 

,PARFJ[N.(a{).  Enfin.  --  Du  Roman  par/Sn/fin  derrière. 

*  PARFOrifD!.  Profondeur^  —  Voyez  Avenbeur.—  En  Vieux- 
Français,  J9af/(m4  signifi«ait  V extrémité  d/a  fond. 

PARGUÈNE.  Espèce  de  juron. —  5t/nont/me  :  Pardinb. 

PARINAGE.  Le  parrain ,  la  maraine  et  tous  ceux  qui  accom- 
pagnent le  nouveau  né ,  au  moment  du  baptême.  Quand  fe  pan- 
nage  «ort  de  l'église ,  les  eiifans  crient  :  parrain  se  (sec),  miaraine 
sèke  (sèche) ,  pour  qu'on  leur  jette  des  liards  oti  des  dragées. 


(  506  ) 


PAR 


PARLAGË.    Bavardage ,  paroles  iautiles.  •—  De  même  en 
Normand.  —  Da  Vieux- Français  parloge. 

PARLEZ  !  {tous)  Allez!  voyez-vous.  .Expression  dont  on  en- 
trelarde souvent  les  phrases,  dans  le  Yermandois. 

PAR  NUIT.  Pendant  la  nnit. — De  même  en  Vieux-Français. 

PAROLER.  Bavarder.  —  Du  Latin  paràbolari  ;  signifie  aussi,* 
comme  en  Normand,  parler  avec  affectaUon. 

PAROLI.  Façon  de  parler ,  langage.  —  De  même  en  Roman. 

PARON.  Omoplate,  derrière  de  Tépaule. 

PARPAILLOT.  Homme  sans  religion.  On  sait  qu'on  donnait 
ce  nom  aux  Huguenots. 

PARSOIE.  Repas  doniié  aux  moissonneurs  à  la  fin  de  la 
récolte.  —  Contraction  de  Part  des  Soyeux, 

P  ART  AGEUX.  Nom  donné  dans  les  campagnes  à  ceux  qu'on 
soupçonne  d'opinions  communistes. 

PARULES  (Boulonais).  Bûches  d'un  fagot. 

PAS  MOINS.  Néanmoins ,  cependant. 

PASSAGAILLE.  Impasse  au  jeu  de  cartes. 

PASSAGÈRE  (rue).  Rue  passante.  —  De  même  à  Reims, 
Caen  ,  Langres ,  etc. 

PASSECAT.  Trou  à  la  porte  d'un  grenier  pour  laisaeir  passer 
les  chats.  {CaU.) 

PASSETTE.  Passoir.  —  l$e  même  en  Rouchi  et  Wallon. 

"  PASTIGH.  V&tuTfk^e.  {Coutumes  in^tes  de  PUardi€.) 

*  PASTOUREAU.  Vers  l'an  1280 ,  une  armée  de  80,000  pas- 
toureaux se  forma  en  Picardie.  Us  disaient  qu'il  était  réservé  aux 
bergers  de  conquérir  la  terre  sainte.  On  sait  quelle  fat  l'atroehé 
de  leurs  désordres. 

PATACLAN.  Bruit  d'un  corps  qui' tombe. —De  même  dans 
le  patois  Bressan. 

PATAGON.  Argent  monnayé.  Le  patacon  est  une  ancienne 
monnaie  d'argent,  qu'on  frappait  en  Flandre. 


PAT  (  509  ) 

PATAFIOLER.  N'est  usité  que  dans  cette  phrase  :  Qm  le  bon 
Dieu  vous  patafiole  ;  c'est-à-dire  que  le  bon  Dieu  tous  bénisse. 
Cette  locution  est  'toujours  prise  par  antipbrf^se  et  s'adresse  à 
une  personne  dont  on  est  mécontent. 

PATAPOUFE.  Homme  corpulent  et  lourd.  On  y  joint  ordi- 
nairement l'adjectif  flfro*.  —  Synonyme:  Poufe. 

PATAR.  Sou.  Lepatar  ou  pater  était  une  monnaie  fictive  du 
Brabant,  qui  valait  quinze  deniers  tournois ,  c'est-à-dire  environ 
six  centimes.  Le  patar  porte  sur  une  de  ses  faces  la  figure  de 
saint  Pierre.  Patar  est  donc  probablement  une  corruption  de 
peter.  En  1432  ,•  Jean  de  Luxembourg ,  fit  forger  des  patars  va- 
lant un  sou ,  à  Noyon.  C'est  peut-être  à  cause  de  cela  que  le 
Diet,  de  Roux  avance  que  le  patar  est  une  monnaie  d'origine 
picarde.  Le  mot  patar  est  encore  usité  dans  le  Brabant ,  le  Hai- 
naut ,  le  Cambrésis ,  le  pays  de  Liège ,  etc. 

PATATRO  et  PATATRA  (foère).  Faire  une  chute.— Onomat. 
PATELETTE.  Plateau  à  quêter. 
.     PATERNER.  Faire  des  petits.  —  Du  L&i\jLpaUr^  père. 
PATI^Boulonaia).  Pâturage.  —  Du  Roman  pa«(l. 
PATINER.  Manier.  —  Manier  lascivement. 

« 

PATOUL.  Gros  lourdaud ,  pataud. — De  même  en  Normand 
et  Rouchi.  —  Synonymes  :  Paour,  Pacamt. 

PATOUILLER  et  PATROUILLER.  Agiter  Teau,  marcher 
dans  la  boue ,  dans  les  mares.  On  dit  également  patouiller  dans 
la  Meuse  et  dans  l'Orne.  Vient  du  Vieux-Français  patoueil, 
hourbier,  plutôt  que  du  Grec  varuv.^  fouler.  —  Ce  mot  signifie 
aussi  manier  salement  Dans  ce  dernier  sens^  il  pourrait  yeair 
^e  pattes  :  toucher  avec  les  pattes. 

PATOULER.  Marcher  pas  à  pas. 

PATRES  {envoyer  ad).  Faire  mourir.  —  Locution  latine. 

PATRES  [mettre  ad).  Mener  à  fin ,  consommer-.  —  Loc.  Ifitioe* 

33. 


(  510  )  PAT 

PATRIEER.  Manier,  tàter.  •—  Synonymes  :  Patikbr* 

PATROUILLER.  Voyez  Patodillbb. 

PATUILE  .(;u6ra{).  Jouer  auboahomme  avec  des  morceaux 
de  tuile  plate  ou  d'ardoise.  G'eat  probablement  ce  jeu  qui  fut  dé- 
fendu à  Péronne  ,  en  i579,  sous  peine  de  5  sols  d'amende. 

PATURER.  Paître.  —  De  même  en  Franc^omtois.  —  Du 
Roman  po^turer. 

PAU'(yermandois).  Pas,  point.  On  emploie  quelquefois  cette 
négation  à  contretemps.  Ex.  :  Je  lui  ai  défendu  de  n'  pau  venir. 

—  Signifie  aussi  jpour\  dans  le  Yermandois.  —  Syn.  Poi,  Pobkt. 

*  PAUMËE  {tout  à  une).  Tout  à  la  fois.  Dans  quelques  passages 
des  Cou(.  du  Beauv. ,  cette  locution  signifie  àpleines  mains. 

P  AUPRER.  Parler ,  jaser. —  Ne  pas  pauprer ,  ne  souffler  mot» 

—  Du  Latin  paraholâri. 

PAURE.  Pauvre.  -^  De  même  en  Gascon,  Lorrain,  AoQcbiet 
Berricbon. —  Du  Celtique  paur.  —  Synonyme  :  PAUTsa. 

PAO  RE.  Poussière,  poudre.  — Synonyme:  Pours. 

PAURE  DINDE.  Poule  dinde. 

PAUYERTË.  Pauvreté.  —  De  même  en  Roman.  —  Congé- 
nères :  Italien  ,  poverta  ;  Saxon ,  poverté;.  Anglais ,  povert^, 

PAUVERTËS.  Se  dit  de  la  poussière,  du  duvet,  de  tous  les 
petits  corps  qui  s'attachent  aux  habits. 

*  PAYAISIERS.  Porteurs  de  |)avoû  ou  boucliers  envoyés  ao 
Roi  par  la  ville  d'Amiens,  en  1441. 

PATELINS.  Les  babitans  des  environs  de  Béthune  nomment 
ainsi  les  paysans  de  la  Flandre  (de  la  Bassée  à  Douai) ,  à  cause  de 
leur  patois.  {Comm.  de  M.  de  la  Fons.) 

PAYELLE  ou  POTELLE.  Poêle  à  frire,  poêlon.  -^Cong. 

Roucbi,  payelle;  Yaudois ,  paè7Ie.  —  Du  Roman  poelle ,  dérivé 

du  Latin  patella. 

PAYS ,  PAYSE.  Compatriote,  né  dans  la  même  pirovhïce  bu 
dans  la  même  localité. 


ME  (  511  ) 

P'GER.  Fesser.  —  Synonyme:  Vs%k. 

P'CHOT  (Doullens).  Petit.  —  Voyei  Piot. 

PEAUTRER.  Fouler  aux  pieds.  «—  En  Grec,  Trttrur'f  Tôuler. 

PECA VI.  Velléité ,  idée,  désir  ou  soayeoîr  soudain. 

PÈCUNE.  Argent.  —  De  même  en  Rémois  et  Fr.-Gomiois.^ 
—  Étym.  Du  Latin  pecunia. 

PEIGNE.  Peiné  y,  chagrin. 

PEIME.  Pomme. 

PEIME  ED  TERRE.  Haricots,  (dans  le  canton  d'Hemoy). 

PEINtUREUR.  Peintre.  —  De  même  en  Vieux-Françafll. 

PËKERET.  Bateau.  —Du  KomsiU peicheret.  —  Syn.  Èatû. 

PËKERET.  Petit  ver  dont  on  se  sert  poui'2>^c^  à  la  li^e. 

PELATE.  Pelure,  écorce.  —  Synonyme  :  Plate,  Ëgorghê. 

PELINGAN  (Rue).  Spatule  (oiseau). 

PEMPHIGNON  (Acheux).  Espèce  de  roitelet,  pouillot 

PENA ,  PENO.  Femme'mal  propre ,  salope. 

PENARt)  (Vimeu).  Canard  à  longue  queue. 

PENÉE.  Lambeau ,  morceau. 

PENEUX.  Honteux,  confus. — De  même  en  Wallon,  Bourg* 
et  Vieux-Franc.  Penetiâ?  a  été  remplacé,  en  Français,  parpenau({, 
yers  Tan  1660.  (Voyez  le  IhcU  de  Féraud ,  1787.)  Dans  le  Boulo- 
nais ,  peneux ,  penaud  signifient  va  nu  pied ,  selon  M.  Henri , 
quidériye  ce  mot  de  pes  nudus.  {MS.  de  la  BihL  de  M.  Rigollot.) 
Nous  croyons  qu'il  vient  plutôt  du  Latin  pœnitenst  qui  se  repent. 

PENDERLOKES  et  PENDERLOTTES.  Objets  de  peu  de 
Taleur  qui  pendillent,  breloques.  Du  V.  Franc,  penditoehes. 

PENOS.  Linge  dont  les  campagnards  s'entourent  les  pieds  en 
été.  —  Etymologit:  du  Roman  paniauj  linge. 

PENSIU.  Pensif.  —^  De  même  en  Roman. 

PÊPËRE.  Grand'père ,  vieillard. 

PÊPETTE.  Soupe.  —  C'est  l'onomat.  de  la  soupe  qui  bône: 
PERC.  Parc.  —  De  même  en  Roman, 

33*. 


(  512  )  PER 

PERCHER.  Percer.  —  De  même  en  Vieux-Français. 

PERGHEUTE.  Compréhension,  intelligence,  perception. 

PERCOT.  Perche,  et  quelquefois,  poisson  en  général. —  Loc. 
picarde:  avoir  des  yuê  de  perçois ^  avoir  les  yeux  fixes,  toat 
grands  ouverts. 

PERDITION.  Perte;  désespoir. 

*  PERDURAULE.  Perpétuelle.  (Jlf ormt,  1249.) 
PËRETTE.  Terme  de  mépris  dont  on  se  sert  en  parlant  des 

femmes.  —  C'est  le  diminutif  féminin  de  Pierre. 

PÉRIR  LA  VIE.  Perdre  la  vie. 

PERLËEER  {se),  sePORLËKER  ou  se  POURLËKER.  Se 
lécher  les  lèvres,  après  avoir  mangé  quelque  chose  de  bon. 

PERLINGUER.  Jouer  à  croix  ou  pile. — Voyez  BBRLiMGCEa. 

PERLUETTE.  Mot  par  lequel  on  termine  la  lecture  de  l'al- 
phabet. 

*  PEROT.  La  coutume  d'Amiens,  art.  119,  appelle  peroi  un 
arbre  qui  a  deux  âges  de  la  coupe  du  bois.  C'est  un  diminutif  de 
père,  parce  qu'un  tel  arbre  est  censé  avoir  produit  un  autre  ar-  . 
bre  qui  a  été  en  coupe. 

PERSE..  Jeu  de  cartes  qui  ressemble  au  brelan. 

PERSIN.  Persil.  —  De  même  en  Rouchi  et  en  Roman. 

PERTRIEUX.  Genévrier.  —  Synonyme  :  GéNOAF. 

PERTRISSOIR.  Pétrin.  *-  Synonyme  :  Mou. 

PERTUIS.  Chas  d'une  aiguille.  —  Idem  en  Champenois. 

PESSÉ  QUE  NON  !  Que  non  i  Ah  bien  non  ! 

PËTARDIER.  (Abbeville).  Ganache. 

PETIT  HURLARD  (Gayeux).  Harle  (oiseau). 

PETIT  RAKET  (Gayeux).  Castagneux  (oiseau). 

PËTRA.  Niais.  —  Synonymes  :  NiconiâiiB ,  Jamin. 

PËTROT  (Vimeu).  Bécasse  temnia. 

PETUIS  ou  mieux  PETHUIS.  Petite  porte.  C'est  une  con- 
faction  de  petit  huis. 


PEU  {  513  ) 

PEU  ,  PEUGE  et  PEUCHE.  Pouce.  —  Congénères  :  Bour^ 
gaignon  et  Franc-Comtois ,  peuce  ;  Rouchi ,  p'auche. 

PEUGHER.  Presser  avec  le  poace.  —  5yn.  Paugher. 

PEUGHET.  Bandeau  pour  envelopper  le  pouce. 

PEUGHEUX.  Qui  remet  les  fractures. 

PEUNË  et  PËNË.  Pièce  de  six  liards  fausse.  —  Peut-être  de 
Pùiny  ? 

PEUPLE.  Peuplier.  —  De  même  en  Berrichon. 

PEUPRER.  Parler.  —  Voyea  Pauprbr. 

PËZA  (Boulonais).  Paille  ou  tige  de  fôve. —  Id.  en  Geltique. 

PI AFE  {foère  sen).  Faire  ses  embarras ,  se  montrer  dans  tout 
son  beau.  — J'aurai  pour  foère  el  piafe^  eine  helle  eulotk  ed 
dro.  (Gbanson  picarde.)  —  DelàPIAFFEUX. 

PIAN-PIAN.  Lentement  y  doucement. — De  T  Italien  piano. 

PIAU.  Peau.  —  De  môme  en  Gomtois  et  Roman. 

PIAULARD.  Pleurnicheur.  —  Syn,  Bratbux,  Bratoirb. 

PIAULER.  Pleurnicher. 

PIGAILLONS.  Argent,  écus,  espèces.  —  De  même  dans 
les  départements  de  l'Est.  Le  pieaillon  est  une  monnaie  du  Pié- 
mont qui  vaut  deux  deniers. 

PIGARDIE.  Rabelais  cite  un  jeu  de  cartes  ainsi  nommé  à 
cauBe  de  son  origine  picarde,  f  Gargantua.  >  1. 1»  chap,  22). 

*  PIGARDS.  Espèce  de  clous,  a.,.  Un  eartron  de  singles  pi- 
cards... Un  cartron  de  doubles  picards...  »  fMém.  du  marchand 
de  clous ^  Yalenciennes,  17tf6). 

PIGHEUX.  Jupon  en  étoffe  de  laine  et  dépourvu  de  manches. 

PIGHEUX.  Langes  d'enfant ,  et  par  extension ,  robe  de  petit 
enfant.  ^  Etymologie  :  du  Picard  j^tcftaté,  urine. 

PIGHON  et  PISSON.  Poisson.  — De  même  à  Lille,  Mons, 
Maubeuge,  Valenciennes  et  en  Roman.  —  Du  Lat^n  pisHs.  — 
Onditj)o#«on,  dansrArtoisetjpmotiydans  la  Meuse. 


{  514  )  PIC 

Ch'est  ein  cantant  qu*o  vind  par  botte. 

Radis ,  ognons ,  poërions ,  navets  , 

Et  qu*o  yoas  tire  ène  carotte 

Aveu  r  piefum  soi-disant  frais.  (M.  Delegorgne.) 

PIGHONIËR.  Marchand  de  poissons. —  Da  Kom.  peychonier, 
PIGHONDERIE  et  PISSONDERIË.  Poissonnerie. 
PICOT.  Quelque  chose  de  pointu ,  qui  pique. 

*  PICOTINS.  Nom  que  portaient  les  anciennes  diligences 
d'eau,  à  Abbeville,  avant  1789. 

*  PIE.  Ivrognerie ,  passion  de  boire,  {fifbva  de  Picardie.) 
PIE  DE  MER  (Vimeu).  Hnitrier  (oiseau). 
PIÉCETTE.  Petite  pièce  de  pain  on  de  pâtisserie. 

^  PIÊCHE.  Depuis  longtemps.  (ilbbm{{e,  xiy.«  siècle.)  5fs^. 
PiEÇA.  —  Contraction  de  pièce  il  y  a.—  Pièce  vient^  de  spatium, 
espace  de  temps. 

PIECHINTE.  Petit  sentier.  —  Voyez  Piessintb. 

PIEGNE  et  PIENNËE.  Bouts  de  fil  ou  de  laine  qui  restent 
de  la  chaîne  à  Textrêroité  d'une  pièce  d'étofîe. 

*  PIER.  Boire.  —  Ce  verbe  rappelle  le  Grec  xt&. 
PIERRE  FICHE.  Menhir,  monument  celtique. 
PIERROT.  Moineau  franc.  —  De  même  en  Vieux-Français. 
PIEDS  DEGAUS  (a).  Pieds  nus.  —  Syn.  Déghaus. 
PIESSINTE.  Petit  sentier  à  Tusage  des  piétons.  Mot  composé 

depied^ei  de  sente  (sentier) ,  dérivé  du  Latin  semita  y  chemin. 

m 

PIËTAIN.  Tumeur  qui  se  forme  dans  la  bifurcation  deTongle 
des  moutons. —  Etymologie  :  de  pied. 

PI£T£  [tout).  Tout  pur,  sans  aucun  mélange.  (Ne  se  dit  qu'en 
mauvaise  pari.) 

PIEU.  Peau.  —  Se  dit  de  Taum^sse  des  chanoines. 
PIFE.  Gros  nez. —  Terme  populaire  ;  signifie  aussi  frimouse. 
C'est  encore  un  terme  injurieux  dont  on  qualifie  les  personnes 


PIG  (  516  ) 

replettes^  grosses  et  joufloes.  Peut-être  bieB,  dit  M  £.  Do  Méril, 
pif  signifiait-il  d'abord  le  nez  bourgeonna  d'an  ivrogne;  eâr  le 
Vieux-Français  pifre  signifiait  gourmand,  et  le  style  familier  a 
conservé  le  verbe,  empi/frer,  faire  manger  avec  excès. 

PIGER.  Dépouiller  fuelqu'ntt  de  son  argent.  — Le  plumer 
comme  un  pigeon, 

PIGN£.  Ajusté ^^arrangé  9  approprié. 
PI  JONGHAIRE.  Pinçon.  —  Syn,  Pimohairb  ,  Pinghon . 
PIKENOTE.  Gbiquenaude.  —  De  même  en  Rouchi. 
PIEETTE.  Onglée.  ^  Syn,  Pingbaire. 
PIKETTE.  Mauvais  cidre.  —  Signifie  aussi  If  oaillette. 
PIKETTE  DU  JOUR.  Point  du  jour.  —Syn,  Potrom  Minet. 
PIKIONER  (Yerm.)*  Dire  des  ohos^ piqwinUê,  désagréables. 
PILE.  Volée  de  coups.  —  De  même  en  Berrichon  et  Noroa. 
—  Du  Vieux-Français  jii{«r»  broyer ,  écraser.  —  Synon.  Roulbb. 

PILEMANGHE(en).  Habit  bas,  bras  nûs.  Cest  usie  eorrtip- 
tion  de  enpwrei  les  manchee ,  c'est-à-dire,  en  manehes  blancbes. 
-^^  Synonymes  :  en  Purette,  a  casaque  névÊTUE. 

PILËT  MACREUSE  (Gayeux).  —  Millonlnan  (oiseau). 
PILET  NONNETTE  (Saint-Valery).  ^  Garot  (oiseau). 
PILET  TANË  (Gayeux).  —  Millouin  (oiseau). 
PILHIU.  Barge  noire  (oiseau  de  mer). 
^ILLEMIGHE (Ham).Terme d'amitié qu'ondonne aux  enfants. 
PILOT ,  PALOT  ou  PALETTE.  Petite  pelle  à  prendre  du 
feut  dont  se  servent  les  fumeurs. 

PIMPERNELLE.  Pimprenelle  (plante). 
PIMPERNELLE.  Jeune  fiUe  fort  éveillée. 
PIMPIGNON.  aoche  qui  sonne  rôffice> 
PINAKE.  Lieu  mal  propre  et^en  désordre.  -^  lâ,  en  Rouchi. 
PINGHAIRE  (4IUMC.)  Onglée;  —  Signifie  auBs\  pinçon. 
PINGHON.  Pinçon.  —  De  même  en  Norm. ,  Rottchî  et  Rom. 


(  516  )  PIN 

—  Da  Latin  pincio ,  seloi^  Furetière.  —  Synonymes  :  PuieHAniBy 

PlJOMCHAIRB. 

PINDROUILLE  (PoDthieo).  Femme  aale  et  négligente. 
PINE  C^USON.  £hipeaa  on  ridenne  (oîsean). 
PINGEON.  Pîgeon.— De  même  en  Jaras.,  Fr.  Gomt.  et  Retn. 
PINGEONETTE.  Pomme  de  pigeon. 

PINGRE.  Avare  ,  cuistre  ;  bomme  de  rien.  Terme  popolaire 
d'un  usage  général. 

PINTELOT  (masc.)  Petite  pinte.  —  Syn.  Jâgneux. 
PIONE.  Pivoine.  — De  même  en  Roucbi ,  Lorrain  et  Franc- 
Comtois.  —  Eiymologie:  du  Latin  poBonia, 
PI0NE  (à  Rue).  Bouvreuil. 

PIOT,  P'TIOT,  P'KOT,  PQUIOT.  Petit.— Du  Kom. petîét, 
qui  dérive  du  Vieux-Latin  petilus.  —  Min  piot ,  mon  enfant  ; 
piot  à  piot  j  peu  à  peu.  —  On  dit -également  piot ,  k  Bar-!e-Duo. 

PIOTER.  Faire  des  petits.  -^  Synonyme  :  Paterker. 
PIOTET  (Boulonais).  Diminutif  de  piot.  —  Synon.  Tiotin. 

PIOULE  (Soissons).  Extrémité  du  fil  qui  roule  autour  dé  l'é- 
cheveau ,  indiquant  par  où  l'on  doit  s'y  prendre  pour  le  bobiner. 

—  Loc.  pic.  /  n'a  mie  l'pioule;  il  n'a  pas  le  fil ,  il  n'a  pas  le  mot 
de  rénigme ,  il  ne  sait  comment  se  tirer  d'affaire.  —  Y.  Pinuu 

PIPER.  Fumer  la  pipe. 

PIPETTE.  J?ctit  oiseau. 

PIP0L£;T.  Renoncule  jaune. 

PI  POSS AT  (Boulonais).  Musette.  —  Il  faut  rapprocber  de  ce 
mot  l'Anglais  pipe  (chalumeau)  et  pipe  (jouer  de  la  flûte)  ;  le 
Hollandais  pyp  (sifflet^  flûte);  l'Allemand  pfeifé  (sifflet,  fifre); 
le  Vieil-Haut- Allem.  p^ijTa  ffistula,  tihia,  calamusj  ;  Y Aji^o- 
Saxon  pipf  pipe;  le  Vieux-Saxon  pifa,  pife;  l'IslandaÎB  pipa, 

—  Telles  sont  les  origines  d'où  déri-vent  le  mot  français  f^ipea^ 
et  le  picard  inppi^at.  —  (Noie  de  M.  A.  BreuiLJ 


PIQ  (  517  ) 

* 'PIQUARS.  C'est  ainsi  qa'était  orthographié  ce  nom ,  vers, 
la  fin  du  xiii.«  siècle  :  François  »  Piquars  et  ChampenaU.  (Gail- 
laume  Gaiart ,  les  royaux  lignages). 

PIROU ,  PIROT.  Oie.—  Congénères  :  Poit.  et  Ang;,|Krot.— 
A  Rennes ,  pireite,  —  Da  Gelt.  pirou.  La  pirette^  à  Cherbourg , 
est  la  femelle  da  dindon  ;  à  Rouen ,  la  piroUe  est  roie<*femelle. 

PIROUËNE.  Cousin  (insecte). 

PISSATIER.  Robe  d'enfant.  L'étymologie  est  facile  à  deviner. 

PI  SS  ATI  S.  Même  sens.  — ^Règl.  des  enfants  trouvés  d'Amiens 
de  i7S6j 

•PISSIEUX,  PISSIOT.  Lâche^  poltron.  ^Synon.  PLECTas. 

PITHUIS.  Petite  porte  percée  dans  une  pins  grande.  C'est 
une  syncope  de  petit  huis. 

PIULE,  PIOLE,  VIOVLE  {jeter  à  V).  Mettre  au  pillage, 
disperser. 

PL AC&E.  Place.. —  De  même  en  Rouchi  et  Roman. 

PLACOIR.  Instrument  dont  on  se  sert  pour  plaquer.-^On  dit 
placotf  en  Artois. 

PLACU.  Cellier. 

PLAIE.  Plie.  Les  femmes  qui  colportent  ce  poisson  erient , 
qu'est^che  qui  vut  des  hoines  plates  ? 

PLAISI  {au).  Au  revoir,  c'est-à-dire  au  plaisir  de  vous  revoir. 

PLAKE.  Cellier. —  Synonyme  :  Plagu. 

PLARËE.  Large  éclaboussure. 

PL AKER  {se).  Se  crotter.  -n-  Syn.  Sb  Baudblsr. 
""  PLAMUSE  ou  PLAMUSSE.  Coup  du  plat  de  la  main  sur  le 
muse,  figure.   Cotgrave  écrit  plameuse  ;  pUmuse  appartient 
également  au  FrançTComtois ,  au  Rouchi  et  à  la  langue  romane. 

PLAMUSER.  Souffleter.  -^Syn.  Gifler,  Bobnifiker. 

PLANCON.  Sorte.de  pieu. 

PLANKE.  Planche.  —  De  même  en  Roman.  —  Congénères  : 
Rouchi  et  Normand,  planke;  Langued.,  planco;  Allemand, 


{  5J8  )  PLA 

planke  ;  Anglais  ^plan^.—-  Etymologie  :  du  Latin planca,  on  du 
Celtique  planft. 

PLANKËTTE.  Petite  planche.  —  De  même  en  Roman.  — 
Une  rue  d'Abbeville  portç  ce  nom  ,  parce  qu*on  passait  sot  des 
planches ,  d'une  maison  à  une  autre ^  à  une  époque,  où  elle  était 
fréquemment  couverte  d'eau.  (M.  Praron  y  Les  rues  d^Âbhev.) 

*  PLANTE  {à).  En  abondance.  —  On  sait  que  le  rtfraia  d^  la 
prose  de  Vâne,-  à  fieauvais ,  se  terminait  par  ces  mota  : 

Vous  aurez  du  foin  assez 
El  de  ravoine  à  planté. 
(Yoyez  ma  notice  sur  la  fête  de  Vâne,  au  mof^n^e,) 

Le  moi  pUnty^  abondance,  est  resté  dans  la  langoe  anglaise  qui 
Ta  reçu  probablement  des  Normands.  Notre  motjilanWpeut  Teiiir 
du  Latin  pleniUu  ou  pîenitudo, 
PLATE  ou  PELATE.  Pelure ,  écorce. 
PLATELÊE.  Contenu  d*un  plat.  —  De  même  en  Romaiw 
PLAT  FIU.  Lourdaud  qui  agit  d'une  manière  plâte  et  gros- 
sière. —  Littéralement ,  plat  garçon. 

PLATUILE.  Tuile  plate  dont  se  servent  les  enfans  pour  jouer 
à  clocèe  pied* 

PLATREE.  Contenu  d'un  plat.  —  Syn.  Plateléb. 

PLAYER  et  PLIER.  Plie,  poisson  de  nrar.  —  Synon.  Plaie. 

PLEIN  {tout).  Beaucoup.  —  Expression  empruntée  aux  me- 
sures de  capacité  et  qu'on  trouve  aussi  dans  le  patois  da  Jura. 

PLËME  et  PLËNE.  Plane  (outil). 

PLESSIER ,  PLESSIS.  Bois,  taillis;  sentier  de  bois.  —Du 
Bas-Latin  plessiacum ,  parc  entouré  de  haies. 

PLET.  Poil  ;  cheveu;  petite  tige  de  graminée,  et  par  eitensioa, 
un  brin ,  un  rien. 

PLET  NONETTE  (St.-Valery).  Garot  (oiseau). 

PLEUMER.  Peler  t  écorcer.  •— Synon.  Plater,  Ëgoghbh. 

PLEUTRE.  Poltron.  ~  Terme  populaire  généralement  usité. 


PLE  (  519  ) 

PLEUVE.  Ploie.  —  Congénères  :  liàVien ^  plovia;  Roman, 
ploève.  —  Etym.  du  Latin  pluvia.  —  Synon,  Aurés  ,  ÀQDEHéB. 
PLEUVOTER.  Pleuvoir  finement,  à  petites  gouttes. 

*  PLEUVINE.  Assurance»  cautionnement;  fiançailles.  — 
Vient  du  Roman  pleiger ,  engager. 

PLI  (masc).  Levée  de  cartes.  —  Id.  en  Vaud.  et  en  H.-Bret. 

PLICHER.  Plier;  céder,  reculer. 

PLOMARD  (Artois).  Plongeon. 

*  PLOMB.  Jeu  auquel  il  fut  défendu  de  se  livrer ,  pendant 

l'office ,  à  Béthune ,  en  1579.  (M.  de  la  Fons.) 

PLONGADE  et  PLONGARDE.  Courbette,  révérence  trôs- 
humble. 

PLONKER.  Plonger ,  tremper.  —  Signifie  aussi  ployer  sous 
un  fardeau. 

PLOUTRE.  Rouloir,  instrument  aratoire  pour  écraser  les 
glèbes.  —  De  même  en  Roman.  —  L'Anglais  plough ,  T Allem. 
pflug  ^  le  Vieil-Haut- Allemand  ploh^  l'Islandais  plôgr^  ont  la 
même  signification. — Syn.  Ploutoir,  Pourtrouèrb,  Pboctoèee. 
•  PLOUTRER.  Passer  un  cylindre  sur  la  terre  pour  écraser  les 
glèbes.  —  Au  figuré f  rouer  de  coups. 

PLOUVRÈ  (Vimeu).  Hirondelle  de  mer. —  Synon.  Privarbt. 

PLOVAGHER.  Petit  baquet  dans  lequel  on  pétrit  le  pain. 

PLOYON.  Bâton  pliant  dont  on  se  sert  pour  couvrir  les  toits 
en  chaume.  On  désigne  aussi ,  par  là ,  le  bâton  de  la  charrue  qui 
maintient  le  contre  dans  la  position  où  on  Ta  voulu  fixer  par  rap- 
port à  l'un  ou  à  l'autre  côté  du  fer.    ' 

*  PLUREX.  Plusieurs.  /^iJuc,  xiv.»  siècle). 

PLUXINER.  Bruiner.  Synonyme:  Pleuyotbr, Brocillassbr. 

PLUXFNER.  Manger  sans  appétit  ;  manger  peu  et  à  petits 
morceaux. 

POCAGE.  Quête. 

POCHÉ  {avoir  le  c<Bur),  Être  triste. 


(  520  )  POC 

POCHER.  Tâter  on  fruit  (avec  \e  pouce).  —  Syn,  Peugher. 
POCHIE.  Contena  d'une  poche. 

*  POGHONE.  Burette.  —  Il  y  avait  une  mesure  de  vin  qu'on 
appelait  poichon,  en  Vieux-Français. 

*  POERTË.  Vaissance.  {'Ancien  Coutumierd^AhheviÙeJ. 
POGNE  (sing.  fém.)  Poignet ,   main.  —  De  meuve  en  Juras- 

sin  et  Rouchi. —  Du  Latin  pugnus.  Il  signifie  étreinte^  au  figuré. 

POI.  Pas. —  Synonymes  :  Pos,  Poent,  Mie. 

POILU.  Velu ,  qui  a  despoiU. 

POIN.  Pain.  —  Voyez  Pan. 

POINE.  Peine. —  De* même  en  Champenois,  Rouchi,  Ro- 
man et  Bas-Breton. 

POINTELETTE.  Petite  pointe. 

POIRES  (sing:  fém.)  Pendants  d'oreilles.  Poireani^  avait  le 
même  sens  en  Roman. 

POIRES  BLETTES  !  [des).  Exclamation  par  laquelle  on  té- 
moigne ne  pas  ajouter  foi  à  ce  qu'on  entend  dire. 

POIRIETTE.  Fruit  de  l'épine  blanche. 

POIRION.  Poireau. —  En  Rouchi.  et  en  V.  Franc,  porion. 

POISER.  Peser;  comme  en  Roman. —  En  F.  Comt.  poUie, 

POISLE.  Manteau. —  De  même  en  Roman. 

POISON.  Femme  méchante  ,  malpropre;  le  Français  employé 
p6«te,dans  la  même  signification;  au  masculin,  il  signifie  tnaiivaûe 
odeur.  Dans  le  sens  de  lienin ,  il  s'employe  au  féminin.  Il  en  était 
de  même  dans  le  vieux  langage  français,  et  même  au  xvii.'s. 
Malherbe  dit  :  d'ot)(  s* est  coulée  en  moi  cette  lâche  poison. 

*  POIX  DE  CHUCRE.  Dragée. 

POKE  A  POKE.  Peu  à  peu.  —  De  l'Italien  |)oco  a  jpoeo. 

POLAKE.  Sale,  ordurier,  dégoûtant.  Polàk  est  le  nom  qu'on 
donne  aux  Polonais,  en  plusieurs  langues.  Leur  nom  a  servi  à 
désigner  la  malpropreté,  parce  que  jadis  ils  y  étaient  enclins. 

POLICHOIR  (Artois).  Fera  repasser.— De  même  en  Roman< 


POL  (  531  ) 

POMELOT.  Frait  du  pommier  sauvage. 

POMËLOTIER.  Pommier  sauf  âge. 

POMONS.  Ce  qui  reste  dea  pommes  ^  le  jus  exprimé. 

POMONIQUE.  Poitrinaire. 

POMPETTE.  (Subst.)  Nœud  de  rubans. 

POMPETTE.  (Adj.)  Légèrement  ivre. 

PONDOËRE.  Poule  qui  pond  abondamment  ;  femme  qui  a 
beaucoup  d'enfants. 

PONOËRE.  Sorte  de  jeu  de  boule.  Chaque  joueur,  à  stfn  tour, 
roule  une  boule  pour  la  loger  dans  un  des  neuf  trous  d*un  qu$i-> 
drille  creusé  en  terre  dont  chacun  a  une  valeur  différente. 

POPOTE.  (Adj.  fém.)  Bigote ,  minutieuse  dans  ses  dévotions. 

POR.  Pour.  —  De  même  en  Espagnol  et  Roman. —  Syn.  Pau. 

PORCHER.  Gardeur  de  porcs.  — De  même  en  Roman. 

PORCHEU.  Pourceau.  —  De  même  en  Roman. 

PORCHIN*  Petit  sentier. — Synonymes  :  Pibghimte,  Yotbttb. 

PORGEON  ou  PORGERON.  Poireau,  dans  le  double  sens  de 
verme  et  de  légume,  M.  Crapelet  a  eu  raison  de  faire  remarquer 
que  les  Picards  ont  toujours  eu  beaucoup  de  goût  pour  les  taries 
àpargeon»  {Dictons  pcpulaires  ^  p.  110.) 

PORION,  PORIAU.  Même  signification  que  le  précédent. 
—  Du  Celtique  porrua  ?  —  On  disait  porton,  en  Vieux-Français. 

PORKERIE.  Ëtable  de  porcs.  —  Par  extension ,  lieu  sale. 

PORLËKER.  Lécher;  embrasser.  — Synon.  PouRLécHBR. 

PORLËKER  {se).  Se  lécher  les  lèvres  après  avoir  mangé 
quelque  chose  de  bon.  —  Syn,  sb  PBRLéKSR. 

PORSUIRE.  Poursuivre. —  Comme  en  Roman. 

PpRTEUX  et  PORTE  AU  SAC.  Portefaix. 

POSTIRER.  Harceler,  poursuivre. 

POSTUREUX.  Maniéré,  grimacier ,  fat. 

POT  (}u  def.  Jeu  de  billes  ;  on  les  jette  dans  des  trous  nommés 
pots,  ^ 


{  522  )  POT 

POT  AU  FU.  Gaeuz ,  pot  de  texte  dont  on  Be  sert  en  guise  de 
chaufferette.  —  Synonymes  :  Cotrré,  Gôvé. 

POT  DE  GAMBE.PiacednmiliendanslejtQdesqnatMCûins. 

POTEAU.  Personne  niaise  «  sans  intelligence.  — Syn:  :  Btau. 

POTËE.  Contenu  d'un  ]>ot.  —  Grande  quantité. 

POTIÈRE.  Étagère  de  taisselle.  —  De  même  en  Lortâîn. 

POTIÈRE.  Synonyme  de  MéxiMETTs.  Voyez  ce  mot. 

POTRON  ou  PATRON  MINETTE  (dès  V).  Au  point  du  jonr. 
—  EtymologiCf  du  Roman  po(i*on,  petit  des  animaux,  et  Niiitel, 
chat.  Se  lever  dès  le  potron  minet ,  c'est  se  leyek^  aussitôt  que  les 
petits  chatSf  qui  font  de  grand  matin  la*chasse  aux  souris. 

Drès  patron  minette  il  étouait 

Qal  relukouait  no  fernète.  (Départ  de  LiliJ) 

On  dit  aussi,  comme  dans  le  Berry  et  la  Normandie,  se  lever  àèi 
le  potron  jacqv^et.  a  Peut-être  ^  dit  M.  Du  Méril,  cettie  locution 
vient-elle  de  St. '•Jacques,  le  patron  des  «toyageurs  qiji»  pen- 
dant le  Moyen-àge,  étaient  pour  la  plupart  des  pèlerins.  Cette 
expression  pourrait  venir  aussi  de  récureuil^  en  Patois  jeufuHf 
qui  passe  pour  le  plus  vif  des  animaux  et  par  oonaéquent  ponr.le 
premier  éveillé.  »  (DicHonnaire  du  Patois  Normand  tyaig^.ifê,) 

POUAGRE  et  POUAQUE.  Sale.  --  De  même  en  rFnmc- 
Comtois  et  Roman.  —  On  dit  pouaque ,  dans  le  Berry. 

POUANT.  Fat,  faiseur  d'embarras.  — Etym.  du  Fiwç», INêer. 

PQUECHER.  Paitre. 

POUFFE.  Homme  gros  et  replets  —  Synonyme  :  Pavaixop*!. 

POUFIGNON.  Pouillot  (ois.).  —  V.  Pbmphignoï*. 

POUILLU.  Thym*-^  Du  Roman polienl.       -  ■    ■     ■ 

POULENÈE.  Fiente  de  poule. 

POU  LOT.  Nom  d'amitié  donné  aux  enfans.  --.  Dtf  heÀjfeUUu, 
employé  par  Ek>vace,  i.  I,  «at.  3,  V.  40.) 

POU  RAS  AINE.  Poix ,  résine.  —  En  Langued.  parouzina. 


PQtf  .    (  52S  ) 

POURGÂGHER.  Pourchasser.  —  De  même  en  Eoman. — 
Dans  le  Boulonais,  ce  mot  signifie  mendltfr. 

POURDBNEÀU  (Béthoiie)i  Dméon,  poule-dinde. 

POURE.  Paotre.  —De  méra«  en  Vleax-Français.  —  En  An- 
glais ,  pocr.  —  Synonymes  :  Pauhb,  Potvr. 

POURE.  Pondre, poussière.---  Id*  en  Bor.,  Fr.-Gomt.  et  Rôm. 

POUREGET.  Porte  à  toiture  de  chaume,  à  rentrée  des  jardins. 
POUREIIENT  QUE.  Pourvu  que ,  lorsque  »  dès  que. 

POURERw  Faire  de  la  poussière. 

POURETTE.  Poussière.  Être  en  pourette  ^  ètrt  en  grand  né* 
toyage ,  en  cuisine.  —  Synonymes  :  Pàurb  ,  Pourje. 

POU  RPËNSËR.  Réfléchir.  —  Du  Latin pensare ,  peser. 

POURPRINS.  Enclos.  —  Du  Roman |)ourpr2^« 

POURSUIRE.  Poursuivre.  — De  méine  en  Rouçbi,  Berricb. 

*et  Vieux-Français.  —  Synonymes  :  Suibe,  Porsuirb. 

POURTRER.  Passer  le  pour  trouvé  dans  un  champ,  pour  en 
brider  les  moites.  —  Synonyme  :  Ploutrer. 

POURTROUÈRE.  Rouleau.  —  Voyez  Ploutre. 

POUSSâKER.  Pousser.  — Synonyme:  Poussâillbr. 

POUTRE.  Jument  vierge.  —  Du  Bas-Latin putreUa. 

POYELLE.  Poêle  à  frire.  —  Voyez  Patelle. 

POTTER.  Payer.  —  De  même  en  Roman. 

*  PRAIEL.  Herbe.  {Coût  notoires  de  Pic) 

PR AINSE.  Grosse ,  enceinte.  —  Du  Roman  prain. 

PRANGËRE,  PRANGIÈRË  ou  PRANGÈLE.  Sieste,  méri- 
dienne ,  repas  ou  récréation  qu'on  prend  après  le  repas  de  midi. 
Quand  les  abeilles  sortent  de  leur  ruche  en  grand  nombre ,  au 
momeùt  de  la  chaleur,  on  dit  qu'elles  prangellent ,  parce  qu'elles 
paraissent  prendre  leur  récréation  et  faire  une  promenade  dîges- 
tive. —  Etymologie  :  du  Latin  prandium  gerere ,  digérer  le  diner. 

PRAYÈRE.  Prière.  —  De  même  en  Franc-Cômtoîs.  —  En 
Anglais ,  prayers.  *—  Du  Roman  praiers. 


(  624  )  PRÉ 

PRËGHEUX.  Prédicateur. 
PRËGHOUAIRE.  Chaire.  —  iSynott.  Ëoruo&oib. 
PREMIER  (adverbe).  Premièrement  y  d'abord.— V.  PRumfiR. 
'  PREMIER  QUE  (au).  Aussitôt  qae  ,  à  l'instant  qae. 
PRÊTRE.  Fusain  (arbrisseau).  —  Voyez  Caprunotus. 

PREUME  ou  PRÊME  (au).  A  VinsUnt ,  tont  à  l'heure  ;  d'a- 
bord ;  au  proche  ;  seulement.  —  Cangéh.  Ronchi  et  Romao ,  au 
preume  (récemment);  Lunéville,  au preume (seulement) ;  Rom., 
préme  (au  proche)  ;  primes  (auparavant)  ;  au  pruime  (poor  la  pre- 
mière fois).  —  Etym,  du  Latin  primo ,  d'abord. 

PREUYENNE.  Quantité  de  grain  nécessaire  an  cheval  ou 
autre  bête  de  travail  ;  contenu  de  la  mesure  appelée  provendier, 

PRIÉ.  Place  publique. 

PRIER  LE  BON  JOUR.  Souhaiter  le  bonjour. 

PRINAGE.  Contraction  de  pèlerinage, 

PRINDE.  Prendre.  — De  même  en  Roman.  —  Au  participe, 
prins ,  prinse, 

PRIYARET  ou  PRIYERET  (S^-Valery).  Hirondelle  4)e  mer. 
PRIVER.  Apprivoiser. 

PROLEUX.  Bavard.  —  Du  Latin  paràbolari^  parler. 
PROMPT  !  Alerte  !  allons  !  vite  !— De  même-en  V.  Français. 
PRONE.  Prune.  —  De  même  en  Rouchi  et  Roman. 
PRONËE.  Confiture  de  prunes  qu'on  fait  d'ordinaire  aveo  des 
craifinchonê. 

PROUTOËRE.  Rouleau.  — Synonymee  :  Plqutrb,  Rouu>ib. 

PROVENDIER.  Mesure  d'avoine  ou  de  fourrage. 

PROVER.  Prouver  ;  comme  en  Roman.—  En  Angl.  prove^-^ 
Etym.  du  Latin  prohare, 

PRULE.  Présure. 

PRUMIER  (adverbe).  Premièrement,  d'abord.  On  continue 
rénumération,  en  disant  :  deuxième,  troisième,  etc. 


PSE  {  S«5  )  , 

PSER.  Fouetter.  —  Synonyme  :  Pcer. 

PTIOT.  Petit.—  Idem  en  Ronchi  et  F.  Comt.  —  Voyez  Pjot. 

PUANT.  Eperlan  (poisson).  —  Signifie  aussi ,  fat,  glorieux. 

*  PUCHAIN.  Prochain  /"Roye,  1332^. 
PU€H£.  Pace.-^  De  même  en  Roman. 
PUGH£  (adverbe).  Plus.  —  Synonyme  :  Pus. 

.  PUÇmPJ.  Puits.  —  comme  on  RomaVi. 
PUGHEOIR,  Puisoin-r-De  même  en  Roman. 
PUGHER.  Puiser^  épuiser.--^  Do  même  en  Roman. 
PUGHOT.  Petit  amas  d'eau.  — Synonymf  :  Flaque. 
PUIGNIE.  Poignée. —  De  même  en  Roman. 
PUISSANT.  Gros  e;  gras.— De  même  e«  Ghampenoîs, 

*  PUITS  D'AMOUR,  Nom  qu'on  donnait,  au  ^vi.f  siècle,  à  la 
fête  de  l'lmm%«ulée  Goncept^on  qi^'on  célébrait,  dans  la  Picardie, 

*  par  des  repas ,  des  poésies ,  des  jeux  et  des  loystères. 

PURE.  Puits. —  Synonyme:  Pughe. 

PURETTE  (en).  Habit  bas,  bras  nus.  Un  homme  est  en  pu- 
rette,  quand  il  s'est  dépouillé  de  soa  habit,  et  une  femme,  quand 
elle  n'a  qu'un  simple  corset  et  un  jupon  sans  mancbea.  Gette  ex- 
pression est  égalemeat  usitée  à  Metz ,  Rh^ms  ,  Yalençiennes , 
etc. —  Synonymes  :  {)n  pcabb  les  manches  ,  Ev  viléhanchb.  On 
trouve,  daa9  le  9x)inan  de  Ham,  en  pur  les  m>anàhes  pour  le  chef 
découvert, 

PUS.  Pins. —  De  même  en  Lorrain  et  Roman. — Syn.  :  Pughe. 

PUI^AU  (Artois).  Egout  du  fumier. 

PUTER.  Percer.  '—  Synonyme  :  percher. 

PUVëRË  (Gayeux).  Hirondelle  de  mer. — Synon.  PRifAftBT> 

VYE  (jeu  de).  Voyez  Mahon. 


34. 


in 


(  526  )  QEV 


Q 


Nous  avons  remplacé  cette  lettre  par  le  K^  chaque  fois  que 
rétymologie  nous  Ta  pecmis. 

*  QEV  AGE.  Droit  de  12  deniers  parisis,  selon  la  coxitome  de 
Péronne,  Montdidier  et  Roye,  pour  chaque  ch«f  marié  qui  est 
bâtard.  On  l'appelait  aussi  c/ie^{en«.  (MS.  de  D.  Grenier). 

QUAND  (en).  En  même  temps  que.     ' 

QUAND  JOU  ?  Quand  est-ce  ? 

QUAND  QUE.  Quand ,  lorsque.  —  Syn.  Qûat,  Quâind. 

QUANT  ET  QUANT.  Alors;  en  même  temps;  ensemble;  de 
même  qùe».^^De  même  en  Berrichon  et  Vieux-Français.  Jacquë» 
Grévio ,  poète  Beauvaisien ,  emploie  afec  bonheur  cette  éner- 
gique expression  : 

Quand  on  dira  :  César  fut  mattre  de  l'empiré , 
Qa*on>8ache  quant  et  quant  Brute  le  fit  occire. 
Quand  on  dira  :  César  fut  premier  empereur, 
Qu*on  dise  quant  et  quant  :  Brute  en  fut  le  vainqueur. 

*  QUARESMAUX.  Carême.  {AUeville,  xv.«  siècle.) 

*  QUARTAINE.  Fièvre  quarte.  (Coutumes  de  IT^oicvAû.) 
QUARTIER.  Sarcelle  d'été.  —  Synonyme  :  Crèpb. 
QUASIMENT.  Presque.  —  De  même  en  Champenois,  Lor- 

rain  et  Roman.  —  Du  Latin  quasi, 

-QU AT.  Quand ,  quant.  —  Synonymes  :  Quaind,  Quandque. 

QUATERLINGUES.  Babillàrde.  —  Du  Latin  quatuor  Un- 
guœ  ,  quatre  langues.  —  Synonymes  :  L anguardeuse  ,  Jacasse. 

QUATIR.  Se  cacher,  se  blolir.  — De  même  en  Roman. 

QU  ATRABEUSE.  Jeu  de  Colin-Maillard.  {Histoire  littéraire 
d'Amiens,  par  le  P.  Daire,  p.  325.) 


QUE  (  527  ) 

QUËNE.  Chêne.  —  De  quercuê  (chêne)  ,•  par  la  filiation  sai- 
yante  :  quemus  (de  chêne) ,  querne^  quBâne^  quéne. 

QUENOTTE.  Dent  d'enfant.  —  De  même  en  Normand.  — Du 
Romsin  quenne,  dent,  ou  de  l'Islandais  henni,  mâchoire. 

*  QUERIBOIRY.  Charivari.  {Log.  de  gens  d'armes,) 
QUÉRIR  et  QUËRE.  Chercher.  Il  avait  aussi  autrefois  le 

sgas  de  souhaiter.  (Cart.  d'Am.^  1463.)  —  Il  se  conjuguait  de  la 
sorte:  je  quiers  ,  que  je  quiers ,  je  quis ,  je  querrai,  quérant, 
quis.  Le  Français  moderne  n'a  conserve  que  l'infinitif  gii^r.  — 
Cong.  Frano-Comt.  et  Vieux-Franc.,  querre;  Bourg,  et  V.  Cat. , 
quérir  ;  Jurass. ,  quéri  ;  Espag.  et  PoTtug. ,  qnerer.  —  Et^m.  du 
Latin  quairere, 

*  QVEROYE  {la  grande).  On  nommait  ainsi  une  procession 
qti^on  faisait,  dans  une  épaisse  forêt  située  près  d'Ay,  dans  le  but 
de  célébrer  uùe  messe ,  près  d'une  croix  dite  Chipotet.  M.  de 
Cayrol  s'arrête,  pour  le  mot  queroie ,  au  sens  de  l'expression 
quère ,  chercher,  et  traduit  chipotet  par  temple  de  la  forêt.  Il 
voit,  dans  cette  cérémonie  chrétienne,  un  souvenir  de  la  recher- 
che du  ^ut  chez  les  Celtes.  (Voyez  Mém,  des  Ant.  de  Pic. ^  t.  vu, 
Rapport  de  M.  J.  Garnier.) 

QUERTË.  Cherté.—  Du  Roman  quierté, 

*  QUESTEL.  Trône. 

QUEUE  LEUP  LEUP  {à  la).  Se  dit  des  enfants  qui  courrent 
Tun  derrière  l'autre  en  se  tenant  par  les  habits. 

QUEUE  DE  LEUP.  Bouillon  blanc  (plante).  —  A  DouUens , 
la  veille  de  la  fête  de  Milly  ,  les  enfants  courrent  dans  les  rues 
avec  des  tiges  de  bouillon  blanc  trempées  dans  l'huile  et  allumées 
ensuite.  On  cherche  {e  saint  ;  puis  quand  on  l'a  trouvé ,  on  le 
chasse  à  coups  de  fouet.  Cette  fête ,  dont  l'origine  est  inconnue,' 
s'appelle  soirée  des  queues  de  leup.  fComm.  de  M.  Demarsy). 

QUEUETTE.  Nuque,  petite  queue.     Etym,  du  Franc.  Queue. 

34*. 


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."È-. 


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(  528  ]  QUE 

QUËUKER.  Tromper.  —  V-oyez  Kruker^ . 

QUEUSSE.  Pierre  à  aiguiser.  —  Eu  Vieux-Français  ,  queue, 
—  Signifie  aussi  l'étui  en  bois  que  les  faucheurs  attachent  der- 
rière eux  y  au  moyen  d'une  ceinture ,  et  dans  lequel  iU  mettent 
leur  pierre  à  faulx  ,  qui  souvent  trempe  dans  un  peu  d'eau. 

QUEUSSÉ  (Abbeville).  Repassé. 

QUI.  S'emploie  quelquefois  pour  dont^  duquel ,  avec  lequel  » 
au  moyen  duquel, 

QUIGNIE.  Goignée.—  De  même  en  Roman. 

QUIGNON.  Gros  morceau  de  pain.  -De  même  en  Roman. 

*  QUIGNOT.  Autrefois  le  magister  de  l'église  de  Bray 
choisissait,  la  veille  de  Noël ,  à  matines  ,  un  de  ses  écoliers,  pour 
chanter  la  principale  leçon  de  TofQce  du  jour  et  présenter  le 
^ttt^not.  G'était  une  espèce  de  gâteau  qu'on  distribuait  aux  fi- 
dèles, lorsque  le  magister  avait  levé  l'écolier  en  l'air  et  lui  avait  ' 
fait  crier  trois  fois  :  Noël,  f Lettres  sur  le  département  de  la 
Somme  ,  par  M.  Dusevel ,  p.  151). —  Voyez  Ccgnot. 

*  QUINT.  Cinquième  denier  du  prix  de  la  ventje  dû  au  sei- 
gneur par  le  vendeur  ou  l'acheteur  ou  tous  deux  par  moitié. 

QUINTAINE.  La  quintaine  est  une  sorte  de  mannequin  armé 
d'un  bâton.  Il  est  placé  sur  un  poteau  tournant  sur  un  ptTot.  Les 
joueurs  doivent  le  frapper  au  front  ou  au  centre  da  corps.  S'ils 
manquent  leur  coup,  la  figure  grotesque  tourne  sur  son  p^vot  et 
frappe  de  son  bâton  le  joueur  maladroit.  Plusieurs  chartes  du 
PontUieu  sont  datées  du  dimar^che  de  la  quintaine  (l.^>^  dimanche 
de  carême).  Voyez  un  article  de  M.  Ch.  Vaquette  dan^  le  tome  2.* 
^e^Ârch.  de  Pic,  et  le  t/raitéde$  tournois  du  P.  Ménétrier,  p.  264. 

QUINTEUX.  Fier,  irascible. 

QUIOT.  Petit.  —  Voyez  Piot. 

QUITE.  Quelque. —  Quites  uns  ,  quelques-uns. 

QUOI.  Tranquille.  —  Etymologie  :  de  quiet^s.  Voyez  Coi. 


■9 


■<i^ 


QUO  (  5à9  ). 

QUOU  ANE.  Bête;  poltron. —  De  même  dans  rarrondissement 
de  Caen.  —  Do  Vieux-Français  quoyon.  (V.  Roquefort,  tome  xi. 
page  424.) 

*  QUORE.  Loi.  —  De  la  corman,  homme  Me  loi. 


R 


R.  Cette  lettre  dans  la  composition  des  mots  exprime  souvent 
le  bruit  et  le  mouvement.  Exemple  :  Rabukbr,  râglée,  rade  , 

RAGACHER  ,  RAINGER  ,  RAHEDRE^    RANDONER  ,    RANVRLUKER  ,   RAMA- 
OER,  RAHOULER  ,  S'CRALER,  RBINDEINE,  ROUTELLB,  RUTELBR,  etC. 

RABAT.  Tablette  de  chambranle. 

RABÊTIR.  Abrutir,  rendre  stupide.  —  Devenir  plus  stapide. 
—  De  même  en  Fr.-Gomtois. 

RABIBOCHER  {se).  Se  refaire  au  jeu,  regagner  ce  qu'on  avait 
perdu.  —  Synonymes:  Se  remplumer,  se  rahigher. 

RABIËR.  Enrager.  —  Voyez  Arrabier. 

RABISTOKER.  Raccommoder  de  vieux  habits,  de  vieux 
meubles.  —  De  même  à  Maubeuge.  —  Synonyme  :  Rafistoler. 

RABOBINER.  Répéter,  raconter,  rabâcher.  —  Syn,  Ra- 

BOUCHER,  RaGUSIER. 

RABOTE.  Bomme  entourée  de  pâte. 

RABOURER.  Labourer. 

RABUKER.  Frapper,  hsurter.  —  Voyez  Bckbr. 

*  RAC.  Droit  particulier  à  la  terre  de  Picquigny. 

RACACHER.  A  beaucoup  de  significations  diverses:  rame- 
ner; renvoyer  ;  faire  rentrer  les  bestiaux  dans  l'étable;  repousser 
la  balle  au  jeu  de  paume  ;  pousser  devant  soi  ;  s'excuser  en  dissi- 
mulant; répéter  à  satiété  la  même  chose,  etc.  ;  vient  du  Latin  re- 
eolligere^  recueillir,  pour  plusieurs  de  ces  sens. 

RACAFEUDER.  Raccommoder  tant  bien  que  mal. 


.(  530  )  RAe 

RAGAFROGNË^  Renfrogné.  —  Syn.  Raorani  ,  Mourvache^ 
RAGAHUTER  (se).  Se  dit  du  temps  qui  s'obscurcit,  alors  qaç 
le  soleil  semble  vouloir  rentrer  dans  sa  cahute: 

RACAILLETTE.  Se  dit  d'une  petite  fille  biei^ gentille ,  éyeiU 
\ée  et  bien  portante.  —  Synonyme  :  Rétue. 

RAGATER.  Racheter.  —  De  même  en  Roman.. 

R  AGGOLER.  Garesser. —  Du  Rom.  accoler, —  Syn,  Afflater. 

RAGGROG.  Lendemain  ou  octave  d'une  fête.  —  De  même  en 
Normand.  — Synonyme:  Rebond. 

RAGHAINE.  Racine.  —  De  même  en  Roman. 

RAGHEL.  Femme  parcimonieuse,  avare. 

RAGHEMER  (Béthune).  Saluer.  —  On  dit  d'un  vieux  garçon 
qu'il  rachemera  St.-Nicolas. 

RAGLÉE.  Volée  de  coups  de  bâton.  —  Terme  populaire  d'un 

usage  général,  qui  vient  du  Latin  haculum^  bâton.  Syn/£ atovle, 

RAGLEUX  DE  BOYAUX.  Mauvais  joueur  de  violon. 

RAGLIGHER.  Se  réconcilier  avec  quelqu'un.  —  Syn,  se  Râ- 

MICHER. 

RAGUSIER.  Dire,  redire;  accuser,  dénoncer. 

RADE.  Raide ,  fier.  —  Etym.  du  Latin  rigidus, 

RADE  (adverbe).  Vite.  —  De  même  en  Rouchi  et  Roman.  — 
Tallonais  ein  mollet  rade,  (Xstron,  pic, ,  1841.)  —  Etymoîogie: 
peut-être  de  l'Anglais  ready  ,  promptement.  —  Syn,  Habile. 

R  ADI ABLER.  Racommoder  tant  bien  que  mal. — Synonymes: 

RÂGAFEUDER,  RaFISTOLER. 

RADOS.  Ge  qui  met  à  l'abri  soit  du  vent ,  soit  de  la  pluie  on 
du  froid. -^  Do  Geltique  rad  ,  abri. 

RAFALE.  Tombé  dans  l'indigence. — Synonyme  :  en  DéBniB. 

RAFINEUX.  Mailln,  habile.  — Synonyme:  Renar^. 

RAFISTOLER.  Raccommoder.  —  De  même  en  Langoed. , 
en  Franche-Gomté  et  beaucoup  d'autres  «provinces.  SerafistoUr 
signifie  s'agencer,  réparer  le  désordre  de  sya  toilette,  serbubiUer, 


RAF  (  531  ) 

*—  Du  Vieux-Français,  afistoler.  —  Synonyme  :  Hacafecder. 

RAFLÉE.  Grande  quantité.  -^  Synon,  GRONéB,  Tapée. 

RAFOURER.  Donner  à  manger  aux  bestiaux. — Etymologie  : 
du  Français  fourage. 
.  RAFULER.  Coiffer.  —  Voyez  Afuler. 

RAFUTER.  Affûter  une  scie. 

RAGALIR.  Rendre  uni ,  égal.  —  Voyez  Aoalir. 

RAGER.  Être  fort  en  colère.  —  De  même  en  Champenois. 

RAGNE.  Grenouille.  —  Voyez  Raine. 

RAGOTER.  Murmurer  contre  quelqu'un.  —  Id.  en  Rémois. 

RAGOTS  {faire  des).  Faire  des  bavardages  y  des  rapports  ; 
lerme  populaire.  —  Synonymes:  Ragoter,  Jacasser. 

RAGRANI.  Rechigné,  raccorni.  —  Synonyme  :  Ragafrooné. 

R  AGUINCHER  {se).  Réparer  le  désordre  de  sa  toilette,  s'ha- 
biller mieux.  —  Synonymes  :  Se  rafistoler,  s'aguingher. 

RAGUISER  et  RAGUISIER.  Aiguiser. 

RAI  (je).  Présent  de  l'indicatif  du  verbe  ravoir.  Je  rai ,  tu  ros , 
iro ,  os  r  avons ,  os  ravez ,  is  ront  ouis  r  avaient, 

RAIME.  Branche  d'arbre,  ramée.^-En  Franc-Comtois,  raim, 
,  —  Etymologie  :  du  Latin  ramus. 

RAIN.  Lisière  d'un  bois.  —  De  même  dans  la  Meuse  et  en 
Vieux-Français.  —  Synonymes  :  Rain,  Maoière. 

RAINCÉE.  Pluie.  —  Volée  de  coups. 

RAINCER.  Donner  des  coups.  —  De  même  en  Vieux-Franc. 

RAINE,  RANE,  RAIGNE.  Grenouille.  —  Con^.  Franc- 
Comt.  ,  Rouchi  ,■  Lorrain  ,  Rémois  et  Vieux-Français  ,  raine  ; 
Ital.  et  Espag.  rana,  ir parait  qu'on  prononçait  autrefois  royne  : 
car  on  lit  dans  Mathieu  Boutiguy  :  Royne  en  Picard  ou  grenouille 
en  François,  Il  y  avait  jadis,  à  Abbeville,  une  rue  nommée  Can- 
iëraine.  Elle  empruntait  ce  nom ,  dit  M.  Lonandre ,  de  sa  situa- 
tion dans  un  lieu  marécageux,  d'où  l'on  entendait  canter  les  rai^ 
nés,  =Etym,  du  Latin  rana  ou  du  Celtique  ran ,  d'après  Bullet, 


(  530  )  RAG 

RACAFROGNÉ.  Renfrogné.  —  Syn.  F  ^^' 

RACAIIUTER(5e).  Se  dit  du  temps    = 
le  soleil  semble  vouloir  rentrer  dans  p  om  . , 

RACAILLETTE.  Sediid'une  'P^"^®' 

ito-Gal- 
lée  et  bien  portante.  —Synony^  ' 

RACATER.  Racheter.  — 

RACCOLER.  Caresser.- 

RACCROC.  Lendem-  ^"-  ""  ^~  '^^''^' 

Normand.  ^Synany  ^  ^«*^  ''^"^^^^  '''^'' 

RArHAlNE    P  .^elt.  ra^ia ,  eau  bourbeuse. 

RAGHEL.  F*^  .nême  en  Lillois  ,  Rouchi ,  Flamand 

RAGHEU^  "  ^^o^^'^^op^^  ^^  retrouTe  dans  le  Gbaldéen 

qu'iXraehew      ^rcnracaq. 

RAGL''  ^  tJayeux].  Gastagneux  (oiseau).  A  Saint-Valerv ,  on 
usage 'y'-tf/o  ûUJ!)«f^^-plon</con. 
jl  ^/^^^ffdouôlc).  Nom  du  plongeon,  à  Saint-Valery. 
^V^UX.  Boueux ,  bourbeux. 
j^/LLON.  Gros  crachat. 
-^SILLONNER.  Gracher  souvent. 

|{ALLER  {s'en).  S'en  aller,  s'en  retourner.  —  Syn,  S'éraler. 
JIAMAGER.  Grommeler,  murmurer. —  De  même  en  Rouchi 
et  Lorrain.  —  Synonymes  :  Digomer,  Mourkagher. 

RAMBOURG  A  SEPT  COTES.  Pomme  calville. 
RAMEMBRER.  Se  souvenir.  --  De  même  en  Roman.  —  En 
Auglais,  remember.  —  Syn,  se  Rakkntevoir,  Rapbinser. 

R AMENTEVOIR.  Rappeler  à  la  mémoire ,  faire  ressouvenir. 
— De  même  en  Roman. — Au  participe  passé,  ramentu, — Régnier 
Des  Marais,  eu  1706 ,  disait  dans  sa  grammaire ^  qu'il  y  avait 
longtemps  que  ce  mot  n'était  plus  d'aucun  usage.  Nous  le  ren- 
controns pourtant  encore  dans  Bcrtaud  ,  Malleville,  Molière, 
Malherbe,  etc. 


RâM  (  533  ) 

La  terreur  des  choses  pmté&s 

A  leurs  yeux  se  ramenlcTant.    (Malherbe»  Ode  wr  Henri  IV)* 
No^ramentevoDs  rien  et  réparons  Toffeu/te.      (Le  4épit  atmmretix). 
Etymologie  :  de  re-mente  -  videre  (revoir  par  V esprit), 

RAMËULER,  RAMOLËR^  RAMOULER.  Émoudre,  aigpi- 
ser.  —  En  Franc-Comtois ,  ramoulcr.  —  Au  participe  passé,  .on 
dit  indifféremment  ramoltf  et  ramolu.  ^Synonyme:  RAmEURB. 

RAMEULEUX.  Rémouleur. 

RAMEURRE.  Aiguiser  sur  une  meule.  -^Syn.  Rauoler. 

RAMEURRE.  Battre  de  manière  à  couvrir  de  blessures. 

RAMIGHER  <^e).  Regagner  aujeii  ce  qu'on  avait  perdu.  7- 
Signifie  aussi ,  se  réconcilier  avec  quelqu'un,  - 

RAMIOULER.  Adoucir  par  des  caresses.— 5yfi.  :  Avidouler 

RAMON.  Balai.— De  même  en  Rémois,  Rouchi  et  Fr.-Comt. 
«  Allons  en  Picardie,  dit  Barbazan,  nous^ entendrons  appeler  un 
balai  un  ramona  parce  qu'il  vient  de  ramus  ^  petite  branche.  » 

RAMONAT.  Savoyard,  ramoneur  de  cheminée.  —  De  même 
à  Bâr-le-Duc.  -^  Vient  du  mot  précédent. 

RAMONGHELER.  Écraser  de  coups. 

RAMONGHELER  {se).  Se  cacher  les  mains  sous  les  aisselles 
et  rentrer  la  tête  entre  les  épaules;  se  replier  sur  «oi-inême", 
quand  on  est  couché,  pour  avoir  moins  froid.  — Du  Roman  ra- 
moncher ,  àiettre  en  tas. —  Synonyme  :  S'auoncheler. 

RAMONGHER.  Mettre  en  tas.  —  De  même  en  Roman. 

RAMONNER.  N'a,  en  Français ,  que  le  sens  de  halcfiyer  Mne 
cheminée.  En  Picard,  il  signifie  balayer^  dans  un  sens  plus  généra), 
et  par  métaphore,  donner  des  coups  de  balai  j  rosser. 

R  AMONNETTE.  Petit  balai.  —  Synonyme  :  BALiETte. 

RAMONNIER.  Ramasseur  ^e  boue,  de  balayures. 

R  A  MONNURES.  Balayures.  " 

UAN.  Bélier. — 14,  en  Rom. —  Con^.  V. -H.- Allem.,  Saxon  jet 
Angl.,  ram;  AU.,  ramm^L—En  Isljind,  ramr  signifie /i)H,t*o&tiJr<^* 


(  534  )  RAN 

RANCART  (mette au).  Mettre  au  rebut ,  h  l'écart. —  De  même 
à  Bar-le-Duc.  —  Synonyme  :  Gafutkr. 

RANCUNE  £D'  PRÊTE  (Soissons).  Étoffe  de  laine  très-solide. 
L'épigramme  de  cette  étymologie  est  facile  à  saisir. 

RANDIR.  Rôder ,  qller  et  venir  dans  un  endroit,  pour  venir  à 
bout  de  quelque  chose. 

RANDONÊE.  Volée  de  coups.  — Synonyme:  Racl^b. 

RANDONER.  Donner  des  coups.  —  De  même  en  Roman.* 

RANDONER.  Courir.  —  Faire  du  bruit  en  s'empressant',  en 
rangeant.  —  Idem  en  Rora.  —  Voy.  Du  Cange,  au  root  Randum. 

RANDONNAGES  (au  pt.)  Allées  et  venues,  bruit  en  rangeant. 

RANE.  Grenouille. — Voyez  Raine. 

RANKILLE.  Chèvre-feuille.  —  De  T Allemand  ranken ,  qui 
(clésigne  ces  filaments  roulés ,  tortillés  ,  an  moyen  desquels  cer- 
taines plantes  s'attachent  à  d'autres  corps. 

RANVELUKER.  Battre;  faire  du  bruit;  dire  des  imperti- 
nences. 

RAPAREILLER.  Assortir.  — Synonyme:  Aparier. 

RAPEINSER.  Se  souvenir.  —  Synonyme  :  sb  Ramentevoir. 

RAPAPfLLOTER  («e).  Améliorer  ses  affaires;  littéralement 
raccommoder  ses  papillottes.  -r-De  même  dans  le  patois  de  l'ar- 
rondissement de  Mortagne. —  Synon,  se  Remplumer. 

RAPAPINER.  Donner  du  papin  (bouillie)  à  un  enfant. 

RAPATAFIOLER.  —  Voyez  Patafioler. 

RÀPINEUX.  Voleur,  filou. —De  même  en  Ronchi.  —  J^ly- 
mologie  :  du  Latin  rapinator. 

RAPOË.  Rassasié.  —  Du  Roman  rapou^,  qui  dérive  peut-» 
être  du  Latin  re^pasco^  nourrir  ,  repaître. 

"  RAPOTISSEMËNT.  Restitution.  {Archives  iè  Rue,  1828). 

RAPOUSSER.  Revenir ,  retourner. 

^APPAREILLER.  Rassembler,  réunir,  assortir.  —Du  Rom, 
rapp^eillier,  —  S^non»  Aparier,  Rassortir.. 


RAP  (  535  ) 

RAPIAMtJS  {fairey,  Enlever  tout.  —  De  même  dans  Tarron- 
Oissemént  de  Bayeux.  Cest  la  première  peraonne  dn  pluriel  de 
l'impératif  du  verbe  Latin  rapere ,.  enlever. 

RAPROYAUX.  Bavardages,  phrases  sans  saite  et  sans  liaison. 

RAPSAUDËR.  Raceommoder,  ravauder;  dire  des  rapsodies, 
déraisonner  ;  ruminer  des  drôleries. 

RASSAKER.  Retirer ,  tirer  à  soi,  —  En  Espagnol ,  resaear. 

RASSANËR.  Ressembler  et  rassembler.  —  Voyez  Saner., 

RASSIR.  Rvisseoir.  — De  même  dans  le  Nord  de  la  France. 

RASSOTËR.  Raffoler.  —  Etym.  de  sot ,  dans  le  aens  de  fou, 

R  ATACONER.  Mettre  des  tacons  ,  piè^ïes  ;  rapiécetter. —  De 
même  en  Franc-Comtois ,  Houchi  et  Roman.  -^  V.  Tacon. 

RATASSELER.  Même  signifie,  que  le  précédent,  V.  Tassbt. 

RATATINE.  Ridé.  — Mot  usité  dans  plusieurs  Provinces. 

RATATOUILLE.  Fricassée  gi^ossière  et  copieuse  de  viande 
cuite  avec  des  légumes.  D'après  M.  1.  Hécart ,  ce  terme  popu- 
laire serait  Rouchi  d'origine. 

RATATOUILLER.  Remuer  en  tout  sens.  (Gomme  on  remue 
une  ratatouille f  pour  l'empêcher  de  s'attacher.) 

RATATOUILLOUËRE.  Cuisinière  de  bas  étage. 

RATAYON.  Bisaïeul.  —  Formé  dé  tayon  ,  grand'père,  et 'de 
l'addition  ra.  Les  Basques  procèdent  aussi  par  addition  syllabi- 
ques  pour  désigner  les  degrés  de  parenté,  en  ligne  ascendante  : 
mais  elles  sont  bien  autrement  compliquées  que  chez  nous.  Le 
père  s'appelle  ait  :  il  faut  ajouter  onze  syllables  pour  exprimer 
trisaïeul:  Aitarenarenganicacoarena.  —  V  Tayon. 

RATELARD.  Bègue. 

RATELER.  Bégayer.  —  Synonyme:  Téa^sR. 

RATELOT  (Artois).  Roitelet. — 5t/non.  Peuphignon. 

R  ATICHE  ij'  t'en).  Expression  ironique  qui  correspond  à  cette 
locution  :  «  on  t'en  donnera  des  petits  couteaux  pour  les  perdre,  n 

PATINCHER.  Ramasser;  rapetisser ,  diminuer. 


{  536  )  RAT 

RATINCHER  (se).  Dimiiitier  d'embonpoint  ;  se  raccootcir  , 
se  contracter,  se  ramasser. 
RATISIER.  Attiser  le  feu — iS^on.  Atisier. 
RATISSON.  Résida  de  graisse. 

et  ^^ 

RATONS.  Espèce  de  crêpes  très  renommées  h  Arras  ,  à  Bé- 
thune  et  à  Saint-Quentin.  Ce  mot  qui  a  passé  datis  la  langue 
française,  est  d'origine  Picarde.  Du  Gange  et  Ménage  le  dérivent 
de  cratones ,  employé  par  Uldaric  ;  selon  eux  j  wafa  ^iétadrliit 
de  l'Allemand  <;m|>/en,  espèce  de  gâteau.  Voici^une  airti^city- 
mologie  aussi  bizarre  consignée  dans  un  MS*  de  la  Kbliothèofue 
de  l'Arsenal  fHisUy  n^  241 ,  in-4''>,  intitulé:  Ànecàoiesde  la  viUe 
d'ArrdS  et  de  la  province  d'Artois,  «  C'an  893  ^  DAdilOré^équ», 
»  alla  accompagné  des  religieux  d&  Saint- Vaast  ^  jusqtk'à  Beau- 
»  vais  où  avait  été  transporté  le  corps  de  saitit  Vaast ,  sei^  aas 
»  auparavant ,  pour  le  ravage  des  Normands  ,  et  fut  rapporté  à 
D  Arras  par  l'évéque,  avec  affluence  de  peuple,  lequM  naontva 
»  grand  signe  d'allégresse  et  de  dévotion  ,  remerciant  Dieu  qui 
»  leur  avait  rendu  ce  précieux  trésor  sain  et  entier.  Ce  fut  alors 
»  que  le  peuple  en  réjouissance  inventa  une  espèce  dé  pâte'  cotn- 
»  posée  d'oeufs,  de  pain  et  de  lait  dont  ils  se  régalèrent,  ce  que 
»  depuis  lors  on  a  continué  de  faire  tous  les  ans,  le  jour  de  la 
»  fête  du  Saint ,  dans  ladite  abbaye  et  dans  la  plus  grande  partie 
»  du  peuple,  même  jusqu'aujourd'hui,  ce  que  l'on  a  nommera- 
is ton^  parce  que  le  peuple,  allant  au-devant  du  Saint,  s'écriait  U 
»  m-ton  ?  le  ra-feott  ?  voulant  dire  :  l'ia-t-on  rctrottt?«f  ?  i> 

RAT013R.  Détour.  —  De  même  en  Rouchi. 

RATOURNER.  Revenir  sur  ses  pas. 

RATRAIRE.  Donner  asyle;  retirer. 

RATRUGHER.  Enlever  avec  un  morceau  de  pain  ou  même 
avec  les  doigts  ce  qui  réîste  sur  une  assiette  ou  un  pflat  ;  gratter 
avec  unecuiller  la  bouillie  ou  la  sauce  qui  reste  attachée  au  fond 
d'une  casserole. 


RAU  (  58?  ) 

RAUBER.  Prendre,  ravir,  volçr,  —  De  môme  éh  Rom^n.  — 
Congénères:  Vaudois,  Juraaaia  et  Savoisieo,  roha;  Provençal 
et  Espagnol,  ro^or;  Italien,  ro5are7  Anglais,  ro&;  Gotbiqneet 
Allemand,  rau&en.  Watcher,  en  dériyant  ce  dernier  mot  delà 
Langue  des  Scythes,  fait  remarquer  que  les  Perses  disent  ro&a- 
den,  dans  le  même  sens.  —On  trouve  rauhare^  çn  Basse-Latinilé^ 

RAUPOA.  Espèce  do  pomme  à  cidre. 

RAVAGE  (Bétbune).  Gage  à  poulet.  —  Synon.  GniiiiMAiaB. 

RAVAGER.  Délirer  ,'extravagqer. 

RAVALER.  Remonter.  —  Etymol.  du  Latin  à  valle  ire, 

RAVEINDRE.  R?i voir,  retirer,  atteindre.  —  V.  Atsindjub. 

R  AVELUKE.  Petit  objet  de  mince  valeur ,  de  mauvaise  qua- 
lité, un  brin.  —  A  DouUens,  signifie  rave  sauvage. 

RAVELUKER.  Déraisonner;  ruminer  des  drôleries;  faire  du 
bruit  en  remuant  des  meubles;  battre;  dire  des  impertinences. 

RA  VERDIR.  Revenir  à  la  santé. 

RAVEUDER.  Ghércher.  —  Signifie  aussi  ravauder. 

RAVIGOTER.  Revenir  à  la  vie,  reprendre  ses  sfens.  -— 
Raviver.  — De  même  en  Vieux-Français.  ' 

RAVISER  {se).  Réfléchir,  revenir  sur  une  détermination.  — 
Proverbe  :  Tout  bon  Pieard  se  ravise. 

RAVISER  QUELQU'UN.  Le  regarder  de  plus  près ,  plus  at- 
tentivement. —  Synon.  Erbeter  ,  Rbluker. 

RAVIVER.  Ressusciter. 

RAVOIR.  Avoir  une  seconde  fois.  Ce  verbe  n'a  que  l'infinitif, 
en  Français  ;  il  se  cotïjugue ,  en  Picard  :  J'raros ,  tû  raros  ;  ôs  ra- 
rewnes  t  is  rareun'tent;  j'ai  réu  ;  que  freuehe,  que  nous  reyàm, 
qu*is  reuch'tent  ;  etc. 

RAYON.  ïlideau  qui  borde  une  roule. 

RE  Se  change  souvent  en  er  dans  la  prononciation  des  roots 
qui  commencent  par  cette  syllabe  :  eroenir,  erconnoiiêf  ertourner^ 
ercanger.  —  Voyez  ER  dans  notre  Glossaire. 


(  538  )  BÉA 

*  RËABATANGË.  Rabais,  diminotion.  * 
REBAILLER.  Redonner^— •  Voyez  Baiixbr. 
REBËSIR.  Répliquer  à  ^aelqu'an  de  manière  à  lai  clore  ta 
boache.  —  Synon^ftne  :  Rembarer. 

REBEUBIR.  Gronder  ,  chapitrer.     ' 
REBIFFER.  Repousser.  —  Synon.  Rebrooer. 
REBIFFER  (fe).  Se  fâcher ,  montrer  les  dents,  se  révoltek'; 
se  rétourner  d'un  air  rechigné.  —  Ce  verbe  est  employé,  en  Nor- 
mand et  eu  Franche-Comté ,  dans  un  sens  analogue. 

REBOND.  Contre-coup  ,  bond.  On  appelle  également  ainsi  le 
lendemain  ou  Toctave  d'une  fête  —  V.  Racroc. 

• 

REBONDIR.  Se  divertir  de  nouveau  huit  jours  après  la  fête. 

REBOULER.  Se  dit  de  la  terre  qu'on  dessole  ou  qu'on  fait 
rapporter  trois  années  de  suite  ;  renverser  les  éteuils  avec  la 
charrue ,  pour  ensemencer  de  nouveau. 

REBOUTER.  Remettre  ;  j*emettre  les  luxations.  —  Be  même 
en  Berrichon  et  en  Roman  ,  dans  le  prenpier  sens. 

REBOUTEUX.  Qui  guérit  les  foulures  et  les  fractures. 

REBROKER.  Remettre  des  hrokettes,  chevilles;  repiquer  une 
couverture  de  paille  ou  de  chaume. 

REBROU ER.  Refuser  avec  rudesse,  refuser  d'entendre. — ^Da 
Bas- Latin  reabrogare.  —  Synon.  Rebiffer. 

RËBUKER  {se).  Se  révolter,  s'insurger. —  Syn.  bb  Rbbiffir. 

REBOULET.  Son  de  blé.~-De  même  en  Roman. 

RËCAUFER.  Réchauffer.—  Id.  en  Rouchi  et  Roman« 

RËCAUFOIR.  Foyer  pratiqué  loin  des  habitations  pour  faire' 
sécher  le  chanvre  et  le  lin.  —  Etymologie  *.  du  Picard  caufer. 

RÉCENT.  Qui  n'est  pas  ivre. 

RÈCHE.  Apre  au  goût. — De  même  en  Roman.-*-  J.  J.  Rooe- 
seau  s'est  servi  de  cette  expression ,  dans  un  sens  figaré.  — 
Synonyme  :  Rèke. 


\ 


REC  (  539  ) 

RECHIGNE.  Refrogné  ,  de  maufaise  humeur.— De  même  en 
Franc-Comtois  et  Romane  —  Synon^  MouiuiAC&By  RBGmiaifi. 

RëCHIMER.  Se  dit  du  chou  dont  on  n'a  enlevé  qne  la  tète 
et  dont  le  pied  reproduit  bientôt  un  nouveau  re^ton. 

REGHINCHER.  Rincer  à  Teau  claire ,  passer  le  linge  à  onfe 
seconde  eau.  —  Vient,  peut-être  dé  sincerus^  (Horace  dit  sinee- 
fum  vas  y  dans  le  sens  de  vase  propre) ,  ou  plutôt  du  Latin  recen- 
eere  y  revoir,  passer  en  revue.  Cette  étymologie  est  confirmée 
par  le  Lorrain  recensiez  qui  a  le  même  sens.    . 

RECHINER,  ERCHINER,  R'CHIGNER.  Collafîonner , 
goûter.  —  De  même  en  Roman. —  Etym,  derc-camore,  diner*de 
nouveau.  —  Cong.  Rouchi ,  erchener  ;  Franc-Comtois  ,  redegne- 
na  ;  Bar-le-Duc,  reciner. 

RECHÎNETTE  ,  ARCBINETTE.  Petit  repas  que  font  entre 
eux  les  enfants,  avec  les  friandises  qu'ils  ont  conservées  de  leur 
dîner.  —  Synonyme  :  Dînette.  •  . 

RECHOER.  Rincer  à  Teau  claire.  —  Y.  Rechinchbr. 

RËCHUË.  Se  dit  de  tout  les  objets  qui ,  après  avoir  été  mouil- 
lés ,  sont  à  moitié  secs.  —  Synonyme:  Ressué. 

RECONFORTER.  Ressembler  à,  se  rapprocher  de. 

RECORDER.  Enseigner,  faire  la  leçon.  —  Id,  en  Roman. 

RECOKDER  {se).  S'étudier  à,  mettre  du  cœur  à. 

RECOUË.  Réchappé,  sauvé.  —  ^t/nont/me;  Regout  etRss- 
COURT.  >—  Du  Latin  re  excutere ,  retirer  par  force. 

*  RECOUSSES  (ferrer).  Terres  que  les  habitans  des  rivages 
reprennent  sur  la  mer,  qui  les  avait  envahies  précédemment. 

RECRAND,  RECRANDI,  ERCRAND.  Las,  fatigué,  ha- 
rassé de  fatigue. —  Congénères:  Rouchi,  recrant;  Austrasien, 
kranté.  —  Etymoldgie:  du  Roman  recren ,  r-ecreant.  -^^Gr.  d'Es- 
signy  dérive  ce  mot  de  requiem  requcBrans^  qui  demande  du  repos. 

RECRANDIR  {se).  Se  fatiguer.  —  En  Patois  Bot.  se  crandir. 


(  540  )  BEC 

*  RÉGRËANGE.  Proyisioii  judiciaire.  ^Coutumes  de  Bêimv.J 

RECTA.  Exactement ,  tout  droit.  —  Mot  Latin. 

RÉCURER.  Laver,  nettoyer  la  Yaisselle  ou d*aatres oalensiles. 
-^  De  même  en  Rouohi ,  Rémois  et  Bourguignon.  —  Pfobable- 
ment  du  Latin  curare,  avoir  9oin. 

RËD£.  Vite.  —  Peut-être  de  TAngiais  readytj  promptement. 

REFAIRE.  Attraper,  tromper.  --^  De  même  à  YalogiMS.  i- 
Vient,  d'après  M.  Du  Méril,  de  l'Islandais  refiitiz^  dont  la  aignifif 
cation  est  la  même.  —  Synon.  Qdbuksr,  rsjoini)«b. 

RËFAITIR.  Raccommoder  la  faitière  d'un  toit.  -^  £o  Vieux- 
Français,  re/e«ttr 

REFOUIR.  Bêcher  une  seconde  fois.  —  Idem  en  Roman. 

REFRAIN.  Dégoût,  répugnance. 

REFRAINGNER.  Faire  à  contre  cœur.  —  Dans  les  poèmes 
des  Trouvères ,  ce  mot  signifie  s* abstenir  de  faire  quelque  choie. 

REGALISER  et  REGALER.  Unir,  polir.  —  Syn.  Agalbr. 

REGARDANT.  Trop  intéressé ,  qui  regarde  trop  à  la  dépense. 

REGLANCE.  Qualité  de  bien  régler  ses  affaires. 

RËGOLICHE.  Réglisse.  —  De  même  en  Vosgien  et  V.-Fr. 

RÉGOULÉ.  Dégoûté,  rebuté,  fatigué,  repu.  —  5yn.  Rapoé. 

REGOULER.  Rassasier,  repaître,  dégoûter  par  satiété. — 
Manger  avec  excès. 

REGRIGNË.  Ridé,  froncé.  —  Au  figuré^  revêche,  chagrin, 
maussade,  de  mauvaise  humeur. —  Congénères  :  Lorrain,  grigné, 
triste;  Fr.  C.  grigne^  {id.)  Vand.  et  Gén. ,  gringe^  (id.)  Bourg. 
greigne;  Roman  ,  ,grigne ,  {id.)  —  Etymologie:  du  Celto-Breton 
grignouSf  triste,  chagrin.  —  Synon,  Rechigna,  Mouruachb. 

REGRIGNER  {se).  Prendre  une  mine  maussade,  fôchéé. — Id. 
en  Franc-Comt.— Signifie  aussi  se  venger ,  prendre  $a  revanche. 

REGUETTER.  Regarder  avec  attention ,  guetter. 

REGUIGNER.  Faire  des  grimaces  pour  se  moquer  de  quel- 
qu'un.—  Synonyme  :ïiEiAiiQLER. 


RËG  .  (  ^1  ) 

R£GULN«  La  deuxième  et  la  trai&ième  coupe  de  feia.  On  dit 
reguinssej  dao9  le  DouUeaais.  Les  droits  de  reguins  ^oni  mention- 
nés dans  nos  chaules  du  suv.^  siècle,  Oa  appelait  jadis  fuiiMtfa 
la  première  coupe  de  foin.  —  On  nomme  par  dérision  une  hû^uté 
ék  regain  y  une  femme  qnila  plus  de  trente  ans.  -^  Syn.  R0041N 

RÉHU  (/te).  — Voyez  Récs.     . 

REIDER.  Être  engoué  de,  être- amateur  de,  faire  colleetion 
de.  Ce  mot  Tient  du  Roman  reiderUy  engouement.  Les  reldtfurf 
font  collection  dés  objets  qu'ils  affectionnent.  Pour  se  les  procu- 
i-er,  ils  font  parfois  des  dépenses  exagérées.  Feu  M.  Ledien  a  Voit 
composé,  il  y  a  quelques  années,  une  notice  sur  l'origine  du  root 
reiderie.  Nous  regrettons  de  n'avoir  pu  retrouver  ce  mémoire 
dans  les  archives  de  la  Société  des  Antiquaires  de  Picardie. 

REIDERIE.  Engouement  pour  certaines  choses  ;  manie  de 
collectionner  certains  objets.  — On  appelle  aussi  rei(?ene  l'objet 
dont  on  reide, 

REIDEUR.  Qui  reide. 

REILLE  (Saint-Valery).  Râle  de  genêt.  —  Syn.  Roosselet. 

REINDENNE  (Saint-Valery).  Flot  qui  se  produit  dans  un 
remou  de  marée.  Ce  mot  pourrait  bien  être  l'onomatopée  du 
bruit  que  fait  la  mer  ,  à  la  marée  montante ,  à  moins  qu'il  ne 
vienne  du  Roman  randonada  j  impétuosité ,  vitesse  ? 

REJANNER,  RËJONGLËR.  Mimer,  contrefaire;  se  mo- 
quer de  quelqu'un,  en  imitant  ses  gestes,  son  ton  ,  ses  allures.— 
Congénères  :  Bourguignon  et  Franq-Comtois:  r^annai^  contre- 
faire.—Du  Roman  rejanner.— En  Bas-Latin,^annare,  se  moquer. 

REJATE.  Dur  au  toucher»  —  Synonyme:  Règhe. 

REJOINDRE*  Refaire ,  attraper  ;  rendre  le  mal  pour  le  mal. 

RÉJOUI.  Gai.—  Du  Roman  esjoui. 

RËKE.  Apre,  dur,  raboteux.— Du  Roman  m/i.  Syn.  RàcuE, 

REKËRE.  Retomber.—  Voyez  K^e, 

35. 


(  542  )  REK 

R£KEUKER.  Attraper  quelqu'un.— i9yn.  Refaire,  KsuitBR. 

RERIGHER.  Renvoyer  brutalement.  -^  Synon.  Rbbroer. 

REKIER.  Glaner.  -Se  dit  surtout  des  pommes  qu'on  ramasse 
après  la  vendange  faite.-^  N'y  aurait-il  pas  une  parenté  entre  ce 
▼erbe  et  l'Islandais  raka  {radere)jei  l'Anglo-Sax.  racjan^  (torcii- 
lare)  ?  En  Yieil^Haut-Allemand ,  on  trouve  rechOy  râieaa ,  et  en 
Allemand  moderne ,  rechen,  ayant  le  mêqie  sens.  ^M.  BreuiLJ 

RERINRER  {se).  Se  parer,  faire  toilette;  se  poser  fièrement 
sur  la  pointe  du  pied;  se  donner  des  airs,  etc.  Syn,  se  Repimper. 

Ch*étoait  porli  qu*ej'  m*erkinkoais.       (Départ  de  Lili). 

* 

RELAREUX.  Bandit ,  vaurien  ^  gueux.  —  Y.  Holaqubux. 
REL  AN  [sentir  le).  Sentir  le  gâté ,  le  moisi. 
REL  ANGHER.  Se  retirer.  —  Synonyme  :  s'Esbiner. 
RELAYER.  Laver  la  vaisselle.  —  Synonyme  :  Régurbr. 
RELAYEUSE.  Femme  qui  relave.  —  Synonyme  :  Laveuse. 
REL  A  YU  RE.  Eau  qui  a  servi  à  laver  la  vaisselle.  —  Congés 
nères  :  Wallon ,  relaveure  ;  Messin  ,  lavure. 

RELË.  Rale-marouette  (oiseau). 

RELEYER.  Faire  ses  relevailles. 

RELIER.  Battre  le  foin. —  De  même  en  Roman. 

RELIGIEUSE  (Saint-Yalery).  Bécasse  variable  à  tête  noire. 

RELIGIONNAIRE.  Dévot,  religieux.* 

RELISSER.  Tromper,  duper.  —  Synonyme:  Engeignbr. 

RELUKER,  R'LUKER,  ËRLUKER.  Regarder;  regarder 
en  clignotant  les  yeux;  regarder  avec  complaisance  nne  personne 
qu^on  aime. — De  même  en  Roman. — Congénères:  Rémois,  Beau- 
ceron ,  Normand  et  Franc-Comtois ,  reluker,  regarder  ;  Rouchi, 
relouher;  Wallon,  louker;  Genevois,  relucher.  G.  d'Essigny 
donne  à  ce  verbe  une  origine  par  trop  métaphysique  ;  il  le  dérive 
de  relucere ,  parce  que ,  dit-il ,  les  torps  luisants  commande^  U 
regard. —  Il  vient  sans  doute  de  l'Anglais  to  look. 


REL  (  543  ) 

RELUSER.  Amuser.  —  De  même  en  Rouchi.  5yn.  Ahlcrer. 

REMANGLER  Mimer  quelqu'un ,  le  grimer ,  le  contrefaire. 
C'est  une  mauvaise  prononciation  de  rejongler.  —  Y.  Rejanner. 

REMRARBËE.  Petite  gelée  blanche.  —  S'yn.  RmâE. 

REMBARER.  Riposter  avec  énergie. —  Synonyme:  KevAbir* 

REMBUKER.  Frapper,  heurter.  —  Voyez  Bukbr. 

REMEUTE.  Terre  qui  a  reçu  un  gros  labour.  —  Du  Bas-Lat. 
remotœ. 

REMIR.  Se  dit  de  la  vache  qui  fait  son  lait.  —  Syn.  Ronir. 

REMIRER.  Regarder  avec  attention. — De  même  en  Roman. 

REMONTÉE.  Après  raidi.  —  Voyez  Armonté. 

REMONTER.  R^eprendre  son  travail  après  midi. 

REMONTRANCE.  Ostensoir.  Dans  presque  totfs  les  villages 
des  environs  de  Béthune,  m'écrit  M.  de  la  Fons,  la  remontrance 
est  ornée  de  croix  d*or  ou  d'argent ,  de  bagues  et  d'anneaux  lé- 
gués par  diverses  personnes.  Si  les  curés  voulaient  s'opposer  à 
cet  usage  inconvenant ,  ils  soulèveraient  une  émeute. 

REMOTËE.  Petite  gelée.  —  Synonymes  ;  RiîféE,  Rembarbée. 

REMOULER.  Aiguiser,  repasser  sur  la  meule,  -^  De  même 
en  Normand.  —  Synonyme:  Ramouler. 

REMPIËTER.  Raccommoder  lejpied  d'un  basT. 

*  REMPLUMÉE.  Tarte  faite  avec  des  pommes  et  du  lait 
bouilli. 

REMPLUMER  (se).  Se  remettre  bien  dans  ses  affaires.  Ce 
terme  populaire  se  trouve  dans  le  Dict.  de  BoistCé 

REMPOUILLER  (se).  Regagner  au  jeu  ce  qu'on  avait  perdu. 
—  De  même  en  Franc-Comt.  —  Syn.  Se  Rabibocher. 

RENACLER.  Reculer,  se  refuser  à.  —  De  même  en  Champ* 

RENALLER  (s'en).  S'en  aller.  —  Synonyme  :  s'Éraler. 

RENARD  (foèreein).  Vomir. —  %non|/me  :  DéaoBiLLBR. — 
Etymologie  :  du  Vieux -Français  renarde.  —  Renûrd  à  le  même 
sens,  à  Nancy.  —  lEn  Normandie,  il  n'exprime  qu'un  rot. 

35.* 


(  544  )  '  B£N 

RENARDE  ou  RENÂRÈ.  Fin,  rasé«  malin  (comme  on  rt' 
nord].  —  De  même  en  Roman.  —  Syn.  Raffi^eux,  Finot. 

RëNAYER.  Cest  le  contraire  de  Player.  (V.  ce  mot.)  —  Au 
figuréy  il  se  dit  d*un  homme  trempé  par  une  aTerse^par  allasion  à 
Tusage  qu'on  a  de  jeter  de  l'eau  dans  une  cuyo  Relayée,  afin  d'en 
faire  resserrer  les  planches. 

RENCLOTURËS.  On  appelle  ainsi,  dans  le  Boulonaûi »  les 
terrains  enclos  de  digues  ou  de  haies. 

*  RENËAU.  Ruisseau.  (Archives  de  BeauvaiSf  1247.) 
REND  AGE.  Fermage,  prix  de  Içyer;  ce  que  rend  on  japporte 

une  propriété. 
RENFIKER.  Reficher.  —  Synonyme  :  Erfiker 
RENFORGHER.  Devenir  plus  fort.  —  Synon,  Einforghir. 

*  RENFORCIER.  Excommunier.  {Archives  d'Arras^iSn. ) 
RENGAINGUER  fsej.  Se  renfermer. 
RENGUIGNIER.  Ébrancher  des  arbres. 

RENIR.  Venir. — Syncope  de  rci?«mr. 
RENOUVEAU  ('auj.  Au  printemps. 

RENTOURTILLER.  Mettre  du  filou  du  coton  en  pelotte.  — 
Etymologie  :  du  Roman  rentourteiller. 

RENTROGNER.  Reprendre  quelqu'un,  lui  fa  ire  des  reproches. 
RËPE.  Rotjj^vent.  —  Synonyme:  Reupb,  comme  en  V.  Franc. 
RËPER.  Roter.  —  Syn.  Reuper,  comme  en  Wall,  et  V.  Fr. 
RËPILLE  (m.).  Bon  repas.  —  Peut-être  du  Latin  regasco^ 
nourrir.  -^  Synonyme  :  Gueuleton. 

REPILLEUX.  Galeux,  rude  au  toucher. 

REPIItfPÉ.  Paré  plus  que  de  coutume,  qui  a  fait  toilette. 

REPINSER.  Réfléchir.  ^EtymoL  du  Bas-Latin  J^^eiuoTiP. 

*  RÉPIT  DE  S  AINT7FIRM1I^.  Proit  qup  payaient  à  rÉvé- 
que  d'Amiens  les  personnes  inscrites  sur  le  rôle  de  St.-Firmin. 

REP^AKËR.  Raccommoder  un  placage.-*-  Du  Roo^aq repta- 


z 


REP  (  545  ) 

quier.  —  Au  figuré,  j^evenir  sar  des  paroles  indiscrètes,  chercher 
à  détruire  le  mauvais  effet  d'une  parole  ou  d'un  acte  quelconque. 

REPLONRËR.  Se  dit  du  velours  qu'on  reteint. 

REPOMEK  LA  BUË£  (Béthune).  Laver  le  linge,  le  lessiver. 

REPONOIR  (Béthune).  Abreuvoir.  —  Synon,  Abhuvobr. 

REPOS.  Berceau.  —  Synonyme  :  Erpon. 

RESAKER.  Remettre  dans  un  sac.  —  V.  Sakbr. 

RËSSANER.  Ressembler.  —  V.  Saner. 

RESSERGIR.  Ravauder,  faire  des  reprises.  —  En  Rouchi , 
roisarcir, —  Du  Latin  re«aretre,  raccommoder.  Syn.  Rapsavdbr. 

RESSERGISSEUSE.  Ouvrière  qui  fait  les  reprises  (inx  étoffes. 
RESSUER.  Essuyer,  sécher,  faire  sécher.  —  De  même  en 
Normand ,  Ronchi ,  Jurassin  ,  Rémois ,  Berrichon  et  Roman. 

*  RESTANQUER.  Ecarter, détruire,  détourner.  (M.  Mamier.) 
RETAPER  {se).  Se  faire  beau  ;  faire  toilette.  A  Yalognes , 

retapé  signifie  bien  habillé.  —  Syn.  s'Aoingber,  sb  Repihper, 
RETEMPIR.  Répondre  avec  sévérité  ,  parler  ferme. 
RETEMPIR  (se).  Se  relever,  se  redresser ,  se  tenir  debout , 

se  tenir  raide.  —  Synonymes  :  s'Ëtanfikbr,  s'Ëtampir. 

*  RETENIR.  Entretenir  ,  réparer.  ^Cart.  d^ÀbbeviUe^  1340). 
RETERKIR.  Repousser ,  rebuter. 

RETOKER.  Heurter  le  pied  contre  une  pierre  ;  retenir  un 
cheval  par  les  rênes. 

RETOKET.  Hautain ,  fier  ;  raide,  redressé. 

RÉTOIRË,  RETOUËRE  ou  RËTOIRË.  (Abbeville).  Ad- 
jectif qui  indique  la  similitude  d'une  personne  avec  une  autre, 
sous  le  rapport  de  la  physionomie,  des  manières  ;eh'esîsinfère 
tout  rétoiré ,  c'est  son  père  tout  craché. 

RETORTILLER.  Battre  quelqu'un  à  coups  précipités  (<^mme 
on  bat  le  beurre  quand  on  le  met  en  UmrtelettéêJ. 

RÉTOITPER.  Boucher.—  De  même  en  Rouchi ,  Wallon  et 


(  546  ]  RET 

Roman.  —  Franc-Comtois,  étouper  ;  Yaadoisy  etopwr  ;  Hollan- 
dais,  «t<>p|)en  ;  Allem. ,  stopfen;  Anglais  ,  stop  ;  Ital.  stopp^re. 

RETR  AIRE.  Retirer  ^  donner  asile:— ^  De  même  en  Roman. 

RETRI.  Ridé  ,  rétréci.  —  Idem  en  Champenois.. 

RËTUS.  Gentil,  mignon.  —  De  même  en  Roman. —  Signifie 
aussi  :  droit,  raide;  dispos;  rusé. 

REUE.  Moue.  —  Synonyme  :  Mouse. 
REUE  y  REULE.  Roue.  —  Comme  en  Yieux-Français. 
REULETTE  (Boulonais).  Petite  rue.  —  Synon.  Rublettb. 
REUPE.  Rot ,  \ent.— De  même  en  Wall. ,  Rou.  et  V.  Franc. 
REUPËR.  —  De  même  en  Wallon  et  Vieux-Français. 

RËUS  on  RËYU  {été).  Être  à  quia,  être  à  bout ,  être  décon- 
certé ;  ne  saToif  plus  que  dire,  que  faire.  — r  Cong.  Rouchi,  ^e 
au  réhvis  (ne  savoir  que  dire)  ;  Austrasien,  faire  rehvù  (mettre 
quelqu'un  hors  d'état  de  répliquer);  Montois,  être  reusse  (être 
dans  l'embarras).  L'espèce  de  proverbe  hahemus  confitentem 
reum  a  pu  donner  lieu  à  cette  expression  qui  est  consignée  dans 
le  Glossaire  de  Roquefort ,  sous  cette  forme  :  reuXj  reus  ,  qui  ne 
sait  plus  que  dire  ou  que  faire. 

REYARDIR.  Ressusciter.  {Epitaphe  du  cimetière  SU^D^is,) 

REVELEUX.  Rétif.  —  Amoureux, 

REVERTIR.  Revenir.  —  Du  Latin  reverti.  Synon.  Renir. 

REVIR.  Revoir.  —  Voyez  ViR. 

*REWART.  Inspecteur, 

REYAl).  Petite  raie  (poisson). 

RÉYU.  —  Voyez  Réus. 

RHABILLER.  Habiller  de  nouveau;  dire  son  fait  à  quel^ 
qu'un  ;  médire  abondamment  de  quelqu'un. 

RHËUME  (féminin).  Rhume ,  fluxion. — Cong.  Frano-Comt. , 
Rouchi  et  Vieux-Franc. ,  rheume;  Catal. ,  Espag. ,  liai. ,  Port. , 
yeuma;  Angl. ,  rheum.  Nous  consignerons  ici  sur  te  mot  d^ux 


RHE  =  (  547  ) 

opinions  différentes  ,  Tane  de  M.  Labourt ,  aocien  procureur  du 
Roi,  à  Dpullensy  et  l'autre  de  M.  Dartois,  chanoine  de  Besançon. 

Extrait  d'ttne  lettre  de  M.  IMourt. 
«  Rheume,  suivant  M.  De  Poilly,  vient  du  Greo  -ptufiH,  J^erois 
plutôt  qu'il  vient  de  rum ,  mot  celtique  qui  se  trouve  ainsi  pure- 
ment monosyllabique  dans  la  langue  bretonne  (1).  Pourquoi 
a-t-on  appelé  originairement  rum  la  maladie  qui  constitue  un 
amas,  une  congestion  d'humeurs  sur  la  poitrine?  c'est  que  ce  mot 
désigne  une  réunion  de  parties ,  une  agglomération  en  général  »  ee 
qui  est  multiple^  les  diverses  parties  d'un  tout.  Par  exemple,  mm 
mercin  qui  signifie  une  fourmilière  y  traduit  mot  à  mot,  (comme 
l'observe  D.  Pelletier),  signifie:  nombre  ou  multitude  de  fourmis. 
De  son  côté ,  le  P.  de  Rostrenen  dit  que  rum  doit  être  traduit  par 
troupe ,  assemblée  de  gens ,  nombre ,  partie  y  grande  partie.  C'est 
par  ce  motif  que  les  Bretons  nomment  une  chaîne  de  montagnes 
de  leur  pays  rum  m^nez  you  diouchin ,  c'est-à-dire,  grande  quan-^ 
titéde  montagnes  qui  se  touchent.  Il  est  tellement  vrai  que  rum  est 
une  racine,  qu'on  retrouve  ce  mot  dans  l'antique  Persan  otreme 
signifie  troupeau ^  troupe  en  général.  Ainsi  non  seulement  nous 
trouvons,  dans  le  Celtique ,  le  mot  rhume  à  peine  modifié  ortho-^  « 
graphiquement,  mais  nous  savons  que  la  maladie  que  ce  mot  dé-* 
signe  est  ainsi  nommée,  parce  que  elle  provient  d'un  amas,  d'une 
aggrégation,  d'une  congestion  d'humeurs  sur  la  poitrine  et  que  le 
mot  rum  signifie  effectivement  ce  qui  est  à  la  fois  multiple  et 
aggloméré.  Il  y  a  plus:  le  monosyllabe  rtim  signifiant  ce  qui  est 
nombreuxj  on  devine  facilement  pourquoi  ramho  signifie,  en  Ir- 
landais,  très-grand,  très-nombreux  et  pourquoi  enfin,  dans  la 
même  langue,  romhor  se  traduit  par  extrême ^ puissant ^  le  plus 
fort;  ce  qui  explique    encore   pourquoi  le  mot  'fttf^n  signifie 

(1)  y.  les  Dictionnaires  de  D.  Pelletier ,  et  du  P.  de  Rostrenen ,  et  le 
tome  ni  des  Mémoires  de  Bullet  sur  la  langue  celtique ,  page  335, 


(  548  )   '  RHE 

force  f  en  Grec.  —  Puisque  je  viens  d'éire  naturellement  ramené 
au  Grec,  toyons  s'il  ne  serait  pas  possible  de  retroaTer,  dans  la 
langue  celtique,  la  racine  étyïnologique  de  'ftZfut^  rhume  et 
rhewi^fi.en  tant  que  ce  mot  signifie  /lnâTton,  comme  l'a  reeomm 
M.  dePoUly.  Et  d*abord,  qu'est-ce  qu'une  fiitxion^  Binon  «ne 
extension  des  parties  charnues  formant  une  tumeur ,  une  élérau- 
tion  comparative.  Or,  rumest  le  même  moi  que  ram^  rem^  fim  et 
rom.  BuUet  le  repète  quatre  fois  dans  le  3.*  volume  de  ses  Mém, 
iwr  la  Langue  Celtique  {i).  Or,  en  Hébreu,  les  mots  ram  et  rim  si- 
gnifient: élévation,  haut,  élevé,  être  au-dessus,  etromof,  très^aot; 
roonffta,  en  Gbaldéen  et  en  Syriaque,  se  traduit  par  kmuiiuriété^ 
vation  et  chacun  sait  que  rain,^en  Sanscrit,  signifie  Dieu,  c'est- 
à-dire,  la  grandeur f  la  puissance  même.  Dans  notre  langae, 
rame  signifie  i,^  des  branches  placées  de  manière  à  ee  que  œr* 
tains  légumes  puissent  croître  verticalement  et  former  <ine  espèce 
de  tout,  en  entrelaçant  leurs  tiges  :  a  Ram  y  dit  Gourt  de  Grebeltn 
(2)  est  nn  mot  primitif  et  celte,  dont  les  Latins  ont  fait  rinmif  el 
nous  rameau ,  ramille  et  ramasse  (espèce  de  chaise  à  porteur  dé- 
couverte, composée  de  branches  d'arbres,  et  dont  on  se  sert,  dans  . 
.  les  Alpes ,  pour  les  voyageurs  en  temps  de  neige.)  2**^  Un  instru- 
ment de  marine  nommé  rame  dont  il  faut  régulièrement  au  moins 
une  paire  ;  .or,  les  Bretons  appellent  rum  une  paire  de  souliers. 
3.°  Un  certain  nombre  de  feuilles  de  papier  composait,  sous  le 
nom  de  rame,  un  volume  asàez  élevé.  4.**  Enfin, orromer  est 
un  vieux  mot  Français  qui  signifie  assembler  ^  réunir.  On  appelle 
encore  rames  des  projectiles  lancés  après  avoir  été  réunis  par  ufi^ 
chaîne, 
o  Rim,  dit  textuellement  Bnllet  (3),  signifie  caéencSy  nombremstf 

(1)  Page  295 ,  312 ,  318  et  325. 

(2)  Dictionnaire  étymologique  français-eeltç. 

(3)  Tome  lu.  page  318.  / 


BHË  {  549  ) 

mesure ,  en  Bretoir;  Riwifm  signifie  {t'en.  La  rimé  eét  une  espèce 
de  lien  onde  chaine.qai  fifttache  deuic  vers  ensemble:  delà,  1e< 
Français  rime ,  l'Italien  timUf  le  Polonais  Hm  et  f  Escla'tôn  teime, 
qui  s'écrit  raim,  en  Irlandais.  y>  Le  même  antenr  dît  an  motroiil.' 
«  Eh  ooinpa^ntTatnp^,  rafnjiH,  t^^,  rhein,  rimp  ^  rym ,  t^ffilM 
mwih ,  rhen ,  rhf^n',  on  toit  qùt  ràm^  fera ,  rtiH ,  rom  ont  signifié 
^Itfv/,  élévaH/an^ei^  propre  et  au  figuré,  tout  ce  qui  est  grand,  soit 
en  taille  V  soit  en  qèalité.  » 

J'ai  donc  raison  de  dire.  Monsieur  et  cher  collègue,  que  rttm, 
le  même  que  mm ,  rem ,  rtm  et  rom  est  un  mot  primitif  et  Cel- 
tique qui  désigne  une  agglomération  quelconque  formant  étéré-^ 
Yatiôn,  depuis  la  montagne  incommensurable,  jùftqu'à  la  ttrmenr^ 
jusqu'à  la  simple  finition  :  or,  un  rhume  est  précisément  one 
AggrégatioujUne  congestion  d'humeurs  formant  la  fluxion  interne. 
Bonc  le  Grec  '^tvftûtp  le  Français  r^tffiitf,  le  Picard  rheume^ 
l'Anglais  r^ietim ,  etc.  proviennent  d'une  source  commune,  non 
seulement  à  ces  langues  $  mais  encore  au  Sanscrit,  an  Persan^ 
an  €baldéen  ,•  au  Syriaque.  Donc  cette  source  peut  être  eodéi- 
dérée  comme  la  langue  primitive  et  probablement  celle  dont  le 
plus  ancien  et  le  plus  respectable  monument  que  nous  possédions 
parle,  à  l'occasion  de  la  Tour  de  Babel.' Done  le  Picard  thiuine 
ne  vient  pas  du  Grec ,  mais  du  Celte,  qui  ponrrait  bien  être  le  lan- 
gage prin^tif  refoulé  par  la  civilisation  antique  dans  les  forêts  de 
l'Europe  septentrionale  et  notamment  dans  les  Gaules.  » 

Extrait  d'une  lettre  de  M»  Vahhé  Dartois.  . 

«  Voici  les  raisons  qui  m'empêchent  d'admettre  l'étymologie 
celtique  de  rheiume.  !.<>  C'est  une  étymologie  philosophique  et  il 
n'y  a  pas  de  plus  richessources  d'erreurs  que  ces  sortes  d'^étyrap- 
logies  fondées  'sur  des  inductions..  Rheume^  d'après  la  Savante 
dissertation  de  M.  Labonrt ,  viendrait  dërum,  agglfomération , 
parce  que  le  rhume  est  une  aggrégation  d'hnn^urs  ;  ce  n'est  pas. 


•y 


(  550  )  RIB 

ainsi  que  le  peuple  fait  les  langues;  il  voit  la  cause  ou  les  effets, 

jamais  un  état  mitoyen  et  insaisissable  aux  sens.  Ainsi  le.  rhume 

est  pour  lui  un  refroidissement  :  Verkoudheid  {houd,  froid).,  en 

Hollandais;  kold  {kald^  froid],  en  Anglais;  un  écoulement ^  un 

flux  d'humeurs:  \vt(Aêt.  Cpfâ» ,  couler),  en  Grec;  hoofdvoed  (flux  de 

tête),  en  Hollandais;  on  crachement;  («-rvâ»,  cracher), en  Latin. 

Mais  le  rhume,  tout  extérieur,  quant  à  ses  effets^  ne  peut  ôtre 

facilement  considéré  comme  un  amas  et  n'a  pas  dû  cofiséquem- 

ment  tirer  son  nom  de  cette  cause ,  occulte  pour-  le  vulgaire.  2.<^ 

Le  Vieux-Français reume,  l'Espagnol ,  le  Portugais,  le  Catalan, 

reumUy  le  Comtois  et  le  Picard  rheume  sont  un  souvenir  assesnet 

du  Grec  psv^tf.  On  lit  dans  Joinville  :  «  Me  prit  la  maladie  de 

Tost,  de  la  bouche  et  des  jambes,  et  une  rewne  si  grant  en  la  teste, 

que  la  reume  me  filoit  de  la  teste  parmi  les  nariles.  »  Jespère,  mon 

cher  collègue,  que  vous  reconnaîtrez  là  le  sens  précis  de  peS/e*.  9 

Nous  laissons  à  nos  lecteurs  le  soin  de  choisir  entre  ces  deux 

opinions  si  habilement  défendues  de  part  et  d'autre. 

RIBÂUDER.  Fréquenter  des  femmes  de  mauvaise  vie.  — ^  Du 
Roman  ribaudir ,  débaucher. 

RIBAUDET  (Saint-Valery).  Pluvier  à  collier  interrompu.  . 

RIBODIT  (Cayeu^).  Même  signification. 

RIBOTËR.  Se  griser ,  se  soûler ,  boire  copieusement.  —  Du 
Latin  re-^potare ,  boire  souvent. 

*  RICHUMES.  Pages  de  la  cour  d'Ancre*,  en  1392. 

RIEULLE  (Pas-de-Calais).  Vétille. 

RIEZ.  Terres  en  friche,  mauvaises  terres  non  labourées  qui 

servent  de  pâturage  aux  bestiaux. —  Idem  en  Roman. 

RIFLER.  Effleurer. —  Idem  en  Rouchi. —  V.  Erifler. 

RIKE  A  RARE  et  RIKE  à  RIKE.  A  la  volée  ,  au  hasard  ; 
juste,  ni  plus  ni  moins ,  exactement. 

RIKEDOULE.  Festin,  bon  repas. —  Du  Roman  rick ,  riche, 
et  oui ,  marmite.  '■^Synon.  Gueui^ston  ,  Bombamohb. 


RIK  (  55f  ) 

RIKIKl.  £au-4le-yiey  liqueur.  Syn.  Fil  en  trois,  sagré-cbibn . 

RIMBAilBËE.  Gelée  blanche.—  En  Roman  barbelée. 

RIMBUKER.  Battre ,  rosser ,  frapper. —  Voyez  Buker. 

RIMËE.  Gelée  blanche ,  frimas.  —  Congénères  :  Ron.  rimée  ; 
Anglo-Saxon  et  Islandais,  hrim;  Danois,  nim  ;  Vieil-Haut- Al- 
mand,  rime. — Du  Septentrional  hrim^  et  non  pas  du  grec  Kpv^ftf, 
être  gelé,  comme  le  penae  M.  de  Poilly. 

RINGHÉE.  Volée  de  coups.  —  Synon.  Ragléb,  Tatoulb. 

RINGETTE.  Dernier  verre  d'eau- de-?ie  qu'on  met  dans  le 
café,  pour  rincer  la  tasse. 

RINGHURETTE.  —  Synonyme  :  Ringbttb. 

RINGLORE.  Fermer  ,  clore. —  Du  Roman  roclore. 

RINDET.  Rideau  de  champ. 

RING  AND  (Vimeu).  Tadorne  (oiseau  de  mer). 

RINGOLIGHE  et  RINGOLISSE.  Réglisse.  —  Signifie  aussi 
homme  gauche. 

RINGUE.  Rang,  ligne,  rangée. —  Diminntif ,  ringuette, —  Du 
Roman  renc. 

RINKE.  Tige,  filament.—  Voyez  Rankillb. 

RINKERI  et  RINKILLl.  Ghèvre-feuille.— V.  Rankillb. 

RINKILLERIES.  Branche  de  lierre. 

RINRILLURES.  Plantes  filamenteuses. —  Voyez  Rankillb^ 

RINKINKIN.  Friquet ,  fringilla  montana.  C'est  aussi  le  mâle 
du  moineau,  fringilla  domesHca.  —  Par  métaph.,  on  donne  ce 
nom  aux  individus  petits  et  agaçants.  fComm.  de  M.  J.  Garnier). 

RINMANCHER.  Remettre  dans  un  état  naturel.  C'est  aussi 
une  expression 'ironique  qui  signifie  haitre  ^  disloquer  les  mem^ 
lires ,  rouer  de  coups. 

RINTINKER  {se).  Se  cacher  de  nouveau  avec  précipitation , 
lorsque  l'on  craint  d'être  aperçu. 

RINTINKIR.  Diminuer  ,  rapetisser.  —  Synon,  Ratincubr. 


(  552  )  .  hlN 

RINVELUKER.  Battre,  rosser.— S^yn.  Bloukbr,  Daudifler. 

RIO ,  RIOU  et  RIIL  Raisseaa  ,  filet  d'eau ,  fossé -aqueux.  — 
Cong.  Berrich. ,  riau  ;  Rouchi ,  reio  ;  Vosg. ,  ru  ;  Lang. ,  riou  ; 
Gâtai,  y  Hu  ;  Espag. ,  Port,  et  Ital.,  rio, —  Etymologie:  du  Rom. 
riau,  riu.  Ruisseau  se  dit  rivuSy  en  Latin  ,  etrius,  en  Celtique. 
Couler  s'exprime ,  en  Grec  ,  par  *pt«  et ,  en  Sanscrit ,  par  ry.  On 
donne  le  nbm  de  fossé  blanc  ou  riou  à*un  chemin  creux  ,  caché 
par  des  arbres  touffus,  qui  conduit  à  un  souterrain  pereé  dans  un 
coteau  voisin  du  village  de  Blanc  Fossé  (canton  de  Grèveèœnr). 

RIOTË.  Sourire,  plaisanterie.  —  De  même  en  Roman. 
RIPOPÊE.    Salmigondis  ,  mélange  d'aliments  ,  goinfrerie  ; 
mauvais  ragoût. 

RISÉE.  Plaisanterie,  sourire.  On  appelle  risée  de  soleil  un 
rayon  de  soleil  entre  deux  ondées.  —  Synon.  Riôte.    • 

RISIBLE.  Rieur,  qui  fait  rire. 

RITITI.  Chevalier  sylvain  (oiseau  de  mer). 

*  RIULE.  Régie.  fCartulaire  de  CorUe.J 

R'NAYÉ.  Mouillé ,  trempé  d'eau.  —  V.  Renaybr. 

ROBERT  TANTALAN  !  Les  enfants  de  Saint-Omèr  annon- 
cent par  ce  cri  la  fin  du  carême.  Robert  Tantalan  est  le  nom 
d'une  ancienne  famille  qui  avait  jadis  le  privilège  de  conduire  le 
bœuf  gras.  fMém,  de  la  Soc,  des  Ant,  de  la  Morinie ,  t.  v,  article 
de  M.  Eudes.^ 

ROBILLE.  Vieille  robe  de  femme  ;  mauvaise  indienne. 
BOBINER.  Couler  ,  comme  par  un  robinet, 
ROCHOLÉ.  Trop  cuit ,  trop  grillé. 
ROGNER.  Ronger.  —  Synon,  Roder,  (du  Lat.  rodere,) 
ROGNEUX.  Galeux,  qui  a  la  rpgn«.  Signifie  aussi  :  qui  à  des 
habits  étriqués  ou  des  cheveux  trop  courts. —  Synon»  Ro^nolèt. 

ROGNIE  (sing.  fém.)  Tronçon  d'arbre. 
ROGUÉ  (Boulonais).  Poisson  qui  n'a  pas  frayé. 


ROI  M  553  ) 

ROI£.  Sillon. —  De  même  en  Wallon,  Rouobi,  F.  Comtois, 
Lorrain  et  Roman. —  Du  Ba8-<Latin  rodia.  . 

ROKES.  Moites  de  terre  qui  se  formant  dans  les  terres  labou- 
rée9  et  qu'on  écrase  avec  le  vouloir  ou  fHmiroère. . . 

ROKETTE.  Petite  motte  de  terre. 

RORËTTËR.  Jeter  des  mottes  de  terre. 

ROLË£  DE  SOLËË  (sing.  fém.)  Rayon  de  soleil.  Syn.  Riség. 

ROLETTE  (Goulon^illers).  Collerette. 

ROMIONER.  Marmotter  entre  les  dents.  — De  même  en 
Franc-Comtois. —  Du  Roman  rognioner.  —  Synon.  Maronbr. 

RONDELOIR.  Rouleau.  —  Synonyme  :  Ploutroèrs. 

RONDIBILIS.  Vite ,  promptement ,  rondement,  t  i'o  seuvé 
rondihilis  (xi.«  lettre  J.  CroédurJ.  —  Synonyme:  Habile.    , 

RONIR.  Se  dit  de  la  vache  qui  fait  son  lait.  —  Syn.  Remir. 
ROSIN,  ROISIN.  Raisin.—  De  même  en  Vieux-Françajs. 
ROSSIGNOL  (Boulonais).  Pagellus  centrodunctùs  (poisson). 
ROT.  Rat. —  De  rodere  ,  ronger ,  d'après  Barbasan. 
ROTONER.  Chantonner. — Syn.  Rodtonner,  Chantrouiller. 
*  ROUAGE.  Droit  sur  les  vins.—  Du  Bas-Latin  rodagium, 
ROUAIN.  Foin  de  seconde  coupe. —  Synon.  Reouim. 
ROUBIU,  Veaï^  qui  vient  de  naître. 

ROUET  (Le  Crotoy).  Cyelopterus  lumpus.  On  appelle  ainsi  ce 
poisson  parce  qu'il  tourne  sur  lui-même ,  en  nageant. 

ROUF-ROUF  {faire  à).  Faire  tout  subtilement ,  avec  tant 
d'empressement  que  toutes  les  parties  du  corps  sont  en  prouve- 
ment;  agir  sans  prendre  garde  à  ce  qui  se  rencontre  sur  le  pas- 
sage  et  qu'on  pourrait  renverser.  On  donife  le  nom  deiJtf^fi^ 
Rouf-Rouf  9  à  une  femme  qui  veut  tout  faire  et  qui  pourtant  ne 
fait  pas  grand  chose  ou  qui  ne  fait  que  de  la  mauvaise  besogpe. 

ROUGË  («.  m.)  Rougeole.  —  Synonyme  :  Rouviu, 
ROUGE  (Yimeu).  Soucbet,  (oiseau). 


(  554  )  '  ROU 

ROUGET.  Grondin ,  (poisson). 

ROULÉE.  Volée  de  coups.  Terme  populaire. — Vient  du  Vieux- 
Français  roller^  bâtonner.  — Syn.  Racliêb,  Pile,  Tatoclb. 

ROULLÈRE,  ROUILLÈRE  ou  ROULIËRE.  —  De  même 
en  Comtois  ,  Normand  ,  etc.  On  nomme  ainsi  la  blouse  des  roin- 
liers  ,  ou  conducteurs  de  grossses  messageries.  Le  mot  roulier 
Yient  du-  Latin  rotulare ,  rouler ,  dont  on  trouve  la  syncope  dans 
TAnglais  roll  ;  le  Belge  rollen  y  et  TAUemand  rolUn, 

ROULOIR.  Rouleau  pour  écraser  les  terres  labourées. — Syn. 

PlOUTROIR  ,  POUTROERB  »  ROMDBLOIR. 

ROUMIR.  Ruminer. 

ROUPIEUX.  Honteux ,  confus.  — Synonyme :'Vwszisii. 

ROUPILLER.  Dormir;  ronfler  en  dormant. 

ROUPILLEUX.  Qui  roupille. 

ROUSSËLET  (Gayeux).  Râle  de  genêt.  —  Syn.  Rbillb. 

ROUSSELETTE  (Saint- Valéry).  Chevalier  aux  pieds  verts. 

ROUSSI.  Réservoir  creusé  dans  la  cour  des  fermes  pour  Té- 
coulement  des  eaux  qui  ont  lavé  le  fumier. 

ROUSSIE.  Eau  qui  coule  du  fumier. 

ROUTELI.E.  Crécelle.  —  Voyez  Rutelle. 

ROUTËLER.  Grommeler.  —  Syn.  MaronVr  ,  Rohiombb. 

ROUTELOIR.  Crécelle.  —  Voyez  Rutelle. 

ROUVIU  («.  m.)  Rougeole  ,  (maladie).  —  Syn.  RouoÉ. 

ROUYEU.  Rouleau.  — Synonymes  :  Ploutoir;  Ronoeloir. 

ROXË  {suhst.)  Être  chétif  et  malingre. 

ROTON  Rideau  ;  éminence.  —  Id.  en  Rom.  —  Syn.  Rindbt. 

RU.  Ruisseau.  —  De  même  en  Lorrain  et  Rom. — Voyez  Rio. 

RUBIS  SUR  L'ONGUE.  Parfaitement,  admirablement.  — 
De  même  dans  le  Nord  de  la  France. 

RUCHE.  Subjonctif  du  verbe  ruer.  --^  Bé  à  H  qu*a  U  fuchê  ; 
prends  garde  quelle  ne  rue. 

RUDEMENT.  Extrêmement ,  grandement,  très,  fort. 


RUE  (  555  ) 

RUELETTE.  Petite  rue.  —  Synon.  Reulbttb. 
RUER.  Lancer,  jeter,  frapper.  —  De  même  en  Lillois ,  Rou- 
chi  et  Roman.  —  En  Normand  ,  rucher. 

*  RiJiER.  «Titre  d'un  ficaire  de  Saint-Qaentin , »  dit  D. 
Grenier.  * 

*  RURIBRS.  Prêtres  que  les  chapitres  envoyaient  dans  les 
paroisses  rurales  de  leur  dépendance. 

RUSES  (^avoir  àesj.  Avoir  beaucoup  de  mal  à  faire  qaelqne 
chose. 

RUTELLE  ,  ROUTELLE,  ROUTELOIR.  Crécelle.  M.  Hé- 
cart ,  qui  mentionne  oe  root  picard ,  dans  son  Dict,  Rouchi ,  se 
demande  s'il  ne  viendrait  pas  dcrutellum^  racloir,  parce  que  la 
petite  planchette  racle  le  tourillon  crénelé,  sur  lequel  on  la  roule 
pour  occasionner  le  bruit. 

RUTELER.  Grogner.  —  Se  dit  surtout  du  porc. 


S 


S,  SE.  Je.  —  S'sens  qu'jihome  ravigote.  (4.«  Entretien  d'èche 
franc  picard).  —  Synonymes  :  Esse  ,  Ej  ,  Euj*,  Ch*. 

S*.  Sa  (devant  une  consonne).  Dans  nos  vieilles  chartes ,  on 
trouve  s'  pour  sa,  devant  une  voyelle  :  s'ame ,  s'aumône ,  etc. 

SABAT.  Bruit ,  remue-ménage. 

SABLEUX.  Sabloneux.  —  En  Languedocien,  sàbUms, 

S  ABOULE.  Réprimande,  correction.  — De  même  en  Roman. 

SABOULER.  Gronder ,  réprimander ,  corriger.  —  De  môme 
en  Rémois,  Lorrain,  Franc-Comtois  et  Roman. — Viendrait,  se- 
lon Huet ,  de  sahulare. 

SABOULER.  Faire  mal  sa  besogne ,  sabrer  son  ouvrage. 
D'après  M«  Lorin  ,  ce  mot  viendrait  du  Teuton  sàbel,  sabre. 


(556  )  &♦# 

SABOURÉ.  Sablon  blaac.  —  De  ntiérae  en  Roaiao^ —  Da  La- 

•      .   .  .  il" 

tin  «a&ttrra  y  gravier.  ^  ,  * 

^  SABRËUX.  Sablonneux. —  De  même  en  Rouphi. . 
SACCAGE  {un).  Un  grand  nombre ,  beaucoup. 
SACCAGER.  Briser,  casser. —  De  même  en  Walloq. 

*  SACilE]^.  Jeter.  ^Coultumes  du  Bet^vomsjé 
SACLET.  Peti\e  besace. 

S  AFE  ,  SAFRE  (Ponthieo).  Roseau  qui  seri  à  l'einp^Ul^i^ent 
des  chaises. 

,     SAFRETTE.  Jeune  fille  yive ,  frétillante.       .      . 

*  SAGËTTE.  Fièche.~>  Du  Latin  «a^eto.  ..     .    ^ 
S AGOIN. -Malpropre.  Ce  mot,  d'un  unage  général ,. ^ e»t  la 

contraction  de  sale  grouin, 

*  SAIE.  Taffetas.   Ceux  d' Arras  étaient  fort  en  renom. 
SAINER.  Saigner. —  De  même  en  Roman.  —  ^n.  Sâ.N8R. 
SAINGEURE.  Sureau. — Synonyme  :  Séu. 

SAINSE  (Vron).  Colza.  —  Synonyme:  Cossos. 
SAINT  !  {ed*  que)»  Pourquoi  ?  pour  quel  motif  ?  en  Thonneur 
de  quel  saint  ? 

SAINTIU  ,  S  ANTIU  ,  SANTIF.  Qui  se  porte  bien ,  en  bonne 
santé  ;  sain,  salubre. 

SAINT-PIERRE.  Dorée  ou  lée  (poisson). 

*  SAINT-SOUFFRANT.  C'est  le  nom  qu'on  donnait  à  la  ma- 
rotte d'un  officier  du  prinlse  des  sots,  à  Hani.  Elle  était  oqii^H)sée 
de  chiffpif ^  noircis  à  la  cheminée.  On  la  faisait  baiser  pea4^  les 
jours  gras ,  ^  toutes  les  femmes  qui  entraient  au  marçh^^  Mais 
elles  pouvaient ,  par  une  légère  offrande ,  se  raiobeter  de  cette 
obligation.  (V.  M.  Rigollot ,  Monnaies  des  év.  d,es  fous ,  p.  38). 

SAKË  [mal).  Mal  vêtu  (comme  ou  le  serait  dans  un  9(fpjl^» , 

SAKELET.  Petit  sac— Du  Tudesque  ^acifcd. 

SAK£R*  Tirer  d'un  saç,,  ôter;  tirer  à  soi  ;  xlé^ainer. —  Cof^- 


SAK  (  557  ) 

jg^nères  :  à  VfrknèteniMv ,  Rouen  et  Rettnds',  iàkèr;  Esj^nol, 
iBoear.  -^  E$ifihx)U)gU  :  du  Roibûb  S9ehécr ,  dérivé  :da  G^fqpw 
sachet,^ -ChMèa  à  te  mette  «ens,  en  Hébrea. 

SARERLOTTE,  SâRëRGUË  et  SAPERLOTTE.  Eat>èces 
de  jarons. 

SALOP.  Saligftnd.—Defeéche  en  Widfon  ht  Rosàftik^-Oà  don- 
ne la  quafliâcaiioA  dé  ^»alope  à  ^nè  femita^  malpropre  ^  éébiAithée. 

SAMEDIS  AUX  TRIPES.  Nom  qu'on  donne  àtix  èhinedis 
entre  Noël  et  la  Purification ,  où  il  est  perims  éé  foire  gras. 

SAMËJON.  Petite  sotte*  Terme  de  rëprocbe. 

SANDRINETTE.  Sterre^téte.  —  De  œéiiie  en  Ronchi. 

SANE.  Bien,  —  De  ritblien  êàno. 

S ANER.  Guérir.  —  Comme  en  Roman.  —  C^ng.  Normand  et 
Rouchi ,  sanet:  Auverga.  et  Lang.^  sana;  Espag.  et  Portng., 
sanar;  ItaL^  sanare,  —  EtytHidogie:  du  Latin  «anare. 

SANER.  Sembler.  — 14.  en  Bourg.,  Lorn^  Roue,  et  Rom. 

S  ANER.  Saigner.  -^  Do  Roman  sainer» 

SANGSUE.  Petite  rigolle  qu'on  pratique  dans  les  préft  pour 
récoulement  des  eaux. 

SANGSURNE  ,  SANGSURE,  SANGSOURDE.  Sangsue. 

.    SANS  ARRÊT  {un}^  Étourdi^  qui  ne  peut  se  tenir  en  repos. 

SANSONNET.  Ëtourneau  ,  oiseau  qui  apprend  facilement  à 
ehansonner* 

I  S  AN  VRE.  Sénevé  Dans  quelques  localités^  comme  à  Vron^ 
ce  mot  signifie  colza. 

SAQUOi  {un),  tin  je  ne  sais  quoi  ,  quelque  chese  que  ne  sak 
désigner  (l^avance  la  personne  qui  parle.  On  dit,  dans  le  même 
senû  y  séqtiàiè ,  à  Vàlenciénnes ,  et  sdMà,  à  lons-le-Saunier. 

SARGË  (Vindèu).  Sarcelle  d'hiver.  —  Synàh.  Ïriifledr. 

SARÀÈU^  SARKEUL.  Ce^i^cueil.  —Cting.  Frafatf-'Cîniitois , 
sàthéU;  kXUtti.^satg.  ^ÈfgiH.  du  Rcrtn.  iarkisuly  smrkiis ,  dé- 
rivé  in  Lat.  t&teôjfliàgu*-  (r»fK«t  ^dty«.) 

36. 


(  558  ]  SAR 

SARRETTE ,  SURKETTË.  Souricière.  Peut-être  du  Latin 
earcery  prison  :  adoucissez  le  son  du  premier  e  et  durcisses  celui 
du  second ,  vous  aurez  satker ,  d*où  nous  aurions  fait  $arJceUe. 

SART.  Champ.  —  De  même  en  Roman. 

SATANITE  (Vimeu).  Oiseau  des  tempêtes.  Syn.  Ëgaillettb. 

SAU.  Saule.  —  Etymologie  :  du  Roman  $au$, 

S  AU.  Saoul  y  ivre. — Id.  en  Wal. ,  Roochi ,  Bourg,  et  Vosg. 

SAUT-  Chaleur ,  rut. 

SAUTE.  Ëtable.  —  En  Auvergnat ,  souda, 

SAUTERELLE  (Abbeville).  Crangon  vulgaris.  Ce  mollusque 
s'appelle  grosse ,  à  Saint- Valéry  ;  crevette ,  à  Paris  ;'  sautieot ,  à 
Bayeux  ,  et  salicoque  dans  quelques  Provinces. 

SAVART.  Terre  inculte. —  De  même  en  Roman. 
SAVELON.  Savon. —  Idem  en  Lorrain  et  en  Roman. 
SCI  AU.  Seau. —  /dem  en  Lorrain. 

*  SCIEU.  Suif.  ("Cartulaire  d*Àmiens  ,  1304). 

*  SE.  Sa.  ^Archives  de  Soissons  y  1261). 

*  SE.  Si. 

SE.  Sel. —  De  même  en  Rouchi. 

SE.  Sec.  —  En  Roman  se's,     . 

SËAGE^  Espèce  de  banc  entouré  d'une  balustrade  sur  lequel 
on  pose  la  grosse  vaisselle. 

SÈCAN.  Quelque.  —  Synon.  QuéQus. 

SEILLE.  Grand  seau  où  se  met  ordinairement  Teau  à  boire. 
—  De  même  dans  beaucoup  de  Provinces  et  en  Vieux-Français. 
-^  V.  Du  Cange ,  à  situla.  —  En  Prov.  et  Port ,  sekla. 

*  SELON.  Le  long.  (Amiens  y  1373).  Terminé  par  un  C,  ce 
mot  a  le  sens  de  selon.  (CarU  de  Moreuil ,  1249). 

*  SEMAINE  PENËUSE.  Semaine  sainte.  (CauUmMS  de 
Beauvoiiis ,  chap.  22  ,  p.  22).  —  Littér. ,  semaine  des  douleurs. 

*  SÉMINAUX.  Sorte  de  pâtisserie ,  composée  de  fleur  de 


SEM  (  559  ] 

I 

farine  et  d'œufs.  ^  On  lit  dans  une  détihératioià  de  la  ville 
d'Amiens ,  du  5  juin  1458  :  «  Il  est  deffendu  aux  boulangers  de 
faire  des  séminaux ,  pour  ce  que  les  œufs  en  enchérissent  et  si 
n'en  est  pas  lé  pain  blanc  si  bon  et  est  plus  bran  parce  que  les 
dits  séminaux  sont  faits  de  le  fleur  de  farine  ou  da  cuer  du  blé.  » 

SEMISON.  Temps  des  senàailles. —  Du  Roman  semaisan. 

*  SEMONCE.  Assignation.  ^Coutumes  du  BeauvoisisJ. 

*  SENERONDE.  Goutière ,  canal.  —  Syn.  Noo. 
SEVENIENT.  Heureusement  que ,  bien  est  advenu  que. 
SENTE.  Sentier. —  De  même  en  Normand  et  en  V.  Français. 

—  Etym.  Du  Latin  semita.  —  Synonyme  :  Piéghinte^  Voybttb. 

*  SETIERCE.  Sepiier.  fMontdidier ,  1258). 

SERANT  [tout).  Tout  près  de.  Cette  expression  correspond  à 
ritalien  rcwentc,  proche  de.  —  Etym,  du  Français  serrer. 

SËRER.  Fermer.— En  Espagnol 7 ccrrar.  —  Syn,  CLOcas.' 
*  SEREUR.  Sœur.  fMoreuil  ,  1245).—  Du  Latin  *oror. 

*  SERFS  DE  LA  VIERGE.  C'est  le  nom  que  se  donnaient,  au 
xii.«  siècle ,  les  moines  connus  sous  le  nom  de  Blancs-Manteaux. 

SÉRIE.  Assemblée  du  soir  oi!i  les  femmes  s'occupent  à  filer. 

—  Du  Latin  serus,  soir.  —  Synonyme:  Yespréb. 

*  SERORGE.  Fils  de  la  sœur.  [Noyon,  1227.)  —  Du  B.-Latin 
sorarius. 

*  SEROUGE.  Beau-frère.  (M.  Mamier.) 
SERRE-FRONT.  Serre-tête.  ■—  Synon.  Sandrinettb< 
SERVEUX.  Aide,  ouvrier.  —  De  même  en  Roman. 
SERTE.  Salaire.  —  Du  Roman  déserte. 

SESSIAMES,  SESSIONES.  Corruption  dn  moi  sept pseaumes. 
Prières  pour  les  morts  récitées  par  des  enftints  moyennant  deux 
liards.  On  les  fait  dans  le  cimetière,  à  l'heure  des  vêpres ,  le  jour 
de  la  Toussaint ,  en  présenco  des  parents  qui  les  écoutent  à  ge- 
noux sur  la  tombe  de  la  personne  qu'ils  regrettent  et  pour  laquelle 

36.* 


(  560  )  SEU 

Û9  fbat  prier.  Ceux  qui  refaseraient  de  faire  dire  des  êesiiones  a»- 

raieojt  vus  de  très-mauvais  œil.  Cette  «sage  subsiste  eucore  à 
Feuqnières. 

S£U.  Sureau.  —  Congénères  :  Lorrain ,  Berrichon ,  Franc- 
Conxtois  eit  Dauphiné ,  seu;  Genevois  et  Yaudois,  sau;  Jurasslii, 
«ou;  Wallon,  «aou;  Languedocien,  sahuc;  Provençal,  «an^  — 
Etymologie:  du  Roman  «eu,  dérivé  du  Latin  sambuetu.  11.  Du 
Méril  pense  i]qe  ce  mot  vient  du  Celtique.  A  Roye^  Gadiismy. 

S£U»  Ivre,  saoul,  —  Du  Latin  satur  qui  a  passé  par  les  mu- 
tations suivantes  :  satur ,  satullus ,  satul ,  sataulf  sadoul^,  êo^ul, 
soul^soUfSeu. 

S£UC£R.  Battre  à  satiété.  — Syn,  Buker,  Escarpogner. 

SEUDARD.  Soldat.  Voyez  Soudard. 

SEULIER.  Grenier,  —  Synonyme  :  Guernibr. 

SEULET.  Soulier.  —  V.  Sola. 

SEULIN.  Poutre  desolive. —  De  même  en  Roman. 

SEUR.  Sur.  (prép.)  —  De  même  en  Roman. 

*  SETUE.  Graisse.  —  Du  Bas-Latin  sevum^  graisse  de  porc. 

SL  Cette  conj.  s*élide  quelquefois  devant  une  voyelle:  s*oê 
alîcfns ,  si  nous  allons . 

SIE.  Vessie  àl&bac. 

SIE8SE.  Merise  ,  espèce  de  cerise. 

SIET.  Prononcé  d'une  seule  syllabe ,  siet  est  une  particule  af- 
firmative. Prolongé  par  la  prononciatioR  ,  c'e^t  ORe  exelaoïAfion 
de  refus  eit  de  dédain.  Henri  IV  se  servait  souvent  de  cette  locu- 
tion. (V.  TetbleUetMstùrique»  des  rois  de  Froncée)  a  S(ef,  dit  M. 
Ampère  ,  répond  au  si  è  des  Italiens  [il  tn  est  ainsi)  ;  enplbyé 
exactement  comme  «t  ^  il  montre  l'origine  4e  cette  afinciatioR.  » 

SI  FAIT,  SI  FOUET.  Réponsede  redressemettt  ëvue  ptraée 
négative.— Elle  est  conûdérée  comme  beaucoup  plii«:hoRnèle<fie 
si  tout  court.  Il  en  est  de  même  dans  le  patois  du  pays  Obartihiin 
et  de  l'arrondissement  de  Valognes.  Cette  forme  de  néjgRtioa , 


9IF       .  (  56$  ) 

dîit  M.  £'  Du  Méf il,  est  d*a«tant  (U«b  rem^tifiiaMe  tfie^  dans 
les  poèmes  dialogues  de  Boswitha  ,  si  est  em^yé  eetnme  parti** 
eidie  ttégative. 

SIFLEUE  {p9tm^  GaroL  (oiseau^ 

*  «IGILUEA^  Garde  sceaik.--'  Du.  Laii^  «iféUêffi ,  sceau. 

â£GN£T.  BAg«e.a.Yeo  un  ch&tOB. 

SlliPLET^  IdkttvnÎMft, qui  âoa gpaein de  folie.  — Syné  Nioqa»* 

SiN  ou  SËN.  Son  (jN'on)v-^C<m|f.  Flamand  et  R<Hichi ,  sèn  i 
Berrichon,  «in. 

SINGLE.  SimfJe.  —  En  Roman ,  sangle  qui  s'est  conservé  en 
Normand.  Vient  de  l'Anglais  single  ou  du  Latin  singulus  ou  du 
Celtique  cengL 

SINS.  Sans. — Cong.  ïurass. ,  sins;  Esp. ,  sin. — Du  Lat.  sine, 

SINTË  (qu'il  vaudrait  mieux  orthographier  simté).  Sentier.  — ^ 
Du  Latin,  semita» —  Synon.  Sente,  Piéghinte,  YoTBTTEt 

SIR  {juer  au).  Jouer  au  cheval  fondu. 

SIROT.  Guignard.  a  C'est  un  oiseau  écbassi'er  dU  genre  du 
pluvier,  particulier  au  pays  Chartrain,  Jean  Guignard,  bourgeois 
de  Chartres ,  fut  le  premier  qui ,  en  f  542 ,  en  fit  connaître  la  dé- 
licatesse. En  mémoire  dece  service,  les  gastronomes  de  l'époque 
donnèrent  à  cet  oiseau ,  que  les  Amiénois  appellent #trof,  le  nom 
de  l'amateur  qui  avait  découvert  ses  excellentes^  qualités.  »  ^o-^ 
qne(9Ti  ^.  Diet.  éiym.^  t.  ii.) 

SIS91TE  {faite).  S'asseoir,  terme  enfontin* 

SIT NOMEN  {du).  De  l'argent.  On  saittpie  lespièces  de  nKitl« 
naie  portaient  jadls=  pour  inscription  :  Sit  namen'  BonHw  hene-* 
dictwn» 

S'If .  Sbn  (pron.)  (devant  une  voyelle  ou  un  h  muette.  ) 

SOBIOT.  Slot.  —  Syn\  Oblot,  Nivelot',  PxtnrAONA. 

SOËLE.  Mensonge.  —  Syn.  Gausse,  Mintirie. 

SOÈLE.  VfisT,  Se  dit  d'an  finit  rougi  par  le  soleil  ou  d'un 
IVnit  à  coque  qui  se  dépouille  facilement  de  son  écaille. 


(  562  )  SOE 

SOËLE.  Superbe ,  magnifique ,  énorme.  Adjectif  qui  emporté 
une  idée  superlative. 

SOEURETTE.  Petite  sœur.—  11  y  a  ,  dans  le  canton  de  Saint- 
Valéry ,  un  bois  nommé  Bacchan  -  Soeurettes.  La  tradition 
prétend  que  chaque  nuit,  des  Fées  nommées  soeiwettes  ou  petites 
sœurs ,  y  exécutaient  des  danses  analogues  à  celles:  des  Bac- 
chantes y  de  là  ,  le  nom  de  Bacchan-Sœurettes.  La  chronique 
ajoute  qu'après  avoir  exécuté  leurs  danses ,  elles  8*enTolèrént  eu 
laissant  tomber  une  coupe  d'or  destinée  au  propriétaire  dii  bois. 
Mais ,  comme  le  dît  M.  Delegorgue-Gordier,  à  qui  nous  em- 
pruntons tous  ces  détails: 

Mais  vainement,  dans  toutes  les  saisons, 
On  eiplora  les  bois  et  les  gazons 
Pour  Ty  chercher  :  cette  coupe  admirable 
Jusqu'à  présent  est  restée  intronvable. 

SOIFFEUR.  Qui  a  toujours  soif,  qui  boit  souvent. 
SOILE.  Seigle. — De  même  en  Franc-Comtois,  Rouchi ,  Aus- 
trasien  et  Roman.-r-  Synonyme  :  Seioue. 

SOILË.  Qui  éprouve  la  soilure, —  Voyez  ce  mot. 

SOILEUX.  Seigleux. 

SOILURE.  Echauboulure. —  De  même  en  Roman.  — r  On  est 
soilé  quand  la  chair  ,  par  suite  d'un  frottement  quelconque  ^  s'é- 
corche  dans  sa  superficie  et  s'enflamme.  r~  Etymol.  Du  Lat.  sa- 
lutm  y  dissoua,  coupé. 

SOIRË.  Hareng-saur.  —  Syn.  Grakelot,  Bouffis. 

SOL  A  ,  SOLE,  SOULE  ou  SORLÉ.  So\x\ler.^  Congénères: 
Rouchi ,  sorlé ;  Vosgien,  solet;  Lorrain,  soulé ;  Messin ,  SQÏlée  ; 
Borain  ,  sole  ;  Franc-Comtois ,  soula  ;  Poitevin ,  «oulat  ;  Basqne, 
soleia  ;  Ital. ,  soletta, —  Etym.  du  Lat.  soletus  ou  du  Bret.  sol. 

SOLAR.  Sot,  niais. — iSynon.  Oblot  ,  Godichon. 

SOLE,  SOLËU.  SoleiL —  Congenèret:  Berrichon,  spulé;  Ljr 


SOL  (  563  ). 

mousio  9  soulH  ;  Lorrain  ,  êoulé;  Lithuanien  ,  sauU  ;  Italien , 
9ole, —  Du  Latin  iol.  —  On  prononce  Solaionb  ,  à  Béthune. 

SOLE  BOS.  Crépuscule. —  Littéralement ,  soleil  has. 

SOLE^  SOULE.  Espèce  de  jeu.  —  Voyez  Ghole  ,  et  Ghaullb. 

SOMMIER.  Poutre.— De  même  en  Rouchi ,  Norm.  et  V.-Fr. 

SONGERD.  Pensif. —  Du  Roman  «ôn^eord. 

*  SORGHERON.  Breuvage  fait  par  sortilège. 

*  SORE.  Jaune. 

SORLË.  Soulier  ;  de  même  en  Rouchi.  Voirez  Sole. 

SOSOT  (prononcez  çoço).  Niais ,  godiche.  —  Syn.  Dadais. 
SOT.  Fou.  —  Synonyme  :  Toké. 

SOTTE  (Gayeux).  Combattant  femelle  (oiseau). 

SOTTES  (avoir  les  mains).  Avoir  Tonglée.  —  Syn,  Piquette. 

SOUBITE.  Mort  subite. 

SOUGARD  (Artois).  Sournois. 

SOUDARD,  SEUDARD,  SOUDERD.  Soldat.  ^  Congén. 
Bourguignon  y  «oudor;  Lorrain,  ^ou({ére;  Franc-Gomt.  sofidard; 
Anglais, «ouldier.  —  Gaseneuveet  le  docteur  Jonhson  font  ve- 
nir soldat  et  souldier  de  soliduSy  monnaie  dont  on  payait  les 
gens  de  guerre.  Barthius,  Vossius,  Ferrari  et  Saumaise  le  déri- 
vent de  solidare,  solder;  Gujas,  de  l'Allemand  sold ;  Gamden  et 
Pasquier,du  Geltique.  «  J'ayme  mieux,  dit  ce  dernier  {recherchés^ 
1.  VIII,  ch.  II.)  puiser  ce  mot  de  noz  Gaules ,  que  de  Rome,  comme 
font  quelques  Escoliers  latins,  quand  ils  le  disent  prenant  sa  source 
à  Solidis,  quasi  SolidariiSf  et  que  de  la  soulde  qu'ils  prennent 
vient  qu'ils  sont  ainsi  nommez:  Gomme  si  les  Gaulois  qui  n'avoient 
auparavant  aucune  habitude  avecp.  les  Romains,  eussent  été  em- 
prunter de  leur  langue  un  nom  de  leur  principale  police:  De  moy, 
je  veux  croire  que  du  Souldart  Gaulois  vient  ce\ny  de  soulde  y 
souldoyer  et  «ou2do2/emenf:  Parce  que  nous  n'employons  le  mot  de 
soulde  que  pour  les  Soldats,  et  si  on  l'avait  emprunté^  du  Latin,  il 


(  564  )  SOU 

iroU  ^fmi  poup  tou^e  aiM,re  sortç  de  pay^ipeet  qui  ^fToroit.Qi^aiv» 
gent ,  oç  qiUje.90iM9  ç.e  pr£kU<£upnB  p^0^.  La  soldç  don^^esi  fit  aiii^ 
dite,  parce  qs^l^Sat^ldaxi  s'^çoiployaDi  ppop  sçn  S^igiifB«|*  en 
la^gl^rre,  et  ménjl,ant  qiieV]ue  récompense  8Qul||e,Qi9.80ttlda$e- 
m/But,  on  appela  ce^e  récon^epse^ouZ^.  x>.I,i%  7diD%i|q|^  d(»  Paa- 
qaier,  en  nous  prowv^^tque  la  aig9ÎficatiQn  de|i^{^^»^JB9.lBi%en& 
général  àe  payer  une  dette  est  d'unie  dat^néceniQ»  iM)ii».QO<]Jgrme 
dansPopinion  qneleV.-F.  et  le  Picard  soudard  àéT\yeui^^VifC^\^'- 
que  sodyon.  On  trouve  d^ns  le  poème  du  Graal  Texpreitsioi^  sp- 
dierqui  se  rapproche  plus  de  soydion  que  soudard  :  Est  U  sodien 
mauvais  qui  se  part  de  son  signour  sitôt  qu'il  OfSes  sodées  re^es. 

SOUFLER  AU  CHARBON.  C'est  ainsi  qu'on  appelait^  au  xv^« 
sièole,  le  jeu  si  connu  aujourd'hui^soos  le  nom  de  pnfMt,  ho3^^ 
homme  vit  encore.  On  se  servait  d'un  charbon  au  lieu.  d^'a,ljam^tte. 
On  lit  dans  V Histoire  de  Jehan  d*Âvennes  :  et  quy  mou}tm^ plQisti, 
on  y  fait  beaucoup  d^aultres  choses  y  comme  de  dire  des  fables  y  se 
jouer  k  soufierau  charbon.  (Chabaille^  Hist.  deJ.  d'Av^^nes^  p.  20) 

SOUÇrËS.  Vayasseur.  (Coutumes  de  Beauvoisis..^. 

SpUGLOT.  Hocquet.— Con^.  R.ouchi ,  souglout  ;  ftasrLim.  » 
senglou;  Gascon,  sanglot:  Langued.  ,  sanglout.  —  Etym»  du 
Roman  sanglout,  dérivé  du  Ls^insin^ultus,. 

SOUILLON.  Fcfmme  sale,  malpropre* — De  m^m^en  ^0|i|aQ«. 
SOU  L AG  E.  {féminin).  Soulagem ent . 
SOULARD.  Ivrogne.  —  De  même  eu  Champenois. 
SOULE.  Espèce  de  jeu. —  Voyez  Chole,  et  ÇnouLiiB. 
SOURDER.  Soupeser. 
SOUSÇLAVE.  Faussqclé. 
SOYE,  Scie. 

SQYERf  Scier.  —  Comme  en  Ron^au. — Cpng.  R^qqc*»  soyisri 
Lqrr. ,  sayi;  Wall. ,  soi  ;  Franc-ÇpmA» ,  <0|/îe. 
SOYEUX.  Sciqur  ^  moissppneur. — De  même  ea  Wallon,. 


SÔZ  (  3»  ) 

*  SOÏ  AAQM'  Mineo^r.  (RçauiDftDoiir.)  --  LUUx.  9,  «ont  âge. 
.  *  SOZESTABLI.  Procureur  substitué.  (BeaumAiM>irO 

*  SPO]!ï»{^.  Peléo.  {Archiver é^Àmuni.iM».) 
STAPENDANT.  Cependant.  Ce  root  est  ainsi  orthographié 

dans  plusieurs  chartes;  Froissart  l'emploie  très*souTent.  C'est 
une  abréviation  de  ce  temps  pendant  fhoe  tempore  pertdente.J 

STERNER.  Renvervef.  —  Du  Latin  stemere.  — V.  Esterner^ 

STICUI.  Celui-ci.  —  Du  Latin  est  hic. 

STILO.  Celui-là.  —  Du  Latin  estiîle. 

SU  (eu/).  Je  suis.  Le  m  qui ,  dans  la  langue  romane ,  se  dé- 
tachait si  facilement  de  la  terminaison  des  mots  latins,  a  laissé 
su,  en  se  séparant  de  sum. 

SUÇON.  Lançon  ,~(poisson). 

*  SUEUR.  Savetier ,  cordonnier.  —  Du  Latin  sutor. 
SUIRE.  Suivre. —  De  même  en  Borain,  Rouchl,  F.  CiQmtois, 

et  Roman.  Le  participe  Picard  est  svi,  tandis.que,  danala  langpe 
Romane ,  on  trouve  presque  toujours  sieuiy  siuû 

SUPITER.  Tourmenter.  —  Syn.  Foire  e^dever.. 

SUPPORTÉ.  Se  dit  d'un  objet  qui  n'est  plus  neuf.  Cet  adjec- 
tif ne  devrait  s'appliquer  qu'aux  vêtements. 

SUPRtCOT.  Ce  qu'il  faut  payer  au-delà,  {suprà]  de  VécoL 
SURRIE^R.  G,ijetter.  — En  patois  de  Cherbourg  et  en  Vieu3i;.-v 
Fraoçaisi ,  surgu^,—.  C'est  une  crasMS^  de  sur-g^ueiter, 
SURKETTE.  Souricière.--  Voye?  Churkbttb. 

SURPIQUET.  Sobriquet. 

« 

Jamoais  je  n!  conte  ed  mintiiâeS', 

Ch'  qui  «y;  veut  l' surpiquef.d!.  Franc-Picard. 

l^in  tnayaillaipt.ej  gag^e  m'  vie , 

Sins  pour  cho  dev.'nir  ein  rjchard.      (Âveua:  dtM  F,  Pic(vtd)^ 

*  SU&QUË  DENT.  Cure-dent.  ^Coffttulairê^de^SienUêy  Itfoa); 
SUS.  Suif.. 


(  566  )       ■  SUS 

SUS  (prononcez  su).  S nr,  (préposition).  —  De  même  en  Berri- 
chon et  Roman.         . 
SUTÊME.  Sécheresse,  temps  qni  fait  sécher. — V.  Essu. 


T*.  Ta  (devant  une  voyelle).  — Synonyme:  Et*. 

TABIEU.  Peu  intelligent.  —  Syn.  Gahouite. 

TACHETEURE.  Maintenant.  —  V.  Asteurb. 

TAGON.  Pièce  qu'on  met  à  un  habit  ou  à  un  soulier.  —  De 
même  en   Vaudois,  Langued.,  Gâtai.,  Rom.  et  Gelto-Breton. 

TAGONER.  Raccommoder  des  vêtements  ou  des  souliers.— 
Congén,  Rouchi,  taconner  ;  Lang.,  tacouna;  Gatalan,  tacounar. 

TAGOIN.  Goup  de  poing  fermé.  —  Syn*  Atout,  Torgnole. 

TAHOUITE.  Qui  a  l'esprit  étroit.—  Synon.  Gahouite. 

TAIGUE.  Plainte. 

TAIGUER.  Se  plaindre. —  Signifie  aussi  tousser.  —  En  Nor- 
mand ,'  taigner. 

TAKE.  Place,  endroit. —  De  même  eh  Franc-Gomtois. 

l'AKE.  Tache  ,  souillure  ;  comme  en  Roman. —  Congénères  : 
Espagnol,  taca;  Italien  ,  tacca. —  Du  Geltique  take. —  Le  gué  de 
Blanque-Taque  f  par  où  passèrent  Edouard  et  l'armée  des  An- 
glais ,  était  ainsi  nommé ,  parce  que  le  fonds  de  ce  gué  était  com-;- 
posé  de  gravier ,  qui  y  formait  des  taches  blanches. 

TAKE.  Plaque  ou  contrecœur  de  cheminée. 

*  TAKEHAN.  Goalition  d'ouvriers.  —  Auxiii.»  et  au  xiv.« 
siècles,  il  se  formait  souvent,  dans  les  villes  industrielles  du  Nord 
des  coalitions  d'ouvriers  qui  s'insurgeaient  contre  leurs  maîtres 
et  l'Autorité  communale  ;  ces  émeutes  étaient  parfois  sanglantes. 
En  1279,  un  takehan  se  forma  à  Douai,  parmi  les  tisserands,  parce 


I 


TÂL  (  5&1  ) 

que  les  éche?iii8  voulaient  prélever  un  impôt  inaeeoatumé  sur  les 
draps.  Un  soulèvement  beaucoup  plus  considé;:^ble  ei]^  lie u»; vers 
la  mêmp  époque,  à  Arras.  Ce  tahehan  soulev^.laioommunçjoonlre 
leséchevins  et  la  bourgeoisie  et  occasionna  de  nombreux  ié- 

s 

sordres.  — Voyez  Recueil  d'actes  des^  xii.^  et  xiii.«  sièeUs  en  lan-- 

« 

gue  romane  du  nord  de  la  France ^  par  M.  Tailliar,  page  119»  et 
les  OHm  publiés  par  M.  Beugnot,  tome  ii,  page  245. 

TALEUDER.  Presser  quelqu'un  de  faire  quelque  chose. 

TALEURE.  Tout  h  Theure.  —  De  même  en  Lorrain  ,  Champ, 
et  Rouchi.  , 

TALOT  (Béthune).  Maladroit ,  bête.  Synonyme  :  Hortoplqt. 

*  TALVAS.  Sorte  de  bouclier  qu*inventa  un  comte  de  Pon- 
thieu,  au  commencement  du  xiii.«  siècle  ;  il  étaii  surtout  destiné 
à  garantir  des  flèches  des  archers  et  des  arbalétriers. 

TAMPON.  Bondon  de  tonneau.    ' 

TAMPON  {faire).  Faire  bombance.  Syn,  Nocer,  Godailler. 

TAMPONE.  Ratatouille. 

TAMPONE.  Femme  courte  et  mal  bâtie. 

TANIKER  ouTAMIKER.  Frapper  à  coups  précipités. 

TANNER.  Chagriner,  impatienter. — Terme  populaire  d'un 
usage  général. 

TANTIAU.  Pauvre  diable;  imbécile. 

TANTINET  (un).  Un  peu.  —  De  même  en  Normand  et  V.-Fr. 
—  Du  Latin  tantillitm,  diminutif  de  tantUm. 

TANT  PUS.  Plus.  -^  En  Vieux-Français ,  tant  plus, 

TANT  QU'A  MI.  Quant  à  moi.  —  Synonyme  :  Por  mi. 

TANT  SANS  PUS.  Presque  pas,  seulement,  plus; —  In'y  o 
tant  sans  pus  qWeine  demi  heure ^  il  n'y  a  qu'une  demi  heure. 
Signifie  aussi  certainement.  —Je  n*irai  poinV  tant  sans  p^is, 

TANT  SEULEMENT.  Seulement.  Cette  locution  anjourd'frùi 
condamnée  se  trouve  dans  les  meilleurs  écrivains  du  Moyèn-âge  : 
a  Se  nous  sommes  cki  tant  seulement  cinq  jours.  »  (FtWe-/fafirf.) 


(  ses  )  lAP 

TAFÊE.  Gr»Béeq««ntitié.— idi.  enLor.  Rooeiiv  et  Nonwaad. 

TAPETTE.  Espèce  de  jeu  qui  se  fait  aTee  d^  sofUB  ga'on 
lape  <{e  chatKTp  contre  une  mimiHe. 

TAPIII'.  Tambour  (parce  qu'H  tape  sur  sa  caîssq}. — IXe  tnéme 
en  Normand,  etc. 

TAPINOIS  (en).  Fn  passage  dés  Jf^otm  ehrtmofùpîfuet  âe 
Decoart ,  iv)as  apprend  que  cette  expression ,  dforrgfne  picarde , 
n*étaitpas  encore  admise ,  en  Français,  auxTin.^'stècle. 

TAPOTER.  Frapper  des  petits  coups. 

TARLEINTEUX.  Lambin  ,  musard.  — Sjffn.  Lanterneux. 

TARTE  AU.  Domestique  de  ferme  qui  s'occupe  ^écialèment 
des  bestiaux. 

TARTERONE.  Petite  tarte  à  pomme  qu^on  nomme  aussi 
chausson. 

Si  viendront  les  filies  d'Orchies  , 

Qui  ont  maiu  et  pattes  noircies , 

De  faire  tarlerons  dorés , 

Waltelets  et  flancs  mal  arrés.  (Faitz  et  Dicts.  de  Mollnet  ;  (,'  S40.) 

TARYENOT  (le  Grotoy).  Hirondelle  de  mer.—  Syn^  Buvkikt. 

*  TASSE.  Bourse  du  mayeur  d'AbbeviUe.  «  Lorsque  le  a^ 
tême  municipal  florissait  dans  la  ville  d'Abbeville ,  dit  M«  A^  de 
pQilly;,  le  mayeur,  pour  marque  de  soa  autorité  annuelle^  por- 
tait, attachée  à  sa  ceiotnne,  une  bourbe  violette  à  fernaoîpdtar- 
gent ,  nommée  toêse  ,  laquelle  avait  nécessaiflBment  fAmi^rs 
compartiments  ou  divisions  ,  puisque  ae  magistrat  y  ccmeerrait 
le.86eaa.de, la. cité}  y  renfermait  les  dépêches  de  la  eo«net  y  dé» 
posail  Ie8,|)jlac/»t6  qu'on  lui  nsmetUit  quand  il'tparcoitfaitla  ville. 
Ona^  ditron.,, .^auvent  disputé  sur  Tofigine  et  la.  signification 
d^ooinom.  Voiei  notre  opinion  à  cet:  égard. 

aX'usage  de  porterie  la.  ceinture,  àdéfauti  de  pocbee^ide  gran** 
des,  bourses- ou  saca.ajvoA  oui8ansvçpmpartira(snt»^,.qMi  a  duré  fort 


TAS  (  589  ) 

airaait  duM  le  Bi»y«D*-âge  ,  «e  trouve  déjà  établi  dàifâ  uon  très 
haute  antiquité  ^  «omms  on  le  Vroit  ^ar  k  «déieiise  que  faîiuiit 
Moïse  aux  Hébreux,  d'avoir  •dans  k  ÉiéitM  èoàrM  déak  (KMds, 
^'wa  ftluB  fiaiUe ,  rentre  |)ias  fort,  il  ne  paraîtra  dotic  pas^n- 
Bamt  que  movt»  Issstons  remonter  le  même  usage  dans  le  Pm^ 
thieUf  à  répoque  bien  plus  rapprochée  de  notre  temps,  oà  les 
Maastliens  coavnueni  œ  pays  de  ie«rs  établissements  de  com- 
merce j  ni  que  nous  ^^BMii^dioas  à  leur  langue  l'explicattoa  de 
ce  nom  ToMe^  que  nous  croyons^  du  reste,,  avoir  été  alors ,  dans 
ce  cain  de  la  Gaule,  oelui  de  toutes  les  bourses  du  même  geure. 

»  Cette, expUoatien,  nous  k  trouvons  «ans  peiae  en  dérivant 
Uks$e  de  r^-ow ,  je  range ,  je  mets  en  orére;  en  sorte  que  ce  nom , 
ea  faisant  alkisieo  ftux  diverses  cases  qui  ocospaient  rûrtérienr 
de  ces  espèces  de  sacoches ,  les  distinguait  assee  des  antres 
bourses  qui  étaient  dépourvues  de  ces  compartiments.  »  (Mém, 
sur  une  Colonie  VMLêsilienneJ.  Une  étymomologie  moins  éloignée 
peut  se  trouver  dans  le  Flamand  tasse  ou  dans  T  Allemand  iasehe^ 
poche ,  bourse,  —  Tasse  signifie  aussi  giheeièreé 

TASS£T..  Pièce  de  rapport  cousue  à  un  habit,  à  un  eo«* 
lier ,  etc.  —  Synonyme  :  Tagon. 

TASSËTTË.  Plante,  tblaspi,5tfr#a. pcutori^. 

TASSëTëURË.  Maintenant.  ^  Voyez  AsTBOftB. 

TASS£Ui.£M£NT.  Seulement.  Synonyme  ;  Ta«t  i»KULiiilBMT. 

TASSI£U.  Reprise  mal  &ile. 

TASSIS.  Aire  démange. 

TATASS£.  Tatillon ,  qui  entre  dans  des  détails  inutiles. 

TAT£  M£S  GLAIN£S.  Mot  à  mot  tate  mes  poêles.  Ot  dé- 
signe par  là  un  homme  qui  s'occupe  de  certains  eavraged  qui  sont 
réservés  aux  femmes.  —  5|/fion|/iiie  :  Titissb. 

TATIGUÈN£.  Espèce  de  juron.  •—  Synon,  pAnacnàMS. 
'  TATiLL£R.  Tatillonner. -^De  même  en  Lorrain. 


(  570  )  TAT 

TATOULE*  Femme  qui  n'a  pas  d'ordce. —  De  même  en  Roo* 
cfai.*—  Ge  mot  signifie  aussi  volée  de  coupe  de  hdtên^ 

T  AUD£  (Boubnais).  Appui  d'un  levier.  •. 

TAUDION.  Maison  malpropre,  taudis.  Du  Gange  dérive  Imi- 
dU  de  tuldum  »  désordre  que  fait  dans  un  camp  le  bagage  des 
troupes*  • 

TAULE.  Table.  -^  De  même  en  Bourg. ,  Rouchi ,  Vosgien  , 
Roman  et  Geltique.  —  On  dit  taula ,  en  Géorgien. 

TAVERNIER.  Cabaretier.  —  De  même  en  Vieax-Français. 

TAWAIS.  Homme  lent  et  d'un  esprit  borné  qui  a  des  habi- 
tude de  commère.  —  Synonyme  :  GouHBRLAMDiBik. .     . 

TAYON.  AïeuL  —  De  même  en  Normand.  Dans  la  coutume 
Boulogne ,  les  vieux  chênes  sont  apptîlés  ehême  layons.  Ge  mot 
avait  jadis  la  signification  de  oncle ,  comme  le  grec  Ut^n  TheU 
signifiait  tante  y  comme  le  hiu  des  Grecs..  Une  mutatton  de'sens 
analogue  a  eu  lien  dans  le  Français  neveu  (nepox,  petit-fils),  dont 
la  signification  actuelle  ne  remonte  qu'au  xvni.®  siècle.  On  voit 
par  une  note  de  Ma  rot  que  ,  de  son  temps,  tayon  signifiait  déjà 
grand'père.  «  Tayon  y  père  grand,  en  langage  Picard  y  duquel 
»  Paris  tenait  plus  lors  que  i  présent.  » 

TCHER.  Tomber.  —  Voyez  Kère. 

TGHEUR.  Pononciation  du  mot  ccbw  ,  dans  l'Araiénoié. 

TGHËN.  Pron.  du  mot  chien  dans  le  Santerfe. — yôjét  Kibm. 

TÇHIOT  et  TCHITCHIOT.  Petit.  —  Voyez  Tiot.  •      ' 

TE.  Toi  {régime).  Lanche  te  dins  tin  calU, 

TE.  Ta  (devant  une  consonne).  Où  qu'o  foprins  te  besc^he. 

TÉ.  Aphérèse  de  été  {participe.) 

TÉ..  Te.  Euj  té  connais. —  Synonyme  ;  T*. 

TÉGUER.  Faire  des  efforts. — Ne  pas  trouver  aisément  .ce 
qu'on  veut  dire.  -U  S'arrêter  en  parlant^  bégayen -^Balancer  sur 
le  parti  qu'on  doit  prendre. 


TEi  (  m  ) 

T£1GN0N.  Gourme. 

TELE.  Terrine. — De  même  en  Roue— âyn.  GAii£kLB,TéLO?r. 
TELLIER.  Fabricant  de  toile.  —Du  Latin  iela,  toile... 
TÉLOT.  Voyez  Tblb. 

TÉN.  Ton.  —  Cette  ortographe  mén,  ién^  sén  etc.;  serait  peut- 
être  préférable  à  celle  que  nous  avons  adoptée  mtn;  ttn,  «ifi»  etc. 

TENDEUX.  Oiseleur. 

TENË  {petit}»  Milloin  (oiseau).  —  Sffnan.  Pilbt. 

TëNË.  Fatigué,  lassé,  ennuyé.  — li.de  Poilly  donne  à  ce 
Terbe  une  étymologie  assez-harsardée  :  ce  de  rfiy«^«/,  je  m'étends; 
c'est  Teffet  pour  la  cause.  Le  lexique  d'Hérédio  donne  à  ce  verbe 
inoyen  une  signification  qui  approche  beaucoup  de  celle-  que 
nous  lui  attribuons  ici  :  rtlfo/Am^  dit-il,  occupor ,  éed  eum  todto, 
diêtendoT.  »  {Mém.  9wr  wm  colonie  massilienne,) 

TENEPPE  (Réthune).  Guêpe.  —  Syn.  Vàpe. 

TERGHEU.  Son,  gros  son. — Peut-être  de  <^,  trois  fois, 
cheu^  tombé.  On  dit  tsreml^  à  Réthune;  c'est  Tancienne  ortho- 
graphe romane. 

TÈRE.  Tendre.  —  Se^dit  surtout  en  parlant  des  fruits,  et  du 
pain.  C'est  une  contraction  du  Latin  Uner. 

TËRELLE.  Tarière. 

TERGER.  Tarder,  différer.  —  Du  Rom.  tarder.  Y.  Atarcbr. 

*  TERMOYEUR.  Prêteur  d  argent. 

TÊROU.  Martinet,  hirondelle  qui  fait  son  nid  dans>les<^e(7e«, 
c'est-à-dire  dans  les  lieux  d'où  on  tire  dç  la  terres  pour  faire  du 
mortier. 

*  TERRAGE  ou  CHAMPS  ART.  Droit  de  gerbe  de  blé  ou  de 
légumes  que  le  seigneur  de  la  terre  prend  sur  le  champ,  avant 
que  le  laboureur  enlève  son  blé.  (M.  J.  Maruier.) 

TERRIER.  Ce  mot  qui ,  en  Français ,  signifie  le  trou  que  les 
renards,  les  lapins  et  quelques  autres  animaux  font  dans  la  terre 


(  978  )  TE» 

pour  86  cacher,  a  un  sens  plus  étendu,  en  F^rd.  Il  est^yMiijrms 
ée  «oulMTolii.   Qtk  oomthunîqoe  par  i'égtiBe  d' Attâêchy  (atron* 
dissement  de  Montdtdîef)  à  uû  vaste  80iit«ùh[«in  ;  tm  des  piliers 
porte  cette  inscription  ,  datée  de  1600  :  entrée  Eu  têrriÊt. 
TERTIN.  PaiAe  menue  q«i*^Mi  demie  ati«  montoM^ 
TERTINS  TEAT0U8.  AngiB0»taUfde«erto«i9« 
TERTOUS  ou  TRETOUS.  Tous.--  De  mÔKie  efiY.  f  ttriifiiis. 
—  Le  mot  tout  ne  parait  pas  étte  de  nature  à  receftoir  Qfté  Ibirme 
comparative  on  soperlative.  Nos  pères  croyaient  polittaiil  lai 
donner  plus  d'énér^çie  par  l'addition  de  ter  ou  ire,  €'eel  dan»  le 
même  but  que  les  Grecs ,  disaient  rptfêiyiaThf  «  $er  mas^iwme. 
C^est  ce  ({oe  Patru  appelle  une  lœution  êUf^rîaiwemeni  ««- 
perltUive. 

TESTIGOTËR.  Contester  ^  diwmter.  Du  Latin  tesitM^  «èmoùi. 

TÊTE.  Sein  ,  mamelle.  —  Con§énères  :  Rouehi  «t  Wàilbn  , 
teUe;  Languedocien  »  tetti:  Espagnol ,  feto.-^Dii  Gek.  Ml^ 

TEULE.  Tuile«^De  même  en  Roman  ei  Bas-BreCOn^  . 

TEUMETTE.  Culbute. 

TËUPE.  Taupe. — ^Locution  Picarde:  etHK>yfrcficl^àf«li|>e«, 
faire  mourir,  envoyer  dans  le  royaume  des  taupes. 

TEURCELER.  Entrelacer. 
TEURLIR.  Reluire. 
TEUTER.  Eiaver 

tISGTTER.  Frapper.  Oh  serait  tenté  de  otoire  q%b  <è  mot 
vient  du 'Grec  ruTrra.-^Synan.  BcKEn,  AtmuMbnn. 

*  THEYE.  Tante.  —  Voyez  Tatow. 

*  T&IERCH  en  THIERCH  jour.  .On  entendnfl  parla,  les 
lyournetnéùts  à  trois  briefs  jours  contre  les  délinc(ttanfs«  jfl}i>U- 

umes  du  Pimthieu  ,  par  Deleguorgue,  art.  186). 

TL  Toi ,  à  toi. — De  même  en  Rouchi ,  Lorr.  ,  Esftai ^  ,  Pdrt. , 
Bohémien,  Esclavon ,  Vieux-Français ,  Roman  et  Gtiti^e^ 


TIA  (  573  ) 

«  .En  1494^  Catherine  de  Lice,  habitante  du  faahoorg  Saint- 
Pierre  ,  rendit  infructd^use  la  tentative  faite  sur  Amiens  piar 
l'empereur  d'Allemagne.  Cette  héroïne,  ayant  remarqué  que  les 
Autrichiens  se  glissaient ,  à  la  faveur  des  ténèbres ,  contre  les 
murs  de  cette  ville  ,  s'élança  aussitôt  à  travers  leurs  bataillons  ' 
sur  le  bord  du  fossé,  d'où  elle  cria  de  toute  sa  force,  en  patois 
Picard,  à  la  sentinelle:  Hé!  guetprins  garde  à  H.  Cet  avertbse- 
ment  ne  fut  point  inutile  :  aussitôt  la  cloche  d'alarme  se  fit  enten- 
dre  ;  les  Amiénois  coururent  aux  armes  et  précipitèrent  en  bas 
des  murailles^es  soldats  de  Maximilien.  »  {'Notice  "Bur  la  ville 
d'ÀmienSf'pAT  MM.  H.  Dusevel^t  R.  Machart.^ 

XI  ?  Particule:  interrogative  .qui  ^'ajoute  au  verbe.  J^irai-H  ? 
Irai-je  ?  Os  croyex-ti  ;  croyez-vous  ?  ^^ 

TIACHE  ou  TI  ASS£.  Coriace,  difficile  à  couper  :  Quéviainde 
iiaeke  !  autant  mier  des  semelles  ed'  soles. 

TIBIAU  (Boolonais).  Bâton  de  berger  j  de  vacher. 
TIENNE  (eul),  Le  tien  ,  la  tienne.  Se  dit  pourries  deux  genres. 
TIERCHAINE.  Fièvre  tierce.  —  De  même  en  Roman. 

*  TIEX.  Tel.  {"Coutumes^  du  Beauvoisis.J 

TIGNASSE.  Chevelure  en  désordre.  Ce  terme  populaire  est 
mentionné  dans  le  Dict.  de  Laveaux.  —  Il  dérive  peut-être  de 
Mgne,  ,    . 

TIGNEUX.  Qui  a  la  teigne. 
TIGNON.  Chardon. 

TIRETER.  Marquer  de  petites  taches.  — Sytion*  tÉKtatài 
TILË.  Terrine.  —  Synonyme  :  Tèle. 

TILLE.  Pu^tie  la  plus  déliée  de  l'écoroe  de  l'arbre-;  éoorce 
du  tilleul  servant  à  faire  des  cordes  à  puits. 
TILLE.  Outil  de  chairon.  * 

TILVOT.  Chevalier  aux  pieds  verts  (oiseau),  ^yn*  RoussELBTtB. 

*  TIMONAGE.  Droit  de  transport. 

37. 


(  574  )     ^  TIM 

TIMPE.  A  bonne  heore.  Il  .est  coite  timpe ,  il  est  encore 
mâtin.  —  Etymologie  :  du  Latin  tempus ,  temps. 

TIN.  Ton.  —  De  même  en  Berrichon. 

TINCHER.  Tancer,  gronder. 

TINCHEUX.  Grondeur,  méchant. 

TINË.  Gros  bâton  servant  à  porter  un  fardeau  ;  sorte  de  le> 
Tier  pour  porter  un  seau. 

TINETTE.  Petite  cuve  en  bois. 

TINTOUIN.  Embarras,  casse  tête,  inquiétude. 

Qu'os  ïi'ayècl)e 

Point  de  chagrin 

Ni  de  tintOQHi.  {Souhaits  de  J.  Groédur.) 

V^.     Tatin  arait  le  même  sens  en  Vieux-Français. 

TIOT.  ^etit.  —   Abréviation  du  Roman  petiot,  dérivé  du 
Vieux-Latin  petilus. 
TIOTAIN ,  TIOTAINÊ.  Très-petit.  —  Syn.  TGerrcHiOT. 

*  TIPHAINE.  Epiphanie. 
TIRANDER.  Tirailler. 

TIRE-P ANCHE.  Compassion ,  émotion,  sensibilité;  —  Ce 
mot  pourrait  paraître  bas,  si  Von  ne  se  rappelait  qu'on  dit,  dans  le 
même  sens,  émouvoir  les  entrailles, 

TIRE  T'ARRIÉRE.  Taloche.—  Parce  que  hi  personne  qui 
la  reçoit  se  retire  en  arrière. 

*  TISAGNE.  Fête  de  la  Circoncision.  {Montdidier^  1899.) 
TISSIER.  Tisserand.  —  De  même  en  Roman.  •-*  Du  Latin 

texere^  tisser. 

TITISSE.  Tatillon  ,  homme  qui  s'occupe  de  travaux  de 
femme.  — Synon.  Tatasse,  Tate-mbs-gla-imes. 

TIUTCHOT.  Petit,  tout  ipei\i. -- Synonymes  i  Tiot,Kiot, 

PlOT  ,  TlOTAlN. 

T'N.  Ton  (devant  une  voyelle.) 


TOK  (575  ) 

TOKÊ.  Qui  a  le  certeau  fêlé  ;  qui  a  un  grain  de  folie.  Litté- 
ralement ,  qui  a  eu  le  cerveau  toké^  frappé»  Cette  expression  est 
commune  aux  patois  du  Langued.»  du  Berry,  de  Normandie,  etc. 

TORËT.  Bonnet  de  femme.  — Synon,  Galtpbtte. 

TORET.  Vive.  Traehinus  vipera^  poisson  qui  a  une  épine  sur 
le  dos.  Quand  on  le  pêche  et  qu'il  pique  ,  il  faut  dire  onze  fois 
l'oraison  de  toket,  ainsi  conçue:  tokei^  toket^  si  tu  piques  min 
pied ,  tu  ne  piqueros  mie  min 'c...  Sans  cette  précaution  ,  dit-on, 
la  blessure  deviendrait  dangereuse...  ! 

TOKËR.  Toucher ,  frapper,  trinquer.  Onomatopée  employée 
4ans  le  même  sens ,  dans  presque  toutes  les  provinces. — En  Es- 
pagnol ,  toear  ;  en  Italien ,  toccai^e, 

*  TOLIR.  Enlever.  fRue^  xiv.«  siècle) —  Du  Latin  tollere. 
TOLLINET.  C'est  un  tout  petit  fagot ,  composé  de  branches 
mortes  qu'on  ramasse  dans  les  bois. —  De  iollvre^  ramasser. 

TOMBELLE.  Monticule  factice  d'une  forme  conique  ou  ar- 
rondie ,  d'une  hauteur  de  12  à  15  mètres.  Elles  sont  très-com- 
munes en  Picardie  et  surtout  dans  l'arrondissement  de  Saint- 
Quentin.  On  les  regarde  comme  des  monuments  funèbres  élevés 
par  les  Celtes  et  les^  Romains.  (Voyez  Mém,  de  la  Soc.  des  AnU 
de  Pic.  ,  t.  VII ,  p.  509).. 

*  TOMBEREAU.  Nom  qu'on  donnait  jadis  aiix  sautriaùœ  de 
Verberie.  —  Voyez  le  Chap,  vi.»,  g.  4 ,  <Ie«  Dictons  historiques. 

TOMO.  Personne  qui  ne  bouge  ni  ne  parle.  —  Syn.  Eto. 

TONDEISON.  Le  temps  où  l'on  tond  les  bêtes  k  laine.  -^  De 
même  en  Vieux-Français. 

TONDRE  (Boulonais).  Amadou^  -—  De  même  en  Norrb.  et  en 
V.  Franc.  D'après  M.  Henri ,  ce  serait  un  mot  Celtique  {tundre). 
Selon  M.  Du  Méril,  il  viendrait  de  l'J^slandais  tundr,  allumer. 

^  TONLIEU.  Droit  sur  la  vente  dea  marchandises.  On  appe- 
lait tonliœ  un  droit  d'entrée  ou  de  passage. 

37/ 


'A 


(  576  )  TON 

TONTON.  Toton.  —  Une  des  faces  da  dé  est  marquée  d'an  T 
{totum)  ;  lorsqu'il  présente  ce  côté,  on  gagne  toute  la  mise. 
^     TONTONNER.  Tourner  sur  soi-même  comme  un  tonUm. 

TOPER.  Frapper  dans  la  main  pour  conclure  une  couTéntiony 
un  pari,  un  marché.  —  Etymologie:  de  taper, 

TOPETTE.  Bouteille  longue  et  étroite.  —  Terme  générale- 
ment admis  dans  la  langue  commerciale. 

TOR,  TAUR,  TOUËRE  ou  TOIRE.  Taureau.  — ^Rouchi  et 
Vieux-Français,  <or;  Gers,  tcuiure;  Italien,  toro;Portagait  et 
Espagnol,  tauro;  Roman  et  Celtique,  taur. 

TORCHON  {marie).  Femme  malpropre,  souillon. 

TORGNOLE.  Coup  sur  la  tête,  souflet  qui  fait  tourner  la  tête. 
^;.   —  De  même  dans  leBerry. —  Tomiole^dans  rarrondissement  de 
Yalognes.  '—  Synonymes  :  Atout,  Gnolb. 

TORKE.  Bàt^selle des  ânes. 

TORKET.  Bouchon  de  paille  pour  torcher.  -^  Du  Latin  tar- 
guère,  tordre. 

TORMENT.  Tourment.  — II.  en  Roman,  Catalan  et  Anglais. 

TORNER.  Tourner.  —  Congénères:  Italien,  tomtare;Esp. 
tomear.  —  Etymologie  :  du  Latin  tornare. 

TORNIRER  et  TOURNIKER.  Tourner  autour,  hésiter, 
tâtonner. 

TOTER.  Se  chauffer  complaisamment  ;  réchauffer  les  pieds 
et  les  plains  d'un  enfant.  —  Du  Vieux-Français  toster ,  rôtir.— 
c<  Toter ,  c'est  prendre  par  les  épaules  et  par  les'jambes  une  fille 
dévergondée,  et  la  présenter  ainsi  devant  le  feu ,  en  lui  impri- 
mant un  mouvement  de  rotation  comme  à  une  volaille  mise  à  la 
broche.  Quand  on  lui  a  fait  éprouver  les  effets  de  hi  cbàleur  an 
point  de  lui  arracher  des  cris ,  on  l'éloigné  du  foyer,-  en  la  tenant 
toujours  de  la  même  maniée  et  on  lui  donne  le  èàncf/  dernier 
affront  qui  consiste  à  lui  frapper  rudement  et  à  plusieurs  reprises 
le  derrière  contre  terre.  Cet  usage  subsiste  encore  sur  différents 


TOU    '  (  577  ) 

points  du  Ponthieu  :  mais  il  commence  à  s'effacer.  Dans  le 
Moyen-fige ,  la  peine  du  hacus  était  infligée  à  Thomme  en  place 
qui  avait  commis  quelque  indécence  dans  Texercice  de  sa  charge; 
on  lui  battait  en  outre  le  derrière  avec  une  pelle  de  bois  »  {Corn-' 
munication  de  M.  Louandre  père). 

TOUBAKË.  Tabac—  De  même  en  Rouchi. 

TOUDIS.  Toujours.—  Du  Latin  tota  dies. 
Janotin  Ephiphane 
Qui  toudis  battait  fort  sa  femme.     {Epit.  du  dm.  St.Denys). 

TOUDIS  QU:A.  Jusque. 

TOUÈRE.  Taureau.— Voyez  TOR. 

TOUFETTE.  Houppe. 

TOUFIEIh  Trognon. 

*  TOUILLANT.  Joyeux  ;  sociable. 

TOUILLE-TOUILLE  (été).  Être  embarrassé,  empêtré. 

TOUILLE-TOUILLE  (Marie).  Souillon,  brouillon. 

TOUILLER.  Mêler,  enchevêtrer;  salir  en  maniant.  —  De 
même  en  Vieux-Français.  Ce  même  mot  signifie  salir  ^  souiller , 
dans  les  patois  de  Langres ,  Valenciennes,  Rouen ,  et  mélanger, 
brouiller,  à  Nancy.  Le  patois  Picard  réunit  les  deux  sens. 

TOUILLIS.  Mélange  ,  embrouillamini.  — Syn.  Méu-MéLON. 

TOUILLON.  Torchon.—  De  même  en  V.  Français.—  Vient- 
il  du  Latin  tela ,  toile  ?  ou  de  l'Islandais  toa,  linge?  ou  du  Bas- 
Latin  tohalea,  torchon  ?  On  dit  toaille,'en  Normandie  et  touailla, 
dans  la  Haute-Aavergne. — Signifie  aussi  brouillon,  qui  met  tout 
en  désordre  ^  qui  se  mêle  de  tout.  —  V.  \e  Dictionnaire  de  Nicot. 
TOUKE.  Prise  de  tabac. 

*  TOULTE.  Ravissement. 

TOUPIE.  Femme  d&mauvaise  vie. — Idem  en  Rouchi. 

TOUPIER.  Quitter  un  mauvais  chemin  pour  en  prendre  un 
meilleur,  mais  moins  court  et  moins  direct. 

*  TOUQUET.  Loin  de.  {Archives  d* Amiens,  1378). 


(  578  )  TOU  •  . 

TOUR  {jeu  de  la).  Ce  jeu  conna  dans  les  en?  irons  de  'Doullens, 
est  un  souvenir  du  xit.*  siècle^  où  le  nom  de  La  Hire  se  trouTe 
conservé.  C'est  Tattaque  simulée  d'une  forteresse  où  les  jeunet 
garçons  et  les  jeunes  filles  s'attaquent  à  un  signal  donné.  (Com^ 
munication  de  M.  l'abbé  Bourlon). 

TOUR£T.  Queue  de  chou. 

TOURNÉE.  Volée  de  coups.  Ce  mot  vieilt  de  ce  que  lorsqu'on 
donne  des  coups  de  canne ,  celui  qui  les  reçoit  tourne  pour  les 
éviter.  (M.  J.  Hécart.)  —  Synonymes  :  Pile  ,  Roux.eE  ,  Tatoulb. 

TOURNER.  Mettre  dehors. 

TOURNICHE.  Tête  érentée. 

TOURRIËRE.  Tournant ,  détour. 

TOURNOIRE.  Femme  qui  lambine.  —  De  même  en  Rouohi. 

TOURNURE.  Mauvaise  excuse.  —  D'un  usage  général. 

TOURTE  (Rue).  Tourterelle. 

*  TOURTEAUX.  Composition  de  matières  combustibles  pour 
éclairer  pendant  la  nuit,  ce  7,000  de  tourteaux  pour  fallôls ,  afin 
qu'il  y  ait  grant  clarté  parmi  la  ville.  »  {Amiens ^  1463.) 

TOURTERELLE.  Crécelle.  ~  ^non^me  :  Routeloir. 

TOURTOUS.  Tous.  —  Voyez  Tertous. 

TOUSSINER.  Diminutif  de  JotwKr. 

TOUSSIR.  Tousser.  —  De  même  en  Berric,  Franc- Comtois» 
Provençal  et  Vieux-Français.  —  Etymologie  :  du  Latin  tussire. 

TOUT.  Aussi. — Voyez  Itout. 

TOUT  DE  MÊME.  Pourtant ,  toutefois.  —  Jd.  en  Champ. 

TOUT  DEPUIS, TOUT  DE  QU'A.  Depuis, jusqu'il. 

TOUT  DREIT.  Tout  droit  ;  à  l'instant  ;  littéralement  ^  sans  se 
détourner.  —  De  même  dans  le  patois  Bressan  et  dans  l'arron- 
dissement  de  Valognes. 

TOUTE.  Tout  et  toute. 

TOUT  EN  EIN  COUP.  Tout  d'un  coup. 

TOUTÉOUTE.  Tout  entier,  —De  même  eu  Borain. 


TOU  (  579  ) 

TOUS  LES  TANDIS  QUE.  Tandis  que. 

TOUT  PLEIN.  Beaucoup.  —  De  même  eu  RémoU  et.  Vieux- 
Français.  —  Yapgelas  prend  chaudement  la  défense  de  cette  lo- 
cation. «  Lorsqu'une  façon  de  parler  e»t  usitée  à  la  cour  et  des 
bons  auteurs  comme  est  tout  plein  ^  il  ne  faut  pas  s'amuser  à  en 
faire  l'anatomie  ,  ni  à  pointiller  dessus  comme  font  une  infinité 
de  gens  ;  mais  il  faut  se  laisser  emporter  au  torrent  et  parler 
comme  les  autres ,  sans  daigner  écouter  ces  éplucheurs  de  pbra^ 
ses.  »  (Nouvelles  remarques ,  p.  129.) 

TOUT  RADE.  Tout  de  suite ,  dans  un  instant. — Voyez  Rade. 

TOUT  si  TOUT  COMME  {ch*est).  C'est  tout  de  même,  c'est 
la  même  chose  que  si... 

*  TOUVAILLÉ.  Rôti.  [Cart.  d'ÀtnienS^  1445.) 

TOUZÉ  (Boulonais).  Arbre  coupé  à  tête. 
TRACHER.  Chercher  avec  soin. — De  même  en  Rom.  En  An- 
glais ,  le  verbe  to  trace  ,  signifie  suivre  à  la  piste ,  découvrir.  On 

dit  trachier ,  à  Valognes ,  et  trecher ,  en  Vendée. 

TRAGNEAU  ,  TRAGNEU.  Romaine,  balance. 

TR AILLE.  Filet  pour  la  pêche  de  la  raie ,  de  la  sole  ,  etc.  — 
Synonyme  :  Dbèq^. 

TRAINBALLER.  Aller,  traîner  de  côté  et  d'autre.  ^  Id.  en 
Lorrain  et  Roman.  —  Synon.  Triballer,  tringueballer^  etc. 

TRAINE-BALAI.  Fête  du  lendemain  de  Noôl. 

TRALËE.  Grand  nombre.  —  Synonymes  :  Tap^.e  ,  Gronéi. 

TR AMENE  ou  TREMËNË.  Trèfle,  trifàlium praUnse.  —Du 
Latin  stramen ,  paille. 

*  TRAMOIS.  Menus  blés.  (Beaumanoir,  ch.  52.) 
TRANER.  Trembler. 

J'ai  ouvert  no  fernôte  , 

J'ai  alloogé  em'  tète , 

Ein  tranant  d'  peur.  (Retour  du  soldat,) 

TRâPË  (Boulonais).  Prompt.  —  5yworï.  Alezan. 


(  580  )   .  TRA 

TRATE.  Pouire.  —  Congénère$:  Daaphiné,  trau;  Snitse, 
tra.  —  Etymologie  :  da  Latin  trabs, 

TRAULER.  Marcher  dans  la  boue. —  Syn.  Flakeuder. 

*  TRAVERS.  Barrières  de  route,  appartenant  aux  seigneurs, 
où  les  marchands  payaient  un  droit  de  passe.  Etym.  Traterser. 

TR  ATAN.  Bout  dn  pis  de  la  vache.  —  En  Roman ,  trayon, 
TRËGASSER.  Aller  et  venir,  traverser.  — Au  figuré ^  signifie 
battre  la  campagne ,  déraisonner. 

"  TREFOUÈ.  —  Syn.  Ghokb.  —  Grosse  bûche  qu'on  met  au 
feu  la  veille  de  Noël  et  qui  doit  durer  pendant  les  trois  jours  de 
fête.  Il  vient  sans  doute  de  très  foci ,  trois  feux.  En  Normandie , 
on  appelle  cette  bûche  treffeu ,  treffouel;  à  Metz ,  treffan  :  dans  le 
Berry ,  trouffiau ,  en  Bourgogne,  suche  de  Noëly  en  Y. -Français, 
treffouel;  en  Bas-Latin,  tetropoficinium.  Cet  usage  existait  aussi 
en  Angleterre  ;  probablement  même  il  remontait  aux  temps 
païens  :  car  on  appelle  cette  bûche,  en  différents  endroits,  yule 
clog^  feu  d'Iule.  (M.  DuMéril,  Dictionnaire  Normandy  p.  208.} 

TREMME.  Chanvre  mêlé  avec  l'herbe  que  Ton  arrache  dans 
les  champs,  à  l'aide  d'un  râteau,  après  la  récolte,  et  dont  les  gens 
pauvres  nourissent  leurs  bestiaux.  Etym.  du  Lat.  ^tramen,  paille. 

TREMPETTE  ("fairej.  Tremper  son  pain  dans  le  vin. 

TREMPIL£R,TREIMF1LER.  Toormenter,  faire  enrager. 

TREMPLE  (Artois).  Pièce  de  fer  qui  tient  la  grosse  ehaîne 
de  la  charriie. 

TRÉPERCHER.  Transpercer.  —  Syn.  Trépoobr. 

TRÈTË.  Commode,  table  de  cuisine. 

TRËTIN.  Paille  menue  pour  les  moutons.  —  Syn.  Tbrtin. 

TRETOUS.  Tous.  —  Voyez  Tkrtods. 

TREU.  Trou.  —  De  même  en  Roman.  —  Du  Celtique  tru. 
—;  On  trouve  traugus ,  dans  le  Latin  barbare. 

TRïlUER.  Trouer.  —  Id-,  en  Roman.  —  En  Fr.-C.  ireuai. 


TRE  (  581  ) 

TREUVE  (Roui.).  Trépied. 

TREUVER.  Trouver.  —  De  môme  en  Fr.-Comtois  et  V.  Fr. 
Lafontaihe  et  Molière  employaient  encore  cette  expression  : 

À  son  réveil  il  treuve 
L'attirail  de  la  mort  à  Tentour  de  son  corps.  (Lafontaine.) 
Non  ramotnr  que  je  serts  pour  cette  Jeune  veuve 
Ne  Psrmè  point  mes  yeui  aux  défunts  qu*on  lui  trente. 

(Molière.  Misanthrope  r  acteu*',  se.  1.**) 

L'abbé  Châtelain  et  Ferrari  disent  que  l'origine  de  trouver  est 
intrtmvahlei  Guyet  le  dérive  du  Latin  inusité  treuvare^  et  Ménage 
de  reeuperare  !  —  On  dit  treuve  pour  trouvaille, 

TRIÀCLEUX.  Marchand  ambulant ,  marchand  d'orviétan. 
—  En  langue  Tomane,  ce  root  signifie  hatteleur*  marchand 
de  thériaque. 

TRIBAUDET  (Cayeux).  Pluvier  à  collier  interrompu. 

TRIBOULER  {se).  Prendre  beaucoup  de  peine.  Se  dit  ordi- 
nairement des  efforts  qu'on  fait  pour  gagner  sa  vie,  avec  un  succès 
suffisant.  Un  homme  est  triboulé^  quand  il  est  tourmenté  par  le 
besoin  de  gagner  sa  subsistance. 

TRIBOULETTE.  Petit  vase  ,  mesure  de  boisson  tenant  une 
chopine. 

TRIFOUILLER.  Chercher  une  chose  »  en  en  remuant  d'au- 
tres ;  faire  beaucoup  de  gâchis;  s'occuper  de  plusieurs  choses  à  la 
fois,  sans  ordre  et  sans  suite ,  etc. 

TRIGAUDER.  Tricher  au  jeu. —  Synon.  Faustriker. 
TRIKER.  Donner  des  coups  de  bâton.—  Synon,  Tricoter. 
TRIM  AC.  Pêle-mêle ,  confusion.  —  Synonyme  :  Fouillis. 
TRIMAREUX.  Qui  embrouille ,  qui  met  en  confusion. 
TRI  M  ROI  RE.  Cabriole  que  font  les  enfants  en  mettant  la  tétQ 
entre  les  jambes.  —  Synonyme  :  Capriole  de  sautriau. 
TRINETTE.  Mule  ,  espèce  de  chaussure. 


(  58S  )  TBI 

TRINGUE.  Tranche. 

TRIOT.  Che^alier-gaignettetoiseaa  de  mer). 
TRIOULERIE.  Mélange  ,  confosion.  —  5yn.  Méu^Uàuov. 
TRIPAILLE  ou  TRIPËE.  Repas  qu'on  donne  à  ses  amis, 
quand  on  a  tué  un  cochon.  —  Etymologie  :  de  tripes, 

TRIPOT.  Ménage ,  cuisine.  —  Ce  terme  n'est  français  que 
dans  le  sens  de  maiiùn  de  jeu  et  de  mauvaise  compagnie. 

TRIPOTER.  Faire  le  ménage. 

*  TRISTRËR.  Exercer  le  métier  de  tisserand. 

TROGNON.  Nom  qu'on  donne  à  un  enfant  insupportable. 

TROGNOTTE.  Orifice  du  rectum. 

TROLËUSE.  Femme  qui  aime  à  changer  de  place ,  à  Toyager. 

TRONCHE.  Tronc  d'arbre.—  Idem  en  Roman. 

TRONCHE.  Avare.  — Synonymes  :  Pingre,  Grioou. 

TRONCHONER.  Couper  par  tronçons^  par  gros  morceaux. 

TRONDELER,  Jeter  par  terre. 

TRONDELER  {se).  Se  rouler  par  terre ,  se  vautrer  ;  se  jeter 
sur  son  lit ,  tout  habillé. 

TRONE.  Échafaudage  composé  de  planches  assises  sur  deà 
lonnea  ux  et  sur  lequel  s'installent  les  ménétriers ,  le  jour  de  la 
fête  du  village.    - 

TRONKET  ou  TRONKELET.  Grappe  de  fruits.— ^^notiym^: 
Cronkelet. 

TROTTERIE.  Grande  foire  qui  se  tient  à  Saint- Valéry  ,  an 
mois  de  novembre. 

TROTTINER.  Marcher  très-vite  «  mais  sans  allonger  le  pas. 

TROUBE  ou  TROUBLE.  Tourbe  à  brûler. 

TROUBLIER.  Qui  fait  des  tourbes  ou  qui  en  vend. 

TROU^IGNON.  Croupion. 

TROUFION.  Trognon. 

TROU  LE.  Femme  de  mauvaise  vie.  —  Synonyme  :  Dbouills. 


TRO  (  9^  ) 

TRbVER.  Trouver.  —  De.  même  en  Lorrain  et  en  Vieux- 
Français.  —  Voyez  Jreuybr.  ,  , 

TROUPILLER.  Toamer  antoar  de. —  Syrumyme  :  Tormiur. 

TRUAND.  Fainéant ,  paresseux.  —  Tru  signifiait  1rUmt\  d'où 
s'ett  formé  tmand^  pour  aigniier  ^n  homme  que  la  tnrchafge 
des  impôts  a  réduit  à  la  nécessité  de  truander  '(mendier)  pour 
vivre.' C'est  dans  ce  sens  qu'il  faot  «ntendre  le  proverbe  :  Qui  fit 
JVonnaïui,  fit  truand.  —  (Voyez  Matinéti  sénanoUety  ]^ar  Taet.) 

TRUC  {donner  le).  Ne  rien  donner.  —  De  même  en  Roucbi. 

TRUC  {savoir  le).  Savoir  comment  il  faut  s'y  prendre. 

TRUC  {avoir  le).  Etre  habile,  ingénieux,  fin,  adroit;  avoir 
rhabitude ,  la  facilité  de  faire  quelque  chose.  Truc ,  signifie 
adresse^  finesse,  en  langue  romane.  Il  dérive  peut-être  du  Vieil- 
Haut-Allemand  trug ,  fourberie ,  ou  de  T Anglais  trich ,  ruse , 
manigance. — Charles  Nodier  a,  sur  l'origine  de  ce  mot,  une 
opinion  que  nous  ne  saurions  partager ,  tout  ingénieuse  qu'elle 
soit,  a  Truc,  nous  dit-il,  vient  de  l'Italien  trucco ,  billard ,  et 
tous  deux,  du  bruit  de  la  bille  qui  tombe  dans  la  blouse,  quand  on 
la  bloque.  Le  peuple  dit  à  Paris  ,  avoir  le  truc-^  être  fin  ,  subtil , 
délié  ,  comme  il  dit  se  blouser  pour  être  gauche,  étourdi ,  mal 
avisé.  Les  gens  qui  ont  le  truc  sont  ceux  qui  blousent  les  autres.  » 

TRUCHER.  Mendier.  -^  Signifie  bavarder,  à  Béthune. 

TRUCHER.  Ramasser  de  la  sauce  dans  une  assiette  avec  ses 
doigts  ou  avec  du  pain.  —  Synonyme  :  Ratrugher. 

TRUCHEUX.  Mendiant. 

TRUICLES  ou  TRUITES.  Maquereaux,  lâches  qui  viennent 
aux  jambes  quand  on  les  chauffe  trop. 

TRUFLEUR  (Saint-Valery).  Sarcelle  d'hiver.  —Syn.  Sarôé. 
TRUVË  (Boulonais).  Trépied.—  Du  Celtique  trybedd? 
TRUVOIR  (Arras).  Trouver. —  Voyez  Tredvbr. 
TU  IN  (Moreuil).  Vini^on.— Synonymes  :  Pinchaire  ,  Pirchon. 


(  584  )  .     TUR 

TU R ET  (Artois).  Monticale. 

TURLUI.  Courlis. — Voyez  Corleru. 

TURLUPINER.  Tourmenter,  impatienter.  Ce  mot,  en  Fran- 
çais ,  n'a  que  le  sens  de  dire  ou  faire  des  turlupinades. 

TUROT.  Tige  mncilagineose  4e  certaines  plantes,  comme  le 
chou ,  l'oseille ,  etc. 

*  TUTERIE.  Tutelle.  (Beaumanoir,  chap.  16). 

TUTRONER  on  TUTER.  Se  dit  d'un  enfant  qui  suce  ton 
pouce. 

TUYAU.  VoyesHoTAU. 

TUYOT.  Bout  de  tuile. 


*  U.  An. 

*  U.  Où  ,  là  où. 

U.  OEufs  —  Idem  en  Lorrain  ,  Jorassin  et  Bas-Breton. 
UË.  OEuf. —  De  même  en  Rouchi. —  Dans  le  dialecte  Tcbét- 
chentré ,  dit  M.  Hécart  »  un  œuf  se  norpme  oué. 
UIDE.  Vide. 

UN.  On. —  Idem  à  Lille. —  Synon,  Ein.  —  Voyez  ce  mot. 
UNI.  (Tout.)  Simple,  sans  façons,  sans  cérémonie. 
URIOT.  Loriot  (oiseau). —  V.  Gopère-Loriot. 
URLUBERLU  et  USTUBERLU.  Étourdi,  timbré  ,  un  peu 
fou.  —  Syn,  ToKé. 

*  USÈRES.  Usager.  ^Coutumes  du  BeauvoisisJ, 
USURIER.  Qui  use  ses  habits  en  peu  de  temps. 
UXE  (Béthune).  Porte.— Voyez  Huis. 

UZET.  Cercueil. —  Voyez  Luset. 


VAC  (  585  ) 


VA  !  Ë&clamation  d'indifférence.  — Synonyme  :  Fuche  ! 

VACHÉ.  Vaisselle. 

VAGHOTTE.  Colchique  d'automne.—  Id.  à  Bar-le-Duc. 

VAGUANT.  Valet  de  basse  cour  ainsi  nommé,  paroe  qu'il 
court  les  champs,  pour  porter  aux  travailleurs  leur  nourriture  et 
les  ordres  du  maître.  —  Etymologie  :  du  Latin  vagans. 

VAILLANT  (ele).  Avoir  du  cœur  à  l'ouvrage. 

VAINE.  Vigne. 

VAINTIEU.  TabUer.  —  Voyez  Vintied. 
.  VAIVE.  Veuve.  S'ero ployé  aussi  pour  veuf:  ch'est  ein  homme 
vaive. 

VAJUÉ  (Vermandois).  Terme  injurieux. 

V AKE.  Vache. —  De  même  en  Rouchî ,  Wallon ,  Flamand , 
Normand  et  Roman.  —  Etymologie  :  du  Latp  vaccd. 

VAKETTE.  Petite  vache.  —  De  même  en  Roman.   * 

VAKETTE  (Noyon).  Colchique  d'automne. —  Syn,  Vachottb. 

VALÉRIEN.  Vaurien. 

VALIDIR  (grand).  Terme  injurieux  :  individu  auquel  on  ne 
peut  pas  se  fier. 

VALIBIER.  Mauvais  sujet.  —  Synonyme:  Galaubiêr. 

VARENNE.  Garenne.  —  De  même  en  Roman. 

VARIGOT.  Inconstant,  changeant.  —  EtymoL  détrôner. 

VARLOTER.  Travailler  un  peu  de  temps  en  temps. 

VAROUYEUR.  Commissionnaire ,  portefaix. 

VASQUINE.  Corset  avec  basque. 

VASTEPLUKE.  Va-nuds-pieds;  terme  dé  mépris. 

VATROU  (Vervins).  Geai.  —  Syn.  Gai  ,  colas. 

*  VAUGLAIRE.  Pièce  d'artillerie.  {Archives  d* Amiens,  1460.) 


(  586  )  VAU 

I 

VAUGUETTE.  (Boulonais)  Brebis  d'an  an.— 5yn.  Bido-Mai. 
VAULE.  Grande  perche.  —  Synonyme:  Gaule. 

*  VAULTE.  Voûte.  —  Item  sera  pavé  le  dessas  de  la  yanlte 
des  nécessaires  communs.  {Cartulaire  d'Amiens,  14^7.) 

VAYANTISE.  Fanfaronade. 

*  VÉER.  Défendre.  —  Syncope  de  vetare, 
VÊLER.  Crouler ,  s'ébouler. 

VÉLÔT  (Soissons).  Petit  veau.  —  De  même  en  Jurassin.  — 
En  KoiùBïijVeeîet. 

VENDOISE.  Trombe ,  ouragan.  —  Synonyme:  Vieille. 
VENT  {prendre).  Prendre  haleine.  —  De  même  en  Normand 
et  dans  le  Berry. 

VENTOISE.  Vandoise,  dard  (poisson). 

VÈPE.  Guêpe.  —  Idem  a  Bayeux.  —  Du  Lajin  vespa. 

VÊPE,VÊPRÊ.  Soir.  —  Con^.  Rémois,  veppet  Ronohi, 
Normand,  Frano-Comtois,  Catalan  et  Vieux-Français,  oeipre. 
Du  Latin  vespera,  —  Il  n*y  a  pas  longtemps  que  ce  mot  est  tombé 
en  dessuétude.  Molière  s'en  servait  :«  Je  donne  le  bon  .v^pre 
à  toute  l'honorable  compagnie.  »  {Comtesse  d'Escarbagfuu y 
scène  xyii*.)  ce  Bon  vépre,  Monsieur,  et  bonne  nuit,  a  (Bruyeis, 
V avocat  Patelin^  acte  l.«^,  scène  8«.) 

VER  BLET.  Ver  luisant. 

VERDACHE.  Verdâtre. 

VERD£LX)T.  Un  peu  verd.  —  De  même  à  Cambrai. 

VERDI.  Vendredi.  —  De  même  à  Liège. 

*  VERDIER.  Garde. 
VERDIËRE^Roye).  Bruanverdier. 
VERDIN.  Espèce  de  pomme  à  cidre. 
VÉRET.  Vérou. 

VERGEON.  Manche  d'un  fouet  de  charretier. 

VERGNë.  Osier.  Il  y  a  près  de  Valloires,  un  leiroir  qu'on 


VER  (  887  ) 

nomme  elvirgne,,  porce^u'il  était  autrefois  planté  d'otier.  (MS. 
de  M.  Rigollot.)  —  V.  AnTERONE. 

YERGNE.  Soutènement  des  bords  d'une  rivière. 

VERGUE.  Petite  gaule.  —  Synon.  Vaulbttb  ,  Gaulettb. 

*  VERGUE.  Berge  d'une  rivière.  (Amiens ,  1447.) 

VÉRIN.  Vis  en  bois  ou  en  fer.  —  De  môme  à  Lille. — Du  Bas- 

« 

Latin  verinus. 

VERLËËS.  Fredaines ,  folies  de  jeunessç.  Ce  mot  est  syno- 
nyme àerihotUf  à  Goucy-le-Ghâteau. 

VERMEAU,  VERMANT.  Larve  du  hanneton.  On  donne 
aussi  ce  nom  à  tout  insecte  qui  ronge  les  végétaux  nouvelleiiient 
levés.  — Corruption  du  mot  ver  moti,  qu'on  emploie  quelquefois. 

VERMEINE.  Vermine.  Signifie  aussi  tons  les  petits  animaux 
malfaisants. 

VERNIOT.  (c  Poisson  connu  à  Péronne,  »  dit  D.  Grenier. 

VEROTIERS.  Pêcheurs  de  Gayeux  et  du  Crotoy  qui,  pen- 
dant l'automne ,  recueillent  dans  le  sable  des  vers  maniis,  dont 
on  se  sert  pour  la  pèche. 

VERT  MONTANT.  Tarin ,  fringilla  spinuê. 

VESPASIAN.  Mauvais  sujet.  — Cette  expression  paraît  nous 
venir  de  la  Normandie  où  elle  est  beaucoup  plus  répandue. 
«  Quoique  les  soldats  de  Vespasien,  dit  M.  Du  Méril ,  aient  pu 
commettre  de  'grands  dégâts  en  Normandie,  en  allant  réprimer 
les  révoltes  de  la  Grande-Bretagne,  cette  expression  semble 
avoir  été  introduite  par  les  Juifs  ,  en  souvenance  de  la  part  que 
prit  Vespasien  à  la  destruction  de  Jérusalem.  »  (ÏHct.  Normand , 
p.  218.)  —  Synonymes  ;  Valibier,  GALAUBisRr 

VESPRÉE.  Soirée,  veillée.  —  Synon.  Série. 

*  VETZ.  Va-t-en.  (V.  Rabelais,  Pantagruel,  Hv.  i-VjCfc.  83^ 
où  ce  mot  est  regardé  comtne  Picard). 

VEUDOISE.  Trombe  ,  tourbillon ,  ouragan. — Syn.  Vieille*. 
VEULAKEUX.  Vaurien,  bandit.  —  V.  Holakedx. 


%' 


(  588  )  VEU 

VEULE.  Grande  perche.  —  Synon.  Gaule  ,  Vaclb. 

VEULE.  Léger ,  étourdi.  —  De  même  en  RouQhi. 

VEULE.  Meuble  ,  aisé  à. remuer.  '—  Terre  vernie^ pâte  veule, 

VEURE  (el).  Le  vôtre ,  la  vôtre.  —  Sgn,  Edl  votb. 

VIAU,  VIED.  Veau.  ,. 

YIDECOQ.  Bécasse.  —  M.  Hécart  indique  ce  mot  comme 
Picard.  —  Synon,  BécACHE. 

VIEILLE.  Tourbillon ,  ouragan.  —  Syn.  Vehdois^» 

VI EU.  Veau.  —  De  même  en  Roman. 

VIESIERS.  Fripier  d'habits  en  neuf  et  envieux. 

VIÊSERIE.  Vieillerie,  friperie,  vieux  haillons.  —  La  rue 
Delambre,  à  Amiens,  portait  autrefois  le  nom  de  rue  des  Viesiers 
et  de  la  Viéserie.  Elle  était  habitée  par  des  marchands  fripiers. 

*  VIEZ.  Vieux.  —  De  même  en  Roman. 

VIGNOT.  Turbo  littoralis.  Petit  coquillage  bleuâtre  dont  on 
mange  le  mollusque.  •*«    - 

VILGRAIN.  Griblures,  menues  pailles.—* En  Rom. y  ^ir grain, 

*  VILENAGE.  Obligation  imposée  par  un  vilain  à  son  seigneur. 
VILLETTE.  Petite  ville.  —  De  même  en  Roman.  —  On  dit 

aussi  vilenie^  par  dérision. 

VILLETTES  (Bélhune).  Toutes  les  fleurs  en  général. 

*  VINAGE.  Droit  seigneurial  sur  le  pressurage  du  raisin.  — 
Etymologie:  du  Latin  vinum,  vin. 

VINDIG  ATION.  Vengeance.  —  Du  Latin  vindicatio. 

-    VINÉE.  Vendange. 

*  VINGNERON.  Vigneron.  (Péronne ,  1450).^  Nous  citons 
ce  mot  uniquement  pour  montrer  qu'au  xv.«  siècle,  on  cultivait  la 
vigne  dans  le  Santerre. 

VINIGOUTE.  Qui  n'y  voit  goutte.  —  Synon.  Note  goûte. 

VINTIEU,  VINTCHEU,  DEVAINTIEU.  Tablier.— Cou- 
^^néfM  :  Lorrain ,  dauantter  ;  Issoudun ,  devantier;  F.  Comtois 
et  Bresse,  devantie;  Dôle  ,  devante;  Vosgien  ,  devaniri;  Solo- 


VIN  •  {  589.  ) 

nais,  devantière;  Normand ,  àevanteau;  Jura ^  devantieu.—  Ety- 
mologie:  du  Roman  devaintier^  dérivé  du  Latin  venter  y  ventre. 
VINTRER  {se).  Rire  à  gorge  déployée,  à  se  tenir  le  ventre, 
VIOLETTE  {dimanche  de  la).  C'est  ainsi  qu'on  désigne  le 
premier  dimanche  de  Carême. 

VIOLON  A  BOURIQUE.  Expression  ironique  par  laquelle 
on  désigne  un  manche  à  balai.  —  Synon,  Ramon. 
VIÔNER.  Faire  du  vent.  —  Synon,  Ventbr. 
VIR.  Voir. —  De  même  en  Rou.  et  Rom.-^-Bu  Lat.  videre, 
VIR  GOUTTE  (à).  A  tâtons,  sans  voir  clair. 
VIRGINIE  (masc  )  Peuplier.  —  Synon,  Peuple. 
VIROLER .  Voltiger ,  tourbillonner. 
VISAGIËRË.  Masque.  —  Etym,  dévisage, —  V.  CuLébET. 

VISARD.  Qui  y  regarde  de  trop  près;  qui  i^e montre  chiche 
et  difficile.  —  Synon.  Regardant. 

y ISÈE  {preinde).  Prendre  garde,  avoir  soin. 

VISER.  Examiner.  —  Synon.  Raviser,  Rblukbr,  M iler. 

VISIGOUTTE.  Qui  n'y  voit  goutte.  —  Synon,  Notegoutb. 

VITELOTS  (Sanlerrej.  Petits  morceaux  de  pâte  qu'on  fait 
cuire  dans  du  lait. 

V'LO.  Voilà. 

VO.  Vôtre.—  Idem  en  Rouchi  el  Roman.  —  Syn.  Vote,  Vou. 

VOIRE.  Vrai! Oui dàî 

VOIRONS.  Se  dit  des  yeux  louches. 

VOISIËRË.  Fenêtre.  AV  sontpleines  ed*  voisières  ed  pis  ein  . 
bout  jusqu^ein  haut,  f  Pièces  récréatives.) 

VOf  X  DE  PERCALE.  Petite  voix  flutée. 

VOLET.  Oiseau. 

VOLEUME.(à  ia).  A  proportion  ,  à  peu  près. 

VOS.  Voue.  —  De  même  en  Vosgien.  —  Synonyme  :  Os; 

VOYETTE.  Petit  sentier.  —  De  même  en  Vâeux-Français.  ~ 
En  Italien,  vict/a.  —  Diminutif  du  Latin  vta.  —  Syn.  Piéchinte. 

'38. 


« 


% 


(  590  )  WAI 


w 


WAIDË.  Guède  ou  pastel,  plante  pour  la  teinture  en  bleu« 
WAIDIËR.  Marchand  de  guède. 

*  WAIGNIERS.  Cestle  nom  que  portait,  à  Amiens,  la  cor- 
poration des  laboureurs  et  des  vignerons. 

WAPÉE  (Artois).  Traverse  de  charriot. 

*  WARANDIR.  Garantir.  [Archives  de  Corftic ,  1247.) 
WARAS  ou  WAROS.  Fourrage  composé  de  fé^erolles ,  de 

pois  et  de  vesces. 

WARDE.  Garde.  —  De  même  en  Roman. 

WARDER.  Garder  ,  conserver,  —  Cong.  Rouchi ,  Wall,  et 
Romam  ,  warder  ;  Saxon ,  weardan  ;  Island. ,  varda,  —  Etym. 
du  Tudesque  wardan, 

WARDER.  Regarder.  —  Du  Roman  rewarder,  Syn,  Watbr. 

WARIEN.  Habitant  de  Saint-Valery. 

WARLOKER.  Gâcher.  —  Synon.  Maghoker. 

WAROKE.  Motte  de  terre  durcie  à  l'air.  —  Syn.  Rokk. 

WAROU.  —  Voyez  Leuwarou. 

WARWAILLIS.  Bruit  de  chiens. 

WASTEL.  Gâteau.  «  Wastel  Picardis y  gastel  Gallis^  a  vastâ 
pannis  hujus  magnitudine  ,  tanquàm  a  diminuiivo  vctstellum,  » 
(Sylvius ,  Introd.  à  la  Langue  française  ,  p.  87*]  — On  prononce 
actuellement  toaté ^  watieu ,  watiauy  gâtieu, 

W  ATER.  Regarder.  —  De  même  en  Wallon.  —  Ouaitter ,  à 
Bar-le-Duc.  —  Du  Bas- Latin  watare.  — Syn,  Wardeb,  Beter. 
~  WATER.  Gâter.  —  Du  Latin  vastare. 

WÈPE.  Soir.  —  Voyez  Vêpb. 

WÈPE.  Guêpe ,  abeille.  —  Du  Latin  vespa  .—  Synon,  Vèpe. 

WÈPE  (adj.).  Gaillard  ,  crâne. 


WER  (  5M  } 

WËRE.  Guère.  Dérive  de  l'Allemand  gar^  beaucoup;  car  ce 
mot  ne  sert  à  nier  qu*en  vertu  d'une  négation  exprimée  ou  sous- 
entendue. 

WÉROS.  Voyez  Waras. 

WÈROUILLEUX.  Qui  bredouille. 

*  WINDAL.  Machine  à  tirer  des  fardeaux,    des  bateaux. 

*  WISTOCH.  Coup.  {Cartulaire  d'Amiens ,  1443). 

*  WITË.  Huit.  {Archives  de  Noyon^  1237). 
WOIGNE  (Ifarquenterre).  Canard  siffleur. 

WOIGNER.  Se  dit  d'une  voiture  y  d'une  brouette  dont  les 
roues  crient. 
WOYARD  (Cayeux).  Maubège  (oiseau). 


X 


^*  XAINCTËS.  Nom  du  Santérre ,  dans  l'ancienne  langue  pi- 
carde ,  d'après  M.  de  Cayrol. 

XIN.  Cousin. —  On  trouve  aussi  cette  abréviatioli  dans  quel- 
ques poèmes  romans  du  xiii.®  siècle. 


■-■3 


YARD.  Liard. 

YEAUETTE.  Nom  d'une  rue  d'Abbeville  où  coulait  un  petit 

ruisseau.  (M.  Praron.)  Ce  mot ,  en  Roman  ,  signifiait  petit  ruis^ 

I 
seau. 

YEU.  Leur  (régime). 

YEUVE.  Lièvre  :  ch'étoait  ein  fameux  yeuve  que  che  matan 

là.  (4.«  entretien  d*ecK  Franc- Picard). 

38.* 


(  592  ) 


ZEC 


Z£G.  Milieu  d'une  noix.  —  De  même  en  Roman. 

ZEZELE.  Idiot  »  imbécille.  Syn,  Oblot,  Ahuri  ,  Hortoplot. 

Z)U.  {sing.)  OEil.  LocutioD  picarde:  se  mette  dins  le  blanc 
des  zius  ,  se  mettre  dans  l'idée  ,  se  fourrer  dans  la  têtt.  —  Syn. 
Yu ,  EuL. 

ZIGUE  {ein  bain)..  Un  bon  luron ,  un  bon  garçon  :  «  J^uv$is 
que  cKest  un  boin  zigue,  »  ("Alm.  du  Franc-Pieard ,  iSIJi^r/  , 


FIN    DU   GLOSSAIRE. 


—  593  — 


ADDITIONS 


SURVENUES    PENDANT    L  IMPRESSION. 


Addition  au  (Chapitre  III  (Bibliographie),      > 

Nous  aurions  pu  mentionner  diverses  copies  des  poèmes 
les  plus  importants  du  moyen-âge  qui  présentent  une  em- 
preinte jSius  ou  moins  prononcée  du  dialecte  romano- 
picard.  Comme  le  remarque  fort  bien  Pasquier ,  «  les  co- 
pistes copioient  les  bons  livres ,  non  selon  la  naifve  lan- 
gue de  l'auteur ,  ains  selon  la  leur.  »  M.  Edelestand  du 
Méril,  qui  cite  ce  passage  (Introduction  du  Dictionnaire 
du  patois  normand) ,  fiait  remarquer  à  Tappui  de  cette 
observation  »  que  la  Bibliothèque  nationale  possède  quatre 
exemplaires  du  roman  de  Godefroy  de  Bouillon ,  dont 
deux  sont  en  Rouchi ,  un  en  Bourguignon ,  et  Vautre  en 
Picard . 


Addition  au  Chapitre  V,  §.  !.«'  (Orthographe). 

L'Almanach  du  Franc-Picard  de  1851  contient  un  arti- 
cle de  M*  Edouard  Paris  ^ur  la  manière  d'écrire  le  Picard  : 
c'est  la  méthode  de  M.  Marie  appliquée  à  Vidiome  pi- 
card. Nous  avons  dit  ce  que  nous  pensions  de  ce  système. 
(F.  chap.  F,  §.  I.".)  Nous  persévérons  à  croire,  quoiqu'on 
dise  l'auteur,  que  cette  méthode  n'est  nullement  ration- 
pelle  et  qu'elle  n'a  pas  même  toujours  l'avantage  de  fixer 


—  594  — 

parfaitement  la  prononciation.  Du  reste,  nous  nous  fai- 
sons un  plaisir  de  reconnaître  que  si  Ton  admettait  le 
principe  en  question,  en  détruisant  toute  filiation  étymo- 
logique ,  on  ne  saurait  mieux  faire  que  de  suivre  les  rè- 
gles parfaitement  claires  que  propose  M.  Ed.  Paris.  Voici 
les  principaux  points  de  cette  théorie  orthographique  : 
î.°  Le  Picard  s'écrit  comme  il  est  prononcé. 

2.°  Pour  lire  le  Picard ,  il  faut  faire  sonner  toutes  les 
lettres ,  comme  dans  la  lecture  du  Latin. 

S.**  Chaque  lettre  a  une  valeur  constante  en  Picard  : 
ainsi  g,  s  ei  t  sont  toujours  durs  ;  ch  est  toujours  doux , 
comme  dans  chant. 

4.*"  Le  Picard  renferme  deux  articulations  simples  que 
ne  possède  pas  le  Français  :  ce  sont  le  g  mouillé  et  le  k 
mouillé.  A  défaut  de  lettres  spéciales ,  nous  convenons  de 
représenter  le  premier  par  gy,  et  le  second  par  ky. 

.5.*  Les  deux  H  mouillées  se  rendent,  en  Picard,  par 
un  caractère  simple  qui  est  y. 

6.°  La  lettre  h  n&  s'emploie  que  pour  indiquer  une  as- 
piration très-forte. 

7.°  Lorsqu'une  articulation  doit  fortement  se  pronon- 
cer ,  on  en  redouble  le  caractère. 

8.°  Lorsque  deux  voyelles  contigues,  au  lieu  de  former 
diphthongue,  dans  la  même  syllable,  doivent  se  prononcer 
en  deux  syllables,  on  les  sépare  par  un  signe  (*)  qu'on  ap- 
pelle point  en  haut.  -^  Exemple:  Treu'é,  trouée 

Pour  mettre  à  même  le  lecteur  de  juger  de  Teffet  que 
produit  cette  "orthographe  ou  plutôt  cette  absence  d'oir- 
thographe,  nous  copierons  textuellement  ici  un  passage  du 


—  595  — 

quatrième  entretien  du  France-Picard  ^  écrit  d'après  le 
système  de  M.  Ed.  Paris. 

El  kach  y  mèn  kyô  fiu ,  chô  n'roé  dui  pa.  Je  m'foaé  en  môle 
▼iu,  pi  j'jibiéi  n'donn  pu  for.  0  jour  d'oujourdoi,  chVé  k*.dé 
l'rakay  ;  j'nèn  sa  dégoûté.  I  gn'ô  kékz  èné ,  ch'étoué  en  lïiôlé  pu 
chouèt;  gn'avouèy  konm  tu  l'sé,  d'fanmeux  yeuv  dsu  non  téroè. 
Mé,  iz  on  foué  tan  d'déga  k'ôz  ô  té  forchè  dieu  fouér  énn  bâ^u. 
O  8'é  rassènblé  da  nou  forbou,  l'en  ô  pran  s'fourk,  Teut  en  pik, 
l'eut  en  kout ,  l'eut  ènn  trik,  Teut  sén  tiné,  Teut  sèn  ratieu, 
Teut  sèn  fourkyé»  j'sèt  i  mi,  tout  en  chakyèn  ô  pran  cb'kyi  li 
tonbouè  d'sou  s'man  ;  pi  ôz  ô  télé  poursuir.  0  Iz'ô  tan,  pi  tan 
poursui  k'i  s'son  sôvé  ô  chon  chéa  mil  diab.  0  l'zô  vu  dékampé 
par  èch  fon  d'Enfer,  du  kôté  dé  ch'kyô  Ouargné ,  pa  dsu  Duri , 
Reunroyi.  Oz  ô  perdu  leu  tracb  da  ché  bô.  A  ch'k'i  paroué ,  ô 
leuz  î  ô  foué  en  tel  peur ,  k'i  n*son  pu  révnu.  Èdpui  ch'tan  lô  j'n'è 
pu  d'gou  pour  èl  kach',  gn'ô  pu  k,dé  l'mizèr.  Feu  randir  tou  l'Ion 

dé  s'sènt  journè  pour  raportè  pouèn  gran  kos.  Ch'n'é  pu  l'péngn 
èd  kaché  ;  bè  a  l'pôtiér,  mèn  fuzi  il  é  tout  érouyé. 


Addition  au  chapitre  VI  (Proverbes  et  Dictons). 

M.  Gabriel  Rembault  a  publié,  dans  VAlmanach  du 
Franc-Picard  de  1851 ,  un  article  fort  spirituel  au  sujet 
de  la  Notice  sur  les  dictons  populaires  ^  que  nous  avons 
lue ,  en  1850 ,  à  la  séance  publique  de  la  Société  des.An- 
tiquâires  de  Picardie.  Nous  n'avions  pas  eu  l'intention , 
dans  ce  travail ,  d'épuiser  la  matière ,  et  nous  avions  ré- 
servé, pour  notre  Glossaire,  la  longue  nomenclature  des 
principaux  proverbes  que  nous  avons  recueillis  sur  tous 


—  596  — 

les  points  de  la  Picardie.  On  y  trouvera  plusieurs  des  pro- 
verbes que  M.  G.  Rembault  signale  comme  ayant  été  ou- 
bliés ou  négligés  par  Tauleur  de  la  Notice  $ur  les  dictons 
picards.  Il  en  est  cependant  un  certain  nombre  qui  nou3 
avaient  entièrement  échappé  et  que  nous  nous  serions 
empressé  d'insérer  dans  notre  chapitre  YI ,  si  YAlmanach 
de  1851  o  avait  point  paru  après  le  tirage  de  la  première 
partie  de  notre  Glossaire.  Nous  croyons  faire  plaisir  à  nos 
lecteurs,  en  ajoutant  ici  ceux  des  proverbes  indiqués  par 
M.  G.  Rembault,  qui  ne  se  trouvent  point  dans  notre 
ouvrage. 

Proverbes  moraux. 

Aveu  trente-six  candelles  et  pis  sin  nés  dessus, 
On  n'y  voit  que  du  fu. 

C^abaretier  de  village , 
Cacheux  de  bétes  sauvages, 
Rouiller  de  grand  kemin , 
Aveu  tout  cho ,  b  meurt  ed  faim. 

Douze  métiers ,  quatorze  malheurs. 

Ein  kien  noerd  court  aum  fort  qu'ein  blanc. 

Ein  mariage  fouet  à  pkisi ,     < 
O  s' ein  repeind  à  sin  loisi. 

Ein  kier  temps ,  bistalot  ch'est  du  flanc.  —  En  temps  de  dir 
sclte ,  du  pain  bis  c'est  du  flanc. 

Eine  femme  blanke  et  pis  du  teimps  hlanc , 
Ch'n'est  que  de!  pleuve  et  pis  d'z  effants. 


—  S97  — 

Femme  et  pis  boesson , 
Gh'est  deux  ruine-moesoo. 

I  veut  mieux  aller  al  porte  d'ein  plaindeux 
Qu'ai  p'oHe  d'ein  vaintéux. 

/  n'est  que  d'été  à  sin  blé  moudre. 

I  n'o  poenf  pus  d'huménité  qu'ein  cet 
Qu'étrane  ses  pkiots. 

/  ne  feut  poent  avoer  pus  grands  yus  que  grand  panche, 

I  ressane  à  ein  leu  : 
I  cache  sin  musieu.^ 

Miux  veut  long  bis  que  court  blanc. 

Quand  chéé  leups  is  heurPtent, 
Ghés  berbis  is  s'seuv'tent. 

Quand  i  gn'o  rien  dins  che  râtelier ,  chés  gvaux  i  ruftent. 

Veut  miux  ein  voleux , 
Qu'ein  roeinteux. 

Veut  miux  ein  kiot  kieur  joli 
Qu'ein  graind  kieur  falli. 

Proverbes  hagiologiques. 

^î    JANVIER. 

Saîht  Vincent. 

A  Saint  Vincheint 
Tout  gèle  et  tout  feind  ; 
l/hivcr  erpreind  ou'se  casse  les  deints. 


—  598  — 

l.*'  OCTOBRE. 


Saiot-Remi. 


A  Saint-Remi  ^ 
Kiu  assis. 

iNctons  et  sobriquete  oopalaires. 

abbeville/  . 

Geins  d'Abbeville , 
Têtes  d'ainguille. 

AMIENS. 

Amiens 
Traite  aux  siens  ; 
Tout  che  qui  n'ein  vient 
Ne  veut  (i;aut)  jamoès  rien. 

AMIÉNOIS. 

Amiénois , 
Maingeux  de  noix 

«  Ce  dicton  rappelle  la  surprise  de  notre  cité  picarde  par  les 
Espagnols,  en  1597.  Il  n'y  a  qu'au  dehors  de  la  capitale  de  la 
Picardie  qu'on  tient  cet  injuste  propos^  parce  qu'on  ne  sait 
pas  que  près  de  cent  Amiénois  se  firent  alors  massacrer  dans  les 
rues  de  la  ville  plutôt  que  de  se  rendre.  »  (M»  G.  Rembault.) 

AUHATRE.  (Canton  de  Gorbie.) 
Les  badriers  (mangeurs  de  bouillie)  d'Àuméire. 


—  599  ~ 

BAisiEux.  (Canton  de  Gorbie.) 

t 

Vignacourt,  Warloy,  Baisienx, 

Gh'est  trois  fosses  à  yoleax. 

BELLEUSE.  (Ganton  de  Gonty.) 

Chés  longues  halaingnes  de  Belleuse. 

BERGiGouRT.  (Canton  de  Poix.) 

Chés  mangeux'de  lait  prins  de  Bergicourtf  sans  oublier  ceuttes- 
lo  de  Guizancourt.  —  Il  y  a  dans  ces  deux  communes  des  pâ- 
turages magnifiques. 

BOVEs.  (Canton  de  Sains.) 
La  Hire  est  à  Boves.  (Vieux  cri  de  terreur  du  xv.«  siècle.) 

BRASSY.  Canton  de  Gonty.) 

Chés  bonnets  gris  de  Brassy. 

CAMONT.  (Canton  d'Amiens.) 

Al  fête  ed'  Gamont, 
Chés  seitiers  n'ont  pus  de  fonds. 

CLSRY.  (Canton  de  Péronne.) 
Chés  maingeux  de  blé  vert  de  Cléry. 

CONTRE.  (Canton  de  Gonty.) 
Chés  plaideux  de  Conte,- 


-^  600  — . 

CONTT.  (Arrond.  d'Amiens.) 

A  GoDly,  jolie  petite  ville  sur  la  Selle,  oo  fait  depuis  des 
siècles  le  calembourg  suivant  : 

Enter  Conte  et  Gonty 
On  voet  toujours  pois  fleuris. 

Il  y  a ,  en  effet ,  entre  les  communes  de  Contre  et  de  Conty, 
un  coteau  qui  permet  de  découvrir ,  en  toute  saison ,  non  pas 
des  pois  fleuris,  mais  bien  Poix  et  Fleury. 

Les  pékieux  (Tékerviches  de  Conty. 

GORBiE.  (Arrond.  d'Amiens.) 

Corbie  bien  sonné , 
Amiens  bien  canté. 

DOMART  EN  PONTHiEu.  (Arrond.  de  DouUens.) 

Chés  bourgeois  matines  ed  Domart  en  Ponthieu.  {Mâtinés  si- 
gnifie :  demi-paysans,  demi-citadins.) 

DROHESNiL.   (Cauton  d'Hornoy.) 
Chés  ahuris  de  Dromesnil. 

ÉPAGNE.  (Canton  d'Abbeville.) 
Les  veindeux  d'esprit  d'Epagne. 

ÉPLBSsiER.  (Canton  de  Poix.) 

Chés  longs  meintons  d'Eplessier. 


—  601  ,— 

ÉRAMECOVRT.  (CantoD  de  Poix.) 
Chés  agaches  (commères)  d'Eromeooutl, 

ESQUENNES.  (GaotOD  (le  Poix.) 
Chés  gros  porteux  de  supplis  d'Equiennes. 

EssERTEAux.  (Ganton  de  Gonty.) 
Les  pieds  déheus  d'Essertieux, 

FAMEGHON.  (GantOD  de  Poix.) 
Chés  pikieux  de  pisson  de  Famechon. 

FLEURï.  (Gaaton  de  GoDty.) 
Chés  glorieux  de  Fleury, 

FLUY,  (Canton  de  MoUiens-Vidame.) 
Chés  raffineux  (malins)  de  Fluy, 

4 

FRÉMONTiERs.  (Canton  de  Conty.) 

Chés  mal  au  pieds  de  Fremontiers.  (A  cause  du  terroir  qui  est 
très  montagneux). 

HALLENCOURT.  (Afroud.  d'Abbcville.) 

Chés  courts  talons.  (Espèce  de  rébus  sur  le  mot  allant  court , 
Hallen<^ODrt). 

LANCHEs.  (Ganton  de  Domart.) 
Les  hoins  éffants  de  Lanches. 


i 


—  602  — 

LAWARDE-HAVGEB.  (CaotoD  d'AUIy-sur-Noye.) 

I  • 

Chés  gros  buveux  dHeue  battue  del  Warde. 

LE  BOSQtEL  (CantOD  de  Coaiy.) 
Chés  kiennes  caquetières  du  Boquiyé, 

ORBSMEAux.  (CantOD  de  Conty.} 
Chés  têtes  tondues  d'Orémieux. 

....   V 

POIX  (Arrond.  d'Aiiiieos.) 


..V- 


Chés  maingeux  de  macrieux  de  Poué,  'Uà.f^.A  r 

(C'est  dans  cette  ville  que  passait  autrefois  la  marée  destinée 
à  Paris  et  venant  de  Boulogne,  Calais  et  Abbeviile) 

QUiRY-LE-sEc  (Cautou  d'Ailly-sur-Noye.) 
Chés  francs  mutins  de  Quiry. 

w 

REVELLES.  (Canton  de  Moliiens-Vidame.) 
Chés  grosses  têtes  de  Reveîles. 

RUHiGNT.  (Canton  de  Sains.) 
Chés  innocents  de  Rumigny, 

SAINS.  (Arrond.  d'Amiens.) 

Combien  qui  gn'o  de  Saints  à  Vcathédrale  ?  —  L'étranger  qui 
ne  connaît  point  le  village  de  Sains  ne  comprend  point  ce  ca- 
lembourg.  On  lui  apprend  alors  quMl  y  a  dix  kilomètres  de  Sains 
à  là  Cathédrale  d'Amiens.  —  On  fait  une  autre  plaisanterie  du 


t  -603- 

même  genre  en  demandant  :  Combien  qui  gn'o  de  vers  à  ch'café 
Vinchent? — Il  faut  répondre  quMly  aneuf  kilomètres  du  village 
nommé  Yers^  jusqu'à  la  rue  d*  Amiens  où  se  trouve  le  café  Vincent. 

SAINT-ROMAIN.  (Cautou  de  Poix.) 

Les  maingeux  de  boudin  de  Saint-Romain, 

SAiNT-SAUFLiEu.  (Gantou  de  Sains.) 

Chés  décatourneux  d'hernu  de  SaintSauyu. 

SALLEux.  (Canton  de  Sains.) 

Chmgjfmeux  paillards  (qui  couchent  sur  la  paille)  de  Salleux, 

Salleux,  Sallouely 
Ver,  Bacouely 
Plachy,  Oubion  fBuyonJ, 
Ch'est  six  vilages  tout  eîn  en  mont. 

SELiNCouRT  (Canlou  d'Hornoy.) 

Chés  boyeux  rouges  de  Sélincourt, 

SENTELiE.  (Canton  de  Conty.) 

Chés  kiots  roux  de  Sentelie. 

suzENNEviLLE.  (Caulon  de  Conty.) 
Chés  eimbourbés  de  Suzenneville. 

TiLLOT.  (Canton  de  Conty.) 

Chés  maingeux  de  lard  gane  de  Tilloy^  sins  oublier  ceux  de 
Lœilly. 


r 


—  604  —  t 

VBLENNES.  (Ganton  de  Conty.), 
Chés  maingeux  d'alise  de  Velennes, 

VERS.  (Canton  de  Sains.) 
Chés  embléyeux  de   Vers. 

viGNAGOORT.  (Gànton  de  Picquigny.) 

» 

^  Chés  coteberbaindiers  de  Vignancourt, 
0  iCo  qu'a  aller  à  Vignanfiourt  pour  trouver  un  feux  témoin. 


wARLOï-BAiLLON.  (Cauton  de  Corbic.) 

Warlov-Baillon , 
Boen  poys  sins  raison. 


m 


Addition  au  §.  1  du  Chapitre  IX  (Noms  de  baptême). 

Nous  ajouterons  à  la  liste  dés  noms  de  baptême  du 
Moyen-âge ,  actuellement  inusités ,  les  noms  suivants  qui 
ont  été  recueilliç,  à  notre  sollicitation,  par  M.  Peigné, 
dans  le  Cartulaire  d'Ourscamps  (Oise). 


Noms 

d'Hommes. 

Alanus , 

1200. 

Drouardns , 

1270. 

Alulphus, 

1201. 

Ë^eritus, 

1133. 

Amolricus , 

1133. 

Ebrardus , 

1175. 

Berthaudus , 

1393. 

Ërmenoidus , 

1162. 

Bertremil , 

1301. 

Ervaidus , 

1165. 

Colardus , 

1257. 

Fulco, 

1133. 

- 

605  — 

Noms  d'Hommes. 

Gasso, 

U»0 

Mansserus, 

l«il. 

Gauchier, 

1««6 

OsmaDdus , 

1«66. 

Godo, 

nn. 

PODtiUS  , 

H58 

Gomarcns , 

1150 

Salicius , 

llti. 

Gonfredus , 

US» 

Soeberlns, 

HOO. 

Gnaleramus. 

1133 

Theobald, 

1200. 

1285 

Vibertus, 

HS5. 

Herkeogerus, 

1164 

WicardDS , 

1187. 

La^dricns, 

1133 

Wido, 

1133. 

• 

Nom 

DE  Femmes. 

Aalidù, 

HIO 

-     Erma , 

1197. 

Adelinas, 

1197 

ErmiDgardis, 

1196. 

Amelina, 

««« 

Euslachia , 

1230. 

Avelina,  ' 

lilO 

«oda, 

1286. 

Balia, 

H7» 

Eldegardis, 

1169. 

Baailia, 

1270 

HeraaDdes, 

1201. 

DIedIa, 

itso 

Odalina, 

1«6«. 

EnmeJina, 

liiS 

Rlcbaldi!, 

1257. 

—  606  — 
OUVRAGES  CX>NSULTÉS.  (1) 

Ampère.  De  la  formation  de  la  langue  française. -~   Paris, 
1  vol.  in-8°. 

AuGtjis.  Les  poètes  français  depuis  le  xii.<  siècle  jusqu'à  Mal- 
herbe. —  1824,  6  vol.  in-8». 

AzAÏs  (  J.  )•  ^ss^i  su^  1^  formation  et  le  développement  du  lan- 
gage des  hommes.  ~  Beziers,  1845,  il 

Barbazân.  Fabliaux.  ^  Paris ,  1808,  4  vol.  in-4«. 

—      DissertatH)n  sur  Torigine   de  la  langue  françoise. 
—  Paris,  1759,  in-8.o. 

Beaumanoir.  Coutumes  du  Beauvoisis,  édit.  par  M.  le  comte 
Be,ugttOt.  --Paris,  1842,2  vol.  in-8°. 

BÉRONiE  (FAbbé).  Dictionnair<i  du  patois  Bas- Limousin.  — 
Tulle ,  in-4«. 

« 

Bertrand  (  Elie  ).  Recherches  sur  les  langues  anciennes  et  mo- 
dernes de  la  Suisse.  —  Genève,  1758,  in-8®. 

Borel.  Trésor  des  Recherches    et  Antiquités  Gauloises.   — 
Paris,  1694,  in-folio. 

BouBERS  (C.'«  de).  Opinion  sur  Torigine  du  mot  Picard.  — 
Amiens,  1842,  broch.  in-8». 

(1)  Nous  ne  mentionnons  pas  ici  la  plupart  des  ouvrages  imprimés  ou 
manuscrits  que  nous  avons  cités  dans  notre  Chapitre  iii.%  sur  la  Biblio- 
graphie  du  Dialecte  Romano-Picard  et  du  Patois  Picard. 


—  607  — 

BouTHORS.  Coutumes  locales  du  bailliage  d* Amiens. —  Amiens, 
1847,  2  vol.  in-4.0 

BuLLET.  Mémoires  sur  la  Langue  Celtique.  —  Besan^n,  1754', 
3  vol.  in-folio. 

Carlier  (l'Abbé).  Histoire  du  Duché  de  Valois.  —  Paris,  1764, 
3  vol.  in-4.« 

Carpentier.  Glossarium  novum,  seu  supplementumad  auctio- 
rem  Glossarii  Cangiani  editiooem.  —  Parisiis , 
1766,  4  vol.  in-folio. 

Casenbuve  (de).  Les  origines  françoises. — Pam,  1694,  in-folio. 

CHAMPOiiLiON-FiGEAG  (J.-J.).  Nouvellcs  recherches  sur  les  patois 
et  en  particulier  sur  celui  de  l'Isère.  —  Paris , 
1809, 1  vol.  in-lî. 

CoLLiETTE.  Mémoires  sur  l'histoire  du  Vermandois,  —  Cambrai, 
1771,  3  vol  in-4«. 

CoQCERERT  deMoNTBRET.  Mélanges  sur  les  langues,  dialectes 
et  patois.  ~  Paris  ,  1831,  in-8°. 

CoTGRAVE.  Dictionar4eof  theFrench  and  English  longues.  1611. 

Cbapelet.  Remarques  historiques  sur  quelques  locutions  pro- 
verbiales et  dictons  populaires  du  Moyen-âge.  — 
Paris, nn/m  8.« 

Daire  (Le  P.).  Histoire  littéraire  de  la  ville  d'Amiens.  —Paris, 
1782,  in-4». 

—  Tableau  historique  des  sciences  et  des  belles-lettre? 

dans  la  Picardie.  ~  Paris,  1768,  in-12. 

—  Aimanach  perpétuel  de  nos  aïeux  à  l'usage  de  leurs 

neveux  ,  utile  aux   savants ,  aux  gens  de  lettres 

39.* 


—  608  — 

et  interressaut  pour  la  santé.— A  Wifiispurg ,  sans 
date.  —  In-18. 

Decagnt  (l'Abbé  ).  L'arrondissement  de  Péronne.  —  Péronncy 
.  1844 ,  in-8°. 

Dbsgranges.  Mots  du  langage  de  la  campagne  du  canton  de 
BonnevaI.(Mém.de  la  Soc. des  Ant.de France,  t.  II.) 

Develbt  (Ë.).  Observations  sur  le  langage  du  pays  Vaudois. 

—  Lausanne  ,  1824,  in-8«. 

Devérité.  Supplément  à  Fessai  sur  l'histoire  de  Picardie.  — 
Londres,  1774,  in-12. 

DiNAUx  (Arth.).  Trouvères,  Jongleurs  et  Ménestrels  du  Iford  de 
la  France.  —  ValencienneSj  1834,  in-8°. 

—       Archives  historiques  et  littéraires  du  Nord  de  la 
France.  (Recueil  périodique.) 

DoTEN.  Histoire  de  Beauvais,  depuis  le  xii."  siècle. —  Beauvais, 
1842,  2  vol.  in-8o. 

Dubois.  Recherches  âur  rétyi&ologie  et  l'emploi  de  quelques 
locutions  du  département  de  l'Orne.  (  Mém.  de 
la  Soc.  des  Antiquaires  de  France,  tom.  iv.  ) 

Du  Canoë.  Glossarium  ad  scriptores  médias  et  infim»  latinitatis. 

—  Paris,  17^,  10  vol.  in-folio. 

DuF0UR(Ch.).  Essai  bibliographique  sur  la  Picardie.— Amt>n*, 
1850,  in-8^ 

Du  MÉRiL  (Bd..).  Dictionnaire  du  Patois  Normand.  —  Cœn, 
1849,  in-8o. 

^      Histoire  de  la  Poésie  Scandinave.  —  In-8». 


^  609  — 

r 

DusKVEL  (H.}.  Lellres  sur  le  département  de  la  Somme.  — 
Amiens,  1849,  in-8°. 

—  Description    pittoresque    du    département    de    la 

Somme.  —  Amiens,  1836,  2  vol.  in-S". 

£ssiGNT  (Grégoire  d').  Mémoire  sur  (îette  question:  quelle  est  l'o- 
rigine de  la  Langue  Picarde.  —  Pom,  Sajou, 
broch.  in-8.%1811. 

Faliot(G. ).  Recherches  sur  les  formes  grammaticales  delà 
langue  française  et  de  ses  dialectes,  au  xiii.« 
siècle.  —  Paris ,  1849,  in-8«. 

Fauchbt.  Recueil  de  l'origine  de  la  langue  et  poésie  françoise. 

—  Paris ,  1581 ,  in-S». 

FoNS  (de  la)  Raron  De  Melicocq.  Une  Cité  picarde  au  moyen- 
âge.  —  Noyon,  1841,  in-8^ 

—  Les  artistes  et  les  ouvriers  du  Nord  de  la  France* 

—  Béthune ,  1 848 ,"  In-8^ 

Fontaine  (Ed.  de  la).  Histoire  politique,  morale  et  religieuse 
deReauvais.  —  Béarnais,  1840  ,  2  vol.  in-8o. 

Fqntenelle  de  Yaudoré.  Recherches  sur  la  langue  poitevine. 

—  Poitiers ,  in-8°. 

Galli.  Essai  sur  le  nom  et  sur  la  langue  des  anciens  Celtes. 
--St. -Etienne,  1843,  in-12. 

GÉNiN  (F.).  Des  variations  du  langage  français,  depuis  le  xii.» 
siècle.  —  Paris,  1845,  in-8° 

La  Chanson  de  Roland ,  poème  de  Théroulde.  — 
PmHs,  1850. 


-r-    610    — 

Gl£t(G.)*  Langue  et  littérature  des aDciensFraDCS. —  Paris, 
1814  ,  in-8«. 

Qriset  (H.)*  Sur  la  véritable  étymologie  du  mot  Boulogoe.— 
Boulogne^  1835 ,  broch.  in-S^*. 

GuEssARD  (F.).  Grammaires  romanes  inédites  du  xiii.'^  siècle^ 
Paris,  1840,  in-8^ 

Harba VILLE.  Mémorial  historique  et  archéologique  du  départe^ 
ment  du  Pas-de-Calais.  —  î  vol.  in- 8*. 

HÉCART  (A.-J.).  Dictionnaire  Rouchi-Français.  — Fa/t?nctenne*, 
1834,in-8°.  (3. •  édition.) 

—  Serventois  et  sottes  chansons  couronnées  à  Valen- 
ciennes  ,  tirés  des  Mss.  de  la  Biblioth.  du  Roi. 
—    ValencienneSylSTl,  in-S'^. 

HÉNAUX  (Ferd.).  Études  historiques  et  littéraires  sur  le  Wallon. 

—  Liège,  1843 ,  in-8°. 

Henri  (J.-F.).  Essai  historique,  topographique  et  statistique  sur 
l'arrondissement  communal  deBoulogne-sur-Mer. 

—  Boulogne ,  1810 ,  in-4o 

Honorât  (S-J.).  Dictionnaire  Provençal-Français  ou  Dictionnaire 
.   de  la  Langue  d'Oc  ancienne  et  moderne. —  Digne, 
'1848,  3vol.in-4«. 

Jaubert  (le  c.*®^).  Vocabulaire  du  Berry  et  de  quelques  cantons 
voisins ,  par  un  amateur  du  vieux  langage.  — 
Paris,  1842,  in-.8°. 

JuBiNAL  (A.).  Jongleurs  et  Trouvères.  —  Paris,  1835,  in-8<». 

Lapourt.  Essai  sur  l'origine  des  villes  de  Picardie  (tom.  iv  des. 
mémoires  de  la  société  des  Antiq.  de  Picardie.) 


—  611  — 

Lacombb.  DictioinDSiire  du  vieux  langage  français  et  Supplément. 
--   Pam,1766  et  1767,2  vol.  in-8°. 

Labouderib  (l'Abbé).  Vocabulaire  du  patois  usité  sur  la  rive' 
gauche  de  TAllaguon  (Mémoires  de  la  Société  des 
Antiquaires  de  f  rance,  tom.  xii.  ) 

Lamonnote.   Noels  bourguignons ,  suivis  d'un  glossaire.  — 
Dijon,  1738,  in  12. 

Legonidec.  Dictionnaire  Français-Breton. — Paris,  1847,  in-4<». 

—  Dictipnnaire  Breton -français  ,  Ed.  de  M.  de  la 

Villemarqué.  —  Paris ,  1850 ,  in-4°. 

Leglat  (\t  D.').  Analectes  historiques.  —  Paris,  1838,  in-8° 

—  Recherches  sur  les  principaux  actes  publics  rédigés 

en  Français.  —  Lille,  1837,  in-8'>. 

Lemière  de  Corvet.  Liste  de  quelques  mots  en  usage  à  Rennes , 
(Mém.  de  la  Soc.  des  Ant.  de  France,  tom.  iv.) 

Lemoine.  Diplomatique  pratique  ou   traité  de   l'arrangement 
des  Archives.  —  Metz,  1765,  in-4°. 

Lerot  (Onésyme).  Études  sur  les  mystères.— Pori«,  1837,  in-8«. 

Leroux  de  Lincy.  Le  livre  des  proverbes  français.  —  Paris  , 
1842, 2  vol.  in-12. 

—  Recueil   de  chants  historiques  français ,  depuis  le 

XII.®  siècle  jusqu'au  xvm.«.  —  3  vol.  in-12. 

Levasseur.  Annales  de  l'église  de  Noyon.  —Paris,  1773,  2 
vol.  in-4°. 

Louandre  (F.).  Histoire  d'Abbeville  et  du  Comté  de  Ponthieu. 
^Abbeville,  1844,  2  vol.  in-8°.  (2.«  édition.) 


—  612  — 

Marnibr  (A.~J.)'  Ancien  coutumier  inédit  de  Picardie. — Paru, 
1840,  in-8^ 

Mart-Lapon.  Tableau  de  la  Langue  Romano-Frorençale.  — 
Porw,  1841,  in-12. 

MÉNAGE.  Dictionnaire  étymologique  de  la  langue  française  , 
édit.  de  J^ault.  —  Paris,  1750,  2  vol.  in-folio. 

Michel  (Fr.)  et  Montmerqué.-  Théâtre  français  au  Moyen-âge. 
—  Pans,  1839,  in-8». 

MoNNiER.,  Vocabulaire  de  la  Langue  Rustique  du  Jura.  (Mém. 
de  la  Société  des  Antiquaires,  de  France,  tom  y.) 

NiGOT.  Trésor  de  la  langue  françoise ,  tant  ancienne  que  mo- 
derne. —  Paris,  1606,  in-folio. 

Nodier  (Ch.).  Notions  élémentaires  de  linguistique —  Paris, 
1834,  in-8°. 

—       Dictionnaire  des  onomatopées  françaises.  —  Paris , 
1808,  in-8». 

Oberlin.  Essai  sur  le  Patois  Lorrain.— iSfra^ôourgi,  1775,  in-12. 

Olivier  (Jules).  Essai  sur  l'origine  et  la  formation  des  dialectes 
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Paris  (Paulin).  Romancero  français.  —  Paris,  1833  ,  in-8°. 

Pasquier  (A.).  Les  recherches  de  la  France. — Aww^erdam,  17113, 
2  vol.  in-folio. 

PEiGNOT(Gab.).  Essai  analytique   sur  l'origine  de  la  langue 
française.  —  Z>yow,  1835,  in-8°. 

PiERQuiN  DE  Gembloux.  Histoire  littéraire  ,  philologique  et  bi- 
bliographique des  Patois.  —  Paris,  1841,  in-8**. 


—  613  —  X 

PiERS  (H.).  Variétés  historiques  sur  la  ville  de  St.-Omer.— iS^- 
Omer,  183Î,  in-S». 

Pluquet  (F.).  Contes  populaires,  préjugés,  proverbes  et  noms 
de  lieux  de  l'arrondissement  de  Bayeux.— Howcn, 
1834 ,  in-8^ 

PoiLLT  (A.  de).  Coup  d'œil  sur  Tidiome  picard  en  usage  dans 
l'arrondissement  d'Abbeville.  (Mém.  de  la  Soc. 
d'Emulation  d'Abbeville,  1838.) 

—  Recherches   sur   une   colonie  .  massilienne  établie 

dans  le  voisinage  de  l'embouchure  de  la  Somme. 
(Mém.  de  la  Soc.  d'émul.  d'Abbeville,  1844-48.) 

PouGENS  (Ch.).  Vocabulaire  de  mots  anciens  tombés  en  dessué- 
tude.  ■—  Paris,  1821 ,  2  vol.  in-8». 

Praron  (Ern.).  Notice  sur  les  rues  d'Abbeville.  —  Ahbeville  , , 
1849,  in-12. 

Ratnouard.  Lexique  Roman.  —  Paris,  1835  ,  6  vol.  in-8?. 

Renâcle  (L.).  Dictionnaire  Wallon  et  Français.—  Liège,  1823, 
in-8«. 

Richard.  Extrait  d'un  Glossaire  du  patois  des  Vosges.  (Mém. 
de  la  Société  des  Antiquaires  de  France,  tom.  vi.) 

RiGOLLOT  (le_D.').  Monnaies  inconnues  des  évêques  des  inno- 
cents. —  Paris,  1837,  in-8°. 

—  Épitres  farcies  telles  qu'on  les  chantait  dans  les 

églises  d'Amiens,  au  xiir  siècle .—  Amiens,  1838  ^ 
in-8«. 

RivAROL  (de).  De  l'universalité  do  la  langue  française.  — » 
Paris,  1784,  in-12. 


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BocHEGUDE  (de).  Glossaire  Occitanien.  — Jou/ou^e,  1819,iD-8<». 

Roquefort.  DiclionDaire  de  la  langue  romane.  —  Paris,  1803 , 
t  vol.  in-8». 

—  De  rétat  de  la  poésie  française  dans  les  xii.«  et 

xiii.^siècler.  —  Paris,  1815,  in-8«. 

—  Dictionnaire  étymologique  de  la  langue  française.' 

—  Parts,  1829,  2  vol.  in-8°. 

Saubinet.  Vocabulaire  du  bas  langage  rémois.  —  Reims, 
1845,  in-18. 

Shnakemburg.  Tableau  synoptique  des  idiomes  populaires  du 
Nord  de  la  France.  —  Berlin,  1840. 

Tailliab.  Recueil  d^actes  des  xii.*  et  xiii.®  siècles ,  en  Langue 
Romane  du  Nord  de  la  France. — Douai,  1849, 
in-80. 

—  Notice  sur   la  Langue  Romane  d'Oil,  {Mémoires  de 

la  Société  cenlraledu  Nord.  —Douai,  1839-40.) 

Vaugelas.  Remarques  sur  la  langue  françoise.  —  Paris,  1738, 
3  vol.  in-12. 

Wachter.  Glossarium  germanicum.  —  Leipsick,  1737, 2  vol.  in- 
folio. 

Wey  (Fr.).  Histoire  des  révolutions  du  langage  français.  —  in-8^ 


Bibliothèque  de  Técole  des  Chartes. 

Bulletins  de  la  société  des  Antiquaires  de  Picardie. 

Bulletins   de  la  Commission  royale  d'histoire   de  Belgique. 

Bulletin  du  Bibliophile,  publié  par  M.  Techener. 


—  615  — 
DictiODDaires  (divers)  de  laogues  anciennes  el  modernes. 
Investigateur  (!'],  journsd  de  l'Institutihistorique  de  Fraoce. 
Mémoires  do  la  société  des  Antiquaires  de  Picardie. 
Mémoires  de  la  société  d'Émulation  d'Abbeville. 
Mémoires  delà  société  dos  Antiquaires  de  la  Morinte. 
Mémoires  de  la  société  des  Antiquaires  de  France. 
Mémoires  de  l'Académie  des  inscriptions  et  des  bel  les- lettres. 
Becneil  de  pièces  concernant  le  prî:  général  de  l'ArquebtiBe 

royale  de  France,  rendu  par  la  compagnie  de  St. -Quentin, 

—  St.-Quentia,  1774,  in-12. 


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TABLE  DES  MATIÈRES, 


PA6B8. 

Préface .         5 

PREMIÈRE  PARTIE. 

Recherches  philologiques  et  littéraires  sur  le  Dia- 
lecte Picard»  ancien  et  moderne 11 

Chapitre  I." 
Origines  de  ridiome  Picard.     ..:...       11 

Chapitre  II. 

Physionomie  du  patois  picard. 21 

Chapitre  IIL  * 

Bibliographie  du   Dialecte   Romano-Picard   et   du 
Patois  Picard -•     .      .       44 


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#    -  618  - 

Chapitre  IV. 

Formes  grammaticales  de  l'idiome  picard  ...  96 

§.  1."—  De  rarticle '    ...  97 

§.  2.  —  Du  substantif 99 

§.  3.  —  De  l'adjectif 103 

§.  4.  —  Du  pronorai, 103 

§.  5.  —  Du  verbe ,    ....  109 

Chapitre  V. 

Orthographe  et  prononciation 124 

Chapitre  VI. 

Proverbes,  maximes  et  dictons  picards     .      .      .     135 

§.  1." —  Proverbes  moraux,  sentences,  adages  et 

locutions  proverbiales.      .      .      .      .      136 

§.  2.  —  Proverbes  météorologiques  et  hagiologi- 

ques 162 

§.  3.  —  Anciens  proverbes  Romano-Picards  .      .     169 

§.  4.  —  Dictons  historiques  et  populaires  relatifs 

à  la  Picardie     .......     171 

Chapitre  VIL 
Armes  parlantes  et  Rébus  de  Picardie.  .      .     209 

Chapitre  VIII. 
Noms  de  lieux'  .      ...      . 213 


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V 

i  Chapitre  IX.  ^ 

Noms  de  typtèftafi^  di|^mi|le  et  de  corporations    .  216 

^j;<,.  Chapitre  X.  ^ 

Sobriquets  historiques  et  populaires  de  Picardie    .  228 

Chapitre  XL 

Nom  des  anciennes  mesures  de  Picardie     .     .      .  239    . 

DEUXIÈME  PARTIE. 

Glossaire  étymologique  et  comparatif  du  patois  pi-  , 

card ,  ancien  et  moderne     .      ...      .      .      .  245 

Avertissement 247 

Index  des  principales  abréviations  .      .      .      .      .  250 

Glossaire ^53 

APPENDICE. 

Additions  survenues  pendant  l'impression  .      .      .  593 

Addition  au  Chapitre  III  (Bibliographie)    .      .      .  593 

Addition  au  Chapitre  V  (Orthographe)   ...      .  593 

Addition  au  Chapitre  VI  (Proverbes  et  Dictons)     .  595 

Addition  au  Chapitre  IX  (Noms  de  Baptême)   .      .  604 

Ouvrages  consultés  . 60 


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Amiens.  —  Imp.  de  Dovil  et  Uriihrnt  ,  place  Périgord  ,  3. 


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