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Full text of "Glossaire étymologique anglo-normand ; ou, L'anglais ramené à la française"

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ETYîflOLOGIQUE ANGLO-NORM ANO 



OIT 



L'AMLÂIS RAIERË A LA LARGUE FRANÇAISE 



PAR 



EuouAHD LE HÊRICHER 



PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ B'ARCHÉOLOGIE D'AVRANCHES ET OE MORTAIN 



Correspondant du Ministère dé l'Instruction publique^ etc. 





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POUR DURER J'ENDURE 



JULES DURAND 



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PARIS 



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QUAI VOLTAIRE 



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fiLOSSAIRE ÉTYMOLOGIQUE 



ANGLO-NORMAND 



GLOSSAIRE 

ÉTYMOLOGIQUE 

ANGLO-NORMAND 

ou 

L'ÂNaiÂIS RÂÏENË Â LÀ LÂN&UE FRANÇAISE 

PAR 

Edouard liE HÊRICHER 



« Of thèse english words a gentleman un- 
dertook to form a table of thc languages from 
which they are derived and the resuit was : 
latin, 673a ; french, ^8ia ; greck, 1148. » 

(Johnson's Dictionary). 

« L'anglais forme la transition entre les lan- 
gues de souche allemande et les langues ro- 
manes. Si sa grammaire est en grande parti* 
saxonne, son vocabulaire est aux deux tiers 
roman. » 

i]. Fleury, Notions ds linguistiqpb comparés) 





POUR DURBR J'ENDURB 



«^ -^ ^^^^ 



co^ JULES DURAND ^^^^ 



ATRAIVCHKS 

IMPRIMERIE TYP. ET LITH, DE JULES DURAND 

RUES BOUDRIE & QUATRE-ŒUFS, 24 

1884 



I 



INTRODUfcTION A 




IV 



l4 t I ^ 



On a déterminé Tinfluence de la littérature françàîsêngur celle de 
l'Europe en général, et en particulier sur celle de l'Angleterre au 
moyen-âge. Chaucer reste, sous ce rapport, son intermédiaire le 
plus important : son œuvre est aussi français que son nom. Mais on 
a beaucoup moins constaté l'influence exercée par notre langue 
sur l'idiome anglais, qui, avec une physionomie qui lai est propre, 
est au fond, pour le glossaire, comme un dialecte de la France. 
Toutefois encore, on s'est borné à afikmer en général cette in- 
fluence : oh n'a pas présenté en détail toutes les pièces de cette 
conviction. C'est à quoi oserait prétendre le travail de philologie 
comparée que nous présentons pour les deux idiomes. 11 suffit à un 
homme instruit de parcourir les colonnes d'un dictionnaire anglais 
pour trouver les concordances entre les deux langues : elles sau- 
tent aux yeux ; mais ce n'est qu'avec le français moderne qu'éclate 
l'identité superficielle : il faut aller plus loin : si l'anglais est du 
français, c'est surtout du vieux français. 6'est à la démonstration 
de cette vérité que notre ouvrage est spécialement consacré. Grat- 
tez l'anglais, vous découvrez le français. Si le saxon est le fond de 
la langue, s'il est le ciment qui relie les pierres, débris des langues 
latines, il n'a pas la part prépondérante. Si le saxon exprime la na- 
ture, le latin ou le français exprime la civilisation. Et même notre 
travail prouvera peut-être qu'il n'est pas vrai de dire avec Eichoff 
que le saxon « a produit tous les mots usuels, » c'est-à-dire les 
termes réalistes et naturels. 

Les philologues anglais ont àe la tendance à saxoniser leur 
langue, qui tiré en effet de ses origines germaniques cette admi- 
rable brièveté qui en fait la pluslaconique des langues européennes. 
L'orgueil national marche aussi dans cette voie-là. Ils auraient ré- 
duit de beaucoup l'importance de l'élément saxon, s'ils avaient 
mieux connu nos patois en particulier et notre vieille langue en gé- 
néral. En empruntant un peu d'allemand et beaucoup de français, 
i'anglais a réduit ses mots d'emprunt à un moindre volume : c'est 
'de l'allemand abrégé, du français abrégé, de sorte qu'on a calculé 
qu'un Anglais, en un jour, en disant les mêmes choses, gagnait sur 
un Français un temps considérable. L'anglo-saxon s'est donc rap- 
proché plus qu'aucun autre idiome de l'idéal du kngage o^ï est 
d'égaler la rapidité de la pensée. 



— VUI — 

En recevaot de leurs envahisseurs, gens du peuple, soldats, ma- 
riniers, les patois français, les Anglo-saxons les assimilèrent si 
bien à leur idiome qu'il est difficile aujourd'hui de les retrouver 
sous leur forme saxonisée, réduite pour beaucoup de mots au mo- 
nosyllabe. Tout cela aVàit pris une physionomie.anglaise et Tap- 
parence a dû tromper les savants anglais qui ne foulaient pas le sol 
natal de Tidiôme d'importation. Ensuite, ce n'est qu'à une époque 
relativement récente qu'on a exhumé notre vieille langue écrite, et 
c'est' plus récemment encore que l'on a publié les patois français. 
Ce qui reste d'inconnu dans ces deux sources ajoutera encore aux 
origines françaises de l'anglais, surtout si l'on trouve des textes 
voisins de la Conquête, du xi® et du xii« siècles. Ce qu'il y a de plus 
voisin est le psautier de Montebourg, qui est du onzième, et à pro- 
pos duquel celui qui en a publié un fragment, après l'édition de 
Fr. Michel, y a trouvé « la preuve nouvelle du rôle dominant qui 
appartient à la race normande dans l'histoire des origines de là lit- 
térature biblique en langue française . » {La Bihl, fr. au moyen- 
âge, par S. Berger, p. 29). Ce psautier a les participes passés en 
àdf comme devisad (il partit), qui conduisent à la terminaison an- 
glaise en ed : devised. 

L'idiome qu'importent les conquérants, les envahisseurs, est 
l'idiome populaire ; c'est le peuple qui fait les langues, c'est le 
peuple qui les transporte. Notre français vient donc du latin popu- 
laire : notre mot fréd^ froid, par exemple, nous ne l'avons pas tiré 
de frigidus : < Da f ridant » donne de l'eau fraîche, dit une ins- 
cription d'un cabaret de Pompéi, et si nous avons le verbe mou- 
rir, il n'a pu venir de la forme correcte et savante mori ; c'est que 
le peuple disait moriri. Si le français oreilles est bref, c'est qu'il 
vient, non pas de auriculcBy mais d'une autre forme populaire : 
« auriculas quas rustici dicebant oricùlas (Pomp. Festus). Ce 
n'était pas résine, peluche, endiabler, que le soldat normand por- 
tait en Angleterre, mais rôsine,pluche, endèver. En anglais comme 
en français et dans toutes les langues, il y a donc deux idiomes, 
le savant et le populaire, le long et le court, le lent et le bref. Fé- 
tielon, avec son tact parfait, avait bien saisi le caractère du vieux 
français, la langue populaire, où il trouvait « je ne sais quoi de 
court, de vif, de passionné. » Ce n'est pas la langue savante, latine, 
évidemment française, que nous cherchons dans l'anglais ; tous ses 
termes sont, comme disent les anglais, obvius, c'est-à-dire sautent 
aux yeux, et sur ce point, il n'y a pas lieu à discussion. 

Mais ce n'est {Jas exactement à l'anglais actuel qu'il faut com- 
parer le vieux français, c'est au vieil anglais ; il faut synchroniser 
tes deux langues. Si, chez une nation compacte et de tradition, le 



J 



— IX -^ 

langage a moins subi de changements que chez une nation divisée 
et mobile, le vieil anglais, surtout par Tabandon de Ve muet, pré- 
dominant en français, a modifié sensiblement sa physiononlie. La 
tendance de l'anglais à se rapprocher du saxon pur, joint au génie 
sobre et laconique de la nation, Tamène à réduire à leur dernier 
terme les mots qu'il a empruntés. La plus remarquable réduction 
est sans doute celle cfu'a subie le mot français almosne (aumône), 
ranglais alrns qui, de ses nombreuses métamorphoses, n'a guère 
gardé que le squelette, c'est-à-dire les consonnes. Ce n'est pas 
tout encore ; il faut étudier les patois anglais, ou, comme on les 
appelle, les provincialismes. Il est étonnant combien il y a de 
français dans ces dialectes, spécialement sur les frontières d'Ecosse, 
aux borderSf d'après le vocabulaire de Brockett : par ex. belle- 
chose, mot obscène, en v. fr., existé dans le hel-chos populaire an- 
glais. L'écossais en est riche, comme on peut le voir dans nos' 
bons dictionnaires anglo- français, et l'opulente collection de Hal- 
liwell, de Th. Wright sur les patois anglais en déroule une longue 
série réaliste, depuis l'euphémisme bel-chos (feminale pudendum) 
jusqu'aux termes grossiers, depuis le fiiipy boisson de cidre et 
d'eau-de-vie, en ang. flip^ cordial, jusqu'à guzzlCy le fr. gosiller. 

Il serait étrange qu'un terme aussi populaire en Normandie que 
le fameux Oguinané^ qui a mille formes, altéré du breton « Eghi- 
nad-méf b étrennez à moi, selon la Villemarqué, il serait étonnant 
qu'il n'existât pas chez le peuple anglais. Or, le Gloss, de Brockett 
le cite sous la forme Hagmena^ Hogmena^ mot appliqué aux dons 
des étrennes. Les pauvres à Newcastle souhaitent la bonne année 
en disant : « Please will you give wor hogmena. i> 

On retrouverait peut-être ces mots si caractéristiques du bas- 
normand qui n'ont pas laissé de traces dans la langue anglaise :' 
elugier (1. lugere?)y affliger ; burguier, heurter ; se débauchier, 
s'attrister, parce que le Bas-Normand dans h peine se jette dans la 
débauche; erjués affligé, peut-être le v. fr. arguer , peiner ; talbot^ 
tache noire, d'où talboter, tacher de noir ; miellés, plages sablon- 
neuses; milgreu, le roseau des sables maritimes, fêtre, panaris, 
litt. filtre. Cette rareté en anglais des termes essentiels du bas- 
normand ferait croire que cette partie de la province ne contribua 
que d'une manière relativement faible à la Conquête. La plupart 
des noms des chefs inscrits sur les registres de la Bataille appar- 
tiennent à la Haute-Normandie ou à d'autres provinces françaises. 

Un bon nombre de mots anglais semble sortir directement du 
latin, non pas des mots classiques et savants, mais des termes de 
la langue commune, tels sont, pour ne citer que quelques exem- 
ples : spuriij mépriser, 1. spernere\ silk, soie, l. sericiim ; speWf 



— X — 



• 

vomir, du 1. spuere ; rimst fente, du 1. rima; poundt livre, du 1. 
pondo ; perty éveillé, du 1. apertus ; pap^ mamelle, 1. papillay qui 
suppose pappUj etc. Mais si ces mots ne sont pas encore acquis 
au vieux français, ils peuvent Fêtre demain par la chance de nou- 
veaux textes exhumés, comme des anthropologistes attendent de 
couches géologiques inexplorées des espèces intermédiaires entre 
le singe et l'homme. Les intermédiaires aussi jouent le grand rôle 
en philologie : dériver scrivener, notaire, du fr. escrivain, est dif- 
ficile ; cela ne Test plus, quand on découvre escrivainie, greffe, 
d'où escrivaniery greffier. 

La curiosité, Tintérêt et la difficulté se concentrent sur le voca- 
bulaire populaire ; ces mots, broyés pendant des siècles sous 
les fortes dents du vulgaire, obéissent à la loi universelle du moin- 
dre effort. Là aussi, grattez le saxon, vous trouverez le français, ou 
mieux l'élément latin prédominant. Ouvrez le monosyllabe anglais 
et le mot agglutiné du français se déploie, s'étale, et va rejoindre 
son radical latin. Ce n'est pas à dire que dans ce vocabulaire, il ne 
se rencontre pas de termes d'une autre origine, des mots celtiques 
et germaniques. Pour ces termes, ils ne sont pas d'importation 
française : ils proviennent, pour les celtiques, d'un fonds commun, 
et, pour les germaniques, d'invasions par des races semblables. 
Par exemple, on ne peut pas dire que l'anglais sait, faire voile, 
vient du v. fr. sigler, d'où nous avons fait cingler ; tous deux sont 
sortis du scyl des Saxons ; de même les Normands qui ont ran, 
bélier, ont retrouvé le raYn gerhïanîque, la forme originelle, sur le 
sol de l'Angleterre. Donc, pour le pur anglo-saxon, il est très dif- 
ficile de déterminer l'importation française, et il faut même recon- 
naître qu'elle se réduit à peu de chose. Le seul moyen de se déci- 
der entre des mots à la fois ^xoas et français d'origine commune, 
c'est d'après la ressemblance de la forme : ici la forme emporte le 
fond. 

Mais il est loin d'en être ainsi pour l'élément latin : on peut dire 
qu'il n'est venu en Angleterre qu'importé par les Normands et les 
autres Français. En effet, le séjour des Romains en Angleterre n'y 
a laissé que peu de mots latins, dont le plus remarquable, castra^ 
passant par ceaslra^ et chuinté par les Anglo-Normands, a donné 
les chester de la topographie anglaise ; on peut y ajouter l'œcerdes 
Saxons, qui était Vager des Romains, aujourd'hui l'acre des Anglais 
et des Français. 

Beaucoup d'anglicismes passent pour originaux dans les gram- 
maires, qui sont des formes françaises populaires ou normandes. 
En France, le peuple dit : Il a cassé sa jambe, et non il s'est cassé 
la jambe. Il n'introduit pas une oisive négation dans ie compara^ 



— XI — 



tif ; il dit comme un Anglais : cet homme est plus riche qu'il étail: 
Mais il ne connaît pas cet étrahge, inanalysable idiotisme : « He 
was offered his lihertyf » on lui offrit sa liberté. Le participe pré- 
sent devenant un substantif n'est pas étranger au français : on y 

dit « donner au plus offrant emporter des arbres des champs âii 

moindre dommage faisant parler à tout venant les allants 

et les venants. » Pour F adjectif verbal avec être, on en trouve des 
exemples : < Je siiis arrivant » pour j'arrive. La locution : «« J*étais 
perdu, n'eût été mon compànion » est aussi anglaise : < had not 
heen my compànion. » 

Il semble qu'il est dans le génie saxon de faire des substantifs 
avec le part, présent ; mais c'était aussi un procédé du v. fr. C'est 
un terme commun dans notre vieille poésie que « en son dormant » 
en anglais « in his sleeping. » '— « Avec le moindre dommage fai- 
sant » est un terme Bas-normand, 4 at the least damage 
doing. » Mais le procédé favori du français et du normand consiste 
à faire de l'infinitif un substantif. La langue actuelle en a un grand 
nombre encore; mais le vieux français en était plein. Par exemple, 
je trouve dans un petit poème normand, du Bessin, du xiv« siècle : 

« son parjurer et son mentir par son jargonner {La c/ia- 

pelle de Baïex), 

Souvent la physionomie étrange, saxonne, d'un mot en impose 
au premier coup-d'œil : vous hésitez devant scripf billet, par 
exemple ; mais à l'examen vous voyez s'en dégager peu à peu le v, 
fr. escriptj un écrit, dont il n'est resté que la syllabe forte. D'autres 
fois, ce n'est pas le radical, c'est la terminaison qui semble anor- 
male. Ainsi, pour ne pas sortir de la famille de scrihere^ le mot 
scrivener, notaire, dessine assez bien le français escrivain, mais 
que faire de la terminaison ? c'est encore un archaïsme français 
qui vous la donne. Escrivanie, greffe, donne eàcrivaniery greffier. 
Quel mot a mieux la physionomie saxonne que l'anglais vamp^ 
l'empeigne des souliers ? Nous allons voir que c'est un nùrmand 
pur sang. 

On trouverait en anglais même une petite veine grecque, non 
pas de mots savants, scientifiques, cela va sans dire, mais de 
termes de la langue commune, usuelle, à demi-populaires. Tels 
sont spleen (grec (nrXyjv), primitivement rate et ensuite pro- 
fonde mélancolie, roof y toit, en grec opo<poç ; toutefois il y en à 
trop peu pour qu'on puisse affirmer qu'il n'y a pas là une coïnci- 
dence de hasard, tl y a riiême du sanscrit pur, par exemple ahode, 
séjour, ahide, habiter. Il n'a pourtant pas sauté d'un bond de l'Inde 
à l'Angleterre. On suit mieux les mots qui ont passé du sanscrit en 
français et en anglais par la Grèce et par Rome, comme sacchar^ 



— xn — 

s<iccharis^ saecharum, sucre et zuyar^ ou seulement de la Grèce 
chez nous, comme pttza, orge mondé, ptizana, chez les latins, 
tisane en français, ou bien ceux qui, sortis du latin, se sont infil- 
trés dans presque tous les idiomes, même ceux du Nord. Le plus 
curieux peut-être de cette catégorie est le latin strata (via), voie 
dressée, aplanie, qui dénomme Strasbourg, qui devient en Italie 
strada, entre en France sous forme de estrete, stree et estrée, et se 
glisse en Allemagne, strassj en Angleterre, streta et street. 

Parmi les mots d'origine latine qui donnent au vieux français et 
au vieil anglais une grande élégance et une distinction musicale, 
c'est la classe très nombreuse des noms en ancCf du latin anfia. 
Une chanson anglaise du temps d'Henri IV, citée dans les Reliq. 
untiq. de Wright, et par Halliwell (p. 25) s'est complu à les accu- 
muler, mais en alourdissant la forme française : 

Gontinuancô 
Of remembrance 
With-owte endyng 
Doth me penaunce 
And grete grewaunce 
For your partir. 

Les transformations des mots sont presque indéfinies. Qui di- 
rait que l'anglais tear, larme, est le grec Saxpu ? Il suffit pour- 
tant d'interposer le meso-gothique tagr. On trouverait aussi en an- 
glais l'infiltration sanscrite spécialemeut dans ce mot ahide, ahode^ 
habiter, qui termine tant de localités dans l'Inde et dans la série 
des termes qui désignent le bétail : uxan, bœuf en sanscrit, en an- 
glais ox et en allem. ovhse ; dans gôy vache en sanscrit, et kow 
en angl. ; dans hansa, oie en sanscrit, et goose en angl. et gans en 
ail. ; mais ces analogies sont plus nombreuses en allemand. 
Ce qui donne à l'anglais une physionomie qui se rapproche 
du français, ce sont se^ diminutifs en le qui accompagnent 
presque tous les verbes. Un seul exemple : dah, frapper, dahhle^ 
frapper légèrement. De même en fr. pendiller, de pendre, bran- 
diller, de brandir. Ainsi, sous ce rapport, le français reçoit un cer- 
tain cachet de ses finales en ot, oter : vivoter, buvoter, tapoter. 

Les adjectifs anglais en ish donnent la couleur saxonne : childi 
enfant, childishf enfantin ; le fr. a aussi cette finale, mais péjora- 
tive, godiche, potiche. 

Un travail comme le nôtre a été ébauché, il y a déjà longtemps^ 
alors que la vieille langue française vivait encore, c'est la gram- 
maire française que Palsgrave fit pour le roi d'Angleterre Henri 



J 



— xm — 



VIIL II superposa l'anglais sur le français d'une manière si serrée» 
que nous admirerions beaucoup son travail, s'il n'avait été fait alors 
que les deux langues sœurs offraient de vivantes ressemblances. 
On trouvera dans le nôtre de nombreux spécimens de cette con- 
frontation, que la connaissance du vieil anglais, celui de Chaucer, 
par exemple, rend encore plus frappante. Palsgrave avait le senti- 
ment des similitudes, et souvent même il les constatait. Mais c'est 
Shakespeare qui nous ouvre le plus riche écrin de l'anglo-français, 
el, pour ne parler que d'un cas importïint, chez lui le tutoiement 
règne partout, sans mépris, avec affection, entre amis, comme dans 
le début des Gentlemen of Verona. 

Pour les similitudes, elles sont d'autant plus nombreuses que le 
philologue est plus savant. La philologie conduit à reconnaître que 
sous l'immense variété des langues, surtout des langues populaires, 
se cachent un petit nombre de familles, l'unité sous la multiplicité. 
La partie populaire de la langue anglaise offre une abondante sy- 
nonymie, un luxe de variantes, une richesse de nuances de for- 
mes, qui crée la perplexité du philologue. Mais il croit tenir la vé- 
rité, quand, sous ces nuances de formes, il y a identité de signifi- 
cation. Ainsi, trouvant trois mots, qui tous signifient auge, baquet, 
c'est-à-dire through, trey, trug, il ne fait pas difficulté de les 
rapporter à un radical commun, au /rawgr germanique, bas-1. trau- 
gfus, le V. fr. tro, le norm. trau, pétrin, le fr. trou. C'est dans la 
synonymie, dans l'homonymie, que se révèle la sagacité du philo^ 
logue, laquelle, comme celle du botaniste, se compose d'instinct et 
de savoir. L'homonymie est la partie faible du dictionnaire de Lit* 
tré, ainsi que les dictons considérés dans leur origine. Mais ceux- 
ci sont à Vétat de riàicule dans le meilleur dictionnaire anglo-fran- 
çais que nous possédions, le Royal-Dictionary de Flemings et Ti- 
bins. Ils les interprètent sur des équivalents, par exemple : 
« To make one believe that moon is made of green cheese » est 
traduit par « faire croire qu'il fait nuit en plein midi » — « to baste 
flints with butter » est expliqué par « mettre un emplâtre sur une 
jambe de bois. » En vérité, l'Anglais qui disait : « Il pleut commç 
un rasoir » quand son interlocuteur Français lui disait que cela si- 
gnifiait : beaucoup, n'était pas le plus bête des deux. 

Il y a des transformations énormes, étonnantes, et cependant à 
l'analyse normalement réductibles. Palsgrave nous en offre une 
preuve. L'anglais actuel possède vatnp, l'empeigne, le devant du 
soulier, un monosyllabe de physionomie saxonne, et pourtant c'est 
un mot très français. Du temps de Palsgrave, xvi® siècle, c'était 
vampé^ qu'il traduit très bien par avant-pied ; ainsi avant-garde 
4Bst devenu vanguardf et même tout simplement van ; avant-bra^ 



— XIV 



Bst devenu van-bracef brassard. Ainsi vont les langues, toujours 
abrégeant^ et sous ce rapport Tanglais^ avec la simplicité de sîi 
grammaire, est la plus parfaite des langues européennes. Notre 
langue ajouterait beaucoup à la qualité fondamentale qu^on lui at- 
tribue, la clartéi si, comme l'anglais, elle avait un ablatif (from) et 
un genre neutre. 

Mais rinfluence d'une nation sur une autre ne s'exerce pas seu- 
lement dans le domaine littéraire, ni dans celui de la nomenclature : 
son action a quelque chose de plus faniilier et de plus intime, lors- 
qu'elle s'applique aux locutions. Dans cette série encore, nous re- 
trouvons l'importation française. Il y a là un champ assez étendu 
dans lequel nous choisirons quelques faits saillants. Si l'anglais dit 
c ta thinff qfsoméhody, » le vieux français disait «penser de quel- 
qu'un. ^ € Tenir a hay, tenir en respect, » était représenté par 
« io keep at hay. » < To listen to somébody, » est bien le v. fr. 
entendez à moi, écoutez-moi. i Le fameux howdoyou do ? c'est la 
locution du vieux fjançais « Gomment le faites-vous ?» « En son 
vivant » est bien in his living ; To enter a house est latin et vieux 
français intrare domum et dans le Roman de Roland : < Entrad 
el champ, » entra dans le champ. Le vieux fr. disait « penser d'une 
chose > comme le l. cogitare dere : € çhascun pense du cors et de 
l'ame n'a cure v (Ratebeuf),et l'anglais a gardé ce gallicisme : « to 
think of something. » Soit par l'identité de l'esprit humain, soit par . 
inaitation, le français a de ces locutions qui caractérisent surtout le 
saxon : pour exenaple, « lui sauter dessus ; — elle m'a marché 
dessus, ». dit B. Constant. Le français populaire < tape-lui dessus » 
offre la même construction que Tanglo-saxon, « Knock him down 
et knock him up, » Notre grand styliste, Midielet, a affectionné 
des formes du même genre : < Un cerf lui mit son bois dessous, et 
l'enleva de selle. » Je trouve dans la comédie l'ilndaitmsô : « Voilà 
une voiture qui lui passe en plein dessus. > Le peuple, en France, 
dit volontiers : a II lui mit la main dessus, c'est-à-dire le saisit au 
corps. De même dans un roman de Loti : « Le navire la Médée leur 
montait dessus, » en parlant des flots, et c'est une formule com- 
mune que celle-ci : « La police lui ou leur a mis la main dessus. » 
Le français a gardé « lui courir sus ». Les formes verbales 
de l'anglais et du vieux français offrent des ressemblances 
frappantes ; ainsi, si le participe passé saxon est terminé 
en en, comme given, donné, il se termine en ed (du 1. atus) 
dans les mots d'origine française. Quelquefois même l'anglais est 
identique au v. fr. : c Le fruit desired de son ventre. » (Les Rois, 
page 2). Parmi les formes grammaticales, nous citerons cette fornap 
anglo-française d'interrogation tirée d'un discours de la femme de 



— XV — 

Gûligny à son mari : « Pourrait bien votre cœur quitter Tamour du 
droit pour la crainte du succès ?» C'est bien « could your keart 
leavBf etc. ? De même avec la négation : a N'est pas votre père à 

la maison ? c'est bien : is not youv father at home 9 c'était la 

forme du très vieux français, par exemple dans le Livre des Rois. 
où cette interrogation « Nùm est Saûl inter prophetas9 est traduit 
par « Est Saiil entre les prophètes ? > Notre langue garde quelques 
spécimens de la préapposition germanique : liondent, chèvrefeuille, 
chiendent, etc., mais il y en avait un bon nombre dans le vieux 
français, spécialement dans Dialogp Si Grégoire, 

Telle est donc la langue que les Normands importèrent pendant 
plusieurs siècles, avec une civilisation plus avancée que celle des 
Saxons vaincus : ce n'est pas la bravoure, dont il faut tenir un cer- 
tain compte, qui bat une autre bravoure, c'est la supériorité de 
l'armement, autrement dit la supériorité de pivilisation. Il suffît de 
voir sur la tapisserie de Bayeux les cavaliers norniands squammés 
de fer avec leur casque à nasal et les Saxons sauvages et presque 
nus pour deviner le résultat. On ne reconnaît déjà plus ces Nor- 
mands ravageurs des premières invasions qui ne savaient pas 
encore aller à cheval : « Ils guastoient quanque atteignoient è 

alloîent à primes à pié, quar ^e savoient encor alçr à ohivau 

mes après, segunt la costuma dans nos alarent à ohivau, pil- 

larent et gastarent plus felonessament. » (Manuscrit dQ la Biblio- 
thèque nationale Chronicum Francorum^ dialecte Poitevin du x® 
ou XL^ siècle). Entre autres choses qu'ils portèrent i^vec eux, il y 
avait une langue. Mais ce qui constitue essentiellement une langue, 
c'est sa grammaire et les terminaisons des mots : ainsi l'anglais, 
normand et français, dans son vocabulaire, reste une langue origi- 
nale et saxonne, par ces deux caractères. Ainsi, presque tous les 
verbes français en ir, comme vernir, tepiir, s^e sont saxonisés 
par leur finale : varni^hy ternish^ par oii ils fraternisent avec la fi- 
nale allemande schen et chen^ et sserij veniisseny machin. Souvent 
l'anglais a les deux formes : astone, étonner, et astonish. 

Dans quelle proportion cette langue entre-t-elle dans la compo- 
sition de la langue anglaise actuelle ? Selon la loi universelle de la 
concurrence vitale, beaucoup de mots sont morts, dont plusieurs 
appartenaient sans doute au français, tués par le saxon ; dans l'an- 
glais moderne, il y a, d'après une statistique dressée par Johnson, 
l'auteur du grand dictionnaire anglais, lequel contient 15.484 mots, 
13.209 mots pour la branche romane, et 1.665 pour la branche 
saxonne : « Of thèse, dit-il, a gentleman undertppk to form a ta- 
h\e of the languages from which they are derived and the resuit 
jyas : latin, 6.732 ;french, 4.812; greek, 1.148. » Mais il ne donne 



/ 



— XVI — 

pas ses preuves. L'élément saxon est donc à peu près la huitième 
partie du vocabulaire anglais : c'est cette proportion que notre 
lexique a pour objet de démontrer. Un philologue normand est encore 
loin de la vérité, lorsqu'il dit : c Si la grammaire anglaise est saxonne, 
son vocabulaire est aux deux tiers roman. » (J. Fleury, Notions de 
linguistique comparée). Ce vocabulaire, nous Tavons sensiblement 
grossi en y ajoutant le vieil anglais et les patois anglais, très fran- 
çais, sources immenses où nous avons puisé, spécialement avec 
l'aide du Glossaire de Brockettpour le nord de T Angleterre, forte- 
ment francisé, et touchant à cette Ecosse plus francisée encore, et 
avec Taide plus puissante de Fouvrage de Halliwell sur les ar- 
chaisms et provincialisrm de son pays. 

Mais, quand même on accorderait au saxon une part plus grande 
que nous ne le faisons, il resterait encore à un lexique comme le 
nôtre un avantage considérable, une haute importance de mnémo- 
technie et de pédagogie, Si la granmiaire de l'anglais est simple, 
son lexique est riche et d'un caractère généralement différent du 
français et pour l'œil et pour l'oreille. Faire qu'au lieu de deux 
langues, il n'y en ait qu'une, superposer lesjmots d'une d'elles 
sur les mots de l'autre, et pour le sens et pour la forme démontrée 
et assimilée, ramener dans la vaste famille latine une langue du 
nord qui sert de transition entre elle et la famille germanique et qui 
est comme le germe de l'unité de la langue générale de l'avenir chez 
les races les plus civilisées, faciliter à la nation française, un peu 
rebelle sous ce rapport, l'acquisition d'une langue étrangère, la 
plus répandue de toutes, donner à la France l'orgueil de ses con- 
quêtes par la littérature et Tidiôme, offrir à l'enseignement de l'an- 
glais de puissants moyens pour aider la mémoire, voilà des avan- 
tages que nous attendons d'une œuvre bngue et laborieuse et 
qu'ont soutenue nos efforts pendant les trente ou quarante ans 
qu'elle nous a occupé ou dans les intermittences de la carrière de 
l'enseignement ou dans les loisirs de la retraite. 



GKt?5D 



GLOSSAIRE 



I r 



ETYMOIiOOI^lJlg 

ANGLO -NORMAND 



ou 



L'ANGLAIS RAMENÉ A LA LANGUE FRANÇAISE 



A 



Abicus, abaque, tailloir, en v. f. 
ahactt, comptoir et buffet de service, 
du 1. dbacus. 

Abagus, le même, sigo. auge, dans 
les mines d'or ; le norm. ahaice, 
grand plat profond, qu'on retrouve 
dans le prov. bouille-abaice. 

Abaisance, salut, inclination, du f. 
abaisser, en norm. un haisse-tête. 

Abash, rendre confus, le v. f. esha- 
hiTf ou mieux abaisser, en norm. 
ahaichier, 

Abb-wool, la chaîne d'un tissu, litt. 
qui abat, couche la laine. 

Aber, confluent^ embouchure, le 
fr. havre. 

Abecked, env. a. nourri, alimenté, 
du norm. àbéquier^ apporter au bec. 

Ajbel, le fr. aubier, le norm. aubety 
le peuplier blanc. 

Abbt, exciter, allécher, du norm. 
^feeter, amorcer avec du poisson 
appelé èotte, del'isl. beitay nourri- 
ture. 

Abeyange, biens en expectative, 
du v. f. béevy ouvrir le bec ; en norm. 
dit FJeming, ahhaiance. 



Abide, demeurer, séjourner, con- 
génère du I. hahiiare. 

Abigail, servante-mattresse, nom 
propre hébreu, signifiant la joie du 
père, 

Able, habile, le v. fr. hahle eiahle: 
« ^ Le plus able et subtil d'armes. > 
(Froissart). 

Abode, séjour, le sanscrit abad, 
visible dans les noms de lieu : Haidel 
rabady habitation de Haider. 

Abuse, malmener, injurier, actif en 
a : par ex. abuse somehody ; de même 
en V, fr. dans Amyot, Montaigne, 
Rabelais : < Cet enfant vous abuse^ l 
dit ce dernier. 

Abroagh, percé, litt. embroché, 
percé d'une broche ou vrille. 

Agater, acheter, le norm. aeaîer 

du 1. adcaptare, ' 

AcoiED, dompté, soumis, le v. ïi\ 

accoler, rendre cot, du I. quUtm, 

AccoY est le verbe. 

Aggloy, rassasier, en v. a. accoye 
apaiser, calmer, est le v. ïv,accoiser 
litt. rendre coi. V. Cloy. ** 

Acgomplice, complice, du 1. corn- 
plicem, impliqué avec ; nousnetrour 
vons pas accomplice, on v. fr. ; le « 

i 



-^ 2 -. 



est sans doute la fusion de l'art, in- 
déf. anglais : a^campiice. 

Account, compter, en v. fr. acom- 
pter (I^curne). 

AcHB, peine, douleur (physique), le 
grec «x®Çi ^û norm. achaisenif dé- 
goût, que nous rattachons aul. accisio. 

AcRASE, détruire, le norm. a»;rascr, 
écraser, t une pluie d'acrase » qui 
écrase tout. Pour le sens à'acrase 
(faire radoter) V. Crazy^ cassé, ca- 
duc, écrasé par les années. 

AcRAZE, affaiblir, faire périr, mas- 
sacre, et par ext. cadavre, en norm. 
Mcraser^ écraser. 

Ace, un as, de carte ou de dé, le 
'^riel asses est dans Amyot, du 1. 
M8f -assis. Vas étant une petite mon- 
>naie de cuivre, a passé en angl. au 
«ens de un rien, un liard, un pas. 

AcHE, maladie, mal; en norm. 
nekeson ou achaisonj puanteur, dé- 
goût, 

AcQUAiNT, instruire et se mettre au 
courant, devenir familier avec, le v. 
fr. accointer y de accoitil,. familier 
(Roquefort), d'un radical it. conto, 
un ami, un familier, du 1. cognitus^ 
ou mieux du v. fr. coiniy joli, agré- 
able, d'où le fr. accointer, litt. faire 
Je joli, aborder avec gentillesse, du 
J, comptus. 

Accrue, un profit, un accroisse- 
de fortune, le fr. accrue. 

AccuRACY, soin, du 1. accuratio. 

Acre, mesure de terre, employée 
dans une partie de la Normandie, 
40 perches en longueur et A en lar- 
geur, mais varie. 

Addle {egg)f œuf couvé, œuf gâté, 
en norm. œuf hardelé, c.-à-d. sans 
coquille, mais il y a aussi le sax. 
adei, maladie. 



Addung.s, oconomics, ce qu'on 
ajoute : dans Ghaucer addled sign, 
addedy ajouté, forme diminutivc. 

Ado, difficulté^ peine, besogne, 
litt. a-dOy une affaire ; le fr. est 
comme Fangl. un substantif, formé 
de chose : a à-faire. » 

Adrift, à la dérive, en norm. 
adrive, 

Advauntour, en v. a. vantard, en 
norm, vantoury en v. n. vantéor. 

Advantayle, en v. a. visière de 
casque, le v. fr. ventail. 

Advoutry, adultère, en v. fr. ad- 
itotUerie, 1. aduUerîum, denv. 

Advowson, collation d'un bénéfice 
sur la présentation de Tavoué, en v. 
fr. avoweson. 

Affeer, fixer une peine, le v. fr. 
afférery afforer, c.-à-d» mettre à /bur 
et meseurCy à proportion. 

Affeyted, joli, on v. a. ainsi que 
effayted^ du v. fr. faitiSy du 1. facti-' 
iitAS, joli. 

Afforage, le même env. fr. droit, 
du seigneur sur le marché {feur, for 
du 1. forum) des vins. 

Afford, produire, porter, a le sens 
général du 1. afferre ; mais le d fait 
difficulté. Fleming dit : orig. incon- 
nue. Nous proposerions ford^ gué 
d'où io ford, passer à gué, et par 
ext. apporter à gué. 

Afraid, effrayé, du v. fr. affre^ 
frayeur et affréer, effrayer. 

Agist, faire paître dans une forêt, 
litt. agister, mettre à gîte, à demeure, 
agistage, droit d'agister. 

Aglet (Shakespeare), le fr. aiguiU 
lette, en norm. aigullette, 

AoNAiL, panaris, litt. at'-naily sur 
l'ongle, sa place ordinaire, 



-T- 3 



Ago, passé, du v. a. agone, qui 
s'en est allé, en a^ gàne. 

Agood, sérieusement, en norm. à 
bon : jouer à bon, par ex. c'estjouer 
pour un enjeu de valeur, par oppo- 
sition à « jouer à rien ou pour rire. » 

Agog, avec désir, sens un peu 
éloigné du fr. à gogoy auquel Fle- 
ming le rapporte. 

Agriot, cerise aigre, le nprin. 
aigriotte> 

Ague, fièvre, resté du fr. fièvre- 
aiguë. 

Aguilaneuf : le fameux mot essen- 
tiellem. norm., mais aux mille for- 
mes, aitguilaneufj était usité en An- 
gleterre : Fleming le traduit, comme 
tant d'autres, par « auguy-Fan neuf,» 
ce qui est injustifiable : c'est le bre- 
ton eghinad^méy étrennez-moi (dé 
la Villemarqué). 

AiERY (Shakespeare), une aire. 

AiM, viser, mirer, tendre vers, le 
19. fr. hemer, viser, mirer, forme 
d'esmer, viser, juger, du 1. œsti- 
mare. En fr. tirer au jugé. 

AiRD, sec, en parlant d'un champ, 
en pat. a. ; du fr. aride, du l. aridi^ 
(Gloss. de Brockett). 

AJA.R, entre-baillé, en parlant d'une 
porte, qui dès-lors bat, litt. de at et- 
javj vibrer, détonner, bruire. 

Alântbm, au loin, litt. au-lointain, 
cité pour le pat. a. du Nord d'Angle- 
terre au Gloss. de Brockett. 

Alarum, corrupt. d'aZarw, alarme. 

Aléb, sous le vent, litt. at-lée. V. 
Lke, le lit du vent. 

Albur:!, aubier, du 1. alburnumy 
en V. fr. aubor^ en fr. aubour, en 
prov. aïborn. 

. Ai^KANteT, le fr. orcanette, plante 
tinctoriale. 



Almony, pension alimentaire de h 
femme séparée, en v. fr. almoigne, 
aumône. 

Allay, apaiser, calmer, le v. fr. 
allayer, alléger. 

Allay, allayer, alloyer, donner 
l'alloi légal, le mot fr. 

Allège, alléguer. 

Allbgiance, fidélité, allégeance, 
obligation de l'homme lige, c.-à-d. 
Ugatus. 

Allonge, botte, terme d'escrime, 
le fr. allonge. 

Alloo, exciter, V. Halloo, bouler. 

Alms, aumône^ en v. a. almesse, 
réduction de almosne, aumône. 

Alnage, aunage, le v. fr. aul- 
nage. 

Alose, louer, applaudir, le y. fr. 
alosevy de allaudare^ d'où le v. fr. 
loSy éloge. 

Alterage, action 4*allaiter, 1. alir 
iura. 

Aludb, le fr. alude, dubas-l.aZwta, 
peau à chaussure, prov. aluda ; l'aur 
glais a gardé aluia montana^ cuir 
fossile, et aliUatiQn^ action de taur 
ner les cuirs. 

Always, toujours, litt. toutes voies, 
en V. fr. comme le fr. toutesTfois, 

Amaid, étonné, pour amazed. 

Amain, vigoureusement, de toutes 
ses forces, le norm. amam (à main, 
qui va bien à la main, aisément), être 
à son amain, en poS:ilion facile, ai- 
sée. 

Amain, en marine, le fr. amène I 
lâchez tout, du fr. amener. 

Amate, accompagner, par at-mat^, 
à compagnon. 

Amate, épouvanter, étourdir, le v. 
fr. amatiry affaiblir, du Ladmactar^^ 
resté dans le fr. mater. 



4 — 



Amazi, ctoimer, le v. IV. amas(iet\ 
rondre masèii^ lourd, slupide. 

Ambry, armoire et garde-manger, 
du l. armarinm. 

AiiBRY, aumônerie. 

Ambury, furoncle, du 1. ambureref 
brûler. 

Amerge, mulcter, mettre à Ta- 
mende, lilt. à merci, du l. mercedis. 

AuBRE, en V. a. amèrement. 

Amicb et Amess, amict, le 1. mmb*» 
tus, en V. fr. amist et amit, 

■Amiss, mal à propos, en v. fr. 
amisse, faute^ du 1. amisstM, perdu. 

Amort (Shakespeare), le fr. à 

mort. 

Amount, monter, se monter, s'éle- 
ver à, en parlant d'un compte, le v. 
fr. amontery élever, id. en norm. 

Among, parmi, pour at-mong, en- 
mêler ; mong existe dans .mong- corriy 
méteîî, et dans manger, celui qui 
s'entremêle, qui trafique. 

Anchovi, anchois, en esp. «nehdvo, 
ail. ansohewe. 

Ancome, furoncle, élym. inconnue, 
peut-être le v. fr. engonne, aîné, litt. 
bouton de Taîne. 

Andena, un andain^ Tit. andana, 
marche, enjambée. 

ANDmoTf , ou HANDmoN, litt, main de 
fer, a passé en fr. dans le andier, 
devenu iandier, en v. fr. endier. 

AïfswER, répondre, assurer, en v. 
fr. assenrer, en v. a. ansurer, res- 
ponsable, comme Ta. answearer. 

Asnee, une ânée, la charge d'un 
' âne, ou trois boisseaux de blé. 

Ajïdiron, lisez hand-iron, main de 
fer, d'où le norm. ïandtcr, chenet. 

Anble, administrer Textrème onc- 
tion, le V. fr, anuiler et anulierf litl. 
huiler. 



Angelot, fromage norm. appelé 
angelot, prob. du pays d'Auge. 

Anger, fâcher, irriter, du l. angere^ 
d'où le fr. angoisse (1. angusi%œ)y le 
v. fr. angoinCy ennui, peine (du 
Gange, Anguara)» 

Angle, hameçon, ne vient pas du 
1. angulus, mais du sax. angel, 

Angober, poire d'angoisse, du 
norm. engober^ avaler. 

Angry, fâché, ne vient pas du h 
angere : c'est le v. fr. engrès, du L 
ingraitÂSy mécontent. 

Anguish, angoisse, en norm. an^ 
goichej en pic. angouche. 

Ankle, jointure de la jambe au 
pied, le grec ayxuXTj, coude, d'où 
coude-pied. 

Anneal, recuire, n'a qu'un rapport 
de son avec anele, huiler, c'est le fr. 
nieller, it. nïellarey'dii 1. nigellus, 

Anneal, oindre d'huile, le v. fr. 
anmler, 

Annel-Scorn, escourgeon, ou blé 
d'automne «t d'hiver, étym. incon- 
nue ; cependant ann^y semble être 
le 1. anTialiSy annuel, mais le sens 
ne se prête pas à ce mot. 

Annoy, ennui, gêne, inquiétude, 
le ff. ennui, en v. fr. anoiy du L in 
odiQy passé dans le dialecte vénitien. 
On lit dans les gloses de Cassel, 
VIII* siècle ; « in odio hàbeo », j'ai 
ennui. En v. a. annye (R. de Glou- 
cester), ennoy, et anuyedy ennuyé, 
dans le Sevegn sages. 

Annoyance, mal, incommodité, mot 
bien fr., dérivé du v. fr. anoieVy en- 
nuyer (Lacurne). 

Anoint, litt. an-ointer, oindre, en 1. 
munctitô, de inungere. 

Anoisange, V. Nuisance, le v. fr. 
nuisancCy incommodité. 



M^ 



H". ■ ^ 



5 



AsfOTrtEH-GUEss, différent, litt. ano- 
fher et le fr. guîse, mot. hybride. 

Antheu, hymne, le fr. antienne, 
du 1. antiphona^ chant alterné, en v. 
fr. antevene (Lacurne) et ^mthaine^ 
<du Gange). 

Ant, fourmi, contr. du sax. aemùs^ 
en V. fr. ameis^ fourmi. 

Antic, bouffon, grotesque, comme 
les masques antiques. 

A?ïT, fourmi, est la contraction du 
saxon emmety fourmi. 

Anters, en pat. a. (Brockett), con- 
traction de adventures, 

Antler, andouiller, en v. fr. entoî- 
iier, de anty avant et œil (Roulin). 

Antin et Hantin, oncle, le masc. 
<Ui V. fr. antey du l. amùa, tante, le 
<iunt cité par Kelham dans son anglo- 
norm, Bict. 

Any, quelque, est le saxon anig ; 
par une singulière coïncidence, ce 
mol est aussi norm. et usité à Caen ; 
il est considéré comme représentant 
le 1. unViS\ il est cité dans le Dlct. 
du patois no7'm, des du Méril : par 
ex. c Je n'en ai eni », je n'en ai pas 
un. Pour Ta. any-wise, en quelque 
manière, c'est le fr. guise. 

Apage, vite, le fr. au pas. 

Apit-pat, avec palpitation, ono- 
mat, analogue à palpiter, et au fr. 
pif-paf. 

Apprentice, apprenti, en v. fr. 
appreniïce : € trois apprentices tant 
seulement, t {Liv, des métiers), 

Appear, apparaître, en prov. ap- 
parer. 

Append, dépendre de, en v. fr. 
apendre àj se rattacher à. 

Apple, pomme, mot germ. et celt. 
appïly en saxon, mais aussi abhal en 
irl., avalj en breton : Le Diot. de 



Lûconibc cito comme v. fr. appel, 
pomme. Les Normands, prenant le 
nom breton pour un nom d'origine, 
ont une pomme d^axal. 

Approach, approcher, actif en angl. 
comme il Tétait en v. fr. « La mort 
m'aproce » (Rondsvaulx), 

Aprii^ avril, du l. aprilis^ nous ne 
trouvons cette forme que dans Tit. 

Apron, tablier, an-apron, un ta- 
blier, peut être le fr. a naperon^ un 
naperon ; cependant l'irl. anaprun^ 
comp. de a et bron, poitrine ; en pat. 
a. nappem^ en v. fr. apronier. 

Areek, tout en sueur, litt. de reeky 
fumer. 
Argil, argile, en norm. ardille. 

Arqosy, long navire de transport, 
mot que les philologues angl. font 
venir du navire Argo, ce qui est bien 
douteux, spéc. à cause de s, 

ÀRM, feras, le l. armns et le sax. 
ann. 

Argute, fin, spirituel, du 1. argu^ 
(nsy en v. fr. arguât et argout ; en v. 
fp. arguevy faire des reproches, le n. 
etjuer^ fatiguer, ennuyer. 

Arwnt, arrière ! pour are younot ? 
n'es-tu pas ? (parti). 

Aroute, en pat. a. selon Halliwell, 
se mettre en route. 

Arnut, le bulbe du bvmium^ en 
pic. emotte, en norm. gemotte. 

Arraion, mander à la barre, accu- 
ser, le norm. arrener, arraisonner,- 

Arrant» fieffé, infâme, s'écrit aussi 
errandy litt. vagabond. 

Arras, tapisserie de haute-lisse 
(d'Arras), en it. arazL 

Array, ordre, rang, en v. fr. arroy^ 
resté dans le fr. désarroi, 

Arrkre, arrière, en v. a. : « her 



V 



* 

— (î — 



hight (urne arrere. » {Spenser^ p. 
418). 

Arson, incendie, en norm. arsion, 
feu violent, en v. fr. arson : t Ar- 
sons mist en sez viles. » (R. de 
Rou). 

Artisan, artiste, l'ancien sens du 
fr. artisan. 

Artist, artisan : de même dans 
Tancien fr. artisan, désignait spéc. 
Touvrier en tapisserie, en orfèvrerie. 

Arval, Arvil, enterrement, funé- 
railles, étym. inconnue. 

AsKAUNT, de côté, en norm. de 
chnty à canty de côté, le fr. de champ. 
Remarquons ici que dans le norm. 
saxonisé, ant devient aunû, comme 
ici ; on devient ount^ comme dans 
cotmt, conte, comte et compte. 

Ass, âne, en v. fr. asne, syllabe 
forte du l. asinus^ en prov. ewe, res- 
té dans le terme injurieux et obscène 
do vîedase, fréquent dans Rabelais, 
(jui récrit viet-d'aze. Le v. fr. hase- 
liery ânier, suppose le dim. asette^ 
petite ânesse. L'étym. de viet-d'aze 
est le 1. vectiSf barre, verrou, qui en 
bas-1. a le sens depenù. 

AssART, le fr. essarter. 

AssENT, consentir, le v. fr. assen- 
iir ; assent^ assentiment, le v. fr. 
assentj id ; assentment, le v. fr. as- 
"sentement. 

Assert, affirmer, du 1. asserere, 
litt. entrelacer, en v. fr. asserer, qui 
n'existe plus en fr. que dans asser- 
tion. 

AssEss, litt. asseoir un impôt, le 
V. fr. assesser (Lacurne), imposer : 
Fleming dit du norm. asser, ce qui 
n'est pas exact, car assess vient du 
^rarl. ns^efisif,)n et asser, on mieux 



assire en norm. viejit de l'inf. assi- 
dere. 

AssETs, biens suffisants pour payer 
dettes ou legs, le fr. assez, du 1. ad- 
salis ; le prov. a gardé la forme étym. 
assatz; assets est prob. le vieux 
norm. 

AssiL-TREE, litt. arbre d'essieu, 
dans le pat. a. d'après Brockett, a 
bien gardé la forme primit. ^fixillus, 
essieu, en v. fr. ecseul; en norm. 
esselet. 

AssiNED, en v. a. assigné, comme 
en norm. assïné. 

AssizE, mesure, tour^ quantité^ le 

V. fr. assise, taxe, imposition, taille. 

AssoiL, absoudre, le v. fr. assôil, 

id ; mais àssoil, souiller, estuncomp* 

de soil, souiller. 

AssoTE, radoter, est familier à Go- 
wer; mais assott, dans Spenser(p. 
100), a le sens du fr. assoter, c'est- 
à-dire séduire, comme le v. fr. etn^ 
bestoier, litt. rendre bête. 

AssuAGE, soulager, en v. fr. assotui- 
ger^ du 1. suavis, 

AsTONE, étonner, du 1. eohtonare, 
mais estonner se rencontre en v. fr. 
(Lacurne), atonner, mais la forme 
a^tonùh suppose une finale en ister, 
que le norm. affectionne en la chuin- 
tant : estonùteTf étonner. 

AsTOUND, étonner, forme saxonne, 
le on fr. se changeant en otm^ ce 
qui donne astou/ned^ contracté en 
astound. 

AsTRAY, hors du droit chemin, en 
v. fr. estrager (extra), et estrags, 
égare. V. Stray. 
AsY (Shakespeare), le fr. essai. 
AsTRiNGER, autoursier, celui qui 
scvre^asfremf, étrcinf, la courroie du 
faucon. 



- 1 ^ 



AtHE>sï, alliée : alliéislo est la 
Forme fr. du xvi« et xvii® siècle. 

Atomy, squelette, momie, de même 
en V, fr. atomie^ contraction d*ana- 

lomie. 

Atone, être d'accord, s'accorder, 
litt. être au ton ; les lexicographes 
anglais proposent « at one > ce qui a 
peu de sens, et ce qui donnerait pour 
prononciation utwene. Le sens de 
réconcilier, réparer, dérive bien de 
s'accorder. 

Attour, en v. a. atour {R. ofthe 
Rose) « riche atour », et atoumed 
est traduit par equvped\ en v, fr. 
€Lttoumer^ orner. 

Attain, atteindre, du l. attingere : 
la forme attain se rapproche de la 
forme prov. atteigner^ mais le v. fr. 
attemer, fâcher, irriter, est le même 
mot dont la sign. s'est étendue : l'at- 
teinte est suivie de Tirri talion. Dans 
Shakespeare attaints, taches mora- 
les ou physiques, le fr. atteintes. 

Attempt, attenter, 1. ad-tentare; 
qui ne peut donner attempted^ mais 
la forme des mss et des inscriptions 
est temptare^ resté aussi dans le 
prov. temptar et dans le v. fr. temp- 
iatiouy effort, tentative, qui est dans 
du Gange à Disferiare, 

Attend, faire attention, du l. at- 
tendercy tendre vers, avec attention, a 
son équivalent dans le v. fr. attendre^ 
faire attention, être attentif, ce qui 
mène au fr. attendre, être en expec- 
tative. L'angl. ATTEND, signifie aussi 
attendre ; quant à attend^ accompa- 
gner, suivre, s'attacher à, c'est le 
même mot avec le sens général de 
tendre vers, êlre altentif à. Le verbe 
attend^ dans le sens d'attendre, n'est 
|)lus usité : il est remplacé par ex- 



pect. On (lit en norm. « des enfants 
bien attendus » c.-à-d. bien soignés, 
en angl. te M HUended, 

Alter, matière corrompue : étyra. 
inconnue, peutrêtre le mot anglais 
alte^\ changer, altérer ; en norm. le 
pus se dit matière. 

ATTmB, parer, le v. fr. attirer^ 
équiper, régler, d'où le fr. attirail ; 
en berrichon, ««l'rer, ajuster, attifer, 
comp, de ad et de tirer, tirer vers, 
litt. tirer ses vêtements pour les 
ajuster au corps; or, tirer vient du 
goth. teran ; c'est en grec Seipw, en 
sanscrit dar, en angl. tear\ aussi 
attire se prononce attaXeur, 

Auburn, d'un brun obscur, en v. 
fr. aubours, nom du viorne, dont 
l'ècorce est de cette couleur, ou plu- 
tôt du l. albumurny aubier, viorne. 

AuDACiTY, d'un mot. 1., probabl. 
audacitasy puisqu'on trouve le 1. 
audaciter^ audacieusement;«uda<îité^ 
a prob. existé en fr. 

AucTiON, enchère, du 1. Uuctiù- 

enchère. 

Audit, audition, audience, en norm- 
avoir son audivi, c'est obtenir au- 
dience et satisfaction. 

AuGER, tarrière, Utt. ce qui fait des 
anches^ ou ochesy mot norm. sign. 
entaille, d'où le v. fr. aucher et 
ocher, faire des entailles : ainsi au- 
ger est litt. Vaucheur. 

AuGusT, août, litt. le mois d'Au- 
guste, en it. agosto, en prov, agost, 

AuMAiL, émailler. 

AuNT, tante, le v. fr. ante^ saxo- 
nisé, du l. amita. 

AuNTER, réduction de adventure] 
dans Ghaucer atmtlers^ par hasard ; 
auntrous^ réduction de adventur- 
vous. 



8 --- 



AusTiNj Augustin ; on Noniî. il y a 
des familles Aulin. 

AuTHORBSS, feninfie auteur : nous 
avons entendu à Avranches le mot 
atUoressCf adressé à une femme ; du 
reste cette finale fem. est tout à fait 
dans le génie du norm., spéc. dans 
les noms propres ; ex. La Flotte, la 
Flottesso ; Le Mare, la Maresse, etc. 

AvAiL, profiter, faire valoir : c*est 
le 1. valere, en berrich. vaillôir; en 
norm. valer ; avaïl suppose advalere. 

Avale, abaisser, ravaler, en norm. 
avaler^ descendre, mais activement: 
« avaler un quemin, » descendre un 
chemin en pente. 

AvAST, arrêtez, c'est assez : c'est 
le fr. bàste^ il suffit, de l'it. basfa, 
assez. 

AvAUNGKR, litt.avanceur, la seconde 
branche de la corne du cerf. 

AvAUNTRY, vanterie ;. autres formes: 
avauniag^ (s'avantager), et avaunt. 

AvENER, AVENOR, litt, aveuier, le 
contrôleur des écuries du roi. 

Avens, la benoite, lilt. l'herbe des 
avents, comme durant jusqu'à l'épo- 
([uc de ces fêtes, en pic. à^iriSj les 
avents. 

Aver, bête de travail; le mot norm. 
est les avers^ le* bêtes à quatre pieds 
delà ferme; aver sign. l'avoir par ex- 
cellence ; average^ le v. fr. aver âge ^ 
corvée avec les bœufs, chevaux et 
ânes, en v. a. affre^ un bœuf. 

AvERAGE, avarie : en v. fr. ave- 
raige : c'est un mot d'orig. arabe, 
aioar, dommage subi par une denrée, 
par l'esp. averia, d'où l'it. avaria^ 
et l'ail, haverée. (étym. de Dozy). 
Littro rapproche de l'aiigl. average, 
\p norin. a^frarrc, porlr, avarit\ Eu 



pat. angl. averish est le syn. de avé- 
7*age. 

Aver du poids, forme norm. et 
Avoir du pàtds^ forme fr. On écrit 
aussi c du pois », mais la prononcia- 
tion qui est dans les deux orthogra- 
phes « aver-diou poïz » normanise 
cette expression. C'est un px)ids d6 
16 onces. 

Avives, en v. a. le fr. avives, ert 
a. vives] fives en v. a. 

AvERY, grenier à avoine, contr. de 
avenerie ; le Dict. de Lacombe a le 
terme avenarîe, terre propre à Ta- 
voine. 

AvizE, en v. a. le fr. aviser, aper- 
cevoir, le norm. avisïer : « ITe laie 
avizd, » (Spenser, 63), en v. a. ad- 
vision^ vision, rêve. 

AvoiD, fuir, esquiver, et aussi vi- 
der, évacuer, est le v. fr. voider : 
« Yoidez, voidez » {Ltb.psalm.) « les 
arçons voider. » (Ronc), du 1. vi- 
duuSy d'où le v. fr. void. V. ce mot. 

AvoLATioN, évaporalion, en norm. 
s'avoulery s'évaporer. 

AvoucH, affirmer, déclarer, (V. 
Voîich), du norm. et v. fr. votîchery 
du 1. vocarCf appeler on justice. 

AvouRY, défense, justification, lîtt. 
avouerie^ action de l'avoué ; en v. fr. 
avoueries^ droits dus à l'avoué (du 
Gange, advocati]i 

AvowAL, déclaration, aveu, eu v. 
fr. avouly aveu, dans le sens féodai. 

AwAY, hors d'ici) allez ! en v. fr. 
avoi^ à la voie, allez ! 

AwL, alêne, de Tall. ahle^ pointej 
sax. œle, 

AwN, barbe de blé, peut-être lo 
même que le précodent, contr. duh^- 
ail. alasna, d'où le iV. îilône. 



— 9 — 



AwNiNd, tendelet, en norm. at*- 
nage^ tissu de fil et laine. 

Axe et Axle, hache, coignée, en 
V. fr. aisselle, du 1. tisctay doloire. 

Ay, oui, dans différents dialectes 



fr. cités par Urandgagnage, aîy aî^ 
signifie oui (Littré à oui). 

Ayle, en terme de loi, aïeul ; he- 
sayle^ bisaïeul. 



B 



Babelàvante, un fanfaron^ un bai- 
hier est cité dans les provincialismes 
angl. de Halliwell, prob. le mot nor- 
mand, un va-de-l* avant, 

Bagghanal, un débauché, un ivro- 
gne, en norm. un hacchana : vilain 
bacchanay va ! injure. 

Backgamuon, le trictrac, mot gal- 
lois, comp. deôacA, petit, et de cam- 
mauriy combat. 

Bacon, lard, le norm. bacon ; c'est 
un dicton de Bayeux : t Jambons et 
bacons sont bonnes provisions. > En 
v. fr. bachej truie, en V. ail. bacho^ 
jambon. 

Bacule, pont à flèche, pont-levis, 
le fr. bascule, le norm. bacule, Y^^on, 
batchulCy qui donne la vraie étym. : 
battre le cul, en norm. le ichu. 

Badgb> marque, signe : bien que 
Wachter le dérive du fr. bague, il 
est plus probv que c'est le sax. beaçe^ 
couronne, bracelet : te serf portait 
un bracelet, un collier marqué au 
nom de son maître. 

Badger, blaireau^ peut-être le fr. 
bau^gier, Tanimal qui vit dans une 
bauge . 

Badger, harceler, peut^tre comme 
on fait au blaireau. 

Badger, regrattier, le v. fr. baga- 
gter, porteur de bagages. 

Baffle, d^ouer, se moquer, le v. 
fr. beffler^ tromper, d'où le fr. ba- 
fouer. 



Bag, sac, bissac, le v. fr. baguê^ 
on dit encore c se sauver les bagues 
sauves », du gaêl. et de l'irl. b€ig. 
Le verbe bafi^ se gCNufier, a baguer 
pour équivalent en fr. 

Bagpipe, la cornemuse, litt. le pi- 
peau à sac. 

Baigne, mouiller, le fr. baigner. 

Bail, caution, le norm. bailler, dé- 
livrer ; en v. a. baile, maisoni habi- 
tation, de même en norm. c Va te 
t'chuler dans le baile i dit-on au Val- 
de-Saire ; en écossais, bail, abri. 

Baildock, prison, con^. île dock, 
bassin, et du v. fr. baile, lieu fermé 
de murs, cour. 

Bait, dans Shakespeare, %t dit d»P 
faucon qui bat des ailes. 

Bait, amorcer, v. fr. abeter, en 
norm. boiter, du scand. beita, nour- 
riture. 

Baiîsb ou Bays, espèce de flanelle 
dite beige, de Tit. b^'io, bis, gris. 

Balass, balais (rubis), plus rap- 
proché du rad. que le fr. : arabe ba- 
ktschan, et balascio, esp. balax, bas-*- 
\. bakisciusk 

Bald, hardi, mot germ. devenu 
bold, en ângl., existe en fr. dans 
baud, espèce de chien, en v. fr. balz 
eibaulz : c L'emperere balz et ]iez.» 
(Ch. de Roi). Il reste en fr. dans> 
ribaud. 

Bald, chauve, que Skenner tirr 
à tort du fr. pelé, en v. a. peled f 



V 



^ 10 — 



c'e^t 1(9 y. tv. baudy chauve. Bailoy 
donne pour racine le gaêl. bal, 

Balderdash, mélange, galimatias, 
de Tesp. balda, bagatelle, et dash^ 
mélanger. 

Bàlderigk, baudrier, de Tancien h^ 
ail. bcUdertsch, en v. fr. baldrée. 

Bàlk, poutre» le rad. dufr. balcon, 
en bas-i. balcus ; Littré cite le pic. 
banque. 

Balk, passer près, omettre. Baily 
ié tiré de Fit. valïcare : de la balk, 
contre - temps , désappointement 
(d'être passé près, d'être omis). 

Baixadin, espèce de danse, ea v. 
a., selon Halliwell. 

Ballast, lest : le mot fr. est l'an- 
glais last, charge, et ballast en angl. 
est la charge du bateau, en saxon 
bat, bateau, et last, charge. 

Balm, baume, du L baUamuniy en 
prov. balme. 

Ban, abrév. de bambooze, trom- 
per. 

Ban, le fr. banne, mais ban est une 
toile flfTe et banne est une grosse 
toile. 

Band, troupe, le fr. bande*, du bas- 
1. bandum, drapeau, de Tall. band, 
bande à lier, et de là drapeau (Littré), 
ce qui fait passer à Bandy ligature, 
bande. 

Bandon, liberté, disposition, dis- 
crétion, le V. fr. bandon, d'où aban- 
donner, litt. laisser à bandon, quel- 
qu'un ou quelque chose, c. à d. maî- 
tre absolu. 

Bandore, espèce de luth^ pandore, 
de l'ancien esp. pandùrria (du 1. 
pandura, luth à trois cordes), en 
esp. moderne bandurria, 

Bandy, bâton recourbé, crosse, 
<9n prov. ban et hano, corne, cat. 



banyay que Litlrc rattache au kyrnri 
bân, corne, mots qu'il soupçonne 
comme composant le fr. bancroche, 
qui serait un pléonasme. 

Bandy, renvoyer une balle à la 
paume, le fr. bander, même sens. 

Bane, peste, poison : ce mot d'ori- 
gine scand. et germ. existe en norm* 
dans hanebane, iitt. poison de la 
poule, c, à d. la jusquiame ; hébenon 
dans Shakespeare ; en angL hen- 
bane, 

Bang, coup retentissant, onomat. 
comme le fr. bing. 

Banish, bannir, finale qui suppose 
la forme bannîssier, chuintée à la 
manière normande. 

Bank, banc de sable, ce qui con"»- 
duit au sens de bank, rivage, côte ; 
en norm. une banque est un amas 
oblong de sable, terre, fumier; en y. 
a. banquier, comme en norm. faire 
des banque de terre et de fumidr. 

Bannisters, pour balusters, ba^ 
lustre. 

Banstigkle, épinoche, litt. ba^k, 
dos, et stickle, aiguillon, de sttcky 
objet pomtu. 

Banter, railler, étym. inconnue^ 
se rattache par la forme au fr. van- 
ter. 

Bar, excepter, litt. mettre de l'au^ 
tre côte de la barre. 

Barbason, démon, farfadet, en 
norm. mauvais génie, appelé ôarôo^- 
sïonné, génie barbu : ce mot entre 
dans une chanson populaire de 
Bayeux, où l'on chasse des champs 
les êtres malfaisants. C'est un ana- 
logue du Barbadouere, du v. fr. qui 
sign. masque (barbu) (V^ du Gange 
à Barbator)x 



— li — 



liiAHBLEs, les barbillons du cheval, 
lîtt. les barbilles, en v. fr. barheiL 

Barbecue, cochon tout entier, c- 
à-d. de la barbe à la queue, en norm. 
cotte, 

Barberess, femme barbier, mot de 
finale normande. 

Barber, barbifier, le fr. n'a que 
ébarber; 

Barde, équipement du cheval, en 
V. fr. barde, du verbe barder, issu 
de Tarabe bardaket, couverture de 
bête de somme, par Tesp. albarda 
(d'où en certains patois aubarde) et 
rit. barda^ caparaçon. 

Bardach, bardache, de Far. bardaj, 
esclfeive. 

Bare, nu, abrégé de baren, qui a 
disparu de la langue, mais qui y a 
laissé bareness^ nudité, est le très v. 
fr, baraignSy stérile : « une femme 
bréhaigne ; » en breton bréhaign : 
« La baraigne plusurs enfantad. » 
(Lw, des Rots, 1 p. 2). 

Bargain, marchander, le fr. popu- 
laire barguigner, chicaner sur le 
prix-, mot sur Forigine duquel Littré, 
dans une longue note, arrive avec 
Diez à barque, la barque portant des 
marchandises ; mais pourtant elle ne 
discute pas les prix, ne conclut pas 
marché. Nous croyons que le babil, 
le bavardage qui accompagne le mar- 
chandage peut mener à baragouiner, 
dont ce serait la réduction : or bara- 
gouiner est le breton barùy-gouin^ de- 
mander paia-vin, acheter, discuter 
pain-vin 

Bark, écorcé', de là le fr. barque, 
la première barque ayant été une 
écorce (étym. de Le Provost) et plus 
tard un tronc creusé. 

Barx, un adulte, litt. qui est de- 



venu baron (hohilne), en v. fr. eni- 
barniVy croître, être gros, litt. deve- 
nir homme. 

Barnagle, morailles, étym. incon- 
nue : celle de Bailly, bear-neck^ ce 
qui porte le cou, n*est pas exacte ;- 
mais de bemacle, moraiUes, on peut 
induire Ta, bemacle, besicles, les 
besicles pinçant le nez comme les 
morailles. Ce dernier mot vient du 
prov. mor^ morre, museau, en cata- 
lan morro, 

Barracan, bouracan, de Tan berekj 
tissu de poil de chameau (Devic). 

Barrator, chicaneur, et le cou- 
pable de baraterie, en v. fr. bare- 
terres, traître, trompeur, du v. fr. 
barat, tromperie, et baréter^ échan- 
ger, troquer, des idiomes celt. spéc. 
du bas-breton, barad, tromper. 

Barrel, baril, en v. fr. barrel et 
barreil, mot d'orig. celt., racine ôar, 
barreau, objet formé de barrieaux; 

Barren, V. Bare. 

Barribter, avocat plaidatit^ litt; 
Tavocat à la barre ; cette finale ster, 
assez comtttuneeu angl., semble être 
d*orig. saxonne. 

Barrow, voiture à bras, le fr. 
brouette, le norm. barrouette, le v. 
fr. barrotie, espèce de charrette, et 
barruyer, sorte de chariot. 

Barter, faire un conimerce d'é- 
change, en V. fr. baréter, troquer. 
V. Barrator. 

Barton, manoir seigneurial, litt. 
barn-town, Thabitation (élevée) du 
bam ou baron . 

Barton, poulailler, une mue, liiU 
cage à barreaux, en v. fr. b^rété^ 
espèce de charrette (à barres), d'où^ 
le dim. barreton. 

Base-court, le fr. basse-courr 



\ 



— 12 — 



Baseiœt, espèce de casque, baci- 
net, mieux bassinet, en forme de bas- 
sin. 

&A8HET, corbeille, le v. fr. hiis- 
caudê^ et basffed: c*est un mot norm. 
d'après Littré (supplém.) sign. cor- 
beille a poisson. On trouve aussi ce 
mot à Boulogne : « àasçicette, manue 
à claires-voie, dit le Gloss. des ma- 
rms botêlormaù, 

Bastard, bâtard, en v. fr. fils de 
bast pour bace, servante. 

Baste, bastonner, le v. fr. bastre^ 
battre. Baste^ bâtir, v. fr. bastir ; 
baste, faufiler, est le bâtïr des tail- 
leurs, qui disent < faire un bâti, » 
vêtement faufilé ; bctste, blaguer, litt. 
serrer avec un bâton. 

Baston, un huissier c with a red 
staff, > litt. le bâton, en v. fr. baston^ 
geâli«r (du Gange à Basionîcum). 

Bat, bâton recourbé, crosse, mas- 
sue^ le fr. batte. 

Bating, excepté; litt. en rabattant, 
en retranchant, en v. norm. abatant: 
< contant et abatant le reste. » {Reg. 
de la vicomte de l'eau, par Ch. de 
Beaurepaire, p. 400). 

Battailed, crénelé, en v. fr. ba- 
taillé i fortifié» 

Battle, gage de bataille, combat 
judiciaire. 

Batten, engraisser, le même que 
fatten. 

Batten, un battant de porte, une 
latte. 

Batter, être bombé en parlant 
d'un mur, on dit pop. qu'un mur bat 
en dehors. 

Balter, farine détrempée avec des 
tBufs, le tout battu, litt. une batture, 
V. fr. basture. 

Battery, combat, querelle, en 



norm. une batterie, cf. Tangl. or-baî" 
tevy orpailleur, avec le fr. batteur 
tfor. 

Battle-field, champ de bdfaillef 
cette position toute saxon de ces 
deux éléments, existait en v. fr., par 
ex. dans battail-campel, dans la Gh« 
de Roland. D'autres ex., chien-dent, 
lion-dent, le pissenlit, chèvre-feuille, 
etc. 

Battledoor et batiledore, battoir, 
raquette, dans Shakespeare, batlet, 
en norm. battour, mais litt. battent 
door^ battant de porte, latte diî 
porte. 

Battlement, créneau, de bastille- 
ment, 

Baufrey, poutre, en Ir. beffroi, 
qui a le sens de charpente, en bas-L 
balfredus, en v. fr. baufroy. 

Baulks, bordages de sapin, des 
ais, bardeaux, en v. fr. bavque^ es-^ 
seau, bois pour couvrir les maisons* 

Bavaroy, surtout orig. de Bavière, 
cf. le fr. bavaroise. 

Bavin, cotret, baliveau, le v. fr. 
beiveau, contr. de baliveau (Ha 
Gange à Baivarius). 

Bawble, le fr. babiole, joujou de 
bébé. 

Bawcock, beau garçon, litt. beau 
coq. 

Bawd, un maquereau, en v. fr* 
bavd, hardi, et battdement^ avec in- 
solence et audace, resté dans ie fr. 
ribaud, du germ. bald, hardi. Le 
préfixe de ribaud serait, selon Littré, 
leer^ germ. signifiant avant, au-des- 
sus, dès-lors le très hardi. En v. fr. 
batbd, hardi. 

Bawl, clabauder, criailler : Bailiy 
le tire du 1. balare, bêler, onomat. 



— 13 



diflérente do batol, qui se rapproche 
davîintage du fi\ brailler. 

Bawsin, blaireau, le v. h\batiçany 
tacheté de noir et de blanc, le blai- 
reau a une raie blanche sur le dos. 

Bay, le fr. abee, canal; on a dit la 
bee, litt. Touverture (béante). 

Bay, en maçonnerie, ouverture 
pour une porte, comme en fr. baie : 
d*où Ta. bay-window, 

Bay, travée, espace vide, le fr. 
baie. 

Bay, aboyer, en v. fr. abayer. 

Bbacox, signal, balise, gaule, VdXi" 
glaisi?éaA, qui est le fr. pic, parce- 
qu'il est placé sur une hauteur. 

Beach, bord, rivage, une forme de 
benchy c.-à-d. banc de sable, rivage. 

Beadle, bedeau, sergent, le v. fr. 
bedely très commun comme nom 
propre en Normandie. 

Beaker, tasse, gobelet, en v. fr. 
hichier, mesure des liquides. 

Beagle, un basset, un bigle. 

Bbal, pustule, en norm. bibel, 
hibet, 

BfiAM, poutre, arbre, le v. fr. bime, 
branche. 

Bean, fève, en V. n. pois bain : 
« c'est assevoir un pain de frères et 
des pois bains pour potage. » {Cefir 
sier de ScUni-Vigor, p. 28) . 

Beast, bete, le v. fr. beste. 

Beat (pron. bite)^ battre, en norm. 
biter^ ex. : j'vais t'bitér, ne m'bite 
pas, le 1. baii*ere. 

Beater, batteur, avec la forme 
norm, biteur : beater, batteur d'or ; 
beater^ rabot pour la chaux, iitt. bat- 
teur; beateTf demoiselle, hie, litt. 
batteuse, etc. 

Beatify, béatifier : ce sufQxe, très 
fr., est aussi très norm. et ce mot 



nous rappelle le terme norm . bêti- 
fier^ qui est neutre, o.-à-d. faire la 
bête, être bête, tu bétifaîesy tu fais 
le sot, où i est pron. aï, conune en 
angl. 

Beauty (pron. ôebwfo*), beauté ; en 
n. biauté, c che n'est pasdolabiauté 
qu'no va au moulin, » prov. norm. 

Beaver, castor, en fr. hièvre. 

Be, préfixe saxon, joue le rôle in- 
térioratif du 1. in ; bebleed, ensan- 
gler, becalmj en-calmer, d'où le fr. 
accalmie. 

Beck, signe, signe de tête, le 
terme bec, litt. abaisser la tête, le 
bec, en n. becguier, becqueter. 

Beck, petit ruisseau, très commun 
dans la topog. norm., le Bec, Caude- 
bec, Bricquebec. 

Begkaghe, en v. a. (Halliweli) bé- 
casse, en norm. bécache. 

Begkets, attaches, taquets, amar- 
res, primit. un fer à bec, d'où le 
nocm. des bequettesy bec de corbin, 
petites tenailles. 

Bed, un lit, le sax. bed^ en norm. 
bedièrSy mauvais lit (Pays de Bray et 
Pont-l'Evêque). 

Bedhouse, hôpital, de bead^^nèva^ 
et de hotise, maison. 

Bedel, bedeau, en v. fr. bedel^ 
qui est très commun «n Norm. comme 
nom de famille. 

Bedlam, hôpital de fous, corrompu 
de Bethléem, maison de Londres 
pour les aliénés. 

Beek, ruisseau, en v. n. bec, id. 
existait en v. a. < toith water ofthe 
beek. » {Booke of hwnUng^ Beek^ a 
rivulet, dans Ghaucer. 

Bee, abeille, le saxon beo, mais on 
peut, pour mémoire, en rapprocher 



le heille ilii Foiloii {Coutume du 
Mante et de VAiyoti), abeille. 

Bief, boeur, en v. fr. buef, le I. 
bovi». 

BsEFEATER, orthog. trompeusc, qui 

mène à man^tir de boeuf, lorsque 

c'est le fr. buffetier, sommelier. Le 

principe que ^^sign. bœuf, comme 

viande de boucherie, n'est pas ab- 

iiisque l'angl. dit a herd of 

m troupeau de bœufs. 

en fr. bière. 

> et BEELED, asile, litt. en- 
ians le haile, enceinte forti- 
norm. le haile est la cour de 
), l'enceinte de la maison. 
:, la bette, le 1. heta. 
â.. escarbot, bit. petite bête, 
; dorr-àeetle, le bourdon, ce 
florr. 

.Y, mail, maillet, battoir, en 
atail ; beelle, espade, ou bat- 
lanvre et à lin ; beetle-itock, 
de battoir. 

c, avaneer, faire saillie, se 
, le V. fr. batailler, fortifier, 
r ; de ]èLbattlement, créneau, 
a est I4 contr. de to batfail, 

lAVB et BesTRADiSH, bette- 
'. bette à moine, belte-radis. 
lemaoder, ^oixbeggar,m.ea- 
e V. fr. avait hégtm, men- 



ET, beffroi, de hell, cloche, 

,nc frîd, paix, appel à la foi 

«igneur. 

soNE. la pomme qu'onappelle 

lle^t-boane. 

w, beugler, deux onomat. 

issemblent par la première 

est la forte. 



Bellows, soumets, forme pra-i 
mière de blow, souiller. 

Bell, bramer, offre l'onomat. fr. 
et I. balare, bêler. 

Bell et Bkl, le fr. beau, se trouve 
en angl. dans belamour, bglami, bel- 
chog (pat. a. le feminale pttdendum) 
Spenser emploie beavjter es, litt. beai) 
compagnon; en v. a. belgarde, nom 
de lieu, la norm. topog. beauregard. 

Belswaoger, litt. le beau fanfaron ; 
le V. fr. bely beau, entre dans la 
comp. de quelques mots anglais : 
beldatn, grand'mère ; bel-chos (par 
lois angl. le femiriale pudendum) ; 
belamour, un galant. 

Belly, ventre, en norm. la beill^. 

Belt, baudrier, du 1. ballew, en 
v. fr. b^ldrei. 

Bend, le fr. bande, pièce honora- 
ble de l'écu : à ce rad. germ. se rat- 
tachent bande (lien plat el large), 
banda, prov. drapeau, d'où bande, 
troupe d'hommes, le v. fr. binde^ 
trébuchet (du Gange à Binden), 

Bendlet, une bandelette. 

Benb, en v. a. le fr. bien ; dans le 
patois écossais, bean et bein. 

Benison, bénédiction, lev. fr. be~ 

Bennet, la benoîte, litt. herbe de 
saint Benoit. 

Beb et BEAR, porter, mot germ. 
qui entre dans un mot norm., dans 
bremans, porte-faix dansles ports de 
Normandie. 

Beray, embrener, ressemble au 
fr. beun'er, employé en ce sens ; ea 
V. a. betcray, beurrer ; t bewraying 
the font and vt^ater, > dit Milton d'un 
enfant qu'on baptise. 

Be^th, lit de matelot, berceau, 



— 45 -<. 



eu aorm. un ber \ « ce qui s'apprend 
au ber ne s'oublie qu'au ver. » 

Besayle, le fr. bisaïeul. 

Besom, balai, en norm, boisson^ 
bouchon de paille, d'herbes, de 
broussailles, avec lequel on nettoie, 
on balaie. C'est le fr. buisson. 

Betray, trahir, litt. en-trahir. 

Bevel, beveaii, en v. fr. bevel\ en 
norm. béchevel^ de travers, oblique. 

Bever, goûter, collation, le norm. 
bever^ boire. 

Beverage, breuvage, du bas-1. 
hiberagium^ en it. beverraggio^ l'an- 
glais beveragBy petit cidre, est l'ana- 
logue du norm. boisson^ besson^ 
petit cidre. 

Bevy, bande, volée, l'it. beva ? 
(Fleming). 

Bezel« chaton d'une bague, le v. 
fr. berîclej de béryl, pierre précieuse, 
d'où le fr. besicley par la substitution 
assez commune de « à r ; en v. fr. 
bezel et beztl^ chaton rie bague. 

Be^onian, misérable, le fr. beso- 
gneux, ei) norm. besonias. 

Bezzle, chopiner : Todd croit que 
c'est le norm. beseler. 

Bib, boire à petits traits, siroter, 
litt. bibotter, buvotter et bibe^ bavette 
d'enfant et bibber, biberon, bibber^ 
un biberon, un buveur, et bibler, 
id. 

Bice et bisCj le petit gris, la cou- 
leur bîse , le rad. est b^sstcs^ lin, d'où 
bysseusj couleur de lin. 

Bvchot, en argot fr. évoque, ne 
vient pas sans doute de l'a. bishop, 
évoque, mais du v. fr. chuinté ebù- 
eopy du 1. eptscqptùs, 

Bigker, se quereller, escarmou- 
pher, peut-être le fr. piquer. 



BiGKCRN, bigorne, litt. double 
corne. 

BiD, demander, de bid^ saxon ; ea 
rapprocher, le 1. peto^ vieux 1. beto. 

BiDALE, invitation à boire, litt. 
bid-^le, convier à l'aie. 

Bide, séjourner, apocope de 
abide^ qui est le congénère du 1. 
hajbitare. 

BiGHT, le balant d'un cordage, en 
fr. bitte, pièce pour aman*er les cor- 
dages ; bitter, tourner le câble (Jal). 

Bilberry, fruit du myrtille, litt, 
baie à pointe, à bec. 

BiGGEN (Shakespeare), un bonnet 
d'enfant, le fr. béguin. 

BiLBOES, fers, espèce d'entraves 
fabriquées à Bilbao au temps de 
Philippe II et destinées aux An- 
glais. 

BiLGE, largeur de la carène, c.-à* 
d. son bouge : bUge^ var. de bulge^ 

Bill, un écrit, un billet, du b.-l. 
biïla^ cédule, en v. tr. ^//e^^e, pan- 
carte des impôts publics. 

BiLLiNSGATE, parolcs sales, usitées 
à Londres, à Billingsgatc, comme on 
dit des PontrNeuf. 

BiLLiARDS, billard, l'angl. a le plu- 
riel, litt. jeu de billards ou grosses 
billes. 

BiN, coffre, manne, en norm. bine^ 
manne en paille ou en osier, ruche, 
du celt. bine, élévation en pointe. 

BiNNAGLE, corrompu, selon Webs- 
ter, de bittacle. V, ce mot. 

BiSHOP, évêque, le v, fr. ebiscop, 
d'episcoptis^ en argot fr. bichot, 

BiTGH, une chienne, mais ce mot 
désigne la femelle dans le genre 
chien, a bitch-wolf^ une louve, c'est 
le fr. biche. 

Bitter, amer^ le v. fr. biterhe^ 



— 16 -^ 



amer, «lu l. vefemtis^ aigri par le 
temps. 

Bittàclb, le f. maritime, habitacle. 

BiTTERN et BiTTOUR, Toiseau dit 
butor, de bos-taurtis^ de son beugle- 
ment, a-t-on dit, mais plus probable- 
ment de son cri, comme le nom de 
la plupart des oiseaux. 

Blab, babiller, onomat. comme le 
fr. blaguer. 

Black - gard , poli&son , primit. 
marmiton, ou enfant de la garde-- 
notre du roi ; black-rnoory un noir- 
Maure; blach-maily litt. blangue- 
maille^ sou-tournois, en fr. maille, 
petite monnaie, d*où le f . pince-maille, 
avoir maille à partir. 

Blade, feuille, comme le fr. bled, 
blé, qui est la feuille par excellence ; 
en y. a. bladier^ un marchand de 
blé» ennorm. bl€Uier\ en v. a. em- 
bleier, en)blaver, en norm. embléier. 

Bladdbr, vessie, en norm. blague 
(à tabac), faite d*une vessie. 

Blanket, couverture (blanche) de 
lit, en V. fr. blanqucy blanche, en 
norm. bltanytiey en fr. ua blanchet. 

Blanch et Blengk, reculer de 
peur, biaiser, gauchir^ en norm. 
blenchter, se dit des animaux qui re- 
gardent sournoisemeafc de côté. 

Blandish, flatter, le v. fr. Uandir, 
Blatt^r, rqgir^ a la forme du 1. 
bîaterare^ d'oîi le fr. déblatérer. 

Bi^ZE, briUer, flamber^ d'où le fr. 
blaser, brûler par les liqueurs fortes: 
< blasé de liqueurs fortes. » (S^iqt- 
Simon). 

Blaze, divulguer, en pat. anglais 
Mather^ le norm. blaguer. 

Blay, ablette, apocope du mot fr. 



qui est "poMV albetteyXdi petite blanche. 

Blaze, blazonner, marquer d*un 
blazon, c.-à-d. d'un sobriquet, d'où 
blaze^ publier, divulguer; aussi to 
blazon a-t-il ce sens de publia, di- 
vulguer. 

Blea et Bleak, aubier, en norm, 
du bois blèque est du bois blanc- 
pourri, un fruit blèque est un fruit 
entre le vert et le pourri^ litt. blan- 
chi ; la forme bleach^ blanchira Fair^ 
conduit au fr. blanchir : alors blanc 
est le radical de cet article. L'a4j. 
bhaky blême est de la même fa- 
mille. Ajoutez 6ZeaA, ablette (albula)\ 
ainsi que ses synonymes blag et 
blench, blanchir de peur. 

Bleb, pustule, peut-être une ré- • 
duction du norm. bibellcy bibette^ id. 

Blehch-holding, tenure en ar- 
gent, en blanCf hybride saxon-nor- 
mand. 

Blemish, tache, opprobre, le fr. 
blâmer, le v. fr. blasmer, de blas- 
phémer, en 1. blasphemare^ du grec 
fiXotTcreiv-^Tifit, je parle pour nuire : 
c Et altre qui blasmed ait esté. » 
(Lois de Guill. 16). Cette terminaison 
en ec^du part, dérivé du 1. atus, forme 
la grande catégorie du part, latin en 
angl., l'autre étant saxonne et carac- 
térisée par la finale en. 

Blew-blew, le bleuotf superlatif 
enfantin, en norm. blevr^leu. C'est 
Halliwell qui cite blew-blew^ v. a. 

Blight, brouir, nieller, c.-à-d. 
brûler par le froid ou le chaud les vé- 
gétaux ; pour Fleming, orig. incon* 
nue ; de même pour Bailly. Le mot 
pourrait se confondre avec bltMt, qui 
a le sens do bouffée de vent^ broucé^ 



-^ 17 — 



nielle, et qui est dérivé de blazey 
d'où le fr. blaser. V. Blaze. 

Blink, cligner, le norm. blinquier. 

BusTBR, pustule, vésicatoire, peut- 
être le V. fr. dlesseurey blessure ; en 
V. a. biist sign. blessé, le t est epen- 
thétique, comme son analogue c? Test 
dans le prov. blessedura, blessure j 
de Tall. bletzen^ rapiécer. 

Bloom, contr. de blossom. 

Bluff, gonfler, Tanalogue du fr, 
tjouffir. 

Ëlyve, vite, à Tinstant ; contr. de 
by îwe, avec vie, animation. 

Bo\R, verrat, en pic. biar, verrat, 
du 1. verres^ en v. fr. vert : le v de- 
vient bj comme dans bariolé, du l. 
vartuSj variolus ; berbix de vervex. 
Cependant le sax. a bar, verrat. Lo 
Gloss, n. donne vercout, jeune porc 
castré, litt. verrat coupé, de même à 
Grenoble. 

BoARD, bord, aborder. 

BoxVT (pron. bôt), IjNftteaa, en v. fr. 
àqty chaloupe (du Gange) ; resté 
dans le fr. paquebot, de TangL^ac- 
keC-boaty dans le fr. bosseman, inate- 
Jot, pilote, de l'angl. boatsman ou 
de l'ail, botsmann. 

Bo3, fourber, en v. fr. bobes, 
tromperies (Lacurne). et dans du 
Gange bobe, bagatelle. 

BoB, pendant d'oreilio, on v. fr. 
ï>obey une babiole. 

BoBTAïL, la canaille, litt. courlc- 
queiie, par opposition aux longs et 
trainants vêtements d§s riches ; de 
même bobtaiî désigne une femme 
sémillante, litt. court-vêtue. 

BoBANGE, atours," le v. fr. bobans^ 
id. 

BocKEREL, faucon aux longues 
^iles, mot do phvvsionomie f^'. et 



d'ailleurs la langue de la fauconne- 
rie est française, en anglais. 

BoDGE, rapiécer, le même que 
BoTCH, boucher. 

BoDKiN, poinçon, comp. de bod^ 
poiinte, et du dim. kirij petit. 

BoDYKiN, petit corps, comp. de 
bodyy corps, et de kirij petit. La 
forrhe angl. my body^ ma personne, 
est en v. fr. rtion corps y id. 

BoG, fondrière, marais, le fr. bauge 
ou plutôt le norm. bogge, aiijsi l'écrit 
D. Haet, et bq^go^ ainsi iMcrit le 
Diçt. de Trévoux ; il désigne un 
terrain sablonneux au bord de ^ 
mer. D. Huet lui donne pour syno- 
nyme le norm. molUâre^ marais. 
Quant à boggie, hésiter, c'est peut- 
être un dim. de bog^ avec le sens 
prim. de marcher dans un marais, 
c.-à-d. on hésitant, h^bog anglais, 
le bogge et boiige norm., mots celt. 
qui se trouvent aussi en irlandais, où 
bog sign. marais. 

BoiL, bouton de a peau, clou ou 
furoncle, en norm. ébluHo^^ ébuUi- 
lion, du l. ebulUre, bouillir, en v. fr. 
bqilUr, 

BoisTous, en v. angl.estle fr. boi- 
teux, le v. fr. boisteux. 

HoLD, hardi, en v. fr. bauld^ id., 
resté dans le fr. nbaud ; baldur, 
bravourCj est dans la Cft, deRolanfii. 
La locut. angl. to mahe-bold, oser, 
existait dans le v. fr. se faire bauty 
oser. 

BoLE, le Cûurneâu d'une pipe, litt. 
la boule, en v fr. la bole. Bole, tige, 
ce qui se termine en boule, d'après 
WacUter, d'oii bollards^ corps-mort, 
bouée, ordinairement en boule, le 
même que pollard, arbre étêté, se 
reformant en botile. 



i 



— 18 — ' 



HoLLiMONG et BoLLMoxG, autrefois 
buU-monffy était un mélange de 
grains pour les bœufs, et depuis 
spéc. sarrasin. 

BoLT, flèche et verrou, en v. fr. 
' boulon, grosse flèche, et en v. fr. 
potUére, cadenas (du Gange à Pole- 
drtis). 

BoLT, bluter, en norin. hulter. 

BoLT-sPRiT,caât de beaupré, litt. 
4fOif>'sptit, litt, livarde inclinée, de 
fprit, li^barde. 

BoMAitiN, phoque, litt. bœuf-marin. 

BÛM9A.ST., phébus, galimatias : 
v« Prophéties de ce grand Bombast, 
ildèlement annoncées. » (Titre d'un 
,4ivre de tBOQ). Bombast, bombasin. 

V. BUMBAST. 

Bond, limite, en v. n, bonde, 
borne. 

BoNE-LAGE, litt. dentelle d*os, imi- 
tant le tissu des os. 

<BoN6iucE, espèce de voile de 
femme, le fr. bonne-grâce. 

Bonfir^; feu de joie, hybride an- 
igio-fr., Utt. bon feu. 

Bonny-€labber, lait de beurre, irl. 
baine^ lait, clabber, beurre. 

Book, livre, en fr. bouquin, litt. 
couvert de peau de bouc; toutefois 
Skinner le tire du saxon boc^ d*où 
l'angl. ôeec^, hêtre, ce serait Tana- 
logue du LUber, écorce. 

Boom, mât, et aller à pleines voi- 
les ; <5'e«t le n* borne, grande vergue 
(Jal, Glossaire naut,). En Haute Nor- 
mandie la bomeri$ est un contrat ou 
prêt à la grosse qui est assigné sur 
la quille du bâtiment. 

BooN, faveur, Le fr. bon, un bon ; 
or, par sa forme il reproduit la pron. 
norm. qui est ^oon, bon; en v. fr.^ 
faire son bon, c'est jouir d'une fa- 



veur, d^un avanlage. Dans le nord do 
TAngl. boon^ays sign. d'après Broc- 
kett, les jours do corvée envers le 
seigneur, sans doute où Ton remet- 
tait des bons^ des reçus, des billets. 

BooR, rustre, litt. unours, enangî. 
bear^ mais mieux du holl. boer^ ou 
de Tall. baiterj paysan. 

BooRD, lutte : c'est le v. fr. bohord, 
joute : « C'est de bohord que les 
Anglais ont fait leur boord, > (Bur- 
guy, O" de la langue d'oïl), 

Boose, étable à bestiaux, prob. le 
. fr. bousier, et du norm. borner^ faire 
une aire avec de la lerre et de Iç^ 
botise de vache. 

BooT, profitj gain; seloQ Palsgrave 
bjoot sign. .bouter davantage ; en 
norm. ^a^outer^ litt. arrive^ à but, 
c'est balancer les recettes et les dé- 
penses. Aussi en pat. angl. boot est 
ce qu'on boute, ce qu'on met au 
bout d'une somme pour égaliser leç 
échanges, d'après le Gloss. de Btoct 
kett qui lir^ ce mot du v. fr. bote^ 
bout. 

BooTY, butin^ c'est le fr. ; butin 
vient de l'isl. byti^ proie, pillage. V. 
Bote. 

BoNFïRE, feu de joie, hybride an- 
glo-fr., litt. bon feu. 

BoPEEP, jeu de nourrice, deôo, ex-r 
clam, et àidpeep, coup d'œil. 

Bordel, lieu de débauché, du fr, 
bordel, dim. de borde^ maison de 
campagne, petite maison, d'où le fr. 
bordel. 

BoRDBRER, qui domeurc aux feon- 
tières, le norm. àordiery riverain, 
voisin. Les confins de l'Angl. ver§ 
l'Ecosse sont dits borders, les bor- 
diers. 



— 19 — 



Bore, un être assommant, litt. un 
borrel, un bourreau. 

BoRREL, un rustre, dim. de boar, 
de Tall. batter, paysfin. 
BoROUGH, bourg, le sax. borhoe, 
Bosch-, figure, litt. d'après la bosse, 
en Qorm. boche, bosse. 

Bote, mot sax. signifiant amende, 
redevance ; manbote, prix pour un 
homme ; hov^e-bote, redevance pour 
réparer une maison ; le même que 
boot, profit. 

BoTCH, ulcère, le norm. boche, 
pustule, bosse sur la peau ; on dit 
en Norm. « puer, sentir la boche, » 
c -à-d. comme un ulcère, une pour- 
riture. En it. bozzUj tumeur. 

BoTGH, ragiéQQr, litt. boucher (les 
trous) d*un vèten^ent^ en norm. bo- 
cfiier, boucher. 

BoTpH, bousiller, réparer avec de 
la bous^, est iç norm. bauche, bouc, 
d'oii bauchier^ raccommoder avec de 
la boue, de la bavfche, bpusiller. 
Dans TAvranchin, les gros sabots de 
tous les jours, faits pour les endroits 
boueux, sont appelés « chabots bcuu- 
choîM, 9 

Bote, amende, ancienne forme de 
boot, 

Bother, le même qnepother. 

BoTTOMRY, lermç do marine, la 
bômerie. 

BouBY, nigaud : c'est le nom de 
l'oiseau dit Boubie jt Fou. Bailey 
tire le mot angl. du fr. bouvier. 

3oucHE et Bov^e, la bouche. 

BoxJGE, s'enfler : en norm. la bouge, 
est l/ç renflement d'une futaille ; 
Bowge est \q même mot. 

BouR, en écossais, boulçau, en v. 
fr. bot!,l, du 1. betulusy e;) nprm. bou 
et boulet. 



BouNGE, vigoureux,^ peut-être le fi;, 
bondissant, d'autant mieux que to 
bounce sign. bondir. 

BouND, limite, en v. fr. bonde et 
bodne, en bas-l. bodïna. 

BouNDARY, borne, limite, suppose 
le v. fr. bonnerie, visible dans bon- 
neer, borner. 

Bout, le fr. botte dans la langue 
de l'escrime, qui en angl. est presque 
toute française. 

BouTisALE, vente publique au-des- 
sous du cours, litt. vente du butin. 

Box, boîte, est le v. fr. boîste, que 
Diez tire du 1. pyxida et buœida, ou 
mieux le saxon ôoo?, coffre : enNoim. 
et en France en général le mot angl. 
s'est francisé en boxe (de cheval), 
litt. le compartiment où on l'enferme. 

Box, boxer, le i|orm. ^o^^^et ça- 
bosséy bosselé, qui a rjçu des bosses. 

Box, bo>;çr, devenu eij norm, bosr 
quier, a pour équivalent qn v. fr. 
bauquer, frapper. 

Box, buis, en esp. box, du lat. 
buxus, 

. Box, boite, du 1. pj/xis et bu^is, 
coupe. 

Box, boxer ; le v. fr. avait bau- 
quier, frapper ; les Normands disent 
bosquf'ery boxer. 

Bow, plier, et arc ; Trench l'assi- 
mile à bqugh, branche ; boioer, ber- 
ceau, c.-à-d. voûto de branches 
pliées. 

Bo\y, bol, coupe, en gaël. bol, 
coupe, en comique bolla : les Norm. 
disent une bolle, 

Bo\yELs, boyaux, en v, fr. bogeh 
en norm. boimillef. 

BowER, chambre, en pat. a. bour 
(Brockett), parloir, le v. fr. bur ej 
buron, loge, cabayie. 



— - ïiG — 



BowoKy s'enfler, bomber, comme 
lo bouge (Vun tonneau. 

liowL, un bol, une tasse, liU. vase i 
-en boule ; botél^ rouler comme une } 
boule; ennorm. rabotdery ramener 
la boule; bowlery joueur de boule, 
«n BQrm. rabouleur. 

BowLiNG-GRBEN, d'où lo fr. bouliu- : 
grin, est litt. gazon pour jouer à la 

boule. 
BowLER, joueur de boule, en norm. 

\rabouteur. 

BowsPRiT, d'où le fr. baupré et 
bau, est litt. livarde inclinée, litt. 
boçy avant du navire, et sprœty mât, 

«.«n.daocis. 

Brabble, se chamailler, onomat. 
comme brailler. 

Brace, paire, couple ; selon Bailey, 
du fr. embr€is9ery réunir dans ses 

bras. 

Brxck, lier, en norm. brasser ^ 

nerrer dans ses bras, comme la gerbe, 

I^ fagot» xiuand on les lie ; bretce, un 

eouple, ce qu'on lie, en norm. une 

côtelée. 

Brage, terme d'imprimeur, une 
accolade, ce qui embrasse. 

Brace, bras, les cordages amarrés 

:«au bout de la vergue, et aussi bre- 

telles» soupentes, c.-à-d, des em- . 

brassea, et ta breice, est brasser les 

voiles. — Bracer, un brassart, une 

ceinture. 
BrackeT; appui, console; le v. fr. 

-kracm, branche, et le v. fr. brfiu)hety 
litt. petit bras, désignent une console ; 
en it. bracciett&y petit bras, et l'ita- 
lien a donné aux autres langues les 

. termes d'architecture. 

Baack, un défaut, un vide, une la- 
cune, c.-^à-d. une brèche, en norm. 
hrèque. 



Brach, dans âhakeepeare, \xx\ 
chien braque. 

Brad, clou, en v. fr. braguet, clou 
à soulier. . 

Brag, se vanter, le fr. braver ; le 
V. fr. avait bragver, faire le beau, 
le brave ; de là aussi l'angl. brag-- 
gœrdy vantard, comme en v. fr. : 
€ Tous ces bragghars de France, » 
dit une chanson bourguignonne sur 
la défaite de P?ivie. V. Brave. 

Brad, tresseï', le même que Broid, 
broder : de même br^idy tresser. 

Brail, carguer les voiles, ennorm* 
breuillier et breuler sigo. entourer 
de cordes ; du reste le v. fr. avait 
breuillery carguer, eibraiolSy cargues. 
L'angl. braily lien de faucon, est le 
fr. brail, piège pour les oiseaux, 
c'est la.v. fr. brately ceinture ; dans le 
trouvère norm. Wace, c'est brail t 
< Les brails font lier al mast. » 
fE, de Brut). 

Brake, buisson, fougeraie, leV. fr, 
bracon, branche, orig. probable de 
braconnier ; en norm. brangt^y bran^ 
che. 

Brake, pétrin, peut se rattacher 
au mot gaulois, cité par Pline, brace, 
blé blanc, et à la famille de Brbw. 
Bramble, ronce, épine, je fr. brin- 
dille, mot qui désigne spéc. une 
broussaille, l'humble arbuste dit le 
myrtille. 
Bran, du son, en norm. du bran. 
Brand, tison, le fr. brandon, et 
brande, flétrissure au fer chaud ; de 
là brandy, eau-de-vie, eau do feu, 
et le fr. brandevin, litt. feu de vin. 
Brangle, dispute, du fr. brandil- 
1er ; mais Fleming le tire du fr. 
branle; brangle et wrangle sont le 
même mot ; brandle^^ le fr. brandiller, 



— 21 — 



BhanslEj V. a. (Spcnser, p. 17')) 
lin branle ; dans Shakespeare, -fî^'aio/, 
on V. a. br angle et bransel, branler. 

Brasieu, chaudronnier, litt. celui 
qui brase] or, braser, c*est souder le 
cuivre ; c'est le mot ail. bras, brûler, 
l)eut-être Tangl. brassy cuivre, est-il 
(le cette famille. Aj. braisier^ bassi- 
n iro, unt3 ^ratsière. Le fr. pop. 
braise, monnoie de cuivre, rappelle 
Ta. brasSy cuivre, c Avoir de la 
braise, on norm., c'est avoir de l'ar- 
gent ; do même en pat. a. n^atoeêtlthy 
persan ts said to, ?iave pletUy of 
bras, » dit Brockett, dans Gloss. du 
nord de VAngL 

BhAssiCAViT, brassicourt : n'y n-l- 
il pas ici une mauvaise lecture? nous 
proposons brassicourt, 

Brat, marmot, prob. deprate, ba- 
bil, babilter. 

BftAv», brave, mots dont le sens 
prini. est paré, fier de sa parure, en 
norm. brave, bien mis, tout flambant; 
dans le patois angl. braio, même 
sens, beau, bien mis, selon le Gloss. 
i\e Brockett pour le nord de TAngl. ; 
dans Shakespeare to brave, faire 
beau. 

Brawl, criailler, le fr. brailler. 

Brawn, chair de porc, le v. fr. 
braon, morceau de chair, en v. ail. 
brato : « Un braon tranca de sa 
quisse, Larder le flst et bien rostir.» 
(R. de Brut, v. 14.658). 

Bray, une fausse braie, or, le fr. 
braie est le bâs4* bra^a, et le v. fr. 
braxion, poutre. 

Break, briser, onomat. analog. au 
norm. brèque, brèche, au 1. rumpere, 
au grec pti^vueiv ; en v. fr. bré- 
cher, briser; de là l'a. breach, rup- 



ture, et break, ouverture, vide, cas- 
sure, en norra. une brèqw^. 

Breakfast, déjeûner, litt. sortir du 
jeûne, comme le 1. dejejunare, 

Breast-work, fausse-braie,comp. 
du fr braie. 

Breathe (pron. brise),, respirer, 
souffler, d'où breast, poitrine ; le fr. 
brise exprime aussi souitle, bouflëe. 

Breeghes, culotte, en norm. des 
brèffues et des bragues, le celt. 
bracca ; de là breech, le derrière, les 
fesses, et breech, fouetter. Un savant 
Ecossais rattache le gaël. breacan, 
le plaid, au bracca gaulois. Le bree^ 
ching ofa gwn, répond au fr. nau- 
tique brague de canon, brague de 
gouvernail ; en it. braga del timone* 

Bret et Burt, la plie, la limande, 
le fr. bretonneau, litt. la Brette, form* 
pop. de Bretonne, c.-à-d. poissoa de 
Bretagne. 

Breze, braise, est donné comme 
angl. dans les JSclairciss, de Pals- 
grave. 

Brew, brasser, tous doux dérivés 
du celt. brace (Pline), blé Manc^ 

Briar, ronce, églantier, le norm. 
brière, en fr. bruyère. 

Bribe, corrompre, que Paisgrave 
traduit par le fr. c Je bribe », en v. 
fr. briberesse, une coureuse. Littré 
rapprochant le fr. brfte, morceau de 
pain, de l'angl. btibe, con*ompre, 
l'explique par c présent ])our cor- 
rompre. » 

BnmE, la flancée> la mariée, le 
norm. brfid, la bru : l'angl. bride- 
mariy le fiancé, «st le norm. le bru-»' 
ntan ; tous t^es termes sont d'orig. 
germ., plutôt qire du 1. nurus. 

Bridge, pont, en v. fr. brtge et 
bruge et brf^g, ()ont^ terme delt- 



«î^g 



i*esté dans la topog. normande : 
Bricquebec (pont ou gué du ruisseau ; 
Briovère (Sainl-Lo), pont ou gué sur 
la Vire (mot qui sign. rivière) ; Bru- 
qu^dale, pont de la vallée ; Bruche- 
ville, etc. Nous Irad. par gué, par- 
ce que partout les gués ont précédé 
les ponts. 

Bright, brillant : c'est le hert ger- 
manique si commun dans les noms 
propres : Dagobert, brillant comme 
le jour, etc. 

Brimstone, le soufre, en v. a. 
brpnsione (Piers Ploughman), litt. 
burnïn^-slone, pierre qui brûle. 

Brinded et Brindled» rayé, rouge- 
rioir, on norm. brinÙé et brindléf 
peut-être du breton' briz, bigarré ; 
Richardson tire ce mot de brenned, 
issu de brown, brun. 

Brine, saumure : dans les salines 
de TAvranchin, brine, eau salée ex- 
traite du sable de mer, ou tançue. 
En holl. brt/n, eau salée. Nous 
croyons peu à l'étym. de Richardson 
qui tire brîne du v. a. brm, brûler,, 
c parce que le goût du sel est brû- 
lant. » 

BRir^K, bord, rivage, là où est la 
cassure {break), selon Lye et Ihre, 
comme le 1. ripa vient de rumpere. 
Brise, Jachère, litt. terrain à bri- 
sier. Briser, ou, comme on dit plus 
Souvent en nôrm. a débrisiét, 

Brîsk, vif, pétulant, le fr. brusque, 
en kymri brysg, en bret. bresg, en 
irl. brisg], vif ; la racine est le bruit 
naturel, comme celle du fr. frisque. 
Brîsket, poitrine, le fr. bréchet, le 
norm. briichet] le fr. sobriquet offre 
la forme brickety car ce mot sign. un 
coup sous le menton, dans la poi- 
Vrîfte, st>us le bréchef. 



Britage, en pat. a. (Brockelt), uri 
parapet, le v. fr. bretèche. 

Brite, s'égrener, litt. se briser, 
du haut ail. bresten, en ail. bersten, 
en angl. brîttle, fragile : le norm. 
brésiller] briser en petits morceaux; 
sô rapproche de ce dernier mot. 

Bri»ke, brocanter, faire le cour- 
tage ; or ce ifiot, auquel Littré né 
connaît pas d'oHgine, est une fonne 
de breake, briser, d'où le part, bro- 
ken ; car le brocanteur est celui qui 
brise, divise, détache les meubles, 
ou celui qui débite les objets brisés: 

Brocket, daguet, jeune cerf, où 
brocart, litt. qui a des broches Ôi! 
cornes. 

Brogk, blaireau, par assimilation 
ùv. des bêtes de chasse, d. brocards. 

Brodkin, brodequin, en v. fr. 
brousquin, en norm. brosquin. 

Broil, brouillerie, en v. fr. brailler^ 
brouiller, de Fit. broglio^ d*où le fr. 
breuil, litt. mêler comme les bois 
sont mêlés ; or, ces mots viennent de 
brogcBy champ que le Scholiaste àfi 
Juvenal déclare être gaulois; l'irL 
brog, patois d'où rangLôroj^t^^ sem- 
ble se rattacher à ce radical dans le 
sens de rustique. En Norm. Le Brô, 
terme topbg. 

Broïl, griller, faire cuire sur le 
gril, du V. fr. bruller, brûler, du 
\. peruàtulare'y en v. fr. broir^ brû- 
ler. 

Brogue, culotté, en nor'hi. bràgtcê, 
le gaulois braca. 

Brond, V. Brand. 

Brooch, une boucle, une broché 
d'épingle^ d'agrafe. 

Broôk, ruisseau, ce qui brise 
(hroke) le terrain. 

Broom, balai, du sax. brum ; rèp^ 



— 28 — 



proohons le v. fr. brounde, brous- 
saille. 

Brothel, bordel, métathèse du 
mot fr. 

Broth, bouillon, en ïL brodo^ en 
V. fr. breu ; de là le fr. brouet. 

Brow, border, métathèse du mot 
fr., en V. a. brotod^ 

Browse, pousse de bois, brout, le 
V. fr. broûsee, d*où brousse etbrous- 
sailte, d\)ii le v. fr. brouster, brouter, 
et ï*angî. to browt et to browse, id. 
Du reste c*est la famille de BrtMh, 
V. <ie mot. 

Bruise, briser, en v. fr. brtaser, 

Brush, passer brusquement, ono- 
Ynat. comme dans la locution fr« faire 
brosse. 

Brush, bruyère, broUssaille, est 
un mot d*orig. celt. resté en fr. dans 
brousse, broussaiile, en bret^ brug, 
en 1. rîMcus, Cf. le fr.brosser, courir 
à travers les bois. 

Brussle et Brisslb, griller (Broc- 
kett), le norm. brasiller, rôfeiry litt. 
dans la braise, braiser. 

Brutify, abrutir ; le nerm. dirait 
brùtifiery comme il dit bêtifier y faire 
la bête . 

BuBBY, téton, en norm. bibette, pe- 
tit bouton de chair ; ou mieux le v. 
fr. bvhe, bubon ; en v. fr. mal bvn 
bvns (du Gange), celui qui produit 
des bubons. 

BucK, lessive, lessiver, -est de la 
famille du Vs fr. bùer, laver, d'où est 
resté le fr. tuée, venant du 1. buere, 
mouiller, d'où imbûere. Toutefois la 
forme angl. suppose un autre radi- 
cal, mais congénère : c'est Fit. bt^a, 
trou, btu:arey filtrer, d'après Littré : 
de là le prov. et esp. bugada, l'it. 
bt^atOj le flamand buhhen. 



BucK, daim, chevreuil ; le fr. bouc> 
bouquin est de la même famille, ce 
terme désignant le mâle des animaux 
de chasse. Buck, muscadin, un 
crâne, offre un sens métaphorique : 
fier comme un chevreuil. 

BucK, un cofl're : le coffre primitif 
fut une bûche creusée. 
^ BucKET, un seau, un baquet, S3 
rapproche du fr. baquet (petit bac), 
mais plus encore de buck^ lessive. 

BucKLE, bouoler, de là le sens de 
se préparer à un acte (prendre son 
bouclier), d''épt)user, passer la boucle 
ou ceinture à la mariée ^ mais buckîe 
se plier, se soumettre, doit appar*- 
tenir à une^utre famille. 

BuGKWHEATy lo saw^asiiî, non pafe . 
froment du chevreuil, mais blé-hêtre,- . 
de la ressemblance du grain avec la 
faine : ici buck est pour beech^ . 
hêtre. 

BuGKRAM, l'étoffe dite bougran. 

BuD,- bourgeon, l)Outon. Bailey lire 
^«wî du fr. bouton;. il se rapproche, 
davantage du v. fr. bot^ lebout d'une-^ 
chose, d'où vient le v. fr. bottons 
bouton : « Del bot (du tinel) va soa 
maître heurter. » (xn« siècle, Bai* 
d'Alèschans). 

BuDDLE,^ laver la mine, le même 
que Puddle, le norm . patouiller. 

BuDGE, le fr. bouger ; d'où budge^ 
vif, joyeux. 

BuDGE, peau d'agneau, fourrure, . 
V. fr. bouge^ bourse de cuir, 4u celL 
bidga. Du- reste le v. fr. bottge, 
bourse, subsiste dans l'angl. budge-r 
barrel^ primit. unel}ourse « or case 
of leather, » dit Bailey, pour conte- 
nir de la poudi'e. De là budget^ sac 
de cuir ; ^urse, etparext. budget. 
Cf. lo norm. poiiohey poche, pou- 



— 24 



gûeUe^ Tangl. pùchei. En v. a. bou^ 
g et, poche. 

/BuFF, uii soufflet» un coup, en 
norm., seloa Fleming, une luffe ; 
visible dans le fr. rebuffade ; du v. 
fr. rehuffer-, rad. Tit. huffo, souffle. 
Cf. l'angl. to buffle, être embarrassé, 
être en peine, situation où Ton 
souffle. 

BuGGER, un sodomite, un bougre, 
mot issu de Bulgare : huggery, bou- 
grerie, le v. fr. hougerie (du Gange à 
BuLgari). 

Bull, taureau : bout-bout^ taureau, 
dans le Biot, dû patois norm, de 
du Méril. 

BuL, la plie, litt. la boule. 

BuLGE, le bouge d'un tonneau, en 
y. fr. boulge : bulge^ s'endurcit dans 
bulk ofa ship, la capacité d'un na- 
vire, litt. sou bouge. 

BuLK, bloc, masse, grandeur, mé- 
tathèse du germ. bloc. 

BuLLAGE, prunelle, litt. la mauvaise 
boule ; Bailey le tire du fr. btUletfé, 
à cause de sa rondeur ; mais le suf- 
fixe asse est un péjoratif, et c'est 
le noî'm. beloce, prunelle. 

BuLRusH, le scii'pe des marais, de 
pool-rmh. 

BuLTEL, blutcau, en norm. bûltel, 

BuM, le derrière, en v. fr. bombi- 
ser.y péter. 

BuMBAST, bourre, le fr. borabasin, 
étoffe de soie, du 1. bombax et bœn- 
byx, soie, le même que Bombast. 

BuMPKiN, un rustre, mot d'orig. 
saxonne, mais nous citerons la cu- 
rieuse étym. d(i Hàiley : « front 
pumpin or pompion\c\iTom\\Q) : one 
who lives upon pompions. » 

BuN, sorte de gâteau sucré : Cot- 
'gràvo le tîre du fr. beignet, qui vient 



du v. fr. bigne, tumeur, gontlement; 
litt. gâteau soufflé. 

BuNaf, bosse, en nôim. boche, 

BuNCH, botte d'objets liés ensemble, 
le v. fr. bonge^ botte (du Gange, à 
Bonjia), de là bfmdle, même cens : 
mais V. Bush. 

BuNG, bonde, mot d'orig. germa- 
nique : ail., suisse, punt; souabe, 
bunte, all-s-punt. 

BuNT, nœud du verre, le fr. bou- 
diné, le V. fr. budine, nombril. 

BuNT, le milieu, le creux de la 
voile, ce qui se creuse, en fo^me de 
bonnet : c'est le fr. bonnette, terme 
de marine. 

BuNTER, un diiffonnier, litt. bonni^ 
teur, ramasseur de bonnets, bonne- 
tier. 

BuNTLNG, le traquel, le bruant, ert 
norm. la bûnette, litt. brunette. 

BuoY, une bouée : Buoyant, flot- 
tant, comme une bouée. 

BuR, la bardane, plante couverte 
d'une espèce de bourre; Burdock; 
litt. la doche à bourre, en norm. 
doque\ Bur-pomp, pompe avec un 
bâton terminé par une bourre de 
laine. 

BuRBOT, le poisson dit barbote, dé 
ses barbes. 

BuR, chaumière, le v. fr. bure et 
buron, id ; en norm. buret^ retraite à 
porcs. 

BuRDEN, refrain, le fr. bourdon, de 
l'it* bordone. 

BuRDEN, bâton, le fr. bourdon (de 
pèlerin). 

BuRGENET, en v. a. burganet, eà 
V. fr. bourguinote, espèce de casque 
(de Bourgogne). 

BuRGEiN, V. a. bourgeonner (Spen- 
ser, 357: 



BuROLAR, voleur de nuit avec ef- 
fraction, comp. de burff, bourg, et 
du V. fr. lerre, larron, lîtL burgi 
latro ; un hybride comme bon/Ire, 
feu (le joie, etb. 

BuBL, éplucher du drap, iitt. ôter 
la bourre, les noeuds, du v. fr. bour- 
reler, qui a dû exister, puisqu'on a 
bourrelier, l'ouvrier qui travaille la 
bourre. 

BoRN, brûler, mot saxon ; toutefois 
pour mémoire, rapprocher de ce 
mot le fr. brunir, en v, fr. Imm^ : 
c'est l'action ordinaire du feu. 

BciHNET, la pimprenelte, litl. la 
brunctle ou la brunelle ; bumel était 
le nom eyclique de l'âne, d'après sa 
couleur, il existait en v. a. t Dan 
Bumel tke asse. » (CarU. talet). 

BuRSEL, espèce de beurré, en 
Dorm. burré. 

BuRRow, terrier, clapier, le v, fr. 
imron, et le norm. buret, retraite à 
porcs. 

~ Bush, pron. bouche, buisson; en 
non», boùion; bush en àiigl. bou- 
chon de cabarel, en v. fr. bouche; 
buisson, du prirn. base, bois', aussi 
le husky du pat. angl. marque miénx 
que bushy, la dérivation (Cfloss. 6f 
Broekett). 



Business, affaire, en v. fr.&tMtu'w; 
l'a. busy, afTairé, rappelle le v. fr. 
husier, penser, s'occuper, et butîfieM 
est très voisin du pic. buamer, s'oc- 
cuper. 

BosKut,, brodequin, en norm. brot- 
gt^n, en holl. brotekan. 

BusKY, touffe, le v. fr. bosc, mar- 
que mieux, en pat. a., sa dérivation 
que l'angl. bùehy. 

BusTLE, s'empresser, intriguer, 
peut-être le norm. botutoler, maqui- 
gnonnef) d'où un b&tatolier, ua ma- 
quigffon. 

BuTT, heurter, le norm. bouter. 

BuTTRESâK, arc-boutanl, du v. fr; 
arcke-boutreste. 

BuxoH, &ou[^, soumis, le nornï: 
beissant, obéissant. 

Byab, dans le nord de l'Angl. va- 
cherie, c'est en écossais byre, le v. 
fr. burel et le norm. buret, étable. 

NMe âur le saxon Bye, Bv : finale 
topog., ces mots tù^^iftent habita- 
tion ; dans Qooéby, là locution en- 
tière serait Ood be (wilh $o^) ; dans 
beaucoup de composée B^ sign. à 
l'écart, de côté : by-4ane, ruelle écar- 
tée, by-palh, sentier détourné; b^ 
road, chemin de tri 
appartement écarté 



Ca^baoe, chou, le fr. chou, ca- 
boche et éabus, c.-à-d. à grosse 
tête. 

Gablish, broussaiHos et bois cha- 
blù, c.-à-d. tombés. 

Gabos et Gabotb, espèce de bar- 
bote, le fr. chabot, ie norm. càbàl. 

Cade, caque à harengs, du 1. 



cadus; ta forme in 
f'àque. 

Gaîde, adoufeir, apprivoiser, du vt 
fr. cadeler (pôm cadener, du 1. cote-' 
naré), mener, è^chainer ; cadener 
en v, a, chàiûe, comVne cadette en v. 
fr. ; en argo^ fr. éadène, chaîne. 

Gadqër, yoiïlailleiv le v. fr.cagi'er; 



— 2G 



ildarchand de faucous, litt. porteur 
de cage. 

Caûnard, vieil angl. coquin : selon 
le Dict. d'Halliwell, le fr. cagnard, 
fainéant, que Littré tire de Tit. cagna^ 
chienne» mais qui vient mieux du 
celt. casnar, vieillard. 

Gairn, monceau conimiémoratif de 
pierres, terme resté dans la topog. 
porm. dans Carnet, Carneville; en 
Bretagne, dans Carnac. C'est un 
mot oelt.Cr.emm, irl., et cat'/e», le jeu 
des qtulles, le mneptns] cmles est 
du V. a. 

Caitiff, un esclave, le v. fr. caitif^ 
captif, d'où le fr. chétif. 

Cake, gâteau, semble se rattacher 
à la famille du 1. eoquere. 

Calf, of the legj le gras de la 
jambe, litt. le veau, a pour équiva- 
lent en V. fr. la souris de la jambe, 
le mollet. 

Caliver, mousquet (litt. de calibre). 

Calk, calfater, litt. revêtir de 
"bbaux, en norm. cas, en v. fr. cax : 
ie fr. calquer se rapproche durad. 1. 
calœ, caleîs, 

Galleweis, dans Canterbury tales^ 
la poire caillouteuse, en norm. poire 
de catllouets ; dans Palsgrave ccày&ny 
poire de cailloux. 

Callipers, compas, le fr. calibre, 
formé de Tar. halab, moule. 

Callow, sans plumes, lé v. fr. 
calve, chauve. 

Caltrops, chausse-tr8pe> èii 1. 
calcùrapa. 

Camber, poutre cambrée. 

Gambrig, batiste, litt. toile de 
Cambrai. 

Camis, chemise, le v. fr camise, 

Gampion, le lychnis ; en fr. le com- 
ipagnon (blanc ôu rouge) ; en angl. 



red and whùe campion^ ou compa^ 
gnon. 

Can, cruche, en norm. canne, cri 
fr. canette ; en pat. a. kennenj me- 
sure, de deux pintes, Oloss, de 
Brockett. 

Ganary, serin, litt. oiseau des Ca-^ 
naries. 

Cangel, biffer, du v. fr. canceler, 
barrer un écrit; 

Ganister, boite à thé, en v. fr. ca^ 
nùtref corbeille ; en norm. cants- 
trade, nourriture portée aux champs 
dans une canistre, un panier ; aller à 
la calistrade (l. canistrade), aller 
faire la quête dans un panier. 

Ca.vopy, canapé, dans Rabelais 
conopée. 

Gant, enchère, du fr. encànteur^ 
et de encan, du 1. wrquantum. 

Gant, jargon, espèce de chant, en 
V. fr. cant. 

Gant, coup d'impulsion, litt. dû 
norm. canty décote; ca/i^^/^ morceau 
de paiUj en iiorin. càntel, litt. coupé 
de cdté,. de cant; to cantie, mor^ 
celer. 

Gant, enjeoler, du fr. enchanter^ 
d'oii can(er, hypocrite. 

Cantal, en v. a. morceau /Cantx 
taies), en norm. un cantel ou cantet, 
un morceau de pain, coupé de cant^ 
c.-à-d. de côté. 

Ganter, le petit galop ; litt. Can- 
terbury gallop^ le train des pèlerins 
à cheval devers Cantorfeéry. 

Canvass, éplucher ; Richardson lé 
tire du v. fr. cànvasser, passer au 
canevas, au tamis. 

Gap, bonnet, sax. cceppe, fr. cape*, 
cap-a pie et cap^ pee, de pied en 
cap. 

Gaper-, cabriole, en v. fr. capréùle, 



— 27 



lîtt. saut de ehèvfe, cafiery d*où le 
fr. se cabrer. 

Capoch et Capouch, capuchon, en 
V. fr. captochey en norm. càpoûche. 

Capsize, chavirer, faire capot, de 
sorte que la coque renversée forme 
capot ; or capsize est litt. saisir le 
capot ou la carène renversée. 

Capstan, cabestan, en prov. car 
bestran, en v. fr. capestran^ du 1. 
capistrare^ enchevêtrer, étym. de 
Jal. (Dict. nautj. 

Car, chariot, en v. fr. car, du 1. 
carrt^ et carrum. 

Car, Caer, Char, village, préfixe 
commun aux payscelt., qui s'est con- 
tracté en ker dans le breton. La 
Norm. et spéc. la Manche ont des 
ëar eicaer : Carville, jadis Caervî7/e, 
Chasseguey, jadis Chaergrié^ Kéron, 
dhêrvixX (ker-hoely haut village;, etc. 

Caraigne, carcasse, v. a. est dans 
Cdnt. tc£lès et car oigne est dans R. 
de Glôucester, en norm. caroigne et 
caraigne. 

Carcelage, geôiàge, du v. fr. car- 
trey prison, d'où'lefr. chartre-privée, 
en V. fr. encore car^e, prison, car- 
celier, geôlier. 

Caracts, dans Shakespefâi^, ca- 
ractères. 

Gare, soin, qu'on a tiré à fort du 
1. cura, est le saxon carà, 

Carency, manque, déftut, le fr. 
carence. 

GA:i\ET, signe d'addition, lel. caret, 
(il iTiariqûe). 

Ga^ik, souci, chagrin, le v. fr. 
carque, charge, poids (du Gange à 
Carrect<jC)j du 1. cariùare, charger. 

Carl, un rustre, un brutal, se 
trouve dans le prénom fr. Garle, 
Charlo, du germ; carl, mâle ; même 



sens en angl. : càrl-ca^iy matoii; 
h(yuse^arly un valet. 

Garoche, carrosse, en norm. cd- 
roche. 

Garol,- chant rustique, le v. fr; 
caroly qui avait aussi le sens dé 
danse ; c'est le l. choreola^ danse en 
chœur. 

Garoùsb, bien boire, faire la dé- 
bauché : Bailey cite le v. fr. carous^ 
ser^ Fleming le v. fr. carousse^ motë 
d'orig. ail., carouschefty boire, en vl 
ail. garauss. Dans Shakespeare, d 
rowsey le même que a carotose. 

Carp, critiquer, épiloguer, du 1. 
caipere ; en v. fr. carpir, maltraiter; 
d'après Lacurne. 

Carpet, tapis, le v. fr. ca)rpity eri 
it. carpetta (du Gange), ne peut ve- 
nir du 1. tapeta'y Fleming propose 
avec doute Catre-tapety tapis d'O- 
rient ; en prov. tapit, en esp. tapùi:) 
en it. tapetto. Le v. fr'. darpit a été 
remis en usage de nos jéufs';^ comme 
mot anglais^ dans la langue du com-^ 
merce. 

Garriage, charriage, en norni. 
qnerriage. 

Garrîon, charogne, en norm. ca- 
roine. 

Garroon, le n** Cixé à une charrette 
privilégiée, contr. du v. fr. carroi- 
son, droit de charrette. 

Garry, porter, charrier, en norm: 
qi^rrier. 

Gart, chariot, en norm. quérette \ 
à la foi'me angl. se rattache le v. fr. 
cartoh, charretier, resté dans le fr; 
char ton : tdàsxlu 1. car7^tis. En pic. 
carrette, chàrt*éi:te. 

Garway, le (JatVi et chervi, du 1. 
carum'y l'aiigl. qtri a'aussi caratreey, 
a gardé xdietxx qrfe \t fr. la forme 



— 28 



primit., c.-à-d. l'ar. karavia, qui est 
une transcription dti grec xofuifty 
issu de xapov. 

Garve, creuser, vient du saxon 
cearvan^ mais ressemble à la méta- 
thèse du fr. graver. 

Cartouch^ le fr. cartouche, mais 
i'angl. a aussi cartrage et cartridge, 
formes originales que nous ne trou- 
vons pas dans le v. fr., du l. carta ; 
en italien carluccio ; cf. carterïe, lieu 
où Ton fait les cartes, une forme in- 
termédiaire, d'où prob. carierage, 
ouvrage en carton, et de là cartrage 
et cartridge. 

Garue^ le V. fr. carue, ce qu'une 
charrue peut labourer en un jour, 
du 1. carruca\ c'est une abrév. de 
carruëe, 

Gâsh, argent comptant, litt. la 
caisse, l'argent en caisse, en norm. 
caiche, caisse, du 1. capsa ; en v. fr. 
cacher^ percevoir un droit, litt. l'en- 
caisser et cache, amende, et plus 
près de l'angl. : cache, coffre, cassette 
'(du Gange à Cacia). Rad. le 1. capsa , 
'd'où le fr. casse d'aiguille et chas ; 
ien patois angl. casier, petite boite, 
le norm. casselter, castïer, id* 

Cashier (casser un officier), est le 
fr. casser, chuinté par les Normands 
qui disent cachter, casser, du 1. 
qtuzssare, 

Gask, baril, du v. fr. casque, baril, 
xievenu en fr. caque, du 1. capsa et 
yjapslcw, l'angl. casketesH le dim. 

Gast, couler dans un moule, c.-à- 
d. dans une casse, une cassette, litt. 
casseter. Gaster, poivrière, en norm. 
Un castïer, une boite à épingles ; en 
jpatois angl. éàster sign. une boîte. 

Gast, jeler, est le dan. kasta, je- 
\oY ; mais il a pris deux sens spé- 



ciaux du fr. jeter : casl, calculer^ 
comme le v. îv. jeter, c.-à-d. comp- 
ter avec des jetons ; ca>st, vomir, ea 
norm. jeter a le mémo sens. Le ha^- 
ta isl. a donné au pat. norm. le mot 
gaster dans la locution c gaster dé 
l'eau, » c.-à-d. uriner: cette étym: 
est d'Edel. du Méril. 

Gastrel, espèce de faucon, écrit 
aufesi kestrel, est le fr. cresserelle^ 
en V. fr. cercelle, du l. qt^ergiiedula. 

Gastrel et Costrel, bouteille, fla- 
couj le V. fr. costerel et costeret (du- 
Gange à Costerellum), 

Gat, chat, en norm. cat. 

Gatcal, appeau, le norm. caicail" 
lot, pour caîl-catllotj appel aux^ 
cailles. 

Gatgh, attraper, saisir, spéc. à W 
coursOj le norm. cachter^ chasser 
devant soi, mais le part, caught se 
rapproche du 1 . captatus ; du reste le 
fr. chasser vient du 1. captare^ cap- 
tiare. En angl. catch, butin, en v. fr. 
cache, incursion, catch, chanson à 
reprise^ où l'on poursuit le refrain* 

Gatch, faire des entaillés^ litt. 
des coches en fr. 

Gatchup, sauce aux champignons, 
litt. sôùpe aux chats, 

Gatechisme, pron. hatekism, c'est 
le norm. katekisme. 

Gâter, faire les provisions, le 
norm. acater, acheter, du l. àdcap^ 
tare, en v. fr. ctchapter. 

Gaterpîllar et Gaterpilleh, la 
chenille, un mot que Bailey tire du 
fr. chatte-peleuse ou poilue, ou de 
chair peleuse ; mais ce mot ne peut 
se plier aux termes fr. L'idée de dé^ 
vap.tation apparaît dans le suffixe 
piller, ■ un pillard, et celle de chat 
dans cater, qui existe ëil ce sens 



29 — 



xlans Caterwaul, sabbat des chats, 
dont le suffixe est Tangl. waul et 
weily cri, lamentation. 

Gattle^ bétail, le v. fr. cattel, biens 
meubles ; Fleming cite le norm. cc^ 
talj Littré le norm. châtel : racine : 
le l. capitaley l'avoir principal. 

Gàudle, brouet de l'accouchée, le 
V. fp. chavdely le fr. chaudeau, du 
fr. chaud (brouet). Cet adjecftif se 
trouve dans le patois angl. Ckawâ- 
pySf chaudepisse, selon Hatliwell. 

Cauf, boîte à poisson, en norm. 
cofy en fr. coffre, du l^cop^hmus, 

Cauk, spath, baryte, espèce de 
calcaire, du norm. catique et eau, 
.chaux, du 1. calcis. 

Gaul, coiffe, résille, le v. fr. coule, 
capuchon, du 1. cucullta^s et cueulla. 

Gauseway^ chaussée, le 1. calceata 
$>ia ; Gausey, est le v. fr. cav>sëe, en 
fr. chaussée. 

Cavey, en pat. a. une cage, une 
mue ; en norm. cavée, chemin creux, 
cave. 

Cavillous, captieux, en norm. 
cavilletMs, exposé au danger, du 1. 
/cavillari. 

Geil, plafonner, lambrisser, litt. 
faire h? ciel d'un appartement; on 
4it aussi ciel et cieling. 

Gelandine, la chélidoine, en v. fr. 
çélidoine. 

Cbmetery, cimetière, en norm. 
cémetière, 

Genser, un encensoir, en norm. 
cetwoer et ckensoir et chensfer. 

Gentry et mieux Sentry, senti- 
nelle : le mot angl. vient du 1. sen- 
tirez la senten'e étant le lieu où l'on 
sent l'ennemi ; mais le fr. sentinelle, 
d'où l'angl. sentïnelf peut venir, non 
pas de sentir, mais du 1. sentïna^ Utt. 



gardien de la sentine. D-après l'it. 
sentïnella, Littré objecte qu'on der 
vrait avoir le masc. sevUinello^ qui 
n'existe pas ; mais il existe en norm. 
où Ton dit un seniinely l'homme de 
garde. 

Cester et Ghester, suffixe de 
noms de lieu anglais ; castre, en to- 
pog. norm., le 1. castra, et sur la 
tapisserie de Bayeux, Ceastre, 

Gess, taxe, du fr. censé, mais; 
mieux ù'a^sesses, les assises où Ton 
fixait les redevances. 

Ghase, échasser ; en v. a. chace- 
chiens, un bedeau, en norm. un ca- 
che-chiens, qui chasse les chiens. 

Ghack, terme de manège, battre à 
la main, le norm . chaquier etsaguier, 
secouer fortement. 

Ghafe^, escarbot, est Tall. hafer, 
d'où le norm. cafard, mot appliqué 
à un autre scarabée, à la bo%Uangére 
ou cancrelats, c.-à-d. à la blatte <amé- 
ricaine. 

Ghaffe, paille ; en norm. de la 
chauffe^ désigne paille, broussailles 
propres à chauffer, cf. chafer, celui 
qui irrite, qui échauffe, et chafer^ 
s'écorcher en allant à cheval ; en 
pat. angl. caffe, plus rapproché du 
norm. caufe\ Fleming définit le cA«/^ 
finch, le finch ou pinson, i'ofseau 
« thaï delights in chaff » qui se piait 
dans la chauffe ou paille. 

Ghain, une chaîne, dans le v. a, 
cadene, une chaîne de fer (Cotgrave), 
en V. fr. cadene, du 1. catena. 

GHAm, chaise, en norm. chaire, en 
V. fr. caere ; Fleming cite aussi le 
norm. cadière, du 1. cathedra. 

Ghalande, en pat. angl. un ohaur 
teur, du fr. calendre, oiseau cbaij- 
teur. 



— 80 — 



Chalk, craie, le fr. chaux ; le fr. 
calquer suppose calk^ du 1. cqlcù. 

Challenge, défi et sommation, le 
IV. chalençeit du 1. calunimdri, 

Chamblet et Gamlbt, le fr. ca- 
melot. 

Ghambrel, jarret, pour jambrelle, 
petite jambe. 

Champ, mâcher, ronger, un mot 
que Bailey tire du v. fr. champat/er 
eichampoper^ paître dans les champs; 
en y. a. champayne^ une plaine, en 
norm. topographique, une Cham- 
pagne^ id. 

Champarty, le v. fr. champarty 
droit de partage. 

C||ANTiGLEER, uom cyclique du 
ooq, en fr. chanteclair. 

CifAP) un marchand, un chaland, 
peut-être la syll. forte du v. fr. 
acJuj^pt^j acheter, du 1. adcaplare, 

Chapiti^r, chapiteau, en v. a. cha- 
pùree, en norm. ehapùreau. 

CifAR, réduira en charbon, en 
charrée» 

C^uia, tâche d'une journée (de 
voiture, d'un char). 

GiiARR OF LEAD, uuo charge de 
trente saumons, c.-à-d. un çhari une 
charretée. 

Charter-house, chartreuse, litt. 
Chartreua>-hou9e. 

Chattel, les biens de quelqu'un, 
le V. f. chatteL V. Cattle 

CQATTjgR, babiller, le fr. caqueter. 

Chaw, bajoue, en norm. b^foe^ le 
fr. joue, le norm.^oe, en y.a.j^we, 

Ghawdox, ^ntraillesy çi]i norm. 
cTiatidinf ventre. 

Cheap, à bon marché, rappelle le 
fr. pop. c^tpo^er, marchander. 

Cheer, encourager, faire bon ac- 



cueil ; on norm. faire des chièretj 
mêpie sens ; en v. fr. chier, chérir! 

Cheese, fromage, mot universel, a 
dû exister en v. fr., témoin le v. fr. 
caste, laiterie, fromagerie, du 1. ca* 
seuSf et chaneTf panier a égoutter le 
fromage, du Gange à CaseartiM, 

Gheck, billet de banque, litt. billet 
de YJEkihiquter ; c?iecker, marquer de 
carrés, comme un échiquier ; to 
check, tenir en échec. 

Ghegk-i»base, le pois chîche qii 
V. a. chtckpeas. 

Ghçrish, caresser, en norm. ché- 
rir, caresser. 

Cherry» cerise, en norm. chérise, 

Chervil, cerfeuil et carvi, en v. 
fr. cerfetlf en norm. cherfëîl; en 
norm. le chervi est dit ëchervi, 

Ghest, caisse, coiTre, du I. cista\ 
Tangl chest-nuty châtaigne, signifie 
noix en caisse, ou en bo^tie, excel- 
lent mot norm. dérivé de hu^ga^ 
bourse. Chest est Iq 1. ci$ta\ to hâve 
agood chesty avoir une bonne poi- 
trine, en norm. une bonne caisse^ un 
bon coffre, une bonne coffraClle, 

Chevesaunce^ v. a. chevançe, heu- 
reuse chance, ^ïi^dX.ei.chieveifiloss. 
de Brockett). 

Ghevin, le poisson dit en fr. che- 
vène, en norm. cheveme^ d'après 
son chef ou grosse tête, comme le 
dit son autre nom de chabot, en 
norm. eado^, de cah ou eop, tête ; du 
G^nge donne le dim. çheveneau^ à 
Chevenertum, qui çst le norm. c^ 
veme, 

GiiiEF, chef, to chiefy réussir, en 
norm. se c^evir^ se rendre niaitre pu 
cAe/* d'une besogne, y réussir. 

Chewet, dans Shakespeare, une 
chouette, 



âi - 



Chime, carillon, sonnerie du 1. 
çlamare, en it. chtamare : Littré 
rapproche le mot pop. chtmer, en 
norm. gimer, exhaler une plainte, rie 
Tangl. to chime ; mais chtmer et gï- 
mer viennent mieux du l. gemeret 
gémir. 

Chittface, triste figure, le v. fr. 
çhtch^face, 

Chinse, garnir d'étoupes, calfater, 
le V. fr. chince, guenille, en norm. 
okinchotbs^ fibreux. Cf. le v. fr. chin- 
perte, lingerie. 

Ghingle et Shingle, ais, essente, 
contraction du fr. échandole, du 1. 
scmdula. 

Chip> mettre en morceaux, prob. 
du fr. chtffony en norm. chifféy mais 
mieux du v. fr. chippey en pat. a. 
çhiste, fragment. 

Ghioppine, soulier haut, en norm. 
chapin. 

Chives, ciboule, en norra. chive ; 
chines, filament des plantes, d'après 
leur ressemblance avec les cives. 

Chogr, une cale, un accotar, litt. 
une souche, en norm. chouqtfA^ en v. 
fr. choque^ bûche, qui est dan$ du 
Gange à Choca, 

Ghoke, foin d'artichaut, la syll. 
forte d'artïchoke. 

Chop, couper, le v. fr. cop (de 
colpus) et chop; de là chqp, morceau, 
en norm. cqpery couper. 

Chqp, donner sur, r^n,contrer, est 
le fr. chopper, qui sign. se heurter 
contre, et se résout dans le v. fr. 
chope^ une souche, qui est le même 
que chouq^e, bûche, v. chock, 

Chop-house, cabaret, litt. maison 
à chopine, en norm. chope. 

GhoppinE; en v. a. sandale; dans 
Shakespeare, chopin, chaussure éle- 



vée; en pat. angl. e^a^Mm, en norm. 
chapin, chaussure, en v. fr. esckar- 
pin, d'oii le fr. escarpin. 

Chough, le chouk, le choucar, 1^ 
chouette, rad. choue! 

Chouse. tromper, fourber, pron. 
tchaouze, le norm. ^aat^^er, gausser^ 
railler. 

Chrism, chrême, du 1. chrtsma; 
chrisom, le fr. chrêmeau, v. fr. 
chrismeau : pour chrisom, l'enfant, 
coiffé du chrêmeau, c'est litt. chrismé: 

Ghristen, baptiser, en norm. 
christiener. 

Chub, le poisson dit chabot, têtard, 
caractérisé par sa grosse tête, ou cap^ 
et chuinté chap, d'où chapeau ; tou- 
tefois a se résout difficilement en eu, 
mais généralement prononcé é il s'en 
rapproche : cap, chap, chep, cheub. 

Chuck, bruit, coup, le même que 

SifOCK. 

Ghuck, cri pour appeler le cochon ; 
en norm. chou et sou. 

Ghum, demeurer, loger, litt. sous 
le chaume ; en fr. chaum.er et ch^mer^ 
rester sous le phaume, c.-'à-d. ne 
pas travailler ; en norm. chaumer, 
c'est manquer de travail et par ext. 
manquer de, en général ; ex. c^t^ 
m^ de pain. De là chum^ cafnarade 
de chambre, c.-à-d. sous le même 
chaume. 

Ghunck, bûjche, billot, le v. fr. 
chouque, souche, nasalisé à la ma- 
nière norm. 

Ghurch, église, est le sax, circe, 
en ail. kirche^ en éc. hirh, est le 
grec xuptajuf), maison du seigneur, 
l'analogue de ÇaffiXixY). Il a passé 
des Grecs aux Goths: ^ahipsis grœcis 
kyrch à kyrios accepimtM, > disait 
Walafrid Strabon, vers 840. La 



— 32 



forme kîrke existe eu norro. dans 
Querqueville, Querquebu, lisez Ker^ 
keville, Kei*kebu, plus nette dans 
Ounkerke (1* église des dunes), Stein- 
kerke (l'église du rocher). 

Ghurl, paysan, T analogue du fr. 
Charles, en ail. karl, robuste, niâie, 
en sax. ceorl. 

Crurn, baratte, en norm. <:hirûme : 
c ch*est la ftlle a maraine qui fait 
dans la chiraine » (chanson norm.) ; 
le sax. cerene, ciem, baratte. 

CnsL, le même que cet/, litU mettre 
un ciel, plafonner. 

CiNQUB, le fr. cinq, resté en a. 
dans cinq-ports^ les cinq grands ports 
d*Angl. ; le cinq-paec est une danse 
que J. Davis appelle c a galltard. » 
On lit dans la Cymbeline de Shakes- 
peare : c a n^/è cinque spotted, > 

CiT^afE!f, citoyen, mot inexpliqué 
dans son origii^ : c'est Fit. cittadmo 
(d'oii le fr. citadin), devenu en v. fr. 
citehaùa : c Des^itehains de Londres 
fui nés en cel estâge. (xi® siècle, 
Th. le martyr, 8). Le A s'est adouci 
en s. Le v. fr. cUeham conduit au fr. 
cHoyen. 

Cives et Chiveç» cive, civette ; en 
y. a. chibolle, en norm« chibot, 

Clàbbbr, lait de beurre, ou Bonny- 
CCiAB^ER, la-èer, représentant lait de 
beurre, avec l'epenthèse de c. 

Clamp, crampon^ If syll. forte du 
mot fr. ; dans la marine ckm, em- 
boiture. 

Clap, maladie vénérienne, du v. 
fr. clappterf lieu de déèauche. 

Clart, Torvale, le fr. sclarée, du 
I. sclarea, d'où le fr. esclatre, qui est 
;tiae antre {riante. 

Cleavb, tenir enfermé, le norm. 
.cieffisr, fermer à clef, du 1. clams. 



Cleats, pron. clitis, taquets^ le 
norm. equelettes, petites échelles. 

Cleave, fendre, le fr. cliver ; de là 
clover, le trèfle, considéré comme 
perce-pierre ; en pic, clove, trèfle. 

Glevbr, habile, distingué, mot 
dont Fleming dit origine inconnue, et 
qui ressemble au 1. celèber, dont il 
serait la contraction. 

Clifp, rocher escarpé, mol que se 
disputent le saxon clifei le 1. élwus : 
les deux forme c^ve existent dans la 
topog. norm., dans Verdi ve et dans 
ËscalescliiT, auj. Doville. 

Clingh, fermer^ tenir fei*mé, 1q 
norm. la cHnche^ qui ferme la porte^ 
le fr. dinche, de Tall. klMi^ loquet, 
d'où i'angl. clmk^ trou de la serrure 
où passe le loquet. 
Clin^:, tinter, le norm. Glinquier. 
Clinkamt et Clinquant (Johnson), 
le fr. clinquant. « The French ait 
clmkanty » (Shakespeare). 

Gi^iNK, coller, se joindre, d'où ie 
V. f. clïnc, auj. clin, terme de ma- 
rine ; Jal le tire à tort de I'angl. 
Cltnck : pour Littré, il vient d'in- 
cliner. 

Clogk, manteau, du v. fr. cloke et 
dochCf manteau de voyage, en bas-1. 
cloca, 

CiiOCK, horloge, en norm, cloke et 
clioke, cloche. 

Cloere, prison, litt. endroit clos, 
du l. clausura, le v. fr. avait eloant^ 
ce qui tient quelque chose fermé. 

Clo(^, entraves' (de bois) ; Bailey 
l'assimile à log, mais c*est une forme 
de closhy clocher, boiter, en norm. 
cloquîer. Closh solbature, olocherie, 
le Ir. clocher de même cloç. 
Clôt, agglutiner, du 1. çluten. 
Clout, rapetasser, litt. raccomr 



— â8 



moder avec des clous, clouter ; le 
V. a. avait eloyâ, cloué. 

Clown, paysan, oontr. de colon, 
cultivateur. 

Cloy, enclouer, du fr. clou. 

Club, réunion, société^ se rap- 
proche du l. globus. 

Club, trèfle, voisin de clouer, de 
J'angl. cleavey fendre, le fr. cliver, 
litt. la feuille divisée. 

Club, massue, voisin du 1. globus. 

Club, écot, quote-part, le v. fr. 
cludy prix, d'où dvd^ priser. 

Gjç^uTTEïi et Cl^ttbr, vacarme, le 
fr. éclater, voler en éclats. 

C04LKS, mot qui n'est pas dans le 
.dict. de Fleming, mais dans celui de 
Bailey, expliqué par le fr. coq et 
défini : « to fawn upon. » C'est le 
norm. côquier, c.-à-d. faire le coq et 
l'acte du coq sur la poule, c'est le 
même mot sous la forme coacCy pron, 
}u>iks\ l'angl. cocker^ caresser, est le 
norm. côckter, faire l'acte du coq sur 
la poule. 

CoASTER, litt. bateau côtier, le fr. 
maritime spéc. Jersiais, cotre et 
coutre, 

CoB ou Sea-cob, la mouette, litt. 
corbeau ou corbe de mer ; en angl. 
corby^ corbeau, le v. fr. corbùt. 

CoB, un avare, litt. who covers, 
qui couvre ou cquve son trésor. 

CoB, jeune étalon, qui couvre, 
covers; femme mariée eu angl. se 
dit € femme covert. » Cob, punition 
itiarilime, est le même mot dans un 
sens tailleur et métaphorique. 

CoB, une pâtée : c'est le fr. gobe. 

CoB, dans Bailey qui définit : a 
pïcker basket; c'est le fr. caban, 
r.esp. ctjhamllo. 

ÇoB^ synonyme de caby tête dans 



coby épi de blé, la tête du chaume, 
dans cobstoainy le cygne qui est à la 
tête des autres, dans cobcoal, gros 
charbon déterre, dans coônw^, grosse 
noisette. 

GoBBLE, raccommoder des souliers, 
le fr. coupler, du 1. copulare^ en 
V. fr. coblerj coupler et coble, couple ; 
la forme accotd>ler^ accoupler, est 
pop. et se trouve dans Rabelais. 

CocK of-hat/y une meule d(5 foin ; 
en norm. une glane est dite peti- 
coqmt^ litt. un petit coq. 

CocKET, sceau ou cachot de la 
douane, le fr. cachet, dit Fleming, 
mais plutôt du v. fr. cqche, entailte. 

CocKLE, pétoncle, coquille, en 
norm. cockle, du l. cochlea^ désigne 
la coqucy bivalve des grèves ; to 
cockle, se plisser, se rider, le fr. 
recoquiller, qui suppose le mot sim- 
ple, coquiller. 

CocKLE, une coque, coquille bi- 
valve, en norm. cQckley id. • cle là to 
cockle y se recoquiller, se rider, 
cockle, ou corn-rose, i'agrostème des 
blés, du fr. coquelicot, ce qui donne 
l'étym. du mot fr. d'après une vague 
ressemblan/îe, litt. petite coque. 

Cokes, un niais, un benêt, en v. 
fr. cocard, sot, niais, litt. mauvais 
coq ; mais cokes représente mieux le 
1. coquus, cuiçinier, terme de mépris 
et cokes garde le s du nominatif, cf. 
le V. fr. cous, cuisinier et cocu. 

CocKNEY, Je badaud de Londres, 
terme de mépris, comme le v. fr. 
coquin^ cuisinier et mendiant ; mais 
la forme cockney sort du v. fr. eo- 
quiner, mendier, d'où le fr. s'aco- 
quiner. Diez tire coquin du s'cand. 
kock^ gosier, sans raison de forme 
ni de sens, et dit que de toutes les 



-^34 -• 



langues romanes lo fr. seul a ce mot 
coquin : il oublie Tangl. cockney. 

CoD, morue, le fr. gade, le norm. 
godey origine germ. commune. 

CoDs, les testicules, les bourses, 
peut-être le v. fr. coils, couilles. 

GoDGER, rustre, manant, lilt. le 
cottager^ Thomme du cottage. 

GoDDLE, bouillir, cuire dans Teau 
du V. fr. probable caudiller^ chauffer, 
voisin de eatw?^^ et cAamfe^, bouillon. 

GoFFEE, café, en angl. pop. caffy 
V. livre des Snobs de Thackeray ; et, 
fca/fè. it. ca/fe, de Tar. cahwa. 

CoFFiN, coffre, cercueil, le norm. 

x^ofjîn^ panier, boîte, cornet en papier, 

en angl. aussi cofftn of paper : du 

grec xo<ptvoç, par le 1. caphinus ; en 

^r. coffre, en norm. un coffe. 

GoG, forcer, en pat. a. (HaUiwelL), 

d'où Tangl. cogency^ cogent, du l. 

, cogere\ en norm. coger, rassembler. 

XoG, cajoler, une forme de gock. 

CoG, faire des dents à une scie, 
Jîtt. Caire des coches y des entailles. 

CoGGLE, bateau pêcheur, en v. a. 
^og, le V. fr. coque (navire) V. Jal. 

GoiGNE et GoiNY, vivre d'extortion, 
de rapine, jdu fr. pop. cogner, frapper 
eu poings litt. à coups de coin. 

Gdker, espèce de bateau, un 
«oquet, litt. un petit coche; en v. 
fr. coque, sorte de bateau (du Gange 
à cocchus) cf. Tangl. 'cock-boat, où 
cocA représente le v. fr. coqt^, qui 
peut venir aussi du l. concha^ co- 
quille. 

CoKiN, en pat. angl. cuisinier et 
cohyssey cuisinière; de là Ta. cokney, 
badaud, dans Ghaucer, cokaney. 

G(ML, corde rouée, une cueille, et 
io coïlle, est rassembler un câble, le 
lover ; une .cueille en fr. est la lar- 



geur d'une voile, autant qu'elle peut 
recttetllir de vent, du 1. colligere. 

GoisTRiL, un poltron, et un jeune 
homme, litt. un jeune faucon, le v. 
fr. cercelle. V. Kestrel ; en v. fr. 
cotstrony bâtard, prob. faucon dégé- 
nérf^. 

Golanoer, passoire, tamis, du 
norm. cotUandre, écoulement et 
ruisseau ; et le v. fr. cofer, le fr. 
couler viennent du 1. colum, un 
filtre. 

Gole, chou, en pat. angl., d'après 
Halltweirs DCct,, du 1. catUis, 

GoLL, tromper, en fr. pop. coller, 
contr. de cageoler. 

GoLLOP, tranche de viande, ne 
vient pas du v. fr. colper, couper, de 
colp, un coup, car l'insertion de le o 
serait étrange ; mais il vient du fr. 
escalope, tranche de viande,du v. fr. 
escalope^ coquille, d'après une cer- 
taine ressemblance; mais colp, un 
coup, est le v. fr. colp. 

GoLLY, suie, litt. petit coal^ petit 
charbon. 

Golonel, colonel, pron. keumel^ 
ainsi en v. fr. 

GoRONAL, en v. a. coronell, du 
1. corona, cercle, réunion. 

GoMfi, vallée, le v. fr. combe^ id. 

GoMB, mesure de quatre boisseaux, 
litt. ce qui est comble ; en v. fr. 
comble, petite mesure, litron, d'après 
du Gange à Combltts, 

GoMELY, beau : Palsgrave traduit 
ce mot par le fr. comeh\ comeliey 
c.-à-d. accompli. 

GoN, apprendre par cœur, est le 
sax. cenn et cimnan^ mais rappelle 
la syll. forte du fr. coni>aître. 

GoN, frapper quelqu'un, le même 



— 85 — 



que to coigne et coiny^ est le fr. 
cogner, litt. frapper avec un coin. 

CoNTRivE, inventer, trouver, le fr. 
controuver, inventer une chose 
f^iusse. 

GoNi), mot maritime, le fr. con- 
duire (à la barre.) 

GoNFHEY, la consoude, consolida^ 
en norm. confierez litt. qui confirme, 
solidifie. 

GoNGiE, en pat. angl. permission, 
le v. fr. congié (Halliwell.) 

Content, contentement, de même 
en norm. : « manger son content, » 
de manière à satisfaire tout son 
appétit. 

GoNY, lapin, le v. fr. conil et 
contUy du 1. QV/niculus, 

GooK, cuisinier, en ail. \ioch, du 
1. coquus^ le fr. coq, cuisinier de 
navire ; toutefois le son ou fait diffi- 
.culté ; mais le holl. dit hoohen^ dont 
la finale est celle de coqmnus, 

GooK, terme obscène, en angl. 
comme coquier en norm., qui dans 
les deux idiomes a pris le sens de 
frapper, châtier, comme baiser en 
pat. norm. 

GooLER, et GouL, en pat. a. (Hal- 
Jiwell) un couloir, vase pour couler. 

GooM, suie et cambouis, or, Ray- 
nouard tire ce dernier mot du prov. 
çamoiSy boue, souillure. 

GooMB et GoMB, mesure de 4 bois- 
seaux, le V. fr. comble, petite mesure, 
litron ; comble veut dire non casée. 

GooNT et GouNT, mot obscène, sous 
lequel on reconnait un terme fr. 
dérivé dul. cwnnus, et que Palsgrave 
définit : a woman shappe. 

Gop, sommet, est un mot d'orig. 
germ., mais il existe dans l,e norm. 



coupety coupeau, d'où l'angl. coppelj 
sommet. 

GoPE, se mesurer avec, en veuir 
aux mains, litt. se coupler, former 
une couple, en v. fr. se copier, Gope, 
troquer, est le même mot avec le 
sens de donner un double, former 
une couple, bu reste le v. fr. avait 
cope^ prisée, estimation (du Gange). 
Cope, redevance au roi sur les mines* 
est peut-être le v. fr. coppe, sorte de 
péage (du Gange). 

GoppER, cuivre, du 1. cypruniy 
orig. de Ghypre, en v. fr. queuvre ; 
en dan. kupper. 

GoPER et GouPAR, dans Palsgrave, 
traduit par le fr. coupar^ un coupeur. 

GoppiCE et GopsE, bois taillis, en v. 
fr. copiée^ et cop, 6%n bas-1. copittus. 

GoRDELLEs, cordcau, en pat. a., 
d'après le v. fr. cordel. 

GoRDUROY, étoffe grossière à côtes, 
litt. cordo-du-roy, prob. dont orji 
habillait les soldats, Jep hommes du 
roi. 

CouBY, en pat. a. corbeau. 

GORDINER et GORDWAINER, COrdoUr 

nier, litt. qui travaille le cprdouan 
ou cuir de Gordoue ; en v. f. cor- 
douanier ; en v. a. cordtoaine, le 
cordouan : « buskins he wpre of 
costliestcordwaine. » (Spenser, 302). 

GoRiNTH, raisin de Gorinthç, (Jeye- 
nant curr^çït, V, ce mot. 

GoREY et GoNREi, çn pai. a. 
« to run tqg^ther^ le fr. cqnréer, du 
l. congregare. 

GoRK, liège, congénère du 1. cortex 
(Webster), écorce. 

GoRN, un .cor, du 1. cornu j le v. fi*. 
corn, 

Qqrnkr, coin, encoignure, le v. fr. 
corner e q\ cornière, ce qui fajt corne. 



~ 36 — 



(JloRODY, tribut des monastères à 
la couronne, Tit. corredo^ vivres, 
vorredare, approvisionner. 

GoRSNBD, répreuve par le pain, 
mot hybride comp. de curse^ malé- 
diction, V. fr., et de sneed^ bouchée, 
i{ui est saxon. 

ConvYSE, en V. a. que Palsgrave 
traduit par le fr. corduamei* ; c'est le 
v. fr. corvatsiery id. 

Gos, queue, pierre à aiguiser, du 
\r€09yC0tù, en prov. eo/, en berri- 
chon, COtM. 

GossfiT, agneau élevé sans la mère, 
c.-à-d. dans le costaige^ dans la 

maison. 
GosTARD, espèce de pomme à côte, 

côtelée. 

GosTREL, bouteille, flacon, le fr. 
casserolle, le norm. castrole, 

GoT, en pat. a. petit lit (Brockett)^ 
en v. fr. coite, en fr. couette, du 
1. ciUcilra. 

GoT, cabane, d'où ta eot, être un 
jocrisse, toujours à la co^^e,^ c.-à-d. 
à la maison, de là cot-quean, un 
jocrisse, litt. la femme du logis, du 
saxon queany femme « autrement a 
cottish mon, Aj. cote^ rebut de laine, 
ce qui reste à la cotte, au logis, 

GoTE, atteindre, rejoindre, litt, 
accoster, le fr. côte-à-côte. 

GouGHBR, un registre où Ton cou- 
che par^orifc; cotu:her^ un oculiste, 
celui qui cot^e^â ou abat la cataracte ; 
ctmcher^ un gi^effler, qui couche par 
écrit. 

CouL, un cuvier, une eo^oirey 
.passoire. 

GouRGH, fléau à battre le blé, le fr. 
courgie, courroie, du l. corrigta. 

GouRSB, poursuivre, en norm. 
courser. 



GouTKR-poiNT, courte-pointe, altéré 
en caunter-pane, 

GovERT, femme mariée» litt. qou-» 
verte, c.-à-d. par un mari. C^a, 
crique, le fr. cave,, ou mieux Tesp, 
coba, qui est dans le fr. alcôve. 

GoviN et CoviNB, fraude> collusion, 
le V. fr. couvine^ conspiration, chose 
dont on convient^ fraude préméditée» 

GowARD, lâche, le fr. couard, litt* 
qui traîne la coue ou queue, porte 
bas la queue. 

GowER, se baisser, s'accroupir, le 
fr. couver, en norm. coœr, litt. 
couvrir de la queue, de la coue eq 
norm. 

GowER, chérir, le fr. choyer, de 
rit. soiare, flatter, en v. fr. stier et 
chuer. doy^ caresser, même mot. 

GoYSTREL, crécerelle. 

GozEN, cajoler, litt. traiter de cou- 
sin; en norm. cottsiner, traiter de 
cousin. 

GoziBR , dans Shakespeare , un 
ravaudeur, litt. un couseur, 

Grab, Tengin appelé chèvre, une 
eo^re, par métathèse crabre; en 
V. fr. crabe, crabot^ chèvre et che-- 
vreau. 

Crab, dur, en parlaat d'un fruit, 1q 
même que craç^ gravier, caillou. 

Crabi^, rat d*eau, litt. le crabier, 
comme vivant de crabes,d'écrevi6ses. 

Cracker, biscuit de mer, craquant^ 
en norm. craquelmy biscuit craquant, 
C^ocA, un instant, le temps d'ua 
orcu^, 

Gradle, berceau, (en osier), sem- 
ble être la contr. du 1. crattculaj claia 
d'osier, en v. fr. grcdle; mais il vient 
plus directement du saxon oradeL 

Graft, navire marchand, bateau» 



-- 37 — 



allège, se rapproche du v. fr. crayère^ 
fespèoede navire. 

Gbag, rocher, est le crag celt. le 
V. fr. cra^ et craig^ pierre. 

Granb, une grue, machine à cran ; 
de là cranaçe, droit d'avoir une 
grue, ou machine à crans; en norm. 
un cran est une longue scie large- 
ment dentée ; en v. fr^ crannerf bou- 
cher les crans ou les fentes» de là le 
fr. (H*éneau4 Aj. crank^ manivelle à 
crans. 

Crank 6HIP, vaisseau faible de 
côté, le V, fr. crancTie, boiteux, d'où 
Tangl. cranklCf aller en zigzags. 

GiiAi>NEL, croc, litt. petit grappin, 
.^rappînel. 

Crate, manne, treillis d'osier, le 
V. fr. grate^ du 1. craies y treillis, 
claie, aj. le v. fr. cretùiy corbeille. 

Cratch, râtelier, le fr. crèche^ en 
v. fr. crache j étable, écurie. 

Gravent et Graven, vaincU) abattu, 
le V. fr. cravanter, renverser. 

Grawl, grouiller, trad. par Pals- 
grave, par ^ro^fer, en norm. crauler^ 
grouiller. 

Graver, petit navire, le v, fr. 
cratère. 

Grease, pron. krice^ faire un pli, 
en norm. griger^ qui devient faci- 
lement kriser. 

Greek, of the day, le point du jour, 
en norm. la crique du jour. (Olos- 
^aire de Joret). 

Greek, une crique, dans TAvran- 
chin une criche. 

Greep, se glisser et grimper, res- 
semble au V. fr. gripery grimper; en 
norm. se crépir, se raidir, se crisper. 

Grbssbt, une lampe, en norm. 
graisset, lampe, litt. qui brûle de la 
graisse. 






Crëvice et Cratofishy écrevisse, en 
norm. créviche^ en vo\ic\i\ graviche* 

Grevon, chevron, en v. «. ; en 
norm. crevon. 

Grew, équipage, litt, la recrue des 
navires, les recrues ; du fr. recroître, 
augmenter, en v. fr. creue : « gages 
des monteures et creues des Escos 
âe nostre garde. (Mandement de 
Louis XI.) 

Grewel, en éc. écrouelle, du K 
scrafuîa^ de scrofa^ une truie, en 
norm. écroelle. 

Grickbt, espèce de jeu, avec un 
bâton recourbé, on crossette^ en v. fr. 
croichetf bâton qui tient une charrette ; 
V. fr. crosse, bâton pour chasser la 
balle (du Gange a Crossare)^ d'où 
crossette ou crochette^ d'où croketie^ 
d'où l'angl. crickette, Gf. l'angl. 
crochet y jeu de la crosse. Crochets^ . 
cheveux frisés. 

Grimp, pincer, saisir, le fr. griper» 

Grihp, friser, du fr. crêper. 

Gript, dans Shakespeare, voûté, . 
litt. en forme de crypte. 

GrocK, cruche, sax. croca^ le fr. . 
cruche, en v. fr. orocAe, mesure pour - 
le sel. 

Grocket, jeu de la crosse, V. .. 
criehet. 

Groft, petit enclos : ce mot est > 
très commun dans des noms de 
champs, d'enclos, dans la topog, 
norm., sous la forme de crotte et 
croûte 

GronE) vieille femme, litt. char- 
rogne ; en v. fr. croniery écorcheur, 
Htt. charognier; mais en pat. a. 
grondy, grand'-mère, en norm. gro- 
gne, vieille femme grognon. 

Groo, se dit du cri des pigeons, 
le f. grouler, lit. faire croo, le  croulé. 



— 38 



Grooked, courbé, litt. crochu, en 
norm. crocher^ courber, en v. fr. 
nrochiter, rendre crochu. 

Grop, écourter un cheval, htt. 
arranger la croupe, la croupière. 

Cross, bourru, du v. fr. crwdéy 
coîirroucé. 

Grozier, crosse ; en norm. croi- 
sière; croix qu'on place dans le cer- 
cueil : en v. fr. croûte j ce qui est en 
forme de croix. 

Grow, corneille, oiseau qui crcfàsse, 
en V. fr. grolle. 

Gruet, huilier, burette, le v. fr. 
crt6chettey en v. fr. crucet, lampe. 

Grum, miette, le fr. grumeau ; mais 
il y a le saxon cruma. 

Grutch, béquille, litt. crosse^ en 
norrtt. croche, 

Grùp, croupion.' 

Grutch, une crosse, en norm. une 
croche. 

Gru6e, burette, le v. fr. crucet, 
lampe, litt. petite cruche. 

Gryalj héron, oiseau huppé, le 
V. fr. cribelle, huppe. 

CuB, étable, du 1. cuba; litière, de 
cubare, être couché : c'est sans 
doute à ce rad. que se rattache : 

GuB, le petit d'un animal, qui est 
couché, qui est à terre, ainsi que 
cuby mettre bas. Le saxon n'offre pas 
ce radical. 

Cucking-Stoôl, litt. le siège, la cage 
de la coymWe, uninstrum.de supplice 

GucKOLD, n'est pas un composé 
comme le veulent les lexiques, c'est 
le V. fr. cticuault et cuotwi, un 
ex)cu, un cornard, mot qui est dans 
du Gange à cttcullm. 

GucK-QUEAN, putain, que Bailey 
écrit en un mot, cif^kquean^ pron. 
'cucJionme, est le ff. côqjiine ; mais 



cuck-quean , femme coculiée , en 
norm. cornettey est un composé, c'est 
le V. fr. cotw, cocu et le sax. quean, 
femme. 

GuDBEAR, l'orseille violette, du nom 
de Guthbert, breveté pour sa prépa- 
ration. 

GuPF, manchette, objet plissé, en 
norm. coffi-, c'est le fr. coîffe< la 
manchette étant la coiffe des mains : 
cuffy souffleter, litt. frapper de la 
manchette. 

GumsEs, dans Shakespeare^ des 
Guissarts. 

GuLDEE, moine d'Irlande , un 
culdée, l'homme de la cellor-Dei, en 
îrl. cella étant devenu kill, comme 
dans kilmore (le grand monastère), 
dans kildar'e (le moutier du chêne). 

GuLL, trier, le fr. cueillii», le v. fr. 
cullïr. 

GULLION , GULLY , GuLL ; IC fr. 

couillon, en norm. couyfm, terme 
injurieux, un sot, un lâche, du fr. 
couille, du 1. coleus, bourse; cn^tly, 
représente le norm. coutlltèr, sobri- 
quet du paysan. 

CuLM, chaume, du 1. culmus, eti 
V. fr. chaulme, 

GuLPRiT, accusé, mot formé selon 
Bailey, de cul, le fr. coulpe et de 
l'adj. îr, prestj prêt; litt. prêt à 
plaider coupable, mais bien mieux de 
coulpe-pris, pris en faute. 

GuLRAGE, lapersicairfe*^poîvrèd^eàuî 
litt. rage du cul; de même en angl., 
arse-smart. 

GuLVER, pigeon ramiery en ncffrii. 
coulvre et couvre, et keuore, du h 
Colomba; il est vrai que le saxon a 
culfer, colombe : « Lyke as the 
culver on the bared boiigh, » (Spen- 
scr, 479.) 



S9 — 



CuLVEHT, un souterrain, un lieu 
couvert, en v. fr. culvert. 

CuMBER, embarrasser» iitt. encunir- 
hrer, du 1. incumulare; en v. a. 
nccombre et incumber (HalliwelVs 
DictJ 

(^UPPED, ventouse, lUt. à qui on a 
appliqué la coupe. 

Cim, chien dégénéré, Iitt. chien de 
cour. 

CuRD, cailler, figer , semble venir 
du fr. goutdy d'où engourdir : « The 
mcle theU's curded hy the frost, > dit 
Shakespeare, dans Cortolan, acte 5. 
On dit en norm. mettre de Teauà dé- 
gourdir, c.-à-d. à tiédir, primit. sans 
doute, fondre la glace, la partie curded, 

CuRPEw, couvre-feu, le v. fr. 
cour feu ; dans Shakespeare, curfeu, 

GuRL, boucle, Iitt. cercle : ce mot 
curl est trad. par Palsgrave, en 
re-cer celer j friser ; en it. cuîrlare. 

CuRMUDGEON, avare, est expliqué 
par « cœur méchant » dans le Dict. 
de Richardson. 

CuRRANT, OU raisin et groseille, 
Iitt. raisin de Corinthe. V. Corinth. 

Curry, corroyer, contr. du motfr. 

Curry, the ftivour, c'est courir la 
faveur. 

CuRSED, maudit; méchant, Iitt. 
'C<mrséy mot norm. qui sign. pour- 



suivi; en V. fr. curser, sign. mau- 
dire. 

CuRTAiL, une putain, Iitt. une 
courte-quet*e, une court-taillée, allu- 
sion à sa robe. 

CuntSY, une révérence, iitt. une 
courtoisie. 

CusHiDN, cousftin, en norm. co^^ 
chtfi, 

CusTARD, flan, tartre aux pommes, 
du V. fr. crustadCf de sa croûte. 

CusTOs, un garde j en norm. ctAstoy^ 
un sacristain. 

CusTEL, valet d'armée, le v* fr.\ 
coustellter, Iitt. armé d^un coutelas ; 
en V. fr. cùsterel^ bandit, mot qui 
donne, dans Thist. de France, les 
Cottereaux. 

CuTE, avisé, aphérèse d'act^te^ du- 
L acwtusi 

CuT, couper , IHt. couteler , en- 
norm. cultet^ couteau, le y.{r,cuêel; 
cuttie, médire, c*est- Iitt. coustiller 
ou couteler la réputation. 

Cutter, espèce de navire, Iitt. un 
côtier, en norm. un cotre et eoutre^ 
c.-à-d. un navire garde-côte. 

CuTTLE, la seiche, confondue, avec 
le poisson dit couteau et manche de 
couteau, en v. fr. coutel. 

Cynanche, esqûinancie, en norm* 
quinancie. 



D 



Da! en pat^ angl. d'après Hal- 
liwell ; c'est le mot fr. da employé 
seul ou apocope de oui-da\ ce da 
est Tabrégé de dan ou dans^ en v. fr. 
Seigneur, issu du 1. dominusy cf. le 
Vr fr. dam-le-deu^ Seigneur-Dieu. 

Dab, éclabousser, le norm. dauber ^ 



éclabousser et plonger. Dahhle est 
le diminutif. Bab-chïck, Iitt. la poule 
qui daubCf plonge, désigne la poule- 
d'eau. 

Dab, tape, le f. dauber, avec le 
sens de frapper; c'est le v. alL 
dubbaUy frapper, qui est dans le 



— 40 — 



t. fr. adouher^ frapper le chevalier, 
en Tarmant ; le dim. dabble^ frapper 
légèrement. 

Dab, un habile, un expert, peut- 
être le fr. adepte; dans Tai^got fr. 
dab sign. roi, maître et rfa6e»«e, reine 
{Dict. de la langue verte de Delvau). 
Dacë, pron. daise, petit poisson, 
vandoise, en norm. vandaise, dont 
Tangl. est peut-être la syllabe forte. 
Daddock, tronc pourri, litt. dead 
oak, chêne mort. 

Daffodil, le narcisse, le fr. aspho- 
dèle, le d initial est un reste de 
fleurs d'asphodèle; le fr. avait réduit 
ce jnot en asphrodillé, en àfrogille 
(de Serres). 

Dainty, délicat, splendide, le v. fr. 
daintéey chose de valeur, élégant; 
en V. fr. dairij fem. daine ^ délicat, 
friand ; le v. fr. daintée^ sign. aussi 
met délicat, comme les testicules dû 
daim, en fr. les daiiiliers. Eil v. fr. 
daindy, élégant de formes, d^oii 
l'angl. dandyy un dandy. En v. a. 
daint avait le sens de joli, comme 
dans ce vers de Chaucer, prologvsej 
V. 468 : c Fui maiîy a dainte hors 
(horse) hadde he in stable. » 

Dairy, laiterie : Palsgrave, semble 
tirer ce mot des deux syll. de mé- 
tairie : € Dayrie place, méterie. > Cq 
n'est guère possible pour le sens et 
la forme, car métairie aurait produit 
mélry. C'est plus prob; le norm. 
derrir, derriy derrière, la laiterie 
étant au fond de la maison, dans 
Tendroit frais; on a dit d'abord 
dàtry-hoûse, la maison de derrière. 
Cette maison de derrière est appelée 
« office de dayerie » dans la Fleta^ 
km® s. Wedgwood ôiidey, servante. 
Daxsy, pâ(iuerelte. litt. day'se eye, 



l'œil du jour, élyni. de Chaucer, d*un 
poète , par conséquent suspecte , 
cependant c'est bien cela ; ea saxon 
dœyeg-^âge, 

Dakir, une laste de cuirs, dix 
cuirs, prop. un reste de la îocutioit 
< laste-de-cmr » pron. déhtr, où 
mieux t dix-cuirs. » 

Dale, vallée 9 congénère du I. 
vallïsj du germ. thaï, est la forme 
Scandinave, qui s'est implantée sur 
le sol normand, par ex. : IHeppedale 
(la vallée profonde; Becdal) (vallée 
de la rivière), Bruquedale (vallée du 
gué ou du pont ; Dale^ vallée, existait 
en V. norm. comme nom commun : 
c Par dales Robert s'est plongiés. i^ 
(Mystère de R, le fkablej 

DALLt, retarder, le v. fr. d^l^yer^ 
dont est resté le fr. délai, du 1. dilà- 
tare] un dérivé angl. est dalUance^ 
retard, pron. detayance, 

Dally, folâtrer, qu'on a rattaché à 
tort à dollj poupée; du moins oii 
trouve datllerîe, plaisanterie dans le 
patois de Langres. 

Dam, mère, femelle pleine, dans 
le patois du Berry dam, sign, mère 
ftt femme enceinte. Dansl'Avranchin^ 
damer, sign. en pariant des animaux; 
porter un petit. 

Dam, digue, le fr. t^mç, chaussée^ 
en norm. étany un barrage, un abreu- 
voir, de même en berrichon. En 
Suffolk, (Halliwell) dàm, marais, en 
norm. dan, une mare : « faire cêûrré 
en yver tùm les dans qui chient en 
Dive. • (Miq^Uéte dû xm^ siècle 9Ut 
les chàVfSsées de 'Troam,) 

Damson, prune de Damas, ou là 
damascène, 

Damp, abattu, te norm. dompter^- 
dompter. 




-4i- 



Dandklion, le pissenlit, en fr. dent- 
de-iion. 

Dândle, dorloter, en norm. do- 
diller et dandiller, comme le fr. 
dandiner, pop. faire dandine^ le mou- 
vement de va-et-vient d'un enfant 
siil^ léô bras. L*étym. de dorloter est 
le mot f dors, lo-lo », c.-à-d. mon 
chéri. Dangle, pendiller, balancer 
est lé thème que Dandle, 

Dandy, un fashionable, litt. qiii se 
dandine en marchant : c'est Tétym. 
de Bailey et celle de Johnson. Dandy 
prat B^ouie prat; caqueter. 

Danewort, rhièble, litt. la planté 
aux Danois, par un rapport du fruit 
rouge et sanglant de Thièble aVéc la 
sanglante invasion des Danois en 
Angleterre. 

Danger, suzeraineté, prison, est lé 
V. fr. danger, avec son sens féodal, 
issu de dommïartumy droit de maî- 
trise, réduit à domigerium. 

Dap, le même que Dab. 

Dapple, ^pommelé, le fr. tavelé^ 
du 1. tavella, espèce de brique, issu 
de tabula, 

Darn, rentratrey litt. coudre des 
dames, mot du v. fr. qui signifie 
hiorceau et qui est resté fen fr. dans 
c damé de saumon. » 

Darnel-, ivraie, litt. la plante qui 
enivre; en v. fr. dame^ sûj^ aux 



Darrbin, préparer au combat, est 
le Y. fr. arràigner^ arranger, litt. 
mettre à rang : Fleming tire ie mot 
iangl. du norm. darraïgnér, 

Darrein, le dernier, en norm. le 
dereîn, le dretny du mot fictif âe- 
retranus, du 1. rétro. 

Dash, altérer par un mélange, est 



tiré par Bailey du v. fr. 'gaschert 
gâcher, en norm. voiuischter. 

Dastard, lâche, serait bien pour le 
sens, le v. fr. bastard, lâche, si le 
passage de à kt n'était pas difficile. 

Dauber, plâtrer, charger de plâtre, 
claquer le plâtre, le y..fr. daitber, 
frapper, d'où adouber, frapper. 

Daunt , intimider, le norm. danter, 
dompter. 

Dawk, entaille, coche, hoche, en 
norm. auque. 

Day, jour, saxon dage, congénère, 
du l. dtes, d'où diumusy qui doiiiié 
le V. (r,joum, le fr. jour. 

Deal, partie, quantité, se trouve 
dans la topog. norm. dans délie 
(Baybux), portion de terre, dans les 
theil, les teilleul, plus près de l'alL 
thetl, id. 

Deal, pron. d'île, se mêler de, est 
expliqué par Palsgrave en meddyllf 
se mêler de, en v. fr. medler, d'où 
le fr. méteil, le 1. mùtellum, 

Dean, doyen, le 1. decanus, en 
V. fr. dean, doyen, d'où deannat, 
doyenné, qui devient dtana, en 
quelque partie de la France. 

Dearn, V. Darn. 

Dbar, cher, a quelque rapport avec 
le V. fr. dru, ami, druerte, amitié, 
daron et darwlofiy confident, amif 

Debenture, reconnaissance d'uné^ 
dette, un bon, le l. debentur, choses- 
dues. 

Dégage (Canterhury taies), pour- 
chasser, en norm. décasser. . 

Décanter, verser, litt. le norm 4- 
canter, pencher (pencher le vase). 

DegAy, déchoir, le v. fr. decatr, et- 
descàîer, du bas-l. decatere, du L- 
decidere. 

Degeît, supercfeerie , tromperie, 



-4^- 



dit Fleming, < déception, le norm. 
decetUy » du 1. deceptw. 

Deck, pont de navire, du teuto- 
nique decken, couvrir, ressemble au 
V. fr. tect, couverture, du 1. tectum, 
et to deck sign. couvrir. 

Decoy, supprendre, leurrer, le v. fr. 
decoivre, du 1. dectpere, qui s* est 
durci en angl. 

Deep, profond, existe en topog. 
norm. dans Dieppe, Dieppedale. 

Défile^ salir, déshonorer^ n'a 
qu'une apparenté fr., c'est le sax. 
/^^, sale, en angl. fbUL 

Depluxion, fluxion, en norm. dé- 
flùxion, qui marque mieux que le fr. 
ràction de découler. 

Delay, retarder, le v. fr. délaier, 
du l. dilatare, 

Delight, délices, le v. fr. déliter, 
délecter, du Gange à délidari; déli- 
table ^ délectable, en v. fr. 

Dell, vallée, le même que Dalb. 

Dfi-LUCË, fleur de lys. 

Demean, se comporter, se con- 
duire, le v. fr. demeineTy agir, con- 
duire, en bas-1. dismanare,* en 
norm. se c?^mew«r, s'agiter, agir vite. 

Demur, surseoir, du 1. demorart\ 
retarder, en v. fr. demourer^ repos, 
demoursj résidence ; en norm. de- 
meurer, rester ^n repos, rester 
court; demurrage, en angl. mari- 
time, retard, le norm. demourage. 

Den, vallée, mot celt. sign. pro- 
fond ; il y a en N. la forêt d'Ardenne 
près Avranches, celle d'Andenne près 
de Doin front. 

Denison et Denizen, étranger natu- 
ralisé par lettre royale, par donaison, 
comme le dit Minshew ; en norm. 
donaison, un don. 

Deodand^ offrande faite à Dieiu lit t. 



deo^dandùs, pour racheter un délit 
par accident, en v. fr. deodande, acci«< 
dent. 

Dbrth, profondeur, v. Deep. 

Deraign,^ prouver, se justifier, ea 
V. fr. deraùner, prouver son droit 
en justice, contr. de dércusonner^ 
détruire les raisons contre soi, du 
l. deratùmare, 

Deray, désordre, le v. fr. déroy^ 
dérèglement, contr. du fr. désarroi, 
litt. destruction de Varray, v. fr.» 
l'arrangement. 

Descant, contre-point, le fr. dé- 
chant, le V. fr, dechanty chant en 
faux-bourdon, ou à parties. 

Descry, découvrir, faire la décou* 
verte, le norm. déserter i descrwer, 
selon Fleming ; cette dernière forme 
le rattache au 1. descrïbere, 

Desease, maladie, malaise, eh v. 
fr. mesaùe, en v. fr. desaise, ou 
absence d'aise, de santé. 

Deserve, mériter (par un service), 
le V. fr. desservir, mériter, d'où 
desservance, mérite. Le fr. a perdu 
le sens positif de cette expression, et 
n'a que le sens négatif de « enlever 
le service. » En norm. un ehemiasert 
à desservir une terre, c^-à-d. à le 
servir. 

Design, dessiner, en v, fr. désai-' 
gner et désigner, 

Desk et Dess, bureau, pupitre^ 
peut être réclamé par le saxon disc^ 
le suéd. disk, mais aussi par le 1. 
disctis, table, d'où le v. fr. descef 
bas-1. desca, d'où le fr. un dais. La 
forme angl. dess se rapproche du v. 
fr. desce. 

Despise, mépriser, du 1. despicere^ 
en V. fr. despiser, qu'il ne faut pas 
confondre avec desprisei% le fr. dé- 



43 — 



priser, depretiart. L'anglais extrait 
souvent deux formes d'un verbe 
latin ; ici il tire d'abord despîse de 
l'infinitif : ensuite il tire du participe 
despectus la forme despite^ vexer, 
dépiter, d'où reste spite^ en dépit de. 
Cette remarque s'applique aussi au 
français. Dans son Rabelais, Rathery 
dit que dépiter^ dans ce sens de 
défier, se conserve en Normandie. 
Le vi a. dess, pupitre, est le fr. dais. 

Detinue, terme de loi, sommation 
de rendre un objet détenu, v. fr. 
detïnîiey détention. 

Deuce, et Deuse, liitin, cité comme 
gaulois par Is. dé Béville, en breton, 
teuz et duz-, dans Saint- Augustin 
dmstiM, démon incubie. 

Dever, devoir, verbe à l'infinitif, 
du norm. dever ^ se trouve dans Can^. 
taies ; devot/re dans Spencef . 

DiviGE/ devise, emblème, et aussi 
invention et spectacle : le fr. devise, 
deviser (parler), toutes ces signifi- 
cations s'unifient dans l'idée de di- 
viser, faire un plan, pour parler, 
pour donner un spectacle, pour réa- 
liser une invention, et établir un 
emblème. 

Devil, diable, mot que réclament 
les idiomes germanique, mais à 
moins de droit que le fr. Le 1. dm- 
^ô^t^ était e^^e au x<* siècle : « voldre 
la fmre diavle servir. » (Gant, de 
Sainte-Eufelie) ; généralement en v. 
ÎT. c'e9Xdiaule, te w se prononçant v. 
Le V. fr. dtavley se prononçait dwvle 
et par la métathèse fréquente de la 
finale on obtient dîêvèïe. De là est 
venu le fr. pop. endêver^ enrager (au 
moral) litt; être possédé du diable ; 
le ôîmpte existait dans diver^ qui 
était une contraction de éiéveler. 



Ainsi en fr. on trouve diahlei% v. fr; 
décrier quelqu'un, dire le diable dé 
quelqu'un (du Gange à Diaholé) et le 
comp. endiabler. Enfin la forme 
angl. devil se trouve dauâ le gascon 
diavle. 

Devisé, V. demce. dans le sens de 
léguer et to devise, dérivé du 1. divi- 
sum, divisé. 

Dew, rosée, du saxon deaw ; maiâ 
comme moyen mémorial on peut lé 
rapprocher du v. fr. ew?e, eau. 

DiAL, cadran, dul. cfea^i^ (inscript.); 
diaryy le fr. diaire, journal. 

DiAPER, diapré^ d'où diaper, ser- 
viette ouvrée, diaprée, mot que Fle- 
ming tire de Ypres ; ihais c'ôst Fit. 
diaspro, issu du l^Jàspià^ jaspe. 

DicE^ des dés, pluriel de dib, dé à 
jouer, se tire mieux du fr. dixy eti 
norm. die, en supposant qiië le dé 
marquait dix points. En effet, il esl 
très difficile de tirer les mots anglais 
du fr. dé ou dez, et même du prov: 
da(s, tous issus du 1. datum, donné, 
jeté sur la table. Quant à die, coin, 
en fr. un dé, c.-à-d. une hie, c'est 
une pierre ou fer, taillée en forme 
de dé. 

DitiKEB, une dizaine de cuir, le fr. 
dix-T5uir, en génèv. et en prov, ctierr 
cuir. 

Dieu et mon droit. Dieu et son act.^ 
nous ne dtons ces mots fr. que poui* 
faire la remarque une fois pour 
toutes quô la langue du droit en 
anglais est presque toute empruntée 
au fr. 

Die, teindre est la contr. de dive, 
plonger, lequel se rattache à deep, 
profond. -^ 

Die, mourib, que Fleming, ne trou- 
vant pas de radical ^xon^ rattache a 



k' ■ 



— n — 



die, teindre» sang hul rapport de 
sens, se rapproche du v. fr. dévie, 
mort, dévier t sortir de la vie. 

DiG, bêcher, fouilieri le norm, 
d^fueTj piquer avec un objet aigu» 
une diff : c n'avoir ni fiche ni 
digue », c.-à-d* c'est n'avoir ni 
aiguilles ni é{}inglôs. 

DiKE, fossé^ chaussée, digue, moi 
d'orig. germ. La Normandie, sur 
son rivage, littoral, spéc. dans la 
Manche I a beaucoup de dicks, our 
vrage des Normans. 

DiLLiNG, un enfant né suj* les vieux 
jours de son père, que Baiiey rat- 
tachO) sans beaucoup de sens à dal- 
lying (folâtrer) est beaucoup plus 
prob. laoontr. de dearling , dcn'lmg, 
le petit chéri, le Benjamin. 

DiMiTY, basin fabriqué à Damiette, 
ou du fp. « de moitié » étant formé 
deux tissus par moitié. 

DiMPLE, fossette dans la joue, que 
Baiiey définit élym. « a little dent 
in the check, » mais loin d'être une 
dent, c'est un creux; c'est plutôt 
i'étym. de Johnson par dint^ un trou, 
dim. dmtle, petit trou, dérivé de 
dtnt^ coup. 

Dm, tapage, onomat. En norm. on 
appelle une clochette dine-dine, et 
un tapage s'y dit tïnet, du 1. tinnitus, 

DiNG, heurter, froisser, en norm. 
dinguier^ qui est diguier nasalisé à 
la laçon norm. V. Dio. 

D1N6-DON, son imitalif des cloches, 
en norm. Dinrdan portèrent dindan 
clochette > c'est porter quelqu'un sur 
son dos, les jambes pendantes et 
branlantes. 

Dip, plonger, rad. deep^ profond. 

DmE, cruel, affreux, lel. dirus. 

tDmoE, chant funèbre, c'est le 



psftume d'enierremeiH « dirige d^ 
minet dews, » 

DiRT, Iknge, boue, saleté, le norm. 
dartre et date, urine, le fr. tarlrè, 
dépôt. 

Dis, préfixe d'origine lat. qui 
marque séparation. 

DiSABiLiTY, incapacité, le v. fr^ 
disabilitie, (Lacurne). 

DisGUMBBR, dégager, litt. désen^^ 
combrer, lev. fr. discombreTf expé- 
dier un procès. 

Desinbogue, décharger, débarquer^ 
c'est la négation du fr. embotiquer, 
s'emboucher. 

DiSH, un plat, du V. fr. diice, ert 
fr. disque, du 1. discus. 

DisMAL, fatal, lugubre, litt» diès 
mala, mauvais jour : 

a Dismal les appellent pliisonrs, 
Ceo est à dii^ les mal jours» » 

DssMAY, peur, découragement, en 
V. fr. esmayevj être ému, et dismoy^ 
terreur, d'oii le fr. esmoi et émoi. 
Palsgrave traduit dismay par « Je 
destnaye. » rad., le l. eœmoioerey 
émouvoir. 

Disher payer la dime, dans Sha- 
kespeare, qui le préfère à Tenth ; en 
angl. tithe. 

DisPÂBAGEMENT , mésallianco , le 
V. fr. disparagementy id. 

DissEisiN, déposséder, priver dé là 
saisine. 

DisTAFF, quenouille, litt. bâton 
enrubanné, de dizen, orner et àtaff^ 
bâton. 

DiSTURB, troubler, détourner d'une 
besogne, du l. disturbare, mot uni- 
versel dans la langue romane, que 
le fr. a perdu, mais qui est resté 
dans les patois, spéc. dans le ndrmv 
détourber, en v. fr. destourber, en 



^ 45 



V. a. distourbled, on uoi'in, détour- 
bler, dii 1. disturhulare, 

BisTURN^ détourner, en v. fr. des- 
iQumer, et une détournée était un 
conduit pour détourner l'eau. 

DiTGH, fossé, e» V. fr. dtke, et 
dt'ce, qui, chuinté, donne diehe, 

DiTTANBER, la plante appelée passe- 
rage et chasse-rag^e, litt. le déten- 
deury qui détend Yee muselés. 

D^TTANY, diotame, en prov. dip- 
tanu, du 1. diotamen. 

DiTTO, le susdit, it. d^tto, le fr. 
ledit, du 1. dictum. 

DiTTY, chanson, chansonnette, le 
V. fr. diteyt poème, rad.lel. dietare, 
qui donne au v. fr. diter, composer 
ua récit, dûier^ id. eidictie, chanson, 
et dûtelle, petit traité. En pat, a. 
dûour et dites, récits. 

DivE, plonger, du rad. deepy pro- 
fond. 

DivEHB, dans le sens de proverbe, 
li'axiste pas, croyons -nous, en v. fr. ; 
o'est le 1. dvoerbi'imiy dialogue de 
pièces de théâtre. 

DiviNiTY, théoiogie, en v. fr. dim^ 
miéj théoto^ia, V. du Gaag<e a dwv- 
mUts sous^ dMrms; dwirte^ théolo- 
gien, le V. fr. dimn, id. 

DizEN, orner, parer, a pu offrir 
l'apparence du fr. adoniser, mot 
moderne; maia c'est le v. fr. d0 
tsigrm*y orner de signes, de figures^ 
d'oraenients, le fr. dessiner. 

Dizz, étonner, éblouir, le même 
que Daze, de là dizziness, vertige, 
dtjsjspf étourdi, dizzard, stupide, une 
famille germ. ; m^\Bdizard, radoteur, 
peirt être une variante de diizard; 
toutefois il se rapproche du fr. pop. 
i^Uewr et disardy celui qui dit et 
f^dit, 



Dock, bassin, darse, chantier de 
navires, en général lieu où l'on dé- 
barque les paquets, les bal W ^-^mble 
offrir le v. fr. docet, paquèf, ballot, 
qui est dans du Gange à docare, et 
dans le Gloss. de Lacombe. Gomme 
l'indique son rad. docare^ il a dCi 
avoir la forme de dochet, doqtief. 
Mais litt. le v. fr. docet, mot l. qfii 
signifie il instruit. 

Dock, la plante dite la doche eii 
fr.,mot qui n'est pas dans le dict. de 
Littré ; en norm. doche, qui vient 
d'un radical antique, d)i gaulois des 
formules de Marcellus, odocos. Toute- 
fois le 1. daucv^y carotte, se rapproche 
davantage. 

DoFF, ôter, représente ta do off. 

DoG, chien, du saxon doc, a (îonné 
le fr. dogue. 

DoiLEY, sorte d'étoffe de laine, le 
fr. douillet (Fleming) , en v. fr. 
doille^ douillet. 

Dole, douleur, en v. fr. dote, 
plainte. 

DoLB, portion, forme de decU^ pai*- 
tager. 

Dole, coup, en v. fr. doler, battre, 
(Lacurne). 

DoLL, poupée, étym, douleuepô, 
peut-être le fr. idole, comme le ft. 
marote et marionnette, g»gn. sta-? 
tuette de la Vierge Marie. 

DoLL, le dim. de Dorothée. 

Don, revêtir, litt. to do on, mettre 
sur. 

DoNNY, en pat. a. une prostituéCi 
en norm. une donne, pris Bnijnattv 
vaise part. 

DoNNOT, un fainéant, un « do»- 
naught, » un fait-néant, 
j ' DooR, rivière, en écossais, le caît, 



-- 46 — 



dour, eau y le nonn. dou, doué, doui, 
étang, lavoir. 

DOGUET, V. DOGKET. 

DoREE et John Dorée, singulier 
personnë^ge, qui est le poisson appelé 
jaunordoréy la dqpé^ ou poisson Bl- 
Piepre. 

DoRMANCY, calme, repos, \^ y. fr, 
dormition^ sommeil. 

DoRMAR et DoRMER, espèco de 
fenêtre, ce qu*on appelle en norm. 
fenêtre à verre dormant, c.-à-d. qui 
ne s'ouvre pas. Dormar, espèce de 
poutre, même sens. 

DoRMOUSE, un loir, litt. un dor- 
mous, en norm. c.-à-d. un dormeur, 
mais, ce fém. dormouse, s'est dit pri- 
mit. de la marmotte ou de la souris ; 
dormér-tfnndow, lucarne, en norm. 
vj^re^rmant] Ta dormouse ne ren- 
fprme pas mfmse, souris, comme le 
veut Johason. 

DoRN, espèce de poisson, litt. 
thpm, épine, en v. a. dom ; telle en 
France Fépinoche* 

DoRP, village, Fall. dorfy le scand. 
tltorgi cette dernière forma assez 
commune en topog. r^çrm. où e}le 
.devient thourp et tour. 

DoRSEL, panier, hotte, en norm. 
dossier, hotte sur le djps» en y. fr. 
dossel (pour dorsil), dossier. 

DosE^ poosE, joli, dotccOf en pat. a., 
selon Brockett. 

DossiL, bourdonnet, en forme de 
petit bâton, ou de rol^inet, en y. fr. 
doîstl et doiistlf robinet. 

Dot, un iota, le même que 40t ; to 
dot, parsemer d'objets, qui ressemr 
blent à des points, à des iota. 

Dote, radoter, réduction du mot 
fr. lequel vient (pour Littré), d'un 
thème germ. cf. le holl. dutten, \ 



radoter, sommeiller; mais le v. fr. 
redoter, craindre et doute, peur, 
rendent compte de dote, pour b fond 
et la forme, la peur faisant dérai? 
sonner. 

DoTTEREL, espèce de pluvier ; en 
fr. dotterelle. 

Doubler, un grand plat de bois, 
en V. fr. doubler, sac, besace, (dq 
Gange à Doblerius) , aj. le v. fr. 
doublier, plat, assiette. 

Doublet, pourpoint, le v. fr. douz 
blet, houppelande. 

Dousabel, dans le dict. de Bailey, 
douce et belle, surnom de femme. 

DouT, éteindre, litt. to do out^ 
éteindre. 

DovE, colombe, onomatopée ainsi 
expliquée : c The pîçepns say : 
eroodle-doç» » 

DowDY, grosse gagui, le fr. dodu, 

DowLAs, espèce de grosse toile, 
litt. toile de Douions. 

DowN, duvet, en norm. dumet^ 
aussi en norm. dumerr jeter ou con- 
tenir du duvet, en parlant des vête- 
ments. Le norm. dumet a une orig. 
germ. ainsi que le doum anglais] 
mais Littré s'efforce en vain de tirer 
de ce thème le fr. duyet, tandis qu' il 
vient bien du 1. tufc^, aigrette, d'où 
tufetum, herbe velue, d'où le fr. 
touffe, en v. fr. ti/^e (du Gange a 
Tufa) En v. fr. dwny duvet : « Siroz 
men ad usum thalami et cultam de 
dun (charte de 1120). V. Dum, 

DowK, une dune, motquise trouve 
dans les langues celt. en germ. ; 
c'est aussi le grec $ouv.qc; en anglo- 
sax. tu», hauteur, d'où l'angl. town, 
ville, toujours sur une hauteur ; en 
pat. angl. down, colline et banc d^ 
sable, d'après le dict. de Halliwellj 



47 



DoxY, une catin, en aorm. une 1 
iocson, ou toxon. 

DozEN, une douzaine, en v. a. 
dosem ; le fr> douze est dans Spencer 
sous forme de dotf,ce (p. 178) les 
Âouaepere, les douze pairs, et dans 
Chaucer doseperis, 

Drab, drap marron ; Bailey assimile 
drah £t drap^ avec le sens du fr. 
drap. 

Draco, exhalaison, feu-Mlet, ser- 
pent de feu ou dragon. 

Draff, Ja drague ou la drèche, en 
norm. drage, d'où dragie, grain 
moulu pour les bestiaux. Par exten- 
sion draff^ comme dregs, signifie 
iavures; ordures, résidu. 

Draft. billet à ordre, dérivé de 
draw ou de drag, tirer, traîner. 

DraG) tirer, traîner, en fr.. draguer. 

Dragaut, la gomme adragant. 

Drain, égoutter un terrai», d'où le 
fr. moderne drainer. Bailey tire 
drain, du fr. traîner de cette ma- 
nière < to draw off waters hy 
dttches, 1 Mais c'est bien le saxon 
dragan et drygan^ sécher. 

Drake, couleuvrine, du 1. draco, 
4in serpent, up di'agon, en prov. 
dra^Cy jiragon. 

Drau, drachme, un gros, petite 
monnaie, est devenu synonyme de 
toute petite chose : npt a dram, pas 
un peu, pas un grain; a dram of 
Jbrandy, un petit verre d'eau-de-vie ; 
d'où dramsj les . spiritueux ; dram- 
4rmAer, un buveur , Jitt. de drams 
,pu petit verres d'eau-de-vie. 

Drawing^room, salon, litt. with- 
4rawing-room, ..la pièce où Ton se 
;;cetire. 

jDRA,y, baquet, consistant, en deux 



poutres, le v. fr. trez, poutre, du 1. 
trabes. 

Dregs, lie, V. dra/f^ le fr. drège, 
en Y. fr. dresche, 

Dress, habiller, parer, le fr, 
dresser ; dans Je patois du Berry, se 
dresser y siga. se parer, faire sa 
toilette. 

PaiFT, dérive, al drift,^ à la dé- 
rive. 

Drill, filet d'eau) V. Rill. 

Drill, foret, le fr. drille. 
, Drill, discipliner, former à fexeis 
cice, le fr. drille, soldat, fantassin. 

Drink, boire, d'un thème germ. 
a passé en fr. sous la forme de 
drinquety v. fr. (Jean d'Auton), et 
de trinquer, boire en choquant les 
verres. Lacurne cite aussi lé v. fr. 
dringuer , et on trouve dans la 
Chron. des dtoes de Norm, 271,111, 
drincant et drinkerie, 

Droil, fainéant, lambin, peut-être 
le fr. drôle. 

Dropsy, hydropisie. 

Drop, goutte, semble avoir pour 
dérivé le fr. roupie, que Liltré dé-: 
clare d'origine inconnue, et drc^ 
goutte, paraît se rattachera ^oc?raop, 
pencher, s'incliner, la goutte d'un 
vase, tombant d'un vase penché. En 
saxon drqpa, goutte. 

Drudge, travailler fortement : 
dans la g'* de Palsgrav0 c drudge 
wouman > est traduit en fr. par 
c drudge meschine. » To drttdge tcp 
and doton^ sign. se livrer à un mou- 
vement continuel, ce qui se dit en 
norm. « avoir les drug^s, p c'est-à- 
dire une agitation dans les jambes 
qui force à marcher vivemeiit. 

Drunk, ivre, litt. bu ; on dit de 
même en fr. un homme bu, en 1. 



— 48 -r 



vtr potus. Dnmhard, ivrogne : ce 
mot se trouve dans la condamnaeùm 
de Banqiêet, c boivent mon vin 
comme dronquars. » (p. 840, édit.de 
L. Jacob.) 

Dj9LTy sec, desséché, semble être la 
contr. du fr. ton', du verbe tarir, 
mais c'est le saxon drigan. 

DuB, conférer la dignité de che- 
valier, V adouber^ selon le v. fr., litt. 
le frapper du plat de Tépée; cf. 
Tangl. dvè, un coup. To dub a cocfi. 
c'est lui couper la G;*ête et les mar^* 
geôles, par conséqueql, le disposer 
pour le combat, FarmoF chevalier, 
mais aussi le changer, le déguiser ; 
de là le compose redubbery celui qui 
vole un drap et le change de forme 
et de couleur. 

DuGOY, supercherie, le même que 
Decoy. 

DuGT, conduit, canal, du 1. ductus. 

DuLGBT, dans Shakespeare, doucet, 
idoux. 

DuLL, morne, hébété, semble être 



le fr. dolent, mais il y a le saxon 
dole, id. ; Téc. dit dolly, malade. 

DuM, poil des animaux, duvet, se 
dit dans le pat. de Suffolk (Halliwell), 
en norm. dumet, en v. fr. dim. 

DuN, importuner en réclamant une 
dette et en disant peut-être : donne ! 

DuNGE, sot, stupide, dérivé de 
Duns Scot, dont les Thomistes avaient 
fait un synonyme de niais. 

DuNBER, écume, litt. ce qui re- 
donde, v. fr., c«-à-d« déborde et 
rejaillit; Fleming dit de l-esp. re- 
dv/ndar, déborder; mais Tétym. par 
le fr. estplus sûre que par respagnol. 

DuNG, fumier ; à Coutances dinge 
et dv/nge, fumier. 

DuRESS, dureté, du 1. durtties\ 
Fleming, cite le norm. durasse, id. ; 
en pat. a. dure, endurer, souffrir. 

DusE, diable, démon, nom donné 
par les Gaulois, en 1. dusïus, en bre? 
ton Teuz, 

DuTY, devoir, en v. fr. dotfe, en 
fr. dette, du 1. deïntum; en v. ?. 
deutee. 



E 



Eager, vif, prompt, le v. fr. adgrey 
qui avait le sens du 1. axier, ainsi : 
cUgretéy ardeur, impétuosité, atgroi, 
hardiesse, eUgroier, animer, exciter. 
En norm. a£gre, vinaigre, qui se dit 
aussi dans le Yorkshire ; edegmr^ litt. 
)8igre ou vinaigre dlale, de bière. 

Eagre, flot qui en surmonte lin 
jautre ; un lexique ms. du x^ siècle 
«cite aeirey Çot de la mer, bibl. nat. 
,n* 1182.) 

E^NLiGP^ et Ybanlino, agnelet, 
^eutrêtre la forme probable^de' agne- 
/m, la terminaison /m, en norm. 



étant diminutiye comme le Img 
anglais; ex. : maigrelin, un petit 
maigre. Toutefois, ean, agneler^ 
s'oppose à cette étym. En v. fr. 
aignelin, toison de jeunes moutons, 
d^agneauop, 

Ear, oreille, d'un thème commun 
aux langues lat. et germ., ainsi : 
eare, saxon, o^r., ail. et auris, latin. 
Palsgrave donne comme v. fr. ère, 
oreille, v. fr. aureille (auricula). 

Ea», labourer, en v. angl. are, 
d'un rad. antique, opoo), en grec ; 
arœre, eh latin, dont le fr. a perdif 



_* 



49 



les dérivés ; le v. fr. avait arer^ la- 
bourer, areau^ charrue, arée, labou- 
rage; le norm. a aussi arure et 
érure, une certaine façon de culture : 
remarquez que la forme angl. ear se 
rapproche de la forme norm. êrure. 
Le fr. rattache à ce radical érable^ 
du 1. arainle, bois bon pour les 
charrues, araire, qui est ancien 
(xv® siècle), arer^ termes de marine, 
labourer le fond, en parlant de 

Tancre. 

Early, précoce, du «ax. œr, en 
avant; toutefois le norm. a un mot 
qui est voisin par la forme, o*est 
eurihle^ précoce, à Valognes aooribîe, 
dérivé du subst. aveur, précocité, 
litt, à eur^ à bonheur, du 1. augu- 
rium. 

Earsh, pron. erche, champ la- 
bouré, litt. hersé, en norm. erchier^ 
herser; erche^ herse. 

ËASE, aise, mot que se disputent 
les langues romanes avec Tit. ada- 
gio^ à loisir {ad otium), le v. it. asio^ 
Fit. mod. a^ib, et Tanglo-saxon adhe^ 
le bas-bret. ezy mais le rad. roman 
est bien le plus probable. 

Easel, chevalet, du v. fr. aisselle^ 
planche, litt. petit ais. 

Easter, Pâques, époque de la fête 
de la déesse des Saxons, Easter, 

Easterling, litt. peuple de TEst, 
d*où sterling, monnaie venue de 
cette région. 

Eat, manger, thème général : lat. 
edere\ saxon, itan\ celt., itMm en 
iri. 

Eau-de-luce, de même en fr. eau 
de Luce, que Littré écrit par une 
majuscule, mais c'est prob. eau-de- 
lys, en angl. lit^e, lys. 

Paves, gouttière, litt, les eaux, en 



V. fr. eavCy eve^ eau, d'origine sans* 
crite. Dans Lacurne, eavierj, évier^, 
eaveiMû, pluvieux. 

Ebb, reflux, en fr, ebbe, d'où eddg, 
remous ; ebe semble être une forme 
de eve, eau. Littré en fait un mot 
norm. : « ebbe, nom sur les côtes 
de Norm. pour le reflux de la mer. » 

Eel, anguille, le saxon c$l ; mais 
pour la mémoire, syll, forte du mot 
fr , c.-à-d. ïlle, 

Eft et Evet, le premier mot étant 
la réduction du second, espèce de 
petit lézard ; mais du lézard il n*y a 
pas loin au reptile, pour le peuple ; 
malgré VeveC, saxon, nous rappro- 
cherons de ce mot le norm. orvet, ovet, 
dérivé de orbatt^, aveugle, ce petit 
reptile, couleur du lézard gris, pasr 
sant pour aveugle, 

Egad, parbleu, pardi, en norm^ 
ega/ vois, ergarde; en norm. ergat^ 
der, regarder. 

Egotism. défaut qui consiste à 
trop parler de soi. De ce mot néces-^ 
saire, auj. francisé, Littré dit que 
c'est à la langue anglaise à rendre 
compte du t ; mais la forme normale 
était prise par ^oi^m et le t s'impo-f 
sait comme dans ergoter, venant du 
1. ergo, 

Egret, aigrette; egret, le héron 
blanc, d'après son aigrette. 

Egriot, cerise sauvage, litt. la pe- 
tite aigre, en fr. la griotte, mais en 
norm. aigriotte. 

EiDER-DOWN, htt. duvet de l'eider^ 
a donné le fr. édredon. 

Eight, huit : les noms de nombre 
se ressemblant dans presque toutes 
les langues, il n'est pas étonnant de 
trouver en v. fr. eit et oit, huit, sim* 
pie coïncidence, car eiffht est saxon^ 

4 



— 50 — 



ainsi que iceek, semaine, malgré le 
V. fr. imk, ^mï jours, et tmtave, hui- 
taine, forme d'octave. 

EiGNE, terme de loi, le fils aîné, 
rainé, en v. fr. atnsné^ du 1. anté- 

natus, 

EisEL, vinaigre, le v. fr. eisil, vi- 
naigre, du 1. acetosellus, dontlefem. 
acetosella a donné le fr. oseille ; en 
pat. a. asdlj selon Halliwell. 

Eke, augmenter, du saxon eac ; le 
V. fr. avait un mot voisin, esques, ac- 
quêts, et rangl. eke, aussi, aussi 
bien , comme le v. fr. auques , 

aussi. 

Elecampane, la plante dite année 
et enule-campane {tnula helenïum 
et ïnula campana), 

Elk, élan, animal sauvage, en 
saxon elch et en 1. alce. 

Elle et Eln, aune, mesure, en v. 
fr. aulne, du 1. ulna, ou du saxon 

eln, 

Elm, orme, du 1. ulmus ou du 
saxon ulm-tree, 

.-Elenjîe, affligé, . en v. a. t elenge 
in herte» {heart), dans P. Plougman, 
en sa Vùton, lenorm. elugïé, attristé, 
tracassé, du 1. elucus, étourdi, as- 
soupi. 

Elsb, autre, en v. fr. elsy du 1. 
àlïics, en saxon elles ; en v. a. ailes, 

alleys. 

Elvers, petites anguilles, litt. des 
ètteimres, anguilles qu'on nourrit, 

qu'on élève. 

Embbr-days, Embbr-wpek, jour et 
semaine où Ton fait maigre, où Ton 
est réduit au beurre, litt. jour et se- 
maine emhfiurrés, 

Embbzzlb, gâter, dissiper, voler, 
est, selon Fleming, le norm. enibese- 
1er, beselevj voler ; en v. fr. Résilier, 



tourmenter, vexer, de besil, peine, 
tourment. 

Emblements, revenu ri' une terre 
emblavée, du norm. embléer, ense- 
mencer, en v. fr. emblayer; emblure, 
terre ensemencée. 

Empress, impératrice, en v. fir, 
emperesse. 

Emprise, entreprise (chevaleres- 
que), le v. fr. emprise. 

EifPoiSE, fantôme, le grec efx^ouffa» 

Eurod, diamant de vitrier, litt. une 
émeraude. 

ëncheison, cause, motif, en v. fr. 
encheyson, amende, du 1. occasio, 

Encorb, crier bis, litt. crier en-? 
core! 

Encounter, rencontre, combat, le 
V. fr. encontre, id. 

Engroach, empiéter, usurper, en 
V. fr. encrocbement, demande de 
plus que ce qui est dû. 

Endeavour, travailler, tacher, litt. 
en-devoir, faire son en-^devoïr, ce 
qui est dans le devoir ; en norm. de-^ 
ver, devoir : « Dever is used by 
Chaucer for endeavowr, dit Junius, 
and in the north of England. 41 

Endict et ENDrrE, accuser, le v. fr, 
endtfer, id. bas-1. indictare, 

Enemy, pron. emmy, trois syllabes, 
ennemi, en norm. enémt, trois syl- 
labes. 

Eiï6RAzi«(, mettre en bon teint, eu 
ffraïn v. fr. pour écarlate. 

Engbave, engraver, litt. graver 
sur. 

Enjoy, jouir, actif en anglais et 
aussi en v. fr. : c II les a accolez et 
jois • (Raoul de Coucy) — « Riea 
de si doux à jouir que sa compagnie 9 
(Amyot). 



— 51 



Englb, dans Shakespeare, le fr. 
en^^j4(g£gggl^^^e à la glu. 

Enter, entrer « to enter a home » 
intrare domum^ latinisme qu'on ne 
trouve pas en fr. 

Entice, exciter, le v. fr. entzcer, 
exciter, entïcement, instigation, litt. 
attiser. 

Entierty, intégrité, état de ce qui 
est tout entier, de mêqie qn v. fr. 
&ntterté (Lacurne). 

Entoil, prendre dans une toile, 
dans un filet, le v. fr. entoyer (du 
Gange, à Intectamentum) . 

Erber et Arber, herbier, en v. a. 
(Halliwell), en norm. arbïer. 

EscALOP, coquille, le v. fr. escalope^ 
coquille, du v. ail. schula^ tuile, en 
ail. «eAeife, écaille ; en nona^escalotey 
petite écaille. 

Escâpe, échapper, en v. fr. escap^ 
échappatoire, du Gange à escapa-- 
mentunt] en norm. e^c?aj35r, échapper. 

EscHEAT, saisir par confiscation, 
en V. fr. escheete^ saisie, confisca- 
tion ; s* abrège en cheat^ tromper. 

EscHEw, esquiver. 

EscouT, espion, en v. fr. escoutey 
id.,du fr. escouter, du 1. auscultare, 

EsGORGEs, en v. a. terme de vé- 
nerie, animaux écorchés; en norm. 
escorchesy graisses de Tintérieur de 
l'animal. 

EscuAGE, service militaire d'un 
vassal, en v. fr. escuage, obligation 
de porter Técu, de servir. 

EsKip, en V. a. et en pat. sl. esqmpy 
id'après Halliwell, navire, le fr. 
équipe, féminin en angl., comme 
^Tiïp. 

EsPLEES, le revenu d'une terre, en 
y. fr. espleit^ id., d'où le fr. exploi- 
ter. 



EssoiN, excuse pour ne pas se pré- 
senter en justice, en v. fr. essoinOy 
litt. hors de soin. 

EsTOP, empêcher, barrer une ac- 
tion judiciaire, le v. fr. estquper^ 
boucher, barrer, litt. fermer avec de 
l'étoupe. 

EsTovER, fournir une pension ali- 
mentaire, en V. fr. estoffer^ estover, 
fournir l'étoffe, le nécessaire. 

EsTRANGE, chasser, mettre dehors, 
en V. fr. estranger, id., en bas-1. eoh 
traneare, 

EsTRE, en V. a. cl^emin, rue, en y. 
fr. estre, en pic. estrée : « So long he 
leved in that estre That for hys name 
he hyst Tunastre. 

EsTRAY, s'égarer, en v. fr. estrais, 
égaré, du 1. eoctranev^, qui est en- 
dehors (de la bonne voie). 

EsTREPEMENT, dégât suf* uuc tcrro, 
en V. fr. estreper, détruire, le môme 
que extirper. 

Etch, graver à l'eau forte, litt. 
hacher, faire des hachures. 

Ettin, ogre, pour eating, litt. le 
mangeur. 

EvEN, égal, ressemble au y. fr. 
ively ewaly du 1. œqtmlù, mais il est 
le saxon eferij en v. ail. even, 

EvERY, chaque, composé de ever- 
each. 

EwAGE, droit perçu sur les eau;^, 
en y. fr. ewage, id., de ewe, eau. 

EwE, brebis, du saxon eoway id., 
congénère (}u J. ovis, qui devient 
awe en v. fr. 

EwER, aiguière, du v. fr. aigne^ 
eau^ rad. lat. ; en n. evier^ masc, la- 
verie, du V. fr. ewey eau, d'un rad. 
sanscrit, en v, ïv. euwage^ droit sur 
les eaux. 

Excise, droit sur les boissons, en 



— o2 — 



fr. accise, pour assùiaj assiette de 
rimpôt. 

Example, donner un exemple, le v. 
fr. essampter et Q^eœemplïr, prendre 
exemple : du Gange à exemptare r 
€ Pour essampler les amants marriez . > 
(Rubrique d'un poème de Gower). 

ExPLODE, bafouer, en v. fr. explaip- 
àer, id. (Lacume>. 

Ey, île en v. a. de Tisl. ege, for*- 
mait Thom-ey> Tîle des épines, les 
et/'bridè^y les Hébrides^ ou îles de 
Brijid, le grand saint de Tlrlande ; 
ce mot existait en v. norm. c Les 



gords, îles et a\/e$ estant dans la ri- 
vtêref » o.-à-d. îlots. 

Eye, œil, en sax. eag^ est voisin 
du V. fr. etl, œil, mais généralement 
oit. 

Eyelet, trou pour passeï' un lacet^ 
petit trou dansTéloffe, est bien le fr. 
œillet, qui a les mêmes sens : eyelet^ 
soupirail, même mot, litt. petit œiL 
Pour eyliad, coup d'œil, c*est biea 
le fr. œillade. 

Eyre, cours de justice itinérante ; 
en V. fr. erre^ marche, voyage, ce^ 
qui y est nécessaire. 



F 



Faber, forgeron, le v. fr. fahre, 
du 1. ftxber, et aussi fèvre, resté dans 
te ft. orfèvre : en Norm. ce mot reste 
attaoh* à certaines rues ; à Vire, la 
Rue-aux-Fôvres. En fr. fàber est un 
nom de poisson;, en an0. c'est le 
John Doree^. 

Fabbin, en pat. a. (Halliwell) ftat« 
teùr, le norm. ftabin. 

Facelis et Feasils (Halliwell), 
pois flageolets., du 1. faseolus, en v. 
fr. faseol, en patois de Lyon, /fa- 
geole. 

Fagrere r ce mot, cité par Halli- 
well dwis son Dict. de pat. a.,, avec 
le sens de dissimulation, semble bien 
être le nonn. faitrcrere^ oa faire- 

accroire. 

Faddlb. dîm. de /îwfe, s'amusw à 
des riens, à des ôhoses fades, à des 
fadaises. Waddh, dorloter, en disant 
des choses fades, insignifiantes* V. 
Faddle-fibdle, à Fiddle. 

Fade, faner, flétrir, se décolorer, 
lat. devenir fade : Junius et Pals- 
f rave trafl. ce verbe par « je fade. » 



FapfLe, bredouiller ; en it. farfo^ 
gliare, id. ; en esp. farftdlar^ id. 

Fag, éreinter, battre, échiner, 
prob. contr. du fr. fatiguer. 

Fail, faute, le v. fr. faute, « sans- 
faille », sans faute. Failure, faute, 
manquement, faillite, mot de forme 
toute française, mais dans le v. tr. 
nous ne trouvons qwe failîance, resté 
dans le fr. défaillance. 

Fao, lasser, éreinter, contr. du fr^ 
fatiguer, ie fag^ dans les collèges,, 
est un élève serviteur, litt. homme 
do peine^ de fatigue. 

Fagot, fagot, le v. ft. fttscQtetfàs^ 
chiét, du 1. fascictUusy le c changé 
en g y comme dans Fit. sorgo, souris,, 
du 1. soricenif dans le prov. lugor^ 
lueur, dul. ft^»^. 

Faily, en v. a. lâche, en v. fr. 
cœur-faiUi, en norm. failUf lâche,» 
celui qui faut, qui défaille» 

Fain, force et content, tiiot qui,, 
dans ses deux sens opposés, doit 
offrir un double radical ; dans son 



5â — 



•sens de content, c'est le saxon /&^e/^, 
satisfait. 

Paint, s'affaiblir, languir, ennorm. 
faintir, faiblir ; en v. fr. se faifndre^ 
se sentir faible, faintù^ lent, psinUse^ 
lenteur, famt, lâche ^ en norm,/2ï»w^ 
UVy tomber en état de faiblesse. 

Fair, beau, du sax. foeger^ id. 
radical auquel se rattache le norm. 
faraud^ élégant, bien rais, s'il n*est 
pas pour fiéravd, fier de ses beaux 
habits, fém^ fiéraude. 

Fair, une foire, en norm. ^re, du 
1. ferta : les foires avaient lieu aux 
jours de fêtes, aux fériés^ 

Fairy, une fée, litt. une féerie ; les 
Anglais ont confondu la chose dans 
la personne en passant par cette 
forme : <t fairy taies » contes de 
féerie ou de fées ; en bas-1. fadus^ 
le norm. a le masc. un fé\ le v. îv* 
«vait /^cr, enchanter. 

Faith, foi, en norm. fë, du 1. fidesy 
c'est aussi féy fay^ dans les patois 
fr., en it. fede ; dans FAvranchin, 
-ma fitte, ma foi, 

Falghion, coutelas, le v, fr. fa^tU- 
<:hony d'où le fr, fauchon, dérivé de 
faulx, du 1. falcis, 

Faldage, droit de parquer les 
brebis, du norm. fauîd, parc; de 
même en v. fr. faulde^ q\ faud, et 
fa%idage, droit de parcage, 

Fauldstool, fauteuil, litt. siège 
pliant, de stoalt siège, et de l'ail. 
fallen, plier, en v, fr. faudesteuil et 
faudestuel; litt. siège pliant, fblden 
^tool; en v. a. foldsiooi. 

Fallacy, tromperie, en norm. fol- , 
-iace, du 1. fallacia, 

Fallow, fauve, du sax. fallewe, 
id., se J'approche du v. {v./aulve, du 
î. fulvus. 



Falser, lit)mpeur, en v. fr. fal^ 
sericy tromperie (Laourne.) 

Falter et Faulter, bégayer, 
ânonner, litt. être en faute, en v. fr. 
faulte, qui suppose le verbe falter^ 
forme qui d'ailleurs existe dans Tit. 
fodtare, i'esp. foAiar, IJttré constate 
que ce verbe n'existe pas en fr,, 
mais il a dû exister. Lacombe cite 
faite^ faute, en v, fr. ; falter^ exista 
en norm. sous la forme dérivée de 
fauter^ commettre une faute «t nous 
citons le v, fr. fnuLter p. 822 de 
noU?e Hist, et Gloss, du norm, t. i^"". 

Falter, passer à Tétamine, c.à-d. 
diU/aultrêy v. fr. pour filtre, d'où le 
fr, feutre, du 1. /tlum, fil. En norm, 
un J^tre Qifétre^ un panaris, litt. la 
plaie qui coule, qui filtre. 

Fan, éventail, mot qui viest de 
saxon fcmn, van, congénère du 1, 
vannusj van, que Littré tire du 
sanscrit va^ souffler. 

Fancy, imagination, le v. fr. fan- 
tasie, du 1, phantasta, le grec ^avroe- 
(ria,apparition; fantastique (du Ciang^) 
idiot, imbécile. 

Fang, griffe, une forme de finger^ 
doigt, du goth. fangen^ saisir. 

Fangles, nouvelles doctrines, litt. 
nouveaux évangiles^ litt. sangles, 

Fangot, quantité d'objets, formant 
deux cents livres, prob. un fagot. 

Fannel, manipule, en v. fir. fannel^ 
un fanion, du goth. fana, bande. 

Fantasy, imagination, idée, le 
V. fr. funtasie, v. Fancy. 

Faraud, v, a, orné, paré, faraud, 
id. en norm. « his hatïre toas wele 
farmud, » (R. Manyng, cArow. hîst, of 
England, 

Fardingale, panier pour robe, le 
V. fr. vertugade^ un vertugadin, non 



— 54 



pas l'étym. fantaisiste par verlu- 
gardien, mais de Tesp. verdugo^ et 
vertugado , bâton, le vertugadin 
étant un busqué, primit. un bâton, 
racine le 1. viridis. (étym. de Littré). 

Fare, se porter (bien ou mal), le 
fr. faire ; on disait en v. fr. : « de- 
manda coment feiseit son père, j» 
comment se portait son père, expres- 
sion analogue à l'angl. to do, k Va- 
lognes : c Que fait le blé annui ? > 
c.-à-d. comment se comporle-t-il, 
èe vend-^il. Cependant le saxon a 
fàran\^ aller, partir. 

Fàre, passage, pron. fère^ est le 
V. fr. fère^ et fière, passage, usité 
dans la topogl normi : Ferville, Fer- 
vaques; cf. là localité dite La Fère. 

Farin, le pollen des fleurs, lîtt. la 
farine. 

Farrow, litière, couche de paille, 
du V. fr. fleurre, paille. 

Farrier, maréchal, litt. ferreur, 
màréchal-ferrant, en v. fr. ferron^ 
marteàvr-ferrier, qui sert à ferrer. 

Farrow, stérile, en parlant de la 
vache : Flèmlng dit de hare ou 
harren, stérile; ce serait alors un 
mot celtique. 

Farthel, ferler, le v. fr. fardeler, 
mettre en paquet , en fardel ou 
fardeau. 

Farsed, farci, est dans Caht, taies. 

Farthing et Farding, un liard, litt. 
fourth-ing ^ le partage en quatre, 
mais Palsgrave le traduit par ferdïn^ 
sans doute le v. fr. fierton^ terme de 
monnaie, qui désignait le quart du 
marc. Fardel, le quart d'un acre, 
contr. de farding-dealy en passant 
par fartmdel^ même sens. 



Farthingale, et FardingalE; pa- 
nier, V. Fardingale. 

Fascet, terme de verrerie, une 
pince, tige de fer, ressemblant peut- 
être à la fasce^ ligne droite, appelant 
l'orthog. française, de fascette. 

Fascicle, le fr. fascicule, en v. fr. 
faschiely et fessely faisceau. 

Fasels, un pois, le fr. faséole, du 
1. phdséoliMy lilt. petite barque^ 
d'après la carène des légumineu&es. 
Les autres variantes angl. &oni faaelk 
et fesels. 

Fash, fâcher eifascherp, fâcherie, 
en éc, et en pat. a. fasshious, fâ- 
cheux, ennuyeux (Halliwel); rad. 
fatigare, comme mâcher vient de 
ma^ticare. 

Fashion, mode, le fr. façon, eu 
norm. fachon, 

Fass, le fr. facer, terme de jeu de 
cafteâ. 

Fast, outre les sens de jeûne, 
jeûner el de ferme^ solide, ce mot a 
le sens de rapide, et par là se rap- 
proche du 1. festinus, prompt, du 
rad. festin j feàt, 

Fast, lier, amarrer, existait en v. 
norm : t Lesdits sérgans pucent 
coupper la feste ou corde de quoi là 
nef estoit fermée au kai. s {Coût, âè 
la Vie. de Veau de EoUenJ. 

Fat et Vat, mesure de capacité, 
cuve et cuvier; Bailey tire vat dû 
1. vas, mais plus prob. du saxon fizt. 

Fat, paquet de certaines mar- 
chandises, peut-être du 1. fascis, 
faisceau, en fr. faix, ou mieux du 
V. fr. fatras, amas confus de choses:, 
métathèse de fartas, de fartus, farci, 
bourré. 

Fat-he?(, en pal. a. (Brockelt), littV 



5o 



poule grasse, en norm. poulette : 
c'est le chenopodium ulhwm. 

Fathom et Fadom, brasse, èonde, 
est bien le sax. fœdem et fathom ; 
mais le norm. vcUon^ bâton s'en 
rapproche, le loch étant formé d'un 
bâton et d'une planchette et le mot 
log, lui-même sign. morceau de bois. 

Faucet et FossET, un fausset, che- 
nille qui bouche un trou, qui a été 
fossé, V. fr. pour creuser, du 1> 
fodere, fossum ; Littré déclare fausset 
d'orig. inconnue. 

Faulter, V. Faltbr. 

Favas, tiges de fèves, en v. a,, du 
tiorm. favas ; dans G. de Bibles- 
worth : Un warrock de peis enrascet 
Les favas des fèves de ce lyet. 

Favel, tromperie, tricherie, le v. 
fr. favele, flatterie, cajolerie, d'où 
favelery flatter, litt. conter des fables, 
du v. fr. flabel^ du 1. flabella, conte, 
historiette. 

Favel, fauve, en v. fr. falve, 
fauve (Lacurne), du 1. fulvtss. 

Fawn, petit de la biche, de la 
daine, le fr. faon, que Diez tire de 
fœtontis, latin allongé de fœtus ^ un 
produit d'animal. Quant ^à Faw», 
ramper, cajoler, faire le chien cou- 
chant, nous croyons que c'est le 
même mot , faonner exprimerait 
alors les attitudes du faon envers sa 
mère ou réciproquement : « xiti* 
siècle. Les bestes de lar faons che- 
vissent. Et les aleitent et nourris- 
sent. La Rose, 5789. 

Fa Y, foi, le norm. fé : ma fé, ma 
foi ; ma fé de Dieu oui, ou non, ser- 
ment norm. Gf. l'esp. francisé auto 
da fé^ litt. acte de foi. 

Fat, une fée, un lutin, en norm. 
*un fé, du bas-1. fadus\ une légende 



norm. est le Fé amoureux ; le fèm^ 
vient du 1. fata, une parque. 

Fbao, fouetter, d'où fagging^ une 
manière de battre, d'où l'angl. pop. 
fag, le garçon qui dans les écoles 
est soumis à un grand élève ; le 
même que to fag^ que nous dérivons 
d'une contraction du fr. fatiguer. 

Fear, crainte, du sax. f(»ran, con- 
génère du 1. vereri, 

Feasible, faisable, en norm. fat- 

sible, 

Fbat, uia fait ; feat, beau, joli, le 
V. fr. faitis, dul. facttttus, en v.angl. 
faïtïs, d'où Tadv. fetùly. Feature, 
trait, linéament, forme, du 1. factura, 
en V. fr. fatture, en norm. fatsture, 
spéc. objet sculpté. 

Feazb, pron. fize, fouetter, le fr. 
fesser, litt. frapper les fesses, mais 
en norm. fesser, sign. frapper en 

général. 
Fedary et Federari, un associé, 

un fédéré. 

Fbb, un fief, profits de la terre, le 
bas-1. feodum, du goth. fathu, biens, 

avoir. 

Fbeble, pron. fible^ faible, eôr 
norm. fieble, du 1. flebilts. 

Fell, le fiel, en norm. fié, le L- 

fellïs. 

Fell, montagne pierreuse, du h*, 
ail. /^foa, rocher, en ail. fi^s, d'où le 
fr. falaise, en v. fr. 0lotze et faltse, 
et le nom de la ville de Falaise, sur 
un promontoire au-dessus de la 

rivière d'Ante. 

Fell, cruel, barbare, farouche, 
du 1. férus, en v. fr. fèl, perfide, en 
norm. fèl, et feul furieux. A ce rad. 
se rattache l'angl.-fr. félon, d'où 
Felo de se^ le meurtrier de soi- 
même : sèy soi, est normand. 



— 56 — 



Peil^ peaUi congénère du 1. petits, 

FvLhy en pat. a. colline, de Tall. 
fels^ d^où le v, fr. /àloùe et falïse, le 
fr. falaise : Morses tvente tip on 
thaifelle, » (Halliwell.) 

Fell, abattre, terrasser, que Bai- 
ley et Fleming rattachent à to fcUl^ 
sans raison, puisque ce dertuër est 
toujours verbe neutre. Mais il y a 
en scand., cité par du Méril, fella^ 
tuer, renverser. 

FfiLLOWy compagnon, se rattache 
kFoUoWy suivre. Au mot Fellotoe, 
Paisgrave écrit: t astout man, en 
tr. fiUloty > sans doute parce que Z^- 
lotD a souvent un sens leste et plaisant 

FsLONfi, en v. a. panaris, litt. un 
furoncle et fronde ; fellom-^ood, la 
douce-amère^ employée contre le 
panaris. A Guernesey, fltm^ panaris. 

FfiLT, feutre, bourre, d'où le f. filtre, 
duL/î/am, fil; /fe^^r, se coller, litt. se 
feutrer; en norm. feltre et fétre^ pa- 
naris, liU. plaie qui filtre. 

Fx»fi^€ovEaT, femme mariée, litt. 
femme couverte. 

Fsw, marais, du v, fr. fems, flan, 
fumier, ou plutôt de fit^nsy usité en 
divers patois, d'où le fr. fange ; 
touitefois cette idée première et de 
nature s^est exprimée dans le /en, 
saxon, marsùs, qui a passé en angL ; 
flemti, excréments des hêtes fauves, 
le f r^ fiente^ 

F£29Kïi^ fenouil, Hit, petit foin, en 
norm. ^n, du 1. fennm. 

FfiN», parer, terme d'escrime, lill. 
se fendre, ou faire une fdnte. Fen- 
â«»-en jofti, terme fr. du blason, dont 
la langue a toute passé en anglais. 

FflNBBR, garde- feu, litt. un défen- 
deur« Fen(x-month^ mois où la chasse 
est en d^emis^ c-à-d. interdite. 



Fermacy, en v. a. médecine (Chau- 
cer), le fr. pharmacie. 

Ferry, passage de la rivière, mot 
d'orig. germ. (Jàren, aller)> en v. fr» 
flére etfère. 

Ferret, un furet, it. furetto ; to 
ferretj fureter ; litt. petit voleur ; 
du l. furtSf voleur ; en v. fr. fUret 
et fkiron, 

Fertre, en pat. a., selon Halli* 
well, châsse, le v. fr. fiertre^ du L 
feretrum, cercueil. 

Fescub, la fétuque, fr, fétu. 

Fesels, pois, du fr, faséole, du 
1. phaseolus. 

Fesse, le fr. fasce, pron. à l'an- 
glaise ; du reste fesse aussi en v, fr* 

Fester, se corrompre, le norm. 
festrir^ flétrir* 

Fbt, partie, portion, en norm. fait^ 
bien^ fortune : garder son fcdt^ con- 
server son bien, sa part, 

Fetgh, a Uow^ frapper un coup, 
en norm. ficher un coup. V. Ftch. 

Festisly, en v. a. Joliment, du 
V. fr. fétis et ftiiUs, joli ; 

Fettle, nlaiser, litt. s'amuser à de 
petits faits, ou mieux le fr. vétiUer. 

Fetlogk, pour feet-locky touffe de 
poils aux pieds des chevaux. 

Feutrer, un piqueur, litt. le 
vautrîerj c.-à-d. celui qui dirige les 
vautres eu veltresy chiens de chasse; 
en v. fr. vantrter, chasser au san- 
glier, d'où vautreur et vautrief^r^ 
chasseur, braconnier <du CSange 
à Vantrartiii>sy 

Fever, en v. a. ouvrier, le v. fr* 
fèvre, du 1. fa^r^ 

Fëverfew, matricaire, litt. plante 
fébrifuge^ feto^ représente f^ge ; 
mais/èw représente quelquefois fen 
comme dans tirwrf^fno^ couvre-feù. 



— 51 - 



ÎPey, nettoyer, Htt. ôter le fian ou 
fumier, en v. fr. fay^ écurie. 

Fewel, chauffage, bois de chauf- 
fage> en norm. /bt«^«, du 1. fbcatay 
mais plus près de Tangl. est le v. fr. 
fuelles, broussaille, qui peut repré- 
senter te fr. feuille, du 1. fblmm. 
Cependant fbwel est le v. ît.fbuaille. 

FiB, bourde, du fr. fable, d'après 
Skinner, ce qui est fort douteux, 
mais peut-être de la locution du 
V. fr. € peler la fie, vendre la fie *, 
o.-à-d. la figue, dans le sens de 
tïpomper. 

FicH, fixer, lo fr. ficher, existait 
en V. a. : < The freke fiched in the 
fileshe » (ms. Morte Arthouré). 

FiD, épissoir, prob. le même que 
fiete, outil de tonnelier, Gl. de 
du Gange kFietus^ étymologie in- 
connue. 

FiDDLE, violon, du 1. fidicuia, dim. 
àefides, lyre, d'oùle fr. vielle, Ftddte- 
fàddle^ bagatelle, sornette, litt. 
vielle-et-fable. 

FiDGE, FiDGET, s' agiter, peut-être 
du 1. fïiçûare : c where hâve y ou 
heen fidging ou fidgeting abrode, » 
oii avez - vous fui ? { Gammer 
Gurton*s neddle, act, 1). De là fid- 
gety, inquiet, timide, le fr. fugitif, le 
norm. fugitL 

FiERGE, farouche, le fr. féroce, 

FiFE, fifre, du haut ali. pfifa^ qui 
vient du L j^iare^ l'angl. vient de 
TalL, le fr* de Fit. piffero, ou de 
Vosç.piforo] en norm. nvipifre, 

FiG, le fr. se figurer^ s'imaginer. 

FtG, se moquer, litt, faire la figue ; 
^û v.a. /î^jbagatelles; not care a fig, 
ne pas se soucier plus que d'une 
ligue, 

FiG, rôder, aller et venir, peut- 



être du 1. fu^ere^ d'où leprov. fugir^ 
fuir. 

Fmu, troupeau, en v. a., le norm. 
fiée^ grande quantité. 

FiLBEHT, noix de filbert, litt., de 
Saint-Philibert, filbert en norm. 

FiLGH, escamoter^litt. manger delà 
filasse, en norm. fllachey comme les 
escamoteurs qui charment les audi* 
teurs en mangeant de la filasse 
laquelle se change en rubans, en 
flammes. 

File, une lime, ce qui donne le fUf 
qui affUe. 

FiLLY, pouliche, litt. la fille, la 
fillette ; jfUly, jeune coquette, litt. la 
fille. 

FiLouRE, afiUoir, en norm. afflow. 

Film, pellicule, le fr. filament, ou 
plutôt rit. velamey voile, pellicule. 

FiHBLE-HSMP, litt. femelle-chanvre, 
pour femcde-hêmp. 

Fin, fendre un poisson, du 1. fi/r^ 
dere^ mais plus prob. d'un mot 
comme tmfiny enlever les ouïes et 
nageoires, de Ta. sax. finn. 

FiND, trouver, est le saxon finâtm^ 
mais on doit en rapprocher le v. fr. 
finer^ trouver, (V. du Gange à Fi^ 
nare.) nous avons rattaché finer, 
dans notre Gloss.-norm. au 1. fsnr 
dere^ primitif de offendere, trouver, 
rencontrer, mais le d fait difficulté. 

FiND, recevoir ou approuver un 
billet, c'est recevoir ou approuver 
finances ; c*est donc le v, fr. finer^ 
payer finance, auj« finances. Ici 
finer est le même que finir, car c'est 
litt. terminer un compte, conclure.. 
Do là l'angl. fine y amende ; en v. fr.. 
fine, amende, ou fin d'un procès. 
Dans Joinville : «. Ufina de 500 l, »^ 

Fine, beau, |oli> 'délicat, le fr. fin i 



— 5S 



fine-^raw^ rentraire, litt. tirer-fin ; 
le V. fr. prenait fin dans le sens de 
parfait, d'excellent. Diez le tire de 
flnitùs, comme lé prov. clin vient de^ 
clinatttsy Tésp. ctterdo de cordatûs, 
Fit. mafisù de mansuetus. Finery^ 
ornement, peut bien se rencontrer en 
V. fr. étant bien dérivé, mais cette 
forme existe dans le fr. raffinerie et 
affinerie. To finess, finasser ; fi- 
nestill, distiller, litt. distiller, fin ou 
finement. Finitvdey fin, limite, forme 
bien fr.'^ mais nous ne connaissons 
teû norm. que finitùm, terminaison, 
spéc. finition de cùmptey en. v. fr. 
finadson. Fine, amende, le v. fr. 
fine, id. finer^ financer, litt, finir un 
compte. En angl. fin est super- 
latif comme en norm. : fine/brce^ en 
norm. de mes fines -forces. 

FiNEW, moisissure, sans étym. 
dans Bailey et dans Fleming, se 
rattache peut-être à /en, marais, 
ferre humide. 

Finish, finir, suppose en fr. finis- 
sieTf qui serait en norm. finichiery 
mais que nous n'avons pas entendu. 
Toutefois le norm. fait au prêt, je 
finissis, je finissimes, 

Fingle-Fangle, bagatelle, babiole, 
fttngleqnine s'emploie qu'avec n^w?, 
comme new^fangles^ invention, litt. 
nouveaux évangiles ; quant à fingle, 
étym. inconnue. 

FippLE, clef d'un instrument à vent, 
du 1. fibuUa, qui parait être pour 
fiffihula, dit Littré, du verbe figere^ 
percer, ficher. 

FiRE-BRASs, mot qui exemplifie 
remarquablement les mutations de 
forme dans les mots : avec son sens 
de fanfaron, c'est fier-à-bras, litt. 
*oelui qm ftert à tour de bras y du 



V. fr. férir, resté dans le fr. sanà 
coup férir, et le pat. féru, frappé. 

FiRK, frapper, que Bailey et Fle- 
ming font venir du 1. ferire ; mais le 
k rend cette orig. impossible. Wedg- 
wood propose le fr.^ pop. fric-frac. 

FiBH> poisson, congénère du 1. 
pisciSf n'est point étranger à la Nor- 
mandie; ffofichey coquille à nacre, 
stocfichef poisson de provision, hor- 
fiche f et horfi\homfishy en anglais. 

Fit et Feat, apte à, propre à, litt. 
fait pour ; to fit : faire bien, ex. 
« this coat fits you very well, » cet 
habit vous fait bien. 

FiTCH, Fetch, vesce, le même que 
vetch, en aorm. véche, 

FiTCHAT, FiTCHEw, fouiue, en v. 
fr. fisseau ; en patois prov. jpi- 
chon^ litt. petit; Fitchew serait pi- 
chon et fitchat serait le petit, pop. 
p^tit chat ; le passage de 2> à /*, d'une 
douce à une autre douce ne fait pas 
une grande difficulté et poîecàt^ 
fouine, est litt. chat puant, du v. frv 
polent. 

FiTCHBT, terme de blason, le fr. 
fiché, aiguisé en pointe. 

FiTMENT, projet, chose, faite d'in- 
tention, en V. fr. fit^ assuré, certain^ 
comme nxifait, 

FiTz, fils, forme norm. de fils; en 
norm. fiston^ petit garçon, jeune fils. 

FiTTERS, altération de Fritters> 
morceaux, débris, litt. des fractures, 
en V. fr. fraiture, brisure. 

FivES, le fr. avives, en v. fr. vi'oet 
(xiv* siècle, Ménagier, 11, 3) de 
l'arabe ad-hiba, mal de gorge du 
cheval, par l'esp. adivas, avivas 
(étym. de Nozy dans Littré, dict.J 

Fixes, terme d'orfèvre, Teau de 
départ, Htt. qui sépare l'or et l'argent 



-^ 59 - - 



dite aussi eau régale, prob. qui les 
■fixe sur un objet. 

FizGiG, une petite évaporée, mbt 
comp. de gig^ une évaporée, V. ce 
mot, et de fizz^ siffler) litt. Téva- 
porée qui siffle. 

FizzLE, vesser, est comme sonsyn. 
fàisty une onomat. fixée dans le 1. 
vùïrey imitant un souffle; en angl. 
fizz, souffler. 

Flabble, éventail, du l. flabellum^ 
dim. de flabrum^ souffle, de flare^ 
souffler ; /îaôe?, éventail, a dû exister 
eïi v. fr. Paré (xiii, 5) a employé flor- 
bellation, action d'éventer, mais, selon 
Tusage de son temps, il Tavait formé 
sans douté directement du latin ; fia- 
bellation, est aussi angl. V. Bailey. 

Flabby, flasque ''\ ce qui est flasque 
est tombant, coulant, aussi Bailey le 
tire du 1. iàbilù, étym. très dou- 
teuse ; mais on peut bien rattacher 
flabby au rhot suivant. C'est une 
variante de flaggy, flasque. 

Flag, être lâche, être flasque, en 
V. fr. /?ac, du 1. flaccv^y flasque ; de. 
là flag^ pavillon, bannière, litt. étoffe 
flasque, tombante, d'où flag, glaïeul, 
fleur tombante, déchiquetée, en riorm. 
pave et pavée, comme servant à 
certains jours de fête à joncher les 
dalles des églises ou le paVé des 
rues, ce qui nous conduit à l'angl. 
flag, dalle, pavé. 

Flag, pavillon, bannière, en norm. 
flagv£y glaïeul et laiche; 'jflag, en 
V. a. est défini ainsi par Rays « tJte 
ùpperturfii c.-à-d. la tourbe, faite 
spéc. de laiches 

Flagon, un flacon, l'it. fiasco et 
fiascone^ qiie "Diez dérive du 1. vas- 
<julùni. ,_ . 

^FL3iiiî,^flékti'à battre les gerbeS) en 



V. fr. flaelj du 1. flageltum^ exi norrii. 
flau et flat. 

Flain, la raie, poisson, en pat. angl. 
poisson plat, peut-être la contr. de 
du norm. flatan, gros poisson plat. 

Flake, flocon, du 1. floccusy houpé 
de laine et par ext. petite masse de 
neige, mais à cause de a le «ax. 
flace récliame ce mot ; mais flock est 
d'orig. latine. V. Flock. 

Flake, étincelle, flammèche, en 
norm, fltaméke, dont flake peut êtrô 
la réduction. 

Flamj conte, sornette, to flam, 
conter des sornettes, litt. dire sa 
flamme, c.-à^d. son amour, en v. fr. 
flemme, flamme. 

Flanderkin; flandriû, litt. petit 
flandrin, c.-à-d. homme des Flan- 
dres, dont les habitants étaient re- 
nommés pour leur haute taille. 

Flap, clapet, deux onomat. sem- 
blables ; flapy une gobe^ onbmat. très 
sensible pour la gueule du chien 
recevant une gobée ; flap, est aussi 
l'onomat. d'un oiseau qui s'abat'. 

Flap, un coup, une tape, le fr: 
une frappe, du verbe frapper ; en 
V. fr.'flapy une tache, une marqué 
(résultant d'un coup ?) {JDîct, de La- 
combe.) 

Flarb, éblouir, éclairer d'une lueur 
passagère que Fleming assimile avec 
doute kOlare, qui vient du 1. claruSy 
en V. fr. ou proV. clareia, briller, 
éclairer, clàroh, lumière. Mais le 
sens de flafe, éclairer d'une lueur 
passagère, le ramètïe au fr. effleurer, 
passer à la surface. 

Flash, éclat de lumière n'est pas 
bien étyrii. par Fleming qui l'assi- 
mile kblaze^ ni par Bailey qui le tire 
dii grec <pX<)Ç, dont il n'est que le 



--60- 



congénère, ainsi que Iims : c'est en 
somme un mot imitatif comme le fr. 
éclat. 

Flash, une flasque, to /îéMA,flaquer. 

Flash, bouteille, cruche, en v. fr. 
flasche, en esp./^a«eo, ii. fiasco, que 
Diez tire du i. vasctUum ; flaskety 
corbeille, semble en être le dim. 

Flât, plat, d'un thème commun 
aux langues lat. et germ. : grec 
ivXoeTuç, le 1. planus et lotus, it. ptattOy 
prov. platy ail. platt. Mais la forme 
angl. est Scandinave, c'est Tisl. /^atr. 
Or, le fr. a aussi le rad. flot dans 
fflatir, aplatir sur une enclume « pro- 
prement, dit Littré, jeter à plat, » 

Flavour, odeur agréable, le v. fr. 
flaveur^ dit Fleming, mot inconnu ; 
nous ne connaissons que le v. fr. 
fleurewr, odeur, du l.fragrarè, Skeat 
le tire de flovits. jaune. Quel rapport ? 

Flaw, une bouffée de vent, con- 
génère dul. flatusy souffle, de f lare, 
souffler, 

Flount, être pimpant, n'a d'étym. 
ni dans Bailey, ni dans Fleming ; il 
peut se rattacher à Flout. V. ce mot. 
A ridée de flûte se rattache celle de 
plaisir, danse, fête, habits pimpants. 

Flaw, fente, brisure, le fr. flache, 
qui se rapproche du v. f. fract, brisé, 

Flawn, flan, espèce de pâtisserie, 
en v. fr. flaon et ftawon, bas-1. 
flcUo, it. fiadone^ racine fîare, litt. 
pâte soufflée, 

Flawter, flàtrer, prob. le même 
que flétrir et flatnssure ressemble à 
flétrissure, litt, flétrir à l'aide d'un 
ier chaud, 

Flax, lin, le saxon fleoûD^ mais ce 
mot ressemble au fr. filasse^ qui en 
norm. sign. lin. 

Flaye {state papers^ ii^2S) fléau 



à battre le blé, en norm. un ftaU"^ 
en angl. flaiL 

Fleam, flamme, espèce de lancette, 
en V. fr. flieme, dans du Gange à 
ftammeriarit litt.flammer; maisLittré 
rencontrant le h. ail. fliedima le tire 
du 1, phlebotomus^ qui ne ]>eut ce-* 
pendant donner fliedima. Nous 
croyons que c'est simplement le mot 
flamme, comme le donne à entendre 
le flammeriari de du Gange et qu'il 
désigne une lancette sinueuse, comme 
le glaive flamboyant de l'ange qui 
chasse Adam et Eve du paradis ter-^ 
restre. 

Fleege, toison, du saxon fle^^ 
congénère du 1. flocus ; hoU. vlies^ 
ail. flies. 

FLËDwrrE etFLioHT-WHrrB,décharge 
d'une amende en faveur d'un proscrit 
rentré, litt. le saxon fled^ enfui ou 
flight, fuite et wity amende, étym. 
de Baiiey ; en v. angl. fleming^ pour 
flemariy un fugitif, un exilé. 

Fleet, flotte, le sax. fliet\ Fle- 
ming en rapproche le v. fr. flette^ 
barque : en angl. fleet désigne le lieu 
où monte le flot, fleet-street^ fleet-- 
prison^ la célèbre prison de Londres. 

Fleet, rapide, et passer rapide- 
ment, semble être de la famille de 
to flee, s'enfuir et être le même mot 
que flity id. 

Flem, en v. a. fleuve, dans Wace 
flum, du 1. flumen. 

Flesus, poisson dit en fr. fiez et 
flety fletety peut-être le poisson dit 
en norm. flatariy fort péché à Terre- 
Neuve. 

Fletgueh, un faiseur de flèche, en 
V. fr. un fléchier, 

Fleum, en patois angl, (Halliwel) 
flegme, pituite, en norm. fieume ; cet 



-. 61 — 



auteur cite aussi en patois angl. 
fiemmoiis, flegmatique. 

Flbw, espèce de filet, sans doute 
volant, du verbe fiy, voler. 

Flim-Flam , fadaise , (peut - être 
amoureuse) litt. fltmsy flame, flamme 
amoureuse légère, faible. 

Flinch, céder, se soumettre, un 
des sens du fr. fléchir. 

Fling, lancer, darder, le même que 
slïnffj d'où le norm. eslingn^r^ lancer. 

Flint, pierre, en v. fr. ^m, pierre 
dure. 

Fup, boisson cordiale composée 
de divers ingrédients ; le fLvp ou fiiipp 
norm. est fait de cidre, de sucre et 
d'eau-de-vie. Etym. inconnue, à 
moins que ce mot ne soit imitatif 
d'une espèce de tapement ; aussi en 
a. flïpsattcer, avaler gloutonnement, 
et fltpy seul^ en Suffolk, a le même 
sens. 

FuRT, coqueter, mot qui a passé 
récemment en fr . sous la forme de 
fltrterj litt. c'est flaireter, dim. de 
flairer, le premier acte de l'animal 
vers sa femelle, étym. préférable à 
celle de conter fleurettes. En fr. pop. 
fleurer^ signifie flairer. 

Flitch, flèche, (de lard), en v. fr. 
flèche et fliche de lard, forme prob. 
de fl^h^ chair, la chair du porc étant 
pour le paysan la viande par excel- 
lence. 

Flitter, battre des ailes, le même 
que flutter; le fr. frétiller, forme 
dim. (Jui suppose fréter ou fréttr^ 
d'oii viendrait l'angl. to frety fer- 
menter, bouillir. 

Flitter, lambeau, guenille, le même 
fritter, morceau, qui vient du v. ïr. 
fréter^ briser, d'où frette, brèche, du 
1. frcictuSf brise. 



Fijx, duvet, le même que Flax. 

Flock, troupeau, troupe, foule, 
en V. fr. flx>c, troupe, en norm. floy 
« un flo de moutons. » < Il y en a 
unflo, » c.-à-d. beaucoup de monde, 
d'animaux, d'objets, du saxon flocei 
t cum foie en aut grant adunaf. » 
(Vie de saint Léger), A Avranches, 
flotte et flo, grande quantité ; Flock- 
mely pêle-mêle, dans Cant, taies, 

Flock, flocon, en v. fr. floche, du 

1. floCCKS, 

Flog, fouetter, peut-être le v. fr. 
flageau, fléau, du 1. fl^ellum^ en 
norm. vloper. 

Floor, plancher, carreau, se trouve 
dans le fr. à fleur de terre, pléo- 
nasme, puisque le sax. fior sign. 
terre, sol. Cf. le fr. affleurer, en v. 
fr. fleurer. 

Flop, le même que flap, mais 
plus près du norm. vloper, frapper. 

Flotson, épave, litt. flottaison, c.- 
à-d. ce qui flotte, ce que rejette le 
flot. 

Flounge, falbala, bouillon, fronce^ 
le fr. froncer^ rider en resserrant,, 
plisser, litt. froisser; généralement 
en angl. -norm. on devient oun, 

Flounge, plonger, onomat. litt. 
faire flounn, comme plonger est 
faire florni, 

Flounder, le carrelet, en norm. 
caret, en norm. fliondre^ suéd. flun- 
dra, ail. fltmder, 

Flounder, se débattre, s'agitei*, 
étym. inconnue; Fleming l'assimile 
au poisson flotmâer, c qui, dit-il, 
nage près du fond, » raison insuffi- 
sante. 

Flour, farine, fleur de farine, en 
norm. flieur^ du 1. floris, diaprés 
une ressemblance, en v. fr. flour^ 



^ 62 — 



( tionnaire. de Lacombe ) . 

FtouT, se moquer, se gausser, 
vient du v. fr. fldhute^ flûte, flauto, 
prov. flahuteur, Auteur, çt ce mot 
passe au sens anglais de cette ma- 
nière : c les gamins jouent de la 
flûte sur le bout de leur nez », geste 
moqueur (dit Littré), ce qu'on appelle 
faire un pied de nez, insigne raille- 
rie; nous avons entendu avec ce 
geste ce cbant railleui» : c Flûte ! 
Flûte,Flûte. » Alors to flout somebody^ 
c'est flûter quelqu'un. L'angl. flûte, 
en se pron. flioute^ se rapproche de 
flout. 

Flower, fleur, du l, flos, qui est 
resté flour dans fleur de farine, et 
qui sert de transition à flower. Cf. 
flour et flourée, v. fr. pour fleur de 
farine, flouri^ moisi (revêtu d'une 
espèce de farine), flourins, florins. 
Mais comment le monosyll. fleur, 
flour ^ est-il devenu dyssyll. en an- 
glais ? 

Flowers, menstrues, forme aussi 
anormale que le fr. fleurs dans le 
même sens. V. Fluors. 

Flowing, espèce de navirie léger 
(de to fly)^ en fr, flouin (Dict. naur 
tique de Jal)t 

Fluder, Toiseau dit plongeon, 
prob. une altération du fr. plongeur, 
en angl. plu/nger. 

Flue, plume, duvet, poil ; le v. fr. 
avait flo et flo^y faible, léger, du 1. 
flmduSj qui avait le ^e^.ç de lâche, 
flottant, mou, et cç vieijx flo%(, est 
le flou actuel des ateliers de pein- 
ture. Mais ce sens est encore éloigné 
de celui du mot angl. D nous semble 
que cette phrase de la Bruyère 
en donne la clef : « Il sait d'une mé- 
daille Je fruçte et le feloux. » (Gh. 



xiii). hep et le f s' échangeant faci- 
lement fhloux est "^onv pilous, poilu, 
en norm. \epluy ou naturellement le 
flu. Le fr. fluet sort de flou, par 
flouety V. fr. qui se trouva encore 
dans La Fontaine < la belette au 
corps long et flouet » (édition i**). 

Flue, tuyau de cheminée, le cou- 
rant de la fumée, par où flue la 
fumée. 

Flue, que Phaer traduit par con^ 
chUf est sans doute la flte normande 
coquille conique qui s'attache au)^ 
rochers, et bémt, litt. bénitier. 

Fluelline, la velvote, ou linairo 
élatine, plante à la tige filiforme, par 
conséquent fluette, mot que nous 
supposons être au fond du terme an-; 
glais avec le mot lïnatre ou lin, c.-à- 
d. fluet'lm. 

Flume, fleuve, rivière, le v. fr, 
flum, du 1. flumen, du Gange ^ 
flumù, 

Flummery, bouillie, pour frumen-: 
terie, en angl. frumenty, bouillie de 
froment, le fr. fromentée. 

Fluors, menstrues, du 1. fluere, 
en fr. fleurs pour flueurs, malgré 
cette note de Littré : c les menstrues 
sont dites fleurs à cause de leur cou- 
leur rouge ; en bas-lat. flores, v. fr. 
fleurs ou floursy it. fiori, > En effet 
fluorés a bien pu se changer en 
flores, flueurs et fleurs et en flptoers 
et en florï. 

Flush, flux rapide, afflux du sang 
au visage, incarnat, du 1. fluœus ; 
flush, jeu de cartes, le flux, peut- 
être àe affluoo, ce jeu reposant 
sur une suite de cartes de même 
couleur. 

Flush, pousse des plantes, étym. 
inconnue. 



— 68 — 



Flush, volée (d'oiseaux), et. incon- 
nue, si ce n'est par flush^ abondance. 

Flush, couler, monter rapidement, 
litt. affluer, être en afflux. 

Flush, mettre à bain de mortier, 
litt. à flux de mortier. 

Flutter, flotter, voler ça et là, on- 
duler, s'agiter d'un mouvement alter- 
natif ; plusieurs sens de ce mot le 
ramènent au fr. flotter, et du v. fr. 
fluet^ inondation (du Gange a fluen- 
tare). 

Flux, foule, comparée à un cou- 
rant, du 1. fluxus, écoulement. 

FoAM, écume, vapeur, le v. fr. 
fum^ fumée,mais mieux le sax. fcsm. 

FoB, tromper, fourber, le v. fr. 
fbrbey fourbe, et forher, fourber. 

FoDDER, fourrage, en v. fr. /bcfo- 
rage^ it„ fbderare^ fourrer, en saxon 
fbdre. 

FoGAGE, grande herbe, le v. fr. 
fbuagey combustible, du 1. focyus, 
feu,, par le b.-l. focagium. 

FoH, pouah, en norm. fbtmh. 

FoiL, défaite, faux pas, échee, le 
V. fr. faille, faute, manquement 
c sans faille, » v. fr. sans faute, cer- 
tainement ; mot resté dans la faille 
des mineurs, l'endroit où la roche 
faut^ c.-à-d. manque. En terme de 
boxe a foil (litt. une faille) est un 
coup mal donné. 

Foil, feuille, dans la langue des 
joaillers; Foil^ fleuret, litt. feuille 
(de fer), lame. 

Foil, orner, parer, litt. fouiller, 
décorer de feuillage. 

Foil, blesser, battre, vaincre, re- 
pousser, le V. fr. foler et fbller^ 
blesser, d'oii le fr. fouler, presser 
^pus lei? pieds ; foilj faire perdre la 



piste, les fbulées de la bête, foiling, 
les foulées. 

Foilles, feuilles, en pat. a. (Halli- 
well) et foil^ feuille d'étain derrière 
une glace. 

Foin, botte, coup de pointe, que 
Fleming tire du 1. pvmtuniy de pun- 
gevy le ^ et le /* étant en effet de la 
classe des consonnes douces ; ex. : 
capy tête, devenu chef (cas très rare) 
cependant la dérivation par le 1. 
furdna {ipouv furctlla^ petite fourche) 
d'où le fr. fouène et foène, trident, 
est la vraie, la normale. De làl'angl. 
fom, piquer et porter un coup de 
pointe, 

FoisT, une vesse, onomat. sifflante 
comme le 1. vistre, le fr. vesse et le 
norm. vesner, qui suppose vessmer. 

FoisT, insérer, mettre par surprise, 
par conséquent tromper, rappellerait 
un peu le fr. voisdie, tromperie, mais 
laprép. de mouvement tnto qui suit 
ce mot suggère l'idée d'introduction; 
étym. inconnue. 

FoiST, espèce de bateau ; en fr. 
foste, selon Palsgrave. 

FoLD, parc, enceinte pour les bes- 
tiaux, le sax. foldf le norm. fatide, le 
V. fr. faulde, heu fermé de claies. 
Pour faude, il est dans le Gloss. 
norm. de Delboule. Le rad. est fbld, 
plier, d'où le v. fr. faulder^ plier, 
faire un plussù. 

Folk, gens, monde, du sax. foie, 
l'ail, volky congénère du 1. volgus, 
vulgus, 

Food, nourriture, en sax. fodr^ 
d'où le bas-l. foderagium^ fourrage, 
en V. fr. feure^ paille, l'herbe étant 
la nourriture par excellence ; les 
Norm. disent le nourri pour toute 
espèce de pâture. 



-^ 64 — 



FooL, eau de groseilles, écrasées 
et foulées. 

FooLSGÂP, papier à écolier, de 
forme in-folio, litt. foltoscap^ <pour 
shapejy de format folio ; en angl. 
jfblîOy in-folio. 

Fom.sTOifBS, espèce d'orchis (en 
grec testicule), le satyrion, litt. fboVsj 
de bouffon et stones, testicules. 

FooTY, FouTY, en pat. a. (Richard- 
son's Dict,) un misérable, celui qui 
est fbutUf en norm., ou du saxon 
for th. 

Foït, ce préfixe issu du lat. forù^ 
en-dehors, indique une action en-de- 
hors du verbe, par conséquent mau- 
vaise ; c*est donc un péjoratif ; ainsi, 
sans sortir du v. fr. : forceler, celer 
en-dehors, c.-à-d. de ce qu'on doit 
déclarer ; fbrcommander, usurper, 
commander en-dehors du droit, fl>r- 
consetller, mal conseiller, fbrftiïre^ 
faire en-4ehors de ce qui est juste. 
De même en angl. : fbrbear, épar- 
gner, traiter avec clémence, en-de- 
hors, au-delà de ce qui serait juste, 
forbid^ interdire, litt. plus que dé- 
fendre; prget^ oublier, litt. avoir 
en-dehors de soi, forsake, abandon- 
ner, litt. secouer au-dehors, préfixe 
comme le v. fr. fbrbouter^ aban- 
donner, litt. jeter au-dehors. Toute- 
fois le préfixe fore est saxon et 
sign. devant. 

FoRGREs, dans le patois du Devon, 
selon Halliwell, embranchement, là 
où les chemins fourchent, en norm. 
des fimrchei et ftrurgueê. 

Ford, gué, t^onmie ferrys en 
scand* flord^ détroit, ce mot existe 
en Norm. sous forme de fl&wr pour 
des localités maritimes, comme Fi- 
quefleur, Gerefieur, Grannefleur, 



Barfleur, Honfleur^ Harfleur, mais 
la pron. pop. est /fewr {flord). 

FoRBGAGE, le fr. forgage : Got- 
grave cite comme norm. forgasy 
qu'il traduit par seizure. 

FoREiGN, étranger, ce qui est du 
dehors, du 1. forts, par le bas-1. /b- 
rantM, d'où le v. fr. rtee foraine, vue 
écartée, le fr. marchand forain, ce- 
lui qui vient du dehors. 

FoRBL, parchemin qui sert à cou- 
vrir les livres, le v. fr. forel, four- 
reau. 

FoRESWAT, épuisé, litt. for-sweat, 
sueur en-dehors. 

FoRGERY, contrefaçon, le fr, forge- 
rie (qui n'a plus oe sens) du verbe 
fr. forger, supposer, im écrit. 

FoRSETs, fourchettes pour les 

gants, pièce carrée entre les doigts. 

FoRSBT, coffret, en v. fr. forceret, 

litt. petit coffre-fort, litt. en v. fr. 

forcter, cassette. 

FoRTNiGHT, un ospace de quatorze 
nuits, une quinzaine : J. César re- 
marque dans ses commentaires que 
les Gaulois comptaient le temps non 
par jours, mais par nuits.Gf. sennighU 
FoRNiMENT, en V. a. (Sponsor), 
fourniture, en fr. pop. fourniment. 

FoR-TO : « en V. a. avec l'infinitif, 
comme le fr. pour : t Ifthat hit he 
for to done. » (Ms. Cantob ap. Halli- 
well). 

FossET, un robinet, un fausset, 
forme normale de Faucbt, V. ce 
mot. 

^FosTER, V. a. forestier, en angl. 
forster, de l'ail, fbrst^ sapins. 

FoTHER, charge de-plomb de dix- 
huit cents livres, le même que fod-^ 
der; en ail. fuder, charge, charretée, 
tonneau, d'où le fr, foudre. Fother 



— 65 — 



est le même que le fudder àx\ patois 
angK signifiant le contenu d*une voi- 
ture à deux chevaux. 

FoTHER et FoDDER, boûchcF, avou- 
gler une voie d'eau ; de fodder^ 
ifourrage, litt. boucher avec du feurre, 
v. fr., pour foin et paille. 

FouLj.en langage maritime sigu. à 
plein abordage, en heurt, en froissant, 
litt. en foulant, 

FouLDER, lancer une chaleur brû- 
lante, le v. fr. fouldroyer^ (&n v. fr. 
foldrier et même fuildrer : « xii* s. 
la splendur de la tue fuildrante 
hanste » {Liber psalm., p. 240). 

FouMART, putois, litt. puante-mar- 
tre, en norm. marte, en a. foul^ 
puant. 

FouNDER, couler à fond, litt. fon- 
xirer, afîondrer, par ext. founder^ 
surmener un cheval, lui fouler les 
jambes, Veffondrer, Johnson tire 
founder du fr. fondre. Il est possible 
d'expliquer par tous ces mots l'ex- 
pression de n^fht fbîmderedy perdu, 
égaré,^litt. fondu dans la nuit. 

Fox, faire boire quelqu'un jusqu'à 
r«inivrer, litt. le forcer, le r étant 
muet en angl. devant une consonne, 
Jisez fossery foœer. 
FoY, le fr. foi, fidélité. 
FoY, donner un repas d'adieu, de 
bon voyage, de bonne vote ; le voter, 
V. fr. peut* mettre dans la voie. Bai- 
}ey rapproche foy du fr. voye, 

Fràil, cabas, panier, corbeille, 
jonc pour tisser dès corbeille^s, le v. 
fr. fresler^ fréter^ pUssec, pUer, qui, 
par métathèse, est devenu ferler, 
d'où l'anal, to furl. Lacurne cite 
aussi fréter y pUer. Le v. fr. avait 
fra^ly caisse. 

Frajlty, fragilité, suppose le v. fr. 



frailetéy dul. fragilis^ de frangere^y 
issu du rad. imitatif frac, crac. 

Fraise, omelette au lard, litt. à Ic^ 
fraise de porc. 
Fraise, fraiser un bastion. 
Frame. forme, semble d'abord la 
métathèse du fr. forme ; mais c'est 
le saxon fremme, 

Frampold, bourru, hargneux, v. 
angl. ; Shakespeare s'est servi de ce 
mot; étym. inconnue, ou frap et 
holdy litt. qui frappe hardiment. 

Franion, dans Bailey Franniony 
un franc et gai compagnon ; étym. 
inconnue, mot qui semble renfermer 
free^ libre, ou frank, franc. 

Frank, engraisser des cochons^ 
peut-être le mot norm. affranchir^ 
châtrer, opération fajte sur les ani- 
maux qu'on veut engraisser; de là 
Frank, étable à porcs. 

Franklin, franc tenancier, le fr, 
franc-colon, en v. fr. franhelyn, en 
b. l. franchilamcs] dans ce suffixe, 
Skeat voit le germ. ling, et s'appuie 
sur le mot Chamberlain^ mais ici le 
suffixe en anttë est du pur latin, paij 
caméra^ camerella et camerellanus,^ 
comme chapelain de capellanus, 

Frantic, fou, forcené, le fr, fréné- 
tique. 

Frap, aiguilleter, lier avec un cor- 
dage, avec un câble, litt. frapper uq 
câble, locution maritime fr. JDu reste 
en V. a. affrap^ frapper « ready to 
affrap ]& (Sponsor, 68), en v. ft\ af. 
fraper, it. affrapare, 

Fraught, cargaison, le môme que 
freigt, en fr. fret et fréter un navire; 
Tall. frachty en dan. fira^t^ charge 
de navire. 

Fray, abrév. de aftray, querelle, 
dispute, litt. ce qui effraye, un effroi, 

f 



\ 



— m — 



imo épouvante, ou du, v. fp. fraire, 
briser. 

Fray, éraillure d'une étoffe» du fr. 
frayer, dérivé du 1 fricarey froisser. 
Fray y froisser, se dit du cerf qui se 
frotte aux arbres. 

Freak, caprice, boutade, le fr, 
frasque, de Tit. frasca ; en v. fr. 
fresque^ résolution soudaine : cas 
de fresque^ querelle sans prémédita- 
tion. 

Freebouter, flibustier, autrefois 
fribustier^ litt. de libre butin, of free 
booty^ en norm. frihustier. L'angl. a 
aussi fiLUhuster. 

Freezb, geler, se glacer, congénère 
du 1. frigere^ qui a donné le fr^ fris- 
son "pdiV .frigitiQy qui s'est contracté 
dans le bas-1. en /^-/c^îq, Wedgwood 
cite le fr. « la voile frise », c.-à-d. 
frissonne au vent, alors /ree^e serait 
d'orig. fr.,"et cette onomatopée fri 
est dans presque toutes les langues. 

Freight, cargaison de navire, en 
fr . fret , fréter ; le même que 

FjlAUGHT. 

Fret, fermenter, bouillir, litt. fré- 
tiller, forme dim. qui suppose fréter. 
Lacurne donne freteler, flotter au 
vent. Cf. 1. fritillus, cornet à dés, 
litt. ce qui frétille. 

Freyn, frêne, est cité par Halli- 
well comme patois anglais. 

Fiubble, mesquin, frivole, du fr. 

frivole. 

Fribble, se moquer, donner des 
raisons vaines et captieuses, litt. fa- 
riboUr, dire des fariboles. 

Fridge, frétiller, être en mouye^ 
ment, du v. fr. fringue^ saut, danse, 
d'où le fr. fringant. 

Fridge, froisser, du 1. fricare, 

yiViGHT, pron. ,fraïte, effrayer, du 



sax. frighian^ id., se rapproche uii 
fr. effrayer, qui a donné l'angl. af- 
fray et fray, et qui vient du bas-1. 
frigidare, refroidir. 

Frill, trembler de froid, le v. fr. 
friller, id. dans du Gange à frigvr- 
tire. En norm. rîle, vent froid. De 
là le fr. frileux, 

Frill, jabot, objet plissé, frisé ; 
or, friser a pu produire son dim. fri- 
seler, qui se serait réduit en frïsle 
et en frîll. Ce qui donne du poids à 
cette conjecture, c'est l'angl. frizzle^ 
friser, fricoter. 

Frith, détroit, congénère du 1. 
fretuniy en v. fr. rith^ gué {Dîot. de 
Lacombe). 

Frock, robe, blouse, le fr. froc, du 
germ. hroch, habit, d'où l'ail, rock^ 
id. 

Froth, écume, en norm. froe^^ 
sciure de bois, diaprés nue certaine 
ressemblance de couleur ; mais broe^ 
broue, en r^orm., écume,, yaipieu^ 
pour le sens. 

Frowefi, couperet, fendoir, du v. 
fr. fl^oer, frotter, briser : c'est le 
rad. du norm. froe, pour frouée^ \q^ 
sciure de bois, le produit du froisse- 
ment, comme est la sciure. 

Frary, fraternité (Halliwell), le fr. 
frairie. 

Freiser, en y. a., fraisier ^JÏa^^«V 
welVs provincialïsms). 

Frown, froncer, rechigner, du v. 
fr. froigner, froncer, resté dans le 
fr. réfrogner; mais le fr. froncer, 
pour lequel Littré ne trouve pas 
d'étym. satisfaisante, n'est que le 
verbjB froisser, avec Tépenthèse assex 
commune de n, surtout dans la nasa? 
lisation norniaiide, 



— 67 — 



Frubish et FuRBisH, fourbir, ca 
porm. frovibir. 

Fruit, le fruit, pron. frout^ en v. 
n. frut (Bible de Montebourg, xi« 
siècle). 

Fuel, combustible, le v. fr. fuel^ 
id., du 1; focale, d'où le fr. fouaille, 
ce qui se faisait sur le feu. 

FULMAR et FOUMART, lo pUiOis, 

litt. foui, puant et mart^ le fr. marte. 

FuAiBLE et Famble, chiffonner, ma- 
nier maladroitement, par ex. : to 
funible a tooman, manier maladroite- 
ment, litt. fuméler, mot norm. pour 
direjouer avec les femmes ; fumelier^ 
en norm. Thomme qui recherche les 
femmes, en norm. des fumelles, c- 
à-d. des femelles. 

FuNK, mauvaise odeur, peut-être 
le même que fane, fange, en norm. 
fangue^ du l. famicis^ abcès, bourbe; 
mais ridée dominante est plutôt /^ 
mer y en rouchi fvmquer, en wall. 
funker, répandre une odeur de fu- 
mée. 

FuNNEL, entonnoir, du 1. infiundi- 
buluniy en limousin enfounil, en 
brot. founil^ du 1. fwndere, 

FuRBELOw, garniture au bas de la. 
robe, est devenu le fr. falbala, litt. 
fur, fourrure, below, en bas, mais 
mieux du fr. du Centre friboler, vol- 
tiger, trémousser ; en patois lyonnais 
farbela^ une frange, 



FuRDLE, mettre en paquet, le v. £r. 
fardeler, faire un faisceau, un far- 
deau. 

FuRKix, mesure de 4 litres; en 
Norm. fréquiny quantité de beurre, 
vase à beurre d'une certaine conte- 
nance. 

FuRL, ferler, paqueter les voiles, 
en v. ïwfardelery trousser les voiles, 
lès mettre en paquet, en fardeau. 

FuRLONG, mesure de longueur, de 
40 perches, litt. fourthy-long , 

FusEL, en y. a., fuseau, d'après 
Halliwell. 

FusT, mauvais goût, litt, goût de 
fut, ou tonneau, du v. fr. fust, bois, 
du 1. fustis : Cf. Ta fusty, fusted, qui 
a goût de fût. 

FuTRE, en patois angl. d'après 
Halliv^ell, dont le sens ressort de sa 
citation : « futre for tby base ser- 
vice, » En Northumb. Fout sign. un 
enfant gâté, foutry, chétif : on y dit 
en terme de mépris : « a fouira for 
you, » 

Fuzz, vesse, onomjjt., comme 
foist\ fuz:$-ball^ vesse de loup, 
comme le l. vesire^ comme le norm. 
vesner. 

Fylyote, un clocheton, en pat. a. 
(Halliwell), en iiprm. fillette : 'à deux 
fillettes de la pyramide ont été ren- 
versées. » {Journal d'un bourg, de 
Caen). 



G 



Gab, railler, le v. fr. ^qber ; en 
norm. gabegie^ raillerie, En v. a. 
gahbey plaisanter, gaber^ farceur, 
gtfbberi^, farces, gaJ)yj enjoué. 

Gabardine, souquenille, le v. fr. 



gabardine et galvardine, it. gavar- 
dina, 

G AD, errer, peut-être du v. fr. 
gadCy chèvre, litt. chevroyer, comme 
caprice vient de capra, ainsi que 
cabriolet ; to caper, danser. 



— 08 



Gad, coin d-acier^ en v. fr. gadde, 
earreau d'arbalète, flèche, aiguillon, 
du ], quadrata. Cf. le v. fr. quadre, 
quatre, et lenorm.ctf^sign.un cadre. 

Gadoer, le jaugeur, le mesureur, 
en norm. gavgefwr^ de gavgter, jau- 
ger. Du reste gauger est anglais. 

GxDROON, le fr. goderon, colerette 
empesée, litt. goudronnée. 

Gain, entaillure, mortaise, le fr. 

gaine. 
Gaiitsay, contredire, litt. agamst- 

sat/j dire contre. 

Gainery, en y. a. labourage, le 
sens degatgner, en v. fr. ; gainage, 
les outils aratoires, gainage^ profit 
de la terre, gamw^e, id. 

Gait, démarche, désinvolture, en 
norm. la draine, 

Gairish, folâtre, fastueux, res- 
semble à un composé de gay-rich, 
gai et riche^ ou sa rapproche du fr. 
guilleret et du v. fr. galerie, réjouis- 
sance. 

Galant^ vaillant, le 1. valens. 

Gale, vent,brise; gale, vent chaud, 
existe dans lo patois manceau y c'est 
peut^tre une abrév. de galerne, qui 
a passé par guler, v. fr., vent de 
nord-ouest. En Norm. le vent sec se 

^t hafe. 

Galb, chanter, d'où le nom du 
rossi^nd, nightingalè^ litt. chanteur 
nocturne> mieux chanteur nuùogafU. 
C'est le v. fr. gaier, s'ébattre> se ré- 
jouir. 

Gale, le myrîca gale des bota- 
nistes ; ce dernier mat représente le 
aweet gale des Ecossais, litt. la douce 
brise, parce que cet arbrisseau est 
odorant; les Normands l'appellent 
saule-d'odewr. 

Galilée^ scène de la Passion 



peinte au soulptée,^ en v. a. GalC-- 
leesy litt. la Galilée. 

Galliard et Galiardise, vigoureux 
et vigueur, en v. fr., existaient en v. 
a. d'après Halliwell. 

Gall, écorcher,. en v. fr. galler^ 
gratter, maltraiter (Lacurjue). 

Galligasions, braies, chausses en 
houseaux, du L caliga, chaussure^ 
le reste inconnu, malgré les étym^ 
anglaises qui disent caUgœ vasco^ 
num, les caltges des Gascons ; pour 
galloshoeSf c'est souliers-caliges^ 
souliers à cordons, d'où le surnom 
de Caligula, ou plus simplement le 
fi\ galoches^ pron. gallochess. Dans 
Chaucer et P. Ploughman galage^ 
galoche. Cf. greguesqucs, d'où Gallï-^ 
gaskes. 

Gall-nut, litt. noix de galle, litt. 
une noix qui est une gale,, produira 
par des piqûres d'insectes. 

Gallow, effrayer^ litt. en criant 
gare-lo ! lo pour là en norm,, du l, 
illocy on norm. iloy ici. 

Gallow AY, bidet,, litt. du comté de 
Galloway. 

Gamashes, dans le Norihumb.,ga- 
maches, ainsi que gambadoes et 
gambogms et gambages. 

Gambol, gambade, du verbe ^aw- 
boler, supposé, comme voisin du 
norm . gambïller , gambader . La 
forme dure n'est restée en fr* que 
dans gambader et ingambe (en jam- 
bes). 

Gambrel^ jarret d'un cheval, mot 
qui renferme le norm^^amôe, jambe, 
et rappelle le surnom du Duc Ro- 
bert, Gam^aron (gambes rondes). 
L'angl. gambrel peut se traduire par 
le fr. jambier, et suppose un dim. 
de jambière^ c^-à-d* gambierelle» 



— 69 



Eu norm. gamboler^ agiter les jam- 
bes. En V. fr. et en vieil angl.^mm- 
heux^ bottes : « adowne their giam- 
beux falles. » {Sjsenser^ p. 90). 

Gamble, le dira, de gàme, jeu, 
chasse. 

Game cIGam, enpat. duNorthumb, 
^elon Halliwell, signifie se moquer, 
en norm. g amer, écumer de colère, 
et aussi souffleter. 

Game, jeu, prob.du fr. gàiriy ga- 
gner ; il y avait autrefois deux 
grandes sources de gain : le jeu et 
le labourage, qui se disait gaignage. 
Tous deux se seraient confondus 
dans ridée de gain. Cependant le m 
fait difRculté, surtout en présence 
du saxon gamian, jouer. 

Gammer, le fr. commère. 

Gammon, jambon, pour gambon, 
it. gambone, 

GAMUT,la gamme, qui commençait 
par ut. 

Ganch, empaler, faire tomber sur 
lies pointes de fer, en v. ïv.^ga'hche, 
en it. gancio^ crochet; ganche est 
fr. dans la langue maritime, croc. 

Gander, le mâle de Foie, en v. fr. 
gante, de Tall. gansj en angl. goose, 
oie, très voisin du v. fr. gause, oie 
^t canard et gàUse se rapproche, 
avec répenthèsè de r, fait assez 
commun, de Vécossmsgrausey espèce 
de grosse perdrix. 

Gano, bande, troupe, du saxon 
gang, màrche> est introduit ici pAir 
rétym. de gang-ttdf la fêté des Ro- 
gations où les gafigs, ou bande de 
îàboureurs, se formaient en proces- 
sions, et celle de gàfi^'-flower, la 
Heur des gangs, celle qui fleurit vers 
les Rogations. L*angl..^an^, renfer- 
mant ridée de laboureur rappelle . 



le v. fr. gaigner, labourer, et surtout 
sa forme norm. gangnier^ la nasali- 
sation étant un des caractères du 
normand. 

Gant, oie sauvage, en v. {v.^a/nte. 

Gantlope, passage par les verges, 
primit. sous les coups de gantelet, 
de gantîet et de tope, en v. a. s'échap- 
per : on voit le patient fuyant les 
coups. -^ Gantlet, même sens. 

Garb, façon^ oestutne> le v. fi% 
garhe, agrément, qui est devenu 
gaÀbe ; en it. garho^ bonne grâoe : 
du haut-ail. garwi, ornement, 

Gai^, vêtement, qui est le n&i^. 
garbs, vêtement, selon Flemûrg. 

Garbage et Garbish, tri paille, aba- 
lis, les restes de Tanimal, du v, fr. 
grabeler, éplucher, ramasser les 
restes ou les grabeaux ; mais une 
autre étym. est préf^^ble, c'est par 
Tesp. garlnoêy ragoût (Littré). 

Garbel, la première planche qu'on 
attache à la ijuille, litt. le galbe, la 
forme, le dessin. 

Garble, trier, choisir, le v. îv-, 
grabeler, éplucher. 

Garbles, les restes des épices, 
des drogues, le v. fr. grabels^ en fr^ 
grabeaux. 

Garbord, H.ff€me de marine, en fr^ 
gabord, V. Jal, DCct. natUtque. 

Garboil, désordre, trouble, le v. 
fr. garboil^ en norm. garbomller*, 
mettre en gâchis, en it. garbuglïo^ 
désordre. 

Gard du cord (erreur sur îe genre) 
litt. garde de la corde, ce qui arrête 
la fusée de la montre ; garde caut, 
même moi^^arde-^u-gut, litt. garde 
du boyau. 

GARrtEviANT, le fr. garde-viaidcy 
dans Shakespeare gardevyant. 



— 70 — 



Garoaney, sarcelle ; garganet est, 
dans quelques cantons fr. le nom du 
harle. 

Garget, mal de la gorge, ennorm. 
gargate, et en v. fr. c gargaies tren- 
chieâ » (K. de Rou)^ on v. a. gar- 
gat. 

Gargle, le fr. gargouiller et gar- 
guiller. 

Garglion et Gargil, nialarlie des 
oies et des cochons qui les fait gar- 
gouiller. 

Garglion , induration des gan- 
glions. 

Garlig, ail, mot gallois : àr-leek, 
le poireau. 

Garment , vêtement , dérivé du 
verbe garnir, en v. fr. g arment, ar- 
mure, fréquent dans la Chanson de 
Roland. 

Garner, grenier, motathèse du 
1. granarimn^ en prov. graniér. 

Garnet, grenat. 

Garnet, le palan de bredindin, de 
rit. granato. 

Garran, bidet, peut-être du norm. 
Jiarîn, mauvais cheval. 

Gare, laine do rebut, celle qu^on 
garde, qu'on gare à la maison, qu'on 
ne vend pas. 

Garret, grenier, le ù\ galletas, 
qui, comme le démontre Littré, re- 
présente le faubourg de Galata, mot 
importé par les Croisades. Mais l'a. 
garret vient bien du v. fr. garîte, 
petit logement au haut d'une tour, 
lefr. guérite, du V. fr.^t^yVr^proféger. 

Garous, de saumure, du 1. ga- 
runij saumure du poisson gartis. 

Garth, pêcherie, du scand. gard, 
enceinte, en v. fr. gord, pêcherie, 
réservoir, Uii acte norm. du xi« siè- 



cle appelle /îstgart une pêcheriéj 
litt. fiùh-gartf enceinte pour le pois^ 
son. 

Garth, ceinture, le même que 
GraTH. 

Garth, la cour de derrière d'une 
maison, le gard scand. En Norm. le 
champ attenant à la maison, est de 
même appelé le Jardin, en bas-n. 
gardin. 

Garter, jarretière, en norm. gar- 
itère. 

'Gash, balafrer, que Bailey tire dd 
fr. hacher. 

Gasket, le fr. garcette. 

Gast, V. Agast, effaré. 

Gâte, porte, portail : ce mot, d'o- 
rigine Scandinave, existe dans des 
noms de lieu normand, : Houlegate, 
(porte creuse), Gatteville, Gathemot. 
À Valogneé, les enfants appellent 
jeu de gatte la mérelle, pour laquelle 
ils dessinent sur le sable une grande 
porte cintrée. 

Gaud, se réjouir,' du v. fr. gaudir^ 
du 1. gaudere^ en v. fr. gaudoger. 

Gauge, jauger, en norm. gau- 
gier. 

Gavel, gabelle, impôt, dû sax. 
gaJbel. id. 

Gavel, gable d'un toit. 

Gavel, javelle, en norm. gavelle. 

Gavel, redevance, le fr. gabelle. 

Gavelock, javelot, en v. fr. gave- 
lot, 

4iAWBY, un sot, litth gabé^ raillé. 

Gawd, plaisanteries, bagateîles, 
même mot. 

Gawn, barrique, une forme du 
norm. cane^ cruche. 

Gear, colifichet, en norm, giries) 
manières affectées, plaisanteries. 

Geat, trou d'un moule, litt» \è 



— 71 — 



jet, l'ouverture par où l'on jette )e 
métal ; en v. fr. giet, ce ç\{xe. jette la 
mer. 

Geat, le jais, du 1. grùcgàte^f en v. 
îv.jayet et (/est, 

Gee et Geeho, crî aux ôheVàux, le 
norra. dja ho f diàho ! 

Gelding, hongre, en v. ïv.gtùetdon 
hongre^ de Tisl. gelàa^ châtrer. 

Gbst, étape, en y, fr., le gist^Xe 
gîte. 
GENDAàMEftY, fin V. &., gendarmerie. 
Genêt, un genêt (d'Espagne). 
Genuinb> vrai, naturel, l. genui- 
nû$, 

Gent, joli, le V. fr. gentf gente. 

Oentry, la classe des hommes 
'gènts, gentils,- hommes de race, litt. 
genlillerie, en v. a. gentlery, 

Gerefàlgon, le gerfaut, en bas-1. 
hieroftilco\, en ail. geier-fàlk^ vau- 
tour-faucon. 

Gewgaw, brimborion, du v. fr. 
jiiery jeu, et gaud^ se réjouir, mais 
le saxon a g^gàfy bsrgatelie. Cepen- 
dant le préfixe semble représenter 
yéw, Juif ; du moins Brockett traduit 
gewgaio par Jew's harp, V. son 
Gloss, 

GiB, un chat, de son surnom lé- 
gendaire, Gvlbert^îe-ccts, 

GïBE, railler, une forme de gaher^ 
railler. 

GiBBER, baragouiner, peut-être le 
même que^a^èr, railler. 

GtBLÈT^ abattis, le fr. gibletto et 
giblotte. 

GiË, guider, le v. fr. guiefi* elvier^ 
du l.fnare. 

GiG, fille évaporée, qui gambade, 
qui giguey c.-à-d. sautille, danse. 

GiG, cabriolet, danse, du fr. gi- 
^guer. En v. fr. gtguer, gambader. 



Le gig angl. est à gigue, comme ca* 
briolet à cabriole. En novm, gingïer^ 
sauter. 

GiG, une guigue^ espèce d'embar- 
cation, c'est l'anglais francisé. 

GiGGLE, ricaner, folâtrer, du fr. 
jongler, en v. ïv. jugléery jouer des 
farces; dans Shakespeare, gtgglet, 
une prostituée. 

Gig, fille évapcwée, dérivé de 

GiGGLE. 

Gilbert (Cycle de Renard). V. 
Gilbert-/e-ca5 dans R, de la Rose de 
Chaucer, litt. le chat, en norm. cat. 

GiLLYFLovvisR, gîToflée, non pas 
de JuLg-ftovoer^ la fleur de Juillet, 
comme disent les phHologues angl., 
mais du fr. giroflée, issu du lat.-grec 
cUrgùphyltutm, litt. feuille-noix,, le 
girofle, ou noix de girofle. 

GiLLS, ouïes de poisson, du fr. 
gueules; dans Palsgrave gyll of 
fishe est traduit par jàe (joue) de 
poisson, 

GiLRY, en pat. a. (Halliwell), le 
norm. girte, en v. fr. gillerie eigiU'- 
lerie^ supercherie. 

GiLSE, saumoneau, est, d'après 
Fleming, le fr. grills, petits sau- 
mons, un mot qui nous est inconnu. 
Mais Bailey cite gills; les ouïes du 
poisson, le norm. guille ou guine. 

GiLouRE, en pat. a. (Halliwell), 
trompeur, et il cite : t giloures of 
thepeople, » du v. fr. giler^ tromper. 

GiMÀL, GiMEL et (3iMBAL, tcrmcs 
héraldiques, litt. barre double ou ju- 
melle ; dans Shakespeare gimmal, 
deux objets ronds, jumeaux. 

GiMLET, un foret, le norm. ^mm- 
blet y en v.f..^^ôe?e^, motsd'orig.celt. 
GiMMAKS et GîMMERs, doublc an- 
neau, Wt. des jumeaux, des jumelles^, 



l'A — 



1 é 

^f. ie fr. jumelle, double - lunette. 

GlMUER-LAMB OU GaMMER-LAMB, 

agneau femelle ; or gammer est le 
fr. commère, c^est un surnom comme 
compère-loup. 

GiMCRACK y mauvais mécanisme, 
engin qui craque, ov gim est la syll. 
iforte du fr. engin, V- Gin. 

Giup, guipure, V. Guimp. 

Gin, genièvre, en norm. gine et 
•djme, du l.Jumperùs, 

Gin, un engin, apocope du mot 
fr., du 1. ingéniant, 

GiNGLEj tinter, le norm, gingler^ 
sauter, et te v. fr. genglevy badiner. 

Gingival, qui concerne les gen- 
cives, le 1. gingvoa^ t le vin laveit 
gengives. » (01. Basselin). 

GiPON, en pat. a. jupon, en norm. 
gipon ; jupe se disait en pat. écos- 
sais : « take aff mp costly jupe. » 
(Percy's ballads, Hardy Khute). 

GiNNET, un niulet, le 1. ginnusy 
millet, d*oii le fr. gcnet, petit cheval 
(de la taille du mulet). 

GiPSY, bohémien, litt. l'Egyptien. 

GiRD, ceindre, attacher autour, re- 
présente le hgyrus, cercle, en fr. gi- 
rel, cabestan, gîrellèy tour de potier; 
vtretoUy v. fr., trait d'arbalète. 

GïRE, cercle, du 1. gyrus^ eii fr. 
^irQl^ cabestan. 

GraL, une fille, donl Tàdj.. est gir^ 
îish : il est assez curieux qu^en norm. 
girlique désigne uiie fille dégînçîjn- 
dée. 

Gis BY Gis, par J^s 6u Jésus. 

GisE, mettre en pâture, gîter ou 
"gister. V. Agist, c.-à-d, y gîter les 
bestiaux. 

GisT, le principal, le centre, le gite, 
le V. fr, giste, là où gît la difficullc, 
fk question. 



GiTH, la nielle, le 1. githago, soii 
nom botanique. 

GivELED, mis en javelle, en norm. 
gavelé : Halliwell tire cet archaïsme 
angl. du norm. gavelé, 

GivEs, fers, entraves, en v. a. gy^ 
ves, que Palsgr^ve trad. par le fr. 
gat{;ous. 

GizzÂRD, gésier, en norm gisier. 

Glad, réjoui, est un congénère du 
1. lœtihs, 

Glade, une clairière, en v. fr. le^ie\ 
en bas-1. lada^ qui est, sebn du 
Qange, le 1. lata^ voie large. 

Gladeh, glaïeul^ du 1. gladioli4S, 
d'où le v. fr. glajeulj en norm. la^ 
jeu, 

Gladdon et Gladwin, glaïeul ; 
gladdon semble être la corruption 
de gladioie qui est anglais. 

Glange, coup d'oeil : Skinner te 
dérive du fr. eslancery comme on dit 
lancer uû regard. 

Glanders, morve, litt. mal des 
glandes, en v. L^îandres^ écrouelles-, 
en norm. id. 

Gla^e, du fr. éclairer, rendre 
clair, en terïiie de fondeur, claireri 
laver,c.i-à-d. rendre clair .Wedgwood 
rattache au l. cîarus, le 1. gloria^ 
qu'il définit : claritas nominis, 

Glean, glane, en norm. glia/ne el 
g Une. 

Glee, gai té, congénère du 1. lœim 
en V. fr. lie, d'où te fr, chère, liç^ 
joyeux accueil, mais vient directe-^ 
ment du saxon glie^ divertissemenj./, 
gleeman\ ménestrel, litl., hommje dé 
joie. 

Gleet, sanie, le v. fr. glette, or- 
durcj corruption, d'où glot, ver de 
viande, en norm. g lot, ver blanc.dè 
viande -gâtée. 






' 



78- 



GuB, châtrer, du 1. gli/tbo^ écoFcer, 
peler, lib en est l'abrégé et ne vient 
pas du 1. Uberare^ bien qu*en norm. 
châtrer se dise affranchir ; le châ- 
treur est Vaffranchisseur. 

Glimpse, lueur, ce mot est dans 
Rabelais : m flambeaux, torches et 
glimpes. » 

Gw)AT, couver des yeux, litt; dévo- 
rer des yeux, avaler du regard, «!)2- 
gloutir du regard, prob. du vejbe 
engloutir, en v. fr. gloti^^ d'où le fr. 
glouton. 

Gloom, obscurité, en v. eL.glômbey 
du fr. glomérer, c.-à-d. épaissir : 
€ glomerat que sub antro fùmifeiràm 
Tioct^m^ » dit Virgile dans l'épisode 
de Caous. 

Glory, gloire,, en dialecte norm. 
du XI* siècle, glorie {Psautier cfe Mànr 
éekourg), 

GiLOs&y, poli, luisant, poiur glassy, 
litt. uni, luisant comme le yerre, 
glojss, 

Glow, brûler, être embrasé, se 
Fs^ppcoçbe (Ju y. fri g-^o^ btiche. 

Glut, avaler, engloutir^ en v. fr. 
glutir, 

Glut, engorger, étouffer, le v. fr. 
glutir, le 1, glutir^j avait le même 
sens, durad. glut « the imi&e ofa 
liquid escaping from a ftarroto-nec- 
hed opening » dit Wedgwoôd, d'où 
le fr. glougloutër. 

G^a^sh, grincer des dents, ùiïm du 
fappôpt avec le fr. ganache, litt. ga'^ 
nacher,. jouer de la mâchoire. 

Gnaw, pron. ^Ȉ, mordre; mv. 
fr. gnac^ coup de dent» 

Goal, pron. ^dZe,leboutdela lice, 
(marqué par une gaule) ; on pat. a. 
gaul] en v, a. gole : e. No pesison 
tHAT could hâve, icon the ring or 



got the gole before me. » (Mali; 
Rich. lU). 

GoAT, chèvre : . ce mot se trouvé 
dans le patois des Ardenaes, sous la 
forme de gate\ en Flaodre, c'est 
maguettOi, et dans le Berry mor 
goutte, 

GoB, morceau, en norm. MXi&gobi, 
en V. fr. gobe^ morceau, bcmehée ; 
gobbety td., en norm. un gobet; I9. 
locut. t(mt^4e^o, li^t. tout avalé^ 
avalé d'un coup. 

Gk)rR, jeu de mail, rappelle le jeu 
norm. g'o, mais vient du hoU. hohf^ 
une mas&ue ; on dit maintenant en 
angl. golf. 

G06 e to be at gog » être dafis les 
délices, le v. fr. gogues, met délicat, 
d'où le fr. goguettes- 

G.OGiM.B, loucher. V. Oole^ Idtt. mal 
œiller, ^onv g au-ogle^ avec te péjo- 
ratif ^at^; de. là ^9^^^^, œillères. 

Qoop, boa^ mot saxon, mai& qui a 
été francisé en; y. ^.,ÙBXiS godm^ùfk 
fg^od méat), espèce de gâteau, et 
dans ce vers de Waôe où l'on re- 
marque aussi; Ao/y-erofts,saiiïtot»t^ix, 
et Gàd ^mtghtyi^ Dieu puissai;^ : 

« Olioirosse soveat crioent 
Et Go^Wit^^ ceclamoi^at. >) 

GooDGiNGs, femelots (litt. les. pe- 
tites femo^fâ^ du gouvernail, terme 
à intention obsèène- des matelots fr., 
ainsi que cùmère^ d'après le mode 
d'insertion ; nous soupçonnons la 
même idée dans l'angl. goodgings'y 
du V. fv.gàûge, qui a dû existe? en 
angl, ; du moins on y trouvo gour- 
jeersj véroflè, ou mal des gouges. 

600L, un bourbier, en limousin 
grouilla, id, V. Guilly. 

GoosBEHRY> groseille àmaquereauÇ' 
lïii. gross'berri/ y grosse baie; dan.^ 



i4 * 



jpiusieurs patois an(^l. on dit grose- 
berry. Il faut rejeter Tinterprétation 
^2iV goose-berryy la baie de l'oie. 

GoRD, une pêcherie, le v. fr. gord, 
eigourty pêcherie, a prob. existé en 
V. a. Kelham explique gord par «?«- 
terg place dans son Dîct. oftlienor^ 
man langiuige. V. Garth. 

GoRE, blesser, mutiler, le ncrm. 
gorer (une truie)j châtrer. Oor^ sale, 
et en Norfblk, gor&, fomier, et gor- 
relly personne grasse, et en Graven, 
goir^, très gras; Tangl. whore et 
hùre, sont le même mot ; dans Ra- 
belais hore est aussi une prostituée ; 
du dim. horelet vient harlàt, putain. 

GoREBELLiED, vontru', Htt. gore- 
belly^ ventre de truie, en norm. 
beille, ventre. V. Belly. 

GoRGETTE, en V* a. gorgcrette^ en 
norm. gorgette. 

GoRGious, somptueux, en v. fr. 
gorgiasy parure magnifique> gùr- 
gïtMse et se gorgiasser^ faire le ma- 
gnifique, se rengorger. 

Gossamër, duvet, fil de la Vierge, 
filandres, s'éloigne trop du fr. gos- 
sampmey coton ; c'est plus sûre- 
ment un torme pop. du Yorkshire : 
€ gauz of summer » (gaze d*été), 
selon Fleming. 

GosHAWK, lisez lew.n.gooschawkf 
le faucon pour les oies sauvages. 

Gosu.N, pour goose-lin^ une petite 
oie. 

Gossip, commère, litt. gôdsib, pa- 
rente par Dieu ; anglo-saxon. 

GossiPiUM, coton, le fr. gossipion, 
coton, v. fr. gossypùre. 

Gospel, évangile, litt. god's spell^ 

parole ou épellalion de Dieu, livre 

W Ton épelle Dieu, c.-à-d. où l'on 

V?xpliqiie Dieu, épeler venant à^ex- 



plicare, mais une orig. germ. eôl 
plus sûre : goth. spîllôn, ancien haut^ 
ail. speltôfty raconter, d'où l'angl. 
spelL 

GossooN, mairmiton, petit valet, 
litt. garçon. 

Gouge, crever l'œil avec le doigt j 
litt. comme avec une gouge. 

GoujEERS^ la vérole, du fr. gottge, 
putain, litt. gougeries. 

GouRDY, qui a les jambes gonflées», 
litt. gourd, engourdi. 

GouRNKT, poisson, le rouget-, en fr. 
gournet et goumeau. V. Gurnbt. 

GowN, robej lé v. fr. gone, go^ 
nelle^ robe. 

GowTs. canal souterrain, le fr. 
goutte, gouttière et égout. 

Grabble, tâter, fouiller, le v. fr. 
grabeler^ éplucher. 

Grâce, grâce : ce mot n'est intro- 
duit ici que pour rapprocher deux 
locutions : on dit en norm. faire une 
chose de grèce (sic) de cœur, c.-à-d* 
volontiers, gracieusement, et on dit 
en a. t to take heart ofgracBy » être 
de bon cœur, de bonne grâce, 

Graff, fossé, litt. graveler, creu- 
ser le gravier. 

Grafpio et Gravio, comte, de l'ail. 
graf, id.,mot que le fr. possède dans 
landgrave , burgrave , margrave, 
rhingrave. 

Grail, petite chose, petites par-» 
ties, le fr. grêle, dit Johnsoa ; mais 
c'est la contr. de gravel^ un gravier? 
il est en ce sens dans Spencer. 

Grail, le graduel, en v. fr. grael, 
graduel. 

Grail, gravier, la contr. de gror- 
veL 

Grail et Greal, le saint-gréal, litt. 
le vase sacré de ce nom, du v. fis 



j«.*i .•». 



^_/ 



— 75 — 



p^asalf jatte, litt. vase de grès, vase 
de terre. 

Gham, fâché, colère, le v. fr. gram^ 
irrité, gramir^ et se gramoyer^ se 
plaindre (Fleming). 

Gramary, grimoire, en v. a. gla- 
mour, en v. fr. gramare^ litt^ une 
grammaire. 

Gramergy, le fr. grand merci. 

Grampus, marsouin, toujours ap- 
pelé graspeis ou grapis^ en v. fr. ; 
litt. grandis 'pùcis y en v. a gratn- 
passe, en it. gran pesce, en esp. 
granpezy litt. grand poisson. 

Granam, pour grande dame, grand'- 
înère. 

GraWt, octroyer, garantir, en v. 
fr. graanty garantir, du germ. wa- 
randj de l'ancien haut-^all, werêriy 
fournir, cautionner» 
. Grapé^, arètes> tumeurs d'une 
jambe de cheval, en fr. les grappes. 

Grapnel, petite ancre, qui suppose 
grapinel; en terme de marine, grap- 
piner sign. attacher un navire avec 
des grappins. 

Grapplb, lancer le grappin^ saisir 
avec le grappin, litt. grappiller. 

G«ASP, empoigner, Tit. graspare, 
du l. grapUy qui est dans les adden- 
da du Dict. de Quicherat, 

Gratë, grille, du 1. cratïculaj 
arates, dim., en v. fi*, grail, grille, 
en it. gratay daie.. Brockett cite 
cratet un panier, en pat. angl. ; c'est 
le 1. crates] en angl. crate^ une 
manne en osier. 

Grate, féliciter, du 1. gratari, 

Gratinos, en marine, treillis, cail- 
lebotis, du 1. crates, treillage. 

Gravel, gravier, le v. fr. graveL 

Gravel, engager dans le sable, 
engraver, par conséquent embarras- 



ser; io gràvel a horse^ en fr. estôû- 
graver un cheval. 

Grave, tombeau, ce qui est creusé 
dans le gravier ; en v. fr, graveurs, 
fetite, crevôsse. To grave^ creuser 
la terre, ouvrir une fossé. 

Gravy, le jus de la viande cuite, 
les parties lourdes, graves, qui tom- 
bent : Graves^, le dépôt que fait le 
suif en tombant, le fr. les graviers^ 
de là to gravey suiver. 

Gray, le blaireau^ litt. le gris, le 
grison ; son nom prim. était le gray 
farmer, le laboureur gris, allusion 
à ce qu'il aihasse, entasse. 

Graze, mettre au vert, en norm 
graissiet, engraisser (les bestiaux) 
cependant cette phrase c that field ts 
quite grazed » donne ici le sens de 
brouter, raser, du 1. rasus. De là 
gra^e, raser, effleurer : « The bail 
grazed his shoulder^t la balle lui rasa 
l'épaule. 

Greavbs, jambières, le fr. gi-ève, 
le V. fr. grévines, grèves, grevettes, 
bottines. 

Grée, rang, degré, du 1. gradus] 
dans Shakespeare greeze, grice^ 
grise, degrés (d'escalier). V. Greece. 

Greedy, gourmand, %o\kï,gredags^ 
affamé, d'où le fr. gredin, un mort 
de faim. 

Greet, congratuler, du 1. gra- 
tari, V. Grate. 

Greeck, un degré, un escalier, lé 
1. gressus, 

Greek nettle, ortie grièche ; greek 
est grièche durci, et grièche est le 
V. fr. griève, cruel, douloureux. 

Gregal, de troupeau, du 1. gregis, 
d'où le fr. agréger, et le norm. gre- 
gif, assem'blar les plis d'un vête- 
ment. 



:é- 



Grey-hound, grey, chien, hundr, 
limier, en irlandais. 

Gbidiron, gril, mot hybride, litt. 
^il de fer, grU-of-iron, 

Gribvance, douleur, le v. fr. gré" 
vance, 

Griff-Graff, à tort et à travers, 
enagriffant, à droite, grïff'j à gauche, 
gra^. Onomatopée d*accroc, dont le 
syn. est bp hoùk or hy br^ôk, 

Grim, refrogné, litt. qui fait la gri- 
mace, litt. ridé, en it. grimo, ridé. 

t^RiMts, barbouiller, se grimer. 

Grimalkin, un vieux chat, un rami- 
tjagrobis, litt. masque gris, hybride 
teomp. du fr. gris, et de malkm^ 
masque, épouvantaiL Eii norm. le 
chat est quelquefois surnommé grï- 
son. Skeat donne une autre étym. : 
c'est prob. grey-Malkin et Malkin 
serait un nom propre de chat, pour 
Mald-Kin, là petite Malde ou Maud, 
abrév. de Mathilde. 

Grln, contorsion, grimace, le fr. 
grimer, se faire des rides, en it. 
grimOy ridé. 

Grind, broyer, en v. fr. esgrumsr, 
c.-à-d. égrainer. 

Grip, griffon ; le fr. vient du 1. 
gryphm.^ et Tangl. dû 1. grypusy deux 
formes du même mot. 

Gripb, empoigner, saisir, le fr. 
gi'ipper, agripper, par conséquent 
•en fermant les doigts, d'où le sens 
de fermer : io gripe one's handy ti 
fermer la main et le sens de serrer, 
presser. 

Gripes, coliques, tranchées, litt. 
ce qui grippe, mord les intestins, 
litt. des grippes : ce mot est ancien 
en fr. : « mais ne verrez plus maie 
çrippe qu'Agrippa » (13® s. Hist, des 
s9 Martel.) 



Gripes, haubans de chaloupe, risseè 
de chaloupe, or les risses sont le» 
cordes de chaloupe qui accrochent^ 
grippent le pont du vaisseau. 

Gripple, avide, tenace, qui serre-, 
étreint, enfin grippe et grippe-sou. 

Grise, Grice et Greeze, dans SÎVa- 
kespeare, step^ le fr. dégrès. 

Grise, une truie, un jeune cochon^ 
un jeune sanglier, litt. la grise ou le 
gris : dans le cycle de Rettffrd, plu- 
sieurs animaux sont déiiemmés de 
leur couleur : l'écureuil est ditRous,. 
Tours est Brun, le sanglier Baucenty 
Fhermine Blans, le rat Pelé, la 
poule Pinte (picta, d'où Pintade)^ 
l'âne Grison. 

Griskin, grillade de cochon, de 
truie, àegrisey litt. peau de grise. 

Grist et Grits, farine, le v. fr. 
grUy grust, et gruau, d'après une 
onomat. de broiement. 

Groan, pron. grône, gémir, soupi- 
rer, le fr. grogner, gronder, le 1. 
grwnnire, it. grugnire, le v. fr. groir* 
gner, murmurer, se plaindre. 

Grôat et Grot, monnaie de compte 
de huit sous, le fr. un gros, en Berry 
grout et grôt. 

Groats, gruau, en v. fr. grus^ 
dans du Gange k^grutum ; orig. pre- 
mière, onomat. de broiement, d'où 
gru ; en norm. graule, bouillie d*a-» 
voine. 

Groger, épicier, le fr. grossier^ 
marchand grossier, litt. en gros. 

Grog, mélange d'eau et d'eau-de* 
vie, en fr. grog, imité de l'angK : 
grog, semble être une imitation du 
gargouillenïent, mais Skeat en donne 
une autre étym. Ce serait d'après 
l'amiral surnommé Grogram, de son 
vêtement à gros grain, qui recomî^ 



— 77 — 



mandait à ses matelots ce mélange 
d'eau et d'eau-de-vie. 

iGiRoaGY, cheval qui appuie sur 
Tarrière-partie du pied, peut-être 
le norm. crocM pour crochu. 

Grogram et Grogran, étoffe à gros 
grain. 

Groin, Faine, prob. du v. fr. gron^ 
geron^ le fr. giron, du l. gremium, 

Grommet, anneau de corde, terme 
marin, le fr. gourmette. 

Grohwbl et Gromil et Graymil, 
la plante dite en fr. gremii, Therbe 
aux perles, litt. aux grumaux ou 
grémaux, ou grumels. 

Groom, valets en v. fr. grome, 
garçon, serviteur, en v. fr. gromet, 
jeune valet, en esp. grumete-, en 
vsrallon groumSy valet de meunier. 
En V. a. groom, jeune homme, d*où 
Mdegroom^ le nouveau marié, litt. 
le garçon de la Haocée. 

Groop, pissing-place, pissoir, du 
norm, groUy eau sale, et grotietie, 
V. Grout. 

Groovs, creuser, évider, faire une 
rainure, le même que Grave : de là 
groove, caverne, puits de mine. 

Groser, en pat. a. (Brochett), 
groseille. 

Grovs, allée couverte, buisson, se 
rapproche du v. fr. groye, lieu fermé 
de haies, V. du Gange à Chroa, 

Grovel, ramper, se vautrer, litt. 
sifr le gravel ou gravier. 

Gros3Eà)(, le verdier, litt. le gros 
bec ; en l^orm. uq moineau est dit 
le gros-bec. 

GROUin)^ terrain, dérivé de grtndy 
broyer, comme le 1. terra de tero, 
broyer, conune earthj terre de ear^ 
labourer. 

Groundsel, le seuil d'une porte, 



litt. le seuil sur le sol, en v. fr. stiet, 
seuil ; groundsel, le séneçon, la 
plante qui vient sur le seuil. 

Groundung et Grundel, sorte de 
poisson, en norm. grondet et grondiUr 
poisson qui gronde comme le co- 
chon. Que devient ie dicton : muet 
comme un poisson ? Mais comme 
désignant spéc. la loche^ poisson 
qui se traîne sur le îond^ groimdlzng 
peut signifier la petite terreuse, va- 
seuse. 

Grouse, espèce de grosse perdrix 
d'Ecosse, prob. d'après son cri, ce 
qui est douteux, mais plutôt d'après 
rétym. de Wedgwood, qui tire ce 
mot du fr. griaù, gris, et qui dit que 
cet oiseau s'appelait autrefois gray^ 
hen, poule grise. 

Grout, sédiment du bouillon, du 
mortier, de la farine de seigle, le 
norm.^row^, sédiment des ruisseaux, 
boue ; c'est le v. fr. crau^ pietTe 
écrasée, pierraille. 

Grout, pomme sauvage, onomat. 
du bruit de sa crudité, de son cra- 
quement. 

Growl, gronder, onomat., en £p^ 
grouiller, en rouchi^roufer. 

Grub, creuser, bêcher, défricher, 
onomat. de brisement ; grub. vei^ 
ver-coquin, cuceron, et ver de han* 
neton (ou man en Norm.), c'est une 
onomat. de rongement ; grub, nain, 
litt. gros comme un ver ; grub^ re- 
mords, chagrin, sens métaphorique, 
litt. le ver-rongeur. Grtibble est le 
dim. de grtUf. 

Grudge, mouvement, malaise, in?^ 
quiétude, précurseur d'une maladie ; 
efli norm. les druges, agitation de^ 
jambes, mouvement perpétuel. 

Grudge, epvier, avoir de la haine^ 



78 — 



de la rancune, en v. fr. se gruger^ 
se quereller, litt. se manger, se 
broyer le cœur, en terme d'atelier, 
broyer du noir ; grudge^ avoir du re- 
mords, même étym. 

Gruel, gruau, en v. fr. gruel : 
€ orge piled pur faire gruel. » (xii« 
s. Livre des Roù). 

Gruff, refrogné, brusque, en 
norm. ru/Jïey vigoureux et brusque. 

Gkum, refrogné, le même que 
Grim. 

Grum, sourd, en parlant du bruit, 
même origine que le mot suivant. 

Grum^le, gronder, grommeler 
(bruit sourd). 

Grume, grumeau, en v. fr. grumel^ 
en fr. grume, bois de charpente dé- 
bité, divisé en morceaux. 

Grunt, grognement, du 1. gruiv- 
nïttis ; gnmter, cochon, litt. le gro- 
gneyr. 

Grunter, grondeur, et le poisson 
appelé grondeur, en norm. grondin, 
le mulet, ou mieux le rouget. 

Gry, un rien, ressemble beaucoup 
au grec yP^» Q^^ ^ ^^ même sens et 
qui a pu venir des écoles. 

Gry : à propos du pat. norm. gré 
et grés, cheval, Edel. du Méril dit : 
%terme des voleurs de chevaux en 
Norm. Dans la langue des gypsies 
anglais gri a le même sens comme 
gra dans celle des gitanes d'Es- 
pagne. » 

GuDGiN, le goujon, ennorm.^owe- 
gin; près de Saint-Vast, au bord de 
la mer, la Chapelle des gcmégins, 

GuDGEON, le goujon, du 1. go- 
bio, 

GuDGEON, cheville de fer, uç goti^ 
jon. 

GuERDON, récompense, le v. fr. 



guerdon, Shakesj)eare a même rer^ 
guerdon, id. comme en v. fr.; de 
Tancien haut - allemand widarlôn, 
comp. de widar^ en retour, et de 
l&n, récompense. 

GuERSON, droit pour le mariage, 
en norm. gv£rsum. 

GuESDA, le fr. guède. V. Voad^ ou 
le fr. vouède. 

GuEST, hôte, se rattache au v. fr. 
gister, celui chez lequel on giste : 
cependant il y a le saxon geste^ hôte, 
le V. fr, avait ^es^re, aUié, etgttest, 
loger. 

GuEST-ROPE, câble de remorque, 
qui sert à faire gùfer, reposer le na- 
vire. 

GuGGLE, faire glouglou. 

GuiLD, compagnie, le v. fr. gilde^ 
association; guild, tribut, amendé 
envers la guilde, d'où giUlty culpabi- 
lité, crime. 

GuiLE, tromper, le v. fr. guiller, 
id.; en pat. a. guilery^ tromperie, 
du V. fr. guile, tromperie, en norm. 
gillerie et girie. 

GuiLLEM, le guillemet, oiseau pal- 
mipède, htt. le petit Guillaume. 

GuiMP, guipure. 

GuiNEA, guinée, monnaie frappée 
en 1663 avec de Tor venu de Gui- 
née. 

GuiSER, litt. le déguiseur. 

GuLES, gueules, en héraldique, pour 
Skeat vient du fr. gueule (gula) de 
ce que la couleur de la gueule ou- 
verte du lion en blazpn est rouge : 
plus prob. du persan ghul^ rose; 
sinople vient aussi de FOrient, ainsi 
qu'azur. 

GuLE, le premier jour d'août, litt. 
la goule, la gueule du mois. Cf. dans 



79 — 



du Gange guîa Augustin le premier 
jour d'août. 

GuLL, le chabot, poisson à grosse 
tète, « tout en gueule >. 

GuLL, la inoîiette, en hrei. goulen, 
en fr. goéland, litt. le plaintif. 

GuLL, fourber, tromper, le v. fr. 
cuiller. 

GuLL, détroit, un goulet. 
GuLLET, gosier, le goulot, en 
norm. le goulet, 

GuLLET, ruisseau, en v. fr. goulet, 
V. du Gange à gouletus. 

GuLLiGUT, un goinfre, litt. qui 
n'est qu'une gueule et un boyau. 

GuLLY, faire glouglou, le même 
que GuGGLE. 

GuLLY, creuser, raviner, litt. faire 
un goulet. 

GuLLY^ fressure de veau, en norm. 
le goulter est le dessous de Ja mâ- 
choire du cochon. 

GuLLY, couteau à couper le pain, 
un granci couteau, prob. celui qui 
sert à égorger les porcs ou goi^ 
lier. 

GuN, fusil, le V. fr. gonne^ en v. 
norm. gim, gonne, barrique, du rad. 
l. canna^ d'où sont dérivés beaucoup 
de noms d'objets tubulaires, par ex. 
le canon ; gun porty sabord, litt. 
porte du canon, devenu en v. fr. 
comporte f d'après Jal. 
Gdrge, gouffre, le 1. gurges, 
GuBGioN, farine grossière, le norm. 



grugeon^ grain concassé ; sa forma 
première en angl. élRii g rttdgeon, 

Gurgle, faire glouglou, gargouil- 
ler. 

GuRNÇT et GuRNARD, le rouget, 
en norm. gournet eV gourndt en fr. 
gournal ; Skinner tire 00 mot du l. 
comiculum^ parce que sa tête est 
osseuse, mais c'est d'après son gro- 
gnement : en norm. grondin; son 
nom en v. fr. est gournault. En 
Norwège c'est le knurfish,^ Utt. le 
grondeur. 

GuT (a purse), éventrer, vider une 
bourse, litt. l'égoutter. 

GuTTER, gouttière, et é^outter, 
dont le dim. guttle sign. avaler, litt. 
égouter. En v. a. gout^ une goutte ; 
« goûts ofblood » (Shakespeare) ; go- 
tours, Y. a. impuretés, litt.égoutteurs. 

Guy, pron. gaSy cordage pour ser- 
vir de guide à un fardeau qu'on hisse , 
litt. un guide, en angl. guide, qui se 
prononce gaîde : guy (pron gaï) est 
la syllabe forte. 

Gu^ZLE, goinfrer, litt. gosiller, en 
norm. dégosiller^ vomir; le v. norm. 
avait gueisséler, 

Gyre, changer les voiles, du 1. 
gyrar^, 

Gyves, fers, entraves : ce mot est 
trad. par Palsgrave par le fr. gùun 
jous^ goujons, et gouge, cheville de 
fer passée dans deux anneaux^ Rap- 
prochons gyves de gouges. 



H 



Hàberdasher, n^ercier ; en v. a. 
haherdash, sign. frapper ou forger 
des hauberts, vêtements de fer, et 
par la suite des temps fabriquer des 
vêtements en général. Rac. hoMr, 



haubert, et dashy frapper. En v. fr. 
halbergeniery fabricant d'armures. 

Haberdime, merluche salée, en 
angl. Poor John^ du holl. aherdean, 
et en f. habordean^ selon Wedgwood. 



— 80 



Hab**nab et HoB-NOB> hasard» cas 
fortuit^ mot comp. de h^ no hop, 
iiti. h^gggien or not happen^ âdvieniie 
ou non (Ëtym. de Tooke). 

UjLCKf hacl>d> etliacher, en norm. 
haçtUêTt haeher, 

H4GK> entaille, oe qui est haché, 
en norîil. haqfM. 

Hàck, HACKNEir, litt. hacpienëe, 
d'où hachy «e prostituer pour de Tar- 
gtgfit. Of. te V. fr. haque, jument, du 
1. equAy eép. kaeamea, 

Hagkle, séran, litt. ce qui hache, 
ou haquef le lin, le chanvre^ en v. 
fr. hatchel. 

Hagkls, dimin. de haiteh, litt. 
haquilter. 

ÛkVfaocK, merlttdie^ le (r, haddqty 
le V. fr. hados. 

HAFt, inanehe> en v. fr. hef, faux 
à long^ manche, en isl. ?hèfîï. 

Haoqard, sauvage, farouche» terme 
de faucohnerie appliqué au jeune 
faucon qui vit dans les A^èrtefr, hàffa, 
mot d'origine scand. ; haiggard, 
cour de fermée litt. une hâg^, une 
enceinte boisée. 

Hag^ vieille soroière, prob. dimi- 
ntiUf de hàchnetf, 

Hagghes, dans le Northumb. (ve- 
nelle, en norm. hagues; dans lé De- 
von hag-^hom, TaUbépine ; haggles^ 
cenelle est dans Mtle's ms, gto^,, 
d'après Halliweli. 

Hagges, boudin, le ftï hachis» en 
porm. haggvier, réduire en mor- 
ceaux. 

Haggle^ marchander : Cotgrave 
te tire du fr. harceler. 

Haïr, chevelure, a son correspon- 
dant en fr. dans haire, chemise de 
crin, en v. fr. heire^ id. En norm. 
}^r, chevelure, d'api^ du Méril, 



Bict. dupât, norm. ; en pic. hmiirUy 
hérissé. 

Hail, saluer de la voix, en v. fr. 
helm, salut, le fr. héler. 

Hail, grêle, peut- être du v. fr. la 
héléSy par Tesp. heladOy mais mieux 
du saxon hageî; gel à dû exister 
d'après dégel^ et l'esp. montre le h se 
substituant au g latin (gelatus). 

Hakb, béer après une chose, la 
souhaiter, ressemble au norm. hav- 
ter, désirer, d'où le fr. souhaiter. 

Hale, tirer à soi, le fr. haler. 

Halidom et'HALmAM, jurement^ 
en V. a. haîigdom ou hol^-doom, 1q 
jugement sacré ; Tielidatriy s** dame. 

Halimàs, la Toussaint, et hâtUotb^ 
mass, litt. la messe des Saints. 

Hall, salle, pron. haulè ; c^é^t le 
V. n. hàule, 

Halliards, les drisses, litt. les 
halîeurs, les cordes qui hissent. 

Halloo, exciter par des cris, litt. 
crier haro, harou, mot normand. 

Halt, boiteux, celui qui hattè, 
s'arrête. 

Halse, coup, mot àll. qui existe 
en fr. dans tiaubert, litt. haiSy cou, 
et ^ef^y protection. 

Halter, licou, litt. ce qui halte, 
arrête. 

Halser et Ha^ser, le fr. haus- 
sière et aussière, du verbe haus- 
ser. 

Half, demi, entre dans la compor 
sition de certi|Lins mots norm., ?uilr 
bique, hermaphrodite, litt. half-lmchy 
à demi chevreuil, et par ekt. cidre 
mélangé de pommes et de poires ; 
dans halbrany mue des poules, car 
nard sauvage» half-tnvtjon. 

H411» village, tnot saxon qui exista 



^Bi -^ 



duos la topographie norm., par ex. 
dans Le Ham, Ouistraham, Etreham. 

Hamb et Haume, les attelles du 
collier des chevaux qui forment 
comme un casque, un heaume, étym. 
trop pittoresque ; c'est le v. fr. es- 
chaînes, chaînes (Roquefort), lattes. 

Hahbult, le dim. de hamel, est le 
V. fr. hamelet, très commun dans 
les noms de villages normands. 

Hampsr, enchaîner, litt. attachera 
un pieu, à une hampe. 

Hahper^ grand panier, que Mins- 
hew tire du fr. hanapier, en angl. 
hanaper^ et Fleming dérive ce der- 
nier mot du norm. hanap, coupe, pa- 
nier. 

Hand, main, mot saxon, mais qui 
se trouve francisé dans Froissart; 
on trouve aussi en v. fr. tahehans, 
accord, convention, litt. poignée de 
main. 

Handicap, litt. mam à la toque, 
au chapeau, primit. jeu de hasard où 
trois joueurs mettaient une somme 
égale dans un chapeau^ le tout était 
gagné par diverses combinaisons. 

Hamjhron, chenet, litt. hand of 
ircn^ une main de fer ; handspike, 
litt. arme de main, devient en fr. 
banre ÛLonspect, 

Hanafbr, trésor» litt. argent mis 
dans un hanap. 

llANDSfiL, litt. la main pour la 
vente : c'est Tétrenne, la première 
vente d'une chose. En Norm. on dit 
4u premier argent : bénie soit; la 
main qui m'étrenne. L'angl. se dé- 
compose en g9Qd hand-^ale, vente 
de ia boaoe m^ia» 

Hanker, délirer passionnéxi^ent, 
m a^rm, hêmf^r^ eouriiser iine 



femme, la rechercher pour amour ou 
mariage. 

Hank, hanche, en norm. hangue. 

HANDKfiRCHiEF, mouchoir, hybride 
comp. de hand, main, et de kerchief, 
couvre-chef. 

Hap, hasard, en norm. happe : la 
belle happe, la bonne chance : sim- 
ple rapprochement; mais to hap 
signifie happer, 

Hans-bn-Kelder, for John in cel- 
lar, Jean dans le cellier, l'enfant 
dont une femme est grosse. 

Haque, fusiU le v. fr. haquehute, 
le fr. arquebuse. 

HARBiNasR, fourrier, avant*cou- 
reur, litt. hébergeur, celui qui pré» 
prépare Vherberufe, le logement, v. 
fr. herberge, tente, abri. 

Harbour, port, le v. fr. habroy 
havre et hable : Cf. à Saint-Malo, 
l'ile Harbour, 

Hards^ étoupes, en norm. hara- 
ques, les pellicules et les petits fils 
qui tombent du Un ou du chanvre 
secoué, broyé. 

Hardy et Aadi, en v* a. hardî; to 
hardye, encourager, crier hardi ! 
HARPissED, encouragé (Halliwell). 

Harb, effrayer, le fr. harer, le v. 
fr. harrier, exciter par des cris. 

Harb, lièvre : en fr. la femelle est 
dîia hase, quelquefois le r s'adoucit 
en s ; dans las îles norm. père et 
mère se prononcent p.èse, maso. En 
termes de chasse le mot haù'e et 
?ière se disent du cerf à son second 
âge» au sortir de faon : tous mots 
d'origine genn. Cf. haut-ail. haso, 
lièvre. 

Haricot (de mouton) en v. fr^ he-- 
rigote, morceau, pièce. 

Haridan, garce, le fr. haridelle, 

6 



— 82 — 



iniuvais cheval^ rosse, ou plutôt 
le V. fp. haridansy fille ou femme 
débauchée. (V. du Gange à hère- 
hannum, 

Harl, filasse, se rapproche du 
norm. haraques, le rebut de la fi- 
lasse V. Hards. 

Harlot, prostituée, le v. fr. arlot, 
truand : t undè venùù alii arloti et 
ribaldi, (Lettre de rémission de 
1877) : ce peut être la contr. de 
horelet et whorelet^ putain, se ratta- 
chant à gore, truie. Le v. fr. avait 
aussi hore^ prostituée. Cf. du Gange 
à Arlotm, en v. fr. arlot^ fripon, 
-coquin. 

Haro, cri de charge, dont la va- 
riante est hourrahj et non de ah 
Rollo ! « La haro commença à mon- 
ter.»(Froissart),c-à-d.le cri de charge. 

Harp, saisie (Shakespeare), le 
V. fr. harpeTy d*où le fr. harponnar. 

Harrateen, espèce d'étoffe, le fr. 
ratine, avec le préfixe hard^ dur, 

rude. 

H ARROW, herser, le v. fr. harer, 

labourer : ce mot n'est resté que 

dans la langue nautique où il se dit 

de l'ancre qui dérape, qui laboure le 

^fond. En norm. arer^ labourer. 

Harrow, piller, dépouiller, au cri 
de haro, et harroter^ malmener. 
, Harry, tourmenter, le v. fr. har- 

rier. 
Hart, cerf, en v. fr. harde, bète 

ifattve. 

Harum-Scarum, brusque, rude, le 
1. herum scabrum, le maître rude. 
Hash, un hachis. 

Hask, cabane de jonc, en norm. 
hèche^ clayonnage en voûte,de paille 

ou de jonc. 
Haslbt, pressure, en norm. has- 



telety côte de porc, du v. fr. hig9ie, 
broche, du L hastat. comme on dit 
en fr. une broche de lard, de veau. 

Hasp, crochet, en v. fr, harper^ 
accrocher. 

Haste, hâte ; hastmgSy pois pré- 
coces, fruits hâtifs. 

ËNHASTED, en pat. a. aOàiré (Hal- 
liwell), litt. en-'hasté, en hâte. 

Hassogk, paillasson, en v. fr. 
hasoyy broussailles. 

Hat, chapeau* en v. fr. hue et 
huettCf dim. de huve, mot norm. 
désignant le chapeau du cidre. 

Hâte, haine, v. fr. haatte^ que- 
relle, v. fr. hâttr^ quereller; en 
norm. hâti, haiue, vteuûo-hâtif ran- 
cune. 

Hatch, demi-porte, le norm. hèche^ 
hèque, hé; ce mot se trouve dans le 
heck du Northumb, clôture, et dans 
le heck-^oor et le heck-halfàM pat. a. 
(Halliwell). 

Hatch, sortir de l'œuf, parce que 
pour sortir, le poulet hache en bec- 
quetant la coquille. 

Hatchel, séran, sérance, litt. pe- 
tite hache, c'est avec un instrument 
de cette forme appelé escouèche (qui 
secoue), qu'on arrache au lin ou au 
chanvre son écorce. 

Hatghëment, écusson, du fr. achè- 
vement, c.-à-d. le couronnement, le 
chef dans le sens héraldique. 

Hatches, écoutilles, lit. les par- 
ties hachées, ouvertes dans le 
tillac, à coups de hache. 

Haum, chaume, paille, peut-être le 
mot fr. 

Haunse, le claveau, le dessus d'une 
porte, litt. la hausse, ce qui hausse. 

Haughty, hautain, mais l'angl. ici 
ae peut venir du mot fr. ] hauçfUy, 



i 



— «3 -^ 



suppose aliter , aspiré haltïer ; nous 
croyons avoir entendu en norm. 
< un homme hautier, » hautain. 

Hâve, avoir, congénère du 1. ha- 
^ere^ du norm. aver, du fr. avoir, et 
le mot était quelquefois aspiré en 
V. fr. : « Il soit haveir » (il soûlait 
avoir) {Fragment de Valenetennes, 
X* siècle). 

Ha VER, avoine, mot ail. haver^ 
resté en fr. dans havre-sac et dans 
•le norm. haveron^ la folle-avoine. 

Havogk, ravage, le v. fr. havot et 
-ahoc ; en Bourgogne t avoc ! avoc 1 
à la mort. » 

Havour, propriété, Tavoir, se di- 
sait sous Henri VIII ; il est dans les 
^tate-papers : Aveer — avait le sens 
àe propriété eu v. a. « no charge of 
aveer ne of richesse. » {Maunde- 
ville^s travels). 

Haw, cerj^lle, le norm. hague\ de 
là havo-thoruy Tépine à cenelles. 

Hawte, en v. a. élevé et hautain, 
et to hawte^ élever (State papers, 
Henri VIU). 

Hax, dans le Norfolk, une haie. 

Hay, to dance the hay dans Sha^ 
kespeare, espèce de danse où l'on 
forme la haie ; on dit en fr. en 
ce sens faire la haie. M. Douce 
dit que le Jmy est une danse em- 
pruntée aux Français Scandinaves ; 
Skinner dit qu'on l'appelle ainsi de 
4 ad figuram sepis chorea, » 

Haw, le fruit de l'aubépine, en 
norm. hague : pour dire grande 
abondance de fruits, spéc. des pom- 
mes, on dit « y en a comme hagues.. 
tout en est haguié. » 

Haw, petite pièce do terre, près 
de la maison, litt. la haip, c'est la 



haie, plus voisine de l'habitation, la 
haie par excellence, du scand. haia. 

Hawk, faucon, le v. fr. aiLctour, 
autour, bas'l. asturcms. 

Hawk, crier des marchandises par 
les rues, le v. fr. hucher et huquer^ 
en norm hitquierj crier de loin. 

Hay, foin, peut-être se rattachant 
au V. fr. hamry dessécher, d'où le 
fr. hâve. 

Hayard , garde-champêtre , litt. 
garde-haie : hybride comp. du norm. 
haie et du germ. gard, ward^ gar- 
dien : or haie en v. fr. et dons la 
topog. norm. a le sens de bois, pri- 
mit. la partie de bois clôturée pour 
la chasse. 

Haze, brouillard, brume, étym. 
inconnue pour Fleming, se rapproche 
du norm. hazier, grain de poussière, 
qui vole dans Tair, et que Littré tire 
du fr. hallier, étym. douteuse. Le 
V. a. hawe ïn the ege est traduit par 
Palsgrave, en paille; en norm. ha- 
zier, atome, grain de poussière, 

Haze, effrayer, qui se rapproche 
du V. fr. hazer, irriter. 

Hazel, coudrier, en v. fr. hacele^ 
petite hart, c'est le bois à faire des 
liens, des harts. 

Head, tête, mot germ. entre dans 
le norm. enhéder, attacher la tête et 
le pied avec le même lien, pour les 
bêtes ovines. 

Hear, entendre, du saxon heoran, 
est un congénère du fr. oreille, v. fr. 
aureillef du 1. aurie. 

Heal, couvrir (un toit), est bien 
différent de heal, guérir ; il se rap- 
proche du V. fr. hille, pavillon qui 
couvre le ciboire, rideau d'autel. 

HEAM,rarrière-faix,égalen forme au 
V. a. heam, le home ou le logis ; c'est 



— 84 ~ 



I)rob. le même mot avec un sens 
métaphorique. 

I^nTH, foyer^on v.a. harthe (Pals- 
gpave; est le fp. âtre aspiré» le 1. 

HsAtHBN, païen, i(Jolfttpe, qu'on a 
tiré du l. étlmicu8,\s& Geniils, mais 
qui vient mieux des Hethéens, secte 
païenrie chea les Juifs, la secte de 
Heth. Les philologues angl. tirent ce 
mot de heath, bruyère, mais sans 
rapport de sens. Mais cette secte de 
Heth étant peu connue, le rad. ethni- 
^m est préférable, avec la méta- 
thèse de ethincus^ 

Heavb, hisser, ressemble au v. fr. 
^kaoer, crocheter, saisir avec un 
havet, mais vient mieux du sax. hea- 
fmf soulever. 

HBGK,treilUs pour prendre le pois- 
son, en norm. hèche et hèque, entre- 
iacis de branches. 

Hbck, râtelier, même origine. 
Hbck, loquet ; en norm, le héqu^, 
le AôcA, ou le hé, est la demi-porte 
où est la serrure. 

Hector, un bravache, celui qui 
fait l'Hector, l'Achille. 

Hedge, haie, de son nom d^orig. 
scand. h4iia et haja. 

HEinft, génisse, le norm. aeer, 
animal (quadrupède) de ferme, le 1. 
avertuniy l'avoir par excellence. 

HBm, héritier, forme fermée du 
fr. hoir ; Fleming cite le norm. hère. 
Hb», poule, mot d'origine germ. 
qui se trouve en iHwrm. dans Hmm-^ 
htme, litt. peste de la poide, la jus- 
quiame, en angl. heimon et dans 
mahênnêy mauvaise viande, litt. de 
poule, du patois boulonnais (fil. de 
Doseitte) \ hmne, poule, en v. fr. 
Hbord-pbnny» non exirfi(|ué dans 



Fleming, litt. le sou du troupeau, le 
denier de Saint-Pieire ; heord^ vieil 
angl. pour herd. 

Ubrd, troupeaui le fr. barde. 

Herqnshàw, jeune héron, en v. 
fr. heronceif heronoeau. 

Hebsb et Hbarsb, en y. a., herse 
à laboureTy ut herser, de là rehearn, 
répéter, redire, litt. herser en arrière, 
herser en retour, fait agricole étendu 
à un autre acte réitéré. C'est l'étym. 
de Skeat. V. RsuBikASAL, répétition. 

Hersb, corbillard, le fr. herse, de 
la forme première du corbillard, qui 
est encore un ensemble de traverses. 

Hbrsb, le millet, confondu avec 
Ters, l. ervum^ la gesse. 

Hest, ordre, commandement, prob» 
saxon, cependant Fleming propose 
le'y. fr. hesser^ exciter. 

Ueyday, exclam, qu'est-ce donc, 
qtfy a-t*il? ressemble à Texclam. 
normande hé dis i et tb suffixe de 
Heidayguy^ sorte de danse rustique, 
semble être le fr. gai ! 

Hbyrs, baliveaux, non étymologisé 
dans les dict. ; nous proposons pour 
cette forme archaïque de heir^ héri- 
tiers, un sens métaphorique, les ba- 
liveaux étant les héritiers, les suoeesr- 
seurs des grands arbres qui les pré- 
cèdent. 

Hbwbr, tailleur de pierres, du fir. 
houe, un pic, une pioche, d'où Fangl. 
heu>, couper, abattre avec la houe. 
En v. fr. hieur, paveur, odui qui 
manie la hie. 

HicKWAU., le pivert,lîtt- hich^adl^ 
accroche-muraille. 

Hn>B, cacher, en v, fr. mhider^ 
épouvanter en poussant le hii Le v. 
fr. avait le mot simple, At&, frayeur, 
d'où le tt. hideux, et hideur, Il y a 



— 85 — 



un rapport intime enlre craindre et 
se cacher. Cf. le hue et cri dii v. fr. 
et Pangl. hue and ùrt/y en bas-1. 
huesûitn. 

Hwi&B, litt. les eocAes ou cachettes, 
désigne les lieux d'asile. 
' HiGGOuoH, hoquet, pron. kikofy 
objet de plusieurs étym. est simple- 
ment une onomat., comme le fr. ho- 
quet. 

HiE, se hâter, litt. crier hiè ! le cri 
norm. pour sign. en avant! D'ailleurs 
le V. flr. hù sign. effort, appel. En 
\, fr. hieur^ paveur^ celui qui manie 
la hiè, mot imita tif. 

HiERACLE, la berce, en 1. Aéra- 
cieum^ la plante consacrée à Her- 
cule. 

HiLDiNO, méprisable, est la conU". 
de hinderlmg^ animal dégénéré, qui 
retourne en arrière, AtVuf d'où htnder 

HiLT, garde d'épée, poignée, le v. 
fr. helt et Aet^, id. 

HmoE, gond, vient de hang, pen^ 
dre, ce à quoi la porte est pendue. 

HiTCH, s'accrocher, se hisser, en 
norm. se hichier. 

HivE, ruche, en norin. htoe^ dans 
le pays de Bray. 

HoARSB, enroué, onomatopée. 

HoAX, pron. hox^ mystification, 
semble être le même que hocus, V. 

HOGUS-POCUS. 

HoB, paysan, contr. de Robin (Bai- 
lèy), un nom qui en angl. désigne 
des êtres rustiques, comme red-ro- 
*iH, le bouvreuil, rag^rcbiny le lych- 
niSi fleur de coucou, Toutlaw, Robin- 
Hood. Cf. le fr. Robin-mouton. En 
norm. le taureau est appelé Robin ; 
dans La Fontaine c'est le mouton : 
Robin-mouton. Le Holhgoblin des 
Anglais est le gobelin considéré 



comme un paysan, un lutin des 
champs, des campagnes. 

HoBBLE, clocher, boiter, en norm. 
hambiller. 

Hobby, bidet, le fr. hobin et aubin, 
litt. cheval d'Albanie. 

Hobby, hobereau, jeune faucon, 

en V. fr. hobe,Gïi norm. kobe (Joret). 

Hobby, imbécile, niais comme le 

jeune faucon, en v. fr. hobin, niais. 

Hod, boite à mortier, le flr. hotte, 

du scand. hut, un panier carré. 

HoDGE-PODGE, salmigondis, le fr. 
hochepot. 

HoGK-DAY, la fête des serfe, le 
deuxième mardi après Pâques, litt. 
hog-day^ le jour des cochons, par- 
ce qu'alors on tuait les porcs. 

Hocus-POCHus, un jongleur, un 
prestidigitateur, forme lat. du fr. ho- 
che-poche, cet acte caractéristique 
du jongleur qui se prépare à tirer de 
son sac des merveilles. Wedgwood 
cite le fr. hocct^s-bociM, Cf. l'a. hotch* 
potch, liochepot. 

HoE, le fr. houe, V. Ae«>, couper. 
HoG, jeune cochon, en v. norm. 
hoffffe : « 16 porcos, 7 porcellos et 
8 hogges. » {RotuZinorm. p. 25). Il 
est vrai qu'en norm, hog ethogastre^ 
sign. la brebis de deux ans ; par ex- 
tension ce mot a passé sur le porc 
de cet âge. ffog en norm. avait pour 
synonyme hog astre , resté en angl. . 
dans les noms propres, Hogarth. 

HoGGoo, mauvais goût, le fr. haut- 
goût. 

HoiST, hisser ; le cri normand pour 
hisser est ho-hiss. 

HoLLYHOCK, la passerose, ou rose • 
d'outremer^ supposée rapportée de* 
Palestine^ litt. hollf^^ saint et ^k&r 
mauve. 



— 86* 



IIoLLY, le houx, en scand. hollen, 
enl. ulexy le houx. 

HoMELY, grossier, par ex. homely 
garmefit^ lilt. le tout-aller, te vête- 
ment qu*oa porte à la maison. 

HoNE, hogner ; Littré cite le norm. 

HoLM, île, mot scand. commun en 
Norm .^ sous les formes de hoiUme, 
haume^ homme^ hou, en topog. 

HoNESTY, mot fr. désigne la plante 
dite lunaire. De la feuille du figuier 
d'Adam. 

Hoop, crier, en fr. houper. 

HoopoE, une huppe; le 1. upupa, 
pron. oupoupa, 

HooT, huer, le norm. hotUer : € les 
chiens houtent, » ahoient. 

HoP/ sauter, les enfants disent : 
faire hop ! v. fr. hqper^ sauter. 

Hop, houblon : Grandgagnage tire 
hop du fr. houblon, par la forme in- 
termédiaire hopeîon. 

HoPE, coteau, en pat. a. colline, 
selon Brockett, et dès-lors nous l'a- 
vons assimilé à hole, enfoncement. 

HoppLB, lier, attacher les pieds, 
les coupler, Bailey tire le mot angl. 
de ce mot fr. 

HouR, heure, on norm. houY : 
à cHour, à cette heure. 

HouRRÀH, cri de charge, comme 
le haro norm. : « La haro commença 
à monter. » (Froissarl) ; le cri de 
charge. 

HooK, crochet, en pic. hoc (du 
Gange). 

HoRE, prostituée^ en v. fr. horïere 
et hors y id., du v. fr. gore, truie. 

HoRSE, cheval, a pour congénère 
Fall. rossy d'où le fr. rosse ; horse- 
courser^ maquignon, en v. fr. coi^ 
ractery en fr. courtier. 



HosE, guêtres, houseaux, d'^oii Ro^ 
bert courte-heme: 

« de certes hoses ert hosez 

E corte-hose ert appelez 

(R. de Rou, V. 14.471). 

Hors-de-son-Fe, litt. mis hors de 
son fief. 

HosE, bas, haut de chausses, le v. 
fr. hose, botte, d'où le fr. houseaux. 

HosT, armée, le v. fr. ?io8t et ostj 
du 1. hostis, 

HosTiNG, conîbat, en v. fr. hostoier, 
faire la guerre, litt. aller à Vhost. 

HoT-cocRLEs, espèce de jeu que 
Bailey tire du fr. hautes-coquilles, 

HoT, v. a.^c square basket used 
for taking manure » de même en 
norm. une hotte, voiture à fumier, 
un tombereau. 

HowL, hurler, le v. fr. uler, du L 
u^ulare. 

HowLET, hulotte ou huette. 

HoY, une hourque, en v. fr. heu et 
heue, 

HuDDLE, brouiller, jeter pêle-mêle, 
en V. fr. houbeler, dévaster. 

Hue and gry, le fr. hue et ori, le 
huesîum et hutesium, cri de haro. 

Huer, un erieur, celui qui hue ;- 
les huers étaient ceux qui, à la pèche, 
signalaient le poisson par des cris. 

HuGE, grand, fort, le v. fr. ahuge, 
gros, pesant. 

HuGGERMUGGËR, cachettc, cachotte- 
rie, semble renfermer hucher-mu- 
cher, ce dernier mot serait le norm. 
mucher, cacher, le fr. musser ; la 
forme chuiniée subsiste en fr. dans 
la locution : vendre à muche-pot, en 
cachette. 

HuisHER, le fr. huissier, en notm. 
hiùchier. 

HvLET, une houlette. 



87 -^ 



soHe de navire, en holl. hulk ; Jal 
tire ce mot et JSull du saxon hul^ 
coquille de noix. 

HULLABALOO et HURLY-BURLY, OnO- 

mat. de grand bruit, analogue au fr. 
hurluberlu. 

HuMBua^ blague et blagueur, litt. 
un hanneton bourdonnant, de hum, 
bourdonner^ et de Im^, hanneton^ 
mieux punaise, resté dans may-lmg, 
hanneton. 

HuND, mot saxon, d'où Ta. hound, 
chien de chasse, d'où blood-hound, 
que nous citons pour le rapprocher 
du ir. chiens de sang, dans un auteur 
norm. Le Rocquez. 

HuNi>RUM, un traînard, un benêt, 
litt. tambour bourdonnant. 

HuMP, bosse, lat. umbo, bosse du 
bouclier. 

HuRDLES, claie, barrière, le v. fr. 
hurdel et hourdis^ retranchement 
en palissades. 

HuRDS, le même que Hards. 

HùRDY-GURDY, comp. dc huvly^ ta- 
pageur, bruyant, etde^tfrcf, gourde* 
calebasse, bruyante. 

HuRLEWAYNES meVne {Cunt, tales, 1 
8) la me»me. hennequm, en norm. 



la chasse aérienne et nocturne dû 
fantôme Hellequin, Hannequin, ra- 
contée par Ord. Vital. 

HuRRiGANB, ouragan, e9 norm. Ao- 
ragan et hourcuuxn, 

HuRRY, précipiter, hâter, le v. fr. 
harier. 

HuRT, blesser, le fr. heurter, en v. 
fr. hurtj hurler, frapper, se battre. 

HusBAND, le mari et le laboureur, 
litt. l'homme lié, attaché à la maison : 
hovae-bound, 

HuscARL, valet, litt. house-carl, 
cari, mâle. 

HuTGH, en pat. a. une caisse, une 
boîte, litt. une huche (Brockett). 

HusTiNG, lieu d'une élection, du v. 
fr. hustiriy huttn^ tapage : ainsi cohue 
en Norm. et à Jersey désigne le tri- 
bunal, la cour de Justice. To hustle 
est le dim., et sign. mêler, confon- 
dre, batailler. Le rad« est l'exclam. 
hust et hui^ qui est pop. comme cri 
de bataille, de rixe. 

Hyp, contr. de hypocondrie, hyps, 
idées noires. 

Hyphbn, trait d'union,' le grecu^ev. 

Hyrse, millet, V. Herse. 

Hulk, un ponton, en v. fr. huche, 



Le son de cette letti^e, qui est af 
en angl. se rencontre quelquefois en 
norm. par ex. dainer, diner. 

Idle, pron. aîdeul, paresseux, oi- 
sif, est le saxon ydel, mais ressemble 
au y. fr. tdotile, indolent. 

Ielano, forme première de island, 
île, est composé de te, ieg, eau, et de 
land, terre : Cf. le fr. lande et le 
V. fr. aiguë, eau. 

Ill, mal, contraction de eiûil. 



Imbost (Shakespeare)' se dit d'un 
chien dont les genoux se sont 
enflés à force de courir, litt. em- 
bossés, du fr. bosse, tumeur. 

Imbrue, tremper, mouiller, est de 
la famille du fr. bruine, petite pluie, 
Grandgagnage le tire du celt. hru^ 
pluie et il sa rapproche beaucoup du 
fr. brouée, brouillard. Le simple 
hrue n'existe pas en anglais^ excepté 
sous la forme de hreyo (pron. hro^. 



— 88 — 



brassefé Du reste Wedgwood suipei*^ - 
pose to imbrue au v. fr. embreuver 
et flembruer, 

hcBy rejeton, greffe, le fr. empeau, 
greffey comme le v. fr. empeau, fente 
pour écusson, en prov. empetU, du 
1. impùtcUus, taillé dans, entaillé. 
Imp^ enfant, est dit métaphorique- 
ment, comme le fr. rejeton. 

Inp, un démon, un lutin : Bailey le 
tire du 1. impius^ comme le diable 
était appelé^ le a mauvais » c Fen- 
nemi. » L'impie est un subs- 
tantif en fr* 

Imp, ce que l'on ajoute à une ruche, 
à Taile d*un faucon, à une ligne de 
pêcheur, à un échafaudage, abrév. 
de ce qui est imposé^ placé dessus, 
sens qui existe encore en fr. imposer 
les mainc;, imposer une feuille, en 
typographie. 

iMPAm, diminuer, affaiblir, le fr. 
empirer, mais Tangl. a gardé la 
forme du v. fr. : c s'ist (ainsi est) 
ampairez > (le siècle) (saint Alexis). 

Impawn, donner un gage, mettre 
en gage, àepaiên^ gage^ 
Imped, greffé, V. imp. 

Impleagh^ entrelacer^ litt. faire un 
plessisy ou une plesse, v. fr. sign. 
entrelacis de branches. L*angl. est 
plesse chuinté à la manière normande. 

ImprbsT, argent prêtée le v. fr. 
eriprestf enipTèi] en v. a. inpresL 

Imprqvbj améliorer, perfectionner, 
vient du 1. probus^ qui est devenu 
en fr. prewjo, prouesse^ synonyme 
d'excellent. Le fr. improuver est le 
1. tmprobare, désapprouver. L'a. a 
aussi) mais très rarement ce dernier 
mxïBi Fleming tire l'a. improve^ amé- 



liorer, du norm. prover^ améliorer, 
mais nous ne connaissons pas ce 
mot. 

Incentive, ce qui allume, embrase, 
brandon, le 1. incenttvumy du 1. dt- 
cendere, en v. fr. vncinder, V. du 
Gange, incendiare, 

Ingh, un pouce, saxon inse, mais 
selon Somner, du 1. n/ncia, une odee, 
en norm. onche, 

Increase, croître, {crease n'existe 
pas en angl.) est le 1. tncrescere. Le 
V. fr. avait encresce, accroissement, 
V. du Gange à Inc^-ementatto. La 
famille anglo-fr. de crescere est 
abondante : creto angl. les recrues, 
l'équipage ; çrescent, croissant, cte- 
crease^ déclin, et en v. a. décrewed, 
décru, accrmjoed^ accru, concrew, le 
V. fr. concroître et concréance, nais- 
sance. 

Ingulgate, inculquer, du 1. mad- 
care^ fouler aux pieds, au talon (1. 
calcis) : de là Tangl. calk, caulh, en 
V. fr. cauqtcer, du 1. calcare. Or 
Skeat traduit ce calk par a to ient 
a wound with lint. » c.-à-d. bander, 
coller, calfeutrer une blessure. U 
confond deux ca/A, bien distincts, 
l'un venant de calcoy calots, talon et 
l'autre venant de calœ, calcis^ la 
chaux. G'est ce dernier qui signifie 
plâtrer, calfater, calfeutrer. U est à 
remarquer que Wedgwood a fait la 
même confusion sur causey^ qui re- 
présente chaussure ou le 1. çcUcù, 
talon et causewat/, chaussée, qui 
représente le 1. calcis, la chaux* 

Incumber, hypothéquer, en v. fr. 
encombrer, ex. mariage encombré. 

Indent, passer un contrat entre 
deux parties^ le v. ir. endeni^f d«ti^ 



- ôd- 



teler deux papiers doni les moroeaux 
en se rapportant justifient la transao 

tiOD. 

Indorsb, endosser une quittance» le 
V. fr. endorser^ tiré du 1. damrni, 

InfbasiblE) infaisable, eu nofm. 
mfaMble, 

Iifoot, lingot, aphérèse du mot fr. 
dérivé du dim. pn$sumé lingot^ lan- 
guette, d'après la forme du lingot. 
En y. a. ingot, 

Inorain, teindre la laine, litt. la 
mettre en grain ^ v. fr., couleur écar- 
late. 

Ink, encre, du 1. ineaustum\ en 
norni. enke^ ainsi qu'en v. fr. : t et 
erke et parcamin. » xi^ s. saint 
Alexis. 

Inkle^ gftlon, fll de lin, selon Wed- 
gwood, du V. fr. Itgnetdy avec aphé- 
rèse de l, : môme étym. dans Skeat, 
qui ajoute l'angl. Itngel; tnkle est 
formé comme ingoL 

Insgroll, enrcîgistrery du v. fr. 
éserouï, non du 1. eûorôtulmt rouleau 
mais du scànd. skra, un écrit, d*où 
le fr. écrouer. 

iNNocfiNT, un idiot ; c'est le tiens ée^ 
ce mot en nortnv 

Intoxicâtb, enivrement, intoxiquer : 
ni le fr. ni Tangl. n'ont conservé la 



forme archidque et pop. mtoêeher, 
(xii* siècle) et entoiner^ de tocùchê, 
poison, du 1. (oadasim. 

Inveigle, enjôler, leurrer, aveu- 
gler, pour Fleming, du norm. en- 
veiller y aveugler ; pour Wedgwood, 
de rit. invogltare^ rendre quelqu'un 
voulant, désireux ; mais la citation 
suivante fixe Tétym. : c Thé marquis 
of Dorset was so seduced and aveu- 
gled, that etc. (1547). 

Invoigb, lettre d'envoi ou mieux 
d'avisement, car invùk» ne peut 
venir du fr. envoyer ; il vient de l'it. 
Uiteta dp aviso ^ du 1. ad visum^ sur 
le vu. 

Irk, fâcher, en v. angl. Wyrkê, 
de wùfK. 

laoïf, fer : nous ne citons ce mot 
que comme entrant dans la comp. de 
l'hybride gridiron^ litt. gril de fer, 
gril  griller, et de handiron, chenet. 

IsLAND, île, n*6st pas une hybride 
(Ule fr. et landy terre) : pour Wedg- 
wood, c'est l'isl. ege-landy de eyef 
île, maisle^faildifOculté» mais cette 
étym. est vraie dans eyot^ oiK, ilot« 

IsLB', une île, le v. fr. isle en 1. 
tnsula ; Tit. ùolu isle, passage dans 
une église, est le fr. aiile, aile ; ùletj 
ilôt, en norm. ilet. 



xJ 



iIabber, jaboter, en norm. jeiMier^ 
bavarder. 

Jack, Jean, nom d'un rustre, s'ap-^ 
plique comme nom propre à certains 
animaux: Jackdato, chouette, ^ocA- 
asSf &ne,JackrrcUfbttf lapin. 

Jack, sobriqnet de Jean, est géné- 
rique pour sign. valet : il s'applique à 
des objete inanimés qui remplissent 



ce rôle : /acA, tourne-broche, autre» 
fois c'était le valet Jack qui tournait 
la broche ; Jack, à la boule, c'est le 
but, là où se tient Jack le rabouleur ;- 
Jack^ en mécanique, est un petit cric,, 
un chevalet. Jack peut venir de /aco- 
bus, un mot qui devint Jiicquemer 
(Wedgwood) et se divisa en Jâme^ 
et en JoÂH^nèi. 



— 90 — 



Jack, ud rustre, un janot ; Jclc^ uq 
sot, dans le dict. norm. de Joret. 

Jack, cotte ou jaque de mailles, 
jaquette en a. JcLchet. 

Jadg^ une rosse, une haridelle : 
Palsgrave traduit ce mot par le fr. 
galier. 

Jail, prison, le fr. geôle, en Hai- 
naut^^b/0, en pic. gayole, dans le 
R. du Renard yeo/«, dudim. caveola^ 
du 1. cavea. 

Jakes, les lieux, les commodités, 
litt. les objets jetés, du LJacta. 

Jau, marmelade, peut-être le v. 
îv.jame, gomme ; à Terre-Neuve les 
Normands boivent un thé, dit^am, 
espèce d'airelle ou de bruyère. 

Jangle, disputer, le v. fr, jangler^ 
crier, babiller, le norm. jangler^ 
quereller. 

Janty, le fr. gentil. 

Jabe, plaisanter : Wedgwood 
Tassifuile kgab, id. 

Jar, bruire, se quereller, avoir un 
son discordent, le fr. jargon, litt. le 
cri de Toie ou^ar, en norm., d'où le 
fr. argot et jargon. 

Jar, une jarre, de l'arabe {/arrah^ 
un pot à l'eau, it. giarra^ id. 

Jardyne almonde, en v. a. que l'on 
faisait venir de Jordan almonds^ a 
été trouvé par M. Hauson dans le 
prompttuirtum sous la forme de 
jardyne almonde, qu'il interprète 
par amande de jardin ; il faudrait 
cependant j»arrfinorî^m. Jardon (Bai- 
ley)^ v. a. est le fr. jarde et jardin^ en 
it. giarda et gtardone, 

Jargle, jargonner. 

Jaroonnëlle , le fr. jargonnelle , 
espèce de poire pierreuse, formé 
dit Littré^ de jargon, diamant jaune, 
petite pierre, it. giargone^ id. 



Jarnut et yarnut, en pat. a. selon 
Brockett, le bulbe terrestre du gemn. 
btUàocastanum, le norm. gemotte^ 
litt. noix de terre. 

jAuifT, courir çà et là, le v. fr. 
janter, 

Jaundige, jaunisse, mais le pat. a. 
a gardé le français, et dit jaums, 
selon le DicL de Brockett. 

Jaunge, se remuer, s'agiter, en 
V. a. du norm. jancer, remuer^ chan- 
ger de place, déplacer, de MJaunty^ 
capricieux, litt. qui court ça et là. 

JAw,machoire,le norm.yoô, lajoue. 

Jay, un geai, en norm. un gai, 
litt. le coq (gallv^)^eïi bas-l.^ani»,en 
dauphinois gaîlle^ on esp. gayo. Y. 
Popinjay. 

Jeer, raillerie, le norm. gtrie, 
plaisanterie. 

Jei«înbting, espèce de pomme pré- 
coce, nonde^ti^eea^e^^yjeudemots, 
mais prob. dejeunette, pomme jeune, 
précoce, V. Jennet, 

Jeofaile, terme de loi, du fr. c Je 
faille, > aveu d'une erreur. 

Jeopardy, risque, hasard, le v. fr. 
Jeu parti, où Ton choisit entre deux 
choses qu'on vous propose; en v. 
angl. Juperty. 

Jennet, la poire jeunette, en it. 
pero giovanettOy c.-à-d. précoc-e. 

Jerkin, une jaquette, du îv.jargoi, 
dit Wedgwood, en lang. jerkahou. 

Jerkin, espèce de faucon, cpntr. 
Ae gier-falk^ mot germ., d'où l'angL. 
Jerfalcon, qui se contracte en Jerkin. 

Jersey, sorte d'étoffe, de laine^. 
non de l'île de Jersey, mais c'est une 
forme de Kersey. V. ce mot, la mé- 
tathèse du fr. créseau, ou craseau, 
étoffe de laine croisée. 

Jess, un jet, un lien pour un fau- 



-91 - 



eon, en v. fr, jects, les jets d- un oi- 
seau, les liens qu^on lui jette. 

Jesse et Jbsses, lustre suspendu 
dans une église^ Fit. getti ou zetti, 

Jest, plaisanter, railler, en norm. 
joster, en v. fr. Joster, le fr. Jouter j 
du L Juxta, qui indique Faction de 
se joindre, en noTm. jouxter d, con- 
finer. 

Jet, jais ou jayet. 

Jet, terme de fondeur, litt» jeter 
au moule, de là Jets, coulées. 

Jet, jet d*eau. 

Jet, se déjeter, avancer, être se« 
coué. 

Jetsox et Jetsam, action de jeter à 
la mer, pour alléger le navire, litt. 
jettaison, d'où aussi le sens de épave. 

Jetty, une jetée. 

Jewel, joyau, le v. (r.Juel, joyau. 

Jewise, V. Juise. 

Jewry, en v. a. tme juiverie, un 
quartier occupé par les Juifs II y a 
en Norm. plusieurs quartiers appelés 
Juîverîes. 

JiB, sauter, en norm. çiber, d*où 
le V. fr. regiber, et le fr. regimber. 

Jockey, maquignon, litt. un petit 
Jacques, un Jacquet, ou petit Jpan. 
Au siècle dernier, on disait « pos- 
fillons ou jacquets. » 

JoGGLE, s'agiter, se trémousser, 
litt. jongler. 

JoHN-BOREE, pour Jawne-dorée, la 
dorée, poisson de Saint-Pierre. 

JoHw and Joan, un hermaphrodite: 
en norm. gerce-^t ran, porc-et trie^ 
en fr. monsieur et madame. 

JoiNER, menuisier, celui qui joint 
des pièces de bois. 

Jointure, douaire, ce qui est Joint, 
adjoint à la veuve. 

Joist, une solive, se rapproche du 



fr. ajuster, mais la traduction d^ 
Pjilsgrave donne l'étym. C'est le v. 
a. gysty le v. fr. gùiey le lieu où Ton 
repose : « Gystf that gothe over the 
flore, solive, giste. » 

Joke, railler, le l.Jocart. 

JoLLY, gai, le V. îv.Joli, gai, du h 
gaudialis. Littré approuve Tétym. de 
Diez par Jul, la fête de Noël chez les 
Scandinaves, mais phis prob. est 
rétym. par JomaliSy d'oùlefr.^'ovwii, 
litt. ^2bt7Ûi(/é, de Jupiter, astre heureux^ 
favorable. ^^ 

JoRDEN, pot de chambre, du norm* 
tordy fem. torde, sale, et du premier 
mot de Dame-Jeanne, grand vase, 
litt. iorde-dam (Jeanne). Mais des 
philologues anglais, Skeat, Bardsley, 
Halliwell, proposent ibrc^aw, en v. a. 
abrév, de Jordan bottle, bouteille 
d'eau du Jourdain apportée par les 
pèlerins. A cela on peut objecter que 
c'était une bouteille et non un pot^ 
puis l'on n'eût jamais employé à un 
vil usage un vase d'eau sacrée. John- 
son propose tord, excrément, et den, 
réceptacle, en forçant le sens de den 
(vallée, caverne). Walsingham pro- 
pose la meilleure étym., le danois- 
suéd. Jord, terre, d'où Jorden, vase* 

de terre* 

Jostle, heurter, pousser, le fré- 
quent, de joster, ou jostiller. 

JoT, un iota, un rien. 

JouK, dormir comme un faucon,, 
c.-à-d. juché, en norm. Jouqtné. 

Journal, un journal, était adjectif 
en v.a. «Joumall /aôowrs» (Sponsor), 
id. en norm. « V étoile Joumale » 
(du matin} 

^ JouRNEY, voyager, en v. fr. Jour- 
noyer, selon Palsgrave. 

JovE, Jupiter, hy Jove^ jurement^ 



_«É -. 



|>ar JupHer, etï nom. pat Jtm, et 
Parchoute ; en gascon, cap de Jbu ! 
en V. a. Pi^ Jave. 

ivBf vade, bouteille, le même que 
Juo. 

JuisB, en ir. a., jugement, du I. jt«- 
dùnum, en y. fr. Juùe et jui&se, ju- 
gement, épreuve par le feu. 

JuKB, jucher, se percher^ ennorm. 

4vàf, Tase à boire, du nom de 
temmeyJwfye^ équivalent de Jeanne: 
ains||^i»an, en pat. a, désigne un 
pot (étym. de Skeat). 

JuMP, sauter, en norm.ytqMr, d'oà 
;tip^, courte distance, un saut. 

JuLus, chaton de fleurs, en fi*, iule, 
du 1. tult^ chatons du coudrier. 

JUNGATE, V. iJuNKET. 

JuMP, sauter, onomst. faire jtip, 
Juniper, genièvre, genévrier, le 1. 
JuKCKBT, panier de jonc pour pren- 



dra des anguilles, en v. fr. Jtmchééi. 
JuNKBfel JuFTKATE, talmouso, frian- 
dise, que Johnson et Bailey tirent du 
A*. Jancade, gâteaux, prc^. d'après 
une collation dans les prés, dans' les 
jonoff; mais mieux dejunket^ espèce 
de fromage à la crème, servi snr des 
joncs : it. ffimloaUÈ^ id. 

JUSSULBNT, cuit dSUS SOU jUS, (f OÙ 

JussEL, salmigondis, haohis!, 1. /««- 
ëUimUu9, cuit dans dugus. 

JusT et JosTLE, joute, d'où le dim. 
Justle, heurter, se heurter. 

Justice, dans le sens de juge, 
existait en v. fr. : Justice^ a ce sens 
dans le R. d& Troie^ V. 7.664, même 
sens dans du Cange à JiuHtia. 

JuT, avancer, faire saillie, oorrupt. 
de déjeter, jeter en-dehors, de mèsie 
S^ty^ une jetée, s'est dit jtUty, 

JuTTY, le même que Jbtty, avvfa^- 
cer, faire saillie, le fr. jeter; prob. 
abrégé du v. fr; fbrgeier^ jeter en? 
dehors, en fr. projeter, id. 



K 



Kabos, le poisson appelé cabot et 
thahot. 

Katb, Catherine, ennorm. Cateai$\ 
c*est le prénom de la pie en Norm., 
eateau^a-piej puis une cateau (pie), 
et par ext. une putain. 

Kalb, chou frisé, le même que 
coLB, du v. fr. col^ chou, du 1. eaiàù^ 
la tige par excellence, comme hlctd^ 
blé, est la feuUie par excellence ; 
cote est resté dans Fangl. colewortj 
chou, et dans Tangl. katly usité dans 
êcotchnhcUl^ et dans catolt-flower. 

Kaw, cri du corbeau, le fr. coasr 
ser, le norm. caùasf corbeau, et 
€€M0&ttèf coi'nèille. 



Katlb, quSle, pour le jeu des 
quilles. 

Kbaly, pierreux, pourrait sortir 
du patois berrichon, caill^f caillou, 
dont l'adj. serait cailtigr^ caUUre^ 
chemin caillter. 

Kbck, onomai. de hoquet, de vo- 
missement. 

Kegks et Kegrsy, tiges sècheê de 
la dg^e et autres ombeUifères, se 
rattache au 1. etàtUa par les idiomes 
celt. : welsh, cecys et ceffid^ corn., 
ceff€Uf bret. cegû, en fr. cigiie, en 
norm. chue. 

Kbbl, quille de navire, en iri. kMl, 
quille de navirev ^ 



-tô- 



i;^L« écumer (le pot sur 1^ feu), , 
est ratttaché, d'une maaiire forcée, ; 
par Wedgwoodi au patpis fr. itcgml- 
UfT^ écurei^ d'où q^Ulaud^ propre» ' 
brillafit 

KnELHALSj infliger le supplice de 
:la cala, dans la marine, liit. baler A 
la oale. 

KaiLsôH et KsLsoii, co&tr^tliUe^ 
lili. la oakMon. Skeat parlant d'un 
rad. scand. keel^ quille, est embar- 
rassé poiu* le suflixe «o» et dit que 
(M suffixe c n not mndetstood. » 

Kbe»> «èolr, eett la forme ûofB (hi 
sax. cq^itf mais il y a lieu de rap- 
procher pour mémoire» kept, tenu» 
près dul. captus, ressemblance d'ori- 
gine antique. £ïa y. a. ^ kétp him^ 
se tetïf f ; « A ffret erl hàn h^t tVi a 
tcood, » (R. de Gioucester) : hùn 
k«pt^ forme fr. 

Keepsàke, objet de souvenir, mot 
assez employé en fr. pour demander 
une étym.y c'est keep, garrler, et 
take, but, litt. dans le but de garder, 
de conserver. 

Keeve, une cuve. 

KbouIb, en V. a. Kao, caqut) (à ha^- 
rengs), du holl. haahmy ouies, et 
tirer les ouieô, d'où le verbe ca- 
quer. 

KsLio coiffe, enveloppe des intes*- 
tins, le même que l'a. Gaul, du fr. 
coulé, du 1. cucutltu^ capuchon. 

Kell, sorte de potage, prol). aux 
choux, en angl. coU^ chou, le v. fr. 
co/, id, du 1. caulis. 

KsMLiN, baquet, cuve de brasserie, 
selon Wedgwood, du v. fr. eambe^ 
brasserie. 

KaNNSL, le fr. chenil : «a norm. 
qktmfttilff YeùimfAAQ 4^8 ^snf^nts 



d'une maison, forme de isanaiUe, p»- 
tit chien ; en bas-norm. quien, chien. 

KsNNKL, ruisseau, Je fr. canal» en 
norm. çuenelle^ litt. canal, un robi- 
net. CL canneau (issu de cannel), 
cannelure, caniveau, tous issus 4e 
canne (1. canna, tuyau, conduit)^ et 
canneler suppose oannelf en norm. 
Menail, canal. 

Kkntlb> un quintal» du 1. esMum, 
le c étant dur «n latin. 

Ksaa, margelle ronde autour d'un 
puits, le fr. une courbe, ou de carvê, 
creuser. 

Kerghief, un couvre-chef. 

Kerf, entaille, du verbe c€nn9e, 
creuser, graver* 

Kern, créner, écréner, terme de 
fondeur de letU*es, litt. marquer d'un 
cran la tige d'une lettre. 

Kbrn^ baratte, en norm. cherok- 
^ne, contr. en keme, 

Kern, en v. a. Kerny, vagabond, 
pillard, du v. fr. gueméltmry voleur, 
de guernea ou gelines ; en berrichon 
gaermpille, maraudeur^ pillard^ litt. 
pillard de çuemei* 

Kernel, amande, noyau d'un fMkil, 
en fr. cerneau, noix dans sa coque, 
ou extraite de sa coque, or, cemeau 
suppose cemel^ que l'angle a durd. 
Littré dit que oerneau vient du cerne 
que l'on fai4 pour tirer ia noix de sa 
coquille ; mais uaa étym. germanique 
est plus sûre : dmel, en saxon« 

Keany, vieux mot angl. dans le 
sens de pillard : c malefactores qui 
KBRNYS dUcimtur. » Ce mot se ratta- 
che au norm. gueme, pour geline» 
une poule. Un Vaudevire cité p. 55 
du Gioaa. n&rm. dit qM les Aaglaîs 
en Normandie « n'ont lessîé poro, ni 
woi 1^ B»am0) M gueroelier» » ^Or, 



- 94 — 



1c hemy angl. de la charte d'Edouard 
III, est litt. voleur de gelines. En 
pat. bourg. Guem^ile, maraudeur, 
litt. pillard de poules et de coqs. 

Kerset, étoffe grossière, en v. fr. 
creseau et carùei, litt. étoffe croisée. 
Palsgrave dit creset/. 

Kbstrel, crécerelle, crécelle, et 
en V. fr. cercelley ce qui suppose cer- 
cerelle, et durcie, kercerelle et quer- 
celle ; en bourg, crîstel. 

KetgH) une caque^ en v. fr. quèchej 
forme chuintée de caisse. Ce mot 
ketch représente aussi le mot turc, 
une calque. 

Ketsup et Catchup^ sauce de cham- 
pignons, litt. soupe du chat. 

Kettle, chaudière, qu'on a tiré du 
1. cotyla^ coupe, en v. fr. cotyle^ cor 
pendant il y a le scand. hMl^ chau- 
dière. Skeat est pour une orig. lat. 
et dit de ce mot c not an anglo-sax. 
Word » et le tire du l. cattllus, un 
petit vase, dim. de catïntM^ d'où le 
goth. kattl. 

Kbvels, terme de marine, taquets 
à cœur, litt. chevilles, en norm. çiie- 
miles. 

Kew, ie même que Cue, la fin, la 
queue d'une chose, en norm. couet 
du 1. catKUt. 

Key, clef, en norm. qttéei cité. 

Key, un quai, en kymri, hae^ haie, 
barrière, en bret. kaé haie et quai. 

Key, cosse de la semence du frêne, 
le norm. quèchey forme chuintée de 
caisse. 

KiBSY, panier, le fr. gibecière, 
durci. 

Kick, frapper du pied, onomat., 
ou, selon Wedgwood, du fr. giguer. 

KiGKSBY - WiCKSEY , femmelette , 
mot burlesque, prob. qui que set 



(quelque cliose) en norm., et wtcksep^ 
vicié, quelque chose de vicié, en 
angl. victatedf d'où peut-être tcicked. 

KicKSHAv^, bagatelle, brinborion, 
en V. a. kickshose^ en norm. qm-^que 
chose^ quelque chose, en v. a* htch- 
shaws^ au pluriel, quelques choses; 
en patois angl. bel-ckos^ femmale 
pudendurHy belle chose, ktckshœicsy 
sign. aussi ragoûts, sauces, tartes, 
gelées. 

KiDDLE, une écluse de pêcherie, là 
où l'on met le filet, du v. fr. qmdely 
qmdeau, esp. de filet ; kïdcUe, signi^ 
fle aussi panier à poisson. V. du 
Gange à quidelus. 

KiDNAP, voler des enfants, comp. 
de hmd^ enfant, et Anop, manger, on 
croyait qu'on les volait pour les màn^ 
ger. 

KiNDLE, allumer, enflammer : Fle- 
ming ici ne donne pas d'étym., lui 
si porté aux étym. saxonnes ; Bailey 
dit c perhaps of cennan, sax, » En 
cet état on est forcé de reconaitre la 
ressemblance matérielle entre ce 
mot et candie y chandeUe, en pic. 
candelle, du 1. candere^ prim. cerir' 
dere, resté dans le h incendere. 

KmK, église, forme archaïque de 
church, église, en saxon cyric^ du 
grecxupioxT), église maîtresse, métro- 
pole ; ce mot entre dans les noms de 
lieu norm. Kerkebu, Querqueville, 
aj. dans Dunkerque, l'église des 
dunes, dans Steinkerke, l'église du 
rocher. 

KraiLE, jupon court, en v. fr. kû^ 
tel, qui est dans du Gange à Kirtel, 
peut-être un dim. du fr. court, en v. 
fr. curtj curte; cependant il y a le 
sax. cyrtel. 

KiRTLE, une botte de lin de vingts 



— 95 — 



deux têtes (Bailey), de 50 kilog. 
(Fleming), enfermée dans un lien, 
un cercle, en v. fr. cercel, du 1. ctr^ 
cellus, dim. de circas ; ktrtle^ pron. 
hertel^ est cercel^ durci. 

Kiss» baiser, onomat. doucement 
sifflante, qui est dans bastare, baiser, 
ail. kitss, 

KisT, coffre, le fr. ciste, dul.c»^a, 
coffre. 

Kit, le tout, tous, toute la clique^ 
mot qui a pu devenir kà. 

Kit, le même mot que kùt^ le sens 
de baquet, bouteille : Kû s'applique 
comme boite à 1® baquet à poisson; 
2** à trousse d'outils ; S* à sac ou 
coffre de soldat ; 4^ à pochette, vio- 
lon de poche ; 5^ à un seau à lait ; 
dans Chaucer, Kttliej une tasse, une 
coupe. Nous citerons Tétym. que 
Skeat donne de AeV, petit violon, 
qu'il dérive du sax. cytere^ en angl. 
citherriy du 1. dtharay mais il faudrait 
trouver ces mots durcis en kyt. 

KiT*KEYs, chatons de frêne, peut- 
être litt. ccUrqueue^ queue de chat ; 
en norm. le pluriel de queue est 
qijieuses^ d'où le dim. queusette. 

Kit, abrév. de Christophe. 

KiTGHEN, cuisine, a pu venir du fr. 
malgré le sax. cycene ; le v. fr. qui- 
stne^ prononcé kisine, avec chuinte- 
ment du 8f donne kitchine. 



KiTE, le ventre, en norm. le coffre^ 
la coffraille^ peut offrir une forme de 
Mzt^ coffre, en v. a. kiste, 

KiTTLB, chatouiller, en norm. ca* 
touiller, en v. fr. oatïller (Littré), du 
1. catultM, et catiller mène à Kittle, 

KiTTEN, un jeune chat, un chaton, 
en norm. un coton. 

KiTTEN, chatter, faire des petits 
chats, en norm. catonner, 

Klick, cliqueter, d'où le fr. déclic, ' 
en V. fr. cliquer, 

Klinkbt, guichet, le fr. clanche, 
en norm. clinque, en fr. chncailie. 

Knap, coup donné à la dérobée, 
en norm. une nape-^ourde. 

Knapsack, havresacy ail. AjM^^p- 
«oeA, devenu fr. dans le xvi« siècle. 
Canapsa, de l'ail. «oeA, sac et knap- 
periy manger. 

Knife, couteau, du scand. knifr^ 
dont il faut rapprocher pour mémoire 
le fr. canif, et le v. fr. kintvet (xm* 
siècle), et canwet (xvi* siècle). 

Krank, faible, dans krank^htp, 
navire faible de côté, le norm. cran- 
cke, de l'isl. krank, selon du Méril ; 
il existait en ir. : 

Vos aleiz en estai si joint, 
Et en hivCi alleiz si cranche. 
(Butebeuf, diz des ribaux). 

Kuril, le pétrel, le fr. courlis, par 
la métathèse de «, courtls. 



Label, écriteau, le fr. lambel, et 
en y. fr. IcU^l, du 1. limbus, frange, 
étym. de du Gange, d'où le fr, lam- 
beau. 

Lace, lacet, galon, dentelle, du fr. 
lacet, ou mieux de lacê^ qui a vieilli, 



du l. laqnefM ; en v. fr. las, lach et 
laqs^ dentelle. 

Lâches, négligence ; Fleming rap- 
proche de ce mot le norm. lachesse, 
avec le sens de lâche, du 1. Ituous ; 
çn v. a. lackease : c Then cometh 
iachesse... » Parton^s Taie. 



— w — 



LàSM, aMoquer, se rapproche du 
norm. laqmer ou ktckiir, Itcber, 
adandonner, car on manqué die ce 
qu'on lâche, qu'où abandonne ; ce» 
pendant il y a en danois lak, défaut. 

LàCK-A'^DAYy ouAiSi 6 Diou l le mot 
Dieu, en v. fr. de», existe sans doute 
dans cette locution» mais loch ? 

Lagket, le fr. laquais, que Wedg- 
wood tire d'un prétendu v. fr» na^ 
qimC, mais Littré l'a démontré arabe, 
de lahyia^ celui qui est attaché i 
quelqu'un, par le v. fr. alacayBj hor- 
laguèfy làcayê. 

Ladi et Leer, bauge, l'endroit où 
repose l'animaU « ioh$re he lies. > 

Lij»y-cx>w, l'insecte appelé en fr. 
la petite vache au bon Dieu. 

IxAiG, tarder, s'arràter ; en ▼ieil an- 
glais lang^ le fr. long, litt. allonger, 
ou languir. 

Lair, bauge, repaire, du v. fr. 
laier, reposer. 

Lam», agneau, qu'on a tiré du 1. 
Uanbêre^ lécher, téter, et qu*une 
•étym. facétieuse tire du langage du 
lD«p : c Semper lam^ iam ltipu$ à^ 
çuù. > En réalité mot scaad. et 
gerfli* 

LuiM, hatlt«, «osaar, rondiner^ du 
V. fr. lame^ roseau, «anae. 

icuiAir, pilote, en fr. lamaneur, en 
V. fr. laman. Yé Loadman. 

Lammas, le premier jour d'Août, 
le jour où l'on donnait la dime des 
pains, du sax. laf, un pain, en angl. 
lùaf; litt» la messe des fmm^ 

Lampoon, un brocard» le flr. lam- 
poo ; l'étym», dit Uttré» est le verbe 
ian^er (boire)» le refrain des chan- 
«MS étant : lamp^u/ 

Land, terre» met 4u Nord, veau 
au fr. /omtoi firmil. terre fauttvise. 



Ne pas le confondre avec son congé- 
nère le celt. lann, terre ; lanthcq/^, 
paysage, vue de pays, en v. a. la»d^ 
kvpj peui-âtre de tofuf-«Aec/ft,esqui686 
de terre, de terrain. 

Lanb, sentier entre deux haies, 
ruelle, est un terme celt., le même 
que laum^ clairière, par ex. le i/oéUh^ 
iiati, place vide; il existe en Norm. 
dans les noms de lieu : Alaunu, 
Alieaume, Valognes, litt. val d'illaii^ 
na, les Moitiers d'Allonne, et sar 
toute la surface de la France : mais 
il est aussi germ.» par ex. hoU. Iom, 
une allée, scand. han et ianê, vtùe 
place vide. 

LANO-OE-sra*. la buglose, le fir. 
langue de bœuf; cet archaïsme est 
cité dans Palsgrave/ 

Laniaud, lanière, en v. a. lofiçet, 
lanyel^ forme qui, avec le v. fr. lanr- 
gttélj langeulj rattache tous ces mots 
au rad. 1. lana^ litt. bande de laine^ 
Littré discute Tétym. de lanière, 
mais ne conclut pas. 

Lamk». chétif, fluet, du saxon llasur- 
ca; il y a aussi le v. fr^ langot^ lan- 
guissant, et le fr, élancé, en norm. 
eiafèquêé, 

Lanter-loo, lanturelu, ce mot, dit 
Littré» est le refrain d'un vaudeville 
du temps de Slicbelieu» et il a aervi 
à exprimer un refus méprisant ou 
une réponse évasive. Eléments non 
déterminés, mais prob. analogues A 
Lustuoru» terme d'ébahissemeat : 
t Tausses-tu cru ? » 

Launce, dans le Westmpreland, 
selon Halliweli, désigne le poisson 
que les norm. appellent lançon^ de 
sa forme élaneée; c'e^ en angL 



— 97 — 



Lap, giron, là où l*enfanl et rani- 
mai lapent le lait de la mère. 

Larboard, bâbord, de leoer-hoard, 
lilt. côté gauche. 

Larch, mélèse, lei. larix, laricis. 

Larder, office, dépense, le v. fr. 
larâder. 

LarK; alouette, contraction du 
pat. a. et écossais laverick, qui sem- 
ble être une onomatopée ; c'est aussi 
ie scand. laverock. 

Lardm, alarme, abrév. ô!alarum. 

Lash, fouetter, en norm. lachter; 
le fr. laisse, corde lâche, du\. laœus] 
en pat. a. lace^ fouetter. 

Lask, relâchement du ventre, en 
norm, laquter, lâcher. Laskeis, lacets 
de bonnettes. 

Latch, loquet, primit. une laisse, 
ou corde lâche : dans Palsgrave, 
lâche of adore, L'angl. a aussi lat- 
chet, le fr. lacet. 

Lathe, tour de tourneur, lo v. fr. 
late, outil de tisserand (du Gange à 
Conticula), Tangl. a aussi latftce, le 
V. fr. lattis, 

Lather, écume de savon, du v. fr. 
laveur, dit Bailey. 

Latineres, latinier ; savant, en v. 
fr. ; est dans Maundeville's travelsy 
58; en v. a. latïmer, 

Latten, laiton, en norm. latton. 

Latitant, qui se cache, du v. fr. 
latiter^ cacher (du Gange à Fora^ 
nem,) 

Lattice, treillis, lo fr. laltis, ou- 
vrage de lattes. 

Launde, v. a. une lande, selon 
Halliwoll, qui le déflnit : t an tm- 
plov^ghedplain, » 

Launder, auge, le v. fr. lavandier) 
latmdress, lavandière, qui suppose 
le fr. lavanderesse, ou laveresse ; on 



1 

disait lavendre (Halliwell), et liroc- 
kett cite le pat. a. lave, résidu d'un 
liquide, la lavure. 

Laveer, louvoyer, en v. fr. lover 
et alover; le danois lovere^ Tangl. 
aloof, 

Lavish, prodigue, étym. difficile, 
Johnson ne la donne pas ; Bailey cite 
le làvare de Skinner, développé par 
Wedgwood, en fr. lavasse^ inonda- 
tion, ridée de prodigalité, dit-il, 
étant souvent exprimée par l'écoule- 
ment de Teau. 

Lavolta, dans Shakespeare, es- 
pèce de danse, en fr. la volte. 

Lavoure, lavoir, en \. a. : basins, 
lavoures (Chaucer), en norm lavour, 
lavou 

Lawn, clairière, V. Lane. 

Lawn, linon, conlr. du mot fr. ; 
mais mieux du vieux breton laun ; 
€ per launam do fir ran Lotidînoc » 
(acte du ix« siècle). 

Lay, couche de mortier, litt. un 
lit, en norm. let, du 1. lectics, 

Lay, laïque, le fr. lai, du 1. latùtts. 

Lay, gageure, ce que Ton pose, 
ce qu'on dépose. V. Lay, placer. 

Lay, un lai, mot d'orig. celt. et 
germ. 

Lay, poser, placer, du saxon lec- 
g an, mais le v. fr. avait laier, poser, . 
déposer, contracté de laisser, du 1. 
laxare. 

Lay-Metal, un composé de plomb, 
en angl. lead, plomb. 

Lay et Lba, clos, prairie fermée, 
le V. fr. laye, clairière, comme dans 
Saint-Germain-en-Laye ; de là le v. 
fr. laier^ diviser un bois, y faire des 
clairières ; du 1. latus, large. 

Lazy, paresseux, du v. fr. laisant^ 
id.; en norm. laisi, loisir, du 1. licere, 

7 



U8 — 



Leacit, fillrei'ylill. lécher, le liquide 
qui filtre lêc?ie les parois du vase ; 
Horace disait que THydaspe lèc?ie 
ses bords : « lanibil Hydaspes. » 
Gomme leach se pron. lîtche, il se 
rapproche du fr. pop. lichier, 

Lead, conduire, entre dans le v. 
fr. lodeman et lamen, pilote. 

Leak, couler, V. Leach ; leak est 
le norm. likier^ lécher. 

Leam, lueur^ le même que gleam. 

Lean, s'appuyer sur, pencher, 
^eut-être la syll. forte du fr. incli- 
ner.^ 

Lean, mince, maigre, peut-être la 
finale du norm. ma^relm, un petit 
maigre, mais mieux le saxon lœnne^ 
maigre. 

Lbase, un bail par lequel on laisse, 
on livre une propriété ; en v. fr. Itus^ 
testament, du 1. legata, choses lé- 
guées. Cependant les formes lessor^ 
le bailleur, celui qui laisse, lessee^ le 
preneur, celui à qui on laisse, le 
sens de to let, mettre en location, 
font pencher vers le thème laisser, 
àxx\. IcLxare, 

Leasow, pré, prairie, V. Lea et 
Lay, prairie. 

Leat, tranchée, rigole, litt. le lit 
d'un cours d'eau. 

Lebaro, en v. a. léopard, en norm. 
lubeme. 

Lécher, un débauché, un paillard, 
le norm. un licheur^ celui qui lèche ; 
lechery, impudicité, en v. fr. lesche- 
rie^ gourmandise, débauche, liberti- 
nage, d'oii lescheur, impudique. 

Lbctern, lutrin, le v. fr. lectrum : 
c Sor un lectrum ses ganz jeta. » (du 
Gange à Lectrum) xii® siècle; c'est le 
1. lectrum, pupitre, dans Isidore ; du 
grec XsxTpov , L'angU lectem est 



la raétalhèse du v. fr. lectrum. Dans 
Chaucer lectom. Le fr. lutrin, en v. 
fr. letrin^ vient du dim. lectrinum. 

Ledgër, Léger, grand livre de 
compte : ce mot indique ce qui reste 
fixe en un endroit particulier : léger- 
book, le livre à demeure, leger-am- 
bassador^ ambassadeur résidant. G'est 
la forme première det l'angl. lie, re- 
poser, être immobile, du saxon 
ligan et liégan^ en dan. ligger, L'angl. 
ledgey couche, lit, est de même ori- 
gine. 

Lee, direction du vent, son lit, en 
norm. lect, el let, du 1. lectus, 

Leech, sangsue, litt. ce qui suce^ 
lèche le sang. 

Lebr, lorgner, regarder de côté, 
mot dont le saxon hleare, la joue, m 
rend pas compte, mais dont l'origine 
peut-être trouvée dans le v. fr. lour, 
louche c un autre qui soit sours ou 
leurs. » (du Gange à Luscus.) v. 
Sleer. 

Leet et Court- LEET, pron. làe, 
cour foncière lilt. lit de justice, du 1. 
lecttM, le fr. lit, en norm. un lety un 
lit. 

liEiDLY et Laidley, laid, en pat. a. 
c I toill her liken to a laidly toorm, » 
Gloss. de Brockett. 

Lbft, gauche, congénère du L 
lœvus. 

Lege, le fr. alléger et alléguer ; 
legerdemaifif tour de main, tour de 
passe, a dû avoir le sens concret, ce- 
lui d'escamoteur ; aussi Bailey le dé- 
finit « quick ofhand, » le fr. léger 
vient d'une forme fictive, lemarus^ 
pour levis. Quand le v. fr. disait c de 
legier t , légèrement, il sous-enten* 
dait cœur « de cœur léger. » L'a. 
léger de maine^ montre que les près- 



— 99.— 



lidigitateurs étaient venus de France. 

Leisure, loisir, le l. lïcere^ en 
norm. lem^ en v. fr. lemr ; c'est une 
caractéristique de Tangl. que cette 
finale sure, soit chuintée ; cf. leisure, 
pleasure, treasure. 

LuMAN , dans Shakespeare , un 
amoureux et une maîtresse, . le fr. 
l'amant, l'amante. 

Lembic, alambic, en v. a,; Pals- 
grave dit : « Lembyke, for a stylla- 
torie, en fr. lembic. » (Eclaircm), 

Leme, rayon do lumière, lente, 
briller, du v. fr. lum^ lumière, que 
nous n'avons pas rencontré, mais 
que suppose le fr. al-lumer. Dans le 
Dict. de Lacombe, Itm, lampe, et du 
iZange donne lumette, allumettes, à 
l'art. Lumera. 

Let, laisser, permettre, est le sa- 
xon lastariy id. ; toutefois il y a une 
curieuse coïncidence : le v. fr. avait 
let et laù^ laisser : « se lait choir » 
(Rom. de la Rose)^ « Qui let les cho- 
ses terriennes. » (ap. Roqueiort, 
Glossaire). 

Lettice et Lettuce, laitue, du 1. 
iacttica. 

Lettice, fourrure grise, dans Pals- 
grave ; c'est le norm. laitice, l'her- 
mine, qui est blanche comme le lait 
d'abord, puis grisâtre. 

Levée, en Amérique, digue, le fr. 
levée de terre, mot importé par les 
Français. 

Level, niveau, pour lîveau, du 1. 
libellus ; à Guernesey, livety niveau. 

Levet, coup de trompette, prob. 
du V. fr. levaiïony parce que c'est à 
rélévation que les trompettes son- 
nent. 

Lewer, peloton, vergettes, litt. 



éleveurSf objets qui servent à élever. 

Lib, châtrer, litt. Ubérer : en Norm. 
affranchir ; affranchisseurf châtreur. 

LicK, lécher, en norm. Itkier, lé- 
cher. 

Liart et LiARD, en v, a. gris, cen- 
dré, le v. fr. h'ard. 

LicoRiGE, réglisse, en norm. r^o- 
Itce, en v. fr. recoltsse, du L liquirù- 
tta^ du grec Y^wj^'^ptÇa, la racine su- 
crée. 

LiD, couvercle (élastique, à, res- 
sort), le norm. élider^ sauter au 
moyen d'un ressort ; en v. fr. lide, 
baliste, machine à ressort ; du reste 
hltd, saxon, couvercle. 

Lie, lessiver, le fr. lie, litt. passer 
à la lie, au résidu de cendres, étym. 
de Johnson. 

Lie, être couché, reposer, V. 
Lay. 

Lien, droit réel, hypothèque, en 
V. fr. liénaçe^ loyer, litt. aliéner. 

LiFr, élever ; part. Itfled, en v. fr. 
levatedy levé. 

LiGHT, léger, pour Bailey, le fr. 
lever : Cf. le v. fr. levated, levé. 

LiGHT, se percher, litt. ^aliter, en 
V. fr. leit, lit. 

LiMBER, souple : t some dérive it 
from linder^ fr. » (Bailey; ; c'est un 
mot qui nous est inconmi ; mais c'est 
le norm. « libre de ses membres », 
par abrév. libre, avec l'iasôrtion 
comiûune d'une nasale. 

Lime, boue, Hmon, du fr. limon, 
qui suppose limonus^ du 1. limus : 
en prov. limo, en catal. /*m, enesp. 
et it, limo. Par cxtensiou limOy 
chaux. 

LiMN, esquisser, crayonner, litt. 
tracer à la craie, à la chaux. Gf. le 
V. fr. limoge, âôl bont;tix, inaij; 



— 100 — 



Wedgwood lire Umn du fr. enlu- 
miner. 

LiMP, souple, V. LiMDER. 

Liifp, boiteux, le même que lamey 
id. 

LiNE, couvrir, en parlant des ani- 
maux, le fr. ligner, terme de vénerie, 
qui se dit du loup couvrant la louve. 

LiNG, morue verte, en v. a. lynge^ 
qui, dans Palsgrave, est interprété 
par le fr. colyn^ poisson ; or en 
norm. le colin est le gade-colin, en 
a. cote ; ainsi Tangl. a fait le composé 
cole-ling, d'où colin. L'angl. cole se 
trouve dans cole^rch, le poisson 
dit la perche. En résume I.t.x:; est le 
v. a. merlyngy merlu. 

LiNiEL, en pat. a. (Brockett), li- 
gneul, et lingeî, dans le Oloss. de 
Nare ; on dit aussi lingel^ ligneui. 

Li.NSEY-wooLSEY, tirotaino, étoffe 
faite de lin et de laine ; en v. fr. Im- 
ceux^ laineux, ou mieux Uneux^ ce 
qui tient de la substance du lin. 

Lip, lèvre, en fr. pop. lippe, de 
l'ail, lippe, anglo-sax. lippa^ lèvre. 

List, bordure, liseré, en v. fr. listes 
qui a une bordure. 

List, champ clos, le fr. lice, du 1. 
iicrwm, trame, c.-à-d. une trame de 
pieux. 

List, désir, le même que lust ; 
pour le changement de u en t, cf. 
optumus, lacrumay clupetu, decu- 
manWf etc. 

LisTEN, écouter, mot saxon, mais 
par son complément il ressemble au v. 
fr. c Seignors or écoutez à mu. » 
{Tombel de Char tr ose). 

LivEREY et LiBEREY, OU V. 8. livrai- 
son € by liberey and seisin » (Spen- 
cer, p. 314). Au rad. Itber, Skeat a • 
rattaché Tangl. clever^ habile, actif, 



récossais deliver^ libre, comine 
on dit en norm. libre de ses mem- 
bres. Mais comment passer du d au 
c ? Wedgwoort propose mieux le 
scand. klover, habile. 

LizAiiD,cenom topog.assez commua 
en angl. représente un lieu de lé- 
preux,'de Lazare, mot dont la contr. 
a donné ladre. 

LoAD, charger, accabler, du sax. 
hlad, cf. le norm. loder^ frapper. 

LoADMAN, pilote lamaneur, en v. fr. 
lamany lilt, l'homme du plomb (lot, 
plomb, en holl.) c -a-d. de la sonde. 

LoAF, pain en tourte, mot saxon, 
mais qui a passé en fr. : love^ brique 
de savon. 

LoAM, terre grasse, argile, se rap- 
proche de LniE. 

LoATH, pron. lôtJie^ qui a du dé- 
goût pour, du saxon lath ; mais on 
peut rapprocher de ce mot pour le 
sens et un peu pour la forme la locu- 
tion du v. h. : a faire par lait », à 
conlre-cœur. V. du Gange A bella- 
cara. C'est sans doute le v. fr. lait^ 
blessé, du verbe ledir et loidir. Cette 
dernière forme dialectale a produit 
loidorer et laidoier, maltraiter. 

LoD, laisser aller, laisser tomber, 
par mollesse ; en norm. lôber, faire 
mollement quelque chose. 

Lob, secouer quelque chose, en 
norm. lober (breOi secouer, frapper. 

LoBSTER, homard c corruption du 
1. loctMta, dit Skeat : au vui^ siècle, 
le saxon était lopust, d'où Tanglo- 
sax. Iqpistre. » 

Lobby, corridor, antichambre, de 
Tall. lauby berceau de feuillage. 

Look, serrure, le fr. loquet, dim. 
de l'ancien fr. foe, venant du germ. : 
anglo-sax. loc^ fermer, angl. look. 



-- 101 -^ 



serrure, flamand luycke^ isl. liuka. 
LocK, touffe, boucle de cheveux, 
en fr. loquet, pièce d'étoffe usée et 
déchirée, loquet, touffe de laine, d'oii 
Tangl. locket, nœud de diamant. 
Dans Palsgrave {Grammaire)^ Tangl. 
loke est traduit par le fr. locquon, 

LoDEMANGE, lamanagc. 

Loft, grenier, grenier à foin, le 
même que Itfty haut, élevé. 

LoG, bloc, morceau de bois, en v. 
fr. loqtieû, bâton en forme de massue, 
de là la fr. maritime le loc. 

Loin, longe de veau, en norra. 
loïne ; le fr. longe est pour lombey 
du 1. himbîj les reins ; mais le nor- 
mand roïnon est le fr. rognon, du 1. 
ren, rents^ le rein. 

Long, désirer ardemment, soupi- 
rer après, que Wedgwood fait, venir 
du f r. languir, en citant cette phrase : 
« Je langhisse de vous veire. » 

Loo, sorte de jeu de cartes, peut- 
être contraction de loto, de l'it. lottOy 
le sort. 

Loo, le halloOy le fr. halle, hallali. 

LooF, en v. n. lof, l'angle inférieur 
de la voile. 

Look, regarder, le saxon locian\ 
cf. le norm. lukier et loukter^ et re- 
luhiery regarder de côté ; dans les 
dialectes du midi alltica, regarder 
fîxemerit, en v. fr. lov^hevy regar- 
der : « lôUcher dans un bassin, > dit 
Mathut*in Régnier en sa satire : La 
poésie' touwt&s paut^re, 

LCOKING-GLASS, miroir : à ce mot 
nous réparons une erreur commise à 
l'art. Bezel, qui ne vient pas du v. 
fr. béricle et béryl ^ mais qui est le 
v. fr. hesel, le fr. biseau, le côté 
taillé obliquement, de biais, d'un 



objet. En esp. bisel. L'angl. boMl est 
le même que bezel, 

LooN, un coquin, peut-être la syll. 
forte de féloun, félon, traître, co- 
quin, la form. anglo-norm. mais en 
pat. angl. lovme sign. vagabond, 
alors c'est le norm. latmer, vaga- 
bonder. 

Loop-HOLES, meurtrières, primit, 
sauts de loup, trous de loup. 

LoNGis, un lambin, en fr. pop. un 
longùy ou S. Longis, un saint fictif. 

LOOVER, V. LOUVER. 

Lop, émonder, litt. mettre en lopes, 
V. fr. pour pièces, d'où le fr. lopin ; 
Littré cite le norm. lobet, lopin» 
Loppered mtlky lait caillé, litt. en 
mottes, en lopins. 

Lop, puce, onomat. de saut, de bond, 
voisin de leap, sauter. Cf. landloper, 
un vagabond, un sauteur, à travers 
les terres. 

Lord, lord, en sax. lafbrd, en v. 
a. laverdf de loaf, pain, litt. le sei- 
gneur du pain (Littré). 

LoRDANT et LoRDANE, le fr. lour- 
daud, mot dans lequel on a cru voir 
Lord-Dane, injure aux conquérants 
Danois. 

LoRiMER et LoRiNER, éperonuier, 
le V. fr. lorimierj lormier, faiseur de 
selles, de brides et d'éperons. C'est 
un mot que Littré et Baudry n'expli- 
quent pas d'une manière claire; c'est le 
dérivé de loramen et loraniMarms, 
faiseur de courroies, d'oii lormier. 
Toutefois nous ne rencontrons pas la 
forme intermédiaire, car lerthtnïér 
est le fourreur, le faiseur d'ermine. 

LoucE, un pou, saxon Itùs ; rappro» 
chez de ce mot le terme enfantin où 
des nourrices, loulou, pou, 

LouNGE, flâner, forme anglo-nonn. 



— 102 — 



du fr. longer, aller le long (des 
rues). 

LousE, pou, se rencontre avec le 
mot norm. enfantin loulou, 

LouT, argile, boue, le fr. luter, 
Baduire d'argile, du 1. lutum, boue. 

LouT, un rustre, en prov. lot^ 
lourdaud c non es lotz m coartz, > 

LouvER, lucarne, le v. fr. louvre, 
espèce de lucarne au haut d'un édi- 
floe, d'après celles du palais du Lou- 
vre, comme galetas vient de Galata, 
faubourg de Constantinople ; et lou- 
vrCf louvrière en v. fr. sign. repaire 
à loups, tanière. Mais Skeat donne 
une autre élym. ; le v* fr. louvert 
(h. de Parthenope, vers 1.175) qui 
est pour }^ouvert, ou l'ouverture. 

LosENGER, flatteur, le v. fr. lau- 
sengier^ de losanges^ louanges ; en 
V. n. lozengier^ qui est Wace (i?. de 
Rou, V. 15.952) ; il existe en picard. 

LovAGE, la livèche, du 1. ligtisti- 
cuniy par lemsticumy qui, selon Diez, 
se trouve dans Végèce^ litt. plante 
deLiguri. En it. livùtico, 

LovELAGE, nom du héros d'amour 
du roman de Clarisse Harlowe, passé 
en fr., que Littré décompose en love^ 
amour, et lace^ lien, lacs. 

Low et LowE, montagne, colline, 
le saxon hlaw^ finale de beaucoup de 
noms de lieu, comme Ludlow, Brad- 
low. 

Lov^TNE, en pat. a. vagabond, le 
horm. latmer, flâner. 

LuBBER, lourdeaud, le norm. Itibre 
et leubre. 

Luge, brochet, en v. fr. lus^ du 1. 
lucius, resté dans le fr. merlus {ma-- 
ris-lucius), 

LuGENT, brillant, mot savant ; les 
pat. augl. ont peut-être conservé le 



norm. luke, lumière, usité dans la 
locution norm. : c tosse la luhe » , 
éteins la lumière, litt. secoue. V. 
l'angl. Toss, 

LuG, bout de l'oreille, se rapproche 
de lobe, du grec XwSoç, bout de l'o- 
reille ; o devient quelquefois u , 
comme dans hos^ v. fr. buef^ dans 
dolus^ le v. fr. duel, 

Luo, fardeau, abrév. de luggage^ 
bagage. 

LuG, petit poisson, peut-être une 
loche, en norm. loke, 

LuKEvvARM, tiède, composé de Idke 
manquer de, resté dans John-lake- 
land, Jean-sans-Terre ; mais bien 
mieux des dialectes celt. où/tf^ sign. 
à demi, litt. à demi-chaud. 

LuLL, bercer, cité ici pour l'étym. 
de lullaby, chant pour endormir les 
enfants, qui disent c lull baby », berce 
bébé. 

LuM, cheiilinée de thaumière, par 
où passe le lum^ v. fr. pour lumière, 
resté dans allumer. 

Lump, masse, bloc, le v. fr. lop^ 
lopin. 

LuNAGY, folie, maladie lunatique , 
en V. fr. lunage, fou insensé ; du 
Cange a lunatïctès ; Shakespeare 
avait le fr. lune dans le sens de folie : 
c Your husband is in his old lunes. » 
(Merry wives of Windsor,) 

LuNCHEON et LuNGH , collatiou , 
pour nu/ncheon^ du 1. nonatio, repas 
pris à nones, (vers deux heures), 
d'où l'angl. noon, midi, l'heure de 
nones, terme monastique. V. Nun- 

CHEON. 

Lunes, lanières, mot que Rayr- 
nouard tire du fr. des laines. 

Lunes, dans Shakespeare, des ac- 
cès de folie, en fr. des Iwnes. 



108 — 



LuNGE, boite, terme d'escrime, 
coup (l'allonge, allongé. 

LuNois, en v. a. un lambin, en 
norm. longis^ et saint Longis. 

LuRCH, bredouille, terme de jeu, 
Wedgwood tire ce mot du v. fr. 
lourche^ lequel est pour Vourche^ du 
l. urceus, dit Skeal. 

LuRK, être aux aguets, litt. luquer^ 
regarder» 

Luscious, pour lustiotbs^ adjectif 
de lv>st^ désir, passion. 

LusERN, le lynx, altérât, du v. fr. 



lubemey panthère, mais lé h fait diffi- 
culté, nous tirons ce mot de lynx, en 
V, fr. linsy avec la terminaison eme^ 
de Ivherne, 

LusH, de couleur foncée, chargée, 
litt. louche, en v. fr. licsguef on dit 
un vin louche. 

LusT, concupiscence, rappelle le 
fr. rut, du 1. rugitus^ rugisse- 
ments. 

LusTY, fort, vigoureux, de Tali. 
lusticky qui, avec extension de sens, 
est devenu le fr, loustick, un plaisant, 
un farceur. 



M 



Mab, nom de la reine des fées, 
«d)rév. de Mabel, nom de femme, le 
fr. Aimable, du l. amabtlù. 

Mac, fils, est venu en Norm. par 
les saints irlandais devenus patrons 
de paroisses norm. comme Saint- 
Malo, ou Mac-leod, S. Magloire, etc , 
ot aussi par l'émigration. Avranches 
a, comme familles fixées, des Mac- 
Mahon, des Mac-Grath. 

Magkerel, maquei*eau, en norm. 
mctqtceret, litt. le tacheté, du l. moea, 
tache, conservé dans Tesp. nmca, 
tache, et le l. macula^ id. 

M AD, fou, mot d'orig. celto^-germ: 
£/emaad en ^Bxovky amady en irL, en 
it. mattOy du l. matœus, insensé, en 
grec (iuaTaioç. 

Maddbr, garance, litt.matière,en v. 
fr. matère, matière, ellipse de tincto- 
riale, comme matière-, dans le sens 
de pus, présente l'ellipse de puante. 
Du reste modder est le v. fr. madrCj 
de rit. modéra, bois de teinture, qui 
venait €n madriers. 

Madge-howlet, la hulotte avec son 



1 



prénom de Margot, comme en fr. est 
celui de Margot-la-pie ; or Madge est 
l'abrév. de* Marguerite, en passant 
par Margette. Quant à howlet et à 
hulotte, ils viennent du l. ulula^ ono- 
mat. de hurlement, ululare, comme 
Tangl, owl, le sax. ule, le v. atl. 
hmviîa madçe . Marguerite , se 
trouve dans l'angl. magptey la pie, 
litt. Margot-la-pie. 

Madrigal, it. madrigaley chant de 
berger, de Fit. mondrUf un troupeau, 
une établo, du l. mandray étable. 

Mafeie et Mafaie (Baîley), le fr. 
ma foi, sur ma foi, en norm. ma 
fé, 

Maffle, bredouiller, analogue au 
norm. machiner^ mâchonner ; le v. 
fr. maflerj manger beaucoup. 

Magbote, amende pour meurtre, 
est un hybride, du saxon èo^, amende, 
et du l. mactare, tuer, en v. fr. 
wMleVy tuer. 

Maggot, ver de viande : Littré dit 
de magnan^ nom du ver à soie dans 



— 104 -^ 



te Midi, qu'il tire d'un radical com- 
mun avec Tangl. magg-ot, 

MA.G-PIE, la pie, litt. Margot-la-pie ; 
mais V. Madge-howlet. 

Mahim, MÂHKtfy Mayàeii, mutiler^ 
fe V. fr. méhaigner et méhaymer ; 
le préfixe est mé, mal, et le thème 
est Tonomat. hat», cri d'eiïort pour 
frapper un coup. Nous ne disons 
donc pas, comme Skeat, origine in- 
connue.^ Cf. letran dit de St- Joseph. 

MAOGANt, acajou, mot américain 
francisé en mahogon,mahogni(Lit tré) . 

Mahound, nom de mépris pour 
Mahomet ; en Norm. Mahon^ terme 
de mépris ; une mère appelle son fils 
têladeMahon, pour dire mauvaise 
tète, tête obstinée. 

Maiu, mutiler, V. Mahiu. 

MÀiîft grand, le v. *fr. magne^ 
grand , du 1/ magniM : c magnes » 
grand, dans la Chanson de R, 1.195. 

Ma^ns, e^a pat.a. du Nord, une ferme; 
(rttajehée, po a mamion house ; le fr. 
manse, Gloss, de Brockett ; c'est le 
mas fr., le mes norm, 

MAiNOunet Manjier, terme de loi, 
c to be taken with the mainour, » 
être pris sur le fait, sur le fait de 
manier Vobjet, le tenir à la maîn, 
ou de remmener, s'il s'agit de bes- 
tiaux : mainouY et manner sont la 
réduction du fr. manœuvre , litt . 
œuvre de la main. 

Mainprise y cautionnement , litt. 
prise de îa main, en signe d'assenti- 
itient, Vr Mainpeirnor, ou main-pre- 
neur, etc. 

Mai-n^wear^ »e parjurer, litt. mal- 
jurer ou méjurer, le n quelquefois 
intercalé f ma/ ou mé^ du l. malè, 

Malapert^ effronté, du 1. malè 
apertus\ frano mal à propos. 



Malison, malédiction, le v. fr. mrt- 
leïson. Le rad. malus nous donne 
l'occasion de rectifier liotre étym. de 
DiSMAL, basée sur un calembourg. 
En V. a. on disait < dism^l day « 
pour le temps de la dime ; alors dCs- 
m^al est le 1. dectmalts, en v. fr. dis- 
mal. 

Malkin, écouvillon de four, pa- 
touille, litt. maUskin, mauvaise 
peau. 

Malkin, épouvantait^ litt. un man- 
nequin (habillé en homme ou en 
femme). 

Mall, dans Pall-mall, jeu de pau- 
me, est l'it. palla, une balle, et ma- 
glia, maillet, mail, du 1. mallmis. 

Mallard, oie mâle, en fr. malart^ 
litt. gros mâle. 

Mallow, mauve, du i. tnalva^ en 
V. fr. malve et maulve. 

Malt, le malt, en v. fr. mast ; de 
l'ail, malzy qui vient de l'ancien ail. 
melzen^ se ramollir, le malt étant de 
l'orge ramolli. 

M AMHER, dans Shakespeare , hési- 
ter, balbutier, c'est, dit un glossaire, 
dire le fr. m'amowr, avec embarras, 
répétition. 

Mammët, marionnette, poupée ha- 
billée, litt. une petite maman, de 
Tangl. mammy, maman, et non pas 
image de Mahomet ou de Maternât. 
M AN, « to nan- a hawk, > dresser 
un faucon, litt. le manier. 

Man, homme, ce mot essentielle- 
ment germ. que Tacite a mis sous la 
forme de Manus^ se trouve en Norm. 
dans des noms de cette origine : 
brumany le fiancé, litt. brud^matif 
l'homme de la bru, b7'eman^ porte- 
faix, de bear, porter, etc. Nous ne 
l'avons en fr. en préfixe que dans 



n 



405- 



toânnequin, en angt. manikmt petit 
hotnmo, qui est peut-être venu enfr. 
par le flamand manekerif id. Littré 
n^en cibe pas d'ex, plus ancien jque le 
xv** 3iècle. Aj. le v. fr. leman^ ban- 
dit, de Tangl. outlawpmny homine 
hprs la loi, et lodman, laman^ pilote. 

Màmagles, menottes, le fr. man^ 
cle et manique, du dim. mameula^ 
de nuimca. 

Maicjchet, petit pain blanc> U|t» en 
forme de manchette . 

Mànikin et Mannikin, petit homme, 
un nain, en flam. maneken^ en fr. 
mannequin, figure de bois, d'osier, 
destiné à recevoir des vêlements. 

Manikin, mannequin» grand panier 
d'osier, que Littré croit être un autre 
mot que le précédent, et qu'il fait 
venir du fr. manne ; mais il ne tient 
nul cQ.mpte de la syll. Qoale. Or km, 
si^fKixe, est un diminutif. * 

Mandrake, mandragore, dul. man- 
dragora, en grçc fjLavSlpQqfopa ; l'angl. 
a passé sans doute par mandreg, 
forme intermédiaire. Palsgrave tra- 
duit es mot en man de gloire^ c'est 
bien le v. fr. mandaçlotre et mtm^ 
dagoire ; V. du Gange à mandragora, 

Mandrel, mandrin, la forme angl. 
semble être la forme arcliaïque ; sur 
le £p. mandrin Littré dit : étym. in- 
connue. Nous croyons qu'il vient du 
lat. manubriolum^ dim. de maaiu- 
brîumy par l'interméd. manbrtL 

Mandy-thvasday, litt. dîes man- 
datt, le jeudi d'avant Pâques, celui 
où Jésus charge ses disciples de 
célébrer son souper, en v. fr. mandéy 
le jour du lavement des pieds. 

Mange, gale de chien, rogne, litt. 
nianger, démanger ; 7nangle, déchi- 
rer, ressemble à un dim. du précé- 



dent et offre un verbe Umx de 
mangeaille, qui est ma/ngaille dans 
le Ménagier ou mieux le norm. ma" 
qmller, mâchonner. Le v. fr. matt^ 
gler, emmancher, n'a qu'un rapport 
da forme, mais le v. fr. avait aussi 
mangleTf manger, (^antà to mangle, 
calendrer, c'est sans doute un autre 
mot, en effet : mangle, fer à presser^ 
il. mangano^ presse pour le linge, 
dim. manganeilef le fr. mangoneif 
mangoneau, vient du 1. mmehina. 

Manœuvre et Manure, travailler, 
manier la terre, l'engraisser, d'où 
manure, engrais. En v. fr. mancBU" 
vre, corvée, travail des mains dà au 
seigneur. 

Many, Adjectif, plusieurs, cpii, 
fiomme (a fr. maint, mainte, vient de 
l'ancien haut .- ail . manag , plu- 
sieurs. 

Many et Mbing, substantif, «me 
multitude, une suite, djomestiques, 
en norm. la mesme, l'ensemble du 
personnel de le maison, ^ v. fr. la 
maùmey la famille. 

Map, carte de géog., resté dans» 
mappemonde, en v. fr. m^^p^pe^ d!où 
nappe, comme dans nèfle, dérivé de 
m£sptlum, en norm. mesle et meilie, 
d'où les localités dites Meiliei'aies. 

Mar, gâter, corrompre, du v. fr.. 
martr, maltraiter, ofienser, chagri- 
ner : € Que vaut ne marir ne plorer 
Perdre c'en ne puet reeovrer? »« 
(partenopëus 4,955). De là le fr^ 
marri, fâché, que Littré tire de l'an— 
cien haut-alL marrian, empêcher,, 
rendre vain, sens un peu éloigné. 

Marl, marne, aux marches nor- 
mandes, bretonnes, mari, boue de 1» 
mer, de margila, dim. de marga^ 
m^t gaulois^ d'après Pline. 



— 106 -- 



Marches, en pat. a. sur les fron- 
tières d'Ecosse^ a le sens de fron- 
tières, d'après lé Gloss, de Brockett; 
de Tall. marcky frontière ; mais 
march^ marcher, en it. marciarey 
dérive du 1. martusy marteau, faire 
avec les pieds une empreinte comme 
en fait le marteau. 

Margour, maigreur^ métathèse du 
1. macrorem ; macreur ou marcour 
a dû exister en v. fr., mais nous n'y 
connaissons que madgresse et mai- 
greté. 

Mare, jument, cavale , du saxon 
mcsr, se trouve peut-être en fr. dans 
cauchemar, litt. la cavale qui vous 
chevauche, mot hybride ; mais Littré 
dit mieux du germ. var , démon, 
incube, d'où vient l'angl. night^mare^ 
Fincube de la nuit, mot hybride 
encore ; mais on se passé de l'hybri- 
dation dans Fétynu suivante : cal- 
care^marenij l'acte d'un incube so- 
domite. 

Marble, marbre, du 1. marmoris, 
par marborisy d'un thème avec le 
sens de brillant, tel qu'il est dans le 
grec (MtpfAaipci), briller. 

Margh, le mois de mars, l'angl. 
a chuinté la syll. de mars, prononcé 
marge ; du reste en it. março, esp. 
tnarzo. Cf. le n. marchèchCy blé de 
mars. 

Marcher, celui qui commande sur 
les frontières, en v. fr. les marches ; 
en V. fr. marchis et marquis^ et le 
Verbe marchiser et marchir^ confi- 
ner, être sur les confins : de Tall. 
mark y frontière. 

Marchier, en v. a. marcher, le 
norm. m,archier du 1. marciMy mar- 
teau. V. Marches. 

Marchpane, massepain, en v. fr. j 



marsepain, qui est dans Ronsard et 
dans les Nuits de Straparole, en it. 
marsapane . Diez tire ce mot de 
marzay farine mêlée avec du lait. 

Marigold, le Souci, plante, litt. 
gold ofMaryy l'or de la Vierge, ou 
le fr. la gaude de la Vierge. 

Marjoram, la marjolaine, le mot 
fr. avec l'échange entre deux liquides ; 
le fr. a intercalé un r dans l'it. 
marjorana dans le bas-1. marjoracar 
corrompu du 1. amaracusy marjo- 
laine, étym. de Littré. Il y a cepen- 
dant une grande distance entre aw^et^ 
racus et m^iTyoraca. 

Market, marché, c'est le v. fr* 
m^rchet (Ch. de Roland), durci, ou 
tiré directement du 1. m^ercatus^ 
comme leproy. mercat, Fit. mercato» 

Marl, marne, en v. fr. m^rle, en 
norm. maie y du gaulois marga^ cité 
comme tel par Pline, en passant par 
le dim. m^rgala. 

Marline, merlin, cordelette, en 
wallon marliny en flam. maarltne, 
de maury mer, et de liney corde, 
corde pour la mer ; to marlm^ mar- 
liner, Wedgwood cite le fr. m/erlxn 
qu'il définit ; une corde de chanvre 
goudronnée, non tressée. 

Maroon, esclave marron, ou fugitif, 
en V. fr. maarron^ de l'esp. cimar^ 
ron. Littré, sans rendre compte ^du 
préfixe, suppose le bas-1. marrones, 
guides dans les Alpes ; mais le v. fr. 
m^rronel, marronier, pirate, matelot, 
et ynarroner, faire le nié lier de pi- 
rate ou de matelot, nous ramène au 
thème mer, qui donne le fr. marinier, 
et le V. fr. marinel et marinairey et 
marronier, très voisin de marron. Le 
préfixe ci est sans doute un péjoratif. 
V. notre Hist, de deux pré ficc^. 



— 107 — 



Marram, dans le Dict. de Wedg- 
wood, herbe de mer, litt. marhaume, 
chaume de mer. 

Marry, exolam. by Marry, par 
sainte Marie 1 

Marry, marier, conférer le ma- 
riage, unir par le mariage, et marry y 
épouser, est le marier normand : 
« Cet homme a marié ' deux fois, > 
forme norm. qui s'emploie très bien 
en anglais : < This man bas married 
twice. » Nous ne trouvons cependant 
pas Tanglicisme c to marry a woman » 
ni dans le fr. ni dans le v. fr., dans 
le sens d'épouser. 

Marsicree, en pat. a. massacrer 
(Brockett). 

Mart, en pat. a., d'après Brockett, 
est le bœuf ou la vache qu'on tue, et 
qu'on sale à la Saint-Martin. 

Mart, marché, contracté de market, 
disent Bailey et Wedgwood ; en 
Su sse, mart, marché. 

Marten, marte et martre, du 1. 
martes, blaireau, qui est dans Mar- 
tial, en V. fr. marte, mais Tangl. 
marten est le norm. martine oubète- 
martine, en v. fr. martrïne. 

Martlet, le martinet, espèce d'hi- 
rondelle, consacrée à saint Martin, 
martlet pour martinet, comme Mart- 
lem^zsy pour Martinmass, la fête de 
saint Martin. 

Martyr, martyriser, le v. fr. mar- 
tirer, et martirier, tuer, faire mou- 
rir. 

Mash et Mesh, une mèche ; dans 
le sens de maille de filet, c'est le 
norm. mèche, cordelette, par ex. une 
mèche de fotret. 

Mash, écraser; Bailey le tire du v. f . 

wa«cÂier,mâcher,c'estlen.^macAi(gr. 

Mastiff, un mâtin, gros chien, en 



prov. masti, en v. fr. mestif, du bas- 
1. massatictis. Pour l'étym. de mâtin> 
on a supposé le bas-1. masscUtctu^ 
l'animal qui garde la maison, en 1. 
matisto. 

Mastlin et Maslin, méteil, le norm. 
et v. fr. mestïllonj du 1. mùtïllus, 
mélange. 

Mat, nappe, du saxon meatte, id. 
congénère du 1. matta, en fr. 
natte. 

Match, mèche, est le même que 
Mash et Mesh. 

Match, pareil, égal, assorti avec,est 
un mot d'une étym. obscure ; Bailey 
le tire de mate, compagnon, du saxon 
mata, en holl. ma^t, des mots qui ne 
rendent pas compte du ch. Quoi qu'iï 
en soit,le norm. a une expression ana- 
logue : « être de mèche avec quel- 
qu'un, » c'est être d'accord, être bien 
assortis ensemble. Quan^ au sens de 
pari pour match, égal, c'est comme 
pour le fr. être pair à pair, somme 
égale contre une somme égale. 

Mate, dans check-mate, le fr. échec 
et mat. 

Mate, compagnon et compagne, 
femme et mari, du saxon mata, en 
holl. maet. 

Mate, énerver, le fr. mater, du 1. 
maetare, qui reste en fr. dans mata- 
more, dans matadop et prob. dans le 
mot suivant. 

Matërfélon et Mateflon, la cen- 
taurée jacée, herbe dure et amère, 
puisqu'elle a le nom de fiel de terre, 
litt , mate-coquin , dompte-coquin. 
Une autre étym. est possible, ce serait 
le composé mathïoin et l'anglo-norm. 
félon, traître, foin perfide. Le v. fr. 
avait encore maie-faim, espèce de 
pain très rassasiant, mate-Griffon, 



— 108 — 



tihftteau pmt contenir ea respect les 
UriiFons* 

MATTOGKy hoyau, pioche, litt. ins- 
trument lourd, du norm. màêtoc^ ob- 
jet court et lourd. 

MATTBR/puB, sanie, commet fnaéiére 
e» norm. 

Maudlin, à moitié ivre, pour midd- 
lin^fi mot IrôS usité pour indiquer un 
état moyeft, im entre-deux; ed^ fi^. 
être entre deux vins, entre vent-des- 
sus et vent-dedans. 

Maudun, Teupatoire Oo herbes de 
èainte Magdeleioe ; ennonn. Magde- 
leine se dit MadeliMf et eh attgi*. 
Maudlià.- 

MADORfi) mttfgré,'^ en nol^m.- iMîé^ 

Macc, marteati, du I. miUleuf^ en 
fî*. mait, en r. ft. mMl ; dé là ^ 
MOîU^ marteler, battre, bleîsser. 

MAÙL^IP^, V. itfALKIN. 

MA^t^LSfTctt, baguette de peinti'e, 
Ml. mamtd^stîchi bâton pour leman^ 
nequin, lémttMôV 

Ma'und,- viàé lïifliâl^, an* iMnne^in, 
du saxon mand, en norm. une maié^ 
fWj>, éftv. fr. mande. 

Mifi'imblÊR, murmurer, du fr'. feâù- 
dire, selon Bailey et JohnslûFà". 

Maunôv-Thûèsday, le jetidi daint, 
le dues mettidati^ parce- qu*ea^oè^fmr- 
là #é$us récômménde'i seë diséiples 
de s'aimer les uns les autres. C^est 
le mandé de la haute-Normandie. 

Maw, panse, le saxon magà. Cf. 
fe fi^. mulle^ un des estomacs des ru- 
ifninahts, et ses synonymes midetfé 
fit m^oiette. 

Mawmet, poupée, marionnette, au- 
irefois une idole, représentation de 
Mahomet. 

May, aubépine (fleur de mai), en 



berrichon may^ aubépine, Gloss. de 
Jaubert. 

Mazard, mâchoire, en v. fr. mat" 
settSt lûitehoire, du 1. mMoilia, et 
aussi en v. fr. maùelle, joue. 

Ma2û&, labyrinthe, litt. une masse, 
girand é<fifice. 

Mazbr, tasde, coupe, litt. une me-* 
sure, vase de mesure, ou du v. fr^ 
mtuferj vafse à boire, de m^uirey 
coupe de mai^bre, mtueimy dim. 

MsACOCit, un efféminé, litt. m^ 
, cocht mauvais coq, et Skinner dit de 
même, maucock. 

M£AD, hydromel, le v. norm. niedo,- 
et med, é¥ mwd, et mtelUy c'est le 
tr^iod des Scandinaves; mecUhe,\B 
boisson, le breuvage (par excellence), 
même mot; ainsi les Normands ap--' 
pellent bère le cidre. 

lilEA?r, bas, moyeà, dû milieu, dul» 
iHedianiÉS\ eu v. fr. tnean, moyen, 
meaner, servir d'intermédiaire, de 
moyen, meanement^ entremise. On 
dit en fr. moyenner ]a ptàx, c.^à^di 
gfy entremettre. 

Mbatt, ititeî^f ion, volbâté, dù^ sftxbn 
mcman, vouloir, résoudre. 

r 

Measb, cinq cents hàreâgs, en- v. 
ff. mese, catjue ou bai* de baretigs ; 
dù^ Gange à^ Méita. 

AfeÀSLBs, proh. mùielsy rbug^îé^, 
et ladrerie, en v. fr. m^»e?/léprett3c. 

STEAius, méat, mot savant qui nous 
permet de citer un mot omis : Cbir- 
geê, congé ; en norm. congtet^ du 1. 
comm;ea(uSy action de voyager en- 
semble, de m^are^ aller. 

M^AT, nourriture, et par ext. vian- 
de ; le fr. viande, it. vivanda^ ce qui 
fait vivre, s'est aussi spécialisé eu 
chfetir. Eii angl. le vrai mot pour 
I chair est flesk. Méat est le scand. 



— 109 



meetj lait, et rancien haut-ail. 7nats, 
qui est devenu le fr. mets, le lait 
ayant été la nourriture première et 
par excellence. Le v. fr. avait sup- 
primé le t caractéristique; du xii® 
siècle au xv«, c'est mes. C'est Frois- 
sart qui écrit le premier mets avec le 
t original. Du Gange cite la locution 
c prendre metz, » manger ensemble. 
Mais j'ignore à quelle date. Le v. fr. 
avait le sens primitif dans mat et 
matte^ lait caillé. 

Mechanic, ouvrier ; de même en v. 
fr. « gent de meslier et mécaniques» 
(16âl). 

Meddle. se mêler, s'interposer : 
c Le V. fr., dit Littré, a deux formes: 
mesler^ qui vient de misculare et 
medlcTy qui est v. norm. ; d'oùTangK 
meddle, qui représente un thème ^c-- 
Wïmixtulare. » Il n'est pas besoin 
d'inventer ce thème : le v. fr. medler, 
et Tangl. meddle^ offrent bien la 
forme, diminutive du 1. msdiare^ être 
au milieu, d'où le fr. médiation. 

Médecine, dans Shakespeare, une 
femme médecin {she physidan)^ et 
médecin, un ïnédecih. 

Medlar, nèfle ; dès le xiii® siècle, 
le l. mesptlus était devenu neples, et 
au XV* nèfle, par l'échange de deux 
douces p et ô, mais la forme fr. pri- 
mitive a été mesple, nèfle, et mesplier, 
néflier. Pour le passage de p à cf de 
Fangl. m^edlar, on a des exemples, 
ciboule, de co^ula, double de du- 
pltùs, abeille, de aptcula, et dès-lors 
OR obtient mesdle et medle, et la ter- 
minaison ar, qui se prononce eur^ 
représente le nom de l'arbre, le né- 
flier, d'où litt. méditer, et medlevy 
cette deraière orthographe représen- 
tant la prononciation. 



Medlev, mélange, litt. une mêlée, 
V. Meddle. Wedgwood cite l'angl. 
chancemedley, litt. chaude-mêlée. 

Meek, doux, ne peut être le saxon 
m^eca, compagnon, comme leditBai- 
ley, mais avec la réserve tprobably. » 
Nous y voyons le 1. mitis, que nous 
ne trouvons pas dans le v^. fr. Mais 
qui a dû exister, d'après ces termes, 
le fr. chatle-mitte, le v. fr. mûe^moe^ 
celui qui afl'ecle une douceur hypo- 
crite, litt. mtte-motiey la moue dou- 
cereuse, et dans le fr. mitis, nom 
propre du chat. 

Meg, une femme longue, une 
perche, l'abrév. de Margaret^ Mar-^ 
gat, Marguerite; on dit aussi Maggy, 
d'où Mag-pie, la pie, litt. Margot-la- 
pie, en norm. une margot. 

Meine, se mêler à, s'entremettre, 
le V. fr. meiner^ servir d'intermé- 
diaire, de moyen, V. Mean. 

Meiny, le V. fr, la meisnie, V. Ma- 
NY, substantif. 

MELAr.DERiisos, mélange ou melan- 
drin. 

Mell, en pat. a. (Brockett), un 
marteau de bois, en norm. un m^il^ 
un md. 

Mellow, tendre, moelleux ; ce 
dernier mot est plus près de mellow, 
que le saxon mearra^ tendre, doux, 
et plus près encore est le norm. 
moèllotiSy moelleux. QuRui à mellow, 
ivre, c'est par ext. un corps amolli, 
allangui. 

Melt, fbndre, liquifier, vient du 
saxon mgltan^ id. ; mais le part, pas- 
sé molten, amolli, fondu, ressemble 
au 1. mollitus, 

Melwell, merlus, espèce de mo- 
rue, le norm. emipïoie mortùau, pe- 
tite morue, qui suppose moruêlle, 



— no^ 



très voisin de meruelle, qui égale 
meltoell. 

Menial, domestique, qui esl de la 
mesnîe, v. fr. la fainille, litt. la mai- 
sonnée^ le personnel de la maison. 

Menow, véron, litt. le v. fr. Tne- 
nuùe, terme générique pour les très 
petits poissons, ou mieux encore 
c'est le fr. meunier. 

Mbrdous et Merdiferous, merdeux 
(Dict. de Bailey). 

Merb, simple, pur, du l. merus, en 
V. fr. mère et mter^ pur. 

Merlin, pour les Ecossais, est le 
merle, du l. mertUa, thèm • onomat. 
commd la dénomination des oiseaux. 

Merlin, Fémerillon, en v. angl. 
merlyonj du 1. meruluSy merle, en it. 
smeriglto, avec épenthèse de «, le 
nom des animaux passant aisément 
à d'autres animaux, selon la remar- 
que dé Littré. 

Merry, joyeux ; ce mot ne doit pas 
être cherché dans meretrice, lille de 
joie, du V. fr., mais dans le saxon 
myrig. 

Merry, merisier, conlr. du fr., se 
trouve en pat. a. selon Halliwell. 

Mesàir et Mezàir, terme de ma- 
nège, allure d'un cheval qui tient le 
milieu entre le terre-à-terre et les 
courbettes, le même en fr. de l'it. 
mezzaraj comp. de mezzo, demi, et 
aria, air. 

Mesh, le fr. mèche, V. Mash. 

Meslin, méteil, le v. fr. meslange, 
ou du V. fr. meslù et meslif. 

Mbsne-lord, seigneur d'un fief ser- 
vant, litt. du Vi fr. mesm'ly du 1. 
tnanstonïlej v. métairie, maison de 
campagne. 

Mess, un mets, V. Méat. L'angl, 
me$s, dans son sens de c manger en* 



semble », a été francisé dans la gar- 
de impériale de Napoléon III. Le 
norm. avait une forme très voisine : 
« Un mes de buef et un mes de 
porc. » (Livre des Jurés de Saintr- 
OuenJ, 

Mess, chiffonner, galvauder, sem- 
ble être le l'r. saisir en niasse^ faire 
une chose en gros, en masse. 

Messuage, une maison et ses dé- 
pendances, le V. fr. m£simge, mé- 
tairie, principal manoir, du Gange à 
mesnaçtum ; en bas-1. mansuagium, 
du rad. manstu^ manse ou demeure. 

MsTE, mesure, du 1. metiri^ en v. 
fr. metamhj une mesure de grain, 
du Gange à meytenctis. 

Mete, limite, du 1. meta, en v. fr. 
m£te^ borne, limite. 

Metegavel, rente en provisions de 
bouche, comp. de m£(ey mesure, et 
gavelj javelle, en norm. gavelle, 

Metewand, une mesure, une aîine, 
comp. de mete, mesure, et de toandy 
une verge, une baguette ; meteyard^ 
mesure fl'un yard. 

Mettle, feu, vigueur, fougue, que 
Bailey tire du 1. m^tallum^ sans dire 
pourquoi ; mais Wedgwood, adop- 
tant cette idée, dit que c'est une mé- 
taphore tirée du métal d'une lame 
bien trempée : très douteux. 

Mew, mouette, en v. fr. move et 
moi^, en vieil angl. mow^ en norm. 
m^uve. 

Mew, pron. miou, est une onomat. 
de miaulement, bien reproduite dans 
le terme du patois boulonnais, la 
miaule {Olos$, de Deseille). 

Mew, une mue, la cage où Von 
met l'oiseau quand il mtf^, du v. fr. 
muer, du 1. mutare. 

Mew, miauler, litt. faire miaou. 



-^ 111 — 



Mewl, crier comme un enfant, 
lilt. miauler. 

Miche, se cacher, s'absenter, le 
norra. ynuohier^ cacher, en v. fr. 
muceeXmuche, cacliette, tniuiéement , 
secrètement, m^*c^er, cacher, eu fr. 
musser, du germ. miiclienj agir en 
secret, dit Grandgagnage, sign. 
cacher, mais mieux du i.mîMsare^qxxi 
est dans Plante, par conséquent dans 
le lat. pop., celui qui a fondé la lan- 
gue fr. En V. a. Micher, un larron, 
celui qui muche (Palsji^rnvo). Au rad. 
mucher, se rallaclie l'a. curmudgen^ 
dont nous avons donné une fausse 
étym. ; c'est comr^mudginy .en v. a. 
un mucheur de blé, un acapareur. 

MiDDLiNG, moyen, ce qui est au 
milieu^ le même que Meddling. 

MiD, du milieu, moyeu, du 1. me- 
dius^ offre le changement de e en e, 
comme dans le fr. midi, mi, mi-parti. 
Cependant les Normands disent 
médij midi, ménmt, minuit. 

MiDvviFE, une sage-femme, une 
accoucheuse : Henshaw tire ce mot 
du sax. rmdrify femme louée, Mins- 
hew de mUt ou mtddlej parce qu'elle 
est au milieu des femmes ou parce 
que son affaire est la partie du mi- 
lieu. Mais de ces étym. Tun ne rend 
pas compte du mot entier, l'autre est 
trop réaliste et très hasardée. C'est 
tout simplement la femme-matrone, 
comme nous disons en. fr., ou la 
femme de la mère, en v. fr. medre : 
< ço dist li pedrès (père) : cher filz, 
cum t'ai perdu ! respont la medre : 
lasse ! Qu'est devenus ? » f' saint 
Alexis, xi^ siècle), et mide-wife est 
medre-toife^ la femme de la mère, la 
matrone. 

MiLDEW, nielle des blés, que Ton 



croyait produite par la rosée : nous 
proposons meal-dewj litt. la rosée- 
farine, de son aspect farineux, dû à 
un champignon. 

MiLL- Mountain, le linum-cathar- 
ticum est, selon le docteur Prier, 
une corruption de chamelltnum mon- 
tanurriy son vieux nom scientifique. 

Milliner, marchande de modes, 
une modiste, litt. une marchande de 
mille choses, rubans, gants, etc., dit 
Bailey, en v. angl. millener, du 1. 
niillenarius ; mais plus prob. par le 
v. a, mtllaner^ un marchand d'ob- 
jets de Milan. C'est à tort que Wed- 
gwood dit que cette étym. n'a pas 
de positive évidence. 

MiLT, laitance, en norm. la latts^ 
le même que mtlk, lait. 

Mince, hacher, couper menu, en 
fr. mincer, qui ne se dit qu'en terme 
de cuisine. Le Ir. mince vient du 1. 
mtnûtiM, bien que l'accent soit sur l'w, 
mais le peuple latin qui a fait la 
langue fr. avait bien pu déplacer 
l'accent et même abréger le mot en 
mïn'ti^ ; ainsi de menuisier le peuple 
fr. fait m^nusîerj en déplaçant l'accent 
à la fois et en abrégeant. 

MiND, esprit, jugement, congénère, 
du l. menSj menlts^dii grec [xvjv-fiLsvoç, 
du sanscrit manas, entendement. En 
norm. s'endementer et se démériter, 
se mettre dans l'esprit de faire une 
chose, et même se mettre à la faire, 
un mot qui n'est pas dans le Gloss. 
de du Cange, où se démonter sign. 
se lamenter. 

Mine, mien, en pic. etberrich. m>en, 
menne, en v.a. commeen v. fr. cmtne 
e^es » (Shakespeare), les miens yeux. 

MiNiKiN, mince, litt. menu-petit^ 
mot hybride,meni«^ latin, Am, saxon ; 



— li« — 



de là par ext. mtntkin, très petite 
épingle^ le camion. Le u se serait 
ici adouci en t^ comme il s'adoucit 
en e dans Tangl. mînever, issu du fr. 
menu-vair, petit-gris. 

MiNGY, en patois du Devon, le vé- 
ron, litt. le petit-mince, en norm. 
mmçéf petit morceau. V. le mot sui- 
vant. 

MiNNow, le véron, non pas le menu 
poisson, mais le v. a. mennewe 
le poisson dit metmîer. 

MiNx, petite précieuse, étym. in- 
connue ; nous hasarderons le 1. tniiv- 
gère, mtnxîy car en norm. on appelle 
par mépris une petite iilie c une pis- 
seuse ». 

MiPfT, la monnaie, en sax. mynet, 
le 1. moneta. 

Mire, Tange, bourbier, prob. du 
V. fr. mere^ une mare. 

MmnoR, un miroir, en norm. un 
mïretuv; Mirrour^ env. a. miroir, en 
norm. tm miroits. 

Miss, mademoiselle, contr. de mù- 
trûs, pron. missis , le misé et le mas 
du midi de la France offrent de la 
ressemblance, mais représentent une 
réduction de m^ademoiselle ^ par 
mam*sellej masellef masy mùelle et 
mùé. V. la Misé Brtm, de J. San- 
deau. Or, Tangl. mistress est le v. fr. 
matstresse. 

Mis, préfixe péjoratif germanique ; 
en fr. c'est mes et mé^ dérivés de 
^neinSf du 1. mmùs. Il n'y a guère en 
angl. que le terme de manège mes- 
marchure^ qui offre le préfixe me*. 
Dès lors le mù germ. préposé a des 
mots français, constitue autant d'hy- 
.brides. 

. MiscHiEF, malheur, le v. fr. mes- 
chef, litt. mal-échec, d'où le verbe 



mischever, et m^sckeoir, mal-choir, 
mal-échoir, ou mieux moins-échoir. 

MiSEN, misaine,dubas-I.mec?/aniM, 
Ce suffixe en antts est très commun, 
en V. fr. et nous donne l'occasion de 
rectifier notre étym. de Denizen. 
C'est le fr. deinsy dans, devenant 
deînzin, Thomme du dedans, comme 
forain est Thomme du dehors, comme 
horsaiuy en norm., est aussi l'homme 
du dehors , comme ancien vient 
^antè. 

Miser, en v. a. malheureux, mi- 
sérable, et en ce sens dans Shakes- 
peare; en angl. avare, parle rapport 
intime de l'avarice et de la misère. 
Mais ce tniser est-il le 1. miser ? Ce 
n'est pas probable, c'est lo subsl. fr. 
misère, comme dans la légende du 
Bonhomme-Misère, et dans un sens 
concret, comme quand on dit d'une 
personne pauvre : c'est une misère, 
ou d'une chose sans valeur : c'est 
une misère. 

MiSMAZE, un labyrinthe, du pat. à. 
miœty-maxy, pêle-mêle, litt. mêlera 
la pelle, à la bêche, comme le fr. 
pelleverser. 

Miss, pron. mtssis, contr. de mis- 
tresSy le fr. m^istresse ; le terme du 
midi de la France, miséy mademoi- 
selle, se rapproche de miss, mais il 
vient de miselle, abrév. de made- 
moiselle, pop. mam^ selle, 

MissEL-BiRD, espèce d'oiseau, grive 
tourdelle, mésange, en norm. m£s- 
sette, anglo-saxon, mo^e, ancien flam. 
messe^ ail. m£ise, dont missel est le 
dim. 

Mister, monsieur, en v. fr. mistre, 
maître des hautes-œuvres, bourreau, 
le fr. maistre, du 1. magister, v. fr. 
mesure, resté dans mestre-de-camp. 



— 113 --. 



Misiresse, madame, en v. fr. meus- 
tressCy it. maestra, port, mestra. 

Mister, besoin, le v. fr. mestiei% du 
l. mtmsterium ; en norm. métier ^ 
besoin ; il n'est pas métier, il n'est 
pas besoin. 

Miss et ÂMiss, manquer un but, 
n'a qu'un rapport de forme avec le 1. 
amissv^y qui n'a donné au fr. que 
quelques termes de droit ; miss est 
le saxon missen. 

MoAR-LOOR , brouissure , ce qui 
brûle, dessèche les feuilles qui de- 
viennent comme de la moire. V. 
Mohair; Loore, orig. inconnue. 

Mite, ancienne petite monnaie, 
thewidow's mite, le denier de la veuve 
et par ext. un rien ; en v. fr. mite^ 
monnaie de cuivre de Flandres; V.du 
Cange à mita, 

MoAK, gémir, se plaindre ; c'est le 
norm. môner^ geindre, cité comme 
tel par Littré ; il a formé le fr. mar- 
raoner, avec le préfixe péjoratif ma?% 
mal. 

MoAT, fossé, pron. môte, le fr. 
motte ; on dit aussi moot-hall, litt. 
salle de la motte, du château, fossé, 
le talus qui accompagne le creux, 
litt, terre remuée, mota. 

MoB, la foule, la populace, non pas 
le « mobile vulgus >, comme le dit 
Bailey ; c'est le v. fr. maha, mabe, 
le populaire. Si l'angl. mobile sign. 
populace, c'est un mot de la langue 
savante ; m^ob-cap , bonnet de la 
femme du peuple ; mobby^ en Amé- 
rique, boisson tirée de la pomme de 
terre, litt. boisson du peuple. 

MoBBLE, habiller grossièrement, 
affubler, ressemble au v. fr. moble^ 
meuble, du 1. moldlis, 

MocK, moquer, dans une longue 



dissertation Littré se décide à asBi- 
miler le fr. moquer à mxmcher, or la 
dislance est honnête. C'est un mot 
d'orig. celtique : en kimry, moc, 
moquerie et mociatv, se moquer ; en 
gael. mag, se moquer. En v. fr. on 
trouve ce mot dès le xm« siècle,et en 
V. fr., comme enangl., moquer est 
actif, comme railler : c Sachiés que 
fortune vous moque. » {La Rose^ 
6542)cequiseditenangl.:€Knowthat 
fortune mocks you. » Mais en angl. 
moch a pris le sens de faux et figure 
comme préfixe péjoratif dans moch- 
lead^ galène, litt. faux-plomb ; dans 
mock-^range, l'orangin ; dans mocA- 
privet, le filaria ; dans mock-velvet, 
faux velours, dans mocket, mocka^ 
does. d'où le fr. moquette, que Littré 
déclare d'orig, inconnue. 

Mohair, d'où le fr. moire, vient, 
selon Scaliger et Bailey de mqjacar, 
nom indien d'une étoffe ; mais les 
étym. anglais, que Voltaire a suivis, 
voient dans ce mot hair, poil, et ma, 
nom indien d'une espèce de chèvre, 
ce serait alors un mot très moderne ; 
or, le V. fr. avait mouaire^ le came- 
lot, fait avec le poil de l'ours ; c'est 
l'arabe mokhayar, camelot. 

MoiL, se fatiguer, ahaner, litt. se 
mouiller (de sueur) c être tout 
trempé » dit-on en Norm, ; le fr, 
mouiller est visible dans to m^il^ 
embourber ; en norm. (chose cu- 
rieuse) on dit en ce sens c pêcher » 
et l'acte du pêcheur qui se met dans 
Teau est devenu le terme général 
pour plonger ses pieds dans la bouo 
ou dans l'eau. 

MoisT, humide, moite, du 1. mus^ 
tum, moût, par VQdj.7?iusteus, juteux, 
en v. fr. moiste. 



114 — 



MoKEs, les mailles d'un filet, ou 
les macles, sorte de losange, et les 
mailles d'un filet forment aussi lo- 
sange ; du 1. macula, comme le fr. 

maille. 

'MoLESKm,étoffe de couleur de taupe, 
litt. moleskîn, peau de taupe, ou d'a- 
près le y. fr. moloquîn, étoffe cou- 
leur de mauve, du grec lAcV^r). 

MoLD , ' MoLDER , ( modolcr ) V. 

MOULD. 

MoLL, caresser, attendrir, en v. 
fr. mollir, qui était actif : c Le soleil 
mollit la cire » (xyi* s.) En marine on 
dit mollir la barre du gouver- 
nail. 

MoLTER et MooTER, mouturo, en 

patois anglais. 

MoME, sot,T)enêt, en norm. momon, 
sorte de poupée qu'on offre au maître 
de la ferme à la fin de la moisson ; 
ce mot se prend aussi dans le sens 
du morne anglais dans la locution : 
< rester comme un momon, c.-à-d. 
sot, stupide. » Le rad. est momus, 
le dieu de la joie, d'où le v. fr. 
momme, mascarade, et le fr. mome- 
rie, id., enangl. mummery et mom- 

m^ry. 

MoNG-coRN, méteil, du sax. mang^ 
mêlé,et de corn, blé : ce mot se ren- 
contre dans les chartes anglo-norm. 
et il se dit encore en Haute-Norm. 
avec le sens de mélange d'orge, 
d'avoine et de vesce. 

MoNGER, marchand, vient du sax. 
mangian, trafiquer, et nous l'introdui- 
sons ici à cause de l'angl. costar- 
monger, marchand de fruits, litt. de 
la pomme à coste^ côtelée, commune 
en Norm. sous les noms de costard- 
:^grïs, costard-grosy costard-^etit, 

MoNK, moine, du l. monachus, en 



celt. monac, en v. fr. monje dans 
lOi Ch. de Roland, V. 1831. 

MoNKEY, un singe, pour manikin, 
litt. un petit homme, en holl. ma-- 
neken : pour Skeat c'est la corruption 
de l'it. monichia^ un singe et face de 
singe, surnom de femme, dim. de 
monna qui est une contraction de m,a~ 
donna. 

MoNSOON, la mousson, en v. fr. 
monson, de l'ar. : mausim^ saison, 
époque fixe. 

MooD, mode (des verbes), en v. fr. 
mœufy le d changé en/:, chose rare ; 
cf. sitis, qui devient sôff. 

MooR, iparais, marécage et bruyère; 
en effet le v. fr. more, le mora des 
chartes et les moors de la topog. 
anglaise combinent ce double sens 
et désignent des bruyères humides. 
Nous croyons trouver ce rad. en 
Norm. dans Morlain, l'ancien More- 
tonium, litt. le ton ou dim, hauteur,, 
des mores ; id. Mortagne. 

MooR, amarrer : Johnson le tire 
d'un mot fr. morer, qui n'existe pas, 
croyons-hous; dès-lors, étym. incon- 
nue. Le holl. maar, mer, n'explique 
pas suffisamment. 

MooTED, déraciné, litt, émotté, 
tiré de sa motte,?no^â^, terre remuée. 

MooT, soulever une question, en v. 
fr. motion, sollicitation, du supin 
motum, d'où le fr. mot. Le v. fr. avait 
motir, mot juridique, avec le sens de 
déclarer, spécifier le motif, du 1. 
movere, 

Mop, torchon, le v. fr. majpfpe, 
nappe, du 1. mappa ; moppet, une 
poupée habillée de guenilles, « a^ 
a mop ts mode, » dit Johnson ; 
mopsey, id. 



115 — 



Mop, faire la moue, le même que 
"mocky moquer, selon Johnson. 

Mopus, un rêveur, un paresseux, 
un abasourdi, de là, mope, abasourdir, 
assoupir, Texpression mope-byed, un 
myope, veut dire celui qui a Toeil 
éteint, étym. inconnue ; il n'y a qu*uQ 
mot qui approche, c'est le 1. myops^ 
myopis^ myOpe. Baileytire mqpstcal^ 
myope, qui n'est plus usité, du 1. 
mopszcttëf qui n'existe pas. 

MoREEN, serge moirée, le v. fr, 
moréy étolïe noire moirée, en ail. 
mohry moire ; moré est dans Berthey 
•vers 1949. 

MoREYNE, en v.a., en angi. murrein, 
mortalité des bestiaux, en v. fr. 
vioreine, en norm. morïne, 

MoRGAY, roussette, à la peau ver- 
<iâtre, litt.le noir-gai, du v; fr. more^ 
noir, d'où le fr. moreau (cheval) 
morillon, morin, morelle, morille, 
moret, nom norm. du fruit de l'airelle, 
-moricaud (par morisque), du 1. Mau- 
riùSy le Maure, peuple noir. 

MoRKiN, peau de bête morte de 
maladie, litt. le fr. mort et l'angl. 
sÀeH, peau ; en norm. mortne, bête 
morte de maladie. 

MoRGLAY, arme meurtrière, litt. 
mort-glaive, glaive mortel, en angl. 
glave^ en norm. glay^ glaieul, du 1. 
glddiolus ; le glay de morglay se 
dessine aussi bien dans l'écossais 
. claymore, litt. le grand glaive. 

MoRLiN, litt. laine morte, en v. fr. 
lene, laine. 

MoRPHEw , taches blanches au 
visage, et darte farineuse et gale, 
le fr. morphée, tache au visage ; en 
Norm. on les appelle feu Sauvage^ 
«t Bailey interprète ce mot par mort- 
feu, en effet les dartes farineuses 



ressemblent au feu couvert de cendre 
blanche; mais il y a l'it. morfeay et le 
V. fr. morphier^ manger, du L 
mordioare^ ce qui donne la vraie 
étym. 

MoRGAGE, hypothèque, le v. fr. 
mortgage. 

MoRTMAiN, le fr. mainmorte : c nos 
coutumes appellent les serfs gens de 
mortemaîn ou main morte par une 
métaphore hardie. » Pasquier, Re-- 
cherches, vn, 1%2. AmI. manus, {m 
droit romain) puissance, domaine et 
du mot mort, ce qui est amorti, sans 
force, mais non de manus, maia. 

MoRTREss, salmigondis, le v. fr. 
mortreux, mélange de lait et de 
pain, semblable à du mortier. 

Moss, la mousse, du 1. muscm^ 
en prov. mossa. 

MosT, du saxon 7nœstf et pourtant 
se rencontre en v. fr. Dans le Chno- 
nicon Francorum, xi<* ou xn« siècle, 
in-4obibl. nat., ancien fonds Colbert, 
on trouve most dans le sens de beau- 
coup : « è mervelia se most li reis 
dont estet avenu deus miracles que 
veet. » — « En l'iglised'Auguegiest 
près l'outer un corz sainz et ha hi 
most de S. Lorenz. » Mais n'est-ce 
pas là un texte anglo-français ? 

MosTiGK, appui-main de peintre, 
prob. un mot hybride, eomp, de 
main^ et du sax. stick^ bâton, 

MoTHER, pron. mozeur, moisir, 
prob. le mot fr,, en prov. moztr, du 
1. 7ntiçere, 

MoTLEY, bigarré, mélange de di- 
verses couleurs, formé de l'angl. 
meddled, V. Meddle. 

MouLJi, moulé, le v. fr. molde^ du 
1. modulusy d'où Iq ff. njocjule H 
modèle. 



MotJLD et MouLDER, êtfo en putré- 
faction, en moisissure, comme le 
bois du V. fr. mouldrê, moudre, ré- 
duire en poussière, d'où le fr. ver- 
moulu; par extension mouM, teireau; 
du 1. motere. 
Moult, muer, changer de plumes, 

-du 1. mtUare, en it. mutare, ppon. 
mouiare ; insertion d'une liquide , 

• commedanslhrésor.dul.ïAôïûMrM*; 

- du reste c'est le v. a. moût, le l, dit 
Wedgwood, « été introduit par l'in- 

■ fluence de m- 

MouscH et Maunch, manger, en 
norm. movffier, en wallon, mouni, 
en Hainflut mougner. Dans le Lin- 
coln to mounge est, selon Halliwell, 



MouNTBBAKK, charlatan, litt, celui 
qui monte sur un banc, de l'it. mon- 

- tmhano- 

Movm, pleurer, s'affliger, le fr. 
■morne, en v. îr. tnoume, deuil, et 

- momer, s'affliger, du germ. mour- 
nan, être triste, du goth. mouman, 
pleurer . En norm . moueme et 
rnowermanl, morose. 

Mouse, souris, du saxon mus,- le v, 
fr. avait aussi nîuie, souris. Une des 
chansons de Marie de France est 
f du mouset (souriceau) qui quîst 
. (chercha) famés. 



Qui ne sait qu« d'un (oar, quand le 
[beMin li prend 
« Ceat ainsi qu'une muse qui adès se 
frepi end. » 
(Chanson de geste, Floorant). 
MouTH, bouche, du saxon mud ; 
d'après une orig. commune, c.-à-d. 
germ., le v. fr. avait mouie, et le 
norm. a mome, resté dans le fr. fri- 
mousse, en V. fr. aussi moe, ex, : 
c Que il (le magistrat) soit fors et es- 
tables et de bon corage, non pas de 



moe ne de vaine gloire. • (non pas 
de bouche, des lèvres) Brun. I^tiui, 
Trésor, p. 288. Nous croyons que 
mouth et le mot suivant mow sont 
des fonnes d'un même thème, car 
l'angl. dit également : « to mahe a 
mouth ut to mow,t faire la moue. En 
picard la moue se ait mottse, et»MO«- 
ser y veut dire faire la moue. Ainsi 
mouth, pron. maouss est devenu 
moK, pron. maou, d'où le fr. moue. 
Le moute norm. appartient à la hau- 
te-Norm. On lit dans la Muse Nor- 
mande : t al a donna mouse, » c.-à- 
d. bouche. 

Mow, ime meule de hié, une veil- 
lotte, un monceau, en norm. motMfe, 
moncenu, en v. fr. moie, meule de 
foin ; de même moie, en wallon. Le 
t. moles, masse, aurait pu donner 
moite, un môle, une masse, comme 
le 1. mulier a donné an v, fr. moitier, 
comme monachus a donné moine ; 
comme le fr. mule, une mule, est 
devenu en angl. moyle, mais en 
somme lo radical de l'angl. mow et 
du fr. mouée est le saxon mowe, 
monceau ; en v. a. moi/e et mat/Ion : 
Une moye est dite en graunge 
Taas hoT? de la graunge ; 
Moyion appelez co ke est de feyn 
Et tBBB co ke cet de greyn. 
Mov, dans Shakespeare, une me- 
sure de blé, le v. fr. moison, du I. 
modiatio. 

MuCH, beaucoup, en v. fr. mult et 
mut, du 1. muUum, en esp. mucho. 
L'angl. much se prononçant tneuch 
se rapproche de meut, beaucoup, 
xiu" siècle.de la grammaire anglo-fr. 
de Biblesworth. Dans le dialecte 
norm. du xiii« siècle mult était de- 
venu muf, au pluriel ré(^me mua ; 



— 117 — 



de là à mutchf il n'y a pas loin : 
l'espagnol a aussi passé de vioUo à 
mucho. Ed. du Méril {Dict. du pat. 
norm. ramène a much-more^ beau- 
coup trop, la locution norm. mochi" 
morUf comme ci, comme ça, pas 
trop, étym. peu probable, à laquelle 
le sens ne se prête pas. 

MuGHSL, monceau, dul. monttcellttSj 
en norm. un muchel, un mouchet, 

MucK, fumier, du saxon meox. Cf. 
le norm. mucre et mtie, humide, 
moisi, du 1. miécus, mucidns ; mur 
eveur^ humidité, du 1. mucor, 

MuGKLE, en V. a. Muckel, beau- 
coupt litt. un monceau, le même que 
Muchel, 

MUCKENDER et MuGKETTER, mOU- 

choir, de Tesp. mocadero, qui, avec 
Tintercalation de n donne mocander; 
en norm. mouchet et mouchettey 
mouchoir. 

MuGKER, amasser d'une manière 
sordide, litt. tmtsser^ cacher, en 
norm. muchiery et muchoier dans 
Thom. le mart : t li jour se muco- 
went d'us qu'a lavesprée.» Quant au 
fr. moucher, Littré est réduit à inven- 
ter un mot fictif, 7nucïare, dérivé de 
mt*cuSf alors qu'on peut le tirer du 
1. mungere, qui donne monter ; pour 
le changement de on en ou^ il est 
assez commun, spéc. en norm. où 
monsieur se dit moussieu^ où mon- 
ceau, en V. fr. moncel, se dit tnou* 
chet. 

MucKER, en pat. a, c'est, dit Halii- 
well, € to be dtrtt/f » et en angl. 
wtfcAysign.sale, malpropre: » c'est 
le norm. mt^cre. 

Mue et ME\v,mue et le verbe,muer, 
du 1. mutare ; mais l'angl. 7nvs, 
comme le fr. mue, se disait spéc. de 



la cage au faucon, où il changeait de 
plumage ; en v. fr. faucon muièr, 
qui a passé la mue. 

MuFF, dans le Dîct. de Wedgwood 
défini c a stupîdfèllowj » en langage 
pop. fr. un muffle^ id. 

MuFF, manchon, le fr. mufle, le 
museau de certains animaux, d'après 
la ressemblance; de l'ail, moffèif 
chien à grosses lèvres pendantes. De 
là to muffle, affubler, emmitoufler. 
Littré dit que ce dernier mot est 
mouffle^ devenu mttoufle en se com- 
binant avec mitaine. Où est donc 
l'intermédiaire ? Ce toufle, qui se 
trouve aussi dans pantoufle, qui em- 
barrasse tant les philologues, sug- 
gère l'idée de quelque chose de mou, 
de moelleux, et Littré reconnaît que 
son étym. ne rend pas compte du t, . 
Pour le fond et pour la forme de 
toufle, nous avons le sto/f, ail., le 
stu/f, angl., Yestoffè, du v. fr. ; nous 
avons surtout la forme bourguignon- 
ne esiofle. Il reste à déterminer les 
préfixes mt et pan, c'est vrai, mais 
nous croyons avoir fait faire un pas 
dans la solution du problème. En pat., 
a. muffètteSf petites mitaines ; les- 
Ecossais ont des gants appelés mtif- 
fetiesy en pat. a. mug^ un mulHe. 

Muô, un godet, une tasse, V. 
Comptes de Pire ; en norm. mogue, 
un mot que Littré n'étymologise pas. 
En breton moche, godet, d'après les 
Comptes de Pire, 

Mulet, amende, du 1. mutcla^ en 
V. fr. multOy amende. 

Mules, mot des vétérinaires, ei 
fr. les mules :,étym. inconnue. 

MuLL, chauffer du vin avec du 
sucre, lilt. mieller, d'où miellée 



- If g - 



iniellure, miellat^ en norm. mieullée^ 
rôtie sucrée au vin. 

MuLLER et MuLLAR, molette, ou 
pierre à broyer les couleurs ; du 1. 
mo^a, meule ; mais Tangl. représente 
le V. fr. moulleur, qui existe dans 1 
remouleur. Cf. le 1. molarisy grosse 
pierre, et le fr. pierre meulière. 

MuLLiON, meneau, compartiment 
d'une fenêtre, contr. du fr. modillon. 

MuLLiGRUBs, tranchées^ litt. vers 
rongeurs, de grv;b, ver et de mulli^ 
qui se rattache à mullerj mouleur, 
celui qui moud. 

MuLSE, vin miellé, du 1. mulsum, 
vin mêlé avec du miel, en fr. émul- 
sion, qui ne remonte pas au-delà du 
xvi® siècle. 

MuLLOCK, débris,tas de décombres, 
du norm. mulot, monceau, spéc. de 
foin, en fr. mulon, litt. petite meule 
de foin, du 1. moles^ masse. 

MuM, muet, onomat. du son mum^ 
qui est le thème de muet et de to 
mwmô/e,marmotter,de to /^^t^mp, mar- 
motter et grignoter. Cf. le 1. mtissare 

et MUSSITARE. 

MuMM, se masquer, en v.fr. mum- 
wier, faire le môme, en norm. le mo- 
mon, poupée grotesque. V. mome. 

MuMP, grignoter, et marmotter, 
onomat. analogue à mum,de la mwm- 
^r,un gueux^un mendiant, celui qui 
marmotte) à la porte, une prière. 

MuMPS, esquinancie, glandes au 
cou, litt. ce qui fait marmotter. 

MuNCH, mâcher, du fr. manger, en 
norm. motigîer^ Tanglo-fr. changeant 
souvent o et ou enoun, ex. nom, 
noimy salon, saloon. 

MuRC, résidu des fruits^ le marc, 
rentre mieux que le fr. dans le rad. 
lat. amurca^ marc d'huile. 



MuRDER, meurtre, de wordor,angro'-' 
sax., mais par une origine commune 
le fr. avait exactement le mot angl : 
€ murdres ne puet longuement estre 
celés. » (Villehardhouin 98). Le rad* 
est le go th. maurthr, qui se rattache 
au sanscrit mar, tuer. (Littré.)Le fr. 
meurtrier se disait même murder^ 
en V.- norm*, comme contraction de 
murderer qui est anglais : t Larron, 
ne murder, ne cope-bourse. i {Tombel 
de Chat'trose) ; en pic. murdrOf 
meurtre. 

MuRK, adj. sombre, et subst. obscu- 
rité, le fr. morgue, le lieu sombre, 
où Ton dépose les cadavres ; morffttef 
sombre, primit. en fr. En sanscrit 
murkUf troublé, sombre. 

Mure , dans Shakespeare , un- 
mur. 

MurRain, maladie des moutons f 
clavelée^ le v. fr. morine^ cadavre, et 
mofie, perte par mort et maladie des 
bestiaux,- le norm. morinst cha-^ 
rogne. 

MuRRAY, d'un rouge obscur, le v* 
fr. moreaUf noir ^m^rel, cheval noir,, 
et moré, étoffe noire. 

Muscle, moule, coquillage marin, 
en norm. moufle, du lat. m^v^culy^s, 

MusHROOM , champignon , le fr. 
mousseron , avec le chuintement 
normand. 

MusKET, le fr. mouchet et émouchet, 
le tiercelet. 

Muss, la gribouillette, primit. jeu 
de eache-cacho, du verbe mvaser, 
cacher : « I cried hoa like boys unto 
a musse. » (Shakespeare, Ant, et 
Cleop,)) de là to miche , cacher, 
muohery thésauriser. 

MusTER , faire une revue , une 



— 119 — 



mcnitre^ le v. fr. monslrer, en norm. 
77iout7^ery du 1. monstrare. 

Mute, fiente d'oiseau, du v. fr. 
emeut^ d'éraeutir, fienter, en parlant 
des oiseaux» du 1. emotum, du verbe 



emovere, par fit. smovere, donner la 
diarrhée ; élym. de Litlré. 

MuTTER, murmurer, du 1. mutire^ 
grogner, vagir. 

MuzzLE, museau, en v. fr. museh 



N 



Nab, attraper, saisir par surprise, 
est prob. le même mot que Knah, 
mordre, que snap^ happer, lequel est 
le même que knap, selon Johnson. 
Tous ces mots, comme le fr. happer, 
se confondent, et sont les variantes 
d'un thème imitatif de facte de rani- 
mai engueulant soudainement et 
bruyamment sa proie, c.-à-d. hapy 
snapy knap : Littré cite un vieux 
verbe fr. naquer, attraper, d'oii na- 
que-mouche, espèce de lézard. 

Nacker, bourrelier, le même que 
hnacker^ sellier. 

N AIL, ongle, motgerm. que nous 
mettons ici pour réparer l'erreur sur 
Tétym. de Agnail, qui vient du v. fr. 
angonaille, un ulcère (Gotgrave), 
du bas-1. anguen^ anguinalisy un 
clou, du 1. inguen^ aine. 

Nag, un petit cheval, un bidet, a 
pu être assimilé au petit valet, appelé 
naquet. 

Nap, tondre les draps, litt. faire la 
nappe, to napper^ id. 

Nape, la nuque : Bailey l'assimile 
avec nap, poil, comme étant une par- 
tie poilue : mots saxons. 

Naphew et Navew, un navet, en 
norm. navtùche, navet sauvage, en 
V. fr. namèrCf champ semé de na- 
vets, pop. navïau, navet, v. fr. na- 
Viiely du 1. napus et napellus, le 
même. 

Napery, linge de table, en v. fr. 



ruiperie, office chez le roi concernant 
le linge de table, du l. mappa ; nap- 
kin^ serviette, mot hybride, de nape^ 
nappe, et ^e kïn, petit. Le fr. nape- 
ron a perdu le n en anglais, de là 
apron^ tablier. 

Narrel, narine, en v. fr. nartUe, 
d'où nare^ narine, du 1. narts.. 

NASTY,.malpropre : danalePérigord 
selon Brantôme, naîtra sign. sour- 
nois, mauvais garnement ; en v. fr. 
natré, rusé, en norm. «^^re!,.crueL 

Nave, nef d'église, en wallon 
nave^ du l. navis^ vaisseau. 

Navy, flotte, le v. fr. navée, navie, 
du l. naviSj flotte de guerre ou mar- 
chande, V. du Gange à Navïlïum, 
mais navïe vient du l. navia^ barque, 
esquif. 

Nay, démenti ; to hâve a nay, os- 
suyer un refus : de même en v. fr. : 
mettre en ne et en ny ; nier, c'est 
dire ny. Cf. le v. fr. neis^ naie^ ni. 

Ne, ni, dans les vieux écrivains 
angl., le v. fr. ne, ni. 

Neal, recuire, pron. nîle^ le fr. 
nieller, dul. ntgelltcs, dim. den^^, 
en V. fr. nielf nielle. V. Anneal. 

Neat, propre, net> du 1. ntttdus, 
en V. fr. nat : « le nat du cœur, » du 
Gange Gloss, fr., et le v. fr. nû. Le 
fr. net se trouve dans net-weight^ 1« 
poids net. 

Neck, cou, mot d'orig. germ. ; 
suédois nackey ail. ge-nick. On peu 



- 120- 



rapprocher de neck le iiorm. neuçtiCy 
et le fr. nuque, tous ces mots sont 
d^origine arabe ; c*est notera, moelle 
épinière. V. du Gangue à Nucka. Le 
pat. boulonnais dit nèque pour la 
nuque. 

NiEGE, nièce, prov. neptay netsa^ 
du 1. nej^iê ; le v. fr. rueps, de nepo9^ 
neveu, fait supposer ni^^ aussi dé- 
rivé de neptùy conduisant à Tangl. 
niece^ pron. fUEce. En v« angl. nice 
signifiait niais, comme en v. fr. 

Nepe, un navet, dans le Herdford, 
selon Bailey, du 1. napus, en v. fr. 
nap8 ; nèê dans Th. le Martyr: 

Nbep et Nep, potiliot sauvage, le 1. 
nepetUf dérivé du Ti^pentfiés grec ; il 
s'écrit aussi, nip. 

Neif, terme de loi, une femme 
serve, le v. fr. nai/; serf de naissan- 
ce, nawerte, servitude, du 1. ncUtvus^ 
né sur la terre du seigneur. 

Nesh, mou, tendre, une forme de 
nwe^ du 1. nescitlSy d*où le fr. niais, 
caractère de Fâge tendre. 

Ness, cap, que, dans la topog. fr. 
on écrit à tort nez, ce qui a induit 
Meming à le tirer de ce mot fr. Il y a 
beaucoup de caps ou ness, en Norm.; 
c'est le scand. ness, promontoire, 
pointe ; ness était un nom commun 
en a. € The toind vered (vira) to the 
S. 0. and we barecleereof the ness, » 
et ness se dit encore en marine pour 
cap ; Skinner cite foreness, promon- 
toire. Celte citation est tirée des 
Voyages de Hackluyt, 1.310. 

Newel, noyau d'escalier, en v. a. 
nuel et en v. fr. mial et nolel, du 1. 
nucalts, amande. 

New, neuf, nouveauj en norm. 
neu. 

» 

Nias, nais, mot de fauconnerie, 



d mas-hawhyUïï faucon niais, litt.pris 
au nid,it. ntdîace, delà form.lat. m- 
diacem, dérivé de nidtis, 

Nice, joli, délicat, du saxon nese, 
id. ; le v. fr. avait nwe et nicet^ d'où 
le fr. nicot ou nigaud, venant du lat. 
nesctus, mais nice au sens anglo- 
saxon existait au xvi® siècle : c la 
noble Badebec qui tant me semblait 
nice. > Rabelais, remarque de Littré. 
Mais il est bien possible que le mce 
du V. fr. avec son sens de simple et 
la simplicité a sa grâce, ait passé au 
sens de joli. La forme angl. nesh est 
nice chuinté^ en v. fr. mcJie, 

NicmLs et Nighëls, dette dont on 
ne peut rien tirer, des choses de 
néant, du bas-1. mchtl, rien; Nihils^ 
même mot. 

NicK, le moment précis, le point 
nommé, pour Johnson^ du teut. nie-» 
ke, un clin d'œil; pour Bailey, du L 
nictare, cligner : l*origine teut. est 
)a plus probable. 

NicK, Old-ntck^ le diable^ htt. le 
vieux Mcolas. 

NicK, coche, entaille, une forme 
de Tangl. notch, id., en norm. noche 
et noche, mais le passage de Vo à re- 
fait difticulté ; mais le norm. a divisé 
une-noche, comme s'il y avait Uùe 
oche, et il a fait de ce dernier terme 
un mot détaché : oche, une coche, 

NicK, tromper, tricher, litt. faire 
des niches, ou des niques, suéd. 
nyck, malice^ hoU. nuk, id. 

NicK, qui se trouve dansntchname^ 
sobriquet, est; selon Johnson, le fr. 
nom de niqtce, ou de raillerie. 

NiDE, nichée, du fr. nid et du fr. 
nuée, car nous regardons comme 
contraction de ce motlev.fr.mî^eque 
Littré rattache à niche dont il ne cite 



m - 



pas d* exemples d'avant le xvi« siècle. 
En prov. meu, nid, en norm. meu, 
nichet. 

NiDGET, un niais, un nicet, et 
chuinté ntcket, en uoim. ntchot, d'où 
le fr. nigaud, tous dérivés de mce, 
du 1. nescïus; ntdçertesj pour niche^ 
nesj niaiseries. En v. fr. mqinety niais> 
fuqueter, faire des niaiseries. 

N1F1.E, bagatelle, faire des riens, 
muser; ce mot peut être une forme 
de ntchelyniclut^rien; mais c'estplu tôt 
le norm. niveler, et ntveloter^ faire 
des riens, prob. de rUhiler. 

N1G6ARD, avare, Johnson le tire de 
risl. nmgrr^ Minshew de iiîgh^ près 
et àe garder j qui garde; en f . pour dire 
qu*un homme est avare, on dit qu*il 
regarde dé près à la dépense ; mais 
ntggardse rapproche beaucoup de 
Tall. Jintckery avare. 

NiGGLEy se moquer, se jouer de, 
semble être le dim. du verbe nCquer, 
qui voudrait dire faire là nique. 

NiGHTiNGALE fossignol. On saxon 
fUhtegàle, denight, nuit, eidegalan, 
chanter. 

NiLL, étincelles qui sortent de la 
fusion des métaux ; pas d'étym. ni 
dans Johnson, ni dans Bailey ; prob. 
niellure, se rattachant à Neal. 

NiNNY, un niais, en norm. un 
mm', id. 

NiNG, un paresseux, un poltron, 
peut-être pour nothïng, rien, comme 
on dit en ce sens en fr. t un rien du 
tout. » 

Nizv, niais, du fr. nice, du 1. nes- 
cïus, en prov. nesci\ en catal. neci, 
en esp. necîOy en it. nescîo. V. Nice. 

NocK, V. Notche, en norm. nôque. 

Non, un signe de la tête, du 1. nu- 
tus, id. ; en norm. lober ^ secouer la 



tête en sommeillant. 

NoDDY, un niais, du norm. naudin^ 
selon Johnson, Bailey et Wedgwood. 

NoG, une tasse, un godet, se rap^ 
proche de mug et du breton moché 
et moque, tasse ; noggin en est le 
dim., petite tasse. 

NoiBi NoiANCE, Noious, ennuyer, 
et ennuyeux. V. Annoy. 

NoLE, dans Shakespeai^e, un nœud, 
eu norm. notUu, noueux, ce quisup- 
posé noie ou noule, nœud, du 1. no- 
dulus. 

Non, cette négation fr. précède 
un grand nombre de mots angl. spéc* 
de la langue du droit ; de même en 
V. fr. non^puissance, impuissance, 
non*heu, etc., en v. angl. nompeer, 
impair, d*où le norm. propre Na- 
pier. Cf. le fr. nompareil, qui est 
anglais. 

NoNAOE, minorité, le fr. non-àge. 

Nonce, intention, projet, prob. une 
annonce, ce qu'on annonce, qu'on 
met en avant. 

Noody, un niais, le même que 
Noddy. 

Noux, un nom^ cn^|v. fi'- nowne : 
€ Tan noune, plus oullre ne serra 
appelé Abram. » (Bible ^ Chnése, 17). 
En norm. noumc?% nommer. 

NooN, midi, litt. l'heure de none, 
nona hora^ Thcure du repas, du mi- 
lieu du jour ; à Caen on dit none 
pour le milieu du jour. Axel Rom- 
dahl cite ce mot en ce sens dans* 
son Gloss, du Val-de-Saire. En> 
Norm. on fournissait aux maçons le" 
vin de nones. Pour none à Caen no- 
tre autorité est M. Hamon, bailly de* 
Jersey. 

N00SE, prendre dans un nœud cou- 
lant, attraper, du 1. nodusy en prov.- 



i 



I 



— 122 — 



nosar, nouer, en v. îr» notes ^ nœud, 
en norm. nou, en lang. notes. 

Norman, dans la langue maritime 
angl. désigne le petit tournage d'un 
vireveau, invention des Northmans. 

NoRROY, héraut d'armes dont la ju- 
ridiction s'étendait vers le nord, au- 
delà du Trent, le v. fr. norois, hom- 
me du nord. 

NosE, nez, le 1. nastes^ en argot fr. 
nase; ou de Fangl.-sax. nœse. 

NosEGAY,bouquet,litt. lajoiedunez. 

NosLB, naseau, le v. fr. nasel et 
nasal, du 1. nastts, o pour a, comme 
dans Noël, de natalù; to nuzzle^ 
fouiller avec le museau. 

NosTRn.,narine,n'estpasraltération 
du v.f. narillej d'après lerad. naricur- 
la\ le nostril est un composé de nose, 
nez, et de ^Âyr^,cavité, trou, dim. de 
door, porte. 

NoTCH et NocK, entaille, en norm. 
nôche, en langage pop. angl. notchy 
le femïnale pudendum, 

NoucHE et OwcHE, bijou, en v. fr. 
nuschesy agrafes ou bijoux, dans du 
Gange à Nusca et le v.fr. JVî«$'t«€,est 
Tangle interne de l'œil où il y a 
<;omme une perle. 

NouN, un nom, de même nov/ncy 
en V. fr. : « Tannoune plus oultre 
ne serra appelé Abram. » {nec ultra 
vocabïtur nomen tuum Abram){Bih[ej 
Genèse. Ch. 17). 

NowEs, pron. nouse, nœud de ma- 
riage ; V. NoosE. 

NozLE, le même que Nosle. 

NuEL et Newel, noyau d'escalier, 
en V. fr. noiel, du l. nucalùy noyau. 

Nuisance et Nusange, objet nui- 
sible, les mêmes en v. fr. 

NuMB, engourdi, niais, le même 
que mum, muet. 



NuN, une nonne, du 1. nonnas^^ 
mon père (terme de respect) et non- 
na^ mère, dont l'origine, dit Littré, 
n'est pas bien établie. Il ressemble à 
un terme enfantin comme papa, ma- 
man. It. nonno, nonna^ grand-père, 
grand'mère. 

NuMBLES, les nombles, du 1. lum- 
bulusy de lumbï, les lombes. Le droit 
de naublage^ à Nantes, était un mor- 
ceau de choix pris sur les reins du 
bœuf ; Littré dit que noubles, l'an- 
. glais numhlesy est encore en usage. 
Les bouchers de Nantes payaient le 
droit de naublage, c.-à-d. de lum- 
bagCy la redevance ci-dessus. 

NuNCHioN, le goûter, altéré en son 
synonyme Itmcheon, et Irmch, litt. le 
repas des nones, du miheu du jour, 
en angl. noon. V, Noon. Nv/nchion 
suppose le lat. nonatïo, qu'on aper- 
çoit dans le nonat de l'Avranchin, 
repas du midi. 

Nurse, nourrice, en v. fr. nurrtce. 
du l. nutrïx ; nurture, nourriture, de 
même en norm, nurture et nourture, 
id. 

Nut, noix, du saxon knuty nulr-megy 
litt. noix muguettef en v. fr., c.-à-d. 
musquée, en v. fr. muge, muguet. 
En V. fr. la noîx-muguette était la 
noix. L'a. cAe^wt*^, châtaigne, est litt.* 
le V. fr. noi'oo de chastaïgne, 

Nuzzle et NuDDLE, en v. a. nousle,. 
se dit de l'enfant qui cherche le sein, 
« With the mouth and nose », dit 
Wedgwood, par conséquent qui woi^ 
sïlle, nasille. Ce mot angl. devient 
actif, « élever, nourrir, » quand c'est 
la nourrice qui notesille l'enfant, litt. 
introduit son nez dans son sein. 

Nye, une volée d'oiseaux, le v. fr. 
niée, une nichée. 



-- lââ — 






o 



Oaf, benêt, idiot, lîtt. l*homme qui 
souffle, fait ouf ! et ouvre sottement 
la bouche, comme le bouffon, dont 
le nom est le même rad. imitatif. 

Oaip, enfant supposé, laissé par les 
fées, est peut-être le même mot, 
puisque changeling, enfant supposé, 
sign. aussi idiot. Cependant oaf^ et 
ouph^ une fée, se rapprochent du 
dan. elf fée, génie. 

Oar, ramer, en angl. sax. ar, 
semble se rattacher à lin thème pri- 
mitif, d'où est sorti le grec opooi, le 
1. ararSy le v. fr. arer, labourer, 
d'après la ressemblance du sillage 
avec le sillon. Pour oar, ramer, Fle- 
ming cite le norm. oioer : nous ne 
connaissons pas ce mot. 

OcY, en V. a. est le fr, oh ! si. . . 
traduit par Bailey en / wùhy je dé- 
sire. Often^ souvent, est le sax. oft^ 
mais le pléonasme oftentïsnes est une 
imitation du v. fr. souventes fois, 

Oge , ogee-arch et ogive, terme 
d'architecture, du 1. augivus (arcus) 
du 1. augere, augmenter, l'arc qui 
augmente la solidité de la voûte ; en 
it. augivo, en v. fr. augive, sa forme 
normale. 

Ogle, lorgner, le v. fr. ocler^ re- 
garder en-dessous, du 1. oculari, en 
fr. œiller et œillade. Son équivalent 
angl. est goggle^ lorgner. En it. oc- 
chiata^ œillade. 

Oglio, sahnigondis, de l'esp. oglis^ 
de olla^ du 1. olla, marmite, le conte- 
nant pour le contenu, artifice très 
fréquent, comme dans plat de viande, 
verre de vin, etc. 

Ogre, un ogre, non pas de Hongre^ 




Hongrois, mais^^fé'^^irWctis, nom dô" 
Plu ton, en esp. uerco^ en it. orco, 

OïL, huile, le v. fr. oille^ du 1. olea, 
plutôt que du sax. ele et ool. 

OiLET et EYELBT, œillet, petit trou 
pour passer les mailles, soupirail, 
litt. petit œil, du v. fr. ot7, œil, V^ 
Gh. de Roland, v. 1991. 

Olio, le môme que oglto\ en fr# 
oille, mélange de viandes. Littré dit 
que le mot ole^ dans le sens de mar^ 
mite se trouve en v. fr. c a pleine oie 
d'eve boillie. » (xiii* siède, Ren.) et 
qu'à Rennes on dit encore oulle pour 
marmite, du 1. olla. 

One, pron. otienney un, adj. et pron. 
vient moins bien du sax. Œne que 
du 1. wit^y de l'ancien lat. et pop. 
oinus] en wall. on. 

One, on « one sees », on voit, est 
le fr. on, v. fr. om, du 1. homo, en 
esp. omne, en port. orne. L'a. one 
admet le pluriel et Johnson cite : 
« The great ones of the Mrorld, » ce 
qui peut se dire en v. fr. « les grand» 
oms d'el mund. » 

Oneyer, banquier, en pat. a., litt. 
le V. fr. monneyer ou le monnoyemv 
le changeur. 

OozE, boue, \ase, to ooze^ filtrer, 
s'échapper , en parlant des eaux ; 
Johnson tire ce mot du fr. eaux ; il 
est vrai qu'aucune forme du v. fr. ne 
s'en rapproche,mais le norm. a l'adj. 
ousous et iaousous , aqueux, qui 
suppose le subst. ouse et iaoïLse eau^ 
mais plutôt du fr. bouse, ainsi que^ 
ouse^ tan, écorce réduite en boue. 

Ousel, merle d'eau, du bas-1. au- 
cellay contr. d'avicella. 

Oppose, opposer, actif on angf.- 



j 

' 



'j 



— 124 — 



comme en v. fr. c He opposes my 
designs » ii empôch e mes desseiûs ; 
ea norm. t rien ne vous en oppose » 
c.-à-d. ne vous en empoche. 

Ohagh et Orragh, ran'oche, que 
Littré , par impossible , tire du 1. 
otHpUfCj mais le bcrriciion anosse^ 
le wall. arasey le namurois auraïAse^ 
conduisent au nom d'une autre plante, 
le lathyrui hirautus^ appelé en Norni. 
jaromte et arosae. 

Orchal, orseille, le fr. chuinté, 
à la façon norm ; orseille est la mé- 
talhèse de roccelle, iitt. la plante des 
rocS| des rochellea. 

Orghard, un verger, du sax. ort^ 
geard, cour des herbes {toortj, 

Onoy un mot qui n'existe que dans 
la loc. c ords and ends >, des lam- 
beaux, des restes, Iitt. des ordiu'es 
et des bouts, le v. fr. ord^ orde^ sale» 
d'où ordure, en norm. de même c des 
ordes bêtes, > spéc. les reptiles, les 
lézards, les crapauds, du 1. horridus, 
ce qui l'ait horreur. 

Oae, une mine, le v. Ir. ore, Iitt. 
mine d'or. 

Ore, dans ore-tcewif plante mâ- 
tine, vareck, qui se dépose sur les 
bancs de sable, est le scand. ore que 
Warsaae définit c Ore, sandy point 
ofapromontory. » (The Danes in 
Ényland, p. 6i.j Gf les noms topog. 
Le nore sur la Tamise, Greenore- 
point, Camsore, etc. 

Orgulous, orgueilleux, dans Sha- 
kespeare; Haliiweli cite ce mot 
comme v. a., ainsi que oryulist, tra- 
duit par Proudest, dans Morte d'Ar- 
thurè. 

Oriel, le v. fr. oriol, porche, gâ- 
terie, en bas-l. oriolum, peut-ôtre 
wne réduction do atriolum, du l. 



atrium, V. du Gange à Oriolum. 
Pour Wedgwood, du 1. om, entrée? 

Oriol, le loriot, en v. fr. oriol, du 
1. aureolusy l'oiseau doré, le fr. lo- 
rio), et loriot proviennent de l'agluti- 
nation de l'article. 

Ork, orque, gros cétacé, Iitt. dia- 
ble, du 1. orcus, enfer, en it. orcoy 
en esp. huerco. 

Orphan, orphelin, en v. fr. orpkm^ 
mn, du dim. orp?ieninu8 de orpha- 
nus ; Littré cite le v. fr. orphe^ orphe- 
lin ; rad. grec op^voç. 

Ort et Orts, fragments, restes, le 
même que Ord, en v. fr. ort^lieUj 
lieu sale. V. Ord. 

Orthograpuy, en fr. orthographe, 
formé contre l'analogie ; mais autre- 
fois orthographie : c Parmi nous 
l'orthographie est diverse. > (Joachim 
du Bellay). 

OsPRAY, orfraye, du 1. ossiflragaj 
Iitt. qui brise les os. 

Oss, mot pop., aspirer à, se pro- 
poser de, vient, selon Wedgwood, 
du fr. oser, it. osare^ vénitien, ossa- 
rej en v. fr. os, ose, osé, hardi. 

OsTLER, valet d'écurie, v. fr. hos- 
telier, hôtelier ; ostlery, hôtellerie. 

OsTRicE, autruche, du 1. avis strt^ 
thio\ le 1. ari^ entre aussi dansl'angL 
btutardy l'outarde, de avis tarda, ea 
V. a. histard pour vistard, en cham- 
pen. bistarde, 

Otter, essence de rose, semble le 
fr. odeur. 

Ottomy, un squelette, en pat, a.^ 
(Brocketl),le v. fr. atomie, pour ana- 
tomie ; en norm. antomie. 

OuGH, chaton, le norm. ôche, en- 
taille, en V. a. oicche^ bouton. 

OuPH, fce, le dan. elf, id. 



125 — 



OusE, tan, écorce pour le tanneur, 
semble être le mâme que Ooze. 

OusEL, merle aquatique, le fr. oi- 
sel; dans Shakespeare ot^^ta, le merle. 

Oust, ôter, le v. fr. oster, de ham- 
iarBy du 1. haurire^ qui a le sens 
d'ôter. 

OuT, dehors, du sax. ut. VA, le v. 
fr. oultre, du 1. lUtra^ hors d4ci ! 
« Oultre culvers!» hors d'ici, traître ! 
<Gh. de Roland.) 



OwL et OwLET; hibou, hulotte, en 
pat. a. Hullard^ le norm. HetUard, 

OwN, avouer, un mot que Johnson 
n'explique guère par cette définition: 
« to avew for one's own. » 

OxYs, Talleluia, le pain de coucou, 
contr. de oooalis, son nom botanique. 

Oyer, cour de justice, du fr. ouir, 
du V. fr. oyeZf entendre ; oyeM, oy§z, 
cri du crieur public. 



Page, pas, le fr. pas, du 1. passtM ; 
mais l'angl. pace, représente mieux 
le fr. passe. Dans apace o fasses, un 
troupeau d'ânes, ce mot peut repré- 
senter le norm. passée, l'ensemble 
des animaux qu'on passe de la ferme 
aux champs. 

Pack, paquet, de l'ail. p€Uih ; mais 
topack, paqueter, a pour équivalent 
le norm. paquer : « T'as paqué de la 
toile, » {Sur lajetée^ par Santallier, 
75). En norm. xine pa>cque^ en fr. un 
paquet. 

Paddle, patrouiller, en norm. por- 
iowiller^ en v. fr. patottel, bourbier. 

Paddlock, cadenas, litt. loquet con- 
tre le vagabond, pad, piéton, du v. f. 
pade, pied. 

Padnag, cheval qui va l'amble, de 
nag, bidet, et pas, le bidet qui va au 
pas ou presque au pas. 

Padon-pipe, la prêle, dont la tige 
est creuse, litt. le chalumeau, du 
crapaud : paddock et pipe. 

Padvasoy, espèce d'étoffe de soie, 
le fr. pou de soie. 

Pageant, pompe, parade, litt. imi- 
tant le riche costume du page ; en 
Norm. on dit fier et hardi comme un 



page : en V. fr. padge, ce qui sup- 
pose p^^^er, faire le page. Il y a une 
autre étym. plus probable : en v. a. 
c'était pagyn et pagen, du bas-l. 
pagma, : c pagîants toere h^ih scor 
ffblds9 (Sharp's Coventry mysteries)^ 
et on lit dans Mwnim Otldh : €ex 
utroque latere gigantù m eadem 
pagina duo antelops. » 
- Pail, un seau, en norm. paUe^ une 
poêle, du \. patella à\m. àQpatena, 
patène. Mais l'angl. a aussi ^hale^ 
seau, le v. fr. bail ou vider avec un 
baille^ cuvier, mot celto-germanique. 

Pail-mail et Pell-mell, pèle- mêle, 
confusément, litt. mêlé dans la poêle, 
ou paile en norm. ; Cf. le v. fr. pelé- 
verser, confondre, litt. mêler dans la 
poêle. 

Painims, les païens, du 1. paganus, 
en V. £v. paiènisme^ paiènime, terme 
abstrait comme on dit la païennerie, 
la juiverie, la chrétienté. 

Palaver, dans le Dict. de Wedg- 
wood, le fr. palabre, de Vesp. palabra, 
du l. parabola, d'où le fr. parole. 

Pall, manteau de parade, et poêle, 
en V. fr. paile, tenture, tapisserie 
et poêle, du 1. pallium. Halliwell cite 



— 126 — 



dans son IHct. le v. a. palîe, drap 
mortuaire. 

Pall, perdre de sa force, litt. 
pâlir ; topally affaiblir.Le fr.pâlir est 
aussi actif ! c la fièvre Fa pâli. » 

Pallet, un grabat, litt. un lit de 
paille, en v. fr. patllade et paillée^ 
en norm. patllot^ en v. a. palyet 
€ lytyllebed, » dans Prompt partm/. 

Pall-mall, jeu de paume, en v. fr. 
pale-'maille, du 1. pila, balle et mcU- 
letiSy maillet; à Pontorson, le terrain 
du jeu de paume s'appelle Patlmall 
ou Pailnuiy à Londres Pall-mall) 
mais nous préff^rons Tétym. par 
€ enceinte de pieux où Ton joue au 
mail », de pile v. fr. enceinte de 
pieux, et le fr. mail. Celui d'Âitona 
est dit Païlmaille. 

Palm, manier, toucher avec la 
paume de la main, du 1. palma, en 
V. fr. palmeyer ; topalm^ escamoter, 
litt. faire passer la balle d'une paume 
dans Tautre ; de là en imposer ; à 
cette dernière sign. se rattache le fr. 
empaumer, tromper, séduire. 

Palmer, pèlerin, le fr. paulmier, 
litt. celui qui revient de la Terre-» 
Sainte avec la palme d'Idumée. PaU 
mer-toomif chenille, litt. le ver qui 
se nourrit sur les feuilles, sur les 
palmes. 

Palsy, paralysie, en v. a. palcisye^ 
en V. fr. palacin etpalasiney en esp. 
^perlezia. 

Paltock, en v. a., que Palsgrave 
traduit par le fr. c palleteauy paltot, » 
Skeat donne comme angl. blottse, le 
fr. blouse^ en v. fr. bliausy prob. du 
persan balyad^ large vêtement. 

Paltry, chétif, pitoyable, se rat- 
tache au V. fr. paultraUlef canaille, 
formé diOparUtre^ lâche, litt. adonné 



au lit, à la paille, d*où le fr. poltron; 
to palier y agir en coquin, même fa- 
mille, et peut-être aiissi to palter^ 
prodiguer, dissiper. Cf. le v. fr. 
paillon», lâche^ et le fr. paillard, ce- 
lui qui aime la paille. 

Pau, le valetf de trèfle que les 
Français appellent Pamphile : en fr. 
un pamphile, un plat valetf litt. ami 
de tout le monde. 

Pauper, engraisser, litt. avec des 
pampres : en norm. pampre se dit 
de toutes les feuilles et tiges vertes ; 
on les donne à manger aux bestiaux; 
en it. pamhere, le manger et le boire; 
en flam. pambere (quasi pane è bere) 
dit Wedgwood). 

Pamphlet, une brochure ; bien des 
étym. ont été essayées. Nous en pro- 
posons une nouvelle. Partant depa- 
pelleur, v. fr. papetier, nous suppo- 
sons papelet, petit papier, d'où le fr. 
papillotte, petit papier. L'intercala- 
tion de m est commune, d'oùjpampe- 
let ou pamplet ; il y a des exemples 
de p changé en /*; cap est devenu 
chef, mesple est devenu nèfle, et 
prœsagay frésaie. Du reste Tesp. a 
papelete, une feuille de papier écrite. 

Pantgh, dans le Sommerset, est 
défini € to walk in a deep mttd », c'est 
le V. norm. pawcAe, une pêcherie; or, 
en norm., pêcher sign. patrouiller. 

Pander, un complaisant, un ma- 
quereau ; Johnson voit dans ce mot 
le Pandanus de Troïlus and Crepida, 
forme qui ne rend pas compte du 
der, final; mieux vaut l'étym. de 
Bailey, par le fr. pendart. 

Pang, torturer, du l. pv/ngere^ pi- 
quer, en prov. pénger. 

Pannade, courbette d'un cheval, 
du fr. se panader : « xv* siède, Fit 



— 127 



contourner, virer, sauter et oc penna- 
der le coursier » ap. Lacurne. Litt. 
faire le paon, le fier, se rengorger. 

Panîïage, impôt sur les draps, du 
\. panniis. 

Pannage, le droit de pasnage dans 
les bois, du 1. posnaticurny pasna- 
giurriy du I. pascere, 

Fatise, dans Wedgwood, le fr. 
penser, le même que panser. 

Pansy, la pensée (fleur), on Tieart's 
easBy la joie du cœur, la fleur de la 
pensée, du souvenir. 

Pant, le fr. panteler, en v. fr. 
être pantois, A'où Yangh pantess. 

Panter, un filet, en fr. pantière. 

Panter et Pantler, un panetier : 
rapprochant ce mot de butler et de 
hutleryy Wedgwood tire ce dernier 
de hutt^ botte ou baril, mais c'est 
plus prob. pour huiler y , la bouteille- 
Tte, 

Panler et Pantler, un panetier. 

Pantler, dans Shakespeare, cou- 
irraprès quelqu'un, probabl. en s' es- 
soufflant, le fr. panteler. 

Pap, tette, bout du sein, d'un 
thème pap^ onomat. qui veut dire 
manger, d'où le hpappareeipapillay 
tette. Papy bouillie, en norm. papin. 
Cf. le V. fr. papper^ manger à la 
manière des enfants. 

Paramount, supérieur, dominant, 
le V. fr. par amont y lîtt. par- amont, 
c.-à-d. par en haut, opposé à par à 
val^ par en bas. 

Paramour, un amant, une amante, 
pour paramoureux, e. - à - d. très 
amoureux, se rattachant au v. fr. 
paramer, aimer avec excès. 

Paravail, un sous-tenant, non de 
-avail^ litt. à valoir, mais c'est l'op- 
posé de paramount, litt. par en haut, 



par coïi%é^aexii paravail est l'homme 
d'aval, d'en bas. 

Parboil, le fr. parbouillir, mais 
l'angl. ne signifie pas bouillir à {l'ex- 
cès, comme le veut l'étym., mais à 
moitié cuit. Le sens prim. a changé. 

Parcener, co-partageant, le v. fr. 
parcenier, 

Parch, griller, dessécher, litt. ré-, 
duireà l'état de parchemin; en norm. 
parche,'^QviQÏe\x\\. de parchemin, jpar- 
chUfSQo comme une feuille de parche- 
min : ce mot n'a plus que deux syll. 
en angl. parchment, forme intermé- 
diaire. 

Pare, le fr. parer, couper, rogner, 
litt. mettre de pair, en norm. pérer, 
égaliser, mettre de pair, ou mieux 
pairer, 

Parget, enduire, crépir, le norm. 
porgeter ou por jeter , por et pour 
représentant le X.porro^ au loin ; ainsi 
por jeter, c'est lancer au loin le crépi. 
En norm. le synonyme de por jeter 
est 'pour frire, du 1. fricare^ frotter. 
Du reste on tire avec vraisemblance to 
parget du 1. parietare, d'autant que 
Palsgrave dit : « pariette for v^alles, 
blanchissures, » et Wedgwood fait 
cette citation de Hall : « a little sum 
in XhQ parieting of God's house. » 

Parial, le fr. Pair-royal, terme de 
jeu, trois rois, trois as. 

Parish, paroisse, en norm. pa- 
roiche, env. ît parosse eiparoche. 

PaRLANCE et EMPARLANGE, OU V. R. 

récit, narration: « She would empar- 
lance make . » (Sponsor , 251) ; en 
novm. parlance. Dans Shakespeare 
« a parlous boy , » un enfant ba- 
billard. 
Parrot, perroquet, primit. Pierrot, 
I en esp. perïquûo, le petit Pierre : 



— 128 — 



Falsgrave donoe le fr. paroquet^ d'où 
est sorti i'angl. Parrot. 

Parson^ curé d'une paroisse, en 
V. fr. personne : t Deiren, arcedia- 
chne, persooes e abè.» (Th. le mart. 
126). 

Parsnep, le panais, en 1. pasttnaca, 
en V. fr. pastenade^ d'où Tangl. 
parsnep par Tinterm. past-néd. 

Part, partage, le v. fr. partir, sé- 
parer, d'où le sens du fr. partir : 
partSf les talents, en v. fr. les parités 
(facultés) de l'esprit. 

Partisan, hallebarde, le fr. pertui- 
sane, litt. ce qui fait un pertuis, du I. 
perttMtMj de pertundere, d'où le fr. 
percer, en V. îv.perser» Quant à bar^ 
Uzan, qui semble être le même mot 
avec un sens diflérent, c'est le 
synonyme de l'a. brettwcy qui est le 
V. fr. bret4ische^ sorte do fortifica- 
tion. 

Partner, compagnon, compagne, 
en V. fr. pareener^ litt le partion- 
neur^ celui qui prend sa part, sa 
portion. 

Partridge, perdrix, du Lperdieem^ 
en V. fr. pertnx : c ne capons ne 
pertrix. » (Ch. d'Ant). En v. a. per- 
triche f où le second r est abusif. 

Partlet (Bailey), tour de gorge ; 
partlet, poule, appelée partelotte 
dans le cycle du Renard, d'après la 
partie, la parcelle, qui lui forme un 
collier. 

Pash, un soufflet, l'équivalent du 
fr. paf. 

Pase, en v. a. peser, Oloss. de 
Brockett. 

Past, passé, usité dans <past-one, 
past-two », comme en Norm. € Pas- 
sé la saint Clément, ne sème plus de 
froment. » 



Passaree, terme de marine, une 
manchette, peut^tre le fr. passe-* 
relie, ou muq passerie. 

Pasmolle, en v. a. orge; en norm. 
paumelle, orge, litt. celle qui s'étale 
comme la paume de la main; dans le 
Midi de la France pamoule, du 1. 
palmtUa. 

Pastern, le paturon du cheval, la 
partie liée pour paiti*e, en v. a. pas- 
Iran (Palsgrave), du (r, posture. 

Pastry, pâtisserie : l'angl. est dé- 
rivé de poste, pâte, et le fr. du verbe 
palisser, qui ne s'est produit qu'au 
XM« siècle. Polisson, nom propre 
commun en Ângl. C'est un mot usité 
â Rouen,dit Littré,pour les petits pâtis- 
siers. Nous citons ce nom propre en 
passant, ne voulant pas entrer dans 
cette série que nous avons traitée 
ailleurs {Mém, des Ant, de Norm.) 

Pat, convenable, à propos, orig. 
inconnue; Bailey y voit le 1, ap<t«, 
en V. fr. ate^ ce qui est bien dou- 
teux. 

Pat, un coup, en norm. unepa^^^, 
un coup dans la patte. 

Patch, une pièce, en norm. piaclie 
eipièche^ du bas-1. patacium, lam- 
beau d'étoffe ; to patch, ravauder, 
litt. mettre des pièces. 

Pâte, tête, caboche ': Bailey dit du 
fr. tète en changeant t enp-, mais il 
faudrait des exemples ; mais Skeat 
dit que c'est pour plate, du bas-1. 
plata, la tonsure cléricale, la partie 
plate. 

Path, un sentier, en v. fr, passe, 

sentier. 

Patter, frapper à petit bruit, pié- 
tiner, le fr. patter, terme de chasse. 

Paul et Pawl, barre de fer, le même 
que pôle, perche. 



_ lâ9 -- 



Pautonbr, en V. a. libertin^ vaga- 
bondy le v. îr.paltomereipautonwr, 
du V. ail. PaltenGsre, habit de vo- 
yage. 

Pavice, pavois, en v. fr. pavesche, 
qui suppose pavesse^ en esp. pavez ^ 
en it. pavesOf étym. inconnue. 

Pay, goudronner, empoisser, du 
V. fr. empoter^ enduire de poix, en 
dialecte norm. de la pay ; en fr. em- 
peser, du 1. picts, résine. 

Pawn, prêter sur gage, litt. sur 
des chiffons^ des guenilles, en L 
panntM ; en v. fr. panétr, prendre 
des gages^ panùey saisie» pander, 
prendre des gages. PatcnàrokeTf 
prêteur sur gages, litt. briseur de 
guenilles, brocanteur. Patonee, sai- 
sie, le V. îv.panùe» 

Pawn, un pion, au jeu d'échecs, 
ii. pedone, piéton, esp.peone, soldat 
à pied. 

Pea, un pois, en norm. un peà, 
du 1. pùum» 

Peacock, le paon, du saxon patoa^ 
paon ; en norm. le ptcocq ou picota 
le dindon. 

Pegk, un quart de boisseau, en fr. 
un picotin (d'avoine), prim. pichotin, 
litt. un petit pichet, en v. fr. pi^ 
chter. 

Peal, grand bruit, fracas, la ré- 
duction de appeal, qui est le fr. ap- 
peler. 

Pbar, une poire, en norm. père ; 
en V. a. peprty un poirier : « Peyrtes 
and, plum trees^ » (Fifth passifs of 
P. Ploughman), en norm. përier. 

Pearl, perle, du l.pema, un pois- 
son à coquille, di'oxxpemactAla. De là 
Tanglo-fr. bemaçle (Max Muller). 

Pearmain, le nom d'une pomme, 
la permaine, en fr. du \, permagna^ 



très grosse, et non pas pear^mahi^ 
la grosse poire. 

Peasant, paysan^ en v. fr. paùan% 
fem. paisande] en norm« paîsant, 
puisqu'on y dit paùantertef la gent 
paysanne» comme Tangl. peasan^ 
try, 

Pegk, béqueter, le fr. bec, d'où 
toood-pêcker, le pic-vert, litt. pi* 
queur de bois, en norm. peçquot^ pi* 
vert. 

Peck, un quart de boisseau, en fr. 
un picotin (d'avoine), prim. pichotin^ 
litt. un petit jpic^e^, en nofm. et en v* 
fr. pichiery vase d'environ un double 
litre. Pegk^ un grand nombre, indé** 
fini, oomme on dit en Norm. € jeter 
à quelqu'un un boisseau d'injures. » 

Peculiar, en pat. a. une particu- 
lière» une maîtresse, 

Pedelion, Tellébore^ liit. pied de 
lion. 

Pederero et Pedrero, formes esp> 
pour l'engin appelé en fr. pierrier^ en 
V. fr. pertère. 

Peddle, faire le eolportage, et par 
ext. niaiser, faire des riens, comme 
font les colporteurs, du v. fr^ pîetel^ 
1er y peteler, et pediller^ remuer les 
pieds, ce que font surtout les colpor* 
teurs; en angL peddlars, litt. les pié- 
tons: peddlar's firench^ jargon, ar- 
got, litt. le français du colporteur* 

Pedigree, arbre généalogique, lilt. 
pièd-de-ffrue^ d'après sa forme ea 
éventaiL 

Pedo, le faucheux, litt. Tinsecte 
aux longs pieds, en it. pedone^ qui a 
de grands pieds, 

Peek, en angL pop, la première 
lueur du jour, en norm. la piqttCt la 
piquette du Jour, la première pique 
du jour, quand la lumière lance se» 

9 



— 180 — 



premiers traits ou flèches ou pi- 
quants. L'angl. peep en est peut-être 
4* altération. 

Pbbl, peau, le v. fr. pel, du 1. pel- 
lis ; Pellage, droit payé pour les 
cuirs ; pell^ peau, contr. de pelette, 
en norm. cuir avec laine, pelt, curée 
des oiseaux de proie, litt. une pe- 
lette ; pelt, frapper avec une pelotte , 
le fr. peloter. Peltbr, un avare, 
avec Pelting, pauvre, allusion à la 
pauvreté des peaussiers, en v. fr. 

peltters, 

Pebl, une pelle, du 1. pala. 

Peel, piller, du 1. pilare. 

Peep, pointe du jour, V. Peek ; 
peep, œillade, litt. rayon, pointe du 
regard, peep, poindre, percer. 

Peep, piper, épier, d'où peeper, 
poussin^ en v. fr. pipier, petit d'un 
oiseau, eXpipier, pépier, mots imita- 
tifs. 

Pber, pair, comme en fr. primitif, 
c Ne aiet niuls maie voluntatem 
contra son peer. » (Fragm. de Va- 
ienctennes, x^siècle). 

Peer, paraître *rvariantei)ear), du 
1. parère, en v. fr. paroir^ paraître, 
sTCSté dans comparoir. 

Pebvish, acariâtre ; Junius tire ce 
mot du fr. pervers, -ce qui est pos- 
sible par ces transformations : t pe- 
veurs, peveurchej'pevercJie. » 

Peewit, le plouvier, en norm. p»- 
vtt, la mouette, le courlis. 

Pbo, cheville, a du rapport avec 
le L ptmgere, ficher , archaïque pe- 
gère, et aveciwfiYvujjti, id. 

Pelf, en v. -a. méchante étoffe, 
c paltry stuff, » dit Bailey, le norm. ■ 
peffe eipeuffè, guenifles, et par ext. i 
argent mal gagné, litt. par peuffèrte, 
yar lepeuffier, revendeur, ordinaire- 



ment usurier. En pat. angl. pelf 
vient d'un objet de rebut f'HalliweU^- 
Pelt, dans Shakespeare, une peau, 
en norm. pelette. 

PellSj litt. les pels, les peaux, les 
parchemins ou rôles des sommes 
payées au trésor. 

Pemby, précédé de Nemby^ est 
dans l'angl. pop. le type d'une bé- 
gueule, en fr. Madame Penibèche. 

Pen, plume, le 1. penna, resté 
dans le norm. panas, plumeau, qui 
peut venir aussi du 1. panntis, lam- 
beau d'étoffe, en v. îr. pannes ; cf. le 
fr. empenner : € Et puet enpener ses 
fleiches de tex pannes, comme il 
voudra. » (Lw. des métiers). 

Pen, la verge humaine, en norm. 
ptne, se trouve dans l'angl. seorpen^ 
verge marine, prépuce de mer. 

Pencil, crayon, pinceau, en v. fr. 
peneel, l. pentcelltiSf dim. de penù^ 
queue. 

PENDAm*, du 1. pandensj ouvert, 
en V. norm. c lettres pandens, » c- 
à-d. ouvertes. 

Pentige, auvent, le fr. appentis. 

Penthouse, appentis de maison^ 
hybride anglo-fr. ; Pentîle, tuile à 
double pente, faitière. 

People, peuple, du 1. pcpultts, en 
V. fr. pt^le : c grant pueple assem- 
blé.» (Villehard). P^qp/edansle sens 
angl. de gens semble avoir existé 
de haute antiquité : c s^tem mtllùi 
populorum, » dans la vie de saint 
'J'ioxel, du viu^ siècle, veut dire sept 
mille hommes. 

Pepper, poivre, du 1. ptper, en 
grec-micept, en sanscrit pipait, en 
it. pepe, en prov. pebre, en norm. 
pèvre, en v. fr. pévrièr, épicier. 

Pergulis, le titra d'un poiu-suivant 



— 131 — 



-d'armes, comme posté à la porte- 
coulisse, 

Pbrdy et Pardie, en v. a., le fr. 
pardieu, le norm. pardié et pordû 

Periwig, perruque, forme qui se 
tire difficilement des formes fr. ; or 
perruque dérive du fr. peîiAche ; en 
esp. pelttca^ en it. parribca^ en lova- 
bard, pe?t*c^. En topog. norm. per- 
rvque désigne un mauvais terrain 
pierreux, une perrière. Mais une 
«érie de formes : pertky en .virallon, 
peruicky en holl, nous conduisent à 
pervns et kperiwig, V. WiG. 

Periwinkle, pervenche, du hpev" 
vinca ; le mot angl. vient du dim. 
pervïncttla ; perïwtnkle, pétoncle, 
pucelage, bigorneau, de la nuance 
bleue de ces coquilles, imitant celle 
de la pervenche. 

Perjenete, en v. a. la pomme de 
pigeonnet, ou la pigeonnette : « The 
newe perjenete tree » (Ghaucer, Cant. 
taies, V. 3.24f8), en it. pero giova* 
nettOy litt. petite précoce. 

Perk, vif, égrillard, le même que 
pert, le k remplaçant t pour donner 
plus de vif à l'expression; toperk, 
lever la tète d'un mouvement vif. 

Perk, orner, parer, litt. dresser 
des perches, tendre sur des perches, 
en norm. perqiie ou perke. Perk up, 
se refaire, reprendre des forces, litt. 
monter sur la perche, en norm. per- 
kier^ percher. 

Perkin, petit cidre, litt. petit {kin) 
p&ré en norm, y en fr. poiré, comme 
cvderkin sign. petit cidre. Perry, 
poiré, en norm. ^^r^ et _pr^. 

Pert, éveillé, vif, le v. fr. appert, 
du 1. apertus, ouvert, qui avait le 
sens de franc et d'impudent, ou du 
v> fr. espert, habile, du 1. eœperttis ; 



le V. fr. malapertj maladroit, tranche 
la difficulté. 

Pester, empester, apocope du pré* 
fixe fr., procédé très commun en 
angl. : to^;, de periwig^ peach^ de 
ïmpeach, pert, du fr. appert, pe^r^ 
de salpêtre, etc. 

Pester, lofr. empêtrer, lev.fr.em- 
pestrer^ contr. de empasturer, litt. at- 
tacherpourla pâture; c'est aussi exd. 
de mépris, et Fleming ci te le norm .^^, 
fouah ! mais c'est alors le fr« peste l 

Pestle, pilon, en v. fr. pestoil, du 
1. pistillum ; en v. fr. peteUler, frap- 
per, litt. avec un pilon ; to pester^ 
assommer, le v. fr. pesteler. 

Pet, dans le sens de mignon, dé* 
licat, est le fr. petit. 

Pet, dépit, du v. fr, despect^ plus 
prob. que l'étym. de Wedgwood par 
un mot qu'il dit norm. ; pet^ qu'il 
tmd. parpwA, fouah. V. le 8« Pester, 

Pet, favori, bien-aimé, le fr. pe- 
tit, a pet-^hïldi enfant gâté, apet'^ 
caty chat favori, pet-name, le nom 
favori. De là <o^^, dorloter ; nous 
avons entendu ^^, nom de tendresse 
donné à un chat par une paysanne 
normande. 

Petticoat, jupon,le fr. pelltecotte. 
Le fr. petit qui entre dans ce mot et 
les suivants est tiré par Diez d'une 
base celt. pit, finement pointu; en 
gall. pid^ objet mince, en it, pic^ 
ewlo, le tout petit, 

Pettifoggbr, un petit avocat, litt. 
patit'VOgueur, du v. fr. voger^ appe- 
ler en justice, du 1. vocare. 

Pettitoes, pieds de cochon, foie, 
en fr. la petite oie, en v. fr. oe, oue, 
oie, du bas-1. auca, 

Petronel, pistolet d'arçon, le v. fr, 
petrinal ou poitrînal, htt.armequ'oij 



— 132 ~ 



portait sur la poitrine ou qu'on ap- 
puyait sur la poitrine d'autrui. 

Pettish, chagrin, bourru, har- 
gneux, du rad. fr. petit, litt. celui 
qui chicane sur les petites choses, 
' comme on dirait un petïsner, en 
norm. pettchtèr\ en v. fr, peticier^ 
apeticer, diminuer. 

Pbtty-jury, litt. le petit-jury, de 

12 membres, par opposition au 

- grand- jury, de 84. Nous trouvons 

. dans un acte jwsiais les jurets (ju- 

. rati), forme interméd. de juré. 

Pew, banc d'église, tribune, le 1. 
podium^ théâtre, ou mieux le celt. 
puy, pti^i hauteur ; en v. fr. pvi, 
^ appui, balcon. 

Pbwet et PuBT, la huppe, le v. fr. 
puette^ tiré de sa saleté, eipuput, •. 
tiré de son cri. 

Pbwter, étain, le v. fv.petUre et 
piautrey espèce de métal. V. tlu 
Gange à pestrum. Fleming donne 
:patUre comme normand. 

Phiz, oontr. non pas de physiono- • 
mie, mais du uona. phystqtie, la fi- 
gure, la face; en norm. physionomie ; 
est deyenix phi/lomte. 

Physician, médecin, le v. îv. phy- 
sicien^ id. ; phync, la médecine, le v. 
. fr. physique, id. 

PHiEBE, danse angl. mentionnée 
:dans un vieux chant de nourrice : « 
c Can you dance thePhœbe f (EalU- 
^toePs Dict.) ; en Norm. ce mot entre 
dans le chant des Rois commençant 
par ces mots adressés au jeune gar- 
çon qui est sous la table : Phcebe do- 
t-mine. » Il n*y a là ni Phœbus ni 
Phœbé, lisez ephehe domine^ jeune 
monsieur ! 

Physy , une fusée , en norm . 
fisée. 



PiANNET et Piannety mot appliqué 
à divers oiseaux, par Johnson à la 
pie et prob. le fr. pie entre dans ce 
mût. 

PiBRocK, la cornemuse, mot écossais 
où entre prob. Tanglo-fr. pipe^ pipeau, 
tuyau, chalumeau, ; le pibcom^ de 
Galles, de même : litt. le pipeau 
cornu. 

PicAROON, brigand, pirate, vient 
moins du fr. picoreur que de Fit. 
picarone^ deptcare^ piller, litt. dé- 
rober les bestiaux, du Lpecoris. 
PtckeeTy dérober, Fit. picare. Le v. 
a. avait 2>M?Âearcr (HalUwell), pillard, 
lefr. picoreur. 

PiGGAGE , étalage , litt . boutique 
montée sur des piquets ; iQpicagium 
était le droit pour établir ces piquets 
pour boutiques. 

PiCK, éplucher, choisir, d'après les 
oiseaux, les volailles (\ViX piquerU an 
bec le grain^ les insectes, etc. ; le 
même que peck. 

PiGKAPAGK (1. pick at back), litt. 
paquet sur le dos, abrégé en pick- 
backf id. ; to pickle, dim. est kpickj 
ce que le fr. picoter est à piquer ; 
pickles , objets conservés dans un 
liquide piqtuintf fait de sel ou de 
vinaigre. 

PiGKERBL, petit brochet ; son ana* 
logue en fr. est piquereau, Foiseau 
casse-noisette ; eipicarely lesmaris^ 
poisson. 

Pickle, parcelle de terre enclose 
d'un fossé, de Fit. piccolo, L'angl. 
PiKB est le thème de pickerei et du 
fr. picarely litt. le poisson en f(»*me 
de pic, le brochet. 

Pickwick, devenu lefr. pique-nique, 
repas où Fon met en commun des 
restes, des rogatons, primit. gue- 



— 133 — 



nillef^ on niques pîqtiées ^ ramassées, 
avec le pic du chiffonnier. 

PiDDLE, pignocher, le môme que 

PiCKLK. 

PiB, gâteau, abrév. de mtnce^ie^ 
gâteau fait de petits morceaux, de 
minces pièces, en angl. ptece^ pron. 
pice ; en esp. pieza^ it. pezza^ mot 
d'origine celt. V. Littré à pièce. En 
Franche-Comté pie signifie une pièce 
de terre. 

Pie, la pie, ÔMl.pica, et Magpie, 
litt. Margot-la-pie ; en Norm. la pie 
se dit une Margot ; pie, un missel, 
ainsi nommé des couleurs variées, 
pieiy du texte et de la rubrique ; pies^ 
des moines aux vêtements blancs et 
noirs ; eock and pie, par le coq et la 
pie, était une adjuration burlesque 
« of which I know not the mea- 
ning >, dit Johnson ; piè-bald horse, 
cheval-pie ; qu'est-ce que bald ? 

PiERCE, percer, contr. du v. fr. 
pertuisier^ percer, àepertusus^ de 
pertwndere, perforer. 

PiB-powDER COURT, cour do justîce 
qui se tient les jours de foire, litt. la 
cour qui a c les pies (pieds) dans la 
poudre », ou poussière. Le fr. pied 
est en angl. dans piedottche, et dans 
pièdroù. 

PiER, mole, jetée d'un port, litt. 
unepierrée, on norm. unperréj spéc. 
le rivage pierreux de la mer. 

PiG, un cochon, mot imitatif de 
grognement, comme le norm. pi- 
gner, hogner. 

PiGGiN, petit vase, petit seau, prob. 
de la famille de pitcher, V. le mot ; 
en norm. pichier, dont pichir serait 
le dim. 

PiGNE, en V. a. un pin : c enclosed ] 



loit?^ the treès of pigne, » (Go- 
wer). 

PiGSNEY, pouponne, semble être le 
fém. du V. {v.pisné, bon, simple. V. 
du Gange à PistùMs, 

PiGwiDGEON, quelque chose de 
petit et de joli, litt. pigeon-toidgeon, 
la poule-d'eau, pigeon. 

PiLCHARD, sardine, et pilchard, 
étym. inconnue. 

PiLCHB et PiLGHER , couvorture 
fourrée, le fr. peluche ; en norm., en 
argot fr. pilche, une enveloppe, un 
étui. 

Pile, poil, du 1. piltu, en v. fr. 
peil, it.pelo ; topill, se peler. 

Piles, hemorihoïdes, qui sont des 
tumeurs, prob. du fr. pilule, d'après 
leurforme;delà|n70u?or^^la petite ché- 
lidoine, propre contre cette maladie. 

Pn.FER, faire de petits vols, filouter, 
le bret. pilferer, colporteur ; en angl- 
pilférer, filou. 

PiLGRiM, pèlerin, du 1. peregrinus, 
en it. pellegrtno, en prov. pelegrin. 

PiLL, en V. a. piller : tchich pois 
andpills thepotore (Spenser.) 

PiLLOw^, coussin, le v. fr. pelotis, 
poilu, d'où le fr. pelouse ; pillions 
selle rembourrée. 

PiMP, maquereau , entremetteur , 
que Skinner tire du îv.pinge^ mot 
qui nous est inconnu : mais Skeat le 
dérive de pimp, un maquereau, litt. 
un homme bravement vêtu, le norm. 
pimper ei pimpant, bien mis, du L 
pompa. 

PiMPLEs, bouton^ pustule, vient du 
1. papula, papule ou bouton, le mêmt 
que papilla, bout de sein et pus- 
tule. 

Pin, épingle, ne vient pas du fr. 
épine, en v. fr. espine, d'où il n 



— 184 — 



pourrait sortir que sous la forme 
spîn, comme cela s'est fait pour 
spinàge, spinal^ mais d'un thème très 
répandu, indiquant un objet pointu, 
comme le 1. pinna) penna ; d*où le 

fr. obscène ptnne Du 1. pirma 

dérive donc Tangl. pîn, épingle, pin, 
quille et cheville ; pîn , la cheville 
pour relâcher les cordes d'un instru- 
ment de musique, d'où par ext. note, 
nuance de caractère, bruit, humeiu* ; 
pm, enduration cornée, (peintue î ) 
des membranes do l'œil. Cf. le welsh 
ptn. Virl. piùnney VaW. ptnne. Pinfold^ 
parc pour lesr bestiaux, litt. enceinte 
de pieux, de^tn^ ; Pmnery la partie 
de la coiffe qui est en pointe. Pina- 
fore^ tablier d'enfant , sarreau, qui 
est dans Thackeray {Livré des Snobs) 
est composé de pin-afore, épingle 
par-devant. 

PmcH, pincer, en norm. pmchïer. 

PiNK, dépérir, languir, du sax, 
piman^ ou du norm. pigner^ se 
plaindre, gémir. En pat. dxi%\.pingtng^ 
plaintif {Dict. de Brockettj 

Phjck, œillet, le v. fr. pmce^ rouge, 
àxx\. pimiceusj d'où le fr. ponceau. 
coquelicot, du ^m.pimiceUris, Skeat 
et Wedgwood tirent pinck du fr. 
pincer^ sans analogie de sens et de 
former Littré cite le norm. ponchet, 
ponceau. 

Ping», espèce de navire, en v. fr. 
pinque, 

Piroc, le véron, très petit poisson, 
voisin de l'épinoche, en pic. épinoke^ 
àonipinh peut être la réduction. 

PiNK, percer, piquer, déchiqueter, 
semble être le fr. piquer, nasalisé. 

PiNNOCK, mésange, le rad. pinch, 
pincer, entre peut-être dans ce mot, 



du moins, selon Buffon, la mésange 
huppée jpinee los bourgeons. 

Pentle, cheville, aiguillot de gou- 
vernail, peut-être le fr. penture, ce 
qui sert à pendre, mot dont Littré 
dit étym. inconnue. L'angl. pénale, 
cheville, est un mot obscène, Pyn- 
tyll^ en v. a. que Palsgrave traduit 
par le fr. vit et qu'il tire du v. fr. 
penil etpenillêre. 

PiONY, pivoine, du 1. pœoniaj en 
norm. ptône. 

^PiccADiLs, apudf Skeat, ornement 
du collet d'un habit, de Vesp.picado,^ 
piqûre, ornement du collet. 

Pip, semence d'un fruit, le fr. pé- 
pin, esp. pipinOy un encombre, du l. 
pepOy melon. 

Pip, la pépie, du bas-1. pepita, du 
1. pituita ; en norm. la pipie^ mots 
imitatifs, comme pépier- 

Pipe, pépier, d'où piping, faible,^ 
maladif, litt. dont le souffle est j)«- 
piant, sifflant. 

PippiN, tartre dé pommes, primit. 
de concombre ou de citrouiUe, du 1. 
pepo, 

PiPKiN, dans Skeat, un petit pot de 
terre, du nonn. pipe^ un baril. 

Pipe, pipe, pipeau, canal, etc., le 
même que le fr. pipe et le saxon 
pipe ; Littré tire du rad. lat. pipare 
toute celte famille et dit que Tall. 
pfeify le àan.pibe^ Y'isLpipa, le gall. 
et éc. pih viennent de langues latines, 
ce qui est très douteux : mais ici 
langues lat. etgenn. s'unifient, sans 
transmission, dans un cri perçant 
naturel. Si l'angl. a topipe^lQw, fr. 
di piper y même sens, sonner du pi- 
peau. L'angl. dit piper^ sonneur de 
cornemuse; le norm. dit pipeur, fu- 
meur de pipe, du verbe |)ï}>er,» fumer 



— 185 — 



la pipe ; bag-pîpe^ la cornemuse, litt. 
pipeau à sac. 

PippiN, pomme reinette: pour Pals- 
grave, le capendu, litt. le melon, en 
V. fr. pej^on^ melon. Y^o'p.pipimériste^ 
cité dans une comédie de Labi- 
che, un pépiniériste. 

Pkrperiogb, Fépine-vinette, ou le 
herbertSf AonXperperidge eipirpend^e 
est peut-être Faltération. 

Pn.E and cross ou cross and pile, 
est le jeu fr. de croix et pile : « ici 
pile est le l.pUum^ et sign. en angl. 
fer de flèche. 

PlQUKBH, V. PiGKBER. 

Piss, pisser, entre dsus pùmtre, le 
vieux nom de la fourmi : mire, four- 
mi, et pùSf pisser, d'après Todeur 
urtnet^e de la fourmillière (Wedg- 
wood et Skeat), 

PiT^ fosse, est le saxon pu, mais 
ressemble au norm. pùs^ un puits. 

PiTGH^ poix, brai, du sax. psc, 
mais le chuintement le rapproche 
davantage du 1. pîcts, en v. fr. peùy 
en norm. pets, eipouchat, eipot^'at. 
Pùchyj noir, obscur, noir comme 
pttch ; en norm. noir comme tar 
(goudron). 

PiTGH, tout degré d'élévation,, de 
hauteur, le fr. pic ; pttch, pignon de 
maison, litt. le pic^ la pointe, du 1. 
^atctUum. 

PiTGH, plonger, litt. piquer, le fr. 
piquer une tête, se dit en angl : « to 
pitch upon one's head^ "k pitchj fi- 
cher, litt. piquer, planter des piquets. 

PiTGHBR, une cruche, un pot de 
terre, le norm. pichier; id. ; en fr. 
pichet,. et en haute-Norm. p^ucAet^r : 
c Pour la douzeinne de pucheuxs > 
dans la Cou/tmne de la Vie. de Veau). 
En it. bicckiere, qh a. beaher, du 



ba$"l. bicarium, de ptxoç, coupe de 
terre. 

PiTiABLE, digne de pitié, pitoyable, 
en norm. pitiable, digne de pitié. 

Pix, ciboire, le fr. pyxide, du 1. 
pyxis. 

PizzLE, verge des animaux, ce par 
quoi ils pissent. 

Placket, jupe, jupon, le fr. pla- 
quette, plaque d'étoffe sur le ven- 
tre. 

Plaque, peste, fléau, le 1. plaga, 
le V. fr. plaçtte, blessure. 

Plaige, une plie, poisson plat ; en 
norm. les platciatM), totis les pois- 
sons plats ; en v« fr. plais, du 1. pla- 
tessa, de sa platitude. 

Plain, se lamenter^, en norm. 
plaindre, verbe neutre, gémir. 

Plane, une herminette, en norm. 
ymo plane, ce qui sert à planer. 

Plane, un platane, ea norm. un 
plane. 

Plaît , une tresse , litt. un tissu 
plat ; Tangl. plat, chignon natté ; 
mais c'est bien plutôt le v. fr. pleiet, 
plié, ploit, un pli, du 1. plicatus. Cf. 
Véoossi^splaidi, 

Plash, une flaque d'eau^ en v. fr. 
fiasque, quelque rapport de son, 
quoiqu'il soit difficile que f se change 
en p^ 

Plash et Pleuch, dans Shakes- 
peare, entrelacer des branches d'ar- 
bres, le V. fr. plesser. 

Plat, un petit champ, le même 
quei^o^, mot saxon, un petit espace 
de terrain. V. Plot. 

Plate, plaque, spéc. d'armure, en 
V. fr. plate-, ce thème plat est uni- 
versel dans les langues indo-euro- 
péennes. Mais le fr. plaque semble 
être d'orig. germanique. 



— 136 — 



Plate, argenterie, le v. fr. plate, 
qui désignait des pièces aplaties de 
métal, d'où Tesp. plata^ argent. 
(Littré). 

Play, jouer, se divertir, part. 
plaid, vient du sax. ploegan, toute^ 
fois le V. fr. plaider avait le sens de 
s'amuser, de badiner, V. du Gange 
à pïacitare. 

Plba, pron. plî, plaidoyer, le v.fr. 
pleder, plaider, du bas-l. piacîtare, 
du 1. jfdacitum, ce qui plaît, d'après 
la formule c taie est nùstrum placi- 
tutn. » 

Plbagh, (ipron. plitc?^)i entrelacer, 
le norm. plîchïèr, plisser^ en v. fr. 
plasser, entrelacer^ 

Pledoe, une garantie et un garant, 
le V. fr. pletgey id., du 1. prces, prœ- 
lns\ garant, caution; to replevy, du 
V. îr.plévtr^ garantir. 
' Plenty , abondance r le norm. 
plantéy id, du 1. plenttas, 

Plight, gage, caution, le v. fr. 
plaïty pleôj redevance, du bas-lat. 
plaffttuïn. 

Plot (V.PlAt), petit espace de ter- 
raîn^ en norm. plote de terre^ un cer- 
tain espace de ierve ] plote ofçrotmd 
(Palsgrave> une pièce de terre. 

Plot, complot^ apocope du mot fr. 
lequel dérive du L complicîttfm, ce 
qui est cosvenu, dit Diez, mais 
mieux du I. comploderey applaudir 
ensemble. 

Plug, tampon, bouchon, peut-être 
\Q{v»pel%ik:he, en norm. pluchej le 
tampon étant fait d^ peluche, de 
chanvre. 

Plumb, eipltmimetf fil à plomb ; 
toplumb, sonder ^vec un fil à plomb ; 
plumber, un plombier ;plump, lourd, 
Mtt. comme le iplomhytoplumby rendre 



gras, enfler, en norm. plomer, pes€^ 
comme le plomb ; en angl. plumby 
droit en bas, litt. en fil à plomb. 

Ply, s'appliquer à, litt. se plier 
a. 

PoACH, voler du gibier, litt. pocher, 
mettre en poche, en sac ; to poachy 
s'enfoncer , s'engouflrer , comme 
dans un sac, dans une poche. 

Pocher, frapper, d.arder, le v. fr. 
pocher y frapper aveole poiice. 

PocK, pustule de petite vérole, du 
V. fr. poche, poche, pustule et dèsr* 
lors se rattache au mot suivant. Ëa 
norm. pouke, poche, rad. germ, de 
phunk (Littré), en haut-ail. 

Pocket, poche, le norm. pott^ 
kette. 

Podge, bourbier, le norm. bauche, 
boue, le fr. bauge et bouge. 

Point , avec no est le fr . non- 
])oint, négation, fréquent dans Sha- 
kespeare qui emploie aussi, le fr. : at 
point-'devise, c.-à-d. exacte Le pat« 
9i. point sign. fouler aux pieds, en 
norm. poncer, 

PoKB, poche, le norm. po'^^. V^ 
Poch, En V. a. poke^ sac : « For po- 
verte hath but pokes. » ( Visùm of 
Pters Plotighman), 

PoKE, frapper, le fr. pocher dans 
le même sens; le. v.fr. avait poticherf 
frapperf avec le potcce, 

PoLEAXB, hache d'armes, Utt. ha- 
che ou bout d'une perche, en v. 
norm, pollace eipollaœe. 

Polecat, putois, litt. chat-polo- 
nais, comme commun en Pologne, 
en v. fr. Pollame, d'où la chaussure 
à ISi polaïney en angl. poleme. Celte 
étym. généralement admise doit cé- 
der la place à celle de Skeat : du v. 
fr. paient y puant, du I. puriUentus^ 



— 187 — 



En Norm. on dit : € puei* comme un 
patois p, mot qtii, d'aillem's, repré*- 
sente ptUtdiM, 

PoLBY et PoLY, le norm. poultot, 
litt. herbe contre les poux, la men-' 
tha pulegiwn. 

PoLL, piller, rtëpouiller, est une 
forme de spoil, du 1. easspoliare\ 
dans Shakespeare po^^e^, rasé. 

PoLLARD, méteil et recoupe, le pé- 
joratif du norm. povl^ bouillie à 
Teau, du 1. poltts et pultiSy bouillie, 
en a. poultice, 

PoLLEviL, naguère poll-eml, mal 
dans le cou» dans la tête du cheval. 

PoLT, coup, le même que boit. 

PoLT-FOOT, pied-bot, Utt. pied de 
jument, du v. fr. poultre, jument, 
du bas~l. poledrus, 

PoMÀNDia\, boule de senteur ; est- 
ce le fr. pomadet^, ou, selon un 
glossaire de Shakespeare, pomme 
d*ambre? 

PoHiGLiON, bouton d'un canon, litt. 
pommïlton, petit pommeau, petite 
pomme, en angl. pommeL 

PoMMfiL, battre, rosser, du v, fr. 
pommer y etbaston de pommer, bâ- 
ton de commandement terminé en 
forme de pomme. Gl. de du Gange, 
sous Abatîs. Skeat dit de to pommel 
(litt. pommeler), rosser, frotter, sign. 
faire des bosses, des petites pom- 
mes,p des pommels. 

PoMPioN, courge, potiron, du 1. 
pepo^ it. pepone, v. fr. pepon^ melon. 

Pond, étang,, est peut-être une 
forme de pool^ id. 

PoNENT, occident, le v. fr. ponant^ 
là où le soleil se pose, en it. poner 
siy se coucher. 

PoNY, un jeune cheval, francisé en 
poney, le fr. puiné, litt. né depuis 



un frère, une sœur, donc le jeune 
relativement; le même que3pt^y, 
puiné. 

Pool, marais, étang, congénère 
du 1. palnSf existe en grand nombre 
dans la topog. norm. sous les formes 
de Pôle, PoUet, Poellet, Poulet, 
Poilley, Polon, qui se contracte en 
Pion. 

Pool, le fr. poule, terme de jeu : 
une poule était primitivement l'en- 
jeu. 

PooR, pauvre, en norm. poure^ 
en V. fr. poure. 

Pop, petit son vif, claque, du 1. 
pqpùma, du grec icoiciÇm, siffler, 
flatter un cheval en sifflant ; topop, 
survenir avec un mouvement vif. 

Po?iNJAY, papegai, en v. fr. pape- 
jay, en esp. papegayo, perroquet, 
non de Tar. babbaga^ perroquet. En it. 
papagallo, litt. le coq parlant, de 
paparey babiller ; dans cet ordre : 
papagallo^ papagayo^ popegay, et 
popvnjuy, avec l'introd. d'une nasale, 
comme dans Tnessenger, du fr. mes- 
sager, dans porrtnyer, au lieu de 
porrager. La finale jay ei giiy in- 
dique que le geai fr. reprësente gàl- 
lus, le coq, 

PoppY, pavot, à Bayeux ppppt\ co- 
quelicot, mais aussi en saxon po^ 
pig. V. Pluquet, Esscnsur Bayjettar^ 

PoRCÂT£i>, sillonné, du 1. porca,^ 
sillon, rigole. 

PORCULUS et PORTCULLIS, le fri. 

porte à coulisse. 

PoRCUPiNE, pore-épic, en fr. pop>- 
porte-épine eiporc^pme. 

PoREBLiND, myope, comp. depore^ 
voir de près, et de blinda aveugle^ 

PoKPus et PoRPOisE, marsouin,, ent 
V, îv, porpois, du \. poreus piscts, et 



/ 



— 188 — 



marsouin est marù^^umtêSy porc de 
mer; en v. a. porçpùces {Spenser). 

PoRRET, échalotte, le uorm. por- 
retj poireau ; porridge, soupe aux 
poireaux ; porringer, \^our porrager, 
écuelle (pour la soupe à poireaux), 
synonymepo^o;^^, en w.a.pottingeré 

Port, sabord, litt. la porte f Touver- 
ture du navire ; port, le bâbord, prob. 
parce que primit. le sabord unique 
était à gauche ; portlast, le plat-bord, 
litt. la porte du lest ; son synonyme 
est portoùBj qui a une physionomie 
fr., cf. le Y.tr.portoire, panier, hotte. 

PoRTASs, un bréviaire, en v. fr. 
portêhors, V. du Gange à portifo- 
rtum, litt. le livre portatif. 

Porter, bière forte, litt. bière de 
portefaix, de porteur, en angl. porter. 

Porterie, v. a. loge de portier ; 
porturcy enfant dans le sein, id., 
grossesse ; pourtanel, id. guichet, 
litt. petite porte. 

Pose, embarrasser, dans Bacon a 
le sens de ta oppose, ta interrogate. 

Posnet, petit bassin, le fr. bassi- 
net, dirn. de bassin, mot celt.,le bao- 
chinon de Grég. de Tours, dérivé de 
bac^ creux. 

Posset, breuvage fait de lait, de 
vin, d'eau-de-vie, etc., le fr. posset, 
dont Littré ne donne pas d'étym., 
mais qui doit venir du 1. posca, Toxy- 
crat. 

PosT, poteau, du 1. postù, en v. fr. 
post, en ïiOTva.pôt, 

PosTAGE, droit du port de lettre, 
mot nécessaire qui s'introduit en fr.; 
ce serait d'ailleurs un retour, car 
postage est un vieux mot fr. signi- 
fiant un présent qu'on faisait à Pâ- 
ques aux jeunes gens, prob. par la 



poste (itistituée par Louis XI). V. du^ 
Gange à Ovum, 

PosTPOSB, mettre après : c A quoi 
tout était postposé chez eux.» (S. Si- 
mon, Mém.)f le contraire de préférer. 

Poste, vieil angl., le pouvoir, lev. 
fr. poesté, du 1. potestas. 

PossE, milice, litt. le pouvoir (en 1. 
le passe) de lever les citoyens en 
masse, d'où l'angl. posse^ une foule. 

PossoBT, V. a. que Gotgrave définit 
c the quarter of a chopine > est le 1. 
potto, en norm. possoUf breuvage, 
mélange d'eau et de farine pour les 
animaux. 

PosTBRN, poterne, env. îr.posterle, 
du 1. posterula, du 1. posteras, de 
derrière. 

PosTiL, note au bas ou à côté d'une 
page, le fr. postille et apostille, dé- 
rivé, selon du Gange, de pastilla 
(verba)j mots d'en bas, de la fin. 

PosY, devise, et bouquet de fleurs 
accompagné d'une devise, litt. d'une 
poésie. 

Pot, un pot, un mot que nous ne 
donnons que pour citer l'a. demyahn, 
le fr. dame-jeanne, singulière cor- 
ruption du terme oriental, arabe, de 
dama^'an, une grosse bouteille. 

Pot, papier de petite dimension^, 
le û*. papier-pot, et papier-au-pot. 

Potatoes, pommes de terre, le fr. 
pop. patates f pataquès et pcUacTies; 
en esp. potados, en it. patate, de l'a- 
méricain batatas. 

PoTCH, le même que Poach. 

Potgun, pour pop^wfi, une ca- 
nonnière, litt. canon à la poupe. 

PoTHECARY, apothicaire, en norm.. 
pothicaire, en v. a. pothequares. 

PoTHER, nuage épais, que Johnson 
tire du fr. poudre; par ext. bruit. 



- ftô- 



fepage, souvent accompagné de 
poussière ; en v. fr. poudre se disait 
poudrier f dont pother est plus voi- 
sin; aj. le V. fr.jK>m?r2l^re, tourbillon 
de poussière. 

PoTTLEy mesure de quatre pintes 
ou un pot, le même que hottîe. 

Poule, ce mot fr. devait être bien 
connu en Angl., puisque le baron 
Poole, du xv^ siècle portait unejpoti^ 
dans ses armes ; on avait oublié le 
pool saxon, un marais. 

PouGH, poche, en novm.pouche et 
pouke ; V. PoACH. 

Pou DE BOIS, en v. a. que Halliwell 
trad. par toood tottse; c'est le clo- 
porte, litt. gati-porcy le porcelet, en 
Horm. pou-de-bois. 

PouLTiCB, cataplasme, du 1. pultis, 
bouillie, en norm. ponUs et pous^ 
bouillie d'avoine. 

PouNCE, serre, griffe, du fr. pouce. 

PouNCE, nettoyer avec la pierre 
ponce, le fr. poncer, du 1. pumicem, 
pierre ponce, en n. poncer^ frotter. 

PouND, une livre, sax. pimd^ en 
ht. pondo. 

PouND, piler, battre, concasser, 
semble avoir pour rad. le 1. pondttSy 
bien que ce mot n'ait pas laissé de 
trace; carie v.fV; qui est ^» vient du 
h pensunty chose pesée, en it. peso, 
en norm. pês. 

Pour, verser, couler, pleuvoir, 
dégoutter, le norm. purer, dans ce 
sens un peu plus fort que dégoutter : 
un linge pure^ quand il laisse tomber 
son eau en filets; de même en angl. 
« The rain poured down, » il pleu- 
vait à verse. Rad. le 1. purare, net- 
toyer, en 1. pop. (Plaute); de là le v. 
fr. purement j purée, et le fr. purée 
et apurer. 



Fout, faire la moue» bouder, prolir. 
du fr. bouter que nous assimilons 
à bouder ; le fr. boutade, caprice^ 
est tiré de l'animal qui botUe, sans 
raison, sans cause, du moins sans 
cause connue . Bailey et Johnson 
tirent jxm^ du fr. bouter. 

Fout, francolin, dindonneau, d'où 
PowteTf espèce de pigeon, du saxon 
pul. 

FowLDRON, partie de l'armure qui 
couvre l'épaule, épaulière, dim. 
épauleron. 

FowBR, pouvoir, le v. fr. pouer 
xni* (siècle). 

Fox, la vérole, litt. la pustule, la 
poche. V. Focx. 

FoT, balancier des danseurs de 
corde, le fr. poids, selon Fleming, 
abrév. de contre-poids, étym. pré- 
férable à celle de Bailey et Johnson 
parle fr. appuyer. 

Fraise, louer, célébrer, du L 
prettare, en v. fr. preiser (Roland), 
en norm. premér^ en v. fr. proiser. 

Prason, poireau et plante marine 
qui est la zostère, du 1. prasouy du 
grec Ttpaoov. 

Prate, babil ; prattng (Chaucer), 
la langue ; cf. pour mémoire, le fr. 
pop. platine^ langue babillarde, ba- 
bil. 

Prawn, langoustin, crevette; en 
norm. uneprau ou pras désigne un 
poisson mou, comme le poulpe ou 
pieuvre (plèvre), mais Skeat cite le 
V. a. peme, salicoque, du 1. pemUf 
moule ; en it. pamocchic^ c a fish 
calied shrimps (salicoque) or prau- 
nes. » (Florio.) 

Fr AT, prier ; topray to God, comme 
en V. fr. c prier à Dieu. », comme en 
\, precart Sid DeoSf comme en grec 



w 
■ 



— 140 - 



tvxc«6«c Toiç 9eo(c. L*aaglioisme 
€prayyoui^ pour I pray you^ se 
rencontre en v. fr. : ditcs-mè, vous 
prie ; une Oî^ angLo-fr. du sui<^ siècle 
s*exprime ainsi : c Vous pourrez dire, 
TOUS prie, sans jeo, sans myse. t 

Precbntor, grand-cfaanb*e, le v. fr. 
précerUeur et précentre, 

Preacb, en v. a. dans le sens de 
presse, de foule ; « ail peoplespra* 
ae > (Faene çueen, canto 3.) 

Predâl, de voleur, de pillard, du 
1. prœda, ; le v. fr. avait préer^ 
voler, qui suppose préder, du I, 
prœdan\ piller. 

PREONAPrr,grossey enceinte : «maux 
pregnants > (Dict. de l'Acad. de 1696) 
ceux derenfantement. Raison pre- 
gnante (saint Simon), c.-à-d. con* 
vaincante ; c'est aussi le sens an- 
glais. 

Préjudice, préjugé, chose jugée 
d'avance ; le fr. préjudice a prob. eu 
ce sens ; il est dans Amyot dans le 
sens de prévision ; dans la langue du 
droit préjudiciel signifie jugé d'a- 
vance et non pas nuisible. 

Prelagy, prélature, en v. fr. pré- 
latûm. 

Premises, terres, maisons, lieux, 
litt. dit Bailey, les choses mentionnées 
d'abord, par avance, dans un contrat, 
im bail, en ]sX.pr(Bmis8a. 

Prentige, apprenti, en 7. fr. op- 
prentis et appreîUUse : « une puérile 
et apprentisse intelligence , » dit 
Montaigne ; de là apprentissage. 

Prepbnser, cité dans Skeat, est le 
v, fr. poutpenser. 

Presentbd , présenté , en v. fr. 
presented, fCant, de sainte Eulalie). 

Press, armoire , meuble où l'on 
entasse^ l'on presse les vêtements, 



de mémo en v, fr. : t les frepiers 
fesoient chances de velles robes et 
les mestoient en presse • (Liv. des 
métiers, 412,) Pressure^ pression, 
de même en v. fr., et pressure est 
resté dans la langue des épingliers. 
Prest, prêt à, en v. a, : « for ta 
fyte prest . » fPercy*8 tornamet^ , 

Pretence, prétexte, a dû être fr., 
et sort bien du l. prœtendere^ prœ- 
tensum^ prétexter ; pretensiony pré^ 
tentioUf 

Pretty, joli, qui rappelle le fr. 
preste , mais sans en venir, nous 
donne l'occasion d'opposer à notre 
élym. de Datnty, beau, délîcait, celle 
de Skeat : « Dainty, le v. fr. dainUe^ 
chose agréable, agrément^ accusatif 
de digrUtatem ; en v. fr. dain était 
Vépellatûm de digne. » Cf. le fr. 
dédaigner, en angl. disdam. 

Prey, proie, du 1. prseda, qui a dû 
donner prède, puis prey en dialecte 
norm., mais la forme oie du dialecte 
fr. a prévalu ; to prey, piller, en v. 
fr. proier, id . Il y avait aussi iM JB^rme 
preie, proie, en v. fr. 

Prigk, piquer, onomat. prtck- 
madam, litt. pique-madame, la jou- 
barde ; Cf. le v. fr. princhon, pieufer- 
ré. Le fr. trique-madame, étym. dif- 
férente. 

Prie, V. Pry, du v. di.prtève^ 
prouver. 

Prosst, prêtre, du saxon preost^ 
plutôt que du fr. prestre, du Lpres^ 
byter, 

Prig, un voleur , peut-être une 
apocope de l'angl. brigand^ brigand. 

Prill ou Brill, turbot, qui se dit 
aussi hritt et bret ; or bret vient du 
fr. bretonneau, litt. poisson de Ere- 



— 141 — 



tagnc ; or britt a pu devenir brill et 
prtlL 

Prim, minauder, affecter un air 
précieux, litt. primer, vouloir être 
des premiers, ou être de première 
qualité, eo angl. prtme^ qui est de 
première qualité. Primer^ le livre 
de Falphabet, litt. le premier (livre). 
En Norm. les enfants que le sort ou 
l'adresse favorisent s* écrient : « je 
suis leprwi / Je suis le coq ! » 

Primsrolb, en v. a. la primevère, 
altéré en angl. primerose, en nOrm. 
prtmerole. 

Print, empreinte, apocope du fr. 

Privet, troène, litt. la plante du 
privé, au sens de latrine ; haie de 
troène abritant les latrines ; en norm. 
derrière le jardin désigne les la- 
trines. Privy^ le fr. privé, latrine, 
litt. lieu privé, secret ; en v. fr. pri^ 
vesse^ id., et nne privée (privata)^ id. 

Proctor, procureur, contraction de 
prœurator. 

Prodes*hommes, prud'hommes, en 
v. fr. prode-femme, femme légitime, 
et prode-fèmmej matrone, sage- 
femme, du l.prudens, ou mieux |îro- 
btis. 

Prog, aller aux provisions, abrév. 
de procurer. 

Proof, preuve, le v. fr. proof, id. 

Proin, altération déprime, V. ce 
mot, 

Pronghoe^ houe à plusieurs four- 
chons, du iioll. pronghen, serrer. 

Proud, fier, le fr. prude, le v. fri 
prode^àxx l.^n«<2092«, aussi bien que du 
si&xonprvde etpruty ses congénères. 

Provanb, provende et prébende, 
du 1. prcebenàuf ce qu'on doit four- 
nir ; en v. fr. prouvande et provan-^ 
deSf id.; provender, angl. pro vende 



et fourrage, le v. fr. avait proveiV' 
dier^ mettre une bête en pâture. 

Prow, du 1. prora (L'angl. a aussi 
prore), proue, esp. et port, proa, it. 
prua, V. fr. proe : « proe qui fend 
les ondes » (Em. Deschamps). 

Prow, vaillant, en v. fr. pros (Ro- 
land) et aussi jprocfe*, Anl. probus^ 
et non du 1. prudens, prudêntêfrij 
puisque, comme le dit Littré, on ne 
trouve pas proent au cas régime. 

Prowl, rôder pour piller, le fr. 
trôler, le norm. treuUer (Littré), le 
pic. drôîer ; Bailey dit prob. du fr. 
proyeler, dim. deproter, piller, mais 
proyeler a-t-il existé ? 

Proxt, procuration, contraction de 
procurocy^ du 1. procuratio. 

Prune, tailler, émonder, litt. pro- 
vigner, tailler des provins, en berri- 
chon prouins, du l. propagin&m^ et 
par ext. to prime, sign. se parer, 
s'ajuster. En v. ït. preugner eXprO' 
gnery provigner. 

Prune, prune, mais prune sèche» 
pruneau. 

Pry^ scruter, fouiller, c of un- 
known dérivation i, dit Johnson; du 
fr. preuver^ dit Bailey ; maisjprevwr 
ne peut se résoudre eu pry ; ce der- 
nier mot serait plutôt une variante 
de tryy qui a à peu près le même 
sens. V. ce mot. 

Pbalm, pron. sarnSy en norm. sau- 
me, ex. les septsaumes : psalten^ 
pron. sauteur^ psautier, en norm. 
sautier, 

PucK, un lutin, un farfadet, peut- 
être du 1. pusus^ petit ; puckball, 
vesse de loup, litt. balle deptick^ de 
farfadet. 

PuckbR) faire des plis, d,es poches,. 



— 14» — 



«n parlant d'un vôtement, ennonn. 
pochier eipouquier. 

PuDDER, faire fracas, litt. pou- 
droyer, faire de la poudre ou pous- 
sière, du y. fr. pudrej poussière, du 
1. pulverem ; mais à cause de Tafid- 
nité de f avec j», deux douces, il 
vaut mieux tirer pudder^ du v. fr. 
faldre^ foudre, du 1. fuXgur ; alors 
pttdder serait foudroyer , bruire 
comme la foudre. 

Pudding, boudin, le mot fr., en v. 
fr. botêdtne, nombril, ventre, en- 
trailles, en norm. bousifief vessie, 
primit. entrailles, c.-à-d. ce qui est 
plein de bouse, alors Fétym., vaine- 
ment cherchée par Diez, est botisine, 
boudiné, boudin. Puddtnçsleeves, 
abrégé enptidsy manche en forme de 
boudin , de bourrelet ; pudding , 
emboudinure de Torganeau. 

PuDDLE, patrouiller^ en norm.^a- 
toutlleTf est le même que Paddle; en 
v. fr. patoueilj bourbier, ce mot s'est 
francisé eipuddler sign. mélangeir, 
brasser. 

PuET, la huppe, litt. la puette ou la 
puante, V. Pewet ; en norm. ptiet^ 
puette^ sale, ex. rue-puette, petite 
rue, ordinairement malpropre. 

PuFF, bouffée, tout objet soufflé, 
enflé, d'un rad. houf^ comme en fr., 
en it. Cf. le fr. bouffon. 

PuooY, du saxon piga^ une petite 
fille, mot de tendresse c my little 
P^QVy ' abrégé en ^tf^, un enfant 
badin, d*où Puck^ lutin, follet. Pug^ 
dans Skeat, singe, litt. démon, le 
même que Puck. 

PuKE, couleur puce, en norm. 
puche^ une puce. 

PuLE, pron. ptoulOy le fr. pioler. 

PouLioT, la menthe dite pouliot en 



norm., du 1. putegium^ herbe aux 
poux. 

Pull, tirer, du ^dJLon pulltan^ con- 
génère du 1. pellere^ pousser. 

PuLprr, chaire, le fr. pupitre, le v. 
fr. pulptte, du 1. ptUpitum. 

PuLvu., parfum, prob. le 1. pulvts^ 
poussière, car pulvtl est le parfum en 
poudre. 

PuMPER, pour BuMPER, vaso à boire 
que Skeat assimile à bombard c bum- 
per being used as a sort of cannon. b 

PuMPiON, citrouille, V. Pompion. 

Puups , escarpins , litt. souliers 
k pompons, en v. îv. pompette, orne- 
ment fait de rubans. 

PuN, quolibet, pointe, du 1. punc" 
tum, en V. fr. puncte eipuinte, prov. 
punta, esp. et it. punta ; punch, poin- 
çon, en norm. pomchon ; puncheon^ 
id. du 1. punctïô ; pwnctiliOj pointillé ; 
PUNCK, loupe dans un tronc, litt. une 
pointe. 

PuN, piler, broyer, litt. poncer^ 
exprimer le jus, appuyer sur un objet 
comme on appuie avec la pierre 
ponce ; punch, liqueurs au citron 
poncé, en norm. ponchié , c.-à-d. 
pressé, exprimé. 

Punch, liqueur où entre le citron 
que Ton ponche , mot norm. pour 
poncer, exprimer le jus, le 1. pwfi- 
gère. 

Punch, polichinel, en notm.pon- 
chinel, del'it. pulcmello ; delkptmeh 
homme et cheval gros et ramassés ; 
punchy polichinel, est la réduction 
de Tangl. punchtnello. 

PuNiGE, punaise, litt. puant, le v. 
fr. punatSy du 1. supposé putinaceiM. 

PuNiSHMENT , puuition , le V. fr. 
punùsement, en norm . ^'tmic^- 
ment., 



— us — 



PuNCK, prostituée, le v. fr. pute^ 
putain, nasalisé. 
PuNY, puiné , en v. fr. puîs-né^ V. 

PONY. 

PupiL, élève, en v. fr. pwpille, 
pensionnaire, élève. 

PuppET , marionnette , en norm. 
poupeite^ poupée, du Lpuptu. 

PuppY, un petit chien, du 1. pupus^ 
petit garçon, d'où to pup^ chienner. 

PuRBLiND, aveugle : pour Wed- 
gwood c'est purement, totalement 
èlmd; pour Skeat c'est le préfixe ^ar, 
augmentatif, comme parbotl est par- 
botnlltr, 

PuRciF, en V. a. poussif, d'où le 
subst. pursïness, courte-haleine. 

PuRGHASE , acheter, acquérir, le v. 
iv.por chasser^ \à,j porchais, acquêt : 
Fleming cite le norm. pourchas, 

PuRFLE, dans Shakespeare broder, 
le V. fr. pour filer, 

PuRL, bière épicée, c-à-d. bouillon 
perlé, y^^/y hroth. 

PuRL, engrêlure, litt. bordure en 
perle, primit ; le fr. engrêlure sign. 
bordure de perles ressemblant à la 
grêle ; du reste l'étym. par purfley 
pourfiler, est préférable. 

PuRLicuE, parafe, en pat. a. litt. 
pour la coue^ la queue, la fin. 
(Brockett). 

PuRLiBu, terre bordant une forêt, 
et exempte des lois forestières, lieu 
pur de droits ; étym. fantaisiste: c'est 
la terre séparée de la forêt par un 
espace libre, appelé en v. a. puralée 
en V. fr. pourallée^ du 1. peram- 
hulare. # 

PuRLoiN, dérober, le v. fr. pour la 
forme porloigner^ prolonger. 

PuRPARTY, part, dividende, le v. 
fr. purpartf portion. V. du Gange à | 



prqpertùZf sous PerparSy litt. pure- 
part, juste part. 

PuRPORT, sens, portée, litt. ce qui 
porte en avant (pour , en préfixe, est 
le 1. porro) ; le v. fr. flfvait porport 
dans le sens de produit, de rente, 
ce que la terre porte en avant. 

PuRR , onomatopée, ronronner, 
comme le chat. 

PuRRBL, bordure du créseau, le 
même que purl, litt. un pourfil, ou 
profil. 

PuRSLAiN et PuRSLANE, le pourpior, 
V. fr. pourpted (Paré), pied de porc, 
c Les Italiens nomment cette plante 
porcellana, la plante du porc, d'où 
Vangl, purslane^ pourpier, en v. fr. 
pourcelatne, » (p. 3), de notre Philo- 
logie de la flore pop. de Norm, et 
d'Angl,) 

PuRSY, poussif, en norm. poussif 
V. Passy. 

PuRTENANGE, appartenance, dépen- 
dance, d'où purtenaruie, fressure, 
dépendance, accessoire du corps de 
l'animal. 

PusLE, une putain, V. Puzzle. 

PusH, pron. pouohe^ pousser, le 
norm. pouchier. 

Puss, une putain, en v. fr. une 
putCj au nominatif pt^^. 

PussY, poussif, en norm. poum. 

ï^uss, petit nom du chat, peut-être 
du 1. pusus^ petit. V. PucK, Mais 
Wedgwoodvoitlà une onomat.,|n«9« 
pour appeler le chat. Cette forme si 
douce rappelle l'a. Imssy baiser, qui 
coïncide, sans en dériver, avec le L 
basiare^ et mieux encore son an- 
cienne jforme to bass. 

Put, pron. poute^ mettre, poser, 
le V. fr. bouter^ mettre, resté dans 
boule-feu, boute-en-train, ce der- 



— 144 — 



nier moi donne rongl. buttress, ar- 
cbe-boutante, et buttrice, le fem. fr. 
de boutoir, Tinstrument qui taille le 
sabot du cheval. 

Put, un rustre, peut-être du v. fr. 
ptUam, qui se disait pour putassier ; 
Put, une prostituée, en y. fr. une 
pute ; ptU^loff, boulin à pigeons, litt. 
loge puante. 

PuTTOGK, la buse, l'oiseau ptUe 
(sale), la finale oc est péjorative. 

PuTTY, le fr. potée. 

Puzzle, en v. a. puzselj une pu- 



tain, le V. fr. pucelle. Shakespeare 
joue ainsi sur le nom de Jeanne 
Darc : c pucel or puzzel ; » à ce 
point de vue il a précédé Voltaire. 

Puzzle, embarrasser, intriguer, cbi 
norm. àeseler (Fleming), tourmenter, 
vexer, et àesil, tourment, radical de 
(o embezzle. 

Pykoise, en v. a. un pic, une pio- 
che, en norm. picots : « Pykoise or 
spade. > (P. Ploughman. V. 1.987). 

Pyx, ciboire, du 1. pyxis, le fr. 
pyxide. 



Q 



QuAGK, crier comme ua canard, 
litt. faire quoek ; en fr. pop. faire un 
cotuick, sur un instrument, se dit 
aussi faire un canard ; de là qtuzckf 
charlatan, un criailleur. A Guemesey 
çuedaqtter sign . caqueter , dont 
quack peut être la réduction ; quack- 
saiver, charlatati, celui qui vend 
€ médecines and salves. » 

QuAFF, boire et s* enivrer, que 
Johnson tire du fr. coeffkr, est dérivé 
par Bailey du sax. cafl leste, dispos, 
sans dire le rapport. 

QuAiL, faiblir, céder, le norm. caler, 
caponner, 

QujUl. la caille, it. quaglia, de son 
cri cail-caillot, 

QuaÎl, cailler, que Palsgrave traduit 
par/d caillette : or caillebotte en 
norm. sign. une caille de lait, du 1. 
eoagidare^ it. guagliare. 

QuAiL, écraser, vaincre, le même 
<que quell et kill, tuer. 

QuAiNT, joli, le V. fr. coint, joli, du 
1. comptiMy peigné, paré. 

QuANDARY, doute, incertitude, le fr. 
qu^en dirai-je ? 



QuARRBL, U*ait d*arbalète, le v. fr- 
quarrelf le fr. carreau, du 1. quadra- 
tuSf de quator. Le fr. carftmr offre 
ce dernier mot, qui était en bas-1. 
quattêor furcm (Buruy), en v . fr . 
carrrefourc : de là Ta. oarfax^ en v. 
a. carre/burcs. (Skeat.) 

QuARRY, le fr. curée, le ▼. fr. cui^ 
rée^ parce que, selon Modus, elle se 
donnait dans un cuir ; mais c'est le 
norm. courée, en it. corata, c.-à'-d. 
cœur et poumons de la bête, en v. 
fr. cuirie. 

QuARRY, le fr. carrière, en v. fr. 
qtkiriêref litt. lieu des pierres de 
taille ou pierres carrées. 

QuARTER to ttoelve, midi moins un 
quart ; en norm. < Il est un quart à 
midi. » 

QuASH, briser, en norm. quâchier, 
en y. fr. qua^ser^ du 1. qwissare : 
« qimsset son heaume. » (Ch, de Ro-^ 
landj] en v. a. queasy et quaisy, 
faible, maladif, litt. cassé. 

QuËA2f, méchante femme, rappelle 
le norm. goimie, une coquine. 



^ 145 — 



QuEÀSY, faible, délicat^ litt. cassé, 
en V. fr. quassé^ en v. a. quaisy, 

QuEBD, V. a. le diable (Bailey), 
peut-être celui qu'on ne peut ou ne 
veut pas nommer, le qmdaniy eu v. 
îr. qutdem. 

QcEEST, pigeon ramier, vient, pour 
Johnson et Bailey, du 1. questXAs^ 
plainte ; mais plus prob. de son 
cri. 

QoELL , subjuguer , est , selon 
Trench, identique à kill^ tuer. 

QuENASNE, terme injurieux en angl., 
et en fr. , vilain, dit du Gange sous 
Qtiennaya^ mot que nous croyons être 
l'angl. cotquean ou quotquean^ un 
homme efféminé, avec aene^ un âne. 

QuERRY, écurie, v. fr. esqu£rtey 
dérivé d'écuyer, du l. scutariiASy litt. 
porte-éeu. 

QuERii, une baratte à beurre (Sha- 
kespeare), une forme de churn, le 
norm. chiréne ; prob. queim^ moulin 
à bras, est le même mot. 

QuERROUR, en v. a. un carrier 
(Chaucer), en norm. un quarrieur^ 
un quarriour, 

QuiBBLG, un jeu de mots, le l. 
quidlibety un quolibet ; quîp, lardon, 
mot piquant ; dans Shakespeare 
qtnllet. 

QuicK, vif : en norm. qtuck (faire), 
c'est passer vite, faire un mouvement 
vif : c'est un mot enfantin. 

QuiDDANY, conserve de coings, le 
fr. cotignac, en v. fr. Qoydoignac ; 
l'angl. qyMdany vient du patois fr, 
cattdmi le coing, par l'interméd. 
prob. cotidmier, gelée de coudîn, 

QumDiTY, quiddité, du 1. scolas- 
tique qiaddïias, ce.qu'ime chose est 
en soi ; qmddlty une équivoque, en 
est l'abréviation. 



QuiDDLE, ergoter, baguenauder, 
abuser du quidt Quillet, subtilité, 
chicane. 

QuiLL, plisser, d'où quilUng, es- 
pèce de plissure : du guernesiais 
enqutllet% plisser : € front enquilli t 
(Métivier), front plissé; ^^efro^né. 

QuiLL, plume non taillée, pour 
twïlly tuyau, en v. fr. tuel, en norm. 
ttteû ; Richardson dît que ttotll pour 
quîll est usité dans le nord de 
l'Angl. 

QuiLL (Shakespeare), adresser une 
supplication, « m quîll » c.-à-d. de- 
bout, en qmlle, droit comme une 
quille. 

QuiLLET, argument t any thing 
you choose, » du l. quidlihet^ en it. 
quiUbettOy en fr. quolibet. 

QuiLT, couverture piquée, le norm. 
comité et couette^ en v. fr. quite^ 
quille^ coitre et coultrey du 1. culci" 
tra, 

QuiNCE, un coing, en v. fr. coms^ 
du 1. cydomum. 

QuiNSY, esquinancie, squinance 
(Rabelais), squmancye (Paré). 

QuiRE, chœur, chorus, le chœur 
d'une église, du 1. chorus^ en v. fr. 
cuer, 

QuiRE, main de papier, le fr. ca- 
hier, du 1. quatemw, le v. fr. qtkuer, 
en V. a. qtcatre et queare. 

QuiTE , tout-à-fait , absolument ; 
Bailey le tire du fr. quite, du 1. qiué- 
tus, tout-à-fait, absolument libéré ; 
le V. fr. avait l'adv. quittement, en- 
tièrement quitte, la locut.angl. c qui- 
te and olean, » comme le norm. 
< quite et net. » 

QuiTCHGRAss, chicn-dent, litt. hei^ 
be sonnante, du v. a. quitch^ tinter. 

10 



r /^ 



— 146 — 



(JuivKR, carquois, lilt, un cuivre, 
rVaprès la matière. 

Quiz, mystification, railleur, d'a- 
.j)rès Fleming, du norm. quùy cher- 
ché, du fr. quérir, en norm. crtr. 

QuoiT et Coït, anneau de fer pour 
lancer à un but, primit. une pierre, 



prob., dit Skeat, du v. fr. coùer, 
presser, pousser, . du l. coactare ; 
Wedgwood le tire du v. fr. cottir^ 
heurter des cornes, bouter. 

QuoTB, citer, le v. fr. gtwter, co- 
ter, on it. quotare, litt. marquer, co- 
ter les chapitres et les vers, du 1. 
qiwfiMf combien. 



n. 



Rabbbt, rablure, du fr. rabot, que 
' ^keat tire du fr. re-abouter, revenir 
au bout, par opposition à la varlope, 
^ui ne revient pas en raclant. 

Rabbit, lapin, que Skinner, sans 
maison, tire du fr. rapide, est Van^ien 
flam. robbe, mais le fr. rabouillère, 
que Littré rattache à rohbe^ rentre 
dans cette famille. 

Rabblb, foule, cohue, que John- 
son tire du 1. rabtUa, criailleur. V. 

RiBBLE. 

Rablement, en pat. a. foule, est 
^rob. le fr. rassemblement. 

Race, ras de marée, dnnorm, raz, 
Gourant violent : Il y a en Norm. le 
raz de Gatteville, le raz Blanchard, 
etc. Ce dernier est en angl. race of 
:ildemey (Aurigny), les Anglais ont 
aussi the race ofPentland. 

Rack, torture, gêne ; Jal le tire de 
l'anal, eax.roceto, chahie, élym. qui 
explique rack^ en fr. racage ; rac% 
côUét d© mouton ou épine dorsale. 

Rack, râtelier, semble être Fapo- 
oope dumot fr. 

Rack-rent, rente portée au plus 
- haut taux, peut-être jusqu'à la rache^ 
w. fr,, mesure de grain, ourasière. 

£agk, courir, une forme de to race^ 
•id.; dans Shakespeare, ^Ae racA est 
la course des nuages. 



Rack-vines, châtrer les ceps de 
vigne, les réduire à la c race », ra- 
cine, rejeton, en v. fr. rach, sou- 
che. 

Rack, clarifier le vin; le fr. aie 
mot rache, la lie de l'huile, d*où 
peut-êlre Tinf. rocher, ôterlarache* 

Racy, fort, spiritueux, peut-être 
Tesp. rancio^ vin de couleur jaune 
en vieillissant, le 1. rancidus, rance. 

Rag, guenille, est comme le grec 
paxoç, id., une onomat. de déchire- 
ment ; on disait, selon Quitard {Dtct, 
desprov.)f rtqtteraçtùe, un débris, un 
fatras. Du reste on dit, en marine, 
raquer (V. Jal), déchirer par le 
frottement; a raff çeâ rope ^si un 
câble raguê , Ra^famuffin , tin 
gueux, un déguenillé : rapport diffi- 
cile à établir entre rci£fj haillon, et 
muffm^ pain mollet. 

Rail, une barre, en norm. une 
raxle^ une raie, une rayure, une li- 
gne droite, d*oii raiier^ norm. rayer, 
du 1. régula^ une règle. En fr. un 
rae7, mot qui nous revient d'Angle- 
terre ; le V. fr. avait desrayer^ qui 
n'est pas le même exactement que 
dérailler^ comme le prétend Rathe- 
ry dans son Rabelais ; c'est sortir de 
Jaraii?, de la voie, du 1. radiare. 

Rail, invectiver^ le fr. railler, de 



— 147 



l*all. rallen^ et, selon Diez, du 1. 
rallum, râcloir. 

Rail, oiseau, espèce de coucou, le 
fr. râle, en pic. reîlle. 

Raiment, habits, vêtements, le v. 
fr. arraymerUy enhSiS-L arrayamen- 
tutUt d'où le V. fr. arroy^ resté dans 
le fr. désarroy ; Fleming rapproche 
do Tangl. raiment le norm. araies, 
forme dialectale du fr. arroy, 

Rain, pluie, du saxon renian ; en 
languedocien ren, pluie , en bas-1. 
rana^ averse, le fr. grain, averse, 
que Littré met dans Tarticle de grain, 
granum, sans dire par quel rapport. 
Nous tirerions Fa. drain^ d'où le fr. 
moderne drainer, d'un composé de- 
ratn, ôter la pluie, comme en dit en 
norm. de-noyer ^ tirer la noe, ou la 
mare, l'étang. 

Raise, ou arise, élever, est le sa- 
jLon arisan\ on trouve dans Froissart 
rèser^ élever. 

Raitb et Rate, rouir, mettre dans 
un rotUoîry mot qui conduit à Tall. 
rotten, pourrir; la forme prim. do 
rouir a sans doute été routir, d'où 
routoir. Cf. l'angl. rot, pourrir. 

Rake, râteau, en sax. Pace, d'un 
thème rax: et rast, qui forme le fr. 
racler, et râble, le 1. rastrum. 

Rake, un libertin, un abandonné, 
abrév. de l'angl. rascal^ ou mieux 
4u V. a. rakehellf racaille, V. Ras- 
cal. 

Rake, quête, terme de marine, qui 
a son équivalent dans le fr. racque, 
et racage, termes de marine. 

Ram, bélier, le sax. ram, en norm. 
un ran, de Fisl. ram, robuste ; c'est 
aussi ran en pic. et le v. fr. avait 
marran, mouton., c.-à-d- mauvais 
ran. 



Ramage, en fr. espervier ramage^ 
épervier qui branche. 

Ramble, rôder, que Bailey tire du 
1. re-amhulare^ ce serait mieux de 
redambulare, qui est dans Plante, 
d'où le V. fr. r aller, revenir. 

Rambooze, breuvage fait de vin, 
bière, œufs, sucre, de l'argot ram, 
bon et roiiSy boisson, c.-à-d. le vin. 
V. RuM. 

Ramekin, ramequin, que Littré tire 
de l'ail, rhaniy crème, et du dim. 
chen, qui" est kin en anglais. 

Rammer, unehie, litt. un bélier, un 
ram ; Rammùh, rance, litt. à odeur 
de bélier. 

Ramp, gambader, sauter^ monter : 
« ramper veut aussi bien dire grim- 
per que ramper » (Littré). 

Rampions, la raiponce, du 1. rapim- 
cultes, dim. de rapa^ rave. 

Rampot, jeu normand qui existe 
sous le même nom en Angl., et que 
Halliwell traduit par nzne holes, les 
neuf trous, en norm. rampot, litt. 
grand pot, à cause du9«, plus grand. 

Ranch, fouler, forcer, le même 
que, tcrench, pousser. 

Rancour, rancune, le norm. ran- 
cœur, le 1. rancor, du 1. rancus, 
rance, avec la finale ura ; en Berry 
rancure, qui, avec la pron. anglo- 
norm. devient rancour ; le u, même 
souvent se pron. or, ex.jur^ le jour, 
pour >or, l'anglais n'admettant pas 
le u fr. Georges Sand dit rancœur 
dans le Champî. 

Rand, bordure, en prov. randa, 
bord, extrémité (Littré). 

Randon, aventure, hasard, le fr. 
randon, course au hasard, du rad. 
rad, rapide. 

Rane et Ranedeer, une renne, en 



V, fr. ranffier, en norwégicn hrein- 

Hange, rang, rangée, mol des 

langues germaniques et celtiques ; 

Diez le dérive de l'ail, hririff, cercle; 

de ce sens radical vient to range, se 

uromener, errer, circuler ; fo range 

i&i le fr, maritime ranger 

rattge, une grille de che- 

t une rangée de barreaui ; 

1 tamis, suppose primit un 

t de barreaux, da rangées 

îttos; range, limon, est 

'ang de pièces de bois. 

{of a fbrext), c'est pour 
le (rVramoffeur, lesurveil- 
rbres, des ramures- 
rangée, est le Range, dur- 

rance, le fr. durci, d'où 

scif (puant) ; rankle, s'en- 

litt. devenir rance. 

ibondant, est le sax. ranc. 

forte prise, niordre bien, 

onnue. 

K, saccager, fouiller, comp. 

ourir, et de tack, saccager, 

faire taccage. 

déclamer, crier, délirer, 

litl. faire rat, comme le fr, 

e un rat. 

iisir, i^vir, sur un thème 

Qmme le 1. rapere, le sax 

e gi-ec «fitai;». 

jelile rave, du \. rapum, 

e fr. râpe, marc de raisin, 

Je la grappe, Utt. les par- 

t, raclées. 

tabac râpé. 

, coquin, le fr. racaille, se- 

', lilt. mauvaise race, mais 

n., pas plus que c«lle de 



Littré {raca), ne rend pas compte (le 
l's, mais c'est philôt du sax. raacal, 
bêle maigre. En v. a. rahehell : * The 
rakehell horte-boyes. • (Speoser, 52 
b.) et aussi en v. a. raahaille. Skeat 
dit que ce mot s'appliquait au cerf 
qui, jusqu'n six ans, était appelé 
racaille, mais ce terme de mépris 
remonte plus haut, etWedgwood en 
donne Torigine. Le sens prim, était 
objet de rebut, raclure, ratissure, du 
prov. raaeare, gratter, esp. ratcar, 
it. raaeare, du 1. radere, ratut. 

Rjlsh, éruption, en v. fr. rasche, 
en fr. rache, en it. ratchia, gale. 

Rash, couper en tranches, rasker, 
dans Shakespeare, une mince tran- 
che de lard; it. raschiare, gratter, 
prob. dul, rœjrrum, par un intcrméd. 
prob. raatrare. 

Kasp, râpe, en v. fr. raapteit, râpé 
(1. raspeit), dans du Garige à Rax- 
pelvm ; du vieil ail. raapon, râper, 
it. raspare, le tout d'un thème de 
ràclement, de ra, rat, rasp ; fatp- 
tree, framboisier, lilt. l' arbuste-râpe, 
d'après SCS aiguillons, e\.ra^>ietry, 
framboise, lilt. la baie de l'arbtiste- 
râpe. * 

Rate, prix, valeur, taux, taxe, lei. 
ratum (fixé), d'où le fr. ration ; en 
norm. (dans les îles norm.) leràt est 
le taxe ; en v. fr. rate, , valeur, pro- 
portion, c en RATS du temps ■, en 
raison du temps. 

Rate, rouir, mettre au routoir, le 
même que Raitb. 

Rate, groader, le même que Rant, 
réprimander, crier, et le primiUf de 
Rattle, faire du bruit, faire rat ; 
rallies, le croup, où l'on railetle, ou 
rdcle ; en v. fr, râteler, babiller. 

Ratlines, terme de marine, enflé- 



— 14.9 — 



chiires, menus cordages, que Jal ex- 
plique par rat^ un rat, et Une^ ligne, 
ligne grosse comme la queue d*un 
rat {IHct. nautique). 

Rave, être en délire, le fr. rê- 
ver. 

Ravël^ délairOy effiler, du 1. reneU 
Msre ; pas d'étym. dans Johnson. 

Ravin, rapine, le v. fr. raviner^ 
butiner : t Ne voilez espérer en ini- 
quité, et ravines ne vous chielt 
(chaille) a ouveiter. » xii® siècle 
(Liber psalm.y 80), 

Ray, rayon, en v. fr. raiir, rayon ; 
en norm. rayer^ rayonner : c le so- 
leil raie, » en v. fr. rayer^ id. du l. 
radiare» Dans Shakespeare rcùed, 
tacheté, le même que beraiedy rayé. 

Ray, ivraie, apocope du mot fr. 

Ray, le môme que Array. 

Ray, salir, apocope de to Beiiay, 
embréner, lilt. beurrer. 

Razërs et Razors, défenses du 
sanglier, litt. ce avec quoi il rase^ 
démolit, extirpe, le sens de to rase ; 
razure^ rature, le v. fr. rasure^ ac- 
tion de raser, et rature, effaçure. 

Ready, prompt, du sax. rade ; le 
V. fr. avait rade^ vif, alerte. V. du 
Gange à Roda ; en pic. redi^ vite, 
prob. du fr. raide, rapidus Lescand. 
avait rad, ordre, régularité, qui 
entre dans le fr. arroi et désarroi, 
conréer et conroi. Ici Skeat confond 
ces derniers mots avec le v. fr. cor- 
réer, corroyer, du 1. corium, ou avec 
le » norm^ conréer. 

Reaks, to play reaks^ faire des 
embarras, jouer le rôle de roi, to 
hectory dit Bailey, faire le brave, du 
1. reXf selon lui. 

Real, estate^ biens fonds, en v. fr. 
le réeU 



Rear (pron. rire), arrière, derrière, 
en norm. riir\ les charretiers norm. 
crient à leurs bêtes : riir ! arrière ! 
aussi en Berry rière, c'est Tapocope 
du fr. arrière, du 1. ad-retro. Dans 
la Ch.de Roland, rere-garde^ arrière- 
garde, en angl. rear-yuard, 

Reasty, rance, moisi, qui est du 
v. a. offre une forme de rusty^ rouil- 
lé. V. RusT. 

Rear, pron. rfre,.en v, a., railler, 
litt. rire. 

REASTY, en pat. a. restïf\ rétif. 

Rmve, dépouiller, le fr. ravir. 

Rebate, chanfrener, or chanfreaer, 
c'est abattre Tarète d\me pierre. 

Rebutter, celui qui rebotUe^ re- 
pousse une action judiciaire ; surre- 
butter^ celui qui réplique à un rebut, 
le repousse, du v. fr, rebouter, litt. 
bouter en arrière. 

Rebuke, réprimander, prim. to 
stop the motUh, dit Bailey, litt. pous- 
ser la bouche en arrière, refouler la 
parole, en uorm. rebuker^ cité par 
Fleming ; nous connaissons le norm. 
rabuguier, rabrouer, réprimander. 

Recengy, état de ce qui est récent : 
Fleming cite le fr. recence, qui ne 
peut-être que du v. fr. 

Regess, retraite, départ, lieu re- 
tiré, du l. recessusy en v. fr. recet, 
qui vient mieux du 1. receptum^ d'où 
receptaculum, 

Regheat, rappeler avec le cor les 
chiens, terme de chasse, le v. fr. 
receler y du l. receptare, retirer, rece- 
ler, étym. douteuse. 

Regk, dans Shakespeare, est ex- 
pliqué par to reyardf regretter. 

Recoil, recul, le fr. reculer. 

Record, enregistrer, le v. fr. rç- 
corder, le l. recordari. 



— 150 — 



Recoupe « fr. recotçper, to eut 
again » (Bailey), refaire un compte. 

Recreaxt, lâche, poltron, le v. fr. 
recréant y celui qui, dans un combat 
singulier, se déclare vaincu, litt. qui 
croit en arrière, qui cesse de croire 
ce qu'il a affirmé, du l. recredere, V. 
du Gange à ce mot. En it. recrtdente 
que Bailey interprète à tort par le l. 
recedens. Recréant s' eut ccfxisevvé dans 
le pic. ercrant : le picard s'est joint au 
normand pour exercer une influence 
sur l'anglais. 

Recruit, recruter; ces mots sont 
un néologisme du xvn« siècle, où le t 
n'a pas sa raison d'être; le v. fr. 
recru veut dire crû de nouveau, ou 
mieux en arrière, du 1. recrescere, et 
se dit des jeunes branches qui suc- 
cèdent aux anciennes ; alors une re- 
crue est par comparaison un jeune 
soldat qui a crû après le vieux, et ce 
mot est bien fait ainsi que l'angl. 
creto, équipage de navire, prim. de 
jeunes gens. Le v. fr. recru subsiste 
dans la langue des forestiers, où les 
arbres recrtM sont les jeunes pousses. 

Recoh., reculer, que tous les lexi- 
cographes font venir du fr. recul ; 
mais recul ne peut donner raison de 
recoU ; c'est le 1. recolligere^ se ras- 
sembler en arrière, qui l'explique bien 
pour le sens et pom» la forme. Ce- 
pendant Johnson et Fleming avaient 
le simple coil qu'ils tiraient très bien 
du fr. cveillir^ du \, colligere, 

Rectory, cure, maison du recteun 
en V. n. dans l'Université de Caen, 
rectoricy juridiction d'un recteur. 

Redubbers, acheteurs d'objets vo- 
lés. V. à Dus le sens de co mot assez 
singulier. 

Ree, cribler, forme de Hiddle. 



Reck, tas,, monceau, on norm. r^- 
quier et recltery recueillir ; or réciter 
est la contraction de recueillir, du 1. 
recolltgere : Reck, comme beaucoup 
de formes dures et sèches^ monosyl- 
labiques en anglais, suppose rechle. 

Reed, roseau, mot sax., mais le 
comp. reedmace est à-demi fr., c'est 
la masse d'eau ou la massette, le ro-^ 
seau de la Passion, terminé en mas- 
sue. L'angl. reed, roseau, est le mê-- 
me que rod^ baguette, V. ce mot. 

Reef, récif, contr. du v. fr. resct/', 
lequel vient de l'ar. ar-redfj chaus- 
sée, par l'esp. arrecif^, 

Reef^ unris,terme de marine ; JaF 
dit que ce mot est depuis assez peu 
de temps dans la langue anglaise, et 
il incline à le tirer du m fr., mais la 
forme le dérive du danois riv, rfft^ 
ainsi que le terme fr. ris. Jal tirerait 
aussi volontiers celui-ci du fr. ridor 
pli de la peau, mais c'est trop éloi- 
gné et trop poétique. D'ailleurs on ne 
trouve pas ride en' v. fr., tandis que 
ris est très ancien,^ spéc. en vieux 
norm. : c A dou ris curent ua treis» 
(Wace, R. de Brut, 11, 141), c.-à-d. 
courent à deux ou trois ris. 

Réel, dévidoir, tournette, du sax. 
reol ; nous n'admettons pas : du fr^. 
rouelle. 

Reeve, un bailli, du sax. gerefa\ 
en ail. graf^ en fr. grave, dans les 
importés ail. reingi*ave, burgrave, 
margrave, dans le nom propre Pals- 
grave, litt. comte du palais, en v. fr. 
graverie, juridiction d'un comte. 

Regard, respect, même sens en 
V. fr. 

Rehearse, réciter, de re-hearse, 
Htt. herser en retour. Pour celtô 
élym., V. Herse. 



— 151 — 



Relief, secours; en v. fr. reliefs 
cil» l. relevarsy relever, rétablir. 

Rëlish, saveur, le norm. relichier^ 
savourer, litt. lécher en retour. 

Rely, se fier, compter sur, le fr. 
relever, dans le sens féodal, du 1. 
religare ; relever d'un suzerain, c'est 
compter sur son aide. Toutefois, il 
n'y a pas à douter que c'est re et ly, 
mot saxon, reposer. 

Remain, reater, le v. fr. remain^ 
du 1. remanere ; remaïnder, du v. fr. 
remaùidre. 

Remember, se souvenir, en v. fr. 
remembrer, du 1. rememorare. 

Remind, rappeler, se construit avec 
of c he reminded me ofan old horse. » 
(Dickens), en norm. se rappeler de^ 
forme qui peut se justifier. 

Renty, en pat. a. (Gl. de Brockett) 
en parlant d'un cheval bien formé, 
litt. qui a du rein, reintéî Cf. le fr. 
éreinté, où le t est faux : enn.éféné. 

Repair, voyager, retourner, le v. 
fr. repatrer^^re^aire le même. Je ^a- 
reil.{par) chemin; en norm. redot^ 
bleTy faire le retour^ litt; doubler la 
Eoutei- 

Bepent,, se repentir, était réfléchi 
en V. a. : « I do repent me. » (Sha- 
kespeare). 

Rbpine, se plaindre, lenorm.jjîj/ner, 
pleurnicher ; mais le v. a. avait re- 
poyne(\\xï représente re-et-peine, en v. 
b.poine (du 1. poma), litt. se repen- 
tir, mais non du v. fr. repoindre^ re- 
piquer, en it. repiAgnere, du 1. repun- 
gere^ repiq^e^. 

Replevy, recouvrer, le v. fr. re- 
plevir, comp. de plevir, promettre 
avec serment. 

Reply, répliquer : le v. fr. n'avait 
pas à notre connaissance cette forme | 



replier, qui en somme est identique 
à répliquer, du 1. repUcare, 

Rescue, reprise, retour à la prise, 
le fr. rescousse et restyusse et résous, 
ressaisi, repris ; en. norm. escottsse, 
secousse, du 1. re-excutere^ secouer 
en retour. 

Rbst, repos, rester, d'où^arrester, 
or être arresté^ en norm.. c'est garder 
la maison par maladie,^e reposer. 

Retgh, vomir, en aorm. rejeter, 
pron. rej'ter ; mais Wedgwood cite 
les mots imitatifs: it. reQerjs^. langued^ 
raea, et le pic. raquer, vomir.. 

Rêve, en v. a. rayon de miel, ea 
norm. rms de mtèlj du L radius, en 
prov. ra^, en Basse-Norm. raive^ 
de miel. 

REVEL,.bombance ;-Je fr. réveillon>, 
le repas après là messe de minuit, 
est trop papticulier pour ce mot d'un 
sens général, et d'ailleurs le réveillon 
n'est pas un réveil, puisqu'on le fait 
en sortant de la messe de minuit. 
C'est le V. fr. revêt; joie bruyante, 
que Skeat tire du 1. rebellare, 

Revel, rétracter, est le v. fr. re- 
veler, dans le sens de lever le voila ; 
c'est le même que to reveal. 

Revenue, le revenu, en norm. la 
revenue. 

Revolver, du 1. revolvere, en v. 
fr. revolver^ dérouler, pistolet qui 
tourne, se déroule. 

Rewt, un rang, uae ligne, le norm. 
rîo7i, un rayon^. un sillon,, et Tangl. 
rewey, plein de rails, c.-à-d. ray^. 

Reward, récompenser, le ît^ re- 
garder, en V. fr. ewardy égard. 

RiBAND, ruban, en norm. nban, du 
bas-1. riibanus, rouge. 

Ribble-Rabble, rebut, drogue, litt- 



— 152 



populace qui rible^ v. fr. qui vit dans 
la débauche. V. Ràbblr, foule. 

Rie, seigle, la syll. forte du fr. 
ivraie ; en angl. rte-grcis^^ ivraie. 

RiDB, chevaucher, ou aller en voi- 
ture, en v. ÎT.ryddey course à cheval, 
d'un mot gaulois latinisé en rheda^ 
char ; en v. fr. raùe, incursion, ce 
qu'on nomme dans la langue de la 
cavalerie un raid. Dans le centre de 
la France r?iêde sign. encore un cha- 
riot, et le V. fr. conroC et conrei, en 
L conrediuiny est un composé de 
cette expression, ou du scand. rad., 
ordre. 

RiDOLE, crible, du 1. retïctUum, 
réseau, réticule ; le sens de rtddle, 
énigme, vient de ce qu'en Angle- 
terre on devinait à l'aide d'un crible 
et d'une paire de rasoirs. 
RicKETs, le fr. rachitis. 
RiDQE, rang> rangée, en norm. 
reng et rengée. 

Riff-Raff, rebut, lilt. ce qui est 
rifflé-^raffléy c.-à-d» limé-râpé ; le 
fr. raffler et rifler limer ; en v. fr. 
riffler^ égratigner, rifflej escare ; en 
norm. rinfle^ la croûte de lait, la 
gourme. Gotgrave cite cette phrase 
ft*. : < Il ne lui lairra rif ni raf. » 

RiFFLE, rayer, le fr. riffler, limer, 
et raffler, ravir en grattant, ajoutez 
qu'en v. fr. riffler^ sign. égratigner, 
et riffle sign. escare, en norm. rinfle 
croûte de lait, gourme. Cf. léfr. faire 
raffle, 

RiFT, fente, de to rive^ fendre : ce 
mot entre dans le fr. maritime rihord^ 
litt. planche divisée, revêlement su- 
périeur des flancs du navire. Le fr. 
gabord, souvent cité dans les mém. 
du siro de Gouberville, très patoisés 
norm., est Va.garboard^ lill. planche 



de garde, désigne le revêtement in- 
férieur de la carcasse du navire. 

Rio, s'amuser, folâtrer, litt. le 
norm. rigoler^ se livrer au plaisir^; 
mais rig est une abrév. de Riggle. 
V. ce mot. Rtg, vêtement de cou- 
leurs tranchantes, litt. celui du rigo- 
lage ; rig, fille frétillante et garçon- 
nière, litt. une rigolette : en pat. a. 
rig, un badin, un farceur, litt. un ri- 
goleur, pop. un rigolot. 

Rigoelt, en pat. a., d'où l'a. Rtg^ 
cheval demi-châtré, composé degeld, 
châtrer, et d'un préfixe péjoratif, 
avec sens de demi, de faux, et geld^ 
peut venir du 1, gelidus, et du fr. 
gelé ; on appelle gelin en Norm. un 
cheval peu amoureux, Iroid. 

Rigole, frétiller, du v. fr. rigoler^ 
qui est auj. du v. fr. populaire. V. 
tous les rig^ qui sont des abrév. de 
Rigole. 

RiOHT, le droit, le juste, le 1. rec- 
tum; en norm. recta^ le droit, le 
juste, abrév. du v. fr. rectement, qui 
est le 1. recia mente. 

RiGMAROi^, sornettes, folles his- 
toires : Th» Wright a démontré que 
c'est pour Ragjtian rotl le i*ôle d'un 
diable de ce nom dans des pièces de 
théâtre, et une sorte de jeu où l'on 
déroulait un rôle, 

RiLL, ruisseau, peut-être du 1. ri- 
vuli^, par l'intermédiaire dé riiU et 
rieul, V. fr. pour ruisseau. 

Rime, bruine, le v. fr. rimey brui- 
ne, gelée blanche, en norm. rimée^ 
de même en pic. et en rouchi, le tout 
du sax. hrym, en isl. hrini. 

Rime, fente, le 1. rima ; le fr. a 
rimeux, crevassé, et rimule, fissure ;. 
en fr. rimer sign. forer.. 



hi^. 



— 153 — 



Rime, en v. a. rhume, en norm. 
rumey le rhume. 

RiMPLE, se rider, chiffonner, le fr. 
replier, avec Tintercalation commune 
de m : ainsi en norm. on dit rem- 
plier pour replier, un rempli pour un 
repli. 

RixG, sonner, onomatopée, comme 
ding^fynney en norm. dindaur on 
ajoute quelques fois : clochettes. 

RiOT, débauche, tumulte, le v. fr. 
rioTt et rtotte^ désordre, et aussi n- 
hoUe\ Fleming cite le norm. riot- 
iée, Littré dit : étym. inconnue. 

Rip, fendre, découdre. Cf. avec 
Rtft et Rive. 

RiPiER, en V. a. est, selon Skinner,. 
€ whô conveysflsh from thesea shore » 
c. -à-d. un riverain, en 1. ripa^ 
rius. Cf. Riviers. en 1. Ripdriœ, 

RippE, séran, ou grand peigne à 
lin, ônomat. de grattement. 

RiPTowEL, récompense (prim. en 
toile ?) donnée aux tenanciers après 
avcii* rnôîssonné {reap, moissonner) 
les céréales du seigneur. 

RisE, élever, V. Ràise. Cf. lé t. fr. 
téèe^ une levée de terre. 

RiSK, risque, terme d'orig. nau- 
tique, conservé dans le terme risque 
de rtier, de l'esp. mco, roc abrupte, 
coupé, du l. resecare, 

RoACH, le rouget, litt. le rouge, en 
norm. roche^ en v. fr. roge, rouge ; 
le V. fr. avait roche et rochaut , une 
sorte de poisson que nous croyons 
être le rouget. 

RoAD, rade> de Tisl. reida^ arme- 
ment des vaisseaux. 

RoAM, errer, en it. romearsy et ro- 
migarByWiLdWQV à Rome, voyager en 
pèlerin. En v. fr. romier^ roumio^^è- 
lerin à Rome, ci romieuetromïgt^re. 



BoAR, pron. roref rugir, faire rore, 
onomat. analogue au fr. ronron. 

RoB, voler, le v. fr. rober, d'où le 
fr. dérober, de Tanc. htrall. rottbân, 
piller. 

RoBBiNs, terme maritime, contr. de 
rcpe-bandsy eu fr. rabans. 

Robin, paysan, forme de Robert^ 
ainsi en France Jacques Bonhomme 
et Jacques seul sign. le paysan . Eu 
Angl. Robin s'applique à des êtres 
rustiques , forestiers , boûagers , 
comme en France Robin se dit du 
mouton et en Norm. Robin se dit du 
bœuf, du taureau. Ainsi red-robin, te 
rouge-gorge, rag^roUn^ le lychnis 
fleurs de coucou, litl. te rustre dé*- 
guenillé, d'après sa corolle déchi- 
quetée. En Angl., dit Halliwoll, les 
bergers appellent le mouton Roger. 
Cf. RobtUy le taureau communal aux 
environs de Paris. 

RoBERSMEx, voleurs de nuit, lill. 
hommes-voleurs et non pas de Robin 
Hood, d'où serait sorti Robin-men. 

Rock, bercer, le v. fr. rocquer, 
bercer. 

Rocket, fusée, dans Froissarl roc- 
kety pièce d'artifice recouverte d'une 
étoffe, en fr. roquet, pièce d'artifice: 
c' est rit.roç't«c^^^i.C'est,d'après Littré,, 
le V. fr. roche, le borax, par l'arabe 
rakkay nom d'Edresse, d'où l'on ti- 
rait l'alun de roche et le borax. 

RoD,verge, forme de reecf, en norm.. 
rôty roseau, d'où le fr. rotin, roseau. 

RoE, la chevrette ou femelle du» 
chevreuil, d'après son poil roi^n, o\xl 
roux; mais il y a le scand»ra,rall.re/i.. 

Ros, l'ensemble de.^œufs d'un pois- 
son, en norm. la rogtte, id. V. Rone., 

RoGUE, un coquin , le fr. rogue,. 
peut-être la syll. forte d'arrogant; en. 



norm. un roffu sign. un bomme hau- 
tain, ainsi que hoga. 

RoiL, troubler, le v. fr. roiWiér.rou- 
ler et battre, ap. d'i Cange à Ron- 
àellum. 

RotNisH, dans Shakespeare, galeux, 
le fr. roigoeux, qui a la rogne ou roine, 
la gale. 

RotsTBR, RorsT, tapageur et Tanfa- 
ron, semble êli-e le fr. rustre ; mais 
Jamieson le tire du bas-I. nutariua, 
d'où rutariiM , routier, soldat tapa- 
geur et ranrarOD, mais le » est étyrn. 

RoMPiON, le fr. raiponce, du l.ra- 
tmncttlut, le même que Roupions. 

Rouage et Ruhhage, grand bruit, 
le norm. rownaffier, gronder. 

RoN&, la rogue du poisson, l'en- 
semblfl de ses œufs, le frai : en dan. 
roffn; en norm. rogue ; en pat. angl. 
rone ( Halliwell ) et roun , d'après 
Warsaae, dans The danes in Èng- 
land. 

ROKiON, femme grosse et massive, 
comme un rognon. 

Roof, toit, qui se rapproche du 
grec opoifoî, a passé en fr. sous la 
forme de ronf, cabine de navire, sur 
le pont. Jal écrit Rouf, mais on dit 
aussi Rou/le, 

RooK, grolte, onomat. comme le fr. 
grolle, comme le I. corvm, comme 
le grec xopoil, existe dans l'argot 
rouqve, lllou (Littré, Dict.), comparé 
au corbeau. 

RooK, le fi". roquer, au jeu des 
échecs : c'est le mot persan rook , 
tour aux échecs, en v. fr, roc. 

^"OM, chambre, prob. composé de 
, maison, et de quelque préfixe, 
le rear, : rear-home, arrière- 
m : à Aurigny, île norm., rvn, 
m, corruption du mol angl. 



RopE, corde, se rapproche du fr. 
eslrqpe, cordage. 

RoPE, couler en viscosités, filer en 
parlant d'un liquide visqueux, lilt. 
couler comme la roupie, mot que 
Littré déclare d'étym, inconnue ; en 
V, fr. rupie xiii* siècle) ; le fr. rou- 
piller a peut-être eu le sens prim. de 
rûMpier, verbe probable, car le v. fr. 
avait roupiàus, qui a la roupie, en fr. 
roupieux. 

RosBL, en pat. a. râlir, peut-être 
la contr. du fr. rissoler, qui est le 
fr. roussoler, devenir roux. 

RosiK, yésinOj en norm. rosine. 

Ross, en v. a. et en pat. a. un ma- 
rais, Htt. un lieu de roseaux, de n» 
en norm. ; en topog. norm. roaelei 
rosière, lieu couvert de roseaux. 

RosssL , terre légère ^ peut-être 
d'après sa couleur rousse, la terre 
forte élant noire ; en v. a. roeil soit. 

RosTER, en langue militaire, l'en- 
fiemble d'hommes du service, c'est- 
à-dire les hommes du repi»ter, du 
registre. 

Rot, pourrir, du verbe rouir, dont 
le subst. norm. est rotoir et rotottr, 
l'eau stagnante où l'on met le lin, le 
chanvre à pourrir. 

Rot, claveaUr clavelée, en norm, 
rot désigne une maladie des bes- 
tiaux. 

Rough, pron. reuf, âpre, rude ; 
en norm. reitfîe, renfle, rude, fort : 
( roffi dans le midi de la France dé- 
signe une caverne -, le radical est 
reslé flans l'angl. rough, pron, rof, 
dur au loucher,, > {Diet, de la Dor- 
dogne, par de Gourges). On dil aussi 
reufle, rude, vigoureux en berrichon. 
(Gloss. Jauberl.) Du reste V, Eu/fîe. 

RouGHiNGs, recoupe d'herbe, le fr. 



— 155 — 



PBgain, en norm, revntf^, lit! . gain en re- 
tour ; Raughirigs se pron. reuflns. 

RouN et RowNE, parler bas, le v. fr. 
runer, le v. norm. roun&r^ du v. ail. 
nmeny parler bas. 

RouNCE, petit cheval, du v. fr. roui-- 
cifif et du fr. roussi n. 

Round, autour, abrév. de arotmd, 
litt. en rond. 

Roup, abcès, a du rapport avec to 
râpe, V. ce mot. 

RouT, bande, bruit, en^v. fr. rotUey 
bande de soldats et désordre, d'où le 
fr. déroute. Mais le v. fr. route avait 
aussi le sens de défaite, ce qui jus- 
tifie rétym. de Diez par le l. rtipta. 

RovE, vaguer, errer, rôder. 

Row, en holl. roede, d'où Tangl. 
Pod , braiche , perche , et to roto, 
ramer, comme le 1. ramtts. branche, 
est devenu rame, aviron. 

Row, bruit, abrév. de Rout. 

Row, rue, resté dans des noms 
locaux,, comme dans Rotten row, la 
rue pourrie, dans Hyde-Park. 

RowBERGE, navire long, litt. barge 
à rames,, en- v. fr. roberge et ram- 
herge, 

RowEL, molette d'éperon, en forme 
de roue, le norm. rottelle, petite roue; 
ROWEL, un jeton, fait avec une rouelle 
de cuir, ou en forme de roue. 

RowEN, champ en regain, le fr. 
regain, le norm. revam\ litt. gain en 
retour, second gain. 

RowsE , terme de marine : haler 
ensemble, analogue au cri « Saille, 
saille ou souque ! » or haler un cor- 
dage, c'est le tendre, le hausser, le 
rehausser, en norm. raotcssier, haus- 
ser. 

RrjBBER, terme de jeu, mot anglais 
francisé en robre, et dérivé de to rub^ 



frotter ; môme étyra. pour rubber , 
gomme élastique, litt. le frotteur ; 
rubbishy décombres, rebuts, ce qui 
résulte du frottement, de l'usure. 

RucK, chiffonner, que Fleming tire? 
du 1. rugare^ rider. 

Rudder, gouvernail, en v. a. rotïier 
(Palsgrave),dérivé du mot route, di- 
rection, litt. celui qui dirige la route, 
litt. le routeur, ou roteur ; en v. fr. 
rote^ route, arroter, mettre en route, 
du l. ruptUy terre rompue, en v. fr. 
r0'U(pte, 

RuFP, fraise, tour degoige, se rap- 
proché du fr. rtîcA«,' dans le même^ 
sens. RuFFLB, manchettes, en est le' 
diminutif. 

RuFFLE, devenir impétueux, en bas— 
norm. ruffle^ vigoureux, impétueux,, 
litt. qui a le souffle énergique ; ono- 
matopée. En langued. t^uffi, rudèt- 

RuG, étoffe grossière, bure,peluchey 
du 1, rugarey rider. 

RuLE, règle, le v. îr, rtu'le et ritUe^ 
du 1. régula, 

RuM : « Rome, or rtcm in the- cant 
of the rogueaf-signified great, good : 
Romevyle (London)' ; rome mort 
{mort woman, queen Elisabeth) rome 
boiise (bouse, drink, wine.)© (Wedg* 
wood). De rum-boozefhonne boisson, 
vient le terme niw, qu'on écrit à tort 
rhum. 

RuM, un curé de campagne, peut- 
être le V. fr. romieUj l'homme de 
Rome. 

RuMBLE, gronder,, murmurer, ono- 
mat. analogue au fr. grommeler, au 
V. îr. grumeler. 

RuMMAGE, arrimage, de l'esp. arrt^ 
mar, en v. fr. arrianer, du germ. 
roomy placer htt. mettre en place. 



— 156 — 



RuMPLE, plier, chifToDnery le môme 
que RiMPLE. 

RuNT, un avorton, peut-être le v. fr. 
rtmt, rompu, brisé. 

Rush, jonc, en norm. rauche et 
reuche , terme général pour les 
grandes herbes ou plantes des ma- 
rais ; en ail. ram ; en breton raoz, 
Skeat tire rmhA\x 1. ruscus (fi*agon)^ 
qui est un végétal très diflérent, mais 
qui peut se confondre avec jonc en ce 
que tous deux sont aigus, piquants. 

Rush, précipiter, en norm. rucher^ 
lancer, par ex.>rucAdr des pierres. 



RusK, biscuit> peut-être la contr. 
de rustety rougeâlre ; l'angi. rtiH^ 
rouille, même étymologie. 

Rut, ornière, peut-être le v. fr. 
routj rompu, route rompue ; le nU^ 
Tentre-deux des vagues, le sillon, 
considéré comme uue ornière. 

Ry, rivage, grève, peut-être le &• 

rive, pron. raSve^ du 1. rioug. 

Rte, seigle, en anglo-sax. roge, 
en ail. roggen^ seigle : Littré rap- 
proche de ces mots rtguetj le nom du 
seigle en Dauphiné. Sous la forme de' 
ray-groéf, rye entre dans le normand. 
raigra : c*est le lolum perenne. 



S 



Sable^ zibeline, le fr. zabelley le v. 
fr. sable, martre zibeline, or sable est 
resté dans la langue du blason. 

Sac, litt. droit de saca ou du sei- 
gneur féodal. 

Sack, vin- sec, de Tesp. seco, ex : 
ieco de Malaga ; en v. fr. «oc, 
sec. 

Sack, mesure de trois boisseaux, 
litt. un sac ; en v. fr. sac était une 
mesure de liquides. 

Sagkbut, saqueboute, espèce de 
lance ou d'épée, mot composé de 
sacquier en norm. secouer, et botUer^ 
frapper d'un coup de bout : en norm. 
on dit des bêtes à cornes c qu'elles 
boutent », c.-à-d. frappent du boiU 
des cornes. 

Sad, triste ; en v. fr. sade sign. 
gai, le mot angl. est peut-être une 
abrév. de maussade, en v. fr. mau- 
sade, litt.. malè sapidtùs. 

Saddle, une selle, en sax. sadl, 
mais d'une origine lat. par sedila, 



siège, du 1. sedere\ sadda, archaïsme 
lat. pour sella, 

Safe, sauf, du 1. salvus^ le v. fr. 
salf'Qi salve, 

Sag, charger, peut-être du norm. 
ensachteTy mettre dans un sac ; mais 
c'est plutôt une abrév . de swag , 
plier sous la charge, peser, accabler. 

Sage, la sauge, en v. fr. salve, du 
1. salvûiy la plante qui guérit, qui 
sauve, 

Sail, voile, d'une origine germa- 
nique, mais le v. fr. avait s^le, voile, 
et sigleTy d'où le fr. cingler. 

Saim, saindoux, en norm. du sam ; 
en it. sainte^ du 1. sagimen, altéré âîi 
1. sagtna (Littré). 

Salade et Sellet, dans Shakes- 
peare, un casque, le fr. salade, de 
ï'esp. celada, du 1. cœlata, ciselé ; 
Saleû en angl., même mot. 

Salew, en v. a. saluer : « her sa^ 
leiced toith seemeley bel accoyle (bel 
accueil.) (Spenser, 216.) 



ife. 



-^ i57 — 



Sallow, livide, jaunâtre, le norm. 
salatùdy sale. 

Sallow, un saule» se rapproche du 
fr. et du l.saltXy etdunorm.^aî^/as^, 
groupe de saules, bois de saules. 

Saluer, dans Shakespeare^ terme 
île blason, le satUoîr^ en sautoir. 

Salve, un onguent, un emplâtre, 
litt. ce qui sauve. 

Salver, plateau sur lequel on pla- 
çait les aliments préalablement goû- 
tés, éprouvés, litt. le sauveur c to 
save from poison », disent Skeat et 
Wedgwood. 

Same, même, semble être la réduc- 
tion du V. fr. semetisme, du 1. semé-- 
ttpsisstfjtusy d'où le fr., même par 
rintermédiaire it. medesimo ; mais 
plus probabl. du gothique sama^ en 
sax. same. 

Samelet, saumoneau, en v. a., litt. 
^aumonetj du 1. salire, litt. le sauteur. 

SAMiNfiss, identité, mot tiré de 
samOy comnle du fr. même^ la langue 
maçonnique a tiré mémeté^ identi- 
té. 

Saumodithu^ mot du Norfolk qui 
est pour Halliwell le fr. : t com- 
ment dis-tu ?» G*est ainsi que l'angl. 
quandary^ perplexité, est le fr. 
€ Qu'en dirai-J6 ? » 

Sample, échantillon, le fr. exemple, 
en v. fr. xi* siècle, estample fCh. de 
jR.;. 

SAuPHmE, ift crîste^marine, ou la 
salicorne , litt. la plante de Saint- 
Pierre, la Saint-Pierre. Cf. Fit. sam- 
piero. 

Sangebell, litt. la cloche du sanc- 
tus^ sanct*bellj à la messe. 

Sano, sable, vocable scand. et 
germ. a des représentants sur le lit- 
toral Nord de la France : Wissaut 



(Wick-sand, le sable de la crique), 
Sangatte (le sable du port),Sanvic,etc. 

Sandever, la crasse du verre fon- 
du, litt. le suin-de-verre, le terme 
fr. 

Sandgavel, droit de prendre du 
sable, litt. sand, sable, gavel^ tri- 
but. 

Sandwich, c de J. Montagne, com- 
te de Sandwrich, qui se faisait appor- 
ter celte tartine à la table de jeu. » 
(Skeat). 

Sangs> est pour my sangs! qui se 
dît dans le patois a. mot de menace, 
litt. par mon sang ! ou bien une for- 
me du fr. sangoy ! c.-à-d. par le sang 
de Dieu ! 

Sans, dans Shakespeare, le fr. 
sans, en a. wûhout. 

Sap, sève, du 1. sapa, 

Sarse et Sëarse, passer au crâble, 
le fr. sasser, it. setnccio^ un crible, 
un sas, du 1. seta, crin. 

Sargenet, taffetas, litt. étoffe sar- 
rasine, pour sarrasinette. 

Sardine, sardoine, en v. fr. wr- 
dine, du l. sardonyx. 

Sarplar, demi-sac, litt. contenu 
d'une saDpillère, couverture de che- 
val. 

Sash, ceinture, le fr. enchâsser^ 
mettre en chas, v. fr. châssis ; en a. 
shéuh'iomdoWf fenêtre à châssis» 

Sauge, litt. saler ; de là saucer, le 
fr. saucier, d»i 1. salsus. 

Saugy, insolent, effronté, imperti- 
nent, le fr. sans-souci, par l'inter- 
méd. du pat. a. Sancy (Brockett). 

Saugh, en pat. a. du Nord, selon 
Brockett, un saule, en norm. un sau, 
pron. saô. 

Sauntbr, rôder, litt. sauter, pour 
le paysan, rôder, c'est sauter les ta- 



— 158 — 



Ûus et les fossés. Dans Shakespeare 
to sawte, sauter. 

Save, excepté, le fr. sauf, dont le 

'sens se précise en v. fr. c rendraient 

la cité et toutes les choses, saulves 

leurs vies, » (Viliehardouin) lit. leurs 

vies étant sauves, e.-à-d. exceptées. 

Saveloy, le fr. cervelas, litt. fait de 
cervelles, v.fr. cervélat^ it. cervellata, 

Sàver, en v. a. savoir, en noi*m. 
9aver, du l. sapere. 

Savory, la sarriette, du 1. satureia; 
mais Tangl. savory^ et le fr. savorée 
viennent de sa^retay la plante savou- 
reuse. 

Say, saie, espèce do serge. 

Saw, scier, le v. fr. «aier, séier^ 
en norm. zéter ; Ta. sawyer^ scieur, 
est le V. fr. sayeur^ scieur. Cepen- 
dant vient plus sûrement du sax. 
êtiga^ scier. 

Sawte, assaillir, le norm. anau" 
ter (sauter à), d'où le fr. assaut; dans 
Shakespeare satoter, un chien de 
chasse, litt. un assauieur. 

ScAB, gale, du 1. scaines, qui don- 
ne au fr. la scabieuse. 

ScABBARD, fourreau, du fr. escau- 
bert qui est dans Jean de Garlande. 

ScALD, échauder, le v. fr. eschaid-- 
der ou escaulder^ du v. fr. caldy 
chaud, le 1. caltdm. 

ScALE, balance, du l. scala, échel- 
le, parce que dans la romaine le poids 
est gradué par une échelle. 

ScALEy écaille, qu'on trouve écrit 
shalCf ce qui conduit à shell, coquille; 
en angl. tcalCf crasse de la tète, litt. 
les petites écailles du cuir chevelu. 

ScALD, teigne, gale à la tôte, litt. 
écailles, en v. fr. escale, aussi scale 
en angl. sign. crasse de la tête. 

ScALLOP, pétoncle, litt. escalotte, 



petite écaille, en v. fr. escalope; 
scallcpf feston, litt. ce qui est den- 
telé comme une coquille, comme une 
pétoncle. 

Scalp, scalper, du 1. scalpere^ 
gratter. 

ScAMBLE, remuer vivement, peut- 
être du V. fr. ffamàiller, remuer les 
jambes, avec le préfixe es^ du l. ex. 

Scan, primit. scander, puis exa- 
miner, éprouver, litt. comme on exa- 
mine, on éprouve le vers en le scaup- 
dantj du l. scandere, 

ScANTLiNo et ScANTLET, fragment, 
le fr. eschantillon, litt. morceau pris 
de côté, de cant, en norm. cant^ 
(de pain), le pain qu'on coupe de cô- 
té, de biais, de champ ; to scanile, 
couper en minces parties, de côté, 
de champ, le fr. escharUiller : c bois- 
seau et mesure qui doibvent estre 
escandillés à la marque du sei- 
gneur > (du Gange, eseanâilaré). De 
là Tangl. scanty petit, mince, liti. 
comme un escantil^ un échantillon. 

ScAPEGRAGE, uu vauriou, litt. un 
échappé de prison, par grâce, de e»- 
cape^ échapper, et de grâce, grâce. 

ScAR, balafre, le fr. escarre, du 
haut-ail. sear^ couper. 

ScARGE, rare, qui manque, le v. fr« 
eschars et eséarsy chiche, ménager, 
avare ; scarctty, rareté, pauvreté, le 
v. fr. escarceté. Burguy dérive ce 
mot du bas-l. eoocarptuSf part.de ea;- 
cerpere^ détacher, diminuer, mettre 
de côté. 

Sgare, effrayer, a du rapport avec 
le V. fr. esgareTy inquiéter, troubler, 
d'où le fr. l'air égaré \ mais il y a le 
scand. skar^ skair, prendre peur^ 
d'après Wedgwood. 

Sgarf, assembler, emmortaiser, 



ii^. 



— 159 — » 



le fr. écarver, qui, pour Littré, vient 
(le carvelle^ espèce de clou, mais qui 
vient mieux du 1. excavare, avec Té- 
penthèse de r, qui se trouve dans 
Tangl. carvey creuser. 

ScARF, déchirure, du v. fr. eschar- 
per^ écharper, du 1. excerpere^ tirer, 
séparer. 

Sgârmooe^ escarmouche, du v. ail. 
skirm^ jeu de Tépée, d'où le v. fr. 
escarmie^ combat, et i'angl.sAtrmûA 
V. ce mot. Il a pris un suffixe péjo- 
ratif en it. scaramttccia^ d*où le fr. 
escarmouche, et Tangl. scarmoge, 

ScÂTGH, embouchure du cheval, le 
fr. escache, du norm. escousse, se- 
cousse, pron. escoHche, du 1. eœqtui' 
tere, 

ScATGHEs, échasses, en norm. éca- 
chesy du vieux flam. schaetse, 

ScATE, espèce de raie, du 1. sqtm» 
ttna. 

ScATE, patin, du norm. escache^ 
échasse. 

ScATTER, disperser, du v. fr. tscat, 
partie, parceUe, d'où escarter, dis- 
perser, et le fr. écarter. 

ScAVAGE, le V. fv, e8chevaff0eic?ie^ 
vaçej droit par c?ief ou tête <pour 
étaler). 

ScAVBNGER, uu boueur, un balayeur 
de rues, primit. percepteur du droit 
du scavaçe {Y. Scavage) et par suite 
chargé de nettoyer les places et les 
lieux de vente : c Que scawageourB 
eyent poaijr de survéer les pavements 
et que tous ordures et rewes soyent 
oustez. » (Liber albtMy ap. Wedg- 
wood). 

ScENT, odeur, le norm. sentey sen- 
teur : to scenty sentir, flairer. 

ScHEME, plan, en fr. sehème, du 
grec «x^fxa. 



ScissoRs, ciseaux : le fr. cîsel vient 
du 1. cœstiSy et Tangl. du l. scîsstis, 

ScoAT, enrayer, le v. fr. accoster^ 
en norm. accoter ^ litt. soutenir par 
le côté , de là le v. fr. escot^ bâton, 
bois qui appuie, en n. ciccoticu etop- 
puias, 

ScoBS, râpures, raclures, cendres, 
du 1. scobtSy râpure, qui est le rad. 
du fr. escobiter, éçobuer, litt. racler 
la terre, un mot que Littré déclare 
d'orig. inconnue. 

ScoPF, railler, étym. difficile; ne 
peut venir du grec (Txcoirrco ; se rap-- 
proche du fr. escofier; pour la 
forme, mais non pour le sens. C'est 
le scand. skauf, dérision. 

SCOLLOP, V. SCALLOP. 

ScoNCE, mettre à l'amende, le v. 
fr. escondre et esconser, se purger 
d'une accusation qui est la réduction 
de escondtrey excuser, du 1. ecocondt- 
cere. 

ScoNCE, lustre, lampadaire, le v. fr. 
eeconce^ lanterne sourde, du 1. ab- 
sconsus^ caché. En v. fr. esctmcerte^ 
action de cacher quelque chose en 
justice. 

Sgoi«ge, fort, fortin, et la tête de 
l'homme, le v. fr. escomer, défendre; 
de là, terme argotique, sconce^ la 
tête, considéré comme la défense, 
la forteresse du corps. 

Scoop, le fr. écope, le v. fr. escqpe, 
l'ail. schqpe\ mais scoop ^ coup de 
filet, s'abattre tout d'un coup sur sa 
proie, semble renfermer le fr. cou- 
per. 

ScopE, but, du 1. scopus, du grec 
CX07C0Ç. L*a. possède plusieurs mots 
savants que le fr. n'a pas : tels sont 
scope, but, scomm^ raillerie, du 1. 
scomma. 



m 

ï 

■I 

■ 
■ 



ScoRCK, mot employé par Speneer 
dans lo sens de discorde, discours, 
raisoQ. 

ScoBCH, griller, le Tr. escorcher, 
car griller, c'est enlever la peau, ou 
Ib soulever, du I. eacorlicare. 

ScûHE, écot, peut-être le v. fr. et- 
colvrie, du I. etc quota (parle) : dans 
Shakespeare, tcore sign. un compte ; 
»corè, le nombre vingt, litt. ce qui 
constitue un écot ; cependant le sax. 
a score, vingt. 

Score, elTac«r, enlever lu surface, 
litl. excorier, enlever la peau. 

Score, entaille, marque (à un ar- 
bre), c'esl ime éeorckttre. L'a. n'a 
pas gardé le sax. âcart, escarpé, que 
nous avons daos le fr. maritime et- 
cotv et acore. 

ScoRN, mépriser, le v. {r.eteome, 
mépris, eacoTmr, dédaigner, en esp. 
œormo, ea it. Khemo,de l'ail. Mer* 
nen. 

St;ORSE, troquer, a peul-ëtro du 
rapport avec Sgorce, discours, dans 
le sena de barguigner. 

ScoT, éool, en v. Tr. etcot, du 1. 
ex quota (parte) en prov. etcot^, en 
esp. et port, escale, en it. tcotto. 

ScoT, enrayer, te fr. accoiter, en 
nocin..aeeoter, mettre quelque chose 
sur lie cAté. 

ScOT, Ekwssais, en norm. ■ Fier 
CMBine un éooctiois.> en v. (r.eaeot: 
Lsuis XI dititoujours J^oote etMscoz 
pour ses gardes d'Ecosse. 

ScOTCB, denteler, litt. Tairo des 
coche», ou entailles, du v. fr, escor- 
cher, an Dorm. ^coc/aer, écorcher : 
Ikire une coche à un arbre, c'est en- 
ta mer l'écorce. 

Scotch, dans le Lincoln, mincer, 

■ ' m. cscochier, litt. écoi"cher; , 



de même dans Shakespeare to «coteA 
écraser, en norm. escochier, écra- 
ser. 

ScoTCB, arrêter une roue, forme 
de to scol, litt. accoster, en norm. 
accoler, litt. appuyer le côté d'une 
chose on d'une personne. 

Scotch, Ecossais, resté en Norm. 
dans le dicton : Her comme un Ebco- 
chois. > 

ScoTTKRiNO, l'action de brûler à U 
fin de la moisson une botte de paille 
(de pcis), primit. de paille, suppo- 
sons-nous, du verbe norm. ^eoter, 
enlever les icoft ou tiges de chaume, 
en norm., une forme de ttook, tiges, 
car on du aussi les éto/s. 

ScouNDREL, coquin, de l'it. scon- 
duarole. 

ScouR, nettoyer, le v. fr. eacurer, 
écurer, du I. excurara, soigner, qui 
a passé d'im sens général A un sejie 
particulier. 

ScouR, courir, parcourir, du I. eia- 
currere, 

ScouRGs, un fouet, le norm. ei- 
courgie, bout de Scelle au bout du 
fouet, du I. ayrr^wla, coun-oie. 

SaooHCBj troquer, V. Scoac» *t 

SCORSE. 

Scout, vedette, le v. fr. escoute, 
sentinelle, et aussi en v. fr. tcoitt, 
espion, du I. autcultare. 

ScovKL, balai, U v. fr. escowje, 
êscovel, balai, du 1. scopa, balai. 

Scow, un bac ; dans le Dict. de 
Jal, escoe et tcoe et etcrous est en 
catalan le bordage de fleur. 

ScowL, se renfrogner, faire lamine, 
peut-ôh-e du v.'fr. eacoutil^. 

ScR&BE, cité par Th. Wright dans 
son ffùt. de la caricature, escarbot, 
du \.scarabmm. 



— 161 — 



SciUBBLE, égratigner, le norm. 
escrabotallery écraser. 

ScRAG, raboteux, décharné, rap- 
pelle le celt. craiff, pierre, d'où le 
fr. grès et suppose eoscrag^ épierrer, 
mettre les pierres à nu, décharner le 
sol. 

ScRAMBLE, grimper, est peut-être 
le même que Scrabble, 

ScRAPE, gratter, le v. fr. escrapery 
râper, arnacher, de là Tangl. scrap^ 
morceau, fragment, du 1. excarpere. 

ScRAT, hermaphrodite, peut-être 
le fr. castrat. 

ScRAWL, gribouiller, contr. du v. 
fr. escrivadUer. 

ScREABLE, qui pout être craché, du 
1. sereabilù, de screare^ cracher. 

ScREAK, crier, en v. fr. escrter^ 
s'écrier; screetch, cri d'une frésaie, 
le V. fr. escrt. ^ 

ScREAM, pousser un cri, peut-être 
du V. fr. escrtmiTy faire des armes, 
d'où le fr. escrime. 

ScRiBBLE, écrivasser, le fr. écri- 
vailler^et mieux le noTm,scr{boutller. 

ScRiP, billet, du v. fr. escrtprêy 
écrire, escript^ écrit, du 1. scrtbere ; 
scrûpeneTj un notaire, le v. fr. escrt^ 
vaifiy un écrivain, escrivenagCy un 
greffe, ainsi que escrwamCf qui con- 
duit à l'angl. scrwener, greffier. 

ScROLL, rouleau, un rôle (de papier, 
de parchemin) le v. fr. escrouler, 
dérouler, du 1. exroéulare, dérouler; 
d'où aussi le v. fr. escroaeôt contr. 
de œtcrouler : de là le fr. écrou, re- 
gistre de prison, écrouer. Du 1. rott^ 
larius dérive le fr. roturier, litt. 
l'homme mis au rôle. 

ScaiCYLES, dans Shakespeare, les 
écrouelles, en v. fr. escroelîesy du 1. 
terofa, truie, en pat. a. scroyle (Hal- 



liwell) un galeux t amangy felloto. • 
litt. un ecroelleux ; en angl. un 
gueux. 

ScRUB, un misérable, un pauvre, 
peut venir du 1. scroba, fosse, d'où 
le V. fr. scrober, un fossoyeur ; le v^ 
fr. avait aussi crob, fosse, cachot ; 
de là to scrtUff travailler dur, comme 
on dit pop. en fr. piocher ; c'est le 
genre de travail du fossoyeur, en v. 
fr. fbssier et fbssari, du bas-L fossa- 
rius, 

ScRusE, serrer, peut-être du 1. eay- 
cruciarey torturer. 

ScRUTomE, en pat. a., le v. fr. eo?- 
critoire, écritoire. 

ScRY , bande d'oiseaux , le v. fr. 
escry, 

ScRUD, s'esquiver, le v. fr. escoder, 
s'esquiver, mais d'où vient escoderf 
de même que esquiver vient de es- 
quif, ainsi escoder peut venir du v. 
fr. escatide, barque. 

Souffle, se battre, a du rapport 
de forme avec le v. fr. escouf/îe, un 
milan, en norm. écoufle^ cerf- volant, 
(imitant le milan), et peut-être un* 
rapport de sens, litt. se battre comme 
un milan, un faucon. 

ScuLL, godille : Minshew le tire du 
fr. escuelle^ écuelle ; êcull^ crâne, litt. 
écuelle , d'après sa forme ; seuil , 
godille, raitie creuse^ en godet, d'a- 
près sa forme en écuelle ; Scullery, 
lavoir de cuisine, litt. escuellerie ,' 
lieu où on lave \Qsescuelles ; sgullioiv, 
marmiton, litt. escuellier, ou laveurs 
d'escuelles , avec une terminaison 
péjorative, V. le mot suivant. 

ScuLUON, marmiton, gamin, valet 
de cuisine, s'offre d'abord comme 
étant le v. fr. escuellier ^ laveur d'é- 
I cuelles, mais la finale en fait le terme 

II 



— i&2 — 



(le mépris, escovUlloriy du vcu*be es- 
eouiller, châtrer, d'où le fi*. pop. 
couillon et cout/on. 

ScuM, écume, à cause du c ne peut 
venir du 1. spuma, qui toutefois est 
son congénère, c'est le haut-ail. scum, 
écume, 

ScuMDER, crotte de renard, le v. fr. 
escomhre (Lacurne). 

ScuRVY, scorbut, en v. fr. scurvte ; 
de là Ta. scurf, teigne,*cwrry et scur- 
fy, couvert de croûtes à la peau, 
comme on Test dans le scorbut. Le 
norm.alemêmemot, quanta la forme, 
mais peu rapproché par le sens, c'est 
<€scurfer^ écuraer de colère. 

ScuppER, dalot d'un navire par où 
s'écoule l'eau du pont, litt. Vescopeur^ 
du v. fr. escopir, cracher, en norm. 
escopi, cracher, copisse pour escopisse^ 
salive, crachat ; mais un sens réel 
étant plusprob. qu'un sens métapho- 
rique, rétym. se présente mieux avec 
le V. fr. escope, V. Scoop. 

ScuT, queue de lièvre, pron. skeut : 
en norm. gtieut, queue, d'où esqtteu- 
teVf priver de la queue et le dim. est 
qitetisetfe, 

Scurf , teigne , gale à la tête , se 
rattache à Scurvy^ scorbut, le scor- 
but (des Alpes) ayant été assimilé à 
la pellagre. 

Scurf, surface, origine inconnue. 

ScuT, queue courte, animal à queue 
courte, comme le lièvre, litt. écourté, 
écourte, ou mieux éqvsuté^ mot norm. 
écourté. 

ScuTCH,dansShakespeare,fouettep, 
battre ; Skinner le tire de l'it. scuti- 
care, qui semble sign. frapper de 
Vescu, du 1. scutum, 

ScuTTLE, panier, van, du 1. sctUella, 
<i'où le fr. escuelle, qui a passé par 



le V. fr. eecudellej écuelle, d'où le tV. 
escouHlle» 

ScuTTLE, marcher avec précipita- 
tion, dim. de Scud ; de là Scuttle, un 
pas précipité. 

Scythe, une faux, peut-être du fr. 
scier, du 1. secarCy en norm. séier, 
scier ; mais scythe se rapproche plus 
du 1. scissor, ce qui scie, du part. 
scùsum^ scié. 

Sdein, contr. de dtsdein , dédai- 
gner. 

Se, soi, en norm. se : felo de «e, 
un suicidé, litt. félon de soi-même. 

Sea, mer, mot qui règne dans les 
langues du Nord, a ses analogues 
dans les cours d'eau de la Norman- 
die : La Sée, la Sé-lune, la Sie, la 
Sienne, la Sé-quane, ou Seine, et ce 
mot avait sans doute le sens général 
de eau. 

Seam, sain-doux et saindoux, env. 
fr. semé ; de sa propriété de cicatriser 
vient to seam , cicatriser. En v. fr. 
saïen et sam^ du 1. saginay qui a dû 
donner sine ; du moins en norm . 
sinau sign. un grand vase pour rece- 
voir la provision annuelle de graisse 
ou de lard. Si to seam, sign. cicatri- 
ser, ce sens nous conduit à coudre ; 
coudre une blessure est un procédé 
analogue à la cicatriser. 

Seam, mesure de huit boisseaux, 
c.-à-d. une somme de blé ; la tran- 
sition du fr. somme en sîme est ce- 
pendant forte ; le fr. somme est le 1. 
sagma , qui a pu devenir sème , en 
fr. 

Seame ef Enseame (Spenser, 289)^ 
semer, et ensem^er, c.-à-d. ensemen- 
cer. 

Sepoy, un cipaye, du persan sipahi. 




i.v 



— 163 — 



cavalier, mieux conservé dans le fr. 

Sear, brûler, pron. sir^ est peut- 
être Tapocope de roussir, mais plus 
certainement du sax. searian, 

Sear, dans Shakespeare, soir, en 
norm. le ser (et la serant, comme le 
1. vesperascente (die), du 1. séries y tar- 
dif : « In the sear âge y » c.-à-d. old 
agey l'âge du soir. 

Searce, un tamis, le fr. cerce, 
feuille de bois mince pour monter les 
tamis, du 1. circusy cerceau. 

Search, chercher, en norm. ser~ 
chïer, en v. fr. ser cher ^ du 1. cir- 
care, 

Seaves, joncs, x'oseaux, le fr. ci- 
ves, d* après une ressemblance géné- 
rale, par exemple d'après la tige et 
la couleur : « vert comme cives, » 
dicton normand. Rad. le 1. cœpa, oi- 
gnon. 

Secle, siècle : « la fin del secle » 
(Ch, de Roland), 

Second, appuyer (un avis), de mê- 
me en Y. fr., seconder^ être le second. 

Sedan, chaise à porteurs : de Fit. 
sedana, même sens, du 1. sedere, 

See, siège, en v. fr. szeds^ sed, se: 
< Quand il fut sacré et mis el se. » 
(Vie de saint Thomas), « E sui assis 
al sed real. » (Livre des Rois), C'est 
le l. sedes, 

Seed, semence; le v. fr. sedde, 
mûr, a quelque rapport. 

Seek, chercher, semble d'abord 
être la forme dure du norm, ser chiery 
d'autant plus que Palsgrave traduit 
Tangl. seek par a Je surquiers » de 
supra qtujerere, cherchei' extrême- 
ment ; mais le languedocien secy sui- 
vre, le rattache au latin seqvor. 



Seel, fermer les yeux, le fr. cil- 
ler, du 1. cilium, paupière. 

Seem, sembler, le v. fr. sentier et 
simler, du 1. simulare, en it. «em- 
brare, sembler. 

Seer, divers, contr. de Several. 

Seesaw, bascule, onomat. dont la 
double syll.- exprime le double mou- 
vement, le va-et-vient de la scie- 

Select, choisi, du 1. selectus : du 1. 
electiùSf vient le norm. electe {hèle ô!) 
de choix, d'où le fr. élite. 

Sell, vendre, en argot fr. salir et 
solir : c solir la camelot te », vendre 
ce qu'on a en magasin, et même tout 
ce qu'on a. 

Seller, en v. a. salière, resté dans 
le pléonasme salt-^eller, salière. 

Sengreen, le fr. sénégré et séné- 
grain, altération de fenu-grec {fœ- 
num grœcum). 

Sennight, une huitaine, litt. seven 
nighty six nuits, comme a fortnigh% 
est quinze nuits, une quinzaine, nu- 
mération d'origine gauloise : « ^a- 
tia temporiSy non numéro dierum, 
sed noctium Oalli finitmt^ » selon 
César. 

Sennit, garcette, litt. tressé en six 
{seven et knit). 

Sentry : ce mot de physionomie 
fr., avec son sens de faction ou d'ac- 
tion de monter la garde, suppose le 
fr. senterie.îonoiioïi de sentir, de sur- 
veiller. Il a pris, comme le fr. sen - 
tinelle, un sens concret, et s'appli- 
que comme lui au soldat qui fait la 
faction. 

Sensible, sensé, le v. fr. sensible^ 
sensé. 

Sep, en v. a. la haie, ou le sep de 
la charrue, du 1. «ep^^, haie- 

Sept, coterie, association, corrupt. 



'lu inot«ec'e, de môme en v. prov. 

€ non era erelge ni de lor cepte. i 
it ni hérétique, ni de leur 
• (Sismondi). 

ELE, dans Shakespeare f a 
lan't train >, dit un commen- 
le fr. séquelle, pris en tionne 
1 1. tequi. 

et Cere, le jaune entre le bec 
eux du faucon : Wedgwood 
3 avec beaucoup de raison que 
fr. cire, dii 1. cera. 
ET, panier de jonc, fait de 
du 1. scirpus, jonc, d'où le v. 
iaut- panier où l'on met te 
au de la mapiée, et panier en 

Y et Sehh, presseï', le fr. ser- 
1. serare, de tera, barre. 
rooD, bois sec, peut-être un 
I du fr. sec, el du saxon 

, impôt, litt. assise, dont les 
; ont fait accùe. 
-POOL, réservoir, litt. reoeas- 
ang pour réserve, 
i et Sessky, dans Shakes- 
est le fi". cessez ! silence ! 
enchâsser, le fr. sertir, du I. 
, le simple de tnsertum. 
ELL , la valériane , plante 
lale, lilt. qui met bien; set- 
1., ou plante placée sur les 
calt). 

R, séparer, du 1. separare, 
fr. sevrer, et le v. fr. deser- 
parer ; à ce rad. appartient 
, plusieurs, divers, du 1. «- 
û, en V. îr.several, plusieurs, 
■alement, séparément, 
et Sue, suivre, poursuivre, 
iott, en norm. sieuvre. 
, coudre, du 1. auere, en v. fr. 



suer ; sete«r, couseur ; en v. fr. suere 
et sueur, cordonnier, resté dans le 
nom propre norm. Le Sueur. V. da 
Gange à l'art, stteor. 

Sbwer, couseur. V. Ssw. 

Sevver, un égout, en norm. essiau, 
canal de décharge d'un moulin, du I. 
eassuccare, que propose Littré, d'où 
le fr. essuyer, d'où le V. fr. esseau, 
en norm. essiau, canal, rigole. Mais" 
le V. fr. essever, drainer, en norm. 
essaver (du poisson, en l'ëpongeanl) 
représente le v. fr. eve, eau, mol qui 
est d'orig, sanscrite. En norm. etsa~ 
ver, c'est vider une mare ; essavdio 
dit aussi d'une partie du corps qui 
est déchirée, suintante, d'où découle 
de l'eau, de la sanie. Le terme sim- 
ple ecer e«t norm. et sign. mouiller, 
baigner, par ex, ever les prés. 

Sewbr, écuyer, litt. poursuimur 
ou poursuivant d'armes; en norm. 
suire, suure et sieuore, suivre, V. 

SEW. 

Sbxtok, sacristain, en v. fr. segre- 
tam, qui devient s«)jr2aât parla chOte 
de la syll. faible, 

Su&BBY et Shàb, gueux, forme de 
leabby, galeux ; aussi scabby, en pat. 
a. sign. misérable, selon BrocketI 
qui assimile Shabby et Scaàby. 

Shack, droit de pâture, de saca, 
droit royal dans les plaids. 

SuArT, flèche, contr. du fr. sagette, 
flèche du 1. sagitta ; mais mieux du 
sax. ceaft. 

Shail, marcher de côté, que Pals- 
grave traduit par i je vais eschays. i 

Sh&ke, secouer, en norm. takier, 
chakier, id; AelkShakehand, poignée 
de main, mot hybride. Le v. fr. avait 
lin motanaloguedansTangl. francisé 



— 165 



^«AeAaw(take-hand), accord, conven- 
tion, litt. prise de main. 

Shalloon, serge fine, litt. toile de 
Châlons. 

Shâlm, hautbois, litt. chalumeau, 
en V. fr. Chalemel^ du l. calamus. 

Sham, simulacre, ce qui est feint, 
faux, le V. fr. sambler, simuler, avec 
chuintement ; ex.sham^fight, petite 
guerre, combat simulé ou chamhlé. 

Shaublë, V. Scamble. 

Shambles, boucherie, de Tit. scaiv- 
naglia, abattoir, mais mieux d'après 
Wedgwood et Skeat, du fr. eschame 
et eschamel, du 1. scamtllus^ dim. de 
scamnum, dans le sens de siège, es- 
cabeau, car Shâmble sign. étal de 
boucher dans son sens primitif. 

Shanty, le même que Janty, le fr. 
gentil. 

Shanty, en angl. du Canada, chan- 
tier, chanty men, les bûcherons. 

Shard, carde, le fr. écharde, co- 
quille, lécharde, en norm. écaille de 
poisson, d'où essarder et escharder, 
ôter liBs écailles du poisson ; dans 
Shakespeare, sharded sigu, échardé. 

Shark, ramasser, recueillir, dans 
Shakespeare, est donné par Skinner 
comme venant du fr. chercher, en 
norm. charchier. 

Shark, requin, du 1. carchartMy 
ehien de mer. 

Sharp, aigu, du v. fr. charpe, ins- 
trument propre à tailler, d'oii vient 
le fr. charpie, écharper. 

Shatter, éclat, peut-être du v. fr. 
^sclatter, éclater. 

Shawm, hautbois, le fr. chalumeau^ 
du 1. calamtM, d'oh le fr. calme et 
cAaîemer, rester oisif sous le chaume, 
altéré en chômer. V. Sham. 

Shbgklaton, cuir doré, le v. fr. sî^ 



glaton, vêtement d'étoffe précieuse, 
dont le suffixe est laiton, en norm. 
feton. 

Sheaf, gerbe, du verbe Shave ra- 
ser, faucher. 

Shear, scier, en norm. séter, et 
avec chuintement chéter, 

Sheath, fourreau, peut-être le fr. 
châsse, et châssis, du 1. capsa. 

Shbbt, drap de lit, du sax. sceaty 
en haut-ail. seoz, en v. fr. scot^ écou- 
te ; du reste Tangl. skeet a aussi le 
sens de voile, primit. lambeau, et 
écoute. De Sheet on peut rapprocher 
le pat. a. cot, petit lit, qui est le 
norm. coite^ lit de plume, lefr. couet- 
te, du 1. culcitra, resté en fr. dans 
courte-pointe, culcitra puncta^ et 
dans cotte de mailles. 

Shell, coquille, en v. a. scale et 
shale, du v. fr. escale, écaille. L'an- 
glais a aussi conch, coquille, conque, 
du 1. concha^ mais conch avait aussi 
le même sens obscène que coquille 
en fr. : « ne faictes fourbir vos co- 
quilles, » rimant avec /lllesy{dit Rog. 
de Gollerye, 122). Quant à son syn. 
angl. coimtj que Palsgrave définit 
c a tournants shajppe^ » c'est le fr. c. 
du 1. cunnus. En pat. angl. cule^ le 
cul ; en norm. ct^ser, remuer le cul, 
d'où l'écossa^p cusser^ un étalon. 

Shell, écaille : du go th. skalja, 
tuile, vient Tall. schale, écaille, le 
V. a. shale^ Tangl. shell et le v. fr. 
escaïlle, écaille. Rapprochons de MeW 
l'angl. oyster, huître, pour dire que 
c'était aussi le v. n. oistre^ auj. istre\ 
la forme oistre est partout dans le 
Jal, du sire de Gouberville, où ri- 
masser^ pleuvoir d'une pluie fine, 
se réunit à l'angl. Wme, brouil- 
lard, dans le rad. germ. rhtm. 






— 166 — 



Sheombar, chambre, en pat. écos- 
sais, d'après J. Campbell {toesthigh- 
lands taies), qui donne aussi seard- 
hanntf le fr. servante (T. 11, 15 et 
27ô>t 

Shick et mieux chick (pea) pois 
chichOy du 1. cîcery en v. fr. ctce. 

Shift, chemise de femme, mot 
que nous avons rapproché sans beau- 
coup de sûreté du fr. chiffe, chiffon; 
mais le pat. a. chîfe, morceau, est 
bien le fi*, pop. cht'fe, chiffon. En 
argot fr. chiffon rouge désigne la 
langue, et en argot augL c'est le 
même sens : « red rag, » 

Shift, esquiver, le v. fr. eschwer-, 
de là to sMft, changer de lieu. 

Shift, chemise de femme, mor- 
ceau, se rapproche du fr. norm. 
chîffè, chiffon ; de là shïft, changer 
d'habit, de linge. L'écossais, qui a 
tant de mots fr. a le terme jupe : 
€ Take aff my costly jupe, » (Per- 
ey's ballads, Hardy Knute). 

Shilling, en fr. un chelin, rappro- 
ché par un historien ail. Scherr, du 
I. solidiMy nous suggère l'idée que 
l'un peut venir de l'autre par l'inter- 
médiaire cholïd, 

Shilly-Shally, niaiserie : « to 
stand shilly-shally, » ne savoir dire 
que «Shill-IetShall-I. » 

Shin, os de la jambe,*peut-être du 
fr. eschmey qui ne signifie pas seule- 
ment échine, mais os en général. 

Shindle, bardeau, du 1. scindula, 
du verbe scindere^ diviser. 

Shingle, ais, bardeau, le v. fr. es- 
chîndoley. du 1. scindulay copeau, du 
l. scînderey fendre ; shmgle, dartre, 
feu volage qui ressemble à des 
écailles, à des eschindoles. On peut 
placer ici, comme voisin ({liant au 



sens, le V. a. coupar (Palsgrave), 
tonnelier, litt. coupeur de bois; le 
nom propre Coupard, très commun 
dans l'Avranchin. 

Ship, navire, se rapproche du v. 
fr. eschif^ esquif. 

Shire, province, comté, du saxon 
share^ diviser ; Sheriff, litl. share- 
reeve, le chef du comté. 

SHmLEY, espèce de bouvreuil, peut- 
être le nom propre Charley : du 
moins en Norm. le geai s'appelle 
Chariot et Charlot-gouraud (le gour- 
mand), et la pie catau (Catherine). 

Shitt, chier,d'un dim. fr. chietter, 
par le norm. chtette, petit excrément. 
En V. a. to cack, alveum onerare 
(Halliwell's Dtct.), est toujours usité 
dans le pat. du nord {Gloss. de Broc- 
kett, p. 3). 

Shive, tranche de pain, en nornu 
une chïffêy un chiffon de pain. 

Shrine, châsse, était en v. a. 
scryne, le fr. escrin, du 1. scrtnium^ 
screen^ écran, est le même mot. 

Shok, pron. choû^ soulier, en norm. 
choulier et choular^ du 1. solariuniy 
Cf. la choule^ la balle qu'on pousse 
avec le soulier. Le v. a. avait cor- 
vyser^ que Palsgrave trad. par cor- 
douanier; ce dernier mot vient de 
cuir de Cordoue, l'autre, qui était en 
V. fr. courvomer, vient du 1. corri- 
giariusy du 1. corrigia^ d'où le fr. 
courroie et courgée. 

Shoot, frapper un coup, tirer un 
coup (dfe foisil), en norm. choutre, 
frapper; « J'vais l'choute », c.-à-d. 
te frapper, en angl. / am to shoot ; 
en sax. ceotan, en scand. sktota, 

Shop, boutique, le fr. échoppe^ 
en norm. schop^ dit Fleming; de l'all.- 
schopf^ cabane. 



— 167 — 



Shore, rivage, ea v. a. scorej se 
rapproche du fr. acoro (côte), es- 
carpé, et écore, en v. fr. escore, étai, 
osponlille ; du sax, score, de Tail. 
schore, coupure, d'où Tangl. shore, 
rivage. 

Shot, écot, une forme de Scot. 

Shovel, pelle, en v. a. schovïll, 
peut-être du fr. esctbelle, écuelle. 

Shows et*SHA.ws, le fr. choses, 
dans l'a. ktckshaws, bagatelles, litf. 
quelques choses, en n. quïqtiechose, 
et dans le pat. a. belchos (feminale 
ptuiendum)y et peut-être dans Ta. 
ktcksey-vyicksey ^ femmelette, litt. 
quelque chose de vicié, viciated, d*oii 
l'a wiched] en norm. qutqttesé, quel- 
que chose. 

Shrine, une châsse, du 1. scrimum, 
enfr.escrin,5cr6en,écran,estlemôme. 

Shrive, confesser et se confesser, 
en scand. skript, le fr. escrit, litt. 
recevoir une pénitence écrite. 

SHurFLE, bouleverser comme fait 
le souffle du vent, peut-être le fr. 
souffler avec chuintement ; to shuffle 
battre les cartes, litt. les souffler, ou 
souffler dessus, procédé populaire, 
spéc. des charlatans. 

SiGK, malade, en v. fr. sick, sec, 
par maladie ; mais il y a le sax. seoc, 
Tall. stock, etc. 

SiGKLE, faucille, du 1. sicula, id. 

Shuttle, navette, peut-être du fr. 
sautiller, avec chuintement. 

Siège, en v. a. dans le sens du fr. 
siège sur lequel on s'assied, et selle. 
Nous insérons ici, quoique sans rap- 
port, un mot omis à sa lettre. 

Du 1. c&lla {decelare, cacher), vient 
le fr, celle^ cellule, et en topog. norm. 
et irl. dans le sens de chapelle, tem- 
ple, sens qu'il avait en vrai latin. En 



Norm. il y a beaucoup de celles, 
Céaux (au moyen-âge Cels), Lacelle, 
Celsouef (cellasu^Yis), quelques- 
unes défigurées en selle ; comme La 
Selle-la-Forge,la Selle-en-Ouche.*En 
. V. a. cell, dit Halliwell, avait le sens 
de réligious house, par conséquent 
de couvent, de monastère. Les pre- 
miers solitaires d'Irlande en tiraient 
leur nom de culdee {cella Dei), durci 
en Mil on irlandais, comme dans kil- 
dare (cellule du chêne). Mais ceile y 
représentait un autre mot, dérivé du 
1. ancilla, en v. fr. anctle : le savant 
Angus s'appelait Ceïle-De, serviteur 
de Dieu ; on trouve ceile-chrùt, et 
quelquefois gtlla : Gtlla- Patrick^ 
serviteur de Patrice. V. O'Brien, tn 
voce Gilla. 

SicKLE, faucille, du l. secula. 

SiDE (with), prendre parti pour, 
htt. s'asseoir du côté de, du 1. se- 
dere. 

Siège, dans Shakespeare, ce sur 
quoi l'on s'assied. 

SiKER, qui est sécurité, du v. fr. 
secure, sûr. 

SiLK, soie, pourrait venir du 1. «e- 
rïcum ; mais il y a le sax. seolc. 

SiLL, le seuil, it. soglia^ peut-être 
du 1. solum, le sol, ou de solea, 

SiLT, boue et seuil, peut-être du 
V. fr. siiely seuil, du l. solea. 

SiMNEL, gâteau, le norm. stmnel 
et stmnety gâteau, pain raffiné, litt. 
pain de semence, en bas-1. séminale, 
du 1. semen, qu'on a tiré, moins bien, 
du 1. simile, farine de froment, d'oii 
le fr. semoule. Le y. a. avait ^ôma/a, 
bouillie, de la racine lat. simile, 

SiN, péché, le congénère du 1. 
sons, sontis, coupable, et du grec 
fftvTYiç, malfaiteur. Nous mettons ici. 



— 168 — 



un mot de péchés puisque c'est le 
mensonge, la dissimulation, lequel 
est dans le Gloss. de Brockett ; ce 
terme de pat. a. est Faicre, que 
nous croyons être le norm. Fait 
crere (croire). 

SiNDON, enveloppe, le v. fr. smàon^ 
voile, mouchoir, du 1. sîndon, le grec 
9tv8a>v, toile fine de lin. 

SiNEW, nerf, qui repose peut-être 
sur le thème sinus, sinueux, insi- 
nuer. 

SiNG, chanter, du sax. imçafif mais 
Tangl. a la branche lat. cant. etc.^ et 
spéc. chantepîeurejqne Halliwell tra- 
duit par c singing and toeeping . » 
C'est le sens du fr. chantepleure . 
Dans le cycle du Renard le fr. chante- 
clair est en angl. Chanticleer, 

SiNGJLB, simple, pur, en norm. 
single^ pur, sans mélange : c du cidre 
single, » delà to single, discerner, 
voir chaque chose à parte tingula- 
tim ; > de là single-marif célibataire, 
rhomme seul, qui vit à part. 

SiNK, sombrer, du fr. sancir, cou- 
ler bas ? 

Sip, bu voter, le norm. super , boire 
du bout des lèvres. V. Sup. 

SraB, en v. a. Sihe, le fr. sire, Fit. 
ser^ du 1. senior, 6eigneur,par Tinter- 
méd. sieur. En pat. norm. mîlordse 
dit milour, gros personnage opulent : 
c bottés a cru les grosmilours. » (Scar- 
ron, Vtrg. trav.) 

SmLOiN, aloyau, mot sur lequel il 
y a une légende étym. Un roi d'An- 
gleterre, Charles II, avait dit-on, 
dans un accès de bonne humeur, ano- 
bli un aloyau, ou longe de bœuf, de 
veau, en angl. loing, loin. V. Loin, 
mais c'est tout simplement une forme 



du fr. stirlonge, surlomej forme du 
fr. lombey du 1. lumbus^ le rein. 

SmuEVEHENCE, pour save-reverencCy 
sauf votre respect. 

SiT, asseoir, du 1. sUus, de sedere^ 
d*où le fr. site, situation. 

SiT, seoir, du même rad. sedere, 
existait en v. a. €sUsnotsuchtking > 
et le fr. il messied se disait hesit : 
c me m besits », il me messied ; en 
V. fr. il sied se disait il siet, très voi- 
sin de Tangl. sit, 

SivE et mieux cive et chive, le fr. 
cive et le norm. chive^ c.-à-d. la ci- 
boule, du 1. coppa et cœpula ; en 
norm. cMbolle et chibot, de même 
en V. a. c ehibolles and chervellesy v 
( Vision of P. Ploughraan). En Angl. 
chives s'est étendu à a filets de fleurs» 
et à Granville chives à Yiada hulbo^ 
codion, » 

SizE, grandeur, dimension ; peut- 
être du fr. assise, la place, l'assiette 
qu'une chose occupe ; de là to size ; 
fixer les poids, les portions, de là 
sizer, celui qui, dans les universités, 
distribue le pain et la viande. 

Skain et Skene, écagne, en v. fr. 
escagne, écheveau. 

Skate, patiner, V. Sgatb. 

Skebl, jatte, se rapproche du^v. 
fr. escfiellê, écuelle, du 1. seutella ; 
skiîlet, chaudron, liit. escuellette. 

Sketch, esquisse, c'est le fr. chuin- 
té ; en v. fr. esquiche, AeVii.schizzOj 
du 1. scJieditts, fait à la hâte. 

Skbwer, trousser, embrocher, liit. 
écorcher, excorier, en v. fr. escoirer, 
du 1. esDcoriare. 

Skew, de côté, de biais, c.-à-d. 
en esquivant, du v. fr. esquier, es- 
quiver, dont le subj. est que j'es- 
quieuve. 



Hét 



-^ 169 — 



Skillbt, poëllon, litt. escuellette^ 
petite écuelle, confr. en Sheet, 

Skin, écorcher, litt. eschmer^ en 
fr. pop. eskïnterj litt. briser Téchine. 
L'a. avait aussi le terme de.vénerie, 
escorches, animaux écorchés. A shtn^ 
peau, nous apposons le nom d'un 
insecte de la peau, le pou, en angl. 
lousey pour en rapprocher le norm. 
iou, pou, et dans la bouche des en- 
fants et des nourrices avec le redou- 
blement enfantin loulou. 

Skink, sorte de lézard, du 1. sctnr- 
eusy lézard d'Egypte. 

Skip, bondir, de Fit. squittarSy se- 
lon Bailey, du fr. esquiver^ selon 
Johnson, mot qui nous est inconnu, 
et d'ailleurs insuffisant, mais qni 
rendrait bien compte de Smrr, cou- 
rir vite. 

SKmRET, chervis, en norm. écher- 
mSf gyrote et girole, avec Tépen- 
thèso de exy qui est dans éckervis, 
gyi^ote (esgyrote), rendrait bien 
compte de Skirret. Cl'. Tit. schert- 
vole^ chervis y mais Skirret sort bien 
de son synonyme angl. Skirwort. 

Skittle, quille, pour esquille, étym. 
de Daniel Huet ; celle de Liltré est 
Tall. Kegelj objet de forme conique. 

&ORE et Score, de l'isl. skora^ 
entaille, coche, et par suite compte ; 
dette, que nous avons à tort rattaché 
à SeorSf le fr. excorier. Littré, trou- 
vant le mot écore^ usité en Norm. 
sign. compte du poisson à bord des 
bateaux, et écoreur, le comptable, 
fait venir ce mot norm. de Tangl. 
êcarCf entaille, et par extension 
compte et tenue d'un compte. 

Slagk, relâche, en v. fr. eslaguîer, 
lâcher, en norm. lâquier^ c'est le 1. 



laœare et le v. fr. laùster^ baisser, 

qui s'est durci. 

Slander, médisance, le fr. esclan^ 
dre, le,norm. esltandrey du 1. Mcan- 
dalum ; de là to slanij médire. 

Slang, argot, peut-être le v. fr. 
esclande^ insulte, médisance, scan- 
dale, mais plus prob. àunorse slençe^ 
insulter. Le terme angl. alang^ est 
pour nous l'occasion de relever une 
erreur de Skeat qui assimile le terme 
argotique cheaty tromper au fr. es- 
cheatj rente (eschue) au seigneur. 
Wedgwood dit que c'est un vieux 
terme des mendiants et des coquins, 
sign. une chose quelconque : ainsi 
grwnting - chete , était un cochon 
(chose grognante), prattling'chetey 
la langue, ou chose babillante, etc. 
Un bon nombre de mots fr. ont dû 
pénétrer en Angl. parles colporteurs 
puisque pedlar's french sign, argot, 
et réciproquement, ainsi en argot fr. 
braise, sign. argent monnayé, c'est 
l'angl. brasSf cuivre. En angl. pop^ 
brusle, griller, est le fr. brusler, et 
branalej est le fr. bransler. 

Slant, obUque, de biais, a du rap- 
port de forme et un peu de sens avec 
le V. fr. eslanty gauche c bras es- 
lant », bras gauche. 

Slap, coup, claque, onomat^ ana- 
logue au 1. alapa, soufflet, au norm. 
altpan^ id. 

Slash, coup de fouet, fouetter, en 
norm. lachiery qui suppose es/ocAz^gr, 
frapper à coups de fouet ; on dit en 
fr. lâcher un coup. 

Slate, ardoise, litt. esclat (de 
pierre), en v. a. sclate^ ardoise, ori~ 
gine onomatopique. 

Slaughter, massacre, mot sax. in- 
troduit ici pour réparer l'oubli de 



l'éc. marai/eree, massacrer, d'après 
le Glosa, de Brockett. 

Slave, esclave, en norm. estiave, 
du peuple slave réduit en captivité 
après les guerres d'Othoa le Grand. 

Slavbr, baver, contr. du fr. eali- 

SASV, mou, délié, clair, ne se 
le des étoffes, lit), drap de Si- 

AVE,débrouillerIesfilsd'uaéche- 
, en V. fr. eslaver, essarter, dé- 
îr , V. du Gange à Ealuare ; 
Slby, peigne do tisserand. 
D,traineau,dusax.s;ùfan,gtiaser, 
pproohe du v. tr. ealider, glisser, 
ie, de même. 
EER, guiguer, le même que Leer 

lUR. 

îEp, dormir. Ce verbe neutre est 
juefois aclir f to Sleep atcay the 
s ofthewine. » Comme dormir 
orro. où l'on dit se dormir pour 
ir. « Ils se dormaient. • Mém. 
Te de Gouberville, c.-à-d. ils 
aient. 

[CE, tranche mince, le v. fr. es- 
, le fr. éclisse , mais plutôt le 
tlice. 

MB, glaise, vase, en norm. Urne, 
vaseux, du I. iimus, limon, d'où 
l. lime, chaux ; en v. fr. limeuai, 

:ng, fronde, en norm. eslingue 
nffite, de même en v. fr., de l'ail. 
uer ; to sling, lancer avec une 
e, en norm. eslinguer, lancer 
le avec un ressort. 
p, glisser, en v. fr. slipper, -ii. 
ime), en sax. Slepan. 
[T, fendre, eu noi-m. eslUer, se 
■e par couches , par lits ; mais 
il y aie sax. slilan, so fendre. 



Slobber, le même que Slabber et 
Slavbh, clapoter*, barboter, que Wed- 
gwood. rattache au I. Saliva. 

Siop, lavage, rinçurO: saleté, a don- 
né, dit Littré, le fr. salope, mais le 
fr. salope est une forme de salaud, 
sale. 

Slops, braies à la matelotte, litt. 
des salopes , comme un bateau à 
draguer la vase est appelée Marte- 
Salope. En IV. salopette, pantalon de 
dessus. 

Sluice, écluse, le v. fr. escluit, 
écluse, du 1. exclvdere, intercepter 
(les eaux). Le v. a. sluce est plus 
près du radical. 

Slur, lier des notes de musique, 
les lourer, maïs l'absence de t dans 
ce dernier mot fait objection. 

Slush et Slish, ordure, boue, le 
V. fr. esaliohe, éclisse, étym. da 
Skeal ; pour Wedgwood, c'est l'imi- 
tation du bruit fait en patrouillant. 

Su ALT, émail, en prov. esmaut, en 
cat. eamatl, en it. smalto, du haut- 
ail, smallian, fondre. 

Smash, écraser, en norm. esnm- 
chier, esmaquier. 

SuELT, saumoneau, pour smallest, 
le plus petit, le saumon dans sa pre- 
mière année. Rapprochons de ce 
mot, comme idée, l'angl. dragnet, 
litt. drag-net, tllet à draguer, usité 
dans la Manche, en fr. dranet. 

Shelt, foDdre,.le même que Melt. 

Smerlik, espèce de poisson, peut- 
être le merlan, mais le a fait diffi- 
culté. 

Snkll, vif, prompt, le v. fr. imà, 
id-, it. snello, soudain, du scand. 
snell, vif. Le pat. angl. du nord de 
l'Angl., d'après le Olots. de Broc- 
kett, possède rnell, vif, perspicace. 



171 — 



Snob, mot passé en fr. depuis le 
Livre des Snobs de Thackeray, type 
de faux gentleman, en Suffolk, nom 
d'un cordonnier à la journée : « in 
slanguish language vulgar person 
(Wedgwood). Le snobisme est aussi 
le type de l'homme à genoux devant 
la richesse et le rang. 

SoAB, le fr. essor : sorragey feuilles 
vertes du blé, les premières, celles 
qui font essor. 

SocGAGE, roture, litt. droit de soc 
envers le seigneur. 

Socket, tube de chandelier, douille 
de pique, du norm. souchette^ petite 
souche ; en lang. soukette, de sa res- 
semblance avec le tronc d'un arbre. 

Son., nourrir le bétail, litt. le soû- 
ler, en norm. saauler. 

SoLDiER, soldat, du 1. soldarius, 
qui reçoit la solde, en norm. solduvy 
en V. fr. soudarty où le t est fautif. 
En V. fr. soldier, en nom propre 
norm. Le Soudier. 

SooPLE, en pat. a. souple. 

SoRCERY, sorcellerie, en v. fr. et 
en norm. sorcerie. 

SoRE, daim ou faucon sore, jeune 
encore, litt. de couleur rousse, en v. 
fr. saure , jaune , resté dans le fr. 
hareng-saur ; ce mot n'a pas, comme 
le veut Wedgwood, de rapport avec 
SoRREL, oseille. 

SoRE, bubon, mot germ. dont nous 
voulons rapprocher un mot norm., 
son synonyme : « Felle-bibette, » 
c.-à-d. bîbette^ ou élevure de la peau, 
avec fellCy cruel, du 1. férus, V. Fell, 
le 3« dans notre Gloss, Le norm. a 
un autre mot assez voisin de sore, 
c'est achoisy douleur, et achaisorij'ià,: 



« Il avoyt desja heu ung des achoys 
de la mort.» (Journal du sire de Gou- 
berville). Cette note complète notre 
article Ache. Cf. le grec '«xoÇf dou- 
leur. 

Sorrel, oseille, le fr. surelle, s'a- 
brège en angl. sour-dock^ litt. doche- 
surelle. Nous mettons ici un nom de 
plante omisà salettre,c'est Kex, cigiia 
qui est assez près de cègue^ cigiie, 
en V. fr. en durcissant le c ; en brel. 
keguste (douta), en gall. cecys (dcvr 
ta), 

SousE, saumure, pron.^aat^ce, de 
même en norm. saatùce^ le fr. sauce.. 

SouGH, tranchée souterraine, du fr. 
sous, selon Johnson, mais plutôt du 
scand. sog, canal. 

SouLE, jeu français, qui consiste 
à chasser une balle avec le pied ou 
une crosse : aussi le sire de Gouber- 
ville dit tantôt bastonner^ ou chouler 
ou crocher.{Mém, des Ant.de Norm.) 
Nous ne trouvons pas ce mo t dans 
les glossaires angl., mais il est pro- 
bable que la soûle a été emportée de 
France en Angleterre comme la plu- 
part des jeux anglais, V. Tennis,. V. 
Cricket. Pour ce dernier mot nous 
ajouterons le v. fr. croqt^t^ bâton 
recourbé en crosse, d'oii l'angl. croc- 
kety qui se change aisément en cri" 
quety V. fr. signifiant bâton usité au 
jeu de boule. V. du Cange à Crieia. 

SousE, dans le nord de TAngL^ 
charger , attaquer (Brockett) , litt.. 
crier sus ! sus ! courir sus. 

SouTER, cordonnier, en v. fr. suit- 
teur, d'où le nom propre Le Sueur, 
du 1. sutory litt. le couseur, du 1. 
stiere, coudre; c'est sans raison élym. 



— 172 — 



que Wegwood tire Tangl. sotUett du 
fr. savetier. 

Sound, un détroit, du scand. sund, 
passage à la nage, puis gué : il y a 
un détroit ou chenal de ce nom en 
Norm., c'est le Sund dans Tarchipel 
de Ghausey. Nous plaçons près de ce 
terme Scandinave le mot Scandinave 
holiUf île ; très commun dans les 
noms de Heu en Norm. sous les for- 
mes homme, houlms et hoù, com- 
mun aussi dans la topog. anglaise, 
mais entré en outre dans la langue 
commune. Ainsi en éc. holm^ ile, en 
pat. angl., dit Haliiwell, holm sign. 
une petite île ou delta d'eau douce. 
C'est aussi comme île d'eau douce 
que hohn est usité en Norm. Le 
scand. hole^ creux, terrain bas, en 
angl. holCj trou, existe en topog. 
norm. sous forme de Houle et Haute. 

SouR, aigre, en v. a. soure, en 
norm. su. 

SovENT, souvent, dans Shakes- 
peare. 

Sow, une truie, du 1. sus, porc, du 
thème sou / sou 1 cri adressé aux co- 
chons. 

Sow, cloporte, de sa ressemblance; 
il est appelé porcelet, et en norm. 
treie, truie. En Norfolk suç / cri aux 
cochons. 

SowNE, terme d'échiquier, de fi- 
nance, corrompu du fr. souvenu 
(Fleming). 

Spade, tout animal châtré, et cerf 
de trois ans, du 1. spado, eunuque. 

Spails, en pat. a. dolures, prob. 
du fr. spolier, dépouiller, en angl. 
spoil, litt. ce dont on dépouille le 
bois. 



Spall, l'épaule, du v. fr. espalle 
Gh. de (Roland) , par le 1. spatkula, 
omoplate, dim. despatha^ spatule, it. 
spalla ; en v. fr. espalde, épaule, et 
eapaîle. 

Span, empan, en v. fr. espan, de 
l'ail, spamen, étendre ; en terme de 
marine, span. brider les haubans, 
avec une corde, de là spancel, corde, 
entrave pour lier les jambes d'un 
cheval, d'une vache. 

Spanorel (mot que je ne trouve 
que dans le Dict. de Fleming), es« 
pace d'une voûte entre ses appuis, 
litt. ce qui s'espand entre ces appuis,, 
du V. fr. espandrCj étendre, dul. ea?" 
pandere, 

Spanglb, paillette, le v. fr. espm- 
gle^ épingle, du 1. spinu^a, dim. de 
sptna ; en fr. velours épingle est un 
velours pailleté. 

Spar, s'exercer à la boxe, se pré- 
parer au combat, litt. du 1. eœparare,, 
préparer, en v. fr. esparer : ainsi on 
dit to spar ou spare a gam^coch, > 
arranger un coq de combat. 

Spar, barre de bois, en norm. es- 
par, de l'ail, sperren, barrer ; dans 
Shakespeare,^perr0,barrer, ^parrvng, 
combat, litt. lutte au bâton. 

Spar, le spare ou sparaillon, du I. 
sparas. 

Sparables, caboches pour conser- 
ver la semelle des souliers, formé de 
spare, épargner, ménager, de l'ail. 
sparren, d'où le fr. esparnter, le 
norm. espênier. 

Sparage, en v. a. asperge, du 1. 
a^aragus, en angl. sparrow, 

Spare, épargner, en v. fr. esper- 
ner, en norm. espemer, du scand. 



k^ 



— 173 — 



spara, ou de l'ail, ^arren^ d*où Fit. 
sparaniarey d'où le fr. espargne. 

Sparrow, moineau, est au fond le 
nom de Tépervier, qui dérive du 
haut-ail. sparvari, sparroto-hatoh, . 
épervier, litt. moineau-faucon. D'a- 
près le D£ct. de Lacombe, moineau ^ 
se dit aparro dans le Midi, d'où . 
peut-être son nom parisien de Pier- 
rot. 

Spat, frai d'huile, ressemblant à 
un crachat, du verbe sptt, cracher ; 
en Avranchin crachat désigne la 
méduse morte sur le rivage ; spatter^ 
éclabousser, salir, est une forme de 
spatf cracher ; de même spattle, V. 
Spittle, cracher, dérivé de sptt ; id. 
spawl ; id. spaiofiy frai de poisson, 
comme ^at, frai d'huîtres. 

Spàvin, éparvin, en v. fr. spavin, 
en it. spavano, en esp. spaverene, 
dérive de épervier, selon Diez, par- 
ce que le cheval lève le pied malade 
comme l'épervier. 

Spay, châtrer, du 1. spadOi eunu- 
que, le uaôme que Spadb. 

Spawl , crachat , analogue au 1. 
ipuere. 

SpAwif, semence, frai de poisson, 
est le même mot : V. Spat, et non 
pas rétym. forcée de Skeat par le 
fr. espandre c to scatter in great 
abundance. » Il est seulement vrai 
que espandre en anglo-norm. ferait 
espaundre, 

Speak, parler, motd'orig. saxonne, 
peut, pour raison de mnémotechnie, 
être rap{Sroché du norm. esptkier, 
expliquer, énoncer. 

Spsar, lance, est renfermé dans le 
y. fr. eMperon^ éperon ; mais c'est le 
T. fr. spaurCf éperon, et eigponm, du 



haut-ail. sparo, ail. 9pom ; mais 
c'est plutôt une forme de spar, 

Spegij:, tache, litt. ptgûre, du 1. 
sptcultmi, pointe. 

Speed, expédié, exécuté, de to 
speedy germanique, peut être rappro- 
ché pour la mémoire du 'v. fr. efpe- 
dier, expédier, en n. sp^dier. 

Spell^ charnier et épelcr, du hAut- 
all. sp^llôn, raconter, d'où le v. fr. 
espeler^ qui sign. vouloir dire : c cest 
nom espelt cité du soleil. » (Lwre 
des Rois), 

Spelt, épeautre, du 1. spelta^ en v. 
fr. espiote (du Cange). 

Spencer, espèce de corset, nommé 
ainsi d'après leEarl of Spencer, qui 
mourut en 1845. 

Spend, dépenser, abrév.fde to dis- 
pendy du 1. dtspenderey peser^ en v. 
n. dispendrey dépenser, jpamm, dans 
les Mém. du sire de Gouberville. 

Spet, répandre en abondance, 
forme de to sperse, abrév. de disperse. 

Spbw, vomir, rendre par la bou- 
che, du 1. spttere, qui est dans le fr. 
conspuer, ou du sax. spiwan^ vomir, 
qui tous deux partent de l'onomat. 
spue, 

Spigk and NEW SPAN, tout battant 
neuf, pop. tiré à quatre épingles : 
litt. espïqtiéy fr. épingle, eineto span^ 
nouvellement filé, tout flambant 
neuf. 

Spigknel et Spignel, le méon ou la 
berce, plante hérissée, du fr. spinelle, 
litt. petite épine, en v. fr, espignole ; 
dans Pline spineola rosa, rose épi- 
neuse* 

Spider, araignée, pour spmnery 
litt. la fileuse. 

Spigkk, pointe, clou, du 1. ^pica, 
épi, du 1. ^pioataj gnrni de pointes ; 



— 174 — 



sp^otj pour spîcketf petite pointe, 
cheville, robinet ; spile^ cheville, du 
l. spiciUa, Le comp. handspike a 
donné le fr. anspec (barre d'). 

Spikbnard, huile d'aspic, du 1. 
tpica nardi, 

Spill, détruire, perdre, est une 
forme de spotl, gâter. 

Spinnby, lieu plein débroussailles, 
le V. fr. espmntc^ plant d'épines. Le 
fr. eschine du dos semble venir du 
1. spîna; et Ta. chine est le fr. es- 
chine, 

Spinster, une fileuse, de spin, filer, 
et du suffixe ster^ de Tn : as-star^ 
qui marque Taclion. 

Spit, broche, en v. fr. espic, épieu, 
du 1. spiculum, mais mieux du sax. 
^îtCLn, 

Spit, salive, saliver (cracher, tra- 
duit mal), c'est comme le regrettable 
mot norm. escopir, lancer la salive 
du bout des lèvres, comme l'indique 
bien Tonomat. originelle de cette fa- 
mille ; escopir, du 1. spuere et spu- 
tare, angl. spit eispittle, sax. spittan, 
etc. L'écume qu'on voit sur les plan- 
tes est en norm. bave de coucou ; de 
même en angl. cv^hoo spit, 

Spital et Spittle, le fr. hospital. 

Spite, abrév. de despitCy du v. fr. 
despit, 

Splay, abrév. de display^ déployer, 
étendre, ou mieux du v. fr. esployer^ 
déployer. 

Splige, épisser; le fr. et l'angl. 
viennent de l'ail, splitzen ; en v. fr. 
espisser ; le fr. a laissé tomber le /, 
comme le norm. dans espiquer^ ex- 
pliquer. 

Spoil, voter, piller, le v. îv.poilery 
dépouiller, du 1. despoliare. Le fr. 
spolier ne date que du xvi® siècle. 



Le V. a. avait pickearer, pillard, le 
fr. picoreur; il avait aussi to pilî^ 
piller : » which pois and pillsthe 
powre (Spenser), et to pester ^ harce- 
ler, en norm. pester, courir çà et là, 
contr. du v. fr. pesteler, piétiner. 

Sponk, loupe d'un arbre, et mèche 
et allumette, sens qui se tirent de la 
ressemblance de ces objets avec une 
éponge, en angl. sptmge^ en v. fr. 
esponge^ du !. spongia. 

Spool, époule et espoule, it. spola^ 
de l'ancien haut-ail. spuolo. 

Spoom, écumer, du 1. spuma^ que 
les Latins pron. spouma ; ce spoom 
ne doit pas être ancien : il n'est pas 
dans les anciens dict. anglais, toute- 
fois, je trouve despumer^ écumer, en 
V. fr. Quant à to spoom, terme de 
marine, avancer rapidement, c'est 
sans doute le même mot, puisque 
pour un navire, avancer rapidement, 
c'est soulever de l'écume. Jal ne le 
donne pas. 

Sport, jeu, divertissement, du v. 
fr. desporter y du \. de et eaportare^ 
litt. tirer d'un lieu, sortir de chez 
soi pour se promener, s'amuser. Le 
fr. conserve déportement. C'est Ta- 
brév. de to disport^ qui était réfléchi 
en V. a. comme le fr. se desporter, 

Spouse et Espouse, épouser, dans 
le vieux sens norm. : t Le curay a 
espousé (marié), les deux jeunes 
gens (le couple), dans les Mém. du 
sire de Gouberville, de même en 
angl. : a The king espoused his dau- 
ghter to a foreign prince, t 

Spout, jet, robinet, gargouille, en 
V. fr. espotis, éclaboussure. 

Sprain, entorse, foulure, le v. fr. 
espreindre, serrer ; Johnson le con- 



175 — 



sidère comme une corruption de 
strain, V. ce hiot. 

Spraints, fiente d'une loutre, le fr. 
espreintey du verbe èspretndrej ser- 
rer. 

Sprat, molette, sardine, c ennorm. 
sprot, dit Littré, qui rappelle mê- 
lât. » 

Spray, en v. a. «pry, menu bran- 
chage, le même que Spriçy lequel 
vient de to spHng, mot germ. ; de 
cette famille spright^ flèche. 

Spray, poussière de mer, embrun, 
Jal ne donne pas ce mot, peut-être 
de to spready éparpiller ; Palsgrave 
trad. je dispare par I spray ^ je dis- 
perse ou dùparse, 

Spright, esprit, âme, du fr. es- 
prit, du 1. spiritus, 

Spring, sauter, saillir, pousser, en 
parlant des plantes, en v. fr. esprin- 
gueTy sauter, en v. fr. espingale^ ba- 
liste, d'où le fr. espingole, de Tall. 
sprïngm^ qui, dit Littré, est entré 
dans le fr. « tantost espringez et ba- 
lez. (R. de la Rose, 10122). A cette 
famille appartiennent sprtnge, lacet, 
ressort , spring old , jeune homme 
« a yovmt shoot » dit Bailey, une 
jeune pousse, sprinhle, parsemer, 
disperser en gouttes, litt. faire jaillir, 
sprit, germer, pousser, sprout, reje- 
ton, sprunt, ressort ; spray y menue 
blanche ; spright, flèche, prim. jeune 
scion ; spry , leste, litt. bondissent. 
Ce mot qui signifie source est syn. 
de fontaine ; or ce dernier mot qui 
en norm. sign. cautère, dans le sens 
d'écoulement , (angl. isstie , le fr. 
issue) est aussi en angl. fotmtain, 
cautère , d'après M. Tollemer ap , 
Journal du sirç de Gouberville. 



SrmT, rejeter, vomir, forme de 
spurt, 

Sprit, en terme de marine, livarde, 
est représenté en fr. par pré dans 
beaupré, de Tangl. howsprit, ou du 
holl. boog spriet. 

Spruce, dans spruce^heery est le 
fr. prusse , donc bière de Prusse ; 
sprtcce-leather, cuir de Prusse ; sprt^ 
ce-fir y sapinette du Canada , litt . 
sapin de Prusse. Les pêcheurs norm. 
à Terre-Neuve boivent une bière faite 
de ce sapin, et nommée Prusse. Par- 
mi les mots communs tirés d'un nom 
de lieu on trouve en norm. angelot y 
pour augeloty fromage du pays 
d*Auge, qui avait pénétré en angl. : 
« Your angelots ofBrie. (Halliwell.) 

Sprue, pron. sprotie, salive, écume, 
ressemble au norm. broîw , salive 
écumeuse, écume, qui cependant ne 
rend pas compte du préfixe s ; le v. 
fr. avait esbrouery mais dans un sens 
très éloigné, éplucher le drap. 

Spud, petit couteau, peut-être une 
forme de spade, bêche. 

Spunk, amadou, loupe d'un arbre, 
une forme de sptmge, éponge. 

Spur, éperon, en sax. spur, en v. 
fr. 5par, dard, et dans le Dict, de 
Lacombe, spour, éperon, dans du 
Cange, spour, 

Spurt, saillie, boutade, le même 
que sport, divertissement. 

Spurn, mépriser, en sax. spumany 
enl. spemere. 

Spurry etSpuRREY, de la spergule, 
du 1. spergula, en fr. espargoute. 

Sputter, crachoter, dim. de spity 
saliver ; en 1. sputare, cracher. 

Sputter, bruit, vacarme, se rap- 
proche du fr. disputer. 

Spy, épier, espionner, en v. fr. 



dul. 



apier, du haut ail. spehôn. Cf. le I 
ipicere. 

SauAB, tabouret, eopha, on norm. 
icabùuret, en V. fr 
scaietlttm, en v. fr. 

Squails, en pat. a. le jeu de quilles : 
sauf le s le mot se rapproche du fr., 
lequel vient de l'ail, kegel ; mais le 
V. a. avait cailet, le jeu de quilles. 

Squander, dissiper, ^spiller,vient, 
d'après Baîley, de Vit. squanâere, 
qu'il tire du I- expandere. 

SftuiRE, cari'é, en v. fp. esquarir, 
écarir, du 1. aeguadrare : dans Sha- 
kespeare a quarrer sigo. un bra- 
vache, du fr. ae carrer, c.-à-d. mar- 
cher les mains sur les hanches, de 
manière à former un carré. Dans la 
langue maritime to square, jbrasser 

Sqoash, (écraser, en v. fr. esqua- 
chièr : < mort et esquaclûe » (R. du 
Row) C'est queuk, de gtuwsare. (V. ce 
mot), avec le préfixe ex. 

Squat, se tapir, en it. squattare, 
en v. fr. esquatir, aplatir, (du Gange 
à squarzare). Diez tire quatir et es- 
quatir, du 1. coactus, do cogère, mais 
ils viendraient mieux du 1. quatare 
et eoDquatare. 
Squeal, cri aigu, en suéd. sqioala, 
mat. Cf. le v. fr. esquille, son- 
Is (du Gange â F^quilla), et e«- 
lier, annoncer à son de cloches ; 
eak, crier, en it. squillare ; 
eak, en ail. quicken, toutes ono- 
opées, mots de la langue univer- 

QuKUfiSB, délicat, dégoûté < from 

■mûh or qualmish, from qualm. > 

inson). 

DUTER, en V. a. équerre, en v. fr. 



etgvière, esquere et esquire, du 1. 
quadrttm, carré ; en wallon sAuer. 

Stack, une meule de foin, une pile 
de bois, le v. fr. estaque, poteau, 
d'où le fr. estacade, parce qu'au centre 
de la meule, de la pile, il y avait, it y 
a encore une perche, un poteau. Cf. 
l'it. atacca, l'angl. slake, bâton, tous 
mots d'orig, germ. V. Stake. 

Staff, bâton; en aïl. stab, d'où 
l'angl. atab, coup de pointe, et par 
suite poignard. Le fr. estafette, e&- 
talier, litt, l'homme de l'élrier, en il, 
staffa, mais étrier égale bâton en ce 
sens que l'étrierprimitif fut un bâton 
posé transversalement dans des cor- 
des ou des harts. Quant à etaff, 
stance, ou portée (en musique), lill. 
un bâton, parce qa'on bâtonne l'in- 
tervalle des stances, et que la portée 
est faite de bâtons, tenue d'école ; 
staff, état-major, le corps qui portait 
le bâton, la canne. Slave, planche, 
stance (ou ligne séparative des stan- 
ces), portée de musique, to staoe, ré- 
duire en morceaux, en planches. 

Stain, teindre, ettaidier etDistain, 
du V, fr. diateindre, déteindre, du I. 
distingere, d'oii distinctta. 

Stair, degré d'eso&lier, da te stay, 
s'arrêter ; contr. de slayer, litt. t'arrê- 
teur. 

Stakx, pieu, poteau, le v. fr. et- 

toque, id. V. Stack. Dans le sens de 

" Igorne, stake eal le même mot, la 

igorne étant pointue comme uo 

_ eu, 

Stale, éventé, vieux, se dit du 
pain, du vin, de la bière, peut-être 
le V, fr. estaie. 

Stale, uriner, du v. fr. estaler, 
étaler, selon Paisgrave, qui n'appli- 
que ce mot qu'au cheval, lequel. 



— 177 — 



pour cet acte, s*étend, s'étale. Le 
passage à stale^ prostituée, se com- 
prend aisément: c'est la compissée. 
(Staled). c Les mastins paillards la 
compissent toujours. » (Ronsard, 
622). 

Stale, échelon , le v. fr. estais 
appui, soutien, d*oii le fr. piédestal, 
et étal: it. stallo, du haui-all. stàl, 
lieu couvert, d'où le fr. stalle. En 
angl. stallf étable, boutique, stalle 
d'écurie, même famille. Quant à 
stall-worthf fort, vigoureux, on le 
définit ainsi c worthy of hte feed,it 
litt., qui mérite sa nourriture, sa 
stalle, sa hoxe, Stcdlion^ étalon (che- 
val), est aussi de ce groupe, com- 
me signifiant « equus ad stallum » 
4'après la loi desWisigoths.(Littré.^ 

Stamp, faire une empreinte en 
pressant, frapper du pied, {pede si-- 
gnare Aî*wwm(Hopacô), de l'ancien 
haut-ail. stamfônn frapper du pied. 
Littré cite un ex. de ce dernier sens 
en V. fr., dans Perceforest (1,63). 

Stanch, étancher, en v. fr. estan- 
cher, du l. eœtmfftcere^ qui avait le 
^ens de dessécher, tarir, pour arri- 
ver à la forme de estancher nous 
Tavonsdérivéd'eaj^ew^t^rô. fV. Littré 
à Eteindre.) Cf. le prov. esteingery ex- 
terrer: toutefois, le' sens est ici trop 
forcé. Mais le fr. a estance et estan- 
çon, sign. piliers, appuis, objet de- 
bout, ou en V. fr. estant (stantes) ; or 
étancher une mare, c'est l'entourer, 
l'appuyer d'estances onà'estanchesjen 
fr. d^étançons. En v. a. ^tankt étang, 
digue. 

Stand, être debout, du sax. stan- 
dafif congénère du l.stare ; le prétérit 
stood ressemble beaucoup au v. 
oorm. ; « Beneurez li huem cbi en 



la voie des peccheurs ne stout. » 
(Psautier de Montebourg.) 

Standard, étendard, en v. fr. e*- 
tendardf du 1. extendere, en it. sten- 
dardo: Littré remarque que dans 
certaines provinces étendard^ comme 
drapeau^ sign. langes. Pour stan- 
dard, étalon,Littré l'assimile à celui- 
ci, mais il vient du germ. stand\ 
«Johnson dit qu'il vient de stands et 
Bailey X^dé^xixWthe standing measvc 
reofthe king or stata, la mesure 
régnante. En v. fr. estandarty éta- 
lon des poids et mesures; (du Gange 
à Standardum.) 

Stank, faible, it. stanco. 

Stank, étang, du celt., stanhy id., 
qui existe en breton, sous forme de 
stancq : Littré le tire moins bien du 
1. stagnuniy mais ces formes sont 
congénères. 

Stan'nbl et Stanyel, crécerelle^ 
mot de physionomie fr., étym« in- 
connue. 

Staple, étape« entrepôt et pieu, en 
V. fr. estape, dans Froissart, estapîe^ 
du sax. stapely pieUy poteau indica- 
teur. Pour Staple^ dans le sens de 
pile de laine, v. Stock, meule de 
foin ; dans le sens de gâcbe, c'est 
encore le sens prim. de pieu. 
Staple, réglé, établi, litt. conforme 
^ux droits d'entrepôt ; Staple (corn- 
modules)^ denrées principales, celles 
qui sont soumises à une règle, à un 
taux, mises en entrepôt. 

Starboahd, d'où le fr. tribord, en 
V, fr. stribordy se décompose en 
»^ar,sax. steor^ gouvernail; enboard, 
côté ; Jal a démontré qu'au moyen - 
âge le gouvernail était à droite du 
navire. Près de ce terme maritime 
nous plaçons un mot omis ; c'est I9 



fr. flette, bateau de riviàre, que Jal 
ie l'angl. flat, plat, bateau plat. 
ARCH, amidon, ompois, ennorm. 
uer, poisser, cité par Littré, qui 
ttache à l'angl. Starch, en sas. 
; en norm. tergite, goudron, 
mu ter, comme dans le dicton 
t noire comme ter,* on dit aussi 
re comme braî. > 
'ARB, étourneau, ehrév. de star- 
, qui a quelque rapport avec le 
. ettomel, du 1. stuinus; mais il 
e'sax, ster. Quant à Starling, 
on d'un pont, c'est peut-être un 
dérivé, comme le fr. corbeau, 
. le sens de console. 
ARK, raide, fort, vrai, sens dé- 
de starched, empesé. 
ATB, domaine, propriété rurale, 
p. estât; son syn. anglo-norm. 
le Bcand. bol, terrain cultivé, 
le, d'après Vigruson, qu'on 
i^e dans la topog. norm. et an- 
ie: Bolbec, Bolleville, Boulle- 
,(it ce dernier remarque que bol 
réquent dans les noms danois 
lieu en Angleterre, mais bol 
3nt aussi boel, en normand. 
AnoNEB, papetier, marchand de 
s, lilt. celui qui a une station, 
en V, a. sign. une boutique, en 
lot étalage- 

AVKSACRB, le fr. staphisaigre, du 
ipAù agria, stapbis sauvage. 
AY, soutenir, étançonner, le 
. estayer, élayer. 
AY, corde qui soutient le mât, 
. fr. estay, en fr. étai ; stays, 
its, ce qui soutient le buste. 
AY, rester en place, demeurer, 
mner, est le v. fr. ester et es- 
■, rester ; en laog: estaia, rési- 
e, prov, estar, rester,du X.atare. 



Steal, s'échapper de, décamper, 
se rapproche du v. fr. deataier, dé- 
taler. 

Stebn, ou Steah, (le même que 
stone, pierre,) pot de terre, prob. de 
steen-pot. Quant à steen-hirk, collier, 
c'est litt, la pierre (précieuse) pour 
l'église, pour le dimanche. 

Steeple, clocher, objet en pointe, 
rentre dans la famille de Staple. 

Stber, gouvernail, v. Starboard; 
steerman, pilote, on v. fr. estwrman. 

Steeve, incliné, en parlant du 
beaupré, lequel a été d'abord un 
bâton , du saxon stœf, bâton ; 
steeve, presser une étoffe,, de la 
Inine, c'est la bâlonner. Quant à 
stiff, raide, c'est le même mol, le 
bâton étant un type de rigidité ; 
stick, bâton, prob. de la mêJie fa- 
mille. 

Stèle, colonne où l'on attache un 
criminel, du 1. stela, colonne. 

Stem, la proue, l'éperon, abrév. 
de stemson, contre-quille, ou mar- 
souin d'avant, ie v. fr. estançon, 
étançon. V, Stanch. L'étym. de Jal 
est curieuse: stem-son, le fils du stem, 
c.-à-d. del'étrave: trop poétique. 

SiEnciL, patron, modèle, prob. le 
fr. ustensile, du 1. ustensile, où pour- 
tant le s n'est pas normal; cependant 
le prov. dit ustendlha. 

Sterling, monnaie anglaise ; en 
v. a. oster-ling, oriental, venu d'O- 
rient, c.-â-d. monnaie faite par des 
hommes venus de l'est ou d'Alle- 
magne. Wace avait francisé ce mot : 
c por ses estreliogs receveir * (R. de 
Rou, V. 11.989.) Aussi francisé en 
prov. : « Quant la treya es fracha 
dels esterlittgz é dels torneis, » on 



— 179 -. 



fr. pop. estreling^ sobriquet des An- 
glais. 

Stern, la poupe, d'oùTangl. caps- 
tem^ litt. tête ou chapeau de la 
poupe, en sax. ccep, chapeau; caps- 
tem égale capstarty d'où le fr. ca- 
bestan, pour les marins capstan ; le 
prov. capestran peut venir de capîs- 
trare,lenchevètreTf étym. de Jal. 

Steeve, arrimer, le même que 

Stow. 

Stew, étang, réservoir, pout-être 
du V. fr. estter, canal où entre la 
mer, du 1. œstuarium, 

Stew, une étuve, le v. fr. estuve^ 
du V. ail. stupa ; ail. sivibe ; stew est 
le même que Stove ; mais Bugge 
dans la Remania dit que le fr. étuve 
rfa pas de rad. germ., et qu*il vient 
d'un latin vulgaire extufare dont le 
primitif est le grec axocpoç, vapeur. 
Ce serait dès -lors le rad. du fr. 
étouffer. L'angl. stews^ maison de 
débauche, litt. étuves ou maison de 

bains. 

Steward, intendant, mot germ., 
le V. fr. avait estuarty intendant. 

Stick, bâton long et menu, sax, 
sticcayd\\. stecken, fournit une nom- 
breuse famille fr. : sticker^w. fr., bat- 
tre avec un bâton, estïker^ norm. id; 
astiquer et asticoter, fr. étiquette, 
et estïquette ; v. fr., marque fixée à 
un pieu, en angl. ticket. Du reste 
cette onomat. (tec), se trouve dans 
presque toutes les langues. Les dif- 
férents sens de stick peuvent se ra- 
mener à ridée générale de piquer, 
s'enfoncer, se fixer : de là, to stïckle, 
s'arrêter à un parti, litt. s'y piquer. 
En norm. rester immobile se dit « être 
piqué debout. » Stïfj^y raide, (comme 
un bâton). Le dérivé stïckle avec le 



sens d'aiguillon n'existe que dans 
banstïckle, l'épinoche avec sa double 
forme, stickleback, comme en norm, 
on dit gorge-rouge, rouge-gorge. 

Stiff, épais, du 1. stïpare^ agglor 
mérer, presser, d'où l'it. stware^ le 
f r. estiver et estive. F. Steeve. 

Stifle. étouffer, deux mots imita.- 
tifs de stiffj respiration aiguë, sif* 
fiante, et de stouf^ respiration forte, 
ouverte, comme dans souffle, comme 
dans cTucpoç ; ^tich^ coudre, litt. pi»- 
quer, même famille, id. to stive. 

Still, le fr. distiller, du 1. ntilla^ 
goutte. 

Sting, piquer, onomat. v. Stick, 
et cf. le l. stigarÇy dans insttgare^ et 
crriïw , aiguillon, et le v. fr. estai- 
gner^ exciter. 

Stingy, avare,en pat. a. skinch, et 
kinchj du fr. chiche, le tout d'après 
Wedgwood. En norm. chinche^ 
chiche, ex. Tépouvantail norm. ap- 
pelé la chinche-face. 

Stir, remuer, sax. stiriàn^ alj. 
storen, v. fr. estréer, remuer. 

Stock, tronc d'arbre, poteau,^de 
l'ail, stockj bâton, d'où le fr. estoe, 
souche et bâton ; stock, tige [d'une 
famille ; stocky le fonds, la bas^, le 
capital , d'où stock, provision ; stock- 
fish, poisson sec, de provision, en 
fr. stockfiche ; stocks^ ceps, litt. 
des entraves de bois, des billots . 
Stocking^ un bas, chaussettes, d'un 
primitif stock : en v. fr. stockct^ un 
bas coupé en forme de bottine 
(Roquefort.) 

Stond, pour stand, poste, station, 

Stone, pierre, est le stein germa- 
nique, lequel se rencontre dans la 
topog. norm. comme dans Esteîntot, 
dans Grestem, dsiiis LeGrestein, daQs 



Esleinmare, dans Oouestein, clc. 

Stood, {hé) il se lint deboiil : Cr. 
le V. Fr. il atout, il se liât debout. 

Stool, lablo, ^iège, mol d'origine 
gerin. et celt. à la fois, qui se trouve 
dans le fr. piédestal eL fauteuil ifald- 
stool, litt. siège pliant.) 

Stoppage, action d'arrêter, de 
boucher un passage, donne mieux 
que (o«(qp, l'étym., qui est le v. fr. 
estovper, boucher avec des étoupes, 
puis avec des branches, etc., ni dès- 
lors arrêter au passage. En norm. 
ettottper une haie, c'est en boucher 
les brèûhDs. Le v. fr. avait esiope, 
étoupe, (dul.*(wpa,)es(oper, boucher, 
estopayl, estoupille, eslopilioti, bou- 
chon. L'angl. stoppla, bouchon, est 
le V. fr. ealopille ; ce mot slop renlrc 
dans notre langue par stopperj lei-mc 
de marine, comme plusieurs autres: 
fîukionaàle, libéral (en politique), 
fiuhion, car, stock, confbrt, etc. 

StORB, approvisionner, en v. fr. 
ettorer, en norm. ëlorer, du 1. ins- 
taurare, dont le rad. a&lstaurare. 

Storh, tempête, sax. storm, bII. 
storm, tturm, existaiten v. fr. ator- 
mir; (dansWace, au sens de agiter,) 
dans estormir, combat, dans le v. d. 
etlor, combat. Ce mot est encore 
dans le dict. do N. Landais: aj. 
V. fr. ettormir, escarmoucher et 
peut-être l'argot estourbir, assom- 
mer, étourdir qui peut venir de eoh 
turbare, et le pat. n. estormir, étour- 
dir et stupéfier. En pat. angl. stoor 
sign. tourbillon de poussière, grand 
vent. Il veut dire aussi fracas, impé- 
tuosité, d'après le gloss. de Broc- 
ketl. 

"ÎTOBY, histoire, en v. fr. eslore. 
Stdry, étage, prob. du fr. estorar. 



munir, garnir, en norm. bien ou 
mal esloré, c.-à-d. muni, équipé, 
installé, du rad. lat. staurare,{^\ 
est dans instaurare, restaurare, 

Stout, fort, vigoureux, brave, ar- 
rogant, ail. atout. Le v. fr. estow, 
insensé, eatoutie, folie, n'a qu'un 
rappoi'l de forme avec le mot anglais 
et vient du I. stuîltia. 

Stove, poêle, fourneau, le v. fr. 
eslttve, étuve. V. Stew. 

Stover, dans Shakespeare, est la 
nourriture pour le bétail, du v. fr. 
estover, estovoir, que Skeat tire du 
I. atudere, mais sans aucun rapport: 
mais estover, garnir, remplir, est 
une forme de eatoffer, estotmer, 
faire des provisions, rad., slupa, 
étoupe. 

Stow, forme de stop, étoupe, et 
boucher; Cf. sloto-ball, balle d'é- 
loupe , t;t stotc-ffap , litt , bouche- 
trou. 

Stragglk, rôder, aller ça et là, de 
rit. stravolare ; c'est de stroffgleque 
Jal tire lo terme maritime fr. étra- 
gue. L'italien stravoliire est le I. 
volare, avec extra. 

Straighten, rétrécir, le v. fr. es- 
troit, étroit, le aoTia, estrait, dul. 
exlror-strictta. 

Sthain, effort, pression, le v. fr. 
estreindre, étretndre; j(ra«>i, entorse, 
litt. une étreinte, une compression; 
gtram, filtrer, c.-à-d. presser. 

Strain, essor du faucon pour bien 
étreindre la proie. Strain, piste, em- 
preinte, ou étreinte du pied delB 
bète ; strain, étau. Mais on ne peut 
rattacher à cette famille W. strain, 
race, génération: c'est, d'aprèsBay- 
ley, du sax. strenge ou stryna, pro- 
créer. Aj. Strain, chant élevé, strré. 



— 181 — 



Stràit, étroit, en norm. estreit, 
étreit, du 1. strictum^ restreint, res- 
serré. 

Strand, rivage, du sax. sfrand, et 
du scand. strond, bord, estran, 
mais strand yQ.OTàoxi de corde, vient 
du sax. strange, d'où Tangl. strîng, 
ficelle. A propos de strand disons 
que le fr bancyhiè^e et banc, mon- 
ceau allongé de terre ou de sable, ne 
doivent pas être de la même famille 
et que Tangl. les différencie par 
l'orthographe : hench et hank^ 

Strap, courroie, corde, en ail. 
stroppe, id., d'où le fr. estrapade, 
supplice à Taide d'une corde, et 
strapasser, V. Strop, qui est le mémo 
mot. 

Stràpping, grand et fort, en parlant 
de rhomme ou de la femme, se rap- 
proche du fr., trapu, mais où Tab- 
sence Ans fait difficulté. 

Stràvaiging, en pat. a., vagabond, 
le fr. extravagant, dul. extra-vagans, 
errant hors des limites : Amyot a dit 
« des chemins extravagants », litt. 
en-dehors des limites, des chemins 
ruraux, de traverse. 

Straw, paille, sax. streor, ail. 
strohy se rapproche du norm. estram, 
étraïnj^SiïWe, du 1. stramen, jonchée. 
Straw herry, la fraise, litt. la baie 
paillée, mais le vieil angl. avait 
Freiser, fraisier (Halliwell). 

Stray, égarer, rôder, en v. fr. es- 
trayer et estreery errer, que Skeat 
croit être la réduction du prov. es- 
tradier^ de estrada, rue, litt. battre 
le pavé; mais il vient mieux de la 
forme du v. fr. estrayer^ faite simple- 
ment du 1. extra^ litt. mettre extra^ 
(hors). En v. fr. estréer son fiefy c'est 
le mettre hors de soi, en faire l'aban- 



don ; en angl.,*/râ5y, désigne une bête 
égarée, litt. estrayée, mise en-dehors. 

Stream, courant,, ruisseau : nous 
n'introduisons ce mot que pour com- 
pléter l'art. BecRy ruisseau, par ce 
passage de notre Oloss.norm. : «Ce 
mot beck avait persisté longtemps en 
Angleterre : beck est interprété par 
rivulet dans Ghaucev {Cant, taies)] il 
se trouve plus tard encore : « toïth 
water ofthe beék (Booke ofhimting^ 
1.586)f et Brockett, en son Oloss,, 
dit que, dans ce sens, il est commun 
à tous les patois du nord de l'Angle- 
terre. 

Street, rue, en v. fr. stt^etc et es- 
trée^ du 1. strata, litt. voie dressée, 
aplanie, en it. strada, en ail. strasse, 
en sax. strœô : estrée, chemin, en 
pic, d'après le Gloss. de (^orblet. En 
V. a. estretCj dans Gowor. Dans le 
Dîct. d'Halliwell e^ifre est cité comme 
vieil angl. dans le sens de rue. 

Stress, réduire à la misère, à la 
destresse^ v. fr., détresse, ou plus 
exactement du v. fr. estrectr, d'une 
forme lat. comme strictiare^ tirée de 
strîctus, 

Strickle, râcloire, V. Strike. 

Strife, dispute, querelle, en norm. 
estrif, d'où le norm. estriver, que- 
reller, du germ. strtvey sax., ail. 
streven et streben, 

Strike, râcloire, du v. fr. stricher, 
racler, raser une mesure, d'où le 
dim. strickle^ râcloire, strike^ bois- 
seau, en norm. ra^eav,^ famille de io 
strikey frapper; d'orig. germ., avec 
un dérivé fr. : estrique (du Gange à 
Strware)y gaine de faux, d'où le fr. 
triquCj que Scheler tire aussi du v. 
fr. estrique. Quant à strike^ coalitiou 
d'ouvriers,, grève, c'est to strike^ 



(tanner, parce qu'c 

son de la cloche. 
Stholl, errer, rôder, le fr. Iroller, 

sans étym. dans Lîttré ; stroll n'en 

a pas dans les trois dict. angl. que 

nous consultons. 
Sthohg, fort, mot sas. introduit 
pour réparer l'oubli de l'aogl. 
■ff, hauteur, synonyme de burff, 
lU'g, primiLiv. une hauteur, et pour 
rapprocher du fr. berge, et tous 
) mots sont l'ail, berg, colline, qui 
trouve aussi dans ta topog. norm., 
os Canneberg, par exemple. 
Strop, estrope et bande de cuir : 
1 tire ce mot de l'it. strappo ; en v. 
eatrqpe, et éstroc, et astroc; à 
eppe, ealrqpe, corde et ealropé, 
mi d'une corde. 

Stroy, détraire, abrév. deDESTHOY. 
Stray, s'écarler, s'égarer, en v. 
eslréier, éloigner, lilt. mettre en- 
hors, du 1. extra. L'it. straviare, 
,, est composé de exCra-via?n, hors 
voie. 

Strowsers, en pat. angl. (Halli- 
îU), d'oii l'a. trowsers, culottes, 
mt du Vi fr. estrousses: 
Struhpet, une proslîtuée, du 1. 
iprata, du 1. stuprum : Littré dit 
le le fr. stupre est un mot introduit 
I Voltaire ;■ or il est dans le Gloss. 
< du Gange à «(rwpe, concubinage, 
1 moistrupum, ainsi écrit dans le 
loas. fr, extrait de du Gange par 
. favre ; cette métathèse de stu- 
um conduit, avec l'insertion assez 
immune d'une nasale, à s!runipala. 
i fr. amour avait pénétré en angl. ; 
amowre, dans ïe Sevyn Sages, V. 
962, et amorelfe, amouretle, et 
Bud de rubans. Camouro, en pat. 
igl., awoMreHc, mot norm. pour la 



la tanaisie, Vamoros pour la camo- 
mille. 

SxauNTjAOOEB, le chasse-merde, 
de Jc^, denteler, ébrécher, et de 
tCrunt, le fr. étron, de l'ait, atnmt- 
zen, morceau coupé. 

Sthust, en pat. a. ce qui est court 
et serré (Brockett), le fr. estreial : 
Brockett tire de ce mot le pat. angl. 
trunt, queue et croupe, mais d'après 
quel rapport? 

Stubble, chaume, éteuii, en oorm. 
eslouile, du 1. simula : stubble goote, 
oie d'automne, saison où l'oie paît 
les éteules. 

STUD,mot saxon passé dans le fr., 
dans slud-book : il vient du sax. tio- 
de, un haras, ou mieux ua troupeau 
de poulains et pouliches. 

Stu7f, matériaux, étoffe, env.fr. 
estoffe, du I, stupa, étoupe, devenu 
dans la pron. ail. stvpfa. En norm. 
étaur et esleur, balle d'étoffe, d'où le 
V. a. atotore, 

Stuck, ap. Skeat, une rapière, une 
épée, le même que Stock. 

Stultifv, faire le sot, forme essen- 
tieilement fr. et norm., par es. béU- 
fier, en uorm., faire la bête, être 
bêle ; suffixe du 1. fhcere, contracté 
en fier. Cf. Stupefy, stupéfier. 

Stuublb, broncher, en v. fr. tum- 
ble, chute, dans du Gange à tombare, 
de l'it. tombolare, culbuter ; stotnbo- 
lare, forme supposée ; il y a dans du 
Gange eslombel, aiguillon. 

Stuk, assourdir, en v, fr. estoner, 
étourdir, du I. extonare, pour atto- 
narc, litt. frapper de la foudre ; mais 
il y a aussi slwnian, en sa.\. Un sy- 
nonyme de stun, abasounlir, exis- 
tait en V. a., c'est elenge, affligé, 
abattu : Sevy chered I yede and 



— 183 



elenge in herte » {Vis, of P. Ploug- 
man) c'est \e norm. elugier, abasour- 
dir, qui vient peut-être du 1. elttctos. 

Sturdy , obstiné, pour Johnson 
c'est le fr. estourdi, ce qui est peu sa- 
tisfaisant pour le sens, mais sturdy ^ 
vertige, est bien le mot fr. estourdi, 

SuBDUE, soumettre, du v. fr. svb- 
duire et sozduirey du 1, subdttcere, 

SuBHASTATiON, vcuto à Teucan, le 
1. sub hasta ; le fr. avait ce mot et le 
verbe stcbhaster ; le v. norm . avait 
naguère sttbhaste, vente aux enchè- 
res, qui se rencontre dans le Jour- 
nal du sire de Gouberville, xvi« siè- 
cle. 

SuBURB, faubourg, dul. suburbiumy 
manque au fr. qui a l'adj. suburbain. 

Sugcëed^ succéder, actif en angl. 
comme en v. fr. « Il n'eut nuls enfants 
qui succédassent le royaume. > (Mo- 
dus), avec le sens de réussir, comme 
en V. fr- « cesle besongne estant 
succédé© selon son espérance. » 
(Amyot). 

SucK, sucer, en norm. st^kier. 

SuDDEN, soudain, en v. fr. sodain, 
it. subitanOy bas-1. svhitaner*s. 

SuDARY, mouchoir, lefr. suaire, it. 
svdario, le prov, suzari et suari^ du 
1. sudarium ; de là aussi le nom de 
l'arbre à la fleur sudorifique, le su- 
reau, que Littré prétend tirer du 1. 
sambueus. Le 1. sudatoritiSy sudori- 
fique, est dans Plante. 

SxjE, poursuivre en justice, du fr. 
suiver (sic), * dit Johnson ; mais 
mieux abrév. de l'angl. purstie ; en 
V. fr. suiviTy suivre, en norm. sieu- 
f>re. A cette famille se rattache l'a. 
suing, poursuite, brigue, et l'a. suit, 
suite, assortiment, instance. 

SuET, graisse, suif, pron. sioute, 



en norm. sieu, du 1. sébum et sevum. 
Johnson appelle suetj « an oldfrench 
Word, ï Wedgwood demande pour- 
quoi le t ? c'est par euphonie. 

SuG, puce marine {a sea-flea^ dit 
Bailey), litt. sucker, un suceur, mais 
c'est plutôt l'abrév. du pat. a. sang- 
suge, sangsue, en prov. sanguisuga. 

SuGAR, pron. chougueur, sucre, en 
norm. chou^re^ en wallon souk. Le 
fr. miel avait pénétré dans le nord de 
l'Angl. oii l'on dit: c mealeg-moutlied, 
litt. qui a la bouche miellée, doux en 
paroles. 

SuiNG, suintement, le fr. suint, 
d'oii suinter, prob. de sudare, su- 
dans. 

SuLLEN, rechigné, morose. V. 

SURLY. 

SuLLEN, solitaire, en v. a. soleine, 
du V. fr. solainy solitaire, donné 
dans Roquefort pour la pitance d*un 
seul moine, 

SuLTRY, brûlant, étouffant, de 
swelter^ suffoquer. 

SuMMER, poutre, le fr. sommier, 
par analogie avec l'animal qui porte 
la somme, le sommier. 

SUMMERSAULT Ct SuMMERSET, SOU- 

bresaut, en v. fr. sombresault (Pals- 
grave), et somersaulty du 1. suj^ra- 
salttiSy saut en haut. 

SuMMON, sommer, du v. fr. semon- 
dre, du l. submonere; le Oloss, norm, 
donne semon^ invitation. 

SuMPTER, un sommier, bête de 
somme, ne peut sortir du mot fr., 
c'est l'ail, saumthiery mot hybride, 
fait du V. fr. saume (du 1. sagma)^ 
somme, et de thier, animal. 

SuNDER, sé^averydixsdiX. simdrian: 
en V. fr. il y a scindre, séparer, du l. 
sepondere. 



SuPERiOR, supérieur : son syn. pop. 
«D Angl. estcanny, appliqué à lout 
ce qui est supérieur, dit Brockett, 
comme le fr. pop. chenu, en v. fr. 
canv, du 1. canutua, appliqué au 
vin, du chenu, c.-à-d, du vieux. Ce 
mot s'est généralisé. 

SuHE, sur, cei'tain, du I. secvnu; 
ea pat. a. certeea, certes. 

Surf, brisenwnt de la mer contre 
le rivage, ressac ; pas d'étym. dans 
Webster : en norm. eschurf^, sign. 
écumer : eKhurfer de colère. Pour 
ce mot, Wedgwood bous cite en al- 
térant notre nom. 

SuRGE, s'enfler, en parlant de la 
mer, le fr. surgir, du !. mrgere. Il 
n'entre pas dans notre sujet de 
montrer : < Qvàd anglica lingita la- 
tinae débeat > selon le titre de la 
thèse cle Adr. Baret, l'auteur do 
l'élude sur la langue angl' , au xtV 
siècle. Mais il y aurait a établir la 
catégorie des mots lat. devenus 
angl. 0t n'existant pas en français. 

SuRAECN, chirurgien : < l'angl. 

dit Littré, vient de la Torm. »i- 

rurgien, turgien; en norm. térur- 

/T,«. 1.0 norm. a médecine, femme 

11, qui manque au fr; en v. a. 

dans Shakespeare. 

3IN el tirloin, aloyau, langue 

f, le fr. surlonge, IJtt. sur les 

, ou les reins, mot sur lequel 

it le mauvais jeu de mots w'r 

ire aloyau. Le wallon logne 

lermédiaire entre le fr. longe 

*1, loin. 

V, sombre, hargneux, htt. 
omme la surelle ; on dit ca< 
aigre, pisso- vinaigre, aigri. 
te surling , morose : mais 
lit mieux que Surlg est pour 



tir like, semblable à un seigneur, 
caractère dominateur. 

SuRuiCHfc : « old lav> (BaHey) ; a 
loafofcoarae white t>ted* ( Bailey. ) 
Celte définition n'admet pas l'étym. 
par au-dessus de la miche ; mais en 
berrichon tous se dit tour, donc 
prob. au-dessous de la miche. Ce 
terme de old lau> nous en rappelle 
un autre aussi de vieux droit, le vieil 
angl. gueraon, le bas 1. guertama; 
le droit à payer par les filles qui se 
mariaient ( qui prenaient garçon ? } 

SuRN&ui:, surnom, en norm. «owr- 
«om;legoddam surnom des Anglais, 
il est ancien en France : < Quand il 
seraient cent mille goddem... dit 
Jeanne d'Arc, laquelle déflgiu-e ainsi 
le nom des chefs anglais Suffort 
( Sultolk } Glassidas ( Glasdala ) et la 
Soute (Pool.) Dans le même tampa- 
farcwell devient faronelle. 

SuRQUBDRV, orgueil, mot de la fk- 
mille de cuider, penser, resté dans 
le fi-. outrecuidance ;- le sobriquet 
des gens de Coutances est les torqui- 
dés, litt. ceux qui se croient eu des- 
sus de ce qu'ils sont ; de là à Sor- 
cuiderie, d'où l'a. Surquedry, il n'y 
a pas loin. En v. fr. Sureuider est 
égal à outre-cuider : t In her 5wr- 
quid^rie. ■ ( Spenser, 250. ) 

SdRRENDER, rendre, livrer, se ren- 
dre ( old french : turrendre, disent 
Johnson et Bailey. ) 

SuRROUHD, environqer : Johnson 
dit du V. fr. turrondre, Bailey dit du 
fr, surroTider : surrond, alentour : 
< Ils s'nlèrent colchier es surondes 
des maisons * Wace, il. de Brut, 
14.004.) 

SuRVEY, surveiller, du norm ; tur- 
veer, turveoir, dit Fleming; du v. fr. 



-- 1 85 - 



surveotr^ disent Bailey, Johnson et 
Wedgwood. 

SuTH-DURB, en V. a, porte du midi 
d*une église, angl. moderne south- 
door, 

SuTLER, vivandier, le même que 
scutler^ li tt . écuellier, du dim . escutelle 
d'où lefr. escuelle. 

Suttle-Weist, le poids net, sans 
lés enveloppe, le poids de Técuelle 
(Suttlejf étant excepté. Suerre, trad. 
par Palsgrave en fbllotoerj est le 
norm. suure^ suivre ; de même suu- 
ter^ persécuteur. 

SwALLow, avaler, que Palsgrave 
rapproche du v. fr, desvaler^ faire 
descendre, avaler, mais il y a le 
saxon swelgan. 

SwALLOw, saule, en berrichon 
ùauUy du haut "ail. sahala, 

SwAN, cygne, de swan^ nager. 

SwAP, vite, onomat. V. Stooop. 
^ SwASH, faire rejaillir,. V. Wash^ 
etk norm. vouachier^ mouiller. 

SwEAR ( pron. seur ) jurer, abrév. 
de ansvear^ du fr. assurer, en norm. 
a8seurer\ en v. a. ansvrer ; Tang. 
sioear^ pron. seur^ est le norm. seur y 
sûr, certain , contr. du v. f. segur^ 
da 1. securv>s. 

SwBAT, pron. souettSy la sueur, en 
norm. suette, appliqué à la millière, 
appelée aussi sueur anglaise ; toute- 
fois 5t(?ce^af^, suer, en sax. 

SwEET, doux, congénère du 1. 
stMw^ en V. fr. soué et souef. Le 
pat. angl. a le fr. douce^ doosey joli, 
doux. ( Gloss. de Brockett. ) 

SwELTER», dérivé de stoell, enfler, 
sign. enfler par la. chaleur, s'enfler 
de sueur, d'où stœltry^ et sultry^ 
brûlant, étoufl'ant. 

SwELTER, en pat, a., s'évanouir, 



litt. le norm. smtter, suer, avoir la 
sueur froide. 

SwiNE, cochon, du 1. suinusy qui 
existe en fr. dans marsouin, litt. co- 
chon de mer^ en sax. «u?en. En norm. 
une loge à porcs se dit une soue, une 
souîe et sus'pool et cess-pool, en 
angl. provincial, désigne une auge à 
soute et sou I sou ! est en norm. le 
cri qu'on pousse aux cochons. 

SwivEL, anneau attaché à une 
courroie, en norm. cively cwelle et 
civettey désigne, le salix caprosa^ ou 
marsault (litt. saule mâle ) d'après 
ime vague ressemblance avec la 
Q\yQ (cœpa). On en fait des liens, 
des harts de corde, et il n'y a pas 
loin de l'anneau à la corde. Du reste 
ce peut être un terme obscène : en 
V. a. to swive sign. c to cepulate 
wùh a tooman.n (Bailey.) L'angl. 
swivel avec son sens de pdVte-mous- 
queton, est bien le civel normand. 

Svvoop, se dit de l'oiseau qui fond 
sur sa proie et dont le vol fait soop : 
onomat. et, comme dit Johnson, « for- 
med from the sotmd. » 

Sycamore, sycomore, en norm. 
sycamore et chicamore. 

Sypher, v. a. chiffre : l'àngl. a 
gardé la vieille numération fr. : oc- 
tante (eighty) nonante, (ninety) sep-- 
tante (seventy); or,, septante se dit. 
encore à Jersey. 

Synum, •sj/num, a vessel, fais- 
selle», cité par Palsgrave, est en. 
bas-norm. sïnot ou sineau, grande' 
terrine, jarre, du l. sinum^ jarre. 

Syphilis, la syphilis, en éc. la 
çrant-gore^ son nom en v. fr. « The 
inftrndty cumtn out of Franche and^ 
strang partis (Inquiry inio the scot— 
ttsh langtùogeby Fr. Michel.^ 



BAitD, pardessus, manteau, le 
tabarre, it. tabarro, esp. ta- 

LE6, trictrac, de même iaiiles, 
r., spéo dans la Clé d'amour. 

Bv, espèce de riche tissu de 
lufr. tabis, it. tabino, de l'ur. 
, d'après le quartier de Bagdad, 
's/â, où il était fabriqué. 
H, Tache, crochet, agrafe, 
î, en bas- 1, tascTia, eu v. fr. 
et tasse, bourse, poche, d'où 
attacher, en norm. attakier, 
angl. tach, clou, attache, en 
e, amure, c.-a.-d. ce qui atta- 
ingle de la voile ; to tack, at- 
■, on norm, atakier et le dim. 
'A est làkîe, cordage. 
KET,.pointe, en norm. un tachet. 
'.ack, planche, orig. inconnue. 
H, mauvais goût, peut-être le 
, espèce de gale, et le v. fr, 
spèce de lèpre du moyen-âge, 
leurtrière. En norm, pour ex- 
r une grande mortalité on dît : 
i meurt comme du tac. » 
'X., bail d'une terre, selon Diez, 
5-1. icuca, taxe, du 1. taasare . 
K,im clou, en norm. un (aq'uet. 
xi.c, affaire, meubles, bardes, 
\t. tache, ballot, lilt. ce qui est 
une attache ; on dit encore : 
iloc et à tache. » L'avoir par 
ence, en norm., est le bétail, 
e mol aver désignant les ani- 
de la ferme ; en anglo-nonn. 
ivillon.Endialectefr.Iestiuoirs, 
(fres, biens, se trouvent dans 
iart. Quant au rapproctiemeut 
ous avons fait de Vaver norm- 



etde l'angl. heifer, génisse, c'est 
une simple coïncidence, ce dernier 
mol est le sax. heafore. 

Taffbrel, planche, tableau, cou- 
ronnement de poupe, ayant, selon 
Jal, de l'analogie avec l'it. tavola, 
table. 

Tag, ferret, aiguillette, pour Bai- 
ley, le fr. attache, en norm, attaque: 
tag-rag, litt. ferraille-guenille, lu ca- 
naille ; taff, jeu où l'on gagne en 
touchant, en attaquant, Icn des qua- 
tre coins. 

Tail, dans(oc«riaî7estlefr. court- 
taiiler, a to eut short, » mais l'adj. 
curtaiî, en v. a. cwrtai, courtaul, est 
le V. fr. courtauU, l'it. cortaldo, 
écourté, bas-1. curtaldus. Ces mots 
nous donnent le moyen de rectifier 
notre étym. de Cowahd, poltron : 
coward, ou hob-taited a été le nom 
réel ou cyclique du lièvre : Wedg- 
wood cite le texte d'une ancienne 
vénerie ; < kuisaerd, lepus, vulgo 
cuardus, » litt. la courle-coue ou 
queue. 

Tail, abrév. de entail, substitution, 
le fr. tailler. 

Tailor, tailleur ; la pron. fr. per- 
siste en Ecosse ; taylior et teayleor, 
d'après Brockelt. 

Taint, abrév. de attaint, flétris- 
sure et corruption, taint, conviction, 
de to attaùU, convaincre d'un crime, 
un terme de droit ; < atteint et con- 
vaincu, » du I. attingere, toucher à. 

Talant, en v. a., talon (Pals- 
grave). 

Talbot, chien courant, en v. fr. 
talAtt, pillard, voleur. 



— 181 — 



Talant, talon, traduit ainsi par 
Palsgrave, qui l'explique en outre 
par hinderclawey griffe de derrière, 
sans doute terme de fauconnerie. 

Talés, jurés suppléants ; nous 
soupçonnons un mot latin (tales^ les 
égaux ?), dans ce terme de loi. 

Talk, parler, est un mot germ., 
une forme de iell^ mais le v. a. avait 
f a parlons boy » (Shakespeare), 
c she would emparlance make. » 
(Spenser, 261), le normand^ar^awce: 
il en est parlance, on en parle. 

Tall, haut, grand,en norm. taillé: 
< un homme taillé » c.-a.-d. de haute 
taille. 

Tally, une entaille, d'où Tally- 
trade, marché à crédit, litt. marqué 
sur une taille, ou entaille. Jal met 
dans cette famille to tally ^ border les 
basses écoutes, en fr. maritime tail- 
lie, palan, poulie. T^a^t^ooc?, bois cou- 
pé, falourde, litt. bois taillé. 

Talvace, bouclier, en v. a. selon 
Halliwell, le v. fr. talvas : en haute- 
Norm . talvasser , heurter , litt . 
comme avec un talvas, 

Tang, un dard, en fr. tangon, sor- 
te de vergue. 

Tang, un ton, un son, le même que 

TWANG. 

Tanacles (Bailey), le fr. tenailles. 

Tamper, prendre desremèdes, dul. 
temperare, qui sign. préparer un re- 
mède ; par ext. tempérer^ delicater» 

Tangle, nœud, tresse, peut-être 
du 1. tendicula, d'après Bailey. 

Tank, réservoir, citerne, fontaine, 
du V. fr. estançy étang, du 1. sta- 
gnuin;y. fr. estanche, un vivier. 

Tankard, pot à couvercle, du fr. 
canthare : « plein tanquart, du fin 
meilleur. » (Rab. Pant. 4. 22). 



Tansy, la tanaisie, en v. fr. tor 
naise, du 1. tanacetum^ par tanaicet, 
et tanaice ou tanaise : Littré dit orig. 
inconnue, mais la forme esp. ata- 
nasia (immortelle) la donne; amour a 
en pat. angl. est la tanaisie ;Hal- 
liwell) en norm. Vamouros^ litt. la 
plante amère. 

Tantamount, équivalent, lev. fr. 
tantamov/nt, litt. à autant — amonte ; 
amontery en norm. monter. 

Tantivy, au grand galop, le 1. tantd 
vi (Bailey), c.-à-d. à si grande vitesse. 

Tantivy, sobriquet donné à un 
ecclésiastique qui se remue beau- 
coup (tantâ vi) pour avoir de l'a- 
vancement. 

Tantow, manche de bandoir, litt. 
ce qui tend : mais V. Tentow. 

Tapassant, terme de chasse, gi- 
bier qui se tapit, pour tapissant. 

Tappet, en v. a. tapis (Palsgrave) 
du 1. tapeta^ en prov. tapit. 
Tap-too, V- Tattoo. 

Tar, goudron, en norm. Tar et 
Ter « noir comme ter. » En sax. 
tere^ en ail. iheer ; en v. fr. terc : 
«Jacqu'y tint à teyt coum terc.» pa- 
tois norm. « Ne faire chauffer au- 
cune bray et taire en iceux. > Ihre 
donne à tar une étym. poétique, 
mais non sérieuse : « the tear of 
thetree.» 

Target, cible, ronde comme uû 
bouclier, en v. fr. targe^ bouclier, 
du V. ail. targa. 

Tar, attaquer, provoquer, le v. fr. 
atarier^ id. 

Tarin, pron. tarine, le fr. tarin; 
en V. a. « tcrins and mavise. i> 
(Ghaucer), en norm. térin. 

Tarn, un marais; en Norm. Tarn 



et Taniet, nom de deux rivières ma- 
récageuses de l'Avranchin.. 

Tahrieh, un basset, le'fr. terrier; 
tarry, id. ; tarriioaga(^s,\\e^),mem- 
hra virilia, litt. terriei's qui ag^îtent 
la queue. 

Tahry, rester, tarder, en Horm-. 
'—"•■'" 'orme qui suppose la I. tar- 

le fr. tiercelet ; en prav. 
îdit. terzuolo. Littré sup- 
n. Actif (j'et-ce/, 'du fr. tiers, 
in9 Shakespeare tassel, le 
lucon. 

étoffe écossaise de laine : 
pense que c'est le fr. 
Les dict. h. fonl ce mot 
nçaise. 
tartre, en v. fr. tartar, 
tartarum (xiu" s.), Var. 
irtre, en norra. dartre et 
. urine, primit. son dépôt, 



1 fr. tartufe, 
sens difTérent ; l'angl. a le 

dans Dehure, hypocrite, 
Tohnson et Bailey voient 
nœun, litt. un homme de 
ans un sens ironique, 
âche, le v. fr. tasche et 

bas-l. tasca, du 1. taxare, 
n tribut; aussi Baileydit: 
ild british) tribute. > 

gland de soie, du v. fr. 
%sche, bourse, possement, 
'assel, frange ; dans Chau- 
l, frangé, Tasssl elTEHCEL, 
ît. v.Tarsel. 

cuissards, env. o. tassets, 
sette, dim. du fr. tasseau 
oiïltts), objet carré, comme 
!6 des cuissards. 
, en pat. a., meule de blé. 



tas de blé, mot dérivé d'un thème à 
la foie germ. et celt. eu sax. tass, 
en haut-ail. xas;ea gaël., tôt, en 
kymri dds, en bas-bret. dastum, 
qui se rapproche de l'a. tasmm. 

Taste, goût, goûter; le v. fr. 
Casier, tàter, avait aussi le sens de 
goûter: « tasterlevin. t Tire une 
chopine pour leur donner à taster, »- 
dans les devis familiers. — Une ne 
tastaid'itel sador. > (,Adam, p. â~). 

Tatch, (Bailey) une sorte de lien, 
litt. une attache; latch, droit féodal- 
d'attaché, de parcage des bestiaux. 

Tatter, déchirer, mettre en lam- 
beaux, le même que scatter, épar- 
piller; tatter-de mallion, un pauvre 
diable en haillons, mot dont le suflbie 
marqué par de doit être fr-, mais 
inconnu, s'il n'est maille, armure. 

Tattle, babiller, onomat, faire ta- 
in ; V. Littré au mol Ta4a, en argot 
fr. tatiller, babiller. Cf. l'argot fr. 
trottoir, babil, avec l'argot angl. 
trottotter (Gotgrave), babil. 

Tattoo, batterie pour la retraite, 
onomat. ; malgré la pronon. tatov 
nous croyons que c'était à l'orig. un 
trissyllabe, comme rataplan, comme 
plan-plan-plan (le rappel.) 

Tauht, reprocher, insulter» selon 
les étym. Angl, du fr., tancer-, qui 
vient du I. tentiare pour tentare;. 
mais la présence du t dans tawnt fait 
difficulté. 

Tavt, tanner à l'alun, mot d'orig. 
germ. que nous ne citons que pour 
deux locut. anglaise et fr. sembla- 
bles : a I shall taw your hide ; * je 
vous tannerai la peau. 

Tawdry, pimpant et babiole, dé- 
rivé de la foire de la chapelle d'Au- 
dery(Ethelred) d'où l'on rapportait sa 



189 — 



foire (le Guibray. Mais Wedgwood, 
pour de bonnes raisons, trouve dans 
ce mot le collier appela, collier de 
de Saint-Etheired. 

Tazel et Teazel, chardon à foulon, 
le V. fr. tousel^ litt, ce qui totise, 
mot norm. pour tondre, du 1. tonsus ; 
il est vrai que le sax. a tœzan^ pei- 
gner le drap ; mais to tose, même 
sens,tondre, est bien le norm. touser^ 

TeAd ou Tede, une torche (Spen- 
ser), du 1. tœda. 

Team, attelage, chariot, du sax. 
iyme un joug, a beaucoup d'affinité 
avec le fr. timon, du l. temonem, 

Tear, déchirer, du sax. tœran.'ià,^ 
analogue du fr. tirer, en sanscrit 
davy id.; l'a. aussi ^o p/î*c^, déchi- 
rer, litt. enlever la peau, le norm. 
épluquievy éplucher, ainsi que pel- 
lery, pelleterie, mots qui doivent re- 
joindre Plug et Pilche. 

Teasb, agacer, exciter, tourmenter, 
peut-être le fr. attiser, ou mieux 
aphérèse de enticevy exciter. 

Teasel, chardon à carder, V. 
Tazel. 

TEAT,tette d'animal: onomatopée 
universelle. 

Teatotalism, le principe de ne 
boire que du thé, Htt. thé en tout, 
au total. 

Teghy, revêche, bourru, viendrait, 
selon Bailey, prob. de toucha tou- 
>cher, mais le sens et la forme se 
refusent à cette idée. On pourrait 
proposer le v. fr. enticher ^ toucher ; 
mais c'est bien plutôt le v. fr. erUi- 
cter, en norm. enticJner, exciter, du 
l. tnstïgare. 

Tedder ou Tether, attache, en- 
trave, que Bailey ramène en v. fr. 
teneurej lien, mais qui vient mieux 



du fr. têtière, en v. fr. iestière^ 
partie de la bride : « li chevaus deit 
aveir une testière de fer . » (xni« s. 
Ass, de Jérus,) Un de ces nombreux 
cas où le <i? et le ^ s'échangent. Tou- 
tefois une étym, germ. est plus 
probable: c'est le bas-ail. tider, 
entrave, contracté en norm., et tier 
est le norm. entrave. 

Tedious, ennuyeux du 1. tœdium^ 
en norm . attédïer, attrister : 
« N'abrégeons point notre vie par 
nous trop attedier. » (01. Basselin). 

Teh-he, pron. tïhîy rire du bout de 
dents, onomat., comme Titter. 

Teen, peine, douleur, le v. fr. 
ataynSy id. 

Temple, tempe, en novm.latempley 
de même en v. fr., du l. tempora y 
templesy les joyaux qu'on portait sur 
les temj)es. 

Templet, plinthe,' cale, patin, le 
fr. templet. 

Temse et Temsed, (bread), blé de 
fleur de farine, litt. tamisé. 

Tease , chardonner , cérancer y 
peut-être le fr. tisser ; mais il y a le 
saxon tœsan. 

Tend, tendre, du 1. tendere ; tend^ 
veiller à, accompagner, servir, est 
l'abrév. de attend^ du l. attendere, 
être attentif. En v. a. iendy abrév. 
de attend, avait le sens fr. de atten- 
dre. En marine, to tend, éviter, litt. 
dit Jal, se diriger vers. Tender, une 
allège, litt. ce qui accompagne (le 
vaisseau), d'où tender^ le tender, le 
wagon qui accompagne, qui sert la 
locomotive; tenter, crochet, litt. ce 
qui sert à tendre, et aussi éiendoir. 

Tender, tendre, délicat : to tender 
choyer, carresser, du fr. attendrir ; 
to tender, avoir égard, litt. traiter 



tendrement, et par ext. ofTrir, pré- 
senter, 

Tensril, tendron et tendon ; selon 
Bailev et Johnson, du fr. tendrillon, 
iril vient mieux de l'it. ie- 
une Jeune fiUe ; le fr. ten- 
nvé de l'adj, tendre, et ten- 
erbe tendre, étendre, ban- 

.E, en V. a. (Palsgrave), l'of- 
es Ténèbres, celui du mer- 
it. 
principe, doctrine, terme 
ne, le 1. lenety il tient (pour 

, paume, courte paume, de 
enlh, dixième, ou lens, les 
irès le rôle du nombre dix 
eu; mais f'étym. de Skeat 
irable ; c'est le fr. tenez ! 
ncé par le joueur, d'autant 
). que les termes de co jeu 

■ Le dedans, douce. > 
temps, terme de grammaire 
lent : t II est muU vielz, si 
is uset, » (Ch. de Roland). 
V et Tentoo, tendoire, en 
idour et tendou. 
3ANT, turbulent, présomp- 

Termagant, personnage des 
irces, comme le fr. Kodo- 
11 1. ter-magnus, ou du sa- 

prince, et magan, puis- 

lans Santer (sainte-terre), 
te le fr. terre et to santer 
•abonder, comme les faux- 
qui erraient et mendiaient 
«xte d'aller en Terre-Sainte. 
en pat. a., grands étangs, 
tam. 
GNOL, cheval lourd et pe- 



sant, litt. qui se traîne à terre, du 1. 
fictif, terraruolua, terrien, terreux. 

Terrene, terrestre, du 1. terrenu», 
mot savant de la langue angl., mais 
qui a son équivalent pop. dans le 
mol norm. terrene, désignant la sa- 
lamandre terrestre, dont on fait la 
Tarane, sorte de gobelin. 

Terrier, le fr. tarière, du I. tere- 
bra. 

Tebse, poli, dul. tenus, nettoyé, 
en V. fp. t&rser, essuyer. 

Tertian, fièvre tierce, du I. ter- 
tiana {fehris} ; mais ce mot a le sens 
général de fièvre dans les dialecles 
celt. : tersienn, fièvre, en breton, et 
ierjiyetm. 

Test, épreuve, examen, du l. 
lestù. 

Test, coupelle, ie v. fr, teste, dul. 
tesitim, couvercle, même famille que 
testa, vase de terre cuite (losta). 

Tester, ciel de lit et fond de lit, le 
T. fr. testiêre, têtière, it. tesiiore. 

Tester, pièce-de monnaie, le v. 
fr. testar,\e même que teston, parce 
que la tête du roi y était figurée. 

Testigle, testicule, en nonn. couille 
du 1. coleus : en pat. a., dans Shakes' 
peare et Ben Johnson coil, par res- 
semblance, désigne une grosse bosse 
au front. Pour le rein, l'angl, n'a pas 
de mot fr., mais le vieil a. avait rein- 
ty, qui se dit d'un animal bien reinté ; 
le mot est dans Bailey, qui dit : 
handsome, well shaped, spoken of 
horses and cows. 

Testv, vif, pétulant, bourru, le v. 
fr. lestié (Johnson), entêté, telchi est 
une variante. 

Tethbr, attache à un cheval v. 
Tbdder. 



— 191 — 



Tetrical, refrogné, sévère, du 1. 
tetrictbs, 

Tetter, dartre, le sax. tetevy mais 
le norm. a dertre^ dartre, et le v. fr. 
teteller, en fr. titiller, démanger : 
tetelleur signifierait le démangeur. 

Tew, V. Tewtaw. 

Tewtel, tuyau, en v. fr. ttJisl^ en 
norm. tuel, et tiœty dul. tubellus. 

Tewtaw, battre, onomat. comme 
pan-pan) teWf id., est l'abréviation. 

Thalweg, litt. voie de Teau, est 
un mot ail. récemment introduit ; le 
V. norm. n'en avait pas besoin : il 
disait le diep ou fil de l'eau (comme 
on le voit dans Vtc. de Veau de 
Moueriy 169.) Quanta thaï ail., en 
angl. daly date, tous deux existent 
en bon nombre dans la topog, norm. 
ex. : Darnetal et Dieppedale, etc. 

Than, qui, après le comparatif : 
ce mol entre dans un idiotisme an- 
glais qui n'a de semblable qu'en 
latin ; ainsi : homo qtw major nullus 
fuit, se traduit bien en anglais par 
4 a man than tohom no hody toas 
greater. » Intraduisible en fr. 

Thatgh, la paille qui couvre les 
maisons^ de là thatcher, couvreur en 
paille, en v. a. « tile takker » atta- 
cheur de tuiles, en norm. attakeuvj 
du verbe attdkier^ attacher. A cette 
idée de paille qui couvre la maison 
nous rattacherons un mot oublié, 
c'est le V. a. hailey dans le sens de 
maison, primit. enceinte fortifiée : 
« now within their haile » dit Spon- 
sor p. 853, et en écossais ôeiï signifie 
abri. En basse Norm. baile est 
usité dans le même sens : « Va te 
tchuler dans le baile » veut dire va 
te coucher dans ton logis, ton ap- 
partement. Beaucoup de Bailes dans 



les noms de lieu en Irlande, en Ângl. 
et en Norm. En cette dernière hol 
devient souvent hoel, 

Thereabouts, les environs, dont 
le synonyme est surrotmds; c'est le 
V. fr. ; € s'alèrent colchier es 
surondes des maisons. » {R, de 
Brut, V. 14.004). 

Thicket, bouquet de bois, en v. 
fr. tucquet, tertre etbouquetde bois. 

Thimble, dé à coudre, dim. de 
thumà, pouce, litt. le petit pouce. 

Thille, de Tangl.-sax. thïljayd'où 
le fr. tillac : l'angl. thill, timon, n'est 
peut-être pas sans rapport. Littré se 
demande d'où vient le c de tillac ? 
par euphonie, croyons-nous ; nous 
avons entendu colzac pour colza, 

Thin, mince, mot sax. congénère 
du 1. tenuis, en fr. tenu. Le poisson 
mince par excellence est celui que 
les Norm. appellent ^anpo/i (en angl. 
sand eel), c'est launce dans le West- 
morland (Halliwell). Il y a peut-être 
un rapport entre thin^ mince et thing, 
rien. L'angl. à aussi le l. nichil^ rien, 
contracté en nill, un rien, une bluet- 
te, étincelle, que nous avons eu tort 
d'exphquer par niellure V. Nill. Ce 
mot sign. aussi refuser, litt. répondre 
par < rien » Connaître son afîalre, se 
dit en pic. « connaître el nostrum » ; 
l'angl. a aussi ce mot dans un sens 
très voisin. C'est le contraire de être 
niais, être nini, en norm. et ninny 
en angl. être nigaitd, en norm. et 
nygard, en v. a. Think, penser, a 
pour syn. dans le patois du nord to 
rekon, calculer (Brockott), dont on a 
fait à tort en ce sens un américanis- 
me. On dit quelquefois en norm. ze 
penser, réfléchir, pour indiquer l'ac- 
tion de l'esprit sur lui-même : la 



même forme se rencontre dans une 
vieille ballade auglaise : « The Kii^ 
Ihouffht kimaelf.* citée par H. Ni- 
colas, Agincourt, p. 78. Le refrain 
"■ 'e ballade rappelle, mais à sa 
■e, le refrain norm. Lon la 
; / {v . notre Litt. pop, de la 
) Voici ce refrain dont !e type 
«n ouvert de la joie t lai, lai, 
\ laral, laral, la/ ». 
•JLE, mot du pat. a. selon 
(Romania), erminette ; en 
une tille, mot d'orig. ecand., 
i. tecksla, en holl. dùsel. 
.ES, tolets : Littré ne donne 
Stym. à loleU: c'est, d'après 
i. thole, lo sax. Ihol, le dan. 

ra, courroie, bande, le sax. 

on peut en rapprocher, pour 
'6, le fi*. sangle, en v. fr. 

du 1. cingwla. 

N, épine, cité par Wace en 

l. de Rou.) Lacombe donne 

V. fr. xiome, épine, ziàrnée, 

: il a sans doute pris le 
e Wace pour un mot fr. ; 

forme ail. dom est passée 
î pat. fr. oii l'ajonc (.épineux) 
e Dôme. Wace donne ainsi 
de Thorney, là où e^ Tab- 
! Westminster, étym. où l'on 
lit l'englo eOiX.thomege li tt.l'ile 
les ; « Zonee por co l'apelon 
ine iout foison. Et ke lewe 
t environ. Ec en engleiz isie 
Eo est isIe et Zon est 
» (R. de Rou. V. 10, 660.J 

forme ^e était devenue ey, 
'-brides, les Hébrides litt. les 
Brijid, en v. n. ayea : < les 
;aye«estantdans larivière. » 

la Vie. de l'eau. 



Thorp, village, mot scand. assez 
commun dans la topog. norm. comme 
Le Thorp, mais changé souvent en 
tOT et en tour: Klitop, Cametours. 

Thrash et Thresh, battre du blé, 
le V. fr. treacher, danser, le battage 
primitif le faisait en trépignant sur 
les gerbes, du sax. thratcan, en v. 
ail. trùkan, en ail. dreachen. Cf. 
l'esp. triscar^ trépigner, fouler aux 
pieds et l'it. treacare. danser. 

Thrasonical, fanfaron de Thraao, 
le bravache d'une comédie de Té- 

TsRiLL et DniLL, forer, onoroat, 
de craquement , de déchiremenl, 
comme le v. fr. drille, bâillon, te 
V. fr. frier, froisser. 

TimiFT, le statice, litt. la plante 
qui vient bien, de son rad. thrive, 
prospérer, venir bien, en parlant des 
plantes. 

Thriska, ancienne pièce de mon- 
naie qui valait environ quatre sous, 
litt. Ihres maille, trois mailles. 

Trhoat, sein , gorge , lo sax, 
throte, mis ici pour un mot très 
norm. qui pourrait bien exister ea 
patois angl. c'est la falle, la gorg^ 
festomac, que M. Joret tire du 
norais fiall, norv. fall, l'angl. sa^. 
fèl, qui pourrait bien aussi exister 
dans les pat. angl. 

Throno, serrer, presser, de l'ail. 
thrang, presser, en v. fr. drene, 
drosse de raoage (Jal). 

Throng, foule, presse, nous per- 
met peut-être de compléter l'article 
Bevy, troupe : Bevy a désigné un© 
troupe, une volée d'oiseaux, qui vont 
boire, en norm. bever ensemble, en 
it. beva, une buvée. Cf. le norm, 
bevroffe, breuvage, béverie, boisson 



— 198 ^ 



d'eau et de farine. Bailey limite la 
hevy à trois et traduit ce mot par 
« three partridges. » 

Thhosle^ mauvis, en v. fr. trasle, 
du V. alL throsula, sax. throstle. 

Thrush, grive, thrtcsj en sax., en 
prov. treicke, 

Thrust, pousser, traîner, du 1. 
trusitarCt dim. de trudere : Pals- 
grave traduit / thrttst par t j*âw- 
trusse, je presse. t> 

Thump, cogner, l'it. thMmbo^ en 
prov. tumos^ frapper de la corne 
(Lacombe.) Wedgvvood cite Tit. 
thombo, un coup, le champen. tombe, 
un marteau et tombïr^ résonner, et 
le fr. tomber, en ramenant tous ces 
mots à une onomatopée. 

Thunder et TuNDER, tonnerre, 
onomat., congénère du 1. tonarCy 
tonner, en norm. touner. De même 
que les Normands appellent pierres 
de tonnerre les belemnites, ainsi en 
Angleterre, on trouve dans Shakes- 
peare : « I, bave bar'd my boson to 
the thunder stone.» (/. Cœsary 1, 3.) 

Thwack, abrév. de Twigk-Twack, 
coup, onomat. semblable au fr. fUc- 
/lac. 

Ti, demeure, maison, on celt., est 
le suffixe de Tûngl. hogsty^ porche- 
rie, litt. maison du porc, en celt. 
houàh et ho(^hy porc. 

TiCE, V. Enticé. 

TtCK, prendre à crédit, litt. en 
marquant la dette sur iine étiquette, 
eâ angl. ticket^ ou bois à auohes, à 
entailles. 

Tï^, insecCe, la tique; nom m^orm, 
ô\ vulgaire de Tixode. 

TiCK, le fr. tic, de Tall. tickeny tou- 
cher légèrement. 

Ttck, caisse de lit, taie, en wallon 



ttchy taie d'oreiller, bas-1. teca^ du 
1. iheca^ du grec ôyjxT) ; en chamT 
penois tiquette, taie d'oreiller. 

TicK, faire tic-tac. 

Ticket, le fr. étiquettèi du gerra. 
sticky bâton ; Tétiquette est un bâton 
marqué d'entailles. En rouchi Xestir 
guette est un bâton pointé, marqué.» 

TiCKLE, chatouiller, que les lexico;? 
graphes angl. tirent du 1. tUillare^ 
mais le c et le ^ s'y opposent ; c'est 
une forme dim. de l'ail, ticken^ tou-*- 
cher légèrement. 

TiD et TiDY, ou mieux TidY et Tid,- 
propre, en sax. tydden. Cf. le Lniti- 
rft^jd'oùle V. fr.nw, net, représentant 
la première syll. etFangl. représeii- 
terait ttd, d'après la diflérence 
d'accentuation sur nûidtis. 

TiDB, temps, saison, marée, du 
saxon tid ; en v. fr. ttde : ce mot 
était entré dans le vocabulaire des 
marins normands, au xii« siècle : on 
lit dans le R. de Brut par Wace : 
€ Et tide orent è bon orré, — ils eu- 
rent bonne marée et bon vent.» (Jal, 
Dict. naut,) 

TiDDLE, caresser, mignarder, flaiw 
ter, dim. de ttd, tendre, délicat, mot 
saxon, 

TiER, : « en v. fr. iJ2<^re,rang,ordre, 
en v. alL tider, tier, une attache, i 
(Wedgwood). En norm. le tier est 
l'attache au pied de l'animal pour 
paître, c'est la réduction du v. ail. 
ttder, en angl. tether, en v. fr. tière^ 
rangée, suite. 

Tiff, se crêpe? les cheveux, le 
fr. s'attifer ; Littré doQne au fr, pour 
orig. le flamand tipten^ d'où tif ne 
peux pas sortir : en ail. s'attifer se 
dit t steif heraus puken. » litt. pa-* 
rer raide eri haut ; e'estFangl. stiff^ 



raidir : or crêper, les cheveux, c'est 

les raidir, donc l'ail, tieif, le sax. 

atif, sont les radicaux de l'angl. stiff 

et du fp. attiffer. PalsgraTO traduit 

le'dim. tyffel, par le fr. tif^. 

""iFF, picoterie, boutade, petite 

(relie, oQomat. du genre dejjic- 

(T, attiqner, du fr. pop. chiffonner 

icer. 

'tPFAKY igaze de soie, que Skinnor 
lohnson tirent du fr. tiffer (I. at- 
jr), ra(J. qui ne rend pas compte 
mot tout entier, de any : c'est le 
r. Tiphanie, fête de l'Epiphanie, 
^nde fêle où l'on prenait «ne 
e de soie claire. 

'iGH, ppon. taî, pièce de terre en- 
w, ressemble à l'isl, thicaite, que 
irsaae interprète par «pièce de 
terre isolée*, qui semble con- 
pe au («tï{lopog. norm.),très com- 
a dans l'Eure, avec un nom propre 
l-Anger, Tuit-Hébert ou seul, 
ruit. 

'iKB, un paysan, un rustre, du 
. Hach, laboureur, selon Fleming. 
'iKB, une tique (ixode), le même 

iTiK. 

'iLBURV, espèce de cabriolet, dé- 
omé de Tilbury, l'inventeur. 
'ILE, tuile, en v. fr. tière, rangée, 
6, du sax. tigel, congénère du I. 
lUa, eu norm. tieuleei tuettle. 
'iLL, tiroir, tirelire, abrév. de 
LEH, V. ce mol. (J. de Meung, 
tatnenC, xm" siècle.) 
'iLLER, un petit tiroir, ea norm. 
wr du verbe tirer, formé comme 
gl. draioer, tiroir, du verbe draw, 
r. Du fr. tirer, vient tiP6-lire(hlt. 
-liard) qui est ancien : € Et em- 
irser et mettre en tirelire.» (J. de 
ig. Testament, xin« siècle,) 



TiLR, (Bailey), lentilles; l'angl. est 
la syll. forte du mot français. 

TiHBER, bois de charpente, en sax. 
tymbre ; Cf. le v. fr. timbrer, mar- 
quer, litt. bois timbré, marqué d'ua 
signe, du v. fr. timbre. 

TiHBER, quarante peaux, le v. fr. 
timbre, paquet de pelleteries, litt. 
iiml/ré, c.-à-d, marqué. 

TiHBREL, tambour de basque, dim. 
du V. fr. timbre, tambour, du I. tym- 
panttm. 

Time, sous ce mot congénère du 1. 
tempvs, nous plaçons un rapproche- 
ment enlrela forme anglaise : € Eight 
miaulesptut twelve > et la forme du 
vieux norm. : « Un cancer qu'il avoit 
au visage passés sont neuf ans» 
(Joum,àu sire de Gauberville, 235); 
est du V. norm. V, Chron. deBenois, 
v. 7.746. On dit dans l'Avranchin 
( eau matinale n'est pas journalc. > 
A cette idée de temps nous join- 
drons celle de jour pour citer l'adj. 
norm. journal, d'où « étoile jour-r 
nale > , et le fr. livre journal, d'où 
le substantir,1e journal. De mê.iie en 
V. «agi. journal iaôoMr« (Spenser). 
Ensuite yoMm«y, voyage. 

TiuoTHY, la fiéole des prés, litt. 
herbe de saint Thimothée, herbe à 
odeur de miel ; sous le bénéfice de 
ce dernier mot nous plaçons le v. 
angl, mealy, miellée ■ mealy-mou- 
thed > à la bouche miellée, dans le 
GloM. de Brocket ; le v. angl. avait 
le Bubst. mef/, miel, qui est dans Per- 
c'ys ballads : « mell, no gaU. > 

TiHDER, amadou, en%ax. tynder,eia 
norm. tondre et tomhre, en isl. tundr 
■ et li tondres et li galet. ■ (Par- 
thenopeus de Bloià.) 

TiNE, fourchon, dent de herse, du 



— 195 — 



V. ft'. Une, bâton, et thyel^ bâton, 
trique ; tinemany garde-forestier, litt. 
l'homme des fines, des baliveaux, 
des triques \ tinets, dim, brous- 
sailles, litt. petits bâtons. 

TiNG, tinter, onomat. comme le fr. 
ding ; ttn^le en est le dim. comme 
tintiller est celui de tinter. Quant à 
tingUy répondre en parlant d'une 
douleur, qui a un contre-coup, un 
écho, un retentissement, c'est le 
même mot, c*est la fusion du sens de 
Touïe dans celui du tact. 

TiNGLE, teindre, du 1. tingere^ en 
provençal tengner, 

TiNK, tinter, résonner, dont le 
dim. est tinhle^ double forme de 
TiNG et TiNGLE. V. ces mots. De 
tink, dérive tinker^ drouineur ou 
chaudronnier ambulant, litt. le tin- 
teur^ celui qui tûiie, sonnaille. 

TiNKLE, le dim. de Tink, comme le 
V. fr. tintiller est le dim, de tinter 
et ttnkler est le drouineur, plus ex- 
pressif que son synonyme, tinker, 

TiNSEL et TiNCEL, soic mêlée de 
cuivre, clinquant, litt. étincelle. 

TiNY, teigne, insecte, du 1. tinea, 
en prov. teina. 

Tip,*bGut, extrémité, pointe: il y a 
ua curieux mot en norm. qui n'a 
sans doute qu'un rapport de son avec 
ce mot saxon, c'est la locution < de 
tip » c.-a.-d. de reste, par ex. «j'ai 
un sou de ^^ i>, un sou de reste, sur 
le tout, l'extrémité d'une somme. 
Trpstajf, sergent à baguette, litt. au 
bâton à bout (s. e. d'argent). 

TiPPLE, boire, boire avec excès : 
prob., dit Bailey, de^/fip^ô, le dim. 
de 5tj), super. 

TiPSY, gris, entre deux vins : les 
le^ioograplies angl. disent de tij^le^ 



mais ils oublient de dire comment 
tipple s'est transformé en tipsy, 

TiPTOp, le plus haut degré, litt. le 
bout, tip, du sommet, top. 

Tire, nourrir, spéc, les oiseaux de 
proie, dit Wedgwood, qui donne à 
ce mot une orig. germ., cependantles 
termes d'oisellerie en angl. sont 
généralement français. 

Tire, orner, parer,^abrév. de at- 
tire, du fr. attirer, en v. fr. $ign. 
régler, mettre en ordre. En fr. pop. 
on dit de quelqu'un : < tiré à quatre 
épingles» c.-à-d. à vêtements tendus, 
tirés. Le fr. tirer n*a passé en anjgl, 
que daps ce mot ; quant à to retire 
verbe n., se retirer, c'est yne form.ç 
norm. « Nous retirasmes au logis. » 
(Journal du sire de GoubervHle, p,. 
17^) L'historique de ce mot dans 
Littré ne donne pas un seul ex., ea 
V. fr., de retirer, sens neutre. 

Tire, bande de roue, peut-êtrp le 
fr. tiré (fer étiré). 

TiRwiT, ua vanneau, dénommé 
d'après son cifi, en nprm. pirwit et 
pivit, 

TiT, abrév. du f;*. petit : tit, un pcr 

tit cheval; tit^ une petite femme; 

titmouse, mésange, litt, petite mèse 

ou mesette; titMt^ morceau fi^and, 

Jitt. petite bouchée ; mais le saxon a 

aussi ^îV?, petit. En pat. a. titmouse est 

le feminaleptùde7idum{îidlliwéH), et 
titoton un toton. 

Tit. pour this dans la locution t tit 
fbr tat » ceci pour cela, à bon chat, 
bon rai. 

TiTHE, dime, litt. tenth^ le dixième ; 
en Ecosse tiends. 

TiTTLE, un rien^ un point, de til^ 
petit. 



TiTTLE-TàTrLK, caquet, lut. (lire lit 
t. V. TiT. 

VY, pour TàNTIVT. 

)AST, une rôtie, en v. fr, tosUe et 
rôtie, du 1. toitum ; de là toMt, 
santé (portée avec une totte.) 
>FT, habitation, mot seand. sign. 
lamp enclos attenant i la mai- 
; ce tôt est le suffixe de beaucoup 
(oms de lieu en Norm. : Gratot 
rard-tot) Vretol, ( Auvray-tot), 
Le pat. a. du Nord a un syno- 
e fr. : mains, du 1. mansio, la 
le attachée à une habitation ; en 
-norm. méi, dans le Midi de 
r. mas. 

m., les toiles ou filets de chasse ; 
ETTE, la nappe. 

ML et TiLL, travailler, spéc. la 
}, mot germ. dont on peutrap- 
her le fr. outiller, d'aulentmieux 
son substantif tool, outil, avait 
. équivalent le v. fr. : tôle, outil, 
, vlile- 

)FT, habitation, du dan. tôt ; or, 
jt est très commun comme suf- 
dans la lopog. norm., spéc. dans 
Roumois et le Cauchois et 
le seul, car il y a plusieurs lieux 
Le Tôt. 

METHEH, ensemble, pour to ga- 
, pour réunir. 

>LL, péage, le v. fV. tonîieu, lon- 
tollin, du 1. tetonium, du grec 
viov. 

3LL, pousser, inciter par degrés : 
aorm. ■ doler la boise (bois) à 
iqu'un» c'estleilatter.ieaéduire, 
lener à ses Hns. 

OMBOY, garçon bruyant, de Tom 
)ma8) et boy garçon. 
DM, un tome ; à ce thème appar- 



tient le fr. inatomie, en v. fr. anlo- 
mù, squelette, en pat. oto^f, id. 

Too, en p. a., tout, lootrue, tout 
vrai, tout àfait vrai, suivant lescom- 
meatateuTb. V. Speoser, p. 353 ; dans 
le nord de 1' Angi.,c'est un pléonasme 
commun dédire : cThe wholetoU.i 
(Gl. de Brockett). 

Too, aussi, le norm. iioUf aussi et 
italelitai, pareil, semblable : < Uesl 
tout itai. » tout tel ; l'iïai, le pareil, 
du 1. ille-taZis. 

ToNsiLS, amygdales, dul. ionsilUx, 
glandes de la gorge. 

Tony ,imbécille, le nom rural d'An- 
toine, pris pour synonyme desot, 
comme en France Nicolas, Nico- 
dème, Jean. 

Tool, outil, le v. fr. ioîe, du I. vii- 
lit, en V. fr. ostel, en norm. outi. 

Top, une toupie, en norm. un tou- 
pin; dicton : ctoumer comme un tou- 
pin >. 

Top, sommet, le fr. toupet, la tête, 
le sommet de l'homme ; mot germ. 
et scand. : ise mettre dansle toupet.* 
c.-â-d. dans la tête. L'adj. ïop/U 
est lilt. plein jusqu'au haut, conible. 

Tofb, gobelotter , godailler, litt. 
toper, c.-â~d. heurter, choquer les 
verres, aveaVexclam.Sr. tope/ lopetl 
litt. faites top. Wedgwood cile le 
norm. faire top, pour l'onomatopée 
de tomber. 

Top (Wedgwood), représente te 
bruit de deux mains frappées l'uQs 
contre l'autre pour condure un mar- 
ché :(Topez-là> se dites Sr. pour fi- 
nissons le marché, arrangeons- nous. 
Pour Wedgwood e'est une ooomal., 
et il en rapproche l'it. topa-tqpa, le 
toc-loc contre une porte. 

ToFFi'B, tpmber, c'estla m&m» que 



— 197 



fwjible, tomber avec le m en moins; 
Wedgwood cite le norm. « faire top » 
c.-à-d. tomber. 

TopsY-TURVY, sens dessus dessous, 
en V. a. tqpsi'to'erwat/ (in Searches, 
Ltffht ofNaturé)^ pour topside fother 
toay, 

ToRP, village, en pat. a. dorpy 
existe dans la topog. norm. : Torp, 
en Lieuvain, Torp, en Caux ; Clitorp, 
ou Clitourps, dans la Manche, le 
Thoif^ en Gaux, le Thorp en Lieu- 
vain , forme qui devient Tour , 
comme dans Cametours. 

Tort, dans Shakespeare, un tort, 
une faute, un dommage, du I. tortusy 
d'où le fr, torture. A propos de ce 
dernier mot disons que la Chron. 
saxonne attribue aux Normands le 
supplice dit chambre à crudry coffre 
rempli de pierres tranchantes, en 
angl. CruceUhiia, en bas-1. cruce- 
tum, Lacurne ciiecrticier en v. fr., 
torturer, du 1. cruciare. 

ToRToiSE, tortue, prov. tortesa^ 
l'esp. (ortuffay du 1. tortus, tortu ; en 
V, a.tiertu et tortu; d'après ses pattes 
torses. 

Torture, le fr. torture ; gallotosy 
potence, chevalet, le v. fr. cavalot. 

Tory, royaliste d'Irlande, d'après 
€ tar a ri, » viens au roi, chant des 
Irlandais en faveur de Charles II. 

TosE, charpie, litt. ce qui est tondu, 
en norm. tousé. 

Toss, secouer, en norm. tosser : 
tr tosse la luque » secoue, éteins la 
lumière, la lampe. Un vêtement, dit 
tossta, qui figure dans l'inscrip- 
tion de Torigny , n'est pas dans 
le dict. de Quicherat. 

Tôt, taxer, litl. indiquer le tout, en 
V. fr. iot, ditl. totus, ou mieux le v. 



fr. tôtSy taxe, resté dans le (r. mal* 
tôte, du V. fr. toile, tolUj de tollir, 
enlever, (^e mot tollïr est norm. dans 
le sens de traiter injustement, frus- 
trer de ce qui est dû : « Il m'a tolli, 
j'ai été tolli.» 

ToTE, tout,employé en pléonasme, 
commun dans les borders, cThe whole 
tote, » le tout complet, d'après le 
Gloss. de Brockett. 

TouRN, tourner, d'où le fr. atour^ 
le V. fr. atorn: le v. a. avait atour^ 
ned, traduit par éguiped, eiattouresi 
dans le Roman ofthe Rose : « riche 
attour. » (v. 3717,) 

TousE, pron. taause^ gronder, 
houspiller, peut-être le fr. tancer, 
avec la forme anglo-norm. iaauncer 
et tousely houspiller est le diminutif. 

TousE, tondre, en noriri. touser, du 
1. tonsus, par tontiare, du 1. tondere. 

Tow, le fr. touer, en scand. togay 
tirer, pousser. 

TowEL, serviette, le v. fr. touaille, 
corrupt. de toile ou mieux de l'it. to- 
vaglta, comme mise sur treuil. 

Tower, tour, d'un thème général 
sign, hauteur : turrts en 1., ttor en 
gall., torr en gaël. : en Norm. plu- 
sieurs hauteurs sont dites Tbr, Tour^ 
TortUy Turin. 

TowN, ville ; les villes primit. pla- 
cées sur des hauteurs, du rad. dun, 
en gaulois dv/num^ en angl. down, 
en fr. dune, et aussi (on, comme 
Mortain, Morïtontum^Mii, la hauteur 
des mores ou landes humides, etc.. 
En saxon tun, ville ; nous voyons 
aussi ce mot dans l'ancien nom de 
St-Floxel (Manche) : t In monti^ 
mento locellivocahulo ChristonnOy i 
(hauteur du Christ.) (vi*» siècle). 

Trace, suivre à la piste, en v. fr. 



au tract, à la traco ; en v. fr. tracer, 
du I. traclio. 

Track, trace, piste, en v. fp. trac, 
du 1. tractus, traînée ; to trace, tra- 
cer, de l'it. tracciare qui suppose un 
inierméd. l.tractiare ; Vangl. traceri/, 
incisé en tracerie, est entré dans 
e langue archéologique. 
RADE, commerce, du 1. tradere, 
BP ; en fr. la traite, du supin tra- 

RAiL, traîner tout du long, d'où 
'l, queiie, du I. traha et tracula, 
bas-I, tragula et trahale, du I. 
1ère; â cette famille appartient le 
treuillor, traille, traillon et treuil ; 
dernier en norm, est treue et 

RAiH, queue, piste, le fr. traîner, 
ianle de trailler, V. Trail. 
'rammbl, en v. fr. tremel, oré- 
iUère, lilt. machine, par confu- 
1 de tremel avec crenèl, créneau, 
n, d'où la machine à crans, ou 
mai Hère. 

'ramel, tramail, it. tramaglio, esp. 
mallo, litt. frana-^maculam, aii- 
ï d'une maille, déplus d'une maille, 
ihle ou triple . Dans Shakes- 
re to tramell, barrer une ri- 
re, comme le fait le tramail. De là 
mmel avec lo sens d'entrave, 
itacle. 

Tramp, trépigner le v. fr. tréper, 
!c une nasale. 

rRAHFLG, fouler aux piedsy de 
1. trampellen, d'où le fr. Irera- 
1. 

Tramway, que lo peuple fr, pron. 
.mvay, est, a-t-on dit, un mot dV 
. américaine, forme de tram, rail, 
■t; mais ce mot vient de Outram, 
re du général (jui oi'gaiiisu lo pre- 



mier ce genre de voie ferrée, d'où le 
nom prim. Outramtoay. Toutefois, 
le pat. a. du Nord a tram, traîneau. 
(Gloss. deBrocketl.) 

Trance, le fr. transe et transi, litt. 
passage de la vie k la mort ; en norm. 
( il est passé i sign. il est mort. Du 
1. transire et tramitare. Le cri fr. 
à mortl est dans Shakespeare : «AU 
amort.» Tauing oflke Shreio IV, 3), 
et un commentateur dit : « This gal- 
ticism is eommon to many of tbe old 
plays, 1 

Transom, traverse de bois ou de 
pierre, non pas du fr. tronçon, mais 
d'un comp. de tratu, à travers et du 
fr. sommier, pièce de bois portant une 
forte charge. 

Trafe, courir les rues, se rappro- 
che du V- fr. tréper, trépigner, sau- 
ter ; de là trepess, coureuse de mes. 

TnAPFER, rôdeur, chasseur de cas- 
tor, litt. à la trappe, et ce dernier mot 
imité d'unbruit de chute, qui est fropf, 
donne le fr. attraper. 

Trappi.vgs, harnais, draperies d'ua 
cheval, pour drapings, les choses qui 
drapent. Palsgrave traduit l'angl. 
frapper par le fr. drappier, housse. 

Trash et Trousse, déchet des ar- 
bres, parure des haies, et par suite 
rebut, en v. fr. traste, vieux meuble, 
vieille ferraille ; en pat. de Castres, 
cité par Wedgwood, trasso, vieille 
chose usée : i imo trasso de capel » 
un reste de chapeau. 

Thavel, voyager, le v. fr. traveiller 
voyager, il. travaglio, prov. trabalh; 
du 1. transvolo et iravolo. traverser, 
franchir rapidement. Le grand voya- 
geur, au moyen-âge, était le pèlerin, 
le palmier et paumier, celui qui rap- 
portait la palme du jardin des Oli- 



^ 



— 199 — 



viers» resté aussi eu v. a* paimer si- 
gnifiait pèlerin : ce mot n* existe plus 
que dans le nom propre Palmer. 

Tray, hotte à mortier, baquet, 
pétrin, en norm. irau^ un péti*in,en v. 
fr. trau, et trauçy du bas-l. trauçtis^ 
d'où le fr. trou. Tray est le même que 
Trough. 

Treagle, composition médicale, en 
V. fr. trïaclef litt. thériaque, remède, 
fait de la vipère pilée, moi d'orig. 
grecque. Poui' guérir, Ta. emploie lé 
fr. recover, d'où le v. a. avait tiré 
keveratmce, le v. fr. recouvrance» 

Treble, triple, le v. fr. treble. 

Tree, arbre : sous ce mot saxon 
nous mettons un mot oublié, c.-à-d. 
le V. a pigne, pin ': « enclosed with 
the trees of pigne. » (Gower), en 
V. iv, pigne eipingne^ pin. 

Trend, tourner, V. Trundle. 

Taespass, outrepasser, le v. fr. 
trespasseTy en norm. passer y de 
même en anglais, témoin le terme 
passing-bellM cloche du trépas. 

Trestle, tréteau, le v. fr. trestely 
dim. de treste (Roquefort), it. Iraste, 
poutre, du 1. transtrum, id. 

They, le trois de cartes, le norm. 
trets,en. v. angl. trei/e : « seven is my 
chance and thin is cink and treye 
(Chaucer. ) 

Trial, épreuve, jugement, en v. fr. 
trial; dans du Gange, trtel. V. Try. 

Tribe, tribu, du 1. trtbtis, mot in- 
troduit ici pour réparer Foubli d'un 
mot important, quelque peu synony- 
me, c.-a.-d. Folhf gens, grand nom- 
bre, d'origine germ., mais qui exis- 
tait en V. fr. : cum foie en aut grand 
adunat » (Vie de saint Léger) elle v. 
fr. floCf par métathèse en norm. flOj 
troupe, grand nombre. 



Trice, un moment, en v. angl. 
tretSy en esp. trtSj un crac, un ins- 
tant, et Wedgwood fait cette citation: 
c venir en un tris » to come in a 
trice, so in se. in a crack, immedia- 
tely. » Trice serait donc une onom. Il 
y a une autre étym. : Trice et treis 
serait pour thrice, litt. le temps de 
dire one, two, thrice, dans les jeux 
d'enfants. Un vieux texte donnerait 
raison à celle-ci : c Âll suddenly as 
who saith treis. » (Gower). 

Trick, parer, orner : « their heads 
were tricked with flowers. » litt. en- 
guirlandés,abrév. de intricate^enire- 
lacer. 

Trick, ruse, tour, du 1. tricay dé- 
tours, difficultés, d'où le fr. tricher, 
en norm. trichier, et le fr. pop. trtic, 
adresse, tour d'adresse. 

Triple, bagatelle, en v. angl. tru- 
fle, en y. fr. trufle, de trufler et trt^ 
fer^ tromper. 

Trill, fredonner, le fr. trille, l'it. 
trilla, 

Trim, ajuster, parer ; en norm. at- 
trimer^ séduire, gagner. 

Trinkets, colifichets, bagatelles ; 
pour Wedgwood, c'est le fr. trique- 
niques qu'il définit t things of no va- 
lue. > 

Trip et Tripe, sauter, sautiller, en 
V. fr. tripeTy sauter ; Palsgrave tra- 
duit/ <rep, en iv, je tripette ; c'est le 
l. trepidare et l'ail, tripen^ mots qui, 
selonWedgwood,qui plonge ordinai- 
rement jusqu'au son naturel , sont 
issus de trap-trap-trapy bruit de la 
chute des pied^. 

TRrrmNG, canton, tiers de pro- 
vince, auj. Riding ; de l'angl. thrice^ 
trois. 

Triuva, en v. angl., alliance, en fr. 



trêve, du germ. erete, foi, d'où l'angt. 
trtie, vrai. 
Trochihqs, les trochures du cerf. 
Troll, rôder, en fr. trôler, de l'ail. 
trolten. 

Troll ou Trowi., rouler un chant, 
Wedcrwood tire ce mot du thème 
-la en îr.,tralallen en suisse, 
iratlen. 

.-Ukaus, dans Stiakcspeare, 
u trou-madame. 
,op, une salope, dérivé du v. 
r, rôder, comme salope, de 
t. salotte ; dim. irollotte, une 

i, le même que Tkrwth, V." 

, trotter, que Diez tire du 1. 
!, et que Wedgwood tire 
lu son trot-trot, d'où vient 
; lui même. Ce thème Irot, 
xt est général. 

TERS, aes pieds de moutons, 
;herie, lltt. des ti'olteurs. en 
trouvas, id. ; à Guernesey, 

M. 

QH, pron. trof, auge, baquet, 
en norm. tros, trau, pétrin, 
■m. traitff, un trou. V. Trbo, 
e de Trouoh. 

NCE, couper un tronc, le v. fr. 
En norm. ironcfner, trooquer, 
!. troncir (Roquefort. 1 
VSERS et Trousse, culottas de 
:, en v. angl. afrowaeia, en v. 
ouisea, d'où le fr, trousses, 
, dans « trousses de page > et 
être aux trousses de quel- 
i et c monter en trousse. > 
'Upe)de là le fr.retrousser,etc. 
TE, trouver, en v. a., subsiste 
angl. treasure-trove, décou-r 
le trésor, eu norm. troven; en 



angl. to Irowar, terme de loi. Le 
Irove angl. est le norm. une trouve, 
une^trouvaille. V._Cohtrive, qui est 
le fr. controuver. 

Trow, penser, imaginer, du fr. 
trover, trouver, d'où l'angl. trover, 
le comp. contrive (controuver) le re- 
triever, espèce de chien, litt. le re- 
trouveur (du gibier),de ta retriàve, 
retrouver. 

Truce, trêve, en v. fr. Iruis, trêve 
et iruei : « Les trues furent rom- 
pues.» (Fabliaux et contes, 8, 64.) 

Thuck, roulette, lit. un tronc, les 
premières roues ayant été des troncs 
d'arbres. 

Truck, trafic par échange, le fr. 
troquer, l'esp. trocar. 

TnuDOB, battre la semelle, se fati- 
guer, en norm. « avoir les drvge*, > 
besoin d'agir des jambes, démaQ- 
geaisoo pour l'action, en v, fr. drug, 
fuite ; dans le Jura, drvger ai^. 
cabrioler. 

True, vrai, se rattache au fr. trêve 
V. t'r. iruia et trues (V. Truce) par 
une racine commune, le germ. trew, 
fidèle, triv>a, fidélité. 

Truffle, truffe, en v. fr. trttffie, 
de l'it. lartufii, ou mieux de Vall. 
tmffely ruse. 

Trull, une coureuse, une prosti- 
tuée, de l'angl. troU, r&der, le fr. 
troller. 

Truhp, «tout, le fr. triomphe. 

Trump, le fr. tromper, l'esp. trom' 
par. Spencer donne le nom de Tram-' 
part à un de ses personnages et il 
traduit ce mot par^wi^/W, 

Truncmeon, un bâton court, le 
fp. tronçon, le norm. tronchon, du i> 
Iruncus. V. Trunk. 

Trundle, tourner* rouler,, du fi*. 



- 201 - 



trondeler, rondeler^ tourner en rond, 
en norm. rondtr. 

Trunk, un tronc du 1. truncus; 
^rwnA, tfonc,caisse,boîte pour les pau- 
vres dans les églises, primit. un tronc 
d'arbre ; de tronc à panier il n'y a 
pas très loin : citons Tangl. serpety 
panier de jonc, du 1. sctrptiSf jonc. 

Trunnion, anse ou aile de canon, le 
trognon. 

Truss, empaqueter, env. fr. trotis* 
ser, id. on dit encore ; « trousser ba- 
gage. » De là le fr. trousse, trous- 
seau, trousser, retrousser, c'est la 
métathèse du v. fr. torser^ tordre, lier, 
du 1. iortiare. A ce rad. se rap- 
porte trv^s, drosse, en esp. troza^ 
en it. trozza^ du 1. torsus, tordu. 

Trust, se confier ; trustée^ fîdéi- 
eommis : ces mots appartiennent au 
V. fr. juridique. Gf; Antrustion, le 
âdèle du souverain et le droit dit 
trustis. V. de Max. Deloche: La 
Trt^tù et Vantru&tion royal sous les 
deux premières races. 

Try, essayer, prouver en justice, 
est le V. fr. trier ^ plaider ; du v. îs. 
trairSy tirer, litt. éplucher^ tirer le 
bon du mauvais : to try, pron. iraï, 
est exactement le v. fr. trayer ( de 
trahere) : « Tout ce qu'il y avait de 
plus trayé et de plus élevé à la 
cour» (Saint-Simon, Mém.) 
• TuGK, épée, poignard, le fr. estocy 
pointe : de là ttick, relever une robe 
avec un estoc,une pointe,une épingle. 

TucKET, prélude, fanfare, Fit. to- 
cato, touche. 

TucKET, côtelette, tranche de bœuf, 
de Vit. tocato, 

TuEL Je fondement, l'anus, env.fr. 
tuel^ tuyau. 

TuFT, une touffe, du fr. touffety pe- 



tite touffe, du 1. tuftty aigrette. Wed- 
gwood assimile touffet,^ov\Q. latine, 
avec toit/jpety d'orig. germ. et scand- 
V. Top. 

TuG, touer : tug, filet et tug fati- 
guer (à tirer le fllet), mot d'orig. 
scand., l'isl. toug^ qui conduit au fr. 
totùer, 

Tup, en V. fr.ditWedgwood,^ot*jpï, 
un bélier; c'est pour lui une onomat. 
de l'animal qui boute et il en rap- 
proche rit. toippa-toppa^ toc-toc* 
Près de ce nom d'animal nous met- 
tons, pour cause d'oubli, l'a. retrif de 
l'isl. hreîmiy le renne, accolé aujour- 
d'hui à deer, daim ; reindeer^ renne. 

TuMBLER, bateleur, en v. fr. tumber^ 
faire des tours de souplesse, en v. fr. 
tumbereur^ sauteur. Tumbler, verre 
sans pied, c.-à-d. d'équilibriste. 
, L'intermédiaire tombîer manque et a 
dû exister, venant de l'it. tombolare. 
Rad. tomb^ bruit d'une chute : aussi 
est-ce tumbaj en scand. et tumbian 
en anglo-saxon. 

TuMP, monticule, litt. en forme de^ 
tombe; en terme agricole norm., une' 
tombe est un monticule de terre ou 
d'engrais, d'où tombereau, ce qui 
porte une tombe. En angl. to twmb a 
treef est ce que les Norm. diraient 
« tomber un arbre », c.-à-d. amon-- 
celer de la terre au pied. 

TuRD, ordure, en v. a. tord^ du v. 
fr. ordy sale, d'où le fr. ordure, du- 
1. bordes et sordidtosy dont le s est 
tombé. 

TuREEN, le fr. terrine. 

Turf, tourbe, du v. fr. turro; c'est 
le scand. torf^ et /"a pris ô, sa muette 
correspondante. Dans notre Hùt. et 
Gloss, de Norm, nous avons rap- 
proché ce mot du guernesiais ^or- 



— 20-2 — 



ban, tourbe, sans rapport suffisant, 
mais gorban n'est peut-être pas sans 
rapport avec le norm. gourgane, 
fève de marais. 

TuRKEY, dindon, comme supposé 
venu de Turquie, quoiqu'il soit venu 
d'Amérique, comme le à^Indon vient 
des Indes (occidentales). 

TuRMOiL, harceler, en v. îv.turboilf 
troubler, tracasser, du 1. turbulare, 
comme par ex. au jeu de foot bowl, 
OÙ Ton se bouscule pour pousser la 
boule,ce qui est l'ancien jeu normand 
et breton de la sotUe ou choule, mot 
que je ne retrouve pas en Angle- 
terre. 

TuRNEP, navet, comp. de tumed, 
tourné, arrondi et de ta^p^, navet, du 
1. naptM. 

TuRNPiKE, tourniquet , barrière 
tournante portée sur un poteau, un 
piquet. Tum-stïle, tourniquet, po- 
teau sur lequel tourne un style, un 
stylet, une aiguille horizontale. 

TuRTLE, tourterelle, le v. fr. tor- 
trole, en norm. tourtreei teurtre, en 
V. a. turtgllf du 1. turtur ; du cri 
tour-tour . 

TuRTLE, tortue de mer, une forme 
de ^or^owe, qui vient du prov. tortesa^ 
tortu, litt. aux jambes torses ; mais 
turtle, suppose la réduction de Fit. 
tartaruga en tartlue. 

Tut, le v. fr. tutj tout, entre dans 
les mots angl. : tutsan. la plante dite 



en fr . toutesaine, dans tut-bargam , 
marché en bloc, en tout. 

TwAiT, bois défriché , du norois 
thwatty pièce de terre, resté dans les 
nombreux tuù de la topog. norm., 
comme dans le Le Tutt, le Tuit-Hé- 
bert, le Tuit-Anger. 

TwEAK, tirer, le même que tweag. 

TwEEZERS, pincettes à feu, semble 
au premier coup d'oeil être le fr. les 
attùeurs ; mais la première syll. re- 
présente two, et Wedgwood en rap- 
proche le haut-ail. tuneg. 

TwELVE, douze : at twelve^ à midi; 
€ Je party à douze heures . » J*' 
du sire de Gouberville. (xiv® siècle.) 

TwiG, rejeton, a quelque chose du 
fr. tige. 

TwiLL, tuyau de plume, en pat. a., 
le V. fr. tuelj tuyau ; twill est de- 
venu quill^ V. ce mot. 

TwiN, en goth. tveihnai, litt. divi- 
ser en deux, mot introduit en fr. : 
touine, pour le nom d'un vêtement, 
sans doute à double fil, fil retors. 

TwiLiGHT, crépuscule, litt. two- 
lightSy double lumière. 

TwiNE, fil retors, litt. mis en deux, 
in two, en norm. toutney chevelure 
mêlée. 

TwiTTER , gazouiller , en norm . 
tuitier, dite tuit-tutt, 

Tyke, un gredih, peut-être du fr. 
tique, l'insecte de la gale des mou- 
tons, l'ixode, comme on appelle^gale, 
vermine, un misérable. 



u 



Uddbr> mamelle, congénère du 1. 
uber, d'un type universel : v. ail. 
uter, goth. euter, soand. jugr, dan. 
yver, grecouOaç. 



Ugly, laid, de l'interjection hu ! 
mais le pat. a. du Nord avait laidlyy 
laid ; « I will her hken to a Icudly 
worm. » (Gioss. doBrockett). 



- âoâ — 



Ullage, la partie ûon pleine du 
tonneau, en fr. œillage^ la partie 
près de VobU ou trou de la bonde ; 
du V. fr. uller, œiller, remplir jusqu'à 
la bonde. Mais c'est plutôt la partie 
couverte d'huile , selon l'usage du 
Midi, et oliar en prov. sign. hmler 
le vin. 

Umber^ dans Shakespeare^ couleur 
jaune, sombre, lilt. terre d'ombre. 

Umpirb, un tiers-arbitre , litt. le 
nombre impair, en v. fr. umpair, 
non-pair et rmmpire^ id.,d*où le nom 
propre Napier. En v. a. nowmpere 
et owmpere. 

Urghin et Urgheon, hérisson, en 
norm. hérichon^ et par ext. polisson, 
gamin, l'enfant aux cheveux en dé- 
sordre, hérissés. 

Ure, en V. a.,chance, fortune, ex- 
périence,le v. ÏT-heur^ id., resté dans 
bonheur et malheur et dérivé du 1. 
auguriurriy par les formes intermé- 
diaires axMT^ eur, en prov. augur et 
agur^ en port. agourOj en catal. ahuir 
en prov. bonaûr, malaûr, bonne et 
mauvaise chance . L'angl . dit : to 
hâve in ure, mettre en expérience, 
to put in ure^ litt. mettre à la chance, 
et delà le comp. to enure et inure^ 
pratiquer, faire essai. 

URTEWAYNESMEYNE,enpat.a. chasse 
aérienne, litt. la mesnie d'Aarlechin. 
V. Meniâl. V. cette légende dans 0. 
Vital. 

Use, actif en angl. « to use some^ 
thinç y'besile fr.user fait actif jusqu'au 
xvi® siècle : « un moyen usé p c*-à*d. 
employé; a été remplacé par usité. 

Urine, uriner : l'angl. a la branche 
fr. de pisser, topiss et en pat. angl. 
çhawdpys^ chaudepisse* 
Use, employé dans le sens de pro- 



fit, bénéfice, ne doit pas être confondu 
avec use^ du 1. ustis, c'est le 1. opus^ 
besoin,et il était écrit jadis oeps^ oès, 

« Geste nos plaist, ceste volam» 
Que à ton ces la saisissons. 

(Chron. des ducs de Norm, 2, 3185) 

c A mon ops je chante e a mon 
mon ops flaujol. » (Raynouard). « B 
l'um asist une chaere al oès la dame, v 
Pour l'usage de la dame. (Article dut 
Dict. de Wedgwood). 

UsHER, huissier, du v. fr. huiSf 
porte, du 1. ostiaritcs, en it. t^ciere^ 
du l. ostium. Des commentateurs d& 
Shakespeare ont voulu ramener 
wiffler, l'officier précédant le roi, è 
la forme usher, mais cette étym. est 
très douteuse. 

UsTiON et UsTULATiON, mots de la 
langue savante , sont introduits ici 
pour en rapprocher brille elBrissUj 
brûler, dans le pat. a., cités dans le 
Gloss, de Brockett. Le v. fr. hrusler 
est la contr. du 1. perustulare. 

Utter, extérieur,comparatif de outf 
d'où ulter^ prononcer, c.-à-d. mettre 
au dehors de l'esprit, comme le 1# 
pro-nv/atiare^ pro-ferre^ eœ-primerey 
Cf. le V. fr. outrer^ faire sortir. 

Utter, excessif, du fr. outrer, du 
1, ultra. 

Utis, dans Shakespeare, est le yn^ 
jour d'une fête, le v. fr. uitisme^ 
huitième. 

UzEL et OuzEL, merle aquatique^ 
du fr. oisel, terme générique parti- 
cularisé. Parmi les noms d'oiseaux,, 
il y a en pat. a. celui de chalande^ le 
fr. calandre, en it. calandra^ du 1. 
caliendrum, huppe d'oiseau. 



— 204 



V 



Vabin, ou plutôt Fabin, cité par 
tialliwell comme pat. a. avec le sens 
de flatteur hypocrite, est le norm. 
flabmj id.| du v. fr. flxbler, dire des 
mensonges. 

Vaccary, vacherie* eu aorm. t?a- 
querie\ en Norm. la coecinelle est 
dite la vaque au bon Dieu, et en 
Ângl. God Almigthy'9 cou>. 

Yagrant, vagabond, du 1. vagans^ 
ou mieux de l'inf. vagari^ qui a dû 
produire vagrer^ et qui a donné 
vaucre^ mot norm. déborder, litt. 
eau qui vaugre. Rattachons à Tidée 
de Vagrant, le terme angl. outlaw, 
banni, bandit, litt. hors la loi, terme 
qui a passé en v.fr.dansi^//a^6,pros- 
crit,el dans leman^ id., contr. deot*^ 
lawman, 

Vail, dul. vaJeOy valoir, sign. être 
en bonne santé. 

Vail, abaisser, laisser tomber, litt. 
avaler^ en marine affaler^ c.-à-d. 
mettre à val, en pente, à bas. L'angl. 
a aussi to avatl, abaisser, descendre, 
le norm. avaler^ aller à vàl, para- 
vatl, le dernier des tenants, litt. par 
avaly par en bas, et paramounty le 
suzerain, litt. par amont. 

Vails, profit des domestiques, du 
V. a. vaple, valoir, d'où avafly faire 
des profits. 

Vair, en v. a., le t?mr,du v. fr.,du 
1. varïus^ chatoyant ; en angl. t>aer, 
fourrure d'argent et d'azur. En v. a. 
mertyver^ menuvair : « menyver 
mantel. » (P. Ploughman). 

Yalaivge, en v. a. valencyr frange 
de lit, en v. a. valencyr ornement do 
draperie, le fr. une valencienne, den- 



telle de la ville de Vâlenciennes, et 
non pas de Valence^ comme le dit 
Wedgwoody du moins en it. e'esi 
vaienzana, et en v. a. c'est valency, 

ValbNtinb et Valbntin, l'amante 
et l'amant, qu'on se choi^t le jour de 
Saint^Valentin, ancien usage fr. pour 
14 février. La Valentine est signalée 
dans Coquillart, xv^ sîèeie. 

Value, valeur, le r. fr. valtte, 
prix, resté dans le fr. plus-value. 
Ajouter à la valeur, améliorer, en 
pat. a. mense (BroGkett^, abrév. du 
V. a. amenas, récompense, le fr. 
amende et amender. 

Vamp, empeigne, en v. a. vampey, 
que Palsgrave traduit en vant-pé, ou 
avant-pied : c'est un mot du v. fir. : 
Mes houseaux sans avant-pieds. » 
(Villon). 

Van, le front d'une armée, le fr. 
avant; il est aussi dans van-guard^ 
avant-garde, dans vamhraœy bras- 
sard, litt. avant-bras, dans vamp^ 
empeigne. 

Van, voiture pour meubles, dit 
Wedgwood, qui le tire de caravan^ 
caravane. 

VAN,dans Shakespeare^le fr .vanner 

Vanb, girouette, primit. vanvole, 
jen 1. vana-volay chose vaine, vide ; 
mais Wedgwood tire ce mot du 
scand. fano, un étendard, en ail. 
fahney goth. /^ma, congénère du 1. 
panniAs, en fr. fanion. 

Vane, temple, du 1. fanum. 

Vant, en angl. pour avant: Vant^ 
bracCy avant-bras, Vancourter, avants- 
coureur, Vantage, avantage, Vat- 
murCj avant-mur. Sponsor écrit o^- 



205 -^ 



vaunst, avant, et hahelavanle^ hom* 
me hardi, sign. qui va bel en avant. 
Vardingal, le fr. vertugade, ver- 
tugadin, deTesp. verttigado. 

Vat, cuve, le fr. jatte ; Littré cite 
le norm. Jade et gade^ en v. fr. gal&y 
du 1. ga^ata. Une mesure angl. se 
disait en v. a. posson^ que Cotgrave 
définit : « The quarter ofa chopine,^ 
c'est le V. fr. possone^ qui est dans 
dn Gange, avec le sens de burette ; 
en norm. j)055on, du LpotiOy sign. 
mélange d'eau et de farine pour les 
bestiaux. 

Vault, voûte, en v. fr. vaulte et 
voltef du 1. voîuta, 

Vaulter, pour voltery acrobate, 
sauteur, du v. fr. voleter^ voltiger, 
de volitare ; en fr. on dit en ce sens 
exercices de voltige. 

Vaunt, vanter, du 1. vanitare, em- 
ployé en ce sens dans saint Augus- 
tin, du 1. vanv^, 

Veal, veau, en v. fr. véel et vedel^ 
it. mtello^ du 1. vïtultcs, d'où le fr. 
vélin, par le moyen-lat. vetulonmmy 
â^oh la forme angl. veîlum, 

Vekr, pron. rfr, changer de bord, 
filer, le fr. virer, du 1. gyrare. 

Vml, voile, le v. fr. t?«fte, du 1. 
velurrty dans Chaucer velotiette, 

Velvbt, velours, du v. fr. veluet^ 
du 1. velutus^ velu ; dans Shakes- 
peare veiuret velours. 

Vendue, vente, en norm. t?endue 
(publique). 

Yennel, à Edimbourg, une veoelle, 
litt. une petite veine, ventUa; en pat. 
a. vermel, un égout (Br eckett) ; en 
patois genevois venuile, 

Venov, venin, en v. fr. venim, d'où 
le fr. vénéneux, venimeux, du 1. ve* 
ne$ium. 



Venturous , hardi , aventureux , 
l'angl. a supprimé du fr. le préfixe 
adf par ex. dans vangtiard, avant- 
garde, vampey^ empeigne, avant- 
pied. Un synonyme de venturous est 
le fr. hardi, qui a été usité en v. a. : 
to hardye, encourager, ùnet hardi ! 
(Halliwell), et hardùsed^ encouragé, 
à qui on crie hardi, mot formé sur le 
fr. hardiesse* On trouve aussi en v. 
angl. hardy et ardï. En pat. angl. 
Anters contr. dUadventures, 

Venue, terme de loi, le voisinage 
où un délit est commis, où il doit 
être jugé, mot que Wedgwood tire 
sans raison suffisante du b. 1. victné^ 
tuTHy en norm. vesinet et visnet^ d*où 
Ton ne peut tirer venue : le norm. 
venue sign. l'arrivée, mot qui reste 
en fr. dans la bienvenue : ici l'angl. 
venv^ veut dire le lieu où l'on vient, 
où Ton se rassemble. 

Verderor, garde des forêts, env.fr. 
verdier. Nous mettrons ici, avec un 
certain rap})ort de sens^ le pat. angl. 
rcûnsy le côté herbu du champ ^'on 
ne laboure pas. en norm. orhiêre et 
chancière ; c'est le v. fr. rainêy du 1. 
ramiLSy les branches, c'est le côté 
où sont les arbres, les rains, les ra- 
mures. En terme forestier^ rains, 
lisière d'un bois, que Litiré tire 4u 
haut-alh ram^ bord^ 

VerDioris, verdegris, en v. ït,ffer^ 
dêrisy en fr. verd-de-gris, du l. ni-* 
ride œm, vert de cuivre. 

Verdit et Verdie^ en pat. angl, 
opinion, jugement^ le y. fr. verdit^ 
du L verè dictum, le fr. verdictr 

Verditer, le fr. verd-de-terre, 
vert de montagne, minéral vert, en 
aU. erdgrûn (earth-green). 
Verb, en v. a. viitrr : « Tht win4 



vered to the S.-O. > (Hacktuyt, 

Voyayés, 1.310). 
Were, V. a., war: Were^ûd,amenAe 

de ^erre ; herban des Capîtulaires, 
-e-baD, le ban, l'appel de 
en bas-1. heribanum : ■ Qui- 
in hostem bannilus fuerit et 
MtemjHsrH, ptenutn heriba- 
•tolvat, id etl toi. 60. > 
!, tendre à, le 1. vergere : le 
ue les mots savants conver- 
iver^r. 

;, vers, poésie : le v. fr. avait 
du 1. carman, le vieil angl. 
■ To chaunt our charme* al 
[Spenser, 410). 
terme de blason, c'est le 
lilt. le vert. 

, très, le fr. vra', le norm. 
u cidre vrai-bon, » très bon. 
ve en fr. des spécimens du 



(Ce vin n*est-îl pas très 
- Très, trèsl » (Condamna- 
Banquet, 357, édit. de P. 

D'après Marty Lavaux, les 
I des environs de Paris em- 
irêt à la manière anglaise : 
rrain est-il bon? 11 ne l'est 
1. » En angl. not very. 
lY, vestiaire, qui suppose le 
•Merie. 
H, vesce, le norm. vicTie, du 

it. veccia, du I. vesci, nour- 
■chi/, plein de vescu, est le 
yechié, id., mais non la contr. 
n. v^heria, qui donnerait en 
!(cA«ry.DanBSpenser,tie(cAy, 
Ij, de velch : e In a vetchy 
Egî. teptemier). 
os, provisions, en v. fr. vian- 
ispeare a le mot gardetoyatu, 
liU. garde-viande, id., duJ. 



vitimda, les choses dont on doit 
vivre. 

ViAûB, en V. a.,Toyage ; en norm. 
viage : ■ He hath undertake the 
viage, 1 (Gower), du' 1. viati- 
cum. En norm. vioffe, pèlerinage 

Vie, du 1. victa, mol topog. en 
Angl. et en Norm.; celle-ci aledim. 
Le Vicel. By, scand. habitation, 
commua à ces deux pays, ex. Co- 
lomby et Thomby, station de l'é- 
pine. 

Vie, rivaliser, du fr. envier, d'ofi 
le fr. à l'envi; en v. a. c d viè ■, à 
l'envi. 

Veiled, avili, suppose to veûe^ 
avilir, en norm. aviler et ramier 
baisser (en parlant du prix des den- 
rées). 

Vice, visage, eu v. a., le v.fr. vis, 
visage, resté dans vis-à-vis : > Old 
vice,, vieux visage, dans Shakes- 
peare. 

VisoR etVizutD, masque, le fr, vi- 
sière, la partie inférieure du casque, 
qui se relevait, se dit en angl. beacer, 
lut. la bavière, en v. fr. la bovine, 
la partie sur laquelle on bave. 

VivAcious, vif, en norm. twba- 
cier, vivaciêre. 

VixBN, renarde, en v. a, fitoen, 
comp. de fyw pour /bm, et du sufOse 
fém. en en, comme ^yiien itoargod- 
des», déesse, 

Viz, c'est-à-dire, contraction du 
1. videl&xt. 

VoAD, la vouède ou pastel, de l'ail, 
weit et toaude : c'est le recéda luleo- 
la, et se dit aussi du pastel, ïisatia 
tinctoria. 

VoiD, vide, le v. fr. vuide, du I, 
viduu» : void est le rad. de to avoiet. 



— 201 — 



éviter, car, éviter une chose, c*est la 
rendre vide, sans effet. Wedgwood 
croit que c*est aussi Tidée qui est 
au fond du l. mtare ; le thème wït 
est en effet dans les langues du nord^ 
et dans le lat. vïd-uus. Le verbe void, \ 
vider, offre un synonyme honnête au 
1. cacare : ainsi Skeat traduit par 
butter-votder Tangl . imiter fit/ ^ la 
mouche dont les excréments ressem- 
blent à du beurre, de même en hoU. 
où on l'appelle boter schûte. 

VoucH, attester, le v. fr. voucher^ 
en norm. votichter, du 1. vocare, 
terme de loi, litt. appeler quelqu'un 
pour attester ; to votùchsafef litt. 
vocare salvuniy rendre sauf^ accepté, 
garantir ; en v. a. les termes étaient 
intervertis : « The barons votcched 
saue (R. Brunne, 283). — a The 
kyng vouches û satie. » (Hid.). Un 
autre terme judiciaire en v. norm. 
est justisey justicier, transporté en 
Angl. dans jtcsttce^ un juge, dans 
lord-jiisttcey chtefy'tisttcef a Justice of 
peace. Comme en Norm. les quartiers 
des villes où les Juifs étaient relé- 
gués s'appelaient Juiverie; de même 
en Angl., dit Hallivsrell, en citant 
Jevory^ quartier des Juifs. 



ViAGE, pèlerinage, en norm. viage^ 
pèlerinage, le fr. voyage, du 1. via : 
« hath v/ndertake the viage. » (Go- 
wer). 

ViCAR, vicaire : sous ce mot nous 
plaçons ce type de Thomme qui ac- 
cepte tous les gouvernements, The 
vicar o/*5ray» disent les Anglais(Pays 
de Bray, Haute-Norm). parce qu'il 
est toujours « vicar ofBraY ». 

Vice, visage, le v. fr. viz, du 1. vp- 
sv^, resté dans vis-à-vis et dans vis- 
dane (visage d'âne). En Angl. ce 
mot fr. avec old (oldc vicejy le vieux 
visage, désignait une figure grotes- 
que exposée dans les jeux pop. et 
sur les théâtres. V. les Gloss. de 
Shakespeare. 

Vice, dans Shakespeare, le fr. 
visser, litt. fermer avec une vis. 

VisTA, échappé^ de vue, en it. 
vista^ vue, en v. fr. viste, ouverture, 
échappée de vue : « un o (oculus) 
apte à la viste de l'Eglise. » (Contrat 
de 1510). Ce mot est aussi norm. 
dans le jeu appelé « à la viste ! » cri 
qu'on jette quand on a aperçu celui 
qui s'était caché. 

ViciNAGE, dans Skeat, voisinage, 
en norm. vësinage. 



W 



Wabble et Waddle, un vagabond, 
Wedgwood rapproche de ce mot le 
V. fr. gadiller^ aller ça et là, pa- 
trouiller et le terme marit. vadrouil- 
le, paquet de bourre. Au Havre, 
va4eau^ balai de bourre pour gou- 
dronner. A l'idée de vagabondage 
on peut unir le pat. angl. latone, va- 



gabond, en norm. 
launière^ vagabonde. 



launier « et 



Wad, bourre, bouchon d'étoupe, 
ipatelas : en v. fr. vadel, en norm. 
vadety fausset garni de filasse, de 
bourre ; Jal cite le v. fr. vadeau qui 
sign. tampon. Le valet de la marine, 
la bourre du canon, est une altéra- 
tion de vadet'y un bouchon, un faus- 
set. 

Wade, guéer, passer à gué, du 1. 



vadum gué, du 1. vaàtre, aller, pas- 
ser. Ce vat, vade, est commun aux 
jdiAmes lat. et aux idiomes . germ. 
'ER, paia à cacheter, le fr. 
, de l'ail, icaffel, de weSie, ru- 
niel, le sens prim. de gaufre 
on de miel. Le v, angl. avait 
ilie et oble, le fr. oublie, du 1. 
hostie consacrée. De cette 
3 réduite en gâteau nous rap- 
ns ['angl. fîumtnery, bouillie 
r de fariue, qui pourrait être 
otoery, une fleurie : le gallois 
', incuit. n'est pas suffisant. 
1, remuer, agiter, peut-être du 
Mer, du 1. vagari ; v>aggery, 
erie; io vxiggle, remuer, fre- 
ïst le dim.de loe^; wagtail, 
eronnette.litt. la hoche-queue, 
nettons ici pour réparer un 
i famille anglo-fr. de brandir: 
ndûh et surfout le v. angl. 
it. angl. bransle (Spenser, un 
, brawlf id., dans Shakespeare 
', branler. 

K, donner un gage, de là 
tre, entrer en conflit, litt. doD- 
I caution en faveur de sa cause 
un combat donner un gant 
■. gager la bataille. De môme 
salaire, le fp. les gages. En 
en oe sens gage au sing. : 
fne un bon gage. > De même 
angl. : twhat'a yourgagel» 
m. Oloti.) 

OON, et sa contraction Wain, 
, charrette, du sax, wag», 
congénère du 1. ve?iere, du 
loAana, transport. Cf. lefr. 
dont le synonyme angl, est 
lant car(unchar.) 
' et WiivB, toute choses va- 



gue, sans maitre, épave, le v. Tr. 
chose toome et gagve, du I. tu^a, 
errante. Le v. fr. avait le verbe 
gaesver, jeter a l'abandon, renoncer, 
tguesver l'héritage, » y renoncer. 

Wail, se lamenter en norm. Kot- 
1er, crier d'une manière plaintive, 
dire oué, ouais. 

Wain, charrette, contp. de toaggon 
V, Wa.ogon ; toainscot, espèce de 
boiserie, litt. revêtement, de waggon 
lambris. Le rad. est le celte bènna, 
d'où le norm. banne et banneau ; en 
écossais ban, une banne,un banneau. 
Waist, le milieu du corps, litt, la 
veste ; waistcoat, litt. habit-veste. 

Wait, attendre, le v. fr. toaite, 
guaiter, le Fr. guetter. Son autre 
forme esl gait, route, passage, du 
dan. gâta qui, selon Warsaae Bign. 
rue. Comme c'est aux rues qu'on 
élève les portes, ce mot est devenu 
l'angl. gâte, grande porte. Ce mot 
est fréquent dans la topog. nor-c 
mande: Houlegatte (rue creuse) le 
pont d'HIégatte, Catham, nom prim, 
de Caen, litt. le passage du holm. 
Dans le jeu des enfantsA Valognes la 
gatte est une grande porte dessinés 
sur le sable, et en pat. norm. une 
gatte, un galtem est une dalle, ou 
pierre de taille, un jambage de la 
porte. De là le sens du fr. guetter, de 
l'angl. watt , parce que c'est aux 
passages, dans la rue, que l'on fait 
>e guet. L'anglo-fr. du xv'^^cle en 
Norm. traduit ainsi ce mot: a Pro 
le gheiyt, anglice le watch, de la ville 
de Gaen. » (Registre d» Torigny). 

Wake, sillage, le fr. oitaiehe, dit 
Wedgwood ; Jal (Diàt. aaul.) écrjt 
Soua4Xfte et dérive ce mot de l'ângte- 
sax. Kcecan, être amtné êl le défInU 



-. 209 — 



« trace bouillonnante que laisse après 
lui le navire. » 

Wake et AwÀKE, éveiller, qu'on 
a tiré du 1. evocare^ mais qui est 
d*orig. gerra.; tvakes, la fête annuelle 
d*un village, précédée d'une vigile 
le soir précédent. 

Wale et Wheal, meurtrissure, en 
V. a. toallf où Wedgv^ood voit le fr. 
gaule, d*où,par une extension forcée, 
coup de gaule. 

Wale^ élevure» le fr. gale, le norm. 
galon, 

Wall, rempart, mur, congénère 
du 1. vallurriy palissade et rempart, 
du 1. valltùs, pieu. 

Wallet, besace, (ieViUval^^iéttaf 
dim. de valigia, d'où le fr. valise. 

Wall-eye, œil vairon, toall, re- 
présentant le fr. vair, du 1. varius, 
ou mieux le norm. varre (une vache 
varre) gris foncé, le vair-pommelé, 
bigarré , mais peut-être mieux du 
sax. wealken. c Gooper in bis Thé- 
saurus (1573), rendors glatunolt^^ 
a horse with a waicle eye. » (Wed- 
gwood). 

WALL0P,battre, Wedgwood semble 
adopter notre étym. : « Norm. vlqper, 
to thresh (rosser), Héricher. » 

Walm, une chauffe, action de faire 
bouillir , une forme de to tvarm, 
chauffer. 

Walnut, grosse noix, en norm. 
noix gaule et gattgucy comp. du sax. 
îcalh, étranger, et de nuCy noix. Le 
noyer est originaire de Perse. D'après 
H. Martin (Hist. de Fr.) gall, sign. 
étranger, serait celt., d'où le nom de 
Gaulois : mais un peuple ne se nomme 
|)as lui-même étranger. 

Wamble, le même que Wable : ils 



ne diffèrent , dit Wedgwood, que 
par l'insertion de la nasale. 

Wan, pâle, défait, en norm. vain, 
faible, inerte, du L vanus, vide ; eu 
V. fr. vain, faible. Wedgwood dit 
qu'en composition van est une par- 
ticule négative, et il cite le v. angl. 
vanhope, désespoir, mais c'est litt. 
l'espérance vide, ou vide d'espoir. To 
vane, décroître, est de même famille. 

Wap, « terme injurieux, le même 
que l'angl. wap, espèce de chien de 
cour , mâtin , peut-être toapped, 
abattu par la misère, qui est le v. fr. 
loapesy qui est sans forces. • (Gloss. 
fr. de du Gange, par Fabre). 

War, guerre, en v. fr. werre, le 
sax. wœr, l'ail, werren, jeter le 
trouble. 

Warble , gazouiller , que Pals- 
grave traduit par € Je verbie », d'où 
la fr. verbiage, mais qui ne peut 
donner warble. Wedgwood cite le v. 
fr. verheler, parler vi^e et indistincte- 
ment. Le norm. gargouiller , s'en 
rapproche. 

WARD,d'où Reward, récompense, 
dont le syn. ang. était ^werc^on, en v. 
ÎT.guerdon; un autre synonyme était 
amends, devenu mends, d'où le pat. 
angl. mense^ amender, améliorer. 

Ward, garder, warden, gardien. 
V. Guard ; le v.fr. avait aussi trâ^re^; 
rearward, arrière-garde, rer^an/^^^, 
dans Palsgrave, les restes d'un ban- 
quet, litt. arrièr&^banquet. 

On peut placer sous ces mots un 
passage de notre Oloss. norm, sur 
des mots anglo-normands de cette 
famille : c Le gard Scandinave, si- 
gnifiant enceinte, est entré dan.^ le 
composé fisigardy (fish-gard), pê- 
cherie, un mot qui se rencontre en 

ii 



Norm-, puisqu'un acte de lOSO si- 
gnale à Dieppe un fisigard : t tmum 
^«■^^^4um in D^ppa », ainsi qu'un 
d à Bayeux. 11 y a un Fùgard 
les,près de la mer, et fishgarth 
lais signifie éoluse, caractère 
lal des pêcheries, mais on vieil 
I veut dire exactement t ré- 
■ à poisson, « selon la déflui- 
^ EalliwelVs Dict.; c'est aussi 
le belge, visck gracht, fbssa 
a. Or, les pêcheries se disent 
ment gaard en danois, et on 
pelait gard elgart en Norm.; 
ette forme a tourné à gard, 
: fr. gowrl, pêcherie. Il y avait 
lup ôegorda le long de la Seine 
ham dans son Diet. of the 
n langitage traduit gord par 
^ place. > Il y avait le < gort de 
'iva » ou de Witeclif, mot pu- 
1, angl . (white-ûliff) , blanc 
, On lit dans le Livre des jurés 
int-Ouen : < Le fieu du gort 
1. de rente por le rachat des 
lu gopt à la Saintr-Pierre l'er- 
(Es-lians). Le gort se distin- 
do la pêcherie et signifiait 
lefois la crique elle-même : 
ière et la pescherie et le goit 
te rivière » (Rôles de l'Echig.J 
. îoear, réservoir à poisson, 
, est une forme de guard, car 
i'en angl.-sax. signifie cour et 

RB, être attentif, du scand. var, 
î fr. garer, de là l'angl. icàres, 
andises , provisions, litt. les 
î pourvues, prévues. Le v, fr. 
ffaras, fourrage, litt. nourriture 
fde, de provision. 
RE, terme de marine, le fr. 



Ware, marchandise, denrée, pro- 
visions, du sas. teare ; cf. le v. fr. 
waras, mélange de choses varies 
pour la nourriture des bestiaux. 

Warfake, service militaire, mot 
qui a l'air de renfermer le fr. faire, 
mais ce suffixe est le scand. et germ. 
faran, fara, fàhren, aller, avancer, 
faire (bien ou mal réussir). 

Wabn, avertir, du rad. ware, pré- 
voir, pourvoit, en v. fr. wantir, 
avertir : c serait iustruiz et wamis. > 
fSerm. de saint Bernard) ; de ce rad. 
le fr. garnir. Du v, fr. gamesture, 
fourniture, provision , vient le v. a. 
icamestore, id. 

Wahp, se lamenter, peut-être lev. 
fr. toerpir et guerpir, délaisser, d'où 
le fr. déguerpir ; en v. fr. la veuve 
d'un tel était dite la guerpie d'un 
tel. Le to warp, dans le sens de s'é- 
carter, touer, se rattache peut-être 
à ce thème germanique. 

Warrant, garantir, du thème (o 
ware, pourvoir à, en v. fr. warant, 
un garant, une caution. 

Warhek, du même thème, en fr. 
garenne, litt. terrain gardé, réservé 
(pour le gibier). 

Wahy, prudent, circonspect, litt. 
garé, Sur ses gardes, du V, fr.^anV, 
se garer. 

Was, € he was to retum », il de- 
vait revenir, forme du v. norm. : 
« Thomas estoyoit encore à revenir > 
(Journal du sire de Gouberville). 

Wash, laver, en norm. votutchier, 
laver à grande eau, en pat. boulon- 
nais wasingiier, laver ; de là le fr. 
gâcher (du plâtre), le mouiller, et le 
V. fr. loaschier, tacher (d'eau), souil- 
ler, 

Wasp, guêpe, en norm. vespe, du 



— 211 



']. vespa, mais le wasp angl. vient du 
sax. toœspy ou du scand. wafsa ; de 
là zoaspùh, irritable (comme une 
guêpe). 

Wassail, bombance, de « J toùh 
health », en v. fr. gtieîssetllïer, ivro- 
gner, et guersai^ ivresse, mais mieux 
de TangL- saxon toœs hœl^ dit 
Wedgwood, provocation à boire, 
\\i\. he of healthy à laquelle on ré- 
pondait « drink hœl », je bois à 
votre santé. 

Et pus une feiz© (fois) estemuer, 
Tantôt quident mal trouer. 
Si uesheil ne diez aprez. 

(Manuel des Peechés, 1.100). 

^Cependant, une origine norm. est 
probable : Odon Rigaut, dans le 
livre de ses Visites en Norm. signale 
ainsi un abbé : « Fréquentât taber- 
nas et potat ad garsoil.»c.-à-d. jusqu'à 
rivresse malpropre, car en norm. 
garsouiller, c'est faire salement une 
besogne. Le v. fr. avait un mot bien 
distinct, avec quelque rapport de 
forme avec gueisseiller : c'était ver- 
siller, chanter des vers après boire. 

Waste, ravager, gâter, en v. fr. 
gosier, du 1. vastus, vide, litt. ren- 
dre vide ; en bas-1. vastina, terre dé- 
serte, en topog. norm. gastine ; en 
V. a. westen^ et gastoi/ne ; en topog. 
norm. vastt gatte, gasty signifient 
pays vide, non pas dévasté, mais non 
cultivé, ou défriché. 

Water, eau, mot scand. et germ. 
en norm. vâtrCj une mare, vatré, 
mouillé salement. 

Watch, veiller, guetter, est le 
fnême que toait, id., d'où le fr. guet- 
ter, le v. fr. wùiter et gaiter. 

Wave, vague, en dan. vove^ en 
norois vaag^ d'où le fr. vague^ en v. 



fr. waivey flottant. Paisgrave traduit 
« ihe see waveth » par c la mer se 
vagtte, » 

Way, voie, route, en norm. otMie 
ou wat/e^ du 1. via : le v. a. avait to 
aroute, arouter, que cite Halliwell, 
et qu'il définit < to go^ to move 
about. 

Wawl, crier comme les chats, 
onomac. analogue au fr. miauler» 

Wayment, se lamenter, onomat» 
analogue au norm. hotceler^ litt. dire 
otuzil 

Weald, forêt, en ail. toald^ le v, 
tr,^ault, qui subsiste en Norm. dans 
les noms de lieu, Le Gault. De là 
Tangl. toildj sauvage. Par l'idée gé- 
nérale de sauvagerie, nous rattache- 
rons à cet article le fr. lande, du 
germ. land^ terre indivise, pour ci- 
ter ce mot en v. angl. où launde^ 
selon Halliwell, signifie bien une 
lande : « an unploughed plain, » 
dit-il. 

Wear (a ship), le tourner devant 
le vent, le même que Veer, litt. le 
virer, 

Wear, en v.a. wayre (Paisgrave), 
étang, mare, en v. a. aussi waywoure^ 
en holl. wouwer et wyver^ le fr. vi- 
vier, du 1. vivarium. 

Weary, fatigué, en v. a. Itoearg, 
je lasse, du v. fr. oevrer, ouvrej, 
travailler. 

Wed, épouser, litt. donner un 
gage, par ce sens se rattache au 1, 
vadum, cependant c'est un mot 
germ. Cf. wedlockj la mèche de 
cheveux donnée comme gage. 

Weed, herbe sauvage, du thème 
wealdy forêt, wild^ sauvage, que 
Wedgwood rapproche à tort du fr. 
vuidery vider, nettoyer, éclaircir. A 



— 212 



xe mot toeed nous rattacherons, pour 
cause (l*oubli, Tall. haver, avoine^ 
qui se trouve en angl. et en norm., 
le norm. haveron , fausse-avoine , 
et Tangl. haver-sack ( d*où le fr. 
récent; et par les reîtres, havresac)> 
sac à avoine, haver-cakCf gâteau 
d'avoine, haver-grap, avoine sau- 
vage (Cotgrave), haveridil, que Hal- 
liweir définit « a sieve for oata », un 
crible à avoine. En éc. le bouleau se 
dit bour et bour-tree^ en norm. bout 
et bou^ du 1. betula. 

Week, semaine, le sax. féoc, 
l'angl.-sax. toeoce^ le scand. vika^ 
Tall. toocke, noms desquels nous 
rapprochons, pour la mémoire, le v. 
fr. toû, vuU et uit^ le nombre huit. 
On pourrait trouver en v. a. de l'é- 
glise le V. fr. uùavey octave et hui- 
taine. 

Week, v. a. pour weak, faible, 
chétif : il y a en Ecosse un sy- 
nonyme dans pim^ batm, enfant 
chétif, litt. leptuné, V. Pony. 

Weel, un tournant, un gouffre, le 
même que tohirl, ou plutôt de toheely 
roue, voisin du norm. rotielle, mais 
^. Wheel. 

Webp, crier, pleurer, le norm. m- 
per, crier d'une manière aigiîe, onom. 

Weer, virer, du 1. gyrare^ d'où 
vient directement l'angl. gear^ dris- 
ses, ou cordage pour hisser, et to 
gyre^ faire tourner en rond, et unre^ 
fil de métal qu'on roule en cercle. 

Wkevbr, le fr. vive et guibre, 
poisson-serpent, contr. de vipère, du 
\, vivtpara, 

Webvil, le ver qui ronge le blé, 
charençon, en angl.-sax. tcibba, un 
ver, en ail, totebel ; ce dernier mot 
^st l'origine du norm. vtbet et guibet, 



moucheron, et la racine commune à 
cette double sign. serait toebétn, re- 
muer, s'agiter. 

Wbigh, poids, en v. fr. toaghe, 
poids public, et tcagtui, gardien du 
poids public. Le mot to&^h s'est 
écrit îoay, un certain poids (250 li- 
vres), et s'écrit encore tcag en terme 
de marine. C'est peut-être le fr. 
voie (de bois, d'eau), en norm. vate, 
du 1. vehere, avec l'idée de trans- 
port. Le pat. a. avait aussi to pose 
(pron. pèse) y peser, d'après Brockett. 

Weies (many), dans Wicleff, est 
le fr. maintes fois, en v. fr. maintes 
votes ^ en norm. maintes vêtes. 

Weft, un tissu^ de to toeave, tis- 
ser, d'où îoeb, l'araignée, litt. le tis- 
serand, la tùseuse, 

Weft, épave, V. Wâive ; en éc. 
toauft. 

Well, bien, d'où toelcome, bien- 
venue, qui a été francisé en Norm. : 

« La vunt les lices desfermer. 
Si receivre, si welcumier. » 

(Chron, de Benois). 

Well, puits, se rattache peut- 
être au celt. top. Mie, rivière, et au 
V. fr. veille, rivière, du scand. vella^ 
jaillir, bouillonner. Beaucoup de 
noms de lieu en Norm. offrent ce 
thème sous les formes de Veille, 
Vieille^ Veule, Veulette, L'ancien 
nom d'Elbeuf était toellbue, habita- 
tion de l'eau. 

Wblp, jeune chien, n'est pas sans 
rapport de forme avec le v. fr. velp, 
renard, du 1. vulpes. 

Well enough, assez bien, mis ici 
pour le rapprocher de la forme 
norm. bien assez \ id. en v. fr. c fai- 
tes bêles assiez. » (R, du M. S.-Mi- 
chelj V.64). GUsléber tus boen assez. "^ 



— 218 — 



(R, de Véchiquier, de 1.108). Le fr. 
bon existe en a. dans honfirey feu de 
joie, dans hun^ bonbon, honne, gen- 
til, du pat. du nord, dans hoony 
service, faveur, dans ôoon-e?ay*, cor- 
vées envers le seigneur, en norm. 
journées d'honneur. Assez bien se 
dit en pat. a. meterley^ contr. de 
moderately. Ce mot well, avec Ao- 
nestly^ est donné comme signification 
d'un vieux mot angl. sevantly, qui 
doit être Tadverbe du fr. savant, la 
science donnant V honnêteté. 

Welt, border, garnir d'une bor- 
dure un vêtement, peut-être la contr. 
de velouter en velter, garnir de ve- 
lours, la bordure ordinaire de Thabit 
ancien ; welt^ bordure, est la contr. 
de velvet, velours, d'autant mieux 
que velt se dit autant que welt. 

Welter, se rouler, se vautrer, en 
V. fr. vaultrerj du 1. volutare : il 
faut écarter le v. fr. veltre, en fr. 
vautre, chien de chasse qui attaque 
le sanglier dans sa bauge. 

Wen, loupe, en norm. un vaïn, 
peut-être extrémité, épanouissement 
d'une veine ; mais il y a l'angl.-saxon 
wenn, Aine verrue. 

Wench, prostituée, en norm. gan^ 
ohe. 

Wend, aller, congénère germ. du 
1. ventre. En Norm. le v fr. est un w : 
ex . Je fcts , je vais ; Chawois, 
Chauvois, nom propre. 

Wkrewolf, loup-garou, en v. fr. 
werulf, litt. wer^ homme, wulf^ et 
toolfy loup, d'où le norm. varou, et 
le fr. garou, et aussi en v. ïv.gerulf: 
c In Angliâ homines in lupos mutari 
credunt, quod hominum genus ge- 
rulfos Galli vocant, Angli vero loe- 
ruLf. % En v.n. c'était garwall\ c'était 



bùclaveret en breton, si on en croit 
ces vers de Marie de France : 
« Bisclaveret ad nun en Bretan, 
Garwall Tapaient lî Norman. 

Par ignorance ou oubli du sufBxe, 
les Français ont admis le pléonasme 
ïoup-gavou. 

Wet, mouiller : ce mot nous est 
l'occasion de citer un mot très norm. 
ou du moins très avranchinais, c'est 
pêcher, patrouiller, coinme font les 
pêcheurs, un mot que nous croyons 
retrouver dans ce terme du Soramer- 
' set € to panch », qui est défini par 
Halliwell par « to walk in a deep 
mud. » 

Wey, une vote d'eau ou de bois. 

Whale, baleine, a existé en v. n. 
On trouve dans des chartes consa- 
crées à la gtlde des baleiniers t so- 
ctetas walmannorum, » etcommunto 
valmannoruniy et wammannt balei- 
niers (acte de 1198). Nous avons rap- 
proché haley nom norm. d'un squale, 
de ce mot whale; toutefois c'est plu- 
tôt l'isl. hâr, d'auprès M. Joret. 

Whbatear, en v. a. whittail (white 
tail, queiie blanche), espèce d'oi- 
seau, est l'équivalent du fr. cul- 
blanc et blanculet. 

Wheat, froment, pron. ouït, mot 
universel dans les langues celt. où 
il est venu du gaulois itu : tV, irl. ù, 
gallois, et ed, breton, d'après Rev, 
celt.f 1870, p. 96). Ce mot explique 
une curieuse expression fr. usitée en 
V. a. avec le sens de pain blanc, c- 
à-d. cler^malyn : 

« fie no beggere ete breed 
That benes inné were, 
Yut of coket and cler-matyn, 
Or ellis (else) of clene whete. » 
(yUion ofP. Ploughman, 4.407). 



Près de toheal, blé^ nous plaçons 
le pat. a. du Nord moller et mooier, 
le fr. mouture. 

Wheel, une roue ; le norm. rouelle 
s'en rapproche, mais c'est l'a.-^iax. 
luntml. le scand. htoel ; mais l'ornière 
« de roua se dit en angl. tke 
a wheel, la route d'une roue. 
srn, couvrir, enterrer, dugael. 
cave, et toamha, id. fW- 
a, archaeol. ofScollaud,80). 
ELP, petit d'un ohiea ou d'un 
l sauvage ; peut-être le v, fr. 
jt vulpe, mnard, du 1. vulpes, 
'. fr. icerpil, du 1. vulpecula. 
BRH?, bateau, bac, en Norm. 
à Terre-Neuve, houari. Le 
it dans son Sicl. c a boal used 

ET, aiguiser, mot germ. qui a, 
le rapport avee le v, fr. guiex, 
lotis, pierre à'aîguiser, en fr. 

rEY, le petit lait, la partie 
se, dont Palsgrave dit : « Wey 
lese, en fr. maige. » En norm. 
te ; estrce la partie maiffre du 

ÊieHi qui, s'emploie sans son 
e thaï, camme en fr. : < Je ré- 
^omè^e d'un bout à l'autre, qui 
use que j'étais un des phéno- 
s du temps. 1 {Mém. de Mes- 
La locution norm. pourdiscer- 
in objet d'un autre « savoir le- 
3st lequel > est aussi anglaise : 
knoio which is -which. o 
iiG, parti politique, du gaël. 
3wi, cri d'encouragement aux 
lux ; c'est à ce cri que marchè- 
les presbytériens en 1638 con- 
d imbourg. 
HiFrLER, dans Shakespeare et en 



Norfolk, celui qui ouvre la voie en' 
tête d'une procession, un huissier : 
Skinner croit que le mot angl. est 
une forme du mot fr. Toutefois 
tchtffler est trop voisin de ta tohiffle, 
souffler, pour n'en être pas dérivé, 
mais quel rapport? V. Usheh. 

Whim, caprice, boutade, en norm. 
AoMî/ier, se dit de la jument en chaleur. 

"Whim et Wihble, une tarière, le 
norm. wimblet et guimblet, d'où 
l'angl. gimlet. 

WniMpen, crier, le norm. mper, avee 
l'insertion d'une nasale. V. Weep. 

WmMSEY et WmM, caprice, bou- 
tade, représente peut-être le norm. 
otiincer et oxeiner, mouvement et cri 
soudain des chevaux pétulants. 

Whince, crier, le norm. ouincer, 
qui se dit d'un cri soudain des che- 
vaux, en fr. gidncher, spéc. dans le 
rut. A propos de ce dernier mot, nous 
mettons ici un mot oublié, c'est la 
locution angl. 1 1 will cook you, » je 
vas te couquier, en norm, allusion à 
l'acte du coq sur la poule, locution 
dont l'équivalent pop, est « je vais 
te baisier •. 

Whimb, se plaindre, en norm.- 
ouiner, crier, pleurer. 

Whin, ajonc et boux, le norm. 
guigne et vigne et vignon et v^nette, 
mots qui désignent l'ajonc (Ulex eu- 
ropéens). Le pat. angl. du nord, se- 
lon Brockelt, met ce mot au pluriel, 
whihs, de même en norm. : des 
guignes, des guenons. ' 

Whiny et Whinner, hennir, le 
norm. owiner, hennir, en v. fr. tcin- 
gnier, hennir : « ne braire ce win- 
gnier. » (Roquefort, Gloss. roman). 
Whinyard, mauvais sabre, en 
norm. egohinard, i 



— 215 — 



ou couteau à dépecer les grosses 
pièces de viande. 

Whip, fouet, onomatopée. 

Whip, border un lit, le fr. guiper, 
formé de to çuimp et to ^uïpe, 

Wnm, s'élever, en parlant du vol 
de certains oiseaux qui tournent en 
s' élevant, du fr. virer. 

Whistle, sifflet, onomat., introduit 
ici pour son sens métaphorique, 
gorge, comme le fr. sifflet, par ex. 
« couper le sifflet, » on dit en pat. 
angl. « Tô wet one's whistle t (Broc- 
kett's^/o55.), boire, litt. se mouiller 
le sifflet. Ce sons est ancien : « I 
wete my whystell as good drinkers 
do. » (Palsgrave). 

Whirl, tournoyer, en v. fr. vtroler, 
dim. de vii'er, d'où le fr. virole. 

Whisk, passer .vite, onomat. de 
mouvement preste et léger, comme 
quick : de là les autres sign. de 
whisk : vergette et vergeter, petit 
balai, d'où loùkers, les favoris de la 
face, qui ressemblent à des petits 
balais, à des brosses ; on dit en fr. 
barbe taillée en brosse. 

Whisper, chuchoter, onomat. : 
tcùp of straio , balai de paille, est 
formé comme whisky vergette. 

WliiST, chut, d'où Whist,, jeu qui 
se joue en silence ; en it. zitto / en 
fi*. chut et sit ou s' t ! en ail. hist et sit ! 

Whistle, sifflet, onomatopée. 

WiTHALL, avec, comme le norm. 
(htouty avec. 

Whitino, merlan, de l'adj. white^ 
blanc, litt. le blanchissant, est en v. 
n. sous la forme de guiten^ dans le 
R. du Mont Saint-Michel, de G. de 
Saint-Paier (xii* siècle) : 

« Porpais, lices et gros guitens. » 

Cet adjectif loMte semble plonger 



dans la couche gauloise où vîndos 
sigii. blanc, d'où sort directement 
l'armoricain guiUt id., le gallois et 
comique gvoyn, 

Whitlow, pustule, litt. white^ 
blanc, et low^ qui, en patois angl. et 
dans les Anales topog.,sign. bosse, 
éminence (V. le Gloss, de Brockett 
pour le Yorkshire). Wedgwood dit 
que le panaris est appelé blanc-dogt 
à Lille, et en fr. doigt blanc. 

Whitsunday, litt. le blanc diman- 
che ou domtmca in albis : 4 les caté- 
chumènes vêtus de robes blanches 
étaient admis au baptême la veille de 
cette fête. » (Bailey), la Pentecôte. 

Whizz, bourdonner, onomatopée. 

Whole, tout, tout entier, par con- 
séquent sain, d'où toholesome, sain ; 
tohole est le congénère du grec ^oXoç. 

Whoop, appeler, huer, norm. hou^ 
per, appeler de loin, imitation d'un 
son haut et clair, comme le 1. «0- 
care, 

Whore et Hore, prostituée, en 
norm. gore, truie, gorety jeune porc, 
gorer, châtrer : Isabeau de Bavière 
était appelée la Orand-Gore. 

Whortleberry et Whort, le fruit 
du myrtile, litt. la baie du cerf, de 
l'angl.-sax. heort, d'où l'angl. hart^ 
cerf. 

Wibet, en v. a. espèce d'arme, 
flèche, en v. n. toibette, forme de 
toimblet : 

« Mult exprès voloient saetes. 
Que Engleiz clamoent wibeles. » 
(R. de Rou, v. 13.295). 

WiCH, baie et petit village au bord 
de la mer, selon le Dict. de Halliwell. 
Cambden donne à toich la même dé- 
finition dans sa Britaimia^ !««' vo- 
lume. 



WiHH, est une finale lopog. coni' 
mune en Angl. et en Nom»., c'est le 
vik, Scandinave, une crique, une 
baie. Sur la cdte de la Hague, il y en 
aau moins trois : Plainvic, SoWic, Pul- 
vie. Mais, dansTintérieur, wich peut 
être le 1. vicut ; V. wtquel, hameau. 

Wici, mèche, en v. a. Keke (Pals- 
grave), de l'angl. wake, veiller, litt. 
tr ou loeker, une veilleuse. 
icKe, en v. a. vif, le mâme que 
k et que toAûA : « The wicke 
warme fuyre (lire) wol make a 
flamme (P. Ploughman). 
iCKBD, méchant, ufr mot dont 
Igwood dit qu'il n'a pas de rela- 
avec les ■ cognate languages. » 
. de quelles langues veut-il 
3r ? pour nous, nous le croyons 
igine latine, comme étant la 
raction de vieiated, vicié, cor- 
pu. 

^icKBT, petite porte dans une 
ide, en fr, guichet, en norm. vi- 
, qui est pour huKhet, le petit 
, du 1. oilium, en v. fr. touis, 
e, etcMii«e(, petite porte. Nous 
is erré dans notre Hùl . al Oloas. 
lorm . en rallnchont ces mots au 
id. haiael h<^a, enceinte, d'oii 
'. haie : aussi, i l'art. Hedoe nous 
)orlons le v. a. halch, porte, en 
n. hiche, et Hay se disaif en 
:1. pour une danse où l'on se 
le en rang, en haie : « Lel them 
ce the hay, » dans Shakespeare ; 
■este, Aay se dit pour haie dans 
lorfolk, et Hech dans le Nortumb. 
m pal. angl. le heck-door, et le 
rA-Aa//" sign. la demi-porte, en 
■m. le hê:quet et lo Hec. A noire 
de Hay, fruit do l'épine, le 
m. hague, nous devons ajontop 



des mots angl. où hague est plus 
directement emprunté : C'est d'a- 
bord hept et haw, cenelle, d'où haio- 
Ihom, aubépine, puis c'est hi^ha; 
dans le Northumb. et dans le Devon 
on dit Hag-thorn, aubépine; Hag- 
gles, cenoUc, est dans Mile's Gloa. 
manusc. et tout ceci est donné par 
Hâlliwell. 

WiDE, large, le fr. vide, le t. fr. 
vuùle et toyde. 

WiDGEOH, macreuse, sarcelle, en 
norm. vignon et vignard. 

WiDow, veuve, mot universel, et 
en efTet sorti du sanscrit vidhava, 
veuve : on 1. indiia, en angl.-aax. 
wttduwa, en goth. viduvo, en ail. 
icititce. Le sanscrit s'explique par tu', 
sans, et dhava, mari. En v. fr. vi- 
diie : » Jo siii une veduo. — Muiier 
vidua ego tum > (!•' livre des 
Rois). A cetle démonstration des 
orig. sanscriles des langues euro- 
péennes, nous Bjoulerons celle des 
noms d'animaux, regrettant de ne 
pas les avoir mis à leur orde alpha- 
bétique : le sansc. uxan, bœuf, esl 
en ail. oschse, en ttngl. ox; gô, la 
vache, en sansc. et en ail. kuh, en 
angl. cote ; te porc est en sansc. «o- 
râha,e\.ea\.B\\.barach, en fr. ver- 
rat; l'oie esl hansa en sansc. etgans 
en ail., goose , en angl. et gante 
env.fr.; la brebis est avûen sansc., 
ovi» en lat., outri'en v. ail. 

WiBiT, moucheron, le norm. gvi- 
bet et bibet. 

WiDË, éloigné, lai^e, congénère 
du 1, viduus, vide ; dons le sens de 
éloigné, son synon. est dans le Nord. 
alantem, qui est le fr. au lointain, 
pron. d lointaine. Le v. fr. eiloigner, 
éloigner, avait |)assé en angl. tjdid 



— 217 — 



êstoj/ne, > (Faerte queenne)^ et ce 
mot rime avec le v. fr. essozne, ex- 
cuse. 

WiDowER, un homme veuf, en 
norm. un veuvterj du 1. vtdutM. 

WiERY, fait de fil d'archal, du fr. 
virer, dans le sens de tordre, parce 
que ce fil est tordu. V, WmB. 

Wtfe, femme, prob. du thème 
Tceavcy tisser, litt. la tisseuse, comme 
mulïer^ de mulçere, est la trayeuse. 
Wedgwood assimile wt/^e et tooman^ 
cette dernière forme étant l'angl.- 
sax. wifman^ d'où, par corruption, 
vnmmon^ et il cite : « Wapmon 
scolde to wimmon do « (Layamon, 
11. 376). Ici wapmon désigne les 
hommes (comme les porteurs d'ar- 
mes). Quant à man^ de toomarij ce 
mot avait le sens général de être, 
et s'appliquait aux deux sexes. Cette 
étym. de Wedgwood écarte l'étym. 
de tooman par womb^many l'être à la 
matrice. Rapprochons del'angl. wïfe, 
toïve^ le norm. ouïvette, jeune fille, 
vive et gaie. Ce mot nous donne 
l'occasion de compléter la famille 
anglaise r^, expression de la joie, 
de la bombance : Rig, gambader, 
folâtrer, le norm. rigoler ; Rig, plai- 
santerie ; Rig, fille garçonnière, celle 
qui r^ole ; Rig, un badiriy un rigo- 
leur. 

WiFER, mot angl.-sax. d'où M. Jo- 
ret tire le fr. guibre et guivre : Littré 
plus prob. du 1. viperuy serpent, la 
figure sculptée souvent sur les 
proues. 

WiG, qu'on suppose être la contr. 
de periioig^ mais Wedgwood croit 
que ce dernier mot est la fusion du 
fr. perruque et de loig^ déjà existant 
dans la langue. 



WiLD, salivage, tttt. forestier, de 
wealdy forêt. 

WitE, fourberie, le v. fr. gxdle, 
L'angl. n'a pas de mot propre pour 
halbran, qu'il rend par yov/ng vnld 
duck. Or, ce mot halbran nous donne 
un composé ail. halby demi, en angl. 
halfy et ente^ canard. Le norm. a 
d'autres composés de ce préfixe : 
hallnqtie, hermaphrodite, litt. à moi* 
tié bique , d'où le cidre à moitié 
pommes et à moite poires , est dit 
aussi halbique et halbi^ et dans le fr. 
pop. on dit bitten halby à moitié 
ivresse, d'où, sans doute, le terme 
pop. une bitture^ une demi-ivresse, 
une beuverie. 

WiLL, je veux, mot germ., mais 
qui se trt)uve sous la forme de je 
toïll, je veux, dans les vieux poèmes 
norm. V. Passim Chron. de Beneoù 
et Joinville dit toujours je toetl et je 
veîly je veux. En v. fr. vïllant, vou- 
lant, resté dans le fr. bienveillant, 
et en v. fr. veilj volonté. 

WiLL, en V. a. une maison de 
campagne, une villa, 

WiMBLË, villebrequin (de virer, 
tourner, et bréquier^ briser), en 
norm, wimblet^ vimblet et guimhlet, 
L'angl. toimble se rattache à loind^ 
tourner, d'où toindle^ dévidoir. 

WiMPLE, en V. a. wympyly guimpe, 
en V. fr. guimple^ de l'ail, wimpely 
un voile. 

WiN, gagner, conquérir, en v. fr. 
toin, gain ; le sens prim. de win est 
labourer, ce qui fait le gain, le revenu< 
par excellence. Le part, won semble^ 
avoir formé le v. fr,woingner, gagner.. 

WiNCE, ruer, en norm. omncer-^ 
hennir en ruant. 



Winch, treuil, en norm. guinche 
en brel. ovdnquer et 

i-ner, dévider, le fr. guio- 
. vindas, treuil. 
iDt, coDgénère du 1. ven- 
tant sans doute windoïc, 
•tinter, hiver. Cf. l'argot 
, fecêlre. 

iévidoir, de Kind, tour- 
} V. fp. gvindel, en fr. 
eBpèce de cabestan, et 
ser. 
dévidoir, le fr. vindas et 

fenêtre, litt. wàià-eye, 
va, en scand. vindagiui, 
n. eye, œil ; en dan. »(«- 

gner, en norm . guinchier, 
hir, regarder de côté, de 

vanner, en 1. vannare, 
X. v>indu>ian, en bavarois 
1 scand. winlôn, en it. 
adical. wind et ventiis. 
liver, V. Wind. 
Je métal, litt. viré, c.-à-d. 
il y a le scand. ver, et le 
, cependant wirb-hebi,, 
.signifie bien talon tordu, 
m V. fr. wire, girouette : 
iorée. » fR. de Rouj. 
nière, mode, en fr. guise 
'. a. tchisa, ce mot est 
3, c'est le 1. visum, visée, 
a esp., en port., en prov., 
ù: et kii). 
lagesse, comp. de wise, 

dont, qui marque état, 
.t. état de sage. Cf. le v. 
qui signifiait sageèse et 
ion, ou perfidie. 



WiSB, sage, mot universel, qui se 
rapproche spéc. du fr. avisé. L'angU 
vu, savoir, toit, esprit, xcitck, sor- 
cière , xoizard et loixen , sorcier, 
toiah, désirer, c.-à-d, viser, et peut- 
être wite , reprocher , et vntnest , 
témoin, appartiennent à cette famille 
dont l'idée mère est € le savoir, le 
connaîlre.» Mais wizard se rapproche 
du T. norm. guiseard, l'avisé, sur- 
nom d'un des fils de Tancrède. Aj. 
Wittol, cocu, qu'on décompose en 
icH-all, qui sait tout. 

WisT, part, passé de to imà, viser, 
en it. vista, vue : en Basse-Norm. 
il y a un jeu qu'on appelle ; A la 
viste ! et par corrupt. A la Visse ! 
qui consiste à apercevoir et à dé- 
noncer celui qui est caché ; c'est l'il. 
a la vista ! 

Wite, blâmer, peut rentrer dans 
la famille de wise, ou venir du 1. 
vttiare, maïs les interméd. manquent. 

WiTHDRA.wriNGROOM , abrégé en 
dratoing room, litt. l'appartement où 
l'on se retire, le salon, de même en 
v.fV. la grande chambre de relraict.» 
Got appartement retiré, secret, nous 
rappelle son opposé l'a. aperl, ouvert,, 
du 1. apert-us, en v. fr. en apert ; « en 
apert et devant le pueple . » (Le- 
Confesseur). 

WiTHOUT , sans, cité ici pour le fr. 
sans qui est dans Shakespeare^ et 
pour le pat. a. Sakcy, négligent, litt. 
sans souci. 

WiTHE, tordre, tresser, d'un rad. 
très répandu dans les langues du 
Nord, et que Wedgwood rapproche 
du l. viere, tresser. L'angl. wisket, 
panier , semble appartenir à cetia 
famille, ainsi que toithi/, osier, qui 
peut donner l'étym. très contre- 



— 219 



versée dufr.*osier, lequel se dit en 
berri. oisi^ en bret. aozil ; or Tangl. 
withy, osier, est une forme de witke^ 
branche pliante. 

WivRB, en V. a. serpent, en fr. 
guibre , en norm . vivre et vvoe^ 
poisson allongé, comme une anguille. 

WoAD, la gaude, en v. fr. et en 
norm. Vouède. 

WoE, malheur, le 1. vœ^ le grec 
01 ! le soupir de la douleur. 

WoLF, loup, en v. ail. ulf^ se 
trouve dans le fr. loiip-garou. V. 
Werewolf. 

"Woo,rechercherenmariage,estune 
forme de vow\, vœu, litt. vouer ou 
faire des vœux, en v. fr. voer^ faire 
des vœux. 

WooDGOCK, bécasse, litt. coq de 
bois, en pic. vi-ecoq^ en norm. videco^ 
et vico : « heure devicos » le crépus- 
cule, terme commun dans le journal 
du Sire de Gouberville. Wood se 
rattache à Weald, Le norm. hécache, 
bécasse, s'est dit aussi en v. a. d'après 
Hallitjoeirs Bict . Près de wood, 
comme idée , nous plaçons Tangl. 
holty bois, le saxon holt, que M. 
Joret croit retrouver sous forme de 
hoult et hout, dans la topog. norm. 
comme dans les deux Conihoult . 
C'est à tort qu'à l'art, rnerlin, nous 
avons rattaché ce mot au fr. merle ; 
c'est une forme du fr. émerillon ; en 
V. fr. Littré a fait la même erreur, en 
ne tenant pas compte du préfixe es, 
qui est dans la plupart des langues, 
et qui représente l*idée de séparation, 
d'expulsion, et son étym. est dès-lors 
« celui qui chasse, éloigne les merles» 
d'un îr,ûoiiï esmeruler^ esmerillon- 
ner. Le mot hen^ comme le fr. poule, 
s'applique à la femelle de beaucoup 



de volatiles, et toild-hen serait la 
femelle de woodcock . A propos de 
hen^ signalons une coïncidence de* 
point de vue sur le chenopodmm 
album, en angl. fat-hen, en fr. pop.- 
poule-grasse^ qui est la mâche. 

WoMAN, femme, V. Wife. Nous 
croyons que dans ce mot entre l'angl. 
wombf matrice, avec man, qui veut 
dire l'espèce humaine en général ; de 
ce mot womb, nous rapprochons le 
mot angl. pop. coimù^ le feminale 
ptodendurriy issu d'un mot pop. fr. 
bien connu, lequel représente le 1. 
cuMnitë : « Fuît antèHelenam cunnu^ 
teterrina belli causa. » (Juvenal), 
Sat. III. Palsgrave définit « cotmt a 
woman's shappe, > 

WooL, laine, mot universel, spécv 
congénère du 1. vellt^ ; en v. fr.. 
volequiriy vêtement de laine. 

Word, un mot, congénère du L 
verbum, 

Work, travail, Wright, ouvrier,- 
mots germ. dont on peut rapprocher, 
pour mémoire, le v. fr. otcevre, œuvre, 
du l. opéra. En v. a. werk, travail. 

WoRM, un ver, congénère du L 
vermùy en v. fr. verm , d'où le fr. 
vermine. 

WoRRY, déchirer, congénère du 1. 
vm^are; en v. a. worry, manger avec 
voracité. L'angl. shareysoc de charrue 
sign. litt. ce qui divise ; le pat. a. a le 
fr. socky un soc ; Bailey donne aussi. 
sock, pour le nord de l'Angleterre. 

WoRSHiP,culte,adoration,peut-être 
mot comp. du v. fr. aorer^ adorer, 
et du suffixe shtp , qui a le sens 
abstrait d'état, d^action ; mais Wfed- 
gwood donne à ce mot, avec vrai- 
semblance, pour origine worthy di- 
gnité, honneur, en anglo-saxon. 



''"WTED, laine fliée, dérivé de 
ed, village près de Nonvich, 
Wedgwood et selon d'autres, 
1 s'est altéré de Worcester, 
WonsTBH. Toutefois, Palsgrave 
. ce mot par le v. (r. ottade, 
ne étolïe t * Pourpoint de de- 
ide. > (Rab. Liv. V, 16). 
lcKj fracas, ruine, onomat. de 
ment, coninie craquer, fracas- 
li explique tcreck, débris, et 
«cA, naufrage, d'oii lev. fr, 
varec, épave, en norm. vrec et 
3S plantes -épave 5 , les fucus. 
nonn. werech : t Icelle chose 
3 werech que la mer déboute > 
de Norm.) ; en dan. vraig, 
inomatopée ronflante est le 
drAner, ronfler, d'où l'angl. 
, rêve. De même en norm. 
'-, une vieille femme grognon : 
1. crone, en v. a. royne. 
inOLG, le même que Branglb, 
liley lire du fr. brandiller. 
:atb, tordre, en v. a. v>rethe, 
du fr. tresser. Wrest est le 
mot. V. Whithb. 
«K, V. Wrack, Wrecklino et 
[HG, enfant chétif, du dim. 
toreek, objet brisé, cassé. 
ENCH, effort que l'on fait en 
ant, onomat. expressive dont 
d nullement compte la traduc- 



tion de Palsgrave que Wedgwood 
semble accepter, c'est-à-dire toreneft 
traduit par le fr. giUncher, tourner 
de côté, ce qui n'exprime ni le sens 
ni la forme. 

Whest, Wîust et WrbstLe, tordre, 
sont encore des formes de Wreath. 

Wrist, le poignet, mot introduit 
icipourréparerl'oublidu mot anglais 
qui sign, poignée, manche, et qui 
vient du norm. hante, manche d'un 
outil, du ). amatia , dont le dim. 
est hantel, cité comme norm. par 
Palsgrave; de là l'angt. handla, id., 
et peut-être haft. 

Write, écrire, part, d'un rad. as- 
sez commun signifiant graver, racler, 
comme tcribere, comme Tpa«fw, com- 
me le dan. rtste, creuser, comme le 
letton, rakt, graver, te lithuanieQ 
re£li. 

Writhe, tordre, le même que 
Wreath. 

Wrono, tort : de môme que le fr. 
tort est le 1. tortus, de torçttere, tor- 
dre, détourner de la droite voit (aia- 
si le droit, directus, est la droite 
voie), ainsi Wrono, part, passé de 
Wrino, tordre, a le sens prim. de 
tordu , liu. détourné du droit sen- 
tier. 

Wry, tordre, forme altérée de 
WREiTH, ou du fr. virer. 



«T, mot devenu fr., navire lé- 

mr donner la chasse, du hoU. 

chasse. 

{EE : « C'est, dit Skeat, un 

li était en usage à Boston en 

avec le sens d'excellent : c'est 



le terme écossais yanhe, habile, dis- 
tingué, dérivé de yankling, actif. 

Yap, petit chien, te fr, japper. 

Yard, une cour, se rattache au 
norm. gardin, jardin, par le scand. 
gard, enceinte autour de la maison. 

Yard, un mètre ou à peu près, est 



— 221 — ' 



Tanglo-sax. çeard, uno baguette, 
une perche, pour mesurer. 

Yare , empressé , attentif, une 
forme de aware^ ainsi c to he yare » 
est la même chose que c to be 
aware, » 

Yarnut et Jarnut et Yernut, en 
pat. a. du Nord {Gloss. de Brockett), 
en n. gernotte et génottej la racine 
comestible du gewm bulboccLstanum. 

Yarrow, mille-feuille, en v. a. 
yarrowe, que Palsgrave traduit par 
le fr. € enreue >, en esp. yaro. 

Yaw, embardée, le norm. lau^ 
eau; en v. fr. yatiCj eau, yauver, 
arroser ; yatos, vésicatoire et mala- 
dies pustuleuses, lltt. les eaux, pus- 
tules aqueuses. L'ancienne forme 
norm. de eau se rapproche de celle 
de ces mots : < Le decurs des ewes » 
(Psautier de Montebourg, xi« siècle). 
Mais plus près encore du mot angl. 
yaw est le texte suivant : c II assem- 
bla toutes les yaues qui estoient des- 
soubs le firmament i La Bible de 
Raoul de Presles, (xiii^ siècle). 

Yawl, canot^ mot devenu fr. sous 
forme de yole, du dan. Jolle^ ramer, 
litt. bateau à rames. 

Yawn, bailler, onomat. comme le 
lat. inhians, 

Yelk, jaune d*œuf, de yellotOf 
jaune, voisin de Fit. gtailo, jaune, 
du v. fr. ialne^ id. Un collecteur de 
mots norm., M. Levavasseur, tire de 



yellow le terme guélot^ crucifère 
jaune, ce qui est peu probable ; mais 
on peut le ramener à la forme ialnety 
litt. le jaunet. L*a. ayellowness, cou- 
leur jaune, terme qui manque aufr., 
mais le peuple, qui a toujours le mot 
nécessaire, dit la jauneur. En v. fr. 
talne, jaune. Le pat. a. a une nuance 
voisine dans to rosel, rôtir, le fr. 
rotissolerf rissoler, litt. devenir roux. 

Yelp, aboyer, onomat. qui se rap- 
proche du fr. glatir. 

Yes, oui, du sax. gisCj et non du 
fr. oyez. L'affirmation fr. oui-da (où 
da représentant le v. fr. Dam-Deu 
(domine Deus), avait pénétré en Angl. 
et Halliwell cite Da exclamatif. 

Yesterday, ou mieux yestere^day, 
le jour d'hier, offre le congénère du 
1. hestemtts. 

Yesty, écumant, peut-être du 1. 
œstiuins. 

Yew, première écume du sel» litt. 
YïaUf l'eau ; le même que Yaw, V. 
ce mot. 

YoKE, joug, diil.jugumf en norm. 
jouke. 

YouNG, jeune, congénère du Ljth- 
venùf en v. fr. yovene. 

YuLE, motscand., la fête de Noël, 
et peut-être une forme de ce dernier 
moi (Nwl et Yol) ; yule^log, la bûche 
du Noël, usage scand. et norm. E^ 
Norm. on la conserve et elle préserve 
de la foudre. 



Zani, bouffon, de Zane, forme de 
Jean, en it. Zam\ en fr. un Jeannot^ 
a Les fols qu'on appelle Zanis et 



Pantalons. » (L. Guyon, Diverses 
leçons, Lyon, 1623). 



Nous terminerons ce Glossaira 
i-français par une chapsOD du 
s de Henri IV, citée dans les 
'. aniiq. de Wright et de Halli- 
et qui met en évidence le ca- 
re très français de la langue an- 

CoQtinuance 
Of remembrancd 

With oute endyng 
Does me peuaunce 
And grei« grawaoce 

For your parting. 



-S. — En intitulant son livre 
o-normand, l'auteur n'a pas 

idu donner les formes dialec- 
qu'ou entend sous ce nom. En 
sssnt les similitudes entre les 
anglais et tes mots français, il 
las prétendu que les premiers 
lent tous des autres par un rap- 
le génération. Ainsi, il ne dira 
ïue le ram angl. (tiélier), est 
du ran norm. (bélier), car tous 
sont partis d'un radical com- 
le ramm germanique. Il n'ap- 
pas an glo* français des mots 
ais introduits en anglais comme 
ure, ainsi que le mot fr. nour- 
it, dans ces vers d'une vieille 
lique : 



King ni<^rd ahall warrant, 
Thera 19 no flest so noorrissadt 
Unto aa Eaglish man.,.., 
Partridge, plover, héron, neswan 
Cow ne ox ne swiue 
As the head of a Sarazine. 



Sans doute, la classe latine qui 
sort du français est de beaucoup la 
plus considérable, et forme plus de 
la moitié de la langue anglaise. Mais 
la classe germanique offre des simi- 
litudes dont on ne peut dire sûre- 
ment que ses termes sont venus du 
français. Une double invasion, celle 
des Germains et des Scandinaves, 
ayant eu lieu dans les deux pays, ya 
importé directement son glossaire. 
Ensuite, beaucoup de mots ont une 
origine commune très lointaine, et 
l'on ne peut décidément dire d'eux 
s'ils sont d'origine celtique, latine 
ou germanique. Mais toutes nos si- 
militudes anglo-françaises, quelles 
qu'elles soient, forment une puis- 
sance mnémotechnique certaine, 
Elles ont donc une valeur pédago- 
gique, et c'est une pensée consolante 
pour l'auteur de cette œuvre, la plus 
importante d'une assez longue car- 
rière, qu'il aura aidé son pays, peu 
avancé sous ce rapport, à acquérir 
la connaissance des langues étran- 




N 



APPEN DICE 



Un appendice est nécessaire pour expliquer la présence d*un si grand 
nombre de mots français dans F écossais, et dans la langue ou dialecte 
des borderSf c.-à-d, de la frontière anglo-écossaise. Toutefois notre langue 
n'avait guère pénétré dans la Haute-Ecosse, ou Highlands : elle n'exerça 
d'influence sensible que dans la Basse-Ecosse^ ou Lowlands^ et dans les 
Borders. Le livre d'un homme très savant, qui s'était fait Ecossais par 
un long séjour dans le pays, M. Francisque Michel, expose parfaitement 
cette influence dans son livre A crûïcal inquiry tnto the scotttsh language 
(Edinburg et Londres, Blackwood,{ 1882), dont nous détachons les 
passages qui importent à notre glossaire : 

<x Les liens politiques et sociaux si étroits qui unirent l'Ecosse et la 
France forment un trait caractéristique dans l'histoire des deux pays, et 
surtout du premier. L'ancienne alliance que la tradition faisait remonter 
aux temps du roi Achaius et de l'empereur Charlemagne, devint un fait 
incontestable au xiv® siècle, lorsque les deux pays eurent un intérêt commun 
à combattre l'ambition des rois Plantagenets. . . L'Ecosse étant le plus 
arriéré des deux paySjl'influence française y fit une profonde impression. 
L'ancienne civilisation écossaise fut jetée en grande partie dans un moule 
français. Les universités tirèrent leur constitution presque exclusive- 
ment de sources françaises... Le langage, les usages de société, le 
commerce, furent plus ou moins modifiés par l'influence française. » 

M. Fr. Michel raconte l'histoire des mots français qui, grâce à ces re- 
lations , s'introduisirent dans la langue écossaise et qui sont assez 
nombreux pour avoir mérité une place dans les dict. anglais des écoles 
françaises, spéc. en vue d'interpréter Walter Scott, et parmi lesquels 
celui de Spiers mérite sous ce rapport une mention très méritée. M. Mi- 
chel a joint à son livre un glossaire étendu de mots anglo-français dérivés 
du français : pour ce travail philologique, il a trouvé un utile coopérateur 
dans un savant écossais, M. Walter Gregor, pasteur de Pitsligo. D y aurait 
encore une veine à exploiter, celle des mots anglais, issus du latin, qui 
n'ont pas leurs représentants ouïe même sens en français, non pas des mots 
savants et modernes, mais des termes du moyen-âge, comme toute cette 
famille issue du 1. despondere, au sens de se décourager : to despond^ 
despondenct/j despondtnglt/^ que nous croyons manquer à l'ancien français: 
du moins si Lacurne donne despondre, c'est dans un autre sens, celui 
d'expliquer. 



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