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SECONDE SÉRIE
DE Là
BIBLIOTHÈQUE
liïlNE-FlIMMISE
DEPUIS ADRIEN JUSQU'A GRÉGOIRE DE TOURS
PAR C. L. F. PANCKQIJCKE
OPTICtBâ DV \k LKCTOir D'HOWlISUa
IMPRIMERIE PANXKODCXE.
rus des Poitevint, 14.
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GÉOGRAPHIE
PE
POMPONIUS MELA
THADUITB
PAR M. lOUIS BAUDET
ProfeBS«ar
PARIS
C. L. F. PANCKOUCKE, ÉDITEUR
OVFICIKR DE l'ordre EOTAL DE LA LÉGIOIT D*BOiriCSUR
RUE DBS POITEVINS, l^
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NOTICE
SUR POMPONIUS MELA
£e nom de Pomponiùs Melà né setrowe qaedans Pline , qui
se borne à le citer comme géographe^ et l'on est réduit^ sar ee
qui concerne sa personne, à consulter ou interpréter son ou-
vrage. Il naquit à Tingentera, petite ville de la Bétique, comme
il nous rapprend lui-même dans le sixième chapitre du second
livre de sa Géographie : Atqvit imàtn.ù$ swmm, Tingeniera. Quant
ài'époque où il vivait, s'il ne nous la faitpas connaître aussi po-
sitivement, il nous rindique du moins, de. manière à ne pais s'y
méprendre, dans le sixième chapitre de son troisième livre, où
il dit, en. parlant de la Bretagne :. « Britannia qualis sit, quales-
que progeneret , mox certiora et magis explorata dicentur.
Quippe tamdiu clausam aperitecee principum maximus , nec in^
domitarum modo ante se ^ verum ignotarum quoque gentium
Victor, qui propriarum rerum fidem ut beOo afféctavit, ita trium-
pho declaraturus portât. » Quoique Yoàsius prétende qu'il s'agit
iei de Jf. César, ces mots s'appliquent évidemment à l'expédition
de Claude, qui eut lieu l'an 4â d& notre ère. On sait que J. César
ne fit que reconnaître la Bretagne^ et, comme le dit Tacite, il la
montra plutôt aux Romains qu'il ne la leur donna. Ce qui prouve,
en outre, que Mêla était contemporain de Claude, et non de César,
c'est que, dans le sixième ch^itre de son premier livre, il dé-
signe l'ancienne ville d'iol en Afrique, sousle nom de Cœsarea ,
nom qui lui avait été donné par Juba en l'honneur d'Auguste;
c'est que, dans le cinquième chapitre du troisième livre, il cite
Cornélius Népos, qui mourut sous le règne de ce prince. Yoilà
tout ce qu'on peut savoir de la personne de Pomponius Mêla; et
nous ne nous' an'èterons pas à discuter les conjectures de quel-
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SECONDE SÉRIE
DE I.à
BIBLIOTHEQUE
liTll-FRMtlISE
DEPUIS ÀDRIBIf jusqu'à GRÉGOIRE DE TOURS
PAR C. L. F.IANCKQÏJCKE
OPTICtBâ DV tA LÊGTOir D'NOITNSIia
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IMPRIMRRIB PANCKODCKB.
rus des Poitevins, i4'
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GÉOGRAPHIE
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POMPONIUS MELA
TKAD1IITB
PAR H. lOVIS BAUDET
ProfM8«ar
PARIS
G. L. F. PANCKOUCKE, ÉDITEUB
OFFICIER DE l'OEDEE &OTAL BB LA LEGrOV 1>*aO«HE1IR
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qui concerne sa personne, à consulter ou interpréter son ou-
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il BOUS rapprend lui-même dans le sixième chapitre du second
livre de sa Géographie : Aique undenos sumu$, Tingentera. Quant
à>Képoque où il vivait, s'il ne nous la faiipas connaltreaussi po-
sitivement, il nous rindique du moins, de. manière à ne pais s'y
méprendre, dans le sixième chapitre de son troisième livre, où
il dit, en. parlant de la Bretagne :. « Britannia qualis sit, quales-
que progeneret , mox certiora et magis explorata dicentur.
Qu^e tamdiu clansamaperiteoeeprincipum maximus, nec in-
^mitarum modo ante se , vernm ignotarum quoque gentium
Victor, qui propriarum rerum fidem ut beOo affbctiaivit> ita trium-
pho declaraturus portât. » Quoique Yoàsius prétende qu'il s'agit
iei de J. César, ces mots s'appliquent évidemment à l'expédition
de Claude, qui eut lieu l'an kSii de notre ère. On sait que J. César
ne fit que reconnaître la Bretagne^ et, comme le dit Tacite, la
montra plutôt aux Romains qu'il ne la leur donna. Ce qui prouve,
en outre, que Mêla était contemporain de Claude, et non de César,
c'est que, dstns le sixième eh^itre de son {Hremier livre, il dé-
signe l'ancienne ville d'Ipl en Afrique, sous le nom de Cœsarea ,
nom qui lui avait été donné par Juha en l'honneur d'Auguste;
c'est que, dans le cinquième chapitre du troisième tivre, il cite
Cornélius Népos, ({ui mourut sous le règne de ce prince. Voilà
tout ce qu'on peut savoir de la personne de Pomponius Mêla; et
nous ne nous* arrêterons pas à discuter les conjectures de quel-
6 NOTICE SUR POMPC^IUS MELA.
ques commentateurs , qui ont voulu voir dans notre géographe
un frère du philosophe Sénèque ^ par la seule raison que la famUle
de Sénèque était espagnole et que Fun de ses deux frères se
nommait Mêla.
Pomponius Mêla est l'auteur qui présente le tableau le plus
complet de l'état de la géographie vers le milieu du premier siècle
de rère chrétienne. Yossius le place à côté de Strabon et de Pline.
Gronovius dit qu'en examinant avec attention la clarté ^ Tordre
et la simplicité qui régnent dans la disposition des parties , dans
la nomenclature naturellement sèche des villes, des fleuves et
des montagnes y dans l'exposition courte et naïve du caractère et
des mœurs des d^Eérents peuples, on ne peut se rassasier de le
lire et de rendre grâces à cet auteur d'avoir fait à la littérature
un si riche présent. Malte-Brun le met bien au-dessus de Denys
le Periégète, qui est, panm les géographes du premier siècle,
oehii qu'on dte le plus souvent avec Mda. « L'abrégé de Mêla,
âit*il , bien plus curieux pour le géographe , ofiire le système
d'Ératosthène. Dons ses détails historiques, on remarque des
particularités qu'il a dû tirer d'ouvrages perdus pour nouspL
semble douter de la prétendue communication de la mer Cas-
pienne avec l'Océan^ il trace bien le cours de l'Oxus vers notre
lac Aral; dans le nord de l'Europe, il distingue la Scandinavie et
les Iles voisines ; il sait que les Sarmales ont déjà étendu leurs
possessions jusqu'à la Bidtîqtte ; sa description des Gaules et de
l'Espagne contient quelques particularités physiques. » Il lui re-
proche, à la vérité, de manquer de critique, de suivre quelque-
fois d'une manière trop servile les anciens auteurs grées et de
r^HToduire trop souvent les réeits ^buleux d'Hérodote; mais
une partie de ce reproche doit , ce semble , retomber sur l'état de
la sdience au temps de Mêla* « L'empire romain, dit, en effet,
le même auteur, était devenu la patrie commune de toutes les
nations civilisées; un commerce paisible liait entre eux les peu-
ples du monde connu, et devait peu à peu en faire connaître de
nouveaux. Mais beaucoup de circonstances retardèrent les pro-
grès de la géographie : d'abord la facilité de trouver, dans les
pays déjà découverts, tous les objets que réclamaient les arts et
le hixe; ensuite les imperfections d'une navigation dépourvue du
ecours de la boussole et de nos voilures, plus adaptées aux
NOTICE SUR POMPONIUS MELA. 7
voyages de haute mer; enfin ^ le peu de connaissance que les an-
ciens avaient des vents qui régnent entre les tropiques. » Malte-
Brun loue 9 du reste y Féclat et la vivacité du style de Mêla, et
vante surtout sa bonne foi et sa modestie.
Mous n'ajouterons rien aux Jugements des savants hommes
que nous venons de citer, comme aussi nous croyons superflu de
donner une analyse de la Géograpjiie de Mêla, l'auteur ayant pris
soin d'exposer son plan avec une clarté et une brièveté qui ne
laissent rien à désirer.
L. BAUDET.
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DE
SITU ORBIS
LIBER PBIHUS.
PROOEHIUM.
Orbis situm dicere aggredior', .impeditum opus, et
facundiae minime capax (constat enim fere gentium loco-
rumque nominibus, et eorum perplexo satis ordine,
quem persequi, longa est magis quam benigna materia),
verum adspici tamen cognoscique dignissimum, etquod,
si non ope ingenii orantis , at ipsa sui contemplatione
pretium operae attendentium absolvat.
Dicam autem alias plura et exactius : nunc , ut quel-
que erunt clarissima , et strictim. Ac primo quidem qu»
sit forma totius^ quae maximae partes, quo singulae
modo sint , atque habitentur, expediam ; deinde rursus
oras omnium et litbra , ut intra extraque sunt , atque ut
ea subit ac circumiuit pelagus; additis quae in natura
regionum incolarumque memoranda sunt. Id quo faci-
lius sciri possit atque accipi , paulo altius summa repe-
tetur.
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DESCRIPTION
DE LA TERRE
LIVRE PREMIER.
AVANT-PROPOS.
Je veux faire une description du globe , ouvrage épi-
neux et aride 9 qui ne consiste guère qu'en une longue
nomenclature de peuples et de lieux , dont Ténumëration
assez compliquée est plus laborieuse que susceptible des
ornements du style ; toutefois , c'est une matière vrai-
ment digne d'être étudiée et connue , et dont l'importance
peut amplement dédommager le lecteur de la sécheresse
de la narration.
Avant d'entrer dans une description détaillée , je com-
mencerai par des généralités faciles à saisir. Ainsi y je
parlerai d'abord de la forme de la terre, de ses parties
principales , de leur nature et de leurs habitants; ensuite,
.revenant sur mes pas, je décrirai successivement toutes
les côtes , tant celles que baignent l'es mefs intérieures, que
celles qu'embrasse l'Océan dans son vaste contour, en
ajoutant à cette description les particularités les plus
remarquables de chaque contrée et de chaque peuple.
Mais , pour rendre mon tableau plus clair et plus intel-
ligible , j'ai besoin de prendre les choses d'un peu haut.
SECONDE SÉRIE
DE 1.4
BIBLIOTHÈQUE
LlTINE-FItlNIlilSe
DEPUIS ADRIEN JUSQU'A GRfiGOIRE DE TOURS
PAR C. L. F.JPANCKQtJCKE
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SECONDE SÉRIE
DE 1.4
BIBLIOTHÈQUE
lÂTIl-FRÂNCÂlSE
DEPUIS ADRIEN JUSQU'A GRÉGOIRE DE TOURS
PAR C. L. F.^ANCK(|(JCKE
OVT1CIB& Dl lA LÊcTOir d'nouiibui
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IMPRIMERIE PANCKOCCKB.
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GÉOGRAPHIE
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POMPONIUS MELA
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PAR H. lOVIS BAUDET
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PARIS
C. L. F. PANCKOUCKE, ÉDITEOB
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NOTICE
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SUR POMPONIUS MELA
Le Qom de Pomponius Melà né setrowe que dans Pline ^ qui
se borne à le citer comme géographe, et l'on est réduit, sur ce
qui concerne sa personne, à consulter ou interpréter son ou-
vrage, n naquit à Tingentera, petite ville de la Bétique, comme
il nous rapprend lui-même dans le sixième chapitre du second
livre de sa Géographie : Atque undenos sumus, Tingentera. Quant
ài'époque où il vivait, s'il ne nous la faiipas connaître aussi po-
sitivement, il nous l'indique du moins, de. manière à ne pais s'y
méprendre, dans le sixième chapitre de son troisième Uvre, où
il dit, en. parlant de la Bretagne :. « Britannia qualis sit, quales-
que progeneret , mox certiora et magis explorata dicentur.
Quippe tamdiu dausam aperiteceepnncipum maximus, nec iur-
domitarum modo ante se ^ verum ignotarum quoque gentium
Victor, qui propriarum rerum fidem ut beQo afitectavit, ita trium-
pho declaraturus portât. » Quoique Yoàsius prétende qu'il s'agit
id de J. César, ces mots s'applicpient évidemment à l'expédition
de Claude, qui eut lien l'an 42 de notre ère. On sait que J. César
ne fit que reconnaître la Bretagne^ et, comme le dit Tacite, il la
montra plutôt aux Romains qu'il ne la leur donna. Ce qui prouve,
en outre, que Mêla était contemporain de Claude, et non de César,
c'est que, dans le sixième eh^itre de son premier livre, il dé-
signe l'ancienne viUe d'iol en Afrique, sousle nom de Cœsarea ,
nom qui lui avait été donné par Juba en l'honneur d'Auguste;
c'est que, dans le cinquième chapitre du troisième livre, il cite
Cornélius Népos, ({ui mourut sous le règne de ce prince. Voilà
tout ce qu'on peut savoir de la personne de Pomponius Mêla; et
nous ne nous' arrêterons pas à discuter les conjectures de quel-
6 NOTICE SUR POMPi^^US MELA.
ques commentateurs y qui ont voulu voir dans notre géographe
un frère du philosophe Sénèque, par la seule raison que la famille
de Sénèque était espagnole et que Fun de ses deux frères se
nommait Mêla.
Pomponius Mêla est Fauteur qui présente le tableau le plus
complet de Tétat de la géographie vers le milieu du premier siècle
de rère chrétienne. Yossius le place à côté de Strabon et de Pline.
Gronovius dit qu'en examinant avec attention la clarté , Tordre
et la simplicité qui régnent dans la disposition des parties, dans
la nomenclature naturellement sèche des villes, des fleuves et
des montagnes, dans l'exposition courte et naïve du caractère et
des mœurs des d^Eérents peuples, on ne peut se rassasier de le
lire et de rendre grâces à cet auteur d'avoir fait à la littérature
un siiiehe pcéseoL Malte^Brun le met bien au-dessus de Denys
le Periégète, qui est, parmi les géographes du premier siècle,
celui qu'on cite le plus souvent avec Mda. « L'abrégé de Mêla,
âit*-il , bien {dus curieux pour le géographe , offire le système
d'Ératosthène. Dans ses détails historiques, on remarque des
psfftîcolarités qu'il a dû tirer d'ouvrages perdus pour nous^ il
semble douter de la prétendue communication de la mer Cas-
pienne avec l'Océan; il trace bien le cours de l'Oxus vers notre
lac Aral; dans le nord de l'Europe, il distingue la Scandinavie et
les iles voisines ; il sait que les Sarmales ont déjà étendu leurs
possessions jusqu'à la Baltique ; sa description des Gaules et de
l'Espagne contient qudques particularités physiques. » Il lui re-
proche, à la vérité, de manquer de critique, de suivre quelque-
fois d'une manière trq> servUe les anciens auteurs grées et de
rqnroduire trop souvent les réeits fiibuleux d'Hérodote; mais
une partie de ce reproche doit , ce semble , retomber sur l'état de
la science au temps de Mêla. « L'empire romain, dit, en effet,
le même auteur, était devenu la patrie commune de toutes les
nations civilisées; un commerce paisible liait entre eux les peu-
ples du monde connu, et devait peu à peu en faire connaître de
nouveaux. Mais beaucoup de circonstances retardèrent les pro-
grès de la géographie : d'abord la fecilité de trouver, dans les
pays déjà découverts, tous les objets que rédamaient les arts et
le luxe; ensuite les imperfections d'une navigation dépourvue du
ecours d&la boussole et de nos voilures, plus adaptées aux
NOTICE SUR POMPONIUS MELA. 7
voyages de haute mer; enfin, le peu de connaissance que les an-
ciens avaient des vents qai régnent entre les tropiques. » Malte-
Brun loue y du reste, Féclat et la vivacité du style de Mêla, et
vante surtout sa bonne foi et sa modestie.
Nous n'ajouterons rien aux Jugements des savants hommes
que nous venons de citer, comme aussi nous croyons superflu de
donner une analyse de la Géograpliie de Mêla, l'auteur ayant pris
soin d'exposer son plan avec une clarté et une brièveté qui ne
laissent rien à désirer.
L. BAUDET.
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DE
SITU ORBIS
LIB£B PRIMUS.
PROOEHIUH.
Orbis situm dicere aggredior', .impeditum opus, et
facundiae minime capax (constat enim fere gentium loco-
rumque nominibus, et eorum perplexo satis ordine,
quem persequi, longa est magis quam benigna materia),
verum adspici tamen cognoscique dignissimum, et quod,
si non ope ingenii orantis , at ipsa sui contemplatione
pretium operœ attendentium absolvat.
Dicam autem alias plura et exactius : nunc , ut quae-
qùe erunt clarissima , et strictim. Ac primo quidem quae
sit forma totius^ quae maximae partes, quo singulae
modo sint y atque habitentur, expediam ; deinde rursus
oras omnium et litbra , ut intra extraque sunt , atque ut
ea subit ac circumluit pelagus; additis quae in natura
regionum incolarumque memoranda sunt. Id quo faci-
lius sciri possit atque accipi , paulo altius summa repe-
tetur.
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DESCRIPTION
DE LA TERRE
LIVRE PREMIER.
AVANT-PROPOS.
Je veux faire une description du globe, ouvrage épi-
neux et aride, qui ne consiste guère qu'en une longue
nomenclature de peuples et de lieux , dont Ténumëration
assez compliquée est plus laborieuse que susceptible des
ornements du style ; toutefois , c'est une matière vrai-
ment digne d'être étudiée et connue , et dont l'importance
peut amplement dédommager le lecteur de la sécheresse
de la narration.
Avant d'entrer dans une description détaillée , je com-
mencerai- par des généralités faciles à saisir. Ainsi , je
parlerai d'abord dé la forme de la terre , de ses parties
principales , de leur nature et de leurs habitants ; ensuite,
.revenant sur mes pas , je décrirai successivement toutes
les côtes, tant celles que baignent l'es mefs intérieures, que
celles qu'embrasse l'Océan dans son vaste contour, en
ajoutant à cette description les particularités les plus
remarquables de chaque contrée et de chaque peuple.
Mais , pour rendre mon tableau plus clair et plus intel-
ligible , j'ai besoin de prendre les choses d'un peu haut.
10 POMPONICS MELA. LIB. 1.
I. De nimdo et portibiB cjus.
Omne igitur hoc, quidquid est, cui mundi cœlique
nomen indidimus, unum est, et uno ambitu se cuncta-
que amplectitur. Partibus differt : iinde sol oritur,
oriens niincupatur, aiit ortos; que demergitur, occi-
dens, Tel occasus; qua decurrit, mendies; ab adversa
parte, septentrio. Hujus medio terra sublimis cingitur
undique mari : eodemque in duo latera, quae hemisphae-
ria nominantur, ab oriente divisa ad occasum, zonis
quinque distinguitwr '• Mediam aestus infestât, frigus
ultimas : reliquat habitabiles paria agunt amii tempora,
verum non pariter. Antichtbones alteram^, nos alteram
incolimus. Illius situs ob ardorem intercedentis plagae
incognitus; hujus dicendus est. Haec ergo ab ortu por->
recta ad occasum , et quia sic jacet , aliquanto quam ubi
latissima est longior, ambitur omnis Oceano , quatuor-
que ex eo maria recipit : unum a septentrione , a meri-
die duo, quartum ab occasu. Suis locis illa referentur.
Hoc primum angustum , nec amptius decem millibus pas-
suum patens, terras aperit atque intrat : tum, longe
lateque difïusum, abigit vaste cedentia litora, iisdem-
que ex diverso prope coeuntibus, adeo in arctum agitur,
ut minus mille passibus pateat. Inde se rursus , sed mo-
dice admodum, laxat : rursusque etiam quam fuit arctius
exit in spatium. Quo quum est acoeptum» ingens ilerum
et magno se ex tendit ambitu,. et magnat paludi, cete-
POMPONIUS MELA. LIV. I. It
I. Du monde et de ses parties.
' ^e que nous appelons ihonde et ciel , quelle qu'en soit
la nature, forme un tout unique, compris lui-même avec
ce qu'il contient dans une seule et même circonférence.
On le divise en plusieurs parties : le côté du ciel où le
soleil se lève , s'appelle orient ou levant ; celui où il *se
couche, occident ou couchant ; le poin^d'où il luit au mi*
lieu du jour, midi ; le point opposé, septentrion. La terre,
assise au centre du monde , est environnée de tous côtés
par la mer, qui la divise encore , de l'orient au couchant ,
en deux parties appelées hémisphères, et distribuées en
cinq zones. La zone du milieu est dévorée par la chaleur,
tandis que les deux zones qui sont situées , Tune à l'ex-
trémité méridionale, l'autre à l'extrémité septentrionale ,
sont glacées par le froid. Les autres sont habitables et
ont les mêmes saisons , mais dans des temps différents :
les Antichthones habitent l'une, et nous l'autre. Celle-là
nous étant inconnue, à cause de la plage brûlante qui
nous en sépare, je ne puis parler que de la nôtre. Cette
zone , qui s'étend de l'orient au couchant , et qui , par
suite de cette direction , a dans sa longueur plus d'éten-
due que dans sa plus grande largeur, est de toutes parts
environnée par l'Océan , dont elle reçoit quatre mers :
une au septentrion, deux au midi, et la quatrième au
couchant. Je parlerai des trois premières en leur lieu. La
dernière ouvre les terres en s'y creusant un lit d'abord
étroit et qui n'a guère que dix mille pas de largeur; puis,
s'étendant et s'élargissant , chasse au loin ses rivages,
qui , se rapprochant ensuite l'un de l'autre , presque aur
point de se réunir, la resserrent dans un espace qui a
moins de mille pas; puis elle s'élargit une seconde fois,
mais très-peu , pour se rétrécir encore plus qu'aupara-
vant ; enfin , elle s'ctcnd et s'élargit de nouveau dans un
12 POMPONIUS MELA. LIB. U.
mm exiguo ore, conjungitur. Id onme qua venit, qua-
que dispergitur^ uno vocabulo^JSostruni mare dicitur.
Angustîas introitumque venientis, nos 'eCÉm, GrMt
irop6/u.op appellant. Qua difiunditur, alia aliis locis co-
gnomina acceptât. TJbi primum se arctat , Hellespontus
vocatur; Propontis, ubi expandh; ubi iterum pres^t,
Thracius Bospor^; ubi iterum efiundit*, P(mtus Sun-
nus; qua paludi committitur, Chninerius Bosporus; pa-
lus ipsa, Maeotis. Hoc mari et.duobus inclytîs amnibus,
Tanai atque Nilo, in très partes uni versa dividitur. Ta-
Bais a septentrione ad méridien, vergens , m mcdiam fei*
Maeotida defiuit : ex dîverso Nilus in Pelagus. Quod
terrarum jacet a freto ad ea flumina, ab altero latere
Africam vocamus; ab altero, Europen : ad Nilum,
Africam; ad Tanain, Europen. Ultra quidquid est, Asia
est*
II. JkeYtB AftiaB deseriptio.
Tribus banc epartibus tangit Oceanus, ita nominibus
nt locis differens; Eoiis ab oriente, a meridie Indiens,
a septentrione Scythicus. Ipsa ingenti ac perpétua fronte
versa ad orientem , tantum ibi se in latitudinem efïun-
dit, quantum Europe et Africa, et quod inter ambas
pelagus immissum est. Inde quum aliquatenus solida pro-
cessit, ex illo oceano, quem Indicum diximus, Arabicum
P0MP0NIU8 UELA. UV. U. 13
vaste espftce, I iVxtrëmité duquel elle s'unit, par une
très-pltite entrée , à un grand lac. Elle est connue dans
son ensemble sous la dénomination générale de Notre
mer. Nous appelons particulièrement détroit, et les Grecs
appellent xop&jj.o^^ l'étrotte ouverture par laquelle elle
s'iMrodûit dims 1^ terras. Ses autres parties prennent
différents surnoms , selon les lieux qu'elle baigne. Où elle
se resserre une première fois y c'est l'Hellespont ; où elle
9'ëlargit ensile , c!est la Propontide; qxi elle se resserre
tine ^cdnde fois /c'est le Bosphore de Thrace; où elle
s« ài^loie de nouveau^ c'est le Pont-Euxin; enfin, où
elle se teêle à un lac , c'est le Bosphore Cimmérien. Quant
à celac^ on l'appelle Méotide. La zone entière est divisée
en trois parties par cette mer et deux fleuves célèbres,
leTanaîs et le Nil. LeTanais, qui coule du septentrion
au midi , se jette dans le Méotide , à peu près vers le mi-
lieu; le Nil, qui coule du midi au septentrion, se jette
âans notre mer. Toutes les terres qui s'étendent depuis
le détroit jusqu'à ces fleuves , forment d'un côté l'Afrique,
et de l'autre l'Europe. La première s'étend jusqu'au Nil;
la seconde, jusqu'au Tanaïs. Tout ce qui est au delà s'ap-
pelle Asie.
II. Description sommaire de Tiisie.
L'Asie est baignée de trois côtés par l'Océan , qui ,
changeant de nom selon les lieflx qu'il baigne , s'appelle
Oriental a l'orient, Indique au midi, Scythique au sep-
tentrion. Du côté de l'orient, elle présente un front im-
mense et continu , dont l'étendue égale celle de l'Europe
•t de l'Afrique ensemble, y compris la mer qui les sé-
pare« A partir de ce points elle s'étend sans aucune
sinuosité jusqu'à l'endroit où l'océan Indien et l'océan
Scythique viennent former dans son sein , d'un côté les
1^ P0MP0NIU9 MBLA. LIB. L
mare et Persicum , ex Scythico Ca^îum recipît : et kteo
qua recipît angustior, rursus expanditur, et fit tam lata^
quam fuerat. Deinde quum jam in suum finem aUanmique
terrarum confinia devenit, média noatris «poribu» ex.
«ipîtur; reliqua altero cornu *pergit ad Ifilum, altero
ad Tanain. Ora ejus cum alveo Nili amnis descendit
in pelagusy et diu, sicut illud incedit, iift sua Yiiorû
porrigit : dein fit venienti obriam, et primum se m-
genti ambitu incurvât ^ post sç ingenti fronte a^ Hel-
lesponticum fretum extendit : ab eo îterum obliquit ad
Bosporum , iterumque ad Pontieum latus curva , adîtum
Maeotidos transverso margine attingit. Ipsam gremio ad
Tanain usque complexa , fît ripa , qua Tanais est.
In ea primos hominum ab oriente accipimus , Indos , et
Seras, et Scythas. Seres média ferme eoœ partis in€<^•.
lunt y Indi et Scythae ultîma : ambo late patentes y neque
in hoc tantum pelagus efïusi. Spectant enim etiam meri-
diem Indi , oramque Indici maris , nisi quoad aestus in-
habitabilem efEciunt , dîu continuis geAtibus occupant.
Spectant et septentrionem Scythae , ac Utus Scy thicum j
nisi unde frigoribus arccBtur, usque ad Caspium siaiim
possident.
Indis proxima est Ariane, deinde Aria, etCedrosis, et
Persis ad sinum Persicum. Hune populi Persarum Btn^
biunt, illum alterum Arabes. Ab bis, quod in Africam
restât, £thiopum est. Illic Caspianî Scytbis proximi
POMPONIUB HELA. LIT. I. 15
mers Arabique et Per&ique y de l'autre la mer Cas-
pieane, qui la rétrécissent dans cette partie. Mais , au
delà de ces mei's , elle se déploie de nouveau et reprend
sa première latitude. Enfin , arrivée à ses bornes occi-
dentales y aux confins de l'Europe , elle entre vei^ le mi-
lieu dans le sein de nos mers j et porte ses deux extré-
mités latérales, d'un côté jusqu'au Nil, de l'autre jusqu'au
Tanaîs. Ses confins , contigus au Ut du Nit, descendent,
en suivant le cours de ce fleuve, jusqu'à la mer, avec k-
quelle elle remonte longtemps, jusqu'à ce que y assez forte
pour lui résister, elle forme d'abord un golfe très-pro-
fond , et présente ensuite un vaste front au détroit de
l'HeMespont. A p«urtir de ce détrait ^ elle dévie oblique-
ment vers le Bosphore ; puis , après une seconde courbure
qu'elle décrit sur le Pont-Euxin , ses confins vont trans-
versalement aboutir à l'entrée du Méotide. Elle embrasse
daas son sein ce lac jusqu'au Tanaïs , dont e)le devient
la rive.
Les premiers peuples que l'on rencontre eu Asie , à
partir de l'orient, sont, dit-on, les Indiens, les Sères et
les Scythes. Les Sères habitent à peu près le milieu de
cette partie orientale; les Indiens et les Scythes, les
extrémités. Ces deux nations ^ très-étendues, n'occupent
pas seulement les bords de ta mer orientale : les Indiens
s'étendent encore au midi , et couvrent sans interruption
les bords de la mer Indienne, à l'exception des parties
que la chaleur rend inhabitables. De leur côté, les Scy-
thes s'étendent au septentrion , sur les bords de l'océan
Scythique jusqu'à la mer Caspienne , et aussi loin que le
froid est supportable.
Immédiatement après l'Inde est l'A riane^ ensuite l'Axie,
la Cédroside et la Perside jusqu'au golfe Persique. Ce golfe
est environné de nations persanes, et le suivant de peu-
ples arabes. Au-dessous d'eux, tout ce qui reste de l'Asie
le long de l'Afrique , est habité par des Étliiopiens. Au
16 POMPONIUS MELA. LIB. II.
sinum Caspium cingunt. Ultra Amazones-, ultraque eas
Hyperborei esse memorantur.
Interiora terrarum multae vaiîasque gentes habitant ;
Gandari et Paricani , et Bactri , Sugdiani , Harmatotro-
phi, Comarae , Comani, Paropamisii, Dahae super Scythas
Scytharumque déserta. At super Caspium sinum, Cho-
mari , Massagetae, Cadusii, HyrcSmi , Iberi. Super Ama-
zonas et Hyperboreos, Cimmerii, Cygi, Heniochœ, Gor-
gippi, Moschi, Cercetae, Toret» , Arimphœi : atque ubi
in nostra maria excedit , Matiani, Tibareni : et notiora
jam nomina, Medi, Armenii, Commageni, Mariandyni,
Veneti, Cappadoces, Gallograeci, Lycaones, Phryges,
Pisidae, Isauri, Lydi, Syrocilices. Rursus ex bis quae
meridiem spectant , eaedem gentes interiora et litora te-
nent usque ad sinum Persicum. Super hune sunt Parthi,
et Assyrii : super illum alterum Babylonii, et super
^thiopas ^Egjrptii. Ripis Nili amnis et mari proxima
iidem .£gyptii possident. Deinde Arabia angusta fronte
sequentia litora attingit. Ab ea usque ad flexum illum ,
quem supra retulimus , Syria ; et in ipso flexu , Cilicia :
extra autem, Lycia et Pamphilia, Caria, lonia, £olis,
Troas usque ad Hellespontum. Ab eo Bithyni sunt ad
Thracium Bosporum. Circa Pontum aliquot populi , alio
alioque fine, uno omnes nomine Pontici. Ad lacum,
Mœotici : ad Tanain , Sauromatae.
POMPONIU8 MELA. LIV. I. fi
norcl les Câspianiens , qui confinent à la Scythie, envi-
ronnent la mer Caspienne ; au delà , dit-on , sont les
Amazones , et au delà de celles-ci les Hyperboréens. *
L'intérieur des terres est habité par un grand nombre
de peuples divers. Tels sont au-dessus des Scythes et des
déserts de la Scythie, les Gandariens et les Paricanieus,
les Bactriens , les Sugdiens , les Harmatotrophes , les Co-
mares , les Comaniens, les Parôpamisiens, les Dalies; au-
dessus de la mer Caspienne, les Chomariens, les Massa-
gètes, les Cadusiens , les Hyrcaniéns, les Ibères; au-dessus
des Amazones et des Hyperboréens, les Cimmériens, les
Cygiens, les Hénioques, les Gorgippiens, les Mosques,
les Cercètes , les Torètes , les Arimphéens ; et , dans les
parties où l'Asie s'avance dans nos mers, les Matianiens,
les Tibaréniens, et plusieurs autres peuples dont les noms
sont plus connus, tels que les Mèdes, les Arméniens, les
Commagéniens, les Maryandins , lesVenètes, lesCappa-
doces , les Gallo-Grecs , les Lycaones , les Phrygiens , les
Pisides, les Isauriens, les Lydiens, les SyrociUcieûs. De
même , les nations placées sur là cote méridionale s'avan-
cent aussi dans l'intérieur et occupent les rivages jusqu'au
golfe Persique. Au-dessus de ce golfe sont les Parthes et
les Assyriens ; au-dessus du golfe Arabique , les Babylo-
niens, et au-dessus des Ethiopiens, les Égyptiens, qui
habitent le lojig du Nil et sur les bords de la mer. Ensuite
l'Arabie touche par une petite pointe aux rivages qui sui-
vent. A partir de cette pointe jusqu'à ce golfe dont j'ai
parlé plus haut , c'est la Syrie , et , sur les bords de ce golfe ,
la Cilicie. Plus loin, la Lycie et la Pamphilie, la Carie,
l'Ionie, l'Éolide, la Troade, s'étendent jusqu'à l'Helles-
pont. De l'Hellespont au Bosphore de Thrace , sont les
Bithyniens; autour du Pont sont quelques peuples , distin-
gués entre eux par différentes limites , et connus sous le
nom général de Pontiques. Sur les bords du lac, sont les
Méotiques, et sur les bords du Tanaîs, les Sauromates.
p. Melii. 2
18 POMPONIUS MELA. LIB. I.
III. Brevis Europie descriptio.
Europa terminus habet, ab oriente Tanain et Maeo-
tida et Pontum; a meridie reliqua nostri maris; ab oc-
cidente Atlanticiim, a septentrione Britannicum ocea-
num. Ora ejus forma litorum a Tanai ad Hellespontum^
qua ripa est dicti amais , qua flexum paludis ad Pontum
redigit, qua Propontidi et Hellesponto latere adjacet,
contrariis litoribus Asiae non opposita modo, verum
etiam similis est. Inde ad Fretum , nunc vaste retracta ,
nunc prominens , très maximos sinus efOcit , totidemque
in altum se magnis frontibus evehit. Extra Fretum ad
occidentem inaequalis admodum, praecipue média, pro-<
currit : ad septentrionem , nisi ubi semel iterumque
grandi recessu abducitur, paene ut directo limite extenta
est. Mare y quod primo sinu accipit, .£gaeum dicitur :
quod sequenti , in ore, lonium; Adriaticum, interius :
quod ultimo, nos Tuscum, Graii Tyrrhenum perhibent.
Gentium prima est Scythia, alia quam dicta est, a
Tanai in média ferme Pontici lateris : hinc in JE^i par-
tem pertinens Thracia Macedoniae adjungitur. Tum
Grsecia prominet, ^gœumque ab lonio mari dirimit.
Adriatici latus lUyris occupât. .Inter ipsum Adriaticum
et Tuscum Italia procurrit. In Tusco intimo Gallia est^,
ultra Hispania. Haec in occidentem, diuque etiam ad
septentrionero , diversis frontibus vergit.
POMPONIUS MELA. LIV. I. 19
t
III. Description sommaire de l'Europe.
L'Europe a pour bornes , à l'orient, le Tanaïs, le
Méotide et le Pont ; au midi , le reste de notre nier ; à
l'occident, l'océan Atlantique; au septentrion, l'océan
Britannique. Ses côtes , d'abord considérées du Tanaïs à
l'Hellespont^ soit comme formant une des rives de ce
fleuve, soit comme suivant le détour que fait le Méotide
pour aller jusqu'au Pont, soit comme adjacentes à la
Propontide et à l'Hellespont , sont non-seulement oppo-
sées aux rivages correspondants de l'Asie, mais encore
configurées de la même manière. De l'Hellespont au dé-
troit, alternativement rentrantes et saillantes, elles for-
ment trois grands golfes , séparés par trois grandes
avances. Au delà du détroit, elles s'étendent vers l'occi-
dent , où leur forme est très-inégale , surtout au milieu ;
dans leur direction vers le septentrion , sans deux enfon-
cements considérables , elles présenteraient presque une
ligne droite. Le premier golfe s'appelle mer Egée, le
second irier Ionienne, dont la partie intérieure prend le
nom de mer Adriatique; le troisième forme la mer que
nous nommons Tusque , et que les Grecs appellent Tyr*
rhénienne.
La première contrée de l'Europe est la Scythie , qu'il
ne faut pas confondre avec celle dont j'ai déjà fait men-
tion : elle commence au ïanaïs et se termine à peu près
au milieu de la côte du Pont. Vient ensuite la Thrace ,
qui s'étend sur une partie de la .mer Egée et confine à la
Macédoine ; plus loin se montre la Grèce , qui sépare la
mer Egée de la mer Ionienne. L'IlIyrie occupe un côté
de l'Adriatique. L'Italie se prolonge entre cette mer et la
mer Tusque. Au fond de la mer Tusque est là Gaule,
et au delà l'Hispanie, qui se dirige vers l'occident, et,
dans une longue étendue , vers le nord et le midi.
9i
20 POMPONIUS MELA. LIB. I.
Deinde rursus Gallia est^, longe et a nostris litoribus
hue usque permissa. Âb ea Germani ad Sarmatas porri-
guntur, illi ad Asiam.
IV. Brevis Africœ descriptio.
Africa^ ab orientis parte Nîlo terminata, pelago a
ceteris, brevior est quidem quam Europa, quia nec
usquam Asiae, et non totis hujus litoribus obtenditur;
longior tamen ipsa quam latior, et qua ad fluvium attin-
gity latissima. Utque inde procedit, ita, média praeci-
pue, in juga eisurgens, pergit incurva ad occasum,
fastigatque se molliter : et ideo ex spatio paulatim ad-
ductior, ubi fînitur^ ibi maxime angusta est. Quantum
incolitur, eximie fertilis : verum quod pleraque ejus in-
culta, et aut arenis sterilibus obducta, aut ob sitim cœli
terrarumque déserta sunt , aut infestantur multo ac ma-
léfice génère animalium , vasta est magis quam frequens.
Mare, quo cingitur, a septentrione , Libycum;ame-
ridie, ^thiopicum; ab occidente, Atlanticum dicimus.
In ea parte, quae Libyco adjacet, proxima Nilo provin-
cia , quam Cyrenas vocant : dein , cui totius regionis vo-
cabulo cognomen inditum est, Africa. Cetera Numidae
et Mauri tenent : sed Mauri et in Atlanticum pelagus
expositi. Ultra Nigritœ sunt, et Pharusii, usque ad
^thiopas. Hi et reliqua hujus, et totum latus, quod
POMPONIUS MELA. LIV. I. 21
Au delà on rencontre encore la Gaule , qui , des bords
de notre mer, se prolonge au loin dans la direction sep-
tentrionale. Les Germains sont à la suite, et après eux
les Strmates jusqu'à l'Asie.
IV. Descriplion sommaire de T Afrique.
L'Afrique est , à l'orient , bornée par le Nil , et des au-
tres côtés par la mer ; elle est moins longue que l'Europe,
car elle ne correspond pas à toute la longueur de la côte
Asiatique ni, par conséquent, à toute l'étendue des rivages
de l'Europe. Cependant elle ne laisse pas d'être plus lon-
gue que large , même en .considérant sa largeur dans le
voisinage du Nil , où elle est plus grande que partout
ailleurs. A partir de ce fleuve, l'Afrique s'élève., surtout
au milieu , en décrivant une courbe d'orient en occident,
de sorte que, diminuant en largeur, quoique insensible-
ment , mais sur un long espace , elle est, à son extrémité,
plus étroite qu'en auctm autre endroit. Elle est d'une
fertilité merveilleuse dans les régions habitées; mais elle
est en grande partie déserte, parce que la plupart de ses
contrées sont peu susceptibles de culture , ou couvertes
de sables stériles , ou inhabitables à cau^ de l'aridité du
ciel et de la terre , ou infestées d'une muftitude d'animaux
malfaisants de toute espèce.
I^ mer, dont elle est environnée , se nomme Libyque
au septentrion , Éthiopique au midi , Atlantique à l'occi-
dent. Dans la partie qui touche à la mer Libyque , on
rencontre d'abord , dans le voisinage du Nil , une pro-
vince appelée Cyrènes; vient ensuite une contrée qui
porte en particulier le nom général de la région entière,
celui d'Afrique. Le reste de la côte est habité par les Nu-
mides et les Maures; ces derniers occupent encore une
partie des rivages de la mer Atlantique. Au delà sbnt les
22 POMPOWIUS MELA. LIB. I.
meridiein spectat, usque in Asiae confinia possideut. At
super ea, quae Libyco mari adluuntur, Libyes iËgyptii
sunt y et Leucocethiopes : et natio frequens multiplexque
Gaetuli. Deinde late vacat regio, perpetuo tractu inha-
bitabilis. Tum primos ab oriente Garamantas^ post Au-
gilas et Troglpdytas, et ultimos ad occasum Atlantas
audimus. Intra (si credere libet) vix jam homines , ma-
gisque seiniferi , iËgipanes , et Blemyes , et Gamphasan-
tes, et Satyri, sine tectis 4c sedibus passim vagi, habent
potius terras 9 quam habitant.
Haec sumnia nostri orbis, hae maximae pactes : hae
formœ gentesque partium. Nune exactius or as situsque
dicturo, inde est commodissimum incipere, unde ter-
ras nostrum pelagus ingreditur; et ab lis potissimum,
qu^ influenti dextra sunt : deinde stringere Utora or-
dine quo jacent, peragratisqifê omnibus, quaD mare
attingunt, légère etiam illà, quae cingit Oceanus; donec
cursus incepti operis intra extraque circumvectus orbem,
illuc unde cœperit redeat.
, V. Parlicularis Africse descripUo. Mauretania.
Dictum est >Atlanticum esse oceanum, qui terras ab
Qccidente contingeret. Hinc in nestrum ma^e pergenti-
bus, laeva Hispania, Mauretania dextra est; primae par-
tes , illa Europae, haec Africae. Ejus orae fiais, Mulucha :
caput atque exordium est promontorium quod Graecî
POMPONIUS MELA. LIY. I. 23
Nigrites et les Pharusiens , jusqu'aux Éthiopiens, qui ha-
bitent ce qui reste des bords de cette mer, ainsi que toute
la côte méridionale, jusqu'aux confins de l'Asie. Au-dessus
des parties baignées par la mer Libyque , sont les Liby-
Égyptiens, les Leucoéthiopes/et les Gétules, nation nor.i-
breuseet multiple. Plus loin est un vaste désert, entiè-
rement inhabitable , au delà duquel on place , d'orient en
occident , d'abord les Garamantes , puis les Augiles et les
Troglodytes , et enfin les Atlantes. Dans l'intérieur, s'il
faut en croire la renommée , sont des .£gipans , des Blé-
myes, des Gamphasantes et des Satyres, peuplades er-
rant à l'aventure, sans toits, sans demeures fixes, qui
tiennent autant de la bête que de l'homme , et couvrent
plutôt la terre qu'ils ne l'habitent.
Yoilà le tableau général de notre globe , voilà ses prin-
cipales parties, leurs formes et leurs différents peuples.
Maintenant ayant à faire , d'après mon plan , la descrip-
tion détaillée des côtes , je commencerai de préférence
par le détroit qui introduit l'océan Atlantique dans nos
terres , en suivant les rivages de droite ; et après avoir
décrit, de proche en proche, les côtes des mers inté-
rieures, je décrirai pareillement celles que baigne l'Océan,
en faisant le tour extérieur de la terre ; ma tâche sera
remplie, lorsqu'après avoir parcouru le globe au dedans
comme au dehors, je serai revenu au point d'où j'étais
parti.
V. Descri[>tion détaillée de l'Afrique. Mauritanie.
L'océan Atlantique baigne, comme je Tai dit, les
côtes occidentales de la terre. Si de cet océan on veut
pénétrer dans notre mer, on rencontre l'Hispanie à gau-
che, et la Mauritanie à droite : par l'une commence
l'Europe , et par l'autre l'Afrique. I-.a côte de la Mauri-
tanie s'étend jusqu'au Mulucha , depuis un promontoire
24 POMPONIUS MELA. LIB. I.
Ampelusian j Afri aliter, sed ideih signlficante vocabulo,
appellant. In eo est specus Herculi sacer : et ultra spe-
cuin Tinge oppidum pervetus, ab Antaeo, ut ferunt,
couditum. Exstat rei signum, parma elephantino ter-
gori exsecta, ingens, et ob inagnitudinem nulli nunc
usuro habilis; quam locorum accolae ab illo gestatam
pro vero habent, traduntque, et inde eximie colunt.
Deinde est mons praealtus , ei , q^em ex adverso Hispa-
nia attollit, objectus : hune Abylam, illum Calpen vo-
cant, columnas Herculis utrumque. Addit fama nomini
fabulam, Herculem ipsum junctos olim perpetuo jugo
diremisse colles, atqtie ita exclusum antea mole montium
oceanum, ad quae nunc inimdat, admissum* Hinc jam
mare latius funditur, summotasque vastius terras magno
împetu inflectit.
Ceterum regio ignobilis, et vix quidquam illustre
sortita, parvis oppidis habitatur, parva âumina emittit,
solo quam viris melior, et segnitia gentis obscura. Ex his
tamen , quae commemorare non piget , montes sunt alti ,
qui continenter et quasi de industria in ordinem expo-
siti, ob numerum, septem, ob similitudinem Fratres
nuncupantur. Tamuda fluvius, et Rusigada, et Siga,
parvœ urbes; et portus, cui Magno est cc^omen ob
spatium. Mulucha ille, quem diximus, amnis est, nunc
gentium, olim regnorum quoque terminus Bocchi Jugur-
thœque.
POMPONIUS MELA. LIV. I. 25
que les Grecs appellent Ampélusie , nom différent de celui
que lui donnent les Africains y quoiqu'ils aient tous deux
la même signification. Ce promontoire renferme un antre
consacré à Hercule , au delà duquel est Tingé , ville très-
ancienne , et bâtie , dit-on , par Antée. On rapporte
comme une preuve de. cette origine , l'existence d'un bou-
clier fait de cuir d'éléphant, et d'une telle grandeur qu'il
ne pourrait aujourd'hui convenir à personne. Les habi-
tants du pays tiennent et donnent pour 'certain qu'il fut
porté par ce géant , ce qui le rend pour eux l'objet d'une
vénération toute particulière. Plus loin est une très-haute
montagne , qui fait face à celle qui s'élève sur la côte op-
posée de l'Hispanie : l'une se nomme Abyla , l'autre Calpé ,
et toutes deux ensemble les colonnes d'Hercule. La fable
ajoute qu'autrefois ces deux montagnes n'en faisaient
qu'une^ qui fut divisée par Hercule; et qu'ainsi l'Océan ,
jusqu'alors arrêté par cette barrière , trouva un passage
pour se répandre dans les lieux qu'il inonde aujourd'hui.
A partir de ce point , la mer s'élargit et se déploie avec
une grande impétuosité entre deux rives lointaines.
Du reste , la Mauritanie est une contrée qui ne réveille
aucun souvenir et n'a presque rien de remarquable : on
n'y voit que de petites villes , de petites rivières , et son
sol vaut mieux que ses habitants j que leur inertie tient
ensevelis dans l'obscurité. Cependant on peut citer les
hautes montagnes qui j rangées par ordre et comme à des-
sein les unes à la suite des autres , sont appelées les Sept
Frères, à cause de leur nombre et de leur ressemblance;
ensuite le fleuve Tamuda, les petites villes de Rusigada
et de Siga , et un port que son étendue a fait appeler le
Grand-Port. Quant au Mulucha, dont j'ai parlé, c'est un
fleuve qui, après avoir autrefois servi de limite aux royau-
mes de Bocchus et de Jugurtha , ne distingue plus aujour-
d'hui que les nations qu'ils avaient sous leur puissance.
v/
26 POMPONIUS MELA. LIS. I.
YI. Numidia.
Ab eo Numidia 7 ad ripas exposita fluminis Ampsaci,
spatio quidem quam Mauretania angustior est, verum
et cuita inagis et ditior. Urbium quas habet ^ maximae
sunt, Cirta procul a mari, nunc Sittianorum colonia; quon-
dam regum domus; etSyphacis quum foret^ opulentissima.
loi ad mare 9 aliquando ignobiiîs^ nunc, quia Jubae r^a
fuit, et quod Caesarea vocitatur, illustris. Citra hanc
(nam in medio ferme litore sita est) Cartinnaet Arsinna
suât oppida, et Quiza castellum,- et Laturus sinus, et
Sardabale fluvius : ultra, monumentum commune regiœ
gentis, deinde Icosium et Ruthisia urbes,et fluentesin-
ter eas SaTus et Nabar, aliaque quœ taceri nuUum re-
rum famaeve dispendium est. Interius , et longe satis a
litore (si fidem res capit) mirum ad modum , spina? pi-
scium , muricum ostrearumque fragmenta j. saxa attrita
(uû soient) fluctijbus, et non differentia martnis,. infixœ
catitibus ancorae, et alia ejusmodi signa atque vestigia
efïusi olim usque ad ea loca pelagi , in campis nihil alen^
tibus esse invenirique narrantur.
VII. Africa propiie dicta.
Regio, quae' sequitur à promontorio Metagonio ad
aras Phila norum , proprie nomen Africae usurpât. In ea
suht oppida, Hippo Regius, et Rusicade, et Thabraca,
POMPONIU» MELA. LIV. I. »
VI. Numidie.
La Numidie s'étend des rives du Mulucha à celles de
l'Ampsaque; elle est moins grande que la Mauritanie^ mais
plus cultivée et plus riche. Ses villes les plus considérables
sont Cirta, assez loin de la mer, qui, autrefois séjour des
rois, et frè8-o|mleDte sous Syphax, est aujourdfbui ht*
bitée par une colonie de Sittianiens; loi , sur le bord de
la mer, qui , jadis obscure , est aujourd'hui illustre , tant
pour avoir été le siège du royaume de Juba , que par son
■om actuel de Césarée. £n deçà de cette dernière ville,
qui est située presque au milieu de la côte ^ on rencontre
les petites villes de Cartinna et d'Ârsinna, le fort Quiza,
le golfe Laturus et le fleuve Sardabale. Au delà on ren-
contre un tombeau consacré à la sépulture de la Ênnille
royale, puis les villes dlcosium et de Ruthisie, entsfe
lesquelles coulent le Savus et le Nabar, et quelques au-
tres lieux peu mémorables dont on peut se dispenser de
parler. Dans f intérieur, et à une distance assez considé-
rable de la mer, on trouve, dit-on , dans des campagoes
stériles et désertes , si toutefois la chose est croyable , des
arêtes de poissons , des débris de coquilles et de murex ,
des rochers qui paraissent avoir été rongés par les flots,
comme ceux qu'on voit au sein des mers , des ancres iti^
crustées dans des montagnes , et beaucoup d'autres signes
et vestiges de l'ancien séjour de la mer dans ces terres
lointaines.
VII. Afrique proprement dite.
La contrée qui s'étend ensuite du promonloire Méta-
gonium aux autels dçs Philènes , a proprement le nom
d'Afrique. On y rencontre d'abord Hippone - Royale ,
Rusicade et Thabraca; puis, trois vastes promontoires ,
28 POMPONIUS MELA. LIB. I.
Dein tria promontoria , Candidum , Apoïlinis, Mercurii,
vaste projecta in altum , ducs- grandes sinus eiBciuiit.
Hipponensem vocant proximum ab Hippone Diarrhyto ^,
quod litori ejus appositum est. In altero sont castra
Laelia, castra Cornelia, flumen Bagrada, urbes Utica
et Carthagod, ambae inciytœ, ambae a Phœnicibus con-
ditae : illa fato Catonis insignis , haec suo ; nunc populi
Romani colonia, olim imperii ejus pertinax aemula; jam
quidem iterum opulenta, etiam aune tamen priorum
eiçcidio rerum , quam ope prœsentium , clarior. Hadru-
metum, Leptis, Clupea, Macomades, Thenae, Neapolis,
hiuc*ad Syrtim adjacent , ut inter ignobilia celeberrimae.
Syrtis '^ sinus est centum fere millia passuum, quamare
accipit, patens; trecenta, qua cingit : verum importuo-
sus atque atrox, et ob vadorum irequentium brevia,
magisque etiam ob alternos motus pelagi affluentis ac
refluentis infestus. Super hune ingens palus amnem Tri-
tona recipit, ipsa Tritonis : unde et Minervae cognomen
inditum est, ut incolae arbitrantur, ibigenitae:faciuntque
ei fabulae aliquam fîdem , quod j quem natalem ejus pu-
tant, ludicris virginum inter se decertantium célébrant.
Ultra est OEa oppidum, et Cînyps fluvius per uber-
rima arva decidens : tum Leptis altéra , et Syrtis , no-
mine atque ingenio par priori ; ceterum altero fere spa-
tio, qua dehiscit, quaque flextim agit, amplior. Ejus
promontorium est Borion, ab eoque incipiens ora,
quam Lotophagi tenuisse dicuntur, usque ad Phycunta
POMPONIUS MELA. LIV. I. 29
qu'on appelle cap Blanc, cap d'Apollon, cap de Mer/*
cure, et qui forment dans leurs intervalles deux grands
golfes. Le premier se nomme golfe d'Hippone, de la ville
du même nom , située sur ses bords , et surnommée pour
cela Diarrhyte. Sur les bords du second, on remarque
Tasslette des camps deLéliuset de Cornélius, le fleuve
Bagrada , les villes d'Utique et de Carthage , toutes deux
célèbres , et toutes deux bâties par les Phéniciens : l'une
est fameuse par la fin tragique de Caton , et l'autre , fa-
meuse par la sienne , n'est plus aujourd'hui qu'une colonie
du peuple romain , après en avoir été la rivale obstinée.
Quelle que soit l'opulence qu'elle a recouvrée depuis, elle
est encore aujourd'hui plus célèbre par la ruine de sa
puissance passée , que par la splendeur de son état pré-
sent. De là jusqu'à la Syrte , on rencontre , sur le même
rivage , Hadrumète, Leptis, Clupée, Macomades, Thènes,
Néapolis, villes comparativement célèbres au milieu d'au-
tres villes obscures. Le Syrte est un golfe qui a presque cent
mille pas d'ouveît*ture, et trois cent mille pas de circonfé-
rence , mais d'un abord très-périlleux , moins à cause des
écueils et des bas-fonds dont il est parsemé , qu'à cause du
flux et du reflux de la mer, qui est continuellement agitée
dans ces parages. Au delà est un grand lac qui reçoit le
fleuve Triton , et s'appelle Tritonis ; de là le surnom donné
à Minerve , qui passé chez lés habitants du pays pour être
née sur les bords de ce lac; et ce qui accrédite jusqu'à un
certain point cette fable , c'est qu'ils célèbrent le jour au-
quel ils rapportent la naissance de cette déesse par une fête
où les jeunes filles se battent les unes contre les autres. Plus
loin sont la ville d'Œa et le fleuve Cinyps , qui arrose des
campagnes très-fertiles ; puis une autre Leptis , et une
autre Syrte , ^emblahle à la première par son nom et par
sa nature, mais à peu près une fois plus grande en ouver-
ture et en circonférence. Elle commence au cap Borion ,
d'où s'étend , jusqu'au cap Phycus , une cote qui a été
88 POMPONIUS MELA. LIB. L
(et id promontorium est) importuoso litore pertiiiet.
Arœ ipsae nomen ex Philœnis fratribus'* traxere, qui
contra Cyrenaicos missi Carthagine ad diriroeadum con-
ditione bellum, diu jam de finibus, et cum magnis am-
borum cladibus gestum; postquam in eo, quod conve-
nerat, non manebatur, ut, ubi legati concurrerent,
certo tampore utrinque dimissi , ibi termini statueren-
tur; pacti de integro, ut, quidquid citraesset, popula-
ribus cederet (mirum et memoria dignissimum facinus !)
hic se vivos obrui pertulerunt.
VIII. Cyreoaica.
Inde ad Catabathmon Cyrenaiça provincia est; in
eaque sunt Hammonis oraculum , fîdei inclytae : et fons,
quem Solis appellant : et rupes quœdam Austro sacra.
Hœc quum hominum manu attingitur, ille immodicus
exsurgit, arenasque quasi maria agens, sic saevit, ut
fluctibus. Fons média nocte fervet; mox et paulatim
tepescens , fit Ince frigidus ; tune ut sol surgit , ita sub-
inde frigidior, per meridiem maxime riget : sumit dein
tepores iterum; et prima nocte calidus, atque ut illa
procedit, ita calidior, rursus quum est média, perfervet.
In litore promontoria sunt Zephyrion et Naustathmos,
portus Paraetonius , urbes Hesperia , ApoUonia , Ptole-
mais, Arsinoe, atque (unde terris nomen est) ipsa Cy-
POMPONIUS MELA. LIV. I. 31
habitée, dit-on, par les Lotophages, et dont les abords
sont aussi très-dangereux. Les Autels des Philènes sont
ainsi appelés du nom de deux frères choisis par les Car-
thaginois pour raccomplissement d'une convention faite
avec leè Cyrénéens , et qui avait pour but de mettre fin à
une guerre cruelle , depuis longtemps existante entre les
deux peuples à l'occasion de leurs limites respectives. On
était convenu de les fixer à l'endroit où se rencontre-
raient deux coureurs qu'on ferait partir de chaque cpté
à un moment déterminé. Des contestations s'étant élevées
sur l'exécution de ce traité , les Philènes acceptèrent la
proposition d'être enterrés vi& à l'endroit où ils vou-
draient établir leurs limites : dévouement héroïque et
bien digne de mémoire !
Y|n. (Cyréiwwjiie.
I^a Cyrénaïque s'étend des limites de l'Afrique propre
au Catabathmos»! et renferme trojis choses remarquables :
l'oracle d'Ammon , si célèbre par sa véracité ; une fon-
tmne appelée la Fontaine du Soleil , et une certaine roche
consacrée à l'Aqster. Si l'on s'avise d'y porter la main,
aussitôt ce vent se déchaîne avec colère, et, soulevant
les sables comme des flots, produit sur la terre les mêmes
tourmentes que sur la mer. L'eau de la fontaine , bouil-
lante au milieu de la nuit, s'attiédit peu à peu; et, déjà
fraîche au point du jour, elle se refroidit de plus en plus
à mesure que le soleil s'élève , de sorte qu'elle est tout à
fait glacée à midi; puis, ^partir de cette heure, elle se
réchauffe de nouveau par degrés , et , déjà tiède au déclin
du jour, sa chaleur augmente de plus en plus jusqu'au
milieu de la nuit, où elle bout encore à gros bouillons.
Sur le rivage, on rencontre les promontoires Zéphyrion et
Naustathmos, le port Parétpnius, les villes d'Hespérie,
32 POMPONIUS MELA. LIB. I.
rené. Catabathmos vallis devexa in .£gyptum, finit
Africam.
Orae sic habitantur, ad nostrum maxime ritum mo-
ratis cultoribus , nisi quod quidam linguis differunt ,
et cul tu deum, quos patrios servant , ac patrio more
venerantur. Proximis nullœ quidem urbes stant, tamen
domicilia sunt, quae mapalia appellantur. Yictus asper,
et mnnditiis carens. Primôres sagis velantur; vulgus
bestiarum pecudumque pellibus. Humi quies epulaeque
capiuntur. Vasa ligno fiunt aut cortice. Potus est lac ,
succusque baccarum ; cibus est caro , plurimum ferina :
nam gregibus (quia id solum opimum est) quoad potest,
parcitur. Interiores etiam incultius , sequuntur vagi pe-
cora : utque a pabulo ducta àunt , ita se ac tuguria sua
promovent : atque ubi dies déficit , ibi noctem agunt.
Quanquam in familias passim et sine lege dispersi,,nihil
in commune consultant : tamen, quia singulis aliquot
simul .coûjuges, et plures ob id liberi agnatique sunt,
nusquam pauci. £x his qui ultra déserta esse memoran-
tur, Atlantes solem exsecrantur, et dum oritur, et dum
occidit, ut ipsis agrisque pestiferum. Nomina singuli
non habent : non vescuntur animalibus : neque illis in
quiète, qualia ceteris mortalibus, visere datur. Troglo-
dy tae , nullarum opum domini , strident magis quam lo-
quuntur, specus subeunt, alunturque serpentibus. Apud
POMPONIUS MELA. LIV. I. 33
d'Âpollonie , de Ptolémaïde , d'Arsinoé , et celle de Cy-
rèae, qui a donné son nom à toute la contrée. Le Cata-
bathmos est une vallée qui descend jusqu'à l'Egypte y où
elle termine FAfrique.
Tel est l'état des côtes de l'Afrique depuis les colonnes
d'Hercule. Les peuples qui les habitent ont adopté en
tous points nos mœurs et nos usages ^ si ce n'est que
quelques-uns d'entre eux ont conservé leur langue primi-
tive, ainsi que les dieux et le culte de leurs ancêtres.
Ceux qui les suivient immédiatement dans l'intérieur
n'ont point de villes', mais se pratiquent une sorte de
demeures qu'on appelle mapalia (huttes, masures); leur
manière de vivre ^st âpre et malpropre. Les chefs de la
nation se couvrent de saies, et le reste du peuple de
peaux de bêtes fauves pu de celles de leurs troupeaux; ils
n'ont d'autre lit ni d'autre table que la terre ; leurs vases
sont de bois ou d'écorce ; ils ne boivent que du lait et
d'une certaine liqueur qu'ils expriment des fruits sau-
vages; ils ne mangent que de la chair, et le plus souvent
de celle des animaux féroces : car, autant qu'ils le peu-
vent , ils ne touchent pas à leurs troupeaux , qui sont
leur seule richesse. Plus loin , ce sont des hommes encore
plus grossiers, qui suivent à l'aventure leurs troiipeaux
dans les pâturages, traînant avec eux leurs cabanes, et
passant' la nuit dans l'endroit où les ténèbres les surpren-
nent. Quoique distribués en familles éparses, sans lois,
sans intérêt commun qui les réunisse, ils ne laissent pas
d'être partout assez nombreux, parce que, chaque homme
ayant à la fois plusieurs femmes, il en résulte une grande
quantité d'enfants et d'agnats. Parmi leà peuples qui exis-
tent , dit-on , au delà des déserts , sont lès Atlantes , qui
maudissent le soleil à son lever et à son coucher, comme
un astre funeste aux habitants et au pays. Chez eux , les
individus n'ont point de nom ; ils s'abstiennent de chair,
et n'ont point de rêves pendaiit leur sommeil , comme
p. Mêla. 3
34 POMPONIUS MELA. LIB. I.
Garamantas etîam armenta sunt, eaque obliqua cervicé
pascuntur; nam pronis directa in humum cornua offi-
ciunt. Nulli certa uxor est. Ex his qui tam confuso pa-
réo tium coitu passim incertique nascuntur, quos pro
suis colant, formâe similitudine agnoscunt. Augilae mâ-
nes tantum deos putant ; per eos dejerant ; eos ut ora-
cula consulunt : precatique quae volant , ubi tumulis in-
cubuere, pro responsis ferunt somnia. Feminis eorum
solemne est, nocte ^ua nubunt, omnium stupro patere,
qui cum munere advenerint : et tum cum plurimis con-^
cubuisse, maximum decus; in reliquum pudicitia in<2
signis est. Nudi sunt Gampbasaûtes, armorumque om-
nium ignari : nec vitare sciunt tela , nec jacere : ideoque
obvios fiigiunt, neque aliorum, quam quibus idem in*
genii est, aut congressusy aut coUoquia patiuntur. Ble-
myis capita absunt; vultus in pectore est : Satyris,
prœter effigiem , nihil humani. ^ipanum, quae célébra*»
tur, ea forma c^t'^. Haec de Africa.
IX. PartioaUris Asin descriptio. iEgyptiis.
Asiae prima pars .£gyptus inter Catabathmon et Ara-
bas; ab hoc litore penitus immissa, dooec £thiopiam
dorso eontingat , ad meridiem refugit. Terra expers im-
brium, mire tamen fertilis, et hominum aliorumque
animalium perfecunda generatrix. Nilus effîcit , amniuro
POMPONIUS MELA. UV. I. 35
les autres hommes. Les Troglodytes ne possèdent rien;
leur voix rend moins des sons articulés que des cris aigus ;
ils habitent des cavernes et se nourrissent de serpents. Les
Garamantes ont une espèce de bœufs qui, en paissant,
indinent obliquement la tête , parce que leurs cornes ,
abaissées directement vers la terre, les empêcheraient de
paître. Aucun d'eux n'a d'épouse particulière, et, parmi
les enfants qui naissent de cette promiscuité , la Bliation se
règle sur la ressemblance. Les Augiles ne connaissent d'au-
tres dieux que les mânes ; ils jurent par eux , les consultent
comme des oracles , et, quand ils leur ont adressé quelque
vœu , ils se couchent sur des tombeaux et prennent pour
réponses les songes qu'ils ont pendant leur sommeil. Sui-
vant une coutume solennelle, leurs femmes s'abandonnent
la première nuit de leurs noces à tous ceux qui leur appor-
tent des présents , et plus le nombre en est grand, plus
elles sont fières; du reste , une fois quittes envers l'usage^
elles sont d'une rare chasteté. Les Gamphasantes vont
tout nus, et ne connaissent aucunement l'usage des ^rmes,
soit pour se défendre , soit pour attaquer : c'est pour
cela qu'ils fuient la rencontre des autres hommes , et qu'ils
n'ont de commerce ou d'entretien qu'avec ceux qui ont
la même nature. Les Blémyes n'ont point de tête : leur
visage est sur leur poitrine. Les Satyres n'ont d'humain
que la figure. Les iÈgipans ont la forme qu'on leur attri-
bue. Voilà ce qui regarde l'Afrique.
IX. Description détaillée de TA^ie. lÉgypée.
L'Egypte est la première partie de l'Asie : elle s'étend
du Catabathmos à l'Arabie, et des bords de notre mer à
l'Ethiopie, qui y est adossée et la borne au midi. Quoi-
qu'il ne pleuve pas en Egypte , la terre y est extraordi-
nairement féconde en fruits , en hommes et en animaux ,
grâce aux inondations du Nil , le plus grand des fleuves
3.
36 POMPONIUS MELA. LIB. I.
in nostrum mare permeantiuni niaximus. Hic ex dèser-
tis Africae missus, nec statim navigari facilis, nec statim
Nilusest : et quum diusimplex sœvusque descendit , circa
Meroen , late patentem insulam , ia ^thiopiam diffun-
ditur, alteraque parte ^Astaboras , altéra Astape dictus
est. Ubi rursus coit, ibi nomen hoc capit. Inde partim
asper, partim navigia patiens, in immanem lacum deve-
nit : ex quo praecipiti impetu egressus , et Tachompso ,
alteram insulam , amplexus , usque ad Elephantinem ,
urbem iEgyptiam, atrox adhuc fervensque decurrit.
Tum demum placidior, et jam bene navigabilis, primum
juxta Cercasorum oppidum triplex esse incipit. Deinde
iterum iterumque divisus ad Delta et ad Melin , it per
ùmnem ^Egyptum vagus atque dispersus : septemque in
ora se scindens, singulis tamen grandis, evolvitur. Non
pererrat autem tantum eam, sed aestivo sidère exun*
dans etiam irrigat, adeo efficacibus aquis ad generan-
dum alendumque , ut praeter id , quod scatet piscibus ,
quod hippopotamos crocodilosque , vastas belluas, gi-
gnit, glebis etiam infundat animas, ex ipsaque humo
vitalia effingat. Hoc eo manifestum est , quod , ubi seda-
vit diluvia^ ac se sibi reddidit, per humentes campos
quaedam nondum perfecta animalia, sed tum primum
accipientia spiritum, et ex parte jam formata, ex parte
adhuc terrena, visuntur. Crescit porro '^, sive quod
solutae magnis xstibus nives, «x immanibus iEthiopiae
jugis, largius, quam ripis accipi queant, defluunt : sive
POMPONIUS MELA. LIV. 1. 37
qui se jettent dans notre mer. Ce fleuve , qui sort des
déserts de TAfrique , n'est d'ahord ni propre à la navi-
gation , ni connu sous le nom de Nil. Après avoir par-
couru dans un même lit , dont la pente est très-rapide j
une grande étendue de pays , il entre en Ethiopie et s'y
divise en deux bras, dont il entoure la grande ile de
Méroé : l'un s'appelle Astaboras, et l'autre Astape. Ces
deux bras se réunissent ensuite, et c'est alors qu'il com-
mence à porter le nom de Nil. De là, tantôt violent et
rebelle , tantôt facile et navigable , il se jette dans un lac
immense, d'où il sort avec impétuosité pour enibrasser
une seconde île , appelée Tachompso , et rouler avec vio-
lence ses eaux tumultueuses jusqu'à Éléphantine , ville
d'Egypte. Seulement alors devenu plus calme et sans
danger pour la navigation , il se divise d'abord en trois
branches, près de la ville deCercasore; plus loin, vers les
parties de l'Egypte qu'on appelle Delta et Mélis, il se
subdivise encore en quatre branches, et, a{>rè8 avoir ainsi
traversé tout le pays, vagabond et dispersé, il vient se
jeter dans la mer par sept embouchures différentes , mais
toutes d'une largeur considérable. Au reste, le Nil ne
se borne pas à parcourir l'Egypte , il déborde encore et
l'inonde au solstice d'été , et ses eaux sont si fécondantes
et si nutritives, qu'outre qu'elles fourmillent de poissons
et produisent même des animaux d'une grosseur prodi-
gieuse , tels que l'hippopotame et le crocodile , elles ani-
ment jusqu'à la terre et en forment des êtres vivants ; la
preuve en est,, qu'à la suite des inondations, et lorsque
le fleuve est rentré dans son lit, on trouve dans les plaines
encore humides certains animaux dont l'organisation ébau-
chée présente une portion de terre faisant corps avec la
partie vivante et animée. Les débordements du Nil pro-
viennent, soit de la fonte des neiges qui couvrent les
hautes montagnes de l'Ethiopie , et , dans les grandes cha-
leurs, découlent dans ce fleuve avec une telle abondance.
38 POMPONIUS M£LA. LIB. I.
quod sol hieme terris propior, et ob id fontem ejus
minuens , tune altius abit , sinitqae integi*uin , et ut est
plenissimus , surgere : sive quod per ea tempora fiantes
Ëtesiae, aut actas a septentrione in meridiem nubes super
princîpia ejus imbre prascipitant; aut venienti obvii ad-
verso spiritu cursum descendentis impediunt, aut arenis,
quas cum âuctibus litori applicant , ostia obducunt : fit-
que major, vel q^od nihil ex sémet aimttit; vel quod
plus, quam solet, acci^it; vel quod minus, quam dé-
bet 9 emittit, Quod si est alter orbis , suutque opposlti
nqbis a meridie Antichthones; ne iUud quidem a vero
nimium abscçsserit, in illis terris ortum amnem, ubi
subter maria caeco alveo pei^etraverit , in nostris rursus
emei^iBre, et hac re solstitio accrescerç, quod tum kiems
sit, undeoritur.
Âlia quoqjue in his terris niira sunt, In quodam
laieu Chemmis insuliï, luco6 silvasque et ApoUinis
grande sustinens templum , natat , et quoeumque venti
agunt, pellitur. Pyramides tricenum pedum lapidibus
exstructae ; quarum maxima (très namquesunt) qask-
tuor fere soli jugera sua sede occupât , totidem ii^
altitudinem erigitur. Mœris,. aliquando campus, nunç
lacus , viginti millia passuum in circuitum patens, altior,
quamadnavigandum magnis onustisque navibus satis est,
Psammetichi opus Labyrinthus , domos ter mille et r^r
POMPONIUS MELA. LIV. I. 3»
I
que son Ut ne peut les contenir ; soit de ce que le soleil,
qui est , en hiver, plus rapproché de la terre , et diminue
par son attraction le volume des eaux du Nil , remonte
en été dans une région plus élevée, et le laisse alors
couler dans toute sa plénitude; soit de ce que, dans
cette saison 7 les veats Ëtésiens poussent du septentrion
au midi des nuages qui se résolvent en pluie dans les lieux
où il prend sa source , ou que , soufflant dans un sens
contraire au cours de ce fleuve , ils repoussent ses eaux
et les empêchent de descendre , ou qu'ils obstruent ses
embouchures par des sables qu'ils chassent avec les flots
de la mer vers le rivage. En un mot, le Nil grossit, pu
parce qu'il ne perd rien, ou parce qu'il reçoit plus qu'à
l'ordinaire , ou parce qu'il donne moins à la mer qu'il ne
doit lui donner. S'il existe vraiment au delà de la zone
tcnride une terre correspondante à celle que nous habi-
tons, on peut croire encore, sans trop blesser la vraisem*
blance, que, prenant sa source dans cette contrée incon-
nue et passant au-dessous des mers intermédiaires par un
lit souterrain , il reparaît ensuite dans ïiotre hémisphère,
et s'y gonfle au temps du solstice , paur la raison que le
pays d'oii il viciât a l'hiver à la même époque.
L'Egypte présente encore d'autres merveilles : on y
voit une île , appelée Chemmis , sur laquelle s'élève , au
milieu de forêts et de bois sacrés, un grand temple
d'Apollon , errer dans un l^c au gré des vents. On y
trouve des pyramides construites ^vec des pierres de
trente pieds chacune , et dont la plus grande , car elles
sont au nombre de trois , a presque quatre arpents de
largeur va sa base, sur autant de hauteur. Le lac Mœris,
autrefois terre ferme, a vingt mille pas de circonférence,
et assez de profondeur pour porter de gros vaisseaux de
charge. Le Labyrinthe , ouvrage de Psammetichus , ren-
fermé trois mille maisons et douze palais dans une enceinte
pontimie de murailles; il est fait et couvert de marbre;
40 POMPOMUS MELA. LIB. I.
gias duodecim perpetuo parietis ainbitii amplexus,
marmore exstructus ac tectus, unum in se descensum
habet, intus paene innumerabiles vias , multis qimbagibus
hue et illuc remeantibus, sed cqntinuo anfractu, et
saepe revocatis porticibus ancipites : quibus subinde alium
super aiios orbem agentibus, et subinde tantum re-
deunte flexu , quantum processerat , magno et explica-
bili tamen errore perplexus est.
Cultures regioQum multo aliter a ceteris agunt. Mor-
tuos Kmo obKti plangùnt : nec cremare aut fodere fas
putant ; verum arte medicatos intra penetralia eollocant.
Suis litteris perverse utuntur. Lutum inter manus, fa-
rinjun calcibus si^igunt. Forum ac negotia feminae, viri
pensa ac domos curant ; onera illœ hiimeris-, hi eapitibus
aCcipiunt : parentes quum egent, illis necesse, his liberum
est alere. Cibos patani et extra tecta sua capiunt : ob-
scena intimts œdium reddunt. Colunt effigies multoi^um
animalium^ atque ipsa magis animalia : sed alii alia :
adeo ut quœdam eorum , etiam per imprudentiam , in-
teremisse, capital sit : et, ubi morbo aut forte extincta
sinty sepelire ac lugere solemne sit. Apis populorum
omnium numen est ; bos niger, certis maculis insignis ,
et cauda linguaque dissimilis aliorum. Raro nascitur,
nec coitxx pecudis j ut aiunt , sed divinitus et cœlesti
igné coiiceptus; diesque/quo gignitur/ genti maxime
festus est. Ipsi vetustissimi , ut pra^dicant, hominum,.
trecentos et triginta reges ante Amasin , et supra trede-
cim millium annorum aetates, certis annalibus référant :
POMPONIUS MELA. LIV. I. 41
il n'a qu'une seule entrée, mais cette entrée 'se divise en
une multitude presque innombrable de routes , ^ qui se
croisent , s'embrouillent et s'égarent en mille détours ,
pour aboutir sans cesse à des portiques ; et ces portiques,
tantôt décrivant des orbes les uns autour des autres ,
tantôt ramenant au point d'oîi on était parti , jettent le
voyageur dans une perplexité d'où il ne se tire qu'avec
'la plus grande peine.
Les Egyptiens ont des usages tout à fait contraires à
ceux des autres peuples. Ils se couvrent de boue dans les
funérailles, ils regardent comme une profanation de
brûler ou d'enterrer les morts; mais ik les embaument et
les déposent dans l'intérieur des édifices. Ils écrivent
de droite a gauche. Us pétrissent la boue avec les
mains , et la farine avec les pieds. Les femmes vont sur
la place et font les affaires; les hommes gardent la maison
et veillent aux menus soins du ménage. Celles-là portent
les fardeaux sur les épaules , et ceux-ci sur la tête ;
celles-là sont forcées de nourrir leurs parents dans l'in-
digence, ceux-ci peuvent s'en dispenser. Ils prennent
leurs repas en public et hors de leurs maisons; mais
* ils y rentrent pour satisfaire à certains autres besoins
naturels. Ils adorent, suivant la différence des lieux, *les
effigies d'un grand nombre d'animaux , mais plus encore
les animaux eux-mêmes : de sorte, qu'il y en a que
c'est un crime capital de tuer , même involontaire-
ment , et quand ils meurent de maladie ou d'accident ,
on les ensevelit et on les pleure avec solennité. Le bœuf
Apis est l'objet d'un culte commun à tous les peuples
de l'Egypte ; il est noir et marqué de certaines taches
déterminées ; sa langue et sa queue diffèrent de celles
des autres bœufs. Sa naissance est un prodige rare : on
prétend même qu'il n'est pas le fruit d'un accouplement
k» rOMPONlUS MELA. UB. I.
maodii^umque Utteris servant , du» JEgjfûï sunl, quater
cursus suos vertisse sidéra ^ ac solem bis jam occidisse ,
unde nunc oritur. Viginti millia urbium Amasi régnante
habitarunt , et nunc multas habitant. Earum clarissiniœ ,
procul a mari , Sais y Memphis y Syeftie , Bubastis y Ele*»
phantis, et Thebœ, uti quae, ut Homeri dictum est,,
centum portas y sive, ut alii aiunt^ centum aulas habent ,
totidem olim principum domos : solitasque singulas , ubi
negotium exegerat, dena armatorum millia efdmdere :
in litore Alexandria Africae conterminà y Pelusium Ara-
bi». Ipsas oras sécant Canopicum, Bolbitîcum, Seben-
nyticum , Pathmetieum , Mendesium , Gataptystum , Pe-
lusiacum y Nili ostia.
X. Aiiibîa.
Arabia hiac ad Bubruin mare pertinet; sed illic ma-
gis Idsta ël ditior, thure atque odoribos abundat : hic ,
nîsi qua Casio monte attoltitur, plana et sterilis, portum
admittit Azot^in , suarum mercium emporium ; qua ia
aUum abit y adeo édita y ut ex summo vertice a quart^^
vigilia*^ ortum solis ostendat.
POMPONMJS MELA. LIV. I. 43
ordinaire , mais que sa mère le conçoit surnaturellement
d^un rayon du feu céleste ; et le jour de sa naissance est
pour l'Egypte un grand jour de fête. Les Égyptiens se
vantent d'être le plus ancien peuple de la terre , et de
posséder des annates authentiques y qui font mention
de troîâ cent trente rois antérieurs à Âmasîs^ et re-
montent à plus de treize mille ans. On y lit encore c|iie ,
depuis qu'ils existent , le cours des astres a quatre fois
changé de direction, et que le soleil s'est couché deux
fois où il se lève actuellement. L xlgypte avait vingt mille
villes sous le règne d'Amasis , et en compte encore beau-
coup aujourd'hui. Les plus célèbres dans l'intérieur sont
Sais j Memphis , Syène , Bubastis , Éléphàntis et Thèbes.
Cette dernière est fameuse, suivant Homère^ par ses cent
portes , par chacune desquelles elle pouvait ^ au besoin ,
faire sortir dix mille soldats ; ou , suivant d'autres, par
cent palais , autrefois habités par autant de princes. Sur
le bord de la mer, on distingue encore AlexandHe ^ qui
touche à l'Afrique^ et Péluse , qui touche à FArat»iè. {r^a
côte est coupée par les sept bouches du Nil, connuest
sous les noms de Canopique, lîolbi tique, Sébennytique^
Pathmétique, Mendésienne, Cataptyste et Pélusiaque.
X. Arabie.
De cette extrémité de. FÉgypte , l'Arabie s'étend jus-?
qu'à la rocr Bouge. Cette contrée, agréable et fertile dans
3es parties méridionale et orientale , où elle abonde ef^
encens et autres parfums , n'offre du côté de notre mer
qu'un terrain stérile et plat , dont la monotonie n'est in-
terrompue que par le mont Casius. Azot est , du même
côté , le port où les Arabes vienxient particulièrementÉaire
trafic de leurs marchandises. Le mont Casius a tant d'élé-
vation , que l'illumination de ,son sommet anûoncë aes la
quatrième veille le lever du soleil.
44 POMPONIUS MELA. LIB> I.
XI. SyrU.
Syria late litora tenet'^, terrasque etiam latius ia-
trorsus, aliis alîisque nuncupata nominibus (nam et Cœte
dicitur, et Mesopotamia , et Damascene y et Âdiabene ,
et Babylonia , et Judaesi , et Commàgene. Hic Palsestine
est, qua tangit Ârabas : tum Phoçnice; et ubi se Ciliciae
committit, Antiochia) ; olim ac diu potens, sed quum eam
regno Semiramis tenuit, longe potentissima. Operibus
certe ejus insîgnia multa sutit : duo maxime excellunt ;
constituta urbs mirae magnitudinis Babylon ^^, ac siccis
olim regionibus Euphrates et Tigris immissi. Ceterum in
Palœstina est ingens et munita admodum Gaza : sic
Persœ aerarium vocant : et inde nomen est, quod , quum
Canibyses aFmis .£gyptum peteret , hue belli et opes et
pecuniam intulerat. Est non minor Àscalon *7 ; est Jope ,
ante diluvium , ut ferunt , condita ; ubi Cephea régnasse
eo signo accotae affirmant , quod titulum ejus , fratrisque
Pliinei, veteres quœdam arae cum religione plurima re-
tinent : quin etiam rei celebratae carminibus ac fabulis,*
servatae a Perseo Andromedae clarum vestigium marinai
belluae ossa immania ostentant.
XII. Phœnice.
Phœnicen illustravere Phœnices'*, solers hominum
genus, et ad belli pacisque munia eximium; litteras et
POMPONIUS MELA. LIV. I. të
XI. Syrie.
4
La Syrie s'étend au loin sur le bord de la mer, et plus
eftcore dans l'intérieur des terres : elle prend çà et là des
noms différents. Dans l'intérieur, on l'appelle Cœlé , Mé-
sopotamie, Damascène, Adiabène, Babylonie, Judée et
Commagène; ici Palestine, sur les confins de l'Arabie;
là Phénicie; et, sur les confins de la Cilicie, Antiochie.
Elle fut autrefois puissante , et pendant une longue suite
d'années, mais surtout sous la domination de Sémiramis.
Parmi les notnbreux et magnifiques travaux qui ont im-
mortalisé le nom de cette reine , il en est deux qui l'em-
portent de beaucoup sur tous les autres : la construction
de Babylone , ville d'une merveilleuse grandeur, et cette
multitude de canaux qui distribuèrent à des régions aupa-
ravant arides les eaux de l'Euphrate et du Tigre. Cepen-
dant la Palestine possède Gaza , ville grande et très-for-
tifiée, ainsi appelée d'un mot qui, dans la langue des
Perses , signifie trésot*, parce que Cambyse, allant faire la
guerre à TÉgypte, y avait déposé sa Caisse et ses appro-
visionnements militaires ; Ascalon , qui a'est pas moins
importante , et Jopé , bâtie , dit-on , avant le déluge. Lés
habitants de cette dernière ville prétendent que Céphée
y régna autrefois , par la raison que d'anciens autels , qui
sont chez eux l'objet d'un culte particulier, portent en-
core le titre de ce prince et celui tle son frère Phinée ; ils
font voir en outre les ossements prodigieux d'un moi^stre
marin, comme une preuve indubitable de la délivrance
d'Andromède par Persée , événement si fameux dans la
poésie et la fable.
— f-
XII. Phénicie.
La Phénicie doit sa célébrité à ses habitants, nation
ingénieuse et également supérieure dans les travaux de
46 POMPONIUS MELA. LIB. I.
litterarum opéras , aliasque etiam artes j maria navibus
adiré, classe confligere, imperitare gentibus, regnum
prœliumque comraenti. In ea est et Tyros, aliquando
insula, nunc annexa terris, qua ab impugnante quon-
dam Alexandro jacta opéra : vici tenant ulteriora : et
adhiic opuleiita Sidon; antequam a Persis caperetur,
maritimarum urbium maxima. Ab ea ad promontorium
EuprosopoQ duo sunt oppida, Byblos'9 et Botrys : ul-
tra tria fuerunt , singulis inter se stadiis di'stantia ; locus
ex numéro Tripolis dicitur : tum Simyra castellum , et
urbs non obscura Marathos. Inde jam non obliqua pe*
lago 9 sed ady^rsa adjaceas Asîa , grandem sinum inflexo
traçtu litoris accipit. Populi dites circumsident; situs
efficit : quia regio fertilis, crebris et navigabiiibus al-
veis fluminiun porvia , dirersas opes maris atque terra-
rum facili commercio permutât ac miseet. In eo prima
est reliqua pars Syriœ, cui Ajitiochiae cognomen additur :
et in ora ejus urbes, Seleucia, Paltos, Berytos, Laodi-
cea, Rhosos; amnesque qui inter eas eunt, Lycos, et
Baudos , et Orontes : tum, mons Amanus , et ab eo sta-
tim Myriandros et Ciliées.
POMPONIUS MELA. LIV. I. kl
la guerre et de la paix. Ils inventèrent les caractères alpha*
bétiques et leurs divers usages , ainsi (pie plusieurs autres
arts; ils enseignèrent à courir les mers et à se battre sur
des navires , à commander aux nations : également puis-
sants au dehors et au dedans. C'est dans la Phénicie que
se trouve Tyr, qui formait autrefois' une île> .et tient au-
jourd'hui au continent par une jetée que fit construire
Alexandre lorsqu'il assiégeait cette ville. Près de Tyr, et
au delà de quelques bourgades , est Sidon , ville encore
florissante et qui, avant de tomber au pouvoir des Perses,
tenait le premier rang parmi les villes maritimes. De là
jusqu'au promotoire Euprosopon,t)n rencontre deux pe-
tites villes, Byblos et Botrys, et, au delà de ce promon-
toire, un lieu appelé Tripolis , à catise de trois villes qui y
existaient jadis , à un stade l'une de l'autre. Plus loin est
le fort Simyra , fet une ville qui n'est pas sans célébrité ,
Marathos. A partir de ce point , la côte d'Asie , cessant
de longer obliquement la mer, la. regarde de face, ibt
forme, en repliant peu à peu ses rivages sUr elle-même,
un golfe d'une étendue considérable. Les bords de ce golfe
sont habités par des peuples riches , qui doivent leur opu-
lence à leur sttus^tion dans un pays fertile et entrecoupé
d'une multitude de fleuves navigables, qui leur fournis-
sent les moyens d'échanger facilement les différentes pro-
ductions dé la mer et de la terre , et de faire un double
commerce. Le premier pays que Ton rencontre sur ce
golfe, est ce reste de la Syrie auquel on a doinxié le surnom
d'Antiochie , et dont les villes maritimes sont Séleucie,
Paltos , Béryte , Laodicée , Rhosos. Trois fleuves coulent
entre ces villes : le Lycos, le Baudos et l'Oronte; puis
vient le mont Amanus , et immédiatement après la ville
de Myriandros , qui touche à la Gilicie.
48 POMPONIUS MELA. LIB. 1.
[. CHicia.
v^Ât in recessu intimo locus est magni aliquando dis-
criminis, fusorum ab Alexandro Persarum fugientis-
que Darii spectator ac testis : nunc ne minima quidem ,
tune ingenti urbe celebris Isso fuit; et bac re sinus
Issicus dicitur. Procul inde Âmmodes promontorium
inter P3rramum Cydnumque fluvios jacet. Pyramus Isso
propior Mallon praet^fluit : Cydnus ultra per Tarsum
exit. Deinde urbs est olim a Rbodiis Ârgivisque, post
piratis Pompeio assignante posséssa : nunc Pompeio-
polis , tune Solœ : juxta in parvo tumulo Arati poetae
monumentum; ideo référendum , quia ignotum, quam
ob causam jacta in id saxa dissiliunt. Non longe hinc
Corycos oppidum portu saloque incingitur, angusto ter-
gore continenti annexum. Supra specus est, nomine Co-
rycius, sîngulari ingenio, ac supra quam ut describi
facile possit eximius. Grandi namque hiatu patens, mon-
tem litori appositum , et decem stadiorum clivo satis ar-
duum, ex summo statim vertice aperit. Tune alte demis-
sus, et quantum demittitur, amplior, viret luds pen*-
dentibus undique , et totum se nemoroso laterum orbe
complectitur : adeo mirificus ac pulcher, ut mentes ac-
cedentium primo aspectu consternât ; ubi contemplaiû
duravere, non satiet. Unus in eum descensus est, an-
gustusy asper, quingentorum et mille passuum, per
umoenas umbras et opaca silvae quiddam agreste resonan-
POMPONIUS MELA. LIV. ï. 49
Xlll. CiUcie.
Au fond du golfe dont je viens de parler, est un Heu
qui fut autrefois le théâtre d'une grande bataille , et le
témoin de la défaite des Perses par Alexandre et de la
fuite de Darius : c'est là que florissait Issus , qui aujour-
d'hui n'est plus rien , et d'où le golfe a pris le nom d'Is-
sique. Loin de ce lieu s'élève le promontoire Ammodes ,
entre les embouchures du Pyrame et du Cydnus : le Py-
rame, plus voisin d'Issus, baigne les murs de Mallos; le
Cydnus , qui en est plus éloigné , se jette dans la mer en
sortant de Tarse. Ensuite est une ville anciennement ha-
bitée par des Rhodiens et des Argives, et depuis par des
pirates qui y furent relégués par Pompée; d'abord ap-
pelée Soles , c'est aujourd'hui Pompéiopolis. Auprès , sur
une petite éminence, est le tombeau du poète Aratus, qui
a cela de remarquable que les pierres qu'on y jette se bri-
sent en éclats , sans qu'on ait pu découvrir la cause de ce
phénomène. Un peu plus loin est la ville de Corycos , si-
tuée'sur une presqu'île, au pied de laquelle la mer forme
un port; au-dessus est un antre appelé l'antre de Corycos,
d'une nature si singulière et si extraordinaire , qu'il n'est
rien moins que facile d'en faire la description. Cet antre
présente une immense ouverture sur le sommet d'une
montagne, dont la pente est assez rapide , et qui domine
la mer à une hauteur de dix stades. De ce point il s'en-
fonce à une profondeur considérable , et s'élargit à me-
sure qu'il descend, environné par étages d'arbres tou-
jours verts , dont les branches inclinées l'enveloppent dans
toute la spirale d'un feuillage épais. Le charme de cette
merveilleuse solitude est tel , que le curieux qui la visite
est, en entrant, frappé de stupeur, et ne peut, une
fois qu'il s'est familiarisé avec l'aspect du lieu , rassasier
ses regards et son admiration. On n'y peut descendre
p. Mda. 4
I
80 POMPONIUS MELA. LIB. I.
tis, rivis hinc atque iilÎDC fluitantibus. Ubi ad îina per-
ventum est , rurstim specus alter aperitur, ob alia dicen-
dus. Terret ingredientes sonitu cymbalorum , divinitus et
inagno fragore crepitantium. Deînde alicpiaindiu perspi-
cuus , mox et quo magis subitur, obscurior, ducit ausos
penituSy alteque quasi cuniculo admittit. Ibi ingens am-
nis ingenti fonte se extoUens, tantummodo se ostendit,
et ubi magnum i.ii!npetum brevi alveo traxit, iterum de*
mersus absconditur. Intra spatium est, magis quam ut
progredi quispiam ausit horribile , et ideo incognitum.
Totus autem augustus et vere sacer/faabitarique a diis et
dignus et creditus y nihil non venerabile , et quasi cum
aliquo numine se ostentat. Alius ultra est, quem Ty-
phœum Yocant, ore angusto, et multum (ut expert!
tradidere) pressus , et ob id assidua nocte suflusus , ne-
que unquam perspici facilis : sed quia aliquando cubile
Typhonis fuit, et quia nunc demissa in se Gonfestim exa-*
*
nimat, natura fabulaque memorandus. Duo deinde pro-
montoria sunt, Sarpedon^ f^lis aliquando regni Sarpe-
donisj et quod Ciliciam a Pamphylia distinguit, Ane-*
murium : interque ea Celenderis et Nagidos , Samiorum
colonis; sed Celenderis Sarpedoni propior.
POMPONIUS MELA. UV. I. M
que par un sentier étroit et difficile , long de quinze cents
pas , à travers des ombrages frais et touffus , d*oîi s'échappe
un certain bruit sauvage qui se mêle au miumure de mille
ruisseaux qui serpentent çà et là. Quand on est arrivé au
fond de cet antre , on en découvre un second y remarquable
par d'autres merveilles : on est épouvanté , en y entrant ,
par un bruit éclatant de cymbales » qui semblent s'entre*
choquer par l'effet d'une puissance surnaturelle ; il est
éclairé jusqu'à une certaine distance j après quoi il s'obs^
curcit à mesure qu'on avance , et conduit ceux qui osent
s'engager dans ces ténèbres » à une gorge étroite et pro
fonde. Là un large fleuve, qui ne fait, pour ainsi dire , que
paraître , s'échappe d'une large source , et après avoir
parcouru avec impétuosité un assez court espace, s'abîme
et disparaît. L'intérieur de cette gorge est si effroyabk ,
que personne n'ose y pénétrer : aussi ignore-t-on où elle
aboutit. Au reste, cette solitude a, dans toutes ses parties,
un caractère auguste et vraiment sacré, et digne d'être,
comme on croit qu'elle l'est en effet , le séjour des dieux :
tout y commande le respect, tout y est religieux et divin.
Plus loin est encore une troisième caverne , appelée la
caverne de Typhon ; elle est étroite d'ouverture , et , au
rapport de ceux qui y ont poétré , extrêmement basse :
ce qui fait qu'elle est toujours obscure et qu'on ne peut
aisément en connaître l'intérieur; mais elle est remar-
quable sous deux rapports : elle fiit autrefois, suivant la
fable, la retraite de Typhon, et aujourd'hui, par une
propriété naturelle , die tue à l'instant les anintaux qu'on
y plonge. Au delà de la montagne sont deux promontoi-*
res : l'un, appelé Sarpédon, fut jadis la limite du royaume
de Sarpédon; l'autre, appelé Ahemurium, sépare la Cilicie
de la Pamphylie. Entre ce& deux promontoires sont les
colonies samiennes de Celenderis et de Nagidos; la pre*^
mtère est la plus voisine du cap Sarpédon.
4.
52 POHPONIUS MELA. Litf. I.
XIY. Pamphylia.
In Pamphylia est Mêlas, nàvigabilis fluviùs; oppidum
Sida; et alter fiuvius Eurymedon. Magna apiid eum Ci-
monis Atheniensium ducis adversus Phœnicas et Persas
navalis pugna atque Victoria fuit. Mare , quo pugnatum
est, ex edito admodum colle prospectât Aspendos, quam
Argivi condiderant, possedere finitimi. Deinde alii duo
validissimi fluvii , Cestros et Catarractes : Cestros navi-
>
gari facilis; hic quia se praecipitat, ita dictus. Intereos
Perga est oppidum, et Dianae, quam ab oppido Pergaeam
vocant, templum : trans eosdem mon^ Sardemisos, et
Phaselis a Mopso condita , finis Pamphyliae.
XV. Lycin.
Lycia continuo, CQgnominaita a.Lyco rege, Papdionis
filio, atque, ut ferunt, infestata olim Chimaerae ignibus,
Sidae portu et Tauri promontorio grandem sinum clau-
dit. Taurus ipse ab Eois litoribus exsurgens, vaste satis
attoUitur : dein dextro latere ad septentrionem , sinistrb
ad meridiem versus , it in ôccidentem réctiis et perpetuo
4
jugo ; magnarumique gentium , qua dorsum agit ^ termi-
nus, ubi terras diremit, exit in pelagus. Idem autém,
et totus ut dictus est , dicitur etiam quà spectat ôrien-
tem : deinde Heniodes , et Caucasus , et Paropamisus :
tum Caspiae pylae, Niphates, Armeniae pylœj et ubijam
POMPONIUS MELA- LIV. I. 53
XIV. Pamphylie.
Ou rencontre d'abord , dans la Pamphylie , le Mêlas ,
fleuve navigable, la petite ville de Sida, et l'Eurymédon,
autre fleuve, près de l'embouchure duquel Cimon, com-
mandant la flotte athénienne , remporta une victoire na-
vale sur les Phéniciens et les Perses. L'endroit de la mer
où se livra le combat est dominé par une colline très-
élevée, sur laquelle est située Aspendos, bâtie par des
Argives , et ensuite occupée par des peuples du voisinage.
Plus loin sont deux autres fleuves très-considérables : le
Cestros, d'une navigation facile, et le Catarractes, ainsi
nommé parce qu'il se précipite du haut d'un rocher.
Entre ces deux fleuves est la petite ville de Perga, et un
temple consacré à Diane , qui a pris de cette ville le sur-
nom de Pergée. Au delà sont le mont Sardemisos, et Pha-
selis, fondée par Mopsus, à l'extrémité de la Pamphylie.
,XV. Lycie.
La L^cLe fait ^uite à la Pamphylie. Cette contrée, ainsi
nommée du roi Lycus, fils de Pandion, eut, dit-on,
beaucoup à souffrir autrefois des éruptions volcaniques
du mont Chimère; /elle est située sur un grand golfe, qui
s'étend entre \e port de Sida et un promontoire formé par
le Taurus. Le Taurus commence à la côte orientale de
l'Asie , où sa hauteur est déjà assez considérable ; ensuite
il pousse deux branches, l'une adroite vers le septentrion,
l'autre à gauche vers le midi , tandis qu'il se prolonge
en ligne directe et. sans aucune interruption vers l'occi-
dent , à travers de grandes nations , que sa chaîne élevée
sépare les unes des autres. Après avoir ainsi partagé les
terres , il avance dans notre mer. Ce mont , connu dans
^n ensemble sous le nom général de Taurus , est propre-
54 POMPONIUS MELA. LIB. I.
nostra maria contingit, Taurus iterum. Post ejus pro-
niontorium flumen est Limyra , et eodem noniine civi-
tas : atque ut multa oppida, sic prseter Pataram non
illustria. Illam nobilem £acit delubrum ApoUinis , quon-
dam opibus et oraeuli fide Delphico siinile. Ultrà est
Xanthus flumen , et Xanthos oppidum , mons Cragus , et
quae I^yciam finit urbs Telmessos.
XVI. Caria.
Caria sequitur. Habitant incertœ originis : alii indi-
genas, sunt qui Pelasgos, quidam Cretas existimant ;
genus usque eo quondam armorum pugnaeque amans j ut
aliéna etiam bella mercedibus agerent. Hic castella sunt
aliquot : dein promontoria duo , Pedalion et Crya ; et
secundum Calbin amnem Caunus oppidum valetudine
habitantium infâme. Inde ad Halicarnasson Kaec jacent ;
Rhodiorum aliquot coloniae ; portus duo , Gelos , et cui
ex urbe quam amplectitur , Tisanusa cognomen est ; inter
eos oppidum Larumna, et Pandion collis^ in mare émis*-
sus : tum très ex ordine sinus , Thymnias , Schoenus ,
Bubassius (Thymnîae promontorium Aphrodisium est,
Schoenus ambit Hylam, Bubassius Cyon). Tum Cnidus ^°
in cornu paene insuloe; interque eani et Ceramicum si-
POMPONIUS MELA. LIY. I. SS
ment appelé de ce nom du coté de l'orient ; ailleurs ^ on
l'appelle diversement Hémodes, Caucase, Paropamise,
portes Caspiennes, Niphates, portes Arméniennes , jus-
qu'à ce qu'enfin il reprenne , dans le voisinage de notre
mer, son nom propre de Taurus. Au delà du promontoire
qu'il forme sur cette cote, on rencontre le fleuve Limyra,
une cité du même nom , et un grand nombre de petites
villes qui n'ont rien de remarquable, à l'exception de
Patara : cette ville est célèbre par un temple d'Apollon ,
qui jadis ne le cédait en rien à celui de Delphes , soit pour
ses richesses , soit poui* l'autorité de ses oracles. Plus loin
sont le fleuVe Xanthus , la petite ville de Xauthos, le mont
Cragus , et la ville de Telmessoa , où se termine la Lycie.
XVI. Carie.
Vient ensuite la Carie. L'origine de ses habitants est
incertaine : les uns les regardent, comme indigènes; selon
d'autres, ce sont des Pélasges , ou des Cretois. Ils étaient
autrefois tellement passionnés pour les armes et les com-*
bats, qu'ils faisaient la guerre pour autrui moyennant un
salaire. A la suite de quelques forts, on trouve les pro-
montoires Pédalion et Crya; et , sur les bords du fleuve
Calbis, la petite ville de Caunus , tristement connue pour
l'état valétudinaire de ses habitants. De là jusqu'à Hali-
camasse , on rencontre successivement quelques colonies
de Rhodiens; deux ports, entre lesquels sont situées la
petite ville de Larumna et la colline Pandion , qui s'a-
vance dans la mer : l'un s'appelle Gélos , et l'autre Tisa-
nusa , du nom d'une ville placée sur ses bords ; trois golfes
rangés à la suite l'un de l'autre, sous les noms de Thym^
nias , Schœnus et Bubassius : le premier se termine au
promontoire Aphr/>disium , le second baigne Hyla , et le
troisième , Cyos; enfin Cnide, sur la pointe d'une près-
56 POMPONIUS MELA. LIB. l.
Dum in recessu posita £uthane. Halicarnassos^' Argivo-
rum colonia est : et cur memoranda sit y praeter condi-
tores, Mausoleum efficit, régis Mausoli monumentum ,
unum de miraculis septem^^, Artemisiae opus. Trans
Halicarnasson illa sunt, litus Leuca, urbes Myndos,
Caryand^y Neapolis, sinus lasius et Basilicus. In lasio
est Bai^ylos.
XVII. lonia.
Ppst Basilicum lonia aliquot se ambagibu^ sinuat : et
primum a Posideo proniontorio flexum inchoans, ein-
git oraculum ApoUinis, dictum oiiro Branchidae^^, nunc
Didymei ; Miletum urbem quondam lonis totius belli
pacisque artibus principem , p^itriam Thaletis astrologi ,
et Timothei musici, et Ânaximandri physici, aliorumque
• •
civium inclytis ingenits merito incly tam y ubicunque lo»
niam vocant : urbem Hippum, amnis Maeandri exitu;
Latmum montem , Endymionis , a Luna , ut ferunt , '
adamati, fabula nobilem. Dein rursus indexa cingit ur-
bem Prienen , et Gsesi fluminis ostium : moxque ut ma-
jore circuitu , ita piura complectitur. Ibi est Panionium y
sacra regio, et ob id eo nomine appellata, quod eam »
communiter Jones colunt : ibi a fugitivis y ut aiunt y con-
dita (uomen famae annuit) Phygela : ibi Ephesus, et
Dianae clarissimum tempium, quod Amazones Asia po-
titae consecrasse traduntur : ibi (^.aystros amnis : ibi Le-
bedos^ Clariique Apoliinis fanum, quod Manto, Tire-
POMPONIUS MELA. LIV. I. 57
qu'île, et Euthane, située dans un enfoncement entre
Cnide et le golfe Céramique. Halicamasse, fondée par
une colonie d'Argives, outre la célébrité de son origine,
est encore fameuse par le tombeau du roi Mausole , une
des sept merveilles , ouvrage d'Artémise. Au delà de cette
ville on voit une côte appelée Leuca , les villes de Myndos,
Caryanda, Neapolis, les golfes lasius et Basilicus. Sur le
golfe lasius est Bargylos.
XVII. lonie.
Au delà du golfe Basilicus est Tlonie , dont la côte est
assez inégale et sinueuse. Sur les bords d'un premier
golfe qui commence au promontoire Posidéen, on trouve
un oracle , jadis appelé l'oracle d'Apollon Branchide ,
aujourd'hui l'oracle d'Apollon Didyméen ; Milet, qui
brillait autrefois entre toutes les villes de l'Ionie par
les arts de la paix et de la guerre , et que ^ les noms de
l'astronome Thaïes, du musicien Timothée, du physicien
Anaximandre, et d'autres hommes illustres à qui elle a
donné naissance, ont rendue justement célèbre chez tous
les peuples qui ont entendu parlei* de l'Ionie ; la ville
d'Hippus, près de l'embouchure du Méandre; le mont
Latmus , où la lune devint , dit-on , éperdument amou-
reuse d'Endymion. Dans un second golfe est la ville de
Priène et l'embouchure du Gésus , et comme ce golfe est
plus large que le précédent , il renferme aussi un plus
grand nombre de Ueux et de villes remarquajbles. Là est
le Panionium , lieu sacré , et ainsi nommé parce qu'il est
commun à toute la confédération Ionienne ; là est Phygela,
qui passe pour avoir été bâtie par des fugitifs, ce que son
nom semble confirmer ; là est Ephèse et son célèbre temple
de Diane , qui , suivant la tradition , fut bâti par les Ama-
zones au temps de leur grande puissance en Asie ; le fleuve
Caystre ; la ville de Lebedos; le temple d'Apollon Clarien,
SB POHPONIUS MELA. LIB. I.
siae filia, fugîens victor€$ Thebanorum Epigonos; et
ColophoDy quam Mopsus ejusdem Mantus filius statuit.
At promontorium 9 quo sinus clauditur^ quod altéra
parte alium , quem Smymaeum vocant , efBcit ^ angustis-
que cervicibus reliqua extendit in latius , abit in paene
insulae faciem. Super angustias^^hinc Teos, illinc Clazo-
menae, qua terga agunt, confinio annexas mûri , diversis
frontibus di versa maria prospectant. In ipsa paene insula
est Coryna. In sinu Smyrnaeo est Hermus kmnis, et
urbs Leuca : extra Phocaea^ loniae ultima.
XVIII. iEoHs.
Proxima regio ^ ex quo ab iEolits tncoli cœpit , JEo^
Us facta , aute Mysia , et , qua Hel}espontum attingit y
Trojanis possidentibus Troas fuit. Primam urbium a
Myrino conditore Myrinam vocant : sequentem Pelops
statuit , victo Œnomao reversus ex Graecia; Cjrmen no-
minavit j pulsis qui habitarant , dux Amazonum Cyme.
Supra Caicus inter Elaeam decurrit et Pitajiem, illam
quse Arcesilan tulit, nihil affirmantis Academiœ clarissi.
mùih antistitem. Tum in promontorio est Cana oppidum :
quod praetervectos sinus excipit j non pronus , sed longe
ac moUiter flexus , retrahensque paulatim oras usque ad
ima montis Idae. Is primo parvis urbibus aspersus est ,
quarum clarissima est Cisthena. Gremio interiore cam-
pus Thebe nomine^ Adramyttion, Astyra, Chrysam^
POMPONIUS MELA. LIY. I. 59
érigé par Manto, fille de Tirésias, lorsqu'elle se réfugia
dans cette contrée pour se soustraire aux Épigtwe$ vain-
queurs desThébains^ et Colophop , bâtie par son fils Mop-
' sus. Le promontoire qui ferme ce golfe en ouvre un autre
appelé golfe de Smyme ; et , comme il ne tient au conti-
nent que par une langue de terre fort étroite ^ il s'avance
dans la mer en forme de presqu'île. Sur l'isthme on trouve
d'un côté Téos , et de l'autre Clazomène ; ces deux villes ,
adossées l'une à l'autre , et réunies par un mur commun ,
regardent deux mers différentes. Plus avant dans la pres-
qu''île se trouve Coryna ; dans le golfe de Smyme est l'em-
bouchure du fleuve Herm us et la ville de Leuca. Au delà
est Phocée, la dernière ville de l'Ionie.
XV III. Édide. ^
La contrée qui suit l'Ionie, devebue ^'Éolide depuis
qu'elle est habitée par des Éoliens , était auparavant* la
Mysie, et, dans la partie qu'occupaient les Troyens sur les
bords de l'Hellespont , la Troade. Sa première ville est
Myrine, ainsi nommée de Myrinus, son fondateur; la sui-
vante fiit fondée par Pélops , quand , après avoir vaincu
OEnomaûs , il revint de Grèce en Asie. Cymé , à la tête
des Amazones , en chassa les habitants et lui donna son
nom. Au-dessus est Tembouchùre du Caîcus y entre la ville
d'Élée et celle de Pitane , où naquit Arcésilas , cet illustre
chef de l'Académie moyenne , dont la doctrine consiste à
ne rien affirmer. Plus loin on rencontre la petite ville de
Cana , au delà de laquelle on entre dans un golfe qui s'a-
vance dans les terres par une courbure lente et insensible^
et repousse peu à peu les cotes jusqu'au pied du mont Ida,^
Le premier coté de ce golfe est semé de petites villes, dont
la plus célèbre est Cisthène^ puis au fond, et dans une
plaine appelée Thèbe, les peti<;es villes d'Adraiiiyttios,
60 POMPONIUS MELA. LIR I.
oppidâ, eodem quo dicta sunt ordiqe adjacentia, con-
tinet; in altero latere Ântandr^In. Duplex causa nomi-
nis jactatur. Alii Ascanium £ne8e fîlium, quum ibi regna-
ret, captum a Pelasgis*, ^a se redemisse commémorant :
alii ab his putant conditam y quos ex Andro insula vis
et seditio exegerat. Hinc hi Antandrum quasi pro An-
dro , iili quasi prp yiro accipi volunt. Sequens tractus
tangit Garjgara, et Asson, ^oliorum coionias. Tum si-
nus dliev^'AxcciZv ?ii^ijVy non longe ab Ilio litora incur-
vât ^^9 urbe bello excidioque clarissima. Hic Sigeum fuit
oppidum; hic Achivorum fuit bellantium statio. Hue
ab Idaeo monte demissus Scamander exit, et Simois,
fama quam natura majora flumina. Ipse mons vetere
divarum certamtne, et judicio Paridis memoratus^ orien-
tein solem aliter, quam in aliis terris solet aspici , osten-
t^t. Namque ex summo vertice ejus speculantibus,
paene a média nocte spargi ignés passipiqup micare, et,
ut lux appropinquat, ita coire ac se conjungere videntur ;
donec magis magisque collectif pauciores subinde, et
una ad postremum flamma ardeant. jËa quum diu clara et
incendio similis effulsit, cogit se ac rotundat, et fit in-
gens globus. Diu is quoque grandis, et terris annexus
apparet : deinde paulatim decrescens , et quanto de-
crescit , eo clarior, fugat no vissime noctem , et cum die
jam sol factus , attollitur. £xtra sinum sunt Rhœtea li-
«
tora 9 Rhœteo et Dardania claris urbibus , Ajacis tamen
sepulcro maxime illustria. Ab his fit arctius mare, nec
t^OMPONIUS MÈLÀ. LIV. L 6i
d'Astyra et de Chrysa , rangées à la suite l'une dé Taulrë^
dans Tordre où je viens de les nommer ; et sur l'aUtre coté
Antandre, nom dont on rapporte l'origine à deux causes
différentes. Les uns prétendent qu'Ascagne , fils d'Énée et
roi du pays, étant tombé au pouvoir des Pélasges y leur
abandonna cette ville pour rançon ; d'autres pensent
qu'elle fut fondée par des habitants d'Andros, qu'une
violente sédition avait chassés de leur île. Ainsi , dans le
système de ceux-ci, Antandrus veut dire à la place SAn--
dros y et dans le système de cèux<^là , à la place cCun
homme. En suivant la cote , on arrive à Gargare et Assos ,
colonies éoliennes, puis à un autre golfe appelé 'ÂxxiZv
Xi/uLiiv [port des Achéens]^ dont les rivages sont peu éloi-
gnés d'Ilion , ville à jamais mémorable par sa guerre de
dix ans et sa ruine. Là était la petite ville de Sigée ; là
était le camp des Achives; là de3cendent du mont Ida le
Scamandre et le Simoïs, fleuves célèbres, mais pour qui
la renommée a plus fait que la nature. Le mont Ida , fa-
meux par l'ancienne dispute des trois déesses et le juge-
ment de Paris, présente le lever du soleil sous un aspect
différent de ce qu'il est partout ailleurs. De son sommet,
et presque dès le milieu de la nuit , on voit briller çà et
là des feux épars qui , à mesure que le jotîr approche ,
semblent se rapprocher et devenir moins nombreux, juîs-
qu'à ce qu'enfin ils ne fassent plus qu'un seul faisceau de
lumière; cette flamme, après avoir jeté pendant long-
temps une clarté vive et semblable à celle d'un incendie,
se resserre encore et s'arrondit sous la forme d'un vaste
globe. Ce globe à son tour conserve longtemps la même
grandeur, et parait comme attaché à la terre; puis, dé-
t^roissant peu à peu et devenant plus éclatant à mesure
qu'il décroît, il finit par chasser les dernières ombres de
la nuit , et , se confondant avec le soleil , s'élève sur l'ho-
rizon. Au delà du golfe sont les rivages rhétéens, célè-
bres par les villes de Rhétée et de Dardanie, mais surtout
m POMPONIUS MELA. LIB. I.
jam alluit terras, sed rursus dividens, angusto Helies-
ponti freto litus obvium findit : facîtque ut iterum terrae,
qua fliiit , latera sint.
XIX. Bithynia, Paphiagonia , aliaeque Pontics et Maotics gentes in ora
Asiatiea.
Interius Bithyni sunt , et Mariandyni ; in ora Grais
urbes, Abydos et Lampsacum et Parîon et Priapos.
Abydos magni quondam amoris commercio insignisest^^.
Lampsacum Phoca^is appellautibus nomen ex eo traxît,
quod consulentibus in quasnam terras potissimum ten-
derent, responsum erat, ubi primum fulsisset, ibi sedem
capessere. Tum rursus fit apertius mare , Propontis. In
id Granicus efiîmditur, qua primum inter Persas et
Alexandrum pugna fuit nobiiis. Trans amnem sedet in
cervîce paene insulae Cyzicum : nomen Cyzicus indidit,
qu<em a Mînyis imprudentibus, quum Colchos peterent,
fîisum aciè caesumque accepimus : post Placia et Scylace,
parvae Pelasgorum coloniae, quibus a tergo imminet
mons Olympus (ut incolae vocant) Mysius. Is flumen
fihyndacum in ea, quae sequuntur, emittit. Circa an-
gues nascuntur immanes; nequeob magnitudinem modo,
sed ob id etiam mirabiles, quod, ubi in alveum ejus
œstus solemque fugerunt, emergunt atque hiant, super-
volantesqne aves, quamvis alte et perniciter ferantur,
absorbent^ Trans Rhyndacum est Dascylos, et, quam
POMPONIUS MELA. UV. I. 68
par le tombeau d'Ajax. A partir de ce point , les terras se
rapprochent, et la mer, cessant de flotter sur les rivages,
les divise de nouveau en s'y frayant un étroit passée*, sous
le nom dUelIespont , de sorte que les deux côtés opposés
des continents deviennent une seconde fois les flaifcs d'un
détroit.
ILIX. Bithynîe , Paphlagonie et autres contrées pontiques et méotiques
sur la côte d*Âsie.
Dans l'intérieur sont les Bithyniens et lesMariandyns;
sur les bords du détroit sont les villes grecques d'Aby-
dos , de Lampsaque , de Parion et de Priapos. Abydos
est célèbre par les aventures touchantes de deux amants.
Lampsaque fut ainsi nommée par une colonie de Pho»
céens qui, ayant demandé à l'oracle dans quel pays il leur
serait le plus avantageux d'aller s'établir, en reçurent
l'avis de se fixer dans le premier lieu où un éclair vien-
drait frapper leur vue. Plus loin , la mer s^élargit de nou-
veau sous le nom de Propontide. Là se jette le Granique^
sur les bords duquel se livra la première bataille entre
les Perses et Alexandre. Au delà de ce fleuve , sur l'isthme
d'une presqu'île, est la ville de Cyzique, ainsi appelée du
nom d'un certain Cyzicus , que les Minyes , faisant voile
pour Colchos, tuèrent, dit-on, involontairement dans
une mêlée. Viennent ensuite Placie et Scylace, petites co-
lonies pélasgtques , derrière lesquelles s'élève une mon-
tagne que les habitants du pays appellent l'Olympe My-
sien. De cette montagne sort le Rhyndaque , qui arrose
le pays qui s'étend au delà. Sur les bords de ce fleuve on
trouve des serpents énormes , qui ne sont pas moinà
étonnants à cause de leiu* grandeur qu'à cause àe la fa-
culté qu'ils ont , en sortant du fleuve , oii ils vont cher-
cher un abri contre la chaleur et le soleil , d'attirer et
d'engloutir dans leurs gueules béantes les oiseaux qui
passent au-dessus d'eux, malgré la hauteur et la rapidité
64 POMPONIUS MELA. LIB. I.
Colophonii coUocavere, Myrlea. Duo sunt iude modici
sicius. Alter sine nomine Cion amplectitur , Phrygiae
haud longe jacentis opportunissimum emporium : alter
OlbiaBos, in promontorio fert Neptuni fanum; in gre-
mio Âstacon, a Megarensibus conditam. Deinde propiores
terrae iterum jacent; exiturique in Pontum pelagi candis
angustior Europam ab Asia stadiis quinque disterminat
Thracius (ut dictum est) Bosporus ^^. Ipsis in faucibus
oppidum y in ore templum est : oppidi nomen Calche-
don y auctor Archias Megarensium princeps ; teuipli nu-
men Jupiter , conditor Jaso. Hic jam sese ingens Pontus
aperit; nisi qua promontoria sunt, hue atque illuc longo
rectoque limite extentus, sinuatus cetera, sed (quia
contra minus, quam ad lœvam et dextram abscedit,
mollibusque fastigiis, donec angustos utrinque angulos
faciat, inflectitur) ad formam Scythici arcus maxime in-
curvus : brevis, atrox , nebulosus , rari^ stationibus, non
molli neque arenoso circumdatus litore , vicinus aquilo-
nibus y et quia non profundus est , fluctuosus atque fer-
vens : olim ex colentium saevo admodum ingénie Axenus,
post commercio aliarum gentium moUitis aliquantum
moribus, dicttis Euxinus. In eo primum Mariandyni ur-
bem habitant, ab Argivo, ut ferunt, Hercule datam.
Heradea vocitatur : id famœ 6dem adjiicit. Juxta spécus
est, Acherusia, ad Mânes, ut aiunt, pervius; atque
inde extractum Cerberum existimant. Tum Tios oppi*
dum ^ Milesiorum quidem colonia , sed jam soli gentisque
POMPONIUS MELA. LIV. I. 65
de leur vol. Au delà du Rhyndaque est Dascylos , et M yr-
lée , bâtie par les Golophoniens ; puis deux petits golfes ,
dont l'un y qui n'a point de nom , baigne Cios, entrepôt
très-avantageux delà Phrygie, contrée voisine ; l'autre,
appelé Olbianos, longe un promontoire, sur lequel
s'élève .un temple de Neptune, et, dans son enfonce-
ment, Astacos, fondée par des Mégariens. Ensuite les
terres se rapprochent une troisième fois, et resserrent la
mer dans un canal plus étroit encore, par où elle s'échappe
dans le Pont. C'est , comme je l'ai dit , le Bosphpre de
Thrace , qui sépare l'Europe de l'Asie par un intervalle de
cinq stades. Dans la gorge du détroit est une petite ville,
et à son embouchure un temple. La ville, appelée Calché-
don, fut fondée par Archias , chef d'une colonie de Méga-
riens; le temple , consacré à Jupiter, fut bâti par Jason.
Là se déploie la grande merPontique, entre deux rivages
qui s'étendent au loin en ligne droite , et dont la conti-
nuité n'est interrompue que par les promontoires opposés
et correspondants de cette mer, après quoi ils se replient
de chaque côté , moins par un rapprochement bl'usque et
direct, que par une courbure presque insensible, qui
aboutit de part et d'autre à un petit angle : ce qui donne
au contour de ces rivages la forme d'un arc à la scythe.
La mer Pontique est semée de bas-fonds , difficile , cou-
verte de brouillards ; les rades y sont rares ; ses rivages sont
sans vase ni sable ; elle avoisine les aquilons , et comme
elle n'est pas profonde, elle est mobile et tumultueuse.
Elle fut d'abord appelée Axenus , à cause de l'extrême fé-
rocité des peuples situés sur ses bords , et ensuite Euxinus ,
lorsque leurs mœurs se furent un peu adoucies par leur
commerce avec les autres nations. On rencontre d'abord
une ville habitée par desMariandyns, à qui elle fut donnée,
dit-on, par l'Hercule Argien. Elle s'appelle Héraclée, et
son nom confirme la tradition. Auprès est la caverne
Acherusia, qui, dit-on, conduit aux enfers, et par où l'on
p. MeU.
66 POMPONIUS IIELA. LIB. 1.
Paphlagcmum : quorum in litorîbus paene medîis pro-
montorium est Carambis; citra Parthenius amnis, ur-
besque Sesamus et Cromnos et a Cytisoro Phryxi filio
posttaCytoros; tum Cinolis , Anticinolis j et quae Paphla-
goniam finit Armene.
Chalybes ^7 proximi clarissimas habent Amison , et
Sinopen Cynici Diogenis patriam , amnes Halyn et
Tbermodonta. Secundum Halyn urbs esf Lycasto : ad
Thennodonta campus. In eo fuit Themiscyrium appi-
dilm : fuere et Amazonum castra; ideo Amazoniam
vocant. Tibareni Chalybas attingunt, quibus in risu
lusuque summum bonum est. Ultra Mossyni turres
ligneas subeunt , notis corpus omne persignant , propa-
tulo vescuntur, promiscue concumbunt et palam : reges
sufifragio deligunt , vinculisque et arctissima custodia te-
nent , atque ubi culpam prave quid imperando meruere,
inedia diei totius afEciunt : cetcrum asperi , incuiti ,
pernoxii appulsis. Dein minus feri (verum et hi incon-
ditis moribus) Macrocephali , Becheri, Buzeri : rarae
urbes ; Cerasus et Trapezus maxime ittustres. Inde is lo-
cus est, ubi finem ductus a Bosporo tractus accipit;
atque inde se in summum adversi litoris flexum attoUens
angustissimum Ponti facit angulum. Hic sunt Colchi ; hue
Phasis erumpit ; hic eodem nomine y quo amnis est , a
Themistagora Milesio deductum oppidum ; hic Phi*yxî
templum , et lucus , fabula vetere pellis aureae nobilis.
POIHPONIUS MELA. LIV. I. 67
croit que Cerbère en fut arraché. Vient ensuite Tio8, pe-
tite ville habitée par une colonie de Milésiens*, mais fai-
sant aujourd'hui partie du territoire et du peuple paphla-
gonien. A peu près au milieu des côtes de la Paphlago-
nie est le promontoire Carambis. £n deçà sont le fteuve
Partheniusy les villes de Sésame et de Cromne^ et celle
de Cytore, bâtie par Cytisorus, fils de Phryxus ; puis Ci-
nolis , Anticinolis , et Armène qui termine cette contrée.
Les Cfaalybes viennent immédiatement après. Leurs
villes les plus célèbres sont Amise , et Sinope , patrie de
Dîogène le Cynique , et leurs plus grands fleuves sont
l'HaJyset leThermodon. Sur les bords de l'Halys est Ly-
casto j et le Thermodon arrose une plaine , où était la pe-
tite ville de Thémiscyrium , et qu'on appelle, la plaine
Amazonienne, parce que les Amazones y établirent autre-
fois leur camp. Après les Chalybes viennent les Tibaré-
niens y pour qui rire et jouer est le souverain bien. Au
delà du promontoire Carambis, les Mossyniens logeât
dans des tours de bois, se stigmatisent toutes les parties
du corps , mangent en public et couchent. pêle-mêl)& hors
de leurs habitations. Ils élisent leurs rois , les tiennent
endbsunés et les font garder très-étroitement , et pour la
moindre faute qu'ils commettent dans leur administra-
tion, ils les privent de nourriture pendant tout un jour.
Ils sont , au reste , durs , grossiers et très-inhumains pour
les étrangers. Quoiqu'avec des mœurs aussi grossières ,
leurs voisins , les Macrocéphaliens , les Béchériens , les
Buzériens sont moins féroces. Ils ont peu de villes : les
plus remarquables sont Cérasunte et Trapézunte. Là se
temûne la côte qui commence au Bosphore ; et à partir
de ce point , elle se courbe , et , ^'unissant à l'extrémité
de la côte opposée, elle resserre le Pont-Euxin dans
un angle très-étroit. Sur ce rivage sont les Colchi-
diens , Fembouchure du Phase , et une petite ville du
même nom , fondée par le Milésien Thémistagoras ; un
68 POMPONIUS MÊLA. LIB. I.
Hinc orti montes longo se jugo , et donec Rhipseis con-
jungantur, exporrigunt : qui altéra parte in Euxinum et
Maeotida et Tanain , altéra in Caspinm pelagus obversi ,
Ceraunii dicuntur : iidem alicubi Taurici , Moschici ,
Âmazonici , Caspii , Coraxici , Caucasii ; ut aliis aliisve
appositi gentibus, ita aliis aliisque dicti nominibus. At
in primo flexu jam curvi litoris oppidum est, quod
Graeci mercatores constituisse , et (quia, quum caeca tem-
pestate agerentur , ignaris , quœ terra esset , cycni vox
notam dederat) Cycnum appellasse dicuntur. ^eliqua
ejus , fer» incultaeque gehtes , vasto mari assidentes te-
nent , Melanchlœni , Serri , Syraces , Colici , Coraxi ,
Phthirophagi , Heniochi , Âchaei , Cercetici , et jam in
confinio Mœotidis Sindones. In Heniochorum finibus
Dioscorias, a Castore et PoUuce, Pontum cum Jasone in-
gressis ; Sindos in Sindonum ab ipsis terrarum cultori-
bus condita est. Obliqua tune régie , et in latum mo-
dice patens , inter Pontum Paludemque ad Bosporum
excurrit : quàm duobus alveis in lacum et in mare pro-
fluens Corocondame paene insulam reddit. Quatuor ur-
bes ibi sunt , Hermonassa , Cepœ , Phanagoria , et in ipso
ore Cimmerium. Hac ingressos lacus accipit , longe late-
que diffîisus : qua terras tangit, incurvo. circumdatus
litore; qua mari propior est (nisi ubi aperitur) œquali
margine obductus : citra magnitudinem, prope Ponto si-
milis. Oram , quae a Bosporo ad Tanain usque deflectitur,
Maeotici incolunt , Toretae , Arrechi , Phicores , et ostio
POMPONIUS MELA. LIV. 1. 6!>
temple de Phryxus, et un bois sacré, fameux par l'ancienne
fable de la toison d'or. C'est de là que part cette longue
chaîne de montagnes qui va se joindre à celle des monts Ri-
phées, et qui, s'avançant d'un côté vers le Pont-Euxin,
le Méotide et le Tanaïs, de l'autre vei*s la mer Caspienne^
est connue sous le nom général de monts Cérauniens. Ces
mêmes monts sont appelés particulièrement, selon les pays
qu'ils traversent , Tauriques, Moschiques, Amazoniques,
Caspiens, Coraxiques , Caucasiens. Sui* le premier enfon-
cement qu'on rencontre dans la courbe que décrit la,
côte, est une petite ville , dont on attribue la fondation à
des marchands grecs, qui, dans l'obscurité d'une tem-
pête, ne sachant sur quelle côte ils avaient été emportés^
se reconnurent au chant d'un cygne : ce qui leur donna
l'idée de donner le nom de cet oiseau à la ville qu'ils
bâtirent. Le reste du rivage est habité par des peuples
féroces et grossiers, tels que les Mélanchlènes, les Serriens,
les Syraces , les Coliciens , les Coraxiens , les Phthiropha-
giens, les Hénioques, les Achéens^, les Cercéticiens , et^
sur les confins du Méotide , les Sindons. Dioscoriade ,
limitrophe du pays des Hénioques , fut fondée par Castor
et Pollux, qui accompagnèrent Jason sur le Pont-Euxin.
Sindos , dans le pays des Sindons , fut bâtie par les habir
tants du pays. Vieitt ensuite une contrée, d'une médiocre
largeur, qui s'éteïid obliquement vers le Bosphore , entre
le Pont et le Méotide , et dont le Corocondame, fleuve
qui se jette dans le lac par une embouchure et dans la
mer par une autre , forme , en Tentourant de ses deux
bras, une espèce d'île. On y rencontre quatre villes,
Uennonassa , Cèpes , Phanagorie , et à l'entrée même du
lac, Cimmerium. Ce lac est d'une grande étendue eu
longueur et en largeur. Loin du Pont-Euxin , ses rivages
forment une courbe ^ plus près de cette mer, si ce n'est
à l'endroit où le lac commence , ils s'étendent en ligne
droite : de sorte que, à la grandeur près, le Méotide est
presque semblable au Pont-Euxin. La cote qui s'étend
70 POMPONIUS MELA. LIB. I.
fluminis proximi Ixamatse. Apudeos easdem artes feminae,
quas viri , ei^ercent , adeo ut ne militia quidem vacent.
Viri pedibus merent , sagittisque depugnant : illae eque*
streprœlium ineunt, necferro dimicant; sed, quos laqueis
intercepere^ trahendo conficiunt. Nubimt tamen : verum
ut nubiles habeantur^ non in aetate modus est ; nisi quae
hostem interemere, vilaines manent. Ipse Tanais, ex
Bhipaeo monte dejectus , adeo praeceps mit, ut, quum vi-
cina flumina, tumMœotis et Bosporus, tum Ponti aliqua,
brumali rigore durentur, solus œstus hiememque juxta
ferens , idem semper et sui similis incitatusque decurrat.
Ripas ejus Sauromatae et ripis haerentia possident : una
gens y aliquot populi y et aliquot nomina. Primi Maeotidœ
yuvxiMzpûcroifjuBvoi , régna Amazonum j fecundos pabulo ,
et alia stériles nudosque campos tenent. Budini Gelonon,
urbem ligneam , habitant. Juxta Thyssagetœ lyrcœque
yastas silvas occupant, alun turque venando. Tum con-
tinuis rupibus late aspera et déserta ^gio ad Arimphaeos
usque permittitur, His justissimi mores; nemora pro do-
mibus ; alimenta baccae ; et feminis et maribus uuda sunt
capita. Sacri itaque habentur : adeoque ipsos nemo de
tam feris gentibus violât , ut aliis quoque ^d eo3 confu-
gisse pro asylo sit. Ultra surgit mons Rhipœtis, ultraque
eum jacet ora, quœ spectat Oceanurn,
POMPONIUS MELA. LIV. I. 71
du Bosphore au Tanaïs est habitée par les Méoiciens,
les Torètes, les Arrèques , les Phicores , et à l'embouchure
du fleuve, par les Ixamates. Chez ces peuples, les femmes
partagent tous les travaux des hommes, jusqu'à ceux de
la guerre. Les hommes combattent à pied et avec la flèche ;
les femmes combattent à cheval , et n'ont d'autres armes
que des filets , au moyen desquels elles enveloppent leurs
ennemis et les font périr en les traînant après elles. Elles
se marient néanmoins, mais la faculté de se marier ne
dépend pas de l'âge nubile, et elles sont condamnées à la
vii^inité jusqu'à ce qu'elles aient donné la mort à un en-
nemi. Le Tanaïs descend du mont Riphée , et coule avec
tant d'impétuosité , que tandis que le froid enchaîne les
fleuves voisins, le Méotide, le Bosphore et même quelques
parties du Pont , ses eaux , également insensibles aux feux
de l'été et aux frimas de l'hiver, conservent la même
nature et la même rapidité. Ses rives et leurs environs
sont habités par les Sauromates, qui, quoique ne formant
qu'une seule nation, sont partagés en difEérents peuples,
qui ont des noms particuliers. Les premiers sont les Méo«
tides, yvvociycQftpaxoyfjLBvoi , sujets des Amazones, qui vivent
dans des campagnes abondantes en pâturages, mais stériles
en toute autre production. Les Budins habitent une ville
construite en bois , qu'on appelle Gélonos. Près d'eux ,
les ThyssagètiBs et les lyrces font Jeur demeure dans de
vastes forêts et se nourrissent de leur chasse. Au delà , ce
ne sont que des rochers , dans une région âpre et déserte,
jusqu'au pays des Arimphéens. Ceux-ci sont singulière-^
ment amis de la justice; ils vivent dans les bois, et se
nourrissent de fruits sauvages; ils sont tous chauves^
hommes et femmes : aussi 4esiregarde-t-on comnie sacrés ;
et ils sont tellement respectés des peuples même Jes plus
barbares, que quiconque se réfugie chez eux y trouve un
asile inviolable. Au delà s'élève le mont Riphée , et au
delà de ce mont est la côte qui regarde l'Océan.
NOTES
DU LIVRE PREMIER.
1. — Orbis situm dicere ag^redior. Le monde connu des anciens
avait pour limites : à Touest , l'océan Atlantique ; au sud , le grand
désert de la Libye intérieure (appelé aujourd'hui Sahara) , les con-
trées inconnues de T Afrique. intérieure et la mer Erythrée (aujour-
d'hui mer des Indes); à l'est, le Gange, les monts Hémodes et
Iraaiis (aujourd'hui Mous-Tagh, Bolour, etc.); au nord, les im-
menses plaines de la Scythie et de la Sarraatie (Tartarie et Russie),
Tocéan Sarmatique ou golfe Oodanus (mer Baltique) et l'océan
Septentrional ou Germanique (mer du Nord ou d'Allemagne).
Au delà de ces limites, ils eurent quelques relations à l'est, avec
les Indiens au delà du Gange , les Sines et les habitants des con-
trées industrieuses situées à l'orient de l'Iraaiis ; au nord, avec les
Scythes , les Sarmates et les Scandinaves ; au sud, avec quelques-
uns des peuples des côtes orientales de l'Afrique , et peut-être des
rives des fleuves de l'Afrique intérieure. Ces relations politiques
ou commerciales ne leur procurèrent toutefois que des connais-
sances bien imparfaites sur les contrées situées hors des bornes
que nous avons indiquées. Ainsi ils connurent à peine quelques-
unes des contrées de l'Asie orientale , et d'une manière plus in-
certaine encore , ces peuples nomades qu'ils désignaient confusé-
ment sous la vague dénomination de Scythes y et qui devaient un
jour se révéler à l'Occident d'une manière si terrible. En Europe,
ils prenaient la Scandinavie pour une île , et savaient à peine les
noms de quelques-unes des nombreuses tribus de la Sarniatie et
même de la Germanie ; quant à l'Afrique , s'il est vrai , comme le
raconte Hérodote , que des navigateurs phéniciens en eussent fait
le tour sous le règne du roi d'Egypte Néchao , il est certain que
cette circumnavigation n'avait nullement appris aux anciens la
véritable figure de celle vaste presqu'île, qu'ils supposaient de
forme triangulaire et ne s'élendant pas au delà de Téquateur. £n
N0TE6 DU LIVRE I. 7S
résumé , le monde connu des anciens , en comprenant sous ce
nom les contrée^ mêmes dont les noms seuls étaient parvenus aux
oreilles de leurs géographes , embrassait de l'ouest à Test , depuis
le promontoire Sacré de Tlbérie (cap Saint-Vincent, an sud du
Portugal) jusqu^au promontoire Notium ou du Midi (pointe de
Gambodje), situé à l'est du Magnus Sinus (golfe de Siaro), un es-
pace de i,8oo lieues environ ; et du sud au nO)rd , depuis le pro-
montoire Prasum (cap delGado), au sud de Téquateur, sur la côte
orientale d'Afrique , jusqu'à Tlle de Thulé (la plus grande des îles
Shetland au nord-est de l'Ecosse] , un espace de i,5oo lieues en-
viron. La terre était donc pour eux plus longue que large : de là
est venu le nom de longitude donné à la plus grande dimension
de la terre , c'est-à-dire de l'ouest à Fest , et celui de latitude à sa
moindre dimension, c'est-à-dire à celle du nord au sud.
Cette portion du monde était divisée par les anciens, comme
par nous, en trois parties : Y Europe, VJsieet Vjéfrique; mmsih
assignèrent longtemps à ces deux dernières une ligne de séparation
clifFérente de celle que la nature elle-même a tracée à l'isthme
d'Egypte ou de Suez , et qui a fini par être définitivement ad-
mise. La limite entre F Asie était formée, suivant les ups, par le
Nil , et suivant les autres , par le grand Catabathmos ou la grande
descente y chaîne de montagnes située encore plus à l'ouest , près
du rivage de la Méditerranée.
Les limites de V Europe étaient : au nord , l'océan Sarmatique ,
le golfe Godanus et l'océan Germanique , qui , dans l'opinion des
anciens, faisaient partie de Tocéan Hyperborée ou Glacial; à
l'ouest , le détroit de Gaule , Tocéan Britannique et l'océan Ger-
manique; au sud, le détroit d'Hercule ou de Gadès et la mer
Intérieure; enfin à l'est, la mer Egée , l'Hellespont, la Propon-
tide, le Bosphore de Thrace, le Pont-Euxin , le Bosphore Cim-
roérien , le Palus-Méotide et les contrées inconnues de la Sarraatie
et de la Scythie qui unissaient l'Europe à l'Asie. Quant à la limite
qui séparait , de ce dernier côté , ces deux parties du monde , elle
a varié plus d'une fois : le cours du Phase , petit fleuve qui se jette
dans le Pont-Euxin , sur sa côte orientale , paraît avoir été la plus
ancienne ; on avait fini par adopter le Tanaïs inférieur (Don), avec
le Rha (Volga), dans la partie supérieure de son couas.
Les homes de VAsie, en y comprenant même les contrées que
les Grecs et les Romains n'ont connues que de nom , étaient : à
l'ouest, le Rha (Volga), le Tanaïs (Don), le Palus-Méotide, le
Bosphore Gimmérien , le Pont-Euxin , le Bosphore de Thrace ^
la Piopontide, l'Hellespont, la mer Egée, la mer Intérieure,
74 P(niPONIUS MELA.
l'istlune d'Egypte et le golfe Arabique ; au sud , la mer Intérieure
et la mer Érytïurée ; à Test , le promontoire Notium ; au iiord<:«st,
les liantes chaînes de montagnes oii prennent leurs sources tous
les fleuves qui se rendent au sud dans la mer des Indes (aujour-
d'hui les monts Hîmmalaya) , et le grand désert de l'Asie cen-
trale (de Gabi ou Shama) ; au nord , les déserts de la Scythie ( de
la Tartane indépendante ) , la mer Caspienne et les vastes plaines
de la Sarmatie.
\J Afrique avait pour bornes : an nord, la mer Intérieure et le
détroit d'Hercule ; à l'ouest , l'océan Atlantique , et au sud , ce
même océan ; an sud-est, les portions de l'océan Indien qu'ils nom-
maient mer de Prasode [mare Prasodis) , golfe de Barbarie [sinus
Barbaricus) et mer Erythrée ; à l'est ., le golfe Arabique. Quant
aux limites qui , an nord^^st , séparaient l'Afrique de l'Asie , on
fut longtemps à abandonner les bornes incertaines du grand Cata-
àaihmos on du Nil pour celles qui ont été fixées par la nature à
l'isthme d'Egypte. t,
2. — Zonis quinque distinguitur. Virgile a décrit, dans ses
Géorgiques (liv. i, v. 3 33) , la position de chacune de ces zones *.
•
Quinque tenent ccelam zonae: quarum una corusco
Semper tôle nibens , et torrida semper ab igni :
Qoam circum extrem» dextra laeyaque trahuntuf
Gerulea glacie concrets atque imbribos atris.
Has inter mediamque duae mortalibus aegris
Mnnere concessœ divum, et via secta per ambas ,
Obliquus qua se signorum verteret ordo.
3. — Antichthones, Mêla désigne évidemment par ce mot les
habitants de la zone tempérée méridionale, et n'y attache pas l'idée'
d'une opposition diamétrale.
k. -— In Tusco intimo GalUa est, La Gaule Narbonnaise , dont
le chapitre 5 du liv. ii contient une description détaillée.
5. — Deinde rursus Gallia est. C'est la seconde région de la
Gaule , dont la description fait l'objet du chapitre i du livre m.
6. — Africa. Les Grecs l'appelaient Libye. Africain, dit Pline
(Hist Nat.y liv. v, ch. i), Grœci Libyam appellavere.^
7. — • Numidia, Salluste dit , dans V Histoire de la guerre de
J.ugurthaf que les Numides se donnèrent eux-mêmes ce nom ,
parce que, avant de se fixer dans ce pays , ils avaient erré dans plu*
sieurs contrées.
NOTES DU LIVRE 4. 75
8. — Diarrytho. Ce mot vient du grec ^toé^uroc, qui signifie
arrosé, baigné,
9. — Carihago. Le nom de Gartbage était en grec Kapx^^^^ '
et en phénicien Carthada ou Cartha Hadathy la ville neuve.
10. — Sjrrtis. Ce nom vient du grec aûpeiv, entraîner^ emporter.
On lit dans Virgile {Enéide, liv. i, v. i lo) :
Très Eunis ab alto
In brevia et Syrtes urget, miserabile visu ,
lUidilque vadis , atque aggere cingit arenœ.
11. — Arœ ipsœ nomen ex Philœnis fratribus, Sallnste a ra-
conté fort au long l'histoire des frères Philènes, dans la Guerre de
Jugurtha, ch. lxxviii.
12. — Mgipanum, . . . ea forma est, La fable les représente avec
une tête de chèvre et des jambes de bouc.
13* — Crescit porro , etc. Lucrèce , au livre sixième de son
poëme de la Nature des choses, a énuméré , comme Mêla , les dif-
férents systèmes imaginés par les anciens sur les causes des dé*
bordements du Nil.
14. — A quarta vigilia. Les Romains , pour le besoin de la
discipline militaire , avaient distribué la nuit en quatre veilles de
trois heures chacune , dont la première commençait à six heures
du soir, et la dernière finissait à six heures du matin.
15. — Syria late litora if^et, La Syrie et l'Egypte étaient indif-<
féremment prises Tune pour l'autre dans les auteurs anciens.
16. — Bahjrlon. Babylone ( aujourd'hui Babil , en ruines) fut
fondée par Nemrod, vers Tan 2680, sur les deux rives de TEu-
phrate , qui la traversait du nord au sud. Le peu d'élévation des
maisons et les vastes jardins qui les entouraient expliquent l'im-
mense étendue de cette capitale de l'empire d'Assyrie.
17. — Ascalon, Celte ville tenait le premier rang , après Gaza,
dans le pays des Philistins , et était célèbre par un temple fameux
consacré à la déesse Dercéto , par ses puits qu'on attribuait à Abra-
ham ou Isaac , par ses vins exquis , par ses beaux cyprès , par la
quantité prodigieuse de ses pigeons , enfin par une espèce d'oi-
gnons fort e^méedes anciens, et appelée ascalonia, « échalote.»
Sémiramis était née , dit-on , dans cette ville.
18. — Phœnicen iUustravere Phœnices. h Y époqvie de l'occupa-
76 POMPONIUS MELA.
tion de ce pays par les Israélites, les Ghananécns, refoulés de toutes
parts sur cette côte si peu étendue , durent chercher à se procurer
à l'extérieur une subsistance que le sol étroit sur lequel ils étaient
entassés ne pouyai^ plus leur fournir : c'est ainsi qu'ils devinrent
les navigateurs les plus habiles et la nation la plus commerçante
et la plus industrieuse du monde. Ils firent , dit-on, les premiers
le tour de l'Afrique , reculèrent de tous les côtés les bornes du
monde alors connu , et étendirent leur commerce depuis les côtes
des lies Britanniques , et peut-^tre du nord de l'Europe , jusqu'à
celles des Indes orientales. Les rivages de l'Espagne, de la Gaule,
de la Grèce , de l'Asie occidentale , de l'Afrique, de toutes les lies
de la mer Méditerranée , et sans doute de beaucoup de régions-
inconnues, reçurent leurs nombreuses colonies.
19. — Byblos, Celte ville était baignée par le petit fleuve Ado-
nis , dont les flots se teignent en certains temps d'une couleur
rouge qui a sans doute donné lieu à la fable d'Adonis blessé par
un sanglier. Ce favori de Yénus était à Byblos l'objet d'un culte
particulier : pendant sept jours on pleurait sa mort, et le huitième
on se livrait à la Joie pour célébrer sa résurrection.
20. — Cnidus. On célébrait à Cnide des fêtes magnifiques en
l'honneur d'Apollon , de ]^eptune , et surtout de Vénus , dont on
y admirait la fameuse statue, ouvrage de Praxitèle. Cette ville fut
la patrie de l'historien Ctésias et de l'astronome Eudoxe.
21. — Halicarnassos . Cette ville donna naissance à Hérodote,
appelé le père de V histoire , et à rbètorien Denys , surnommé
d*Halicamasse. '•^
22. —r- Mausoli monumentumy unum de miraculis septent. Les six
autres merveilles étaient les murs de Babylone , le temple de Diane
à Ëphèse , la statue de Jupiter Olympien , les pyramides d'Egypte ,
le colosse de Rhodes et le palais de Cyrus.
23. — Oraculum ApolliniSy dictum olim Branchidœ , Ce surnom
est tiré de Branchus, dont la fable raconte ainsi les aventures :
a Sa mère , étant enceinte , songea que le soleil entrait dans sa bou-
che (Spa-Yxoç» 6° grec, signifie gosier) et pénétrait dans ses flancs.
L'enfant grandit , et , errant dans les bois, rencontra un jour Apol-
lon, qui l'embrassa et lui donna un sceptre et une couronne. Sur-
le-champ il prophétisa et disparut bientôt après. Ou lui éleva un
temple dans le lieu oii il avait rencontré Apollon. Dans la suite ^
ce temple , oii Branchus rendait ses oracles , fut appelé le temple
ou l'oracle d'Apollon Didymécn. Pour expliquer ce surnom, les
NOTES DU LIVRE I. T7
étymologistes prétendent qu'il était consacré à Apollon et à Diane,
et qu'étant frères jumeaux , le lieu où ils rendaient leurs oracles
fut appelé Aî^uuot , nom qui signifie jumeaux. Macrobe fait dériver
ce surnom de la double vertu qu*a le soleil de dispenser la lumière
du jour et de fournir à la lune celle qu'elle répand durant la nuit.
24. — Non longe ab Ilio litora incurvât Troie ou 11 ion , capi-
tale du royaume de Priam, était assise, avec sa citadelle P^^am^,
sur un des gradins inférieurs du mont Ida , et séparée de la mer
par une belle plaine, que baignent le Simols et le Scamandre.
25* — Ahjdos magni quondam amoris commercio insignis est.
Mêla veut parler ici des aventures amoureuses de Léandre et
de Héro , qui font le sujet du poëme grec de Musée.
26. — Thracius Bosporus. Les Grecs donnèrent à ce détroit le
nom de Bosphore , qui signifie passage ou trajet de bœuf, parce
que cet animal peut aisément le traverser à la nage, ou que , sui-
vant la fable , la fille d'Inachus , métamorphosée en génisse , s'en-
fuit par ce passage de la Grèce en lonie.
27. — Chalybes. Us tiraient leur nom de Ghalybs , fils de Mars,
dont la racine est chalybs, qui signifie acier, parce qu'ils s'occu-
paient particulièrement à travailler le fer, dont ils faisaient un
commerce considérable • ce qui a fait dire à Yalerius Flaccus :
Nocte sub extrema clausis tellnris in antris
Pervigil auditur Cbalybum labor; arma fatigant
Ruricolœ, Gradive, tui.
(Àrgonaut. lib. V, t. i4i )
»*V>»'fc»%.»%.»^V»%*«l»»^%«»%<»»'»«*l»*K«l»*»*%fc%»«*%^<^»-»<'W»<«%'*'*<l%»«.«.%%*%%<^»'»<^%*<*»*%^%'V»i^%'».»»%,%</V »<%»>%
DE
SITU ORBIS
LIBEB SEGUNDUS.
I. Scythia Europaea.
ÂsiJE in nostrum mare Tanainque vergentis, quem
dixi y finis ac situs est. At per eumdem amnem in Maeo-
tida remeantibus , ad dextram Europe est , modo sinistro
latere innavigantium apposita. Bhipaeis montibus proxima
(et hue enim pertinent) cadentes assidue nives adeo in-
via efficiunt , ut ultra ne nisum quidem incedentium ad-
mittant. Deinde est regio ditis admodum soli , inhabita-
bilis tamen : quia gryphi, saevum et pertinax ferarum
genus , aurum terra penitus egestum mire amant mireque
custodiunt , et sunt infesti attingentibus. Hominum primi
sunt Scythae, Scytharumque , queis singuli oculi esse
dicuntur, Arimaspœ : ab eis Essedones usque ad Maeo-
tida. Hujus flexum Buces amnis secat : Âgathyrsi et Sau-
romatae ambiunt ; quia pro sedibus plaustra habent ,
dicti Hamaxobiœ'. Obliqua tune ad Bosporum plaga
excurrens , Epnto ac Mœotide includitur. In paludem
vergentia Satarchae tenent : in Bosporum Cimmerica
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DESCRIPTION
DE LA TERRE
LIVRE DEUXIÈME.
Ti Oiïï"»
1. Scythie d^Europe.
J'ai achevé la description de l'Asie sur Ie$ bords de
notre mer jusqu'au Tanaîs. Maintenant si l'on retourne
par le même fleuve vers le Méotide , l'Europe , qui d'a-
bord était à la gauche du navigateur, se trouve alors à
sa droite. La région voisine des monts Riphées (car il^
s'étendent jusque-là) est tellement inaccessible , à cause
des neiges qui y tombent sans interruption, qu'on n'y
peut même marcher. Ensuite est une contrée fort riche,
et néanmoins inhabitable , parce que les gryphons , es-
pèce d'animaux cruels et obstinément attachés au sol 9 qui
n'aiment rien tant que l'or qu'ils arrachent des entrailles
de la terre, et qui le gardent avec une vigilance dont rien
ne peut les distraire , en rendent les approches très-dan-
gereuses. Les premiers hommes que l'on rencontre sont
les Scythes, et, parmi ceux-ci, les Arimaspes , qui n'ont,
dit-on, qu'un œil. Au delà sont les Essédons, jusquau
Méotide. Le contour de ce lac, où se jette le fleuve Bucès,
est habité par les Agathyrses et les Sauromates , peuples
qui vivenjt dans des chars , et ont été par cette raison sur-
nommés Hamaxobiens. Ensuite est une plage qui s'étend
obliquement vers le Bosphore , entre le Pont et le Méo-
tide. Le côté qui touche au lac est occupé par les Satar-
80 ' POMPONIUS MELA. LIB. II.
oppida j Myrmecion , Panticapaeum , Theodosia , Hermi-
sium : in Euxinum mare , Taurici. Super eos , sinus por-
tuosus y et ideo KaXoq Xi/uLvjv appellatus j promontoriis
duobusincluditur. AlterumK|0/0D julstcûttov vocant^ Caram-
bico j quod in Asia diximus , par et adversum : Parthe-
nion alterum. Oppidum adjacet Cherrone , a Diana' (si
creditur) conditum, et Nymphaeo specu^ quod in arce
ei et Nymphis sacratum est , maxime illustre. Subit tum
ripam mare , et donec quinque millium spatio absit a
Maeotide, refugientia usque subsequens litora, quoad
Satarchae et Taurici tenent , psene insulam reddit. Quod
inter paludem et sinum est^ Taphrae nominatur : sinus,
Carcinites. In eo urbs est Carcine : quam duo flumina ,
Grerrhos et Hypacaris, uno ostio efBuentia, attingunt;
verum diversis fontibus , et aliunde delapsi. Nam Gerrhos
inter Basilidas et Nomadas, Hypacaris per Nomadas
evolvitur. Silvœ deinde sunt , quas maximas hae terrae
ferunt , et Panticapes , qui Nomadas Georgosque dister-
minât. Terra tum longe distenta excedens , tenui radice
litori annectitur : post spatiosa modice , paulatim se ipsa
fastigat y et quasi in mucronem longa colligens latera ,
facie positi ensis allectsi est. Achilles infesta classe mare
Ponticum îngressus^ ibi ludicro certamine célébrasse vi-
ctoriam , et quum ab armis quies erat , se ac suos cursu'
exercitavissememoratur. Ideo dicta est ^/?o^oç 'Kxi'^Bioq.
Tum Borysthenes gentem sui nominis alluit : inter Scy-
thi» amnes amôenissimus, turbidis aliis^ liquidissimus de-
POMPONIUS MELA. LIV. II. 81
ches ; sur le Bosphore sont les petites^illes cimmériennes ,
de Myrmécios , de Panticapée, de Thëodosie et d'Hermi-
sium ; tout le reste sur l'Euxin est habité par les Tauri-
ques. Ceux-ci ont sur leur côte un golfe d'un mouillage
sûr, et qu'on appelle pour cela KmXoç Xijulijv [Bon port].
Ce golfe est enferme entre deux promontoires, dont l'un,
nommé 'K.piov /uLercaTrov [Front de bélier] ^ s'avance dans
l'Euxin parallèlement au promontoire Carambis dont j'ai
parlé dans la description de la côte asiatique; et l'autre,
nommé Parthenios , avoisineCherroné. Cette petite ville,
bâtie y dit-ou , par Diane, est surtout remarqual)le par une
grotte appelée Nymphée , taillée dans la partie haiite de
la ville, et consacrée à la déesse et aux Nymphes. !^suite
la mer pénètre dans les terres et , suivant les rivages qui
s'enfuient jusqu'à n'être plus éloignés que de cinq mille
pas du Méotide , forme une presqu'île du pays des Satar-
ches et des Tauriques. La pai^tie du rivage qui sépare le
lac et le golfe s'appelle Taphres, et le golfe, Carcinites; sur
ce golfe est la ville de Carciné , près de laquelle le Ger-
rhos et l'Hypacaris se jettent dans la mer par une même
embouchure , quoiqu'ils n'aient pas la même source et
qu'ils viennent de pays différents; car le Gerrhos coule
entre la région des Basilides et celle des Nomades, tandis
que l'Hypacaris traverse le pays des Nomades. Au delà
sont des forêts qui , dans cette contrée , sont très-éten-
dues , et le fleuve Panticapès, qui sert de limite commune
aux Nomades et aux Géorgiens. Vient ensuite une langue
de terre qui s'avance au foin dans la mer çt qui, d'abord
très-étroite près du rivage , puis s'élargissant peu à peu
pour se rétrécir encore insensiblement , se termine en
pointe sous la forme d'une lame d'épée posée horizonta-
lement. On raconte qu'Achille , étant entré dans le Pont-
Euxin avec une flotte armée pour y faire la guerre , vint
célébrer sa victoire dans cette presqu'île par des jeux mi-
litaires,* à la suite desquels il s'exerça à la course avec ses
p. Mêla. i\
83 POMPONIUS MELA. LIB. II.
fluil, placidior quam ceteri, poiarique pulcherrimus.
Âlit laetissima pabula, magnosque pisces, quibus et opti»
mus sapor et nulla ossa sunt. Longe venit , ignotisque
ortus e fontibusy quadrs^inta dierum iter alveo ^tringit;
taatoque spatio navigabilis j secundurii Borysthenida et
Olbian, Grseca oppida, egreditur. Callipidas Hypanis
includit. Ex grandi palude oritur^ quam matrem ejus ac-
colae appellant : et diu , qualis natus est , defluit. Tandem
non longe a mari , ex parvo fonte , cui Exampeo cogno-
«
men est , adeo amaras aquas accipit^ ut ipse quoque jam
sui difisimilis et non dulcis hinc defluat. Axiaces proxi-
mus intra Callipidas Âxiacasque descendit. Hos ab Istri-
cis Tyra séparât ; surgit in Neuris : qua exit j sui nomi-
ni& oppidum attingit. At ille, qui Scythiae populos a
sequentibus dirimit , apertis in Gèrmania fontibus, alio,
quam desinit ^ nomine exoritur. Nam per immania ma-
gna,rum genttum dîu Danubius est : deinde aliter eqm
appellantibus accolis , fit Ister^ acoeptisque aliquot am-
nibus J ingens jam j et eorum y qui in nostrum mare deci-
dimij tantnxn Nilo. minor, totidem quot iUk ostiis, sed
tribus tenuibtts , reliquis navigabilibus j effluit.
\
Ingénia cultusque gentium differunt. Essedones funera
parentum laeti et victimis ac festo coitu lamiUarium cele*
brant. Corpora ipsa laniata , et caesis pecorum visceribus
POMPONIUS MELA. LIV. IL 83
compagnoos, ce qui fit appeler oe lieu ApofiLOç 'AxiXXewç.
Plus loin , le Borysthène arrose le territoire d'un peuple
qui porte son nom : ce fleuve est le plus beau de tous ceux
de la Scythîe; son eau claire et limpide, tandis que celle
des autres est trouble et bourbeuse , coule aussi pins p»-
siblement et est très-agrëable à boire ; il alimente de ri-
ches pâturages et de gros poissons sans ar<?tes dont le goût
est délicieux. Il vient de loin , et sa source est inconnue :
cependant on lui connaît un cours de quarante journées ,
dans toute 1 étendue duquel il est navigable jusqu'à la
mer, où il se jette près des petites villes grecques de Bo-
rysthénide et d'Olbie. L'Hypanis sert de limite aux Cal-
lipides^; il sort d'un grand lac que les habitants du pays
appellent sa mère , et reste longtemps oe qu'il est à sa
naissance ; mais, à peu de distance de la mer, il reçoit une
petite fontaine , appelée Exampée , dont les eaux sont si
amères , que leur amertume se communique à celles du
fleuve. L'Arâacès, ^m vient immëdiatement après l'Hy-
panis, descend entre les Callipides et les Axiaques : ceux-
ci sont séparés des Istriens par le Tyra , dont la source
est dans la Neuride , et qui baigne à son embouchure une
ville <{uî porte son nom. Qa«at au fleure qui sépare les
peuples de la Scythie'de ceux de la contrée suivante, il a
sa source en Germanie, oîi son nom est tout différent de
celui qu'il reçoit à son embouchure ; car, après avoir tra-
versé de vastes pays sous le nom -de Danube , H prend en-
suite celui d'Ister, et s'accroît encore , quoique dâà con-
sidérable , de quelques rivières , de sorte qu'il est le plus
grand des fleuves qui se jettent dans notre mer, après le
Ntl; encore a-t-il le même nombre de bouches, dont
Irois sont exiguës , et les quatre autres navigables. .
Les peuples de la Scy thie se distinguent entre eux par des
mœurs et des coutumes différentes. Les Essedpns célèbrent
les funéraifles de leurs parents par des transports de joie ,
par des sacrifices et une réunion solennelle de la famille du
6.
84 POMPONIUS MELA. LIS. II.
immixta, epuktndo consumunt. Capita, ubi fabre expoli-
vere, auro vinctà pro poculis geriint. Haec sunt apud eos
ipsos pietatis ultima officia. Àgathyrsi ora artusque pin-
gunt : ut quique majoribus praestant-^rita magis vel minus :
ceterum iisdem omnés notis j et sic ut ablui neqaeant.
Satarchae ^ auri argentique maximarum pestium ignari ,
vice rerum commercia exercent , atque ob sa$va hiemis
admodum assiduae , demersis in humum sedibus , specus
aut sufTossa habitant; totum braccati corpus^ et nisi qua
vident, etiam ora vestiti. Tauri , Iphigeniae et Orestis ad-
ventu maxime memorati ^, immanes sunt moribus, im-
manemque famam habent j solere pro victimis advenas
caedere. Basilidis ab Hercule et Echidna generis principia
sunt, mores regii, arma tantum sagittae. Vagi Noma-
des pecorum pabula sequuntur, atque ut illa durant , ita
diu statam sedem agunt. ColuntGeorgiexercentque agros.
Axiacae, furari quid sit , ignorant : ideoque .nec sua eu-
stodiunt, nec aliéna < contingun t. tnterius habitantium
ritus asperior,' et incultior regio est. Bella caedesque
amant : mosque est bellantibus , cruorem ejus , quem
primum interemerunt, ipsis e vuiueribus ebibere. Ut
quisque plures interemerit^ ita apud eoshabetur eximius :
ceterum expertem esse caedis, inter opprobria vel maxi-
mum. Ne fœdera quidem incruenta sunt ; sauciant se , qui
paciscuntur, exemptumque sanguinem ubi permiscuere,
dégustant. Td putant mansurae fidei pignus certissimum.
Inter epulas, quot quisque interfecerit , referre, laetissima
POMPONIUS MELA. LIV. II. 8S
défunt. Ils coupent le cadavre par. morceaux, coupent de
même les entrailles des victimes , mêlent toutes ces chairs
ensemble et en font un festin. Quant à la tête, après l'avoir
dépouillée et proprement nettoyée , ils en font une coupe
qu'ils entourent d'un cercle d'or. Tels sont chez' eux
les derniers devoirs que la piété rend aux morts. Les
Âgathyrses se peignent le visage et les autres parties du
corps, plus ou moins , selon le degré de noblesse; du reste,
les taches ont chez tous la même forme, et sont ineffaça-
bles. Les Satarches ne connaissent ni l'or ni l'argeat, ces
deux fléaux du genre humain, et commercent par échange.
Pour se garantir des rigueurs d'un hiver perpétuel , ils
habitent sous terre des cavernes profondes ou des trous
qu'ils se pratiquent eux-mêmes ; une longue braque les
enveloppe de la tête aux pieds, et leur visage même est cou-
vert , à l'exception des yeux. Les Taures , dont Iphigénie et
Oreste ont rendu le nom célèbre , ont des mœurs barbares
et la réputation afireuse d'immoler les étrangers sur leurs
autels. Les Basi)ides, issus d'Hercule et d'Échidna, ont
des mœurs royales et ne combattent qu'avec la flèche. Les
Nomades, toujours errants, suivent leurs troupeaux dans
les pâturages 9 et y séjournent aussi longtemps qu'ils trou-
vent à s'y repaître. Les Géorgiens sont sédentaires et agri-
coles. Les Axiaques ne savent pas ce que c'est que le vol :
aussi chacun ne veille-t-il pas plus à ce qui lui appartient,
qu'il ne convoite ce qui ne lui appartient pas. Les ré-
gions intérieures de la Scythie sont encore plus sauvages ,
et les mœurs des habitants plus barbares : ils ne respirent
que la guerre et le carnage , et , quand ils se battent , ils
ont l'habitude de sucer par la blessure même le sang du
premier ennemi qu'ils ont tué. Le plus grand honneur
chez eux est d'en avoir tué plus que tous les autres , comme
l'opprobre le plus insigne est de n'en avoir tué aucun. Il
n'est pas jusqu'à leurs traités qui ne soient scellés par le
sang: les contractants s'en tirent de part et d'autre, le
86 POMPONHI8 MELA. LIB. II.
et frequentissima mentio : binisque poculis, qui plurimos
retulere^ perpotant. Is inter jocantes honos praecipuus
est. Pocula, ut Ëssedones parentium, ita inimicissimorum
capitibus expoliunt. Apud Anthropopha^ îpaae etiam
epulae yisceribus humanis apparantur. Geloni hostium
cutibus equos seque vêlant ; illos reliqui corporis, se ca-
pitum. MelajiehiaeDÎs atra vestis , et ex ea nom^i : Neu-
ris statum singulîs tempus est , quo , si velint , in lupos ,
iterumque in eos qui fuere , mutentur. Mars omnium
deus ; ei pro simulacris enses et cinctoria dedicant j ho-
minesque pro victimis feriunt. Terrâe late patent , et ,
ob excedentia ripas suas plerumque flumina^ nusquam
non ad pabula fertiles : alicubi usque adeo stériles £|d
cetera^ ut, qui habitant y lignorum egentes, ignés ossibus
alant.
/
II. Thracia.
HisThracia proxima est : eaque a Pontici lateris fronte
usque in Illyrios penitus immissa, qua latera agit, Istro
pelagoque contingitur. Regio nec cœlo laeta nec solo ; et,
nisi qua mari propior est j infecunda , frigida, eorumque,
quae seruntur, maligne admodum patiens , raro usquam
pomiferam arborem , vitem frequentius tolérât : sed nec
P0MP0NIU8 MELA. LIV. II. 87
mêlent ensuite et en boivent tour à tour, regardant cette
formalité comme le gage le plus certain d'une, fidélité du-
rable. Dans les repas , chaque convive se plaît à dire et à
répéter souvent combien d'ennemis il a tué , et celui qui
peut en compter davantage est admis à boire dans deux
coupes, ce qui est, dan$ leurs divertissements, le privi-
lège le plus honorable. Ils se font des coupes avec les crânes
de leurs plus grands ennemis, comme les Essedons avec
ceux de leurs parents. Les Anthropophages se nourrissent
de chair humaine comme d'un aliment naturel» Les Gelons
se font des vêtements de la peau des têtes de leurs ennemis ,
et fabriquent avec celle du reste des corps, des housses pour
leurs chevaux. Les Melanchlènes portent des vêtements
noirs, et de là leur nom. Chez les Neures, tout individu
peut , s'il le veut , à une époque déterminée pour chacun,
se métamorphoser en loup , et reprendre ensuite sa pre-
mière forme. Mars est le dieu commun des Scythes ; ils lui
consacrent desrimetères et des baudriers en guise de simu-
lacres, et lui sacrifient des victimes humaines. La Scythie
est très-vaste et abonde partout en pâturages , à cause des
fréquenta débordements des fleuves; mais elle est en cer-
tains endroits si stérile en tout autre genre de production,
qu'à défaut de bois on fait du feu avec des ossements.
II. Thrace.
La Scythie confine à la Thrace, qui , bornée d'un côté
par rister et de l'autre par la mer, s'étend en longueur
des rivages du Pont-Euxin jusqu'à l'illyrie. Cette région
n'a ni un beau climat ni un bon sol , et , à l'exception de
ses parties maritimes , elle est stérile et froide , et ne rend
qu'à regret les semences qu'on lui confie. Les arbres frui-
tiers y sont partout très-rares; la vigne y est plus com-
mune , mais les raisins n'y mûrissent qu'autant qu'on a la
88 POMPONIUS MELA. LIB. II.
ejus quidem fructus maturat ac mitigat, nisi ubi fngora
objectu frondium cultores arcuere. Yiros benignius alit;
non ad speciem tamen ; nam et illis asper atque indecens
corporum habitus est ; ceterum ad ferociam et nume*
rum, ut multi hnmitesque sint, maxime ferax. Pau-
cos amnes , qui in pelagus évadant , verum celeber*
rimos ^ Hebrum et Neston et Strymona emittit. Montes
iiiterior attollit, Haemon^ et Rhodopen et Oi4)elon , sa-
cris Liberi patris , et cœtu M aenadum , Orpheo primum
initiante, celebratos. £ queis Hi»mos in tantum altitudi-
nis abit, ut Euxinum et Adriam ex summo vertice
ostendat. Una gens, Thraces, habitant, aliis aliisque
praediti et nominibus et moribus. Quidam feri sunt et ad
mortem paratissimi , Getâe utique. Id varia opinio per-
ficit; alii redituras putant animas obeuntium : alii , etsi
non redeant , non exstingui tamen , sed ad , beatiora
transire : alii, einori quidem , sed id melius esse, quam
vivere. Itaque lugenttir apud quosdam puerperia , nati-
que deflentur : funera contra festasunt, et, veluti sacra,
cantu lusuque celebrantur. Ne feminis quidem segnis est
animus. Super mortuorum virorum corpora interfici
simulque sepeliri, votum eximium habent : et quia plu-
res simul singulis nuptae sunt , cujus id sit decus , apud
judicaturos magno certamine affectant. Moribus datur,
estque maxime laetum, quum in hoc contenditur, vincere.
Mœrent aliae vocibus , et cum ^acerbissimis planctibus
efTerunt. At quibus consolari eas animus est, arma opes-
POMPONIUS MELA. LIV. II. 89
précaution de les préserver du froid en, les abritant sous
les feuilles. La nature y est plus favorable aux hommes ,
non pas sous le rapport de la beauté des formes, car leur
extérieur est dur et sauvage , mais sous celui de la fierté
et du nombre. La Thrace fournit peu de fleuves à notre
mer y mais ces fleuves sont très -renommés : tels sont
l'Hèbre , le Nestos et le Strymon. Dans, l'intérieur s'élè-
vent THémus , le Rhodope et TOrbelos , montagnes célè-
bres par les fêtes de Bacchus et les orgies des Ménades ^
instituées par Orphée. L'Hémus est si élevé., que de son
sommet on aperçoit l'Euxin et l'Adriatique. Quoique ne
formant qu'une seule nation , les Thraces se distinguent
entre eux par des noms et des caractères différents :
il en est pour qui la mort n'est qu'un jeu, et tels sont
principalement les Gètes. Ce mépris de la vie tient à des
opinions diverses : les uns pensent que les âmes des morts
reviendront; les autres que, si elles s'en yont sans retour,
ce n'est point pour cesser de vivre, mais pour passer dans
un séjour plus heuneux ; d'autres , enfin , croient qu'elles
meurent véritablement , mais que la mort est préférable
à la vie : et de là vient que , dans certaines parties de la
Thrace, on pleure sur les enfantements et sur les nou-
veau-nés , tandis qu'au contraire on y célèbre les funé-
nérailles, comme des fêtes solennelles et sacrées, par des
chants et des réjouissances. Les femmes même ont une
grande force de caractère : quand leurs maris meurent ,
leur vœu le plus cher est d'être immolées sur leurs cada-
vres et ensevelies dans le même tombeau; et , comme sou-
vent un homme a plusieurs femmes , celles-ci se disputent
vivement cet honneur devant les juges établis pour pro-
noncer sur le différend. La préférence est le prix de la
vertu , et l'épouse qui en est jugée digne est ati comble de
la joie , tandis quç les autres se lamentent et se livrent
aux excès du plus affreux désespoir. Ceux qui veulent les
consoler se rendent auprès du bûcher avec des armes et
y
90 PÔMPONIUS MELA. LIB. IL
que ad rogos deferunt; paratiqiie (ut dictitant) cum
fato jacentis y si detur in manus j vel pacisci vel decer-
nere^ ubi nec pugnae nec pecuniae locus sit, manent
dominas prod. Nuptur» virgines non a parentibus vins
traduntur^ sed publiée aut locantur ducendae , aut ve-
neunt. Utrum (iat , ex specie et moribus causa est.
Prob» formosaeque in pretio sunt : ceteras qui habeant,
mercede quaîruntur. Vini usus quibusdam ignotus est :
epulantibus tamen ubi super ignés, quos circumsident,
quaedam semina ingesta sunt, simul ebrietati hilaritas
ex nidore contingit.
In litoribus Istro proxima est Istropplis; deinde
a Milesiis deducta Callatis ; tum Tomœ*, et portus
Caria, et'Tiristb promontorium : quod praètervectos
alter Ponti angulus accipit , adversus Phasiaco , et , nisi
amplior foret, similis. Fuit hic Bizone : motu terrae
intercidit. Est portus Crunos : urbes, Dionysopolis ,
Odessos, Mesembria, Anchialos; et intiitio in sînu,
atque ubi Pontus alterum sui flexum angulo finit ma-
gno , Apollonia. Recta dehinc ora , nisi quod média
ferme in promontorium , quod Thyniam vocant ^ exit ,
et meurvis contra se litoribus obtenditur, urbesque sus-
tinet Halmydesson et Phileas et Phinopolim. Hactenus
Pontus ; deinde est Bosporus et PropoAtis : in Bosporo,
Byzantium ; iû Propontide , Selymbria , Perinthos , Bi-
thynis , amnesque qui interfluunt , Ërginos et Athyras :
tum Rbeso regnata quondam pars Thracise , et Bisanthe
POMPONIUS MELA. LIV. IL 91
de Targent^ déclarant quils sont prêts , s'il y a lieu, à
traiter ou à se battre avec le génie du défunt ; et comme
la provocation reste sans effet , les veuves passent de la
douleur à de nouvelles amours. Les parents ne choisissent
pas d'époux à leurs fille» nubiles , mais ils les mèneift par
la place publique , et là on les livre à qui veut les épouser
ou bien elles sont vendues. La beauté et les mœurs font
la différence des marchés : on vend celles qui sont belles
et vertueuses; on paye ceux qui consentent à prendre les
autres. Quelques-uns de ces peuples ignorent l'usage du
vin ; mais ils y suppléent dans leurs rep^s en jetant sur le
feu j autour duquel ils s'assemblent j certaines semences
dont l'odeur les enivre et les porte à la gaîté.
Sur les côtes de cette contrée , au voisinage de l'Ister,
est Istropolis; ensuite Callatis , fondée par une colonie de
Milésiens; puis Tomes, le port Caria et le promontoire
TiristiSy au delà duquel est cet autre angle du Pont-£uxin,
situé directement en face de celui où se jette le Phase, et
qui n'en diffère que parce qu'il est plus large. Là fut
Bizone', ruinée par un tremblement de terre ; là sont le
port Crunos et les villes de Dionysopolis , d'Odessos ^ de
Mésembrie, d'Anchialos et d'ApoUonie. Cette dernière
ville est située dans le fond d'un golfe , sur le second côté
du grand angle que forme le Pont. A partir de là , la
côte est droite , à une avance près , qui , vers son mifieu ,
forme le cap Thynias, et correspond à la courbe du
rivage opposé : on y rencontre les villes d'Almydessos ,
de Philéas et de Phinopolis. Là se termine le Pont;
ensuite viennent le Bosphore et la Pï'opontide. Sur le
Bosph(»re est Byzance ; sur la Propontide sont Sélym-
brie^ Périntfae, Bitliynis, entr^ lesquelles coulent l'Er-
ginos et l'Athyras; puis cette partie de la Thrace où
régna Rhésus , Bisanthe , colonie samienne , et Cypsèle ,
ville autrefois considérable ; plus loin , un lieu que les
92 POMPONIUS MELA. LIB. II.
Samiorum j et ingens aliquando Cypseià : post lucus ,
quem Graii l/Lûczph rsTxoç appellant ^let in radice magnae ,
paene insulae sedens Lysimachia. yTerra quae sequitur,
nusquam lata y atque hic arctissima , ii3ter Heilespontum
iEgaeumque procurrit. Angustias Isthmon; frontem
ejus Mastusiam; totam Chersonesum appellant : ob
multa memorabilem. Est in ea flumen £gos j naufragio
classis Atticae insigne. Est et Abydo objacens Sestos ,
I^andri amore pemobilis^. Est et regio, in qua Persa-
rum exercitus divisas spatio pelagoque terras ausus
pontibus jungere ( mirum atque ingens facinus ! ) ex
Asia in Graeciam pedes et noa navigata maria transgres-
sus est. Sunt Protesilai ossa , consecrata delubro. Est et
portus CœloS) Atheniensibus et Lacedaemoniis navali
acie decernentibus , Laconicae classis signatus excidio.
Est et Cynossema j tumulus Hecubae , sive ex figura
canis , in quam conversa traditur, ^ sive ex fortuna in
quam deciderat/humili nomine accepto. Est Madytos :
est Efeus j quaei finit Hellespontnm.
jfigeum statim pelagus vaste longum litus impellit ,
summotasque terras hinc ad promontorium, quodSunium
vocatur, magno ambitu mollique circumagit. Ejus tra-
ctum legentibus y praevectisque Mastusiam, sinus intran-
dus est, qui, alterum Chersonesi^latus alluens, jugo facie
vallis includitur, et ex fluvio , quem accipit , Mêlas di-
ctus , duas urbes amplectitur, Âlopeconuesum , et in al-
tero Isthmi litore sitam Cardiam : eximia est £nos, ûh
POMPONIUS MELA. LIV. IL 93
Grecs appellent Mazpcv reîxoç [tjong mur], est Lysimachie,
à l'entrée d'une grande. presqu'île qui s'étend entre l'Hel-
lespont et la mer Egée, et qui, sans avoir nulle part une
grande largeur, en a beaucoup moins là que partout ail-
leurs. On appelle Isthme cette gorge étroite de la pres-
qu'île, et Mastusie, le front qui fait face à la mer ; dans
son ensemble, elle prend le nom de Chersonèse , et mérite
d'être remarquée sous beaucoup de rapports. Là coule le
fleuve Mgos , célèbre par le naufrage d'une flotte athé-
nienne; là, vis-à-vis d'Abydos, estSestos, fameuse par
les amours de Léandre ; là est cette partie du détroit sur
laquelle l'armée des Perses , bravant l'espace et la mer,
osa joindre deux continents par un pont , au moyen du-
quel elle passa, à pied et sans navires, de l'Asie dans la
Grèce; là sont les cendres de Protésilas, dans un temple
consacré à ce héros ; là est le port Cœlos , théâtre d'un
combat naval, où la flotte des Lacédémoniens fiit détruite
par celle des Athéniens; là est le tombeau d'Hécube , au^
quel on a donné le vil nom de Cynosséma, soit pai^ce que
cette reine fut , dit-on , métamorphosée en chienne , soit
à cause de la misérable condition oîi elle était tombée; là,
enfin, sont les villes de Madytos et d'Élée, dont la der-
nière marque le terme de THellespont.,
De l'Hellespont on entre immédiatement dans la mer
Egée. Cette mer baigne une vaste enceinte de rivages ,
qui s'étendent au loin , en formant une courbure insen-
sible, jusqu'au promontoire de Sunium. En suivant la
côte on rencontre , au delà de ce qu'on appelle Mastu-
sie, un golfe qui baigne l'autre côté de la Cl^ersonèse, et
forme une sorte de vallon au pied des hauteurs qui l'en-
vironnent : ce golfe se nomme Mêlas , du nom d'un fleuve
qui s'y jette, et renferme deux villes, Alopéconnèse et
Cardie. Cette dernièi'e ville est située sur le second rivage
9i POMPONIUS MELA. LIB. II.
^nea profugo condita : circa Hebrum Qcones : trans
eumdem Doriscos, ubi Xerxen copias suas, quia numéro
non poterat, spatio mensum ferunt : deinde promonto-
rium Semum , et , quo canentem Orphea sequtita nar-
rantur etiam nemora, Zone : tum Schœnos fluvius, et
ripis ejus adjacens Maronia. Regio ulterior Diomeden
tulit , immanibus equis mandendos solitum objectare ad-
yenas, et iisdem ab Hercule objectum. Turris, quam
Diomedis Y0cant| signuni fabulae remanet : et urbs ,
quam soror ejus s^o uomine nominavit, Abdera; sed ea
magis id mémorandum habet, quod Democritum pby-
sicum tulit, quam quod ita condita est. jUltra Nestos
Suit; interque eum et Strymona ûrbes sunt Fhilippi,
ApoUonia, Amphipolis^: inter Strymona et Athon, tur-
ris Calamaea, et 'K.iirpov XifjuifVj urbs Acanthos, et
Echymnia : inter Athon et Pallenen, Cleona et Olyn-
thos. Strymon (sicut diximus) amnis est; longeque or-
tus et tenuis alienis subinde aquis fit amplior ; et , ubi
non longe a mari lacum fecit, majore, quam venerat,
alveo erumpit. Althos mons est adeo elatus , ut credatur
akius etiam , quam unde imbres cadunt , surgere. Capit
opinio (idem , quia de aris , quas in vertice sustinet, non
abluitur cinis , sed, quo relinquitur a^ere , manet. Ce-
terum non promontorio , ut alii , Terum totus exstat ,
totoque longe dorso prôcedit in pelagus. Qua continent]
adbaeret , a Xei*xe in Graios tendente perfossus transju-
gatusque est , et factu» freto navigabili pervius. Ima ejus
POMPONIUS MELA. LIV. IL 96
de l'isthme* Plus Ipin est la ville remarquable d'^nos ,
bâtie par Énée dans sa fuite. Les Cicones habitent les
bords de rHèbre, au delà duquel est une plaine appelée
Doriscos , où l'on rapporte que Xefxès ne pouvant me-
surer la force de son armée par le nombre , la mesum par
l'espace. Viennent ensuite le cap Serrium et la ville de
Zone , près de laquelle les arbres suivaient , dit-on , Or-
phée et sa lyre; puis le fleuve Schœnos, et sur ses bords
la ville de Maronie. Ija contrée située au delà du Schœ«
nos enfanta le farouche Diomède , qui avait la coutume
barbare de faire dévorer les étrangers par de» chevaux
féroces, et qui fut lui-même livré par Hercule à la voracité
de ces animaux. Cette fable est consacrée par une tour
appelée la tour de Diomède , et par une ville à laquelle
sa sœur Abdère donna son nom , mais qui est bien moins
remarquable par son origine que pour avoir donné nais-
sance au physicien Démocrite. Plus loin coule le Nestos,
et j entre ce fleuve et le Strymon , sont les villes de Phi-
lippes, d'ApoUonie et d'Amphipolis. Entre le Strymon et
le mont Athos, sont la tour Calarnée, le port appelé
JLccTpov hi/Jiiiv \port du Sanglier]^ les villes d'Acanthos et
d'Echymùia; entre le mont Athos et la presqu'île de Pa^
lène , celles de Cléone et d'Olynthe. Le Strymon (comme
nous l'avons dit) est un fleuve; il prend sa source dans
des contrées lointaines : faible d'abord , il s'accroît en-
suite du tribut des rivières qu'iUrencontre çà et là , et
forme à quelque distance de la mer un lac d'où il sort
plus considérable qu'il n'y était entré. Le mont Athos
est si élevé, que l'on croit qu'il dépasse la région de
l'air d'où tombent tes pluies : ce qui confirme dans cette
opinion , c'est que les monceaux de cendres qu'on laissci
sur les autels érigés sur sa cime, n'y sont point délayés
par la pluie et y restent toujours dans le même état. Au
reste , cette montagne ne s^avance pas dans la mer en
forme de promontoire, comme les autres, mais elle y
96 POMPONIUS MELA. LIB. IL
tenent parvae Pelasgorum coloniae. In summo fuit oppi-
dum Acroathon 9 in quo, ut ferunt, dimidu) longior,
quam in aliis terris, aetas habitantium eradr Pallene , soli
tam patentis , ut quinque urbium sedes sit atque ager,
tota in altum abit , angustà satis j unde incipit. Ibi est
Potidaea : at ubi laxius patet , Mende Sçioneque refe-
rendœ ; illa ab Eretriis , hsec ab Achivis , capto Ilio
remeantibus , po^ita.
m. Macedonia, Gneda, Peloponuesus, Epirus et Illyricuni.
Tum Macedonum populi , quot urbes habitant ! qua-
rum Pelle 7 est maxime illustris. Alumni efïiciunt, Phi-
lippus Graeciae domitor, Alexander etiam Asiae. In litore
flexus MecybernaeuSy inter promontoria Derrim et
Canastrœum et portum qui TLù)(poç dicitur, urbes Toro-
neti et Physcellam j atque , unde ipsi nomen est , Mecy-
bernam incingit. Canastraeo promontorio Sane proxima
est. Mecybemasus autem in medio, qua terra dat gre-
mium , modice in litora ingreditur. Ceterum longis in al-
tum immissis lateribus, ingens inde Thennaicus sinus
est. In eum Axius per Macedonas , et jam per Thessalos
Peneus excurrit. Ante Axium Thessalonice est : inter
utrumque Cassandria , Cydna, Alpros, Icaris; a Peneo
ad Sepiada, Gyrtona , Melibœa, Castanasa; pares ad
POMPONIUS MELA. LIV. IL 97
règne au loin en son entier et sans incliner sa cime. Xerxès,
allant porter la guerre en Grèce , la fit percer dans la
partie qui se confond avec le continent^ et y pratiqua un
détroit navigable. On trouve au pied du mont Athos quel-
ques petites colonies pélasgiques. Autrefois , sur son som-^
met, était la petite ville d'Acroathos, où la durée de la
vie était , dit-on , de moitié plus longue qu'ailleurs. La
presqu'île de Pallène est si étendue , qu'elle renferme cinq
villes avec leur territoire; elle est tout entière dans le
seinde la mer, et commence par une langue de terre assez
étroite , sur laquelle est Potidée. Plus loin , dans une par-
tie plus spacieuse, on remarque Mende et Scione, fondées
Tune par une colonie d'Erétriens, l'autre par des Achives
qui retournaient dans leur pays après la prise de Troie.
IIL Macédoine, Grèce, Péloponnèse, Épire et Illyrie.
Ensuite vient la Macédoine avec ses villes nombreuses^
dont la plus célèbre est Pella. Cette ville doit son illus-
tration à deux rois dont elle fut le berceau : Philippe ,
vainqueur de la Grèce, et Alexandre, vainqueur de
l'Asie. Sur la côte est le golfe Mécybernée, entre le pro-
montoire Derris, le promontoire Canastrée et le port ap-
pelé 'Kœ(f>!)ç ; il a sur ses bords les villes de Torone et de
Physcella , et celle de Mécybema , qui lui donne son
nom. Tout près du promontoire Canastrée est Sané.
Dans le fond du golfe Mécybernée , les eaux bordent le
rivage plutôt qu'elles ne le couvrent. Il est suivi d'un
autre golfe appelé Thermaïque , dont les deux côtés s'a-
vancent au loin dans la mer, et lui donnent une étendue
considérable. Il reçoit l'Axius, fleuve de Macédoine , et
même le Pénée, fleuve de Thessalie. Avant l'Axius est
Tliessalonique , et entre ce fleuve et le Pénée, Cassan-
drie , Cydna , Aloros, Icaris. Dans ^intervalle qui sépare
le Pénée du promontoire Sepias , sont Gyrtone , Mélîbéc ,
p. Mihi. 7
B8 POMPONIUS MELA. LIB. IL
famain^ nisi quod Philoctetes alumnus Melibœatn illu-
minât. Terrae interiores claris locorum nominibus insi-
gnes, paene nihil ignobile ferunt. Hinc non longe est
Olympus y Pelion , Ossa ^ montes Gigantum fabula bel-
loque memorati : hic Musarum parens domusqué Pieria^ :
hic novissime calcatum Graio Herculi soluin , saltus
Œtaeus : hic sacro nemore nobilia Tempe : hic Libe-
thra9, carminum fontes.
Objacet tum jam vaste et multum prominens Graecia,
et dum Myrtoum pelagus attingat , a septentrione in
meridiem vecta , qua sol oritur, ^gaeis ; qua occidit ,
loniis fluctU)us objacet. Ac proximo spatiosa et Hellas
nomine, grandi fronte procedit : mox mari utroque , et
lonio magis , latef a ejus intrante , donec quatuor millia
passuum pateat y média ferme prope inciditur. Deinde
rursum terris hue se et illuc j verum in lonium mare
r
magis expandentibus j progressisque in altum , non tam
lata^ quam cœperat , ingens tamen iterum et quasi paene
insula extenditur, vocaturque Peloponnesos, ob sinus et
promontoria^ queis, ut fibris^ litora ejus incisa sunt,
simulque tenui tramite in latum effunditur, platant folio
simillima.
A Mdcedonia prima est Thessalia , deinde Magnesia j
Phthiotis, Doris, Locris, Phocis, Bœotis, Atthis, Megaris;
sed omnium Atthis clarissima : in Peloponneso Argolis,
Laconice, Messenia, Achaia, Elis, Arcadia ; ultra ^tolia,
POMPONIUS MELA. LIV. II. 99
Castanée^ qu'on mettrait au même rang, si Mélibée
n'était devenue célèbre pour avoir donné naissance à Phi-
loctète. Dans l'intérieur des terres , il n'est presque pas un
lieu dont le nom ne soit illustre. Là , non loin du rivage ,
s'élèvent l'Olympe , le Pélion et l'Ossa , montagnes fa-
meuses par la guerre des Géants; ici est la Piérie, mère
et séjour des Muses ; là sont les bois de l'OEta , où l'Her-
cule grec termina sa carrière ; ici est la vallée de Tempe
et ses ombrages sacrés , et plus loin la fontaine de Libe-
thra 9 noms mémorables et chers aux poètes.
La Grèce , baignée à l'orient par la mer Egée , et à
l'occident par la mer Ionienne , présente d'abord , dans
la direction du nord au sud , jusqu'à la mer de Myrtos ,
un front large et avancé; puis , sous le nom d'Hellade^
elle continue de se déployer sur une aussi grande surface ,
jusqu'à ce que les deux mers , et surtout la mer Ionienne,
s'introduisant de chaque côté dans les terres , viennent
la couper, pour ainsi dire , vers le milieu , au point de
ne lui laisser que quatre mille pas de largeur. Ensuite
elle reprend son expansion sur les deux mers, mais plus
particulièrement sur la mer Ionienne , au sein de laquelle
elle se prolonge au loin. Alors , moins large qu'aupara-
vant , quoiqu'elle le soit encore beaucoup , elle s'étend
sous la forme d'une grande presqu'île , qu'on appelle
Péloponnèse , et dont la figure est tout à fait semblable
à celle de la feuille du platane , tant à cause des golfes
et des promontoires dont ses bords sont entrecoupés
comme de fibres , que parce qu'elle ne tient au reste de
la Grèce que par une langue de terre très-courte et très-
étroite , qui s'élargit incontinent.
A partir de la Macédoine , on rencontre d'abord la
Thessalie , puis la Magnésie , la Phthiotide , la Doride , la
Locride, la Phocide, la Béotie, l'Atthide, la Mégaride.
L'Atthide est la plus célèbre de toutes ces contrées. Le Pé-
loponnèse renferme l'Argolide, la Laconie , la Messénie ,
7,
100 POMPONIUS MELA. LIB. II.
Âcarnania, Epiros, usque in Àdriam. De locis atque urbi-
bus^quaemare nonalluit^ hœc maxime memoranda sunt:
in Thessalia tàrissa , aliquando lolcos : in Magnesia An-
trouia : in Phthiotide Phthia : in Doride Pindus et juxta
situm Erineum : in Locride Cynos et Calliaros : in
Phocide Delphi , et mons Parnasos , et Apollinis fanum
atque oraculum : in Bœotia Thebae , et Cithaeron fabulis
carminibusque celebralus : in Atthide Eleusin Cereri con-
secrata, et clariores, quam ut indicari egeant, Athenœ '® :
in Megaride , unde regioni nomen est , Megara ; ut in
Argolide Argos, et Mycenae, et templum Junonis , vetu-
state et religionepercelebre; in Laconide Therapne, La-
cedaemon , Amyclae , mons Taygetus : in Messenia Mes-
sene et Methone : in Achaia atque Elide ^ quondam Pisae ' '
OEnomai , Elis etiam nunc j delubrumque Olympii Jo-
vis , certamine gymnico et singulari sanctitate , ipso qui-
dem tamen simulacre (quod Phidise opus est) maxime
nobile. Arcadiam Peloponnesiacae gentes undique incin-
gunt. In ea sunt urbes Psophis , Tegea, Orchomenos;
montes Pholoe , Cyllenius ,. Parthenius , Maenalus , flu-
mina Erymanthus et Ladon ** : in ^tolia Naupactos,
in Acarnania Stratos, oppida : in Epiro Dodonaei Jovis
templum ; et fons ideo sacer, quod , quum sit frigidus ,
et immersas faces, sicut ceteri, exstinguat, ubi sine
igné procul admoventur, accendit. Atquum litora legiin-
tur, a promontorio Sepiade per Demetrion et Halon et
Pteleon et Echinon ad Pagasaeum sinum cursus est. Ilie
POMPONIUS MELA. LIV. II. IM
TAchaïe, l'Elide, l'Arcadie. Au delà sont l'Etolie,
rAcamanie, TÉpire, jusqu'à la mer Adriatique. Quant
aux lieux et aux villes qui ne sont point baignés par la.
mer, voici les plus remarquables : dans la Thessalie,
Larissa , et autrefois lolcos ; dans la Magnésie , Antronie ;
dans la Phthiotide. Phthie; dans la Doride, Pinde et
Erinée, voisines l'une de l'autre; dans laLocride , Cynos
et Calliaros ; dans la Phocide , Delphes , le mont Par-
nasse , le temple et l'oracle d'Apollon; dans la Béotie,
Thèbes , et le Cithéron , que la fable et la poésie ont
rendu célèbre; dans l'Atthide, Eleusis, consacrée à Cérès^
et Athènes, trop fameuse pour avoir besoin d'être rap-
pelée à la mémoire ; dans la Mégaride , Mégare qui lui
donne son nom; dans l'Argolide, Argos, Mycènes, et le»
temple de Junon , non moins illustre par son antiquité-
que par le culte qu'on rend à la déesse; dans la Laconie ,
Thérapné, Lacédémone, Amycles, le mont Taygète;
dans la Messénie, Messène etMéthone; dans l'Achaïe et
l'Elide , autrefois Pise , capitale du royaume d'OEnomaùs ,,
et encore aujourd'hui Élis, et le temple de Jupiter 01ym->
pien , si fameux par les jeux gymniques, par la vénéra-
tion extraordinaire des peuples , et surtout par la statue
de ce dieu, ouvrage de Phidias. Dans l'Arcadie, située
au centre du Péloponnèse, on distingue les villes de
Psophis, de Tégée, d'Orchomène; les monts Pholoé,.
Cyllenius, Parthenius, Ménale; les fleuves Erymanthe
et Ladcm; dans l'Etolie, Naupacte , dans l'Acarnanie,
Stratos , petites villes ; dans l'Epire, le temple de Jupiter
Dodonéen , et une fontaine qu'on révère comme sacrée ,
parce, que, quoiqu'elle soit froide, et qu'elle éteigne,
comme les autres, les flambeaux qu'on y plonge, elle allume,
sans le secours du feu , ceux qu'on lui présente éteints ,
même d'assez loin. Sur les bords de la mer on rencontre,,
du promontoire Sépias au golfe Pagaséen, Démétrios,.
Halos , Ptéléos et Echinos , et sur ce golfe , célèbre par
lOa POMPONIUS MELA. LIB. II.
urbem Pagasam amplexus'^, amnem Sperchion accÂpit :
et y quia Minyae , Colchida petentes, inde Argo navem
solvere j memoratur. Ab eo ad Sunium tendentibus illa
prœnaviganda ; Maliacus et Opuntias , grandes sinus , et
in bis cœsorum etiam Laconum tropasa Tbermopyl»,
Opoes , Scarpha , Cnemides , Aiope i Anthedon , La-
rymne , Aulis , Agameninoniœ Graiorumque classis in
Trojam conjurantium statio : Maratbon magnarum mul-
tarumque virtutum testis, jam inde a Tbeseo, Persîca
maxime clade ^ pernotus : Rhamnus parva , illustris ta-
men y quod in ea fanum est Ampbiarai et Phidiaca I^e*
mesis : Tboricos et Brauronia, olim urbes, jam tantum
nomina. Sunium promontorium est, finitque id litus
Hellados , quod «spectat orientem. Inde ad meridiem
terra convertitur usque ad Megaram , Atticae , ut modo
latere , ita nunc fronte pelago adjacens. Ibi est Piraeeus
Atheniensium portus ; Scironia saxa , saevo quondam
Scironis hospitio etiam nunc infamia. Megarensium tra-t
ctus Isthmon attingit (Diolcocognomenest), qui quatuor
millium spatio £gaeum mare ab lonio summovens, a^-
gusto tramite Helladi Peloponneson annectit. In eo est
oppidum Cenchreae : fanum Neptuni , ludis, quos Isthmi-
cosvoeant, célèbre : Corinthos'^^ olim clara opibus,
post clade notior, nunc Romana colonia, ex summa
arce , qu^ Acrocorinthon appellant , maria u traque
contuen^Peloponnesi oram, sicut diximus, sinus et pro-
montoria lacérant : ab oriente Bucephalos, et Cherso--
POMPONIUS MELA. UV. IL 103
le dëpart des Minyes, qui s y enibarquèreut sur l'Argo
pour aller en Colchide , la ville de Pagase et l'enibou-
chure du Sperchius; de là jusqu'à 'Sunium, les deux
grands golfes Maliaque etOpontien, et sur leurs bords,
les Thennopyles, tombeau glorieux de Léonidas et de
ses compagnons, Opoës, Scarpha, Cnëmides, Âlopé^
Anthédon, Larymne, et Aulis, où se réunit la flotte des
Grecs , prête à faire voile pour Troie sous le commande-
ment d'Agamemnon; Marathon, témoin de tant de
hauts faits ^ que le nom de Thésée et surtout la défaite
des Perses rendent à jamais mémorable; Rhamnonte,
petite ville , mais célèbre par le temple d'Amphiaraûs et
la Némésis de Phidias; Thorique et Brauronie, qui
n'existent plus que de nom ; enfin Sunium , qui est un
promontoire , et qui termine la côte orientale de l'Hel-
lade. A partir de ce point , l'Attique se tourne vers le
midi jusqu'è Mégare et fait face à la mer, qu'elle avait
jusque-là regardée obliquement. Là est le Pirée, port
d'Athènes , et les rochers Scironiens , qui servaieîxt au-
trefois de retraite au brigaiid Sciron. La côte de la Mé-
garide s'étend jusqu'à cet isthme , auquel on a donné le
surnom de Diolcos , et qui , séparant la mer Egée de la
mer Ionienne par un intervalle de quatre mille pas,
joint pgr une langue d^ terre le Péloponnèse à l'HelIade.
Sur cet isthme , on trouve la petite ville de Cenchrée ; un
temple de Neptune, célèbre par les jeux Isthmiques; Co-
rinthe , îiutrefois fameuse par son opulence , plus con-
nue depuis par sa ruine, et aujourd'hui colopie ro-
maine. Du sommet de sa citadelle, qu'on appelle
Acrocorinthe , on aperçoit les deux mers. La côte du
Pélopopiièse est , comme je l'ai dit , entrecoupée de golfes
et de promontoires. A l'orient s'avancent le Bucéphale, la
Chersonèse et le Scylléon ; au midi , le Malée, le Ténare ,
l'A entas , l'Ichthys ; au couchant , le Chélonates et
l'Araxe. Entre l'isthme et le Scylléon sont les Epidau-
104 POMPONIUS MELA. LIB. II.
iiesus et Scyllaeon : ad meridiem Malea , Tajnaros , Acri-
tas, Ichthys : ad vesperum Chelonates et Araxos.
Habitant ab Isthino ad Scyllaeon Epidaurii , iEsculapii
templo inclyti , et Trœzenii , fide societatis Atticœ illu-
stres. Portus Saronicus et Schœhitas, et Pogonus : oppida
autem Epidaurus, et Trœzene, et Hermiona bis litori-
bus apposita sunt. Inter Scyllaeon et Malean , sinus Ar-
golicus dicitur : inter Malean et Taenaron /Laconicus :
inter Taenaron et Acritan , Asinaeus : inter Acritan et
Ichthyn, Cyparissiuô. In Argolico sunt noti amnes,
Ërasinus atque Inachiîs , et notum oppidum Lerne : in
Laconico Cytbius et Eurotas : in ipso Taenaro Neptuni
templum , et specus , illi , quem in Ponto Acherusiam
diximus , facie et fabula similis : in Asinaeo flumen Pa-
misum; in Cyparissio Alpbeus; nomen dédit urbs in
litore sita , buic Cyparissae y illi Asine : Messenii Pyliique
terras colunt; et ipsa pelago Pylos adjacet. Cyllene,
Enneapolis , Patrœ oram illam tenent , in quam Chelo-
nates et Araxos excurrunt : sed Cyllene , quod Mercu-
rium ibi natum arbitrantur/ insignis. Bhion deinde (ma-
ris id npmen est ) anguste , et velut freto , latus orae
sequentis incidens y inter £tolos et Peloponnesiacos us-
que ad Isthmoi^ irrumpit. In eo ad septentriones spectare
litora incipiunt. In bis est ^Egion , et JEgiraLj et Oluros,
et Sicyon : at in advçrsis Pagae , Creusis , Anticyra ^
OEanthia^ Cirrba; et notior aliquanto nomine, Caly-
don , et Evenos extra Rhiou. In Acarnania maxime clara
POMPONIUS MELA. LIV. II. 105
riens , renommés par le temple d'Esculape, et les Trézé-
niens, célèbres par leur fidélité envers les Athéniens,
leurs alliés; les ports Saronique, Schœnitaset Pogonus;
les petites villes d'Epidaure , de Trézènes et d'Hermione.
Entre le Scylléon et le Malée est le golfe Argolique ;
entre le Malée et le Ténare , le golfe Laconique ; entre le
Ténare et l'Acritas , le golfe Asinéen ; entre l'Acritas et
richthys , le golfe Cyparissien. On remarque sur le golfe
Argolique les embouchures de TÉrasinus et de l'Inachus y
et la petite ville de Lerne ; sur le golfe Laconique , les
embouchures du Cythius et de l'Eurotas ; sur le Ténare ,
un temple de Neptune, et une caverne semblable pour la
forme à l'Acherusia du Pont-Euxin, et regardée de
même comme une des bouches des enfers; sur le golfe
Asinéen , l'embouchure du Pamise , et sur le Cyparis-
sien, celle de l'Alphée. Ces deux golfes ont reçu leur nom
de deux villes situées sur leurs bords , (iyparisses et
Asiné. Les Messéniens et les Pyliens habitent dans Tinté-
rieur des terres ; mais Pylos est située sur les bords de la
mer. Cyllène, Ennéapolis, Patres sont rangées sur la côte ,
d'oïl le Chélonate et l'Araxe s'avancent dans la mer.
Cyllène est célèbre par la naissance de Mercure. Plus
loin la mer de Rhipn (car c'est ainsi qu'on l'appelle dans
ces parages) s'introduit dans les terres par un étroit pas-
sage qu'elle s'ouvre en forme de détroit , et de là s'en-
fonce entre TÉtolie et le Péloponnèse jusqu'à l'isthme. A
partir de ce point, le rivage commence à regarder le
nord. Sur ce rivage sont Égion , Egire, Oluros et Si-
cyone; sur le rivage opposé, Pages, Créusis, Anticyre,
CEanthie , Cirrha , et au delà du détroit de Rhion , la
ville de Calydon, un peu plus connue, et l'Evenus.
Dans l'Acarnanie on distingue particulièrement la petite
ville de Leucas et le fleuve Acheloùs. Dans l'Epire, rien
n'est plus célèbre que le golfe Ambracien, soit parce
que , par une gorge étroite qui a moins de mille pas de
106 POMPONIUS MELA. LIB. II.
sunt oppidum Leucas , flumen Achelous. In Ëpiro uihil
Ambracio sinu nobilius est. Facit sinus , qui angustis
faucibus , et quse minus mille passibus pateant , grande
pelagus admittit. Faciunt urbes , quae assidunt ; Actium ,
Argûs Amphilochi, Ambracia, ^acidarum régna Pyr*
rhique. Buthroton ultra est : deinde Ceraunii montes :
ab bis flexus in Adriam. Hoc mare magno recessu tito-
rum acceptum , et vaste quidem in latitudinem patens ,
qua pénétrât tamen vastius , lUyricis usque Tergestum ,
cetera Callicis Italicisque gentibus cingitur. Partheni et
Da^saretae prima ejus tenent : sequentia Taulantii , En-
chelia^9 Phaeaces. Deinde sunt, quos proprie Illjrricos
vocant : tum Pyraei, et Liburni , et Istria. Urbium prima
est Oricum ,.. secunda Dyrrachium ; £pidamnos ftnte
erat : Romani nomen mutaverjf, quia, velut in damnum
ituris , omnem îd visum est'^^j|ultra sunt Apollonia , Sa-
lona , lader , Narona , Tragurium , sinus Polaticiis , et
Pola, quondam a Colchis, ut ferunt, habitata (in
quantum res transeunt!), nunc Romana colonia. Amnes
autem JEsls et Nar , et Danubius, , qui jam dictus est
Ister *5 : sed .^s secundum Apolloniam , Nar intèr Py-
ra&os et Lyburnos , per'lstros Ister emittitur. Tergeste,
intimo in sinu Adriae sitùm , finit Illyricum.
I¥. Italia.
De Italia , magis quia ordo exigit , quam quia mon-
strari eget , pauca dicentvir : nota sunt omnia. Ab Alpi-
POMPONIUS HELA. LIV. IL fOT
«
largeur, il introduit une vaste mer au sein dc$ terres ,
soit parce qu'il baigne Actium , Argos , fondée par Am*
philoque , et Ambracie , anciennes résidences des Eacides
et de Pyrrhus. Plus loin sont Buthroton et les monts
Cërauniensy à partir desquels on tourne vers la mer
Adriatique. Cette mer, très-large, mais eocore plus
étendue en longueur, est environnée de nations illyriques
jusqu'à Tergeste , et , partout ailleurs , de peuples gau-
lois et italiques. On rencontre d'abord les Parthéniens et
les Dassarètes; puis les Taulantiens, les Ënchélies, les
Phéaciens ; ensuite les lUy riens proprement dits , les Py-
réens, les Lîburnes et l'Istrie. La première ville est
Oricum} la suivante est Pyrrachium , nom que les Ro-
mains substituèrent à celui d'Épidamnos , qui leur pa-
rut de mauvais augure ^^ à cause de son étymologie.
Viennent ensuite Apollonie , Salone , lader , Narone ,
Tragurium , le golfe Polatique, et Pola , qui fiit, dit-on ,
autrefois habitée par des Colchidiens , et aujourd'hui co-
lonie romaine : tant la fortune se plaît à élever ce qui
était abaissé ! Les fleuves qui se jettent dans cette partie
de l'Adriatique sont VJEas , le Nar, et le Danube , qu'on
appelle aussi I^ter. L'.£as baigne les murs d' Apollonie ,
]e Nar coule entre les Pyréeas et les Lyburnes, l'Ister tra-^
verse l'Istrie. Au fond d'un golfe est Tergeste , qui ter-t
mine la côte d'Illyrie.
IV. Italie.
Je dirai quelque chose de l'Italie, moins pour en taive
la description , car elle est connue dans toutes ses parties^
108 POMPONIUS MELA. LIB. H.
bus incipit in altum excedere , atque , ut procedit j se
mcdia perpetuo jugo Apennini moutis attollens , inter
Adrîaticum et Tuscum y sive (u£ aliter eadem appellan-
. tur) inter Superum mare et Inferum excurrit , diu solida.
Yerum ubi longe abit , in duo comua finditur, respicit-
que altero Siculum pelagus j altero lonium : tota an-
gusta, et alicubi multo, quam unde cœpit, angustior.
Interiora ejus aliœ aliaeque gentes ; sinistra parte Garni
et Veneti colunt Togatam Galliam : tum Italici populi ,
Picentes , Frentani , Dauui , Apuli, Calabri, Sallentini.
Ad dextram sunt sub Alpibus Ligures, sub Apennino
Etruria ; post Latium Volsci , Campania , et super Lu-
caniam Bruttii. Urbium , quae procul a mari habitantur,
opulentissimae sunt, ad sinistram Patavium^^ Antenoris,
Mutina et Bononia, Romanorum coloniae : ad dextram
Capua a Tuscis , et Roma quondam a pastoribus condita,
uunc, si pro materia dicatur, alterum opus. At in oris
proxima est a Tergeste Concordia. Interfluit Timavus,*
novem capitibus exsurgens , uno ostio emissus : deinde
Natiso non longe a mari ditem attingit Aquileiam. Ul-
tra est Altinum. Superna late occupât litora Padus'7.
Namque ab imis radicibus Yesuli montis exortus, par-
vis se primum e fontibus coUigit; et aliquatenus exilis
ac macer, mox aliis amnibus adeo augescit atque ali tur,
ut se per septem ad postremum ostia effundat. Unum de
eis magnum, Padum appellant. Inde tam citus prosilit ,
ut discussis fluctibus diu , qualem emisit , undam agat ,
POMPONIUS MELA. LIV. IL 109
que pour suivre Tordre de ma description. £lle commence
aux Alpes^ pour finir fort avant dans la mer, et , entre
ces deux extrémités , elle est traversée dans toute sa lon-
gueur par la haute chaîne de l'Apennin, à égale di-
stance de l'Adriatique et de la mer Thusque , autrement
appelées mer Supérieure et mer Inférieure. Ses côtes
suivent une ligne droite , dont la continuité n'est inter-
rompue que vers la mer de Sicile , où elles forment deux
pointes , dont l'une regarde cette mer, et l'autre la mer
Ionienne. Elle a partout peu de largeur, et même en cer-
tains endroits elle est beaucoup plus étroite qu'à son com-
mencement. Elle est habitée dans son intérieur par une
multitude de peuples différents : à gauche sont les Carnes
et les .Vénètes dans la Gaule appelée Togala ; puis les
Picentes, les Frentaniens, les Dauniens, les Apuliens, les
Calabrois et les Salentins , peuples italiques. A droite on
rencontre les Ligures au pied des Alpes , l'Etrurie au
pied de l'Apemiin; ensuite le Latium, les Yolsques , la
Campanie , la Lucanie et les Bruttiens. Parmi les villes
éloignées de la mer, les plus florissantes sont , à gauche ,
Patavium fondée parAnténor, Mutine et Bononie, colo-
nies romaines ; à droite, Capoue, fondée par des Thusques,
et Rome , jadis bâtie par des pâtres , et qui aujourd'hui
ferait pour moi la matière d'un second ouvrage , si je
voulais en parler dignement. Sur les bords de la mer,
immédiatement après Tergeste, on trouve Concordia.
Entre ces deux villes coule le Timave , qui a neuf sources
et une seule embouchure. Le Natison , qui vient ensuite ,
baigne la riche Aquilée à peu de distance de la mer.
Plus loin est Altinum. I^ Pô couvre une grande étendue
des rivages de la mer Supérieure; car ce fleuve, qui
commence au pied du mont Yésule, se forme d'abord
de faibles sources , et reste étroit et maigre jusqu'à une
certaine distance ; puis il s'accroît à tel point du tribut
d'autres fleuves, qu'il se jette dans la mer par sept
110 POMPONIUS MELA. LIB. IL
suumque etiam in mari alveum servet ; doiiec eum ex
adverso litore Istriae eodem impetu profluens Ister ain-
nis excipiat. Hac re per ea loca navigantibus , qua utrin*
que amnes eunt, inter marinas aquas dulcium haustus
est. A Pado ad Anconam transitur Ravenna'*, Arimi-
nqm, iPisaurum, Fanestris colonia; flumen Metaurus,
atque iEsis. Exin iUa in angusto duorum promontorio-
rum ex diverso coeuntium , inflexi cubiti imagine sedens^
ac ideo a Graiis dicta Ancon , inter Gallicas Italicasque
gentes quasi terminus interest. Haec enim prœgressos
Picenî litora èxcipiunt : in quibus Numana , Potentia ,
Cluana , Cupra , urbes ; castella autem Firmum , Adria ,
Truentinum : id et duvio , qui praeterit , nomen est. Ab
eo Frentani jam Matrini habent ac Atemi fiuminis
ostia ; urbes Bucani et Histonium : Dauni autem Tifer-
num amnem; Cliterniam, Larinum , Teauum, oppida;
mantemque Garganum. Sinus est continuo Apulo litore
incinctus , nomine Urias , modicus spatio , pleraque
asper accçssu : extra Sipontum, vel, ut Graii dixere,
Sipus; et flumen ) quod Canusium attingens, Aufidum
appellant : post Barium , et Gnatia , et Ennio cive nobi-
les Rudiae : etiam in Câlabria Brundusium '9, Valetium ,
Lupiœ, Hydrus mens : tum Sallentini campi , et Sallen-
titta litora , et urbs Graia Callipolis.
Hucusque Adria , hucusque Italiae latus alterum perti-
net. Frons ejus in duo quidem se cornua j sicut supra
diximus, scindit : ceterum mare, quod inter utraque
POMPONIUS MELA. LIV. II. 111
bouches, dont la plus grande t'etient seule le nom de
Pô. Il s'y décharge avec tant de force , qu'il se fraye
un passage au* milieu des flots , et conserve longtemps
son lit au sein même de la mer, jusqu'à la rencontre de
rister, qui, du rivage oppose de l'istrie, se précipite
dans l'Adriatique avec la même impétuosité. De là vient
que ceux qui naviguent entre les courants de ces deux
fleuves trouvent des eaux douces au milieu dés eaux ma-
rines. Du Pô à Ancône on rencontre Ravenne , Arimi-
num y Pisaure , la colonie de Fanestris , les fleuves Mé-
taurus et £sis. Ancône , ainsi nommée par les Grecs à
cause de sa position dans l'angle formé par deux pro-
montoires, dont la direction oblique fait une espèce de
coude 9 est comme le point de séparation des peuples
gaulois et italiques. Au delà , sur les rivages du Picenum,
sont les villes de Numane, dePotentie, de Cluane, de.
Cupre ; les forts Firmum , Adria , Truentinum , et , près
de Truentinum , un fleuve du même nom. Les Frenta-
niens, qui viennent ensuite, ont sur leurs bords les em-
bouchures du Matrin et de l'Aterne , et les villes de Buca
et d'Histonium. Les Daunes ont le fleuve Tiferne, les pe-
tites villes de Cliternie , de Larinum , de Teaniim , et le
mont Garganus. Le golfe qui le suit, appelé Urias, baigne
dans toute son étendue les côtes de l'Apulié. Ce golfe est
peu considérable et presque partout d'un mouillage diffi-
cile. Au delà sont Siponte, ou, en langue grecque, Sipus,
et l'Aufide, qui btdgne les murs de Canuse; plus loin
Barium , Gnatie , et Budies , célèbre par la naissance
d^Ënnius; puis, dans laCalabre, Brundusium, Valetium,
Lupies, et le mont Hydrus ; enfin les champs Sallentins,
les rivages Sallentins, et la ville grecque de Callipolis.
Jusque-*là s'étendent les rivages de l'Adriatique et .l'un
des côtés de l'Italie , dont l'extrémité , comme je l^âi dit
plus haut , se partage en deux pointes. La mer qiiï baigne
les rivages renfermés entre ces deux pointes 7 ftrrme dif-
112 POMPONIUS MELA. LIB. IL
admittit ^ tenuibus promontoriis semel iterumque distin-
guens , non uno margine circuit , nec diffusum patens-
que, sed per sinus recipit. Primus Tarentinus dicitur,
iuter promontoria Sallentinum et Lacinium : in eoque
sunt Tarentus , Metapontum , Heraclea , Croto , Thu-
rium : secundus Scylaceus , inter promontoria Lacinium
et Zephy rium ; in quo est Petilia , Carcinus , Scylaceum ,
Mystiae : tertius inter Zephy rium et Bruttium, Consen-
tiam, Cauloniam, Locrosque circumdat. In Bruttio
sunt , Columna Rhegia , Rhegium , Scylla , Taurianum
et Metaurum. Hinc in Tuscum mare est flexus, et ejus-
dem terrae la tus aller um. Medama, Hippo , nunc Vibon,
Temesa , Clampetia , Blanda , Buxentum , Velia , Pali-
nurus, olim Phrygii gubernatoris***, nunc loci , nomen,
Paestanus sinus, Paestum oppidum^', Silerus amnis,
Picentia , Petrae quas Sirènes habitavere , Minervae
promontorium y omnia Lucaniae loca ; sinus Puteolanus ,
Surrentum , Herculaneum , Veisuvii montis aspectus ,
Pompeii ^ Neapolis , Puteoli , lacus Lucrinus et Aver-
nusy Baiae^^y Misenum^^ (id nunc loci, aliquando
Phrygii militis nomen), Cumae *^, Linternum , Voltumus
amnis, Volturnum oppidum, amœna Campaniœ ^litora ;
Sinuessa, Liris, Minturnae, Formiae, Fundi , Tarracina^
Circes domus aliquando Circeii , Ântium , Âphrodisium ,
Ardea , Laurentum , Ostia , citra Tiberim in hoc latere
sunt : ultra Pyrgi , Minio , Castrum novum , Graviscae ,
Cossa , Telamon , Populonia , Cecina , Pisae , Ëtrusca et
POMPONIUS MELA. LIV. IL 113
féi*enls golfes , séparés les uns des autres par de petits
promontoires. Le premier, appelé golfe Tarentiu , s'étend
entre les promontoires Sallentinum et Lacinium , et sur
ses bords sont Tàrente j Métaponte , Héraclée , Crotone ,
Thurium. Le second , nommé Scylacéen, entre les pro-
montoires Lacinium et Zephyrium^ baigne Pétilie, Car-
cine , Scylacée et Mysties. Le troisième , entre les pro-
montoires Zephyrium et Bruttium, a sur ses rivages
Consentie , Caulonie et Locres. Dans le Bruttium sont
Columna-Rhegia , Rhegium , Scylla y Taurianum et Me-
taurum. A partir de ce point, l'Italie tourne vers la mer
Tusque : c'est le commencement du second côté de cette
contrée. Médame , Hippone , qu'on appelle aujourd'hui
Vibone , Temèse , Clampétie, Blanda , Buxentum, VéËe,
Palinure , lieu ainsi appelé d'un ancien pilote phrygien ,
le golfe et la petite ville de Pœstum, le fleuve Silerus,
Picentie, Pètres, autrefois le séjour des Sirènes, et le
promontoire de Minerve, appartiennent à la Lucanie.
Le golfe Putéolain , Surrentum , Herculaneum , d'où
Ton aperçoit le mont "Vésuve, Pompéies, Néapolis, Pu-
téoles; les lacs Lucrin et Averne, Baies, Misène, lieu
ainsi appelé du nom d'un ancien soldat phrygien , Cumes,
Linterne; le fleuve et la petite ville deVoltu^^ne, couvrent
les rivages délicieux de la Gampanie. Sinuesse, le Liris,
Minturnes, Formies, Fundi, Tarracine, Circéies, au-
trefois' demeure de Circé , Antium , Aphrodisium , Ar-
dée, Laurentum, Ostie, sont en deçà du Tibre sur ce
second côté de l'ItaliCé Au delà de ce fleuve , Pyrgi , Mi-
nione, Castrum-Novum, Gravisces, Cossa, Télamon ,
Populonie, Cecina, Pises, sont des noms et des lieux
étrusques. Viennent ensuite Luna , Tigulie , Gènes, Saba-
tie et Albingaunum, dans la Ltgurie; puis les fleuves
Paulon et Yar, qui tous deux prennent leur source dans
les Alpes. Le Yar est un peu plus connu , en ce qu^il sert
de limite à l'Italie. La chaîne des Alpes commence sur
p. Mda.
114 P0MP0NIU6 MELA. LIB. IL
ioca et noaina ; dônde Luna Ldgurum , et Tigulia , et
Genua , et Sabatia , et Albiagaunum ; tum Paulo et
Varum flumina, utraque ab Àlpibus delapsa, sedYarum,
quia Italiam finit, aliquanto notius. Alpes ipsœ ab bis
litoribus longe lateque diffus»^ primo ad septentrionem
magno gradu excurrunt : deinde ubi Germaniam attîge-
runty verso impetu in orientem abeuut, diremtisque
populis immanibus y usque in Thraciam pénétrant.
V. Gallia Narbonenus.
Gidlia , liCmanno lâcu et Cebennicis montibus \vt duo
llatera divisa, atque altero Tuscum pelagus attingens,
altero Qceanum , hinc a Varo , illinc a Rheno, ad Pyre*
naeum usque permittitur. Pars nostro inari apposîta
(fuit aliquando Braccata, nunc Narbonensis) est magis
culta, et magis consita , ideoque ^etiam lœtior. Urbium,
quas habety opulentissimœ sunt^ Yasîo Vocontiorum,
Vienna Allobrogum y Avenio Cavarum , Arecomicorum
Kemausus *^ , Tolosa Tectosagum ** , Secundanorum
Arausio , Sextanprum Arelate , Septimanorumque 9ae-
terrœ. Sed àntestat omnes Atacinorum Decimanorum«-
que colonia , unde olim bis terris auxilium fuit , nunc et
nomen et decus est, Martius Narbo^?. In litoribus alî*
quot sunt cum aKquibus noininibus Ioca : cetemm rar»
urbes , quia rari portus , et omnis plaga Austro atque
Âfrico exposita est. Nicsea tangit Alpes, t^ngit oppidum
Deciatum , tangit Antipolis. Deinde est Forum Julii ,
POMPONHJS MELA. LIV. IL H5
cette côte y d'où elle s'étend au loin eo longueur et en
largeur, court d'abord en droite ligne vers le nord, puis,
aux confins de la Germanie , se détourne tout d'un coup
vers l'orient^ et traverse des contrées immenses jusqu'à
la Thrace.
V. Gaule Narbonnaise.
>■ •
La Gaule, est divisée par le lac Léman et les. monts
Cébenniques en deux régions, dont l'une s'étend sur la
mer Tusque , depuis le Var jusqu'aux Pyrénées , et l'autre
sur l'Océan , depuis le Rhin jusqu'aux mêmes montagnes.
La région que baigne notre mer, surnommée autrefois
Braccata, aujourd'hui Narbonnaise, est mieux cultivée
que l'autre et, par conséquent , plus liante. Ses vilks les
plus florissantes sont Yasion chez Je$ Yocontiens , Yienne
chez les AUobroges , Avénion chez les Cavares , Nemau-
sos -chez les Arécomiques , Tôlose ch^z les Teetosages ,
Arausion, colonie de vétérans de la seconde légion,
Arélate , colonie de vétérans de la sixième , Baeterres ,
colonie de vétérans de la septième ; mais par-dessus tout
Narbo^Martîus , oolonîe d'Ataoines et de vétérarns de la
dixième légion, autrefois.le boulevard de toute cette con-
trée, qui lui doit aujourd'hui son nom et sa célébrité.
Sur les rivages sont quelques lieux connus sous certains
noms; mais les villes y sont peu nombreusea, tant à
cause de la rareté des ports , que parce que la côte est
exposée dans toute sa longueur aux vents du sud et du
sud-ouest. Nicée, Deciatnm et Antipolis touchent les
Alpes. Yient ensuite Forum-Jnlii , colonie de vétérans
8.
11« POMPONIUS MELA. LFB. II.
Octavahorum colonia : tune post Ant^ienopolin , et Ol-
biam , et Tauroin , et Gtharisten est Lacydon , Massi-
liensium portus, et in eo ipsa Massilia^^. Haec a Pho-
caets oriunda , et olim inter asperas posita , niinc ut
pacatis , ita dissimiUiinis tamen vicina gentibus ; mirum
quam facile et nunc sedem alienam ceperit , et adhuc
morem suum teneat. Inter eam et Rhodanum Maritima
Âvaticorum stagno assidet. Fossa Mariana partem ejus
amnis navigabili alveo effundit. Alioquin litus ignobile
est j lapideum , ut vocant ; in quo Herculeni contra Al«-
bionâ et fiergion , N^tuni liberos y dimicantem quum
téla defecissent , ab invocato Jove adjutum imbre lapi-
dum ferunt. Credas pluisse , adeo multi passim et late
jacent.
Bhodanus non longe ab Istri Rhenique fontibus sur-
git : deinde Lemanno*lacu acceptus, tenet impetum,
seque per médium itategeragens , quantus venit , egredi-
tur ; et inde contra occidentem ablatus , aliquamdiu
Gallias dirimit : post cursu in meridiem abducto , hac
intrat, accessuque aliorum amnium jam grandis, et sub-
inde grandior , inter Volcas et Cavaras emittitur. Ultra
sunt stagna Yolcarum , Ledum flumen, castellum Latera,
Mesua collis, incinctus mari pœne undique ; ac, ntsi quod
angusto aggere continent! annectitur, insula. Tum ex
Cebennis demissus Arauris juxta Agathan , secundum
Bsterras Orbis fluit. Atax, ex Pyfenaeo monte degressus,
POMPONIUS MELA. LIV. IL 117
octavieas; puis Athënopolis^ Olbie , Tauroïs , Citha-
riste, et Lacydon ^ port des Massiliens, au fand duquel
est Massilie. Cette ville fut fondée par des Phocéens
dans le voisinage de nations barbares , qui , quoique
aujourd'hui paisibles, n'ont avec elle aucune ressem-
blance; de sorte qu'on est surprix de la facilité avec
laquelle cette colonie a su s'établir sur une terre étran-
gère , et y conserver jusqu'à présent ses mœurs primi-
tives. Entre Massilie et le Rhdne, les Avatiques pos-
sèdent Maritima sur les bqrds d'un lac. A l'exception de
la Fossa-Mariana , canal de navigation qui conduit à la
mer une partie des eaux de ce fleuve , cette cote ne pré-
sente rien de remarquable, et a été surnommée Pier-
reuse. On rapporte à ce sujet qu'Hercule ayan^ épuisé s^
flèches dans un combat comtre Albion et Bergios , fils
de Nq)tune , implora Jupiter, qui fit pileuvoir sur les
ennemis de son frère une grêle de pierres. On serait, en
effet, tenté ^^ croire à cette pluie, à la vue de cette vaste
plaine toute couverte de cailloux.
Le Rhône commence à peu de distance^ des sources de
rister et du Rhin; il se jette ensuite dans le lac Léman,
le traverse avec son impétuosité ordinaire^ sans mêler
ses eaux à celles du lac , et en sort aussi gros, qu'il y était
entré. De là il roule vers l'ocddent , et sépare les deux
régions de la Gaule jusqu'à une certaine distance ; puis ,
se tournant vers le sud , il entre dans la Narbonnaise , où,
déjà considérable, il se grossit, encore du tribut de plu-
sieurs rivières , et va se jeter dans la mer, entre le pays
des Yolces et celui des Cavares. Au delà sont les étangs
des Yolces , le fleuve Ledum , le fort Latera , la col-
line Me^a , qui , presque de tous côtés environnée par
la mer, ne tient au continent que par une langue de terre
très-étroite. Plus loin, l'Arauris, qui descend des Cé-
vennes , coule sous les murs d'Âgatha , et l'Orbis sous
ceux de Baeterres. L'Atax, qui descend des Pyrénées, est
118 POMPONIUS MELA. LIB. II.
qua sui fontis aquis venit, exiguuB vadusque est; et
jam ingentis alioquiil alvei tenens, nisi ubi Narbbnem
attingity iiusquain navigabilis ; sed cum hibernis iutumuit
imbrîbus , usque eo solitus iasungere , ut s^e ipse non ca«
piat. Lacus accipit euin*Âubresus nomine^ spatiosus ad-
modum, sed qua mare admittit, tenuis aditu. Ultra est
Leucata, litoris nomén, et Salsul» fous non dulcibiia
aquis defluens, sed salsioribus etiam quam marin» sunt :
juxta campus minuta arundine gracîlique perviridis, ce-
terum stagno subeunte suspensus. Id manifestât medin
pars ejus, quœ abscissa proximis, velut insula natat,
pellique se atque at trahi patftur. Quin et ex iis , quae ad
imum perfossa sunt , suffiisum mare ostenditur. Unde
Graiis nostrisque etiam auctoribus , verine ignorantîa ,
an prudentibus etiam mendacii libidine , visum est tra-
dere posteris , in ea regione piscem et terra penitus oriri,
qui ubi ex alto hucusque penetravit , per ea foramina
ictu capulantium interfectus extrahitur. Inde est ora
Sordonum , et parva flumina Tèlis , et Tiçhis ; ubi accre-
vere, persaeva : colonia Rusciuo, vicus Eliberri, magnae
quondam uri)is et magnarum opum tenue vestigium.
Tum inter Pyrenaei promontoria Portus Veneris , insignis
fane y et Cervaria locus , finis Galliae.
VI. Hispanis ora citerior.
Pyrenaeus primo hinc in Britannicum procurrit ocea-
num; tum in terras fronte con versus, Hispaniam irrum^
POMPONIUS MELA. LIV. II. 119
faible etguëable, tant quil ne roule que les eaux de sa '
source, de sorte que, malgré la grandeur de son lit, il
ne devient navigable qu'aux environs de Narbonne; mais
lorsqu'en hiver il est gonflé par les pluies , il se grosssit
d'ordinaire à tel point, que son lit ne peut plus le con-
tenir. Il se jette dans un lac appelé Bubresus , et qui ,
quoique très-spacieux , ne communique à la mer que par
un canal étroit. Au delà sont le rivage de Leucate, et la
fontaine de Salsula , dont les eaux , loin d'être douces ,
sont plus salées que les eaux marines. Dans le voisinage
est une terre couverte de petits roseaux, et suspendu^
sur un étang. Ce qui le prouve , c'est que , au milieu de
cette terre , ime partie détachée du reste, en forme d'île,
flotte çà et là , et cède à toutes les impulsions qu'elle re-
çoit. Bien plus , en creusant à une certaine profondeur,
on découvre une infiltration souterraine de la mer. De
là vient que, soit par ignorance, soit pour le plaisir d'en
imposer sciemment à la postérité, certains auteurs grecs
et même quelques-uns des nôtres, ont prétendu que les
poissons qu'on tue , et qu'on prend par les trous qu'on
pratique dans cette espèce d'iïe, sont une production de
la terre même , tandis qu'ik viennent de la mer par une
voie souterraine. Au delà sont les rivages des Sordones,
et les embouchures du Télis et du Tichis , fleuves peu
considérables dans leur état natuiiel , mais terribles dans
leur crue ; la colonie Ruscino , et le bourg Ëliberri , faible
reste d'une ville autrefois grande et florissante ; enfin ,
entre deux promontoires du Pyrénée, le port de Vénus,
célèbre par son temple , et le lieu appelé Cer varia , où se
termine la Gaule.
VI. Côle citérieure de rHûpaQie.
A partir de ce lieu, le Pyrénée s'avance d'abord jusqu'à
Tocéan Britannique ; puis , se retournant vers la terre ,
lao POMPONIUS MELA. LIB. IL
pit f et minare ejus parte ad dextram exclu$a , traMt
perpétua latera continuus y per omnem donec provînciam
longo limite immiçsus , in ea litora , quœ occidenti sunt
adversa, perveniat. Ipsa Hispania, nisi qua Gallias tan-
git, pelago undique incincta est : ubi illis adha?ret,
maxime angusta, paulatim se in nostrum et Oceanum
mare extendit, magisque et magis latior ad occidentem
abit, ac fit ibi latissima : viris, equis, ferro, pliimbo,
^re y argento auroque etiam abundans y et adeo fertilis ,
ut y sicubi ob penuriakn aquarum efibeta ac sui dissimilis
est, linum tamen aut spartum alat. Tribus autem est
distincta nominibus; parsque ejus Tarraconensis , pars
Baetica, pars Lusitania vocatur. Tarraconensis altero
capite Gallias, altero Bœticam Lusitaniamqiie contingens,
mari latera objicit nostro , qua meridiem ; qua septen-
trionem spectat , Oceano. lUas fluvius Anas séparât , et
ideo Baetica maria utraque prospicit : ad occidentem,
Atlanticum ; ad meridiem , nostrum. Lusitania Oceano
tantuipmodo objecta est , sed latere ad septentriones ,
fronte ad occasum.
Urbium de mediterraneis in Tarraconensi clarissimœ
fueiimt Palantia et Numantia^^, nunc est Cœsar Augusta :
in Lusitania Emerita : in Baetica Astigi, Hispal, Cor-
duba^^. At si litora legas, a Cervaria proxima est rupes ,
quae in altum Pyrenœum extrudit : dein Tichis flumen
ad Rhodam , Clodianum ad Emporias : tum mons Jovis ,
cujus partem occidenti adversam y eminentia cautium ,
POMPONIUS MELA. LIV. II. 121
il &it imiptiaa dans l'HispaDie, où, poussant vers la
droite une petite branche , il traverse toute cette con-
trée avec sa chaîne principale , et se prolonge sans intér*
ruption jusqu'aux rivages qui regardent l'occident. Quant
à l'Hispanie, elle est de toutes parts environnée par la
mer, à l'exception du cô^é par lequel elle touche aux
Gaules. Très-étroite dans cette partie y elle s'étend en-
suite peu à peu sur notre mer et sur l'Océan , en s'élargis-
sant de plus en plus à mesure- qu'elle se porte vers l'oc-
cident , oii elle est dans sa plus grande largeur. Elle
abonde en hommes , en chevaux y en fer, en plomb , en
airain , et même en argent et en or. Elle est si fertile ,
que dans les endroits oii le manque d'eau l'appauvrit et
la rend méconnaissable, elle ne laisse pas de produire du
lin ou du genêt. Elle se divise en trois parties : l'une
appelée Tarraconaise, l'autre Bétique, et la troisième
Lusitanie. La Tarraconaise , qui d'un bout touche aux
Gaules, et de l'autre à la Bétique et à la Lusitanie,
présente son côté méridional à notre mer, et son côté
septentrional à l'Océan. La Bétique et la Lusitanie
sont séparées par le fleuve Anas; ce qui fait que la
Bétique regarde les deux mers : à l'occident , l'Atlanti-
que; au midi, la nôtre. La Lusitanie ne s'étend que
syr l'Océan , qui en baigne le côté au nord , et le froat
au couchant.
Parmi les villes intérieures de l'Hispanie , les plus flo-
rissantes, dans la Tarraconaise , sont Cœsar-Augusta
(autrefois Palantia et Numance); dans la Lusitanie,
Èmerita; dans la Bétique, Astigi, Hispal, Corduba.
En longeant le rivage, à partir de Cervaria, on ren-
contre un rocher, qui prolonge le Pyrénée dans la mer;
les fleuves Tichiâ et Clodianum , dont le premier baigne
les murs de Bhoda , et le second ceuxd'Empories; la
montagne de Jupiter, où l'on voit , sur la partie occi-:
132 POMPONIUS «ELA. LIB. II.
quae inter exigua spatia , ut gradus ^ subinde consurgunt ,
Scalas^ Hannibâlis appellant. Inde ad Tarraconem parva
sunt oppida , Blanda , £luro , Baetulo , Barcino , Subur,
Tolobi : parva flumioa Baetulo juxta Jovîs monteiny
Rubricatum in Barcinônis litof e , inter Sûbur et Tolbbin
Maius. Tarraco urbs est in bis oris mantimarum opu-
lent issima : Tulcis eara modicus amnis super, ingens
Iberus Dertosani attingit. Inde se in terras pelagus insi-
nuat , et primiim magno impetu admissum y mox in duos
sinus promontorio , quod Ferrariam vocant , finditur.
Prior Sucronensis dicitur/majorque, ac magno satis ore
pelagus accipiens , et , quo magis penetratur, angustior,
Sa&tabim, et Turiam, et Sucronem non magna excipit
flumina : urbes complexus , et alias quidem j sed notis-
simas Yalentiam, et Saguntùm^' tllam fide et aerumnis
inclytam. Sequens lUicitanus Alonem babet, et Lucen-
tiam yetj unde ei nomen est, ^lllicen. Hic jam terrac
màgis in altum eunt,' latioremque quam fuerat, Hispa-
niam faciunt. Verum ab bis, quae dicta sunt, àd prin-
cipia Bœticœ, praeter Carthaginem^^, quam duxPœno-
mm Hasdrubal condidit, nibil référendum est. In illis
oris ignobilia sunt oppida , et quorum mentio tantum ad
ordinem facit ; Urci in sinu , quem Urcitanum vocant :
extra Abdera , Suel , Hexi . Maenoba , Malaca , Saldubà ,
Lacippo, Barbesul. Aperit (|einde angustissimum pelagus,
et proxima inter se Europae atque Africae litora montes
efficiunt , ut iiïitio diximus , Columnae Herculis Abyla et
PCMIPONIUS UELA. LIV. II. 113
I
dentale , des pointes de rocher s'élever en forme de de-
grés y à peu de distance les uns des autres : ce qui .a fait
donner à cette partie le nom d'Échelles d'Annibal ; et
de là jusqu*à Tarracon , les petites villes de Blanda ,
d'Éluron , de Bsètulon , de Barcinon , de Subur, de To<»
lobi; trois petits fleuves, le Bœtulon au pied de la mon-
tagne de Jupiter , le Bubricatum auprès de Barcinon ,
et le Maîus entre Subur et Tolobis. Tarracon est la plus
opulente des villes situées sur cette côte. Le petit fleuve
Tulds coule sous ses murs , et plus bas le grand fleuve
Ibère baigne ceux de Dertosa. Ensuite , la mer fait irrup-
tion dans les terres , et s'y partage en deux golfes , séparés
par un promontoire qu'on appelle Ferraria. Le premier,
connu sous le nom de Sucrone , est plus grand que l'autre,:
assez large dans son ouverture , il se rétrécit à m^ure
qu'il devient plus profond , et reçoit trois fleuves peu
considérables. Parmi les villes situées sur ses bords , on
distingue Yalentia , et celle de Sagonte , célèbre par sa
fidélité et ses malheurs. L'autre golfe, nommé Illicitanus,
baigne Alon, Lucentia^ et Illicé, qui lui donne son nom.
Ensuite les terres, à leur tour, s'avancent dans la mer,
et rendent IHispanie plus large qu'elle ne l'a été jusque-
là. On n'y rencontre rien , du reste , jusqu'au lieu où com-
mence la Bétique , qui mérite d'être cité , à l'exception
de Carthage , ville fondée par Asdrubal , général car-
thaginois. Les rivages suivants n'offrent de ttiême que
des villes obscures, et dont je ne fais mention que pour
l'ordre. Telles sont Urci sur le golfe Urcitain , et , au
delà de ce golfe , Abdère, Suel , Hexi , Maenoba , Malaca,
Salduba, Lacippon, Barbesul. Ensuite vient le détroit
formé entre les rivages de l'Europe et de l'Afrique par
les monts Abyla et Calpé, qu'on appelle, commç je l'ai
dit au commencement , les Colonnes d'Hercule. Ces deux
montagnes, et surtout Calpé, s avancent presque tout
entières dans la mer. Calpé est extraordinaircment creuse,
i
Itt POMPONIUS MELA. LIB. H.
Calpe : uterque quidem y sed Calpe magis , et paene totus
in mare prominens. Is mimm in modum concavus , àb
ea parte , qua spectat^ccasum, medii^pi fere latus aperit :
atqiie inde ingressis totus admodum pervius , prope quan-
tum patet, specus. Sinus ultra est , in eoque Carteia (ut
quidam putant, aKquando Tartessos), et quam transvectf
ex Africa Phœnices habitant, atque unde nos sumus,
Tingentera. Tum Mellaria , et Belo , et Besippo usque
ad Junonis promontoriun oram freti occupât. lUud jam
in occidentem et Oceanum obliquo jugo excurrens, atque
ei , quod in Afnca Ampelusiam esse dixeramus, adversum,
qua nostra maria sunt, finit Europen.
VII. Mediterranei maris iosul».
Gades insula , quae egressis fretum obvia est , admo-
net ante reliquas dicere , quam in Oceani litora teira-
rumque circuitum , ut initio promisimus , oratio excédât.
Paucae sunt in Mœotide (inde enim videfur commôdissi-
mum incipere), neque omnes tahien incoluntur : nam
nec pabula quidem large ferunt. Hac, re habitantibus
caro magnorum piscium sole siccata, et in pollinem usque
contusa; pro farre est. Paucae et in Ponto; Leuce Bo-
rysthenis ostio objecta , parva admodum, et quia ibi
Achilles situs est , Achillea cognomine : non longe a Col-
chis Aria y qua& Marti consecrata (ut fabùlis traditur)
tulit aves, cum summa clade advenientium , pennas quasi
tela jaculatas. Sex sunt inter Istri ostia : ex bis Peuce
POMPONIUS MELA. UY. II. 125
et présente , vers le milieu de son côté occidental , l'en-
trée d'une caverne, dont le fond est presque aussi vaste
que son ouverture. Au delà on rencontre un golfe sur
lequel est Cartéia , anciennement connue , selon quelques
auteurs, sous le nom de Tartessos, et habitée par. des
Phéniciens venus d'Afiîque, et Tingentera, d'où je
suis; puis Mellaria, et Belon, et Besippon sur les bords
au détroit, jusqu'au promontoire de Junon, qui, se
portant obliquement vers l'Océan , fait face au pro-
montoire d'Afrique que j'ai indiqué sous le nom d'Am-
pélusie , et termine les côtes de l'Europe baignées par
notre mer.
VII. Iles de la mer Méditerranée.
L'ile de Gadès , qu'on aperçoit en sortant du détroit ,
m'avertit de parler des autres îles de la mer Méditerra-
née , avant de faire la description des côtes extérieures
du globe , comme je l'ai annoncé en commençant. Il y a
peu d'îles dans le Méotide (c'est 1{S point d'où je crois de*-
voir partir) , encore ne sont-elles pas toutes habitées ; car
elles ne sont pas même très-fertiles en blé : de là vient
que les habitants font sécher au soleil la chair des gros
poissons , la réduisent en farine et en font du p^in. JLe
Pont-Euxin renferme également peu d'îles : celle de Leucé,
qui fait face à l'embouchure du Borysthène , est très-
petite, et porte le surnom d'Achillée, comme étant le
lieu de la sépulture d'Achille ; celle d'Arie , peu éloignée
du rivage des Colchidiens , est consacrée à Mars. La fable
rapporte qu'on y vit autrefois certains oiseaux faire beau-
coup de mal aux voyageurs qui voulaient y aborder, en
leur lançant leurs plumes comme des traits. Il y en a six
126 POMPONIUS MELA. LIB. II.
notissima et maxima. Thynias Mariandynorum .finibus
proxima y urbem habet , quam , quia Bithyni incolunt j
Bithynida appellant. Contra Thracium Bosporum duae
parvœ , parvoque distantes spatio , et aii<)uando créditée
dictddque concurrere, et Cy^neàe vocantur et Symple-
gades. In Propoutide tantum Proconnesos habitàtur;
Extra Hellespontum , earuro , quœ Âsiatitfis regîoAibus
adjacent, clarissimse sunt, Tenedos*', Sigeis adversa
> <
litoribusy et, quo dicentur ordine, ad prohiontoriuni
Tauri montis expositae , quas quondam dici putavere
Mûocàpcûv] sive quod fortunati admodum cœli solique
sunt , sive quod eas suo suorumque regno Macar occu-
paverat : in Troade Lesbos^^, et in ea quinque olim
oppida , Antissa , Pyrrha , Eresos , Methymna , My tilene :
in lonia Chics et Samos : in Caria Cos ^^ : in Lycia Rbo-
dos; in illis singulae sunt iisdem nominibus urbes : jn
Rhodotres qocfodam erant, Lindos, Camiros, lalysos.
QuaB contra Tauri promontorium importuné navîgan-*
tibus objacenty Chelidoniae nominantur. In sinu, quem
maximum ÂBÎa recipit prope knedia ^ Gypros \ ad <H*tum
occasmnque se immittens , recto jugo inter Ciliciam Sy*
riamque porrigitur; ing^ens , ut quœ aliquando novem
vegna ceperit^ et nunc aliquot urbes ferat^ quaruii) da-
rissimse Salamis et Paphos > et quo pfimum ex mari Ve-
nerem egressam accolœ affirmant, Palaepaphos. Arados
ia Phœnice est , parva ^ et quantum patet ^ tota oppi-
dum : fi^quens tamen , quia etiam super aliéna tecta
POMPONIUS MELA. LIV. IL 127
entre les bouches de l'Ister : la plus connue et la plus
grande est Peucé. Tout près du pays des Mariandyns j
rile de Thynias possède une ville qu'on appelle Bithynis,
parce qu'elle est habitée par dés Bithyniens. En face du
Bosphore de Thrace on ai voit deux petites , séparées par
un étroit intervalle ^ et qu'on appelle Cyanées et Symplé-
gades; on a cru et dit autrefois qu'elles étaient mobiles
et se rapprochaient l'une de l'autre. Dans la Propontide,
l'île de F^oconnèse est seule habitée. Au delà de l'Hellés»
pont y parmi celles qui bordent les cotes de l'Ade , les plus
célèbres sont Ténédos , en face des rivages Sigéens , et
vis-à-vis du promontoire duTaurus , celles qu'on voit ran-
gées dans l'ordre où je vais les nommer, et qui , dit-on ,
s'appelaient autrefois "iiaicipw^ [des Bienheureux] , soit
à cause de l'heureuse nature du climat et du sol, soit
pour avoir été gouvernées par Macar et ses descendants.
Telles sont Lesbos , en face de la Troade (on y comptait
autrefois cinq petites villes, Antissa, Çyprha,.JÉi!€»e,.
Méthymne et Mytilène); Chios et Samos^ en face de
rionie; Cos, en face de la Carie; Rhodes, en face de la
Lycie. Ces îles ont chacune'une ville de leur nom ; -Rhodes
en comptait anciennement trois , lindos , Camiros et la-*
lysos. On appelle Chélidoniennes , celles qui font face au
promontoire du Taurus, et dont l'approche est si dange-
reuse aux navigateurs. Dans le vaste golfe qui baigne à
peu près le milieu* de la oâte asiatique, est Cypre^ qui
s'étend d'orient en occident^ et s'avance en droite ligne
entre la Çilicie et la Syrie : c'est une grande île qui fut
autrefois le siège de neuf royaume^, et qui aujourd'hui
renfjsrme quelques villes, dont les plus célèbres sont Sa-
lamis y Paphos et Palaepaphos y qui > suivant la tradition
du pays » reçut d'abord Vénus sortant du sein des flots.
Près de la Phénicie est Arados , île peu considérable, qui
n'est guère, dans toute son étendue , qu'une petite ville;
elle est cependant très-peuplée , parce qu'oi^ y pçut bâtir
138 POMPONIUS MËLÂ. LIB. II.
sedem ponere licet. Par va et Canopos, Nili ostio, quod
Canopicum Vocant , obvia est. Menelai gubernator Cano*
pus , ibi forte moriens , npmen insulae , illa ostio dédit.
Pharos nunc Alexandriae ponte conjungitur, olim (ut
Homerico carminé proditum est ) ab eisdem oris cursu
diei totius abducta : et , si ita res fuit , videri potest con-
jectantibus in tantum mutatae causas Nilum praebuisse ^
dum limum subinde , et praecipue quum exundaret , litori
annectens, auget terras , spatiumque augescentium in
vicina vada promovet. In Àfrica contra majorem Syrtim
Euteletos : contra minoris promontoria, Mentnx et Cer-
cinna : contra Carthaginis sinum, Tarichiae et .£gates,
Romana clade memorabiles« Plures Europae litoribus sunt
appositœ : in ^Egaeo mari prope Thraciam Thasos j Im*
bros y Samothrace , Scandile , Polyaegos y Sciathos , Ha*-
lonesos; et, quam aliquahdo, omnibus, qui mares erant,
caesis, tantum feminœ tenuisse dicuntur, Atho monti
Lemnos adversa. Pagasœus sinus Scyron prospicit , Gicy*
nethon amplectitur. Eubœa ad meridiem promontorium
Geraeston et Capharea, ad septentrionem Cenœum extru-
dit y et ousquam lata , duum millium spatium habet ,
ubi arçtissima est : ceterum longa , totiqué Bœotiae ap*
posita, angu^to freto distat a litore. Euripon vocant,
rapidum mare , et alterno cursu , septies die ac septies
nocte fluctibus in vicem versis ^ adeo immodice ifluens ,
ut ventos etiam ac plena ventis navigia frustretur. Ali-
quot in ea suntoppida, Styra, Eretria, Pyrrha, Nesos,
POMPONIUS MELA. UV. II. 13»
des maisons les unes au-dessus des autres. Canope, en
face de Tembouchure du Nil qu'on appelle Canopique , est
également peu étendue : elle est ainsi nommée d'un certain
Canope, pilote de Ménélas, qui, étant mort dans celte
île y lui laissa son nom ; et' l'île , à son tour, le donna à
la bouche du fleuve. Pharos, qui aujourd'hui tient à
Alexandrie par un pont , en était autrefois éloignée , sui-
vant Homère , de toute une journée de navigation. Or,
si le poète a dit vrai, on peut attribuer cet accroissement
du rivage au limon que roule le Nil , surtout dans ses dé-
bordements. Au voisinage de l'Afrique, vis-à-vis de la
grande Syrte , est Euteletos ; en face des promontoires de
la petite Syrte, sont Meninx et Cercinne. Du golfe de
Carthage, on aperçoit les.Tarichies et les iEgates : celles-ci
sont fameuses par la victoire que les Romains y rempor-
tèrent sur les Carthaginois. Les rivages de l'Europe sont
bordés d'une grande quantité d'îles. Dans la mer Egée ,
près de la Thraee, sont Thasos, Imhro$, Samothrace,
Scandile, Polysegos, Sciathos, Halonèse, et Lemnos , si-
tuée en face du mont Athos. On dit qu'autrefois les femmes
de Lemnos , après avoir tué tous les hommes , restèrent
seules en possession de ôette île. Scyros et Ginynethos
sont situées, l'une au devant et l'autre. dans l'intérieur
du golfe Pagaséen. L'Eubée se termine au midi par les
promontoires Gerœstos et Capharée, au nord par lé Ce-
naeum ; elle est partout peu large , et même , en un certain
endnotil, $a largeur se réduit à deux mille pas; mais ellje.
est longue et correspond à toute l'étendue de la Béotie,
dont elle n'est séparée que par un petit détroit , qu'on
appelle Euripe. Cette mer, dont les eaux sont très- tu-
multueuses, éprouve, sept fois le jour et sept fois la nuit
des mouvements alternatifs, qui la portent; tantôt d'un
côté, tantôt*d'un autre, avec une telle impétuosité, qu'elle
repousse les vents contraires et les vaisseaux qui viennent
à pleines voiles. L'Eubée renfermé quelques villes, Styra,
p. Mrla.
130 POMPONIUS MELA. LIB. II.
Œchalia : verum opulentissimœ Carystos et Chalcis. In
Âtthide Hélène est , nota stupro Helenae , et Salamis , ex-
cidio classisPersicœ notior : circa Peloponneson etiam nunc
in S^o Pityusa , et iEgma Epidaurico litori proxima ^
Trœzenio Calâuria ^^, inter ignobiles alias leto Demo-
stbenis nobilis : in Myrtoo Cythera contra Malean,
QËDUBsa et Thegaxmsa contra Acritan : in lonto Proie,
Asteria , Cephalenia j Neritos , Same , Zacynthos , Duli-
chium; et inter non ignobiles , ITlixis nomine Ithaca
maxime iltnstris : in Epîro JEchinadios , et otim Plota» ,
Aune Strophades : contra Ambraciùm sianm Leucadia y
et vicina Adriatico mari Corcyra.
H» Thracum Graiorumque terris objacent. At iaterîus
Melos, Olearosy ^ilia^ Cothon^ los, Thia^Thera,
Gyaros ^ Hippuris j Dionysia ^ Cytbnos , Chalcia , Icaria ,
Cinara, Nisyros, Lebinthos, Calymnîa> Syme. Ite^ quia
dispersai sunt y Sporades. Ab eis Sicinos^ Siphnos, Seri-
phos I Rhenea , Paros '7, Mycpnos , Syros , Tenos , Nàxos,
DeloB ^^, Andros, quia in orbem jacent, Cyclades dictae.
Super eas jam in medio mari , ingen» et centtim quondam
urbibus habitata Crète y ad orientem promontorium Sa-
mooium, ad occidèntem Kf/oD /ct^rcp^rcv immittit ; nisi
major e^set y Cypri similis : multi» famigerata fiifauiis ,
adventu Eurc^ , Pasiphaes et Ariadnae amçribns y Mi-
notauri feritate fatoque y Daedali operibus et fuga y Tali
statione atque morte; maxime tamen eo y quod ibi sepulti
POMPONIUS MELA. LIT. II. 131
Ërétrie, Pyrrba, Nesos, Œchalie; mais les plus.iloris-^
sautes sont Carystos etCbalcis. Dans l'Âtthide est Hélène,
témoin de l'adultère d'Hélène , et Salamine j plus connue
par la défaite des Perses. Au voisinage du Péloponnèse,
et toujours dans la mer Egée , sont Pityuse, .figine , près
du rivage d'Épidaure, et CaUurie, près de Trézène^ île
qui se distingue de quelques autres iles obscures, par la
fin tragique de Démosthène. Dans la mer de Myrtos,
Cythère s'élève ^n face du cap Malée , OEnussa et Thé-
gannse en face du promontoire Acritas. Dans la joer
Ionienne, on rencontre Proté, Astérie, Céphalénie , Ne-
ritos, Sàmé, Zacynthe, Dulichium; et, parmi d^autrqs
îles qu'on pourrait citer encore, Ithaque, que le nom
dlTlysse a rendue à jamais célèbre. Viennent ensuite,
près de l'Épire , les Échinades et les Strophades , autrefois
appelées Plotes ; en face du golfe Ambracien , Leucadie ,
et près de la mer Adriatique , Corcyre.
Toutes ces îles avoisinent les côtes de la Thrace et de
la Grèce. Dans l'intérieur des mers , on rencontre Melos,
^ilie, Cothon, los, Thia,Thera, Gyaros, Hippuris,
pionysie, Cythnos, Chalcie, Icarie, Cinara, Nisyros,
LéUnthe, Calymnie, Symé. Comme elles sont dispersées
çà et là , on les appdle Sporades. Yienoenl ensuite Siex^
nos, Siphnos, Seriphos, Rhenea, Paros, Mycone, Sy-
ros, Tenos , Naxos , Delos , Andros , qu'on appelle toutes
ensemble Cyclades, parce qu^elles forment un cercle.
Plus loin , en pleîner mer,, on aperçoit la gpÀtide Ile de
Crète, oh l'on comptait autrefois cent villes. £l)e est
terminée à l'orient par le promontoire Samonium, et à
Poccident par le promontoire IkpioZ /uuîrœnou [Front de
béiier] , et ressemble à l'île de Cypre , si ce ti'est qu^elle
est plus grande. Elle est célèbre, dans la iable, par l'arri-»
yée d'Europe, par les amours de Pasiphaé et d'Ariadne^
par la férocité et la destruction du Mînotaure , par les
ouvrages et la fuite de Dédale, par la surveillance et la
9.
132 POMPONIUS MELA. LIB. II.
Jovis paene clarum vestigium , sepulprum .est, cui aoinen
ejus insculptum esse accolae ostendunt.- lEIrbium notis*
simae^ Gnosos, Gortyna, Lyctos, Lycastos, Holopyxos ,
Therapnae , Cydonea , Marathusa , Dictynna. Inter colles y
quod ibi nutritum Jovem accepimus j fama Idaei raontis
excellit. Juxta est Astypalaea, Naumachos, Zephyre,
Chryse , Gaudos , et quas T/Louaxy'àpoy^ç numéro très , uno
tamen vocabulo appellant; atque, unde Carpathio mari
cognomen est, Carpathos. In Adria Apsoros, Dysce-
lados 9 Absyrtis , Issa , Pityia , Hydria , Electrides , nigra
Corcyra, Tragurium, Diomedia, ^tria^ Sason, atque ^
ut Alexandrie 9 ità Bruiidusio adjacens Pharos.
Sicilia^^y ut ferunt, aliquando continens, et agro
Bruttio annexa , post freto maris Siculi abscissa est. Id
angustum et anceps alterno cursu modo in Tuscum j
modo in lonium pelagus perfluit ^ atrox , sœvum j et
Scyllae Charybdisque saevis pommibus inclytum. Scylia
saxum est , Cbarybdis mare , utrumque noxium appulsis.
Ipsa ingens et tribus promontoriis in diversa procurrens ,
Graecœ litterae imaginem, qu» delta dicitur, efficit.
Pachynum vocatùr, quod Grœciam'speetat; Lilybaeum,
quod Africam : Peloris , quod in Italiam vergéns Scyllae
adversuin est. Causa, nominis Pelorus gubemator, ab
Hannibalè ibidem conditus ; quem idem vir profîigus ex
Africa , ac per ea loca Syriam petens y quia procul in-
tuenti videbantur continua esse litora , et non pervium
A
POMPONIUS MELA. LIV. II. 133
mort de Talus ; mais ce qui la rend plus fameuse encore ,
c'est un tombeau sur lequel les habitants font remarquer
le nom de Jupiter, ce qui prouverait en quelque sorte
que c'est là le lieu de sa sépulture. Les villes les plus con-
nues de la Crète sont GnosôSy Gôrtyne^Lyctos, Lycastos,
HolopyxoSy Thérapnes , Cydpnée j Marathuse ^ Diotynue •
Parmi ses montagnes , nulle n'est aussi renommée que
l'Ida y parce que, suivant la tradition, Jupiter y fut
élevé. Dans le voisinage de la Crète , on rencontre Asty-
palée , Naumaehos , Zéphyré , Chrysé , Gaudps , les Mu*
sagores, qui, quoiqu'au nombre de trois , portent cepen-
dant le même nom , et Carpathos , qui donne le sien à la
mer Carpathienne. I^a mer Adriatique renferme Apsoros,
Dyscelados , Absyrtis , Issa , Pityia , Hydria , Éleetrides,
Corcyre la Noire , Tragurium , Diomédie , ^trie , Sason,
et Pharos , aussi voisine de Brundusium que l'autre l'est
d'Alexandrie.
La Sicile , à ce qu'on dit , faisait autrefois partie du
continent^ et tenait au Bruttium, dont elle fut séparée
par un détroit que forme en ce lieu la iner de Sicile. Ce
détroit , qui a peu de largeur, éprouve des mouvements
alternatifs, qui portent ses flots tantôt vers la mer Tusque,
tantôt vers la mer Ionienne ; il est partout difficile ,
dangereux , et fameux par les noms terribles de Scylla et
de Charybde. Scylla est un rocher, Charybde un tour-
billon, tous deux également redoutables pour les naviga-
teurs. Quant à la Sicile , c'est une île d'une grande éten-
due , et à laquelle trois côtés différents , terminés chacun
par un promontoire, donnent la ferme de la lettre
grecque appelée delta. Le promontoire qui regarde la
Grèce se nomme Pachynum; celui qui regarde l'Afrique,
Lilybée , et celui qui , du côté de l'Italie , fait face au
rocher de Scylla , Peloris. Ce dernier tient son nom d'un
pilote nommé Pelorus , à qui Annibal éleva un tom-
beau sur cette pointe de terre , dans le temps où il fuyait
134 POMPONIUS MELA. LIB. II.
pelagus , proditum se arbitratus occiderat. Ab eo ad Pa-
chynum ora , quae extenditur, lonium tnare attingens ,
haec fert illustria , Messanam j Tauromenium , Catinam ,
Megarida^ Syracusas^ et in iis mîrabilem Arethusam.
Fons est , in quo visuntur jacta in Alpheum amnëm , ut
diximusy Peloponnesiaco litori iniusum : unde iile cre-
ditur non se consociare pelago , sed subter maria ter-
rasque depressus , hue agere alveum, atque hic se rursus
extollere. Inter Pachynum et Lilybaeum Aeragas est^ et
Heraclea, et Tnermae : inter Lilybœufn et Pelorida Pa-
normusy et Himera : interius vero Leontini, et Centu-
ripinum j et Hybla , alideque complures : famam habet
ob Cereris templum Enna. Prxcipui montium : Eryx ,
maxime memoratus ob delubrum Veneris ab £nea con-
ditum; et £tna, quae Cyciopas olim tulit, nunc assiduis
ignibus flagrat. De amnibus Himera referendus , quia in
média admodum ortus^ in di versa decurrit, scindensque
eam utrinque j alio ore in Libycum , alio in Tuscum mare
devenit. Circa Siciliam in Siculo freto est JEode j quam
Calypso habitasse dicitur; Africam versus Gaulos, Me-
lita, G>8sura; propius Italiam Gàlata^ et illae septem,
quas MoW appellant , Osteodes , Lipara , Heraclea , Di-
dyme , Phœnicusa , ac , sicut £tna , perpetuo flagrantes
igné Hiera et Strongyle. Sed Pithecusa^ Leucothea,
£naria, Phitonia, Câpre» ^ Prochyta, Pontiae, Panda-
teria , Sinonia , Palmaria y Italico lateri citra Tiberina
ostia objacent. Ultra aliquot sunt parvae y Dianium , Igi-
POMPONIUS MELA. LIV. II. 13»
d'Afrique en Syrie* Annibal , engagé dans ce détroit dont
il n'avait pu de loin apercevoir l'issue, et se croyant trahi
par son pilote , l'avait tué dans un mouvement de colèi^e.
Sur cette côte de la Sicile , du cap Peloris au cap Pachy-
num j on rencontre des villes illustres , Messane ^ Tauro-
menium , Catine, M^aride, Syracuse , et dans c^tte
dernière ville la merveilleuse Aréthuse. C'est une fontaine
où Ton voit reparaître tout ce qu^on jette dans l'Alphée ,
qui , comme je l'ai dit y a son embouchure au rivage du
Péloponnèse : ce qui a fait croire que ce fleuve^, au lieu
de se perdre dans la mer, y continue son cours , et pé-
nètre dans la Sicile par un lit souterrain , pour venir se
mêler à la fontaine Aréthuse. Entre le Pachynum et le
Lilybée, sont Acragas, Héraclée et Thermes; entre le
Lilybée et le Peloris , Panorme et Himère. Dans l'inté-
rieur de l'île, sont Leontini,* Centuripinum , Hybla, et
plusieurs autres villes , parmi lesquelles £nna est célèbre
par son temple de Cérès. Ses principales montagnes sont
rÉryx, fameux par un temple qu'y bâtit Énée en l'honneur
de Vénus, et l'Etna , ancien séjour des Cyclopes , qui vomit
aujourd'hui des feux continuels. Parmi ses fleuves, il faut
citer l'Himère, qui a cela de particulier, que, prenant sa
source au centre même de l'île , il coule de là dans deux
directions opposées, et divisant la Sicile en deux parties,
va se jeter dans la mer Libyque par une embouchure , et
dans la mer Tusque par une autre» Dans les environs de la
Sicile on rencontre quelques autres îles : telles sont , dans
le détroit , JEasé , qui fut , dit-on , habitée par Calypso ;
du côté de l'Afrique , Gaules , Melite , Cossure ; du côté
de l'Italie , Galata , et ces sept îles qu'on appelle Éo-
liennes , savoir : Ostéodes , lipara , Héraclée , Didymé ,
Phœnicuse , Hière et Strongylé. Ces deux dernières sont
toujours en feu , comme l'Etna. Près de la côte d'Italie ,
jusqu'à l'embouchure du Tibre , on rencontre Pithécuse ,
Leucothée , iEnarie , Phitonie , Caprées ^ Prochyta ,
13« POMPONIUS MELA. LIB. IL
lîum, Carbania,. Urgo, II va, Capraria : duae grandes ,
fretoque divisae, Corsica et Sardinia; quarum Ck)rsica
Etrusco litori propior, intra latfsra tenuis et longa , prae-
terquam ubi Aleria et Mariana coloniae sunt, a barbans
bolitur : Sardinia Africum pelagus atting^ns , iiisi quod
in occidentem quam in orientem angustius spectat, par
et quadrata undique , et nusquam non aliquanto spatio-
sior, qùatn ubi longissima est Corsica; ceterum fertilis,
et soli quam cœli melioris, atque ut fecunda, ita paene
pestilens. In ea antiquissimi populorum sunt llienses :
urbium antiquissimae Calaris et Sulci.
At in Gallia, quas referre conveniat, sotae sunt Stœcha-
des, ab oraLigurum ad Massiliam usque dispersas. Baléares
iuHispania, contra Tarraconensia litora sitae, non longe
inter se distant, et ex spatio suo cognominibus acceptis,
majores minoresque perhibentur. Castella sunt in mino-
ribus, lamnoet Mago; in majoribus, PaIma.etPoUentia
colonise. Ebusos e regione promontorii, quod in Sucro-
nensi sinu Ferrariam vocant, eodemnoœine urbem habet ;
frumentis taintum iloh fecunda, at alia largior, et omnium
animalium, quae nocent, adeo expersy ut nec ea quidem ,
quae de agrestibus mitia sunt , aut generet , aut, si învecta
sunt , sustineat. Contra est Colubraria , cujus meminisse
succurrit y quod y quumscateat multo ac malefico génère
sergentium, et sit ideo inhabitabilis , tamen ingressis
eam, intra id spatium quod Ebusitana humo drcumsi*
^'
POMPONIDS MELA. LIV. IL 18T
Ponties , Pandaterie , Sinonie , Palmarie. Au delà de
l'embouchure du Tibre , on en trouve encore quelques
petites : Dianium ^ Igilium j Carbanie j Urgo , Ilva y Ca-
prarie ; deux grandes qui sont séparées par un détroit ,
la Corse et la Sardaigne. La Corse , plus voisine du ri*
vage étrusque , est étroite et longue y et partout habitée
par des barbares , à l'exception des colonies d'Alérie et
de Mariana. Quant à la Sardaigne , elle touche à la mer
d'Afrique ^ et foimerait un carré parfait , si celui de ses
côtés qui r^arde l'occident n'était plus court que celui
qui regarde l'orient. Elle est partout un peu plus large
que la Corse , même considérée dans sa plus grande lar-
geur. Elle est fertile ; mais son sol vaut mieux que son
climat , qui est presque aussi pestilentiel que la terre est
féconde. Ses plus anciens habitants sont les Iliens j et ses
plus anciennes villes , Calaris et Sulci.
Près de la Gaule , on ne peut guère nommer que les
StœchadeSy qui sont dispersées çà et là, depuis la côte de
la Ligurie jusqu'à Massilie. Les îles Baléares j situées en
face de l'Hispanie Tarraconaise, sont à peu de distance
l'une de l'autre , et ont reçu de leur étendue comparée
les surnoms de Grande et de Petite. Dans la petite , sont
les forts lamnon et Magon; dans la grande , les colonies
dePalmaet dePoUentia. L'île Ebusos, en face du pro-
montoire Ferraria , qui domine le golfe Sucronien , pos-
sède une ville de son nom. Elle est peu fertile en blé ,
mais elle est plus abondante en d'autres genres de fruits.
Les anilnaux malfaisants y sont inconnus, même ceux
qu'on peut apprivoiser ; car non-seulement elle n'en pro-
duit aucun y mais ceux qu'on y transporte d'ailleurs n'y
vivent pas. En face d'Ebusos est Colubraria , remplie de
toutes sortes de serpents dangereux qui la rendent inha-
bitable y île dont Ebusos me rappelle le souvenir ; car il
y a , pour ceux qui veulent y descendre , un moyen de se
préserver de toute attaque , c'est de former autour d'eux
138 POMPONIUS iiELA. LIB. II.
guaverunt, sine pernicie et rata est; iisdeni ilUs «er-
pentibus, qui sol^it obvios appetere, aspectum ejus
pulverisy aliud velut virus, procul et cum pavore fu-
gientibus.
POMPONIUS MELA. LIV. IL 139
une enceinte avec de la terre d'Ebusos ; car alors ces rep-
tilesy toujurs prêts à s'élancer sur ceux qu'ils rencontrent,
s'eniuient épouvantes à l'aspect de cette terre , qu'ils re-
doutent comme un poison. y
NOTES
DU LIVRE DEUXIÈME.
1. — Dicti Hamaxobiœ. Ce surnom est composé de deux mots
grecs , à|Aa|a, char, et pioç, vie.
2. — Tauri , Iphigeniœ et Orestis adventu maxime memorati.
Au moment où Galchas allait sacrifier Iphigénie , Diane Tenleva
miraculeusement et la transporta dans la Ghersonèse Taurique,
où Thoas , roi de, cette contrée , la fit prêtresse du temple con-
sacré à cette déesse. De son côté, Oreste, api'ès le meurtre de sa
mère, contraint par les Furies d'errer de pays en pays, arriva
dans la Tauride. L'usage était de sacrifier à Diçine tous les étrangers
que leur mauvais génie amenait dans cette contrée ; mais Iphigénie
reconnut Oreste dans l'instant qu'elle allait l'immoler, et le délivra
aussi bien que son ami Pylade. Ils s'enfuirent tous trois après
avoir tué Thoas , et emportèrent la statue de Diane , qu'ils consa-
crèrent dans le temple d'Aricie.
3. — Hœmon. Les fraîches vallées de THémus étaient un des
lieux où l'imagination de Virgile aimait à se transporter :
O, ubi campi,
Spercheosque, et virginibus bacchata Lacœnis
Taygetal O, qui me geb'dis in vallibus Hœmi
Sisla|t, et iugenti ramorum protegat iimbra!
{Gtorg. lib. II , T. 486.)
4. — Tomœ, Pline l'appelle Tomos, et plusieurs autres Tomi.
C'est dans cette ville . qu'Ovide fut exilé et mourut. Suivant ce
poète , le nom de Tomos vient de ce que c'est dans ce lieu que
Médée déchira le corps de son frère Absyrthe y et sema ses mem-
bres palpitants sur le chemin de son père :
Iode Tomis dictiis locus hic, quia fertur in illo
Membra soror fratris consecuisse sui.
{Tmt. Ub. 111, eleg. 9.)
N0TB8 DU LIVRE II. 141
5. — Abydo ohjacfins Sestosy Leandri 4unore pemobUis. —
Foyez, p. 77 1 la note a5 du livre i",
6. — Philippi y ApoUonia , AmphipoUs, Il y avait , dans la
Tbessalie, une autre ville du nom de Philippes, Philippi} mais
c'est dans le voisinage de celle dont parle ici Mêla que fut livrée
la bataille qui anéantit , avec Brutus et Gassius , les derniers restes
du parti républicain.
7. — Pelle, On dit plus communément Pellà. Cette ville fiit ,
comme le dit Hela , la patrie d'Alexandre. De là le surnom de
Pellœus donné à ce prince par les poètes :
Uniu PeUtto juveni non sufficit orbis.
(JoTBv., sat. X» T. 168.)
8. — Pieria, Cette contrée fut ainsi nommée du mont Pîerus ,
qui la domine. C'est là , suivant la fable , que la déesse Mnémo-
syne accoucha des neuf Muses , qu'elle avait conçues de ses amours
avec Jupiter.
9. — libethra. Cette fontaine était consacrée à des Nymphes >
qui, par cette raison , étaient sumommçes Libéthrides :
Nymphe, noster amor, Libe brides, aut mihi carmen
Quale meo Codro,^coQcedite.
(V»o., Buei^. egl. VII» v. 9 1.)
10. — Athenœ. Athènes était située entre les deux Ruisseaux
duCephissus et de l'IUssus, à peu de distance du golfe Saronique,
sur lequel elle avait trois ports , dont le Pirée était le principal.
Elle fut saccagée et brûlée par l'armée de Xerxès. Après la guerre
médique , Athènes sortit avec éclat de ses ruines , grâce aux soins
de Thémistode , qui en fit relever les murailles , et de Périclès ,
qui fit élever sur l'Ac^opolis le magnifique temple de Minerve ou
duParthénon. Hors d'Athènes étaient les jardins de l'Académie ,
du Cynosarge et du Lycée , destinés aux exercicjes des jeunes gens
ou à la promenade.
11. — Pisœ. Cette ville , ayant donné du secours aux Messé-
niens, dans leur troisième guerre contre Sparte, fut, à l'instiga-
tion de cette dernière , détruite par les habitants d'ÉIis , sa rivàli^
dans l'Élide. EDe était voisine d'Olympie , dont le territoire était
consacré à Jupiter Olympien, qui y avait un temple magnifique,
avec une statue de soixante pieds , chef-d'auvre de Phidias. C'était
là que se célébraient, tous les quatre ans,>les jeux Olympiques. Les
iU POMPONIUS MELA.
faahîtmts d'Éiis aTâieitt seuls le droit de présidera cette solen-
nité.
Ifi. — Flumina Erymaftthus et Ladon, li'Éryuuinthe prenait
sa source dans une montagne du même nom, célèbre dansThis-
toire d'Hercule , qui j tua un énorme sanglier. La fable place sur
les bords du Ladon la métamorphose de Daphné ; elle suppose
encore que ce fut d*un des roseaux de ce fleuve que Pan se servit
pour iîiire sa flûte à sept tuyaux.
13. — lUt urbem Pagasam amplexus. Pftgase servait ancienne-
ment de port à la ville de Phères , dont elle était éloignée de
quatre-vingt-dix stades. Les Argonautes s*embarquèrent dans ce
port pour aller à la conquête de la Toison d*or :
Namque ferunt olim Pagase oavalibus Argo
CgresMim longe Phastdos isse viani.
(Pfeortat., IH». I» el^, to, ▼. 17.)
14>. — Corinthos, Cette ville , d*abord nommée Éphyre, fut
fondée par une soeur d*Inachus. De la montagne élevée sur la-
quelle était placée sa citadelle Acro-Corinthos , sortait la fontaine
de Pirène, consacrée aux Muses. L'istibme sur lequel elle était
située fut aussi le lieu de réunion de Tune des Ampbictyonies
Helléniques , et devînt fameux par les Jeux Isthmiques, qui s*j
célébraient tous les quatre ans , en Thonneur de Neptune.
15. — Danubius, quij'am dictas est Ister. Le Danube ou Tlster
passait faussement , dans l'opinion des anciens géographes , pour se
diviser en deux bras , dont Tun s^écoulait dans le Pont-Euxin , et
l'autre dans la mer Adriatique. C'est sans doute le nom du pays ,
Istrîa^ qui a donné lieu li cette erreur.
16. — Patavium* Patavium (aujourd'hui Padoue) fut la patrie
de l'historien Tite-Live. Virgile (^n,, liv. i, v, 247) attribue,
comme Melu » sa fondation au Troyen Anténor :
>
Hic tamen ille urbem Patavi sedesque locavit
Teucronim
17» — " Supoma late occupât litoru Pudw, L'Iulie ii*« qu'un
g(^and fleuve , c'est le POi. Ce fleuve « dont les alhivions contiuuclks
ont fait varier bien souvent les «ombreuses enboucbarès , était
nommé pajr les Ligures , habitants de Afs bords* ModmeHf, nom
qui « dans leur langue , signifiait sans fond..
18. — RêH^enna. Quoique soumise aux Romains , cette ville se
NOTES DU LIVHK II. 143
gouvernait par ses pyopres lois. BUe fut succeasiTemeut occupée
par les Hérules et les Goths , jusqu'au temps oii les empereurs
Justinien et Justin la reprirent sur les barbares , et y établirent
un gouverneur sous le titre d'exarque. Pépin s'en empara sur les
Lombai*ds et la donna aux papes*
19. — Etiam in Ca(abria Bnmdusium. C'est à Brundusium
(Brindes) que mourut Virgile. Le poétè Pacuvius était originaire
de la même ville.
90. — Paiinurus, olim Phrygii gubernatàris. Virgile raconte
fort au long l'aventure de ce pilote , à qui Énée fit ériger un
tombeau :
Et statuent tumulum , et tumulo aoUemnia mittent
^lemumque locits Paliniiri nomen kabebft.
(^M4Bb»Bb.VI,T.379.)
21. — Pœstum oppidum. Elle était renommée par les belles
roses qui fleurissaient dans les environs deux fois l'année :
Biferique ros^a Pœsti.
(Vtto. , Georg, lib. IV, t. i fg.J
33. — Baiœ, Cette ville était renonmiée par ses eaux ther-
males et par la beauté de son territoire ;
Baias superb» blanda dona natune.
(Mast., Mb. XI, epigr. 80.)
23. — Misenunr.
At pim JEneas ingenti mole sefulcmiii
Imponit, suaque arma vîro» remmnqae', ttibaflMfae»
Monte s6b aerjo : qui nunc Misenus ab iUo
Dicitur, sterniunqne tenet per sœcula nomeo.
(Vrao., JSneiim Ub. VI, t. a3t.)
34. — • Cumm. Cette vUlct fondée, vers l'an m3o avant J.«C. ,
par une colonie ionienne vemte de TEubée pétait rea^mmée pour
avoir été le séjour d'une mbylle dottt les prédkiioils furent coi-
gneusement recueillies par les Romains et consultées par eux
avec autant de confiance que «l'oracle de Delphel l'était par les
Grecs.
SB. — drecomieamm Nenuimsits.. JNemausus (aujourd'hui Nttnet)
est , après Marseille , une des plus anciennes villes de la. Gaule.
Elle conaerve encore des restes considérables de son ancienne
magnificence. Son amphitéàtre , appelé dans les écrits du moyen
lU. POMPONIUS MELA.
âge Castrum ou Ciaustra arenarum, est u% des plus entiers qui
subsistent.
26. — Tolosa Tectosagum. Tolosa (aujourd'hui Toulouse) était
aussi appelée Palladia, surnom qu'elle devait, sans doute, à son
goût pour les lettres , comme paraît l'indiquer ce vers d*Ausbne :
Te slbi Palladis antetulit toga docta Tolosae.
2lf7. — Martius Narbo, Narbonne fut une des plus florissantes
et des plus fortes villes de la Gaule Narbonnaise. Sidoine Apolli-
naire en a fait un brillant éloge dans une des vingt-quatre pièces
de poésie qui nous restent de lui :
jSalve Narbo potens, celeberrime,
Urbé et rure simul bonus videri.
Maris , civibus , ambitu , tabemis ,
Portis, porticibi», foro, theatro ,
Delubris , capîtoliis » monetis ,
Thermis,arcttbus, horreis, macellîs,
Pratis, fontibus» iD5ulis, saliais,
Stagnis , flumiDe , nferce , ponte » ponto.
' 38. — Massilia. Massilie ou Marseille fut fondée , vers Tan 600
avant J.-G., par une colonie venue de Phocée. Devenue riche. et
puissante par son commerce , elle fut à son tour mère d*un assez
grand nombre de colonies répandues sur toute la cdte c[ui s'étend
depuis l'endroit où les Alpes viennent se perdre dans la mer, à
Test, jusqu'à l'embouchure de TÈbre, h l'oûes't. Elle fut la patrie
de plusieurs hommes célèbres , parmi lesquels on distingue sur-
tout Pythéas , Euthymène et Pétrone.
29. — Numantia, La ruine de cette ville , la plus illustre de
l'Espagne intérieure , fit presque autant d'honneur au second
Scipion l'Africain que celle de Garthage elle-même.
30. — Corduba» Gordoue fut fondée par les Romains , et devint
si considérable, que Strabon la compare & Gadès pour le com-
merce. Bile fut la patrie de Sénèque et de Lncain. Dans k moyen
âge , elle devint la résidence des grands émirs des Mores qui
avaient conquis l'Espagne sur les Goths.
31. — Saguntum, Sagonte est célèbre par sa fidélité aux Ro-
mains , et par la résistance opiniâtre de ses habitants , qui se brû-
lèrent avec leurs effets les plus précieux plutôt que . de se rendra
à Annibal. Sa destruction fut la cause de la seconde guerre pu-
nique.
NOTES DU LIVRE IL Itô
32. — Pneier Carthaginem. Cette ville (aujourd'hui Cartha-
gêne) fut fondée par Asdrubal, gendre d'Amilcar Barca, entre
la mer et un étang qui y communique par un canal. L'avantage
de sa situation, la commodité de son port, et de riches mines
d'argent qui se trouvaient dans son voisinage , rendirent cette
ville une des plus considérables de l'empire carthaginois. Scipion
l'Africain s'en empara. Tan aïo avant J.-C, en y faisant péné-
trer ses soldats par l'étang qui en entourait une partie.
33. — Tenedos. Rien n'a plus contribué à rendre célèbre le nom
de cette lie , que ces vers de Virgile :
Est in Gonspectu Tenedos , notissima fama
Insiila, dives opum, Priami dum régna manebaot.
{jEntidot lib. II , t. ai.)
34'. — Lesbos. Cette lie fut la patrie de Pittacus , d'Arion , de
Terpandre , d'Alcée et de Sapho.
35. — Cos, Cette lie fut également la patrie de plusieurs
hommes célèbres, d'Hippocrate , entre autres, et d'Apelles*
36. — Calauria, C'est dans cette Ueque Démosthène termina ses
jours par le poison pour ne pas tomber entre les mains d'Antipater .
37. — - Paras, Cette lie produisait un marbre d'une blancheur
extraordinaire. De là vient que. Virgile (Én.^ liv. m, v. ia6) et
Ovide {Métam,, liv. vu, v. 4^6} lui ont donné les épithètes de
nwea et de marmorea,
38. — Delos.
DeloSy jam stabili revincta terra,
Olim purpureo mari natabat ,
Et moto levis hiac inde vento
Ibat fluctibus inquiéta summis.
Mox illam geminis deus catenis,
Hac alta Gyaro ligavit, iUac
Constanti MycouB dédit tenendam.
39. y — Sicilia.
Hiec loca, vi quondam et vasta convulsa ruina
^antum svi longinqua valet mutare vetiistas! }
Dissiluisse fenint. Qunm protinus utraque telliis
Una foret : venit medio vi pontiis, et undis
Hesperium Siculo latus abscidit , arvaque et urbes ,
Litore didiicCas, angitsto interluit œstu. ' '
(ViBO., jSneidos lib, 111, v. 4i4>)
P. Mêla. 10
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DE
SITU ORBIS
LIBER TEBTIUS.
I. Uispanûe ora exlerîor.
Dicta, est ora nostri maris ; dictas insulae, quas ample-
otitur : restât ille circuitus , quepi j ut inîtio diximus ,
cingit Oceanus ; ingens infinitumque pelagus , et magnis
^stibus coi^citum (ita enim motus ejus appellant) modo
inundat campes, modo late nudat ac refugit, nonalios
aliosque invic€»n , neque altemis accessibus nunc in hos ,
nunc in illos toto impetu versum : sed ubi in omnia li-
tora, quamvis diversa sint, terrarum insularumque ex
medio pariter effusus est, rursus ab illis colUgitur in
médium y et in semetipsum redit; tanta vi semper im-
missum, ut vasta etiam flumina retroagat, et aut ter-
restria deprehendat animalia , aut marina destituât. Ne-
que adhuc satis coguitum est, anhelitune suo id muudus
efficiat , retractamque cum spirita regerat undam undi-
que, si, ut doctioribus placet, unum animal est : an
sint depressi aliqui specus , que reciprocata maria rési-
dant, atque unde se rursus exuberantia attoUant : an
k vw«^vt %%%»«««» w«%w«.«««/k%»«»«
DESCRIPTION
DE LA TERRE
LIVRE TROISIEME.
I. Cdte extérieure de THispanie.
J'ai passé en revue les côtes de notre mer et les îles
qu'elle renferme : il me reste maintenant à décrire cette
circonférence extérieure que l'Océan baigne de toutes
parts, comme je l'ai dit en commençant. L'Océan est
une mer immense, infime, et sujette à deux grands mou-
vements alternatifs , qu'on appelle flux et reQux , p^ suite
desquels tantôt elle inonde ses rivages, tantôt elle les fuit
et les laisse à sec jusqu'à une grande distance ; et ces mou-
vements ne sont pas partiels , c'est-à-dire qu'ils n'ont pas
lieu successivement tantôt s^r un rivage , tantôt sur un
autre; mais ils se font sentir en même temps sur toutes les
côtes , quelque opposées qu'elles soient , des continents et
des îles , soit dans le flux , soit dans le reflux , et avec une
telle force, qu'elle refoule dans leur lit les fleuves les plus
considérables , et qu'elle entraîne avec elle des animaux
terrestres, ou jette sûr le rivage des animaux marins. On
ne sait guère encore si c'est le monde qui , étant animé ,
comme le supposent certains philosophes , attire et re-
pousse les eaux de toutes parts par une sorte d'aspiration
et d'expiration , ou s'il existe au fond de l'Océan quelques
grandes cavernes qui les absorbent et les rejettent alter-
nativement, ou enfin si la lune îi'est pas la cause de ce
iO.
148 POMPONIUS MELA. LIB. IIL
luna causas tantis meatibus praebeat. Ad ortus certe ejus
occasusque variaalur : neque eodem assidue tempore,
sed ut illa surgit ac demergitur, ita recedere atque ad-
ventare comperimus.
Hue egressos , sequentesque ea , quae exeuntibus dextra
sunt , squor Atlanticum et ara Baeticae frontis excipit ,
quae , nisi quod semel iterumque paululum in semet ab-
ducitur, usque ad flumen Anam paene recta est. Turduli
et Bastuli habitant. In proximo sinu portus est, quem
Gaditanum, et lucus, quem Oleastrum appellant : tum
castellum Ebora in litore, et prociil a litore Asta colonia.
Extra Junonis ara templumque est : in ipso mari muni-
mentum Caepionis , scopulo magis quam insulae imposi-
tum. Baetis ex Tarraconensi regione demissus, per banc
fere mediam diu, sicut nascitur, uno amne decurrit :
post y ubi non longe a mari grandem lacum fecit , quasi
ex uno fonte geminus exoritur : quantusque simplici alveo
venerat, tantus singulis effluit. Tum sinus alter usque
ad finem provinciae inflectitur, eumque parva oppîda y
Olintigi y Onoba , Laepa y contingunt. At Lusitania trans
Anam , qua mare Atlanticum spectat , primum ingenti
impetu in altum abit : deinde resistit , ac se magis etiam
quam Baetica abducit. Qua prominet, bis in semet rece-
pto mari, in tria promontoria dispergitur. Anae proxi-
mum , quia lata sede procurrens , paulàtim se ac sua
latera fastigat, Cuneus ager dicitur : sequens, Sacrum
vocant : Magnum , quod ulterius est. In Cuneo sunt ,
POMPONIUS MELA. LIY. III. 149
grand ébranlement. Ce qui est certain , c est que le flux
et le reflux ne sont pas réguliers , et qu'ils suivent les dif-
férentes phases de cette planète.
En sortant du détroit , on passe dans la mer Atlan-
tique ^ sur laquelle on rencontre, à droite, les côtes de la
Bétique , qui , sans deux petits golfes , formeraient une
ligne droite jusqu'au fleuve Anas. Elles sont habitées par
les Turdules et les Bastules. Sur le premier des deux
golfes est un pont appelé Gaditanus et un bois qu'on
nomme Oleastrum. Plus loin, près de la mer, est le fort
Ebora , et , à quelque distance du rivage , la colonie
d'Asta. Au delà , sont un autel et un temple consacrés à
Junon , d'où l'on aperçoit en mer la forteresse de Caepion,
assise plutôt sur un écueil que dans une île. Le Baetis , qui
commence dans la Tarraconnaise , et la traverse à peu près
par le milieu , coule longtemps dans un seul lit et tel qu'il
est à sa naissance; mais, à peu de distance de la mer, il
forme un grand lac , d'où il sort comme d'une source en
se divisant en deux branches , dont chacune est aussi large
que le fleuve entier Tétait avant le partage. L'autre golfe
s'étend jusqu'à l'extrémité de la province , et baigne les pe-
tites villes d'Olintigi , d'Onoba et de I^pa. La Lusitanie,
qui commence au delà du fleuve Anas , fonne d'abord une
grande saillie dans la mer Atlantique ; puis elle se replie
sur elle-même, et s'enfuit vers l'orient encore plus loin que
la Bétique. Sur cette saillie on rencontre trois promon-
toires et deux golfes. Le promontoire voisin du fleuve
Anas s'appelle Cuneus Âger, parce que , tenant à la terré
par une large base, il s'allonge et se rétrécit insensiblement
en forme de coin ; le suivant se nomme promontoire Sa<-
cré, et le troisième, Grand promontoire. Sur le premier
sont Myrtili , Balsa , Ossonoba ; sur le second , Lacobriga
et le Port d'Annibal; sur le dernier, Ebora. Quant aux
150 POMPONIUS MELA. LIB. III.
MyrtUi , Balsa , Ossonoba : in Sacro Lacobriga , et Portus/
Hannibalis : in M agno Ebora. Sinus intersunt : et est in
proximo Salacia ; in altero , Ulyssippo % et Tagi ostium ,
amnis gemmas aurumque generantis. Ab bis promonto-
riis in illam partem , quae recessit ^ ingens fiéxus aperitur ;
in eoque sunt ïurduli veteres , Turdulonimque appida :
amnes autetn, Monda in médium fere ultimi promon-
torii latus effluens , et radiées ejusdem alluens Dtirius.
Frons illa aliquamdiu rectam ripam habet : dein môdico
flexu acceptOy mox paululum eminet ; tum reducta iterum^
iterUmque reeto margine jacens , ad promontorium ^
quod Celticum vocamus, extenditur. Totam Celtici co-
lunty sed a Durio ad flexum Groviî : fluuntque per eos,
Avo 9 Celadus , Nœbis j Minius , et , cui Ctt)Uyionis cogno*
men esît y Limia. Flexus ipsé Lambriacam urbem amplexus,
recipit fluvios Laeron et Ullam. Partem , quœ prominet ,
Prâesamarchi habitant j perque eos Tamaris et S^rs , flu*
mina non longe orta, deciirrunt : Tamaris^ secundum
Ebora portum ; Sars j juxta turrem Augusti titulo me-
morabilem. Cetera s^per Tamarici Neriique incolunt^ in
eo tractu ultimi. H Retenus enith ad occidenteili versa
lîtora pertinent. Deinde ad septentriones toto latei'e
terra ^conyertitur a Celtico promontorio ad Scythicum
usque» Perpétua ejus ora , nisi ubi modici recessus ac
parva promontoria sunt, ad Cantabros paene recta est.
In ea primum Artabri sunt ^ etiamnum Celticœ gentis ;
deinde Astures. In Artabris sinus ore angusto admissum
POMPONIUS MELA. LIV. III. 151
golfes qui les séparent, l'un baigne Salacie , Tautre Ulys-
sippo j près de Tembouchure du Tàge , fleuve qui roule
de l'or et des pierres précieuses. Au delà , jusqu'à la par-
tie de la Lusitanîe la plus reculée dans les terres, com-
mence une grande courbe , sur laquelle sont les anciens
Turdules et les petites villes des Turdules; on y voit
aussi les deux fleuves Monda et Durius , dont le premier
se jette dans la mer à peu près au milieu du flanc sep-
tentrional du dernier proùiontoire^ et fe second a son
embouchure près de sa base. Ge côté dû promontoire
s'étend en ligne droite jusqu'à une certaine distance, et
cette ligne droite n'est interrompue que par deux petites
courbures jusqu'au promontoire que nous appelons Cel-
tique. Elle est habitée jusqu'à la première sinuosité par
les Celtes, et au delà, à partir de l'enibouchure du
fleuve Durius , par les Gro viens , dont le territoire est ar-
rosé par r Avon , le Celadus , le Nœbis , le Minius , et le
Limia, sUt*nommé fleuve d'Oubli. L'enfoncement que
forme cette sinuosité comprend la ville de Lambriaca et
les embouchures du Laeros et de l'Ulla, La partie sail-
lante qui le suit est habitée par les Prœsamarques , dont
le pays est traversé par le Tamaris et le Sars , fleuves qui
n'ont qu^un cours de peu d'étendue. Le premier se jette
dans la mer près du port Ëbora , et le second près d'une
tour consacrée par le nom d'Auguste. Le reste de la côte
est habité par les Tamariques et par les Nériens , qui sont
les derniers peuples qu'on y rencontre. Car là se termine la
cote qui fait face à l'occident. Celle qui suit regarde le nord
dans toute sa longueur, c'est-à-dire depuis le promontoire
Celtique jusqu'au promontoire Scythique. Sans quelques
petits angles saillants et rentrants , elle serait à peu près
droite d'un bout à l'autre jusqu'au pays des Cantabres. On
y trouve d'abord les Artabres, qui appartiennent aussi à
la nation celtique, et, après eux , les Astures. Les Arta-
bres ont un golfe d'une ouverture étroite , mais d'une
152 POMPONIUS MELA. LIB. m.
mare non angusto ambitu excipiens , Âdobricam urbem
et quatuor amnium ostia incingit : duo y etiam inter acco-
lentes y ignobilîa sunt : per alla duo Mearus exit, et Ivia.
In Astunun litore Nœga est oppidum : et très arse j quas
Sestianas vocant^ in paene insula sedent, et sunt Âugusti
nomine sacrœ y illustrantque terras ante ignobiles. At ab
eo flumine, quod Saliam vocant, incipiunt orae paula-
tim reeedere j et lata; adhuc Hispaniae magis magisque
spatia contrahere y usque adeo semet terris aiigustanti-
bus, ut earum spatium inter duo maria dimidio minus
sity qua Galliam tangunt^ quam ubi ad occidentem litus
exporrigunt. Tractum Cantabri et Varduli tenent. Can-
tabrorum aliquot populi amnesque sunt, sed quorum
nomina nostro ore concipi nequeant. Per Concanos et
Salenos Saunium , per Autrigones et Origenomescos Na-
nasa descendit : Deva Tritium Tobolicum cingit, et De-
cium Aturia , et Œasonem Magrada. Varduli , una gens ,
hinc ad Pyrenaei jugi promontorium pertinens, claudit
Hispanias.
II. Gallis ora exterior. ,
Sequitur Galliae latus alterum , cujus ora primo nihil
progressa in altum, mox tantumdem paene in pelagus
excedens , quantum rétro Hispania abscesserat , Ganta-
bricis fit adversa terris , et grandi circuitu amflexa , ad
occidentem litus advertit. Tune ad septentriones con-
versa y iterum longo rectoque tractu ad ripas Bheni amnis
é
POMPONIUS MELA. LIV. III. 153
large enceinte ^ sur lequel on voit la ville d'Adobrica , et
quatre embouchures de fleuves , dont deux sont peu con-
nues même des habitants , et dont les deux autres sont
celles du Mearus et de l'Ivia. Sur les rivages des Astures
sont la petite ville de Ncega et trois autels appelés Ses*
tiains. Ces autels , élevés dans une presqu'île en l'honnectr
d'Auguste , illustrent de nos jours une contrée aupara-
vant obscure. A partir d'un fleuve qu'on appelle Salia,
les tîotes commencent à se replier peu à peu , et THispa-
nie, encore assez large en cet endroit , se resserre de
plus en plus entre les deux mers , de telle sorte que , là
où elle touche à la Gaule , elle est moins étendue de moi-
tié que dans sa partie occidentale. Ces côtes sont habitées
par les Cantabres et les Vardules. On remarque chez les
Cantabres quelques peuples et quelques fleuves , mais
leurs noms ne peuvent être exprimés dans notre langue.
Le Sauniiim traverse le pays des Concanes et des Salènes,
et le Nanasa celui des Autrigons et des Origénomesques.
Le Deva baigne Tritium Tobolicum ; l'Aturia , Decium ,
et le Magrada , QEason. Les Vardules , qui ne forment
qu'un seul corps de nation , s'étendent de là jusqu'au pro-
montoire du Pyrénée, et terminent les Hispanies.
II. côte extérieure de la Gaule.
Vient ensuite la seconde région de la Gaule , dont la
côte continue d'abord celle de l'Hispanie, puis $e dé-
tourne , et s'avance dans la mer à peu près autant que
l'Hispanie s'en était éloignée , en décrivant vers l'occi-
dent une grande courbe , qui correspond au pays des
Cantabres. Le reste fait face au septentrion, et s'étend en
ligne droite jusqu'aux rives du Rhin. Ce pays, fertile en
blé et en pâturages, est agréablement diversifie par des
isa
>
ait, f
exp
mare non augosto an' *^<^ù frigoris im-
et quatuor amnium c ., ^ ^.-^ i»*^^rif , et "O"»
lentes, isnohilia »' 'V- -"^-^GeBtes »ip«l*»'
ta A.t«n«n Ulo. ^ . j-^ <*^ adeo , "> h"""'"
'Sestianas voca> ^<J:'^' viclimain «ederent.
eo Eumtoe ^ <***'-^i„^ , rf,i devotos dta-
du, rece. ^ -^, -p ^^^ ^^ ,, faeuu<ta.
'f^ ' <^ **i. Druida. •• » «r« «."»-
""" ''^'Sm, motus e«U.c «*««■»'
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"■ •>*'^*!'u«t ut forent ad belkmeUor..).
.S '*■" 'C^e .'-an. ad n,an«. I«J
t^'»"*^.."mii>m..p«'-entibu..O.-.
^-«^'^^etexacaocreditUef.W-.-a-
i^ 'libeuter immitterent.
^taco.un...n«.i»0-'««*"''^r^:
»*"*^™, nomma sunt , terminanturqu. Ilu«
et"»' ""'" ' '^'^j-ete • Inde ad Rhenum pet*»'
^« "rrrl ?^mi suut »u^-, «»-.
■^v
POMPONIUS MELA. LIV. 111. 185
jSj consacrés au culte des dieux. I^es végé- >
^les au froid y croissent difficilement , et même
assent pas partout ; sa température est salubre ,
animaux malfaisants y sont très-rares. Elle est ha-
e par des peuples fiers,, superstitieux , et autrefois si
arbares , qu'ils regardaient les sacrifices humains comme
le genre d'holocauste le plus efficace et le plus agréable
aux dieux. Cette coutume abominable n'existe plus, mais
il eu reste encore des traces : car, s'ils s'abstienneitt d'im-
moler les hommes qu'ils dévouent , ils les cooduisent
néanmoins à l'autel , et les y déchirent avec les dents.
Cependant les Gaulois ont une certaine érudition et des <
maîtres de sagesse , les Druides. Ces maîtres font profes-
sion de connaître la grandeur et la forme de la terre et
du monde , les révolutions du ciel et des astres, et la vo-
lonté des dieux. Ils communiquent une foule de connais-
sances aux plus distingués de la nation j qu'ils instruisent
secrètement et pendant vingt années au fond des cavernes '
ou des bois les plus retirés. Le seul dogpie qu'ils en-
seîgnent publiquement, c'est l'immortalité de l'âme et
l'existence d'une autre vie : sans doute , afin de rendre
le peuple plus propre h la guerre. De là vient que les
Gaulois brûlent et enterrent avec les morts tout ce qui
est à l'usage des vivants , et qu'autrefois ils ajournaient
jusque dans l'autre monde l'exécution des contrats ou le
remboursement des prêts. Il y en avait même qui se pré-
cipitaient gaîment sur les bûchers de leurs parents,
comme pour continuer de vivre avec eux;
Tout ce pays prend le nom de Gaule Chevelue. Quant
aux peuples qui l'habitent, ils sont connus sous trois
grandes dénominations, et sont séparés entre eux par
des fleuves considérables. Du Pyrénée à la Garonne , ce
sont les Aquitains ; de la Garonne à la Seine / les Celtes ;
de la Seine au Rhin , les Belges. Les Ausciens tiennent le
premier rang dans l'Aquitaine; les ^duens parmi les
156 POMPONIUS MELA. LIB. III.
Trevms Àugusta; in iEduis Augustodunum^; in Auscis
Elimberrum. Garumna ex Pyrenaeo monte delapsus , nisi
quum hiberno imbre aut solutis nivibus intumuit , diii
vadosus et vix navigabilis fertur. Ai ubi obvius Ocqani
exaestuantis accessibus adauctus est , iisdemque rétro re-
meantibus, suas illiusque aquas agit; aliquantum plenior,
et quanto magis procedit, eo latior, fit ad postremum
inagni freti similis y nec majora tantum navigia tolérât ,
verum etiam , more pelagi saevientis , exsurgens , jactat
navigantes atrociter, utique si aiio ventus, alio unda
praecipitat. In eo est insula^-Antrosnomine, quam pen-
dere et attoUi aquis increscentibus ideo incolœ existi-
maut, quia, quum videantur editiora, queis objacet, ubi
se fluctua implevit, illa operit, baec, ut prius,, tantum
ambitur : et quod ea, quibus ante ripœ coUesque, ne cer-
»
nerentur, obstiterant, tuncvelut ex loco superiore per-
spicua sunt.
A Garumnae exitu latus illud incipit terrœ, procur*
rentis in pelagus, et ora Cantabricis ad versa litoribus,
aliis populis média ejus habitantibus, ab Santonis ad
Osismios usque deflexa. Ab illis enim iterum ad sept^i*
trfones frons litorum respicit, pertinetque ad ultimos
Gallicarum gentium Morinos, nec portu y quem Gesoria-
cum vocant, quidquam notius habet. Rhenus, ab Alpibus
decidens , prope a capite duos lacus efficit , Venetum et
Acronium. Mox diu solidus , et certo alveo lapsus , haud
POMPONIUS MELA. LIV. III. IW
Celtes , et les Trévériens parmi les Belges. Leurs villes
les plus florissantes sont Augusta chez les Trévériens ,
Augustodunum chez les iËduens^ et Elimberrum chez
les Ausciens. La Garonne , qui descend du mont Pyrénée,
est guéable et peu navigable dans une grande partie de
son cours ^ à moins qu'elle ne soit grossie par les pluies
d'hiver ou par la fonte des neiges. Mais lorsque , dans le
voisinage de l'Océan , après s'être accrue des eaux de la
marée montante , elle roule ensuite ses eaux avec celles
de la marée descendante , elle s'eûfle et s'élargit à mesure
qu'elle approche de la mer, et devient semblable à un
large détroit , de sorte que non-seulement alors elle porte
des navires considérables , mais , comme une mer ora-
geuse , elle les ballotte d'une manière affreuse , surtout
quand le vent souffle dans une direction contraire à celle
de son cours. Il existe, dans le lit de ce fleuve, une île,
appelée Antros , qui , dans l'opinion des habitants , est
suspendue sur les eaux et s'élève avec elles au temps de la
crue. Cette opinion est fondée sur ce que les lieux envi-
ronnants, qui la dominent d'ordinaire, sont couverts
d'eau quand la Garonne est grosse, tandis que l'île surnage
et domine à son tour les rivages et les collines, qui au-
paravant bornaient sa vue.
C'est à l'embouchure de la Garonne que les rivages
commencent à s'avancer dans la mer et à décrire cette
courbe qui fait face à la côte des Cantabres , et s'étend
depuis le pays des Santons jusqu'à celui des Osismiens.
L'intervalle qui sépare ces deux pays est habité par
d'autres peuples. Ensuite les rivages regardent le septen-
trion jusqu'au pays des Morins , la dernière nation de la
Gaule. Le port appelé Gesoriacum est ce qu'il y a de
plus connu sur cette côte. Le Rhin , qui descend des
Alpes , forme tout d'abord les lacs Vénétien et Acronien.
Il coule ensuite , et toujours dans un même lit , jusqu'à
l'endroit où, près de la mer, il se divise en deux branches,
158 POMPONIUS HELA. LIB. IIL
procul a mari hue et îHuc dispergitur ; sed ad sinistram
amnis etiain tum y et donec effluat , Rhenus ; ad dextram
primo angustus et sui similis , post ripis longe ac late
recedeutibus, jam non amnis, sed ipgei)s laçus, ubi cam-
pes implevit , Flevo dicitup ; ejusdemque nominis insu-
lam amplexusy fît iterum arctior, iterumaue fluvius
emittitur.
III. Germanm,
Germania hinc ripis ejus usque ad Alpes, a meridie
ipsis Alpibus, ab oriente Sarmaticarum confiniqgeutîum,
qua septentrîonem spectat, oceanico litore obducta est.
Qui habitant, immanes sunt animis atque corporibus, et
ad insitam feritate.m vaste utraque exercent, bellando
animos, corpora ad consuetudinem làborum, maxime
frigoris. Kudi agunt , antequam pubères sint ; et longis*
sima apud eos pueritia eçt : viri sagis velantur, aut libris
arborum, quamvis saeva hieme. Naodi non patientia tan-
turïi illis , studium etiam est. Bella cum finitimis gerunt :
causas eorum ex libidine arcessunt ; neque imperitandi
prolat^ndique , quae possideut (nam ne illa qùidem enixe
colunt), sed ut, circa ipsos quae jacent, vasta sint. Jus
in viribus habent , aaeo ut iie latrocinii quidem pudeat;
tantum 'hQ$pitib^s boni , mitesque supplicibus : victu ita
asperi incuitique,' ut cruda etiam carne vescantur, aut
recehti , aiit quum rigentem in ipsis pecudum ferarumque
cprii^, manibus pedibusque subigendo, renovarunt.
POMPQNIUS MELA. LIY. UI. 159
dont la droite retient la forme d'un fleuve et le aom de
Rhin jusqu'à son embouchure , et la gauche, après avoir
conservé pendant quelque temps sa forme et son cours
naturel , s'étend en long et en large dans la plaine , et de-
vient un grand lac, qu'on appelle Fié von ; puis, après avoir
baigné une île du mêmenom, reprend sa forme ordinaire
et se jette dans l'Océan.
III. Germanie.
Du coté de la Gaule , la Germanie est bornée par le
Rhin, depuis l'embouchure de ce fleuve jusqu'aux Alpes;
au midi, par les mêmes montagnes; à l'orient, par les
nations sarmatiques; au nord, par l'Océan. Elle est ha-
bitée par des hommes durs et robustes , qui cherchent
dans la guerre un aliment à leur férocité naturelle , et
dans les fatigues uit exercice à la vigueur de leur corps.
Ils se plaisent surtout à braver le froid , et vont tout nus
jusqu'à l'âge de puberté , qui est , chez eux , très-tardif.
Devenus hommes, ils se couvi^ent d'une simple sàie ou
d'écorce d'arbre, même dans les temps les plus rigou-
reux de l'hiver. Nager est pour eux plus qu'un exercice ,
c'est une passion. Us font la guerre à leurs voisins, sans
autre motif que la fantaisie , non pour les soumettre à
leur joug ou pour étendre leur territoire , car ils sont
assez insouciants , même de ce qu'ils possèdent*, mais pour
n'avoir autour d'eux que des déserts. Us ne connaissent
pas d'autre loi que la force , et ne se font aucun scrupule
du brig^nfl^ige; ils ne sont bons que pour l^urs hqtes , et
traitables que pour ceux qui les supplient. Leur manière de
vivre est âpre et grossière , au point qu'ils mangent toute
crue la chair de leurs troupeaux et des bêtes fauves , se
contentant , lorsqu'elle n'est plus fraîche , de la pétrir avec
les mains et les pieds , sans la dépouiller de sou euh*.
160 POMPONIUS MELA. LIB. III.
Terra ipsa , multis impèdita fluminibus j multis mon-
tibus aspera , et magna ex parte silvls ac paludibus invia.
Paludum , Suesia , Estia j et Melsiagum j maximae : sil-
varum , Hercynia, et aliquot sunt , quœ nomen habent;
sed illa dierum sexaginta iter occupans , ut major aliis,
ita et notior. Montium altissimi Taunus et Rhetico; nisi
quorum nomina vix est eloqui ore Romano. Amnium in
alias gentes exeuntium , Danubius et Rhodanus ; in
Bhenum, Mœnis et Lupia; in Oceanum, Amisius, Vi-
surgis et Albis clarissimi. Super Albim Codanus ingens
sinus magnis parvisque insulis refertus est. Hac re mare,
quod gremio litorum accipitur , nusquam late patet ^ nec
usquam mari simile y venim , aquis passim interfluenti-
bus ac sœpe transgressis, vagum atque diffiisum, facie
amnium, spargitùr : qua litora attingit, ripis contentum
insularum non longe distantibus , et ubique pœne tan*
tumdem / it angustum et par freto ; curvansque se sub*
inde , longo supercilio inflexum est. In eo sunt Cimbri
et Teutoni : ultra , ultimi Germaniae Hermiones.
IV. Sarmatia.
Sarmatia intus , quam ad mare , latior , ab his y quae
sequuntur , Vistula amne discreta , qua rétro abit , usque
ad Istrum flumen immittitur. Gens habitu armisque
Parthicae proxima , verum ut cœli asperioris , ita inge-
nii. Non se urbibus tenent, et ne statis quidem sedibus.
Ut invitavere pabula , ut cedens et sequens hostis exigit,
P0MP0NIU8 MELA. UV. III. 161
Le sol est entrecoupé d'une muTtitude de fleuves y hé-
rissé de montagnes y et en grande partie impraticable à
cause des bois et des marais. Ses plus grands marais sont
le Suesia , l'Ëstia et le Melsiagum ; ses forets les plus
étendues sont l'Hercynie , et quelques autres j qui ont
aussi un nom ; mais , comme celle-là couvre un terrain de
soixante jours de marche , et qu'elle est la plus considé-
rable , elle est aussi la plus connue. Ses plus hautes mon-
tagnes sont le Taunus et le Rhéticon; les autres ont des
noms que <nous ne pouvons guère exprimer dans notre
langue. Ses fleuves les plus célèbres sont le Danube et le
Rhône j qui passent dans d'autres pays ; le Mœnis et la
Lupia , qui se jettent dans le Rhin; l'Amisius j le Visurgis
et l'Albis y qui se perdent dans l'Océan. Au-dessus de
l'Albis est le grand golfe Codan , semé d'îles grandes et
petites : c'est pour cela que la mer qui baigne ces îles
n'a nulle part beaucoup de largeur, et ressemble moins n
une mer qu'à une multitude de rivières qui se croisent
dans tous les sens et sortent de leur lit eni plusieurs en-
droits. Près du rivage , cette mer, resserrée par des îles
peu et presque partout également éloignées du continent,
ne parait être qu'un détroit, et, dans la courbé qu^elIe
décrit, présente la forme d'un long sourcil. Dans ce go|fe
sont les Cimbres et les Teutons , au delà desquels sont les
Hermions, à l'extrémité de la Germanie.
IV. Sarmatie.
La Sarmatie, plus large dans l'intérieur que sur les
bords de la mer, est séparée des contrées suivantes par
la Vistule , et s'étend au midi jusqu'à l'Ister. Les Sarmates
ont , dans leurs vêtements et dans leur armure, beaucoup
de ressemblance avec les Parthes, mais, comme leur cli-
mat, leur caractère est plus âpre; ils n'ont ni villes ni de-
meures fixes. Soit qu'ils conduisent leurs troupeaux dans
p. Mêla. If
162 POMPONIUS MELA. LIB. m.
ita rçs opesque secuni*trahens , semper castra habitant;
bellatrix, libéra, indoitiita, et usque eo immanis atque
atroxy ut feminae etiam cum viris bella ineant; atque ut
habiles sint , natis statim dextra aduritur mamma : inde
expedita in ictus manus quae exseritur ^ virile fit pectus.
Arcus tendere , equitare , venari ', puellaria pensa sunt :
ferire hostem , adultarum stipendiuin est ; adeo ut npn
percussisse, proflagitio habeatur^ sitque eis pœnae'vir-
ginitas.
V. vScytliia.
Inde Asiae confinia , nisi ubi perpétuas nives sedent et
intolerabilis rigor , Scythici popuH incolunt , fere omnes
etiam in unum Belcae appellati. In Asiatico litore primi
Hyperborei ^ super aquilonem RhipaBosque montes , sub
ipsosiderum cardine jacent: ubi sol non quôtidie, ut
nobis, sed primum verno aequinoctio exortus, autu*
mnali demum occidit : et ideo sex mensibus dies , et toti*
dem aliis nox usque continua est. Terra augusta ; aprîca j
per se fertilis. Cultores justissimi , et diutius quam ulli
mortalium, €t beatius vivunt; quippe, festo semper
otio lœti , non bella novere , non jurgia; sacris operati,
maxime ApoUinis , quorum primitias Delon misisse , ini-
tio per virgines suas , deiade per populos , subinde ira-
dentés ulterioribus y moremque eum diu , et donec vitio
POMPONIUS MELA. LIV. IIL 163
les pâturages 9 soit qu'ils poursuivent leurs ennemis ou
qu'ils fuient devant eux, ils traînent ça et là tout ce qu'ils
possèdent , et vivent campées. C'est une nation guerrière ,
libre , indomptable , et d'un caractère si dur et si barbare,
que les femmes mêmes vont à la guerre avee les hommes.
On les y prépare dès leur naissance , en leur brûlant ]a
mamelle droite y afin qu'ayant cette partie du corps con-
formée comme les hommes y elles puissent mouvoir avex!
plus d'agilité le bras destiné à frapper. Tendre l'arc,
monter à cheval , aller à la chasse, voilà ce qui remplace,
dans leur enfance , la quenouille et le fuseau ; adultes , on
les enrégimente, et elles sont condamnées à la virginité,
comme à une peine infamante , jusqu'à ce qu'elles aient
donné la mort à un ennemi.
V. Seythie.
Les extrémités de l'Europe qui confinent à l'Asie , sont
partout habitées par des peuples scy thiques , presque gé-
néralement connus sous le nom de Belces , à l'exception
de ces plages que des neiges éternelles et l'extrême ri-
gueur du froid rendent tout à fait inhabitables. IjCS pre-
miers peuples que l'on remxNOtre sur les rivages de l'Asie
sont les Myperboréens , directement placés sous le pôle ,
au delà de l'Aquilon et des monts Riphées. Ils ne voient
pas , comme nous , le soleil se lever et se coucher dans
l'espace de douze heures; mais ils ont des jours de six
mois, depuis l'équinoxe de printemps jusqu'à l'éqiiinoxc
d'automne , et des nuits d'égale durée , depuis l'équinoxe
d'automne jusqu'à l'équinoxe de printemps. Leur pays
est sacré; leur température est douce, et leur sol natu-
rellement fertile. Religieux observateurs de la Justin , ils
coulent des jours ^lus longs et plus heureux que le reste
des hommes. En effet, toujours dans la paix et dans les
fêtes , ils ignorent ce que c'est que guerre et dissension ;
11.
W4 POMPONIUS MELA. L1B. IIL
gentiutn temeratus est, servasse refeniDtur. Habitant
lucos silvasque y et ubi eos vivendi satietas magis quam
taedium cepit, hilares, redimîti sertis , semet ipsi in
pelagus ex certa rupe praecipites dant. Id eis funus exîr
mium est.
Mare Caspium ^, ut angusto j ita longo etiam freto ,
priinum terras j quasi fluvius ^ irrumpit : atque ubi recto
alveo influxit, in très sinus diflîinditur; contra os ipsum
in Hyrcanum, ad sinistram in Scythicum^ ad dextram
in eum , quem proprie et totius nomine Caspium appel-
lant*: omne atrox, saevum^ sine portubus , procellis
undique expositum; ac belluis màgis quam cetera refer-
tum , et ideo minus navigabile. Ad introeuntium dextram
Scythae Nomades , freti litoribus , insident. Intus sunt
ad Caspium sinum Caspii ^ et Amazones , sed quas Sau-
româtidas appellant : ad Hyrcanum Albani , et Moschi ,
et Hyrcani : in Scythico Amardi, et Pœsicae, et jam
ad fretum Derbices. Multi in eo sinu magni parvique
amnes fluunt : sed qui famam habent ^ ex Cerauniis
montibus uno alveo descendit , duobus exit in Caspium
Rha. Araxes Tauri latere demissus, quoad campos Ar-
POMPONIUS MELA. LIV. III. 165
pleins de piété envers les dieux ^ ils honorent surtout
Apollon. On rapporte qu'autrefois ils envoyaient à Délos
les prémices de leurs victimes ; que j dans les premiers
temps , ils confiaient à quelques jeunes vierges du pays
le soin de les porter, mais qu'ensuite ils se servirent de
l'entremise des peuples intermédiaires qui se les passaient
de proche en proche , et qu'il en fut ainsi jusqu'au mo-
ment où l'infidélité de nations dépravées les força de re-
noncer à leur pieuse coutume. Ils passent leur vie dans
les bois sacrés et dans les forêts , et ^ dès qu'ils se sentent
rassasiés y plutôt que dégoûtés , de vivre, le front ceint
d'une guirlande de fleurs , ils vont gaîment se précipiter
dans la mer du haut d'un certain rocher : c'est le genre
de mort le plus distingué.
La mer Caspienne s'introduit dans les terrea par un
canal étroit , mais très-long , et semblable à un fleuve ;
puis , après avoir coulé en ligne directe , comme dans un
lit, elle forme trois golfes, savoir : en face de l'embou-
chure du canal dont je viens de parler, le golfe Hyrca-
nien; à gauche, le golfe Scythique; à droite, celui qu'on
appelfe proprement Caspièn , du nom même de cette mer.
Elle est partout terrible, intraitable-, sans ports , exposée
.de toutes parts aux tempêtes , abondante plus qu'aucune
autre en monstres marins, et par conséquent moins na-
vigable. On rencontre d'abord , à droite , les Scythes
nomades, campés sur les rivages du détroit; dans Tinté-
rieur, sur le golfe Caspien, les Caspiens et les Amazones
Sauromatides; sur le golfe Hyrcanien , les Albaniens, les
Mosques et les Hyrcaniens ; "sur le golfe Scythique , les
Amardins et les Paesices, et enfin, sur le détroit, les
Derbices. Ce golfe reçoit une multitude de fleuves grands
et petits , dont je citerai les plus remarquables. Le Rha ,
qui descend des monts Cérauniens, coule d'abord dans
un seul lit , et se*jette ensuite dans la mer par deux em-
bouchures. L'Araxe, sorti des flancs du Taurus, traverse
166 POMPONIUS HELA. LIB. IIl.
meniœ secat y labitur placidus el silens , neque in ulram
partem eat , quahquam iùtueariâ , itianîfestus : quutn in
asperiora devenit , hinc atque illinc rupibus pressus , et
quanto angustior ^ tanto magi» pernix ^ frangit se sv^inde
ad opposita cautium ; atque ob id iiïgenti cum tnurmarc
sonansque devolvitur, adeo citus, ut qua ex praecipiti
in subjecla casurus est ^ non declinet statim undam., sed
ultra quam canalem habet , eyehat , plus jugeri spatio
sublimis, et aquis pendentibus semet ipse sine alvea
ferens : deinde.ubi incurvus arcuatoque amne descendit^
ût tranquillus, iterumque per [campos tacitus et vix
fluens, inid litus elabitur. Cyrus et Cambyses, ex radi-
cibus Coraxici montis vicinis fontibus editi , in diversa
abeunt, perque Iberas et Hyreanos diu et multum di*
stantibus alveis deftuunt : post non longe a mari eodem
lacu accepti , in Hyrcanum sinum uno ore perveniunt.
laxartes et Oxos per déserta Scythiae ex Si^dianorum
regionibus in Scythicum exeuiit ; illé suo fonte grandis , •
hic incursu aliorum grandior ^ et aliquandiu ad occasum
ab oriente excurrens j juxta Dahas primum inflectitur :
cursuque ad septentriotien» converse , inter Amardos et
Psesicas os aperit. Silvsa alia quoque dira animalia,
verum et tigres ferunt^ utique Hyrcania; sœvum fera-
rum genus ^ et usque eo pernîx ^ ut iilis longe quoque
progressum equitem consequi , née tantum semel , sed
aliquoties etiam cursu, unde cœperit^, subinde repe-
tito , solitum et facile sit. Causa ex eo est ^ quod , ubi iUe
POMPONIUS MELA. LIV. 111. 16T
'entenient et sans bruit les plaines de l'Arménie , à tel
point qu'on serait embarrassé de dire de quel côté il
avance ; plus loin , forcé de se frayer un chemin à travers
des défilés étroits, il accélère son mouvement à mesure
qu'il se resserre, se brise sur. les rochers qu'il renconti^ ,
et roule ses eaux retentissantes avec une telle impétuo-
sité, qu'arrivé au bord d'un précipice, au lieu de suivre
le penchant de la montagne , il s'élance au delà de son
lit et reste suspendu dans la longueur de plus d'un ar-
pent ; puis , après avoir décrit la courbe d'un arc , tombe
et redevient paisible et silencieux jusqu'à son embouchure
sur ce rivage. Le Cyrus et le Cambyse, issus de deux
sources voisines au pied du mont Coraxique , se sépa*
rent ensuite et coulent longtemps, à une grande distance
l'un de l'autre, à travers l'Ibérie et l'Hyrcanie; puis, se
réunissant dans un même lac , non loin de la mer, ils se
jettent dans le golfe Hyrcanien par une même embou-
chure. L'Iaxartes et l'Oxus viennent de la Sogdiane ^ à
travers les déserts de la Scythie, se perdre dans le golfe
Scythique : le premier est considérable par lui-même ; le
second Test encore plus , mais il empftmte une partie de
ses eaux à des fleuves tnbutaires. Après avoir parcouru
un assez long espace d'orient en occident , il se détourne
un moment vers les Dahes, puis, remontant vers le nord,
il va se jeter dans la mer entre les Amardins et les Paesices.
I..es forêts recèlent plusieurs sortes d'animaux terribles ,
même des tigres, surtout dans l'Hyrcanie. Le tigre est
extraordinairement féroce, et d'une telle vitesse, qu'il'
peut avec facilité atteindre un cavali'er fort éloigné ,
même après être retourné plusieurs fois sur ses pas jus-
qu'au lieu d'où il était parti. S'il arrive , en effet , qu'un
ravisseur adroit enlève les petits d'une tigresse , et que ,
pour déjouer sa rage par la ruse , il en jette çà et là
quelques-uns sur la route , elle ramasse le premier qu'elle
rencontre et retourne le déposer dans sa tanière, re-
168 POMPONIUS HELA. LIB. III.
interceptos eariiin catulos citus cœpit avehere j et , ra-
biem appropinquantium astu frustraturus , unum de
pluribus omisit , hae projectum excipiunt y et ad cubilia
sua referunt , rursumque et sœpius remeant , atque idem
efBciunt y donec ad frequentiora , qiiam adiré audeant ,
■N
profugus raptor évadât. Ultra Caspium sinum quidnam
esset, ambiguuin aliquandiu fuit; idemne oceanus, an
t^llus infesta frigoribus, ^ne ambitu ac sine fine projecta.
Sed praeter physîcos Homerujnqué y qui universuni orbem
mari circumfusum esse dixerunt , Coraelius Nepos^ut re<-
centior, auctor, ita certior; testem autem rei Q. Metel-
lum Celerem adjicit , eumque ita retulisse commémorât :
Quum Galliae pro consule prseesset, Indos quosdam a rege
Baetorum^ dono sibi datos ; unde in eas terras deVenissent
requirendo , C9gnosse vi tempestatum ex Indicis aequori-
bus abreptos, emensosque, quœ intererant, tandem in Gei^
mani» litora exiisse. Restât ergo pelagus; sed reliquak-
teris ejusdem assiduo gelu durantur, et îdeo déserta sunt.
VI^ Hûpaoî» exterioris et Septeotrionalis oceani insuls.
His oris , quas angulo Bœticae adhuc usque perstrinxi-
mus 9 mults ignobiles insuiae, et sine nominibus etiam,
adjacent : sed earum , quas prasterire non libeat , Gades.^
fretum fittingit; eaqueangusto spatio, et^ veluti flumine,
a continent! abscissa , qua terris propior est , pœne re-
ctam ripam agit : qua Oceanum spectat, duobus promon-
POMPONIUS MELA. LIY. III. 169
vient à la charge, retourne encore, et n'abandonne le
ravisseur que lorsque, à l'aspect des habitations, elle
n'ose se hasarder plus avant. On a douté assez longtemps
si , au delà de la mer Caspienne, tout était océan , ou si
c'était une terre %ans circonférence ni terme, et glacée
par le froid. Mais à l'autorité des anciens philosophes et
d'Homère, qui ont prétendu que la terre était de tous
côtés environnée par la mer, on peut ajouter celle de
Cornélius Nepos, qui, étant plus moderne, est par con-
séquent plus sûr. Op, cet auteur rapporte, à l'appui de
cette opinion , le témoignage de Q. Metellus Celer, auquel
il fait dire qu'étant proconsul dans la Gaule, le roi des
Bètes lui fit présent de quelques Indiens , et que, s'étant
informé d'où ils étaient venus, il apprit que, les tem-
pêtes les ayant emportés loin de la mer des Indes , ils
avaient été jetés , après un long trajet , sur les rivages
de la Germanie. Le reste de la côte asiatique est donc
baigné au nord par une mer sans bornes; mais cette
partie est couverte de glaces éternelles, et |)ar consé»
quent déserte.
VI. Iles de l*Uispaiiie extérieure et de l*océan Septentrional.
£n face des côtes que j'ai parcourues depuis l'angle de
la Bétique, sont plusieurs îles sans célébrité et même
sans nom; mais parmi celles qui me paraissent dignes
d'être citées , je nommerai d'abord l'île de Gadès , qui
touche au détroit, et n'est séparée du continent que par
un petit bras de mer semblable à un ileuve. Du côté de
la terre , ses bords suivent une ligne presque droite ; du
côté de l'Océan , elle forme une courbe terminée à droite
ITO POMPONIUS MELA. LIB. IH.
toriis evecta in altum , médium litus abducit , et feri in
altero cornu ejusdem nominis urbem opulentam , in al-
tero templum ^gyptii Herculis, conditoribus, religione,
vetustate , opibiis illustre. Tyrii constituere : cur sanctum
sit y ossa ejus ibi sita efliciunt : annorum ^ queis manet
numerus , ab Iliaca tempestate principia sunt : opes tem-
pus aluit. In Lusitania Erjthia est, quam Geryone ha-
bitatam accepimus , aliaeque sine certis nominibus ; adeo
agri fertiles, ut, quiim semél sata frumentasint, subiftde
recidivis seminibus segetem novantibus, septem mini-
mum, interdum plures etiam messes ferant. In Celticis
aliquot sunt, quas, quia plumbo abûndant, uno omnes
nomine Cassiteridas 7 appellant. Sena in Britannico mari,
Osismicis ad versa litoribus, Gallici numinis oraculo in-
signis esti cujus antistites, perpétua virginitate sanctae,
numéro novem esse traduntur : Gallicenas yocant , pu-
tantque ingeniis singularibus prœditas; maria ac ventos
concitare carminibus ; seque in quae velint animalia ver-
tere; sanare, quae apud alios insanabiliasunt; scire Ven-
tura et praedicare : sed non nisi deditas navigaatibus ,
et in id tatitum , ut se consulerent , profectis.
Britannia qualis sit , qualesque progeneret , mox cer-
tiora et m^gis explorata dicentur. Quîppe tam diu cl au- .
samaperit ecce principum maximus;.nec indomitarum
modo ante se, verum ignotarum quoque gentium Vi-
ctor , propriarum rerum fidem ut bello affecta vit , ita
triumpho declaraturus portât. Ceterum, ut adhuc habuî-^
POMPONIUS MELA. LIV. IIL 171
et à gauche par deux promontoires ^ sur Tuii desquels est
une ville florissante du même nom , et sur l'autre un tem-
ple d'Hercule égyptien, célèbre par ses fondateurs, par
la vénération des peuples,. par son antiquité et par ses
richesses. Ce temple (ut bâti par des Tyriens ; il doit sa
sainteté aux cendres d'Hercule qui y sont déposées ; son
origine remonte aux temps de Troie; ses richesses sont
le produit des siècles. En face de la Lusitanie est l'île
d'Érythie, qui fiit, dit-on, habitée par Géryon, et
quelques autres sans noms connus , quoique leur ferti-
lité soit telle , qu'aune fois les champs ensemencés de blé ,
ce qui tombe des épis suffit pour renouveler la semaille
et produire sept récoltes au moins, et quelquefois da-
vantage. £ti face du pays des Celtes , il en est quelques-
unes , qui sont connues sous le nom général de Cassité-
rides, parce qu'elles abondent en plomb. L'île de Sena,
située dans la mer Britannique, en face des Osisihiciens,
est renommée par un oracle gaulois , dont les prêtresses ,
vouées à une virginité perpétuelle , sont au nombre .de
neuf. Elles sont appelées Gallicènes , et on leur attribue
le pouvoir singulier de déchaîner les vents et de soulever
les mers , de se métamorphoser en tels animaux que bon
leur semble , de guérir des maux partout ailleurs regardés
comme incurables, de connaître et de prédire l'avenir,
faveurs qu'elles n'accordent néanmoins qu'à ceux qui
viennent tout exprès dans leur île pour les consulter.
On ne tardera pas à parler de la firetagne et de ses
habitants d'une manière plus sûre et plus positive , grâce
au génie du plus grand des princes , qui vient de nous
ouvrir un pays si longtemps fermé, et qui, déjà maître
de plusieurs contrées de cette île que nul autre avant
lui n'avait subjuguées ni même connues, après avoir
exploré ce pays par là guerre, s'apprête à en enchaîner
les images à son char de triomphe. Quant à présent , sui-
172 POMPÔNIUS MELA. LIB. 111.
inus, interseptentrionemoccidenteinqueprojeeta, grandi
angulo Rheni ostia prospicit : deinde obliqua rétro l'a-
tera abstrabit, altero Galliam, altero Germaniam spe--
ctans : tum rursus perpetuo margine directi litoris ab
tergo obducta , iterum se in diversos angulos cuneat tri-
quetra, et Siciliœ maxime similis , plana, ingens , fer-
cunda, verum bis, quae pecora, quam bomines, bénî-
gnius alant. Fert nemora, saltusque^ac praegrandia Au-
mina , alternis motibus , modo in pelagus , modo rétro
fluentia, et quaedam gemmas margaritasque generantia.
Fert populos regesque populorum : sed sunt inculti om-
nes , atque , ut lotigius a continenti absunt , ita aliarum
opum ignari magis , tantum pécore ac finibus dites ; in-
'^-certum ob decorem , an quid aliud , vitro corpora in-
fecti. Causas tamen bellorum et bella contrahunt, ac se
fréquenter invicem infestant , maxime imperitandi cupi-
dîne studioque ea, prolatandi , quae possident. Dimicant
non equitatu modo aut pedite , verum et bigis et curri-
bus,Gallice armati : covinos vocant, quorum falcatis
axibus uluntur.
Super Britanniam Ivema est, paene par spatio, sed
utrinque aequali tractu litprum oblonga : cœli ad matu-
randa semina iniqui , verum adeo luxuriosa berbis , non
lactis modo, sed etiam dùlcibus , ut se exigua parte diei
pecora impleant, et nisi pabulo prohibeantur , diutius
pasta dissiliant Cultores ejus inconditi sunt, et omnium
virtutuni ignari , pietatisadmodum expertes. Trigintasunt
POMPONIUS MELA. LIV. III. 173
vant ce qu'on en sait , la Bretagne s'étend entre le sep-
tentrion et l'occident , et forme un grand apgle , dont la
pointe regarde les bouches du Rhin; puis, de cette
pointe partent deux lignes obliques, dont l'une fait face
à la Gaule , l'autre à la Germanie , et qui aboutissent à
une ligne droite y ce qui lui donne une forme triangulaire
tout à fait semblable à celle de la Sicile. Elle est unie ,
grande, fertile, mais en productions plus propres à nour-
rir les troupeaux que les hommes. Elle a des forêts , des
bois et des fleuves très-considérables , qui tantôt coulent
dans la mer, tantôt remontent vers leur source, par suite
des mouvements alternatifs de la marée; il en est même
qui roulent des pierres précieuses et des perles. Elle se
compose de plusieui*s peuples gouvernés par des i^ois;
mais ils sont tous de mœurs grossières, et, comme ils
sont éloignés du continent, ils ne connaissent pas d'au-
tres richesses que leurs troupeaux et les biens de leur
territoire. On ne sait si c'est pour se donner un certain
agrément^ ou pour tout autre motif, quils se peignent
le visage avec du pastel. Cependant ils trouvent des pré-
textes pour se faire la guerre , et s'attaquent souvent les
uns les autres, poussés par l'unique désir de commander
et d'agrandir leur territoire. Armés à la manière des Gau-
lois , ils combattent non seulement à cheval et à pied ,
mais encore dans des chars , dont une espèce est armée de
faux et appelée covinus.
Au delà de la Bretagne est l'île Iverne, qui est presque
aussi étendue, sous la forme d'un carré long : son climat
est peu favorable à la maturité des fruits , mais elle abonde
en herbes si succulentes et si douces , qu'il suffît de quel-
ques heures aux troupeaux pour se repaître, et que^ si
l'on ne prend soin de les retirer à temps des pâturages,
l'excès de nourriture les fait crever. Ses habitants ne
connaissent ni lois , ni vertus , ni religion. Les Orcades
sont au nombre de trente , à peu de distance les unes
m POMPONIUS MELA. LIB. IIL
Orcades angustis inter se ductse spatîis : septem iEmodae ,
contra Gennaniam vectœ. In illo sinu , quem Codanum
diximus , sex ; ex ils Scandinavia ^ y quam adhuc Teutoni
tenent, ut fecunditate alias , ita magnitudine antestat.
Quae Sarmatis adversa sunt , ob alternos accessus reoessus-
que pelagi , et quod spatia y quels distant, modo operiun-
tur undis ^ modo nuda sunt , alias insulœ videntur, alias
una et continens terra. In hisce esse Oaeonas , qui ovis
avium palustrium et avenis tantum alantur : esse equinis
pedibus Hippopodas, et Panotos, quibus magnae aures, et
adambiendum corpus omnepatulae, nudis alioqutn pro
veste sunt , pneterquam quod fabulis traditur , auctores
etiam , quos sequi non pigeât, invenio. Thule 9 Belcarum
litQpi opposita>est, Graiis et nostris celebrata carminibus.
In ea, C[uod ibi sol longe occasurus exsurgit , brèves u ti-
que noctes sunt : sed per hiemem , sicut aliubi , obscurae;
^taleluçidœ^ quod per id tempus jam se altius evehens ,
quanquam ipse non cématur , vicino tamen splendore
prôxîma illustrât; per solstitium vero nullœ, quod tum
jam manifestior non fulgorem modo, sed sui quoque par-
teni maximam ostentat. Talge in Caspio mari , sinecultu
fertilis , omni fruge ac fructibus abundans : sed vicini po-
puli , quae gignuntur , attingere nefas et pro sacrilegio
habent , diis parata existimantes , diisque sei*vanda. Àli-
<[uot et ilHs oris , quas désertas diximus , aeque déserta;
adjacent , quas sine propriis nominibus Scythicas vocant.
POMPONIUS MM.A. LIV. III. 175
(les autres. Les Émodes sont au nombre de sept , en face
de la Germanie^ Le golfe Codan renferme six autres îles.
Une d'elles , qu'on appelle Scandinavie et qui est encore
occupée par des Teutons , est la plus grande et la plus
fertile. Celles qui font face à la Sarmatie semblent tantôt
des îles, tantôt une terre continue, suivant que la mer, dans
ses flux et reflux , couvre ou laisse à sec les intervalles qui
les séparent. La fable atteste , et je lis même dans des
auteurs qui ne me paraissent pas indignes de foi , qu'il
«xiste dans ces îles des Oaeones qui ne se nourrissent
que d'avoine et d'œufs d'oiseaux de marais, des Hippo-
podes à pieds de cheval , et des Panotes , dont les longues
et larges oreilles leur enveloppent tout le corps et leur
servent de vêtements. L'île de Thulé , que les poètes grecs
et latins ont rendue si célèbre, est située en face des
Belces. Les nuits y sont courtes , à cause du grand inter-
valle qui sép£ure les deux points oii le soleil se lève et se
couche: obscures pendant l'hiver, conuQe partout aiU
leurs, elles spnt claires pendant l'été , parce que le soleil,
s'élevant dans cette saison plus haut que d'ordinaire , est
précédé d'un long crépuscule. Mais, au temps du solstice,
il n'y a pas de nuit , parce que le soleil montre au-dessus
de l'horizon une grande partie de son disque. Taigé, dans
la mer Caspienne , fertile sans culture , abonde en fruits
de touteespèce ; mais les peuples voisins regardent comnie
un sacrilège d'y toucher, parce qu'il les croient destinés
aux dieux. Enfin , vis-à-vis de ces côtes désertes , 4ont
j'ai parlé plus haut, sont aussi quelques ileà également
désertes , dépourvues de noms particuliers , et qu'on ap-
pelle Scythiques.
176 POMPONIUS MELA. LIB. III.
VII. Oceanus Eous et India.
Ab bis in Eoum mare cursus inflectitur , inque oram
terrae spectantis orientem. Pertinet haec a Scythico pro«-
montorio ad Colida : primumque omnis est invia ; deinde
ob iinmanitatem habitantium inculta. Scythae sunt Ah-
drophagi et Sacae, distincti regione, quia feris scatet,
inhabitabili. Yasta deinde iterum loca belluse infestant ,
usque ad montem mari imminentem, nomine Tabin.
Longe ab eo Taurus attoUitur. Seres intersunt , genus
plénum justitiae^ ex commercio , quod rébus in solitu-
dine relietis absens peragit, notissimum.
Indîa non £00 tantum apposita pelage , sed et ei ,
quod ad meridiem spectans Indicùm diximus , et hinc
Tauri jugis, ab occidente Indo fini ta , tantum spatium
litoris occupât, quantum per quadraginta dies noctesque
velificantibus cursus est ; ita multum a nostrts abducta
regionibus, ut in aliqua pafte ejus neuter septentrio
appareat , aliterque quam in aliis oris , umbrae rerum ad
meridiem jaceant. Ceterum fertilis, et vario génère ho-
minum aliorumque animalium scatet. Âlit formica3 lion
minus maximas canibus; quas more gryphorum aurum
penitus ^estum cum summa pemicie attingentium cu«
stodire commémorant : immanes et serpentes 9 ut qui
elephantos morsu atque ambitu corporis conficiant. Tam
pinguis alicubi et tam feracis soli , ut in eo mella frondi-
bus defluant, lanassilvée ferant, arundinum fissa inter-
POMPONIUS MELA. LIV. III. i7t
VII. Océan Oriental et Inde.
A partir de ces déserts , les côtes de l'Asie tournent
vers la mer Orientale , et s'étendent depuis le promontoire
Scytliique jusqu'au promontoire Colis. Le commence-
ment de ces côtes est tout à fait inaccessible; ensuite
on rencontre un pays inculte, que la barbarie des ha-
bitants entretient dans cet abandon. Ce sont les Scy-
thes Androphages et les Saces, séparés entre eux. par
une contrée que la quantité des bétes féroces rend inha-
bitable. Plus loin , on ne trouve encore que des bêtes
féroces et des déserts , jusqu'au mont Tabis , qui domine
la mer. Le long intervalle qui sépare cette montagne du
Taur us , est habité par les Sères , peuple ami de la justice,
et très-connu par Ifir manière dont il fait lé commerce ,
en exposant ses marchandises dans la solitude.
L'Inde ne regarde ^p^sis seulement la mer Orientale ;
elle s'étend encore , au midi , sur les bords de la mer
Indienne. Bornés du côté des Sèrës par le Taurus, et à
l'occident par l'Indus , ses rivages couvrent autant d'es-
pace qu'un navire voguant à pleines voiles pourrait en
parcourir pendant quarante jours et quarante nuits. Sa
position est si différente de la nôtre, que, dans une cer-
taine partie , on n'aperçoit ni l'une ni l'autre des deux
Ourses, et que l'ombre des corps s'y projette vers le midi.
Du reste , elle est fertile et abonde en hommes et animaux
de toute espèce. On y voit des fourmis aussi grosses que
des chiens , qui gardent , dit-on , comme les grimons ,
l'or qu'elles arrachent des entrailles de la terré, et font
payer chèrement leur audace à ceux qui tentent de lé
leur enlever. On y voit aussi des serpents si prodigieux ,
qu'ils tuent jusqu'à des éléphants , soit en les déchirant
avec les dents, soit en s'entortillant autour de leur corps.
Le sol y est en quelques endroits si gras et si fertile, que
le miel y découle des feuilles , que les arbres produisent
p. Melu. H
178 POMPONIUS MELA. Lffi. III.
nodia, veluti navia binos, et quaedam ternos etîani
vehant.
Cultorum habitus moresque dissimiles. Lino alii ve-
«stiuntur, aut lanis, quas diximus; alii aviûm feràrum-
que pellibus : pars nudi agunt; pars tantum obscena
velati: alii humiles parvique; alii ita proceriet corpore
ingénies, ut elephantis etiani, et ibi maximis , sicut nos
^uis, facile atque habiliter utantur. Quidam nuUuni
animal occidere, nuUa carne vesci optimum existimant:
quosdam tantum pisces alunt. Quidam proximi parentes,
priusquam annis aut aegritudine in maciem eant , velut
hostias csdunt : caesoi^umque visceribus epulari fas et
maxime pium est. At ubi senectus aut morbus incessit ,
procut a ceteris abeunt , mortemque in solitudine nihil
anxii exspectant. Prudentiores et quibus ars studiumque
sapientiœ contingit , non exspectant eam, sed ingerendo
semet ignibus; lœti et cum gloria arcessunt. Urbium,
quas incolunt (sunt autem plurimse) Nysa est clarissima
et maxima : montium Meros , Jovi sacer. Famam hinc
praecipuam habent; in illa genitum, in hujusspecu Li-
berum patrem arbitrantur esse nutritum : unde Grsecis
auctoribus , ut femori Jovis insitum dicerent , aut materia
ingessit , aut error.
Oras tenent ab Indo ad Gangen Palibotri, a Gange
ad Colida (nisi ubi magis , quam ut habitetur, exaestuat)
PCHtfPONlUS MELA. LIV. III. 179
de la laine , et qu'avec une partie de roseau prise entre
deux nœuds , on fait une nacelle capable de contenir deux
et même trois hommes.
Les Indiens difïerent entre eux dans leurs vêlements ,
dans leurs formes et dans leurs usages. Les uns portent
des habits tissus de lin ou de la laine dont j'ai parlé; d'au-
tres se couvrent de peaux de bêtes fauves et d'oiseaux ;
quelques-uns vont tout nus; quelques autres ne cachent
que les parties sexuelles ; ceux-ci sont très-petits y ceux-
là sont d'une stature si haute qu'ils montent des élé-
phants, bien qu'ils soient plus grands et plus gros dans
cette contrée que partout ailleurs, avec autant de facilité
et d'une manière aussi dégagée que nous montons nos
chevaux. Là c'est un devoir de ne tuer aucun animal et
de s'abjstenir de chair; ici on ne se nourrit que de pois-
sons ; un peu plus loin on tue ses parents , comme on
tue des victimes , avant que la vieillesse ou la maladie
les ait fait maigrir, et c'est ensuite un grand acte de piété
que de manger leur chair dans un festin. Aussi ceux qui
sentent les approches de la vieillesse ou de la maladie ,
prennent- ils te parti de s'enfuir dans la solitude pour y
attendre tranquillement la moit naturelle* Les savants et
les sages ne .l'attendent pas, et se font autant de plaisir
que d'honneur de la prévenir en se brûlant tout vifs.
De toutes les villes de l'Inde , lesquelles sont en très-
grand nombre , Nysa est la plus célèbre et la plus grande,
de même que la plus célèbre de ses montagnes est celle
de Méros, consacrée à Jupiter. Ce qui les rend l'une et
l'autre principalement fameuses, c'est que, suivant la
tradition , Bacchus naquit dans la ville de Nysa , et qu'il
fut élevé dans une grotte de la montagne : tradition qui ,
vraie ou fausse , a fait dire aux Grecs que Bacchus avait
été enfermé dans la cuisse de Jupiter.
La côte qui s'étend de l'Indus au Gange est habi-
tée par les Palibotriens , et du Gange au promontoire
i2.
180 POMPONIUS M£LA. LIB. III.
atrae gestes j et quodammodo ^thiopes. A Colide ad
Cudum recta sunt litôra, timidique populi, et marinis
opibus afFatim dites. Tamos promontQFiùm est, quod
Taurus attollit : Colis alterius partis angulus , initium-
que lateris ad meridiem versi : Ganges et Indus amnes.
nie multis fontibus in Hemode Indiœ monte conceptus ,
simul unum alveum fecit, fil omnium maximus, et ali-
cubi latius , quando angustissime fluit, decem millia pas-
suum patens , in septem ora dispergitur. Indus ex monte
Paropamiso exortus y et alia quidem flumina admittit ;
sed clarissima y Cophena, Acesinem, Hydaspen : conce-
ptamque pluribus alveis undam lato spatio trahit. Hinc
paene Gangen magnitudine exaequat. Post ubi aliquot
sœpe magnis flexibus cinxit jugum ingens , iterum rectus
solidusque descendit : donec ad laevam dextramque se
diducens ^ duobus ostiis* longe distantibus exeat. Ad Ta-
mum insula est Chryse, ad Gangei^ Argyre : altéra
aurei soli (ita veteres tradidere), altéra argentei : atque ,
ut maxime videtur ^ aut ex re nomen , aut ex vocabulo
fabula est. Taprobane '®, aut grandis admodum insula ,
aut prima pars orbis alterius Hipparcho dicitur: sed
quia habita tur, nec quisquam circummeasse traditur,
prope yerum est. Contra Indi ostia , illa sunt , quae vo-
cant Solis', adeo inhabitabilia, ut ingressos vis circum-
fusi aeris eXanimet confestim; et inter ipsa ostia Pata-
lene. Regio ob aestus intolerabilis , alicubi cultoribus
egens, iode ad principia Bubri maris pertinet. Ipsa invia
POMPONIUS M£LA. UV. 111. 181
Colis, à l'exception de quelques parties quc^ Textrâme
chaleur rend inhabitables , par des peuples noirs ^ qu on
prendrait pour des Éthiopiens. Du promontoire Colis
au lieu appelé Cudum , la côte est droite et habitée par
des peuples timides , à qqi la mer prodigue ses trésors.
Tamos est le nom d'un promontoire du Taurus. Le cap
Colis forme un angle dont l'un des cotés termine la côte
orientale de l'Inde , et l'autre commence la côte mé-
ridionale. Le Gange sort de l'Hémode, montagne de
l'Inde, par un grand nombre de sources, qui, après
s'être confondues dans un même lit , forment le plus
grand de tous les fleuves : il a dix miHe pas dans sa plus
petite largeur, et se jette dans la mer par sept em-
bouchures. L'Indus descend du mont Paropamise, et
s'accroît des eaux de plusieurs autres fleuves, qui ne
laisse^t pas d'être très-céjèbres, tels que le Cophena,
l'Acésinès et THydaspes. Grossi du tribut dé ces fleuves ,
il a à peu près la largeur du Gange. Ensuite il serpente ,
en se divisant, autour d'une longue chaîne de monta-
gnes , et, après avoir fait des détours souvent assez longs ,
il roule en ligne droite et dans un seul et même lit , jus-
qu'à l'endroit où, i^ partageant encore en deux branches,
il se rend à la mer par deux embQuchui*es très-éloignées
l'une de l'autre. Près du promontoire Tamus est Pile
Chrysé; près du Gange, celle d'Argyré. Suivant une
tradition ancienne , le sol de l'une est d'or , et celui de
l'autre est d'argent : d'où l'on peut induire , ou que ces
îles ont pris leur nom de la réalité de la chose , ou que
le nom a donn naissance à la fable. La Taprobane est
une très-grande île, ou, suivant l'opinion d'Hipparque,
le commencement d'un autre monde : ce qui est vraisem-
blable, puisqu'elle est habitée et qu'on ne cite aucun
voyageur qui en ait fait le tour. En face des embouchures
de l'Indus , on rencontre quelques plages , conmies sous
le nom de plages du soleil , et tellement inhabitables, que
183 P0MP0NIU8 MELA. LIB. III.
atque déserta; humus cineri magis fit quam pulveri
similis ^ ideoque per eam rara et non grandia flumina
émanant, quorum Tuberonem et Arusacen uotissima ac-
cepimus.
VIII. Mare Rubrum , ac uterque bujus sinus Persicus et Arabicus.
Ruhrum mare Graeci , sive quia ejus coloris est , sive
quia ibi Erythras regnavit, ^Fspvèpxv àk'kxaaxv " appel-
lant : procellosum , asperum mare , profundum , et ma*
gnorum animalium magis , quam cetera ; capax. Primo
recedentes oras aequabiliter impellit; et ut non intret
interius , aliquantum patens sinus arcuat. Sed quas ripas
inûexerat, bis irrumpit; duosque iterum sinu^ aperit.
Persicus vocatuf dictis r^ionibus propiôr; Arabicus
ulterior. Persicus, qua mare accipit, utrinque rectîs la-
leribus grande ostium, quasi cervice, complectitur :
dein terris in omnem partem vaste et aequa portione
cedentibus , magno litorum orbe pelagus incingens , red-
dit formam capiti^ humani. Arabici et os arctiu&et lati«-
tudo minor est , major aliquanto recessus , et multo ma*
gis longa latera. Init penitus , introrsùsque , dum iËgy-
ptum paene et montem Arabiae Casium attîngit , quodani
fiistigio minus ac minus latus , et quo magis pénétrai ,
POMPONIUS MEUL LIV. III. i»
c^ix qui y abordent y sont incontinent suffoques par
l'air qu'on y respire. Entre les embouchures du même
fleuve est une région nommée Patalène. De là jusqu'au
commencement de la mer Rouge s'étend une région qui
manque d'habitants en quelques etidroits, à cause de
l'extrême chaleur. Les rivages où commence la mer
Rouge sont impraticables et déserts ; la terre y paraît
être de la cendre : aussi les fleuves y sont-ils peu nombreux
et peu considérables , et les plus connus sont le Tubéron
et l'Arusace.
VIII. Mer Rouge et ses deux golfes Persiqtie et Arabique.
Cette m.er est appelée par les Grecs 'Epy^pci SriXaaacù^
soit parce que ses eaux sont rouges , soit parce qu'autre-
fois Erythras régna sur ses bords. Elle est orageuse, dif-
ficile , profonde et plus abondante que les autres en ani-
maux monstrueux. D'abordtelle s'enfonce de deux coté»
dans les terres à une égale profondeur , et y forme deux,
golfes d'une certaine étendue , dont les rivages se cour-
bent en forme d'arc, comme pour l'empêcher de se pro-
longer plus avant dans la dir^tion occidentale; pUis, au
fond de ces deux courbures, elle se fraye un nouveau pas-
sage et forme deux autres golfes, dont l'un, plus voisin
des contrées que je viens de décrire , s'appelle golfe Persi-
que, et l'autre golfe Arabique. Le golfe Persique s'ouvre
par un grand can^l , dont les côtés parallèles s'allongent eo
forme de cou ; puis , se déployant de tous côtés dans unit
égale proportion , il forme une vaste mer dont les rivages
arrondis décrivent le ccHitour d'une tête humaine. Le golfe
Arabique est plus étroit à. son ouverture et moins étendu
dans tout le reste;, mais il pénètre plus avant dans les
terres, et ses côtés sont beaucoup plus longs : il s'étend
presque jusqu'à l'Egypte et au mont Casius en Arabie, en
se rétrécissant de plus en plus. A partir du point où j'en suis
i6k POMPONIUS MELA. LIB. III.
aiigustioi\ Ab bis, quae diximus, ad sinum Persicum
(nisi ubi Chelonophagi morantur) déserta sunt. In ipso
Carmanii navigantium dextra positi , sine veste ac fruge,
sine pécore ac sedlbus , piscium ente se veiant , carne
vescuntur, praeter capita toto corpore hirsuti. Interiora
Cedrosi , dehinc Persae habitant. Sabis per Carmanios ,
supra Andanis et Coros effluunt. In parte, quae pelagi
ostio ad versa est, Babyloniorum fines Chaldaeorumque
sunt , et duo clari amnes , Tigris Persidi propior , ulte-
rior Euphrates. Tigris ut natus est , ita descendens usque
in litora permeat : Euphrates , inimani ore aperto , non
exit tantum , unde oritur, sed et vaste quoque decidit;
nec secat continuo agros , sed late difFusus in stagna ,
diu sedentibus aquis piger , et sine alveo patulus , post ,
ubi marginem rupit , vere fluvius , acceptisque ripis celer
<et fremens, per Armenios et Cappadocas occidentem
petit ; ni Taurus obstet , in nostra maria venturus. Inde
ad meridiem avertitur, et primum Syros, tum Arahas
ingressus y non perdurât iji pelagus , verum ingens modo
et navigabilis, inde tenqis ri vus, despectus emaritur, et
nusquam manifesto exitu ef&ûit , ut alii amnes , sed de*
■• . » .
ficit. Alterum latus ambit plaga, quœ inter utrumque
«
pelagus excurrit .: Arabia dicitur , cognom^n Eudaemon,
angusta , verum cinnami et thuris aliorumque odorum
maxime ferax. Majorem Sabaei tenent partem, ostio
proximani et Carmaniis contrariam Mac<e. Frontem ,
quâe inter ostia ostenditur, silvae cautesque exaspérant.
POMPONIUS MELA. LIV. III. 185
resté jusqu'au golfe Pereique , ce ne sont que déserts , à
l'exception de la côte habitée par les Chélonophages. Les
Carmaniens, placés à l'entrée même de ce golfe et sur la
rive droite, n'ont ni vêtements y ni fruits , ni troupeaux,
ni demeures fixes ; ilsse couvrent de peaux de poissons, se
nourrissent de leur chair, et sont velus par tout le corps^
à l'exception de la tête. Plus avant sont les Gédrosiens ,
et ensuite les Perses. Le Sabis vient se jeter dans le golfe
sur la. côte des Carmaniens; l'Audamis et le Coros ont
leur embouchure au-dessus. Dans la partie de ce même
golfe opposée à son ouverture , sont les limites du pays
des Babyloniens et des Chaldéens , et les embouchures de
deux fleuves célèbres, le Tigre et l'Euphrate. Le Tigre,
plus voisin de la Perse , coule dans un lit toujours égal
depuis sa source jusqu'à la mer. Jj'Euphrate tombe pli^tôt
qu'il ne sort d'une source large et profonde ; au lieu de
s'écouler eà ligne droite entre deux rives , il se répand au
loin dans la plaine, et y forme des marais où il dort long-
temps sans mouvement, jusqu'à ce que, ses eaux accu-
mulées venant à déborder, il prenne enfin la forme d'un
fleuve. Alors, rapide et bruyant, il prend sa course vers
l'occident à travers l'Arménie et la Cappadoce , et sans
le Taurus , qui le force à reculer vers le midi , il viendrait
se jeter dans notre mer. Dans cette nouvelle direction , il
entre d'abord en Syrie, puis en Arabie, et au lieu de
continuer son cours vers le golfe Persique, ce fleuve, na-
guère immense et navigable, devient un faible ruisseau,
qui s'éteint et disparaît, sans avoir nulle part d'issue
apparente comme les autres fleuves. La rive gauche
du golfe Persique fait partie d'une contrée qui s'étend
d'une mer à Tautre. Cette contrée s'appelle Arabie , sur-
nommée Heureuse ; elle est étroite ^ mais extraordinaire-
ment abondante en cinnamome , en encens et autres par-
fums. Les Sabéens en occupent la plus grande partie;
relie qui touche à l'entrée du golfe et fait face à la Car-
186 POMPONIUS MELA. LIB. III.
Aliquot sunt in medio insulae sîtœ : Ogyris , quod in ea
Erythrée régis monimentum est , inagis clara quam ce-
terae. Alterum sinum undique Arabes incingunt. Ab ea
parte , quœ introeuntibus dex-tra est^.urbes sunt , Cana,
et Arabia , et Gadamus : in altéra y ab intimo angulo
prima , Bérénice , inter Heroopoliticum et Strobilum :
deinde inter promontoria Mvoç ipfji,ov et Coloba , Philo-
teris et Ptolemais : uhra Arsinoe, et alia Bérénice : tum
silva j quae hebenum bdoresque générât , et inanu factus
amnisy ideoque referendus, quod ex Nili alveo dioryge
adductus. Extra sinum , verum in flexu lamen , etiam
non modico , Rubri maris ^ pars bestiis infesta , ideoque
déserta est : partem Panchœi habitant^ quos ex facto ^
quia serpentibus vescuntur^ Ophiophagos vocant. Fuere
interius Pygmsei, minutum genus^ et quod pro satis
frugibùs contra grues dimicando defecit. Sunt multa vo-
lucrum , multa serpentium gênera : de serpentibus me-
morandi maxime , quos parvos admodum , et veneni
prœsentis , certo anni tempore ex limo concretarum pa-
ludum emergere , in magno examine volantes ^gyptum
tendere j atque in i{^o introitu finium , ab avibus j quas
ibidas appellant, ad verso agmine excipi pugnaque con-
fici traditum est : de volucribus praecipue referenda
phœnixy semper unica; non enim coitu concipitur.,
partuve generatur : sed ubi quingentorum annorum aevo
perpétua duravit^ super exaggeratam variis odoribus
struem sibi ipsa incubât , solviturque : deinde putre-
POMPONIUS MBLA. LIV. III. 187
manie est habitée par- les Maces. La pointe de i'Ârabie
qui s'avance entre les ouvertures des deux golfes est hé-
rissée de bois et de rochers. Dans cet intervalle , on ren-
contre quelques îles, dont la plus célèbre est Ogyris,
parce qu'elle renferme le tombeau d'Érythras. Le golfe
Arabique est de toutes parts environné de peuples arabes.
On rencontre d'abord , à droite , les villes de Cana, d'A-
rabie et de Gadame ; à gauche , à partir de l'angle du
golfe , celle de Bérénice , entre les promontoires Heroo-
politicum et Strobilum ; ensuite Philotéris et Ptolémaîs j
entre les promontoires Mvoç op/moç et Coloba; plus loin
Arsinoé et une autre Bérénice ; puis une forêt qui donne
de l'ébène et des aromates ; enfin un fleuve remarquable
en ce qu'il n'est autre chose qu'un canal creusé de main
d'homme et dérivé du lïil. Au delà du golfe Arabique j
et cependant encore sur les bords d'un enfoncement assez
profond qui forme la mer Rouge , est une plage en partie
déserte à cause des bêtes féroces qui l'infestent, en partie
habitée par les Panch^ns, surnommés Ophiophages^ pai*ce
qu'ils se nourrissent de serpents. L'intérieur était autrefois
habité par les Pygraées, race d'hommes de très-petite sta- U-
ture , qui s'éteignit dans les guerres qu'elle eut à soutenir
contre les grues pour la conservation de ses récoltes. On
voit dans ce pays.desokeaux.et des serp^its de plusieurs
espèces. PaiTni ces derniers , on fait surtout mention de
serpents ailés, qui, très-petits, mais d'un venin très-
dangereux , sortent , dît-on , à une époque fixe de l'an-
née , de la fange des marais , et s'envolait en essaims
nombreux vers l'Egypte, mais. sans pouvoir y pénétrer,
parce que des oiseaux appelés ibis , venant à l'entrée du
pays se poster à leur rencontre , léui* disputent le passage
et les tuent. Qu^nt^ aux oiseaux , )e plus digne de remar-
que est le phénix , toujours unique dans son espèce; car
il n'a ni père ni mère. Après avoir vécu cinq cents ans,
il rassemble en monceau différentes sortes d'herbes aro-
188 P0HP0N1U6 MELA. LIE. IlL
scentium membrorum tabe concrescens, ipsa se conci*
pît y atque ex se rursus enascitur : quum adolevit , ossa
pristini corporis înclusa piyrrha .£gyptuin exportât ,
atque in urbe , quam Solis appellant , fragrantibus ar-
chio bustis inferens , memorando funere consecrat. Ipsum
promontorium , quo id mare clauditur , a Cerauniîs sal-
tibus invium est.
IX. £thiopia.
i£thiopes ultra sedent , Meroen habent terram , quam
Kîlus primo ambitu amplexus insulam facit : pars, quia
vitae spatium dimidio fere quam nos longius agunt ,
Macrobii; pars, quia ex iEgypto adv^iere, dicti Au-
tomolœ : pulchri forma , aequi corporis , parumque ve-
nerati opes, veluti optimarum alumni virtutum. In illis
mos est, cui potissimum p^reant, specie ac viribus
légère. Apud hos plus auri quam aeris est : ideo quod
minus est, pretiosius censent. ^re exornantur, auro
vincula sontium fabricant. Est locus apparatis epulis
semper refertus; et quia ut libet vesci volentibus licet,
*ïix(ov Tpi^e^av appellant; et quae passim apposita sunt,
affirmant innasci subinde divinitus» Est lacus, quo per-
fusa corpora qtiasi uncta pérrïitent : bibitur idem ; adeo
est liquidus , et ad sustineuda , qu% incidunt aut immit-
tuntur, infirmus, ut folia etiam proximis decisa fron*
POMPONIUS MELA. LIY. III. 189
matiques , se couche dessus et s'y consume ; puis, retrou*
vaut dans sa propre décomposition le, germe d'une vie
nouvelle , il se conçoit et renaît de lui-même. Dès qu'il
a pris un certain accroissement, il renferme les restes de
son ancien corps dans de la myrrhe, les transporte dans
une villç de l'Egypte appelée la ville du Soleil , les dépose
dans le sanctuaire d'un temple , sur un bûcher de bois
odoriférants , et se rend ainsi les honneurs d'une sépul-
ture solennelle. Le promontoire qui termine la mer Bouge
est couvert de bois impénétrables, qu'on appelle Cérau-
niens.
IX. Ethiopie.
Au delà sont les Éthiopiens. Leur siège principal est
Méroê, la première des îles que forme le Nil. Les uns sont
appelés Macrobiens , parce que leur vie est presque de
moitié plus longue que la notre ; les autres Automoles ,
parce qu'ils vinrent autrefois de l'Egypte. Ils sont bien
faits et tous de même taille ; ils font peu de cas des ri-
chesses et n'estiment que la vertu. Ils choisissent de pré-
férence pour chef celui d'entre eux qui se distingue parla
beauté et la force. L'or étant chez eux plus commun que
le cuivre, ils donnent pour cela plus de prix au métal qui
est en réalité moins précieux , et l'emploient dans leurs
ornements , tandis qu'ils fabriquent avec l'or les chaînes
des malfaiteurs. Dans ce pays est un lieu toujours couvert
démets, et qu'on appelle * HXiov rpctTcstp^ [ Table du soleil]^
parce que chacun peut, quand bon lui semble, y venir
prendre son repas. Les habitants assurent que la terre
produit ces mets publics par la volonté des dieux , à me-
sure qu'ils se consomment. On y voit un lac d'où les corps
sortent aussi luisants que si on les eût frottés d'huile ; ses
eaux , dont on boit habituellement , sont si limpides et si
peu denses , que rien de ce qui y tombe ou de ce qu'on y jette
1«0 POMPONIUS MELA. LIB. III.
dibus y non innatantia ferai j sed pessum et penitus
accipiat. Sunt et sdevissimse ferae , omni colore varii ly-
caones, et quales accepimus, sphinges. Sunt mirae aves
cornutaç tragopanes j et equinis auribus pegasi.
Ceterum oras ad Eurum sequentibus nihil memorabile
occurrit. Vasta omnia, vastis praecisa montibus, ripae
potius sunt quam litora. Inde ingens et sine cultoribus
' tractus. Dubium aliquandiu fuit, essetne ultra pelagus;
caperetne terra cirçuitum , an exhausto fluctu sine fine se
Africa extenderet. Yerum et si Hanno Carthactiniensis
exploratum missus a suis , quum per Oceani ostium exis-
set, magnam partem ejus circumvectus , non se mari,
sed commeatu defecisse memoratu retulerat : et Eudoxus
quidam avorum nostrorum temporibus, quum Lathurum
régém Aléxandriae profugeret, Arabico sinû egressus,
per hoc pelagus , ut Nepos affirmât y Gades usque pei*-
Tectus est; ideo ejus orae notœ sunt aliqua.
Sunt autem trans ea, quse modo déserta diximus j muti
populi , et quibus pro eloquio nutus est ; alii sine sono
linguae; alii sine linguis; alii labris etiam cohaerentibus,
ntsi quod sub naribus etiam fiçtula est, per quambibere
avenis , et , quum incessit libido vescendi , grana singula
frugum passim nascentium absorbere dicuntur. Sunt
quibus ante adventum Eudoxi adeo ignotus ignis fuit ,
POMPONIUS MELA. LIV. III. IM
ne surnage, pas même les feuilles détachées des arbres
voisins, qui tombent de suite au fond. On y trouve des
animaux très- féroces , tels que des lycaons aux couleurs
infinies et changeantes , et des sphinx , qui ont la forme
que leur donne la fable. On y voit aussi des oiseaux extra-
ordinaires, comme des tragopans à cornes, et des pé-
gases à oreilles de cheval.
Du reste , en suivant les côtes vers le sud-est , on ne
rencontre rien de remarquable : ce sont de vastes plages
hérissées de montagnes, hautes et escarpées , et la cote
ressemble plutôt aux bords d'un fleuve qu'aux rivages
d'une mer. Vient ensuite une grande région , qui est en-
tièrement inhabitée. On a douté assez longtemps si la mer
s'étendait au midi de cette côte , et achevait ainsi de cir-
conscrire la terre ^ ou si l'Afrique se prolongeait indéfi-
niment ; mais depuis qu'allant à la découverte par ordre
de sa république , le Carthaginois Hannon , après avoir
passé le détroit , a fait une longue navigation autour d^une
grande partie de l'Afrique, et qu'il nous a appris lui-même,
par le journal de son voyage , que s'il était revenu sur ses
pas, c'était non la mer, mais les vivres qui lui avaient
manqué; dépuis qu'au temps de nos aïeux, comme l'as-
sure Népos, un certain Eudoxe, fuyant la colère de La-
thurus , roi d'Alexandrie , sortit du golfe Arabique et
parvint par mer à Gadès , nous avons quelques connais-
sances sur cette partie du monde.
Au delà de ces déserts dont je viens de parler, on ren-
contre des peuples muets qui ne peuvent se faire entendre
que par signes : les uns ont une langue et ne peuvent pas
parler; les autres sont entièrement privés de cet organe;
d'autres , dont la bouche est naturellement fermée , n'ont
sous les narines qu'un petit trou par lequel on dit qu'ils
boivent à l'aide d'un chalumeau , et qu'ils aspirent uiie à
une, quand ils ont besoin de manger, les graines qu'ils
rencontrent çà et là sous leurs pas. Avant l'arrivée d'£u<^
192 POHPONIUS MELA. LIB. III.
adeoque visus miruin in modum placuit, ut amplectî
etiam flammas , et ardentia sinu abdere , donec noceret,
juaxime libuerit. Super eos grandis litoris flexus gran-
dem insulam includit , in qua tantum feminas esse nar*
ranty toto corpore hirsutas, et sine coitu marium sua
sponte fecundas; adeo asperis efFerisque moribus, ut
quaedam contineri , ne reluctentur , vix vinculis possint.
Hoc Hanno retulit , et quia détracta occisis coria pertu-
lerat, fides habita est.
Ultra hune sinum mons altus, ut Grœci vocant,
0fSi/ ox^H"^ perpetuis ignibus flagrat. Ultra montem vi-
ret coUis , longo tractu longis litoribus obductus , unde
visuntur patentes magis campi, quam ut perspici pos-
sint, Panum Satyrorumque. Hinc opinio ea fidem cepit,
quod, quum in bis nihil culti sit, nuUae habitantium
sedes , nuUa vestigia , solitudo in diem vasta j et silen-
tiuni vastius , nocte crebri ignés micant , et velutî castra
late jacentia ostenduntur, crêpant cymbala et tympana ,
audiunturque tibiae y sonantes majus humanis. Tune rur-
sus iBthiopes, nec jam dites ut hi, quos diximus, nec ita
corporibus similes y sed minores incultique sunt , et no-
naine *E(X2r£/7/û;y. In horum finibus.fons est , quem Nili esse
aliqua credibile est. Nuchul ab incolis dicitur : et videri
potest non alio nomine appellari, sed a barbaro ore
corruptus. Alit papyruin, et minora quideni , ejusdem
POMPONIUS MELA. LIV. III. 193
doxe y le feu était tellement inconnu à quelques-uns de
ces peuples, et ils en furent si émerveillés , qu'ils embras-
saient les flammes avec transport , et cachaient dans leur
sein des charbons ardents, jusqu'à ce que la douleur lés
leur fît abandonner. Au-dessus de ces peuples est un grand
golfe , et dans ce golfe une grande île qui n'est , dit-on ,
peuplée que de femmes dont tout le corps est velu , et
qui deviennent fécondes sans aucun commerce avec des
hommes; elles sont, en outre, d'un naturel si sauvage
et si fs^rouche , qu'il s'en trouve quelquefois qu'on peut
à peine contenir en les enchaînant. C'est ce que Hannon
a raconté , et l'on ne peut se refuser à le croire en voyant
les peaux de quelques-unes de ces femmes qu'il avait fait
tuer et écorcher.
Au delà de ce golfe, on rencontre une montagne élevée
et toujours en feu, que les Grecs appellent &6ûûu gx^ij^^x
[Char des dieux]. Au delà de cette montagne, la cote
offre , pendant un long espace , une chaîne de collines
verdoyantes, et au pied de ces collines, des plaines qui
s'étendent à perte de vue , et qu'on croit habitées par des
Pans et des Satyres. Ce qui confirme dans cette opinion ,
c'est qu'on n'y aperçoit ni culture, ni habitations, ni aucun
signe qui indique la présence des hommes : c'est que ces
lieux, qui pendant le jour ne sont qu'une vaste soUtude
où règne un silence plus vaste encore, ressemblent pen-
dant la niiit à un grand camp, par la multitude des feux
qu'on y voit briller çà et là , et par un bruit surnaturel
de cymbales, de tambours et de flûtes. Plus loin, on re-
trouve des Éthiopiens , mais ils ne sont ni aussi riches que
ceux dont nous avons déjà parlé , ni comme eux d'une
taille égale ; ils sont en outre plus petits et grossiers : on les
appelle ^Kayreptoi [Hespériens, Occidentaux], Sur leur ter-
ritoire est une fontaine qu'on peut regarder, avec quelque
vraisemblance , comme la source du Nil ; les habitants
l'appellent Nuchul, nom qui n'est peut-être qu'une corrup-
P. Mêla. 15
t% POMPONIUS MELA. LIB. III.
tamen generis ammaHa. Aliis amnibus in Oceaoum ver-
gentibus, solus in mediam regionem et ad orientem
abit : et, quonam exeat, incertum est. Inde coUigitur,
Nilum hoc fonte conceptum , actumqi^e aliquandiu per
inviâ, et idée ignotum , iterum se, ubi ad Eoa possit ,
ostendere : ceterum spatio, que absconditur, effici, ut
hic alio cedere, iile aliunde videatur exsurgere. Gato*
blepas, non grandis fera, verum grande et prsegrave
caput segre sustinens , atque ob id in terram plurimum
ore conversa , apud hos gignitur : ob vim singularem
magis etiam referenda , quod quum impetu morsuque
nihil unquaih saeviat, oculos ejus vidisse mortifertun.
Cpntra eosdem sunt insulae Gorgades, domus, utaiunt,
aliquando Gorgonum. Ips® terrœ promontorio, cui
*K(j7repov tckpocq nomen est y finiuntur.
X. Atlanticum mare ac huic adsita £tbiopiœ ac Mauritaniœ pars.
Inde incipit frons illa^ quae in occidentem vergens
mari Atlahtico âdluîtur. Prima ejus ^thiopés tenent,
média nuUi ; nam aut exusta sunt , aut arenis obducta ,
aut infesta serpentibus. Exustis insulâe apposîtœ sunt ,
quas Hesperidas tenuisse memoratur. In arenis mons est
Atlas, deme consurgens , verum incisis imdique rupibus
praeceps, invius, et, quo magis surgit, exilior; qui quod
altius quam conspici potest , usque in nubila erigitur ,
POMPONIUS MELA. LIV. III. 195
don de celui du fieuve de l'Kgypte. Elle produit le papyrus
et les mêmes espèces d'animaux qu on trouve dans le Nil :
seulement ces animaux n'y viennent pas aussi gros. Tandis
que les autres fleuves se dirigent vers l'Océan , le Nuchul
seul s'en va pai* le milieu de la contrée vers l'orient y sans
qu'on sache précisément où il se perd» On peut induire de
là que cette fontaine est la source du Nil , qui , disparais*
sant pendant quelque temps à travers des lieux impénétra-
bles et par conséquent inconnus^ reparaît^ dès qu'il le peut,
vers la partie orientale : ce qui fait que le Nuchul parait
finir dans un endroit et le Nil commencer dans un autre.
On voit' chez ces peuples une bête appelée catoblépas,
qui, sans être grosse, a néanmoins une tête très-grosse,
qu'elle a peine à soutenir, et que son poids énorme tncKne
fortement vers la terre. Cette bête a surtout cela de par-
ticulier, qu'elle n'a pas besoin de se précipiter sur sa
proie ni de l'attaquer avec ses dents : elle la tire d*un
regard. Les îles Gorgades, qui furent autrefois, dit'^on,
le séjour des Gorgones , s'élèveçit en face de ce pays , qui
se termine au promontoire appelé ^EdTrepov aspocq [Corne
de r Occident].
X. Mer Adantique et partie adjacente de TÉthiopie et de la Mauritanie.
 partir de ce promontoire commence cette côte qui
se courbe vers l'occident et qUe baigne la nier Atlantique.
Les premières co.ntrée$ sont habitées par des Éthiopiens ;
celles du milieu sont entièrement déser^tes ^ soit à cause
de la^ chaleur, soit parce qu'elles sont couvertes de sables
arides ou infestées de serpents. En face de la région brûlée
par le soleil $ont des îles qui passent pour a v6ir été hie
bitées par les Hespérides. Au milieu des sables s'élève
l'Atlas, montagne massive, escarpée, inaccessible, et
^'acnoîndnssast à^mesure qu'elle s élève-; et tellé-est 'sa iiau'i
teur, que sa cime se dérobe aux regards et. 3e perd dans
196 POMPONIUS MELA. LIB. III.
coelum et sidéra non tangere modo yertke , sed sustinere
quoque dictus est. Contra Fortunatœ insulae abundanl
sua sponte genitis, et subinde aliis super aliis innascen-
tibus nihil sollicitos aiunt, beatius. quam alise urbes ex-
cultae: una singulari duorum fontium ingenio maxime
insignis : alterum qui gustavere , risu solvuntur in mor-
tem; ita afiectis remedium est ex altero bibere. Âb eo
tractu , quem ferae infestant , proximi sunt Himantopo-
des 9 inflexi lentis cruribus, quos serpere potius quam
ingredi referunt : deinde Pharusii , aliquando teodente
ad Hesperidas Hercule dites ; nunc inculti , et nisi quod
pécore aluntur, admodum inopeâ. Hinc jam laetiores
agri amœnique saltus ebeno , terebintho et ebore abun-
dant. Nigritarum Gaetulorumque passim vagantium ne
Ktora quidem infecunda sunt, purpura et murice effica-
cissimis ad tingendum ; et ubique , quae tinxere , claris-
sima.
Retiqua est ora Mauritaniae exterior , et in finem sui
fastigantis se Africae novissimus angulûs ; iisdem opibus ,
sed minus dives. Ceterum solo etiam ditior et adeo fer-
tilis est, ut frugum gênera non quum serantur modo
benignissime procreet, sed quœdam profuudat etiam
non sata. Hic Antâeus régnasse dicitur , et signum quod
fabulae clarum prorsus ostenditur collis modicus resu-
pini hoqainis imagine jacentis , illius , ut incolae ferunt ,
tumulus : unde ubi aliqua pars eruta est , soient imbres
POiMPONIUS MELA. LIV. III. 197
les uues : ce qui a fait dire , non seulement que TAtlas
touchait aux astres, mais même qu'il portait le ciel. Eu face
de cette montagne sont les îles Fortunées , où la terre pro-
duit sans culture des fruits sans cesse renaissants , et oîi
les habitants, exempts d'inquiétude, coulent des jours^
plus heureux que dans les villes les plus florissantes. Il en
est une particulièrement remarquable à cause de deux
fontaines qui ont la propriété singulière, l'une d'exciter
dans ceux qui boivent de ses eaux un rire qui finit par la
mort, et l'autre de guérir de cette joie dangereuse. Au
delà de la contrée infestée par les serpents , ou rencontre
d'abord les Himantopodes , dont les jambes flexibles leur
servent, dit-on , moins à marcher qu'à se traîner comme
des reptiles; puis les Pharusiens, qui, riches autrefois,
lorsqu'Hercule osa s'aventurer chez les Hespérides , mè-
nent aujourd'hui une vie grossière et ne possèdent pour
tout bien que les troupeaux dont ils se nourrissent. Plus
loin sont des campagnes riantes et des bois délicieux rem-
plis d'ébéniers, de térébinthes et d'ivoire. Viennent en-
suite les Nigrites et les Gétules, peuples errants , et dont
les rivages mêmes ont leur fécondité ; car on y recueille
le purpura et le murex, dont la couleur est très-bril-
lante et très-recherchée.
Le reste de la côte appartient à la Mauritanie exté-
rieure , et aboutit à l'angle que l'Afrique , ainsi que je
l'ai dit, forme à son extrémité. On y trouve, mais en
moindre quantité , les mêmes richesses que dans la con-
trée précédente ; son sol est beaucoup plus fertile , car,
outre qu'il rend avec usure les semences qu'on lui confie,
il produit sans culture certaines sortes de fruits. On rap-
porte qu'Antée régna autrefois dans ce pays; et ce qui
confirme cette tradition , c'est qu'on montre une petite
colline dont la forme est celle d'un homme couché sur le
dos , et qui passe parmi les habitants pour être le tombeau
de ce géant. S'il y survient quelque éboulement, il jaillit
t98 POMPONIUS MELA. LIB. III.
spargi , et , donec effossa repleantur , eveniunt. Hoini-
num pars silvas fréquentant , minus , quâm'quos modo
diximus , vagi : pars in urbibus agunt ; quarum , ut inter
parvas , opulentissimae habentur y procul a mari Gilda ,
Volubilis y Prisciana: propius autetn Sala et Lixo Au-
mini Lynx proxima. Ultra est colonia et fluvius TiXidij
et unde initium fecimus, Ampelusia in nostrum jam
fretum vergens promontoriufn ^ operis hujus atque
Atlantici litoris terminus.
POMPONIUS HELA. LIV. III. 199
de l'eau jusqu'à ce qu'on ait rapporté de la terre et com-
blé le vide. Parmi les habitants de cette côte, les uns vi-
vent dans les bois y sans être pourtant aussi vagabonds que
ceux dont je viens de parler ; les autres habitent des villes,
dont les plus florissantes , en comparaison des autres, sont
Gilda, Volubilis et Prisciana, assez loin de la mer; et,
plus près des rivages, Sala, et Lynx , située dans le voi-
sinage dû fleuve IJxus. Au delà de ces villes sont la colonie
de Zilia , le fleuve du même nom , le promontoire Ampe-
lusia , par lequel j'ai commencé m'a description , et qui ,
formant sur le détroit l'extrémité de la côte Atlantique,
est aussi le terme de mon travail.
NOTES
DU LIVRE TROISIÈME.
1, — Ulyssippo. Une tradition veut qu'Ulysse soit venu jeter
les premiers fondements de cette ville , qui de son nom aurait été
appelée Ulyssippo.
2. — Magistrosque sapientiœ Druidas. « Les ' Druides , dit
César (Comment., liv. vi), sont chargés dps choses divines, des
sacrifices tant publics que particuliers , et expliquent ce qui a rap-
port à la religion. Ils ont soin de Tinstruction de la jeunesse, qui
les respecte beaucoup. Us prennent connaissance de tons les dé-
mêlés tant publics que particuliers. S'il se commet quelque
meurtre , s'il s'élève quelque contestation parmi les héritiers , si
l'on se dispute sur les bornes d'un champ , ce sont eux qui en
connaissent et qui prononcent les peines et les récompenses. Si
quelqu'un , quel qu'il soit , refuse de se soumettre à leurs déci-
sions , il est exclu de la participation à leurs sacrifices , ce qui est
chez eux un châtiment terrible : celui qui l'a mérité passe pour
un impie , un scélérat , et tout le monde l'abandonne ; personne
ne veut le voir, ni lui parler : on le regarde comme un pestiféré
que l'on évite de peur de gagner son mal ; il est l'objet du mépris
universel . Tous les Druides n'ont qu'un seul chef : son autorité
est absolue. Après sa mort , il est remplacé par le plus considéra-
ble de ceux qui lui survivent : s'il y a plusieurs prétendants , l'af-
faire est décidée entre eux par élection , et quelquefois par les
armes. Tous les- ans ils s'assemblent en une certaine saison sur la
frontière du pays des Gamutes, qui passe pour le milieu de la
Gaule , dans un lieu consacré à ces assemblées. Là , tous ceux
qui ont quelque différend , se rendent de toutes parts et ac-
quiescent à leurs jugements. On croit que leur institution vient
de la Bretagne , d'où elle a passé en Gaule. De là vient qu'au-
jourd'hui ceux qui veulent être plus parfaitement instruits de leurs
mystères , se déterminent pour la plupart à faire un voyage dans
NOTES Ut LIVRE III. 201
cette Ile. Les Druides ne vont point à la guerre , ne payent point
d'impôts, et sont exempts de toutes sortes de charges. Tant de
privilèges engagent une multitude de Gaulois à se faire initier à
leur ordre , et les pères à y envoyer leurs enfants. On dit qu'ils y
apprennent par cœur un grand nombre de vers : aussi quelques-
uns d'entre eux restent-ils des vingt années sous la discipline de
leurs maîtres , qui ne permettent pas qu'on écrive ces vers , quoi-
que dans presque toutes les autres affaires publiques et particu-
lières, ils se servent de caractères grecs. Il me parait qu'ils ont
pris la méthode de ne pas faire écrire pour deux raisons : la pre-
mière, parce qu'ils ne veulent pas faire connaître leur doctrine
au vulgaire ; la seconde , de peur que leurs élèves , ayant ces vers
écrits, ne cultivent moins leur mémoire. Une de leurs principales
maximes est que l'âme ne meurt point , mais qu'à la dissolution
du corps elle passe dans un autre : ce qu'ils regardent comme
très-utile pour exciter le courage et faire mépriser la mort. Us
traitent encore de plusieurs choses sur les astres et leur mou-
vement, la grandeur et l'étendue de l'univers, la nature des
choses , la grandeur et le pouvoir des dieux immortels , et ils les
enseignent à la jeunesse. »
3. — jéugustodunum. Celte ville, d'abord nommée Bibraete , *
était célèbre par ses écoles, oii toute la noblesse du pays des
Éduens allait se faire instruire dans les lettres. Les Druides s'as-
semblaient souvent dans ses environs , au mont Dru. C'était la pa-
trie du philosophe Divitiacus, que Cicéron vante comme un des
plus savants d'entre les Druides.
h, — Mare Caspium. Cette mer fut longtemps regardée comme
un golfe de l'océan Scythique ou Septentrional.
5. — ^ rege Bastorum,, Les Bœti, suivant Vossius , sont les
mêmes que les Batavi.
6. — Godes. Gadès fut la plus florissante des colonies phéni-
ciennes en Espagne , et passait , au temps d'Auguste , pour être la
plus considérable de tout l'empire après Rome. Elle devait son
nom à un mot phénicien , gadir, qui signifie fossé, parce qu'un
canal de peu de largeur séparait du continent l'île sur laquelle
elle était située.
7. — Cassiteridas . Ces îles, nommées aussi OEstrymnides , de-
vaient leur premier nom , tiré du mot grec qui signifie etain , h
l'abondance de ce métal , qui y attira les navigateurs des contrées
les plus éloignées.
202 POMPONIUS MELA.
8« — Scandinavta . La Scandinavie , aujourd'hui Suède et Nor-
vège , est une grande péninsule que les anciens prenaient pour
une Ue , parce qu'ils n*y avaient pas pénétré assez loin pour savoir
qu*eUe se rattache au continent européen , à une hauteur ou ils
ne supposaient que des mers glacées.
9. — Thule, Ce nom , attribué par les anciens à plusieurs pays
différents , mais employé généralement pour désigner la terre la
plus reculée dont ils eussent connaissance , parait avoir été donné
par les Romains à la plus grande Qe du groupe situé au nord-
est des Orcades (aujourd'hui les lies Shetland) y à six jours de
navigation de la pointe la plus septentrionale de la Bretagne. Ce-
pendant les géographes ne sont pas encore d'accord sur ce point.
10. — Taprobane, Cette île, appelée aujourd'hui Cejrlan, était
fort peu connue des aAciens , paisque Mêla n'en parle qu'avec la
plus grande incertitude , et semble même :por(é à croire que la
Taprobane était le comm^ioement d'un autre monde. Ils avaient,
du reste , des idées assez justes , quoiqofe exagérées , de sa fertilité,
de sa richesse , des pierres précieuses qu'on y trouve , et de ses
éléphants, les plus gros et les plus beaux de l'Asie.
11. — Rubruminare Gneci.... Ép6p«v (^oéXaa^av appellani. Les
anciens appelaient ainsi cette vaste étendue de met* qui baignait les
côtes de l'A'sie méridionale depuis l'Ariane , aux environs de l'In-
dus , jusqu'aux rivages de TÉ^opie; à la différence des modernes,
qui ont restreint ce nom au golfe Arabique.
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES NOMS PROPRES CITÉS PAR POMPONIUS MELA.
Abdera, Abdère, Tilie de la llirace, aojifur-
d'hai Solystilo, II, ». — Autre ville du
uéme nom dans l'Hispanie , II , 6.
Absyrdii , fie de la mer Adriatique , adj . Osero ,
U.7-
Abydoe, ville sur l'Hellespont , auj. Nagara,
I, 19; n, a.
Abyla, montagne d'Afrique , sur le détroit de
Gadès, auj. CenU. I, 5; II, 6.
Acanllioa» TiHedelaThrace, auj. Erisso. II, a.
Acamania, Acarnanie, contrée delà GrAoe,
n. 3.
Acesines» flen<ve de l'Inde, anj. le Tchénab,
tributaire de rindus, III, 7.
Acbci , Achéens, peu]^e de la côte orientale
du Pont-Euxin, I , i3.
Achaia, Aehaie, contrée de la Grdoe» H, 3.
A^acortv Ktfivjfif, port des Grecs, dans un golfe
derÉotide,I,i8.
Acheloûs » fleure de l'Acarnanie, aig. Aspro-
Potamos, n, 3.
Achemsta , carerne près du Pont'EiixSn , en
Asie, I, 19.
Achillea, Adiillée, Ue du Pont-Euxin. auj.
Fioonisi. ou Fldonixi» on SidoAisi , H , 7.
A;lfC^XeC9; ())oo/aos, nom d'une pointe de tei're
sur le Pont-Euzin . en Europe , II « i .
Adiivi, Achives, peuple de la Phthiotide,
II, s.
AchoUa , ancienne rille de la côte occidentale
de l'Afrique, 1 , 7.
Acragas, rille de la Sicile, nommée par les
Latins Agrigeatum, Agrigente, aoj. Gir<
genti, n, 7.
Acritas, promontoire do Péloponnèse, anj. Cap
OaUo, n, 3,7.
Acroathon , ancienne rille sur le sommet du
mont Athos, II, s.
.Acroeorinthos, Acrocorinthe , citadelle de Co«
rinthe, H, 3.
Acronius lacus, lac Acronien, formé par le
Rhin, près de sa source , anj. lac Untersée ,
m, a.
Actiom, ancienne rille ^nr le golfe Ambra-
cien, dont la place a conserré le nom
d'Azio , II , 3.
Xdiabene, Adiabène, ancien nom d'une par-
tie de la Syrie, I, a.
Adobrîca, ancienne tille de l'Hispanie,
m, t.
Adramyttion . ancienne ville de l' Bolide, 1, 18.
Adria, fort du Picenum, auj. A tri, II, 4-
Adria, Adriaticum mare, mer Adriatique,
anj. golfe de Venise, 1,3; II , a , 3 , 4 , 7.
.Akee, île dans le détroit de Sicile, II, 7.
iCas , fleuve de l'IUyrie .auj. Lao , II . 3.
.£doi , Édoens, peuple de la Gaule, III , a.
JEgaïum mare , mer Egée , auj . Archipel ,1,3;
n, a , 3, 7.
^ates, trois iles de ce nom, situées en face
du promontoire Lilybée , aoj. Levanzo,
Farignana et Maretimo, H, 7.'
.fi^lia, Égilte, île entre le Péloponnèse et la
Crète, acj. Cerigotto , H, 7 .
Agina, É^ne, île au roisinage du Pélopon-
nèse, anj. Bnghia ,0,7.
£gion, rille d'Achûe, auj. Bostitsa, Il , 3.
£gipanes , Égipans , peuple fabnleuji de l'in-
térienr de rAfriqtie, 1 , 4, d.
iCgira, Égire, ville d' Aehaie, II, 3.
Agos, fleuve de la Cherson^se de Thrace,
anj. Kara Ora Su, II, a.
iBgyptii, Égyptiens, peuple de l'Asie, sui-
rant Mêla, I, s.
Agypjtns, Egypte, contrée de l'Asie. 1,8,
9, fi;III,8.
Anaria, iBnarie, île de l'Italie, aui. Ischia,
11.7.
JBMtoa , petite rille de la Thrace , h l'embou-
chure de rHèbre, auj. Eno , H, a.
MaVi insulœ, iles d'Éole , ou Éoliennes , l'é-
pandues autour de la Sicile, auj. même
nom, II, 7,
iEolii, éoUens , peuples de l'Asie Mineure,
I. 18
JEolis , Bolide, contrée de l'Asie Mineure,
aoj. portio de l'Anatolie, 1 , a , t8.
.fisis , fleure de l'Italie , auj Esino, II, 4*
.£stria, JBstrie, ile de la mer Adriatique, 11, 7.
JBthiopes Africœ, Éthiopiens, peuple de l'A-
frique méridionale , 1 , 4 : III , 9 , ro.
.Athiopes Asie» Éthiopiens d'Asie, I , a.
Athiopicum mare , mer Éthiopique , au midi
de l'Afrique, I. 4-
.Atna , Etna , rolcan de la Sicile, aoj. Gibel,
". 7 .,
.fitolia, Etolie, eontree de la Grèce entre
r Acheloûs et l'Isthme, auj. partie de la
liradle, II, 3.
Africa , Afrique , l'une des trois grandes divi-
sions de la terre, I,i,a,4,8;II,6,7.
Afrtcum pelagus , mer d'Afrique ,0,7.
Agathe, Agathe, petite rille de la Gaule Nar-
bonnaise, auj. Agde , U, 5.
1
ao^
TABLE ALPHABÉTIQUE
Agathyrsi, Agathyrses, peuple de la côte
septentrionale da Rléolide , Il , t.
Albani, Albaniens,peDplede l'Asie, sur la côte
occidentale de la mer Caspienne, III , 5.
Albingaanum, ville de la Ligorie, aoj. Al-
benga, II, 4>
Albis, fleare de la Germanie, aoj. Elbe,
m, 3.
Aleria eolonia, ville de la Corse, aaj. même
nom, 11,7. •
Alexandria, Alexandrie, Tille de l'Egypte,
aoj. même nom ,1, 9;II,7;ni,9.
A Ion, ville de la Bétiqoe, aoj. Guardamar,
n.«.
Alope, petite TiUe de la Locride, II. 3.
Alopeconnesos , Alopéconnèse, petite ville de
la Chersonèse de Thrace , II , a.
Aloros, petite Tille de la Macédoine, II , 3.
Alpes, montagnes de l'Bnrope, aiy. même
nom, II, 4 » ^ ; m, Si, 3.
Alpbeos, Alphée, fleuve du Péloponnèse, auj.
Ronpbla ,11. 3, 7.
Altinum, ville de l'Italie, auj. Altino , H, 4-
Amanns, partie du mont Taurus , entre la
Cilicieet la Syrie, I, 1».
A mardi, Amardiens, peuple de l'Asie, sur le
rivage oriental de la mer Caépienne^in, 5.
Amazones, peuple de femmes, l, a, 19;
111,5
Ambracia , Ambracie, ville de l'Épire, auj.
Ambrakia, II, 3. .
Ambracius sinus, golfe Ambracien, aoj.golfo
dell'Arta, H. 7.
Aminins , fleuve de la Germanie, a^j. Ems,
III. 3.
Amisos, A mise, ville de la Cappadoce ponti-
que, auj. Samfiin, I, 19.
Ammodes, promontoire de la Cilicic, auj.
Cape Mallo, I, i3.
Ampelusia, Ampélusie, promontoire de l'A-
frique, sur le détroit de Gadès, I, 5 ; Il , 7;
m. 10.
Amphipolls, ville sur les bords duStrymon,
auj. lamboli, II, a.
Ampsacus, Ampsaque, fleuve de la Numtdie ,
auj. Ouadi-el- Kibir, I, 6.
Amycla!« Amycles, ville du Péloponnèse, aoj.
Sklavachori, II, 3.
Anas, fleuve de l'Hispanie, auj. Guadiana,
II , 6 ; m , I .
Anchialos, ville de la Thrace, aig. Akelo,
II, a.
Ancon, Ancône. ville de l'Italie, sur la mer
Adriatique, auj. Ancona, H, 4-
Andanis , fleuve de la Carmanie , m , 8.
Androphag», Androphages, peuple de l'Asie.
sur les rivages de la mer Orientale, III , 7 .
Audros , île de la mer Egée , près de l'Eubée ,
avg. Andro, I, i8t D, 7.
Aiiemurium , promontoire entre la Qlicie et
la Pamphylie, auj. Aiiemurich , I , i3.
Autandrus, Antandre, ville de l'Éolide, aiy.
S. Dimitri, I, 18.
Anthedon , ville de la Béotie , sur l'Enripe ,
n. 3.
Anthropophagi, Anthropophages , peuple de
la rive gauche du Borysthènes, H , i.
.Antichthones, peuple de la zone tem|iérée mé-
ridionale ,1,1,9
Anticinolis , ville de la Paphlagonie, I, 19.
Auticyra, Anticyre, ville de la Phocifle, auj.
Asprospitia, IT, 3.
Antiochia. AUtibch'ie, surnom de la Syrie,
I, »# ï».^
Antipolis, ville de la Gaule Narbonnaise, auj.
Antibes, H, 5.
Antîssa, ville de Lesbos, n, 7.
Autinm, ville du Latium, H. 4>
Antronia, Antronie, ville de la Magnésie,
11,3.
Antros, ile de la Gaule, i l'emboachore de la
Garonne, auj. la tour de Cordonan, in, a.
Apenninus , Apennin , auj. même nom , Il , 4>
Aphrodisium, ville du Ijitinm, II , 4-
Aphrodisinm promontorium, promontoire de
la Carie, I, 16.
Apollinis promontorium, promontoire d'A-
pollon, sur la mer d'Afrique, auj. Ras-
Zebib .1,7.
Apollonia , ApoUonie , ville de la Cyrénaïque.
mv^. Marza Snsa, 1,8. — Ville de l'IUyrie,
auj. PoUna, 0,3.— Ville de la Thrace.
sur le Pont-Enxin, auj. Sizeboli , II, a.
Apsoros, île de la mer Adriatique, nj.
Cherso , II . 7.
Apuli , Apuliens, peuple de l'Italie, II, 7.
Aquileia, Aquilée, ville de l'Italie, sur le
Natison , auj. Algar . Il , 4
Aquitani, Aquitains, peuple de la Gaule,
entre la Garonne et les Pyrénées ^ lU, a.
Arabie, Arabie, contrée de l'Asie , atg. mène
nom,I . a , 10; m, 8.
Arabie, Arabie, ville sur le côté droit du
golfe Arabique, asg. Aden. Ill, 8.
Arabie Budxmon, Arabie Heurense, III, 8.
Arabicummare, Arabicus sinus, mer Arabi-
que, golfe Arabique, auj. mer Rouge, I,
a; m, 8.
Arados, ile de la Phénicie, auj. Ruad, II, 7.
Aranris , fleuve de la Gaule, auj. Hérault , H , 5.
Arausio Secundanorum , ville de la Gaule
Narbonnaise, auj. Orange, II, 5.
Araxes , fleuve qui se jette dans la mer Cas-
pienne, auj. Aras, in, 5.
Araxos, promontoire du Péloponnèse, auj.
Caoo Oiiarenza ,0,3.
Arcadia, Arcadie, contrée du Péloponnèse,
n, 3.
Ardea, Ardée, ville du Ldtlnm, auj. même
nom, n, 4-
Arelate Sextanomm, ville de la Gaule Narbon-
/ naise , auj. Arles , Il , 5.
Arethosa, Aréthuse, fontaine de Syracuse,
n,7.
Argolicus sinus, golfe Argolique, auj. golfo
di Napoli, II, 3.
Argolis, Argolide, contrée du Péloponnèse,
II , 3.
Argos, ville du Péloponnèse, II, 3.
Arfifos Amphilochi, ville de l'Épire, auj.
Filoquia , II , 3.
Argyre, île de l'Inde, sur le Gangue, auj.
Sumatra, ni, 7.
Aria, Arie, ile du Pont-Euxin, U, 7. — Con-
trée de l'Asie, entre la Perse et l'Inde, auj.
Herat, I, a.
Ariane , contr«« de l'Asie, entre la Perse <>t
l'Inde,!, a.
Arimaspap, Arisinaspes, peuple de la Scylhie,
II, I.
DES NOMS PROPRES.
205
Arimiaom, petite ville de l'Ombrie, auj
Rimioifll, 4.
ArmeDe, Tiilede la Paphlagooie, I, 19.
Armenia; pylae, portes Arméaienoes» partie du
moot Taan\s, I, i5.
Armenii, Arméniens , peuple de l'Asie, I, a ;
m, 8
Arsinna, petite Tille de la Nomidie, aiy.
Arsen, I, 6^
Arsinoe, ville de la Cyrcnaïqae, a^j. Ten-
kera.I,8;Ul, 8.
Artabri, Artabres» peaple de l'Hispanie,
m. f.
ArasaceS, fleave de l'Ariane, m, 7.
Arynphaei , Arymphéeos, peoplede l'Asie, I,
a. 19.
Ascalon , Ascalon, ville de la Judée, I, a.
Asia , Asie, I, i, 3, 4, 5, 7,1a, 19; II,
7;ïn, 5.
AsinaeHs sinus , golfe Asiniien , dans le Pélo-
ponnèse, auj. golfb di Coron , II , 3.
Asine, TÎUe sur le golfe Asinéen , II, 3.
Aspeodos, ville de fa PamphyUe, I, 14.
Assos, colonie éolienne, I, x8.
Assyrii, Assyriens, peuple entre l'Euphrate
et le Tigre, I, a.
Asta colonie , colonie Asta , dans la Bétiqne ,
auj. la Mesa de Asta , III, t.
Astaboraa, flefive de l'ÉtLiopie africaine,
auj. Takazé ,1,9.
Astacos, ville de la Bithynie, auj. Geivise, I,
Astape , fleuve de l'Ethiopie africaine , . auj.
Bkhr-el-Azrak , I, 9.
Asteria, Astérie , lie de la mer Ionienne, II , 7.
Astigi» ville de^ la Bétiqne, auj. Ecija,
n, 6.
Astnres, Astûrieos, peuple de l'Hispanie,
auj. même nom, m, r.
Astypalsea, Astypalçe, ile de la mer de
Crète, auj. StampaÙa, II, 7.
As^ra, petite ville derÉolide, I, 18.
Ataciiii, Atacines, peuple de la Gaule , II . 5
Atax, fleuve de la Gaule, auj. Aude, Q, 4>
Atemus, Aterne, fleuve de l'Italie, a^j. Pes-
cara»II, 6.
Atfaenae, Athènes, ville de .la Grèce, auj.
Satine, II, 3.
Atheuopolis, ville de la Gaule Narbonnaise,
auj Toulon, II, 5.
Athoa, montagne de la Macédoine, auj.
Monte Santo, H, 2^.
Athyrafe , fleave de la Thraee , H , a.
Atlantes, peuple de l'Afrique occidentale,
1.4
Atlas, montagne de la Mauritanie Tingi-
tane, auj. même nom, III, 10.
Attfais , Atthide, Altiqne, contrée de la
Grèce, aoj partie de la Livadie, II, 3, 7.
Attica, Atliqne, l'd., II, 3, 7.
Atnria, Aturie, fleuve de l'Hispanie, auj.
Adonr , m , I .
Avatici , Avatiques , peuple de la Gaule Nar-
bonnaise, U, 5.
Avenio, Avénion, ville de la Gaule Narbon-
oaise. auj. Avignon, U, 5.
Avernus, Averne, lac de la Campanie, aoj.
lagod'Averno, U, 4-
Aufîdns, Aufide, fleuve de l'Apulie, auj
Ofanto, II. 4-
Augilae, Augiles, peuple de l'inténeur de
l'Afrique, I, 4, 18
Angnsta, ville des Trévires, auj. Trier,
m, a.
Angustodunum, ville des Edueus, auj. Au-
tun, III, a.
Anlis, port de la Grèce, sur TEuripe, auj.
Vathi,Q, 3.
Avo, Aron, fleuve de rHispahie, auj. Aves,
in, I.
Ausci, Ausdens, peiqple de l'Aquitaine, d'où
auj. Auch, III, a.
Aatomolae , Antomoles , Éthiopiens , III , 9.
AttCrigones, peuple de l'Hispanie Tarracon-
naise, III, x.
Axenus Pontns, premier nom du Pont-
Euxin, I, 19.
Axiacœ, Axiaces , peuple sarmate ,11, i.
Axiaoes, fleuve de la Sarmatie, auj. Teli*
Çol,II, I.
Axius, fleuve de la Macédoine, aoj. Var-
dar, n, 3.
Asotus, Asot, ville maritime de la Pales*
tine, auj. Ataud on Esdud, I, 10.
B
Babylon, Babytone, ville sur l'Euphrate,
auj. Babil, en ruines, 1, a.
Babylonia, Babylonie, surnom de la Syrie,
1,1.
Bacti'i , Baciriens, peuple de l'Asie , I, a.
BaDtarrs, Baeterres, vill<i de la Gaule Narbon-
naise, auj. Bésiers, D, 5.
Bajtiea, Bétiqoe, contrée de l'Hispanie, auj.
Grenade et Andalousie, 11, 6; IH, 1,6.
BkUs, fleuve de l'Hispanie, auj. Guadalqui-,
vir, UI, I.
BsBtnio , Bsetulon , petite viUe de l'Hispanie
Tarraconnaise, anj. Badalona, II, 6.-*Fleuve
de l'Hispanie, apj. fiesos. H, 6.
Bagrada, fleuve de l'Afrique propre, auj.
Mqerda , ou Megrida „ I, 7.
Baise , Baies , ville de la Campanie, Q, 4*
Baléares , lies de la Méditerranée, a^j. Miyor*
que et Minorque, II, 7.
Balsa, petite ville de la Lusitauie, anj.
Tavira, lU, i.
Barbesnl, ville de.la Bétiqne, auj. Marbella,
11,6.
Barcino, petite ville de l'Hispacie Tarracon-
naise, aig. Barcelone, H, 6.
Bar^los, ville delaC<rie,I, 16.
Banum, ville de l'Apulie, aiq. Bari, 0,4*
Basilicus sinus, golle Basilique, entfe la
Carie et l'Ionie , I, 1.6 , 17.
Basilidse , Basllides, peuple de la Scy thie. H , x .
Bastuli , Bastules , peuple delà Bétique , III, x .
Bandos , fleuve de la Syrie , I , i a.
Becheri, Béchérieiis, peuple sur le Poat-Euxin,
Il 19'
Belcse , Belces , peuple de la Scy thie , IH , 56.
Belgae, Belges, peuple de la Gaule, anj,
même nom , HI , a.
Belo, petite ville de l'Hispanie, sur le dé-
troit, ai^. Tarifa, n, 6.
Bérénice, sur le golfe Arabique, anj. Cal-
zem. — Autre ville du même nom, sur
le même golfe, HI, 8.
ao6
TABLE ALPHABÉTIQUE
Btrytos , Baryte, rille inaritime de la Syrie,
auj. Reiroat ,1. la.
Beaippo , petite ville de l'flispanie , sur le
détroit , II , 6.
Bisanthe , oolooie aatnieniie , dans la Tbrace,
anj. Rodosto, sur la mer de Marmara, II, a.
Bithyni, Bithyniens, peuple de l'Asie Mi*
nenre, 1, a, ig; II, 7.
Bithyois, TiUe de l'ile Thynias, dans W
Pont-Kixin, II, a.
Bithynis> ville de la Thraoe snr la Prepon-
tioe, U, 7.
Bisone , ville de la Thmoe , sur le Pont-
Bazin, n. >.
Blanda, ville de la LQcanie,auj. PoliclMtro,
on Maratca, D, 4*
Blemyae, Blémyes, peuple de l'iatérievr de
l'Afrique, 1,4.
BivAtia, en Bosotis, Béolie, contrée de la
Grèce, anj. partie de la Livadie, II > 3( 7.
Bolbitiam ostinoi Mili , nne <dee bouches dn
Nil, I, 19.
Bononia, Bondaie, -ville do l'Italie, anj. Bo-
logne, n, 4.
Borion, promontoire de la Cyrénaique , auj.
Cabo ai Teiones , 1, 17.
Borysthenes, Borysthines , fleure de la Sar-
matie, auj. Dnieper, U, 1,7.
Borytthenis , petite ville è l'embouchure da
Borysthenes, anj» Ocsakoff, 11^ t.
Bosporus Qimmerias, Bosphore Cimmérien, dé-
troit qui unit la Méotide an Pont-Euxin ,
avq. détroit de Caffa o« d'Iénikalé , I , !•
Bosponu Thracius, Bosphore de Tbraoe,
détroit qui nuit la Propontido au Pont*
Eoxin, anj. canal de Constantinople, 1 , 1 ,
*, 19; n, 7.
Botrys, ville maritime de la Syrie, auj. Pa-
trône, I, la.
Brauronia, Branronie, ville de l'Attique, auj.
Urana, n , 3.
Britannia, île de l'Océan, auj. Grande-
Bretagne, III, 6.
Bmndusinm , Bandes ,- ville de la Calabre ,
anj. Brindisi , il , 4 » 7-
Bruttii , Bnittiens , peuple de l'iulie , II . 4-
Bubastis, viBe de l'BgypIe, anj. Vasta,
If 9-
Bubesius sinus, golfe de la Carie, 1, 16.-
Buta , viUe d« l' Italie , II « 4 •
Bncephalos, promontoire du Pélopoimèse,
H , 3.
Boces, fleuve de la Seytfale européenne,
anj. Ghniloje More , II , > .
BodJai, Badina, peupk riverain de Tanais,
I. 19' ,
Buthroton, ville de TEpire, anj. Butrinto,
11,3.
Buxentom« petite ville de la Lucanie, anj.
Policastro , II| 4>
Bnaeri, Buaériens, peuple pontique , I, 19.
Byblos, ville maritime de la Syrie, auj.
' Gibele,I, la.
Byaantinm, Byxattce , ville de la Thraoe, sur
le Bosphore, anj. Constantinople, Islam
boul , H, a.
c. ■ • •
Cadusii , Cadusiens , peuple .sur le golfe ilyrca-
nien, I. s.
Ca»araugasta, ville de l'Hi^anie Ta
naise, auj. Saragosse, H, 6.
Cxsarea, Césarée, anciennenBeat fol, ville
de l'Afrique, auj. Tennis, I , A.
Caicus , fleuve de rÉolide, ai^ Mandrago-
rai, 1 , 18.
Calabria, Calabre, contrée de l'Italie, anj.
terre d'Otrante, 11,4.
Calaris, ville de la Sa^igne, auj. Cagliari,
n,7.
Calauria, Calaurie, ile voisine de la Grèce,
auj. Sidra, II, 7.
Calbis, fleuve de la Carie, I, 16.
Calliaros . petite ville de l'Éolide. II , 3.
CalUpidoi , Callipides , peuple de la Sanaatie,
n, I.
CalUpolis, viOe de la Calabiv, anj. GalU-
poli , II , 4» ^
KaXoç Xt/x>]v, port de la Chersonèae Taari-
que, n, z.
Calpe , montagne de l'Bispanie, atû* G'*
braltar , 1 , 9 ; 11 , 6. ^
Calydon, ville de l'ÉtoUe , anj. Galata,
dans la Livadie , II , 3.
Calymnia, Calymnla, nne det Sporades, anj.
Colinine, 0,7.
Cambyses , fleuve qui se jette dans le golfr
Hyrcanien , II , S.
CamiroA , ville de me de RhodM, II, 7.
Campania, Campanie, contrée de l'ItaBe,
auj. Terre de Labonr , U , 4-
Cana , ville de l'Éolide , 1 , 18.
Canastrsum promontorinm, promontoire
( anastrée, dans la Bfacédolne, II, 3. '
Candidum promoAtorium , le cap Blane-, dans
l'Afrique propre, auj. Ras-el-Abeadh, I,
7; n, 3.
Canopicum ostinm Mili , une des booches
du Nil, 1,9,0, 7f
Canopos , Canope , petite. Ile ft l'emboachure
du Nil, n, 7
Cantabr», Cantabres, peuple de l'HIspaaie
Tarraconnaise , m, i , a.
Cannsium, ville de l'Apolie, aiQ. Canoea,
n,4.
Caphareus, promontoire Capharee, dans
l'île d'EuÊée, auj. capo d'Oro, n, 7.
Cappadoces, Cappadociens , peuple de l'Asie
Mineure,!, >{ 111,8.
Capraria , Caprarie , ile entta la Corse et TE*
trurie, auj. Caprara, II, n.
Caprea; , Caprées , ile de la Méditerranée .
près de la Campanie, auj. Capri , II. 7.
KairpOu Xt/tATlV , poH de la Macédoine, H, >.
Capna, Capoue , ville de la Campanie , U , 4-
Carambis , promontoire de la Paphlagonie,
sur le Pont-Buxin , auj. Capo Pisello , on
Gheripî , ou Kelrempe ,' 1 , 19 ; Il , i .
Carbauîa, Carbanie, île entre la Corse ei
l'Italie , II , 7.
Carcine, ville sur le Pont-Buxin , It , t.
Camnites sinns, golfe CarcinHes, snr le
Pont-Euxin , auj. golfo de Ne^poli , II , t .
Carcinus, ville dn Bruttium ,11, 4*
Cardia, Cardie, viOe à l'entrée de la Cber-
sonèse Taurique , anj. Heu du même nom .
I, a.
Caria, Carie, contrée de l'Asie Mineure.'
I , a , i6 ; n, 7. — Port de In Thrace , sur
le Pont-Euxin, II , a.
DES NOMS PROPRES.
S07
CaroMiii, Cannanient, peuple de l'àftie,
III, 8.
Garni, Cames, peuple de la -Gaule Tofata,
II. 4.
Carpathinm mara, mer Caipathieiuie , par-
tie de la mer égée^ II » 7.
Carpatbos , ile de la mer égée , anj. Scar-
panto, n, 7.
Carra, rille de l'Arabie Heurenie, m, 8.
Carteia , ville de la Bédqne , H, 6.^
Carthago , Carthage , ville de l'Afrique
propre , dans un lieu appelé aoj. El-lfersa,
1.7: n, 7. — ViUe de l'Hispanie Tarra-
conaaiae, anj. Cardiagène, II , 6.
Cartinna , petite ville de la Nnmidie, aaj.
Masarran ,1, 16.
Caryancn , .ville de la Carie, I • 16.
Carystos , ville de Tile d'Bnbée, aoj. Caslel-
RosM», D , 7.
Caaina, montagne de l'Arabie, auj. Cap del
Cas, I, 10; m ,S.
Caspias pylc • Portée Caepiennea , gorge du
mont Taarns , entre la Parthie et la Médie ,
I, t5.
Caspiani , Caspiena , peiqple des bords de la
mer Caspienne , I , a»
Caspium mare , Caspius sinus , mer Cas-
pienne, golfe Caspien , acrj. mer Caspienne ,
I, >, i^i m, 5.
Cassandna , Cassandrie , ville de la Macédoine,
n, a.
Cassilérides , iles de l'oeéan Britannique,
anj. SorUngues ou SciU j » III , 6.
Castanea, vilie maritime de la Thessalie,
Castra Cornelia , petite tille de l'Afrique
propre, auj. Gellah, 1,7.
Castra Dellia» i^.> I, 7.
Castrum novum, ville de l'Étmrie, II, 4-
Cauba^uios, vallée de l'Égvpte, I, 8, 9.
Cataptystum, une des bouches du Nil, 1,9
CatairactBs, fleuve de la Pan^ylie, aiy.
Dudem, I, i4.
Catina, Catine, vlUe de la Sicile, aig.Catane,
II. 7.
Cavarea, peuple de la Gaule Narbomaaiie,
n. 5.
Cancasos , Caucase , diaiue de montagnes <fiû
sépare la mer Caspienne du Pont*Euxin,
I, iS.
Canionia, Canlonie, villa du Bruttium, ai^.
Gastel-Vetnre.II» 4*
Caunns, petite ville de la Carie, ai\j. Copi,
I. 16.
Cayetros, fleuve de l'Iooie, ai:g. Kara-Su,
Il «7'
Cd>ennsp, montagnes de la Gaule, aug. Ce*
vennes, n. 5.
Gecina , petite ville de l'Btmrie, II , 4.
Cedrmâa, contrée de l'Asie , I , a ; HI , 8.
Celadus, fleuve de la Lnsiunie, aug. Cavado,
m, I.
Gelenderis, colonie samieone, auj. PalopoU,
ou Grionero, ou Canderolo, l» x3.
Celte, Celtes, peuple de la Gaule, UI, i,
a, 6.
Censram promontorium, promontoire de
TEubée , aiq. Capo litar, II , 7.
Cendires», Cenchrees, petite ville de l'isthme
de Corinthe, aoj. Keerch, II, 3.
Centuripinum, petite ville delà Sicile, auj.
Centorbi, II, 7.
Cephalenia,Céphaléme, iledela mer Ionienne ,
auj. Cefalogna, II, 7.
Cepae, Cèpes, petite ville de l'Asie, sur le
Bosphore Clmmérien , I » 19.
Cerandcus sinus , golf!» Céramique , gciie de la
Carie, asg. g«^o di Stanoo, 1 , 16.
Cerasns , viÛe sur le Font-Euxin , a<g. Kiri-
sontho ,1,19.
Ceraunii montes, monts Gérauniens, en Éfirt,
anj. monte di Chimera, H, 3. —r Entre le
Pont-Euzin «t la mer Caspienne, 1, 19 1 III, S,
Cercasoram, ville de l'Egypte, 1, o*
Cercatae, Cncètea, peu|^ de l'Asfo, sur 1er
Bwphore Cimmérien , 1 , 19.
Cereinna , île de l'Afrique propre, auj. Ker-
keni , en Gaawlera, 0,7.
Cervaria , nom d'un lieu de la Gaule , anj.
Calla Cervera,II, 5.
Cestros, fleuve de la Pamp^Uo, 1 , 14.
Chalcedon , Chaleédoiiie , colonie grecque , sur
la rive asiatique du Bosphore- dclliraoe,
I> 19-
Chakia, Chalde, Iledela me
auj. Calchi,II, 7.
Chalcis, viUe de l'tle d'Sdbée, aqj. Négi*
pont, n, 7.
Chaldsn, Chaldéens, peuple de l'Asie, m , 8
Cfaalybes , peuple Pontique , 1 , 19.
ChMybdis , gouffre du détroit de Sicile , a«i
Calofaro, II, 7.
Chelidooia» insubo , iles Châidàniemwa. dans
la mer de Pamphylie , II , 7.
Chelonates, preunontoire de FÉlide, auj.
capo Tomese, II , 3.
Chelonophagi, Cbélonophages . peuple sur 1»
golfe Persique, III , 8.
Chemmis, île dans uu lac formé par 1» Nil,
aiq. AÎnim , I, 9.
Cherrone, petite tille de<la Chevsonèee Tauvi-
que , anj. Gurtschi , H , i .
Cheraonesus , Chersonèse, presqu'île de l'Eu'
rope, entre la mer Égée etl'HeUespout , II, s .
-« Ftomontoire du Fâ iponnèse , il , 3.
Chlos , île de la mer Égée, auj. Sdo , II , 7.
Chomari , Chomariens , peuple de l'Asie , anr
les bmridt de la mer Câkspienne, I , x.
Chrysa , ville de TÉolide , 1 , 18.
Chryse, ile voisine de la Crîte,II, 7. •— lie
de l'océan Oriental , anj. Btalaoda , DI ,• 7 ■
Cicones , peuple de la Thrace , Il , a.
Cioyaelhoa, flede la mer Égéa^ n, 9. - >
Cilida „ CiUeie , contrée de l'Asie BCneure,
I , a , II , la, i3 } II, 7.
Cimbri, Cimbres, peuple de la Germanie,
m. 3
Cimmerii, Cimmériens, penple-derAaie,!, av
n, X.
Ciinmerinm, petite «iUe de l'Asie, sur le
Bosphore CÎmmérien, I, 19.
Cimmerius Bosporus, BosphiMe GmmérieBr
I.i. ,
Cinara, ile de la mer Egée, auj. Artichaut ^
n, 7.
Ciuolis, rille de la Paphlagonie^ an^ Kinoli «
I. »9' . • '
Cinyps, fleuve de l'Afrique propre, auj.
VMi-Quaham, I, 7.
Cios , port de la Phrygie, auj. Gemblic, I, 19
208
TAB1L.E ALPHABÉTIQUE
Circeii, ville du Latimn, Il , 4.
Cirrha, rille de la Phocide, aaj. Aspropiti,
n, 3.
CirU, TÎUe de l' Afrique propre , auj. Con-
stantine, I, 6.
Cissi, Cissiens, peuple de l'Asie, I, ».
Cisthena, rille maritime de TÉolide , I, 18.
CithœroQ , montagne de la Béotie , II , 3.
CitharisU, ville de la Gaule Narbonnaise,
auj Ceireste, II, 5.
Clampetîa , Clampéiie , ville du Bmttium , auj .
Amantea, II, 4-
Claaomenœ, Clazomènes,' ville de l'Ionie,
auj. Vourla, I, 17.
Cleona, ville au pied du moût Atbos , II , a.
Cliternia, Cliternie, petite ville des Dauniens,
en Italie, II, 4>
Cliumberrum , ville de la Gaule, auj. Auch,
m, s.
Clodianum , fleuve de l'Hispanie Tarracon-
oaise, auj. Fluvia, n« 6.
Clnana . ville du Picenum , en Italie, II. 4
Qupaa, Qupée, ville de l'Afrique propre, I, 7.
Cneinides, ville de la Locride, II, 3.
Cnidos, Guide, ville de la Carie, auj. Gnido,
I, t6
Codanonia, Codanonie, lie du golfe Codan,
auj. Sceland, ni, 6.
Codanus sinus, golfe Codan, auj. mer Bal-
tique, m, 3,6.
Gœle Syria, Celé-Syrie, partie de la Syrie,
I. a.
Cœlos, pOTt de la Chersonàse de Thrace,
II, 1.
Colchis, Colchide, contrée de l'Asie, auj.
Mingrélie , 1 , 19; H, 3.
Colis, promontoire de l'Inde orientale, auj
Capo Comorio , III , 7.
Colobs, promontoire sur le golfe Arabique,
111,3.
Colophon, ville maritime de l'Ionie, auj.
ruines, I, 17.
Colubraria, lie de la Méditerranée, voisine
de l'Espagne, ai^. Moncolobrer, II ,7.
Columna Rbegia, |ietlte ville du Brattium, II, 4
Colnmnœ Herculis, Colonnes d'Hercule, Calpe
et Abyla, I, 5; H, 6.
Comaiii , Comaniens , peuple de l'intérieur de
l'Asie, I, ».
Comarœ, Comares, peuple de l'intériair de
rAsie,I,a.
Commae^e, contrée de la Syrie, I, a , 11.
Concordia, Coiicordie , petite ville de la Véné-
tie, n, 4-
Consentia, Consentie, petite ville du Bruttium,
11,4.
Coos, Cos, île de l'Asie Mineure, aaj.
Stan-Co, 11^7.
Copbes , fleuve de l'Inde , tributaire de
rindus, auj. Nilab, III, 7.
Kùifoç portus , port de la Macédoine, H , 3.
Coraxi, Coraxiens, peuple de l'Asie, 1 , 19.
Coraxicns mons , mont Coraxique , partie du
Taurus, I, 19; UI, 5. '
Corcyra, Corcyre, île de la mer Ionienne,
auj. Corfou, II, 7.
Corcyra Mgra, Corcyre la Noii-e , fie delà
mer Adriatique, auj. Curzola ,11, 7.
Torduba, ville delà Bétiqne, auj. Cordoue,
II, a.
Corinthos, Corinthe , ville de l'Achaïe , auj.
Corinto , II , 3.
Corocondame , fleuve qui se jette dans le
Bospbore Cimmmen, I, 19.
Coros, fleuve qui se jette dans le golfe Per-
8i<|ue, auj. Brandemir, III, 8.
Coraica,ne de la Méditerranée, auj. Corse, ,
n.7.
Corycos, petite ville de la Cilicie, I, i3.
Coryna , petite ville de l'Ionie, I, 17.
Cosa, ville de l'Étrurie, II, 4'
Cossura , Ile entre la Sicile et l'Afrique , auj.
Pantalaria, 0,7.
Cotbon , île entre le Péloponn^ et la
Crète, Û, 7.
Cragus , montagne de la Lycie, I , i5,
Crète, île de la Méditerranée, auj. Candie,
I, x6; II, 7.
Creusis , petite ville de l'Hellade, II, 3.
Kptou /lîTùHrov , promontoire de la Crète,
II, I, 7.
Cromina, ville de la Paphiagonie , 1 , 19.
Croto , ville du Bruttium, auj. Crotone,
11,4.
Grunos, port de la Thrace, sur le Pont-
Euxin , auj. Varna , II , a.
Crya, promontoire de la Carie , I , t6.
Cudns, promontoire de l'Inde, lU, 7.
Cornai, Cumes, ville de la Campanie, auj.
ruiues, H, 4-
Cunetis ager, promontoire de la Lusitanie,
auj. cabo de Santa Maria , m , i.
Cupra , petite ville du Picenum , II , 4.
Cyane» insulœ, îles Cyanées, à l'entrée
méridionale du Bosphore de Thrace , II , 7.
Cyclades, îles de la mer Egée, II , 7.
Cycnns, petite ville de la Colchide , 1 , 10.
Cydna, ville de la Macédoine, auj. Citfon,
II, 3.
Cydnus, fleuve de la Cilicie, auj. Kara-Su,
I, i3.
Cydonia, Cydonie, ville de la ''Crète, auj.
Canea , II , 7.
Cyllene, ville de l'ÉHde, auj. Chiarenza,
11,3.
Cyllenius mons, mont Cyllène, en Arcadie,
U,3.
Cyme, ville de FÉoUde, auj. Foia nuova,
I, 18
Cynos, petite ville de la Locride, II , 3.
Cynosseina, tombeau d'Hécube, dans la
Chersonèse de Thrace , II, a.
Cypariss«, Cypansses, ville, de la Messénie,
auj. Arcadia,n , 3.
Cyparissius sinus , golfe Cy parissien , golfe de .
la Messénie, auj. golfo di Arcadia, n, 3.
Cypros, Cypre, ile de la mer de Cilicie, auj.
Cipro, Chypre, U, 7.
Cypsela , ville de la Thrace , auj. Ipsala , II , ».
Cyrenœ, Cyrènes, province de l'Afrique,
1.4. 7.8-
Cyrene, Cyrène, capitale du pays de
Cyrènes, auj. Kuren ,1,8.
Cyrus , fleuve qui se jette dans la mer Cas-
pienne, nuj. Knr, III, 5.
Cythera, Cythère, île voisine du Pélt^ii-
nAse , auj. Cerigo , Il , 7.
Cythius , fleuve de la Laconie , Il , 3.
Cythnos, île «?e la mer Égér, auj. Thennia,
II. 7-
DES NOMS PROPRES.
ao9
Cytoros» Tille de la PaphUgonie, aaj.
Kiedras , 1 , 19.
Cyacum, TiUe de TAsie Mineure > I > 19.
Dahie , Dahet , peuple de l'intérieur de l'Asie,
1.5; III, 5.
DamasoÂiie , partie de la Syrie , I , a.
Dannbiiis , Danube , fleuve de l'Europe, aoj.
Donau, II, x , 3 ; III, 3.
Dardania , Dardanie, ville de la Troade, d'où
anj. le nom de Dardanelles , I, 18,
Dascylos, TiUe de la Bithynie , 1 , 19.
Daasaretae, Dassarites, peaple de l'Illyrie,
aiq. Albanais, II , 3.
Danni, Danniens , peuple de l'ApuUe, II, 4.
Deciatum, petite ville de la Gaule Cfarbon-
naise , II, 5.
Decium, TiUe de rflispaiûe Tarraeonnaise,
m, a.
Deloa , une des Cydades, ai:g. Sdiles, II,
7; m, 5.
Oelpbi, Delphes, ville de la Phodde, anj.
Castri , III, 3.
Delta , partie de l' Egypte ,1,9.
Demetnon, petite ville de la Magnésie,
U.3.
Deribices, peaple de l'Asie, UI, 5.
Derris, promontoire de la MacëdcHne, II, 3.
Dertoaa , ville de l'âispanie Tarraeonnaise,
anj. Tortosa , en Catalogne, U , 6.
Dévides, fleuve de l'Hispanie, auj. Deva ,
m, I.
Dianinm, île de ta mer Tyrrhénienne , auj.
Gianuti , H , 7.
Dictynna , Dictynne , ville de la Crète , II , 7.
Didyme, ile de la mer Tnsque, atq. SaKui,
ou Alendi, II , 7.
Dioloos, surnom de l'isthme de Corinthe,
n, 3.
Diotnedia , Oiomédie , île de la mer Adriati-
que, anj. Tremiti , II, 7.
Dionysia , une des ^>orades , II , 7. '
Dionysopolis , ville de la Thraoe , aty.
Diony8(^K>li, II, ».
Dioaoorias, ville de l'Asie, inr les bords
du Pont>Bnxiu , auj. Iskuriah, I* 19.
Dons , Doride , contrée de la Grèce > II » 3.
Doriscos, nom d'un lieu de la Thrace, sur
les bords de l'Hèbre , Il , a.
Dulichium , île de la mer Ionienne ,0,7.
Dnrius , fleuve de la Lutitanie, ai\). Dnero,
m. I.
Dyrrachium , ville de l'Illyrie , anj. Durazzo ,
n,4.
Dyscelados , ile de la mer Adriatique, II , 7.
Ebora , petite ville de la Lositanie , anj .
Bvora , III, i. — Port de l'Hispanie, UI , i .
Ebnsos, île de l'Hispanie, avec une VîHe
du même nom , ai^. Yviça , II, 7-
Echinades, îles de la mer Ionienne, II, 7.
Echinos, petite ville de la Phthiotide, II, 3.
Echymnia, Echjrmnie, ville de la Macédoine,
II, a.
Eisa, Elée, ville de rËolide, aaj. Jalra,
I. t$.
P. Mêla.
Blectrides, lie de la mer A^iatioue, II, 7.
Blephanti», £Îéphantine, ville de l'Egypte,
1*9*
Eleos, ville de la Chersonèse de Thraoe,
n, a.
Eleusis, ville de l'Attique, anj. liefsina,
n,3.
Eliberri, bourg de la Gaule, anj. Bine,
dans le Boussillon, II, 5.
Elis, Élide, contrée du Péloponnèse. •— Capi-
taie de l'Elide . ac^. Belvédère , II , 3.
Bluro, petite ville de l'Hispanie Tarracon-
naise, aoj. Mataro, II, 6«
Bmerita, ville de la Lusitanie, asg. Merida,
U, 6.
Bmporia:, Empories, ville de l'Hispanie Tarra*
connaise, atrj. Ampurias, II, &
Encheliae, Bncfaélies , peuple de l'Illyrie » II, 3.
Bnna, ville de la Sicile, aqj, Castro Gio*
vanni. H, 7.
Bnneapolis, ville de l'Achaïe, H, 3.
Boum mare, mer Orientale, I, a, i5 ; III, 7.
Ephesus, Éphèse, ville de l'Ionie, anj.
Ajasolouk, I, 17.
Epidamnos, ville de l'Illyrie, plus tard Dyr>
rachium , D , 3.
Epidanrus, Épidaure, ville de l'Argolide, auj.
Nea Bpidanros , II , 3 , 7.
Epiros, Épire, contrée de la Grèce, anj. basse
Albanie, H, 3, 7
Brasinus,^ fleuve du Pâoponnèse, II , 3.
Eresos, Érèse, ville de l'île de Lesbos, anj.
Erisso, II, 7.
Eretria, Éréûie, ville de l'île d'Eubée , II, 7.
Erginos, fleuve de la Thrace, II, a.
Enneum, ville de la Doride, II, 3.
Erymanthos , Erymanthe, fleuve du Pélopon-
nèse« 11,3.
Erythia, Erythie, ile de la Lusitanie , III, 6.
EpuOpot OaXOL99tiy mer Erythrée , anj. mer
des Indes, III, 6.
Eryx, montagne de la Sicile, anj. Monte
San Giuliano, II» 7.
Eantpou lUpoiSy promontoire de l'Afrique,
m, 9.
Bssedones , Essédons , peuple de la rive droite
du Tanals, U, i.
Estia, lac de la Germanie , m, 3.
Etruria, Étrarie, contrée de l'Italie, auj.
Toscane, II, 4* 7*
Eubœa, Enbée, île de la Grèce, aoj. Ké-
grepont.n, 7.
Evenos, flenve deTltalie, auj. Fidari, H, 3.
Enpbrates, Enphrate, fleuve de l'Arménie,
I. a; III. 8.
Euprosopon , promontoire de la Syrie , auj .
cap Greego, I, la.
Euri|N>8, Enripe, détroit entre la Béotie et
l'île d'Eubée, auj. Stretto di Megroponte,
11.7-
Europe , Europe, I, t , 3, 4> 5, 19; H, 6, 7.
Eurotas , fleuve du Péloponnè^, auj. Vasili-
potamo, II, 3.
Euryraedon. flenve de la Pamphylie, auj.
lerzom, I, «4-
Euteletos, île de la Méditerranée, voisine
de l'Afrique, II. 7.
Euthare, ▼ille de la Carie. I, t6.
Eoxinns Ponius, Pont-Enxin, anj. mer
Noire ,11, i .
210
TABLE ALPHABÉTIQUE
Eiampeuft foM, Bxampée, fontaine dont les
eaux ainères se mêlent à eeUes de l'Hypa*
nis , II , t .
Fauestris Colonia , petite TÏHe de l'Ombrie ,
aaj. Fano, H, 4*
Kerraria, promontoire de l'Hispanie Tarraoou-
naise, auj. Cabo Martin, II, 6, 7,^
Firmnm, fort Firmum, daCts l'Italie, sur
l'Adriatique, anj. Ferme , II » 4-
Flevo, Fléron, lac qne traversait ancienne-
ment le Rhin, et dereno postérieurement, à
la suite d'une irruption de la mer du Nord,
un golfe de cette mer (Zuiderzée), m, 2.
Fornûa}, Formies, ville de l'Italie, anj.
Mola , n , 4'
Portnnata» insulse. Ses Fortunées, aiy. Ca-
naries, III, 10.
Forum Julii , ville de U Gaule Narbonnaise,
auj. Fréjns , II , 5.
Frentani, Frentaniens , peuple de l'Italie, II, 4.
Fondi, petite ville des Volsqoes , anj» Fondi,
n.4.
G
Gadamus, Gadame-, ville de l'Arabie Heu*
reuse, m, 8.
Gades , Ue et ville de la Bétiqne , aig. Qàdix ,
n, 7; m, 6.
Gsesus , fleuve de l'Ionie , 1 , 17.
Ustoli , Gétales , peuple de l'Afrique ,1,4;
m, 10.
Galata, ile de la mer de Sicile, anj. Galita,
11,7.
Gallîa, Gaule, auj. France, Belgique, portion
des Pays-Biks et des possessions allemandes
située sur la rive gauche du Rhin,
Suisse occidentale et comté de Nice, 1,3;
11,5, 7j 111,1, 6.
Gallia Braccata , v. Gallia Narbonensis.
GaUia Comata, Gaule Chevelue, une des
deux régions de la Gaule ,111, s.
Gallia Narbonensis, Gaule Narbonnaise, ap-
pelée aussi Gaule Braccata» une des deux
régions de la Gaule , II , 5.
Gallia Togata, Gaule Togata on Cisalpine,
province d'Italie , II , 4*
Grilogrseci, Gallogr^cs, peuple de l'Asie Mi-
neure, I, a.
Gamphasantes , peuple de rintérieur de l'A-
frique, 1,4* 18.
Gandari, Gandariens , peuple de l'Asie , I» a.
Uanges, Gange, fleuve de l'Inde ,111 , 7.
Garamantes, peuple de l' Afrique, I, 4f 8.
Garganos, montagne de l'Italie, auj. San
Angelo,II,4.
Gargara, petite ville de l'ÉoUde, I, x8.
Garumna, fleuve de la Gaule, auj. Garonne,
m, a.
Gaudos,ile de la merde Crète, auj Gozo,
11,7-
Gaulos, ile voisine de la Sicile , H. 7.
Gaza , ville de la Palestine, auj. Razze , I , s.
Geloni , Gelons , peuple de U rive gauche du
Borjsthènes , O , t .
Gelonoe, ville près du Palus -Meotis', 1,19.
Gelos, port de la Carie, I, 16.
Qenua, ville de la Ligurie, auj. Gènes,
n,4.
Georgi, Géorgiens» peuple de U rive gandie
du Borysthènes, 1 , 2 ; II , i.
Gersestos, promontoit*e de l'Eubée» auj. Capo
Rosso , II , 7.
Germanla, Germanie, anj. Allemagne septen-
trionale , 1 , 3 ; n , 1 , 4 ; m , 3 , 5 , 6.
Gerrhos, fleuve de la Scythie Enropéeniie,
n, 1,
Gesoriacnm, port de la Gaule Belgique, anj.
Boulogne» II, 3.
Geta; , Gètm , peuple de la Thrace ; II , a.
Gilda, ville de la Mauritanie, III, to.
Gnalia, ville de l'Apolie, anj Torre d' Agnasio,
11,4.
Goosos , Gnose , vUle de la Crète » auj. Qnosa,
n,7.
Gorgades . iles voisines de l'Afriqae méridio'
nale, lU, 9.
Gortyna, Gortyne, ville cTe la Crète, II, 7.
Grsecia, Grèce,!, 3, 18; II, a, 3, 7.
Crâniens, Granique« fleuve de la Mysie, auj.
TekerChaie,!. 19.
Graviscs, Gravisces, petite ville de VÉtrurîe,
II. 4.
Grovii,Groviens, peuple del'Hispanie,IU, i.
Gryphi , fîryphons , II , i .
Gyaros , île de la mer Egée , tuj. loura , U , 7.
Gyrtona , Gyrtone , petite ville de la Thessa-
lie, II, 3.
H
Hadrumetum , Hadrumète , ville de l'Africpie
propre,!» 7.
Haïmodx , Hémodes , sept iles de la mer Ger-
manique, m, 6.
Hismos , Héfflus» montagne de la Thrace , anj.
Balkhan, II, a.
Halicamasos , Halicarnasse, ville de la Carie,
auj. Boudroon,!, 16.
Halmydessos , ville de la Thrace, !I, a.
Halonesos , Halonèse » île de la mer Égëc , II , 7 .
Halos, petite ville de la Thessalie, II, 3.
Halys , fleuve de la Paphlagonie , auj. Kisil-
Ir^iak , 1 , 19.
Harmatotrophi , Harmatotrophes, peuple de
r\8ie, !, a.
Hebrns, Hèbre, fleuve de la Thrace, anj.
Maritza, il, a.
Hélène , ile de la mer Egée » auj . Macronisi ,
n, 7.
Hellas» Hellade, aiy. livadie, II» 3.
Hellespontns , Hellespoot, aig. Dardanelles,
I, I , a, 3, 8, 18; II, a.
Hemodes , montagne de l'Inde , 1 , 1 5 ; III , 7.
Heniochi , Hénioqnes » peuple Pontiqoe , 1 , 19.
Heraclea, Héraclee, Ile voisine de la Sicile,
auj. Basiliizzo, II, 7* — Ville de l'Italie,
II, 4. — Près dn Pont-Eoxin, I, 19. — De
la Sicile, H, 7.
Herculaneum, ville de l'Italie, détruite par le
Vésuve, II, 4*
Hercynia, Hnrcynie, forêt de la Germanie,
III, 3.
Hermiona, llermione, petite ville du Pélo-
ponnèse, anj Castrt II. 3.
Hermiones, penple de la Germanie, III, 3.
DES NOMS PROPRES.
211
Hcnnisioin, petite tille de la Chenotièie
Tauriqae, II, i.
Hermonessa , petite irille d'une presqu'île sar
le Bosphore Cimmérien , 1 , 19.
Hennas,fleaYe qui se jette dans le golfe de
Smyrne , auj. Sarabat , I, 17.
Hefoopoliticum promontorlan , promontoire
sur le golfe Arabique > III , 8.
Heeperia» Hespérie, viUe de U Cyvénauiue,
auj. Bemie, I, 8.
Hesperides , îles voisines de l' Afrique occiden-
tale , auj. lies du cap Vert , 01 , 10.
Hexi, Tille de rHispanié, anj. Almnnaçar,
dans le royaume de Grenade , Il , 7 •
Hiera., Hière» une des lies ÉoUennes, acg.
Volcano, U, 7.
Himanto|>odes , peuple dé l'Afrique occiden-
tale , ni , 10.
HiaKTQt Himère, ville de la Sicile, II, 7.
Hippo, nnnc Vîbou, ville du Bruttinm, auj.
Monteleone , II , 4*
Hippo Diarrbytos , Hippone Diarrhyte , ville
de l'Afrique , anj . BBn*2^rt , 1 , 7 •
Hippo Regius, Hippone Royale, ville de
rAfriqoe propre, auj. raines, à peu de
distance de fione ,1,7.
Hippopodes , peuple septentrional , m , 6.
Hippuris , ile de la mer Egée , H , 7.
Hippns, ville de l'ionie, I, 17.
Hispal, ville de la Bétiqne, auj. Séville,
n, 6.
Hispania , flispanie , auj. Espagne et Portu-
gal, I,3,7;n,6, 5;in, i, ».
Histoniom, ville de l'Italie, auj. Gnasto
d'Amone, n, 4*
Holopyxos , ville de la Cr^ie , Il , 7.
Hybla , ville de la Sicile , Il , 7.
Hydaspes , fleuve de l'Inde , III, 7.
Hydria, ile de la mer Adriatique, II, 7.
Hydras , montagne de l'Italie « II , 4-
Hyla , ville de la Carie , 1 , 16.
Hypaearis , fleuve de la Sarmatie, a^j. Knru-
Berak , on Kanilscbak , II , i .
Hypanis , fleuve de la Scytbie européenne ,
auj. Bog, II, t.
Hyperborei, Hyperboréens , peuple septen-
trional , I , a ; m , 5.
Hyicani , Hyrcamens, peuple du rivage
dional de la mer Caspienne , I , a ; III , 5 ,
lader, ville de l'Ulyrie, anj. Zara, U , 3.
lalysos , lalyse . ville de l'ile de Rhodes , II, 7.
lasins ainos , golfe de la Carie , attj. golfo di
Milasso, I, 16.
laxartes , fleuve de la Sogdiane , auj. Si'Boun,
m, &.
Iberi , Ibériens , peuple de l'Asie, entre la Col-
dkide et l'Arménie, I, a.
Ibems, ibère, fleuve de l'Hispanie, auj. Èbre,
II, 6.
iaoia, Icarie, fie de la mer Egée, anj. Nica-
ria , II , 7.
Icaris , petite ville ^ la Macédoine , II , 3.
Ichthys, promontoire du Péloponnèf«, anj.
lardan, II, i, 3.
Icosinm, ville de la Numidie, auj. Alger,
I, 6
Ida , montagnr de la Phrygie , 1 , 18.
lÛKw mon», mont Ida, dans la Crète, auj.
Psiloriti, II, -t.
Igilium, lie de 1 Italie, auj. Giglio, H, 7.
lUenses , Iliens , peuple de la Sardaigne , Il , 7 .
Ilinm , lliou , ville de la Troade , 1 , 1 8 ; II , s .
Ulioe, ville de l'Hispanie , auj. Elche, dans le
royaume de Valence , Il , 6.
Illyricum, lUyrie, contrée de la péninsule
Hellénique, I, 3; II, a, 3.
Ilva» ile derétrurie, ai^-. Elva, H, 7.
Imbros, ile de la mer Égèe, auj. Bmbro,
n, 7.
Inachns, fleuve du Péloponnèse, auj. Naio,
n,3.
India, Inde, contrée de l'Asie, I, a; IH,
5.7.
Indus, fleuve de l'Inde, III, 7.
Infenim mare, mer Inférieure, anj. œr de
Sicile, II, 4-
loi .petite ville de la Numidie, la même que
Gesarée , auj. Tennis ,1,6.
lolcos, petite ville de la Thessalie, II, 3.
lonia, lonle, contrée de l'Asie Mineore , auj.
partie del'AnadoIi, I, 8, 17; II, 7.
lope , ville de la Palestloe, auj. Jaffa , I , a..
los , ile de la mer Egée , auj. Nio ,0,7.
Isauri, Isauriens , peuple de l'Asie Mineure,
I, 1.
Issa , ile de la mer Adriatique , auj . lissa ,
II. 7.
Issicus sinus , golfe Issique , dans la Ôlieie ,
anj. golfo di Scanderoon, I , a.
Issos , Issus , ville de la Cilicie , anj. Lajaso ,
I, i3.
Ister, Isler ou Danube, fleuve de l'Europe,
auj. Donau ,11, ■ , » , S } III , 1,4.
Istria, Istrie, contrée de la Gaule Transpa-
dane, H, 3, 4-
IstropoUs, petite ville de la Mésie, anj.
Grosses , Il , a.
Iulia, Italie, H, 4> 7.
Ithaca, Ithaque, île de la mer Ionienne, auj.
Theaki,n,7.
Iverna , Iverne , ile de la Bretagne , aiq. Ir>
lande, m, 6.
Ivia, fleuve de l'Hispanie, 111; i.
Ixaroathas , Ixamathes, peuple de l'Asie, 1,19.
Judaja , Judée* contrée de la Syrie, I, a.
Junonis promontDrium, promontoire de
Junon , dans la Bétique , auj. cid>i» de
Trafalgar, II, 6.
Laoedsemon, l^acédèmone, ville do Pélopon-
nèse , auj. Paléocbori, è quelque distance d^
Misitra, H, a, 3«
Lacinium, promontoire du Bruttium, auj.
■ capo délie Colonne , II , 4*
Lacippo , petite ville de la Bétique, H , 6.
Lacobriga, ville de la Lnsitanie, auj. lagos,
in,ï.
Lacoiiice , Laconie , contrée du Péloponnèse ,
11,3.
laconicos sinus, golfe delà l.jiconie. II, 3.
l.4icydon , port des Massiliens , H, &.
Ladon , flenve du Péloponnèse ,0,3.
La*pa , petite ville de la Bétique, auj. Lcne,
m, I.
14.
212
TABLE ALPHABÉTIQUE
laros, flenTe de THispanie Celtique, aaj.
Loriz, III, X.
Lambriaca , petite ville de l'EUapattie septen-
trionale , ni » I .
Lampsacom, Lampsaque, ville de la Mysie,
a^). Lanuaki , 1 , 19.
Laodiœa, Laodioée, ville de la Syrie, anj.
Latikia, I, la.
Lapideum litoa, le champ de Pierres, avg, la
Cran, i i'orient des emboachores do
Rhône , II , 5.
I^Dum ,. petite ville des Danniens, H, 4*
Larissa, LÂrisse, ville de la Tbessalie, aaj.
len-g^-Schehir , H, 3.
Lariunna, petite ville de la Carie, I, 16.
Larymne , petite ville de la Béotie , H , 3.
Latiom, contrée de l'Italie , aaj. Campagne de
Rome, n, 4*
LaUnas, montagne de l'Ionie, auj. Monte di
Palatia, If 17.
Lataros sinas , golfe de la Namidie, aqj. golfo
di Zereni ,1,6.
Laurentum, petite ville da Latium, auj.
Torre paterno , Il , 4-
Lebedos , petite ville de l'Ionie , 1 , 17.
Lebinthos , Lébinthe , fle de la mer Egée , a^j.
Leuta , on- Levita , II , 7.
Ledom, fleuve de la Gaule, avg. Lez , H, 5.
LemaRnus lacus, lac Léman, auj. lac de
Genève , Q , 5.
Lemnos , tle de la mer Egée, aig. Stalimene ,
n» 7-
Leontini, viUe de la Sicile, a^j. Leutini,
11,7.
Lepti», xille de l'Afrique propre, près d'Ha-
drumetum, anj. Lempta, I, 7. — ViUe de
l'Afrique propre, près du fleuve Cinyps,
aaj. Lebeoa,!, 7*
Lerne, petite ville du Péloponnèse, auj.
Petrina, II, 3.
Lesbos, île de la mér Egée, a^j. Metelin,
n,7.
Lenca, ville de l'Ionie, sur le golfe de
Smyme , anj. Fokia Nova , I , E7
Leucadia , Leucadie, Ue de la tner Ionienne ,
ai^. Sainte-Maure, II, 7.
Lcucas , ville de l'ile de Lencadie , II , 3.
Leucata, Lencate, rivage de la Gaule Marbon-
naise , auj. cap de 4a Franquin , dans le
Roussillon , Il , 5.
Leuce , île du Pont-Buxin, aoj. Fidonisi , ou
Tendra, II, 7. .
Leucosethiopes , peuple de l'intérieur de l'A-
frique, 1,4-
Leucothea, île de l'Italie, dans le golfe de
Pa»lum, n,7.
Libethra , fontaine de la Magnésie , II-, 3.
Libnrni , liburniens , peuple de l'Ulyrie , II, 3.
Libycnm mare, mer libyque, au nord de
l'Afrique, I, 4; II» 7-
Ligares , peuple de la Gaule Cisalpine , II ,
4,7-
Lilybœum promontorium , promontoire de la
Sicile, auj . Capo Boeo fU» n.
Limia, fleuve de la Lusitanie, auj. même
nom, m, I.
limyta, fleuve de la Lycie, I, i5. -> Ville
delà Lycie,I, i5.
Lindo8,^tite ville de l'île de Rhodes, auj.
Lindo , II , 7.
Lipara, ile Toiiine de la Sicile, ai^. même
nom, II, 7.
Uris, fleuve de l'Italie, auj. Garigliano,
11,4.
Liternnm , Literne , petite ville de la Campa-
nie , II , 4*
Uxns , flmive de la Mauritanie , anj. Gelzula ,
m, a.
Locris,' Looride, contrée de la Grèce, Il , 3 , 4.
Lotophagi , Lotophages , peuple de l' Afrique
propre, 1,7.
Lucama , Lncanie, contrée de l'Italie , II , 4<
.Lnœntia, petite ville de l'HispanieTarracon-
naise, auj. Alicante, II , 6.
Lucrinus lacus , lac Lncrin , Il , 4-
Luna Lignrum , ville dt l'Italie , II , 4*
Lupia, fleuve de la Germanie, auj. lippe,
m, 3.
Lnpiai, Lupies, petite ville de la Galabre,
n,4.
Lusitania , Lusitanie , partie occidentale de
l'Hispanie, II, 6; m, i , 6.
Lycaones , Lycaons , peuple de l'Asie Mineure,
I, ».
Lycasto , ville du pays des Chalybes , 1 , 19.
Lycastos , petite ville de la Crète , n , 7 .
Lyda , Lycie, contrée de l'Asie Mineure, I, a,
i5; II, 7.
Lycos, fleuve de la Pbénicie, auj. Nahr-Kelb,
I, la.
Lyctos, ville de la Crète , II, 7.
Lydi, Lydiens, peuple de l'Asie Mineure,
1. 1.
Lysimachia, Lysimachie, ville de la Chersc-
nèse de Thrace , II , a.
Maca», Maces, peuple de l'Arabie Heureuse,
m, 8.
Mouta/owv insuUe, iles voisines de l'Helles-
pont, II, 7.
Maoedonia , Macédoine , contrée de l* Europe ,
I, 3;D, 3.
Macrobii , Macrobiens , peuple de l'Afrique ,
ra, 9.
Macrocephali , Macrocephales, peuple ' Ponii-
Sie, I, 19.
ytos , ville de la Chersonèse de Thrace ,
anj. Maitos , II, a.
Meander, Méandre, fleuve de l'Ionie, auj.
Meinder, I, 17.
Mcnaltts, Ménale, montagne de l'Arcadie,
n,3.
Masnoba , petite ville de la Bétique , auj. Vêlez
Malaga , II , 6.
Masotis palus, lac Méolide, auj. mer de
Zabache , ou d'Axof , I , i , a , 3 ; II , x , 7.
Magnésie , Magnésie, contrée de la Grèce, II, 3.
Magnum promontorium, |Mromontoire de la
Lusitanie, anj. Cabo de Roca, IH, x.
Magnus portas, port de la Matfritaoie, auj.
Masalquivir, I, 5.
Mago,fortde l'ile Miaorque, auj. Hahon,
"•7-
Magrada , fleuve de l'Hispanie septentrionale,
aaj. Urumen, ou Andaya, H, 6.
Maios, fleuve de VHispnnie Tarraconnaise ,
auj. Tamarit, H, 6.
DES NOMS PROPRES.
213
Malaca, petite Tiile de U Bétique» aiiy.
Halaga, II, 6.
Malea, promontoire du Péloponnèse, auj.
Cape Malio , II , 3 , 7.
Maliacas sinus ^ golfe Maliaqne, dans la
Thessalie , aoj. Golfo di Zeiton . D , 3.
Malles, petite TÎUe de la Cilide, anj. Misis,
I, i3.
Marathon, honrg de l'Attique, ioi^. même
nom, n, 3.
Marathos , Tille de la Syrie , auj. Margath ,
ou Tortosa, I, is.
Marathnsa » Marathnse, rille de Ta Crète» II , 5.
Mariana colonia, petite ville de la Corse,
n, 7.
Mariandyni, Mariandyns, peuple de l'Asie
Mineure , I , a , 19.
Maronia, llaronie , petite ville de la Thraoe«
anj. Marogna, II, a.
Massagetas , Massagèies , peuple de l'Asie, I, a.
Masailia , Massilie , ville de la Gaule Marbon-
naise, aiq*. Marseille, II , s , 7.
Mastosia , promontoire de la Chersonèse de
Thraoe , auj. Capo Ûreco, II , a.
Matiani , Matianiens , peuple de l'Asie, I , a.
Matrinus , fleuve de l'Itabe, aoj. la Piomba,
n.4.
Manretanîa , Mauritanie , contrée de l'Afrique,
anj. Fez et Maroc , 1 , 4', 5 , 6; III , 10.
Mearus , fleuve de l'Hispanie , dans la Galicie,
auj. Bio Merq, III, 1.
MecybCTiia, petite ville de la Macédoine,
n, 3.
Meeybemams sinus, golfis de Mecjberna,
aoj. Golfo di Ajomana, II, 3.
Medama, Medame, ville du Bmttium, auj.
Rosaruo, II, 4*
Medi , Mèdes , peuple de l'Asie , I , s.
M^ara, Mégare, viUe de la M^aride, aiq.
Vegra, H, 3.
Bl^aris , Mégaride , contrée de la Grèce , Il ,
3. — l^iUe de la Sicile, II, 7.
Mdanoblaroi , Mâanchlènes, peuple de la Sar>
matie européenne, I, 19s H, a.
Mêlas, fleuve de la Pamphylie, I , a4 f U , a.
MeUbœa, Mâibce, petite ville de la Thessalie,
n,3.
Mriis , lieu de l'Egypte, 1, 9.
Melita , Mélite , île entre la Sicile et l'Afrique ,
auj. Malte, II , 7.
Mellaria, petite ville de la Bétique, anj.
Faente de la Ovitjana , . ou Val de Vaea ,
n,6. , ,
Melos , lie de ta mer Egée, auj. Milo , II , 7.
Melsiagum, lac de la Germanie, auj' Drau-
sensée, en Prusse, III, 3.
Memphis , ville de l'Egypte, auj. Giza ,1,9.
Mende , petite ville de la Macédoine , II , a.
Mendesium , une des bouches du Nil ,1,9.
Meninx, île de la. Méditerranée, en face dis la
petite Syrte , auj. Girba ,0,7.
Merc»rii promontorium , promontoire de
Mercure, en Afrique, auj. Capo Bona, T, 7.
Meroë, île de l'Egypte , I, 9 ; lu , 9.
Meros, montagne de l'Inde, anj. Meru ,
IU.7-
Mesembria, petite ville de la Thrace, aig.
Mesembri, en Bulgarie ,11, a.
Mesi^tamia , Mésopotamie, contrée de l'Asie,
aiy. Diarbek,I, a.
Hessana, Hessane, ville de la Sicile, auj.
Messine , II , 7.
Messene, ville du Pâoponnèse, anj. Mose-
nigo , ou Petalidi , ou Maora>Matia , II , 3.
Messenia , Messénie , contrée du Péloponnèse,
II. 3.
Mesua, colline environnée presque de tous
cdtés par la mer, dans la Gaule Narbon-
naise, aoj. Meze, H, 5.
Metagonium promontorium, promontoire de
l'Afrique propre, auj. Capo di Ferro,
1. 7-
Metapontum, Metaponte, petite ville de l'Ita-
lie, aoj. Torre di Mare, O, 4.
Metaurom, Métanre , ville du Bmttium , Q, 4.
Metanrus, Métaure , fleuve de l'Italie, auj.
Métro, II, 3.
Methone, petite ville de la Messénie, auj.
Modon, n, 3.
Methymna, Méthymne, petite ville de l'île de
Lesbos , anj. Molivo, II, 7.
Milesii , Milésiens , peuple de l'Ionie, II , a. ,
Miletus, BlUet, ville de l'Ionie, aug. ruines.
dans un lieu nommé Palatsha, I, 17.
Minerva prondontorinm , promontoire de*
Minerve, en Italie, auj. Capo délia Mi-
nerva, II, 4*
Minio, fleuve de l'Étnirie, auj. Mignone,
n,4.
Minius, fleuve de l'Hispanie, anj. Minho,
ni,i.
Mintunue, Mintnmes, ville dn Latium,
n,4.
Misenum promontorium, promontoire de
Misène, dans la Campanie, II, 4*
Mœnis, fleuve de la Germanie, anj. Mavn,
111,3.
Mœris, lac de l'Egypte, auj. Bahr Batfaen,
on fliahr lusef , 1 , 9.
Monda , fleuve de la iMsltaiiie , anj . Mondego, «
m, I.
Morini, Morins , peuple de la Gaule Belgique,
m, a.
Moschi , Mosqnes, peuple du Caucase , I , i.
Mossyni , Mossyniens , peuple de l'Asie Mi>
neure , 1 , 19.
Mulucha, fleuve de l'Afrique, 1 , 5.
yLuoç opp.oç I promontoire du gollê Arabi-
que, ni, 8.
Musagorae, Musagores, trois iles voisines de
la Crète, D, 7.
Mutina , Mutine , ville de la Gaule Cispadane ,
anj. Modène, II, 4*
Mycenae,Mycènes, ville de l'Argolide, auj.
Myoène , II , 3.
Myconos, Myoone, une des Cyclades, auj.
Micoli , ou Michono , II , 7.
Myndos, ville de la Carie, anj. Mendes,
I, t6.
Myriandros, ville de la Syrie , I , la.
Myrina, Myrine , ville de l'ÉoUde. 1 , 18.
Myrlea , Myrlée, ville de la Bithynie, I, 19.
Myrmecion, ville de la Chersonèse Taurique ,
n, I.
Myrtili, ville de U Lusitanie, aig. Mertola,
m, z.
Myrtoum mare, mer de Myrtos , entre la mer
égée et la mer Ionienne , U , 3 , 7.
Mysia, Mysie, contrée de l'Asie Mineure ,
1,18.
âl4
TABLE ALPHABÉTIQUE
Mystiae, Mysliea , pelile ville daa Bralliui ,
n.4.
HjnilrDe, Tilb de l'ik de Ledm , «j. Castro,
fl. 7-
N
Nabar , fleuve de b Nomidie » aoj. Boaieiah ,
I. 6.
llaebis, Oenve de la Lanuuiie, aoj. Hivos, ou
Neva, in, 1.
Na^dos, ville de U GlScie, aaj. Nisde,
1, i3.
Nanasa. fleuve de l'Hiapanie septentrionale,
m, I.
Nar, fleuve de TlIIyrie, avg. Narenta, dans
la Dalmatie, II, 3.
Marbo, ville de la Gaule Naxbonnaise, a«y.
Narbonne , II , 5.
Narona, petite ville de la Dalmatie, 0, 3.
Natiso , fleuve qui se jette dans l'Adriatique ,
anj. Natisone, ou JNatissa, on Lisonso,
n,4.
Naumachot, Ik voisine de la Crète, H, 7.
Kaupactos , Nanpacte , petite ville de TEtolie ,
anj. liepanle, n, 3.
Naustallûnos. promontoire de la Cyrénaîque,
auj. Bonandrea 1 1 , 8.
Naxos, une des Cyclades , auj. Naxia , n , 7.
Meapolis , ville de l'Afrique propre, 1,7}—.
de ritalie, anj. Naples, II,.4; •— de la
Carie, I, x6.
Nemausns, ville de la Gaule Nat-bonnaiée ,
ani. Nimes, H, 5.
Nerii , Nériens , peuple de THispanie occi-
denule,III, i.
Meritos , Nérite, lie de la mer Ionienne, II » 7.
Mesos , petite ville de rSubee, II, 7.
Nestos, fleuve de la Thraoe, auj. Carasu
Mestro, Q, a.
Neuri, Nenriens, peuple de la Samutie
européenne , n , i.
Kicaea, Nicée« petite ville de la Lig^e, auj.
Nice,n, 5.
NieritsB, Nicrites , peuple de l'Afrique, I, 4.
Nifus , Nil, fleuve de r Egypte , aiq' Babr-el-
Abiad.I, i , 4> 9; H, 71 III, ().
Nipbates, montagne de l'Arménie, I, i5.
Nisjros, une des Sporades, auj. Nizaria,
n, 7-
Nœga, petite ville de TAsturie, auj. Navia,
m, I.
Nomades , peuple de la rive gaucbe du Bo-
rysthènes , Û, i.
Numana , ville du Picenum , II , 4>
Nnmantia, Nnmance, ville de l'Hispanie
Tarraconnaise , aiy. Sorla, dans la vieille
Castille * 6. ^
NumidJa, Nnmidie, coUtrée de l'Afrique, I ,
4.6.
Nysa , tille de llnde , III , 7.
o
Ocottés , peuple des ile« Sarmatiques , UI, 6.
Uœanns Atlanlicus, océan Atlantique, aoj.
même nom ,1,3,5 — BHtannicus , océan
Britannique, auj. la Manche, I, 3|II, 6.
— Bous, océan Oriental, auj. Grand
Océan , 1 , 2. — Indictts , océan Indien , aoj .
I, a. — Scytbiccs,
Scylliique, anj. océan Glacial Aretiane .
Octavaomrum «donia, v. Forum JnliL
Odessos.villedela Hcsie, auj. Varna, O, a.
OBa, pedle ville de l'Afriqne propre, anj.
Tripoli. I. 7-
OBanthia. OBanthie, ville de l'Étolie, anj
Fentagii, on Gallixithium , O, 3.
OEaso, petite ville de THùpanie Tarrucon-
naiae , aii| . Saiut-SAastiea , on Fonianbie,
m, I.
CBchaKa, OBdmIie , petite ville de l'£iibée.
II, 7.
OBnussa , lie de b mer de Mjrtoa, II. 7.
OBtaeus saltos , bms du nmni CBU , dans la
Thessalie, anj. Bnnina, II , 3.
Ogyris, ik à rcmboochure du golfe Fersique,
aoj. Gemn, m, 8.
Olbia, Olbie. petite ville grecque, près de
rembonduire du Borystbdnes, II, 1.^
Ville de la Gaule Narboudaise , II , S
OlbianoB sinus, golfe de b Propontide, auj.
Goifo di Gomid^, I, 19.
Olearos, une des Qrdades, auj. Antiparoe,
n, 7.
Olintigi, petite ville de b Bétique, aoj. Gi-
braléon , III , s.
Olnroa, petite viUe de l'AchaSe, H, 3.
Olympus , Olympe , montagne entre la Thea-
salie et b Macédoine, anj. Ladia , H, 3.
Olympna Mysius, Olympe Mysien , moalague
de b Bithyme , 1 , 19.
Oiyuiboa, Olynthe, vilb de la Maeédoiiie.
n, a.
Oooba, petite viUe de la Bétique, auj.
Huelva.m, I.
Ophiophagi » v. IPanduri.
Opoës, ville de b Locride, U , 3.
Opuntius sinus, golfe de l'Eubée • aig. Golfe
di Negroponte , II , 3.
Oriiclos , montagne entre b Tbrace et b
Macédoine , II , a.
Orbis, fleuve de b Garnie Narbonnaise, «nj.
Otbé, II, 5.
Orcades, iles au*deasna de rÉeosae, anj.
Orkney lies, m, 6.
Orchomenos, Ordioaèoe, petite ville de
l'Arcadie, II, 3.
Oricum, ville de l'IUyrie, II, 3.
Origenomesci , Origcnmnesciens , peuple de
l'Hispanie Tarraconnaûe , III , i.
Oroutes, fleuve de b Syrie-, aaj. El-A«si,
I, II. •.
Odsmii , Osismiens, peuple de la Gank Celti>
que , m , a,, 6.
Ossa , montagne de la Thesâalie , atg. Olira .
ou Cassovo, II, 3.
Ossonoba, petite vilb de b Luaitanie, auj.
Bstoi,ni, I.
Osteodes , une des ilea Éoliennee , II , 7.
Ostia , Ostie, ville de l'Itelie, II , 4 , 7.
OxoB, Oxtts, fleuve de la Scytbie, auj.
Oicbon, Gibon, Ofaajon, on Jibua, m, 5.
Pachynum, promontoire de la Sitife, auj.
Capo Passala, II, 7.
Padus , fleuve de l'Italie , auj. P6 , II , 4.
DES NOMS PROPRES.
215
Paesice, Paesioes , peuple des bords de la mer
Caspienne ,111, 5.
Pœstaims sinas, çolfe de Psstum, auj. Uolfo
di Salemo, U, 4-
Psestum, pelite T^ile de la Ldcanie, aoj.
Pesti, U, 4.
Paga:, Pages» petite ville de la Még<aride,
m, 3.
Pagasa , Pagaae , petite Tille de la Magnésie ,
aoj. Solo , II, 3.
Pagasaeus sinus, |«olfe de Pagase, anj. Golfb
diVolo,Il,3.
Palepapfaos, ville de l'ile de Chypre, auj.
Connclia, II , 7.
PaUestina, Palestine, wntrée delà Syrie, I, a.
Palibotri, Palibotriens , peuple de l'Inde,
«1.7.
Pallantia , ville de rHispaniè Tarraconnaise ,
auj. Paiencia, U, 6.
Pallene , preAqn'Ile de la Macédoine , H , s.
Palma colooia , petite ville de l'île Majorque,
auj. Mallorca, II, 7.
Palmaria, Palmarie» ilede l'Italie, auj. Pal-
marnota^ U, 7.
Paltos, petite ville de la Syrie, auj. Boldo.
l.ia
Pamisum , Painise , fiea^e du Péloponnèse, auj.
Pirnaza , II , 3.
Pamphylia, Pamphylle, contrée de l'Asie
Mineure, I, 2, i3, t4.
Panacra , ville de la Laoonie , H , 7.
Panchsi, Paiicfaéens, peuple de 1* Afrique,
in, 8.
Pandateria , ite de l'Italie , auj. Santa Maria ,
ou Ventotieue, II, 7.
PanionittiD , contrée de l'Ionie ^1,17.
Panormns , Paiiorme , ville de la Sicile , auj.
Païenne, II, 7.
Panoti , Panotiens , peuple septentrional ,
m, 6.
Pantieapaeum* Pantfoapée, petite ville de la
Scythie européenne, auj. lenicale, on Ker*
tsch, II, I.
Pantieapes, fleuve tributaire du Borystbènes,
II, I.
Paphla^onia , Paphlagonle , contrée de l'Asie
HiBeave, I, i9>
Paphos , ville de l'île de Chypre, auj. Baffa,
n, 7.
Parstonius portus , port de la Cyrénaiqne ,
auj. Raxa, ou Alberton , ou fiaretoun ,1 , 8
Pariani , Parianicns, peuple de l'Asie, I , a.
Parioii, ville de la Bithynie, auj. Kimere.,
I, 19-
Pamasos , l'amasse, montagne de la Phocide,
auj. même nom, II , 3.
Paropamisus , Paropamise, partie du Taurus ,
I, a, i5; m, 7.
Parus , 21e de la mer Egée , II , 7. ^
Pardieni, Pwrthéniens, peuple de l'Ulyrie,
n, 3.
Partheition, promontoire dfe la Chersooise
Tauriqne, H» t.
Parthenius, fleuve de la Bithyaie, auj. Gere-
dem, I, 19. — Montagne de l'Arcadie,
n, 3.
Parthi , Parthes, peuple de l'Asie , I , a ; m , 4-
Patalene , ite de Tlude , k l'eaidioucbure de
rindus, auj. Tatta-Nagar, ou Pakiari,
ni, 7.
Patara , ville de la Lycie> auj. Paiera ,1, i5.
Patavium, ville de la Vénétie, anj. Padoiie.
11,4.
Pathmelieum ostium, une des bouches du
Nil, 1,9.
Patraï, Patres» ville del'Achaïe, anj. Patras,
II, 3.
Paulo , Panlon , fleuve sur les confins de l'Ita-
lie et de la Gaule, auj. Paglione, II, 4.
Pedalion , promontoire de la Carie, I, 16.
Pelasgi , Pàages , le plus ancien peuple de la
Grèce ,1, t6 ; II» i.
Pelion, montagne de la ThessaUe» auj. Pe-
tra, II, 3. ^
Pelle, ville de la Macédoine, auj. Jenitza,
II, 3.
Peloponnesos , Péloponnèse » presqu'île de la
Grece , auj. Moree, II» 3 , 7
Peloris, promontoire de la Sicile, auj. Capo
di Faro , II , 7.
Pelusiacum ostium » une dei bouches du Nil,
I> 9*
Pelusium» ville de TÉgypte, auj. Damiette,
Peneus, Penée» fleuve de la Thessalie, auj.
Salampria, II, 3.
PéTga, petite ville de la Pampbylie, I, i4<
Perinthos, Périnthe , petite ville de la Thrace,
anj. Pantiro, on Héraclée, ou Rodosto,
II , a
Persse, Perses, peuple de l'Asie, I, a , la ,
i3, 14, 19; m. »•
Persicus sinus, golfe Persique, I, 1 , a;
III , 8.
Persis, Perse , contrée de l'Asie» I , a ; III, 8.
Petilia , PétiUe» ville du Bruttium , auj. Stron-
goli » II , 4.
Pence, ile située entre les embouchures de
l'Ister , auj. Barillana ou Pizina, II, 7.
Hiœaces, Pheaciens, peuple de l'IUyrie, II» 3.
Phanagoria , Phanagorie » petite ville de
l'Asie, 1,19.
Pharos, ile située en face d'Alexandrie,
II , 7. — Ile de l'Italie , voisine de Brindes,
auj. Iiesina< II, 7.
Pharnsii , Pharusiens , ' peuple de l'Afrique ,
1 , 4 ; in , 10.
Phaselis , ville aux confins de la Lycie et de
la Pamphylie, aaj. Fionda» I, 14.
Phasis , fleuve de la Colchide , auj. Fàchs , I ,
19. — Ville de la CcJchide, auj Faso, 1, 19.
Phicores , peuple de l'Asie , 1 , 19.
PfailefiBB, Philées» petite ville de la Thrace, auj.
Filea,n, a.
PhiHppi , Philippes , ville de la Thrace , aoj.
Philippigi » U » a.
Philoteris, ville sur le golfe Arabique,
m» 8. ,
Phinopolis, petite ville de la Thrace, II , a.
Phitonia , Phitonie -, île de l'Italie, II, 7.
Phocœa, Phocée, ville de l'Ionie, auj. Palaco-
phaggia» ou Fokia, I, 17.
Phocis, Phocide, contrée de la Grèce, anj.
partie de la Livadie , 1 , 19 ; II , 3 , 5.
Phœnioe» Phénicie , partie de la Syrie , I » a ,
7, la, i4;ll, 7.
Phœnicusa» Pfaénicuse, une des îles Éolien-
nés , auj. Felicur, II , 7.
Pholoë , montagne de l'Arcadie, auj. Xiria ,
n, 3.
TABLE ALPH'
r. Hjitla . pMiu lUla da Bnutiau, '
t'^'"
^i*taProiK»l><«e.
',. V ,J^cl«l«TheMali«,U. î-
>'' llt.tlV^- pmpledBl- Afrique i>"^
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Narwi.poliU'ille'ia la D ^ . -' j,/^>«*ot,peBplB dalOline, Il ■ !■
Itabiir . fl«DVe de la Nninidle .
Habit, SniT>ilelaLiu<linie,
Ke". m, 1.
N»u> ,' fl«"a di l'Hitpuile
III, >.
Nar. SauTe de rillvrin, auj
laDalnulie.II,}.
Kaui|acloi,Mai.p<!tt,i
HaDatatbinai, pnMooi
Htapalii , tUI* da 1
dal'Iutia. inj.
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N«îf. Nïriani
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pL.aiia..Bi.Voln.ffl. S.
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r^«|-Aal.,I.«llM..6''?' .f.,^
Bhoïa. felil. nlle* IH..P."« T««c
mlK, aoi. Bow», en CalalofW, 11,6-
Rhod.™, fle«" * la Oaale. •>«- RW
RhodoT Bh"*» , il" de la ■«' Carpailueu«.
RbïïedB.Bliàlie. .ilto*elaTro~le.l. i!
,»>..UIodelaSjrie,l, ■>-
nidacu. HhyndaiinB.flBaMdelallT"
iDJ.Mafaullilli,!, ig.
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,. mar Boage, I. >
I, TUladeUCalabre.l
^^ NOMS PROPRE.
217
'"*.
%
.e Narbonnatae ,
.'ptioD d'une tour,
oussiUon, pris de
«umidie, aiq. Spigata ,
ville de la Nnnidie, 1 , 6.
S ■"*^
is, peuple de l'Arabie Heu*
8.
le de la ligmie, aaj. SaTona,
tnre de la {Carmaiiie , aoj. Jab oa
jutdr , m » 8.
, Saoes, peuple de l'Acie, III, 7.
i-am promontoriom , promootoire Sacré,
dans la Lasitaule, aaj. Cabo SanVinoente,
Ul. I.
Saetabis , fleuTe de l'Hiapame TarraeonnaÎM ,
aoj. Murvîedro , dans le royaome de Vi^
lenoe, II, 6.
Sais, TiIle de r Egypte, aiq. niînes, I, 9.
Sala , Tiile de la Maaritanie , ailj. Salée ,
UI , zo.
Salaeia , Salade, ritle de la LDsitanie, aqj.
Sednbra ,111, t.
Salamis, Sahumae, île de Grèce, auj. Colouri,
n > 7- — ^'iU» de l'Ile de Cypre , aiq. ruines ;
près de Famagnstf , II, 7.
Salduba , petite Tille de la Bétique , auj. Mai^
belU ,- ou las Bevàdas . II, 6.
Salem, Salènes, peuple de l'Hispanle septen*
trionale,ni, i.
Salia , fleuve del'Asturie, auj. Rio de Sella .
in, I.
Sallentini, Saleutins, peuple de l'Italie,
II. 4.
Salona * Salone , Tille de l'Illyrie , u^j. Spda>
tro,n,3.
Salsnla, fontaine de la Oaule Narbonnaise,
auj. Salses , dans le Roossillon ,11, S..
Same , ▼. Cephallenia.
Samonimn pramonterium, promontoire de la
Crète, auj. Cape Salomon, II, 8.
Samos , île de l'Ionie , avec une rille du même
nom , auj. Samo , II , 7.
Samothrace, île de la Tbrace, auj. Saman-
draohi , If , 8.
Sane, Tille de la Macédoine, II, 3.
Santoni, peuple de la Gaule, d'où aiqourd'bni
Saintonge , III , s.
Sardabale, fleuTe de la Numidie, at^.
Schelliph ,1,6.
Sardemisoe, montagne de la Pampbylie,
1» 14.
Sardinia, ile de l'Italie, auj. Sardaigne,
n, 7.
Sarmatia, Saraiatie , contrée de l'Europe, en-
tre la Germanie et lâScTtbie .européenne,
■uj. la partie de la Prusse et de la Pologne
située à l'orient de la Vistule, et presque
toiite la Russie d'Europe , I, 3 ; III , 3, 4> 6.
Saronicns portus , port Saronique, dans le
Péloponnèse, auj. golfo di Engin, Ht 3,
Sarpedou , promontoire de la Guide, I , i3.
Sars, fleuTe deTHispanie, aaj. Sar, dans la
Galide, m, i.
Sason, ile de la mer Adriatique, auj. .Sasena,
II. 7'
Satarchae, Satarches, peuple de la Chersoiièse
Taurique, II, t.
Sat^ri , Satyres , peuple de l'Afrique inté*
neure,I, 4» 8; III, 9.
Saunium, fleuve de l'Hispanie septentrionale,
auj. TbaychalTal, UI, t,
Sanromataf, Sanromates , peuple des bords
du Tenais, I, a, 19; U, i.
Scamander, Scamandre, fleuve de la Mysie,
1,18.
Scandile, ile de la mer Egée, ai;^. Scandole,
U,7.
Scarpha, petite ville de. la Locride, II , 3.
Schœnitas , port du Péloponnèse, Il , 3.
Schœnos, fleuve de la Tbrace, II, a.
^chohius sinus« golfe de la Carie, I, 16.
Sciathos, ile de la mer Egée, auj. Sciatbo,
11,7.
Sdone, petite ville de la presqu'île de Pallène,
n, a.
Seironia saxa, rocbers d^ Sciron, dans la
Mégaride, auj. Kacbe Skale, II , 3.
Scylaee, petite ville de la Mysie, I • i9<
Scylacenm , ville du Bruttinm , aig. Squillad ,
II>4.
Scylla, petite ville du Bruttipm , maj. Sdglio,
II, 4. — Eocber du. détroit de Sicile, Il ,
4. 7.
Seyllaéon , promontoire du Péloponnèse, auj.
Cape di Scbilli, 3.
Scyros, ile del'Eubée, auj. Skiro, H, 7.
Scytbia, Scylbie, contrée de TAsie septen*
trionale ,1, a, 3;II,iiIII,5,6, n.
SebenniticNun ostium, une des bonoies du
NiM,9-
Sdenda, Séleade, ville de^ la S^e, am'.
ruines , dans un lieu appelé Suédie , I , i a.
Selymbria, Sâynibrie, petite ville de la Tbrace,
anj^Selivrea.II, a.
Sena, ile de la^aule, auj. ile de Sains ,^% 6^
Sepias, prpmonCOiiè de la Tbessalie, aiq.
Capo Verlichi, II, 3.
Sequana, fleuve de la Gaule, avj. Sdne,
m, a.
Seres, peuple de TAsie, I, a; III. 7.
Seriphos, une des Cyclades, auj. Serfo ,
n.7.
Serrium , promontoire de la Tbrace , II , a.
Sesamus, Sésame, petite Tille de la Papbla-
gonie, auj. Amastro, I, 19.
Sestos, Tîlle de la Tbrace , II , a.
Sidlia, Sidte, II , 7 ; m, 6.
Sicnlum fretum , oétroit entre l'Italie et la
Sicile , auj. Pbare ^e Messine , II, 7.
Sicyon, Sicyone, Tille de l'Acbàie, auj. Basi-
lico,II, 3.
Sida , petite Tille de la Pampbylie , aiq. Scan*
dabnr, I, x4*
Sidon, TÎUe de la Pbénide, auj. Sdd, I, la.
Siga, Tille de La Mauritanie, 1, 5.
Sigeum, Sigée, TlUe de la Troade, ai;g.
Giaurkioi, I, 18.
Silerus, fleuTe de la Lncanie, aiq. Sillero,
U.4.
Simoïs, fleuTe de la Troade, I, x8.
Simyra, fort de la Pbénide, auj. Sunurab,
I, xa.
Sindones, Sindons, peuple de l'Asie, I, 19.
^*(>
318
TABLE ALPHABÉTIQUE
Sindos, vUle d«8 Sindoiu ,1, 19.
Sinonia, Sinonie, ile de l'Italie, aaj. Sanoue.
11,7.
Sinope, ville de la Paphlagoni«, I, 19.
Sinaessa , ville da Lanum, 11 . 4>
SiphDos, une des Cydades, acq. Siftmto ou
Sifano, U, 7.
Sipontam oa Sipils, ville de l'Aj^uKe, atij.
Siponto, 11,4,
Smvrnseas sinus, f^ôtfe de Smyrne , 1 , 17.
Soli» fons , fontaiâe da Soleil , dans lo Cyr^
uaique, I, 18. — InsuUc, îles du Soleil,
dans rhide erientate, m, 7. -^ITrbs, ville
da Soleil , Héliopolis , en Egypte , lit , 8.
Sobe , V. Pompelopolis.
SperchJos, fleave de lA Thessalle, II , 3.
Sporades , iles de la mer Égve « II , 7.
Stœchades , îles de la Oaale Ilari)oiiAaiBe,'auj«
iles d'Hyères,!!, 7.
Stratos, petite ville de l'Acamanie, II, 3.
Strobilam, promontoire de l'Arabie* s«r le
golfe Arabique , m , 8.
Strongyle, ile ]&>Uenne, aaj. Strongi^,
II. 7-
Strophades, v. Plotafr.
Strymon, fleure de la Macédoine « fttfj. métttd
nom, II, a.
Styra , petite Yiile de l'Bab^ , II , 7.
Subar, petite ville de THispanie Tarraoon-
naîse , II , 6.
Sttcro, Sacrone, fl«ttVft de rflispanitt Tmté»
connaise , aaj. Xacar , dans le roybame de
Valence, It, 6.
Snerouensis sinas, golfe de SadroiM, U,
6, 7.
duel , petite ville de la Bétâqne , aaj. Molina ,
II. 6.
Saesia , lac de la Qermanie, III , 3.
Sagdiatii, Sugdiens , peaple de l'Asie,!, 'a.
Sufci , ville de la Sardaigoe , II , 7.
' ^ Sunium» promontoire de l'Attique, «uj. Oap
• J'I - (moutle. Il, 2, 3.
Supemm mare, mer Sapérie«tr« «a Adriati-
que, U, 4.
Sarrentum, ville de la Cftmpattie» a«j. Sor»
rente , II , 4*
Syene, ville dd l'Égypto, auj". Assttan, I » 9.
Syme, ile de TAsie Minebre, atg. Sûnio , o«
Sumberchi , I| , 7.
Symplegades , v. CyAiidtt.
Syracusae, Syracuse, ville àb la Sicile, aaj.
même nom,ir, 7.
Syria, Syrie, contrée de V Asie enlM la Médî^
terranée et l'Euphrate » I , ai II,7{III>8.
Syrocilioes, peapl« de l'Asie Mineore, I, 7e
Syros, une ues Cyclades, aoj. Syro, Ut 27.
Syrtis major, la grande Syrte. ^Ife de l'A-
frique propre, auj. goUè de la Sidre, I, ^.
•^ Minor, la pcAfte Syrte» auj. golfe de
Cabes, I» 7.
Tabis, montagne de l'Asie, II! , 7.
Tachompso, ile dtt 1^9, anj. Hossa, I, i.
Taenaros, Ténare , promontoire. du Pélopon-
nèse, auj. cap Matapan , H, 3.
Tfegas, Tage, fleuve de la lusitanie, anj.
même nom, IH, i.
Taïga, fla de la mer Caapienne, m» 6-
Tanuutici, Tamariques, peaple de rffispania
septentrionale, III. 1.
Tamarby flenve de l'Hlspanie septentrionale ,
auj. Tambra , dans la Galicie, III , 1.
Tamuda, flenve de la Mauritanie, aaj. Bedie ,
I, 5.
Tamus, promontoire de l'Asie, III , 7.
Tanaïs, fleuve del'Barope, anj. Don, I, i,
a, 3, 19; II, I.
Tapbrae, Tapbsies • isthme de la Chersonêse
Taorique, I->-7.
Taprobane, ile de la mer Indienne^ anj.
Geylan, III , 7.
Tarentas, ville delà Calabre, auj. Tarante,
IU4.
Tarichîie, Tarichies, iledelaMédiierraiiée.II, 7.
Tarracina, Terracine, ville da Latiiun, II, 4.
Tarraco, ville de l'Hlspanie Tarraeonnaiao »
anj. Tarragone, II, 6.
Tarstts , "f arse , tille de la Cilicie, a^j. mêase
nom, I, li.
Tartessos, ville delà Bétique » II, 6.
Taulaatii, Tanlantieos, pauple de Vlllyiie, II» 3.
Taunus, montagne de la Germanie» IH» 3.
Tanri, 'Taures ^ peaple de la Cbersooàse Tmi*
riqne, II, x.
Taurianum, petite ville dn Bruttiau» aoij.
Seminara tU, i.
Tauroïs, petite ville de la Gaule Narbonnaise,
U, 5.
Taurameoiam, petite ville da Ia Sicile,
n,7.
Tattrus, chaina de montagties, traversant
presque tonte l'Asie, U.» 16} ni, «7, S.
Tay:getos« Taygite , montagne de la Laconie,
auj. montagne des Mainottes^ U, 3.
Taanom, petite ville de l'Apolie r U , 4.
Tegea , Tegée, petite vUte de l'Arcadie, II, 3.
Tetambn, petite ville del'Étrarie, atq. Ta*
lamone , II, 4-
Tétis, fleuve de la Qanle, avj. Tet » Il » 5.
Telmesos , ville de la Lycie, I, x5.
Temesa , Tcmèse , petite «ille du Bruttiani,
n,4-
Tempe , vallée de la Tbessalie, Q , 3. .
Tènedosy ile de la Troade, «uj* Tenedo, ou
Bokhtsclia>Adassi » II , 7.
Tenos , une des CycUdes , aig. Tûie» Il , 7.
Teos, petite ville de l'Ionie, aig. Bodrun,
I. »7-
Tergeste, ville de l'Italie, anj. Tïrieste,
11,3.
Tantoni, Tentons, paaple de la Germanie,
III, 3.
Tkabraca, petite ville de l'Afrique propre,
auj. Tabarka, I, 8.
Thasoa, îla de la mer Égéa, anj. Taaao,
H. 7- , .
Tfaebœ, Thèbes , ville de l'Bgypte, a^j.
ruines, près de Lonqsor ,1,9. — Ville
dé la Béotie , aiu. Stibas , U , 3.
Tfaebe, plaine de l' Bolide, I, 18.
Thcganusa, Thégaouse, ile de la mer de My rtos,
anj. Isola di Gcrvi , II , 7.
Themiscyrium, petite ville du pays des Cha-
lybes, I, 19. I
Theodosia , Tbéodosie, petite ville de la Cber-
sonèse Taurique, U, i.
etMV oxnfUif montagne de l'Afrique, wj.
Siena liona , IH , 9.
DES NOMS PROPRES.
319
Thera', ile de la mer Egée, aiq. Santorin,
U.7-
Therapne, rille de la Uiconie » II , 3.
Thermae, Therme», ville de la Sicile, a^j. Tei>
mine. II, 7.
Thermaicas sinas, golfe de la Macédoine,
aaj. ^Ifo di Saloniki 1 II , 3.
Thendodon, fleuve du pays des Clialybes,
anj. Vatisa, I, 19.
Thermopyls, Thermopyles, défilé entre la Lô<
crfde et la Béotie , auj. Scclas , ou Terre-
moto , ou Bocca di Lupo, II, 3.
Thessalia , Thessalie, contrée delà Grëccr, II, 3.
Thessalonice, Tbessalonique, Ville de la Macé-
doine, auj Saloniki , II, 3.
Thia , île de la' mer É^, U, 7.
Thoricos, Tille de l'Attique, H, 3.
Tliracia, Thrace, contrée de l'Europe , entre
rister et la Macédoine, au). Bulgarie et
Romanie, I, 3; U, a, 4,. 7*
Thnie, ile de l'Europe septentrionale, qui
est, aelon l*opitiion la plus accréditée, la
plus (grande des îles Shetland, au nord<est
de l'Ecosse, 111,6.
Thnrinm , petite ville de la Locanie , anj. il
Cnpo.II, 4*
Thyinnias, golfe de la Carie , 1 , 16.
Thynias, promontoire de la TÎirace, sur le
Pont-BÛin, auj. Capo Thinno ,11, a. — lie
du Pont-Enxin,aoj. Riva, on Famasia.'II, 7.
lliTssaaretae, Thjssagètes, peuples des bords
du Rlia, I, 19.
Tibareni , Tibaréniens , peuple des bords du
Thermodon . I , a , 19.
Tiberis, le Tibre, fleuve d'Italie, aiq. même
nom, n, 4i 7*
Tichis , fleuve de l'Hispanie Tarraconnaise ,
anj.Tec, II, 5.
Tifernua, fleuve de l'Italie, anj. Biferuo,
n. 4.
TiRris, Tigre, fleuve de l'Asie, aiq. Basilensa,
I, a; m, 3.
Tigulia, TIgulie, ville de la Lignrie, auj. Ses>
lri,n, 4.
Timavus, Timave, fleuve de l'Italie, auj. Ti-
mavo , n , 4 •
Tinge, petite Tille de la Mauritanie, auj.
Tanger,!, 5.
Tingeiitera , petite ville de la Bétiqne , patrie
die Pomponins M(*la, H, 6.
Tios, petite TÎlle de la Paphlagonie, anj.
Tilios, I, 19.
Tiristis, promontoire de la Thrace , II • s.
Tiaanusa , Tfsanuse, port et Tille de la Carie ,
I, 16.
Tolobi, petite Tille de rHispaniesTarracon-
naise , auj. Martorello , II , 6.
Tolosa Tectosagnm, Tille de la Gaule Nar-
bonnaise, auj. Toulouse, H, 5.
Tomae, Tomes, Tille de la Thrace, anj. To-
misTar, on Pargala, II, a.
Toretae , TorètCs , peuple de l'Asie, I , a , 1 9.
Torone, tîUo de la Macédoine, anj. Ajo-
mama , II , 3.
Tragurium , ile |de la mer Adriatique, II , 7.
— VJiledermyrie.11,3.
Trapesus. Tille des bords du Pont-Euun,
■nj. Trebiatonde , 1 , 19.
TreTcri , Trévériens, peuple de la Gaule Belgi*
que, III, a.
Tripoli, TiUe de la Phénicie, a^j. Tripoli.
I, Ta.
Tritinm Tobolicnita, TÎlIe de l'Hispanie Tar-
raconnaise, auj. Mondragon.III, i.
Triton, fleuTe de l'Afrique propre ,1,7.
Tritonîs , lac de l'Afrique propre , entre les
deux Syrtes, emj. Schibkah el Loudeab,
ï. 7-
Troas, Troade, contrée de l'Asie, I, a, 181
U, 7
Trœzene, Trezène, petite Tille de TArgoIide,
anj. DamaIa,II, 3.
IVoglodytae, Troglodytes, peuple de l'Afrique
intérieure, I, 4* i8>
Troja, Troie, TÎlIe de la TToade, U, 3.
Truentinum, fleuTe de l'Italie, auj. Tronto,
n.4.
Tubero , fleuTo de l'Ariane, m , 7.
Tulds, fleuTe de l'Hispanie Tarraconnaise,
auj. Francoli,iI, 6.
Tardttli, Tnrdnles, peuple de la Bétique, III, i .
Tnria , fleuTe de l'Hispanie Tarraconnaise,
anj. Gnadalariar, 11,6.
Tnsci, Tusqnes, peuple de l'Étrurie, auj.
Toscans, n, 4.
Tuscum mare, mer Tuaque, aig. n«r de Si-
cile, 1, 3; II, 4, 5, 7.
Typhœus specns, antre de Typhon, en Cill-
cie, I, i3.
Tyroa, Tyr, Tille de la Phénicie, aiq. Sonr ,
I, ia;in,6.
"r^n^enum mare, mer Tyrrhénienne , auj.
mer de Toscane, I » 3.
U
Ulla, fleuTe de l'Hispanie septentribnale,
anj. même nom, III , i.
Ulyssipo, Tille de la Lositanie,auj. Usboa,
Lisbonne , III , 1 .
Urci, petite Tille de l'Hispanie Tarracon-
naise, U, 6. • «
Urcitanus sinus, Urcltain, auj. golfe de
Cai-thagène , Il , 6.
Urgo, ile entre l'Italie et la Corse, auj. Gor-
gona. II, 7.
Urias , golfe de l'Italie , II , 4>
Utica, Utique, Tille de l'Afrique propre ,1,7.
Valentia , Tille de l'Hispanie Tarraconnaise*
auj. Valence, n, 6.
Valetium, petite Tille de la Calabre, anj. San
Marco, H, 4
Vardnli, Vardules, peuple de l'Hispanie
Tarraconnaise , III , i .
Varum, fleuTe de la Gaule, avg. Vur,
n , 4 , 5.
Vasio, TiHe de la Gaule NariMunaise, m»}.
Vaison , II , 5.
VeUa, petite TÎlle de la Lncanie, auj. Pis-
ciotta, n, 4*
Venetus lacns , lac Vénitien, a^j. lac de Con-
stance, m, a.
Veneti , Venètes , peuple des bords du P4>nt'
Euxin , I , a . — Peuple de l'Italie , II , 4*
Vesnlus , Vésule , montagne de l'Italie , aoj.
Veso , dans le Piémont, II, 4*
Vesuvins , Vésuve, Tolcan de la Campanie,
auj. même nom , II , 4>
390
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Vibon » petite ville de la Lasitanie » Il , 4 •
Vienna, ville delà Gaule Narbonoaise , aaj.
Vienne, en Daophiné, Il , 5.
Vistnia, Vistnle , fleave de la Germanie, «nj.
même nom , ni , 4*
Tisnrgis, fleave de la Germanie, anj. Weser,'
III, 3.
Vocontii , Vocontiens , peuple de la Ganle
Ifaibonnaise, II, 5.
Volca} , Voloes , peuple de Ta Gaule Narbon»
natse, Q, 5.
Volsei , Vobques, peuple de l'Italie, II , 4>
Voltnrnnm , Voltnme, petite ville de la Cam-
panie, auj. Castel di Voltorno, H, 4*
Voltnrntis, Volturne^ fleave de la Campanie,
auj. Voltorno, II, 4*
Volubilis, viUe de la Mauritanie, auj. Fes,
III, lO.
Xanthos, Xante, petite ville de la Lyeie,
auj. fiksenide, I, i5.
Xanûius , Xanthe , fleuve de la Lycie , I , i5.
Zacynthos, île de la mer Ionienne, ang.
Zante, Û, 7.
Zephyre, île voisine de la Crète , II , 7.
Zephyrion, promontoire de la Cyrénaîqoe,
auj Raxettin ,1,8.
Zephyrium, promontoire du Bruttium , auj.
capo Bianco, II, 4-
Zilia, colonie de la Mauritanie, auj. kr»
ziUa, dans le royaume de Fez, III, 10.
Zilia , fleuve de la Mauritanie, III , 10.
Zone, lieu ou ville de la Thraoe ,11, 10.
FIN DB LÀ TABLE DES NOMS PROPRES.
INDEX HISTORIQUE.
Abdére, sœur de Diomède, p. 95.
AchUle, 81, 125.
Ajax, 63.
Albion, 117.
Alexandre, 47,49,63,97.
Amphiaratts, 103.
Anaximandre, 57.
Andromède, 45.
Annibal, 133.
Anlée,25, 1^7.
Apis(lebœaf),41.
Apollon, 55, 57, 101.
Arcésilas, 59.
Archias , 65*
Aréthuse, 135.
Ariadne, 131.
Artémise, 57.
Ascagne, 61.
Asdmbal, 123.
Baechos, 179.
Bergio8,117.
Bocchns, 25.
Galypso, 135.
Gambyse, 45.
Castor, 69.
Gaton, 29.
Gépbée , 45.
Gimon, 53.
Cornélius Nepos, 191.
Gyclopes, 135.
Cytisorus , 67.
Darius, 49.
Dédale, 131.
Démoçrite , 95.
Diane, 53, 57, 81.
Diogène , 67.
Dioméde, p. 95.
Dniides, 155.
»
Endymion , 57.
Ennius, 111.
Escnlape, 105.
Eudoxe, 191.
Europe, 131.
Gorgones, 195.
Hannon, 191.
Hécube, 93.
Hélène, 131.
Hercule, 65, 85, 95.
Hespérides, 195.
Hipparque, 181.
Homère, 169.
Jason , 65 , 69.
Jugurtba, 25.
Jupiter, 65,117,179.
Labyrinthe diftgypte , 38.
Léandre,93.
Léonidas, 103.
Lycus , 53.
Macar, 127.
Manto, fille de Tirésias, 59.
Mars ,'87, 125.
flfansole, 57.
Ménélas, 129.
Metellus Geler, 169.
Minerve, 29.
Minotaure, 131.
Miséne, 113.
Mopsus , 59.
333
INDEX HISTORIQUE.
Muets ( peuples ) , p. 191.
Myrinus , 59.
Neptune, 65, 103, 117. \
Œnomatts , 59.
Oreste , 85.
Orphée, 89.
Pftris, 61.
Pasiphaé, 131.
Pélops, 59.
Persée , 45.
Phénix (le), 187.
Phidias , 101.
PhUippe , 97.
Phinée, 45.
Phryxus , 69.
Pollnx , 69.
Pompée , p. 49
Psammetichus , 39.
Pyramides d^Égypte , 38.
Pyrrhus, 107.
Sarpédon, 51.
Sémiramis, 45. i
Sirènes, 113.
Syphax, 27.
Talus , 133.
Thaïes, 57.
Thémistagoras , 67.
Thésée, 103.
Timothée , 57.
Ulysse ,131.
Vénus, 127.
TABLE
DE LA GÉOGRAPHIE DE POMPONIUS MELA.
Pages,
Notice sur PoMPOiriirs Mkla ,5
LiVRB PREMIER. — Avant-propos 9
.Chap. I. Du monde et de ses parties ^. 11
II. Description sommaire de TAsie. . ^ 1 3
III. Description sommaire de l'Europe 19
IV. Description sommaire de l'Afrique 11
Y. Description détaillée de l'Afrique. — Mauritanie a 3
Vi. Numidie 27
YII. Afrique proprement dite ib.
YIII. Gyrénaïque 3 1
IX. Description détaillée de l'Asie. — Egypte 35
X. Arabie. 43
XI. Syrie 45
XII. Phénicie ib.
XIII. Gilicie ». 49
Xrv. Pamphylie 53
XV. Lycie ib.
XVI. Carie 55
XVII. lonie 57
XVIII. Éolide 59
^IX. Bithynie , Paphlagonie et autres contrées pontiqnes et
méoliques sur la côte d*Asie. 63
NoT ES du livre premier 7a
Livre deuxième 79
Chap. I. Scythie d'Europe ib.
II. Thrace 87
III. Macédoine , Grèce , Péloponnèse , Épire et lUyrie 97
IV. Italie 107
V. Gaule Narbonnaise 1 15
VI. Côte citérieure de l'Hispanie 119
VIT. Iles de la mer Méditerranée ia5
Notes du livre deuxième 140
224 TABLE DES MATIERES.
Pages.
Livre troisième 147
Gbap. I. Côte extérieure de THispanie ib.
II. Côte extérieure de la Gaule.;. i53
III. Germanie 159
IV. Sarmatie 161
T. Scythie i63
TI. Iles de THispanie extérieure et de l*océaB Septentrional. 169
VII. Océan Oriental et Inde 177
y III. Mer Kouge et ses deux golfes Persique et Arabique i83
IX. Ethiopie 189
X. Mer Atlantique , et partie adjacente de l'Ethiopie et de
la Biauritanie , 195
Notes du livre troisième ^ aoo
Table alphabétique des noms propres cités par PomponiusMela. . . . ao3
IVDEX HISTORIQUE ^ 221
SECONDE SÉRIE
BIBLIOTHÈQUE
DBPVIB ADKIBN JUSQU'À filËGOIRE DI rCtlHS '
PAB C. L. F. PANGKOUCKE
i.
IMPRIMERIE PAKCKUtICKB.
\iy
o
VIBIUS SEQUESTER
NOMENCLATURE DES FLEUVES
FONTAINES, LACS, FORETS, MARAIS, MONTAGNES
ET PEUPLES
DONT IL EST FAIT MENTION DANS LES POETES
TtADDITB POOK LA rKBMtiftB FOIS
PAR M, LOUIS BAUDET
Professeor
PARIS
C. L. F PANCKOUCKE, ÉDITEUR
OFriCIER DE r/ORDRE ROTAf. DE LA LÉGIOTT n*a 01(11 EUR
RUE DES POITEVINS, i4
1843
s=s&
NOTICE
SUR VIBIUS SEQUESTER.
YiBius Sbqubstbr était Romain , comme Tindiqae le nom de
Vibius; mais on ignore absolument le lien de sa naissance. Qoant
à répoqne où il a vécu , on ne saurait guère la déterminer que par
conjecture. U est certain qu'il vivait après Stace, auquel , entre
autres poètes y il fait allusion en plusieurs endroits; il est égale-
ment certain qu'il n'appartient pas au premier siècle de notre ère,
ni même au deuxième , attendu qu'on rencontre dans son livre
quelques noms de fleuves inconnus aux écrivains de ces deux
siècles; mais il semble peu raisonnable de le rejeter, comme l'ont
fait quelques annotateurs , au delà de la chute de Tempire d'Oc-
cident. D'abord , rien ne décèle dans Yibius Sequester le moindre
changement dans la géographie politique du monde romain;
en secohd lieu^ quoique son livre ne soit qu'une nomenclature
fort succincte 9 on ne laisse pas d'y reconnaître une latinité pure
et élégante qu'on ne retrouve pas dans les écrivains postérieurs
à l'invasion des barbares. Tout porte à croire qu'il vivait dans le
quatrième siècle.
L'ouvrage de Yibius Sequester n'est point , à proprement par-
ler, un traité de géogr£q[)hie : c'est le travail d'un homme de
lettres , qui ne s'est proposé , comme on le voit dans son avant-
propos , que de contribuer à l'instruction de son fils. Toutefois ,
tdle qu'elle est , sa nomenclature n'en est pas moins précieuse
pour nous y à cause de son antiquité et de la rareté des ouvrages
géographiques que nous ont légués les Romains, ou du moins
qu'ont épargnés le temps et les barbares.
L. BAUDET.
k««%%« %«v% «/«»«%«%% v«»»« »« »v»%»»«i »%• »»*v» »«»•« »«v» »»««««««•«%&»% Kk»>v«»»» ««««%<» vk««»« %««<»%%»«*«•%%*
VIBIUS SEQUESTER,
DE FLUMINIBUS,
FONTIBUS, LACUBUS, NEMORIBUS, PALUDIBUS, MONTIBUS,
GENTIBUS,
QUOBUM APUO POSTAS MBNTIO FIT*.
ma^^0^mm
VIBTOS SEQUESTER VIRGILIAKO FILIO 8.
QuANTO ingenio a€ studio, fiti càrissïme, apud ple-
rosque poetas fluminum mentio habita çst , tanto labore
sum sequutus eorum et regionesjet vocabula et qualitfttes
ia litteras dingen;»^ quod ipsi tibi non inutile factu scio
fore. Foiitimn etiam yejt lacuum paludumque et moatiunut
nemorumque et gentium , t(uàntuin prosequi potui , sicut
anmium huic libello in litteras digesta nomina subjeci :
quo leeto non minimum consequeris notitiae , prœsertim
quum profession! tuœ si( n^cç^rium : et ne pluribus
epistola on^eiretur, iqeipiemHs ^b ço fljuvio ^ qi|i et litte-
ram et nomen obtinet primum.
FLÏJMINA.
, ■'■••#'1 "••
A€Iii)LOUS i£tolise. Primus enipisse torraih dipitur; %x
Pindo monte Peprhaebiorum in Maliaeum mare decurrît.
i£to4{àm ab Acarnânia dividit.
I.
ARAR Germaniae. E Vogeso monte ,' miscetur Rho-
* Varias quorumdam locoruin lectiones, qiue in plurimis editionibus passim inlerpolata;
occarrant, hic a gennino Vibii opuscnlo sejungendas diuimos, utpote meras interprelum
conjecturas.
I
VIBIUS SEQUESTER.
NOMENCLATURE DES FLEUTES
FONTAINES, LACS, FORÊTS, MARAIS, MONTAGNES
ET PEUPLES
DONT IL BftT FAIT MINTION DANS LBft VOBTSS''.
VIBIUS SEQUESTER A SON FII^S VIBGItJAMUS.
Vous savez , mon cher fils, que la plupart des poètes
ont aimé à faire de belles et savantes descriptions des
fleuves; dans la vue de vous être utile y j'ai composé ce
petit livre, qui vous fera connaître les noms de ces
fleuves, avec leurs propriétés, et les noms des contrées
qu'ils arrosent. A ce travail , que j'ai tâché de rendre
aussi exact que possible , j'ai joint une nomenclature des
lacs , des marais , des montagnes , des forêts et des peu-
ples. Je pense que tout cela ne vous sera pas peu pro-
fitable, surtout en raison de votre profession , et je me
hâte d'entrer en matière , en commençant par le fleuve
que son initiale veut que je nomme en premier.
FLEUVES.
L'AGHELOUS , en Étolie. 11 passe pour être sorti le
premier de la terre ; il prend sa aouree dans ie Piade ,
montagne du pays des Perrhébiens, et se jette dans la
mer Maliaque. 11 sépare l'Etolie de l'Acarnanie.
L'ARAR, dans la Germanie. Il sort du montVogèse,
* Nous avons placé au bas de chaque page les ▼aciïintes des conumentateurs qui, dans
presque toutes les autres éditions, se trouvent confondues avec le texte même de Vibius
Scquester.
8 VIBIUS SEQUESTER.
dano. Ita lene decurrit , ut vix intelligi possit ejus de-
cursus.
AMPHRYSUS Thessaliœ ^ ubi Apollo Admeti pecus fer-
tur pavisse.
ALPHEUS Elidis, qui, per mare decurrens, in Siciliam
insulam Arethusœ fonti miscetur.
ASGANIUS Mysiae.
AGHATES Siciliae , ubi pari nomiiie lapillos edit j unde
gemm» fiunt.
AGHERON inferorum.
ANIEN lacui Velinorum infunditur, per Tiburtinorum
fines decurrit 9 ab Aniene filio Apollinis; in Tiberim
fluit.
ALLIA, Salaria via ad mil. xiiii a Roma, ubi Galli
Victoria sunt potiti de Romanis.
ARAXES Armeniae. Armeniam a Médis dividit.
ATHESIS Verônensium , in Paduni decurrit.
AMASENUS Privematium.
AUFIDUS Apuliae , proximus Canusio.
ALYNTOS Lucaniam a Veliensibus dividit.
ASINIUS Catinae ^ in litore Tauromenitanorum dé-
finit.
ANCUS Siciliae , qui per duo millia passuum sub terra
mergens Syracusis miscetur mari appellaturque Ano,
post Anapos caenos, superior Anotisphoros.
ALABIS M egarensium , cujus fontem Daedalus dilatavit
agrumque reddidit et regionem , quam idem fluvius de-
vastabat.
AGIS, ex i£tna monte in mare decurrit. Ex hujus ripis
Polyphemus saxa in Ulyssem egisse dicitur.
VIBIUS^SEQUESTER. 9
et se mêle au Rhône. Il coule si paisiblement , que son
cours est à peine sensible.
L'AMPHMTSE y dans la Thessalie, sur les bords duquel
on dit qu'Apollon paissait les troupeaux d'Admète.
L'ALPHÉE y dans l'Élide. Il traverse la mer pour aller
trouver^ en Sicile ^ la fontaine Aréthuse.
L'ASCANIUS , dans la Mysie.
£.'A€HATES y dans la Sicile. Il roule des cailloux du
même nom, dont on fait des pierres précieuses.
L'A€HÉR0N des enfers.
L'anio j ainsi nommé d'Anien , fils d'Apollon ^ traverse
le lac des Yelini , arrose le territoire des Tiburtiniens^ et
se jette dans le .Tibre.
L'allia , à quatorze milles de Rome , sur la voie Sala-
ria , à l'endroit où les Gaulois remportèrent une victoire
sur les Romains.
L'ARAXE j en Arménie. Il sépare l'Arménie du pays
des Mèdes.
L'ATHESIS , dans le pays des Yéronais , tributaire du
Padus.
L'AMASENUS , dans le pays des Privernates.
L'AUFIDE, dans l'Apulie, près de Canuse.
L'alyntOS, qui sépare la Lucanie du pays des Véliens.
L'ASIBîIUS j à Catine , qui a son embouchure sur le ri-
vage des Tauromenitaniens.
L'ANGUS y en Sicile , qui , disparaissant sous la terre
l'espace de mille pas , se jette dans la mer à Syracuse. On
l'appelle Anotisphoros avant sa perte , Ano pendant sa
disparition y et Anopos cœnos jusqu'à son embouchure.
L'alabis , chez les Mégariens y dont Dédale divisa la
source pour rendre aux habitants du pays la jouissance
de leur territoire, que ce fleuve ravageait.
L'AGIS descend du mont Etna dans la mer. C'est des
rives de ce fleuve qu'on dit que Polyphèmé lança des
pierres sur le navire d'Ulysse.
a4
iO VIBIUS SEQU^TER.
ATAX e Pyrenaeo , circa Narbonem decurrit in Tvr-
rhenummare
. ATYR Tarbellae civitatîs Aquitaniae, in Ooeanum
fluit.
ALMON RomaBy ubi mater deiim vi cal. aprilis la-
vatur.
ALBIS Germaniœ. Suevo» a Cheruscis dividît; mer-
gitur in Oceanum.
AOUS Apollon!» y in lonium decurrens.
ALTO Dyrrachii, decurrit in Iliyricum.
ARIMASPA gentis Scytharum , unde aurum Scythœ
legunt.
iEAS Macedoniae , decurrit in lonium mare.
ANAIIRUS Thessaliae , ita denominatus , quia ex se ne-
que auram neque nebulam emittat.
APIDANOS Thesâaliae, in que Ënipeus, Mêlas et Phœ-
nix miscentur; ipse in Peneon decurrit.
ASOPOS Thessaliœ, in Epidanum fluit.
ANIGER^ qui ex cruore centaurorum , quos Hercules
interfecit, odore sua advenientes fugat, quum fuerit
dulcissimus.
Apud Cicones fluvius est, cujos liquor epotus prœ*
cardia vertit in silicem , et rébus tactis marmora in-
ducit*
ATERNUS Hadriee^ deourreosperMarsos, ubi etOslia
civitafi.
AMYliONË Lycise , non longe a Thebis.
ARIS^YRTUS fluvius Colchorum.
ALIS Asiae fluviits.
APSUS Palaestin».
BË^iA£lIS Galliae, ex quo nascitur Mantuanorum
Mincius.
VIBIUS SEQUESTBR. 11
L'ATAX sai*t des Pyrénées , baigne les murs de Nar-
bonne, et va se perdre dans la mer Tyrrhénienne.
L'ATYR passe par Tarbelia , Tille de TAquitaine , et se
jette dans l'Océan.
L'ALMON j à Ronie, où l'on baigne la mène des dieux:
le 6 des calendes d'avril.
L*ALBI$, dans la Germante. 11 sépare les Suèves des
Chérusques , et se jette dans l'Océan.
L'AOUS, à ÂpoUonie, se jette dans la mer Ionienne.
L'ALTON , à Dyrrachium , se jette dans la mer Illy-.
rique.
L'ARIIIASPE , chez les Scythes , d'où les habitants ti-
rent de l'or.
L'iEAS, dans la Macédoine, sejettedans la mer Ionienne.
L'ANAURUS j dans la Thessalie y ainsi nommé parce
qu'il n'exhale aucune vapeur. '
L'APIDANUS, dans la Thessalie, qui s'accroît de l'Ëni-
pée , du Mêlas et du Phénix , et se jette dans le Pénée.
L'ASOPUS , dans la Thessalie , qui s'écoule dans l'Ëpi-
danus.
L'aniger , dont les eaux , anciennement très-douces ,
font fuir aujourd'hui les passants , à eause de l'odeur in-
fecte que leur a communiquée le sang des centaures , tués
par Hercule.
Chez les Cicones est un fleuve , dont les eaux pétri»
Gent les entrailles de ceux qui en boivent , et changent eu
marbre tout ce qu'elles touchent.
L'ATERNUS , à Adria , qui traverse le pays des Mar^
ses , et qui baigne les murs d'Ostie.
L'AMYMONEy dans la Lycie, non loin de Thèbes,
L'ABSYRTE; fleuve de la Colchide.
L'ALIS, fleuve d'Asie. ^
L'apsus, dans la Palestine. j
Le BENACUS , dans la Gaule , d'où naît le Mincius des
Mantouans.
12 VIBIUS SEQUESTER.
BRICTATES ex Timato monte , Arao miscetar ' .
>
BiETIS Hispani», unde Baetica.
BAGRADA Africœ juxta oppidum Musti ; ubi Regulus
serpentem longumpedibuscxx, exercitu adhibito, inter-
fecit.
BARBANA Ulyrico permiscetur.
BORYSTHENES, fluvius Scythi».
BAGTROS Scythiae , fines Hyrcanos alluit.
CAYSTROS per Hypaepam decurrit^ proximus Âsiae
paludi.
GABOGOS Siciliae y ex quo urbs Camicos y dividit Agri-
gentinos'^.
G AIGUS Mysiae.
GALOS M œsiae.
GOGYTOS inferorum , ex quo Styx palus.
GRINISOS Siciliae civitatis Atalae.
GALOR Beneventi oppido junctus.
GRYSAS Syracusisy ex monte Heraeo.
GYDNUS per mediam urbem Tarson Ciliciae decurrit.
GYRTA Massiliensium , secundum Agatham urbem.
GRUSTUmnillf y a quo oppidum y in Hadriaticum mare
fluit.
GASILINUM Campaniae, ex quo oppidum.
GEPHISOS in Lilaea urbe Phocidos descendit et circa
Eubœam flectitur^.
GINYBS Arabiae y in quo plurima gênera gemmarum
inveniuntur et camelis deportantur in oppidum Tybre-
stum.
* Forsan Boactes. . . . Macrœ miscetur, — • J^orj<i/i et Heracleenses. — 'For-
^att et ÎQ lacum Gopaidem fluit.
\
yiBIUS SEQUESTER. 13
Le BRICTATES descend du mont Timate et se mêle
à l'Amus ' .
Le RÉTISy dans THispanie, d'où le nom àê Bétique.
Le BAGRAbAy dans rAfrique, près de la ville deÂfus-
tum , où Regulus tua , à Faide d'une armée , un serpent
de cent vingt pieds.
Le BARRANA se jette dans la mer Illyrique.
Le BORYSTHÈNES j fleuve de la Scythie.
Le RAGTROS , fleuve de la Scythie y arrose THyrcanie.
Tje GAYSTROS traverse Hypaepa , dans le voisinage du
lac Asia.
Le GAMIGOS , dans la Sicile , qui a donné son nom à la
ville de Camicos, et traverse le pays des Agrigentins^.
Le G AIGUS de Mysie.
Le GALOS de Mésie.
Le GOGYTE des enfers, qui forme le marais Stygien.
Le GRimsos, à Atala, en Sicile.
Le GALOR , qui traverse la petite ville de Bénévent.
Le GRYSAS, à Syracuse , jssu du mont Hérée.
Le GYDNIIS passe par le milieu de la ville de Tai^se ,
en Cilicie.
Le GYRTA , dans le pays des Massiliens , baigne les murs
de la ville d'Agathe.
Le GRtISTUMIlIM , qui a donné son nom à la petite
ville de Crustumium , se jette dans la mer Adriatique.
Le GASILIMUM , dans la Campanie , qui a donné son
nom à la petite ville de Casilinum.
Le GÉPHISE passe par Lilée , ville de la Phocide , et
tourne autour de l'Eubée^.
Le GINYBS , en Arabie , qui produit plusieurs espèces
de pierres précieuses , qu'on transporte sur des chameaux
dans la petite ville de Tybreste.
* Probablement le Boactes. ... se mêle au Macra. — * Peut-être sépare les
Agrigentius des Héracléeus. — ' Peut-être et s'écoule dans le lac Copaïs.
14 VIBIU8 8EQUE8TER.
CRÂTHIS confiais Sybari , capillos facit aurei coloris.
GLITUMiiîUS Umbriae , ubi Jupiter eodem nomîne est.
DANUBIUS, qui et Ister, Germanise , decurrit in Pon-
tum per vu ostia.
DRINIUS , e palùde Lychniti , alluens Scûdram oppi-
dum lUyricorum.
ENIPEUS, et monte Othry Thessaliae.
EVEOTJS , qui et Lycormas , qua Nessus centaurus De-
janiram Herculis trajecit.
EUPHHATES Parthiae.
EUROTAS Laconices.
ERIDANUS Galliae Cisalpin^, qui et Padus, ubi Helia-
des mutantur in populos arbores*
ERASINUS Lyciae.
ESIA Galliae in Sequanam fluit.
EPIDANUS Thessaliae '.
FANEUS et qui Siris Beneventi.
FABARIS Sabinorum ; is Faber corriipte dicitur.
GANGES in Oriente Indiam cingens latissimus , queni
Ale&ander post Oceanum navigare timuit , qui solus ad-
versus orientem fluit.
GALESUS Tarentinorum.
GALLUS inPhrygia, unde qui bibit , insanit more f:i-
natico.
GELA Siciliae, a quo oppidum.
* Cf. supia Api (la nos.
VIBIUS SEQUESTER. 15
I^ CRATHIS, voisin de Sybaris^ donne aux cheveux
la couleur de l'or.
Le CLITUMNE , dans l'Ombrie , dont Jupiter y prend
le nom.
Le DANUBE y qu'on appelle aussi ister, fleuve de la
Germanie , se jette dans le Pont-Euxin par sept embou-
chures^
Le DRINIUS, issu du marais Lychnites, baigne Sco^
dra , petite ville des Illyriens.
L'ÉMPÉE j qui descend du mont Othrys, dans la Thés-
salie.
L'EVENUSy qu'on appelle aussi Lycormas, fleuve au delà
duquel le centaure Nessus transporta Déjanire épouse
dUercule.
L'EUPHRATE , dans la Parthie.
L'EUROTAS , dans la Laconie.
L'ÉRIDAN y dans la Gaule Cisalpine, qu'on appelle aussi
Padus, où les Héliades furent changées en peupliers.
L'ERASINUS , dans la Lycie.
L'ESIA j dans la Gaule , affluent de la Seine.
L'EPm ANUS , dans la Thessalie ' .
Le FANEUS, qu'on appelle aussi Siris , à Bénévent.
Le FABARIS , dans le pays des Sabins , qu'on appelle
par corruption Faber.
I^e GANGE , en Orient y autour de l'Inde , le plus grand
des fleuves , sur lequel Alexandre n'osa s'aventurer, non
plus que sur l'Océan. Il est le seul dont le cours se dirige
vers l'orient.
Le GALESUS , chez les Tarentios.
Le GALLUS , en Phrygie , qui rend frénétiques ceux
qui boivent de ses eaux.
Le GELA 9 en Sicile , qui a donné son nom à la petite
ville de Gela.
* Voyez plus haut Apidanus.
16 VIBIUS SEQUESTER.
GENUSUS DyiTachium ab Apollonia dtvidens , decurrit
ex Epiro.
GENUSUS Palaestinae.
HEBRUS Thraciae, proximus ^Ido oppido.
HERMUS Lydiœ , Pactok) confunditur.
HIBERUS Hispaniœ, a quo Hiberia.
QYDASPES Indiae urbis Mediae , defluit Indo ex Cau-
caso.
HYPANIS Scythise , qui , ut ait Gallus ,
Uno tellures dividit amne duas.
Âsiam enim ab Europa séparât.
HALYS Lydiae. Crœsus transiit.
HELORUS Syracusarum j a quo civitas.
HIllELLA Sabinorum , prope Casperiam urbem.
HERBESOS , qui et Endrius , oppido Alluria decurrit
per fines Helori.
HDIERA oppido Thermitanorum dédit nomen Hi-
merae. Hoc flumen in duas findi partes ait Stesichorus;
unam in Tyrrhenum mare , alteram in Libycum decur-
rere.
HYPSAy secundum Inycon urbem Siciliae decurrit,
gratam Herculi.
HIPARIS ' j quem et Hipparim vocant , ex quo Cama-
rinis aqua inducta est.
ILEUS , inde a finibus Âpolloniœ decurrens in sinum
lonium.
INDUS Indiam définit ab occasu , a quo India dicta ;
hic descendentem Hydaspem recipit.
ISARA Galliae, decurrit in Rhodanum.
ICA NUS Dyrrachii ab Icano ^ castello die tus.
^Forsan Hy paris. — ' Forsan Isanus. . . . Isano.
VIBIUS SEQUESTER. 17
Le GENUSUS , qui sort de l'Épire, et sépare Dyrrachium
d'Apollonie.
Le GENUSUS , en Palestine.
L'HÈBRE de Thrace, voisin de la petite ville d'i£nus.
L'HERMUS j en Lydie , affluent du Pactole.
L'iOBÈRE y dans l'Hispanie , d'où le nom d'Hibérie.
L'HYDASPE j fleuve de l'Inde , qui baigne la ville de
Mëdie. Il sort du Caucase et se mêle à l'Indus^*
L'HYPANfS , dans la Scythie , qui , comme le ditGallus,
<f Divise par son lit deux régionsiiHverses. »
En effet, il sépare l'Asie 'de l'Europe.
L'HALYS, fleuve de la Lydie, que traversa Crésus.
L'heLORUS , à Syracuse , d'où le nom de la ville d'He-
lorus.
L'HIMELLA , -chez les Sabins , près de la ville de Cas-
périe.
L'HERBESOS, qu'on appelle aussi Endrius, traverse
la petite ville d'AUurie et arrose le territoire d'Helorus.
L'mMERA a donné son nom à la petite ville des Ther-
mitanlens. Stésichore dit que ce fleuve se divise en deux'
branches , dont l'une se jette dans la mer Tyrrhénienne ,
l'autre' dans la mer Libyque.
L'HYPSA baigne les murs d'Inycos , ville de la Sicile ,
chère à Hercule.
L'HIPARIS', qu'en appelle aussi Hipparis, coul^ à
Camarine.
L'flLEUS part du territoire d'Apollonie et se jette dans
la mer Ionienne.
L'iNDUS borne l'Inde à l'occident , et lui a donpé son
nom. Il reçoit l'Hydaspe.
L'ISARA, dans la Gaule, affluent du Rhône.
L'IGANUS, à Dyrrachium, ainsi nommé du fort Icanus ^ .
* PeiU'étre THyparis. — ^Peut-être Tlsaniis et le fort Isanus.
V. S«qnest«r. 3
18 VIBIUS SEQUESTER.
ILERDA Hispaniœ y a quo Ilerda oppidum.
INAGHUS Thessaliae.
, lADER juxta Salonas^ mare influit Hadriaticum.
KAIGUS Mysiae.
LYNCESTIUS Thracis , cujus aquam bibentes ebrii
fiunt. *0
LETHE inferorum , quod sit oblivii causât
LIRIS noa longe a M arsis Vestinisque y cujus iu ripa
Nymphae Maricae IMinturnensis templum est.
LYCUS Asiae , unde Lycas oppidum.
LIGER Galli», dividens Aquitanos et Celtas ; in ocea-
num. Britannicum evolvitur.
LYGASTUS Coœ , a quo Lica civitas * .
, LETILEUS insulae Cretœ y ita dictus , quod Harmonia
Veneris filia Cadmon ibi oblita dicitur.
MINGIUS Galliae Cisalpinœ proximus Mantuanis , agi-
tur ex Benaco.
MOSELLA Belgicae, defluit in Rhenum.
BONIO Etruriaç y a Minione.
METAURUS Umbride y in sinum Hadriaticum decur-
rens.
MiEANDROS Cariae gentis Asiae ; hic tam flexuosus est,
ut in sese recurrat. i
MAGRA Ligurise, secundum Lunam urbem.
' Forsan Lycastus Cretae, a quo Lycastus civitas.
VIBIUS SEQUESTER. 19
L'ILERDA j dans l'Hispanie , qui a donné son nom à la
petite ville d'Ilerda.
L'INACHUS y dans la Thessalie.
L'IADER , voisin de Salones , se jette dans la mer Adria-
tique.
Le KAIGUS , de Mysie.
Le LYNCESTIUS , de Thrace , qui enivre ceux qui boi-
vent de ses eaux.
Le LÉTHÉ des enfers ^ ainsi nommé parce qu'il fait
oublier le passé.
Le LIRISy peu éloigné du pays des Marses et desVes-
tiniensy sur les bords duquel s'élève un temple consacré à
la Nymphe Marica de M inturnes.
Le LYGUS y en Asie, d'où le nom de la petite ville de
Lycas.
Le LIGER, dans la Gaule, qui sépare les Aquitains/les
Celtes , et se jette dans l'océan Britannique.
Le LYGASTUS y de l'ile de Cos , d'où le nom de la
ville de Lica ' .
Le LÉJHÉ , de l'île de Crète , ainsi nommé de ce que
c'est sur ses bords qu'Harmonie , fille de Vénus , oublia
Cadmus.
Le MINGIUS , dans^ Gaule Cisalpine , voisin du pays
des Mantouans, sort du Benacus.
La MOSELLE , en Belgique , se jette dans le Rhin.
Le MINION , en Étrurie , ainsi nommé de la ville de
Minion.
Le METAURUS , dans l'Ombrie , se perd dans la mer
Adriatique.
Le MEANDRE, dans la Carie, contrée de l'Asie; il a
tant de sinuosités, qu'il revient sur lui-même.
Le MAGRA , dans la Ligurie , baigne les murs de la ville
de Luna.
' Peut-être Le Lycastus, de Crète, d*où le nom de la ville de Lycastii^.
20 VIBIUS SEQUESTER.
MATHIS Dyrrachii, non longe a Ijsso.
MARSYAS Phrygiœ urbis Celœnae.
MELAS Thessaliae , in Epidanum fluens.
NILUS ^ypti, ex ^thiopia decurrens.
NAR Sabinorum , ex Apennino in Tiberim per Nar-
niam fiait.
bIuMIGUS in agro Laurenti.
NIPHATES Ârmeniae , ex monte Niphate.
ORETHUS Panormi Sicilia;.
OAXES Cretae , a quo civitas Oaxia. Varro hoc docet :
Quos magno Anchiale partus adducta dolore,
Et geminis capiens tellurem Oaxida palmis.
ORONTES Syrîae ex monte Casio, apud Antiochiani
labitur.
PADUS Gallide Cisalpinae , qui et Eridanus.
PERMESSOS Bœotiae.
PENEIIS Thessaliae, ubi silvœ, quas Tempe vocant:
hune Bebryces possederunt. '^
PHASIS in Colchide y qui de monte Amaranto fluit.
PANTAGIAS Siciliae , ita dictus y quod sonitus ejus de-
€,urrentis per totam insulam auditus est usque eo, donec
Ceres quaerens fiham comprimeret eum.
PITORNIUS% qui per médium lacum Fucinum Mar-
sorum ita decurrit, ut aquae cjus non misceantur sta-
gno.
PACTOLUS Lytliae^ qui decurrens aurum trahit.
^Forsan Pitonius vel Piconius.
VIBIUS SEQUËSTËR. 21
Le JUATHiS y à Dyrrachium , non loin de Lissus.
LeMARSYASy à Celaena, en Phrygie.
Le MELAS 9 dans la Thesss^lie , se jette dans l'Epidanus.
. Le NIL , en Egypte , âort de l'Ethiopie.
Le NAR y chez les Sabins j descend de l'Apennin dans
le Tibre par Namia.
Le NUMIGUS, dans le territoire de Laurente.
Le NIPHATES , dans l'Arménie , descend ^ du mont
Niphates.
L'ORETHUS'y à Panorme j en Sicile.
L'OAXES, dans la Crète,. d*oîi le nom de la ville
d'Oaxia , comme l'enseigne Varron :
« C'est là que s'arrêta la Nymphe Anchialé^ surprise par les
douleurs de Tenfantemenl^ et qu'elle pressa de ses deux
mains la terre d'Oaxis. »
L'ORONTE, en Syrie, descend du mont Casius et
coule à Antioche.
Le PADUS, dans la Gaule Cisalpine, qu'on appelle aussi
Ëridan.
Le PERMESSË , dans la Béotien
Le PÉNÉE, dans la Thessalie, qui arrose les bois de
Tempe , et sur les bords duquel habitèrent autrefois les
Bébryces.
Le PHASE, dans la Colchide, qui sort du mont Ama-
rante.
Le PANTAGIAS, en Sicile, ainsi nommé parce qu'il
remplit la Sicile du bruit de ses eaux , jusqu'au moment
où Cérès, cherchant sa fille, le fit taire.
Le PITORNItJS % qui se jette avec tant de violence dans
le lac Fucin , chez les Marses , que ses eaux ne se mêlent
pas à celles de ce lac.
Le PACTOLE , en Lydie , qui roule de l'or..
^ Peut-élre Pilonius ou Pieouius.
22 VIBIUS SEQUESTER.
PHAGELINUS Siciliae juxta Peloridem , confinis teimplo
Diaiiae.
PJSAURUS , qui et Isauliis , ut Lucanus , a quo civitas
Pisauruni , de quo Catullus : •
Moribanda sede Pisauri^
decurrit in Hadriaticum mare.
PHOENIX Thessaliae , in Epidanum fluit.
PAGHYNOS Siciliae, ubi.Sext. Pompeiûs juvenis inter-
fectus est.
RHENUS Germaniae j Belgas a Germanis segregans.
RUBIGON Galliae juxta Ariminum , olim dividens Gal-
liam ab Italia.
RUTUBA y ex Apennino in Tiberim fluit.
RHODANUS Galliae , Lugdunum et Avenionem decur-
rens atque Arelaten. Mari Tyrrheno miscetur.
STRYMON Thraciae, plurimo gelu strictus.
SEQUANA Galliae , Luteciam Parisiorum circumfluit ,
vel insulam facit.
SPERGHEOS Thessaliae , in Maliacum mare decurrens
usque ad oram Locridis.
SVRAPUS ^ Lucaniae.
SELINUS Messaniorum^, a quo civitas Selinus dicta,
quod apium ibi plurimum nascitur.
SAGARIS Phrygiae , ad castellum Berecynthium.
SEBETHOS Neapolis in Campania.
SARNUS Nuceriae, ex Saro^ monte oriens, per Cam-
paniam decurrens.
SYMiETHOS Siciliae , vicinus Ealicis.
^Forsan Sybaris. — * Forsan Sicaniorum. — * Forsan ex Sarno.
VIBIUS SEQUEStÈR. 23
Le PHAGELIXUS, en Sicilç , qui coule sous les murs de
Peloris, près du temple de Diane.
Le PISAUR , qu'on appelle aussi Isaur , comme on le
voit dans Lucain : d'où le nom de la ville de Pisaure^ dont
Catulle a dit :
a Loin da séjour fatal de la triste Pisaure. »
11 se jette dans la mer Adriatique.
Le PHÉNIX^ dans la Thessalie, se jette dans l'Ëpidanus.
Le PAGHYNOS, dans la Sicile^ où fut tué le jeune Sextus
Pompée.
Le RHIN , dans la Germanie , sépare les Belges des
Germains.
Le RUBIGON , dans la Gaule , près d'Ariminum , qui
séparait autrefois la Gaule de Tltalie.
Le RUTUBA descend de l'Apennin dans le Tibre.
Le RHONE y dans la Gaule, traverse Lyon , Avignon et
Arles, et se jette dans la mer Tyrrhénienne.
Le STRYMON glacé, sous le ciel rigoureux de laThrace.
La SEINE , dans la Gaule , coule autour de Lutèce ,
ville des Parisiens , ou plutôt en fait une ile.
Le SPHERGHHJS , dans la Thessalie , qui va , jusqu'à la
côte de Locride , se perdre dans la mer Maliaque.
Le SYRAPUS% dans la Lucanie.
Le SELINUS, chez les Messaniens^, qui a donné son
uom à la ville de Selinus , nom qu'il doit aux abeilles que
le pays produit en abondance.
Le SAGARIS , en Phrygie , près du fort Bér^cynthie.
Le SEBETHOS ^ près de Naple$, dans la Campanie.
Le SARNUS, à Nucérie, descend du mont Sarus^ et
arrose la Campanie.
Le SYALETHOS , en Sicile ,* près des autels consacrés
aux dieux Palici.
^Peut-être le Sybaris. — ^Peut-être les Sicanieus. — * Peut-être dumoDl
Sarniis.
24 VAlUS SEQUE8TER.
SILER in Lucania, oppido* Alburno.
SARON Hadriae?.
SIGORIS Hispaniœ , juxta Uerdam.
TIGRIS Parthise , qui sab terra means Rubro mari mi^
scetur.
TAUROMENIUS inter Syracusas et Messenam, a quo
oppidum Tauromenium , quod oppidum Eusebon chora
dicitur.
TAGVS Hispaniae.
TURIA Hispaniae, quod Yalentiam parvo intervallo
interfluit^.
TARAIi^ Epeiriw
TANAGER Lucaniae.
TIBRIS vel Tiberis , ideiïi Albula , qui ex radicibus
montis Âpennini ex Etruria Romam decurrit , quondam
Tuscos dividens.
TANAIS Scythiae, Asiam ab Europa dividit.
THERMODOON Colchos et Amazonas dividit.
TRASYMENOS Lydiae.
THAPSUS Africae , juxta Rusicadem.
TRIOPALA., qui et Assorus^, juxta Alabon Megaren-
sium.
TURNCS Umbriae.
TAYGETA Tjaconices , ubi filios suos moris habent du-
rare frigore aquœ.
TITAI^SSOS Thessaliae , qui et Orcus y in Peneum de*
cidit, nec ei miscetur, quia super eum funditur; quem
Stygia palude crescere quidam affirmant.
VULTURNUS Campaniae , a quo oppidum juxta Pu-
teolos Vulturnum.
' Forsan moule Alburno. — ' Porsan Sivon vel Sasoii. — ' Forsan pneler-
fkiit. — ^Forsan Triocala, ()ui et lâbuFUs.
yiBIUS SEQUËSTER. 25
Le SILER , dans la Lucanie^ près de la ville d'Albur-
nus'.
Le SARON*, à Hadria.
Le SIGORIS, dans THispanie, près dllerda.
. Le TIGRE , dans la Parthie, qui se rend sous terre dans
la mer Rouge.
Le TAUROMENIUS , entre Syracuse et Messèue , d'où le
nom de la petite ville de Tauromenium , qu'on appelle
aussi "Evde&Zy x^P^-
Le TAGE , dans l'Hispanie.
Le TURIA , dans l'Hispanie ^ qui parcourt en partie ^
Valence.
Le TARAS j en £pire.
Le TANAGEh , dans la Lucanie.
Le TIBRE j nommé aussi Àlbula , qui a sa source au
pied de l'Apennin ^ et sort de l'Etrurie pour se rendre à
Rome. 11 partageait autrefois le pays des Tusques.
Le TANAIS , dans la Scythie , sépare l'Asie de l'Europe.
Le THERM ODOON sépare les Colchidiens des Amazones.
Le TRASYMÈNE , dans la Lydie.
Le THAPSUS y en Afrique ^ près de Rusicades. .
LeTRIOPALA, qu'on appelle aussi Assorus^, près
d'Alabon, chez les Mégariens.
Le TURNUSy dans l'Ombrie.
Le TAYGÈTE , fleuve de la Laconie , dans lequel les
habitants plongent leurs enfants pour les accoutumer au
froid et à la douleur.
Le TITARESSOS, en Thessalie, qu'on appelle aussi
Orcus, se jette dans le Pénée, sans s'y mêler, parce
qu'il coule au-dessus. Il prend , dit-on , sa source dans
le marais Stygien.
Le VULTURNE , dans la Campanie, d'où le nom de la
petite ville de Vulturnum , près de Putéoles.
* Peut'élre du mont Alburuus. — * Peut-être Savon ou Sason. — ^Peut-être
coule à peu de distance de. — ^Peut-être Triocala, qu'on appelle aussi Isburus.
26 VIBIUS SEQUESTER.
VIRBIUS Laconicesy ubi Hippolytum ^sculapius arte
medicinae reddidit vitae , unde et Virbîus dictus.
UFEXS Tarracinae proxiinus.
VARUS j hic nunc Galliam ab Italia dividit j ante
Rubicon.
ULULEUS Dyrrachii est , unde aqua hujus ducta.
VESTINUS Campaniœ , qui et aquis suis Sarnum im-
pellit.
XANTHUS Trojae , Ilio pro?cimus , ex Ida monte de-
fiuens , Simoenti junctus , in Propontidem funditur :
hune Scamandrum incolae vocaverunt. Xantus et Xan-
thus -scribitur, fia vus Latine dicitur. Xanthus item no-
men est equi Hectoris et Achiiiis.
XANTHUS Lyciae, unde et civitas.
FONTES.
AGANIPPE Bœotiae.
AGIDALIA in Orchomeno.
ARETEnrSA Siciliœ, apud Syracusas.
GLITUMNUS Mevaniœ.
GLANIUS Acerrae in Campania y qui , quum creverit ,
meditatur pestem terrae.
GASTALIUS Delphis.
GLITOR Arcadise , qui potus vinum in odium adducit.
GAMOENARUM Romœ.
DIRGiEUS Bœotiae.
ESUS Rhodi.
VIBIUS SEQUESTER. 27
Le VIRBIUS, dans la Laconie, sur les bords duquel
Esculape rendit Hippolyte à la vie , par Tart de la méde-
cine : d'où le nom de Virbius.
L'iJFENS , près de Terracine.
Le VARy qui sépare aujourd'hui la Gaule de l'Ita-
lie : autrefois , c'était le Rubicon qui leur servait de
limite*
L'ULULEUS , à Dyrrachium j qui fournit ses eaux aux
habitants de cette ville.
Le VESTINUS y dans la Campanie , qui accélère le cours
du Sarnus.
Le XANTHEy à Troie , voisin d'Ilion, qui descend
du mont Ida , se joint au Simoîs et se jette dans la Pro-
poBtide. Les habitants l'appellent Scamandre. On écrit
Xante ou Xanthe , qui , en latin , signifie blond. X^n-
the était aussi le nom d'un cheval d'Hector et d'A-
chille.
Le XANTHE , dans la Lycie , qui a donné son nom à
la ville de Xanthe.
FONTAINES.
AGANIPPÉ j en Béotie.
AGIDAUE j à Orchomène.
ARÉTHUSE , à Syracuse j en Sicile.
GLITUMNE j à Mévanie.
GLANIUS y à Acerra , dans la Campanie , qui , dans les
temps de crue j menace le pays des ravages d'une inon -
dation.
GASTALIE , à Delphes.
GLITOR, en Arcadie , dont les eaux font prendre le vin
en dégoût.
La fontaine des MUSES , à Rome.
DIRGÉ , en Béotie.
ESUS , dans Rhodes.
as VIBIUS SEQUESTER.
GARGA Ëubœai S.u^i AcUeon laceratus est a canibiis.
HIPPOGRENE Bœotiae in Achaia. ,
JNESSA Rhodi y a quo Siciliae civitas Inessa.
LIBETHROS Bœotiae.
LIRIOPE , ubi Narcissus se coaspexit.
LANGIA fous est in Nemeaea silva j quem pênes agon
annuus celebratur Archemoro Lycurgi Glio , a quo post
Ârchemorus noiiiinatus est.
MENAIS Leontinorum , per quenv cives ejus loci ti-
inent jurare. . .
SPANDEUS in insula Coa Asiae.
SALMAGIS Cariae , ex quo qui bibit , inollescit /^id est
obscenus fit.
TIMAVUS Aquileise Galliœ.
VIRVINUS Laconices.
LACUS.
AVERNUS Campaniae immensae altitudinis , cujus ima
pars deprehendi non potest.
AGHERONy qua ad inferos creditur iri.
AGHRIDUS Apolloniae.
AMSANGTUS Lucaniae, cujus halitus volucres necàt.
BEIVAGUS Galliae, unde Mincius Qui t.
GYANE Syracusisy per quam Anapus transit.
GOGYTOS inferorum per Stygiam paludem.
GIMINIUS Etruriae.
FERONIA Tarracinae.
^ Forsan Gargaphia Boeotia;.
VIBIUS SEQUESTER. 29
CrARGA, dans l'Eubée% près de laquelle Âctéon fut
déchiré par ses chiens.
mPPOGRÈNE 9 en Béotie , en Grèce.
INESSA j dans Rhodes , qui a donné son nom à la ville
d'Inessa, en Sicile.
LIBETHROS , en Béotie.
URTOPE , où se mirait Narcisse.
LANGIA , dans la foret de Némée , sur les bords de
laquelle on célébrait tous les ans des jeux en l'honneur
d'Ârchémore , fils de Lycurgue , dont elle a pris depuis
le nom.
MENAIS 9 à Leontiniy par laquelle les habitants du
pays craignent de jurer.
SPANDEUS j dans Tîle dé Cos , près de la cote asiatique.
SALMACIS, dans la Carie, qui rend impudiques ceux
qui boivent de ses eaux.
TIMAVE y à Aquiléé , dans la Gaule.
VIRVINUS , dans la Laconie.
LACS.
L'AVERNE, dans la Campanie, d'une profondeur im-
mense et insondable.
L'ACHÉRON , qui conduit , dit-on , aux enfers.
L'ACHRIDUSy à ÂpoUonie.
L'AMSANCTUS y dans la Lucanie, dont l'exhalaison
tue les oiseaux.
I^ BENACUSy dans la Gaule j d'où sort le Mincius.
Le CYANE , à Syracuse , que traverse l'Ânapus.
LeCO€YTE des enfers , où Ton arrive par le marais
Stygiën.
Le CUflNIUS j en Étrurie.
Le FÉRONIE , à Terracine.
^P^ut'étre Gargaphia, dans la Béotie.
30 VIBIUS SEQUESTER.
FUCINUS Marsis.
GYGiËA , lacus Lydiae.
HAMMOMS Âfricae, qui ortu solis et occasu inçan-
descit j reliquo tempore gelidus est.
In Âthamania lacus luna tenuata ligna accendit; ex
quo qui bibit aut in insaniam vertitur aut in soporeip.
LARIUS Galiiae Cisalpinae.
LUGRINUS Campaniae.
LEMANUS Galiiae.
MAREOTIS ^ypti, unde vites Mareoticae.
TftrviiE lacus Ariciae.
VELINUS inter Nar et Aventem.
VENAGUS Galiiae 9 unde Mincius fluit.
NEMORA.
ANGITIiE vel Anguitiae^ Lucaniae.
GLARIUM Colophoniae.
DODONA Epiri.
IDALIUM in insula Cypro.
MOLORGHOS in Nemea j a Molorcho , hospite Her-
culis.
MARIGA in Campania, ubi Marica Nympha sepulta
estV
SILA Bruttiorum.
THYMBRA Pbrygiae j ab herbae nomine j quae Latine
cyane dicitur.
TEMPE Thessaliae.
VIBIUS SEQUESTER. 3t
Le FUCIN , chez les Marses.
Le GYGÉE , dans la Lydie.
L'HAMMON , en Afrique , qui s'échauffe jusqu'à bouil-
lonner au lever et au coucher du soleil , et demeure froid
le reste du temps.
Dans TAthamanie , un lac dont les eaux , pendant la
décroissance de la lune, allume le bois qu'on en appro-
che , et font tomber en démence ou endorment ceux qjui
en boivent.
Le LARIUS, dans la Gaule Cisalpine.
Le LUGRINy dans la Campanie. i
Le LÉMAN , dans la Gaule.
Le MAREOTIS j en Egypte , d'où le nom de vignes
maréo tiques.
Le TRIVIA , à Aricie.
Le VELINUS, entre lé Nar et l'Avens.
Le'VENÀGUS , dans la Gaule, d'où sort le Mincius.
FORÊTS.
ANGITIES OU Anguities , dans la Campanie.
GLARIUM, dans les environs de Colophon.
DMH>NE ; en Épire.
IDALIE j dans l'île de Cypre. ^
MOLORGHUS , dans la forêt de Némée , du nom de Mo-
lorchus, qui donna l'hospitalité à Hercule.
MARIGA , dans la Campanie , où la Nymphe Marica fut *
ensevelie.
SALA y chez les Bruttiens.
THYMBRA , en Phrygie , du nom d'une herbe qu'on
appelle en latin cyané.
TEMPE, dans la Thessalie.
32 VIBIUS SEQUESTER.
PALUDES.
AMBRACIA Acarnaniae.
ASIA Âsiae y cui Caystros prope est.
GAMARINA nunc, ante Hyperia dicta , Syracusis.
LERNA Arcadiae , ubi hydra centum capitum , quam
Hisrcules occidit.
ILEOTIS Scythiae.
POMPTINiE Tarracinae Foro Appii.
PADUSE Galliae a Pado dicta.
STYX inferorum , a Styge , Oceani filia.
SATURA inter Antium et Circeios, eadem Stura.
SALPIXA in Hadriatico'.
TRITON Thraciae , in quo qui se novies immerserit , in
avem convertitur.
TYRACA Syracusis.
MQNTES.
ARAGYNTHUS in Attica y quidam in Arcadia dicunt.
ARUIS in insula Chio, unde vinum Aruisium.
ATLAS in ultima Africa, cingens Maure taniam.
ASGRiEUS, unde vicus Ascra, in Bœotia, unde He-
siodus.
AVENTINUS Rom» , unus ex vu montibus.
ALBURIVUS Lucaniœ.
ALPES Galliam Togatam a Comata dividunt.
JETNA Siciliae, flammam emittens.
^Forsan Salapina in Apulia.
VIBIDS SEQUESTER. 33
MARAIS.
AMBRAGIE , dans l'Acarnanie.
ASIE*, en Asie, près du Caystre.
GAMARINE, autrefois Hyperia, à Syracuse.
LERNE f en Arcadie , dans lequel Hercule tua Thydre
aux cent têtes.
MEOTIS , dans la Scy thie.
PONTINS y à Terradne, près de Forum Appii.
PADUSE y dans la Gaule j du nom de Padus.
STYX, dans les enfers, du nom de Styx, fille de TOcéan.
SATDRA , entre Antium et Circéi , qu'on appelle aussi
Stura.
SALPINA j sur V Adriatique ^ .
TRITON, dans la Thrace, qui phange en oiseau celui
qui s'y plonge neuf fois.
TYRAGA, à Syracuse.
MONTS.
ARAGYNTHE, dans l'Attique, OU, selon d'autres,
en Arcadie.
ARUIS , dans l'île de Chios , d'où le vin Aruisium.
ATLAS , à l'extrémité de l'Afrique , autour de la Mau-
ritanie.
ASGRÉE , d'où le nom du bourg d' Ascra , patrie d'Hé-
siode, en Béotie.
AVENTIN, à Rome, un des sept monts.
ALBUKNUS , dans la Lucanie.
ALPES, qui séparent la Gaule Togata de la Gaule
Chevelue.
ETNA, volcan de la Sicile.
^ Peul'étn Salapina dans l'ApuIie.
y. Seqnester. 3
3& VIBIUS SEQUESTEK.
AGRAGAS Siciliae, juxta Gelam.
ATHOS Thraciae.
APENNINUS Italiae , usque ad Anconem porrectus.
ALEANUS in Latio.
AVENTINUSy in quo civitas Prœneste.
AMANUS Càppadociae.
AGAMPPE Bœotiae j ante Enippe dictas.
BEREGYNTHUS Phrygiae^ unde mater deum Berecyo-
thia.
BEBIUS Campaniae , flunieii emittens^
BOREAS' Dyrrachii.
GITELERON , Thebis.
CYNTHUS Deli.
GAUGASUS Indi», Parthis et Hyrcanis junctus.
GYTORUS in Ponto Paphlagoniae, buxo potens.
GYBELUS Phrygiœ.
GOELIUS Romae y ex vu montibus unus.
GLARIUS Colophoniae^ a quo Apolio Clarius.
GYLLENE Arcadiae y unde Mercurius Cyllenius.
GATILLUS Tiburti.
GORAS ibidem.
GINYRUS Piceno.
GHULERA Lyciœ.
GALPE Hispaniae.
GDIINUS Etruriae.
GORYGOS Ciliciae, ubi optimum crocum nascitur.
GASTALIiE in Delphis.
DIGTiEUS G*etae.
DODONA Chaoniae Epeiri,
-^ Forsan Boras vel Bora.
VIBIUS SEQUëSTER. 35
AGRAGAS , en Sicile, près de Gela.
ATHOS , dans la Thrace.
APENNIN, en Italie, qui s'étend jusqu'à Ancone.
ALBANUS , dans le Latium.
AVENTIN, sur lequel est la ville de Préneste.
AMANUS , dans la Cappadoce.
AGANIPPÉ , en Béotie , auparavant non^mé Énippé.
BÉRÉGYNTHE , en Phrygie , d'où le surnom de la mère
des dieux.
BEBJUS , dans la Campanie , ^.oii sort un fleuve.
BOREASS à Dyrrachium.
GYTHÉRON , à Thèbeà.
GYNTHE , à Délos.
GAUGASE , dans l'Inde , qui se prolonge dans le pays
des Parthes et des Hyrcaniens.
GYTORUS , près du Pont-Euxin , dans la Paphlagonie,
abondant en buis.
GYBÈLE, en Phrygie.
GOELIUS , à Rome , un des sept monts.
GLARIUS, dans les environs de Colophon, d'où le
surnom d'Apollon Clarius.
GYLLÈNE, en Arcadie, d'où le surnom de Mercure
Cyllenius.
GATILLUS , à Tibur.
GORAS, au même endroit.
GINYRUS, dans le Picenum.
GHIMÈRE , dans la Lycie.
GALPÉ , dans l'Hispanie.
GIMINUS , en Étrurie.
GORYGOS , en Cilicîe , où croit le meilleur safran.
GASTALIE, à Delphes.
DIGTÉ, en Crète.
DODONE , dans la Chaonie , en Ëpire.
* Peut-être Boras ou Bora.
36 YIBIUS SEÛUESTER.
DINDYMA Phrygiae.
ERYX Siciliae.
ERYMANTHUS Arcadiœ.
ESQUILINUS Romae , unus e septem montibus.
ERID ANUS Dyrrachii .
GARGARUS in Phrygia , Idae montis cacumeh .
GAURUS Campaniae.
HELIGON Aoniae Bœotiaeque , Musis sacer .
HYPERROREI Thraciae, ultra plagam Aquiloniam.
HiGMUS Thraciae , qui et Haemimons dicitur.
IMAUS Iberiae Ponticae.
ISMARUS Thraciac , insignis oleo et vino.
IDA in Troade; alius in Creta.
I
1
LYCiEUS Arcadiae , ubi Pan praecipue colitur.
LIBETHRIS ^toliœ.
IfiENALUS Arcadiae , in Tegea.
MASSIGUS Campaniae, in Falerno.
ilARPESSOS, in insula Paro.
MONOEGHUS lUyriae ' .
MAXTERIA j juxta oppidum Auronae Hispaniae.
MËSULUSy qui et Vesulus, vel Maevius*, qui et Ve-
sevus, Campaniae. *
NflPHATES Armeniae in Perside.
NERITOS Itfaacae, a quo et portu.
NYSA Indiae.
BiEMEUS Cleonensium.
■
^Forsûn Liguriœ. — * Ut Simlerus legil.
YIBIUS SEQUESTER. 37
DINDYBfE y. en Phrygie.
ÉRYX , en Sicile..
ÉRYMANTHE , en Arcadie.
ESQUILIN , à Rome y un des sept monts.
ÉRIDAN f à Dyrrachium.
GARGARE , en Phrygie, cime du mont Ida.
GAURUS y dans la Ca^panie.
HÉUGONy dans TAonie et la Béotie, consacré aux
Muses.
MONTS HYPERBORÉENS , en Thrace , *au delà de la
plage Aquilonienne. .
HÉBIUS, en Thrace , qu'on appelle aussi Hémimont.
IHAUSy dans l'Ibérie Pontique.
ISMARUS , dans la Thrace , renommé pour son huile
et son via.
IDA, dans la Troade; autre montagne du même nom
en Crète.
LYCÉE, en Arcadie, où Pan est particulièrement adoré«
LIBETHRIS , en Étolie.
IfENALE , en Arcadie , dans le territoire de Tégée.
MASSIGUS], en Campanie, dans le territoire de Falerne.
MARPESSOS , dans Tile de Paros.
MONOECHUS , dans l'Ulyrie < .
MAXTERIA , près de la petite ville d'Aurona , en His-
panie.
BIÉS13LE, nommé aussi Yésule, ou Mévius', nommé
aussi Yesevus , dans la Campanie.
NIPHATES , dont la chaîne coihmence en Arménie et
se prolonge dans la Perse.
NÉRITE , dans Ithaque , d'où le nom de port de
Nérite. ^
NYSA, dans l'Inde.
NÉMÉE, chez les Cléonois.
^ Peut-être Ligurie. — * Comme lit Simlep.
38 YIBIUS SEQUESTËR.
OLYMPUS IMbcedoniae altissimus, qui altitudine sua
super pluvias et nubes excedit.
OSSA Thessali».
OETA Thessalîse, ubi Hercules combustus est.
OTHRYS Thraciae».
(MBNIPHILE Dyrrachii.
PARNASSUS Phocidis j duobus verticibus surgens.
PINDUS Thessaliae.
PARTHENIIJS Arcadiae.
PHANiEUS Chii, vino insignis.
PALATINUS Romae , ex vu unus.
PELIOS Thraciae^, inquo Lapithae populi morati.
PANGiEUS j Thracise et M acedoniae.
PHOLOE Thraciae j ubi Centaurî nati.
PYRENiïlUS 9 Galliam ab tlispania dividens.
PYLARTES Dyrrachii.
PETRiE Dyrrachii , castra Pompeii Magni.
QUIRINUS Romae, ex vu unus.
RHODOPE Thraciae.
RIPHiEI Scythiae.
RHAMNUSIUS Scodrae.
SATURNIUS Romae , qui et Capitolinus , idem et Tar-
peius.
SOR ACTES FaHscorum.
SARNUS Nuceriae.
SIPYLUS Lydiae.
STESIARUS Molossiae.
TARPEIUS Romae, ex vu unus.
TyENARUS Laconices.
TMOLUS Lydiae , vino insignis*
TABURNUS Samnitum , olivifer.
TAYGETA Laconices.
TETRICUS Sabinorum.
* Legendum Thessalisp. — * Legt^ Thessaliïc.
VIBIUS SEQUESTER. 39
OLYMPE y la plus haute montagne de la Thessalie , doat
la cime domine la région des pluies et des nuages.
OSSA y dans la Thessalie.
OETA j dans la Thessalie , où Hercule se brûla.
OTHRYS, dans la Thrace'.
OENIPHILE, près de Dyrrachium.
PARNASSE y dans la Phocide , montagne à double cime.
PINDE y en Thessalie.
PARTHENIUS , en Arcadie.
PHANEE , dans l'île de Chios , renommé par son vin.
PALATIN , à Rome , un des sept monts.
PÉLION, dans la Thrace^, ancien séjour des Lapithes.
PANGÉE y en Thrace et en Macédoine.
PHOLOÉ y en Thrace , où naquirent les Centaures.
PYRENÉE y qui sépare la Gaule de l'Hispanie.
PYLARTES , près de Dyrrachium.
PÉTRES, près de Dyrrachium, camp du Grand Pompée.
QUIRINUS, à Rome y un des sept monts.
RHODOPE , dans la Thrace.
RIPHÉES, enScythie.
RHAMNUSIUS, près de Scodra.
SATURNIEN y à Rome, qu'on appelle aussi Capitolin
et Tarpéien.
SORAGTES y chez les Falisques.
SARNUSy près de Nuceria.
SIPYLUS , en Lydie.
STESIARUS y en Molossie.
TARPÉIEN y à Rome y un des sept monts .
TiENARE , dans la Laconie.
TMOLUS , dans la Lydie y renommé pour son vin.
TABURNUS, chez les Samnites, abondant en oliviers.
TAYGÈTE , dans la Laconie.
TETRIGUS , chez les Sabins.
* Il faut lire l'hessalie. — * Lisez Thessalie.
40 VIBIUS SEQUESTËR.
TENITRUS Macedoniae , proximus ApoUoniae , in con-
spectu Dyrrachii.
VELINUS Romae, ex vu unus.
VESULUS Apuliae ' .
GENTES.
AGATHYRSI Scythae partis Ëuropae.
AGARNANII Ëpeirotae Ëuropœ.
APULI Italici partis Ëuropae.
iETHIOPES Indi Asiae.
iEGYPTII partis Asiae.
BARGiEI Mauri Libyae.
CHALYBES in Ponto Asiae.
GICONES Thraciae.
QAGI Scythae Ëuropae.
DRYOPES Phocenses Ëuropae.
GiETULI Afri Libyae.
GERMANI Ëuropae.
GETiE Thraces Ëuropœ.
GÊLONI Thraciae , picti corporis parte.
GARAMANTES Mauri LU)yae.
GANGARlDiE Indiae.
HISPANI Ëuropae.
INDI pars Asiae.
ITYRiEI vel Itharaeî*, Syri, usu sagittae periti.
RARES Asiae.
LYDI Asiae.
LAPITHiE Thessali Ëuropae.
LELEGES Carii Ëuropae.
LUGAM Italici Ëuropae.
^ Forsan Li\;im!e. ^^Forsan Iturff»,
VIBIUS SEQUESTËR. 4^1
TENITRUS , en Macédoine , voisin d' AppUonie , en vue
de Dyrrachium.
VELINUS y à Rome , un des sept monts.
VÉSULE , dans Apulie ' .
»
PEUPLES.
AGATHYRSES, peuple scythique de l'Europe.
AGARNANIENSy peuple de l'Épire, en Europe.
APULIENS, peuple italique, en Europe.
ÉTHIOPIENS 9 peuple indien , en Asie.
ÉGYPTIENS 9 en partie en Asie.
9ARCEENS , peuple maure , en Libye.
GHALYBES , peuple pontique , en Asie.
GIGONES 9 en Thrace.
DAGESy Scythes d'Europe.
DRYOPES j peuple phocéen , en Europe.
GÉTULES, peuple africain, en Europe.
GERMAINS , en Europe.
GÈTES , Thraces d'Europe.
GELONS , peuple de la Thrace , qui ont la coutume de
se peindre une partie du corps.
GARAMANTES y Maures de la Libye.
GANGARIDES , dans llnde.
HISPANIENS , en Europe.
INDIENS , en Asie.
ITYRÉENS, ou Itharéens', Syriens, habiles archers.
RARES , en Asie.
LYDIENS , en Asie.
LAPITHES , Thessaliens , en Europe.
LÉLÈGES, Cariens, en Europe.
LUGANIENS , Italiens , en Europe.
* Peut être eu Ligui'ie. — * Peut-être Ituréens.
42 YIBIUS SEQUESTER.
LY€II Asiae.
MASSYLI Afri.
MAURI Libyœ proximi.
MAGEMPURI Libyae^
MARSI Italie! Europae.
MEDl Parthise proximi.
MORINI oceano juacti Ëuropae^
NUMIDiE Mauri Libyae.
OSCI Samnites Italici Europœ.
PARRHASU Arcades Europae.
PONNONH Illyriei Europae.
PHILYRIDiE Europae in Yenetia.
RUTULI j iidem Dauni j Italici Europae.
SERES Asiae sub Oriente.
SABiEI Arabes.
SAUROMATiE Europae.
TEUTONES Germani Europae.
TUSGI Italici Europae.
THRAGES Europae.
THESSALI Macedones Europae.
UMBRI Italici Europae.
VOLSGI Italici Europae.
APPENDICULA.
INCIPIUNT YII MIRA.
iEDES DIANiE Epheso 9 quasi constituit Amazon.
MAUSOLEUM in Caria , altum pedum glxxx et in
circuitu pedum cccc : ibi est sepulcrum régis lapide ly-
chnite.'
VIBIUS SEQUESTEB. «^3
LYGIENS, en Asie.
MASSYLIENS , peuple africain.
MAURES, peuple voisin de la Libye.
MAGEliPURlENS, en Libye.
MARSES y Italiens, en Europe.
MÈDES , peuple voisin de la Parthîe.
MORINS , peuple voisin de FOcëan , en Europe.
NUMIDES, peuple maure, en Libye.
OSQUES , peuple samnite , italien , d'Europe.
PARRHASIENS , peuple arcadien , en Europe.
PANNONIENS, peuplé illyrique, en Europe.
PHILYRIDES , peuple européen , dans la Yénétîe.
RUTULES ou Dauniens, peuple italien, en Europe.
SÈRES , dans l'Asie orientale.
SARÉENS, peuple arabe.
SAUROMATES, en Europe.
TEUTONS , Germains , en Europe.
TUSQUES , peuple italien , en Europe.
TEHR ACES , en Europe.
THESSALIENS , peuple macédonien , en Europe.
OMBRIENS , peuple italien , en Europe.
VOLSQUES, peuple italien , en Europe.
APPENDICE.
LES SEPT MERVEILLES DU MONDE.
Le TEMPLE DE DIANE , à Ephèse , construit par le&
Amazones.
Le MAUSOLÉE, dans la Carie, ayant cent quatre-
vingts pieds de hauteur et quatre cents pieds de tour. Là
est le sépulcre du roi Mausole , en pierre lychnite.
U VIBIUS SEQUESISR.
GOLOSSUS RHOBI altus pedum cv.
JOVIS OLYMPU factus a Phidia e?L ebore et auro
pedum c,
DOMUS RI^GIA in Ecbatanis, quainMèmnon sedifica-
vit lapidibus candidis et variis aur0^vinctié.
MURUS BABTLOras latere cocto , sulphure et férro
vinctus , jlatus cubitorum l, altus cubitorum cc^ in
circuitu stadiis bccg : hune regina Semiramis aedificavit.
Pensiles etiam horti super arcem ipsius urbis , aequantes
altitudinem mûri , pro miraculo habentur.
PYRAMIDES in ^ypto , latae et alta^ pedum dc.
YIBIUS SEQUESTER. 45
Le COEX>SSE DE RHOINBS , haut de cent cinq pieds.
La STATUE DE JUPITER OLYMPIEN , en ivoire et en
or, ouvrage de Phidias ^ haute de cent pieds.
Le PALAIS ROYAL, à Ecbatane, bâti par Memnon,
en pierres blanches et nuancées , jointes avec de l'or.
Le MUR DE BABYLONE , en briques cimentées de
soufre et de fer, large de cinquante coudées, haut de
deux cents coudées, ayant une circonférence de huit
cents stades : ouvrage de la reine Sémiramis. On admire
aussi les jardins suspendus de la citadelle de Babylone ,
aussi hauts que le mur.
Les PYRAMIDES b'ÉGYPTE, larges et hautes de six
cents pieds.
» '•
TABLE ALPHABETIQUE
COUTBIVAIIT
LBS PAS8A6BS DES POBTBS LATINS AUXQUELS YIBIUS SEQUESTBR FAIT
ALLUSION^ OU CHEZ LESQUELS IL EST FAIT MENTION DES FLBUYES,
FONTAINES, LACS , ETC., DfiCBITS PAR CE GfiOGRAPHE.
*—*
Vibios Sequester nous apprend, dans FAvant-Propos qui pré-
cède sa nomenclature, qu'Û la composa pour Tinstruction de son
fils et pour Taider à lire utilement les poëtes sous le rapport de la
science géographique. Cette nomenclature doit donc être consi-
dérée comme une espèce de dictionnaire géographique à Tusage
de ceux qui lisent les poëtes anciens. Or, une table alphabétique
contenant les passages des poëtes auxquels Yibius Sequester fait
allusion, ou chez lesquels il est fait mention des fleuves, fontai-
nes, lacs , etc. , décrits par ce géographe, nous a paru un com-
plément indispensable de notre traduction. Cette table sera utile
à deux classes de lecteurs : aux littérateurs , par les citations; aux
savants, par l'indication de tous les passages des poëtes latins qui
ont parlé de tel ou tel fleuve, de telle ou telle montagne.
FLEUVES.
ABSYRTHCS.
LuCANCS, Phan. lib. III , v. 189:
Colchis, et AdriacM spamaiu Absyrtos in an-
daa.
ACHATES.
S. ITALICDS, Pun, lib. XIV, ▼. 228 :
Et perlaoentem splendeoti gni^ite Achuten.
ACHELOUS.
Otidids, Mêiam, lib. IX, t. 96 :
Voltus Acheloas agrestes
et laoeraim cornu mediis capot abdidit undis.
ACHERON.
ViRGiLius , Georg, lib. II , v. 490 :
Félix, qni potnit reram cognoscere causas :
Atone metns omnes et inexorabile fatum
Snbjedt pedibus» strepitumque Acherontis
avari I
iD.jMn. lib. VI, ?. 29&:
Hine fiaTartarei qnas fert Acherontis ad nndas.
AGIS.
Gladd., de Raptu Pr, lib. III, ▼. 332:
Lncns erat prope flavnm Acin , quem candida
pncfert
S«pe mari , pnlchro^B^ aee»t Galatra natata.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
M
OyiDiDS, Fatt, lib. IV, t. 467 :
Jamqne Leoiitinos» Amenanaqoe flumlaa
cursn
Praeterit , et ripas , herbifer Aci • tua».
AnthoL toi. 1. 1, p. 106:
Acîdos haw cernis montana cacomina busti
iEqaor et ex imis flomijiis ire jogis.
Ista Cyclopei dorant moDainenta faroris.
Hic amor, hic dolor est, candida Nympha ,
tans.
Sed bene, si periit, jacet hac sob'iiiole sepol*
tas,
Nomen et ezsoltans onda jiereane vehit.
Sic manet ille qaidem , née mortoos esse fere-
tor,
Vitaqae per liquidas cvmia tnànat aquas.
ALABIS.
S. iTÀLiCim, Pun. lib. XIV, ▼. 227 :
Nec non qai potaut Hypsainque Alabimqae
sonoros.
ALBIS.
LCCAII0S , Phan, lib. II , ▼. 51 :
Fondât ab extremo flaYos Aquilone Suevos
Albis , et indomitum Rheoi capnt .....
ALLIA.
ViRGiLius, ^n. lib. VII, T. 717:
Qaosqoe secans infanstum iaterluit Allia no-
men.
Otioihb, ÀrL am, lib. I, v. 413 :
Tu lioetincipias» qaaftsbilis Allia loce
Volneribus Latiis sangoinolenta fiait.
Id., Remed. am, t. 219 :
Nec te peregrina morentur
Sabbala, ncc damais Allia nota suis.
LUGAHUS, Phan» lib. VII , v. 408 : ^
Cédant feralia uomina Canus
Et damnata diu Romanis Allia fastis.
ALMON.
Otidius , Fatt. lib. IV, ▼. 337 :
Estlocos^in Tiberin qaalabricusinfiuit Almo,
Et nomen auLgno perdit ab auuie miaor.
Stat., Sih, lib. V, cann. i, ▼. 222 :
Est locus ante urbera, qua primum noscitar in*
gens
Appia; qoaqoe Italo gemitus Almone Cybele
Pooit, et Idaeos jam non leminiscilar amnes*
8. ITALICDS, Pun. lib. VIII, ▼. 362 :
Quiqne iamiite iiemus Trivi», quiqae ostia
Tasd
Aanis amant, tepidoque fo?ent Almene Cy-
beben.
ALPHEUS.
ViRGiuus, Georg, lib. III, v. 19 :
Concta mibi, Alphcnra Unqaenslacosqoe Mo-
lorchi ,
Cnrsibos et cmdo daoemet Gnecia caesta.
Otidius, Metam, lib. II , ▼. 250 :
.fistuat Alpheos: ripa; Spereheides ardent.
Stat., Sthh lib. I, cann. ii , t. 203 :
.... ;Tamidœ sic transfaga Fisc
Amnis , in externos longe flanunatas amores ,
Flamina demerso trahit intemerata canali.
SnucA Trag., Med. ?. 81 :
Et quas Aonius latex
Alpheosqae sacer lavât.
Glaud., de Raptu Prot, lib. II, v. 59 :
Qnas pâgra vado Camerina palustri,
Qoas Arethusci latices , qnas advena nutrit
Alpheos
AMASENUS.
VIR6IU1T9 , Mn, lib. VII , ?. 684 :
Qnos f dives Aaagnia , pascis ,
Qnos , Amasene pater
AMPHRYSUS.
ViRGiLiDS', Georg, lib. III , ▼. 1 :
Te qnoque, magna P«les, et te, memorande,
canemus,
Pastor ab Amphryso
LUCAND9, Phart, lib. VI , y. 367 :
Et flaminè puro
Irrigat Amphrysos famulantis pascua Phœbi.
Stat., Silv, lib. I, carm. it, t.IOô :
Aut Amphrysiaco pastor de gramine carpsi.
AmYHONE.
Oyididb, Metam. lib. 11, v. 239 :
Quœrit Bœotia Diroen,
Argos Amymonen, Ephire Pirenidas undas.
ID., Heroid. lib. XIX, ▼. 131 :
Si neque Amy mone , nec laudatissima forma
Criminis est Tyro fabula vana tui.
Statids , Theh. lib. IV, ▼. 734 :
Si stagna Lydmnia restent.
Si quis Amymones superet liqnor. . . .
1d., Theb. lib. VI , v. 286 :
Et gravis Aciisius , spedesque horrenda Co*
rcebi.
Et Danae culpata sinus , et in amne reperto
Tristis Amymone
48
TABLE ALPHABÉTIQUE.
ANAURUS.
LucARCS, Phan. lib. YI, y. 369 :
Qoique nec hamentes œbiilas, neo rore maden-
tein
A«ra, iMC ten«M T«ntos suspirat Anaoroi.
ANIGER.
Orniros , Mekm. lib. XY, t. 281 :
Ante bibebafor, nanc , qnas contiagere nolis ,
Fnndit Anigrosaqaas, postqtMin,iiisi Tatibtts
omnis
Eripienda fides , ilUc laTere Bimembres
Volnera davigeri qiaa fbcenit Hercalis arcas.
ANIEN.
PROPERT. lib. lY, eleg. vu, y. 85 :
Hic Tibartina Jacet aurea Cyntbia terra.
Accessit ripa laos, Anieme, tiuc.
VlBO. , ^n. lib. Yn , T. 682 :
Quiqae arra Gabias
Janonis, gdidamqne Anienem, et roscida
riris
Hendca saxa colant. .....
SjATmSy Sik). lib. I, carm. y, y. 23 :
Vos mibi , qaae Latiam , septenaqœ cabnina
HympIuB
Incolitts , Tjbrimqae novis attoUitis andis,
Qnas pneo^s Anien, atque exceptara natatos
Virgo juTat
HOR., Carm, lib. I , ode yu, y. 13 :
Et pneoepa Anio, et Tiburni lacns . et ada
Mobilibos pomaria rivis.
LucANDS, Phan, lib. I , y. 576 :
Tristia Sailaai oecioere oracala aunes ,
ToIlentemqoQcapat gélidas Anienis ad undas,
Agrioolae fracto Bfarium fogere sepulcro.
APIDANOS.
OyiDivs, Metam, lib. I, y. 579:
Popnlifer Spercheos , et irrequietos Bnipeos ,
Apidanusque senex, lenisqoe Amphrysos» et
JEas.
APSUS.
LucANUS, Phan. lib. Y, y. 461 :
Prima daces Yidit janctis consistare çastris
Tellas, qoam volacer Genusus , qaam mollior
Apsas
Cireoeant ripis
ARAR.
YiRGiuug, Bueol, ecl. I, y. 6^ :
Aat Ararim Parthas bibet, aut Germania Ti-
grim.
S. Itaucds, Pun. lib. III, y. 451 :
Aaget opes stanti similis, tacitoque liquore
Mixtus Arar
Glaudiaros , in Ruf,, lib. II, y. 110:
Inde tmces flaTo conûuntor rertice Gallt,
Qqos Rhodanns velox, Araris qaos Urdior
ambit.
ARAXES.
YiRfiiLnis, ^n, lib. YIII, y. 728 :
Indomitiqne Dabas, et pontem indignatos
Araxes.
LuGAirus, Phan. lib. Yll, y. 188 c
.... Armeniomqoe bibit Romanus Afaxem.
Statius, Sih, lib. I, cann. ly, y, 79 :
... .Et patiens Latii jam pontis Araxes.
ARIMASPA.
LucAMCS, Phan. lib. III , y. 279 :
Hinc Essedonie gentes , aurnqae ligatas
Snbstringens , Arimaspe , comas. . . .
Id., Phan. lib. VII , y. 755 :
QuidqaidfoditHibar, quidquid Tagus expulit
anri,
Qaodqae legit dires snmmis Arimaspns arenis.
ASCANIUS.
YiRGiLiiTS, Georg. lib. III, y. 269 :
nias ducit amor trans Gargara, transqae so.
nantem
Ascaniom..... .
pROPBRTius , lib. I, eleg. xx, y. 3:
Sœpe imprudeati fortana oocorrit Muanti :
Cradelis Minyis dixerit Ascanins^
ATHESIS.
YiRGiLius , Mu. lib. H, y. 680 :
Sive Padi ripis , Atbesim sen propter amœ-
nom.
GiJkUD., de Sexto eom, Honor.j» 194 :
Frondentibas humida ripis
GoDa lerant , palcher Tidnos , et Addna visu
Caendas» et Telox Atbesis
Id., Epith. Pallad. ei Celer., y. 105 :
Undique concorrunt volocres, qoaxnmqoe
tremente
Pemraloent Athesin cantn , qnas Larias andit.
ATYR.
Ldcamus , Phan. lib. I, y. 417.
Tune rura Nemetis
Qui tenet , et ripas Atari , qua litore conro
HoUiter admissam clandit TarbeUicas aeqnor.
■
AUFIDUS.
HoR., Carm. lib. lY, ode xit, y. 25 :
Sic tanriformis ToWitur Aafidus.
FLEUVES.
49
YiBGiuus , JBn. lib. XI , t. 405 : •
Amnis et Hadriacas rétro fugit Anfida« aod^.
BACTROS.
LucANUS, Phart, lib. III, y. 265 :
• .Tfnxere sagittasj
Errantes Scydiiœ populi, quos gnrgite Bac>
tros
Incladit getido , Tasdsqae Hyreania silWs.
BAGRÂDA.
S. Italicus , Pun, lib. VI , ▼. 677 :
Lentns arenoso ipamabat Bagrada eampo
Viperea sanie, turmisque minantibus altro
PugnabaUserpeas , et cam duce b<dJa gen^at.
BENACUS.
YiRGiuus , Mn. lib. X, t. 204 :
Hinc quoqoe quingentos in îse Mezeatias ar*
mat,
Quos pâtre Benaco, velatus arandioe glauca
Mincius , infesta ducebat in a;qaora plnn.
CAICUS.
ViRcaïus , Georg. lib. IV, t. 370 ;
SaxosQmqiie sonans 41 jpams , Mysasque Cai-
COS.
Otidius, Metam. lib. II, v. 243 :
Peneosqne senex , Teuthranteusque Caicns.
ID., Àti, am, lib. III, t. 196 :
Qaœqne bibant nndas, Myse Cake, taas.'
LccANCs , Phan. lib III , t. 202 :
Mysiaque, et gélido tellas perfosa Caioo
Idalis , et nixniam glebis exilis Arisbe.
CATSTROa.
ViBGnius, Georg. lib. I, ▼. 383 :
Jam Tarias pclagi volacres , et qtue Acia c»r«
cam
Dolcibos in stagnis rimantur prata Caystri.
CEPHTSOS.
Otibius, Metam. lib. III, y. 341 :
Prima 6de vocisque ratœ teutamiaa sampsit
Caerulaliriope : quam qaondam flamine curvo ]
Implicait , clansseque suis Cephisos in nndis
Vim tuUt
Statius, Theb. lib. VII, t. 348 :
Propellentemque lila;am
Cephissi glaciale caput, quo saetus anhelam
Ferre sîtim Pythou , ainnemque avertere
ponto.
V. Seqaester.
CICONES.
Otiwus, Metam. Mb. XV, ▼. 818.
Flumen habent Cicones, qaod potum saxea
reddit
Visoera, quod ractis iudactt marmora rebu*.
CLITUMNUS.
ViBcaïus, Georg. lib. II, t. 146 :
Hinc aibi, CUtomne, grèges, et maxima
taums
Yictima, scpe sao perfnsi flnmine sacro,
Romanes afi templa Denm duxere triamphos.
8. Itaugds, Pun. lib. VIU, y. 460 c
Et lavàt iugentcm perfitndens flnmine sacro
Ciitumnus taurom
COCYTOS.
ViRGiUDS, Georg. lib. IV, y, 478 :
Quos circum limos mger , et deformis arando
Cocyti
Glaud., de Rapiu Pr. lib. I, ▼. 280 :
Qui pascna mandant
Cocyti, spatiisque Erebi nigrantibns errant.
CRINISOS.
ViRGiLius, JBn. lib. V, t. 88 :
Trois Criniso conceptnm flnmine mater
Qaem gennit
Glaud., de Raptu Pr. lib. II, t. 55 :
• •*•-• Comitaotnr euntem
Naides , et sociae stipant ntrinque corona ,
Quae fontes, Crinise, tiu>s,et saxa rotantem
Pantagiam, nomenqoe Gelan qni prsebait
urbi,
Concel^rant
CRUSTUMIUM.
LucANUB, Phan. lib. n, t. 405 :
In Uevum cecidere latus , reloxque Metanras .
Crustumiumque rapax, et janctus Sapis
Isauro.
CYDNUS.
Otidius , Art. am. lib. III , ▼. 204 :
Vel prope te nato, inefde Cydoe , croco.
DANUBIUS.
ViRGiuus, Georg, lib. II, T, 497 :
Attt conjurato descendens Dacus ab Istro.
Otid., Ponté lib. I, ep. yni, t. 11 <
Stat vettts urbs, ripa; vicina binominis Istri,
Mopnibus et positu vix adeunda Ittci.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
^50
0VIDIU8 , TritL lib. II, T. 189 : 1
Soins ad e^esBos mfssas septemplicis Istri ,
Patrhasiac gelido virginis axe premop.
S. iTALicus, Pv/n. lib. I, y. 324 :
Dacus at armiferis Getîca; telluris in oris,
Spicttla quœ patrio gaudens acuisse vencno
Fondit apud ripas inopina binominis Istri,
LvGAHDS, Phart, lib. Il, y, 418 :
Non minor Wc lstro,>i«i quod, dum per-
meat orbem
Ister, casuro» in qasiibet aMjuora fontea
Âccipit, et Scytbicas exit non soins în uadas.
£NIPEUS.
YiRGiuus, Georg, lib. IV, v. 366 :
Omnia snb magna labentia flamina terra
SpecUbat di versa locis, Phasimque, Lycnm-
que» .
Et capot, nude altus primnm se ernmpit Em-
pens.
ERASINUS.
Statics, Theb. lib. IV, ▼. 121 :
Qnos celer ambit
Asterion, Dryadumque trahens Erasinns
aristas ,
Et qoi rnra domant Epidaoria
ERIDANUS.
ViBGiLiuB, GeorgAihA, t. 481 :
Proluit insano contorqnéns Tortice silvas
FluTiomm rex Ei-idanos
ID., Georg. lib. IV, ▼. 371 :
Et gemina aoratus taurino comna vultn
Bridanus» qno non alias per pingoia culta
lu mare parpurenin Tiolentior infloit amnis.
ID., JBn. lib. X, y. 189 :
Namque feront locto Cycnnm Phaetbontis
amati ,
' Populeas inter frondes nmbramqne sororum
Dum -«anit, et mœstom Musa solatur amo-
rem,
Canentem molli pluma duxisse senectam;
Unquentem terras, et sidéra voce seqaentem.
Oyidius, Metam, lib. II, t. 369 :
t nie reiicto,
Nam Ligarum pqpulos, et magnas rexerat
nrbes ,
' Imperio , ripas virides amnemque qnerelis
Endanom implerat, silvamque sororibus
aoctam.
LucANCB , J*Aan. lib. II., ▼. 410 :
Hnnc fabtila primum
Populea fiorinm ripas nmbrasse corona.
Glaud., Epith. P<il, et Celer, t. 109 :
Eridani ripas , et rauca; stagna Padusae
Diffugiens nudavit olor
EUPHRATES.
Pbopbrt., lib. IV, eleg. vi, ▼. 83 :
Gaude, Crasse, nîgras si qnid sapis inter
arenas t
Ire per Enpbraten ad tua bnsta lioet.
Luc ANUS, Phan. lib. III, ▼. 255 :
Qnaqne caput rapido tollit cum Tigride ma-
gnus
Euplurates, qnos non diversis fontibns edit
Persis , et incertnm, tellns si misceat amnes,
Quod potins sit nomen aqnis Sed sparsns in
a gros
Fertiiis Bopbrates Pbari» vice fungîtnr undc:
At Tigrim subito telIns absorbet biatu ,
Occnltosqne tegit corsus, rursusqoe rena-
tnm
Fonte novo flumen pelagi non abm^t nndis.
lD.,PAa«. lib. VIII, ▼.235:
Tôt meritis obstricta meis, nnnc Parthia re*
ptis
Excédât clanstris vetitam per siecula ripam ,
Zeogmaqae Pellieum. ......
Glaud., de Laud. StiUch. lib. I, ▼. 53 :
Tigrin ti-ansgressns , «t altnm
Enpbraten, Babylona petis
EVROTAS.
ViRGiLius, JBn. lib. I, t. 498 :
Qnalis in Eurota; ripis, ant per jnça Cynthi ,
Bxercet Diana choros
Otidius, Metam. lib. H, ▼. 247 :
Mygdoninsqne Ueias, et Tasnarins £nrot«s.
FABARIS.
ViRGiuus, JBn. lib. VII, ▼. 713 :
Qui Tetricse horrentes mpes, montemqne Se-
vernm ,
Casperiamque colnnt, Fomlosque , et flumen
Himells ;
Qui Tibrim Fabarimqne bibnnt . . . .^
GALESUS.
ViRGiLiUEk, Georg. lib. IV, ▼. 125 :
Namque sub GBbalis memini snb tnrribos
arcis,
Qua niger humectât flaventia colta Gaksns,
Gorycium TÎdisse senem
Martialis, lib. II, epigr. xijii,t. 3:
Te Laoedaemonio relat toga Iota Galeso ,
Vel quam seposito de grege Parma dédit.
Statius, Sylv. lib. II, carm. ii, y.l 10 :
.Nec saspins istis
blan^a Tfaerapnan piaoeant vineta Galesi.
ID., Sylo. lib. m, carm. ni, ▼. 93 :
Et Lacedœmonii pecuana culta Galesi.
FLEUVES.
51
GALLUS.
Oyidius, Fatt. Ub. I?, y. S62 :
Cor igitar Gallos , qui se excidere, Tocamus ,
Qaam tanto Phrygia Gallica distet humas ?
Inter , ait, riridem Cybelen , altasque Celœnas
Amnis it insana ^ nomine Gallus , aqaa.
GANGES.
tuCÂNUS^ Phan. lib. III, T. 229 :
Qaa colitnr Ganges , toto qni solas in orbe
Ostia nascenti contraria solvere Phosbo
Aadet, et advertum fluctua impeliit in Eu-
mm :
Hic ubî Pellœus post Tethyos asquora ductor
Constitit, et magfio viuci m fassus ab orbe
est.
lo., Phan. lib. X , T. 32 :
............. .Iguotos miscuit amnes .
Persanun Eupbraten, Indorum sanguine
Gangen.
GELA.
ViBGiuois , ^n. lib. III, y. 701 :
Apparet Gamarina procul, campique Geloi ,
Imouinisqne Gela, fluvii cognomine dicta.
OriDiUfl, Fast. lib. IV, y. 469 :
PiSBtO'it et Cyanen, et fontem lenis Anapi ;
Et te Torticibus non adeande Gela«
GENUSUS.
LucAHUS , Phan, lib. Y, y. 463 :
;
............. Apso- gestare carinas
Causa palus , leni quam fallens egerit unda ;
At Geousum nunc sole niTes, nunc imbre
soluts
Bnecipiiant : neuter longo se gurgite lassât,
Sed minimum terra;, vicino litore, novit.
HALVS.
LxsCÀJXua, Phan. lib. III, y. 271 :
Qua Crœso fatalis Halys , qua rertice lapsus
Rhipaeo Tanais divers! nomina mundi
Imposait ripis
HEBRUS.
YiRGiuus, Georg. lib. IV, y. 523 :
Tvm quoque, marmorea caput a cervice re*
Tulsum
Gurgite qnum medio portans OEagrius Hebrus
Tolveret , Eurydicen vox ipsa et frigida lin-
gua.
Ah! miseram Eurjdicen, anima fugiente,
Tocabat.
HoRATius , Epùt. lib. I , ep. m , y . 3 :
kracane vos, Hebrusque nivali eompede
vinetus.
HoRAT., Spitt. lib. I, ep. lyi, y. 12 :
Font etiam rivo dare nomen idoneus , ut nec
Frigidior Thi'acam , pec purior ambiat He*
brus.
HELORUS.
ViRGaïus, ^n. lib. III, y. 697 :
Jussi nnmina magna loci veneramor , et inde
Exsupero praepingue solum stagnautis tteiori.
OyiDiDS, Fast, lib. IV, y. 477 :
Hiuc Camerinan adit, Jhapsonqueet Heloria
Tempe.
S. ITAUCCS, Pun. lib. XIV, y. 269 :
Sidonios Drepane, atque undso clamostts
Heiorus.
HERMUS.
LuCANUS, Phan: lib. III, y. 208 :
Passaqne ab auriferis teilus exire metallis
Pactolon : qua culta secat non viliur Hermos.
S. Itaucds, Pun, lib. I, y 158 :
, Née qui riguo perfunditur auro
Càmpum, atque inlatis Hermi flavescit ai-enis.
HIMELLA.
ViRGiLius , JBn. lib. VII, y. ,713 :
Qui Tetricx horrentes rupes montemque Se-
vemm,
Casperiamque colunt, Forulosqne, et flumen
HimeUa;.
HIMERA.
Oymius, Fa$t. lib. IV, y. 475 :
Rimeramet Didymen, Acragantaque, Tanro-
menonque,
Sacrorumque Melan pascua lœta boum.
S. iTALicuâ , Pun. lib. XIV, y. 232.
Litora Thermarum, prisca dota ta Camena,
Armavere suos, qua mergitur Hîmera ponto
folio; nam dividuas se scindit in oras ;
Mec minus occasus petit incita, quam petit
ortDS.
Mebrodes gemini nntrit divortia fontis ,
Quo mous Sicania: non surgit ditior umbrae.
HYDASPES.
ViRGiLius , Georg. lib. IV, y. 210 :
Prajterea regem non sic JBgyptus, et ingens
Lydia. nec popnli Parthorum, aut Medus Hy*
daspes
Observant
HoRATius, Carm. lib. I, ode xxii, y. 5 :
Sîve per Syrtes iter œstuosas ,
Sive facturas per inbospitalem
Caucasnm , vel quac loca fabulosuss
Lambit Hydaspes.
sa
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Lvcàrnsêy Phan, lib. III, ▼. 434 :
Qoaqoe forais rapidam, diriso gorgite , lbii«
tetn
Vastû Indas aqnis mixtuni non wntit Hyda-
tpen.
HYPANI8.
VuGiuus, Georg. lib. IV, ▼. 370 :
Saxotumque tonans Hypanis
HYPARI8.
S. iTALicus f Pun. lib. XIY, ▼. 229 :
Qui fontes, vage Cbryaa, taos, et pauperis
alroi
Hipparin
lADER.
LucAHUS, Phart, lib. IV, t. 404 :
Qaa maris Hadriaci longas feritnnda Salonas,
Et tepidum in molles Zephyros excurrit lader.
INACHUS.
Otidius, Mekm, lib. I, ▼. 583 :
Inachas anus abest ; imoqae reoonditas antro
Fletibas anget aqaas: natamqne miserrimuslo
Luget, ut amissam
ISARA.
LucANUS, Phan, Hb.I, ?. 398 :
Hi yada liquerunt Isar», qui gnrgile ductns
Per tam multa snoi fâmx majoris in amnem
Lapsus, ad aequoreas nomen non pertûlit andas,
LETHE.
YiRGiLius, iSfi; lib. VI, ▼. 713 :
Animae, quibua altéra fato
Corpnra debentnr. Lethasi ad flnminis undam
Securos latlces et longa obliWa potant.
Otidius, Pont. nb. II, ep. it, y. 23 :
Non ego, secnne b ibères si pocula I^bes,
Kxcidere base credam pectore posse tno.
LucARUS, Phart. lib. III, ▼. 28 :
Me non Letlisa:, conjiix, oblivia rips
Immpmorem feceretai, regesqne silentom
Perniisere sequi
ID. , Phart. lib. IX, ▼. 355 :
Quam juxta Letbon tacitus prelabitnr amnis,
fnfernis, iit fama, trahens oblivia renis.
Glaud., de BaptuPr. lib. I, ▼. 282:
.<^tagnaque tranquilla; potantes inarcida Lethes
.Sgra soporatis spumant oblivia linguis.
LIRIS.
ViRGiLiag , iBn. lib. TU , v. 47 :
Huiic Fanno et Njmpba genitnm Latuviite
Marica
Accipimus |
HoRÂT. , Carm. lib. III, ode XTU, f . 7 :
.Bt innantam Marica:
Litoribtts tenuinse Urim.
Id., Carm. lib. I, ode xxxi, t. 7 :
Non rnra quas Uris quieta
Mordet aqna, taciturnaa amnis.
LUCAKUS, Phart. lib. II, ▼. 424 :
Et umbross lins per régna Maricae
Vestiuis impukas aqais
S. ITAUCU0, Pun. lib. VIII, t. 399 :
At , qui Fibreiio miscentem flamina Lirim
Sulforeum , tacitisque vadis ad Utora lapsum
Adeoiit
LYCUS.
YiRGTLiVS, Georg. lib. IV, t. 367 :
Spectabat diversa locis , Phasimque , Lycam-
qne.
LYNCESTIU8.
Otidius , Metam. lib. XV, T. 329 :
Haie fiait effecia dispar I^ynopstiiis amuia ;
Qnem qaicamqoe parom moderato gntture
traxit,
Htnd aliter titubât , quam ai merat vina bi-
bisset.
MACRA.
LucANUS, Phart. lib. Il, t. 426 :
Nullasque vado qui Macra moratas
Ainos , vicins procurrit iu œquora Luiiar.
juarsyas.
Otidius, Metam. lib. VI, t. 399 :
Inde petens rapidum ripis dcclivibus acqaor,
Marsya nomen babet, l'brygiae iiquidissimas
amnis.
MELAS.
Luc ANUS, Phart. lib. VI, t. 371 :
Et qoisquis pelago per se non cognitns amnia
Peueo doiiavitaquas. It guri;ile raplo
Apidanos ; nunqoamque eeler , nisi mixtas ^
Enipeas :
Accipit Asopos cursaa , Pbœnixque , Mdas-
qoe.
METAURUS.
S. Itaucus, Pun. lib. VIII, t. 448 :
Ho» Msi» Sapisqoe lavant , rapidasqae so>
nanti
Vertice contorquens ondaa per saxa Metauras.
MINCIUS.
YiRGiuQS, Georg, lib. HI, t. 12 :
Primas Idamaïas referam tibi, Mantuar pal-
mas.
FLEUVES.
53
Et Tiridi in campo templom de marmore po*
nam,
Propter aquam, tardis ingens ubi flexibus
errât
Miudus, et tenera pnctexit amndine ripas.
GLÀUD.ydtf Sexto cons. Bon., ▼. 196 :
Tardusqup nieatu
Minciits, inque novem consurçeus oraTimavtts.
&>., Epith. Pallad, et Celer., v. t07:
Quas excipit aoine quieto
Mibcius
MINIO.
YiiiGiLius, Mn. lib. X, t. 182 :
TMventam adjiciunt, mens^omnibus uua se»
qoeiidi ,
Qui Caîrete domo, qui sunt Minionis io arTÎs,
El Pyrgi reteres, inteœpestœqaeGraviscœ.
MiEANDROS.
ViRGiLius, JEn. lib. Y, t. 250:
Viclorî chlamydem auratam, quam plurima
circojn
Purpura nucandro dopHci Sielibœa cucorrit.
Oyidius, Metam. lib. Il, t. 246 :
Qniqiie recurTatis ludit Maeandros in anris.
Id., Heroid. IX, ▼. 55 :
Mœandros , tottes qni terris errât in isdeni ,
Qoi lassas in se sœpe retorquet aqnas.
LucAHiTS, Phan. lib. III, t. 206 :
Qoa oeler et rectis descendens Marsya ripis
&ranteni Maeandron adit, mixtusque refertor.
NAR.
ViRGiLius; JEn. lib. VII, t. 516 :
Aodiit et Triviae longe lacus, audiît amnîs
Solfnrea Mar albas aqna, fontesqae Velini.
LuGAiius, Phan. lib. I, ▼. 470 :
«Et, qna Nar Tiberino illabitur amni ,
Barbaricas sasvi discurere Cassaris alas.
8. iTALicus, Pun. lib. VIII, t. 451 :
Narqae albescentibns undts
la Thybrim properans
NILUS.
ViHGiLius, JBn. lib. VIII, v. 711 :
Contra autem magno mœrentem corpore Mi*
lam,
Pandentemque sinns, et tota veste Tocantem
Caeruleam in gremium, latebrosaqoe flumina
rictos.
Propbrtius, lib. II, eleg. i, t. 31 :
Anicanere incipereati et Nilnm, qnum traetos
in orbera
Septem eaptÎTi» debiiis ibat aqois.
LoGR.jdtf JI«nfiiiiwi|.,Ub. VI, T. 711:
Nilus in s^tati creseit, campisqne rednndat ,
Unicns in terris JEgypti totius amnis.
NIPHATES.
ViRGiLics, Georg. lib. III, t. 30 :
Addam nrbes Asia: domitàs, pulsnmque Mi-
phaten.
HoRATius, Carm, lib. II, ode ix, y. 19 :
Cantemns Angnsti tropaia
Cajsaris, et rigidum £<iiphaten:.
LacAKUS, Phan. lib. III, t. 244 :
Arineninsqae tenens ToWentem saxa Miphaten.
S. Italicus, Pun. lib. XIII, t. 765:
•Qnt Gangem bîbit , et PeiUeo pontet Kiphaten
Adstrinxit
NUJHICUâ.
TiBULLUS, lib. II, eleg. y, t. 43 :
Iliic sanctns eris , qunm te veneranda Nuraici
Unda Oeum ccêlo miser! t indigetem.
8. Italicus, JPun. lib. VIII, y. 356 :
Fannigena; socio bella invasere Siuano
Sacra manus RutnJi, servant qui Daunia ré-
gna,
Lanrentiqoe domo gaadent , et fonte Nnmici.
OAXES.
ViRGiLius , Bue. ecl. I, y. 66 :
Pars Scythiam, et rapidum Creta» Teniemus
Oaxem.
ORONTES.
LuGANUS, Phan. lib. III , Y. 213 :
Accédant Syrie populi , désertas Orontes.
JuYENAUS, Sat, m, Y. 62 :
Jampridem Syrus in Tiberim defluxit Orontea.
GlaitdiaUCS, in Ruf. lib. II, y. 34 :
Assuetamqae cboris , et lorta plèbe canorum
Proterit imbeliem souipes hostilis Orontem.
PACHINUS.
ViRGiLiua, JBn. lib. VII, y. 288 :
Classemque ex xthere longo
Dardaniam Siculo prospexit ab osqua Pa»
cbyno.
LucANUS, Phan. lib. VU, y. 871 :
Hesperiae clades * et flebilia nnda Pacbyni ,
Et Matina, et Leacas paros fecere Piulippos.
PACTOLUS.
ViRGiLius, JBn. lib. X, x. 141 :
Ubi pingnia cnlta
Bxercentque TÎn , Pactoiosqae irrigat aai«t
54
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Otioics, Mêkm, 1^>. XI,. v. 85 :
.Ipso« qaoque deserit agro» .
Cuinque choro meliore, sui Tineta Tymoli,
Pactolonque petit
Xuteuâus , Soi. XIY , ▼. 299 :
Qnod Taços» «t rutila Tolvit P«ctola8 arena.
PADUS. r. ERIDANUS.
PANTAGIÂS.
YiRGiLics, JBn. lib. III, ▼. 687 :
Ecoe aatem Boreas angasta ab aede Pelori
Missos adest : vivo praetervehor ostia saxo
Pantagix , Megarosque sinus , Thapsumqne ja-
ceutem.
Oyidios, Fait, lib. ÏV, v. 471 :
liqaerat Ortjgien, Megareaqae, Pantagien-
que.
Claud., de Raptu Pros. lib. II, t. 57 :
Qua; fontes, Crinise, tuos, et saxa rotantem
Pantagiam
S. ITAUGUS, Pwn. lib. XIV, V. 230 :
Ac fncilem superari gurgite parco
Pantagiam, rapidique colunt vada flava Sj*
nuBthi.
PENEUS.
YiRGiLiiîSy Georg. lib. IV, ▼. 317 :
Pastor Aristaeus , fugiens Peoeia Tempe.
Oyioius, Metam. lib. I, y. 452:
Primos amor Phœbi Daphne Peneia. . . .
lo. , Jfatom. lib. I, t. 569 :
Vocant Tempe , pec qua> Peneos , ab
imo
EfFustts Pindo , spnmoais volvitor nndis.
PERMESSOS.
YiRGiuus, Bue. éd. YI, t. 64 :
Tnm camt , errantem Permessi ad flumifia Gai*
lum
Aooas in montes ut dnxerit nna sororam.
PHACEUNUS.
S. ITAUCDS, Pun. lib. XIY, t. 260 :
Mille Thoantea; sedes Pbacelina Dian».
PHASIS.
YiRQiLiDS, Georg, lib. IV, y. 367 :
Spectabat diversa locis , Phasimque , Lycnm*
que.
LuCANUS, Phan, lib. III, v. 268 :
Hinc Laoedsmonii moto gens aspera freno
Heniochi , sasvisque adfinis Sarmata Moschis ,
Colchoram qua rara secat ditissima Phasîs.
PISAURUS.
Gatdllo^ carm. LXXXU:
Nemone in tanto potnit populo esse, Jnventi »
Belltts homo, quem tu (ÛUgere inciperes;
Pneterquam ista tuus moribunda a sede V\-
sanri
Hospes, inaurata pallidior statua.
RHENUS.
8. iTAUCDS, Pun, lib. YIII, ▼. 598 :
Et quondam Teucris cornes in Laorentia bella
Ocni prisca domus , parvique Bononia Rheni.
RHODANUS.
S. iTAUGUS, Pun. lib. III, y. 449 :
Spumanti Rhodanns proscindens gurgite
campos ,
Ac propere iu pontum lato ruit incitns alveo.
Anget opes stanti similis, tacitoque liquore
Mixtos Arar; quem gurgitibus complexus an-
helis
Cunctanfemimmergit pelago, raptnmqneper
arva
Ferre vetat patrium vicina ad titora nomen.
CLAUDiANOi , in Buf, lib. II , y. 1 12 :
Et qnos nascentes explorât gurgite Rhenus.
RUBI€ON.
iDCANDS , Phan. lib. I , y. 185 1
Ut veutum est parvi Rubiconis ad oo^
das,
Ingens visa dud patris trepidantis imago.
ID., Fton. lib. I,y. 213:
Fonte cadit modico , parvisque impelUtnr nur
dis
Pumiceus Rubicon, qnum fervida canduit
«estas ,
Perque imas serpit valles , et Gallica certns
Limes ab Ausoniis distemunat arva colouis.
RUTUBA.
LucANDS, Phan. lib. II, y. 421 :
Dexteriora petens montis declivia Tibrim
Unda fadt , Rntubamque cavum
SAGARIS!
OyiDiDS, Pont, lib. IV, ep. x, y . 47 :
HucLycus, hue Sagaris, Peniusque, Hjpa-
nisque, Cratesque
Influit, et crebro vortioe tortns Halys.
SARNUS.
YiRGiLius, ^n. lib. YII^ y. 738:
Sarrastes populos , et qn» rigat asquora Sar*
nus.
SARON.
S. ITALIGUS, Pun. lib. YII, y. AWi
Hadriaci fogite infaasMs Sasonis arenas.
FLEUVES.
55
SfiUNUS.
YiRGiLius, Mn, lib. m, T. 705 :
Teqae datis linqao ventis , palmosa Selinas.
S. Itàucus, Pwn. lib. XIV, ▼. 199 :
Tarn, qu« uectareis vocat ad certamen Hy-
mettoD,
Andax Hybla, favis, palmaxjue arbusta Se-
linas.
SICORIS.
LucANCS, Phan. lib. IV, t. U :
CoUe tumet modico leniqae excrevit in aitum
Pingue solum Uimulo : super hanc fundata
▼etusta
Surgit Hilerda manu : placidisprœlabiturundis
Hesperîos inter Sicoris non ultimus amoes ,
Saxeiu ingeuti quem pous ampkctitar arcu.
Hibernas passurus aquas
SILER.
YiRGiLiDS, Gwrg. lib. III, T. 146 :
Est lucos Silari drca ilicibusqae virentem
Plnrimas Alburnntn voUtans
LucASUS, Phan, lib. II, y. 425 :
Radensque Saleroi
Colta Siler
S. Itàucus , /Hm. Ub. YIII, t. 580 :
Nanc Silams quos nntrit aqois
SPERCHEOS.
YiRGiuus , Georg. lib. II, ▼. 486 :
O, ubi campi ,
Spercbiasqae , et TÎrginibas bacchata Lacamis
Taygetal
Otidius, Metam. lib. I, t. 579 :
Popnlifer Spercbeos , et irrequietus Enipeus.
Stàtios, Theh. lib. lY, t. 838 :
Spercbiasqae minax, centaareasqae Lycor-
mas.
lD.,ileAiUlib.I, T. 628.
Qaœrisne meos , Spercbie , natatas ,
Promissasqoe coaias ? . ...
STRYMON.
YiBGiLius , Georg. lib. lY, v. 507^:
Septem illam totos perhibent ex ordine menses
Râpe sub aeria , deserti ad Strymonis andam
Flevisse , et gelidis ba!C evoWisse sub antris.
Otto. , Trist lib. Y, cleg. m, y. 21 :
Nec patria est habiuta tibi ; sêd ad asqne ni-
▼osum.
Strymona venisti
&TÂTICS, Theb. lib. III, v. 526 :
Sire hos Strymonia Boreas cjecit ab Arcto.
HYMMnÊÙ».
YiRGiLius, J^ft. lib. IX, T. 584 :
Ednctum Martis luco , Symaetbia circum
Flumina ; pînguis ubi et placabilis ara Palici.
S. Italicus, Pun. lib. XIY, t. 231 :
Rapidique colant vada flava Synuetfai.
TAGUS.
Otidius , Metam, lib. II , t. 251 :
Quodqoe suo Tagas amne véhit, fluit ignibns,
aurum.
H ART., lib. YIl, epigr. lxxxtiii, t. 5 :
Hoc ego maluerim , quam si mea carmina
cantent ,
Qui Milum ex ipso protinus ore hibunt;
Quam meus Bispano si meTagus impleatauro,
Pascal et Hyblameas, pascat Hymettos apis.
TANAGER.
YiRGiLius, Geofy, lib. IIÎ, y. 150 :
Furit mugitibus actber
Concussns, silTsqoe et sioci ripa Tanagri.
TANAIS.
YIRGILIUS ,[Georg. lib. lY , t. 517 :
Solus Hyperboreas glacies, Tanaimqae niva-
lem,
Arvaque Rbipasis nonquam riduata pruinia
Lustrabat
ÔviDius, Heroid, YI, t. 107:
Ula sibi Tanai , Scythiœqne paliwlibas uds
Quxrat, et a patria Phasidos usque, Tirnm.
LucAMUB, Phars, Ub. IX, ▼. 413 :
Neque enim plus )itora Mili ,
Quam ScytbicQs Tanais primis a Gadibos ab-
sent.
THERMODOON.
YiRGiLius , ^n, lib. XI, T. 659 :
QnalesTbreicia! quum flumina Tbermodontis
Puisant, et pictis bellantur Amazones armis.
Oyidius, Metam, lib. Il, ▼. 249 :
Thermodonque citas , Gangesque , et Phasis,
et Ister.
TIBRIS.
YiRGiuus, ^n. lib. YIII, t. 62 :
. i . . . Ego snm , pleno quem flomine cernis,
Stringentem ripas , et pinguia culta secantem,
Ca;ruieas Tibris , cœlo gratissimus amnis.
lD.,iE». lib. YIII, ▼. 330.
Tum reges , asperque immani corjïore Tibris ,
A quo post Itali fluvium cognomine Tibrim
Diximos : amisit rerom velus Albala nomen.
S6
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Oyidids, Metam, lib. XV, t. 483 :
Apenninigenae qo» proxima Tibridis undis
Mole sub iugenti reruin fandamina ponit.
iD-y^oil. lib. IlyT. 389:
Albola, quem Tibrin mersus Tiberinns in
nnda
Reddidit, hibernis forte tvinebat aqois.
TIGRI8. r. EUPHBATES.
Yagilius , Bueol. ecl. I , t. 63 :
Ant Ararim Partbos bibet, aat Germania Ti-
grim.
LucANCB, Phart. lib. 111, ▼. 255 :
Qnaqne capat rapido toUit cum Tigride magiias
Baphrates
TITARESOS.
Lugahus, Phan. lib. VI , t. 375 :
Solaa , ia alterios nomen quam yenerit ondae ,
Défendit Titaresiu aqnas , lapsaaque saperue
Gurgite Penei pro siocis utitur arvis.
Iloac fama est Srygiis «nanare paladibaa an-
nem.
Et capitis memorem , flavii conta^ia Tilis
NoUe pati , Sapernmqae tibi servare tiinorem.
TUTIA.
S. iTAUGCi, Pwfi* lib. Xin, T. 5 :
Tutia dedocit tenuem sine nomine rivom,
Et tacite Tuscis inglorins influit undia.
UFENS.
YiRGiuus , ^n. lib. VII, v. 801 :
Gelidusqae per iinas
QajDiit iter vallea atqoe in mare conditur
Ufens.
S. iTALicus, iH«A. lib. VIII, ▼. 380:
Qaa Satané n^bulosa palus restagnat , et atro
Liventes cœno jper squalida turbidus arva
Cogitaquas Ufens , atqoe inficit œquora limo.
VARUS.
LucANUS, Phan, lib. I , ▼. 402 :
Mitis Atax Latias gattdet non ferre carinas ,
Finis et Uesperiae , proinoto lioûte , Vanu.
VESTINUS.
LuGANUs, Phan, lib. II, t. 424 :
Sarnns , et ambrosa: Liris per regua MarIcaB
Vestinis impulsas aquis
VIRBIUS.
ViRGiuus , Mn, lib. VU , t. 761 *:
{bat et Hippolyti proies palcberrima bello,
Virbins , insiguem qaem nuiler Aricia misit,
Edactam Egeria» lacis , humeiitia eireum
Litora , pingnis obi et placabilis ara Uian».
Oyidicb, Metam, lib. XV, y. 543 :
Quiqae futsti
Ilippolytas, dixit, nunc idem Virbiiis esro.
Otidius , Fait, lib. VI, ▼. 733 :
Hanc quoque qaam patriis Gaiatea reoeperit
undis,
Plenaque secura» terra quietis erit.
Surgit humo javenis, tells afEatos avitis,
Et gcmhio nexas porrîgit angae manos.
VULTURNCS.
Statids, SyU>, lib. IV, carm. ni,T. 67:
At flavum capat , avidumqae laie
Crinem mollibas impeditus al vis
Vultnrnas levât ora» maximoque
Pontis Cœsarei reclinis arca
Rancis talia faacibus redundat :
Gamporom bone conditor meomm.
Qui me vallibus aviis refusum
Ht ripas habitare nescientem
Rectilegfbus alveî ligasti;
Et nanc ille ego tarbidus , minaxqoe »
Vix passas d(d>ias prias carinas .
Jam pontem fero , perviosque caloor ;
Qai terras rapere , et rotare silvas
Asaaeram , padet ! Amnis esse cœpi ;
Et grates ago, scrvitosqne lanti est,
Qaod sub te dace » te jubente , cessî ;
Qnod tu maximus ai'biter, mesqoe
Victor perpétuas légère ripa:.
Et nunc limite me colis beato,
Nec sordere ainis , malamqne Ute
Deterges sterilis soli pudorem ,
Nec me palveream gravemqae cœno
Tyrrheni sinns obroet profaodi;
Qualis Cinyphias taoente ripa
Pœnos Bagrada serpit iuter agros;
Sed talis ferar, ut nitente cursa
TranquiUam mare prozimomqae possim
Puro gurgite provocare Lirim.
Hsc amnis
XANTHUS.
ViRGiuus, JEn, lib. I, Y. 472 :
Ardentesquearertitequosiu castra, priaaqaam
Pabnla gustasseut Trojx , Xanthumque bibia*
sent.
ID., JSn. lib. m, Y. 497:
BfBgiem Xauthi Trojanupie videtis.
lo., JEn, Ub. IV, Y. 143 :
Qaalis, ubi hiboTkam LyciamX anthîqaeflueata
DeseriL
Id., iSi». lib. V, y. 804:
.Qaam Troia Achilles
Exanimata seqaens impingeret agmina nnris ,
Millia muUa oaret letho , gemerentque repleti
Amnes , nec reperire viam atque eToIvere po8«
set
In mare se Xanthus
HoR., Epod, XIII , Y. 19 :
Te manet Assaaaci tellus, qaain frigida {larvî
Findant Scamandri flumina,
Labricus et Simois.
Statius , Theh, lib. IV, y. 837 :
Te nec ApolHnens Ladon, nec Xanthus ttl(>r-
que.
FONTAINES.
57
FONTAINES,
ACIDALIA.
YiViGJLim f JBn, lib. I, y. 719 :
Ât memor ille
Matris Acidalis
AGANIPPE.
YnGiUDS, Èueol. ecl. x, v. 11 :
Nam neqne Pindi
Ulla moram feoere, neqoe Aonia Aganippe.
Oyidius, Fait. Ub. V, t. 7 :
Oicite» qna; fontes. Aganippidos Hippocrenes,
Grata Mediuaei signa tenetis equi.
JoYBNALis , Sat. YII , t. 6 :
Qanm, desertis Aganippes
Valiibos , esnriens migraret in atria Clio.
ARETHtSA.
ViRGiLius, Bueol. ecl. X, y. 1 :
Extremum hanc , Aretiinsa , mihi concède la*
borem.
Pauca mec Gallo , sed qna: légat ipsa Ljcoris,
Cannina sunt dicenda. Neget 4|ais cannina
Gallo?
Sic tibi, qanovflactas subterlabere Sicanos
Dons amara saam non intermisceat andam.
Ip., J?n. lib.III, y. 694:
Alphaenm faina est hoc, Biidis anineni,
Occnltas egisse vias subter mare; qui nnnc
Ore , Arethusa , tno Siculis confonditnr nndis.
Statius , Theb. lib. 1 , y. 270 :
Jamdadom ab sedibns illis
Incipe , flnctivaga qna prœterlabitnr unda
Sicanos longe relegens Alpheus amores.
CAMJENARUM.
Otidics, Fait. lib. III, y. 273 :
Deflait incerto lapidosns murmure rivus :
Sa:pe , sed exigais haustibns, inde bibes.
Egeria est, qus praibet aquas, Dea grata
Camenis:
lUa Numx conjux , consiliumque fuit.
GASTALIUS.
YiRGiuus, Georg. lib. III^ y. 292 :
Javat ire jngis , qna nuUa priorum
Castaliam molli devertitnr orbita cUvo.
HoBAT., Carm. lib. III, ode rr, y. 61 :
Qni rore pnro Castalix lavit
Crines sotntos
Statius , Theb. lib. I , y. 562 :
Postquam cairulei sinnosa volumina monstri,
Tenrigenam Pythona, Deas septem orbibus
atris
V. Sequester.
Amplexnm Delphos , sqaamisqne annosa te-
rentem
Robora , Castaliis dnm fontibns ore trisulco
Fusus hiat, nigro sitiens alimenta veneno,
Percnlit , absumptis numerosa i n vulnera telis.
1I|artiali8 , lib. XII , epîgr. III, y. 9 :
Vel si malneris , prima gradiere Suburra ;
Atria sunt ilîic consulis alta mei;
Jjaurigeros habitat facundas Stella PenAtes ,
Clarus Hyantea; Stella sititoV aqua;.
Fons ibi Castalius Tilreo torrente soperblt.
Code novem dominas sspe bibisse feront.
CLANIUS.
ViRGiLius, Georg. lib. II, y. 224 :
Taletn dives aratCapna, et vicina Veseyo
Ora jugo, et Tacuis Clanius non ceqaas Acer»
ris.
S. iTAUCns, Pun. lib. VIIÏ, y. 534 :
Illic Partheuope , et Pœno non pervia Nota ,
Allîfic t et Clanio oontempt» semper Acerrœ.
CLITOR.
Otidics , Metam. lib. XV, y. 322 :
Clitorio qnicnmqae sitim de fonte levant,
\ina fugit, gaudetqne meris abstemins nndis ;
Seu vis est in aqua calido contraria TÎno ,
Sive, qnod indigène memorant, Amithaone
natas ,
Prœtidas attonitas postquam per carmen et
berbas
Eripuit foriis , pnrgamina mentis m illas
Misit aquas : odinmque meri permansit iu
nndis.
CLITUMNUS.
YiRGiLius, Georg.lîh.n, y. 146 :
Hinc aibi, Clitmnne, grèges, et maxima taurus
Victima , sxpe suo perfusi flumine sacro.
pROPBBTius , lib. lY, eleg. i, y. 121 :
Umbria te notis antiqua Penalibus edit;
Mentior ? an patria: tangitur ora tuae ?
Qua nebulosa caro rorat Mevania campo
Et lacus xstivis intepet Umber aquis.
S. Italicus, Pun. lib. lY, y. 543 :
H nie caditinfelix niveis Varenns in armis;
Mevanas Varenus , arat cui diritis uber
Campi Fulginia , et patulis Clitnmnos in arvis
Candentes gelido perfandit flumine tanros.
ID., /Hin. lib. YIII, y. 446:
Sed non ruricola: firmarnnt robore castra
Détériore, cavis Tenientes montibns, Umbrl.
Hos ^sis Sapisque lavant, rapidasque so-
nanti
Vertice contorquens ondas per saxa Metaurus,
Et lavât ingentem perfundens flumine sacro
5
58'
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Clitiiinnns taoram '
Bis orbes Ama , et la»tis Mevania campis.
Claudiahos , Epigr. IV, t. 3 :
Non taies , Clitumne , lavas in gorgite taaros ,
Tarpeio référant qaos pia vota Jotî.
DIRCJËU8.
HoR., Carm, lib. lY, ode ii, t. 25 :
Malta Oircanm lerat aura cycnnm.
Statius, Thel. lib. II, y. 321 :
Talein snb pectore nabem
Consiljo Toivens , Dircen , Cadmiqne negatas
Apparat ire domos
GARGAPHIA.
Otidius, Metam, lib. III, t. 155 :
Vallis erat, pioeis, et acuta densa cnpressn;
Nomine Gwgaphie , saccincts cnra Diana; ;
Cigas in extremo est antnun nemorale re>
cessa,
Arteiaboratam nalia : simulaverat artem
Ingenio natorasno; nam pamioeTivo
Rt leTÎbus tophis natirum duxerat arcam.
Fons sonat a dextra , teuui perlacidns unda ,
Margine gramineo patnios incinctns hiatus.
LANGIA.
Statius, Theb. lib. IV, ▼. 716 :
Una tamen tadtas , sed jassu nominis , andas,
HsM qaoqne sécréta , nntrit Langia , snb umbra .
Nonaan illi raptns dederat lacr jmabile nomen
Arcbemoras , nec fama Oeœ
LIBETHROS.
ViMiLins , Bue. ecl. VII , y, 21 :
Nympba; , noster amor, Libethrides
LIRIOPE.
Otidius, Metam. lib. III, y. 341 :
Prinui fide Tocisqae rat» tentauiina snmpsit
Casmla Liriope : qnam qaondamflaminecnrYO
Implicoit, cianseque sois Cephisos in undis
Vim talit : enixa est utero pulcherrima pleno
Infantem, Nympbisjam nuncqui posset amari ;
Narcissumque vocat
MENAIS.
OyDiOB, Metam. lib. V, y. 405:
Ferque lacus altos, et olentia sulfure fertur
Stagna Palioorum, rupta ferventia terra.
SALMAGIS.
OyiDias , Metam. lib. IV, y. 285 :
Unde sit infamis ; qnare maie fortibns andis
Salmacis enwret , tactosqoe remoUiat artus ,
Discite : causa latet : vis est notissima ibntis.
Id., Metam, lib. IV, y. 380 :
Ergo ubi se liquidas, quo vir descendent,
undas
.Semimaiem fecisse ridet , moUitaque in illis
Membra ; manus tendens , sed jam non tocc
virill",
Hermaphroditus ait : « Nato date mnnera ye-
stro.
Et pafer, et genitriz, aad^ornni nomen ha-
bentii
Qaisquis in hos fontes Tir renerit, exeat iode
Semivir; et tactis subito mollescat in ondis. »
Id. , Metam. lib. XV, y. 319 :
Cui non audita est obsoenae Salmacis umbe?
Stat., Siln. lib. I,carm. y, y. 19 :
Non vos , qua: culpa decns infamastis aqua-
mm,
Sollicitare jurât : procal bine , et fonte doloso
Salmacis, et vidua; Cebrenidos arida luct»
Flumiua, et Hereulei pnedatrix cedat alumoi.
TIMAVUS.
ViRGiLicg, JEn. lib. I, y. 242 :
Antenor potuit, mediis elapsus AebiTis ,
lUjrioos penetrare sinus atque intima tntas
Régna libumorum, et fontem superere Timari,
Unde per ora novem vasto cum murmure
montis
It mare promptom, et pelago premit arya so-
nanti.
LucANUS , Phan. lib. VII , y. 192 :
Euganeo, si vera fides memorantibus , Augnr
Colle sedens , Aponus terris ubi lumifer exit,
Atque Antenorei dîspergitur unda TimaTi.
Martialis , lib. IV, epigr. xxy, y. 5 :
Et tu Ledseo felix Aqnileia Timavo ,
Hic obi septenas Cyllaros baosit aqnas.
LACS.
ATHAMANIA.
OyiDius, Metam. lib. XV, y. 811 :
Admotis Atbamantu aqois acoendera lignom
IVarratur,minimos qnnm Luna recessit in orbes.
AMSANGTUS.
ViRGiuus, JBn., lib. VII, t. 563 :
Est locas Italia in medio iub montibas altis
Nobilis , et fama multis memoratos in oris ,
Amsancti valles i densis bunc frondUms
atram
Urget ntrimqne latas ntmoris, medioqne fra-
gosus
Dat sonitnm saxis et torto vertice torrens.
GLAi7D.,de RaptuProt.lib. Il, y. 348 :
•Tune et pestiferi pacatum flomen Averni
Innncu» traiisistis , aves , flatumque repressit
Amsanctus : tacuit ûxo torrente Torago.
AVERNUS.
Luc»., de R$rum fiai. lib. VI, y. 829 :
Fit qnoque, ut interdom vU bac atque antos
Avemi
Aéra, qui inter aves cmaque est terramqae
locattts ,
Discntiat, propc nti locos hînc liuquatur ina*
nia :
Cujos obi e regionélocî venere volantes,
Claadicat extemplo peiiiiaruin uisus inanis
Et conamen otrinqne alahim proditar omoe.
ViRGnicB, JBn.y lib. VI , ▼. 237 :
Speinnca alta fait, vastoqoe immanis hiata ,
Scrupea, tota lacu nigro nemorumqae tene-
bris:
Qoam super band ulbe poterant impune vo*
lantes
Tendere iter pennis : talis sese halitas atris
Faacibas effandens supera ad convexa ferebat ;
Uode locum Qraii dixenint nomine Avernnm.
LucAKus, Phan. lib. II, t. 667:
• • • • Vel si convnlso rertice Gaurus
Décidât in fundum penitus staçnantis Avérai-.
BENACUS.
ViRGiLius, JBn. lib. X, y. 205 :
Qoos pâtre Benaoo velatas arandine gkoca
Mincias infesta dncebat in aeqaora pinn.
CIMINIUS.
ViBGiuus, ^nJib. VII, y. 695 :
Hi Fesceuninas acies , xqnosque Faliscos ,
ni Soractis habent aroes , Flaviniaque arva ,
Et Gmini cum monte lacnm, lucosqne Capenos.
CYANE.
OymrDS , Metam, lib. V, ▼. 409 :
Est medinm Cjanes, et Pisaeaï Aretbosa;,
Qnod ooit angnstis inciusom comibus a>quor.
Hic fuit, a cnjus stagusm quoqae nomine
dictnm est,
Inter Sicelidas Cyane ceieberrima Nympbas.
Id., PoM, lib. II, epist. X, y. 25 :
Hennasosqoe lacns , et olentia stagna Palici,
Qnacque sois Cyanen miscet Anapus aqnis.
Claud., de RaptuPr, lib. III, y. 245 :
Medîis invenimus arvis
Kxanimem Cyanen ; cervix redtmita jâcebat ,
Et caligantes marcebant fronte coronœ.
Tacito sed laesa veneno
iiolvitor inlaticem; subrepitcrinibnshumw;
Liquitnr , in roremqae pedes et bracbia ma-
nant,
Nostraqne mox lambit vestigia perspicans
fons.
FERONIA.
ViBGiLivs, iEn. lîb. VII, y. 799 :
Queis Jupiter Anxuros arvis
Vrxsidet, et viridi gaudens Feronia kico.
LACS. 59
HoKATius, Serm. lib. I, sat. ▼, y. 24 :
Ora nunasque taa iavimos, Feronia, lympba.
Millia tom pransi tria repsimos, atqne aubiraus,
Impositnm saxis late candentibos Anxar.
Fucraus.
ViBGiLiDS, JBn. lib. Vil», y. 759:
Te nemos Angitise , vitrea te Fucinus nnda.
GTGiSA.
Propbrt. lib. III, eleg. xi, y. 17 :
Ompbale in tantum fonnae processit honorem,
Lydia Oygaso tincta puelia lacu ,
Ut qui pacato stataisset in orbe colnmnas,
Tam dura traheret moUia pensa manu.
HAHHON.
LucR., de RertÊtn nat, lib. VI , y. 878 :
Frigidns est etiam fons , supra qoem si ta
sa:pe
Stnpa jacit flammas concepto protinns igni ;
Taidaque consimili ratione accensa per audas
Conlnoet , qaocomque natans impellitur àuris.
OyiDius, Metam, lib. XV, y. 308:
Quid ? non et lympba 6guras
Oatque capitqoe novas ? medio tua , corniger
Ammon ,
Cnda die gelida est; ortnqce obitoqne ca-
iesdt.
LARIUS.
ViRGiuos , Georg, lib. II , y. t59 :
Anne lacus tantos ? te, Lari maxime
LEMANUS.
LuCANUâ , Phart. lib. I, y. 395 :
Deseraero caro tentoria fixa Leinanno.
LUCRINUS.
ViRGiLius, Georg» lib. II, y. 161 :
Anmemorem portus, Lncrinoqne addita clau-
stra,
Atqne indignalnm magnis stridoribas xquor,
Julia qua ponto longe sonat unda refuso
Tyrrhennsqne fretis immiltitnr aestus ATeruis^
HoRATHJS, Bpod. Il, y. 49^:
Non me Lucrina juveriot conchylia..
MARECrnS.
ViBGiLius, Georg, lib. II, y. 91 :
Snnt Tbasiae vîtes , snnt et Mareotides alba:.
TRI VI A.
ViRGiLius, J?n. lib. VII , y. 516:
Audiit et Trivia; longe lacus
60
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Otidids, Pati. lib. III, y. 261 :
Nympha» mone, nemori stagnoqne operata
Dians :
Nyinpha , NunuD conjox » ad tua facta reni.
ValIU Aricioai sitva prascinctus opaca
Est lacos , antiqoa relligione saoer.
FORÊTS.
ANGITIA.
YiRGiLius , i£n. lib. VII , v. 759 :
Te nemas Angitis, vitrea te Facinus aDtla,
Te liqaidi flevere lacus
S. Italicus , Pun. lib. VIII , y. 498 :
iEeta; prolem Angitiam mala gramina primam
Monstravisse feront, tactuque domare Te*
nena,
Et lunain excnssisse polo, sti'idoribns amnes
Frenantem, ac silvis montes nudasse vocatis,
DODONA.
ViRGiLius, Gêorg. lib. H, ▼. 23:
. . . .Nemorumqae Jovi quai maùma frondet
iBsculus, atque habita; Graiis oracula quercas.
IDALIUM.
ViRGiLius, ^n. lib. I, T. 681 :
Aat saper Idaliiim sacrata aede recondam.
lo., J?ft. lib. X, Y. SI :
Est Amathas, est celsa mihi Paphos, atque
Cythera ,
Idalixque donaas
Propertius , lib. II, eleg. xni, ▼. &3 :
Testis, cni niveum quondam percnssit Adoiiin
Venantem Idalio vertice dams aper.
MOLORCH08.
ViRGiuus, Georg. lib. III , ▼. 19 :
Alphasom Huqaens lucosqœ Molorcfaî.
SILA.
ViRGaïus^ iSn. lib. XII , ▼. 715 :
Ac velut ingenti Sila , sommove Tabarno.
TEMPE.
ViRGiLius, Georg. lib. IV, t. 317:
Pastor Arist«!as , fugiens Peneia Tempe.
Otidius , Metam. lib. VII , y. 222 :
Sablataqne Tbessala Tempe
Despicit. • •
THYMBRA.
VIRGILIUS , Mn. lib. III , ▼. 85 :
Da propriam, Thymbraee, domum
MARAIS.
ASIA.
VIRGILIUS , jEn. lib. VII , v. 700 :
Qaum sese e pastu référant, et longa canoros
Uant per colla modos; sonatamnis, et Asia
loijge
Palsa palus
CAMAlilNA.
VIRGILIUS , y£n. lib. III , Y. 700 :
^ Et fatis nunquam concessa inoTeri
Apparet Camarina procul, campique Geioi.
LERNA.
VIRGILIUS, jEn, lib. VI, y. 801 :
Mec vero Alcides tautum tçlluri» obivit;
Kixerit aeripedem cervam licet , aat Erymantbi
l'acavlt nemora» et Leruam tremefecerit arcu.
M^OTIS.
LuCAKUs , Phart. lib. II, y. 640.
Rhipa;asque manus, et qaas tenet aKjuore
denso
Pigra palus, Scythici patieiis Mœotica plau-
stri.
Propertius, lib. II, eleg. m, y. 11 :
Dt Maîolica nix minio si certet Hibeio.
POMPTINiE.
VIRGILIUS, jEn. lib. VII , y. 801 :
Qua Satura; jacet atra palus.gelidusqueper imas
Qusrit iter yaUes, alque in mare conditar
Cfens.
S. Italicus , Pun. lib. VIII , y. 379 :
Et quos pestifera Pomptini uligine campi
Qua Saturaî nebulosa palus restagnat, et alro
Liventes cœno per squalida turbidus arva
Cogit aquas Ufens, alque inficit a:quora lluao.
SALPINA.
LucANUS , Phars. lib. V, y. 377 :
Quas recipit Salapina palus, et subdita Sipi|s
Montibtts
TRITON.
Oyidius , Metam. lib. XV, y. 356 :
Esse viros fama est in Hyperborea Palleue,
Qui soleaut levibus velari corpora plumis.
Quum Tritoniacam novies subiere paludem.
MONTS.
61
MONTS.
JETNA.
hvcRET»,de Kenim nat, lib. I, v. 723 :
Hic est vasta Charybdis, et hic ^tnsca rai-
nantor
Marmara flammacam rursiim se colligere ivas,
Faucibas eruptos iteruin ut vis evomat ignés,
Ad cœlamque ferat flainmai fulgura rtirsuin.
Id., de Rerum na(, lib. VI , v. 679 :
Nunc tainen, ilia modis quibas irritata re*
pente
Flainina foras Tastis ^tna; fornacibus efflet,
Expediain
YiRGiLius , ^'n. lib III, ▼. 571:
Sed horriljcis juxla tonat jEtna ruiois ,
Iiiterdamqne atram prorumpit ad sthera na*
bem.
Otidics, Metam, lib. XV, v. 340;
Nec. qux sulforeis ardet fornacibus, JEtne
Igiiea semper erit : neqae enim fuit ignea
semper.
LucAKos, Phan. lib. V, v. 99 :
Ceu Siculus flammis urgentibas Atnain
Undat apex : Campana fremens oea saxa va*
porat
ConditQs luarimes xterna mole Typhxus.
Clâud., de BaptuPro$. Hb. I, ▼. 153 :
In medio scopolis se porrigit JEtna perustis :
;£tnaGiganta>os nunquamtacituratriumpbos.
ACRAGAS.
ViRGiLius, ^n.,lib. III, V. 703 :
Arduns inde Acragas ostentat maxima longe
Mœuia niagnaiûmam quondam generator equo-
ruui.
ALBURNUS.
ViRGiLiDS , Géorg. lib. III , y. 146 :
Ksi Incos Silari cii-ca ilicibusque virentein
Plurimus Albnrnum voiitans, cuiiiomen asilo
Romanum est , œstnim Graii Tertéra vocantes.
ALPES.*
ViBGiLius ,.(îreory. lib. I, y. 475 :
InsoUtis tremucrunt motibus Alpes.
LucAKus, Phan, lib. I, ▼. 183 :
Jara gelîdas Cxsar cursu saperaTerat Alpes.
AMAKUS.
LtJCANUS , Phan, lib. III , y. 242 :
Venere féroces
Cappadoces , dori populus nunc cultor Amnni.
APENNINUS.
ViRGiLius, ^n. lib. XII, y. 701:
Aiit ipse, coruscis'
QuuiD fi'emit ilicibus-, quanlus , gaudetquc iii-
vali
Verlice se attollens pater Apenninus ad auras.
LucANCS , Phan. lib* II , y. 396 :
Umbrosis medtam qaa coUibus Apenninus
Erigit Ilalianâ , nulloqne a verticé tellus
Altius intumuit, propiusque accessit Olynapo.
Mons inter geuiinas médius se porrigit uiidas
Inferni snperiqùe maris , collesque coercent
Hînc Tyrrheno rado frangentes aiqaora Pis» ,
Illinc Dalmaticis obnoxia fluctibus Ancon.
Fontibus bic vasris immeusos concipit anines,
Fluminaque iu gemini sparsit divortia ponti.
ARACYNTHUS.
ViRGaïus, Bue, ecl. II, y. 23 :
Canto, quae solitus, si quando armenta vocabat,
Amphion Dircxus in Acta;o Aracynlho.
ARIUS.
VxRGiLius , Bue. ecl. V, v. 70 :
Si messis , in nmbra ,
Vina uovum fondam calathis Ariusia nectar.
iS. Itaucds , Pun, lib. VII , y. 209 :
Id menti decus , atque ex itTo tempore dives
Tmolus. etambrosiis Ariusia pocula succis,
Ac Metbymna ferox lacubus cessere Faleruis.
ASGRiEUS.
ViRGiLius, Georg. lib. II, v. 176 :
Ascrœumque cano Romaha per oppida carme:i.
Oy., Pon<. lib. IV, eleg. xiv, v. 31:
fisset perpetuo sua quam yitabilis Ascra ,
A usa est agricoix Musadocere senis.
ATHOS.
ViRGiLius , /£n. lib. XII, y. 701 :
Quantus Athos , aut quantus Eryx
ATLAS.
VIRGILIUS, jEn. lib. IV, y. 481 :
Ultimns ^thiopum locus est, ubi ir.aximns
Atlas
Axem humero torquel stellls ardeutibn» aptum .
S. ItAUCUS, Pun. lib. I, y. 201 :
Nec patitur uomen proferri longins Atlas,
Atlas subducto tracinrus vertice cœlum.
Sidéra nobiferum Ifalcit caput , a>thereasqnc
Erigit «lernum compagés ardua cervix :
62
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Ganet barba gela , frooteaiqae iinmanibos um>
bris
PineA ailva premit; Tastant cara teinporo
venti ,
Kiinbosoque ruant spumaatia flumina rictu.
AVENTINUS.
YiRGiuuB, jEn. Ub. VII, y. 659:
Collis Aventini silva qaem Rhea sacerdos
Fartivum i>arta sab lumiuis edidit oras,
Mixta Oeo malier
BERECYNTHUS.
YiRGiuus , jEn. lib. VI , v. 784 :
Qoali» Berecyntbia mater
IiiYehitar cumi Pbrjg;ias tamia per urbes,
I^ta Oeum partu, ceiitam>coinpiexa nqmtes»
Omnes cœlicolas , oinuea sopera alta teneutes.
HoB., Carm, lib. IV, ode i, y. 22 :
Lyrajque, et BerecynthUc
Delectabere tîbia;
Mixtis carminibus, non sine fistala.
CALPE.
LucAMDS , Phan, lib. I , t. 549 :
Tethysmajoribus undis
Hesperiam Calpeu , summumque implevit At-
laiita.
CATILLUS.
ViRGiLius, jEn, lib. VU, v. 670:
Tum fcmini fratres Tibartia mocnia Unqautit,
Fratria Tibarti dictam cognomine gentein ,
Catillusque , àcerque Coras. ^ ...... .
HoB., Carm, lib. I, ode xyiii, ▼. 2:
Circa mite ralum Tiburis , et moenia Catili.
S. Itâlicus, Pun. lib. VIII, y. 364 :
Hinc Tlbor, CatiUe , taum ..sacrisqoe dicatnm
Fortunœ Prsneste jugis , Antemnaque prisco
Crustumio prior, atque habiles ad aratra La-
bici.
GASTALIA. y. Castalius.
CAUGASUS.
ViRGiLius , jEn. lib IV, v. 366 :
Sed duris gênait te cautibus borrens ,
Caucasas, Hyreanaïque admorunt obéra tigres.
GUIM^RA.
ViRGiLius, jEn. lib. VI, y. 288 :
Flaminisque armata Chiin«ra.
Oyioits, Melam, lib. VI, y. 339:
Jamque Chiuucrifera), quam sol gravis nreret
arra ,
Finibus in Lydae, hmgo Dea fessa labore,
Sidereo siccaU sitim coUegit ab esta.
Oyioius, Melam. lib. IX, y. 647:
Quoqoe Chimacra jugo incdiis in partibus
ignem ,
Pectos et ora leae , caudam serpentis habebat.
CITHiERON.
YiRGaïus , JEn, lib. IV, y. 301 :
Qttalis comniotis excita sacris-
Thyas, abi aadito stimolant trieterica Baccho
Orgia, noctarnosqoe vocatclamore Cillucroii.
CIMINUS.
ViBGiLics, jEn. lib. VII, y. 697:
Et Ci mini cam monte tacam, lacosqueCa*
peiios.
€ORAS. ^.Gatillus.
GORYGOS.
ViBGiLius, Georg. lib. IV, y. 127;
Corycium YÎdisse senem , cui paaea rdicti
Jugera ruris erant
' Habtiaus, lib. m , epigr. Lxy, y. 1 :
Quod spirat tenera ualum mordente pudJa ;
Quod de Corycio quae Yenit aura eroco.
GYBELUS.
OyiDius , FasL lib. IV, y. 363 :
Inter, ait, YÎridem Cybelen» altasque Cebeuas
Amnis it insana, nomine Gallus, aqua.
GYLLENE.
YiBGiLiDS, jEn. lib. VIII, y. 138 :
Vobis Mcrcurius pater est, qaem candida Maia
C^llenae gelido coiiceptum Yertice fadiC.
OyiDius, Metam. lib. I, y. 216:
Ma;nala trausieram, ialebris horrénda fera-
rum ,
Et cum Cyllene gelidi pineta Lycan.
GYNTHUf}.
ViBGiLius, JSn. lib. I, y. 502:
Qnalis iu EarotasripSs, aut per jaga Cynlhi,
Exercet Diana cboros. . . . '.
HoB. Carm, lib. I, ode vu, y. 2:
Intonsam, pueri, dicite Cyntbium.
lo., Carm, lib. III, ode xxyui, y. 1 1 :
Tu cnnra recioes lyra
Latonam et céleris spicula Cynthiae.
GYTORUS.
Catullus, Carm, IV, y. 11;
Nam Cytorio in jago
Loquente sa>pe sibilum edidit eooM.
Amastri Pontlca , et Cy tore baxifer,
Tibi hiBc fuisse et esse cognaijaaima
Ait Phaselas
MONTS.
63
YiBfiiLius , Georg, lib. II , T. 437 :
Et juvat andantem buxo siiectare Cytoram ,
Narycispqae picis lucot
Oyidius, Metam. lib. YI, t. 132:
Ulqae Cytoriaoo radium de monte teiiebat.
DICTJSUS.
ViBGiuiis, Bue. ecl. VI, T. 55 :
Claudite, Nymphs ,
Dicfeae Nympha: , uemorum jam daudite sal-
tut.
lo., jEn. lib. IV, ▼. 72 :
lUa fu^a silvas saltusquc peragrat
Dictax» *
Oyidius , Fait. li^. V, ▼. 1 15 :
Nafs Amalthea , Cretaca nobilis Ida .
Dicitur in silvis oecalaisse Jovem.
noie fait ha^orum mater formoaa daorum ,
loter Dictoïos coiispicienda grèges ,
Camibas aeriis atque in ana terga recaryis,
Ubere, qaod uatrîx posset habere Jotîs.
Lacdabat iUa Deo : sed fregit in arbore cornu ;
Truncaqae dimidia parte decoris erat.
Snstaiithoc Kymphe; cinctumqae recentibus
herbis ,
Et plénum pomis ad Jovia ora tulit.
MNDYMA.
ViRGiuus, jEn. lib. IX, y. 917 :
O vere Pbrygia;! neqne enim Vhrjçe», ite
per alta
Diadyma ; nbi asauetis biforein dat tibia «an-
tum.
Stâtius, Theb. lib. XIÎ, v. 224 r
Moete relut Pbrygia qnnm lamentata reanU
tant
Difldyma , pinigeri rapitur Simoentia ad am-
aem
OuK Tesana cbori.
lK>DONA. F. DODONA (Nemus).
ERYMANTHUS.
ViRGiLius, J?fi. lib. VI, y. 802 :
Fixerit arripedemcenramlicet, autfirymanthi
Pacarit nemora
ERYX.
YiBOiLius, jEn. lib. V, y. 75^:
Tune Tidna aatris Erycino in Terti<;e sedea
Fundatnr Veneri IdaAîse. *.. »
OriDiUi , Fat^. lib. IV, y. 873 :
Dtqne Syracusaa Ârethusidaa abstnlit armia
àaudins , et bello te quoque cepik , Eryx.
GARGARUS.
YiaGELiuB, Georg. lib. 1, y. 102 :
Nnllo taatnm te Myaia cultu
Jactat , eC ipM suas miratar Gargara m«Mes.
Oyidiiis, Heroidi XVI, y. 107:
Ardua prooeris spoliantur Gargara siWis ,
Inumnerasque mihi longa dat Ida trabes.
GAURUS.
Lvckmvs, Phar*. lib. II, y. ^7 :
Vel si convnbo verllée Gaunis
Décidât in fundam penîtoa stagnantis Avenu.
Statius , Theb. lib. Vni, y. 545 :
Sic ulmus Titisque, duplex jactura coloiu ,
Gaurano de monte cadunt
S. iTALicus, Pun. lib. VIII, y. 532:
Illio Nuceria et Gaurus
HELICON.
PROPERT.,ltb. III,eleg. V, y. 19:
Me juvat in prima coluisse Helicoua jnventa
Musammque choris implicuisse manus.
HJBMUS.
ViRGiucs , Georg. lib. II , y. 488 :
^ .... qui me gelidis in vallibus Hsmi
Sistat, etingenti ramoruin protegat ambra!
IDA.
ViRGiLius , Georg. lib. IV, y. 40 :
Collectumque hxe ipsa ad manera
gluten /
Et viscb et Pbrygia; servant pice lentius Ida;.
Iv., ^n. lib. XII, y. 412:
Dietaumum geuitrix Cretœa carpit ab hia.
ISMARUS.
ViRGiLivs , GeoTff,. lib. II , y. 45 :
^ Juvat Ismara Baocbo
Conserere, atqne olea magnum vestire Tabur-
num.
Id., Bue. ecl. Vit ▼• 30 :
Nec tantum Rbedope mirantur et Ismams Or-
phea.
LIGiEUS.
ViRGiLius, Bue. ecl. X, y. 15:
Gelidi fleverunt saxa Lycvi.
OyiDius , Metam. lib. I , y. 217 :
Et cum Cylleue gelfdi pi'neta Lycaci.
ID., Fo»«. lib. II, y. 424:
Faunus iu Arcadia templa Lycaeus babet.
MJENALUS.
ViRGiuus, Bue. ecl. X, y. 14:
Piiiifer illom eliam sola aub fnpc jacentem
Macnahu...-.
6'i.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
\iK(iUAVSyGeorg. lib. I , ▼. 16:
Ipse nemas linquens patrium saltnsque Ly<
cacii
Pan , oTÎum castos , taa si Ubi Maenala^curaJ,
Adsis , o Tegease , faYens
JlIONŒ€US.
VIRGIL109 , iCn. Hb. VI , ▼. 830 :
Aggeribns aocer Alpinis atqoe arce Monœci
Doscendcns
LucARus, Phan. lib. I, ▼. 406:
Solus saa lifora turbat
Oircius^ et tuta prohibet statione Monœci.
MARP£SSOS.
YiEGiLiuB» JSn. lib. VI, ▼. 471 :
Qnam si dura silex aut stet Marpesia cautes.
HIASSICUS.
ViRGaïus, Georg. lib. II, 1. 143:
Sed ^avida: rrages, etBacchi Massicas hamor
Iiiiplevere.
HoR., Carm, lib. I, ode i, ▼. 19:
Est qui nec veteris pocula Massici ,
Nec partem solido demere de die ,
Spernit.
NEMEUS.
ViRGiLius, uEn. lib. VIII, ▼. 295 :
Et Tastum Nemea sob rape leonem.
NERITOS.
ViRGiLTOS, ^*li. lib. m, V. 271 :
Dolichiamque , Sameqae, et Meritoa ardaa
saxis.
NYSA.
ViRGaïus, jEn. lib. VI, y. 805:
Liber agens celso Nyss de veriice tig^s.
œtA.
Statxus, Theb. lib. XI', t. 234 :
Qualis ubi implicituin Tirynthias ossibus
igaem
Sensit , et OEteas membris acccdere restes ,
Vota incepta tamen , tibataque thura ferebat
Daras adhuc , patiensque mali , mox grande
eoactus
Ingemuit , Victorque farit per riseera Nessns.
OLYMPUS.
HoR. Carm. lib. III , ode it, t. 51 :
Fratresque tendentes opaco
rdioii imposuis&e OJympo.
OSSA.
Otidius , Mêtam, lib. I , t. 154 :
Tom pater omnipotens misso pcrfregit Olyin-
pain
Falinioe , et excussit subjecto Felioa Ossa:.
OTHRYS.
Statius, Àchill. lih. I, y. 238:
Jain nabilus ingemit Othrys ,
Et teuuis Spercbios aquis
PANG^US.
ViRGiLius, Georg, lib. IV, ▼. 462 :
Altaque Pangœa , et Rliesi Alavortia tellus.
Statius ) Theb. lib.X, y. 511 :
Quanta pari ter cervice gementes
Profringunt îiiarata diu Pangaca ju-veuci.
PARNASSUS.
ViRGiLius , Bue. ecl. X , v. 1 1 :
Kam neque Parnassi Tobis jnga , nain neque
Pindi
Ulla moram fecere
LucARDS , Phan, lib. V, y. 71 :
Hesperio tantam » quantum semotas Eoo
Cardine, Pamassus gemino petit stbera colle,
Mons Phœbo Bromioque sacer : cui nainiae
mixto
Delphica Thebanœ référant trieterica Baccha;.
Hoc solnm , fluctu terras mergente , cacameo
Eininuit , pontoque fuit discrimen et astrîs.
Tu qnoqne vix suuunani seductu^ ab aequore
rupem
Extuleras, unoqaejugo, Parnasse, latebas.
PARTHENIU8.
ViRGiuas, Bue, ecl. X, y. 56 ;
Non me uUa vetabunt
Frigora Parthenioa canibus drcamdare saltos.
PELIOS. r. Ossa.
Statius, Àchill. lib. I, ▼. 38 :
Quid enim cunabula parvo
Pelion , et torvi commisimus antra magistri ?
niic, ni fallor, Lanitharnm prœlia Indit
Iinprobns » et patna jam se mefitnr in basta.
PETRA.
LucARUS, Phan. lib. VI, ▼. 15 :
Hoc iter squoreo prascepit limite Magnus ,
Quemque yocat collem Taolantins inooia IV*
tram,
Inscditcastris; Epbyreaque mœnia verrat.
Défendons tntam vel solis tarribns urbem.
PHANJSUS.
ViRcaïus, Georg. }ih. II, y. 97:
Suiit et Amineae vîtes, firmissima TÎna,
Tmoins et assurgft qnibus, et vez ipse Pka-
ncas.
PEUPLES.
65
Arçitisqoe minor, cui non certaTerit ulla,
Aat tantam flaere, aut totidfioi durare per
annos.
PHOLOE.
Otidius, Fait. lib. II, t. 271 :
Pana Deom pecoris Teteres colnisse ferantar
Arcades, Arcadiis plorimus ille jugia.
Testis erit Pholoe ; testas Stjmphalides undas;
Quiqoe citis Ladoo in mare carrit aquis.
Statius , ÀehUl. lib. I , V. 238 :
Jam tristis Pholoe
PINDUS.
HoB., Cartn. lib. I , ode xii, t. 8 :
Cojus recUwt jocosa .
I^omen imago ,
Aut in umbrosis Heliconis oris ,
Aut saper Pîndo, gelidove in Ha:mo ?
PYRENiEUS.
8. ITAUCUS, Pun. lib. III, t. 415 :
At Pyreoaci frqndosa cacamiua montis
Tarbata Pœnps terramm pace petebat.
Pyrene celsa nimbosi verticis arce
Divises Celtis late prospectât Hiberos
Atque xterna tenet magnis divortia terris.
Nomen Bebry cia dnxere a virgine colles ,
Hospitis Alcidsp crimen : . .
KlPBJEl.
YiRGiLius, Georg, lib. IV, ▼. 518:
Anraqne Rhipaeis nnnquam riduata pruinis.
RHODOPË.
YiRGiLius, Georg. lib. IV,' T. 461:
Flerant Rhodopeîa; arces.
Statius, Theh. lib. V, v. 188 :
. , Oum quaî per Strymona pugna;,
Quis Rbodope , gelidove labor siidatus in
Ha;mo.
SORACTES.
ViRGiuus , iSn. lib. XI , ▼. 785 :
Snmme Denm, sancii custos Soractis ApoUo,
Qaem primi colimns, cui pineas ardor acerv»
Pascitor ; et médium freti pietate per ignem
Cultores multa premimus vestigia prima.
HoRAT., Carm. lib. I, ode ix, ▼. 1 :
\ide8 ut alta stet uive candidani
Soracte
TABURNUS. F. Ismaruç.
TARPEIUS.
Proprrtius, lib. IV, eleg. it, ▼. 1 :
Ta|>peinm nemns et Tarpeiae turpe sepulcrum
Fabor, et antiqni limina capi» Jovis.
Lucas erat felix
TAYGETA.
ViRGiLiDS, Georg. lib. II, v^ 486 :
O ubi campi. .
Sperchiusque, et virginibusbacchata Laccnis
Taygetal
TiENARUS.
Sbnbca, Bere. fur. , ▼. 062.
Spartana tellns nobile attollit jugnm ,
Densis ubi a;qaor Taîuarus sîlvis premit':
Hic ora solvit Ditis invisa domus ,
Hiatque rupes alta, et immeiiso specu
Ingens vorago faucibns vastis patet.
TMOLÛS.
Ovroius , Meiam, lib. XI , t. 150 :
Nam fréta prospiciens, laie riget ardnns alto
Tmolus in ascensu; clivoque extentus ulro-
que,
Sardibus hinc, illinc parvis finitur Hypa-pis.
VESULUS.
ViRGiLius, Mn. lib. X, x. 708 :
Actusaper, roultos Vesulusquem pi nifer annos
Défendit , mullosque palus Laureutia , silva
Pastus arundinea
PEUPLES.
iETHIOPES.
YiRGiUDS, J?n. lib. IV, ▼. 481 :
Ultimus /Ethiopum locus est , abi maximas
Atlas
Axem bumero torquet
Statius , Theb. lib. X, ▼. 84 :
Stat super occidua; nebulosa cubilia ooctis,
j!3tbiopasque alios
AGATHYRSI.
ViRGiLius, J?». lib. IV, ▼. 145 :
Mixtiqae altaria circum
Cretesque Dryopesque frcmuut, pietlque Aga-
tbyrsi.
BARCiEI.
ViRGiLiDS , JEn, lib. IV, v. 40 :
Hinc Getalœ urbcs , genus insuperabile bell» ,
66
TABLE ALPHABÉTIQUE.
/
Et Namida; infreni cingont, et inhospita Syrtis :
Hioc déserta siti regio, lateque farentes
Barca^
CHALYBES.
V1R6ILIU8 f Georg, lib. I , t. 57 .
At Chalybes nadi fermm
OCONES.
ViRGiuus , (Seorg. lib. IV, y, 520 :
Sprelae Ciconnm quo manere matret,
Inter sacra Deuin noctuniique orgia Bacchi ,
Discerptam latos javeDem spartare par agros.
DACI.
ViRGiLius, Georg. lib. II, t. 497 :
Aat oonjuralo ,desoendens Dacas ab Istro.
DRYOPES. F. A6ATHTR8I.
GANGARID^.
ViRGiLius, Georg, lib. III, t. 26 :
In foribus pognam ex auro solidoque ele«
phauto
Gangaridam faciam ..........
GARAMANTES.
LuGARUS, Phah, lib. IX, t. 5tl :
Ventam erat ad templam » Libycis qaod gen*
tibus airam
Inculti Garamantes babent
GELONI.
ViRGiLius, Georg . lib. II, t. 115 :
Eoa«que dooios Arabam , pictosque Gelonos.
LuGANUS , Phan. lib. III , y. 282 :
Matsagetes quo fugit eqao TolncrecqacGeloni.
noK.,Bpod. XVI, T. 7:
Nec fera csrulea domnit Germania pube.
GETJE.
V1R6IUU8, GeofgAib. IV, t. 463 :
Atque Get«,2atqae Hebrus, et Actias Ori-
thyia.
GJETULI.
S. iTAUCUfl, Pun. lib. III, t. 287 :
Vos quoqae desertis in castra mapaiibas itis,
Misoeri gregibas Gaetolia sueta ferarum,
(adomitisqae loqui » et sedare leonibos iras.
Nulla domos; plaustris habitant : migrare per
arra
lUos , atque errantes circamTectare pénates.
INDI.
ViRoiLimi, Georg. lib. I, t. 57 :
India mittit ebor, molles soa thura Sabasi.
ITYRiSa.
ViRGiuog , Georg. lib. II , t. 448 :
Uyrœos taxi torquentur in arcns.
RARES.
Otidius, Meiam. lib. IX, t. 645 :
Garas et armiferos Lelegas Lydamqne perer-
rat.
LAPITHiE.
YitLQiLvoBj^Georg, lib. IH, t. 115 :
Frena Pelethronii Lapith» gjrosqna dadere,
Impositi dorso» atque eqaitem docuere snb
armis
Insaltare sob , et gressns glomerarv snperbos.
LELEGES.
V1R6IUU8 , iSn. lib. VIII, T. 725 :
Hic Ulegas, Garasqoe, sagittilerosqae Gelono»
Kinxerat
MASSYLI.
LucAHUS, Phan. lib. IV, ▼. 682 :
Et gens , qnae nodo residens Massylia dorso
Ora levi fifêctit freuomm nesda , Tirga.
JHAURI.
V1R6IUU8, J?n. lib, IV , V. 206 :
Jnpiter omnipotens , cni nnnc llaurosia pictis
Gens epalata toris Lenasom libat honoiem.
JHORINI.
V1R6ILIU8, JEn. lib. Vm, ▼. 727 :
Extremiqoe hominum Morini , Rhenusqne bi
Goruis.
NUMIDJE.
Ldcahus, Phan. lib. IV, ?. 676 :
Populi tôt castra sequantor,
Antololes , Mnmida^qae vagi
osa.
ViRGiLiDS , JEn. lib. VII, y. 736 :
Oseoromqae manus
PARRHASII.
V1R6ILIU8, i£». lib. VIII, V. 344 1
Parrhasio diclum Panos de more Lycaci.
PHILYRIDii;.
Otidius, Art, am. lib. I, i^. tl :
PfaiUyrides paemm cithara perfcdt AchilleiQ.
PEUPLES. 67
SERES.
HoRATiDS, Carm. lib. I, ode xii, v . 55 :
RUTULI.
S. ITAUGUB , jPwfi, lib. VlIIy t. 356 :
Faunigenae sodo bella Invasere Sicano
Sacra nianiu Ratnli, servant qui Daaniareg^nà,
Laorentiqae domo gandent » et fonte Nutnid.
SABiEI. r. INDI.
SAUROMATJa.
JUYBHIUS, Sot. II, T. t :
Ultra Sanromatas fagere. hinc libet et gla-
àalem
Ooeanum
SÎTe sabjecto» Orientis oris
Seras et lodos.
THRACES.
VuGiuus , jBn. lib. III , y. 13 :
Terra procnl vastis colitar Havortia campis,
Thraoes arant» acri quondam regnata Ly-
corgo*
VOLSO.
VnGiuos, Georg, lib. Il, t. 168 :
* . Volscosque rerutos
Extnlit
FIN.
TABLE
DES MATIÈRES DE VIBIUS SEQUESTER.
Pages
Notice sur TxBitrs Sequestkr 5
Nomenclature des Fleuves 7
Fontaines 27
Lacs... ag
Forêts 3i
Marais 33
Monts ib,
Peuples 4x
Table alphabétique contenant les passages des poètes latins auxquels
Tibius Sequester fait allusion.
Fleuves 46
— — Fontaines 5^
Lacs 58
Forêts 60
Marais ib,
— * Monts .61
" Peuples. 65
o
SECONDE SÉRIE
DE LA
BIBLIOTHEQUE
liTIHE-FlliNIlilSI
DBPUIS ADRIBN JUSQU'A GBtGOIRB DB TOURS
PAR G. L. F. PANGEOUGKE
tlïhiM
orFTniBR nB i.* tnrciov o honnbcr
IMPRIMERIE PANCKOUCIB,
rue des Poiterins , i4-
(J/
G\
COSMOGRAPHIE
D'ÉTHICUS
TRtOnrTB POOK L4 VIBMICkB TOfS
BH FBàWÇklS
PAR M. lOUIS BAUDET
Professeur.
PARIS
I
C. L. F. PANCKOUCKE, ÉDITEUR
OFFICIER DR l/ORDRB ROTAIV DE J,K LÊOIOR D*HONlfBUR
RUB DBS POITEVINS, l4
4843
^F^^^^^»"
NOTICE
SUR ÉTHICUS.
Éthicus Istbr y n'est oonna que par la Cosmographit qui porte
son nom. Il a dû vivre vers le milieu du y* siè^le^ puisqu'il fait
mention des portes de Saint^Pierre et de Saint-Paul , sans rien dire
en même temps qui puisse faire supposer une époque postérieure
à l'invasion des barbares. Sa Cosmographie est une description
sommaire du monde romain. Elle se divise en deux parties, dont
la première est une nomenclature des mers, tles, montagnes,
provinces, villes, fleuves et peuples de la terre entière, avec
quelques détails sur les sources, le cours et les emboucbures des
fleuves^ et la seconde contient une description des trois parties
du monde, avec les noms des contrées et des peuples qu'elles ren-
fermaient. L'Abrégé d'Éthicus est une sorte de mappemonde de
l'empire romain, tel qu'il était au moment où les barbares allaient
renverser tout l'édifice de la géographie ancienne. C'est sous ce
point de vue général qu'il peut être utile à l'histoire de la géogra-
phie, plutAt que par les détails; car le latin d'Éthicus est singu-
Uèr^nent altéré, et dans l'unique édition qui existe de cet auteur «
la plupart des noms propres SQat presque méconnaissables. Nous
en avons rectifié un fort grand nombre ; nous proposons nos con-
jectures sur ceux dont la correction eût été hasardée ; quant aux
autres, dans l'impossibiKté d'éclairer le lecteur, nous les avons
laissés tels qu'ils étaient, en les désignant seulement par des
astérisques, et sans surcharger notre traduction du fatras d'une
vaine érudition.
L. BAUDET.
^»»fc^ti»l»»i|Wrto%»i'»^<^v»^%'»'Vi'»^»^'<«» ^ i»v» <»«■»%%* v»»^»^*^iW«i%»»»%«^»<»<^»»*'»^»%i%»<»i>^i%/«i<^ « «%^»%%»
iETHICI
C0SM06RAPHIA.
■a^i
LfiCtioNUM pervigili cura cotnperimus , senatutn po*
pulumque Romanum, totius mundi dominos, domitores
orbis et praosules : qui quum quidquid subjacet cœlo pe-
aetrarent triumphis , omneiti terrain Ooeani iimbo cir«
cumdatam invenerunt , atque eam rie incognitam posteris
reliquissent y subjugatuni virtute sua orbem totum qua
terra protenditur, proprio limite signaverunt : et ne di-
viiiam eorum mentem omnium rerum magistram aliquid
praeteriret, quam vicerant, quadripartito cœli cardine
investigarunt , et intellectu aethereo totum quod ab
Oceano cingitur ^ très partes esse dixerunt , Ââam , £u-
ropam et Africam reputantes. Sed hinc magnum inter
doctôs certàmen fuit. Nam plurimi qui res divinas evi-
dentius agnoverunt, duas tantum partes accipiendas sua-
dent 9 id est Asiam et Suropam tantummodo : Africam
vero oensent Europœ finibus deputandam. Et rêvera hoc
ita esse evidenti documento monstratur : quia non solum
venenorum inale altrix terra partem habet spatii , verum
etiam est et cœli adverso sidère plus destituta. Nam qui
illam partem tertiam vocaverunt, non ut aequalem in-
clytis prsecellentibiisque posuerunt : sed situ pessimo y
*»*^v»<'*»'*>»**«'*<'v»»'^*%»<*%v*<%««»%*v%>^**v>»%»»v>><%%>*%»<<v>»>«i%*><%»/>»»%%%i»v»%%%fc%»%»»»»%%%%»»>i»»%%
COSMOGRAPHIE
D'ÉTHICUS;
■• »*■
La lecture et Tétude m'ont fait connaître que le sénat
et le peuple romain sont devenus les maîtres du monde
entier, les dominateurs et les arbitres de la terre ; qu^après
avoir parcouru et dompté tout ce qui est sous le soleil ,
ils ont reconnu que le globe était environné de tous côtés
par rOcéan; que, pour transmettre à la postérité la con-
naissance de leurs découvertes et de leurs conquêtes j ils
ont eux-mêmes tracé de leurs mains triomphantes les
bornes de la terre ; et que j sur les ailes de cet esprit
divin , éthéré y auquel rien ne peut échapper, ils ont pro-
mené leurs regards sur le globe, de l'orient à l'occident,
et du sud au septentrion , et qu'ils l'ont divisé en trois
parties , qui sont l'Asie , l'Europe et l'Afrique. Cependant
cette division a été l'objet d'une grande controverse en-
tre les savants. Plusieurs, en effet, très- versés dans la
connaissance des choses divines , ont voulu qu'on n'en
comptât que deux , l'Asie et l'Europe , et que l'Afrique
fût considérée comme une dépendance de l'Europe. Ils
ont appuyé leur opinion d'une raison très-plausible , en
disant que l'Afrique est une contrée en grande partie in-
habitable à cause des fruits empoisonnés de son sol , et
surtout à cause de son climat brûlant. Et même ceux qui
ont voulu en faire une des parties du monde, n'ont pas
prétendu la comparer aux deux autres sous le rapport de
\
8 iETHICUS.
languidam ardoribus suis , in extremo positam , ab opti-
mis secanmt : non divisionis merito , sed sic ut incisa
suis fluctibus invenitur.
Itaque Julius Caesar, bissextilis rationis inventor, di-
vinis humanisque rébus singulariter instructus, quum con-
sulatus sui fasces erigeret, ex senatusconsulto censuit
omnem orbem jam Romani nominis admetiri per pru-
dentissimos viros et omni philosophiae muilere decoratos.
Ergo a Julio Caesare et M. Antonio coss. orbis terrarum
metiri cœpit,Md est a consulatu siiprascripti usque ad
consulatum Augusti tertium et Crassi , annis xxi men-
sibus y diebus ix. Zenodoxo omnis oriens dimensus est,
sicut inferius demonstratur. A consulati; item Julii Ge-
saris et M. Antonii usque in consulatum Augusti decimum,
annis xxix mensibus viii diebus x , a Theodoto septen-
trionalis pars dimensa est, ut evidenter ostenditur. A
consulatu similiter Julii Gaesaris usque in consulatum Sa-
tumi et Cinna^ a Polyclito meridiana pars dimensa est,
annis xxxii mense i diebus x , sicut defînita monstratur.
Ac sic omnis orbis terrae intra annos xxxii a dimen-
soribus peragratus est , et de omni ejus continentia per-
la tum est ad senatum.
Onmis terrae orbis habet maria xxx , insulas Lxxii ,
montes xl, provincias lxxviii, oppida cgclxx, Au-
mina i.vii , gentes , quae numerantur cxxv.
OGEANI ORIENTALIS SITUS.
Ex his oceani Orientalis pars habet maria viii , insu*
las IX, montes vu, provincias x, oppida lxv, flumina
XXII , gentes li.
ÉTHICUS. 9
la célébrité et de ia fécondité ; ils ont, au contraire, nommé
en dernier cette contrée funeste et aride , comme pour la
distinguer de l'Asie et de l'Europe , et ils ont seulement
accepté une division imposée par la nature , qui a placé
la mer entre l'Afrique et le reste de la terre.
Jules César, l'inventeur de l'année bissextile, cet homme
si profondément initié aux choses divines et humaines ,
décréta , étant consul , la délimitation du globe entier, ou ,
pour mieux dire, du monde romain , et confia ce travail
à des hommes supérieurs en intelligence et en lumières.
Ainsi, en exécution de ce décret , Zenodoxus mesura tout
l'orient dans l'espace de vingt et un ans cinq mois neuf
jours , à partir du consulat de Jules César et de M. An-
toine , jusqu'au troisième consulat d'Auguste , collègue de
Crassus; Theodotus mesura le septentrion dans l'espace
de vingt-neuf ans huit mois dix jours , à partir du même
consulat de Jules César et de M. Antoine , jusqu'au dixième
consulat d'Auguste; enfin Polyclitus mesura le midi dans
l'espace de trente-deux ans im mois dix jours , à partir du
même consulat de Jules César jusqu'à celui de Saturnus
et de Cinna : triple délimitation qu'on retrouve ci-après.
Ce travail fut donc accompli dans l'espace de trente-deux
ans, et présenté au sénat romain.
Le globe entier de la terre renferme trente mers,
soixante-douze îles, quarante montagnes , soixante-dix-
huit provinces , trois cent soixante-dix villes , cinquante-
sept fleuves , cent vingt-cinq peuples.
DESCRIPTION DE L*OGÉÂN ORIENTAL.
La partie de l'océan Oriental renferme huit mers ,
neuf îles, sept montagnes, dix provinces, soixante-cinq
villes , vingt-deux fleuves , cinquante et un peuples.
10
iETHIGUS.
OCEANUS ORIENTALIS HiEC HABET MARIA
Mare Caspium.
Mare Persicum.
-Mare Tiberiadis.
Mare Asphaltiten.
Mare Rubrum.
Mare Arabicum , quem si-
num Arabicum dicuot.
Mare Garpathium.
Mare Myrtoum.
OCIANI OAIENTALIS fkUOSMt INSOLiE SONT
* Hippopodes.
Taprobana.
Elephantine.
* Theros.
Cypros.
Rhodos.
Cythera.
Creta.
Carpathus.
Caucasus.
Armenius.
^Cauniestes.
Sina.
OCKANI ORIEMTALIS FAMOSI MONTES SONT :
Bodian ' .
Libanus.
Casius.
OCEANI ORIENTALIS FAMOSI PROYINCliS SUNT
Persis.
India.
Isauria ^.
Adonis^.
Phœnice.
Mesopotamia.
Palaestina Syriae.
Comagena.
Syria Apainaea.
Media.
Assyria.
OCEANI ORIENTALIS FAMOSA OPPIDA SUNT
Byzantium.
Babylon.
Hierusalem.
Antiochia.
Nicaea.
Thessalonica.
Teriades^.
* Sigoton.
ETHIGUS.
11
MERS DE h OCÉAN ORIENTAL.
La mer Caspienne.
La mer Persique.
La mer de Tibëriade.
La mer Arabique, qu'on
appelle aussi golfe Ara-
bique.
La mer Asphaltite.
La mer Rouge,
La mer Carpathienne.
La mer de Myrtos.
ILES CÉLÈBRES DE
L*OCÉAN ORIENTAL.
* Hippopodes*
Taprobane.
Eléphantine.
* Théros.
Chypre.
Rhodes.
Cythère.
Crète.
Carpathos.
1
MONTAGNES CÉLÈBRES
DE l'océan oriental.
Caucase.
Bodian.
Armenius.
Liban.
* Caumestes.
Ca.sius.
Sina.
t
PROVINCES CÉLÈBRES
E l'océan oriental.
Perse.
Palestine en Syrie.
Inde.
Isaurie.
Adonis.
Comagène.
Syrie Apaméenne.
Médie.
Phénicie.
Mésopotamie.
Assyrie.
VILLES CÉLÈBRES DE
l'océan oriental.
Byzance.
Babylone.
Jérusalem.
Nicée*
Thessalonique.
Tériades.
Antioche.
* Sigoton.
12 iETHIGUS.
Palibotra^.
Filinei »^
Alexandropolis^.
Adlenitae ' .
AdiabaR*^.
Charta27.
Colche«.
Nisibis^*.
Patale9.
Arvaei *9.
* Patalene.
Alexandria.
* Tharsis.
Talloni'^.
Copretes ' * .
Carmania'^.
Comagena.
Paimyra.
Damascus. ,
* Jordanis.
Ostracine*^.
iEtergita '^.
Falsagada'^.
Ariduli'^.
Heliopolis.
Apamea.
Daphne.
Laodichia.
*Tarchi.
* Scivethei.
Ciimi'7.
Damphe'*.
* Salphamie.
^ Chaldaea.
Byblos.
Berytos.
Mopsos^®.
* Nampamos.
* Nivetes.
Onannarites.
Eudaemon '9.
Sebastes.
Nabathea»<>.
Sabœa*^
Mace ^^.
Amphipolis.
Pyrrhenum^'.
Eleusinum^*.
Persepolis.
Seres Magnum ^^.
Anîsauge*^.
Susa.
* Persis.
Coptis^^.
Mitylenae.
T«ampsacum.
Liguido'^.
Corinthus.
OCEANI ORIENTAL!
s FLUMINA SUNT ;
Theriodes^^.
Exos36.
* Figoton.
Ganges.
ETHICUS.
Palibotra.
Filinéi.
Alexandropolis.
Âdiabes.
Adlénites.
Charta.
Colché.
Nisibe.
Patalé.
Arvée.
*Patalène.
Alexandrie.
*Tharsis.
Comagène.
Talloni.
Palmyre.
Coprètes.
Damas.
Carménie.
* Jourdain.
Ostracine.
Héiiopolis
Etergite.
Apamée.
Falsagade.
Daphné.
Âridule.
Tiaodicée.
*Tarchi.
Byblos.
*Scivéthéi.
Béryte.
Cumes.
Mopsus.
Damphé.
* Nampamos.
^Salphamié.
* Nivète.
Xhaldée.
Onarniarite.
Ëudémone.
Sébaste.
Nahathée.
Amphipolis.
Saba.
Pyrrhène.
Macé.
Eieusinum.
Persépolis.
Coptis.
Sère la Grande.
Mityiène.
Âni.saugé.
Tiampsaque.
Suse.
Tâgnide.
*Persis.
Corinthe.
FLEUVES DE hi
)CÈAN ORIENTAL.
Thëriode.
* Figoton.
Exos.
Gange.
13
14. iETHIGUS.
* Camestes.
* Sigota.
Hydaspes.
Euphrates.
* Armodius.
Tigris.
*Alibotra.
* Odiopagitae.
* Auxius.
Pactolus.
* Carmanta.
* Cortachia.
Chrysos.
Eleuther.
* S!isa.
Adonis.
*Chrysorhoas.
Jordanis.
Haec sunt flumina oceani Orientalis, quas superius
contineutur. Tamen ne diligens eorum ortus ^ cursus
mersusqiie requirat lector studiosus, etiam illud quam
potero breviter demonstrabo , rursusque ad initium Au-
minum suprascriptorum revertens , ita :
Fluvius THERIODES oascitur ex tribus locis in campis
Scythicis, et unus eflfectus circuit millia dcgccxlii et
ingreditur in mare Caspium.
Fluvius EXOS nascitur de monte Caumeste : in quin-
que alveos dividitur, et transeunt omnes per monteni
Caucasum, qui lûcus appellatur Seleantes; fundunt se
in Qumen magnum , qui appellatur Ganges. Hic eos exci-
piens currit millia dgxxvi. Mergitur in mare oceani
Orientalis , sub insula quae appellatur Solis. .
Fluvius FIGOTON nascitur de monte Caucaao , et ge-
minatur, et facit coronam , et montem occupât supra-
scriptum , et occurrit ei ex una parte ejus montis flu-
vius Nestesanes ^ et ad illa quinque flumina , quae dicta
sunt superius , fluvius Seliantes per ea torrens transit :
ita ut nec illorum aqua nec istius supervenientis misceri
videantur : et omnes iter suum agentes, revertuntur ad
eamdem coronam , unde sparsi dividebantur , et itei*um
ETHICUS.
^Cameste.
Tigre.
^Sigota.
* Alibotra.
Hydaspe.
* Odiopagites
Euphrate.
* Auxius.
* Ariiiodius.
Pactole.
* Carmanta.
Chrysos.
*Cortachia.
Eleuther.
* Susa.
Adonis.
Chrysorhoas.
Jourdain.
15
Tels sont les fleuves de l'océan Oriental. Cependant
je ferai connaître aussi sommairement que possible au
lecteur studieux leurs sources , leurs cours et leurs em-
bouchures , en reprenant ma nomenclature dans le même
ordre.
Le fleuve TBIÉRIODE sort de trois sources dans les
plaines de la Scythie, et, après avoir parcouru dans un
seul lit un espace de neuf cent quarante-deux mille pas ,
se jette dans la mer Caspienne.
L'EXOS sort du mont Caumeste ; il se ^ivise en cinq
branches, qui traversent toutes le mont Caucase par un
lieu appelé Séléantes , et se perdent dans un grand fleuve
qu'on nomme Gange. Ce dernier fleuve parcourt ensuite
un espace de six cent vingt-six mille pas , et se jette dans
l'océan Oriental , en face de l'île du Soleil.
Le FIGOTON a sa source dans le Caucase , et se divise
en deux branches, dont il entoure cette montagne. Il est
rencontré par le fleuve Nestesanes, qui sort d'une par-
tie de la même montagne, tandis que le fleuve Sélîantes
va se précipiter avec tant d'impétuosité dans les cinq
fleuves dont j'ai fait mention plus haut, que ses eaux sem-
blent rester séparées ; puis tous ces fleuve^ , poursuivant
chacun son cours , retournent au point où ils s'étaient
d'abord divisés après avoir formé un cercle autour du
16 iETHICUS.
ad unum revertuntur : et ante eos exit fluvius Ganges ,
cui adjungitur alius cum capitibu^ quinque quœ reli-
querat.
Fluvius SIGOTA ex alia parte montis Caucasi nascitur.
Hic etiam se ad unum jungens , effectus unus de octo.
Occurrit ei Ganges , qui et Padus dicitur ; iten^que duo
alii occurrunt anonymi : et efFecti deeem , transeunt ad
oppida Fatale et Patalene , et post omnes decem unum
faciunt fluvium. Unde constat Gangem decem flumini-
bus adimpleri^ qui in superioribus partibus Sigota voca-
tur , quoniam de una nympha meant. Currit undecies
quadringenta quinquaginta tria millia , sexcentos trieras,
unum passum ^7. Egeritur in mare oceani Orientalis ad
insulam Sylephantinam.
Fluvius HYDASPES nascitur in campis Indorum tribus
crinibus. Hic se cominus adunans, unus efficitur, et,
inundans omnem regionem Indorum , currit miUia
DGCCxiv, et.immergit se oceano Orientali.
Fluvius EUPHRATES nascitur in campis Indise , et dis-
currens per eamdem provinciam, currit millia dcxii, et
infundit se mari oceano Orientali sub insula Theron.
Fluvius ARMODIUS nascitur in ^thiopia : inlustrans
regionem Adonis et Mesopotamiam , currit millia
Dccxxiv, etaccipitur sinu Persico.
Fluvius GARMANTA nascitur in campis Comagenœ :
currit millia dglxxiii; idem etiam in sinum Persicum
excipitur.
Fluvius GORTAGHIA provincial Mediœ nascitur in cam-
pis Arabicis : currit millia nccccxviii , et ingreditur
sinum- Persicum.
ÉTHICUS. 17
Caucase j et se jettent dans le Gange , qui les précède ,
accru d'un autre fleuve., composé lui-même des eaux de
cinq sources différentes.
Le SIGOTA sort d'une autre partie du Caucase. Il a
huit branches , qui se réunissent dans un même lit. Il
est rencontré par le Gange, qu'on appelle aussi Padus,
et qui , à son tour, rencontre deux fleuves sans nom. Ces
fleuves réunis se divisent encore en dix branches , et pas-
sent auprès des villes de Fatale et Psftalené , au delà des-
quelles ils se réunissent une seconde fois dans un même
lit. Ainsi il est constant que le Gange s'accroît de dix
fleuves, et s'appelle originairement Sigota, puisque ces
dix fleuves ont une seule et même source. Après un cours
de il se jette dans l'océan Oriental , en face de l'île
Sylépbântiné.
L'HYDASPE naît dans les plaines de l'Inde. Il a trois
sources qui rapprochent leurs eaux et se confondent dans
un même lit. Il arrose toute la contrée de l'Inde, et,
après unoours de^huit cent quatorze mille pas, se jette
dans l'océan Oriental.
L'EUPHRATE naît dans les plaines de l'Inde , et, après
avoir parcouru dans cette contrée un espace de, six cent
douze mille pas , se perd dans l'océan Oriental , en face
de l'île Théron.
L^ABMODIUS a sa source dans l'Ethiopie. Il arrose la
contrée d'Adonis et la Mésopotamie , et , après un cours
de siept cent vingt-quatre mille pas , se jette dans^ le golfe
Persique.
Ije GARMANTA naît dans les plaines de la Comagène ,
et, après un cours de six cent soixante-treize mille pas,
se jette dans le même golfe.
Le GORTAGHIA.naît dans les plaine^ arabiques de la
Médie, et, après un cours de neuf cent dix-huit mille
pas , entre dans le golfe Persique.
Éthicus. 3
18 iETHI€US.
Fiuvius SUSA in Media provincia nascitur bicornius :
efScitur unus : currit millia biy , descendit in sinuni
Persicum.
Fiuvius CHRYSORHOAS nascitur in campis Âssyriis de
monte Caucaso ; vicinatur et ei Tigris (luvius.
Fiuvius TIGRIS j etiam ipse de monte Caucaso quasi
visitur nàtus ^^ : quum aestivis temporibus sub humo
eum desuper ^thiopiam ^9 currere ex viriditate su*
perni cespitis prodatur : fiuvius subditus latenter erum-
pit, et ab hoc ortusejus non comprehenditur , quoniam
de obscuritate promitur; nam ambo includunt Cordu-
bennam oppidum , et ad unum redacti , magnam faciunt
coronam , ut etiam alia oppida includant , et Ctesiphon
et Seleuciam, currentes millia dgcclxxxii; immergun-
tur ad Auge oppidum quod est in sinu Persico.
Fiuvius ALIBOTRA nascitur ex monte Lysaeo , currit
millia dgcxvi^ immergitur in Orientalem oceanum.
Flumina tria ODIOPAGITiE dicta ex campis Indiae na-
scuntur, currunt millia ccii, et festinantes recipiuntur
ab oceano Orientali.
Fiuvius AUXIUS nascitur de monte Armenio ; transiens
per montem Caucasum j ad Mesopotamiam pergit ; in ea
vero provincia alius ei adjungitur fiuvius ;
PAGTOliUS j qui dicitur ex ipso monte Caucaso nasci ;
et efFecti unum , per Parthos transeuntes eorum cursus
congregant aquas. Ibi flumen Euphrates nomen acoepit,
et exinde se difiîindens, currit millia dgcclxxii j etmer-
gitùr in sinum Persicum.
Fiuvius GHRYSOS nascitur in campis SyricS, peragrans
omnes ejus civitates , currit millia dcccxxx , vergit se in
iEgeum marejuxta Cyprum insulam.
ÉTHICUS. 19
Le SUSAnait dans la Médie. Il a deux sources, dont
les eaux se réumsseat dans un même lit y et , après un cour«
de cinq cent quatre mille pas , il se jette dans le gplfe
Persique.
LèCHRYSORlaOAS sort du Caucase, en Assyrie, et coule
dans le voisinage du Tigre.
Le TIGRE sort aussi du Caucase , si toutefois sa source
est visible ; car ii disparaît en été , et , après avoir long-
temps coulé sous terre , au-dessous de l'Ethiopie , comme
le fait supposer la forte végétation du sol , il reparaît tout
à coup, de sorte qu'on ne sait guère à quoi s'en tenir sur
son origine. Ce fleuve et le Chrysorhoas coulent d'abord
séparément autour de la ville de Cordubenna, et, après
avoir réuni leurs eattx dans un seul et même lit, ils se
divisent encore pour décrire un cercle autour des villes
de Otésiphon et de $éleiKne« Enfin, après un cours dç huit
cent quatre-vingt-deux mille pas, il se jette dans le golfe
Persique, près de la ville d'Augé.
L'ALIBOTRA sort du mont Lysée , et , après un cours
de sept cent seize mille pas, il se jette dans l'océan Oriental .
L^ trois fleuves appelés ODIOPAGITES naissent dans
les plaines de l'Inde, et^ ^près un cours de deux, cent deux
mille pas, se précipitent dans l'océan Oriental.
L'AUXIUS sort du mont Armenius , traverse le mont
Caucase , se dirige vers la Mésopotamie , et se mêle dans
cette contrée aux eaux d'un autre fleuve, qui est le Pactole.
Le PACTOLE sort, dit-on, du mont Caucase, et mêle
ses eaux à celles de TAuxius, dans le pays des Parthes.
Là il prend le nom d'Euphrate, et, après un cours de
huit cent soixante-douze mille pas , il se jette dans le
golfe Persique.
Le GHRYSOS naît dans les plaines de la Syrie, eh bai-
gne toutes les villes , et, après un cours de huit cent trente
mille pas , se jette dans la mer Egée , près de l'île de
Chypre.
âO iBTHIGUS.
Fluvius ELEUTHER nascitur in campis Syriae , ciin*it
millia dcxxx, recondit se in iEgaM> mari sub insula
Cypro.
Fluvius ADONIS nasdtur prope Ilberiadem , currit
millia dccclxiii; et late diflusus in mare Adriadcmn
excipitur j contra insulam Cretam.
Fluvius 40IIDABIIS nascitur sub Libano monte ; cir-
cumpergit ad lacum Tiberiadem; de quo exiens suo
cursu oocurrit ad Scythopolim^ quam secans mediam, et
ab ea exiens , effunditur mari Mortuo.
OCEANUS OmENTALIS HABET GENTES '
Persas.
Graecos.
Scythas.
Anthropophagos.
Isauros.
Bessos.
Saracenos *^.
Indos.
* Isquiteos.
^Cummos.
Sigotanos.
Dervicas ^*.
^Passitas.
*Pàrosmos.
* Anaitacas.
Gelonos.
Gorasmos.
Massagetas.
Paroparsosianos ^'.
Dacrianos ^^.
* Draumedas.
* Spircentes.
* Yamuotos.
Arogotos **.
Acianos ♦^.
Orocenos ^^.
Anidrosos ^7.
Arabas.
^Sitticenos.
^Armodias.
Ichthyophagos.
Parthos.
Idumseos.
*Hicormices.
* Cattigaucos.
* Cerissos.
* Usippos.
Quados ^*.
Yaccasos *».
Yardaeos ^®.
Erisiones ^*.
Caninefates ^^.
ÉTHICUS.
SI
L'ÉLEUTHER naît dans les plaines de la Syrie , et ,
après un cours de six cent trente mille pas , se perd dans
la mef Égëe, en face de Tîle de Chypre.
L'adonis a sa source près du lac de Tibériade , par-
court un espace de huit cent soixante-trois mille pas, et
se jette, par une large embouchure, dans la mer Adriati-
que , en face de l'île de Crète.
Le JOURDAIN a sa source au pied du mont Liban. Il
se jette, après quelques détours, dans le lac de Tibériade,
d'oïl il sort pour ^ diriger vers Scythopolis , et , après
avoir traversé cette ville , il se perd dans la mer Morte.
PEUPLBS DB L OCÉAN ORIENTAL.
Perses.
Grecs.
Scythes.
Anthropophages.
Isauriens.
Besses.
Sarasins.
Indiens.
* Isquitéens.
* Cummes.
Sigotaniens.
Dervices.
* Passites.
^Farosmiens.
* Anaïtaces.
Gelons.
Corasmiens.
Massagètes.
Paroparsosianiens.
Dacriens.
* Draumèdes.
* Spircentes.
* Yamuotes.
Arogotes.
Acianiens.
Orocéniens.
Anidrosiens.
Arabes.
* Sitticéniens.
* Armodiens.
Ichthyophages.
Parthes.
Iduméens.
* Hicormices.
* Cattigauciens.
* Cérissiens.
* Usippiens.
Quades.
Vaccéens.
Vardéens.
*
Erisiones.
Caninéfates.
22
Âllobroges.
Alaudes.
Rutenos ^^ .
* Theotonos.
Cimbros.
iETHlCUS.
Ântequinos ^*.
Ccenomanos.
* Odicenses.
^ Velbados.
OGBANI OCCIDBNTALIS S1T6&L
Oceani Occidentalis continentia habet maria xi^ insu-
la& XVI 9^ momtes xvi , proyinçias xxxyi , oppida cxxviii,,
fluI^ina xiii , gentes xliv.
Mare Tyrrhenum.
Mare Adriaticum.
Mare Orcadum.
Mare Gaditanum.
Mare lonicum.
Mare ^geum.
OCEAN! OCCIDENTALE MARIA SUNT :
Mare Lautades *^.
* Mare Tillœ.
Mare Britannicum..
Mare Columnas.
Uerculis fretum.
OCEANI OCCIDENTALIS
Hyberus ^^.
Mevania.
Britannia.
Hebusos.
Balearis minoi:.
Corsica.
Orcades.
Ulyricum.
FAMOSiE IM&ULJE SUNT
Noricum.
lonicae.
Istricse.
Matrona *7.
*Fiotia.
* Martiana.
Julia.
* Smingaule.
OCEANOS OCCIIXENTA^LIS HABET FAltOSOS MONTES^:
Trienum ^^.
Alpes plurimas.
Apeiininum.
Balearem.
Hemum.
Rhodopen.
Allobroges.
Alaudes.
Ruténiens.
^Théotoniens.
Cimbres.
ÉTHICUS.
Antéquiniens.
Cénomans.
* Odicenses.
* Velhades.
23
DESCRIPTION DE L'OCÉAN OGCtDENTÂL.
Le continent de l'océan Occidental renferme onze mers,
seize iles , seize montagnes , trente-six provinces y cent
vingt-huit villes , treize fleuves, quarante-quatre peuples.
MERS DE L*0CAÂ1f OCCIDENTAL.
Mer Tyrrhénienne.
Mer Tiautade.
Mer Adriatique.
Mer des Orcades.
Mer Gaditane.
* Mer TiUa.
Mer Britannique.
Mer des Colonnes.
Mer Ionienne.
Détroit d'Hercule.
Mer Egée.
ILES CÉLÈBRES DE .1
.'oCtAN OCCIDENTAL.
Hybère.
Mévanie.
Norique.
Ioniennes.
Bretagne.
Ébuse.
Istriques.
Matrona.
Petite Baléare.
*Fiotia.
Corse.
* Martiana.
Orcades.
Julia.
Illyrique.
^Smingaule.
MONTAGNES CÉLÈBRES I
>E t'oCÈAN OCCIDENTAL.
Triène.
Baléare.
Chaîne des Alpes.
Hemus.
Apennin.
Rhodope.
1
34
Albanum.
Pyrensum.
Marsos.
Tabumum ^^.
* Cyminum.
i&THICUS.
Soracten.
Olympum.
Ocranum ^^.
Taurinum.
* Ficlam.
OCSANirS OCCIDXRTÂLIS HABET PBOVIRCIAS :
Italiam. * ^
Hispanianu
Bœticam.
Lusitamam.
Galliciam.
Aquitaniam.
Britanniank
Germanicam.
Galliam Belgicam.
Galliam Braccatam.
Galliam Comatam.
Galliam Togatam.
Galliam Gsalpinam.
Galliam Transalpinam.
Pannoniam.
Rhetiam.
* Ciatres.
Etruriam.
Umbriam.
Picenum.
Libumiam.
Dalmatiami^
lUyricum.
Noricum.
Yenetiam.
JEmiliam^^.
Senogalliam^
Sabiniam.
Samnium.
Campaniam^
Bruttium*
Lucaniam.
Apuliam.
Calabriam.
Adriam.
OCEANUS OCCIDJENTALIS HABET FAMOSA OPPII>A .
Ravennam.
Aquileiam.
Mediolanum.
Arelatum.
Ticinum.
Ariminum.
Calpea.
Cordubam.
Vettones.
Toletum.
Bracaram^*.
Lucum Augusti^^.
Vaccam^^.
Celtiberiam.
ÉTUICUS.
Âlbanus.
Soracte.
Pyrénées.
Olympe.
Chaîne du pays des Marses.
Qcran.
Tabumus.
Alpes Taurines.
* Cyniinus.
* Ficla.
PROVINCES D£ L*OCÉAN 0CCIDENTA1<^
Italie.
Ombrie.
Espagne.
Picénum.
Bétique.
Libumie.
fiUsitanie»
Dalmacie^
Gallicie.
Illyrie.
Aquitaine.
Norique.
Bretagne.
Vénétie.
Germanie.
Emilie.
Gaule Belgique.
Gaule Sénonaise^
Gaule Braccata.
Sabine.
Gaule Chevelue,
Samnium.
Gaule Togata.
Campanie.
Gaule Cisalpine.
Bruttium.
Gaule Transalpine.
Lucanie.
Papnonie.
Apulie.
Rhétie.
Calabre.
* Ciatres.
Adrie.
Étrurie.
VILLES Ct^LARJElES DE
L*OCftÂN OCCIDENTAL.
Ravenne.
Cordoue.
Aquilée.
Vettones.
Milan.
Tolède.
Arles.
Bracara.
Ticinum.
Lucus Augusti.
Riinini.
Vacca.
Calpé.
Celtibérie.
as
1
ae
ifiTUIGUS.
Caesaream Augustam.
Tarraconam.
Hispalin.
Caesareacum.
'Ambiaiium.
TuQgros.
Agrippmam.
Treverim.
Sirmium.
Senones.
Augustodunum.
Augustam Nemetum.
Augustam Taurinorum,
Lugdunum.
Magontiacum.
Yiennam.
Massiliam.
Altinum.
Veronam.
Taurinum;
Vicentiam.
Doronam.
^Henemonam.
Cremonam.
Patavium.
Brixiam^^.
Dertonam ^^.
Concordiam ^7.
Mantuam.
Vercellas.
Laûs^*.
Mutinam.
Faventiam ^î>.
lader 7».
Salone.
Bregantium.
* Laises.
Viminacium.
Peuce.
Singidunum^'.
Nursiam.
Sisciam 7».
Alincum ?^.
Brigentionem.
Argentoratam.
Carnuntum^^
Sabariam 7^.
Pœtavionem.
"^Bonametum.
Argentariam.
Sauromacum.
Nemausum.
* Dorocordoros.
* Amambriam.
Santones.
Lingones.
Menapum.
Betos.
Nepeten '^.
Sutrium77.
Bleram.
Forum Yeassi 7*.
Forum Sempronii.
Forum Populi.
Forum Coriielii.
Forum Flaniinii.
ÉTHIGUS.
27
Cœsarea Augusta.
Tarragone.
Se ville.
Césaréaque.
Âmbianum.
Tongres.
Agrippiae.
Trêves.
Sirmium.
Sens.
Autun.
Augusta des Némètes^
Augusta des Tauriniena
Lyon.
Mayence.
Vienne.
Marseille.
Altinum.
Vérone.
Taurinum.
Vicence.
Dorone.
* Hénémone.
Crémone.
Padoue.
Brixia.
Dertone.
Çoncordie.
Mantoue.
Verceille.
Laûs.
Modène.
Favwtia.
la.der.
Salone.
Bregantium>
^Laises. .
Viniinace.
Peucé.
Singidunum.
Nursia.
Siscia.
Alincuni.
Briançon.
:' Strasbourg.
Çarnunte.
Sabaria.
Pétavion.
* Bonamète.
Argent^ria.
Sa,uromaque.
Nîmes.
*Dorocordori.
*Araambrie.
Saintes.
Langres.
Ménape.
Beti.
Nepète.
Sutrium .
Blera.
Forum Veassius.
Forum Sempronius.
Forum du Peuple.
Forum Cornélius.
Forum Flaminius.
m itriMiGUs.
Fonim Novum.
Neapolim.
* Forum Siib verte.
Ardeam.
Spoletium.
Cumas.
1
Harniam.
Acerras.
Interamnam.
Nolam.
.
Bulsinis 79.
Caûdium.
•
Arretium*^.
Beneventum.
Pénètre*'.
Ecas. .
Cumulo Mutusco^
Erdonam.
Aquinum.
Aufidenam.
^
Abellinum.
Sulmonam.
Telesiam.
Yenafrum.
Albanum.
Luceriam.
Ariciam.
Nuceriam.
Coram.
Arpos. '
Velitras.
Corfinium.
>
Terracinam.
Lupias.
Antium.
Tarentum.
Ostiam.
Odruntum.
Fundos.
Canusium.
Formias.
Marcellianutn^
Mintumas.
Salernum.
Capuam.
■^
OCEANI OCCIDEMTA
LIS FLUMINA sunt;
Betis.
Geon.
Tagus.
Bicorniiis.
Minius.
Danubius.
Iberus.
«
Dravus.
Araris.
Suanus.
Rhodanus.
Strymon.
Garumna.
Tyberi».
Haec sunt flumina oceani
1
. 1
Occidentalis famosa ;
nam si
ÊtHIGUS.
30
Forum Neuf.
Naples.
* Forum Sub verte.
Ardée.
Spolète.
Cumes.
Haruie.
Acerres.
Intéramne.
Noie.
Bulsinis.^^
Caudi.
Arretium.
Bénévent*
Pénètre.
Eque. '
Cumulus Mutuscus.
Erdonfe.
Aquin.
Aufidène.
Abellin.
Sulmone.
Tëlèse.
Vënafre*
Albanum.
•
Lucérie.
Aricie.
Nucérie.
Core.
Arpi.
Vélitres.
Corfinîum.
Teiracine.
Lupies.
Antium.
Tarente.
Ostie.
Otrante.
Fundî.
Canuse.'
Fomiies.
Marcelliana.
Mintumes.
Salerne.
Capoue.
FLEUVES DE L*OC
ÈA.N OCCIDENTAL.
Béti^.
Géon.
Tage.
Bicornius.
Minho.
Danube.
Èbre.
Drave.
Saône.]
Suanus.
Rhône.
Strymon.
Garonne.
Tibre.
Tels sont les noms des principaux fleuves de l'océan Oc-
HÙ iCTHKUâ.
ejus flumîtia omnia requirantur , nec charta* nec manus
sufHceret. Tamen ne nominatorum fluminum etiam in
hac parte ortus, cursus , occasusque requirat cKligentia
soiers lectoris , etiam in hoc satisfacere procurabo , pau-
lisper ad eorum initium recurrens , singula suo ordine
monstrâtùrfis ita :
Fiuvius HBTIS nascitur in campis Hispaniae, currit
millia ccccx y in pc^anum Occidentalem suscipitUr.
Flavius TAGUS nasoitur in campis Hispani», currit
millia cccii , occidit in oceano Occidentali.
Fiuvius MINIUS nascitur prape Pyrenaeum , in rotxm-
ditatem Vertitur ut Brigantium oppidum maritisiuni
indudat , currit millia cccx, et sic in oceano Occidentali
recipitur.
Fiuvius IBERin^ nascitur sub radicibus montis Py-
renaei, currit millia cciv, infundit se Occidentali
oceano.
Fiuvius ÂAARIS nascitur a Poètavione veniens y relicta
cauda ortus sui.
Statim ei fiuvius RHWANUS ocdurrit , et sîmul ummi
faciunt : in mare ingrediuntur egressi Arelatum. Sed hune,
quem fluvium Bicornium diximus , aute conjunctionem
Rhodani in supernis aliud nomen accepit praeter Bicor-
nium; nam in provincia Germania fhivius Rhenus dici-
tur ; alibi , ut diximus , Bicornius , alibi fluvius Âraris
appellatur. Ita ergo hic fluvius tribus nominibus nuncu-
patur, quum sit unus et dimidius j quod Araris , ut supra
diximus, ducit a mari Pœtavionensi usque ad mare Tyi'-
rhenum contra insulas Baléares : ejus autem i^edietas
habet aculeum pertortuosum Lugduno, ubi nascitur.
Ubi autem inruit, utrum in oceanum Occidentis, an in
ÉTBICUS. 31
cidental ; car s'il me fallait les énumérer fous , je iié ver-
rais pas la fin de mon travail. Toutefois , je |ie me bornerai
pas à faire connaître leurs noms au lecteur, mais j'indi-
querai leurs sources , leurs cours et leurs embouchures ,
en reprenant Tordre de ma nomenclature.
Le BÉTIS nait dans les plaines de TEspagne , et , après
un cours de quatre cent dix mille pas, se jette dans
Tocéan Occidental.
Le TAGE naît dans les plaines de l'Espagne , et , après
un cours de trois cent deux mille pas, se perd dans Tocéan
Occidental.
Le MINHO a sa source près des Pyrénées ; il décrit un
cercle autour de la ville maritime de Brigantium, et, après
un cours de trois cent dix mille pas , se jette dans Tocéan
Occidental.
L'ÈBRE a sa source au pied des Pyrénées, et, après
un cours de deux cent quatre mille pas , se jette dans
Tocéan Occidental.
La SAOIVE prend sa source près de Pétavion , et laisse
en chemin une partie de ses eaux.
Elle e^t tout d'abord rencoiîtrée par le Rhône, avec le-
quel elle se confond et se jette dans la mer, en sortant
d'Arles. Quant à ce fleuve*, que j'ai appelé Bicomius, il
porte un autre nom avant de se mêler au Rhône. En effet,
dans la Germanie, il s'appelle Rhin, ailleurs Bicornius, et
ailleurs encore Saône. Ainsi donc ce fl<euve a trois noms,
quoiqu'il ne forme qu'un fleuve et une moitié de fleuve.
En effet , la Saône a sa source , comme nous l'avons dit ,
sur les rivages de la mer P-étavionienne , et va se jeter dans
la mer Tyrrhénienne , en face des îles Baléares , après
avoir laissé à Lyon, où elle reçoit le nom de Saône , une
espèce de queue tortueuse. Cette rivière se jette-t-elle
dans Tocéan Occidental ou dans la mer Tyrrhénienne?
32 iEÏHICUS.
mareTytrhenUm^ in praesente potest videri, quia ah aqiia
ad aquam videtur currere. Pergit miltia dccclii.
Fluvius lElHODANUS nascitur in medio icampo Gallia^
rum j et occurrit ei Bicornius supra dictus , cursu mer-
suque quo diximus.
Fluvius GAROfNA nascitur in caûipis Àquitaniœ , cur-
rit inillia ccvii, induit oceano Occidentali.
Fluvius GEON nascitur in Galliarum campis , induit
oceano Occidentali , currit miUia ccccii.
Fluvius qui BICORNIUS dicitur, nascitur in campU
'Oermaiiiae : inundan$ eamdem regionem a Pœtavio, cur-
rit inillia gccch.
Fluvius DANUBIUS nascitur et Aipibus. Procedeiks
^eminatur, et effecti duo : Danubius et
DRAVtFS , includunt intra se Pannoniarum plurimas
civitatesy id est Acintum^ Praecetionem , Carnuntum et
Severiam , et redeunt in unum qui fuerant duo ^ et per
non parvum adunati , currpnt per longam rotunditatem ,
quae rotuhditas etiam oppidum ï^euce includit ^ %t ex ipso
idumin^li circulo septem crines duminum procedunt in-
fundentes se in Pontum. Ergo constat Danubium exeun-
tem de Aipibus in proximo Dravum edere y sed unus dif-
funditur per crines suprascriptos t cuirit millia dc.
Fluvilis SUANUS nascitur in Norico de monte Alpium,
currens in campis in môdicam rotunditatem ; concludit
se in modum visionis amygdalae, et iterum circumactus
per Sirmium oppidum et Singidunum coloniam , jungit
se Danubio ad locum Mursae oppidi ; et omnes simul in
Pontum ingrediuntur, et vocatur duvius Ister. Apparet
ËTHICUS. 33
c'est ce qu'on peutde mander, car elle semble courir d'un
lit à un autre. . L'étendue de son cours est de huit cent
cinquante-deux mille pas.
IjC RHONE naît au milieu des plaines des Gaules , et
rencontre le fleuve Bicornius , dont j'ai parlé plus haut ,
et avec lequel il se jette dans la mer.
La GARONNE a sa source dans les plaines de l'Aqui-
taine , et , après un cours de deux cent sept mille pas , se
jette dans l'océan Occidental.
Le GÉON naît dans les plaines des Gaules , et , après
un cours de quatre cent deux mille pas, se perd dans
l'océan Occidental.
Le RIGORNIUS a sa source dans les plaines de la Ger-
manie, et arrose toute la contrée, à partir de Péta vins.
Son cours est de quatre cent deuit mille pas.
Le DANURE a sa source dans les Alpes , et se divise
en deux branches , dont l'une le Danube , et l'autre
La DRAVE , baignent ensemble les murs de plusieurs
villes des Pannonies , telles que Acintum ,' Précetion ,
Camunte et Sévérie; puis ils se réunissent un moment
dans un même lit, et, après avoir décrit un cercle
autour de la ville de Peucé , ils se divisent en sept bran-
ches, qui se jettent séparément dans le Pont-Euxin.
Ainsi donc le Danube produit la Drave en sortant des
Alpes, et redevient un, quoique multiple, avant de se
perdre dans la mer. L'étendue de son cours est de six
cent mille pas.
Le SUANUS sort des Alpes, dans la Norique, où il
décrit un petit cercle; puis il se resserre en forme d'a-
mande , et , après avoir de nouveau serpenté autour de
la ville de Sirmium et de la colonie de Singidunum , se
mêle au Danube , près de la ville de Mursa 5 alors tous ces
fleuves , sous le nom d'Isler, vont se jeter ensemble dans
le Pont-Euxin. Du reste, il est constant que le Danube,
^Jthicus. 3
3& iETHICUS.
autem Danubium et Draum et Margum simul in Pontum
emergere : currunt undecies nongenta octoginta millîa.
Fluvius STRYMON nascitur in campis Dardaniae ^^,
currit millia dcgccvii , induit in ^aeum mare.
Fluviorum rex^ pulcherTIBERIS, cui primatuiii œternae
urbis Romae singularis tribuit magnitudo, nascitur ex
monte Apennino , currit millia cccc ; per urbem sacram
geminatur , et facit insulam regioni quartaedecimae , ubi
duo pontes appellantur ; post iterum ubi unus efTectus per
pontemLepidiy quinunc abusive a plèbe Lapideus dici-
tur, juxta forum Boarium, quem Cacum dicunt , trans-
iensy adunatur, gratissimo sono depictus verticibus
suorum turbinum, et maritimas naves suscipiens, et
mediterraneas adducens, de Etruria, vel Sabinis, in-
gressus per divi apostoli Pétri portam , intra Ostiensem
portam, quaeest divi Pauii apostoli, et viam Portuensem,
quae est sancti Felicis martyris , urbem egreditur , qua
naves de portu urbis ad dominam totius mundi Romam
ascendunt. Hic iterum circa septum Philippi, quod
Prœdium missale appellatur, geminatur , et in duobus
ex uno efTectus, insulam facit inter portam urbis et
Ostiam civitatem : ubi populus Romanus cum urbis prae-
fecto, vel consule , Castorum celebrandorum causa egre-
ditur solemnitate jucunda. Insula vero quam facit intra
Urbis portam et Ostiam civitatem, tantœ viriditatis amœ-
nitatisque est, ut neque aestivis mensibus, neque hie-
malibus pasturae admirabiles herbas dehabeat; ita autem
vernali tempore rosa , vel ceteris (loribus adimpletur, ut
prae nimietate sui odoris et floris insula ipsa Libanus
almae Veneris nuncupetur.
ETHICUS. 35
la Drave et le Margus se jettent eti même temps dans le
Pont. L'étendue de leur cours est de onze fois neuf cent
quatre- vingt mille pas.
Le STRYMON a sa source dans les plaines de la Dar- -
danie , et y après un cours de neuf cent sept mille pas ,
il se jette dans la mer Egée.
Le roi des fleuves, le TIBRE aux belles eaux, auquel
il a été donné , par un privilège extraordinaire , de dis-
penser ses eaux à la ville éternelle , a sa source dans
l'Apennin. L'étendue de son cours est de quatre cent
mille pas. 11 se divise en deux branches dans la ville sa-
crée , et forme dans la quatorzième région une île , où
conduisent deux ponts ; puis il réunit ses eaux dans un
seul et même lit , au delà du pont de Lepidus , que le
peuple appelle, par corruption, Lapideus, près du
marché aux Bœufs, surnommé Cacus, en faisant enten-
dre un bruit très -harmonieux. Il devient alors capable
de porter des vaisseaux de mer , et amène des bâtiments
de rivière , soit de TEtrurie , soit du pays des Sabins. Il
entre dans Rome par la porte du divin apôtre Pierre , et
sort de ses murs entre la porte d'Ostie , nommée porte
du divin apôtre Paul, et la voie du Port, nommée
voie de saint Félix, martyr. C'est entre ces deux por-
tes que les vaisseaux arrivent du port de Rome à la maî-
tresse du monde. Le Tibre se divise encore une fois en
deux branches autour du parc de Philippe , qu'on appelle
Prœdium missaley et forme une île entre la porte de
Rome et la ville d'Ostie. C'est dans cette ville que le
peuple romain , avec le préfet de la ville , ou avec le
consul^ célèbre la fête solennelle et joyeuse des Dioscures.
Quant à l'île que forme le Tibre entre la porte de Rome
et la ville d'Ostie, elle est si verdoyante et si favorisée de
la nature, qu'elle abonde en pâturages en hiver comme en
été; et au printemps , elle est si riche en roses et autres
fleurs, qu'elle a été surnommée l'Encens de la belle Vénus.
<>.
36
iETHICUS.
OCEANUS OCCIDENTALIS HABET GENTES :
Gothos»^
Thuringos.
Herulos**.
Sarmatas.
Marcomannos ^^.
Longobardos *^.
Suevos*^7.
Alanos**.
Francos*9.
Âlamannos 9^.
Tolosantes^'.
Génies ix populi Narbo-
nensis.
Armoritianos.
Morinos^*.
Ansibarios»^.
Langiones.
Burgundiones 9^.
Gepidas»^.
Armakos.
Manianos.
Quadivastos.
Necapidulos.
Hettios.
Gypaeos.
Hunnos ^.
Saturianos.
Franciscanos.
Rugios^7.
Hasmos vel Hamos.
Varros 9* .
Tungros.
Basternas 99.
Carpicotos'"
lOO
Senatum populumque Romanum, gentemque togatam.
OCEANi SEPTENTRIONALIS SITUS.
Oceanus Septentrionalis habet maria vin , insulas xxiv,
montes xi, provincias xii, oppida l, flumina xix , gén-
ies XXIX.
OCEANI SEPTENTRIONALIS MARIA SUNT :
Myriilûm.
Pontus.
Maeotis.
Bosphorus.
Pharium.
Cimmerium.
Mare Thracium.
Proponiis.
ETHICU8.
37
PEUPLES DE L OCÉAN OCCIDENTAL.
Goths.
Thuringes.
Hërules.
Sarmates.
Marcomans.
Lombards.
Suèves.
Alains.
Francs.
Allemands.
Tolosantes.
Neuf peuples de la Nar-
bonnaise.
Armoricains.
Morins.
Ansibariens.
Langiones.
Bourguignons.
Gëpides.
Armoiai.
Manians.
Quadivastes.
Nécapiduliens.
Hettiens.
Gypéens.
Huns.
Saturianiens.
Franciscains.
Rugiens.
Hasmiens ou Hàiriiens.
Varriens.
Tongres.
Basternes.
Carpicotes.
Le sénat et le peuple romain , et la nation vêtue de la
toge.
DESCRIPTION DE L'OCÉAN SEPTENTRIONAL.
L'ocëan Septentrional renferme huit mers, vingt-
quatre îles , onze montagnes y douze provinces , cinquante
villes , dîx-neuf fleuves , vingt-neuf peuples.
MERS DE L OCtAN SEPTENTRIONAL.
Mer de Myrtile.
Pont.
Méotis.
Bosphore.
Mer Pharienne.
Mer Cimmérienne.
Mer de Thrace.
Propontide.
8 iETHICUS.
OGEARI SEPTENTRIONALIS FAMOSiE INSCLiB SDNT:
Cyclades , et cum his
Rhodos.
alias II.
Cypros.
Eubœa.
Scyros.
Delos.
Parois.
Hippopodes.
Paphos.
OCEANUS SEPTENTRIONALIS FAMOSOS MONTES HABET :
Hyperboreuin.
Ârmeiiiœ Minons.
Rhipaeum.
Evodûin'**'.
Hypanim.
^tnam.
Caucasum.
Cavinasten.
Haemum.
Cragum.
Taurum.
t
OCEANUS SEPTENTRIONALIS HABET PROVINCIAS.*
Macedoniam.
Bithyniam.
Âchaiam.
Lydiam.
Âsiam.
Pamphyliam.
Lyciam.
Cappadociam.
Galatiam.
Thraciam.
Paphlagoniam.
Armeniam Minorem.
1
OCEANUS SfPTENTlIlONALIS HABET FÀMOSA QPPIDA :
Heracleam.
Comanas.
Serdiceam.
Tarsum.
Peliam'^^
Pompeiopolim.
Thessalonicam.
Olympum.
Berithon.
Cibyram.
Chalcedonain.
Artaxatam.
Nicomediam.
Ticinum.
Âmisum.
Nuceriam. |
ÉTHICUS.
39
ILES CÉLÈBRES DE L OCÉAN SEPTENTRIONAL.
Cyclades et deux
autres
Rhodes.
îles.
Eubée.
Délos.
Chypre.
Scyros.
Paros.
Hippopodes.
Paphos.
MONTAGNES
CÈL
{^.BRES DE
L*OCÊAN SEPTENTRH
Hyperborée.
• Riphée.
Hypanis.
Caucase.
•
Montagnes de
Arménie.
Évode.
Etna.
Hémus.
Cavinaste.
Taunis.
Cragus.
PROVINCES
DE L*OC
ÉAN SEPTENTRIONAL.
Macédoine.
Acfaaie.
Asie.
•
Lycie.
Galatie.
Bithynie.
Lydie.
Pamphylie.
Cappadoce.
Thrace.
Paphlagonie.
Petite Arménie.
VILLES
1
CÉLÈBRES DE
L*OCÉAN OCCIDENTAL
Héraclée.
-
Comanes.
Serdicée.
Tarse.
Pélia.
Thessalonique.
Bérithe.
Chalcédoine.
•
Pompéiopolis.
Olympe.
Cibyre.
Artaxate.
Nicomédie.
Ticinum.
Amise.
Nucérie.
la petite
n
40
iETHICUS.
Sindum.
Tauriam.
Sindam.
Âlexandricindum.
£temasoa.
Miletum.
Ephesum.
Cerciram.
Cœla Syri».
Seston.
Quidicos.
Ilium.
Trojam.
Ëlida.
Troada.
Anterenon vel Anteronon.
Nicaeam.
Larissam.
Phocaeam.
Cirrham.
Delon.
Buthroton.
Acrocerauniam.
Dyrrachium.
Athenas.
Buthrotas.
Ischion.
Arce.
Theceas*®^.
Maleon.
Candiacam.
Philopolin.
Chrysopolin.
Heliopolin»
OCEANDS SEPTENTRIONALIS HABET FLXJMINA
Tanaim.
Borysthenem.
Maeotidem.
Nain.
Thesimon.
Phasim.
Chorestem.
Timnim.
Gaddum.
Pyramuni.
Percium'®*.
Acheloum.
Alpheum.
Eurotam.
Rhyndacum.
Hermunam.
Meandrum.
Surum.
Asdrubelam.
Haec sunt flumina oceani Septentrionalis : tamen^ ne
quis etiam in his ortus , cursus , occasusque requirat
Sinde.
Taurie.
Siiida.
Alexandricinde.
Etemase.
Milet.
Ephèse.
Cercire.
Cœla en Syrie.
Sestos.
Quidices.
Ilion.
Troie.
Élis.
Troade.
Anterenos ou Ânteronos.
Nicée.
ÉTHICUS.
Larisse.
Phocée.
Cirrha.
Délos.
Buthrote.
Âcrocéraunie.
Dyrrachium.
Athènes.
Buthrotes.
Ischios.
Arcé.
Thécëe.
Maleos.
Candiaca.
Philopolis.
Chrysopolis.
Hëliopolis.
41
FLEUVES DE L OCÉAN SEPTENTRIONAL.
Tanais.
Percius.
Borysthène.
Acheloùs.
Méotis.
Alphée.
Naïs.
Ëurotas.
Thesimon.
Rhyndaque.
Phase.
Hermunas.
Qioreste.
Méandre.
Timnis.
Surus.
Gaddus.
Asdrnhela.
Pyrame.
Tels sont les noms des fleuves de Focéan Septentrio-
nal. Je vais indiquer leurs sources, l'étendue de leurs
42 iSTHIGUS.
paulisper ad eorum regressus exordium, dicere non
morabor.
Fluvius TANAIS nascitur de monte Hyperboreo,
qua sunt Rhipaei in monte Surdo; (luit in paludibus
Maeotidis , currit millia dgliv.
Fluvius BORYSTH£N£S nascitur de monte Hyperbo-
reo , influit in Pontum , currit millia ccx.
Fluvius BfiEOTIS nascitur de monte Spano , influit in
mare Maeotis , currit millia cciv.
Fluvius NAIS nascitur de monte Tauro , influit in
mare Ponticum , currit millia ccv vel cccv.
Fluvius THESniÔN nascitur de monte Caucaso et
egeritur in mare Ponticum , currit millia ccx.
Fluvius PHASIS nascitur in campis sub monte Caucaso ,
egeritur in mare Ponticum , currit millia cccv.
Fluvius GHORESTES nascitur de monte Tauro , fluit
in mare Tyrrhenum , ubi est insula Rhodos , currit mil-
lia DCCCXV.
Fluvius TIMNIS nascitur de monte Tauro , fluit in
mare Tyrrhenum ad Cycladas , currit millia ccccxxii.
Fluvius, GADDUS n^Siçitur de monte Tauro , influit in
mare Cycladum , currit millia ccxxx.
Fluvius PYRAMOS nascitur de monte Tauro , influit
in mare ^Igeum contra insulam Cyprum ^ currit mil-
lia cccxxii.
Fluvius PERCIUS nascâtur de > monte Ida Macedoniae
provinciae, influit in mare ^»um, currit millia dgii.
ETHICUS. 43
cours 9 et leurs embouchures , en reprenant l'ordre de
ma nomenclature.
Le TANAIS sort du mont Hyperborée , près du mont
Surdus^ qui fait partie de la chaîne des monts Riphées.
Il se jette dans le Palus-Méotis., après un cours de six
cent cinquante-quatre mille pas.
Le BORYSTHÈNE sort du mont Hyperborée , et , après
un cours de deux cent dix mille pas , se jette dans le
Pont-Euxin.
Le MÉOTIS sort du mont Spanus , et , après un
cours de deux cent quatre mille pas, se jette dans le
Palus-Méotis.
Le NAIS sort du mont Taurus, et, après un cours
de deux cent cinq ou trois cent cinq mille pas , se jette
dans le Pont-Euxin.
IjC THÉSIMON sort du mont Caucase, et, après un cours
de deux cent dix mille pas, se jette dans le Pont-Euxin.
Le PHASE a sa source dans les plaines qui s'étendent
au pied du Caucase, et, après un cours de trois cent
cinq mille pas , se perd dans le Pont-Euxin^
Le €HORESTES sort du mont Taurus , et , après un
cours de huit cent quinze mille pas , se jette dans la mer
Tyrrhénienne , près de l'île de Rhodes.
Le TIMNIS sort du mont Taurus , et , après un cours
de quatre Cent vingt-deux mille pas , se jette dans la mer
Tyrrhénienne, dans le voisinage des Cyclades.
Le 6ADDUS sort du mont Taurus , et , après un cours
de deux cent trente mille pas , se jette dans la mer des
Cyclades.
' Le PYRAMEsort du mont Taurus, et, après un cours
de trois cent vingt-deux mille pas , se jette dans la mer
Egée , en face de l'île de Chypre.
Le PERGIUS sort du mont Ida en Macédoine , et ,
après un cours de six cent deux mille pas , se jette dans
la mer Egée.
U iETHICUS.
Fluvius AGHELOUS nascitur in campis Epiri y influit
in mare lonicum , currit millia bggxg.
Fluvius ALPHEUS oascitur in campis Achaiae ^ influit
in mare Tyrrhenum , currit millia cccclxx.
Fluvius EUROTAS nascitur in campis Phrygiae , influit
in mare Hellespontum , currit millia cccc.
Fluvius RHYNDACUS nascitur in campis Syriae , influit
in mare Hellespontum , currit millia cccc.
Fluvius HERMUNAS nascitur in campis Asiae , influit
in mare Cycladum , currit millia dix.
Fluvius MEANDRUS nascitur in campis Asiaticis , bi-
cornius: currit, quasi sint duo redigentes se in unum ;
influit in mare Cycladum y currit millia dgcccxgvii.
Fluvius I^RUS nascitur in campis Pamphylise , per an-
fractus tortuosos influit in mare insulae Rhodos , currit
millia cccçxxii.
Fluvius ASDRURELA nascitur de monte Boduo ,
influit in mare Caspium, irrumpens montem Caucasum ,
currit millia cccxvi.
OCEAIfUS SEPTENTRIONALIS HARET GENTES:
Scythas.
Narbonas.
* Staastenes. .
* Madeos.
Sauromatas.
*Ecatas.
Eunicps'®^.
Colchos.
Phasias.
^Barbaros albos.
ÉTHICUS. 4^
L'AGHELOUS a sa source dans les plaines de TÉpire ,
et, après un cours de sept cent quatre-vingt-dix mille
pas , se jette dans la mer Ionienne.
L'aLPHÉE a sa source dans les plaines de rAchaie ,
et 9 après un cours de quatre cent soixante-dix mille pas,
se jette dans la mer Tyrrhénienne.
L'EUROTAS a sa source dans les plaines de la Phrygie,
et y après un cours de quatre cent mille pas j se jette
dans l'Hellespont.
Le RHYNDAQUE a sa source dans les plaines de la
Syrie, et, après un cours de quatre cent mille pas, se
jette dans l'Hellespont.
L'HERMUNAS a sa source dans les plaines de l'Asie,
et , après un cours de cinq cent neuf mille pas , se jette
dans la mer des Cyclades.
Le MÉANDRE a sa source dans les plaines de l'Asie , et
se divise en deux lits, semblables à deux cornes, dont
les extrémités se rapprochent. Après un cours de neuf
cent quatre-vingt-dix-sept mille pas , il se jette dans la
mer des Cyclades.
Le SURUS a sa source dans les plaines de la Hamphy-
lie. Il est très-sinueux , et , après un cours de quatre cent
vingt-deux mille pas, il se jette dans la mer de l'île de
Rhodes.
L'ASDRUBELA sort du mont Boduus , traverse le Cau-
case, et, après un cours de troi» cent seize mille pas , se
jette dans la mer Caspienne.
PEUPLES DE L'ocfcAN SEPTENTRIONAL.
Scythes.
Narbonais.
* Staastènes.
* Madéens.
Sauromates.
* Ëcates.
Euniques.
Colchidiens.
Phasiens.
* Barbares blancs.
<f6
* Ignobiles.
*Thesmonos.
* Roddacos.
* Xantibbos.
*Symoes.
* Leucofirimanes.
'^ Fosfulgoritas.
*Scytheicunios.
Dervicas'^^.
* Rasicas.
iETHICUS.
Seres.
*Terimodes.
* Anartices.
Corasmios.
Massagetas.
Paropamisos.
Sogatonos '®7. .
Bactrianos.
Tauromedas '****,
OCEAN! MERIDIANI CONTINENTIA.
Oceanus Meridianus habet maria ii , insulas xvir ,
montes vi, provincias xii, oppida lxiv, flumina ii,
gentes Mazices multas.
OCEANUS MEEIDIANUS HABET MARIA :
Mare Carpathium et Tyrrhenum.
OCEAN! MERIDIANI INSDLiE SUNT :
Sicilia.
Pontia.
Carpathos.
Pandatarîa.
Sardinia.
Corsica.
Galata.
Capraria.
Fortunatœ.
* Pyramides.
* Peronicae.
Pangeus.
*Egilio.
* Cosrosa.
* Inara.
Syrtis Major.
*LociCapri.
Syrtis Minor.
Catabathmos.
Girbe «<>9.
OCEANI MERIDIANI MONTES SUNT:
* Perratus.
Atlas.
Corvessa vel Corvena "•^.
* Ignobles.
* Thesmoniens.
* Roddaques.
* Xantibbiens.
* Synioyens.
* (^eucofirimanes.
* Fosfulgorites.
* Scytheicumiens.
Dervices.
* Rasices.
ÉTHICUS.
Sères.
*Térimodes.
* Anartices.
Corasmiens.
Massagètes.
Paropamisiens.
Sogatoniens.
Bactriens.
Tauromèdes.
47
CONTINENT DE L'OCÉAN MÉRIDIONAL.
LWan méridional renferme deux mers, dix-sept îles ,
six montagnes, douze provinces, soixante-quatre villes,
deux fleuves, plusieurs peuples mazices.
MERS DE hOCÈAjf MÉRIDIONAL.
Mer Carpathienne et mer Tyrrhénienne.
ILES DE L OCÉAN MÉRIDIONAL.
Sicile.
Pontia.
Carpathos.
Pandatarie.
Sardaigne.
Corse.
Galata.
Capraria.
Iles Fortunées.
*Égilion.
*Cosrosa.
*Inare.
Grande Syrte.
* Loci-Capri.
Petite Syrte.
Catabathmos.
Girbé.
MONTAGNES DE L OCÉAN MÉRIDIONAL.
* Pyramides.
*Péronices.
Pangée.
* Perratus.
Atlas.
Corvessa ou Corvcna.
48
iGTHICUS.
OCEAlfUS MEBIDIANDS HABET PROVINCIAS
^yptum.
iEthiopiam.
Africain.
Getuliam.
*Leugi.
Numidiam.
Libyam.
Pentapolim.
Tripolim.
Mauritaniam Caesaream.
Mauritaniam Sitifenseni ' * '
OCEANUS MERIDIANUS HABET OPPIDA :
Arabiam.
Nitiobres"*.
Fossam Trajani '*^.
Thebas.
*Thebida.
Beronicen.
Ammona.
Ptolomaida.
Cyrenas.
*Filenon.
*Narotas.
OEam.
Nabratam velSabratam ' *^
Leptida Magiiam.
* Thacapas.
*Disdum.
* Thenida.
Tapsos. •
Leptida Minorem.
Hadrumetum.
Neapolin.
Clypeida.
Carthaginem.
Uttcam.
Hipponem Zariton.
Thabracam.
Hipponem Regium.
Rusicaden.
* Callos.
* Saldim.
* Quinquegentianos.
Rusuccuram ''^.
Tipasam.
Csesaream.
Chartennas"^.
I Portum Magnum .
Hesperida.
* Ballos.
^Laribum.
Siccenam.
Oblam.
Salulim.
Assurida"7.
Zamam Begiani.
Sufibuni "*.
Suffelulam "9.
*Ciliona.
Theleplin *^«.
ÉTHICUS.
4^9
PROVINCES DE L OCAAM H&RIDIOKAl.
Egypte.
Libye.
Ethiopie.
Pentapole.
Afrique.
Tri polis.
Gétulie.
■
Mauritanie Césaréenne.
* Leugi.
Mauritanie Sitlfénoise.
Numidie.
VILLES DE l'océan MÉRIDIONAL.
Arabie.
Hippone-Zarite.
Nitiobres.
Thabraque.
Fosse deTrajan.
Hippone-Royale.
Thèbes.
Rusicade.
*Thébis.
*Calli.
Bérénice.
•Saldis.
Ammon.
* Quinquegentiani.
Ptolémaïs.
Rusuccura.
Cy rênes.
Tipasa.
* Filénos.
Cësarée.
* Narètes.
Chartennes.
OEa.
Grand-Port.
N^abrata ou Sabrata.
Hespéris.
Grande Leptis.
*Balli.
* Thacapes.
* Laribus.
* Disdus.
Siccène.
*Thénis.
Obla.
Tapse.
Salulis.
Petite Leptis.
Assuris.
Hadrumète.
Zama-Royale.
Néapolis.
Sufibum.
Clypeis.
SùfFétule.
Carthage.
* Cilione.
Utique.
Theleptis.
ÉthiciM.
50 iETHICUS.
Capsam'*'.
* Admederani.
* Thesuestin.
Madauros.
Tuburficunum vel Tubur-
sicumos '**.
Midorum'*^.
Calamam.
Constantinam.
*Milen.
*Tamugaderi.
Lambesas ***.
Sitifos.
Magros'*^.
Zabos'^6.
Tabusutiam '^7.
Bioam '^*.
OCEANUS MERIDIANUS HABET FLUMINA DUO :
Nilum et Bagradam.
Horum NILUS, qui et Geon appellatur, de secretio-
ribiis promit : sed in exordio in ^thiopia videtur , et
facit lacum magnum y qui currit in circule , instagnans
millia cliv; et exiens deeo lacu, pervenit ad cataractas
veteriores : conficit millia gdlxxiv.
Fluvius BA6RADA quum provinciae Âfricœ magnus
nobilisque et unicus sit, cur a majoribus inter fluvios
non nominatus sit , ignoramus.
Oceanus Meridianus habet innumerabiles gentes , quœ
nec colligi numéro , nec existimari aut comprehendi pi*ae
interjacentibus eremis, possunt.
ALIA TOTIUS ORBIS DESCRIPTIO.
Hanc quadripartitam totius terrae continentiam hi qui
dimensi sunt, longe majores nostri , tripartitam reputari
definierunt,investigantes universumorbem Oceani maris
limbo circumdatum : easque très partes , Asiam , £uro-
ETHICUS.
Capsa.
* Mile.
* Admedera.
* Tamugade.
* Thesuestis.
Lambèses.
Madaure.
Sitifi.
Tuburficunus ou
Tubur-
Magri.
sicumi.
Zabi.
Midore.
Tabusutia.
Calame.
Biva.
Constantine.
51
FLEUVES DE l'oCÊAN MÉRIDIONAL.
Nil et Bagrada.
Le NIL , qu'on appelle aussi Gëon , sort d'une source
cachée. Il se montre d'abord en Ethiopie , et forme un
grand lac d'une circonférence- de cent cinquante-quatre
mille pas ; puis il sort de ce lac et arrive aux anciennes
cataractes. Son cours est de quatre cent soixante-qua-
torze mille pas.
Le BAGRADA est un grand et célèbre fleuve de l'Afri-
que j et il est étonnant que les anciens n*en aient pas fait
mention , d'autant qu'il est unique.
Les peuples de l'océan Méridional sont innombrables j
et il n'est pas moins impossible d'en faire le dénombre^
ment, à cause de leur multitude , que d'en porter un
jugement ou d'en déterminer le territoire, à cause des
d^rts qui les séparent.
AUTRE DESCRIPTION DU GLOBE ENTIER.
Les géographes les plus anciens ont divisé la terre en
trois parties , et ont reconnu qu'elle était de tous côtés
environnée par l'Océan. Ce|)endant il s'est rencontré plu-
sieurs auteurs, comme je l'ai déjà dit, qui n'ont voulu ad-
S2 ^THICUS.
pam et Africain , reputaverunt. Quanivis non defuerunt
qui duas partes, sicut diximus , perhiberent, Âsiam et
Ëuropam. Africam vero in Europam adijciendam défi-
nierunt : quia et spatio latitudinis caret , et cœli maie
subjacet climati , laborans aeribus suis, venenis fucisque
repleta imnianium et iiticognitarum humano generi innu-
merabilium bestiarum. Sed ad propositum remeantes, abs-
que ullorum praejudicio , qui hoc omne totum duas partes
esse voluerunt, tripartitam divisioneni dicere incipiam.
ASIA tribus partibus Oceano circumcincta , per totam
transversi plagam Orientis extenditur. Haec occasum ver-
sus a dextra sui , sub axe septentrionis incipientem con-
tingit Ëuropam ; a sinistra autem Africam dimittit ; sub
./Egyptoet Syria, mare nostrum, quod Magnum généra-
lités dicimus, habet.
EUROPifl mcipit initium sub plaga septentrionali a
fluvio Tanai, qua Rhipaei niontis ardua Sarmatico
ad versa oceano Tanaim fluvium fundunt: qui praeter-
iens aras ac terminos Alexandri Magni Macedonis in
Rhobascorum finibus sitas, Maeotidas auget paludes,
quarum immensa inundatio juxta Theodosiam urbem
Euxinum Pontum late ingreditur. Hinc juxta Constan-
tinopolim longe mittuntur angustiae , donec eas mare hoc
quod dicimus nostrum, accipiat : cui Europas in Hispania
Occidentalis oceanus terminus est apud Gades insulain ,
ubi Herculis visuntur columnae , et Tyrrheni maris fau-
cibus Oceani aestus immittitur.
AFRICiC: principium est a finibus ^ypti, urbisque
Alexandrise , ubi * Partheno civitas sita est , super hoc
mare Magnum, quod omnes plagas terrasque médias in-
terluit. Unde per loca quae Catabathmon vocant, jam
ETHICUS. 53
mettre que deux parlies, l'Asie et l'Europe, regardant l'A-
frique comme une dépendance de l'Europe, à cause de son
peu de largeur, de son climat funeste et empoisonné, et de
son sol aride, qui abonde en animaux monstrueux et in-
connus au reste du genre humain. Pour moi , fidèle à mon
plan , et sans rien préjuger contre ceux qui ne veulent
reconnaître que deux parties, j'adopterai la division la
plus ancienne.
L'ASIE est environnée de trois cotés par l'Océan , et
s'étend vers l'Orient dans une direction transversale. ^A
droite , dans la direction occidentale , elle touche la par-
tie septentrionale de l'Europe ; à gauche , l'Afrique ; au-
dessous de l'Egypte et de la Syrie , notre mei* , qu'on
appelle généralement Grande mer.
L'EUROPE commence, du côté du nord, au fleuve
Tanaîs , à l'endroit où il descend du mont Riphée , qui
fait face à l'océan Sarmatique. Ce fleuve continue son
cours au delà des autels élevés par Alexandre de Macé-
doine dans le pays des Rhobasques , comme bornes de sa
course , et va se jeter dans le Palus-Méotis , dont l'im-
mense débordement s'écoule dans le Pont-Euxin , près
de la ville de Théodosie. Du Pont-Euxin à notre mer ,
l'Europe a pour limite un long détroit dont les eaux
baignent les murs de Constantinople. A l'occident, elle
est bornée , en Espagne , par l'Océan , près de l'île de
Gadès, oïl Ton voit les colonnes d'Hercule, et où l'O-
céan pénètre par un détroit dans la mer Tyrrhénienne.
L'AFRIQUE commence , entre l'Egypte et la ville d'A-
lexandrie, au lieu où est située la ville de * Parthénon.
Au delà est la Grande mer, qui baigne toutes les plages
et terres du milieu. De là elle s'étend par le Catabathmos,
loin du camp d'Alexandre le Grand , et au delà du lac
54 .«THICUS.
procul a castris Alexandri Magni , «t super lacum * Ga-
learuin , deinde juxta superiores fiues Avasitarum missa
in transversum per ^thiopiae déserta Meridianum con-
tingit oceanum. Terminus Africae est qui et Europae ,
id est fauces Gaditani freti. Ultimus autem finis ejus est
nions Atlas , et insulae quas Fortunatas vocant.
Breviter trium inter se partium divisiones diximus ;
sed ne quid ad plenissimam instructionein desit, ipsa-
rum quoque partium regiones, situs et provinciarum
terminos demonstrabo j ut absque fastidio universa le-
ctor agnoscat, vel numerum gentium comraanentium.
ASIiE PROVINCIJE SITUS, '
Com limitibus et populis suis.
ASIA a média fronte in oriente habet in oceano £00
ostia fluminis Gangis ; a sinistra, promontorium Cali-
dardam : cui subjacet ad eurum iusula Taprobane, ex
quo oceanus Indiens vocitari incipit ; dextra habet Imai
montis jugum , ubi Caucasus déficit ad promontorium
Samara j quod aquiloni subjacet y ad ostia fluminis Oc-
tacordis , ex quo oceanus Sericus appellatur. In bis
finibus Ip4ia prpviqcia est, quae habet ab occidente
flumen Indum , quod Rubro mari accipitur ; a septen-
trione montem Gaucasum. Reliqua ejus, ut dixi, £00
et Indico oceano terminantur. Hœc habet gentes nu-
méro xLiv; absque insula Taprobane , quse habet
decem civitates, absque reliquis civitatibus quae in aliis
habitabilibus insulis illic sunt.
A flumine Indo, qui e3t ab oriente, usque ad flumen
Tigrim et Gaucasum , regiones sunt , Aracosia 9 Syria et
Media, situ terrarummontuosoet aspero. Hœc a septeu-
ETHICUS. S5
* Galearum ; puis se prolonge transversalement aux extré-
mités du pays des Âvasites, à travers les déserts de l'E-
thiopie, jusqu'à Tocéan Méridional. Le terme de l' Afri-
que est le même que celui de l'Europe , c'est-à-dire le
détroit de Gadès. Ses bornes les plus reculées sont le
mont Atlas et les îles Fortunées.
J'ai exposé sommairement les divisions du globe entre
trois parties; mais, afin que rien ne manque à l'in-
struction du lecteur , et pour lui épargner l'ennui d'une
sèche nomenclature , je vais lui faire connaître les con-
trées que l'enferme chacune de ces trois parties, leur na-
ture et leurs bornes , avec le nombre des peuples qui les
habitent.
DESCRIPTION DE L ASIE ,
Avec ses bornes et ses peuples.
L'ASIE , vers le milieu de sa partie orientale , a , sur
les bords de l'Océan, l'embouchure du Gange; à gauche,
le promontoire CaHdarda, qui fait face, du côté de
l'eurus, à l'île Taprobane, et à partir duquel commence
l'océan Indien ; à droite , la chaîne de l'Imaûs , à l'en-
droit oîi le Caucase se termine au promontoire Samara ,
sous l'aquilon : c'est là que le fleuve Octacordis se jette
dans l'océan Sérîque. Dans cette partie de l'Asie est
rinde , qui est bornée , à l'occident , par le fleuve Indus,
lequel se jette dans la mer Rouge ; au nord , par le mont
Caucase , et vers les autres points , comme je l'ai dit ,
par l'océan Oriental et par l'océan Indien. Elle renferme
quarante-quatre peuples , sans compter l'île de Tapro-
bane , qui contient dix villes , abstraction faite de cëlll*s
qui se trouvent dans le reste des îles habitables.
Dans l'intervalle qui s'étend de l'indus , lequel est à
l'orient , jusqu'au Tigre et au mont Caucase, sont l'Ara-
cosie , la Syrie et la Médie , dans un terrain âpre et
56 ^THICUS.
trioae habet Caucasum , a meridie mare Rubrum et
siuum Persicum. In medio autem sui habet flumina prin-
cipalia, Hydaspem et Carbim : in bis habitant gen-
tes xxxii. Sed generaliter Parthia dicitur, quamTÎs
universœ scripturae sœpe Mediam vocant.
A fluvio Tigris usque ad flumen Ëuphraten Mesopo*
tamia est, incipiens a septentrione inter montem Taurum
et Cagcasum , cui a meridie succedit Babylonia , deinde
Chaldaea j aovissime Arabia Eudaemon , quae inter sinum
Persicum et sinum Arabicum angusto terrae tractu
orieutem versus extenditur. In bis sunt gentes xxxiii.
Item a flumine Eupbrate, quod est ab oriente, usque
ad mare nostrum , quod est ab occasu , deinde a septen-
trione et Euphrate , id est a civitate *Adcusa , quae in
confinio Cappadociœ sita est, baud procul a loco ubi
Euphrates nascitur , usque ad .£gyptum et extremum
sinum Arabicum , qui est a meridie , longo angustoque
sulco saxis insulisque creberrimo , a mari Rubro , id est
ab Oceano, occasum versus extenditur. Syria generali-
ter nominatur, habens maximas provincias, Commage-
nam , Phœniciam et Palœstinam , absque Saracenis et
Nabataeis, quorum gentes sunt numéro xii.
In capite Syrise Cappadocia est , quae habet ab oriente
Armeniam , ab Aquilone Themiscyrios campos et mare
Cimmericum : ab occasu Asiam , a meridie Taurum
montem, cui subjacet Cilicia et Isauria usque ad Cilicum
sinum , qui spectat contra insulam Cyprum.
Asia regio , vel , ut proprie dicam , Asia Minor ,
absque orientali parte usque ad Cappadociam Syriamque
protenditur; undique circumdata est mari : a septen-
trione Ponto Euxino , ab occasu Propontide et Helles-
ÉTHICUS. 57
montagneux. La Médie est bornée j au nord , par le Cau-
case; au midi, par la mer Rouge et le golfe Persique.
Les principaux fleuves du centre de cette contrée sont
l'Hydaspe et le Carbis. Elle renferme trente-deux peu-
ples. On l'appelle généralement Parthie , quoique le nom
de Médie se lisp ordinairement dans tous les livres.
Entre le Tigre et l'Euphrate est la Mésopotamie , qui
commence au nord entre leTaurus , et le Caucase. A cette
contrée succède j au midi , la Babylonie , ensuite la
Chaldée, .enfin l'Arabie Heureuse, qui s'étend vers
l'orient dans un intervalle étroit entre le golfe Persique
et le golfe Arabique. Ces contrées renferment trente-
trois nations.
La contrée, communément connue sous le nom de
Syrie , s'étend de l'Euphrate , qui coule de l'orient vers
notre mer, et du même fleuve au nord , c'est-à-dire de
la ville ^Adcusa , qui est située sur les confins de la Cap-
padoce, non loin de la source de l'Euphrate, jusqu'à
l'Egypte et à l'angle du golfe Arabique , lequel est fau
midi , et forme , dans la direction occidentale , un long
et étroit sillon semé d'îles et d'écueils. Cette contrée con-
tient de très-grandes provinces , telles que la Comma-
gène , la Phénicie et la Palestine , sans compter les Sarra-
sins et les Nabatéens , dont les peuples sont au nombre
de douze.
En tête de la Syrie est la Cappadoce , qui est bornée à
l'orient, par l'Arménie; du côté de l'aquilon, par les plai-
nes Thémiscyriennes et la mer Cimmérienne; au cou-
chant , par l'Asie; au midi , par le mont Taurus. Au-des-
sous sont la Cilicie et l'Isaurie jusqu'au'golfe de Cilicie ,
qui regarde l'île de Chypre.
L'Asie , ou plus exactement l'Asie Mineure , abstrac-
tion faite de la partie orientale , s'étend jusqu'à la Cappa-
doce et la Syrie. Elle est environnée de tous côtés par la
mer : au nord , par le Pont-Euxin ; au couchant , par la
58 iETUlCUS.
poato j a meridie mari nostro , ubi est mons Olym-
pus.
.£gyptus Inferior est, quae habet ab oriente Syriam
Pal»stinam , ab occasu Libyam j a septeutrione mare
Tyrrhenum, a meridie montem qui appellatur Climax,
et yEgyptum Superiorem , fluviumque Nilum , qui de li-
tore iacipientis maris Hubri videtur emergere, in loco qui
dicitur Mossylon'^9 emporium ; deinde diu ad occasum
profluens facit insulam nomine Merhoen in medio sui :
novissime a septentrione inflexus, tempestivis auctus
incrementis, plana ^ypti rigat. Hune aliqui auctores
haud procul ab Atlante monte fontem habere dicunt,
et coatinuo terrae immergi ; inde interjecto brevi spatio
latissimo lacu exundans, atque bine in Oceanum ori^i-
tem versus pei* ^thiopica déserta prolabitur. Rursus
inâexus a sinistra ad iEgyptum descendit. Quod quidem
verum est esse hujusmodi (luvium manifestum et magnum,
qui tali ortu taiique cursu sit, ut Nilos intelligatur; nam
et monstra et cetera similia gignit , qui utique prope
fontem barbaris Dara nominatur : NuchuI ceteri accolae
vocant. Sed bine in regione gentium quae libya .£gy-
ptia Yocatur, haud procul ab iUo fluvio quem a litore
maris Rubri prorumpere diximus , immenso lacu acce-
ptus absumitu.r ; nisi forte in ejus meatu occuUo, in alveo
ejus qui ab oriente descendit , éructât.
iEgyptus Superior in orientem per longum extenditur,
cui est a septentrione sinus Arabieus , a meridie Ocea-
nus ; nam ab occasu ex Inferiore iEgypto incipit , ab
oriente , Rubro mari terminatur , ubi morantur diversa-
rum nationum gentes numéro xxiv.
Et quia a meridiana parte universam Âsiam descripsi-
mus , superest ut ab oriente et septentrione partes quae
restant expediantur.
ÉTHICUS. 59
Propoatide et l'Hellespoot ; au midi , par notre mer , au
lieu oïl s'élève le mont Olympe.
La basse Egypte est bornée, à l'orient , par la Syrie-
Palestine ; à l'occident, par la Libye; au nord, par la
mer Tyrrliénienne; au midi, par le mont Climax. Au-
dessus est la haute Egypte, et le Nil, qui parait sortir des
rivages où commence la mer Rouge , au lieu appelé port
Mossylon. Ce fleuve , après avoir parcouru un long espace
vers l'occident , forme une île nommée Merhoë , et enfin,
tournant vers )e nord , inondç les plaines de l'Egypte par
ses débordemepts périodiques. Quelques auteurs pré-
tendent qu'il prend sa source à peu de distance du mont
Atlas , et disparaît sous terre , pour sortir un peu plus
loin d'un lac immense et couler vers l'océan Oriental à
travers les déserts de l'Ethiopie ; que , tournant ensuite
vers l'occident , il descend dans l'Egypte. Quoique, dans
le pays , les uns lui donnent près de sa source le nom de
Dara, les autres celui de !Kuchul , il est évident que, 91
Vojx considère sa grandeur , sa source , son cours , et les
animaux monstrueux qu'il produit , ce ne peut être que
le Nil. Toujours est-il que, dans le pays qu'on appelle
Libye Égyptienne , non loin du fleuve qui , comme je l'ai
dit , sort du rivage de la mer Rouge , il se perd dans un
lac immense. Peut-être va-t-il , par un canal souterrain,
rejoindre le lit du fleuve qui descend de l'orient.
La haute Egypte s'étend en longueur vers l'orient .
Elle est bornée , a,\i nord , fnw le golfe Aratiique ; au midi^
par l'Océan; au couchant, par la basse Egypte; et à
l'orient , par la mer Rouge , sur les bords de laquelle sont
vingt-quatre peuples.
Maintenant que j'ai entièrement décrit la partie méri-^
dionale de l'Asie , il me reste à parler des parties oriea^
taie et septentrionale.
60 iETHICUS.
Mons Caucasus inter Colchos y qui sunt super Cim-
mericum mare, et iater Albanos, qui sunt ad mare
Caspium, primum attoilitur; cujus quidem usque in ulti-
mum orientem unum videtur jugum, sed multa sunt
nomina : et muiti hoc jugum Tauri montem credi volunt,
quia rêvera Parchoatras , mons Armeniae intra Tauruni
et Caucasum , médius* continuare Taurum cum Caucaso
existimatur. Sed hoc non ita esse disc'ernit fluvius Ëu-
phratdiSy qui a radice Parchoatrae montis eflusus in
meridiem tendens, ipsum ad sinistram, Taurum excluait
ad dexteram. Itaque ipse Caucasus inter Colchos et Al-
banos, ubi et portas habet, mons Caucasus dicitur : a
portis Caspiis usque ad fontem Tigridis fluminis , inter
Armeniam et Iberiam , montes Acroceraunii dicuntur ;
a foate Tigridis usque ad Chartas civitatem, inter Massa-
getas et Parthos, mons Ariobarzanes ; a Carris'^® civitate
usque ad oppidum Catippi , inter Hyrcanos et Bactrianos
mons MeuaHus, ubi amomum nascitur : in quo proxi-
mum jugum mons * Partao dicitur. Ab oppido Catippi
usque ad vicum Saphrim, inter Dahas ac Auracas et Par-
thyenasy mons Oschobaris, ubi Ganges fluvius oritur,
quem et Padum dicunt. A fonte fluminis Gangis usque
ad fontes fluminis Ottorogorrae , qui sunt a septentrione,
ubi sunt montana Paromissadae , mons Taurus; a fonti-
bus Ottorogorrae usque ad civitatem Ottorogorram, inter
Hunnos et Scythas et Gandaridas , mons Caucasus. Ulti-
mus autem inter Eoas et Pasiadras mons Imaus, ubi flu-
men Chrysorrhoas et promontojrium Samara orientali
excipiuntur Oceano. Igitur a monte Imao , hoc est ab
imo Caucaso, et dextra orientis parte, ^ua Oceanus
Sericus tenditur, usque ad promontorium Boreum et
ÉTHICUS. 61
On trouve d'abord le Caucase, qui s'élève entre le
pays des Colchidiens, qui habitent les bords de. la mer
Cimmérienne , et le pays des Âlbaniens , qui habitent les
bords de la mer Caspienne. Le Caucase forme une loj[igue
chaîne, qui s'étend jusqu'aux extrémités de l'orient,
mais avec des noms différents. Plusieurs veulent que ce
soit la chaîne du Taurus , parce que , en effet , le Par-
choatras, montagne de l'Arménie, entre le Taurus et le
Caucase , passe pour unir le Taurus et le Caucase ; mais
cette supposition n'est pas admissible , si l'on considère
que l'Euphrate , qui prend sa source au pied du Par-
choatras, et se dirige vers le midi, coule entre cette
montagne et le Taurus , et les sépare. Le Caucase donc
s'appelle Caucase entre la Colchide et l'Albanie , au lieu
oîi sont ses portes ; des portes Caspiennes à la source du
Tigre, entre l'Arménie et l'Ibérie, il prend celui de
mont Acrocéraunien ; de la source du Tigre jusqu'à la
ville de Chartes, entre les Massagètes et les Parthes, il
porte celui d'Ariobarzane ; de la ville de Carri jusqu'à
celle de Catippi , entre les Hyrcaniens et les Bactriens ,
celui de Menalius , et produit du baume. Le mont Mena-
hus pousse une branche, qui reçoit le nom de ^Partaon.
De la ville de Catippi jusqu'au bourg Saphris , entre les
Dahes, les Auraques et les Parthiènes, c'est le mont
Oschobaris, d'où sort le Gange, qu'on appelle aussi
Padus. De H source du Gange jusqu'aux sources du
fleuve Ottorogorra , qui sont au nord , dans la contrée
montagneuse de la Paropamissade , c'est le Taurus ; des
sources de l'Ottorogorra jusqu'à la ville d'Ottorogorra ,
entre les Huns , les Scythes et les Gandarides , c'est de '
nouveau le mont Caucase. Enfin, entre les Eoes et les
Pasiadres, c'est le mont Imaûs, au lieu où le fleuve
Chrysorrhas et le promontoii*e Samara entrent dans
l'océan Oriental. Ainsi , du mont Imaûs , c'esl-à-dire de
l'extrémité du Caucase , et de la partie de l'orient qui
62 -ffiTHICUS.
(lumen Boreum, et inde tenus Scythico mari, quod est
a septentrione usque ad mare Caspium, quod est ab
occasUy et usque ad extentum Caucasi jugum, quod est
a meridie, Hyrcanorum et Scytharum gentes sunt xlii ,
propter terrarum infecundam diffîisionem late ober-
rantes.
Mare Caspium sub aquilonis plaga ab Oceano oritur,
cujus utraque circa Oceanum litora et loca déserta
incultaque habentur ; inde meridiem versus per longas
angustias tenditur , donec per magna spatia dilatatum ,
Caucasi montis radicibus terminetur^ Itaque a mari
Caspio , quod est ad orientem , per oram oceani Septen-
trioualis , usque ad Tanaim fluvium , et Maeotidas
paludes j quse sunt ad occasum , per litus Cimmerici
maris ^ quod est ab africo'^' usque ad caput et portas
Caucasi, quae sunt ad meridiem, gentes sunt xxxiv.
Sed generaliter regio proxima , Albania Ulterior , sub
mari et monte Caspio, Âmazonum nuncupatur.
EUROPiE SITUS,
Cutn limitibus suis et popuiis.
f».
Expliciti sunt , quaïiquàm brevissime , fiùes Asiœ :
nunc Europam, in quantum conditioni humanae conce-
ditur, indicabo : in qua nobis Italia reputatur.
Incipit a montibus Rhipseis , a flumine Tanai Mœo-
tiisque paludibus quae sunt ad orientem, per litus septen-
trionalis Oceani , usque in Galliam Belgicam , et fluinen
Rhenum quod est ab occa»u : deinde usque ad Danubium,
quem et Istrum vocanl , qui est a meridie , et ad orientem
ETHICUS. 63
est à droite et regarde l'océan Sérique, jusqu'au pro-
montoire Borée et au fleuve Borée ; puis , de la mer
Scythique , qui est au nord , jusqu'à la mer .Caspienne ,
qui est au couchant , et jusqu'à la partie du Caucase
qui s'étend au midi, on compte quarante-deux peuples
Hyrcaniens et Scythiques , lesquels vivent errants dans
de vastes plaines, à cause de la stérilité du pays.
La mer Caspienne sort de l'Océan , du côté de l'a-
quilon. Ses rivages passent pour être déserts et incultes
dans le voisinage de l'Océan. Elle s'étend vers le midi par
un canal étroit, puis se déploie dans un vaste espace
jusqu'au pied du Caucase , où elle finit. De cette mer ,
qui est à l'orient , et baigne la côte de l'océan Septen-
trional , jusqu'au Tanaïs et au Palus-Méotis , qui sont
au couchant, près de la mer Cimmérienne, laquelle
s'étend , dans la direction de l'africus , jusqu'à la source
et aux portes du Caucase , au midi , on compte trente-
quatre peuples. La contrée voisine , ou Albanie Ulté-
rieure , près de la mer Caspienne et du mont Caspien ,
est communément appelée pays des Amazones.
DESCRIPTION DE LEUROPE ,
Avec ses bornes et ses peuples.
Je viens de donner , quoique fort sommairement , la
description de l'Asie entière ; je vais maintenant, le mieux
que je pourrai , donner celle de l'Europe , au sein de la-
quelle se distingue l'Italie.
L'EUROPE s'étend des monts Riphées , du Tanaïs et
du Palus-Méotis , qui sont à l'orient , le long de l'océan
Septentrional , jusqu'à la Gaule Belgique et au Rhin ,
qui esta l'occident. Dans une autre direction , elle s'étend
jusqu'au Danube , qu'on appelle aussi Ister , vers le midi,
64 iETHICUS.
directus, Ponto suscipitur. Hinc ab oriente Âlania est,
iamedio Dacia, ubi est Gothia ; deinde Germania, ubi
plurimam.partem Suevi tenent : quorum omnium gentes
sunt Liv. Nunc quidquid a barbarico ^^^ Danubius usque
ad mare nostrum interrumpit , expediam.
Mœsia ab oriente habet ostia fluminis Danubii , ab
euro Thraciam , a meridie M acedoniam , ab africo Dal-
matiam 9 ab occasu Istriam, a circio .Pannoniam , a
septentrione Danubium.
Thracia habet ab oriente Propontidis sinum , et ci-
vitatem Constantini , quae Byzantium prius dicta est ;
a septentrione Dalmatiam habet et sinum Euxini Ponti ;
ab occasu et africo Macedoniam , a meridie ^gaeum
mare.
Macedohia habet ab oriente .fgaeum mare , a borea'^^
Thraciam , ab euro*^* Eubœam et Macedonicum sinum ,
a meridie Achaiam et ^gaeum mare; a favonio*^^ mon-
tes Acroceraunios, in angustiis Adriatici sinus, qui mon-
tes sunt contra Apuliam atque Brundusium. Habet ab
occasu Dalmatiam, a circio '^^ Dardaniam, a septen-
trione Mœsiam.
Achaia undique propemodum cincta est mari ; nam
ab oriente habet Myrtoum mare , ab euro mare Cre-
ticum , a meridie lonium , ab africo et occasu habet
CœphaHam'^7 et Cassiopiam *^* insulas, a septentrione
sinum Corinthium : ab aquiione angustum terraedorsum,
quodquidem Macedoniae conjungitur, vel potius Attic»,
qui locus Isthmos vocatur, ubi est Corinthus. Hic est
in Attico , ad boream , non longe , civitas Athenae.
ÉTHICUS. 65
et va se terminer, vers Torient, au Pont-£uxin. A par-
tir de son extrémité orientale , on rencontre l'Alanie ,
puis la Dacie, où se trouve la Gothie; ensuite la Ger^
manie , dont la plus grande partie est occupée par les
Suèves. Dans tout cet espace , l'Europe renferme cin-
quante-quatre peuples. Je vais maintenant passer en
revue tous Içs pays que traverse le Danube dans la di-
rection du vent barbarique à notre mer.
La Mésie est bornée, à l'orient, par l'embouchure du
Danube ; du côté de l'eorus , par la Thrace ; au midi , par
la Macédoine; du côté de l'africus, par la Dalmatie; au
couchant , par l'Istrie ; du côté du circius , par la Pan-
nonie ; au nord , par le Danube.
La Thrace est bornée, à l'orient, parla Propontideet la
ville de Constantin , appelée autrefois Byzance; au nord ,
par la Dalmatie et le Pont-Euxin; au couchant et du côté
de l'africus , par la Macédoine; au midi par la mer Éigée.
La Macédoine est bornée , h l'orient , par la mer Egée ;
du côté du borée , par la Thrace ; du côté de l'eurus , par
l'Eubée et le golfe de Macédoine ^ au midi , par l'Achaîe
et la mer Egée; du côté du favonius , par les monts Acro-
cérauniens, près du golfe Adriatique : ces montagnes font
face à l'Apulie et à Brindes. Elle est bornée , au couchant ,
par la Dalmatie ; du côté du circius, par la Dardanie; au
nord , par la Mésie.
UAchaîe est presque de toutes parts environnée par
la mer. En effet , elle est bornée , à l'orient , par la mer
de Myrtos ; du côté de l'eurus , par la mer de Crète ; au
midi, par la mer Ionienne; du côté de l'africus et au
couchant , par les îles Céphalie et Cassiopie ; au nord ,
par le golfe de Corinthe ; du côté de l'aquilon , par une
langue étroite de terre qui s'unit à la Macédoine, ou
plutôt à l'Attique, et qu'on appelle l'isthme de Corinthe.
Non loin de là , du côté du borée , dans l'Attique , est la
ville d'Athènes.
Étkicas. 9
66 iETHICUS.
Dalmatia habet ab oriente Macedoniam , ab aquilone
Dardaniam , a septentrione Mœsiam , ab occasu Istriam
et sinum Libumicum , et insulas Liburnicas , a mendie
Adriaticuin sinum.
Pannonia, Noricus et Rhœtia habeut ab oriente
Mœsiam, a meridie Istriam , ab africo Alpes Penninas,
ab occasu Galliam Belgicam , a circio fontem Danubii ,
et limitera qui Gallias et Germaniam a Danubio dirimit ;
a septentrione habet Danubium et Germaniam.
Italice venerabilis et singularis situs a circio in eurum
tenditur. Habet ab «frico Tyrrbenum mare, a borea
Adriaticum mare , in sinu cujus continenti terr» conti-
gua est ^ ubi Alpiura obicibus cingitur , quœ a Gallîco
mari super Ligusticum sinum exsurgunt ; liinc incipiunt
Narbonensium fines; deinde Galliam Rh^tiamque seclu-
dunt , in sinum Liburnicum.
Gallia Belgica habet ab oriente limitem fluminis
Rheni et Germaniam , ab euro Alpes Penninas, a me-
ridie provinciam Narbonensem , ab occasu provinciam
Lugdunensem , a circio oceanum Britannicum , a sep-
tentrione Britanniam insulam.
Gallia Lugdunensis ducta per longum est , et per an-
gustum inflexa ; Aquitanicam provinciam semicingit.
Quae ab oriente habet Belgicam , a meridie partem pro-
vinciae Narbonensis , qua Arelas civitas sita est , ubi
mari Gallico Rhodanus flumen accipitur.
Narbonensis pronncia pars Galliarum habet ab
oriente Alpes Cottias , ab occidente Hispaniam , a circio
Aquitaniam , a septentrione Lugdunensem , ab aquilone
Galliam Belgicam , a meridie mare Gallicum , quod est
inter Sardiniam et insulas Balearias» H uic sunt in fronte,
ETHICUS. • 67
l.aDalmnfie est bornée^ à 1 orient, par la Macédoine;
(lu côté de Taquilon , par la Dardanie ; au septentrion , par
la Mésie; au couchant, par Tlstrie , le golfe TJburnique et
les îles Liburniques ; au midi , par le golfe Adriatique.
La Pannonie y la Norique et la Rhétie sont bornées,
à l'orient , par la Mésie ; au midi , par l'istrie ; du côté
de Tafricus, par les Alpes Pennines; au couchant, par la
Gaule Belgique ; du côté du circius , par là source du
Danube et par la limite qui sépare les Gaules et la Ger-
manie au moyen du Danube ; au nord , par le Danube et
la Germanie.
U Italie y cette contrée noble et privilégiée , s'étend du
circius vers l'eurus. Elle est bornée , du côté de l'afri-
rus , par la nier Tyrrhénienne ; du côté du borée, par la
mer Adriatique , sur les boi'ds de laquelle elle s'unit au
continent ,. au pied des Alpes , qui lui servent de rempart
et commencent près du golfe de Ligurie , dans la mer des
Gaules ; au delà est le pays des Narbonnais ; d'un autre
côté , elles séparent la Gaule et la Rhétie jusqu'au golfe
Libumique.
La Gaule Belgique est limitée, à l'orient , par le Rhin et
la Germanie 5 du côté de l'eurus , par les Alpes Pennines ;
au midi, par la province Narbonnaise ; aucouchant , par
la province Lyonnaise; du côté du circius, par l'océan
Britannique; au nord , par la Bretagne.
La Gaule Lyonnaise est longue , étroite et oblique ;
elle est à moitié entourée par l'x\quitaine. E^le est bornée,
n l'orient , par la Belgique ; au midi , par une partie de
la province Narbonnaise , où est située Arles , au lieu où
le Rhône se jette dans la mer des Gaules.
La province Narbonnaise , qui est une partie des
Gaules, est bornée, à l'orient, par les Alpes Cottiennes;
à l'occident , par l'Espagne ; du côté du circius , par F Aquir
laine ; au nord , par la Gaule Lyonnaise ; du côté de l'aqui-
lon, par la Gaule Belgique ; du côté du midi , par la mer des
5.
68 • ^THICUS.
qua Rhodanus fluvius in mare exit , insulae Stœ -
chades.
Aquitania provincia obliquo cursu Ligeris fluminis ,
qui ex plurima parte terminus ejus est , in orbem agitur.
Haec a circio Oceanum habet , qui Âquitanicus sinus
dicitur; aboccasu, Hispanias, a septentrione et oriente,
Lugdunensem , ab euro et meridie Narbonensem pro-
vinciam contingit.
Hispania universa terrarum situ trigona , et circum-
fusione . Oceani Tyrrhenique pelagi pœne insula effici-
tur. Hujus augulus prior spectat orientem , a dextris
Aquitanicam provinciam, a sinistris Balearico mari Nar-
bonensium finibus coarctatusingreditur. Secundusangulus
intendit, ubi Brigantia civitas sita est Galliciœ, ac
altissimum pharum , et inter pauca memorandi operis ad
speculam Britanniae erigitur. Tertius angulus ejus est,
quo Gades insulae in Africam intentae , Atlantem montem
interjecto sinu Oceani prospiciunt. Hispania Citerior ab
oriente incipit ex Pyrenaeis saltibus , a parte septentrio-
nali usque ad Cantabros Asturesque atque per Yac-
csos et Oretanos, quos ab occasu habet, posita ia no-
stri maris litore Carthago déterminât. Hispania Ulterior
habet ab oriente Yaccaeos, Celtiberos et Oretanos, a
septentrione Oceanum , ab occasu Oceanum , a meridie
Gaditanum Oceani fretum, unde mare, quodTyrrhenum
vocatur, emittitur.
Et quoniam Oceanus habet insulas Britanniam et
Hiberniam, quae in aversa parte Galliarum ad prospe-
ctum Hispania; sitae sunt , breviter explicabuntur.
Britannia Oceani insula per tongum in boream ex-
tenditur. Habet a meridie Gallias ; cujus proximuni litus
ÉTHICUS. 69
Gaules , qui s'étend entre la Sardaigne et les îles Baléares.
£n face de l'embouchure du Rhône sont les îles Stéchades.
\2 Aquitaine est bornée par le cours oblique de la*
Loire , qui l'entoure en grande partie. Du côté du cir-
cius 9 elle est limitée par le golfe que l'Océan forme dans
l'Aquitaine; au couchant, par les Espagnes; au nord et
à l'orient , par la Gaule Lyonnaise ; du côté de l'eurus
et au midi , par la Gaule Narbonnaise.
Les Espagnes forment une presqu'île triangulaire ,
baignée par l'Océan et la mer Tyrrhénienne. Le premier
angle regarde l'orient , ayant à droite l'Aquitaine , à
gauche la mer Baléarique et la Narbonnaise. Le second
angle regarde la ville de Brigantia dans la Gallicie, située
sur un promontoire très-élevé , et se prolonge , dans un
pays qui offre peu de choses remarquables , jusqu'à la
pointe qui fait face à la Bretagne. Le troisième angle
touche à l'île de Gadès, qui regarde le mont Atlas en
Afrique , dont elle n'est séparée que par un bras de mer.
L'Espagne Citérieure est bornée , à l'orient j par les forêts
des Pyrénées ; elle s'étend , au nord , jusqu'aux Gantabres
et aux Astures , et au couchant , à travers le pays des
Vaccéiens et des Orétans, jusqu'à Carthage , située sur le
rivage de notre mer. L'Espagne Ultérieure est bornée ,• à
l'orient, par les Vaccéiens, lesCeltibériens et les Orétans ;
au nord , par l'Océan ; au couchant , par l'Océan ; au midi,
par le détroit de Gadès , qui transmet les eaux de l'Océan
à la mer Tyrrhénienne.
Comme la Bretagne et THibernie sont des îles qui
avoisinent la Gaule et font face à l'Espagne , je vais en
dire quelques mots.
La Bretagne y île de l'Océan , s'étend en longueur du
côté du borée. Elle regarde , au midi , la Gaule , et offre
70 iETHICUS.
transmeantibus civitas aperit, quse dicitur Rutubi^^^
portus : unde haud procul a Morinis in austro positos
Menapos Batavosque prospectant. Ha^c insula habet
in longo millia passuum dccc , in lato millia ce.
A tergo , unde oceano infinito patet , Orcades insulas
habet y quarum xx desertae sunt, xiv €oluntur.
Insula Tilœ '^**, quae per infinitum a ceteris patet
longius sécréta y in medio oceani sita , vix paucis nota
habetur.
Hibernia insula in Britanniam et Hispaniam longiore
ab afnco in boream spatio porrigitur. Cujus partes
priores intentae Cantabrico oceano Brigantiam Galliciae
civitatem ab africo sibi iix cîrcium occurrentem, spatîoso
intervallo procul spectant : ab co praecipue promonto-
rio ubi Sacanae fliuminis ostium est, ubi Velabri Luce»
nique consistunt. Haec priori Britanniae spatio terrarum
angustior, cœli solisque temperie magis utilis, a Sco-
torum gentibus colitur.
Huic etiam Mei^ania^^^ insula proxima est , et ipsa
spatio non parva, solo commoda, aeque a Scotorum
gentibus habitatur. In his sunt fines totius Ëuropae , in
quibus totius regina mundi cœlestis habetur ItaUa, singu-
lari virtute , fertilitate , potentia j toto mundo sacrata.
AFRICJE SITUS ,
Cum suit linitibut et populis.
AFRIGAM j quam in tertia orbis parte majores nostri
et ejus adsentatores accipieûdam aliquanti protuleruut ,
non spatio mensuraî , sed circumclusionutn ratione ,
sicut suo mari 9 quod ab occasu ex oceano exoritur, in
ËTHICUS. 71
à c&ix qui en viennent l'hospitalité d'une ville , qu'on
nomme port Rutubi , et d'où, non loin du pays des Mo-
rins , on aperçoit, du côté de l'auster, celui des Ménapes
et des Bataves. Cette île a huit cent mille pas en lon-
gueur et deux cent mille pas en largeur.
Au-dessus de cette ile , que baigne un océan sans bor-
nes , on trouve les îles OrcadeSy dont vingt sont désertes
et quatorze habitées.
L'ile Tilaf qui est tout à fait isolée des autres dans
cette immensité de l'océan , est à peine connue.
L'île A^Hibernie s'étend , de l'africus au borée , dans
un plus long espace , vers la Bretagne et l'Espagne. Sa
partie avancée sur l'océan Cantabrique regarde de loin
Brigantia , ville de la Gallicie , qui lui fait face dans la
direction de l'africus au circius. Le point le plus saillant
de cette partie de l'île est un promontoire où se trouve
l'embouchure du Sacana et qu'habitent les Yélabres et
les Lucéniens. £lle est plus étroite que la Bretagne , mais
plus heureuse sous le rapport du climat et du sol. Elle
est habitée par les Scots.
Dans le voisinage de l'Hibemie est l'île Méi^anie, qui
est assez grande, fertile et également habitée par des
Scots. Là sont les bornes de l'Europe , au sein de laquelle
brille la céleste Italie, reine de la terre, dont la vertu,
la fertilité et la puissance singulières ont fait une contrée
sacrée pour le monde entier.
DESCRIPTION DE L'AFRIQUE,
Avec ses bornes et ses |teuples.
L'AFRIQUE , dans le système des anciens et de leurs
partisans, est une des parties du monde, et en cela ils
ont plutôt considéré la nature de sa position que son
étendue. En effet , elle est séparée des deux autres parties
72 ^THICUS.
meridiem magis !vergens praefocatur : inde Âfricae limes
coarctatam et angustiorem claudit eremum. Hinc etiam
aliqui , quamvis eam longitudinem habere existiment ,
tamen multo angustiorem inteilexerunt , ut inverecun-
dum dicerent tantae angustiœ provinciam tertiam dici
partem : sed in Europa eam judicaverunt reputandam ;
hoc est ut non eam similem duabus dicerent , sed de
duabus uni subjectam , quae ardore venenoque deformis,
plus habet eremi quam montes. Âfricam per omnia situ
et populis minorem esse certissimum est y quia et natura
sui minus habet spatii , et cœli inclementia plus deserti ;
cujus descriptio per provincias et gentes haec est.
Libjra Cjrenaica post ^gyptum in parte Africae prima
est. Haec incipit a civitate ^ Parthenio et Catabathmo ;
inde secundo mari usque ad aras Philenorum extenditur,
et usque ad oceanum Meridianum. Quae habet gentes
Libyorum, iEthiopum etGaramantum, ubi est ab oriente
.£gyptus ; a septentrione , mare Libycum ; ab occasu ,
Syrtes Majores et Troglodytae , quae habent e contra
insulam Calypso, a meridie, iEthiopicum oceanum.
Tripolis provincia j quae est et Subventana^ vel regio
Arzugum , ubi Leptis Magna civitas est , qua Ârzuges
per Âfricae limitem generaiiter vocantur, habet ab
oriente aras Philenorum inter Syrtes Majores et Troglo-
dytas ; a septentrione j mare Siculum , vel potius Adria-
ticum , et Syrtes Minores ; ab occasu , Byzantium ,
usque ad lacum Salinarum ; a meridie , Barbaros '^^,
Getulos, Natauros et Garamantas usque ad oceanum
iËthiopicum pertingentes.
Zeuges prius non unius loci cogoomentum ^ sed
totius provinciae fuit j velut in hodiernum ita a pruden*
ÉTHICUS. 73
par sa mer, qui est un écoulement de l'océan Occidental.
Du côté du midi , vers lequel elle s'étend au loin, elle est
resserrée dans un espace très-étroit et désert. C'est pour-
quoi quelques auteurs , tout en reconnai3sant la grande
étendue de l'Afrique en longueur, ont pensé qu'en raison
de son peu de largeur, elle ne méritait pas d'être regardée
comme troisième partie du globe , et devait être rattachée
à l'Europe : non qu'ils la trouvassent semblable à l'Eu-
rope, mais parce qu'ils ne jugeaient pas digne d'être mise
au même rang une contrée brûlée par le soleil , empoi-
sonnée , et plus déserte que la surface des montagnes. En
effet , l'Afrique est généralement moins étendue que l'Eu-
rope , et moins peuplée , à cause de l'inclémence du cli-
mat. En voici la description par provinces et par peuples.
La Libjre Cjrénalquej qui avoisine l'Egypte , est la
première partie de l'Afrique. Elle commence à la ville
de * Parthenius et au Catabalhmos ; ensuite elle s'étend
le long de la mer jusqu'aux autels des Philènes et jusqu'à
l'océan Méridional. Les peuples de cette contrée sont les
Libyens, les Éthiopiens et les Garamantes, voisins de
l'Egypte. Elle est bornée , au nord , par la mer Libyque ;
au couchant, par la Grande Syrte et les Troglodytes , en
face de l'île de Calypso ; au midi , par l'océan Éthiopique.
La province de Tripolis, qu'on appelle aussi Subven-
tana, ou contrée des Arzuges, nom qu'on donne com-
munément à cette extrémité de l'Afrique , où l'on voit la
grande ville de Leptis, est bornée, à l'orient, par les autels
des Philènes, entre la Grande Syrte et les Troglodytes;
au nord , par la mer de Sicile, ou plutôt Adriatique, et la
Petite Syrte ; au couchant, par Byzance jusqu'au lac des
Salines ; au midi , par les Barbares , les Gétules , les Na-
taures et les Garamantes , qui s'étendent jusqu'à l'océan
Éthiopique.
Zeugès fut d'abord le nom de la province entière , et
non celui d'un seul lieu , selon l'opinion des savants mo-
n iETHICUS.
tibus accipitur. Byzantium est ubi ejus metropoiis civi-
tas Hadrumetus sita est. Zeuges est ubi Carthago civttas
constituta est.
Numidia vocitatur ubi Hippos regius et Busicade
civitates sunt. Habet ab oriente Syrtes Minores et lacum
Salinarum ; a septentrione mare nostrum , quod spectat
ad Siciliaiii et Sardiniam ; ab occasu habet Mauritaniam
Sitifensem ; a meridie^ inonteni Suggarem , et post eos,
^thiopum gentes pervagantes usque ad oceanum £thio-
picum.
Sitifensis et Caesariensis Mauriianiœ sunt , quae habent
ab oriente Numidiam ; a septentrione , mare nostrum ;
ab occasu, fiumen Maluam '^^ ; a meridiem , montem
Astrixim , qui dividit inter vivam terram et arenas eremi
jacentes usque ad Oceanum , in quibus oberraut Gan-
gines iEthiopes.
Tingi Mauritania Africae ultimaest totius. Hœc habet
ab oriente (lumen Maluani ; a septentrione , mare no-
strum usque ad fretum Gaditanum , quod inter Abyienae
et Calpis duobus promontoriis coarctatur; ab occidente
habet Atlantem montem et oceanum Atlanticum : sub
africo , Hesperium montem ; a meridie , gentes Aulo-
luini44^ quas nunc Galaudas vocant, usque ad oceanum
Hesperium contingentes. Hic est totius Âfiicae terminus.
INSULiC: NOSTRl MARIS.
Nunc insularum quae in nostromari sunt, loca, no-
mina et spatia exponam.
Insula Cypros habet ab oriente mare Syrium , quem
ETHICUS. 75
dernes. Byzance est située près d'Hadrumète, sa mëtro-
pole. On appelle Zeugès, la contrée où est la ville de
Carthage.
On appelle Namidie y la contrée où sont les villes
d'Hippone-Royale et de Rusicade. Elle est bornée , à
l'orient , par la Petite Syrte et le lac des Salines ; au nord ,
par notre mer , en face de la Sicile et de la Sardaigne ; au
couchant , par la Mauritanie Sitifénoise ; au midi par le
mont Suggaris, et, plus loin, par les peuplades des
Éthiopiens , qui sont répandues jusqu'à l'océan Éthio-
pique.
Il y a deux MauritanieSy l'une appelée Sitifénoise et
l'autre Césaréenne. Elles sont bornées , à l'orient , par la
Numidie^ au nord, par notre mer; au couchant, par le
fleuve Malua ; au midi , par le mont Astrixis , qui sépare
la terre vive de déserts sablonneux qui s'étendent jus-
qu'à l'Océan , et où vivent les peuplades errantes des
Ganginés Éthiopiens.
La IHngi'Mauritanie est la dernière partie de l'Afri-
que. Elle est bornée, à l'orient, parle fleuve Malua; au
nord, parnotre mer jusqu'au détroit de Gadès, qui s'étend
entre les deux promontoires Abylène et Calpis; à l'occi-
dent , par le mont Atlas et l'océan Atlantique; du côté de
l'aiîricus , par le mont flespérien ; au midi , par le peuple
des Auloles , qu'on appelle aujourd'hui Galatides , et qui
sont répandus jusqu'à l'océan Hespérien. lii se termine
TAfrique.
ILES DE NOTRE MER.
Je vais maintenant faire connaître la position , te»
noms et l'étendue des îles qui sont dans notre mer.
L'île de Chypre est bornée , à l'orient , par la mer de
76 ^ iETHICUS.
Issicum sinum vocant; ab ocddente, mare Pamphyli-
cum; a septentrione , Aulone Cilico ; a meridie, Syri»
et Phœnicis pelago cingitur ; cujus spatium in loogo
tenet millia passuum glxxxii , in lato millia pas-
suum cxxii.
Insula Creta finitur ab oriente Carpathio mari ; ab
occasu et septentrione y mari Cretico ; a meridie , mari
Libyco , quod et Adriaticum vocant. Habet in longitu-
dine millia passuum glxxii , in latitudine millia pas-
suum L.
Insulœ Cyclades , quarum ab oriente prima Bhodos,
a septentrione Tenedos , a meridie Carpathos , ab oc-
casu Cythera , ab oriente finiuntùr litoribus Âsiae , ab
occidente mari Icario , a septentrione mari JEgddo , a
meridie mari Carpathio. Sunt omnes Cyclades insulae
numéro liy ; hœ tenent a septentrione in meridiem
millia passuum l ; ab oriente in occasum millia dxg.
Insula Sicilia tria habet promontoria : primum, quod
dicitur Pelorum^ et aspicit aquitonem, cui Messana ci-
vitas in proximo est ; secundum promontorium Pachi-
num y sub quo civitas Syracusana sita est , euronotum
respiciens ; tertium , Lilybaeum , ubi et civitas ejusdem
nominis sita est y dirigitur in occasum. Haec habet a Pe-
loro in Pachinum millia passuum gxlix ; a Pachino in
Lilybaeum habet millia passuum glxxiv. Haec ab oriente
cingitur mari Âdriatico , a meridie Africo j quod est
contra Subventanos et Syrtes Minores ; ab occidente et
septentrione habet mare Tyrrhenum , a borea usque
subsolanum fretum Adriaticum , quod dividit Taurome-
nitanos Siciliae , et nobilis Italiae Brutios. His finibus ,
sicut supra demonstravimus , Sicilia continetur.
ETHICUS. 77
Syrie , qu'on appelle golfe Issique; au couchant, par* la
mer de Pamphylie ; au nord , par le canal de Cilicie ; au
midi, par la mer de Syrie et de Phénicie. Elle a cent
quatre-vingt-deux mille pas en longueur et cent vingt-
deux mille pas en largeur.
L'île de Crète est bornée , à l'orient , par la mer Carpa-
thienne ; au couchant et au nord, par la mer de Crète ; au
midi, par la mer Libyque , qu'on appelle aussi Adriatique.
Elle a cent soixante-douze mille pas en loùgueur et cin-
quante mille pas en largeur.
LfCs Cjcladesy parmi lesquelles on compte Rhodes à
l'orient , Ténédos au nord, Carpathos au midi, Cythère
au couchant , sont bornées , à l'orient , par les rivages de
l'Asie; à l'occident, par la mer Icarienne \ au nord , par
la mer Egée ; au midi , par la mer Carpathienne. Toutes
les Cyclades sont au nombre de cinquante-quatre , et sont
répandues dans un espace qui a du nord au midi cin-
quante mille pas , et de l'orient au couchant cinq cent
quatre-vingt-dix mille pas.
La Sicile a trois promontoires : le premier, qu'on
appelle Pélorum , regarde l'aquilon , au voisinage de la
ville de Messine ; le second , nommé Pachinum , et au-
dessoiis duquel est la ville de Syracuse, régarde l'euro-
notus ; le troisième , nommé Lilybée , sur lequel est
située une ville du même nom , regarde le couchant.
Cette île a , du promontoire Pélorum au promontoire
Pachinum , cent quarante-neuf mille pas , et du promon-
toire Pachinum au promontoire Lilybée , cent soixante-
quatorze mille pas. Elle est bornée , à l'orient , par la mer
Adriatique ; au midi , par la partie de la mer d'Afrique qui
baigne le pays des Subventaniens et la Petite Syrte; au
couchant et au nord , par la mer Tyrrhénienne ; et dans la
direction du borée , le détroit de la mer Adriatique , qui
sépare les Tauroménitaniens en Sicile et les Bru tiens dans
la noble Italie. Telle est la configuration de la Sicile.
78 iETHICUS.
Insula Safxiinia habet a mendie contra Numidiam
Caraiitanos, quae Sardinia parvo freto, spatio millium
viginti, a Gorsica dividitur. Quae Corsicam versus a
septentrione habet Ulbienses. Cujus spatia in longo te-
nentmilliapassuuinccxxx, in lato millia passuum lxxx.
Hœc habet ab oriente et borea Tyrrhenuui mare ,
quod spectat ad portum seternae urbis Romœ ; ab occasu
mare Sardum , ab africo insulas Baléares longe posi-
tas , a meridie Numidicum sinum , a septentrione Cor-
sicam iiisulam.
4
Insula Corsica multis promontoriis angulosa est. Hase
habet ab oriente Tyrrhenum mare et portum aeternae
urbis Rom« , a meridie Sardiniam y ab occaâu insulas
Baléares 9 a circio et septentrione Ligusticum sinum.
Tenet in longo millia passuum numéro clx, in lato mil-
lia XXVI.
Insulœ sunt Baléares duae , Major et Minor , quibus
insunt bina oppida. Major Tarraconam Hispaniae civi*
tatem , Minor Barcilonam septentrionem versus contra se
habet. Majori subjacet insula Ebusus'*^; deinde ab
oriente Sardiniam, ab aquilone mare Gallicum , a me-
ridie Africœ Mauritaniacum pelagus , ab occasu Ibe-
ricum spectat.
Hae sunt insulœ ab Hellesponto usque ad Oceanum
per totum mare Magnum pelagus , de famosis y quae et
cultu et magnitudine célèbres habentur. £t quoniam
universa terrarum orbis spatia vel insularum descripsi-
mus'*^, nunc ad majorem demonstrationis structionem,
in quantum vigilantia nostra investigare potuit , demon-
strabo, ex œtema urbe Roma initium sumens, quaecaput
est orbis et domina senatus.
[Cetera desiderantitr ]
ETHICUS. 79
La Sardaigne est habitée, au midi, par leà Caralita-
niens , en face de ia Numidie. £ile est séparée de la Corse
par un petit détroit qui a vingt mille pas de largeur. Au
nord, du côté de la Corse, elle est habitée par les Ulbiens.
Sa longueur est de deux cent trente mille pas et sa lar-
geur de quatre- vingt mille pas. Elle est bornée à l'orient,
et du côté du borée, par la partie de la mer Tyrrhénienne
qui baigne le port de Rome, la ville éterpelle; au cou-
chant, par la mer Sarde ; du côté de l'africus, parla vue
lointaine des îles Baléares; au midi, par le golfe de Nu-
midie ; au nord , par la Corse.
La Corse est découpée par plusieurs promontoires. Elle
est bornée , à l'orient , par la mer Tyrrhénienne et le port
de Rome , la ville éternelle ; au midi, par la Sardaigne ; au
couchant, par les îles Baléares; du côté du circius et au
nord, par le golfe de Ligurie. Elle a cent soixante mille
pas en longueur et .vingt-six mille pas en largeur.
Les îles Baléares sont au nombre de deux, la Petite
et la Grande, et chacune a deux villes. La Grande regardç
Tarragone , ville d'Espagne , et la Petite regarde au nord
la ville de Barcelone. Dans le voisinage de la Grande est
Tile Ebusus. La même île Baléare regarde, à l'orient, la
Sardaigne ; du côté de l'aquilon , la mer des Gaules ; au
midi, la mer Mauritanienne d'Afrique; au couchant, la
mer Ibérienne.
Telles sont les îles les plus célèbres par leurs habitants
et leur étendue qui sont répandues sur toute la Grande
mer, depuis l'Hellespont jusqu'à l'Océan. Et maintenant
que j'ai achevé la revue du continent et des îles , je vais
entrer dans une description plus détaillée et aussi exacte
que possible, en commençant par Romej la ville éter-
nelle , qui est la capitale de l'univers et le siège du sénat.
fLa suite manque.}
NOTES
SUR LA COSMOGRAPHIE D'ÉTHICUS.
1. — Bodian. Peut-être Yindius, nom d'une montagne de
rinde?
2. — Isauria. Partie de la Grande Plhrygie.
3. — Adonis. On ne connaît sous ce nom qu*un petit fleuve
qui baignait les murS^de Byblos dans la Phénicie.
4.. — Teriades. Tibériade , ville de la Galilée ?
5. — PcUibotra. Ancienne ville de Flnde , capitale des Pra-
siens, dont on voit encore les ruines près d'Alla-Abad.
6. — dlexandropolis. Ville de la ThraCe.
7. — Adlenitœ. Adulis, nom de deux villes, Tune en Afrique
et l'autre en Arabie , dont les habitants se nommaient Adulites ?
8. — Colche. Coché , ville de la Babylonie , au nord-ouest de
Séleucie, sur le Tigre?
9. — Fatale. Ou Patala, aujourd'hui Tatta, située dans une
lie formée par Tfndus.
10. — Talloni. Thali, sur les bords de la mer Caspienne.
11. — Copretes. Nom d'un fleuve de la Susiane, qui a proba-
blement donné son nom à une ville voisine.
12. — Carrnania. La capitale de la Carmanie , quatorzième
satrapie persane , était Carmana^ aujourd'hui Kerman.
13. — Ostracine, Ville de l'Egypte , sur les confins de la Pa-
lestine.
14. — JEtergita, É vergeté?
15. — Falsagada. Une des principales tribus de la Perse s'ap-
pelait Pasagarde.
16. — Ariduli. Adulis? Voyez la note 7.
17/ _ Cumi. Cumes, ville de TÉolide?
^
NOTES. 81
18. -*- Damphe* Peut-être Daphûé , nom sous lequel il a existé,
1^ une yille d'Egypte, située sur la branche orientale de la
bouche Bubastique du Nil ; 'x^ un endroit de Syrie 9 à deux lieues
d'Antioche , regardé comme un faubourg de cette yille. G^étaitun
site délicieux par la fraîcheur des eaux et des ombrages. Il y avait
un bois de lauriers et de cyprès , au milieu duquel se trouvait un
temple de Diane ; 3° une forteresse de la Lycie ; 4^ une forteresse
de la Thrace sur le Danube ; 5° un des ports du canal de Con*
stantinople.
19. — Eudœmon. Yille maritime de l'Arabie Heureuse.
20. — Nabathea, Ville de l'Arabie Pélrée.
21. — Sabœa. Yille de l'Arabie Heureuse.
^. — Mace, Yille de l'Arabie Heureuse.
23. — Seres Magnum. Sera, capitale de la Sériqne, contrée
située à l'est de la Scythie , au delà de l'Jmaûs.
2{|'. -r- Âniseuige, Ëthicus nomme plus bas la ville d'Augé ,
qui était située à l'embouchure du Tigre.
25. — Fi/inei, Elymaïs , capitale d'une contrée qui s'étendait
entre le golfe Persique et la Médie ?
26. — jtdiabœ, L'Assyrie était communément désignée , sous
les Séleucides , par le nom d'Adiabène.
27. — Charta, Yille de la Mésopotamie.
28. — Nisibis, Yille de la Mésopotamie, aujourd'hui Nizbin.
29. — Arvœi. Arbi , capitale des Arbites , sur les frontières de
la Perse ?
30' — Mopsos, Plus communément Mopsueste , ville de la
Gilicie.
81. — Pyrrhenum. Paretonium, ville de l'Egypte, près d'A-
lexandrie ?
32. — Eleusinum. Pélusium, Péluse, ville d'Egypte?
33. — Coptis. Coptos, ville d'Egypte?
34. — Lignido, Lidmidus, ville de l'IUy rie?
35. — Theriodes. Le Rha ou Yolga ?
36. — Exos. Oxus?
37. — Currit undecies quadringinta, etc. Dans l'impossibilité
de rectifier le texte, nous n'avons point essayé d'interpréter ce
qui est absolument intraduisible.
38. — Flavius TigriSy edam ipse de monte Caacaso quasi
visitur natus, etc. Tout ce passage est évidemment altéré.
39. — Desuper JEthiopiam. Les Grecs et les Romains don-
éthiciis. 6
sa ËTuicus.
naient ce nom à tous les pays dont les habitants étaient noirs.
Éthicusa probablement voulu parler ici de TArabie.
kOf, — Saracenos. Peuple de T Arabie Déserte, aujourd'hui
Sarrasins.
41. — Deri'icas, Peuple, voisin des Hyrcaniens, sur les bords
de rOxus.
42. — Paroparsosianos. — Faropamisos , Paropamisiens ,
peuple de la haute Asie ?
43. — Dacrianos. — Bactrianos , Bactriens?
44. — Arogotos. 11 y avait dans l'Aracosie une ville nommée
Arochote.
45. — Acianos. — Arianos , Arianiens?
46. — Orocenos. — Osroenos y Osroénicns?
47. — Anidrosos. — Gedrosos , Gédrosiens?
48. — Quados. Peuple delà Germanie.
49. — Vaccœos. Peuple de FEspagne Tariaconaise.
50. — Vardœos. Peuple de la Palmatie.
51. — Erisiones, — Frisios, Frisiens , peuple de la Germanie.
52. — Caninefates. Peuple Batave.
53. — Rutenos. Peuple de la partie de l'Aquitaine appelée
aujourd'hui Rouergue. '
54. — Antequinos» — AquitanoSy Aquitains?
55. — Mare Lautades, Mer de Leucade?
56. — Hyberus. Hybemie ?
57. — Matrona, Mona, aujourd'hui Anglesey?
58. — TWe/îtt/w. Alpes Tridentines?
59. — Tahumum, Montagne de l'Italie , dans le Samniom.
60. — Ocranum. Ocrinum , promontoire de la Bretagne ?
61. — JEmiliam* Une des dix-sept provinces de l'Italie sous
les empereurs. Elle était située entre le Pô et l'Apennin.
62. — Bracaram, Ville de l'Espagne Tarraconaise , aujour-
d'hui Braga.
63. — Lucum Augusii. Ville de l'Espagne Tarraconaise <» au-
jourd'hui Lugo.
64. — Faecam.Yille d'Afrique, dans la Zeugitane, sur le
fleuve Bagrada , à l'ouest de Carthage.
65. — Brixiam. Capitale des Brixentes, aujourd'hui Brescia.
NOTES. 83
66. — Dertonam. Ville de la Ligurie, aujourd'hui Tortone.
67. — Concordiam. Ville de la Vénétie.
68. — Laûs, Ville de la Gaule Transpadane , aujourd'hui Lodi
Vccchio.
69. — Faventiam, Ville de la Gaule Cisalpine, aujourd'hui
Faenza.
70. — lader. Jadera , capitale du pays des Libumiens , au-
jourd'hui Zara.
71. — Singidunum. Ville de la Dacie , aujourd'hui Belgrade.
72. — Scisciam. Ville de la Pannonie, aujourd'hui Sisseg.
73. •; — Jlincum. Alingo, aujourd'hui Langon, près de Bor-
deaux ?
74. — Camuntum. Ville de la Pannonie , aujourd'hui Altem-
berg.
75. — «Sa^ar/a/Ti. Ville de la^ Pannonie, aujourd'hui Sarwar.
76. — Nepeten. Ville de l'Étrurie, aujourd'hui Nepi.
77. — Sutrium. Ville de l'Étrurie, aujourd'hui Sutri,
78. — Forum P^eassi. Forum Gassii?
79. — Bulsinis. Bullis , capitale des Bullidenses , près des fron-
tières de l'IUjrie?
80. — Arredum, Arezzo, ville de l'Étrurie, à l'est, entre Ti-
fernum et Biturgie , sur l'Amus , près de sa source.
81. — Pénètre. Préneste ?
82. — In, campis Dardaniœ. Dardanie, partie de la haute
Mésie , qui avait pris ce nom d'une peuplade venue de l'Asie
Mineure.
83. — Gothos, On s'accorde à reconnaître les Goths^our un
peuple d'origine germanique. La première fois que les historiens
nous parlent de ces barbares , ils nous les montrent sur les bords
delà Vistule. Il parait incontestable que, plusieurs siècles avant
notre ère, ils quittèrent leurs demeures primitives, pour aller faire
la conquête de la Scandinavie et de quelques-unes des lies de la
Baltique. Le nom de Gothie, donne encore aujourd'hui à une
partie de la Suède et de la Finlande , et de Gothlandy que porte
une des principales lies de la mer voisine , sont des traces évidentes
de leur séjour dans ces parages. On distinguait les OstKogoths,
ou Goths orientaux, et les FF'isigoths, ou Goths occidentaux
84. — Herulos. Peuple des bords du Palus-Méotide.
85. — Marcomannos. Les Marcomans (aujourd'hui Bohème}
/
84 ÉTUICUS.
pour se soustraire au joug des Romains , se jetèreot sur le Boio-
hemum ou pays des Boïens , d^où ils chassèrent ce peuple , qui
vint chercher un refuge sur les terres de Tempire , dans la partie
de la Yindélicie, laquelle 6nit par prendre le nom de Boiaria (au-
jourd'hui Bavière méridionale).
86. — Longobardos. Peuple àes bords de l'Elbe.
87. — Suevos, Les Suèyes (la plus grande partie de la Prusse
et principautés de Saxe ) , la plus puissante des confédérations
germaniques. Elle occupait toute la Germanie centrale , qui était
souvent désignée sous le nom de Suevia, et dont une partie con-
serve encore celui de Souabe.
88. — Alanos, Peuple d'origine scythique, qui errait dans
les vastes plaines de la Sarmatie Asiatique.
89. — Francos. Les Francs (aujourd'hui grand-duché du
Bas-Rhin, Nassau et Hesse) formaient une ligue composée de
presque tous les peuples du nord-ouest de la Germanie. Ils ne
furent connus sous ce nom que vers le milieu du troisième siècle
de notre ère , époque à laquelle ils pénétrèrent dans la Gaule , en
Espagne et jusqu'en Afrique. Parmi les peuples compris sous
cette dénomination commune , on distinguait : les Saliens, les
Ripuaires , les Sicambres , les Chamaves, les Angrivariens , les
Attuaires et les Cattes.
90. — Alamannos, Les Allemands (aujourd'hui Bade et Wur-
temberg) étaient une autre confédération de peuples germains,
parmi lesquels on distinguait : les Usipiens , les Tenctères , les
Bucinobantes et les Juthonges.
91. — Tolosantes. Peuple de la province romaine (aujour-
d'hui le ^sud du département de Tarn-et-Garonne , presque tout
celui de la Haute-Garonne, et une petite partie de celui de
l'Aude).
92. — Morinos, Peuple de la Belgique seconde , sur la côte* en
face de la Bretagne. Les Romains appelaient les Morins extremi
hominum,
93. — Ansibarios, Peuple de la Germanie, voisin des Chauques.
94. — Bw^undiones. Peuple originaire de la côte du golfe
Codan , entre le Yiadrus (aujourd'hui Oder) et la Yistule.
95. — Gepidas, Surnom d'une partie de la nation des Goths ,
et qui signifie, dit-on, traineurs ou paresseux.
96. — Hunnos, Peuple de la Scythie Asiatique , au nord-est
des Alaius.
NOTES. 85
97. — Rugios* Peuple de la Germame , qui habitait sur les
bords du golfe Godan.
98. — Farros, — /^<inVïi05, Variniens , peuple de la Germanie ?
99. — Basternàs. Peuple des monts Carpathes.
100. — Carpicotos, — Carpianos, Carpiains , peuple de la Sar-
matie Européenne?
101. — Evodum, Emode, ramification des monts Himalala?
102. — Peliam, Pella?
103. — Theceas. — Thebas^ Thèbes ?
104. — Percium. — Sperchium, le fleuve Sperchîus ?
105. — Eunicos, -^ Hernicos, Berniques, peuple de Tltalie?
106. — Dervicas. Derbiçes, peuple de THyrcanie.
107. — Sogatenos. — Sogdianos , So^àittïs^
108. — Tauromedas, Peuple de la Médie.
109. — Gir6ff. Ville de Tîle Meninx, près des côtes de l'Afri-
que propre.
110. — Corvessa vei Corvena, Gorbiena , ville de la Médie ?
111. — Mauritaniam SHifensem. Partie de la Mauritanie Gésa-
rienne , ainsi nommée de la ville de Sitifi.
112. — Nitiobres, Nitria , ville de la basse Egypte ?
113. — Fossam Trajani. On connaît sous ce nom un canal
construit par Trajan au-dessus du partage du Nil.
114. — Nabratam vel Sabratam. Sabrata , ville sur la côte
septentrionale de l'Afrique , entre les deux Syrtes.
115. — Rusuccurram, Ville de la Mauritanie Césarienne.
116. — Chartennas, Ville de la Mauritanie Césarienne.
117. — Asswida, Assurus ou Assuras, ville de l'Afrique Sep-
tentrionale.
118. — Sttfibum. Sitifi , ville de la Mauritanie Césarienne?
119. — Suffetulam. Ville de l'Afrique Septentrionale.
120. — Theleptin. Thala, ville de l'Afrique Septentrionale?
121. — Capsam. Il y avait deux villes de ce nom en Afri-
que : l'une , sur la côte septentrionale ; l'autre « dans l'intérieur.
122. — Tuburficunum vel Tubursicumos. Tubusuptus, ville
de la Mauritanie Césarienne?
123. — Midorum. Probablement la même que Madaure y
nommée plus haut.
124. — Lambesas. Ville de la Mauritanie Sitifensis.
86 ËTHICUS.
lâS. *— Magros, Magramnum , ville de laTaprobane?
126. — Zahos, Saba ?
127. — Tabusutiam, Tagaste?-
128. — Bioam, Port de ce nom , situé dans la partie méridio-
nale de rile de Sardaigne.
129. — Mossylon emporium. Port sur la côte orientale de
l'Afrique. C'était le lieu de l'entrepôt du cinnaraome qu'on tirait
des environs.
130. — Carris. Garrœ , ville de la Mésopotamie , aujourd'hui
Haran , qui est le même nom que lui donne l'Écriture.
131. — Ah africo. Vent du sud-est.
132. — A barbarico. Vent du nord-est.
133. — A borea. Vent du nord, opposé au No tus.
134. — Ab euro. Vent de Test.
135. — A favonio. Vent du sud-ouest.
136. — A circio. Vent du nord-ouest.
137. — Cœphaliam, Cephalenia , île de la mer Ionienne ?
138. — Cassiopiam. Cassiopeia était le nom d'une petite con-
trée de rÉpire, ainsi appelée de la ville de Cassiopœa. L'île du
même nom est inconnue.
139. — Rutubi, Port sur la côte de la Mauritanie propre , au-
jourd'hui Mazagan dans le royaume de Maroc.
140. — Tilœ, Thule , la plus grande des îles Shetland , au
nord-ouest de l'Ecosse ?
141. — Mewania, On ne connaît sous ce nom qu'une ville de
rOmbrie , oii naquit le poète Properce. Peut-ê^re Mona , aujour-
d'hui Anglesey.
142. — Barbaros. Les anciens donnaient le nom de Barbarie
à la côte orientale d'Afrique, qu'on appelle aujourd'hui côte
d'Ajan»
14.3, — Maluam, Mal va, ou Malua , ou Mulucha , fleuve de
la Mauritanie Césarienne.
144. — Aulolum. Autololes , peuple gétule , suivant Pline et
Solin ?
145. — Ebusus, Aujourd'hui Iviça, une des îles Pithyuses,
près de la côte orientale de l'Espagne.
146. — Et quoniam unwersa terrarum orbis spatia vel insuia-
NOTES.
87
riun descripsimus . La description d^Éthicus n'étant pas toujours
très-méthodique , nous terminerons ces notes par un tableau des
divisions principales du monde coûnu des anciens.
OaiBNTALB.
EUROPE. .
ocgidentAlb. .
ilUlle. Dade.
Grèce. Mésie.
Sarmatle.
/ Iles Brltanniqaeai Pannonie.
lUyrie.
liburnie.
Dalmatie.
MIUBURB.
1 Germanie.
\ Gaule.
I Hispanie.
^Rhétie.
(Mysie.
(Blthyiiie.
iÉolide.
lonie.
Lydie.
au nord»
au sud..
au nord.
ASIE.
IpROPBB. • i o,u centre.
{Carie.
Lyde.
PamphyUe.
{Sarmatle.
Scythie.
Colchide.
Syrie.
Pliénide.
Palestine.
Arménie.
Mésopotamie-
Assyrie.
iBabylonie.
Susiane.
Perse.
au sud. . . I Arabie.
à l'est. . . I Sérlque.
I Egypte.
Libye.
Marmariqae.
Gyrénaïqne.
Région syrtlqae.
Paphlagonie.
Pont.
Phrygie.
Galatle.
Cappadocp.
Plsidie.
Isamie.
Gilide.
Ibérie.
Albanie.
Garmanie.
Gédrosie.
Médle.
Hyrcanie.
rarthie.
Arie
Margiane.
Bactriane.
Sogdlane.
Inde.
LesSères.
Afrique propre.
Numidie.
Mauritanie.
Ethiopie.
FIN.
TABLE
DES MATIÈRES D'ETHICUS ISTER.
»•••«
Page»
Notice sur Étiicus 5
Cosmographie d'Éthicus 7
Description de Tocéan OrieDtal 9
Mers, pag« ti. Villes, page it.
Iles, ih. Fleures, i3.
Montagnes, ib. Peuples, ai.
Provinces ,16.
Description de Tocéan Occidental i3
Mers, a3. Villes, a5.
Iles, 16 Flenves, 29.
Montagnes, ib. Peuples, 37.
Provinces, a 5.
Description de Tocéan Septentrional 37
Mers, 37. Villes, 39
Iles , 39. Fleuves , 4 ( •
Montagnes , 16. Peuples, 45*
Provinces , ib.
Description de i*océan Méridional 47
Mers, 47. Prorinces, 49-
Iles, 16. Villes, ib.
Montagnes, ib. Fleuves, ib.
Autre description du monde entier 5x
Description de TAsie 55
— • de l'Europe 63
-:- de TAfrique 71
Iles de notre mer 75
Notes 79
SECONDE SÉRIE
BIBLIOTHÈQUE
lITIl-FKi^ÇllSIÎ
DEPUIS AUKIEN JlISQIl'l CR^UOIRE DE TOURS
PAH C. !.. F. PANCKOUCRE
IMPRIMERIE PANCKOUCKF..
me des Poilerins, 14.
w
Cs
PUBLIUS VICTOR
d:es régions
OE
LA VILLE DE ROME
TRAnlIITRS POUR LA fREMlÈlIR FtlIS
R?l FRAIKJAIS
PAR M. lOmS BAUDET
Professeur
PARIS
C. L. F. PANCKOUCKE, ÉDITEUR
Ol'Kir.rER I»E f/ORDRE ROYAÏ. DE LA I.ÉdlOR D'»10NriHJK
«DE DES POITEVINS, ri
1843
.*■ I . - | . J£
NOTICE
SUR PUBLIUS VICTOR.
Il nous est parvenu deux topographies de i*an<âenne Rome :
l'une de Sextus Rufus Festus , Fautre de Publius Victor. Ces deux
écrivains paraissent avoir vécu sous Constantin , ou peu après le
règne de ce prince; du moins Publius Victor ne fait mention
d'aucun monument postérieur à l'époque de Constantin, et en
même temps rien n'indique, dans sa nomenclature, aucun chan-
gement extérieur dans Rome païenne : quartiers , rues , temples,
colonnes, statues, tout atteste encore la présence de l'ancien
culte ; on trouve partout le polythéisme. Cette topographie était
un appendice nécessaire de Pomponius Mêla , de Vibius Sequester
et d'^thicus, et complète le tableau de la géographie du monde
romain. Quoique très-succincte, elle renferme des indications fort
curieuses qu'on chercherait en vain dans les historiens , et qui
sont indispensables pour l'intelligence d'un grand nombre de pas-
sages d'Horace, de Perse, de Juvénal et de Martial.
L, BAUDET.
kV«.W»»r^«
PUBLIUS VICTOR
DE REGIONIBUS URBIS ROH£'.
'«^•ta.
RegiO I. POITA GàPKHA^.
Vicus et aedes Camœna-
rum.
Yicus Drusianus.
Vicus Sulpiti ultenoris.
Vicus Sulpiti citerions.
Vicus Fortunœ obsequen-
tis^.
Vicus pulverarius.
Vicus Honoris et Virtutis*.
Vicus Trium Ararum.
Vicus Fabriti.
iEdes Martis.
/Edes Minervae.
JEdes Tempestatis ^.
Area Apollonis^.
Area Spei.
Area GalU, sive Thalli, sive
Gain».
Area Pinaria.
Area Carsurae.
Lacus Promethei.
Lacus Vespasiani.
Balineum Torquati 7 .
Balineum Vectii Bolani.
Balineum Mamertini.
Balineum Abascantiani.
Balineum Antiochiani.
Thermae Severianae.
Thermae Commodianae.
Arcus D. Veri Parthici.
Areus D. Trajani.
Arcus Drusi.
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PUBLIUS VICTOR.
DES RÉGIONS DE LA VILLE DE ROUE.
Région I, dUe Pobtb Gapsnb.
Quartier et temple des
Muses.
«
Quartier de Drusus.
Quartier de Sulpitius ulté-
rieur.
Quartier de Sulpitius cité-
rieur.
Quartier de la Fortune
obéissante.
Quartier poudreux.
Quartier de l'Honneur et de
la Vertu.
Quartier des Trois Au-
tels.
Quartier de Fabritius.
Temple de Mars.
Temple de Minerve.
Temple de la Tempête.
Place d'Apollon.
Place de TEspérance.
Place du Gallus^ ou du Gau-
lois , ou de Thallus ^ ou
de la Gaule.
Place Pinaria.
Place de Carsura.
Lac de Prométhée.
Lac de Vespasien.
Bain de Torquatus.
Bain de Yectius Bolanus.
Bain de Mamertinus.
Bain d'Abascantianus.
Bain d'Antiochianus.
Thermes de Sévère.
Thermes de Commode.
Arc du divin Vèrus le Par-
thique.
Arc du divin Trajan.
Arc de Drusus.
\
1
PUBLIUS VICTOR.
Mutatorium Cœsaris^.
Almo fluviusd.
Vici novem.
^diculae decem.
Yiconragistri triginta sex
Curatores duo".
Denunciatores duo ' * .
lO
Insulae quatuor millia du-
centœ quinquaginta'^.
Domus centum viginti.
Horrea tredecim.
Balineae privatœ octoginta
duo.
Lacus octoginta tres'^.
Pistrina viginti.
Regio in ambitu continet pedes duodecim millia du-
centos viginti duos.
Templum Claudii.
Macellum magnum.
Campus Martialis '^.
Lupariae '7.
Ântrum Cyclopis. ^
Castra peregrina.
Caput Africae.
Arbor sancta»
Domus Philippi.
Domus Yectiliana.
Regia Tulli Hostilii tem-
plumque , quod is in eu-
riam redegit ordine a se
aucto y id est Fatribus
• minorum gentium '^.
ao
Regio II. COBLIMONTIUM ''^.
Armamentarium.
Spolium Samarium
Ludus matutinus ^^
Ludus Gallicus.
Cohortes quinque vigilum.
Vici septem.
^diculae octo.
Vicomagistri viginti octo.
Mansiones Albanae.
Mica aurea'9.
Curatores duo.
Denunciatores duo.
Insulae tria millia.
Domus centum triginta très.
Horrea viginta tria.
Balineae privatae viginti.
-Pistrina duodecim.
Regio in ambitu continet pedes duodecim millia du-
centos.
PUBLIUS VICTOR.
Mutatorium de César.
Le fleuve Almon.
Neuf quartiers.
Dix petits temples.
Trente-six maîtres de quar-
tier.
Deux curateurs. .
Deux dénonciateurs.
Quatre mille deux cent cin-
quante lies.
Cent vingt maisons.
Treize greniers.
Quatre-vingt-deux bains
particuliers.
Quatre-vingt-trois lacs.
Vingt boulangieries.
La circonférence de la région est de douze mille deux
cent vingt-deux pieds*
Région 11, dite Coelimonticm.
Temple de Claude.
Grand Marché.
Champ Martial.
Maisons de prostitution.
Antre du Cyclope.
Camp étranger.
Tête de l'Afrique.
Arbre sacré.
Maison de Philippe.
Maison Vectiliana.
Palais de Tullus Hostilius,
et temple qu'il transforma
en curie après avoir créé
l'ordre des Pères dits Mi-
norum gentium.
Hôtelleries Albaines.
Paillette d'or.
Arsenal.
Dépouille Samarienne.
Jeu matinal.
Jeu Gaulois.
Cinq cohortes de gardes.
Sept quartiers.
Huit petits temples.
Vingt-huit maîtres de quar-
tier.
Deux curateurs.
Deux dénonciateurs.
Trois mille îles.
Cent trente-trois maisons.
Vingt-trois greniers.
Vingt bains particuliers.
Douze boulangeries.
La circonférence de la région est de douze mille deux
cents pieds.
10
PUBLIU8 VICTOR.
Regio III. Isis ET Sbrapis Monbtâ*^
Âmphitheatrum , quod ca-
pit loca oetoginta septeni
miUia»^.
Ludus M agnus.
Ludus Dacicus.
Doinus Bryttiana.
Samium choragium.
Praetura prœsentissima.
Thermae Titi Cœsaris Au-
gusti'*. " ,
Thermae Trajani Cœsaris
Âugusti.
Thermae Pliilippi Caesaris
Augusti.
Lacus Pastoris.
Schola quaestorum.
Schola capulatorum*^.
Regio in ambitu continet
dringentos quinquaginta.
Porticus Livia.
Castra Misenatium.
Suburra *^.
•Vici octo.
^diculae octo.
Vicomagistri viginti qua-
tuor.
Cura tores dilo.
Denunciatores duo.
Insulae mmdcclvii.
Domus centum sexaginta.
Horrca decem et oclo.
Balineae privatae oetoginta.
Lacus sexaginta quinque.
Pistrina duodecim.
pedes duodecim millia qua*
Regio IV. Tbmplum Pacis*'.
Templura Rémi.
Teniplum Venerisr.
Templum Faustinae ^^.
Templum Telluris.
Via Sacra *9.
Basilica Constantini ^°.
Basilica Pauli iEmilii.
Sacri portus.
Forum transitorium.
Balineum Daphnidis.
Porticus absidata.
Area Vulcani cum Vulca-
naU ^' ubi lotos a Ro-
mulo sata, in qua Area
sanguine per biduum
pluit.
PUBLIUS VICTOR.
11
Région 111, dite Isis et Sbbapis Monbtà.
Amphithéâtre , contenant
quatre-vingt-sept mille
places.
Grand Jeu.
Jeu Dacique.
Maison Bryttiana.
Chorége samien.
Préture très-vigilante.
Thermes de Titus César Au-
guste.
Thermes de Trajan César
Auguste.
Thermes de Philippe César
Auguste.
Lac du Pasteur.
Ê
Ecole des questeurs.
École des capulateurs.
Portique Livie.
Camp des Misénates.
Suburra.
Huit quartiers.
Huit petits temples.
Vingt - quatre maîtres de
quartier.
Deux curateurs.
Deux dénonciateurs.
Deux mille sept cent cin-
quante-sept lies.
Cent soixante maisons.
Dix-huit greniers.
Quatre-vingts bains parti-
culiers.
Soixante-cinq lacs.
Douze boulangeries.
I^ circonférence de la région est de douze mille qua-
tre cent cinquante pieds.
Région IV, dite Temple de là Paix.
Temple de Rémus.
Temple de Vénus.
Temple de Faustine.
Temple de la Terre.
Rue Sacrée.
Basilique de Constantin.
Basilique de Paul-Ëmile.
Ports sacres.
Forum de passage.
Bains de Daphnis.
Portique voûté.
Place de Vulcain , avec Vul-
canale , où l'on voit un
lotus planté par Romu-
lus , et qui se couvre de
sang pendant deux jours.
12 PUBLIUS
Buccina aurea ^* , vel Buc-
cinum aureum.
Apollo sandalarius.
Horrea Chartaria^^, velTa-
staria , vel Testaria.
Sororium Tigillum ^*.
Colossus altus centum duo
semis, habens in capite
radios septem : singuli
pedum viginti duorum
semis.
Meta sudans.
Carinae ^^.
Domus Pompeii.
Âvita Cicerouum domus.
VICTOR.
Vici octo.
^diculae octo.
Vicomagistri triginta duo.
Curatores duo.
Denunciatores duo.
Insulae mmdgclvii.
Domus centum triginta
octo.
Horrea octo.
Balineae privatœ septuaginta
quinque.
Lacus septuaginta octo.
Pistrina duodecim.
Regio in ambitu continet pedes tredecim millia.
Regio V. ExQUiLiNA.
Turris etcollis Yiminalis.
Lacus Promethei.
Macellum Liviani.
Nymphaeum D. Alexan-
dri 36.
Cohortes septem vigilum.
i£des •Veneris Erycinae ad
portam Couinai K
Horti Planciani, vel Plau-
tiani.
Horti Mecaenatis.
Regia ServiiTuIli.
Hercules SuUanus.
Amphitheatrum Castrense.
Campus Exquilinus et lucus.
Campus Yiminalis sub ag-
gere.
Lucus Petelinus ^^.
Templum Junonis Lucioae.
Lucus Fagutalis ^9.
Domus Aquilii jurisconsuiti,
Q. Catuli , et M. Crassi.
Ara Jovis Viminei.
PUBLIUS
Buccine d'or.
Apollon aux sandales.
Greniers Chartaria, ou Tas-
taria^ ouTestaria.
Poteau de la Sœur.
Colosse haut de cent deux
pieds et demi, et sur-
monté de sept rayons,
qui ont chacun vingt-deux
pieds et demi;
Borne [ou meule] suante.
Carènes.
Maison de Pompée.
Maison patrimoniale des Ci-
céron.
VICTOR. 13
Huit quartiers.
Huit petits temples.
Trente - deux maîtres de
quartier.
Deux curateurs.
Deux dénonciateurs.
Deux mille sept cent cin-
quante-sept îles.
Cent trente-huit maisons.
Huit greniers.
Soixante-quinze bains par-
ticuliers.
Soixante-huit lacs.
Douze boulangeries. ^
La circonférence de la r^ion contient treize mille pieds.
Région V, dite Exquilinb.
Tour et colline Yiminale.
Lac de Prométhée.
Marché de Livianus.
Nymphée du divin Alexan-*
dre.
Sept cohortes de gardes.
Temple de Vénus Erycine ,
près de la porte CoUina.
Jardins de Plancius ou Plau-
tius.
Jardins de Mécène.
Palais de Servius Tullius.
Hercule Sullanus.
Amphithéâtre du Camp.
Champ et bois Exquilin.
Champ Viminal y au-dessous
de la rue Viminale.
Bois Petelinus.
Temple de Junon Lucine.
Bois du Figuier.
Maison d'Aquilius le juris-
consulte, déQ.CatuluSy
et de M. Crassus.
Autel de Jupiter Viminéen.
14
Minerva medica.
PUBLIUS VICTOR.
Isis patricia.
Lavacrum Agrippinas.
Thermae Olympîadis.
Yici quiadecim.
.£diculaQ totidem.
Vicomagistri sexaginta.
Curatores duo.
Denunciatores duo.
Insulae tria millia octin-
geufôe quinquaginta.
Domus centum oct<^inta.
Lacus septuaginta novem.
Horrea viginti tria.
Balineae private&septuaginta
quinque.
Pistriua duodedm.
Regio in ambitu continet pedes quindecim millia non-
gentos.
Regio VI. ÂLTA Sbhita.
Vicus Bellonae.
Vicus Mamuri *®.
Templum Salutis in colle
Quirinale*'.
Templum Serapeum.
Templum ApolUnis et Cla-
thgp8B^^
Templum Flor» , et Grcus.
Flopalia^^.
CapitoUum vetu»^*.
Divus Fidius in coite.
Forum Sallustii,
Fortuna publîca in edlle.
«
Statua Mamuri plumhea^^.
Templum Quirini.
Domus Attici.
Malum* punicum , ad quod
Domitianus dicavit tem-
plum gentis Flaviœ, et
erat doinus ejus.
Horti Sallustiani.
Senatulum Mulierum ^^.
Thermae Diocletian».
Thermal Constantinianae.
Balinea PaulL
Decem tabernœ^?.
Ad GalHnaa albias*
Area Calidii.
Cohortes trea vigilum.
Yiqi dt^odecim.
PUBLIUS
Minerve qtu pr^idé à lamé*
decine.
Isis patricienne.
Lavoir d'Agrippine.
Thermes d'Olympias.
Quinze quartiers.
Quinze petits temples.
Soixante maîtres de quar^
tier.
Deux curateurs.
La circonférence de la région est de quinze mille neuf
cents pieds.
VieTOR. 15
Deux dénonciateurs.
Trois mille huit cent cin-
quante îles.
Cent quatre-vingts maisons.
Soixante-dix-neuf lacs.
Vingt-trois greniers.
Soixante-quinze bains par-
ticuliers.
Douze boulangeries.
Région VI, dite l^ Haut Sbtitibb.
Quartier de Bellone.
Quartier de Mamurius..
Temple duSalut, ou de laSan-
té , sur le mont Quirinal.
Temple de Sérapis.
Temple d* Apollon et de Cla-
thra.
Temple de Flore , et Cirque.
Jeux Floraux.
Vieux Capitole.
Divus Fidius sur la colline.
Marché de Salluste.
La Fortune publique sur la
colline.
Statue en plojnb de Mamu>
rius.
Temple de Quirinus.
Maison d'Atticus.
Pommier punique, près du-
quel s'élève le temple de la
famille Flavienne , dédié
par Domitien , qui avait
sa maison dans le voisi-
nage de cet arbre.
Jardins de Salluste. -
Senalulum des Femmes.
Thermc^s de Dioclétien.
Thermes de Constantin.
Bains de Paulus.
Dix tavernes.
Aux Poules blanches.
Place de Calidius.
Trois cohortes dej^rdes.
Douze quartiers.
16
PUBLIUS VICTOR.
^diculae sexdecim.
V icomagistri quadraginta
octo.
Curatores duo.
DenuDciatores duo.
Insulœ tria millia quin-
Domus centum quadraginta
quinque.
Horrea octodecim.
Balineae privât» septuagiata
quinque.
Lacus septuaginta sex.
Pistrina duodecim.
gentœ quinque.
Begio in amUtu continet pedes quindecim millia sex-
centos.
Regio vn. Vu Lâta.
Ijacus Ganymedis.
Cohortes septem vigiluir. ,
aliter primorum vigilum.
Arcus novus.
Nymphaeum Jovis.
£dicula Capraria.
Campus Agrippae.
Templum Solis.
Castra Gentiana , aliter
Gipsiana.
Porticus Constantin!.
Templum novum Spei.
Templum novum Fortunae.
Templum novum Quirini.
Sacelhim Genii Sangi^^.
Equi aenei Tiridatis.
Forum Suarium.
Regio in aiiibitu continet
tingentos.
Forum Archemorium.
Horti Argiani.
Pila Tyburtina.
Ad Mansuetos.
Lapis pertusus.
Vici decem.
Yicomagistri quadraginta.
Curatores duo.
Denunciatores duo.
Insulae quatuor millia tre-
centae octoginta quinque.
Domus centum viginti.
Horrea viginti quinque.
Pistrina sedecim.
Balineae privatae septuaginta
quinque.
Lacus septuaginta sex.
pedes duodecim millia sep-
PUBLIUS VICTOR. 17
Cent quarante - cinq mai-
sons.
Dix-huit greniers.
Soixante-quinze bains par-
ticuliers.
Soixante^seize lacs.
Douze boulangeries.
La circonférence de la région est de quinze mille six
cents pieds.
Seize petits temples.
Quarante - huit maîtres de
quartier.
Deux curateurs.
Deux dénonciateurs.
Trois mille cinq cent cinq
îles.
Région VII, dite Voie Labgb.
Lac de Ganymède.
Sept cohortes de gardes ^ ou
de premières gardes.
Arc neuf.
Nymphée de Jupiter.
Petit temple des Chèvres.
Champ d' Agrippa.
Temple du Soleil.
Camp Gentianus ou Gip-
sianus.
Portique de Constantin.
Temple neuf de TEspérance.
Temple neuf de la Fortune.
Temple neuf de Quirinus.
Chapelle du Genius Sangus.
Chevaux d'airain de Tiri-
date.
Marché aux Porcs.
Forum d'Archémore.
Jardins d'Argie.
Colonne Tyburtine.
A la Mansuétude.
Pierre percée.
Dix quartiers.
Quatre-vingts maîtres de
quartier.
Deux curateurs.
Deux dénonciateurs.
Quatre mille trois cent qua-
tre-vingt-cinq îles.
Cent vingt maisons.
Seize boulangeries.
Soixante-quinze bains par-
ticuliers.
Soixante-seize lacs.
La circonférence de la région est de douze mille sept
cents pieds.
p. Victor.
«•
18
PUBLIUS VICTOR.
Regio VIII. Forum Romanum^^
Rostra populi Romani ^°.
i£des Victoriae, cum alia
aedicula Victoriae Vii^-
nis dicata a Porcio Ca-
tone.
Templum Julii Caesàris in
Foro.
Yictoriae aurea statua in
teinplo Jovis'Optinii Ma-
ximi.
Ficus Ruminalis^* et Lu-
percal Virginis.
Columna cum statua M. Lu-
dii.
Graecostasis ^'.
JEdes Opisy et Saturni in
vico Jugario.
Miliarium aiireum ^^.
Senatulum aureum.
Pila Horatia ^^, ubi tropaea
locata nuncupantur Cu-
ria.
Templum Gaàtorum ad la-
cum Jutumae ^*.
Templum Concordiae.
Equus aeneus Domitiani.
Atrium Minei^vœ.
Ludus ^milius.
Julia porticus.
Arcus Fabianus.
Puteal libonis^^.
Jani duo , celebris mercato^
rum loçus.
Regia Numae.
Templum Vestae^^.
Templum Deum Penatium.
Templum Roniuli.
Templum Jani.
Forum Caesaris.
Stationes municipiorum ^*.
Forum Augusti cum aede
Martis Ultoris.
Forum Trajani cum tem-
plo et equo aeneo y et
columna cochlide, quae
est alta pedes centum
viginti octo, habetque
intus gradus centum oc-
toginta quinque , fene-
stellas quadraginta quin-
que.
Cohortes sex vigilum.
yEdicula Concordiae supra
Graecostasin.
Lacus Curtius^».
Basilica Argentaria.
Umbilicus urbis Romae.
Templum Titi et Vespa-
siaiii.
Basilica Paulî cum Phrygiis
columnis.
PUBLIUS VICTOR.
t9
Région VIII, dite Fobcm Romain.
Rostres du peuple romain.
Temple de la Victoire , avec
une petite chapelle con-
sacrée par Porcius Caton
à la Victoire Vierge.
Temple de Jules César dans
le Forum.
Statue d'or de la Victoire
dans le temple de Jupiter
Très-Bon Très-Grand.
Figuier Ruminai et Luper-
cal de la Vierge.
Colonne avec statue de
M. Ludius.
Grécostase.
Temple d'Ops^et de Saturne
dans le quartier Jugarius.
Mille d'or.
Sénatule doré.
Colonne d'Horace , dont les
trophées s'appellent Cu-
rie.
Temple de Castor et de Pol-
lux, près du lac Juturne.
Temple de la Concorde.
Cheval d'airain de Domi-
tien.
Vestibule de Minerve.
Jeu Émilien.
Portique de Jules.
Arc de Fabius.
Putéal (le Libon.
Deux J anus 9 lieu très-fré-
quenté des marchands.
Palais de Nuni«i.
Temple de Vçsja.
Temple des dieux Pénates.
Temple de Romulus.
Temple de Janus.
Forum de César.
Stations des muniçipes.
Forum d'Auguste, avec tem-
ple de Mars Vengeur.
Forum de Trajan , avec un
temple €t un cheval d'ai-
rain, et une colonne avec
escalier intérieur eu spi-
rale , ayant cent quatre-
vingt-cinq degrés, éclai-
rée par quarante - cinq
petites fenêtres, et haute
de cent vingt-huit pieds.
Six cohortes de gardes.
Petit temple de la Concorde
au-dessus du Grécostase.
Lac Curtius.
Basilique des Banquiers^
Centre de la ville de Rome.
Temple de Titus et de Ves-
pasien.
Basilique de Paul avec co-
lonnes phrygiennes.
2.
30 PUBLIUS
Ficus Ruminalis in Çomitio,
ubi et Liipercal.
JEdes Vejovis^*^ inter ar-
cein et Capitolium prope
Asylum.
Vicus Ligurum.
Apollo translatus ex ApoU
lonia a Lucullb triginta
cubitum.
Delubrura Minervae.
£dicula Juvetitae.
Porta Carmentalis^* versus
circum Fiaminium.
Templum Carmentœ.
Capitolium ^^, ubi omnium
Deorum simulacra celé-
brantur.
Curia Caiabra, ubi ponti-
fex miuor dies pronun-
ciabat.
Templum Jovis Optimi Ma-
ximi.
iEdes Jovis Tonantis ab
Augusto dicata in clivo
Capitolino.
Signum Jovis Imperatoris
a Praeneste devèctum.
Asylum ^^.
Templum vêtus Minervae.
Horrca Germatiica.
Horrea Agrippina.
VICT(MR.
Aqua cernens quatuor Scau-
ros.
Forum Boarium.
Sacelium Pudicitîae Patri-
ciae.
^des Herculis Yictoris duae :
altéra ad portam Trige-
ihinam , altéra in foro
Boario , cognomine*Ro-
tunda et Parva.
Forum Piscarium.
iEdes Matutae ^.
Vicus Jugarius^?, idem et
Thurarius , ubi sunt arae
Opis et Cereris cum si-
gno Yertumni.
Carcer imminens Foro, a
Tullo Hostilio aedificatus
média urbe.
Portieus Mai^aritaria.
Ludi Ktterarii.
Vicus Unguentarius.
iEdes Vortumni in vice
Tusco.
Elephantus herbarius.
Vici duodecim.
^diculae totidem.
Vicomagistri quadraginta
octo.
Curatores duo.
Denuncia tores duo.
PUBLIUS VICTOR.
21
Figuier Ruminai dans le Co-
mice , à l'endroit nommé
Lupercal.
Temple de Véjovis , entre la
citadelle et \e Capitole,
près de l'Âsilè.
Quartier des Ligures.
I /Apollon , transporté d'A-
poUonie par LucuUus, de
trente coudées.
Temple de Minerve.
Petit temple de la Jeunesse.
Porte Carmen taie , condui-
sant au cirque Flaminien.
Temple de Carmenta.
Capitole, contenant les ima-
ges de tous les dieux.
Curie Calabre , où le pontife
du second ordre annon-
çait les jours*
Temple de Jupiter Très^Bon
Très-Grand.
Temple de Jupiter Tonnant,
dédié par Auguste sur le
chemin montant du Ca-
pitole.
Stsrtue deîupiterimperator,
transportée de Préneste.
Asile.
Vieux temple de Minerve.
Gremcrs de Germanicus.
Greniers d'Agrippine.
Fontaine regardant les qua-
tre Scaurus.
Marché aux Bœufe.
Chapelle de la Pudeur Pa-
tricienne.
Deux temples d'Hercule
Vainqueur : l'un près de
la porte Trigéminale ,
l'autre dans le marché
aux Bœufs, surnommés
le Bond et le Petit.
Marché aux Poissons.»
Temple de Matuta.
Quartier Jugarius , appelé
aussi Thurarius, où sont
les autels d'Ops et de Gé-
rés avec la statue de Ver-
tumne.
Prison sur le Forum , bâtie
par TuUus Hostilius , au
mtHendek ville.
Portique aux Perles.
Écoles littéraires.
Quartier des Parfumeurs.
Temple de Vortumne, dans
le quartier Toscan.
Eléphant aux herbes.
Douze quartiers.
Douze petits temples.
Quarante-huit maîtres de
quartier.
Deux curateurs.
Deux dénonciateurs.
22 PUBLIUS VICTOR.
Insulas tria milUa octin-| Balineae privatae sexaginta
gintae octoginta.
Domus centum quinqua-
ginta.
sex.
Horrea decem et octo.
Lacus centum viginti. .
Pistrina viginti.
Regîo in ambitu continet pedes duodecim niillia oc-
tingentos sexaginta septem.
Regio IX. CiRGiTs Flaminius^.
Stabula quatuor factio-
num®7.
JEdes antiqua ApoUinis cum
lavacro.
i£des Herculi magno cu-
stodi circi Flamhiii.
Porticus Philippi.
JEdes Vulcani in circo Fla-
minio.
Mimitia vêtus, seu Minu-
tia^^.
Mimitia fruroentarià.
Porticus Corinthia Cn. Oc-
tavii j quse prima duplex
fuit.
Crypta Balbi ^9.
Theatrum Balbi , capit loca
triginta millia nonaginta
quinque. Claudius Caesar
dedicavit, et appellatur
a vicmitate.
Jupiter Pompeianus.
Theatrum Marcelli , capit
loca triginta millia, nbi
erataliud templum Jani.
Delubrum Cn. Domitii.
Carcer centum sexaginta
virum.
Templum Brutî Callaici.
Villa publica^**, ubi pri-
mum populi census est
actus in Campo Martio.
Campus Martis.
i£des Juturnae ad aquam
Virgineara.
Septa trigaria. *
Equiria^'.
Horti F^ucuUani.
Fons Scipionum.
Sepulcrum Augustorum.
Ciconise nixae.
PUBLIUS VICTOR.
3S
Trois mille huit cent quatre-
vingts îles.
Cent cinquante maisons.
Soixante-six bains particu-
liers.
Dix-huit greniers.
Cent vingt lacs.
Vingt boulangeries.
La circonférence de la région est de douze mille huit
cent soixante-sept pieds.
Région IX, dite Cirque Flaminibn
Quatre étables de factions.
Temple antique d^Apollon
avec lavoir.
Temple d'Hercule , puissant
gardien du cirque Fla-
minien.
Portique de Philippe.
Temple de Vulcain dans le
cirque Flaminien.
Vieille Mimitia, qu Minu-
tia.
Mimitia au blé.
Porte Corinthienne de Cn.
Octavifts , qui d'abord fut
double.
Crypte de Balbus.
Théâtre de Balbus , conte-
nant trente mille quatre-
vingt-quinze places. 11 fut
construit par Claude Cé-
sar, et a tiré son nom du
voisinage de Balbus.
Jupiter Pompéien.
Théâtre de Marcellus, con-
tenant trente mille pla-
ces, au lieu oîi était un
temple de Janus.
Temple de Cn. Domitius.
Prison de cent soixante hom-
mes.
Temple de Brutus , surnom-
mé le Callaïque.
Villa publique y où se fit,
dans le Champ de Mars ,
le premier recensement
du peuple.
Champ de Mars.
Temple de Juturne, auprès
de la fontaine Virginale.
Enclos des chars.
Ëquiries.
Jardins de Lucullus.
Fontaine des Scipion.
Sépulcre des Auguste.
Cigognes perchées.
24
PUBLIUS
Panthéon'*.
Theatrum Pompeii.
Basilica Macidii.
Basilica Martiani.
Templum divi Antonini
cum Cochlide columna,
quae est alta pedes cen-
tum septuagintaquinque,
habet intiis gradus du-
centos sex , et fenestellas
quinquaginta sex.
ïhermae Hadriani.
Thermae Neronianae , quae
postea Alexandrinae.
Thermae Agrippa;.
Templum Boni Eventus.
iEdes Bellonae versus por-r
tam Carmentalem : ante
hanc aedem columna in-
dex beili inferendi.
Regio in ambitu habet
gentos.
VICTOR.
Porticus Argonautarum?^.
Meleagricum.
Iseum'^,
Serapeum.
Minervium.
Minerva Chalcidica.
Insula Phelidii sive Phelidis.
Vici triginta.
^diculae totidem.
Vicomagistri ducenti vi-
ginti.
Curatores duo.
Denunciatores duo.
Insulae tria millia septin-
gentae octoginta octo.
Domus centum quadra-
ginta.
fialineae privatae , sexaginta
très.
Horrea duodecim.
I Pistrina viginti.
pedes triginta milHa quin*
Pegio %. Palatium.
Vicus Padi.
Vicus Curtarum.
Vicus Fortunae Respicien-
tis.
Vicus Salutaris.
Vicus ApoUinis.
Vicus divusque Diei.
Roma quadrata.
Mdes Jovis Statoris.
Casa Romuli.
Prata Bacchi j ubi fuerunt
aedes. Vitruvii Fundani.
Ara Febris7^.
PUBLIUS VICTOR.
Panthéon.
Théâtre de Pompée.
Basilique de Macidius.
BasiUque de Martian.
Temple du divin Antonin,
et colonne haute de cent
soixante - quinze pieds ,
ayant un escalier inté-
rieur en spirale de deux
cent six degrés , avec cin-
quante-six petites fenêtres.
Thermes d'Adrien.
Thermes de Néron , et plus
tard d'Alexandre.
Thermes d'Agrippa.
Temple du Bon Événement.
Temple de Bellone , en face
de la porte Carmentale :
devant ce temple une co-
lonne ornée des symboles
de la guerre.
25
Portique des Argonautes.
Portique de Méléagre.
Iseum.
Serapeum.
Minervium:
Minerve de Chalcis.
Ile de Phelidius ou de PhéHs.
Trente quartiers.
Trente petits temples.
Deux cent vingt maîtres de
quartier.
Deux curateurs.
Deux dénonciateurs.
Trois mille sept cent quatre-
vingt-huit îles.
Cent quarante maisons.
Soixante-trois bains parti-
culiers.
Douze greniers.
Vingt boulangeries.
La circonférence de la région est de trente mille cinq
cents pieds.
Région X, dite Palatidm.
Quartier du Pô.
Quartier Curtarum.
Quartier de la Fortune Pro-
pice.
Quartier Salutaire.
Quartier d'Apollon.
Quartier et rue du Jour.
Rome carrée.
Temple de Jupiter Stator.
Cabane de Romulus.
PrésdeBacchus, où était le
temple de Vitruvius Fun-
danus.
Autel de la Fièvre.
26
Templum Fidei.
^des Matris Deum : huic
fuit conterminum delu-
brum Sospitœ Junoais.
Domus Ceioniorum.
Suelia.
Jovis cœnatio.
^des ApoUiais , ubi lychni
pendebant instar arboris
mala ferentis.
PUBLIUS VICTOR.
iEdes Jovis Victoris.
£des Dese Yiriplacae in
Palatio 76.
Bibliothecae.
^des Rhaipnuside77.
Pentapylon Jovis Arbitra-
tons.
Domus Augustana.
Domus Tiberiana.
Sedes imperii Romani.
Auguratorium78.
Ad Mammaeam79^ hoc est
diaetae Mammaeae.
Ara Palatina.
Regio în ambitu habet
centos.
Domus Dionysii.
Domus Q. Catuli.
Domus Ciceronis.
.£des Dijovis ^^.
Velia»'.
Curia vêtus.
Fortuna Respiciens.
Septizonium Severi.
Victoria Germaniciana.
Lupercal **.
Vici sex.
^diculae totidem.
Vicomagisti*i viginti qua*
tuor.
Cura tores duo,
Denunciatores duo.
Insulœ duo millia sexcentae
quadraginta quatuor.
Domus octoginta octo.
Lacus octoginta.
Horrea quadraginta octo.
Pistrina viginti.
Balineae privataetrigintasex.
pedes duodecim millia sex-
Regio XI. GiECiJS Maximus.
Circus Maximus , qui capit
loca trecenta octoginta
quinque millia : duode-
decim portae.
PUBLIUS VICTOR.
ÏT
Tem[^e de la Foi.
Teinf^ede la MèredeftDîmx,
près duquel était le tem-
ple de Junon Libératrice.
Maison des Ceioaius.
Etables à pot-cs.
Cénacle de Jupiter.
Templed'Apollon,àlavoûte
duquel étaient suapeudut
des lustres, comme des
(îniits aux branches d'un
arbre.
Temple de la déesse Viri-
placa sur te Palatium.
Bibliothèques.
Temple de Rhamnusia.
Pentapyle de Jupiter Arbi-
tre.
Maison d'Auguste.
Maison de Tibère.
Si^e de l'empire romain.
Auguratoire.
Mammée, c'est-à-dire ap-
partements de Mammée,
Autel Palatin.
Temple de Jupiter Vain-
queur.
Maison de Denjrs.
Maison de Q. Catulus.
Maison de Cicéron.
Temple de Dijovis.
Colline Vélie.
Vieille Curie.
Fortune Propice.
Septizone de Sévère.
Victoire de Germanicus.
Lupercal.
Six quartiers.
Six petits temples.
Vingt - quatre maîtres de
quartier.
Deux curateurs.
Deux dénonciateurs.
Deux mille six cent quatre-
vingt-quatre iles.
Quatre-vingt-huit maisons.
Quatre-vingts lacs.
Quarante-huit greniers.
Vingt boulangeries.
Trente-sixbains particuliers.
- La circouférence de la r^ion est de douze mille six
cents pieds.
RËgion XI , dilt Gband Cirqiib.
Grand Cirque, contenant!
trois cent quatre-vingt- |
cinq mille places ,
douze portes.
28 PUBLIUS
Templum Mercurii.
JEdes Dilis Patris*^.
JEdes Cereris.
^des Yeneris , opus Fabii
Gurgitis.
iEdes Portumni ad pontem
^milii j olim Sublicii.
Porta Trigemina**.
Salinae.
Apollo Cœlispex.
^des Portumni ^^.
♦Hercules Olivarius.
Ara Maxima.
Templum Castoris.
.£des Cereris.
^Ides Pompeii.
Obelisci duo : jacet alter,
alter erectus.
^des Murciae*^.
JEdes ConsL subterranea^^.
VICTOR.
Forum Olitorium : ia eo
columna est Lactaria, ad
quam infantes lacté alen-
dos deferunt.
£des Pietatis in foro Olito-
rio.
iEdes Junonis Matutae **.
Yelabrum majus.
Vici octo.
^diculae totidem.
Vicomagistri triginta duo.
Curatores duo.
Denunciatores duo.
Insulae mille sexcentae.
Domus octoginta novem.
Balineae pri vatœ quindectm .
Horrea sexdecim.
Lacus sexaginta.
Pistrina duodecim.
Regio in ambitù continet pedes undecim millia quin-
gentos.
Regio XII. PlBCINA PUBLIGA**.
Vicus Veneris Almae.
Yicus Piscinae publicae.
Vicus Dianae.
Vicus Ceios.
Vicus Triariiô®.
Vicus Aquae salientis.
Vicus Laci tecti.
Vicus Fortunae Mammosae.
PUBLIUS VICTOH.
Temple de Mercui-e.
Temple de Dis Pater.
Temple de Cérès.
Temple de Vénus , ouvrage
de Fabius Gtirgès.
Temple de Portumoe, près
du pont Émilius , ancien-
nement Sufalicîus;
Porte Trigéminale.
Saline».
ApoUoB Ccdispex.
Temple de Porbimne.
Hercule à l'huile.
Grand autd.
Temple de Cartor.
Temple de Céràs.
Temple de Pompée.
Deux, obélisques : l'un ren-
versé, l'autre debout.
Temple de Murcia.
Temple souterrain de G>n'
Marché aui: Légumes , avec
colonne surnommée Lac-
taria, où l'on apporte
les enfants à allaiter.
Temple de la Piété, dans te
marché aux Légumes.
Temple de Judod Matuta.
Grand Vélabre.
Huit quartiers.
Huit petits temples.
Trente - deux maitres
quartier.
Deux curateurs.
Deux dénonciateurs.
Milk six cents îles.
Quatre-vingt-neuf maisons.
Quinze bains particuliers.
Seize greniers.
Soixante lacs.
Douze boulangeries.
de
La circonférence de la région est de douze mille cinq
cents pieds.
Région XII, dite PisanB pcbliqdb.
Quartier de Vénus Bienfei-
santé.
Quartier de la Piscine pu-
blique.
Quartier de Diane.
Quartier Ceios.
Quartier du Triaire.
Quartier de la Fontaine
jaillissante.
Quartier du Lac couvert.
Quartier de la Fortune aux
Mamelles.
i
1
30 PUBLIUS
Vicus Colapeti pastoris.
Yicus Portae Radusculanae.
Vicus Portae Nœviae.
Vicus Victoris.*
Horti Âsiûiani.
Area Radicaria.
Caput Viae novae.
Fortuna Mammosa.
Isis Antenodoria.
JEdes Bonaç Deae Subsaxa-
nae^i.
Signum Delphini.
Thermae Antoninianae.
Septem domus Parthorum.
Campus Lanatarius.
Domus Chilonis.
VICTOR.
Cohortes^tres vigilum.
Domus Cornificii.
Privata Hadriani.
Vici duodecim.
■
^diculaé totidem.
Vicomagistri quadragidta
octo.
Curatores duo. ^
Denunciatores duo.
Insulae duo millia quadiîn-
gentae octoginta sex.
Domus centum quatuorde-
cim.
Balineae privât» quadra-
ginta quatuor.
Lacus octoginta.
Horrea viginti sex.
Pistrina viginti.
Regio in ambitu habet pedes duodecim millia.
Vicus Fidii.
Vicus Frumentarius.
Vicus Trium Viarum.
Vicus Cesetii.
Vicus Valerii.
Vicus Laci Miliarii.
Vicus Fortunati.
Vicus Capitis Canteri.
tiegio XIII. ÂVBNTINUft.
Vicus Trium Alitum 9^.
Vicus No vus.
Vicus Loreti Minoris 9^.
Vicus Armilustri 94,
lEdes Consi.
Vicus Columnae ligneae.
Miuerva in Aventino.
Vicus Materius.
PUBLIUS VICTOR.
31
Quartier du Pasteur Cola-
petus.
Quartier de la Porte Ra-
dusculane.
Quartier de la Porte Névia.
Quartier du Vainqueur.
Jardins d'Asinius.
Place Radicària.
Tête de la Voie nouvelle.
Fortuae aux Mamelles.
Isis Aoteoodona.
Temple de la Bonne-I)éesse
Subsaxana.
Statue de Delphinus [ou du
Dauphin]. .
Thermes d'Antonio.
Sept maisons des Parthes.
Champ aux Laines.
Maison de Chilon.
Trois cohortes de gai"des.
Maison de Comificius.
Maison privée d'Adrien.
Douze quartiers.
Douze petits temples.
Quatre-vingt-huit maîtres
de quartier.
Deux curateurs.
Deux dénonciateurs.
Deux mille quatre cent
quatre-vingt-six îles.
Cent quatorze maisons.
Quatre-vingt-quatre bains
particuliers.
Quatre- vingts lacs.
VingL-six greniers.
Vingt boulangeries.
La circonférence de la région est de douze mille pieds.
Région XllI, diU Atbntinb.
Quartier de Fidius.
Quartier au Blé.
Quartier des Trois Voies.
Quartier de.Cesetius.
Quartier de Valerius.
Quartier du Lac MlUiaire.
Quartier de Fortunatus.
Quartier de la Tête de Can-
terus.
Quartier des Trois Volatiles.
Quartier Neuf.
Quartier du Petit Loretum.
Quartier de l'Armilustre.
Temple de Consus.
Quartier de la Colonne de
bois.
Minerve sur l'Aventin.
Quartier Materius.
[
r
32 PUBLIUS
Vicus Mundiciei.
Yicus Loreti Majoris, ubi
erat Vertumnus.
Vicus Fortunœ Dubi».
Armilustrum.
Templum Lunae îd Aven-
tino.
Templum commune Dianae.
Thermae Varianœ.
Templum Libertatis.
Doliolum95.
^des Bonae Deae in Aven-
tino.
Priyata Trajani.
Remuria 9^.
Atrium Libertati» in Aven*
tino.
Mappa aurea.
Platanon.
Horrea Aniceti.
Regio in ambitu habet
centos.
VICTOR.
Scalœ Gemouiae97.
Porticus Fabraria.
Schola Cassii.
Templum Junonis Reginae,
a Camillo dictum, Veiis
captis.
Forum Pistorium.
Vici septemdecim.
MàîculsB totidem.
Vicomagistri septuaginta
quatuor.
Guratores duo.
Denunciatores diiO.
Insulae duo millia quadrin-
gentae oetoginta octo.
Domus centum ti*es.
Balîneas privatae sexaginta
quatuor.
Lacus septuaginta octo.
Horrea viginti; sex.
Pistrina viginti.
pedes sexdecim millia du-
Regio XtV. Thans Tibbrim.
Vicus Censorii.
Vicus Gemini.
Vicus Rostrati.
Vicus Longi Aquilae.
Vicus Statuae Siccianae.
Vicus Quadratl.
Vicus Raciliani Majoris.
Vicus Raciliani Minoris.
Vicus Janiculensis.
PUBLIUS VICTOR. 33
Degrés des Gémonies.
Portiqyo des Fabricants.
Ecole de Cassius.
Temple de Junon Reine,
dédié par Camille , après
la prise de Véies.
Marché aux Poissons.
Dix-sept quartiers.
Dix-sept petits temples.
Soixante-quatorze maîtres
de quartier.
Deux curateurs.
Deux dénonciateurs.
Deux mille quatre cent
quatre-vingt-huit îles.
Cent trois maisons.
Soixante-quatre bains par-
ticuliers.
Soixante-dix-huit lacs.
Vingt-six greniers.
Vingt boulangeries.
La circonférence de la région est de seize mille deux
cents pieds.
Quartier de la Propreté.
Quartier du Grand Lore-
tum^ où était Vertumne.
Quartier de la Fortune
Douteuse.
Annilustre.
Temple de la Lune sur l'A-
ventin.
Temple commun de Diane.
Thermes de Varius.
Temple de la Liberté.
Le Doliolum.
Temple de la'Bonne-Déesse,
sur l'Aventin.
Maison privée de Trajan.
Le Rémuria.
Atrium de la Liberté, sur
FAventin.
Mappe d'or.
Lieu planté de platanes.
Greniers d'Anicetus.
Région XIV, dite Au delà du Tibhb.
Quartier Censorius.
Quartier Geminus.
Quartier Rostratus.
Quartier de Loogus Aquila.
Quartier de la Statue Sic-
ciane.
p. Victor.
Quartier Quadratus.
Quartier du Grand Racilia-
nus.
Quartier du Petit Racilia
nus.
Quartier du Janicule.
3
34
PUBLIUS VICTOR.
Yicus Bruttanus.
Vicus.Larum ruralîum.
Yicus Statuœ Valerianae.
'Yicus Salutarîs.
Yicus Pauli.
Yicus Sex. Luceii.
Yicus Simi poblici.
Vicus Patratilli.
Yicus Laci restituti.
Yicus Saufeii.
Yicus Sergii.
Yicus Plotii.
Yicus Yiberini.
Gaianum.
In insula œdes Jovis^ et
^culapii j et aedes
Fauni.
Naumachiae 9*.
Corniscae.
Yaticanus.
Hortus Domitii.
Janiculum.
Mamae sacellum.
Balineum Ampelidis.
Balineum Priscillianœ.
Statua Yaleriana.
Statua Sicciana.
Sepulcrum Nuinae.
Cohortes septem vigilum.
Caput Gorgonis.
Templum Fortis Fortunae.
Area Septimiana.
Janus Septimianus.
Hercules cubans.
Campus Bruttanus.
Campus Codetanus.
Horti Getae.
Castra Lecticariorum 99.
Yici viginti duo.
^diculae totidem.
Yicomagistri octoginta octo.
Curatores duo.
Denunciatores duo.
Insulae quatuor miUia qua-
dringentae quinque.
Domus centum quinqua-
ginta.
Balineae privatae octoginta
seK.
Lacus centum octoginta.
Horrea viginti duo.
Pistrina viginti duo.
Regio in ambitu habet pedes triginta tria millia
quadringentos septuaginta octo.
PUBLIUS VICTOR.
35
Quartier Bruttanus.
Quartier des Lares cham-
pêtres.
Quartier de la Statue de
Valerius.
Quartier Salutaire.
Quartier de Paulus.
Quartier de Sex. Luceius.
Quartier de Simus publicus
[peut-être du Singe pu-
blic].
Quartier de Patratillus.
Quartier du Lac rétabli.
Quartier de Saufeius.
Quartier de Sergius.
Quartier de Plotius.
Quartier de Viberinus.
Gaianum [ ou Temple de
Gaïus].
Ile contenant les temples de
Jupiter, d'Esculape et de
Faune.
Naumachies.
Déesses Corniscse.
Vatican.
Jardin de Domitius.
Janicule.
Chapelle de Mammée.
Bain d'Ampelis.
Bain de Priscilliana.
La circonférence de la région est de trente-trois mille
quatre cent soixante- dix-huit pieds.
Statue de Valerius.
Statue de Siccius.
Sépulcre de Numa.
Sept cohortes de gardes.
Tête de la Gorgone.
Temple de la Fors-Fortune.
Place de Septimius.
Janus Septimien.
Hercule couché.
Champ Bruttanus.
Champ Codetanus.
Jardins de Geta.
Camp des Porteurs de li«-
tière.
Vingt-deux quartiers.
Vingt-deux petits temples.
Quatre-vingt-huit maîtres
de quartier.
Deux curateurs.
Deux dénonciateurs.
Quatre mille quatre cent
cinq lies.
Cent cinquante maisons.
Quatre-vingt-six bains par-
ticuliers.
Cent quatre-vingt-six lacs.
Vingt-deux greniers.
Vingt-deux boulangeries.
36 PUBUUS VICTOR.
Unum inter Capitolium et Forum , ubi magistratus cum
senioribus délibérant.
Alterum ad portam Capenam.
Tertium citra œdem Bellonae in circo Flan^inio^ ubi
dabatur senatus legatis j quos in urbem admittere no-
lebant.
Quartum senatulum matronarum in Quirinali : Anto-
ninus Pius Bassiani filius fecit.
BIBLIOTHBCJS UNDBTBIGINTA PUBLICLB*^*.
£x iis praecipuae duae, Paiatina et Ulpia.
OBBLISCI BUGNl Ti.
Duo in Circo Maximo ; major est pedum centum tri-
ginta duorum ; minor pedum bctoginta octo semis.
Unus in Yaticano pedum septuaginta duorum.
Unus in Campo Martio pedum septuaginta duorum.
Duo in Mausoleo Augusti pares , singuli pedum quadra-
ginta duorum semis.
OBBLISCI PABVI XLII.
Tu plerisque sunt notae .£gyptiorum.
PUBLIUS VICTOR. 37
TROIS SiNATULiBS.
Le premier entre le Capitole et le Forum , où les magis^
trats délibèreat avec les anciens.
Le second à la porte Capène.
IjO troisième en deçà du temple de Bellone^ dans le cirque
Flaminien ^ où le sénat s'assemblait pour recevoir les
députés qu'on ne voulait pas introduire dans Rome.
Un quatrième petit sénat des dames sur le Quirinal : con-
struit par Antonia le Pieux ^ fils de Bassianus.
VINGT-NEUF B1BLI0TBBQUB8 PUBLIQUES.
I^s deux principales sont la Palatine et rUlpienue.
SIX GRANDS OBÉLISQUES.
Deux dans le Grand Cirque : le plus grand est de cent
trente-deux pieds; le plus petit est de quatre-vingt-
huit pieds et demi.
Un sur le Vatican , de soixante-douze pieds.
Un dans le Champ de Mars j de soixante-douze pieds.
Deux sur le mausolée d'Auguste y ayant chacun quarante-
deux pieds et demi.
QUARANra-DBUX PETITS OBÉLISQUES.
La plupart sont empreints d'hiéroglyphes égyptiens*
38
PUBLIUS VICTOR.
PONTES TIII.
Milvîus "®».
iEIius »«5.
Yaticanus '®^.
Janiculensis *®^,
Fabricius'**^.
Ce8tius'®7.
Palatinus *^*.
^miliuSy qui an te* Subli-
cius "9.
Viminalis.
Ësquilinus.
Agrippae.
Martius.
CAMPI OCTO.
Codetanus.
Bruttanus.
Lanatarius.
Pecuarius.
Unus ultra Tiberim campus Yaticanus extra numerum.
FOaA SBPTBMDBCIH.
Bomanum , quod dicitur
Ma^um.
Caesaris.
Âugusti.
Boarium.
Transi torium.
Olitoriuoi.
Pistorium.
Trajani.
iEnobarbi.
Suarium.
Archemorium.
Diocletiani.
Gallorum.
Busticorum.
Cupedinis"®.
Piscariuin.
Sallusti.
PUBLIUS VICTOR.
39
HUIT 1
PONTS.
Milvius.
Cestius.
JEMufi.
Palatin.
Vatican.
Émilius y autrefois Subli-
J'anicule.
cius.
Fabricius.
•
•
HUIT CHAMPS.
«
Viminal.
•
Codetanus,
■
Esquilin.
Bruttanus.
Agrippa.
«
Aux Laines.
Champ de Mars.
Aux Bestiaux.
De plus, au delà du Tibre , un neuvième champ appelé
Vatican.
/
DII-8BPT FORUMS.
Forum Romain , i
surnommé
D'^nobarbus.
le Grand.
Aux Porcs.
De César*
D*Archémore.
D'Auguste.
De Dioctétien.
Aux Bœufs.
Des Gaulois.
De Passage.
Des Gens de la campagne.
Aux Ijégumes.
Cupedinis.
Aux Boulangers.
•
Aux Poissons.
De Trajan.
De Salluste.
40
PUBLIUS VICTOR.
BASILIOiS UNDBCIH.
Ulpia.
Vastellaria.
Pauli.
Floselli.
Vestini.
Sicinnini.
Neptumnii.
ConstantiDiana.
Macidii.
Basilica Porcia a Porci(
Martiana.
Catone facta.
THEBMA O1J0DBCIM.
Trajanî.
Alexandrinae y quae Nero
Titi.
• nianae.
Agrippae.
Diocletianae.
Syriacae.
Decianae.
Commodiana^.
Constantinianae.
Severianae.
Septimianae.
Aiitoninianae. .
Jani per omnes regiones iacrustati , et adornati signb :
duo praecipui ad arcum Fabianum , sup^rior inferior-
que.
kQVM VIGINTI^^'.
Appia.
Damnata.
Martia.
Trajana.
Virgo.
Annia.
Claudia.
/
Halsia sive Alsienteoa , qux
Herculanea.
Augusta.
Tepula.
Gaerulea.
PUBLIUS VICTOR.
41
ONZB BÂ9ILIQUBS.
Ulpia.
Paulus.
Vestinus.
Neptumnius.
Macidius.
Martiana.
Vastellaria.
Flosellus.
Sidnainus.
Consta);itine.
Basilique Porcia , bâtie par
I Porcius Caton.
DOUZE '"rHERMES
Thermes de Trajan.
De Titus.
D' Agrippa.
Syriaques.
De Commode.
De Sévère.
D'Antonin.
D'Alexandre, qui portât
aussi le nom de Néron.
De Dioctétien.
De Decius.
•De Constantin .
De Septimius.
Des Janus incrustés dans toutes les régions et ornés de
symboles : les deuK principaux sont sur Tare de Fabius,
l'un au-dessus de l'autre.
VINGT FONTAINES.
Appienne.
Damnata.
Martia.
Trajane.
Vierge.
Annia.
Claudia.
Halsia ou Alsientena , qu'on
Herculéenne.
appelle aussi Augusta.
Tiède.
Bleue*
:
1
42
Julia.
Algeiitiana.
Ciminia.
Sabbatina.
Aurélia.
PUBLIUS VICTCttl.
Septimiana.
Severiana.
Ântoniniana.
Alexandrina.
VIJS VIGINTI NOTBM.
Appia"*.
Tjaurentina.
Latina.
Ardeatina.
Tiahicana.
Setina.
Gampana.
Quintia.
Praenestina.
Gallicana.
Tîburtina.
Triumphalis.
Colla tina.
•
Patinaria.
Nomentana ,
quae Figulen-
Ciminia.
sis.
Coriielia.
Salaria.
Tiberina.
Flaminia.
Aurélia.
£iiiilia.
Cassia.
Claudia.
Portuensis.
Valeria.
Gallica. •
Ostiensis.
Tiaticulensis.
Capitolia duo**^ , vêtus et
noYum.
Amphitheatra duo.
Colossi duo.
Columnœ cochlides duae.
Macella duo.
Theatra tria.
Ludi quinquc. ^
Naumachiae quinque.
Nympbaea undecim.
Equi aenei inaurati viginti
quatuor.
Equi eburnei nonaginta
quatuor.
Tabulas signa sine numéro.
Ârcus marmorei triginta sex.
Julia.
Algentiana.
Ciminia.
Sabbatine.
Aurélia.
PUBLIUS AUCTOR.
Septimienae.
Sévérienne.
Ântonine.
Alexandrine.
kS
▼tNGT-MBUF V01B8.
Appienoe.
Laurentine.
Latine.
Ardéatine.
Labicahe.
Sétine.
Campanienne.
Quintia.
Prënestine.
Gallicane.
Tiburtine.
Triomphale.
CoUatine.
Patinaria.
Nomentana, qu'on
appelle
Ciminia.
aussi Figulensis.
Cornélienne.
Salaria.
Tibérine.
Flaminienne.
Aurélienne.
Émilienne.
Cassia.
Claudia.
Portuensis.
Valeria.
Gauloise.
Ostiensis.
Laticulensis.
Deux Capitules , l'ancien et
le nouveau.
Deux amphithéâtres.
Deux colosses.
Deux colonnes avec escalier
intérieur en spirale.
Deux marchés.
Trois théâtres.
Cinq jeux. •
Cinq naumachies.
Onze nymphées.
Vingt-quatre chevaux d'ai-
rain doré.
Quatre-vingt-quatorze che-
vaux d'ivoire.
Peintures et statues sans
nombre.
Trente-six arcs de marbre.
W PUBLIUS
Lupanaria (juadiagiata
quinque,
Latriiice publics ceatum
quaiJraginta quatuor.
Cohortes prœtoriee decem.
Cohortes urbans quatuor.
Cohortes vîgihim sex.
Excubitoria qiiatuordecitn.
Vexilla duo.
Communia castra peregrina.
Castra Misenatium.
VICTOR.
Castra TaLellarioi'um "*■
Castra Lecticarioruni.
Castra Victimanorum '•^.
Castra Salganiariorum.
Castra Salicariorum,
Castra equitum siiigulûrum
duo '"^.
Mensîe oleariœ viginti .qua-
tuor milKa"'. '.
■t
PlIBLIUS
Quarante-deux maisons de
prostitution.
Cent quarante-quatre latri-
nes publiques.
Dix cohortes prétoriennes.
Quatre cohortes urbaines.
Six cohortes de gardes.
Quatorze corps-de-garde.
Deux étendards.
Camp commun étranger.
Camp des Misénates.
VICTOR.
45
Camp desTabellarii.
Camp des Porteurs de li-
tière.
Camp des Yictimaires.
Camp des Confiseurs.
Camp des Vanniers.
Deux camps d'un cavalier
chacun.
Vingt-quatre mille tables à
huile.
■ !.■« .»-. , ■ -C
NOTES
SUR PUBLIUS VICTOR.
1. — De Regionibus drbis Rom£. L*enceinte de Rome, sous
Romuius, ne contenait que le mont Palatin. Peu de temps après,
sous Servius TuUius , elle renferma les sept collines situées sur la
rive orientale du Tibre. C'est de là que Rome a été surnommée
urbs septicollis ou la ville aux sept collines :
Septemque una sibi muro circumdedit arces. ^
(Vies.. G0org. Ub. Il, v. S35.)
Cet espace ne suffit pas longtemps à là population toujours crois-
sante ; aussi les collines et les plaines du voisinage se couvrirent-
elles de maisons, surtout du côté méridional de la ville et du
mont Pincius. Cependant la muraille élevée par Servius TuUius
ne fut point reculée , et ce ne fut que sous Aurélien que Ton
changea l'ancienne enceinte , et que Ton éleva une nouvelle mu-
raille dans laquelle furent compris les monts Pincius et Testaceus ,
le Champ de Mars et le Janicule tout entier. Par là se trouvèrent
renfermées dans l'enceinte de Rome douze montagnes , dont voici
les noms : •
1^. Le mont Janicule. — Ancus Martius le fit entourer de murs
et le joignit à la ville par le pont Sublicius. Le mont Janicule fut
ainsi nommé , ou parce que les Romains sortirent autrefois par là
comme par une porte {janua) pour pénétrer dans rËtrurîe , ou
parce que Janus j avait autrefois tenu sa cour. C'était le lieu le
plus élevé de Rome. Numa Pompilius y fut enterré; on y place
aussi le tombeau de Stace.
Arx mea collis erat , quera cultrix nomine nostro
Nuncupat hsc stas , Janiculumque vocat.
(OvioiDS, Fast. lib. I, t. a4^.)
Hanc Janus pater, banc Saturiius coDdidit a^cein :
Janiculum buic , illi fiierat Satuniia uornen.
(ViRc, yCntidos lib. VUI, r. 357.)
NOTES. 47
Juli jugera paiica Martialis ,
Hortis Hesperidum beatiora,
Lcmgo JanicuU jugo recumbunt :
Lati coUibus imminent recessus;
* Et planus modico tumore vertex
Cœlo perfruitur serenîore;
Et cuiras nebnla tegenté valles
Solus luce nitet peculiari :
Pnris leniter admoventur astris
Celss culmina delfcata Tillœ. ^
Hinc septem dominos videre montes.
Et totam licet œstimare Romam,
(Maat., Itb. IV, epigr.^iT.)
a*. Le mont Testaceus ou Doliolum.
3^. Le mont Gitorius.
4^. Le raontQuiniNAL ou Collinus, on jigonius.
Les Agonales étaient des fêtes en Thonneur de jfanus. Elles se
célébraient particulièrement sur le mont Quirinal.
Janus Agonali luce piandus erit.
Nominis esse potes succinctiis causa minister,
Hostia cœlitibus que feriente cadit ;
Qui calido strictes tinctunis sanguine cultios»
Semper, Agone? rogas; nec, nisi jussus, agis.
Pars, ^uia non veniant pecudes, sed agantur, ab actu
Nomen Agonalem crédit habere diem.
Pars putat hoc festum priscis Agnalia dictnm;
Una sit ut proprio littera dempta loco.
An, quia praevisos in aqua timet bostia cultros,
^A pecoriâ lux est ista notata metu?
Pars eliam , fieri solitis œtate priorum
Nomina de ludis Graia tulisse diem.
Et pecus antiquus dicebat Agonia sermo ;
Yeraque jndicio est ultima causa meo.
(Otidtvs, Fatu fib. I , t. 3i8.)
5^. Le mont Palatin ou Romuleus. — Ce fut là que Romutus
jeta les fondements de Rome. Ce mont tira son nom ou de la déesse
Paies, ou des anciens habitants, originaires de Pallantium en Ar-
cadie, ou de Balare ou Palare, mot latin qui signiBc héler , ou
peut-^tre du mot palantes, qui signifie errants. C'est sur ce mont
qu* Auguste se fit élever un ^a\a\s^ palatium, qui depuis a donné
48 PUBLiœ VICTOR.
son nom à tous les palais ; c'est aussi là qu'on célébrait les jeux
Palatins , en l'honneur d'Auguste.
6**. Le mont Aventin. — Les uns font dériver sfe nom ab avi-
bus, parce qu'il était toujours couvert d'oiseaox ;. d'autres dirent
qu'il fut ainsi nommé d' Aventin , roi d'Albe , qui y fut enterré ,
ou d'un certain Aventinus , fils d^Hercule.
7®. Le mont Pin ci us ou collis Hortulorum.
8®. Le mont Capitolin. — Il reçut son nom du Capitole , qui y
était plia ce.
9°. Le mont Gêlids onLateranus. — 11 reçut son nom deCélius
Yibennius , de Tusculum , qui vint au secours de Romulus contre
les Sabins, et s'y établit. Il fut surnommé Lateranus , parce que
c'est là qu'était, la demeure de l'^opulente famille des Lateranus.
Leur palais subsiste encore aujourd'hui sous Icnom de palais de
Latran.
10°. Le montYiMiNÀL , ainsi nommé des osiers [vimina) qui y
croissaient.
1 1®. Le mont ËSQciLiN. — C'est sur cette colline que l'on exé-
cutait les criminels; leurs corps y étaient abandonnés aux oiseaux
de proie, qui de là furent appelés Esqmlinœ aves.
Post; inscpulta membre différent hipi.
Et EsqiiiiinsB alites.
(H0KA.TIDC, Epod. V.T. lou.)
12**. Le mont Vatican.
Simili et jocosa
Redderet laudes tibi Yaticaui
Montis imago.
(HoKATius , Carm. lib. I, ode xx, v. 7.)
La ville fut distribuée par Servius TuUius en quatre quartiers ;
ce ne fut que sous Auguste qu'elle fut divisée en quatorze régions.
On ignore d'après quels motifs ce prince adopta cette division ;
on sait seulement que l'administration de la police en était le
principal objet. Ces régions prenaient leur nom de la montagne ,
de la porte ou de Tédifice le plus remarquable qui s'y trouvait.
Quant à la population de Rome , il est impossible de la déter-
miner avec précision ; ce n'est que par conjecture que quelqui^s
écrivains l'ont portée à quatre millions d'habitants.
V-^'
NOTES. W
Nous terminerons cette note par la description que Pline nous
a laissée de Rome au temps de'Vespaaien (Hist. Nat, liv. m, ch. g):
« Sur toutes ces villes s'élève Rome. Elle a un autre nom (TSpyez
la note 43) ) qu'au sein des mystères même on regarde conime un
crime de prononcer; un respectueux et salutaire silence Tavait
comme anéanti , quand Yalerius Soranus osa le faire entendre :
une prompte mort le punit. Ici , notons un fait qui tient au culte de
nos pères : c'est surtout au Silence , protecteur de ce nom mysté-
rieux , qu'est due la déesse Angérone , à qui Ton fait des sacrifices
le 13 des calendes de janvier, et dont la statue a la bouche fermée
d'une bande scellée d'un sceau. Rome avait trois, ou, comme le
veulent quelques-uns, quatre portes , à la mort de Romulus.Yes-
pasien et Titus , empereurs et censeurs l'an de Rome 826 , ont en-
fermé ses murailles dans une enceinte de treize milles et un cin-
quième. Sept montagnes y sont renfermées, et la ville se divise en
quatorze régions et en deux cent soixante-cinq carrefours consacrés
aux dieux Lares. Du milliaire placé à l'entrée du Forum à chacune
des douze portes principales (car nous omettons, dans ce calcul, et
les dix-huit qui complètent le nombre de trente, et les sept vieilles
portes qui ne sont plus aujourd'hui) , on compte en droite ligne
trente milles , plus sept cent soixante pas. Si , partant toujours du
milliaire , on faisait passer les mesures le long des maisons et des
tentes prétoriennes, à travers les rues, on aurait une longueur
totale de soixante-dix milles et quelque chose. Qu'on songe, de
plus , à la hauteur des édifices , et l'on aura une idée de l'immen -
site d'une ville qui , il faut l'avouer, n'a point de rivale dans
l'univers. A l'est, Rome est fermée par la levée de Tarqnin le
Superbe , travail magnifique et qu'il fit exhausser au niveau des
murs du câté des plaines qui laissaient Rome ouverte h toutes
les insultes. Du reste , elle était garnie de hautes murailles , ou
protégée par des monts escarpés ; mais les édifices, en s'étendant ,
réunirent plusieurs villes en une seule. »
On trouve encore dans le même auteur (HisL Nai., liv. xxxvi,
ch. 24) la description de dix-huit monuments magnifiques , dont
la plupart sont nommés par Publius Victor.
2. — Regio I. Porta Capena.
Lux eadem Marti festa est; quem prospicit extra
Adpositum Tectx porta Capena yix.
(Otid., Fa«/. lib. VI, v. 191.)
Publius Victor fait mention un peu plus bas du temple de Mars ,
dont Ovide parle dans ces deux vers.
p. Victor. 4
50 PUBLIUS VICTOR.
3. — ^hus ForUtnm obsequentis. La Fortune avait plusieurs
surnoms et plusieurs temples; elle était adorée aussi sous le nom
de Fors.
4. — Ficus Honoris et Firtutis, Marcellus avait élevé un tem-
ple à la Yertu et un autre à THonneur. Il fallait passer par le
premier pour arriver au second : ce qui faisait entendre que la
Vertu est le principe de l'Honneur.
5. — ^des Tempesiatis, Les Romains avaient déifié la Tem-
pête. Marcellus lui avait fait bâtir un petit temple dans cette ré-
gion , en actions de grâces de ce qu'il avait été délivré d'une vio-
lente tempôte entre la Corse et la Sardaigne.
Sic fatus, meritos aris mactavit honores ,
Taunim Neptiioo , taorum tibi > pulcher Apollo',
Nigram Miemi pecudem , Zepbyris felicibus albam.
(Vi&o.. ^neidos lib. III, r. 119.)
Te quoque, Tempestas, meritam delubra fattmur;
Quum pœoe est Gorsis obruta clasris aquis.
(OvtD., Fast. lib. VI, r. 193 )
Libîdinosus immolabitur caper,
Et agna tempestatibus.
(HoR., Gpod. X , V. >3.)
6. — Area Apollonis. Varea était un vestibule entre la face
d'un édifice et la rue. V atrium était une cour intérieure et entou-
rée d'un portique : nom dérivé d'Atria, ville d'Etrurie, où cette
disposition architectonique avait été inventée.
7. — Balineum Torquati, — BaUneum ou balneum a la même
signification que thermos, nom postérieur, qui finit par remplacer
le premier.
g. — Mutatorium Cœsaris. C'était probablement un vestiaire,
ou une maison de plaisir de César.
9. — Almo Fluvius. — f'ojez Vibius Sequ ester » de Flumini-
bus y page 1 1 de notre édition , et la note qui se réfère à ce fleuve.
10. — Vicomagistri triginta sex. Officiers de police chargés de
veiller à la sûreté et à la tranquillité publique.
11. — Curatores duo. Leurs fonctions consistaient à veiller à la
perception des impôts.
12. — Denunciatores duo» Officiers subalternes ^ qui accompa
gnaient en tous lieux les curateurs et les maîtres de quartier.
NOTES. 51
13. — Insulte quatuor miltia dueentœ quinquaginta. Iles, mai-
sons isolées : c'étaient ordinairement les plus considérables , les
maisons à loyer.
14. — Lacus Qctoginia très. Bassins ou abreuvoirs.
£t, quodcumque semel chartis illeverit omaes ,
Gestiet a fume redeuntes scire lacuque ,
Et pueros et anus
(OoHATio*, Stm. lib.l, Mt. iv, r. 3«.)
15. — Regio II. Cgelimontium. La seconde région était ainsi
nommée , parce qu'elle s'étendait sur le mont Célius.
16. — Campus Martialis. Petit Champ die Mars , où se célé-
braient les Équiries lorsque le Champ de Mars proprement dit ,
situé sur les bords du Tibre, était inondé.
17. — Lupariœ. Ces lieux étaient sous la direction d'un homme
appelé leno. Caligula avait imposé un tribut sur le gain des
femmes publiques. On en distinguait deux classes : les unes, ap-
pelées meretricesy et les autres , prostibula , quod ante stabulum
stabant.
18. — Regia Tulli HostiUi templumque, quod is in curiam...,
La curie était une des divisions du peuple romain. On donnait
aussi ce nom aux édifices publics , tant civils que religieux. II y
avait à Rome trois édifices principaux de ce nom : la curie Hosti-
lienne , dont il est ici question ; la curie Pompéienne , oii César
fut assassiné, et la curie d'À^uguste, oîi ce prince tenait sa cour.
19. — Mica aurea. Domitien avait fait construire uije salle à
manger fort petite, mais décorée avec une élégance et une richesse
extraordinaires. Voici la description qu'en fait Martial :
Mica vocor. Quid sim cernis : coenatio parva.
Ex me Csesareum prospicis, ecce, tbolum.
Frange toros, pete vina , rosas cape, tingere nardo :
Ipse jubet mortia te meminîsse Deus.
(Mabt., Ub. n , epifr. %.\x.)
20. — Spolium Samarium, Peut-être faut-il entendre ici par
spolium ce qu'on appelait spoliarium, c'est-à-dire le Heu où l'on
traînait, pour les dépouiller, les gladiateurs tués en combattant;
et lire aussi Semurium au lien de Samarium. Le Bemurium était
un lieu où Apollon avait un temple.
21. — Ludus matulinus. Les Romains avaient un grand nom-
4.
52 PUBLIUS VICTOR.
bre de jeux ; les plus solennels étaient ceux qu'ils appelaient
grands jeux ou jeux Romains.
22. — Regio III. Isis ET Serapis Moneta. Cette région avait
sans doute tiré son premier nom [Uis et Serapis) de quelque
temple dédié à ces divinités égyptiennes , et le second [Moneta)
d*un hôtel des monnaies.
23. — Amphitheatrum y quod capit loca octoginta septcm
millia. Vaste édifice destiné à donner au peuple des spectacles de
gladiateurs, de combats d'animaux, et quelquefois d'exercices
nautiques. On nommait arène (sable) la place qui servait aux
combats. Il y avait au rez-de-chaussée de Taraphithéâtre une porte
particulière nommée porte de fa mort (iibitinensis) , par laquelle
on emportait les gladiateurs morts ou blessés. Le peuple entrait
et sortait par de vastes portes , nommées vomitoria. Dans l'origine
les femmes ne pouvaient assister aux combats *de gladiateurs sans
la permission des personnes de qui elles dépendaient ; mais depuis
on leva cette prohibition : Auguste leur assigna des places parti-
culières.
24,. — Thermos Titi Cœsaris Jugusti. Les thermes ou bains se
composaient principalement d'un grand nombre de salles très-
vastes « remplies de bassins d'une grande dimension, qui pou-
vaient recevoir beaucoup de monde à la fois , et de pièces parti-
culières oii Ton entrait seul dans de magnifiques cuves de marbre
ou de porphyre. De plus, on y trouvait des appartements éléganL<i
pour se déshabiller , des jardins ombragés de platanes pour la
promenade, des bibliothèques, des auditoires oii des professeurs
faisaient des cours, etc.
25. — Schola capulatorum. On appelait capulatores les employés
des marchands d'huile.
26. — Suburra, Quartier de la nouvelle Rome , qui tirait son
nom de sa position au pied de l'ancienne ville , suh urbe.
2f7. — Regio IV. Templum Pacis. Après la bataille d'Actium,
on éleva un autel à la Paix.^ Quelques années plus tard, Vespasien
lui bâtit un temple magnifique , qui fut la proie des flammes sons
Commode.
Ipsum DOS Carmen deducit Pacis ad aram ;
Hœc erit a meiuis fine secunda dies.
Frondibus Actiacis comptes redimita capillos.
Fax ades i et toto mitis in orbe mane.
(OviD., Fait. Ub. I, V. 710.)
NOTES. 53
28. — Templum Faustinœ, Faustine, femme de Marc-Âurèle,
célèbre par ses dérèglements. Cependant, après sa mort, son époux
lui consacra des prêtres et des temples , et institua en son honneur
les fôtes Faustiniennes.
39* — V^ia Sacra, Une des rues de Rome, ainsi nommée parce
que c'était là que s'était jurée Talliance entre Romulus et Tatius ,
roi des Sabins.
Ibam forte via Sacra , sicut meus est mos.
(HoE., Serm^ lib. I , sat xx, r. i.)
30. — BasUica Constantini, Une basilique était un grand édifice
dans le genre du palais de la Bourse , à Paris. Elle servait de lieu
de réunion aux négociants. On y traitait surtout des affaires d'ar-
gent , des prêts et des usures.
31. — jirea Fulcani cum Fulcanali, Les fêtes de Vulcain,
Vulcanalia ,^ se célébraient au mois d'août. Elles duraient huit
jours. Les rues de Rome étaient illuminées ; on allumait partout
des feux , dans lesquels on jetait des animaux en l'honneur du
dieu. Vulcanale signifie ici vraisemblablement un autel ou une
statue de Vulcain.
32. — Buccina aurea. C'était sans doute la trompette qui ser-
vait à annoncer les heures. Du reste , il y avait trois sortes de
trompettes : la trompette proprement dite, tuba, qui appelait les
soldats au combat et sonnait la retraite ; le cor, cornu , qui servait
à rappeler les porte-enseigne ; la buccine , buccina ou buccinum,
qui sonnait la charge et indiquait le commandement.
33. — Horrea Chartaria. Ces greniers étaient peut-être ce
qu'on appelait officinœ chartariœ , papeteries.
34<. — Sororium Tigitlum. C'était le lieu où Horace , meurtrier
de sa sœur, avait passé sous le joug Ce joug avait été formé de
trois poteaux ou solives.
35. — Carinœ. Quartier formée par une vallée entre les monts
Célius et Esquilin.
36. — Nymphœum D, Alexandrie Réservoir d'eau servant de
bain , ou temple consacré aux Nymphes.
37. — Mdes VeneHs Erycinœ ad portam Collinam.
Templa frequentari CollinaB proxima portas
Nunc decet : a Siculo nomina colle teneiit.
Utqiie Syracusas Arethiisidas abstulit armis
Claudius, et belle te quoque cepir, Eryx :
54 PUBLIUS VICTOR.
CarmiDe vivacis Venus est translata Sibylle ;
laque sus stirpis maluit urbe coli.
(0»iD., Fast. Hb. IV, v. 871.)
38. — Lucus Petelinus. Bois voisin de la porte Frumelitale.
C'est là que fut transporté le tribunal qui devait juger Manlias,
quaud ou s*aperçut que la vue du Capitole , sauvé par sa valeur,
empêchait le& juges de le condamner.
39. — Lucus Fagutalis. Ce bois était appelé Faguiaiis, à cause
d'un figuier consacré à Jupiter.
ko. — Ficus Mamuri, Makiuurius Yeturius était un artiste con-
temporain de Numa. Ce prince lui avait ordonné de faire onze
boucliers semblables à celui qui était tombé du ciel ,n alin qu'on
ne pût le distinguer de ceux qui étaient Touvrage des hommes.
Mamurius ne demanda d^autre récompense de son travail que
rhonneur d*être nommé dans les légendes que les prêtres Saliens
chantaient k la fête des Ancilies. On lui accorda sa demande.
Cui Numa munificus, Facti pete prabmia, dixit :
Si méa nota Odes , irrita nuUa petes.
Tum sic Mamurius : Merces wihi gloria detur,
Nominaque extrême carminé nostra sonent.
Inde sacerdotes operi promissa vetusto
Praemia persolviint , Mamuriumque vocant.
(OviD., Êatt. lib. III , ▼. 385.)
k\ . — lemplum Salutis. — Salus^ déesse de la Santé , fille d'E^
culape. Les Romains lui avaient consacré plusieurs temples et un
collège particulier de prêtres , qui seuls avaient le privilège de
voir la statue de la déesse.
42. — Templum Jpoliinis et Clathrœ. Clathra , surnom de
Diane. Selon quelques-uns , c'était la déesse des grilles et àK&
serrures (xX^6pov, fermeture); selon d'antres, Clathra n*était
qu'un silrnom d'Isis.
4-3. — Floralia. Selon la légende [vojez Pline , Hist. Nai.f
liv. III) ch. g), Romulus imposa plusieurs dénominations à sa
vîUe : Tune tout à fait mystérieuse, Jmour, en latin ^/7ior( ana-
gramme de Romà) , pour exprimer Futiion sainte qui devait régner
entre les citoyens ; mais les seuls pontifes pouvaient proférer ce
nom dans les sacrifices : c'était un crime de le révéler au peuple ;
l'autre sacerdotale : Flora, d'où les fêtes appelées Floralies ; la
troisième , civile et vulgaire , Roma. Ainâi elle devait être vérita-
NOTES. 55
blement Flora, la florissante, et Falentiù ou Roma, la forte, la
puissante par excellence. La légende à part , le culte de Flore
était passé de la Grèce en Italie ; mais , dans la suite , les Romains
honorèrent sous ce nom une courtisane qui, ayant acquis de grandes
richesses par sa prostitution , avait , en mourant , légué ses biens au
peuple romain. Le legs fut accepté; mais, pour couvrir ce qu'il
avait de déshonorant, on transforma la courtisane en. divinité sous
le nom de Flore , et on institua en son honneur des jeux connus
sous le nom de Jeux Floraux y Floralia. La manière dont on les
célébrait était digne de la mémoire de la testatrice.
kh. — Capitolium vêtus. Le Capitole fut brillé trois fois : la
première , pendant les troubles de Marins ; la seconde , sous Yitel -
lius , et la troisième , sous Yespasien. Doroitien , qui le releva de
ses ruines, le fit construire sur un plan plus vaste et avec plus de
magnificence qu'auparavant, et dépensa des sommes énormes
pour le faire dorer. C'est dans le Capitole que les consuls et les
magistrats offraient des sacrifices en entrant en charge , et c'est là
encore que se rendait le char des triomphateurs.
45. — Statua Mamuri plumhea, — Voyez la note*4o.
46. — Senatulum Mulierum. On appelait senatulum ou sena-
culum le lieu où se tenait le sénat romain. 11 y avait trois sena-
culum y l'un entre le Capitole et le Forum , un autre à la porte
Capène, et le troisième près du temple de Bellone. Héliogabale
fit bâtir un édifice où s'assemblait un sénat de femmes , chargées
de décréter les modes pour Rome et les provinces.
47. — Decem tabemœ. Boutiques des marchands.
48. — Sacellum Genii Sangi^ Sangus ou Sancus. Ovide lui
donne trois noms , Sancus y Fidius et Semo.
Qiuerebam , Nonas SaDco Fidione referrem ,
Au tibi, S«mo pater ; quum mihi Sancus ait :
Ciiicumqiie ex illis dederis , ego muDus habebo :
Nomiiia trîna fero; sic \oluere Cures.
HuDC igitur veteres donariint œde Sabiai ;
Inqne Quiriuàli constituere jugo.
(OriD., Fait. lib. VI , v. xi3.)
49- — Regio VIII. Forum Romanum. Le nom àejbrum désignait
toute place publique , mais particulièrement celle qui était située
entre le Capitole et le mont Palatin, ou Forum Romanum. La
légion ainsi nommée était la plus riche en beaux monuments et
en temples anciens.
56 . PUBUUS VICTOR.
50- — Rostra popuii Romani. Nom de la tribune aux haran-
gues. C'était une espèce d'estrade , dont la base était ornée dç
becs ou éperons de navires [rostra) enlevés sur les Ântiates.
51. — Ficus Ruminalis. Figuier qui avait servi d'abri à la louve
de Romulus , et nommé Ruminait d'un vieux mot qui signifie ma-
melles. Du reste , le figuier, symbole universel de la fécondité ,
parait avoir été , chez les anciens peuples de l'Italie , un signe ca-
ractéristique et sacré des cités nouvelles. Lupercal^ nom du lieu
oti la louve de Romulus fut trouvée.
52. — Grœcostasis. Édifice où les ambassadeurs étrangers at-
tendaient les audiences du sénat.
53. — Miliarium aureum. Colonne placée devant le temple de
Saturne , et nommée ainsi à cause d*uue boule de bronze doré qui
la surmontait. Son fut était en marbre blanc. Elle servait de point
de départ aux grandes routes de la république , dont les milles
commençaient à se compter de cette colonne.
54<. — Pila Horatia. Colonne érigée à la gloire du vainqueur
des CuriaceSff
55. — Templum Castorum ad lacum Juiurnœ.
At , qu« veiitiiras prasoedet sexta calendas,
Hac siiQt Ledseis templa dicata Diis.
Fratribus illa Deis fratres de gente Deorum
Circa Jutumœ composuere lacus.
(Otio.» Fait. lib. I, 't. 70&.)
56. — Puteal lÀhonis. Lieu ou tribunal oii se rendait la justice.
Ante secuudam
Roscius urabat sibi adesses ad Puteal cras.
(Ho«., Serm. lib. H, tat. vi, y. 34.)
Forum Putealque Libonis
Mandabo siccis
(1b., EptMt. Kb. 1, ep. xiz, r. 8.)
Libon était, sans doute, le fondateur de ce tribunal. Puteal si-
gnifie couvercle de puits. — Voyez y sur l'origine de ce nom,
CicftuoN , de la Divin., liv. i , ch. 17.
57. — Templum Vestœ> Les savants de l'antiquité se sont par-
tagés en deux opinions sur Yesta. Les uns l'ont ^prise pour la
terre > et les autres pour le feu. Ce n'est pas ici le lieu d'appro-
fondir les symboles de la mythologie païenne , et nous nous bor-
nerons à citer le passage des Fastes d* Ovide sur l'origine du
NOTES. 57
culte de Vesta chez les Romains et la forme mystérieuse du tem-
ple de celte déesse,
Uena quater memorant ha^uisse Palilia Romain ,
Qaum flammae ctistos sde recepta sua est.
Régis opits placidi , que non metuentios uilum
Numinis ingenium terra Sabina tulit.
Quœ uimc «re vides , stipula tune tecta videres ;
Et paries lento Timine textus erat.
Hic locus exiguus, qui sustinet atriaVestœ,
Tune erat iotonsi regia magna Numœ.
Forma tamen templi, qus nune manet, ante fuisse
Dicitur : et formas causa probanda subest.
Testa eadem est, quae terra; subest vigil ignis utrique :
Significant sedem terra focusque suam.
Terra pilœ similis , nullo fulcimine nixa ,
Aère subjecto tam grave pendet onus.
Ipsa volubilitas libratum sustinet orbem ,
Quique premat partes, angulus omnis abest :
Quumque sit in média rerum regione locata ,
Et tangat nuUum plusve minusre latiis ;
Ni convexa foret , parti viciuior esset ;
Nec médium terram mundus baberet onus :
Arce Syracosia suspensus in aère claiiso
Stat globus , immensi parva figura poli :
Et quantimi a summis, tantum secessit ab imis
Terra : quod ut fiât , forma rotunda facit.
Par faciès templi ; nullus procurrit in îllo
Angulus : a pluvio vindicat imbre tbolus.
(OxiD.,Fatt. lib. VI, v. aS;.)
C'était auprès de la porte Colline , dans un lieu appelé campus
Sceleratus, que se trouvait le tombeau oii les vestales, qui avaient
violé leur vœu de chasteté , étaient enterrées vives.
On représente ordinairement les vestales avec un voile sur la
tête, tenant dans les mains une lampe allumée , ou un petit vase à
deux anses rempli de feu.
Les historiens ne marquent point précisément Tépoque où cet
ordre de prétresses fut aboli. Il est probable que ce fut dans le
temps ou Théodosé fit fermer tous les temples. Cet ordre dura donc
environ onze cents ans. Pendant ce temps ^ on compte vingt ves-
tales qui furent convaincues d'infidélité : treize seulement furent
enterrées vives; les sept autres périrent par divers genres de
supplices à leur choix .
58- — Stationes municipiorum. C'était une espèce de grande ba-
58 PUBLIUS VICTOR.
siiique , intérieuremeot ornée de portiques en colonnades , et ser>
vant , pour les députés de certaines villes de province , au même
usage que le Grécostase.
59. — Lacus Curtius. Nom du lieu où Gurtias s*était dévoué
aux dieux infernaux en se précipitant dans un goufire.
60. — jEdes Vejovis. Ce temple était situé entre la citadelle
et le Capitole , près de l'Asile. Vejoyis était ou simplement Jupiter
jeune, ou, d'une manière complexe, Jupiter jeune , mais en même
temps mauvais, auquel on sacrifiait des chèvres. Asile y bois ou-
vert par Romulus à tous les fugitiis.
61. — Porta Carmentalis .
Dehînc progressas nioustrat et aram,
Et Carmentalem Romane Domiae portam ,
Quam mcmorant Nymphae priscum Carmentis iioiioreni ,
Yatis fatidicx, ceciuit quae prima futuros
^iieadas magoos , et nobile Pallauleum.
(Viao., yEneidos lib. VUI , t. 337.)
62. — Capitolium. Voyez la note 44-
63. — Asylwm. Voyez la note 60.
Uinc lucum ingentem , quem Romulus acer Âsylum
Rettulit, et gelida monstrat sub rupe Lupercal
Parrbasio dictum Panos de more Lycœi.
(Vijia., jEMidos lib. VIII . v 34a)
64'. — Mdes Matutœ. Matuta* était le nom de la nourrice de
Bacchus. Voyez la note 88.
65. — Vicus Jugarius. Ce quartier était ainsi nommé à cause
d'un autel dédié \ Junon Juga , déesse du mariage.
66. — Regio IX. CiAcos Flàminius. Un des plus grands cir-
ques de Rome. La plupart des fêtes romaines étaient accompagnées
de jeux du Cirque ; mais les grands jeux , appelés proprement
Circenses j duraient cinq jours.
67. -^ Stabala quatuor factionum. Ces quatre factions étaient
quatre classes de conducteurs de chars , distinguées par des < cou-
leurs différentes : les bleus , les blancs 5 les rouges et les verts.
Voyez Tebtullien , de Spect.y c. ix.
68* — Mimitia vêtus, seu Minutia. Nom incertain. Minutius
était un dieu que les Romains invoquaient poHir les petites choses ,
NOTES. 59
poar les minuties [minutm râs). Il sTtiit un petit temple près de
la porte Minutia.
69. — Crypta Balbi. — Crypte, lieu souterrain , caverne.
70. — Filla publica. C'était un grand et somptueux édifice ,
destiné & diverses réunions du peuple , et contenant , en outre ,
des logements pour les ambassadeurs étrangers.
71. — Equiria, Fêtes fondées par Roraulus en l'honneur de
Mars f et qui consistaient en courses de chevaux et de chars.
72* — Panthéon. Temple bâti par Agrippa, qui subsiste en-
core, n est circulaire et surmonté d'une coupole, dont la forme ,
empruntée à la voûte céleste, rappelait sa destination.
73- — Porticus Argonautarum, Ce portique était ainsi nommé
parce qu'on y voyait une peinture représentant l'expédition des
Argonautes.
Hk' — I\€um, Serapeum. Séminaires des prêtres d'Isis et de
Sérapis.
75. — Ara Febris. Le mois Jebruarius ou février était consacré
au dieu Februus, mois de purification ou d'expiation, soit au
physique , soit au moral , du mot sahin fobruum, qui veut dire
purgamentum y selon Yarron. En général , le mois de février était
destiné aux purifications , par lesquelles on apaisait les mauvais
génies qui envoyaient des maladies , les fièvres [fehres) , à cexx%
qui ne leur rendaient point hommage.
76. — Mdes Deœ ViripUiCâs in Palatio. Selon les uns, Viri-
placa était le nom de la déesse qui mettait la paix dans le ménage ,
et qu'on invoquait pour réconcilier des époux brouillés; selon
d'autres , c'était la Fortune Virilis , que les filles prêtes à marier
honoraient sous ce nom. Voyez Ovide, Fastes, liv. iv, v. i46.
77. — £des Rhamnusiœ. Surnom de la Némésis adorée à
Rhamnonte « ville de l'Âttique.
78. — Augumîorium. Lieu oii Ton prenait les augures , et oh
Ton gardait les poulets sacrés.
79. — Ad Mammdeam. Matnmée, mère d'Alexandre Sévère ,
qui fut tuée , stihsi que soll fils, par les soldats révoltés. Le sénat
hii fit décerner les honneurs divins.
80. — JEdes Dijovis . Variante du nom de Jupiter, dont Tély-
inologie est incertaine. Suivant Âulu-Gelle , ce nom signifie /m-
pHcr Protecteur.
60 PUBLIUS VICTOR.
81. — Felia. Une des éminenees du mont Palatin , sur laquelle
Valerius Publicola avait commence à bâtir cette maison qui domi-
nait le Forum , et dont remplacement fit croire au peuple quMl
aspirait à la royauté.
82. — Lupercal. Lieu ainsi nommé parce qu'on croyait que
c'était là que Romulus et Rémus avaient été nourris par une
louve. Il était consacré au dieu Pan , en l'honneur duquel les
Romains célébraient les fêtes extravagantes appelées Lupercales.
Voyez Ovide , Fastes y liv ii , v. 268 et suiv.
83. — Mdes Diiis patris. Dis ou Pluton. Selon Servius , c'était
le même que Manias, un des grands dieux de l'ancienne Ëtrurie.
84. — Porta Trigemina. Porte ainsi nommée parce que ce fut
par là que sortirent le^ trois Horace.
85- — Mdes Portumni. Portumne , dieu des ports , le même
que Mélicertê.
86. — - Mdes Murciœ. Nom de la déesse de la Paresse.
87. — Mdes Consi subterranea. Gonsus, dieu des bons con-
seils ou des conseils secrets. Il y avait en son honneur des fêtes
appelées Consualia.
88. — Mdes Junonis Matutœ.
Hac ibi luce ferunt Matutae sacra parenti
Sceptriferas Servi templa dédisse manus.
Leucothee Graiis, Matuta vocabere nostris.
(OviD., Fast. lib. VI, v. 479 et 545.)
89. — Regio xii. PisciNA puBLicA. Vivier, ou réservoir d'eau,
destiné au bain et à tout autre usage.
90. — ytcus Triarii. Les triaires étaient un corps d'infanterie
légionnaire.
91. — Mdes Bonœ Deœ Suhsaxanœ. — Subsaxanay surnom
de la Bonne-Déesse , tiré d'un de ses temples situé au pied d'un
rocher.
92. — yicus Trium AUtum. — Alites, ainsi nommés du mot ala,
aile , oiseaux qui faisaient auspice , mais seulement pai^ leur vol ,
à la différence de cexxiC qui faisaient auspice par leur vol et par
leur chant ou par leur bec , et qu'on nommait alites et oscines.
93. — F'icus Loreti Minoris, Lieu planté de lauriers.
94. — Ficus Armilustri. L'armilustre était une fêle que les
^ NOTES. 61
Romains célébraient le dix-neuvième jour d^oetobre. On offrait
des sacrifices expiatoires pour la prospérité des armées et pour
purifier les armes {arma , armes ; lustrare , purifier) .
95. — Doliolum. 'Nom d'une des collines renfermées dans l'en-
ceinte de Rome. Voyez la note i .
96- — Remaria» Nom du lieu où Rémus prit Vaugure du vol
des oiseaux , et où il fut enterré.
97. — Scalœ Gemoniœ. Degrés voisins du Tibre sur lesquels
on traînait les criminels pour les jeter dans le fleuve. Gemoniœ
est dérivé du mot gemere, gémir. '
m
98. — Nuumachiœ, Spectacles de combat naval que Ton don-
nait sous les empereurs dans des lacs creusés exprès. Ces spectacles
coûtaient des sommes immenses , et n'étaient pas moins cruels que
ceux des gladiateurs. On y voyait des hommes blessés ou noyés,
et même des navires coulés à fond.
99* — Castra Lecticariorum. Lecticaires, ou porteurs de litière,
qui se louaient pour quelques heures. Ce nom fut aussi donné à
ceux qui portaient les morts en terre.
100. — Senatula tria. — Voyez la note 46.
101. — Bibliothecœ undetriginta publicœ, Lucullus est le pre-
mier qui ouvrit sa bibliothèque à tout le monde. Celles des rois
macédoniens et celle d'Aristote, dont s'étaient emparés Paul
Emile et Sylla , n'étaient point publiques. Jules César commença
la bibliothèque Palatine ^ Auguste l'acheva et établit la charge de
consenfoteur : Yarron et Hygin furent les premiers que ce prince
honora de cette charge. Il se forma dans la suite plusieurs autres
bibliothèques : il y eut celles du Capitole, du palais de Tibère,
du temple de la Paix , la bibliothèque Ulpienne , fondée par Tra-
jan [Ulpius Trajanus). Elles étaient toutes placées dans les por-
tiques des temples.
102. — Pons Milsfius. Ce pont est célèbre par la mort de
Maxence , qui , poussé par Constantin ^ se noya dans le Tibre ,
en 3 12.
103. — Pons JEtius. Aujourd'hui pont Saint-Ange. Il fut b&li
par Adrien (JElius Hadrianus) et conduit à son mausolée.
104. — Pons Vaticanus. On l'appelait aussi Triumphalis. IF
conduisait au Capitole et était traversé par les triomphateurs.
105. — Pons Janiculensis . Il subsiste encore.
62 PUBLIUS VICTOR.
106. — Pons Fabricitts, Ainsi nomme d*un Fabricius , son fon-
dateur. Il conduisait à une lie du Tibre.
107. — Pons Cestius. Ainsi nommé de Gestius Gallus, qui
Tarait fait construire. Il servait à sortir de Tile oii conduisait le
pont Fabricius.
108. "^ Pons Palaiimis. Autrement appelé Senatorius, parce
que les sénateurs passaient sur ce pont «n procession pour aller
consulter les livres Sibyllins. On en voit encore les vestiges.
109. — Pons MmiUuSy qui ante Sablicms, C'est sur ce pont
qu*Horalius Goclès résista avec deux Romains à Tarmée entière
de Porsenna. On en voit encore quelques restes. Il était appelé
Sublicius, parce qu'il était de bois [sublicœ, bois, en langue
volsque). f^oj-^zPuNE, Hist. nat.,\\y, xxxvi , ch. a3.
110. — Forum Cupedinis. Marché aux pâtisseries , aux confi-
tures et autres friandises : ainsi nommé de cupes ou cupedia, vieux
mots latins signifiant mets recherches, ou d*un certain Cupedo,
chevalier romain, condamné pour ses vols. Apulée [Métam,,
liv. Il) appelle ainsi le marché aux comestibles d'une ville de
Thessalie.
111. — Aquœ viginti. Fontaines ou aqueducs. Suivant Pline
[Hist. Nat.y liv. xxxvi , ch. 24) t Agrippa , ëtant édile , avait fait
construire sept eents abreuvoirs , cent six fontaines, ceni trente
réservoirs , la plupart magnifiquement ornés , et embellis par trois
cents statues d'airain ou de marbre et quatre cents colonnes de
marbre. Mais tous ces aqueducs le cédaient à celui qu'avait com-
mencé Caligula et que termina Claude. Les eaux des sources Cur-
tia , Caerulea et Anio Novus , avaient été amenées à Rome d'une
distance de quarante milles , et élevées au niveau des sept col-
lines. Cet ouvrage coûta cinqnante-dnq millions cinq cent mille
serterces. « Si l'on considère , dit Pline en terminant sa descrip-
tion , quelle quantité d'eau il a fourni au public pour les bains ,
les réservoirs , les maisons , les canaux , les jardins , les faubourgs,
les maisons de campagne; si l'on songe aux arcades construites
pour les amener de si loin , ainsi qu'aux montagnes percées et
aux vallées comblées, on avouera que le monde entier n'offre
point de merveilles plus étonnantes.
112. — FiaAppia, Voie Appienne, la plus ancienne des voies
romaines. Elle conduisait de Rome à Brindes, en passant par
Capoue. Elle fut commencée par Appius Claudius Cécus, con-
tinuée par César et achevée par Auguste.
NOTES. 63
113- — Capitolia duo, vêtus et nopum. — Voyez la note 44*
114- — Ceistra Tabellariorum. Les tabellarii étaient des porteurs
de lettres.
115. — Castra Fictimariorum. Les victimaires , ministres infé-
rieurs des sacrifices , liaient les victimes , préparaient les coa-
teaux , etc. G* étaient eux qui frappaient les victimes : ils se te-
naient près de l'autel, et, au moment de porter le coup, ils
demandaient la permission de frapper, en disant : Ago-ne?
« Frapperai-je ? » Puis, quand la victime était égorgée , ils Téven-
traient , et , après que Taruspice avait regardé les entrailles , ils
les ôtaient, les lavaient, répandaient dessus de la farine , et les
portaient sur l'autel.
116. — Castra eqtàtum singulorum duo. — Castra signifie ici
probablement tente , ou ce que nous appelons guérite. Nous avons
néanmoins traduit ce mot par| camp^ toutes les fois que nous
l'avons rencontré , dans la crainte de donner une dénomination
arbitraire à des choses dont nous ignorons la nature et la forme
précise.
117. — Mensœ oleariœ viginti quatuor millia. Sextus Rufus ne
fait pas mention de ces tables à huile. C'étaient sans doute des
tables publiques, oîi les vendeurs d'huile^ exposaient leur mar-
chandise.
FIN.
TABLE
DES MATIERES DE PUBLIUS VICTOR.
Pages.
NoTxcx sua PuBLiOB Victor 5
Dbs Régions de la ville de Rome 7
Région I. Porte Gapèoe ib.
II. Gœlimontium. 9
III. Isis et Serapis Moneta .' x x
nr. Temple de la Paix ib,
y. Ezquiline x3
VI. Le Haut^Sentier i5
VII. Voie large ; 17
Vin. Forum Romain 19
IX. Cirque Fiaminien a3
X. Palalium «5
XI. Grand Cirque ' 37
XII. Piscine publique 29
XIII. Aventine 3 x
XIV. Au delà du Tibre 33
Sénatules 37
Bibliothèques publiques ih.
Obélisques ib.
Ponts ^ 39
Champs ib.
Forums ib.
Basiliques. 41
Thermes , ib.
Fontaines ib.
Voies 43
Notes. 46
/